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21 Lessons for an alternative

architecture
and town planing

CHAPTER ONE
ce que le passe nous revele . . .

Leçon 1
Notre devoir de memoire

Leçon 2
Cite eternelle...ou ville ephemere

Leçon 3
Mutations - entre ville et nature

Leçon 4
Formes et tissus traditionels
CONVERTIBLE CITIES
Leçon 5
(Re-) Evolutions urbaines naturelles

Leçon 6
Renaissance & Durabilite

Leçon 7
Vers une architecture qui change
RESISTER
FACE AU TEMPS . . .

« Tout est en cours de transformation. Toi-même tu es en état de transfor Leçon 1


mation continue a ertains égards, de dissolution, de même pour Notre devoir de memoire
l’univers tout entier »
Leçon 2
MARC AURELE – Pensées – 170 AC
Cite eternelle...ou ville ephemere
CHAPTER ONE

Leçon 1
Au fond ce qui poussaient les
En memoire a nore devoir individus a ramasser des objets et a les
#001
empiler il y a de ca 100 000 années, TUMULUS IN AFRICA
Depuis son apparition sur terre, l’être humain est animé par une parfois au bord d’un sentier sous forme
certaine volonté d’instaurer face a l’immensité de l’univers, une dimen- de tas de pierre, ou d’un Tumulus (001)
sion physique a son échelle, dont il est l’auteur et qu’il maitrise et cela plus sophistiqué, reflète la même fina-
afin de pouvoir lire le territoire pour y vivre de manière organisée et se- lité que la démarche qui nous amène a
reine. Lors de la mise en place de cet environnement artificiel qui vient
s’ajouter au milieu naturel dans lequel lui et les siens évoluent, l’Homme réfléchir comment faire pour fabriquer
cherche en premier a constituer un cadre de vie qui lui est familier qui des villes qui remplissent leur devoir de
reflète en partie les coutumes et aspirations locale, façonné par lui de mémoire.
manière personnelle et en même temps il doit le faire en acceptant l’ap- En effet, c’est dans ce
port des autres. Son espace vital est donc fortement influencé par cet contexte que l’expression architectu-
équilibre fragile issue de la volonté de créer un « chez soi » et le fait de rale doit pouvoir instaurée un rapport
devoir vivre en société. Au final nous pouvons dire, que c’est avant tout avec « ce qui existait hier » afin de per-
« la recherche de ce compromis » qui fut a l’origine de la ville contem- mettre de nous rapprocher - si nous le
poraine comme nous la connaissons depuis maintenant plus de cinq souhaitons - de ce qui en nous aussi
millénaires. appartient au passé. Comme nous
Dans ce premier chapitre, nous allons donc tout d’abord, a l’avons expliquer, nous devons pouvoir
travers certains exemples du passé, découvrir que pour les habitants nous rappeler a travers l’acte de bâtir
d’une ville, construire ne veut pas seulement dire se protéger ou déli- qui nous sommes en tant qu’individu et
miter un espace pour préserver sa propriété, érigé des comptoirs pour ensuite la ville doit aussi matérialiser le
acheter ou vendre des produits, avoir des lieux pour se détendre et se sens commun que nous avons choisi
rencontrer, mais surtout aussi définir ensemble une certaine symbolique de donner a notre existence, et cela
a travers « cette expérience spatio-temporelle d’être-humain vivant en en nous permettons de partager notre
communauté ». En effet, la notion symbolique d’un espace bâti, propul- expérience humaine et « notre raison
se sa raison d’être vers son rôle de repère vivant, capable de garder d’être commune » a travers le rapport
en mémoire des fragments d’histoire, relatifs au lieu ou il se trouve tout social et sociétal que nous offre cet es-
d’abord, mais aussi de maintenir un récit collectif et garder en vie le sou- pace bâti.
venir des gens qui l’ont érigé dans un commun effort. Ainsi, un ouvrage A travers les époques et cultures constructives successives que
construit a une certaine époque, a un moment précis de l’histoire, peut nous allons examiner dans cet ouvrage, nous allons découvrir que la rela-
devenir a travers le temps le témoin du passé collectif d’une population, tion entre « l’Habitant » et « l’Habitacle » change et évolue constamment.
illustrant cette volonté commune de vouloir concrétiser leur passage sur Souvent il faut aller au delà du résultat concret est de ce qui est visible
terre, ayant érigé, a un endroit du monde, un monument reflétant leur et explorer les raisons premières qui ont poussé les individus a s’installer
croyance et leurs tendances profondes. Bien qu’on peut attribuer a une quelque par et a se fréquenter. Ainsi nous pouvons découvrir les moti-
architecture ou a une ville, ce pouvoir de maintenir la mémoire collec- vation profondes qui les ont amené a vouloir sortir de leur microcellule
tive, nos réalisations en tant qu’urbaniste sont aussi très importantes au primitive - de leur cocon intime - et venir partager quelque chose dans
niveau du parcours individuel de chacun parce qu’il contribuent a former un espace urbain macroscopique. Nous avons appris de la part d’urba-
et ensuite a conforter « la toile de fond de chacun » dans son milieu nistes éclairés comme Ludwig Hilbeseimer, qu’en bâtissant des villes, les
de vie. En effet, celle ci nous aide au quotidien à nous orienter, à nous individus agissent avant tout dans le sens dicté par leur raison, attachés
retrouver, et a nous rappeler d’où l’on vient et savoir au final a qui l’on principalement aux besoins puissants qui poussent les uns et les autres a
appartient et même « qui nous sommes ». sociabiliser.

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Pour un citadin, son motif premier et les choix urbanistiques Bien que nous soyons tous né a un en-
qui le servent, sont donc animés par la volonté de faciliter au mieux droit différent sur terre, a un moment
l’interaction et la transaction de manière a assurer un échange, qu’il soit précis de l’histoire, au sein d’une com-
d’ordre social, intellectuel ou commercial et cela de manière durable munauté a laquelle nous appartenons
pour lui permettre de soulager ses besoins primaires quand il le faut, et et alaquelle nous somme plus ou moins
répondre aux craintes et aux envies les plus naturels a tout moment et attaché, nous cherchons tous dans la
garantir ainsi la survie de chacun. première période de notre vie, a adop-
ter les habitudes des gens qui nous
Mais ces grandes toiles que nous appelons « des villes » et que nous
entourent et au sens large, a suivre les
mettons en place de manière collective, renforce plus encore notre ex-
coutumes de notre famille d’origine.
périence en tant que société si la dimension sociale est compris et par-
Ainsi petit a petit, a travers le temps,
tagée par tous. L’acropole d’Athènes par exemple, visible de loin, ga-
nous constituons dans notre fort inté-
rantissaient a chaque citoyen de la « Polis », un lieu de refuge en temps
rieur un univers intime façonné par les
de guerre, et offrait donc a tous un sentiment rassurant puisque’on pou-
réalités que nous vivons au quotidien
vait la voir de loin, accentuant ainsi la reconnaissance de tous envers
et que nous partageons avec les nôtres
cette appartenance régionale commune.
et qui peuvent parfois aussi être, le re-

flet d’expériences vécues par eux et
qui nous sont relatées au sein de notre
groupe. C’est donc grâce au contact
entre les individus mais aussi de ma-
nière sélective, que chacun va déve-
lopper des références qu’il va stocker
dans sa mémoire. C’est dans ce sens
que notre espace vital contribue a for-
ger notre identité individuelle a travers
« notre » parcours et « notre » histoire
#002 et en même temps, il nous offre aussi
la possibilité de partager une identité et
FIRST CITIES IN THE WORLD des valeurs communes. Mais a l’instar
de ces grandes villes fortifiées du pas-
sé, nos villes de demain ne devraient pas devenir des bastions ou se refu-
gient des communauté voulons vivre de manière isolée, selon une croyance
ou un but unique et qui est le leur, mais plutôt être « le signe de marque » de
notre capacité sociale a devenir des sociétés plurielles -remplis de nuances
et tolérant la différence - une ville remplis de contrastes et se détournant
donc radicalement du visage actuel des aires métropolitaines modernes
construite en grande partie de manière uniforme et monotone. Les villes de
demain devraient être constituées de manière polycentriques, composées
de parties autonomes identifiable comme telle, se distinguant de l’autre tout
en étant soudés et proches les unes des autres, comportant chacune en soit
son propre noyau dur. En effet, chaque espace urbain qui peut être identifier
comme différent par rapport a un autre, stimule chez nous notre fort intérieur
lorsque nous le fréquentons.

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Si nous estimons que tous les milieux Ainsi, comme cet exemple le montre, les architectures de de-
dans lesquels nous évoluons sont gé- main que nous souhaitons ouvertes aux changements doivent laisser
néralement constituer de coutumes lo- une place a l’éphémère et a la mutation, et permettre cette interaction
cales mais aussi d’influences extérieures entre l’Homme et son environnement, tout en continuant à garantir la mé-
qui cherchent a cohabiter, alors nos moire du lieu en reflétant la culture constructive locale et l’environnement
constructions devraient refléter au mieux humain dans lequel ces édifices ont été réalisés.
cette alliance entre l’influence venue Si aujourd’hui les urbanistes du monde entier doivent revoir
d’ailleurs et un certain style local. Ceci leurs objectifs lorsqu’ils imaginent et dessinent des villes, c’est que ces
est visible notamment dans les archi- dernières ont totalement perdus leur capacité de maintenir cet équilibre
tectures romaines tardives, aux limites nécessaire, pour que les villes permettent a leurs habitants de s’élever
géographique de l’empire, comme dans autant vers une dimension individuelle et personnelle d’être humain dif-
la ville de Palmyre (003) par exemple, férent et unique et en même temps permettre a chacun et a chacune de
TOWERS IN PALMYRE dans le cas des tours funéraires, reli- faire partie d’un groupe. Si nous sommes donc d’accord de dire que la
quats puissant d’une existence mar- perception que nous avons de notre environnement quotidien, influence
quante fortement influencée par l’orient nos actions tout au long de notre itinéraire de vie en tant qu’individu, et
et les cultures constructives venues nous offre la possibilité d’être attaché a un groupe de gens, en nous per-
d’Egypte et du Soudan. En effet a cette mettant de vivre ensemble et de partager un sentiment d’appartenance
époque, les bâtisseurs étaient conscient commune a ce milieu, alors nous devons mettre en place des villes
de l’importance du rôle des bâtiments a capables de réaliser ce dessein.
l’échelle urbaine et de leur influence au
niveau de la perception que pouvaient en C’est en effet « ce lien puissant » qui contribue en grande partie
avoir les individus. Même si ces derniers a la définition que nous avons du mot « urbanisme » et qui équivaut
privilégiaient surtout la réalisation d’édi- pour nous - si on le compare - a une plateforme d’échange interactive,
fices a caractère monumental, reflet du a un grand réseau social, tant essentiel dans nos sociétés modernes
actuelles. Rien n’est donc plus important que de produire des villes
#003 pouvoir et de sa grandeur, les bâtisseurs
de cette époque cherchaient toujours dont les architectures dégagent une certaine présence dans le temps
a intégrer dans leur choix, une vision d’adaptabilité de leur édifices, du et dans l’espace, une force douce permanente qui nous offre confort
moins multifonctionnelle et ne servant pas uniquement a un but limité. Du et stabilité face aux choses qui changent de manière permanente et
moins, ils ne se contentaient pas du résultat purement visuel comme c’est cela afin de garantir le sentiment d’appartenance a ce lieu et sa re-
souvent le cas dans nos intentions architecturales actuelles et ce constat, connaissance en tant que tel. Nous devons donc réussir a faire de nos
non seulement utiles, devrait nous pousser d’avantage a chercher com- constructions des édifices durables, tout en permettons aux usagers
ment inscrire nos constructions dans le temps. d’agir et d’intervenir a l’échelle de sa cellule individuelle. La maison et
le foyer quant a eux par exemple, doivent pouvoir être imaginés de fa-
Ces édifices imposants, ne servait pas qu’a abriter le tombeau du çon complètement libre et libéré de toutes contraintes imposées par un
chef de famille, mais ils étaient surtout une façon de matérialiser l’hon- système. C’est ainsi que la ville nous ressemblera, et continuera aussi
neur de tout un clan. Ces tours fortement bien construite - ayant résistées a nous rassembler et nous permettra en fin de compte aussi, de nous
même jusqu’aujourd’hui a de forts tremblements de terre – étaient le fruit rappeler qui nous sommes. Evidemment qu’il semble difficile de mettre
d’un investissement lourd dont la qualité matérielle dépassait de loin celle en place des constellations urbaines qui par elle-même définissent « ce
de la maison domestique de la famille. Les espaces superposés servaient a quoi les individus tendent ou doivent tendre ». Il ne faudrait pas non
non seulement dans le but de rituels hebdomadaires mais aussi pour rece- plus qu’on impose a l’Homme une architecture définie et définitive mais
voir des convives, se réunir, traiter certaines affaires, et finalement parfois plutôt qu’on définissent entre spécialistes « un cadre de base bâti »,
aussi a y passer la nuit. Le fait que ces ouvrages n’aient pas été réalisés donc figer une partie de l’ouvrage et qu’on accepte en contre partie que
pour une fonction physique initiale, leur permettaient donc une certaine ou- les utilisateurs puissent intervenir plus librement et de manière délibé-
verture sur une exploitation plurielle et polyvalente. rée sur le reste de la construction.

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Le travail consiste donc Mais comme nous l’avons dis, il est nécessaire que dans notre
tout d’abord a chercher a isoler environnement quelque chose reste figée dans le temps de manière du-
cette base - qui correspond a la rable en devenant un cadre constant. Une ville ne peut se transformer
partie qui revient au bâtisseur ex- sans cesse, et les constructions comme les principes aussi, les traditions
périmenté - de la partie variable doivent rester en place du moins en parti. L’Architecte doit donc amener
qui revient a l’individu pour qui chacune de ses œuvres a devenir présente, et présente dans ce cas,
construire n’est pas une habitu- veut dire pérenne dans le temps. Mais « faire d’un endroit un lieu », c’est
de. Si ce dernier souhaite géné- aussi être conscient de certaines réalités du terrain, du climat, du respect
rer par sa contribution une partie de l’environnement naturel et construit qui s’y trouve déjà. En soit, il fera
de la forme, de sculpter en par- ce qui lui semble convenable - comme il a appris a le faire - pour mettre
tie l’apparence du bâtiment, de en place son principe de base animés par le besoin de constituer quelque
participer directement a la figure chose de permanent face à la nature du monde qui tend a changer per-
générale, il devrait pouvoir le pétuellement. Sa tâche sera complexe, puisqu’il aura aussi comme mis-
faire et ceci en le laissant s’ap- sion de garantir un bon apport de la lumière, de prévenir des nuisances
proprier cet édifice jusqu’au li- extérieurs et d’ouvrir ce corps bâti, lorsque cela est possible, sur la ville et
mites imposées par la base. Un sur le paysage afin que le lecteur capte « l’esprit du lieux » comme nous
vieux pont romain a Florence en l’explique Christian Norbet Schultz. C’est parce que notre parcours per-
Italie, maintes fois transformé, et sonnel en dépend, ainsi que notre « être profond », notre âme qui résiste
dont le résultat de cette mutation au temps et qui lutte contre l’oubli. C’est donc a travers la mise en place
connue aujourd’hui sous le nom #004 de cette première structure - que l’Architecte va devoir concevoir - que va
de Ponte Veccio (004), en est aussi s’emmagasiner toute la mémoire de l’ouvrage dont il a été question
un bon exemple historique qui dans les paragraphes précédents. Pour l’Architecte, cette démarche va
peut certainement nous servir a l’obliger a se résoudre a ne faire que l’essentiel et a réduire le bâtiment
mieux cerner les enjeux de cette a un corps solide et pratique, parfaitement adapter a son environnement
démarche. et produire un ouvrage ou tous les éléments techniques nécessaires aux
En permettant donc que l’usager LE PONT DES BIJOUTIERS fonctionnement interne - les circulations verticales et horizontales ainsi
puisse faire des interventions que les éléments porteurs et les réseaux - sont contenu dans une forme
physiques et engager des modifications successives dans le temps sur abstraite de base, a laquelle viendront s’additionner les fonctions sup-
un ouvrage sans trop de difficultés, il revient donc aux Architectes, de plémentaires de manière complémentaire. Il faudra donc revenir a cer-
garantir au départ du projet qu’il puisse en faire par la suite bon usage. tains fondamentaux pour générer cette architecture intemporelle, tout en
Il faut dans ce cas aussi que l’Architecte prévoit et étudie les options permettant aux usagers d’y appliquer des changements, de laisser une
possibles, les envisage quasiment toutes, les limite même et surtout trace et une empreinte de leur passage et de rendre visible leur action en
les encadre. Cette nouvelle formule « d’architecture mutante » laisse signalant leur présence par l’expression architecturale rendue possible
donc uniquement de la place aux besoins précis du moment présent, de manière individuelle et personnalisable dans ce cadre collectif bâtie.
tout en inscrivant l’ouvrage dans une forme architecturale évolutive et Ainsi, pendant l’apprentissage de son métier, l’Architecte devra principa-
non-figée. lement se concentrer sur la réappropriation des codes et valeurs purs qui
définissent notre culture architecturale universelle acquise ensemble, tout
Nous devons permettre, a chauqe fois que nous construisons, en ouvrant les constructions a l’appropriation personnelle de son utilisa-
qu’avec le temps, une partie de l’ouvrages ’adapte facilement teur. Il ne s’agirait donc plus de livrer un produit net et fini mais plutôt de se
aux besoins du moments tout en garantissant que l’ouvrage demander comment l’on peut permettre, une fois que l’édifice est réaliser,
que les individus qui l’exploite et l’utilise aient la possibilité de l’adapter a
continue a marquer le lieu par sa presence.
leur besoins et de s’exprimer dans cet espace physique, dans ce cadre
prédéfinie eux-mêmes, de manière aléatoire.

