Notice de Présentation du Projet de

Reclassement et Création
des Aires Marines Protégées (AMPs)

MARS 2023
NOM DU PROJET
Reclassement des AMPs existantes selon la nouvelle législation des Aires Protégées et création
des nouvelles AMPs.
CONTEXTE NATIONAL
Dans le cadre de lancement de la procédure de reclassement et création des Aires Marines
Protégées (AMPs) selon la loi n°22-07 relative aux aires protégées promulguée par le dahir n°
1-10-123 du 16 juillet 2010 et son décret d’application n°2-18-242 ayant pour objectif d’édicter
les orientations internationales en termes de la création des aires protégées, de la protection de
l’environnement et de développement durable, le Département des Pêches Maritimes (DPM) a
programmé le reclassement de trois AMPs déjà existantes (Alboran, Mogador et Massa) et la
création des nouvelles APMs. Une vision qui répond aux enjeux de développement durable
respectueux de l’environnement, à la sécurité alimentaire et à l’amélioration des conditions
et de la résilience des artisans pêcheurs considérés comme étant la communauté de pêche la
plus vulnérable.
CREATION DES AMPs DANS LE CADRE DU PROGRAMME DE
DEVELOPPEMENT L’ECONOMIE BLEUE
Dans le cadre du Programme National du Développement de l’Economie Bleue, le DPM a
programmé de créer trois AMPs au niveau d’Agadir, Larache et Cap des Trois Fourches (total
61 500 ha) et développer des activités génératrices de revenus pour les pêcheurs artisans. Le
processus de création d’AMP à Agadir est déjà initié. Cette AMP est une extension du parc
National de Souss Massa. Ce projet a bénéficié d’une assistance technique, financée par le
gouvernement de la Corée du Sud et exécutée par la Banque Mondiale dans le cadre de la
plateforme Blue Economy de la région MENA.
CONTEXTE INTERNATIONAL
La création des nouvelles AMPs s’inscrit dans le cadre des engagements pris par le Maroc à
travers son adhésion, entre autres, à la Convention internationale sur la diversité biologique
(CDB), plus précisément, l’objectif 11 d’Aichi qui énonce que :
« D’ici à 2020, au moins 17% des zones terrestres et d’eaux intérieures et 10% des zones
marines et côtières, y compris les zones qui sont particulièrement importantes pour la diversité
biologique et les services fournis par les écosystèmes, sont conservées au moyen
de réseaux écologiquement représentatifs et bien reliés d’aires protégées gérées efficacement
et équitablement et d’autres mesures de conservation efficaces par zone, et intégrées dans
l’ensemble du paysage terrestre et marin. ». De même, le nouveau cadre mondial récemment
adopté vise le développement de 30% d’AMP à l’horizon 2030. Ainsi bien que l’échéance de
cet objectif est dépassée, ce type de bio-aménagement s’insère aussi dans le cadre de l’Initiative
de la Ceinture Bleue dont les ambitions couvrent la protection des écosystèmes marins par la
mise en place des aires marines protégées, l’exploitation durable des stocks de pêche, et le
développement de la valorisation des produits halieutiques face à une demande mondiale
croissante.
DEFINITION D’UNE AIRE MARINE PROTEGEE
Selon la définition des aires protégées, publiée par l’Union Internationale pour la
Conservation de la Nature (UICN), une AMP est un espace géographique côtier et/ou marin
clairement défini, reconnu, consacré et géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin

