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Mécanique Rationnelle II
— Notes de cours —
Septembre 2015
1 Grandeurs cinétiques 1
1.1 Définition des grandeurs cinétiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.1.1 ~ (−ma) , M
Le torseur des réactions d’inertie R ~ (−ma)O . . . . . . . . . . . . . 1
i
TABLE DES MATIÈRES ii
3.12 Exemples de formulation des équations du mouvement pour des systèmes à un ddl 156
3.12.1 Disque oscillant autour d’un axe vertical . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156
3.12.2 Table vibrant horizontalement excitée par un balourd en rotation . . . . . 158
3.13 Raideur équivalente pour différents systèmes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
3.14 Tests de compréhension sur les théorèmes généraux de la dynamique . . . . . . . 161
3.15 Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
3.15.1 Vibrations subie par un cycliste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 164
3.15.2 Stabilisation d’une plate forme sur un bateau . . . . . . . . . . . . . . . . 165
3.15.3 Exercice : appontage d’un avion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 166
Grandeurs cinétiques
1.1.1 ~ (−ma) , M
Le torseur des réactions d’inertie R ~ (−ma)O
Un système discret est constitué par un ensemble de points matériels et/ou de solides
indéformables, reliés entre eux par des liaisons cinématiques et/ou par des éléments de forces. Les
liaisons cinématiques peuvent être des liaisons articulées (rotoı̈des, prismatiques ou sphériques
par exemple) ou des liaisons de contact (glissement ou roulement sans glissement par exemple).
Les éléments de force sont des éléments générant des forces agissant sur le système (ressorts,
amortisseurs ou actuateurs par exemple).
En statique, les équations d’équilibre d’un point matériel et d’un solide s’expriment sous
la forme suivante :
1. pour un point matériel P , une condition d’équilibre suffit (Fig. 1.1) : la condition
nécessaire et suffisante pour qu’un point matériel soit en équilibre est que la résultante
~ de toutes les forces F~i s’appliquant sur ce point matériel P soit nulle.
R
X
~ =
R F~i = ~0 (1.1)
i
1. Il est important de remarquer que les relations qui seront établies en cinétique seront définies par rapport
à un repère quelconque alors qu’en dynamique, les relations entre forces et mouvements ne seront vraies que par
rapport à certains repères particuliers, dits galiléens
1
CHAPITRE 1. GRANDEURS CINÉTIQUES 2
_
F
_ 2
P
F
1
_ _ _
_ R=0 F
F 3
i
Figure 1.1 – Equilibre statique d’un point matériel.
_
F
_ S 2
F
1 A A2
1
A A
i 3
_ _
R=0
_ _ _
_ F
F Mo=0
o 3
i
2. pour un solide S, deux conditions d’équilibre sont nécessaires (Fig. 1.2) : les conditions
nécessaires et suffisantes pour qu’un solide soit en équilibre sont les suivantes :
(a) la résultante R~ de toutes les forces F~i s’appliquant sur le solide S est nulle ;
(b) le moment résultant M ~ o par rapport à un pôle O quelconque, de toutes les forces F
~i
s’appliquant sur le solide S est nulle.
X
~ =
R F~i = ~0 (1.2)
i
X −→
~O =
M OAi ∧ F~i = ~0 (1.3)
i
En dynamique, lorsqu’un système mécanique est hors équilibre statique, les forces qui
agissent sur lui induisent un mouvement. Comme on le verra plus loin, le mouvement d’un
élément ponctuel de masse mα intervient dans les équations d’équilibre du système par l’in-
termédiaire de sa réaction d’inertie −mα~aα . La réaction d’inertie d’un élément correspond à
l’opposé du produit de sa masse par son accélération.
En dynamique, les équations d’équilibre s’expriment de la façon suivante par rapport à un
repère galiléen (ou assimilé) :
~ des forces s’appliquant sur ce point matériel P et de la réaction d’inertie −m~aP/s soit
R
nulle, par rapport à un repère s galiléen ou assimilé.
~ − m~aP/s = ~0
R (1.4)
Ak A"
_
R _
_ R(-ma)
Mo
_ _
F
i
o o M(-ma)o
~ M
Figure 1.4 – Torseur des forces appliquées (R, ~ 0 ) et torseur des réactions d’inertie (R
~ (−ma) ,
~ (−ma) )
M O
2. pour un solide S, deux conditions sont nécessaires : les conditions nécessaires et suf-
fisantes d’équilibre dynamique d’un solide S, considéré comme un ensemble de masses
ponctuelles élémentaires α de masse mα , sont les suivantes :
(a) la somme de la résultante R ~ des forces appliquées sur le solide S et de la résultante
des réactions d’inertie R~ (−ma) est nulle ;
(b) la somme du moment résultant M ~ o par rapport à un pôle O quelconque des forces
appliquées sur le solide S et du moment résultant des réactions d’inertie M~ (−ma)O est
nulle.
Les grandeurs cinétiques correspondant aux réactions d’inertie élémentaires forment le tor-
~ (−ma) , M
seur des réactions d’inertie (R ~ (−ma)O )
Lorsqu’il s’agira de déterminer le torseur des réactions d’inertie, il sera opportun de passer
par un autre torseur, le torseur des quantités de mouvement, dont la grandeur de base pour un
élément da masse mα est le produit mα~vα de la masse par la vitesse ~vα . La quantité de mouvement
étant proportionnelle à la vitesse, la réaction d’inertie étant proportionnelle à l’accélération, il
faudra s’attendre à ce que le passage d’un torseur à l’autre passe par une opération de dérivation.
La quantité de mouvement P~ est définie de la façon suivante :
P~ = m~vP/s (1.7)
Certaines méthodes (qui seront décrites plus loin) visant à exprimer les équations du mouve-
ment d’un système mécanique exploitent un bilan énergétique plutôt qu’un équilibre des forces.
Dans ces méthodes, le mouvement est pris en compte par l’intermédiaire de l’énergie cinétique
T.
2
1/2 m v
" "
A"
1
T = mvP2 (1.10)
2
2. pour un solide S, que l’on assimile à un ensemble de particules élémentaires α, l’énergie
cinétique associée à ce solide S s’exprime par :
1X
T = mα vα2 (1.11)
2 α
Ces théorèmes expriment d’une part, les relations entre torseurs des réactions d’inertie et
torseurs des quantités de mouvements et d’autre part, la relation entre la résultante de ces deux
torseurs et le mouvement du centre de gravité.
Dans la mesure où l’élément de base du torseur des réactions d’inertie est proportionnel
à l’accélération et que d’autre part, l’élément de base du torseur des quantités de mouvement
est proportionnel à la vitesse, il faut s’attendre à ce que les éléments du torseur des réactions
d’inertie puissent être obtenus à partir de la dérivée par rapport au temps des éléments du
torseur des quantités de mouvement. Si cette relation est vraie comme on le verra dans la suite
pour la résultante des deux torseurs, elle ne l’est pas nécessairement dans tous les cas pour les
moments en un pôle O quelconque.
La relation entre résultante des réactions d’inertie et résultante des quantités de mouvement
découle directement de la définition de ces deux grandeurs cinétiques. En effet,
X
P~S/s = m~vαS/s (1.12)
α
La résultante des réactions d’inertie est égale à l’opposé de la dérivée par rapport au temps
de la résultante des quantités de mouvement.
Considérons un pôle O pouvant se déplacer à la vitesse ~vO/s par rapport au repère fixe s.
~ OS/s permet d’écrire que :
La définition du moment cinétique L
X
~ OS/s =
L ~ α ∧ mα~vαS/s
OA (1.15)
α
La dérivation par rapport au temps ainsi que la définition du centre de gravité G du solide
conduit à :
~ OS/s X
dL d~v X dOA ~ α
= OA~ α ∧ mα αS/s + ∧ mα~vαS/s (1.16)
dt α
dt α
dt
~ OS/s X
dL X
= ~ α ∧ mα~aαS/s +
OA (~vαS/s − ~vO/s ) ∧ mα~vαS/s (1.17)
dt α α
~ OS/s
dL X X
~ (−ma)OS/s +
= −M ~vαS/s ∧ mα~vαS/s − ~vO/s ∧ mα~vαS/s (1.18)
dt α α
~ OS/s
dL X
~ (−ma)OS/s − ~vO/s ∧
= −M mα~vα/s (1.19)
dt α
~ OS/s
dL
~ (−ma)OS/s − ~vO/s ∧ m~vGS/s
= −M (1.20)
dt
Pour un pôle O quelconque, le moment des réactions d’inertie et le moment cinétique d’un
système mécanique sont liés par la relation suivante :
~ OS/s
dL
~ (−ma)OS/s = −
M − ~vO/s ∧ m~vGS/s (1.21)
dt
Remarquons que le dernier terme de l’équation (1.21) est nul si :
donc en pratique, si l’une des conditions suivantes (que nous appellerons par la suite conditions
I) est respectée, à savoir :
si ~vO/s = ~0 (1.23)
ou si ~vGS/s = ~0 (1.24)
ou si ~vO/s // ~vGS/s (1.25)
Si l’une des conditions I est respectée, la relation entre moment des réactions d’inertie et
moment cinétique prend la forme simplifiée suivante :
~ OS/s
dL
~ (−ma)OS/s = −
M (1.26)
dt
1.2.3 Relation entre les résultantes des deux torseurs cinétiques et le mou-
vement du centre de gravité
La position du centre de gravité G d’un système mécanique est définie à partir de la somme
pondérée des coordonnées vectorielles ~eα des masses élémentaires mα constituant ce système,
les facteurs de pondération étant les masses relatives élémentaires associées à ces coordonnées
vectorielles. D’où, si ~eG est la coordonnée vectorielle du centre de gravité G et m la masse totale
du système, on a : P
mα~eα
~eG = α (1.28)
m
Après double dérivation par rapport au temps, on obtient :
P
mα~aαS/s
~aGS/s = α (1.29)
m
La résultante des réactions d’inertie d’un système de masse m est égale à la réaction d’inertie
de la masse du système localisée en son centre de gravité :
~ (−ma)S/s = −m~aGS/s
R (1.30)
La résultante des quantités de mouvement peut quant à elle être déterminée en ex-
ploitant la définition du centre de gravité :
X
P~S/s = mα~vαs = m~vGS/s (1.31)
α
La résultante des quantités de mouvement d’un système de masse m est égale à la quantité
de mouvement de la masse du système localisée en son centre de gravité :
Zk
z G Sk
Yk Xk
O
y s
x
Figure 1.7 – Repère de Koënig Sk en translation par rapport au repère s.
La résultante des quantités de mouvement est nulle dans le mouvement relatif par rapport
au repère de Koënig.
P~S/Sk = m~vGS/Sk = ~0 (1.34)
Le torseur des quantités de mouvement se réduit donc à un couple en repère de Koënig. Le
moment cinétique absolu par rapport au repère s s’exprime par
X −→
~ GS/s =
L GAα ∧ mα~vαS/s (1.35)
α
Si on applique la composition des vitesses et si on tient compte du fait que le repère Sk est en
translation permanente par rapport à s, on obtient
~vαS/s = ~vαS/Sk + ~vαSk /s = ~vαS/Sk + ~vGSk /s = ~vαS/Sk + ~vGS/s (1.36)
D’où :
X −→ X −→ X −→
~ GS/s =
L GAα ∧ mα (~vαS/Sk + ~vGS/s ) = GAα ∧ mα~vαS/Sk + GAα ∧ mα~vGS/s (1.37)
α α α
— Le premier terme du second membre représente le moment cinétique relatif par rapport
au repère de Koënig Sk :
X −−→
~ GS/S =
L GAα ∧ mα~vαS/Sk (1.38)
k
α
Or X −→
mα GAα = ~0 (1.40)
α
En effet, la position par rapport à un pôle P du centre de gravité G d’un ensemble de
masses mα localisées en Aα peut être trouvé par la relation classique suivante :
P −→
−−→ α mα P Aα
PG = P (1.41)
α mα
D’où : X −→
mα GAα = ~0 (1.43)
α
Le moment cinétique absolu au centre de gravité G par rapport au repère s est égal au
moment cinétique relatif au centre de gravité G par rapport au repère de Koënig Sk
~ GS/s = L
L ~ GS/S (1.44)
k
La résultante des réactions d’inertie est nulle dans le mouvement relatif par rapport au
repère de Koënig.
R~ (−ma)S/S = −m~aGS/S = ~0 (1.45)
k k
Le torseur des réactions d’inertie se réduit donc à un couple en repère de Koënig. Le moment
des réactions d’inertie absolu par rapport au repère s s’exprime par
X −→
M~ (−ma)GS/s = GAα ∧ (−mα~aαS/s ) (1.46)
α
D’où :
X −→
~ (−m~a)GS/s =
M GAα ∧ −mα (~aαS/Sk + ~aGS/s ) (1.48)
α
X −→ X −→
= GAα ∧ (−mα~aαS/Sk ) + GAα ∧ (−mα~aGS/s ) (1.49)
α α
— Le premier terme du second membre représente le moment des réactions d’inertie par
rapport au repère de Koënig
X −→
M~ (−m~a)GS/S = GAα ∧ −mα~aαS/Sk (1.50)
k
α
Ces théorèmes permettent de passer d’une grandeur relative (/Sk ) avec le centre de gravité
G pour pôle, à la grandeur absolue (/s) avec un point quelconque O pour pôle. Ils s’énoncent
comme suit :
pour la détermination du moment cinétique, du moment résultant des réactions d’inertie et
de l’énergie cinétique, la grandeur absolue(/s, avec O pour pôle) est égale à la grandeur relative
(/Sk , avec G pour pôle), augmentée de la grandeur correspondante que la masse aurait si toute
la masse était concentrée au centre de masse G.
~ OS/s = L
L ~ GS/S + − −→
OG ∧ m~vGS/s
k
M~ (−ma)OS/s = M ~ (−ma)GS/Sk + −
−→
OG ∧ (−m~aGS/s )
1 2
TS/s = TS/Sk + mvGS/s
2
Les démonstrations sont assez directes :
L ~ GS/s + P~ ∧ −
~ OS/s = L −→
GO (1.54)
Or, le moment cinétique absolu au centre de gravité G par rapport au repère s est égale
au moment cinétique relatif au centre de gravité G par rapport au repère de Koënig Sk :
~ GS/s = L
L ~ GS/S (1.55)
k
D’où :
L ~ GS/S + −
~ OS/s = L −→
OG ∧ m~vGS/s (1.56)
k
Or, le moment des réactions d’inertie absolu au centre de gravité G par rapport au repère
s est égale au moment des réactions d’inertie relatif au centre de gravité G par rapport
au repère de Koënig Sk :
M~ (−m~a)GS/s = M
~ (−m~a)GS/S (1.58)
k
D’où :
M ~ (−m~a)GS/Sk + −
~ (−m~a)OS/s = M −→
OG ∧ −m~aGS/s (1.59)
D’où
1X 2 1X
TS/s = mα vαS/s = mα (~vαS/Sk + ~vGS/s )2 (1.62)
2 α 2 α
1X 2 1X 2 1X
= mα vαS/S + mα vGS/s + mα 2~vαS/Sk ~vGS/s (1.63)
2 α k 2 α 2 α
1X 2 1 2
X
= mα vαS/S + M vGS/s + ~vGS/s mα~vαS/Sk (1.64)
2 α k 2 α
Le premier terme du second membre représente l’énergie cinétique relative par rapport
au repère de Koënig :
1X 2
TS/Sk = mα vαS/S (1.65)
2 α k
Le dernier terme du second membre est nul. En effet, la position par rapport à un pôle
P du centre de gravité d’un ensemble de masses mα localisé en Aα peut être trouvée par
la relation suivante : P ~
−−→ α mα P Aα
PG = P (1.66)
α mα
Dès lors, si on prend pour pôle le point G lui-même, on a
P −→
−−→ ~ α mα GAα
GG = 0 = P (1.67)
α mα
D’où : X −→
mα GAα = ~0 (1.68)
α
D’où,
1 2
TS/s = TS/Sk + M vGS/s (1.70)
2
Le tenseur d’inertie en un point O définit la relation existant entre d’une part, le moment
~ OS/s et le vecteur rotation ω
cinétique L ~ S/s , lorsque le point O est un point dont la vitesse est
nulle dans le mouvement du solide S par rapport au repère s. On va montrer qu’il s’agit d’une
relation tensorielle ayant la forme générale suivante :
~ OS/s = ΦO ~ωS/s
L si ~vOS/s = ~0 (1.71)
~vOS/s = ~0 (1.73)
On a donc : X −→ X −→
~ OS/s = −→
L OAα ∧ mα~vαS/s = OAα ∧ mα (~ωS/s ∧ OAα ) (1.75)
α α
~ OS/s =
X −→ −→
L mα OA2α ~ωS/s − mα (OAα .~ωS/s )OAα (1.76)
α
Le premier terme du second membre est parallèle au vecteur rotation ~ωS/s tandis que le
second terme ne lui est pas nécessairement parallèle.
A toute rotation instantanée ~ ωS/s passant par le point fixe O, on peut associer le moment
~
cinétique L0S/s qui ne lui est pas nécessairement parallèle. Cette application tensorielle est
représentée par le tenseur d’inertie ΦO de S au point O.
~ OS/s = ΦO ω
L ~ S/s (1.77)
~ ′ ΦO ~ω ′′ = ω
ω ~ ′′ ΦO ~ω ′ (1.79)
ΦO = ΦTO (1.80)
Par rapport à une base de vecteurs orthonormés Oxyz, cette relation tensorielle fait ap-
paraı̂tre la matrice [ΦO ] représentative du tenseur d’inertie dans ce repère :
n o
~ OS/s = [ΦO ] ~ωS/s
L (1.81)
les élements de cette matrice étant notés ΦOij , et spécifiant les éléments du tenseur d’inertie en
O correspondant à la ligne i et à la colonne j.
1.4.3 Moments d’inertie par rapport à une droite et produits d’inertie par
rapport à deux droites
LOx X ωx xα
LOy = 2 2 2
mα (xα + yα + zα ) ωy − (xα ωx + yα ωy + zα ωz ) yα
(1.84)
LOz α ωz zα
D’où,
P P P
LOx mα (yα2 + zα2 ) P
αP − α m α xα y α − Pα mα xα zα ωX
LOy = − 2 2
Pα mα xα yα mα (xα + zα ) P− α mα yα zα ωY (1.85)
αP
LOz − α mα xα zα − α mα yα zα 2 2
α mα (xα + yα ) ωZ
avec P P
IOxx 2 : moment d’inertie / axe Ox : IOxx = α mα (yα2 + zα2 ) = α mα d2(α,Ox)
P P
IOyy : moment d’inertie / axe Oy : IOyy = α mα (x2α + zα2 ) = α mα d2(α,Oy)
P P
IOzz : moment d’inertie / axe Oz : IOzz = α mα (yα2 + yα2 ) = α mα d2(α,Oz)
P
IOxy : produit d’inertie / axes Ox et Oy : IOxy = P α mα xα yα
IOxz : produit d’inertie / axes Ox et Oz : IOxz = P α mα xα zα
IOyz : produit d’inertie / axes Oy et Oz : IOyz = α mα yα zα
Les dimensions des moments et des produits d’inertie sont celles du produit d’une masse par
le carré d’une distance [M L2 ], donc en kg.m2 en unité S.I.
Le moment d’inertie IOii = ΦOii est le moment d’inertie de S relativement à l’axe Oi et
représente physiquement la somme des masses multipliées par le carré de la distance à l’axe Oi :
X
IOii = mα d2(α,Oi) (1.87)
α
Le produit d’inertie IOij = −ΦOij est le produit d’inertie de S relativement aux axe Oi et
Oj et représente physiquement la somme des masses multipliées par les deux distances (prises
avec leur signe) aux deux axes considérés :
X
IOij = mα iα jα (1.88)
α
L’intérêt de ce produit d’inertie sera explicité plus loin, principalement dans le cadre de
l’équilibrage dynamique d’un solide en rotation autour d’un axe.
On peut montrer que le terme T (i, j) d’une matrice [T ] représentative d’un tenseur T peut
être obtenu en faisant le produit scalaire entre le vecteur ~ui et le vecteur T ~uj , ce dernier corres-
pondant à la transformation du vecteur ~uj par le tenseur T 3 .
On a donc
IOxx = ~ux ΦO ~ux IOyy = ~uy ΦO ~uy IOzz = ~uz ΦO ~uz (1.90)
IOxy = −~ux ΦO ~uy IOxz = −~ux ΦO ~uz IOyz = −~uy ΦO ~uz (1.91)
2. Comme le moment d’inertie ne dépend pas du point sur la droite, on le note parfois Iii au lieu de IOii
3. Ainsi par exemple, pour le terme (1,1), on a
Txx Txy Txz 1
T11 = ~ux T ~ux = {~ux }T [T ]{~ux } = {1; 0; 0} Tyx Tyy Tzy 0 = T11 (1.89)
Tzx Tyz Tzz 0
L’extension de la définition des moments et produits d’inertie à des solides où la masse est
répartie de façon continue peut aisément être réalisée en passant à l’intégration sur le volume :
Z Z Z
IOxx = ρ(y 2 + z 2 )dV (1.92)
Z Z Z V
Par rapport à un axe quelconque Od passant par O orienté par le vecteur unitaire ~ud , le
moment d’inertie IOdd s’exprime par
X
IOdd = mα d2(α,d) = ~ud ΦO ~ud (1.102)
α
soit
LOd = Idd ω (1.105)
Lorsqu’un solide tourne autour d’un axe, le moment d’inertie Idd par rapport à cet axe
apparaı̂t comme la caractéristique du solide qui relie linéairement la grandeur de la rotation à
la projection du moment cinétique sur l’axe.
Le rayon de giration iOdd est la distance à laquelle il faudrait concentrer toute la masse (soit
en un point, soit sur une circonférence, soit sur une coque cylindrique) pour obtenir un moment
d’inertie identique. Le rayon de giration iOdd est donc tel que
D’où : r
IOdd
iOdd = (1.107)
M
Les caractéristiques d’inertie ramenées au centre de gravité d’un solide sont appelées les
caractéristiques d’inertie centrale.
La démarche classique pour déterminer les propriétés d’inertie des solides de forme
géométrique simple consiste à transformer la sommation discrète à la base de la définition des
moments et produits d’inertie en une intégrale triple sur l’ensemble du volume. Toutefois dans
certains cas simples, il est possible de les déterminer directement
1.4.9.1 Circonférence homogène, par rapport à l’axe Oz passant par son centre O
ou coque cylindrique circulaire homogène, par rapport à son axe Oz
Dans ces deux cas, toute la masse se situe à une distance R de l’axe Oz. Si M est la masse
des solides considérés, on a
IOzz = M R2 (1.108)
Le moment d’inertie est identique par rapport à n’importe quelle droite Od. Si on considère
la base orthonormée Oxyz, on a donc
Or
X
IOdd = IOxx = mα (yα2 + zα2 ) (1.110)
α
X
IOdd = IOyy = mα (x2α + zα2 ) (1.111)
α
X
IOdd = IOzz = mα (x2α + yα2 ) (1.112)
α
Si on passe à l’intégration en prenant pour élément de volume une coque sphérique de rayon
r et d’épaisseur dr, (donc de volume élémentaire égal à 4πr 2 dr), on a
Z R Z R
2 2 2 2 2 R5 24 2
IOdd = ρ4πr r dr = ρπ 4r 4 dr = ρπ4 = ρπR5 = M R2 . (1.115)
3 0 3 0 3 5 53 5
Le moment d’inertie d’une sphère par rapport à n’importe quel axe passant par son centre
s’exprime donc par
2
IOdd = M R2 (1.116)
5
1.4.9.3 Parallélépipède rectangle, plaque plane et barre par rapport à des axes
passant par leur centre de gravité O et parallèles aux côtés
z b
c
a O y
Chaque moment d’inertie s’obtient en multipliant le 12-ème de la masse par la somme des carrés
des deux arêtes de la face coupée par l’axe considéré.
z b
a O y
L y
O
1.4.9.4 Cylindre et disque par rapport à leur axe Oz, et à deux axes perpendicu-
laires à celui-ci
O y
H
par l’axe du cylindre, les axes Ox et Oy étant situé dans le plan équatorial perpendiculaire à
l’axe du cylindre. Le cylindre, de rayon R et de hauteur H, a une masse volumique ρ constante.
On peut montrer (voir séances d’exercices) que la matrice d’inertie au centre du cylindre
s’exprime par : 2
R H2
+ 0 0
4 12
R2 H2
[ΦO ]/xyz = m 0 4 + 12 0 (1.120)
R2
0 0 2
2 2 H2
Pour un cylindre, l’inertie axiale IA = M R2 et l’inertie équatoriale IE = M ( R4 + 12 )
O y
R
x
Figure 1.13 – Disque
Un disque, de rayon R, peut être considéré comme un cylindre dont l’épaisseur est supposée
négligeable par rapport à son rayon. Si les axes OX et OY sont dans le plan du disque en son
centre géométrique O, le tenseur d’inertie se réduit alors à :
2
R
0 0
4 2
[ΦO ]/xyz = m 0 R4 0 (1.121)
R2
0 0 2
2 R2
Pour un disque, l’inertie axiale IA = m R2 et l’inertie équatoriale IE = 4 La figure 1.14 illustre
les résultats obtenus
SPHERE CYLINDRE
2
I R
2 MR 2 = M
A 2
5 R
PARALLELIPIPEDE
o o H
o
2 2
a
I E =M ( R + H )
4 12 b
2 2
M( a + b )
12 12
z S
y
P z
G y
x
x
Il peut être utile de transposer les propriétés d’inertie en différents points selon des directions
parallèles entre elles. Si O est un point quelconque et si G est le centre de gravité du solide S,
on considère les deux systèmes d’axes Oxyz et GXY Z dont les axes sont parallèles entre eux.
Si un élément de masse mα a les coordonnées (xα ; yα ; zα ) par rapport au repère Oxyz, le
moment d’inertie IOxx s’exprime par :
X
IOxx = mα (yα2 + zα2 ) (1.122)
α
D’autre part, si cet élément de masse mα a les coordonnées (Xα ; Yα ; Zα ) par rapport au repère
Gxyz, le moment d’inertie IGxx s’exprime par :
X
IGxx = mα (Yα2 + Zα2 ) (1.123)
α
Or : X X
mα Zα = 0 et mα Y α = 0 (1.127)
α α
En effet, rappelons que la position par rapport à un pôle P du centre de gravité G d’un
ensemble de masses mα localisées en Aα peut s’exprimer par la relation classique suivante :
P −→
−−
→ α mα P Aα
PG = P (1.128)
α mα
D’où : X −→
mα GAα = ~0 (1.130)
α
Et : X X X
mα Xα = 0 mα Y α = 0 m α Zα = 0 (1.131)
α α α
D’où
2 2
IOxx = IGxx + m(yG + zG ) = IGxx + md2(Ox,Gx) (1.132)
d(Ox,Gx) étant la distance entre les axes Ox et Gx.
Une démonstration analogue peut être effectuée pour les produits d’inertie, par exemple
pour IOxy .
Si un élément de masse mα a les coordonnées (xα , yα , zα ) par rapport au repère Oxyz, le
moment d’inertie IOxy s’exprime par :
X
IOxy = m α xα y α (1.133)
α
D’autre part, si cet élément de masse mα a les coordonnées (Xα , Yα , Zα ) par rapport au repère
Gxyz, le moment d’inertie IGxy s’exprime par :
X
IGxy = mα Xα Yα (1.134)
α
D’où :
X X
IOxy = m α xα y α = mα (xG + Xα )(yG + Yα ) (1.135)
α α
X
= mα (xG yG + xG Yα + yG Xα + Xα Yα
α
X X
= mxG yG + 2xG mα Y α + y G mα Xα + IGxy
α α
P P
Comme α mα Zα = 0 et α mα Y α = 0, on obtient
— Le moment d’inertie au point O dans la direction i est égal au moment d’inertie au centre
de gravité G dans la même direction i augmenté du moment d’inertie par rapport à Oi
qu’aurait le système si toute sa masse était ponctuelle au centre de gravité :
— Le produit d’inertie au point O dans les directions i et j est égal au produit d’inertie au
centre de gravité G dans les direction i et j augmenté du produit d’inertie, par rapport
aux axes Oi et Oj, qu’aurait le système si toute sa masse était ponctuelle au centre de
gravité :
IOij = IGij + m xi xj i, j = X, Y, Z i 6= j (1.138)
Remarquons que le théorème des axes parallèles concerne un point quelconque et le centre
de gravité et que deux utilisations successives sont donc utiles (en utilisant le centre de gravité)
lorsque l’on veut passer du pôle quelconque O à un autre pôle quelconque O ′ .
Lorsque la matrice du tenseur d’inertie d’un solide est connue dans un repère et qu’on désire
l’obtenir dans un repère orienté différemment, tout en restant au même pôle, on applique les
propriétés de variance tensorielle du tenseur d’inertie.
En effet, le moment d’inertie par rapport à un axe orienté ~ud s’exprime par :
Cette expression qui aboutit à la valeur scalaire IOdd à partir d’une opération vectorielle et
tensorille, peut être projetée sur n’importe quel repère.
