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C’est dans ce cadre que des essais aquacoles ont été entrepris par l’INRH.
Ces essais ont porté sur trois espèces de coquillage, la moule, la coquille
saint jacques et l’huître. L'objectif était d’inciter au développent de la
conchyliculture nationale, qui s’est limitée, depuis les années cinquante, à
l’ostréiculture, avec cinq parcs à huîtres basés à Oualidia, dont la production
est destinée principalement au marché local.
LES MOULES
Les moules, récoltées sur les rochers dans la zone de balancement des
marées, ont un appareil byssogène extrêmement développé pour résister à
l'hydrodynamisme très fort dans la zone littorale. Leur mise en culture
permet à la fois d'améliorer considérablement la qualité de ce bivalve (gain de
masse, diminution du byssus, qualité de chair différente...) et de rendre son
contrôle sanitaire facile et très efficace et ce, compte tenu de l'apparition très
fréquente de bloom phytoplanctonique toxique le long du littoral national.
Le choix de la région d’Agadir pour abriter cet essai, a été fait sur la base de
considérations océanographiques, de l’existence d’une forte tradition de
consommation de moules et d’un marché potentiel que pourrait offrir une
grande ville touristique.
10
Chronologie
1ère Etape : Identification du site
Cette étape a été réalisée entre 1998 et 1999. Elle a porté sur
l’identification d’un site potentiel pour l’implantation du projet. Cette
partie à fait l’objet de plusieurs études en collaboration avec la Faculté
des Sciences d’Agadir et de plusieurs missions de prospection
d’experts de la FAO dans le cadre du programme UTF/MOR/017/MOR
de la FAO.
2ème Etape : Choix de la zone d’élevage
Après l’identification du site potentiel dans la région d’Agadir, le choix
de la zone propice pour l’installation des structures d’élevage a
nécessité la réalisation d’une étude océanographique (sédimentologie,
hydrologie et courantologie). Cette étude a été réalisée en avril-mai
2000.
3ème Etape : Installation des structures d’élevage
Cette étape a été réalisée en juillet 2000. Une fois la technique
d’élevage a été retenue, validée et les données d’étude océanographique
(profondeur, intensité et direction du courant…) acquises, quatre
structures d’élevage ont été installées en offshore.
4ème Etape : Mise en élevage des naissains
Deux mois après l’installation des structures d’élevage, période
correspondant nécessairement à la stabilisation des structures et à
défaut de l’existence d’une écloserie, deux lots de naissains de moules,
de taille comprise entre 5 à 15 mm ont été récoltés dans les sites
avoisinants et mis en élevage au mois de décembre 2000 et février
2001.
LES HUITRES
Si les premiers parcs ostréicoles ont été crées depuis 1953 dans la lagune
de Oualidia, la production marocaine en huître creuse n'a pas encore atteint
son niveau optimum et ce, malgré la présence de plusieurs sites adéquats à
ce type d'élevage. Le développement de cette culture est peut être freiné par
la sursaturation du marché européen en ce produit.
Chronologie
1ère étape : Prospection du site
Cette étape a été réalisée entre 1991 et 1996 par l’étude
océanographique pluridisciplinaire de la baie. Cette étude détaillée
était nécessaire compte tenu de notre méconnaissance totale du
fonctionnement de ce site.
2ème étape : Choix de la zone d’élevage
Le choix a été fait en juin 1996.
ème
3 étape : Installation des structures d’élevage
L’installation des structures d’élevage a eu lieu en septembre 1996.
ème
4 étape : Mise en élevage des naissains
Sur les filières ont été amarrées des corbeilles, caisses, brochettes,
dans lesquelles ont été placés les naissains en octobre 1996. Une
partie des naissains a été fournie par la Société Marost.
L
e Thon rouge un poisson
téléostéen pélagique et grand A la naissance, il possède une
migrateur. Il appartient à la faible régulation thermique qui
famille des scombridés et est s'améliore au fur et à mesure avec
rencontré en Océan Atlantique et l'âge. L'optimum physiologique de
en Méditerranée. température est d'environ 24°C ; la
gamme thermique s'étend par la
Il peut atteindre des tailles de plus suite avec l'âge.
de 300 cm et des poids individuels
qui dépassent les 650 kg. Sa Plusieurs aspects de son cycle
longévité est de plus de 20 ans, biologique sont encore méconnus à
voire même plus de 30 ans. ce jour.
Elevage
Site d’élevage
Taille (cm)
jusqu’à M’diq, dans une cage de
transport remorquée par bateau 200
4,00
3,50
650
Poids (kg)
3,00
2,50
550 2,00
Poids (kg)
1,50
450 1,00
0,50
Conclusion
Le thon rouge est un poisson mondialement très demandé par les pêches
commerciale et sportive. Sa popularité historique et sa grande valeur
marchande, principalement sur le marché japonais des produits de la mer,
ont largement contribué à son surexploitation.
Les scientifiques japonais ont été les premiers à se lancer, depuis les années
70, dans de grands programmes de recherche en matière d’aquaculture du
thon rouge.
Le thon rouge fait partie des grands poissons téléostéens marins, connu
pour ses grandes migrations transocéaniques. Son aire de répartition
géographique couvre la mer Méditerranée et la zone tempérée des océans
Atlantique et Pacifique. Il se rencontre en bancs plus ou moins importants
dans les couches superficielles d'eau de mer jusqu'à des profondeurs allant
de 200 à 500 m.
43
La première maturité sexuelle est obtenue chez des thons rouges âgés de 4 à
5 ans en Méditerranée et de 8 ans en golfe du Mexique. Les thons mûrs sont
supposés frayer à des températures d’eau de mer de l’ordre de 24°C.
Cependant, certains auteurs soulignent l’existence d’une relation
inversement proportionnelle entre la température optimale de reproduction
et l’âge ; ainsi il semble que des thons rouges géants se reproduisent à des
températures de 19 à 22°C et des thons rouges plus jeunes de 23 à 25°C.
Le choix du site au Maroc pour abriter ce projet a été le résultat d’une série
de missions de prospection en 1991. La région de M’diq a été retenu en tant
que site d’implantation du projet pour plusieurs raisons. De part sa
situation jouxtant le détroit de Gibraltar qui constitue un passage obligé des
44
Figure 1 : Localisation des sites des géniteurs des géniteurs de thon rouge à
M'diq.
45
Comme il n’existait pas de modèle général de technologie applicable à tous les sites et à
toutes les conditions hydrodynamiques, la démarche suivie a été conçue de manière à
combiner celle déjà mise en œuvre au Japon et celle utilisée par les professionnels
marocains pour l’engraissement des thons dans la région de M’diq.
Au total, 181 géniteurs de thon rouge ont été mis en élevage durant les huit
années d’activité du projet dont 50 thons géants acquis en décembre 1992,
25 thons géants en septembre 1993 et 106 thons moyens en novembre
1996. En effet, les prévisions de réapprovisionnement en géniteurs ont été
initialement établies, en fonction des captures réalisées par la madrague
locale, de manière à disposer au début de chaque compagne d’un stock
composé d’une cinquantaine de géniteurs au minimum.
Selon les années, les essais de collecte des œufs ont débuté depuis mi-mai et
se sont poursuivis jusqu’à fin juin à début juillet. La première technique de
collecte, mise en œuvre, consistait en l’emploi de deux grands filets à
plancton de 315 microns de maillage avec une ouverture de 2,0 x 0,5 m et
1,2 x 0,5 m. La collecte s’effectuait par des traits de filet réalisés suivant une
trajectoire triangulaire couvrant la superficie des eaux de la cage flottante.
La deuxième technique a fait appel à l’utilisation de bâches en plastique
attachés contre la partie interne du filet d’élevage. la troisième technique
consistait en la mise en place de filets de collecte à l’extérieur de la cage
d’élevage et dans le sens opposé des courants. La quatrième technique a fait
appel à l’utilisation d’une cage hexagonale, de type Bridgestone, dont deux
côtés opposés de 32 m et les quatre autres côtés de 16 m. Les géniteurs y
ont été transférés un mois environ avant la période de frai. Cette cage a été
amarrée uniquement d’un seul côté de manière à s’orienter en permanence
dans la même direction des courants marins. Quatre filets à plancton de
même caractéristiques que celle utilisée auparavant ont été mis en place du
côté opposé à celui utilisé pour son amarrage. Ils ont été disposés à
différents niveaux allant de la couche superficielle jusqu’à 10 m de
profondeur. En outre, une couronne de filet de même maillage et d’un mètre
d’épaisseur a été mise en place à l’intérieur de la cage et contre le filet
d’élevage. Cette méthode devrait par conséquent permettre de collecter les
œufs de façon significative en cas de frai et les conserver contre les risques
éventuels de déperdition.
Les prélèvements des œufs s’effectuaient à raison de 2 à 3 fois par jour (le
matin, l’après midi et, des fois, le soir). Les œufs de thon rouge ont un
diamètre de l’ordre de 1 mm. Les lots d’œufs collectés ont été assujettis à des
opérations systématiques de comptage et de mesure avec mise en incubation
de certains d’entre eux, à l’échelle du laboratoire, en vue de déterminer les
caractéristiques biométriques et morphologiques de leur larve à l’éclosion.
Les tentatives d’identification spécifique de ces larves ont été basés sur les
critères relatifs au nombre de myomères, de l’emplacement du globule
lipidique dans le sac vitellin et du nombre, de l’emplacement et de la forme
des mélanophores.
Il est généralement admis que la qualité des œufs obtenus constitue l'un des
paramètres permettant d’apprécier la méthode d’élevage adoptée et
48
L’année 1997 représentait sa première mise en service portant sur des essais
expérimentaux à petite échelle de mise en élevage des larves issues des lots
d’œufs collectés dans le site d’élevage des géniteurs de thon rouge et ayant
des diamètres moyens comprise 0,9 et 1,1 mm. L’oblade, Oblada melanura,
et la bogue, Boops boops, deux espèces identifiées en tant qu’espèces
pouvant fournir des œufs et des larves à l’éclosion à utiliser comme aliments
pour les larves de thon rouge, ont été reproduits avec succès au sein de cette
écloserie et y ont fait l’objet d’essais d’élevage larvaire.
VI- RESULTATS
Durant les huit années d’exécution du projet, les activités du projet ont porté
essentiellement sur la constitution du stock géniteur de thon rouge, la tenue des
infrastructures d’élevage en mer ouverte, notamment, lors des fortes tempêtes hivernales, la
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L’effectif total acquis par le projet durant les huit années de son exécution
était de 181 géniteurs de thon rouge dont 75 thons ont été acquis localement
en 1992 et 1993 et 106 importés d’Espagne en 1996. L’évolution de l’effectif
des géniteurs de thon rouge en élevage à M’diq est illustrée par la figure 3.
Le stock initial a été constitué à partir des captures de la madrague de M’diq. Les premiers
thons rouges géants acquis par le projet étaient au nombre de 50 en décembre 1992 et
caractérisés par un poids moyen individuel à l’acquisition de l’ordre 256 Kg (191~419) et
une taille moyenne de l’ordre 231 cm (200~265). Ce stock a fait l’objet de trois
échantillonnages de six individus chacun, et a connu une perte de trois individus par
mortalité. L’effectif en élevage s’est trouvé réduit à 29 thons en fin août 1993.
Ainsi, 106 thons rouges jeunes, capturés par des bateaux senneurs
espagnols et maintenus en captivité pendant quelques mois en Espagne, ont
été acquis par le projet et transférés de Carthagène à M’diq, en fin novembre
1996. Leur poids moyen individuel à l’acquisition était de 55 Kg environ avec
une taille moyenne de l’ordre de 130 cm. Ils étaient transportés dans une
cage flottante de type bridgestone, remorquée par bateau à une vitesse de
déplacement d’environ 2 nœuds. L’opération du transfert avait duré 11 jours
sans aucune mortalité. La réussite de cette opération, qui constituait une
première mondiale en son genre, était d’un grand soutien à la bonne
continuation du projet.
Le nouveau lot de géniteurs a subi également une forte mortalité durant son
premier hiver d’élevage à M’diq (celui de 1996/1997). En effet, des
intempéries pluvieuses enregistrées durant les mois de décembre 1996 et
janvier 1997 ont été à l’origine d’une perte totale de 24 géniteurs dont un
appartenant à l’ancien stock de thons géants. Il y avait eu une augmentation
excessive de turbidité engendrée par les grandes affluences des eaux
pluviales chargées des apports terrigènes notamment dans la zone
d’implantation des structures d’élevage. Le stock de géniteurs s’est trouvé
réduit à 85 individus en fin janvier 1997. Le programme d’échantillonnage de
1997 a été limité à une seule opération au mois de mai avec cinq individus
51
Les résultats d’élevage des géniteurs de thon rouge, dans les deux sites de
F’nideq et de M’diq, sont très intéressants pour les deux lots de thons géants
et de thons jeunes, notamment en matière de croissance.
Paramètres du milieu
Les résultats thermiques obtenus durant les années 1993, 1994, 1995, 1996
et 1997 dans le site d’élevage de F’nideq et durant l’année 1998 dans le site
d’élevage de M’diq sont présentés dans la figure 4. Ces résultats sont
exprimés en moyenne par décade pour les températures de surface et celles
correspondantes à des profondeurs de 10, 20, 30 et 40 m. Les graphiques
thermiques annuels obtenus présentent une allure générale presque
similaire entre les différentes années avec une variation saisonnière bien
marquée. Les valeurs moyennes minimales et maximales enregistrées en
couches superficielles sont de l’ordre de 14°C en hiver et de 22°C en été.
L’écart thermique entre la surface de la mer et les différents niveaux de
profondeur est relativement élevé en période estivale et plus ou moins
atténué durant le reste de l’année. La strate se trouvant au-dessus de 20m
présente une amplitude de variation saisonnière beaucoup plus marquée
que celle du dessous.
temps des années 1996 (février et décembre), 1997 (janvier) et 1998 (janvier
et février). Les géniteurs de thon rouge ne se nourrissent pas à des valeurs
de transparence inférieures à 5 m. La matière en suspension est constituée
d’éléments vaseux et argileux. Ces derniers engendrent des problèmes de
colmatage des branchies des thons en élevage et causent leur mortalité par
asphyxie.
53
Les poissons utilisés comme aliments des géniteurs ont fait l’objet d’un suivi
régulier de mensurations de taille et de poids. Leur gammes de tailles et de
poids moyens étaient de l’ordre de (288 à 328 mm et 259 à 365 gr) pour le
maquereau, de (247 à 313 mm et 177 à 345 gr) pour le chinchard et de (177
à 240 mm et 139 à 356 gr) pour le faux calamar.
Les tests de préférence alimentaire des géniteurs, relatifs aux trois types
aliments utilisés, ont permis de mettre en évidence une tendance générale
différente entre les deux lots de géniteurs de thon rouge. Les thons géants
ont montré une préférence très marquée pour le faux calamar, suivi par le
maquereau puis en dernier lieu le chinchard. Compte tenu des restes trop
élevés récupérés après chaque distribution, l’utilisation du chinchard a été
arrêtée depuis le début 1996. Les thons jeunes ont montré une préférence
plutôt très nette pour le maquereau.
56
Les mensurations de tailles et de poids, collectées par le biais des échantillonnages effectués
notamment en 1993, 1994, 1995 et 1997 et à partir des géniteurs morts sont présentées
dans les figures 7 et 8. Les résultats de croissance en Longueur à la fourche (Lf) et en Poids
total (Pt) des thons rouges élevés démontrent un caractère saisonnier de croissance des
thons rouges en élevage dans les conditions locales des sites de F’nideq et M’diq, avec une
période de croissance active limitée entre avril et juillet.
Le lot de thons géants est passé d’un poids moyen individuel de 256,4 kg et d’une taille
moyenne de l’ordre de 230.6 cm en décembre 1992 à 321.0 Kg (283,4~334,4) et 238,1 cm
(224,0~250,0) en juillet 1993 pour atteindre 414,2 Kg (318,6~506,2) et 255,0 cm
(239,0~272,0) en juillet 1994. Les valeurs maximales, de taille et de poids, enregistrées ont
été de 288,0 cm et 612,4 Kg correspondant à celles d’un géniteur mort en novembre 1994.
Les deux premières années d’élevage ont été caractérisées par accroissement important,
aussi bien en taille qu’en poids individuel des thons géants, suivi par un ralentissement
notable durant l’année 1995. En effet, les poids moyens individuels et les tailles moyennes
atteints en mai 1995 et février 1996 étaient respectivement de 396,5 kg (359~453) et 252
cm (248~265) et 394,6 kg (295~476,5) et de 257 cm (236~277,5). Il semble, par conséquent,
que la croissance du thon rouge ralentisse de façon significative quand il dépasse les 400 kg
en poids (Fig. 8).
Le lot de thons moyens a passé d’un poids moyen individuel de 55,3 kg (40,2~75,2) et d’une
taille moyenne de 138.6 cm (125~157) en décembre 1996 à 66,5 kg (45,6~75,2) et 144 cm
(124~157) en mai 1997 (Fig. 15 et 16). Faute d’échantillonnage, les poids moyens
individuels et les tailles moyennes ont été estimés à partir des mortalités enregistrées en
janvier 1998 et à partir des approximations relevées par des observations d’évaluation
effectuées en février 1999 et en décembre 2000. Ils ont atteints par conséquent un poids
moyen individuel de 130 kg et une taille moyenne de 180,3 cm en janvier 1998. Alors que
leur poids moyen individuel en février 1999 et en décembre 2000 était estimé
respectivement à environ 200 kg et 350 kg.
300
275
Taille (cm)
250
225
200
15.12.92 16.06.93 15.09.93 19.04.94 20.06.94 16.05.95 02.02.96
Date
Figure 7 : Croissance en taille des géniteurs de thon rouge géant élevés à M'diq
650
550
Poids (kg)
450
350
250
1 5 .1 2 .9 2 1 6 .0 6 .9 3 1 5 .0 9 .9 3 1 9 .0 4 .9 4 2 0 .0 6 .9 4 1 6 .0 5 .9 5 0 2 .0 2 .9 6
D ate
Figure 8 : Croissance en poids des géniteurs de thon rouge géant élevés à M'diq
59
Maturation gonadique
Les échantillonnages effectués sur les thons rouges en élevage ont permis de
collecter des gonades à différents niveaux de développement, notamment en
cours et en fin de maturation. Les observations et les résultats obtenus
montrent que l’ensemble du processus se déroulent entre janvier-février et
juin-juillet dans les conditions environnementales locales du site d’élevage
avec une période présomptive de frai située en fin mai-début juin.
