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2H3 – La Méditerranée médiévale 1

2H3 – LA MEDITERRANEE MEDIEVALE :


Espace d’échanges et de conflits
I – TROIS CIVILISATIONS SUR LES RIVES DE LA MÉDITERRANÉE
II – UN ESPACE CONFLICTUEL
2. En Méditerranée orientale : croisades et jihad

Au cours des XIe et XIIe siècles : 7


autres croisades lancées avec peu de
réussite.
- Lors de la 3e : le sultan égyptien
SALADIN prend Jérusalem (BO film
Kingdom of Heaven de R. SCOTT,
2005 > https://www.youtube.com/watch?
v=Vs00LkrlfT4)
- Lors de la 4e, en 1204, les croisés
saccagent et pillent Constantinople
pour payer les Vénitiens qui ont
transporté les troupes sur leurs
navires  rupture définitive entre
les chrétiens d’Orient et d’Occident.
- L’échec de la 8e et la mort du roi St
Louis (IX de France)  disparition
définitive des Etats Latins d’Orient
en 1291

III – UN ESPACE DE CONTACTS ET D’ÉCHANGES


1. Des relations commerciales florissantes

Depuis le XIe siècle, le commerce


est en plein essor en
Méditerranée. Il est dominé par
les villes d’Italie (Venise, Gênes,
Milan, Florence) qui signent des
accords commerciaux avec
l’Empire byzantin et les califes
musulmans. Elles établissent des
comptoirs commerciaux comme
relais autour de la Méditerranée :
Constantinople, Antioche, Acre,
Alexandrie, Tripoli, Ceuta…

Les marchands italiens installés à


Constantinople achètent les
produits en provenance d’Asie et
de leurs comptoirs (épices, soie,
pierres précieuses). Ils fondent des
compagnies commerciales et font voyager les navires en convois pour se protéger des pirates et partager les risques
du commerce.
En Europe, la marchandise est revendue ou échangée dans les grandes foires et villes marchandes en Champagne
(nord-est de la France), le long du Rhin, au nord de l’Allemagne, à Londres… La Méditerranée devient un carrefour
commercial qui relie Europe, Afrique et Asie.

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2. L’exemple de Venise, grande puissance maritime et commerciale (PPO2)

EXERCICE1 : Compléter les 2 tableaux pour préparer l’analyse de document (Doc 1/72)
Consigne : Après avoir présenté le document, vous mettrez en évidence les privilèges commerciaux dont les
Vénitiens bénéficient puis vous expliquerez les raisons pour lesquelles ils en ont bénéficié.

Doc 1/72
Nature Extrait d’une chrysobulle*
Source X
Auteur Alexis Comnène, basileus (1081-1118), contemporain de la 1re croisade
Date/ctx 1082 : après la DEFAITE de 1081 contre les Normands (menés par Robert Guiscard), l’empereur veut
remercier ses alliés vénitiens
Contenu Le basileus accorde des privilèges aux Vénitiens : un quartier de la ville pr commercer (5/73) et l’exemption
de toute taxe commerciale

Citations Explications/Connaissances
1. Les privilèges commerciaux
« [leur donner] les boutiques, qui sont dans le - don de boutiques aux marchands vénitiens à Pérama, quartier situé sur la
quartier de Pérama » (lignes 7-8) Corne d’or et protégé des invasions par une chaine.

- « et trois échelles* maritimes qui sont - don de ports et de comptoirs commerciaux aux marchands vénitiens dans
délimités audit endroit » (lignes 11-12) l’Empire byzantin : Constantinople, Dyrrachium (Albanie actuelle, 2/76)

- « elle leur a aussi accordé de commercer avec - liberté de commerce accordée aux marchands vénitiens par l’empereur
toutes les marchandises dans toutes les régions byzantin Alexis Ier Comnène dans tout l’Empire byzantin et dans sa
de Romanie […] et dans la Grande Ville elle- capitale, Constantinople
même » (lignes 13-15)

- « sans avoir à fournir […] toutes les taxes que - exemption fiscale accordée aux marchands vénitiens : ils sont dispensés
doivent les commerçants » (lignes 18-19) de payer le kommerkion (impôt commercial).

2. Les raisons de ces privilèges


- « personne n’a ignoré ce que firent les fidèles -référence à l’intervention de la flotte vénitienne pour aider la flotte
Vénitiens […] et combien ils ont offert pour byzantine lors de l’attaque menée par le duc normand Robert Guiscard à la
nous aider d’innombrables combattants marins bataille de Dyrrachium (1081)
» (lignes 1-3)

- « comment ils ont vaincu avec leur propre - contrairement à ce qui est écrit, les Normands sont sortis vainqueurs de
flotte » (ligne 4) la bataille et l’empereur byzantin, Alexis Ier Comnène, veut se placer sous
la protection de Venise.

