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Enceintes aux hautes fréquences

par Jacques JOUHANEAU


Professeur au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM)

L’article [TE 5 820], du même auteur, est consacré à l’étude des enceintes aux basses
fréquences.

1. Limitations dues à la directivité .......................................................... TE 5 825 - 2


1.1 Rappel des propriétés de directivité d’un haut-parleur............................ — 2
1.1.1 Diagrammes de directivité d’un piston plan circulaire encastré .... — 2
1.1.2 Relation entre fréquence d’apparition du premier lobe et facteur
de directivité........................................................................................ — 3
1.1.3 Critères de restitution optimale......................................................... — 4
1.2 Enceinte à deux voies : directivité globale ................................................ — 5
1.2.1 Notion de fréquence de raccord........................................................ — 5
1.2.2 Relations fondamentales. Calcul de la directivité globale .............. — 5
1.2.3 Optimisation du coefficient α par filtrage........................................ — 7
1.3 Enceinte à trois voies .................................................................................. — 7
1.3.1 Calcul des fréquences de raccord ..................................................... — 7
1.3.2 Facteur de directivité globale ............................................................ — 8
2. Limitations dues à la diffraction ......................................................... — 9
2.1 Impédance mutuelle de deux sources ....................................................... — 9
2.1.1 Description du phénomène ............................................................... — 9
2.1.2 Application aux enceintes.................................................................. — 10
2.2 Étude d’un modèle de diffraction............................................................... — 10
2.2.1 Théorie géométrique.......................................................................... — 10
2.2.2 Application à quelques cas simples.................................................. — 11
Enceintes aux basses fréquences ................................................................ TE 5 820
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. TE 5 826

L es enceintes ne posent généralement pas de problème particulier aux fré-


quences correspondant à la partie médium du spectre. En dehors des pro-
blèmes spécifiques dus à la restitution des très basses fréquences, les enceintes
présentent d’importantes limitations du côté des fréquences élevées. Ces limi-
tations sont principalement dues à deux causes :
— l’hyperdirectivité induite par le rayonnement des surfaces vibrantes ;
— la diffraction qui apparaît dès que la longueur d’onde tombe au-dessous
d’une certaine valeur.

Problèmes liés Lorsqu’une enceinte devient directive, les ondes rayonnées ne se propagent
à la directivité plus avec des fronts d’onde sphériques. On observe généralement un lobe prin-
cipal de plus en plus étroit complété par des lobes secondaires très directifs
(faisceaux). La présence de ces lobes secondaires entraîne une distorsion de
fréquence qui se traduit par une altération des timbres. Cet effet apparaît à une
fréquence d’autant plus basse que le diamètre du haut-parleur est plus grand.
La seule solution pour limiter cet effet sans nuire au rayonnement des basses
fréquences consiste à confier la restitution des différentes composantes du

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spectre à des haut-parleurs de tailles différentes. C’est le principe de l’enceinte


à deux ou trois voies qui nécessite une optimisation importante du choix des
fréquences de raccord et des filtres appropriés.

La diffraction est l’ensemble des phénomènes de réémission d’un élément sou- Problèmes liés à la diffraction
mis à une onde incidente. À ce titre, elle s’applique particulièrement aux enceintes
où elle se manifeste sous plusieurs formes :
— réémission de toutes les faces de l’enceinte (particulièrement la face avant)
excitées par les vibrations des haut-parleurs ;
— modification du rayonnement du haut-parleur sous l’effet des ondes émises
par les autres éléments constitutifs de l’enceinte : autre haut-parleur, évent, sur-
face vibrante, etc. ;
— réémission par les arêtes de la face avant des ondes rasantes émises par les
sources.
De ces trois formes de réémission, seule la première est facilement contrôlable
par le choix du matériau, de son épaisseur, de sa raideur et de son amortissement.
Les autres formes sont liées à des phénomènes physiques inévitables et ne peu-
vent être réduites que par des dispositions particulières.
La réémission par les haut-parleurs peut être évaluée à partir de l’impédance
mutuelle de rayonnement qui dépend essentiellement de la fréquence et de la
distance intersource.
La réémission par les arêtes est de loin la plus perturbatrice. C’est aussi la plus
complexe à analyser et il est aujourd’hui encore difficile de développer les modè-
les mathématiques à la fois simples et précis permettant de maîtriser et de
compenser les effets négatifs de la diffraction.

1. Limitations dues
à la directivité y

0,5 1 kHz
Lorsqu’une enceinte devient directive, les ondes rayonnées ne se
propagent plus avec des fronts d’onde sphériques ou quasi sphé-
riques. On observe généralement un lobe principal de plus en plus 2 kHz
étroit complété par des lobes secondaires très directifs (faisceaux).
4 kHz
La présence de ces lobes secondaires entraîne une distorsion de
fréquence qui se traduit par une altération des timbres. Cet effet de 8 kHz
décomposition en lobes apparaît à une fréquence d’autant plus
basse que le diamètre du haut-parleur est plus grand. 0
0,2 0,4 0,6 0,8 1 x

1.1 Rappel des propriétés de directivité


d’un haut-parleur

1.1.1 Diagrammes de directivité - 0,5


2a = 21 cm
d’un piston plan circulaire encastré
Pour un piston circulaire de diamètre 2a = 21 cm, les diagram-
mes de directivité évoluent en fonction de la fréquence suivant le Figure 1 – Courbes de directivité normalisées
schéma de la figure 1. d’un piston plan circulaire encastré

Pour un haut-parleur bafflé, le diagramme de directivité suit sen-


siblement la même loi d’évolution. Du point de vue de l’utilisateur,
c’est le rétrécissement de l’angle d’ouverture avec la fréquence qui Celle-ci varie avec la position de l’auditeur par rapport à la source.
caractérise le mieux le rayonnement de l’enceinte. C’est également Plus on s’éloigne de l’axe de l’enceinte, plus la courbe de réponse
lui qui pose les problèmes de conception les plus délicats. est irrégulière. La figure 2 illustre de façon schématique mais signi-
La principale conséquence de cette évolution du diagramme de ficative le phénomène de détimbrage induit par les sources trop
directivité est la dépendance fréquentielle de la courbe de réponse. directives.