Les IGS des thons rouges pêchés à Larache et Ksar Sghir ont des valeurs
maximales de l’ordre de 5,5 pour les mâles et les femelles alors que ceux des
thons rouges capturés par senne tournante en Espagne sont de l’ordre de
8,0 environ pour les mâles et les femelles. La faiblesse des valeurs moyennes
de l’IGS des géniteurs de thon rouge en élevage par rapport à ceux du milieu
naturel semble être liée à l’importance des valeurs de leur facteur de
condition. Pour une même taille donnée, le poids individuel des géniteurs
d’élevage est plus élevé à celui des thons sauvages.
61
62
En effet, les thons rouges maintenus en élevage dans les conditions locales
de la baie de M’diq atteignent normalement leur maturité gonadique en fin
mai mais les conditions thermiques semblent être un facteur limitant
compromettant la réussite de frai en captivité. Les valeurs moyennes
enregistrées de température à 10 m de profondeur sont de l’ordre de 18 à
63
19°C en fin mai et début juin. Comparées avec les données des expériences
réalisées au Japon (24 à 29°C) et les données collectées dans les zones de
reproduction naturelle en Méditerranée (21 à 24°C), ces valeurs thermiques
semblent être nettement en deçà de celles requises pour pouvoir déclencher
la ponte, du moins pour les thons rouges jeunes.
Des structures similaires à celles utilisées pour les thons rouges adultes ont
été mises en place à 3 Km de la côte à proximité du site d’implantation de la
madrague de M’diq. La cage flottante utilisée avait pour dimensions 160 x 50
x 30 m. L’effectif total des juvéniles de thon rouge mis en élevage est estimé
(suivant les observations par plongée et suivant l’importance des quantités
alimentaires consommées) à 2000 à 2500 individus. Ils étaient transférés de
la madrague à l’enceinte d’élevage au moyen d’un tunnel en filet, le 2 et le 10
octobre 1995. La madrague en avait, en effet, réalisé deux captures
distinctes. La longueur à la fourche moyenne et le poids moyen individuel à
l’acquisition étaient respectivement de 350 mm (315~395) et de 770 gr
(540~1.016) pour le lot du 2 octobre et de 357 mm (314~388) et de 915 gr
(578~1.218) pour celui du 10 octobre. L’alimentation fournie était composée
de la sardine (Sardina pilchardus), de l’allache (Sardinella aurita), du
maquereau (Scomber scombrus) et du faux calamar (Illex coindetii), sous
forme découpée ou en entier suivant leurs tailles. Les juvéniles se sont très
vite adaptés à cette nourriture depuis le premier de distribution.
Les juvéniles de thon rouge ont montré une très bonne aptitude à l’élevage
dans les conditions locales de M’diq. En effet, la grande tempête survenue en
février 1996, a été l’origine de la perte totale de l’élevage. Cependant et
hormis les conséquences de cet événement naturel particulier, les résultats
enregistrés démontrent de grandes possibilités de réussite d’une telle
opération. Les taux de croissance et de survie obtenus sont très
encourageants (Fig. 13 et Fig. 14). Les juvéniles élevés ont atteint des tailles
et poids moyens respectivement de 467 mm (435~494) et 2.324 gr
(1.697~2.723) à mi-décembre 1995 et de 519 mm (457~571) et 2.873 gr
(1.719~3.914) au début février 1996. Le taux de mortalité générale était de
l’ordre de 3,0 % avant la perte totale de ces juvéniles en mois de février
1996.
64
65
66
DISCUSSION
Dans l’état actuel des connaissances acquises, les thons rouges en élevage
arrivent à maturité au mois de mai – juin sans pour autant frayer, avec
atrésie et résorption de leurs gonades au mois de juillet. Il semble aussi que
plus les géniteurs de thons rouges sont de taille importante et plus
67
Les récentes réussites des expériences portant sur le thon rouge du Pacifique
au Japon et celles sur l’albacore au Panama en coopération avec le Japon
semblent indiquer que les possibilités potentielles pour la reproduction en
captivité du thon rouge sont fortement conditionnées par des facteurs
environnants critiques tel que la température de l’eau de mer et sa turbidité
notamment en période des grandes pluies.
ELEVAGE LARVAIRE
ET PREGROSSISSEMENT
DU PAGRE COMMUN
INRH- Fiche synthétique 42
Essai d’élevage larvaire et de prégrossissement du Pagre commun
Reproduction et ponte
PAGRE COMMUN
Constitution du stock de géniteurs
E
spèce de la famille des
sparidés.
C’est un poisson à large
Unité de conditionnement des géniteurs
distribution géographique
et à large marché surtout pour les Maturation et ponte
plus gros spécimens qui sont de
moins en moins pêchés. Pontes obtenues entre le 23 mars et le 12
Il vit dans les eaux claires et non mai 2001, dans des conditions
naturelles :
polluées, à des profondeurs allant
Température : 15.8 à 17.8°C
de 18 à 280 m. On le trouve
et
souvent aux alentours de 100 m.
photopériode : 12 h 14 min à
Son régime alimentaire se compose 13 h 58 min.
essentiellement de mollusques,
crustacés et de poissons. Collecte et incubation des œufs :
70 200
50 200
adultes, s’étend de février en mai. 40 200
30 200
Le sexe ratio chez les populations naturelles en
20 200
Méditerranée indique une prévalence des femelles 10 200
de l’ordre de 75 à 93 %. L’espèce est 200
hermaphrodite protérogyne. 23/3 28/3 2/4 7/4 12/4 17/4 22/4 27/4 2/5 7/5
Date de ponte
1,02
(mm)
1,00
0,98
0,96
23/3 2/4 12/4 21/4 1/5 11/5
Date de ponte
Evolution du taux d'éclosion au cours de la période de
Technique d’élevage
ponte
100% Le protocole suivi se base sur la
90%
80%
technique d’élevage semi-
Taux d'éclosion (%)
8
ZOOPLANCTONS (millions)
30
7
25
6
Elevage larvaire 5 20
4 15
3
Infrastructures 2
10
1 5
0 0
Conclusion
100
40
myxobactériose aigue. Les facteurs Cro issance pondérale des alevins de Pag rus
ayant déclenché cette affection 30
pag rus au cours du prégrossissem ent
20
forte densité des alevins 15
(insuffisance des volumes
10
disponibles pour le dédoublement).
5
0
57 67 77 87 97 107 117 127 137 147 157
Croissance Age des alevins (en jours)
46
SOMMAIRE
I- INTRODUCTION _____________________________________________________________ 47
V- CONCLUSION _______________________________________________________________ 78
47
INTRODUCTION
Les premiers essais d’élevage de pagres ont été entrepris en 1989, à partir
d’individus pêchés dans le milieu naturel sur des aires de nurseries en
Grèce, à un âge de 6 mois environ, puis élevés pendant 6 ans dans les
installations de l’IMBC (Fostier et al. ; 1999). En général, le pagre montre
d’excellentes performances de croissance et une grande adaptabilité aux
fortes densités et aux conditions d’élevage (Divanach et al., 1993 ; Kentouri
et al., 1994). Le premier stock de reproducteurs de Pagrus pagrus a été
constitué à l’IMBC en 1990, à partir d’individus capturés le long des côtes
crêtoises (Kentouri et al.,1995b). Les premières pontes d’œufs viables et les
premiers essais d’élevage larvaire datent de 1993. Tous les protocoles
d’élevage larvaire réalisés à l’IMBC, aussi bien en intensif qu’en extensif,
sont encore au stade expérimental.
REPRODUCTION ET PONTE
Les larves que nous avons utilisées dans le présent travail, proviennent de
géniteurs de pagre dont le stock a été constitué entre septembre 2000 et
février 2001, à partir d’individus capturés dans la baie de M’diq au moyen de
petits palangriers.
48
Après un séjour de deux à trois jours dans ces conditions, les individus nouvellement recrutés sont réceptionnés
dans deux bacs rectangulaires en polyester (FRP) de 10 m3 de volume chacun (5*2*1m). Compte tenu du
manque des installations, il aurait été préférable de stocker les géniteurs dans des bassins en dur afin de
minimiser les stress liés à la transmission de bruit ou éventuellement de chocs.
Tous les poissons en stock étaient soumis aux conditions naturelles de température, salinité et de photopériode.
Les paramètres physico-chimiques, mesurés pendant cette période montrent des valeurs de température fluctuant
entre 14.4 et 17.7 °C, d’oxygène dissous entre 5.57 et 7.64 mg/l et de salinité entre 36.2 et 36.9.
MATURATION ET PONTE
La maturation gonadique chez les pagres pour l’obtention des œufs, a été
effectuée en grande partie dans le milieu naturel car la majorité des
individus adultes a été capturé dans un état de maturité avancée.
49
24 15
14
Température (°C)
22
Photopériode (h)
13
20 12
11
18
10
16 9
8
14 PONTES
7
12 6
31/10 25/11 20/12 15/1 10/2 5/3 1/4 25/4 20/5 15/6 10/7 5/8 31/8 25/9 20/10
Date
Température Photopériode
Les œufs sont collectés à la surverse des bassins géniteurs dans des bacs
FRP de 1m3 de volume, conçus avec une poche en toile Nylon de 500 µm de
maille où les œufs sont acheminés à travers un tube PVC de 90 mm de
diamètre. La chute d’eau entre le niveau de la surverse et la surface d’eau du
collecteur ne dépasse pas 10 cm.
Chaque incubateur est équipé de deux arrivées d’air et une arrivée d’eau de
mer tangentielle à la paroi permettant de maintenir délicatement les œufs en
suspension dans le milieu. La crépine centrale est munie d’une série de 4
fenêtres et d’une toile à plancton de 350 µm de maille. La surverse externe
permet de maintenir le niveau d’eau dans chaque incubateur. Les conditions
de température et de salinité sont maintenues identiques à celles de la ponte
et le taux de renouvellement aux environs de 100% du volume total par
heure. Les densités utilisées variaient entre 10 et 540 œufs par litre selon
le nombre d’œufs collectés par jour. Périodiquement, l’aération et l’arrivée
d’eau sont stoppées afin de permettre la décantation des œufs morts qui
sont, par la suite, siphonnés et éliminés. Juste avant éclosion, l’aération est
légèrement augmentée afin de permettre aux œufs embryonnés, tendant à la
sédimentation, de se remettre en suspension.
Les résultats obtenus par lot de géniteurs sont résumés dans le tableau suivant :
Date de début de ponte Date de fin de ponte Nombre d'w pondus Nombre d'w flottants Taux de
flottabilité
30/3/01 11/5/01 729 070 678 433 93%
23/3/01 23/3/01 89 400 23 400 26%
Total 818 470 701 833 86%
Taux de fertilité Diam. moyen Diam. Moy. Nombre de Taux
des W (µm) des GL (µm) larves eclores d'éclosion
84% 997 201 411 777 61%
- 985 - 0%
Total 411 777 59%
Légende : W = œufs ; GL = Globules Lipidiques
Le nombre total d’œufs collectés est estimé à 820 000, avec 700 000 œufs flottants (86%) et 120 000 œufs morts
(14%). Les variations du total d’œufs collectés par jour de ponte sont représentées sur la figure 2. Les pics de
ponte sont observés vers la mi-avril 2001.
51
90 200
Nombre d'œufs pondus
80 200
70 200
60 200
50 200
40 200
30 200
20 200
10 200
2 00
23 /3 28 /3 2 /4 7/4 1 2/4 17 /4 2 2 /4 2 7/4 2 /5 7 /5
D ate de po nte
Œ ufs flottan ts Œ ufs m orts
100%
Taux de flottabilité des oeufs (%)
80%
60%
40%
20%
0%
27/3 1/4 6/4 11/4 16/4 20/4 25/4 30/4 5/5 10/5
D ate de ponte
52
1,03
Diamètre moyen des œufs
1,02
1,01
1,00
(mm)
0,99
0,98
0,97
0,96
23/3 28/3 2/4 7/4 12/4 16/4 21/4 26/4 1/5 6/5 11/5
A la température de 17 °C, l’éclosion des œufs commence au bout de 74 heures d’incubation. Les différents
stades de développement embryonnaire ont fait l’objet de nombreux travaux de recherche. Dans nos conditions,
ces stades sont présentés sur les planches ci-jointes :
53
54
55
56
ELEVAGE LARVAIRE
1- INFRASTRUCTURES D’ELEVAGE
Le bâtiment abritant les structures d’élevage est équipé d’une toiture opaque
et des fenêtres donnant vers l’extérieur; celles-ci sont couvertes par un filet
d’ombrage empêchant le rayonnement solaire d’atteindre directement les
bacs larvaires.
Tous ces bassins sont utilisés en circuit ouvert. Leur alimentation en eau de
mer se fait par gravité grâce au bassin réservoir dont l’eau est préalablement
filtrée par une série de deux filtres à sable et stérilisée à l’UV. Dans tous les
bassins, l’arrivée d’eau se fait par le fond duquel elle est distante d’environ
50 cm, excepté pour le bac B1 où l’eau arrive par la surface. La sortie d’eau
des bacs larvaires est protégée par une crépine équipée d’une maille de 260
µm en début d’élevage puis d’une maille de 500 µm en fin d’élevage. Les
dimensions des crépines d’évacuation sont comme suit :
B1, 2, 3, 4, 5 et 6 : 60*20*20 cm
A1, 2, 3 et 4 : diam. = 40 cm, h = 96 cm
C1, 2 et 3 : diam. = 90 mm, h = 70 cm
Durant les quatre premiers jours d’âge, quatre diffuseurs d’air sont placés
dans le bac à environ 15 cm du fond. Ils permettent de créer un mouvement
régulier de la masse d’eau et conserver le reflex de bascule chez les larves. A
partir du 4ème jour d’âge, l’aération est fortement diminuée et au 5ème jour,
seulement un ou deux diffuseurs d’air, selon les bacs, sont gardés au centre
jusqu’à la fin de la phase larvaire. Des écrémeurs de surface, au nombre de
1 à 4, sont mis en place à partir du 5ème jour d’âge. Ces écrémeurs sont
utilisés pour éliminer le film huileux accumulé en surface et permettre aux
larves de gonfler leur vessie natatoire.
57
L’éclairage artificiel est assuré par des tubes à néon (40 w) fixés à environ
0.8 m de la surface d’eau de manière à ce que l’intensité lumineuse au
centre soit de l'ordre de 600 à 800 lux.
Le régime alimentaire appliqué aux larves est résumé sur les figures 5a, 5 b, 5c, 5d, 5 et 5f .
a) Proies vivantes
Trois types de proies vivantes ont été utilisés en élevage larvaire du pagre :
algue monocellulaire (Nannochloropsis sp), rotifère (Brachionus plicatilis) et
artémia (Artémia salina) :
Algues
Les algues sont distribuées, aux larves, deux fois par jour dès l’âge de 2
jours et ce, à raison de 20 litres environ/m3/jour. La concentration des
cultures, à l’utilisation, varie entre 25 et 30 millions de cellules/ml. Les
quantités distribuées ont été souvent ajustées de manière à maintenir une
concentration en algues dans le milieu larvaire, entre 0.4 et 1 million de
cellules/ml. La distribution d’algues a été interrompue à l'âge de 25-33 jours
selon les bacs.
58
Rotifères
Les rotifères sont distribués dès l’ouverture de la bouche des larves (3-4ème
Jour) jusqu’à l’âge de 25 à 30 jours. La quantité de rotifères introduite dans
le milieu est ajustée quotidiennement en fonction du volume d’élevage et du
différentiel de concentration entre les deux dernières rations. Les rotifères
sont distribués en deux fois, une première ration, le matin vers 9h et une
seconde ration, l’après midi vers 15h. La densité des rotifères dans le milieu
est contrôlée avant chaque distribution et réajustée de manière à ce qu’elle
ne descende pas au-dessous de 2 à 3 rotifères/ml avant la distribution de la
ration suivante. Cependant, la chute des cultures de rotifères survenue en
pleine saison larvaire nous a obligé à rationaliser les distributions en
fonction des quantités disponibles.
Artémia
Les deux souches d’artémia employées sont d'origine commerciale. Elles sont
vendues sous les noms de AF cysts et EG cysts. L’éclosion s’effectue dans
des bacs cylindro-coniques de 50 à 500 litres à une température de 27-28°C
et une salinité de 36-37%0. Les nauplii d’artémia sont obtenus après 19 à
24 heures d’incubation. Les AF sont utilisées sous forme de nauplii, les EG
sous forme de métanaulii enrichis avec un produit artificiel appelé DC-DHA
selco.
Les nauplii d’artémia AF sont distribués aux larves entre le 15-19ème jour
et le 25ème-33ème jour d’âge à raison de 3 à 4 repas par jour, les
métanauplii EG à partir du 20ème jour jusqu’à l’âge de 52-59ème jour. Les
rations journalières sont déterminées en fonction de la quantité consommée
la veille. La densité des nauplii et métanauplii est contrôlée régulièrement et
ajustée de manière à assurer une disponibilité permanente en proies dans le
bac larvaire.
b) Aliments composés
Les trois types d’aliments composés qui ont été employés au cours de la phase larvaire, ont les caractéristiques
suivantes :
Figure 5a :Quantité de proies vivantes (Nannochloropsis-Rotifères Figure 5b Quantité de proies vivantes (Nannochloropsis-rotifères
et Artémia) distribuée quotidiennement aux larves de B1 et Artémia) distribuée quotidiennement aux larves de B2.
