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L’hydrométrie a pour objet la mesure des caractéristiques de l’écoulement des rivières, pour en
donner une description quantitative. La connaissance des niveaux d’eau, des débits des cours d’eau
et éventuellement des vitesses, est essentielle dans toute activité en lien avec les rivières, qu’il
s’agisse de projets d’aménagement ou d’études, pour le suivi ou la prévision en temps réel des crues
(inondations) ou des étiages (sécheresse), ou encore dans les domaines de la navigation fluviale, de
l’assainissement ou de l’énergie, entre autres exemples. Cette branche de l’hydrologie est fondée
sur de nombreuses techniques qui s'appuient sur des principes différents pour l’acquisition du débit.
Ce dernier est obtenu par jaugeage, une mesure instantanée d'un cours d'eau.
La méthode la plus précise sur les faibles débits est la mesure dite "à capacité". Nécessitant au plus
deux opérateurs, un récipient et un chronomètre, elle s'applique à un flux faible et canalisé. Le
réservoir étalonné est donc un récipient dont le volume (V) est préalablement connu. La mesure
consiste à déterminer le temps (t) nécessaire pour remplir ledit récipient. Le débit sera alors donné
par:
Source : http://medhycos.mpl.ird.fr/en/t1.tecisensorsi&gn=debit.inc.html
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2. Jaueage aux déversoirs
Conçus principalement pour mesurer le débit dans les petits cours d'eau aux lits étroits encombrés
de blocs et à faible tirant d'eau, les déversoirs se basent généralement sur les résultats de
l'hydraulique classique. Il existe plusieurs types de déversoirs dont la relation théorique entre le
débit et la hauteur du plan d'eau est de la forme:
où la H est la hauteur du plan d’eau par rapport à un plan de référence. Les constantes de
calibration a et b varient avec la géométrie du déversoir.
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L'installation d'un déversoir ne peut se faire que si la pente est suffisante pour permettre un
relèvement de la ligne d'eau en amont sans conséquences néfastes; d'autre part, le ralentissement
provoqué à l'amont entraîne des sédimentations qui peuvent modifier progressivement la relation
Q(H). Pour beaucoup de détails sur l'hydraulique des déversoirs, le lecteur est renvoyé au chapitre
XII du livre intitulé "Hydraulique générale appliquée" de M. Carlier.
Le principe du jaugeage par dilution est très simple. Au droit d'une section d'un tronçon de cours
d'eau "I" on injecte un traceur ayant une concentration [C1]. En un point de prélèvement "P", situé à
l'aval, on effectue un ou plusieurs prélèvements d'échantillons d'eau et l'on détermine les
concentrations [C2] en traceur. Il devient alors facile d'établir une relation entre le débit (Q) du
cours d'eau et les concentrations [C1] et [C2] en usant, selon le mode d'injection, soit du principe de
continuité (égalité des flux), soit du principe de conservation de masse entre les sections I et P.
Les méthodes du jaugeage par dilution reposent sur les hypothèses simplificatrices suivantes:
- le bon brassage (mélange) de l'eau entre I et P. Ce critère doit être vérifié avant que la
section de prélèvement ne soit définitivement choisie. Comme guide général, la distance de bon
brassage (L) ou distance entre I et P peut être approximée, dans le système d'unités SI, par la
relation empirique; valable si 15 < C < 58 ci dessous:
dans laquelle C est le coefficient de rugosité du chenal de Chézy (tabulé), B dénote la largeur
moyenne définie par le rapport de la section mouillée à la profondeur moyenne y et g est
l’accélération de la pesanteur.
Selon la nature du courant, les ordres de grandeur des distances de bon brassage sont, selon André,
reportés au tableau 1.
B (m) 0 - 10 10 - 50 50 – 200
L (m) 50 - 500 500 - 2500 2500 – 15000
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- la concentration C2 mesurée au point P représente au mieux la concentration moyenne dans
toute la section à l'instant considéré.
- la conservation du traceur (pas de perte) entre les sections d'injection et de prélèvement.
