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Takemusu Aïki
Tome I
L'Aïkido est le début d'une lignée unique des dix
mille générations de l'univers.
édition française
© EDITIONS DU CÉNACLE,2006
43, avenue du Peuple Belge
59000 Lille
France
ISBN : 2-916537-00-7
TAKEMUSU AI KI
Ueshiba Morihei
TAKAHASHI HIDEO
pDITIONS DU CÉNACLE
Takemusu Aïki
Traduction, annotations
ET TEXTES D'INTRODUCTION
ÉDITIONS DU CÉNACLE
PHOTO
19
indice
21
Recommandations, Ueshiba Kisshomaru .....................97
L'incarnation divine. Éloge du vénérable
Ueshiba Morihei, Goi Masahisa..................................101
22
par ToíTtraducteurs201 .................................................
23
Le monde d'Ueshiba Morihei
TRAVERSI BRUNO
25
Préf
ace
o
pcrrHáwoeWQiífeikfc^feriM^ihtóscfonH^rcdis]aítódi
osiècle. Visage familier, "corps de 80 ans", disait son
ami Goi Masahisa, à la posture droite et détendue, avec
une barbe et des sourcils blancs épais, un front long et
des yeux souriants ; des traces évocatrices, sans doute
caricaturales, de la sagesse d'un Orient rêvé. Et pourtant,
un visage inconnu, celui d'un homme qui a subi les
douleurs de son siècle, un visage qui pleure, celui d'un
mystique orienté vers l'Absolu et vers les hommes pour
construire la paisible cité du Ciel sur Terre,
27
L'ouvrage, Takemusu Aiki, s'articule autour d'une
compilation de dix-neuf discours prononcés par Ueshiba
Morihei durant les dernières années de sa vie, soit lors
de séances de formation, soit lors de célébrations
religieuses devant un public hétéroclite composé
d'anciens étudiants, de débutants et de non-spécialistes.
... des pratiquants mais intéressés par le fait spirituel et
martial, des intellectuels, des hommes de foi. Les
conférences ont été enregistrées, puis retranscrites et
annotées par Takahashi dóshuilorsque l'œuvre originale
a été publiée en 1987, un texte de Goi Masahisa intitulé
« aïkido et religion » dans le prologue, et plusieurs écrits
de Goi Masahisa et Takahashi Hideo dans l'épilogue.
Nous avons opté pour une traduction en plusieurs
volumes de l'œuvre originale. En raison de la
complexité des mots qui nécessitent de nombreuses
notes explicatives, notre objectif est de fournir au
lecteur occidental une traduction du texte original la
plus fidèle possible, ainsi que toutes les clés nécessaires
à son étude, connaissances préalables des connaissances
linguistiques et corps doctrinal dans lequel s'insèrent les
paroles d'Ueshiba. Nous avons bien entendu respecté la
disposition des conférences, certaines formant des
groupes. L'ensemble de l'ouvrage est donc divisé en cinq
volumes, comme indiqué ci-dessous, le premier volume
servant, en quelque sorte, d'introduction aux suivants.
TOME I :
28
Recommandations, Ueshiba Kisshomaru
L'incarnation divine. Éloge du Vénérable Ueshiba,
Goi Masahisa
Aïkido et religion, Goi Masahisa
Aïkido, Ueshiba Morihei
Poèmes de la route, Ueshiba Morihei
Notes, Takahashi Hideo
Biographie chronologique
Notes de traduction
TOME II :
TOME III :
29
Préface, Traversi Bruno
Le chemin du développement personnel,
UESHIBA MORIHEI
À propos de la prière, Ueshiba Morihei
Le principe Bu, Ueshiba Morihei
L'origine de Takemusu Aiki, Ueshiba Morihei
Ma méthode de pratique de l'aïkido,
UESHIBA MORIHEI
ou
t^SHéáadMdiftBtóaikid formation,
Le vrai Bu, Ueshiba Morihei
Notes de traduction
30
TOME IV :
Notes de traduction
TOME V :
31
Épilogue, Takahashi Hideo
Notes de traduction
Conclusion générale, Traversi Bruno
32
présentation historique de la discipline, mais plutôt de
l’essence de ce que l’on appelle « l’aïkido ». Ainsi,
lemots de
protectionprd)ponHeal®¡Üázardunaiírtonbihctia,
d'une part, nous détournant de la question proprement
gestuelle du comment, et d'autre part, de manière plus
fondamentale, nous invitant à abandonner l'idée qui
consiste à réduire le terme d'aïkido à une discipline
particulière. En effet, à la question, qu'est-ce que l'aïkido
?, il ne répond pas par une phrase comme : « L'Aïkido
est une discipline martiale créée au cours d'une année
donnée, dont les pratiquants, l'aïkido, portent tel ou tel
costume et utilisent telle ou telle arme. ..", mais répond
par
la foi
dans le terme « aïkidó » la valeur de principe et non celle
d'un fait particulier. Au fil de ces conférences, Ueshiba
Morihei donne ainsi un double sens au terme aïkido : le
premier désigne la discipline qu'il a fondée au cours du
XXème siècle, le second désigne un principe naturel.iide
création et d'organisation qui, en tant que telle, a
toujours existé, concomitante à la création du monde.
Les deux aspects du terme ne sont pas étrangers l’un à
l’autre, mais entretiennent plutôt, selon Ueshiba, une
relation causale : l’aïkido en tant que discipline est
l’expression phénoménale appropriée, le visage, ou du
moins sa recherche, de l’aïkido en tant que principe.iii.
De là, la question : qu’est-ce que l’aïkido ? ouvre un
problème sur l'être de l'aïkido en tant que tel, à la fois
principe et chemin vers la réalisation effective dudit
principe. Le double sens du terme « aïkido » renvoie
alors à l’idée de mise à jour, c’est-à-dire de passage
d’une virtualité à sa réalité tangible. Donc, étant un
33
principe naturel, il y a implicitement l'idée principale
d'une évolution de la nature vers sa pleine réalisation, sa
perfection kansei]. Pour Ueshiba
Morihei, cette idée fait référence à la cosmogonie et aux
mythologies Sinto et Bouddha ; et dans une moindre
mesure, aux Évangiles, notamment en ce qui concerne le
perfectionnement du monde pendant la parousie.
Interroger l’être de l’aïkido, c’est alors devoir interroger
l’être du monde et donc l’Être suprême. Il s’agit
d’inscrire votre recherche dans une histoire qui s’étend
de la création du monde jusqu’à sa pleine réalisation,
c’est-à-dire d’envisager votre pratique selon une
perspective finaliste et non selon une causalité
uniquement motrice.iv v vi vii viii ix x.
taeHelaW^fiW^tWvWwell un coup
34
Introduction générale aux cinq volumes de
Takemusu Aiki
37
existence contraire à l'art du biographe. Plusieurs écrits
ont été publiés pour tenter de se remémorer la vie
d'Ueshiba, mais sans succès : ils mettent en avant plus
de singularités dans la suite des événements que de liens
causals. Or, il nous semble que ces essais étaient voués
à l'échec, à tel point que l'existence d'Ueshiba, dans
l'essence même de son œuvre, se révèle intempestive,
c'est-à-dire hors du temps.
Il convient de noter que par intemporel, nous
entendons justement que, dans le cas d'Ueshiba
Morihei, un individu du XXe siècle dont l'œuvre a
marqué son époque d'une manière suffisamment
importante pour que, des décennies plus tard, des
milliers de praticiens répartis sur les cinq continents se
tournent vers chaque soir face à son image, on peut se
demander si au contraire il n'était pas l'homme de son
temps.
Le terme intempestif désigne d'abord le
olympique en 1960.
38
l'aïkido et autres méthodes martiales du début du XXe
siècle. Ce travail ne peut que nourrir une telle réflexion.
Deuxièmement, et fondamentalement, c'est sous un
angle beaucoup plus radical que l'on peut considérer
l'attribut intempestif attribué à l'existence d'Ueshiba.
L’intempestif peut être compris ici comme ce qui surgit à
contre-courant du temps. En effet, parlant de sa propre
discipline, Ueshiba affirme ceci : « dans l'aikidd
d'Ueshiba, il n'y a ni espace ni temps. », le caractérisant
ainsi par l'absence de temps. Mais à quelle époque se
réfère réellement ce déni et quelle temporalité implique le
contraire ! Le temps interdit ici est sans doute le temps de
la durée, qui s'étend d'un point à un autre : "Dans l'aikidd
d'Ueshiba, il n'y a ni espace ni temps, et cela s'appelle le
jour de la victoire."
39
ou intempestive faisant écho aux légendaires maîtres bouddhas qui
alimentent les contes japonais.
Ainsi, pour la situer dans son essence, il faut inscrire
la vie d'Ueshiba dans une temporalité continuellement
dépassée par le temps du mythe. On pourrait donc
poursuivre notre présentation d’Ueshiba Morihei dans les
termes suivants :
Ueshiba Morihei est né le 14 décembre 1883 à
Tanabe, à Kii, une petite province au sud de Honshü, l'île
principale de l'archipel japonais. Il incarne, durant la
première moitié du XXe siècle, le 9
40
D'un point de vue historique, la création de la voie du
guerrier, bushi [Ét±], devenu plus tard bushidó [it±ü],
puis budó, est due à Yamaga Sokó (1622-1685). Le budó
émerge de l’histoire féodale japonaise, d’une réalité de
conflits guerriers où les individus et les autres s’opposent.
filáíüSéirE^frmVia Wrciflue <$£ldc ladlft
41
premiers porteurs de lances sont Izanami et Izanagi.xii
dont le travail consiste à créer et à ordonner le monde.
Cette nouvelle interprétation du caractère bu fait
référence à l'interprétation donnée en second lieu « arrêter
la lance », puisque les notions d'ordre et de paix
s'impliquent. Cependant, l'interprétation mythologique
dépasse l'interprétation morale et humaine, conférant au
personnage Bu une dimension métaphysique, c'est-à-dire
une dimension de l'ordre du principe (dimension
principe), principe non pas physique mais spirituel,
principe d'ordre : " Moi, Ueshiba, je veux
systématiquement réparer ce monde
ou^f,bP%feifeió,ZÍI^ii^i<la qualification profonde du
terme bu doit être considérée comme l'essence même de
la recherche d'Ueshiba. Ses conférences peuvent être
définies comme des circonvolutions qui tentent
d'approcher cette signification. On voit ici, à travers la
recherche du sens originel de cet idéogramme, comment
la démarche d'Ueshiba dépasse l'histoire à travers la
mythologie. L’historicité du terme bu est considérée
comme un moment secondaire au sein d’un temps
mythique toujours actuel. L'archétype du Bouddha
enseignant peut ainsi être perçu comme toujours présent,
dans une présence intemporelle, dès une première
occurrence basée sur le travail des parents originels, et est
prêt à s'incarner plus ou moins parfaitement chez certains
individus. C'est dans cette perspective qu'Ueshiba
envisage sa propre existence, et c'est donc dans cette
perspective qu'il faut appréhender ce qui influence et
détermine ses choix et ses actions.