9 35 16 60
8 14
30 50
7
ZOOPLANCTONS (millions)
Nannochloropsis (litres)
Nannochloropsis (litres)
ZOOPLANCTONS (millions)
12
25 40
6
10
5 20 30
8
4 15 20
3 6
10
10
2 4
5
1 2 0
0 0
1 6 11 16 21 26 31 36 41 46 51 56 0 -10
1 6 11 16 21 26 31 36 41 46 51 56 61 66
Age des larves (en jours après éclosion)
Rot. millions Artémia AF millions Atrémia EG millions Nanno (litres)
Age des larves (en jours après éclosion)
Rot. millions Artémia AF millions Atrémia EG millions Nanno (litres)
Figure 5c : Quantité de proies vivantes (Nannochloropsis- Figure 5d : Quantité de proies vivantes (Nannochloropsis-Rotifères
Rotifères et Artémia) distribuée aux larves de B3 et Artémia) distribuée quotidiennement aux larves de B4
14 90 12 90
80 80
12
10
ZOOPLANCTONS (millions)
ZOOPLANCTONS (millions)
70 70
Nannochloropsis (litres)
10
Nannochloropsis (litres)
60 8 60
8 50 50
6
6 40 40
30 4 30
4
20 20
2 2
10 10
0 0 0 0
1 6 11 16 21 26 31 36 41 46 51 56 61 66 71
1 6 11 16 21 26 31 36 41 46 51 56 61 66
Age des larves (en jours après éclosion)
Age des larves (en jours après éclosion)
Rot. millions Artémia AF millions At rémia EG millions Nanno (lit res)
Rot. millions Artémia AF millions Atrémia EG millions Nanno (litres)
Figure 5e : Quantité de proies vivantes (Nannochloropsis-Rotifères et Figure 5f : Quantité de proies vivantes (Nannochloropsis-Rotifères et
Artémia) distribuée quotidiennement aux larves de B5 Artémia) distribuée quotidiennement aux larves de B6
14 90 12 90
80
80
12 10
70
70
Nannochloropsis (litres)
ZOOPLANCTONS (millions)
ZOOPLANCTONS (millions)
10
8 60
60
Nannochloropsis(l)
8 50
50
6
40
6 40
4 30
30
4
20
20
2
2 10
10
0 0
0 0
1 6 11 16 21 26 31 36 41 46 51 56 61
1 6 11 16 21 26 31 36 41 46 51 56 61
Age des larves (en jours après éclosion) Age des larves (en jours après éclosion)
Rot. millions Artémia AF millions Atrémia EG millions Nanno (litres) Rot . million s Artémia AF millions At rémia EG millions Nanno (lit res)
60
3- CONDITIONS D’ELEVAGE
a) Paramètres physico-chimiques
La température de l’eau a été au départ identique à celle de l’incubation
(15.2-17.8°C), puis a subi des variations en fonction des conditions
environnantes et du renouvellement d’eau. Au niveau du bac B6, la
température de l’eau a connu une augmentation à partir du jour 15 et ce,
grâce à l’utilisation d’une résistance avec thermostat.
b) Renouvellement d’eau
Au début et juste avant la mise en élevage larvaire, les bacs sont remplis à
raison de 50% du volume utile en eau de mer filtrée et stérilisée à l’UV. Les
jours suivants, une quantité d’eau de mer correspondante à environ 10% du
volume utile est additionnée quotidiennement aux bacs jusqu’à leur
remplissage à 100%. Ces bacs sont ensuite gardés en conditions de
stagnation jusqu’à l’âge de 9-11 jours.
c) Photopériode
La photopériode a été au départ réglée à 24 heures de lumière, puis réduites
à 12 heures dès les premiers jours d’âge car les quantités produites en
rotifères n’arrivaient pas à satisfaire les besoins croissants des larves.
d) Siphonnage
Un premier siphonnage léger du fond des bacs est réalisé le jour suivant la
mise en élevage larvaire, juste avant la distribution des algues. Il porte
essentiellement sur les amas de larves mortes et les restes d’œufs accumulés
au fond après éclosion. A partir de 12ème jour et jusqu’à l’âge de 30 jours,
les bacs sont siphonnés régulièrement tous les deux jours puis
61
a) Survie
Le taux de survie des 14 élevages est évalué pour chaque bassin en fin de la
phase larvaire après la pêche et le comptage manuel de tous les alevins
survivants. Ce taux, comme le montrent les tableaux 4a et 4b, varie selon
les bacs, entre 1.5% (C1) et 46,4% (B2), (figure 6a).
35
30
25
20
15
10
5 1,5%
0
B1 B2 B3 B4 B5 B6 A1 A2 A3 A4 C1 C2 C3 b
Bacs larvaires
Globalement, et sur les 350 000 œufs prêts à éclore et larves mis en élevage,
la production totale a été de l’ordre 60 300 alevins sevrés âgés entre 56 et 68
jours, soit une survie globale de 17 %. Cette performance reste inférieure à
celle obtenue en mésocosme par l'IMBC. Par contre, la productivité moyenne
obtenue par m3 de volume d'élevage dépasse largement ce résultat (2079
alevins à 56-68j/m3 contre 1325 alevins seulement à 37 j/m3).
Tableau 4a : Récapitulatif de la production et des caractéristiques des élevages larvaires de Pagrus pagrus
Nombre de L. ou WE '/
d'alevins
au
Nombre de L. ou WE
Nombre calculé à 60 j
Nombre calculé à 60 j
Taux de survie 60 j
Date de début d'élevage
ensemencés (*1000)
d'âge'/m3 (*1000)
Date de pêche
d'âge (*1000)
Observations
m3 (*1000)
Max. (mm)
Min. (mm)
d'âge (%)
Poids (g)
Nombre
Bac N°
jour 0
Infection des larves par
un protozoaire
B1
9/4/01 11/04/01 7,3 5,7 78% 6/6/01 56 45 1,681 1,679 3,358 22,5 20 25 0,17 30% 30% Porpostoma notatum
(500l)
Traitement: formaline
30%
11/4/01 13/04/01 5,0 1,1 68
Chute des cultures de
B2
rotifères dès J14-J15.
(2m3) 12/4/01 14/04/01 22,0 17,8 9,5 70% 20/6/01 67 41 8,781 8,862 4,431 26,9 23 32 0,42 46% 46%
27,0 18,9
27,8 15,7
31,4 28,2
Chute des cultures de
17/4/01 20/04/01 8,0 7,5 63
rotifères dès J6-J7
B5
(utilisation d'artémia
(2m3) 18/4/01 21/04/01 46,1 32,2 19,9 73% 22/6/01 62 39 10,606 10,649 5,3245 27,0 24 36 0,42 27% 27% broyée).
54,1 39,7
Chute des cultures de
B6 rotifères dès J5
(2m3) 19/4/01 22/04/01 35,5 30,9 15,4 87% 22/6/01 60 45 9,665 9,665 4,8325 24,1 19 30 0,29 31% 31% (utilisation d'artémia
broyée).
Tableau 4b: Récapitulatif de la production et des caractéristiques des élevages larvaires de Pagrus pagrus
Date de début
jour
Nombre d'œufs
WE ensemencés
période d'élevage
Nombre d'alevins
Taux de survie
Nombre de L. ou
Nombre de L. ou
Taux d'éclosion
moy.
m3
comptés (*1000)
Observations
Date de ponte
date de pêche
Max. (mm)
Min. (mm)
'/
Poids (g)
d'élevage
(*1000)
(*1000)
(*1000)
Bac N°
(jours)
(mm)
Taille
(%)
(%)
WE
0
20/04/01 23/04/01 48,200 45,880 95 Chute des cultures de rotifères
A1 (4 m3) 21/04/01 24/04/01 35,200 19,400 16,3 78% 27/07/01 94 3,727 45,75 35 54 2,37 5,7% dès J6-7 (utilisation d'artémia
broyée).
83,400 65,280
22/04/01 25/04/01 22,160 12,000 93 Chute des cultures de rotifères
A2 (4 m3) 23/04/01 26/04/01 18,300 17,600 7,4 73% 27/07/01 92 2,954 44,90 30 58 2,23 10,0% dès J4-5 (utilisation d'artémia
broyée).
40,460 29,600
30/04/01 03/05/01 18,990 10,000 85 Chute des cultures de
A3 (4 m3) 02/05/01 05/05/01 17,200 17,200 6,8 75% 27/07/01 83 2,428 39,15 27 48 1,7 8,9% rotifères; (utilisation d'artémia
broyée).
36,190 27,200
03/05/01 06/05/01 25,300 12,500 82 Chute des cultures de
A4 (4 m3) 04/05/01 06/05/01 20,580 12,500 6,3 54% 27/07/01 81 1,626 39,15 27 48 1,7 6,5% rotifères; (utilisation d'artémia
broyée).
45,880 25,000
Chute des cultures de
45,18 35 52 2,19 1,5%
rotifères; (utilisation d'artémia
C1 (1 m3) 24/04/01 27/04/01 33,300 23,300 23,3 70% 18/07/01 82 0,349 broyée). forte mortalité au
(29/07/01) (29/07/01) (29/07/01) (29/07/01)
cours du sevrage
Chute des cultures de
45,18 35 52 2,19 1,9%
rotifères; (utilisation d'artémia
C2 (1 m3) 25/04/01 28/04/01 31,500 19,200 19,2 61% 18/07/01 81 0,372 broyée). forte mortalité au
(29/07/01) (29/07/01) (29/07/01) (29/07/01)
cours du sevrage
Chute des cultures de
35,95 25 44 1,08 23,4%
rotifères; (utilisation d'artémia
C3 (1 m3) 26/04/01 29/04/01 10,750 8,750 8,8 81% 27/07/01 87 2,049 broyée). forte mortalité au
(30/07/01) (30/07/01) (30/07/01) (30/07/01)
cours du sevrage
Une seconde période de mortalité a été observée alors que les larves sont
âgées de 24 jours. Les observations réalisées dans les bassins ont révélé les
manifestations suivantes :
un assombrissement prononcé des larves ;
des mouvements de surexcitation des larves, entrecoupés de phases prolongées
de repos ;
dans certains bacs, une proportion non négligeable de larves nage en surface.
b) Croissance larvaire
Pour évaluer les performances de croissance, la longueur totale des larves a
été mesurée de l’extrémité antérieure de la bouche à l’extrémité postérieure
de la nageoire primordiale ou de la nageoire caudale selon le stade de
développement. L’appréciation de la croissance a porté sur 2 élevages : B1
et B6. Dans chacun d’eux, 15 à 20 larves sont capturées au hasard. Jusqu’à
l’âge de 30j l’échantillonnage était presque quotidien puis tous les 5 jours
jusqu’à l’âge de 40j et enfin tous les 10 jours jusqu’à la fin de la phase
larvaire.
Les courbes de croissances obtenues chez les larves des bacs B1 et B6 sont
représentées dans la figure 6b. Ces courbes montrent une croissance plus
lente chez les larves de B6 par rapport à celles de B1 malgré l’élévation de la
température qu’elles aient subit à partir du 11ème jour (figure 6c). Il semble
que ce retard est dû au manque de rotifères dont l’effet a concerné plus les
larves de B6 que celles de B1, encore aggravé par l’effet de la densité initiale
67
de larves, qui était relativement plus élevée dans B6 (15500 Larves/m3) que
B1 (11400 larves/m3).
30
25
Taille moyenne (mm)
20
15
10
0
1 6 11 16 21 26 31 36 41 46 51 56 61
Age des larves (en jours)
B6 B1
20
Température (°C)
18
16
14
12
10
1 6 11 16 21 26 31 36 41 46 51 56 61
20,0
15,0
10,0
5,0
0,0
1 6 11 16 21 26 31 36 41 46 51 56
Age des larves (en jours)
Pagre Denté Dorade
c) Le sevrage
Le sevrage a été réalisé dans les bacs larvaires pour être moins stressant et
aussi parce que les disponibilités en volumes étaient très réduites. Dans nos
conditions d’élevage, le sevrage a été initialisé tardivement à l’âge de 45 jours
alors que les larves avaient atteint 16.0 mm de taille moyenne. Les
métanauplii d’artémia EG ont été progressivement remplacés par de
l’aliment sec composé. Ce sevrage a duré jusqu’à l’âge de 52 à 59 jours
selon les élevages. Dans la mesure où il n’y aurait pas de problèmes dans la
culture des rotifères, pour les élevages à venir, il est à recommander
d’effectuer précocement l’opération de sevrage. Les alevins sevrés ont été par
la suite comptés et dédoublés selon les disponibilités en bacs. La priorité a
été donnée aux bacs les plus chargés.
Les alevins, comptés à des âges différents, ont été transférés et répartis
dans les mêmes bassins où s’est déroulé leur élevage larvaire. Deux bassins
de type Race-way (E et F) de 5 m3 de volume chacun ainsi que 2 bacs (B1 et
B7) de 2m3 chacun dont un circulaire et un carré ont été également utilisés.
Tous ces bacs ont été équipés d’une surverse dont la sorti a été protégée par
un filet de type NORLAC.
Le prégrossissement a duré selon les bacs entre 38 et 65 jours pour la série
B1 à B6 et de 20 à 49 jours pour les autres bacs. Les résultats obtenus sont
récapitulés dans les tableaux 5a et 5b. Les évolutions de la mortalité et des
effectifs d’alevins des bacs B1, E (5 m3 provenant de B2), B6 (2m3 provenant
de B3), B4 (2m3 provenant de B3), F (5m3 provenant de B5) et B5
(provenant de B6) sont représentés dans les figures 9a, 9b, 9c, 9d, 9e, 9f, 9g,
9h, 9i, 9j, 9k, 9l, Les courbes de croissance linéaires et pondérales des
alevins de B1 (alevins issus de B1) et B5 (alevins issus de B6) sont
illustrées dans les figures 8a, 8b, 8c, 8d.
Pour la série des bacs B1 à B6, les valeurs moyennes, minimales et
maximales de la température, oxygène dissous et salinité sont représentées
dans le tableau 6.
Date de fin de
Densité initiale
Taux de survie
durée d'élevage
Nombre initial
bac
Nombre d'alevins
Nombre d'alevins
date de début du
prégrossissement
larvaire d'origine
d'alevins (*1000)
collecté (*1000)
morts (*1000)
Poids moy.(g)
Min. (mm)
Taille moy.
(alevins/l)
du
prégross.
prégross.
(jours)
Max
(%)
N°
B1 (2m3) Myxobactériose
B1 (500l) (circular) 06/06/2001 10/08/2001 1,681 0,8 1,198 0,483 71,3% 65 70 60 82 7,6 4,5 10,5 cannibalisme
Alevins gardés en bassin
Myxobactériose
B2 (2 m3) E (Race-way) 20/06/2001 08/08/2001 8,781 1,8 7,790 0,991 88,7% 49 61 48 68 4,8 2,9 6,4 cannibalisme
Alevins transférés en cage
en mer
B3 (2 m3) B6 (2m3) Alevins transférés en cage
44 40 47 3,9 2,8 4,9 en mer
B7 (2m3) 25/06/2001 02/08/2001 6,615 1,7 6,434 0,181 97,3% 38
B4 (2 m3) B3 (2m3) 56 49 63 4,4 2,7 6,2 Myxobactériose
cannibalisme
B4 (2m3) 25/06/2001 08/08/2001 6,719 1,7 4,737 1,982 70,5% 44
Alevins transférés en cage
en mer
Myxobactériose
B5 (2 m3) F (Race-way) 22/06/2001 10/08/2001 10,606 2,1 9,878 0,728 93,1% 49 58 48 67 3,9 2,0 5,5 cannibalisme
Alevins transférés en cage
en mer
B6 (2 m3) B2 (2m3) Myxobactériose
50 43 56 3,2 2,1 4,4 cannibalisme
B5 (2m3) 22/06/2001 08/08/2001 9,665 2,4 7,043 2,622 72,9% 47
Alevins transférés en cage
en mer
Insuffisance dans les
apports en eau et air
TOTAL 44,067 37,080 6,987 84,1% Insuffisance des volumes
pour le prégrossissement
Myxobactériose –
Cannibalisme
71
N° du bac larvaire N° du bac de date de début du Date de fin de prégross. Nombre initial Densité initiale Nombre d'alevins Nombre d'alevins Taux de survie durée d'élevage
d'origine prégrossissement prégross. d'alevins (*1000) (alevins/l) collecté (*1000) morts (*1000) (%) (jours) Observations
Protéine (%) Lipide (%) DHA/EPA ratio W3HUFA (mg/g) Vit. C (mg/kg) d'utilisation (jours)
0,0142x
120 y = 26,948e
Taille moyenne (mm)
100
80
60
40
20
57 62 67 72 77 82 87 92 97 102 107 112 117 122 127 132 137 142 147 152 157
Age des alevins (en jours)
30
25 y = e 0 ,0 32 1 x
Poids moyen (g)
20
15
10
0
57 62 67 72 77 82 87 92 97 1 02 1 07 11 11 12 2 12 7 13 2 13 7 1 42 1 47 1 52 1 57
A ge des alevins2 (en7 jours)
73
0,0153x
y = 25,596e
50
Taille moyenne (mm)
40
30
20
62 64 66 68 70 72 74 76 78 80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 100 102 104 106 108
Age des alevins (en jours)
3,0
Poids moyen (g)
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
62 64 66 68 70 72 74 76 78 80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 100102 104 106108
D’après ces courbes, les alevins de B1 montrent une croissance plus rapide
que celle des alevins de B6. Ceci est lié probablement aux faibles teneurs de
l’eau en oxygène dissous enregistrées dans B6 par rapport à B1 (4.9 contre
5.9 mg/l en moyenne), à la densité en alevins plus élevée dans B6 (2518
contre 840 individus/m3) et à l’insuffisance générale dans les apports en
eau. Nous avons pu également constater qu’au fur et à mesure que les
alevins grandissaient, les variations de poids étaient relativement plus
importantes que les variations en taille.
Des rechutes ont été fréquemment observées. Il semble que les traitements
appliqués n’ont eu d’effet que temporairement puisque les causes primitives
de la maladie n’ont pas été éliminées. Il s’agit essentiellement du problème
d’alimentation en eau et des faibles disponibilités en volume pour le
prégrossissement. Les mortalités ne se sont estompées définitivement
qu’après avoir transféré les premiers lots d’alevins en cage en mer, ce qui a
permis de libérer des bacs qui ont servi, par la suite, au dédoublement des
autres lots.