Si le tenseur d’inertie ΦO est connu dans le repère Oxyz, l’inertie IOdd s’exprime dans ce
repère Oxyz par :
Iodd = {~ud }T/xyz [ΦO ]/xyz {~ud }/xyz (1.140)
où {~ud }/xyz représente la projection de ~ud dans le repère Oxyz.
z
Z
u
_ Y
d
y
O
X
x
Cette propriété peut être appliquée pour n’importe quel vecteur ~ud , et en l’occurence pour
les vecteurs unitaires du nouveau repère. On obtient donc :
IOXX = ~uX ΦO ~uX = {~uX }T/Oxyz [ΦO ]/Oxyz {~uX }/Oxyz (1.141)
IOY Y = ~uY ΦO ~uY = {~uY }T/Oxyz [ΦO ]/Oxyz {~uY }/Oxyz (1.142)
IOZZ = ~uZ ΦO ~uZ = {~uZ }T/Oxyz [ΦO ]/Oxyz {~uZ }/Oxyz (1.143)
z z r
d
y
G
h y
x
O
R
Déterminer la matrice du tenseur d’inertie du solide de la Fig. 1.17 construit à partir d’un
disque de rayon R et de masse M et d’un cylindre de rayon r, de hauteur h et de masse m. Le
cylindre est fixé à une distance d du centre du disque.
Solution
[ΦO ]/xyz =
2
r2 h2
M R4 + m 4 + 3 + d2 0 0
2
2
h2
M R4 + m r4 + −md h2
0 3 (1.147)
2
2
0 −md h2 M R2 + m r2 + d2
Déterminer le tenseur d’inertie associé au disque de la figure 1.18 dans le repère Oxyz.
L’axe OZ du disque fait un angle α avec l’axe Oz (les directions OX et OY sont dans le plan
du disque).
Z
z
y
Y
O
X=x
Solution
R2
4 0 0
[ΦO ]/xyz = m 0 R2 2 R2
(1.148)
4 (1 + sin α) − 4 cos α sin α
2 2
0 − R4 cos α sin α R4 (1 + cos2 α)
Un axe est dit axe principal d’inertie en O lorsque, si le solide est mis en rotation autour de
cet axe, le moment cinétique est parallèle au vecteur rotation.
~ O est
Supposons que Ox soit une direction principale en O. Cela signifie que si ~ω = ω~ux , L
parallèle à Ox et Loy = Loz = 0
~ O = ΦO ~ω , on a donc :
Comme le moment cinétique L
LOx IOxx −IOxy −IOxz ω
LOy = −IOxy IOyy −IOyz 0 (1.149)
LOz −IOxz −IOyz IOzz 0
o
o
X Y
Figure 1.19 – Solide tournant autour de l’axe Ox
Dès lors, si Ox est principal en O, les deux produits d’inertie qui s’y rapportent sont nuls :
IOxy = 0 et IOxz = 0.
Inversément, si les deux produits d’inertie qui se rapportent à une direction sont nuls, la
direction est principale. En effet, si IOxy = 0 et IOxz = O, on a :
D’où
([ΦO ] − µ[I]){~n} = {~0} (1.156)
Ce système d’équations algébriques homogènes n’admet une solution non triviale autre que
~n = ~0 que si
det([ΦO ] − µ[I]) = 0 (1.157)
Les µi , racines de cette équation, sont les 3 valeurs propres (i=1, 2 et 3). On a donc :
Ii = µ i (1.158)
permet de déterminer les vecteurs propres ~n∗i , dans un premier temps à une constante mul-
tiplicative près (puisque le système précédent est un système d’équations linéaires algébriques
homogènes dont le déterminant est nul).
Les vecteur ~n∗i trouvés peuvent ensuite être rendus unitaires en les divisant par leur norme :
~n∗i
~ni = (1.160)
|n∗i |
Les axes principaux d’inertie au point O sont donc les directions propres du tenseur d’inertie
ΦO . Le trièdre formé par ces axes est dit principal d’inertie en O. Dans ce trièdre, la matrice du
tenseur d’inertie a la forme diagonale suivante :
I1 0 0
[ΦO ] = 0 I2 0 (1.161)
0 0 I3
Les axes principaux et les moments d’inertie principaux relatifs au centre de masse G sont
qualifiés de centraux.
Un axe principal central est principal en tous ses points. En effet, soit Gx, un axe principal
central et soit O, un point quelconque de cet axe.
Comme Gx est principal, IGxy = 0 et IGxz = 0
Pour que Ox soit principal, il faudrait que IOxy = 0 et IOxz = 0. Or, si on applique le
théorème des axes parallèles,
D’où
IGxy = 0 et IGxz = 0 (1.164)
et la direction Ox est principale pour tout point O d’un axe principal central.
IGzz = IA (1.166)
On peut démontrer que le moment d’inertie par rapport à n’importe quelle droite comprise dans
le plan XY vaut également IE . En effet, pour une droite Gd quelconque faisant l’angle α avec
la direction GX, on a
IE 0 0 cos α
IOdd = ~ud ΦO ~ud = {~ud }T [ΦO ]{~ud } = {cos α, sin α, 0} 0 IE 0 sin α (1.167)
0 0 IA 0
= IE cos2 α + IE sin2 α = IE (1.168)
Le moment d’inertie mécanique de cette même surface, (de masse m et de masse volumique ρ)
par rapport à l’axe Ox, est égale à la somme de chaque élément de masse pondéré par le carré
de la distance à l’axe : X
meca
IOxx = mα yα2 (1.170)
α
Or, un élément de masse mα = ρSα , si Sα est l’élément de surface.
D’où : X X X
meca geom
IOxx = mα yα2 = ρSα yα2 = ρ Sα yα2 = ρIOxx (1.171)
α α α
Le moment d’inertie géométrique se rapportant à une section plane est égal au moment
d’inertie mécanique de la plaque pesante correspondante, qui aurait une masse volumique uni-
taire (ρ = 1).
On peut ainsi facilement en déduire l’inertie géométrique d’une section circulaire :
R2 R2 πρR4 πR4
IEmeca = M = ρπR2 = → IEgeom = (1.172)
4 4 4 4
Pour une section rectangulaire de base B et de hauteur H, on a :
H2 H2 BH 3
IEgeom = M = ρBH → IEgeom = (1.173)
12 12 12
On dit qu’il y a cas plan en cinétique du solide si lorsque le solide est en mouvement plan,
les torseurs cinétiques sont plans (à savoir, résultante dans le plan et moment perpendiculaire
au plan).
z z
G P
Figure 1.20 –
Considérons un solide S en mouvement plan par rapport au repère s. Soit Oxy le plan dans
lequel se meut son centre de masse, l’axe Z étant perpendiculaire à ce plan. le mouvement étant
plan, le vecteur rotation est perpendiculaire au plan : ~ω = ω~uz .
La résultante des torseurs des quantités de mouvement P~S/s et la résultante des réactions
d’inertie R(−m~a)S/s sont situés dans le plan du mouvement car elles correspondent à la résultante
de quantités de mouvement ou de réactions d’inertie élémentaires elle-mêmes parallèles au plan
xy : X
P~S/s = mα~vα = m~vGS/s (1.174)
α
X
~ (−m~a)S/s =
R mα~aα = m~aGS/s (1.175)
α
En repère de Koënig, le mouvement de S est une rotation permanente autour de l’axe fixe
Gz, à la vitesse angulaire ~
ω = ω~uz .
~ G = ΦG ~ω . D’où :
Le moment cinétique relatif en G peut être déterminé à partir de L
~ G = −IGxz ω~ux − IGyz ω~uy + IGzz ω~uz
L (1.176)
~G
dL d~
ωS/Sk
~ (−ma)G
M =−
S/S k
= −ΦG ( )SK − ~ωS/Sk ∧ ΦG ω
~ S/Sk (1.177)
S/S k dt dt
D’autre part, le repère de Koënig est en translation par rapport au repère de base s :
~ SK /s = ~0
ω (1.178)
La relation précédente s’applique donc également par rapport au repère de base s car les
dérivées par rapport à deux repères en translation l’un par rapport à l’autre sont identiques.
D’où :
d~
ωS/s
~ (−m~a)G
M = −ΦG − ~ωS/s ∧ ΦG ~ωS/s (1.179)
S/S K dt s
ce qui conduit à
dω
M(−m~a)Gx = IGxz − ω 2 IGyz (1.180)
dt
dω
M(−m~a)Gy = IGyz + ω 2 IGxz (1.181)
dt
dω
M(−m~a)Gz = − IGzz (1.182)
dt
Pour que les composantes suivant x et y soient nulles, il faut également que IGxz et IGyz = 0.
On peut également montrer que si on étudie le mouvement du solide dans le plan du mouve-
ment passant par le centre de gravité G, en n’importe quel point de ce plan, les produits d’inertie
se rapportant à l’axe z sont nuls tous deux. En effet, en un point P de ce plan, on a :
Les torseurs cinétiques sont donc plans en n’importe quel point de ce plan dès que l’axe Gz
est principal central.
En conclusion, il y a cas plan de la cinétique d’un solide si d’une part, le solide est en
mouvement plan, et si d’autre part, l’axe Gz perpendiculaire au plan au centre de gravité est
un axe principal central.
1.9.1 ~ (−m~a)S/s
Résultante des réactions d’inertie R
En pratique, deux méthodes peuvent être utilisées pour déterminer la résultante des
réactions d’inertie d’un solide indéformable. La première se base sur l’accélération du centre de
masse, la seconde sur la variation de la quantité de mouvement.
dP~S/s
~ (−m~a)S/s =
R (1.187)
dt
Plusieurs approches peuvent être utilisées pour déterminer le moment des réactions d’inertie
par rapport à un pôle O quelconque :
— La première approche exploite la relation généralisée entre moment des réactions d’inertie
en O et variation du moment cinétique en O.
— La seconde s’appuie sur le théorème de Koënig en passant par le centre de gravité G du
solide : elle décompose le moment des réactions d’inertie en distinguant le mouvement
par rapport au centre de gravité et le mouvement propre du centre de gravité.
— Une troisième approche s’appuie sur le passage par un autre point plus adapté pour
exprimer ce moment et l’exploitation du changement de pôle pour le torseur des
réactions d’inertie.
Dans cette méthode, il est nécessaire d’utiliser d’une part, la relation entre le moment des
réactions d’inertie en O et le moment cinétique en O, et d’autre part, de déterminer le moment
~ OS/s .
cinétique L
Rappelons que la relation généralisée entre le moment des réactions d’inertie en O et la
variation du moment cinétique en O pour un pôle O quelconque s’exprime par :
~ OS/s
dL
~ (−m~a)OS/s = −
M − ~vO/s ∧ m~vGS/s (1.188)
dt
Le dernier terme de cette équation est nul si :
donc en pratique, si l’une des conditions suivantes (appelées conditions I) est respectée, à savoir :
si~vO/s = ~0 (1.190)
ou si~vGS/s = ~0 (1.191)
ou si~vO/s // ~vGS/s (1.192)
Si l’une des conditions I est respectée, la relation entre moment des réactions d’inertie et
moment cinétique prend la forme simplifiée suivante :
~ OS/s
dL
~ (−m~a)OS/s = −
M (1.193)
dt
Rappelons d’autre part, que le moment cinétique est lié par la relation tensorielle suivante
avec le vecteur rotation pour autant que le pôle O se trouve sur l’axe de rotation :
~ o = ΦO ω
L ~ S/s si ~vOS/s = ~0 (1.194)
S/s
Cette dérivée étant prise par rapport à un observateur lié au repère s fixe, le tenseur ne peut
généralement pas sortir de l’opérateur dérivation, dans la mesure où pour un observateur fixe,
ce tenseur n’est pas constant, la répartition des masses étant variable pour cet observateur fixe).
La répartition des masses est toutefois constante pour un observateur qui serait lié au solide
lui-même. Il est donc indiqué de passer par un observateur lié au solide S en appliquant la
composition des dérivées, ce qui conduit à :
dΦO ~ωS/s
~
M(−m~a)S/s = − −ω ~ S/s ∧ ΦO ~ωS/s (1.196)
dt S
Or, la dérivation du vecteur rotation entre deux solides est identique que l’on dérive par rapport
à l’un ou l’autre des deux solides concernés par la rotation. En effet, la composition des rotations
donne dans ce cas :
d~
ωS/s d~
ωS/s d~
ωS/s
= + ~ωS/s ∧ ω~ S/s = (1.197)
dt S dt s | {z } dt s
0
Si les conditions I et II sont vérifiées, le moment des réactions d’inertie s’exprime par :
d~
ωS/s
~
M(−m~a)S/s = −ΦO − ~ωS/s ∧ ΦO ~ωS/s (1.198)
dt s
Cette dernière expression se simplifie en cas plan : en effet, le vecteur rotation est dans ce
cas perpendiculaire au plan. Il est dirigé dans la direction z qui est une direction principale. Le
deuxième terme de l’expression précédente s’annule dans la mesure où si le vecteur est dirigée
selon une direction principale, il est parallèle au moment cinétique. et de ce fait, les produits
d’inertie contenant z sont nuls.
En cas plan, si les conditions I et II sont respectées, le moment des réactions d’inertie
s’exprime donc dans ce cas par :
dωS/s
~ (−m~a)S/s = −IOzz
M ~uz (1.199)
dt
IOzz étant le moment d’inertie au point O dans la direction z.
.
— le premier terme correspond au moment des réactions d’inertie dans le mouvement de
rotation autour du centre de gravité G par rapport au repère de Koënig SK ;
— le second terme correspond au moment des réactions d’inertie qu’aurait le système si
toute la masse était ponctuelle au centre de gravité (contribution du mouvement propre
du centre de gravité).
Le moment des réactions d’inertie relatif par rapport au repère de Koënig peut être déterminé
de façon systématique. En effet, le repère de Koënig est lié au centre de gravité G. On a donc
Les conditions I et II sont donc toujours respectées au point G dans le mouvement par
rapport au repère de Koënig. On a donc :
~G
dL
d~
ωS/Sk
~ (−m~a)G
M =−
S/S k
= −ΦG −ω
~ S/Sk ∧ ΦG ~ωS/Sk (1.202)
S/S
k dt dt Sk
D’autre part, le repère de Koënig est en translation par rapport au repère de base s :
~ωS/Sk = ~0 (1.203)
La relation précédente s’applique donc également par rapport au repère de base s car les
dérivées par rapport à deux repères en translation l’un par rapport à l’autre sont identiques.
1.9.2.3 En passant par un autre point point P mieux adapté pour l’expression du
moment des réactions d’inertie
~ (−ma)o = M
M ~ (−ma)P + R~ (−m~a) ∧ −
−→
PO (1.206)
S/s S/s
La passage par un autre point P est dans certains cas indiqué si en ce point, le moment des
réactions d’inertie s’exprime plus facilement par exemple si en ce point, les conditions I et II y
sont simultanément vérifiées.
Si un solide S est en mouvement par rapport au repère s, on peut exprimer son énergie
cinétique en passant par l’une des deux méthodes suivantes.
1.9.3.1 S’il existe un point O tel que sa vitesse instantanée soit nulle
D’où
1X −→
TS/s = mα~vαS/s (~ωS/s ∧ OAα ) (1.209)
2 α
Comme le point O est tel que ~vOS/s = ~0, le moment cinétique s’exprime par rapport au vecteur
rotation en passant par le tenseur d’inertie ΦO :
~ OS/s = ΦO ω
L ~ S /s (1.212)
On sait par le théorème de Koënig appliqué à l’énergie cinétique que l’énergie cinétique
absolue(/s) est égale à l’énergie cinétique relative (par rapport au repère de Koënig Sk ), aug-
mentée de la grandeur correspondante que la masse aurait si toute la masse était concentrée au
centre de masse G.
1 2
TS/s = TS/Sk + M vG (1.215)
2
Or, dans le mouvement par rapport au repère de Koënig, le point G est un point fixe, puisque
~vGS/Sk = ~0 (1.216)
D’où
1
TS/Sk = ω~ ΦG ~ωS/Sk (1.217)
2 S/Sk
Comme le repère de Koënig est en translation par rapport à s, ~ωS/s = ~ωS/Sk , et
ω
~ = ω~uz (1.220)
d~
ω
~uz (1.221)
dt
La résultante des quantités de mouvement devient :
Y
y
X
G G
z
O z x
o
Si on projette ces relations sur une base O XYZ liée à S, OX faisant l’angle α avec l’axe Ox
de la base fixe Oxyz (ω = dαdt ) et OZ coı̈ncidant avec Oz, on obtient
~ −m~a }T = (+M dω dω
{R YG + M ω 2 XG , −M XG + M ω 2 YG , 0) (1.227)
dt dt
dω dω dω
{M(−m~a)O }T = (+ IGXZ − ω 2 IGY Z , + IGY Z + ω 2 IGXZ , − IGZZ ) (1.228)
dt dt dt
La résultante des réactions d’inertie est nulle si et seulement si le centre de masse G est situé
sur l’axe de rotation (YG = 0, XG = 0)
Le moment des réactions d’inertie en O s’annule si les produits d’inertie relatif à l’axe Z
s’annulent (IGXZ=0 IGY Z = 0), donc si l’axe de rotation est principal d’inertie en O.
Le torseur des réactions d’inertie sera équivalent à zéro si l’axe de rotation est principal
central.
Dans ces conditions, sur le plan des efforts transmis pas le solide en rotation à ses paliers,
les efforts dynamiques sont équivalents à zéro et les efforts supportés par les paliers sont les
mêmes que dans le cas statique, même si le rotor tourne. On dira dans ce cas que le rotor est
parfaitement équilibré.
Dès lors, la condition pour qu’un solide soit parfaitement équilibré est que le centre de
gravité se trouve sur l’axe (équilibrage statique) et que l’axe soit une direction principale centrale
(équilibrage dynamique).
Les produits d’inertie jouent de ce fait un rôle important dans les conditions d’équilibrage
d’un solide puisque l’égalité à 0 des produits d’inertie concernant l’axe de rotation assurent
un équilibrage parfait, pour autant que le rotor soit déjà préalablement statiquement équilibre
(centre de gravité sur l’axe).
Une tige AB tourne à vitesse constante autour de l’axe Oz, O étant le centre de gravité de
la tige qui fait un angle β avec l’axe Oz (Fig. 1.21). Répondre par vrai ou faux aux propositions
suivantes 5
5. Il vous est fortement conseillé d’essayer de répondre à ce type de tests sur le site http ://elear-
ning.student.fpms.ac.be
Une plaque en forme de L tourne autour de l’axe Ox. Une masse m peut osciller le long
d’une glissière solidaire de la plaque et dirigée selon la direction perpendiculaire à Ox (Fig.
7.1.b). Répondre par vrai ou faux aux questions suivantes 6 :
6. Il vous est fortement conseillé d’essayer de répondre à ce type de tests sur le site http ://elear-
ning.student.fpms.ac.be
7. Il vous est fortement conseillé d’essayer de répondre à ce type de tests sur le site http ://elear-
ning.student.fpms.ac.be
Déterminer la réaction d’inertie et le moment des réactions d’inertie de la roue S dans son
mouvement par rapport au bâti s. La roue dentée S(centre C, rayon r) roule sans glisser en
M sur la roue dentée s (centre O, rayon R). La bras S∗ tourne en O par rapport à s, la roue
S tournant en C par rapport à S∗ (Fig. 1.24). L’évolution de l’angle du bras θ(t) est supposée
connue.
Figure 1.24 – Transmission par roue dentée avec roulement extérieur par rapport à une roue
centrale fixe
Solution
~ (−ma)S/s = mθ̈(R + r)~uX + mθ̇ 2 (R + r)~uY
R (1.229)
~ (−ma)oS/s = −m(R + r)(R + 3r )θ̈~uZ
M (1.230)
2
1.12.3 Rotation autour d’un axe vertical, du bâti d’une foreuse en fonction-
nement - Manifestation du couple gyroscopique
Le cylindre S tourne autour de l’axe AB à vitesse constante ~ωS/S ′ = ~ωR = ωR ~uX ′ . Les
paliers A et B appartiennent au solide S ′ en rotation constante ω
~ S ′ /s = ~ωE = ωE ~uZ par rapport
Solution
~ (−m~a)S/s = ~0
R (1.233)
~ (−ma)OS/s = −IA ωS/S ′ ωS ′ /s ~uY ′
M (1.234)
Cette dernière expression est un cas particulier de l’expression générale donnant le couple gyro-
~ g = IA (~
scopique, à savoir C ωR ∧ ~
ωE ), ~
ωR étant la vitesse angulaire relative et ~ωE étant la vitesse
angulaire d’entraı̂nement.
Théorèmes généraux de la
dynamique
La Dynamique porte sur l’étude du mouvement des systèmes mécaniques soumis à des
actions appelées forces. Elle se préoccupe de la relation entre mouvements et forces alors que la
Cinématique se borne à décrire les mouvements.
L’énoncé des lois de la Dynamique fait appel aux notions d’espace, de temps et de masse
qu’il est utile de préciser.
— L’espace est supposé homogène et isotrope : aucun point, aucune direction n’est
privilégiée de sorte que les dimensions d’un solide rigide ne peuvent dépendre ni de sa
position, ni de son orientation . C’est l’espace euclidien à 3 dimensions de la géométrie
classique.
— Le temps est homogène, sans origine privilégiée. Il est défini de façon à respecter le
principe de causalité : ”Lorsque les mêmes conditions se présentent en 2 lieux différents
et à 2 instants différents, les mêmes phénomènes se produisent, transportés seulement
dans l’espace et le temps”. Si ce principe n’était pas respecté, dans un même intervalle
de temps mesuré à partir d’instants initiaux différents, les mêmes causes produiraient
des effets inégaux. Le temps doit donc s’écouler à cadence régulière. L’horloge définie
à partir du mouvement de rotation diurne de la terre par rapport aux étoiles satisfait
suffisamment à ce critère 1 .
— La masse est une mesure de la quantité de matière d’un corps. La masse totale d’un
corps se conserve ; on peut admettre qu’un corps de masse m se scinde en 2 parties de
masse m1 et m2 , mais la masse totale m = m1 + m2 doit être conservée. D’autre part,
une masse ne peut disparaı̂tre en un point à un certain instant pour réapparaı̂tre ailleurs
en un autre instant : les déplacements matériels sont continus.
1. L’espace et le temps sont des variables absolument distinctes et ne peuvent pas en eux-mêmes être des
causes de mouvements.
42
CHAPITRE 2. THÉORÈMES GÉNÉRAUX DE LA DYNAMIQUE 43
Rappelons que les principes fondamentaux de la Mécanique classique définis en statique sont :
— l’indépendance des effets des force : des forces F~i agissant P sur un même point
matériel M ont le même effet qu’une force unique R = ~ ~
i Fi égale à leur somme
vectorielle. Il en découle le principe de superposition vectorielle des forces qui permet
d’appliquer l’algèbre vectorielle à l’étude des forces.
Si R~ est la résultante des forces agissant sur un point matériel P de masse m, il existe un
repère d’espace absolu s et une horloge absolue par rapport auxquels le mouvement du point
matériel P , répond à l’équation :
~ = m ~aP/s
R (2.1)
_
F
_ 2
F
1 P
z _ _
_ R F
F 3
i
s
y x
Figure 2.1 – Mouvement d’une masse ponctuelle soumise à ensemble de forces F~i
— limitation due aux grandes vitesses : les principes précédents ne sont vérifiés que
lorsque la vitesse v reste petite par rapport à la vitesse c de la lumière, sinon on entre
dans le cadre de la mécanique relativiste 2 (cf cours de Physique Générale) ;
Remarquons que la masse est introduite en Mécanique par deux lois indépendantes :
— la loi de gravitation universelle qui établit que la force d’attraction F entre deux
corps de masse m1 et m2 est proportionnelle à leur masse et inversément proportionnelle
au carré de la distance d entre elles (masse gravitationnelle ou masse pesante) :
m1 m2
F =γ (2.2)
d2
γ étant une constante universelle égale à 6.6710−11 m3 kg−1 s−2 .
~ = m ~aP/s
R (2.4)
Z _ _
-ma F
P/s 2
_
F
1 P
_ _
S _ R
z F
F 3
i
Y X
s
y x
Figure 2.2 – Masse ponctuelle soumise à un ensemble de forces F~i , en mouvement par rapport
à un repère non galiléen
faisant intervenir l’accélération relative ~aP/S , l’accélération d’entraı̂nement ~aP S/s ainsi que
l’accélération de Coriolis ~aC = 2 ~ωS/s ∧ ~vP/S .
~ = m ~aP/S par rapport à un repère S quelconque.
On ne peut donc pas affirmer que R
En effet :
~ − m ~aP S/s − m ~aC = m ~aP/S
R (2.6)
OXG YG ZG joignant le centre O de la terre à trois étoiles, qui garde donc ses axes parallèles au
repère galiléen s au cours du mouvement de la terre).
Considérons un point matériel P , de masse m, au voisinage de la terre. Il est soumis aux
effets suivants :
~T erre ;
— la force de gravitation due à la terre, notée F
~ Autres ;
— les forces de gravitations dues aux autres corps célestes que la terre, notée R
— d’autres forces F~i autres que ces forces de gravitation, et dont la résultante sera notée
~
R.
~ + F~T erre + R
R ~ Autres = m~aP/s (2.7)
Si on passe par le point O, centre de la terre, et compte tenu du fait que le repère SG
est en translation permanente par rapport à s, l’accélération d’entraı̂nement ~aP SG /s est égale à
l’accélération absolue du centre O de la terre :
Le troisième terme entre parenthèses combine l’effet des autres astres et de la réaction
d’inertie due au mouvement du centre de la terre par rapport au repère galiléen s. Il convient
de l’expliciter pour en estimer l’ordre de grandeur.
— Résultante R ~ Autres des effets d’attraction des autres astres
Afin d’expliciter l’effet d’attraction des corps célestes, considérons l’un d’entre eux α (la
lune par exemple), de masse Mα et de centre Oα . Ce corps exerce sur le point P la force
−−→
~ P Oα
Fα = γ m Mα (2.12)
P Oα3
Les forces de gravitation dues aux autres corps célestes que la terre deviennent
−−→
~
X P Oα
RAutres = γ m Mα (2.13)
α
P O 3α
— Accélération ~aO/s du centre O de la terre
L’accélération au centre O de la terre peut être explicitée en considérant que le centre
de masse O de la terre se meut comme si toute sa masse MT y était concentrée en étant
soumise à l’action de la résultante des forces agissant sur la terre et provenant des autres
astres (cf théorème du centre de masse - section 2.4.1). En effet, l’équilibre dynamique
de la terre soumise à l’effet des autres astres s’exprime par :
−−→
X OO α
γ MT Mα = MT ~aO/s (2.14)
α
OO 3α
L’accélération du centre O de la terre par rapport au repère galiléen s s’exprime par :
−−→
X OO α
~aO = γ Mα (2.15)
α
OO 3α
L’équation d’équilibre dynamique du point P devient donc :
−−→ −−→
~ + F~T erre +
X P O α OO α
R γ mMα ( − ) = m ~aP/SG (2.16)
α
P O 3α OO 3α
X −−→
~ +F
R ~T erre + ∆F α = m ~aP/SG (2.17)
α
avec : −−→ −−→
−−→ P O α OOα
∆F α = γ mMα ( − ) (2.18)
P O 3α OO3α
On peut estimer l’ordre de grandeur de cette contribution ∆F α se rapportant à un astre α
pour un point P situé à la surface de la terre. Pour un astre α donné, soit dα = OOα , la distance
entre le centre O de la terre et le centre Oα de l’astre considéré (Fig. 2.4). Si RT est le rayon
terrestre, ce terme sera :
En grandeur, on obtient
!
1 1 1 1 1 2RT 2RT
− = 2 RT 2
−1 = (1 + − 1 + ···) ∼ 3 (2.20)
(dα − RT )2 d2α dα (1 − dα )
d2α dα dα
La constante universelle γ intervenant dans la loi d’attraction universelle, peut être explicitée
en exprimant l’attraction de la masse m par la masse MT de la terre :
m MT
FT erre = γ ∼ mg (2.22)
RT2
Cette force d’attraction est pratiquement égale comme on le verra plus loin au poids mg, g
étant la gravité.
On en déduit que la constante universelle γ s’exprime par
En P ′ , cette contribution est positive (selon le vecteur unitaire ~uOOα , donc dirigée vers l’astre
de O vers Oα .
En P ′′ , on pourrait montrer par un développement similaire que cette contribution a le
même ordre de grandeur tout en étant négative, donc dirigée vers l’opposé de l’astre, donc de
Oα vers O.
Sachant que le rayon de la terre RT = 6378 km, les ordres de grandeurs suivants s’appliquent
dans le cas de la lune :
— dα , distance du centre de la terre au centre de la lune = 380 000 km,
— mα /MT , rapport des masses entre la lune et la terre = 1/80
D’où :
F 1 1 3
=2 ( ) ∼ 1.1610−7 (2.25)
mg 80 60
On pourrait montrer de manière identique que l’influence du soleil vaut environ la moitié de
celle de la lune.
La force maximum sur P , due à l’attraction de l’ensemble des corps célestes et de la réaction
d’inertie due au mouvement du centre de la terre, est de l’ordre de 10−6 de la force d’attrac-
tion terrestre (pratiquement le poids m~g de la masse). En première approximation, ces termes
pourront donc être négligés et la loi (2.17) pourra s’écrire :
−
→ ~T erre = m ~aP/S
R +F G
(2.26)
Cette approximation est acceptable lorsque l’effet des autres astres peut être considéré
comme négligeable, ce qui n’est pas le cas par exemple pour le phénomène des marées. Les
marées sont dues à l’action de la force due aux autres astres sur les masses d’eau des océans.
