Chapitre 2 : Introduction aux milieux diélectriques

2.1. Interaction entre le champ électrique et la matière

2.2. Moment électrique - Moment dipolaire

2.3. Potentiel créé par un monopôle électrique

2.4. Potentiel et Champ créés par un dipôle électrique en un point M

2.5. Généralisation au potentiel d’un système de N charges ponctuelles

2.6. Interaction entre le champ électrique et la matière

2.7. Dipôle en présence d’un champ électrique extérieur

2.8. Diélectrique en présence d’un champ électrique extérieur

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INTRODUCTION AUX MILIEUX DIELECTRIQUES

Un matériau diélectrique est un isolant électrique ne contenant pas de charges

électriques susceptibles de se déplacer de façon macroscopique. Autrement dit,
c'est un milieu qui ne peut pas conduire le courant électrique.
Exemple: Quelques milieux diélectriques solides usuels
- Le verre, utilisé pour faire des isolateurs des lignes à haute tension,
- La céramique, très utilisée pour les matériels HT des postes électriques,
- La plupart des plastiques,
- Le Polypropylène, utilisé en particulier dans les condensateurs.
Malgré leur impossibilité à conduire le courant électrique, ils présentent de
nombreuses caractéristiques électriques.

Jusqu’à présent, on s’est limitée aux charges électriques isolées dans le vide et
libres de se déplacer. Dans les atomes, les molécules ou la matière de façon
générale, les charges sont liées les unes aux autres. Les propriétés électriques dans
les diélectriques sont décrites, non pas par des charges ou densité de charges
électriques, mais par une quantité appelée moment dipolaire électrique.

2.1. Interaction entre le champ électrique et la matière

Les atomes constituant le matériau diélectrique peuvent présenter des dipôles

électrostatiques qui sont susceptibles d'interagir avec un champ électrique
extérieur. Cette interaction se traduit par un déplacement des barycentres des
charges positives et négatives entrainant la création d'un phénomène de
polarisation, au niveau microscopique, par une polarisabilité, et au niveau
macroscopique, par la susceptibilité électrique.

𝐸⃗𝑒𝑥𝑡

Conducteur parfait en 𝐸⃗𝑖𝑛𝑑

l’absence de champ Conducteur parfait en
présence d’un champ

A l’intérieur d’un conducteur isolé en équilibre, le champ électrique total est

nul, donc le potentiel est constant. Lorsqu’il est soumis à un champ extérieur 𝐸⃗𝑒𝑥𝑡
non nul, il apparait un champ induit 𝐸⃗𝑖𝑛𝑑 dû à l’accumulation de charges (de signes

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opposées) sur ses surfaces qui va s’opposer au champ extérieur appliqué. Ainsi, le
champ total est donné par:
𝐸⃗𝑡𝑜𝑡 = 𝐸⃗𝑒𝑥𝑡 + 𝐸⃗𝑖𝑛𝑑 (2.1)

L’existence de ces dipôles électrostatiques renvoie à la notion de moment

dipolaire en physique et en chimie. Le dipôle le plus simple est donc un couple de
deux charges, de signes opposés, séparées par une distance non nulle.

2.2. Moment électrique

Le moment électrique d’un système de charges est une notion fondamentale

en théorie de la polarisation électrique.

En chimie, la notion de dipôle a une importance particulière, car dans les

molécules, les liaisons entre deux atomes d’électronégativités différentes peuvent
être assimilées à des dipôles.

Le moment dipolaire est une grandeur vectorielle.

La connaissance du moment dipolaire d’une molécule permet d’avoir des

informations sur ses propriétés physico-chimiques.

Soit une charge ponctuelle q placée en un point M et repérée par son rayon
vecteur 𝑟, le moment électrique de q par rapport à O est donné par :

𝑀 ⃗⃗⃗⃗
𝔐 = 𝑞𝑟 (2.2)
𝑞
𝑟 Pour un système de N charges
𝑞1 , 𝑞2 , 𝑞3 , … … , 𝑞𝑖 , … 𝑞𝑁 , chacune d’elles
𝑂 distantes par rapport à O de
𝑟1 , 𝑟2 , 𝑟3 , … … , 𝑟𝑖 , … 𝑟𝑁 le moment électrique de
ce système est donné par :
𝑁
⃗⃗⃗⃗
𝔐 = ∑ 𝑞𝑖 𝑟𝑖 (2.3)
𝑖=1