Ceci impose, dans la mesure du possible, d’éviter les zones d'eau morte lors du choix du tronçon de
mesure. La concentration du traceur doit être déterminée à la section d'échantillonnage et au moins
à une autre section plus à l'aval pour vérifier qu'il n'y ait pas de différence systématique de la
concentration moyenne.
Il existe plusieurs types de traceurs. Toutefois il est recommandé d'utiliser le traceur possédant les
propriétés suivantes:
Dans la pratique on utilise, selon les conditions citées plus haut, les produits facilement mesurables
suivants:
Dans ce cas, on injecte dans le cours d’eau, à un débit constant q , une quantité du traceur ayant une
concentration [C]. A l’aval, au point P, on effectue un nombre suffisants de prélèvements en
passant de la rive droite, au milieu, puis à la rive gauche et retour (figure 2). L’analyse des
échantillons prélevés permettra de déterminer la concentration moyenne de l’eau en traceur notée
[C1]. En admettant un écoulement permanent, l’estimation du débit utilise le principe de continuité
comme suit :
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Fig. 2. Schéma de l’injection à débit constant
Si la concentration initiale du traceur dans le cours d'eau est négligeable ou nulle (C0 = 0), on aura:
De plus, si la concentration en traceur [C] est trop importante par rapport à sa concentration à l’aval
[C1], suite au phénomène de dilution, alors on aura:
Les points d'injection et de prélèvement étant préalablement déterminés (figure 3), on injecte
instantanément une certaine quantité du traceur, un volume V à une concentration C0 , soit V.C0.
Au point de prélèvement P on fait différentes prises d'échantillons à un pas de temps dt et on
détermine la concentration C(t).
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Fig. 3. Schéma de l’injection instantanée (Méthode dite globale)
Suivant le principe de conservation de masse, tout ce qu'on a injecté au point I passerait par le point
P. On aura alors:
Pour t < t0 et t > t1 , c’est à dire avant et après le passage du traceur, la concentration de l’eau en
traceur est nulle, soit; C(t) = 0. De ce fait, on tire que:
Les différents prélèvements au point P permettent de construire point par point la courbe C(t) et de
déterminer t0 et t1 (figure 4). On calcule alors l'intégrale qui permet d'évaluer Q. Si les
prélèvements sont effectués à des intervalles de temps réguliers (∆t = constante), L'équation ci-
dessus peut être pratiquement adoptée comme suit:
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Fig. 4. Courbe de restitution du traceur
Note sur les prélèvements: Sur le terrain, on prélève 20 à 25 échantillons de volume constant et à
des intervalles de temps constants en un point fixe de la section d'écoulement (au milieu si
possible). Le mélange de ces différents prélèvements donnera un échantillon de concentration
moyenne sur la période de prise.
4. Jaugeage au moulinet
Étant donnée une section droite d’un cours d’eau ; le débit est défini comme le flux du vecteur
vitesse à travers cette section. Sur une section élémentaire dA (figure 5), le débit correspondant
sera :
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Fig. 5. Schéma d’une section élémentaire de mesure
Le jaugeage au moulinet, appelé également jaugeages par exploration du champs des vitesses,
consiste à étudier la fonction v(x, y) en échantillonnant suivant différentes valeurs de la largeur (x)
et de la profondeur (y) de la section mouillée.
Généralement, on fixe différentes abscisses (appelées verticales) x1, x2, ….,xi et sur chacune des
abscisses (xi) on mesure, à différentes profondeur yi1, yi2, … yij la vitesse v(xi, yij). Cette technique
est dite jaugeage point par point..
D’une manière plus simple, la mesure du débit par cette méthode exige la détermination des vitesses
ponctuelles en nombre suffisant pour permettre le calcul d’une vitesse d’écoulement moyenne (V)
dans la section du cours d’eau considérée. Le débit transitant à travers cette section est alors :
.
4.2. Matériel de mesure
- les hélices
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où a est une constante de proportionnalité (ou pas réel) et b est la vitesse de démarrage ou vitesse de
frottement. Les valeurs de a et de b sont données par le fabricant. Suivant les plages des vitesses,
on est parfois obligé d’utiliser deux relations pour la même hélice.
