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ESSAI SUPPLEMENTAIRE

SUR LHISTOIRE OE LA MUSIQUE;

(0

Uiu' extension nouvelle, donnée récemment aux examens, m'a obligée à étendre anssi
mon travail sur l'histoire de la musique, et j'ai employé cette fois lordre
chronologique, plus favorable pour fixer les faits dans la mémoire des élèves. Tout en
tenant compte d'aune division en dix-sept époques, due à Pe'crivain allemand Kiese-
vvetter, j'ai complété, par quelques dates antérieures aux siennes, et par une
consciencieuse recherche de ce qui concerne les temps modernes, une étude que l'on
trouvera toujours matière à reprendre et à approfondir.

CHRONOLOGIE MUSICALE.

HINDOUS.

PEUPLES OEL'ANTIOLUTE Les livres sacrés du peuple juif attribuent à Tubal


CaTn,fils de

CHEZ LESQUELS LA MU- Lame.ch, f invention de la musique et de ses premiers


instruments, siQUE PARAÎT AvoiH ETE mais il e^l Vraisemblable que la musique
vocale est née avec la pin PARTICULIÈREMENT CUL- role, et que tous les peuples,
même à leur état le plus primitif, ont TivÉE. . cherché à exprimer, par l'assemblage
successif ou simultané des

sons vocaux, les divers sentiments de l'âme, et à créer des instruments propres à
reproduire ces sons.

La musique Hindoue, dont l'origine est attribuée à Brahma, a sa doctrine développée


dans le sanscrit. Les modes Hindous étaient en nombre considérable, par suite de la
division fractionnaire des tons, et ils contenaient un intervalle qui chez nous n'existe
pas, le trois quarts de ton, intervalle que les Grecs abandonnèrent lorsqu'ils édifièrent
leur système tonal sur les ruines du système Hindou. Le principal instrument des
Hindous, très insuffisant à reproduire leurs modes, était un instrument à cordes appelé
Vitia.

Les Chinois, qui se vantaient d'obtenir par l'exécution de leurs chants des effets
merveilleux, ont écrit un grand nombre de livres sur l'histoire de la musique.

Ils paraissent avoir de tout temps connu l'emploi des sons simultanés. Leurs
instruments, très limités, sont généralement à percussion, et le principal consiste en la
réunion d'une certaine quantité de pierres accordées dans l'ordre des sons de l'échelle.
' Oii trou\f ra, duii-> ma Méthode Elémfiitinre Oioralt.- et Rhvthmique,quelques
reiiseigiienieiifs qiieji' n'ai pu n'produire ici.

CHINOIS.

Leur gamme unique se re'ddisaiiî à se|)l sons, il en resiille que leurs mélodies,
circouscrif es dans celle elendiie, sont graves et niouolones. EGYPTIENS ET Ces
peuples ont e'videuimeul be'nj'ficie des fradilioiiv iiiii>i( aies

SYRIENS. Hindoues. La plupart de leurs iusirunieufs, cnnfeuant un grand noml)ri'

de rordes, in(li(pieul une l'clielle musicale très étendue et très variée. La harpe est
originaire de i'Egvpfe et delà S^rie, ainsi (pie le Psal-térioii, harpe reu^erse'e sur une
caisse sonore, et dont les cordes étaient mises en vibration au moyen d'im claviei-,
type primitif par consécpu-ut des clavecins, piano-forte, etc. PERSANS ET
ARABES. De même (pie les Chinois ont gardé, sans les (Uftdifier, leurs notions

restreintes sur les sons, les Persans et les Arabes ont conservé leurs é-r tranges allures
rhylhmiqucs |)riniitives. Leurs bizarres combinaisons de mesures binaires et ternaires,
enchevêtrées sans ordre et sans motif, pn>-duisent à l'oreille les pins singuliers et les
moins agréables effets, ainsi qu'on a pu le c(mstater à l'Exposition Universelle de
1878. HEBREUX. On peut suivre, à travers les livres de la bible, I histoire musicale
des

Hébreux. Nous avons déjà |)ris note de la date (pi'ils assignent à I invention, parTubal
Cain, ou Jubal./lela musique et des premiers instruments (4000)

Lcusque Jacob s-f'ufuil de chez, Laban (2(0y ans av. J.C.),celui-ci lui dit en le
rejoignant; Pourquoi t'es-tu enfui secrètement? Si j'avais été prévemi de ton départ, je
t'aurais fait accompagner par des chants, des timbales et des sistres.''

Mvriain, so'ur de Moi'se, fit entendre, au passage de la mer Ronge, vers l<i45, le
premier chant d'allégresse. Seyia, fille de Jeplité, sortit avec des timbales, et un
chceur de jeunes filles, pour aller an devant de son père vain(pieni' (I24.S)

SauHiel aNail institue' (\ers I092av. J.C.) (me cor[)oiatiou de jeunes honnues destinés
à chanter les prophéties, avec accompagnement d'instruments, [)OHr l'édification du
peuple.

Aux temps de David et de Salomon, la musKjue des Hébreux atteignit son apogée.
Avec David, commence mie ère nouvellefl04()av, J.C.) Lui-même, joueur <le harpe,
psalmiste et chanteur parfait, fonda luie e-cole où (|uatre mille choristes, dirigés par
les vingt-cpiatre fils des trois maîtres, Assapli, Hemanii et Jedith, s^xerçaient à
chanter les buianges du Seigneur. Le grand Roi ne dédaigna pas de conduire eu
personne ce cliieur dans les occasions solennelles, et de célébrer avec lui par des
chant et des danses, (ju'accompagnaient les timbales et les harpes triangulaires
appelées Kinnor,les fêtes de la religion.

^ //,(• i>i.s(i.,iiislrunn.'ii', H'orif^iiii' h"gv(j(ii'iiiii',coiisist!iil fii iiiie sorfe do rerci'au


mi'ljilliqiie,traversa df plii'iiL'iiry h.'i;;ii(.'l(<!S ili- iiivlul, que l'on mt'IlHit en
vihrulioii ''ii upliint riiistrumiiil par lu manche.

Salomon (1001-975), gr:iii(i protecteur de la miisi<)ne, aiilenr lui aième de 1005


caiiti(|iies, et de pidï^ieiirs milliers de sentences notées réunit.non seulement pour son
plaisir, mais pour la pins grande gloire de Dieu, une foule de chanteurs et
d'instrumentistes, qui donnèrent aux solennités de son temple im éclat incomparable,
et,bien que les exe'cufanis v atteignissent le nonilire prodigieux de vingt-mille,
l'ensemble y e'tait si partait que les timbales, les sistres,les harpes,les trompes, les
trompettes et les tambours, leunis avec le cliieur, paraissaient ne former qu'une seide
vctix.

Il est à remarquer que tous les musiciens destinés au culte hébraïqiii' appartenaient,
ainsi que ses prêtres, à la tribu de Lévi. (606)La prise de Jérusalem et la dispersion du
peuple Hébreu replongèrent son art nmsical dans les ténèbres. Au retour de la
captivité (536 ans av. J.C), une restauration de cet art eut lieu, conjoiiitenfient avec
celle de la religion de Moïse, mais les chants de triomphe avaient disparu désormais
pour faire place au genre plaintif de Jérémie, et maigre' tous les efforts tentés, la
musique et la poésie ne se relevèrent qu'imparfaitement, jusqu'au jour où la
destruction définitive du temple de Jérusalem (70 ans ap. J.C.) vint anéantir presque
tout ce qui subsistait de ces arts. Cependant, au V'"*" siècle, quelques fragments
notés furent retrouvés, et l'on parvint, grâce à eux, à reconstituer des chants en
nombre suffisant pour le culte dans les synagogues.

Les mélodies des Hébreux étaient rhvthmées et assez variées, mais leurs intruments
d'accompagnement, presque tous d'origine Egyptienne, formaient avec les voix un
perpétuel et formidable unisson.

Le Taluuul mentionne I existence, dans le temple, d'un instrument appelé iMagrepha


ou Mastrakitha. et la description qu'il eu donne ii>-dique sa ressemblance avec
l'orgue. Cet instriuiienf, dont on se servait, paraît-il, pour a|)peler la foule des
musiciens à l'office, se faisait entendre à inie distance de dix-mille pas, et sa
résonnance était telle qu'elle interrompait force'ment toute commnnication verbale
entre les habitants de Jérusalem. La svringe, ou fliîle de Pan, en usage chez les Grecs,
et qui consistait en la réiu)ion de sept tiges de roseau de haulein- gradut'e, semble
avoir été le tv|ie de ce gigantescpn' iiistrumenl, «jii'nn moven hvdranli(|ue nullait en
vibration. (0

Voilà donc constatée l'existence, pour ainsi dire perpétuelle, des trois genres
d'instruments: à cordes pincées (Ui frottées, à vent, et à percussion.

(I) l'invention do rrr^^un hydraulique est atlrihnn'e h hip'sibns (ou rte'sihins) d-


A|M«iiriii,. i'^"}'' siècle av.-J.C).

GRECS.

«i^'SIECLE AV.JC.

(I"OL¥MPIADe) NOTATION GRECQUE.

6»:'SIECLE AV.JC.

PYTHAGORE,NÉ À

SAMOS EN r>K4.

&■".'SIECLE AV.J.C.

•4TSIECIE AV.J.C.

STSIECIE AV.J.C.

La lyre,que les Grecs ont mnriifiee, avait pris naissance en.Asie. Les tonalités
grecques, soumises peu à peu à des lois précises et régulières, lurent basées dès
Torigine sur ce que les lyres offraient de ressources. Elles n'eurent primitivement que
trois cordes, puis (|ualre, et c'est alors que naquit le système des létracordés, aux stibr
divisions diatoniques, chromatiques, et enharmoniques. Ces tonalités primitives
servitenl ensuite de bases a de nouvelles combinaisons tonales; deux tétracordes
furent réunis l'un à l'antre, et formèrent une échelle de sept sons, que la lyre à sept
cordes permît de reproduire, et dès lors la gamme se trouva créée ou plutôt recréée,
car elle avait été connue des Egyptiens, et l'invention première en est allribnée à un
de leurs dieux, Hermès Trismégiste.

Cesl de cette époque que l'on croit pouvoir dater lexistence d'une notation grecque
telle quelle. Les Egyptiens avaient cherché à indiquer les sons par des signes
représentant les divers mouvements de la voix. La notation grecque, empruntée aux
caractères de l'alpliabel, et multipliant ses signes par la modification de ces mêmes
caractères, indiqua non seulement l'élévation et la gravité des sons, mais encore leur
rapport tonal, et, jusqu'à un certain point, leur valeur relative, puisque la musique,
intimement liée à la danse et au geste fliiniiqiie, avait dû rechercher, dès le principe,
l'expression de la durée rhythmiqiie. ,

La lyre de Pythagore, conservée après sa mort dans le temple de Jiiiion, à Samos,


était montée sur huit cordes, c'est-à-dire qu'elle coih lenait deux quartes disjointes
formant une octave. C'est à Pylliagore que Ton doit l'invention du monocorde, qu'il
établit dans les prop/ir-tions mathématiques propres à rendre l'accord parfait, dont
l'existence lui avait été révélée, dit-on, par la vibration des marteaux d'un forge mn.
Timothée, poète et musicien grec, né à Milet, vers 446 av. J. C, ajouta plusieurs
cordes à la cithare. Ses innovations musicales, encouragées par Euripide, furent
condamnées par les Spartiates, qui le bannirent.

Aristoxène, qni fut réputé pour le meilleur disciple d'Aristole, é-crivit sur la musique
de nombreux traités, dont quelques-iiiis nous sont parvenus.

Euclide, ainsi qu'Arisloxène, traita très savamment de la division mathématique des


sons.

Les entretiens de Pliitarque contieanenl ce qui a été écrit de plus complet snr l'histoire
de la musique chez les Grecs.(49-120 ap.J.C.)

Avant d'aborder l'ère chrétienne, terminons le résnnié de ce (|iii( nii-cerne les Grecs
par le tableau comparatif des systèmes de tonalité qui se sont snccédé aux différentes
époques (jiie^ nous venons de si^Mialer, et joignons-y les échelles de Claude
Ptoléuiée et de Qnintilien Aristide, qui, au II'".'' siècle après J. C, complétèrent
l'ensemble tonal par leurs savantes découvertes.

■onlenant deux te- Q raconles disjoints. (n>

Lvre îi sept cordes, contenant deux té-Iracordes conjoints. Système dT?ermès.

Lvre à huit cordes,

contenant deux té-

S\>lème de Pythagore.

Lvr«' à on/e cordes, contenant trois té-tracordes. Système deTimothée.

Lyre à (juatorze cordes, on double Ivre d'Hermès. Système d'Euclide.

Lvre à (piin/e coi--des, complétant ileux octaves. Système d'Euclide.

Lyre à dix cordes, contenant une al-térati<»n. Système de Ptok'nu'e.

Ensemble du système tonal formé par la reunion des lyres. Plol('m('e et Aristide.

TT

^♦

Ptolémée établit en outre sept gammes, ayant chacune pour corde centrale (»M«,se)
une des sept notes principales du système, et il attribua à ces gammes des altérations
spéciales et régulières.

ERE CHRETIENNE 1""SIÈCLE AP.J.C.

4°;' SIECLE AP.J.C. S! AMBROISE.

«"."SIECLE

S! GRÉGOIRE

LE GRAND.

X-'SIECLE

PÉPIN ET

CHARLEMANCNE

10"." SIÈCLE

17 ÉPOQUE

SELON KIESEWETTER

ir'SIECLE h"' ÉPOQUE k)

Introduction, dans IVglise d'Occidont, par S! Pierre, son i'ondaleni-, des psanmes de
David, (jii'il avait recueillis en Judée, et qui composèrent plus tant le chant des
Ht'Ures. Institution, par S! Jacques le mineur, S! Basile, et S*. Chrysostome, de la
messe chante'e.

S! Ambroise, evêque de Milan, établit def'inili\emeiit dans l'église romaine le chant


antiphnnai ou alternatif, dont Pline a constate l'usage chez les premiers chrétiens, et
que Sî Ignace introduisit dans l'église grecque. On appelle tous authentiques les
(jualre tons cuiprimlés aux Grecs par S! Ambroise.

Adjonction, par S' Grégoire, di-s Ions plagaux on latéraux, aux tons authentiques
adoptés par S! Ambroise. Substitution définitive du système des octa>es à celui des
tétracordes. Notation de VAnliphounire, livre contenant la cidlection des psaumes et
des antiennes, au moyen des premières lettres de l'alphabet latin, rempla(j"Uif dès
lors les //^M-//(^.v, ou signes de notation issus de l'aiphabel grec.

Installation, dans l'église de Compiegne, d'un ori^rir à tiivaux, envoyé'au roi Pépin
par TEuiperenr d'Orient, Constant in (lopronyme. Réforme du chant religieux en
France, entreprise par Pépin le Bref, et continuée |)ai' son fils Charlemagne.

Iliicbald, bénédictin flamand, écrit le premier livre théorique traitant de


r'accompagnemenl du plain-chanl par la (|uarte, la (jiiiute, cm l'octave siqiérieures,
marchant en moyvement direct avec la basse. C'est di' répo(jue d'Hucbald (|iie date la
première division des intervalles en tons et demi-tons. Un autre religieux, II*rmann le
boiteux, moine de Sî Gall, composa, au milieu du \T".' siècle, un Salve Regina, (|ue I
on c<insidère comme le premier morceau à deux voix

Guy d'Arezzo, moine de Pomposa, invente la S6i//nJS7//»o^/, ou chant syllabique des


notes. Il se sert, pour cet effet, de I hymne a S*. Jean, dont chaque vers débute en
remontant d'un degré diatoni(pie. Les six premières syllabes de ces vers servirent,
d'après lui, îi désigner dès lors les six sons de l'échelle musicale. La solmimilidu de
Guy d'Arezzo se rapporte au système des Hexacordes, ou échelles de sixtes majeures,
contenant un demi-ton du troisième au quatrième degré. Guy d'Ar+'zzo adopta aussi
un nouveau système de notation, assignant aux sons, représentés par des iieutnes et
des lettres gregorienne.s^des places déterminées sur une/;077rf de vingt lignes,que
l'on a|)pela_y?/^ doit ou miiiit hnitiioiiii^ne.

Guy d'Arezzo est considéré en ontre comme l'inventeur du clit-X'icoide^ instrument à


clavier qui, eu se |»erfectionnan( de siècle en

'fVciUfiUil Uixi-, fl^soiiare fihris,,W>pa gestorum, riimuii liionim, Snhn


poiliili,/.«liii n^alJim,

Saiiclc .Tohaiiirr-!.

sièflf, devint siiccessiveinenf le diiveciu^ \e Jhrle-piinio^ ot le piinio.

l«".'^siÈCLE CVsl iiii XII'"" siècle que Ton (roiiva le moyen de représenter p;ir

(s-'^ÉPODUE k) «les siijnes piirf icnliers les duréfs relatives des sons. Ces ty//'^«rv
lurent d'abord magistrales,comme étant les seules dont le plain-chant exifjeiit
Petiiploi. Peu à peu cependant, la mnsiqne acquérant des allures plus légères, les
signes se multiplièrent au point de représenter les plus minimes fractions de la durée.
On ignore le'nom de l'inventeur des signes représenlani des dtm'es relatives.
TROUVÈRES ET Peul-élre, Vers la fin du XI")''siècle, avait-on connu déjà Temploi
de

TROUBADOURS. quelques dmées fractionnaires. Les troubadours, originaires de la


Provence, avaient cultivé le chant léger, et le goût s'en était promptement répandu. Ils
furent imités dans le nord par les trouvères,les ménestrels, les bardes et les
mxnuesiiuqer.

Guillaume IX, comte de Poitiers, qui passe pour le plus ancien des traurrrcs (1071-
1126),a laissé les premiers chants dignes d'être conservés. L'époque brillante des
trouvères et des ménestrels dura plus de ^^^u\ sù^ clés; d'illustres souverains lui
prêlèreiit Téclal de leiw renommée.On cite an premier rang Fre'déric Barberousse el
RicliMr«l-<(eiir-<le-li()n (1190-1199).(0
n-^'SiÈCLE. Puis vinrent, au XIII":*siècle, Alphonse d'Aragon, Bobert l*"-; dauphin

d'Auvergne (1252); Piambaul, comte d'Orange; Taillefer, auteur présumé de la


chanson de Roland.-Thibaut, comte de Champagne et roi de Navarre, qui chanta les
louanges de la reine Blanche de Castille (125.4); enfin le célèbre Adam de la Halle,
dit le bossu d'Arras (1282). C'est aussi du XIII'".'" siècle que datent les pièces
appelées ;nj/,s;r<^7e.s, inventées pour la distractitm des avisés^ et entremêlées de
dialogues et de chants.

(v Nous rilcroiis iii, ;'i l'.i[i|iiii di- rc qui ;i l'd' dll CMiiririi.iiit Ic-i rnliuis nuisicalfs
»(i XIl'"*sit.' de, lu chanson du H.nauH, oliàl.laiii de rotirv, un du-, plus ri'lîhres
trouvùri-s de cvitr •^piiqni'.

CHANSON DC CHÂTFLAIN DF COl'CV.

Je tli;iii(;is«<' miIipiiI It'i lieiiiHlil sh j^-ii li(iii\;isst' en mon ciii'i I ;ich(iis(iii

(mur ce ne (iui> (jilie li _ e cluin _ son ([n'Anuinis me le (le>ensei _ pne

(|iii \enl (jiie j\-iini et ne \eiil que je (jeu _ ^iw

en >i me lieiil ;i _ minus

•s _ es|i()ii (((j'il ne m'in.irl ne me let jiiie ;i _ _ Non-.

UT SIECLE

(S'Î'EPOOUE k)

MARCHETTUS ET

JEAN DE MURRIS.

0-i7O-157O)

UretlS-ï'SIÈCLES (b''."-E'PO0UE K)

guillaume dueay

(-•î'Épooliek)

ockenheim de
s! quentin

(i4'20-16n)

4"".'EPOQUE A cette époque, oii commença à faire usage des divisions régulières

SELON KIESEWETTER de tetii^s ft de /Hf'.vM/f*, dont Kiesenetler attribue


Pinventionà FVaneo Second, miiis (jni pourraient bien être dnes, pour une bonne part,
à son iionioiiynie el pre'decessenr. Franco de Cologne.

Marchettus, de Padone, fut un des premiers théoriciens qui donnèrent quelques règles
précises d'harmonie,concernant la marche des coih sonnances par mouvement
contraire, et la re'solution des dissonances.

Jean de Meurs, ou de Murris, docteur en Sorbonne, écrivit aussi nu s:ivant traite sur
laccouipagnement régulier du Plaiu-chant par une partie supérieure, appelée haute
coutre ou disamt.

Guillaume Dulay, l'un des patriarches de l'harmonie, chercha à établir sérieusement


les règles précises du contrepoint. Un canon à six voix est cependant la seule «euvre
qui soit restée de ce compositeur.

Le véritable chef de la seconde école musicale flamande est Ocken-. heim, de S!


O'"'»''», à qui l'on attribue l'invention de la fugue ou contrepoint artificiel. Louis \l
attira près de lui ce maître,et l'investit de hautes fonctions dans l'église de S! Martin.^
voisine de son château de Plessis-lès-Tours. C'est là que Ockeuheim fonda l'école
d'où sortirent d'illustres élèves, au premier rang desquels on cite le célèbre Josquin
des Prés. Nous considérons Ockeuheim comme le précurseur de.r.tJ.lîîR<i. Son
(l'uvre la plus remarquable est le Kyrie dune fameuse'messe acj omnen tomitn. (s-ï*
EPOQUE k) Josqiiiii des Prés, né en 1450 (à S! Quentin ou à Cambrai), devint à

JOSQUIN GES PRÉS son tour un des plus grands maîtres de Pécole flamande. Il fut
appelé (1450H515) eu 1498, eu qualité de. maître de chapelle, à la cour du roi Louis
Xn;là, les belles promesses du souverain tardant à se réaliser, Josquin com-. posa une
messe sur ces intonations: la sot/a ré mi, afin de rappeler. ^'^ au roi les paroles qu'il
lui avait souvent répétées:/tfSCî«ytfré? mt (laisse moi faire); puis, cela ne suffisant
pas, il écrivit un motet sur ce texte: Metnor eslo rerhi fui, et obtint enfin la prébende
désirée. Ce trait d'esprit mérite d'être rapporté, en ce qu'il indique chez Josquin des
Prés un caractère de finesse railleuse qui se retrouve dans ses ocuvri^s, et qui eu
tempère la noblesse imposante. Son œuvre est considérable, INVENTION DE
CARAO- et il profita, pour la publier, de l'invention récente des caractèresdim-
TÈRES D'IMPRIMERIE priuierie musicale. Après avoir quitté Louis XII, il s'attacha
à I empereur POUR LA MUSIQUE. IMaxiiuilien T,' et nictirut a sou service,eu 1515.
Son tombeau se tnuive dans l'église de S'T.u<lule,a ijruxelles. Ou attribue à Jitsquin
des Prés \'lttviolata,ïe Mii^arereje. Statut Muter.^ el l'antienne 0 FiVi/o pru^
dentissimu.

' l>après quelques biographes,c'est à Ooiidé que naquit .losqiiiii dis l'rés.

16";« SIECLE.

(9"!" EPOQUE k)

VIUAERT DE BRUGES.

CLEMENT JEHNEOUIN (l510)

MARTIN LUTHER (1483-I.N46)

(lOT'EPOOUE k)

PALESTRINA

OU LE FRENESTIN

fECOLE italienne)

Les principaux élèves de Josquiii des Près furent: Jean Monfon, habile conlrepointiste
parisien, qui devint maître de chapelle de François r*"; Arcadeit, musicien flamand,
qui ve'cut en Italie, et mourut en 1575, maître de chapelle du Cardinal de L(»rraiiie;
et Nicolas Gombert, <|iii tuf maître <le chapello de Charles Qniiil.

LeXVI?siècle es( déjà fertile en maîtres; nous laisserons cependant à la neuvième


épocjue le uoDi qui y est attaché, celui du fondateur de l'école vénitienne. Né à
Bruges,en 1490, c'est à Paris, ou il élail veiiii fiiire sou droit, qu'il étudia la musi<jne,
sous la direction de Jean Mouton. Plus tard, après avoir visité rifalie, il se fixa
définitivement à Venise, où il devint maître de cliapelic de l'église Si Marc, et oii il
mourut, en 1527, en haute renommée. C'est lui, croit-on, qui le premier composa des
morceaux à six et à sept voix, ainsi que des chd'urs doubles et triples, et c'est en quoi
son œuvre peut faire époque.

Un de^ plus célèbres contemporains deVillaert de Bruges est le contrepointiste


français. Clément Jennecpiin, qui florissait vers 1510 et dont il est resté un cba'iir à
quatre parties,très connu et souvent exécuté par les sociétés chorales,/>« bnlnille de
Muriyiiini.

Luther ne peut être mentionné ici que parceque son nom est resté attaché à un genre
créé par ses prédécesseurs, mais qu'ail s'appropria et qu'il adopta pour le culte
réformé. Ce genre posilif,mis eu opposition aux dével(tppemenfs vagues du pluhi-
chniit^oXi domine lé sentiment de l'infini, devait convenir aux dogmes étroits de la
religion nouvelle, mais c'est pjirle fait à Josquin des Prés et à ses contemporains que
l'invention en doit être attribuée. On peut en citer comme preuve un livre publiéen
1501, et contenant une nombreuse collection de chansons chorales rlivllim('es. Ce
livre se trouve à la bibliothèque du Conservatoire, qui en a été enrichie récemment
par les soins de M. Wekerlin, bibliothécaire actuel (I88f).

C est au XVr; siècle que commence, avec Palestrina,la brillante école italienne, tandis
que l'école flamande, après s'être illustrée pendant deux siècles, finit avec Roland de
Lassos,qui lui prête un dernier éclat.^''

Roland de Lassus, surnommé le phénix de son temps^ naissait à Mons, en l.'»20., et,
en 1524,1a petite ville de Palestrina ou Pré-neste, voyait naître celui que Ton a appelé
\e prince df la musiq»,-. L'un et l'antre mouraient en 1594, après avoir produit une
(.^nvre immense. Ils profilèrent tous deux des travaux de leurs.devanciei^

0) >'..les(rî„« eut'plusieurs cont^mpon.ins in,,,.„l;,„ts qu'il seUail imuslo d'onhli.r


C.UA'n ' ' • I '" ■ '" "'^' 'i"'', .^'-'IhI 'nmiMiMi,,,! ,1,. ni.i(lri}r;iiix, i|ui

mais avec la sn|i»Ti(>ri(e de leur propre génie.

Le sJvIe (le Palestrina est toujours simple et noble, et il ne fait que sobrement usage
des progressions chromatiques. Les règles st^ veres du contrepoint, dans lesquelles il
se renferme étroitement, ne gênent en rien l'essor de sa pensée, et pour lui la science
n'est qu'un moyen, qui vient en aide à l'inspiration.CVoyez l'appendice de la
Méthode). ROLAND DE LASSUS Roldud de Lulfte, qiii prit le nom de Lassus pour
échapper à la

(ECOLE FLAMANDE." Iioute dont S'était couvert son père, condamné connue faiix
mon-nojeur, suivit d'abord en Italie Ferdinand de Gonzague,et fut pendant quelque
temps maître de chapelle à S'. Jean de Lafran. En 1557, il l'ut appelé à Munich, par
Albert V, duc de Bavière,et c'est lîi qu'il acquit la gloire d'entrer en parallèle avec
Palestrina, et d'être surnommé, ainsi que lui, prince de la musiifue. En 1570, il lut
anobli par l'empereur Maximilien, et plus tard, le pape Grégoire XIII et le roi dé
France Charles IX lui envoyèrent des Ordres de chevalerie.

Des l'aimée 1571, Charles IX avait cherché à l'adirer à Paris par des présents et des
honneurs, et Roland de Lassus y fit un court vopge.

Les sept psaumes de la pénitence, composés par Orlando de Lasso (ainsi l'appelait le
roi de France), impressionnèrent vivement ce monarque, dont l'esprit s'était troublé
profondément à la suite des massacres de la Sî Barthélémy. En 1574, le duc de
Bavière, cédant aux instances de ce triste souverain, se décidait enfin à laisser partir
de nouveau Roland de Lassus, lorsque, à mi-chemin, parvint à celui-ci la nouvelle de
la mort de Charles IX; il revint sur ses pas, et regagna Munich, qu'il ne quitta plus.

Celle existence, si prodigieusement remplie par un travail incessant, se termina, dit-


on, par la folie; Roland de Lassus avait composé plus de deux mille morceaux! Parmi
les plus célèbres,on cite le Te decel hifirnivs à quatre parties,et le motet Timor et
Iremor ve/ieruiif super me.

C'est Roland de Lassus qui le premier indiqua les rnowernenls par des mois
empruntés à la langue italienne, comme Addgio.^ Allegro, vU; en outre il simplifia
les signes delà mesure, beaucoup trop nombreux et trop compliqués avant lui.
2ARLIN0. (i5VO-t5iio) Le plus remarquable théoricien, contemporain de Rcdand de
Lassus et de Palestrina, fut Zarlino, élève de Willaert de Bruges, et maître de chapelle
à S'. Marc de Venise. On attribue trop généralement à Monteverde les découvertes
théoriques de son prédécesseur, Zarlino, qui le premier fil le classement régulier des
tons et des demi-tons, ainsi que des tierces majeures et mineures.- de plus il améliora
sen_

lloril \ers WMO; l'it.tro l'nntio, coiitrt'poiiilisle et historien; eiil'iii Claudio Mertilo.qui
composa, en 1,574, une f;>"iiide Sérénade, conleuaiit des madrigaux et des cliwurs.

si PHILIPPE DE NERI.

siblemeiil l':irt (racconlor les clnvcciiis, et écrivil à ce sujet un livre très précieux.

i\e (juitliHis \,i\ii le XM'. siècle sans pailer de l'invention de I'Ojyï/o? !(/, adribuee à
S' Philippe de Neri, florentin, fondateur de l'ordre de l'Oratoire. (1515-1595.)

li Oratorio est un draine lyricjue, dont le sujet doit être tire' de l'histoire sainte. Dans
l'origine, un réciltiiil remplissail les intervalles séparant les morceaux de musique par
un récif,n»i tenait l'auditoire au courant des situations. Plus tard, on chanta ce recit^
(pii, tout en se modifiant, est demeure en usage dans le grand opéra. Nous avons déjà
parlé des IMjsteres, dont l'invention remonte au Xin? siècle^, en 1380, à l'avènement
de Charles VI, on commentja à medre les Mystères en action pour famusement du
roi. Des pèlerins, d(mt la troupe s'appela Co/j/>rnV rie la passion, liuumTenl doti
représentations qui attirèrent la foule, mais <|ue le Prévôt de Paris ne (arda pas à
interdire. Protégées cependant par la cour,les troupes théâtrales reparurent enfin, et
eurent désormais leurs droits établis par Pi'i-inféges. Telles sont les origines de l'art
musical scénique,qui bientôt acquit de si amples développements.^'^

Monte^erde,né à Cn'iiione en I5(>6 (ou 1558), et mort à Venise en 1650 (on 1643),
passe pom- avoir été I un des inventeurs de lo-péra. C est lui qui le* premier mit les
accords dissonants au service de l'exprt'ssion dramatique. Le mure ciiii le plus connu
de Monlexerde est un air extrait de son opéra d'Ariane;, Liiscialt^mi moriiv.

Ces deux contemporains de Monleverde cultivèrent avec grand honneur Tart


religieux. L'espagnol Vittoria, chapelain du roi Philippe II, s'était formé à l'école de
Rome, sons la direction des meilleurs maîtres de la chapelle pontificale. On a de lui
des motels des messes, et un célèbre office des morts, à six voix.

Gregorio Allegri, qui naquit et mourut à Rome, y consacra sa longue carrière au


service de la chapelle pontij'icale. Son o'uvre la plus remarquable est ini Miseivre à
deux cho'urs, que l'on exécute à Rome pendant la seuiaine sainte^ c^'st ce morceau,
dont toute copie était interdite, que le jeune Mo/art, saisi d'admiration en retifendani
pour la première fois.,('cri\il au fond de son chapeau.

Carissimi mérite de faire époque en ce qu'il intrnduisil d.ins la CARissiMi, 3E


PADOUE. musi(|ne d'église les instruments concertants avec les voix, et s((n nom, un
des plus grands après celui de Paleslrina, peut C-Ui- con-

SIECLE.

(U'?'EPOQUE k) MONTEVERDE.

VITTORIA, ALLEGRI. (l5«0-J66"i)

(larE'poouE k)

' En liai»., ce Itil un Cmsi, Sfigiieur fiorenliii, qui iiiaiif,'(ir!i d.iiis son palai-^, la
ri|iics,.ii(.ilh,ii des (iranies l_vri(|Ufs.

VA

(isr ÉPffOUE K) SCARLATTl.

CAM8ERT (|6V!«-I677)

siHôiô coiiiiiu' celui (iii vérilabli' |i(io de l:i miisi(|iit> mnilcriic. ^^ FBESCOBALOi.
Fi'escobaldi, k- c»'lèbit' oij^aiiislt» el claveciiii^lc (|iil rt'ali'^a sur les instruments à
clavier le progrès inaugure par >l(»ii(t'v»'r(le, fui graïul compositeur de fugues et de
toccnU'.

Scarlatti naquit et mourut à Nuples (16r»0-17'2r>). Il fut l'élève de Carissimi, et le


maître de Hasse, de Durante et de Leonardo Léo. C'est à lui, paraît-il, (|u'esf due la
forme cousacr»'»- drs «io/(r'/i/.y;.v(//y^coHiposi's pour la plupart d'un re'citalif ou
4run Anditute^ el d'un Alhifio. On lui attribue aussi l'invention du sain inslntiiu^uliil.

Avant de parler de Lulli, il est juste de nommer Cambert (|ui le prece'da, lui prépara
les voies, et fut sa victime. Auteur du premier o-pe'ra avec texte français représenté à
Paris (Pomone)^ Cambert, surintendant de la musique d'Anne d'Autriche, et protégé
par Mazarin, vil <l abord son succès ajourné par la mori du Cardinal. Associé ensuite
à l'abbé Perrin, homme de lettres qui, à force d'insistance, était parvenu à obtenir Ae
Louis XIV des patentes pour l'installation d'un théâtre lyrique, Cambert se vif
enlever., par la faveur naissante de Lulli, tout le fruit de ses travaux. Bien que ses
premiers opéras eussent pleinement réussi, on retira, à lui cl à son associé, le privilège
accordé, pour le donner à Titalien adroit et souple qui avait su conquérir tous les
appuis.
Cambert dut ce'der à un tel antagoniste, et il accepta, à Londres, un emploi de niaîlre
de <'li;ipelle, mais accablé de dépit et de regret, il y mourut fort jeune encore. Le
morceau le plus apprécié de Cambert est le Tomht^int de Cliiiiènr, tiré de son opéra
intitulé Peines et pùiisiis de Vamovr. LULLI (i631!-i«;h7) Jean Baplisie Lulli, né à
Florence en 163'2, fut amené à Paris par

le chevalier de Guise, en qualité de page de M''.'" de Monipensier. Jugé^ au bout de


quelque temps, peu apte à ce service, il fut relégué dans les cuisines de Louis XIV.

Là, comme il avait trouvé l'occasion de s'exercer journellemeni sur lui vieux violon, il
fut entendu par le comte de Nogenf, (|ui engagea Mademoiselle à cultiver de si
heureuses disp(»silions. En elTel.onlui donna des le(^;ons, et il fit de si rapides
progrès que bientôt on put ladmet-tre au nombre des vingt quatre^nr»f/.s violons du
roi. Peu après, il fui chargé lui-même de former'une société de petits fjV)/««.s, qui
devint en peu de tenq)s supérieure à sa devancière.

C'est en 1658 que les «euvres de Lulli commencèrent à se produire. Le roi lui
commanda des Ballets pour les fêtes de la cour, et le succès en fut tel que, non
seulement le compositeur fut nomme surintendant

0) îl sei-Hil ii.jiisic frniilill.r de nommer ici Giiilio Cjucini (KiôH), F.milio Hel
Cavali-rc (1570), et -Tncopo IVtI (l.^îtO),<|iii sont >éritiihli imiit.Hil M. ltourgaul(-
l>iicoii(tr»jr,lfs inventeurs de la moiiorfic, appliquée 'a une artion dramatique.

de la miisi()ii(' riivalc, mais qu'on le jiiijea digne d'être anobli^quoiqn'il figurât


comme acfenr dans ses pièces; il est vrai que le Roi-soleil ne dédaignai! pas de s'y
donner lui-même en spectacle.

C'est en 1672 que Liilli, à la suite de nombreux succès, supplanta définitivement


Cambert, et obtint le privilège de l'Académie royale de musique. Il avait travaille en
c«illaboration des plus grands poètes, Pierif et Thomas Corneille, Molière,
Benserade, et Qulnault, dont le talent de librettiste lut, par le l'ait, infiniment
pre'férable à celui de ses supérieurs en poésie.

Lulli a composé plus de^ingt Ballets,ef dix-neuf opéras, parmi lesquels on cite
principalement Atyi>, Le triomphe de rutiiour^ Alceste^ Annide^iAv. On lui attribue
le célèbre chant du {fod sitre the kiiKj.

En somme, on considère Lulli connue le créateur de l'opéra en France, et le digne


précurseur de Gluck. Rameau seul peut lui t-{\x' comparé.

STRADELLA. (»«45) Nous ne Saurittus quitter le WIF siècle sans parler de


Stradella,donl la vie et la mort sont entourées de tant de mystère et d'obscurité. On ne
peut même affirmer qu'il soit l'auteur de I air si coiuiii et si touchant, Pietà sigtiore^
ms\s nul nom plus sympathique (|iie le sien n'aurait pu signer ce morceau qui nous
semble, par la protondeur émue du sentiment religieux qui l'inspire, n'avoir d'égal que
le magnifique chant de VAi'r yM»n«,composé par M. Ch. Gounod, sur le premier
prélude de J. S Bach. (Voyez l'article sur les membres actuels de l'institut, page 99)
^^'

I7".".( ls";'SiÈCLES. Avant de nous occuper de Rameau, qui, dans l'ordre


chronologi(|iie est la figure la plus importante succédant à Lulli, il est juste de
mentionner trois musiciens (jiii ne doivent pas être oubliés. Le premiei; lAiANDE.
dans le genre religieux, est Lalande,qui fut organiste des rois Louis XIV

et Louis XV. Il a écrit un grand nombre de niotets„et le très remaitjuable psaume:


Beiiti (jttorum. De plus, il a composé pour Molière la niiisi(|ue de Mélicerfe. (1657-
1726). CAMPRA. Le second, Campra, né a Aix en 1660, et mort à Versailles en
I7^^y,

fut d'abord maître de chapelle à Nnh'e-Dame de Paris; mais il ne tarda pas a renoncer
a cet emploi pour s'adonner entièrement au genre théâtral,qu'il préférait. Il composa
un assez grand nombre d'«>péras médiocres; cependant, le nom de Campl'a mérite
d'être cité comme servant à combler, siu' la scène lyiifjne, l'espace (|iii xpare Lulli de
Rameau. Ses opéras principaux sont: i4r«7/i»se, (pie chanta (a fanieu-e MaiL pin;
T<mcrl;d<%Téle'm(iqHe,LesFètes vëiiidemie^^LuCanuivatde \ênisi'. couPERiN. Le
troisième musicien a mentionner est le claveciniste et «orga-

niste Fran(;ois Couperin (1668-1733), que l'on appelle Coupe?in le

(') M. Itoiir^HiiK-OiicouHrnv, rémiiifiit professiiir irhistoin- île hi iiiiivi,|ii..,!i»ïinii,-


qui- Ifs .vuvrt-s Hrjnécs i|ii)' nous possi^doiis i{c Slpiidell.! rendent iiivraiseinlihihli'
«iii'il snil l'iinluiir di' l'.iir Pi,!» Si,,,,,,,,..

ifritnd^ pour It- (listiiigiierHt' son père eJ de son fils, également artistes accomplis.

Coiiperin fut le professeur du duc de Bourgogne et du com(e deTimiouse. Ses


«L'uvres, longtemps déhtisseesjoni été remises en lumière par la renais^ sauce du
goût classicjue. On \ trouve une science incontestable jointe à une adorable naivelé.
Toutes i;(is élèves connaissent le babil amusant de S(nur Moiiiqtte, la pelile pièce de
Conperin la plus généralement étudiée. Il a écrit aussi (ui livre métlioditpie,/'«/ de
tovcker h' (7«jrri«^onvrage très utile dans son temps. RAMEAU Jean Philippe
Rameau^ <pii tient une place si importante dans Tliisfoire

(lb83-1764) de la musique eu France, nacpiit à Dijon en 1683. Il l'ut premièrement


organiste delà cathédrale de Clermout, et mérita d'être réputé an même rang que le
célèbre Mdichiuil, plus tard son maître, émule de Conperin et orr ganiste de la
chapelle du palais de Yeisailles. (O.

En 1722, Rameau publia à Paris unTntité d''hnrmonie^ i\m eut un grand succès, mais
ses envieux lui ayant reproché de n'avoir produit, en dépit de toute cette science
théori(|ne, que (pielqnes morceaux sans importance, il se mit bravement, a l'âge de
cin(jnanle ans, à composer pour le théâtre. Il est intéressant de lire ce (|u' Adolphe
Adam a écrit sur ce début de Rameau, qui paya fort cher d'abord l'avantage ddbteuir
un poème de l'abbé Pellegrin, mais à la répétition de ce \>rem\cv (>\>('ra,Hipi)olytr l't
Aricit\ son collaborateur enlhousiamé se jeta dans ses bras,protcstaiit cpi^il ne voidait
que pnrliciper à sa gloire, et il déchira, séance fenanteje contrat qui lui a>-surait des
honoraires (1733).