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CONCLUSION LECON 1:
Comme il sait le faire et l’a toujours fait, il s’agira pour
l’Architecte d’instaurer aussi dans sa formule de départ, une va- Aujourd’hui, l’on considère les Architectes de plus en plus comme
leur architecturale juste, raisonnable et fonctionnelle et qui justifie des créateurs au service de la mode, capables de prouesses artis-
sa présence dans ce lieu précis, a un endroit du monde. Comme tiques et techniques mais sans les forcer a être attentifs au qualités
cela était le cas dans plusieurs pays, il s’agira ainsi peut-être tout architecturales apprises et encrées a un endroit de la planète. On
d’abord de redéfinir « un modèle de construction », une typologie privilégie volontiers les expressions architecturales spectaculaires
valable pour toute une région, comme au Liban par exemple, ou et on multiplies les extravagances sans se sentir responsable de
la maison traditionnelle ottoman (005) est devenu a travers les mettre en place une relation intime de longue durée, entre la ville
siècles, la formule de base maintes fois réinterprétée et adaptée. et le lieu, entre le citadin et la ville. En plus, puisque de maniere
De manière générale, cette nouvelle forme architecturale alterna- generale, nos activités se ressemblent de plus en plus d’un en-
tive qui permet de généré la ville du futur, passe par une attitude droit a l’autre du globe et que nos objectifs personnels évoluent
de mise en œuvre, qui ne nécessite pas forcement l’abandon total et changent plus facilement, les mutations dans nos sociétés sont
des valeurs architecturales acquises pendant des siècles, mais au plus fréquents, ce qui fait que les aptitudes originales et habitudes
contraire nous oblige en tant qu’usager et en tant qu’Architecte, a architecturales traditionnelles ne sont plus clairement identifiables
apprendre a choisir et a intervenir tout en laissant l’autre agir. et se perdent. On se satisfait de l’instantanée, on a pris du gout pour
THE BEIRUT HOUSE #005 l’éphémère, ce qui accentue évidement la rapide mutation de l’es-
pace urbain et ne privilégie pas la mise en place de repères stables,
Il faudrait donc que ces muta-
nos villes ont aujourd’hui la mémoire courte.
tions soient plutôt comparables
a des mises à jour - suivant les En tant qu’être humain, capable de sens et de bon sens,
besoins du nouvel usage prévue- animés par l’esprit du développement individuel et personnel mais
sans mettre en péril l’essence aussi intéressé par l’évolution de notre espèce, nous devons faire
de l’ouvrage. Nous souhaitons en sorte que nos villes gardent a travers le temps un rapport direct
que les solutions et adaptations avec ses occupants. Cette vision n’est pas révolutionnaire mais
soient prise en mains par les plutôt conciliante entre deux aspects fondamentaux, celui de don-
utilisateurs eux même, L’Archi- ner une base de vie stable et durable a chacun, et permettre l’évo-
tecte conscient et prévoyant, lution et le changement dans la société de manière libre et variée.
doit a la base du concept de C’est ainsi que s’ouvre un nouveau champs d’action pour les bâ-
son œuvre, intégrer cette ou- tisseurs concernés par le devenir de nos villes ainsi que l’avenir de
verture au changement sous notre profession d’architecte.
forme d’options et de possibilités
Nous avons compris, que si l’on accepte le fait que tout au
d’évolution multiples auxquels il
long de l‘existence d’un édifice, qu’importe sont usage et sont rôle,
adhère totalement et garantir en
qu’importe le milieu ou il se trouve, il s’y passe toujours des inter-
même temps que lors des chan-
ventions petites ou grandes, successives dans le temps - et qui
gements et adaptations succes-
sont faites de manière a transformer les espaces afin de les adap-
sives, l’esprit architectural per-
ter aux nouveaux besoins sociétal ou de manière plus personnel,
siste.
aux changements et aux aspirations nouvelles de leur usagers-
Sans faire table rase du passé et sans suivre la tendance dominante l’on exclue en rien la participation de l’Architecte. Evidemment que
du siècle dernier qui consistait a faire des architectures faites pour son implication est essentielle, afin que ces transformations n’abî-
une seule et unique fonction et difficilement transformables, nous ment pas le bien originel de manière trop radicale. Souvent, les
souhaitons crée un modèle nouveau d’architecture qui pourrait en manipulations effectuées sur un édifice soit par leurs propriétaires,
soit continuer a perpétuée ce lien transcendant entre le lieu, la ville soit par des investisseurs ou porteurs de projets lors d’un chan-
et la mémoire des gens du passé, tout en étant faite sur mesure gement d’affectation, ruinent totalement la valeur architecturale de
pour ceux qui habite a cet endroit aujourd’hui. base.

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Leçon 2
Cite eternelle...ou ville ephemere Nous nous sommes enfermée dans une voie qui cherche a tendre
vers l’éternel afin d’assoupir ainsi notre besoin de construire quelque
chose qui dure et qu’on ne soit pas obligé de remplacer chaque année.
A l’aube d’une ère nouvelle, remplis d’incertitudes et dépourvus Nous avons chercher a vaincre nos peurs et nos faiblesses face au temps
de toute visibilité a long terme, nous sommes obligés de revoir nos prio- qui passe, et nous nous sommes détourné d’une architecture a caractère
rités en tant que communauté mondiale et peut-être mettre un frein a plus éphémère capable de réagir aux mutations sociétales et capable
notre quête acharnée du bien être total. Dans nos réalisations architec- aussi de s’adaptée aux changements climatiques.
turales, la recherche d’un confort optimal est devenu moins essentiel.
Pourtant si nous sommes conscient que dans le cour d’une vie, certaines
Nous devons aujourd’hui reconsidérer nos aspirations a toujours vouloir
transformations vont être faites successivement sur un ouvrage, alors
vivre mieux en adaptant notre façon de faire et de produire. Nous devons
pourquoi lorsque nous le concevons, ne pourrions nous pas imaginer
aussi essayer d’une manière rationnelle, de s’éloigner d’une approche
des le départ un bâtiment qui offre une place a l’imprévu, une marge
trop idéaliste qui nous a fait croire que lorsque l’on fabrique un milieu de
a l’utilisateur pour qu’il puisse l’adapter a ses besoins lorsqu’il le sou-
vie, une architecture ou une ville, il s’agisse uniquement de se deman-
haite ? Comment anticiper l’évolution d’un édifice dans le temps, c’est
der: «Demain, comment voulons nous vivre ? ».
ce que nous allons tenter de découvrir ici a travres des exemples histo-
A l’heure actuelle si l’on souhaite mettre en place un monde plus adap- riques tout d’abord comme la mosquee du prophete a Medine (006).
té au dessein de l’homme de demain, dans lequel nos architectures
ne transcriraient plus seulement une attitude hédoniste mais plutôt
une vision subtile et pérenne, il faut que cette idéologie - considéré
aujourd’hui comme un mot d’ordre dans l’art de bâtir - soit substituée #006 De nombreux exemples his-
dans le jargon des urbanistes par un idéal plus existentiel et qui résonne
toriques de mutations archi-
déjà dans nos têtes aujourd’hui, trouver les réponses a la question :
tecturales nous servent ici
« Demain, comment allons nous survivre ? »
de témoin et nous poussent
Pour notre génération de bâtisseur, il en va de soi que nous allons de- a réfléchir a la réponse de
voir changer notre façon de faire et nos habitudes en revoyant nos stra- cette question devenue es-
tégies de planification pour mettre en place des villes capables d’absor- sentielle pour notre genera-
ber et de réagir aux changements, a court terme comme sur la durée. tion actuelle et pour celles
Si nous voulons y arriver, il faut commencer a regarder en arrière, et du futur. Dans le cas de la
étudier tout d’abord ce que le passé nous révèle, avant de se tourner mosquee du prophete de
vers l’avenir. l’islam a Medine (illustration
de gauche), la piece de vie
En effet, nous avons pu constater a travers les courants et tendances ar-
qui dans la maison originelle
chitecturales successives récentes et qui ont vu le jours dans des zones
fut sa chambre, devint son
géographique diverses, que la façon rationnelle de faire et d’organiser
tombeau apres sa mort. Elle
nos espaces de vie en partant d’un plan dessiné et figé a l’avance, ne
reste a travers les epoques
produit pas facilement des œuvres adaptables par la suite, mais plutôt
et transformations succes-
une masse bâtie efficace pour une durée limitée et dont la défaillance
sives, l’entite qui ne varie pas
est annoncée. Effectivement, si par principe la constante universelle
- la constante - aors que tout
dans notre monde est qu’ absolument tout est en perpétuel change-
autour de ce noyau dur cha
ment, alors pourquoi avons-nous produit des villes qui se dressent de
manière quasi immuable et sans souplesse contre le temps qui passe et nge.
les événements qui s’y déroulent ?
THE PROPHETS MOSQUE

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CHAPTER ONE CHAPTER ONE

Dans tous les domaines d’activités et dans l’ensemble des in- Voila donc es prémisses d’une réflexion architecturale pé-
teractions humaines - qu’elles soient menées individuellement ou de renne, mêlant une base a une variable. Grace aux exemples du
manière collective par actes saisonniers ou au quotidien - d’éventuelles passé, nous pouvons justifier tout d’abord la nécessité d’introduire
évolutions sont possibles. Si nous cherchons a les prendre en compte aujourd’hui dans nos réalisations architecturales, des matériaux
dès le départ, cela nous engage a introduire dans nos architectures plus légers et qui sont plus facile a monter et a démonter, et donc
des options de transformations de l’espaces construit, afin qu’il s’adapte faire de l’architecture facile a défaire. Cela aura des consequences
facilement aux besoins présents. Ainsi, en prévoyant dans nos archi- positives sur notre empreinte carbone qui sera réduite et l’impact
tectures une certaine flexibilité - que se soit dans le plan initial ou en sur l’environnement moins lourd. Aussi, la régénération du cadre
imposant des choix de mécanisation ou l’intervention de l’Homme de- bâtie évite la démolition complète parfois inévitable lorsque le désir
vient possible - il faut que ces paramètres d’application soient simples de changer de fonction apparait et que le bâtiment n’est pas adapté
et faciles pour l’usager. Aussi, afin que les étapes de mutation se dé- au besoin annoncé dans sa configuration d’origine. Cette écono-
roulent sans encombre, il faut qu’a la base le cadre bâtie soit fait de mie d’énergie est saine et appropriée aux exigences du respect
manière durable et solide et qu’il contienne une multitude de variables de l’environnement que nous considérons aujourd’hui comme une
toutes complémentaires en soit, sous forme d’options d’adaptations des priorité, puisque si l’on construit a la base quelque chose de solide
espaces. Nos bâtiments serraient donc beaucoup plus efficaces dans le et durable, avec un minimum de masse bâtie et qu’on lui associe
temps, et l’homme beaucoup plus libre.
#007 principalement des matériaux légers et réutilisables, l’équilibre est
Ce n’est pas étonnant que meilleur et plus rentable que dans toute les constructions actuelles.
l’on trouve déjà cette aptitude au Dans une telle architecture il devient possible de permettre a l’édi-
changement et a l’adaptation dans fice d’absorber des changements sociétal ou personnel, tout en
les architectures primitives en Mé- préservant des valeurs architecturales constantes et cela de ma-
sopotamie, comme a Erbil ( 007). nière permanente du début jusqu’à la fin de sa vie. Ce lieu évolutif,
En effet, les archéologues ont dé- devra cependant en partie préserver son image extérieure face a
couvert, qu’il ya de ca plus de 2000 la ville, sans modifier sa perception dans la mémoire collective ni
ans, les populations devenu séden- sa place et son importance sur l’échiquier urbain. Le défis pour l’ar-
taires, vivaient dans des maisons chitecte dans ce cas, sera aussi celui de limiter l’impact négatif de
ou une partie étaient construite changements inappropriés sur l’édifice dans son ensemble, et les
en dur et l’autre construite de ma- interventions rendues possibles, devront suivre principalement les
nière plus légère. Pour un bâtisseur besoins des usagers et cela dans la mesure des limites prévues et
averti, cette distinction s’appuie sur des paramètres fixés par le maitre d’œuvre.
le système constructif choisi pour
l’une et l’autre des deux parties : La
partie dur en pierre suit les lois de la Dans ce cas, une ville qui se transforme sans
compression, construite en pierre, cesse ne peut pas contribuée a renforcée la liaison di-
elle est faite pour durer. L’autre plus recte entre notre esprit, nos émotions et l’espace puisque
flexible et adaptable, repose sur une
ceci n’est possible que quand les constructions restent
système de poteaux et de poutres
en bois en équilibre sous l’emprise en place, les principes aussi, les traditions du moins en
de la traction. Ces deux forces com- partie, et qu’elles nous parlent en respectent des pro-
binées mais détachées au fond phy- portions humaines afin que certains éléments individuels
siquement, permettent cette évoluti- dans la construction se rattachent a cette dimension in-
vité, puisque dans un contenant dur time et restent clairement identifiable pour l’usager.
et durable, un contenu plus léger
est introduit, fragile mais facilement
remplaçable. HOUSES IN ERBIL

