Vous êtes sur la page 1sur 8

Mixage voix : le guide complet

Voici certainement l’instrument le plus important qui soit et en même temps le plus complexe. Il
existe autant de voix différentes que de méthodes pour les enregistrer. L’art va être dans le choix du
micro, du préampli et de l’environnement dans lequel on va faire la prise. J’aimerai vous dire qu’il
existe qu’une recette pour travailler le son d’une voix, mais malheureusement le “preset” magique
n’existe pas….

J’ai réuni dans cet article quelques “trucs” qui me paraissent indispensable de faire en démarrant
d’une voix “brut” jusqu’à son processus final. Donc considérez ces quelques lignes comme un sorte
de “pense bête” pour traiter vos voix et les faire sonner comme vous le souhaitez.

Le secret d’un bon son de voix est toujours issu d’une bonne prise de son : sans “plosive”, sans bruit
de bouche ou autre respiration gênante, sans sibilance et sans résonance ou bruit de réflexion de la
pièce. Et bien évidement, une bonne performance du chanteur est d’une grande aide aussi. On va
partir du principe où tout ces éléments sont réunis pour commencer à mixer notre voix.

Peu importe dans quel contexte sera placée la voix, que ce soit pour de la musique, de la TV, film,
radio… Nous aurons besoin dans tous les cas de comprendre les mots, et de faire ressortir le timbre
de celle ci tout en l’optimisant d’un point de vue technique suivant le contexte justement dans lequel
elle sera diffusée.

Equalisation : Les filtres

La première étape qui est peut être une des plus importante, est le “nettoyage” des fréquences ou
plutôt l’application de filtres coupe bas (voire coupe haut)

Dans la plupart des cas (et pas seulement pour les voix) il y a pas mal d’informations dans le bas du
spectre qui ne sont pas forcement nécessaire. Pour la voix, il y a souvent ces fréquences grave qui
sont présentes dans l’enregistrement, il est toujours bon de les éliminer ou du moins les atténuer.

Un balayage des fréquences vous aidera à trouver le bon placement de votre HPF (High pass filter). Et
si la prise de son n’est pas d’une grande qualité, il peut arriver que des informations gênantes
peuvent se faire entendre dans les aigus. Dans ce cas n’hésitez pas à faire la même chose dans le
haut du spectre. De même pour les autres fréquences, utilisez un equaliseur paramétrique pour
éliminer les fréquences dérangeantes.

Equalisation : le contexte

L’application de filtres peuvent faire sonner la voix correctement lorsque qu’on l’écoute en solo. Mais
cela peut être très différent dans le contexte global. L’idéal est de faire ce travail de nettoyage autant
en solo que dans le mix complet. Ne cherchez pas forcement à faire ce travail dés le démarrage de
votre mix, car au fur et à mesure du changement de votre mix, les fréquences qui peuvent être
gênantes au départ ne le seront peut être plus après…

Equalisation : fréquences extreme

On a pas forcement le réflexe de “couper” les fréquences mais plutôt à booster celle qu’on a envie
d’entendre. Alors pourquoi couper les fréquences en premier et booster ensuite ? Si il y a d’autres
traitement à apporter sur la voix, essayez d’évaluer l’impact sur la couleur du son ou utilisez dans le
doute des machines (ou plugs) transparent. Dans la pratique, un filtre type coupe bas (ou haut) sera
plus efficace si il est appliqué le plus tôt possible dans le traitement du son. L’idée est bien sur d’être
prudent sur l’impact au résultat final et de faire des essais dans différentes sections du morceau.

Equalisation : amplification

Une chose évidente en matière d’équalisation et de booster plus que ce qu’on aurait envie
d’entendre. Avoir le micro idéal pour une voix et l’enregistrer dans les meilleurs conditions, voudrait
dire que l’on aurait pas besoin d’utiliser d’EQ. Mais ce genre de cas est extrêmement rare, et on est
souvent obligé de régler certains problème par une équalisation, mais essayez toujours de corriger
“juste” et amener les petits plus juste pour  sublimer ce qu’il se doit.

