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Revue française de pédagogie

Recherches en éducation
207 | 2020
La LPPR et la réforme de l’enseignement supérieur et
de la recherche : analyses critiques

Quels impacts du recours à l’analogie sur la


mémorisation, la compréhension et le transfert
d’un concept nouveau ? Étude expérimentale dans
les classes de sciences
What impact does the use of analogy have on the memorisation, understanding
and transfer of a new concept? Experimental Study in Science Classrooms

Dylan Dachet, Daniel Faulx et Ariane Baye

Édition électronique
URL : https://journals.openedition.org/rfp/9281
ISSN : 2105-2913

Éditeur
ENS Éditions

Édition imprimée
Date de publication : 30 juin 2020
Pagination : 95-117
ISBN : 979-10-362-0297-1
ISSN : 0556-7807

Référence électronique
Dylan Dachet, Daniel Faulx et Ariane Baye, « Quels impacts du recours à l’analogie sur la mémorisation,
la compréhension et le transfert d’un concept nouveau ? Étude expérimentale dans les classes de
sciences », Revue française de pédagogie [En ligne], 207 | 2020, mis en ligne le 04 janvier 2024,
consulté le 11 janvier 2024. URL : http://journals.openedition.org/rfp/9281 ; DOI : https://doi.org/
10.4000/rfp.9281

Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-NC-ND 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers
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VA R I A
Quels impacts du recours
à l’analogie sur la mémorisation,
la compréhension et le transfert
d’un concept nouveau ?
Étude expérimentale dans
les classes de sciences
Dylan Dachet
Daniel Faulx
Ariane Baye

Selon les travaux de plusieurs psychologues cognitifs, l’analogie constitue un processus central de la
pensée. Cependant, des recherches ont abouti à des résultats contrastés quant à l’efficacité de ce
processus sur l’apprentissage. Notre étude expérimentale part du postulat que la distance sémantique
qu’une analogie installe entre sa source et sa cible est le déterminant principal de son impact cogni-
tif. Elle met à l’épreuve cette hypothèse en comparant les résultats d’étudiants (N = 221) de la fin de
l’enseignement secondaire sur les dimensions mémorisation, compréhension, et transfert selon les
différents types d’analogies à partir desquelles un concept leur a été présenté. Nos résultats montrent
que l’utilisation de l’analogie distale a produit les effets les plus positifs (respectivement ES = +0,597 ;
+0,575…) comparativement aux autres modalités.

Mots-clés (TESE) : enseignement secondaire, sciences naturelles, efficacité, stratégie d’apprentissage

Introduction 1994 ; Hofstadter & Sander, 2013 ; Paulson, 2014 ; Richard,


1998), la pensée humaine est de nature fondamentale-
Pour de nombreux psychologues cognitivistes et neu- ment analogique. L’analogie constitue un procédé
ropsychologues (Dunbar & Blanchette, 2001 ; Fishbein, cognitif et langagier dont des études mettent en 95-117
lumière à la fois les avantages (Borella, 2012 ; Lakoff Dans cette étude, nous nous référons à deux typo-
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& Johnson, 1980 ; Meyer, 2014 ; Perelman & Olbrechts- logies d’analogies en particulier, en raison de leur
Tyteca, 2008) et les inconvénients (Borel, 2000 ; Bouve- applicabilité en contexte pédagogique : celle de Plan-
resse, 1999 ; Plantin, 2011). Si l’on considère que l’analo- tin (2011) et celle de Gineste (1997). Chaque typologie
gie est au cœur de la cognition – selon la formule fera l’objet d’une exemplification2.
d’Hofstadter et Sander (2013) –, évaluer l’impact de ce La typologie proposée par Plantin (2011) permet
processus sur l’apprentissage constitue une nécessité une classification des analogies en trois types, selon la
pour les recherches se situant à la jonction des sciences nature des relations qu’entretiennent la situation
de l’éducation et de la psychologie cognitive et du lan- cible (C) et la situation source (S). L’analogie catégo-
gage. De nombreuses recherches ont déjà entrepris rielle (1) relie deux situations pouvant être intégrées au
d’étudier l’efficacité des analogies sur l’apprentissage sein d’une même catégorie. La comparaison entre deux
(par exemple Bean, Singer & Cowen, 1985 ; Hidi, 1990 ; outils de transcription, l’ordinateur (C) et la machine à
McDaniel & Donnelly, 1996), mais elles ont abouti à des écrire (S), relève de ce type d’analogie, puisque les deux
résultats contrastés, l’analogie étant tantôt moteur tan- machines relèvent d’une même catégorie d’objet.
tôt obstacle à l’apprentissage. L’hétérogénéité de ces L’analogie structurelle (2) relie « deux systèmes com-
résultats permet de faire l’hypothèse d’une efficacité plexes partageant une même structure » et reposant
pédagogique conditionnelle de l’analogie : celle-ci « sur la mise en relation […] d’un nombre a priori indé-
dépendrait des conditions dans lesquelles elle est pra- fini d’objets ainsi que de leurs relations » (Plantin, 2011,
tiquée. Un des enjeux actuels de la recherche en la p. 117). La comparaison entre le déclin de l’Empire
matière est de définir ces conditions. C’est dans cette romain (S) et le déclin de l’Union européenne (C) issue
orientation que s’inscrit la présente étude. des travaux d’Engels (2013) relève de ce type d’analo-
gie. En effet, d’une part, les deux situations reposent
Types d’analogies sur une structure commune : le déclin est causé par une
dissolution progressive de l’identité collective (agran-
L’analogie1 peut être définie comme un « rapport de dissement territorial accompagné d’une augmentation
ressemblance, d’identité partielle entre des réalités du pluralisme ethnique et social, diminution de la cohé-
différentes préalablement soumises à comparaison » sion et augmentation de la xénophobie). D’autre part,
(Trésor de la Langue Française informatisé, n.d.). Selon des phénomènes (ou objets) communs y sont rencon-
les tenants des conceptions cognitivistes de l’analogie, trés, comme l’augmentation de la taille des villes et les
l’analogie se définit comme « une cartographie de nombreuses tensions y afférant, notamment. L’analo-
connaissances » (Gentner, 1989, p. 201) permettant gie de proportion (3) met quant à elle en jeu des
d’appréhender une situation nouvelle (Sander, 2000) couples de situations (S/S’=C/C’) étant reliés par une
– dénommée situation cible (Dunbar & Blanchette, relation similaire, un rapport de proportion (Dahan-
2001) ou thème (Perelman & Olbrechts-Tyteca, 2008) – Gaida, 2011). Ainsi, lorsque Ballardini (2006) montre que
dans les termes d’une situation de référence (Sander, les saints (C) sont au christianisme (C’) ce que sont les
2000) – appelée situation source (Dunbar & Blanchette, stars (S) aux produits de consommation actuels (S’), il
2001) ou phore (Perelman & Olbrechts-Tyteca, 2008) – use d’une analogie de proportion. Les analogies de
sur la base d’un lien analogique (Filliettaz, de Saint- proportion peuvent se distinguer selon la proximité
Georges & Duc, 2006) qui relie ces deux situations sémantique de la relation qu’elles instaurent (Vendetti,
(Lakoff & Johnson, 1980). Le terme situation englobe Wu & Holyoak, 2014). On distingue dès lors les analo-
toute une gamme d’acceptions telles que théorie, pro- gies sémantiquement proches, qui sont coordonnées
blème, objet… (Sander, 2000). Pour le dire autrement, par des relations identiques, des analogies sémanti-
« l’analogie est utilisée pour générer des connaissances quement éloignées, qui elles, nécessitent l’évaluation
applicables à un nouveau domaine cible en transférant
des connaissances provenant d’un domaine source qui
2 Les exemples choisis sont tirés de deux ouvrages. Le premier,
est mieux compris » (Holyoak & Koh, 1987, p. 332).
écrit par Engels (2013), est une analogie historique entre la crise
identitaire actuelle que subit l’Union européenne et la chute de la
République romaine. Le second, rédigé par Ballardini (2006), pré-
1 Notons qu’à l’instar de linguistes comme Borel (2000) et Plantin sente une comparaison entre les techniques de communication de
(2011), nous considérons la métaphore comme une sous-catégorie l’Église catholique depuis sa création et les techniques de marketing
96 d’analogie. actuelles.
et la production d’une relation abstraite entre les situation [d’apprentissage] » dans le but d’aider les