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CHAPTER ONE

Que ce soit les principes adoptées pour la structure, donc les #008
Dans cet exemple, on s’aper-
solutions techniques liée a des réalités physiques permettant au bâti-
çoit vite, que tous les éléments qui vont
ment de tenir ou simplement des caractéristiques ou dimensions lier
a l’Homme, certaines réponses que nous donnons et avons apprise servir les besoins primaires comme un
dans notre profession d’Architecte sont restées inchangées depuis des foyer de cuisson, un point d’eau, une
siècles et nous pouvons continuer a les appliquées dans le futur même toilette, des rangements, ainsi que les
dans le cas de ces architectures alternatives. éléments de liaison telque les escaliers
Comme déjà annoncer, pour atteindre nos objectifs, il nous faut d’abord et aussi les éléments porteurs de l’édi-
comprendre les mécanismes du passé, ainsi que les valeurs architec- fice sont contenus dans cette structure
turales et urbaines que l’on peut définir comme essentiels et utiles a de base périphérique. Ainsi une fois
être appliquer dans la culture constructive universelle moderne actuelle. grouper, il nous est plus facile de ne
En effet, une culture constructive d’un peuple se définie dans le temps
par l’accumulation de certaines habitudes et « façon de faire » dument pas complètement définir le reste des
répétées et apprises, attachées à des savoirs-faires régionaux et qui se espaces mais plutôt d’envisager que le
sont transmis de génération en génération. Dans toutes les régions du reste du batiment soit flexible et qu’on
monde, l’Homme a construit avec une ferme volonté de reproduire une puisse y permuter les fonctions facile-
certaine maitrise éprouvée dans le temps et l’Architecture en grande ment et cela de manière libre.
partie s’appuie sur les acquis du passé. Seul une petite partie de l’œuvre
repose sur la capacité de son concepteur d’être innovants et de ré- Lorsque l’on observe certains
pondre a des besoins nouveaux et contemporain. bâtiments anciens, leur agencement
Même si historiquement l’architecture en soit a toujours été le reflet di- illustrent parfaitement cette nuance.
rect d’une certaine manière de vivre - dérivée directement des eus et L’architecte Louis Khan a été le pre-
coutumes d’une communauté - répondant a ses besoins et a ses aspira- mier a illustrer dans ces croquis du
tions et étant complètement liés a un environnement et a un climat par- Château de Hendigham, les « espaces
ticulier, il existe pas moins des valeurs propres a l’Homme de manière servants» contenus dans les murs. Il
générale et qui serraient donc valables qu’importe le lieu et le temps a ainsi développer la terminologie du CASTEL IN ENGLAND
dans laquelle s’inscrit une œuvre architecturale. Living wall qu’il a lui-même repris dans
ces travaux. Cette capacité évolutive aujourd’hui peu exploitée, était pour-
Dans ce cas, il s’agit dans un premier temps, lorsque l’on se tant possible dans beaucoup de constructions anciennes puisque qu’on
penche sur les édifices du passé, de souligner dans une construction a programmé dès leur naissance leur capacité de survie garce a cette
traditionnelle non pas les artifices liés a des tâches quotidiennes cou- grande faculté que possèdent les espaces majeurs d’être exploité libre-
rantes ou a des actes saisonniers, mais d’identifier plutôt les éléments ment. C’est pour cela que ce regard sur le passé, nous permettra peut-
constants et qui sont le résultat d’un comportement humains universel. être, de mieux reformuler par la suite ce concept dans nos constructions
Ce sont ces paramètres visibles dans les vestiges du passé, et qui re- contemporaines comme une vraie alternative.
pose souvent sur des comportements de première nécessité, - va-
lables hier comme aujourd’hui - qu’il faudra réintroduire dans nos archi- De nombreux exemples historiques nous montrent que l’architecture
tectures de demain construite pour et par l’Homme. C’est l’Homme qui classique en général était capable d’absorber des adaptations beau-
donne la mesure, puisque par nature il n’a pas subi de trop grande mu- coup mieux que le font nos constructions contemporaines, puisque de
tation d’ordre physique, biologique ou comportemental. On peut donc nombreux sites romains on subit des mutations qui se sont déroulées au
déterminer notre base de travail sur la taille de l’Homme, ses propor- cours des deux derniers millénaires. Ce sont surtout les villes romaines
tions et sur l’échelle de ses besoins prioritaires. Elle nous permet d’iso- qui avaient été fondées au limites de l’empire qui subirent les transfor-
ler et de comprendre les premiers choix a faire pour définir un archétype mations les plus remarquables notamment en Afrique du Nord, comme
fondamental contenant tous les éléments déterminant pour en faire un la ville de Volubilis ou au Moyen Orient comme dans le cas de la ville de
modèle architecturale qui fonctionne. Palmyre.

ce que le passe nous revele . . . . . . ce que le passe nous revele


CHAPTER ONE CHAPTER ONE

En Syrie, les voyageurs européens qui redécouvrent la ville de #009 TEMPEL OF BAAL Le temple de Baal
Palmyre au 18 siècle, témoignent de son importance et de son rôle a ( 009) qui se situe au centre du sanc-
cette époque en tant que cité arabe. La ville était alors uniquement ha- tuaire, a lui aussi subit une mutation a
bitée a l’intérieur des enceintes du grand sanctuaire, peuplée d’environs travers le temps qu’il semble être un
2000 personnes. Cet espace qui avait volontairement été laisse libre exemple assez particulier et unique
au départ pour les rituels romains, avait servis ensuite comme lieu de lorsqu’il s’agit de parler d’évolutivité
passage des caravanes qui s’arrêtait la pour la nuit. Petit a petit, le site constante dans un bâtiment. En effet,
a pris de l’importance et l’on a rapidement renforcé le mur du péristyle cet édifice construit au premier siècle
pour en faire une enceinte fortifiée. Au moyenne âge, la ville était de- de notre ère a été en service pendant
venue importante, et le tissus traditionnel reconnaissable comme une plus de 2 siècles. Il a ensuite été a
agglomération arabe dense et serré aux perspectives courtes ou seul l’abandon pendant près de 300 ans
les terrasses offrent des vues dégagées. Seul la relation au verger voi- suite a l’effondrement de sa toiture
sin dans la palmeraie est une constante qui est restée présente depuis après un tremblement de terre. Lors
l’époque antique jusqu’à nos jours. du dégagement archéologique, on
retrouva les décombres du toit dans

un remblais épais sur lequel avait été
installée la grande mosquée de la ville
sémantique arabe. En effet, après sa
transformation en grande Mosquée,
le bâtiment servit de lieu de culte pen-
dant 8 siècles, plus longtemps que
son service initial au titre de temple
païen et plus longtemps aussi que son
service intermédiaire en tant qu’église
ente le 4e et 6e siecle.
Ceci dit, si aujourd’hui un Architecte
veut bâtir, il devrait penser en premier lieu a développer, ou du moins
accentuer le lien transcendant entre usager et usages, et cela dans l’ini-
tiative de résoudre en partie l’équilibre entre les besoin humains présent
et leur possible évolution dans le temps. En mettant en perspective un
résultat architectural qui se résume a l’essentiel pour ce qui doit et va
durer dans le temps - tout en laissant une marge de manœuvre a l’utili-
sateur, en lui offrant l’occasion de s’inscrire de manière plus éphémère
dans cet espace de vie - nous pouvons créer une architecture alterna-
tive bonne et fonctionnelle. L’usager, sans pourtant être moins bien ser-
vis aura toute la liberté de pouvoir vivre dans le même bâtiment que ces
ancêtres, son expérience sur terre, en accord avec les mœurs de son
époque et en accord avec lui-même. Si l’on souhaite mieux comprendre
ce paradoxe entre le besoin de s’établir dans un lieu et le besoin pour
l’Homme et son Architecture de rester flexible - éventuellement de ne
s’installer a cet endroit et de l’exploiter que pour une durée limitée -
Au moyenne âge, la ville a ensuite subis un déclin. Il y a eu un trem- alors certains exemples provenant de période ou dans le monde les
blement de terre, et gentiment elle s’est vidée de ces habitants et ha- populations étaient nomades, peuvent nous révéler bien des aspects
bitations faite en terre et en bois de palmiers. élémentaires a notre réflexion.

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CHAPTER ONE CHAPTER ONE

CONCLUSION LECON 2
En effet, l’impact de l’habitat et de nos modes de constructions
sur l’environnement doit aujourd’hui nous concerner tous, architectes ou L’idée qui consiste a prévoir la régénération de nos es-
constructeurs et c’est dans ce sens que ces exemples du passé doivent paces de vie, vise à inscrire la démarche architecturale dans le
nous permettre de redéfinir les enjeux de notre époque. Notre société temps comme une solution durable économiquement et elle se
actuelle elle aussi est faite de nomades modernes et cette réalité se doit veut écologique en même temps, dans le sens qu’on ne construit
d’être mieux comprise. Dans ce sens, il me parait essentiel tout d’abord qu’une seule fois quelque chose qui pourra être utilisé de manière
de chercher a comprendre pourquoi et comment les peuples nomades plurielle. Nos architectures de demain pourraient donc être utili-
construisent leur logis, pour détecter quelques principes fondamentales ser selon des cycles dépendant du temps d’usage et de l’utilité
que nous pourrions envisager de garder pour nos réalisations architec- d’un espace, mais aussi de l’usure des éléments qui devront être
turales actuelles. Dans les plaines de la Syrie, il y avait des tribus de démonter après une certaine période pour un traitement et une re-
bédouins qui vivaient dans cette zone aride, en ce déplaçant constam- mise a neuf. Cette tendance part donc du principe qu’il ne faut plus
ment d’un endroit a l’autre. Ils établissaient pour cela un camps de base, ériger des constructions pour une seule fonction prédéfinie et elle
qu’ils investissaient pour une période, pour ensuite déménager ailleurs. nous pousse a ne plus penser le bâtiment et la ville uniquement
L’empreinte de leur passage ne s’effaçait pas complètement mais au selon une fonction initiale et unique pour laquelle on construit un
contraire, il s’agissait pour eux d’établir une base faite d’éléments mi- ouvrage, mais plutôt penser le bâtiment et la ville selon son pouvoir
neurs et n’ayant que peu d’impact sur le sol. d’adaptation face aux multiples besoins en mutations et les chan-
gements individuels et sociétales que le bâtiment doit absorber.
Une fois partie, cette forme d’implan-
En mettant en place cette stratégie cyclique ou la temporalité joue
tation sommaire allait rester la, jusqu’
un rôle, il faudra garantir que même si l’on intègre cette « dimension
a leur retour. Cette structure au sol
de l’éphémère » dans nos bâtiments, c’est-à-dire que l’on envisage
pratiquement invisible pour un regards
la participation de l’usager et que l’on permette l’intervention de
non averti, contient pourtant tous les
l’Homme dans la mutation des espaces lorsqu’il le souhaite, alors
éléments essentiels pour qu’on puisse
il faut que cela n’affecte pas les valeurs fondamentales de l’œuvre
par-dessus cet agencement millimé-
originel a la base de notre besoin de construire. Aussi, si l’on per-
trée installer la tente familiale en tis-
met que l’usager intervienne, si on lui accord le droit de contribution
sus et tenus par une ossature légère.
au processus de création, en le faisant participer non pas comme
Au sol, de petits murets en pierre dé-
un ouvrier qu’on dirige mais en le laissant sculpter et composer son
finissent les espaces majeurs, les sé-
propre espace, alors deux aspects primordiales seront garanties:
parent et forment un socle pour l’instal-
Que le produit architectural soit parfaitement adapte aux besoins
lation d’un mobilier sommaire. Il arrive
et souhaits de son utilisateur en les Impliquant et en leur permettre
parfois aussi que l’on rajoute aux li-
d’agir sur la transformation de l’ouvrage. Une identification directe
mites des espaces ou l’on se couche,
avec le produit architectural serait possible sur le long terme.Une
des murets qui protègent du vent noc-
ville devrait refléter la pluralité et la diversité de sa population, en
turne. Des rigoles creusées dans le
plus, l’Homme sait bâtir, il a des reflexes en mémoire. Il construit
sol permettent a l’habitation de ne pas
avec les moyens qui lui semble appropriés et utilise les matériaux
être inondée en cas de pluie. L’em-
locaux en les traitent de manière a ce qu’ils soient résistants. Il les
placement des foyers pour la cuisson
assemble de manière à être parfaitement adaptée au climat qu’il
sont définies par des endroits précis,
connait et dans lequel lui et sa communauté vivent ou veulent vivre.
ils sont creusé et consolidé par des
Il compose le tout dans un style qu’il maitrise et qui lui plait pour
galets de pierre. Le sol est débarras-
que son environnement proche soit lisible pour lui et toute sa tribu.
ser de cailloux inappropriée et ratisser
Grâce a l’acte de création, grâce a la formule qu’il met en place lui
de façon a former une surface plane
même et qui lui semble familière, elle constituera dans le temps
sur laquelle on installera les peaux et
pour lui un environnement avec laquelle il s’identifie directement,
#010 BEDOUIN TENT les tapis.
laissons le donc agir.

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CHAPTER ONE

REGENERER
NOS ESPACES DE VIE . . .

« Rien ne nait ni ne périt.


Leçon 3
Seul des choses déjà existantes
Mutations - entre ville et nature
se combinent puis se séparent à nouveau . . .»

Leçon 4
ANAXAGORE – Fragments - 450 BC Formes et tissus traditionels
Leçon 3 Partout sur la planète, subsistent des restes de certains ou-
Mutations - entre ville et nature vrages qui n’ont pas atteint leur stade de décomposition totale. Vestiges
antiques ou maisons inhabitée, ces ruines du passé, si elles n’ont pas
été totalement démonter ou réappropriée par l’Homme, nous témoignent
Autrefois, l’Homme n’avait pas d’autre choix que d’aller cher- de son mode de vie a une époque précise. Comme une bibliotheque a
cher dans un périmètre limité, toutes les composantes nécessaires a ciel ouivert, ces témoins du passé nous apprennent donc des choses,
son architecture. Totalement plongé dans son milieu naturel, il parcou- un savoir faire sur lequel nous pouvons puiser des connaissance et
rait le territoire qu’il connaissait, a la recherche de matières premières s’inspirer pour nos techniques actuelles. Parfois, ces ouvrages remplis
et n’emportait avec lui que ce qu’il pouvait porter. Ainsi il cherchait a tirer de qualite et de style, dégagent chez nous un sentiment de nostalgie
profit directement des richesses disponibles dans son environnement par rapport a ces époque révolue, et nous rappellent au dernier instants
proche et il exploitait la nature sans trop l’abimer, puisqu’il utilisait les de leur existence, la réalité a laquelle nous et nos œuvres sommes
matériaux fournis par le sol et la végétation a l’état brut et les assemblait soumis : le temps qui passe. En effet, les sociétés changent et évoluent,
de manière a obtenir quelque chose d’adéquat. Aussi il ne s’établissait les populations bougent et leur constructions abandonnée sont réinves-
pas pour longtemps au même endroit, ce qui permettait a la nature de tie ou revisistee tout simplement par d’autres, voilà le cycle eternel de
se régénérée. notre vie sur terre.
Lorsqu’il décidait de quit- Comme nous l’apprennent les ouvrages du passé, l’architec-
ter cette terre pour aller ailleurs, ture n’est pas seulement un assemblage créatif, mais un moyen d’amé-
il abandonnait son ouvrage, qui liorer le bien-être collectif au sein d’une communauté a un endroit précis
finissait sa vie dans une décom- du monde. Elle témoigne a chaque époque a sa manière, d’une volonté
position lente. En disparaissant, collective de vouloir vivre mieux. En effet, a chaque endroit du globe,
la construction pouvait retrou- les populations cherche en premier lieu a réaliser des ouvrages so-
ver son état initial sous forme lides, de manières a ce qu’ils soient durables pour qu’ils ne soient pas
de matière brute et naturelle, et obliger de les refaire chaque saison de manière répétée. Pour cela, ils
le lieu pouvait redevenir ce qu’il doivent agir collectivement pour réussir a faire des ouvrages qui ré-
avait été avant la présence de sistent mieux aux contraintes locales et aux intempéries, en utilisant
l’Homme. Mais en essayant de toutes les forces et ressources disponibles et en essayant d’articuler
s’établir quelque part de façon leur installation dans une topographie parfois difficile ou a les implanter
permanente et de construire dans un environnement hostile. Ceci avec les moyens du bord et la ma-
quelque chose de plus résistant, tière première disponible de la région ou ils comptent vivre. Traiter les
l’Homme modifie son univers matériaux locaux de manière a ce qu’ils deviennent résistants et surtout
proche et l’adapte dans le but faire en sorte qu’il soient adaptés au climat dans lequel il vit, voila donc
d’atteindre un confort physique le but premier de tout bâtisseur. Sa démarche suit principalement l’intui-
et psychologique sans force- tion que lui dicte sa raison, dans la limite de ses possibilités construc-
ment penser a l’impact et les tives.
conséquence sur l’environne-
En répétant cette expérience, les individus développent une
ment.
technicité et un esthétisme auquel il seront dévouée par la suite et
Pour un détail de commence a s’attachée a ce qu’il savent et peuvent faire. Ils formulent
composition ou d’assemblage ou donc l’architecture avec les outils d’une époque dans un lieu précis,
simplement dans la genèse du et constituent ensemble petit a petit une culture constructive régio-
choix d’une forme, la nature nous nale.
sert d’exemple. Ceci pour nos
#011
constructions d’hier, comme pour VITRUV & VERNACULAR
nos architectures futurs.