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Les valeurs numériques données dans ce paragraphe permettent


d’énoncer deux critères relatifs à la puissance rayonnée par les
80 sources.
(0)


70

60 Tableau 1 – Constantes relatives à l’enceinte de référence


30°
Haut-parleur électrodynamique
50
Facteur de couplage B, = 8 N ⁄ A
40
Bobine Résistance électrique R = 6,4 Ω

30 Inductance négligeable
0 2000 4000 6000 8000 10000
Unités arbitraires Membrane Surface émissive S = 0,035 m2
2a = 21 cm
dans l'axe Masse mécanique m = 0,025 kg
dans une direction faisant un angle de 30° avec l'axe
Raideur mécanique km = 1 010 N · m–1
Équipage
mobile (1)
Figure 2 – Répartition spectrale de la fonction de directivité Résistance mécanique Rm = 2,5 N · s · m–1
d’un piston plan circulaire encastré
Fréquence propre f0 = 32 Hz

Mécanique Qms = 2
1.1.2 Relation entre fréquence d’apparition Facteurs
de qualité
Électrique Qes = 0,5
du premier lobe et facteur de directivité
Total Qts = 0,4
La limite d’apparition d’un second lobe correspond à un angle
d’annulation égal à π/2. Cet angle d’annulation est défini à partir Enceinte
du premier zéro de la fonction de Bessel.
π π Volume V = 0,1 m3
Soit : J 1  ka sin ---  = 0 qui entraîne : ka sin --- = ka = 3,83 (1 m × 0,4 m × 0,25 m)
 2 2
À cette valeur ka correspond un facteur de directivité : Raideur acoustique Ka = 1,4 · 106 N · m–5
Caisson
k a
2 2
( 3,83 )
2
3,83
2 Raideur mécanique (2) ka = 1 715 N · m–1
Q = -------------------------- = ---------------------------- = ------------------ ≈ 15
R 1 ( 2 ka ) R 1 ( 7,66 ) 0,955
Masse inertielle ma = 5 · 10–4 kg

Exemple : soit le haut-parleur de référence (tableau 1) et Longueur , e = 0,04 m


a eq = 0,1 m, le rayon du piston plan équivalent (voir [E 5 155], § 3.1.1). Évent
Section Se = 0,001 m2
La fréquence d’apparition du second lobe correspond à un angle
d’annulation du premier égal à π/2. Fréquence bloquée du f 0B = 52,5 Hz
haut-parleur
3,83 c 3,83 × 340
Soit : f 0 = ------------------------ = ---------------------------------- ≈ 2 000 Hz
2π a eq 0,1 × 2π Fréquence bloquée de f 0E = 27 Hz
l’évent
Pour apprécier l’importance des irrégularités du spectre rayonné
dans une direction faisant un angle de 30o avec l’axe de l’enceinte, on (1) Les constantes de l’équipage mobile comprennent la charge interne
induite par le spider, l’entrefer et les cavités dues à la géométrie des piè-
peut calculer l’atténuation à 2000, 4000 et 8000 Hz. Le tableau 2
ces polaires.
donne les niveaux correspondant à ces trois fréquences.
(2) Par rapport au haut-parleur.
En pratique, on ne s’intéresse pas à l’angle d’annulation qui peut
correspondre à des positions d’écoute trop excentrées. On définit
de préférence un angle d’ouverture qui délimite une zone d’écoute (0)
à l’intérieur de laquelle les différences de niveau par rapport à l’axe
n’excèdent pas 3 dB. Tableau 2 – Atténuation d’un piston plan circulaire
encastré de 21 cm dans une direction de 30°
À cet angle d’ouverture (θ ouv) correspond un angle au sommet par rapport à l’axe du haut-parleur
(θ –3) tel que (figure 3) :
h ( θ –3 ) = 2/ 2 ⇒ ka sin π/6 = 1,61 Fréquence ......... (Hz) 1 000 2 000 4 000 8 000
Dans l’exemple précédent, θ – 3 = 30o entraîne ka = 3,23.
Nombre d’onde 1,94 3,88 7,76 15,52
La fréquence limite d’atténuation est proche de :
ka sin p /6 0,97 1,94 3,88 7,76
3,23 × 340
f lim = ------------------------------- = 1663 Hz
2π × 0,105 Fonction h ( u ) 0,89 0,6 – 0,01 0,05
ce qui correspond à un facteur de directivité (Q ) sensiblement égal
à 10. Atténuation ...... (dB) –1 – 4,5 – 40 – 26

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-3 dB 0 dB
1,2 16
R1 8 4 2
1,0
ka sin u-3 = 1,61 0,8
u-3 a = 1 cm
0,6

u0 0,4
ka sin u0 = 3,83
0,2

0
0 5000 10000 15000 20000
f (Hz)

Figure 3 – Définition des angles d’ouverture (u ouv = 2 u – 3 )


et d’annulation (u 0 ) Figure 5 – Évolution de la résistance de rayonnement
(et donc de la puissance rayonnée) avec la fréquence

16 cm
1,2
Q 8 cm 1,2 12
1,0 R1 Q
4 cm 1,0 10
0,8
2 cm 0,8 8
0,6
0,6 6
0,4
aeq = 1 cm 0,4 4
0,2
0,2 2
0
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 0 0
f (Hz) 0 5000 10000 15000 20000
f (Hz)
aeq = 16 cm
Figure 4 – Évolution du facteur de directivité avec la fréquence R1 R1 > 0,5 => limite de 6 500 Hz
Q Q < 10 => limite de 17 500 Hz

