THE FLOW OF TIME

AMBIANCE DE
TRAVAIL À LA GARE LUONG NHU QUYNH

PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE 2019-2020

DPEA - DESIGN ET INNOVATION POUR L’ARCHITECTURE
DPEA DESIGN
dipa ET INNOVATION
POUR
L’ARCHITECTURE
THE FLOW OF TIME

AMBIANCE DE
TRAVAIL À LA GARE LUONG NHU QUYNH

PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE 2019-2020

DPEA - DESIGN ET INNOVATION POUR L’ARCHITECTURE
DPEA DESIGN
dipa ET INNOVATION
POUR
L’ARCHITECTURE
 TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 5

SOMMAIRE
AMBIANCE DE
TRAVAIL À LA GARE

INTRODUCTION ...........................................................................................6

LA VIE EN GARE
Habiter : Qu’est-ce que cela veut dire ? ...........................................................................................9
«Habiter» la gare ..........................................................................................12
La vie à la gare de Grenoble ..........................................................................................15
LA QUESTION DE TRAVAIL
Travail nomade ..........................................................................................21
Temps «mort» .........................................................................................24
EXPERIENCES À LA GARE DE GRENOBLE
Aller à la gare .........................................................................................28
Travailler à la gare .........................................................................................29
Une journée à la gare .........................................................................................30
AMBIANCE
Ambiance de gare .........................................................................................33
Ambiance d’attente à la gare .........................................................................................34
Ambiance de travail à la gare .........................................................................................35
INSPIRATION
Exemples ........................................................................................38
Faire une ambiance de travail ........................................................................................39