CHAPTER ONE CHAPTER ONE

Depuis la nuit des temps, un lien puissant existe entre l’Homme En effet la nature possède une collection énorme de résul-
a la Nature. Parfois dangereux et hostile, les peuples ont appris a appri- tat éprouvées et qui reposent sur des systèmes mécaniques ou sur
voiser le milieu sauvage dans lequel ils vivent et évoluent, en l’observant une géométrie optimisée au cours du temps après un long processus
continuellement et en l’étudiant sur la durée. Déjà dans ce contexte, une de mutation suivant la logique essentiel de vouloir devenir plus solide
double dimension élémentaire émerge: notre milieu de vie nous fournit et résistant. Cette technicité est donc stockée la devant nous et peut
la matière première nécessaire pour bâtir, et nous sert aussi de référent nous être utile.
pour accomplir certaines de nos missions créatives. Il peut même de-
venir un modèle d’inspiration pour nos actions de bâtisseurs. Ainsi de- C’est a ce titre que l’Homme peut
puis toujours, nous cherchons a transcrire la nature comme un modèle se servir de la nature afin d’en tirer
valable et honorable dans l’acte de bâtir. Si nous cherchons a faire en des leçons, il copie ce qu’il voit et
sorte qu’un édifice repose sur des principes présents dans notre biotope s’appuie sur des formes présentes
végétal, minéral et même animal, nous serons surement capable a la autour de lui. Il essaye de les
longue de vivre dans une harmonie meilleure avec celui-ci. Cette atti- comprendre, de saisir leur nature
tude de s’intéresser a la nature, ne devrait pas forcement se faire dans profonde et les mécanismes in-
le but directe, comme certains l’éprouvent, d’affirmer notre maitrise du ternes qui régissent ces micro ou
monde qui nous entoure. Cette idée d’un suprématie dans le rapport ces macrocosmes, afin de pouvoir
de force ancestrale qui nous oppose a la Nature, nous obligent en effet utiliser cette apprentissage de ma-
souvent a penser que c’est illusoire de lutter contre elle mais plutôt de nière rationnelle, en reproduisant
chercher la consilience. Ce sont souvent les éventements climatiques les réalités observées dans ses
majeurs qui nous obligent a admettre notre faiblesse. Mais sans se rési- ouvrages a différentes échelles.
gner, essayons plutôt d’instauré un rapport respectueux qui repose sur On peut donc facilement tirer des
la connaissance et le savoir, puisque nous avons la chance d’apprendre parallèles entre ces deux mondes,
a ne pas tout perdre, a travers les revers et les catastrophes auxquels si l’on essaye de les observe de
nous avons survécus mais plutôt en tant que communauté du monde, a plus près. Il suffit par exemple
développer la capacité de nos milieux urbains a être toujours plus rési- de regarder a la loupe les rele-
lient au lieu d’être toujours plus forts. vés microscopiques parus dans
le livre du docteur Schwann en
Comme deja expliquee, ce sont donc les événements clima- 1935 qui étrangement ressemble
tiques du quotidien qui au depart obligent les individus a se protéger a des maillages de villages ar-
tout d’abord du froid pour survivre et ensuite de toutes autres menaces chaïques. En effet, une ville ne
et nuisance face auxquels ils tentent d’instaurer un abris permanent et fonctionne pas bien différemment
imperméable. Dans ce logis, il vont s’appliquer a installer tout ce qui est qu’une tissus organique compo-
nécessaire pour ne devoir le quitter seulement quand c’est nécessaire. sée de cellules types. Lorsque l’on
Ce refuge devient alors une bulle dans laquelle il faut s’appliquer a trou- se penche spécialement sur la #012 ANCIENT CITIES
ver un équilibre parfait, entre organisation de l’espace, confort physique forme des tissus anciens, on remarque tout a fait cette ressemblance
mais aussi bien être émotionnel, mais sans oublier le rapport au monde avec des géométries microscopiques pressentes dans tous les tissus
extérieur, source principale des préoccupations humaines. En effet si organique. Alors que la ville s’est construite peu a peu a travers les
l’on s’applique a observer ce qui se passe dehors, cela peut avoir des siècles, elle devient finalement un produit qui par sa forme fait pen-
conséquences positives sur pas mal de facteurs architecturaux et sur ser a quelque chose d’infiniment petit. Ces branches, comme celles
la façon de construire, et sur la façon de vivre aussi. Observer la na- d’un arbre font penser a des cellules microscopiques liees entre elles,
ture, nous sert a mieux comprendre comment composer nos œuvres comme une toile géante. De nombreux exemples nous prouve que
et ouvrages de manières a les rendre plus adaptées a notre monde en ce parallèle est véridique et que nous pouvons facilement utiliser ce
consilience et harmonie avec lui et a réaliser des édifices résistants et que la nature nous a offert de très petit pour s’en inspirer, et en faire
durables. quelque chose de très grand.

ce que le passe nous revele . . . . . . ce que le passe nous revele


CHAPTER ONE CHAPTER ONE

Autrefois, la ville était compact Afin d’ éviter une trop forte collision et mieux gérer la rupture an-
et dense, les services étaient rappro- noncée entre le milieu rural et le milieu urbain nous devons aussi intro-
chés et tout les éléments qui répon- duire de nouvelles normes. Depuis plus d’un siècle, le rapport entre la
daient aux besoins humains ou spirituel ville et la campagne est décrit principalement par un terme volontiers uti-
étaient assembler dans un noyau dur, liser par les urbanistes et qui est le concept de « taux d’urbanisation ». Il
protégé de l’environnement extérieur. permet de quantifier la force de mutation qui transforme en quelques gé-
Bien que très fermées, les villes permet- nération une population a forte majorité rurale dans une population tota-
taient pourtant un rapport direct avec lement urbanisées. Il faudrait pourtant aujourd’hui a l’inverse envisager
les espaces extra-muros de proximité d’introduire dans nos codes d’urbanisme, des ratios qui nous obligent
et cela a travers un équilibre sain entre a prévoir des taux raisonnables de production agricoles élémentaires
l’espace construit occupée par la ville et et les mettre en rapport directes avec les constructions proposées. Ce
le milieu naturel dans lequel elle ont été taux d’alimentation définirait dans les zones urbaines comment et ou
bâtie. les ressources alimentaires peuvent être garantie en intégrant cette for-
mule des le départ dans la planification.
En effet lorsque l’on observe les rele-
vés disponibles de villes anciennes,
ces vestiges du passé nous révèlent
que les deux entités que l’on peut
définir par « intérieur » et « extérieur
» étaient a l’époque séparés de ma-
nière distinctes. Leur nature était très
différente et fortement mise en valeur
par le contraste entre ce « qu’était
la ville » et ce « qu’allait devenir la
campagne ».
#013 ANCIENT SYSTEMS
A l’intérieur de la ville, le tissus urbain était généralement continue
et il n’y avait pas d’espace verts au sens large. Les champs, les jardins, les
potagers étaient volontairement délocalisés et non compris dans l’espace
urbain mais puisqu’ils étaient considérer comme essentiel au ravitaille-
ment de tous, ils étaient attacher directement a la ville pour assurer l’
autonomie alimentaire de ses habitants.
Le choix d’un lieu pour la fondation d’un ville était lui aussi choisi par les
anciens avec soin, selon des critères essentiel qui concernaient avant tout
les possibilités d’avoir suffisamment de ressources dans l’environnement
proche et leur capacité de régénération afin de permettre une agriculture
de proximité sur le long terme. Avant tout, en s’établissant quelque part, il
fallait pouvoir se nourrir facilement et le rapport a la campagne était envi-
sager comme une cohabitation nécessaire et bonne. La présence de l’eau
ainsi que d’autres éléments du territoire ou de la topographie étaient eux
aussi pris en considération afin de garantir une certaines résilience et une
forme de résistance de la ville et des ses habitants face aux nuisances et
potentiels dangers extérieurs.

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CHAPTER ONE CHAPTER ONE

Nous devons aussi nous


Si nous somme donc tenter d’essayer de développer des es- intéresser a la présence de la végé-
paces urbains moins consommateurs, nous ne pouvons en tout cas pas tation dans le territoire urbain. Depuis
nous défaire du lien entre l’espace bâtie et la production agricole qui que l’arbre a mise les pieds en ville
garantira son autosuffisance. Nous devons donc privilégier une bonne et qu’il est devenu un élément essen-
alternance a l’échelle locale et ne pas réfléchir en terme d’exclusion tiel de la composition urbaine, il faut
mais plutôt par association en réintégrant le potager urbain ou l’agricul- se demander comment faire en sorte
ture a petite échelle dans nos zones d’habitations Comme l’a imaginer que dans des zones d’habitation
par exemple Platon pour la ville d’Athènes, un citadin pouvait obtenir denses, soit présent la végétation et
deux lots de terrains en vue de les exploiter, le premier étant coller a la sous quelle forme on peut en faire
muraille de la ville et le deuxième a une certaine distance de marche bonne usage.
et cela afin de favoriser une cohabitation équilibrée ou le facteur temps L ’écrivain italien Italo
et les avantages de la proximité étaient résolument mieux repartis sur Calvino a développer dans ces écrits
l’ensemble de la communauté. ce rapport de vie ou de mort entre la
Depuis l’Antiquité, et cela dans l’optique d’un logique qui fait appel au ville et le territoire ou elle se trouve.
bon sens, tous les paysans cultivent en alternance un champs sur deux Il définit bien la manière dont fonc-
pour éviter ainsi d’épuiser la terre. Le passé nous révèle aussi, l’impor- tionne cette liaison qui est le résul-
tance de l’eau pas seulement dans son utilisation alimentaire ou pour tat du besoin que possède une ville
l’hygiène, mais aussi la maitrise nécessaire que l’Homme doit dévelop- d’établir des ramifications invisibles
per afin de l’utiliser de manière raisonnable et contrôlée. Les travaux (dans ce cas souterraines) et essen-
d’archéologie réalisés en Mésopotamie entre autre, nous permettent tielle a sa survie. Comme les racines
de voir dans quel ordre de grandeur et a quelle échelle des réseaux d’un arbres, la ville se fixe dans le
d’irrigation étaient mise en place dans des régions ou l ’eau se faisait sol et y puise les richesses qu’elle
rare. Ce n’est pas tant leur aspect technique qui nous intéresse mais consomme.
plutôt la gestion et l’usage rationnelle qui en était fait. La hiérarchie UNDERGROUND NET WOK #014
et le fonctionnement de ce système suivaient des règles strictes qui C’est dans ce contexte que la ville arabe traditionnelle nous permet de
garantissaient ainsi a tous et selon des proportions égales, un certain mieux saisir cette valeur et cette présence que représente la végétation
droit a l’eau. Selon les saisons, les précipitations, le rendement ou le lorsqu’on la rapproche de l’Homme. En effet dans une médina maro-
choix de semences, toutes étaient orchestrée par les utilisateurs. Ces caine, les espaces récréatifs sont historiquement au départ placés a
phénomène d’auto-gestion sont encore présent aujourd’hui, dans beau- l’extérieur des murailles de la ville, et cela parce que les champs dans
coup de village notamment en Afrique du Nord et dans plusieurs pays la littérature spirituelle sont la représentation même du paradis sur terre,
arabes, et cela illustre bien l’importance du besoin pour l’Homme de en contraste avec l’impureté des villes. Sous les palmiers, a l’ombre des
faire attention a ces ressources et a leur disponibilité afin de ne pas les arbres, ruisselle de l’eau et règne une certaine fraicheur. La végétation
épuiser. est abondante mais organisée dans une structure rythmée, repartis par
essences, et par odeurs. Le jardin andalou qui bien plus tard, est placer
Ainsi nous pouvons explorer les villes de hier pour chercher a au centre des résidences royales, est la meilleure représentation de
inscrire les villes de demain dans un rapport sain et du durable avce cette interprétation d’un petit paradis sur terre. Ensuite il y a le jardin
leur environnement tout en cherchant a les rendre autonme et es conce- intime, cette fois au cœur de la maison domestique sous forme de cour
voir comme des syteme fonctionnant dans un cycle ferme. Si deja a minimaliste ou la végétation est traitée de manière symbolique. Parfois
l’epoque, il fallait que les habitant puissent sortir des enceintes de la un arbre ou parfois plusieurs, ce contact et cette présence végétale
villes pour exploiter les terrains agricoles et il y a de ça plusieurs millé- au cœur du foyer glorifie en tout cas cette alliance essentielle entre
naires, cet que ce rapport aux terres agricoles était réguler par des prin- l’Homme et la Nature. Si l’on estime qu’au départ déjà, les premiers
cipes durables, respectueux aussi de cet environnement tant essentiel a phénomènes d’urbanisation contiennent ce qu’il faut pour que la ville
la survie de l’espèce entière, alors nous devons en faire de meme pour offre a ces habitants une bonne qualité de vie alors s’intéresser plus en-
nos villes de demain. core a ces univers bâtie aujourd’hui dsparus devient primordial.

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CHAPTER ONE CHAPTER ONE

Ainsi notre voca-


bulaire nous mène directement a Cette tendance a été reprise dans beaucoup de courant archi-
puiser dans le lexique de la biodi- tecturaux comme a l’époque gothique par exemple, ou les Architectes
versité et d’utiliser des références aspirait a matérialisée concrètement la quête spirituelle et renforcer
végétales pour exprimer ce que l’esprit religieux. En effet, lorsque les éléments utiliser dans une archi-
nous devons faire en urbanisme. tecture sont clairement identifiables et que le petit qui compose le grand
Afin de mieux saisir ces particu- se voit, l’œil peut faire la distinction entre tous les éléments. Grâce a
larités évolutives dans un grou- cette lecture, nous pouvons saisir éventuellement le rôle de chacun et
pement de maisons par exemple, son utilité dans le groupe. Alors cette distinction génère tout d’abord
on peut essayer de les compa- une compréhension de l’édifice puisque rien n’est maquillée et que tout
rer a l’évolution d’un végétal et figure sous une forme optimale, sa performance est mise en lumière.
s’apercevoir que les deux phéno- Ainsi, vu que l’utilité de chaque élément se voit, cette perception nous
mènes suivent tous les deux des parle directement et nous ramène a une dimension humaine que nous
règles de croissance, bien sur a comprenons, et qui équivaut a se questionner sur notre rôle dans le
différente échelles, pour le pre- monde, notre raison d’être et notre place dans la société en tant qu’in-
mier de maniere naturel et l’autre dividu.
construit par l’homme, mais tout
deux sont animée par la même En concevons les villes du futur, nous devons prendre exemple sur
pulsion. Plusieurs urbanistes ce qui se faisaient a l’époque dans des régions du monde ou l’eau
parle même des villes comme de et les ressources naturelles étaient rare. L’équilibre de nos sociétés
grands organismes vivants, en dans l’avenir passera aussi par le respect de l’environnement dans le
comparant tout d’abord leur nais- sens que c’est de lui que nous tirons profit pour vivre, s’alimenter et
sance a l’acte fondateur et font construire. C’est donc une question de normes et de bons sens qui
des parallèles entre la croissance nous permettra d’obtenir a nouveau un équilibre dans notre écosys-
d’un corps et le dynamisme qui tème urbain, nos choix devraient dans ce cas autant être jugée sur
anime les villes durant toute leur la capacité que possède un quartier a générer toutes les denrées né-
existence et cela meme jusqu’a cessaires pour les habitants, que sur ses qualités spatiales et archi-
leur mort. tecturales. Pensons donc a ce qui est essentiel pour nous en tant que
bâtisseurs :Il nous faut des nouveaux codes qui gèrent et génèrent
CONCLUSION LECON 3: #015 THE GROWING CIT Y notre bien être a tous. La nature peut nous livrer des codes que nous
Pour nous permettre d’élaborer une méthode de travail pour une archi- pouvons réintroduire facilement. Demain, on ne prendra pas seulement
tecture alternative, rappelons nous le paramètre le plus essentiel qui en compte des règles d’urbanisme qui reposent sur l’hygiène, sur des
gouverne la logique interne de tout élément naturel ou construit et qui normes d’ensoleillement ou d’aération mais il faudra aussi insister sur la
lui offre son équilibre. Le fonctionnement interne d’un corps repose sur prise de conscience que nos ressources alimentaires doivent nous être
la raison d’être de chaque partie qui le compose. Dans un organisme, fournie dans un périmètre proche a nos lieux de vie et qu’ils puissent
chaque élément joue un rôle, chaque pièce est nécessaire afin que se régénéré. Ce modèle de ville durable, inspirée du passé, pourra se
l’ensemble puisse subsister, rien n’est superflu. détacher de l’urbanisme centrifuge qui attire l’Homme de la campagne
Dans un corps, chaque chose est réduite a l’essentielle et conçue de et qui l’absorbe sans profiter de son savoir faire paysan. Petit a petit,
manière optimisée a fin de garantir l’équilibre de cet écosystème et les terres agricoles s’effacent dans les alentours de nos ville de ma-
garantir sa survie. Ces conclusions, bien que pas du tout nouvelle, nière radicale et le tissus urbains se dissous doucement forçant les
nous pousse a réfléchir de manière identique lorsque nous devons habitants a croire de manier fausse, que leur apport alimentaire leur
construire. Chercher a mettre en place un tout ou les éléments se com- serait garantie par cet idéal lointain d’un model agricole gérer dans leur
plètent, ou chaque chose a sa place, ou l’équilibre interne est sain, imaginaire, par ceux qui demain quitterons la campagne en choisissant
sans artifice et le bâtiment fonctionne. l’exode rurale.

