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1 Grandeurs cinétiques 6
1.1 Définition des grandeurs cinétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.1.1 Le torseur des réactions d’inertie ~R(−ma) , M
~ (−ma)O . . . . . . . . . . . . . 6
1.1.2 Le torseur des quantités de mouvement ~P, ~LO . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.1.3 L’énergie cinétique T . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2 Théorèmes généraux de la cinétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1.2.1 Relation entre la résultante des réactions d’inertie et la résultante des quan-
tités de mouvement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.2 Relation entre le moment des réactions d’inertie et le moment cinétique . 11
1.2.3 Relation entre les résultantes des deux torseurs cinétiques et le mouvement
du centre de gravité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3 Théorème de Koënig - Mouvement d’un système mécanique autour de son centre
de masse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.1 Expression des torseurs cinétiques relatifs au centre de gravité G dans le
mouvement par rapport au repère de Koënig. . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.1.1 Torseur des quantités de mouvement au centre de gravité G/Sk 13
1.3.1.2 Torseurs des réactions d’inertie au centre de gravité G/Sk . . . 14
1.3.2 Théorèmes de Koënig (ou théorèmes de transport) . . . . . . . . . . . . 15
1.4 Propriétés d’inertie d’un solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.4.1 Tenseur d’inertie en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.4.2 Matrice d’inertie en un point . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1.4.3 Moments d’inertie par rapport à une droite et produits d’inertie par rapport
à deux droites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.4.4 Propriétés de variance tensorielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.4.5 Inertie de solides à masse répartie continue . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1.4.6 Signification du moment d’inertie en relation avec la projection du mo-
ment cinétique sur l’axe de rotation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
1
1.4.7 Rayon de giration . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.4.8 Propriétés d’inertie centrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
1.4.9 Tenseur d’inertie de solides homogènes de forme géométrique simple . . 21
1.4.9.1 Circonférence homogène, par rapport à l’axe Oz passant par son
centre O ou coque cylindrique circulaire homogène, par rapport
à son axe Oz . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.4.9.2 Sphère homogène. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
1.4.9.3 Parallélipipède rectangle, plaque plane et barre par rapport à des
axes passant par leur centre de gravité O et parallèles aux côtés 23
1.4.9.4 Cylindre et disque par rapport à leur axe Oz, et à deux axes
perpendiculaires à celui-ci. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1.4.10 Transposition des propriétés d’inertie en un autre pôle - Théorème des
axes parallèles (ou théorème de Steiner) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
1.4.11 Transposition des propriétés d’inertie à d’autres directions - Variance ten-
sorielle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
1.5 Exercices à résoudre sur la notion d’inertie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
1.5.1 Tenseur d’inertie d’un système disque + cylindre . . . . . . . . . . . . . 29
1.5.2 Disque en rotation non aligné par rapport à son axe . . . . . . . . . . . . 30
1.5.3 Axes principaux d’inertie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
1.5.3.1 Propriétés d’un axe principal central . . . . . . . . . . . . . . 32
1.6 Solide dynamiquement de révolution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
1.7 Relation entre moments d’inertie mécanique et géométrique . . . . . . . . . . . 33
1.8 Cas plan de la cinétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
1.9 Méthodes de détermination du torseur des réactions d’inertie et de l’énergie cinétique
d’un solide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
1.9.1 Résultante des réactions d’inertie ~R(−m~a)S/s . . . . . . . . . . . . . . . . 36
1.9.2 ~ (−m~a)O des réactions d’inertie au point O . . . . . . . . . . . .
Moment M 36
1.9.2.1 Dérivation du moment cinétique au même point O . . . . . . . 37
1.9.2.2 en passant par le centre de gravité G et le théorème de Koënig . 38
1.9.2.3 en passant par un autre point point P mieux adapté pour l’ex-
pression du moment des réactions d’inertie . . . . . . . . . . . 39
1.9.3 Energie cinétique T . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
1.9.3.1 s’il existe un point O tel que sa vitesse instantanée soit nulle . . 39
1.9.3.2 Méthode générale basée sur le théorème de Koënig . . . . . . 40
1.10 Cinétique d’un solide en rotation autour d’un axe fixe . . . . . . . . . . . . . . . 41
J’entends et j’oublie.
Je vois et je me souviens.
Je fais et je comprends.
P ROVERBE CHINOIS
3.1.1.1 Mouvement horizontal d’une masse glissant sans perte soumise à des forces élastiques
et d’amortissement
Considérons une masse ponctuelle m en P, pouvant glisser sans perte sur une glissière hori-
zontale OX , soumise à l’action (Fig. 3.1) :
• d’un ressort linéaire de raideur k et de longueur naturelle L0 , générant une force propor-
tionnelle à l’allongement :
~
FR = −k(X − L0 )~uX (3.1)
• d’un amortisseur linéaire (ou dashpot) générant une force proportionnelle à la vitesse, de
constante d’amortissement c :
~
FA = −cẊ~uX (3.2)
L’équation d’équilibre dynamique s’écrit :
97
Chapitre - 3 Vibrations des Systèmes Mécaniques. -98-
(la liaison en P étant sans perte, il n’y a pas de composantes selon OX de la force de liaison Fℓ
exercée par la glissière sur la masse).
Si on pose x(t) = X (t) − L0 , la distance x(t) est l’écart entre la position du point P par rapport
à sa position d’équilibre Xeq = L0 et représente la réponse dynamique du système autour de sa
position de repos.
On a donc
ẋ = Ẋ et ẍ = Ẍ (3.6)
m ẍ + c ẋ + k x = 0 (3.7)
Il s’agit d’une équation différentielle du second ordre, à coefficients constants, qui exprime
l’équilibre dynamique entre les forces variables qui s’exercent sur M :
• la force d’inertie −m ẍ
• la force dissipative −c ẋ
• la force élastique −k x
3.1.1.2 Mouvement vertical d’une masse ponctuelle soumise à des forces élastiques et d’amor-
tissement
−m g − k (X − L0 ) − c Ẋ − m Ẍ = 0 (3.11)
m Ẍ + c Ẋ + k (X − L0 ) + mg = 0 (3.12)
Posons Xeq = X −(Lo +mg/k), qui représente la position d’équilibre finale du système lorsque
Ẍ = 0 et Ẋ = 0
La longueur ∆ = mg/k représente la déflexion statique, à savoir la longueur de compression
du ressort sous l’effet du poids.
Comme précédemment, si on pose x(t) = X (t) − Xeq , la distance x(t) est l’écart entre la posi-
tion du point P autour de sa position d’équilibre Xeq et représente la réponse dynamique du système
autour de sa position de repos.
Comme ẋ = Ẋ et ẍ = Ẍ, en substituant dans l’équation 3.13, on obtient la même équation que
précédemment quant au mouvement libre x(t) du point P autour de sa position de repos Xeq :
m ẍ + c ẋ + k x = 0 (3.14)
En pratique, la position d’équilibre des deux systèmes (horizontal et vertical) est différente
(ressort à sa longueur naturelle dans le premier cas, ressort à sa longueur naturelle moins la
déflexion statique dans le second cas), mais la façon dont le système vibre autour de cette confi-
guration d’équilibre est identique.
m ẍ + c ẋ + k x = 0 (3.15)
peut s’écrire
K(D) x = 0 (3.16)
en posant
K(D) = m D2 + c D + k (3.17)
K(D) étant l’opérateur différentiel à coefficients constants, D étant l’opérateur de dérivation d/dt.
Si bs , de multiplicité ks (s = 1, · · · , p), sont les p racines de l’équation caractéristique K(D) =
0, la solution générale de l’équation homogène est :
p
x(t, · · · ) = ∑ eb t pk
s
s−1 (t) (3.18)
s=1
où pks−1 (t) est un polynôme de degré (ks − 1) à coefficients constants arbitraires.
Dans le cas d’une équation différentielle du second ordre, la solution dépendra de deux
constantes A et B que l’on retrouve dans le(s) polynôme(s) pks−1 (t). On aura en effet :
• soit deux racines distinctes b1 et b2 (de multiplicité 1), qui conduisent à :
3.1.3 Lois du mouvement libre d’un système linéaire vibrant amorti à 1 degré de
liberté
Après avoir été soumis à une excitation f (t) jusqu’à l’instant t = 0, cette excitation cessant à
partir de cet instant ( f (t) = 0 pour t > 0 ), le système ne sera plus au repos, en général, à l’instant
0. A partir de cet instant, sa réponse x(t) vérifie l’équation homogène K(D) x = 0 et constitue la
solution particulière définie par l’état dynamique suivant : t0 = 0, x0 = x(0) et ẋ0 = ẋ(0). Cette
réponse x(t), pour t > 0, est la réponse en mouvement libre (naturelle ou non forcée) du système.
Dans ce cas, l’équation différentielle décrivant le mouvement est une équation différentielle
d’ordre 2, non amortie et homogène :
m ẍ + k x = 0 (3.22)
satisfaisant aux conditions initiales x(0) = x0 et ẋ(0) = ẋ0 .
ẍ + ω20 x = 0 (3.25)
L’équation caractéristique
D2 + ω20 = 0 (3.26)
admet les racines imaginaires + jω0 et − jω0 .
La multiplicité de ces racines étant égale à 1, la solution s’ecrit :
Comme la réponse x(t) est réelle, il faut nécessairement que B soit le conjugué de A. Si
Et :
C et ψ étant deux constantes qui peuvent être déterminées à partir des conditions initiales en t = 0.
L’expression de ces conditions initiales aboutit à :
s
ẋ20 x˙0
x0 = C cos ψ ẋ0 = −Cω0 sin ψ → C = x20 + ψ = arctan (− ) (3.33)
ω20 ω0
On peut donc interpréter la pulsation propre d’un système non amorti comme sa pulsation
naturelle d’oscillation, qui dépend de ses propriétés d’inertie (par la masse m) et de ses propriétés
d’élasticité (par sa raideur k) par : r
k
ω0 = (3.34)
m
Trois cas sont possibles pour la détermination de ses racines, selon que ξ < 1 (amortissement
faible), ξ = 1 (amortissement critique) ou ξ > 1 (amortissement fort).