La sensibilité d’une hélice dépend de son pas. Pour mesurer les faibles vitesses, on utilise des
hélices à faible pas et inversement (tableau 2).
Diamètre (m) Pas nominal (m) Vitesse min (m/s) Vitesse max (m/s)
0.05 0.050 0.50
0.03
0.10 0.055 1.10
0.05 0.025 0.50
0.05 0.10 0.030 1.00
0.25 0.035 2.50
0.50 0.060 5.00
0.08 0.125 0.060 1.25
1.00 0.250 0.040 6.00
0.25 0.05 2.50
1.25 0.50 0.06 5.00
1.00 0.08 10.00
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Les hélices sont réalisées le plus souvent en alliage léger mais il existe des hélices en plastiques
dont la précision est très satisfaisante (erreur < 1 %).
- les moulinets
Les moulinets ont pour objet de transformer le mouvement de rotation de l’hélice en impulsions
électriques facilement transférables et enregistrables. L’ensemble du moulinet est généralement
réalisé en acier inoxydable.
- les compteurs
Les compteurs totalisent les impulsions électriques émises par le moulinet à une cadence maximale
d’enregistrement de l’ordre de 10 à 20 Hz (impulsions/s). Tous les compteurs nécessitent une
alimentation électrique.
- les perches
La perche est un support cylindrique gradué (diamètre : 9 à 30mm) maintenu verticalement dans
l’écoulement. Un coulisseau coaxial permet de déplacer le moulinet suivant la verticale. Ce qui
permet de réaliser des jaugeages point par point uniquement.
Le saumon est un lest profilé dont le poids varie entre 5 et 150 kg. Il porte à sa partie amont le
moulinet et son hélice. Un empennage à sa partie arrière permet son orientation dans le sens du
courant. Il est suspendu par un câble électro porteur à un treuil (figure 7). Ce câble sert à la fois à
soutenir le saumon, mais aussi à transmettre les impulsions électriques en provenance du moulinet.
Le treuil, généralement à manœuvre manuelle, comporte un compteur indiquant la longueur du
câble lâchée ce qui permet de mesurer les profondeurs par rapport à la surface. La descente du
saumon peut être manuelle.
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4.3. Matérialisation de la section et de déplacement transversal
La détermination de la section transversale et comment s’y déplacer d’une verticale à l’autre se fait
selon plusieurs techniques complémentaires. On distingue :
- le jaugeage en bottes ou jaugeage à gué: se limite aux cours d’eau peu profonds (profondeur <
1m) et surtout à faible courant (vitesse < 2 m/s).
- le jaugeage au saumon depuis un pont : est utilisé en cas de grandes profondeurs et trop fortes
vitesses.
- le jaugeage en bateau : se fait dans les rivières et fleuves larges et profonds. On utilise des
bateaux légers pneumatiques équipés d’une porte à faux avec un treuil simple et un saumon. Étant
recommandée pour les faibles vitesses (vitesse < 2 m/s), ce type de jaugeage présente
l’inconvénient de perturber les vitesses en surface.
► Choix du site
Le site de jaugeage n’est pas imposé. On peut envisager différents sites plus ou moins en amont ou
en aval pourvue qu’il n’y ait pas d’affluents ou de pertes entre ces deux points. On choisira de
préférence un site où les vitesses sont parallèles entre elles et perpendiculaires à la section de
jaugeage (tronçon plus ou moins rectiligne). La profondeur doit être suffisante par rapport au
diamètre de l’hélice. Les vitesses doivent être également suffisantes par rapport aux vitesses de
démarrage des hélices. Le fond doit être, dans la mesure du possible, régulier et dépourvu
d’entraves au fonctionnement de l’hélice.