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domaines ou les situations. À titre d’exemple, lorsque apprenants à s’approprier des concepts abstraits, des
Ballardini (2006) opère une comparaison entre l’apport gestes techniques et des savoir-faire (Filliettaz, de
du Christ au christianisme et l’apport des stars à la Saint-Georges & Duc, 2006, p. 1). D’ailleurs, l’étude

Quels impacts du recours à l’analogie sur la mémorisation, la compréhension et le transfert d’un concept nouveau ?
vente de produits de consommation, il n’est pas aisé menée par Bastid et Nogry (2017) montre que, dès
d’identifier la relation « produits-testimoniaux ». Cela l’école élémentaire, des initiatives venant des ensei-
nécessite un travail de réflexion et d’identification des gnants permettent la sollicitation et la construction
relations existantes entre ces deux couples de situa- spontanée d’analogies par leurs élèves. De nombreuses
tions. Il s’agit donc d’une analogie sémantiquement études ont tenté de quantifier les effets de ces pra-
éloignée. Si, en revanche, on opérait le même type de tiques. Nous nous concentrerons ici sur la présentation
comparaison entre l’apport de Lionel Messi à la marque des études (quasi-)expérimentales puisque, par défini-
Pepsi et l’apport de l’équipe de France de football à la tion, elles permettent d’inférer un lien de causalité et
marque Coca-Cola, la relation « produits-testimoniaux », de déterminer l’effet d’une modalité pédagogique.
qui relie ces deux couples de situations, se ferait Hayes et Tierney (1982) sont à l’origine de l’une des
presque naturellement. Dans ce cas, l’analogie peut études expérimentales les plus célèbres sur le sujet. En
être qualifiée de sémantiquement proche. comparant cinq groupes d’une vingtaine d’étudiants
La typologie de Gineste (1997) classe les analogies âgés de 16 à 18 ans issus d’un lycée californien, ces
selon les similitudes qu’entretiennent les situations chercheurs ont montré que les étudiants ayant béné-
cibles (C) avec les situations sources (S). Les analogies ficié d’un texte informatif sur le base-ball (domaine
substantielles (1) relient deux situations possédant des familier pour de jeunes Américains) surpassaient les
propriétés communes et, donc, des similarités superfi- étudiants n’ayant pas reçu ce texte à un test de mémo-
cielles (Sander, 2000). À titre d’exemple, l’analogie ter- risation relatif à un texte sur le criquet (domaine peu
ritoriale entre l’Empire romain (S) et l’Union euro- familier pour de jeunes Américains).
péenne (C) est substantielle puisqu’elle ne repose que En 1983, Gick et Holyoak ont mené une étude expé-
sur la correspondance entre les régions géographiques rimentale auprès de 88 étudiants ayant pour tâche de
de ces deux entités étatiques. Les analogies formelles (2) résoudre un problème de radiation 3 basé sur le prin-
relient deux situations possédant des relations ou des cipe de la convergence. Trois groupes d’étudiants ont
fonctions similaires unissant les parties du domaine au été constitués : le groupe contrôle doit résoudre un
domaine total et, donc, possédant des similarités struc- problème quelconque avant de résoudre le problème
turelles (Sander, 2000). L’analogie entre la crise identi- cible ; le premier groupe expérimental doit résoudre le
taire de l’Empire romain (S) et celle de l’Union euro- problème cible après avoir résolu un problème mili-
péenne (C) est formelle puisque c’est la structure du taire4 basé également sur le principe de convergence
phénomène qui relie ces deux situations (Engels, 2013). mais dont la résolution est considérée comme plus
Dunbar et Blanchette (2001) proposent une asso- simple ; le second groupe expérimental est dans une
ciation de ces deux typologies. Selon eux, plus la dis- condition identique au premier, mais bénéficie d’un
tance sémantique entre la cible et la source est grande, indice supplémentaire. Concrètement, ce troisième
moins des similarités superficielles relient ces deux groupe reçoit une information supplémentaire expli-
situations. Nous synthétisons ces typologies présen- citant le principe de convergence (l’application simul-
tées et leurs relations par un schéma en annexe 1. tanée de nombreuses petites forces provenant de
différentes directions peut avoir le même effet que
l’application directe d’une force importante) qui
Analogie et apprentissage,
état de l’art 3 Un chirurgien doit détruire une tumeur cérébrale maligne en
utilisant un laser qui, à pleine puissance et avec un seul point d’at-
Des auteurs font le constat d’une omniprésence de taque, détruirait également les tissus sains. La solution à cette énigme
consiste à utiliser plusieurs lasers d’une puissance inférieure et dont
l’analogie dans les situations éducatives (Filliettaz,
les faisceaux convergent vers la tumeur (Gick & Holyoak, 1983).
de Saint-Georges & Duc, 2006). Selon ces derniers, en 4 Un général de l’armée doit assiéger une forteresse entourée par
usant d’analogies, les enseignants et formateurs une ville dont l’étroitesse de la rue principale empêche le général
d’envoyer une armée suffisante pour prendre possession de la forte-
« invoquent souvent des concepts et des pratiques qui
resse. La solution à cette énigme consiste à envoyer des troupes par
différent de ceux qui sont directement saillants dans la plusieurs rues qui convergent vers la forteresse (Gick & Holyoak, 1983). 97
permet la résolution de ce problème. Les résultats (McDaniel & Donnelly, 1996). Cette étude montre que
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montrent que près de 80 % des membres des groupes les étudiants ayant bénéficié d’une analogie surpassent
expérimentaux ont réussi à résoudre le problème de les étudiants du groupe contrôle pour les questions
radiation, tandis que moins de 70 % des sujets du inférentielles, mais pas pour les questions factuelles.
groupe contrôle ont réussi cette tâche. Par contre, Plus tard, Hammadou (2000) réalisa une étude
l’ajout d’un indice au second groupe expérimental ne expérimentale afin de tester l’efficacité des analogies
semble pas avoir d’effet sur l’efficacité de l’analogie. sur la compréhension de textes scientifiques (fonction-
Gick et Holyoak (1983) ont aussi montré, à travers une nement de l’œil et fission nucléaire) écrits dans la pre-
seconde étude expérimentale (N = 66), qu’inclure à ces mière ou dans la seconde langue des sujets impliqués.
différentes conditions un schéma présentant le prin- Ainsi, 72 étudiants universitaires américains anglo-
cipe de convergence pouvait favoriser la bonne réso- phones et 101 étudiants universitaires français franco-
lution du problème de radiation. phones se sont vu assignés aléatoirement à quatre
Dans la continuité de ces résultats, Simons (1984) conditions : (1) une condition analogique en langue 1 ;
a proposé deux études expérimentales (N = 61 pour (2) une condition analogique en langue 2 ; (3) une
l’étude originelle et N = 82 pour la réplication) dans des condition non analogique en langue 1 ; (4) une condi-
écoles secondaires néerlandaises. Ces études com- tion non analogique en langue 2. Les sujets étaient
parent l’efficacité d’un cours sur l’électricité qui ne invités à lire deux textes (l’un en langue première,
recourt pas à l’analogie à un enseignement par analo- l’autre en langue seconde) incluant ou non des analo-
gie (par exemple, analogie entre la structure molécu- gies (selon la modalité à laquelle ils avaient été assi-
laire et un biscuit émietté) dans lequel des métaphores gnés) et, directement après, à écrire dans leur langue
viennent étayer les documents traditionnels de cours. maternelle tout ce dont ils se souvenaient à leur pro-
Même si la significativité des effets tend à varier entre pos. Deux semaines après cette confrontation aux
les deux expérimentations, il ressort de ces deux deux textes, les sujets ont été invités à répondre à un
études que l’analogie peut s’avérer une modalité péda- test de connaissances sur ces derniers. Les résultats
gogique intéressante afin de favoriser la compréhen- sont nettement en défaveur de l’usage des analogies :
sion, le transfert et la mémorisation factuelle immé- les étudiants des groupes non analogiques ont sur-
diate des étudiants. passé les étudiants des groupes analogiques aux tests
Cependant, la plus-value de l’analogie utilisée dans de connaissances relatifs aux deux textes, et ce, quelle
des situations pédagogiques n’a pas toujours fait l’una- que soit la langue de présentation du texte.
nimité chez les chercheurs. McDaniel et Einstein (1989) Plus récemment, Paulson (2014) – après avoir
avancèrent d’ailleurs une thèse selon laquelle un maté- constaté dans une étude expérimentale que les lecteurs
riau textuel invitant le sujet à solliciter des processus ont tendance à utiliser des processus analogiques afin
de mises en relation et de déduction a tendance à de prononcer les mots inconnus en les reliant aux mots
rendre moins visibles pour les sujets les faits et élé- qu’ils connaissent déjà – a dirigé une étude expérimen-
ments spécifiques et détaillés. Quelques années plus tale afin de quantifier l’impact des analogies sur les résul-
tard, Donnelly et McDaniel (1993) comparèrent, sur la tats d’étudiants universitaires (N = 152) à une compré-
base d’un questionnaire à choix multiple relatif à des hension en lecture. Comparant les résultats des élèves
concepts scientifiques, les résultats de 24 étudiants ayant bénéficié d’un texte sans analogie à ceux d’élèves
universitaires ayant bénéficié d’une analogie dans leur ayant bénéficié du même texte étayé par une analogie,
phase d’apprentissage à ceux de 24 autres étudiants Paulson (2014) a mis en avant une supériorité des résul-
issus d’une condition contrôle. Aucune différence ne tats au test de compréhension des étudiants ayant béné-
fut constatée entre les deux groupes. Des investiga- ficié d’une analogie. Par ailleurs, Paulson (2014) a com-
tions complémentaires (notamment, une seconde paré les résultats des étudiants selon que l’analogie ait
étude expérimentale avec 280 étudiants universitaires) été filée tout au long du texte ou ait été présentée avant
ont permis à Donnelly et McDaniel (1993) de montrer et a mis en évidence le caractère contre-productif de
que les bénéfices des analogies semblaient se limiter l’analogie proposée en amont de la lecture du texte.
aux questions inférentielles et aux sujets novices vis-à- Enfin, Jaeger et Wiley (2015) ont réalisé une étude
vis des sciences. Ces résultats sont corroborés par quasi-expérimentale sur base d’un effectif de 90 élèves
l’étude expérimentale (N = 201 étudiants universitaires) de 11 à 12 ans. La moitié d’entre eux ont bénéficié d’une
98 que ces chercheurs ont menée trois ans plus tard analogie afin de soutenir leur compréhension d’un
Tableau 1. Synthèse de la recherche sur les conditions d’efficacité des analogies

