Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Les Grecs ont codifié un ensemble de pratiques en vue de l’instauration de certaines normes de
preuve géométrique. En effet, l’idée que la connaissance mathématique doive être validée par
une preuve répondant à certains critères ne va pas de soi ; c’est un réquisit qui concerne ce qui
compte comme connaissance et les conditions qui doivent être remplies pour que quelque chose
puisse valoir comme connaissance mathématique. Les connaissances mathématiques étaient
déjà très développées chez les peuples de l’Antiquité qui ont précédé les Grecs (les
Mésopotamiens, les Égyptiens, etc.) comme chez les peuples des autres aires géographiques
(les Chinois, les Indiens, etc.). En ce sens, certains faits mathématiques comme par exemple la
relation de Pythagore étaient connus de nombreux peuples et en ce sens peuvent être interprétés
comme faisant partie d’un “corps des mathématiques” qu’auraient eu en partage tous ces
différents peuples. Mais l’innovation principale des Grecs est précisément d’avoir introduit une
nouvelle “image des mathématiques”, laquelle impose que seule une preuve conduite selon une
certaine procédure canonique permet d’acquérir une connaissance mathématique légitime en
constituant les énoncés comme des assertions mathématiques vraies.
1
Une édition imprimée du 16ème siècle
Dans tous ces textes, on remarque la permanence de la figure qui indique la structure de la
démonstration.
2
Pour mieux appréhender la spécificité de l’“image des mathématiques” propre à la géométrie
grecque, il est utile de comparer ces sources à d’autres, qui sont soit bien antérieures, soit non-
occidentales.
Exemple 1. La tablette Plimpton 322 (Columbia University Collection) sur les triplets
pythagoriciens (𝑎, 𝑏, 𝑐) tels que
𝑎! + 𝑏! = 𝑐 !
3
Exemple 2. La “preuve” diagrammatique de la proposition de Pythagore dans les sources
sanskrites (le Bijapallava de Krsna)
4
Les Éléments d’Euclide
5
6
La structure de la démonstration de la Proposition I, 47