L’amortissement est dit critique et le mouvement libre correspondant est dit apériodique cri-
tique. Les deux racines sont égales à −ω0 , leur multiplicité est donc double et la solution générale
est
x(t) = e−ω0 t (A + Bt) (3.39)
Les constantes arbitraires A et B doivent être telles que les conditions initiales soient res-
pectées, à savoir x0 = A et ẋ0 = B − ω0 A :
La vitesse devient
v(t) = ẋ(t) = (ẋ0 − ω0 (ẋ0 + ω0 x0 )t) e−ω0t (3.41)
L’amortissement est dit fort et le mouvement libre correspondant est dit apériodique. Les
racines de l’équation caractéristique sont réelles et négatives :
en posant
ωa = ω0 ξ2 − 1
p
(3.43)
annulation de la vitesse
1.5
+15 = Vo To / Xo
Déplacement : X / Xo
0.5
−2
0
−20
−0.5
annulation de la vitesse
annulation du déplacement
−1
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps : t / To
F IG . 3.5 – Mouvement libre d’un système linéaire à 1 ddl avec amortissement critique, pour
différentes vitesses initiales
Les conditions initiales imposent x(0) = x0 = A et ẋ(0) = ẋ0 = ωa B − ξω0 A, de telle sorte
que
x˙0 + ξω0 x0
x(t) = e−ξω0 t (x0 cosh(ωa t) + sinh(ωa t)) (3.45)
ωa
La vitesse devient
x˙0 ω0 + ξẋ0
v(t) = ẋ = e−ξω0 t (ẋ0 cosh(ωa t) + p sinh(ωa t)) (3.46)
ξ2 − 1
Comme dans le cas apériodique critique, on démontre que la vitesse s’annule une fois au plus.
Le mouvement a la même allure, mais est plus lent (Fig.3.6).
L’amortissement est dit faible, et le mouvement est pseudo-périodique. Les racines de l’équation
caractéristiques sont complexes conjuguées et valent
si
ωa = ω0 1 − ξ2
p
(3.48)
ξ = 0,1
2
ξ=5 ξ = 0,2
ξ=3
Déplacement : X / Xo
1
ξ=2
ξ = 0,3
ξ = 1 ξ = 1,5
−1 ξ = 0,7
ξ = 0,5
ξ = 0,3
−2
ξ = 0,2
ξ = 0,1
−3
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
Temps : t / To
F IG . 3.6 – Mouvement libre d’un système linéaire à 1 ddl avec amortissement faible, critique et
fort
x˙0 + ξω0 x0
x(t) = e−ξω0 t (x0 cos(ωa t) + sin(ωa t)) (3.49)
ωa
ou
x(t) = C e−ξω0 t cos(ωa t + ψ) (3.50)
avec s
ẋ0 + ξω0 x0
2
C= x2o + (3.51)
ωa
et
ẋ0 + ξω0 x0
tan(ψ) = − (3.52)
ωa x0
(cos ψ ayant le signe de x0 )
La vitesse devient
x˙0 ω0 + ξx˙0
v(t) = ẋ = e−ξω0 t (ẋ0 cos(ωa t) + p sin(ωa t)) (3.53)
ξ2 − 1
Lorsque le degré d’amortissement ξ < 1, la loi du mouvement est une sinusoı̈de dont l’ampli-
tude varie selon une exponentielle décroissante (les ”enveloppes” sont ±C e−ξω0 t )(Fig. 3.7).
1.5
B2
0.5
C2
Déplacement X
A1 A3
0
A2
−0.5
B1
point de tangence
C1
−1
annulation de la vitesse
annulation du déplacement
−1.5
−2
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
Temps t
le rapport de telles élongations est constant (= −q) au cours du mouvement. En particulier, si l’on
désigne par ai les élongations maximales successives, prises avec leur signe par ai , c’est-à-dire les
ordonnées des points Bi , on obtient :
ai + √ πξ
= −q = −e 1−ξ2 q>1 (3.55)
ai+1
puisque les points Bi sont distants de Ta /2.
On pose :
πξ
Λ = ln q = p (3.56)
1 − ξ2
Λ est le décrément logarithmique du mouvement considéré.
On peut en déduire le degré d’amortissement ξ par la formule inverse :
Λ/π
ξ= q (3.57)
2
1 + (Λ/π)
Deux méthodes peuvent être utilisées dans ce cas et sont basées sur la mesure des maxima
successifs qui conduisent à la connaissance du décrément logarithmique.
Première méthode : en passant par le rapport entre deux élongations maximales successives
|Xi |
=q (3.64)
|Xi+1 |
Considérons cette relation pour la première oscillation et prenons en le logarithme népérien
|X0 |
= q → ln |X0 | − ln|X1 | = ln q = Λ → ln |X1 | = ln |X0 | − Λ (3.65)
|X1 |
Pour la deuxième oscillation, on a
|X1 |
= q → ln |X1 | − ln |X2 | = ln q = Λ → ln |X0 | = ln |X2 | − 2Λ (3.66)
|X2 |
Dès lors, si on porte en graphique ln |Xi | en fonction de l’ordre i, les points s’alignent selon
une droite dont la pente vaut −Λ (Fig. 3.10). A partir de ce décrément logarithmique Λ, le degré
d’amortissement réduit ξ peut être déduit comme précédemment.
Seule, la première des deux méthodes est applicable si le système n’oscille pas autour du zéro.
Dans ce cas, si η est la valeur d’équilibre autour de laquelle oscille le système, si Xi sont les oscilla-
tions maximales successives, celles-ci peuvent être explicitées par rapport à la position d’équilibre
en introduisant Xir , oscillations maximales successives ramenées à la position d’équilibre η (Fig.
3.11).
Xir = Xi − η (3.68)
On a donc :
Xir
= −q (3.69)
Xi+1r
Et :
Xi − η
= −q (3.70)
Xi+1 − η
Xi = −qXi+1 + η(1 + q) (3.71)
On pourrait porter en graphique Xi en fonction de Xi+1 , les points s’alignant dans ce cas sur
une droite dont la pente vaut −q et l’ordonnée à l’origine η(1 + q).
On peut également séparer les oscillations paires (i = 0, 2, 4...) et impaires (i = 1, 3, 5...) en
convenant de considérer la valeur de départ X0 paire et positive (Fig. 3.12).
Supposons que l’on soit parti d’une valeur X0 (que l’on considère conventionnellement
positive), on a
X2n = q(−X2n+1 ) + η(1 + q) (3.73)
Si pour les oscillations paires, on porte Xi en fonction de −Xi+1 , les points s’alignent sur
une droite de pente égale à q et d’ordonnée à l’origine égale à η(1 + q).
On peut donc tracer deux droites dont la pente égale à q, et qui permet donc de déterminer
le décrément logarithmique (Λ = ln q) et le degré d’amortissement réduit comme précédemment
(ξ = Λ/π si ξ est faible).
On peut en outre
√ montrer que l’intersection des droites avec la bissectrice des 2-ème et 4-ème
quadrants vaut η 2.
En effet, les deux droites ont pour équations y = qx + η (1+q) et y = qx − η(1 + q). L’in-
tersection de la première√droite avec la droite y = −x donne le point de coordonnées (−η, +η),
distant de l’origine de η 2. L’intersection de la seconde √ droite avec la droite y = −x, donne le
point de coordonnées(+η, −η), distant de l’origine de η 2. Les intersections des deux √ droites
par n’importe quelle droite parallèle à la bissectrice y = −x sont donc distantes de 2η 2.
Supposons que M glisse avec frottement sur Ox (Fig. 3.13). En plus de la force de frottement
visqueux (−c v), il s’exercera sur M la force de frottement sec θ f Fln , si f est le coefficient de
frottement et Fln la force normale de liaison entre Ox et M ; −1 ≤ θ ≤ +1 : θ = ±1 s’il y a
mouvement (+1 si v < 0 et −1 si v > 0) et −1 < θ < +1 s’il n’y a pas mouvement.
La relation entre la force de frottement Ff rott et la vitesse v n’est pas une fonction (Fig. 3.14) :
pour v = 0, Ff rott peut prendre toutes les valeurs comprises entre − f Fln et + f Fln .
Mathématiquement, il est donc impossible de réduire le problème à une unique équation
différentielle ; la loi du mouvement doit être soigneusement discutée.
Soit x = 0 le point de repos du système lorsque la force de frottement n’agit pas (en supposant
f = 0) et supposons que M soit abandonné à lui-même, sans vitesse initiale, d’une abscisse x0 > 0.
Étudions l’évolution du système.
2. Supposons alors que x0 > ε. La force de rappel du ressort est supérieure à la force de frotte-
ment maximum ; il y aura mouvement de M vers l’arrière, selon la loi
m ẍ + c ẋ + k x = + f Fℓn (3.76)
En posant X = x − ε = x − f Fℓn
k , on obtient
m Ẍ + c Ẋ + k X = 0 (3.77)
X (t) suit une loi du mouvement vibratoire amorti (en supposant ξ < 1) répondant aux C.I
X (0) = x0 − ε et Ẋ(0) = 0.
8
Xo
4
Déplacement X
2
+ε
−2
−ε
−4
Dans le plan (x,t), on obtient une courbe de mouvement pseudo-périodique, dont l’axe O′t ′
est décalé de +ε par rapport à l’axe Ot (cf Fig. 3.15)
Cette loi de mouvement reste valable aussi longtemps que v reste inférieur à 0. Dès que la
vitesse s’annule, l’équation du mouvement change. A l’instant où v = 0, M est en x1 et
X0 |x0 − ε| x0 − ε
= = =q (3.78)
−X1 |x1 − ε| −x1 + ε
3. Si |x1 | < ε, la force de rappel du ressort est insuffisante pour remettre M en mouvement. M
restera immobile dans la position atteinte.
4. |x1 | > ε, M repart en sens contraire, avec une vitesse supérieure à 0 et son mouvement répond
à l’équation
m ẍ + c ẋ + k x = + f Fℓn (3.79)
En posant Y = x + ε = x + f Fln
k , cette équation devient
m Ÿ + c Ẏ + kY = 0 (3.80)
a2n − ε −a2n+1 − ε √ πξ
= = q = eΛ = e 1−ξ2 (3.82)
−a2n+1 + ε a2n+2 + ε
L’énergie potentielle comprend deux termes : l’un dû à la force constante mg et l’autre cor-
respondant à l’énergie élastique accumulée dans le ressort.
On a :
1
V = +mgX + k(X − L0 )2 (3.83)
2
Soit Xeq , la position du point de repos (imposée par la force constante F = mg et le ressort).
∂V
A l’équilibre statique, −mg − k(Xeq − L0 ) = 0 (d’ailleurs = 0 à l’équilibre) :
∂r x=0
mg
Xeq = L0 − (3.84)
k
Si x = X − Xeq est le mouvement du point P autour du point de repos, on a donc
X = x + Xeq (3.85)
D’où
1
V = +mg(x + Xeq ) + k(x + Xeq − L0 )2 (3.86)
2
1 1
= +mgx + mgXeq + kx2 + k(Xeq − L0 )2 + kx(Xeq − L0 ) (3.87)
2 2
1 2 1 mg
= +mgx + mgXeq + kx + k(Xeq − L0 )2 − kx (3.88)
2 2 k
1 2
= kx + termes constants (3.89)
2
Donc,
1
V = kx2 (3.90)
2
à une constante près : l’énergie potentielle est une forme quadratique définie positive en le pa-
ramètre x, décrivant l’écart de position autour du point de repos.