1.1.3 Critères de restitution optimale Figure 6 – Limites de restitution homogène


d’un piston plan circulaire encastré
■ Critère de directivité
Pour conserver une homogénéité raisonnable dans un angle
d’ouverture de 60o (θ –3 = 30o), il est nécessaire de ne pas dépasser
un facteur de directivité Q = 10. d’une certaine valeur. Cette valeur peut être définie en prenant
comme référence une résistance de rayonnement réduite de 0,5
À ce facteur limitatif de 10 correspond une fréquence qui dépend (– 3 dB).
du diamètre du haut-parleur. La figure 4 montre trois courbes
d’évolution du facteur de directivité d’un piston plan circulaire La figure 6 illustre les deux limitations principales de l’enceinte
encastré pour cinq rayons a eq = 16 ; 8 ; 4 ; 2 et 1 cm. monovoie :
D’après cette figure, on voit que seul le diaphragme de 1 cm — du côté des basses fréquences : puissance rayonnée propor-
peut couvrir l’intégralité de la bande audible. Malheureusement, tionnelle à a 4 ;
avec un tel diamètre, la puissance rayonnée aux basses fréquences — du côté des hautes fréquences : facteur de directivité propor-
est tout à fait insuffisante. En effet, tant que k 2 a 2 << 1 , cette puis- tionnel à a 2 .
sance est proportionnelle à la résistance de rayonnement (figure 5)
Les deux critères R1 > 0,5 (basses fréquences) et Q < 10 (hautes
qui vaut :
fréquences) sont donc généralement incompatibles, sinon au prix
R r = 2 ρ0 c π a2 k 2a 2 de combinaisons technologiques très poussées. En revanche, la
décomposition de la bande audible en deux ou trois zones rend le
Cette observation permet d’énoncer un second critère relatif à la respect de ces critères plus accessible, d’où le principe des encein-
puissance rayonnée. tes multivoies, adaptant le diamètre du haut-parleur au registre
fréquentiel concerné (voir [E 5 170], § 3).
■ Critère de puissance rayonnée La figure 7 montre l’extension de la zone utile obtenue par
Pour que le haut-parleur rayonne une puissance suffisante, il association de deux pistons plans circulaires encastrés de diamè-
faut que sa résistance de rayonnement ne tombe pas au-dessous tres différents : a1 = 16 cm et a2 = 4 cm.

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1,2 12
R1 Q 1,2
1,0 10
1,0
0,8 8
0,8
0,6 6
0,6
0,4 4
0,4
0,2 2
0,2 ZC 2
0 0 ZC 4
0 2000 4000 6000 8000 10000 0
0 1000 2000 3000 4000 5000
f (Hz)
a1 = 16 cm a2 = 4 cm f (Hz)
N=2 fc = 1443 Hz
R1 R1 > 0,5 => limite de 800 Hz
N=4
Q Q < 10 => limite de 9 000 Hz
N=6

Figure 8 – Zones critiques


Figure 7 – Limites de restitution homogène d’un piston plan
circulaire encastré de grand diamètre associé à un piston plus petit

Dans le cas où la séparation est obtenue par des filtres passe-


haut et passe-bas, la fréquence de raccord est la fréquence de
1.2 Enceinte à deux voies : coupure. La largeur critique dépend alors de l’ordre des filtres
directivité globale (figure 8). Pour des fonctions de transfert de la forme :

1
h = ----------------------------------
1.2.1 Notion de fréquence de raccord 6N
1 + ( f / fc )
L’une des méthodes le plus couramment utilisées pour concilier avec N l’ordre du filtre,
les limitations de la figure 6 est d’associer un haut-parleur de
grand diamètre respectant le premier critère ( R 1 > 0,5) à un on obtient les valeurs du tableau 3.
haut-parleur plus petit respectant le second (Q < 10). (0)
En pratique, on ne cherche pas seulement à bénéficier de la
directivité optimale de chaque source. On souhaite également évi- Tableau 3 – Relation entre la largeur critique réduite
ter le rayonnement simultané des deux sources sur des zones fré-
quentielles trop importantes. En effet, des sources de tailles
et l’ordre du filtre
différentes ne pouvant pas avoir les mêmes impédances, il est Ordre du filtre 1 2 3 4 6 8
impossible de les maintenir en phase sur une large bande de fré-
quence (alignement). On retombe donc sur les effets de déphasage Largeur critique
réduite 2,67 1,15 0,75 0,56 0,37 0,28
déjà observés entre le haut-parleur et l’évent (voir [TE 5 820]).
Quoique moins marqués, ces effets sont préjudiciables à la bonne
définition de l’image sonore et à la régularité de la bande passante. Largeur critique (Hz) 3 850 1 667 1 081 803 531 398
C’est la raison pour laquelle toutes les enceintes à deux voies sont La largeur de la zone critique donnée en exemple correspond à une
filtrées de façon à ce que : fréquence de raccord f c de 1 443 Hz.
— en dehors des fréquences de coupure, la puissance rayonnée
par le haut-parleur directeur (boomer dans le grave, tweeter dans
l’aigu, etc.) soit très supérieure à celle de l’autre source ; 1.2.2 Relations fondamentales.
— la fréquence de coupure du passe-bas coïncide avec celle du
passe-haut. Cette fréquence commune est appelée fréquence de
Calcul de la directivité globale
raccord ; Soient deux sources : S1 (piston plan circulaire encastré de rayon
— les deux sources soient parfaitement alignées (rayonnement a 1 émettant une puissance E 1) et S2 (piston plan circulaire encastré
en phase) dans toute la zone située autour de la fréquence de de rayon a 2 émettant une puissance E 2 = αE1).
raccord ;
— la puissance globale rayonnée reste constante dans toute la Le facteur de directivité de S1 est :
zone de raccord.
2 2
Cette zone de raccord est d’autant plus étroite que la pente du k a1
Q 1 = -----------------------------
filtre est plus grande. Si l’on prend comme limites de la zone de R 1 (2 ka 1 )
raccord les fréquences pour lesquelles l’atténuation de la source
Celui de S2 est :
secondaire est de 10 dB (limite d’audibilité), on pourra définir une
2 2
largeur critique réduite (LCR) : k a2
Q 2 = -----------------------------
R 1 (2 ka 2 )
f2 – f1
LCR = -----------------
-
fc Si l’on admet que les deux haut-parleurs ont été réglés pour
rayonner en phase à la fréquence de raccord, on aura comme pres-
avec f 1 et f 2 les fréquences telles que sion axiale résultante à cette fréquence :
20 lg h (f 1 / f c) = 20 lg h (f c /f 2) = – 3 dB,
fc la fréquence de raccord. p axg ( r ) = p ax1 ( r ) + p ax2 ( r )