75
Figure 9a: Evolution du nombre d'alevins morts au cours de Figure 9c: Evolution du nombre d'alevins morts au cours de la
la p hase de p régrossissement (B1) p hase de p régrossissement (E)
100 100
90 90
70 70
60 60
50 50
40
40
30
30
20
20
10
10
0
0
71 76 81 86 91 96 101 106 111 116
57 67 77 87 97 107 117 127 137 147 157
Age des alevins (en jours) Age des alevins (en jours)
Figure 9b: Evolution de l'effectif d'alevins de Pagre au Figure 9d : Evolution de l'effectif d'alevins de Pagre
cours de la p hase de p régrossissement (B1) au cours de la p hase de p régrossissement (E)
2000 9000
1900
M y xobactériose aigue 8500
1800
Effectif d'alevins
1700
Effectif d'alevins
8000
1600
1500 7500
1400
1300 7000
1200
6500
1100
1000 6000
57 67 77 87 97 107 117 127 137 147 157 71 76 81 86 91 96 101 106 111 116
Age des alevins (en jours) Age des alevins (en jours)
76
80 120
70 100
60
80
50
40 60
30 40
20 20
10
0
0
72 77 82 87 92 97 102 109
74 79 84 89 94 99 104
Age des alevins (en jours)
Age des alevins (en jours)
Effectif d'alevins
38 00
3050
37 00 2850
36 00 2650
35 00 2450
74 79 84 89 94 99 1 04 72 77 82 87 92 97 102 109
Age des alev ins (en jours)
Age des alevins (en jours)
77
Fi gu re 9i : Evolut ion du no mbre d'alevins mo rt s au cours de la Fi gu re 9 k : Evo lut io n d u n om bre d'alev ins m o rt s au cours d e la
p has e de p régross is sement (F 5m3 de B5) p hase de p régro ssissem ent (B 5 d e B 6)
10 0
14 0
90
12 0 80
10 0 70
60
80 50
60 40
30
40
20
20 10
0 0
Fi g u re 9j: Ev olut ion de l'effect if d'alevins d e P agre au Fi gu re 9l : Ev olut ion de l'effect if d 'alev in s d e P agre
cou rs de la p has e de p régros s is s em ent (F 5 m 3 d e B 5) au co urs de la p h as e de p régros s iss ement (B5 d e B 6)
10900 47 00
10700 45 00
Effectif d'alevins
Effectif d'alevins
10500
43 00
10300
41 00
10100
39 00
9900
9700 37 00
9500 35 00
67 72 77 82 87 92 97 102 107 62 67 72 77 82 87 92 97 102 107
A ge des alev in s (en jo urs) A ge d es alev ins (en jo urs )
CONCLUSION
Les résultats obtenus au niveau de la ponte (820 000 œufs dont 700 000
œufs viables obtenus entre 23/03 et 11/05/01), montrent que le pagre est
capable de se reproduire au cours de la même année de sa capture. Son
conditionnement à la captivité ne pose pas de grands problèmes. De même,
l’émission des œufs a eu lieu au cours de la période de ponte.
ELEVAGE DE MOULES
DANS LA BAIE D'AGADIR
INRH- Fiche Synthétique 79
Essai d’élevage de la moule au PK25-Agadir
LA MOULE
organique, phytoplancton et
zooplancton).
M
ollusque Bivalve de la famille
des Mytilidae. Les moulières Maturité sexuelle 5 à 8 mois (15 et
naturelles de la côte 35 mm) après la fixation du naissain
atlantique marocaine abritent deux de M. galloprovincialis.
genres :
la moule méditerranéenne: Sexes séparés ; Gonade (blanc-
Mytilus galloprovincialis et crème chez le mâle, orange chez les
femelles) diffuse dans le manteau et
la moule africaine: Perna perna. la masse viscérale ; Fécondation
Informations générales externe; cycle de reproduction étalé
dans l'année : plusieurs pontes ou
Aire de répartition géographique très spermiations successives séparées
vaste : par des phases de restauration des
gonades. Repos sexuel brève de 1 à
M. galloprovincialis : le long des 2 mois.
côtes méditerranéennes
européennes et maghrébines. Mortalité naturelle pouvant atteindre
Largement répandue sur les côtes 90% durant les stades larvaires.
atlantiques, de la France jusqu'aux
côtes sud-marocaines. Site d'élevage
Zone d'élevage
Les critères de choix de la zone
d'élevage sont :
Une profondeur comprise entre 7
et 30 mètres.
Un fond sableux.
Des courants ne dépassant pas 2
nœuds.
l'existence d'agents nocifs pour
la moule (prédateurs,
compétiteurs et organismes Technique d'élevage
pathogènes).
La technique adoptée est l'élevage
En tenant compte de ces critères, la
sur filière subflottante en mer
zone d'élevage se caractérise par :
ouverte.
une superficie : 8 ha
une profondeur : 18 m
un fond : sableux Au PK 25, quatre filières de 100
une localisation : au milieu de la mètres ont été installées.
baie et à 1.5 miles nautiques de Mise en place des naissains
la côte. Deux systèmes de fixation de
naissains ont été adoptés :
modèle New Zélandais: Il s’agit
Les coordonnées de la zone sont : de 10 portions de 40 cm de
corde, filamenteuse et
A = 30° 34,00’ N, 9°44,75’ W vitaminée, espacées de 50 cm
B = 30°34, 45’ N, 9°44,75’ W sur une corde en polyéthylène
C = 30° 34,00’ N, 9°45,75’ W de 8 mm de diamètre
D = 30°34, 45’ N, 9°45,75’ W
INRH- Fiche Synthétique 81
Essai d’élevage de la moule au PK25-Agadir
70
50
40
30
20
1
01
01
01
01
01
2
-0
-0
-0
t- 0
-0
-0
s-
r-
il-
v-
c-
nv
ût
pt
in
ai
oc
av
dé
ju
no
ar
ju
m
se
ao
ja
m
Mois
80
Longueur (en mm)
70
Taille commerciale
60
50
40
30
20
1350 Kg de naissains (5 à 15 mm
2
01
01
01
01
r -0
-0
-0
-0
-0
-0
-0
s-
il -
v-
c-
nv
ai
in
ût
pt
t
av
oc
ar
dé
ju
no
m
ju
ao
se
ja
m
Mois
de longueur) de P. perna et M.
galloprovincialis sont collectés et
mis ensemble en boudins. P. perna atteint la taille
commerciale (60 mm) au bout de
la mise en élevage des naissains de 7,5 mois d’élevage (fin septembre-
moule a débuté en février 2001. début octobre 2001), c’est à dire
avec un mois d'avance par rapport
Aspects biologiques
à M. galloprovincialis.
Croissance linéaire : Croissance pondérale
Chez la moule méditerranéenne, le
taux de croissance est de Chez la moule méditerranéenne, le
poids frais de la masse molle atteint :
4.6 à 8.2 mm/mois de mars à
août 2001, des valeurs maximales en août
2.7 à 3.2 mm/mois d'août à 2001 (5.25±1.3 g) et janvier 2002
novembre. (6.43±2.8g) et
INRH- Fiche Synthétique 82
Essai d’élevage de la moule au PK25-Agadir
12
M. galloprovincialis 10
8
6
6
4
4
2
2
0
0 mars-01 avr-01 mai-01 juin-01 juil-01 août-01 sept-01 oct-01 nov-01 déc-01 janv-02
Mois
01
01
01
01
01
2
r -0
-0
t-0
-0
t-0
-0
s-
il-
v-
c-
nv
ai
in
pt
oc
û
av
dé
ju
no
ar
ju
se
ao
ja
m
Mois
Conclusion
1- SITUATION GEOGRAPHIQUE
PK 25, se situe dans une petite baie à 25 kilomètre au nord d’Agadir. Cette
baie est localisée entre 30°34' de latitude Nord et 9°45' de longitude Ouest. Ce
site est également protégé par les Eaux et Forêts. En effet, la falaise qui
délimite au sud la baie de PK 25 est habitée par l’Ibis chauve (oiseau très rare
et protégé à l’échelle International). Le site est également très accessible (la
route nationale longe la côte) et loin de toute activité humaine polluante
(agricole, industrielle…).
2- CARACTERISTIQUES CLIMATIQUES
Le climat de la région d'Agadir (entre Cap Ghir et le port d’Agadir) est de type
aride avec une pluviosité concentrée surtout aux mois d’hiver.
Le régime général des vents dans cette région se caractérise par des vents de
NE qui représentent 50 à 90% des observations. Ce régime des vents plutôt
faibles en général et souvent irréguliers tant en vitesse qu’en direction, est
très influencé par les reliefs et la forme de la côte. Ainsi, à Agadir, les vents
d’Est et vents d’Ouest ont une fréquence quasi identique dans l’année. Ceci
s’explique par le retrait d’Agadir par rapport à la ligne générale des côtes,
l’influence des brises de mer et la présence du Cap Ghir.
3- CARACTERISTIQUES TOPOGRAPHIQUES
a) Côte
La baie d’Agadir, présente généralement une alternance de zones rocheuses et
de plages sableuses. Son orientation est Sud Ouest-Nord Est. Elle est
caractérisée par une grande diversité morphologique et géologique. Au niveau
de PK 25, il s’agit d’une série du crétacé moyen et supérieur. Elle est
constituée essentiellement par des argiles, des marnes et des calcaires.
b) Bathymétrie et nature du fond
La bathymétrie de la région n’offre pas de caractéristiques particulières : les
fonds remontent lentement de 100 mètres entre 6 et 10 miles à 20 mètres à 1
mile de la côte. La remontée des fonds est assez progressive et les lignes de
sonde suivent un tracé reprenant le contour de la côte. Le fond, est constitué
de sables fins et coquillages avec la présence irrégulière de quelques roches.
c) Régime hydrologique
on distingue :
La houle : Au niveau du site d’étude, comme sur l’ensemble de la côte
atlantique marocaine, il existe presque en permanence une houle assez
forte. Elle est liée à des vents forts et continus de directions peu variables, à
des lents déplacements de fronts froids, ou le plus souvent, à des
dépressions passant entre les Açores et l’Islande.
Les marées : Les eaux marines de la région sont également soumises aux effets
des courants de marées, qui feraient sentir leur influence jusqu’à 20 à 30
106
Alimentation des moules : Les moules sont des organismes microphages, filtreurs
à régime suspensivore. Elles se nourrissent de matière organique
particulaire et de plancton présents dans l'eau : diatomées, dinoflagellés,
bactéries, flagellés, protozoaires, divers spores, fragments d'algues et
débris inorganiques. Les moules disposent de ces aliments grâce à
différents types de cils branchiaux. Les cils latéraux jouent le rôle de
pompe à eau, les cils latéraux-frontaux celui de filtre, alors que les cils
frontaux et marginaux jouent le rôle de transporteurs. La variation
saisonnière des taux en éléments nutritifs engendra une activité
saisonnière du métabolisme énergétique et de croissance chez les moules.
Ceci se traduit par la présence de stries de différentes épaisseurs sur la
coquille de l'animal (les stries les plus marquées correspondent à un
ralentissement de la croissance).
Reproduction : Les moules sont des espèces gonochoriques mais de rares cas
d'hermaphrodisme ont été signalés. Les sexes se distinguent chez les
adultes par la couleur du manteau qui est blanc-crème chez les mâles et
orange chez les femelles. La gonade n'est pas un organe anatomiquement
distinct, mais s'étend de façon diffuse dans le manteau et la masse
viscérale.
Mortalité : La mortalité chez les moules est considérable durant les stades
larvaires pélagiques (parfois de l'ordre de 90%). Ainsi, les moules
constituent un élément nutritif pour de nombreux prédateurs
suspensivores. Plusieurs facteurs peuvent entraîner la mort des moules
après leur fixation définitive : températures extrêmes, salinité trop faible
ou trop forte, teneur limitante en oxygène dissous, quantité importante de
matière organique en décomposition, substances toxiques ou présence de
prédateurs (crabes, bigorneaux, oiseaux, etc.).
1- LES BLOCS
Le poids de chaque bloc en béton (70 x 70 x 40 cm3) varie entre 350 et 400
Kg. Chaque bloc est attaché à deux barils de 200 l à marée basse. A la
remontée d’eau (marée haute), les blocs flottent et sont par la suite tirés par
zodiac jusqu’à la zone d’installation des filières.
Deux blocs sont transportés par voyage et, une fois arrivée sur le lieu, ils sont
mis à l'eau tout en les glissant sur une corde accrochée aux premiers blocs. A
la fin de l’opération, chaque filière compte 12 blocs : 1 au niveau de chaque
jambette (4 jambettes espacées de 20 m) et 4 blocs de chaque extrémité. Ces
derniers sont liés (par le plongeur) au fond par une chaîne de 30 mm
d’épaisseur pour avoir un corps mort de 1,4 à 1,6t.
2 3
Ces différents maillons d’une filière sont reliés entre eux par des manilles
galvanisées de 25 mm.
Au niveau de la zone d’élevage, les blocs qui forment les corps morts sont
installés en premier. Au moment de leurs assemblages par la chaîne, le
plongeur fixe également les amarrages. Par la suite l’aussière est reliée au
premier amarrage et tirée par zodiac jusqu’au deuxième pour y être
également attachée. Cette opération permis d’avoir la tension nécessaire au
niveau de la filière (photo 5).
La taille moyenne des naissains récoltés varie entre 5 et 15 mm. Compte tenu
que la séparation des deux espèces constitue un travail énorme et nécessite
davantage de temps et de main d'œuvre spécialisée, les deux espèces sont
mélangées dans le même boudin et sont mises en élevage sur filière.
116
RESULTATS
1- ASPECTS TECHNIQUES
Les résultats obtenus relatifs au suivi technique montrent une bonne tenue
des filières subflottantes, avec un ensouillage rapide des corps morts.
Cependant, malgré leur résistance aux conditions hydrodynamiques du PK
25 durant toute l’année, certains problèmes sont apparus tels que :
Les pêcheurs locaux : Deux mois après l’installation des filières, celles-ci ont été
endommagées par les pêcheurs locaux. En collaboration avec les autorités
locales, une réunion a été organisée avec les marins pêcheurs qui opèrent au
niveau du PK 25 et ce, dans le but de les sensibiliser et de leur expliquer
l’intérêt du développement d’un tel projet dans leur région.
Les salissures : Compte tenu que la zone est le siège d'une forte production
primaire et secondaire due aux effets des courants d’upwelling. La fixation
d’algues laminaires et filamenteuses, de balanes et des éponges constituent
une forte charge sur les filières et entraînent un travail énorme de nettoyage.
117
a b c
Photos 9 : Boudins sans degrappage (a), degrappage en partie (b), et perte de la
totalité du boudin (c).
2- ASPECTS BIOLOGIQUES
Des prélèvements mensuels, entre mars 2001 et janvier 2002, ont été
effectués pour les deux moules P. perna et M. galloprovincialis. Ainsi, d'une
façon aléatoire, un mètre du boudin d’élevage (longueur initiale est 5 m) est
118
coupé, et la totalité des moules qui s’y trouvent sont alors récupérées. Ces
prélèvements sont destinés à l'étude de la croissance, de la densité, du
recrutement et de la dynamique des populations.
a) Croissance linéaire
Les résultats enregistrés, relatifs au suivi mensuel de la croissance, montrent
que :
De mars à août 2001 : le taux de croissance est élevé. Il varie entre 4,6 à
8,2 mm par mois. Les naissains passent alors de 23,8 mm au mois de
mars 2000 à 53,2 mm en août, soit un gain d’environ 30mm.
D’août à novembre 2001 : Le taux de croissance est moyen. Il varie entre
2,7 à 3,2 mm par mois. Ainsi, les animaux atteignent une taille de 62,3
mm au mois de novembre (soit un gain d’environ 9 mm).
De novembre 2001 à Janvier 2002 : Le taux de croissance est plus faible. Il
est presque nul au mois de novembre avec uniquement 0,7 mm de
croissance. A partir de décembre 2001, le taux de croissance augmente, et
atteint 2,1 mm.
En outre, il est à signaler que la taille commerciale (60 mm) est atteinte au
bout de 8,5 mois d’élevage (fin octobre-début novembre 2001).
M. galloprovincialis
80
70
Taille commerciale
Longueur (en mm)
60
50
40
30
20
01
01
2
01
01
01
-0
-0
-0
-0
-0
t-0
s-
r-
il-
v-
c-
nv
ût
pt
ai
in
oc
av
no
ju
ar
dé
m
ju
ao
se
ja
m
Mois
90
P. perna
80
70
Longueur (en mm)
Tail le commercial e
60
50
40
30
20
1
2
1
1
01
1
1
01
1
01
r-0
-0
t-0
-0
0
-0
-0
-0
il-
n-
c-
s-
nv
ût
v
ai
pt
oc
av
ju
no
i
dé
ar
ao
m
ju
se
ja
m
Mois
12
M. galloprovincialis P. perna
14
10 12
Poids Frais (en g)
10
8
8
6
6
4
4
2 2
0 0
Mois Mois
a b
Figure 8 : Croissance mensuelle du poids frais la masse molle de M.
galloprovincialis (a) et P. perna (b) en élevage sur filière à PK 25
Chez P. perna
En outre, Chez les deux espèces, la vitesse de croissance du poids frais est
exponentielle durant toute l’année sauf en septembre ou elle est négative.
Cependant, cette vitesse de croissance en poids frais est plus importante chez
P. perna que chez M. galloprovincialis. En effet :
Pour P. perna, le poids frais passe de 0,23 0,11 g en mars 2001 à
10,33 2,3 g en janvier 2002. Le taux de croissance est alors de
44,9 fois ;
Pour M. galloprovincialis, le poids frais de 0,27 0,11 g en mars
2001 atteint 6,43 2,8 g en janvier 2002. Le taux de croissance est
alors de 23,8 fois.
Le poids sec
M.galloprovincialis P. perna
2 3
1 ,8 2,7
2,4
Poids Sec (en g)
1 ,6
Pois Sec (en g)
1 ,4 2,1
1 ,2 1,8
1 1,5
0 ,8 1,2
0 ,6 0,9
0 ,4 0,6
0 ,2 0,3
0 0
Mois Mois
a b
Figure 9 : Croissance mensuelle du poids sec la masse molle de M.
galloprovincialis (a) et P. perna (b) en élevage sur filière à PK 25
Chez les deux espèces, les figures (9a et b) relatives à la variation mensuelle
du poids sec de la masse molle montrent que :
Entre mars et août 2001, le poids sec augmente de façon
exponentielle ;
122
M. galloprovincialis
100
90
80
70
Longueurs (mm)
60
50
40
30
20
10
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40
ages (mois)
Pour la moule Mytilus galloprovincialis, en élevage sur filière off shore dans la
baie de PK 25, le taux de croissance (fig. 10) est très rapide en particulier dans
les trois premières mois de vie (respectivement 10,1 ; 9,0 et 8,1 mm). La
croissance devient par la suite moyenne (de 4,1 à 6,4 mm) durant les six mois
qui suivent. Du 9ème au 18ème mois de vie, la vitesse de croissance est faible
(varie entre 1,5 à 3,6 mm). A partir de 20 mois, la vitesse de croissance est
très faible. Elle est inférieure à 1 mm.