Ces forces étant répulsives par rapport au plan diamétral de la terre, perpendiculaire à la droite
joignant le centre de la terre à l’astre agissant, il y a de ce fait deux marées par jour (Fig. 2.1.3).
Le phénomène réel est très complexe et dépend de la rotation du champ de forces par rapport
à la terre, de l’inertie des masses d’eau, du profil des côtes, ...
Plaçons-nous dans le cas où on néglige l’effet d’attraction des autres astres de manière à
pouvoir admettre que le repère géocentrique SG est galiléen (Fig. 2.6). On a donc :
~ + F~T erre = m ~aP/S
R (2.27)
G
où
— ~aP/ST est l’accélération de P par rapport à la terre,
— ~aP ST /SG est l’accélération d’entraı̂nement due au mouvement de rotation de la terre sur
elle-même.
— ~aC est l’accélération de Coriolis s’exprimant par
~aC = 2 ω
~ ST /SG ∧ ~vP/ST (2.29)
D’où
~ +F
R ~T erre − m~aP S /S − m~aC = m~aP/S (2.30)
T G T
L’accélération relative par rapport au repère géocentrique peut être explicitée à partir du
mouvement du repère ST lié à la terre en rotation par rapport au repère géocentrique SG , cette
→
−
rotation uniforme Ω s’effectue autour de l’axe sud-nord :
D’où :
−−→
m~g = F~T erre − m~aP ST /SG = m H
~ − m~aP S /S = m( H
T G
~ + Ω2 P ′ P ) (2.36)
H~ représentant l’effet d’attraction de la terre par unité de masse (H ~ = F~T erre /m), ~aP S /S
T G
étant l’accélération d’entraı̂nement due à la rotation de la terre sur elle-même.
Les propriétés du vecteur gravité ~g peuvent être décrites en considérant le cas statique d’une
masse m suspendue à un fil (fil à plomb).
La masse est dans ce cas en équilibre relatif par rapport à la terre. Dans ce cas, l’accélération
relative ~aP/ST par rapport à la terre est nulle. La vitesse relative ~vP/ST par rapport à la terre est
également nulle, ce qui conduit à une réaction d’inertie due à l’accélération de Coriolis nulle :
T~ + m H
~ − m~aP S /S
T G
= ~0 (2.39)
T~ + m ~g = ~0 (2.40)
La tension dans le fil est opposée au poids. La direction du fil est celle du vecteur ~g , donc
de la verticale locale en P , le plan horizontal local étant le plan normal à ~g ; g est l’accélération
de la pesanteur en P .
Ω2 P ′ P = Ω2 RT cos φ
~ représentant la résultante des forces autres que le poids et autres que les forces attractives
R
dues aux corps célestes, et Ω étant le vecteur rotation de la terre.
Les forces de Coriolis (−2 m Ω ~ ∧ ~vP/S ) sont souvent négligeables, Ω étant très petit et
T
la vitesse ~vP/ST par rapport à la terre généralement limitée, sauf dans certains phénomènes
spécifiques (pendule de Foucault, déviation des projectiles, · · · ).
A titre d’exemple, si ~vP/ST est perpendiculaire à Ω ~ et vaut 103 m/s (3 600 km/h), le rapport
entre la réaction d’inertie due à l’accélération de Coriolis et le poids vaut :
2 m Ω ~ ∧ ~v /m g = 1, 5 % (2.43)
En conclusion, pour les phénomènes observés à la surface de la terre, celle-ci peut être
considérée comme un repère galiléen, à condition de
— remplacer l’attraction de la terre sur un élément de matière par son poids,
— de ne pas tenir compte de l’attraction des autres astres,
— de négliger la réaction d’inertie liée à l’accélération de Coriolis.
Le jour solaire est la durée entre 2 passages consécutifs du Soleil dans le plan méridien d’un
observateur terrestre, la durée du jour solaire moyen est fixée à 24 h.
Le jour sidéral, repéré par rapport aux étoiles fixes ou au repère galiléen, correspond à la
durée entre deux passages consécutifs d’une étoile (par exemple : la polaire) dans le plan méridien
ωT /s = ωT /S ∗ + ωS ∗ /s (2.47)
Le jour sidéral vaut donc le jour solaire (24 h = 86400 s) multiplié par le facteur
365.256/366.256, à savoir 86164 s = 23 h 56 min 4 s.
2.1.5 Exemple : masse ponctuelle glissant sans perte sur une tige horizontale
en rotation. Résolution en appliquant le principe fondamental de la
dynamique - Equilibre des forces
Figure 2.9 – Masse glissant sans perte sur une tige tournant à vitesse angulaire constante dans
un plan horizontal
Un moteur fait tourner la tige d dans le plan horizontal Oxy, autour de O, à une vitesse ω
constante imposée a priori. Le point M , de masse m, peut glisser sans perte sur la tige d (Fig.
2.9).
A l’instant t = 0, la tige d coı̈ncide avec l’axe Ox et le point M est à une distance r0
du point fixe O, au repos relatif sur la tige d (ṙ(0) = 0). On recherche la loi du mouvement
OM = r(t) ainsi que la puissance fournie par le moteur en appliquant le principe fondamental
de la dynamique.
Si on prend comme système, la masse ponctuelle en M , celle-ci est soumise à l’action :
— du poids m~g,
— de la force de liaison F~ℓ exercée par la tige d sur la masse m.
les composantes de la forces de liaison Fℓ (Fℓr ; Fℓθ ; Fℓz ) sont telles que
ṙv
P = Fℓ ~vvP/d = (Fℓr , Fℓθ , Fℓz ) 0 = Flr ṙv = 0 ∀ ṙv (2.53)
0
Si la liaison est sans perte, la composante radiale Fℓr de la force de liaison doit donc être nulle.
La force F ~ℓ a donc pour composantes (0 , Fℓθ , Fℓz ) dans le repère (~ur , ~uθ , ~uz ).
La réaction d’inertie −m~aM/s peut être exprimée à partir de la composition des accélérations,
en prenant la tige d comme repère intermédiaire :
avec
— ~aM/d = r̈ ~ur , l’accélération relative,
— ~aM d/s = −m ω 2 r ~ur , l’accélération d’entraı̂nement correspondant à l’accélération
centripète dans un mouvement de rotation à vitesse angulaire constante,
— ~aC = 2~ ωd/s ∧ ~vM/d = 2 ω ṙ ~uθ , l’accélération de Coriolis.
5. Il est important de signaler que si l’équilibre dynamique doit être exprimé par rapport à un repère galiléen,
le système de projection peut ne pas être galiléen.
(−m r̈ + m ω 2 r ; −2 m ω ṙ ; 0) (2.55)
La projection sur la base formée par le repère (~ur , ~uθ , ~uz ) aboutit aux équations
différentielles :
r̈ − ω 2 r = 0 (2.56)
Fℓθ − 2 m ω ṙ = 0 (2.57)
Fℓz − m g = 0 (2.58)
r = r0 cosh(ω t) (2.59)
2
Fℓθ = 2 m ω r0 sinh(ω t) (2.60)
~ℓ vaut :
La puissance réelle développée par la force de liaison F
D’où :
ṙ
P = (0, Fℓθ , Fℓz ) ωr = Fℓθ ω r = 2 m ω 3 r0 2 cosh(ω t) sinh(ω t) (2.63)
0
Cette puissance est 6= 0 : c’est celle fournie par le moteur imposant la liaison rhéonome.
Soit F~aα , la résultante des forces directement appliquées et F~ℓα , la résultante des forces de
liaison en action sur l’élément matériel Mα , de masse mα , faisant partie d’un système mécanique
constitué de N éléments (Fig. 2.10).
Par rapport à un repère galiléen s, les équations du mouvement du système s’écrivent :
~aα + F~ℓα = mα ~aα/s
F (α = 1, · · · , N ) (2.64)
(F~aα + F~α∗ ) + F
~ℓα = 0 (α = 1, · · · , N ) (2.65)
c’est-à-dire que tout se passe comme si, à chaque instant t, le système était en équilibre statique
sous l’action des forces directement appliquées, y compris les réactions d’inertie F~aα + F~α∗ et des
forces de liaison F~ℓα . Par abus de langage, on dira qu’à tout instant, les forces réelles et les
réactions d’inertie assurent l’équilibre dynamique du système.
~α
Figure 2.10 – Ensemble de masses ponctuelles mα soumises à des sollicitations F
Le principe de d’Alembert exprime que pour établir les équations d’un système mécanique
en mouvement, il suffit d’appliquer les méthodes de la statique en ajoutant les réactions d’inertie
aux forces réelles agissant sur le système.
Le principe de d’Alembert ne contient évidemment rien de plus que le principe fondamental
de la Mécanique duquel il est directement déduit. Il permet simplement d’interpréter ce dernier
comme une équation d’équilibre.
Du principe de d’Alembert, on peut immédiatement déduire les théorèmes de la Dynamique
suivants :
1. Une condition nécessaire, mais pas suffisante en général, d’équilibre dynamique d’un
système est que le torseur des forces extérieures agissant sur le système, y compris
le torseur des réactions d’inertie, soit équivalent à zéro, c’est-à-dire
~e + R
R ~ (−m~a)/s = 0 (2.66)
−
→ −
→
M eO + M (−m~a)O/s = 0 (2.67)
quel que soit le pôle O.
2. La condition nécessaire et suffisante d’équilibre dynamique d’un solide est que le torseur
des forces extérieures agissant sur ce solide, y compris le torseur des réactions d’inertie,
soit équivalent à zéro.
3. Principe des puissances virtuelles : la condition nécessaire et suffisante d’équilibre dyna-
mique d’un système dans la configuration qu’il occupe à l’instant t, est que la puissance
virtuelle élémentaire de toutes les forces en action sur le système, y compris les réactions
d’inertie, soit nulle pour tout mouvement virtuel licite imaginé à partir de cette position
(idem pour les travaux virtuels).
Le principe des puissances virtuelles peut être appliqué pour obtenir les équations du mou-
vement d’un système holonome à n degrés de liberté, que celui-ci soit scléronome ou rhéonome.
~ sans
Un mouvement virtuel est le passage de la configuration ~q à la configuration ~q + δq,
variation du temps. Ce mouvement sera dit licite, si les liaisons sont respectées. Un mouvement
virtuel licite (noté M V L) est un mouvement imaginé respectant les liaisons.
Si un accroissement arbitraire δqi de tous les paramètres qi du système entraı̂ne un mouve-
ment virtuel licite, le système est dit holonome. Si au contraire, l’accroissement n’est arbitraire
que pour un certain nombre de paramètres, le système est dit non holonome. En d’autres
termes pour les systèmes holonomes, le nombre de paramètres est le nombre minimum nécessaire
pour décrire le système.
Le système est dit scléronome si aucun des paramètres de configuration du système ne
dépend explicitement du temps. Si au moins un des paramètres dépend explicitement du temps, le
système est alors dit rhéonome(Notons que les paramètres de configuration dépendent toujours
implicitement du temps à cause de la dynamique du système).
Il est essentiel de remarquer que les mouvements virtuels sont hors du temps réel, c’est-à-dire
qu’ils sont imaginés a partir de la configuration du système à l’instant t considéré. Le temps réel
t est bloqué durant les mouvements virtuels. En d’autres termes, le problème est ramené à un
problème de statique dans la configuration occupée en t, les forces, les réactions d’inertie et les
liaisons étant celles existant à l’instant t.
Rappelons qu’une liaison rhéonome est une liaison qui dépend explicitement du temps.
Dans le mouvement virtuel licite, une liaison rhéonome est ainsi bloquée dans la configuration
qu’elle possède à l’instant t . Elle sera dite sans perte au sens vu en Statique, à savoir que
la puissance développée par les deux forces opposées de liaison est nulle pour tout mouvement
virtuel licite. Ainsi, un point astreint à glisser sans perte sur une surface mobile sera soumis à
une force de liaison normale à la surface : la puissance virtuelle de cette force sera nulle pour
tout mouvement virtuel licite du point, la surface étant bloquée dans la position qu’elle occupe
à l’instant t considéré 6 .
Considérons un torseur de forces F~α agissant sur les éléments matériels Aα de masse mα
(α = 1, · · · , N ) d’un système mécanique (ces forces pouvant être des forces appliquées Faα , des
forces de liaison Fℓα ou les réactions d’inertie −mα~aα ).
6. Si la liaison est rhéonome, les vitesses réelles n’appartiennent pas à l’ensemble des vitesses virtuelles. Il est
donc possible que la puissance réelle de la force de liaison ne soit pas nulle, alors que la liaison est sans perte et
que la puissance virtuelle développée par les deux forces de liaison opposées est toujours nulle. Dans ce cas, la
liaison en elle-même ne dissipe pas d’énergie lors de son fonctionnement, sous forme de chaleur par exemple, mais
le dispositif qui la fait varier avec le temps de manière prédéterminée, produit ou consomme une certaine énergie
qui peut être introduite dans le système mécanique par l’intermédiaire des forces de liaison.
La vitesse ~vvα , qui représente la vitesse virtuelle du point Aα dans un mouvement virtuel
licite, peut être reliée à la vitesse des paramètres de configuration (q̇v1 , . . . , q̇vn ) (ou vitesses
généralisées) par :
n
X ∂ f~α
~vvα = q̇vj (2.69)
∂qj
j=1
si ~eα = f~α (q1 , · · · , qn , t) détermine la position des éléments Aα du système par rapport à un
pôle 0, en fonction des paramètres de configuration q1 , . . . , qn et du temps t si le système est
rhéonome 7 .
D’où :
N n n X N
X X ∂ f~α X ∂ f~α
Pv = F~α · q̇jv = ( F~α · )q̇vj (2.70)
∂qj ∂qj
α=1 j=1 j=1 α=1
Chacun des coefficients des vitesses généralisées est appelé la composante généralisée Qj
correspondant à la coordonnée généralisée qj :
N
X ∂ f~α
Qj = F~α · (2.71)
α=1
∂qj
n
X
Pv = Qj q̇vj (2.72)
j=1
Si Q(−m~a)j , Qaj et Qℓj sont les composantes généralisées respectivement des torseurs des
réactions d’inertie, des forces appliquées et des forces de liaison, la puissance virtuelle totale de
toutes les forces en action sur le système, y compris les réactions d’inertie, vaut :
n
X
Pv = Pv(−m~a) + Pva + Pvℓ = (Q(−m~a)j + Qaj + Qℓj ) q̇vj (2.73)
j=1
Pv = 0 ∀ q̇vj (2.74)
Soit
Q(−m~a)j + Qaj + Qℓj = 0 j = 1, · · · , n. (2.75)
7. La vitesse virtuelle est la même, que le système soit rhéonome ou scléronome, puisque le mouvement virtuel
est imaginé à temps t bloqué. La vitesse réelle pour un système rhéonome serait différente et vaudrait :
n
X ∂ f~α ∂ f~α
~vvα = q̇jv +
j=1
∂qj ∂t
Si les liaisons du système sont sans perte, la puissance développée par les forces de liaison
est nulle pour tout mouvement virtuel licite
Dans ce cas,
Qℓj = 0 j=1..n (2.77)
2.2.2 Exemple : masse ponctuelle glissant sans perte sur une tige horizontale
en rotation - Résolution par application du principe des puissances
virtuelles
On reprend l’exemple précédent du moteur faisant tourner la tige d dans le plan horizontal
Oxy, autour de O, à la vitesse ω constante). La vitesse ω est imposée a priori. Le point M , de
masse m, peut glisser sans perte sur la tige d (Fig. 2.2.2).
A l’instant t = 0, la tige d coı̈ncide avec l’axe Ox et le point M est à une distance r0 du point
fixe O, au repos relatif sur la tige d (ṙ(0) = 0). On recherche la loi du mouvement OM = r(t)
en appliquant la méthode des puissances virtuelles. Si le système choisi est la masse m en M ,
cette masse est soumise à l’action :
— du poids m~g,
— de la force de liaison F~l exercée par la tige d sur la masse m.
Le mouvement virtuel licite est le mouvement obtenu à temps t bloqué. Dans la configuration
existant à l’instant t, on a :
~vvM/s = vv ~ur = ṙv ~ur (2.80)
vv vv vv
Pv = (0, 0, −mg) 0 + (0, Fℓ θ , Fℓ z 0 + (−m r̈ + m ω 2 r , −2 m ω ṙ, 0) 0 = 0 ∀ M V L
0 0 0
(2.81)
8. Dans le cas de la Statique, Q(−m~a)j = 0 , et on retrouve les n conditions d’équilibre statique d’un système
à n degrés de liberté
Figure 2.11 – Masse glissant sans perte sur une tige tournant à vitesse angulaire constante
dans un plan horizontal
Pv = (−m r̈ + m ω 2 r) vv = 0 ∀ vv . (2.82)
ce qui implique
r̈ − ω 2 r = 0 (2.83)
ce qui implique
r̈ − ω 2 r = 0 (2.87)
Fℓ θ = 2 m ω ṙ (2.88)
Les forces s’exerçant sur les éléments M d’un système mécanique peuvent dépendre de leurs
positions (forces exercées par un ressort, forces de gravitation, · · · ), des vitesses (résistance
du milieu ambiant, force exercée par un champ magnétique sur une charge électrique, forces
gyroscopiques, · · · ), et du temps (force appliquée variant selon une loi imposée a priori). Mais,
dans aucun phénomène physique, il n’existe de force réelle dépendant des accélérations ou de
dérivées supérieures à 2 par rapport au temps (quoiqu’on puisse concevoir des servomécanismes
qui produisent artificiellement de telles forces).
Le principe fondamental appliqué aux N éléments matériels constituant un système
mécanique soumis à l’action de forces “naturelles”, conduira donc à un système de N équations
différentielles vectorielles de la forme :
~ α (~e1 , . . . , ~eN ; ~v1 , . . . , ~vN ; t)
mα ~aα = R (2.89)
Pour obtenir une solution déterminée de ce système, il faut connaı̂tre les conditions initiales,
c’est-à-dire les positions ~eα0 et les vitesses ~vα0 des points du système à l’instant t = t0 , considéré
comme instant initial. Les ~eα0 et ~vα0 caractérisent l’état dynamique du système à l’instant to .
Physiquement, les équations différentielles permettent de déterminer en t0 + dt l’état dy-
namique infiniment voisin de celui existant en t0 et, de proche en proche, l’état dynamique à
tout instant. De cette manière, on peut considérer le mouvement du système comme une suite
continue d’états dynamiques.
Les idées précédentes sont conformes au déterminisme scientifique admis dans toute la Phy-
sique classique : “La connaissance de toutes les conditions initiales, en t = t0 , et des actions
régissant un phénomène pour t > t0 , détermine complètement l’évolution de ce phénomène ”.
Nous avons démontré à la section précédente (2.1) que des conditions nécessaires, mais non
suffisantes en général, d’équilibre dynamique d’un système mécanique sont :
~e + R
R ~ (−m~a) = 0 (2.90)
~ eO + M
M ~ (−m~a)O = 0 (2.91)
∀ le pôle O, et par rapport à un repère galiléen s (ou assimilé).
Ces relations permettent de décrire le mouvement “global” du système.
Jointes aux équations de la Cinétique, elles donnent des relations équivalentes, mais mises
sous une forme qui permet de donner bien souvent une meilleure interprétation physique des
phénomènes, relations appelées théorèmes généraux de la Dynamique.
En effet, on sait que la résultante des réactions d’inertie est égale à la dérivée de la résultante
des quantités de mouvement :
~
~ (−ma) = dP
R (2.92)
dt
D’où :
dP~ ~e
=R (2.93)
dt
La forme intégrée du théorème de la quantité de mouvement peut être obtenue en passant
à la forme différentielle et en l’intégrant :
dP~ ~ e dt
= R (2.94)
Z t2
P~2 − P~1 = ~ e (t) dt
R (2.95)
t1
R t2
P~12 = t1
~ e dt est appelée l’impulsion du système entre les instants t1 à t2 .
R
Le théorème du centre de masse exprime que le centre de masse d’un système se meut comme
si toute la masse y était concentrée, et toutes les forces y étaient transportées.
En effet, on sait que la résultante des réactions d’inertie est égale à l’opposé du produit de
la masse par l’accélération du centre de masse du système considéré.
~ (−m~a) = −M~aG
R (2.96)
D’où :
~ e = M ~aG
R (2.97)
Ce théorème du centre de masse (ou le théorème de la quantité de mouvement qui lui est
équivalent) permet de scinder les problèmes de Dynamique en deux parties : dans une première
étape, on détermine le mouvement du centre de masse, et ensuite le mouvement des diverses
parties du système “autour du centre de masse”.
— Si toutes les forces extérieures sont parallèles à une droite d, la composante de P~ normale
à cette droite reste constante :
si Rex = Rey = 0, Px = PxO = Cte et Py = PyO = Cte,
ou vGx = Cte = vGxO et vGy = Cte = vGyO .
En effet, pour un pôle O quelconque, le moment des réactions d’inertie et le moment cinétique
sont liés par la relation suivante :
~ OS/s
dL
~ (−ma)OS/s = −
M − ~vO/s ∧ m~vGS/s (2.98)
dt
Remarquons que le dernier terme de (2.98) est nul si :
donc en pratique, si l’une des conditions suivantes (conditions I) est respectée, à savoir :
si ~vO/s = ~0 (2.100)
ou si ~vGS/s = ~0 (2.101)
ou si ~vO/s // ~vGS/s (2.102)
Si l’une des conditions I est respectée, la relation entre moment des réactions d’inertie et
moment cinétique prend la forme simplifiée suivante :
~ OS/s
dL
~ (−ma)OS/s = −
M (2.103)
dt
~ OS/s
dL
~ eO
=M (2.104)
dt
O étant un pôle fixe (ou un pôle tel qu’une des conditions I soit respectée) par rapport au repère
galiléen s (ou assimilé).
La forme intégrée du théorème du moment cinétique peut être obtenue en passant à la forme
différentielle et en l’intégrant :
~ O /s = M
dL ~ e O dt (2.105)
S
Z t2
~ O2 − L
L ~ O1 = M~ eO (t) d (2.106)
t1
~O
dL ~ eO
=M (2.107)
dt
— Les deux théorèmes généraux peuvent s’énoncer sous la forme globale suivante : les
dérivées, par rapport au temps, des composantes du torseur des quantités de mouvement
(prises par rapport à un pôle O fixe (ou respectant les conditions I) /s galiléen) sont
égales aux composantes du torseur des forces extérieures.
— Pour faire varier le torseur des quantités de mouvement, il faut nécessairement exercer
des forces extérieures sur le système.
— Le moment cinétique en un point O, fixe ou respectant l’une des conditions I, varie entre
deux instants si l’intégrale du moment des forces extérieures par rapport au pôle O est
différent de 0.
— Si les lignes d’action de toutes les forces extérieures sont coplanaires avec une droite d,
la composante du moment cinétique par rapport à cette droite reste constante :
si MeOz = 0, alors LOz = Cte = LOz (0).
Sur une barque de masse M pouvant glisser sans perte sur l’eau, un passager de masse m
se déplace de l’avant vers l’arrière en parcourant une distance L par rapport à la barque (Fig.
2.4.4.1). Montrer que la barque reculera d’une distance
m
∆X = − L (2.113)
M +m
Un disque horizontal, de masse M et de rayon R, peut tourner sans perte autour d’un
axe vertical Oz. Un chien de masse m se déplace en effectuant un trajet circonférentiel sur la
périphérie (Fig. 2.13). Si l’angle parcouru sur le disque est appelé α, et si l’angle de rotation du
disque est β par rapport à une direction fixe, montrer que
mR2
∆β = − ∆α (2.114)
M R2 /2 + mR2
La dérivée par rapport au temps de l’énergie cinétique d’un système est égale à la puissance
totale développée par toutes les forces en action sur le système (l’énergie cinétique et la puissance
étant définies par rapport à un repère galiléen s).
D’où
dT X
= F~α · ~vα = Ptot (2.118)
dt
Le théorème de l’énergie cinétique s’exprime donc par :
dT
= Ptot = Pi + Pe = Pa + Pℓ (2.119)
dt
la puissance totale pouvant être considérée comme la somme des puissances développées par les
forces extérieures (Pe ) et intérieures (Pi ), ou bien comme la somme des puissances développées
par les forces appliquées (Pa ) et des forces de liaison (Pℓ ).
La forme intégrée du théorème de l’énergie cinétique peut être obtenue en passant à la forme
différentielle et en l’intégrant entre deux instants t1 et t2 :
dT = Ptot dt (2.120)
Z t2
T2 − T1 = Ptot dt (2.121)
t1
(δW signifiant que la forme différentielle δW - travail élémentaire - n’est pas a priori une
différentielle totale exacte), et sous forme intégrée :
T2 − T1 = Wtot 12 = Wi 12 + We 12 = Wa 12 + Wℓ 12 (2.123)
= Ptot = Pi + Pe = Pa + Pℓ (2.124)
soit
Pi + Pe + P(−m~a) = Pa + Pℓ + P(−m~a) = 0 (2.125)
Cette dernière relation ne doit pas être confondue avec le principe des puissances virtuelles ;
elle en constitue un cas particulier si le système mécanique est scléronome, puisque alors le
champ de vitesses réelles fait partie de l’ensemble des champs de vitesses virtuelles licites, ce
qui n’est pas vrai si le système est rhéonome. Par ailleurs, on a déjà fait remarquer que pour un
système rhéonome, la puissance réelle développée par des forces de liaisons sans perte pouvait
être non nulle, alors que la puissance virtuelle de ces forces est toujours nulle.
Par rapport à un repère non galiléen, le théorème de l’énergie cinétique s’écrit :
dT
= Pi + Pe + P(−m~a)e (2.126)
dt
puisque la puissance des forces de Coriolis est toujours nulle (~v · (−2 m ~ω ∧ ~v ) = 0).
Remarquons finalement que, lorsque le système est déformable (Pi 6= 0), le théorème de
l’énergie cinétique fournit une équation indépendante de celles établies à partir des théorèmes
généraux précédents.
Figure 2.14 – Contact ponctuel entre deux solides S1 et S2 , eux-même en mouvement par
rapport au repère s
Une liaison est dite sans perte si la puissance virtuelle développée par les forces de liaison
est nulle pour tout champ de vitesses virtuelles licites.
La puissance réelle développée par les forces de liaison n’est identiquement nulle que si les
liaisons sont sans perte et indépendantes du temps.
En effet, prenons par exemple le cas d’un contact ponctuel entre deux solides S1 et S2 , eux-
même en mouvement par rapport au repère s. La paire de forces opposées de liaison au contact
est égale au produit de la force par la vitesse relative. En effet,
~ →
= FℓS1 /S2 · ~vM S2 /S1 = −f F ℓn |~vg | ≤ 0 (2.128)
Ainsi par exemple, si S2 roule sans glisser sur S1 en M , S1 étant lui-même en mouvement,
~ℓS /S · ~vM
S1 fournit à S2 la puissance F et S2 fournit à S1 la puissance opposée.
1 2 S2 /s
On dira que la liaison est sans perte mais dépendante du temps, si le système choisi étant l’un
des deux solides concernés, la liaison fournit une puissance par le biais du mouvement provenant
de l’autre solide.
En pratique, une liaison sans perte sera dite indépendante du temps,
— soit si les deux solides concernés par la liaison sans perte sont à l’intérieur du système
considéré,
— soit si lorsque seul un des deux solides concernés par la liaison sans perte est à l’intérieur
du système considéré, l’autre solide intervenant au niveau du contact sans perte étant
fixe.
Dès lors, si toutes les liaisons sont sans perte et indépendantes du temps, la puissance des
forces de liaison sera nulle : Pℓ = 0.
Si toutes les liaisons du système sont sans perte et indépendantes du temps, alors le théorème
de l’énergie cinétique se simplifie car Pℓ = 0 :
dT
= Pa (2.130)
dt
et ne fait plus intervenir que les forces directement appliquées.
Exemple : équation du mouvement d’un solide S en rotation autour de l’axe fixe Oz et
~ M
soumis à l’action du torseur de forces (R, ~ eo ).
dT ~ e · ~vO + ω ~ eO = ωz MeOz
= Pa + Pl = Pa = R ~ ·M (2.131)
dt
Or,
1
T = IOzz ωz 2 (2.132)
2
donc,
dωz
IOzz ωz = ωz MeOz (2.133)
dt
soit
dωz d2 α
IOzz = IOzz 2 = MeOz (2.134)
dt dt
Un torseur de forces F~α s’exerçant sur les points Mα (~eα ) est dit dériver d’une énergie
potentielle généralisée pouvant dépendre explicitement du temps si
V = V (x1 , y1 , z1 ; · · · ; xN , yN , zN ; t)
Les composantes des forces F~α peuvent être déduite de l’énergie potentielle par
~α = −−
F
−→
gradα V = −(
∂V
~ux +
∂V
~uy +
∂V
~uz ) (2.135)
∂xα ∂yα ∂zα
La vitesse élémentaire ~vα /s par rapport au repère galiléen s, dans le mouvement réel, s’ex-
prime par
d~eα dxα dyα dzα
~vα/s = = ~ux + ~uy + ~uz (2.136)
dt dt dt dt
Au cours du mouvement réel, la puissance développée devient
N N
X X ∂V dxα ∂V dyα ∂V dzα
P = F~α · ~vα/s = − + + (2.137)
∂xα dt ∂yα dt ∂zα dt
α=1 α=1
D’autre part, l’énergie potentielle étant une fonction explicite du temps, donc fonction de xα ,
yα , zα et du temps t, on obtient :
N
dV X ∂V dxα ∂V dyα ∂V dzα ∂V
= + + + (2.138)
dt ∂xα dt ∂yα dt ∂zα dt ∂t
α=1
de sorte que
dV ∂V dV
P =− + dt 6= − (2.139)
dt ∂t dt
Il devient impossible d’interpréter l’énergie potentielle V comme une réserve d’énergie du
point de vue strictement mécanique. La variation dV /dt du potentiel par rapport au temps est
égale à la puissance mécanique - P fournie par le système plus la variation propre ∂V /∂t produite
par un certain phénomène physique qui comporte une certaine énergie capable de se transformer
en énergie potentielle mécanique.