Aux mythes de la cosmogonie Sinto auxquels
Ueshiba se réfère constamment, s'ajoutent les légendes
42
du, du, de cela. inspire et, sur cette base, ajuste sa vie. Des
légendes qui nourrissent l’histoire japonaise comme des
moments en rupture avec le temps. Tout le monde connaît
les contes martiaux qui racontent les exploits de guerriers
célèbres. Ces personnages qui nourrissent la littérature
japonaise sont décrits comme s'ils possédaient de
merveilleux pouvoirs, comme la clairvoyance, des
capacités de puissance extraordinaires et une habileté
dont ils font preuve lors de combats épiques. Ils se sont
joints, tout au long de l'histoire, aux professeurs du
bouddhisme, notamment du Zen [^] et du Shingon.xiii
xiv[MH], embauchés comme conseillers sur les pratiques
43
s'actualiser à nouveau. Ueshiba Morihei donne ainsi à sa
vie une causalité mythique, l'ajustant à la même condition
que l'existence des héros d'antan flffigiiteFiohátoéiftá^)
dielWhtoscny N^eiWd$> en l'ajustant à celle de certains
de ses contemporains, eux-mêmes réputés pour incarner
une époque intemporelle, comme Takeda Sókaku,
dignitaire d'une école laïque de Bouddha, comme
Deguchi Onisaburó et Goi Masahisa, explorateurs
mystiques et ambassadeurs du « monde des kami ».
44
divisent actuellement le monde de la religion : le courant
théologique, le courant traditionaliste dont le souci
principal est de reproduire l'organisation formelle des
Églises et des sectes, et enfin le courant des hommes qui
tentent d'expérimenter la relation entre Dieu et êtres
humains."xviiC'est selon cette acceptation du terme «
religion » qu'il faut traiter le prologue de Goi. Ici, il ne
s'agit pas du tout de questionner les relations de l'aïkiao
avec les institutions religieuses d'un point de vue
historique, social ou dogmatique, mais plutôt
d'appréhender l'expérience sur laquelle repose l'aïkido
comme une expérience proprement religieuse ou sacrée,
c'est-à-dire , elle révèle le lien spirituel qui unit
l'individuel et l'universel. Le sacré est une certaine
manière d’éprouver le monde, tant d’un point de vue
intellectuel que physique, à travers ses multiples
relations, comme manifestation de transcendance.
Pénétrer dans le monde d'Ueshiba nécessite que le lecteur,
le pratiquant, marche vers ledit lieu, sorte de promontoire
sur lequel se dresse le fondateur de l'aïkido et depuis
lequel toutes choses lui semblent intimement liées. Le
sacré s'exprime en termes de participation, en accordant
notamment au corps une conception de réceptacle du
divin à travers l'expérience mystique, qui confère à l'acte
une conception d'expression du divin, qu'il
45
Première partie
participation sacrée
46
Amaterasu, la déesse du Soleil, avait plongé l'univers dans les
ténèbres. Les myriades de dieux qui peuplaient la Plaine des
Hauts Cieux (voir Annexes, note XXV), sentit l'Olympe, se
rassemblèrent pour décider d'un rite sacrificiel capable de
contraindre leur divine compagne à quitter son antre. Ils
décidèrent, entre autres astuces, de fabriquer un miroir. Après
quelques jeux bruyants et riants qui éveillèrent la curiosité de
la déesse Soleil et l'amenèrent à observer furtivement ce qui
se passait et ce qui semblait éclairer un monde pourtant
plongé dans les ténèbres, ils placèrent le miroir devant son
regard. Ensuite,
A. La parole sacrée
47
chose intime. Pourquoi cet ouvrage, unique en son genre
puisqu'il développe les enseignements du fondateur de
l'aïkido, décrit la genèse de son art et met en lumière les
événements marquants de sa vie, n'avait-il jamais été traduit ?
Pouvons-nous penser que c'est proprement dans la nature
cLuc, nous pouvons trouver les raisons de cela
En fait, la langue d'Ueshiba Morihei est une langue dont
les tournures grammaticales sont complexes, avec des clauses
fréquemment enchevêtrées, ponctuées d'expressions
anciennes. Par ailleurs, l’objet de ses discours est
particulièrement difficile à aborder puisqu’il mélange
syncrétiquement sinto, bouddhisme et christianisme, et
comporte donc un mot à la fois absurde et spécifique. Enfin,
et c'est sans doute la plus grande raison, les paroles du
fondateur de l'aïkido. Ils ne suivent pas l'ordre du . exposition
méthodique, mais ils suivent plutôt par résonance, comme la
parole inspirée, type de discours intuitif oublié de l'homme
moderne.
Posons-nous alors la question suivante : quelle est
précisément la nature dudit langage, dudit discours intuitif,
qui va tant à l'encontre de l'usage que nous faisons de la
parole ?
Pour apprécier la qualité du discours d'Ueshiba, il faut le
replacer dans la tradition japonaise des « histoires inspirées »
qui désignent les discours prononcés sous le règne d'un kami
üü, kamigakari.]xviii. La plupart des fondateurs des « religions
nouvellement nées »
shükyó]xixLes femmes japonaises ont institué leurs
mouvements sur la base de ces histoires extatiques. Les
paroles du fondateur de l’aïkido appartiennent à ce genre
hiérophanique. Ueshiba appartenait en effet au mouvement
religieux Omoto, fondé par Deguchi Nao d'après un
kamigakari, dont l'ascétisme reposait notamment sur une
pratique ancestrale appelée chinkon kishin no hó.xx[íl !)fl?
48
(Méthode D pour calmer l'âme et s'unir au divin] qui
permettait aux médiums d'entrer en transe. Ueshiba réutilisera
cette méthode au cours de sa formation. Il lui faudra
expérimenter personnellement un kamigakari. Ce moment
crucial inaugure véritablement la création de l'aïkido. en
termes de techniques et de finalités. Depuis lors, le fondement
de son enseignement consiste à se replonger dans la nature de
l'acte dans ses trois modalités que sont la parole, la pensée et
le geste, d'origine qu'incarne Ueshiba s'exprime non
seulement à travers le geste mais aussi à travers la
parole.Ainsi, les conférences qu'Ueshiba donnait lors de ses
cours, ou lors de célébrations particulières, comme les
festivités du Nouvel An, décrivent un univers sacré dans
lequel la parole elle-même vient de la révélation.
Sans aucun doute, l’importance du langage dans l’aïkido
n’a pas encore été mise à jour. Si la parole du professeur
(outre le fait que sa qualité est reconnue hiérarchiquement) est
habituellement reçue avec
49
calme et déférence, c'est le plus souvent par force d'étiquette.
Mais sous la formalité du cérémonial, il faudrait interroger
l’essence du langage, et comprendre ainsi la véritable place
de la parole professorale. Au lieu de le concevoir comme ce
qui explique le chemin, il semble qu’il faille plutôt le
comprendre comme ce qui le crée. En aïkido, si l’on fait
attention à ce que nous dit son fondateur, la parole ne doit pas
être considérée comme un moyen de communication, mais,
au contraire, comme la source de la réalité.xxi. D'après les
explications données par Ueshiba et Goi dans Takemusu
Aiki, le mot devrait être placé comme le principe primordial
de toutes les manifestations tangibles depuis l'apparition de
rien de la divinité première Ame-no-mi-naka-nushi jusqu'à
l'émergence actuelle de chacune. une de nos pensées et
chacune de nos actions. Le mot ne serait pas attaché à
52
Le thème de la possession fait référence à la mythologie
Sinto telle que décrite dans le premier livre japonais, le
Kojiki. Dans de nombreuses parties de cette histoire, les
descentes sur Terre des kami célestes sont racontées dans le
but d'apaiser le monde des hommes emprisonnés dans un
désordre et une violence continus. Nous citerons par exemple
l'extrait suivant du Kojiki qui représente
Amaterasu-ó-mi-kami et Takami-musubi, l'un des cinq kami
primordiaux :
« Alors Ame-no-oshi-ho-mimi-no-mi-koto, qui se tenait
sur le pont flottant du Ciel, dit : « La plaine aux roseaux
luxuriants, le pays des épis-tendres-de-riz-de- - mille cent
automnes, c'est terriblement mouvementé. Il remonta et en
informa Amaterasu-ó-mi-kami. L'assemblée divine des huit
cents myriades de dieux fut convoquée sous le
commandement de Takami-musubi et
d'Amaterasu-ó-mi-kami, afin qu'il puisse penser : " Ce pays
au milieu de la plaine des roseaux est le pays destiné au
gouvernement de nos enfants. Et on dit que dans ce pays les
dieux terrestres sont des légions qui se déchaînent avec
violence. "Quel dieu allons-nous alors envoyer pour les
convaincre de se soumettre ?"
Il vaut la peine d'observer dans cette histoire la fonction
du pont flottant du Ciel [^0 j? í®, Ame-no-uki-hashi] qui
représente une transition entre le plan terrestre et le plan
céleste que les kami utilisent pour visiter la terre. Se tenir sur
ce pont est, selon Ueshiba, « la condition nécessaire pour
pratiquer l'aïkido » (voir Annexes, note XVIII). Dans cette
première partie du mythe, le plan terrestre est décrit comme
une terre de violence et de désordre dont le fond est les
actions désastreuses des kami terrestres qui refusent de se
soumettre aux lois du Ciel. La pacification nécessite la
descente sur terre des kami célestes amatsu kami] et leur
hégémonie sur les kami terrestres [Hfií kunitsu
idttdfi©ah¿feaqapa®ídeafifinaelme
descend, se matérialisant dans un corps, pour pacifier la terre.
58
le jardin, il n'y avait plus ni sabre ni "je" ni nuages de
lumière, j'avais l'impression d'exister au cœur de toutes
choses dans l'univers (uni à l'univers). À ce moment-là, il
n’y avait pas de ki de lumière blanche, ma respiration
régnait sur la fin de l’univers et l’univers pénétrait dans
mon ventre. J'ai compris que c'était un des arcanes
religieux, et que le secret de l'art martial est le même que
celui de la religion. Puis j'ai pleuré d'extase.
59
leur identité d'essence avec le Bouddha cosmique : « Je suis
Dainichi » [K SPAB, ga soku dainichi]. Ils peuvent donc
aussi affirmer leur identité avec toutes choses de l'univers,
60
non-violence. Or, cette conception d'une parole
toute-puissante repose sur l'idée originelle de toutes choses,
c'est-à-dire sur leur indifférenciation fondamentale
qu'Ueshiba Morihei appelle « rien » :
61
le vide existentiel impliquant un effondrement du sens de
l'existence. dont les valeurs lui semblent sans fondement.
Le néant est donc considéré comme la notion antithétique
de l'existence. L'homme doit sans doute cette appréhension
à l'histoire d'une intellection qui prend naissance dans le
champ de la pensée grecque depuis Parménide. L'ancienne
métaphysique occidentale appréhende en effet le néant à
partir de la formule lapidaire suivante : « À partir de rien,
rien n'est créé » [ex nihilo nihilfif\. Les b»dácrfifla,QpígÚh
IWiátanúánjúc ©idtíMtapal® pfted# contiennent plus que
la cause. Ainsi, le néant se cantonne à une simple
abstraction, qu'il soit pensé comme la négation de ce qui
existe dans ce qui n'est pas, ou comme le néant sur lequel il
est inutile d'insister. Ainsi, s’interroger sur l’être du néant,
c’est-à-dire s’interroger sur l’être de ce qui n’est pas,
apparaissait impensable, au risque, sinon, d’aboutir à une
contradiction logique qui renverserait les principes
d’identité et de non-identité. le discours de la raison
l’implique. Or, puisque nous avons abordé ce paradoxe à
travers la présentation de la doctrine Shingon, c'est
précisément sur ce paradoxe que se fondent la pensée, les
expériences spirituelles et l'activité martiale d'Ueshiba.
La civilisation japonaise, contrairement à la
tradition métaphysique occidentale, ne rejette pas le
néant, mais l'embrasse plutôt comme principe de
création et d'harmonie. Ueshiba lui accorde les valeurs
les plus positives55, celles de l'Être dont l'essence est
pure lumière.