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Le développement de cette relation appliquée aux pressions Exemple numérique :


axiales à 1 m donne : Soient deux sources S1 (de facteur de directivité Q1 émettant une
puissance E1) et S2 (de facteur de directivité Q 2 émettant une puissance
E1 Q1 E2 = αE 1).
p ax1 = ρ 0 c -----------------
4π À la fréquence de raccord (1 500 Hz), on a ka 1 = 4 et ka 2 = 0,4, ce
qui correspond à Q 1 = 17 et Q 2 =2.
E2 Q2
p ax2 = ρ 0 c ----------------- Avec E 1 = 0,01 W (100 dB) et E 2 = αE 1 , on peut évaluer le facteur
4π de directivité globale en fonction du rapport α .
Les valeurs obtenues à partir des relations du paragraphe précédent
( E 1 + E 2 ) Q gc
p axg = ρ 0 c ------------------------------------- sont données dans le tableau 4.

avec Qgc le facteur de directivité résultant du rayonnement


« cohérent » des deux sources.
Tableau 4 – Valeurs du facteur de directivité à la fréquence
La relation de sommation cohérente s’écrit : de raccord d’une enceinte à deux voies obtenues à partir
′ 1 (1) + p ax2 (1) et conduit à :
p axg (1) = p ax des hypothèses de sommation cohérente ou quadratique

Q1 + α Q2 + 2 α Q1 Q2 a 1 2 4 8 16
Q gc = -------------------------------------------------------------------
-
(1 + α )
Lp1 100 100 100 100 100
En réalité, on doit prendre en compte le fait qu’en dehors de
l’axe et en dehors de la fréquence de raccord, on ne peut sommer Lp2 92 95 98 101 104
que les pressions quadratiques. C’est la raison pour laquelle il est
souvent préférable d’introduire un facteur de directivité globale à Lpg cohérent 103 105 107 109,5 112,3
partir de la relation quadratique :
Q gc 15,4 12,6 9,8 7,4 5,7
p ′axg = p 1 + p 2
2 2 2
Lpg quadratique 101,8 102,2 103 104,2 106
Soit :
Q gq 9,5 7 5 3,7 2,9
E1 Q1 E2 Q2 ( E 1 + E 2 ) Q gq

2
p axg = ρ 0 c ----------------- + ρ 0 c ----------------- = ρ 0 c ---------------------------------------
4π 4π 4π

En posant E 2 = αE 1 , l’égalité précédente se réduit à : Pour bénéficier de l’effet de moindre directivité du tweeter, il est
nécessaire d’atténuer le signal issu du haut-parleur grave au fur et
E 1Q1 + αE1Q 2 = (E 1 + αE 1)Qgq à mesure que l’on monte en fréquence.
d’où le facteur de directivité « quadratique »
Exemple : si, dans l’hypothèse d’une sommation cohérente, on
veut limiter la directivité à Q T < 5 pour α = 1 , il faut atténuer Lp ax1(1)
Q 1 + αQ 2 de telle façon que :
Q gq = ---------------------------
-
(1 + α )
Lp ax1 ( 1 ) < L w – 11 + 10 lg Q gc = 103 – 11 + 7 = 99 dB
En pratique, l’évaluation du facteur de directivité globale s’effec-
tue à partir des niveaux de pression axiale de chacune des deux d’où :
sources. Les relations de transition sont alors :
10 Lp1 ⁄ 20 = 10 99 ⁄ 20 – 10 Lp2 ⁄ 20 = 4,88 ⋅ 10 4 et Lp 1 = 93,8 dB

3 4
Lp 1 Lp 2
------------ ------------
′ = p1 + p2 ′ = 20 lg
2
p axg ⇒ Lp axg 10 20 + 10 20 Le filtre passe-bas devra donc fournir une atténuation de :
101,3 – 93,8 = 7,5 dB.
Ainsi, avec une pente de N = – 24 dB/octave, il faudrait une
pour la sommation cohérente ; fréquence de coupure à – 3 dB telle que :
et : f
-----c-
lg f c′ 7,5 – 3

3 4
Lp 1 Lp 2 ---------- = --------------------- = 0,19
-------------
- ------------ lg2 24
′ = p1 + p2 Lp ′axg = 10 lg
2 2 2
p axg ⇒ 10 10 + 10 10

fc étant l’ancienne et f c′ la nouvelle fréquence de raccord, il vient :


pour la sommation quadratique.
N–3 7,5 – 3
– ------------- – -----------------
f c′ = 1500 × 2 24 = 1500 × 2 24 = 1317 Hz

En conclusion, on voit que le facteur de directivité globale


d’une enceinte à deux voies dépend : Sachant qu’à la fréquence fc + ∆f, la directivité ne doit pas dépas-
— du facteur de directivité de chacune des voies ; ser une valeur donnée, on en déduit l’atténuation – N que doit don-
— de leurs niveaux relatifs ; ner le filtre agissant sur le haut-parleur le plus directif (passe-bas)
— de la cohérence des signaux. (figure 9).