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Auteur(s) Type d’étude Effectif Recommandations - L’analogie devrait…
Vosniadou & Ortony expérimentale proposer une source connue et être maîtrisée des sujets.

Quels impacts du recours à l’analogie sur la mémorisation, la compréhension et le transfert d’un concept nouveau ?
N = 32
(1983)
Bean, Singer conclusion être intégrée au sein d’un guide d’étude analogique
& Cowen (1985) sur base d’un mettant systématiquement en correspondance, au sein
ensemble d’études d’un tableau, les éléments de la source avec les éléments
Bean, Singer, Cowen /
pédagogiques de la cible.
et al. (1986)
menées par les
chercheurs
Bean, Searles, Singer expérimentale être intégrée au sein d’un guide d’étude analogique
N = 111
et al. (1990) étayé par des illustrations.
Glynn & Takahashi expérimentale (1) N = 58 revêtir deux caractéristiques distinctes : mettre
(1988) expérimentale (2) N = 32 systématiquement en correspondance les
caractéristiques de la cible avec les caractéristiques
Paris & Glynn (2004) expérimentale N = 140 analogues de la source et être étayée par un schéma.
Spiro, Feltovich, démonstration être confrontée à d’autres analogies.
/
Coulson et al. (1989) théorique
Halpern, Hansen expérimentale entretenir préférentiellement des similarités structurelles
N = 193
& Riefer (1990) entre la cible et la source.
McDaniel & Donnelly expérimentale (1) N = 201 être accompagnée d’un schéma ou d’une mise en avant
(1996) expérimentale (2) N = 89 des faits essentiels.
Donnelly & McDaniel expérimentale susciter une réflexion dans le chef des sujets qui
(2000) N = 115 doivent créer les liens entre leurs déjà-là et le matériel à
apprendre.
Marzano, Pickering recueil de stratégies être accompagnée d’une stratégie d’enseignement
& Pollock (2001) d’enseignement encourageant l’identification des similarités et des
/
basées sur des différences tout en revêtant un caractère visuel.
preuves
Paulson (2014) expérimentale N = 152 être emblématique.
Schiavone (2014) analyse littéraire mettre en exergue à la fois les ressemblances et les
/
différences qu’entretiennent la source et la cible.