EQ pré ou post compression ?

Vaste sujet, beaucoup auront des avis différents, pour ma part, je préfère booster mes EQ après la
compression. Amplifier des fréquences avant la compression, va rendre le compresseur plus sensible
à ces fréquences et notamment les fréquences grave et parfois cela peut avoir l’effet inverse, au lieu
d’amplifier les fréquences qui m’intéressent, cela va les réduire. De ce fait, voilà pourquoi je préfère
couper les fréquences indésirables avant la compression et amplifier ensuite.

Restez chaud

La plupart des micros utilisés pour l’enregistrement des voix sont des micros cardioïdes riche en effet
de proximité, ce qui accentue le rendu des fréquences basses. Mais quand une voix sonne un peu
trop “maigre” un EQ paramétrique qui amplifie de 3 à 6 db sur une fréquence “balayée” au préalable
entre 80 et 200 Hz devrait redonner un peu de chaleur. Je démarre avec une largeur de bande
moyenne et si cela fonctionne, j’élargie la bande car en règle général c’est beaucoup plus musical, et
j’affine l’amplification du gain jusqu’à trouver ce qui me plait. Certes cela peut apporter de la chaleur,
mais faites attention à ne pas amplifier les résonances d’une mauvaise pièce. A choisir il vaut mieux
un son moins chaud plutôt qu’accompagner d’une résonance gênante.

Un peu plus haut dans le spectre entre 200 et 350 Hz, le son peut paraitre un plus épais, mais trop
exagéré, ces fréquences peuvent donner un rendu nasal ou encombré. Je préfère généralement
atténuer ces fréquences, mais encore une fois dans certains cas cela peut être un plus de les booster.

La présence

Si vous cherchez plus de présence dans votre voix, vous pouvez essayer de balayer entre 2 et 5 khz.
Comme pour l’exemple avant, je démarre toujours avec une bande pas trop large et une
amplification de 3 à 6db pour trouver ce qui me plait. Attention à ne pas amplifier encore une fois les
problèmes que peuvent causer une mauvaise piece. Attention aussi à ne pas amplifier la
sibilance mais aussi les bruits de bouche qui peuvent être très présent dans cette zone. Dites vous
bien que vous ne pourrez pas supprimer ces bruits avec un EQ.

Le bon micro

Si vous connaissez le micro qui a été utilisé pour l’enregistrement de la voix, vous pouvez alors mieux
choisir les fréquences à amplifier. Par exemple le SM58 de Shure a une belle “bosse” au alentour des
5-6Khz. Auquel cas vous n’aurez pas besoin d’amplifier ces fréquences si vous enregistrez avec ce
micro.

De la même manière si vous avez l’habitude d’enregistrer la même voix, vous apprendrez à
reconnaitre les caractéristiques de celle ci. Et si dans votre quête de présence vous êtes bloqué par la
présence de sibilance, apprenez à utiliser un deesser. Si vous avez le moindre doute sur la fréquence
à travailler, utilisez un analyseur de spectre qui vous indiquera les fréquences à atténuer. Car il n’y a
pas de fréquence propre à ce phénomène.

Donner de l’air

Dans la zone au dessus de la sibilance, vous commencez à obtenir de “l’air”. La voix et le micro vont
jouer un rôle determinant dans le rendu de cet air. Si le micro chute dans la partie aigu du spectre,
vous aurez beau amplifier dans la zone des 12 kHz, vous n’aurez aucun résultat. Si le chanteur n’a pas
une voix “aéré”, booster dans les aigus n’aura jamais le même rendu que le naturel. Cela peut être
beaucoup plus difficile de stimuler cette zone que de travailler la chaleur ou la présence.