2.5.2.3 Exemples
et qu’à partir de cet instant, on fixe le point M , de sorte que la longueur L(t) reste
constante. Si l’on choisit V (x∗ , y ∗ , z ∗ ; t∗ ) = 0 (puisque V est défini à une constante
près), il est possible qu’à un instant ultérieur t > t∗ , V (x∗ , y ∗ , z ∗ ; t) soit 6= 0 : le ressort
n’est plus complètement détendu quoique le point M n’ait pas bougé. Le potentiel du
ressort a varié alors qu’aucun travail mécanique n’a été échangé en M . La longueur
naturelle et la raideur ont varié suite à l’échauffement et de l’énergie thermique a pu se
convertir en énergie potentielle ou inversément. Il devient impossible d’établir un bilan
purement mécanique des énergies mises en jeu dans le système étudié. Il est nécessaire
de faire appel à la Thermodynamique.
Il est également impossible de fixer le zéro d’une telle énergie potentielle d’un point de
vue strictement mécanique, car elle n’est définie en fait qu’à une fonction arbitraire de
t près : si V (x, y, z; t) satisfait aux relations précédentes, V ∗ = V (x, y, z; t) + f (t) y
satisfait aussi, quelle que soit f (t).
2. Ressort dont l’une des extrémités appartient au système considéré et l’autre
extrémité n’appartenant pas au système est soumise à un mouvement imposé.
Le point M appartenant à un système mécanique, est relié au point A par un ressort
linéaire (k, Lo), A et M pouvant glisser sur l’axe Ox (Fig. 2.15).
Le mouvement en A est imposé : OA = xA (t) (liaison rhéonome).
Si x(t) est le déplacement absolu de M , l’énergie potentielle du ressort vaut à chaque
instant
1
V = k [x − xA (t) − L0 ]2 (2.141)
2
La puissance FR dxdtA que fournit la liaison rhéonome en A est d’une part fournie au
système en M (P ) et est d’autre part accumulée sous forme d’énergie potentielle dans le
ressort ( dV 9
dt ) .
Pℓ = 0 (2.146)
— si toutes les forces directement appliquées dérivent d’une énergie potentielle généralisée
indépendante du temps, ce qui implique que la puissance des forces appliquées
9. Le concept de mouvement imposé par exemple pour l’autre extrémité doit être compris comme étant un
mouvement provenant de l’extérieur du système considéré, quelle que soit son origine. En effet, par rapport au
système considéré, à savoir la masse décrite par le paramètre de configuration x, l’énergie potentielle du système
dépend non seulement de x, mais aussi de l’évolution de xA (t), qui peut soit être imposé explicitement, soit
provenir de la dynamique du système.
Dans ce cas, un bilan énergétique purement mécanique est possible et le théorème de l’énergie
cinétique donne :
dT dV
= Pa = − (2.148)
dt dt
ou
d(T + V )
=0 (2.149)
dt
soit
T + V = T0 + V0 = E = Cste. (2.150)
2.5.2.5 Exemples
1 ẋ2
T = m (i2 + r 2 ) 2 (2.155)
2 r
V = −m g sin αx (2.156)
d
de dt (T + V ) = 0, on déduit la loi du mouvement uniformément accéléré de S :
g sin α
ẍ = 2 (2.157)
1 + ( ri 2 )
Figure 2.16 – Solide de révolution roulant sans glisser sur un plan incliné fixe
m g sin α
m ẍ = 2 = Rℓx + m g sin α (2.158)
1 + ( ri 2 )
Un motocycliste roule sans glisser vers la droite. Les roues ont une masse m, un rayon de
giration central i et un rayon r. Le cadre de la moto et le motocyliste sont assimilés à un solide
indéformable de masse M . Déterminer l’accélération ẍ de la moto.
Réponse :
C
ẍ = (2.162)
r (M + 2m(1 + i2 /R2 ))
dT + dU = δWe + δQ (2.163)
où
dT et dU sont des différentielles totales exactes, tandis que δWe et δQ ne le sont pas a priori.
Ce principe exprime la balance entre la variation d’énergie accumulée par le système, soit sous
forme macroscopique (dT ), soit sous forme microscopique (dU ) et l’énergie reçue par le système,
soit sous forme macroscopique (δWe ), soit sous forme microscopique (δQ).
L’énergie potentielle éventuelle est comprise dans dU (variation de l’énergie accumulée par
le système sous forme microscopique) si elle correspond à des forces intérieures (par exemple
l’énergie de déformation), ou dans dWe (variation de l’énergie accumulée par le système sous
forme macroscopique) si elle correspond à des forces extérieures (pesanteur par exemple).
Par comparaison avec le théorème de l’énergie cinétique, on déduit :
δWi = δQ − dU (2.164)
On dit qu’il y a cas plan en dynamique du solide quand les torseurs cinétiques d’un solide
en mouvement plan sont plans. On a vu que pour qu’il en soit ainsi, il faut que l’axe GZ du
solide perpendiculaire au plan du mouvement, soit principal central .
d2 xG
M = Rax + Rℓx = Rex (2.165)
dt2
d2 yG
M = Ray + Rℓy = Rey (2.166)
dt2
L’équilibre de rotation en G, centre de gravité, s’exprime par :
Ces équations sont identiques à celles obtenues en Statique. Le mouvement du solide n’inter-
vient pas. La sollicitation normale (Raz , MaGx , MaGy ) est reprise directement par les réactions
de liaison qui imposent le mouvement plan.
Pour résoudre un problème plan de dynamique du solide, on peut donc d’abord considérer
que S n’est soumis qu’à l’action de la sollicitation normale et déterminer les forces de liaison
correspondantes et ensuite considérer qu’il n’est soumis qu’à la sollicitation et aux forces de
liaison planes, et déterminer ainsi son mouvement (comme si S était une figure plane).
Il y a cas strictement plan de la dynamique du solide lorsque le torseur des forces directement
appliquées est plan. Alors, seules les trois premières équations subsistent.
Le système des trois équations du mouvement ne peut évidemment contenir que trois fonc-
tions inconnues (inconnues du mouvement - xG (t), zG (t), θ(t) - ou inconnues de liaison - Rℓx (t),
Rℓy (t), MℓGz (t)).
Par exemple, si le mouvement plan de S est libre, les trois inconnues sont xG , yG et θ
(Rℓx = Rℓy = MℓGz = 0) ; si S est astreint à rouler sans glisser sur un axe, les inconnues à
rechercher seront par exemple x, Rℓx et Rℓy .
On peut également :
— démontrer l’invariance des théorèmes généraux par rapport à tout repère galiléen. Les
théorèmes généraux dérivent directement du principe fondamental ; ils sont donc vrais
par rapport à tout repère galiléen, alors que les quantités cinétiques varient quand on
change de repère. On peut vérifier explicitement
— l’invariance des théorèmes généraux par rapport à tout repère galiléen ;
— que le théorème du moment cinétique, avec G pour pôle, et celui de l’énergie cinétique
se maintiennent en repère de Koënig, quoique ce repère ne soit galiléen en général ;
— généraliser le théorème du moment cinétique autour d’un point quelconque et démontrer
que si on considère le repère S ′ lié au point A en mouvement par rapport au repère
galiléen s, S ′ étant en translation permanente par rapport à s (~ωS ′ /s ≡ 0)
~ rA
dL ~ eA − M −
=M
→
AG ∧ ~aA (2.174)
dt
S
y
R
C r
x
s O
A F
_
La poulie de la figure 2.19 de rayon R roule sans glisser sur le sol horizontal s grâce à deux
ergots de rayon r. Le rayon de giration de l’ensemble poulie-ergots autour de l’axe CZ vaut ic
et la masse de l’ensemble vaut m. Une force F~ = F ~ux est appliquée en A. Déterminer l’équation
différentielle du mouvement de la poulie, repérée par l’abscisse x de son centre de gravité.
Solution
F r(R − r)
ẍ = −
m(i2c + r 2 )
Une tige AB homogène de masse m et de longueur L est articulée sans perte au centre B
d’un disque homogène de masse M et de rayon R.
Le système est situé dans le plan vertical et peut se déplacer sur un rail rectiligne horizontal
(cas plan) ; le coefficient de frottement entre disque et rail et entre tige et rail vaut f ; on
supposera que f est suffisamment grand pour que le disque puisse rouler sans glisser. A l’instant
initial, on lance le système de telle façon que le point B soit animé d’une vitesse ~v0 parallèlement
au rail (vers la droite).
On demande de déterminer l’équation différentielle du mouvement ainsi que la loi du mou-
vement correspondant du point B en fonction des caractéristiques du système.
B
y
A M
x
Figure 2.20 – Système roue + tige glissant avec frottement
Solution
f mg l cos α f mg l cos α t2
ẍ = − x(t) = v0 t −
(3M + m)Rf + (3M + 2m)l cos α (3M + m)Rf + (3M + 2m)l cos α 2
Le carrousel de la figure 2.21 est composé de 3 barres parfaitement articulées. Les barres AB
et CD sont identiques de longueur l et de masse m. Elles sont assimilées à des poutres parfaites.
Les passagers se logent sur le solide BD. Ils se répartissent de façon aléatoire. Le solide BD et
les passagers ont une masse M et une inertie principale IG connues (G : centre de gravité de BD
+ passagers). Le carrousel est entraı̂né par un moteur agissant en A et développant un couple
moteur connu C. ~
On demande l’équation différentielle du mouvement du carrousel.
Solution
2
C = (M + m)l2 θ̈ + (M + m)gl sin θ
3
A _ C
C
E F
G D
B
Figure 2.21 – Engin de foire à structure cinématique d’un mécanisme à 4 barres
Pour ralentir un avion S lors de son appontage, celui-ci est muni d’une crosse qui accroche
un câble en C. Ce câble roule sans perte sur les poulies S1 et S2 et est fixé au solide s en P . La
poulie S2 est montée sur un équipage mobile de masse m2 qui glisse sans perte. Il est relié au
travers d’une suspension de raideur k, de longueur naturelle l0 et d’un amortisseur c, au piston
d’un vérin pneumatique percé d’ouı̈es qui dissipent l’énergie cinétique du piston par laminage.
Cette dissipation est modélisée par la force c3 ẏ3 où ẏ3 est la vitesse absolue du piston.
L’avion de masse M a une vitesse initiale V ~uy . Il accroche le milieu du câble et on considérera
pour simplifier qu’il se déplace sans perte selon OY . Les poulies S1 et S2 sont de rayon r et leur
inertie est négligeable. Les câbles sont élastiques de raideur kc .
On demande d’établir les équations du mouvement du système.
q
kc y1
ÿ1 = −2 ( H 2 + y12 − H − 2y2 ) p (2.175)
M H 2 + y12
q
kc k c
ÿ2 = −2 ( H 2 + y12 − H − 2y2 ) − (y2 − y3 − l0 ) − (ẏ2 − ẏ3 ) (2.176)
m2 m2 m2
k c c3
ÿ3 = (y2 − y3 − l0 ) + (ẏ2 − ẏ3 ) − ẏ3 (2.177)
m3 m3 m3
y1 0 = 0 ẏ1 0 = V (2.178)
y2 0 = 0 ẏ2 0 =0 (2.179)
y3 0 = 0 ẏ3 0 =0 (2.180)
J’entends et j’oublie.
Je vois et je me souviens.
Je fais et je comprends.
Proverbe chinois
3.1.1.1 Mouvement horizontal d’une masse glissant sans perte soumise à des forces
élastiques et d’amortissement
Considérons une masse ponctuelle m en P , pouvant glisser sans perte sur une glissière
horizontale OX, soumise à l’action (Fig. 3.1) :
— d’un ressort linéaire de raideur k et de longueur naturelle L0 , générant une force propor-
tionnelle à l’allongement :
F~R = −k(X − L0 )~uX (3.1)
— d’un amortisseur linéaire (ou dashpot) générant une force proportionnelle à la vitesse,
de constante d’amortissement c :
m~g + F~R + F
~A + F~ℓ − maP/s = ~0 (3.3)
Par projection de cette équation sur OX, on obtient l’équation du mouvement de la masse
m:
(la liaison en P étant sans perte, il n’y a pas de composantes selon OX de la force de liaison Fℓ
exercée par la glissière sur la masse).
85
CHAPITRE 3. VIBRATIONS DES SYSTÈMES MÉCANIQUES À UN DEGRÉ DE LIBERTÉ 86
Si on pose x(t) = X(t) − L0 , la distance x(t) est l’écart entre la position du point P par
rapport à sa position d’équilibre Xeq = L0 et représente la réponse dynamique du système autour
de sa position de repos.
On a donc
ẋ = Ẋ et ẍ = Ẍ (3.6)
m ẍ + c ẋ + k x = 0 (3.7)
Il s’agit d’une équation différentielle du second ordre, à coefficients constants, qui exprime
l’équilibre dynamique entre les forces variables qui s’exercent sur M :
— la force d’inertie −m ẍ
— la force dissipative −c ẋ
— la force élastique −k x
3.1.1.2 Mouvement vertical d’une masse ponctuelle soumise à des forces élastiques
et d’amortissement
Par projection de cette équation sur OX, on obtient l’équation du mouvement de la masse
m:
−m g − k (X − L0 ) − c Ẋ − m Ẍ = 0 (3.11)
m Ẍ + c Ẋ + k (X − L0 ) + mg = 0 (3.12)
Posons Xeq = X − (Lo + mg/k), qui représente la position d’équilibre finale du système
lorsque Ẍ = 0 et Ẋ = 0
La longueur ∆ = mg/k représente la déflexion statique, à savoir la longueur de compression
du ressort sous l’effet du poids.
Comme précédemment, si on pose x(t) = X(t) − Xeq , la distance x(t) est l’écart entre la
position du point P autour de sa position d’équilibre Xeq et représente la réponse dynamique
du système autour de sa position de repos.
Comme ẋ = Ẋ et ẍ = Ẍ, en substituant dans l’équation (3.13), on obtient la même équation
que précédemment quant au mouvement libre x(t) du point P autour de sa position de repos
Xeq :
m ẍ + c ẋ + k x = 0 (3.14)
En pratique, la position d’équilibre des deux systèmes (horizontal et vertical) est différente
(ressort à sa longueur naturelle dans le premier cas, ressort à sa longueur naturelle moins la
déflexion statique dans le second cas), mais la façon dont le système vibre autour de cette
configuration d’équilibre est identique.
En conséquence, indépendamment de la position de repos d’un système linéaire (position de
repos influencée par les forces élastiques et les forces constantes, telle la gravité), les mouvements
vibratoires d’un système linéaire autour de la position de repos, dépendent d’une équation de
mouvement qui ne tient compte que des forces variables durant le mouvement, le paramètre de
configuration étant l’écart par rapport à cette position de repos.
m ẍ + c ẋ + k x = 0 (3.15)
peut s’écrire
K(D) x = 0 (3.16)
en posant
K(D) = m D 2 + c D + k (3.17)
K(D) étant l’opérateur différentiel à coefficients constants, D étant l’opérateur de dérivation
d/dt.
Si bs , de multiplicité ks (s = 1, · · · , p), sont les p racines de l’équation caractéristique K(D) =
0, la solution générale de l’équation homogène est :
p
X
x(t, · · · ) = ebs t pks−1 (t) (3.18)
s=1
où pks−1 (t) est un polynôme de degré (ks − 1) à coefficients constants arbitraires.
Dans le cas d’une équation différentielle du second ordre, la solution dépendra de deux
constantes A et B que l’on retrouve dans le(s) polynôme(s) pks−1 (t). On aura en effet :
— soit deux racines distinctes b1 et b2 (de multiplicité 1), qui conduisent à :
3.1.3 Lois du mouvement libre d’un système linéaire vibrant amorti à 1 degré
de liberté
Après avoir été soumis à une excitation f (t) jusqu’à l’instant t = 0, cette excitation cessant
à partir de cet instant (f (t) = 0 pour t > 0 ), le système ne sera plus au repos, en général,
à l’instant 0. A partir de cet instant, sa réponse x(t) vérifie l’équation homogène K(D) x = 0
et constitue la solution particulière définie par l’état dynamique suivant : t0 = 0, x0 = x(0) et
ẋ0 = ẋ(0). Cette réponse x(t), pour t > 0, est la réponse en mouvement libre (naturelle ou non
forcée) du système.
Dans ce cas, l’équation différentielle décrivant le mouvement est une équation différentielle
d’ordre 2, non amortie et homogène :
m ẍ + k x = 0 (3.22)
ẍ + ω02 x = 0 (3.25)
L’équation caractéristique
D 2 + ω02 = 0 (3.26)
admet les racines imaginaires +jω0 et −jω0 .
La multiplicité de ces racines étant égale à 1, la solution s’écrit :
Comme la réponse x(t) est réelle, il faut nécessairement que B soit le conjugué de A. Si
Et :
La réponse libre d’un système mécanique linéaire à un degré de liberté nonpamorti est
sinusoı̈dale, la pulsation du mouvement étant la pulsation propre du système ω0 = k/m :
C et ψ étant deux constantes qui peuvent être déterminées à partir des conditions initiales en
t = 0.
L’expression de ces conditions initiales aboutit à :
s
ẋ20 x˙0
x0 = C cos ψ ẋ0 = −Cω0 sin ψ → C = x20 + ψ = arctan (− ) (3.33)
ω02 ω0
On peut donc interpréter la pulsation propre d’un système non amorti comme sa pulsation
naturelle d’oscillation, qui dépend de ses propriétés d’inertie (par la masse m) et de ses propriétés
d’élasticité (par sa raideur k) par : r
k
ω0 = (3.34)
m
Trois cas sont possibles pour la détermination de ses racines, selon que ξ < 1 (amortissement
faible), ξ = 1 (amortissement critique) ou ξ > 1 (amortissement fort).
L’amortissement est dit critique et le mouvement libre correspondant est dit apériodique
critique. Les deux racines sont égales à −ω0 , leur multiplicité est donc double et la solution
générale est
x(t) = e−ω0 t (A + B t) (3.39)
Les constantes arbitraires A et B doivent être telles que les conditions initiales soient res-
pectées, à savoir x0 = A et ẋ0 = B − ω0 A :
La vitesse devient
L’amortissement est dit fort et le mouvement libre correspondant est dit apériodique. Les
racines de l’équation caractéristique sont réelles et négatives :
en posant p
ωa = ω0 ξ2 − 1 (3.43)
Les conditions initiales imposent x(0) = x0 = A et ẋ(0) = ẋ0 = ωa B − ξω0 A, de telle sorte
que
x˙0 + ξω0 x0
x(t) = e−ξω0 t (x0 cosh(ωa t) + sinh(ωa t)) (3.45)
ωa
annulation de la vitesse
1.5
+15 = Vo To / Xo
Déplacement : X / Xo
0.5
−2
0
−20
−0.5
annulation de la vitesse
annulation du déplacement
−1
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1
Temps : t / To
Figure 3.5 – Mouvement libre d’un système linéaire à 1 ddl avec amortissement critique, pour
différentes vitesses initiales
La vitesse devient
x˙0 ω0 + ξ ẋ0
v(t) = ẋ = e−ξω0 t (ẋ0 cosh(ωa t) + p sinh(ωa t)) (3.46)
ξ2 − 1
Comme dans le cas apériodique critique, on démontre que la vitesse s’annule une fois au
plus. Le mouvement a la même allure, mais est plus lent (Fig.3.6).
si p
ωa = ω0 1 − ξ2 (3.48)
la pulsation ωa est appelé la pulsation amortie ou la pseudo-pulsation.
Le temps Ta = 2π/ωa est la pseudo-période ou la période amortie 1 .
p
1. La pseudo-période Ta du mouvement faiblement amorti est plus grande que T0 : Ta = T0 / 1 − ξ 2 . En
pratique, la différence entre Ta et T0 est insensible si ξ est suffisamment petit.
ξ = 0,1
2
ξ=5 ξ = 0,2
ξ=3
Déplacement : X / Xo
1
ξ=2
ξ = 0,3
ξ = 1 ξ = 1,5
−1 ξ = 0,7
ξ = 0,5
ξ = 0,3
−2
ξ = 0,2
ξ = 0,1
−3
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
Temps : t / To
Figure 3.6 – Mouvement libre d’un système linéaire à 1 ddl avec amortissement faible, critique
et fort
ou
x(t) = C e−ξω0 t cos(ωa t + ψ) (3.50)
avec s 2
ẋ0 + ξω0 x0
C= x2o + (3.51)
ωa
et
ẋ0 + ξω0 x0
tan(ψ) = − (3.52)
ω a x0
(cos ψ ayant le signe de x0 )
La vitesse devient
x˙0 ω0 + ξ x˙0
v(t) = ẋ = e−ξω0 t (ẋ0 cos(ωa t) + p sin(ωa t)) (3.53)
ξ2 − 1
Lorsque le degré d’amortissement ξ < 1, la loi du mouvement est une sinusoı̈de dont l’am-
plitude varie selon une exponentielle décroissante (les ”enveloppes” sont ±C e−ξω0 t )(Fig. 3.7).
1.5
B2
0.5
C2
Déplacement X
A1 A3
0
A2
−0.5
B1
point de tangence
C1
−1
annulation de la vitesse
annulation du déplacement
−1.5
−2
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
Temps t
ai + √ πξ
= −q = −e 1−ξ2 q>1 (3.55)
ai+1
Λ/π
ξ=q (3.57)
1 + (Λ/π)2
Deux méthodes peuvent être utilisées dans ce cas et sont basées sur la mesure des maxima
successifs qui conduisent à la connaissance du décrément logarithmique.
|Xi |
=q (3.60)
|Xi+1 |
Et :
|Xi | = q|Xi+1 | (3.61)
Si on porte en graphique |Xi | en fonction de |Xi+1 |, les points s’aligneront sur une droite dont
la pente vaut le rapport q (Fig. 3.9).
On pourra en déduire le décrément logarithmique Λ = ln q et le degré d’amortissement réduit
par
Λ/π Λ
ξ= ou ξ = si ξ est faible (3.62)
1 + (Λ/π)2 π
|Xi |
=q (3.64)
|Xi+1 |
Considérons cette relation pour la première oscillation et prenons en le logarithme népérien
|X0 |
=q → ln |X0 | − ln |X1 | = ln q = Λ → ln |X1 | = ln |X0 | − Λ (3.65)
|X1 |
|X1 |
=q → ln |X1 | − ln |X2 | = ln q = Λ → ln |X0 | = ln |X2 | − 2Λ (3.66)
|X2 |
Dès lors, si on porte en graphique ln |Xi | en fonction de l’ordre i, les points s’alignent selon
une droite dont la pente vaut −Λ (Fig. 3.10). A partir de ce décrément logarithmique Λ, le degré
d’amortissement réduit ξ peut être déduit comme précédemment.
Seule, la première des deux méthodes est applicable si le système n’oscille pas autour du
zéro. Dans ce cas, si η est la valeur d’équilibre autour de laquelle oscille le système, si Xi
sont les oscillations maximales successives, celles-ci peuvent être explicitées par rapport à la
position d’équilibre en introduisant Xir , oscillations maximales successives ramenées à la position
d’équilibre η (Fig. 3.11).
Xir = Xi − η (3.68)
On a donc :
Xir
= −q (3.69)
Xi+1r
Et :
Xi − η
= −q (3.70)
Xi+1 − η
Xi = −qXi+1 + η(1 + q) (3.71)
On pourrait porter en graphique Xi en fonction de Xi+1 , les points s’alignant dans ce cas
sur une droite dont la pente vaut −q et l’ordonnée à l’origine η(1 + q).
On peut également séparer les oscillations paires (i = 0, 2, 4...) et impaires (i = 1, 3, 5...) en
convenant de considérer la valeur de départ X0 paire et positive (Fig. 3.12).
Supposons que l’on soit parti d’une valeur X0 (que l’on considère conventionnellement
positive), on a
X2n = q(−X2n+1 ) + η(1 + q) (3.73)
Si pour les oscillations paires, on porte Xi en fonction de −Xi+1 , les points s’alignent
sur une droite de pente égale à q et d’ordonnée à l’origine égale à η(1 + q).
On peut donc tracer deux droites dont la pente égale à q, et qui permet donc de déterminer
le décrément logarithmique (Λ = ln q) et le degré d’amortissement réduit comme précédemment
(ξ = Λ/π si ξ est faible).
On peut en outre
√ montrer que l’intersection des droites avec la bissectrice des 2-ème et 4-ème
quadrants vaut η 2.
En effet, les deux droites ont pour équations y = qx + η (1+q) et y = qx − η(1 + q).
L’intersection de la première√droite avec la droite y = −x donne le point de coordonnées (−η,
+η), distant de l’origine de η 2. L’intersection de la seconde
√ droite avec la droite y = −x, donne
le point de coordonnées(+η, −η), distant de l’origine de η 2. Les intersections des deux √ droites
par n’importe quelle droite parallèle à la bissectrice y = −x sont donc distantes de 2η 2.
Supposons que M glisse avec frottement sur Ox (Fig. 3.13). En plus de la force de frottement
visqueux (−c v), il s’exercera sur M la force de frottement sec θ f Fln , si f est le coefficient de
frottement et Fln la force normale de liaison entre Ox et M ; −1 ≤ θ ≤ +1 : θ = ±1 s’il y a
mouvement (+1 si v < 0 et −1 si v > 0) et −1 < θ < +1 s’il n’y a pas mouvement.
La relation entre la force de frottement Ff rott et la vitesse v n’est pas une fonction (Fig.
3.14) : pour v = 0, Ff rott peut prendre toutes les valeurs comprises entre −f Fln et +f Fln .
Mathématiquement, il est donc impossible de réduire le problème à une unique équation
différentielle ; la loi du mouvement doit être soigneusement discutée.
Soit x = 0 le point de repos du système lorsque la force de frottement n’agit pas (en
supposant f = 0) et supposons que M soit abandonné à lui-même, sans vitesse initiale, d’une
abscisse x0 > 0.
Étudions l’évolution du système.
si kx0 < f Fℓn , soit si x0 < f Fℓn /k = ε, la condition d’équilibre est satisfaite : la force
de rappel du ressort ne peut vaincre la force de frottement ; il n’y aura pas mouvement :
x(t) = x0 .
2. Supposons alors que x0 > ε. La force de rappel du ressort est supérieure à la force de
frottement maximum ; il y aura mouvement de M vers l’arrière, selon la loi
m ẍ + c ẋ + k x = +f Fℓn (3.76)
f Fℓn
En posant X = x − ε = x − k , on obtient
m Ẍ + c Ẋ + k X = 0 (3.77)
X(t) suit une loi du mouvement vibratoire amorti (en supposant ξ < 1) répondant aux
C.I X(0) = x0 − ε et Ẋ(0) = 0.
Dans le plan (x, t), on obtient une courbe de mouvement pseudo-périodique, dont l’axe
O′ t′ est décalé de +ε par rapport à l’axe Ot (cf Fig. 3.15).
Cette loi de mouvement reste valable aussi longtemps que v reste inférieur à 0. Dès que
la vitesse s’annule, l’équation du mouvement change. A l’instant où v = 0, M est en x1
et
X0 |x0 − ε| x0 − ε
= = =q (3.78)
−X1 |x1 − ε| −x1 + ε
3. Si |x1 | < ε, la force de rappel du ressort est insuffisante pour remettre M en mouvement.
M restera immobile dans la position atteinte.
4. |x1 | > ε, M repart en sens contraire, avec une vitesse supérieure à 0 et son mouvement
répond à l’équation
m ẍ + c ẋ + k x = +f Fℓn (3.79)
f Fln
En posant Y = x + ε = x + k , cette équation devient
m Ÿ + c Ẏ + k Y = 0 (3.80)
8
Xo
4
Déplacement X
2
+ε
−2
−ε
−4
a2n − ε −a2n+1 − ε √ πξ
= = q = eΛ = e 1−ξ2 (3.82)
−a2n+1 + ε a2n+2 + ε
L’énergie potentielle comprend deux termes : l’un dû à la force constante mg et l’autre
correspondant à l’énergie élastique accumulée dans le ressort.
On a :
1
V = +mgX + k(X − L0 )2 (3.83)
2
Soit Xeq , la position du point de repos (imposée par la force constante F = mg et le ressort).