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(0)

Tableau 5 – Facteur de directivité global obtenu


0 par combinaison de deux sources de diamètres
(dB)
-3
respectifs a1 = 18 cm et a2 = 6 cm

f (Hz) Q1 Q2 a Qgc (1) Qgq (2)

250 2,25 2,02 0,5 2,18 2,09


350 2,54 2,05 1 2,25 2,29
-N
500 3,22 2,11 2 2,48 2,47
700 4,86 2,2 4 2,73 2,68
1000 10,7 2,45 8 3,35 3,29
200 500 1000 2000 5000 10000 20000 1400 22,6 3 16 4,15 4,01
fc fc + ∆f f (Hz)
2000 44 4,5 32 5,66 5,25
2800 85 9 64 10,17 8,5
Figure 9 – Exemple de contrôle de la directivité par filtrage
(1) Qgc : sommation cohérente.
(2) Qgq : sommation quadratique.

12
Q 1.3 Enceinte à trois voies
10
Q1 Qgq Q2
8 L’enceinte à trois voies respecte tous les principes décrits dans
le paragraphe 1.2, la bande de fréquence centrale étant restituée à
6 l’aide d’un haut-parleur de médium alimenté par filtre passe-bande
dont les deux fréquences de coupure coïncident respectivement
4 avec celle du boomer et celle du tweeter.
2

0
1.3.1 Calcul des fréquences de raccord
0 1000 2000 3000 4000
f (Hz) Le calcul des fréquences de raccord s’effectue suivant la même
méthode que pour l’enceinte à deux voies. On détermine la pre-
mière fréquence de raccord de telle façon que la directivité
Figure 10 – Facteurs de directivité calculés dans le tableau 5 combinée du boomer et du médium ne dépasse pas une valeur
donnée et on applique le même processus au couple
médium-tweeter.
1.2.3 Optimisation du coefficient a par filtrage Exemple : si l’on admet que l’enceinte à deux voies du
paragraphe 1.2.2 constitue la première phase de réalisation d’une
L’exemple du paragraphe précédent montre que l’optimisation enceinte à trois voies, on peut aborder la fin de l’étude de la façon
des niveaux de puissance relatifs des deux sources peut être obte- suivante : on se donne comme valeur limite du facteur de directivité du
nue par un double filtrage : tweeter :
— passe-bas pour la source de grand diamètre ; Q3 = 10 à 10 000 Hz
— passe-haut pour la source de petit diamètre.
Cette limite est obtenue pour ka3 ≈ 3,3, ce qui correspond à un pis-
La fonction de transfert du filtre passe-bas étant : ton de rayon équivalent :
3,3 × 340
1 a 03 = -----------------------4- ≈ 1,8 ⋅ 10 –2 m
h1 = ---------------------------- 2π × 10
1 + ( f ⁄ fc ) N
Les valeurs de Q3 sont alors celles listées dans le tableau 6.
et celle du passe-haut :
Par ailleurs, comme Q2 vaut déjà 9 à 2800 Hz et 21 à 4000 Hz, on en
conclut que la fréquence de raccord doit être comprise entre
1
h2 = ----------------------------- ces deux valeurs. En effet, f c′ = 2800 Hz donne Q gc = 5,7 et
1 + ( fc ⁄ f ) N f c′ = 4000 Hz donne Q gc = 11,8 .
Malheureusement, le facteur de directivité est déjà trop élevé à
On en déduit que le rapport α optimal sera de la forme : 4000 Hz et si f c′ = 2800 Hz , Qg atteint 10,4 dès 5600 Hz.
C’est donc à 2000 Hz qu’il convient de choisir la seconde fréquence
h 1 + ( f ⁄ fc ) N de raccord.
α = ------2- = -----------------------------
-
h1 1 + ( fc ⁄ f ) N Le calcul du facteur global s’effectue avec :

Le tableau 5 et la figure 10 donnent un exemple de la directivité 1 + ( f ⁄ 2000 ) 4


globale obtenue par combinaison de deux sources de diamètres α = ----------------------------------------------4-
1 + ( 2000 ⁄ f )
respectifs a1 = 18 cm et a2 = 6 cm associées à des filtres d’ordre
N = 4. et conduit aux valeurs du tableau 6 et aux courbes de la figure 11.

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12 0
Q Q1 Qgq Q2 (dB)
10 -3

8 -6
6
-9
4
-12
2
-15
0 63 125 250 500 1000 2000 4000 8000
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 f (Hz)
f (Hz) a filtrage

Figure 11 – Facteurs de directivité calculés dans le tableau 6 12


(dB) Q1 Q2 Qg Q3
10

(0) 8

Tableau 6 – Facteur de directivité global obtenu 6


par combinaison de deux sources de diamètres
respectifs a2 = 6 cm et a3 = 1,8 cm 4

2
f (Hz) 2 000 2 800 4 000 5 600 8 000
0
a 1 2 4 8 16 0 2000 4000 6000 8000 10000 12000
f (Hz)
Q2 4,5 9 21 37,5 77
b facteurs de directivité
Q3 2,15 2,31 2,7 3,6 6,3
Figure 12 – Exemple de filtrage à trois voies
Qgc 3,22 4,42 6,19 7,33 10,41
et facteurs de directivité résultants

Qgq 3,3 4,6 6,4 7,4 10,5

On notera que la directivité combinée {Q2 , Q3} ne peut pas se


déduire par simple transposition de celle de {Q1 , Q2} et que le
contrôle de la directivité devient de plus en plus difficile lorsqu’on
monte en fréquence, si l’on ne dispose pas de sources de très
petit diamètre.