Le nombre de verticales doit être suffisant pour bien définir la section mouillée et la répartition des
vitesses. Il n’existe pas de règle stricte pour fixer ce nombre. Dans les cas simples, on pourra
appliquer la règle des ‘moitiés’ avec une verticale au milieu, deux aux quarts, deux aux huitièmes,
etc. Il est vivement recommandé de multiplier les verticales près des singularités (ou hétérogénéités)
au niveau de la section d’écoulement (figure 8).
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Fig. 8. Matérialisation de la section de mesure
Comme règle purement pratique, le nombre de verticales doit être choisi de telle sorte que le débit à
travers une section élémentaire ne dépasse pas 10 % du débit total dans la section.
Dans le cas d’un jaugeage point par point, le nombre de mesures par verticale dépend de la
profondeur totale et, par conséquent, de la variabilité des vitesses. La vitesse d’écoulement de
l’eau dans la rivière varie avec la profondeur avec un maximum à la surface de l’eau et un
minimum, presque nulle, au niveau du radier du chenal. Selon la profondeur, on effectue
généralement 3 à 5 mesures par verticale. Pour les jaugeages au micro moulinet (basses eaux), on
commence à 3 cm au-dessus du fond, et on terminera au moins à 3 cm sous la surface de l'eau.
Comme règle pratique, pour choisir m points de mesure, on peut appliquer la règle :
De même, le tableau 3 peut également être utilisé comme guide pour déterminer la vitesse moyenne
d’écoulement sur une verticale donnée.
Nbre de
y : profondeur Vitesse moyenne sur la
points Profondeur du moulinet (m)
(m) Verticale (m/s)
de mesure
1 0.30 – 0.60 0.6 y
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► Exploitation des mesures : calcul du débit
Dans la pratique, le débit total à travers la section d’écoulement A est donné par la sommation des
tous les débits élémentaires par l’expression :
dans laquelle Vi dénote la vitesse moyenne mesurée au niveau de la section élémentaire (i) de
superficie Ai.
Les différents calculs sont dressés sous forme de tableau. Les résultats obtenus permettent
d'explorer le champ des vitesses et, par conséquent, le champ des débits à l’aide de graphiques tels
que : V = f(y), Q = f(y) et la courbe d’égale vitesse d’écoulement.
L’exécution d’une mesure correcte du débit d’un cours d’eau nécessite un temps appréciable et un
écoulement permanent doit exister pendant toute la durée des mesures. La démarche à suivre est
illustrée par la figure 9 ci-dessous.
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5. Détermination du débit par un flotteur
Les flotteurs peuvent être utilisés durant les périodes de crues où les méthodes conventionnelles ne
peuvent pas être appliquées. Des flotteurs spécialement préparés peuvent être utilisés pour
déterminer la vitesse d’écoulement de l’eau. Deux observateurs se trouvent aux deux extrémités du
tronçon où la mesure doit s’effectuer (Fig. 10). L’observateur à l’amont signale l’arrivée du flotteur
à sa station. Celui à l’aval mesure alors le temps (t) mis par le flotteur pour traverser le tronçon de
mesure ayant une longueur (L = AB). Si le cours d’eau est très large, plusieurs flotteurs peuvent être
utilisés à des intervalles de temps uniformes. Ceci exige un troisième observateur chargé de jeter
les flotteurs soit d’un bateau pneumatique soit d’un pont.
Puisque la vitesse d’écoulement est maximum à la surface de l’eau, la vitesse mesurée par le
flotteur (V = L/t) doit être multipliée par un coefficient réducteur, variable selon la profondeur entre
0.6 et 0.8, afin d’obtenir la vitesse moyenne relative à cette verticale. Cette correction n’est pas
nécessaire si le flotteur est conçu de sorte qu’il couvre une grande partie de la profondeur totale de
l’écoulement. Le débit est alors donné par le produit de la vitesse et de la section moyenne
d’écoulement.
6. Méthode hydraulique (ou indirecte) pour le calcul d’un débit max historique
(the Slope-Area Method)
Les méthodes indirectes utilisent le principe d’énergie pour estimer la vitesse d’écoulement.
