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COMMUNAUTE ECONOMIQUE DES ETATS DE L'AFRIQUE CENTRALE ECONOMIC COMMUNITY OF CENTRAL AFRICAN STATES

COMUNIDADE ECONOMICA DOS ESTADOS DA AFRICA CENTRAL COMUNIDAD ECONOMICA DE LOS ESTADOS DEL AFRICA CENTRAL

CEEAC ECCAS

PROJET DES PRINCIPAUX AXES POUR L’ELABORATION DE LA


STRATEGIE DE DEVELOPPEMENT DE L’ÉCONOMIE BLEUE
DURABLE DE LA COMMUNAUTE ECONOMIQUE DES ETATS
D’AFRIQUE CENTRALE

Janvier 2023

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I. CONTEXTE

Le concept de l’économie bleue (EB) intègre dans une nouvelle approche l’exploitation
économique des ressources des océans, des lacs, des fleuves et autres étendues d’eau
et la conservation des écosystèmes aquatiques. Il constitue une base pour une utilisation
et une conservation rationnelle et durable des ressources naturelles (renouvelables et
non renouvelables) et de leurs habitats naturels.

À ce titre, l’EB fait partie d’un certain nombre de politiques et initiatives africaines et
mondiales, y compris l’Agenda 2063 de l’Union africaine; la Stratégie maritime intégrée
de l’Afrique de 2014 (SMIA 2050) ; le Cadre politique panafricain et la Stratégie de réforme
de la pêche et de l’aquaculture (CPSR) de 2014, l’Agenda 2030 des Nations Unies de
2015 (Objectifs de développement durable - ODD) ; et la Charte africaine sur la sécurité
et la sûreté maritimes et le développement en Afrique de 2016 (Charte de Lomé)

II. CONCEPT DE L’ECONOMIE BLEUE

L’Économie bleue se présente comme la possibilité d’exploiter l’ensemble des ressources


naturelles marines et aquatiques et développer l’éventail le plus large possible d’activités
économiques autour des eaux (eau des mers et des océans, eaux continentales issues
des fleuves, lacs et rivières).

Les exploitations et les activités doivent s’effectuer de manière durable, c’est-à-dire dans
le strict respect de la protection de l’environnement et des écosystèmes; dans des
conditions maximales de sécurité et de sûreté, dans l’intérêt des populations et de la
société au sens large (qu’il s’agisse de générations actuelles ou futures).

Le concept de l’économie bleue (EB):

- intègre dans une nouvelle approche l’exploitation économique des ressources


des océans, des lacs, des fleuves et autres étendues d’eau et la conservation
des écosystèmes aquatiques.

- constitue une base pour une utilisation et une conservation rationnelle et durable
des ressources naturelles (renouvelables et non renouvelables) et de leurs
habitats naturels.

- fait partie d’un certain nombre de politiques et initiatives africaines et mondiales.

III. VISION

La vision de la Stratégie de l’EB est une économie bleue inclusive et durable qui contribue
de manière significative à la transformation et à la croissance du continent africain.

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IV. BUT DE LA STRATEGIE DE L’ECONOMIE BLEUE

L’objectif de la Stratégie de l’EB est de guider le développement d’une économie bleue


inclusive et durable qui contribue de manière significative à la transformation et à la
croissance du continent, par le renforcement des connaissances sur les biotechnolog ies
marines et aquatiques, la durabilité environnementale, la sécurité alimentaire et nutrition
par une exploitation responsable des ressources halieutiques, la croissance d’un secteur
de navigation maritime panafricaine, le développement du transport maritime, fluvial et
lacustre et de la pêche ; et l’exploitation et la valorisation des ressources minérales et
autres ressources hauturières.

V. PRINCIPAUX DÉFIS

5.1. Défis stratégiques

5.1.1. Vaincre la thalassophobie

Domestication de la mer et des eaux continentales partagées, c’est-à-dire ne plus


considérer la mer comme un milieu uniquement hostile mais plutôt comme un espace de
développement.

5.1.2. Défis de la gouvernance

D’importants problèmes institutionnels et de gouvernance ne favorisent pas la protection


de l’environnement et l’amélioration de la santé des écosystèmes, notamment les
problèmes de financement, de communication, de formation, de recherche et innovation,
etc.

5.1.3. Défi nutritionnel

Plusieurs États ont un déficit de production de poisson et dépendent fortement des


importations. Avec la croissance démographique, la demande des produits aquacoles
continuera à augmenter.

5.1.4. Défi environnemental

Les écosystèmes sains sont très importants pour la survie des ressources aquatiques
vivantes. De ce fait, la production minière, pétrolière, gazière et énergétique en eaux
profondes devrait être développée selon un système de compensation rigoureux.

