P R O F E S S ONNELLES

Actualités sur les NAC et les animaux

sauvages Par Emmanuel RISI
Vétérinaire au Centre de soins de la faune sauvage
f r;.. ... , ~ -
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Ecole nationale vétérinaire de Nantes

E-mail: emmanuel.risi@wanadoo.fr

Abcès dentaires du lapin : les germes La caille iaponaise, modèle de

•
en ca-use mieux connus pharmacocinétique pour les
rinolytica, Prevotella spp, Pep- antibiotiques chez les petits psittacidés
tostreptococcus micros, Strepto-
cocc us milleri, Actinomyces La pharmacocinétique des antibiotiques chez groupe de perroquets poicepha/us. Après
israe/ii et Arcanobacterium hae- les oiseaux est de plus en plus étudiée. avoir injecté par voie intraveineuse 20 mg/kg
molyticum. Ces résultats concor- Elle montre très souvent que les posologies d'oxytétracycline à chaque oiseau, des pri-
dent bien avec les germes isolés utilisées dans ces espèces sont différentes ses de sang ont été réalisées à 5, 10, 15 et
dans les abcès dentaires chez de celles pratiquées chez les carnivores 30 minutes puis à 1, 2, 4, 8, 12 et 24 heu-
l'Homme et les mammifères domestiques. Les études de pharmacociné- res afin de doser les concentrations plasma-
domestiques. Les antibiogram- tiques restent cependant rares et difficiles. tiques en antibiotique. Les valeurs des
mes ont permis de mettre en évi- En effet, les espèces cibles ont une valeur concentrations plasmatiques, demi-vies, pics
,;; dence une très bonne sensibilité écologique et économique trop importante sériques et temps d'élimination n'ont pas
1i:
à la pénicilline (96 %). 54 % des pour pouvoir les utiliser comme animaux de montré de différences significatives entre les
1"' laboratoire. Le but de l'étude présentée dans trois groupes. La caille japonaise semble
E
E
souches étaient sensibles à la
w
ciprofloxacine et seulement 7 % cet article* est de déterminer si la caille japo- donc pouvoir être utilisée, en ce qui concerne
Traitement chirurgical d'un abcès mandibulaire chez naise (Coturnix japonica) peut être utilisée l'oxytétracycline au moins, comme modèle
un lapin. étaient sensibles à l'association sulfamide-
triméto-prime. ■ comme modèle expérimental de pharmaco- . de pharmacocinétique pour l'établissement
Les abcès d'origine dentaire sont un motif cinétique pour des molécules destinées aux de dosages antibiotiques chez les petits psit-
de consultation très fréquent chez le lapin de • Périodontal bacteria in rabbit mandibular and maxillary absces-
psittacidés de petite taille (perruche calop- ~cidk ■
compagnie. Diverses techniques chirurgi- ses, Kerin L. Tyrre/1 et coll., Journal of clinica/ microbio/ogy, 2002, sitte et petits perroquets type poicephalus).
40(3), 1044-1047.
cales ont été décrites mais oeu d'études se Une étude comparative a donc été réalisée • Investigation
. of Japanese quai/ (Coturnix japonica) as a phar-
.
en cause mieux connus •
~ .
Traitement chirurgical d'un abcès mandibulaire chez
un lapin.
Les abcès d'origine dentaire sont un motif
de consultation très fréquent chez le lapin de
compagnie. Diverses techniques chirurgi-
cales ont été décrites mais peu d'études se
sont intéressées aux germes rencontrés. Cet
article* présente une étude menée sur un
groupe de lapins, visant à isoler les bacté-
ries contenues dans le pus des abcès den-
taires et à ainsi mieux cibler !'antibiothérapie
nécessaire.
t..:étude a été menée sur 12 lapins souffrant
d'abcès mandibulaires ou maxillaires. Le
pus prélevé a été mis en culture en milieu
aérobie et anaérobie et soumis à l'activité
de plusieurs antibiotiques. Toutes les mises
en cultures ont montré la présence de bac-
téries (aucun prélèvement de pus stérile).
Les mises en cultures ont permis d'isoler
Fusobacterium nucleatum, Prevotella hepa-
L'infestation par les mégabactéries est
fréquente chez les oiseaux de
• nicol dans le traitement de cette
compagnie
- pharmacocinétique pour les
rinolytica, Prevotella spp, Pep-
tostreptococcus micros, Strepto-
cocc us milleri, Actinomyces
israelii et Arcanobacterium hae-
molyticum. Ces résultats concor-
dent bien avec les germes isolés
dans les abcès dentaires chez
l'Homme et les mammifères
domestiques. Les antibiogram-
mes ont permis de mettre en évi-
dence une très bonne sensibilité