Cette dernière exige des mesures de la pente du plan d’eau le long d’un tronçon considéré
représentatif d’un cours d’eau. Des marques des hautes eaux suffisantes doivent être repérées le
long du tronçon considéré afin de déterminer la pente de la surface de l’eau correspondant au débit
de pointe. La connaissance de cette pente permet d’estimer le gradient d’énergie lequel, à son tour,
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peut être utilisé dans l’une des formules de l’écoulement en régime uniforme pour déterminer la
vitesse d’écoulement. Les sections d’écoulement peuvent être obtenues sur le terrain à l’aide des
mesures topographiques après le passage de la crue ou suite aux différents témoignages des
riverains.
6.2. Rappels
Plusieurs formules de l’écoulement en régime uniforme ont été développées et publiées dans la
littérature. Sans autant rentrer dans les détails, parmi les formules les plus connues et les plus
largement utilisées on cite celles de Chézy et de Manning-Strickler:
- Chézy (1769):
- Manning-Strickler (1923):
dans lesquelles : V est la vitesse d’écoulement à travers la section transversale du chenal, S est la
pente de la ligne d’énergie, R est le rayon hydraulique défini par le rapport de la section mouillée au
périmètre mouillé. C et n sont, respectivement, les coefficients de résistance (ou de rugosité) du
chenal de Chézy et Manning (tabulé).
Dans les deux cas, le débit d’écoulement peut être obtenu par la relation :
où K est défini comme étant la capacité de transport du chenal, ou module du débit. Dans l’équation
de Manning il a pour valeur :
Vue la forme simple et les résultats satisfaisants dans la pratique, la formule de Manning-Strickler
est la plus utilisée en hydrologie pour l’estimation des débits des crues exceptionnelles. Toutefois,
l’application de cette formule dépend du choix, très difficile, de ‘n’ ayant pour valeur moyenne
0.035 pour les cours d’eau naturels.
Théoriquement, dans le calcul d’un écoulement en régime uniforme, la pente de la ligne d’énergie
(S) dans la formule de l’écoulement en régime uniforme est égale à celle du plan d’eau (Se) et à
celle du radier du chenal (So). Dans la réalité, les trois pentes sont approximativement inégales du
fait de l’état irrégulier du chenal considéré. Si la variation de la vitesse au sein du tronçon
considérée n’est pas appréciable, ces trois pentes peuvent être approximativement égales.
Cependant, si la vitesse varie considérablement d’un bout à l’autre, la pente de la ligne d’énergie
devrait être utilisée. Cette pente est définie par :
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où : H et h sont, respectivement, les charges hydrauliques totales en amont et en aval du tronçon en
question, L est la distance séparant les deux sections de mesure et Hf est la perte de charge entre
l’amont et l’aval.
comprend le terme inconnu α.V2/(2g), α étant un coefficient d’énergie généralement pris égal à 1,
il est nécessaire de procéder à une solution par approximations successives ou par itérations .
Le coefficient de rugosité de Manning peut être estimé par l’une des formules données au tableau 4.
Alternativement, le coefficient de rugosité du chenal de Manning ‘n’ peut être estimé sur le terrain
suite à une description minutieuse des conditions du chenal au droit du tronçon de mesure. Les
tableaux 5 et 6 ci-joints peuvent être utilisés.
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Tableau. 5. Valeurs du coefficient n de Manning pour des rivières naturelles (Chow, 1973)
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6.5. Procédure de calcul (tableau 7)
Les paramètres a, A, n , r et R étant déterminés sur le terrain, la procédure de calcul du débit est la
suivante :
v - connaissant Q1, calculer les vitesses V1 et v1, en amont et en aval respectivement, en usant du
(Principe de continuité):
et
vi – calculer :
et
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xi - répéter les étapes de v à ix.
xii - arrêter le calcul lorsque le débit converge (cf tableaux de l’application ci-dessous).
7. La station de jaugeage
Une station de jaugeage peut être définie comme l'ensemble des dispositifs utilisés en un point d'un
cours d'eau pour permettre d'en déterminer le débit à tout instant à partir du repérage du niveau de
l'eau à un limnimètre (Fig. 11) ou à partir de l'enregistrement limnigraphique des variations du
niveau comptées depuis une origine quelconque repérée sur le limnimètre (André H et al, 1976).