L'apparition de cette œuvre, écrite en lin style tout à failnciif et daprès des principes
harmoniques jusqu'alors incomius en France, mérite délre signalée. Rameau fut
certainement le premier théoricien (jui tira des conséquences harmoniques de
l'enchaînement des tierces, et en fit l.i base d'un système rationnel. De 1733 à 1760, il
écrivit vingt-deux opéras,parmi lesquels Hippolytr et Aiicie, Castor etPollux^
Dardinius, mmt réputés les meilleurs.''^)

Rameau mourut en 1764, c<miblé de gloire et d'honneurs. Il avait été nommé maître
de chapelle de Louis X\', qui lui accorda aussi des lettres de noblesse. Son neveu, plus
connu par l'esquisse spirituelle de Diderot que par un petit nombre d'teiivres
musicales mr'diocres, ne profita guère de tant de biens acquis.

(.') I.ii milsit,,,, (I, la ih,,/,.!/, ,l„il/,„l ,m tl.s^us ,/,• ,.//, ,/, /-'O/,,,,, tl ,/,■ i„„ir^ Us
...«siç,» s rf. l'Kin,,/,,, rcriv;,it !»■ duc H- S;iiiil Siiii.Mi (>ol \II,<h;i() XXMI des
>1.:nioires)

Miuihinil, il qui nfus ne |)iiinnii'i c()ii<i;i<riT d'irlicli' |).ir(i(iilii'r piiiNiqu'il fii( (ri'S
lurfliocrr ciini|"isiliMir, eii( ceiii-iidiiiil riioiiiiiMir dVjcilcr lii ruriosid' rtu l.S. Itiich,
qui n'chcroha viiiiiHiiii'iit ln<-lîision t\f rciilfiidri- cl dr si' nu'suriT iiM'C lui,
p<'iid;iiif un cour! si'jour » l)ir>id>' de l'artish' frjiiicai-., '''I,'"', f ■"' "" di'parf
prt'cipid', sr diTot)a volonfaircnuMil « l'ohlipatioii dVidrcr en liiKf.

' Lt' cho'ur En ce duux aiiili,dv CntiUii-et l'iitluT, a é(t; exécuté à la fO(e scolaire du
13 Juillet I8M0.

HAENOEL, Tandis que l'école française se développait ainsi, Haendel et


J.S.Bach,ces

J.S.BACH, deux puissants génies, illustraient l'Allemagne, et précédaient Leonardo


Léo et Durante, ces chefs d'une nouvelle école italienne.^''

Ne's en 1685, à un mois de distance, Haendel en février, à Halle,et J.S.Bach au mois


de mars suivant,à Eisenacb, ces denx grands maîtres s'étn-dièreni, s''admirèrent
mutuellement, et ne se rencontrèrent jamais. Le brillant Haendel n'eut pas le temps
peul-étre de penser beaucoup à rechercher le patriarche de Leipzick, qui aspira
ardemment à le voirj mais il v a entre eux tant d'analogie que nous pouvons les réunir
dans une même étude.

Après un long laps de stérilité musicale de leur patrie, ils parurent tous deux; tous
deux moururent à un âge avancé, et travaillèrent pour ainsi dire jusqu^à leur dernier
jour, malgré la cécité qui frappa leur vieillesse.Leur enfance s'écoula dans la
médiocrité, mais ils furent doues du moins de cette force physique si favorable au dur
labeur. Leurs dispositions musicales se manifestèrent dès le plus jeune âge, et tous
deux devinrent organistes prodigieux. Ils atteignirent au plus haut degré de gloire
artistique, et, hommes religieux avant tout, mirent leur génie au service de l'idée
religieuse.Tous deux moururent honorés et appréciés, mais leur réputation grandit
encore après eux, et leur œuvre impérissable est, pour les artistes, une source de
jouissance, en même temps qu'un inépuisable sujet d'étude.

Par contre, quelle différence entre ces deux carrières! Haendel, toujours en rapport
avec les grands, et emporté par le flot du succès, n'eut pas même le temps de songer à
se faire un intérieur; Jean Sébastien,continuateur de la longue généalogie des Bach,
vécut retiré,et satisfait de son modeste salaire d'organiste, qui ne l'avait pas enrichi
cependant. Cela ne l'empêchait pas d'avoir le sentiment de sa valeur, et ce qui le
prouve,c'est ce mot qu'on lui prêterdsi je n'étais Bach, je voudrais être Haendel»; ce à
quoi Mozart ajouta,dit-on, (let moi, si je n'étais Mozart, je voudrais être Haendel ou
Bach.M HAENDEL, Tlaeiulol avait été destiné à la jurisprudence. Cependant un
irrésistible penchant

(ltiH.% i7.',!i) l'attirait vers la carrière artistique qu'il était appelé à illustrer.C'est en
vain (|ue son père prit le soin ilécarler tout instrument de musique. L'enfant trompa sa
vigilance et parvint à s'exercer sur une épinette reléguée dans les gi'eniers. Kn_ fin,
un grand seigneur avant eu occasion de l'entendre par hasard, apprécia ses heureuses
dispositions, et obtint qu'on cessât de les contrarier.

Haendel, comme tous les grands artistes, eut à lutter contre des rivaux envieux, mais
son immense talent se fil jour malgré eux. A quinze ans, il faisait représenter son
premier opéra, Almérin^ que suivit de près IVértm^ puis ^Of/rij/Mf, écrit en 1703,
pour le théâtre de Florence, car le jeune cnm-

U) Lf'* HiTiiiers noms Ifs plus cûlèbres de l';imii: école italieniie furent ceu.v du
vénitien r:i\;illi(I«|0)

de Luigi lîosvi et d'Archangtl del Leuto (1K40); celui du florentin Cesti (I(i49);eiifin
cea\ di- Lcgreèizi

positeiir avait pu eparg;ner deux cents diicals pour entreprendre un vojage en Italie..
A \enise, où il se lit entendre snr le clavecin, dans nn bal masqué, Scar-latti, qui
l'e'contait, secriarnSi ce n'est le saxoti, c'est le diable!

Après avoir donné, à \enise, Affrippine^ il se rendit à Rome, où l'atteiH dait la faveur
des ^^rands. C'est là qu'il composa son premier Oratorio, La Résuneclitm et dès lors
ce grand maître avait trouvé sa voie.
Après avoir visité Naples, et séjourné six ans en Italie, il fut appelé à Hanovre, eu
1709, comme maître de chapelle de l'Electeur, qui devint plus tard le roi C.eorfi^es
T*". Ce prince se l'altaclia, et c'est à lui que Haendel dut s(Ui séjour et sa brillante
situation en Angleterre. On ne pomrait enregistrer tous ses succès à celte époque
qu'en donnant les titres de presque tous ses ouvrages. Si la fortune essayait parfois de
lui être infidèle,ce n'était pasp<Mir longtemps. Pendant plusieurs armées il dirigea le
grand Opéra de Londres,et ne dut se retirer que devant la fa\eiir naissante du théâtre
italien, on commençaient à briller Porpora et Farinelli, le premier connue
comp<»siteur, et le second c(tmme chanteur.

Haendel, peu accoutinné aux re^ers, ne put supporter celui-ci sans en être ébranb', et
sa santé en fut profondément atteinte- mais, rétabli par un voyage de quelques mois,
il reparut triomphalement à Londres en 1736, avec son Oratorio,La Fête
({"'Alexandre^ qui lui ramena l'enthousiasme du public. A la Miite de ce succès, il
renonça définiti\ement au théâtre, et composa une série d Orat<»rios, qu'il fit
entendre dans des concerts, <jiii furent de véritables solennités musicales.

Cependant, le Messie, écrit sur le tt'xif même de la Bible, parut dabord froid et
difficile à comprendre (1741).

Haendel s'en consola eu pensant que c'était là par le fait son clieMauivre et en effet
on ne tarda pas à lui rendre justice.

Au Mes-si*;, sjiccédèreul Sa»iso/<, Jnda^Maccfuibée^ Josue)Salnmo)t,vtc. En 17.M,


Haendel perdit la vue, mais ce malheur n'interrompit pas ses travaux, qui ne cessèrent
que huit jours avant sa mort, en 17r)9.

L'«euvre de Haen(h'l comprend, en outre de ses opéras et Oratorios, des cantates, des
psaumes, des fugues, et de la musique de piano, reliitiveinenl très inférieure.
J.S.BACH. La famille Bach, originaire de Hongrie, compte plus de cinquante ar-

(l685-n50) tistes de premier ordre. Jean Sébastien fut d'ab<ud élève de son frère aîné,,
<•! se perfectionna ensuite sous la direction des meilleurs organistes <le l'Allemagne,
jusqu'à ce que lui-même devînt ce prodigieux maître dans les cuivrages duquel tout
ce qui s'occupe d'harmonie et de composition trouvera toujours taiil à ap[)rendre.

Il t'iit successivement einpioyt! comme chaiiii^^organisie.maîfiv do concert.,


directeur de musique et compositeur à Weimar, Arnsladt, Mulhouse,Dresde et enfin à
Leipzick^où il mourut en 1750. Ainsi c'est dans un cercle res_ treint que s^agita sa
vie, mais sa renommée ne connaissait point de limites. Son œuvre protonde ne saurait
vieillir^ elle semble rajeunir au contraire sous l^interprétation de ceux qui Paiment et
rétndient avec soin. Peut-être même sera-t-elle de plus en plus appréciée, parce que le
bon goiit s^est répandu, et que l'art du pianiste a tait assez de progrès pour que l'on
parvienne généralement a vaincre des difficultés (jui autrefois semblaient
inabordables au plus grand nombre.
Oh ne connaît pas beaucoup en France I Oratorio de la Passion, chef-d'oeuvre de J.S.
Bach,mais on a appris a adiiiinr ses iniinil;i!)les/^'«//<ffes «'«7'ît(y»tes. Chacun de
ces courts morceaux, ftiuillé et cisilé comme une chapelle du mo^en-âge, renferme
des tivsors (pie l'on ne découvre que peu à peu, parce qu'ils se perdent au prenn'er
abord dans Tensembie pai-fait de la conception. J.S.Bach excelle surtout dans l'art de
développer une idée au point d'en tirer tout le parti possible. L'exécution de sa
uuisique,fertile en tenues,-A fait naître l^usage du doigté de substitution.
u".'"ÉPOQUE (k) \in reprenant la suite de ce qui concerne 1 école italienne, disons
quelques

DURANTE ET LEO,ÉLÈVES mots de iMarcello, qui fut le continuateur des maîlies


italiens ci-dessus

DE scARLATTi;'' nommés,et le prédécesseur de Durante et de Leonardo Léo.


V.ARCELLO. Benedelto IMarcello, patricien de Venise, né en Ifi80,et mort à Brescia

(1680-I739) . en I7^y,fut homme de lettres érudit en même temps que musicien. Ses
u'uvres sont empreintes d une noble simplicité. On a toujours considère' la uiusi(|ue
composée sur les 50 Psaumes de David,comme ce quç Marcello a écrit de plus
remarquable. DURANTE. Francesco Durante, ce maître immortel, de I^école duquel
sont sortis

(lti!»3-i73,s) Pergolèse, Duni, Jomelli, Piccini, SacchinijCtc, naquit a. Naples en


1693 et y étudia au conservatoire de Saint Onofrio, que dirigeait Scarlatli.Plus tard il
alla à Rome pour s'y perfectionner avec Pasquino dans l'art du chant, et avec Piltoiui
dans la science de fliarmonie. Il chercha ensuite à p(q)ulariser les nouveaux préceptes
de ses maîtres,et, de retour à Naples, publia de remarquable musique religieuse.

Bientôt le public commença à s'enthousiasmer des œuvres du jeune compositeur, au


point de devenir injuste envers le vieux Scarlatti,et on vit se renouveler à Naples la
rivalité (|ui précédemment avait existé à

^'CVstici le liiu di> iiii'iiliciiiiirl.'S (diix l.''oiriiil fit-\vin.\.r ^.reiiii.T, pe'iilr.' illii>(r.
ilui inoiir-dt en 151^0, diiiis les bra> de François Ifet.iil grand viuloiiisle.et fui
longtein()S salarié coiiniu-tel par le duc de Milan,Louis Slorza. t.e serond.qui naquit
à iNaples en ItiHO.et .V mourut e.. 1732,est considéré comme le (jriVurseur de
IVr},'f)lè~e dan- l'einiilui du récitatif oMigé. M a composé beaucoup d'(1|iér;is, parmi
les(piiU euliii d'.liY.ii. ,..'s a été le pins célèbre.

lloience entre Rliehel-Aiige et Léonard de Vinci. IMais ce <|t'niit'i;ivail su cndniier


nohlement l'abandon et la dét'avenr,tandis (jue Scailalli ne put les sii|t|iorter.
P<uii'tant5 Durante ne t'ut,^ par le fait, <|Ue le continuateur de (larissinii et de
Scarlalti, (|ni avaient commencé a introduire dans la mnsi(|ne dVj^lisc I'hchmil
pa<>;iieinent orchestré des voix.;, mais [)nrante pertectioiuia cette innovation,et y
apporta toutes les (jualités d'un goût sûr., unies à la liante science la plus
incontestable. Après avoir succédé a Scarlatti aiiVmts^nnUtwf i\o SanÙhutJ'rio^ il
remplaça également Le»uiardo Léo an Conser>;iloiii' di.s Povi'ri di crislo, et mourut
en 1755. On cite principalement, parmi ses (tuivres, tin Mu(fnijicat, Les
Lamentation» de Jérémie, i'\iinv très belle partition des Litanies.Durante refusa
toujours de s essayer dans le genre ihéâti-al,

LEON*ROOLEO. Leoiiardo Léo participe à I hoiiiiew d^avoir t'ormé des élèves tels
{|ue

(liiîM "u I70i) Peigolèse, Sacchini., Piccini, Traetta,I'asse,elc.

Il na(|uit en lf)94 (ou 1701),et mourut à N a pies en 1742. Il s'écarta bientôt des
principes de Scarlatti pour pencher vers la nouvelle école. Leonardo Léo avait cette
singulière faculté de s'assimiler tous les genres,et ce <|ir'on admire en lui, c'est
justeuient le tact avec letpiel il a su tirer parti de tout ce qui surgissait, sans pour cela
cesser d être original.On lui attribue I invention du Kotirfo. Sans parler de ses
nombreux opéras, son œuvre la plus célèbre est un Miserere à.huit voix (a capella).
HASSE. .fean Adolphe Masse est une des plus brillantes étoiles ducielmusical.il

(l(;!»!»-i7K3) naquit en 1699, près d'Hambourg, dans une petite ville on son père
était or_ ganiste. Après avoir reçu de lui les premières leçons,il saisit tontes les
occasions d'en prendre des différents maîtres (pii se trouvaient à sa p(»ilée. lin
1724,son talent de pianiste et de chanteur lui avait valu déjà un poste distingué près
du duc de Brunswick, et il avait fait représenter un premier opéra, lorsqne,JH_ géant
que cependant il lui restait beaucoup a apprendre.il partit pour l'Italie, et se rendit
d'abord à INaples, auprès de Porpora. La, il profita encore des avantages que lui
procurèrent sa voix divine et sa brillante exécution de claveciniste. Scarlatti, Léo,
Pergolèse, ne lui marchandèrent pas leurs leçons.Le public partagea leur sympathie
pour le jeune artiste, que l'on n'appela bientôt plus que le cher saxon {caru
Sai5Sone).Tous les théâtres de l'Italie se l'arnc chèrent. Knfin, grâce à des
circonstances romanesques, Venise eut riionneiir de le fixer quelque temps, mais
Dresde en réclamait sa part,et.,pendant plusieurs années, il dut se partager entre ces
deux villes.

De cruelles épreuves traversèrent une existence si brillante^cepenclant on peut juger,


d'après le nombre des opéras de liasse, que sa fécondité musicale n'en fut pas
interrompue.

En 1740, Frédéric le Grand, que les chances «iè la guerre avaient appelée Dresde,,
voulut enten<lre un des opéras de Hasse,et en fut si cliaimé qiiil combla

le j.-uii." compositeur de présents. Kii l755,Hasjse perdit s;i Ijelle voix, et en I7fi0,
ses inannscrits firreut brûlés pendant le bombardement de Dresde. A la suite de ces
malheurs, il retourna se fixer à Veaise, oîi il mourut en 1783. Le nombre de ses
compositions était si considérable «nie lui-même les oubliait au point de ne pas les
reconnaître quand il avait occasion de les entendre. Citons, parmi ses
o[>èri\s,Dido)i,Sf^miramis, Démëtrins,ei dans sa musique reliijieuse,un Te (lentit.mi
Miseiere Hn/ft!(/i»V»/t, nni{e;/«/u/ cœ/i, etc. PORPORA. Eu suivant exactement
l'ordre chronolojriqne.il aurait fallu nous occu_

(HiHS-iTK?) per précédemment de Porpora, né en 1685. Hais ce patriarche de Ja

mélodie a été le maître des maîtres de son époque, et il n"v a pas d';ui:i_ chronisme à
ne le nommer qu'en même temps queux. Après s'être ac<|uis, grâce à ses opéras,une
grande célébrité en Italie, il fut nommé maître de chapelle à Dresde, mais, poursuivi
par les persécutions de liasse,son ancien élève,il se vit forcé de lui céder la place. De
1732 à I736,ij habita Londres, et s'y trouva en concurrence avec ITaendel. Kn 1754 Jl
demeurait à Vienne,ou Ifaydn entra a son service pour obtenir ses leçons, binfin,»!
retourna se fixer k Naples,oHil mourut en 1767, dans une ex_ trême vieillesse et dans
une extrême misère. Ce qui a survécu de son a'uvre,ce sont ^ea Douze cantatesJmieti
pour voix seule, excellents raodbles à suivre. ''"*"''• ^'>"s n*^ pouvons oublier de
nommer ce compositeur,dout iVuvre est

(1701-1759) presque inconnue en France, mais très admirée en Allemagne, oii l'on

exécute souvent son Oratorio,L« mort de Jésus, qui contient de magnifiques chœurs
et de beaux récitatifs, écrits en un style coulant et simple, sons lequel se dissimule
une science profonde. Craiin, élevé à Dresde a Tbicole des enfants pauvres, dut a sa
voix charmante ravaiil;ii;v d'être remarqué et de pouvoir suivre la carrière artistique,
lia .„in|iové un gran.! nombre d'opéras, parmi lesquels on peut citer nu Britannicns et
un Démaphon. ''*'-"^^'- Halthazar Gainppi, surnommé Buranello, naipiil a
r,nrano,près \enise.

(I70,'5-I"s5) Très habile organiste et claveciniste, il succéda, comme maître de


chapelle

de l'église Sl ;Marc,à Antonio Lotti, dont il avait suivi les leçons en même temps que
Marcello, et qui fut aussi l'un des chefs de l'école vénitienne(1684-1740). Galuppi
mérite inie mention particulière en ce que c'est lui (pii,appclé à Félersbourg par
riuqiératrire Catherine II, introduisit dans l'Eglise Russe la bonne musitpie religieuse.

Le père Martini. Franciscain, qui naquit et mourut à nologne,fut un théoricien et un


historien très savant, qu'il ne faut pis confondi-e avec

PAGRE MARTINI.

Jean Paul 'Martini, Allemand (1741-181(i), auteur de ropéra-cumicpie Annette et


Luhin,el de la délicieuse rom-Mui'Plaisir d'amour. Wu-iiù les musiciens qui
s'honorèrent de prendre des leçons du Père IVlartini, on peut citer le célèbre
compositeur Jomelli. Le Père .(Martini a écrit une très remarquable histoire de la
musique, nialiieureuse;:;enl inachevée. DUNl. Le Napolitain l)uni,(|ui eut l'honneur
délie l'émule de Per^olèse,

(170!»-1775) peut être compté au uombre des créateurs de l'opéra-comiqne en


France. Après avoir écrit plusieurs ouvrages pour les théâtres d'Italie,il vint se fixera
Paris, et composa,sur des paroles iVançaises,une musique coulante et légère, qui fut
imitée. Sou petit opéra, intitulé La Laitière ^ ïu\ im des premiers essais en ce geure. ^
' PERGOLESE. .Feau Baptiste Perj^olèse, né à Jesi en I7l0,étinlia à Naples,au (]ou_

(l7io-l73(i) servatoire des Poverl di cHsfo,oîi il fut élève de Durante et de Léo. A

I âge de quatorze ans, il <ommeii(;a à composer,et ses essais furent goûtés.

II écrivit d^ibord quelques opéras, mais son génie Tentrauiait vers le genre
religieux,et, découragé bientôt par les succès de son compétiteur l)uni,dont le talent
était bien inférieur au sien,il ne tarda pas a suivre son penchant. (Vesl alors qu'il
composa deux admirables uiorceaux , un Dixit et miLaildate. Mais sa faible sauté
n'avait pu résister aux luttes et aux déceptions de la rivalité. Vainement on conduisit
le pauvre malade respirer l'air vivifiant de la mer au pied du Vésuve-il était déjà fro|t
tard. Pénétré du pressentiment de sa fin [)rochaine,il eut eucoi-e le courage de
terminer, avant de mourir, son sublime Stabat Mater. On honcna lamé-moire de ce
compositeur, mort a vingt-six uns,en lui décernant le litre de Raphaël de la nmsique.

larmi les oeuvres <le Pergolèse,il faut citer La Serva Padrona (La servante maîtresse)
opéra-comique souvent repris, et toujours avec grand succès.

(]e célèbre écrivain, dont nous n'avons pas à donner ici la biographie, gagna
longtemps péniblement sa vie eu exerçant la profession de copiste. Son goût naturel
et ses dispositions pour la musique n'eurent pas toute la cullnre nécessaire pour
arriver a leur complet développement, c'est ce <pii fait (|ue, tant dans ses
compositions musicales (|<ie dans ses ouvrages théoriques, on trouve plus
d'ingéniosité que d exactitude scientifique. Tl parvint cependant a composer un
opéra-comique qui eut beaucoup de succès, L(; Devin du vtWa</e. Jean Jacques
Rousseau

J. J. ROUSSEAU (I7I<2-I77S)

^ ' Ni'ociifoiidoiis pas Oiiiii avec Ihuii, ci'MWe écrivain musical,»'' en l(ilH qui,Hit-
oii, rem. pla._a la s^vilalie iil par rio riaii-; la solinisalioti.

fut grand partisan de Gluck.,et son appui dans sa lutte avec Piccini. GLUCK. (ilucU,
(|ne Ion a suinoninié l'Esch>le de l'opéia, na(|uit en 1714 dan-

(17I4-I7H4) un villa*:e du haut Palatinat. Il comuiença tout enfant ses étinles


nuisieales (l5°;'EP0QUEK) à Prague, et les continua plus tard à ÎMilan et à Venise,
(l'est dans ces deux villes.jainsi qu'à Londres, que furent représentés ses premiers
opéras. Il en composa, paraît-il^ quarante huit en 1 espace de dix huit-ans, mais ses
ouvrages les pins saillants nv devaient naître que plus tard., sous rinspiration des
sujets qui lui turent (onrnis pour la sceue française. I>*'jîi existait à Paris la lutte entre
les amateurs de deux genres bien différents: les partisans de la nuisique italienne
voulaient que toute expression diamaticpie fût sacrifiée aux ornements du chant,,
tandis que les partisans de l'art déclamatoire prétendaient arriver a traduire
musicalement tous les senti. inents de l'âme, en rejetant les fioritures superflues.

Les continuateurs de Rameau n'avaient pu faire prévaloir cette opinioa, dont ils
étaient de trop faibles soutiens. C'est dans ces circonstances (|ue le sexagénaire (iliick
fut appelé en France par son élève, la Keine llarie Antoinette. Un homme de lettres,le
lîailii du Rollet, (|iii avait aussi connu Gluck U Vienne, et avait pu y apprécier ses
idées sin- I importance du récitatif,entreprit d adapter pour lui, à la scène
Iyriqne,l/jj^uVyejaVjdf Racine. Gluck, possédant assez la langue française pour en
coiiiprendre l'esprit, pensa qu'elle se prêtait mieux (pie la langue italienne à la
justesse de I expression musicale, -et non seulement il t'ntra tont-à-fail dans les vues
du poêle, mais il consacra une année entière à travailler sur le sujet donné, et c'est
avec un opéra tout prêt a être mis en répétition (juil arriva a Paris, en 1774. La
première repiésentation de cet ouvrage produisit un effet immense. (!haque morceau,j
compris l'ouverture, dul être répété,excitant chaque fois un enthousiasme croissant.

A cet opéra succédèrent avec le même succès,07'/)Aee,en I774,>i/ct;.s7«;, en 1776,


Aîi/i/r/t;, en 1777, Lphigénie en Tauride. m 1779.

Cette série de triomphes acheva d'écraser l'tcole italiemie.pf Piccini dut s'avouer
vaincu.

L'opéra d'Echo et ISarci$sf, représenté en 1779, ne réussit pas aussi bien. Les beaux
morceaux qn il contient ne furent pas goûtés immédiatement. Gluck, dépité de cet
échec, et arrivé d'ailleurs à un âge avancé., qui lui rendait le travail et surtout la lutte
pénibles, retourna se fixer à Vienne, oh il mourut en 1787.

En Allemagne, on a souvent Toccasion d entendre les opéras de ("■liick.

Anni(k',,Orphée, Alceste i't K's deux Iphiçjénù;. A P;iris,mHlliPurens«nen(,, !-;iiit'


(|iielf|ii('s nprisis ilmil on cniiscrvrr;! loii^Meinps le soiiveiiir, parce «inVlles ont itû
en partie leur éclat an talent siipiVienr des <;rands artistes chargés de l'interprétation,
on n'a que trop rarement le plaisir de voir reparaître par fragments cette bdie musi(|ne
si noble et si expressive., à lu(|nelle il faiit avoir le temps de s'accoutumer
cependant,car l'orclies-tration en paraîtrait pauvre dans sa simplicité,
comparativement à ce que nous avons l'habitude d entendre, si I on ne se rendait
compte de ce qu'était encore au temps de Cduck la part restreinte de l'instrumentation
dans l^iccompagnement des voix. JOMELLi. Niccolo Jomelli,né à Aversa, dans les
Ktals Napolitains, fut pre_

(I7iî-I77i) mièrement élève de Durante et de Léo, mais il ne tarda pas à sV'carler des
doctrines de ses maîtres. Son originalité, d abord encouragée par le succès, fut bientôt
accueillie moins favorablement; et le jeune novateur, comprenant que des leçons lui
étaient encore nécessaires,alla tnu vailler à Bologne, sous la direction du Père
(Martini. Ayant (d)(enu ensuite une place de maître de chapelle à llome, il s'y rendit
et y resta qiu-lque temps,jusqu'à ce que le duc de VVurtend)erg lui offrît a Stuttgard
une position plus avantageuse, quil occupa pendant dix ans. Sa direction du théâtre
italien y fut brillante et fructueuse, linfin, revenu à INaples pour s'j fixer, il y éprouva
d amères déceptions. On reconnaissait bien encore en lui l^'lève de Durante, mais le
genre qu'il avait adopté en Allemagne convenait peu au goût italien.; on s'y
accoutuma cependant,el .Fomelli peut être considéré comme ayant eu 1 initiative dé
là modulation recherchée, et d'une orchestration plus nourrie dans l'accompagnement
des voix. Os qualités lui valurent le surnom de Gluck de l'Tlalie.Sii dernière
production fut un Miserere.^ chef-d'u'uvre digne de figurer à côté 9e ceux de
Pergolèse. (l'est, avec le célèbre La»«f/«fc à denxchu'urs.^ ce que Ion estime le plus
de Tu'uvre de .Jomelli. EMMANUEL BACH. (^h. Ph. Emmanuel lîach fut un des
onze fils <le Jean Sébastien, (i7i4-i7sx) destinés tous, malgré leurs heureuses
dispositions pour la musi(|ne,à des professions non artistiques. Kmmanuel cependant
ne put faillir a sa vocation. 0"«iq"t' poursuivant l'étude du droit, selon la volonté de
son père, il trouvait assez d'occasions de produire son remarquable talent. Il eut
même 1 honneur d'être choisi comme accompagnateur du Prince Koval, plus tard
Frédéric Jl,(|ui jouait de la flûte, et assez mal, de sorte «|u'il fallait être aussi fin
coiirtis;<n (pie bon musicien poiu' faire de la niusi(pie avec ce futur monarque.

artistes, et par c«mséqiient blmmaimel dut chercher ailleurs de l'emploi.Grâce à ses


belles relations, il sortit toujours d'embarras, et c'est de celle époque (|ue datent et son
stjour dans (rillii-«lrt> r;iiiiilles princières, et sa liaison intime avec le poète
Kiopstock.

Kmmanuel r)ach, le plus éléjranl des pianistes de son temps, a écrit un essai sur l'art
de toucher le pianoj c'est dans cet ouvrage (pie IMo/art, démenti,, Cramer, Hummel,
Field,etc, ont puisé leurs premiers principes.

Kmmaiiuel Racli a composé plusieurs remarquiibles OratoriostLes Israélites duna le


désirt^I^Hymne du matin à la Création du monde, La Résurrection et
L'Ascension,elc. PHiUDOR. André l)anican„ dont le père et le i^raiid père s'étaient
illustrés

[n^r.-i-ub) sous le nom de Hiilidor, naquit à Dreux et mourut ii L.nidns. Il fni à la t'ois
grand compositeur de musiipie et grand joueur dVcliecs. Klève de Campra pour la
composition, il est considéré au'c Duui, Monsignv et Grétry.^ comme fondateur de
ropéra-comique en Fiance. Ses ouvrages les plus réputés sont: Le Maréchal Fet-runt ;
Le Diable à qucrfre, composé en 1756, en collaboration avec Sedaiiie^ 7.^-
Bûr^«rY>n otiLes trois souhaits,etc. blnt'in, Bélisaire, que Grétrv termina et fit
représenter après la mort de Philidor. Le Maréchal ferrant, composé en 1761, est seul
resté au répertoire. iccoLO PicciNi. NiccoUi Piccini,né à Bari, dans le royaume de
lNaples,est regardé (iT'.'s-iwio) comme le créateur de V OpéraBujffa. Destiné
premièrement à l'état ecclésiastique,il se fit remarquer par ses aptitudes musicales,et
Jeviique de Tîari, changeant de résidence, l'emmena avec lui à ^aples,où il le plaça au
Conservatoire de Saint-Onofrio., que dirigeait alors Lonardo Léo. Confié d'abord à un
sous-maître^dont l'enseignement plein de sécheresse le rebutait, le jeune Piccini
s'atTranchil des règles si ma_ ladroitement présentées, et composa très librement
plusieurs morceaux, et enfin une messe., (pii eut particulièrement la chance de tomber
sous les yeux de Léo. Le maître y découvrant des qualités peif ordinaires, désira que
cette messe fût exécutée sons la direction même du jeun.' compositeur;, en dépit de
toutes ses itifractions aux règles acceptées.,elle eut un grand succès. A partir de ce
moment, Léo se chargea de continuer l'instruction de Ficcini, et plus tard Durante lui
fit terminer ses étudia. Après douze ans passés au Conservatoire, Piccini, prêt îi vider
de ses propres aîles, alla remplir les villes d'Italie de ses (Mivrages,et ses sucn^^
firent pâlir ceux de ses prédécesseurs, IVrgolèse, Galuppi, et .lomelli. Pendant quinze
ans, il se part.tgea entre lU.me et Naples, mais, au bout de ce temps, une rivalité lui
ayant porté ombrage.il accepta des

|)iit(M»siliotis rappelant à Paris. Il y tut initié par IMarniontel aux déli"_ ratcsst's lit'
iKiIre laii^iic, et Uuiiiaiilt lui t'oiiniil le poème de Roland, son premier opéra
français.^ qui tomba., malj,'ré la laveur <le la cour et l'éclat de la mise en scène,
('."est que Viccini se trouvait la en présence (le Gluck, le plus redoutable antagomste
(pi il pût rencontrer. Il faut rendre justice à ces deux compnsiteur.s, qui ne cessèrent
de combattre a armes courtoises., et ne prirent pas autrement part au bruit t'ait autour
deux et a cause d^eux. Bientôt pcturtant on les mit dans l'obligation décrire tous deux
sur le même /jftr«rto,lrès faible, d^lphigénie en Tauride, et ce fut I opéra <le flluck
(|ui l'emporta dans cette lutte. Mais à la suite de ce triomphe, il ne tarda pas à (piitter
Paris, et Piccini ne se trouva plus dès lors en compétition qu'avec Saccliini,qui a son
tour \enait de paraître.

Kn 1787, lors(pie parvint en France la nouvelle de la mort de Gluck,, ce fut Piccini


qui organisa lui-même en riiomieur de son illustre rival,, un grand concert où l'on
n'exécuta d'autre musitpie cpu' celle de (îluck.

Au moment de la révolution française., Piccini perdit sa position, et se vit forcé de


partir pour l'Italie. Honorablement accueilli d'abord dans sa patrie., il y fut bientôt en
butte à des tracasseries qui lui inspirèrent un vif désir de rentrer en France.^ il y
revint en effet au bout de (piatre ans (en 1798), et 1 Opéra fêta son retour par une
ovation.. Le Directoire lui accorda une pension, et Ton était sur le point de créer pour
lui une place supplémentaire d'Inspecteur a ;i Conservatoire» qui vniait de s'ouvrir,
lorstpr'il mourut, dans sa retraite de Passy, a l'âge de soixante douze ans (1800). Sa
femme lui survécut. b!lt»> avait été une cantatrice distinguée, et il devait être
touchant d'entendre, aux soirées de Vassy,le vieux maître accompagner, de ses mains
tremblantes, le chant de sa fidèle compagne. Ainsi finit l'artiste dont la carrière avait
été si brillante et qui s'était vu pendant seize ans l'arbitre du monde musical en
France. Il avait composé plus de cent quarante opéras, des Oratorios, de la musique d
église, etc. Ses deux «qiéras, Aty» et J)u/o«,sont considérés comme ses chefs-d
oiMivre. MQNsiGNr Monsii^nv, né a FaM(pieinberg,dans le Pas-de-(!;il;iis,
contribua avec

(I7ii!t-IK17) M-s contenq)orains, Grélrv el l'Iiilidor, à régénérer l'Opéra-comique, et


à donner le coup de grHce au genre de Rameau.

Le. Déserteur, (viiM-f sympathique, dont nos mères nous ont souvent redit les airs.j
Rose et Colas, <|ue l'on ne connaît guère moins 5 Félix

mi l'Enfant trouvé, l'un des triomphes Ha chai.tenr Ellevio.i;, onlin, de.rx' ^vnwh
opéras, La belle Arsène-. Vhilémon et Beaucis,>.iHÛdes ouvrages dont tout Ih
moiule a eiil.iulii parli'r.

l'our rn,.,H-l..r ,p,el(p,.-s „ms .les airs les pins oon)m.s de 'Vionsi^ny, citons, dans Le
Bê^ertenr: Tavah éf/aré ,n.on fuseau, r..n.leau d'une naïveté charmante-l'air touchant
d^We^k^/A dieu, chère Louise, et celui de Monta uciel,/e ne déserterai jamais. Vms,
Ams Rose et Colas,.U chanson de Rose, Il était un oiseau gris, et l'air de Colas, CW
ici que Rose respire. La chanson populaire, Une fille est un oiseau,e^i aussi tirée d'un
opéra-comique de iMonsigny.

Ce compositeur, bien plus âgé (pie Grétrv, lui su.céda cependanf,en 1818, comme
membre de l'Institut,.et fut décoré de la Légion d'hon. neur en 1816.
ALBRECHSTB.RGER. L. Georgos Albpechtsberger, né aux environs de Vienne, fut
un .les (I72r.-1H09) premiers organistes., et des plus savants théoriciens de son
temps. Mozart et Havdn furent ses amis, et Beethoven fut son élève. Il a é.rit
plusieuis Oratorios, beaucoup de préludes et fugues,etc. Ses ouvrages théoriques ont
été traduits dans plusieurs langues, et se trouvent dans toutes les MARPURG
bibliothèques musicales, ainsi que le traité de fugue de Marpnrg (1718-

et Fux. 1795), et celui de leur prédécesseur, le viemmis Fnx (1660-1741),

maître de chapelle des Empereurs Léopold, Joseph]I,et Charles VX HAYDN. Haydn


naquit au village de Rohrau, sur la lisière de la Hongrie et

(.75.2-1.09) de l'Autriche. Son père., pauvre charron,jouait de la harpe, et tirait de '•^-


ÉPOO.E.K. ce talent un petit produit,en rendant .les services à sa paroisse .4aux fêtes
.le son village; la mère chantait,et, l'on pe..t dire que JosephHavdn fut,ainsi que son
frère Michel, bercé par la musi<,ueW ^ ,i"„,| nos, il essayait déjà .le faire sa partie
dans les concerts de famille. L'instituteur de Haimbonrg, p^'tite ville voisine, offrit de
se charger <le I cnfa.,t. Il le prit avec lui, et lui enseigna le chant ..| le violon en m.'me
t.^>"l>^ M"«' l« lecture .-t l'écriture. Oeuv ans plus tard, Renter,maîlr,. .le la chapelle
impériale étant venu visiter rin^lllnlenr .le ll,ind.oMru.,c.._ l"i-ci lui vanta son jeune
,'lève, et Ileuter emm.M.a r..„fant :, Vinnie, pensant que ce serait une bonne recrue
,.our le ch.eur de Saint Stéphane. A l'âge de seize ans,.Hav.ln per.lit sa voix .le
sopran., et sa place., ..| c'est alors .p,e connnen.èrent p..n,. |„i l.-s plus .l.n.s épr-um..
Logeant

an lier II ici- t'Iaj;*', dans niit* jtoliti' cliamlMc sans tVii A |)rt>s(|iie sans Ininit'ie., il
se lit (iabortl niiisicicn anibniani juinr «ajim-r sa vie.- nuis il parvint a se i'aiie
adineUio dans un orclicstie., et à iIimiiut qneltjnes leçons., tout en poiirsuivaiit
Héanmoiiis- ses éludes pour la «'(iiiiiiositiou. I.e temps n%'tail pins on^enl'ant de dix
ans., les pajjes les plus noires lui avaient paru les pins belles. Son petit piano
vermoulu ne résonnait sons ses doijjts que pour interpréter les plus grands maîtres.^
et parmi feux-t'i son favori était b'minaiiuel Baeli., le l'ils du grand .lean S'bastitu.
Bientôt cependant il eut le bonheur d'entrer en relations avec une de_ iiioiselle
Martine/., (pii vivait près de Métastase., et cette personne lui lit taire la connaissance
du poète el celle de Porpora. <|iii le prit à son service. Porpora n'eut pas peut-être une
j;iaiide intlneiice sur Haydn, (pie la mauvaise chance ne tarda pas à poursuivre de
nouveau. M*! ^He Martine/ (piitta Vienne., et le pauvre Joseph retomba dans le
dernier déiinment. (lest eu ces circonstances ipi'il se lia avec la l'amille de la femme
(pi'il devait épouser plus tard., et cpii jeta sur sa vie une ombre de tristesse et
dainertnme. \ dix-huit ans., il composa son premier (iiialiior, (pii eut du succès., mais
fut criticpié par les théoriciens. Haydn n'en persévéra pas inoins dans la voie où il
s'était eugaj^é., et bientôt il couin:eiiça a êtie mieux apprécié. De jjraiids sei;;n«'urs le
pireiil sous leur protection et le mirent a I abri de la gêne, (ihoisi pour diriger la
chapelle du prince Ksterha/.v, il put faire exécuter non seul émeut des (piatiKH's.,
mais des svmphonies et des Oratorios. Kn 1785, Uavdii composa l'Oratorio des Si'pt
Paroles. Ln 1790 il perdit cette biill;ml.' chapelle,, pour latpielle il avait travaillé
pendant trente ans. il fit aloi^ plusieurs xivages ii Lombes, où Tattiraient touj<nirs d
avantageuses propositions, (iest a Londres ipi'oii lui confia le poème »leLrt
Grw<^joJJ <|ui avait été écrit pour lla-ndel. Let Oralttiio produisit une sensation
immense en \nglelerre,, eu \llemagne el en h;mce,où Haydn fut nommé membre
correspondant de I' Institut, en IROL

Les Académies d' \nisterdam, de Stockh()liii.,de Pélersbourg, voulurent aussi le


compter au nombre de leurs élus. COratorio des S(/JSO»is paru! dans ((Hc iiiriiie
année: ILndn avait alors soixante ciiu| ans .Sou génie., au lieu d a\()ir rien perdu de sa
grâce et de son ardeur juvéniles , se mollira supérieur \\ lui-même dans cet ouvrage,
(pie I ou accueillit a\ec

le plus vif enthousiasme. OpeiiHant La Création a bien y\»i, de grandeur. O» raconte


(jn'à Vienne, en 1809, pen de jonrs avant sa mort, llavdii tut invité par une société
chorale a honorer de sa présence l'exécnlion de son oenvre magistrale. \u moment de
cette phrase splendiile: Et la hanière J'ut! l'émotion dn pnhiic-se manifesta par des
cris, et le ve'nérable coinpositenr Ini-mi^me,, snf_ foqné par les larmes, se levant
spontanément, malgré sa faiblesse, s'écria en montrant le ciel: C'est de ta haut qu'eiit
veniir toute vftti'. inspiration! Pnh il retomba épuisé.

L «'livre de llavdii est si considérable, tant en morceaux de piano qu'en musique d


ensemble, cpi'il faut renoncer a en faire la nomenclature. Ses admirables symphonies,
si parfaitement exécutées au (.'onservatoire, sont toujours entendues avec le plus vif
plaisir.

c'est en étudiant les «jeuvres d ITaydn que se sont formés tous les plus grands
compositeurs (|iii lui ont succédé.

(iossec.^ né en Jîclgique , Ficcini, (Jatel. (".rétrv, Méhi\l, I.esueiH-. INlartini et


(Iherubini, se partagèrent la composition de la musique des fêtes de la première
lîépublique française .Tous ces (omjMtsileurs sont donc conteroporaius,et
Gossec,dont les opéras, très remar(|nés en leur temps, furent bientôt éclipsés par cenx
de (iluck , mérite de fixer notre attention, parce (pi'il fut, en 1784, I un des fondateurs
de r l'.cole Hojale «le chant, (|ui devint pins lard le Conservatoire.

\vanl de parler de cette institution, disons de suite <|ue la seule

oeuvre de dossec (|ui ait survécu est un O »alut(tri>i très court,

composé, ou plutôt improvisé en 1782, pour une messe de village.