à la pénicilline (96 %). 54 % des
souches étaient sensibles à la
ciprofloxacine et seulement 7 %
étaient sensibles à l'association sulfamide-
triméto-prime. ■ comme modèle expérimental de pharmaco- . de pharmacocinétique pour l'établissement
• Périodontal bacteria in rabbi! mandibular and maxillary absces-
ses, Kerin L. Tyrrell et coll., Journal of clinical microbiology, 2002,
40(3), 1044-1047.
À retenir
- Les abcès dentaires chez le lapin
nécessitent un traitement chirurgical
et médical,
- !'antibiothérapie est indispensable,
- la mise en culture du pus est préco-
nisée, surtout en cas de récidive,
- la pénicilline présente généralement
une bonne activité contre les germes
rencontrés.
antibiotiques chez les petits psittacidés
La pharmacocinétique des antibiotiques chez groupe de perroquets poicepha/us. Après
les oiseaux est de plus en plus étudiée. avoir injecté par voie intraveineuse 20 mg/kg
Elle montre très souvent que les posologies d'oxytétracycline à chaque oiseau, des pri-
utilisées dans ces espèces sont différentes ses de sang ont été réalisées à 5, 10, 15 et
de celles pratiquées chez les carnivores 30 minutes puis à 1, 2, 4, 8, 12 et 24 heu-
domestiques. Les études de pharmacociné- res afin de doser les concentrations plasma-
tiques restent cependant rares et difficiles. tiques en antibiotique. Les valeurs des
En effet, les espèces cibles ont une valeur concentrations plasmatiques, demi-vies, pics
écologique et économique trop importante sériques et temps d'élimination n'ont pas
pour pouvoir les utiliser comme animaux de montré de différences significatives entre les
laboratoire. Le but de l'étude présentée dans trois groupes. La caille japonaise semble
cet article* est de déterminer si la caille japo- donc pouvoir être utilisée, en ce qui concerne
naise (Coturnix japonica) peut être utilisée l'oxytétracycline au moins, comme modèle
cinétique pour des molécules destinées aux de dosages antibiotiques chez les petits psit-
psittacidés de petite taille (perruche calop- tacidés. ■
sitte et petits perroquets type poicephalus).
Une étude comparative a donc été réalisée • Investigation of Japanese quai/ (Coturnix japonica) as a phar-
macokinetic mode/ for cockatie/s (Nymphicus hollandicus) and
avec de l'oxytétracycline sur trois groupes Poicephalus parrots via comparison of the pharmacokinetics of
d'oiseaux : un groupe de cailles japonaises, aOsofsky
single intravenous injection of oxytetracycline hydrochloride,
A, et coll, Journal of veterinary Pharmaco/ogy and
un groupe de perruches calopsittes et un Therapeutics, 2005, 28(6):505-13
Le chloramphénicol est efficace pour
traiter la syphilis du lapin
La syphilis est une maladie bacté-
rienne causée par Treponema cuni-
cu li chez le lapin. Le traitement
généralement préconisé consiste
en trois injections à trois semaines
d'intervalle de pénicilline G (40-
60 000 Ul/kg). Des effets secon-
daires liés à la pénicilline sont
cependant parfois observés. t..:au-
teur de cet article* présente une
étude sur l'intérêt du chloramphé-
·;;
a:
1"'
maladie chez le lapin.
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t..:étude a été menée sur 12 lapins souffrant
d'abcès mandibulaires ou maxillaires. Le
pus prélevé a été mis en culture en milieu
aérobie et anaérobie et soumis à l'activité
de plusieurs antibiotiques. Toutes les mises
en cultures ont montré la présence de bac-
téries (aucun prélèvement de pus stérile).
Les mises en cultures ont permis d'isoler
Fusobacterium nucleatum, Prevotella hepa-
L'infestation par les mégabactéries est
fréquente chez les oiseaux de
nécessitent un traitement chirurgical
et médical,
- !'antibiothérapie est indispensable,
- la mise en culture du pus est préco-
nisée, surtout en cas de récidive,
- la pénicilline présente généralement
une bonne activité contre les germes
rencontrés.
Le chloramphénicol est efficace pour
traiter la syphilis du lapin
La syphilis est une maladie bacté-
rienne causée par Tr"eponema cuni-
culi chez le lapin. Le traitement
généralement préconisé consiste
en trois injections à trois semaines
d'intervalle de pénicilline G (40-
60 000 UI/kg). Des effets secon-
daires liés à la pénicilline sont
cependant parfois observés. t..:au-
teu r de cet article* présente une
étude sur l'intérêt du chloramphé-
,;;
iî