CONCLUSTION ........................................................................................61

DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH

6 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE
INTRODUCTION
La vie est pleine d’aventures et chaque voyage reste en nous
comme un souvenir intact. Dans notre vie, nous sommes
passés par de nombreuses destinations et la gare pourrait
être l’un des endroits les plus inoubliables, celui qui nous
donne la toute première impression de la nouvelle terre. Les
gares ne sont pas seulement une transition pendant notre
voyage, mais expriment également le langage local. La gare
pourrait symboliser la culture ainsi que l’architecture de la
ville. Chaque ville a sa propre histoire et à travers la gare,
nous pouvons en comprendre une partie. Le point le plus
remarquable est la diversité de l’architecture des gares
et de leurs ambiances. La gare n’est pas seulement un
habitat, mais aussi le cœur de la ville !
Personnellement, je suis passée par de nombreuses gares
au cours de ma vie étudiante au Vietnam et chacune me
rappelle des souvenirs de ma jeunesse. Pour quelqu’un qui
aime explorer comme moi, la gare de Grenoble est encore
plus spéciale depuis mes premiers jours en France. Subissant
de nombreuses vicissitudes par le passé, la gare de Grenoble
est devenue un témoin vivant de l’histoire de la ville.
Mon travail porte sur “habiter la gare” et sur la manière dont le
travail s’y intègre. Pour explorer ce sujet, nous devons d’abord
analyser les «exigences» d’une gare sous deux aspects: la
valeur d’usage et la valeur esthétique. Il faut ensuite
LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE
comprendre le concept d’habiter» dans des contextes
différents: «Habiter en design/architecture” et «Habiter la
gare». Pour comprendre ce que signifie “Habiter la gare”, nous
allons aborder les conditions de vie et de travail à la gare
en comparant trois gares situées dans trois villes différentes.
Ensuite, nous nous pencherons plus précisément sur le
travail en gare. Pour cela, nous identifierons d’abord des types
de travail différents : «travail normal» et «travail nomade».
Du point de vue d’un designer, le mot “ambiance” ne porte
pas un sens ordinaire mais évoque une expérience
sensible de la gare. Comment l’architecture pourrait-elle
créer une «ambiance»? Comment percevoir l’existence
d’une «ambiance de travail» et d’une «ambiance d’attente»?
Pour répondre à ces questions, j’ai choisi de travailler sur les
ambiances architecturales des espaces d’attente des gares
ferroviaires à Grenoble. D’une part, je cherche à élargir mes
connaissances sur les espaces de travail et d’attente. Pour
ce faire, j’ai aussi pris en compte ces espaces dans les autres
gares. D’autre part, je propose mes idées propres en me
basant sur les résultats issus des croquis, des modèles 3D,
etc.
Ce projet a non seulement enrichi mon regard sur mon
métier d’architecte, mais m’a aussi permis de perfectionner
mes compétences en méthodologie de recherche.
 TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 9
1. Habiter : Un triangle et son cercle
Lazzarotti, L’habiter comme processus
2006, p. 269
DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
LA VIE EN GARE
HABITER
HABITER : QU’EST-CE QUE CELA VEUT DIRE ?
Habite-t-on la Terre ou le monde ? L’individuel l’emporte-t-il
sur le collectif ? Habiter se fait-il par raison ou par émotion ?
“Habiter” vient du mots latin “habitare”, fréquentatif de
“habere” ou “avoir souvent” qui a donné l’habitude mais qui
veut dire aussi demeurer ou rester. D’après le Petit Robert, le
premier synonyme du mot “habiter” est “vivre”, et il se définit
comme “avoir sa demeure”1 habituelle en un lieu. La demeure
a dérivé de la notion de durée, “mora” en latin. Elle est un lieu
délimité qui différencie l’espace privé de l’espace public.
Habiter, c’est vivre sous l’abri comme le prolongement de soi,
faire sa demeure, faire son séjour en un lieu. Habiter un lieu.
«Habiter est une notion complexe, dont l’acception dépasse
celle du logement, du refuge ou de l’abri.» 2
Lucie Girardon, psychiatre.
Le deuxième sens du mot “habiter” est “loger”, ce qui
signifie “occuper une habitation”. L’habitation est avant tout un
lieu de vie, un endroit de sécurité contre toutes les menaces
extérieures. C’est un endroit où les gens vivent et effectuent
des actions quotidiennes. L’appropriation permet la maîtrise
de l’espace, autant privé que public, et pose le statut social de
l’occupant.
Pour analyser les définitions académiques ci-dessus, nous
recherchons le mot “habiter” dans les différents aspects.
10 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE
LA VIE EN GARE
HABITER
«HABITER» EN ARCHITECTURE
De la définition la plus proche du mot “habiter”, je plonge dans
le sens plus large du point de vue d’un architecte et d’un designer.
«L’esprit est une maison vide, qu’il faut habiter et façonner à
la longue.» 3
Ludvik Vaculik, écrivain.
Habiter en architecture signifie d’abord “vivre la demeure”. La
demeure/la maison est le premier monde d’un être humain;
être à la maison - chez soi, c’est être dans “le monde”.
La maison apparaît comme le nid, le berceau, l’abri, le lieu qui
font rappeler les joies et de bons souvenirs d’enfance. Elle
assure la continuité dans la vie de l’homme et peut également
dévoiler la personnalité de chaque habitant.
Habiter un lieu signifie s’approprier ce lieu. C’est-à-dire exister,
prendre une place et pratiquer les activités quotidiennes:
manger, dormir, travailler, prendre soin de soi, se détendre,
avoir une intimité, s’isoler du reste du monde, etc. L’homme a
toujours besoin de s’abriter, de se protéger et de s’approprier
des espaces. Se constituer son “chez-soi”, c’est investir un lieu
et le posséder par l’appropriation, y faire habiter son corps,
y faire habiter ses objets. La tâche de l’architecture est de
montrer l’existence et de représenter la maîtrise des personnes
dans l’espace de vie.
LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE
«Avant tout projet architectural, l’homme a construit parce
qu’il a habité.» 4
Paul Ricoeur, philosophe.
Nous pouvons définir “habiter” comme une «condition de
l’homme». L’homme a besoin d’un espace capable d’offrir
les conditions nécessaires de vie et développement, qui lui
appartient et qui participe à la construction de son identité.
Pour habiter, qu’est-ce que l’architecture doit faire avec
l’espace? Créer un lieu confortable, un appartement, une
maison ou régénérer un environnement, une ambiance de
vie, etc ?
Au-delà de son sens trivial – “se loger”, vivre à une telle adresse
ou dans un tel quartier – le terme “habiter” en architecture
renvoie à la relation entre l’homme et l’espace dans lequel il
habite, et au rapport de l’homme aux autres.
«No man can live alone, no man can live as an island»
Nul ne peut vivre seul, tout comme l’ancien cliché “Nul n’est
une île”. Les gens dépendent les uns des autres socialement,
physiquement, émotionnellement, psychologiquement,
mentalement et dans tous les autres aspects.
Que faisons-nous de l’espace ? Nous l’habitons, et c’est
justement pour cela qu’il nous concerne et nous implique.
TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 11
Un lieu désigne un endroit, un emplacement. Il s’agit d’un
espace déterminé géographiquement en fonction de sa nature
ou de ce qui s’y trouve.
«Si un lieu peut se définir comme identitaire, relationnel et historique,
un espace qui ne peut se définir ni comme identitaire, ni comme
relationnel, ni comme historique définira un non-lieu.» 5
Marc Augé, anthropologiste
Selon Marc Augé, le terme “non-lieu” s’oppose à la notion de
“lieu anthropologique”. Autrement dit, un “lieu” est un repère
géologique sur la Terre. Comme le mot l’indique, un lieu est
une destination pour les gens qui souhaitent faire des choses
comme faire du shopping, dormir, manger, etc. En revanche,
le “non-lieu” signifie un endroit où personne ne peut
physiquement habiter, seulement mentalement. Un “non-lieu”
n’est pas relationnelle, ni historique, ni concerné par l’identité.
Augé décrit le non-lieu comme les parties inutilisables d’un
espace. Ce sont les espaces où l’interaction sociale n’est pas
possible.
Tous les terrains utilisés dans une ville peuvent être classés
en deux catégories: les lieux et les non-lieux. Il faut s’appuyer
sur la situation, sur l’interaction individuelle avec l’espace pour
pouvoir définir si ce soit un “lieu” ou un “non-lieu”. D’une part,
les lieux sont des destinations qu’une personne ferait tout son
DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
«LIEU» - «NON LIEU»
possible pour visiter volontairement. Qu’il s’agisse d’un endroit
pour dormir, d’un endroit pour faire du shopping, d’un lieu de
travail, d’un lieu de divertissement ou simplement d’un endroit
pour se détendre - il a un but et ajoute de la valeur à une ville.
D’autre part, les non-lieux ne sont pas les destinations.
Ils n’apportent aucune valeur ni raison pour que les gens
visitent ou y vivent. Dans la plupart des cas, ils sont utilisés pour
le transport et remplissent l’espace entre les lieux. Marc Augé
voit notre monde en termes de “super modernité” qui contient
de nombreux “non-lieux”. Les escaliers mécaniques du métro
sont un exemple d’un non-lieu. C’est un espace qui relie deux
lieux mais ceci lui même n’est pas un lieu, et il ne peut y avoir
aucune interaction sociale dans ce genre d’endroits. On peut
aussi comprendre qu’un non-lieu peut être considéré comme
un lieu pour certaines personnes et en même temps, il est
considéré comme un non-lieu pour d’autres, à courtes ou à
longues termes. Par exemple, une gare n’est pas le même lieu
pour tout le monde, c’est différent pour les gens qui y font une
escale et pour les gens qui y travaillent.
12 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE
LA VIE EN GARE
HABITER LA GARE
Dès leur apparition, les gares deviennent un repère incontournable
dans la ville. Issues de la révolution industrielle, les gares ont
métamorphosé nos villes et redessiné le pays. À travers d’elles
se lit l’histoire de l’architecture. Au tournant du XIXe siècle, elles
sont le lieu de confrontation entre la tradition et la modernité.
Lieu de convergence des voyageurs, des visiteurs et des habitants,
la gare devient le centre de la ville.
“La gare doit être un lieu de brassage social, utilisé par les
usagers du train comme par les habitants de la ville”. Patrick
Ropert, directeur général de Gares & Connexions.
Aujourd’hui, les gares se réinventent en se reconnectent la
ville. Les gares veulent devenir des espaces à “habiter”. “Habiter”
la gare ou “vivre” à la gare ? La gare est un “carrefour” de la ville.
Aujourd’hui, nous pouvons y trouver tous les services
nécessaires (les restaurants, les cafés, les tabacs, même les
espaces publics).
Premièrement, pour analyser “habiter la gare”, on considère
ceux qui vivent ou travaillent près d’une gare. La gare est un
chantier de construction où sont garés les véhicules pour
prendre et déposer les passagers, tandis que les passagers font
des démarches. Par conséquent, les personnes qui habitent
dans les zones proches de la gare bénéficieront de nombreux
avantages tels que la réduction du temps de trajet. De plus,
à l’intérieur de la gare, il y a de nombreux services pratiques
LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE
comme le restaurant, le café, le tabac, etc. Cependant, les
2. Gare du Nord, Paris
personnes vivant à proximité de la gare peuvent également Saatchi Art
être affectées par le bruit et la poussière des moteurs des
véhicules tels que les trains et les bus.
Quand j’étais au Vietnam, j’ai demandé à l’Association étudiante
vietnamienne de Grenoble ce qu’il fallait faire attention lors
de la recherche d’un logement. La plupart des réponses sont
d’éviter le quartier Saint Bruno à cause d’un niveau faible de
sécurité. Cela m’a rendu un peu nerveuse et effrayée chaque
fois que je suis allée à la gare. Mais quand j’y suis arrivée, les
choses n’étaient pas si mauvaises. Je me suis perdue lorsque
j’étais arrivée à Grenoble la première fois parce que je n’avais
pas de carte Sim pour avoir du réseau. Heureusement, quand
j’ai quitté cette gare, les gens autour de moi m’ont montré
comment acheter un billet du tram et donné une carte de la
ville.
Deuxièmement, “habiter à la gare” signifie se présenter dans
un espace à la gare. Plus précisément, c’est la vie des
personnes qui travaillent à la gare, c’est-à-dire les conducteurs,
les contrôleurs, les caissiers, les vendeurs. Mais on compte
aussi la vie de toutes les personnes qui y passent comme les
passagers, les chanteurs, les artistes de rue. Les activités et les
mouvements de ces personnes-là rendent ces gares vivantes.
Donc nous pourrons dire que ces gares ont leur “vie” propre.
14 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 15