FONDATION ,liis<|u'en 1784,r Opéra avait recruté ses exécutants parmi les

ou CONSERVATOIRE, musiciens des chapelles. .V cette èpocpie on songea a


instituer une

(l7Hi-i793) Kcole spéciale., oîi il serait facile de foruier les sujets dont on avait

besoin. Gossec et Piccini furent chargés de diriger celle l',cole„ninis

Piccini se retira bientôt , el, au moment de la révolution, la nou>elle

inslilulion périclita, poiu- ne se relever (pi'en I79.S, par sa réunion avec I Kcole
musicale mililiiiie di" Sarrctlc. In décrel de tond:ition parut alors.,et l' Kcole v recul
le nom i\I)i>itiluf natiniull H*' mnsifpn'.

i..< ri.»,.* ilf l.,„l,. s;,:r.l|,. f,.ir.il ,|i,ii^i« ji.Mir li.i-iii.r. .11 17s;»,-..n* |,. ,,,-.lr.,n;,^-.-
,!.■ l...r..v. II.'. !■■ corp< <!.■ niiivi.|nr H.- I:i (;;ii-.|.- ^.,li<>ll:ll.•.

Kiil'iii., deux ans plus tard, elle eut le titre Ai'fwùûH (\i' Conservatoire. Six cents
élèves Y t'iiient admis gratnitenieiit ., et cent (|iiin/e iirul'essenis salariés t'nrent
cliarf^és de T enseignemeul. Les plus eélèbres fnienl Uode, Raillot et Kreutzer pour
le violon .5 Levassenr et Bernard liomberj: pour le violoncelle; Devienne pour le
basson^ Hui;(it pour la t'inle; Sallentin pour le hautbois;^ l.el'ebvre pour la clarinette
;,F. Duvermiy pour le cor:, Garât et Planlade pour le chant. diiK] iiispecteius „
ClierubiniJ.esneur, Garât, IVIéhul, Gossec, sous la prési<leuce de Sarrette, formèrent
le comité des études. Pins lard leur lurent a(ljoiuts Roieldieu, (latel et Ghorou.
L'enseignement de la déclamation fut conlié à Talma , Fleury et Lafon .(Louis Adam
fut par la suite chargé d'une classe de piano.)

Le (.'onservatoire a , depuis sa fondation., produit les plus remar(|ual>les élèves.


(Htons,, en ce (pii concerne TOpéra- Nourrit., Dérivis, Ponchard, LevàsseiM", et
Mesdames Brancliu., Boulanger., Bistaut., (linti Damoreau^etc, sans parler de tous
les excellents artistes contemporains dont nous avons pu apprécier le mérite par nous-
mêmes. SACCHiNi. Antonio Sacchini, de l'école de Durante,, était né, d'une pauvre

(i735-i7wo) famille de pêcheurs, aux environs de INaples. 11 composa pour Bome et


pour Milan, avant <l occuper a Venise la place laissée vacante par Gainppi. F,n 1771,
il visita Stuttgard, Munich. Mainiheim,, où ses opéras furent accueillis favorablement.
\ Londres, on il habita dix ans, il éci ivit sou meilleur opéra-comi(pie., L'Aoaro
(ieluao (L avare trompé). \ù\ 1782, il vint a Paris, où la protection le la icine M nie
\nloinelle paraissait lui être assurée, et v fit représenter successivement,
RenaudMhimhie et Dardfiniin •„ mais il y tondtait justement an milieu de la lutte des
Piccinistes et des Gluckistes ,et il ne put parvenir à faire représenter son chef-d
(l'uvre, rt'f/jyxî à Colonne, qui ne parut qu'après sa mort, eut iMi grand succès, et
resta longtemps au répeitoire. Un air célèbre de Sacchini, SV ce»'C(/,.se f/ice, est
universellenn'nt conmi,, et placé dans tous les recueils de musicpie choisie.
TRAETTA. l'ouiaso Traetta fut un des derniers élèvts de Durante, et de la

(i7ôx-i7xt)) célèbre ('cole napolitaine. Après avoir (pieUpie t«'nips dirigé le


Conservatoire de Venise, il fut demandé par Catherine 11 pour remplacer,;!

' *rWt DiVivis qui s'em|,:i.-;i <lu rû\v (in (.r:,u,\ l>oiililV, (K- /„, V,sl„l,',i;t le rt-lii:uit
(N>s fliiimiifs, «lù . ' S(Kiiiliiii r:i\:iil |>i-.'ri|iiti' (\:ni-i son Ht'|)il de ^i' m.Ii ,i\ liiilti'
':> l.i iii;uiv;iisi' volonté de l'arlisilc pri. niitiMuiLiit tliarm' ili' ir rôlr.

Pt'lersboiirg, le comp():^ilelll• Galiippi. Le cliiiiiit de la Russie a_jaiil pn)m|)_ ti'inenl


altéré sa santé,il l'eviiil nioiiiir a Venise. DEZÈDE. Li'ouvrage le plus saillant de ce
euiiiposileiir, et celui par lequel

(1740-1792) il mérite d'avoir une mention particnlière dans cet abrégé chronologique,
est son joli opéra-comique. Biaise et Buhet; citons en outre la ro_ mance si connue,
J« s«is Lmdor, composée \Mn\r k' Barhii^r de Séville de Beaumarchais.

GRETRY. \ndré Ernest Modeste (Irétrj na(iuil a Liège, dans une famille oii

(1741-1x13) depuis longtemps on cultivait la mnsi(|iie. Son grand père était ménétrier
et tenait un cabaret où son violon attirail et hleiiait li-s chalands. .\ sept ans, le père
d''\ndré conduisait déjà les danses villageoises ;, plus tard il devint violoniste sérieux,
et dirigea la collégiale de Saint Denis à Liège. Enfin, il épousa nue de ses élevés, et
c'est de ce mariage que. na<|uit notre compositeur. Celui-ci manifesta de bonne heure
ses dispositions pour l'art musical, et d'une manière assez singulière. Son intérêt
naissant pour le rhvthme était tel, que voulant, a L'âffe de quatre ans, se rendre
compte du murmure produit par le bouillonnement de Leau dans im vase placé devant
le feu, il eut la mauvaise idée de découvrir ce vase,dont la' vapeur le renversa et lui fit
perdre coiu-aissance. A la suite de cet accident, sa vue demeura affaiblie pour
toujours. A six ans, il entra comme enfant de chu'ur a la collégiale, et v subit., ainsi
que ses camarades, de très rudes traitements. A quinze ans, il recrut les leçons, plus
humaines., du professeur Leclerc, et ne tarda pas à s'enthousiasmer des o-uvres de
Pergolèse, de Kuranello,etc,et a travailler sérieusement l'art svmplionique sous
différents maîtres.Le vif désir d'atteindre la perfection le conduisit, en 1795, a Kome,
oîi il étudia pendant cinq ans; puis ses compositions counnençant à le faire

connaître, on lui conseilla de venir chercher forti à Paris, oii il é_

prouva d'abord de rebutantes difficultés. Son premier opéra français, Lea Mariiu/en
Samnites, y tomba, par suite d'une cabale organisée par les artistes du théâtre., et
Crétry, découragé, seiait reparti immédialem.nl., si ^larin(.utel n'avait consenti a lui
confier Le Hxron^dont la muMque fut composée .Ml six semaines, et répara 1 eVIicc
é| loiné. Dés Ih IcMdeniaiir de la première représentation., plusieurs poètes,
vîiineiiinit sollicités jus(|ih

la., vinrent olTrir îi Grétrv U-iir <-(»llali<>i;Hi<>n. Ses opéras se snccédèrent


ra|!idenieiit à partir de celte é|)n<|ne, et, en l7Hy, ils atteignaient le nombre de
soixante treize. C'est en celte année qn'il devint pro|irié_ taire de l'Krmitafre de .1.J .
lîonssean , à Montniorencv.,et il v ter_ mina sa vie en I8IS. Cette carrière avait été
brillante j la ville de Liège rendit des honnenrs a cet illnstre fils, et réclama son cwnr.,
(in'elle n''<d)tint (|n'après bnil ans de procédure. C.rétrv, <|nc Ton a snrnommé le
Molière de la mnsi(pie., fnt l'ail clievalier de la Légion d'homieiir, par Napoléonien
1805.

La vieillesse de Grétry, cependant., fut accablée de donlenrs. Il perdit, à la dévolution,


presque toute la fortune accpiise, et ne parvint iamais à la refaire (|n'eu partie
relativement minime. Puis il vit mounr dans la fleur de leur jeunesse et de leur
Ijcaulé, ses trois cliarmantes filles, dont l'une avait servi de modèle à (Ireu/e.

Il faudrait citer prescpie en totalité les opéras de (.rétrj pour

rappeler tous les jolis nuuceaux (pii ont cli;irmé le siècle dernier.;dans

Lucile (1769), Où peut-on vin: mieux ifu' au-^ein de »a famille,

dans Le Tableau parlant (I7(i9), Fotts n'étiez pas ce que vous

êtes, Vous étiez le que votis n'êtes plus^ dans Les detix Amres

(1770), la marche si connue, L« (/arde passe, il est mtn»n<,- dans


L'amant jaloux {\776), Tandis que tout sommeille A l ombre

de la nuit; dans La Caravane (I7H.S), la célèbre ouverture et l'air

de basse, C'«s< en vain qu'Aimat'de encore.) dans L' Epreuve

ujW<j</(;otse (1784), Bon Dieu, bon Dieu comme h cHe fète,v[

la petite fugue en quatuor. Il a déchiré vot'' billet,ihius Hichurd

Cœur de Lion (1785), La danse n'est pas ce que j'aime; O

Richard, ô mon roi; Un bandeau couvre les yeux; IJneficvre

brûlante; Quand les bœufs vont deux à deux; i'U-,vir.

(iréiry a écrit plusieurs ouvrages théoriques.-, le plus important est celui qu'il a
intitulé-. Mémoires ou Essais sur la musique, livre très précieux,(pie Ion aura
toujom's tout intérêt à consulter. C'est là (|iie Tautcur de tant de jolie mii'^icpie a émis
cette opinion,(|iie le compo_ sileur li> plus yMÏMi,^ Etre cliarma>it,>\\H\ .qu'il se
plait à voir en rrve.^ sera c-lui (pii saura êtn- a la Cois mélodiste connue nu italien,
harm(u\iste comme un allemand et spirituel comme un français. Ilerold ne serait-il
pas

un (les c()m|tosiU'iirs qui mit mi réunir ces Iniis qualités essentielles? PAisiELLO.
Paisieilo uaqiiil à Tarenle, où son père était \ôtérinaiie. Il fut .'levo

I74l-Jxi(;) de Durante au conservatoire de Na|)les. A l'âge de vinj;t-deux ans, il écrivit


ses deux premiers opéras pour le tl»éâtre de Bologne, puis après avoir travaillé
également pour Parme, Venise et Vîonie, il se rendit a Pétersbourg, sur l'invitation de
T Impératrice Catherine U, pour succéder à Burauello et à Traetta. Il v resta neuf ans,
après lesquels il revint a ^aples, et y fut maître de «liaptlle sous les divers
gouvernements qui se succédèrent, lue cantate composée pour la mort du général
Hoche, attira sur Paisicllo fattcnliim de l5oiwp;»rtp, (jui lui fit composer un Te Deiun
a 1 occasiou des fctcs du traité de paix, (le morceau fut exécuté solennellement à
INotre-Danie, et pen après le compositeur fut appelé a Paris pour diriger la chapelle
impériale. En 1804 cependant il obtint rautorisatioo de ret<mrner a IN a pies pour. V
prcinirt' la direcliiui du Coiisirvatoire, et c'est là qu il uKiiiint eu I8I<>. Paisiello est
un conipo^itciu- doux et gracieux; il a exercé nue grande influence sur l'art théâtral
lvri«|ue, tant en rédui"sant la durée des interminables ritournelles, qu'eu donnant aux
instruments à vent une importance qu'ils n'avaient jamais eue, et eu développant les
Finales i\^enseitthle, d'opéras-comi(pies presque autant que ceux des grands opéras.
Nina et Lii bella Molintira sont les chefs-d'u-nvre de Paisiello. Il a composé une S<?
ri'a Padrona^-A laquelle celle de Pergolèse a fait beaucoup de tort,et un Barbiet-e di
Sù'i.^/m, que celui de Rossini a lil_ téralement tué, malgré tout son mérite. SALiERi.
Antonio Salii-ri. q'ie 1' \llemagne et 1 Italie re\eiidi«|>ieut ègalenieul.^
(l7.^o-l«■i^) na(piit a Legnano., et fit ses études a ^enise et à îSaples.Il fut ensuite
conduit à Vienne par Gussmann, qui v était maître de chapelle.^ et à qui il succéda. Il
avait déjà produit une oeuvre assez considérable lorscpie ses relatitms avec (iliicU
vinrent lui imprimer une im|)«ilsiou non_ velle. (".est sons la direction de ce grand
maître <pi il écrivit Les M/mfVW«'.s^ que le public parisien attribua d abord à (iluck
lui-même,et il filliit que celui-ci dt'clarât le vrai nom du compositeur. En 1787,
S.ilieri dirij;ea an grand Opéra de Paris les représentations de son meilleur ouvrage.
T//»y«v, composé en col! il)orafioii ■.im'c rieaiiuiarcliais. lecpiel liil piofesseur de
li;n pe et (le guitare de Mesdames, filles de Louis W.

M';ii»'ullo criA^iil -i (ji-n ;i l:i |.'i«-;il'!:U' liii <iicii-i Hi- Itossiiii.ini'il ii'ln'*il:i J);i- .'i
lui accorrtiT r;iiilori . satioii lit' li;.ilir |i- mriiie <iijft qiif lui,il l'ou |iréleuit m'iiif qu'il
n'^mulil U ses amis, ifui lui n-^rwliiii'iil tiHf (■(,ii(lisc,.|iiliuuc 1 l.;.i-M,iis I.- I":iip.v
r,- ...„ii, ;„.i-.,ii -.• Wn\.-r.< li-s aflfs •

Salieri fui membre correspondant de l'Institut;, il a l'ormé de très remarquables


élèves, parmi lesquels nous pouvons citer Hnmnifl et iVloschelès.

ziNGARELLi. Niccolo Zinftarelli fui le dernier rejeton de la vieille F.c()lt'

(i7:..!-ih57) napolitaine, et l'un des plus termes soutiens de la nouvelle K.eole. Il


nacpiit îi Pionie, et lit ses études au Conservatoire de Loreto, sous la dii'ection de
Fenaroli. Le plus renuir(|ual>le de ses opéras est Romeo et Juliette., oii se trouve I air
célMii c, 0/**?>ï7/ ddoratu aapetta, (pii interprété y.w le chanteur CrescentiniXii
((uilcr les larmes de Napoléon I*.' lin 1798, Zingarelli avant arran-jé pour cpialre
voix l'hymne national Autrichien,^ ce fut I occasion dune polémi(pie,^ on les Italiens
revendiquèrent la propriété de ce chant.^composé de fait par Haydn. Zingarelli,
niaûre de chapelle à Kouie en IHIl, refusa de diriger nu Te Deiiut en 1 honneur du
jeune l'oi de l'onie, déclarant qu'il n'en reconnaissait pas d'autre que Pie VU, et cette
ré_ belliun lui valut un séjour dans les prisons d;' (lività ^ec<■hia.l! Kniperenr
Napoléon., dont il était, avec Paisieiio, le compositeur favori., fil cesser bientôt cette
captivité, et lui envoya une forte somme d'arfjeni pour' I inilenniiser, et lui' permettre
d arriver a Paris, sur son invitation pressante. Zinj^arelli fut chargé peu après de
composer une messe solemielle, qui seulement ne devait durer plus de vinj,'l mimites,
car il fallait ménager le temps. Il était devenu alors., tout naturelleiiK'nl., /élé partisan
des lîonaparte. (iepeudant., sa place a S. Pierrr de l'iome fut donnée a hioravauti, et il
dut aller, en I8I.H, i-emplacer Paisiello a Naples. A partir de cette époque, cVsl là
(pr'il vécu! dans la plus austère retraite. Ses dernières aimées furent lr(uibl(''es par le
retentissement des succès de liossini, et le regret de se voir éclipser par cette gloire
naissante le rendit injuste, (l'est donc avec un sentiment singulier «piil vit croître la
réputation de l)<'iliui„an(|iiel il adressa., dit-on, ces paroles: Va, mou enfant,et venge
moi! mais, hélas! le pauvre maître devait avoir la douleur de diriger lui-même la
musi(pie des funérailles de cet éPeve chéri.

Zingarelli, dont je n'ai cité (pie le principal opéra, (|noiqu'il en ail composé plusieurs,
n'écrivit plus, sur la fin de sa vie,(|ne (pndijiies morceaux religieux.

OAUYRâC. Dalavrac, né à IMurft, en Languedoc, est un fompositenr léj.'.T,(jui

(1753-1x09) mérite cependant de fixer notre attention, parceque beaucoup de ses


mélodies ont été adoptées comme timbrea par les vaudevillistes, el sont connues de
tout le monde. Ainsi que plusieurs des musitivus dont nous avons brièvement
esquissé la biographie, D'Alavrac, né gentilhomme, n'avait pas été destiné par ses
parents à devenir artiste, mais s'étant montré peu doué pour ce (pf^on lui fil
entreprendre, il fut enfin laissé libre de suivre son penchant. Très admirateur des
a'uvres de Philidor et de C.rétry, c'est de ces compositeurs qu'il s'inspira, et sa bonne
position dans le monde facilita la production de ses premiers essais. Plusieurs opéras,
qui furent très bien accueillis, précédèrent iVi»i« ou la folle par amour (1786), où se
distingua particulièrement ^l"* Dugazon, dont le nom est resté au théâtre comme type
des rôles touchants doperas-comiques. L'air si connu de La musette de Nina, et la
romance Quand-la bien aimé reviendra. sont pleins de sensibilité. Dans Azémia ouïes
sr/in-aiyes (1787), le couplet si naïf, Aussitôt que je t'aperçois dans Renaud
d^Ase,lair que l'on a transformé en ci\ttl'u\m\ Comment f/nûter quelque reposy les
airs de S^ry/j/t'S (1788), de Raoul de Créquy (1789), et des De%ix peiita savoyard»
(Escoutto d'Jeaimetto), mi été populaires,de même <pie la chanson d Adî-le et
Théodore,^ Notre meunier charqé d'arfjentieic. hln 1805, parut l'opéra de
Gulixtan^mii contient deuxnum ceanx que nous devons citer, Le point du jour,
romance, et l'air si fa_ meux de ténor, un des triomphes du chanteur Poncbard, Cent
esclave» ornaient ce superbe Jïistin;('le.

Ajoutons que c- fn» Dalavrac qui composa la Musique de lliuni.. à la liberté,


F«»//o»js au saluf de l'empire- ainsi ce doux chantre, éminemment français, sut faire
vibrer aussi la corde patriotique.

Lors de l'institution de la Légion d'honneur, Dalavrac fut nommé chevalier de cet


Ordre, distinction dont il s=^étail rendu digne par sot» talent, autant que par la
noblesse et la générosité de son caractère. ciMAROS*. Dominique Cimarosa.
napolitain, un des plus grands conq)osileurs

(1755-iHol) de l'Italie., né de parents pauvres, eut, dès son pins jeune âge, le goût de
la poésie, auquel se joignit bientr.l celui de la musique. Il fut d'abord élève de
Sacchiiii et de Fenaroli (excellent professe

(Ociloiis „msi wlle jolie chaiKoii paJoNe Ho.,) on a fait le caiilique «,/„.,.^ff, doul.^r!
(i:.,m.,l fl«r iM lu thuiutl)

de conti<'|)(iiiil),ot lt'rmiii;i st>s éludes au conM-rvaloirt' de Loruto, d'anrî's les


principes <|ii ,V avail élaldis Durante. Après avoir t'ait représenter à Naples ses deux
premiers opéras, il se rendit à Koine, d%»ii il eomposa,en 1782, une cantate pour la
naissain-e du dauphin de France- ensuite îi llorence, en 1784,oii il t'cri\il poiii-le
théâtre. A cette épocpie,, il l'ut à son tour demandé par Tlnipé. ratrice de Unssie. et
tout en se rendant a cette in\ italioii, il traxailla pour le j;raud Opéra de IMilaii. \'.u
I7^>2,il alla niomentauéuient occuper a Vienne la place de Salieri,et c'est la (p^il
composa son chef-d «vuvre, // Mdtrimouio ««'f/rc^o, cliarmaiit ()Uvraj;e,(ou_ jours
jeune et trais, ipi'on ne se lasse pas dVntendre,surtout (piand il est interprété a
1'Italienne., avec tout le hrio hujfone dont le {,Mand chanteur Lablache a donné la
mesure, lin I79.'i , (limarosa (|uitta ISaples., et visita Londres et Paris,, on il l'ut
accueilli a\ec jjrand enthousiasme, l'nis., a Maples., il entra en rivalité a>ec l'aisiello,
dont les inlriirues ne purent lempêclier d'tdtlenir la place de maître de chapelle. iMais
hientôt il se trouva compromis dans des troubles rév(dutionnaires, et il mourut en
1801, à la suite de mauvais traite, ment s subis pendant une captivité à Venise.

Après avoir parlé du M(tria;/i> secref.j il serait sans intérêt de mentionner les aniies
oinra^es de (limarosa,, (pii pâlissent tous de_ vaut celui-là.

Le ciseau de Canova a ri'nin,au Panthéon de Rome, les bustes de C.imarosa.^ de


Paisiello et de Sacchiiii. MOZART. Voici une t'ijjtu-e principale,:! lacpielle je suis
oblif;ée déii sacrifier

(I75fi-I7M1) plusieurs autres, a cause de I e\ij;uilé de m<»» cadre, ainsi je ne


nommerai (|ne pour nit'moiie les compositeurs VVinter (1754-1825) et Vogler (I75fi-
1788),(|ui mériteraient une étude particulière dans un travail plus développé.

On ne peut pas dire (rVnié<lée Widl'f^an^' IMozart (pi'il étudia la musique, car il
paraît l'avoir connue dès le berceau. A I iî},'e de trois ans,il cherchait, de ses petits
doigts, a acconipagner,par des intervalles justes, les exercices de clavecin de sa soi'ur
aînée. Un an plus tard, il pouvait rendre sa pensée sur le violon et sur le clavier, et
apprenait en (piebpies minutes les petits menuets «pion lui enseignait. Lorstpril eut
sept ans, sou père, Léopold Mo/art,

vice-niaîfre de chapelle de raichevêiiiu' de Salzbourg, le jugea assez reinaiHniable


pour être prtidiiit à IMiinicli et à Vienne. Il y lut en effet très admiré,, ainsi que sa
saun ,, et l'année suivante, dans un vojage à Paris et à Londres, le jeune Wolfgaiii,' fil
entendre ses premières sonates pour le piano et fnl grandcntcnt fêlé,particulièrement à
la cour de Louis XV. Il avait dix ans lorscpie sa famille le ra_ mena îi Salzbourg,
après avoir fait une tournée en Hollande^ et dès son retour il se mit à travailler
assidûment la composition. Kn 1767, on le conduisit de nouveau à Vienne pour le
présenter à r Empereur Joseph II, et il y écrivit son premier opéra,i^oMnto iiitnplice.j
que les musiciens de l'orchestre, humiliés de se voir dirigés par un enfant, refusèrent
(rexéculer. Néanmoins ils ne purent empêcher Mozart d être nonnné,à treize
ans,maître de concert, el c'est alors qu^il entreprit, avec sa famille, un voyage en
Ftalie,où il fut reçu avec enthousiasme. A r»ologne,il excita Tétonnement du Père
IMartini, en improvisant une fugue sur un thème donné; mais Tadmiration des artistes
ne connut plus de bornes, lorsque, pendant son séjour à Rome, VVolfgang Amédée
exécuta de mémoire le Miserere d'Allegri, (|u^il n^avait pu entendre qu^uie seule fois
à la chapelle sixtiue. (1 esl ii celle occasion «|ue le l'ape le iiomma chevalier de I
Kperon d'or. A Naples, iMozart fui (d;ligé d ê)ler une fois un anneau qu'il portait à la
main gauche,, pour prouver aux élèves du conservatoire (|ue nulle vertu magicpie
n'était renferniée dans cet anneau, aiupiel ils attribuaient les tours de force de son
exécution. Kn 1770,, il alla composer à IMilan l'opéra de Mithrirlale.; à Vienne, il fut
nomme chevalier phihirmoiiiqtm.A enfin,en 1771, il s'en revint encore a son cher
Salzbourg, avec une moisson de lauriers. Il y écrivit une grande sérénade,,/.,*'
So»_7(^ de Scipioïi.y^ (Ui opt-ra ,, L« Fiitld Gidrdinii'rd :, k'u nul re. (|neli|ue>
nioiceaux re_ ligieux,et <''esl dans ces (n-uvres (|ni> son génie commença a se
développer si'rieusemeiit . Il fil un nonxean vovage à Paris, el y composa la sérénade,
Jj; liai l'<isti-io\ ainsi (jiiiine grande svmplntnie poiM' le coneerl spirituel. \:u l7H(t. il
t'crivil pnui- Munich ropé-ra d'/r/omf''*«'V, (|ui eut un grainl relenlissement, mais (|ui
ne put se soutenir au théâtre parce (pi il mani|uail d'effet dramati(pie. iMi 1781 d se
rendit à Vienne, où il professa pendant (piebpie temps,el où

il fut nomme coiin)f>siteur de la e»ur Impériale, ('est à feJle ép(M|iie que iM»»/.arl
conçu! un vif «Itachemenl pour Constance \Aeber,(pi'il avait connue d'abord à Paris,
(pi'il épousa plus tard, et dont la srt'ur, chanteuse célèbre, avait une voix de soprano
très élevée, ((/est pour celte soi-ur, appelée iM".'" Lan{;e, que fut écrit le r«»le si
difficile de la Reine de lu unit dans Lu Flùle enchuutée). Sous l'influence de ces
sentiments, le génie de Mo/art atlei^înit son expression la plus c«»mplète. Les di'iix
>su>urs-vinrent avec lenr mère le rejoindre a Vienne, oîi la Lange interpréta
brillamment son opéra. Lu Révolte an séruil, e| dès lors le jeune compositeur se
trouva lancé dans la société des grands, mais avec des moyens pécuniaires très
insunisants. Pourtant, lorsque, en 1788, le roi de Prusse, Frédéric Guillaume II ;, lui
fit offrir une riche position près de sa personne, ^loxart refusa, ne pouvant se résoudre
à abandonner son bon Empereur Jitaeph H, lequel récompensa ce dévouement et cette
fidélité par des louanges, un titre et des appointenienls fort maigres. I^ln 1785,
IMnzarl composa l'Oratorio David pénitent el Les Noces de Figaro. On trouva
d'abord la musique de cet opéra trop sérieuse, et on lui préféra Lillu on Cosa rara, de
Vincent IMartin, dit l'b!spagn<d, (né à Valence en 1754, et mort à Pétersbonrg en
1810,conseiller d'état et maître de chapelle de I' Kmpereur de Russie). Tout ce-qni a
survécu de Ow/ rara, c'est le fragment qn'eu a cité Mo/art lui-même.^pendiint le
souper de i)on/«OH. Ce dernier opéra, son chef d'œuvre, parut an mois d'octobre
1787, et eut à l'ragne un immense succès. A Vienne cependant on ne sut d'abord
lequel préférer, ou Ae Don Juan ou de r Assitr de Salieri,et c'est cette rivalité peut-
être (|iii fil naître dans l'esprit de IMozart la crainte insensée d'avoir été victime des
tentatives de Salieri contre ses jours. Kn 1790, IMozart, (|ue la mort menaçait déjà,
écrivit pour l'opéra italien Co«»/a« tutte^ enfin, eu 1791,il composa, avec une
précipitation fébrile, des cantates, des symphonies, La Flûte enchantée, Titus et le
Requiem! Cette dernière wuvre, qui ne fut terminée que peu de jours avant la mort de
iMozarl, et fui, selon ses prévisions, exe_ cillée a hcs funérailles, lui avait été
commandée paraît-il, lors de son dernier vovage de Prague à Vienne, par nu inconnu
qui revint
fluelciiie^ mois plus lard., et pava d avance. Aussi «ne idée snpers_ litiense s'enipara-
f-ello du coinposilem., et (|iioiqiie l'on l'îl, dans son entourage, ponr le détonmer de te
Iravail, ille re|)i('iiait chaciiic fois (pie la maladie lui laissait (|nel4|ne répit,,et dans
ses derniers «mrs il rép;mili( d'-^ l:irmi'>- •«nr (■•■llf p.ii (itioii l'alale.

On pourrait croire qn'un splendide mausolée fut élevé au vrai liajJiuii (le la «/(u-
Si^Ke; hélas, il nVn est rien. Ses funérailles eurent lieu pen^ dant un violent orage
(pii mil vu fuite tous les assistants^et les fossoveiirs effarés précipitèrent à tel point
leur triste besogne, (pi^il lem-fut inipos. sible de désigner plus tard le coin de terre où
ils avaient «léposé les restes du divin Mozart.

(!e grau*! artiste, imprévoyant sons lui-ii (li"^ r,i|i|ior(«, a Liissi' sa veuve dans le
dénnmeiit. iM. de Nissen, second mari de iM"."^ l\lozart,a publié la collection des
lettres de {Mozart Ii sa famille. In extrait de ce livre a été traduit en français, et c'est
un on_ vrage plein d'intérêt. Un fils de Mozart, né en 1791, a été maître de chapelle à
Lemberg. Elève de INeultonun et d'Albrechtsberger, ce fut un homme de
talent,auquel malheureusement son père avait lègue le poids trop lourd d'une
réputation colossale. CHERUBiNi. Le nom de (Iherubini est bien placé à la suite de
celui de

(l7ii0-iHi'i) IMozart. Luigi CherHbini,né à Florence, élève de îî»V//7/, '' a laissé, dans
le genre religieux, des ouvrages splendides. Il a la scienceet rinspiration. Sa riche
instrumentation vient appuyer 1" habile dis_ position des voix, et il en résulte des
effets prodigieux de so_ norité. On a quelquefois l'occasi(»u d'entendre les
admirables messes de C.herubini-, malheureusement ses opéras ont été abandonnés,
probablement a cause de leurs sujets peu favorables, (,'e qu'on en connaît le mieux,
c'est le chu'ur, plein de suaviti', de Blanche fie Provence^ dont les sociétés chorales se
sont emparé; mais «I y a certainement dans Lof/oisA"rt, dans Les denœ journées ,
dans Faniska, etc. de belles pages <|iie les amateurs seraient heureux de v«»ir
reparaître.

Cheriibiiii fui uoininé,rn l»l«i. directeur di' la chapelle de louis XNI II.d,

^'' S;irli (l730-lK02),(lo.it l'.rnMr h. ,,lii^ .sii,,,;,!,!, ,.s| „„ hy,,,-/,,,,,,^ ■, li<ii( vi.ls, .
(.lil un i-xrell.'iil <i.nlr.|i(,iiilisU-. U .1 il.' iiiattri; <l.' <lia|..ll.. .1 |ii()l'(".s.Mir «l.-s
yn,„-<-. ii r.,|„iili;i-iii-,;i Milsiii.el à l'i'ltTsIioiir};. (:V'(;iil un rltcri-luMir ilr
«•oinliiiiiiisoii'i i'\triior<liiiairi'S;iiiii«i,ihi <i)tii(),iv lin Te4>:nm uwr
;«'roiii)jii^iifini'nl ../i/tV/.' de coups de chiioii. «c iin>r<f;.ii nv lui :i|]|)n-<i.' i(n'<ii
llns-ir.

tMi 1821, direc-teiir du (loiisfi-vafoirp do miisî(|iie t>t do doclamalion ; il a t'ii'


décoré de ()lii>ieiirs drdros,, et iKiinnu' iiit>iiil)tv d»' l'Iiis. lilnt di' Franco, aiii^i tint'
de |iliisiiMirs acadciiiics ciraiiiît'rt's. lESUEUR Jean IVaiiciMs Lcsiiiiir^ t'iU d un
ciilti\atciir dis ciivinm^ d Alibcvillej j
(l7ti3-ix37) rifjnrc d abord coiiniu' organiste on province ot à Paris. Puis,sur le
conseil de Sacchini, son professeur, il renonce à la maîtrise de Notre-Dame, ponr
donner tout son temps à la ccunposition., et accepte l'Iiospilalilé d un gentilhomme,
"NI. do <:liampagnv-, (|iii ne lui mesure avec parcimonie cpie la lumière, afin de
rempôclioi-do passer tontes ses nuits an travail, ('opendaiit., un matin.,iM.de (!liam_
pagny trouve son jeune protégé installé sur le carroMii de sa cliambro, écrivant a la
lueur de (juel(|uos < liarbons oniLrasés. (".^otait un premier opéra, Lff Caver}ie,i\n\
tenait Lesueur ainsi éveillé. Une telle application fut récompensée. ()uoi(|ue classé
parmi les compositeurs do second or<lro., Ijosueur, Inspecteur des études au
Conservatoire dô^ sa l'(indalion,on 1795, l'ut nommé,, en 1804, membre do l'Institut.
Il était décoré do plusieurs Ordres. Son («'livre la plus considérée a été son oi)éra Lea
Bardet^^ représenté on 1804. Celui de Paul et Virf/iuic, i\iù date de 1794. contient un
liyuino an >oloil, page très admirée. Lesueiu' a composé un assez giand nombre do
morceaux rtdigioiix. MÉHUL mienne Henri IMéliid., né a (livel, un des grands
compttsileurs

(l7tiô-lxl7) dos temps modernes, ont dos commoncemonts difficiles. Destiné par son
père a devenir ouvrier, il dut ses proniières leçons Av inusi(|uo )i I Obligeance .d»'
Torganisto do sa paroisse. Cet hmiiblo artiste, aveugle, et iii> pouNanl,, par
conséquent, conduire bien loin un élève toi (pie celui que le hasard lui avait ctmfio,
employa du moins tous ses efforts a mettre ce jeune talent on lumière. C.râco à ses
démarclios., l'tienne Méhid fut admis a I abba^o do Vallediou^où pondant trois ans il
étudia assidûment Torgue et le contrepoint, sous la direction do l'allemand Williolm
llanser, dont il devint bientôt l'adjoint. MéhuI n'avait pas encore seize ans l()rs(|u''il
fut amené à Paris par un colonel (|ui, pondant io séjour do son régimonl à
Cliarlemont., avait eu rnccasion do |o remarquer. Kdolmann., pianiste célèbre à cette
épo(pie, se cbargoa do lui donner des Iimmius. Knfiu., doux ans plus tard.,il fit la
connaissance

S9

iiiliiiH' He riliick, venu îi l'aris |i(i(ii' v t'airt' rcpii''-" nlti- son Ijifiiiji^tiii' en Aulide .
('es relalions enrfiil sur 'Mvliiil (iiic iiilliit'iict' (l('(isi\c. Il |tril son ail de |)l(is haut .et
s'aftaclia jdiis pailiculièrt'nifiit à en (levt'l((|i|)t'r les imitios expressives. I'!n I7^>(),
parni son premier opéra,, Exp/iroaiio', auquel siitcé<U'rent Coru et Alotizo.^ en
1791- Stratouice, *'» I7^>2; \'Irato,en l»OI; Une Folie, en 1802^ Les Atunif/les de
Tolèd-, (h\ 1806. Knfin, en 1807, parnt son chef-d'auivre, l'opéra de Joaeph., qui eut
un suecès universel , e1 donf fani de beaux morceanx sont toujours entendus avec le
plus vit" plaisir.

Le génie de iMéliid,^ profond et vrai, se laissait <|uelquefois entraîner a la reeherche


trop minutieuse de l'expression,c'est le seul reproche que l'on ait Irouu' à lui faire.

IMéliul. mélancolique et souffreteux dans ses dernières années, fui obligé d'aller
chercher dans le 'Midi une trêve an mal <|ui le dévorait, mais le séjour de Paris était
indispensable a sou esprit, et il y revint pour y mourir, (l'était un honnne ;iiiiiable el
bon, dont le dernier trait fut généreux, car il parvint à assurera (Ihornbini, (pie
l'himpereur n'aimait pas, la survivance de ses places.

IMéhuI avait été nommé, en 1795. Inspecteur au (jonservatoire. et il y fut plus tard
professeur. Tl était chevalier de la Légion d Uonneur. Son (iiivre se compose de
trente (jiiatre opéras et r.allels; (If six symphonies, onze cantates, etc„ etc. Il a écrit
des hvnines el des chants patriotiques, notamment Le ChmiJ du départ^ Le (Ifutnf de
victoire., t^lc. V uuM'rXure Au Jeinte Henri opéra dont on ne voulut en1(>ndre (pie
ce seul morceau,est niu' «'livre caractéristi()ue, qui est devenue p(q)iilaire.
KREUTZER. Ro(lolpli(> Kreiil/er. né à Versailles, de parents allemaiids,fut

(I7«7-IS3I) un violoniste brillant. :iu<piel nous devons c(»nsacrer une notice


particnlit're. parce (|n il fut également compositeur de mérite. Protégé par la Reine
Alarie Xuloinetle. il fut nommé, très jeune, premier violon de la cour. Il eut I
occasion d'v entendre fré _ (|iiemment le célèbre Violti,doiit nous relroiiverons le
imiiMpicL (pies pages plus loin, et acheva de se former a celle remarcpiable école.
Ilodolplie Kreiit/er a composé d excellente miisi(|ue pour le

violon, et, parmi ses opéras, il ne tant pas onhlirr de cilt'i" I\ml et Virffiuie, qni ont
beaucoup de snceès, et où se trouvait une jolie romance dialognée, /><* ta ntain lu
nu'illea le. J'rtiit, ^uv Ion a longtemps cliantée.ll a écrit aussi une Lor/oi'sfca. Kreutzer
a été professeur au Conservatoire, directeur de l'orchestre à rOj)éra, et constamment
attaché comme violon so/o aux chapelles des sou_ verains français. Une des plus
belles sonates concertantes dt» lieethoven est dédiée à Kreutzer. BERTON. Henri
Bertun est l'auteur de Moniuno et Stéphanie.,u\wr.t

(i"ti7-iK44) dont on répète encore souveni le j()ti itwvcvd»,C'est donc deniain que
l'hyménée. Il a été élève de Sacchini, puis est devenu prot'essejir au Conservatoire,
directeur du chant au théâtre italien et an f;;rand Opéra, membre de I ' Institut, officier
delà Léfîion d honneur, elc, etc. C'est donc une -gloire toute française,(pi'il n'est pas
pernns d'oublier.^ OELLA MARIA. Aprî's la révolution de \79S, surgit un jeune
musicien,dont

(l7<iH-isoo) l'art doux et tendre répondait au besoin d'apaisement des esprits. Il parut
avec un ope'ra qui par sa simplicité, sa fraîcheur et sa grâce, enchanta tous les cœurs.
iMéhuI lui-même céda a I en_ traînement général, et I on ne se lassait pas d .entendre
les naïves mélodies du Prisonnier on In ressemblance. On avait oublié les u'uvres de
(irétry et de l)alayrac,el l'on s'extasiait sur ce genre charmant comme sur une chose
entièrement nouvelle. Le jeune compositeur avait des talents capables de soutenir sa
réputation. Il jouait parfaitement bien le piano et le violoncelle., et bientôt il devint le
favori de la société parisienne. Il joignait,;! ragrénniil des manières, une véritable
abondance d idées et une grande facilité d'expression. Il ne fut contesté <ju'après sa
mort, on lui trouva alors une quantité de défauts qui avaient passé inaperçus. Sa
carrière fut brillante, mais courte. Il mourut subitement, sur la voie publique, à la
suite dune joyeuse soirée.,et ne l'ut pas reconnu immédiatement. Délia IMaria,, cpii
finit à Paris d'une manière si déplorable, était né à Marseille.

Le Prisonnier ou la ressemblance., dont Alexandre Ouval avait écrit le livret, et dont


Klleviou, MiM"V Saint Aubin et Ihigazon,

W |>:,|.,„i |,.s opéras <).- B.rtoii.n'oublfoii-. jias rf.' - if.r Alim, H'V„ d, <:„l,nnil.,A
f'i.,i.;.i-. ./• h'-vi: \\ a t'( ril aussi- lilusiiurs uuMMui's (liéopiquts.

firent le succès^ conteiinil cette jolie nnn.iMce (|iie Ion a tanf clianlée. Lorsque dana
une tour obscure., f\ le "laeienv njoitean «reii-semble. Doux effet de Ut »-
es.s«.'/H6^/>U'«. PInsiein-s airs du même o|)»Ta sont devenus |)o|)nlaires, el diit cli'
eni|)!n\es nnnMM^ timbrei> nar les cliiiiisoiiniers et ii's \ imili'\ illi-lrv. REiCHA.
Uoicha,, né à Piaj;ne, fui élevé de ÎMozart et de ]\litliel Haydn, et

(1770-1x3*)) ami de Cliembini. ISonimé professeur an Conservatoire de Paris, il y a

exercé une haute influeiice sur 1 enseignenieul ^ ^ BE€THOVEN. Autaul ^lo/arl


trouva tout dispos»' autour de lui de manière

(l770-l«i!7) à favoriser le développement de ses heureuses dispositions,iuitanl


r.eelhoveen vit les siennes comprimées par une rigueur capable de les détruire dans
leur germe. Tja mnsi(pie lui fut tristemeni imposée. Peut-être fut-il un enfant difficile
comme il a été nu homme farouche, car I tnfaul se retrouve dans T homme; peut-être
aussi cet artiste aux sombres aspirations, accessible cepeu_ dant aux sentiments les
p|u>< tendres, mais obligé d'en refouler longtemps Texpression, dut-il justement cette
profondeur de pensée «|ue nous admirons eu lui , a la privation totale d'épanchemeni
qui affligea ses jeunes années, lieethoven avait ciu(| ans lors<nie son père, chanteur à
la chapelle de la petite cour électorale de IJonn, commença à lui enseigner la
musique, c'est - a-dire à le martvriser. Tous les jours on enfermait I enfant jusqu^à ce
que sa tache fût leiminée, et le moindre mécontentement du p.ère se traduisait eu
sévices brutales, l^a mère, plus indulgente, s'efforçail d'adoucir ces rudes traitements ,
et ce fut elle <pii, après la mort <\\\ père, entoura son fils de <es soins auxquels on
s'accouliune aisément, <|ui mettent dans la vie celte uniformité si favorable an travail,
mais dont on ne peut plus se passer sans souffrance. Poiirtaul Liidwig lîeellioveu
avait dû s'habituer à la solitude, car, dans la triste demeure paternelle, (pie ses deux
frères avaient désertée de bonne heure, point de place même pour une camaraderie!
Aussi une timidité sauvage le tint-elle plus tard éloigné {\\\ commerce des hommes.
Des affections passagères el mal placées sans doute, no puicnt lui procurer les
dniiceiirs de la famille, et c est (bus son art seul (|u il trouva lexercice de ses facultés
aimantes. f\lais là (jiie de jouissances sublimes lui sont réservées!