Jusqu’a présent, toutes les corrections dont j’ai parlé, ont été faite avec un filtre en cloche dans une
EQ paramétrique. Il peut être plus efficace d’utiliser un “High shelve” pour donner de l’air à une voix.
Les pratiques peuvent être très différentes entre une voix parlé et une voix chanté. Dans les voix
parlée, il n’y a en général que très peu d’air. Mais en musique, l’air dans une voix peut donner de très
beau résultat. N’hésitez pas à tenter les trucs les plus dingues si cela fonctionne pour votre projet. Ne
perdez pas de vue que chaque cas est différent, ce qui marche dans une situation ne marchera pas
forcement dans une autre.

Je vous donne une technique pour donner de l’air dans une voix dans ce tutoriel : ici

Les harmoniques

Le principe des fréquences harmoniques peut bien évidement s’appliquer sur une voix. Si vous avez
quelques chose qui vous plait dans les 120 hz, vous allez probablement apprécier ce qui se passe
dans les 240 hz, 360hz etc…. Souvenez vous que l’amplification de fréquence peut également
amplifier certains problèmes. Si vous aimez la sensation de chaleur dans cette zone des 120 hz mais
que vous entendez un bruit en l’amplifiant, essayez de trouver une alternative dans les harmoniques
de cette fréquence.

Le truc que nous connaissons tous avec les harmoniques, est d’amplifier toutes les fréquences
harmoniques plutôt que de mettre un gros boost sur une seule fréquence. Pour adoucir une voix, ce
procéder peut être intéressant.

Souvenez vous

Si votre voix sonne bien seule et moins bien dans le mix, vous aurez probablement besoin de la
travailler. Mais n’oubliez pas avant de vous lancer, que vous pouvez intervenir sur les autres
éléments et garder votre son de voix d’origine….

Mixage voix : Le guide complet (suite)

Dans cette deuxième partie du guide du mixage de la voix, nous allons parler essentiellement
dynamique et plus précisément des méthodes de compression à adopter pour vos voix.

La dynamique

Comme on l’a vu dans la première partie, si le fait de couper des fréquences peux paraitre parfois un
peu “abstrait” l’utilisation d’un compresseur l’est tout autant. Ce serait compliqué d’expliquer avec
des mots comment sonnerait une bonne compression et surtout comment y parvenir dans n’importe
quel scénario. Donc le meilleur conseil que je puisse vous donner, c’est d’essayer, de faire des
expériences quitte à faire des erreurs… Comme pour les EQ, le preset magique n’existe pas.

Le plus de la compression

La chose la plus facile à obtenir avec un compresseur est de réduire le gain des sons les plus forts. Et
lorsque que l’on débute, on peut se demander en quoi c’est une bonne chose. En allant plus loin on
s’aperçoit aussi que les sons les plus faibles semble mieux ressortir grâce à ce fameux “make up gain”
C’est l’effet désiré de la compression : donner une sorte d’intensité à un son.

Si la réduction des parties les plus fortes n’est pas trop exagérée, monter le gain du compresseur
donnera un ensemble plus fort. C’est d’ailleurs la principale raison pour laquelle les novices utilisent
un compresseur, mais ce n’est certainement pas la seule.

Augmenter l’intensité d’un son donne d’autres “sensations” comme plus de présence, plus de détails
dans les sons faibles, et augmente l’intelligibilité. Lorsque que vous mixez une voix dans une musique
ou même un dialogue pour un jeu vidéo ou un film, ces améliorations seront intéressantes à
apporter. Mais on va voir qu’il y a d’autres conséquences du à la compression sur une voix.

L’effet de la compression

Soyons honnête, il n’y a rien de plus désagréable que d’écouter une mauvaise compression (et pas
que sur les voix). La fameuse sensation de pompage ou d’aspiration du à un niveau de seuil trop bas
et une mauvaise gestion du temps d’attaque et de relâchement.