LA VIE EN GARE
HABITER LA GARE

LA GARE - LE COEUR DE LA VILLE

La gare est un lieu destinée à la montée et à la descente des

voyageurs. Chaque passager occupe un certain espace pendant
un certain temps. Honnêtement, en regardant une gare, je UNE GARE EST UN ESPACE FONCTIONNEL, ÉMOTIONNEL ET SYMBOLIQUE - UNE LANGUE VIVANTE DE
pense à l’image du cœur. La gare joue d’abord un rôle central
LA VILLE, LE TOUT GÉNÉRANT UN SENTIMENT SPÉCIFIQUE.
dans le trafic mais elle possède aussi une “vie” extrêmement
animée. Le flux des personnes qui vont et viennent ressemble
à la circulation du sang dans le cœur. La circulation de passagers
apporte la “vie” à la gare. Et à partir de cette vie, le “cœur- gare”
Pour nous, la gare est l’endroit où nous prenons des trains ou scène. Il jouait du piano avec tout son cœur. Certains lui ont
fait vivre la ville. Nous pouvons évaluer l’évolution d’une ville en
des bus, un lieu de transfert. Cependant, pour les autres, y acheté du pain ou du chocolat chaud et l’ont récompensé pour
regardant sa gare. Une grande ville aura nombreuses grandes
compris les sans-abri, la gare est l’une des leurs maisons. La sa merveilleuse performance. Quelle belle et chaleureuse vue
gares, des systèmes ferroviaires entrelacés avec des milliers de
gare ne peut pas leur offrir un lit confortable, mais peut leur c’était.
passagers qui y transitent. Cette gare est le cœur géant battant
fournir un abri contre le soleil et la pluie. J’ai eu de mauvaises
à pleine capacité. Au contraire, pour les petites villes, il y a des
impressions par rapport aux sans-abri parce que beaucoup J’ai commencé mon mémoire avec les définitions les plus
moments où j’ai l’impression d’être la seule passagère. Il y a
d’entre eux sont voleurs et escroqueries. Mais ce ne veut pas élémentaires de “habiter”. Vous vous demandez peut-être
seulement quelques personnes au comptoir d’information. Un
dire que tous les sans-abri sont mauvais. Plusieurs entre eux pourquoi j’insiste sur “habiter”. En effet, si nous comprenons
vieil employé guidait les passagers, ce qui m’a donné
essaient de gagner la vie avec leurs talents, par exemple ils simplement “habiter” comme “vivre” ou “occuper un espace”,
l’impression d’un film monochrome. L’espace est tranquille et
jouent du piano, du violon, dansent ou même dessinent dans nous réduisons totalement sa signification. Nous vivons dans
le temps semble plus lent. La gare est un vieux cœur, ce qui
la gare. J’étais très impressionnée par un sans-abri qui jouait un espace, ce ne veut pas dire que nous possédons non
m’apparaît toujours chaleureux mais avec un sentiment de
du piano comme un professionnel à la gare de Grenoble. C’était seulement l’espace mais notre présence lui apporte également
tristesse et solitude. Ainsi, on peut dire qu’une gare “vit” si et
un homme d’âge moyen avec des cheveux gris qui portait des un esprit, une vie. Si l’on dit que la gare est le cœur de la ville,
seulement si les gens vivent, y habitent et travaillent.
vêtements amples. Ses doigts glissaient sur les frettes, il semblait tous ceux qui y habitent sont le cœur de la gare.
un artiste avec plein d’expérience et la gare est devenue sa

LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
16 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE
LA VIE EN GARE
GRENOBLE
SITUATION GÉOGRAPHIQUE DE LA VILLE
À partir de l’analyse de “habiter la gare”, j’ai choisi de prendre
l’exemple spécifique : la gare de Grenoble. C’est la ville dans
laquelle j’habite et fais mes études depuis 2 ans. Ainsi, il est très
pratique à visiter, prendre des photos documentaires et faire
des entretiens avec les passagers et les gens qui y travaillent.
Une autre raison pour laquelle j’ai choisi Grenoble est que c’est
une ville de taille moyenne, doté d’un système de transport pas
si compliqué que dans les grandes villes.
LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE
TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 17
J’étais l’une des étudiants qui ont eu la chance d’étudier et
de vivre dans la capitale des Alpes - Grenoble. C’est une ville
mélangée au niveau culturel avec des étudiants et des
entreprises internationaux. Située dans les Alpes, la ville reste
moderne et non influencée par la nature sauvage des montagnes
environnantes. Grenoble n’est pas la première ville française sur
laquelle j’ai mis les pieds, mais c’est la commune où je passe le plus
de temps. Il y a 2 choses fortement impressionnantes à propos
de la ville : la première est que l’on peut voir les montagnes dans
toutes les directions, l’autre est que les gens font beaucoup de vélo.
Au bout de chaque rue, une montage
Grenoble est entourée de montagnes. La capitale des Alpes
est la seule ville de ce genre en Europe. Au nord se trouve
la Chartreuse, au sud et à l’ouest le Vercors et à l’est le
massif de Belledonne. On dit souvent qu’à Grenoble, n’importe
où vous habitez ou allez, vous verrez des montagnes au loin.
Hormis quelques dizaines de maisons sur les pentes de la
DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
3. Isère, Grenoble
photo : TRAN Thien Phong, 2020
Bastille, Grenoble est exclusivement bâti sur la plaine alluviale
de l’Isère et du Drac à 214 mètres d’altitude. Par conséquent, la
ville elle-même est extrêmement plate, ce qui est adapté au vélo.
Pendant mes jours à l’école, j’ai eu la chance de découvrir
la ville et ses alentours. Mon passe-temps préféré était de
grimper, de faire de la randonnée, de ramasser et de manger
des noix et des pommes, de goûter de différents fromages
et vins, etc. À partir de la gare de Grenoble, je suis allée aux
sites de ski avec mes amis. Étant étudiante vietnamienne et
ne jamais avoir skié auparavant, c’était un défi, mais avec le
support des autres, non seulement j’ai su skier, mais j’ai
même commencé à en profiter. De plus, depuis cette gare, je
peux prendre des bus pour visiter de belles zones touristiques
autour de Grenoble (par exemple : château de Vizille,...). Ce
superbe anneau de montagnes alternativement vertes et
enneigées justifie l’identité alpine de la ville et explique
pourquoi elle est connue comme la capitale des Alpes.
18 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE
LA VIE EN GARE
La gare a été ouverte le 3 janvier 1849 et située sur la voie
ferrée Lyon-Marseille (via Grenoble) et Grenoble-Montmélian.
La gare de Grenoble a été reconstruite en 1967 pour les Jeux
Olympiques d’hiver de 1968. Elle est en cours de reconstruction,
qui comprend l’électrification de l’axe Valence-Grenoble et de
l’axe Grenoble-Chambéry.
La gare de Grenoble a deux bâtiments d’accueil. L’un se situe
en direction du centre-ville de Grenoble et l’autre se trouve
vers le secteur Europole et le Palais de justice. Le bâtiment Est,
il comprend notamment une billetterie automatique, services
d’information voyageurs, des salles d’attente et commerces
(journaux, restaurants et divers). Le bâtiment Ouest, il comprend
un distributeur automatique de billets, une salle d’attente, un service
de restauration et une station piano.
LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE
4. Centre-ville, Grenoble
photo : LUONG Nhu Quynh, 2020
La première fois que je suis allée à Grenoble, j’étais surprise car
ce n’était pas ce que j’imaginais. La gare était petite et n’avait
rien de remarque. J’étais si fatiguée après un long trajet, j’étais
étonnée par l’odeur, le son et le bruit. Je ne pouvais même pas
communiquer avec des locuteurs natifs à cause mon niveau
français au début. Ma première impression de cet endroit
n’était pas bonne dès le début. Cependant, quand je suis sortie
du côté ouest, c’était une chance, la mélodie venant du piano
m’a calmée, ce qui m’a donné de l’énergie pour le prochain
voyage.
TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 19
5. Centre-ville Grenoble
photo : LUONG Nhu Quynh, 2020
Je ne suis qu’un visiteur, venant à la gare pour prendre un train commodité en me servant du café, du thé et des gâteaux ainsi
ou un bus. Je n’ai pas fait beaucoup d’attention à la gare jusqu’à que du wifi. Une autre raison importante est que le piano se
ce que je sélectionne ce sujet de fin d’études. Ce projet est situe dans la zone d’attente derrière la gare, près du Starbucks.
l’occasion pour moi de mieux comprendre la gare de Grenoble De nombreux artistes y viennent souvent, soit professionnels
en particulier et le système de transport en France en général. ou amateurs, des artistes de rue et même les débutants.
À travers la gare, j’ai aussi appris l’histoire de la ville et exploré Chacun parmi eux a de différentes personnalités, un style et un
de nombreuses activités intéressantes autour d’elle. J’y vais goût musical différent. Chaque chanson qu’ils jouent apporte
parfois pendant les week-ends puis pars à d’autres villes. J’ai l’ambiance vivante à cet espace ennuyant.
aussi l’habitude d’aller à la gare les dimanches et de siroter une
tasse de café. Personnellement, j’adore travailler dans mon
café préféré, écouter de la musique mélodieuse. Cela m’a
inspiré à être plus créative et concentrée sur mon travail. Ce qui
est intéressant : le temps que je fais mes devoirs et mes projets
à la gare est plus que chez moi. Cela peut s’expliquer par le
fait que les cafés à la gare sont quasiment les seuls ouverts
le dimanche. Travailler à la gare m’apporte le confort et la
DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
 TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 21