L’énergie cinétique T = 12 m ẋ2 est une forme quadratique définie positive en la vitesse ẋ.
1 1
E = T +V = k x2 + m ẋ2 (3.91)
2 2
On définit la fonction de dissipation par
1
F = cẋ2 (3.92)
2
L’énergie mécanique totale E du système diminue constamment : elle est dissipée dans l’amor-
tisseur.
D’une élongation maximale à l’autre, E diminue en progression géométrique de raison q2 ,
car en ces instants, elle est toute entière sous forme d’énergie potentielle. En effet, à l’instant
correspondant à une élongation maximale, la vitesse est nulle. Ainsi par exemple, pour l’élongation
d’ordre i, l’énergie totale Ei s’exprime par
1
Ei = kx2i (3.96)
2
De même, pour l’élongation d’ordre i + 1, l’énergie totale Ei+1 s’exprime par
1
Ei+1 = kx2i+1 (3.97)
2
Le rapport entre les énergies correspondant à 2 extrema successifs devient
Ei x2
= 2i (3.98)
Ei+1 xi+1
E = T +V = Cte (3.101)
x = C cos(ω0 t + ψ) (3.102)
On a :
1 1
V = k x2 = kC2 cos2 (ω0 t + ψ) (3.103)
2 2
1 1
T = m x2 = mC2 ω20 sin2 (ω0 t + ψ) (3.104)
2 2
1
Tmax = Vmax = E = mC2 ω20 (3.105)
2
Dans un mode propre, l’énergie cinétique maximum est égale à l’énergie potentielle maxi-
mum ; elle est proportionnelle au carré de l’amplitude et au carré de la pulsation propre3 .
Considérons une masse ponctuelle m en P, pouvant glisser sans perte sur une glissière hori-
zontale OX , soumise à l’action d’une force f (t)~uX , d’un ressort linéaire de raideur k et de longueur
naturelle L0 et d’un amortisseur linéaire, de constante d’amortissement c (Fig. 3.17).
La liaison étant sans perte, il n’y a pas de composante selon OX de la force de liaison exercée
par la glissière sur la masse.
Si on pose x(t) = X (t) − L0 , la longueur x(t) est l’écart entre la position du point P autour
de sa position de repos (ou d’équilibre) Xeq = L0 et représente la réponse du système autour de
celui-ci4 .
Par projection de cette équation sur OX , on obtient l’équation du mouvement de la masse :
3 Cesconsidérations énergétiques resteront valables pour les systèmes vibrants à n degrés de liberté.
4 On peut ne pas tenir compte des forces constantes telles que la gravité qui influence la configuration d’équilibre,
mais pas le comportement dynamique.
m ẍ + c ẋ + k x = f (t) (3.108)
Si la fonction R(x) peut être développée en série autour de x = 0 (Fig. 3.18), on obtient :
2 2
dR d R x
m ẍ + c ẋ + x+ 2
+ · · · = f (t) (3.110)
dx 0 dx 0 2
force statique r
R0 M0
x
x0
F IG . 3.18 – Linéarisation
En supposant que les déplacements x restent suffisamment petits, on peut confondre la fonc-
tion R(x) avec sa tangente au point de repos et linéariser ainsi l’équation différentielle du mouve-
ment :
m ẍ + c ẋ + k x = F(t) (3.111)
dR
avec k = dx 0 .
La linéarisation fournit une bonne approximation du mouvement réel tant que les déplacements
gardent des valeurs suffisamment faibles, sinon il faut absolument considérer l’équation différentielle
non linéaire, beaucoup plus difficile à intégrer que l’équation linéarisée. Les systèmes non linéaires
peuvent être l’objet des phénomènes caractéristiques que la seule étude des systèmes linéaires ne
permet pas de soupçonner (résonances subharmoniques, oscillations de relaxation, instabilités à la
résonance,... ).
La linéarisation n’est pas toujours possible, en particulier si le système présente des jeux ou
du frottement sec. Si le jeu (ou le contact unilatéral) se produit entre le solide étudié et un élément
élastique, la force de rappel que l’un exerce sur l’autre présente des discontinuités inconciliables
avec une linéarisation ; si le jeu se produit entre le solide et un autre élément supposé rigide, des
phénomènes de chocs seront alors à prendre en considération. La force de frottement sec n’est
pas décrite par une fonction, puisque, en l’absence de glissement relatif des surfaces en contact,
elle peut prendre n’importe quelle valeur entre deux limites ; la linéarisation est évidemment im-
possible. L’étude des systèmes présentent des jeux ou du frottement sec s’avère généralement fort
complexe.
3.2.3.2 Propriétés
Linéarité
Si xi (t) est solution générale de K(D) xi = fi (t), alors x = ∑i λi xi est solution générale de
l’équation K(D) x = f , avec f = ∑i λi fi , les λi étant des constantes arbitraires.
Par conséquent, si les causes s’additionnent, les effets s’additionnent. Cette propriété reste
vraie si les coefficients m, c et k sont des fonctions du temps, c’est-à-dire si le système évolue dans
le temps.
Permanence
Si x(t) est solution générale de K(D) x = f (t), alors, ∀τ, x(t − τ) est solution générale de
K(D) x(t − τ) = f (t − τ).
Le système reste identique à lui-même, quel que soit l’instant où on le considère. Cette pro-
priété ne se maintient que si les coefficients sont constants.
où pks−1 (t) est un polynôme de degré (ks − 1) à coefficients constants arbitraires.
Pour obtenir la solution de l’équation non homogène satisfaisant aux conditions initiales
x(0) = x0 et ẋ(0) = ẋ0 , il suffit de choisir les constantes arbitraires de la solution générale de
sorte que
x0 = xt (0,C1 ,C2 ) + xr (0) (3.117)
et
ẋ0 = ẋt (0,C1 ,C2 ) + ẋr (0) (3.118)
En pratique, on considère que l’excitation ou l’entrée f (t) ne commence qu’à partir d’un
certain temps, que l’on choisit pour instant t = 0. On admet généralement que, jusque cet instant,
le système était au repos. En principe, la réponse x(t) est la solution particulière qui correspond à
l’état dynamique initial x0 = 0 et ẋ0 = 0 (x(t) ≡ 0 pour t < 0).
Pour noter clairement des fonctions identiquement nulles pour t < 0, il est commode d’utiliser
la fonction échelon (u(t) = 0 si t < 0 et u(t) = 1 si t ≥ 0. Ainsi la fonction sin(ωt) u(t) est la
fonction sinusoı̈dale sin(ωt) sur [0, ∞], mais est identiquement nulle sur [−∞, 0].
Des entrées fort importantes seront les fonctions sinusoı̈dales F cos(ωt + ΦF ) u(t), échelon
Fu u(t), et l’impulsionnelle P δ(t). Les réponses respectives sont appelées réponses harmonique,
indicielle, ou impulsionnelle.
Sur le plan de leurs applications, trois types de problèmes peuvent en pratique être distingués
en mécanique vibratoire quant à la réponse harmonique d’un système linéaire à un degré de liberté,
selon que
• le système est sollicité par une force d’excitation harmonique f (t) = F cos ωt + ΦF (Cas
général),
• l’excitation provient d’un rotor déséquilibré solidaire du système, ce qui conduit à une
excitation par balourd dont l’amplitude est proportionnelle au carré de la pulsation
(Exemple : vibrations transmises par une machine tournante, ...),
• l’excitation est causée par un mouvement imposé à la base du système (Exemple : iso-
lation des passagers d’un véhicule par rapport au sol, isolation d’un dispositif fragile par
rapport aux vibrations provenant du sol, ...).
Considérons un système mécanique à un degré de liberté constitué par une masse m pouvant
osciller horizontalement sans perte, et soumise à l’action d’un ressort de raideur k et de longueur
naturelle L0 , d’un amortisseur de constante c et d’un force sinusoı̈dale f (t) = F cos(ωt + ΦF )
agissant brusquement en t = 0 sur le système schématisé à la figure 3.19 (système initialement au
repos). Les conditions initiales sont x0 = ẋ0 = 0.
F IG . 3.19 – Système soumis à une excitation harmonique f (t) = F cos ωt + Φ - Cas général.
Excitation f(t)
2
1
Réponse x(t)
Déplacement X
−1
Transitoire)
−2 Φ/ω
Régime
−3
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Temps t
Et :
mẍ + c ẋ + k x = F cos(ωt + ΦF ) (t ≥ 0) (3.120)
soit, après division par m, et introduction de la pulsation propre ω0 et du degré d’amortissement
ξ:
F
ẍ + 2ξω0 ẋ + ω20 x = cos(ωt + ΦF ) (3.121)
m
La réponse globale x(t) est égale à la somme de la réponse en transitoire xt (t), solution
de l’équation différentielle homogène, et de la solution de régime xr (t), solution particulière de
l’équation différentielle (Fig. 3.20).
En supposant ξ < 1, la solution générale xt (t,C, ψ) de l’équation homogène est :
1
Réponse transitoire − solution de l’homogène
0
−1
−2
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
2
Réponse en régime : solution particulière
1
−1
−2
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
2
Réponse globale
1
−1
−2
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
En utilisant la loi du mouvement libre pour ξ < 1 (par exemple), on obtient finalement :
x(t) = xt (t) + xr (t)
ω ξ
= −X e−ξω0t [cos(ΦX ) cos(ωa t) + ( sin(ΦX ) + p cos(ΦX )) sin(ωa t)](3.129)
ωa 1 − ξ2
+X cos(ωt + ΦX ) (t ≥ 0). (3.130)
Le premier terme xt (t), correspondant au mouvement libre du système, disparaı̂t avec le temps
(que ξ soit < 1, = 1 ou > 1, sauf si ξ = 0 qui n’est en fait qu’un cas spécial théorique) : c’est le
F f (t)
ẍ + 2ξω0 ẋ + ω20 x = cos(ωt + ΦF ) = (3.131)
m m
La solution de régime cherchée x(t) (solution particulière de l’équation non homogène), est
une fonction sinusoı̈dale, de même pulsation ω que l’entrée, de la forme :
x(t) = X cos(ωt + ΦX )
La réponse et l’excitation peuvent être explicitées en fonction des substituts complexes s’y
rapportant6 :
5 Comme on se polarise sur la solution en régime, nous noterons dans la suite de ce chapitre x(t) = xr (t)
6 On sait d’après la formule d’Euler que
La relation 3.137 peut donc se transformer en une égalité algébrique entre substituts com-
plexes7 :
F
−ω2 + ω20 + 2 jξωω0 x =
(3.138)
m
soit
1/m
X= 2 F (3.139)
ω0 − ω + 2 jξωω0
2
F /k
X= (3.142)
(1 − Ω2 + 2 j ξ Ω)
On voit donc que dans le domaine fréquentiel, il y a linéarité entre substituts complexes de la
réponse X et de l’excitation F, puisque
F
On peut rendre cette fonction de transfert non dimensionnelle. On pose généralement = Xst ,
k
qui représente le déplacement statique de la masse m sous l’action d’une force constante d’ampli-
tude égale à F. Le rapport XXstat correspond au rapport entre l’amplitude de la réponse dynamique X
et la réponse statique Xst = F/k. Ce rapport est appelé le gain G1 , ou le coefficient d’amplification
dynamique du système.