∂V
A l’équilibre statique, −mg − k(Xeq − L0 ) = 0 (d’ailleurs = 0 à l’équilibre) :
∂r x=0
mg
Xeq = L0 − (3.84)
k
Si x = X − Xeq est le mouvement du point P autour du point de repos, on a donc
X = x + Xeq (3.85)
D’où
1
V = +mg(x + Xeq ) + k(x + Xeq − L0 )2 (3.86)
2
1 1
= +mgx + mgXeq + kx2 + k(Xeq − L0 )2 + kx(Xeq − L0 ) (3.87)
2 2
1 2 1 mg
= +mgx + mgXeq + kx + k(Xeq − L0 )2 − kx (3.88)
2 2 k
1 2
= kx + termes constants (3.89)
2
Donc,
1
V = kx2 (3.90)
2
à une constante près : l’énergie potentielle est une forme quadratique définie positive en le
paramètre x, décrivant l’écart de position autour du point de repos.
L’énergie cinétique T = 12 m ẋ2 est une forme quadratique définie positive en la vitesse ẋ.
1 1
E = T + V = k x2 + m ẋ2 (3.91)
2 2
On définit la fonction de dissipation par
1
F = cẋ2 (3.92)
2
Ei x2
= 2i (3.98)
Ei+1 xi+1
on obtient
Ei q 2 x2
= 2 i+1 = q 2 (3.100)
Ei+1 xi+1
E = T + V = Cte (3.101)
x = C cos(ω0 t + ψ) (3.102)
On a :
1 2 1
V = k x = k C 2 cos2 (ω0 t + ψ) (3.103)
2 2
1 1
T = m x2 = m C 2 ω02 sin2 (ω0 t + ψ) (3.104)
2 2
1
Tmax = Vmax = E = m C 2 ω02 (3.105)
2
Dans un mode propre, l’énergie cinétique maximum est égale à l’énergie potentielle maxi-
mum ; elle est proportionnelle au carré de l’amplitude et au carré de la pulsation propre 3 .
Considérons une masse ponctuelle m en P , pouvant glisser sans perte sur une glissière
horizontale OX, soumise à l’action d’une force f (t)~uX , d’un ressort linéaire de raideur k et de
longueur naturelle L0 et d’un amortisseur linéaire, de constante d’amortissement c (Fig. 3.17).
Figure 3.17 – Masse en mouvement horizontal sans perte soumise à une force f (t)
3. Ces considérations énergétiques resteront valables pour les systèmes vibrants à n degrés de liberté.
La liaison étant sans perte, il n’y a pas de composante selon OX de la force de liaison exercée
par la glissière sur la masse.
Si on pose x(t) = X(t) − L0 , la longueur x(t) est l’écart entre la position du point P autour
de sa position de repos (ou d’équilibre) Xeq = L0 et représente la réponse du système autour de
celui-ci 4 .
Par projection de cette équation sur OX, on obtient l’équation du mouvement de la masse :
m ẍ + c ẋ + k x = f (t) (3.108)
Si la fonction R(x) peut être développée en série autour de x = 0 (Fig. 3.18), on obtient :
2 2
dR d R x
m ẍ + c ẋ + x+ 2
+ · · · = f (t) (3.110)
dx 0 dx 0 2
La linéarisation fournit une bonne approximation du mouvement réel tant que les
déplacements gardent des valeurs suffisamment faibles, sinon il faut absolument considérer
l’équation différentielle non linéaire, beaucoup plus difficile à intégrer que l’équation linéarisée.
Les systèmes non linéaires peuvent être l’objet des phénomènes caractéristiques que la seule
étude des systèmes linéaires ne permet pas de soupçonner (résonances subharmoniques, oscilla-
tions de relaxation, instabilités à la résonance,...).
4. On peut ne pas tenir compte des forces constantes telles que la gravité qui influence la configuration
d’équilibre, mais pas le comportement dynamique.
force statique r
R0 M0
x
x0
La linéarisation n’est pas toujours possible, en particulier si le système présente des jeux ou
du frottement sec. Si le jeu (ou le contact unilatéral) se produit entre le solide étudié et un élément
élastique, la force de rappel que l’un exerce sur l’autre présente des discontinuités inconciliables
avec une linéarisation ; si le jeu se produit entre le solide et un autre élément supposé rigide, des
phénomènes de chocs seront alors à prendre en considération. La force de frottement sec n’est
pas décrite par une fonction, puisque, en l’absence de glissement relatif des surfaces en contact,
elle peut prendre n’importe quelle valeur entre deux limites ; la linéarisation est évidemment
impossible. L’étude des systèmes présentent des jeux ou du frottement sec s’avère généralement
fort complexe.
m ẍ + c ẋ + k x = f (t) (3.112)
peut s’écrire
K(D) x = f (t) (3.113)
en posant
K(D) = m D 2 + c D + k (3.114)
K(D) étant l’opérateur différentiel à coefficients constants, D étant l’opérateur de dérivation
d/dt.
On appelle solution générale (ou intégrale générale) de l’équation différentielle une fonction
x(t, C1 , C2 ) qui la vérifie, ∀C1 et C2 .
On appelle solution particulière (ou intégrale particulière) une intégrale obtenue en fixant
les valeurs de C1 et C2 .
On fixe généralement l’état dynamique initial x0 = x(0) et ẋ0 = ẋ(0), c’est-à-dire que l’on
recherche la solution particulière de l’équation différentielle, passant par un point fixé x0 en
t = 0 et ayant une vitesse fixée ẋ0 en t = 0, dans l’intervalle (0, ∞).
3.2.3.2 Propriétés
Linéarité
P
Si xi (t) est solution générale de
P K(D) xi = fi (t), alors x = i λi xi est solution générale de
l’équation K(D) x = f , avec f = i λi fi , les λi étant des constantes arbitraires.
Par conséquent, si les causes s’additionnent, les effets s’additionnent. Cette propriété reste
vraie si les coefficients m, c et k sont des fonctions du temps, c’est-à-dire si le système évolue
dans le temps.
Permanence
Si x(t) est solution générale de K(D) x = f (t), alors, ∀τ, x(t − τ ) est solution générale de
K(D) x(t − τ ) = f (t − τ ).
Le système reste identique à lui-même, quel que soit l’instant où on le considère. Cette
propriété ne se maintient que si les coefficients sont constants.
où pks−1 (t) est un polynôme de degré (ks − 1) à coefficients constants arbitraires.
Pour obtenir la solution de l’équation non homogène satisfaisant aux conditions initiales
x(0) = x0 et ẋ(0) = ẋ0 , il suffit de choisir les constantes arbitraires de la solution générale de
sorte que
x0 = xt (0, C1 , C2 ) + xr (0) (3.117)
et
ẋ0 = ẋt (0, C1 , C2 ) + ẋr (0) (3.118)
En pratique, on considère que l’excitation ou l’entrée f (t) ne commence qu’à partir d’un
certain temps, que l’on choisit pour instant t = 0. On admet généralement que, jusque cet
instant, le système était au repos. En principe, la réponse x(t) est la solution particulière qui
correspond à l’état dynamique initial x0 = 0 et ẋ0 = 0 (x(t) ≡ 0 pour t < 0).
Pour noter clairement des fonctions identiquement nulles pour t < 0, il est commode d’utiliser
la fonction échelon (u(t) = 0 si t < 0 et u(t) = 1 si t ≥ 0. Ainsi la fonction sin(ωt) u(t) est la
fonction sinusoı̈dale sin(ωt) sur [0, ∞], mais est identiquement nulle sur [−∞, 0].
Des entrées fort importantes seront les fonctions sinusoı̈dales F cos(ωt + ΦF ) u(t), échelon
Fu u(t), et l’impulsionnelle Pδ(t). Les réponses respectives sont appelées réponses harmonique,
indicielle, ou impulsionnelle.
Sur le plan de leurs applications, trois types de problèmes peuvent en pratique être distingués
en mécanique vibratoire quant à la réponse harmonique d’un système linéaire à un degré de
liberté, selon que
— le système est sollicité par une force d’excitation harmonique f (t) = F cos(ωt + ΦF )
(Cas général),
— l’excitation provient d’un rotor déséquilibré solidaire du système, ce qui conduit à une
excitation par balourd dont l’amplitude est proportionnelle au carré de la
pulsation (Exemple : vibrations transmises par une machine tournante, ...),
— l’excitation est causée par un mouvement imposé à la base du système (Exemple :
isolation des passagers d’un véhicule par rapport au sol, isolation d’un dispositif fragile
par rapport aux vibrations provenant du sol, ...).
Considérons un système mécanique à un degré de liberté constitué par une masse m pouvant
osciller horizontalement sans perte, et soumise à l’action d’un ressort de raideur k et de longueur
naturelle L0 , d’un amortisseur de constante c et d’un force sinusoı̈dale f (t) = F cos(ωt + ΦF )
agissant brusquement en t = 0 sur le système schématisé à la figure 3.19 (système initialement
au repos). Les conditions initiales sont x0 = ẋ0 = 0.
Figure 3.19 – Système soumis à une excitation harmonique f (t) = F cos ωt + Φ - Cas général
~ +R
R ~ (−m~a) = ~0/x → −cẋ − kx + f (t) = −mẍ (3.119)
Et :
mẍ + c ẋ + k x = F cos(ωt + ΦF ) (t ≥ 0) (3.120)
soit, après division par m, et introduction de la pulsation propre ω0 et du degré d’amortissement
ξ:
F
ẍ + 2ξω0 ẋ + ω02 x = cos(ωt + ΦF ) (3.121)
m
La réponse globale x(t) est égale à la somme de la réponse en transitoire xt (t), solution
de l’équation différentielle homogène, et de la solution de régime xr (t), solution particulière de
l’équation différentielle (Fig. 3.20).
3
Excitation f(t)
2
1
Réponse x(t)
Déplacement X
−1
Transitoire)
−2 Φ/ω
Régime
−3
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
Temps t
1
Réponse transitoire − solution de l’homogène
0
−1
−2
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
2
Réponse en régime : solution particulière
1
−1
−2
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
2
Réponse globale
1
−1
−2
0 50 100 150 200 250 300 350 400 450 500
En utilisant la loi du mouvement libre pour ξ < 1 (par exemple), on obtient finalement :
Le second terme xr (t), la réponse harmonique, se maintient dans le temps : c’est le terme
de régime permanent. Il est indépendant des conditions initiales. En régime, lorsque le terme
transitoire a disparu, le système linéaire ”ne se souvient plus” de la façon dont on l’a démarré
(ce qui n’est pas vrai pour les systèmes non linéaires).
La figure 3.21 montre un exemple de construction de la réponse à partir de la réponse
de régime et du transitoire. Le terme transitoire peut temporairement augmenter fortement
l’amplitude du mouvement et devenir dangereux pour le système. L’amplitude totale peut tran-
sitoirement être presque doublée.
F f (t)
ẍ + 2ξω0 ẋ + ω02 x = cos(ωt + ΦF ) = (3.131)
m m
La solution de régime cherchée x(t) (solution particulière de l’équation non homogène), est
une fonction sinusoı̈dale, de même pulsation ω que l’entrée, de la forme :
x(t) = X cos(ωt + ΦX )
La réponse et l’excitation peuvent être explicitées en fonction des substituts complexes s’y
rapportant 6 :
5. Comme on se polarise sur la solution en régime, nous noterons dans la suite de ce chapitre x(t) = xr (t)
6. On sait d’après la formule d’Euler que
ou
2
F
Re −ω + 2jξωω0 + ω02 X− jωt
e =0 (3.137)
m
La relation 3.137 peut donc se transformer en une égalité algébrique entre substituts com-
plexes 7 :
F
−ω 2 + ω02 + 2jξωω0 X = (3.138)
m
soit
1/m
X= F (3.139)
ω02 − ω 2 + 2jξωω0
F /k
X= (3.142)
(1 − Ω2 + 2j ξ Ω)
X 1/k
H= = 2
(3.143)
F 1 − Ω + 2j ξ Ω
On voit donc que dans le domaine fréquentiel, il y a linéarité entre substituts complexes de
la réponse X et de l’excitation F, puisque
dynamique X et la réponse statique Xst = F/k. Ce rapport est appelé le gain G1 , ou le coefficient
d’amplification dynamique du système.
X
On appellera plus généralement la fonction complexe gain G1 = F /k , dont l’amplitude est
le coefficient d’amplification dynamique. D’où :
X 1
= G1 = 2
(3.145)
F /k 1 − Ω + 2jξΩ
XejΦX 1
F jΦF
= 2
(3.146)
ke
1 − Ω + 2jξΩ
Si on pose :
ΦX = ΦF − Φ (3.150)
Φ représente le déphasage de la réponse x(t) par rapport à l’excitation f (t) de telle façon que
la réponse x(t) s’exprime sous la forme générale :
Φ/ω représentant le retard de la réponse sur l’entrée (en pratique, le temps séparant deux
passages à zéros successifs (dans le même sens), la réponse étant en retard sur l’entrée.
D’où :
2ξΩ
Φ = arctan (3.152)
1 − Ω2
2ξΩ
Φ = arctan (3.154)
1 − Ω2
Ω étant la pulsation réduite égale à Ω = ω/ω0 .
Remarques
— La méthode des substituts complexes est générale ; elle s’appliquera à la recherche des
réponses harmoniques des systèmes à plusieurs degrés de liberté.
— Ce qui a été établi pour la forme a cos(ωt + θ) peut évidemment l’être de même pour
la forme a sin(ωt + θ) ; il suffit de prendre la partie Im au lieu de la partie Re dans les
démonstrations. Dès que l’on a choisi la forme cos ou la forme sin, il faut s’y tenir tout
au long de l’étude.
dφ 1 + Ω2 √ √
— si ξ = √1 =
∼ 70%, 2 : la pente reste voisine de 2 pour 0 ≤ Ω < 1 et
2 dΩ 1+Ω 4
√
le diagramme du déphasage est quasi-linéaire (φ ∼ 2Ω).
m ẍ = F cos(ωt + ΦF ) et (3.158)
F F/k
x(t) ∼ cos(ω + ΦF ) = − 2 cos(ωt + ΦF ) (3.159)
m ω2 Ω
Xst 1
= − 2 cos(ωt + ΦF ) (G1 → 2 Φ → π) (3.160)
Ω Ω
3. A la résonance
Si Ω est voisin de 1, la réaction d’inertie est égale à la force élastique, et seule la force
d’amortissement s’oppose à la force d’entrée.
En effet,
Et :
F Xst 1 π
x(t) ∼ sin(ωt + ΦF ) ∼ cos(ωt + ΦF − π/2) (G1 → φ→ ) (3.163)
cω 2ξ 2ξ 2
Cette interprétation peut également être établie à partir d’un raisonnement basé sur la
représentation graphique des substituts complexes de chacun des termes intervenant dans
l’équation différentielle, à savoir les forces élastiques (−kx), les forces d’amortissement (−cẋ),
les forces d’inertie (−mẍ) et la force d’excitation (f (t)). En effet, on a :
Chacun des substituts complexes peut être représenté dans le plan complexe en supposant
par exemple que ΦF = 0, ce qui implique que F = F ejΦF = F est dirigé dans ce cas selon l’axe
réel.
Multiplions par la vitesse ẋ afin de faire apparaı̂tre les puissances développées par chacune
de ces forces :
−kxẋ − cẋẋ − mẍẋ + f (t)ẋ = 0 (3.168)
Considérons la force sinusoı̈dale f (t) = F cos(ωt + ΦF ) qui développe une puissance instan-
tanée P (t) s’exprimant par :
Après développement 9 , on a :
1
P (t) = −F Xω sin(2ωt + 2ΦF − Φ) − sin Φ (3.171)
2
Il s’agit d’une fonction sinusoı̈dale de pulsation 2ω, oscillant autour de la valeur moyenne
Pmoy
1
Pmoy = F Xω sin Φ
2
L’énergie fournie durant un cycle de durée T est égale à
Z T Z T Z T
1
Efournie / cycle = f ẋdt = −F Xω sin(2ωt + 2ΦF − Φ)dt − sin Φdt (3.172)
0 0 2 0
3.3.5.2 Egalité sur un cycle entre l’énergie dissipée par l’amortisseur et l’énergie
fournie
On peut démontrer que la puissance fournie par cycle par l’excitation est dissipée entièrement
par l’amortissement durant un cycle.
En effet, la puissance développée par la réactions d’inertie −mẍẋ peut s’exprimer en fonction
de l’énergie cinétique T par :
dT
−mẍẋ = − (3.174)
dt
De même, la puissance développée par la force élastique −kxẋ peut s’exprimer en fonction
de l’énergie potentielle V par :
dV
−kxẋ = − (3.175)
dt
Intégrons sur un cycle (puisque la réponse est périodique sinusoı̈dale) :
Z Z Z Z
−dV + −cẋ2 dt + −dT + f (t)ẋdt = 0 (3.176)
cycle cycle cycle cycle
9. Rappel de trigonométrie :
Et
1
cos a. sin(a − b) = (sin(a + (a − b)) − sin(a − (a − b))
2
Le mouvement étant harmonique, les énergies potentielles en début et en fin de cycle sont
identiques, de même que les énergies cinétiques en début et en fin de cycle. D’où :
Z Z
−dV = 0 −dT = 0 (3.177)
cycle cycle
La somme de l’énergie fournie au système par la force f (t) et l’énergie dissipée (de signe
négatif) par les forces d’amortissement durant un cycle est donc nulle :
Z Z
2
−cẋ dt + f (t)ẋdt = 0 (3.178)
cycle cycle
L’énergie dissipée Ediss / cycle (en valeur absolue) dans l’amortisseur vaut donc l’énergie four-
nie par cycle : Z Z
2
Ediss / cycle = cẋ dt = f (t)ẋdt = Efournie / cycle (3.179)
cycle cycle
Dans le cas d’un mouvement harmonique, l’énergie dissipée durant un cycle peut donc s’ex-
primer par :
Z Z T
2 2 2
Ediss/cycle = cX ω sin (ωt + ΦF − Φ)dt = cX 2 ω 2 sin2 (ωt + ΦF − Φ)dt(3.180)
cycle 0
Z 2π Z 2π
= cX 2 ω sin2 (ωt − Φ)d(ωt) = cX 2 ω sin2 (ωt − Φ)d(ωt) (3.181)
0 0
Z 2π Z 2π
2 (1 − cos2(ωt − Φ)) 2 1
= cX ω d(ωt) = cX ω d(ωt) (3.182)
0 2 2 0
Force f(t)
Déplacement x(t)
Les conclusions suivantes peuvent être déduites pour un système mécanique à un degré de
liberté de caractéristiques (m, k, c) :
— cette aire donne une image de la dissipation d’énergie par cycle, d’autant plus importante
que le coefficient d’amortissement c est grand :
— l’énergie fournie durant un cycle par la force d’amplitude F est maximum pour une
pulsation d’excitation égale à la pulsation de résonance car Φ = π/2 et Efournie/cycle =
πF X sin Φ
3.3.6 Réponse dans le cas particulier (théorique) où l’amortissement est nul
x = C cos(ω0 t + ψ) (3.190)
avec
Considérons le cas d’un solide S de masse M pouvant osciller sans perte en translation selon
l’axe x horizontal et solidaire d’un axe de rotation Oz autour duquel peut tourner à vitesse
angulaire constante ω un balourd caractérisé par sa masse m0 et sa distance r0 (au point P ) par
rapport à l’axe Oz (Fig. 3.28).
Or
~aP/s = ~aP/S + ~aP S/s + 2~ωS/s ∧ ~vP/S (3.195)
L’accélération de Coriolis étant nulle, le solide S étant en translation, on obtient
On peut rendre cette fonction de transfert non dimensionnelle. On pose généralement Xeq =
m0 r0 /m qui représente 10 la distance équivalente du centre de gravité d’un système de masse m,
qui conduirait à un même déséquilibre m0 r0 .
Le rapport non dimensionnel entre l’amplitude de la réponse dynamique X et cette distance
équivalente Xeq est appelé le gain G2 . De façon générale, on appellera la fonction complexe gain
G2 , la fonction dont l’amplitude est le gain G2 , et s’exprimant par :
X Ω2
= G2 = (3.207)
Xeq ejΦF 1 − Ω2 + 2jξΩ
ou
XejΦX Ω2
= (3.208)
Xeq ejΦF 1 − Ω2 + 2jξΩ
10. On verra qu’il s’agit aussi du déplacement que l’on aurait pour une excitation à fréquence élevée.
Si on examine cette réponse sur le plan de l’amplitude (Fig. 3.29), on obtient le gain G2 :
X X Ω2
G2 = = =p (3.209)
m0 r0 /m Xeq (1 − Ω2 )2 + (2ξΩ)2
Ω2
ΦX − ΦF = + arg (3.210)
1 − Ω2 + 2jξΩ
2ξΩ
ΦX − ΦF = − arctan (3.211)
1 − Ω2
Si on pose :
ΦX = ΦF − Φ (3.212)
2ξΩ
Φ = arctan (3.214)
1 − Ω2
— A la résonance (Ω ∼ 1)
dG2 1
= 0 pour Ω → ∞ et Ω∗ = p :
dΩ 1 − 2ξ 2
Elle passe par un maximum si
1 1 1
ξ ≤ √ ∼ 70% ; ce maximum vaut G2max = p . Si ξ ≪ 1, le maximum est voisin
2 2ξ 1 − ξ 2
du point à la résonance.
1
— La courbe correspondant à ξ = √ ∼ 70% est la plus voisine de l’horizontale G2 = 1
2
Intéressons-nous à la force dynamique transmise au sol. Dans le cas d’une machine tournante,
le choix de la suspension sur laquelle repose la machine doit se faire de telle façon à minimiser
cette force transmise, responsable des vibrations sur l’environnement.
On sait que dans le domaine temporel, cette force correspond à la somme des contributions
de la force élastique passant par le ressort et la force dissipative passant par l’amortisseur.
Si on pose
Fexc = m0 rω 2 (3.218)
cette force représente l’amplitude de la force sinusoı̈dale qui serait transmise au sol sous l’effet de
la rotation à vitesse ω d’un balourd m0 r, s’il n’y avait aucune suspension (il s’agit de la projection
sur Ox de la réaction d’inertie −m0 ω 2 r~un qui serait dans ce cas reprise par la réaction du sol).
On obtient alors :
F dyn (k + jωc) 1 ω02 + j2ξω0 ω
= = (3.219)
Fexc ejΦF m ω02 − ω 2 + 2jξωω0 ω02 − ω 2 + 2jξωω0
Le rapport entre l’amplitude Fdyn de la force transmise pour le système amorti et l’amplitude
Fexc de la force que l’on transmettrait s’il n’y avait pas de système amortisseur porte le nom de
transmissibilité T .
La fonction complexe transmissibilité T est définie par le rapport entre F dyn et Fexc ejΦF :
F dyn 1 + j2ξΩ
T = jΦ
= (3.221)
Fexc e F 1 − Ω2 + 2jξΩ
On peut en déduire que pour qu’il y ait atténuation de la force dynamique transmise au
sol, il faut nécessairement que la transmissibilité T soit < 1. On peut démontrer que l’abscisse
√
du point √ d’intersection de la courbe de transmissibilité avec la droite T = 1 vaut Ω = 2 ou
ω = ω0 2 (pulsation de coupure).
Un effet d’atténuation de la force dynamique transmise au√sol est donc obtenu si la pulsation
d’excitation ω dépasse la pulsation propre ω0 multipliée par 2 :
√ √
Ω> 2 ou ω > 2ω0 (3.223)
Cette condition permet de déterminer la valeur maximale de la raideur k qui permet
d’atténuer la force dynamique transmise au sol et donc les vibrations induites sur l’environ-
nement. En effet,
k
ω 2 > 2ω02 = 2 (3.224)
m
D’où :
mω 2
k< (3.225)
2
Dans le cas d’un moteur dont le bâti est placé sur sa suspension, la raideur est limitée vers
le haut par cette valeur limite au-delà de laquelle les vibrations induites sur l’environnement
seraient amplifiées. Si on a intérêt à assouplir la suspension, la raideur est toutefois limitée vers
le bas par des contraintes touchant essentiellement le déplacement en translation de la masse
en statique, afin de ne pas aller au-delà de la déflexion maximale statique ∆max . Comme la
déflexion statique ∆ peut être déterminée à partir du bilan de forces statiques, on a donc :
mg
k∆ = mg et ∆ = < ∆max (3.226)
k
D’où :
mg
k> (3.227)
∆max
L’expression de cette transmissibilité est identique à celle obtenue dans le cas du rapport
entre force dynamique et force d’excitation transmise au sol pour un système à un degré de
liberté excité par un balourd en rotation.
qui est donc la même relation que celle s’appliquant dans le cas d’un système excité par un
balourd quant au rapport entre l’amplitude Fdyn de la force transmise pour le système amorti
et l’amplitude Fexc de la force que l’on transmettrait s’il n’y avait pas de système amortisseur
(Fig. 3.34).
On peut donc déduire les mêmes conclusions que précédemment pour le choix de la sus-
pension destinée à atténuer les vibrations d’un système à protéger par rapport aux vibrations
venant du milieu extérieur et transmises par le sol (Fig. 3.35), à savoir :
mg mω 2
<k< (3.241)
∆max 2
m étant la masse du système, ω est la pulsation d’excitation dominante venant du sol,
∆max est la déflexion statique maximale.
— Pour autant que le choix de l’amortissement puisse être réalisé (le choix de la raideur
étant prioritaire), les caractéristiques d’amortissement sont limitées vers la bas par le
comportement à la résonance, et vers la haut par les qualités d’isolation dynamique de
la machine au-delà de la résonance de la suspension.
11. qui peut être considéré comme une sinusoı̈de de pulsation nulle.
ZT ZT
2 2
an cos ψn = x(t) cos(nωF t)dt et − an sin ψn = x(t) sin(nωF t)dt (3.245)
T T
0 0
x(t)
0.5
t
0 T/ 2 T 3T/ 2 2T
Ainsi, par exemple, pour la fonction en ”dent de scie” de la figure 3.36, on obtient le
développement suivant :
1 4 X 1 t
f (t) = + 2 2
cos(2πn + π) (3.246)
2 π n T
n=1,3,5···
Les amplitudes an diminuent rapidement avec le rang n (an = π42 n12 ). Les déphasages ψn
sont tous égaux à π (Fig. 3.37).
an
En pratique, le rapport ≪ 1 à partir d’un certain rang N , de sorte que l’on pourra
aN
limiter la série :
N
X
f (t) ∼ a0 + cos(nωt + ψn ) (3.247)
n=1
Spectre en amplitude
0.5
0.4
0.3
0.2
0.1
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Harmonique
Spectre en phase (rad)
4
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8
Harmonique
Figure 3.38 – Masse en mouvement horizontal sans perte soumise à une force f
Supposons que l’excitation f (t) soit une fonction périodique que l’on peut décomposer en
séries de Fourier :
X∞
f (t) = F0 + Fn cos(nωt + ΦF n ) (3.249)
n=1
∞
F0 X Fn
x(t) = + G1 (nΩ) cos(nωt + ΦF n − Φ(nΩ)) (3.251)
k k
n=1
avec Ω = ωω0 , G1 et Φ étant les valeurs des fonctions gain G1 et déphasage Φ se rapportant
à la réponse harmonique d’un système excité par une fonction sinusoı̈dale, pour des pulsations
égales à nΩ, à savoir :
1
G(nΩ) = q (3.252)
(1 − n2 Ω2 )2 + (2ξnΩ)2
2ξnΩ
tan Φ(nΩ) = (0 ≤ φ ≤ π) (3.253)
1 − n2 Ω2
On obtient de cette manière la série de Fourier se rapportant à la réponse qui est évidemment
périodique, de période T .
Pour un système mécanique linéaire, la linéarité se marque dans le domaine fréquentiel dans
lequel pour chaque composante fréquentielle, il y a linéarité entre réponse et excitation.
En effet, la composante d’ordre n de la réponse Xn s’exprime en amplitude par
Fn
Xn = G1 (nΩ) (3.254)
k
et en phase par
Φn = ΦF n − Φ1 (nΩ) (3.255)
Lorsqu’un système mécanique à un degré de liberté est excité par une force f (t) périodique,
les composantes fréquentielles dominantes au niveau de la réponse peuvent correspondre :
— soit aux pulsations dominantes provenant de l’excitation (pour lesquelles Fn sont les plus
importantes)
— soit à la pulsation propre caractéristique du système (nΩ ∼ 1) pour laquelle G1 (nΩ = 1)
présente un maximum. A la pulsation propre, le système est particulièrement flexible
(une petite force peut causer une réponse importante à la résonance).
Ces conclusions peuvent être extrapolées aux systèmes mécaniques en général (systèmes
continus ou à plusieurs degrés de liberté présentant un ensemble de fréquences propres) et
pour des excitations quelconques. Le domaine fréquentiel et ses propriétés de linéarité est le
domaine le plus adapté pour poser un diagnostic sur l’origine de vibrations excessives d’un
système mécanique, celles-ci pouvant être associées soit aux faiblesses dynamiques du système
(aux pulsations de résonance pour lesquelles le système est particulièrement flexible), soit à
l’excitation elle-même, lorsqu’elle présente des composantes fréquentielles dominantes.
Supposons que l’on désire reproduire un signal d’entrée, c’est-à-dire obtenir un signal de
sortie x(t) proportionnel au signal d’entrée f (t) (Cas d’un appareil de mesure par exemple).
Les harmoniques du signal d’entrée sont donc traités différemment en fonction de leur pul-
sation nΩ. On dit que les harmoniques de la réponse subissent une distorsion d’amplitude et une
distorsion de phase. En général, quel que soit ξ, le gain diminue si n augmente suffisamment, de
sorte que les harmoniques de rang élevé sont atténués vis-à-vis de ceux de rang inférieur.