1.3.2 Facteur de directivité globale


Une fois déterminées les fréquences de coupure, on obtient un
filtre passe-bande qui servira à alimenter le haut-parleur
« médium ».
La figure 12 donne un exemple de fonction de transfert applica-
ble à l’exemple développé dans le paragraphe 1.3.1, ainsi que les a b c
facteurs de directivité globale résultant de ce dispositif.
La restitution du médium est obtenue à l’aide d’un haut-parleur
de diamètre moyen (8 à 12 cm) monté selon l’un des principes Figure 13 – Exemples de montage des haut-parleurs
décrits pour le haut-parleur de grave : baffle plan, enceinte close, dans une enceinte à trois voies
bass-reflex ou colonne à évent [TE 5 820].
La mise en phase des différents signaux est particulièrement
importante dans le cas de l’enceinte à trois voies. Les principales L’alignement des sources sur un même plan (figures 13a et b )
causes de « non-alignement » sont : donne rarement lieu à un alignement des centres acoustiques.
— les différences d’impédance de chaque haut-parleur ; C’est la raison pour laquelle on voit souvent des enceintes mon-
— les différences d’impédance de leurs circuits de charge ; tées selon le schéma de la figure 13 c , dont les positions des
— les rotations de phase induites par les filtres électriques ; sources ont été calculées de façon à offrir le maximum de cohé-
— le déplacement du centre acoustique avec la fréquence. rence aux fréquences de raccord.

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2. Limitations dues
à la diffraction
Si tous les spécialistes des enceintes s’accordent à reconnaître v1
l’importance de la diffraction dans la qualité du champ sonore u
restitué, il reste cependant difficile d’établir les modèles mathéma- r
tiques à la fois simples et précis permettant de maîtriser et de d p (r, u )
compenser les effets négatifs de la diffraction.
La diffraction est l’ensemble des phénomènes de réémission v2 p12 = p (d, π/2)
d’un élément soumis à une onde incidente. À ce titre, elle s’appli-
que particulièrement aux enceintes où elle se manifeste sous plu-
sieurs formes :
— réémission de toutes les faces de l’enceinte (particulièrement
la face avant) excitées par les vibrations des haut-parleurs ;
— modification du rayonnement de chaque haut-parleur sous Figure 14 – Fonctionnement simultané de deux pistons plans
l’effet des ondes émises par les autres ; circulaires encastrés
— réémission par les arêtes de la face avant des ondes rasantes
émises par les sources.
De ces trois formes de réémission, seule la première est facile-
ment contrôlable par le choix du matériau, de son épaisseur, de sa Le fait d’avoir une longueur d’onde grande devant le rayon des
raideur et de son amortissement. pistons implique que Q = 2 et donc que R 1 = k 2a 2/ 2. On en conclut
que : ka << 1 et que h (π /2) ≈ 1.
Les autres formes sont liées à deux phénomènes physiques qui
Quand les deux sources fonctionnent simultanément, la pression
ne peuvent être limités que par des dispositions particulières.
induite sur la seconde par la vibration de la première est donc :
La réémission par les haut-parleurs peut être évaluée à partir de
l’impédance mutuelle de rayonnement qui dépend essentiellement ρ0 c
p 21 = --------- ka 2 v 1 = Av 1
de la fréquence et de la distance intersource. 2d
La réémission par les arêtes est de loin la plus perturbatrice.
C’est aussi la plus difficile à analyser. Pour donner une idée de son Si S est la surface de chaque source, on peut alors évaluer la
importance, on se propose de la décrire à l’aide d’un modèle très nouvelle vitesse vibratoire du second piston :
simple emprunté à la théorie géométrique. F – Sp 21 F – S Av
- = ------------------------1-
v 2 = ----------------------
Zm + Zr Zm + Zr

L’impédance mutuelle de rayonnement de deux sources élémen-


2.1 Impédance mutuelle de deux sources taires est définie par le rapport :

Force de pression exercée sur la seconde source


2.1.1 Description du phénomène par le rayonnement de la première
Z RM = ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Vitesse vibratoire de la seconde source
Soient deux pistons plans circulaires encastrés situés dans un
Dans le cas présent, cette impédance peut s’écrire :
même baffle (figure 14). Supposons que les deux sources soient
de petite dimension par rapport à la longueur d’onde et que leurs Sp 21
surfaces vibrent en phase. Les centres acoustiques de chaque Z RM = -------------
-
source sont éloignés d’une distance d. v2

On suppose, pour simplifier l’évaluation numérique, que les Par réciprocité, l’action de la seconde source sur la première est
pistons ont même rayon (a ) et même impédance (Z m). Ils sont sou- la même, d’où le terme de « mutuelle ».
mis à la même force active F (= B < i dans le cas d’une commande
électrodynamique) et ont la même impédance de rayonnement Avec cette définition, on peut réécrire l’expression de v 2 :
(Zr).
F – S Av F – Z RM v 1
Chaque piston fonctionnant seul oscille avec une vitesse v 2 = ------------------------1- = ---------------------------
Zm + Zr Zm + Zr
vibratoire :
F Dans la configuration présente, la symétrie du système implique
v 0 = ------------------------
Z m + Zr l’égalité des vitesses. Il en résulte que la vitesse vibratoire de cha-
que source se réduit à :
avec Zm l’impédance mécanique du haut-parleur chargé,
Zr son impédance de rayonnement. F
v 1 = v 2 = ---------------------------------------
Z m + Z r + Z RM
Il exerce en tout point de l’espace une pression :
avec :
ρ0 c Sp 21 ρ0 c π
p ( r , θ ) = --------- ka 2 h ( θ ) - = S A = ---------------- ka 4
Z RM = -------------
2r v2 2d