ce que le passe nous revele . . . . . . ce que le passe nous revele


CHAPTER ONE

Leçon 4 Suite a des analyses, on s’apercoit vite que la ville traditionelle se


Formes et tissus traditionels génère a partir du petit élément, comme un tissus de cellules. A travers la
répétition de cet élément de base, l’on génère naturellement une certaine
continuité dans cet ensemble bati. Souvent aussi, l’intégration d’une ville
Si l’on se penche sur les origines de la ville au sens historique,
ancienne dans son milieu naturel se fait de manière harmonieuse puisque
nous pouvons constater que bien souvent les villes ont tenues leur pro-
les matériaux, bois ou pierres locales employée dans la construction, se
messe, celle de nous offrir un cadre de vie ou certains facteurs clés du
retrouve aussi a l’état brut dans l’environnement naturel direct de la cité.
bien être individuel et social sont possibles. Par la cohabitation et l’es-
Un équilibre se crée, dans cet écosystème global ou les installations hu-
prit de groupe que nous pouvons et devons avoir dans un milieu urbain
maines et le paysage naturel se complètent. Même la couleur est la même,
dense ou la proximite entre les habitants est reelle, nous favorisons le
lorsque l’œil passe de la ville aux champs, de la maison a l’arbre, de la
développement de certaines qualités de vie qui améliorent nettement le
pierre taillée aux rochers existant sous sa forme brut dans les environs de
confort de tous. En soit, les villes antiques etaient témoin d’une certaine
la ville. Ce qui est valable pour une architecture de type urbaine, l’est aussi
volonté des residents de chercher a vivre en pafaite harmonie, en equi-
pour une maison plus rural et lorsque l’on s’y intéresse, nous pouvons en
libre et en autonomie a l’interieur des remparts, protégés de tout apport
identifier des mesures et des idées a integrer dans nos maisons de villes.
extérieur et souvent détachés du reste du monde. En effet a l’epoque,
Dans le monde rural, les besoins de se loger chez l’Homme, sont directe-
les villes etaient conçue comme des «presque ile», ou tout etait prévu
ment lier au besoin de mettre a l’abri son bétail mais aussi sa récolte et l’on
pour ne pas devoir en sortir. Aujourd’hui aussi, ces modes de vie nous
trouve donc a la campagne, des formes d’habitations qui possèdent cette
intéressent de plus en plus et il serrait donc nécessaire d’étudier et de
distinction evidente, d’être faites de manière multifonctionnelles a la base.
parcourir les façons de faire qui se sont vérifiée comme bonne a travers
Bien que conçue de manière spécifique au particularités agricoles, souvent
les siecles derniers, lorsque l’Homme auto-bâtisseur opèrait et vivait
ces anciennes batisses, nous prouvent dans beaucoup de projets de réno-
dans un contexte urbain traditionnel.
vations récents, qu’elles peuvent facilement être réinventée et adaptees a
Lorsqu’on s’y promène, on
de nouveaux usages cela peut nous servir, lorsque nous en saisissons les
peut s’apercevoir que l’atmosphère
principes. En effet, on peut facilement les transfomer afin qu’elles puissent
générée dans les vieilles villes de part
couvrir un besoin spatial beaucoup plus sophistiqué, leur espace sont
le monde, dégage souvent un senti-
larges, leur plafonds hauts et elles sont solides.
ment d’harmonie générale obtenur par
une certaine continuité dans l’union Aussi, lorsque l’Homme s’installe loin des villes, il ne le fait pas forcement
des éléments assembler. Dans un pe- en groupe et il arrive souvent que l’on trouve a la campagne, des construc-
tit village a caractère typique d’une ré- tions complètement isolées. Elles sont souvent le témoignage d’une volon-
gion, les maisons se ressemblent de té de fonctionner en parfaite autonomie, détachée de tout apport extérieur
part le choix des matériaux utilisées et sans etre attachee a un reseau ou une infrastructure existante. A la cam-
et la couleur locale. Le style dominant pagne, bien que le territoire soit plus vaste, on préfère évidemment choisir
est facilement perceptible puisqu’il d’optimiser l’occupation du sol, pour profiter un maximum de la terre agri-
est issu directement des réalités cli- cole. On consolide son espace de vie de manière a pas trop s’étaler mais
matiques et la façon de composer ne l’on compte pas les centimètres puisque les espaces sont plus généreux
varient pas beaucoup d’une unité a et plus dilatée qu’en ville. La maison rurale se définit tout d’abord par un
l’autre. enclos. Elle commence par une clôture, un mur sur lequel s’adosse ensuite
Dans les villes du la maison et qui par un système d’extension, vient ceinturer la cour par
moyenne âge par exemple, on trouve l’espace habité par l’homme et ses bêtes. En mettant en place des formes
souvent un archétype traditionnel, dé- urbaines aujourd’hui, ce qui nous interesse en particulier, c’ est de retrou-
finit par une taille moyenne de maison, ver une urbanite dense et serrée. Mais en ville, il faut penser la maison sur
un plan de base, un système qui a fait #016 un espace plus restreint et plus limité qu’a la campagne, ce qui nous oblige
ces preuves et dont les habitants ont a développer des structures denses et minimalistes.
ensuite produit des variantes persona- ARCHET YPES
lisées.

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CHAPTER ONE CHAPTER ONE

Suite a nos recherches, nous avons compris qu’a travers les Pour cela il faut déjà s’intéresser
siècles et dans différentes parties du monde, l’on a pas toujours opter aux différentes formes d’habitats et de
pour les mêmes méthodes constructives lorsqu’il s’agit des concevoir leur assemblage possibles et d’iden-
une habitation dans le milieu rurale ou une maison en ville. Mais il existe tifier les unités, les blocs et les zones
néanmoins des parallèles clairs et des volontés communes que l’on primaires de base, qui vont favoriser et
retrouve partout. L’une d’entre elles, présente dans beaucoup de cas, permettre l’accroissement du volume
part du principe qu’avant de construire il faut réfléchir comment l’unité bâtie par la suite, que se soit a l’échelle
de base va réagir dans l’avenir, lorsque l’on souhaitera l’agrandir. Pour de la maison comme a l’échelle du
cela, il faut déjà au départ, bien choisir sa forme et son emprise sur le quartier ou de la ville. La formule la plus
terrain donné, afin de pouvoir garantir dans le futur son accroissement et fréquente, et qui exprime le mieux l’idée
ne pas nuire ou même empêcher le développement de la structure dans de l’addition et celle que l’on peut iden-
un espace limité. Dans plusieurs cas de figure, ce paramètre d’exten- tifier dans un tissus urbain tarditionnel.
sibilité semble apparaitre comme une évidence valable dans beaucoup En effet partant de l’echelle du quartier,
de cultures constructives traditionnelles. Aujourd’hui encore il s’agit pour l’on peut s’apercevoir que ce dernier
nous urbanistes d’un aspect qu’il faut apprendre a mieux maitriser, pour est composé de plusieurs grappes ou
mieux l’utiliser par la suite dans nos constructions et nos villes futures. de bouquets qui possède en soit les
meme caracteristques, les meme di-
mensions et qui sont formés eux a la
base par un groupement de cinq a six
maisons.
Ainsi ces trois
différentes strattes - unité, bloc, quar-
tier - peuvent nous aider a formuler des
espaces urbains modernes et contem-
porains auxquels nous pouvont inte-
grer cette capacité de croissance qui
se produira par l’additon successives
dans le temps des trois échelles.
3
LAYERS OF THE CIT Y #017
Comme nous le savons maintenant, la constitution d’un quartier ou
d’une zone, ne se fait pas toujours d’un coup mais plutôt de facon progres-
sive, par les besoin d’extensions des espaces guidé par la croissance hu-
maine des ces habitants. Ainsi, cet équilibre parfait entre les besoins réels et
la forme architecturale concrète, naturellement dépourvu de tout superflu et
répondant parfaitement aux besoins present est la sollution ideale pour éviter
le surplus dans nos villes. Dans un tissus traditionnel, l’architecture est créer
pour et par les exploitants et il semblerait que nous pourions profiter de l’ex-
périence de cette architecture a caractère vernaculaire et authentique ou l’on
maitrise parfaitement le processus entre « savoir penser » et « s’avoir faire
» pour optimiser nos réalisations a venir. Cette double faculté de savoir bien
bâtir en accord avec les besoins présent, et ayant déjà prévu, comment gérer
les futurs extensions - donc savoir comment occuper le sol afin que l’unité, le
quartier et la zone puisse facilement croitre - est un excellent exemple d’ar-
chitecture durable.

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CHAPTER ONE CHAPTER ONE

Dans la ville de Timgad en Algerie, nous Mais ce n’est pas tant le volet affectif qui nous interesse ici, ni
avons pu classer les architectures do- le design que l’on pourrait développer a l’échelle du motif lorsque l’on
mestiques en trois categories qui s’il- essaye d’utiliser ce tissu urbain brodée par l’Homme a une echelle plus
lustrent par leur differents principes de petite, comme l’on fait certains créateurs, et de l’appliquer sous forme
distributions. dans grand dessin, mais plutôt d’essayer de comprendre comment ce
résultat c’est mis en place. Ce qui nous interesse avant tout c’est de
Comprendre comment voir dans ce grand schemas, dans quel chronologie il s’est formé et
fonctionne la cohabitation des espaces d’essayer d’identifier dans la masse les petits éléments de base qui le
et l’organisation interne est élémentaire compose. Comme nous l’avons expliquer auparavant, dans un tissus
si nous voulons apprendre a mieux gerer urbain traditionnel notamment, on peut facilement identifier la cellule
la combinaison des fonctions et arriver d’origine, la «maison type» qui une fois multipliée servira de modele
a instaurer dans l’avenir des projets ou pour toute les declinaisons et variantes possibles. C’est elle, qui par
la flexibilité et la mutation est possible ce phénomène d’addition, produit l’entité macroscopique qu’on appelle
et pour cela, les architectures du passé une zone, un quartier, un grand ensemble qui forme un tissus continue.
peuvent nous être fort utiles. Lorsque l’on Mais dans la masse des constructions présentes, apparaissent aus-
se penche spécialement sur la forme des si clairement les specialites locales, des edifices specifiques souvent
tissus anciens, on remarque tout a fait sacral ou tout simplement l’équipement publique, plus spectaculaire
cette ressemblance avec des géométries dans sa realisation architecturale que la cellule domestique de base.
microscopiques pressentes dans tous les Ce dernier se distingue surtout grâce au fait qu’ il est ancrée dans une
tissus organiques. Bien que la ville s’est structure plutôt monotone fomee par les cellules primaires et sa figure
construite peu a peu a travers les siècles, ne s’appuie pas sur les meme artifices que ces dernieres. Au contraire
elle devient au final un produit qui par sa il s’en distingue et son expresson et son style sont souvent plus re-
forme fait penser a quelque chose d’infi- cherché et subtile bien que sa couleur et sa materialite s’alligent au
niment petit. Ses rues internes - comme reste. Dans l’ensemble c’est tout ce résultat qui nous permet de pouvoir
THE DOMESTIC CELLS les branches d’un arbre - font penser a identifier ce qui nous entoure comme un tout, et d’en saisir les nuances
#018 des veines qui lient entre elles cette toile majeures qui caractérise cet environnement infiniment grand dans le-
géante. De nombreux exemples de grands centres urbains - qu’ils soient quel nous vivons et qui se révèle a nous a travers l’élément infiniment
concues de manieres ortogonale ou pas - une fois cartografié, nous font petit. Dans le sens ou nous avons compris, que les villes tarditionnelles
penser a un vaste réseau, a un systeme vivant qui repose sur l’adition de reposent sur un système d’addition, il est important pour nous en tant
petites pieces. Cela prouve que ce parallèle est véridique et que nous pou- qu’urbaniste modernes, de vérifier si l’on souhaite et si l’on «peut faire
vons utiliser ce que la nature produit d’infiniment petit, pour en appliquer la même chose», lorsqu’il s’agit de faire la ville contemporainne. En
les principes sur quelque chose de très grand. effet, il s’agit de maitriser cette capacité a etre assembler a partir d’une
petite chose, et en meme temps, controler le résultat general. L’alliance
En effet ce rapprochement des échelles a été maintes fois repris des unités de base, en groupe ou en grappe, peu aussi être initiée a
par des architectes ou chercheurs qui ont identifier qu’une habitation est partir de principe qui se différencient de ceux de la ville traditionnelle
en fait rein d’autre qu’une petite ville et que des paramètres similaires font comme nous la connaissant et se détourné par exemple, de la percep-
que l’on pourrait employer le vocabulaire d’une grande maison lorsque l’on tion de l’espace publique, donc du cheminement forcement pieton que
va parler d’un quartier compact et fusionnel. L’Architect hollandais Aldo nous envisageons autrement dans le futur. Vue que nos pions actuels,
van Eyck par exemple, nous parle de se raisonnement a travers ses re- avec lesquels nous jonglons en tant qu’urbanistes, sont beaucoup plus
cherches et ouvrages et utilise ce système dans beaucoup de ses projets. ouverts sur l’extérieur, alors que si nous nous approprions cette vision
Son dessin de l’arbre et de la feuille renversée, nous explique assez bien d’assemblage ancestrale, nous devrions au contraire, penser plutot de
cette idéologie comparative des échelles mais aussi le rapprochement manière plus introvertie. Il nous faut donc des nouveaux codes qui ge-
entre organisme vivant et façon de faire, cette vision a long terme, tant rent et generent l’urbanisme de demain et a ce niveau, la ville tradition-
importante lorsque l’on se met a construire. nelle dense et compact a des choses a nous dire et a nous apprendre.