• nicol dans le traitement de cette 1.,

compagnie maladie chez le lapin.
E
E
LU

L'infestation par les mégabactéries (appe-
lées aujourd'hui Avian gastric yeasO est due
à la colonisation de la muqueuse digestive
(jabot et proventricule) par une levure
(Macrorhabdus ornithogaster) responsable
chez les oiseaux de régurgitation et d'amai-
grissement chronique. Des porteurs sains
peuvent également être observés. Cette
étude* révèle l'importance de cette affection
chez les oiseaux de compagnie.
La prévalence de la maladie a été calculée
à partir de 312 autopsies (178 canaris, 40
perruches, 94 perroquets). Après l'observa-
tion des lésions macroscopiques, des prélè-
vements ont été réalisés en vue d'examens
virologiques, bactériologiques et parasi-
taires. Dans tous les cas, un examen histo-
pathologique de la muqueuse du proventri-
cule a été réalisé.
Les résultats des analyses ont révélé l'infes-
tation par Macrorhabdus ornithogasterchez
0 % des perroquets. L'incidence de la méga-
bactériose augmente significativement avec
l'âge. La dilatation du proventricule était la
lésion la plus fréquemment observée (86 %
des cas). Chez tous les oiseaux atteints de
mégabactériose, aucune infection à Salmo-
nella et aucune infestation parasitaire n'a été
observée, sauf 4 individus atteints également
de salmonellose, pseudotuberculose, cocci-
diose et chlamydophilose respectivement
(3 canaris et 1 perruche}.
Les affections les plus souvent observées
ont été : les mégabactérioses (28 % des
canaris, 22,5 % des perruches), les cocci-
dioses (18 %}, les salmonelloses (17 % des
canaris), les chlamydophiloses (31 % des
perruches, 28 % des perroquets), les
hépatites virales (26 % des perruches), les
aspergilloses (28 % des perroquets). ■
*lncreasing incidence of megabacteriosis in canaries (Serinus
t..:essai a été réalisé sur 39 lapins, âgés de
3 à 39 mois, chez lesquels la syphilis a été
diagnostiquée avec certitude. Tous les ani-
maux traités ont présenté une guérison et
À retenir
- La syphilis est une maladie bacté-
rienne présente chez le lapin,
- un traitement au chloramphénicol
est efficace et sans effets secondaires,
- la dose préconisée est de 55 mg/kg
par voie orale deux fois par jour pen-
dant 3 semaines,
- en cas de récidive, un traitement à
la pénicilline G est réalisé,
- ce traitement comprend 3 injections
de pénicilline G longue action à 3
semaines d'intervalle (60 000 UI/kg).
Lésion nasale de syphilis chez un lapin.
la disparition des signes cliniques. La dose
utilisée était de 55 mg/kg 2 fois par jour
par voie orale pendant 2 à 6 semaines. 14
d'entre eux (36 %} ont présenté des récidi-
ves dont la plupart ont été à nouveau trai-
tées efficacement au chloramphénicol.
Aucun signe d'affection secondaire n'a été
observé sur les 39 lapins traités. En raison
de cette efficacité et sécurité d'emploi, l'au-
teur préconise l'utilisation du chloramphé-
nicol comme traitement de choix en première
intention dans le traitement de la syphilis
chez le lapin. Un traitement de trois semai-
nes environ semble suffisant pour traiter effi-
cacement la maladie. En cas d'échec ou de
récidive, un traitement à la pénicilline peut
alors prendre le relais. ■
*Chloramphenicol treatment for rabbit syphilis, Saito K,
Hasegawa A., Journal of Veterianry Medical Science, 2004,
66510), 1301-1304.