62
Le terme que nous avons exprimé pour désigner la
vacuité est Kyomu [liftM]. Désigne le néant. Cet extrait
est sans doute essentiel pour comprendre l’ontologie qui
sous-tend tous les propos d’Ueshiba. En eux, le Wftítef
d^l ^iddd^ísa^eqb-aclatflge ne peut être distingué
qu'une simple vision de l'esprit. Au contraire,
ajoute-t-il, c'est l'existence elle-même. Ce qui pose la
question du néant non pas comme une question parmi
d’autres, mais comme la première question
métaphysique. Il précise ensuite sa pensée : « c'est le
lieu dexxxvi xxxvii xxxviiiexistence", considérant ainsi le
néant comme le lieu fondamental dans lequel se trouve
l'être de toute chose. Or, ce lieu est caractérisé comme
lumière pure, c'est-à-dire dépourvu de tout objet taishó].
Le terme taishd désigne l'objet considéré par un sujet.
Ainsi, le monde sans objet de la lumière de première
origine désigne un monde de non-séparation,
d'indifférenciation, étranger à toute forme de jugement.
C'est précisément en cela que ce monde de première
origine s'appelle rien. Or, ce dernier est la source de la
multitude de choses du monde manifesté : ce monde est
l'expansion du néant dit. « Ce monde » [Z kono yo] fait
référence au monde actuel en apposition avec le monde
non manifesté de la première origine. Quelle est donc la
place de ce monde d’origine première ? Entret-il un
rapport chronologique avec le monde manifesté ou
63
Videxxxix[XlÉzn, dai kokü] d'où l'univers naît et s'étend.
Cette émergence commence par un "point apparu
spontanément", un point qu'il faut identifier avec la
Divinité-maître-du-centre-auguste-du-ciel
\Ame-no-mi-naka-nushi-no-kami\ , à partir de laquelle
l'univers s'ouvre sur une sphère parfaite, « une sphère
sphérique ». Les dix mille choses de l'univers sont ainsi
décrites comme ayant une seule origine [—7Ü, ichigen] ou
une seule racine [jfijjjji, kongen]. A l'apparition de ce
point, sont également associées une émission d'énergie [ki]
et le son [kotodama] SU, qui se prolonge et se transforme
en U.xl. A ce propos, Ueshiba évoque le Nouveau
Testament (Jean I, 1) : « Au commencement était la Parole
». Ce thème est récurrent dans les conférences du fondateur
de l'aïkido, car cette conception de la Création a une
implication directe sur le plan pratique : chaque technique
ou encore plus généralement chaque acte [H, waza]xliIl est
créé selon le même principe. L'art consiste donc à réitérer
ce qui existait primitivement avant le début des temps,
mais comme ce qui continue d'exister derrière l'apparition
du monde.
D'un point de vue ontologique, Ueshiba identifie le
néant à la réalité innée des choses. Malgré leur
apparente diversité, ils sont une seule et même réalité :
le néant. La réalité phénoménale ou réalité telle qu'elle
apparaît à travers le travail des six sens (les cinq sens
plus la conscience, voir Annexes, note XLIII) est donc
une pensée.
illusoire, ce qu'Ueshiba va jusqu'à affirmer que « les
choses existent et pourtant elles n'existent pas ». Ainsi,
selon lui, la description de la Création de l'univers prend
une dimension à la fois temporelle et intemporelle. Le
néant ne peut être limité à un temps antérieur à la Création,
puisqu'il n'est pas soumis aux formes du temps et de
64
l'espace qui procèdent à l'encontre de lui. L'éternité du
néant n'est pas éternelle mais intemporelle. Il existe donc
une réalité du néant qui permet de le considérer comme
une source d’où émerge continuellement l’univers. C’est
précisément de cette représentation de l’univers que naît
chez Ueshiba l’idée d’un temps cyclique dans lequel
l’histoire est la résurgence du mythe. Sur le plan pratique,
Ueshiba réalise un tel travail à partir de rien en tant que
créateur de l'univers lorsqu'il voit les techniques émerger
sans son intervention :
F. Ame-no-mi-naka-nushi-no-kami
65
Ame-no-mi-naka-nushi-no-kami est, selon le
Kojiki, la première divinité de la Création. Son nom
eigttrBoádlitcratolcntc "Divinité-maître-de-l'auguste-
Selon le mythe, il apparaît spontanément de l'incréé.
Quatre autres kami le suivent, eux-mêmes issus d'une
génération spontanée : Takami-musubi-no-kami et
Kami-musubi- no-kami, puis Umashi (ashi-kabi-hiko)
ji-no-kami et Ame-no-toko-tachi-no-kami. Pour
exprimer l'apparition du kami au début des temps, le
Kojiki utilise le terme " ase-mase -ru » qui est
généralement traduit par « ont commencé à exister » ou
« sont nées ». Les premières divinités du sintó no §8B
Mtfo w°éí'wAWvfitte? feleteRS ; décrites dans le
Kojiki comme menant une existence comparable à celle
des hommes : naissance, infamies existentielles et mort
selon la longévité relative.
Cependant, une distinction doit être faite lorsqu'il s'agit
d'Ame-no-mi-naka-nushi-no-kami. La
Divinité-maître-auguste-centre-du-ciel occupe, selon les
commentateurs estimés, un rang supérieur qui la placerait à
l'origine du temps et donc hors du temps comme le suggère
le fait qu'elle ne le fait pas. n'apparaît, contrairement à ses
pairs, nulle part ailleurs dans le récit mythologique. Elle
serait ainsi, contrairement aux autres kami créés, à la fois
au sein et au-dessus de l'univers empirique. Figure de
l'intemporel, elle se situe au sein de la Création et possède à
la fois les attributs « intemporels » et « sans espace » du
néant dont elle est directement issue. Cela lui confère un
rapport paradoxal aux choses, à la fois supérieur et intime.
Ainsi, selon Ueshiba, elle n'est pas seulement le centre de
l'univers mais le centre de tout. Ce centre est le bas du
66
ter Hwinwcqumfeii ftfeaalihacitoifiátcd'd^a eh&'íd'mlty
réalise clairement que le Ciel est la partie intérieure et
profonde de l'être humain et que le « je » divin est la
lumière du « non-moi » de la profondeur intérieure. »
ufihtlUneíf^lMe. GWk>
univers. C'est-à-dire que ce n'est ni la terre, ni le
ciel, ni l'univers, mais l'Univers du Grand Vide.
67
en intégrant son Centre Vide, c'est-à-dire en devenant
semblable à Ame-no-minaka-nushi-no. -Kami.
Intégrer votre Centre Vide se présente donc comme
la condition nécessaire pour accéder au sentiment sacré
de participation à l'Univers. Il faut alors se demander en
ces termes : en quoi consiste l'intégration dudit centre,
d'où l'on tire le comportement comportemental de sa
découverte ? Qu'est-ce que d'avoir un corps vide ! Ces
questions sont d'une importance cruciale puisque
l'organisation de la formation dépend directement de
leur élucidation, c'est-à-dire du développement des
techniques qui constituent le chemin par lequel le
praticien accède à l'Éveil.
J'ai réussi à devenir un corps vide en pratiquant
l'interruption de la pensée, c'est-à-dire en contemplant le
vide.
Devenir vide, c’est avoir fait disparaître toutes les
pensées phénoménales et banales.
68
considérée comme une voie de transformation, doit
recentrer le praticien pour qu'il établisse avec les choses
une relation intime et essentielle de non-distanciation, « et
non une relation
(g^ffiM?aé^YesiaHffid^WaMa dans le
69
Deuxième partie La
mission sacrée
A. Le paradis terrestre
Smnagusujadadiici pptigloto,
dsve^^d&teeiMwaicááades naturels qui avaient terminé
leurs études supérieures et travaillé dans des universités
occidentales. Il apprend au jeune Morihei, alors âgé de
vingt-trois ans, à considérer le monde comme un seul
organisme vivant. A ses côtés, Ueshiba mène une
campagne écologique antigouvernementale pour sauver le
patrimoine de sa région natale. Plus tard, c'est avec le
révérend Deguchi, qu'il rencontra à son retour d'Hokkaido
en 1915, qu'il ouvrit son esprit à une vision.
du busrestes de
70
d'éléments dispersés empruntés aux grandes religions
présentes sur le sol japonais.
Au cours de ses possessions extatiques, Nao est
devenue noire d'hiraganaxliiiplus de deux mille feuilles
sous la dictée de la divinité Ushitora no Konjin. Ces «
écrits inspirés » forment un groupe appelé Ofudesaki [Í5
Oui Au fil des pages, Ushitora no konjin « empruntant
la main de Nao » dénonce un monde en perdition et
annonce le retour à l'âge d'or par l'arrivée dans le monde
d'une divinité salvatrice. . Pour donner aux écrits de Nao
une portée universelle, Onisaburó les relie
systématiquement au christianisme et au bouddhisme à
travers le shintoïsme et au royaume bouddhiste de
Miroku.
En 1921, Deguchi Onisaburó commence à écrire
son voyage dans le monde des esprits. Dans son récit, le
Reikai Monogatari, il développe le concept de l'unité de
toutes les religions [bankyó dókan]. Cette idée se
concrétise en 1923 avec le rapprochement entre Omoto
et d'autres groupes religieux étrangers. Cette approche
est devenue, en 1925, une fédération des religions du
monde, puis une seconde fédération visant à
promouvoir l’amour et la bonté universelle. Une
newsletter a été créée à cet effet.
71
Cette recherche du mouvement Omoto pour fonder
un monde pacifié se concrétise par ailleurs par la tentative
de créer le paradis terrestre en Mandchourie. En 1924,
Onisaburó et quatre de ses plus proches disciples, parmi
lesquels Ueshiba Morihei, entrent dans le pays mandchou,
alors en proie à des conflits armés, dans le but d'y
construire un royaume céleste. Après quelques semaines,
après avoir obtenu le soutien de la population grâce au
charisme naturel d'Onisaburó, le petit groupe fut
finalement arrêté par la marine chinoise, ce qui les
contraignit à rentrer au Japon. Le voyage s’est donc avéré
un échec. Cependant, ce fut pour Ueshiba l'opportunité de
vivre plusieurs expériences spirituelles importantes qui
l'aideront à construire son Bouddha. Lors d'une
embuscade tendue par les forces armées,
72
la construction du paradis sur terre, et avec la même
volonté d'un mouvement universel. C'est ce qui explique
l'organisation qui suscitera l'aïkido à partir de 1942,
organisation destinée à diffuser l'aïkido d'abord au Japon,
puis dans le monde entier. A la fin de la guerre, l'aïkido
fut le premier budo autorisé par les autorités américaines
qui occupaient alors le pays. Ueshiba explique dans ses
conférences que cela est dû au fait qu'il n'a cessé de faire
l'apologie de l'Amour, ce qui distinguait son art des autres
Budó pour la tutelle américaine.
73
Kyoxliv, confirment qu'Ushitora no Konjin pourrait être un
kami bienfaisant dont la fonction est « d'unir les deux parties
de l'univers », le plan céleste et le plan terrestre. Nao apparaît
comme le kami qui construira un nouveau monde gouverné
par le Ciel, son apparition redoutée étant un mal nécessaire
puisque la construction d'un nouveau monde nécessite la
transformation de l'ancien. Le prophète l'annonce ainsi : "
Préparez-vous ! Ce monde sera totalement transformé en un
monde nouveau. Un grand nettoyage, un grand lavage des
trois mille mondes, aura lieu. Ushitora no Konjin régnera sur
l'univers entier. Alors, Le royaume des kami sera établi et
durera pour toujours. »
Miroku Bosatsu S] ÜF RÍ ] représente le Bouddha à
venir, successeur du Bouddha historique Shakyamuni. Selon
la doctrine bouddhiste, Miroku existe actuellement sous la
forme d'un bodhisattva (voir Annexes, note XXXIV) dans le
Ciel Tushita attendant sa manifestation sur le plan terrestre.