La correspondance entre les côtes de ce plan d'eau et les débits est établie grâce à des jaugeages
effectués le plus souvent au moulinet. Ces jaugeages associant hauteur d'eau et débit, il devient
possible de trouver la relation liant le débit Q à la hauteur d'eau H de l'échelle. En reportant sur un
papier orthonormé les valeurs correspondantes de Q et de H, on voit les différents jaugeages
s'organiser en un nuage plus ou moins effilé, et l'on peut tracer sur le graphique la courbe de tarage
(Fig. 12), expression de la fonction Q = f (H).
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Fig. 11. Échelle limnimétrique
180
160
140
120
débit (m /s)
100
3
80
60
40
20
0
0 100 200 300
hauteur du plan d'eau (cm)
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Les éléments constitutifs d'une station de jaugeage sont :
- la section de contrôle
- le limnimètre ou l’échelle limnimétrique
- le puits, les prises d'eau, la guérite de protection des appareils
- les appareils enregistreurs (limnigraphes)
1. La section de contrôle
La courbe de tarage Q(H) d'une station résulte des caractéristiques hydrauliques et topographiques
de la rivière aux abords de la station. On qualifie de naturelles les sections de contrôle où
l'écoulement se produit dans un lit non modifié par l'homme. Toutefois, celui-ci est parfois conduit
à aménager le lit pour obtenir les qualités requises par une bonne station de jaugeage. Le déversoir
remplit cette fonction (Fig. 13). Le principe de mesure consiste à déduire le débit de l'épaisseur de
la lame liquide s'écoulant au-dessus du déversoir, placé en travers de l'écoulement.
Le déversoir compte parmi les plus simples et les plus anciens appareils de mesure du débit.
Généralement, la hauteur est maintenue stable grâce à une crête perpendiculaire à l'écoulement.
Selon la géométrie du déversoir, la relation mathématique entre hauteur mesurée et débit varie.
Divers types de déversoirs sont d'usage très courant, tels le déversoir triangulaire, le déversoir
rectangulaire, le déversoir trapézoïdal et le Parshall (voir jaugeage au déversoir).
Les données tirées de ces déversoirs sont sûres à condition que l'écoulement qui se produit en aval
de la crête permette à l'air de s'infiltrer sous la nappe d'eau, sans quoi l'écoulement tend à augmenter
par appel au vide.
2. Le limnimètre
Le limnimètre est l'élément de base des dispositifs de lecture et d'enregistrement du niveau de l'eau :
il est constitué le plus souvent par une échelle limnimétrique verticale ou inclinée placée près de la
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prise d'eau du limnigraphe sur laquelle on lit le niveau de l'eau lors des jaugeages (Fig. 14). Le
zéro de l'échelle limnimétrique doit être placé au-dessous des plus basses eaux possibles dans les
conditions de creusement maximum du lit dans la section de contrôle, et ce pour ne pas avoir de
côtes négatives.
3. Le limnigraphe (Fig. 5)
Le limnigraphe est un appareil de mesure des hauteurs d'eau qui permet leur enregistrement en
continu. Le limnigraphe "Richard" comprend un flotteur (1) qui par un jeu de poulies réducteur de
course (2) entraîne un stylet encré (3) devant un tambour (4) tournant sur lui-même en 1, 7, 14 ou
28 jours. Il est calé sur le 0 de l'échelle.
Fig. 14. Schéma d'une station à échelle limnigraphique Fig. 15. Schéma d'un limnigraphe
Il existe d'autres sortes de limnigraphes (pneumatiques appelés "bulle à bulle", à sonde de pression
piézo-électrique et à ultrasons).
La station de l’oued Ressoul à Ain Berda (Fig. 16) est équipée d’un seuil jaugeur (un Parshall) et
d’une échelle limnimétrique et d’un limnigraphe à bulles.
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