28 % des canaris, 22,5 % des perruches et

canarius domesticus), Marlier D, Leroy C, Sturbois M, De/leur V.
Pou/ipoulis A, Vindevogel H., The Veterinary Journal 2005 Sep 1. ____.

12 La Dépêche vétérinaire n° 885, du 4 février au 10 février 2006


--+
Oiseaux : diagnostiquer les maladies
de la peau et des plumes
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E
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w être plutôt néfastes et aggravent sou-
Lésion de maladie ulcérative cutanée chez un insé-
parable.
Les dermatoses des oiseaux sont souvent
difficiles à diagnostiquer et à traiter sans
connaissance préalable de la pathologie
cutanée courante de ces espèces. Cet arti-
cle* présente de façon claire et clinique les
principales maladies de la peau et des plu-
mes rencontrées chez les oiseaux.
Infestations parasitaires
Les poux et acariens sont à l'origine de lésions
des plumes et/ou de la peau. L'infestation peut
être liée à une autre maladie sous-jacente,
responsable d'un défaut de toilettage, de lis-
sage des plumes et de bains, activités per-
mettant à l'oiseau normalement de se dépa-
rasiter seul. La pyréthrine et le fipronil peuvent
être utilisés aux mêmes doses que chez les
carnivores domestiques. La gale à Cnemido-
PROFESSIONNELLES
Infections bactériennes
Des dermites exsudatives ou ulcéra-
tives, affectant les flancs et la mem-
brane alaire, peuvent être rencontrées
chez les psittacidés et les rapaces. Les
inséparables et la buse de Harris y sont
particulièrement sensibles. Les exa-
mens cytologiques montrent généra-
lement la présence concomitante de
levures, Malassezia et bactéries. Des
traitements antibiotiques et antifon-
giques sont préconisés en fonction des
résultats des analyses. Les shampoings
et l'humidification des lésions semblent
vent cette dermatose. Les pansements
hydrophiles peuvent être utilisés localement.
Cependant, les traitements restent longs et
le pronostic mauvais.
Des dermatites granulomateuses, associées
à un circovirus, ont été décrites chez les insé-
parables. Des granulomes cutanés tubercu-
leux peuvent également être observés chez
les oiseaux. Des gangrènes, caractérisées
par une peau noirâtre, de l'emphysème et
une perte du plumage, sont rencontrées chez
les oiseaux. Elles sont souvent dues à Clos-
tridium spp et Aeromonas hydrophi/a.
Infestations fongiques
La candidose est la principale affection
fongique observée chez les oiseaux. Les
lésions se développent sur le bec et ses
commissures et la maladie est souvent liée
à une carence en vitamine A. Chez les insé-
L'étiologie de la gastrite du guépard
en captivité reste inconnue
Le guépard en captivité est une espèce très
sensible aux gastrites. Cette affection est fré-
quemment rencontrée en parc zoologique et
pose de réels problèmes diagnostiques et
thérapeutiques. Cet article* présente les
résultats d'une étude prospective de diffé-
rents traitements de la gastrite lympho-
plasmocytaire du guépard.
32 guépards (1 Omâles, 13 femelles), souf-
frant de gastrite, ont été inclus dans l'étude
et 11 types de traitements antibiotiques et
anti-inflammatoires ont été testés. Ces trai-
tements visaient à lutter contre l'inflamma-
tion de l'estomac et l'infection par Helico-
bacter. Pour cela, plusieurs biopsies de la
muqueuse gastrique ont été réalisées avant,
pendant et après le traitement. Chaque indi-
vidu a reçu 1 à 3 traitements, en fonction des
récidives. Une biopsie gastrique a ensuite
été réalisée tous les ans, pendant 10 ans,
jusqu'à la mort des animaux ou leur trans-
fert dans une autre structure.
81 % des guépards de l'étude ont montré à
l'histologie une colonisation de la muqueuse
gastrique par He/icobacter. Aucun traitement
n'a eu d'effet sur l'inflammation gastrique, si
ce n'est l'association lansoprazole-clarithro-
mycine-amoxicilline, avec laquelle une courte
période de réduction de la réaction inflam-
matoire a été observée. La prédnisone n'a
également eu aucun effet sur l'inflammation
de l'estomac. En ce qui concerne l'infection
par Helicobacter, seules les associations
oméprazole-clarithromycine-amoxicilline et
tétracvcline-métronidazole-oaotobismol ont
et les récidives de l'inflammation gastrique,
ni de l'infection par Helicobacter. Seules
quelques rémissions transitoires ont été
observées.
L'étiologie exacte de ces gastrites reste donc
inconnue et l'affection ne semble pas être
uniquement liée à Helicobacter. Le traite-
ment antibiotique ne semble donc pas, selon
l'auteur, indispensable dans la prise en
charge de cette affection. Il reste cependant
préconisé en cas de signes cliniques sévè-
res et évocateurs de l'infection (vomisse-
ments et régurgitations fréquentes, perte de
poids). ■
• Efficacy and long-term outcome of gastritis therapy in cheetahs
{Acinonyx jubatus), Scott B. Citino, Linda Munson, Journal of
Zoo and Wildli/e Medicine: Vol. 36, No. 3, pp. 401-416.
À retenir
- Les gastrites sont fréquentes chez
le guépard en parc zoologique,
- cette affection est difficile à traiter,
- Helicobacter est souvent rencontré
lors de gastrite chez le guépard,
- les traitements anti-inflammatoires
ne permettent pas de traiter efficace-
ment cette maladie,
- les traitements antibiotiques et anti-
inflammatoires ne permettent pas de
traiter sur le long terme les guépards
souffrant de gastrite chronique,
_ 11.P-tinlno1P fip rPttP "lffp,.rt1nn n 1Pct