Il est également appelé le Bienveillant, attendu comme celui
qui conduira la Terre vers un état de bonheur.
La résurgence du culte Miroku s'est produite
régulièrement tout au long de l'histoire japonaise. Cela
correspond toujours à une période de troubles sociaux dans
laquelle la population est victime de grandes difficultés de
vie. Ces difficultés de l'existence sont destinées à
l'effondrement du monde actuel. Ainsi, en période de famine
par exemple, le nom officiel d'une époque
74
pourrait être remplacé par un appel populaire : "Miroku
Years", Miroku-doshi], De même, le
Les troisième et quatrième années de l'ère Eishó (1506 et
1507) étaient respectivement appelées la première année
de Miroku [Miroku gannen] et la deuxième année de
Miroku [Miroku
Quatre cinq
neuf],,
Ces deux divinités, Ushitora no konjin et Miroku,
représentent à la fois le déclin final de ce monde et
l'avènement du Paradis terrestre. Selon Ueshiba, ce
mouvement de renaissance dû à la descente du Ciel sur
Terre caractérise aussi l'aïkido. La création de l'aïkido, à
travers l'incarnation du Roi Dragon, répond au constat
fait par le Ciel d'un monde détérioré, victime de violences
(Seconde Guerre Mondiale). Ainsi, de la même manière
que Nao annonçait le changement prochain du monde,
Ueshiba décrit un changement qui permettra aux choses
de retrouver leur place originelle, donnant au Ciel la
primauté sur la Terre.
75
Le kamigakari d'Ueshiba, comme celui de Nao, actualise le
mythe Sintó en décrivant la descente des forces célestes
pour pacifier la terre. Ueshiba définit ainsi l'aïkido comme
une manière de « sauver le monde », de « relever le monde
en ruine », de « construire le Royaume ».
C - La réalisation
76
Cette conception est proche de celle du bouddhisme
Shingon pour lequel le corps et la terre, selon le principe selon
lequel toute chose est l'expression du Dainichi (de l'Un), ne
peuvent être considérés seulement comme porteurs
d'impuretés, de souffrances et d'illusions, mais
fondamentalement comme les lieux de l'Éveil et du Nirvana.
L'idéal du bouddhisme Shingon est donc de réaliser l'état de
bouddhéité tout au long de cette vie, « dans ce corps né de nos
parents », et non de reporter l'illumination à une incarnation
future.
ace¿iáéioftlé§. 9Ws'(!fiIfirpáAc^rcQhfl8
création d'une chose, de la même manière qu'on crée une statue
en bois par exemple. Le paradis sur terre reste à construire, à
construire pour qu'il devienne le lieu commun d'existence de
tous les hommes. En ce sens, le pays doit devenir un Royaume
gouverné par le Ciel. D’un autre côté, la Réalisation doit être
comprise, à un niveau plus personnel, comme une prise de
conscience. Il s’agit de prendre conscience que le paradis
existe déjà sur terre, que le Ciel a toujours régné sur la Terre, en
abandonnant une illusion qui nous le cachait jusqu’à présent.
Le thème d’un monde divin déjà existant mais à réaliser est
présent dans la plupart des grandes traditions spirituelles. Dans
l'Évangile apocryphe de saint Thomas, à la question : « Quand
viendra le Royaume ? », Jésus répond : « Le
77
Le Royaume du Père s'étend sur la terre et les humains ne le
voient pas. »xlviii xlix. Ou à la question : « Quand viendra le
monde nouveau ? », Jésus répond : « Ce que vous cherchez est
déjà arrivé, mais vous ne le savez pas.
78
D. Action divine
79
terrestre d'Ame-no-mi-naka-nushi. Cette personnification
consiste à adopter le régime de travail de la divinité du Centre.
L'Empereur, qui se distingue d'emblée par la position centrale
que lui confère sa naissance, son apparition dans le monde,
doit incarner véritablement le divin, réitérant par son action
personnelle l'acte d'Ame-no-mi-naka-nushi- non-kami. Or,
comme nous l’avons déjà vu, Ame-no-mi-naka-nushi-no-kami
se caractérise par son inactivité, un modèle d’agir vide, comme
le signifie sa position à l’arrière de l’histoire factuelle du
monde. Et pourtant, cette inactivité est opératoire puisque sa
vertu est de créer un monde en harmonie. Rappelons que pour
Ueshiba, de la première divinité de la Création émane un
univers qui s'étend dans une sphère parfaite et caractérisé par
son ordre [ÍHH, shori],
80
mythologie symbolique conférant à l'Empereur la place du
Centre Vide. Cependant, cette structuration symbolique (le
temps et l'espace sacrés du rituel) ne suffit pas, l'Empereur
doit réitérer l'accomplissement vide au cœur du monde. Il
doit donc être au centre des activités du monde sans s'y
impliquer pour que le pays reste en ordre. Ces considérations
sur la place de l'Empereur, en termes de son mode d'action ou
d'inaction, fournissent les clés nécessaires pour appréhender
correctement les propos d'Ueshiba selon lesquels l'art de
gouverner est un art interne. Le Repos de l'Empereur est
considéré comme une merveilleuse performance myoyó] :
« Le pouvoir [de
Empereur]liC'est considéré comme une vertu. » Leur inaction
laisse libre cours à la gouvernance vivante du Ciel qui crée un
univers en ordre, permettant aux dix mille choses de naître et
de se développer.
81
l'harmonie dans leurs transformations de manière telle. de
cette manière que les gens ne s'en lassaient pas. Ils étaient
divins dans les changements qu'ils opéraient de telle manière
que les gens étaient satisfaits. Quand une transformation
arrivait à son terme, ils la modifiaient. [...] Ces
transformations étaient basé sur les deux énergies
fondamentales de l'univers, k'ien et kouen, le Ciel et la Terre.
Pour les faire fonctionner, ces sages souverains restaient
immobiles, sans bouger, et toutes choses s'ordonnaient
52
82
Ce non-interventionnisme ("laisser-être") laisse libre cours
à la gouvernance vivante du Ciel dont la vertu est de guider
les dix mille choses en parfaite harmonie. Ce principe est
illustré par Ueshiba sous une forme symbolique :
l'émergence sur terre □, grâce au fait de se tenir sur le pont
flottant O, de l'âme céleste A ou, comme il l'appelle aussi,
de l'âme commune.
SW ífeW ® #
83
Il ne l'a pas trouvé non plus. Finalement, il envoya Sin Nada
qui la retrouva. "Comme c'est étrange, pensa-t-il, que ce soit
Sin Nada qui l'ait retrouvée." L'appréhension de cet extrait
nécessite quelques explications. Premièrement, les couleurs
ont une valeur symbolique : le jaune est la couleur du centre.
L'Empereur Jaune est l'empereur qui préside au centre, figure
emblématique du pouvoir impérial, c'est-à-dire du pouvoir
actif du Centre Vide. Dans cette histoire, l'Empereur Jaune
commet une erreur en quittant sa place naturelle par un
mouvement qui révèle son intention de domination : « il
gravit le Mont K'ouen-Louen et d'un regard il embrassa le
Sud. » On peut remarquer dans cet extrait la valeur
intentionnelle du regard. « En rentrant chez lui, il se rendit
compte qu'il avait perdu sa perle noire " L'intention de
conquête qui l'a fait quitter sa place originelle, l'a fait en
même temps
|&fd®ss«n R^i@»a'béUdf^WW
original (âme) qui est le Centre Vide dépourvu de toute forme
ou apparence. Le mouvement de l'intentionnalité, l'attention
portée « en présence de soi », le perdait dans l'apparence des
choses en établissant entre lui et les dix mille choses une
relation « pour soi », comme objets à posséder. La surprise du
souverain nous apprend que la perte du joyau se fait
insidieusement, dans une absence de conscience du moment.
L'attention qu'il accordait aux choses extérieures à lui l'a
privé de son intimité, c'est pourquoi la perte s'est produite
sans aucun avertissement. Les premiers émissaires qu'il
envoya dans sa recherche, Knowledge, Sharpsight et
Dispute, échouèrent les uns après les autres. Ces trois
envoyés personnifient des œuvres discriminantes, la
connaissance requiert une relation sujet/objet, la vue
distingue les choses perçues les unes des autres, la dispute
84
repose sur un face-à-face. Aucun de ces emplois dépendant
du jugement n’a réussi à trouver la perle noire. L'Empereur
Jaune "a finalement envoyé le Néant qui l'a trouvée".
Jean-François Billetter donne la traduction littérale de « Sans
rien » : « oubli des phénomènes »53 ; Précision indispensable
pour une bonne compression du texte. Le dernier émissaire,
contrairement aux autres, ne fait pas référence à un travail
discriminant, mais au déni du paraître, c'est-à-dire de la
dualité. C’est donc « l’oubli des phénomènes » qui trouve la
perle noire. Ceci désigne un processus de travail qui permet
de trouver le joyau : un retour sur soi dans un détachement de
la réalité extérieure vers une contemplation du Néant,
évolution h&&táaip@^d§oi^arjaya lae§dg
Ifoc^helalSipagid^ promontoire, scruté jusqu'au Sud avec
une « vue nette ». Oublier les phénomènes, c'est retrouver le
Centre Vide situé aux confins de la réalité phénoménale.
85
directives accordent à la prière une place primordiale. La prière
représente un moyen d'approcher la non-action, ou plus
exactement dans l'ordre de notre discours, la non-réaction. A
travers elle, l'individu se déclare innocent et se simplifie, en
rejetant tout calcul et raifóta dans son approche des choses,
dans le néant d'où surgit la Parole créatrice [B ffi, kotodama].
86
les différents ordres de réalité : la Création de l'Univers,
matérielle, énergétique, spirituelle, fait référence à l'acte
quotidien qui est depuis lors inscrit dans une Sainte Histoire.
L’éthique, c’est-à-dire la manière de se comporter basée sur
l’Un, trouve ainsi son sens dans une réalité qui n’est pas
seulement spirituelle mais aussi physique. Il y a là une
appréhension sacrée de toute réalité qu'il ne faut pas aborder en
morceaux, ni seulement par l'intellect. Pour le rattraper en
plein revivre ce que le mystique a vécu, il faudrait sans doute
pouvoir refaire chacune de ses actions. A défaut, la bonne
attitude semble être celle de l'écoute attentive, de l'accueil,
qu'il faut respecter face à ces personnages qui semblent vivre
sur deux plans à la fois. Ueshiba a confié à ses étudiants ce qui
suit :
87
Takemusu Aïki
oh
Ueshiba Morihei
95
IO
recommandations
À.
o'SliÉiÉí
UESHIBA KISSHOMARU
AÏKIDO DOSHU
97
C'est un véritable honneur et plaisir pour moi, qui
pratique l'aïkido au quotidien, que Takemusu Aiki soit à
nouveau publié dans une magnifique édition.
99
attire avec insistance notre attention sur son sens
essentiel.
Considérant l'amitié entre Maître Goi et Maître
Ueshiba qui disait de lui : « A part Maître Goi, il n'y a
personne qui connaisse mon cœur », et le fait que c'est
Takahashi, son disciple, qui a retranscrit ces conférences
avec toute son énergie, Je peux dire de ce livre qu'il est
véritablement le fruit de circonstances heureuses.
J'espère que les gens de tous horizons le considéreront
comme une littérature précieuse.
Octobre 1986.
99
L'incarnation divine
Goi Masahisa
95
Sans aucun doute, cet homme incarne le
divin.