Si le système de charges est neutre (charge totale nulle), le moment électrique

est indépendant du choix de l’origine. En déplaçant l’origine d’une distance 𝑟0 en O’,
on a :

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 𝑞 𝑁
𝑟 ⃗⃗⃗⃗
𝔐 = ∑ 𝑞𝑖 𝑟𝑖 ′ (2.4)
𝑟′
𝑖=1

𝑂 𝑟0 𝑂′ Figure 2.1: Déplacement de l’origine du système

2.3. Moment dipolaire

Dans le cas d’un système de charges neutre, les deux types de charges de
signes opposées sont repérées par leurs rayons vecteurs (ici leurs barycentres) 𝑟𝑝 et
𝑟𝑛 , le moment électrique encore appelé moment dipolaire du système est donné
par:

+𝑞 ⃗⃗⃗⃗
𝔐 = ∑ 𝑞𝑖 𝑟𝑖 = ⃗⃗⃗⃗
𝔐𝑛 + ⃗⃗⃗⃗
𝔐𝑝
𝑟𝑝 𝑖=𝑛,𝑝
𝑑 ⃗⃗⃗⃗
𝔐 = 𝑞(𝑟𝑝 − 𝑟𝑛 ) = 𝑞𝑑 (2.5)
⃗⃗⃗⃗
𝔐𝑛 est le vect. moment élect des charges < 0.
𝑂 𝑟𝑛 −𝑞
⃗⃗⃗⃗ 𝑝 est le vect. moment élect des charges > 0.
𝔐
Figure 2.2: Système de charges neutre

Un système constitué de deux charges ponctuelles identiques et de signes

opposés, +q et –q, séparées par une distance 𝑑 considérée très faible (échelle
atomique) devant les distances d’observation, est appelé dipôle électrique. Son
moment dipolaire, noté 𝑝 = ⃗⃗⃗⃗
𝔐, est égal à :
⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑝 = 𝑞𝑑 = 2𝑞𝑎 = 𝑞𝑁𝑃 𝑠𝑖 𝑜𝑛 𝑝𝑜𝑠𝑒 𝑑 = 2𝑎 (2.5)

𝑁 2a 𝑃
Figure 2.4 : Dipôle électrique 𝑢
⃗
−𝑞 +𝑞

Le vecteur moment dipolaire 𝑝 est toujours orienté de la charge –q à la charge +q. et

est exprimé en Coulomb mètre (C∙m) dans le système SI.

Du fait de la faible valeur de la charge (de l’ordre de q = 10-19 C) et des dimensions

des entités chimique (de l’ordre de 10-10 m), les chimistes utilisent en pratique, une
autre unité appelée le Debye (D). Elle est égale à :

1D = 1/3 10-29 C∙m ou 1D = 10-18 ues, avec 1 ues (charge) = 3,33 10-10 C.

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Dans ce système (q exprimée en dynes, r en cm), on écrit:
𝑞′𝑞
 La force exercée par la charge q’ sur la charge q est: 𝐹 = 𝑟
𝑟3
𝑞
 Le champ créé par la charge q en un point M de l’espace est: 𝐸⃗ (𝑀) = 𝑟
𝑟3
𝑞
 Le potentiel créé par la charge q est: 𝑉 =
𝑟

2.4. Potentiel créé par un monopôle électrique

Soit une charge ponctuelle q placée sur l’axe (Oz) en un point P, à la distance a
de l’origine O, le potentiel créé par cette charge ponctuelle est donné par:
𝑞
𝑉(𝑀) = 𝑘 (2.6)
𝑅
Où R est le module de 𝑅⃗ = 𝑃𝑀
⃗⃗⃗⃗⃗⃗

𝑧 𝑀 Soient O l’origine du référentiel ℛ (O, x, y, z), 𝑎

la distance OP et 𝜃 l’angle formé par ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝑀 et ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝑃.
𝑅⃗
𝑃𝑀 = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑂𝑀 − ⃗⃗⃗⃗⃗
𝑂𝑃 𝑑 ′ 𝑜ù 𝑅⃗ = 𝑟 − 𝑎
1
𝑃 𝑞 𝑟 = (𝑟 2 + 𝑎2 − 2𝑎𝑟𝑐𝑜𝑠𝜃 )−1/2
𝑅
𝑎 𝜃 Avec ce résultat, deux cas peuvent se présenter:
𝑟 ≪ 𝑎 𝑒𝑡 𝑟 ≫ 𝑎.
𝑂 Le développement limité de 1/R permet
d’écrire V(M) sous deux formes:

Figure 2.3: Détermination du potentiel dû à un monopôle électrique

Avec le deuxième cas, 𝑟 ≫ 𝑎,on factorise par 𝑟.