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w-------------~-
Lésion de maladie ulcérative cutanée chez un insé-
parable.
Les dermatoses des oiseaux sont souvent
difficiles à diagnostiquer et à traiter sans
connaissance préalable de la pathologie
cutanée courante de ces espèces. Cet arti-
cle* présente de façon claire et clinique les
principales maladies de la peau et des plu-
mes rencontrées chez les oiseaux.
Infestations parasitaires
Les poux et acariens sont à l'origine de lésions
des plumes et/ou de la peau. L'infestation peut
être liée à une autre maladie sous-jacente,
responsable d'un défaut de toilettage, de lis-
sage des plumes et de bains, activités per-
mettant à l'oiseau normalement de se dépa-
rasiter seul. La pyréthrine et le fipronil peuvent
être utilisés aux mêmes doses que chez les
carnivores domestiques. La gale à Cnemido-
coptes est une des principales affections para-
sitaires. Elle touche principalement les zones
aptères (sans plumes) comme les écailles des
pattes et la face des psittacidés, passereaux
et gallinacés. Ce parasitaire vit en permanence
sur la peau de l'oiseau et peut rester quies-
cent pendant près de deux ans. Les raclages
cutanés permettent de mettre en évidence
ces parasites et le traitement aux avermec-
tines est efficace (en topique, en sous-cuta-
née ou par voie orale).
Une étude précise les effets de
l'héparine chez les oiseaux et les
reptiles
Peu d'études ont été réalisées sur l'effet des
anticoagulants sur les prélèvements san-
guins des oiseaux et des reptiles. L'auteur
de cet article* rapporte les résultats d'une
étude réalisée chez 10 aras et 10 pythons
molures visant à évaluer les effets de l'hépa-
rine (lithium héparine), de l'EDTA (K3-EDTA)
. -
et l'humidlllcation des lésions semblent
être plutôt néfastes et aggravent sou-
vent cette dermatose. Les pansements
hydrophiles peuvent être utilisés localement.
Cependant, les traitements restent longs et
le pronostic mauvais.
Des dermatites granulomateuses, associées
à un circovirus, ont été décrites chez les insé-
parables. Des granulomes cutanés tubercu-
leux peuvent également être observés chez
les oiseaux. Des gangrènes, caractérisées
par une peau noirâtre, de l'emphysème et
une perte du plumage, sont rencontrées chez
les oiseaux. Elles sont souvent dues à C/os-
tridium spp et Aeromonas hydrophila.
Infestations fongiques
La candidose est la principale affection
fongique observée chez les oiseaux. Les
lésions se développent sur le bec et ses
commissures et la maladie est souvent liée
à une carence en vitamine A. Chez les insé-
parables, elles peuvent s'étendre aux yeux,
au cou et au thorax.
Cryptococcus, Ma/assezia et Aspergillus sont
occasionnellement rencontrés. Les traite-
ments anti-fongiques locaux et généraux
classiques sont efficaces et le pronostic
est bon pour les infestations à Candida et