123
Chez P. perna
P. perna
100
90
80
70
Longueurs (mm)
60
50
40
30
20
10
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 26 28 30 32 34 36 38 40
ages (mois)
d) Taux de mortalité
Dans le cadre de ce projet d’élevage des moules Mytilus galloprovincialis et
Perna perna sur filière subflottantes en pleine mer au PK 25, aucune mortalité
anormale n’a été observée. Les seules pertes du cheptel enregistrées durant
une année d’élevage sont uniquement dues au degrappage des moules suite à
l’augmentation considérable du poids du boudin d’élevage.
DISCUSSION ET CONCLUSIONS
D'une manière générale et durant un cycle annuel d'élevage sur filière, les
espèces de moules présentent un rythme de croissance élevé. Cette croissance
peut être attribuée à la richesse du milieu en éléments nutritifs
(phytoplancton, matière organique, … etc.) et aux conditions thermiques qui
s'avèrent plus favorables (zones d'upwelling).
Chez les deux espèces en élevage, le suivi mensuel du poids frais et sec
montre que les variations annuelles sont comparables ; la différence réside
dans leur amplitude. Ces variations sont en relation avec les différentes
phases du cycle de reproduction. En effet, l'augmentation du poids traduit
l'emmagasinage des réserves et la restructuration de la gonade, alors que sa
chute correspond aux périodes de ponte.
Cette différence du taux de croissance peut être expliquée par le fait que M.
galloprovincialis se trouve à la limite écologique de son aire de répartition.
Cependant, cet essai d’élevage nécessite d’être plus agrandi afin d’être
dans les normes d’une ferme d’élevage à but commerciale pour pouvoir
faire ressortir tous les problèmes liés à la production.
126
M
ollusque bivalve filibranche
appartenant à la famille des l’eau. L’efficacité de filtration est
Ostreidae et au genre optimale de 6 à 10 µm mais
Crassostrea. lorsque la charge en particules
Espèce introduite au Maroc en 1952 à est plus forte, l'efficacité de
partir de la France. filtration est plus élevée dans
les petites tailles.
Les performances de croissance
A l’heure actuelle, on ne connaît pas de et de survie sont étroitement
gisement naturel à huîtres creuses au liées à l’apport en nourriture,
Maroc. L’espèce fait toutefois l’objet
tant sur le plan quantitatif que
d’élevage à Oualidia depuis un demi
qualitatif.
siècle environ. La production, de l’ordre
de 300 tonnes est destinée dans sa Présentation des sites et des techniques
totalité au marché local. d’élevage
L’approvisionnement en naissains se fait
à partir des écloseries de France ou Les aires choisies pour la réalisation des
d’Espagne et, plus récemment, à partir essais d'élevage des huîtres dans la baie
de l’écloserie de la société Marost. de Dakhla sont :
Le site de Boutalha, du côté ouest de
la baie ;
Biologie de l’espèce Le site Ile, dans la partie amont de la
baie ;
Age de la première maturité Le site Hoja Lalméra, du côté Est de
sexuelle : 2 ans la baie de Dakhla.
Reproduction sexuée.
L’inversion sexuelle est
alternative. Les huîtres creuses
changent de sexe chaque année
et deviennent alternativement
mâle ou femelle.
INRH- Fiche synthétique 106
Essai d’élevage de l’huître creuse dans la baie de Dakhla
Croissance
Discussion et conclusion
140 (A)
Les naissains d'huîtres introduits
120
dans cette baie présentent des
100
croissances meilleures par rapport
Longueur (mm)
80
aux autres sites marocains.
60
140
Une différence de croissance entre
120
site a été enregistrée : le site Hoja
Lalméra présente de meilleures
Longueur (mm)
100
6 6 7 7 7 7
classé parmi les milieux riches en
t-9 c-
9 -9 r-9 -9 -9
ût
oc dé fé
vr av ju
in
ao chlorophylle ‘’a’’.
1- HYDRODYNAMIQUE
2- PARAMETRES HYDROBIOLOGIQUES
Les régions centrale et orientale du bassin Sud sont gérées essentiellement par
la chlorophylle (l'existence d'une richesse biologique).
A la limite du bassin Nord, (sortie des chenaux de circulation), la phéophytine
est le facteur prépondérant (la sénescence des cellules phytoplanctoniques
océaniques en est la cause).
Toute la partie Est du bassin est gérée par le facteur température.
La région Ouest de la baie (vastes zones intertidales, zone de l'ombilic
hydraulique et bande littorale d'évacuation des eaux vers l'océan) est régie par la
salinité.
3- SEDIMENT
La nature des sédiments tapissant les fonds influe sur le choix des sites
aquacoles. De point de vu sédimentaire, la baie se dispose selon un axe
Nord-Est (dans la même direction que celle des vents dominants). La partie
amont (Nord) se trouve dans l'axe des apports de sables continentaux et se
trouve ainsi en comblement progressif. En plus de l'action des vents, les
transports résiduels, dus uniquement au courant de marée sont, d'après les
travaux de SOGREAH, principalement orientés vers le fond de la baie, ce qui
contribue également à son ensablement. De même, les deux bordures de la
baie ont une répartition sédimentaire différente. Contrairement à la rive Est
qui est stable, la rive Ouest, abritant la ville de Dakhla, a tendance à
111
4- BATHYMETRIE
112
MORPHOLOGIE
Chez l'adulte, la coquille dissoconque est allongée et les dépôts crayeux sont
feuilletés, la valve gauche est creuse permettant à la masse viscérale de s'y
développer, tandis que la valve droite est plate parfois, légèrement bombée,
ornementée d'un certain nombre de "frisures" correspondant à des périodes
de croissance.
Pendant tout leur cycle de vie, les huîtres s'alimentent selon deux modes ;
soit sous forme directe par absorption des substances dissoutes, soit par
ingestion des particules en suspension. Celles-ci sont retenues à partir de la
taille de 2 microns.
114
Les aires choisies pour la réalisation des essais d'élevage des huîtres sont
représentées sur la figure 4 :
Le choix de ces sites a été fait d'une façon représentative le long de la baie
et en fonction de la zonation écologique de la baie.
115
Chaque filière est constituée d'une corde principale de 50m. Elle est
maintenue en surface par des flotteurs et fixée dans chaque extrémité par
des blocs de béton de 400Kg environ. Sur cette filière sont amarrées les
structures d'élevage (corbeilles, caisses, brochette, etc..) (photo 1).
Les naissains d'huître issus du lot 1 sont fixés sur des coquilles Saint-
Jacques. Celles-ci sont reliées par une corde sous forme de brochette et
séparées chacune par un tuyaux de 20 cm afin d'éviter les chocs entre
coquilles (Photo 2).
Après une durée d'élevage de l’ordre de 2 mois, les naissains d'huître ont été
détroqués au mois de décembre pour 4 nasses et en février pour le reste des
nasses. Après détroquage, les huîtres ont été placées dans des corbeilles qui
étaient disposées sous forme de colonnes et suspendues sur les filières
installées à Boutelha et à l'île.
Par contre, Les naissains issus du lot 2 ont été placés, dès le départ, dans
des corbeilles suspendues sur les filières à Boutelha et Hoja Lalméra durant
toute la période expérimentale.
V- RESULTATS
1- ASPECT TECHNIQUE
Vu que l'essai d'élevage des huîtres C.gigas dans la baie de Dakhla a pour
objectif de tester les performances de croissance de cette espèce au niveau
de ce site, le suivi a été concentré en particulier sur l'aspect biologique.
Cependant, certaines constatations ont été soulevées et, plus
particulièrement, celles relatives à la lutte contre les prédateurs. En effet,
117
l'utilisation des casiers couverts de filet a permis plutôt de lutter contre les
prédateurs adultes. Cependant, les juvéniles et larves entrent et grandissent
à l'intérieur des casiers. Ainsi, les huîtres ont été soumises à une
compétition avec d'autres organismes tels les Ascidies, vers tubicoles,
moules, palourdes et algues.
En général, les ascidies peuvent causer des mortalités d'huître (IGIC, 1984).
Ces Ascidies étaient moins abondantes dans les casiers que les tubicoles
collées sur les coquilles et les bordures de casiers. D’autant plus qu’une
accumulation d'organismes tels les algues, bivalves, tubifex pouvaient
également engendrer de fortes mortalités d’huîtres.
2- ASPECT BIOLOGIQUE
Lot 1: environ 3000 naissains fixés sur des collecteurs de coquilles Saint-
Jacques. (Photo 3)
a) Croissance
Pour étudier la croissance, un échantillon de 70 huîtres a été
prélevé à intervalles de deux mois dans les trois sites.
Lot 1 Lot 2
Période Boutelha Ile Boutelha Hoja lalméra
Octobre-novembre 560 607 89 119
Décembre-Février 72 60 50 37
Mars-Mai 22 20 27 32
Juin-Juillet 0 3 9 8
Août-septembre 2 2 5 3
Pour les largeurs, on note une différence de croissance entre les sites. En
effet, les huîtres du élevées à l'île ont une croissance légèrement supérieure
119
(A) (B)
160
140
140
120
120
100
Longueur (mm)
Longueur (mm)
100
80
80
60
60
40 40
20 Bout elha
20 Hja lalmer a
Bout elha
Ile
0
0
6 6 6 7 7 7 7 7 7 7 7 6 96 7 7 7 7
7
t-9 v -9 c-9 v-9 r-9 s-9 r-9 i -9 n-9 u il-9 ût-9 pt-9 t-9 c- -9 r-9 -9 -9
oc vr v in ût
oc no dé ja n fév ar av ma ju i j
a o s e d é
fé a ju a o
m
(A) (B)
70 70
60 60
50 50
Largeur (mm)
Largeur (mm)
40 40
30 30
20 20
10 Largeur
10 Boutelha
Largeur Hoja lalmera
0 0
6 7 7 97 7 96 97 -97 7 7
-9 r-97 i-9 n- 9
7 97 t- 97 t- 97
c-9 vr -9 r-9 in
- t- 9 c- nv- r rs v a i u il- û p
dé f é av ju ao
û dé
ja fé
v
m
a a m ju j
ao se
Performance de croissance
La comparaison des performances des huîtres des deux lots montre que le
lot 2 élevé à Boutelha présente une coquille épaisse et large par rapport à
celle du lot 1 (Tab. 3) et que l'huître de Hoja Lalméra est meilleure que celle
des autres sites.
b) Indice de condition
Un échantillon de 15 huîtres d'élevage de chaque lot (1 et 2) a été prélevé au
mois de février 1998 à Boutelha. Le volume total d'huître (Vt) et le volume
des coquilles sans chair (Vcoq) a été déterminé. Par la suite la chair de chaque
individu a été mise dans l'étuve à 100 °c pendant 24 h pour déterminer le
poids sec. L'indice de condition (IC) a été calculé en utilisant l'équation
suivante :
coquille. D'après les valeurs de l'IC calculé au mois de février 1998, l'huître
du lot 2 est bien remplie en chair par rapport à l'huître du lot 1 (Tab. 4).
Indice de condition
Lot 2 Lot 1
1 158,13 89,14
2 131,90 118,27
3 82,82 92,29
4 73,36 85,88
5 92,68 23,90
6 104,52 33,25
7 145,24 76,86
8 116,14 78,03
9 99,14 68,27
10 95,44 17,81
11 104,86 42,75
12 141,60 68,69
13 117,12 30,83
14 62,76 56,74
15 70,86 83,68
Moyenne 106,44 64,43
Tableau 4 : Indice de condition d’un échantillon d’huîtres d'élevage
prélevé à Boutelha au mois de Février 1998
c) Taux de mortalité
Durant la période expérimentale, les individus morts sont comptés pour
chaque filière et à chaque opération de mesure. Le pourcentage de mortalité
globale au sein des élevages a été calculé en utilisant l'équation suivante :
N
Z t
No
No : Nombre total des huîtres élevées à Dakhla.
Nt : Nombre total d'individu mort durant la période expérimentale.
Il est à noter que les mortalités naturelles des huîtres sont relativement
faibles pendant toute la période d'expérimentation (Tab.5 ).
Date Boutelha Ile Boutelha
Hoja lalméra
17/10/199
01/12/199 10 9 0 0
25/02/199 45 46 5 0
22/05/199 30 13 0 0
08/08/199 51 37 133 0
23/09/199 0 56 8 0
123
Les naissains d'huîtres introduits dans cette baie présentent des croissances
meilleures par rapport aux autres sites marocains. Les naissains d'huîtres
de Dakhla atteignent, durant 10 mois d'élevage, des poids de 80 g contre 15
g à Oualidia. Par exemple, dans le bassin de Marenne-Oléran, les naissains
d'huître n'atteignent qu'un poids de 50 g durant une période de 12 mois.
A Dakhla, les jeunes huîtres fixés sur les collecteurs ont des croissances
rapides au début d'élevage. Durant les premiers 44 jours de mis en élevage,
le taux d'accroissement des naissains était de 560 à 607 %.
E
spèce appartenant à la d’upwelling qui fait d’Imessouane
famille des Pectinidae et au une zone à fortes concentrations
genre Patinopecten. Elle a en Chlorophylle.
été introduite pour la première fois
au Maroc par une société privée en Superficie de la zone d’élevage :
1996, à partir de naissains 4ha ;
importés du Canada. Profondeur : 20 m.
Coordonnées géographiques du
La taille maximale atteinte par cette site :
espèce est de 21 cm. La taille
commerciale admise est de 10 cm. A = 30°50’46 N 9°49’23 W
B = 30°49’57 N 9°49’11 W
Espèce des eaux froides, vivant à des
profondeurs de 10 à 30m, sur des fonds C = 30°49’74 N 9°49’23 W
allant du sableux vaseux au gravier. D = 30°49’54 N 9°49’11 W
l’alourdissement de la
filière ;
le colmatage rapide du filet
des lanternes ;
une gène sérieuse dans les
opérations de manipulation
et d’entretien des
structures.
1 00
25
80 20
L (en mm)
PF (en g)
60 15
40 10
20 5
0 0
9
9
99
9
99
99
98
99
9
99
9
98
99
99
9
9
9
-9
-9
-9
-9
-9
-9
t-9
-9
t- 9
-9
-9
-9
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ao
se
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fé
ja
ja
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m
M oi s M ois
P o id s d e C o q u ille s
45
40
35
30
PC (en g)
25
20
15
10
0 9
99
99
99
9
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99
9
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-9
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no
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ja
M o is
E p ais se u r P o id s S e c
35
8
30 7
25 6
5
E (en mm)
PS (en g)
20
4
15
3
10
2
5 1
0 0
9
99
99
9
98
99
9
9
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-9
-9
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t -9
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9
99
99
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9
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8
99
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99
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-9
r -9
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-9
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-9
-9
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ût
c
pt
av
oc
n
no
dé
ju
ar
fé
ju
m
ao
se
ja
M o is
M ois
6
5
Croissance pondérale
4
3
La vitesse de croissance des 2
poids frais et de la coquille est 1
plus lente en hiver et presque 0
9
9
99
9
9
9
99
r-9
t -9
-9
-9
-9
-9
il-
s-
nv
in
pt
ai
av
oc
ju
ar
se
ja
Mois
Les variations mensuelles du
poids sec de la masse molle
montrent : Le taux global de mortalité
enregistré est de l’ordre de
Entre décembre 98 et avril
42.3% ;
99, le poids sec augmente
La répartition des mortalités
légèrement et ne dépasse
pas 1g ; par rapport au global de
mortalité montre que :
Entre avril et juillet 99,
le maximum de mortalité est
l’augmentation est
exponentielle ; atteint en hiver (46%) suivi
par l’été (28%) ;
INRH- Fiche synthétique 128
Essai d’élevage de la Coquille
Saint Jacques du Pacifique dans la baie d’Imessouane
au printemps et automne, la
moyenne mensuelle est de
6.5%.
Conclusions
Il ressort que :
1- SITUATION GEOGRAPHIQUE
IMESSOUANE : Petit centre de pêche sur l'Atlantique, est localisé entre 30°50'
de latitude Nord et 9°49' de longitude Ouest. La route principale N°8, reliant
Agadir à Essaouira, connecte ce centre de débarquement au réseau routier
national. Il se trouve à 100 km au sud d'Essaouira et à 90 km au nord
d'Agadir. Ce site a été transformé en un village de pêche en 1996 dans le
cadre d'une coopération Maroco-Japonaise. (Carte 1 et Photo 1)
2- CARACTERISTIQUES CLIMATIQUES
Ce village est situé dans une zone faisant partie de l'étage méditerranéen aride
résultant d'un climat à pluviosité faible, combinées avec une forte évaporation
causée par des températures élevées et par les vents. Le système des vents est
dominé par la situation géographique de l'anticyclone des Açores.
4- CARACTERISTIQUES TOPOGRAPHIQUES
a) Côte
b) Plateau Continental
c) Nature du Fond
d) Régime hydrologique
On distingue :
Houle : Elle varie entre 0,5 et 3 mètres et est enregistrée pendant 262
jours/an sur la cote atlantique. L'apparition de cette houle n'est pas due
seulement aux conditions météorologiques, mais aussi à l'action des
dépressions barométriques se produisant sur la partie située entre les
Açores et l'Islande. Cette variation mensuelle de houle fait ressortir 3
saisons :
Période de Janvier à Avril : une houle supérieure à 1,5 m est
enregistrée plus de 15 jours par mois. C'est la saison où la mer est
fortement agitée.
Période de Mai - Septembre : en moyenne, plus de 25 jours/mois, la
houle n'excède pas les 1,5 m. C'est la période estivale où la mer est
peu agitée ou calme.
