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III° La Méditerranée médiévale comme lieu d’échange culturel et commercial

A° L’Occident et l’Orient : échange de connaissance et contacts culturels

Malgré les conflits, les chrétiens d’Occident nourrissent une véritable curiosité pour les savoirs
musulmans. Grâce à leurs conquêtes, les Arabes ont rassemblé un très grand nombre de manuscrits
rares et précieux de l’antiquité grecque, qu’ils ont traduits et copiés.

Il y a un retard de la science occidentale. La religion étouffe les progrès scientifiques en détenant le


savoir dans les monastères et en contrôlant la société. Au XIIe siècle, l’Occident veut rattraper son
retard et prend des livres d’autres civilisations et les traduit pour découvrir les sciences. (Ex :
découverte chiffres indiens par l’intermédiaire du monde musulman, et « Le Canon de médecine »
d’Avicenne qui traite de la médecine et est inspiré d’Aristote).

Dans les espaces dans lesquels les musulmans et les chrétiens sont en contact (Espagne, Sicile, etc.),
ont lieu des échanges culturels, des transferts allant essentiellement de l’Orient vers l’Occident. Le
transfert se fait d’abord par l’écrit : Tolède en Espagne devient un grand centre de traduction des
auteurs grecs ou arabes. Ces traductions sont destinées aux étudiants des grandes universités du
nord de l’Europe et d’Italie. En 1142, le Coran est traduit en latin.

Le transfert est aussi technique : les Arabes transmettent aux Européens les chiffres venus d’Inde,
mais aussi des techniques médicales, la fabrication du papier, les techniques d’irrigation, etc. Le
transfert est parfois architectural : les églises et les palais bâtis en Sicile mélangent inspiration
européenne et arabe. On parle alors de syncrétisme.

B° Le commerce entre chrétienté et Islam

A partir du XIIème siècle, le commerce devient très important en Méditerranée. Il est contrôlé par
plusieurs cités italiennes, qui signent des accords commerciaux avec les califes et l’empereur
byzantin, et installent des comptoirs commerciaux au Proche-Orient et en Afrique du Nord.

L’Orient exporte des produits précieux (soie, épices…), l’Afrique exporte matériaux précieux (or,
ivoire…) et esclaves. L’Occident chrétien exporte ses surplus agricoles, matières premières (bois,
laine…) et productions artisanales (draps…).

Les Marchands italiens de Venise, Gênes et Pise dominent le commerce et ont des avantages
commerciaux, comptoirs et quartiers réservés partout. Ces cités ont des professionnels qui parlent
plusieurs langues, ont un livre de compte et connaissent la comptabilité.

Ils tissent un important réseau commercial. Colleganza (association de marchands et d’investisseurs


ciblée sur un opération commerciale avec partage de risques et bénéfices par contrat juridique),
lettre de change (permet aux marchands de se déplacer sans argent mais de régler leurs achats à un
commerçant par l’intermédiaire d’un banquier). Ces marchandises sont ramenées en Europe via des
routes commerciales maritimes ou terrestres, puis revendues dans des grandes foires en France et
dans l’Empire germanique.

Venise est une puissance commerciale (réseau de comptoirs et de villes dominées très important,
elle possède une flotte très puissante pour transporter marchandises et hommes (croisés)), puissance
financière (le ducat d’or s’impose alors comme principale monnaie des échanges) et puissance
militaire (la flotte de guerre sécurise les routes maritimes vénitiennes et les protège des pirates). Elle
a une influence importante avec l’alliance entre elle et le monde byzantin. Elle l’attaque en 1204.
C’est la principale puissance maritime de la Méditerranée.
C° La cohabitation arabo-musulmane et chrétienne : l’exemple de la Sicile et de l’Espagne

La Sicile et l’Espagne sont des centres majeurs de contact culturels pour les Occidentaux. Pour
réunir la Sicile et sa population, la mise en place d’un système féodal centralisé sur Palerme est
effectué. La nouvelle autorité chrétienne profite du savoir-faire et des compétences des membres
musulmans et juifs dans l’administration.

Avec la reconquête de Tolède en 1085, la civilisation chrétienne développe une administration


centralisée. Les communautés coexistent et échangent (historiens, savants (ex : Averroès traduit
aussi Aristote et le roi commande au géographe musulman Al Idrissi une carte du monde précise et
lui fait confiance).

Des échanges dans le domaine scientifique et artistique avec des productions artisanales qui mêlent
les 3 civilisations apparaissent. Cet échange peut se retrouver dans l’art mudéjar en Espagne qui
mixe les techniques chrétiennes et musulmanes.

Conclusion

La Méditerranée au Moyen Age est un espace où se côtoient trois grandes civilisations qui
entretiennent entre elles des relations conflictuelles et intenses. Au cours du XIIe et XIIIe siècles
des conflits politiques et militaires apparaissent pour la maîtrise de cet espace. Cependant ces
contacts ne sont pas uniquement bellicistes mais aussi commerciaux et culturels. Ainsi, les échanges
technologiques liés à la navigation vont permettre aux Espagnols et aux Portugais de contourner la
puissance musulmane et vénitienne et de partir à la découverte de nouvelles routes et permettre les
grandes découvertes du XVè siècle.

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