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d’assurer à long terme la conservation de la nature ainsi que les services écosystémiques et les
valeurs culturelles qui lui sont associés.
Selon la définition de la loi n°22-07, on entend par aire protégée tout espace terrestre et/ou
marin, géographiquement délimité, dûment reconnu et spécialement aménagé et géré aux fins
d’assurer la protection, le maintien et l’amélioration de la diversité biologique, la conservation
du patrimoine naturel et culturel, sa mise en valeur, sa réhabilitation pour un développement
durable, ainsi que la prévention de sa dégradation.
Dans ce sens, les AMPs sont des outils efficaces, offrant une protection durable, permettant
la restauration et assurant l’utilisation durable de l’héritage naturel. Néanmoins, les aires
marines sont considérées comme des outils au service d'une gestion durable des océans et des
espaces littoraux. Si elles protègent les milieux sensibles et les espèces menacées, elles
permettent aussi d'accroître la productivité des lieux de pêche, de réguler les différents usages
de la mer, d'encadrer un tourisme durable et de créer de nouvelles activités qui génèrent de
l'emploi.
OBJECTIFS DE CREATION DES AMPs
L’objectif principal de la création des AMPs au Maroc, proposées par le Département des
Pêches, consiste à assurer une gestion appropriée des ressources marines et de leurs habitats
afin de garantir la durabilité de la pêche et de l’écosystème ainsi que l’amélioration des
conditions socio-économiques des pêcheurs à long terme.
De cet objectif général, d’autres objectifs plus spécifiques peuvent être assignés à la création
des AMPs :
 Contribuer à la conservation des ressources marines et de leurs habitats ;
 Garantir la durabilité de la pêche artisanale ;
 Créer un espace de communication au sein des sites sélectionnés entre les usagers et toutes
les autres parties prenantes ;
 Résoudre les éventuels conflits entre les utilisateurs de l’espace objet de l’aire aménagée aux
fins de pêches ;
 Tirer un maximum des bénéfices des services écosystémiques grâce à la conservation de la
ressource et de l’écosystème, de la durabilité de l’activité de pêche, ainsi que des bénéfices
associés aux composantes : social, culturel et économique, à la fois dans la zone sous
protection et en dehors ;
 Promouvoir et valoriser l’écotourisme, l’éducation environnementale et la communication ;
 Contribuer à asseoir un mode de développement territorial plus équilibré et durable ;
 Promouvoir la recherche et le suivi scientifique dans l’espace sélectionné et surveiller
d’avantage l’environnement ;
 Développer un plan de gestion efficace par des moyens légaux d’un espace marin vulnérable
et son contrôle de manière efficace ;
 Préserver les ressources halieutiques selon un degré supérieur au niveau des limites
géographiques définies à celui accordé ailleurs dans la zone autorisée pour la pêche
DESCRIPTION DES AMPs EXISTANTES – OBJET DE RECLASMENT
AMP ALBORAN
L’Aire Marine Protégée « Alboran » (figure 1) a été instaurée dans le cadre du Projet Pêche
Artisanale, initié par la Millenium Challenge Corporation (MCC), est mise en place par le

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Département des Pêches Maritimes (DPM) avec la coordination de de l’Agence du Partenariat
pour le Progrès (APP).
L’AMP Alboran se trouve en méditerranée entre Oued Amtter et Tamrabet, elle est d’une
superficie totale de 220 km2, dotée d’une biodiversité marine riche (197 espèces animales
et 237 espèces végétales), elle comporte environ 447 unités de pêche artisanale dont le nombre
de marins pêcheurs artisans est estimé à 1341.
Le long de l’AMP des récifs de protection ont été installées pour l’attractivité de la faune et le
repeuplement des poissons. Cependant ces structures ont été détruites et dispersées d’une
manière anarchique sous effet de chalutage. Ceci aurait induit un impact négatif sur l’activité
de pêche artisanale à l’intérieur de l’AMP et a handicapé son suivi scientifique. Ces faits
indiquent à quel point il est important de renforcer le statut juridique de préservation de cette
AMP.

F IGURE 1 : DELIMITATION DE L ’AMP D’ALBORAN

Cette AMP est gérée par les dispositions de l’arrêté du ministre de l’agriculture et de la pêche
maritime n°336-14 du 3 février 2014 tel qu’il est modifié et complété par l’arrêté n°1496-17 du
15 juin 2017 (Annexe 1 et 1.1) réglementant la pêche de certaines espèces halieutiques dans
cette zone maritime, fixant les espèces à pêcher, la zone de pêche, les engins de pêche à utiliser,
l’interdiction temporaire de pêche appliquées, etc.
AMP MOGADOR
L’Aire Marine Protégée « Mogador » (figure 2) a été instaurée dans le cadre du Projet Pêche
Artisanale, initié par la MCC, est mise en place par le DPM avec la coordination de l’APP.
L’AMP Mogador se situe en atlantique entre Rouissa et Moulay Bouzerktoune, elle couvre une
superficie de 275 km2, près de 198 espèces animales et 162 espèces végétales y vivent et 492
unités de pêche artisanale y opèrent dont le nombre de marins pêcheurs est estimé 1476. Cette

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aire marine protégée intercepte deux points de débarquement aménagés très importants pour la
pêche artisanale notamment Souiria Kdima et Bhibeh.

L’activité de pêche artisanale au niveau de ces deux sites est importante et cible une
cinquantaine d’espèces (poulpe, soles, rouget et sparidés) en utilisant une panoplie d’engins à
hameçons et à filet. En 2022, selon les statistiques de l’ONP, ces deux sites ont généré un chiffre
d’affaire de plus que 26 Millions MAD.