5.1.5. Défis techniques transversaux

5.1.5.1. Évaluer le potentiel bleu

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Pour le moment, on s’occupe du secteur pétrolier et gazier, mais le potentiel de l’énergie
bleue et des ressources minérales est encore mal connu.

5.1.5.2. Comptabiliser les activités et composants d’Economie Bleue pour une


meilleure gouvernance

Un système de comptabilité nationale approprié devrait être mis en place pour enregistrer
de manière centralisée les changements annuels des secteurs de l’Economie Bleue et
des composantes écologiques.

5.1.5.3. Planification de l’espace maritime, meilleure coordination et synergie

Il est essentiel de trouver un équilibre entre les impératifs d’utilisation durable et de


conservation, d’atténuer les conflits et de créer des synergies entre les utilisateurs.

VI. PILIERS DE LA STRATEGIE

L’économie bleue durable implique de développer un éventail aussi large et performant


que possible d’activités économiques en mer et dans les eaux continentales Fulvio-
lacustres de la CEEAC.

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a) Un mot d’ordre : La CEEAC doit encourager la diversification des activités de
l’Économie bleue dans la région ;
b) La recherche d’une solide compétitivité des activités de l’Économie bleue est un
impératif de durabilité pour les économies nationales au sein de la CEEAC ;
c) La CEEAC doit fortement encourager les États sans littoral maritime de jouer très
activement leur carte dans la construction de leur Économie bleue ;
d) La construction des infrastructures performantes de transport en zone CEEAC
est devenue une urgence pour le désenclavement, l’intégration économique
régionale et la construction de la ZLECAF ;
e) La CEEAC doit entériner la nécessité d’encourager tous les outils modernes de
digitalisation et de facilitation du commerce international en Afrique centrale.

Toutes les activités de l’Économie bleue durable au sein de la CEEAC doivent se


développer dans le plus grand respect de l’environnement et des écosystèmes marins et
aquatiques et dans la lutte contre les menaces des changements climatiques.

a) Nécessité de faire respecter en zones côtières de la CEEAC toutes les dispositions


environnementales de la Convention de Montego Bay de 1982 sur le Droit de la
mer ;
b) Nécessité de faire respecter dans les États côtiers de la CEEAC les dispositions
environnementales du Code communautaire CEMAC de la Marine marchande de
2012 ;
c) Nécessité de faire respecter dans les eaux continentales navigables de la CEEAC
les dispositions environnementales du Code de la navigation
intérieure CEMAC/RDC;
d) Nécessité de faire respecter en zones côtières de la CEEAC tous les textes
régionaux du PNUE visant la protection de l’environnement marin ;
e) Nécessité d’institutionnaliser la gestion spatiale marine dans les zones côtières des
États membres de la CEEAC ;
f) Développer une politique régionale de lutte contre les dérèglements climatiques au
sein de la CEEAC.

Toutes les activités de l’économie bleue dans l’espace CEEAC doivent efficacement
servir à la lutte contre la pauvreté, et au développement de la prospérité socioéconomique
et humaine des États membres.

a) La CEEAC doit favoriser les politiques créatrices d’emplois dans le monde de


l’Économie bleue ;

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b) La CEEAC devra encourager la mise en place des structures de formation aux
métiers maritimes et aquatiques et le renforcement du rôle du secteur privé, de la
société civile, des femmes, des jeunes et les personnes vivant avec un handicap
dans le développement de l’économie bleue durable.

Toutes les activités de l’économie bleue en Afrique, et singulièrement dans l’espace


CEEAC, ne peuvent se déployer durablement que dans un contexte de sécurité et de la
sûreté renforcées et dans le cadre d’une gouvernance pacifiée et sécurisée des espaces
maritimes et fluvio-lacustres.

a) Sécurité maritime : la prévention et la lutte contre les accidents maritimes à l’échelle


nationale et régionale (MOU Abuja + Code MM CEMAC + Code Navigation
intérieure CEMAC/RDC) :
b) Sûreté maritime : la prévention et la lutte contre la piraterie et la criminalité maritime
à l’échelle nationale et régionale (Stratégie AIM 2050, MOU d’Abuja, Code de
conduite de Yaoundé 2013, Charte de Lomé) ;
c) Le rôle central de la CEEAC ;
d) Le rôle de la Commission du Golfe de Guinée ;
e) La sécurisation des espaces maritimes et fluvio-lacustres et le règlement des
conflits transfrontaliers ;
f) La nécessité de garantir, de faciliter et de sécuriser l’accès à la mer des États sans
littoral ;
g) La place et le rôle de l’Action de l’État en Mer (AEM) et dans les eaux continentales
partagées. ;
h) La mise en œuvre du Protocole de Kinshasa révisé.

Accélération de l’opérationnalisation du fonds bleu pour le Bassin du Congo F2BC et


promouvoir l’effectivité de la Contribution Communautaire d’Intégration ainsi que celles
des financements innovants tels que les Blue Bonds.