Pour atteindre la proportionnalité entre signal d’entrée et signal de sortie, 2 méthodes sont
possibles :
√
1. Rendre nΩ < 1 et ξ ∼ ξopt = 2/2 ∼ 70%
F(t) r (t)
t
0 τ T 2T
√
En effet, on sait que pour ξ = 1/ 2, la courbe de gain G1 est la plus voisine de
√ G1 = 1
(G1 = 0.97 pour Ω = 0.5) et que la loi du déphasage est quasi linéaire (φ ∼ 2Ω), de
sorte que :
∞
F0 X Fn √
x(t) ∼ + 1 cos(nωt + ΦF n − 2iΩ)
k k
n=1
∞ √ ! !!
1 X 2
= F0 + Fn cos nω t − T0 + ΦF n
k n=1
2π
1
= f (t − τ )
k
√
avec τ = 2π2 T0 = 0.225T0
La réponse x(t) est bien proportionnelle à l’entrée f (t), avec un certain délai τ . Ce délai
τ = 0.225T0 = 0.225
n nΩT sera petit par rapport à la période T de l’entrée.
2. Rendre nΩ ≪ 1 et ξ ≪ 1
Dans ce cas, G1 (iΩ) ∼ 1 et φ(iΩ) ∼ 0, de sorte que x(t) ∼ k1 f (t)
La réponse indicielle, notée g(t), est la réponse à une entrée égale à l’échelon unitaire de
force Fu u(t) agissant sur le système schématisé à la figure 3.38, Fu = 1N étant égal à une unité
de force (u(t) est sans dimension).
Il s’agit de la solution de l’équation différentielle
m ẍ + c ẋ + k x = Fu u(t) (3.256)
Fu
g(t) = gt (t) + gr (t) = gt (t, C, ψ) + (3.257)
k
En utilisant les résultats obtenus précédemment pour la solution transitoire dans le cas
d’un amortissement faible (ξ < 1 (solution de l’équation différentielle homogène), il vient
immédiatement (t > 0) :
g(t) 1
=1− p e−ξω0 t cos(ωa t − ψ) (3.258)
g(∞) 1−ξ 2
p
si ωa = 1 − ξ 2 ω0 et ψ = arctan √ ξ (0 ≤ ψ ≤ π2 ) ;
1−ξ 2
Fu
g(∞) = (avec Fu = 1) est la nouvelle position de repos atteindre asymptotiquement,
k
appelée valeur de régime.
Quelques réponses indicielles 13 sont portées en graphique en fonction de ξ, à la figure 3.42.
Si ξ < 1, g(t) passe la première fois par la position g(∞) à l’instant t∗ = (π/2 + ψ)/ωa en
√ t∗ 3√
particulier, si ξ = 2/2 ∼ 70%, = 2 = 0.530
T0 8
13. Si ξ est faible, g(t) oscillera très longtemps avant de tendre vers la nouvelle position de repos. Si ξ est grand,
g(t) tendra très lentement vers cette position
La réponse indicielle joue un rôle important dans la pratique en métrologie. C’est la réponse à
des commandes brusques. Dans la plupart des questions techniques, on désire que g(t) se stabilise
le plus rapidement possible à sa valeur de régime et avec une bonne précision, c’est à dire sans
trop dépasser cette valeur de régime. Analysons ces deux qualités généralement demandées aux
systèmes.
— Rapidité
(g(t) − g(∞))
On démontre que le temps réduit t′ /T0 ,
après lequel l’écart réduit reste
g(∞)
définitivement
√ inférieur à 5%, est minimum pour un degré d’amortissement ξ de 70%
(∼ 2/2). Pour cette valeur de ξ, t′ /T0 = 0.43.
— Précision
(gmax − g(∞))
Il faut éviter que le dépassement ne soit trop important. Le dépassement
g(∞)
vaut 100% pour ξ = 0 (mouvement sinusoı̈dal) et est nul pour (ξ = 1) (mouvement
apériodique). Le dépassement est de 4% seulement pour ξ = 70%.
L’amortissement optimal ne peut être mathématiquement défini, car son choix résulte d’un
compromis entre la précision et la rapidité de la réponse. Les considérations précédentes montrent
qu’en pratique, un amortissement de 70% donne satisfaction à tout point de vue. L’amortisse-
ment de 70% sera optimal pour la réponse fidèle à des signaux d’entrée.
En fait, si ξ = 70%, comme chaque oscillation maximale autour de la valeur de régime
n’atteint que 11% de la précédente (1/q = e−Λ = 11%) et que la première vaut 4% de la valeur
de régime, le caractère oscillatoire du phénomène disparaı̂t.
soit 15 :
∞
+
X f (τi ) − f (τi−1 )
f (t) ∼ f (0 ) u(t) + (τi − τi−1 ) u(t − τi ) (3.260)
τi − τi−1
i=1
f(t)
f(τ4)
f(τ3)
f(τ )
2
f(τ )
1
+
f(0 )
Temps t
0
+ τ τ τ τ
1 2 3 4
Figure 3.43 – Utilisation de la fonction échelon pour recomposer une excitation f (t) quelconque
Zt
+ df (τ )
f (t) = f (0 ) u(t) + u(t − τ )dτ (3.262)
dτ
+0
Zt
df (τ )
x(t) = f (0+ ) g(t) + g(t − τ )dτ (3.263)
dτ
0+
Zt
+ dg(τ )
x(t) = g(0 ) f (t) + f (t − τ )dτ (3.264)
dτ
0+
ou
Zt
dg(τ )
x(t) = f (t − τ )dτ (3.265)
dτ
0
La réponse impulsionnelle x(t) = z(t) est la réponse à une impulsion de Dirac unitaire de
force. C’est la solution particulière de l’équation différentielle
avec x(0) = ẋ(0), Pu étant égal à une unité de force fois une unité de temps (δ(t) a pour
dimension l’inverse d’un temps.
L’impulsion Pu δ(t) correspond à une force f (t) exercée durant un intervalle tI et tel que la
surface sous-tendue par la courbe f (t) tend vers l’impulsion unitaire Pu lorsque cet intervalle tI
tend vers 0 : Z tI
lim f (t)dt = Pu Pu étant l’impulsion unitaire (3.267)
tI →0 0
En pratique, une réponse impulsionnelle sera créée par une force d’entrée variant rapide-
ment pendant un intervalle de temps très bref, négligeable par rapport à la période propre
T0 du système (un choc par exemple). On peut donc déterminer la réponse impulsionnelle en
considérant :
— que le système est soumis à l’impulsion unitaire Pu pendant l’intervalle de temps compris
entre l’instant 0 et l’instant 0+ à la fin de l’impulsion.
L’application du théorème de la quantité de mouvement durant cet intervalle aboutit à :
Z
mẋ(0+ ) − mẋ(0) = f (t)dt = Pu (3.268)
Comme les conditions initales sont nulles (ẋ(0) = 0) et la vitesse à la sortie de la phase
de percussion s’exprime par :
Pu
ẋ(0+ ) = (3.269)
m
— que le système évolue ensuite librement, en respectant à l’instant initial, les conditions
de vitesses correspondant à la fin de la phase d’impulsion.
Il s’agit d’une réponse en mouvement libre correspondant aux conditions initiales sui-
vantes x(0+ ) = 0 et ẋ(0+ ) = Pmu
Comme la position initiale est nulle, la forme générale de la réponse libre utilise la fonction
sin(ωa t) s’annulant en t = 0, ce qui donne (si ξ < 1, par exemple) :
Pu ω0 1 p
x(t) = p e−ξω0 t sin(ω0 1 − ξ 2 t) (3.274)
k 1 − ξ2
z(t) x(t) 1 p
= =p e−ξω0 t sin(ω0 1 − ξ 2 t) (3.275)
Pu ω0 /k Pu ω0 /k 1 − ξ2
f(t)
f(τ )
4
f(τ )
3
f(τ )
2
f(τ )
1
+
f(0 )
∆τ
Temps t
0+ τ1 τ2 τ3 τ
4
Figure 3.45 – Utilisation de la fonction impulsion pour recomposer une excitation f (t) quel-
conque
Considérons une excitation d’entrée f (t) commençant en t = 0. f (t) peut être décomposé
comme suit 16 :
soit :
∞
X
f (t) ∼ f (τi ) ∆τ δ(t − τi ) (3.277)
i=0
Zt
x(t) = f (τ ) z(t − τ )dτ (3.280)
0
Zt
x(t) = z(τ ) f (t − τ )dτ (3.281)
0
Rappelons que la réponse à une excitation quelconque f (t) en passant par la réponse indicielle
g(t) s’exprime par :
Zt
dg(τ )
x(t) = f (t − τ )dτ (3.282)
dτ
0
Si on passe par la réponse impulsionnelle z(t), la réponse à une excitation quelconque f (t)
s’exprime par :
Zt
x(t) = z(τ ) f (t − τ )d(τ ) (3.283)
0
On en déduit que la réponse impulsionnelle est la dérivée de la réponse indicielle (fois une
unité de temps, pour assurer l’homogénéité de la relation) :
dg(t)
z(t) = (3.284)
dt
C’est une approximation que l’on peut admettre lorsqu’on étudie des réponses à des
entrées très lentes. Par exemple, si l’entrée est sinusoı̈dale (f (t) = F cos(ωt)), les forces
élastiques sont indépendantes de la pulsation ω, les forces d’amortissement sont propor-
tionnelles à ω, et les forces d’inertie à ω 2 . Si ω est suffisamment petit, les forces d’inertie
seront négligeables par rapport aux autres (étude quasi statique). Mais, si ω augmente,
les forces d’inertie ne seront plus négligeables. Considérer que la masse m est négligeable
ne provient donc pas d’une propriété intrinsèque du système, mais constitue seulement
une approximation valable lorsque les phénomènes sont suffisamment lents.
xxxxx
xxxxx
xxxxx
xxxxx M (m)
xxxxx
xxxxx
xxxxx
xxxxx x
xxxxx
xxxxx
xxxxx c
xxxxx
xxxxx
xxxxx
xxxxx
xxxxx F (t)
m ẍ + c ẋ = f (t) (3.286)
Si f (t) = 0, toute position est position d’équilibre statique (équilibre indifférent). On dit
que le système est semi-défini.
En choisissant pour réponse, la vitesse v(t) = ẋ, on obtient l’équation différentielle du
premier ordre :
m v̇ + c v = f (t) (3.287)
Le système est d’ordre 1.
Si on divise par la masse m :
c f (t) v f (t)
v̇ + v= → v̇ + = (3.288)
m m m/c m
m
Si on pose τ = (τ est la constante de temps du système), l’équation du mouvement
c
devient :
v f (t)
v̇ + = (3.289)
τ m
1.4
0.8
0.6
τ=1s
0.4
0.2
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
Temps (s)
(Fu = 1 est l’unité de force, et u(t) étant la fonction échelon), vérifiant la condition initiale
v(0) = 0 (système initialement au repos).
τ
g = Fu est solution particulière de l’équation non homogène, de sorte que la solution
m
générale est
τ t
v(t) = Fu + Ce− τ (3.293)
m
L’expression de la condition initiale donne finalement :
τ t
v(t) = Fu (1 − e− τ ) (3.294)
m
soit
v(t) t
= 1 − e− τ (3.295)
v(∞)
v(∞) est la vitesse v vers laquelle tend asymptotiquement le système pour un temps infini
(Fig. 3.48).
V / V∞
1.2
V =F τ/m
Vitesse relative par rapport à la vitesse à l’infini
∞ u
1
0.8
0.6
τ=1s
0.4 m = 1kg
0.2
0
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 3.5 4 4.5 5
Temps
Figure 3.48 – Réponse à une excitation de type échelon d’un système du premier ordre
Un corps en chute libre est soumis à l’action de la force constante mg et de la force −cv de
résistance de l’air (supposée proportionnelle à la vitesse).
Si l’axe x est dirigé vers le bas, on a :
m g − c ẋ − m ẍ = 0 (3.296)
m ẍ + c ẋ = m g (3.297)
Si (v(t) = ẋ, on a
m v̇ + c v = m g
τ −t
m
v = mg 1−e τ , τ= (3.298)
m c
Sa vitesse limite (t → ∞) vaut
m
vlim = gτ = g (3.299)
c
F = F ejΦF (3.302)
on obtient la relation suivante :
1 F F /c F /c
jω + V = = = (3.303)
τ m m/c τ
soit
V 1
= (3.304)
F /c 1 + jωτ
1
Rapport entre les amplitudes de la vitesse et de la force
0.8
divisée par la constante d’amortissement
v / (F/c)
0.6
τ = 1 s)
0.4
0.2
0
0 1 2 3 4 5 6
Pulsation multipliée par la constante de temps : ω τ
100
90 Φ − Φ (deg)
F V
80
70
60
50 τ = 1 s)
40
30 Déphasage entre la vitesse et la force d’excitation
20
10
0
0 1 2 3 4 5 6
Pulsation multipliée par la constante de temps : ω τ
Différents types de capteurs peuvent être utilisés pour mesurer les vibrations, notamment
les capteurs d’accélération ou accéléromètres, ou les capteurs de vitesse ou géophone. Les prin-
cipaux types de capteurs d’accélérations le plus généralement utilisés sont les accéléromètres
piézoélectriques.
Le capteur qui de nos jours, est plus ou moins universellement utilisé pour les mesures de
vibrations est l’accéléromètre piézoélectrique. Le coeur d’un accéléromètre piézoélectrique est
constitué d’un élément de matériau produisant un effet piézoélectrique : lorsque cette tranche
subit une contrainte mécanique en extension, en compression ou en cisaillement, elle engendre
une charge électrique proportionnelle à la force qui le sollicite.
Les accéléromètres piézo-électriques contiennent généralement une ou plusieurs plaquettes
en matériau piézo-électrique, en contact avec une ou plusieurs masses sismiques (Fig. 3.51).
Le mouvement que subit l’accéléromètre provoque une contrainte mécanique produite par les
masses sismiques sur les plaquettes piézo-électriques, ce qui induit la charge électrique sur le
matériau piézo-électrique. Une précontrainte mécanique est généralement exercée sur l’élément
central pour pouvoir réaliser des mesures dans les deux sens (positif et négatif). Le rapport entre
charge induite et accélération constitue la sensibilité de l’accéléromètre. La charge électrique est
ensuite reprise par un amplificateur de charge, permettant d’obtenir une tension électrique à
partir de la charge aux bornes du cristal. Certains capteurs plus récents utilisent un amplificateur
directement intégré, qu’il est alors nécessaire d’alimenter .
Plusieurs dispositions sont possibles selon qu’il s’agit d’accéléromètres de type ”compression”
(compression type), cisaillement (planar type) ou cisaillement avec charges cumulées (”delta
shear”). (Fig. 2)
Le déplacement relatif que tend à avoir la masse sismique par rapport au boı̂tier B est limité
par les propriétés élastiques de son environnement. Ce déplacement est une image de la solli-
citation que subira le matériau piézo-électrique de l’accéléromètre. L’allure des caractéristiques
dynamiques d’un accéléromètre peut par conséquent être obtenue à partir d’un modèle simple
constitué par le système classique masse m - ressort k - amortisseur c contenu dans un boı̂tier
B.
XM 1
=q (3.311)
AB 2
2
ω 2 − ω0 + (2jξω0 ω)2
Le déphasage étant égal à
2ξΩ
Φ = arctan (3.312)
1 − Ω2
L’allure de cette fonction par rapport à la pulsation montre que (Fig. 3.53) :
Zone utile
1 / ω2
0
ω0
0 Pulsation ω
— pour une pulsation ω proche de 0, ce rapport tend vers une valeur constante égale à
1/ω02 . Dans cette zone en-dessous de la fréquence propre, le rapport déplacement relatif-
accélération est constant, autrement dit les mouvements de la masse ont tendance à
suivre les effets d’accélération du boı̂tier.
— pour ω proche de ω0 , pulsation de résonance de l’accéléromètre, ce rapport passe par un
maximum, d’autant plus aigu que le degré d’amortissement est faible.
— pour ω tendant vers l’infini, ce rapport tend vers 0.
Au delà de la fréquence propre, il n’y a pratiquement plus de mouvement relatif de la
masse, la fréquence étant trop grande. D’où, l’intérêt pour un accéléromètre piézoélectrique de
présenter une fréquence propre élevée. Les accéléromètres piézoélectriques sont principalement
utilisés pour des gammes de fréquences basses à moyennement élevées (pratiquement de 1 à 10
kHz).
2π
Si le mouvement de S est périodique, de période T = , on peut décomposer aB (t) en série
ω
de Fourier :
X∞
aB (t) = a0 + an cos(nωt + ΦF n ) (3.313)
n=1
Pour que l’appareil fonctionne en accéléromètre, il faut que XM (t) soit semblable à aB (t), le
plus fidèlement possible, nous avons vu que deux techniques peuvent être utilisées dans ce but :
— si Ω < 1, n étant l’harmonique de plus haut rang contenu dans le signal d’entrée, on sait
que ce signal d’entrée sera bien reproduit au délai τ = 0.255T0 près, si l’amortissement du
système est optimal : ξ ∼ 70%. Cette solution est généralement utilisée pour l’étude de
phénomènes à basse fréquence (∼< 5Hz) ; dans ce cas, on peut admettre des harmoniques
dans le signal d’entrée jusque nΩ ∼ 0.4.
— si nΩ ≪ 1 et si ξ ∼ 0, alors G1 ∼ 1/ω02 et φ ∼ 0, de sorte que le signal d’entrée
sera bien reproduit. Cette solution est celle adoptée dans les capteurs à céramiques
3.10.3.1 Principe
Des capteurs de vitesse peuvent toutefois encore être utilisés pour les mesures à basse
fréquence, notamment dans le cadre de la mesure des vibrations induites dans les bâtiments
(où la vitesse est le paramètre principal à mesurer).
Le signal utile d’un capteur de vitesse (de type géophone) est généré à partir d’une bobine
solénoı̈dale se déplaçant dans un champ magnétique, créé par exemple par un aimant permanent
(Fig.3.54). La tension induite dans l’enroulement est directement proportionnelle à la vitesse
relative entre enroulement et aimant. Soit l’enroulement, soit l’aimant permanent est solidaire
de la partie vibrante, le mouvement de l’autre composant servant alors pour mesurer la vitesse.
La figure 3.54 représente le schéma de principe d’un capteur de vitesse dans lequel l’aimant
permanent est solidaire de la structure vibrante, une bobine pouvant osciller à l’intérieur de cet
aimant permanent, le mouvement de l’enroulement étant soumis à l’effet de rappel de ressorts
extérieurs.
La courbe fréquentielle caractéristique d’un capteur de vitesse peut également être ob-
tenue à partir du même modèle simple masse-ressort-amortisseur à un degré de liberté. Les
équations différentielles du mouvement sont identiques aux équations développées dans le cadre
du modèle associé à l’accéléromètre piézo-électrique. En prenant pour paramètre de configura-
tion le déplacement relatif XM de la masse par rapport au boı̂tier et en appliquant le principe
de base de la dynamique par rapport au repère galiléen, on obtient :
D’où,
VM
(−ω 2 + 2ξjωω0 + ω02 ) = −jωV B (3.321)
jω
D’où :
−ω 2
VM = V (3.322)
(ω02 − ω 2 + 2ξjωω0 ) B
Le rapport entre l’amplitude de la vitesse relative de la masse par rapport à la vitesse absolue
du boı̂tier s’exprime par :
VM ω2 Ω2
=q =q (3.323)
VB 2
ω02 − ω 2 + (2ξω0 ω)2 (1 − Ω2 )2 + (2ξΩ)2
Le déphasage étant égal à
2ξω0 ω 2ξΩ
Φ = arctan = arctan (3.324)
ω02 − ω 2 1 − Ω2
L’allure de cette fonction par rapport à la pulsation montre que (Fig. 3.55) :
— pour une pulsation ω proche de 0, ce rapport tend vers 0.
— pour ω proche de ω0 , pulsation de résonance du vibromètre, ce rapport peut passer par
un maximum d’autant plus aigu que l’amortissement est faible. Pour un degré d’amor-
tissement de l’ordre de 70%, la fonction garde une valeur relativement constante dans la
zone de la résonance,
— pour ω tendant vers l’infini, ce rapport tend vers une valeur constante égale à 1.
1.4
VM / VB
1.2
Zone utile
1
0.8
0.6
0.4
0.2
ω
0 0
Pulsation ω
La zone utile pour le capteur de vitesse est la zone se situant au-dessus de la fréquence de
résonance, qu’il y a donc intérêt à avoir la plus faible possible. Pour que l’appareil fonctionne
convenablement en vibromètre, il faut donc que sa fréquence propre soit très faible par rapport
à celle du fondamental du signal d’entrée 17 .
On parlera d’un pendule simple lorsqu’il s’agit d’un mouvement pendulaire concernant une
masse ponctuelle. Il s’agira plutôt d’un pendule composé lorsque le mouvement pendulaire
concerne un solide oscillant autour d’un axe.
Un point M , de masse m, glisse sans perte sur une circonférence (0, l) située dans un plan
vertical, ou un point M , de masse m, est lié par un fil parfait au point fixe O et se meut dans le
plan vertical Oxz (si M est dans le plan Oxz en position initiale est dans ce plan, sa trajectoire
sera entièrement dans ce plan).
Le système est conservatif :
T + V = E = Cste (3.325)
17. Théoriquement, il n’y a donc aucune différence essentielle au niveau du modèle de base entre un vibromètre
et un accéléromètre. Le même appareil fonctionnerait en accéléromètre pour des phénomènes très lents (pour
autant qu’on suive le déplacement relatif), et en vibromètre pour des phénomènes très rapides (pour autant qu’on
suive la vitesse relative)
0 x
l θ
M
mg
L’énergie mécanique totale E peut être caractérisée par une longueur H telle que E = m g H.
H est l’altitude maximale que le point matériel pourrait atteindre si toute l’énergie cinétique
était convertie en énergie potentielle.
On peut obtenir le trois types de mouvements suivants :
— H < l : M ne peut atteindre que la partie inférieure de la circonférence pour laquelle
z < H ; le mouvement est oscillatoire ; dans ce cas, E = −m g l cos θm , θm étant l’angle
maximum atteint par le pendule.
— H = l : cas spécial
— H > l : M peut atteindre tous les points de la circonférence ; quand il se trouve au point
le plus élevé (z = l), M possède encore l’énergie cinétique T = m g (H −l) ; le mouvement
est révolutif.
On a :
1 2
E = m g H = −m g l cos θ + m lθ̇ (3.326)
2
2 2g H
donc θ = + cos θ ; par dérivation, on obtient l’équation différentielle du mouvement :
l l
g
θ̈ + sin θ = 0 (3.327)
l
Remarquons dès à présent que si θ reste petit (mouvement oscillatoire avec θm ≪ 1),
g
l’équation se linéarise, à l’ordre 3 près, en θ̈ + θ = 0. Ce mouvement de faible amplitude est
l
donc harmonique :
θ = θm cos(ω0 t + φ) (3.328)
r s
2π g l
avec ω0 = = , soit T0 = 2π .
T0 l g
T0 est la période des oscillations de faible amplitude du pendule. si le mouvement était amorti,
l’équation du mouvement serait de la forme :
Le solide pesant S tourne sans perte autour de l’axe horizontale Oy ; a est la distance OG
de son centre de masse G à l’axe Oy ; le plan vertical Oxz est le plan du mouvement de G. On
suppose que l’amortissement est négligeable. i0 est le rayon de giration par rapport à Oy m est
la masse et θ est l’angle que forme OG avec la verticale descendante.
0
xxxxxxxx
x
xxxxxxxx
xxxxxxxx a
S xx
un x
u t
θ
G
xx
mg
Cette équation a la même forme que celle du pendule simple : le pendule composé aura
même loi de mouvement que celle du pendule simple de longueur :
i20 i2
ls = =a+ G (3.332)
a a
(théorème des axes parallèles), iG étant le rayon de giration par rapport à Gy .
Le longueur ls est appelée longueur synchrone : il s’agit de la longueur du pendule
simple qui aurait la même période d’oscillation que le,pendule composé.
La longueur ls est toujours supérieure à la distance a du centre de masse à l’axe de rotation.
Le mouvement sera oscillatoire si H < a ; dans ce cas, E = −mga cos θm . Il sera révolutif si
H > a (H = a étant un cas spécial).
Au-delà des petits angles, l’ équation différentielle de comportement dynamique n’est plus
linéaire. Elle peut être déterminée par intégration numérique (voir laboratoire) ou par intégration
analytique de l’équation différentielle en passant par les intégrales elliptiques de second espèce.
alors la seule équation du mouvement est fournie par le théorème de l’énergie cinétique :
d(T + V )
=0 (3.336)
dt
soit
g
θ̈ + sin(θ) = 0 (3.337)
A/B
Le système considéré a une loi de mouvement identique à celle d’un pendule simple de longueur
A
ls = (ls est la longueur du pendule simple synchrone).
B
Le disque S est suspendu à un fil vertical Oz. Ce fil se comporte comme un ressort en
torsion générant un couple proportionnel à l’écart angulaire entre ses deux extrémités. Si θ et
θe désignent les angles dont tournent respectivement chacune des extrémités, à partir d’un état
non déformé du fil, l’angle de torsion vaut θ − θe et le fil transmet au disque un couple de rappel
~ r d’axe Oz, proportionnel à ce dernier :
C
Crz = −k (θ − θe ) (3.338)
k étant la raideur en torsion du fil (de dimension [F L]).
Par son mouvement dans le milieu ambiant, le disque S subit des résistances passives ; leur
moment résultant par rapport à l’axe de rotation z est proportionnel à la vitesse angulaire
ωz = α̇, si celle-ci reste suffisamment faible. On peut augmenter ce couple par des amortisseurs
artificiels (amortisseurs à huile ou à courants de Foucault,...). En général, on aura :
Caz = −c ωz = −cθ̇ (3.339)
c étant le coefficient d’amortissement dû aux éléments amortisseurs (de dimension [F LT ]).
L’équation d’équilibre de rotation autour de l’axe Oz s’écrit :
~0 + M
M ~ (−ma)0/s = ~0 (3.340)
soit après projection sur l’axe Oz :
−k(θ − θe ) − cθ̇ − IOzz θ̈ = 0 (3.341)
L’équation différentielle du mouvement θ(t) de S autour de Oz s’exprime finalement :
I θ̈ + c θ̇ + k θ̇ = k θe (t) (3.342)
Cette équation sera utilisée dans le laboratoire V2 afin d’illustrer un phénomène de résonance
mécanique en rotation.
~ +R
R ~ (−ma)/s = ~0 (3.345)
Si x est l’écart par rapport à la position d’équilibre de la table, et si la table se déplace sans
perte horizontalement, la résultante des forces extérieures projetée sur l’horizontale donne
Comme la table S est en translation horizontale, la vitesse angulaire d’entraı̂nement ~ωS/s est
nulle, de même que l’accélération de Coriolis. Dans ce cas, l’accélération absolue ~aP S ′ /s corres-
pond à la somme de :
— l’accélération relative ~aP S ′ /S = ω 2 r~un due à la rotation autour du point O′ à vitesse
constante,
— l’accélération d’entraı̂nement ~aP S/s = ẍ~ux due à la translation horizontale de la table.
On a donc
~ (−ma) = −M ẍ~ux − mẍ~ux − mω 2 r~un′ − mẍ~ux − mω 2 r~un′′
R (3.349)
Les deux balourds tournant à la même vitesse constante ω, l’angle que fait O ′ P (et donc
le vecteur −~un′ avec l’horizontale vaut ωt tandis que l’angle que fait O ′′ Q (la direction du
vecteur−~un′′ ) avec l’horizontale vaut -ωt.
La projection sur l’horizontale Ox de la réaction d’inertie globale est donc égale à
~ (−ma)/x = −(M + 2m)ẍ + 2mω 2 r cos ωt
R (3.350)
Et :
(M + 2m)ẍ + cẋ + kx = 2mω 2 r cos ωt (3.352)
Cette équation sera utilisée dans le laboratoire V3 afin d’illustrer un phénomène de résonance
mécanique en translation.
3.15 Exercices
Un coureur cycliste roule sur une route pavée ; on souhaite étudier la façon dont les vibrations
provenant du sol sont amorties à partir de l’action de ses pneus. Le modèle simplifié masse-
ressort-amortisseur correspondant est défini en considérant que la masse totale M du cycliste et
de son vélo oscille verticalement en translation sous l’action d’un ressort linéaire de raideur k
et de longueur naturelle L0 ainsi que d’un amortisseur linéaire de constante c. Les irrégularités
provenant du sol sont idéalisées par une évolution sinusoı̈dale : on considérera que la base du pneu
est soumise à un déplacement sinusoı̈dal qui s’exprime en fonction du temps par yS (t) = YS .sinωt
par rapport au niveau de référence fixe s. H est la hauteur du centre de gravité G par rapport
à la base de la masse M .