Une trop forte compression peut déséquilibrer la balance de la voix en elle même, en rendant les
parties soft trop forte et les parties hautes trop faible. Mais en plus de ça, faire ressortir le bruit de
fond, les réflexions de la pièce, la respiration, la sibilance, ainsi que les plosives, comme on l’a vu
dans la première partie. D’où l’intérêt de filtrer ces problèmes AVANT d’appliquer la
compression. Dans la pratique, ces exemples de mauvaises compressions serait à bannir absolument,
mais il arrive que de “mauvais” réglages fonctionne parfois. Si dans certains cas, cela fonctionne pour
vous, allez y. C’est important de faire confiance à ses oreilles.

D’autres exemples pourrait être plus ou moins bon à donner suivant le type de son désiré. Mais
encore une fois, je ne vais pas vous donner de recettes. Partez du principe que la compression va
vous apporter de “l’épaisseur” sur votre son de voix, mais si vous voulez quelque chose de délicat et
naturel, cela va être un peu plus compliqué.

La compression va également stabiliser les variations de volume. Comme si quelqu’un aurait suivi le
fader pour faire en sorte de tout entendre au même volume. Si vous souhaitez que tout soit au
même niveau, pas de problèmes. En revanche, si vous voulez que des parties genre chuchotement
ressortent faibles et des hurlement très fort, le compresseur ne va pas vous aider pour ça. Lorsque
que le temps d’attaque sera plutôt lent, le compresseur pourra donner plus d’énergie. Et il faudra
appliquer un temps d’attaque plutôt rapide pour lisser votre voix.

Si vous êtes plutôt débutant dans l’utilisation du compresseur, essayez différents réglages pour voir
l’impact sur votre voix.
Urei-1176

Techniques de compression

Il y a de nombreuses méthodes pour utiliser un compresseur. Je vais donc vous présenter


essentiellement celles que j’affectionne pour la voix. Il n’y a pas deux compresseurs qui se ressemble,
mais regardons de plus prés les principaux paramètres que vous allez trouver systématiquement sur
chacun d’entre eux.

Attaque

Un des principaux effets de base que l’on peut trouver, c’est le système automatique de l’attaque et
du relâchement. Mais l’intérêt est de personnaliser ces valeurs pour avoir des sons plus personnel.
Par exemple en augmentant le temps d’attaque pour avoir plus de “punch” sur votre son.

La plupart du temps, je trouve mon temps d’attaque idéal entre 5 et 30 ms. Au delà de 30 ms le
compresseur va laisser passer certaines syllabes et faire son travail de compression après. Mal dosé,
cela peut créer un déséquilibre du son de la voix. Ce genre de cas peut s’appliquer si la voix à un son
avec beaucoup d’impact. J’ai noté ces valeurs à titre d’exemple, car je tourne toujours les boutons et
je fais travailler mes oreilles jusqu’à trouver ce qui m’intéresse.

Les temps d’attaque plus long vont donc faire ressortir les sons les plus forts et leur donner plus
d’énergie et d’impact. L’inconvénient, c’est que le compresseur va moins réduire ces sons forts et
vous ne pourrez pas monter le gain de sortie sans risque de provoquer des “clips” sur votre piste.

A l’inverse, un temps d’attaque très rapide va donner une sensation d’épaisseur et de lourdeur.
N’hésitez pas à jouer légèrement sur ce temps d’attaque pour ajuster la couleur souhaitée à votre
son.

Release

Si mon compresseur ne possède pas un relâchement automatique, je trouve mon relâchement idéal
entre 20 et 80 ms, parfois plus sur des voix très “legato”. Le temps de relâchement sera plus lent que
le temps d’attaque pour faire en sorte que mon compresseur reviennent à zéro entre chaque syllabes
ou phrase (ou du moins dans des zones vides) Si vous n’arrivez pas à trouver un réglage qui vous
permettra de remettre votre compresseur à zéro régulièrement, vous allez constamment descendre
le son de votre voix vers le bas et éliminer toutes sensations de dynamique.