VII. AXES STRATEGIQUES

Axe Stratégique 1 : Pêche, aquaculture, conservation et écosystèmes aquatiques


durables, aires marines et fluvio-lacustres protégées pour l’économie bleue durable de la
CEEAC.

• Sous-axe stratégique 1 : Promotion et développement du secteur des Pêches et


de l’Aquaculture
• Sous-axe stratégique 2 : Conservation des Ecosystèmes aquatiques

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• Sous-axe stratégique 3 : Gestion durable des Aires marines et fluvio-lacustres
protégées ainsi que des zones humides
• Sous-axe stratégique 4 : Etudes d’impact environnemental

Axe Stratégique 2 : Navigation/transports maritimes et fluvio-lacustres, infrastructures


commerce, ports, sécurité et sûreté maritimes, dans les eaux continentales partagées et
application des règlementations dans la Région CEEAC :

• Sous-axe stratégique 1 : Développement de la navigation/transports maritimes et


fluvio-lacustres ainsi que des infrastructures ;
• Sous-axe stratégique 2 : Développement du commerce et des infrastructures
portuaires ainsi que le transport multimodal et du secteur privé ;
• Sous-axe stratégique 3 : Amélioration de la sécurité et sûreté maritimes, dans les
eaux continentales partagées, application des règlementations ;
• Sous-axe stratégique 4 : Amélioration de l’inclusion sociale (jeunes, genre et
personnes vivant avec un handicap).

Axe Stratégique 3 : Tourisme côtier et marin, résistance aux changements climatiques,


environnement, traditions, culture et savoir-faire traditionnel

• Sous-axe stratégique 1 : Promotion du tourisme côtier / marin et fluvio-lacustre ;


• Sous-axe stratégique 2 : Résilience et adaptation aux changements climatiques,
environnement ;
• Sous-axe stratégique 3 : Traditions, culture et savoir-faire traditionnel.

Axe Stratégique 4 : Energies renouvelables, ressources minérales et industries


innovantes

• Sous-axe stratégique 1 : Promotion et développement des Energies renouvelables ;


• Sous-axe stratégique 2 : Accélération de l’exploitation des ressources minières marines
et celle des eaux continentales ;
• Sous-axe stratégique 3 : Promotion et développement des Industries et technologies
innovantes.

Axe Stratégique 5 : Recherche, formation, innovation, renforcement des capacités,


transfert des technologies, échanges d’expériences, communication, promotion,
sensibilisation, marketing.

• Sous-axe stratégique 1 : Promotion et développement de la recherche, formation,


innovation ;
• Sous-axe stratégique 2 : Renforcement des capacités, transfert des technologies ;
• Sous-axe stratégique 3 : Echange d’expériences, communication, promotion,
sensibilisation, marketing.

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Axe Stratégique 6 : Diplomatie, institutions et gouvernance, création d’emplois et
éradication de la pauvreté, et financements innovants dans le contexte de l’économie
bleue de l’Afrique centrale.

• Sous-axe stratégique 1 : Diplomatie, institutions et gouvernance ;


• Sous-axe stratégique 2 : Associations et regroupements professionnels ;
• Sous-axe stratégique 3 : Création d’emplois et éradication de la pauvreté ;
• Sous-axe stratégique 4 : Fiscalité et financements innovants.

VIII. OPERATIONNALISATION DE LA STRATEGIE ET LA MISE EN PLACE D’UNE


GOUVERNANCE BLEUE DANS LA REGION DE LA CEEAC

Il est nécessaire de mobiliser, dans l’espace de la CEEAC, tous les moyens institutionnels
et stratégiques possibles devant permettre une opérationnalisation effective de
l’économie bleue ainsi qu’un développement intégré et efficace de la Gouvernance bleue:

a) La prise en compte des observations/amendements des Etats membres et la


finalisation de ce projet de stratégie de l’économie bleue, selon les normes
standards de présentation d’un document de stratégie (défis, domaines, axes
stratégiques) ;
b) L’élaboration d’un plan d’action à court (2025), moyen (2035) et long termes
(2050) ;
c) Les instruments de planification spatiale ;
d) L’introduction de l’économie bleue dans la planification économique ;
e) La construction et la modernisation permanente de l’arsenal juridique et
réglementaire ;
f) Le développement de la finance bleue ;
g) La coordination de l’économie bleue à l’échelle nationale ;
h) Le dialogue et la collaboration institutionnelle à l’échelle régionale :
i) La contribution de l’économie bleue à l’intégration économique régionale et
continentale ;
j) L’actualisation des programmes ;
k) L’élaboration des documents-synthèses de vulgarisation selon les utilisateurs
(décideurs, secteur privé, différents acteurs sectoriels, …) ;
l) Amélioration des systèmes des statistiques ;
m) Mécanismes de mise en œuvre et de suivi-évaluation.

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