EXERCICE2 : Repérer dans le texte suivant, les différentes phases de l’introduction et de la conclusion, puis les
éléments qui constituent le développement (citations, explications, connaissances, définitions et connecteurs
logiques)

Depuis le XIe siècle, le commerce est en plein essor autour de la Méditerranée et Venise constitue la plus puissante
thalassocratie. Le document étudié est un extrait d’une chrysobulle, c’est-à-dire un document impérial, promulgué en 1082 par
l’empereur byzantin Alexis Comnène. Celle-ci a été rédigée dans un contexte difficile pour l’Empire byzantin : il a été attaqué et
vaincu par la flotte normande en 1081 à la bataille de Dyrrachium et ce malgré l’aide apportée par les Vénitiens. La chrysobulle
précise les privilèges que le basileus accorde aux Vénitiens en remerciement de leur aide militaire, ainsi que les raisons pour
lesquelles ces privilèges leur sont accordés.

Le basileus Alexis Comnène fait don aux marchands vénitiens des « boutiques, qui sont dans le quartier de Pérama »
(l.7-8) ainsi que « trois échelles maritimes […] endroit » (l.11-12). Il s’agit d’un quartier prisé de Constantinople situé sur la Corne
d’Or et protégé des invasions par une chaîne et des accès portuaires de la ville. D’autres cités marchandes italiennes (Gênes,
Pise) y ont déjà des comptoirs, c’est-à-dire des établissements commerciaux situés dans des pays éloignés de la cité d’origine,
composés d’entrepôts et de logements à destination des marchands.

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Par ailleurs, les Vénitiens disposent aussi du droit « de commercer avec toutes les marchandises […] elle-même » (l.13-
15). Il s’agit en d’autres termes de la totale liberté de commerce octroyée aux Vénitiens dans tout l’Empire, appelé Romanie
dans les sources byzantines car il s’agit de l’Empire Romain d’Orient. Cette liberté s’étend surtout à sa capitale Constantinople
où arrivent d’Asie tous les produits luxueux dont les Européens sont friands : les épices, les soieries, les pierres précieuses.
Enfin, les alliés de l’empereur obtiennent une exemption fiscale : ils sont dispensés de payer le kommerkion, impôt sur
les marchandises, et peuvent commercer « sans avoir à fournir […] toutes les taxes que doivent les commerçants » (l.18-19),
c’est-à-dire sans droits de douane. Ces concessions économiques permettent à Venise d’entrer dans une grande ère de
prospérité.

Dès le début du document, Alexis Comnène rappelle que « personne n’a ignoré ce que firent les fidèles Vénitiens […]
marins » (l.1-3). Il fait ainsi référence à l’intervention de la flotte vénitienne pour aider la flotte byzantine lors de la bataille de
Dyrrachium menée par le Normand Robert Guiscard, duc de Calabre et de Sicile, vassal du pape. Les privilèges accordés ont pour
but de remercier les alliés de l’Empire.
Toutefois, contrairement à ce qui est mentionné, ce sont les Normands qui sont sortis vainqueurs de la bataille et si
l’empereur choisi d’écrire qu’« ils [les Vénitiens] ont vaincu avec leur propre flotte » (l.4), c’est qu’il cherche à conserver la
protection de la République de Venise et l’appui de sa flotte.

En remerciement et pour prolonger l’aide militaire apportée par les Vénitiens, le basileus Alexis Comnène accorde à la
cité italienne et à ses marchands de très importants privilèges commerciaux par la chrysobulle de 1082. S’il permet de mettre en
évidence des liens de plus en plus étroits de l’Empire byzantin avec les puissantes cités commerciales italiennes, le document
atteste aussi du déclin de l’Empire puisque l’empereur octroie des droits immenses à un allié qui ne lui a pas permis d’être
victorieux.

CORRECTION
INTRO :
-Amorce : Depuis le XIe siècle, le commerce est en plein essor autour de la Méditerranée et Venise constitue la plus puissante
thalassocratie.
-Présentation du document : Le document étudié est un extrait d’une chrysobulle, c’est-à-dire un document impérial,
promulgué en 1082 par l’empereur byzantin Alexis Comnène.
-Contexte / définitions : Celle-ci a été rédigée dans un contexte difficile pour l’Empire byzantin : il a été attaqué et vaincu par la
flotte normande en 1081 à la bataille de Dyrrachium et ce malgré l’aide apportée par les Vénitiens.
-Annonce du plan : La chrysobulle précise les privilèges que le basileus accorde aux Vénitiens en remerciement de leur aide
militaire, ainsi que les raisons pour lesquelles ces privilèges leur sont accordés.