Si votre temps de relâchement est trop rapide, il se peut que vous ressentiez une sensation de
“pompage” Plus le temps d’attaque sera long, plus le son paraitra “lisse”, il atténuera les sons les plus
forts sans pour autant amplifier les parties les plus faibles.

Si votre compresseur a un auto-release, cela peut être intéressant sur les voix. Le compresseur LA2A
en est un très bon exemple pour ça.

LA2A

Threshold

Je ne vais pas vous donner un niveau de seuil idéal, étant donné que cela dépend toujours du niveau
de l’amplitude de la voix, et de l’interaction des paramètres du compresseur. Le truc est de savoir de
combien de db vous souhaitez compresser. En général, je place mon threshold pour obtenir une
réduction de gain d’environ 3 ou 4db. Cela peut varier suivant les cas, mais pour démarrer une
réduction de quelques db est un bon point de départ. Quand la réduction de gain est trop important
sur une voix, cela peut sonner trop “artificielle”. Cela peut être intéressant dans certains styles (rap,
métal) mais la plupart du temps je préfère garder tout le naturel de la voix.

Et là vous me dites, que placer le seuil pour une quantité de réduction désiré c’est bien, mais lorsque
que l’on va travailler sur les temps d’attaque et de relâchement, le gain va forcement changer. C’est
vrai. Donc bien sur, il faudra réajuster ce dernier pour obtenir ce que l’on veut. Il est judicieux de
vérifier cette réduction dans différents partie du morceaux et d’affiner si besoin. C’est sans doute le
paramètre que l’on va le plus modifier.

Une technique que j’ai apprise au côté de Michael Brauer, c’est d’envoyer ma piste voix dans un bus
mono dans lequel sera inséré un compresseur en postfader. Dans cette configuration mon fader
jouera le rôle de threshold : plus je monte le fader plus le compresseur sera sollicité et inversement.
L’idée est d’utiliser le compresseur autrement qu’en insert classique, et jouer sur l’automation et
donc sur les nuances de la voix.

Ratio

La voix n’est pas un élément qui nécessite un ratio très élevé. Pour ma part, je vais rarement au delà
d’un ratio de 4:1 sauf dans des cas particulier ou d’effets spéciaux. Le fait d’appliquer un ratio bas
m’oblige à utiliser un seuil plutôt bas et donc de faire travailler le compresseur quasiment tout le
temps, ce qui me permet de garder un bon compromis entre un son naturel et dense à la fois. Si je
voudrais uniquement travailler sur les crêtes, je placerais mon seuil relativement haut et
j’appliquerais un ratio très fort genre 12:1 ou 20:1.

Compression parallèle

Le fameux truc magique pour apporter le gros son. Le même signal est reparti sur deux pistes, avec
deux traitement différent sur chaque pistes, puis mélangée entre elles. La compression sera appliqué
que sur une piste, ce qui ne rend pas les choses forcement plus précises. En effet, sur un passage un
peu fort, la voix peut ressortir brusquement sur la piste non compressé, et sera plus faible sur la piste
compressée.

Un chant “rapide” et percussif restera naturel, le compresseur ne fera que diminuer ces parties.
lorsque que le chant sera calme et léger, le compresseur augmentera le gain de ces sons, comme si
vous le feriez en bougeant les faders.

La technique utilisé depuis bien longtemps maintenant, consiste à assigner la voix sur deux pistes.
The tape return ou la sortie de votre DAW va dans une tranche et est renvoyé à travers un bus ou un
send dans une deuxième piste. Cette seconde piste a donc un compresseur assigné en insert. Le
principe est le même à l’intérieur d’un séquenceur. On peut rencontrer certains plugins avec une
option wet/dry qui permet d’utiliser la compression parallèle sur une seule piste, facilitant sa mise en
place.

J’ajuste mon compresseur jusqu’à ce que le signal compressé soit moins fort que l’autre piste pour
les parties les plus fortes, et plus fort que la piste originale dans les parties les plus faibles. Avec ce
réglage, mon schéma de compression sera d’environ moitié de son compressé et moitié son brut. Je
pourrai éventuellement ajuster certains niveau avec une automation, comme pousser la piste
compressée quand je veux plus de volume dans certaines parties du morceau.