texte relatif au réchauffement climatique, tandis que phénomène expliqué par une analogie. Ainsi, confron-
les autres élèves ont été placés dans une condition tés à une analogie, les élèves pourraient développer
contrôle. Une fois le texte lu, les apprenants ont été un sentiment de sur-confiance quant à leur compré-
invités à rédiger un essai sur la thématique du réchauf- hension d’un phénomène. Ce sentiment pourrait être
fement climatique et à répondre à un ensemble de la conséquence d’une auto-évaluation de la méta-
questions de compréhension. L’originalité de cette compréhension se basant sur des signaux autres que
étude est que les élèves ont également été invités à leur compréhension effective, comme le sentiment de
auto-évaluer leurs performances. L’équivalence des familiarité, de plaisir et d’intérêt par rapport à l’analo-
groupes sur des variables socio-démographiques avait gie ou le sentiment d’aisance vis-à-vis du processus
été évaluée préalablement. Aucune différence signifi- d’apprentissage facilité par l’analogie.
cative n’a été constatée entre les performances des Cette revue de littérature succincte montre des
deux groupes d’élèves. Par contre, les élèves du groupe effets contrastés de l’analogie utilisée à des fins péda-
analogique ont eu tendance à surévaluer leurs propres gogiques. En effet, elle semble constituer à la fois un
performances. Dès lors, les chercheurs, à l’instar de Hidi soutien – certains auteurs la qualifient de mécanisme
(1990), ont mis en avant le caractère illusoire du senti- d’apprentissage (Nguyen-Xuan, 1995) – et un obstacle
ment de compréhension des étudiants vis-à-vis d’un à l’apprentissage – que certains auteurs qualifient 99
d’épistémique (Borel, 2000 ; Plantin, 2011 ; Schiavone, où les écoles ont participé volontairement à l’étude.
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2014) lorsque l’explication qu’elle propose à un pre- L’échantillon est constitué de 221 étudiants âgés de 15
mier niveau et qui semble satisfaisante ne permet pas à 20 ans (avec une moyenne 16,75 ans et un écart-type
une compréhension plus approfondie par la suite. De de 0,86) et inscrits en fin de cycle de l’enseignement
cette inconsistance entre les recherches est née la secondaire ordinaire (5e/6e année) de la Fédération Wal-
nécessité de définir les conditions d’efficacité des ana- lonie-Bruxelles. Les élèves sont issus de trois écoles dis-
logies (Donnelly & McDaniel, 2000). Un certain nombre tinctes implantées dans la même zone géographique.
d’études ont déjà identifié quelques-unes de ces Au sein de chaque école, les effectifs disponibles lors de
conditions. Le tableau 1 en présente une synthèse. l’étude ont été assignés aléatoirement à cinq groupes :
Par ailleurs, il appert de notre recension que cer- deux groupes contrôles et trois groupes expérimentaux.
taines des analogies qui aboutissent à des conclusions Les caractéristiques socio-démographiques des élèves
positives relèvent de la catégorie « analogies de pro- sont reprises dans le tableau 2.
portion sémantiquement éloignées ». En effet, l’analo-
gie entre le biscuit émietté et la structure moléculaire Conditions expérimentales
utilisée par Simons (1984) relie une situation cible rela-
tive aux sciences à une situation source provenant d’un Afin de tester la supériorité, en termes d’impact cogni-
domaine de la vie quotidienne éloigné de la cible. tif, de l’analogie de proportion sémantiquement éloi-
L’analogie utilisée par Bean, Singer, Cowen et alii (1986) gnée sur d’autres modalités pédagogiques, nous avons
est également une analogie de proportion sémanti- constitué cinq conditions expérimentales : une analo-
quement éloignée reliant la structure et les fonctions gie de proportion sémantiquement éloignée (groupe
cellulaires à la structure et aux fonctions des usines. expérimental « analogie distale ») ; une analogie de
Ces constats nous ont incités à réaliser une proportion sémantiquement médiane (groupe expé-
recherche empirique tentant de confirmer l’hypothèse rimental « analogie médiane ») ; une analogie de pro-
suivante : pédagogiquement parlant, l’analogie de portion sémantiquement proche (groupe expérimen-
proportion sémantiquement éloignée est plus efficace tal « analogie proche ») ; un exemple (groupe contrôle
que des analogies dont la distance sémantique est non analogique « exemple ») ; et une reformulation
moins importante. (groupe contrôle non analogique « reformulation »).
Ces deux dernières conditions ont été construites afin
Problématique de comparer l’impact cognitif des modalités pédago-
giques par analogie à d’autres modalités pédago-
Notre étude met sous épreuve l’hypothèse selon giques fréquemment utilisées en contexte de forma-
laquelle les élèves ayant bénéficié d’une analogie de tion (Fossion, Burlet & Faulx, 2015 ; Rabatel, 2010). Les
proportion sémantiquement éloignée de la cible ont analogies, l’exemple et la reformulation sont tous pré-
des résultats supérieurs aux élèves n’ayant pas bénéfi- sentés sous forme de texte aux élèves. Ce texte vient
cié de cette analogie. compléter la présentation d’un concept scientifique,
Afin de tester cette hypothèse dans une perspective cette partie du texte étant elle commune à tous les
evidence-based (Li Wan Po, 1998 ; Petticrew & Roberts, groupes constitués. Pour choisir le concept scienti-
2006 ; Slavin, 2002), notre étude suit un design expéri- fique, nous avons eu recours à deux critères. Le concept
mental avec assignement strictement aléatoire des devait (1) être adapté à un public d’élèves de fin de
sujets aux différentes conditions (White & Sabarwal, secondaire dans l’enseignement ordinaire ; (2) ne pas
2014). Avec ce type de design, nous pouvons postuler encore avoir fait l’objet d’un enseignement explicite
en l’homogénéité de départ des groupes (Slavin, 2007), dans les écoles participantes. La « fission nucléaire »
ce qui rend non nécessaire le recours à un prétest. répondait bien à ces deux critères. Notons que les
documents relatifs à chaque condition sont identiques
Méthode en termes de quantité d’informations reçues ; la seule
différence entre les conditions restant bel et bien la
Participants nature de l’étayage proposé.
Afin de créer les conditions analogiques, nous
L’effectif concerné par notre étude peut être qualifié de nous sommes inspirés de l’ouvrage de Levy (2012)
100 spontané (au sens de Martin, 2014, p. 22), dans la mesure 100 analogies étonnantes pour comprendre les grandes
Tableau 2. Données socio-démographiques des sujets participant à l’étude en fonction de la condition

VA R I A
École Année d’études Sexe Nb h. sciences
Condition 1 2 3 5 6 M F <3h >=5h

Quels impacts du recours à l’analogie sur la mémorisation, la compréhension et le transfert d’un concept nouveau ?
Analogie distale 12 12 20 25 19 19 25 31 13
Analogie médiane 11 12 20 24 19 16 27 34 9
Analogie proche 12 11 24 21 26 14 33 34 13
Exemple 13 11 22 18 28 18 28 33 13
Reformulation 10 9 22 18 23 15 26 29 12

Tableau 3. Présentation des différentes conditions analogiques

Description
Condition Cible Source Justification
Les situations cibles et sources sont issues de deux domaines
Réaction en chaîne
très distincts (sciences et vie quotidienne). La compré-
Analogie produite avec des
hension et la définition des relations entre ces deux situa-
distale pièges à souris et des
tions nécessitent un travail important d’évaluation et de
boulettes de papier
production.
Fission
nucléaire Les situations cibles et sources sont toutes deux issues du
utilisée dans domaine des sciences, l’une de la chimique et de la phy-
Analogie
les centrales Scissiparité cellulaire sique, l’autre de la biologie. Les relations entretenues par ces
médiane
nucléaires situations sont, de manière générale, identiques, mais néces-
sitent une certaine capacité d’abstraction pour être opérées.
Les situations cibles et sources sont coordonnées par des
Analogie Moteurs nucléaires
relations identiques, si bien que seule la finalité de l’usage
proche de fusée
du nucléaire diffère entre les deux situations.

théories scientifiques. Le tableau 3 précise les trois standardisé constitué de questions ouvertes. Ces ques-
modalités analogiques. tions sont décrites dans le tableau 4.
L’exemple étayant la condition du même nom pré- Les questions 2, 3, et 4 seront respectivement qua-
sente la fission nucléaire en lien avec une centrale lifiées de questions de compréhension proche, médiane
nucléaire proche des établissements scolaires où sont et distale. Ces qualificatifs rendent compte de la proxi-
inscrits les étudiants. La reformulation a été réalisée mité entre la réponse attendue et le concept cible des
par nos soins sur base du texte de présentation du analogies proposées aux étudiants : la fission nucléaire.
concept. Notons que les cinq documents (les analo-
gies, l’exemple, la reformulation) ont fait l’objet d’une Grille d’évaluation
relecture, d’une évaluation et d’une adaptation de la
part d’un chercheur en chimie. Les données récoltées via ce questionnaire sont de
nature qualitative. Par conséquent, « c’est un traitement
Construction a posteriori de standardisation par codage qui rend
du questionnaire possible l’analyse quantitative des informations empi-
riques » (Martin, 2014, p. 13). À cette fin, nous avons,
Afin d’éviter tout risque de biais relatif à la fatigue avec l’aide de cinq enseignants de sciences, créé une
cognitive (Boulbry, 2006), la présentation du concept grille d’évaluation permettant d’attribuer à chaque
via la lecture du texte et l’administration du question- copie d’élève une valeur numérique. Une fois cette
naire ne prennent pas plus de 50 minutes, soit la durée grille créée (voir annexe 2), elle a été soumise pour
d’une période de cours. Nous avons opté pour un test approbation au chercheur en chimie. 101
Tableau 4. Items composant l’instrument de mesure et justification
Revue française de pédagogie | 207 | 2019-2020