LA QUESTION DU TRAVAIL
TRAVAIL NOMADE

“Travail nomade” est composé de 2 mots “travail” et “nomade”.
“Travail” est une activité qu’une personne utilise un effort
physique ou mental pour faire, généralement pour l’objectif de
gagner de l’argent. Et quelle est la définition simple du nomade?
Un “nomade” est une personne sans domicile fixe, se déplaçant
d’un endroit à l’autre pour gagner sa vie. Le mode de vie nomade
se caractérise par une forte mobilité. Les nomades voyageant
d’un pays à un autre, sans domicile ni emploi permanent. À la
place de posséder de l’argent et des biens, ils se concentrent
sur les expériences, le bonheur, la découverte de soi et le
bien-être. “Travail” et “nomade” semblent 2 activités ayant de
nombreux points différents mais sont rassemblés comme un
nouveau type de travail à distance.
Le travail à distance n’équivaut pas au travail à domicile. En
réalité, le travail à distance a des points similaires qu’un travail
fait n’importe où. Comme les gens quittent leur domicile pour
travailler ailleurs, ce qui donne naissance à ce que certains
appellent maintenant le “travail nomade”. L’idée derrière le
travail nomade est que le travail devient décentralisé. Le travail
nomade, c’est-à-dire les employés peuvent travailler à la fois
au bureau et dans des endroits éloignés (par exemple à la
maison, dans une cabanes, dans un espace de coworking, dans
un café et même à bord).

DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH

22 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE
LA QUESTION DU TRAVAIL
ENQUÊTE
L’AVENIR DU TRAVAIL NOMADE?
L’enquête est composé de 30 répondants individus, dont 70%
vivent et travaillent actuellement en France, 20% ont fait leurs
études en France ou les pays européens, et 10% vivent au
Vietnam. L’enquête a été posée sur mon facebook et dans le
group des étudiants étrangers en France. Les sondés ont été
forcés à faire le travail à distance pour la première fois pendant
la pandémie. Grâce à des données mondiales aussi étendues
recueillies à partir de l’enquête, j’ai pu évaluer ce que les gens
ressentaient le plus à propos du travail nomade - les avantages
et les défis. Les données montrent que les politiques de travail
nomade changeront, ce qui conduit à une utilisation accrue
des espaces de coworking.
LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE
TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 23
Le travail nomade est en hausse
J’ai demandé aux répondants d’évaluer le travail nomade sur
l’échelle de 1 à 100, ce qui donne un score de 70 en moyenne.
Ce sont des données importantes, ce qui montre l’importance
des espaces dédiés aux travaux nomades, pendant que le travail
nomade est parfois considéré comme un style de travail moins
efficace et sans structure. Les résultats indiquent que cette
méthode de travail est très appréciée et plus préférée.
15-25 Comment les employés profitent du travail nomade?
Avoir un horaire flexible est l’aspect le plus agréable du travail
à distance. Les gens peuvent travailler à distance avec de
40% différentes manières. C’est la beauté du travail nomade : les
gens ont le droit de choisir comment travailler de manière plus
logique, plus productif pour eux.
26-35
Le plus grand défi du travail nomade est d’éviter les distractions
dans un environnement dit “non-professionnel”. D’ailleurs,
l’autonomie est indispensable et devient un gros obstacle
60%
car sans instructions et renseignements, cela peut même
réduire la capacité de contribution d’une personne.
DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
 24 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE
LA QUESTION DU TRAVAIL
TEMPS «MORT»
Les temps. Le temps est une notion qui prend en compte
des changements dans le monde. Le temps signifie la durée, la
période, l’état de l’atmosphère, ou les conditions météorologiques.
Mort. “Mourir” signifie cesser de vivre ou d’être sur le point de
cesser de vivre, de disparaître ou de cesser d’exister.
Le “temps” est probablement la seule notion qui “vit” toujours,
il n’attend personne et il ne s’arrête jamais. C’est le seul sujet
dont les gens ne peuvent pas changer la nature. Les “temps
morts” sont les moments où une personne peut se détendre
et ne fait rien d’importance.
“Ils se contentent de tuer le temps en attendant que le temps
les tue”.
Les passagers passent leur temps dans le train, à la gare. Ils
attendent que leur train vienne, ils s’assoient dans le train pour
se rendre à leur destination, ils descendent et changent de
véhicule pour continuer le voyage, etc. Et s’ils pourraient faire
d’autres choses pendant ce temps? Ce temps est-il vraiment
mort ou est-il simplement une autre façon de l’utiliser ? Dans
ce mémoire, je cherche à répondre à ces questions.
LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE
Les Vietnamiens disent que “ verbe + giết thời gian” c’est-à-dire Nos émotions influent notre sens de la vitesse du temps. Le
“verbe + pour tuer le temps” Le “verbe” donne référence aux temps passe plus vite pour ceux qui travaillent intensivement.
activités qui donnent l’impression que le temps passe vite. Nous regardons un film ou lisons un livre préféré, une journée
Nous passons beaucoup de temps pour nous déplacer. pourrait passer si vite qu’une heure. Plus nous nous concentrons
D’une part, les courts trajets quotidiens par exemple aller à sur l’horloge et comptons chaque minute qui passe, plus le temps
l’école, au bureau, au restaurant, au café, au centre commercial, etc. avance lentement. Le temps semble “mourir” quand son
Le temps utilisé peut varier de quelques minutes à quelques existence est en vain.
heures. Ce sont probablement les exemples les plus typiques
du “temps mort”. Normalement, nous écoutons à la musique, Certains pensent que le “temps mort” s’agit du temps que
lisons des livres ou prenons simplement une sieste en atten- nous perdons. D’autres utilisent le “temps mort” à se reposer.
dant. Ils peuvent aussi bien en profiter pour travailler, y inclus les
D’autre part, les longs trajets sont des voyages dont les conducteurs, les agents de bord et les “employés nomades”.
destinations sont d’autres villes ou même d’autres pays. Le On pourrait dire qu’ils rendent ce temps plus utile et cela fait
voyage peut durer des heures, voire des jours. Cela signifie que revivre le temps “mort”.
nous dépensons beaucoup de temps à bord ou attendons à
la gare, à l’aéroport pour le prochain trajet. En ce temps, nous
dormons, lisons des livres, mangeons ou regardons des films.
Ce sont les seules activités que nous pouvons faire? Notre
plus grand souhait est que le temps puisse passer plus vite?
Les compagnies de transports essaient de d’optimiser leurs
services afin de réduire le temps de trajet. Les vols directs sont
normalement plus cher car l’objectif est de raccourcir le temps
“mort”.
26 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 27

EXPÉRIENCES
À LA GARE

Je ne suis pas une personne ordinaire qui arrive à la gare et y

utilise les services. Je visite généralement la gare de Grenoble
une ou deux fois par mois, soit pour prendre un café au
Starbucks, soit pour prendre un bus pour aller aux autres villes,
soit pour chercher des amis venant d’ailleurs. J’ai donc essayé
de passer une journée complète à la gare de Grenoble afin de
mieux observer, écouter et ressentir la vie ici. Je n’ai pas jugé
ou imposé à mon point de vue.
J’y suis allée une fois avec une amie qui sans hésitation m’a
partagé ses expériences et sentiments. Nous avons également
interviewé un jeune homme qui travaillait à temps partiel à
Brioche Dorée. Donc j’ai décidé de réécrire trois histoires : la
première est sur l’expérience de mon amie - une passagère
régulière, la seconde parle de mon point de vue personnel - une
passagère irrégulière et enfin, l’histoire de l’interviewé - une
personne permanente de la gare. En fait, nous sommes tous
les trois étudiants, nous avons de nombreuses similitudes et
nous comprenons facilement. A part de lui, j’ai aussi essayé
d’interviewer d’autres personnes, mais personne ne le voulait.
En raison d’épidémies, la gare a dû fermer, ainsi, j’ai mis fin à
cette recherche ici.
6. Gare de Grenoble
photo : LUONG Nhu Quynh, 2020

LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
28 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE
ALLER À LA GARE
Je m’appelle Hai Nhi est je suis étudiante en alternance à l’IAE,
Grenoble. Je viens du Vietnam et je suis une passagère
régulière de la gare de Grenoble. Je dois travailler à Grenoble et
faire mes études à Valence en même temps.
Au 1er semestre, j’essaye de faire les allers - retours en une
journée. D’abord, je me réveille tous les matins à 5 heures et
me rends à la gare dès que possible pour prendre le TER à
destination de Valence. Puis, après les cours, je me précipite à
la gare afin d’attraper les derniers trains de retour. Deux mois
s’écoulent, je suis fatiguée de poursuivre cette option. La vie
quotidienne continue comme une routine ennuyante et
fatigante. C’est jusqu’à un jour que je suis trop fatiguée et rate
le train le matin comme d’habitude. En attendant le prochain,
je m’assois dans le coin “Work & Station”. Je prends un café
de la machine automatique et remarque que de belles petites
LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE
choses me manquaient car j’étais tellement occupée à cause
des études et travaux. Par exemple, des livres ou des souve-
nirs intéressants au tabac, le rire de joie des gens qui se pré-
parent à visiter un site touristique, etc. Enfin, je décide de louer
un petit appartement à Valence. Cela me permet de pouvoir
profiter des beaux moments de la vie, en particulier à la gare
et en général à Grenoble et Valence. D’ailleurs, j’ai du temps à
faire mes devoirs et préparer ma présentation avant d’aller à
l’école en attendant à la gare. Je travaille à l’espace “Work &
Station”. C’est un espace ouvert, donc il y a beaucoup de
bruit. À mon avis, un espace calme (ou avec la musique
douce) et une chaise confortable seraient plus adaptés à mon
boulot. “Work & Station” est aussi un lieu de coworking, il s’agit
du travail en équipe. J’espère qu’il y aura plus d’espaces pour
les collaborateurs seuls pendant le “temps mort”.
TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 29
Je m’appelle Baptiste, je suis étudiant et je travaille à temps
partiel chez La Brioche Dorée à la gare de Grenoble. Mon travail
consiste à prendre les commandes et encaisser. À la fin de
la journée, lorsque le magasin est fermé, j’y reste plus tard
pour nettoyer et le faire préparer pour le lendemain. Comme
c’est un magasin au centre de Grenoble, le quart de travail du
matin commence très tôt, dès 5h30. Chaque fois que des trains
entrent la gare, il y a toujours des files d’attente très longues
et bondées devant le magasin. Certains clients attendent des
informations concernant leur train sur le tableau d’affichage
électronique, d’autres se précipitent pour acheter de quoi
à manger rapidement (par exemple, un chocolat chaud, un
croissant, …).
Le travail est dur, je dois me réveiller tôt et je dois servir le plus
vite possible les passagers qui sont pressés par leur voyage.
DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
EXPÉRIENCES
À LA GARE
TRAVAILLER À LA GARE
Mais travailler à la gare me donne des expériences intéressantes
et précieuses. J’aime bien les moments de tranquillité après
le départ de chaque train. C’est une courte période pendant
laquelle je pourrais me reposer avant que les passagers des
trains suivants ne s’alignent devant le tableau d’affichage
électronique. Le temps d’attente - le temps “mort” des
passagers - est en fait mon temps de travail. En revanche, le
temps où les trains partent est mon temps “mort”.
J’aime aussi le moment où se réunissent des membres d’une
famille, des amis après un voyage ou le moment où le chien
voit son propriétaire après de longues journées d’attente… Tous
ces moments apportent une ambiance spéciale qui appartient
proprement aux gares.
30 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 31

EXPÉRIENCES
À LA GARE
UNE JOURNÉE À LA GARE

Je voulais expérimenter l’espace de la gare encore une fois. Je
suis retournée à la gare de Grenoble. En cherchant les sons et
en les écoutant, j’ai essayé de dessiner mon propre parcours en
basant sur mes expériences lors de ce jour.
C’était un jour du début de mars, l’ambiance était assez
agréable, il y avait du soleil et du vent mais il ne faisait pas trop
chaud ni trop froid. Je portais un gilet fin, je suis allée à la gare,
j’ai acheté un chocolat chaud chez Brioche Dorée et je me suis
promené. J’y suis venue plusieurs fois auparavant, soit pour
voyager dans d’autres villes, soit pour prendre des photos pour
mon projet de fin d’études. Cependant, c’était la première fois
que j’ai passé une journée entière afin d’écouter et d’observer
“un jour et les activités” de la gare. L’une des choses
impressionnante à Grenoble est ses habitants avec le pratique
du vélo en tant que principal moyen de transport. En effet, en
face de la gare nous pouvons trouver un magasin de Métrovélo,
un service de location de vélos. Bien que le magasin ouvre à 10
heures du matin, beaucoup de gens sont venus pour gonfler
leurs roues dès 8 heures. Les pompes électriques sont mises
en place à l’extérieur et les gens peuvent librement s’en servir.
Elles se placent sous un grand toit pour les protéger contre la
pluie et le soleil, ce qui permettrait aux cyclistes à les utiliser
sous de différentes conditions météorologiques.
En outre, je suis entrée dans la gare et ai acheté un chocolat
chaud à Brioche Dorée. La gare avait quelques passagers, aucun
train n’est arrivé pendant ce temps. J’ai discuté avec Baptist et
lui ai posé des questions sur ses expériences de travail. Il n’a
pas bien compris la notion du “temps mort”. Cependant, il m’a
partagé ses histoires et les moments qui le plaisaient et ce qu’il
n’aimait pas quand il travaillait. Cela m’a ramené les premières
notes d’une “ambiance de travail à la gare”.
En suite, j’ai rencontré mon amie Hai Nhi à Starbucks. C’était
mon lieu préféré pour faire mes devoirs chaque dimanche.
Nous avons beaucoup parlé et pour une personne étant
courante en français, Nhi m’a corrigé et complété mon enquête
“Habiter la gare”. Nous avons entendu la musique venant de la
salle d’attente et avons fait quelques entretiens avec les autres.
J’ai vu un jeune homme jouer du piano en attendant son train
avec l’admiration des autres passagers. Puis un homme est
venu et s’est assis à côté de lui. Ils jouent ensemble
spontanément. Ils ne se connaissaient pas, ne parlaient même
pas la même langue mais leur musique a brisé toutes les
barrières. Quel chef d’oeuvre! Je ne connaissais pas le nom
du morceau mais sa mélodie était excellente. La musique s’est
terminée lorsque le train d’un des deux est arrivé. Ils se sont
salués et ce moment était merveilleux. C’était des personnes
venant des cultures différentes mais ils ont pu se retrouver
le même esprit en attendant le train. Ce “temps mort” a vécu
pendant ce moment.
J’ai terminé ma visite à 18h, il faisait sombre et plus froid. C’était
une journée passionnante avec plein d’émotions. Je suis rentré
chez moi et j’ai eu mes premières idées pour développer mon
projet. Le plus important est que j’ai plus de connaissances sur
les activités à la gare. À partir des exemples spécifiques et des
réponses que j’ai obtenues, j’ai clarifié les notions clés - “habiter”,
“non lieu”, “temps mort”. C’est un tremplin important pour
développer le thème de mon projet : ambiance de travail à la
gare.

LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
 TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 33
A partir des trois histoires sur trois individus différents et des
enquêtes que j’ai demandés sur l’internet, j’ai une vision plus
large sur la vie à la gare.
“La gare, ses trains, ses quais, ses commerces, mais aussi ses
annonces sonores, sa signalétique, son niveau thermique, son
éclairage... en un mot son ambiance”. 8
Henry Dougier
Éclairage, confort thermique, lisibilité de l’espace, qualité
acoustique. Autant de facteurs qui, s’ils sont optimisés,
pourraient favoriser la sensation de confort des usagers.
Les usagers sont attachés aux gares qui sont à la fois celles
d’un réseau et celle de leur ville, donc toutes différentes et
adaptées à l’histoire et au contexte local.
“La gare doit être un lieu totalement ouvert sur la ville,
physiquement et psychologiquement.” 9
Julien Damon
Le son est une ambiance générale avec ou sans annonce.
Le son de la gare, y compris tous les voix des passagers, les
annonces des hauts-parleurs, les bruits de des véhicules, etc.
Nous pouvons entendre le son des valises roulantes, le son
d’une machine à café, ou heureusement la musique classique.
DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
AMBIANCE
DE GARE
À la gare, nous pouvons ressentir tous les sons de la vie.
Avec le son, la lumière et le confort thermique complètent
la panoplie, ce qui contribue à une ambiance dans un sens
“immatériel”, soit un ensemble de sensations que la plupart
du temps, c’est difficile de qualifier séparément. La gare est
un grand espace et équipée de nombreuses portes et vitres.
Donc elle peut profiter complètement de la lumière naturelle.
De plus, c’est plus pratique pour la sécurité et les passagers
peuvent facilement trouver le quai et les horaires du train. Il
y a aussi la lumière venant du restaurant, du tabac, du centre
commercial, etc.
Comme le son, l’odeur de la gare est extrêmement diverse.
Nous saluons le matin avec le parfum d’un croissant croustillant,
du pain au chocolat délicieux ou d’un café chaud. L’après-midi,
nous pouvons sentir les fast-foods, les cigarettes ou les chips.
Parfois, l’odeur du parfum des jeunes filles se mêle à la transpi-
ration des passagers après leurs longs trajets. Si nous prêtons
attention, nous pouvons encore sentir l’odeur des animaux : un
chien attendant son propriétaire, les pigeons se battant pour
des morceaux de pain.
34 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE
AMBIANCE
D’ATTENTE À LA GARE
La gare est un lieu où un individu peut écrire sa propre aventure. Ce
lieu doit permettre toutes les activités en attente par exemple,
prendre un café avec des copains, finir de se préparer pour la
journée, aller chercher quelqu’un, etc. Il faudrait un lieu avec
des tables, des bureaux, des cafés.
Dans les gares, il y a ce qu’on appelle le quai du matin et le
quai du soir, car les usages ne sont pas les mêmes. Le matin,
on passe souvent du temps sur le quai en attendant son train
et on a parfois envie d’y avoir une vraie activité ; le soir, on a
surtout envie de rentrer rapidement chez soi et éventuelle-
ment de passer au pressing ou faire des courses si l’on invite
des gens à manger.
Nous lisons des livres, dormons, écoutons de la musique ou
regardons des films en attendant à la gare. Comme indiqué
ci-dessus, la gare est un “non lieu” et ce moment est le “temps
mort”. Le temps meurt s’il passe inutilement.
“En gare, le temps est souvent minuté et les gens stressés. Le
son du piano inonde la gare à toutes heures, créant un moment
de poésie et initiant de la complicité et du lien social.” 10
LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE
“Piano en gare” est un projet au niveau national concernant
le concept “Piano de rue”. L’idée est accidentellement née
en raison du dépôt (ou de l’abandon) d’un piano dans la rue
d’une grande ville du Royaume-Uni. Dans mes recherches,
j’ai abordé le piano plusieurs fois. La musique est “une
langue multinationale” qui peut traverser toutes les
frontières culturelles. Peut-être nous ne parlons pas la même
langue mais à travers une mélodie, nous ressentons la joie ou
la tristesse que l’artiste veut transmettre. On peut dire que la
musique change les émotions, le sens mais surtout l’ambiance.
TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 35
AMBIANCE
DE TRAVAIL À LA GARE
Quand nous parlons du travail en gare, nous prenons besoin d’une ambiance moins affectée par des facteurs objectifs
premièrement aux conducteurs, des contrôleurs, des comme le bruit, l’odeur, la température, etc. Pourtant, ce lieu doit
vendeurs, etc. Ce sont les collaborateurs de la SNCF ou des être un espace pouvant augmenter la créativité et inspirer les
restaurants, des cafés à la gare. Cependant, dans ce projet, mes gens. Les passagers pourraient élever leur productivité et
premières préoccupations sont les passagers et les voyageurs travailler plus efficacement. La clé est de créer une ambiance
qui effectuent travail nomade. Je choisis ces sujets parce que de travail qui ressemble à “chez soi”, n’importe où nous travaillons.
le travail nomade est une tendance favorise de nos jours. Par
ailleurs, cet espace de travail conduit au développement de
la gare et de la ville, ce qui transformerait la gare en un lieu
multifonctionnel et pourrait attirer des voyageurs. Finalement,
l’espace d’attente ou l’espace de travail actuels ne peuvent
pas répondre aux besoins de tous. Il faut créer/recréer les
ambiances différentes pour de différents usagers. L’ambiance
pour travailler en équipe ne doit pas pareil avec l’ambiance de
travail tout seul.
Comme l’espace d’attente, l’espace de travail doit avoir un
siège, des prises électriques pour leurs ordinateur et leurs
portables, un tableau d’affichage, etc. Il doit également être
situé à côté d’un distributeur automatique ou d’un restaurant.
De façon générale, un espace d’attente peut devenir un espace
de travail s’il dispose d’une table supplémentaire. Cependant,
pour être capable de travailler dans cet espace, les facteurs
environnementaux sont extrêmement importants. Nous avons
DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
36 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 37

WORK & STATION

GARE & CONNECTION

7. Work & Station, Gare de Grenoble
photo : LUONG Nhu Quynh, 2020
Le concept “Work & Station” a été développé par la SNCF en fin
2016. L’objectif de ce projet novateur est de créer des lieux de
vie au cœur des gares et de faciliter le quotidien de ses usagers
en leur proposant des espaces de travail partagés. L’offre de
microworking de la SNCF concerne aujourd’hui beaucoup des
gares franciliennes et offre des espaces équipés de bureaux,
tablettes, prises électriques et USB ainsi que la connexion wifi.
Ces espaces sont accessibles et gratuits pour tous les voyageurs.
C’est une idée intéressante, créant le lien entre la gare et le
passager. Je demande l’avis de ceux qui sont au “Work & Station”
à la gare de Grenoble. Selon leur appréciation, c’est un espace
approprié pour attendre mais aussi pour travailler. Il y a des
sièges, des prises électriques afin de recharger leurs téléphones
et leurs ordinateurs. Nous remarquons que cet espace se
compose de deux zones dont la première compose dans
d’une longue table placée près de la grande vitre avec des
chaises hautes. L’effet de transparence offre une vue large et
aérée de l’espace extérieur. Les passagers peuvent travailler,
surfer sur l’internet ou lire des livres en attendant leur train.
Certainement, nous pouvons trouver des arrangements
similaires dans un restaurant, un café ou même une biblio-
thèque. Ce sont les lieux convenant à une ou deux personnes,
adaptés pour ceux qui veulent travailler individuellement. La
vitre permet la luminosité naturelle mais il fait chaud le midi
ou en été. La deuxième zone est dotée d’une grande table
permettant aux gens de s’asseoir autour. Bien qu’elle soit faite
à partir du même matériau que dans la première zone et ces
2 tables aient un concept, cette zone est aussi convenable aux
groupes de personnes. Il y a des prises électriques séparées sur
la table et plusieurs répartitions divisant cet espace commun,
cet espace assure l’ouverture publique et la communication
entre tous. L’une des contrainte de cette zone est le confort,
nous ne pouvons pas rester longtemps dans des chaises sans
dossier. À partir des observations précédentes, j’espère pouvoir
développer un meilleur espace d’attente et de travail à la gare.
L’objectif de ce projet est de perfectionner des avantages et de
réduire les limites.

LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
38 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 39

INSPIRATION
EXEMPLES
NOMAD TRAIN
TRANSSIBERIAN COWORKING
8. Membres de NOMAD TRAIN 9. Salt and Yeltsin, Ekaterinbourg 10. Business Lab, Novosibirsk
photo : Maria Sirotkina, 2017 photo : Maria Sirotkina, 2017 photo : Maria Sirotkina, 2017
Le projet : “Des nomades aux nomades”, ils ont conçu un
“Nomad Train” comme une expérience de coworking et de coli-
ving à bord.Ils ont cumulé les expériences qui leur conviennent
: une combinaison de désintoxication numérique dans le train,
une connexion Internet stable dans les espaces de coworking
pendant les longs arrêts et (presque!) la 4G illimitée sur les
cartes SIM russes fournies par les sponsors.
Nomad Train a traversé toute la Russie et la moitié de la
Mongolie en direction d’Oulan-Bator, la capitale mongole.
Nomad Train a choisi des partenaires de coworking dans toutes
les villes.

À partir de cet exemple, je comprends mieux ce que signifie

le “travail nomade” et ce qui est nécessaire en travail nomade,
quelle carrière possible pour ce type de travail, etc. Les gens
“habitaient” ensemble sur le train, “habitaient” à la gare. Ils
utilisaient les “temps mort” pour travailler, manger et chanter
pendant leurs trajets. D’après leurs expériences, j’ai trouvé
de nombreux exemples des espaces de travail. Chaque gare
possède son espace de travail propre. Il existe une zone pour
travailler en groupe et une autre pour travailler individuellement.
C’est la raison pour laquelle je dois concevoir des espaces afin de
satisfaire simultanément les deux objectifs.

LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
40 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 41

INSPIRATION
EXEMPLES
11. Les toilettes du mini-parc Yoyogi Fukamachi
photo : LUONG Nhu Quynh, 2020

12. Les toilettes du mini-parc Yoyogi Fukamachi, Tokyo

photo : Satoshi Nagare, 2020

THE TOKYO TOILET PROJET

SHIGERU BAN

Les toilettes publiques ont une bonne réputation d’être

sombres, sales et dangereuses. Tokyo a récemment dévoilé de
nouvelles toilettes dans le parc public qui visent à répondre à
ces besoins. Ces toilettes conçues par Shigeru Ban, fabriquées
à partir d’un “verre intelligent” pouvant changer son opacité
qui est déjà utilisé dans les bureaux et bâtiments pour assurer
l’intimité en cas de besoin.
Cette idée m’a beaucoup impressionné. Je peux sentir le
mouvement de la lumière. Cela change totalement l’espace à
l’intérieur. D’une part, il est brillamment éclairé et coloré, ce qui
lui apporte l’esthétique. D’autre part, c’est le verre transparent, ce
qui donne une vue explicite aux utilisateurs en cas de doute.
Ma formation à l’école est DPEA “Design et innovation pour
l’architecture”, je suis donc très intéressée par les matériaux
intelligents. J’ai fait des recherches sur leurs fonctions et les
exemples qui s’en servent actuellement. Enfin, j’ai décider
appliquer le “verre intelligent” à mon projet.

LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
 TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 43
UN “BUREAU” I SO LÉ À LA GARE
Le paradoxe des “non-lieux”, selon Augé, est que tout le
monde peut se sentir “chez soi” indépendamment de leur
origine réelle. Ma mission est de créer un espace où il y a
des équipements adéquats pour le travail. Un espace dit
passionnant, en constante évolution et non ennuyant, devrait
inspirer les gens dans leur travail. Il doit aussi permettre aux
développeurs de mieux l’adapter en fonction du mode de
travail : individuel ou en équipe.
Mes idées partent des géométries simples, apportant une
réflexion claire sur les formes ainsi que la modernité du design.
La tâche consiste à créer une ambiance confortable à la gare
que les collaborateurs et les touristes peuvent utiliser comme
un espace d’attente et espace de travail. Afin qu’ils se sentent à
l’aise, ce projet devrait leur apporter une atmosphère familière:
«chez eux». Je pense à un espace qui n’est pas complètement
ouvert ni entièrement clos. Il s’agit d’un espace semi-ouvert,
DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
PROJET
THE FLOW OF TIME
privé mais pas encadré ni contraint, d’un lieu mélangé d’une
zone d’attente et d’une zone de travail. Il faut comprendre
des tableaux d’affichage, des sièges lisses, des machines et
distributeurs automatiques, etc. J’image un tel lieu ayant
deux grandes fenêtres dans les deux côtés. Il permet aux
usagers non seulement de voir le changement de lumière
naturelle pendant la journée mais aussi de regarder la vie
différente des deux côtés : d’un côté, c’est le mouvement des
passagers et des trains sur le quai; de l’autre côté, c’est la vie
quotidienne des gens. De plus, grâce à sa structure particulière,
la communication entre les employés est améliorée, résultant
en un environnement de travail plus professionnel et productif.
Dans ce projet, 3 modules différents possibles pour l’espace de
travail à la gare sont proposés : soit ouvert, soit semi-ouvert,
soit-clos. Tous les 3 modules proposés sont plus appropriés à
ceux qui veulent individuellement travailler.
44 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 45

THE FLOW OF TIME

GRENOBLE
BOIS INSPIRATION
RIVIERE

HABITER
EAU

SOUPLESSE

MONTAGE
VIVRE

MOUVEMENT
MODERN

FLUX
RIVIERE

BIEN EQUIPPE
HISTOIRE
AUVERGNE-RHÔNE-ALPES

LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
46 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 47

THE FLOW OF TIME

DETAILS
Pour le module ouvert, son inspiration vient des
fameuses montagnes typiquement grenobloises et
la souplesse de l’Isère. Un module se compose de
4 places individuelles donc non compatible pour le
travail en groupe. Un module ouvert nous permet
de travailler sans contraintes, c’est-à-dire on peut
toujours comprendre ce qui nous entoure. Il est
doté des nécessaires comme une table avec une
lampe réglable, un petit salon, une prise pour tous
rechargements individuels et les “knob hangers”. Son
matériau principal est du bois couvert le “laminate”.
1200

0
60
0
1200 380
0
90

3800

LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
48 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 49

THE FLOW OF TIME

LAMINATE SOUND-ABSORBING
PET MATERIAUX

Le motif en laminate offre la protection sur les deux surfaces

MDF LAMINATE

LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
50 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 51

THE FLOW OF TIME

ACCESSOIRES
FRAME

KNOB HANGER

ELECTRICAL OUTLET

LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
52 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 53

PROJET
EXTENTIONS

LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
54 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 55

PROJET
MINI BUREAU 1
Pour le second module, il est développé à partir du premier mais
plus professionnel. Étant plus spacieux, il reste un endroit non
totalement fermé en garantissant l’intimité des usagers. Les
matériaux utilisés restent les mêmes que précédemment.

4500

1500

600 600 1200

LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
56 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 57

OPEN THE DOOR TO DEEP FOCUS

PROJET
MINI BUREAU 2
INSONORISATION VENTILATEURS
À base de matériaux 2 ventilateurs ultra-silencieux
recyclés pour absorber gardent l’air fraîcheur,
le bruit.

MINI BUREAU PRISES DE COURANT

La table et le fauteuil de 2 prises permettent de

luxe offrent amplement rester sous tension pour
d’espace pour des grandes chaque session de travail
idées. chargée.

