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Le Déjeuner des canotiers

Le Déjeuner des canotiers est une huile sur toile du peintre impressionnistefrançais Auguste Renoir
réalisée en 1880. Représentant différents personnages sur la terrasse de la Maison Fournaise à Chatou,
le tableau est aujourd'hui conservé dans la Philipps Collection, à Washington, aux États-Unis. Peint à
la Maison Fournaise, il est reproduit sur le lieu de sa création sur le Chemin des Impressionnistes.
Cette toile reflète l’insouciance des dimanches dans les guinguettes au bord de l’eau où canotiers,
ouvriers et cocottes mènent joyeuse vie.

Il s'agit de la dernière grande œuvre de Renoir dans le style impressionniste. Renoir a amorcé Le
Déjeuner des canotiers à la fin de l'été 1880 et l'a achevé en hiver 1881. L’œuvre a été peinte sur la
terrasse de la Maison Fournaise à Chatou, où l'artiste prend régulièrement pension. Le lieu de
mémoire accueille un musée centré sur Renoir et les petits maîtres des bords de Seine depuis 1992.

Renoir dépeint le bonheur de vivre des gens aisés dont il doit s’attirer la sympathie pour vivre de son
art, et les joies de la bohème bourgeoise. Les mœurs de ces gens sont plutôt rangées, et n’évoquent
rien de dramatique ni de révolté.

« Le déjeuner des canotiers » est la représentation des divertissements auxquels s’adonnent les
bourgeois des grandes villes. C’est un thème tiré de la vie ordinaire et des festivités de la vie
bourgeoise en milieu urbain. Les individus sont représentés presque dans leur intégralité . Renoir
peint ici un rassemblement de jeunes gens ; la scène a pour théâtre l’auberge d’Alphonse Fournaise
qui se trouve à Chatou-sur-Seine, non loin de la Grenouillère. Ces jeunes gens accompagnés de leurs
amies rentrent d’une promenade en barque et se retrouvent pour un déjeuner . Le peintre nous fait
revivre les week-ends insouciants des canotiers , toujours prêts à faire la fête après une promenade sur
la Seine. Image de la vie simple et joyeuse. Ainsi des caractéristiques de l’existence humaine au
temps de peintre se voient traduits pour la première fois sur un mode esthétique.

Au premier plan, à gauche, Aline Charigot (future épouse du peintre) joue avec son petit chien.
Derrière elle, se tient Hippolyte-Alphonse Fournaise, fils du propriétaire de l'auberge. Accoudée à la
rambarde, Alphonsine Fournaise, sa sœur, écoute le baron Raoul Barbier, assis dos tourné. Ce dernier,
ami proche de Renoir et ancien officier de cavalerie, avait la réputation d'être amateur de canots, de
chevaux et… de jeunes femmes. Le personnage au premier plan, à droite, est souvent cité comme
étant Gustave Caillebotte, représenté ici plus jeune. Ami de Renoir, peintre et mécène des
impressionnistes, Gustave Caillebotte portait barbe et présentait de profil un menton prognathe.
Renoir l'a représenté en 1879 dans son tableau Les Canotiers à Chatou, ce qui permet de comparer.
Assis à califourchon sur une chaise, il écoute ici de façon distraite l'actrice Ellen Andrée, tandis
qu'Adrien Maggiolo, directeur du journal La France nouvelle, se penche vers elle. Derrière eux, le
petit trio est formé du journaliste Paul Lhote avec un pince-nez, d'Eugène-Pierre Lestringuez au
chapeau rond noir et de l'actrice de la Comédie-Française Jeanne Samary qui semble se boucher les
oreilles. Au centre, assise, le modèle Angèle Legault boit, à côté d'un homme resté non identifié, peut-
être Maurice Réalier-Dumas, dont on aperçoit juste le profil. On raconte qu'il pourrait s'agir de Renoir
lui-même qui se serait planté là pour éviter une composition à treize personnages qui aurait rappelé la
Cène. Derrière Angèle se tient debout le critique d'art et collectionneur Charles Ephrussi, coiffé d'un
chapeau haut-de-forme, éditeur de la Gazette des beaux-arts ; il converse avec le poète Jules Laforgue.
En arrière-plan, au travers des saules miroite la Seine sur laquelle passent des voiliers. L'ambiance est
heureuse et sereine. On y retrouve les jeux d’ombres et de lumière dans les tons de bleu, les visages
féminins typiques de Renoir. Cette peinture est composée avec un étonnant contraste entre le fond et
les personnages dans des tons pastels mais vifs assez fondus, et les quelques objets et mets très
contrastés sur la table avec des fruits aux couleurs très vives aux traits puissants et relativement purs,
et de gros empâtements de blanc pur pour les reflets.

Cependant, ce tableau ne peut prétendre avoir saisi la totalité de ce qui fait toute la réalité sociale de
l’époque ; ilmérite toutefois le qualificatif de « réaliste » en ce sens qu’il est né d’une confrontation
honnête avec la société du temps.

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