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CHAPTER ONE CHAPTER ONE

Si l’on imagine CONCLUSION LECON 4:


dans l’avenir, nos villes comme
de grands organismes, cohérant Dans l’absolue il semble impensable a notre époque de revenir
dans leur ensemble et dont les ar- a un système endémique de villes durables qui se développerait pro-
chitectures fonctionne comme des gressivement suivant un principe d’évolution lente. Mais il semble pour
organes, notre devoir consisterait autant intéressant de comprendre les mécanismes qui guident ce modèle
donc principalement a mettre en de ville qui se densifie naturellement et seulement si le besoin l’oblige,
place un système logique dans sa donc une ville qui émerge dans le temps par l’addition de cellule types.
mécanique interne. Comme on le Comme nous l’avons expliquer, les villes traditionnelles en effet reposent
fait lorsque l’on écrit, nos dessins sur un archétype de base qui peut être décrit comme un type de maison
d’urbanistes doivent suivre une qui fonctionne bien a cette endroit du monde et qui va être décliner par
syntaxe précise comme des mots les habitants en variantes selon leur besoin spécifique. La reproducti-
et des phrases dans un texte. vité de cette cellule est donc le facteur clé qui permet la croissance ur-
En effet si l’on approfondie cette baine. Ces maisons sont généralement simples, réduites a l’essentielle et
comparaison entre l’écriture et un s’appuyant sur des dimensions et des formats faciles a réaliser. Souvent
espace bâti, on se rend compte même la taille des pièces dépend de la portée horizontale maximale des
que tous les deux sont transcrits poutres qui reposent eux sur des murs porteurs en pierre. Sa dimension
sur des trames et des lignes invi- est donc déterminée par les limites naturelles des choses. On peut se
sibles. Parfois le rapprochement poser la question pourquoi les villes se sont détourner complètement de
entre ces deux expressions hu- ce système qui fonctionnait bien, grâce a l’addition d’un élément de base
maines, le langage urbanistique qui façonnait l’image de la ville et lui procurait une identité et une beauté
ainsi que la calligraphie nous naturelle ifiniement grande, reposant sur l’infiniment petit. Dans un tissus
révèle une ressemblance. Il est traditionnel, chaque pièces qui compose le tout a sa place, chaque par-
frappant par exemple, de trou- ticule sa raison d’être et on a l’impression comme dans un corps vivant
ver un extrait du Coran taillé que chaque organe est indispensable dans la logique de composition gé-
dans une pierre au dessus d’une nérale. La ville moderne d’aujourd’hui elle ne se comporte pas de cette
porte d’un palais et de le com- manière. Elle est produite par une succession d’extension qui viennent
parer au plan de l’édifice ou il se #019 s’ajouter aux parties existantes, en étant lier non pas physiquement mais
trouve. WRITING THE CITIES juste par un réseau d’infrastructure. Jadis les quartiers émergeaient dou-
cement par une densification lente et une addition comparable a la force
On s’aperçoit que ces deux figures stylisées suivent le même douce qui pousse la végétation a sortir du sol, et venir finalement s’enra-
morphologie et en passant de l’un a l’autre avec l’oeil, on a l’impression ciner et se souder au reste,tres lier a l’environement physique naturel.
qu’on assiste a une métamorphose.
Dans l’espoir d’un renouveau, et d’une nouvelle formule pour
En effet, certaines trames sur lesquels sont construites nos concevoir la ville de demain, il nous faut chercher dans la masse des
villes, paraissent être faites dans le même rapport au plein et au vide bons exemples urbains du passé des éléments et des principes de base
qu’une écriture traditionnelle dans une région du monde. C’est aussi avec lesquels l’on pourraient composer nos villes futurs. En effet, cette
une question d’équilibre avant tout entre la matière et le vide, entre le simplification que nous avons décrite dans ce chapitre, des tissus tradi-
contenant et le contenu et qui révèle notre soucis de vouloir réaliser nos tionnel génèrer a partir du petit élément, nous intéresse que dans le sens
ouvrages dans un langage clair aux règles et aux proportions appro- ou nous cherchons a en extraire les valeurs primaires et a reproduire ces
priées. Ainsi devant notre feuille blanche ou notre tablette d’argile, nous qualités constructives et urbanistiques en vue de projets actuels. Cette
pouvons faire confiance a notre main, guidé par notre raison et parfois synthèse n’est nullement représentative de l’ensemble des connais-
par noter cœur, dans l’éternelle recherche de la mise en place d’un sances et savoir faire a l’échelle historique mondiale et représente seu-
monde qui fait du sens pour nous et les autres. lement une approche simplifiée de ce que les passé de nos villes peut
aussi nous révèler.

ce que le passe nous revele . . . . . . ce que le passe nous revele


CHAPTER ONE

LA VILLE CONVERTIBLE
ET SON ECOSYSTEME . . .

Leçon 5
(Re-) Evolutions urbaines naturelles

« Pour chacun de nous existent de multiples chemins, de multiples possibilités, Leçon 6


celles de la naissance, de la transformation, du retour. Renaissance & Durabilite
HERMANN HESSE – Berthold – 1918 AC
Leçon 7
Vers une architecture qui change
CHAPTER ONE

Leçon 5
(Re-) Evolution urbaine naturelle Actuellement, il semble difficile d’envisager le redémarrage de
l’économie par ce genre de projets « hors échelle » qui étaient souvent
La survie d’une espèce, dépend souvent de sa capacité initié par des dirigeants forts obligeant la masse ouvrière à travailler
a s’adapter et a redéfinir son mode de vie dans un milieu qui change. A dans des conditions très difficiles. Comme à l’époque de la construction
notre époque et cela devient de plus en plus évident, nous sommes obli- des pyramides en Égypte ou de la muraille de Chine, ce système hiérar-
gés de revoir nos habitudes et nos coutumes afin d’assurer l’avenir de chisé où l’architecte dirige seul un grand chantier sous les ordres d’un
notre population mondiale qui en grande partie vie déjà dans des zones chef suprême est quasiment révolu, et nos sociétés modernes fonc-
urbanisées. En effet, les milieux dans lesquels nous évoluons aujourd’hui tionnent aujourd’hui selon des schémas beaucoup plus horizontales et
sont remplis de nuisances et comme a chaque fois, a chaque époque de complexes. Mais en tant qu’acteur dans le domaine de la construction, il
crise, une solution urbanistique radicale pourrait être envisagée afin de faut continuer a envisager que le secteur du bâtiment offre au plus grand
transformer nos espaces de vie. Mais avant cela, et afin d’identifier des nombre de personnes du travail et éviter en même temps à tout prix que
solutions, examinons les mutations urbaines qui ont eu lieu les siècles ce domaine ne devienne bientôt complètement robotisé. Dans ce sens,
passées. Il existe en effet de nombreux exemples de transformations le modèle a privilégier et qui peut devenir une alternative au système
importantes, initiée surtout lors de périodes de troubles. Pour redonner déjà existant est celui de la création d’une économie parallèle. Les en-
du travail à la population notamment dans le domaine de la construction treprises de construction agréés et reconnues comme telles devraient
et pour sortir les sociétés de la crise, des projets d’envergure ont été né- biensur continuer a produire les parties constructives d’un édifice imagi-
cessaires pour relancer l’économie. Souvent, la mutation urbaine a donc nées comme permanentes sous la supervision et le suivi d’un architecte.
servis de levier et ces initiatives au départ politique, ont au final marqué Ce dernier doit veiller a ce que cette partie, cette base, soit exécutée
le paysage de nos métropoles. par des professionnels, puisqu’elle est réalisée sans qu’on puisse par la
A cote de l’aspect économique, ces suite intervenir dessus ou en modifier quoique ce soit. Elle est et reste
grands travaux souvent menés par un produit architectural pure. En alternative a cela, l’Architecte pourrait
de grands urbanistes ont aussi été prevoir que le reste du bâtiment fonctionne comme un espace en mu-
réalisés dans le but de transformer tation perpétuelle, en envisageant que cette partie complementaire de
ces villes en métropoles presti- l’ouvrage puisse quand à elle, etre pris en charge par une main d’œuvre
gieuses et en chef lieu moderne, autonome faite de « self made workers » Ces micros-entreprises gérées
intégrant des concepts innovants comme des Start-up, conseillées par des experts et agissant sous les
et des tendances nouvelles en vue recommandations de l’Architecte du projet, interviendront directement
de soulager les nuisances et les sur la structure selon les besoins de l’usager.
difficultés. Dans ce cas, l’usager quand a lui, sera autoriser de gérer lui-
A Milan, de nombreux même les interventions successives - ou de choisir de déléguer cette
quartiers ont été complètement tache - et cela dans le but qu’une partie du bâtiment reste le produit
démolis et remplacer par une du moment, en accord avec les besoins présent, dans une évolution
série d’édifices qui symbolisent constante, modulable a guise et pouvant s’adapter sans cesse. Ces pe-
la grandeur et le renouveau de tits groupes de personnes mandatés directement par l’usager intervien-
la ville A l’instar des galeries dront donc dans le cadre bâtie mis en place par l’architecte mais sans
Victor Emanuel II, ses inter- la contribution ou l’accord de ce dernier. Leur prise de responsabilité est
ventions majeurs ont sculpté le donc importante bien qu’ils soient principalement constituer d’ouvriers
visage du centre ville, devenus pas forcément qualifiés, plutôt des artisans modernes actifs dans le do-
ainsi attractifs et séduisant, et maine et responsable au sein d’une équipe en charge de transformer
#020 dont le cœur bat désormais au l’espace. Ils fabriquent les pièces dans leur atelier suivant des standards
GALLERIE VICTOR E. II rythme des activités commer- et des normes figées et leur dimensions est en lien direct avec l’échelle
ciales, de jours comme de nuit. du cadre bâtie, dessiné et realisé par l’Architecte lui-meme et dans le-
quel ils interviennent.

ce que le passe nous revele . . . . . . ce que le passe nous revele


CHAPTER ONE CHAPTER ONE

Ses artisants d’un genre nouveau maîtrisent différents maté-


riaux, s’intéressent aux technologies les plus innovantes et fabriquent
des composantes et des éléments architecturaux de qualité. Panneaux
en fibre, toile tendue, matériaux composites produits à partir de déchets
récupérés, l’essentiel de leur démarche réside dans la nécessité que
leur montage et leur installation soit rapide et facile.
Ainsi, dans chaque batiment, la mutation s’opère de manière di-
recte, selon les choix de l’exploitant qui avec une certaine liberté choisit
lui-même comment il veut ou peut vivre. Ce partenariat entre l’usager
et la main d’œuvre locale en charge de l’exécution, du montage, du dé-
montage et du rafraîchissement de certaines parties du projet s’inscrit
dans une démarche participative ou l’individu joue un rôle. Nous aurions
donc cette possibilité dans nos sociétés modernes actuelle de concevoir
l’environnement bâtie ensemble de manière durable, en permettant sa
transformabilité a travers le remplacement simple et facile des éléments
qui le compose. Le processus de fabrication et la solution architecturale
finale suivront des cycles: l’usage
définis l’utilisation et l’usure défini
la durée de chaque élément jusqu’
a son remplacement dans le bâti-
ment. Ainsi l’agencement interchan-
geable de cette architecture adap-
table et évolutive en tout point sera
toujours directement au service de
l’Homme. Pour cela Il faut donc dis-
tinguer la base de la partie mutante,
faire en sorte que les variations et
adaptations soient faciles et pos-
sibles mais qu’elles n’affectent pas
l’ensemble de l’édifice.
Cette exemple a Nous voulons nous détourner d’un urbanisme
Coimbra au Portugal illustre parfai- radical, ou les mutations et transformations sont lourdes
tement cet alliage comme l’explique et couteuse. La ville de demain doit etre capable d’evoluer
Mateus Aires entre les éléments de
compression qui contiennent esca- mais son adaptation ne doit pas avoir des consequence ne-
liers, murs porteurs et technicité et gative sur la perception et la figure générale. Au contraire
les éléments de tractions rajoutes les solutions envisagées doivent convenir a son statut et
sur la base, flexibles et légers dans etre appropriée aux réalites climatiques et sociales du pays.
leur composition Cet assemblage Le contexte et la forme de la ville doivent etre définies par
intelligent effectuer ici par une greffe
les édifices de maniere solide, et en interne l’architecture
nouvelle sur une ancienne structure
datant du XVIe siecle, peut être faci- doit etre totalement flexible.
lement réinterpréter dans le cas d’un
projet complètement nouveau. COMBINATIONS #021

ce que le passe nous revele . . . . . . ce que le passe nous revele


CHAPTER ONE

Nous cherchons donc, a travers cette démarche du remplace- #022


En soit le retour vers
ment, du montage et du démontage et de l’entretien des composantes
des modes de constructions tradi-
dans nos batiments, qu’elle soit prise en mains par une main d’œuvre
faite d’ouvriers et d’artisans locaux. Cela nous permet d’offrir plus de tionnels represente pour certains ar-
possibilités de travail a la population, et nous engage aussi a mieux chitectes modernes, le moyen de
respecter la durabilité sociale d’un groupe d’individu au sein d’une com- retrouver le contact avec l’artisan, le
munauté. fabriquant et la main de l’Homme.
En effet, c’est garce a cette initiative, qu se préserve le savoir Aussi les methodes anciennes et les
faire et la culture constructive au niveau local. En tant qu’Architecte, il principes traditionels mettent en va-
faudra aussi veiller a nourrir la recherche sur les matériaux prêt a l’emploi leur la composition architecturale a
qui seront produits dans une région précise en but de servir des projets partir des elements distincts dans la
locaux . Cela est tout d’abord une nécessité aujourd’hui, afin de réduire
l’impact négatif du transport des marchandise a travers le monde et de masse, emboitee les uns dans les
continuer a contribuer au déséquilibre sociale que cela engendre. En ef- autres. Cette prouesse nous oblige a
fet, le marché local est souvent dominer par un fournisseur international revoir nos connaissances et a les ap-
qui, sans forcement le vouloir, ampute les acteurs locaux de certaines profondire puisque la mise en oeuvre
opportunités nécessaires a leur développement. des materiaux doit etre comprise et
Dans le cas de la reconversion, qu’il s’agissent d’un batiment adoptee par l’Architecte, pour que la
ancien ou d’un bout de ville, ils’agit en effet aussi de la régénération communication sur le chantier soit
de l’espace et du lieu de vie d’une population., En privilégiant des as- possible. Ainsi il s’agit pas forcement
semblages qui peuvent être facilement monter et démonter pour être
d’imiter le type de batiment ancien
réutiliser ailleurs nous engageons les populations a participer, et a etre
concerner par la ville. Ainsi les villes convertibles de demain, comme duquel on s’inspire, sa forme ou son
nous les imaginons, nous permettent aussi d’envisagér des solu- style, mais plutot d’utiliser les moyens
tions et une apporcheune approche complètement nouvelle sur les et le savoir faire qui en a ete l’element
questions de l’entretien et de la réutilisation des matériaux déjà em- federateur et les reutiliser, voir meme
ployés. les reinterpreter.
Certaines villes du monde, sont aujourd’hui su-
Du point de vue techniques, les modules et elements prevus
jette a changer plus que d’autres, et représente donc pour nous des op-
pour etre monter dans les batiments, sont entretenus et stocker dans
portunités pour mettre en place des rapports équilibrés entre « structures
de grands hangars. Après une période d’usage, pour certains ils sont
anciennes » et « nouvelles formules» .A Berlin par exemple, nous pou-
refondues ou tout simplement retaper afin de servir ailleurs. Ceci nous
vons découvrir que l’alliance entre neuf et vieux peut être faite de manière
ouvre une dimension totalement nouvelle aujourd’hui encore très peu
subtile et clair. Il s’agit avant tout dans ce cas, de mettre en valeur un
considérée sur la facon cyclique et durable d’envisager l’urbanisme de
contraste évident mais en même temps, d’assurer la fusion des deux. En
demain. En effte il semble possible de prévoir dans l’avenir que dans
effet certains exemples récents, ou l’Architecte a raisonné par une mise
nos societes hyper-modernes tous les elements de construction pre-
a distance de deux époques architecturales en créant un entre deux, une
sent dans un batiment soient numerotes et repertories dans une grande
bulle d’air neutre qui, entourée d’une colonnade comme dans l’exemple
base de donnee. Cela nous permet atravres un programme informa-
du Musée de Chipperfield, nous permet de lire les différences tout en en-
tisee, d’effectuer des mise a jour en sachant d’avance dans chaque ar-
tant plongé dans une symbiose forte. D’un coté le geste architectural est
chitecture qu’elle est la piece, la brique, la poutre , la porte ou la tuile, qui
simple et pur et de l’autre, cette retenue permet finalement d’apprécier la
doit etre prochianement remplacee. Ainsi nous pourrions mieux gerer
mise en œuvre recherchée et complexe qui nous est livrée par l’ouvrage
notre «parc architectural» et savoir a tout moment combien et ou sont
plus ancien. Cette combinaison nous intéresse et elle est saine, elle de-
nos atomes dans cette constellation geante comparable a une grande
vrait être mise en œuvre plus souvent dans le monde de demain.
chaine d’ADN.

