II).

Un espace de conflits et d’affrontements

- La volonté de domination du pouvoir politique et religieux autour du bassin méditerranéen entraîne une
logique de conquête : à partir du VIIIe siècle, les conquêtes permettent aux musulmans d’étendre leur
présence en Afrique du Nord et jusqu’au Sud de la péninsule ibérique.
- Cela génère des tensions et des affrontements entre les civilisations qui ont des religions différentes : P.76-
77 + diapo 1 : la Reconquista (la Reconquête) est la première guerre sainte menée dans la péninsule ibérique
par les royaumes chrétiens du nord contre les royaumes musulmans du sud. Elle permet la reconquête
progressive des territoires par les chrétiens entre les VIIIe et XVe siècles. C’est au XIème siècle que la
Reconquête s’accélère puis lors de la bataille de Las Navas de Tolosa en 1212, les trois rois chrétiens de
Castille, d’Aragon et de Navarre s’allient et remportent une victoire décisive qui limite vraiment la puissance
et la présence musulmanes au sud de la péninsule. En 1492, la prise de Grenade marque la disparition du
dernier royaume musulman et la fin de la présence musulmane en Europe. La Reconquista est terminée.
- Pour les curieux : comprendre les débuts de la Reconquista : vidéo Herodote.net :
https://www.youtube.com/watch?v=xkKDWLyh-_o

A). Croisade et djihad : les « guerres saintes » entre chrétiens et musulmans en Terre sainte diapo 2 à 5
- Pour racheter leurs fautes et ainsi assurer le salut de leur âme pour accéder au paradis, de nombreux
chrétiens accomplissent depuis le Xème siècle de longs et périlleux voyages de pèlerinage qui les mènent vers
des lieux saints : Rome, Saint Jacques de Compostelle ou Jérusalem en Terre sainte.
- Pèlerinage : voyage vers un lieu saint pour remercier Dieu ou obtenir le pardon de ses péchés et ainsi le salut
de son âme et l’accès au paradis
- P.68-69 : En 1095, le pape Urbain II appelle les chrétiens d'Occident à partir en croisade pour protéger les
chrétiens d'Orient de l’Empire byzantin et délivrer Jérusalem et les lieux saints, comme le saint Sépulcre, qui
sont aux mains des musulmans. En 1099, les croisés prennent la ville de Jérusalem et fondent les Etats latins
d'Orient, à la tête desquels sont nommés des chefs croisés comme Godefroy de Bouillon, roi du royaume de
Jérusalem. Mais ces territoires sont vulnérables, car ils sont petits, encerclés par les musulmans et
principalement peuplés par des musulmans. Les Francs (= chrétiens d’Occident) qui restent en Terre sainte
sont peu nombreux. Cette première expédition militaire bouleverse l’équilibre de la région.
- Pour les chrétiens, la croisade correspond à un pèlerinage armé, qui permet aux croisés d'obtenir le salut de
leur âme.
- Croisade : expédition militaire et religieuse contre les ennemis de la foi chrétienne
- Croisés : « prendre la croix », « cruce signati » : les premiers volontaires ont cousu une croix en tissu entre
leurs épaules.
- Par la suite, les expéditions militaires menées par les chrétiens d’Occident se multiplient pour protéger la
Terre sainte. En effet, les autorités musulmanes réactivent l’obligation de jihad, ce qui se traduit en 1144, par
la reprise de la ville d’Edesse aux chrétiens. Cela entraîne la 2e croisade, 1146-1149, prêchée par Bernard de
1
Clairvaux pour conserver le contrôle des Etats latins d’Orient et de la ville de Jérusalem, mais elle ne permet
pas de reprendre la ville d’Edesse. En 1187, le sultan Saladin reprend la ville de Jérusalem ce qui entraîne la
troisième croisade (1189-1192) et les suivantes. 8 croisades se déroulent au total entre 1095 et 1291.
Finalement, en 1291, les Etats latins d’Orient disparaissent et le monde musulman domine la Terre sainte.
- Jihad : « effort » : combat pour défendre ou étendre l’islam mené par les musulmans
- Mais les croisades tournées contre les musulmans génèrent également des tensions entre chrétiens
d’Occident et d’Orient.

B). Venise et l’Empire byzantin : des affrontements entre chrétiens pour la suprématie économique
- Les divisions et tensions entre chrétiens ne cessent de s’aggraver surtout en raison de rivalités politiques et
territoriales qui générèrent des conflits de puissance et des luttes d’influence :
- ex. : l’Empire byzantin refuse le passage de la troisième croisade menée par les rois Richard Cœur de
Lion, Philippe Auguste, roi de France, ou encore Frédéric Barberousse, empereur du Saint Empire romain
germanique. L’Empire byzantin perd Chypre, prise par Richard Coeur de Lion, roi d’Angleterre, mais la 3ème
croisade est un échec pour l’Occident chrétien,
- ex. : les Italiens, notamment les Vénitiens, n’acceptent pas la domination byzantine sur la Dalmatie et
deviennent hostiles. Les Vénitiens sont alors expulsés de Constantinople. En 1182, a lieu dans l’Empire
byzantin un massacre des marchands italiens.
- Diapo 6 : Finalement, en 1204, lors de la 4e croisade (1202-1204), les Vénitiens détournent la croisade et
s'emparent de Constantinople, leur principale rivale commerciale, (12 avril) qu’ils pillent pendant 3 jours : le
caractère religieux de la croisade a disparu au profit d’intérêt financiers et marchands. Cette croisade s’arrête
finalement à Constantinople.
- Les croisés se partagent l’Empire et fondent l’Empire latin de Constantinople ( 1261). Le pouvoir byzantin
se replie sur Nicée, de l’autre côté du Bosphore. La rupture entre chrétiens d’Occident et d’Orient est
définitive.
- Les croisades creusent les divisions entre les 3 civilisations méditerranéennes et fragilisent l’équilibre déjà
précaire de cet espace. Toutefois, les échanges, notamment commerciaux, restent actifs car nécessaires à
tous.