G
H
y
k c
s yS (t)
8
On demande :
1. d’établir l’équation différentielle du mouvement de la masse M , en utilisant le paramètre
de configuration y décrivant la hauteur absolue du centre de gravité G de la masse M
par rapport au niveau de référence fixe s
Solution :
c k k c
Ÿ + Ẏ + Y = ys + ẏs
M M M M
Ÿ + 2ξω0 Ẏ + ω02 Y = ys + 2ξω0 ẏs
λ=VT
T = λ/V
ω = 2π/T = 2πV /λ
On souhaite placer une antenne parabolique à bord d’un navire pour suivre la progression de
satellites (Fig. 3.62). Pour cela, il y a lieu de stabiliser la plate-forme par rapport aux mouvements
du navire. Ce problème est idéalisé en assimilant les mouvements du bateau à des oscillations
de roulis β(t) de faible amplitude autour du point A (figure 3.62). La plate-forme oscille sans
perte autour du point O. Ses propriétés géométriques et d’inertie sont supposées connues.
On demande :
1. l’équation du mouvement de la plate-forme ;
Solution :
i2G + a2 θ̈ + g a sin θ − −a l β̈ cos (θ − β) − al β̇ 2 sin (θ − β) = 0
−ω 2 a l βm
θ =
− ω 2 i2G + a2 + g a
ω 2 a l βm
θm = |θ| =
− ω 2 i2G + a2 + g a
Pour ralentir un avion S lors de son appontage, il est muni d’une crosse qui accroche un
câble en C (Fig. 3.63). Ce câble roule sans perte sur les poulies S1 et S2 et est fixé au solide
s en P . La poulie S2 est montée sur un équipage mobile de masse m2 qui glisse sans perte. Il
est relié au travers d’une suspension de raideur k, de longueur naturelle l0 et d’un amortisseur
c, au piston d’un vérin pneumatique percé d’ouı̈es qui dissipent l’énergie cinétique du piston.
Cette dissipation est modélisée par la force c3 ẏ3 où ẏ3 est la vitesse absolue du piston.
L’avion de masse M apponte à la vitesse y˙1 uy au milieu du câble et se déplace sans perte selon
OY sans tourner. Les poulies S1 et S2 sont de rayon r et leur inertie est négligeable. Les câbles
sont élastiques de raideur kc .
q
kc y1
ÿ1 = −2 ( H 2 + y12 − H − 2y2 ) p (3.353)
M H 2 + y12
q
kc k c
ÿ2 = −2 ( H 2 + y12 − H − 2y2 ) − (y2 − y3 − l0 ) − (ẏ2 − ẏ3 ) (3.354)
m2 m2 m2
k c c3
ÿ3 = (y2 − y3 − l0 ) + (ẏ2 − ẏ3 ) − ẏ3 (3.355)
m3 m3 m3
(3.356)
Percussions — Gyroscopie —
Equilibrage
4.1 Percussions
Un solide S, de masse M , entre en contact à l’instant t′ avec un solide s supposé fixe. Il est
soumis à l’action de différentes forces appliquées (son poids m~g par exemple), représentées par
→ −
− →
le torseur des forces appliquées au point O, de coordonnées ( R a , M aO ).
Durant le choc, les deux solides S et s se déforment : le solide s exerce sur S, à travers la
→
− →
−
surface de contact, des forces de liaison dont la résultante est F ℓ . Cette force F ℓ (t) croı̂t très
rapidement au début du contact en t′ (elle s’oppose à la pénétration des deux corps), selon une
loi complexe. Après la phase de choc, les deux solides S et s tendent à reprendre leur forme
→
−
initiale : F ℓ (t) décroı̂t, pour retomber finalement à zéro à l’instant t′′ , lorsque la bille se sépare
de s.
Quels que soient les mouvements exacts de la bille durant ou après le choc, entre l’instant
initial t′ et l’instant final t′′ (après le choc, des ondes se propagent encore dans la bille et dans
167
CHAPITRE 4. PERCUSSIONS — GYROSCOPIE — EQUILIBRAGE 168
le solide s), les théorèmes de la quantité de mouvement et du moment cinétique peuvent être
appliqués :
→
−
L’intervalle de temps t′′ − t′ est petit (de l’ordre de 100 ms en pratique), de sorte que R a
reste à peu près constant durant cet intervalle de temps, tout en étant petit par rapport aux
→
−
forces de liaison. L’intégrale portant sur R a est considérée comme négligeable vis-à-vis des autres
intégrales concernant les forces de liaison.
La quantité de mouvement gagnée ou perdue s’exprime donc par :
Z t′′
~ ′′ ~ ′
P (t ) − P (t ) = F~ℓ (t) dt (4.3)
t′
~ O
dL ~O
=M ou ~ O=M
dL ~ O dt = (M
~ a0 (t) dt + M
~ ℓO (t)) dt (4.4)
dt
~ aO étant le moment des forces appliquées au point O.
M
Sous forme intégrée durant l’intervalle de temps que dure le choc, on obtient :
Z t′′ Z t′′ Z t′′
~ O=
dL ~ aO (t) dt +
M ~ ℓO (t) dt
M (4.5)
t′ t′ t′
Les phénomènes réels impliquent les déformations locales des solides en contact et des plages
de contact non ponctuelles. Pour rester dans le cadre de la mécanique rationnelle des systèmes
discrets, on idéalise les phénomènes, ce qui revient à faire l’hypothèse, à la limite, que :
— les solides sont indéformables,
— les contacts sont ponctuels,
— le choc est instantané.
On admet ainsi qu’à l’instant t′ (avant) = t′′ (après) du choc, les déplacements ne varient pas,
mais que les vitesses peuvent varier brusquement (ce qui implique que les trajectoires présentent
un point anguleux.
le contact étant supposé ponctuel et les déplacements étant nuls durant le choc.
Pour que ces limites aient un sens, la force de liaison F~ℓ (t) est idéalisée par une impulsion
de Dirac du premier ordre, état limite d’une fonction nulle en dehors de l’intervalle (t′ , t′′ ), qui
tend vers l’infini lorsque ǫ = t′′ − t′ tend vers 0 (l’impulsion ayant lieu en l’instant t′ = t′′ = t∗ ),
mais de telle sorte que l’intégrale P~ de la fonction reste finie 1 :
Z t∗
~ = lim
P lim Fℓ (t) dt (4.11)
∗ t →t t
P~ (t′′ ) − P~ (t′ ) = P
~ (4.12)
~ O (t′′ ) − L
L ~ O (t′ ) = MO P ~ =− −→ ~
OM ∧ P (4.13)
∗ ∗
δ(t − t ) étant l’impulsion de Dirac en t = t
Le vecteur percussion P ~ étant défini à partir d’une intégrale de la force de liaison F~ℓ , aura
les mêmes caractéristiques qu’une force de liaison classique :
— si, dans les conditions normales, le coefficient de frottement f entre les deux corps S et
s est nul, le vecteur percussion P ~ est perpendiculaire aux surfaces en contact. Dans ce
~
cas, P introduit une seule inconnue :
~ = P u~n
P (4.14)
Il faut toutefois signaler que même si la liaison est sans perte, le choc peut dissiper de
l’énergie 2 .
— si le contact est caractérisé par un coefficient de frottement f et l’angle de frottement φ
correspondant, P ~ sera situé sur ou à l’intérieur du cône de frottement selon qu’il y a -
ou qu’il n’y a pas - de glissement. Mathématiquement, s’il y a glissement, on a :
~ = Pn u~n − f Pn vg ~ut
P (4.15)
|vg |
vg = vM S/st ′′ = ~0 (4.16)
Sur un plan énergétique, le vecteur percussion P ~ caractérise entièrement la variation de
quantité de mouvement ou du moment cinétique, mais ne fournit aucun renseignement sur les
→
−
échanges énergétiques lors du choc : il ne permet pas de calculer le travail fourni par F ℓ (t).
Le théorème de l’énergie cinétique donne simplement :
∆Wi représentant l’énergie interne du solide en mouvement, emportée sous forme d’ondes et
dissipée ensuite dans ce solide (∆Wi 6= 0 car on ne peut admettre que le solide reste rigide) ;
∆We représente le travail des forces de contact.
2. Cette notion sera développée plus loin lors de l’introduction du coefficient de restitution.
la variation de la vitesse du centre de masse d’un système matériel qui subit un choc est la même
que si toute la masse y était concentrée, et toutes les percussions y étaient appliquées.
repos, le point G est dans le plan vertical Oxy et l’axe Gz est principal central (cas plan de la
Dynamique).
Figure 4.7 – Longueur synchrone - Application - Distance entre impact d’une batte et poignet
pour minimiser le choc au niveau du poignet
3. Ce modèle peut être appliqué pour évaluer la distance entre le point d’impact d’une balle et le poignet
lorsqu’on frappe une balle avec une raquette de tennis ou une batte de baseball, ou la longueur optimale du
manche d’un marteau, ou la distance entre le point d’arrêt d’une porte par rapport aux charnières de celles-ci
(Fig. 4.7, Fig. 4.8, Fig. 4.9).
Figure 4.8 – Longueur synchrone - Application - Distance entre impact d’une raquette de tennis
et poignet pour minimiser le choc au niveau du poignet
Figure 4.9 – Longueur synchrone - Application - Distance entre impact d’un arrêt de porte et
l’axe des charnière pour minimiser le choc au niveau des charnières
l’axe Oz étant principal, puisque l’axe Gz est principal central et IOxz = IGxz + M xG zG = 0 et
IOyz = IGyz + M yG zG = 0.
′
Après projection, le système étant à l’arrêt avant la percussion (vGx ′
= 0, vGy = 0 et ω ′ = 0),
on obtient :
′′
M vGx = Pax + Pℓx (4.25)
′′
M vGy = Pay + Pℓy (4.26)
IOzz ω ′′ = Pax ℓ (4.27)
point O :
−−→ −−→
~vG ′′ = ~vO
′′
~ ′′ ∧ OG = ω ′′ ~uz ∧ OG
+ω (4.28)
Après projection, on obtient :
′′
vGx = ω ′′ a et ′′
vGy =0 (4.29)
ce qui donne
~ ℓ a pour composantes :
La percussion de liaison P
M a ℓ − IOzz
Pℓx = Pax (4.34)
IOzz
Pℓy = −Pay (4.35)
~ ℓ sera nul si
P
IOzz
Pay = 0 et si ℓ= = ℓS (4.36)
ma
ℓS étant justement la longueur du pendule simple synchrone.
Pour qu’il n’y ait aucune percussion de liaison sur l’axe Oz, il faut que la percussion appliquée
soit perpendiculaire à OG et appliquée en un point C distant de la longueur synchrone ℓS de
l’axe de rotation :
IOzz
ℓs = (4.37)
ma
Le point C est le centre des percussions.
Considérons un solide S heurtant le solide s fixe. L’état dynamique de S avant le choc est
′ et ~
caractérisé par ~vG ′
ωS/s ′′ et ~
et l’état dynamique après le choc par ~vG ′′ .
ωS/s
~ ℓ = Pℓ u~n est normal
Supposons que la liaison développée entre s et S soit sans frottement : P
aux deux surfaces en contact.
Dans un cas spatial, les théorèmes généraux
′′ ′
M ~vG − M ~vG = Pℓ u~n (4.38)
′′ ′ −−→
ΦG ~
ω − φG ~ω = GM ∧ Pℓ u~n (4.39)
′′ , v ′′ , v ′′ , ω ′′ , ω ′′ , ω ′′ , P ) et fournissent six équations seulement.
comportent sept inconnues (vGx Gy Gz x y z ℓ
Dans un cas plan, elles comportent quatre inconnues (vGx′′ , v ′′ , ω ′′ , P) et fournissent trois
Gy z
équations seulement (deux en translation et une en rotation).
Le problème est indéterminé. Pour lever cette indétermination, il est indispensable d’in-
troduire des hypothèses sur la nature physique du choc, c’est-à-dire de considérer l’aspect
énergétique.
Généralement, on exprime que la vitesse normale relative de séparation après choc diminue
avec le choc et représente la fraction e de la vitesse normale relative d’approche. Elle change
également de signe, ce qui conduit à :
′′ ′
~vM S/s
· u~n = − e ~vM S/s
· u~n (4.40)
0≤e≤1 (4.41)
Si e = 1, le choc est dit élastique ; l’énergie de S n’a pas varié (ce qui sera vérifié plus loin).
Si e = 0, le choc est dit mou ; la vitesse normale s’annule, S glissant éventuellement sur s.
Pour le choc entre deux solides S1 et S2 , le coefficient de restitution e est défini par :
′′ ′
~vM S
· u~n = − e ~vM · u~n (4.42)
1 /S2 S 1 /S2
′′ ′′ ′ ′
(~vM S
− ~vM ) · u~n = − e (~vM − ~vM ) · u~n (4.43)
1 /s S 2 /s S 1 /s S 2 /s
Si S2 est un solide mobile dont le mouvement est imposé et ne peut être perturbé par le
′′
choc - liaison dépendant du temps -, alors ~vM ′
= ~vM ).
S /s S /s 2 2
Le coefficient de restitution e peut être obtenu en mesurant la hauteur de rebond h′′ d’une
bille lâchée sans vitesse initiale d’une hauteur h′ , sur une face plane horizontale du matériau
considéré (e est fonction de la nature des deux matériaux en présence).
En effet, on peut distinguer les 3 phases successives se rapportant à la chute libre de la bille,
le choc sur s, et la remontée de la bille.
Lors de la première phase en chute libre à partir d’une hauteur h′ , le système est conservatif
si on néglige l’effet dissipatif dû au freinage par l’air. L’énergie totale T + V du système reste
donc constante. Si v ′ est la vitesse juste avant le rebond, on a :
1
0 + mgh′ = mv ′ 2 + 0 (4.44)
2
Lors de la phase de choc, si v ′′ est la vitesse de remontée de la bille juste après le choc (prise
positivement vers le haut), on a :
v ′′ = ev ′ (4.45)
1
mv ′′ 2 + 0 = 0 + mgh′′ (4.46)
2
On a donc :
1 1 1
mgh′′ = mv ′′ ,2 = m(ev ′ )2 = (mv ′ 2 ) e2 = mgh′ e2 (4.47)
2 2 2
La bille remonte à la hauteur maximum h′′ telle que
h′′
= e2 (4.48)
h′
Le coefficient de restitution e est donc égal à la racine carrée du rapport entre deux rebonds
successifs : r
h′′
e= (4.49)
h′
On laisse tomber en t = 0, d’une hauteur h, sans vitesse initiale, une bille sur un sol
horizontal, et on la laisse rebondir successivement. On recherche la loi y(t) de la hauteur de la
bille en fonction du temps.
Si hi est la hauteur maximum à laquelle remonte la bille après le ième choc produit en ti ,
q
L’intervalle de temps ti+1 − ti = 23/2 hgi ei entre deux chocs successifs diminue constamment
(e < 1) (ce que traduit l’impression auditive produite par un tel phénomène).
Le temps ti+1 du (i + 1)ème choc correspond à
s
i
2 h X 23/2 √ k
ti+1 = + √ he (4.54)
g g
k=1
s
i
2h X
= (1 + 2 ek ) (4.55)
g
k=1
ei − 1
= t1 (1 + 2 ( − 1)) (4.56)
e−1
Le solide S entre en contact avec le solide fixe s. On suppose que le contact est sans frotte-
ment.
Vérifions que si e = 1, l’énergie cinétique du solide S est conservée : T ′′ = T ′ (l’énergie
potentielle ne pouvant varier, puisque les déplacements sont supposés nuls).
Les théorèmes des généraux aboutissent à :
′′ ′
M (~vG − ~vG ) = Pℓ u~n (4.59)
−−→
ω ′′ − ~ω ′ ) = GM ∧ Pℓ u~n
φG (~ (4.60)
Or
′ ′ −−→
~vM S/s
= ~vG ~ ′ ∧ GM
+ω (4.62)
et
′′ ′′ −−→
~vM S/s
= ~vG + ~ω ′′ ∧ GM (4.63)
de sorte que l’equation (4.61) devient :
′′ ′′ −−→ ′ −−→
(~vG +~
ω ∧ GM )~un = −(~vG + ~ω ′ ∧ GM )~un (4.64)
ou
′′ −−→ −−→
~vG ω ′′ · (GM ∧ u~n ) = −(~vG
· u~n + ~ ′
· u~n + ~ω ′ · (GM ∧ u~n )) (4.65)
et
′ ′′ −−→
(~vG + ~vG ) · u~n + (~ω ′ + ~ω ′′ ) · (GM ∧ u~n ) = 0 (4.66)
La théorie des percussions néglige la déformation des corps réels, ainsi que le temps de pro-
pagation des ondes dans les matériaux. La théorie sera bien vérifiée pour les corps de dimensions
suffisamment petites par rapport aux longueurs d’ondes des phénomènes de propagation. Pour
les corps élancés, la théorie est fausse.
Considérons, par exemple, le choc coaxial d’un cylindre S avec une barre élancée S ′ , de
même section droite et constituée du même matériau. La théorie des percussions prévoit un
Figure 4.11 – Choc coaxial d’un cylindre S avec une barre élancée S ′
rebond de S sur S ′ , selon la loi de conservation de la quantité de mouvement totale des corps
supposés rigides et avec conservation de l’énergie cinétique totale si le choc est supposé élastique.
En réalité, des ondes élastiques de compression vont être générées à l’endroit de l’impact et se
propager avec une certaine vitesse dans les deux solides. Si la longueur L de S ′ est suffisamment
grande par rapport à celle ℓ de S, après un certain temps, l’ensemble du ”paquet d’ondes” généré
sera entièrement dans S ′ et S sera au repos !
Le solide S est astreint à tourner sans perte autour de l’axe fixe Oz (Fig. 4.12). Il est soumis
~a ; M
à l’action des forces appliquées qui se réduisent à (R ~ aO ) en O.
Puisque les liaisons sont sans perte, MℓOz = 0, les autres inconnues de liaison
Rℓx , Rℓy , Rℓz , MℓOx et MℓOy pouvant a priori prendre n’importe quelle valeur.
Les équations dynamiques de S sont les suivantes :
R~a + R~ ℓ = M~aG (4.69)
~
~ aO + M
M ~ ℓO = dLO (4.70)
dt
L’équation 4.73 de translation suivant l’axe z ne dépend pas de la loi du mouvement ; elle
exprime simplement que la résultante des forces appliquées parallèlement à l’axe de rotation est
reprise directement par les liaisons.
L’équation 4.76 de rotation autour de l’axe z correspond à l’équation différentielle du mou-
vement.
La loi du mouvement α = α(t) ayant été déterminée par intégration de cette équation, les
cinq premières équations permettent le calcul des cinq coordonnées inconnues du torseur des
forces de liaison 4 .
On constate que les forces d’inertie sont proportionnelles à dω/dt et à ω 2 . Elles peuvent
prendre des valeurs importantes lors des démarrages ou des ralentissements (dω/dt = Maz /IOzz ),
ou aux grandes vitesses (ω 2 ). Il importe donc de les réduire au maximum par un équilibrage.
4. Selon la façon dont elles sont réalisées, on en déduira finalement les différentes forces de liaison, si elles ne
sont pas surabondantes.
Un rotor est dit statiquement équilibré si son centre de masse G est situé sur l’axe de
~ a) = ~0) :
rotation, la résultante des réactions d’inertie étant nulle (R(−m~
XG = YG = 0 (4.77)
Dans ce cas, l’équilibre statique est indifférent autour de l’axe de rotation.
Les équations d’équilibre dynamique de translation montrent que
~ a = −R
R ~ℓ (4.78)
La résultante des réactions d’inertie s’annule, mais le moment des réactions d’inertie n’est
pas nul en général.
Un rotor est dynamiquement équilibré si l’axe de rotation est axe principal d’inertie pour
l’un des points. Si l’on place le pôle O en ce point, les produits d’inertie en O sont nuls, et
les moments des réactions d’inertie selon les directions perpendiculaires à l’axe de rotation sont
nuls :
Supposons que la liaison rotoı̈de soit réalisée à l’aide d’une rotule en O et d’un palier-guide
placé en un point A de l’axe Oz. Le solide est mis en rotation, et on supprime ensuite les forces
appliquées de sorte que M~ aO = O.
~
~ ℓO = 0 et ω = Cte.
Les équations d’équilibre dynamique montrent que l’on a alors M
Les forces de liaison peuvent donc se réduire à leur résultante Rℓ localisée en O, ce qui
~ℓA du palier-guide est nulle. On peut supprimer la liaison en A : le solide
implique que la force F
continuera à tourner indéfiniment autour de Oz à la même vitesse angulaire. On vérifie ainsi
qu’un axe de rotation qui est axe principal d’inertie pour l’un de ses points est un axe permanent
de rotation.
Un rotor est parfaitement équilibré s’il est à la fois statiquement et dynamiquement équilibré.
Le centre de gravité G doit être sur l’axe et l’axe de rotation doit être un axe principal central
du solide.
En effet, on sait qu’un axe principal central est principal en tous ses points. En effet, si
IGXZ = IGY Z = 0, l’application du théorème des axes parallèles aboutit à IOXZ = IOY Z = 0,
quel que soit le pôle O choisi.
Les réactions de liaison sont dans ce cas indépendantes du mouvement du solide :
~ ℓ = −R
R ~a , MℓOx = −MaOx , MℓOy = −MaOy Mℓz = 0 (4.82)
Supposons que le solide soit mis en rotation autour d’un de ses axes principaux centraux,
~ a = 0, M
puis que l’on supprime toutes les forces appliquées (R ~ a0 = 0). On obtient alors R ~ℓ = 0
~
et MℓO = 0, de sorte que l’on peut supprimer toutes les liaisons sans perturber le mouvement
de rotation du solide autour de son axe Oz, à vitesse angulaire constante. On vérifie ainsi qu’un
axe principal central est un axe naturel de rotation.
Équilibrer un rotor, c’est lui ajouter ou lui enlever des masses de sorte que ses réactions
d’inertie transmises aux paliers soient nulles (équilibrage parfait). Il faut donc que la résultante
des réactions d’inertie soit nulle et les composantes du moment des réactions d’inertie dans un
plan perpendiculaire à l’axe Oz soient nulles. En pratique, l’axe de rotation Oz doit devenir axe
principal central d’inertie pour le solide :
Les équations 4.73 montrent qu’il suffit de procéder à l’équilibrage d’un rotor rigide lorsque
celui-ci tourne à une vitesse constante ω quelconque : si le rotor est équilibré pour cette vitesse
de rotation, il le sera pour toute autre vitesse, même variable.
Du point de vue de son équilibrage, un rotor est équivalent à deux balourds placés dans
deux plans perpendiculaires à l’axe de rotation et dont la position est arbitrairement choisie.
−−−→
Considérons en effet deux balourds B ~ ′ = m′ O~′ P ′ et B ~ ′′ = m′′ O′′ P ′′ situés respectivement
dans les plans π ′ et π ′′ perpendiculaires à Oz, z ′ et z ′′ étant les cotes de ces plans, par rapport
à l’axe Oz.
Dans le repère XY Z lié au solide S que l’on supposera tourner à vitesse angulaire constante,
le torseur des réactions d’inertie s’exprime par :
−−→ −−−→
~ (−m~a) = −m′~aP ′ − m′′~aP ′′ = −m′ ω 2 P ′ O′ − m′′ ω 2 P ′′ O′′
R (4.84)
−−→ −−− →
~ ′ ω 2 + B~′′ ω 2
= m′ ω 2 O′ P ′ + m′′ ω 2 O′′ P ′′ = B (4.85)
Figure 4.13 – Système constitué par 2 balourds dans deux plans perpendiculaires à l’axe de
rotation
−−→ −−→
~ (−m~a)
M = OP ′ ∧ (−m′~aP ′ ) + OP ′′ ∧ (−m′′~aP ′′ ) (4.86)
O
~uX ~uY ~uZ ~uX ~uY ~uZ
= x′ y′ z ′ + x′′ y ′′ z ′′ (4.87)
′ 2
BX ω BY ω′ 2 0 ′′ 2
BX ω BY ω ′′ 2 0
R(−ma)X S ∗ /s = ω 2 (BX
′ ′′
+ BX )
R(−ma)Y S ∗ /s = ω 2 (BY′ + BY′′ )
M(−ma)OXS ∗ /s = ω 2 (z ′ BY′ + z ′′ BY′′ )
M(−ma)OY S ∗ /s = ω 2 (z ′ BX
′
+ z ′′ BX
′′
) (4.88)
L’équivalence des deux systèmes (le rotor S initial et le système S ∗ constitué par les deux
balourds) est assuré quel que soit le choix de z ′ et de z ′′ par la résolution du système suivant :
Ce système peut d’ailleurs être réécrit en fonction des propriétés d’inertie du solide S. A
vitesse ω constante, si G′ est la projection du centre de gravité G sur l’axe Oz, et compte tenu
des équations 4.76, on obtient :
−−→ −−→
R~ (−ma)S/s = −M~aG = −M ω 2 GG′ == M ω 2 G′ G = {M XG ω 2 ; M YG ω 2 ; 0} (4.90)
M~ (−ma)OS/s = −~ ω ∧ ΦO ~ω = (−IOY Z ω 2 ; −IOXZ ω 2 ; 0) (4.91)
D’où :
′ ′′
M XG = BX + BX
M YG = BY′ + BY′′
−IOY Z = z ′ BY′ + z ′′ BY′′
IOXZ = z ′ BX
′
+ z ′′ BX
′′
(4.92)
′ M XG z ′′ − IOXZ ′′ M XG z ′ − IOXZ
BX = BX =
z ′′ − z ′ z ′ − z ′′
M YG z ′′ − IOY Z M YG z ′ − IOY Z
BY′ = BY′′ = (4.93)
z ′′ − z ′ z ′ − z ′′
Les excitations et les réponses étant sinusoı̈dales et de même pulsation, on peut les
représenter grâce à leurs substituts complexes B ′ et B ′′ correspondants, définis par :
Au départ, les réponses aux balourds naturels sont décrites par les substituts complexes X10
et X20 .
Le problème revient à déterminer quels balourds il convient d’ajouter dans les plans π ′ et
π ′′ du rotor pour que les vibrations induites aux points 1 et 2 du stator s’annulent.
Si on considère le système comme linéaire, les réponses aux balourds ajoutés dans le plan π ′
et π ′′ satisfont à :
Le coefficient d’influence Zij est un nombre complexe explicitant la relation (en amplitude
et en phase) existant entre un balourd placé dans le plan j et la vibration mesurée au point i. Le
module de ce coefficient d’influence décrit la relation entre l’amplitude de la vibration induite
et le balourd, l’argument décrivant la phase à rajouter à la phase du balourd pour déterminer
son effet sur la phase de la réponse.
Les balourds à ajouter dans les plans π ′ et π ′′ seront donc les solutions du système d’équations
(dont les inconnues sont les nombres complexes B ′ et B ′′ ) exprimant que la réponses aux points
1 er 2 après addition de ces balourds s’annulent :
La connaissance des coefficients d’influence est nécessaire et peut être déterminée en ajoutant
dans chaque plan un balourd connu dans une direction de référence connue.
Ainsi par exemple, si la direction de référence dans le plan π ′ est la direction 1′ (Fig. 4.16),
et si on ajoute un balourd m′ r ′ sur la direction 1′ , on teste l’effet d’un balourd B ′ (1′ ) = m′ r ′ ej0
sur les réponses aux points 1 et 2, qui deviennent
Chacune de ces deux équations donnera le coefficient d ’influence correspondant Z11 et Z21 .
De même, si la direction de référence dans le plan π ′′ est la direction 1′′ , et si on ajoute un
balourd m′′ r ′′ sur la direction 1′′ , on teste l’effet d’un balourd B ′′ (1′′ ) = m′′ r ′′ ej0 sur les réponses
aux points 1 et 2, qui deviennent dont
Chacune de ces deux équations donnera le coefficient d’influence correspondant Z12 et Z22 .
Les relations entre les réponses obtenues pour ces 4 directions perpendiculaires s’expriment
par :
X1 (1′ ) = X10 + Z11 B ′ (1′ ) (4.106)
′ ′ ′
X1 (2 ) = X10 + Z11 B (2 ) (4.107)
X1 (3′ ) = X10 + Z11 B ′ (3′ ) (4.108)
′ ′ ′
X1 (4 ) = X10 + Z11 B (4 ) (4.109)
Si l’on examine la position de ces points dans le plan complexe (Fig. 4.17), on constate que
le point X1 (1′ ), représentatif de la réponse au point 1 pour un balourd dans la direction 1′ , peut
être obtenu à partir de la position de la réponse au balourd naturel X10 à laquelle on ajoute le
vecteur Z11 B ′ (1′ ).
Pour le point X1 (2′ ), représentatif de la réponse au point 1 pour un balourd dans la direction
2′ ,le point représentatif est obtenu à partir de la position de la réponse au balourd naturel X10
à laquelle on ajoute le vecteur Z11 B2′ ′ , qui n’est rien d’autre que le vecteur Z11 B1′ ′ qui aura
effectué une rotation de 90 degrés (puisque B ′ (2′ ) = B ′ (1′ )ej90 et que Z11 est considéré comme
constant).
Un raisonnement analogue pour les points représentatifs des réponses aux balourds placés
en 3′ et 4′ conduirait au tracé d’un carré dans le plan complexe. La plus ou moins grande
distorsion de ce carré est une image de la plus ou moins grande linéarité du système. De plus,
la position de ce carré peut être exploitée en traçant le meilleur carré (au sens des moindres
carrés) collant au mieux aux réponse obtenues, ce qui permettrait de déterminer un coefficient
d’influence correspondant au comportement linéaire moyen 5 .