X
On appellera plus généralement la fonction complexe gain G1 = F/k , dont l’amplitude est le
coefficient d’amplification dynamique. D’où :
X 1
= G1 = (3.145)
F/k 1 − Ω2 + 2 jξΩ
X e jΦX 1
F jΦF = 1 − Ω2 + 2 jξΩ (3.146)
ke
Si on pose :
ΦX = ΦF − Φ (3.150)
Φ représente le déphasage de la réponse x(t) par rapport à l’excitation f (t) de telle façon que la
réponse x(t) s’exprime sous la forme générale :
Φ/ω représentant le retard de la réponse sur l’entrée (en pratique, le temps séparant deux passages
à zéros successifs (dans le même sens), la réponse étant en retard sur l’entrée.
D’où :
2ξΩ
Φ = arctan (3.152)
1 − Ω2
2ξΩ
Φ = arctan (3.154)
1 − Ω2
Ω étant la pulsation réduite égale à Ω = ω/ω0 .
Remarques
• La méthode des substituts complexes est générale ; elle s’appliquera à la recherche des
réponses harmoniques des systèmes à plusieurs degrés de liberté.
• Ce qui a été établi pour la forme a cos(ωt + θ) peut évidemment l’être de même pour
la forme a sin(ωt + θ) ; il suffit de prendre la partie Im au lieu de la partie Re dans les
démonstrations. Dès que l’on a choisi la forme cos ou la forme sin, il faut s’y tenir tout au
long de l’étude.
dφ 1 + Ω2 √ √
• si ξ = √1 ∼ 70%, = 2 : la pente reste voisine de 2 pour 0 ≤ Ω < 1 et le
2 dΩ 1 + Ω4 √
diagramme du déphasage est quasi-linéaire (φ ∼ 2Ω).
m ẍ = F cos(ωt + ΦF ) et (3.158)
F F/k
x(t) ∼ cos(ω + ΦF ) = − 2 cos(ωt + ΦF ) (3.159)
m ω2 Ω
Xst 1
= − 2 cos(ωt + ΦF ) (G1 → 2 Φ → π) (3.160)
Ω Ω
3. A la résonance
Si Ω est voisin de 1, la réaction d’inertie est égale à la force élastique, et seule la force d’amor-
tissement s’oppose à la force d’entrée.
En effet,
Et :
F Xst 1 π
x(t) ∼ sin(ωt + ΦF ) ∼ cos(ωt + ΦF − π/2) (G1 → φ→ ) (3.163)
cω 2ξ 2ξ 2
Cette interprétation peut également être établie à partir d’un raisonnement basé sur la représentation
graphique des substituts complexes de chacun des termes intervenant dans l’équation différentielle,
à savoir les forces élastiques (−kx), les forces d’amortissement (−cẋ), les forces d’inertie (−mẍ)
et la force d’excitation ( f (t)). En effet, on a :
Chacun des substituts complexes peut être représenté dans le plan complexe en supposant par
exemple que ΦF = 0, ce qui implique que F = Fe jΦF = F est dirigé dans ce cas selon l’axe réel.
3. A la résonance
La figure 3.26 se rapporte à la résonance (Ω = 1 (ω = ω0 ), pour laquelle le déphasage Φ est
égal π/2. A la résonance, la force d’élasticité compense exactement la réaction d’inertie, et
la force F n’est compensée que par les forces d’amortissement, ce qui justifie une réponse
importante si le coefficient d’amortissement est faible.
Multiplions par la vitesse ẋ afin de faire apparaı̂tre les puissances développées par chacune de
ces forces :
−kxẋ − cẋẋ − mẍẋ + f (t)ẋ = 0 (3.168)
Considérons la force sinusoı̈dale f (t) = Fcos(ωt + ΦF ) qui développe une puissance instan-
tanée P(t) s’exprimant par :
Après développement9 , on a :
1
P(t) = −FX ω (sin(2(ωt + 2ΦF − Φ)) − sin(Φ)) (3.171)
2
Il s’agit d’une fonction sinusoı̈dale de pulsation 2ω, oscillant autour de la valeur moyenne
Pmoy
1
Pmoy = FX ω sin Φ
2
L’énergie fournie durant un cycle de durée T est égale à
Z T Z T Z T
1
Efournie / cycle = f ẋdt = −FX ω( (sin(2ωt + 2ΦF − Φ)dt − sinΦ))dt (3.172)
0 0 2 0
3.3.5.2 Egalité sur un cycle entre l’énergie dissipée par l’amortisseur et l’énergie fournie
On peut démontrer que la puissance fournie par cycle par l’excitation est dissipée entièrement
par l’amortissement durant un cycle.
9 Rappel de trigonométrie :
Et
1
cos a. sin(a − b) = (sin(a + (a − b)) − sin(a − (a − b))
2
En effet, la puissance développée par la réactions d’inertie −mẍẋ peut s’exprimer en fonction
de l’énergie cinétique T par :
dT
−mẍẋ = − (3.174)
dt
De même, la puissance développée par la force élastique −kxẋ peut s’exprimer en fonction de
l’énergie potentielle V par :
dV
−kxẋ = − (3.175)
dt
Intégrons sur un cycle (puisque la réponse est périodique sinusoı̈dale) :
Z Z Z Z
2
−dV + −cẋ dt + −dT + f (t)ẋdt = 0 (3.176)
cycle cycle cycle cycle
Le mouvement étant harmonique, les énergies potentielles en début et en fin de cycle sont
identiques, de même que les énergies cinétiques en début et en fin de cycle. D’où :
Z Z
−dV = 0 −dT = 0 (3.177)
cycle cycle
La somme de l’énergie fournie au système par la force f (t) et l’énergie dissipée (de signe
négatif) par les forces d’amortissement durant un cycle est donc nulle :
Z Z
−cẋ2 dt + f (t)ẋdt = 0 (3.178)
cycle cycle
L’énergie dissipée Ediss / cycle (en valeur absolue) dans l’amortisseur vaut donc l’énergie fournie
par cycle : Z Z
Ediss / cycle = cẋ2 dt = f (t)ẋdt = Efournie / cycle (3.179)
cycle cycle
Dans le cas d’un mouvement harmonique, l’énergie dissipée durant un cycle peut donc s’ex-
primer par :
Z Z T
Ediss/cycle = cX ω sin (ωt + ΦF − Φ)dt =
2 2 2
cX 2 ω2 sin2 (ωt + ΦF − Φ)dt(3.180)
cycle 0
Z 2π Z 2π
= cX 2 ω sin2 (ωt − Φ)d(ωt) = cX 2 ω sin2 (ωt − Φ)d(ωt) (3.181)
0 0
(1 − cos2(ωt − Φ))
Z 2π Z 2π
1
= cX 2 ω dt = cX 2 ω d(ωt) (3.182)
0 2 2 0
Force f(t)
Déplacement x(t)
Les conclusions suivantes peuvent être déduites pour un système mécanique à un degré de
liberté de caractéristiques (m, k, c) :
• cette aire donne une image de la dissipation d’énergie par cycle, d’autant plus importante
que le coefficient d’amortissement c est grand :
• l’énergie fournie durant un cycle par la force d’amplitude F est maximum pour une pulsa-
tion d’excitation égale à la pulsation de résonance car Φ = π/2 et Efournie/cycle = πFX sin Φ
3.3.6 Réponse dans le cas particulier (théorique) où l’amortissement est nul.
sition de deux sinusoı̈des, l’une de pulsation ω, indépendante des conditions initiales, l’autre de
pulsation ω0 , en dépendant.
Si ω = ω0 , le calcul de la réponse harmonique n’est plus valable. L’équation 3.187 admet une
solution particulière
Fω0
x(t) = t sin(ω0 t + ΦF ) (3.189)
2k
l’équation homogène admettant la solution générale
x = C cos(ω0 t + ψ) (3.190)
Considérons le cas d’un solide S de masse M pouvant osciller sans perte en translation selon
l’axe x horizontal et solidaire d’un axe de rotation Oz autour duquel peut tourner à vitesse angulaire
constante ω un balourd caractérisé par sa masse m0 et sa distance r0 (au point P) par rapport à l’axe
Oz (Fig. 3.28).
L’équation différentielle du mouvement selon l’axe x est obtenue de la façon suivante si x est
l’écart par rapport à la configuration d’équilibre
Or
~aP/s = ~aP/S +~aPS/s + 2~ωS/s ∧~vP/S (3.195)
c k m0 r0 2
ẍ + ẋ + x = ω cos(ωt + ΦF ) (3.201)
m m m
m0 r0 2
ẍ + 2ξω0 ẋ + ω20 x = ω cos(ωt + ΦF ) (3.202)
m
m ω e
m0 r 2 jΦF
X= (3.205)
ω0 − ω2 + 2 jωξω0
2
ω
Si on introduit la pulsation réduite Ω = ω0 , le substitut complexe X de la réponse du système
s’exprime par :
m Ω e
m0 r 2 jΦF
X= (3.206)
1 − Ω2 + 2 jξΩ
On peut rendre cette fonction de transfert non dimensionnelle. On pose généralement Xeq =
m0 r0 /m qui représente10 la distance équivalente du centre de gravité d’un système de masse m,
qui conduirait à un même déséquilibre m0 r0 .
X Ω2
= G 2 = (3.207)
Xeq e jΦF 1 − Ω2 + 2 jξΩ
ou
X e jΦX Ω2
= (3.208)
Xeq e jΦF 1 − Ω2 + 2 jξΩ
Si on examine cette réponse sur le plan de l’amplitude (Fig. 3.29), on obtient le gain G2 :
X X Ω2
G2 = = =p (3.209)
m0 r0 /m Xeq (1 − Ω2 )2 + (2ξΩ)2
10 On verra qu’il s’agit aussi du déplacement que l’on aurait pour une excitation à fréquence élevée.
Ω2
ΦX − ΦF = + arg (3.210)
1 − Ω2 + 2 jξΩ
2ξΩ
ΦX − ΦF = − arctan (3.211)
1 − Ω2
Si on pose :
ΦX = ΦF − Φ (3.212)
2ξΩ
Φ = arctan (3.214)
1 − Ω2
L’étude de cette fonction G2 appelle les commentaires suivants (Fig. 3.30 : (cf 3.30) :
• A la résonance (Ω ∼ 1)
dG2 1
= 0 pour Ω → ∞ et Ω∗ = p :
dΩ 1 − 2ξ2
Elle passe par un maximum si
1 1 1
ξ ≤ √ ∼ 70% ; ce maximum vaut G2max = . Si ξ ≪ 1, le maximum est voisin
2ξ 1 − ξ2
p
2
du point à la résonance.