) l'ar.ni I., ,,,i,„ i|.mi\ .„ni-a-r. A,- liiirlu., il faut rit, r ..,„ I,:.il,-- .1,. |,;,u|p oimpo^itinii.

Il fiilic en comiminicatKin iiitini»' avec la nature ^ font lui parle el tout vent être
traduit^ I horreur sauvage des t'orêls, le gô. niissement des branches sur les hantes
cnnes., le hruit sourd de la roche <|ui s'écroule au l'iind dn |)recij)ice,, le niu^isseinciil
des eaux du torrent;, puis, le murmure plus dou\ de la vie «jui s'agite dans les prés,, le
ruisseau., I oiseau, Tinsecte, fout aura sa note, et sa n(»te vraie, dans ses poèmes
grandioses, car ce nVst pas seulement dans la symphonie pastorale, où il a décrit
Torage, et la joie causée par le retour du s(deil,(pi il a cherché à exprimer les choses
(le la nature; il en était sans cesse 1 inspire. Aussi fpielle douleur dut èlre la sienne
lors<|u il resstiilil les premières atteintes de cette cruelle infirmité (|ui allait Im'. ravir
la plus grantle partie de ses jouissances! Longtemps ce tut une menace {|ui jetait un
voile de mélancolie autour dn pauvre homme de génie; puis, graduellement le silence
se fil tout à t'ait,, et enl'in il ne conserva plus (jue le souvenir de tous ces heaux. ,
murmures (|ui t'avaient tant charmé! Il voulut cependant les ex_ ' primer encore, il
savait obtenir tel effet en employant tel moyen.-ne se trompa-t-il jamais? c'est ce dont
il est permis de douter, lîeethoven (pii, a onze ans, dédiait à l'Iilectem* six sonates où
l'on retrouve les procédés de lMozart,(pii,au même âge,faisait ses délices du
Clavecin- bien, tempéré de .1 S. lîaclij (pii,à sei/e ans, sollicitait, de l'iilecteur de
Pologne, la faveur <l'é(re aidé pour aller a Vienne prendre les leçons «l' Haydn;
Beeth<»ven, dit-on, prétendit plus tard n'avoir jamais rien appris de personne, ce
(pi'on lui reproche comme un Irait d'ingratitude. Il devait être dans le vrai cependant.
Il avait admiré, étudié ces gi'ands maîtres, mais ne les avait pas imités, et, du reste,
Haydn hii- J même, (|ui, en 1795, fil un voyage à Jjondres pour travailler ^ sous la
direction d'Albrechisherger, disait à son relom- a lîeethoven • Si je pouvais
recommencer ma \ie,je voudrais suivre une voie toute nonscile, cl pioduire <les
oiMivres tout à fait différentes. C'esl il toi ;i savoir le débarrasser des vieilles entraves
pour donner un libre cours à la fantaisie, et peindre des images et des seiilimeiits
<Mie je n'ai pas su rendre.»

iM-ethoven, pénétré de ce désir, se renferma de plus en pins j

en liii-iuêiiie <'t ne se inuntra plus soncieiix «le (oniuinninner(in'avec lii naliire. Il eut
voiiln anéantir tont ce <|ii'il avait com(»(isé a>aiil 1 anni'i' l7î>8. (!'est li pailir di'
celle t'jMn|ue imr ijaiinenl ses «nMivres les plus reniai(|nal>les. Il se fixa ili't'inili\
cnienl à Vienne, où la in(isi(|iie t'tail alors en i^rand honneur, mais il n v prit point ir
emploi régniiei., ne pouvant snpportei-nulle lonlrainle. nulle nbligutinn j;.è,nante.
Son seul nioven «l'existence était nne rente «pie Ini assura I Areliidne noilolphc,
évé(pie dOliniîlz, pour remplacer celle dont lavait priu' la mort de son premier
proleclenr.. l'Klectenr de C.oloi^ne. (l'est vers l'année lo<)^> <|im' lui de\inl funeste
sa contiime de travailler an dehors sans se rendre compte <les heures ni de la
température. In refroidissement affecta dahoni la finess'e de sou ouïe, et peu a peu il
se vit afflii;é d'une sniL dite complète. A -te malheur, se joij^nil rincpiiélnde de
l'avenir,, vt ces cha<;rins de'terminèreni une maladie de foie, (|ui causa la mort du
pauvre grand artiste. TiC '27 mars 1827, il expir;iit entre les bras de ses amis,
Streichcr et Ilnnimel. La popidatioir de Vienne s'iudigna contre les «ijrautls, »|ui
avaient néglii^é d'a_ méliorer la position d'un tel roncitoveu, et le voyaient disparaître
avec indifférence, (hi lui fil des ol)sè(pies digues «l'un prince, et uii monument lui fut
élevé. Il avait vî'cu solitaire, faisant <le la musi(pie sa seule compagne. Tu neveu.,
dont il avait été le seeoud pl're, et pour le<piel il ePil vonlu s'enrichir, ne lui avait
causé tpie les plus cruels son<is. Jl ne laissait donc après lui que sou oeuvre
spleudide.

Ileethoven est uu compositeur esseuliellement symphoniste,et les paroles ne


pouvaient (|ne le gêner. Il a cependant écrit un^ opéra, Firtelio., une cantate, L<*
Christ itit Jarilin fh-s oliviers ^ une mél«»die dramalitpie, Adéld'idf, .^ el nue grande
(|uautité de lAi'der. Plusieurs messes, nolamnienl sa Grund' Messe ^idennelli' et un
Miserrre pour voix d hounnes ont lémoi_ g'ué de sa supériorité dans le genre
religieux; les ouvertures d Effmont., de (loriolun., de Lronore- ses comerlos, ses
sonates pour piano, entre lesipielles nous choisirons i.ff C7ajr du Ihuc. et la Sduatu
Pathrtit/uei ses morceaux concertants iSes (pialu(u-s d iiistrnmen(>^ à cordes, sou
magnilupie seplnor.e»c,elc,

lui |)('riiirlli;iii'iil «lt'j:i «le |)it'lcn(ln' iiii |iifiiiifi rtiiii; piiriiii les f^t'iiics i\v I ail
iniisical, t>t ses ii<lmiiiil)lt's sviiiplKiuics aclii-^nil <lf If lui coïKiut'rir. V.\'s\ l;i (\yn\
iI/IÏmi' de tout iissujrllissciiH'iil. i'I ji|)|)olaul ;i situ ai<l«' luules les rcssoiiiics de
r<ii(ln'slrali<m la |)lus riclu", il s'attariu a »lt'|it'iii(lif les visimis |)<n'li((ut's <lc son
àiiie. Lors(|ni' I on vimiI I«'s t'cdutiT aus^i nwr U- (•(«■ui',(|U(i ne «i»'(oiivre-t-(»ii
pas dans la syniplioiiif l'ii Ut ininenr.ji\n\\s la symphonie fu Ld ntnjcur., dans la
Sj/tnphonif: Héroïque, eJ dans la Symphonie Puatorale!

C'est en 1801 (pie parut la première svmplionie tie ileelhoven (en ot majeur):, elle est
éerile un peu dans I esprit de Mo/arl. mais la seconde,(en ré majeur), <|ui parni en
IHO<>,esl enliè_ renient d('i;af;ée de toute int'luence, et désormais iJeelhoveii sera
toujours lui-même, et lui seul, si ee u est peul-être dans (juelipies parties de la
symphonie en Si majeur, et de la huitième symphonie, en Fa majeur^ commencée
vraisemhlahlemeiit a la même épiupie (pie la première, et terminée plus tard. La
symphonie a>ec (•ho'iirs5(iieuvième et dernière), composée sur I o<le ii la joie, de
Schiller, a tté appelée non phia ultra par r*'ii\ (pii ont su la comprendre.

l'oui' touiller liire en l'iiiissant, ciloiis celle appréciatitiu imaj^ée d'un auteur allemand
:(( Haydn a piaulé un l>eaii jardin, I\lo/arl y a bâti un palais, |{eetlioveii y a élevé une
tour, et <)uicou<jiie voudra construire plus haiil se cassera le cou.» CHORON.
Alexandre (Ihoroii,, né a Caeii, a élé un prolèsseiir trop cons_

(!77"i-i«3 4) ciencienx, et a exercé une trop grande influence sur la innsi(|iie chorale
en France, pour <|ue nous puissions luuis pernieltre de r oublier. Il a l'onde nue Kcole
de imisi(|iie classiipie et re_ ligieiise (|ui, pendant loni,'tem|)s., a é'ié une pépinière
d'artistes hors lii^ne. Il est parvenu,, à ses liscpies et périls., a iiitrodiiir(> en France
les clieis-d (eii\ie de l'alestn'iia, de ('.arissiiiii,,d Allejjri, de llii'udel,, etc.

S^occiipaiit à la fois d instruction primaire cl transceiidaiili', il a écrit des inélliodes


pour l'acililer I Ciiscii^uement., el a traduit les ouvrafjes si arides d'Alhrechlsherj^er.
(!e sont, sans aucun doute, les efforts de Choron (|ni ont fait naître chez nous

le goût des lômiioiis chorales. Son Krole, licencit'e en 18."U),ii été resliiiirée
beaucoup plus tard ., sur des bases nomelles^et couf'ii'e à la direction île
Niedeinievei'. CATEL. Charles Calel,^ (|ui tut Prol'essein- et Inspecteur au (lonser _

(1773-1X30) vatoire, et membre de 1^ Institut, avait été un des élèves favoris de


(iossec. (lalel a composé plusieurs opéras estimés, mais il mérite d être cité
particulièreiiient comme auteur d^uii traité d harmonie élémentaire très simple, très
clair, et (pie Ion peut encore consulter avec fruit. ' PAËR. Fernando Paer, né a Parme,
élè\e du Conservatoire di> Naj>les,

(I77i-is3:t) fut un des bous compositeurs des temps modernes. I Insieins de ses opéras
ont eu un grand succès-nous citerons parmi eux Affiiene., et Le Maître de chapelle.^
opéra bouffe, écrit sur un livret d'Alexandre lUival (1821). Paër., cpii reniplaija Catel
à P Institut eu 18.SI, et (pii fut nonnné,en 1832, directeur de la chapelle de Lonis-
l'hilippe, avait été appelé, en I8l2,:i diriger le théâtre llalieu, en remplacement de
Spontini . Il a été maître de chant de Marie Louise, de la duchesse de lîerry, et des
princesses d Orléans. SPONTINI. Casparo Spontini, né à JMajcdati, près .Iesi,dans la
^larche

(1774-lK.M) d'Ancoiie., fut le continuateur de riluclî,et mit, an service de I art noble


et sévère, tonte la passion et la fougue italiennes.Spontini fut élevé chez son oncle,
bon curé de campagne, (pii avait conçu lotit naturellement le projet d 4Mi faire nn
ecclésiasti<pie. 'Mais I enfant, épris des sons, et saisissant avec ardeur l'ticcasion d en
entendre, employait ses récréations auprès d un facteur d instrunuiils, appelé a Jesi
pour réparer les orgues de Péglise. (l'est grâce a cet homme, dont la complaisance s'y
prêta, (|ue na(piit et se développa la passion de Spontini pour la musi(pie.(Jiiaiid I
enlaiil avait disparu, on était sûr de le retrouver dans les orgnes,,et il lui arriva une
fois d''y être surpris par un orage, dont les éclats mettant en branle les cloches
voisines,en même temps (ju'ils vibraient dans les tuvaiix de lOrgiie. produisirent nn si
effroyable liiitaniaie ipie le souvenir seul en suffit longtemps pour émouvoir le jeune
Spontini. Sa famille consentit enfin, (pioi(|ue avec regret.,a ne plus cfuitrariei' ses
disposiliniis, et s«in frère snixil la i.iirière ipii lui avait été destinée.

^' N'oiililioii- (i.is H,- iirmrmr iiii^vi l'.Tii.', il- à l'iris »ii 177'i!, .1 .|iil fi.l. ;,l»vj ,,„. <
:il. t.(,r<.r.-^Miir •I li.irmoiiif. 1-1 Iiisiji((,-iir ;iu < •.«•icrvalnirc.

Pour lui. il lui t-nvovi- ii lîoloijn»', »■! v ciHimU'iini ses t'tiiH«'s sons la (lircclioii
ilti /*•;»••? Mdrdni. Il les termina an (Ninsei^iiloire (le Na|>les avec Sala'" et
Tr(U't((i,e\ eut pitis tard le boiilietir de reiev^tir <|iiel(|ues conseils de (!iinarosa. Hn
I7*M>, Idl repiésenlé li llonie son jneniier opéra,/ Ihmtitfli f/c/A' f/om<«,el ,en I
i'>i|iafe de se|)t ans, il en fit paraître (|iialorze,, (|Mi enrent en Italie nn égal succès.
IMais le jenne coinpositenr aspirait à se mesurer sur la scène française., et il arriva a
l*ari>. en IH(»4. avec un ouvrage tout prêt pour le théâtre Italien, /,(t T'Y»^J
Filonirf'a. Knstiile il écrivit ponr Kevdean, IjU Petite tuaisoti. Julie ou le Pot de
fleurs^i'{ MU t(>ft^(\i\\ furent accueillis différemment. Ce Il étaient Ta (|ue les
premières étapes diin succès <{ni devait graiwlir en peu (le temps. A cette épo(|ue,
Paris mettait a contribution tous les talents ponr célébrer les vicloirel^ du premier
empire^ on aimait surtout a v«»ir paraître sur la scène des héros a\ec lesquels les
nôtres étaient dignes de rivaliser. Spnntini accepta avec empressement le livret de Lit
Vestale (pie lui offrit iM. de .loiiv. Il avait assisté aux représentations, a l'Opéra, de
Vljthiyénie en Anlide de r>luclt; ce fut ponr lui nue révélation. Abandonnant tout à
coup le genre ines(|nin aii(|iiel il avait sacrifié juscpi'alors, il comprit (pie c'était eu
suivant la trace (le son illustre prédécesseur (|u'il entrerait dans la seule voie qui
convînt à son talent el à son caractère. Impossible d'entreprendre ici If détail des
obstacles «pii s'opposèrent longtemps à I apparition du chei - d («-livre de
Spontini^on lui en suscita de plus d'un -genre. Il eu triompha heiireiisemeiit. et au
mois de décembre 1807, ha Vestale fut représentée avec nu succès si éclatant, (pie
lOpéra ne se souvenait pas dCu avoir vu un seiublable. Le pris (b'ceiiual lui accordi' à
son auteur, et ses rivaux UK^-mes ne purent en murmurer, ha Vestale a été reprise
plusieurs fois. Kaiil-il le dire? Une spirituelle parodie, restée dans tontes les
iiiénioires, a rendu iiii|iossilile le mainiien de celle (l'iivre à la scène. (lepeiidanl ou
est heureux d'eu en_ tendre des fragments, et le Finale du second acte, exécute au
(Conservatoire, ne manipie jamais de soulever la salle, bln 1809,

' ,\ii„;.,« S,i/,i, ,liM' il.. LriiiuirHi. l.i'M, a irrit,-iir 1.1 r.Mn|,..-ilif,ii,iMi oiivrii;;.-
i.iir.irFiiiiMiilnl, .(iii isl , I- qui' Ifs Italli'iis jiossi'di.iit (11' jiliis riiii:irqii;ihli' en n-
(jeiin-.

Fernund Cortez siiccéd;! à L(( Fesfa/e. (l'.-st mi «mviii^r,. ,1 un ciiractî'ro tout à fait
dilïéifiif. Kgaleiiu'nt bien inspiré par son snji't, Sponlini est parv.Mui à s'en pénéiriT
an point (i'oblinir di's efl'ets d'une orij^inalilé sanvajie, tout a fait empreinte do
couleur locale. Cet opéra, dirigé par le maestro, avait un cachet extraordinaire.
Olympie.. représentée en 1819, contient beaneoup de beanx morceaux, notamment
une Grande Marche triomphale, mi\h c'est m n ouvrage trop long, trop travaillé, (( (|ni
manque d'unité. Il n'eut pas a Paris le succès qu'on espéniil., et le compositeur,
découragé d'ailleurs par le mauvais résultat di-son administration, tant a l'Opéra
Français (1810) qu'à l'Opéra Italien (1814), et par les cabales dont il était souvent
victime, accepta les propositions du roi de Prusse, Frédéric (Wiillaume III, et alla
prendre la direction An gran<l théâtre de l}erlin,en 1820. Son Olympie fit un effet
prodigieux en Allemagne, où l'on ne craint pas les longs ouvrages, et où d'ailleurs il
se trouva des chanteurs capables de faire valoir les premiers nlles. Pendant tout le
temps de son administration, <(ni dura jusqu'en 1842, Spontini fit représenter à Berlin
une quantité d'opéras des grands maîtres anciens et modernes; ceux de VVeber,de
Rossini, V parurent ilans leur nouveauté. Le Don Juan de ^{o/.avl,VArtmde de r.lnck,
reprenaient la vie sons le commandement du maître Italien, et il électrisail ses
exécutants par le feu de sa direction. On ne c<uniaî( pas en France les ouvrages <pie
Spor.lini a composés eu Prusse. Lalla Ronkh (\8'i\) , Piunnahal{\82'-l).,Jfci(l(,r
(1825), sont des pièces de circonstance, écrites pour les fêtes de la cour. Kufin, son
dernier opéra, Atfnè» de Hnhemtaufen, dont le poêle Vaupach fil le livret, a pour
sujet un épisode de la guerre d'Allemagne, i|ui n'a pas inspiré en France un intérêt
assez vif pour en faire désirer la Iraduction. Tela est regrettable, parce qu'il v a dans
cet «uivrage «le magnifiques mor_ ceatix d'ensemble, où Spcmlini s'Vsl montré à la
hauteur du progrès réalisé par iMeverbeer(l837).

Spontini, que l'institut rappelait avec instance, revint a Paris en IB4.S.nepuis la mort
de Frédéric (".uillanuie 111, il s'étail vu en bulle a des inimitiés (pii le dég(»ntèri-nl
du séjour de TAllemagne;

sa sailli' tu soiil'IVil. cl iiiif maladie iit-iM-iisc le Itiniiiiciila jiiMin'à sa mort. ('Vst à


iMajoInli. on il a\ail t'oiiilc «los «'uvrcs (l»> iliaiilé , (|ii il alla iiioiiiir, en I ^51,
assisié toiijdiirs ynv sa vt'ii l'fahie el t'iili'lf coiiipairiie., nièce du célMu'e ("a<"lenr de
pianos. Sébastien l'.iard.^ (|n'il avait éponst'e a l*aris, an temps de ses plus beaux
snecès, el (|ni seule savait., par sa dinicenr el son dévouement., calmer les
soulTrances morales et plivsi<|nes de I homme aïKjiiel elle avait consaer»' sa vie.

Ku égard à ses fondations pieuses en Italie., Sponliiii a été

anol)li |)ai' le Pape Pie IX., et créé ('ointe de Sant Andrea^il

était en outre oHicier de la l,éi;ioii dMioiiii<>iir et décoré' de pln_

sieurs antres (•rdres.

BQIELOIEU. \oici eiicoii' iiii de ces compositeiiis dont l'oeiiMe est si popn,

(I77.S-IS35) laire en l'Vance (pi il f'andrail poinoir la citer tout au l<»iii,'.

l'fancois Adrien l'.oieldien. né a Hoiien,, lut .^ dès son adoles_ cence., l'anaticpie de
théâtre et de mnsitpie. Avec cette confiance i|n inspire la jeunesse., il sfii vint a Paris
sans autre ressource ipi une faible somme d argent., fruit d nu premier succès (d)lemi
dans sa ville natale, et se trouva- bientôt an\ prises avec les pins grandes difficultés.
Vssez heureux du moins pour entrer en relations a>ec des mailles tels (pie MéhuI et
(Iherubini, e( pour reiicoiilrer un interprète tel (pie (iarat., c'est S(mis leurs auspices
(|u il parvint :i faire comiai'lre ses premiers essais.I.e gont s'est modifie., et les jolies
romances de Itoieidieii^ parmi les(|uelles nous citerons S il mt vrtii tjm' rfi^fri'
f/(^jfjî. ne trouve, raient peut - ("-tre pas aiijourd hiii aiilaiil d admiraleiirs
(pr'aiilrefois, ■nais le jeune compositeur ne tarda pas à prendre un vid plus élevé. L
(T|T(Ma-(;oini(pie ouvrit ses p<Htes a ce lalenl naissant, (pii se montra aussi fécond
(pie gracieux. iMiisieiirs opéras,, L« Thif (le Siizetf<\ La Famille !(iiisse.^Zm-(i'imt;
et Ziilnare^Benimvskij^t'k précédèrent Le Calife de liiKjdad^iyw parut eu I8()(),, el
eut nue grande vogue, (iet ouvrage, resté au répertoire de I <)péra-coini<jne, ainsi
(pie .1e<t)i rie Paria et La Dame hlaitc/ie^ (|noi(pi''il n'ait pas la même valeur (pie ces
deux derniers, ('sl t(Hij(nirs entendu avec iiii \if plaisir. I ? air si connu.,/>»; loua les
jiays pour VOHH plaire, vs\ souvent, choisi par les jeunes Diiga/.on, comme très
favorable au développement de lotirs (|iialités. Ma Tante Aurore.^ où le chanteur
Martin remplissait un des principaux rôles, vint, en I80:^j affirmer le succès de
Hoieldieu. Dans cette même année il se décida, par suite de chaf,Mins domestiques, à
s'expatrier,et partit pour la Russie, où il fut nommé, par TEmpereur Alexandre, maître
de la chapelle Impériale. (1 est en Kiissie «pi'il écrivit, eutr ' autres ouvrages, he»
Voitures versées. T)e retour à l'ams, il eut le bonheur dy retrouver, auprès du public,
la faveur dont il avait joui avant sou absence, et, en 1812, l'apparition de Jean de
Paris, vint l'augmenter encore, liappelons, entre tous les morceaux de cette partition,!
air du majordome, C^est la princesse (le Navarre^ et la cavatine de la frn\ces^e. Ah!
(fnel plaisir d'être en voyayel

¥a\ 1818, parut Le Nouveau Seigneur du village, c\\armt\»\ petit Opéra-Comique,


rempli de morceaux heureux f, citons-eu seulement les couplets, A/} vous avez des
droits superbes! et le «liio,C'est, dites-vous, du chatnhertin. '

En 1817, Itoieldieu remplaça >léhul à l'Institut, et c'est, paraît-il, pour fêter et justifier
sa nomination, qu^il écn'vit la jolie partition du Chaperon rouge, mi\ parut en 1818, et
qu'interprétèrent avec bonheur les premiers artistes de I Opéra-comi(pie. C'est dans
cette gracieuse pièce que se trouvent, et la ronjance, Le noble éclat du diadème, et la
ronde, Depuis longtemps, gentille Atinette, et les couplets, Robert disait à Claire.

Enfin, c'est en 1825 que lioieldieu mit le sceau à sa gloire en écrivant la parliti(m de
La Dame Blanche, »ou chef-d'uMivre, (|ui est aussi un des chefs-d^anivre de I opéra-
comique. Il n'est presque pas nécessaire d'en rappeler les morceaux favoris. La
ballade, //trj voyez ce beau domaine, \ii vomaure,Pauvre dame Marguerite;)''»»-de
Vieurges.j Ah! quel plaisir d'être soldat:Jy's ('li;iiiii;iiits duos et trios,! introduction,
Iduverturc;, le choeur final, avec accompaginiiKnl de harpes.; tout mériterait d'être
cité parlicidièrem<'iil.

Après La Dame Blanche, Hoieldieu C(»mposa encore un opéra. Les Deux Nuits-,
mais, épuisé par tant de travail, il ne tarda pas à «leveiiir assez malade pour (ju'il lui
fût impossible même de continuer à professer au (Conservatoire, et ses dernière»,
années

t'iiii'iil jillrisliV's |»ar vv n'pos l'oici'. HciKiaiil son ll|■tpt't'^^(ll■;lt , il av;iil toiiin' les
pins iriiiiir<|iial)lt's t'IÎM's^ parmi Itsc^inls ikuis cilcidiis Adulplit' Adam.,
Zimiiitiiiiaim, l><»iiilt'ii, elc:^ ol ikuis ii oiiMiiriins pas di' toin_' pri'iidie dans cotlf
liste son fils, !M. Ailrieii Unicldit'ii. cxrrlK'iil ar_ listt', (pii a su l'airt' hoimonr an
nom (pi il porte.

Il nie reste à noter une particularité très pitpianle «pie I ou i^iore j^éiiéralemeiit, cVsl
«pie lonverinie de Lu Dama lilunche tut orflu's_ Ilée, en une nuit, par Hoieldien,
Adam et Labarre.^ ' «pii se partagèrent le travail par tiers. lîoieldieu était si mériaiit
de lni-nu'''me «pie ««'««•_ lèves et amis turent ol)lif;és de le coiitrain«lre en «pieUpie
sorte a ter_ miner, et vi livrer sa mnsi«pie. NICOLO isoUAfiO. INicolo lsoiiard,iié à
iMalfe en 1777 (on 1775)., a enrichi le ré_

(1777-ixik) pcrioire d«' r()|!('ia-(((iiii(pie de plusieurs cliarmanls onvr;ifîos,aupremier


raiij; des<|(iels ou «ite /.es Hcndez-vous 7/oMr(f/eoj.s,'cliaruiaiile pièce «|ue le piibiii
accueille t'iiciire a^ec• le pins vif plaisir.

Kils d lin iHitiérii'.r du i;rand maître de I Ordre de IVlalle, Nicolo avait été.^ ainsi
«jne ses frères, élevé à l'aris et destiné au commertr. l'iii consé<pience, il fut placé,
dès sou retour en Sicile,dans une maison de l»an<pie.j mais ses «lisposilions pour la
niiisi«|iie,«pie dexc«'llents maîtres, Azopardi, Sala et (■ii^lielnii, l'^ai«ièreiit à
cultiver, lui per_ mirent d^ibandininer un«> professi<Mi pour la<pielle il ni> se
sentait aiL cnu },'ortt. dépendant, par éi,Mrd pour ses parents, c'est sous le pseu_
«lonyme de INicolo «pi'il fit représenter, tant à Florence «pi'à Liv«iiiriie, ses
preiniers opéras, et ce n'est (|ue pins tard, a Paris, «pi'il reprit son vrai nom d ls«uiard.
Après avoir été pendant «pielipie temps maître de chapelle de l Ordre de IMalte, il fut
dépossédé de cet em_ ploi, par la suppression do I Ordre même, et suivit ii Paris, en
«pialilé de secrétaire, le général français, rappelé après la capitiilalioii de l'île.

IMonsifj;nVj (irétry et Kreutzer enreiil nue {,'raiide influence sur le talent «lu jeune
compositeur maltais ,<pii acheva, f(râce à «'ux,de preiL die possession de son art,et
eut en outre le bonheur «le trouver à Paris les meilleurs collaborateurs dans Etienne,
iMarsolliiT et Hoffmann.Ses plus reniar«|uables opéras-<dmi«pies parurent de 1802 à
\8\^. Mi</Kd-Atitii;Ijfonrt'.

•'^ « '.■<! l.:.li;,iT.-,.|,n. ;,„ r.l„nr- H'iin >.»:,;;.• .ri !•..,.<.■, <'niiinMjiii<|»:. l,
V.uuUu,, ,|m.I,|ci.'s «„,.•< d.-rii.l.iHi.- n ,ii..iiM.-. i|ui r.^iilrihii.'iil :, il r ;i l.,i ll.ui,'
ISI.iu.k. I;n,l .!.• Lui- .-ariu-I.Visli.ii,...

«lîi sf trouve cette lomaiioe si coiimie. L hymen e.sY nnlii-n rhartnant., jirécé_ lièrent
la ]«»lie paililioii des Rendez voua boitr<je(tiii,du\\\ le livret ainu!Siiiit est dû a l
écrivain Hoffmann (1807). CeHdrillo)i,(\iw I on a reprise avec (|nel(nie succès en
187B, cl oii la chanson. Je suis tnodeste et soumise, chantée j)ar une voiv jeune et
fraîche,, a été entendue avec plaisir; Joconde, où l'on retrouve ce refrain légendaire.,
Et l'on reinent tmijours à ses premiers amours, et le trio. Quand on attend s« belle
Que Idttente est cruelle^i^uitH ('o|iér;i-coniiqne de Jeannot et Colin, sont les
ouvrages les plus saillants de Nicolo. Aladin on la lampe merveilleuse, dernier
ouvrages^u'il laissa inachevé,^ et (|ni fut terminé par un autre compositeur ^ ne painl
(jue (|uel(|nes années après sa mort. Les mélodies de ^i(■olo sont faciles et agréables,
et leur <'harme principal est dû'a ce (jue le l)on goût français peut ajouter de grâce à
la vivacité italienne. HEUKOMM. Sigismond ÎNeukomm, universellement connu
sous le titre de

I7-S-1H5K) Chevalier Neukomm.^ ra\>\H'\\i.^ les artistes du moveu âge,, dont la vie
s'écoulait largement à Tabri de celle des grands seigneurs. Né à Salzbourg, oîi son
père était Docteur en dr^tit et professe(U' à I Kcole normale, il avait une distinction
native et des facultés intellectuelles (|ui lui rendirent facile la frécjueiitation de la plus
haute société,, à laquelle il devint |)récieu\ par ses nualités d hoiiine du monde autant
que par son beau talent . Il eut d al)<ir<l I honneur de pouvoir passer pour I élève de
.ïoseph Haydn., quoique,, a vrai dire, les relations intimes qui s'^établirenf entre eux,
grâce à la persévérance du jeune Sigismond, <|ui ne se laissa pas décourager par un
premier accueil très froid, ne prissent jamais le caractère d'une direction suivie. Le
véritable unîire de INenkitnun fut 1 organiste ^^eissauer, (|ui le mit en ét.it de teiiir,îi
(|uiii/e ans, l'orgue de 1%'glise de I université et d être répétileur du théâtre de la cour.
Pendant un séjour de sept ans a Vienne, -ioseph llavdu, à (|ui il avait été recommaixlé
par sou frère Michel, consentit a voir ses compositions et à lui donner <|uel(pies
conseils., .t peut être INeiikonim dut-il,en eltel, à 1 influence de ce grand maître, une
paitie de la pureté de son stvle. Kn 1804, NeuUonnn alla eu llussie elvv fut |Hiid.uif
quel(|ue teuq)s directeiu- de lOjtéra allemand. I*.u 1809, il \int a Paris:, il y lut
présenté par la princesse de Naudémout, sa protectrice, au

prince de Tallevrand, (|ni deviiil smi Mécène.,et dont il habita I hôtel pendant
pinsieurs années, bln IBiri. il a((ont[i;ii;iia le léiMne di_ ploniate au coni^rès de
Vienne, el l'nt., a la même ép<)(|ne,déeoié el anobli par Lonis XVlll. Puis on le
retronve , en I8lfi,à Rio Janeiro, îi la suite du prince de Luxembourg'. De 1826 a
I8.Sfi, il parcourut T Italie, I Allemagne, r.Anglelerre,la France et I' AtVitpie. l'ne
infirmité cruelle vint arrêter momentanément ses courses vagabondes. Il lui t'allul
subir lOpération de la cataracte;; elle réussit, et xiilà notre artiste reparti pour de
nouveaux vovages. Toutes les solennités musicales ré<lauiaient sa présence. Une
iuaiij;ura(ion , un l'estival, l'audition d une (jenvre classi(|ue, le for(^;aient a se
remettre eu route. Souvent il cédait aux instances d une société d'élite et se faisait
entendre sur le grand orgue ou sur Torgu*' expressif. Il pouvait improviser pendant
des heures sans se fatiguer. Une extrême habitude lui rendait ce travail facile. Il
savait, mieux (pi'aiicnn artiste, faire subir a un thème donné tous les développements,
toutes les transformations dont il était susceptible. Tant d'arl étonnait, mais ne
touchait pas. La criticpie n'aurait pas trouve à y reprendre, mais dans ce talent, I
inspiration était remplacée par le procédé et le savoir faire. Les compositions de
Neukonmi, nobles et correctes, sont également uniformes et froides. (le sont comme
de pâles reflets de celles des maîtres qu'il a étudiés et admirés. Citons cependant,
parun plus de sept cent cin<|uante œuvres, un ■ Stabat mater, un Requiem, plusieurs
messes et de nombreux motets, écrits dans un vrai sentiment religieux. Neuliomm
vint terminer ses jours à Paris, en 1858,dans la famille de son frère. PIANISTES.
Sous la bannière de Ilummel, l'un des chefs de la phalange

(i7.M! - isr.s) des pianistes, je me vois forcée d** ranger une pléiade d'excellents
artistes, ses prédécesseurs et ses contemporains , Cleuienfi , Steihell , l»usseck,
(;ramer et Kield. CLEMENTi IMu/io Cleuienti (1752-I8.S2) , né a Home, est le seul
grand

pianiste italien que l'on puisse citer. Il se lia a Vienne avec ILivdii et ÎMozart; Cramer
et Field furent ses élèves, et ce dernier r'accouipa;;iia xHnenl dans ses vovages
arlisti<|nes . L'(l'uni'

ht pins considérable de Clemenli est iiii Gradu» ttd Parnas^ siflH, que les pianistes
étudient encore avec fruit.

STEiBELT. Oaniel Steibell,(l756-I82.'i), naquit a lîerliu, oii son père

était t'arteur d instniuients. Le roi Frédéric riuillaume H., qui avait en l'occasion de
remarquer ses dispositions, le confia tout enfant a la direction dn professeur hii-
nberirer,, lequel en fit un brillant pianiste. Il commença de bonne heure ses tonr_ nées
artistiques,^ et fut partout applaudi. Pendant son séjour à Parisj on plusieurs de ses
opéras furent repré'sentés, il fut professeur de ÎM'. "^ de Reanliarnais., la future reine
llorleuse. Kn 1808,on l^appela a iV'tersbduri;. en remplareuieni de Boieldieu, comme
maître de la cliapelle impériale. Steibelt a beaucoup travaillé pour le théâtre, et son
ni-nvre p(»ur le piano est considérable. Toutes nos élèves ont joue peu on prou son
morceau à «rand effet, l'Ordffe.
DUSSECK. Dusseck (1760-1812), né en Bohême, fut i^rand virtuose et

compositeur classique. Il se fit entendre à Londres, à Berlin et a Paris, où il se fixa


tléf initivenieni. Il a écrit p«iur le piano de bonne musiipie, maintenant bien vieillie.

CRAMER. Jean lîaptisie Cramer (1771-18.58). né a !Mannheiui,fut aussi

un des plus grands pianistes de sou temps. Son u'uvre est devenue classicine. et il
n'est pas d'élè\e (pii ne se soit appli<|ué à jouer ses belles études., (|ue Ton faisait
autrefois succéder à celles de (^lementi, mais <|ue celles de lîertini et d'autres
compositeurs modernes ont im peu fait néglijrer. ('ramer mourut en Angleterre , où il
s'était fixé, et où il avait professé pendant de longues années. FIELD. .lohn Field
(1780-18.S7) fut le plus remarquable élève de

Clementi, avec lequel il vovagi a et se fit entendre. C'est un des rares artistes anglais
(|ue 1 on ait à citer, et il a habité la llussie beaucoup pins que 1' Angleterre. Ses
oeuvres poirr le piano ont un cachet mélo(|i(pie fin et distingué. Ses concertos, ses
nocturnes, n'ont pas vieilli et sont toujours étudiés avec plaisir.

NUMMEL. .Jean INéponincène llummel (1778-|8^i7) fut. comme Mo/art,

musicien dès le berceau. 11 avait (piaire an» lorsipie sou père.

(lirtMlciir (lo la miisi(|iit' militaire à Preslxiiirg, lui appril a jdiuT (in violon., ol ('iii(|
ans l<>rs(|n'il lui lit étntlicr l<> piano. A siiil ans lout'anl., (|iii pouvait passer pour un
petit prodij^e., lut conduit 11 \ieuue., oli ^lo/art ., (|ui n'aimait cependant |)as à donner
des leçons, consentit à se cliari!;er de lui. il I accufillit même dans sa famille., où il le
^arda pendant deux ans. Ke père de ilunmiel le fit ensuite voyaiçer en Allemagne.,eu
IhmeniaïK. eu \n;;leleire, eu lieosse et eu II<dlande. (!es péié^riuations <iiu lèreut six
ans, et le talent prématuré du jeune lliimmel lut partout comparé a celui de Mozart.
i>e retour à Vienne, il étudia la composition sons la direction d \li»reel»tsi)erger et de
Salieri. Il entra «lans la maison du prin<e Ksterliazy, et ses premières a'uvres v
ol»linreul I ,ipprol)a(i(ni d llavdu. I>e \H\\ îi IHIt», son professorat à Vienne ne fui
interrompu <pie par (pielcpies vovaf,'es. I>e 18IB a 1822, il fvil attaché a la maison
du }:;rand duc de Weimar-, puis il entreprit une nouvelle tournée artisti(|ne eu Italie,
en Kussie, eu Hollande i-l en France, (l'est a IMoseoii (|u'il se fit présenter elle/, Field
comme un amateur passirmné de niusi(|ne, désireux de ne pas (juitter la ville sans
l'entendre. Field se rendit à ses vniMix , et eut là complaisance d'exécuter devant lui
nu de ses morceaux a succès. Ilumniel, après avoir certifié <pie jamais il n'avait
entendu jouer avec autant de précision et de j^râce, fut à son tour sollicité de se
mettre an piano. Il dut céder aux instances pressantes <le son hôte, et re_ prenant le
llième de F'ieid, il le développa avec tant d'énerj,'ie el d lial)ileté <pie le compositeur
anglais recoiinnl aussitôt <jii'il avait affaire à nu maître, et (|ne ce maître ne pouvait
être (|ne liummel. Une scène touchante s'en suivit , et désormais les deux ifrands
pianistes se lièrent d'intime amitié, avec celte iniance <pie Field considéra toujours
liummel comme son supérieur.

liummel a heaiiconp écrit pour le théâtre, mais là n'est pas son tilie de f^loire. Ses
oeuvres religieuses, parmi les(pu'lles nous cileidns trois IMessf>s solennelles; ses m-
nvres instiiimenlales, oii nous choisirons son maguifi<|ue septuor en rr' nùni'.iir i ses
solos pour le piano, notamment les concertos en ^'t, en si mineur et en la bémol, ^ù
servent sonvetit de morceaux de

concours au Consi-rvittoire.- une grand." fantaisie en mi bémol,i-l MU rondo brillant


en ta mapmr, voilà ce que les artistes n'ont pas cessé (i'a|J|)rv<ler et d'élu.lier. Dans
les compositions «le llunnnel, l'emploi s.ibre des ressonrc.-s du mécanism.' I",tit
v^.loir et ne dénature jamais la noblesse .les chants. MOSCHELÈS Ajoutons de suite
à celt.- Iéj,'i<.n de |iiaMistes, l-nace M oschelès.,

né en 1794, et Frédéric Ivallibrenner( 1784-1843).^'^

Tgnace ;\1 oschelès, né à Prague, un des «élèbres pianistes «le

I école classifpie, fut remarquable surtout par sou art du nié_ caiiisme, qu'il porta a un
très haut degré. Il en avait la passion au point de s'exercer en voyage sur un petit
clavier muet., plutôt <|ue d'exposer ses .loigls à per.lre de leur agilité.

II était du reste aussi savant théoricien (pi'habile exécutant .11 avait étudié .laiis s.ni
enfance s.»us la direction d'un excellent maître qui le. familiarisa avec les (K'iivres de
(:iementi,de Mozart, de P.ach et de Ilandej. Il se perfectionna ensuite en
travaillanl'avec Albrechtsberger et Salieri, et pour stimuler son ardeur il ren_ contra
un émule tel que (iiacomo Meyerbeer. Son jeu était éléiraiit en même temps
qu'énergique. Ses compositi.ms sont estimées. mais il a tr.q) sa.rifié au goût de son
épo.pie pour avoir pro.lnil une (KHivre durable. Ses coucert..s cependant seraient
..ncir.' .le b..ns morceaux .l^élnde et il est regrettable cpi'on les ait ...m. plèlement
délaissés. Moschelès a I.M.gtemps professé eu Angleterre.