Le dernier module est basé sur la structure utilisée en
Japon, ce qui m’a donné l’idée d’un espace recouvert de
verre spécial. Lorsqu’une salle est occupée, les vitres
SANS CONTACT WIFI l’entourant deviennent opaques, ce qui permet la
confidentialité du travail de ceux qui sont à l’intérieur.
Payer par carte bancaire Garantir de ne jamais Pourtant, quand elle n’est plus fermée, un courant élec-
ou carte de fidélité Grand manquer une connexion. trique réaligne les cristaux dans le verre pour laisser
Voyageur SNCF. passer plus de lumière et permet la transparence pour
les usagers suivants. Ayant les mêmes avantages que
les toilettes en Japon, ce type d’espace proposé garantit
l’intimité de l’espace intérieur et donne également aux
utilisateurs la sensation de se fondre dans les alentours.
En plus, comme ce module est fermé, il faut aussi être
insonorisé. Donc les utilisateurs disposent d’un lieu
calme pour travailler ou se détendre. Ce module peut
être servi pour le travail individuel mais aussi en équipe.
Les usagers peuvent toujours changer l’éclairage ainsi
que régler la température ou bien écouter à la musique
apaisante selon leur goût. L’objectif principal est de
créer une module de l’espace de travail à la gare où les
gens peuvent travailler comme chez eux. En revanche,
pour ce type d’espace qui est plus luxueux et plus
professionnel que les 2 précédents, son utilisation exige
un abonnement chez la SNCF ou un paiement totalement
automatique à son entrée.

LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
58 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE

PROJET
MINI BUREAU 2

1500 1500

2100

1500

1500

LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE

60 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 61

PROJET
MINI BUREAU 2

Verre
Film intercalaire
Indium tin oxide (ITO)
Polymère
Indium tin oxide (ITO)
Film intercalaire
Verre

PET Film Polymère PET Film Polymère

ON OFF

LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
 TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 63
“Habiter” est une notion philosophique avec de différentes
significations. Dans les situations de conversations
quotidiennes, nous utilisons toujours “habiter” comme
un verbe qui signifie “vivre” quelque part. À d’autres égards,
l’acte de “habiter” signifie “opposition” ou “représentation”.
Cette étude montre également que “habiter” possède des
implications d’une existence parallèle, par exemple la relation
entre les gens, entre les gens et les lieux, entre les gens et la
société. Nous avons posé la notion d’habiter dans un endroit
spécifique- la gare. La gare de Grenoble a été choisie pour
clarifier ce concept : “Habiter la gare” peut signifier “vivre” à
proximité de la gare mais il peut aussi dire l’existence, à l’appa-
rence humaine là-bas.
Avant cette étude, nous considérons la gare comme un “lieu”
ou plus précisément un endroit. Cependant, dans le contexte
de la société moderne, il faut prendre en compte de la notion
de “non-lieu” proposé par Marc Augé. «Lieu» ou «non-lieu»,
temps «mort» ou temps «vivant» sont des concepts vagues
et philosophiques. Ces définitions varient selon les différentes
situations.
DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
CONCLUSTION
“Travail nomade” semble la notion la plus facile à comprendre
dans cette recherche. En fait, comme le “travail nomade” est
progressivement devenu populaire, plusieurs choisissent ce
type de travail grâce à ses avantages. Ceux qui choisissent le
“travail nomade” sont les cibles principales dans ce mémoire. Il
faut toujours garder en tête que “travail nomade” ne veut pas
dire le “télétravail”.
Les choses les plus intéressantes sont les expériences
émotionnelles des gens qui y fréquentent. Grâce à ce projet, j’ai
eu la chance d’écouter ces gens et leurs différentes histoires.
Parfois, nous devons nous arrêter pour un instant afin de
ressentir l’ambiance. La gare, c’est le stockage des fragments
d’émotions. Nous disons que la gare est le cœur de la ville et
que les activités des passagers sont la vie de la gare.
L’objectif de toutes ces expériences est de nous renvoyer sur
le concept de ”ambiance”. Une”ambiance”, cela signifie un
environnement commun mais elle ressemble aussi à une
nouvelle manière du point de vue de l’architecture et du design.
«Faire une ambiance» est le désir et la mission de l’architecture.
«Faire une ambiance», c’est aussi de «créer des émotions» ou
«créer des connection».
64 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE

REMERCIEMENTS

Tout d’abord, je souhaite remercier mes encadrants, Eric Fache et Arnaud Misse de m’avoir accepté
pour ce sujet. Merci Eric de m’avoir guidé et orienté avec votre expertise et votre pédagogie sur le chemine-
ment du sujet. Merci pour l’encadrement exemplaire que vous avez mené. Merci Arnaud pour vos conseils
et votre expertise au niveau technique. Merci pour le temps précieux que vous avez passés à me conseiller
et me perfectionner les idées du projet. Vous avez les 2 formé un excellent duo d’encadrant, j’ai apprécié
travailler avec vous.
Puis, je veux aussi remercier Anne Balaguier et Thien Phong Tran de m’avoir corrigé le mémoire.
Sans vous, je ne pourrais pas compléter le mémoire vu mon niveau français.
Ensuite, je désire remercier Marjolaine Maitre pour vos conseils en graphique design. Aussi, merci
Salima Kerkoub de m’avoir débloqué au niveau des procédures administratives pendant mes 2 années à
l’ENSAG.
Finalement, je voudrais remercier Milena Stefanova de m’avoir accordé la chance pour poursuivre
mes études supérieures dans l’une des meilleures écoles d’architecture en France. J’ai bien aimé mes 2
années à votre école.
Je tiens à remercier l’ensemble des professeurs au sein de l’ENSAG qui m’ont très bien intégré et
m’ont permis d’être à l’aise rapidement. Je vous remercie encore une fois d’avoir rendu cette aventure de 2
ans très passionnante et enrichissante.

LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE

66 / TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE TRAVAIL NOMADE - LA GARE / AMBIANCE DE TRAVAIL À LA GARE / 67

BIBLIOGRAPHIE PHOTOS
1 / Nadège Leroux, Qu’est-ce qu’habiter ? Les enjeux de l’habiter pour la réinsertion, 2008, p. 14 à 25. 1 / Lazzarotti, L’habiter comme processus, 2006, p. 269.

2/ Lucie Girardon, La Place de l’»habiter» dans le corpus psychiatrique, Université Claude Bernard Lyon 1, 2011. 2/ Saatchi Art, Gare du Nord, Paris, Internet.

3/ Ludvik Vaculik, La Hache, 1966. 3/ TRAN Thien Phong, Irère, Grenoble 2020.

4/ Paul Ricœur, “Architecture et narrativité”, Urbanisme, n° 303,1998, p. 46. 4/ LUONG Nhu Quynh, Centre-ville, Grenoble, 2020.

5/ Marc Augé, Non-lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité, coll. “La Librairie du XXe siècle”, Seuil, p. 100. 5/ LUONG Nhu Quynh, Centre-ville, Grenoble, 2020.

6/ Patrick Ropert, Gares ! Fabriques d’émotions. p.18. 6/ LUONG Nhu Quynh, Gare de Grenoble, Grenoble, 2020.

7/ Simone de Beauvoir, Tous les hommes sont mortels, Gallimard, 1946. 7/ LUONG Nhu Quynh, Work & Station, Gare de Grenoble, 2020.

8/ Henry Dougier, La collection MOOK, 2008. 8/Maria Sirotkina, Membres de NOMAD TRAIN, Mousco 2017.

9/ Julien Damon, Gare! Fabriques d’émotions, p.34. 9/Maria Sirotkina, Espace Coworking : Salt and Yeltsin, Katerinbourg, 2017.

10/Ariane Gaudefroy, Des pianos pour créer poésie et lien social, 2015,. 10/Maria Sirotkina, Espace Coworking : Business Lab, Novosibirsk, 2017.

11/12/ Satoshi Nagare, Les toilettes du mini-parc Yoyogi Fukamachi, Tokyo, 2020.

LUONG NHU QUYNH / DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE DPEA DIPA / PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE / LUONG NHU QUYNH
 LUONG NHU QUYNH
PROJET PERSONNEL DE FIN D’ÉTUDE 2019-2020
DPEA - DESIGN ET INNOVATION POUR L’ARCHITECTURE
DPEA DESIGN
dipa ET INNOVATION
POUR
L’ARCHITECTURE