5#àÀ
Goi Masahisa
99
Rencontre avec le Vénérable Ueshiba par
Dieu
95
La société présente lui répondit sans intention
particulière : "Notre Maître aimerait rencontrer Maître
Ueshiba." Mme Hayashi lui dit alors : "Moi aussi,
j'adorerais que Maître Goi et Maître Ueshiba se
rencontrent, ce serait une chose très positive pour eux
deux." Elle partit pleine d'enthousiasme en disant : "Je
rentre chez moi et mon mari transmettra son souhait à
Maître Ueshiba." Le lendemain, elle appelle notre dojo :
« Mon mari a immédiatement fait part du souhait de
Maître Goi à Maître Ueshiba, qui a répondu : « Depuis un
mois maintenant, je pensais qu'il devait y avoir quelqu'un
que je devais rencontrer et qui viendrait me chercher. ,
tandis que je me demandais qui pouvait être son
messager. Et il se trouve que vous êtes le célèbre
messager ! "J'irai à Ichikawa dès que possible."
Alors, comme ça me dérangeait de devoir faire
exprès venir Ichikawa, j'ai demandé au Maître
95
Coïncidence trop improbable qu'une personne soit arrivée
juste au moment où nous écrivions son nom sur
l'enveloppe ; et le fait que Maître Ueshiba savait déjà que
nous nous rencontrerions un mois avant qu'il n'apprenne
mon existence peut également difficilement être considéré
comme une coïncidence. C’est donc grâce à Dieu que la
rencontre entre Maître Ueshiba et moi-même a pu avoir
lieu. Avant même que nous ayons dit "Bienvenue" ou
"Bonjour !", nos deux cœurs étaient liés et je savais déjà
tout sur la personnalité ou le caractère divin d'Ueshiba et il
semblait tout savoir de moi aussi.
On dit qu'il est un Maître au souffle court, mais
pendant deux heures, avant le début de ma conférence à
six heures, il s'est ouvert avec un cœur joyeux. Au moment
de se dire au revoir, nous étions si proches qu'il n'avait pas
envie de partir et il m'a dit : "Je reviendrai souvent".
109
L'Aïkido est la voie de la réalisation de l'identité de soi et de
l'univers
95
univers. Celui qui comprend le sens profond de l'aïkido,
l'univers est dans son propre ventre car « je suis
moi-même l'univers ». Je me suis éveillé à ce concept
grâce au bu. Peu importe la rapidité avec laquelle un
ennemi m'attaque, je n'ai pas été renversé. Ce n'est pas
parce que ma technique est plus rapide que celle de mon
ennemi. Ce n'est pas une question de vitesse ou de
lenteur. C'est que, dès le début, le combat est décidé.
C'est parce que l'ennemi, en essayant de combattre « avec
moi qui suis l'univers », tente de briser l'harmonie de
l'univers. En d’autres termes, dès qu’il pense à me
combattre, l’ennemi est déjà vaincu. C’est qu’il n’existe
plus du tout de durée du temps, comme la lenteur ou la
vitesse. L'Aïkido est le principe de non-résistance. C’est
parce qu’il s’agit de non-résistance qu’il gagne d’emblée.
Par conséquent, les personnes malveillantes au cœur
combatif perdent dès le début. Alors, comment est-il
possible de se purifier de sa propre hostilité, de purifier
son cœur et de s’harmoniser avec le travail des dix mille
choses de l’univers ? Pour ce faire, nous devons d’abord
convertir le cœur de Dieu en notre propre cœur. Ce qui
s'étend en dessous,
95
En haut, dans les quatre directions, du passé à aujourd'hui,
jusqu'aux extrémités de l'univers, se trouve « l'Amour ».
"L'amour n'est pas un combat." "En Amour, il n'y a pas
d'ennemi." C’est parce que le cœur qui fait de quelqu’un
son ennemi, qui lutte contre quelqu’un, n’est pas encore le
cœur de Dieu. Celui qui n’est pas en harmonie avec cela ne
peut pas s’harmoniser avec l’univers. Le bu de celui qui
n'est pas en harmonie avec l'univers est le bu de la
destruction, ce n'est pas le takemusu de la vérité (l'âme des
paroles de vérité du Sintó). Par conséquent, convertir des
actes de bu en techniques de combat, gagner, perdre, n’est
pas le bu de la vérité. La bouée de la vérité, dans toutes ses
occurrences, est absolument invincible. En d’autres
termes, absolument invincible est absolument le fait de ne
se battre avec personne. Gagner, c'est maîtriser le « cœur
belliqueux » au centre de son propre cœur, mener à bien sa
propre mission. Cependant, bien que nous puissions
facilement nous convaincre de cette théorie, si l’individu
ne la met pas en pratique, il ne peut pas surmonter l’état de
l’homme ordinaire. Lorsqu'on pratique l'aïkido pour la
première fois, un
113
une grande force s'attache et on devient capable de
réaliser l'union au sein de la Grande Nature elle-même.
Telles sont les déclarations. Si ce n’est pas la parole
de Dieu, alors qu’est-ce que c’est ? Ce mot est le mot de
la voie de la religion elle-même. Si cette parole est
prêchée comme la parole elle-même, comme une pensée
théorique, elle n’a pas de vie et même si c’est une parole
de vérité, elle ne peut pas suffire à toucher le cœur de
l’homme. Cependant, lorsqu'il s'agit du vénérable
Ueshiba, ce mot suscite un choc car, mis en pratique, il
s'avère que le fait de perdre face à quelqu'un n'existe pas.
Quant à moi, au moment où j'écris ces mots, une
grande émotion m'envahit et me réchauffe la poitrine.
114
Le vénérable Ueshiba, incarnation divine
95
le monde dans lequel tout est la pure image du noble cœur de
Dieu, où la haute gouvernance de Dieu s'accomplit
progressivement.
Penser à être l’apôtre du divin en vivant dans l’ego et les
désirs, c’est comme vouloir se laver dans un champ de boue.
L’ego et les désirs obscurcissent le cœur de l’amour, et ce sont
toutes les actions et pensées qui obscurcissent le cœur de la
grande harmonie. Même si on y pensait mille fois, la parole
produite par la voix ne suffit pas. Parce que si nous ne pensons
pas vraiment avec notre cœur et si nous ne le mettons pas en
pratique, tout cela est vain.
95
penser à son propre ego et agir comme l'incarnation de la divinité.
L'aiki du Vénérable est la capacité de projeter tous les
adversaires à la fois, quel que soit leur nombre, ou de porter avec
indifférence des objets lourds pesant des centaines de kilos. Dans
ces moments, le corps charnel rendu vide du Vénérable est
également sollicité par la divinité du bu décrite dans le sinto.
Avant de le rencontrer, je connaissais déjà ce principe, mais c'est
en le rencontrant que j'ai pu l'observer clairement.
Comme je l'écris dans mon autobiographie, "Celui qui unifie
le Ciel et la Terre"liv, sous la direction de ma divinité tutélaire,
j'ai réussi à devenir un corps vide par la pratique de l'interruption
de la pensée, c'est-à-dire par la contemplation du vide. Ainsi, en
utilisant mon corps, ma tête, ma bouche, mon savoir, la divinité
œuvre au rétablissement du monde de grande harmonie, du
monde divin.
95
Expérience de contemplation de l'unification avec le Divin du
Vénérable Ueshiba
95
manquant. Budó ne renverse pas l’adversaire en utilisant la
force physique ou les armes, ni ne mène le monde à sa
destruction par les armes. Le vrai Bouddha doit mettre de
l'ordre dans le ki de l'univers, protéger la paix du monde,
produire correctement, protéger et élever les dix mille choses
du monde. En d’autres termes, la pratique de Bouddha consiste
à mettre en pratique dans votre cœur et votre corps la force de
l’amour pour produire, protéger et élever correctement les dix
mille choses du monde. » C’est ainsi que s’exprimait le
vénérable Ueshiba.
Comme dans mon livre Celui qui unifie le Ciel et la Terre,
titre de référence.
114
Mon expérience de contemplation de
l'unification avec le Divin
95
suivant, matin et soir. A cette résonance, j'ai répondu « oui » au
même instant.
À partir de ce moment, tout mon être est devenu une
chose de Dieu. L'individu Goi Masahisa et le moi de Goi
Masahisa avaient été éteints. Mais il a fallu un certain nombre
de jours pour que cet état de fait devienne évident.
Je me tenais là sur le rivage, les yeux fermés, sans penser
à rien, puis peu de temps après, j'ai ouvert les yeux comme
quelqu'un qui sort d'un rêve. Le soleil brillait avec un éclat
intense. Le chant des oiseaux était clair à mes oreilles. Me
frottant des deux mains, le corps durci par la tension, je me
dirigeai vers le bateau. "Ma vie était déjà devenue une chose du
Ciel, mon corps charnel traversait le Ciel et la Terre." Mon cœur
s'était éclairci et je ne doutais pas du tout lorsqu'il s'agissait
d'une voix céleste. Après cette expérience, j’ai fait de
nombreuses pratiques spirituelles, juste avant de devenir
moi-même actuel. [...]
Comme d'habitude, il entra dans la méditation du soir. En
pratiquant l’interruption de la pensée, j’ai rapidement réussi à
me concentrer. Cette nuit-là, étant concentré, il n'inspira plus,
mais expira seulement. A ce moment, devant moi, un énorme
pilier111 est apparu
95
rond, clair comme du cristal, qui donnait l'impression de s'élever
vers le ciel. Je suis alors entré dans ce ruisseau et, sur cet énorme
pilier, je me suis élevé. [...]
Après avoir traversé le septième monde spirituel, brillant de
couleur or dans une lumière semblable à celle de kdmydiv, purifié
en rassemblant toutes les couleurs, je me suis retrouvé assis sur un
siège brillant de couleur or, et portant une couronne telle qu'ils
auraient pu porter les nobles. d'antan. En un instant, ma
conscience s'est unifiée. Moi qui étais uni, je me tenais
calmement. Sans aucun doute, c’était le monde divin. J'ai vu
différents dieux aller et venirlv. [...]
114
la pratique d'interrompre la pensée, bien que sentant qu'il existe,
un peu plus haut (en bas), son propre corps personnel, je n'avais
jamais su jusqu'à présent comment m'unifier correctement à ce
corps. Mais à ce moment-là, j'ai pu m'unir correctement à lui.
Ma lumière intérieure supprimait tous les obstacles et émettait
un grand éclat. Depuis, je me considère comme la lumière.
Parce que je rayonne une lumière intérieure, j’aide les
personnes qui souffrent et je guéris les malades.
J'ai clairement réalisé que le Ciel est la partie intérieure et
114
Un peu après la méditation, soudain, devant mes yeux, une
lumière extraordinaire a brillé. Sans bouger mes pensées, je me
concentrai intensément sur cette lumière quand, d'une
hauteurlviLoin devant moi, j'ai vu une statue de Shakyamuniv
descendre, assis en position du lotus sur un socle de lotus blanc, et
étendant ses bras vers moi. Lorsque, sans réfléchir, je lui tendis
les bras à mon tour, il déposa au fond de mes mains une perle
dorée qui semblait être un « bijou qui exauce les vœux ». Je
l'acceptai et la déposai à l'intérieur de mon corps spirituel.
Ensuite, j'ai donné cinq feuilles comme celles du
viii
arbre que l'on appelle dans le monde phénoménal "sakaki", puis
disparu en émettant une lumière vive. Alors que je continuais à
méditer un instant avec le sentiment d'accompagner Shakyamuni
de mon regard, cette fois-là, hors de la lumière, Jésus-Christ est
apparu sur une Croix dorée, qui a immédiatement disparu
lorsqu'elle est entrée dans mon corps par l'avant. À ce moment-là,
j'ai entendu une voix qui me disait « tu as le même corps que le
Christ ».