Variable No Item Justification


1 Retranscris tous les éléments relatifs à Question proposée par Hammadou (2000)
la fission et à l’énergie nucléaire dont dans sa recherche sur l’impact mémoriel des
Mémorisation
tu te souviens après cette lecture. analogies lors d’un exercice de compréhen-
sion en lecture.
2 Schématise le principe de la Questions proposées afin de correspondre
cascade de fissions nucléaires. à la définition de la compréhension
selon Raynal et Rieunier (2014) qui font
3 Exemplifie les différentes étapes de la
de la construction d’une représentation
production électrique d’une centrale
pertinente de la situation un déterminant
nucléaire en les schématisant.
Compréhension de sa compréhension.
4 L’image que nous avons tous des centrales Question cherchant à évaluer la capacité
nucléaires est leur(s) grande(s) tour(s) des sujets à faire des liens entre les
dégageant de la fumée, comme sur la informations présentes dans le texte,
photo ci-dessous. Selon toi, la fumée qui capacité essentielle à la compréhension
se dégage de ces tours est-elle polluante ? selon Raynal et Rieunier (2014).
5 En sachant que le principe de base à Question cherchant à évaluer la capacité
l’origine des bombes nucléaires est la des sujets à appliquer le concept de fission
fission nucléaire, peux-tu expliquer nucléaire à une situation différente de
Transfert
avec tes mots ce qui provoque celle des centrales nucléaires, capacité
l’explosion de ces bombes ? définie par Frenay et Bédart (2011) comme
caractéristique prototypique du transfert.

Codage nous ne pouvons pas rejeter l’hypothèse nulle d’ab-


sence de point atypique. Les résultats détaillés de cette
La grille de codage a été appliquée, à l’aveugle, par notre analyse sont présentés en annexe 3. Dans le cadre de la
équipe, sur l’ensemble des questionnaires complétés par vérification de l’hypothèse de normalité des distribu-
les étudiants. La méthode de notation utilisée est une tions des données pour chaque sous-groupe de notre
méthode par occurrence. Autrement dit, si le (ou les) étude, nous avons opté pour l’usage des tests de
concept(s) présent(s) dans chaque critère est (sont) ren- Shapiro-Wilk, puisqu’adaptés aux petits effectifs (Rako-
contré(s), le sujet bénéficie du point attribué à ce concept. tomalala, 2011). Les résultats de ces analyses sont pro-
Si non, le sujet obtient la note de 0 à ce critère. posés en annexe 4. La normalité des distributions dans
l’ensemble des sous-échantillons de notre étude n’étant
Résultats pas assurée quelle que soit la variable considérée, le
recours à des statistiques non paramétriques a été jugé
Vérification des conditions d’applications préférable pour analyser nos données5. Dès lors, et à
des tests comparatifs des fins comparatives, nous userons d’analyses de
Kruskal-Wallis (Lefèvre & Taverne, 2015). À des fins d’in-
Avant de réaliser des analyses comparatives multiples, telligibilité et dans le but d’intégrer nos résultats dans
il est d’usage de vérifier deux hypothèses préalables : la perspective d’autres études expérimentales, nous
(1) l’absence de point atypique dans la distribution de avons décidé d’adjoindre à ces tests non paramétriques
nos données ; (2) la normalité des distributions des don-
nées pour chaque sous-groupe. Dans le cadre de la
vérification de l’hypothèse relative à l’absence de point
5 Pour les chercheurs postulant en la robustesse du test de
atypique, nous avons réalisé des tests de Grubbs (Bas-
l’ANOVA paramétrique face aux écarts de normalité (Judd,
sirou Diallo, 2010) sur l’ensemble de l’échantillon et pour McClelland, Ryan et al., 2010) et voulant disposer de ces analyses,
chacune des variables concernées par nos analyses. n’hésitez pas à contacter les auteurs pour les obtenir. Il est à noter
que la prise en compte de ces résultats mènerait aux mêmes conclu-
Étant donné les valeurs « p » supérieures au seuil alpha
sions que les analyses non paramétriques présentées dans le cadre
102 de 0,05 (Albert, 2005) pour chacune de nos variables, de cet article.
Tableau 5. Analyse descriptive des données relatives à la variable « mémorisation »

VA R I A
Condition n M ET Med Min Max
Analogie distale (AD) 44 5,16 2,33 4,75 0,75 9,50

Quels impacts du recours à l’analogie sur la mémorisation, la compréhension et le transfert d’un concept nouveau ?
Analogie médiane (AM) 43 4,68 2,31 5,00 0,00 9,25
Analogie proche (AP) 47 4,86 2,29 4,75 0,75 9,50
Exemple (Ex) 46 3,78 2,29 2,88 0,00 8,50
Reformulation (Ref ) 41 4,99 2,71 4,75 0,5 9,75

Tableau 6. Ampleurs de l’effet selon la formule du d de Cohen

AD AM AP Ex Ref
AD /
AM 0,207 /
AP 0,130 - 0,078 /
Ex 0,597* 0,391 0,472 /
Ref 0,067 - 0123 - 0,052 - 0482 /

Note : * : significativité à p < 0,05. Les ampleurs de l’effet ont été calculées
en considérant les conditions de la première ligne du tableau comme étant
les conditions 1, et les conditions reprises en colonne comme le 2e élément
de la formule de Cohen.

le calcul des ampleurs de l’effet. Nous avons calculé ces variable mémorisation, cette différence étant à l’avan-
indices avec la formule du d de Cohen (1988). tage de la modalité « analogie distale ». Le tableau 6
présente les différences intergroupes sous la forme
d’ampleurs de l’effet.
La seconde variable dépendante évaluée par notre
questionnaire est « la compréhension proche » du
concept présenté. La moyenne sur 10 des réponses
Analyses comparatives obtenues par les étudiants s’élève à 5,95 (C1) avec un
écart-type de 1,83 (S). Le tableau 7 présente les statis-
La première variable dépendante évaluée par notre tiques descriptives pour chaque condition.
questionnaire est la mémorisation par les sujets du Les valeurs obtenues au test de Kruskal-Wallis
concept que nous leur avons présenté. La moyenne sur (H = 7,77 avec p = 0,10) permettent de rejeter, au niveau
10 des réponses des étudiants s’élève à 4,68 (M) avec d’incertitude 10 %, l’hypothèse nulle d’égalité des
un écart-type de 2,41 (S). Le tableau 5 présente les sta- médianes entre les 5 sous-échantillons. Le tableau 8
tistiques descriptives relatives à chaque condition. présente ces résultats sous la forme d’ampleurs de
Les valeurs obtenues au test de Kruskal-Wallis l’effet.
(H = 9,59 avec p = 0,048) permettent de rejeter l’hypo- La troisième variable dépendante du questionnaire
thèse nulle d’égalité des médianes entre les est « la compréhension médiane » du concept présenté.
5 sous-échantillons. En annexe 5, nous présentons les La moyenne sur 10 des réponses obtenues s’élève à 6,27
résultats des comparaisons multiples réalisées sur cha- (C2) avec un écart-type de 2,21 (S). Le tableau 9 présente
cune des variables de notre étude. Ces comparaisons les statistiques descriptives pour chaque condition.
mettent en exergue une différence significative entre Les valeurs obtenues au test de Kruskal-Wallis
les résultats des étudiants issus du groupe « analogie (H = 5,28 avec p = 0,26) ne permettent pas de rejeter
distale » et ceux issus de groupe « exemple » sur la l’hypothèse nulle d’égalité des médianes entre les 103
Tableau 7. Analyse descriptive des données relatives à la variable « compréhension proche »
Revue française de pédagogie | 207 | 2019-2020

Condition n M ET Med Min Max


Analogie distale 44 6,57 1,61 6,25 2,00 10,00
Analogie médiane 43 6,10 1,64 6,50 0,00 9,50
Analogie proche 47 6,10 1,98 6,50 0,00 10,00
Exemple 46 5,53 1,99 6,00 0,00 9,00
Reformulation 41 5,52 1,75 6,00 0,00 8,00

Tableau 8. Ampleurs de l’effet selon la formule du d de Cohen

AD AM AP Ex Ref
AD /
AM 0,289 /
AP 0,260 0,000 /
Ex 0,575 0,313 0,287 /
Réf 0,624 0,342 0,310 0,005 /
Note : * : significativité à p < 0,05.