ce que le passe nous revele . . . . . . ce que le passe nous revele


CHAPTER ONE CHAPTER ONE

A notre époque, dans toutes les grandes villes du monde, le BUILDINGS IN LONDON #024
Ce qui est valable
remplacement des anciens batiment et du coeur historique de la ville pour toute une ville, l’est aussi pour
s’accélère et a la place apparissent souvent des assemblages de bâ- les batiments qui la composent. En
timents de style différents et variée. Ce constat n’est pas toujours po- efftet, il semble interressant de voir,
sitif pour l’image d’une cité, puisqu’il ne permet plus de vivre la ville que dans certaines situations, les ar-
comme une structure harmonieuse continue dans son ensemble mais chitectes ont réinterpreter des formes
plutôt comme une salle d’exposition a ciel ouvert, ou les particularités et figures locales anterieurs, bien que
et mêmes les extravagances sont exhibées. Par contre, comme nous les materiaux et la fonction soeint to-
l’avons expliquer, si le cadre bâtie suit des règles et permet aux ou- talement differentes et nouvelles a
vrages, même si ces derniers sont produits a différentes époques de leur époque. Dans le cas de la ville
s’intégrer dans la masse bâtie existante en respectant certains codes de Londres, il existe bel et bien des
et un langage d’ensemble, la perception et le cachet unique de la ville édifices récents qui exprime parfaite-
nous plonge dans une atmosphère générale attachante. Si une ville ne ment cette alliance entre materiaux
subie pas de démolition d’envergure suite a une guerre ou une catas- modernes et le soins apporter a ceux-
trophe climatique et qu’elles reste en soit dans une évolution lente et ci, pour qu’ils resemblent aux assem-
une croissance constante, elles sera au final toujours faite d’aditions blages des constructions voisines.
architecturales variées qui témoignent chacune a leur manière de la L’exemple du Portcullis House illustre
succession des époques ayant marquées a leur façon la ville et nous cette ambition du Maitre d’ouvrage,
permettent d’identifier le style et les influences des tendances succes- de matérialiser la continuité avec
sives qui les ont vues naitre. l’environnement proche. En effet, les
cheminées sont des tours a vents mo-
A l’instar de certains urbanistes, cer-
dernes, la facade est noir, le batiment
tains projets modernes prennent ap-
est connecter a une station de metro,
pui sur des formes et des morpho-
possede un atrium geant en verre
logie antérieure a leur intervention
dans sa cour, tout en se fondant dans
et cela afin de renforcer le caracter
premier que possede la ville. Dans CONCLUSION LECON 5 la masse.
le cas dans grandes metropoles, on En tant qu’Urbaniste, nous sommes responsable du devenir
remarque souvent que les proportions de nos villes et en même temps, de celui des habitants vivants dans
des espaces publiques sont simi- les zones urbanisées. Nous souhaitons réconcilier l’Homme et la Ville,
laires d’un endroit a l’autre de la ville le passe et le futur, l’architecture traditionnelle et les visions modernes
et cela meme si la date de leur réali- contemporaines. Pour cela, il faut que nous soyons capable de continuer
sation ne remonte pas forcement aux a faire en sorte que les villes soient a la hauteur des rêves et des ambi-
meme époques. Ainis nous devons tions de leur usagers. Elles doivent continuer a être ce que l’on attend
nous aussi nous forcer a respecter un d’elles. En effet, les villes sont en évolution constante et afin de cadrer
certaine realité existante dans ce lieu leur trajectoire dans le temps, nous devons nous efforcer a ce qu’elles
avant d’agir nous meme. On se doit soient capables de mutations naturelles sans que celles si affectent trop
de faire en sorte, que la particularité le cadre bâtie et que les interventions physique nécessaires a leur dé-
des constelations et formes urbaines veloppement ne soit pas trop brutales.Il nous faut construire un espace
soit reprise dans le contexte ou nous adaptable, une ville qu’on peut facilement convertir mais qui garde en
sommes et non pas importiée et cela soit un rapport clair et puissant avec son passé. Ainsi si notre objectif
afin de contribuer a perpétuer la phy- est annoncé, il nous reste a donné une place précise aux individus dans
sionomie de la ville et la perception que le cycle de transformation de leur environnement physique dans lequel
PLACES IN PARIS #023 nous en avons. ils ont choisi de vivre et de leur donner la chance de participer a la réa-
lisation de leur intentions sincères et profondes.

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CHAPTER ONE

Leçon 6
L’architecture de Fernand
Renaissance et durabilite Pouillon par exemple est un tres bon
ALGER
exemple de la volonte de prendre CITE CLIMAT DE FRANCE
en consideration les realites clima-
Si l’on s’intéresse aujourd’hui en tant qu’urbaniste a dévelop- tiques, culturelles et sociales du bio-
per une vision nouvelle pour nos villes futurs afin qu’elles soient mieux tope dans lequelle une civilisation vit
adaptées aux particularités de notre époque, il nous faut cependant et construit ainsi qu’une recherche de
comprendre certaines réalités qui ont influencée nos choix d’hier. En faire simple avec les moyens du bor.
effet, une ville se met en place a travers un processus long qui suit Ces ouvrages importants propulsent
la dynamique et la vitesse de l’établissement humain des individus qui le devenir de la ville vers un equilibre
la peuplent. Généralement, elle se consolide doucement, passant par sain et durable.
exemple de simples camps militaires a des constructions plus solides.
Ensuite, lorsque ces constructions primitives ne répondent plus aux be- Dans les pays convoi-
soins présent, elles sont remplacées par d’autres mieux adaptées et tés comme l’Algerie, ou les vagues de
parfois mieux construites. Les villes sont donc soumises a des cycle colonisation successives ont marqués
de vies qui suivent l’ordre suivant : construction, modification, destruc- le paysage architectural, de nombreux
tion, reconstruction. Il arrive aussi qu’ au cours d’un conflit, une ville soit exemples de mutation démontrent a
brusquement détruite et que par la suite sa renaissance est générée quel point il est essentiel que dans le
par la volonté de la force étrangère qui l’occupe et, qui après avoir fait milieu urbain soit mise en valeur une
table rase, veut remplacer l’ancienne tendance architecturale du peuple certaine alliance entre «ce qui vient
vaincu, par une architecture nouvelle. d’ailleurs» et l’identité locale surtout
Si nous analysons le cas de l’Afrique, nous constatons que la dans l’espace collectif publique fré-
colonisation engagées par les puissances européenne n’a pas toujours quentés par tous. Dans ce contexte,
abouti a un processus de remplacement, et que bien souvent l’idéologie on peu remarqué que l’on peut facile-
des nouveaux arrivants était celle du jumelage de l’univers importée ment définir l’identité d’une ville dans-
par eux avec celui des autochtones. Ainsi souvent les villes nouvelles cet entre deux, dans ce vide qui surgit
étaient bâtie a coté des noyaux durs urbains deja existants. La démolition comme une force supérieure au cadre
n’était donc pas toujours l’option choisie par l’occupant, et le mot d’ordre bâtie lui-même et qui accentue la ten-
sion spatiale entre les éléments du tis-
était le suivant: «exercer sa main mise politique et militaire sans toucher
sus urbain. Au lieu de tout remplir et
#025
au cadre bâtie historique en préservant au mieux tous les aspects folk-
loriques et traditionnels des peuples indigènes». de tout bâtir, on a donc chercher a développer l’espace publique, les
places, les cours en le rendant généreux ce qui permet aux habitants de
C’est donc grâce a l’introduction d’une culture constructive contempler et d’apprécier la rencontre de ces deux mondes, le premier
étrangère sur la terre d’un peuple qui possédait déjà sa propre histoire proche et le deuxieme plus éloigner. A maintes reprise, cela a produit
et ses coutumes, vivant dans un climat local particulier, qui a permis un modèle de ville exceptionnelle a l’approche cosmopolite et interna-
a certains architectes d’explorer l’horizon de la fusion des styles et de tionaliste et qui pourtant en même temps, flirte très bien avec l’esprit
combiner les façons de faire en cherchant a produire et a développer du lieu, en contact direct avec le caractère local. Le Portugal, un des
une architecture hybride. Beaucoup d’exemples réalisées dans la pre- pays dont la culture constructive a été fortement confronté a d’autres
mier moitié du 20e siècle notamment en Afrique du Nord, témoignent de grâce a sa domination du trafique navale mondiale et de son extension
ce puissant mariage culturel, qui a vu le jour dans de réels laboratoires territoriale croissante, nous a livrer de très bon exemple de ville ou l’on
a ciel ouvert. Casablanca, Alger, Tel Avive ou Le Caire, les exemples perçoit directement la juxtaposition dans un même cadre de vie de la
d’architectures modernistes ont forgé l’image de ces villes medite- vision globaliste moderne et de l’attachement aux valeurs locales et de
ranneenne a forte qualitee constuctive mais aussi urbanistiques, ayant la bonne relation de la ville et du patrimoine naturel présent dans les
marqué l’histoire mondiale dans sa chaire. environs.

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CHAPTER ONE CHAPTER ONE

Mais une certaine répercussion néfaste du a ce choc des ci- Ce détachement et cette perte de
vilisations s’est aussi fait ressentir a travers la forte influence qu’a eu repère continue aujourd’hui a dominer
l’architecture occidentale sur les modes constructifs a locaux dans les la sphère des réalisations urbaines et
pays colonisés. En effet peu a peu, les populations se sont appropriées architecturales a travers le monde.
les codes et les coutumes constructives étrangères, ces architectures Partout l’on peut observer que des mu-
séduisantes a leur yeux et plus résistantes que leur architectures verna- tations urbaines sont en cours et l’on
culaires. Aujourd’hui les résultats et les conséquences sont évidentes : assiste parfois a des changements radi-
la majorité des populations ont perdu leur savoir faire constructif ances- caux sur une période très courte. Pour-
tral et préfère utiliser les méthodes constructives modernes, même si tant dans un contexte stable, une ville
souvent ces dernières sont moins adaptées aux réalités climatiques du de part sa nature ne se transforme que
pays et au rites et aux habitudes locales qu’elles soient domestiques ou très doucement. La mutation de son
qu’elles se tiennent dans des espaces collectifs. Ce n’est donc pas une architecture ne s’opère que de manier
renaissance dans le bon sens du terme qui a eu lieu au cour du siècle partielle et ponctuelle, on réinvente une
dernier et qui depuis l’indépendance et la création des pays du sud du zone, on détruit d’anciens bâtiments et
globe terrestre a marqué la rupture de ces jeunes sociétés avec leur on les remplacent par des constructions
passé historique. aux normes contemporaines et a la vi-
sion du moment.
Pourtant si l’on retourne en
arrière et que l’on prend sous la loupe
les architectes modernes a l’apogée de
leur art, on voit qu’ils ont chercher a re-
nouer le lien avec le sol et ne pas pro-
duire une architecture universellement
neutre. En effet, dans son projet de
maison dans le Massashustes, Marcel
Breuer et Gropius chefs du renouveau
ont consenti a marier leur volume cu-
#026 THE BAUHAUS biques et sans couleurs a un socle qui
s’intègre dans le paysage. La maison
consiste dans cette union entre une architecture simple et fonctionnelle et un
soubassement en pierre. La partie basse de la maison affirme ce lien avec le
lieu et l’ancrage du projet dans le site. En effet, cette base solide combinée
aux éléments verticaux telque les cheminées et l’escalier, ceinture l’habita-
tion et le jardin comme une boucle. Faut-il comprendre cette Architecture
comme une métaphore du mouvement moderne qui s’affirme comme une
tendance nouvelle, rationnelle et purifiée de toute substance inutile mais en
se basant quand même sur les acquis du passe ? La renaissance d’une ville
ou d’un empire elle aussi prend forme sur les ruines et vestiges legé par
les prédécesseurs. En tout point cette combinaison pousse notre réflexion
vers ce que nous devrions réussir a faire, mettre en adéquation la culture
constructive locale ancestrale comme une résurrection et notre désire de
révolution. Une nouvelle ère s’annonce, une époque ou passé et avenir se
rejoignent pour laisser place a une forme d’Architecture équilibrée et pré-
sente.

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CHAPTER ONE CHAPTER ONE

Nous ne sommes pas les pre- CONCLUSION LECON 6


miers a se poser la question d’un éven- Si nous voulons changer les mœurs, et élaborer un concept
tuel retour aux sources. Il y a eu l’Archi- qui puisse répondre aux exigences et contraintes actuelles, il faut en
tecte italien Paladio qui a travers toute premier lieu que cette alternative a l’architecture contemporaine d’au-
sa carrière, a chercher a a perpétuer les jourd’hui soit fédératrice d’une qualité environnementale exception-
valeurs émise dans l’architecture clas- nelle. Le défis consiste avant tout a instaurer une classification dans
sique en les intégrant dans ses projets les mesures et les choix ou l’aspect le plus important serrait celui d’être
de villas bourgeoises. Il y a eu ensuite une architecture qui consomme peu, ne détruit rien, respecte le lieu et
l’Architecte allemand Heinrich Tessenow soit fidele aux principes écologiques de base. Ce n’est pas tant avec
qui a compris très tôt, l’importance de fa- des principes et des techniques nouvelles que nous devons raisonner
briquer un prototype plus modeste, d’une mais plutôt s’appuyer sur les connaissances et qualité véhiculé dans
maison pour la classe moyenne et qui des architectures a caractère traditionnel qui vont nous aidé a mettre en
résume de manière synthétique le rôle place des initiatives saines et durables.
du foyer familiale. Un portail, une allée,
un jardin et une maison au centre de la La recherche se dirige donc vers tout vers des choix qui ont fait
parcelle. Une façade simple de faire, une leur preuve, des matériaux locaux, des énergies renouvelables. Les so-
facade épurée, une fenêtre une porte- lutions envisagées passent donc par un réapprentissage des techniques
Pour l’Architecte suisse Le Corbusier, il de constructions en voie de disparitions. A notre époque, seul sans les
a fallu tout remettre en question et pour pays ou le climat est dur et ou l’architecture doit savoir résister avant
lui de toute évidence, de se distinguer tout facae a la nature que nous pouvons trouve des exemples vivants
d’un principe ou la symétrie domine. Le de pratiques typiques lorsqu’il s’agit
calcul est pourtant le même, mettre en de construire.
rapport l’intérieur de la maison et les ex- Que ce soit en Alaska, en Australie
térieurs et cela de la façon la plus forte. ou dans les montages en Suisse,
#027 FUNDAMENTALS il y a toujours eu des Architectes
Son concept de «plan renversé» propose que l’habitation capables de maintenir la flamme
soit finalement arrachée du coeur de la parcelle, pour venir se développer d’un certain régionalisme, même
sur le coté du terrain, laissant place a un grand jardin recomposer. Le vide dans des constructions modernes.
central devient ainsi le sujet principal. Evidemment, la cour centrale en C’est parce que ces qualité sont
architecture est un theme qui a des antécédents dans les realisations ro- évidentes, et qu’elles sont bonnes
maines ou méditerranéenne ainsi que orientales. La grande cour au centre a cet endroit qu’elles ont survécu
de la maison multifamiliale est une solution idéale qui s’est perpétuée a jusqu’à aujourd’hui. En effet, afin de
travers le âges. Ainsi aujourd’hui, Il ne s’agit donc pas d’inventer quelque garantir la pérennité d’une culture
chose de nouveau mais plutôt de revoir ce qui nous est livrée directement constructive, il faut que cette der-
des réussites du passé. Grace a une méthode simple illustree ici par la nière soit parfaitement adaptée au
mise en rapport de ces grands classiques, nous pouvons donc émettre climat et aux réalités du terrain et
une vison tres large et qui pourra, selon la situation donnée, être déclinée du lieu ou elle se trouve. Afin d’exis-
selon l’une ou l’autre de ses variantes. ter et de durer elle s’est affranchie
de tout artifice non nécessaire,
Il nous faut sortir absolument du cadre sacré de l’architecture elles s’est débarrassé de ses failles
comme nous la conniassons et la concevons et se preparer plutot a et faiblesses et se tien la devant
mieux encore connaitre les fondamentaux pour produire une architec- nous, avec son instinct de survie
ture parfaitement adaptee a l’Homme contemporain et aux villes de de- super aiguisé.
main. #028 RUDOLFO OLIGIATTI