1
• La courbe correspondant à ξ = √ ∼ 70% est la plus voisine de l’horizontale G2 = 1
2
Intéressons-nous à la force dynamique transmise au sol. Dans le cas d’une machine tournante,
le choix de la suspension sur laquelle repose la machine doit se faire de telle façon à minimiser
cette force transmise, responsable des vibrations sur l’environnement.
On sait que dans le domaine temporel, cette force correspond à la somme des contributions
de la force élastique passant par le ressort et la force dissipative passant par l’amortisseur.
ω e
m0 r 2 jΦF
F dyn = (k + jωc) 2 m 2 (3.217)
ω0 − ω + 2 jωξω0
Si on pose
Fexc = m0 rω2 (3.218)
cette force représente l’amplitude de la force sinusoı̈dale qui serait transmise au sol sous l’effet de
la rotation à vitesse ω d’un balourd m0 r, s’il n’y avait aucune suspension (il s’agit de la projection
sur Ox de la réaction d’inertie −m0 ω2 r~un qui serait dans ce cas reprise par la réaction du sol).
On obtient alors :
F dyn (k + jωc) 1 ω20 + j2ξω0 ω
= = (3.219)
Fexc e jΦF m ω20 − ω2 + 2 jξωω0 ω20 − ω2 + 2 jξωω0
On introduit classiquement la pulsation réduite en divisant le numérateur et le dénominateur par
ω20 :
Fdyn 1 + j2ξΩ
= (3.220)
Fexc e jΦ F 1 − Ω2 + 2 jξΩ
Le rapport entre l’amplitude Fdyn de la force transmise pour le système amorti et l’amplitude
Fexc de la force que l’on transmettrait s’il n’y avait pas de système amortisseur porte le nom de
transmissibilité T .
La fonction complexe transmissibilité T est définie par le rapport entre F dyn et Fexc e jΦF :
F dyn 1 + j2ξΩ
T= = (3.221)
Fexc e jΦ F 1 − Ω2 + 2 jξΩ
L’amplitude de cette transmissibilité T , représentée sur la figure 3.31, est le paramètre impor-
tant qui permet d’évaluer les propréités d’isolation vibratoire d’une suspension :
s
Fdyn 1 + (2ξΩ)2
T= = (3.222)
Fexc (1 − Ω2 )2 + (2ξΩ)2
On peut en déduire que pour qu’il y ait atténuation de la force dynamique transmise au sol, il
faut nécessairement que la transmissibilité T soit < 1. On peut démontrer que l’abscisse
√ du point
√
d’intersection de la courbe de transmissibilité avec la droite T = 1 vaut Ω = 2 ou ω = ω0 2
(pulsation de coupure).
Un effet d’atténuation de la force dynamique transmise au√ sol est donc obtenu si la pulsation
d’excitation ω dépasse la pulsation propre ω0 multipliée par 2 :
√ √
Ω > 2 ou ω > 2ω0 (3.223)
Cette condition permet de déterminer la valeur maximale de la raideur k qui permet d’atténuer
la force dynamique transmise au sol et donc les vibrations induites sur l’environnement. En effet,
k
ω2 > 2ω20 = 2 (3.224)
m
D’où :
k < 2mω2 (3.225)
Dans le cas d’un moteur dont le bâti est placé sur sa suspension, la raideur est limitée vers la
haut par cette valeur limite au-delà de laquelle les vibrations induites sur l’environnement seraient
amplifiées. Si on a intérêt à assouplir la suspension, la raideur est toutefois limitée vers le bas par
des contraintes touchant essentiellement le déplacement en translation de la masse en statique, afin
de ne pas aller au-delà de la déflexion maximale statique ∆max . Comme la déflexion statique ∆ peut
être déterminée à partir du bilan de forces statiques, on a donc :
mg
k∆ = mg et ∆ = < ∆max (3.226)
k
D’où :
∆max
k< (3.227)
mg
mω2 ∆max
<k< (3.228)
2 mg
m étant la masse du système, ω est sa vitesse de rotation, ∆max est la déflexion statique maximale
Pour autant que le choix de l’amortissement puisse être réalisé (le choix de la raideur étant
prioritaire), les caractéristiques d’amortissement sont limitées vers la bas par le comportement à
la résonance, et vers la haut par les qualités d’isolation dynamique de la machine au-delà de la
résonance de la suspension.
L’équation différentielle du mouvement selon l’axe x est obtenue de la façon suivante si xa est
l’écart par rapport à la référence fixe
c k k c
ẍ + ẋ + x = xB + ẋB (3.233)
m m m m
X 1 + 2 jξΩ
T= = (3.238)
X B 1 − Ω2 + 2 jξΩ
L’expression de cette transmissibilité est identique à celle obtenue dans le cas du rapport entre
force dynamique et force d’excitation transmise au sol pour un système à un degré de liberté excité
par un balourd en rotation.
qui est donc la même relation que celle s’appliquant dans le cas d’un système excité par un
balourd quant au rapport entre l’amplitude Fdyn de la force transmise pour le système amorti et
l’amplitude Fexc de la force que l’on transmettrait s’il n’y avait pas de système amortisseur (Fig.
3.34).
On peut donc déduire les mêmes conclusions que précédemment pour le choix de la suspen-
sion destinée à atténuer les vibrations d’un système à protéger par rapport aux vibrations venant
du milieu extérieur et transmises par le sol (Fig. 3.35), à savoir :
mω2 ∆max
<k< (3.241)
2 mg
m étant la masse du système, ω est la pulsation d’excitation dominante venant du sol, ∆max
est la déflexion statique maximale.
• Pour autant que le choix de l’amortissement puisse être réalisé (le choix de la raideur étant
prioritaire), les caractéristiques d’amortissement sont limitées vers la bas par le comporte-
ment à la résonance, et vers la haut par les qualités d’isolation dynamique de la machine
au-delà de la résonance de la suspension.
x(t)
0, 5
t
0 T /2 T 3T /2 2T
1 4 1 t
f (t) = + ∑ n2 cos(2πn T + π)
2 π2 n=1,3,5···
(3.246)
Les amplitudes an diminuent rapidement avec le rang n (an = π42 n12 ). Les déphasages ψn sont
tous égaux à π (Fig. 3.37).
an
En pratique, le rapport ≪ 1 à partir d’un certain rang N, de sorte que l’on pourra limiter
aN
la série :
N
f (t) ∼ a0 + ∑ cos(nωt + ψn ) (3.247)
n=1
Supposons que l’excitation f (t) soit une fonction 12périodique que l’on peut décomposer en
séries de Fourier : ∞
f (t) = F0 + ∑ Fn cos(nωt + ΦFn ) (3.249)
n=1
de sorte que l’équation différentielle du système est
∞
mẍ + cẋ + kx = F0 + ∑ Fn cos(nωt + ΦFn ) (3.250)
n=1
Spectre en amplitude
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Harmonique
Spectre en phase (rad)
4
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Harmonique
Le système étant linéaire, on obtiendra la réponse de régime en additionnant les réponses de régime
que donneraient séparément les différents termes de l’excitation d’entrée s’ils agissaient seuls :
∞
F0 Fn
x(t) = + ∑ G1 (nΩ) cos(nωt + ΦFn − Φ(nΩ)) (3.251)
k n=1 k
avec Ω = ωω0 , G1 et Φ étant les valeurs des fonctions gain G1 et déphasage Φ se rapportant à la
réponse harmonique d’un système excité par une fonction sinusoı̈dale, pour des pulsations égales
à nΩ, à savoir :
1
G(nΩ) = q (3.252)
(1 − n2 Ω2 )2 + (2ξnΩ)2
2ξnΩ
tan Φ(nΩ) = (0 ≤ φ ≤ π) (3.253)
1 − n2 Ω2
On obtient de cette manière la série de Fourier se rapportant à la réponse qui est évidemment
périodique, de période T .
Pour un système mécanique linéaire, la linéarité se marque dans le domaine fréquentiel dans
lequel pour chaque composante fréquentielle, il y a linéarité entre réponse et excitation.
En effet, la composante d’ordre n de la réponse X n s’exprime en amplitude par
Fn
Xn = G1 (nΩ) (3.254)
k
et en phase par
Φn = ΦFn − Φ1 (nΩ) (3.255)
Lorsqu’un système mécanique à un degré de liberté est excité par une force f (t) périodique,
les composantes fréquentielles dominantes au niveau de la réponse peuvent correspondre :
• soit aux pulsations dominantes provenant de l’excitation (pour lesquelles Fn sont les plus
importantes)
• soit à la pulsation propre caractéristique du système (nΩ ∼ 1) pour laquelle G1 (nΩ = 1)
présente un maximum. A la pulsation propre, le système est particulièrement flexible (une
petite force peut causer une réponse importante à la résonance).
Ces conclusions peuvent être extrapolées aux systèmes mécaniques en général (systèmes
continus ou à plusieurs degrés de liberté présentant un ensemble de fréquences propres) et pour des
excitations quelconques. Le domaine fréquentiel et ses propriétés de linéarité est le domaine le plus
adapté pour poser un diagnostic sur l’origine de vibrations excessives d’un système mécanique,
celles-ci pouvant être associées soit aux faiblesses dynamiques du système (aux pulsations de
résonance pour lesquelles le système est particulièrement flexible), soit à l’excitation elle-même,
lorsqu’elle présente des composantes fréquentielles dominantes.
Supposons que l’on désire reproduire un signal d’entrée, c’est-à-dire obtenir un signal de
sortie x(t) proportionnel au signal d’entrée f (t) (Cas d’un appareil de mesure par exemple).
Les harmoniques du signal d’entrée sont donc traités différemment en fonction de leur pul-
sation nΩ. On dit que les harmoniques de la réponse subissent une distorsion d’amplitude et une
distorsion de phase. En général, quel que soit ξ, le gain diminue si n augmente suffisamment, de
sorte que les harmoniques de rang élevé sont atténués vis-à-vis de ceux de rang inférieur.
Pour atteindre la proportionnalité entre signal d’entrée et signal de sortie, 2 méthodes sont
possibles :
F IG . 3.40 – Métrologie
√
1. Rendre nΩ < 1 et ξ ∼ ξopt = 2/2 ∼ 70%
√
En effet, on sait que pour ξ = 1/ 2, la courbe de gain G1 est la plus voisine√ de G1 = 1
(G1 = 0.97 pour Ω = 0.5) et que la loi du déphasage est quasi linéaire (φ ∼ 2Ω), de sorte
que :
∞ √
F0 Fn
x(t) ∼ +∑ 1 cos(nωt + ΦFn − 2iΩ)
k n=1 k
∞
√ ! !!