Période d'Octobre - Décembre : l'état de la mer est variable : parfois
agitée à grosse (>1,5m) et parfois peu agitée à calme (<1,5m).
a) Profondeur
D’habitude la coquille Saint Jacques est rencontrée dans les étages
infralittoral et circalitoral jusqu’à des profondeurs d’environ -50 m. Son
domaine d’élection se situe entre -10 et -25 m. Ainsi, une profondeur de -20 m
a été retenue pour déterminer la zone d’élevage.
b) Nature du fond
Le choix de la zone d’installation s’est également basé sur la nature du fond
qui devrait être sableux. En effet, il va permettre, d’une part, l’enfouissement
des corps morts des filières et d’autre part, cette espèce semble assez
tolérante quant à la granulométrie du sédiment. Elle est rencontrée depuis les
sables fins jusqu’au détritique grossier.
c) Courant
De manière générale, la coquille Saint Jacques s’enfouit dans le substrat et
semble rechercher les zones de dunes hydrauliques marquées par des
courants assez importants. De même, pour la mise en place des filières, il est
primordial de choisir des zones relativement calme ; la vitesse du courant ne
doit pas dépasser 2 nœuds.
POSITION SYSTEMATIQUE
MORPHOLOGIE
La taille maximale atteinte par cette espèce est de l'ordre de 21 cm. La taille
commerciale admise est de 10 cm.
La coquille Saint Jacques Patinopecten yessoensis est une espèce des eaux
froides. Elle vit sur des fonds allant du sableux vaseux au gravier, à des
profondeurs de 10 à 30 m au nord du Japon. la ponte de Patinopecten
yessoensis, est précoce au sud (en mars-avril dans la baie de Mutsu) et plus
tardive au nord (en mai-juin dans le lac Saroma). Au cours de la période de
ponte, les mâles libèrent leur sperme dans l'eau de mer ce qui stimule la
libération des œufs par les femelles. Après la fécondation (externe), les
naissains passent par une vie larvaire planctonique pendant 40 jours (voir
tableau 1). Par la suite, les naissains se fixent sur les algues par leur byssus.
Après 5 mois, quand la taille atteint 0,7 à 1 cm, ils coupent leur byssus et
tombent sur le fond pour mener ainsi une vie benthique.
6
4
7
3
1
2
La structure d’élevage qui nous intéresse ici est la filière de fond, dont
l’avantage principal est de pouvoir s'affranchir dans des zones exposées de
l'effet de la houle et des vagues. Elle est, en réalité, une filière immergée dont
la partie supérieure se trouve à plus d'une dizaine de mètres de la surface.
Cette position est obtenue par une tension suffisante entre deux points fixes
(corps-morts) ainsi que par des flotteurs régulièrement répartis en fonction
des charges que l’on place.
Dans le cas de cet essai d’élevage de la coquille Saint Jacques dans la baie
d’Imessouane, la ligne principale (aussière) est de 50 mètres de longueur.
Cette corde principale est placée à 8 mètres du fond et à 12 mètres de la
surface (Figure 1). Cette position permet, en fait, d’éviter les deux contraintes
majeures suivantes :
La navigation en zone côtière,
L’agitation de la mer en surface, vagues et houles dont l’effet est particulièrement
néfaste pour l’élevage de ce groupe de bivalves.
158
a b
Dans le cas de ce projet, l’unité adoptée est le "lanterne-net". Il est placé entre
deux eaux pour éviter les frottements sur le fond et l’action des prédateurs
benthiques, ainsi que les salissures trop importantes des premiers mètres
sous la surface de l’eau.
RESULTATS
1- ASPECTS TECHNIQUES
Les "lanternes-net" utilisés lors de ces essais avaient une maille de 3 mm.
Ce qui convenait aux naissains qui avaient des tailles comprises entre 5 et
15 mm. Mais, vu la forte productivité du milieu, ces mailles se colmatent
facilement malgré nos efforts de nettoyage mensuel. (voir photos 3a et b).
a
b
2- ASPECT BIOLOGIQUE
Le suivi des essais d'élevage a été réalisé sur un cycle annuel et ce, de façon
mensuel entre décembre 98 et novembre 99. Ainsi, des prélèvements
mensuels ont été effectués, ils sont destinés, entre autres, à :
162
a) Croissance linéaire
Concernant la longueur
Concernant la largeur :
Concernant l'épaisseur :
La courbe de la variation mensuelle de l'épaisseur de la coquille Saint Jacques
est représentée dans la figure 5. On distingue :
Deux périodes de ralentissement de la croissance en épaisseur :
- La première entre avril et juin 99
- La deuxième entre août et septembre 99
Remarque :
Il est à noter que, durant un cycle annuel d'élevage sur filière, les trois
paramètres initiales (longueur, largeur et épaisseur de la coquille Saint
Jacques Patinopecten yessoensis) ont été multipliés par 10. En effet la
coquille qui avait une :
- longueur de 11,8 4,75 mm en décembre 98 a atteint 98,88
3,98 mm en novembre 99 ;
- largeur de 9,52 4,57 mm en décembre 98 a atteint 94,85 4,17
mm en novembre 99 ;
- L'épaisseur de 2,81 1,26 mm en décembre 98 a atteint 28,14
2,01 mm en novembre 99.
Longeur
120
100
80
L (en mm)
60
40
20
0
99
99
9
9
98
99
9
9
9
-9
-9
-9
-9
-9
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c-
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oc
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no
m
ju
ao
se
fé
ja
M o is
164
L a rg e u r
120
100
80
l (en mm)
60
40
20
0
99
99
9
9
98
99
9
9
9
-9
-9
-9
-9
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nv
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oc
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ar
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dé
no
m
ju
ao
se
fé
ja
M o is
E p a is s e u r
35
30
25
E (en mm)
20
15
10
0
9
9
9
99
8
9
99
9
-9
9
r-9
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-9
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9
-9
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no
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i
ar
fé
ju
m
ao
se
ja
M o is
165
P o id s F r a is
30
25
20
PF (en g)
15
10
0
9
9
99
9
98
99
99
9
9
9
-9
l-9
-9
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no
n
ju
ao
se
fé
ja
M o is
P o id s S e c
8
5
PS (en g)
0
9
99
99
9
98
99
9
9
-9
-9
-9
-9
-9
t-9
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m
ju
ao
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fé
ja
M o is
P o id s d e C o q u ille s
45
40
35
30
PC (en g)
25
20
15
10
0
9
99
9
99
9
98
99
9
9
-9
9
-9
-9
-9
t-9
r-9
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ût
pt
nv
vr
oc
ju
av
ar
i
dé
no
m
ju
ao
se
fé
ja
M o is
167
c) Croissance absolue
Dans ce paragraphe, sont déterminés les paramètres de l’équation de VON
BERTALANFFY qui permettent d'estimer le taux de croissance (K) et la taille
maximale (L) des coquilles Saint Jacques en élevage et ce, par une analyse
des données mensuelles sur le logiciel L.F.D.A. L'équation de VON
BERTALANFFY déterminée par la distribution des fréquences de taille
mensuelles est :
C o u r be de V o n B e r ta l a n ffy
250
200
Longueurs (mm)
150
100
50
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
a g e s (a n n é e s )
Enfin, il est à noter que la taille maximum soit 197,2 mm serait atteinte par la
coquille Saint Jacques à Imessouane au bout de 6 à 7 ans d'élevage.
d) Taux de mortalité
Pour déterminer le taux de mortalité, le contenu de 10 lanternes (marquées)
est vérifié de façon mensuelle, entre décembre 98 et novembre 99. les
résultats sont exprimés sous forme de moyenne avec écart-type et reportés
dans la figure 10 :
9
8
7
Mortalité (en %)
oct-99 déc-98
6 sept-99
6% 12
7%
5 %
août-99 janv-99
4 12 16
% %
3
2 juil-99
9% févr-99
1 10
juin-99
mars-99 %
0 7% mai-99 avr-99
8%
7% 6%
m 9
9
9
ju 9
99
oc 9
ju 9
av 9
r-9
t-9
-9
-9
-9
-9
9
il-
s-
nv
in
se
ja
Mois
Les résultats enregistrés montrent que le taux de mortalité est plus élevé au
début de l'élevage et diminue progressivement au fur et à mesure que les
animaux croissent. Cependant, une perte d'environ 8,4% a été enregistrée en
mars 99. Elle est due à un problème technique (éclatement des systèmes
d'ouverture des lanternes-net) en relation avec la tempête survenue à
Imessouane en ce mois (voir paragraphe VI-1). Par ailleurs, une autre
augmentation du taux de mortalité est enregistrée en été (en particulier en
juillet et août 99). Elle est probablement due à l'élévation de la température
du site.
DISCUSSION ET CONCLUSIONS
D'une manière générale, durant un cycle annuel d'élevage sur filière, les trois
paramètres linéaires de la coquille Saint Jacques Patinopecten yessoensis ont
subi un accroissement de l'ordre de 10 fois. En effet :
La longueur de 11,8 4,75 mm en décembre 98 a atteint 98,88 3,98 mm en
novembre 99 ;
La largeur de 9,52 4,57 mm en décembre 98 a atteint 94,85 4,17 mm en
novembre 99 ;
L'épaisseur de 2,81 1,26 mm en décembre 98 a atteint 28,14 2,01 mm en
novembre 99.
Ces deux phases de croissance rapide sont séparées par une période de
ralentissement de la croissance entre avril et juillet 99. Cette atténuation de la
vitesse de croissance est également enregistrée dans le cas de la croissance
allométrique. En effet, cette étude allométrique montre que la largeur et
170
l'épaisseur croient de la même manière que la longueur, mais avec une légère
allométrie négative. Celle-ci est plus marquée au printemps. Ce
ralentissement de la croissance pendant la saison du bloom
phytoplanctonique coïncident avec la période du développement gonadique.
Ainsi, ce ralentissement de croissance peut être attribué à un transfert
d'énergie en faveur de la gonade ; il s'agit d'un détournement du métabolisme
au profit de la reproduction.
Enfin, il est à noter que la taille maximale soit 197,2 mm est atteinte par la
coquille Saint Jacques à Imessouane au bout de 6 à 7 ans d'élevage. Elle
concorde avec celle rapporté par KAFUKU et IKENOUE (1983) (soit 20 cm)
pour la même espèce au Japon.
En fin, la perte de 8,4% du stock, survenue au mois de mars peut être évitée
par l'adaptation ou le remplacement des systèmes de fermeture des lanternes
net utilisées auparavant par d'autres plus adéquats.
CONCLUSION GENERALE
15 mois d’élevage. Les techniques d’élevage qui sont les filières s’adaptent
bien aux caractéristiques hydroclimatiques de cette côte.
Compte tenu des performances zootechniques de l’élevage des huîtres dans
la baie de Dakhla, la production industrielle constitue un nouveau créneau à
développer notamment par des cultures à grande échelle dont la production
serait destinée à une transformation de l’huître en un produit à haute valeur
ajoutée (produit para-médical).
Par ailleurs, un projet d’aménagement de cette baie, en matière d’élevage de
palourdes, a été préparé. Il prévoit la subdivision des estrans de Boutelha et
Duna Blanca en 88 concessions de 2 hectares. La superficie minimale, pour
qu’un projet soit rentable, est de 6 hectares. En l’absence d’une écloserie de
coquillage et de la faiblesse du stock actuel, la contrainte principale réside
dans le fait qu’il faudrait, chaque année, ensemencer 65 millions de
naissains de palourde. Ce calcul est fait sur la base de densités raisonnables
(100 naissains par m2 de tailles T8 et T10).
La baie peut faire également l’objet d’élevage de poissons. Pour les produits
destinés à l’export, la difficulté majeure réside dans son éloignement du
marché européen.
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L’épuisement des ressources vivantes naturelles qui sont pleinement exploitées dans le monde, font
que les limites de la production halieutique sont atteintes depuis les années 70. Selon la FAO,
l’augmentation de la production en protéines d’origine aquatique ne peut provenir que de
l’aquaculture. La pêche de capture, n’arrivant plus seule à satisfaire les besoins alimentaires
croissant des populations, l’aquaculture est devenue donc une priorité voire une nécessité pour
compléter la pêche de capture et combler le déficit de l’offre en ressources aquatiques. Selon la FAO,
la contribution de l’aquaculture à l’offre mondiale en ressources aquatiques est passé de 3.9% en
1970 à plus de 50% en 2004 (59.4 millions de tonnes en volume et 70.3 milliards de $ en valeur).
En 2005, la production d’aquaculture en Méditerranée (tous pays confondus) a atteint 1 505 107
tonnes, dont 36 % en mollusques et 64 % en poissons. Cette production représente environ 26.5%
du totale (pêche et aquaculture), alors qu’en 1985, elle ne représentait que 12% (Franquesa et al.
2008). Par rapport à la production mondiale, la Méditerranée n’en représente que 2.6% dont
seulement 0.4% provient des pays sud-méditérranéens (hors Egypte qui représente à elle seule 36%
de la production d’aquaculture en Méditerranée).
En 2005, la production nationale d’aquaculture a atteint 1 449 tonnes, alors qu’elle n’était que de
591 tonnes en 1992. Cette évolution a surtout concerné les poissons, en particulier le loup bar et la
daurade. En 2007, la production est passée à 441 tonnes seulement, 79 t en loup bar et 362 t en
huîtres creuses. Cette chute de la production a fait suite à la disparition, en novembre 2005, de la
société Marost qui était, 20 ans durant, le fleuron de l’aquaculture marine nationale.
Initialement, la pisciculture marine au Maroc a démarré, avec la création de deux projets intégrés au
niveau de la lagune de Nador en 1985 et de Saidia en 1991. Et, ce n’est qu’en 1998 qu’une troisième
et quatrième ferme furent créées dans la baie de M’diq et au large d’Azla.. Il convient de noter,
cependant, que l’activité d’aquaculture a cessé niveau de Saidia en 1997, Azla en 2000 et au niveau
de la lagune de Nador en 2005. Actuellement la totalité de la production en poissons d’aquaculture
est réalisée par la société Aqua M’diq, seule encore en activité sur la façade méditerranéenne, alors
qu’aucune entreprise de pisciculture marine n’est présente sur la façade atlantique.
Comme dans tout le bassin méditerranéen, la pisciculture marine, au Maroc est prédominée par
deux espèces, le loup bar (Dicentrarchus labrax) et la daurade (Sparus aurata). Le Maroc dispose
actuellement d’une seule écloserie de poissons marins située à M’diq. Cette écloserie expérimentale
relève du Centre Spécialisé en Aquaculture de l’INRH.
Les premières tentatives d’ostréiculture datent des années cinquante, avec la création des premiers
parcs ostréicoles dans la lagune de Oualidia. Actuellement, la production d’huîtres (Crassostrea
gicas) est assurée par sept exploitations installées à Oualidia et quatre dans la baie de Dakhla.,
toutes situées sur la façade atlantique. En 2007, ces exploitations ont totalisé une production de
362 tonnes dont 164 t produites à Oualidia et 198 t à Dakhla (Département des Pêches Maritimes,
2007). Les naissains sont tous originaires de France ou d’Angleterre et la production marchande est
destinée uniquement au marché local.
A près plusieurs tentatives de culture des moules dans les baies d’Agadir et d’Imessouane en
Atlantique et dans la lagune de Nador en Méditerranée, une ferme vient finalement d’être créée en
2007, au Nord de la baie de M’diq et est actuellement en phase de production et de
commercialisation. Cette ferme s’approvisionne en naissains par captage naturel et à partir des
1
2
moulières naturelles présentes dans la région. L’espèce élevée est la moule méditerranéenne, Mytilus
galloprovincialis.
Au Maroc, comme dans la plupart des pays du bassin méditerranéen, l’aquaculture marine est une
activité relativement récente mais dotée d’un potentiel de croissance et de bénéfices économiques
certains. Cependant son développement même limité a été souvent confronté à des conflits avec les
autres activités, déjà établies et bien protégées par la plupart des systèmes règlementaires.
L’aquaculture nationale a été, pour longtemps confiée à la simple initiative du privé, mais il devient
actuellement nécessaire d’accorder à cette activité, dont l’importance n’est plus à prouver, une
position reconnue et efficace de point de vu développement et réglementation, en intégrant
l’aménagement relatif à cette activité à la politique national et en la dotant d’une réglementation
spécifique tout en prenant en considération la protection de l’environnement.
C’est dans ce cadre que des travaux et essais aquacoles ont été entrepris par l’INRH par le biais de
son Centre Spécialisé en Aquaculture à M’diq (Voir en annexe une fiche d’information technique sur
ce Centre). Entre 2001 et 2008, ces travaux ont porté principalement sur le pagre commun (Pagrus
pagrus), le denté commun (Dentex dentex), le maigre (Argyrosomus regius). L’objectif était d’inciter à
la diversification des espèces en élevage en passant par la maîtrise de la reproduction, l’élevage
larvaire, le prégrossissement et le grossissement de ces espèces. Ces travaux ont été initiés par
l’INRH pour faire face à la situation de crise que connaît le secteur de l’aquaculture du bar et de la
dorade en Méditerranée et aussi de faire bénéficier les promoteurs de l’atout de la diversification. En
effet, la tendance à diversifier les espèces se justifie aussi par la diversité des conditions de
l’environnement, l’émergence de nouvelles techniques de production telles que le circuit fermé,
l’amélioration des rendements obtenus avec les espèces classiques, les nouvelles tendances du
marché et par la possibilité de réduire les risques pathologiques. Les espèces actuellement élevées
ont été choisies en utilisant un nombre limité de critères tels qu’un fort prix de vente et la
disponibilité de juvéniles ou reproducteurs dans le milieu naturel.
2
3
3
4
5
CHAPITRE I
REPRODUCTION ET ELEVAGE LARVAIRE
Résumé
44 000 alevins de pagre commun (Pagrus pagrus, Linnaeus 1758) sevrés ont été expérimentalement
produits au Centre de Recherche Appliquée en Aquaculture de l’INRH à M’diq durant la période
d’avril à août 2001.
Le stock des géniteurs, a été constitué entre septembre 2000 et février 2001, à partir d’individus
capturés dans le milieu naturel. Ces reproducteurs dont le poids variait entre 0.7 et 5Kg, ont été
ramenés en écloserie et mis en bassins de 10 m3 de volume chacun à une densité de 3 Kg/m3. Ils
étaient tous soumis aux conditions naturelles de température (14.4-17.7°C), d’oxygène dissous (5.6-
7.6 mg/l), de salinité (36.2-36.9 p/000) et de photopériode. Les pontes, spontanées, ont été
obtenues entre le 23 mars et le 11 mai 2001 à une température variant entre 15.8 et 17.8°C. Le
nombre total d’œufs collectés a été de l’ordre de 820 000 œufs avec un taux de viabilité de 86% . Les
œufs fertilisés sont sphériques avec un diamètre moyen de 966 – 1020 µm et un globule lipidique de
190-228 µm. A 17°C, l’éclosion des œufs commence au bout de 74 heures d’incubation avec un taux
d’éclosion moyen de l’ordre de 59% .
