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1.2 Mesure Le second principe de la physique quantique porte sur le problème de la mesure.

L’encadré ci-dessous énonce ce principe dans le cas d’une observable de spectre discret, les
valeurs propres pouvant être éventuellement dégénérées. Principe 2 : Mesure (i) À toute grandeur
physique A on associe un opérateur auto-adjoint Aˆ appelé observable et agissant dans l’espace
de Hilbert. (ii) Une mesure de la grandeur physique A ne peut donner comme résultat que l’une des
valeurs propres an de l’observable Aˆ. (iii) Pour un système se trouvant dans l’état |ψ⟩ juste avant la
mesure, la probabilité de mesurer la valeur an s’écrit P(an) = ⟨ψ|Pˆ n|ψ⟩ = ||Pˆ n|ψ⟩||2 (1.49) où Pˆ n
est le projecteur sur le sous-espace propre associé à la valeur propre an. (iv) Si la mesure de A
donne le résultat an, alors juste après la mesure le système est dans l’état |ψ ′ ⟩ = Pˆ n|ψ⟩ ||Pˆ n|ψ⟩||
. (1.50) Le théorème spectral stipule que les vecteurs propres d’un opérateur auto-adjoint forment
une base de l’espace de Hilbert. Si ce théorème ne pose pas de difficulté dans un espace de
Hilbert de dimension finie, son application est parfois plus délicate en dimension infinie. En effet,
comme nous l’avons vu plus haut, dans le cas d’un spectre continu les vecteurs de base
n’appartiennent pas à l’espace, qu’ils peuvent pourtant engendrer dans sa totalité. Dans un
premier temps, nous allons supposer que le spectre de l’observable Aˆ est discret et nous
appelons {an} l’ensemble de ses 20 CHAPITRE 1. PRINCIPES FONDAMENTAUX valeurs propres.
Pour prendre en compte explicitement la possibilité de valeurs propres dégénérées, appelons
|ψn,rn ⟩ les vecteurs propres associés aux valeurs propres an, où l’indice rn peut prendre gn valeurs
différentes, gn étant la dégénérescence de la valeur propre an. L’ensemble des vecteurs propres
{|ψn,rn ⟩} constituant une base orthonormée de l’espace de Hilbert, tout état |ψ⟩ pourra s’écrire |ψ⟩
= X n,rn cn,rn |ψn,rn ⟩, (1.51) où cn,rn = ⟨ψn,rn |ψ⟩. La matrice de l’observable Aˆ étant diagonale
dans la base {|ψn,rn ⟩}, on peut écrire Aˆ = X n,rn an |ψn,rn ⟩ ⟨ψn,rn | , (1.52) ou encore Aˆ = X n anPˆ
n, (1.53) où Pˆ n = X rn |ψn,rn ⟩ ⟨ψn,rn | (1.54) est le projecteur sur le sous-espace propre associé à
la valeur propre an. Avec ces notations, la relation de fermeture (eq. 1.5) peut s’écrire ˆI = X n,rn
|ψn,rn ⟩ ⟨ψn,rn | = X n Pˆ n. (1.55) Le point (i) du principe de la mesure permet d’affirmer que toute
valeur propre a de l’observable Aˆ est bien réelle (et donc, d’après (ii), qu’il en va de même pour
tout résultat de mesure). En effet, pour un vecteur propre |ψ⟩ associé à la valeur propre a, on peut
écrire a = ⟨ψ|Aˆ|ψ⟩ = (⟨ψ|Aˆ† |ψ⟩) ∗ = (⟨ψ|Aˆ|ψ⟩) ∗ = a ∗ . (1.56) Le point (ii), en association avec (iii) et
(iv), permet d’assurer la reproductibilité de mesures successives. En effet, si on a obtenu le résultat
an, alors le système est d’après (iv) projeté dans l’état |ψ ′ ⟩ donné par l’éq. 1.50. Si on mesure
immédiatement après la même grandeur, on a alors d’après (iii)

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