1 2
= F0 + ∑ Fn cos nω t − T0 + ΦFn
k n=1 2π
1
= f (t − τ)
k
F (t) r(t)
t
0 τ T 2T
La réponse indicielle, notée g(t), est la réponse à une entrée égale à l’échelon unitaire de force
Fu u(t) agissant sur le système schématisé à la figure 3.38, Fu = 1N étant égal à une unité de force
(u(t) est sans dimension).
Il s’agit de la solution de l’équation différentielle
m ẍ + c ẋ + k x = Fu u(t) (3.256)
satisfaisant les conditions initiales x(0) = 0 et ẋ(0) = 0 (système initialement au repos).
Une solution particulière de l’équation non homogène, pour t > 0, est évidemment gr = Fu /k
(solution en régime).
Si gt = x(t,C, ψ) est la solution générale de l’équation homogène (assurant l’évolution transi-
toire), pour t > 0, la solution globale est donc :
Fu
g(t) = gt (t) + gr (t) = gt (t,C, ψ) + (3.257)
k
13
En utilisant les résultats obtenus précédemment pour la solution transitoire dans le cas d’un
amortissement faible (ξ < 1 (solution de l’équation différentielle homogène), il vient immédiatement
(t > 0) :
g(t) 1
= 1− p e−ξω0t cos(ωa t − ψ) (3.258)
g(∞) 1−ξ 2
si ωa = 1 − ξ2 ω0 et ψ = arctan √ ξ (0 ≤ ψ ≤ π2 ) ;
p
1−ξ2
Fu
g(∞) = (avec Fu = 1) est la nouvelle position de repos atteindre asymptotiquement, ap-
k
pelée valeur de régime.
Quelques réponses indicielles13 sont portées en graphique en fonction de ξ, à la figure 3.42.
Si ξ < 1, g(t) passe la première fois par la position g(∞) à l’instant t ∗ = (π/2 + ψ)/ωa en
√ t∗ 3√
particulier, si ξ = 2/2 ∼ 70%, = 2 = 0.530
T0 8
La réponse indicielle joue un rôle important dans la pratique en métrologie. C’est la réponse à
des commandes brusques. Dans la plupart des questions techniques, on désire que g(t) se stabilise
le plus rapidement possible à sa valeur de régime et avec une bonne précision, c’est à dire sans
trop dépasser cette valeur de régime. Analysons ces deux qualités généralement demandées aux
systèmes.
• Rapidité
13 Si ξ est faible, g(t) oscillera très longtemps avant de tendre vers la nouvelle position de repos. Si ξ est grand, g(t)
tendra très lentement vers cette position
(g(t) − g(∞))
On démontre que le temps réduit t ′ /T0 , après lequel l’écart réduit reste
g(∞)
définitivement
√ inférieur à 5%, est minimum pour un degré d’amortissement ξ de 70%
(∼ 2/2). Pour cette valeur de ξ, t ′ /T0 = 0.43.
• Précision
(gmax − g(∞))
Il faut éviter que le dépassement ne soit trop important. Le dépassement vaut
g(∞)
100% pour ξ = 0 (mouvement sinusoı̈dal) et est nul pour (ξ = 1) (mouvement apériodique).
Le dépassement est de 4% seulement pour ξ = 70%.
L’amortissement optimal ne peut être mathématiquement défini, car son choix résulte d’un
compromis entre la précision et la rapidité de la réponse. Les considérations précédentes montrent
qu’en pratique, un amortissement de 70% donne satisfaction à tout point de vue. L’amortissement
de 70% sera optimal pour la réponse fidèle à des signaux d’entrée.
En fait, si ξ = 70%, comme chaque oscillation maximale autour de la valeur de régime n’at-
teint que 11% de la précédente (1/q = e−Λ = 11%) et que la première vaut 4% de la valeur de
régime, le caractère oscillatoire du phénomène disparaı̂t.
f(t)
f(τ4)
f(τ3)
f(τ2)
f(τ1)
f(0+)
Temps t
0 + τ1 τ2 τ3 τ4
F IG . 3.43 – Utilisation de la fonction échelon pour recomposer une excitation f (t) quelconque
Considérons une excitation d’entrée f (t) commençant brusquement en t = 0. f (t) peut être
f (t) ∼ f (0+ ) u(t) + ( f (τ1 ) − f (0+ )) u(t − τ1 ) + ( f (τ2 ) − f (τ1 )) u(t − τ2 ) + · · · (3.259)
soit15 : ∞
f (τi ) − f (τi−1 )
f (t) ∼ f (0+ ) u(t) + ∑ (τi − τi−1 ) u(t − τi ) (3.260)
i=1 τi − τi−1
Zt
d f (τ)
+
x(t) = f (0 ) g(t) + g(t − τ)dτ (3.263)
dτ
0+
La réponse impulsionnelle x(t) = z(t) est la réponse à une impulsion de Dirac unitaire de
force. C’est la solution particulière de l’équation différentielle
avec x(0) = ẋ(0), P u étant égal à une unité de force fois une unité de temps (δ(t) a pour dimension
l’inverse d’un temps.
L’impulsion de Dirac unitaire correspond à une force f (t) exercée durant un intervalle tI et
tel que la surface sous-tendue par la courbe f (t) tend vers l’impulsion unitaire P u lorsque cet
intervalle tI tend vers 0 :
Z tI
lim f (t)dt = P u P u étant l’impulsion unitaire (3.267)
tI →0 0
En pratique, une réponse impulsionnelle sera créée par une force d’entrée variant rapidement
pendant un intervalle de temps très bref, négligeable par rapport à la période propre T0 du système
(un choc par exemple). On peut donc déterminer la réponse impulsionnelle en considérant :
• que le système est soumis à l’impulsion unitaire P u pendant l’intervalle de temps compris
entre l’instant 0 et l’instant 0+ à la fin de l’impulsion.
L’application du théorème de la quantité de mouvement durant cet intervalle aboutit à :
Z
mẋ(0+ ) − mẋ(0) = f (t)dt = P u (3.268)
Comme les conditions initales sont nulles (ẋ(0) = 0) et la vitesse à la sortie de la phase de
percussion s’exprime par :
Pu
ẋ(0+ ) = (3.269)
m
• que le système évolue ensuite librement, en respectant à l’instant initial, les conditions de
vitesses correspondant à la fin de la phase d’impulsion.
Il s’agit d’une réponse en mouvement libre correspondant aux conditions initiales suivantes
x(0+ ) = 0 et ẋ(0+ ) = Pmu
Comme la position initiale est nulle, la forme générale de la réponse libre utilise la fonction
sin(ωa t) s’annulant en t = 0, ce qui donne (si ξ < 1, par exemple) :
ω0 P u
Si on généralise la réponse obtenue pour différents degrés d’amortissement, en posant a = ,
k
avec P u = 1 unité de force × 1 unité de temps, on obtient :
z(t) e−ξω0t
• ξ<1: sin( 1 − ξ2 ω0 t)
p
=p
a 1 − ξ2
z(t)
• ξ=1: = ω0 te−ξω0t
a
z(t) e−ξω0t
• ξ>1: sinh( ξ2 − 1ω0 t)
p
=p
a ξ2 − 1
Dans chaque cas, z(t) tend vers zéro si t tend vers l’infini. Quelques réponses impulsionnelles
sont portées en graphique, en fonction de ξ, à la figure 3.44.
Dans chacun des cas (ξ < 1, = 1 ou > 1), z(t) passe par un maximum zmax avant de revenir à
l’équilibre. Si la percussion n’est pas unitaire, mais vaut P , la réponse impulsionnelle est multi-
pliée par P (linéarité), ainsi que zmax . zmax est donc proportionnel P : c’est le principe des appareils
de mesure balistiques.
comme suit16 :
soit : ∞
f (t) ∼ ∑ f (τi ) ∆τ δ(t − τi ) (3.277)
i=0
Zt
f (t) = f (τ) δ(t − τ)dτ (3.279)
0
Zt
x(t) = f (τ) z(t − τ)dτ (3.280)
0
f(t)
f(τ4)
f(τ3)
f(τ2)
f(τ1)
f(0+)
∆τ
Temps t
0 + τ1 τ2 τ3 τ4
F IG . 3.45 – Utilisation de la fonction impulsion pour recomposer une excitation f (t) quelconque
Zt
x(t) = z(τ) f (t − τ)dτ (3.281)
0
Rappelons que la réponse à une excitation quelconque f (t) en passant par la réponse indicielle
g(t) s’exprime par :
Zt
dg(τ)
x(t) = f (t − τ)dτ (3.282)
dτ
0
Si on passe par la réponse impulsionnelle z(t), la réponse à une excitation quelconque f (t)
s’exprime par :
Zt
x(t) = z(τ) f (t − τ)d(τ) (3.283)
0
On en déduit que la réponse impulsionnelle est la dérivée de la réponse indicielle (fois une
unité de temps, pour assurer l’homogénéité de la relation) :
dg(t)
z(t) = (3.284)
dt
C’est une approximation que l’on peut admettre lorsqu’on étudie des réponses à des entrées
très lentes. Par exemple, si l’entrée est sinusoı̈dale ( f (t) = F cos(ωt)), les forces élastiques
sont indépendantes de la pulsation ω, les forces d’amortissement sont proportionnelles
à ω, et les forces d’inertie à ω2 . Si ω est suffisamment petit, les forces d’inertie seront
négligeables par rapport aux autres (étude quasi statique). Mais, si ω augmente, les forces
d’inertie ne seront plus négligeables. Considérer que la masse m est négligeable ne provient
donc pas d’une propriété intrinsèque du système, mais constitue seulement une approxima-
tion valable lorsque les phénomènes sont suffisamment lents.
M(m)
x
c
F (t)
m ẍ + c ẋ = f (t) (3.286)
Si f (t) = 0, toute position est position d’équilibre statique (équilibre indifférent). On dit que
le système est semi-défini.
En choisissant pour réponse, la vitesse v(t) = ẋ, on obtient l’équation différentielle du pre-
mier ordre :
m v̇ + c v = f (t) (3.287)
c f (t) v f (t)
v̇ + v= → v̇ + v= (3.288)
m m m/c m
m
Si on pose τ = ; (τ est la constante de temps du système), l’équation du mouvement
c
devient :
v f (t)
v̇ + = (3.289)
τ m
16
1.4
0.8
0.6
τ=1s
0.4
0.2
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
Temps (s)
v(∞) est la vitesse v vers laquelle tend asymptotiquement le système pour un temps infini (Fig.
3.48).
Un corps en chute libre est soumis à l’action de la force constante mg et de la force −cv de
résistance de l’air (supposée proportionnelle à la vitesse).