Tableau 9. Analyse descriptive des données relatives à la variable « compréhension médiane »

Condition n M ET Med Min Max


Analogie distale 44 6,43 2,34 7,00 0,00 9,50
Analogie médiane 43 6,43 2,12 6,75 2,25 10,00
Analogie proche 47 6,62 2,27 7,25 0,00 10,00
Exemple 46 5,84 2,16 6,00 1,50 9,50
Reformulation 41 6,00 2,16 6,50 0,00 9,50

Tableau 10. Ampleurs de l’effet selon la formule du d de Cohen

AD AM AP Ex Ref
AD /
AM 0 /
AP -0,082 -0,089 /
Ex 0,262 0,276 0,352 /
Ref 0,191 0,201 0,280 -0,074 /
Note : * : significativité à p < 0,05.

104
Tableau 11. Analyse descriptive des données relatives à la variable « compréhension distale »

VA R I A
Condition n M ET Med Min Max
Analogie distale 44 4,57 2,75 5,00 0,00 9,00

Quels impacts du recours à l’analogie sur la mémorisation, la compréhension et le transfert d’un concept nouveau ?
Analogie médiane 43 4,31 3,20 5,00 0,00 9,00
Analogie proche 47 4,25 3,04 5,00 0,00 10,00
Exemple 46 4,42 2,38 5,00 0,00 8,00
Reformulation 41 3,57 2,95 5,00 0,00 9,00

Tableau 12. Ampleurs de l’effet selon la formule du d de Cohen

AD AM AP Ex Ref
AD /
AM 0,087 /
AP 0,110 0,019 /
Ex 0,058 -0,039 -0,062 /
Ref 0,351 0,240 0,227 0,317 /
Note : * : significativité à p < 0,05.

5 sous-échantillons. Les ampleurs de l’effet sont pré- Discussion


sentées au sein du tableau 10.
La quatrième variable dépendante évaluée par L’objectif de cette étude est de définir certaines condi-
notre questionnaire est « la compréhension distale » du tions régissant l’efficacité pédagogique des analogies
concept présenté. La moyenne sur 10 des réponses utilisées à des fins d’apprentissage. En préambule, nous
obtenues par les étudiants s’élève à 4,24 (C3) avec un faisions l’hypothèse que les élèves bénéficiant d’une
écart-type de 2,86 (S). Le tableau 11 présente les sta- analogie de proportion sémantiquement éloignée sur-
tistiques descriptives pour chaque condition. passeraient leurs condisciples qui eux ont bénéficié
Les valeurs obtenues au test de Kruskal-Wallis d’autres modalités de présentation d’un même concept.
(H = 2,30 avec p = 0,68) ne permettent pas de rejeter Cette étude expérimentale permet de confirmer cette
l’hypothèse nulle d’égalité des médianes entre les hypothèse pour la question de mémorisation du ques-
5 sous-échantillons. Le tableau 12 présente les tionnaire de connaissances administré aux 221 sujets de
ampleurs de l’effet des comparaisons entre les diffé- notre étude. Les tests statistiques réalisés attestent une
rentes conditions. différence significative des résultats entre les sujets
La dernière variable dépendante évaluée est « le ayant bénéficié de l’analogie distale et ceux ayant béné-
transfert » du concept présenté. La moyenne sur 10 des ficié de l’exemple, et ce, sur la variable « mémorisation ».
réponses obtenues par les étudiants s’élève à 3,80 (T) Les ampleurs de l’effet calculées pour chacune des
avec un écart-type de 2,17 (S). Le tableau 13 présente modalités attestent, d’ailleurs, une supériorité de la
les statistiques descriptives pour chaque condition. condition analogie distale sur l’ensemble des autres
Les valeurs obtenues au test de Kruskal-Wallis conditions. Le constat est identique pour la variable
(H = 7,56 avec p = 0,11) ne permettent pas de rejeter « compréhension proche » ; la significativité des résul-
l’hypothèse nulle d’égalité des médianes entre les tats étant cependant plus marginale. De tels résultats
5 sous-échantillons. Le tableau 14 présente les sont congruents avec ceux obtenus par des chercheurs
ampleurs de l’effet calculées. Le test classique des ayant utilisé ce même type d’analogie pour tester leur
médianes (X2 = 9,53, p = 0,049) permet, quant à lui, de efficacité au service de l’apprentissage (Bean, Singer,
rejeter l’hypothèse nulle d’égalité des médianes. Cowen et al., 1986 ; Simons ; 1984). Ces résultats sont 105
Tableau 13. Analyse descriptive des données relatives à la variable « transfert »
Revue française de pédagogie | 207 | 2019-2020

Condition n M ET Med Min Max


Analogie distale 44 6,57 1,61 6,25 2,00 10,00
Analogie médiane 43 6,06 1,64 6,50 0,00 9,50
Analogie proche 47 6,06 1,98 6,50 0,00 10,00
Exemple 46 5,53 1,99 6,00 0,00 9,00
Reformulation 41 5,52 1,75 6,00 0,00 8,00

Tableau 14. Ampleurs de l’effet selon la formule du d de Cohen

AD AM AP Ex Ref
AD /
AM 0,314 /
AP 0,283 0,000 /
Ex 0,575 0,291 0,267 /
Ref 0,624 0,318 0,289 0,005 /
Note : *significativité à p < 0,05.

également cohérents avec ceux issus des études de Le test de Kruskal-Wallis ne nous permet pas de
Vosniadou et Ortony (1989) et de Donnelly et McDaniel confirmer notre hypothèse de recherche quant à la
(1993, 2000). En effet, ces chercheurs ont montré que le question de transfert de notre instrument de mesure.
lien entre un concept cible inconnu et un concept Néanmoins, une analyse complémentaire réalisée sur
source issu d’une expérience personnelle est un déter- base du test traditionnel des médianes nous mène à
minant de l’efficacité d’une analogie pour l’apprentis- reconsidérer cette première conclusion. En effet, cette
sage des novices. Or, notre analogie de proportion analyse montre que les résultats des élèves issus des
sémantiquement éloignée permet aux étudiants qui en différentes conditions expérimentales sont inégaux.
bénéficient de relier un concept cible inconnu (la fission Les ampleurs de l’effet calculées montrent d’ailleurs un
nucléaire) à un concept source concret issu d’une expé- effet positif de l’analogie distale sur le transfert des
rience de la vie quotidienne (des boules de papier et apprentissages, et ce, comparativement à toutes les
des pièges à souris). Dans le même ordre d’idée, Gineste autres modalités de présentation du concept scienti-
et Gilbert (1995) considèrent que l’activation d’un uni- fique. De tels résultats sont cohérents avec la littéra-
vers sémantique et imagé chez les sujets est une des ture scientifique actuelle considérant l’analogie
conditions d’efficacité de l’analogie pour l’apprentis- comme un puissant vecteur de transfert (Donnelly
sage. De tels résultats semblent d’ailleurs aussi renforcer & McDaniel, 1993 ; Gentner, 1983, 1989 ; Gick & Holyoak,
la thèse de Halpern, Hansen et Riefer (1990) selon les- 1983 ; McDaniel & Donnelly ; 1996). Notons que les
quels une analogie ne peut promouvoir la compréhen- résultats du test des médianes restent à considérer
sion que si elle relie deux concepts ne possédant que avec précaution, ce test étant souvent considéré
peu de caractéristiques de surface communes, mais comme une alternative moins puissante (Sauleau
bien des relations de structures équivalentes. Or, par & Meyer, 2008) au test de Kruskal-Wallis.
définition (Dunbar & Blanchette, 2001), plus la distance Par contre, la présente étude expérimentale ne
sémantique d’une analogie de proportion est grande, nous permet pas de considérer l’analogie distale
moins les deux situations sont reliées par des similarités comme permettant une meilleure compréhension des
superficielles ; nos analogies sémantiquement distales éléments non directement au centre de l’analogie. En
relient donc des situations qui ne possèdent que peu effet, nos hypothèses de recherche n’ont pas pu être
106 de caractéristiques de surface commune. confirmées pour les variables « compréhension
médiane » et « compréhension distale ». Les ampleurs portant sur des concepts non centraux de nos analo-