5. Une procédure du même type pourrait être utilisée pour tester la dépendance éventuelle du coefficient
d’influence par rapport à l’amplitude du balourd.
Figure 4.17 – Points représentatifs des vibrations induites au point 1 naturellement (X10 ), et
après addition de balourds dans les directions 1′ , 2′ , 3′ et 4′
4.3 Gyroscopie
Un gyroscope est un solide de révolution en rotation rapide autour de son axe. S’il est placé
dans un système de telle façon qu’il peut tourner sans perte autour d’un point O sur cet axe
(grâce à une suspension à la cardan par exemple), cette rotation rapide lui confère une très
grande stabilité, qui peut être exploitée notamment lorsqu’il s’agit de stabiliser l’orientation
de solides dans l’espace (horizon artificiel en navigation aérienne par exemple ou minimisation
des effets perturbateurs sur la trajectoire d’obus, qui sont de ce fait animé d’un mouvement de
rotation à la sortie du canon).
Deux conditions définissent l’approximation gyroscopique :
— le solide S est dynamique de révolution autour de son axe G3 (inertie axiale IA , inertie
équatoriale IE en O), articulé sans perte autour du point fixe O de cet axe (à l’aide d’une
suspension de Cardan par exemple) ;
— le solide S est animé d’une grande vitesse de rotation axiale.
Si on considère le système d’axes 1, 2 et 3 (ce dernier étant l’axe de révolution)
la composante axiale ω3 étant nettement plus grande que les autres composantes ω1 et ω2 de la
vitesse :
ω3 ≫ ωE , ~
ωE ~uE = ω1 ~u1 + ω2 ~u2 , étant la vitesse de rotation équatoriale.
La propriété caractéristique d’un gyroscope (qui sera démontrée au point suivant) est la
suivante : si un moment perturbateur M ~ aO est appliqué en O perpendiculairement à l’axe de
rotation ~u3 du gyroscope (en rotation à la vitesse angulaire ω3 ), celui-ci ne bascule pas selon
l’axe du moment perturbateur appliqué (ce qu’il ferait si le solide n’était pas en rotation axiale
~ aO :
rapide), mais plutôt suivant un axe ~uE perpendiculaire à ~u3 et M
~u3 ∧ M~ aO
ωE ~uE = (4.113)
IA ω 3
Il tend ainsi à s’aligner sur l’axe du couple appliqué par le plus court chemin, la vitesse de
rotation ωE étant d’autant plus faible que le moment d’inerte IA et la vitesse de rotation du
gyrosocpe ω3 sont grands.
Cette mise en équation sera réalisée en deux étapes, en passant d’abord par
— les équations d’équilibre dynamique d’un solide autour d’un point O autour duquel il
peut tourner sans perte (il s’agit des équations d’Euler) ;
— l’application des équations d’Euler au cas particulier d’un gyroscope
4.3.2.1 Equations d’Euler : mouvement d’un solide autour d’un point fixe O
Considérons un solide S pouvant tourner sans perte autour du point fixe O ainsi qu’un
système d’axe O1, O2 et O3 correspondant aux directions principales en O.
d~
ω
MO + MℓO = ΦO + ~ω ∧ ΦO ω
~ (4.114)
dt
MO x Mℓ Ox I1 0 0 dω1 /dt ~u1 ~u2 ~u3
MO y + Mℓ Oy = 0 I2 0 dω2 /dt + ω1 ω2 ω3 (4.115)
MO z Mℓ Oz 0 0 I3 dω3 /dt I1 ω 1 I2 ω 2 I3 ω 3
~ ℓO = ~0),
Si on tient compte du fait que la rotation s’effectue sans perte autour du point O (M
on obtient les équations d’Euler :
dω1
MaO1 = I1 + (I3 − I2 )ω2 ω3 (4.116)
dt
dω2
MaO2 = I2 + (I1 − I3 )ω1 ω3 (4.117)
dt
dω3
MaO3 = I3 + (I2 − I1 )ω2 ω1 (4.118)
dt
Si le moment M ~ aO initial des forces appliquées sur S est nul, l’axe OG3 reste fixe dans
l’espace lorsqu’il est abandonné à lui-même sans vitesse initiale (ωE (0) = 0).
Supposons ensuite que S soit soumis à l’action de forces dont le moment par rapport à l’axe
OG3 est nul. On ne quantifiera en pratique que l’effet d’un moment perturbateur perpendiculaire
à l’axe du gyroscope, donc tel que :
MaO3 étant nul, la troisième équation d’Euler (Equ. 4.118) implique que la rotation ω3 autour
de l’axe ~u3 reste constante. En effet, si la direction du gyroscope coı̈ncide avec la direction 3, on
a
I3 = IA et I2 = I1 = IE (4.120)
La troisième équation d’Euler de rotation autour de l’axe du gyroscope donne :
dω3 dω3
MaO3 = IA + (IE − IE )ω2 ω1 = IA =0 D’où ω3 = constante (4.121)
dt dt
~ aO = dIA ω3 ~u3
M (4.123)
dt
~ aO = IA ω3 d~u3
M (4.124)
dt
En appliquant la composition des dérivées (en passant par le solide S lui-même), on obtient :
~ aO = IA ω3 (~
M ω ∧ ~u3 ) = IA ω3 [(ω3 ~u3 + ωE ~uE ) ∧ ~u3 )] = IA ω3 ((ωE ~uE ) ∧ ~u3 ) = IA (ωE ~uE ∧ ω3~u3 )
(4.125)
Si on multiplie les deux membres de cette relation par ~u3 , on obtient :
~ aO = ~u3 ∧ IA (ωE ~uE ∧ ω3 ~u3 )
~u3 ∧ M (4.126)
D’où
~u3 ∧ M~ aO
ωE ~uE = (4.128)
IA ω 3
On en déduit que, sous l’action du couple appliqué M ~ a0 , l’axe du gyroscope ne tourne pas
autour de l’axe de ce couple, ce qu’il ferait si le solide S n’était pas en rotation axiale rapide,
mais qu’il tourne autour d’un axe perpendiculaire à ~u3 et à M ~ a0 . L’axe du gyroscope tend à
s’aligner sur l’axe du couple appliqué par le plus court chemin (tendance au parallélisme des
axes de rotation). La vitesse de rotation ωE = Ma0 /IA ω3 est d’autant plus faible que le moment
cinétique axial (IA ω3 ) est grand.
La rotation axiale rapide du gyroscope lui assure une grande stabilité (le changement de
direction de l’axe sous l’influence d’un couple perturbateur est d’autant plus faible que le moment
cinétique est élevé). Lorsque le couple M ~ aO cesse d’agir, l’axe du gyroscope reste fixe dans la
position atteinte (en réalité, il précessionne avec une faible nutation autour de cette position).
Pour illustrer la stabilité d’un gyroscope S, comparons son comportement à celui d’un solide
identique S ∗ qui ne tourne pas sur lui-même, lorsque ces deux solides sont soumis à l’action d’un
couple perturbateur M ~ aO perpendiculaire à l’axe OG3 (MaO3 = 0) durant l’intervalle de temps
∆t.
Figure 4.20 – Comparaison de l’effet d’un moment perturbateur sur un solide initialement à
l’arrêt ou en rotation
Initialement, aucun couple n’agit sur les solides articulés en O : ils restent en équilibre dans
leur position actuelle.
Sous l’action du couple M~ a0 , S ∗ tourne et acquiert le moment cinétique ∆L ~ = M ~ a0 ∆t.
Lorsque M~ a0 s’annule, S continue à tourner avec la vitesse angulaire constante ω = ωE =
∗
~
∆L0 /IE (tout axe perpendiculaire à O3 est principal et constitue un axe permanent de rotation).
Pour le gyroscope S, sous l’action de Ma0 , celui-ci déviera légèrement, son moment cinétique
~ O = IA ω3 ~u3 (0) à la valeur finale.
passant de la valeur initiale L
~ O + ∆L
L ~ O = IA ω3 ~u3 (0) + M
~ a0 ∆t ∼ IA ω3 ~u3 (4.129)
L’axe O3 passe approximativement de la position ~u3 (0) à la position ~u3 (f ), l’écart angulaire
η entre ces deux positions étant très faible :
∆L0 Ma0 ∆t
η = arctan ∼ (4.130)
L0 IA ω 3
6. Tout ce qui précède s’applique sans modification au mouvement d’un gyroscope autour de son centre de
masse, quel que soit le mouvement de ce dernier, puisque le mouvement d’un solide autour de son centre de masse
est le même que si ce dernier restait fixe.
Figure 4.21 – Structure cinématique d’un gyroscope à la base d’un dispositif maintenant un
horizon artificiel
L’effet gyroscopique est utilisé lorsqu’on veut exploiter une orientation fixe dans un système
mécanique, comme par exemple,
— le lancement de projectiles (obus, satellites,...) auxquels on confère une grande vitesse de
rotation axiale ;
— l’usage de gyroscopes comme repères de direction (guidages inertiels, horizons artificiels,
plate-formes gyroscopiques,...) (Fig. 4.21)
Les machines mobiles comportent fréquemment des masses en rotation rapide (roues, volants,
turbines,...). Toute rotation de ces machines provoque des effets gyroscopiques sur les paliers qui
supportent les rotors. Nous nous proposons de calculer ces couples ”inattendus”.
Considérons un solide S” dynamiquement de révolution, en rotation autour de son axe
principal central AB par rapport au solide S ′ (carter ou armature). ~ωr = ωr ~ur désigne la
rotation ~ωS ′ /s de S ′ par rapport au repère galiléen s (rotation d’entraı̂nement).
~ e′ , M
(R ~ ′ ) sont les coordonnées par rapport à un pôle fixe O du torseur des forces extérieures
e0
agissant sur S ′ ; (R ~ e ”, M
~ e0 ”) sont celles du torseur des forces extérieures agissant sur S” ; (R
~e =
~ ′ ~ ~ ~ ′ ~
Re + Re ”; Me0 = Me0 + Me0 ”) sont les coordonnées du torseur s’exerçant sur l’ensemble des deux
solides S ′ et S”.
Désignons par S ∗ , le solide que l’on obtiendrait en soudant S” à S ′ , c’est-à-dire en supposant
que ωr = 0. La position relative de S” par rapport à S ′ dans l’ensemble rigide S ∗ importe peu
puisque S” est dynamiquement de révolution autour de AB.
Le problème est le suivant : on recherche le torseur de forces qu’il faudrait ajouter au torseur
réellement appliqué (R ~ e, M
~ e0 ) pour que le solide S ∗ ait le même mouvement que le solide S ′
lorsque ce dernier comporte le rotor S” tournant à la vitesse constante ωr .
Figure 4.24 – Effets dynamiques résultant de la combinaison d’une rotation relative et d’une
rotation d’entraı̂nement
P~ = P~ ′ + P~ ′′ = P~ ′ + M
~ ”~vG′′ (4.131)
puisque S ∗ a le même mouvement que S ′ et que le centre de masse G′′ de S” est sur AB lié
à S ′ . Dès lors,
dP~ ∗ dP~ ~e
= =R (4.133)
dt dt
Le théorème de la quantité de mouvement n’est pas modifié. Il ne faut ajouter aucune
résultante supplémentaire à R ~ e pour que ce théorème s’applique au solide S ∗ (autrement dit :
le centre de masse de S ∗ est identique à celui de l’ensemble de S ′ et S ′′ ; il a même mouvement
s’il est soumis à l’action de la même force R~ e ).
φG′′ étant le tenseur d’inertie central de S ′′ (S ′′ étant dynamiquement de révolution, φG′′ est le
même à tout instant par rapport à S’).
si IA est le moment d’inertie axial de S”. La différence des moments cinétiques est simplement
le moment cinétique relatif de S”. Dès lors,
~O
dL ~∗
dL d~ur
O
= + IA ω r (4.137)
dt dt dt
Or
d~ur d~ur d~ur
= = + ~ωe ∧ ~ur (4.138)
dt dt s dt S ′
= ω
~ e ∧ ~ur (4.139)
de sorte que,
~O
dL ~∗
dL O
= + IA ωr ~ωe ∧ ~ur
dt dt
~∗
dL
= O
+ IA ~ωe ∧ ~ωr = M~ eO
dt
Finalement, on obtient :
~∗
dL O ~ eO + C
=M ~g (4.140)
dt
en posant
~ g = IA ~ωr ∧ ω
C ~e (4.141)
Le couple gyroscopique C ~ g permet d’expliquer les résultats du numéro précédent (effet gy-
roscopique), notamment la tendance au parallélisme des axes de rotation des gyroscopes (C ~g,
perpendiculaire à ωr et ωe , tend à amener ~ωr sur ~ωe ).
Remarquons que la puissance développée par un couple gyroscopique est nulle :
~ g ~ωe = 0
Pg = C (4.142)
La valise va tendre à tourner autour de l’axe horizontal Gy, et non autour de la verticale
comme on s’y attendrait ! Elle s’oppose au mouvement qu’on voudrait lui imposer. Cet exemple
montre les effets particuliers de l’inertie gyroscopique.
Un avion monoréacteur volant à 2400 km/h vire à droite en décrivant un cercle horizontal
de 10 km de rayon. Son réacteur est longitudinal et tourne à 9000 tours par minute, dans un
sens positif par rapport à un axe Gx dirigé vers l’avant. Le moment d’inertie axial IA du rotor
est égal à 50 kg m2 . Le couple gyroscopique développé sur le rotor durant le virage vaut :
~ g = IA ~ωr ∧ ωe
C (4.145)
9000 2π 2400
avec ω
~r = 60 ~ux et ~
ωe = 3600 10 ~
uz ,
l’axe Gz étant dirigé vers la verticale descendante. On obtient :
~ g = −3141 (N.m)~uy
C (4.146)
Gy étant dirigé vers le centre du cercle. Ce couple de tangage, très perceptible pour le pilote,
va tendre à faire piquer l’avion.
Figure 4.26 – Rotor dont les paliers sont eux-mêmes entraı̂nés dans un mouvement de rotation
d’entraı̂nement
100 9.81
Si S ′ est fixe, les forces dans les paliers A et B valent 2 = 491 N , en supposant que le
rotor est placé au milieu de AB.
Supposons ensuite que le bâti S ′ tourne autour de la verticale avec une vitesse angulaire
relativement faible, par exemple 100 tr/min. Le couple gyroscopique agissant sur S” du fait de
cette rotation vaut :
~ g = IA ~ωr ∧ ωe
C
2
2π
= −1 · 1500 · 100 · ~ux
60
Les efforts supplémentaires dans les paliers A et B pour reprendre ce couple valent :
~ B = −R
R ~ A = 3290 N uz (4.147)
~ aO (avec MaO3 = 0) sur l’axe d’un gyroscope, cet axe oG3 subit
Si l’on exerce un couple M
la rotation instantanée
~u3 ∧ M~ aO
~ωE = (4.148)
IA ω 3
~ g = IA (ωS ′′ /S ′ ∧ ωS ′ /s ) = IA ω
C ~ r ∧ (~ωS ′ /ST + ~ωST /s ) = IA ω ~
~ r ∧ (~ωe + Ω) (4.150)
~ ∧ ~v = −2 m Ω
−2 m Ω ~ ∧ (ωe ∧ ~e) (4.151)
Supposons que S ′ soit astreint à tourner sans perte autour de la verticale Oz et que l’axe du
gyroscope soit calé dans S ′ perpendiculairement à Oz : l’axe du gyroscope est astreint à rester
dans le plan horizontal Oxy.
Si α désigne l’azimut de l’axe du gyroscope par rapport à la direction Ox′ du nord, on a :
∗ d2 α
IOzz + IA Ωωr sin α sin λ = 0 (4.159)
dt2
On reconnaı̂t une équation du même type que celle du pendule simple qui pour des angles
α faibles (sin α = α)devient :
∗ d2 α
IOzz + IA Ωωr sin λα = 0 (4.160)
dt2
Elle admet aux faibles oscillations, une solution sinusoı̈dale dont la pulsation ω est égale à :
s
IA Ωωr sin λ
ω= ∗ =0 (4.161)
IOzz
L’axe du gyroscope va donc osciller autour de la direction Ox′ du Nord, la période des faibles
oscillations étant
2π
T =q (4.162)
IA
I ∗ Ωω r sin λ
Ozz
Il faut accepter
de paraı̂tre ignorant
pour apprendre
Les équations de base de la dynamique du point matériel sont à la base des célèbres lois de
Kepler qui permettent à la fois de décrire les mouvements de planètes autour du soleil ainsi que
celui des satellites en orbite terrestre :
— les planètes (les satellites) ont une orbite elliptique dont le soleil (la terre) est l’un des
foyer (Fig 5.5) ;
— une ligne joignant une planète (un satellite) au soleil (à la terre) balaie une surface
identique en l’unité de temps (Fig 5.4) ;
— le carré de la période de révolution d’une planète (d’un satellite) est proportionnel au
cube de demi-axe long de sa trajectoire elliptique (Fig 5.7)
202
CHAPITRE 5. LA DYNAMIQUE DU POINT MATÉRIEL ET SES APPLICATIONS . . . 203
système classique :
d2 x
Rx = max = m (5.1)
dt2
d2 y
Ry = may = m 2 (5.2)
dt
d2 z
Rz = maz = m 2 (5.3)
dt
Pour des conditions initiales données, l’intégration numérique de ce système permettrait de
déterminer numériquement la trajectoire, pour autant que la fonction R ~ = R(x,
~ y, z) précisant
~
la résultante R en fonction de la position x, y, z soit bien déterminée.
~
Figure 5.1 – Masse ponctuelle soumise à une résultante R
Et :
LOz (t) = LOz (0) (5.13)
La composante suivant l’axe Oz du moment cinétique (composante qui reste donc constante)
s’exprime par :
LOz = m(x vy − y vx ) (5.15)
D’où
LOz
x v y − y vx = =c (5.16)
m
La constante c = LOz /m est appelée la constante des aires.
Cette équation différentielle r 2 dθ/dt = c conduit à la loi des aires se rapportant à la surface
balayée par la trajectoire r = r(θ) de la projection dans le plan perpendiculaire à l’axe Oz (par
rapport auquel le moment cinétique est conservé).
La surface balayée peut en effet être décomposée en une succession de surfaces élémentaires
comprises entre θ et θ + ∆θ. La surface ∆Sθ se rapportant à une de ces surfaces élémentaires
peut être approchée par un triangle de base r(θ) et de hauteur r(θ + ∆θ) sin ∆θ ∼ r(θ + ∆θ)∆θ :
1
∆Sθ = r r ∆θ (5.22)
2 (θ) (θ+∆θ)
La surface balayée entre 0 et θ est obtenue à partir de la somme de toutes ces surfaces
élémentaires :
θ
X 1
Sθ = r r ∆θ (5.23)
0
2 (θ) (θ+∆θ)
La loi des aires exprime que l’aire balayée par A′ par unité de temps reste constante (Fig.
5.2) :
dS c
= (5.25)
dt 2
En conclusion, si une masse ponctuelle m est soumise à une force R~ passant par un axe Oz
à chaque instant t,
— la composante LO z du moment cinétique en O suivant l’axe Oz est conservée,
— la projection de la trajectoire de la masse sur un plan perpendiculaire à l’axe z suit une
loi r = r(θ) telle que
LO z
— sous forme différentielle, r 2 dθ
dt = c = m
— géométriquement, elle respecte la loi des aires, à savoir que la surface balayée par
unité de temps est constante, ce qui correspond sous forme différentielle à dS c
dt = 2 et
1
sous forme intégrale à S = 2 ct.
5.1.2.2 Deuxième cas : Cas de forces centrales telles que le moment au point O est
~ O (t) = ~0
nul à tout instant : M
Figure 5.3 – Masse ponctuelle soumise à une force centrale R ~ passant à tout instant par un
point O. Loi des aires dans le plan xy perpendiculaire au plan formé par la vitesse initiale de la
masse A et OA
Figure 5.4 – Deuxième loi de Kepler - Loi des aires : une ligne joignant une planète (un satellite)
au soleil (à la terre) balaie une surface identique en l’unité de temps
Le mouvement étant plan, le système à deux degrés de liberté est décrit par les variables r
et θ.
L’application du théorème du moment cinétique aboutit à la première équation différentielle
caractéristique de la loi des aires :
r 2 θ̇ = c = LOz /m (5.28)
dT dV d(T + V )
= Ptot = − =0 T + V = constante (5.29)
dt dt dt
La force centrale attirant une masse m à une autre masse M s’exprime par :
Mm
F~ (r) = −G 2 ~ur (5.30)
r
Figure 5.5 – Première loi de Kepler : les planètes (les satellites) ont une orbite elliptique dont
le soleil (la terre) est l’un des foyer
c2
Le paramètre p est lié au moment cinétique initial, puisque p = GM avec c = LO z/m =
mv0 r0 /m = v0 r0
D’où
(v0 r0 )2
p= (en m) (5.38)
GM
L’excentricité n’a pas de dimension et correspond à :
r
2(v0 r0 )2 E
e = 1+ 2 (5.39)
G mM 2
E = 0 (5.42)
1 Mm
mv 2 /s = G (5.43)
2 0 r0
2GM
v02 = (5.44)
r
r0
2GM
v0 = = vlib (5.45)
r0
D’autre part, e = 0 correspond à la limite pour obtenir une trajectoire circulaire. On peut
en déduire la vitesse de satellisation vsat par :
r
2c2 E
e = 0 = 1+ 2 (5.46)
G mM 2
2c2 E
0 = 1+ 2 (5.47)
G mM 2
−G2 mM 2 = 2c2 (5.48)
−G mM2 2 −G mM2 2
E = = (5.49)
2
2c E 2r02 vO
2
1 Mm −G2 mM 2
mv02 − G = (5.50)
2 r0 2r02 vO
2
Figure 5.6 – Trajectoires de satellites stabilisés par la force centrale gravitationnelle en fonction
de l’excentricité et de la vitesse initiale
Dans le cas d’un satellite à trajectoire stable elliptique, on peut montrer que les dimensions
des demi-axes de l’ellipse sont respectivement
p √
a= et b= ap (5.52)
1 − e2
Si on applique la loi des aires, la surface S de l’ellipse, balayée pour un tour complet est
donnée par :
1
S = cT (5.53)
2
T étant la période, c étant la constante des aires.
On a donc :
1
S = πab = cT (5.54)
2
πab
T =2 (5.55)
c
√ √
Or p = c2 /GM et c = p GM
√ √
2πa a p 2πa3/2 c
T = = √ (5.56)
c c GM
4π 2 3
T2 = a (5.57)
GM
Et
T2 4π 2
= (5.58)
a3 GM
Figure 5.7 – Troisième loi de Kepler : proportionnalité entre le cube du grand demi-axe de la
trajectoire elliptique et le carré de la période de révolution
Table 5.1 – Rapport constant entre le cube du grand axe de l’orbite elliptique et le carré de la
période pour différentes planètes du système solaire
Dans le cas particulier d’un mouvement circulaire, la vitesse de satellisation peut être
déterminée plus simplement, en exprimant que la force gravitationnelle compense la réaction
d’inertie du mouvement circulaire à vitesse angulaire constante :
F = ma (5.59)
2 2 2
GM mr = mω = v r (5.60)
v 2 = GM r (5.61)
r
GM
v = (5.62)
r
Toujours dans le cas particulier d’un mouvement circulaire, la période de révolution T peut
être dédéterminée en utilisant l’expression de la vitesse dans un mouvement circulaire
2π
v = ωr = r (5.63)
T
4π 2 2
v2 = r (5.64)
T2
(5.65)
GM 4π 2
= 2 r2 (5.66)
r T
et en déduire la troisième loi de Kepler :
T2 4π 2
= (5.67)
a3 GM
Sur d’autre planètes, dont les tailles, les masses et, par conséquent, les valeurs de
l’accélération de la pesanteur, sont différentes, les vitesses de satellisation varient : les vitesses
minimales de satellisation sont de 1,7 km par seconde dans le cas de Lune, de 3,6 kilomètres par
seconde pour Mars.
5.2.1 Principe fondamental par rapport à des axes liés à la terre - Rappel
Si on néglige l’effet d’attraction des autres astres de manière à pouvoir admettre que le
repère géocentrique SG est galiléen (Fig. 5.8), on a :
~ + F~T erre = m ~aP/S
R (5.68)
G
où
— ~aP/ST est l’accélération de P par rapport à la terre,
— ~aP ST /SG est l’accélération d’entraı̂nement due au mouvement de rotation de la terre sur
elle-même,
— ~aC est l’accélération de Coriolis s’exprimant par
~aC = 2 ω
~ ST /SG ∧ ~vP/ST (5.70)
D’où
~ +F
R ~T erre − m~aP S /S − m~aC = m~aP/S (5.71)
T G T
~ représentant la résultante des forces autres que le poids et autres que les forces attractives
R
dues aux corps célestes, et Ω étant le vecteur rotation de la terre.
Dans le cas d’un mouvement en chute libre, la masse n’est soumise à aucune autre force que
la gravité :
m ~g + (−2 m Ω ~ ∧ ~vP/S ) = m ~aP/S (5.74)
T T
F~pert = −2m(Ω
~ ∧ ~vP/S ) = −2m(Ω
T
~ ∧ ~g t) (5.78)
Si on considère le repère de projection lié à la terre, constitué par l’axe ~ux , orienté pa-
rallèlement au méridien vers le sud, l’axe ~uy orienté vers l’Est, l’axe ~uz étant dirigé selon la
verticale locale en P , la force perturbatrice peut être évaluée par :
ux uy uz
F~pert = −2m −Ω sin λ 0 −Ω cos λ = +2mΩ sin λ g t ~uy (5.79)
0 0 −g t
La déviation se situe donc bien vers l’Est (~uy ). On pourra en exprimer l’ordre de grandeur
en évaluant successivement l’accélération de perturbation apert , la vitesse de perturbation vpert
et la distance de perturbation dpert pour un temps de chute t déterminé.
Le temps de chute libre correspondant à une hauteur de chute H donnée peut être estimé à
partir de la loi de chute (v = gt) qui aboutit à
t2
H = g (5.84)
s2
2H
t = (5.85)
g
2H 3/2
dpert = +Ω sin λg (5.86)
g
√
2 2 H 3/2
dpert = + Ω sin λg 1/2 (5.87)
3 g
Figure 5.9 – Déviation d’un corps en chute libre due à la rotation de la terre
~ ∧ ~vP/S ) = m ~aP/S
m ~g + (−2 m Ω (5.88)
T T
F~pert = −2m(Ω
~ ∧ ~vP/S ) = −2m(Ω
T
~ ∧ v~uh ) (5.89)
La déviation se situe donc bien vers la droite dans l’hémisphère Nord. On pourra en exprimer
l’ordre de grandeur en évaluant successivement l’accélération de perturbation apert , la vitesse de
perturbation vpert et la distance de perturbation dpert pour un temps de chute t déterminé.
Le temps de parcours correspondant à une distance L donnée par être estimée à partir de
la loi du mouvement L = vt qui aboutit à
L
t = (5.96)
v
L2 L2
dpert = Ωv cos λ = Ω cos λ (5.97)
v2 v
On peut estimer l’ordre de grandeur de la longueur de déviation, par exemple une vingtaine
de mètres pour un obus lancé à une vitesse v = 1000km/h sur une distance de 10km. Par contre,
pour un ballon de basket, à une vitesse de 5m/s sur une distance de 5m, la perturbation n’est
que de 0.2mm et est donc négligeable.
T~ + m ~g + (−2 m Ω
~ ∧ ~vP/S ) = m ~aP/S
T T
(5.98)
Figure 5.10 – Déviation d’un corps lancé horizontalement dû à la rotation de la terre
Figure 5.12 – Pendule de Foucault : Repère S ∗ tournant à vitesse Omegav autour de la verticale
Après développement du dernier terme de gauche par la formule d’expulsion (~a ∧ (~b ∧ ~c) =
(~a~b)~c − (~a~c)~b) :
2mΩv ~uz ∧ (Ωv ~uz ∧ ~e = −2mΩ2v~e (5.109)
g 2π
car Ω2v ≪ L. En effet, Ω2v = 86164 ≪ g/L), L étant de l’ordre de plusieurs dizaines de m.
En terme de coordonnées absolues (x, y) (dans le repère non tournant), les conditions initiales
correspondent à un déplacement a dans la direction x, nul dans la direction y, la vitesse initiale
étant nulle :
x = a y = 0 ẋ = 0 ẏ = 0 (5.114)
En se ramenant aux coordonnées dans le repère tournant S ∗ , les conditions initiales sont les
suivantes :
x∗ = a y = 0 ẋ∗ = 0 ẏ ∗ = Ωv a (5.115)
car
~vP/ST = ~vP/S ∗ + ~vP S ∗ /ST (5.116)
0 = ẋ∗ 0 = ẏ ∗ − Ωv a (5.117)
En tenant compte des conditions initiales, la trajectoire dans le repère S ∗ est décrite par
La trajectoire est une trajectoire elliptique dont le rapport entre petit demi-axe et grand
demi-axe est très petit :
Ωv a Ωv Ωv
= = q ∼0 (5.119)
ωa ω g
L
La trajectoire dans le repère S ∗ est pratiquement contenue dans un plan qui tourne à la
vitesse angulaire −Ωv par rapport à la verticale ~uz (Ω − v étant la projection du vecteur rotation
de la terre sur la verticale).
La période de rotation du plan de la trajectoire s’exprime par