Si l’axe x est dirigé vers le bas, on a :
m g − c ẋ − m ẍ = 0 (3.296)
m ẍ + c ẋ = m g (3.297)
V / V∞
1.2
V =F τ/m
0.8
0.6
τ=1s
0.4 m = 1kg
0.2
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
Temps
F IG . 3.48 – Réponse à une excitation de type échelon d’un système du premier ordre
Si (v(t) = ẋ, on a
m v̇ + c v = m g
τ −t
m
v = mg 1−e τ , τ= (3.298)
m c
Sa vitesse limite (t → ∞) vaut
m
vlim = gτ = g (3.299)
c
v f (t)
v̇ + = (3.300)
τ m
avec τ = m/c.
Si f (t) = F cos(ωt + ΦF ), la réponse en régime s’exprime par v(t) = V cos(ωt + ΦF − Φ).
Si on utilise les substituts complexes, on obtient :
F = Fe jΦF (3.302)
on obtient la relation suivante :
1 F F/c F/c
jω + V= = = (3.303)
τ m m/c τ
soit
V 1
= (3.304)
F/c 1 + jωτ
V 1
G= =√ (3.305)
F/c 1 + ω2 τ2
et le déphasage s’exprime par :
Φ = arctan(ωτ) (3.306)
V
Les caractéristiques de la réponse en fréquence F/c sont représentées en amplitude et en phase
sur la figure 3.49.
1
Rapport entre les amplitudes de la vitesse et de la force
0.8
divisée par la constante d’amortissement
v / (F/c)
0.6
τ = 1 s)
0.4
0.2
0
0 1 2 3 4 5 6
Pulsation multipliée par la constante de temps : ω τ
100
90 Φ − Φ (deg)
F V
80
70
60
50 τ = 1 s)
40
30 Déphasage entre la vitesse et la force d’excitation
20
10
0
0 1 2 3 4 5 6
Pulsation multipliée par la constante de temps : ω τ
Différents types de capteurs peuvent être utilisés pour mesurer les vibrations, notamment
les capteurs d’accélération ou accéléromètres, ou les capteurs de vitesse ou géophone. Les prin-
cipaux types de capteurs d’accélérations le plus généralement utilisés sont les accéléromètres
piézoélectriques.
Le capteur qui de nos jours, est plus ou moins universellement utilisé pour les mesures de
vibrations est l’accéléromètre piézoélectrique. Le coeur d’un accéléromètre piézoélectrique est
constitué d’un élément de matériau produisant un effet piézoélectrique : lorsque cette tranche
subit une contrainte mécanique en extension, en compression ou en cisaillement, elle engendre
une charge électrique proportionnelle à la force qui le sollicite.
Les accéléromètres piézo-électriques contiennent généralement une ou plusieurs plaquettes
en matériau piézo-électrique, en contact avec une ou plusieurs masses sismiques (Fig. 3.51). Le
mouvement que subit l’accéléromètre provoque une contrainte mécanique produite par les masses
sismiques sur les plaquettes piézo-électriques, ce qui induit la charge électrique sur le matériau
piézo-électrique. Une précontrainte mécanique est généralement exercée sur l’élément central pour
pouvoir réaliser des mesures dans les deux sens (positif et négatif). Le rapport entre charge induite
et accélération constitue la sensibilité de l’accéléromètre. La charge électrique est ensuite reprise
par un amplificateur de charge, permettant d’obtenir une tension électrique à partir de la charge
aux bornes du cristal. Certains capteurs plus récents utilisent un amplificateur directement intégré,
qu’il est alors nécessaire d’alimenter .
Plusieurs dispositions sont possibles selon qu’il s’agit d’accéléromètres de type ”compres-
sion” (compression type), cisaillement (planar type) ou cisaillement avec charges cumulées (”delta
shear”). (Fig. 2)
Le déplacement relatif que tend à avoir la masse sismique par rapport au boı̂tier B est limité
par les propriétés élastiques de son environnement. Ce déplacement est une image de la solli-
citation que subira le matériau piézo-électrique de l’accéléromètre. L’allure des caractéristiques
dynamiques d’un accéléromètre peut par conséquent être obtenue à partir d’un modèle simple
constitué par le système classique masse m - ressort k - amortisseur c contenu dans un boı̂tier B.
Pour établir l’allure générale de la caractéristique fréquentielle de l’accéléromètre en fonction
de la fréquence, on peut exprimer dans un premier temps, l’équation différentielle du mouvement
vertical de la masse m, en prenant pour paramètre de configuration le déplacement relatif XM de
la masse par rapport au boı̂tier. En appliquant le principe de base de la dynamique par rapport au
repère galiléen, on obtient :
−kXM − cẊM − m(ẍB + ẌM ) = 0 (3.307)
Si le boı̂tier est animé d’un mouvement sinusoı̈dal de pulsation ω, on peut exprimer l’évolution
temporelle de l’accélération sous la forme suivante aB (t) = AB cos(ωt + ΦA ), faisant intervenir
XM 1
=q (3.311)
AB
(ω2 − ω2 )2 + (2 jξω0 ω)2
Le déphasage étant égal à
2ξΩ
Φ = arctan (3.312)
1 − Ω2
Zone utile
1 / ω2
0
ω0
0 Pulsation ω
L’allure de cette fonction par rapport à la pulsation montre que (Fig. 3.53) :
• pour une pulsation ω proche de 0, ce rapport tend vers une valeur constante égale à 1/ω20 .
Dans cette zone en-dessous de la fréquence propre, le rapport déplacement relatif-accélération
est constant, autrement dit les mouvements de la masse ont tendance à suivre les effets
d’accélération du boı̂tier.
• pour ω proche de ω0 , pulsation de résonance de l’accéléromètre, ce rapport passe par un
maximum, d’autant plus aigu que le degré d’amortissement est faible.
• pour ω tendant vers l’infini, ce rapport tend vers 0.
Au delà de la fréquence propre, il n’y a pratiquement plus de mouvement relatif de la masse,
la fréquence étant trop grande. D’où, l’intérêt pour un accéléromètre piézoélectrique de présenter
une fréquence propre élevée. Les accéléromètres piézoélectriques sont principalement utilisés pour
des gammes de fréquences basses à moyennement élevées (pratiquement de 1 à 10 kHz).
2π
Si le mouvement de S est périodique, de période T = , on peut décomposer aB (t) en série
ω
de Fourier : ∞
aB (t) = a0 + ∑ an cos(nωt + ΦFn ) (3.313)
n=1
Pour que l’appareil fonctionne en accéléromètre, il faut que XM (t) soit semblable à aB (t), le
plus fidèlement possible, nous avons vu que deux techniques peuvent être utilisées dans ce but :
• si Ω < 1, n étant l’harmonique de plus haut rang contenu dans le signal d’entrée, on sait
que ce signal d’entrée sera bien reproduit au délai τ = 0.255T0 près, si l’amortissement du
système est optimal : ξ ∼ 70%. Cette solution est généralement utilisée pour l’étude de
phénomènes à basse fréquence (∼< 5Hz) ; dans ce cas, on peut admettre des harmoniques
dans le signal d’entrée jusque nΩ ∼ 0.4.
• si nΩ ≪ 1 et si ξ ∼ 0, alors G1 ∼ et φ ∼ 0, de sorte que le signal d’entrée sera bien repro-
duit. Cette solution est celle adoptée dans les capteurs à céramiques piézoélectriques. La
fréquence propre f0 de ces capteurs est de l’ordre de 20000Hz et l’amortissement est très
faible. Les harmoniques doivent être limités à nΩ ∼ 0.1.
Que l’on adopte une solution ou l’autre, la réponse est d’autant meilleure que la fréquence du
signal d’entrée est faible par rapport à la fréquence propre du capteur.
3.10.3.1 Principe
Des capteurs de vitesse peuvent toutefois encore être utilisés pour les mesures à basse fréquence,
notamment dans le cadre de la mesure des vibrations induites dans les bâtiments (où la vitesse est
le paramètre principal à mesurer).
Le signal utile d’un capteur de vitesse (de type géophone) est généré à partir d’une bobine
solénoı̈dale se déplaçant dans un champ magnétique, créé par exemple par un aimant permanent
(Fig.3.54). La tension induite dans l’enroulement est directement proportionnelle à la vitesse re-
lative entre enroulement et aimant. Soit l’enroulement, soit l’aimant permanent est solidaire de
la partie vibrante, le mouvement de l’autre composant servant alors pour mesurer la vitesse. La
figure 3.54 représente le schéma de principe d’un capteur de vitesse dans lequel l’aimant perma-
nent est solidaire de la structure vibrante, une bobine pouvant osciller à l’intérieur de cet aimant
permanent, le mouvement de l’enroulement étant soumis à l’effet de rappel de ressorts extérieurs.
La courbe fréquentielle caractéristique d’un capteur de vitesse peut également être obtenue
à partir du même modèle simple masse-ressort-amortisseur à un degré de liberté. Les équations
différentielles du mouvement sont identiques aux équations développées dans le cadre du modèle
associé à l’accéléromètre piézo-électrique. En prenant pour paramètre de configuration le déplacement
Si le boı̂tier est animé d’un mouvement sinusoı̈dal de pulsation ω, on peut exprimer l’évolution
temporelle de l’accélération sous la forme suivante aB (t) = AB cos(ωt + ΦA ), faisant intervenir
l’amplitude A de l’accélération, la réponse de régime est de la forme
Au niveau de la résolution, la différence importante vient du fait que l’excitation d’entrée que
l’on veut suivre est la vitesse du boı̂tier ẋB = vB , tandis que le phénomène qui permet de mesurer
la vibration est ici la vitesse relative de la masse ẊM = VM .
D’où :
VM
XM = (3.319)
jω
Et
AB = jωV B (3.320)
D’où,
VM
(−ω2 + 2ξ jωω0 + ω20 ) = − jωV B (3.321)
jω
D’où :
−ω2
VM = V (3.322)
(ω20 − ω2 + 2ξ jωω0 ) B
Le rapport entre l’amplitude de la vitesse relative de la masse par rapport à la vitesse absolue
du boı̂tier s’exprime par :
VM ω2 Ω2
=q = q (3.323)
VB 2
ω20 − ω2 + (2ξω0 ω)2 (1 − Ω2 )2 + (2ξΩ)2
Le déphasage étant égal à
2ξω0 ω
2ξΩ
Φ = arctan = arctan (3.324)
ω20 − ω2 1 − Ω2
1.4
V /V
M B
1.2
Zone utile
1
0.8
0.6
0.4
0.2
ω0
0
Pulsation ω
L’allure de cette fonction par rapport à la pulsation montre que (Fig. 3.55) :
• pour une pulsation ω proche de 0, ce rapport tend vers 0.