139 000 larves écloses et œufs embryonnés ont été mis en élevage en eau verte semi-stagnante, dans
6 bassins de 0.5 et 2 m3 de volume, à une densité variant entre 8 et 20 larves/l. Les larves sont
nourries de rotifères (Brachionus plicatilis type S), d’Artemia salina, nauplii et métanauplii et
d’aliments composés.
A la fin de la période du sevrage (52-59 jours après éclosion), les alevins ont atteint une taille variant
entre 22 et 30 mm. Le taux global de survie à l’âge de 60 jours a été de l’ordre de 32% .
Mots clés : Pagre commun, Pagrus pagrus, élevage larvaire, sevrage, croissance, survie
I-INTRODUCTION
Le pagre (Pagrus pagrus) est un poisson à large marché, surtout pour les gros spécimens qui sont de
moins en moins pêchés (KOLIOS et al., 1997).
Cette espèce a fait l’objet de nombreux travaux scientifiques portant principalement sur la gestion
des reproducteurs, le développement embryonnaire, l’élevage larvaire et la croissance (MANOOCH,
1978 ; BAUCHOT et HUREAU, 1986 ; ABELLAN et BASURCO, 1999 ; KOLIOS et al., 1997). La
période de reproduction chez les adultes, s’étend entre les mois de février et mai. Les premiers essais
d’élevage du pagre ont montré des performances de croissance excellentes et une grande adaptabilité
du pagre aux fortes densités et aux conditions d’élevage (DIVANACH et al., 1993 ; KENTOURI et al.,
1995). Cependant, les faibles taux de survie larvaire obtenus en écloserie (CONIDES et al., 2000)
ajoutés au problème de pigmentation de la peau chez les poissons de taille marchande (KENTOURI
et al., 1995 ; KOLIOS et al., 1997) constituent les principales contraintes à l’élevage de cette espèce
en conditions intensives.
Le présent travail vise l’étude de faisabilité de l’élevage larvaire et l’évaluation des performances de
croissance et de survie chez le pagre en tant qu’espèce nouvelle pour la pisciculture marine au
Maroc.
Les larves que nous avons utilisées dans le présent travail, proviennent de géniteurs de pagre dont le
stock a été constitué entre septembre 2000 et février 2001, à partir d’individus capturés dans la baie
de M’diq au moyen de petits palangriers.
Les individus nouvellement recrutés sont réceptionnés dans deux bacs rectangulaires en polyester
de 10 m3 de volume chacun. Ces animaux sont nourris exclusivement d’aliments frais non vivants,
distribués à volonté, une fois par jour, 6 jours sur 7. L’alimentation est composée de bogues (Boops
4
5
boops), encornet rouge (Illex coindetii), crevette de vase (Solenocera membranacea), et un prémix
vitaminique adjuvé à raison de 2% de la quantité d’aliment distribuée. Tous les poissons en stock
étaient soumis aux conditions naturelles de température, salinité et de photopériode.
Les œufs sont collectés à la surverse des bassins géniteurs dans des bacs de 1m3 de volume, conçus
avec une poche en toile Nylon de 500 µm de maille. Les œufs sont collectés quotidiennement vers
9h00 du matin et à partir de 17h00. Les œufs morts, benthiques, sont dénombrés et éliminés. Les
œufs flottants (viables) sont dénombrés, mesurés puis transférés dans des incubateurs de 100 litres
et de forme cylindro-conique. Une vingtaine d’œufs est prélevée quotidiennement pour observations
et mesure du diamètre. Chaque incubateur est équipé de deux arrivées d’air et une arrivée d’eau de
mer tangentielle à la paroi. Les conditions de température et de salinité sont maintenues identiques
à celles de la ponte et le taux de renouvellement aux environs de 100% du volume total par heure.
Les densités utilisées variaient entre 10 et 540 œufs par litre selon le nombre d’œufs collectés par
jour. En fin d’incubation, les larves écloses ou les œufs embryonnés sont échantillonnés par
carottage au moyen d’un tube PVC de 16 mm de diamètre. Le dénombrement s’effectue dans un
volume récupéré de 0.250 litres environ.
Deux séries de bassins ont été utilisées : (i) 2 Bacs de forme circulaire, de fond plat, en polyéthylène,
de paroi et fond noires, de 500 l de volume chacun, nommés B1 et B6 ; (ii) 5 bacs de forme carrée, de
fond plat, en polyester, de paroi et fond bleus, de 2 m3 de volume chacun; nommés B2, B3, B4 et B5.
Tous ces bassins sont utilisés en circuit ouvert. Leur alimentation en eau de mer se fait par gravité
grâce au bassin réservoir dont l’eau est préalablement filtrée par une série de deux filtres à sable et
stérilisée à l’UV. Durant les quatre premiers jours d’âge, quatre diffuseurs d’air sont placés dans le
bac à environ 15 cm du fond. A partir du 4ème jour d’âge, l’aération est fortement diminuée et au 5ème
jour, seulement un ou deux diffuseurs d’air, selon les bacs, sont gardés au centre jusqu’à la fin de la
phase larvaire. Des écrémeurs de surface, au nombre de 1 à 4, sont mis en place à partir du 5ème
jour d’âge. Ces écrémeurs sont utilisés pour éliminer le film huileux accumulé en surface et
permettre aux larves de gonfler leur vessie natatoire. L’éclairage artificiel est assuré par des tubes à
néon (40 w) fixés à environ 0.8 m de la surface d’eau de manière à ce que l’intensité lumineuse au
centre, mesurée au moyen d’un luxmètre, soit de l'ordre de 600 à 800 lux. Le protocole suivi se base
sur la technique d’élevage semi-intensive en « eau verte semi-stagnante » selon un modèle pratiqué
avec succès chez la dorade (Sparus aurata) (Ben Khemis, 1997). Trois types de proies vivantes ont
été utilisés en élevage larvaire du pagre : algue unicellulaire (Nannochloropsis sp), rotifère
(Brachionus plicatilis) et deux souches d’Artemia salina, la souche AF et la souche EG. Ces deux
souches sont commercialisées par INVE Aquaculture, sous les noms respectifs de « AF Specialty
Artemia Cysts » et « EG Artemia Cysts ». Les algues sont distribuées, aux larves, deux fois par jour
dès l’âge de 2 jours et ce, à raison de 20 litres environ/m3/jour. La concentration des cultures, à
l’utilisation, varie entre 25 et 30 millions de cellules/ml. La distribution d’algues a été interrompue à
l'âge de 25-33 jours selon les bacs. Les rotifères sont distribués dès l’ouverture de la bouche des
larves (3-4ème Jour) jusqu’à l’âge de 25 à 30 jours. Les nauplii d’artémia AF sont distribués aux
larves entre le 15-19ème jour et le 25ème-33ème jour d’âge à raison de 3 à 4 repas par jour, les
métanauplii EG à partir du 20ème jour jusqu’à l’âge de 52-59ème jour. Les trois types d’aliments
composés qui ont été employés au cours de la phase larvaire sont tous des produits commerciaux
conçus spécialement pour nourrir les larves de poissons marins, à différents âges.
La température de l’eau a été au départ identique à celle de l’incubation (15.2-17.8°C), puis a subi
des variations en fonction des conditions climatiques environnantes et du renouvellement d’eau. La
teneur en oxygène dissous variait entre 3.93 et 6.50 mg/l et la salinité entre 35.3 et 36.4 %o.
Entre le 1er et 16ème jour d’âge, la photopériode a été de 24 heures de lumière par jour. Puis, à partir
du 17ème jour d’âge, celle-ci a été réduite à 12 heures seulement de lumière par jour.
Pour évaluer les performances de croissance, la longueur totale des larves a été mesurée de
l’extrémité antérieure de la bouche à l’extrémité postérieure de la nageoire primordiale ou de la
nageoire caudale. L’appréciation de la croissance a porté sur 2 élevages : B1 et B6. Dans chacun
5
6
d’eux, 20 larves sont capturées au hasard. Les prélèvements ont été effectués chez les larves à
différents âges (voir tableau 1).
Tableau 1
Age des larves le jour de l’échantillonnage.
30 jours 31 jours
36 jours 35 jours
40 jours 45 jours
50 jours
56 jours 60 jours
Le sevrage a été réalisé dans les bacs larvaires pour être moins stressant. Dans nos conditions
d’élevage, le sevrage a été initialisé tardivement à l’âge de 45 jours alors que les larves avaient atteint
16.0 mm de taille moyenne. Les métanauplii d’artémia EG ont été progressivement remplacés par de
l’aliment sec composé. Ce sevrage a duré jusqu’à l’âge de 52 à 59 jours selon les élevages.
Le taux de survie des 6 élevages est évalué pour chaque bassin en fin de la phase larvaire après
pêche et comptage manuel de tous les alevins survivants.
V- RESULTATS
Les pontes ont été spontanées et réalisées en plusieurs ovipositions successives. Elles ont été
obtenues à partir du 23 mars et se sont prolongées jusqu’au 12 mai 2001. Les cycles photo et
thermo-périodiques, montrent que la ponte chez le pagre se produit à température et photopériode
ascendantes : 15.8 à 17.8°C pour la température et 12 h 14 min à13 h 58 min pour la photopériode
(durée de l'éclairement par jour).
Le nombre total d’œufs collectés à partir de 42 géniteurs de 0.7 à 5 Kg de poids, est estimé à
820 000, avec 700 000 œufs viables flottants (86%) et 120000 œufs morts précipitants (14%). Dans
ce travail, les œufs morts ont été dénombrés et éliminés sans faire l’objet d’examen microscopique en
raison de leur état très altéré. Les variations du total d’œufs collectés par jour de ponte sont
représentées sur la figure 1. Sur cette figure, apparaissent trois pics de ponte : le premier en début
avril, le second entre le 17 et le 24 avril et le dernier vers les 7 et 8 mai 2001.
6
7
90 200
80 200
70 200
50 200
40 200
30 200
20 200
10 200
200
23/3 28/3 2/4 7/4 12/4 17/4 22/4 27/4 2/5 7/5
Figure 1
Dat e de ponte
Nombre d’œufs pondus et fréquence des pontes.
Œufs flot tant s Œufs morts
Le pourcentage des œufs fertilisés flottants se situait en général entre 70% et 100% . Ces oeufs sont
sphériques avec un diamètre moyen de 966 – 1020 µm et un globule lipidique de 190-228 µm de
taille moyenne. La figure 2 montre une tendance à la diminution du diamètre moyen des œufs en fin
de saison. Les valeurs élevées (>1 mm) sont généralement observées au mois d’avril. Les
paramètres physico-chimiques enregistrés pendant cette saison de ponte variaient entre 15.8 °C et
17.8°C pour la température, 5.2 et 6.7 mg/l pour la teneur en oxygène dissous et 36.3 et 36.9 p1000
pour la salinité.
Figure 2
Evolution du diamètre moyen des œufs au cours de la saison de ponte.
A la température de 17°C, l’éclosion des œufs commence au bout de 74 heures d’incubation. Les
différents stades de développement embryonnaire ont fait l’objet de nombreux travaux de recherche
(LAURA et al., 2003 ; RADONIC et al., 2005 ; SAKA et al. 2005).
A l’éclosion, les larves mesurent en moyenne 3.19 mm. A l’ouverture de la bouche, les larves âgées
de 3 jours, atteignent une taille moyenne de 3.83 mm. La première inflation de la vessie natatoire a
été observée chez 20% des larves âgées de 6 jours (4.14 mm de taille moyenne). A l’âge de 12 jours
(4.60 mm), 90% des larves possédaient une vessie natatoire fonctionnelle.
7
8
Figure 3
Croissance linéaire des larves de Pagrus pagrus.
Les courbes de croissance linéaire obtenues chez les larves de B1 et de B6 sont représentées dans la
figure 3. A l’éclosion, les larves, mesurant 3.2 mm de taille moyenne, atteignent 6-7 mm à l’âge de 24
jours. A partir de cet âge, la croissance s’accélère et les larves atteignent 11.2 mm à l’âge de 35
jours, 17.4 mm à l’âge de 45 jours et 24 mm à l’âge de 60 jours après éclosion.
Comparées à d’autres espèces, les larves de pagre élevées dans nos conditions, ont montré une
croissance plus performante que celle de la dorade (Sparus aurata) et moins que celle observée chez
le denté (Dentex dentex).
Globalement, et sur les 139 000 œufs prêts à éclore et larves mis en élevage, la production totale a
été de l’ordre 44 000 alevins sevrés âgés entre 56 et 68 jours, soit une survie globale de 32 % .
Tableau 2
Récapitulatif des résultats.
Bac n° Nb Nb de Taux Age Nb Lm Pm Taux
d’œufs larves d’éclosio (jours) d’alevin (mm) (g) de
pondus ou n s survie
(.1000) œufs (%) (.1000) (%)
embry.
(.1000)
B1 (500) 7.3 5.7 78 56 1.687 22.5 0.17 30
B2 (2 27 18.9 70 67 8.781 26.9 0.42 46
m3) 27.8 15.7 56 68 6.615 31.00 0.58 42
B3 (2 31.4 28.2 90 66 6.719 29.50 0.59 24
m3) 54.1 39.7 73 62 10.606 27.00 0.42 27
B4 (2 35.5 30.9 87 60 9.665 24.10 0.29 31
m3)
B5 (2
m3)
B6 (2
m3)
TOTAL 183.1 139.0 76% 44.067 32%
VI- DISCUSSION ET CONCLUSION
Les géniteurs utilisés dans le présent travail ont été pêchés au large de M’diq, entre les mois de
septembre 2000 et février 2001. Les premières pontes ont été obtenues en mars de 2001, juste après
la capture et la mise en bassins des reproducteurs. Ceci prouve que P. pagrus est une espèce qui
s’adapte rapidement aux conditions de la captivité. Comme chez la dorade (Sparus aurata), le denté
commun (Dentex dentex) et autres espèces de sparidés, chez P. pagrus, les pontes ont été
spontanées, sans avoir besoin d’induction ou autre intervention sur le processus de la maturation et
la ponte. Elles ont été obtenues à partir du 23 mars et se sont prolongées jusqu’au 12 mai de 2001.
Les températures enregistrées au cours de cette période variaient entre 15.8 et 17.8°C. Par rapport
8
9
aux données bibliographiques (KENTOURI et al., 1995 ; MENDEZ et al., 1995 et STEPHANOU et al.,
1995), dans la présente étude, les pontes ont tardé d’environ un mois. Ce retard peut être expliqué
par les manipulations stressantes qu’ont subi les géniteurs au cours de leur capture qui est
intervenue juste avant la période de ponte. Mis à part ce retard, nos résultats concordent avec ceux
reportés par MENDEZ et al. (1995) qui ont travaillé sur des géniteurs de pagre âgés entre 3 et 4 ans
et ont obtenu des pontes entre le 1er février et le 13 mai, à des températures fluctuant entre 13.6 et
18.3°C. D’autres auteurs comme KENTOURI et al. (1995) et STEPHANOU et al. (1995) ont reporté
des pontes entre février et fin avril. Selon SAKA et al. (2005), les températures de ponte permettant
un développement embryonnaire normal doivent se situer entre 13 et 22 °C chez Pagrus pagrus.
Au cours de la réalisation de ce travail, il a été jugé non opportun de procéder par biopsie gonadique
à la détermination du sex ratio et autres paramètres liés à la maturation et la ponte et ce, afin
d’éviter les stress liés à la manipulation et le risque d’interruption de la ponte chez les géniteurs
récemment capturés.
Selon plusieurs auteurs, chez Pagrus pagrus en captivité, le nombre d’œufs pondus par Kg de
femelle et par saison de ponte varie entre 200 000 (BODINGTON, 2000) et 770 000 (MIHELAKAKIS et
al., 2001). Ces différences peuvent résulter de plusieurs facteurs dont les principaux sont l’âge et la
taille des géniteurs, les conditions environnementales et la stratégie alimentaire appliquée.
Le diamètre moyen des oeufs varie entre 966 et 1020 µm avec une tendance à la diminution en fin
de saison. En général, le diamètre des œufs varie en fonction de l’âge, la taille, l’alimentation, la
période de ponte et selon qu’il s’agit de ponte spontanée ou induite. En effet, selon CHAMBERS,
(1997), la taille des œufs produits en milieu naturel par plusieurs espèces de poissons marins entre
fin hiver et fin été, tend à la diminution au fur et mesure que la saison de ponte progresse dans le
temps. Chez les sparidés maintenus en captivité la diminution de taille des œufs durant une saison
de ponte a été rapportée chez la dorade rouge, Pagrus major (MATSUURA et al., 1988).
Comparés aux études réalisées par KENTOURI et al. (1995) et MIHELAKAKIS et al. (2001), nos
résultats montrent une croissance plus lente pendant les 50 premiers jours d’élevage mais plus
rapide au-delà. Ceci est attribué principalement au manque pendant cette première phase de
rotifères en quantité suffisante ainsi qu’aux différences existant entre les protocoles appliqués en
élevage larvaire (température, salinité, lumière, photopériode, gestion de l’alimentation,…). En effet
selon ces auteurs, les larves atteignent une taille comprise entre 7 et 7.5 mm à l’âge de 10 jours et
11-12 mm à l’âge de 30 jours. Selon KENTOURI et al. (1995), les tailles de 20 mm, 40 mm et 4.8 cm
sont atteintes respectivement par les larves âgées de 40 jours, 50 jours et 3 mois. A l’âge de 80 jours
les alevins atteignent un poids moyen de 1.4 g (KOLIOS et al., 1997) et 2.4 g à l’âge de 90 jours (
STEPHANOU et al., 1995).
Dans le présent travail, les taux de survie obtenus à l’âge de 60 jours varient, selon les lots, entre 24
et 46 % ; la moyenne étant de 32%. Dans la bibliographie, BUKE et al. (2005) rapportent des survies
de 12-19% à l’âge de 60 jours, KENTOURI et al. (1995) 1 à 6 % à l’âge de 50 jours et KOLIOS et al.
(1997) 5 à 10% à l’âge de 80 jours.