𝑘𝑞 𝑎 𝑎 2 3𝑐𝑜𝑠 2 𝜃 − 1 𝑎 3 5𝑐𝑜𝑠 3 𝜃 − 3𝑐𝑜𝑠𝜃
𝑉(𝑀) = [1 + 𝑐𝑜𝑠𝜃 + ( ) ( )+( ) ( )] 𝑝𝑜𝑢𝑟 , 𝑟 ≫ 𝑎, (2.7)
𝑟 𝑟 𝑟 2 𝑟 2
A travers ce développement en série des puissance de (𝑎/𝑟), on voit apparaitre des
termes fonctions de l’angle 𝜃appelés polynômes de Legendre notés 𝑃𝑛 (𝑐𝑜𝑠𝜃), avec:
𝑃0 (𝑐𝑜𝑠𝜃 ) = 1
𝑃1 (𝑐𝑜𝑠𝜃 ) = 𝑐𝑜𝑠𝜃
3𝑐𝑜𝑠2 𝜃 − 1
𝑃2 (𝑐𝑜𝑠𝜃 ) =
2
3
5𝑐𝑜𝑠 𝜃 − 3𝑐𝑜𝑠𝜃
𝑃3 (𝑐𝑜𝑠𝜃 ) =
2
Donc, on peut réécrire 𝑉(𝑀) sous la forme:

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 ∞
𝑘𝑞 𝑎 𝑛
𝑉(𝑀)|𝑟≫𝑎 = ∑ ( ) 𝑃𝑛 (𝑐𝑜𝑠𝜃)
𝑟 𝑟
𝑛=0
∞ 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑟 ≠ 0 𝑒𝑡 𝑎 (2.8)
𝑘𝑞 𝑟 𝑛+1
𝑉(𝑀)|𝑟≪𝑎 = ∑( ) 𝑃𝑛 (𝑐𝑜𝑠𝜃)
{ 𝑟 𝑎
𝑛=0
𝑎 𝑎 𝑛
La fonction Ψ (( ) , 𝑐𝑜𝑠𝜃) = ∑∞
𝑛=0 ( ) 𝑃𝑛 (𝑐𝑜𝑠𝜃) est la fonction génératrice des
𝑟 𝑟
polynômes de Legendre

Les polynômes de Legendre sont solution de l’équation différentielle de Legendre qui

s’écrit:
𝑑 𝑑𝑃𝑛 (𝑥)
((1 − 𝑥 2 ) ) + 𝑛(𝑛 + 1)𝑃𝑛 (𝑥) = 0
𝑑𝑥 𝑑𝑥
Cette équation est naturellement liée à l'équation de Laplace ∆Ψ = 0 lorsque
dans celle-ci, écrite en coordonnées sphériques, l'on cherche une solution sous la
forme d'un produit de deux fonctions A et B, la première ne dépendant que de 𝑟 et
la seconde ne dépendant que de 𝜃.
Dans l'équation vérifiée par B ainsi obtenue, si l'on pose x=cos(θ) et y(x)=B(θ), y
est une fonction de x solution de l'équation de Legendre1.

2.5. Potentiel et Champ créés par un dipôle électrique en un point M

2.5.1. Potentiel d’un système de deux charges ponctuelles

Le potentiel créé au point M par les deux charges q et –q, placées au point P et
N, barycentres de charges positives et négatives respectivement, est la somme
algébrique des potentiels créés individuellement par chacune des charges en ce
point (principe de superposition):

𝑉(𝑀) = 𝑉𝑃 (𝑀) + 𝑉𝑁 (𝑀) (2.10)

𝑧 𝑀
𝑅⃗𝑃

𝑃 (+𝑞) 𝑟
𝑎 𝜃
𝑅⃗𝑁
𝑂
Figure 2.5: Potentiel électrostatique créé
.par un dipôle électrique au point M
𝑁(−𝑞)

D’après la relation (2.7), on obtient:

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 ∞ ∞
𝑘𝑞 𝑎 𝑛 𝑘(−𝑞) 𝑎 𝑛
𝑉(𝑀)|𝑟≫𝑎 = ∑ ( ) 𝑃𝑛 (𝑐𝑜𝑠𝜃) + ∑ ( ) 𝑃𝑛 (cos(𝜋 − 𝜃)) (2.11)
𝑟 𝑟 𝑟 𝑟
𝑛=0 𝑛=0
Deux cas peuvent se présenter selon que n soit pair ou impair:

 Si 𝑛 pair
On pose 𝑛 = 2𝑛′ , 𝑑′ 𝑜ù 𝑃2𝑛′ (cos(𝜋 − 𝜃)) = 𝑃2𝑛′ (cos θ)
𝑉(𝑀)|𝑟≫𝑎 = 0 (2.12)

 Si 𝑛 impair 𝑛 = 2𝑛′ + 1, 𝑑′ 𝑜ù 𝑃2𝑛′+1 (cos(𝜋 − 𝜃)) = −𝑃2𝑛′+1 (cos θ)

∞ ′
2𝑘𝑞 𝑎 2𝑛 +1
𝑉(𝑀)|𝑟≫𝑎 = ∑( ) 𝑃2𝑛′+1 (𝑐𝑜𝑠𝜃) (2.13)
𝑟 𝑟
𝑛′=0
Ce résultat peut être exprimé en fonction du moment dipolaire 𝑝:
𝑝 = 2𝑚
⃗⃗ = 2𝑞𝑎 = 𝑞𝑙 avec 𝑙 = 2𝑎
𝑝𝑐𝑜𝑠𝜃
Ainsi, on trouve: 𝑉(𝑀)|𝑟≫𝑎 = 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑒 𝑠𝑦𝑠𝑡. 𝑢𝑒𝑠 (2.14)
𝑟2
Le signe du potentiel dépend donc de 𝑐𝑜𝑠𝜃:
𝜋
- Si 𝜃 appartient à [0; ] , 𝑉 > 0.
2
𝜋
- Si 𝜃 appartient à [ ; 𝜋] , 𝑉 < 0.
2
Tableau 1: Potentiel dipolaire exprimé dans différents systèmes d’unités

2.5.2. Champ d’un système de deux charges ponctuelles

Le champ électrostatique créé en un point M par le doublet de charge (-q et +q)
placé au point N et P respectivement est la somme vectorielle des champs crées en
ce point par chacune des charges (principe de superposition):
E  M   E N  M   EP  M 

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 Figure II.6: Champ électrostatique créé par un dipôle électrique au point M
A partir du potentiel on déduit le champ en utilisant 𝐸⃗ (𝑀) = −∇
⃗𝑉
𝑘𝑝𝑐𝑜𝑠𝜃
 𝑉(𝑀) =
𝑟2
Puisque 𝑉(𝑀) = 𝑉 (𝑟, 𝜃), 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑉 𝑑𝑜𝑖𝑡 𝑒𝑡𝑟𝑒 𝑑é𝑐𝑟𝑖𝑡 𝑒𝑛 𝑐𝑜𝑜𝑟𝑑𝑜𝑛𝑛é𝑒𝑠 𝑝𝑜𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒𝑠.
kp
E M    2er cos  e sin 
r3
kp.r
V M  
r3
𝑝∙𝑟
Le calcul du champ par 𝐸⃗ = −𝑘∇
⃗ ( ) donne:
𝑟3
3(𝑝 ∙ 𝑒𝑟 )𝑒𝑟 − 𝑝
𝐸⃗ (𝑀) = 𝑘 ( )
𝑟3
En effet, nous avons utilisé la relation:

𝑘𝑝𝑧
 𝑉(𝑀) = lorsqu’on pose 𝑧 = 𝑟𝑐𝑜𝑠𝜃
𝑟3
Il est donc nécessaire d’exprimer V(M) en coordonnées cartésiennes.
𝑘𝑝
𝐸⃗ (𝑀) = 5 (3𝑥𝑧𝑒𝑥 + 3𝑦𝑧𝑒𝑦 + (3𝑧 2 − 𝑟 2 )𝑒𝑧 )
𝑟

2.6. Généralisation au potentiel d’un système de N charges ponctuelles

Si on considère un système de N charges ponctuelles 𝑞𝑖 situées aux points 𝑟𝑖 , le
potentiel électrostatique en un point M est donné par:
𝑁 𝑁
𝑞𝑖
𝑉(𝑀) = ∑ 𝑉𝑖 (𝑀) = 𝑘 ∑ (2.15)
|𝑟 − 𝑟𝑖 |
𝑖=1 𝑖=1
1
Le développement limité de |𝑟 jusqu’au troisième terme pour 𝑟𝑖 ≪ 𝑟 est:
−𝑟𝑖 |

ri 2  3cos i  1
2
1 1 ri
  cos i  3  (2.16)
r  ri r r 2 r 2

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 qi N N
qi ri N
V  M   k   k  2 cos i  k  3
qi ri 2 3cos i  1
2