F IGURE 2 : DELIMITATION DE L ’AMP M OGADOR

Cette AMP est réglementée par les dispositions de l’arrêté du ministre de l’agriculture et de la
pêche maritime n°335-14 du 3 février 2014 tel qu’il est modifié et complété par l’arrêté
n°4065.19 du 20 décembre 2019 (annexe 2 et 2.1), fixant le cadre de gestion de la pêche de
certaines espèces halieutiques dans cette zone maritime en mentionnant la zone de pêche, les
conditions et les modalités techniques de pêche des espèces halieutiques, les engins de pêche
autorisés, etc.
AMP MASSA
L’Aire Marine Protégée « Massa» (figure 3) a été instaurée dans le cadre du Projet Pêche
Artisanale, initié par la MCC, est mise en place par le DPM avec la coordination de l’APP.
L’AMP Massa se trouve en atlantique entre Ferkelik et Legzira, dont la superficie est de 250
km2, elle compte 191 espèces animales et 338 espèces végétales. 104 unités de pêche artisanale
y opèrent avec 312 marins pêcheurs. La pêche revêt une importance pour l'économie de la
province de Tiznit et de Ifni. D'une part, elle permet de générer un nombre d'emplois directs et
indirects pour les communautés, et d’autre part d'atténuer les effets des sécheresses prolongées
qui affectent le secteur agricole.
Cette zone est de vocation touristique par excellence, de par son climat, son relief diversifié,
son patrimoine historique et culturel et ses plages étendues. L’écotourisme est l’une des formes
du tourisme durable dans la région, plus centrée sur la découverte de la nature.

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Elle dispose également d’une grande diversité biologique marine, en particulier halieutique où
il existe de nombreuses espèces de poissons commercialement appréciées tels que le bar,
l’espadon, l’ombrine, le sar, l’anchois, la bonite, la dorade royale, le maigre, les thonidés, le
poulpe, la langouste, le calmar, le pageot, le grondin, pied de biche etc.

F IGURE 3 : DELIMITATION DE L’AMP M ASSA .

Cette AMP est régie par les dispositions de l’arrêté du ministre de l’agriculture et de la pêche
maritime n°337-14 du 3 février 2014 tel qu’il est modifié et complété par l’arrêté n°4067.19 du
20 décembre 2019 (annexe 3 et 3.1), réglementant la pêche de certaines espèces halieutiques
dans la zone maritime susmentionnée.
RECLASSMENT DES AMPS EXISTANTES (ALOBRAN, MOGADOR ET MASSA)
Les AMPs Alboran, Mogador et Massa seront reclassées, selon la loi n°22-07 et son décret
d’application n°2-18-242, en AMP de catégorie parc naturel qui se définit comme suit : est un
espace terrestre et/ou marin, renfermant un patrimoine naturel et des écosystèmes représentant
un intérêt particulier qu’il convient de protéger et de valoriser, tout en assurant le maintien de
ses fonctions écologiques et l’utilisation durable de leurs ressources naturelles.
ETUDE ET INSTALLATION DE MATERIELS DE BALISAGE DES AMPs EXISTANTES
Le DPM a effectué une étude maritime, en collaboration avec un bureau d’étude, pour
l’acquisition et l’installation de matériel de signalisation en mer des trois AMP (Alboran,
Mogador et Massa). Cette étude consistait à identifier les caractéristiques du milieu, à construire
un plan de balisage, et à établir les termes de référence relatifs au balisage en précisant les
critères d’évaluation des offres.
L’objectif de cette opération est de suivre et contrôler ces AMPs en mettant des outils de
signalisation pour donner les moyens aux navigateurs et aux pêcheurs de connaître les positions
et les limites géographiques de ces AMPs, selon les recommandations de l'Association
Internationale de Signalisation Maritime (AISM).
Actuellement, le DPM est en phase de lancement d’un Appel d’offres relative à l’acquisition,
l’installation et la mise en service du matériel de balisage.