KALKBRENNER. l'ré.léric Kalkbrenuer, élève de Catel et d' Adam., obtint, en

1802, un double prix au conservatoire de Paris, comme exécutant et comme


comp..siteur. Il fit plusieurs v.,yages à Vwmw.h lierlin et à Londres., et s ^associa
avec i>Joschelès pour une tournée ar_ tistique sur le continent (1828). L'exécution de
Kalkbr.Mmer était <lt's plus parfaites, son j.'u était perlé et sentimental , mais il
manquait, dit-on, de précision rhvthmiqne. il a écrit .l'ev.-eljenl.s études, et plusieurs
morceaux très remarquables, notamment un beau c.>n<erl.> .mi ré mineur.
VIOLONISTES. Commettons maintenant un l.îg.M- anachronisme, et avant de

^ '"""''"> l*="'*''- «l'^"l>*-'% "é eu 1782, mais auqu,-! " sa v.Tdeur a permis

de passer pour j.-nn.- jusque dans l'âge I.. plus avau.é, ,é„niss„ns. au nom de
Paganini, ceux <le .|nelques gran.ls vi.d.mist.s (pii j'onl

Il scT;,i( ,„>p„rHon.,;,hle Ho„),li..,- ,!,■ immm.T iVi /. s™/.■/,•,.■ </. #„//„„„„


IVr,li„,„Mi liù.s „.: :, H„„„ (17X4)e. mon . Kr.„,.f.,rl (l«3«),,,i.,„N(,. A\n, tal....(
..V,V.«, don. I',..uvre 'esl o„„MH,.n,l.l.: '

nrt'ia'dt', Taitiiii, Piii^naiii et Vidtti. y(^[,yii,,i Ciiiseppe Tartiiii,, iuih'iir df la Sonate


du Diable., iim\ti\\ vu

16M2 ;i l'iraiio en Istrie. (>noitjiie je me sois interdit de faite iesst>rtir„ dans ce livre
destiné a la jennessejes eOlés ronia _ nesques de la bioi,'ra|diie des musiciens ., je me
vois forcée d»-faire une exception à l'égard deTartini,ce personnage dont on 1 ne
dirait pres(|ne rien s'il fallait taire ce qui, dans sa vie, semble appartenir an roman. A
peine sorti de l'Université de Padoiie, où, tout en étudiant la théologie, il avait trouvé
moven de se signaler par sa turbulence et ses fras(pies d'écolier, il ép«tusa
secrètenieni mie jeune fille de la faniille du cardinal Cornaro. Lorsque l'affaire fut
connue, Tartini, obligé de s'enfuir sous l'habit d'un pèlerin, parvint a se réfugier dans
le couvent des Minimes d'Assise il } resta caché pendant deux ans,qu'il employa ] à
se perfectionner dans son art, sous la direction de lorganisle du cloître. Sou esprit y
atteignit une originalité qui touchait de près la ft>lie,et ses divagations se traduisirent
par des effets extraordinaires, obtenus sur le violon. Les bous religieux, pleins
d'admiration pour ce talent, eurent l'idée de solliciter, grâce à lui, le pardon du
cardinal, l'endant la célébration d'une fête solennelle, le grand artiste se fit entendre,
mais un accident ayant dérangé le rideau derrière lequel on l'abritait, il fut reconnu
aussitôt, et force lui fut de se dérober de nouveau, et vivement., à la vindicte des
parents de sa feiilme. Leur cour_ J roux dut s'apaiser à la fin cependant, puisque
Tarlini, après ' avoir habité quelque temps Ancone, où il modifia la facture de l'archet,
et constata par la même occasion le phénomène ilit troisième son (la tierce divisant la
(ininte); après avoir séjourné aussi a Prague, où il avait été appelé, en 172.S, pour le
couronnement de I ' empereur Charles VT, revint fonder, a Paduue, l'écide célèbre
qu'il dirigea jusqu'à sa mort (1770), et d'oîi sont sortis tant de violonistes de premier
ordre. PUGNANi. Gaëtano Piignaui naquit et mourut à Turin (1728-1805). Il ^

fut élève de l'école de Padoue, et v reçut (jucNiues leçons de j Tartini. On prétend


(pie son talent était égal à celui de Paganini; | malheureusement sa personne était,
paraît-il, assez grotesque.

(le (lésavaiitajje lui valut iiii jour un acctu'il disgraiieux d un j;rau<l seiicneur, au«|uel
il se présentait pour la première fois^ mais, à (flte question peu aimable:_(>»*»
diable êtes-voua f/o>*c?_ Il répondit sans hésiter-. Je sïtis César.^ le violon h la
^nain! d'ik' rodomontade rappelle un peu celle de V Alexandre rlea viotoni^y'
Piignani a composé plusienr-s opéras, et a écrit queUpres oirvrages tliéori(|rres.
vroTir. Jean lîaptiste Violti, né dans un village du l'iémorrt, eu 1775,

liit élevé de Puj^rrani. employé d'abord à la chapelle de Turin ^ il vint a Paris en


1782, et y fit connaîtr'e ses premiers concertos dans les conditions les plus heureuses,
c est à dire avec la faverrr' de la c(»ur. Il fut accompairuaterrr de la reine Marie
Antoinette, et directeur des Concerts spiHtnelf. V'.n 1792 , dépossédé^ par la
rév(dution, de sa position eu Fiance, il alla à Londres et y dirigea pendant quelque
temps I orchestre du grand opéra. Mais devenu, sans motif raisonnable, suspect aux
émigrés, il dut se retirer momentanément a Hambourg, jusqu'à ce que Papaisement
des esprits lui permît de retourner en Angleterre, où il se plaisait plirs que partout
ailleurs. A diverses époques, il fit a Parais de co'jrtes apparitions, et y donna rarement
aux amateurs le plaisir de l'entendre; cependant il finit par y accepter, en 1819, la
direction de rOpéra., mais cette entreprise, qui ne convenait pas a sou talent, lui
réussit peu, et on l'obligea à donner sa démission, en J822. ('.'est alors qu'il quitta
Paris pour n'y plus revenir, et retourna se fixer a Londi-es, oîi il mourut en 1824.Les
admir-ables concertos de Viotti, qu'il a désignés au moyen des huit premières lettres
de l'alphabet, ont servi et servent encore a former et à développer le talent des
violonistes. Ses élèves les plus remar _ (juables ont été Hode et Robberechts.
PAGANiNr. Voici venir a son tour le Shakespeare des violons, l Orphée

(17X4-1M40) des temps modernes, car ces pompeux surnoms ont été décernes-à
Paganini. TNé a Gênes, où son père était un pauvre ori\rier du port, (jiri, comme tous
les Halieus,crrlfivail un peir la nrrisi(]ue, ÎNicolo Pagarririi fut initié de bourre heure
à cet art,<|iii lui tirl,peuf-orr dire.

(I) .

(. esl :iin«i ijin' s inliriihiit le violuiiisre lioucher, réièbre par sa ri'ssemhiaiirc I'
Pnipcrfiir ^apoleoll l?""

enseigné à coups »le puiii<;s. Le pèr»' ii avait pu apprécier cer_ taiticiiK'iil Ifs
dispositions cxtiiiordinairos de son cnrMnt^niaisjl avait l'ompris cependant (|n il
existait en Ini (|uel<pie ehose dont on ponxail tirer parti .^ et cela lui t'nt un motif
suffisant pour en brusquer I exploitation. A l'âge de cinq ans, l'aganini jouait de la
mandoline; un peu plus lard on lui mit un violon entre les mains, et dès qu'il poss«'<la
un arcliet, il cliercha, de lui-même, à obtenir des effets étranges. \ sept ans, il eut.
pour maître Costa, qui au bout de <leux ans confessa son insuffisance à diriger plus
longtemps un élève de celte trempe, et l'adressa, a Parme,aupro_ IVsseur Uiilla.
(lelui-ci,, l'ayant entendu, refusa de s'en charger,et décliua que l*aër setd était «-
apable de continuer s«m instruction musicale. Vaër consentit à l'entreprendre, mais
non pas seul, et s'adjoignit le contrepointiste ('•hiretli. Lorscpie îiicolo l'agaiiiiu" eut
(luator/e ans^ son père le fit voyager par l(uile I Italie, et donna des c(mcerts, dont il
perdait le produit au jeu de loto. IjC jeune homme ne tarda pas à se révolter contre
une autorité paternelle aussi peu digne, et à secouer son joug. Il voyagea seul, mais il
avait aussi la passion du jeu et des mauvaises compagnies, et pendant longtemps il ne
profila guère d<' ses snccès.l ii jour même, il se vit sur le point de perdre jusqu à son
violon,son gagne-pain, imprudemment exposé ccunme enjeu; il eut honte alors de son
vice, et résolut de s'y soustraire. Les journaux se plaisaient à publier sur son compte
les choses "les plus étranges, el le public italien s'en laissa impressionner au point
de'redonler presque d'«'u_ tendre un artiste auquel il supposait (|iiel<|ue pouvoir
magique. I*aganini dut, par suite, se résoudre à abandonner I Italie, et il alla à
Vienne, en 1828. Son premier coup d archet y fit sensa. lion; toute l'Allemagne, et
bientôt toute I ' Kurope apprécia sou merveilleux talent, qui, en effet avait quelque
chose de surnaturel. Pagauini était hors comparaison, même avec des artistes de
premier ordre, tels que ses conlem|)oraius par exemple., Lafont et Lipinski, sur
lesquels il remporta des avantages signalés. Un peu enivré par des succès toujours
croissants, il diuuia carrière a celte étrangelé qui lui réussissait, et accomplit des
prodiges fantastiques. Sa célèbre quatrième corde devait se prêter aux combinaisons
les

pins bizarres. Oiielqiiefois il l'emplovait seule, d antres f<»is il la faisail dialoguer


avec la chanterelle, dans une scène amourtiusti toinpiisée ad hoc. Les amateurs
encourageaient ces fo»irs de force et niellaient l'artiste an défi d'en exécuter de
nouveaux. Ses variations fantastiques sur la mélodie populaire du Carnaval de Venise,
ont été pres(pie inabordables à la majetire partie des violonistes.''' L' aspect de
Paganini ne laissait pas de favoriser ses succès. Il suffisait à'ce Méphistopliélès
mnsicaf de paraître, pour exciter au plus haut point la curiosité, et il était couvert
d'applaudissements avant même d'avoir fait entendre une seule note. Son caractère
devait être aussi bizarre que sa personne, mais n'oublions pas de citer de lui un trait
généreux, l'aide qu'il accorda de ses deniers au génie naissant et longtemps méconnu
de IJerlio/.. Il est vrai aussi que Paganini était deux fois millionnaire, et qu^il ne
laissait après lui cpi un fils pour hériter du fruit de ses travaux. AUBER. IVrttitel
François Ksprit Aiiber, né a Paris eu l78îi(ou I78X)),

(i7x'2-ik7i) est un des compositeurs français les plus aimés. Son père, négociant, fut
ruiné a la révolution, et le jeune Auber dut tirer parti de son talent ponr la musique.
Cherubiui et Hoieldien furent ses maîtres, et Russini devint certainement son modèle.
Ses premières oeuvres pour le théâtre réussirent médiocrement, mais La Berijère
châte^ laine (1820); Emma (\82\) ^ La iV^jV/e, oTi son vrai genre, le dialogue
chaulé, connueuce a se dessiner, (182;^) ; Le iVfaro»,dont la uiusM|iie y\u[
mi'îiiinHiil et (|ui eut autant de icpréseutatious en Allemagne qu'eu France (1825)5
La .Muette de Portici (1828), La Fmmy'e(l82î>), Le Dieu et la Baijadère et Fm
Diavnlo (\8:M)\ Le PftiZ^r»^ (|8,SI), furent accueillis, les premiers favorablement,, et
les derniers avec un réel enthousiasme. La Muette de Portici est un chef-d (l'uvre que
I Opéra reprend loujinns avec succès, c'est une riche partition dont le sujet est
heureux. Eu mettant le conu posileiu' dans I obligation d exprimer, a»ec le seul
secours de l'art mimique, les sentiments de l'héroïne, ce sujet lui a foiu-ni l'occasioîi
de développer à la fois les ressources de son génie musical e| celles de son esprit. On
vou<lrait pouvoir tout citer de ce bel opéra: I ouverture, qui eu rappelle heureusement
les motifs les plus saillants; les airs de ballets, empreints d'originalité caracféri^fique,

t') l.:i mère He raiiiillc SiM)ii t'»l,(lil-oii, si \i»Hiiiiiil iin^iri"-v|iiiiii>'> |i,ir li' jrii di
l';ij;;iiiiiii, i|(i, U' l'iU qn'i'lU' mil «ii iiiotid» ;i)>r<'S ;noir fiiti'iiHu un cciiKt-rl ilii
>;riiiKl ;irti>ti', lui ilmii' rl'uu li.lri.t .oniparablc un sien (GCiies, IK17).

(>U

lo cIk»'!!!- titi inart'lu', si plein «1 oiifrain et <K' gaielé; la barcarolle, (loveiuio


populaire, Amis, la matinée est belle^ reproduite avant tant (là propos dans la seèiie
de {"(die de Masaiiielio, le beau duo où se trouve eetle phrase éner^'i(pienient
rliylliinée. Amour sacré de la patrie; l'air du soniuieii, la prière, la niarclie,les
cavatinesjeto. Bornons-nous à recommander à nos élevés de ne pas perdre nne
oceasi(ui d'apprendre à connaître de anditu cette belle partition, (pii se trouve siu-
tous les pianos, ainsi <|ue le G^iillanme Tell de Rossini, La Juive d'Halévy, Les
Huyxienots de Meverbeer, et le FaKSt de Gounod. Il t'aiulrail du reste l'aire une
nomenclature complète des opteras d Auber pour énumérer ses succès. N en citons
(pie ceux cpii marquent comme des phases de renouveau dans son talent: Lestneq et
Le Cheval de lirnnze {\i\:i^-U):M>), L'Ambas. sadrice et Le Domino noir (\H:ifi-
\ii:i7)^ Les Diamants de la cou~ ronne (\P,Hl), La Part du Diable (184.S), Haydée
(\S^7), Jenn;/ Bell (1855). (;hez ce compositeur si éminemment trançais,qiii devait
succomber aux luttes morales de 1870-1871, l'inspiration senddait rajeunir en mÎMiie
temps que s'acciunulaienl les années. Le 12 mai 1871, Auber s'étei{j;nait a Haris, peu
de jours avant la fin de la commune. Il était membre de I' Institut, ('onmiandeur de la
Légion d'Honneur et Directeur du (Conservatoire, où il avait sutH:édé à (Ihe. rubini.
1\L Ambroise Thomas qui occupe depuis \Hr>\ le fauteuil de Spontini à l'Tnstilul, a
été appelé à remplacer Auber à la direction du Conservatoire. SPOHR Poiu' faire
suite à Auber, ce comp(»sileur tout français, nous lrou_

(i7si-lK.>'t) vous Spohr., ce conq)ositeur tout allemand, (.'est la rC-verie germa_


ni(pie, un peu nuageuse, succédant au babil parisien, pétillant, capri_ cieux et léger.
Louis Spohr na(piit à Seesen, petite ville du duché de Brunswick, où son père
exerçait la médecine et cultivait la musi(|ue entre temps. L enfant, bercé par les lieder
favoris de s(m pays,prit goût de bonne heure à l'art des sons,et il fallut renoncer a
contrarier s(m penchant. Le violoniste Maiicoiirt, attaché à la chapelle ducale, fut
chargé d'abord de diriger l'éducation musicale du jeune Louis, doui le talent naissant
ne tarda pas a se faire remarquer, n avait douze ans lorsqu'il fit entendre à la cour son
premier concerto,, et par suite du succès (pi'il y obtint, le duc de |jrnns«ick

Le iltTiiier oiivrjipi' il'AuhiT a elé /.<■ Pii-min jnm- df /un,finir, représeiiti- en 1X68.

hl

l^adiiiit ail iioml)it' des exéciitanls «U" sa cliain'llf. \ (lix-se|)l ans, Louis Sjxilir,
deviMiii iiii virtuose de |»ieiiiier ordre., coiiiineiK^a ses totiriu'os artistiques. Il se fit
entendre d abord en linssie, où il suivit le violoniste Fraiirois E<k, dont il avait pris
des leçonsj puis en Prusse et en Saxe, on lui tut offerte une position, qu^il accepta, il
la cour de (lotlia. Là, il mit à profil ses loisirs en coiil posant une grande ipiantité de
iniisi(|iie instrumentale, des lieder, un Oratorio et un opéra. Puis il recommença ses
vova^es., accompagné cette fois de sa première femme,harpisie d'un grand mérite.lin
1813, il fut appelé à diriger un des théâtres de Vienne, et c'est à Vienne même qu'il
écri\it son Faust., qn^il ne réussit à faire représenter que pins tard, et qui n'eut son
vrai succès qua Berlin.Après avoir parcouru l'Italie, il séjourna (jiielqiie temps a
Francfort, puis il se fit entendre à Paris, et surtout à Londres, où il excita un vif
enthousiasme. Knfin, il se fixa à Cassel,on se termina sa longue et brillante carrière.
(] est dès I année (8tJ.':{ qu'avait paru son chef-d'cenvre, ./essow/a, dont le succès
devait s'étendre plus tard.Spohr a été, ainsi que Schubert, un compositeur élégiaque,
et ce sujet dramatique Indien ne pouvait manquer de lui être plus sympathique que
celui de Faust., qu'il traita du reste sous forme de cantate,et dans lequel il emplova
toutes les ressources d une harmonie éneiL giqne et puissante; il se plut an contraire à
prodiguer dans Jessonda ses trésors de sentimentalité vaporeuse. (] est une musique
de demi-téinte,-expressive mais sans éclat, qui charme et pénètre, sans jamais
émouvoir violemment.

Spohr a été pendant plus de trente ans I arbitre du monde musical en Allemagne. Son
école de violon y était devenue célèbre et florissante, et il s'v est formé une légion
d'artistes auxquels son oiMivre considérable et variée est restée familière, et qui ont
continué à la faire apprécier. FETis. Fétis est un docteur en musique, dont l'in'iivre
didactique est

(i"k4-i«71) si vaste et si multiple, que Ion s'étonne (|n'elle soit due à la plume d un
seul homme. Oiiand on sait ce qu'il faut de recherches et de soins niiiiiilieiix pour
arriver à produire un tout pelil li\re utile, on reste stupéfait en présence de ces gros
Vidiimes pleins de science profonde, où se trouvent réunis tant de docnnients curieux
et difficiles

à rasseinbU'r. Féti» a coll^acré sa vi«> à iriiiiiiiciiscs travaux ayant l<Mis la miisiqui"


p«>nr «>l)jot,t'l il a approroiuii tout vv qui s'y ia|)_ iiorte. Ses opinions en esthétique
ont pu être <liseulées, et même victorieusement, mais la Inmière a snrgi justement de
ces «iéhats scientitlqnes. Son jtreniier at|tajrft"isle, Uarberean, mort en 1879^ a Inllé
avee snrcès,, ce nous si-ml)le,, jw»«r le triomphe de ses principes, et n«>ns
essaierons de (aire comprendre en (pioi consistait la querelle de ces deux savants.
Selon Félis,la gamme est un l'ait métaphysique on immatéi*iel.. échappant aux l«iis
de la physique, et planant an-dessus d'elles; Barl>ereau, an contraire, la
phvsitdo^Mquemcnt ana_ Ivsée, et a fait ressortir de cette analyse tout un système
dhamionie, rigoureusement logique. C'est le développement scienlilique de I i_ (lée
de (;atel,et il est certain que ce système, qui a porté la lumière sur des points
longtemps <d>scnrs,esl on ne peut plus t'avo. rable à l'enseignement élémentaire. t)n
a donc tout avantage,croy<Mis-noiis, à l'adopter an début, sauf à étudier ensuite le
système plus large de Fétis, qui exploite, harmoniquement, le vaste champ de la
subatifutioiif on modulation obtenue an moyen des altérations.(Con_ suite/ les
ouvrages de ces deux grands théoriciens.)

Fétis, né à M«ius, eut pour premier maître s»m père,qui ^- était organiste, et c'est au
Conservatoire de Paris qn il termina ses é_ tudes. Il se voua de bonne heure à des
recherches érudites,et ne tanla pas à en publier les résultats. Il entreprit,dès sa vingt-
deuxième année, la restauration ccunplète <ln chant grégorien, travail colossal, (|ire
malheureusement il ne fit pas paraître. Des consi<lé_ rations d'un ordre délicat
l'empêchèrent aussi de mettre au jour son Truite complet de. lu théorie H de lu
prulique de f hutiiionie^ écrit,on du moins terminé en 1816, ainsi que sa Philosophie
ffê-nèrnli' de lu nmaiffue^ résumé de ses cours, laits à partir de l'aniii'e t832. Ce qu'on
a de lui, c'est une" Méthode élmtenfaire d'burmouie et d''atrotH/xif/nemenf., publiée
en I8,S4; un Traité de lu J'ntfue et du contrepoint (I825);«»e tiioffraphie des
musiciens, ouvrage considérable auquel il travailla penilant vingt-huit

l'i'iii'lri'.- <lii (li'<.ir t\r |ii>|iiiliiri«i'r l'h:irniOiiii' i'li'miiil;iiri'. ■■'.■>.( sur !•■ sysli-
iiii' <f>- ll;irli"rc;u ilin- j ;ii l>ii-(' iiiifii eiiS(>i^iiviiiHiil.

' l.a rraiiilf rir rroi««fr son iiiaTlrp, ( .ilil, p^ir iiin' HrMTliiiii lrii|i i'\iHi'iil>- ili- ««"i
(«riiicipi"'.

as

ans (1806-18:^4); ses remarqiiablos articles trili{|iies, écrits pour la Revue nnmcate
(\S27-18S5); enfin VHi&toire {générale deUirmi-siqne, wuvre posthume, par
malheur inachevée. F'étis,nommé en !82l professeur de composition au Conservatoire
<le Taris, accepta,en I8:i2, et conserva jusqu'à sa mort (1871), la direction <lu
Conservatoire de lîruxelles. Ily a été remplacé par M. Gevaert, avec lequel il
renouvela, dans les dernières années de sa vie, une polémique rap. pelant ses
anciennes luttes avec Barbereau. On a reproché à Félis de s'être souvent contredit lui-
même, et d'avoir, pour ainsi dire, plaidé en sens inverse avec des arguments aussi
concluants eu ap_ parence que ceux qu'il avait employés d'abord pour soutenir sa
première opinion. C'est bien à tort que cette critique s'élèverait à propos de son
Histoire de ta nmsiqtie, cet ouvrage si prodigieux d'érudition. Ne doit-on pas voir au
contraire, dans les cou. tradictions qui s'y rencontrent, la preuve d'une recherche
consciencieuse et infatigable de la vérité'? Si c'en était ici le lienje pourrais citer
d'autres écrivains dont les croyances se sont tout *a fait modifiées à mesure qu'ils
avançaient dans le travail entrepris, et ces variations n'ont rien que d'honorable. Il est
évident du reste que pour reconstituer l'histoire de la tonalité chez les peuples de
l'antiqiiité,(antérieurs aux Grecs), on ne peut procéder que par m» dnction et
deduclioii,et qu'il est déjà fort beau d'avoir réuni les éléments à l'aide desquels s'opère
cette reconstruction approximative. C est dans ce travail immense que nous paraît
consister la plus gian<le gloire de Fétis, dont l'u'uvre Ivrique, de peu de valeur,
s'efface complètement en présence de ce monument historique. WEBER. c'est de
l'avènement de Weln-r que Riesewetter a daté sa dix-

(l7H»i-iK<i«;) septième et dernière époque, et c'est à VVeber en etïet (pie rtintHile


17™.'.t DERNIÈRE l'origine de la nouvelle école romantique musicale,école
Shitkespeo-ÉPOQUE SELON rieiin«, si l'on peut s'exprimer ainsi, qui cherche sans
cesse à KIESEWETER. traduire les agitations poétiques d'un monde surnaturel. Le
génie de Weber se sent à l'aise dans la société des sylphesj il sait retracer leurs
empreintes fugitives et rhythmer leur démarche vive et légère. Kt quelle richesse,
quelle puissance harmonique il a sn nullre au service de ces héros aériens! Hans
quelles régions idéales voils transporte la musique <VObertm! A quel drame
fantastique vous

t'îiil assister colle du Freyachntz! IN-iit-t-tre Weber, si rt'iomi.iissaiit envers les


librellisles (|iii lui avaient t'oiinii ees sujets, très tecoiids |)(Mir lui, :iiirail-il pu au
besoin se passer de leur aide, el reuinlir,par sa seule |ieusée musicale, le scriuirio
iM(li(|ué. Kvidenniient il sai_ sissait l'idée puétique, s'en eutliousiasmait et s'en
trouvait par suite lieiireusenienl inspin'.

(larl Maria de Weher, ué à Kulin., dans le Tlolstein, a été un si remarquable pianiste


qu'il serait injuste de ne pas utniimer son premier maître, TIeuscliel. IMicliel Maydn,
(loul il icçiil ensuite les leçons à Sal/bourj;:, favorisa la pid)lication de ses premières
aMures pour le piano (six fiii^^uettes, 1798); enfin, c'est sous les auspices de Valesi
et de Raldier, célèbres à IMimuli, l'un comme professeitr de cliant, et l^antre comme
orffanisle, qu'il fil représenter son pre_ mier petit opéra. Puissance de Vamour et rhi
vin. IMais devenu exigeant pour lni-m»"me, il ne tarda pas à livrer impitoyablement
aux flammes une partie de ses essais. D'ailleurs, vers 1799, une autre passion
artistique vint s'emparer de lui, et cet enfant de treize ans,eut, sur sou père, le major
Antoine de VVeber, assez d'in_ t'Iiience pour l'attirer dans une entrepiise très
basardeiise. Il s'agissait de tirer parti de la découverte récente de la |)resse
lithographique, et le jeune Cari, ayant cultivé (Ugà le dessin et la peinture,crut
pouvoir aisément profiter de cette invention. I^e père et le fils se mirent bravement en
route pour la Saxe, où ils comptaient exploiter leur nouvelle industrie, mais,
découragés en peu de tenq)s par les difficultés de l'entreprise, ils rabandcunièrent, et
('arl IMaria s'en re_ vint, fort heureusement, à la musi(pie. Ku 1800, parut à ^luuich
La Filfe des bois, opéra dont le succès s'étendit plus tard à Vienne, à Prague et à
Pétersbourg. Mn 180l,Weber traita îi Salzbourg nu sujet empreint de couleur locale,
Pierrv Srlimofl el ses voi^ sins.^ qui y fut néanmoins et peut-être pour cela même,très
froidement accueilli; pour consoler de cet échec le compositeur, il ne fallut rien moins
que ratlestafioii solennelle de son vieux maître, IMicliel Haydn, déclarant par écrit
que cette partition était composée selon les règles. Après une tournée artistique,
entreprise en 1802, Weber séjomua deux ans à Vienne, où il entra en relations

^ 'Lorsque /,,, AV/p(/,, Unis pHpiinit, sous 1,. (itn- <li. Siil,,mi,mn- ch:inii;.M(.-
di.ii«iMjs,., .Iinr^... H» priiicipl rôle, inspira à Weljrr u» vif aU.ipheiii.ut.H c'est ,llf
qfii di-n'iit sa femmi'.

«5

avec Joseph Haydn et l'abbé Vofflav:, suivant le conseil île ce der. nier, il se résigna a
travailler de nouveau la théorie, tout en perfec. tionnant son talent de pianiste. Va\
1804, nous le retrouvons à Bresia»,, en qualité de directeur de musique, et faisant
représenter un nouvel opéra, Rubezaht. Kn 1806, il accepte les propositions du duc de
"Wîirfemberg, qui remmène a (]arlsriihe, d'où la guerre vient le cbasserj à Stuttgard,
il refait sa Fille des 6o»s,et lui donne un titre nouveau, St/ii;anai il compose en outre
une cantate, des onver_ tures, des symphonies; en 1810, il fait un nouveau voyage
artistique à Francfort, à IMunirh et à Berlin, et compose l'opéra d'Abmi-Hassan. De
1813 à 1816, il dirige le théâtre de Prague, et écrit nue remar, quable cantate. Combat
et Victoire. En 18l6.il passe quelque temps à Berlin, où vient le rechercher un
engagement pour Dresde. C^est dans cette derniète ville qn il écrit une quantité de
musique ins_ trumentale, plusieurs cantates de circonstance, et la jolie musique de
Preciosa ou les Bohémiens, dont Berlin s'empare en 1820,en at_ tendant l'apparition
du Freyschiitz.que le compositenl' lui donne l'année suivante (1821). Le succès de
t'ette dernière partition,toujours reprise et toujours admirée, a été universel. Partout,
ses mélodies sont devenues populaires. Le chœur des chasseurs, la valse,ont fait le
tour du monde. La splendide ouverture, si magistralement exécutée au Conservatoire^
la belle cavatine d'Agathe,triomphe des cantatrices de premier ordre, écneil des
talents incomplets; les couplets, les ron_ des, de facture si accentuée, etc^ cet
ensemble de remarquables nior_ ceaux fait, du Freyschiitz (Robin dea 6ojs),un opéra
hors ligne,Weber écrivit, en 1823, Enryanthe, pour le théâtre de Vienne. Enfin,en
1825, il composa Oberon, poin- celui de Covent Garden, et se rendit à Londres, afin d
eu surveiller les répétitions, mais ce fut, hélas, son dernier voyage! Atteint depuis
quelque temps dune fièvre laryngée, il y succomba loin des siens, et navré de mourir
sans les revoir. On ne prêle jamais qu'aux riches; c'est pour cela peut-être qu'aussitôt
après la mort de ce grand compositenr, on pidjlia à Paris, s«tus le titre de Dernière
pensée de IVeber^ une jolie mé_ lodie, qui est par le fait de Reisiyer.^- Cette
mélodie,populaire en Allemagne, a été composée sur un sujet qui n'a aucun rapport

'') Mi.îlr.- .1.- chiiiM.II,. ;, l)r-..^f!.-,,.t .■N,-..|l,nl ,-.n.i|jnsi|,.i,r. Il :i Iw-m'- .1^


<l.;irn.Hr.l> >i.oi-.-.,ni.x

avec ce qui peut liaiiler l'espril d^iii ni.ttiraiit.

^'o^ls avons parle déjà du maj;iiitu|iie talent de Weher pour le piaiio; c'est à lui (pi'esl
due Piiiiliative de cette exécution qui tend à reproduire sur le chuier d'une manière
distincte toutes les parties de l'orchestre. Son ine'caiiisuie (levait être int'ati^'able.si
Ion en juge par son rondo classique, L«* Mouvement, perpéfitr/. Li' Croise, morceau
de salon qui contient tout un piieiiie., est souvent choisi pour les concours du
(Conservatoire, parce qu il exige et met eu lumière toutes les qualités du pianiste.
iJlnvifation à la Valse, <|ue l»erlio/ a si hemeusement et si brillanunent orchestrée, est
précédée d'une Introduction (liatot/née, à la(|uelie on ne sait pas toujours donner toute
sa valeur, et qu'il fallait entendre détailler, par exemple, par le prolèssonr
liohberechtH.

•le ne puis terminer cet article qu'en recommandant aux jeunes j pianistes I étude
soigneuse el approfondie des u-nvres de (!arl IMaria ' • de \>'el)er. C»RAF*.
(larafajné à Naples en 1787, v fut élève des plus célèbres pro_

(I7S7-1S7V!) fesseurs du Conservatoire, et notamment de Feuaroli. Obligé d'a_


bundnimer ses éludes musicales poiii- suivre la carrière des armes jusqn à "la chute
de lionaparte,, (]arafâ, ne cessa pas cependant d écrlie pour le théâtre, et, eii 1815, il
s"empressa de mettre à profit les loisirs de la paix en faisant représenter ses premiers
opéras j SIM- les principales scènes d'Italie. I\lais Paris l'attirait parliculiè_ ' rement ;
il v \int en 1820, et l'année suivante, l'Opéra-comique accueillit sa Jeantit^ d'Arc, îi
hicpielle succédèrent Lt; Solitaire, 1 dont la ronde devint populaire, et le Valet de
chambre., qui contient un très original duo pour voix d'hommes, (l'est en Iâ27 que
parut le meillein' ouvrage de (Parafa, iV/f/.sr//ijV'//«, qui eut la mauvaise chance de
se voir écrasé par le succès ('datant de la Muette fie Portici d'Anber. Kn 1828, La
Violette .Aonl nos jeu_ . nés pianistes connaissent du moins un thème fort
svmpatliique,fut re_ présentée et ne put se s<tiiteinr an tliéâlre. (!arafa fil paraîlrc en.
siiilf plusieurs antres opéras. Lu PHi^oii d'Ediinhnurçf , (pii (lali- d.' !8;^i{, contient
des morceaux vrainuMil remarquables, mais I enliiousiastne (jnexcilaient à cillr
époque les <>>uvres de llossini et d .Aidier devait nuire désormais ;i celles de
(.'aiafa,qui cependant s'iL

tall eoiMjiiis une position <les plus lMini»r;iliU's à Paris, on il ;ivail pris droil do
cité. Il avait été nuniiné proCessenr de ooinpnsîtion an (!()n_ servatoire, éln membre
de TInstitut en remplacement de Lesnenr,eréé ciievaiier «le plusieurs Ordres, etc, etc.
Kn 1870, il donna sa démission de professeur mi (Conservatoire et., mourut eu 1872.
ïmpossiMe de |ta!.ser sous silence m\ trait de piété conjugale dont M'.'" CaraCa
donna le touchant exemple. Séparée de son mari par les rigueurs du siège de Paris, et
prévoyant que la mort l'empêcherait de le rejoindre,elle coru fia à des mains amies un
certain nombre de lettres <lestinées à lui parvenir à différentes époques, et a le tenir
dans I ignorance de sa l'in^ Carafa mourut en effet sans se douter (pie sa fidèle
itrompagne était partie la première. HEROLD. Vu commencement de I année 1791,
dont la fin devait voir mourir

(17:11-ls.-,3) !\lozarf, na<|nil à Paris un compositeur destiné aussi à disparaître à la


fleur de son âge et a l'apogée de son talent, Louis Ferdinand Ilerold, à qui nous
devons Zampd et L«' /W wix c/trrcs. Fils d'un excellent professeur de piano, d reçut
dès son enfance les meilleures leçons, et, privé tr(»p tôt des soins paternels, il eut du
moins ceux d une mère vigilante, qui ne négligea rien poiu' faciliter le développe.
ment d un talent naissant, en l'avenir duquel elle avait foi.inlimeineiil admise dans la
maison hospitalière de Sébastien Erard,où se réunis_ sait l'élite des artistes, elle n eut
pour ainsi dire «pi'Ii laisser les heureuses dispositions de son fils croître li I aise dans
un milieu si favorable, et lorsqu'il entra an (lonservatoire en 1806, sous le patro_ nage
de son parrain, Louis Adam, et suivant les conseils de r.rétrv, il avait dt'jà donné plus
que des espérances. O fut ^lélinl tpii mit la dernière main a celte éducation mii«-i(ali',
et le jeune Ilerold remporta, en 1812, le grand prix de composition. Il passa les trois
an_ nées réglementaires tant a lioiiii' cpi a Naples, oîi il fit représenter un premier
opéra, puis il visita Vienne et iMiiiiich, avant de rentier \\ Paris, où ratleiidait le grand
obstiule ipii ne niaiicpie jamais d'eniraxer Tessor des jeunes compositeurs, c'esl-;i-
dire la difficulté d obtenir iiii poème dopera. Knfin, au moment où le découragement
commençail à s'emparer de lui, il eut la joie de se voir offrir par Hoieldieu la coL
laboration à une pièce de circonstance, (i'est à I occasion i\i\ mariage du diK- <le
Herrv que fut représente cet ouvrage. ('Jiurlcs r/e France,

(I) Go^isir ,t l.i.Mi.iir.qiii ;)\;.i.iit <'(.^ iici<-i 1.'^ m;nlr.- .rHri-.il.),,.iir,.ii| à soii ~iij.(
iiiic vi>v (Ii^iusm,,,, l(.r>nii'il s'a^Hl Av lui accorder le -raiiH prix.Gosscc ohj.rl.,ll
<|ri'jl iif roiiiiaissiiit p:.s If c.Milri-i..,in|. Ih hi.-ii, ilil l.csticiir, il iHiri. tonl l- |,.i„,,s
H- l';,,,,,r.rnlr,. à Wimv.

«|tii n'obtint, bien onlonHii, qu'un succès cpli.'nurc. iVlyis dès |„rs le premier pas était
fait, et bientôt llcr..l.! »il venir à lui de nouvelles propositions. Il écrivit d'abonL eu
collab..rali.)» avec le librellisU- llu'atL Im. , Les H<mères,Yu\s Les C7«c/,c'««s,
<lenx opéras-con.i(|ues en lr,.is actes, ,,ui parurent eu 1817, cl dont le dernier surtout
réussit àu.er. veille. La popularité, aud.iliounée av.c raison par les eonipositenrs, fut
acrp.ise à l'air de La f^loeliette , Afe j;o/^/, «,e vo»7à.'i\lal-ié ces heureux résultats, il
y ,m.I à c,. monienl un temps d'arrêt dans les succès d'ilerold,:. <pii furent donnés à
traiter (pielques sujets in_ grats. [| se vit eu consé(|uence réduit h composer force
musique courante pour le piano, et enfin h accepter le modeste emploi d'ac.
compagnaleur au théâtre italien. Char-é en 1821 par la direction de ce théâtre, d aller
recruter des chanteurs en Italie,d'où il ramena la Fasta.^ d dut à ce vovaj,'e une très
favurable diversion, dont son talent avait besoin et dont il sut profiler. Aussi, dès son
refour il se mil à conu poser (le nouveaux ouvrages. iMais arrivons de suite à ce qui,
dans IVuvre d'ilerold, signale ini progrès définitif.

C'est eu 1826 que parut Marie, dont plusieurs morceaux devinrent populaires. Citons,
entre autres, la cavatine Une tvhi^ le(fètx',\a huramtWo Batelier, dit. Lisetfi', A la
chanson (\ii oi^uiwv. Comme mon père^Snr 1(1 rivière, i^ic. Vers celte époque,
Herold, (pii avait abandonné son emploi d'accompagnateur au théâtre italien pour
prendre celui de répétitem-à I Opéra, y fut chargé de la direclion des clux'urs, cpi'il
garda pendant trois ans, et qui lui causa des fatigues mortelles. C'est à ce moment
même que, stinuilé par les triomphes récents de Rossini et d'Anber,son taleot prit tout
à coup une forme rrouvelle, pour jeter un brillant et dernier éclat. Herold parvint à se
satisfaire lui-même en écrivant l'opéra de Zdmpa, dans un style plein de n(tbfe.sse,de
science et d originalité (IS.St). Parmi les morceaux remarquables de celte belle
partition,citons la ballade D'une fnmte naissance.^ et la cavatiut' A ce bo)ihettr
suprême, connue étant les plus connus.

Deux ans après l'apparition de Zampa, et au moment où il ainait pu jouir du succès de


son chef-d'<euvre, 7.e Pr« aux clercs, Mendd succomba à la niiiladie de poitrine dont
il était atteint depuis plusieurs mois. Les lépi'lilions d.- cet ouvrage achevèrent
d'épuiser ses forces,

m;»s elles lui donnè.ienl a» moins In certitiide du liMim|ilu', cl >-iv (|(>r_ iiiers jours
on furent rtmsolés. Le Pré «»« r/f^Ts est.au'c La D<ntii' Blnuche, ce i\iii' lOpéra-
comicjne jjosM'de de pins conijjlètemeMt a|)|)r(i|iiié à son genre,aussi esl-te nue des
pièces l'av<niles du répertoire, e* il est nres(Mie snperlln d en rien citer; choisissons
cependant I air de !\Ier};y, Orna tendra «mie-cpini d'Isalielle, Jo«r.s rie mon
enfimce-.^i'X la jolie romance. Souvenirs du jeune ù;fe. (lest a I insistance de
Plananl. librettiste du Pré mix c/ercs, qu'est dû le rlivllinie heureux du trin s\l_
labicpie du cpiatrième acte, C'en eut fait, te ciel même a reçu nos serments, qn'llerold
modifia jns<ni'à ce (|u'il fût parvenu à le satisfaire. Ajoutons qn'IIerold avait su
conipu'rir par son aiu)able et digne caractère autant de Muipathies (|iie par -.on taliiif,
et ({tie I avenir réservait à sa jeune famille autant de prospérité (pi à son ruinre
cliarmante . MEYERBEER. Meyerbeer! Kossini! c est sur les noms de ces deux
grands maîtres

(l7f>l-i«B4) i\uc se terminera le travail biographique très succint que j ai entrepris


poiu" I instruction de mes élèves. Onant à leurs illustres successei»s,je

uie bornerai à les nommer, en indiquant quelques uns de leurs princi-

(ss) paux ouvrages. L'art et les artistes contemporains s'imposant forcément

à notre connaissance par 1 appréciation critique qui s'en fait journel -lement autour de
nous, il me semble superflu de gmder le jugement m ce qui les concerne,et d ailleurs
ce jugement ne saurait être trop réservé. Giacomo Meverbeer est un Berlinois dont la
gloire est toute pari _ sienne, car c^^st pour notre scène qu^il a e'crit ses plus beaux
(qK'i"is,qiii n^«Mit jamais été mieux interprétés (pie par nos artistes, ni par
consét|iiiiil mieux appréciés (pie par notre public. ^Meverbeer tl llossini ont été deux
compositeurs émiin-mnitiit spirituels, mais tm peut dire (pie IMctcrbeer a assimilé
son esprit au nôtre. Dans les Huf/uenots., par exemple, ce grand chercheur de
rbythnies a trouvé des formules s'adaplaiit merveilleusement au sujet français ipi'il
aviot à traiter:^ aussi, pas un fragment linéaire à retrancher, rien de vague, p.is mie
redite inutile dans ce chef-d o'iivre du dessin musical, ('.'est cellt- (pialilé niPme
pnibablemènl

(0 , . , .

(est HiiU'\>, iiiiii (I Hi ri)l<l, ifiii Ti^l rhar;;f ilc lir>-r parti di- tu qiic l.'iiss»il d'i-
liaucht- le ronipositi'iir ^i |)rriii;iUiiti>ii'iil i iile\v ,"i I:; ;;|i.irr :irlisl'>jii, . :l un
<>ii\r;i^f |iii-l!iiiiiii',/jirfofic, fut arli.'N,' |.,ir lui.

(2) ...... ,

'Les rrrlHiiiiitiuiis qui mViil l'ié fj.ilH* ii ri't •'■(;.ir.| ir.'o::! ohli:;:-!' 'i <-oii-|iiirM if
Ir.'iv.iil jusifu'aii hnul.

nui a soulevé, conli'f ce bel OHvr:ij;e, t;uit de cri(i(|iies piirnii les Allemaiuls 1» son
appaiilioii cite/ eux; eni|M»'iul de clarté ((iiiiuie un intidèle ora_ toiie., et snluc dan»;
ses développements, il n'avait rien de ee «pii les cliainie hahilnellenieiil, et je ne
saclie pas (pie le temps ait beaucoup modifié leiu' opinion à stni é^ard.

Né d une laniille Israélite, .lacol) ltt'ei\ (avori de son j^rand-père ^le>ei', hérita de ses
biens à la doid)le condition de porter les deux noms lénnis et de ne pas chaiifjer de
relii;ion.