95
cela m'est resté à l'oreille. Au-delà d'une émotion intense, au
fond de ma poitrine, le sentiment de ma mission me serrait
jusqu'à en être douloureux. Mon âme savait bien qu'il ne
s'agissait pas d'une simple illusion car j'entendais clairement, au
plus profond de moi, une voix qui affirmait : « Toi, à partir
d'aujourd'hui, tu seras souverainVU1. Tu dois accomplir ta
mission. J'étais devenu quelqu'un qui savait tout intuitivement,
quelqu'un spirituellement éveillé. Depuis ce jour,
apparemment, je suis revenu à mon ancien moi, c'est-à-dire à
mon ancien moi qui n'était pas obsédé par les questions
spirituelles. J'ai fait n'importe quoi pour moi. J'ai pensé avec ma
propre tête, j'ai pensé avec mes propres mots et j'ai bougé mes
jambes et mes bras face aux gens qui leur souriaient.
Désormais, mes yeux ne se fixaient plus sur le ciel, ma posture
exprimait avec douceur et liberté les mouvements de mon cœur.
Il n’invoquait plus Dieu et ne parlait plus de religion aux gens
pour les convaincre. Pour mes parents, mon frère aîné et sa
femme, ainsi que mon jeune frère, le Goi Masahisa d'autrefois
semblait avoir été ressuscité. Chaque nuit, le bon fils, attentif et
insouciant, frottait les jambes de son vieux.
126
père et massait les épaules de sa vieille mère en plaisantant.
95
ils n’ont pas atteint l’état de vrai Vide, l’état de souveraineté.
95
S'il vous plaît, croyez sans aucun doute que Dieu est
amour
114
Ceux qui recherchent la religion deviennent des gens amers et
sombres, et sont exclus de la porte de la religion, de la porte de
Dieu.
95
Vous êtes les enfants bien-aimés de Dieu
95
les esprits protecteurs et les divinités tutélaires pour vous
aider. Et si seulement vous vous accrochez à cette force,
insensiblement, vous comprendrez clairement que vous êtes
mes enfants, vous sortirez de la spirale des actions et pensées
karmiques, ces aspects négatifs disparaîtront et votre monde
deviendra le monde de la grande harmonie, un monde d'amour,
de vérité et de beauté, véritable expression de mon visage.
Quoi que vous fassiez, orienté vers Moi, en faisant passer
toutes vos pensées par les divinités et esprits tutélaires. C'est ce
qu'on appelle la prière. »
95
réalisation de la Grande Paix dans le monde des êtres humains.
Courage, continuons à travailler ensemble pour parvenir à la
paix dans le monde.
95
Takemusu Aïki
UESHIB
114
L'AikicP
UESHiaMfeWfl
114
1
139
1
139
La forme et le comportement du Grand Dieu de ce grand
univers, et devenir le comportement de l'épéexvu, doivent
servir à amener [l'univers à sa pleine réalisation].
95
correctement les frontières du ki, du flux, de la douceur et de la
force, et comprendre clairement par l'expérience, ce qu'on
appelle la conscience divinexxl.
95
2
143
la merveilleuse performance du kotodama. En d'autres termes,
c'est le chemin du Service qui consiste à être comme la
boussole pour obtenir la paix, c'est-à-dire à être le guide de
prière pour un monde de paix, à indiquer le chemin de
purification et à rendre la pureté du Ki Universel.lvii.
Cependant, désormais, l'accomplissement de l'aiki
consiste à faire tout son possible pour ne pas perdre les actes
divins qui nous ont été accordés, pour accomplir notre devoir
d'enfants incarnés de Dieu, pour aider à la pleine réalisation de
l'univers en un seul Royaume. , pour aider au travail de
perfectionnement de l'être humain, pour harmoniser, rendre
XXV
95
pouvoirs et des soixante-quinze kotodama. Les trois origines
sont le ki, la fluidité et la douceur, et la force. Ce sont aussi
IKUMUSUBIA, TARAMUSUBI OR,
TAMATSUMEMUSUBI □. C'est le takemusu de l'aïkido.
145
3
Ame-no-murakumo-kukisamuhara.
147
Il n’y a pas d’amour, rien ne peut être construit dans ce monde.
C'est pourquoi je crois que sans le véritable travail de l'Aiki, ce
monde s'effondrerait. Ce monde doit donc être protégé à
travers les trois mondes, le monde actuel, le monde des morts
et le monde divin. C'est la manifestation du Ainsi Comexxvu
Saishómyó [Le plus sublime et le plus merveilleux]. L'Aiki est
la voie dont le rôle est de restaurer ce monde à la dérive en se
plaçant au centre de l'univers. C'est se purifier, purifier
l'individu, le royaume et l'univers, et progresser pour le nom
divin. C'est maintenant que le véritable travail de l'aïkido
commence. Je ne connais pas d'autre moyen que l'aïkido pour
restaurer ce monde. Nous franchissons cette porte avec le
Bouddha, et nous devons accomplir notre Service pour éviter
la destruction de l'humanité et la maintenir en paix. Ce travail
fait partie du travail du Grand Dieu. Le temps est venu. A
partir de cette époque, désormais, nous commençons les
travaux.
soit
. Aikid est le chemin de la sincérité. .La vérité est le
chemin de la loyauté. La fidélité est le Service qui va vers la
perfection de la construction du Royaume Céleste de l'univers,
c'est-à-dire le Service pour l'esprit de
95
construction du Royaume Céleste sur Terre. Pour progresser
sur ce chemin, il faut d’abord se perfectionner. Nous devons
améliorer le pays, le perfectionner, améliorer l’humanité,
l’améliorer, améliorer la Terre.
95
sans objet™1 de la lumière de la première origine. Ce monde
est l'expansion de rien de béni), mais un saint érudit ne pourrait
pas le dire puisqu'il se trouve dans un endroit indescriptible.
95
D'où viennent ces manifestations ? Ils naissent du degré
du rythme du comportement noble des deux origines, l'eau et
le feu. L'esprit et la matière sont le kotodama, ainsi que la
substance de l'univers. Mais cela est incompréhensible pour
les religieux ordinaires. La merveilleuse performance du
kotodama qui rend cela possible est l’aïkido.
145
4
La mission
l'eau et à la terre □.
153
la célébration, en d’autres termes, est l’aiki du Ciel et de la
Terre).
L'eau est la courtoisie, quels canaux et l'âme
harmonieuse. Se déplacer harmonieusement s'appelle
NIGI-TAMA. Autrement dit, il s’agit d’unir poliment ce qui est
en bas et ce qui est en haut, en les nouant. Cela s'appelle de la
courtoisielviii. La sincérité est donc nécessaire. La sincérité
signifie que les amours sont liés. C'est le courant mutuel de
l'amour.
Toutes les entités incarnent la vérité, et pour ne pas la
lâcher, aussi minime soit-elle, elles la montrent au corps. C'est
ce qu'on appelle le chemin. C'est la Terre et les gens. La voie
consiste, sans dire un mot, à faire grandir toutes les vérités dans
le ventre et, tout comme le sang circule, à les laisser se répandre
dans tout le corps sans les lâcher. Pour la route, cela signifie ne
pas s'éloigner. Quand il faut s’éloigner, ce n’est pas la bonne
solution. Il faut vraiment le faire avec fermeté. La terre est le
lieu où apparaît la Puissance du Ciel. C'est que la Puissance du
Ciel rayonne sur chaque membre du peuple. Lorsque cela se
produira, le Japon pourra manifester la forme de la vérité sur
terre. Pour ce faire, nous devons clarifier le véritable sens de la
théocratie et
95
logique des dix mille choses et des dix mille vérités, et faire tout
son possible pour l'indiquer aux gens et les faire progresser. C'est
la mission et le rôle de l'aïkido. Tous les hommes devraient, sur le
pont flottant du Ciel, devenirxl
Ame-no-mi-naka-nushi, et reste debout. Il faut devenir le
Bouddha Amidax11 et rester debout. Ainsi, en devenant la
lumière, il faut purifier l'univers. La terre était achevée et
Kunitokodachi-no-mikotoxlu apparut à sa surface. Seuls les
hommes ne sont pas encore pleinement perfectionnés. C'est parce
que le péché et l'impureté inhibent notre corps. La forme de
technique d'aïkido est un entraînement pour dénouer les
articulations. Désormais, nous devons purifier les taches des
péchés des six sensxllu. L'Aïkido est né pour cette purification.
C'est-à-dire que c'est la mise en mouvement du sabre sacré de
Kusanagi. Ordonner, c'est purifier les herbes des taches pour
clarifier la logique des dix mille choses. Laisser chaque chose
dans l'univers avoir sa place, même le plus petit insecte, et
protéger chaque principe, en clarifiant le grand principe de
croissance, est la voie de l'aïkido. Il s’agit donc d’abord de
calmer les saints. Cela calme le kami et le Bouddha. S'il y a des
impuretés dans le
oreilles, les oreilles doivent être purifiées, s'il y a des impuretés
dans la bouche, la bouche doit être purifiée, s'il y a des impuretés
95
dans le nez, le nez doit être purifié. Les six sens doivent être
complètement purifiés. Tout doit être restitué et confié en
offrande à la divinité relative. A Awagihara, dans Odo de
Tachibana de Himuka à Tsukushi, le grand dieu Oharaido fut
purifié. De cette danse sacrée est né l’aïkido xllv. C'est AOUEI,
autrement dit le centre de purificationxlv. Le fait est qu’en
purifiant les impuretés et la saleté, l’aïkido s’harmonise avec
tout. Moi, Ueshiba, je veux systématiquement réparer ce monde
en le mettant en ordrexlvi via le bu.
156
Poèmes de la route
UESHIBA MORIHEI
NOTES DE
TAKAHASHI HIDEO
157
#
#
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#
#
#
#
L'esprit mutable, Quand je souhaite
m'entraîner
163
#
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Si le lien n'existe pas
Du vide du Grand Vide
Le chemin de l'aïki
161
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#
La lumière du matin brille
Le cœur aussi s'est clarifiéEn
approchant de la fenêtreJe cours
dans le ciel
163
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Jour après jour
M'entraîner et me perfectionnerEt
pourtant toujours impurLes cris de
guerre se font entendre
163
#
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#
dans la lueur
Du pouvoir d'Amaterasu
Les cris de guerre
163
Inquiet pour le mondeCrier
Et m'encourageant
163
#
#
#
#
#
#
#
#
#
#
En regardant le
monde
je pleure
Apathie
A cause de la colère
de Dieu, je deviens
courageux
171
#
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#
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#
#
Y
o
Y
o
#
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#
Le temps est venu
Le ciel, le feu, l'eau, la terre
163
#
#
#
#
#
Y
o
#
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#
#
Les actes de l'aïki
qui protègent ce monde
175
#
#
#
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#
Y
o
Y
o
#
#
#
Sabre d'âme de Susano-oxlv11
Apparaissant dans le monde
émet de la lumière
163
Notes de Takahashi Hideo
Note 1
[Ame no ubuya]
Le lieu de naissance du Ciel
163
monde", ce à quoi Izanagi-no-mikoto a répondu : "Si vous tuez
mille personnes, je construirai quinze cents maisons de
naissance." A ce propos, Maître Ueshiba m'a dit que les pêches
qu'il a lancées contre l'armée du pays du morts Ils sont aïkido.
Note 2
180
ANNEXES
183
Biographie chronologique d'Ueshiba Morihei
187
1912,En mars, il prend le commandement d'une petite
colonie qui se rend à Shirataki, sur Hokkaidó, l'île du nord du
Japon, pour défricher des terres vierges.
1915, Il retrouve à Hokkaidó Takeda Sókaku, directeur
de l'école Daito-ryü Jü-jutsu, très célèbre pour sa pratique du
ken-jutsu, du bó-jutsu et du sumo. Pour
toujours dans sa réalité originelle
1916, reçoit le diplôme et le livre de transmission de
l'école Takeda.