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Exemple : en prenant comme distance intersource d = 2,5 a (avec


a le rayon de chaque piston), on peut évaluer, en fonction de la
fréquence, le niveau de pression (Lp 21) induit sur la seconde source par
la première source oscillant avec une vitesse vibratoire constante de
1 mm · s–1.
d S2
Le rapport entre l’impédance mutuelle de rayonnement et la résis-
tance de rayonnement (ZRM /R r) donne également une idée de l’impor- v2
tance relative du phénomène (tableau 7).
On peut également, pour une fréquence donnée (500 Hz) évaluer dp1
l’impédance mutuelle en fonction du rapport d /a (tableau 7).

d S1
v1
Tableau 7 – Évolution de l’impédance mutuelle
de rayonnement de deux pistons plans circulaires
encastrés identiques en fonction de la fréquence
et de la distance intersource Figure 15 – Détermination de l’impédance mutuelle
de deux haut-parleurs situés sur un même baffle
d = 2,5 a

f .......................... (Hz) 125 250 500 1 000


Comme :
ka 0,05 0,1 0,2 0,4
ρ0 c 2 Z RM1 h1 ( π ⁄ 2 )
h (π/2) 1 0,999 0,995 0,979 A j = ----------- k a j h j ( θ ) , on aura : ------------- = ----------------------
2r Z RM2 h2 ( π ⁄ 2 )
Coefficient A 4,17 8,33 16,7 33,3
et comme ka << 1 (donc λ >> 2π a ), on a h 1(π/2) = h 2 (π/2).
Lp 21 ................... (dB) 46,4 52,4 58,4 64,4 Dans tous les cas, Z RM1 reste égale à ZRM2 .
ZRM/R r 7,87 3,94 1,98 1,01 Quand S ⁄ π n’est plus négligeable devant λ, on calcule Z RM en
décomposant S 1 en éléments dS1 et S2 en éléments dS2 .
f = 500 Hz
Si p 21 est la pression exercée par tous les éléments dS1 sur dS2 ,
Rapport a /d 0,1 0,2 0,4 0,8 il vient :

Coefficient A 4,2 8,3 16,7 33,3 E


p1 d S1
v2
Eρ 0 ck d S 2
2r π
E
p 21 = ------------------- = d S 1 ------------ -------------- h 2
S1 S1 S2
Lp 21 .................. (dB) 46 52 58 64
Z RM/R r 0,49 0,99 1,98 3,96 avec r la distance séparant dS1 de dS2 .
Dans ce cas, l’expression générale de l’impédance mutuelle de
rayonnement devient :

2.1.2 Application aux enceintes ρ 0 ck π


Z RM = -------------- h 2  ---
2π 2
EE d S1 d S2
----------------------
r
Pour deux haut-parleurs alimentés en parallèle (figure 15), les S1 S2
équations électriques s’écrivent (avec j = 1 ou 2) :

B 2, 2
u = Z ej
* i j avec : Z*
ej = R + ---------------
-
Z 0j 2.2 Étude d’un modèle de diffraction
avec Z0j = Z mj + Z rj + Z RM l’impédance totale,
2.2.1 Théorie géométrique
Zmj l’impédance de l’équipage mobile,
A
Zrj l’impédance de rayonnement du Soit p M = ---- exp ( – j k r ) la pression induite par un monopôle en
r
haut-parleur [charge interne champ libre.
+ ρ0c S j (R 1j + j X 1j)], Si le point source est situé sur un plan parfaitement réfléchis-
ZRM l’impédance mutuelle de rayonne- sant, il induit une pression directe : p D = 2 p M [1].
ment. Si le point d’observation est situé sur une arête d’angle solide
extérieur Ω (figure 16), on démontre à l’aide de la formule inté-
Tant que la longueur d’onde est grande devant les dimensions
grale de Green, que la pression exercée en ce point est alors :
des haut-parleurs, on peut admettre que la pression exercée par S1
sur S 2 est constante en tout point de sa surface. Il vient dans ce 4π
p E = ------- p M
cas : Ω
S 1 p1 S1 A2 v 2 Dans le cas de la diffraction par une arête du champ induit par
ZRM1 = ------------- - = S1 A2
- = --------------------
v2 v un monopôle encastré, on admet que cette pression est la somme
du champ directe (pD) et du champ diffracté (pS).
et de même :

ZRM2 = S2 A1 p E = p D + p S = 2 p M + p S = ------- p M

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Amplitude (dB)
8
d
Ω 7

rk 6

3
Figure 16 – Évaluation du champ diffracté par une arête 102
d’angle solide V 102 103 104
f (Hz)
a en amplitude

Phase (rad)
Point 0,3
Point
source source
Baffle Baffle 0,2

0,1

0
Enceinte Enceinte
-0,1
60 cm 60 cm
-0,2
a b -0,3

Source
Source 102 103 104
étendue f (Hz)
étendue b en phase

2,0
Amplitude relative

1,5

c d 1,0
0 1 2 3
Temps (ms)
Figure 17 – Configurations retenues pour l’évaluation c en temps
du champ diffracté par les arêtes d’une enceinte
Figure 18 – Réponses axiales d’un point source encastré
dans un baffle circulaire
On en conclut que le champ diffracté par l’arête vaut :
Les principales configurations proposées à titre d’illustration
p S =  ------- – 2 p M