VA R I A
de l’effet constatées entre la condition analogie distale gies semble plaider en faveur de la création d’analogies
et les autres conditions expérimentales sont d’ailleurs emblématiques (Paulson, 2014) ou, a minima, d’une
bien souvent négligeables pour ces variables. Ces résul- mise en correspondance d’éléments sources avec tous

Quels impacts du recours à l’analogie sur la mémorisation, la compréhension et le transfert d’un concept nouveau ?
tats ne sont peut-être pas si étonnants que cela. En les éléments de la cible. Si de telles précautions ne sont
effet, Holyoak et Koh (1987, p. 332) définissent l’analogie pas prises, le risque persiste que tous les éléments
comme un processus utilisé afin de « générer des « cibles » ne puissent être compris.
connaissances applicables à son nouveau domaine
cible en transférant des connaissances provenant d’un Conclusion
domaine source qui est mieux compris ». Dans nos
conditions expérimentales, il appert que les connais- La recherche actuelle quant à l’impact pédagogique
sances les « mieux comprises » des étudiants (source) de l’analogie offre des résultats qui semblent incons-
soutiennent la compréhension du phénomène de fis- istants. De là est née la nécessité de définir des condi-
sion, et ce, partant de l’origine du phénomène (ren- tions régissant l’efficacité des analogies utilisées à des
contre entre un neutron et un atome de combustible fins éducatives. Nous avons testé l’hypothèse que plus
fissible) à la production de chaleur en passant par la la distance sémantique qu’entretient une analogie
réaction en chaîne qui en résulte (cascade de fissions). entre la source qu’elle propose aux sujets et la cible
Par ailleurs, aucune des analogies utilisées dans notre d’apprentissage est grande, plus elle constituera un
étude n’est emblématique (Paulson, 2014) et ne sou- outil favorable à la mémorisation, à la compréhension
tient la compréhension du lecteur tout au long du et au transfert du matériel cible. Notre étude nous a
matériau textuel en lui proposant des sources connues conduits à confirmer cette première hypothèse, et ce,
afin de pouvoir les appliquer à tous les éléments nou- pour les variables dépendantes « mémorisation »,
veaux du matériel et d’en affiner leur compréhension. « compréhension proche » et « transfert ». Dès que la
Autrement dit, le fonctionnement propre de la centrale compréhension est évaluée sur des phénomènes ou
nucléaire et de ses différentes composantes n’est pas des éléments s’éloignant du cœur même de l’analogie,
mis en relation systématique avec des sources analo- l’analogie distale perd de sa supériorité sur les autres
giques soutenant leur compréhension (Hayes & Tierney, modalités de présentation du concept.
1982 ; Paulson, 2014 ; Supasorn & Promarak, 2015) et
Dylan Dachet
procurant aux sujets un univers sémantique et imagé
Université de Liège, département des Sciences de
(Gineste & Gilbert, 1995) favorisant leur visualisation et
l’Éducation, service d’Analyse et Intervention dans le
leur représentation des concepts (Bean, Singer, Cowen domaine du Décrochage et de l’Exclusion scolaire
et al., 1986). Or, c’est bel et bien la compréhension du ddachet@uliege.be
fonctionnement propre des centrales nucléaires qui est
évaluée par les questions de compréhension médiane Daniel Faulx
et distale de notre instrument. Université de Liège, département des Sciences de
l’Éducation, Unité d’Apprentissage et de Formation
Les implications pratiques de cette étude sont
continue des Adultes
doubles. D’une part, nos résultats, même s’ils méritent
Daniel.Faulx@uliege.be
d’être confirmés par d’autres études expérimentales,
semblent souligner l’efficacité pédagogique des ana- Ariane Baye
logies de proportion à forte distance sémantique uti- Université de Liège, département des Sciences de
lisées dans le cadre de la présentation de concepts l’Éducation, service d’Analyse et Intervention dans le
scientifiques. D’autre part, l’absence de différence domaine du Décrochage et de l’Exclusion scolaire
Ariane.Baye@uliege.be
entre les différentes modalités quant aux questions

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109
Annexes
Revue française de pédagogie | 207 | 2019-2020

Annexe 1. Schéma de synthèse des différents types d’analogie

Figure 1. Les deux typologies d’analogies (en haut selon la nature de la relation ;
en bas selon la nature des similarités)

Analogie

Catégorielle Structurelle (de) proportion

Sémantiquement Sémantiquement
proche éloignée

Similarités superficielles --------------- similarités structurelles

Substantielle Formelle

Analogie

110
Annexe 2. Grille d’évaluation

VA R I A
1. Retranscris tous les éléments relatifs à la fission et à l’énergie nucléaire

Quels impacts du recours à l’analogie sur la mémorisation, la compréhension et le transfert d’un concept nouveau ?
dont tu te souviens après cette lecture

2. Schématise le principe de la cascade de fissions nucléaires

111
3. Exemplifie les différentes étapes de la production électrique d’une centrale nucléaire
Revue française de pédagogie | 207 | 2019-2020

en les schématisant

4. L’image que nous avons tous des centrales nucléaires est leur(s) grande(s)
tour(s) dégageant de la fumée, comme sur la photo ci-dessous. Selon toi,
la fumée qui se dégage de ces tours est-elle polluante ?

5. En sachant que le principe de base à l’origine des bombes nucléaires est la fission nucléaire,
peux-tu expliquer avec tes mots ce qui provoque l’explosion de ces bombes ?

112
Annexe 3. Tests de Grubbs

VA R I A
Tableau 15. Tests de Grubbs réalisés sur chacune des variables de notre étude

Quels impacts du recours à l’analogie sur la mémorisation, la compréhension et le transfert d’un concept nouveau ?
Variable n G pvalue
Mémorisation 221 2,1 1
Compréhension proche 221 3,26 0,22
Compréhension médiane 221 2,84 0,94
Compréhension distale 221 2,01 1
Transfert 221 2,86 0,87

Annexe 4. Tests de normalité

Tableau 16. Tests de Shapiro-Wilk réalisés sur les données issues


de la variable « mémorisation »

Variable n W pvalue
Analogie distale 44 0,97 0,24
Analogie médiane 43 0,97 0,34
Analogie proche 47 0,97 0,21
Exemple 46 0,92 < 0,01
Reformulation 41 0,94 0,03

Tableau 17. Tests de Shapiro-Wilk réalisés sur les données issues


de la variable « compréhension proche »

Variable n W pvalue
Analogie distale 44 0,95 0,07
Analogie médiane 43 0,88 < 0,01
Analogie proche 47 0,95 0,04
Exemple 46 0,93 0,01
Reformulation 41 0,91 < 0,01

Tableau 18. Tests de Shapiro-Wilk réalisés sur les données issues


de la variable « compréhension médiane »