1918, Apprenant que son père est mourant, il décide de
retourner vivre avec sa famille à Tanabe. En chemin, il
apprend la mort de son père.
Déprimé par la nouvelle, il part à la rencontre du
révérend Deguchi Onisaburó, chef de l'Omoto-kyó. Il reste à
ses côtés cinq jours avant de regagner sa ville natale.
1919, Il décide d'aller vivre avec sa famille dans la
communauté d'Ómoto, où il deviendra économiste.
1921, Le gouvernement soupçonne Omoto de maintenir
un activisme séditieux et arrête Deguchi Onisaburó.
1922, Ueshiba reçoit le diplôme Shinkage de kenjutsu.
Takeda Sókaku lui rend visite et, constatant que sa technique a
changé, lui demande d'arrêter d'utiliser le nom de sa propre
discipline.
1924,Deguchi organise avec Ueshiba et deux autres
membres de la communauté Omoto un voyage en
Mandchourie, alors en guerre, afin d'y établir un royaume de
paix. L'aventure s'avère être un échec, mais c'est l'occasion
pour Ueshiba de vivre certaines expériences spirituelles qui
l'aideront à construire son Bouddha.
187
1925,En Ayabe, il vit une plus grande expérience
spirituelle grâce à laquelle il prétend percevoir l'Amour
comme l'essence de l'univers.
1927,Ueshiba quitte la petite ville d'Ayabe pour
s'installer à Tókyó, avec le projet de faire connaître son art
sous le nom d'Ueshiba-ryü. Enseigner au château princier
dS áa^Y&unprofesseur célèbre et accueille un
1940,Il vit une plus grande expérience spirituelle sous la
forme d'un kamigakari : il aurait reçu la visite du Roi Dragon
Murakumo-kukisamuhara.
1940 à 1942,Après son kamigakari, Ueshiba tombe
malade. Il reste malade pendant deux ans pendant la guerre. Il
vit alors à Iwama.
1942,crée l'aïkido.
1942 à 1969,Il enseigne son art dans divers centres,
notamment à Iwama, Osaka et Shingü dans la préfecture de
Wakaj^gJ^-.26 avrilUeshiba décède à 86 ans. Ses cendres sont
conservées à Tanabe, dans le temple bouddhiste Shingon de
Kózan-ji.
187
Notes de traduction
189
I Gyosonen
] Pensées occupées ou karmiques.
II Banque
Cette histoire fait écho, de manière symbolique, aux mythes
des Kojiki où le pays des kami est parfois décrit comme le pays
d'au-delà de la mer. Pour y accéder, il faut prendre un
"kami-ship-bird", tori-fune-no-kami.
III Pilier céleste
Dans l'expérience spirituelle de Goi Masahisa, le pilier qui «
donnait l'impression de s'élever vers le ciel » évoque le pilier
céleste évoqué dans la mythologie Sinto. A la fois pilier du centre
de la Terre et pilier du centre du Ciel, il relie les plans céleste et
terrestre, et sert de transition entre le Ciel et la Terre, à l'instar du
pont flottant (voir note XVIII). C'est à travers ce pilier que les
parents d'origine, Izanagi et Izanami, envoient la déesse du Soleil,
Amaterasu-ó-mi-kami, au paradis. Selon les mythes, on
mentionne en réalité un ou plusieurs piliers, qui sont également
considérés comme des vents qui soutiennent la voûte céleste, ce
qui peut expliquer la description de Goi Masahisa : « Je suis alors
entré dans ce courant et, dans cet énorme pilier, j'ai élevé ".
IV Kñmyñ
Lumière, aura, qui émane des bouddhas et des kami.
vShakyamuni
190
annihilation du désir. Il enseigne sa doctrine et, en recrutant de
nombreux disciples, fonde la sangha (communauté monastique).
V1Un bijou qui exauce les vœux
[&□í£, nyoihóju] Dans le bouddhisme, joyau spirituel
cela a la vertu de combler les désirs.
viii
191
x1La lignée unique de dix mille générations
üchu no bansei ikkei] Cette expression
exprime le fait que la multitude de choses qui composent l'univers
ont la même origine. Il fait référence à une création temporaire du
monde, du point unique à la diversité des choses, de génération en
génération.
Xu La magnifique prestation
myoyo]
XU1 Takemusu
[Ét JÉ]Nous n'avons pas traduit ce terme car il est
spécifique à la langue Ueshiba. Sa signification dépasse l'union des
idéogrammes qui le composent. Ueshiba explique sa signification
profonde tout au long des conférences.
X1VL'ordination
shori.
dix mille choses
Littéralement[75W,banyu]ça veut dire dix
mille[Jj,interdire] des choses[W,vous]. Ce terme est une
expression qui désigne l'ensemble des phénomènes, c'est-à-dire le
Tout.
Kotodama
[Ouais,kotodama ou kototama] Ce terme désigne le
glfflllal()S scdíiüte] yUaUpíflabitbiKtipdsccrkQtofeikííila
^r&mcp^WiK:i® intrinsèque. Cette croyance est très ancienne au
Japon. Les premiers écrits japonais, le Kojiki et le Nihonshoki,
attestent par de nombreux récits édifiants de son importance pour le
190
les personnes âgées. Ueshiba fait correspondre la notion de
kotodama à la conception christique de la Parole. En effet, il
désigne le kotodama comme la Puissance à l'origine de la Création
qui préside à toutes les manifestations du monde. Le kotodama
n'est donc pas identifié par le son produit par l'organe parlant. La
parole entendue, comme le geste et la pensée,
193
X1XChinkon Kishin no hó
Ozi,Méthode pour calmer l'âme et s'unir au
divin] Chinkon Kishin est une ancienne pratique sinto qu'Ueshiba a
apprise aux côtés du révérend Omoto-Kyó, Deguchi Onisaburó.
C'est l'une des trois cent soixante-deux méthodes qu'il préconise
pour atteindre le kamigakari, l'état de transe des médiums. Il s'agit
notamment d'un moment appelé tama-furi[¿ÜÍB] qui signifie «
mouvement de l'âme », qui consiste à unir les forces vitales [tama].
Lors d'un tama-furi, Ueshiba scandait successivement les noms
d'Amaterasu-ó-mi-kami (déesse du Soleil), Oharaidó (kami de la
purification) et Ame-no-mi-naka-nushi-ó-kami (kami du centre).
xx Le ki, le flux, la douceur, la force
XX1 [M,ki],[^,ryü],[^,jü],[a,gó]
La conscience divine
[itÉ'D,Satoshi Gokoro]
xxxuPrière pour la paix dans le monde
, sekai heiwa no inori] dont le texte
donné par Goi Masahisa vnDieu et L'homme est :
Que la paix règne dans le monde
Que la paix soit dans nos foyers et dans nos pays
Que nos missions soient remplies
Divinités protectrices
Nous n'avons pas traduit le mot bu[Ét].La signification
profonde de tout cela constitue, en effet, l'essence même de la quête
d'Ueshiba. L'interprétation littérale suivante du personnage peut être
proposée : "avancer avec une lance", (voir Introduction générale)
XX1VMasakatsu Agatsas Katsu Hayabi
c'est à dire @] Ce kami, dont le nom signifie
"Vrai-conquérant-rapide-céleste-long-tourbillons", est l'un des cinq
kami nés du souffle de Susano-o (voir note XLVII). Il joue un rôle très
important dans la pacification du plan terrestre. Au cours de ses
nombreux combats, il a particulièrement utilisé Kusanagi-no-tsurugi,
l'Épée-qui-éteint-les-feux-d'herbe. Ueshiba fait référence à l'extrait
suivant du Kojikv. "Quand il est arrivé dans la province de Sagamu, le
gouverneur de cette province l'a trompé en disant : 'Il y a un grand
marais dans ce champ. Le kami qui vit dans ce marais est très méchant et
sauvage.' Alors, il entra sur le terrain pour voir ce kami.
^Qfeeffib^pJs«te) Igri^íñiidgiaabKgtUlióicakceiUlPfe
Aibtaufedóomatiác Majesté-Princesse-Yamato. Il a trouvé des silex.
Alors il coupa l'herbe autour de lui avec son sabre et mit le feu aux silex.
Le feu qui avait été provoqué par le même était dirigé vers l'autre (pour
élargir l'espace inattaquable autour de lui). Il a ainsi pu quitter le terrain
et a tué le gouverneur de la province ainsi que son entourage." (in
Kojiki, p. 174)
xxvLes trois mondes
La mythologie Sintho reconnaît trois mondes. D'abord le
monde supérieur, qui est celui des dieux : la haute plaine céleste
Takamahara], ils l'imaginent semblable à une terre (toko). Parmi les cinq
kami primordiaux, il y a entre autres Ameno-toko-tachi-no-mikoto (Le
kami-auguste-qui-est-trouvé-sur-la-plancher-du-ciel). Deuxièmement,
le monde actuel, qui est le monde terrestre visible des vivants (utsushi
kuni), appelé le pays du milieu de la plaine des roseaux. Troisièmement,
l'enfer désigné par divers appels : le pays racine
[IBBI,Ne no kuni], le pays sombre[OU^.H,Yono Tsu Kuni]. Il s’agit
d’une région sombre située sous terre où résident deux fois plus de
morts. On y accède par un couloir. Ce pays n'est pas le seul dans ce sens,
l'Enfer semble être le séjour de toutes les puissances ennemies de
l'homme. Cependant, cette représentation absolument négative du pays
des morts a évolué au fil du temps. Une nouvelle conception du pays des
morts s'est forgée à partir de la légende de Susano. Dans ce mythe, les
défunts sont décrits comme menant une vie presque similaire à la leur
lorsqu’ils faisaient encore partie du monde des vivants.
XXV1Onokoro
île japonaiseK^IPn%Q1ÉWlj!póPW
divinités Izanami et Izanagi, le plan terrestre commence avec la création
de cette première terre. Il convient de noter que les scientifiques
s'interrogent aujourd'hui, d'un point de vue anthropologique, sur la
localisation de ladite île primordiale dans l'archipel japonais.
L'hypothèse principale suggère qu'il pourrait s'agir de l'île d'Awaji ou
d'une de ses parties côtières ou montagneuses.
XXV1Ainsi Viens
[ÍHUfc,nyorai] [Sanskrit. tathágata] Cette épithète se traduit
196
XX1XGrand espace vide
[XJÉzn,daïkoku]
xxx Vide
[z£,ku] Vide ou Ciel.
XXX1 Vide
197
à un symbole, une divinité (ou esprit) et un tempérament. Il existe une
classification similaire dans l'ésotérisme occidental qui appelle cette
catégorie d'esprits les « élémentaux ».
XXXV1Les quatre éléments et leur symbole
■ jk.O□ leetje ciei0 [dix], feu [ka], eau [sui] et terre [chi]. Les
quatre éléments font référence à quatre âmes et 3 symboles
XXXVÜT»
Pouvoir
[í,l,toku] Ce terme désigne le pouvoir qui émane des kami, de
l'Empereur et du Bouddha, c'est-à-dire leur vertu. On trouve dans le
Nihonshoki une histoire selon laquelle Yamato (le Japon ancien) a été
dévasté par une pandémie. À cela s’ajoute une rébellion paysanne.
L'Empereur était alors incapable d'arrêter de tels désordres et calamités par
sa seule vertu [toku]. Bien que présent dans les mythes sinto, ce terme est
d'origine bouddhiste et confucianiste. Le Pouvoir de l’Empereur est donc la
vertu de gouvernance qui produit l’ordre des choses.
XXXV1ULes quatre principes
[íl)£ILüí]Le début[Oui,ri], la règle[;£,hó], avec l'aimable
autorisation[IL,j'ai ri] et la route[ou,faire].