J’ai réalisé une vidéo qui s’inspire de ce genre de technique.


La compression parallèle permet des effets unique. Si par exemple, vous souhaitez un volume
constant d’un retour de reverb pour votre voix, vous pouvez envoyer votre reverb uniquement
depuis votre piste compressé. Et si vous souhaitez un delay respectant la dynamique de la voix, il
vous suffira de l’envoyer depuis votre piste non compressé.

Les chanteurs qui ont l’expérience du studio, sauront gérer l’effet de proximité, ils auront tendance à
s’approcher du micro lors des passages calme, et à se reculer dans les parties les plus hautes. Cela
peut être d’une grande aide pour la qualité de la prise, mais cela peut vouloir dire que les parties
calme auront un son plus grave que les autres. Mais si vous appliquez un filtre coupe bas avant le
compresseur de votre piste compressé, vous pourrez rééquilibrer cette différence. Et pareil, si les
parties calmes sont difficiles à comprendre vous pouvez appliquer un EQ après le compresseur pour
booster la zone entre 2 et 5khz par exemple, pour faire ressortir la diction.

En général, lorsque que l’on applique un traitement sur la piste non compressé, il aura tendance à
mieux se faire entendre dans les parties les plus fortes, et à l’inverse il se fera mieux ressentir dans
les parties les plus calme du signal compressé.

Encore plus de compression

Le petit truc que j’utilise régulièrement, c’est d’appliquer plusieurs compresseur à la suite. Au lieu de
compresser une seule fois “grossièrement”, je vais appliquer plusieurs compresseur plus
subtilement. Je peux appliquer une légère compression durant la prise, puis une autre compression
sur ma piste voix via un plugin (ou hardware) et peut être une troisième compression à travers un
bus et pour finir une compression sur le mix, et voir même une ultime compression lors du
mastering.

Cette série de compression fonctionne mieux quand les réglages sont légèrement différent les uns
des autres. Par exemple, utilisez un faible ratio pour l’enregistrement, puis utilisez un compresseur
qui sonne différemment avec un ratio plus important pour une compression parallèle. Essayez
différents réglages d’attaque et de relâchement. avec cette méthode, la réduction de gain ne se fera
pas au même endroit suivant le réglage du compresseur. Ce qui peut donner une texture travaillé et
original durant tout le processus de traitement.

Limiteur

Beaucoup de personnes utilisent un limiteur pour traiter les voix. Il m’arrive également de l’utiliser
mais uniquement dans des cas bien particulier. Il ne faut pas perdre de vue que ce genre de
traitement est utilisé dans des phases de finalisation de son comme le mastering et fournir des sons
déjà bien limité peut s’avérer très compliqué à gérer lors du mastering. Une mauvaise application du
limiteur, peut sonner pire qu’une mauvaise compression. Un son trop limité va tout de suite donner
un son très amateur, pour moi, c’est l’erreur la plus facilement détectable lors d’une écoute.

Ci dessus le L1, Le limiteur à la mode et utilisé dans d’innombrable mix. C’est le genre d’outil qui va
vous faire gagner beaucoup de volume mais au détriment de toutes nuances présentes dans votre
voix. Même si le L1 est réputé pour être très transparent, au delà d’un certain seuil, il ne fera que
“écraser” votre son. C’est pour ça que pour ma part, j’essaye de trouver l’énergie de mon son dans
d’autres outils, pour garder au maximum le naturel de ma voix. C’est une solution de facilité, je
préfère l’utiliser avec précaution. Quoi qu’il arrive faites attention de bien rester en dessous du
niveau fatidique du 0db FS (full scale)
Bonne compression à tous ! et n’hésitez pas si vous avez des questions à les poster dans les
commentaires

Vous aimerez peut-être aussi