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La méditerranée médiévale : un espace de conflits et d’échanges :

A l’époque médiévale, la méditerranée est partagé entre 3 grandes civilisations qui se définissent par
leur religion et le pouvoir politique qui s’y exerce. Il s’agit de la chrétienté d’Orient avec l’empire
byzantin, de la chrétienté d’Occident avec l’Occident chrétien et du monde arabo-musulman. Ces
trois aires de civilisations connaissent des conflits mais entretiennent également des échanges. Mais
quels sont les contacts et les échanges entre les 3 rives de la Méditerranée ? Nous étudierons tout
d’abord les contacts qui se nouent entre les 3 civilisations lors des conflits avant de découvrir les
échanges qui s’établissent entre elles.

Dans un premier temps, la méditerranée est un espace de conflits à la croisée des 3 civilisations.
Tout d’abord, c’est un espace d’affrontements entre les musulmans et les chrétiens. En effet, en
1095, le pape Urbain II appelle à une guerre sainte, la croisade (une expédition militaire et religieuse
menée contre les ennemis de la foi chrétienne) pour aider les chrétiens d’Orient (les byzantins)
menacés par les musulmans et reprendre Jérusalem. Il promet le pardon de leurs péchés (Salut) à
ceux qui partiront en Terre sainte. Emu par cette promesse, les populations les plus pauvres décident
de partir à pied et sans armes poussés par le message religieux du pape. On compte environ 3000
personnes. De même, plusieurs chevaliers d’Occident Chrétien (croisés) cousent une croix chrétienne
sur leur tunique au niveau du cœur ou sur l’épaule comme Godefroi de Bouillon et se lancent en
1096 dans cette première croisade qu’ils l’appellent le « voyage de Jérusalem » puisque le but de
cette croisade est de récupérer Jérusalem car c’est le berceau de la religion chrétienne. En 1099,
Jérusalem est repris par les chrétiens d’Occident et la première croisade connait un grand succès
immédiat. Elle est marquée par une série de victoire contre les Turcs et aboutit à la création de 4
états latins d’Orient dirigés par des chevaliers de la croisade. Il s’agit du royaume de Jérusalem, le
compté d’Edesse, compté de Tripoli et la principauté d’Antioche. De plus, pour assurer leur sécurité,
les chrétiens d’Occident créent des ordres religieux et militaires comme l’Ordre du Templier et
construisent des forteresses pour se défendre. On peut citer les Kraks des chevaliers en Syrie.
Cependant, la création de nouveaux états latins d’Orient entraine un réveil de l’idée du djihad
(combat pour défendre l’Islam) parmi les musulmans. En 1944, Zengi, un chef musulman reprend
Edesse, un territoire perdu à jamais par les chrétiens puisque non seulement ils sont minoritaires
mais aussi car ils sont encerclés par les musulmans. Ainsi, pendant 2 siècles on a eu des croisades qui
ont pour seul but est de récupérer Jérusalem (ville importante pour les chrétiens et les musulmans).
Au total, 8 croisades ont eu lieu sur les 2 siècles qui se soldent quasiment toutes par des échecs (sauf
par première) pour les chrétiens et les états latins d’orient disparaissent définitivement en 1291. En
Espagne, les rois chrétiens profitent des difficultés politiques musulmanes pour se lancer dans la
Reconquista qui débute en 1006 (reconquête des terres détenus par les musulmans). Les chrétiens
prennent Tolède en 1085. En 1212, la victoire de Las Navas de Tolosa permet la reconquête de
presque toute la péninsule. Ne subsiste alors que le royaume de Grenade jusqu’au XV e siècle (prise
de Grenade en 1492).

Dans un second temps, la méditerranée médiévale est aussi un espace d’échanges et de


circulation. Elle est au carrefour de l’Europe, de l’Asie et de l’Afrique, c’est-à-dire des 3 grandes
civilisations du Moyen-âge. Elles s’y font la guerre et s’y rencontrent. Premièrement, la méditerranée
est un carrefour commercial. A partir du XIIème siècle, le commerce prend son essor en
Méditerranée. Il est maîtrisé principalement par plusieurs cités italiennes, qui signent des accords
commerciaux avec les califes et l’empereur byzantin, et installent des comptoirs à Constantinople
dans les ports musulmans ainsi que dans les états latins d’Orient. Les marchands italiens y achètent
des produits de luxe surtout des épices, de la soie des pierres précieuses venues d’Asie qu’ils
rapportent en Italie et les revendent ensuite dans les grandes foires d’Europe en France et dans les
villes situées le long du Rhin. Bien située sur la mer Adriatique, Venise est la principale ville
marchande de la méditerranée. On l’appelle la Sérenissime. Venise a développé un empire
commercial dans le bassin méditerrané qui s’explique par sa position de carrefour mais aussi par son
nombre de comptoirs qu’elle fonde autour de la méditerranée grâces aux privilèges accords avec
l’empire byzantin. A venise, on y vend plusieurs produits. On peut citer des produits de luxes comme
la soie ou encore des produits non-luxes comme le bois et la céréale. Pour contrôler son commerce,
venise utilise des bateaux à voiles et à rameurs (GALERES) dont l’unique fonction est le commerce.
De même, Venise est une passerelle entre l’Occident et l’Orient. Elle permet aux civilisations de se
rencontrer grâce à la circulation des langues. La méditerranée est un carrefour culturel également. Il
n’y a pas que les biens qui circulent en Méditerranée. Les hommes et les idées aussi. Dans le monde
musulman, les chrétiens et les juifs sont tolérés et peuvent pratiquer leur religion à condition de
payer un impôt spécial. On les appelle « dhimmi ». Dans le monde chrétien, la tolérance est moins
importante. Des musulmans vivent cependant dans les régions reconquises par les occidentaux en
Espagne et en Sicile, où naissent des sociétés multiculturelles. En pays d’Islam, Les pouvoirs
politiques et religieux définissent des règles comme en Afrique du Nord où il est interdit aux
musulmans d’avoir des relations trop privilégiées avec les dhimmis. Ils peuvent se rencontrer,
coexister, mais leurs relations, cordiales, doivent rester celles de simples voisins. Dans les villes
reconquises, comme Tolède, les minorités juives et musulmanes sont tolérées. Leurs édifices
religieux sont préservés. Toutefois les communautés vivent dans des quartiers séparés, autour de
leurs édifices religieux. Malgré les conflits, les chrétiens d’Occident nourrissent une véritable
curiosité pour les savoirs musulmans. En effet, grâce à leur conquête, les Arabes ont rassemblé un
très grand nombre de manuscrits rares et précieux de l’antiquité grecque, qu’ils ont traduits et
copiés. Dans les espaces dans lesquels les musulmans et les chrétiens sont en contact (Espagne,
Sicile), ont lieu des échanges culturels, des transferts allant essentiellement de l’Orient vers
l’Occident. Par exemple le transfert qui se fait d’abord par l’écrit où à Tolède en Espagne devient un
grand centre de traduction des auteurs grecs ou arabes. Ces traductions sont destinées aux étudiants
des grandes universités du nord de l’Europe et d’Italie. Le transfert est aussi technique où les Arabes
transmettent aux Européens les chiffres venus d’Inde, mais aussi des techniques médicales, la
fabrication du papier, les techniques d’irrigation. Et enfin le transfert est parfois architectural où les
églises et les palais bâtis en Sicile mélangent inspiration européenne et arabes. On parle alors de
SYNCRETISME culturel.

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