XXX1XMatsuri
197
représentation. Ces rites se constituent traditionnellement autour de danses
sacrées kagura, dont les formes primitives étaient les kamigakari.
xlAme-no-minaka-nushi-no-kami
d3 Kami-maître-du-centre-auguste-du-ciel]
199
[P^, <?/ ■ ■? cf,misogi] La doctrine du mouvement Omoto
accorde le terme misogi, qui signifie communément : purification
rituelle par l'eau, symbole constitué des trois phonèmes du
mot[^,mon,Df,donc, gi], "Mi représente l'eau, le soleil, la plénitude, le
fruit, le chemin, le joyau. Ainsi, sont les poussières du vent, les
vêtements du corps, qui entourent le signe Su. Gi, croix la vie, il devient
blanc, perd sa couleur, se substitue à tout. Ainsi, le Misogi balaie toutes
les poussières, purifie les impuretés [...] établit le gouvernement idéal
des kami : le misogi désigne le grand rite de purification qui éliminera le
^ng(^aussi la moindre contrariété." (voir Omoto de Jean-Pierre
Berthon,xlvi En ordre
200
Bibliographie Ouvrages de référence utilisés par les traducteurs
201
d'Émile Guimet, Ed. Editions de la Réunion des musées nationaux, Paris,
1991, 336 p.
HAENEL YANNICK, MEYRONNIS FRANCIS, COLLECTIF,ligne de
risque,1997 - 2005, Éd. Gallimard, 376 p.
202
KOCHEDIEU EDMOND,Le Shintoisme et les nouvelles religions
du Japon,Éd. Edito-Service, 1970, 256 p.
203
Pour leurs connaissances et recommandations, merci à :
LAIZÉ
7ème dan de aiGiÓlSudbBAikikai de Tókyó
5ème dan de Bó-jutsuMasakatsu
7ème dan du Jodo Shindo-muso jo-jutsu
205
Travail réalisé avec la contribution de :
Culture japonaise [www.japan-culture.com] Aïkido-Nord
[www.etude-japonaise.com]
Production graphiqueTristan O'Byrne
206
Fabrication
Samuel Fournier
ÉDITIONS DU CÉNACLE
www.editionsducenacle.com
43, avenue du Peuple Belge,59000 Lille
France
207
Prochain article:
OUESHIBAMORIHEI
http://slidepdf.com/reader/full/takemusu-aiki 106/106
i[il±] "Maître du chemin."
ii La relation de l'Aïkido avec la nature est communément acceptée. Cependant, il convient de noter quenatureIl faut l'entendre dans un double sens : la nature dans ses expressions, dans son abondance,
et la nature comme force productive et ordonnatrice du réel, c'est-à-dire dans ses principes, nature naturelle et nature naturelle. On aurait sans doute tort de voir dans les techniques de l'aïkido une
imitation des formes et des mouvements de la nature. La corrélation entre nature et aïkido doit être considérée à un niveau plus fondamental, celui des principes. L'Aïkido, en tant que discipline, est
naturel dans le sens où l'Aïkido, en tant que principe, est un principe naturel, et non un accord humain et social. Et si, en effet, il y a une certaine similitude entre les mouvements de l'aïkido et les
mouvements de la nature, c'est parce qu'ils sont produits selon les mêmes principes, issus de la même origine ou de la même racine [®zM, kongen],
iii Ces notions sont particulièrement importantes pour comprendre que la genèse de l'aïkido ne résulte pas du tout de la synthèse de différents arts martiaux, mais plutôt d'un principe naturel qui se révèle
à Ueshiba à travers diverses expériences spirituelles et martiales. Cet aspect fait l'objet de longues explications dans ses cours.
iv La nature, qui englobe le phénomène humain, est considérée
les distinguons, et que nous devons, à notre avis, en fonction des différentes valeurs accordées audit terme, nous rapprocher de l'existence d'Ueshiba.
xii Les parents d'origine.Voir Annexes, note XVIII.
xiii Branche ésotérique du bouddhisme japonais.
xiv Shugendo signifie étymologiquement le chemin [IM, do] des pratiques [ft, shu] des pouvoirs surnaturels [®t ken].
xv Kijin [j&íí ] fait référence aux démons ou esprits des morts dotés de pouvoirs surnaturels.
xvi DansJe le sacre,Wunenburger, PUF (version espagnole publiée : Lo Sagrado).
xvii DansDieu et l'hommepar Goi Masahisa. Éd. Byakko Press, 1987, p. 50 (version espagnole publiée : Dieu et l'homme}.
xviii L'orthographe dekami—kakariou kamigakari signifie « attaché » ou « attrapé » [ÜÜ, kakari] par un kami [í$]. Il désigne la possession d'un individu par un kami, entité supérieure à l'homme.
Cependant, ce thème de la possession doit être compris selon l’idée que tout est un. Autrement dit, le kami qui prend possession et le médium ne sont pas fondamentalement différents. Par conséquent,
de telles expériences spirituelles de « possessions » doivent être considérées comme une hypothèse, une réalisation de soi. Ces expériences doivent amener le pratiquant d'aïkido à réfléchir sur les
notions de personnalité, de liberté et de volonté pour Ueshiba.
Le terme kami est difficile à traduire puisqu'il désigne selon le contexte les termes Dieu, dieu(x), esprit. Il peut s'agir de divinités célestes de la Plaine des Hauts Cieux (takamahara), ou du Grand Dieu
d'origine unique, ou encore des esprits des éléments (ciel, feu, eau et terre), des esprits inférieurs, comme les esprits du renard. ou encore les blaireaux qui sont, selon la tradition populaire, à l'origine
de la majorité des kamigakari (ce n'est plus une hypothèse, mais plutôt une régression).
xix shireligieux^],eWWfai¡f8tígj»^iify%W^ed^^^os[#§ apparu du début du XIXe siècle jusqu'à la période qui a suivi la Seconde Guerre mondiale. Sa doctrine est issue du shintoïsme, du bouddhisme et du
christianisme. Il existe 31 religions de ce type, parmi lesquelles la Grande Origine Omoto] représente l'une des plus importantes, non seulement par le nombre de ses adeptes, qui atteint deux millions, mais surtout
parce qu'elle a influencé de nombreux mouvements religieux ou spirituels. L'aïkido Ueshiba en fait partie.
xx Voir Annexes, note XIX.
xxi Pour nous qui portons la tradition occidentale de la parole, cet enseignement doit faire écho aux paroles de Martin Heidegger. " "La parole est un avènement du sacré", affirme Heidegger.
L'apparition du monde, l'émergence du langage et la présence des Dieux ont une parenté qui échappe incontestablement à l'opinion commune. Pour elle, le langage sera toujours un fait humain. , et
repérer." DansLigne de Risque,Ed. Gallimard (magazine français).
xxiiLe dragon est un animal fantastique qui alimente les croyances les plus anciennes en Inde, en Chine et au Japon. La croyance populaire le place dans le ciel ou dans la mer. Les dragons sont liés à
l’élément eau et sont considérés comme les pouvoirs qui règnent sur la pluie. Cela lui vaut la sympathie populaire. Ils symbolisent aussi la montée au ciel, l'assomption de l'adepte. Dans le bouddhisme
en particulier, le dragon a été adopté comme propagateur de la doctrine.
oui, shugojin]
xxiv oui, shugorei]
xxv [c'est SHayatakemusu ou kami]
xxvi tenso-kokuso]
xxvii
xxviii Nihon Shokiou Nihongr. Chroniques japonaises écrites en 720.
xxx Voir Annexes, note XVI.
xxxi Musubi est l'action magique qui consiste à attacher leTama(âmes ou forces vitales) à un corps. Soit pour empêcher le tama de s'échapper du corps, soit pour attacher un tama à un corps qui lui
était jusque-là étranger. Le corps en question peut être un être vivant ou n'importe quel objet. Ces techniques magiques étaient particulièrement appliquées en cas de maladie pour empêcher les forces
vitales d'emporter le corps de l'individu, ou en cas de rituels sorciers destinés à générer des sentiments d'amour chez une personne en liant deux âmes ensemble.
xxxii DansJe l'ai sorti,Jean-Jacques Wunenbenburger, PUF, p. 23.
xxxiii DansLes formations et élémentaires de la vie religieuse,E. Durkheim, PUF, p. 328 (version espagnole publiée : Les formes élémentaires de la vie religieuse).
xxxiv
Les éléments religieux ne devraient pas surprendre le lecteur occidental habitué à une séparation radicale des religions. Le syncrétisme religieux est très courant au Japon. Il existe également un ryobu
shinto « shinto double face », qui
fusionne plus systématiquement le bouddhisme et le sintho.
xxxvNishida Kitaró, initiateur du mouvement philosophique appelé « l'école de Tókyó », a développé son système de pensée à partir de la notion d'identité contradictoire. Ce qui lui permet, prenant le
néant pour principe, de reconsidérer les catégories de la logique dans un dialogue avec la philosophie occidentale, y compris la philosophie hégélienne, à partir du paradoxe « duel et non-duel » de la
doctrine bouddhiste.
xxxviD'un point de vue historique, l'appréhension japonaise du néant vient en partie de la pensée chinoise du Tao qui a influencé, d'une part, la formation du bouddhisme Chan, dont l'expression
japonaise est le Zen, et d'autre part, la formation de l'ancien Sinto. , religion primitive du Japon.
Watashi ga iu mu towa kyomu de wa arimasen].
kono yo wa kono mu yori no seichó de arimasu].
xxxix IlGrand espace videCe n’est pas un espace au sens où on l’entend habituellement, c’est-à-dire une surface. Mieux dit, l'espace (et le temps) commence à exister avec l'apparition du premier
point (la Divinité du Centre). Le Grand Espace Vide ne désigne donc pas une surface illimitée, mais un monde a-spatial.
Pour Ueshiba, le terme vide [zíz, kü] n'est absolument pas différent du terme rien [^, mu].
xl La lettre U se prononce comme en espagnol. Par conséquent, les deux kotodama « su » et « u » doivent être lus comme en anglais.
xli L'acte dans ses trois modalités que sont la pensée, la parole et le geste.
xlii [shinpen jizai]
xliii Syllabaire japonais.
xliv Nao fut pendant un temps un adepte de Kawata.
xlv DansOmoto,par Jean-Pierre Berthon, p. 131.
xlvi DansTakeniusu Aiki,p. 140.
xlvii Selon le contexte, nous avons traduit le termesucrepar « visage », mais aussi par « figure », « apparence » ou « expression ». Désigne ce qui se manifeste.
xlviii DansL'Évangile de Thomas,Logion 113, p. 241. Traduction de Jean-Yves Leloup, Albín Michel (voir Évangile de saint Thomas)
xlix Idem. Logion 51, p. 149.
l Nishida Kitaro décrit la maison impériale comme « venant de rien ».
li Le termePouvoirdésigne un pouvoir lumineux qui émane des dieux et de l'Empereur.
lii Ce paysage évoque le paradis tel que décrit dans le bouddhisme Shingon. Découvrez le paradis enchanteur décrit dans le sütra de Miroku.
liii TakemusuAiki,p.144.
^í^fitu^í^iliai mmtgóWillehilitiWórhtoFl^gpQltigOníSafeyiiTi^efltti exploration de la foi du monde des esprits. Bien entendu, seule mon âme a entrepris le voyage. [...] Ébloui au-delà de tout
entendement, j'ai reçu la luminosité de ladite pierre rare, de l'or brillant [...]." On pourrait aussi se référer, à ce propos, à l'étude réalisée par Jean-Pierre Berthon sur le mouvement Omoto.
lviConformément au caractère syncrétique des mouvements spirituels japonais, ce récit rassemble bouddhisme, sinto et christianisme.
lviiVoir Annexes, note I.
lviiiUeshiba utilise ici une vieille lecture du mot politesse : maintenant.