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CHAPTER ONE

Leçon 7 Il n’est pas toujours évident que la qualité ou le soins que l’on a
Vers une architecture qui change pu apporter a une œuvre lui garantisse sa survie dans le temps, surtout
lorsque la pression politique, économique ou sociale réclame sa mort.
Cette réalité, a encouragée des inventeurs a penser de manière a assu-
A travers toutes les leçons du premier chapitre, nous avons rer la survie du batiment dans le temps. Avant de fabriquer un espace et
essayé de définir ce a quoi nos sociétés aspirent et le besoin qu’elles de dessiner un projet, ils ont réflechis de façon a permettre l’adaptabilité
tentent de couvrir lorsqu’elles construisent. En effet, derrières toute ac- du lieu. Ce concept, n’en moins futuriste n’est autre q’un appel a réfléchir
tion donnée, il y une raison, une explication. Avant l’acte de bâtir il ya un a la solution la pus économe possible de construire des batiments qui
besoin qui émerge et pour lequel n’existe pas encore d’espace définis remplissent plusieurs fonctions, en attribuant parfois si l’on peut le faire a
pour le contenir, pas de toit pour couvrir l’activité en question. un espace plusieurs vocations possibles et plusieurs options d’utilisation
La fonction d’un bâtiment et sa tache sont donc les facteurs pour les gens qui le fréquentent. Ainsi au lieu d’etre fait pour une seule
principaux qui déterminent si oui ou non l’on va construire et comment, chose, de ne remplir qu’une tache, cette formule architecturale propulse
de quelle dimension doit être l’edifice, afin qu’il joue pleinement son rôle. le batiment dans une nouvelle dimension et assure sa durabilité. Les
Il n’existe donc aucune initiative ou l’on puisse bâtir un espace pour changements sur l’ouvrage se font donc par des mecansimes et une
lequel on a prévu aucune affectation. En effet c’est la définition de sa certaine technicité qui permet d’etre mise en oeuvre facilement et acces-
fonction qui lui offre sa raison d’être. Evidemment que même si ce lieu a sible a tous a tout instant, transformant parfois, en dehosr du batiment
une vocation précise, il arrive que s’y déroulent dans le cours de sa vie, lui-meme, la vocation de tout un quartier.
des activités qui différent de celle pour laquelle il a été construit. Ainsi
un grand corridor, peut devenir une aire de jeux pour enfants, un terrain
En 1932, Jean Prouvé
de sport. Mais le fait d’ absorber des comportements du genre informels,
a réalisé a Paris, un bâtiment a
n’est pas une qualité a laquelle l’Architecte doit s’interesser mais il doit
usage multiple nommée la Mai-
plutôt raisonner de manière a ce que la réponse architecturale soit fidele
son du Peuple. Au rez-de-chaus-
a sa vocation, mais sans pour autant l’enfermer a ne jouer que ce rôle.
sée de cette «machine a vivre»,
Nous devons donc réussir a formuler des propositions
un grande Hall s’ouvre sur l’exte-
constructives qui puissent être facilement adaptée et cela dans le sens
rieur, ce qui renforce sa vocation
de la durabilité que cella engage vis-à-vis de l’œuvre. En dehors des as-
de marché hebdomadaire de fruit
pects fondamentaux de toute architecture comme le besoin d’être bien
et légumes ou les vendeurs pro-
construite, d’être solide, résistante, de nous permettre d’être protégée
posent leur produits a l’étalage.
des variations du climat et de toujours nous garantir un certains confort,
Le reste du bâtiment est consti-
il faut que nous envisagions des le départ de le prévenir d’une mort pré-
tuer d’espaces extensibles qui
coce en garantissant au bâtiment de survivre plus longtemps sans que
peuvent être utilisés soient pour
sa fonction et son rôle et surtout sa raison d’être soit trop vite périmée.
des expositions et événements
Dans les annales de toutes le villes du monde, l’on constate souvent
ponctuels, ou transformé en ciné-
que de beaux chefs d’œuvre et édifices a fortes valeurs patrimonial soit
ma, avec un grand rideau qui rend
détruit pou être remplacer par des édifices moins nobles, mais répon-
obscur l’espace central a l’étage.
dant mieux au besoins actuels. On pourrait donc se demander quel sont
La toiture amovible permet d’ou-
les bons élèves, donc les bâtiments pour qui depuis qu’il sont été réa-
vrir complètement l’édifice et de
lisés, l’on a pas trouvé de raison de les remplacés. Est-ce que ce sont
laisse rentrer le soleil et le vent
ceux qui possèdent une qualité constructive ou architecturale supérieur
ce qui renforce sont caractère
aux autres ? Ou sont il simplement les bâtiments qui au fond possèdent
mutant.
la plus forte capacité a se réinventé et a être investi a chaque fois de
manière nouvelle par des fonctions et des exploitations innovantes sans
que cela nécessite leur démolition totale.
#029
MAISON DU PEUPLE

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CHAPTER ONE CHAPTER ONE

A notre époque nous avons fortement besoin de ce genre La question de la neutralité d’un corps architectural est une
d’espace qui s’adaptent au cours d’une journée. Notre façon de réflexion complexe mais interessante. En effet, nous avons expliquer
vivre aujourd’hui est animé par une besoin de flexibilité et nos que la neutralité est en fait une solution parfaite pour faire des édi-
occupations ne sont pas tenues par des horaires fixes et cela fices facilement adaptable. On pourrait imaginer des sortes de grands
même dans l’espace domestique. Il nous arrive parfois d’utiliser hangars sans barrières et sans limites, des volumes généreux dans le-
une cuisine pour y travailler temporairement avec un ordinateur quels n’importe quelle activité est possible. Ce neutre est finalement la
portable, le salon pour y laisser dormir un ami, et notre chambre meilleure piste pour que dans un volume puisse se conjuguer plusieurs
a coucher peut devenir un espace de jeux pour un enfant. fonctions et cela de manières plurielles. La dimension appropriée de
Aussi nos lieux de travail peuvent être fait de manière plus ces grandes boites polyvalentes serrait issue de la résultante de l’en-
souples puisque l’ordinateur portable nous permet de s’installer semble des options qu’on aurait pu envisagés.
un peu partout. Ainsi dans certains lieux d’affaires, les bureaux ou
travaillent le personnel, de grands espaces open-space avec de Mais vis-à-vis de nos principes et de notre objectif fondamental,
longues tables communes se transforment - lors de la pause - en il semble que la neutralité d’un corps met fin a la discussion autour du
cantine conviviale, pouvant accueillir des gens venant de l’exté- rôle des bâtiment dans l’histoire de nos villes. En effet un volume sur
rieur. A cette occasion les PC sont rangés dans des armoires, et les lequel on ne peut rien lire, silencieux et sans visage, semble être une
repas sont servis. option sans devenir. Il semble quasi impossible pour l’usager de s’iden-
tifier avec cette enveloppe sans âme, difficilement reconnaissable et
#030
Dans cette figure de avec laquelle l’échange mental et le dialogue ne peut se faire. Un objet
barre, les cages d’escaleirs sans identité, et sans rôle précis a la base, ne remplis pas complète-
et ascenseurs se trouvent sur ment sa tache puisque cette architecture ne pourra pas nous aider a
le coté de l’édifice sans gener structurer notre carte mentale, nous nous en souviendrons tout simple-
l’amenagement interne qui de- ment pas. Ainsi, une ville faite de modules neutres fabriqués et produits
vient completement flexible. sans caractère affirmés, est une ville mort-née. Il est donc impossible
Ainsi selon les besoins, l’on au final, que nos environnements urbains dans le futur soient conçues
peut facilement subdiviser les de cette manière et au contraire, nous avons besoin d’architectures di-
etages soit en grandes sur- versiffées qui peuvent jouer leur rôle de repères. Il ya donc un besoin
faces de bureaux, soit des pour nous de penser a des systèmes qui font que nos architectures
unites d’habitations de taille se lisent de manière clair et directe et qu’on sache quelle fonction ils
moyenne soit de petits studios. abritent. Il s’agit la d’une qualité essentielle qui a travers les âges et
tendances des époques passées, a toujours existée. Même si chaque
Si l’on adhère a cet es- courant architectural a développé son propre style et ses formes et que
prit qui nous pousse a chercher l’approche générale a sans cesse été renouvelée, nous pouvons quand
a optimiser chaque espace de même identifier des éléments clés qui permettent de savoir si ce bâti-
manière a ce qu’il puisse servir ment est une école, une gare ou une mosquée.
plusieurs fonctions successives Dans la plus part des cas de figure, une telle typologie se constitue
et que l’on veut produire des étape par étape pour devenir au final cette forme que l’on connait et
architectures utiles et faciles qui rend les tissus de nos villes familiers. Nous nous devons donc de
dans l’usage même si l’activité revenir a ces prototype essentiels et peut-être les penser comme des
change, alors il s’agira comme catégories, c’est a dire crerer des formes reconaissables et qui pour-
l’on déjà formuler certains archi- raient servir a un groupe de plusieurs fonctions. Nous aurions donc
tectes, de volontairement fabri- dans notre boite a outil d’urbaniste, 5 a 6 modèles distincts qui peuvent
quer des espaces neutres afin muter d’une fonction a l’autre - en permettant que cela se voit - et en
que l’on puisse y faire ce que préservant en meme temps un aspect de base qui nous rappel a quelle
THE HYBRIDE STRUCTURE l’on veut. catégorie cette architecture appartient.

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CHAPTER ONE CHAPTER ONE

A titre d’exemple, dans A travers l’exemple de mutation du quartier de Halles a Paris,


une ville comme Paris, il nous est pos- nous pouvons découvrir qu’il est important de saisir qu’il ya toujours
sible de distinguer facilement un reliquat une dimension temporelle qui conditionne les transformations urbaines
d’une époque passé comme la cathé- dans nos villes. Un espace a une histoire, une architecture aussi. Mais
drale de Notre Dame, d’un nouvel arri- il arrive que l’on puisse mettre en place un microcosme ou règne une
vant récemment construit comme l’Insti- certaine liberté qui permet a cet espace de se régénérer sans cesse.
tut du monde arabe. Aussi, pendant plus L’agence de Rem Koolhass a en effet chercher par sa proposition ur-
de deux siècles et lorsque la ville a for- baine a inscrire ce quartier dans une tendance nouvelle. Les façades
tement poussée, toutes les architectures s’expriment a travers des panneaux fluorescents sur leur contenu et ce
devait se tenir a des principes générales, qui s’y passe. Les activités internes peuvent donc changer mais ces
porteurs de l’identité du lieu et ceci afin changements nous seront communiquer. Aussi il n’y a pas de distinc-
d’harmoniser le tout. tion physique entre ces tourelles, elles ne varient que par leur taille et
leur hauteur. Au sous sol, un vaste réseau de galeries relient toutes ces
Le Pavillon Baltard suit des architectures ponctuelles et permet une dynamique puissante dans ce
regles decoratives a la mode au XIXe monde parallèle. Le vide est très présent, et sa force résonne et ouvre
pour toute constructions metaliques. le champs des possibilité dans cet espace urbain sensationnel.
Aussi toute la structure peut être faci-
lement démonté et remonté ailleurs ce
qui a permis une transmutation géo-
graphique qui a eu lieu sans grandes
difficulté et qui a permis de mettre en
valeur la capacité que possède ce
bâtiment a être investi par ces utilisa-
teurs de manière chaque fois nouvelle,
en leur permettant de se réapproprié
l’espace comme ils le désirent.
NOMADIC STRUCTURES

En effet, au milieu du 20e siècle, sur le damier urbanistique de la


ville de Paris, une pièce du puzzle ne colle plus. Il s’agit des Halles de Pa-
ris. Ce residus du 19e siècle, bien que fort utile en tant que grand marché
de produits alimentaires, avait rendu la zone autour de lui insalubre et
son impact négatif sur les quartiers voisins obligea la municipalité a le dé-
localiser. Les grandes charpentes métalliques construites en acier furent
donc démontées. Un des pavillons principaux, le Pavillon Baltard fut rapi-
dement remonté ailleurs et on a pu ainsi lui donner une nouvelle vocation
du fait de sa volumétrie généreuse et dans son espace agréable bercée
de lumière. Il est devenu aujourd’hui dans la périphérie de la ville, un lieu
multiculturel ou se tiennent des expositions, des meetings, des concerts
et de grandes fêtes. Ce bel exemple d’ une construction emblématique, a
laquelle on a rajoutée des infrastructures techniques modernes et même
une mezzanine supplémentaire, devrait nous encourager a envisager -
lors du processus de création d’une œuvre architecturale - sa capacité a
se régénérée, donc a prévoir la fin annoncée d’une fonction et le passage
vers une autre sans que l’intervention sur l’édifice nécessite sa démolition
ou de gros moyens pour sa transformation.

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CHAPTER ONE CHAPTER ONE

Il s’agit donc d’essayer de revoir nos méthodes de constructions #032


Si l’on se penche sur
du moment ou nous sommes impliqués en tant qu’urbaniste dans le pro- les surfaces internes, on constate
cessus de fabrication des tissus urbains. Dans ce contexte malheureu- qu’elles sont souvent distribuer de
sement, il n’y a pas de règles absolues que l’on puisse appliquée dans manière équivalente entre la cellule
n’importe quelle situation, a n’importe quelle endroit sur terre. Lorsqu’il d’habitation, celle pour le bétail et l’en-
s’agit de concevoir une ville, nous sommes toujours limité et dépendant trepôt. Ce modèle de « mini complexe
des facteurs qui influencent nos choix comme la situation géographique agricole » est présent dans toute les
ou d’autres particularités locales et cela nous impose des directives civilisations, dans toutes les régions
auxquels nous ne pouvons échapper. Une ville est toujours en mutation du monde, a toute les époques. Le fait
comme un grand organisme, et l’urbaniste cherche a mieux réguler sa qu’il soit multifonctionnelle, oblige les
croissance. Par extensions dans la périphérie ou par la transformation propriétaires a penser a une disposi-
de certains quartiers, nous agissons au final que par étape. Le master tion intelligente qui pourraient favori-
plan global nous aide ainsi a mieux gérer l’ensemble et a se projeté ser l’extension parallèle si nécessaire
vers l’avenir mais nous avons que très peu de maitrise sur les change- de chacune de ces entités, sans que
ments sociétal ou les aléas climatiques et éventuels dérèglements qui l’une va gêner l’autre. En plus, comme
parfois nous surprennent et nous obligent a revoir notre aménagement. les constructions ne se font pas tou-
Une chose pourtant est sur, c’est que nos villes doivent absolument être jours d’un coup mais plutôt progres-
souple et flexible face aux fréquences des mutations et changements sivement dans le temps, l’extension
les plus divers. Ainsi si nous voulons y parvenir, il nous faut revoir les est souvent guidée par la croissance
codes de nos architectures et fabriqué des modules ouverts aux varia- matérielle ou humaine des ces exploi-
tions et capables de se transformer s’il le faut. Notre objectif principal est tants. Cette idée d’addition progres-
donc de faire en sorte que nos villes puissent se régénérer, et d’éviter sive est une formule qui a l’échelle
qu’elles ne s’étendent d’avantage. En effet, au niveau mondial, la dé- domestique nous parait valable même
mographie croissante est un défis qui nous préoccupe tout le temps et aujourd’hui.
qui dans notre métier, nous pousse a trouver des façons de résoudre
le besoin du logements pour tous, mais sans trop accentuer l’étalement CONCLUSION LECON 7:
horizontale. Les villes du futur doivent être penser de manière dense et Cette formule ou les espaces s’additionnent peut aussi être étu-
compact et c’est a ce niveau que les exemples du passé peuvent nous diée a l’échelle d’un petit hameau, donc d’un village qui possède en soit
aider a accomplir notre mission. la possibilité de s’agrandir librement lorsque le besoin le demande. On
peut donc facilement identifier la cellule d’origine, une maison type qui
Il nous semble donc tout d’abord intéressant d’examiner com-
sera multipliée ensuite. Aussi a l’échelle de la ville, si les quartiers sont
ment une construction réagit, lorsque l’on cherche a l’agrandir ou a
imaginées comme de grands blocs équilibrés, comprenant déjà en soit
l’étendre dans un périmètre limité. Il s’agit donc de se pencher sur la
tous les éléments nécessaire a leur autonomie, on pourrait donc faire
capacité de certaines architectures a grandir et ensuite identifié des so-
l’exercice de la même manière. Bloc par bloc, quartier après quartier
lutions que nous pourrions utiliser afin de maitriser et de prévenir cette
comme les feuilles sur une branche, la figure de la ville serrait celle d’un
croissance. De tres bon exemples nous sont livrés a travers les architec-
végétal géant qui grandit doucement par adition. En soit ce concept est
tures vernaculaires ou rurales et nous avons pu voir dans les chapitres
donc possible d’être appliquer, que ce soit a l’échelle micro ou macros-
précédents, qu’elles sont aussi capable d’être multifonctionnelle. En ef-
copique de la ville. Il nous rammene a cette comparaison, entre un tis-
fet ces fermes servent non seulement d’abris aux Hommes, mais aussi
sus vivant et les formes urbaines que nous comptons génerée mais pas
a leur bétail et a stocker leur récoltes. Comprendre comment fonctionne
uniquement dans une logique qui se limite a l’aspect intellectuel, mais
cette cohabitation et cette organisation interne est élémentaire si nous
plus pour nous amener a trouver une facon alternative a concevoir et a
voulons comprendre comment mieux gérer la combinaison des fonctions
dessiner les villes et leurs architectures. Il s’agit bien de cela, de trouver
et arriver a instaurer dans l’avenir des projets ou la flexibilité et la muta-
des réponses efficaces et durables, inspirées du passé et appliquable
tion des espaces est possible et prévu d’avance.
dans le monde de demain.

ce que le passe nous revele . . . . . . ce que le passe nous revele

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