Variable n W pvalue
Analogie distale 44 0,87 < 0,01
Analogie médiane 43 0,95 0,08
Analogie proche 47 0,91 < 0,01
Exemple 46 0,95 0,07
Reformulation 41 0,93 0,02

113
Tableau 19. Tests de Shapiro-Wilk réalisés sur les données
Revue française de pédagogie | 207 | 2019-2020

issues de la variable « compréhension distale »

Variable n W pvalue
Analogie distale 44 0,87 < 0,01
Analogie médiane 43 0,85 < 0,01
Analogie proche 47 0,88 < 0,01
Exemple 46 0,85 < 0,01
Reformulation 41 0,85 < 0,01

Tableau 20. Tests de Shapiro-Wilk réalisés sur les données


issues de la variable « transfert »

Variable n W pvalue
Analogie distale 44 0,96 0,17
Analogie médiane 43 0,97 0,34
Analogie proche 47 0,97 0,30
Exemple 46 0,96 0,12
Reformulation 41 0,95 0,08

Annexe 5. Tests des comparaisons multiples


Mémorisation

cond N Sum of Expected Std Dev Mean


Scores Under H0 Under H0 Score
An. D. 44 5447,50 4884,0 379,271590 123,806818
An. M. 43 4816,00 4773,0 375,994567 112,000000
An. Pr. 47 5468,50 5217,0 388,651988 116,351064
Exemple 46 3960,50 5106,0 385,598451 86,097826
Reformul 41 4838,50 4551,0 369,203255 118,012195

Kruskal-Wallis Test
Chi-Square 9,5903
DF 4
Pr > Chi-Square 0,0479

cond Wilcoxon Z DSCF Value Pr > DSCF


An. D. vs An. M. 0,8883 1,2562 0,9014
An. D. vs An. Pr. 0,6602 0,9336 0,9648
An. D. vs Exemple 2,8317 4,0047 0,0373
An. D. vs Reformul 0,2246 0,3176 0,9994
An. M. vs An. Pr. -0,3721 0,5263 0,9959
An. M. vs Exemple 1,9523 2,7610 0,2897
114
VA R I A
cond Wilcoxon Z DSCF Value Pr > DSCF
An. M. vs Reformul -0,3942 0,5575 0,9949
An. Pr. vs Exemple 2,3807 3,3669 0,1205

Quels impacts du recours à l’analogie sur la mémorisation, la compréhension et le transfert d’un concept nouveau ?
An. Pr. vs Reformul -0,1759 0,2487 0,9998
Exemple vs Reformul -2,1107 2,9849 0,2154

Compréhension proche

cond N Sum of Expected Std Dev Mean


Scores Under H0 Under H0 Score
An. D. 44 5659,00 4884,0 377,440132 128,613636
An. M. 43 5005,50 4773,0 374,178933 116,406977
An. Pr. 47 5383,50 5217,0 386,775233 114,542553
Exemple 46 4529,00 5106,0 383,736441 98,456522
Reformul 41 3954,00 4551,0 367,420416 96,439024

Kruskal-Wallis Test
Chi-Square 7,7742
DF 4
Pr > Chi-Square 0,1002

cond Wilcoxon Z DSCF Value Pr > DSCF


An. D. vs An. M. 0,8821 1,2475 0,9036
An. D. vs An. Pr. 1,1816 1,6710 0,7620
An. D. vs Exemple 2,1631 3,0591 0,1938
An. D. vs Reformul 2,2836 3,2295 0,1501
An. M. vs An. Pr. 0,0529 0,0748 1,0000
An. M. vs Exemple 1,3402 1,8953 0,6660
An. M. vs Reformul 1,5072 2,1315 0,5577
An. Pr. vs Exemple 1,2831 1,8146 0,7017
An. Pr. vs Reformul 1,3034 1,8433 0,6891
Exemple vs Reformul 0,1497 0,2117 0,9999

Compréhension médiane

cond N Sum of Expected Std Dev Mean


Scores Under H0 Under H0 Score
An. D. 44 5160,00 4884,0 379,048107 117,272727
An. M. 43 4931,50 4773,0 375,773015 114,686047
An. Pr. 47 5791,00 5217,0 388,422978 123,212766
Exemple 46 4468,50 5106,0 385,371240 97,141304
Reformul 41 4180,00 4551,0 368,985705 101,951220
115
Revue française de pédagogie | 207 | 2019-2020

Kruskal-Wallis Test
Chi-Square 5,2776
DF 4
Pr > Chi-Square 0,2600

cond Wilcoxon Z DSCF Value Pr > DSCF


An. D. vs An. M. 0,1616 0,2285 0,9998
An. D. vs An. Pr. -0,5491 0,7765 0,9821
An. D. vs Exemple 1,5563 2,2009 0,5257
An. D. vs Reformul 1,1772 1,6647 0,7645
An. M. vs An. Pr. -0,5705 0,8068 0,9793
An. M. vs Exemple 1,2659 1,7903 0,7122
An. M. vs Reformul 0,8425 1,1915 0,9173
An. Pr. vs Exemple 1,7952 2,5388 0,3763
An. Pr. vs Reformul 1,6889 2,3885 0,4408
Exemple vs Reformul -0,4939 0,6985 0,9880

Compréhension distale

cond N Sum of Expected Std Dev Mean


Scores Under H0 Under H0 Score
An. D. 44 5137,50 4884,0 371,295481 116,761364
An. M. 43 4907,50 4773,0 368,087375 114,127907
An. Pr. 47 5242,50 5217,0 380,478609 111,542553
Exemple 46 5221,00 5106,0 377,489288 113,500000
Reformul 41 4022,50 4551,0 361,438885 98,109756

Kruskal-Wallis Test
Chi-Square 2,2993
DF 4
Pr > Chi-Square 0,6809

cond Wilcoxon Z DSCF Value Pr > DSCF


An. D. vs An. M. 0,1650 0,2333 0,9998
An. D. vs An. Pr. 0,3854 0,5450 0,9953
An. D. vs Exemple 0,2820 0,3988 0,9986
An. D. vs Reformul 1,3759 1,9458 0,6432
An. M. vs An. Pr. 0,1983 0,2804 0,9997
An. M. vs Exemple 0,0883 0,1249 1,0000
An. M. vs Reformul 1,0920 1,5444 0,8108
An. Pr. vs Exemple -0,1298 0,1835 0,9999
An. Pr. vs Reformul 0,9717 1,3742 0,8680
Exemple vs Reformul 1,2447 1,7602 0,7251
116
VA R I A
Transfert

cond N Sum of Expected Std Dev Mean

Quels impacts du recours à l’analogie sur la mémorisation, la compréhension et le transfert d’un concept nouveau ?
Scores Under H0 Under H0 Score
An. D. 44 5750,0 4884,0 378,278322 130,681818
An. M. 43 4848,0 4773,0 375,009881 112,744186
An. Pr. 47 5242,0 5217,0 387,634154 111,531915
Exemple 46 4839,0 5106,0 384,588614 105,195652
Reformul 41 3852,0 4551,0 368,236355 93,951220

Kruskal-Wallis Test
Chi-Square 7,5495
DF 4
Pr > Chi-Square 0,1095

cond Wilcoxon Z DSCF Value Pr > DSCF


An. D. vs An. M. 1,4391 2,0352 0,6023
An. D. vs An. Pr. 1,5315 2,1659 0,5419
An. D. vs Exemple 1,8415 2,6043 0,3496
An. D. vs Reformul 2,4518 3,4674 0,1019
An. M. vs An. Pr. 0,0892 0,1261 1,0000
An. M. vs Exemple 0,5772 0,8162 0,9784
An. M. vs Reformul 1,4631 2,0691 0,5866
An. Pr. vs Exemple 0,4986 0,7051 0,9875
An. Pr. vs Reformul 1,3724 1,9408 0,6455
Exemple vs Reformul 0,8072 1,1416 0,9285

117

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