• pour ω proche de ω0 , pulsation de résonance du vibromètre, ce rapport peut passer par un
maximum d’autant plus aigu que l’amortissement est faible. Pour un degré d’amortissement
de l’ordre de 70%, la fonction garde une valeur relativement constante dans la zone de la
résonance,
• pour ω tendant vers l’infini, ce rapport tend vers une valeur constante égale à 1.
La zone utile pour le capteur de vitesse est la zone se situant au-dessus de la fréquence de
résonance, qu’il y a donc intérêt à avoir la plus faible possible. Pour que l’appareil fonctionne
convenablement en vibromètre, il faut donc que sa fréquence propre soit très faible par rapport à
celle du fondamental du signal d’entrée 17 .
17 Théoriquement, il n’y a donc aucune différence essentielle au niveau du modèle de base entre un vibromètre et un
accéléromètre. Le même appareil fonctionnerait en accéléromètre pour des phénomènes très lents (pour autant qu’on
suive le déplacement relatif), et en vibromètre pour des phénomènes très rapides (pour autant qu’on suive la vitesse
relative)
On parlera d’un pendule simple lorsqu’il s’agit d’un mouvement pendulaire concernant une
masse ponctuelle. Il s’agira plutôt d’un pendule composé lorsque le mouvement pendulaire concerne
un solide oscillant autour d’un axe.
Un point M, de masse m, glisse sans perte sur une circonférence (0, l) située dans un plan
vertical, ou un point M, de masse m, est lié par un fil parfait au point fixe O et se meut dans le
plan vertical Oxz (si M est dans le plan Oxz en position initiale est dans ce plan, sa trajectoire sera
entièrement dans ce plan ).
Le système est conservatif :
T +V = E = Cste (3.325)
0 x
l θ
M
m~g
• H > l : M peut atteindre tous les points de la circonférence ; quand il se trouve au point le
plus élevé (z = l), M possède encore l’énergie cinétique T = m g (H − l) ; le mouvement est
révolutif.
On a :
1 2
E = m g H = −m g l cos θ + m l θ̇ (3.326)
2
2g H
donc θ2 = + cos θ ; par dérivation, on obtient l’équation différentielle du mouvement :
l l
g
θ̈ + sin θ = 0 (3.327)
l
Cette équation sera intégrée au laboratoire. Remarquons dès à présent que si θ reste petit
g
(mouvement oscillatoire avec θm ≪ 1), l’équation se linéarise, à l’ordre 3 près, en θ̈ + θ = 0. Ce
l
mouvement de faible amplitude est donc harmonique :
θ = θm cos(ω0 t + φ) (3.328)
r s
2π g l
avec ω0 = = , soit T0 = 2π .
T0 l g
T0 est la période des oscillations de faible amplitude du pendule. si le mouvement était amorti,
l’équation du mouvement serait de la forme :
Le solide pesant S tourne sans perte autour de l’axe horizontale Oy ; a est la distance OG de
son centre de masse G à l’axe Oy ; le plan vertical Oxz est le plan du mouvement de G. On suppose
que l’amortissement est négligeable. i0 est le rayon de giration par rapport à Oy m est la masse et
θ est l’angle que forme OG avec la verticale descendante.
Le système est conservatif T +V = E = Cte.
Comme pour le pendule simple, on peut caractériser l’énergie mécanique totale E par la lon-
gueur H telle que E = m g H ; H est la hauteur maximale que pourrait atteindre G si toute l’énergie
cinétique du solide était convertie en énergie potentielle. On a :
1
E = m g H = m i20 θ̇2 − m g a cos θ (3.330)
2
Cette équation a la même forme que celle du pendule simple : le pendule composé aura même
loi de mouvement que celle du pendule simple de longueur :
i20 i2
ls = = a+ G (3.332)
a a
0 x
~un
S ~ut
θ a
G
m~g
Le mouvement sera oscillatoire si H < a ; dans ce cas, E = −mga cos θm . Il sera révolutif si
H > a (H = a étant un cas spécial).
Au-delà des petits angles, l’ équation différentielle de comportement dynamique n’est plus
linéaire. Elle peut être déterminée par intégration numérique (voir laboratoire) ou par intégration
analytique de l’équation différentielle en passant par les intégrales elliptiques de second espèce.
alors la seule équation du mouvement est fournie par le théorème de l’énergie cinétique :
d(T +V )
=0 (3.336)
dt
soit
g
θ̈ + sin(θ) = 0 (3.337)
A/B
Le système considéré a une loi de mouvement identique à celle d’un pendule simple de longueur
A
ls = (ls est la longueur du pendule simple synchrone).
B
Le disque S est suspendu à un fil vertical Oz. Ce fil se comporte comme un ressort en torsion
générant un couple proportionnel à l’écart angulaire entre ses deux extrémités. Si θ et θe désignent
les angles dont tournent respectivement chacune des extrémités, à partir d’un état non déformé
du fil, l’angle de torsion vaut θ − θe et le fil transmet au disque un couple de rappel C ~ r d’axe Oz,
proportionnel à ce dernier :
Crz = −k (θ − θe ) (3.338)
k étant la raideur en torsion du fil (de dimension [FL]).
Par son mouvement dans le milieu ambiant, le disque S subit des résistances passives ; leur
moment résultant par rapport à l’axe de rotation z est proportionnel à la vitesse angulaire ωz = α̇,
si celle-ci reste suffisamment faible. On peut augmenter ce couple par des amortisseurs artificiels
(amortisseurs à huile ou à courants de Foucault,...). En général, on aura :
c étant le coefficient d’amortissement dû aux éléments amortisseurs (de dimension [FLT ]).
L’équation d’équilibre de rotation autour de l’axe Oz s’écrit :
M ~ (−ma)0/s = ~0
~ 0+M (3.340)
I θ̈ + c θ̇ + k θ̇ = k θe (t) (3.342)
I θ̈ + c θ̇ + k θ̇ = k θE sin ωt (3.344)
Cette équation sera utilisée dans le laboratoire V2 afin d’illustrer un phénomène de résonance
mécanique en rotation.
~R + ~R(−ma)/s = ~0 (3.345)
Si x est l’écart par rapport à la position d’équilibre de la table, et si la table se déplace sans perte
horizontalement, la résultante des forces extérieures projetée sur l’horizontale donne
Comme la table S est en translation horizontale, la vitesse angulaire d’entraı̂nement ~ωS/s est nulle,
de même que l’accélération de Coriolis. Dans ce cas, l’accélération absolue ~aPS′ /s correspond à la
somme de :
• l’accélération relative ~aPS′ /S = ω2 r~un due à la rotation autour du point O′ à vitesse constante,
• l’accélération d’entraı̂nement ~aPS/s = ẍ~ux due à la translation horizontale de la table.
On a donc
~R(−ma) = −M ẍ~ux − mẍ~ux − mω2 r~un′ − mẍ~ux − mω2 r~un′′ (3.349)
Les deux balourds tournant à la même vitesse constante ω, l’angle que fait O′ P (et donc le vec-
teur −~un′ avec l’horizontale vaut ωt tandis que l’angle que fait O′′ Q (la direction du vecteur−~un′′ )
avec l’horizontale vaut -ωt.
La projection sur l’horizontale Ox de la réaction d’inertie globale est donc égale à
Et :
(M + 2m)ẍ + cẋ + kx = 2mω2 r cos ωt (3.352)
Cette équation sera utilisée dans le laboratoire V3 afin d’illustrer un phénomène de résonance
mécanique en translation.
3.15 Exercices
Un coureur cycliste roule sur une route pavée ; on souhaite étudier la façon dont les vibrations
provenant du sol sont amorties à partir de l’action de ses pneus. Le modèle simplifié masse-ressort-
amortisseur correspondant est défini en considérant que la masse totale M du cycliste et de son vélo
oscille verticalement en translation sous l’action d’un ressort linéaire de raideur k et de longueur
naturelle L0 ainsi que d’un amortisseur linéaire de constante c. Les irrégularités provenant du sol
sont idéalisées par une évolution sinusoı̈dale : on considèrera que la base du pneu est soumise à
un déplacement sinusoı̈dal qui s’exprime en fonction du temps par yS (t) = YS .sinωt par rapport au
niveau de référence fixe s. H est la hauteur du centre de gravité G par rapport à la base de la masse
M.
G
H
y
k c
s yS (t)
8
On demande :
1. d’établir l’équation différentielle du mouvement de la masse M, en utilisant le paramètre
de configuration y décrivant la hauteur absolue du centre de gravité G de la masse M par
rapport au niveau de référence fixe s
Solution :
c k k c
Ÿ + Ẏ + Y = ys + ẏs
M M M M
Ÿ + 2ξω0Ẏ + ω20Y = ys + 2ξω0 ẏs
λ =VT
T = λ/V
ω = 2π/T = 2πV /λ
On souhaite placer une antenne parabolique à bord d’un navire pour suivre la progression de
satellites (Fig. 3.62). Pour cela, il y a lieu de stabiliser la plate-forme par rapport aux mouvements
du navire. Ce problème est idéalisé en assimilant les mouvements du bateau à des oscillations de
roulis β(t) de faible amplitude autour du point A (figure 3.62). La plate-forme oscille sans perte
autour du point O. Ses propriétés géométriques et d’inertie sont supposées connues.
On demande :
1. l’équation du mouvement de la plate-forme ;
Solution :
i2G + a2 θ̈ + g a θ − a l β̈ = 0
−ω2 a l βm
θ=
− ω2 i2G + a2 + g a
ω2 a l βm
θm = |θ| =
− ω2 i2G + a2 + g a
Pour ralentir un avion S lors de son appontage, il est muni d’une crosse qui accroche un câble
en C (Fig. 3.63). Ce câble roule sans perte sur les poulies S1 et S2 et est fixé au solide s en P. La
poulie S2 est montée sur un équipage mobile de masse m2 qui glisse sans perte. Il est relié au tra-
vers d’une suspension de raideur k, de longueur naturelle l0 et d’un amortisseur c, au piston d’un
vérin pneumatique percé d’ouı̈es qui dissipent l’énergie cinétique du piston. Cette dissipation est
modélisée par la force c3 ẏ3 où ẏ3 est la vitesse absolue du piston.
L’avion de masse M apponte à la vitesse y˙1 uy au milieu du câble et se déplace sans perte selon OY
sans tourner. Les poulies S1 et S2 sont de rayon r et leur inertie est négligeable. Les câbles sont
élastiques de raideur kc .
kc y1
q
ÿ1 = −2 ( H 2 + y21 − H − 2y2 ) q (3.353)
M H 2 + y2
1
kc k c
q
ÿ2 = −2 ( H 2 + y21 − H − 2y2 ) − (y2 − y3 − l0 ) − (ẏ2 − ẏ3 ) (3.354)
m2 m2 m2
k c c3
ÿ3 = (y2 − y3 − l0 ) + (ẏ2 − ẏ3 ) − ẏ3 (3.355)
m3 m3 m3
(3.356)