 (2.17)
 
i 1 r i 1 r i 1 r 2
N
 1er cas: m  qi ri  0
i 1

L’origine des barycentres des charges est choisie de telle sorte que : 𝑚 =
∑𝑁
𝑖=1 𝑞𝑖 𝑟𝑖 = 0.
Le potentiel à grande distance est:
Q
V  M   Vm  k (2.18)
r
Le potentiel appelé potentiel monopolaire est identique à celui d’une charge
ponctuelle 𝑄 = ∑𝑁𝑖=1 𝑞𝑖 placée en O. La distribution est dite monopolaire.
N
 2ème cas: q
i 1
i 0

Dans ce cas, on aura autant de charges positives que de charges négatives

(d’une distribution neutre) ce qui donne :

q r  q r  q r  Q  r  rn   p (2.19)
N

i i i i i i p
i 1 qi  0 qi  0

Avec p le moment dipolaire équivalent, le potentiel à grande distance est

donné par:
pr
V  M   Vp  k (2.20)
r3
La distribution est dite dipolaire et le potentiel est appelé potentiel dipolaire.
 3
ème
cas: ∑𝑁 𝑁
𝑖=1 𝑞𝑖 = 0 et 𝑚 = ∑𝑖=1 𝑞𝑖 𝑟𝑖 = 0
C’est le cas d’une distribution neutre de charges et le moment dipolaire
équivalent est nul. Le potentiel à grande distance est donné par:
k N 3cos i  1
V  M   Vq  3 
2

qi ri 2 (2.21)

r i 1 2
La distribution est dite quadripolaire et le potentiel est appelé potentiel
quadripolaire.
2.7. Dipôle en présence d’un champ électrique extérieur
2.7.1. Force appliquée au dipôle
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ de moment dipolaire 𝑝 est plongé dans un champ
Lorsqu’un dipôle 𝑁𝑃
électrique extérieur𝐸⃗ , les charges –q à l’extrémité N et +q à l’extrémité P sont
soumises respectivement à la force : FN  qEN et FP  qEP

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 La résultante des forces s’exerçant sur le dipôle :
F  q( EP  EN ) (2.22)
1er Cas : Champ extérieur 𝐸⃗ uniforme
Soit un dipôle ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑁𝑃 orienté parallèlement au champ uniforme 𝐸⃗ . Il va tendre à se
déplacer dans la direction où le champ augmente.
Au point N𝐸⃗𝑁 = 𝐸⃗ : et au point P 𝐸⃗𝑃 = 𝐸⃗ .
La résultante de la force appliquée à son centre de masse O (milieu du segment
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ) est : F  FN  FP  0 (2.23)
𝑁𝑃
Le dipôle est donc sous l’action d’un couple de forces (𝐹𝑃 , 𝐹𝑁 ), dont le moment
total en O est :
  ONFN  OPFp  pE (2.24)
 Si le champ uniforme 𝐸⃗ est parallèle au dipôle,alors 𝜃 = 0 (le champ et le
dipôle même sens) ou 𝜃 = 𝜋 (le champ et le dipôle sens opposé)
  pE  pE sin   0 (2.25)
Alors le dipôle est en équilibre stable (𝜃 = 0) en équilibre instable (𝜃 = 𝜋)
  pE  pE sin   0
 Si le champ uniforme 𝐸⃗ est non parallèle au dipôle
Ainsi, le moment total Γen O des forces s’exerçant sur le dipôle va tendre à
orienter le dipôle:
- dans le sens du champ: le dipôle retrouve sa position d’équilibre après un
léger déplacement : (alignement stable) .
- dans le sens opposé du champ: un faible écart par rapport à la position
d’équilibre peut induire un déplacement de grande amplitude du dipôle
(mouvement rotatoire) : (alignement instable).
Dans un champ électrique, le dipôle s’aligne sur la ligne de champ qui passe par
son centre.
Γ  0 le dipôle est à l'équilibre.
2ème Cas : Champ 𝐸⃗ non uniforme
On pose au point N, 𝐸⃗𝑁 = 𝐸⃗ ; au point P, 𝐸⃗𝑃 = 𝐸⃗ + 𝑑𝐸⃗
La force soumise au dipôle s’écrit: F  FN  FP  qEN  qEP  qdE
E E E
Or dE  dx  dy  dz
x y z
E E E
Donc F  qdx  qdy  qdz
x y z