Malassezia. ■
• A practitioner's guide to common dermatoses in birds (1'° partie),
P. Zsivanovits, D.Monks, ln Practice, 2005, 27, 363-367.
scope (coloration Wright-Giemsa) et quali-
tativement par observation de plasma rosé
en tube à hématocrite après centrifugation.
Le comptage cellulaire a été réalisé à 3, 12
et 24 heures sur les prélèvements stockés à
4 °c. La mesure de paramètres biochimiques
a été également réalisée à partir des tubes
tien de l'estomac et l'lnfectlon par Hellco- poids).
bacter. Pour cela, plusieurs biopsies de la
muqueuse gastrique ont été réalisées avant,
• Efficacy and long-term outcome of gastritis therapy in cheetahs
(Acinonyx jubatus), Scott B. Citino, Linda Munson, Journal of
pendant et après le traitement. Chaque indi- Zoo and Wildlife Medicine: Vol. 36, No. 3, pp. 401-416.
vidu a reçu 1 à 3 traitements, en fonction des
récidives. Une biopsie gastrique a ensuite
été réalisée tous les ans, pendant 10 ans, À retenir
jusqu'à la mort des animaux ou leur trans-
fert dans une autre structure. - Les gastrites sont fréquentes chez
81 % des guépards de l'étude ont montré à le guépard en parc zoologique,
l'histologie une colonisation de la muqueuse - cette affection est difficile à traiter,
gastrique par Helicobacter. Aucun traitement - Helicobacter est souvent rencontré
n'a eu d'effet sur l'inflammation gastrique, si lors de gastrite chez le guépard,
ce n'est l'association lansoprazole-clarithro-
- les traitements anti-inflammatoires
mycine-amoxicilline, avec laquelle une courte
ne permettent pas de traiter efficace-
période de réduction de la réaction inflam-
ment cette maladie,
matoire a été observée. La prédnisone n'a
- les traitements antibiotiques et anti-
également eu aucun effet sur l'inflammation
inflammatoires ne permettent pas de
de l'estomac. En ce qui concerne l'infection
traiter sur le long terme les guépards
par He/icobacter, seules les associations
souffrant de gastrite chronique,
oméprazole-clarithromycine-amoxicilline et
tétracycline-métronidazole-paptobismol ont - l'étiologie de cette affection n'est
permis une courte rémission de l'infection pas encore connue et Helicobacter
pendant 28 jours. ne doit pas être considéré comme le
Le suivi à long terme a montré qu'aucun trai- seul agent responsable.
tement ne permettait d'éviter la progression
Le livre du mois
Cet ouvrage, entièrement consacré à la
médecine des oiseaux de proie (rapaces), a
la particularité d'aborder un domaine très
spécifique de la médecine vétérinaire. Les
rapaces sont, dans les pays anglo-saxons,
rencontrés en pratique courante (oiseaux de
fauconnerie, oiseaux de chasse, oiseaux
sauvages) et le développement de la faucon-
nerie et de la médicalisation en parc zoolo-
gique laisse envisager, en France également,
un nombre de consultations croissant de ces
espèces.
Les sources bibliographiques utilisées dans