Ω sont tirées d’une publication de Bews et Hawksford [2] qui étudie
successivement :
Exemple : le champ induit à 1 m dans l’axe d’une enceinte est la — le point source situé au centre d’un baffle circulaire de 30 cm
somme du champ direct induit par le haut-parleur et du champ diffracté de rayon (figure 17a ) ;
par l’arête limitant la face avant. Soit dans le cas où le haut-parleur est
— le point source situé au centre d’un baffle carré de 60 cm de
modélisé par un point source encastré :
côté (figure 17b ) ;
N — le piston plan de 20 cm de diamètre situé au centre d’un baffle
A dx
-----------------------  ------- – 2 --------------

p ax ( 1 ) = 2 A + ∑ 2 Ω  2π r k
circulaire de 30 cm de rayon (figure 17c ) ;
— le piston plan de 20 cm de diamètre situé au centre d’un baffle
k=1 1+r
k
carré de 60 cm de côté (figure 17d ).
avec dx l’élément de longueur d’arête situé à une distance rk de la Toutes ces configurations sont définies pour une arête rectangu-
source. laire (Ω = 3π/2).
Pour chaque configuration, les auteurs donnent successivement
2.2.2 Application à quelques cas simples les réponses axiales en amplitude, en phase et en temps.
Pour la première configuration (point source au milieu d’un
L’application de ce modèle à quelques configurations simples écran circulaire), on retrouve une courbe d’amplitude analogue à
permet d’obtenir des ordres de grandeur des effets de diffraction celle qui résulte de la combinaison de deux monopôles
induits par les arêtes limitant la face avant. (figure 18 a ).

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Quant à la réponse temporelle, elle montre clairement l’impor-


tance du champ diffracté par l’arête circulaire (figure 18 c ). En
effet, un point situé dans l’axe de l’enceinte reçoit successivement :

Amplitude (dB)
d 8
— le champ direct t d = --- avec d = 1 m et c = 340 m · s–1 ;
c
2
rk + d 2 + r k 7
— le champ diffracté t s = ----------------------------------
-
c
6
Le point de transition est défini par ts – td = 1 ms et correspond
bien à la valeur du modèle.
Le calcul de l’amplitude à partir de la relation du paragraphe 5
2.2.1 donne, pour un angle solide Ω égal à 3π/2 :
4
p S =  ------------- – 2 p M = --- p M
4π 2
3π/2 3
102 103 104
f (Hz)
La pression axiale peut alors être évaluée en sommant a en amplitude
( Σd x = 2π r k ) :
2A
p ax ( 1 ) = 2 A + ---------------------------- = 2,64 A 2,0

Amplitude relative
3 1 + 0,3 2
Cet exemple montre l’importance du champ diffracté qui repré-
1,5
sente, dans ce cas, un tiers de l’amplitude du champ direct.
Les autres configurations sont traitées suivant le même modèle
et font apparaître les effets de dispersion de l’onde diffractée dus 1,0
à la différence de marche induite par la section carrée (figure 19) 0 1 2 3
et par la source étendue (figures 20 et 21). Temps (ms)
b en temps
Ces effets se traduisent sur la courbe d’amplitude par une
évolution comparable à celles des figures de diffraction induites
par une arête plane. La courbe temporelle traduit également la dis-
Figure 20 – Réponses axiales d’une source étendue encastrée
persion des temps d’arrivée due à la différence de marche de cha-
dans un baffle circulaire
que rayon.

9
Amplitude (dB)

Amplitude (dB)
8 8

7 7

6 6

5
5

4
4
102
102 10 3
10 4 102 103 104
f (Hz) f (Hz)
a en amplitude a en amplitude

2,0

Amplitude relative
2,0
Amplitude relative

1,5 1,5

1,0 1,0
0 1 2 3 0 1 2 3
Temps (ms) Temps (ms)
b en temps b en temps

Figure 19 – Réponses axiales d’un point source encastré Figure 21 – Réponses axiales d’une source étendue encastrée
dans un baffle carré dans un baffle carré

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Notations et Symboles Notations et Symboles

Symbole Unité Définition Symbole Unité Définition

a m Rayon du haut-parleur pD Pa Pression directe

A sans unité Coefficient pS Pa Pression diffractée

B T Induction magnétique Q Facteur de directivité

B, N/A Facteur de couplage r m Distance source-récepteur

c m · s–1 Célérité du son (c = 340 m · s–1 R Ω Résistance électrique


dans l’air à 16 oC)
Rm N·s· m–1 Résistance mécanique
d m Distance entre deux centres
acoustiques Rr N·s· m–1 Résistance de rayonnement

E W Puissance acoustique rayonnée S m2 Surface


par une source
td s Temps d’arrivée de l’onde directe
f Hz Fréquence
ts s Temps d’arrivée de l’onde diffractée
F N Force
v0 m · s–1 Vitesse vibratoire
h (θ ) Fonction de directivité d’un
transducteur axisymétrique V m3 Volume d’une cavité, d’une enceinte
[p (r, θ ) = pax(r ) h (θ )]

i A Intensité de courant électrique


X1j Réactance de rayonnement réduite
de la source j
J1 Fonction de Bessel de première
Z0j N · s · m–1 Impédance totale de la source j
espèce d’ordre 1

k rad · m–1 Nombre d’onde d’un signal Z *ej Ω Impédance électrique de la source j
acoustique (k = ω/c )
Zm N · s · m–1 Impédance mécanique
ka N · m–1 Coefficient de raideur mécanique dû
à la compression d’un volume d’air Zmj N·s· m–1 Impédance de l’équipage mobile
dans une cavité de la source j

km N · m–1 Coefficient de raideur mécanique Zr N · s · m–1 Impédance de rayonnement externe


d’un système masse-ressort
Zrj N · s · m–1 Impédance de rayonnement
Ka N · m–5 Coefficient de raideur acoustique de la source j
apparente d’une membrane
ZRM N · s · m–1 Impédance mutuelle de rayonnement
,, L m Longueur
α Coefficient
Lpax dB Niveau de pression axiale
λ m Longueur d’onde
m kg Masse
θ rad Angle d’ouverture
N Ordre du filtre
ρ0 kg · m–3 Masse volumique de l’air
p(r, θ) Pa Pression (ρ0 = 1,22 kg · m–3 à 16 oC)

pax Pa Pression axiale Ω sr Angle solide

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