DVPT – PARTIE 1 – citations + explications + connaissances et exemples précis + définitions + connecteurs logiques
Le basileus Alexis Comnène fait don aux marchands vénitiens des « boutiques, qui sont dans le quartier de Pérama »
(l.7-8) ainsi que « trois échelles maritimes […] endroit » (l.11-12). Il s’agit d’un quartier prisé de Constantinople situé sur la Corne
d’Or et protégé des invasions par une chaîne et des accès portuaires de la ville. D’autres cités marchandes italiennes (Gênes,
Pise) y ont déjà des comptoirs, c’est-à-dire des établissements commerciaux situés dans des pays éloignés de la cité d’origine,
composés d’entrepôts et de logements à destination des marchands.
Par ailleurs, les Vénitiens disposent aussi du droit « de commercer avec toutes les marchandises […] elle-même » (l.13-
15). Il s’agit en d’autres termes de la totale liberté de commerce octroyée aux Vénitiens dans tout l’Empire, appelé Romanie
dans les sources byzantines car il s’agit de l’Empire Romain d’Orient. Cette liberté s’étend surtout à sa capitale Constantinople
où arrivent d’Asie tous les produits luxueux dont les Européens sont friands : les épices, les soieries, les pierres précieuses.
Enfin, les alliés de l’empereur obtiennent une exemption fiscale : ils sont dispensés de payer le kommerkion, impôt sur
les marchandises, et peuvent commercer « sans avoir à fournir […] toutes les taxes que doivent les commerçants » (l.18-19),
c’est-à-dire sans droits de douane. Ces concessions économiques permettent à Venise d’entrer dans une grande ère de
prospérité.

PARTIE 2
Dès le début du document, Alexis Comnène rappelle que « personne n’a ignoré ce que firent les fidèles Vénitiens […]
marins » (l.1-3). Il fait ainsi référence à l’intervention de la flotte vénitienne pour aider la flotte byzantine lors de la bataille de
Dyrrachium menée par le Normand Robert Guiscard, duc de Calabre et de Sicile, vassal du pape. Les privilèges accordés ont pour
but de remercier les alliés de l’Empire.
Toutefois, contrairement à ce qui est mentionné, ce sont les Normands qui sont sortis vainqueurs de la bataille et si
l’empereur choisi d’écrire qu’ « ils [les Vénitiens] ont vaincu avec leur propre flotte » (l.4), c’est qu’il cherche à conserver la
protection de la République de Venise et l’appui de sa flotte.

CONCL :
-Bilan : En remerciement et pour prolonger l’aide militaire apportée par les Vénitiens, le basileus Alexis Comnène accorde à la
cité italienne et à ses marchands de très importants privilèges commerciaux par la chrysobulle de 1082.
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-Intérêt-ouverture : S’il permet de mettre en évidence des liens de plus en plus étroits de l’Empire byzantin avec les puissantes
cités commerciales italiennes, le document atteste aussi du déclin de l’Empire puisque l’empereur octroie des droits immenses à
un allié qui ne lui a pas permis d’être victorieux.

3. Des échanges culturels riches

Dans les villes du monde musulman ainsi que


celles reconquises par les Occidentaux se
forment des sociétés multiculturelles avec
des chrétiens (latins, orthodoxes), des
musulmans et des juifs. Si les mariages mixtes
sont interdits, des liens professionnels ou de
voisinage se développent et les influences se
croisent. Cela crée un syncrétisme artistique
(en architecture notamment).
En Sicile, le roi Roger II, issu d’une famille
normande, implante un modèle unique de
brassage culturel. Il adopte le système féodal
occidental, une administration et une
législation (ensemble des lois) d’inspiration
byzantine et musulmane et il utilise les 3
langues (latin, grec et arabe). Toutefois, les
populations musulmanes sont maintenues dans une situation d’infériorité.

De nombreux autres échanges marquent la période : les connaissances progressent en lien avec les conquêtes.
Lorsque les Arabes avancent dans le monde byzantin, des textes antiques grecs sont traduits en arabe et ajoutés aux
savoirs déjà vastes. Et quand les Occidentaux reconquièrent leurs terres, ces manuscrits sont à leur tour transposés
en latin. Par ailleurs, les techniques se transmettent comme la fabrication du papier ou l’irrigation des champs… Les
pèlerinages sont aussi l’occasion de rencontrer d’autres cultures sur la route.

CONCLUSION
3 civilisations monothéistes sont installées sur les rives de la Méditerranée

Elles ont des contacts :


-Echanges commerciaux, de
connaissances
- Cohabitation
- Conflits sur toile de fond
religieuse MS avec des
motivations territoriales ou
commerciales

Ces contacts existent du fait


de :
-La proximité géographique,
religieuse
- La volonté de domination
militaire, commerciale

Ils perdurent au-delà du


Moyen-Âge dans les mêmes
domaines et pour les mêmes
raisons

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