Le jeune Meverbeer, qui, a I âf^e de huit ans , pouvait passer pour iiii prodige
musical, l'ut confié aux soins de Zeller^'et de lli>rnard Anselme Weber'', élève de
l'abbé Vopler.; plus tard ce dernier consentit à le faire participer aux leçons tpnl
donnait à un autre jeinie bonniie., C.arl IMaria de VVeber., et ces deux futurs fjrands
maîtres furent condisciples pendant les années 1810-1811. (iVst a DarmstadI cpiVul
lieu cette camaraderie arlistirpie, et c'est là aussi que ÎMeyerbeer fit paraître ses
premières cantates, (pii furent appréciées par les connaisseurs,mais ass<y froidement
accueillies du public. Un opéra-comicpie, 7v«s deux Calife»., eut à peu près le même
sort à Stiilt^ard en 1814.-A cette épocjue IMeyerbeer, que sa position de fortune
rendait tout-a-fail indépendant, entreprit (pielques voyages. Il alla à Vieime,où son
talent de pianiste fut très remarqué, ainsi qu'à Paris;; puis en Italie, où la musique de
Itossini,alors en pleine vogue., I impressiona si vivement qu'il résolut de travailler
dans le même slvie. Le plus lieureiix de ses essais dans ce genre fut son opéra //
('rocciitlo in Eyitto, dont le succès s'étendît en Angleterre cl en France (1824).
Plusieurs années s'écoulcicnl ensuite sans (|Me ÎMeyerbeer,, occupé d aborti de son
récent mariage^ puis éprouvé par la perte de deux jeunes enfants, composât rien autre
chose que de la musique religieuse, mais il revint enfin brillaninient ii lart
dramatique, et ce fut an profit de la scène française, l'in 1831, Robert le diable fut
représenté avec un succès colossal. Le sujet, du reste, était inspirateur,-la grâce, la
tendresse,, avaient de quoi s'y dével(»|>per, autant (pie le

''' /ilttT lut l'un <ie< lo.id.il.iir» il.' I'iifi.<li''iiiii' <l.- <liiii.l .!.• liriliii.

('^) l.r iiuni fl.> yy^hiT (tiss.rj,nil) est aussi coimiuiii fii Mlem:ii;iic qif «ilni <fe «ach
(riiiss,.i,u);on .-.il. iMil •Imic (i.i-l (If thi'rrh.T ii .'■t:il>lii- une p;iriMili- ••iiln- Ions
ji's «rlisli-s \>orUm\ ces ili'ux iK.nis.Clijrlt-s Vt.iri;. <|i- yyVhir ii'cul qu'un fr.^r,, son
aîn.', K.H.'«Wur, (W's hnbile violonisti-, qui fui .•IrteH'Hlt.Yrfii.i'l df-vinl Hir»-ol.-ur
He musiqui- à rolopif,!! S.il/lionru,:i Kiniiush.Tg .•! à l);Hil/i(;.(:rs iliiix Crèns
;itai|.|it un

liMHTi- t\>- qnatji- lillrs.rl.nil l'une, rniislanci-\>.l»f, liil la f.nini.- .!.• M.«arl;el <•',
«I (.oui-1 (l.-*s.eui>

senliiiioiit chevaWe!S(|iii> et I idt'c taiilaslique. La liilte iln bon et «In mauvais génie,
se «lispntanl la possession dun être «jimIs diérissenl tons deux, sulTirait déjà yoiii-
exciter I^"ntérêt-,i4/jce est touchante,el Btirtnim est un deniou (|iie Ton no peut haïr.
Le musicien a su tioiivcr partout la vérité draniati(|ue. On a dit (mais (pie ne dit-on
pas?) et je reproduis cela s(uis toutes réserves, (|ue pendant leur st'joiu' chez l'ahbé
Vogler, iMejerbeer et (]h. IM. de Weber sVxerçant un soir sur l'orgue, (Iharles I\laria,
inspiré sans doute par l'heure tém'breuse, improvisa un ffrand chœur fantastique, dont
IMejerbeer fut profondément ému el frappé, et (|ue la Valse vtj'ernale de Robert te
diable ne fut qu'une réminiscence de cette improvisation. IMais l'évocation des
nonnes, et la scène (pii suit, se maintieiuient à ce niveau dramati(|ue, et témoignent de
la puissance du compositeur, assez riche en inspiration pour pouvoir à son tour piéler
a d autres.

(l'est en I8:i6 (pie les Huguenots firent leur apparition sur la scène de I (^péra.
L'exécution en fut confiée aux premiers artistes,à M".''Falcon, dans tout l'éclat de son
talent, à Levasseiir et an sympathique Adolphe Nourrit. Le souvenir de celle première
interprétation a longtemps survécu, <piel qu'ail été le mérite de celles qui lui
succédèrent, et c'était justice, car les grands chanteurs c()ntribnent à donner ou à
rendre la vie aux nnivies des maîtres. Ainsi I\l. Duprez a fait ressortir du n'île
d'Arnold, dans Guillaume Tell^A^s beautés qu'on n'j avait jamais soup(;onnées, el
IM"." Viardol,qui a fait renaître I Orfjhée de Gluclt, a créé d'une manière inimitable
le n'tle de Firfès dans Le/Vojo/tèfe.Ce dernier opéra ne parut qu'en 1849, après un
long séjour de IMeverheer à Herlin,, où il avait, en 1 84.'i..remplacé Sponlini comme
maître de chapelle au théâtre roval., et où il compctsa deux opéras. Le Camp de
Silésie il Sfruensée.^ ainsi (|ue plusieurs morceaux de circ(Mislaiice, iioliinirneiil une
Marc/te nuptiale aux J'Uimbeaux (Facliellanz).

La partition du Prophète est un chef-d'u'uvre dans lequel IMever. béer a inauguré un


genre toiii particulier i\'orchestration r//j'J.s»/«^c'est-à-dire qu'il a m«'nagé, pour
clwKpie iiistriimenl, <|i> repos fré(pienls el Iles précieux, ce doiil oiidoit lui savoir
d'aiilaiil plus di'gré qu'au»nu ;iiilie compositeur ne s'en «'tail prt'occnpé avant lui.

Ne pouvant entreprendre de ciler tous les beaux morceaux (\u Piophlie.

iKMis r:i|»|)i'llfMiiiis Le Chotur des ettfants,»u (|ii:itri(<iiit> acle,et 1;» iiiiu si(|iu> si
iiiouviMnoiilt't' du Ballet rl^'s Pittiui-urs.

\j)ivs laiit (If Ml<•c^s obtenus à I Opéra, iVloyorhi'rr voulut s'fssav»'r dans un genre
plus léger, mais (juelle t|u'ait été la vogue de IJ Etoile <in Nord et du Pardon de
Ploënnel, on peut dire cpie le premier de ces ouvrages, si ric-he en rhvtlinies
originaux, a une iniportanre qnenecoiiL porte pas la scène de lOpéra-comiipie., et i|ue
le second ne réussit <|ue grâce à la svuipatlii(|uc V(d»e de Votuhre.

Kiitin le grand maître Berlinois, comblé de gloire et d lionneurs,m(HL rut eu 1864 a


Paris, où il venait souvent passer <|uel(pies mois, et c'est à la France, sa seconde
patrie, (piil légua son dernier ouvrage,si l'on peut appeler ainsi celte Africaine si
longtemps annoncée et attendue. <pii occupa pendant tant d années ses deux auteurs.
Scribe et Meyerbeei; cl ou le iiiMsicicii a accumulé les lre's<M-s de son expérience.
Il a t'ailu se résoudre a élaguer au milieu de toutes le^ ricliesses.d<Mit il \ avait là
vraiment prot'usioii. (.''est l'etis qui lut chargé de ce s<»in par la taniille du maître, et
appelé à diriger les répétitions de \ Africaine a l'Opéra. Parmi les morceaux de
premier ordre C(Miteiuis dans celle spleudide partition, citons le finale du second
acte, en septuor vocal sans accompagnement, et la célèbre phrase orchestrée a I
unisson, précédant la scène du Mance ^ nillier, comme des combinaisons entièrement
neuves.

Meverbeer a laissé, dit-on, d autres rnivrages, auxcpiels il Faut espérer i|ue 1 ou


jugera à propos de faire voir le jour, et (pii ne peuvent mampier (I exciter au plus haiil
point la curiosité et I intérêt du monde musical. RosbiNi. .S'il y eut jamais un maestro
inspire', c'est à dire à qui la niébulie

(i7fc.'-is(jx) arrivât sans recherche et sans effort, c'est bien celui «pie Ion a
surnoniin<' U' Cyf/ne de Pesaro. (Juand,c^lez ^leyerbeer, tout semble soumis a la
com_ binaisiin savante, chez Rossini, au contraire, on sent (pu- tout a dû couler de
source, et la science n'est vraiment là (pie la très humble servante de I inspiration.

('•ioacchimo liossini na<piil à Pesaro„ <lans la Piomagne. Ses parents étaient de


pauvres musiciens assez nomades. Le père, cfirniste,s'engîigeait aulanl <pie possible
dans les petits théâtres oii chantait sa femme, douée d iiiic voix remar(|uable. Avant
été compromis dans des affaires politi-ipics, il (Mil à sid)ir tpichpies mois de
captivité, et, à son retour,il a|)};rit (pie sou jeune fils, confié par sa mère aux soins d
un professeur, avait

t'jiil preuve »l iiiif iiulomplable par^ss*', co dont il le punit nifUiin'iif ^ en simulant la


résolution de lui faire apprendre désormais le métier de forgeron. Il n\^n fallut pas
davantage poin- corriger reiifant à tout jamais,et, d^s l'âge de dix ans, (iioaccliimo
soutenait sa famille du produit de son travail., car son père gagnait peu de chose, et sa
mère avait |)erdu sa belle voix5 mais il pouvait chantera son toni-, et commencer a
utiliser son talent «I accompagnateur, ou nuiestio al cembalo. Il suivit son père dans
quelques unes de ses tournées professionnelles;, on revenait toujours à lîologne,
qu'haliifail la m» ic. et (iioacchimo v poursuivait ses étu«les musicales, d abord sous
la direction d'un ecclésiasiifiiie, J). Aiujelo Tesei, puis au lycée, où il devenait élève
du Père Mattei. A l'âge de la puberté, l' enfant perdit sa jolie voix de soprano, mais
c'est alors que se développa tout à coup son génie de compositeur. Avant eu à
ccmcouiir au lycée |)(hm' la cantate annuelle, d(»nt le sujet était cette fois La Mort fl
Orpfnîe, il écrivit un Lamento où se révélèreiit ses dons de mélodiste. Après ce début,
qui lui donna à lui-même la mesure de ses moyens, il é_ chappa a ses premiers
maîtres, (|ui eussent voulu lui voir consacrer son talent au genre religieux, et suivit
résolument sa vocation pour l^art scèni<pie. CVsl dans les û-uvres d Haydn, dont il
entreprit I élude sérieuse, qu^il puisa ses profondes connaissames symphoiii(|iit,'s, cl
à dix-sept ans, il se sentait assez fort pour accepter les propositions d nu Imprésario,
et composer un opéra , Denictrio e PoUhio, (|ui lui représenté à Home en 1809. (,'et
ouvrage, <|ui n'eut de succès (pi'a sa reprise,en IBI^i, fut donc en réalité le premier
opéra de R(»ssini, et mérite en cela d être cité, mais c'est seulement à partir du di_
xième, 7V«<cr«r/<. représenté à Venise en 181^^, que s'accentuèrent les triomphes
du grand maestro. (]'est dans Tancrède (|ue se trouve la cavatine si c(UMUie, /)?'
tu)ifi /Jrt//.'»7j, composée, dil-on. pendanl le temps que cuis.iit le riz que l'on devait
servir an maître, (^m , poiu- éviter de se déranger en ramassant une feuille -de («ipie
tombée auprès de son lit, écrivit immédiatement ce nouNean morceau, (ju N'Ui-porta
la cantatrice chargée de I interpréter.'

I.e succès de Talicrèfle \;\\\\[ -.m jvi\nt' conqtosilenr <le niinihrens(\s propositions. I,;i
même année (I8I.S) il donna à la Feiiive de \enise L ïtuliana i>i Alt/eri, opéra bitjjfa.,
remplie de jolis moneauv, gais

(Oo,.

appnll,- ,n It.-.lir

sans viilj;aritt\ el à laqiiell»' siiccétla son pmduiit^ moins litMirciisenifiil ii'iissi. Il


Turco in Italui. D'aiilres omra^fs suivirent iiii\ là . mais avec moins df bonheur, et
Kossini, un p»Mi inquiet pour I avenir., se décida a prendre des en^'afiemenls pour
Kaples, aver l'iwijjresarto liarb({ia., (pii lui assurait des ap|ioinlements eonvenahles.
Il s'y trouva d al)ord au\ jtrises avec nue cabale orjjanisée par Ziniittrulti^miùs ce
(Icriiier ni' larda pas à comjirendre (|iiil n'y aurait pas moyen de lutter loiii^lcnips
avec un jeune mu*'Stro si Itrillannneul doué.el Kossiiti eut en onire I lienretise
clianre de trouver à TNaples le ma^niri(|necfintr:dlo de/rf Colhran., canlalHce d Un
rare talent et d.uuc rare Itraulé, (jui fut da_ bord sa plus précieuse interprète, et devint
sa t'enune en lHi*2. (l'est poin- elle <|u'il écrivit Eli»ah*;Wt.,iA le rrde l\ Arsace dans
Si-niiratms. Otellu et Moïse turent aussi conçus sous son inllnence.

Onelijuj' soit le mérite de toutes les oeuvres de ltossini,il en est deux (pii l'emportent
certainement de beaucoup sur les autres ; c'est Guillaume Tell., (Un\l nous aurons à
parler plus loin, et lA'liarhier de Séville (pii, représenté a Uome en I8t(>,_y tut
accn<'illi par des sifflets. Peut-être est-ce dans le froissement infligé a un ancien
favoii du public (pi il faut chercher la cause de cette injustice, car les ilalinis sont
bons juges en musique, et ils ne pouvaient se tronijier si lourde, ment. l\\ais Paisiello
avait traité brillamment ce sujet du Barbier^ et bien (in'i' eût accordé à Rossini I
autorisation de le reprendre, il ne négligea rien pour préparer à son jeinie rival ini
échec complet. Tout en effet y contribua, et les artistes eux-mêmes en devinrent
involon _ tairement les complices. La première soirée fut orageuse, mais dès le
lendemain on consentit à écouter, et il n'en fallait pas davantage. La belle voix et I
immense talent de C.arcia firent valoir le rôle «l'AL maviva; llosine, PNgaro,
l»artolo, virent aussi revenir le succès,et tout se termina par mi triomphe croissant et
un enthousiasme aussi démons, tratif (pie l'avait été le mauvais vouloir. Cela n'étonna
pas Uossini,«|ui C(Mniaissait son public, et n'avait pas un seul instant d(»nlé <le ce
revi_ renient, l'ienlôt le Barbier fil le tour du monde. A Paris, son inter_ prétation fut
parliriilrèremcnt brillante. (lette musi(|ue si pétillante des. prit s'assimilait de loiil
(loint à la verve endiablée de Beaumarchais, el par le fait Le Barbier de Séville de
Kossini appartient de droit a la France, le nie bornerai ici à citer les principaux
ouvrages «lu

(0 l- Huihv, ,1.- S.'rill, (ir l';,isi,llo ;i .■■(,'• r.'pri'MMit.' il y a 4.i.l,|ii.-. ..iiii.'.'s au


théâlrr di-I' Mlh'iir.-.scms la diivitii.ii (I.- VI. Martii..!.

mnître: Oh'tlo.^y» |>:Hnl en 1816, ot ofi s. troun- «HU- sum,,.I|.I(|.m-n._ miMKO .1..
S(».//«, .j.u- clianlait si bi.n ^J"- ^latibiH...: la Ci-n^-renUda (CMulrillon), ..pôra
Ix.mHV ifpiH's.'.il.' en 1817.- 7w/ (i^/rra ^n/»« (La Pie volens.-)., «pii |>:"'it «'j:;'!''""-
"» •'" I«I7:, l'OrMl..ri.. .1.' Mois.? an Euypte.H»'* •""» '•<""|)..m' pour le <:aiênie de
MUS, et pour le(|nel Uossini, pressa-' |K.r le (emps, dn» renuiiir'à la n.lh.l.oialion .L-
Carafa; eu\\u,Mtifliilfl(' (i^- Suhran el Z>'lmini.i\tù <lalenl .le 1821. C est r,. dernier
opéra <|iii inaui;.ira la dir.eli.... de l'.arhaja à Vienne,...".

|5..ssini sni>if e,.| inipremirio, v\ où il enl., |.araîl-il, endevu.-

avec lîeeJlH.ve.;. S'hiiiranm fut repi-.'s.-nJée à \enise en 182;^., mais n'Vnl son sne.-
ès qne plus (ai.l.auM 'M':"'-S..iilaK el l»isaioniJors<|.i.' Rossini, a|)iès i... s.'jonr de
(p.i'l<|i.es n.ois en ,\..^lelerie.Miil pic...liv à J'aris la diieeliou .lu théâlre italie.i. Le
{jtand ..laesl... n'élail pas administrateur, aussi ne put-il eimscrvrr l.uiyle.nps celle
l.i.i.de .liai;;.'., incompatible avec son caractè.e,, mais on pa.vii.l a le fixer à Paris,, en
le nommant Intendant <le la mnsicpie .1.. Uoi et l..spe((e..r ^.'.i('ral d.i cha.it e.i
Fiance, denx Ir.'s lionorables el très Incrafives si...'c.i.<'s. Il travailla dès lors pour
TOpéra fran.;ais, qui lui doit <|iiel<pies nns des plus beaux fleurons de sa coiii'onne.
D'abord, Af«o»»ieWf) se tiaiis_ forma en Sièf/e rfe CoW»J^/«t?, (1826) ,et Moi.se
fi.t adapl.' brillaiiiment a la scène (1827)^ puis vint., en 1828, Lu Comte Ory, un des
meillenis onvrages d.' Ho-sini. Kniin. en 1829., parut Gutllanme Tell., après (pioi le
Alacsti-o refusa de rien faire de plus pour le tbi-âlre. Il e.il_ raison, sans doute, car on
n'atteint pas «leux fois la perfection. t»n a altribué (.• silence obstine a s.tn il.'pit .le
voir it'nssir avec .'.lai des («'(ivres (pi'il inlitulait plaisani.nenl le ^dbbitt des Juifs.,
.ii:ii-Rossini,a peine â-;»' .le trente sept ans, avait déjà écrit lre..le s.pl opéras, el il
jugea prudent de s'anvt.r sur .m clief-d i»'ii\re.*jiii ue con.iait la faraude figure de
(liiillaume Pell, ce m.mlai:na..l pa.s.blc cl patient, mais co...age..\ et fort, <pie
l'injustice el la tvra.mie ont rt^vollé au p.iiiil .le b" l'aiie connnellre \t lui seul I a.te
néccssjiir.";. la «lélivrance de so.i iiavs? Schiller a .léx.'Ioppé c.< miJcI si ri«he,el les
librettistes fran.ais ont .«Mipé leur drame sur le sien. Tons les nobles senliineuls v
lroii\enl leur expression: tendresse coiijiii.'ale, pa_ ternelle el filiale; amour
enthousiaste de la patrie; inclination Iravors.'e

|iiir l.'s li-iM-iirs (in <li\(Mr. Dî-s r<.n\pi(iir.', |i- ranz f/cs vachs . .jiie

*' iiil«"rn>iii|)ri' I (.i;if;p, nous lii(lii|iie (|ii<> !.• n<l.>;iu v;i so lt«ver mu-

un.' sc.'>ii." ;,l|)csl.v., ,1 on .«nVl un paysy;;.- Ininin.Mix nous ;.p|):iraît,inins il


Iniv.Ts I :inini;ili(.n .|.,nl h" nni[.lit une fonlf joveiisp, immis ne (ardons |M>- )i
.I.Moiivrir I,' germe du (rouble (|ni va Caiic le nu-iid de l'action In iirdinir fjilt
.iiteiidre une sna^e bai^arolle, (|ni conliasle, nar sa doiirciir., in.c 1 ;ini.'tlnine des
senlinienls dont on a piessenli Pe\is_ l-'iKv. Puis un nionla^'nard ponrsiiiM' \\ni\ solli,
it,-!- une aide ponrga, f^n.r la rixe oppos-'e, oh il espère se nullie à l'abri du conrro.ix
de (i.-l.r.H sur le relus «lu batelier., (u.illaume Tell., bravant l.'s délenses du l>rau et
l.s menaces de la tempête, sVlanee dans labar«pie,e( se .•lt;M-e lui-mêmr ,1e sauver
les jom-s du Cufritir. j.e second acte cou. lient la belle '«HiKURe, Somtms /b*v-/.s,le
du.» «lA, noid e( de \|all.llde/ | le «élM.re trio p..nr voix d'iiommes.- puis l'arri.N.V
des d/lé-ués .les '|":'l'e cantons,, ,p,i s'^MUKUiceul par des airs ualiouaux^donl la re_
>i'ii(m forme eusnile un splcidide Finale i, (p,;,!,,. rhu'urs. Au (roi _ siJ'Uie acte se
IrouvenI les ballets., oii, parmi lanl de charmauls motifs, j

se ,lisliu;;ue en.-ore celui de la tvrolie dansée, Toi qiir l'nisi'UU >„'

suivrait pas. l'uis .ienl la scène ém.uuanle de la pomme., et enfin

l'.Mrreslation iui<pu- de (iniilamne., ,pn d,M lieu à nue mêlée sa*am_

meut confuse. |,e (|natrième acte nous Iraii^pc.rle dans la demeure

*''^'' •=■ " > *•'•'" l>''"'"'-'' ^"" vieux père,, tombé sous les coups des

sbires de (iessier, et cesl là (pie prend place l'air touchant, Anilti héri'(lifairi',s\
éueriii.piemeul vvW^r par la strophe -uerrière., 4mî.S suivez-moi ,src.oHHez ma
vaiUanw.Au dernier acte, Matliilde ramène

•' '^^ '"'''■'' ''M' '■ ■'ennuy,(pii n a pas craint d'exposer sa (("ile.,selon

l'ordre cruel du tyrannies trois femmes ont à chanter ici mij(.li canon à I unisson. Puis
une bar(|ue passe, c'est celle (pii p,u-te (;esslerels(.n eapld", dont on a
momentanément détaché les fers, afin (pi'il puisse lii diriger pendant la temp.'^-te^
mais à peine a-t-il touché le rivage, <|iiil s'échappe ), (rnvers les rochers, el (W-ssI.m,
atteint a l'instant même (u'i il amionce de nouvelles rigueurs, reconnaît, dans le trait
(pu le frappe, la flèche de rh(Mnme «piil a persécuté, liidin r(.p,Va se termine sur nu
hvuine sonore de délivrance

Kn I8.-M>, l'iossini perdit sa position en Krairce, el relo.nna en llalie.oii d se fixa


(piebpie temps à IJcdogue. Kn l«45, mourut sa

//

iiiemiôit' f'eiiiiiie.^ bllisabetla (!()ll)iiin, dont il s elail st'paie (le|uiis long-lempSj-et il


épousa^ deux ans plus tard, celle (|ui devait lui survivre. Après un court séjoui- à
Florence, il revint se fixer li Farisjel la Ville lui conct'da, 1» Passv, la propriété d un
terrain sur lecpiel il se fit cons_ Iruiie une maison, cpii devint le rendez-vous de
t(i(ites les célébrités.Cac cueil de Rossini était bienveillant et gracieux, et on lui
pardonnait ai_ sèment (piehpies malices, dont les victimes étaient les premières à rire.
Impitoyable pour la médiocrité, il s^'amusa souvent a accabler de louanges exagérées
et tort embarrassantes des compositeurs de petites romances, et il se montra même
plus dune fois injuste envers des (l'uxres de valeur; ainsi, une de ses plaisanteries était
de teindre de c«)nsidércr attentivement la partiti(Mi nouvelle d un cont'rbre célèbre,
et lorsfpi'en s''ap[)roclnnil on s'apercevait ipi^il tenait le livre à Tenvers, il prétendait
ipie son espoir était d arri\er à comprendre de cette manière, n'ayant jauiais pu v
parvenir en regardant de Taiitre côté.

Pai- contre., Uossini avait pour Mo/art un culte particulier.Unjour, des amis lui
reprochaient de ne pas écrire aussi purement quil laurait

pu. \'oiis faites des fautes d'harmonie, lui disait-on Penh! (|ui n^en

fait pas? A!ais justement Mozart, «wr mui- admirez tant Ah,bah!

je parierais l)?en en ti'ouver dans Dou JiafH,son chef d^eiivre. _Gageons(|ue


n()n!_Gageoiis (|iie si! Bref,ini pari fut engagé. A (|nel(|ue temps de là, les mêmes
amis se représentèniil (liez l.' tnanstro: Eh bien, avez-vous

feuilleté lion Jnmi.A (pii de nous h raison? (]'est vous, répondit

Rossini, d un air humble et allendri. Mors on voulut revoir Kn'uvre ma_ gistrale, et ne
la trouvant pas l;i .lù Ton avait l'habitude de la prendre:

Où donc a\ez-vons mis la partition, demanda-l-on ? (.à, répondit le

maître, en désignant dans sa bil»liolht'(|ue., un livre sur la reliure du_ quel il avait
écrit de sa main ces deux mots: Santa Srnftnra.

Les élus de la villa Rossini eurent le bonheur d\ entendre (pieL ipies u'uvies inédiles
du mae>lio, tpii, ainsi (pie nous l'avons ilil.ne tm_ blia plus rien, à l'exceplifui de son
magnifiipie Stahat M«f*^'(l84f). d'une ]\',t.it<^ Afesse .so/«/t/i«'/AMI864), et de
cpiebpies piî-ces détachées. Lfs Soirn^a initsiralea., collection de charinanis
morceaux parmi les_ (pitls nous r-ilcrons Mint lu hiainn li(iia,fl nue jolie barcarolle ,
ytif/a marinar, datent de IR'>.t.

Kii I8fi7, à I iKT.'isioii (!»• la <lislriliiilloii «l«'s récoiii|K'iis«'s |ioiir I ox. nositioii
miivorst'lliv nossini compitsa nue bcll»' 4-:iiil:il(>.^(|iii< lim ext'fiit;!
siilt'iiiit'llcinciil. et (|iii tut )><>sill«)>iiioiil lt> cliaiit du cv^iit^i-iir iui uiois (If
iSincnihii- I8(>8,l(' j^raiitl luartn- l'xpiiait ajtn» uiir (•oiirlc nialaili*>.

A la iiudt «le IMe\erlteer.^ <l<iiil l'ios-iiii lui-uiêuie atait été prol'on. iléuieiil atïeclé.,
ou avait «lu ^e Imuiht à (éuioi^'iier |»ar des disetuirs le reiiret d'uiie telle jierte^ mais
les iuin'iailli- ilii uiaeslid italien. iMirenl êlie Milennelles. et ((ni> les jireniieis
artistes tiiiienl a li(iiiMi'iir de s y l'aire eiiteiidfe. Pendant le >er\i(e, ipii eut lieu à I
église do la Trinité, iiii e\é( iita, entre autres tra-juients de la nuisi(|ne du maître, La
prit'ri' (U' iWoïs(^,el I mi rlioisil, parmi les ivnvres de .lomelli.^ de IVrgolèse et dé
j\lii/art. les miirreauN i|n il avait le pins aimés, (les ol»_ sè(|uos, dijjnes d ini P/u/cc
r/c/^/>MJ/sjr/>«', étaient bien dues au f;raiid coniixtsitenr ipii avait adopté- la l-Vanee
pour sa se<-on<le patrie, et nui lui avait eonsaeré ses pins beaux «liants. ART
CONTEMPORAIN. Après avoir énuniéré tant «le ehefs-d ien\re et déroulé la liste de
tant «le noms célèbres., il ne n«)ns i-esie plus «ju'à classer (fens nos tmis divisions
principales les descendants des patriarches de I art musical, «|ni. suivant la loi
générale, va tmijours se nnidifiant, sinmi progicssaiit, cliaipie artiste appurtaiit sa
pierre à I édifice.^ dont nous ne pouvonsju^^cr leusemble qu'à distan«e. ART
iTAiiEN Lcs uouis de l>(ini/elti et de Hellini viennent se placei- immi'<lia-

tement à la «uite «le celui de Rossini. DONiZETTi. Oonixettijqui naquit à lîergame


en 1797, et retourna y mourir eu 1848,

fut élève de Simon Aleyer. puis de Pilatli, et enfin de ^lattei, I un «les prufessenrs.de
Kossiiii. Dunizetli, «pii fut nraître «le la chapelle Inqii'-riale a Vienne, habita souvent
l'aris, et c'est un des compositeurs italiens (pli travailliieiit a*ec le plus «le succès
pour la scène frau«;aise.car l'Opéra lui ibiit Lu Favorite et />«« A/M»y//rs, et l'Opéra
«duii«pie ÏAiFiW' (lu réffimettt, qui parurent eu I!i4t). Ses plus célèbres «ipéras
italiens s(int,a\ec Anna Itotena ••! l^nn'zia Hoffjia. L Elmt'*'-da-tnore (\8:i'-2)^ Lncid
(H Lammennoitr., ty» U\t un «les premiers suc<ès «le M.Piiprez.et où se
tr«)nve,entre autres remarquables morceaux,nu sextuor iiiiiuitalib: enfin Lùtfla (U
(Hiumonnixjm des triomphes de ]M'''Patli, et iKm l'as(iwih'.(\ii-kS).h(' dernier
ouvrage «le Donizetti, «'crit au>-si eu \-'4i. il pfiur notre granti Opéra, fut Don
Stîhaatien.

BeuiNi. A'iiH'eii/.o IJollini, ce doux et cliannaiil mt'l»)(lisle, ii.M|iiit eti 1802,

(oh 1803) a (^alaiie en Sicile, el t'il ses »'|ii<)t>s an Conservat«»ire (le INauJes sons
ta direction de Ziiij.'arelli. Ses <»|)('ias piincipanx sont : Le Pirate (1827); / Capuleti a
i Monluvvhi (lloméo et Juli.Ke laso). La Somnamhiila^vt La iVorwa (18.SI); enfin
Les Paritfnns{\834). Tîellini inuiirnl en 18,*i5/a IVileanx près Paris
MERCAOANTE. IMercadanle,'<|ni fut anssi élève de /in^arelli^ naipiil »'t nioin'nt a

iNa|)les(l7y<> on 1798-1870). il était excellent pianiste en même temps <|ne


composilenr. Ses pins reniarqnables opéras sont Kli>ia n (Jlaiidio ■ et II Ginramento
{Viv Serment). Mercadanle a été le maître de Verdi, le dernier des <:rands
compositeurs italiens dont nous ajuns à parler, après avoir nommé les treres lîicci,
auteurs d un amusant opéra hond'e, (]risj»')m e fa ('omare .j (\ti\ eut beaucoup <le
succès à l'aris en I8fi5. VERDI. Le maesfiï» (iinseppe Verdi., seul représentant actuel
du }j;rand art

italien, a enrichi la scène de plusieurs ouvrages dont le succès a été universel. Il suffit
de citer Hùioluffo (l^5\)., Il Trovatore(J.e Ti-ou\he) et La TïY/i'Jrtfo (Violelta), qui
parurent en 1853, pour rappeler à tous ceux rpii s'occupent de mnsi(pie des plaisirs
éprouvés. Knfin Aida, opéra composé en 1871 pour le théâtre du (laire, el chanté mio
pre_ mière fois à l'aris par des artistes de ^'rand talent,vient d être monté t<iut
récemment à l'Opéra, sous l'administration de IM. Vaucorbeil, et ses représentations
ont été inaugurées sons la direction du Maestro lui-même (1880).

ART ALLEMAND. Les uouis les plus célèbres de l'Allemagne musicale moderne
sont^

avec celui de l'élégiatjue Frantz Schubert, qui naquit et momul à Vienne (1779-1828),
el dont nous connaissons mieux les touchantes mélodies (jne I excellente musique
instrumentale, les noms de Félix I\Ien<lelss(din, de lltdierl Schumatm et de llichard
Wagner.

NiENDELSSOHN. Félix IMeu<ltlssohu RartholiU, fils d'un banquier israëlile con-

verti, naquit à Ilamlxiurg en 1809. Heureusement doué sous Ions les rapports, Félix
devint un homme des plus distingués. Lui et sa sa-ur., (JM"."'!lenselt),furent dès
l'enfance des pianistes hors ligne. Lepre_ mier maître de Félix, Zeller, directeur de
l'académie de (liant de ISirliii, se fil hoiHienr d'un tel élève., en le conduisant lui-
même à \Vei<nar, pour le présenter à Ciithe. Le jeune homme parcourut ensuite
1^Angleterre, I licosse el 1 llalie. Son esprit crilitpie saisissait aisément les côli's

(li't.MtiiiMix (le cliii(|iie choso,fl, dans ses voyages, il constiila plus vu _ lonliers les
(l.'fiiiilimces de Tari <nie ses prospérités. Ses leldes à sa sdiMir l'iiiit toi (1.- cette
disposition; ce tpii y domine, c'est le blâme de tout ce (pii frappe ses veux et ses
oreilles. IMendeIssolin visita plus tard Paris, et n\ tronva pas l'accueil enthonsiasle
snr lecniel il avait compté. Cette décepti(m ne man(|iia pas de s'exhaler en sarcasmes
amers. I*eul-tlrc la mideur de ses manières ont-elle (pielipie part à la froideur (If la
réception (pii Itii fnf faite, car nons aimons à renccnitror la simplicité et la modestie
chez les artistes les pins snrs d'eux-mêmes. Depuis, on il rendu plus di- justice a l'oi-
iivre si remarquable de I\len. deissohn. Le conservatoire fait entendre s(in\ent les
ouvertures du Songe d'unn nuit d'été, de La (irotte de Fiiu/aL, de Méùishie, et la
Symphonie en la 5 les amateurs de MusjY/we de chambre ne se lassent pas d'admirer
ses beaux trios; enfin les pianistes étudient toujours avec plaisir ses morceaux, dont
les rhvthnies rappellent ceux de A\eber,et ses Chansons sans paroles, petits poèmes
dcmt la créa-lion lui appartient. IMeiideIssohn n'a pas réussi dans le geine théâtral.,
mais un de ses oratorios, /*a)f/.^<.s, est trt>s goûté en Allemagne. Félix
IMendelssohn mourut à Leipsicl*,où il s'était fixé, et où ou le prisait plus «pie partout
ailleurs.

Robert Schuuiann,né en 1810, et mort en laSfi, est le véritable fondateur de cette


école dont les productions s'intitulent ambitieusement la musique de l'avenir.

Tant de belles choses ont été faites sur les vieux patrons, qu'il n'est pas défendu de
chercher à élargir le cadre et à reculer les limites de I horizon. Les hommes <le génie
qui surgissent ne peuvent pas se borner îi marcher toujours sur les traces de leurs
devanciers. L'important est de ne pas se perdre dans la voie nouvelle. Si l'harmonie se
tourmente à force de vouloir s'enrichir, si la mélodie s'égare en dédaignant de suiw les
chemins battus, le but aura été certainement dépassé.'; mais il y a uioven d obtenir
d'heureux résultats en é(piilibrant la tradition avec l'innovation, et c'est ce (|ue nos
compositeurs français ont parfaitement compris pour la plupart, car ils ont su choisir
avec un tact ex(piis ce (|ui, dans ce genre nouveau, pouvait se faire accepter sans
choquer lebiHi goût et les idées reçues. Schunianu. lui (|ui n'a pas voulu transiger et
n'a admis (pie la lutte à outrance, y a laissé sa raison.N'appuyons pas

sur le détail (les aberrations .l'un grand artiste^ disons plutôt qu'il eut le bonheur
d'inspirer rattachement le plus tendre et le plus dévoué a une femme d'un remarquable
talent,,(Clara Wieck),qui fut son interprète la plus ardente. MT Schumann est venue a
Paris il J a (|uelques années pour faire entendre les oeuvres de son mari, et
certainement ce n'est pas sa faute si nous ne les apprécions pas davantage. Ce (pu
nixis semble en devoir être cité, c'est justement ce à quoi il attachait le moins
d'importance, c'est-à-dire ses Scènes d'enfants, \rdrw (\w là il a voulu être intelligible,
et qu'il y est, en effet, plein de grâce d de sentiment. WAGNER. Richard Wagner (de
Leipsick) est le représentant le plus mar_

(1815) quant de l'art moderne allemand. Ses adeptes en ont fait un Dieu, ce qui est un
peu exagéré; à Paris, il a été à peine accepté., et c'est certainement une injustice, car
son oeuvre est incontestablement belle, mais de même que INlendelssohn, dont le
caractère nous était peu sympathique, n'a été vraiment apprécié par nous que depuis
qu'il a cessé de vivre, il est probable que IM. Wagner ne sera tout à fait goill.-en
France que par la postérité. Il n'est pas probable que nous pous_ sions jamais
l'enthousiasme jusqu'à nous iiivlaflcr plusieurs jours au théâtre afin de ne rien perdre
de la tétralogie <les .^'i>iheluiuien,mnK il est hors de doute que des fragm"enls
choisis dans les ouvrages de Wagner nous charmeront comme ceux des grands
maîtres. On a déjà appris à appréLior,daiis le Tàmi/iauser, l'ouverture, la marche,le
beau chœur des pèlerins^ etc; dans le Lo/jemyrm,l'ouverture et quelques morceaux
détachés, c'est-à-dire tout ce <pi'on a été forcé d é_ coûter, le reste s'imposera peu à
peu.

Les principaux opéras de Wagner sont: Rienzi (\8i'2) „ Levais^ seau Fantôme (I84.S)
, Tannhauser, qui parut à Dresde en 1845, et fut repré!*e<ité à Paris en 1861;
Lo/im^rm (1850) , Trhtan et yH«u/< (1865), enfin Les iVieftc/nm/m, ouvrage à
l'occasion duquel le roi de Bavière a fait construire tiu théâtre à Rayreufh (1872-
1874). TROIS GRANDS \u mvM de Wagner se relie tout naturellement celui de
Franz

PIANISTES. List/, l'un des trois plus célèbres pianistes modernes. Listz naquit aux
environs de l»esth, ei» Hongrie; sou père était attaché à la niai_ son du prince
Ksterhazy et s'v occupait tin peu de la chapelle.Dès l'âge de six ans le jeune liaiiz
inoiitra, pour l;i imiVi(|iie., des dispositions
(1)

En IXll.

It'llt's (jiit' I <iii crut (Irvdir l«'s ciilllv«>r sans retard. Tl devint bifiitôl iiii|)rovisateiir
en môino lenifis qu'exécutant de premier ordre. De généreux protecteurs favorisèrent
le développement de ce talent merveilleux, en assurant au jeune prodige une rente
sutTisanle poin: lui permettre d aller travailler à Vienne sous la direction des meiL
leurs professeurs. Il v prit des leçons de Czernv ',et en re(.nl aussi (|uel<pies unes de
Salieri., pour la cou)positi<ui. Après avoir docuié des concerts a Vieime, il fut amené
à Paris, «n'i il se fit entendre avec un tel succès (|ue de longtemps on n'avait vu un
pareil eulliMiisiasme. (lest à I Opéra même qu eurent lieu^en I82S, ces fêtes
musicales. Le jeune pianiste fut patronné par la plus haute société.^ (|ui le clioya et le
caressa si bien <|u''elle finit par le gâter un peu. Du moins elle ne lui fut jamais
infidèle. D'autres grands artistes ont surgi,4els que (lliopin et Tlialberg.-ils ont pris
rang a côté de List/, mais sans lui faire rivalité. Devenu un des plus brillants
ornements de ce monde d élite qui lui avait ouvert les bras, il a fait partie à son tour
de cette aristocratie qui recrute ses menu bres dans tout ce qui se distingue du
vulgaire, noblesse de nom, d intelligence et détalent. Après s'êjre voué à V interprétât
ion ro _ nntuti<fmi dus OHUiTtof classiqites , Listz se consacra presque ex _
cinsivement au cuUe de la musique de l'avenir. Il devint le sontitii de Wagner après
avoir été celui de Berlioz. Nommé eu 1848 maître de chapelle à la cour de Weimar, il
put favoriser I exécution <les ou_ vrages Au compositeur aucpiel il devait s allier
pln-^ tard. L aînée des filles de Listz a été la première femme de M. Kmile Ollivier ;
la seconde est devenue celle de hichard Wagner.

Le grand pianiste, dont la jeunesse fut hantée par des aspira, tions à la vie religieuse,^
avait paru choisir Kome pour lieu définitif de retraite, et il v était entré dans les
Ordres, mais il sVst depuis fixé a 1*esth, on on lui a accordé un titre et un riche
trajtement. Au moment de IKxposition universelle l'ahhé Listz a fait une courte
apparition a Paris, et q^uelques élus ont été admis à I entendre.

Plutôt inqtrovisateur «pie compositeiu', Listz est resté souvent incompris dans ses
u'uvres écrites, mais il a transcrit, pour le piano .^

^ '' (.h. T/eriiy, ti<iii;;r<iis, exoilli'iil piaiiisti' tl ( miiposileur, l'I^it nr iii I7!l0.

i)t(isieiirs mélotliers (li> ScliubPii. ft ses lr;iii"-<ri|ilii)iis ^oiil riiii;tn|ii;il)lcs par (le
friainls ettVls do soiiorilt".