cent pendant près de deux ans. Les raclages
cutanés permettent de mettre en évidence
ces parasites et le traitement aux avermec-
tines est efficace (en topique, en sous-cuta-
née ou par voie orale).
Une étude précise les effets de
l'héparine chez les oiseaux et les
reptiles
Peu d'études ont été réalisées sur l'effet des
anticoagulants sur les prélèvements san-
guins des oiseaux et des reptiles. L'auteur
de cet article* rapporte les résultats d'une
étude réalisée chez 1Oaras et 10 pythons
molures visant à évaluer les effets de l'hépa-
rine (lithium héparine), de l'EDTA (K3-EDTA)
et du citrate (sodium citrate), avec ou sans
ajout d'albumine, sur leurs paramètres san-
guins. Les prises de sang ont été réalisées
sur seringues héparinées et transférées
ensuite dans chacun des tubes contenant
les anticoagulants.
La lyse des cellules sanguines a été évaluée
quantitativement par comptage sous micro-
À retenir
- Les prélèvements sanguins sur hépa-
rine ou EDTA doivent être traités dans
les 12 heures chez les aras et dans les
24 heures chez le python,
- l'utilisation du tube citraté est
déconseillée en raison de l'hémolyse
importante observée,
- l'ajout d'albumine ne permet pas
d'éviter l'hémolyse.
La Dépêche vétérinaire n° 885, du 4 février au 10 février 2006
1,;1a::,::,J\.jUt:::, ::,u111 t:JJJ\,;èt\,;t::; t:l Jt: J.JfVIIV:;lll;
est bon pour les infestations à Candida et
Malassezia. ■
• A practitioner's guide to common dermatoses in birds (1 ' 8 partie),
P. Zsivanovits, D.Monks, ln Practice, 2005, 27, 363-367.
scope (coloration Wright-Giemsa) et quali-
tativement par observation de plasma rosé
en tube à hématocrite après centrifugation.
Le comptage cellulaire a été réalisé à 3, 12
et 24 heures sur les prélèvements stockés à
4 °c. La mesure de paramètres biochimiques
a été également réalisée à partir des tubes
héparinés. Les valeurs obtenues ont ensuite
été comparées à celles mesurées à partir de
la seringue héparinée à TO.
Les résultats ont montré une augmentation
significative de l'hémolyse à 12 heures sur
les tubes citrates, chez les aras comme chez
les pythons. A 24 heures, 63 % des prélève-
ments des aras présentaient une hémolyse
importante, et ce pour les trois types d'anti-
coagulants. Aucune différence significative
n'a été mise en évidence dans le temps entre
les paramètres hématologiques des pythons
prélevés sur héparine et ceux prélevés sur
EDTA. Les valeurs hématologiques étaient
également comparables entre les tubes
avec et sans albumine, chez les aras et les
pythons. La glycémie a significativement dimi-
nué et la kaliémie a augmenté avec le temps
dans les tubes héparinés. ■ nelles de l'auteur. Le tout permet de corn~
• Temporal effects of 3 commonly used anticoagulants on hema-
tologic and biochemical variables in blood samples from macaws
and Burmese pythons, Haff KE:, Raskin REE, Heard DJ., Vet Clin
Pathol. 2005, 34(4):383-8.
Le livre du mois
Cet ouvrage, entièrement consacré à la
médecine des oiseaux de proie (rapaces), a
la particularité d'aborder un domaine très
spécifique de la médecine vétérinaire. Les
rapaces sont, dans les pays anglo-saxons,
rencontrés en pratique courante (oiseaux de
fauconnerie, oiseaux de chasse, oiseaux
sauvages) et le développement de la faucon-
nerie et de la médicalisation en parc zoolo-
gique laisse envisager, en France également,
un nombre de consultations croissant de ces
espèces.
Les sources bibliographiques utilisées dans
cet ouvrage sont en nombre impressionnant.
Chaque chapitre retrace ainsi la chronologie
des connaissances acquises et synthétise
de façon très complète les données scien-
tifiques publiées sur le sujet.
Sont ainsi abordés les thèmes suivants : ana-
tomie, techniques diagnostiques et théra- a:
-- ··- - ci
peutiques, Îes maladies non infectieuses, les
maladies bactériennes, parasitaires et vira- est connu, prouvé ou non, étudié ou non, en
les, la pathologie nerveuse et la toxicologie. pathologie des rapaces captifs.
Deux chapitres particuliers abordent l'anes- Les aspects pratiques sont bien et largement
thésie et la chirurgie, et la pathologie du pied, présentés, avec des tableaux, des posolo-
fréquemment rencontrée chez les rapaces gies, de la classification, des planches
captifs. photos, etc ...
La présentation de chaque sujet est assez
Cet ouvrage a l'avantage de pouvoir être à
intéressante. Peu de photos ou dessins mais la fois lu comme « une histoire de la méde-
beaucoup d'explications, de détails, de revue cine des rapaces » et consulté de façon
bibliographique et d'appréciations person- rapide et précise pour orienter une consul-
tation et un diagnostic. ■
prendre, découvrir et orienter des recher-
ches complémentaires plus pointues sur un Birds of prey, Health and disease, John
sujet. Ce livre présente de façon claire ce qui E. Cooper, 8/acwell publishing, 345 pages.
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