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     
F   qdx  qdy  qdz  E
 x y z 

 qdxi  qdyj  qdzk   x i  y j  z k  E   p  E

2.7.2. Energie potentielle d’un dipôle

Soit un dipôle AB placé dans un champ extérieur uniforme 𝐸⃗ , par application du

principe de superposition, on a :

EP (M )  qVB  ( q)VA  q(VB  VA )

E  V (r) donc aprés intégration on obtient

(VB  VA )  ( AB) E

E p   pE (2.27)

2.8. Diélectrique en présence d’un champ électrique extérieur(voir Courty)

Les milieux diélectriques sont isolants et très peu conducteurs et sont

constitués d’atomes ou de molécules. L’atome étant une entité neutre, les centres
de gravité du noyau et des électrons sont confondus (le moment dipolaire 𝑝 = ⃗0).

Par l’application d’un champ électrique, le centre de gravité des électrons

(toujours liés) est déplacé d’une distance 𝛿𝑟𝑖 par rapport au noyau: c’est le
phénomène de la polarisation (chapitre III). Les atomes sont alors polarisés et
deviennent des dipôles électriques de moment dipolaire 𝑝𝑖 .

Soient 𝑟0 et 𝑟𝑖 les positions repérant la «charge {𝑞𝑖 }» en l’absence et en

présence de champ 𝐸⃗0 , respectivement. Alors 𝑟𝑖 = 𝑟0 + 𝛿𝑟𝑖 .

Sous l’action du champ, le matériau diélectrique peut être attribué à une

distribution de «charges ponctuelles {𝑞𝑖 }»soumise à une force :

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 N
F  qi E0  ri  (2.28.a)
i 1

En tout point M de l’espace repéré par le vecteur 𝑟 tel que ⃗⃗⃗⃗⃗⃗

OM = 𝑟, le champ
électrique 𝐸⃗ créé par la distribution de «charges ponctuelles {𝑞𝑖 }»est donné par :

E  M   E  r   kqi
N
 r  ri  (2.28.b)
r  ri
3
i 1

On peut s’intéresser à ce que deviennent ces deux grandeurs lorsque ces «charges
ponctuelles {𝑞𝑖 }» sont situées dans un petit volume centré autour du point 𝑟0 .

‘Petit’ signifie ici petit devant la distance d’observation pour 𝐹 , et devant la

distance typique de variation du champ électrique pour 𝐸⃗ (𝑀). Il est alors possible
d’effectuer un développement limité de ces deux grandeurs:

𝑁 𝑁

𝐹 = ∑ 𝑞𝑖 𝐸⃗0 (𝑟0 ) + ∑ 𝑞𝑖 (𝛿𝑟𝑖 ∙ ∇

⃗ )𝐸⃗0 | + ⋯
𝑟
( 𝟐. 𝟐𝟖. 𝐜 )
0
𝑖=1 𝑖=1

Cette force peut être écrite sous la forme:

𝐹 = 𝑄𝐸⃗0 (𝑟0 ) + (𝑝 ∙ ∇
⃗ )𝐸⃗0 | + ⋯
𝑟0
( 𝟐. 𝟐𝟖. 𝐝 )
Où
𝑁 𝑁 𝑁

𝑄 = ∑ 𝑞𝑖 𝑒𝑡 𝑝 = ∑ 𝑝𝑖 = ∑ 𝑞𝑖 𝛿𝑟𝑖
𝑖=1 𝑖=1 𝑖=1
Ces mêmes coefficients (charge, moment dipolaire , …) interviennent dans
l’expression du champ à grande distance d’une distribution de champ.

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 𝐸⃗𝑐𝑜𝑢𝑙 : le champ coulombien créé par la charge ponctuelle 𝑄 = ∑𝑁 𝑖=1 𝑞𝑖 .
𝐸⃗𝑑𝑖𝑝𝑜𝑙𝑒 : le champ dipolaire créé par la distribution de dipôles de moments 𝑝 =
∑𝑁
𝑖=1 𝑝𝑖 .
𝑟
avec 𝑝𝑖 = 𝑞𝑖 𝛿𝑟𝑖 et 𝑢 = 0vecteur unitaire.
𝑟0
NB: La réponse linéaire du milieu diélectrique à la présence d’un champ
électrique excitateur va dépendre de l’échelle de description (échelle
macroscopique ou échelle microscopique).

2.9. Calculs différentiels usuels

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