Frédéric (^hoplii., qui iiii<|i!il fii lUK) „ pris dr \;irso\i(',cl iiioMmt en 1849 à
Paris,oii il ^ ôJail tixé, lui, ainsi i\H(- Lis!/,., Iidijol dos prédilections de la société la
plus choisie. Son talent ne s'adressait pas à la t'onle, cVst ce (|n il dut cduiprendre
après «pieUpies tentatives auprès dn piddic.^ mais le cercle <l élite <lans le(|iiel il se
renf'enna de_ vint l'adorateur de ses lêveries (Tevile^ do malade et déniant Jîâté,
capricieux et câlin. Il y a de font cela dans la inusi<pie de (ilmpin, et je dirai prt s<pie
cpie pour la comprenilre et I interpréter, il faut avoir avec lui une cerlanie cont'orniiti'
de nature. L exécution d»' ses morceaux est particulièrement flilïicile. Le (i^m/jo
rnhdU» v joiio nu grand r«île, c'est-à-dire «pi'^il tant avoir ac(|ni>< une
indépendance suL lisante des dniij^ts pour savoir donner à la mélodie toute la
niid)ilité va;;ne dont elle est susceptible, sans cesser de rhvthmer la basse (|ui 1
acc'ompaj^ne.^ et doit cependant se plier par <piel(ph>s conipromis à des caprices
imprévus. Les ma/mkas de (.liopin., ainsi (pie ses valses si jolies, ont une variété
ori};inelle de mouvement à la(pielle il faut ("Ire initié pour leur donner tout leur
cliarme.- elles le perdent au point de devenir pres«pie intolérables lorsqu'on vent les
exécuter en observant ri«;oureusement l'uniformité de h mesure.

Parmi les pins beaux morceaux de (Jiopin. citons ]m Ma relu'fit-nèfrre, La Fanfaisii'


impromptu, le (lonvertn en mi mini'i()\ la Berceuse- enfin ses /jocfur/tes, ses vahes et
ses mazurkiis. :tii mi-lien desquels on n'a (pie I embarras du choix,et on il semble (|iie
Ion diL coiiM'e toujours de imnvelles (pialités s\;n|)athi(pies.

Sij;ism(Hid llialberi; naipiit ;i (ienl've en IUI2, cl iiKiiirnl à >ap!es en IH7L Sun


talent dilTérail en tout de iciix de l.i>l/et de (iliopiii . I.à. point d affeclalioM
romaiifi(pie. point de i<'\ei'ie maladive, mais mw baille distincliiin. une correction
irréprochable dans le jcii (-iMiinie dans la personne: la perfivlion du di)i;:l('
produisant des effets de <|é|i<'ii|)-se excpiise et de son(nité vibrante. aux(pMlles on n
aiirail janiai>- cm (unie clavit^r pût se pivter. Mans les morceaux de Ihalberj;.. les
lhèmes,coiL fiés s(»ii\ent à nu seul (loif;1., se font •iilcndre et se détachent avec une
nelleh' abs(diie., à travers des parties très compli(piées d acc«mpa_ };nemeiit, ipie se
parlajfent les d(iij;ts denieiiK'» libres. < c» pr(idij;e>

d exénifion sliiimlprfiil le /Me «les |)iHiiisles.,qui bientôt .ibiuidiMmèreiit. |)()nr <e


j;eiiie miiiveiiii., «clui (jiie leur coinpositeiir favori jus(Hi'alors, lli'iii'i lier/., a^:lit
mis à la mode. 1) émineiils professeurs,tels (|iie lis iMiiriiioiitel. les l.e (loiippev.,
etc., se vouèrent à la reclierche des priL cédés indispensables pour atteindre a de
semblables résultais, et il s'en sui\it dans lensei^Mieuient une véritable rév(d(ilion. Il
serait dilTirile maintenant de mener plus loin I art du mécanisme^ une (piantité de
persuimes du monde ont artjuis des talents (|iii peuvent Inttei' avec ceux des meilleurs
artistes, assez nombreux de leur côté pour (pi'il me soit impossible de fairi» un choix
parmi eux. Les morceaux de Thalberg qui ont eu le plus de vofiue sont : ses
Fantaisies s^lr^foïs^^, sur La Slraniera^suv Don ./la/n, sur (iiiiltainnf Trf/., sur Les
HuffUfnnfs^ vW^ une Ballade^uwe TarHnt<'ll<\\ Andantf rn rn.\'E^ tilde en la
mineur., et le (/rand Caprice en nii bémol.

ART ÉTRANGER. Dans le cours de cet ouvrage il m'est arrivé plus d'une l'ois de

nommer d anciens compositeurs très célèbres,, dans T^'uvre desquels je n aurais pu


citer rien d aussi sympatliicpie <|ue ce (pie nous appelons maintenant la Romance de
Murtha.. parce (pie iM.<le l'Ioltow en a tiré un lieureux parti dans son opéra de ce
nom. dette charmante mélodie est d origine Irlandaise, et elle a été composée sur inie
[xiésie de 'l'homas iMoore; ainsi I lilande a eu ses musiciens i'emar(piables,de même
que I .Angleterre.^ I Ecosse, la Suède, la Norwège, la Hussie,etc. Pendant
l'Exposition universelle de 1878, des concerts ont e'iédonnés au Palais du Trocadéro
pour I audition de la musique-étrangère, et des artistes sont venus tout exprès pour
nous initier aux beautés de leur art national.j cpi anime le feu cic'atciir du midi ou le
soiitTle rêveur du noid. lîicii (le pins curieux ni de plus enchanteur (pie ces l'êtes mii_
sicales, (pie Ion serait lieiireiiv de voir se renouveler, car nous n'avons pas eu le
temps d analyser ce (pii nous charmait d'une manière si l'ugiti\e:

Parmi les composileiirs du INord,, je cilcrai principalement (pie|(|iiis uns de ceux (pie
la scène f'ran('aise a accueillis. (iVst ri abord I lrlan_ BALFE. dais Balte (I8()8-
I87()), dont un des opéras. Le I*uits d'amour, tut

leprésenté à l'Opéra-comirpie eu 18-i.S.

( '.' J( FLOTTOW. 2", l.e Comte de l'jdtloAv, Me(klembourgeois,qui écrivit pour le


théâtre de la lieiiaissance et pour I Opéra, où l'ut représentée, eu l84^,L.4»/('*

' M' 'Nilssoii,qiiia si rfm;iri|u:Élili-tin'iil liiliTprélt! le rClp de la Rniie de lu iiuil iliiiis


l.n Flillf <«_ rhiintcr, a dniiipt' à la romance de .tfniMii un cachet tout idéal. C

en peine, mi'i coiiloiuiit celle jolie iom;iii(e,/)e^jMis fc*/ourlai paré ma chaumière. M


art ha, (\i)n[ j'ai parlé plus haut, est cotisidéri'c tomme le chef-danivre de M. de Flo()
(i>v. (.'ependant L'Ombre, nui parut en 1870, est dij^'iie de lui disputer le premier
rauff. w.WALLACE. 8", William \\ ailace, de \Valert\.rd,eu Ij-.land(;,(l8l4-I8«5).,
paruii les a-livres du(|iu'l nous avons l'oceasion d appreVier particulièrement ioiu
vertiire de Lore/c/, souvent exécutée dans les concerts popidaires.
i''>ONiATQWSKY. 4", Le Prince l'oniatowsky (1806-I87:i), auteur de P/erre r/e
MeWids, ouvrage (|ui fut représenté à l'Opéra en 1860. LIMNANGER. Parmi les
compositeurs ISelges,, je citerai IM. Limnander, auteur

des Monté)ie'()ritin. (pie l'Opéra-comicjue représenta en I84H. LEMMENS. T\


Lemmens,très célèhre organiste., compositeur et professeur ^ au(piel on doit nue
excellente Ecole d'orf/ue basée sur le Plaifirchant rmnain. GEVAERT. '3'\ Enfin., iM.
Cievaert, «^ne j'ai déjà nommé à propos de Fétis, son antagoniste, aiupiel il succéda
en I87f comme Oirecteiu-du Conservatoire de Cruxelles,, après avoir été pendant
trois ans direcfeiu' de la musique à l'Opéra de Paris. Le théâtre-Lyrique et rOpéra-
<(.nnf|ne oui ac_ cueilli avec succès les œuvres de M.Gevaert, parmi lesquell^ije
citerai LeBilli'f fie Marfpterife (IH54), Quentin Dnrivard (1858), et Le Capitaine
Hcnrinf (1864).

On lui doit en onire de très précieux ouvrages sur V In^truntenta. tion et sur 1'
Archéoloijie muxiciii)': ART FRANÇAIS Le premier nom illustre cpie l'art français
ait à emegistrer,, après
HALÉVY. ceux d'\nberet d'llerold,est celui dMlalé-vy,, le compositeur de La

(l79!(-lx(;',) Jnive et de tant d'autres beaux ouvrages. Né à Paris en I79J>, d'une


famille Israélite, Fromenlai Halévv fut, dès sa dixième année, élève du Conservatoire.
Certon et Cherubini furent ses professeitrs d'harmonie et de contrepoint. \ vingt ans.,
il remportait le grand prix de composition, et partait poiu' liome. A son retour il eut à
luttei- d''ab<u<l poin- obtenir l'accès dans les théâtres. Oe 1822 à 183.^, épocpie de
l'apparititm de L'a Jiiive^ il réussil cependant à faire représenter plusieurs on\rages,
entre autres, an gririid Opéra, l'yunialionjv r.allel <U' Maitini Li-scaiif. celui de La
Tentation^n r<)péra-coiiii(|i)e, Ludovic, ouvrage laissé iiiau. chevé par Ilercdd L^'.s
Deu.r. pi^cilh,ns. t:Artisan.Le Roi rf Irliu-telier.Li'IHli-f tante dAriijnon.i'i Les
Soiirenirs de Laf'lenr ,\mw la reiiln'e du célèbre cliaiiti'iir' Marlin. \Liis en I8.S5 eut
lieu ce ::rand

V) N'oiiblioii'i pa"! de riliT,parmi les nom-: inarqiianls dis ronipo'^il.Miix


plr.iiipiTs.cciix di'l^iHin.T.lîr.MiiiiN, Siipp.\ populiiiriw ,.M All,in.(pi.',.r(ix d-
Mjrrh.lli .t .!,■ r.ol.:,lli, Ins .•«tini.'-c h„ l|.-,lir..l niiiilioiiMoiis •<iirtou( celui (le
lîûi'to,;Mi(.iir du W,yl^^././. , .|.m .-i p,-,ni en IKSO.

»'\î'n«'iiuiit iiiiisical, la première (Je Lu Juin;. IM'. ' Falniii iiil siipi-rix' dans le rôlo
d»' Uaclu-I.^ (|ii cllf inl('r|tn'liiit avec loiit»- I agitation |»as_ sionnéi' <|ii il coiiiixirtf,
i-f «•fini <i ' Klt'a/ar lui «•iVm' |iar ^oiirril , (|iii., i-ii iiir-iiK- loin|»s <|u artiste de
|>reiiiier ordre était lioiiiiMe de ^uCt{ supVieiir. et dont, les conseils l'iirent préeienx,
en eette eiroonstance e«)n)nie en d antres. |Minr I a^enrenient de la mise en seène. Il
é_ eiixit même., dit-on.. I<'s paroles de ee beau morceau., lidclnfl, ({lunitl (ht
Siu'f/iu'ur 1(1 ifràn' tud'iuin'. (|iti lut nii de ses liionijilies.i.ifons narnii les plus belles
scènes de La Jhji'*', celle de la l'ri(|iie. «pie Ton considère comme une des plus riches
du répertoire,

Après cet innnense snccès, llaléw s'en revint la même aimée à lO_ péra-coniifjue,
avec la jiracieuse partition de iJ'Eiildir. l'nis en I8.SH, (iiiido et Ghii'vra, opéra en
cin(| actes, parut à \'Ai:(,iU'-iitù' Uoifub-dt', ittHsique^ '. Le liignlire snjel de celte
pièce, !.,</ JIksA; f/<< f7o_ rruce, lit tort -i la lielle !nMsif|iM' me le compositeur v
avait |iri)ili_ piée. hans La Reine de Chyjrre, (\u\ parut en 1841, il intercala
(pieluMe«« mis des morceaux du hnntiiT.^ ouvraj^e é<'rit en 1840., et (pii n avait
point réussi. Onv adnnrc particulièrement la mélodie Le (jDiuUiJier dans au pauvre
nacefle.lr^ couphls Tnitl n'est ttans œ has monde fjn un jeiL^ci surtout le beau duf»
Vous qui de la rhevulerie,tAc.

Chai'les VI. ^ (pii vint en 184:*, fut interprété brillamment par AI"." Stollz (ndellr),
r,aroii;iet (iiiarles \l), Hupre/ (le daiipliiii), l.e\as_ seur (Uaviiiond),etc,el eut une
longue série de représentations. D'ajitres j«dis ouvrages sui\irenl celui-là, et il suffit
de citer L.<'s iWo»s*/K«Vw'M'S de ta lUiine (I84fi). Le Val d Andorre (l«4»),i.« Fée
anw liosev^ {I!'i52), pour énunn'rer di's succès. OniltanI nionientanémeiil la scène de
I np(!ra-comi(pie, llaléw alla, en 1850., faire représentera Londres un opéra italien,
Lr/ït!»«/^«'.s/f/. |>e retour à l'aris, il écrivit <le ncnu veaux ouvrages, et notamment,
Jai/narila l' liidienne^\utUiU^ thérdre Ivricpie (1855). Knfin, son dernier opi'ra fut La
^fa;/i<-ietine (\H5H).^ et,en I8<»2, le grand compositeur, épuisé jtar tant de travail,
s'éteignit à Nice, où il était allé chercher vainem*-ul (pielcpie amélioration à son étal
malailif. Ilalé»v était depuis Imt^temps meud>re d<'L Institut ; il a\ail été en outre
uoinnie Seci'élaire Vi'rpétiicl de I aca<l<'mii-des lie.-iuv-arU.

On lui doit un très reiii:in|Uiil)le soltèf^e,destiné aux Kcolcs dr l;i ville do Paris,et
aux classes du (!onseiv;(l(»ire,«tù il lui lonj;tenij)s priilesseurde cnni|)(isiti<in. •

NIEOERMEVER. Nledennever, Suisse do naissance, a étudié le piano à Vienne avec

IMoschelî's, la composition à Rome avec Fioravanti ''', à ÎSapU^ avecZiiu garelli, et


c'est à Paris, oii il fut patronné par Rossini^ipiil vint se fix»>r. Il s'y était annoncé
déjà en écrivant, dès 1821, sur une méditation de Lamartine, sa belle mélodie du Lac,
qui restera son vrai titre a la ré_ putatiun, quoiqu'il ait depuis composé d antres
morceaux dans le même style, tels que L'Automne.^ Le Soir, etc. IM. de Lamartine
n'aimait pas cette musique, qui ne répondait en rien au rhjthme monotone sur lequel il
scandait ses vers. La haute poésie, qui entrave I essor de la nié. lodie, ne peut être
aussi que gênée par elle. Nous avons vu des compositeurs traiter avec bonheur des
pièces de Victor Hugo ,d Alfred de INlusset, de Théophile Gautier, etc, mais du
moins ils ne s^iltaquaient pas à des alexatidrina.

Toujours est-il que Niedermejer se trouva, grâce à ce début, posé d enjblee parmi les
compositeurs. Les théâtres lui furent ouverts, mais le succès ne Tv suivit pas. Il avait
un talent sérieux, et souvent sjrii_ patlii(|iie, mais non pas commiinicatif au gros du
public. Dans chacun de ses ouvrages cependant on peut citer quelques morceaux
saillants.Cesf,da*iis SlnifhUta (I8.'i(>),un air «le soprano et un trio
remarquablesjdans Mrtrie Shuirt (1844), la Rnmmice des Adieux, <|ue tant de belles
voix de con_ Iralto ont su faire valoir, etc. Ces succès partiels n'étaient suffisants ni
pojH' satisfaire le compositeur, ni pour le faire vivre, mais fort heureusement on put
liu' créer une situation. Le (Jonserviitoii>i de muititpie classique et relit/ieuse avait
été fondé par la Restauration., ainsi que je l'ai dit déjà, et confié a la direction de
Choron;, cette institution., «pie l'ctn cessa de subv«'iili(>iiner, prit fin en 18^4, avec
la vie «lu «lirecfenr. Lors«pi'on la rétablit plus tard, sur des bas«'s iiouvelles,»^ s«u^
le n«>iii «1' Etale de musif/ne relit/ieuse, c'est à Nie«lermever «jiie la du r«'cli()ii eu
lut «loiiiiée,et il la «-«uiserva jusqu'à sa mort (1861)- On hii a reproché d'avoir laissé
allérer la piiielé du chant litiiigi«|iie. par son

l'ionuuiili.iii.Mlii' (II- duipi-ll'' :'i Saint l'iim- itt- llimn- (IXl«>),a coiii()(i>r
|ilu>iieiirs i>|ii'riis-co. iniques ilunt If plus l'uuiiu i's| rt-lui i|ni' Vu» ;if)|iell<' /..i.
Ui.iii^us.k ll/^l>/.ol^>^ (CiiuUitrici lilhiiii-).

»B
i;n(>raiico dos trailitioiis de racconi|ia^iieiiu'iit du plaiii-cliaiit. (1 csl mie (|iiestion
dtMicato sur la(|iielli' jp me i^iuJerai hien de m'appesantir. l ii des juges les plus
aiilitrisés eu celle matière,TM. Ch. Vervoille vient,dêli* appelé, par le l'ape lédii
XllF,a s'occuper île V unification Au V\»ui-('.haiit,el ce travail important, l'un des
plus intéressants de notre é_ pnque, ne pourra maïupier de porter la lumière sur tous
les points eu

litige.

Niedermejer fut nu des fondateurs du journal La Maîlrinëi AO.ADAM. Ailolplie


Adam., qui naquit et mourut à Faris,était doué dune fa_

(isit3-iKri(i) «ilité nuisicale surpifenante. (1 était nu homme et lin compositeur léger,


liivant la gravité *! I ennui comme la peste. Il fut musicien parce ild'il était né pour
cela; il avait de «pii tenir,du reste, car son père l^oiiis Adam,, piofessenr au
Conservatoire, avait été, nous dit-il luinnê. me, le maître de piano à ta mode sons
l'Eniinre; mais Adolphe é(lia(ipa le plus possible a toute application sérieuse,jnsqn";!
son entrée au (!onservat(»ire.^ en 1817. Là, il fallut travailler bon gré,, mal gré. I^a
fugue et le contrepoint lui étaient aiitipatlii(pies et s'il fut forcé de les cultiver sous la
direction do professeurs tels (|ne/{e(V7ia et f/oieWie?*, du moins parvint-il à se
soustraire à Tétiide de l'orgue, pai' laquelle il avait connneiicé a son arrivée dans les
classes. T(»ut cela ne laissa pas beaiicoiq) de traces sur son talent.3 mais ce cpi^il
saisit avec ar_ (leur., c'est la manière de traiter les instruments, avec les(|iiels il se
familiaiisa dans les orchestres, passant des triangles aux timbales,non seulement pour'
le plaisir d'exécutei" sa partie, mais encoi'e pour ga., gner' (prelqucs sous, ce que
rendait indispensable la modicité de la somiire <pii lui était allorrée pour son
errtretien. A ces ress(»urces se joignit le produit de la veirle de qrreUpies romances et
ceirri de leçons chichement payées. Feixlairt toirte sa vie, Adolphe Adam fut stimulé
par la nécessité de l'aire face aux besoins journaliers, ou défaire honneur à des
engagements pris. Il est probable (|ue sans cette gêne perpétuelle,il er1t rnoirrs
prodrril, et (juc s(ui o«Mivre eût été pins châtiée, mais il fallait avant torrt satisfaire le
public, et liri donner sans cesse du rrouvearr, sans preirdre le temps de se reposer sur-
irn succès. Le genri d .\dain, précurserrr de ceirri de I opérette, vise plutôt arr
p«q)ulaire <|u''au distingué. Cela ne 1 eiripêdia pas d^arriver arr grade d'"fficier de la
lé_ gion d'Honneur, et d'être nommé membre de l'Institut ( 1844). C est qire

Ion aimait wt excellent camarade,gai,spirituel et bon eufant,et (|iie ion savait bien
(|u^il ne péchait jamais par ignorance,car,en fait de scietRe.il avait HeviiM' tont ce
qu'il ne s'était pas donne la peine d'approt"ondir.;Vl. Adaai,(|ui avait commencé par
de la musique de vaudevilles,notamment celle du Hussard de Fulaheim ou La
semaiiie des a«jo»rs,a débuté à i'Opéra-comi(|ue par nue pièce en un acIe.Pierre et
Catherine (I82y). Knsuit?,pendant un séjour qu'il fit à Londres,il travailla poUr le
théâtre de CovetU-Garden-, mais c'est en 1834 que parut I^ Châk't qui est,avec Le
Postillon de LonjumedU, ce qu'il v a de préférable dans ses œuvres. Cependant il y a
aussi de bien jolies choses dans Gira/rfa (1850), dans Si j'étais roi (1852), dans Le
Sourd uu l'Aiu berge pleine (1853), qui font partie du répertoire de l'Opéra-comique.
Il a composé la musique de plusieurs Ballets, notamment celle de Gi_ selle (1841), et
il a refait en partie l'instrumentation de quelques vieux Opéras-comiques, entre-autres
celle de Richard Cceicr de Lion., de Grétry. (litons, parmi les autres ouvrages
d^Adam, La Reine dun jour, La Rose de Péroune,Le Toreador,La Poupée de
Nuretnheri/. Le Bijou perdu. Le Roi des Halles, Le Muletier de Tolède,fie etc.

Les Pantins de Violette, qu'il ne réussit à faire jouer qu'aux Bouffes-Parisiens,et


qui,par le fait, avaient les proportions dun opéra-comique^ parurent en I85«i, c'est-à-
dire l'année même de sa mort,qui fut très inopinée, car il disparut en pleine vigueur de
talent et desprit.

Puis(|ue nous avons eu l'occasion de mentionner le théâtre des Bouffes-Pkrisiens,c'est


le moment de parler de rOpérette,(|ui a eu tant de succès dès son apparition. A mesure
que les grands compositeurs tendaient îi doiL ner à l'Opéra-comique une importance
qu il n'avait pas jusqu'alors coul portée, on éprouvait le besoin de se laisser distraire
et reposer par un genre plus léger, et Ion. accueillit même très favorablement la
bouffonnerie musicale. Déjà, en 1847, des artistes avaient exécuté, tlans un salon de
la rue de Larochefoucanid, une drôlerie aux mirlilons,(|Mi était la parodie du
Désert.'''' Kn I85.S ,M.FIorimond Hervé fomla le théâtre des Folies-Nouvelles, et y
donna, entre-autres farces lyriques. Le Compositeur toqué.^'' Puis, .r.icqiies
Offenbach (né eu 1819, à Offenbach,aux environs de (!(iloj;ii.,cl mort à l'aris en
Ocl«)|)iv 1880)

'' OlTenliMch, 1(1» lui l'r>rp:.iil«;il.nr il^ c-i-ltc (laroilif, avait er().-iiilaiit un taltiil
(1.i plu* «.•ri.iix, comiiu' violonceilisle et conijju^ilrur. Il a fait paraître (liiisiiurs
ou«ragrs scir la «fèi»'il-'lO. l).Va-coiiii,jn,,H un (îailet à l'Opéra (U Vai.ilt.w IXKO).
Offenbarh a (iii,avant sa nu.rt, fPt.r la vtiihliu, i\<- /.,( h'xU' Hu Timihaur Miij<'i;sa
Hernièri" aMivre repi^scnlre aux I olit'-;-|>raniatii)Mi-s. ^"^ M. Hervé a écrit plus
tard d'autres opérettes li j;raiid sucrés, telles ((ue /.'..iV .., i.', /'*i//»',i.. I.- l'.Hl
Fim^l.rtr.

obtint, grâce à l'appui do M'"." Aiij,nistine Brolian., un privilège pour représenter, au


théâtre des Fnties-Mariffiiy., des opérettes h deux per^ sonnages. (l'est là qu'il donna
la bonne ehart/e des Deux Aveugles, et quand vint l'hiver, il fallut que la petite troupe
rentrât au cu'iir de la ville afin de ne pas interrompre les plaisirs du public, qui avait
pris goût subileinenl à ce gai spectacle. C'est dans la petite salle de l'ancien lliéâtre
Comte.^ mi Passage Choiseul, que parurent jBa-fti-cfcm, Jjii Savetie^r fl le
Fùunicier^ Le fJfi, etc. Un troisièn«e,puis un qua_ frièiiie personnage furent tolérés.^
et^ en 1858.^ c'est avec une mise en scène complète que l'on put monter Orphée mix
Enfers^{\\n'>i\{\\'w^n\ Geneviève de lirabunt.. Lu Chanson de FortHmo,elc,eU'.

La Belle Hélène, représentée en 1864 au théâtre des Variétés,fut encore un type du


nouveau genre., dans lequel'IM. Offeubach a eu de|Miis plus don iinitafeiu heureux,
et dont la vogue ue s'est pas ralentie un seul instant^''. La lîclgi(|uej'Allemagne,
l'Angleterre, nous empruntent ces pièces amusantes, et s'en divertissent infiniment. A
lîerliu,piir excinple.denx cents représentations n'ont pas épuisé le succès <le la Vie
Parisienne. (Cependant le genre tend à se relever. Les «l'uvres de l\l. (;h. Lecoc(| lonl
fait entrer dans une voie nouvelle,et l'opérette disparaît pour restilirer la place à I
Opéra-comique. H.MONPOu. Trois aimables musiciens, !\lonpou, Clapiss<Hi et
Grisar, me ser_

(1S04-IMJ1) viront de mo'^en de transition pour revenir à Tart sérieux.

llvppolile IMonpou, parisien, né en 1804, reçut une éducation musicale toute


ecclésiastique, passant de la maîtrise de Notre-Dame à l'Hlcole Choron, où s'établit,
entre lui et ses condisciples, une caniiu raderie qui leur fut plus tard à tous très
précieuse. On ne se représente pas bien Hyppolite IMonpou écrivant des Messes,c'est
cependant par la <pi'il commença,, profitant de la facilité qui lui était offerte de les
faire exécult-r dans les paroisses où il tenait I orgue, à Saint Thomas d'Aquin,k Saint
Nicolas des Champs,etc.Forcé,e» 1830, de chercher d'autres ressources, il utilisa son
talent pour un genre plus léger. Dt'jà un joli uocluriie à trois voix,composé sur une
chanson de lU'ranger, Si j'étais petit oiseau, i\\A\\. conuuencé son succès.^ et il n'eut
(|u à se laisser aller donccnient dans celle voie facile. Seiilemiiil il lui fallut toujours
des poètes de premier ordre. Victor Hugo, Alfred de iMusset, T.érard de Nerval,
furent ses collaborateurs. Sarah la haif/nense, Gastihelza, Venise, L" Andalmise,
Esjxtf/ne., chant dUne originalité excpiise, que I on intercala dans

"' \u Moinhn- .!.• o.-^ iniil^ileiirs, ri|,Mi^ M.à. n,. 11.., l'^i-rix .1.- 1 .-, M.(.,.H.'-..,.|
M..t.i

Mrs /',/,7s /'-.uft^.s ,-| .(ll'r,/;,,,,./ .W--..V /„,s ;!■(<•.

Iltl'dl'

c.

Pimiillo.je\v, peuvent être cités parmi ces (vuvres légères, au cachet si narticiilier.
fcliicouragé par leur succès., IMonpoii voulut abonler la scène, et la pléiade
ron)antir|tie dont il faisait partie lui en i'nuniil les moyens, mais il y réussit peu. Il
avait écrit cependant dans le genre religieux des choses de longue haleine et dignes d
estime^ mais s^il ne parvint jamais à amener complètement à bien une oeuvre
théâtrale, il se trouva du moins dans chacun de ses essais (piehpie morceau de coupe
originale, cjui pouvait s^imposer,et survivre au désastre gtL néral.('es épaves, parmi
les(juelles nous citerons, avec la romance de J'icpiillo ci-dessus nommée. Mon beau
pays des Espisi/nes, celle des Peux Reines, Adieu, mon beau navit'e., ont été
garanties de l'oubli par les artistes, amis du compositeur, (pii mourut en 1841, cVst-à-
dire à trente sept ans. CLAPissoN (!lapisson est un français né à Naples. Il a été, au
conservatoire
(l«ox-i»<tH)) de Paris,élève d'Habeneck pour le violon, et de Reicha pour l'harmonie.
Jl se fit connaître d abord eu composant (|uel(|ues jolies romauces.mais il aspirait à
écrire pour le ihéàlre.el il ne tarda pas à > parvenir. Plu_ sieurs opéras-comiques
précédèrent Gibby la cornemuse^ ouvrage eu trois actes, (pii eut un vrai succî's,
au<|uel contribua le ténor Roger, alors dans tout Téclat de sou talent. Ihnis La
Prntnhe., représentée en 1854, c'est M'V (label cpii eut I occasion <le faire viilnir le
sien 5 enfin., ilans La Vanchonnette, <jue Le llié;"ilre-lj\ri(|Mi' donna en 1856, ce fut
à la voix svmpatlii(|ne de M"." Carvalho, alors toute jeune, el à l'e\|ir<'>>ion
(lriiinali(jue (pi'elle su! donner à son rôle, que re_ vinrent les honneurs, lin 1858, un
opéra c(Miii(pie,Lr'S ïro/s iVjcofc/s, ouvrage dans lequel Dalayrac est mis en scène,
et où l'on ne manqua pus, tout naturellement, d'introduire Tair gracieux d ' A/émia,
A«ss»7fî< nue je ra/>erço», servit de pièce de début au ténor .Montaubrv; ainsi
Ciapisson eut IMieureuse chance de rencontrer toujours des interprètes de premier
ordre, (llapisson fut élu nieiid)re de I Institut en 1856,en rempla<ement de Fronienlal
llalévv, uonnné Secrétaire Perpétuel. GRISAR. Albert Grisar, d Anvers, fut un
moment élèxe de Iteicha.De même

(iK0«-is»i9) (pu» iMoupou et (;lapiss(Hi, c'Vst dans la romance cpi' il se fit cou_
naître d'abord. On est devenu assez indifférent à ce genre de compo. silion, auquel le
public a longtemps fait bon accueil, il n'était pas né_ cessaire d'être très fort en
musique poiu" s'en mêler,el par consé-iinenl

AIME MAIUART. (1K17-IK71)

KASTNER. (IXI1-1WH7)

i%'-lail inissi à lu pdili'o des riUMliocres talonls d «>xéciiliuii, mais il fallait Sdiutir
dirti., tout était là. La Folle de (■risai',|)ar exein|il«\ eut un succès général dans les
salons. Les artistes en l'irenl une véritable scè/ie, (|ue les amateurs imitèrent avec une
exagération souvent grotesque. Les Laveuse» du Couvent, qui vinrent ensuite, avaient
plus de valeur comme mélodie, et moins de prétention. Par suite de ces heureux
débuts, le jeune compositeur vit bientôt ses ouvrages accueillis dans les théâtres, mais
il ne tarda pas à coiiu pren<lre de lui-même que ce facile accès était - prématuré, et
qu'il serait bon de le justifier par un travail sérieux. (]'est alors «ni'il partit pour
Naples, où il alla étudier sous la direction de Merca'_ dante,et,en 1848, après avoir
séjourné aussi (pielques mois à Home, il re\enait à Paris, avant eu portefeuille un
<lélicieux petit acte, Gilles ravisseur, nù figuraient les gais héros du carnaval, bln
1850. parurent à leur t«»ur Les Porcherons, nu se trouve la jolie romance de \i\Lettre.
Une amusante bouffonnerie, Bnnsoit',monsieur Pan.. <a/oH (1851), et Le Chien du
jardifiier (\S55) acheu-rent déclasser le talent de Grisar dans un genre léger, dont il
essaya vainement de sortir, et cette espèce de binciis fit son désespoir. Il avait ce_ 1
pendant donné la mesure de ses moyens dans le style sérieux,en écrivant,en 1852,un
sombre drame lyrique, Le Carillonneur de Bruffes^ce qu'on exigeait de lui, c'était le
badinage musical dont il avait su si bien trouver le ton. Ce qu'il a produit de plu*
heureux après les ouvrages que nous venons de mentionner, c'est la féerie de La
Chatte merveilleuse, très riche en fraîches pensées musicales, (•risar, qui mourut pour
ainsi dire subitement, a laissé, à l'étal d'ébauche, une partition sur le Mariage forcé de
l\iolière,dont la publication serait certainement pleine d'intérêt.

Avant de parler de Berlioz, que je me propose de placer en tête de I illustre et dernière


série de nos compositeurs français, j? dois nommer encore Aimé IMaillard, qui n'a
pas besoin d autre titre à la réputation que son opéra-comi(pie. Les Drar/ons de
V'i7/«rs,re_ présenté en 1856 au théâtre-] lyrique, et dont je citerai le joli morceau,
Espoir charmant, comme l'un des mieux réussis. Puis enfin.^ je recommanderai à mes
élèves la lecture des ouvrages très curieux et pleins d^érudition du docteur Rastner,
Strasbourgeois, qui a écrit

Cl

principaleiiient sur I histoire de la miisi<|(ie. et a compcisé des recueils il un intérêt


incontestable, entre-autres ceux (|m il a intitulés Lesi)(msu» de» 3/oj7s^et Le» Chants
de la Vie, HECTOR BERLIOZ. Berlioz, né à la Côte S'. André (Isère), se fit artiste
conlie la

(lxo3-lxt;î*) volonté de son père, médecin distingué, qui l'avait envové :i Paris poin-
suivre les cours de I hicole de médecine, et non pas ceux du Conservatoire. Par suite
du mécontentem*'nJ paternel, il se vit réduit à travailler pour vivre, et s^engagea
comme churiv-le an théâtre des iVoM_ veautési c'^e^t là peut-être qii^il eut l'occasion
de recueillir (pielques uns des contes amusants (pii émailleut ses Soirées de l
orchestre . Placé d abord, au Conservatoire, sous la direction de Reicha, il ne tarda
pas a déserter la classe de ce maître, pour n'obéir qu'aux cji. prices de son
imagination. Son rêve était d arriver,grâce à des combinaisons inusitées d harmonie,,
produisant des effets nouveaux de sonorité, à créer un genre imitâtif et deiicriptif
absolu. C'est dans ces idées qu^il écrivit une messe à quatre voix, avec choeurs et
orchestre, qui, exécutée à s! Roch et à SÎ Kustache,fut déclarée inintelligible, à
l'unanimité. Rentré au Conservatoire en 1826, il y suivit dès lors les leçons de
Lesueur, qui fut un professeur indulgent pour ce jeune homme dont Tesprit l'amusait.
Le résultat de ses nouveaux efforts fut le second prix de composition musicale, qu'il
obtint en 1828, et enfin le grand prix,qu'il remporta en 1830. La cantate de
Sardanapale, qui lui valut cet honneur, fut plus (pie contestée ce_ pendant à son
audition, mais on espérait que le séjour à Rome modifierait les idées harmoniques du
jeune lauréat. Les compositions (|u il envoya de TKcide, Touverture du Roi Leur,
celle de Rob-Roy , ui\ choeur des ombres d'Ham/ei, etc, prouvèrent (pie l'on s'était
trompé. A son retour, il eut pour appui les membres de la phalange romantique, qui,
dans toutes les branches de Tart, comptait de nombreux a_ deptes. La jeunesse se
passionnait pour les leuvres nouvelles,et rejetait avec mépris celles du passé. Berlioz,
qui causait musique avec une verve caustique, et de plus savait écrire, fut admis,
grâce à ces deux qualités, h publier des articles critiques dans plusieurs revues,et
enfin dans le Journal des Débais, d'nii il put exercer sur l'opinion une puissante
influence. Cependant, le vrai public, (pii ne se laisse pas toujours diriger aussi
aisément ipion le croit, protestait à chaque teuvre

iKtuvelle tlii ji'niif ((iiiiiiiiMli'iir^ lt'(nicl, il Iraveis c»'>i lntlt's,t'l;iil parvenu


iMNiiiiiHiiiis :i c<»n(|iu'Mii' sa |ilaco.,i't à rem porter meure de rialleiises »ic toires.
En 1886, son Reifuictu^ devenu célèbre, lut oxénile pour les t'uiiérailles du géuî'ral
DamrémnnI, et.,en I8.S8, lors(pi':i la suite du mauvais succès de son opéra,
Benvunitlo Cultini, Berlioz tomba niiL lade, Pagaiiiiii., (Ion! il s'était attiré la
sympathie précédemment, par sa symphonie A'Harold en lUUie^où se trouvait un
beau solo d'alto (|u'exécuta Urhan,lui envoya un don de vingt mille francs, et le dé_
clara I égal de Beethoven. L Allemagne accueillit ses ouvrages avec enthousiasme, el
LisI/ les imposa à l'admiration du public de ^^eL mar. t] est en 1848 que fut exécutée
poiu' la première fois à Paris, dans la salle de TOpéra-comicpie, Lu Datnnation de
F(nist^*\»f

I ou accueillit froidement à celle épo(pie. Ce drame musical,privé de spectacle


comme un Oratorio, déplut par son étrangeté, quoique l'iu_

II rprétation en fût confiée aux meilleurs vartistes, et que l'orchestre fût dirigé par
Berlioz lui-même. Il y avait deux ans à peine ce_ peiiilani que Le Dé»ert.^i\c Félicien
David, dépourvu également de mise eu scène, avait excité I enthousiasme universel, d
où il faut coil dure que c'est bien réellement le genre de composition de Berlioz (pii
ne fut pas goûté. Plusieurs morceaux furent exceptés néanmoins de la réprobation
générale, et ce sont toujours les mêmes qui font le plus de plaisir aujourd'hui: La
Marche Hongroise, La sérénade de Méphistophétès, \\\r de Marguerite au rouet, le
Chœur des Esprits cétestes,etc. Trop homme d'esprit pour rejeter les conseils de I
expérience, l»erli<tz modifia dès lors sa manière; Dans L'En~ J'dnce du Christ
(!854),son retour aux traditions avait déjà paru sensible; il devint incontestable dans
Les ÏVoy«*ts, grand opéra qui fut représenté en 1863, au théâtre-Ljrique, el qui n'eut
pas le succès qu'il méritait. Les sujets aniicpies ont cessé de plaire, et en outre, c'est
toujours un grand éciieil pour un compositeur que d'être lui-n)ême scui librettiste. La
collaboration a ce grand avantage «l'obliger le musicien à s'inspirer des idées qu'on
lui suggère, et à varier el

modifier les siennes par conséquent.

L' Alceste de Gluck fut reprise en (866 à l'Opéra,et Berlioz fut chargé d'eu diriger les
répétitions, il fut appelé ensuite à Pé_ tersbourg pour présider les concerts du
Couservaloire . iNommé

0.»'

en 1839,bibliothécaire au Conservatoire de Pdris,il ne considéra jamais cet honorable


eni|)loi (|ne comme une sinécure, lin 1864, il parvint an grade d'officier de la
Lég:i<n» d'honnenr, et, dès I85(>,il avait remplacé Adolphe Adam à l'institnt. Ainsi
rien ne manqua à sa car. rière, pas même le conronnement, car l'année qui précéda sa
mortj il fnt accueilli à Grenoble par des ovations rappelant les triomphes dés poètes
du moyen-âge. Il revint mourir à Paris en 1869. La Damnation de Fm*s«, reprise à
Vienne en 1866, y avait produit un effet immense.^ et c^est cet ouvrage qui fnt choisi
par les sociétés chorales et instrumentales pour honorer solennellement la mémoire de
lîerlioz.