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AMP BOUJDOUR
L’AMP Boujdour (figure 4) se situe en Atlantique au large de Sidi El Ghazi. L’activité de pêche
au niveau de la zone à proximité de Sid El Ghazi se caractérise par la diversification des métiers
exercés, mais reste dominés par l’activité artisanale avec plus que 300 barques opérant
principalement à partir du site Sid El Ghazi.
L’activité de pêche artisanale au niveau du site Sidi Lghazi est importante et cible plusieurs
espèces (poulpe, calamar, digramme gris, maigre, …etc.) en utilisant une panoplie d’engins à
hameçons et à filet. Une activité de collecte d’algues rouges est également exercée dans la zone
(128 tonnes produites en 2022). En 2022, selon les statistiques de l’ONP, l’activité de pêche au
niveau de ce site a généré un chiffre d’affaire de plus que 91 Millions MAD.
L’AMP contient des zones rocheuses, notamment celles de la zone maritime Sid El Ghazi-
Boujdour, constitue un habitat riche en biodiversité où de nombreuses espèces de poissons
blancs font l’objet d’une exploitation importante par les différentes pêcheries démersales aussi
bien chalutière, palangrière qu’artisanale. Une forte demande des pêcheurs à préserver ces
substrats rocheux a été formulée par les pêcheurs artisans du site depuis plusieurs années.
Cette zone est plus appropriée pour permettre à terme la reconstitution des habitats et des stocks
de poissons. Ainsi, cette mesure, en plus de son impact positif sur cette zone, servira également
à alimenter les autres zones marines avoisinantes en ressources marines.

F IGURE 4 : DELIMITATION DE L’AMP B OUJDOUR.

Cette AMP sera réglementée par les dispositions fixant le cadre de gestion de la pêche de
certaines espèces halieutiques dans cette zone maritime en mentionnant la zone de pêche, les
conditions et les modalités techniques de pêche des espèces halieutiques, les engins de pêche
autorisés, etc.
L’AMP Boujdour sera créé et classé, selon la loi n°22-07 et son décret d’application n°2-18-
242, comme une AMP de catégorie parc naturel qui se définit comme suit : est un espace
terrestre et/ou marin, renfermant un patrimoine naturel et des écosystèmes représentant un

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intérêt particulier qu’il convient de protéger et de valoriser, tout en assurant le maintien de ses
fonctions écologiques et l’utilisation durable de leurs ressources naturelles.
AMP AGADIR : EXTENSION DU PARC NATIONAL DE SOUSS MASSA
L’AMP Agadir (figure 5) sera instaurée dans le cadre du programme du Développement de
l’Economie Bleue soutenu par la Banque Mondiale. Cette AMP de catégorie parc naturel est
une extension du Parc National de Souss Massa allant de 1 à 3 milles marins (figure 6).
En outre des richesses naturelles végétales ainsi qu’animales caractérisant la partie terrestre du
parc national de Sous Massa, la partie marine du parc abrite une richesse halieutique importante
grâce à l’habitat rocheux qui caractérise cette zone constituant une niche de frai de plusieurs
espèces. L’activité de la pêche, en dehors de la zone de 1 mile nautique, est très importante en
utilisant des engins de pêche très diversifiés ciblant différentes espèces à différentes
profondeurs.
Cette zone est plus appropriée pour permettre à terme la reconstitution des habitats et des stocks
de poissons. Ainsi, cette mesure, en plus de son impact positif sur cette zone, servira également
à alimenter les autres zones marines avoisinantes en ressources marines.

F IGURE 5 : DELIMITATION DE L ’AMP AGADIR

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 F IGURE 6 : DELIMITATION DU P ARC NATIONAL S OUSS M ASSA

L’AMP Agadir sera créée et classée, selon la loi n°22-07 et son décret d’application n°2-18-
242, comme une AMP de catégorie « parc naturel » qui se définit comme suit : un espace marin,
renfermant un patrimoine naturel et des écosystèmes représentant un intérêt particulier qu’il
convient de protéger et de valoriser, tout en assurant le maintien de ses fonctions écologiques
et l’utilisation durable de leurs ressources naturelles. Le PAG de cette AMP sera élaboré selon
la réglementation en vigueur.

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Annexe 1 :
Arrêté du ministre de l’agriculture et de la pêche maritime n°336-14 du 3 février 2014 :

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11
Annexe 1.1 :
Arrêté n°1496-17 du 15 juin 2017 :

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Annexe 2 :
Arrêté du ministre de l’agriculture et de la pêche maritime n°335-14 du 3 février 2014 :

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14
Annexe 2.1
Arrêté n°4065.19 du 20 décembre 2019 :

15
Annexe 3 :
Arrêté du ministre de l’agriculture et de la pêche maritime n°337-14 du 3 février 2014 :

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17
Annexe 3.1 :
Arrêté n°4067.19 du 20 décembre 2019 :

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