N'oublions pas de citer, parmi ses a'nvres,sa très remarquable orchestration de V


Invitation à la valse de VVeber. Il avait écrit,en 1844, un Traité (finstruinentalion et
d'orchestration moderne i puis il publia successivement un Voyage musical en
Allemagne et en Italie, des Etudes sur Beethoven, Gluck et ïFeèer (1845) ; Les
Soirées de l'orchestre (1853); Les Grotesques de la musique (1859); enfin des
Mémoires, dont la publication immédiate a été in_ terdile. Si l'on jf)int à tous ces
ouvrages de lîerlioz,la collection de ses articles critiques, insérés dans différents
jomnaux et revues , on trouvera un total d'œuvres littéraires surprenant, eu égard à
l'impor. tance de celui de ses œuvres musicales, et l'on pourra conclure en disant que
ce grand artiste fut un travailleur infatigable. FELICIEN DAViOi Félicien David est
un des plus s\mpathi<pies compositeurs français

(l«lo-l«"<i) modernes. Il naquit à Cadenet (Vaucluse),^ en 1810, d'un père artiste, <|ui
ne put guère lui transmettre que d'heureuses dispositions pour la musique, car il
miuirut lors(|ue son fils avait à peine cinq ans. IJ" enfant, élevé par sa soeur aînée,
fut, grâce à sa jolie v<iix,adniisà la maîtrise de S' Sauveur, à Aix, et il _v reçut,
parait-il,'de bonnes leçons, puisqu'il ac(piit, très jeune encore, im remarquable talent
sur le violon. Sa prodigieuse mémoire lui facilitait d'ailleurs toutes les études, et, en
(piittant la maîlrise, il devint un des brillants élèves du collège des .Jésuites, oii on lui
fit obtenir une bourse. A dix-hnil ans, il quitta le collège., et, stimulé par la nécessité
de se créer des ressources, il se fil clerc d'aviuié. eu altendanl que des circonslancrs
favorables lui permissent de suivre la carrière vers laquelle I enfniîuaif

siMi |ii'ii(-liaMt. In emploi de se<(»ii<l tliet' <i «icln^lre a» ihéâlre tl'Aix, el la place
de maître de chapelle à S Sauveur., ne lardèieiil pas à lui en fournir les niovens,
jiis(|u';t ee (jii'ii obtînt, d'un onde rielie , une petite pension <les plus modi(pies., pour
venir compléter ses é_ Indes musicales à Paris. Féli<ieu David avait alors vinjjt
ans.Dès s(mi arrivée, il se présenta au Conservatoire, et v reçut un accueil peu
encourageant de (lliernbini. Admis cependant à entrer dans une classe oii l''on
professait iraprès la méthode de Calel., le jeune luniime s'aperçut bientôt (|ue cet
enseij;nemenl^ très jfrécieux pour les couunen_ çanls, ne pourrait longtemps lui
suffire .et il saisit avec empit-ssenieul l'occasion de se joindre à «|uelqnes élèves,
auxquels M. Rober, déjà savant professeur, donnait des leçons chez lui. Plus tard les
classes supérieures furent ouvertes à Félicien David, el il travailla la composition
sous la diieclion <le Lesneur el de Kélis,en même temps (pi il continuait à s'occuper
de l^trgue avec Benoisl. Mais bientôt, lOncle ayant, par mesure d'économie,
supprimé la petite pension (pi il avait avec peine accordée, Félicien se Inmva réduit à
donner des leçons pour vivre ,^ et la gêne de sa situation ne contribua pas peu sans
doute à lui faire prêter Toreille à des suggestions de réforme sociale. La secte Saint
Simonienne, dans laquelle il s'enrôla, coinptait, parmi ses membres, une. (juantilé d
h(Miimes distingués,qui aspiraient à conquérir leur place, el auxquels les efforts
lenli^s jusque là n'avaieiil réussi qu'à démontrer I insuffisance de leurs moveiis de
parvenir. A vhuvnn aelon .ses ofiiifres! c'est une belle doctrine pour tout ce (pii se
sent doué d'aptitudes indiscutables. IMais il v eut, dans ce classement des
intelligences, tout équitable (|ii il pût être, un côté burlesque, et qui fut la pierre d
achoppement de l'association, ce fut la désillusion de gens (pii, s'élaiit exagéré lem-
propre mérite, le virent coté beaucoup plus bas qu'ils ne s'v allendaienl,, et furent
appelés, en conséquence, à remplir, dans la nouvelle société, les fonctions les plus
infimes. Une faire à cela que de s'en amuser?Cest ce (pie l'on fit bravement:, mais,
après avoir prêté à la railli'rie, la secte ne put se tenir debout; ses membres se
dispersèrent,, et les mieux avisés trouvèrent proinptemeul à refaire leur position dans
le imnide dont ils avaient voulu s'écarter. Félicien David fut un de ceux à qui celle
expérience devint profitable. M est vrai que, pour suivre le Père

KiifaiUin,il avait,en 18^1, abandoniié le Conservatoire, où probablement un grand


prix fiif venu tôt ou tard récompenser ses travaux, mais, pour lui, I éiniur:itii>n en
Orient fut un vrai vovage musical. Taudis t|iie ses coreligionnaires s^attachaient a y
répandre leurs doctrines so_ ciales, lui s'assimilait le sentiment et I esprit des contrées
parcourues.^ et y recueillait des mélodies pleiiies de cachet el d'origitcdité. Déjà,
avant le départ, il avait écrit, pour le culte dont il était le diantre favori, plusietirs
morceaux très réussis, notamment La Danse des Astres.- à son retour, eu \8S5, c'est
avec un recueil de Mélodies Orientales (pi'il voulut se révéler au public, mais sou
genre délicat et distingué ne fut pas apprécié immédiatement. Plusieurs années s'é_
coulèrent même avant que I on rendît justice au jeune compositeur, qui, heureusement
„ avait autour de lui des sympathies. Il s'était for_ me, entre les Saint-Sinifuiiens, une
ligue fraternelle, une espèce de solidarité, à laquelle ils ne renoncèrent pas to(H à fait
lorsciue leur association fut dissoute. Une amitié dévouée vint en aide a Félicien
David, et lui permit d'attendre le succès, si lent à surgir, blnfin,sa charmante romance
îles Vinnidelles fit sortir son nom de l'obscurité; mais, ce ne fut qu'en 1844, c'est à
dire après quinze ans de luttes, que Le Désert,^ cette Ode-svmphonie dont
l'apparition fut un événement, conquit à sou auteur le rang auquel il avait droit. Ce fui
une explosion d enthousiasme. Du jour au leiideuiaii) le musit^tMi se \'\\ porté aux
nues, et si ce n'était faire tort à toutes les beautés (pie renferme s(ui <ieuvre,On
pourrait risquer I hyperbole, et dire (jne ce succès foudroyant fut dû eu partie à une
seule note, celle (pu-, par un trait de génie, il avait employée à exprimer le silence du
désert.

Il est rare qu'un artiste remporle deux lois pareille victoire,mais désormais l'accueil le
plus favorable fui assuré à fout ce (pie signait le nom aimé de Félicien David. Après
avoir vu ce Rom acclamé au Conservatoire, aux Italiens, à TOpéra-comique, et sur
les principales scènes de I biiirope, C(Hmuent ne se serail-on pas arraché la iiKtiudre
pensée musicale de ce poéli(pie chantre de l'Orieiili' (l'est ce qui arriva, mais, chose
étrange! Ouoi(|iie Imi reirouvâl daii^ t(Uites ses «K-iivres la pureté du style, la
distinction, et même le cachcl d'nrigiiialilé . ;iii_ cune ne répiurdil complètement a ce
(pie l'on alleudail de l'iiuteur du Désert, ile fui d'abord Moïse au Sinaï..(hMur'n)
exécuté à

' ' A la v«ll^ dr son f,'nih<l <u<-.i-s Hii ll,\.^rl, f'élici.n |);,mH <i- (rdiiv.nt m d.^iiu^
rft- rfs-.urres ,,ii'il fut rurc- de couier lui-mi>iiu' ti)iit.< lis i,»./..- .1.. ^. i ,.■,...■.,„.

l'Opéra en 1846, Chriatophe Co/om6, «de-s^ymphonie (|iie le (îoiiser. vatoire fit


eiileiulrc en 18-17,et qui eut aussi heaiicdiip de siicoès à ini des coiicirts des
Tuileries,où le compositeur reeut, de la ihaiii niêirie du roi Louis-Philippe, les
insif^nes de la Légion d houueur. M*uis enfin, Félicien David aborda fart
dramati(|ue. Bu 1851, le théâtre liVricpie re_ préseuta La Perle du Brésilien 1859,
l'Opéra monta //«rc»//«m<m,et, eu l8«2,rOpéra-comi(|ue t'il paraître LuUa-RoHckr'

Après un voyage en Uussie, où sa personne et ses ouvrages furent accueillis avec le


plus vif enthousiasme, Félicien David re_ vint a Paris briguer son admission k I'
Institut , où il ne parvint (ju'en 1869, au fauteuil de Berlioz, à qui il succéda
également comme bibliothécaire du Conservatoire.

ISommé officier de la Légion d honneur en 1862, pensionné de

la liste civile, gratifié, en 1868, du prix de vingt mille francs dont

dispose l'institut,* Félicien David ne put malheureusementjoiijr bien

longtemps de la haute position qu'il avait acquise. Ses dernières

années, tourmentées parla maladie, furent stériles, et, eu ISZe^se ter.

minait cette carrière, si longtemps laborieuse et difficile, si bril_ laufe ensuite et si


comblée d'hoiuieurs.

C'est iNl. Rcver qui occupe, à I Académie des Deaux-arts, le fan^ t'^uil de Félicien
David. FR. BAZIN. François Bazin, né à IMarscille en 1816, y commeh(;a ses études

(I«lti-1K7«), musicales, et vint les terminer au Conservatoire de Paris, où il fut. élève


de Berton et dllalévy pour la composition. Kn 1836, il deve. nait professeur adjoiut
dans une classe d'harmonie. Après avoir obtenu, en 1839, un second prix au grand
concoiu-s de l'Tnstitut, il remporta, en 1840, le premier prix, que lui valut une scène
lyrique, Lot/se de MuHtfort, exécutée et très applaudie h TOpéra. Pendant son séjour
à Rome, il composa une Messe solentielle, un Oratorio, et divers morceaux
religieux,et, dès son retour, il travailla pour le théâtre de l'Opéra-comique, où ses
ouvrages furent accueillis très favorablement. Le Trompette de M. le Prince
{\^!*,fi)^Le Malheur d'êù-e jolie(\^1), La Nuit delà Saint S.v/w.s/ire (1849), M«f/f/o/i
(1852), et surtout Maître PatheHniinne); Le Voyage en C/jùte (1866); enfin VOitrs et
fe /Vr/»r/(1870), eurent des succès réels et bien mérités.

' hVlirii'ii [):i\i(i avaiC iHv iioiiiini- r.hi'v:ilii-r «Ir \:, I.t^fjioii d'honneur U la suite de
sou succès du //.WiV. (^)rn myslèn-./.'/'.V/.ii.qui aMiil (i:iiii iii IS'»X, souftVil d.-
l'ap'lation dfS esprits, jjeu disposes à tourner leur all.nlion urs les Hk.m- ■!.■ l'arl.

Mais c'est principalement comme professeur que François Ra/in ;« été tout à fait hors
ligne. Son Cours d'harmo}ne théorique et pratique est un ouvrage (|ui a rendu les plus
éminenls serMces à l'enseignement Nommé, en 1848, titulaire dans la classe où il
avait été longtemps adjoint,il v a formé les plus remarquables élevés par_ mi lesquels
nous citerons M. A. Danliauser, actuellement Inspecteur principal de l'enseignement
du chant dans les Ecoles communales (le la Ville de Paris;M.Th. Dubois, professeur
au Conservatoire et pre. mier grand prix de Rome,-1\1. Samuel David, premier grand
prix de Rome; M.Emile Durand, professeur au Conservatoire;M.Ch.Lecocq^etc,e(c.

Choisi pour succéder a ^l. Gounod comme Directeur de I Orphéon. François Razin a
écrit pour cette institution une (juantité de jolis morceaux, notamment le chtfur favori
intitulé Chauts du Bos _ pfinrf.

Officier.de la Légion d'Honneur, Commandeur et Officier de plusieurs autres ordres,


il fui appelé.en 1872, à remplacer Carafa comme membre <le I Institut.

Un des plus jeunes acadé(niciens, M. Jules Massenet, occupe au_ j<iurd'hui le


fauteuil de François Ra/in. MEMBRES ACTUELS • Les uievibres actuels de I
Institut sont MiM. Ambroise Iliomas,

(2)

OE l'institut. Henri ileber'iiharles Gounod,Victor Massé, Ernest llever et Jules


iMasseuet. M. AKIBROISE THOMAS. M. Auibroi^i' Thomas, nouimé en 185! au
fauteuil de Spontini ;

(iHU) en 1U7I, Directeur du Conseï vatoire en remplacement d Auber,et qui

parvint, en I8(i8,au grade de Commandeur de la Légion d honneur, est né en 1811, a


iNletz, on son père était professeur de musique. Il fut admis,en 1828, au
(Conservatoire de Paris. Ses maîtres furent Zim_ mermann, Dourlen, Lesueur,
Kalkbreniier et Rarbereau.Ii reuqjorla suc cessivement tous les premiers prix; celui de
piano tu 1829, celui d har_ uionie en I8.'{(). cl le ;,'|';omI prix de coiapu^siticni en
I8.S2. A son re_ tour d llalif, il oi'i il iiipporla une belle Met/me rie Requiem.j] é_
crivit,en I8.H7, un opéra-comique en un acte, L« Double écheUe.m\'\\ est intéressant
d inscrire en tête de tant d'uMivres heureuses.Vinrent ensuite Le Perruquier delà
]léyence (\83fi) , \e ballet i\e Gj/pay, (I8.S9) , et Le Panier Fleuri ,n\ié\;\-<t)im(\uc
aïKpnl succétirniif diiulres

n M laissé nii Trailr de Conlrepoiirt <juf la ni;"i«oii Heiirv Lenioiiic publie en ce


ronmenl (IH8I) ''^'H.Hiher fvt mori I.- '.>.:> Pmvemhr.- IKXO. «.Camille Ssiiit-
S.nens \ieiil d'?lre appt-lé à lui SHcréHer ii rinstitii».(K«Ti<'r I8KI)

.M.vraj;es „,oi„s réusHs. C'est avec Le C«/Vf J»,,én, l,o„m. repa-se..!.'. f.i IH4y., ,,ne
cinmencèrenl les j.T;.n(ls suars .le M. A.nbmise TI.„mHs Le Souiie d\oie nuit d'été, ,,
„i prul e., 1850, esl ce,.-,,,!:,,,, ,,;,,„l.'. supérieur. De 1851, date de sa nomiuafi.M. h
l'TuslilMl, I, 1866, é, [•o(|ne ,ie l'a,,,,arUion ,ie Mif,uon,M. Anil.roise Thomas
.I.Mina ,.l.,_ sieurs ouvrages, au nc.mbre (les<|uels il ue faul |,as oublier de ril,.r Le
Carnaval de Venise^ écrit po.ir M'."" (:al...|.,el ,m^ se trouvait ,„,e Ariette sans
parafes., véritable eoucerlo (,u'elle seul, jus.ju'à pré. sent a pi. enlrepren.bv d'exécuter.
C'est en 1866 (p,e parut Mi;,,um. celle ...uvre char.naule, <lout le sujet est emprunté à
un roman <le GalheJVilhelm Meister.T^us les beaux morceaux .le ce cbet-.ruMivre
l>ri<|ue ont été laut de fois analysés ,,„e je ne me pern.ettrai pas de rieu ajouter a leur
él.,ge. Une seule chose, que Ion ignore généralement en Fra.ue, me semble mériter
d'?(re ,lile, c'est ,p,e .Spoutini .-.vait aussi mis en mnsi(,ue la char.son de Mignon,
Connais-tu le m/, (Kennst du das Land),,\ qu'il est curieux de c.nnparer sa mélodie,
qui a beaucup plu en Allemagne,» celle de M. Ambr.>ise Thomas, bien plus
sympathique à mon avis. Dans l'une, le compo_ sitenrn'a pas cessé d'eire l.n-mPme,
c'est à dire nu arlisle italien, dramatique et brillant, dans l'antre, le musicien tend à
s'identilier plus intimement avec la poéli.p.e créature duul il comprend et exprime si
bien les délicates impressi.ms. On pourrait expliquer encore celle diL férence de
concepti.u, chez les deux compositeurs en disant que la Mi^inon de Spoutini .st bien
l'enfant exaltée que Gn-the avait créée, landis que celle de M. Ambroise Thomas est
telle que la ...mprise' Ary Scheffer.,une jeune fille chez laquelle s'éveillent les
prennères mélancolies d'un sentiment ignoré.

l-'.ii «868, Hrtm/e;, drame lyrique en cinq actes,fut représenté a» grand Opéra.
MtrMilsson,à qui appartenait de «Iroit l'interpré. •''<!'•" <!.. n.le d^Ophélie,v fut aussi
idéale que possible,et M. Faure a laissé dans celui .l'Hamlet des souvenirs
ineffaçabl.^s.

Tn .i.mvel opéra .le M. Ambr..ise Thomas, Fr««ço?.se de Himini, <|"e l'on ann.m.e
depuis L.ugtemps, est, dit-on, tout prêta être mis en^ répélilion, et n attend que le
m.mient le plus favorable pour pa_ raître.(iKxo).^'^

' oi.»^;;:;;^''"'"' "'"'" ''"^" ''"""' -" ''''" '- ^^""'^-"'■"-- -^e.« L.gio.Hi'Hon.

M. HENRI REBER. M. Henri Rebei% qui n;ùniit a 'Mulhons.. on 1807, e^l nu har_

{1X07} nioniste des plus savants. <|ui, ainsi qne n.ms l'avons vn |.ré(T.|eiri_

menl.fnl pn.l'essenr à lâgp où tani d'arlisles sont .'n.-or.' élÎMes. A son entrée an
Conservatoire, il rernt les j.-çons de Senriol .1 ,|,. .j,._ lensberger pour le contrepoint,
el celles de Lesnenr pour la c.nnpo. sition dramati(pie. La pureté et l'extri^me
correction de ses .•livres nVn excluent pas la grâce, l'ori-inalité et le sentiment. Il a
écrit de déli_ cienses mélodies qui, ainsi que les Lierier diemamis , sont anta.rt de
poèmes complets. Citons, parmi ses Pensées mwsjcfl/es, publiées de \SS5 à 1842, Le
Voile de la Châtelaine, Lu Captive, Haï Lnli, La Chanson du jjays,e\c,eU-. U. Henri
Heber a composé beaucoup de musique instrumentale, et a travaillé avec succ^s pour
le théâtre. L'Opéra lui a dÛ un acte de lîallet, Le Diable ammireuœ (IMO), et rOpéra-
comicpie compte, au nombre de ses pièces les mieux venues. Lu Nuit de iVoë/(1848),
Le Père Gaillard (1852),Les nipiUotes de M Benoît (1854), Les Da^fies Capitaines
(l857).lK>„x symphonie* à grand orchestre, exécutées an Conservatoire, et
fOuverlure .le Naïm, écrite pour la société S'." Cécile, ont témoigné .le la haute
science svm_ phom>e de M. Reber, que l'Institut a appelé, en l85.S,a sii,.,éder a
Onsbnv .' Après avoir r.niiplacé.en 1882, AL Hal.Vv, comme prot;.sse..nle c-
ompositi„„ an Conservatoire, M. Reb.r a été nommé, en 1871, rn.|.r|,.ur des
Conservatoires en proWnce. Tl est Otïirler .le la Légio,, .!lionM,.ur, el décoré de
plusieurs antres Or.lres. M.CH.GOUNOO. IM. Charles C.uno.l. dont les ,.uvres s..nt
si aimées du pnblic,esl i^H) né a lMris,eu 1818, et a été élève,au Cm^ervatoire, .!,■
I5..icha et d^lalévv

P •'''""'""me et le contrepoint, de Lesneur .■! de Paér pour la com^

position. En 1839, il obtint le grand prix de rjnstitut,el partit pour Rome, où la


musique sacrée l'impr.^ssionna si vivement et exalta ses sentiments de dévotion a tel
point, qu'il put cncevoir un instant la pensée de tout quitter pour s^ad..nner excliisiu-
m.'nt à la comp..siti,u. religieuse. Le principal fruit de son travail a celle époque fut
une Tort

1 ...■i..,r., 1,0^,1, nioiiriNi V iiMurir iij

H.r son père,d'..np.,. .ri>to.T.<i,,u. ;.„gh.is.,a .. ....t.. d..sc.„H«i, ;„ droit. hV,,.. ,,., .hn,

u.queur Branlun,... (. f.„ „., ho„..« ., u,. „.„s... .K-s His„„,..,; „,;, „.. ,.. ,„.„„,.. ^, ^../

tUres d..v,„..,.. suffir, ,,o.,r e» taire !.. .uoc.s.ur d.- fl.erohi,.i, comme membre de
l',\r...d.™i,. «les lieaux-Arl.. Soi. o-uvre. correcte m>,h froide, se co.npo- ,.n„cipalem.
„f de Svmn|,o..ie. et de mus,q.,e de chambre. M a écrit aus.i pour le théSStre. 06 son
meilleur ouvrage a "été l.r.,..„ rt prH>t.|itt' u Mlpt-ra-comniiie, en |K27.

belle inessi-à la Pah'Strina,(\u'\] fit exécuter a Vienne lorsqu'il vi_ sita celte ville,en
184^, avant de revenir a Paris. A son retour,il fut attaché à l'église des Missions
étrangères comme maître de chapelle, et, pendant six ans, persévérant dans son projet
de se consacrer a la vie ecclésiastique, il se prépara a entrer dans les Ordres. Son
génie de compositeur, ses dons de virtuose et sa voix s;jmpalhi(,ue, parais, saient
ainsi définitivement voués au c.die, lorscpie l'intervention et les instances d'une mère
vinrent l'arracher à une vocation si prononcée, et restituer au monde tant «le (pialilés
brillantes. Ses premiers succi's, ,,,,,„danl, furent .no.re dus a l'art religieux, plusieurs
ren.ar.p.abks un.rceaux précédM'eut la Messe de Si" Cec,7e( <p.i ne fut exécutée
solennellement qu'en 1856), et la presse donna a ces cernes un'grand reteMtissen.e.it.
IVlais rien ne prouvait jus.pie \h que l'a.deur de tant de belle mnsi(|ne sacrée put
réussir dans l'art drumati.|ne, et il f;.ll"-l qu'une haute influence thérurale ouvrît au
jeune artiste les portes de l'Opéra. Le sujet de Sapho parut bien choisi pour sou début
sur notre première scène Ivrique;, pourtant le public, tout en rendant jus. tire au
poème de M. Kmile Augier, à la beauté delà partition, et a l'intei'prétation magistrale
de IVr^Viardot, resta froid aux péripéties de ce drame antique, ce qui n'empêcha pas
M. Gounod de composer des choeurs pour la tragédie iV Ulysse, de M. Ponsard,
représentée en 1852., authérare Français. Il écrivit ensuite, avec Scribe et Germain
Dehmgne, un opéra en cinq actes, L« Nonne .saH(//«»tte,sombre drame, assez
médiocrement agencé pour que la richesse de la partition ne pût ra _ cheter la
pauvreté du fi6reM(> (1854). Pbul-étre fut-ce a cause mêuu' de cet échec que M.
Gounod se laissa tenter par l'idée d'entrer eu coL laboration avec Molière, et composa
la musi(pie du Médecin malf/n-^«, pour le théâtre de M. Carvalho (1858). Ce qu'il .y
eut de mieux réussi dans .H ouvrage fut justement la chanson de Sganarelle, (}'t'j7s
sont dn,u:B,oUemejolie,v[v. c'est-à-dire le morceau où le musicim trouva l'occasion
d'entrer en counuimication immédiate awc notre grand

auteur comique.

L'œuvre la plus populaire de M. Gounod, celle dont le succèsunL versel n'a pas faibli
depuis plus de vingt ans, son Ffl.tst enfin , que l'Opéra s est approprié avec tant
d'éclat, parut d'abord au théâtre Ly-rique,eu 1859. Le sujet si riche de Goethe avait
été traité déjà,ainsique

nous lavons vu, par Spohr, par Berlioz, el vu oulre par le Piiuce Radzi«ill, dont le
Fcai»t est considéré en AJIeniagne comme une composition mu_ sicale de premier
ordre.

L'arrangement scèni<|ue de 1\1I\1. Jides Barbier et iVlichel Carré fut des plus
heureux,et M. Gounod s'en inspira comme chacmi sait. Soit que l'on préfère
l'animation du Chœur de la Kermesae à l'entrain de la Valse, ou la tonne originale de
la Roiuie du Veau d'or à celle de la ChansQU du Roi de T/iufe',-la brillante Cuvatine
des Bijoux aux phrases délicatement sentimentales de V Air de Faust, nu La Marche
des soldats à la Scène de ta Prison et au Finale de la Rédemjition de MrtrjyueWte,
etc. etc, chacun trouve à choisir selon son goût dans cette partition si complète, qui
nous semble être le chef-d o'uvre dramatique de M. Gounod, cela soit dit sans faire
tort aux beautés dis_ tinguées de Mireille, m a la chaude inspiration de Romeo et
Juliette. MTMiolan-Carvalho, qui a créé au théâtre-Lyrique et a conservé a l'Opéra le
rôle de Marguerite,en a fait un type traditionnel.

Pfiiléinon et Beaucis, que le théâtre-Lyrique représenta en ISfiO,-La Reine de Srt6a,


objet des rêveries de Gérard de Nerval, duquel on s'inspira pour adapter ce sujet à la
scène de l'Opéra, en 18 62 j Mireille, que Rossini mettait au premier rang des œuvres
dé M. Goiuio<l (1864); La Colombe, (\ue 1 Opéra-comi(|Mo donna eu \8^6;Romeo et
Juliette, (\m parut en 1867 au (héâtro-Lyii((ii<'; Po/jyej/r/e, que lAu-gleterre disputa
si longtemps a lii France,et (jue 1 Opéra a fait enltiidre récemment;C»trif-Mars,qui a
paru en I877jenfin d'aufn^s ouvrages annoncés et attendus,an nombie desquels on
cite parlicnlièrement uûeTrilogie sacrée,Re_ dt;mj}?JOrt,et une (l'uvre {[u'Âlrale,
Le\Tribut de Zamora, t\\mt pas empêché M. Gounod de semer ca et là une profusion
de Penséesniu. sicales qui sun( généralemeni <le grandevaleur.il a composé des
Symphonies, des Chdi'urs pour I' Orpliéon, des l'saumes, des iMélodies, parmi
lesquelles nous cileriins Ld Sc'tvnade, Le Valloti,Le Soir^eic^ il a écrit, en 1871, pour
rouverlure de 1 ' exposition DniTerselle de Londres, une Lainetitation intitulée
tîallia., i|ui a été exécutée a Paris ainsi <|u'à Londres,et y a produit un grand effet. La
Société des artistes musiciens^ ^a fait entendre récemment à S. Eustache une grand
messe solennelle intitulée Messe dti Sacre-Cot?«r, composée par IM. Gounod pour
l'inauguration de l'église du Sacré-Coeur à IMontmarlre;

l'iiriii, <)ii lui «liiil ilo très ieiiiai(|ualjles IMotels., ol co célJ'bieylir AfanVi l'crit sur
\v [tri-mier prôliide de I. S. Bach. D autres artistes avant l\l. Citiimod se sdiil exercé à
combiner leurs chants avec les savantes suc cessions harnioui(|ues du vieux maître d
Kisenach,je doute (jn'ils aient jamais mieux réussi. On a crili(|ué (|uel(|uet'ois,clie/.
IM. Gonnod., l'emploi trop t'ré(juent de la répétition transposée des phrases
mél<i(li(|nes 5 mais, dans \'Avf^ Afrtrirt, on oublie le procédt' pour se laisser
émouvoir par la prot'oudeur connniinicative du sentiment, (."'est la piété confiante qui
vient exhaler ses doideurs et implorer merci. La voix, empreinte d'abord dune
émotion contenue et voilée, s'élève et s'afçile graduellement avec une expression
suppliante,ptiur finir en un cri suprême de soiitTrance, cpii est comme la dernière
clameur de I âme aux abois. Dans le Pii'th Siifnore de Stradella, (|ue j'ai di'jà com_
paie h V Ave. Maria de iM.Oomiod, c'est plutôt le chrétien du moyeiv-âge,<iominé
par la crainte des tourments de I enfer, (pii trouve des accents pleins d'anxiété pour
exprimer ses terreurs.

M. Gounod, (pii occnpe,depuis 1866,le fauteuil de Clapisson à I /Vca_ demie des


rieaux-arts,a été,la même année, pronni iui i^ride d Officier de la Léj^ion (I
liouneur,et tdiil récemment à celui de (J)UMii;iiiil''iirrle cet ordre(l880). M.VICTOR
MASSÉ |\1, Victor IMassé a eu I hewreuse chance d^irri>er en Iciups opportun,

(lt<v!a) c'est-à-dire de profiler de la disposition où l'on se trtuiva tout à coup

de faire ^>/m'«^ aux Jeunes. IM Kmile Herrin,(pii sollicitait un renouveL lemenl de


itrivilège, cherchait justement l'occasion d entrer dans les vues du Ministère, lors<pie
Tauleur des Noces de Jeannette se présenta humblement avec im ouvrage en un acte,
d«uit le sujet ne parut pas heu_ reiix,mais qui fit juger de sa valeur, dont on voulut
tirer parti anssitêil. Scribe se mit a I Vuvre sans retard,et im charmant opéra-
comiqne,La Chanteuse voilée, où INI'! '' Lefebvre fut chargée du prnicipal rêdejns-
tifia la confiance si subitement accordée au jeime compositeur, qui, du reste }• avait
tous les droits. INé à Lorient,en 1822, M.Victor IMassé était venu,en 18:34, faire ses
études au Conservatoire de Pari s, et y avait con(|uis les premières palmes. Elève
d'halévj po(n-la com|)osition,ii a_ vait (d)tenu,en 1842, un second prix an concours
de l'Institut,et, en 1844, après v avoir remporté le premier prix, il était allé complétera
Roni" son instruction musicale, et avait ensuite visité rAllemagne. A son refom-,
(piehjties (ouvres légères avaient déjà fait connaître son nom au public parisien,
lors(|u'il parvint, ainsi que nous venons de le dire, à
paraître sur la «cène de 1 Oj)éra-c()iiii(jiii'. On premier c<)ii[t II s'y |i((sa on maître.
('VsJ en 1850 (iiie Ion donna L(i ilhaiiftiiisi^ voili'i;,» la<|ni'lle succédèrent et
Gal<tth<''<i,don\ le /iWjir//sJ, chanté par AI'" l j^aide,, fnl un des morceaux les plus
saillants,,e( La Ficincw du Diithb'.v\ Les Noces de Jeaèinette, yM petit acte dont le
succès est toujours assuré. Jjes SoisoHS, (|ue Ton représenta en 1855, ne réussirent
pas coniplèlemeiil, mais on en chante souvent de beaux uioi'ceaux détachés.

En \85(i ^ La Heine Topaze parut avec éclat au Théâtre Lyrique. M" Carvalho v
interpréta brillamment le premier rôle. Son talent. (l'une pureté et (lune disliiiclion
extpiiscs,, mit en relief lair dit i\e L'Abeille. Dans Fjor rf'Ai<c«, opéra-comique
représenté eii 1866, et dont le sujet est tiré d^un roman de Lamartine,ce fut une autre
charmante cantafricf, 'M""^Van(li'nheiMel-|)u[ire/,,si prématurément ravie à l'art
uuisicaL, (|ui fil valoir le principal nlle. Knfiu,on sait avec «piel succès parut, en
1876, Paul et Virijinie. Ml i\l. Capoul et une loiile jeune fille. H'"'' Rilter , soi'ur (lu
remar(piablf> pianiste de ce nom, furent chargés de personnifier les sympatlii(|nes
héros de Heruardiu de Saint Pierre.

On annonce, pour la fin de I année 1880,nue partition nouvelle de !\l. > ictor Massé,
intitulée Une nidt de Cléopâlre.

i\l.Vicl(w INlassé, (|iii a été longtemps chef du chant à i'Opéra,/n remplacement de


Pietsch, a succédé,en 1871,à A(d}er.,comme Membre de l'Académie des Beaux-Arts.
M. ERNEST REYER i\l. limest llever,néà Marseille, (iccupe anjoiud'hiii le fauteuil
de

(ix'^5) Félicien David. Après avoir fait ses premières études a ,M;Mseille,!M.Ke^er

alla,t(uil jeune encore, habiter Alger, et son talent a subi évidemment Tinfluence de
ce séjour. Il sr fil connaître d abord par quchpies j(dies rcHiiauces, et, en outre, par
son zèle :> organiser des réunions musicales. Puis, il composa luie M<'»se nolennetle
cpii fut exe'ciitée à roccasionde l'arrivée du Duc d'Aïunale à Alger. Kn 1848, il vint a
Haris^ct travailla dès lors sous la diiection de sa tante, M""rarrenc, pianiste du plus
grand mérite. Dans Le St^A/m, ( Me-svmpli(iuie (pie le Théâtie Italien fit en_ tendre
en 1850, ou reuianpia particulièiemeut,chez M. I{ever,(les (|nalit('s rappelant celles
de raiitein- du Déaerl. lin 1854,im ouvrage en un acte. Maître Wolfratn..vn\{ en
collaboration avec Mérv,,parut au'nu'âlr(^.v_ riqne. lin 1858, S«foua<«/«, Hallel
Indien, dont Tln'ophile r.auti.r avait composé le scénario,fut donné à P Académie
Impériale de musi(|ue,(^ une

daiist'iist' i(''IM)ii', "M"" Foiraris.,,y obU'iiail iii| graml succès,lor.s(|ii(> l'in_ coiidie
«lu iii:ii;.isiii des décors de I Opéra vint couper court à ses re_ présoulatious.
Kul'iu,c'est en 1861 (jue fil son apparition sur la scène du Tliéâlre Lyri(|ue, Iai
Stattte., (pie I ou considère jusqu'à présent comme iVuvre capitale de l\l. Heyer, «pii
n'a publié,depuis cette épo(pie,<|ue peu d'œuvres l^ri(pies„ et a consacré
particulièrement sa plume à écrire de la critique musicale; après avoir
momentanément remplacé lîerlioz au journal des Débats, il a doinié au IMoniteur, à
la Presse,et à dilïé_ rentes Revues, des articles qui peuvent passer pour de sérieuses
études sur l'art contemporain.

!\l. Ernest Uever est (Ibevalier de la Légion d honneur,et décoré de plusieurs Ordres
étrangers. M. JULES MAssENET. Parvenu, pour ainsi dire, dès le début de sa
carrière,a la plus haute

(\xi'i) situation artistique, IM. Jules IMassenet témoigne,dans cette position,une

réserve (|iii t'ait que I on se renseigne difficilement sin* ce qui le concerne, et qu'il
faut se bcnner à en dire ce que tout le monde sait. On reste,la_ venir lui garde encore,
sans aucun doute,de grands succès,et le jugement (pie Ion porterait dès aujnurd hui
sur son (t'uvre ne saurait être(|uepré_ maluré. Ou'il nous suffise donc de constater que
M. IMassenet est I un des chefs les plus aimés de la nouvelle école.

Né à Sainl-litienne en 1842,il vint faire ses études au (Conservatoire de Paris, lin


1859., il remporta le premier prix de pianor^en I8fi3, le pre_ niier prix de fugue, et, la
même aiint'e, rinstilut lui dt'cenia le grand prix de Home. Les plus importants de ses
ouvrages ont été jusqu'à présent: Don César de Bazan, (tfèvn coini(|ue en trois actes,
représenté en 1872.- Mnrie-MutfdelenUijWvimie sacré en trois actes,et Les
Erynuifs.^ f>ràine aiilicjiie en deux actes, (pii parurent a I Odéon,en iS7S;Ev(i^
nivsièri' tu trois parties, écrit en I875r^ enfin. Le Roi fie Ld/iore, opéra en ciu(| actes,
que l'Académie nationale de ninsi(|ue représenta en 1876. (l'est en 1876 aussi (pie
M.lMassenel fut dt'coré de la Légion d honneur, et en 1878 ipi'il succéda à François
Razin comme membre de I^Aca_ demie des Ueaii\-Arts. et comme professeur de
coniposition au (]on _ servaliiire. GRANDS PRIX dette clironologie (|iii., pour moi,
s'ariêle a Faiinée 1880., semblera

OE ROME. forcéiiifiil incomplète d'ici à peu de temps. (Combien de noms, ignores

aiiji)iii<l'liiii, viendront s'inscrire à la suite de ceux que j'ai rassemblés si

consciencieusement! One d artistes arriveront font à conp à la célébrité a_ près des


années de Inltes laborieuses et vaines,,et qne de belles espérances se trouveront,
hélas, encore déçues! Il est tout naturel cependant de les fonder principalement sur
ceux (pie nous désigne la première dis_ tinction accordée aux débuts des jeunes
compositeurs,c'est a dire sur les Grands prix de Rome.

Ces. prix furent institués en \8()3 (anXJI),sous le Consulat, ei, depuis cette épo(pie
jusqu'à nos jours,soixante dix huit premiers prix ont été ac_ ' cordés a des artistes
parmi les(juels je me bornerai à citer quelques uns de ceux que l'on a le plus
distingués.
Ce furent: en l8l2,llerold; en 181^^, Panserou; en 1815,lienoist;,en 181^, llalévy^en
1820, Leborne-en 1821, Uifanll^ en 1824, Barbereau,-en 1825,Ad. Adam (2"" prix);
en IS^iO, Berlioz et 'Montfort;, en l8^2,M.AmbroiseThomas; en 188ii,Thys; en
1834,, liUvartjet Colet (2""'prix);en I8.S5,Ernest Ronlangir-en I836,1M. Boisselotjen
1837, Hesozzi; en 1838, Georges lîonsqnel;M. I)eldeve2(2""prix) et IM. Charles
nancla(2'"'prix); en 1831), iM.Ch.Connod.-en 1840, Fr. Bazin; en 1841, Aimé
IMaillard; en l842,Eug.Gautier(2""prix); en 1843,IM.Henri l)uvernoy(2"'^prix);en
1844,M. Victor Massé; en 1847, M. Louis l»effès;en I848,l\l. DupratojM. Bazille
(2""'prix),et M. Malhias (2""'prix); en 1852, ^l. Poise (2""'prix); en 1854,
M.Marthe;en 1857, lîi/et ; en 1858,IM. Samuel D:ivid;et M.Cherou\Tier(2"'*'prix);en
!859,I\1.Ernest Guiraud, iloiil le père, le.ni IJapIlsIe Guiraud, avait obtenu le prenu'er
prix en 1827; en 1860, M. Paladihle; eu I8HI, ÎM.Théodore l)nbois;el M. E.
Anthiome (2""prix);en I8fi2, IM. Bourgaull Ducoudrayjet IM.
A.l>;mhauser(2""'prix); en 1863, IM. ,ï. IMassenet; en 1865,IM. Lenepveu; en 1866,
IM. E. Pessard; en 1870„>1. "^laréchal; en 1871 M. Serpette; en 1872,
M.Salvavre;elr,elc.

Ajoutons que beaucoup de jeunes gens s'arrêtent vuh)ntairement an second prix, rliins
la crainte de compromettre, par une longue absence, des positions dija acquises, et
disons enfin (pie,parmi nos compositeurs les plus esliiués, il en est (pii ne se sont
jamais pre'seiilés :iii concours, ou qui n'y ont point persévi'ré. C'est ici le lieu de
n(Mnmer M. Léo Oelibes, à qui 1(111 doit deux Ballets fort remar(piés,el deux
opér;is-coini(pies. no_ Ijtmment J^nn r<<i iV»iv//(?;!\LSeinel.de iJlle.,aiileiir de
G7//i/^/s et de Ld Petite J''«f/f^/«;IM.iMerme|,;iiileiir de lldliinil à !{<>nœi't>(iu.i- et
de 'Irinute rf'ArC;lM. Camille Saint-Saeiis,l(iii de nos jiliis savants svmplioni-les;
ALCiésar Franck, (pli a écril plusieurs ()raliiii()>,:/\l.Mi'inbiée.,de \;il> iniemies.,
jiiiteiir

(If FïV/nro/s \'illon.^vl d iiin <ni;mtilé do roiii;iiiti'Sj!\I.A(l(tl|)lu' Kl:nic\ (iiiiit la


}nusique dit chumhre est dos plus aj>()iTcifVs;I\l.Giiiliiiaiit,t)rf(îiiiis»c
miprovisaletir, c(c,t'(c. c+<ANTS II lie me reste plus (ju'à ajduler, eu teniiiiiant,, peu
de mots ((uicer.

PATRIOTIQUES. iiaut «juel<jues-uus de nus eliauts patrioti(|ues. La Maraeillaise lut


cum. posée eu 1792., à Strasbour^J^-.par Rouget de Lisie, OITieier d artillerie.,né à !.
(iu>^-le-Sauluier eu I7<>(>,el (pii uiourul eu I8^i(>.,après s'être vu plu_ sieurs fois
pttrié au piuaele et repl(iui;(' dans I oubli. Improvisée en nue Huit,et insérée dans lui
journal slra>l)ourf;euis (|ui la iépaudit .^La A/«r_ srittdise dut sou nom à la ville dont
les dé|.é<jués l'adoplfreut sponla_ iiéiiii'iil, et la clianlèreut à Paris., à la fêle de la
Féiléraliou.

Ê.i- (Ihitnl du dr'jjart fut.,ainsi (pu- je l'ai dit ailleurs, compose'par iMéhul.

iHivume Veiflons au salut de l'Empire est dû a Oalavrar,a (pii ses eoïKiloveiis


projetent aujoiird'liiii d élever une statue. Dans «e l»ut,pliL sieurs souscriptions ont
été ouvertes, et un f,Maud Festival a été donné tout récemmenl à Toulouse^ c'est là
(pi'iin autre chant palrio(i(jue que les révolutions ne sauraient atlein<lre, La
Toulousaine, a élecliisé une fois déplus les populations lanfrnedociennes. En 1845, un
jeune niiisicien,!^. Louis Deffès, dota sa ville natale de cet livmiie brillant , dont les
paroles appartiennent au Patois lanfrncdocieu.

Enfin, dans une de im»s tries populaires p:Misfennes du 14 Juillet 1880, on a pu


admirer le clioiir patriotiipie composé en I8.SI par llerold., sur une poésie de Victor
Ilugo, Gloire à notre France iininorfelte!

FIN.

linp . H. Leinoine, 17, ruf Pigalle. (


JOSgUIN DES l'KÉS 8.

KAI.KimENNEU 55.

KASTNER ^2.

KIESEUETEIl *.

KUKITZEH 39.

KTÉSIBOS 8.

LALAM)E '3.

LASSUS (K.H.) H).

LEMMENS S5.

KEO (Lcuiiardn) '8.

LESUEUK 38.

UMNANUMt 85.

USTZ (i;.-.bl..-) 81.

l.cixi *2.

LIITIIEII 9.

MAiU,Ani». . 92.

MARCELU) 17.

MAItCHAINT l'i.

MAH0i»:rTUS 8.

MARTINI (l'iiHre) «9.

MASSÉ (M.Vif(or) fOi.

MASSENET (M..I11I.S) «06.

MËIIL'L 38.
MENDELSSOIIN 79.

MERCADANTE 79.

MEYERJtEER 69.

MO^<i!<l<;^Y 24.

MONPOU 90.

MONTEVEUKE H.

MOSCHELÈS 55.

MOZART 3i.

MURRIS (I.d.) 8.

NERKs'Hiil.H.-) n.

KEUKOMM 5«.

NIEDERMEYER 87.

OCKEISHEIM 8.

Ol'ÉlffiTTE 89.

OrsSLOW )0(.

l'AËR 45.

PAC.AMM 57.

PAISIELLO 3(.

PRIX DE ROME < 06.

PAI.ESTRINA 9.

PERGOLÈSE 20.

PERSANS 2.

PHII.IDOR 23.

PlcciNI 23.
POMAT(mSKY 85-.

PORPORA 19.

PlTiNANI 56.

PVTHAtiORE 4.

RAMEAU 14.

RERER (M.ll.uri) (01.

REICHA il.

REYER (M.Eriiret) 105.

ROSSINI 72.

ROUSSEiVU (4..I.) 20.

SACCHINI 28.

SALIERI 31.

SARTI , 37.

SCARLATTI 12.

SCTfUMANN ' 80.

SPOHR 60.

SPQMTINI 45.

STEIBELT > 53.

STRAOELLA 13.

TARTINI 56.

TIIAI.RERG 83.

THOMAS (M. Ani».roi«e) 99.

TIMOTHÉÈ i.

TRAETTA 28.
TROUVÈRES 7.

VERDI 79.

VILLAERT (de Itru^-es) .9.

VINCI (l.eoiiar.l rl.-) (7.

VIOTTI \ 57.

VITTORIA H.

WAGNER 81.

WAI.LACE 85.

WEBER (fh.M.dt) 63.

ZAHLINO 10,

ZINC.ARELLI 32.

CHANTS PATRIOTIQUES 108.


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