Selon CONIDES et al. (2000), les mortalités les plus importantes (60-75%) en élevage larvaire se
produisent principalement entre le 7ème et le 10ème jour après éclosion. Les larves meurent surtout
par inanition parce qu’elles n’arrivent pas à se nourrir ou digèrent mal les rotifères. A ceci s’ajoute
l’effet important de la quantité et de la qualité des rotifères distribués sur la survie larvaire entre le
4ème et le 9ème jours après éclosion, comme l’ont rapporté PAPANDROULAKIS et al. (2001). Les stress
d’ordre physique causés par les écrémeurs de surface constituent aussi une cause des mortalités
pendant les premiers jours de vie larvaire (KENTOURI et al., 1995). La substitution des rotifères par
les artémia (nauplii et métanauplii enrichis) peut engendrer des perturbations digestives et entraîner
des mortalités importantes chez les larves âgées entre le 20ème et le 30ème jour après éclosion. Cette
mortalité peut atteindre 10 à 15% des larves âgées entre 22 et 27 jours (BUKE et al., 2005). La
mortalité peut aussi subvenir après l’arrêt de l’utilisation des microalgues en milieu larvaire (KOLIOS
et al., 1997).
Dans le présent travail, la première période de mortalité correspond à la période où les quantités
produites en rotifères n’étaient pas suffisantes pour satisfaire les besoins des larves.
9
10
Le phénomène d’hyperinflation de la vessie natatoire est apparu aux alentours du 20ème jour d’âge
et correspond à l’introduction des métanauplii d’artémia dans le régime alimentaire des larves. Cette
dilatation provoque la compression de la masse viscérale, empêchant les larves de se nourrir et
entraînant leur mort par inanition. Plusieurs auteurs lient l’hyperinflation observée chez les larves
au stress et au niveau de sensibilité des larves.
Au cours et après le sevrage qui s’est déroulé entre le 45ème jour et le 55ème jours, une mortalité
anormale est survenue chez les larves. Cette mortalité est liée à un comportement de cannibalisme
qui est apparu de manière intense dans les élevages où la survie larvaire était plus élevée.
En conclusion, les résultats obtenus au niveau de la ponte montrent que le pagre s’acclimate très
rapidement aux conditions de la captivité et peut même se reproduire au cours de l’année de sa
capture. Les pontes ont été spontanées et il n’y avait pas besoin de les induire artificiellement. Au
niveau larvaire, avec une survie moyenne de 32% à l’âge de 60 jours, une productivité moyenne de
4220 alevins/m3, une croissance rapide et soutenue, les résultats de production obtenus (44 067
alevins), malgré les trois périodes de mortalités soulevées au cours de la phase larvaire et les
problèmes d’ordre techniques survenus en phase de prégrossissement, montrent que Pagrus pagrus
est une espèce à grand intérêt pour la diversification de l’aquaculture au Maroc.
CHAPITRE II
PREGROSSISSEMENT DES ALEVINS DE Pagrus pagrus
Les alevins, comptés à des âges différents, ont été transférés et répartis dans les mêmes bassins où
s’est déroulé leur élevage larvaire. Deux bassins de type Race-way de 5 m3 de volume chacun ainsi
10
11
que 2 bacs de 2m3 chacun dont un circulaire et un carré ont été également utilisés. Tous ces bacs
ont été équipés d’une surverse dont la sorti a été protégée par un filet de type NORLAC.
Les résultats obtenus chez les pagres en fin de la phase de prégrossissement sont récapitulés dans le
tableau suivant :
Tableau 3
Récapitulatif des résultats obtenus en prégrossissement
N° du bac N° du bac Nombre Densité Nombre Nombre Taux de durée Taille Poids
larvaire de prégro- initial initiale d'alevins d'alevins survie d'élevage moy. moy.
d'origine ssissement d'alevins (alevins/l) collecté morts (%) (jours) (mm) (g)
(*1000) (*1000) (*1000)
B3 (2m3)
B4 (2 m3) B4 (2m3) 6,719 1,7 4,737 1,982 70,5% 44 56 4,4
F (Race-
B5 (2 m3) way) 10,606 2,1 9,878 0,728 93,1% 49 58 3,9
B2 (2m3)
B6 (2 m3) B5 (2m3) 9,665 2,4 7,043 2,622 72,9% 47 50 3,2
160
140
120
11
ille (mm)
100
12
Figure 4
Croissance linéaire (B1)
En phase de prégrossissment les alevins de pagre montrent une croissance linéaire continue. Les
alevins âgés de 55 jours et mesurant en moyenne 22.5 mm atteignent 70.2 mm à l’âge de 120 jours,
106.2 mm à l’âge de 175 jours et 131.2 mm à 217 jours d’âge.
80
70
60
50
Poids (g)
40
30
20
10
0
55 70 85 100 115 130 145 160 175 190 205
Age (en jours)
Figure 5
Croissance pondérale (B1)
La croissance pondérale montre deux phases : une phase de croissance lente entre le 55ème jour et le
120ème jour, suivie d’une phase de croissance rapide entre le 120èm jours et le 217ème jours d’âge.
Les alevins atteignent un poids moyen de 7.6 g à l’âge de 120 jours, 32 g à l’âge de 175 jours et 62
12
13
g à l’age de 217 jours. Les alevins seraient susceptibles d’être transférés en cage mer lorsqu’ils
atteignent un poids de 10 g. A ce moment leur âge se situe entre 120 et 130 jours après éclosion.
Le taux de survie moyen obtenu en phase de prégrossissement chez les alevins issus de la série B1 à
B6 est de 84.1% .
Plusieurs pics de mortalités ont été observés au cours de la phase de prégrossissement (figures 11).
Ces pics sont dus à une Fléxibactériose, maladie qui s’est manifestée chez les alevins de pagre
élevés dans des conditions critiques (densité élevée, faible teneur en oxygène de l’eau, faible
renouvellement d’eau et forte teneur en matière organique). Les alevins atteints montrent une nage
déséquilibrée et des lésions nécrotiques blanchâtres au niveau des flancs avec érosion des nageoires
et du pédoncule caudale. Au niveau branchial, nous avons également relevé des lésions de nécrose
blanchâtres. Ces lésions ont évolué chez certains individus vers des ulcérations nécro-
hémorragiques sur-infectées par des bactéries opportunistes notamment par des vibrios.
L’observation de frottis cutanés ou branchiaux a révélé la présence en abondance de longs filaments
bactériens enchevêtrés, caractéristiques des Flexibactéries. Les mortalités ne se sont estompées
définitivement qu’après avoir transféré les premiers lots d’alevins en cage en mer, ce qui a permis de
libérer des bacs qui ont servi par la suite au dédoublement des autres lots.
100
90
80
Nombre d'alevins morts
70
60
50
40
30
20
10
0
57 67 77 87 97Figure
107 5117 127 137 147 157
Evolution du nombre d’alevins mortsAge
en phase de prégrossissement
des alevins (en jours) (bac B1 pris à titre d’exemple)
13
14
14
15
CHAPITRE III
GROSSISSEMENT DES JUVENILES DE Pagrus pagrus
I-INTRODUCTION
En août 2001, 40 000 juvéniles de pagre commun, de 3 g de poids moyen (25 mm de taille moyenne),
ont été transférés en cages flottantes, amarrées au large de M’diq. Ces juvéniles sont tous originaires
de l’écloserie du Centre Spécialisé en Aquaculture INRH/M’diq.
L’objectif tracé pour ce travail, vise l’évaluation des performances zootechniques (croissance, survie
et alimentation) de cette espèce en condition d’élevage en mer ouverte.
II – SYSTEME D’ELEVAGE
Le système d’élevage suivi, est similaire à celui pratiqué avec succès chez le loup bar et la daurade,
en Méditerranée. Il repose sur le grossissement des poissons en cages flottantes et permet le passage
des poissons prégrossis à des poids supérieurs à 300g.
Avant le transfert, tous les juvéniles ont subit une mise à jeun préalable de 24 h et un traitement
préventif antiparasitaire à base de formaline à 37%.
- Transfert des alevins par sceaux vers les bassins montés sur le bateau
vedette du centre. Deux bassins de 1 m3 de volume chacun ont été
utilisés. Ces bassins sont munis chacun d’une arrivée d’air et d’oxygène
pur. Deux bouteilles d’air comprimé et une bouteille d’oxygène pur ont été
utilisées.
Les aliments utilisés dans le présent travail sont des granulés extrudés destinés initialement au
grossissement du loup bar.
15
16
a) Contrôle du filet
Ce contrôle se fait presque ar l’équipe de plongeurs.
d) Changement et lavage du filet
e) Echantillonnage, etc. L’échantillonnage des poissons est effectué à la fin
de chaque mois et consiste à prélever au hasard 100 individus environ au
niveau de chaque cage et puis les peser. : Il sert à :
(i) déterminer la biomasse : B= Poids moyen. Effectif en cours ;
(ii) déterminer la quantité d’aliment à distribuer en se référant à la table de
rationnement ;
III – RESULTATS
III-1 Croissance:
Le suivi de la croissance linéaire ainsi que la croissance pondérale sont effectués par échantillonnage
mensuel. La longueur totale des alevins est mesurée de l’extrémité antérieure de la bouche fermée à
l’extrémité postérieure de la nageoire caudale. Elle est mesurée à l’aide d’une réglette millimétrée
plate. La croissance pondérale est mesurée en poids frais sur une balance de précision.
Les alevins de 3g de poids moyens ont été mis en cage flottante de 6m de diamètre. Le poids final
durant la période d’élevage a été de 320g. Le taux de survie final a été de 96% et l’indice de
conversion alimentaire a été de 1.9.
280 340
260 320
300
240
280
220 260
Taille moyenne en (mm)
200 240
Poids moyen en (g)
180 220
160 200
180
140
160
120 140
100 120
80 100
60 80
60
40
40
20 20
0 0 FL TW
12 /00
23 /00
10 /01
29 /01
12 /01
25 /01
27 /01
11 /01
01
07 /01
2/
9
1
1
3
4
5
6
8
0
/0
/0
/0
/0
/1
/1
/0
/0
/0
/1
30
16
17
Figure 6
Croissance linéaire et pondérale des pagres en en phase de grossissement en mer
IV – CONCLUSION
17
18
CHAPITRE IV
EFFET DES CAROTENOÏDES SUR LA PIGMENTATION DE LA PEAU DES JUVENILES DU PAGRE
COMMUN (Pagrus pagrus) En Elevage
I-INTRODUCTION
D’après Shahidi et al. (1998), la couleur des produits marins est le premier caractère noté par le
consommateur et elle est en relation directe avec l’acceptation ou le refus du produit: un jus
d’orange doit être «orange», les tomates doivent être rouges et, bien sur, la peau du pagre doit avoir
une couleur «rose». Sans oublier les aspects nutritifs comme le contenu en protéines de bonne
qualité et en acides gras poly-insaturés qui constituent le facteur déterminant dans le choix d’une
espèce pour la consommation directe ou pour son élevage d’une façon intensive.
Le pagre, en plus de sa qualité nutritionnelle, possède une caractéristique très particulière
représentée par la couleur de sa peau qui constitue l’un des critères de qualité les plus importants
au moment de la commercialisation, avec son contenu en acides gras. Le changement de couleur
influe d’une façon remarquable sur la valeur commerciale de ce poisson.
Le pagre acquière sa couleur rose parce qu’il a génétiquement la capacité d’emmagasiner les
pigments dans sa peau. Ces couleurs peuvent s’intensifier avec l’aide de pigments naturels ou
synthétiques administrés dans l’aliment. Un poisson rouge peut acquérir une tonalité beaucoup plus
intense si on lui administre des pigments adéquats avec l’aliment. (Aurò et al., 2001).
Le problème principal qui se présente dans la production du pagre à échelle commerciale est
l’altération de couleur ou la décoloration de la peau des poissons en élevage (Kentouri et al., 1995;
Klios et al., 1997., Basurco et Abellàn, 1999). Le pagre n’a pas la capacité de synthétiser les
caroténoïdes de novo d’où la nécessité d’en intégrer dans la nourriture pour pouvoir obtenir la
couleur rose normale qui le caractérise. L’absence de cet apport donnera des poissons dont la peau
est décolorée et par conséquent peu attirants pour le consommateur.
Pour l’obtention d’une couleur plus naturelle chez des poissons d’élevage comme le saumon, la
truite, la sériole et la dorade japonaise, ces derniers sont nourris avec des aliments artificiels
Pagre sauvage
ration
Pagre d’élevage
L’asthaxanthine libre est utilisée d’une façon plus efficace que la canthaxanthine (Torrissen, 1989;
Storbbakken et Kyoon, 1992). Ceci s’explique par le fait que l’asthaxanthine s’unit plus fortement
que la canthaxanthine a l’acto-myosine dans le muscle et donne à la chair une couleur plus rouge
que la canthaxanthine même à des niveaux de concentration comparables des caroténoïdes dans la
chair (Henmi et al., 1987; 1989).
18
19
Il est important de signaler que, selon les travaux réalisés jusqu’à maintenant, l’efficacité de la
coloration du muscle dépend plus de la durée de la supplémentation des caroténoïdes que de leurs
concentrations dans l’aliment (Blaziak et al., 1989; Choubert et Storbakken, 1990). Selon Blaziak et
al. (1989), les aliments avec un haut contenu en caroténoïdes doivent être utilisés seulement dans
les cas où il faut améliorer la couleur dans un délai court de temps.
I-3 Objectifs
Pour arriver à cet objectif général, le travail suivant prétend atteindre les objectifs suivants:
I I - M ATER I EL ET M ETHO D ES
La présente expérience a été réalisée dans la station aquacole de l’INRH à M’diq, elle a duré 70 jours
(de la fin du mois de Novembre 2002 jusqu’au début du mois de Février 2003).
On a utilisé 6 bacs carrés de 2000 l de capacité chacun, de fond plat lisse, L’eau de mer leur était
distribuée par le bord tangentiel de la surface. Sur 5 bacs un filet d’ombrage à 90% a était disposé
pour éviter l’exposition des poissons aux rayons du soleil, sur le bac restant sans ombrage, un filet a
était disposé pour éviter le saut des poissons. L’apport en eau de mer naturelle était continu et se
faisait à partir d’un réservoir. L’aération était constante dans chaque bac.
II-2 Echantillonnage
Pour chaque aliment, on a utilisé des pagres (P.pagrus) provenant de pontes naturelles obtenues
dans la même station. Il y a eu une présélection des poissons dont le poids moyen initial était
d’environ 33g. Ces derniers ont été pesés et distribués dans les bacs d’expérimentation à raison de
60 individus par bac.
Durant les 70 jours qu’a duré l’expérience on a réalisé les échantillonnages suivants:
En plus des lectures de la coloration de la peau (latérale); 5 heures après le sacrifice des poissons
par de l’eau glacée, on a étudié l’effet du temps passé après le sacrifice des poissons sur la stabilité
de la couleur. Les poissons ont été conservés dans les conditions commerciales (caisses en
polystyrène avec glaces).
19
20
Les poissons ont été alimentés à satiété, du lundi au samedi, 2 fois par jour (9:30, et 16:00 heures),
et une fois le dimanche à 12:00.
Chaque jour on note la mortalité, la quantité d’aliment consommée en grammes dans chaque bac, la
température, le pH, la salinité et la concentration de l’oxygène dissous. Sans oublier le contrôle de la
propreté des bacs assurant ainsi une bonne qualité de l’eau dans le système et évitant des possibles
maladies qui pouvaient provenir d’une eau de mauvaise qualité.
L’expérience consistait à alimenter des pagres de même taille sous les mêmes conditions d’élevage
avec des aliments préparés avec différents caroténoïdes, pour étudier l’effet de la supplémentation
des caroténoïdes sur la coloration de cette espèce. 5 aliments isoénergitiques ont été préparés à
partir d'un mélange de 50% de granulé destiné à l'alimentation de dorade et 50% de sardines
fraîches etétées de la manière suivante:
- L: Clarté. Elle varie du noir (0% reflet de la lumière) au blanc (100% reflet de la lumière).
- a: Indice de la couleur rouge. Il représente le changement de la couleur rouge (a>0), en
couleur verte (a<0).
- b: Indice de la couleur jaune. Il représente le changement de la couleur jaune (b>0), en
couleur bleue (b<0).
Détermination de la coloration
L (100)
b>0
a<0 a>0
b<0
L (0)
20
21
II-6-1 Croissance
La croissance en poids de chaque lot expérimental est déterminée à partir de la formule suivante:
I I I - R ES ULTATS
Les paramètres mesurés n’ont pas présentés de grandes variations durant l’expérience (tableau 4), le
flux et le renouvellement de l’eau dans les bacs étaient bons, la salinité entre 35 et 37 ppm.
Tableau 4
Paramètres du milieu durant l’élevage
on remarque une légère différence entre le bac 5 (100ppm Cant) (72%) et les autres aliments.
Tableau 5
Indices d’utilisation des différents aliments
Aliment
21
22
1 2 3 4 5 6
C(-)s/o 2 100ppm Ast 200ppm Ast C(-) a/o 3 100ppm Cant 200ppm Cant
Poids initial (g) 32,5±5,7 33,8±6,4 33,0±5,7 34,5±5,7 33,8±5,1 34,1±4,9
Poids final (g) 52,7±9,6 57,2±9,5 54,2±12,0 57,2±10,4 58,4±10,0 55,4±10,6
Gain de poids (g) 20,2 23,4 21,2 22,7 24,6 21,3
Aliment ingéré (g/ind) 102,79 86,55 80,01 85,22 85,84 78,13
Croissance (%) 62,2 69,1 64,0 66,0 72,6 62,7
IC1 5,09 3,70 3,78 3,75 3,49 3,66
1
IC: Indice de conversion
2
s/o: Sans ombrage
3
a/o: Avec ombrage
70
60
50
40
30
20
Initial Intermédiaire Final
Echantillonnage
Co ntrôle négatif (S/O) 100 ppm Ast 200 ppm Ast
Co ntrôle négatif (A/O) 100 ppm Cant 200 ppm Cant
Figure 7
Croissance des poissons entre l’échantillonnage initial et final
22
26
III-3 Analyse de la coloration des poissons
Le tableau 6 montre les résultats de la coloration obtenus au début de l’expérience chez les poissons
sacrifiés par de la glace.
Tableau 6
L a b
(Clarté) (Couleur rouge) (Couleur jaune)
Peau (latéral) 45.67±4.72 -1.92±1.52 8.81±1.11
Les valeurs du tableau 7 montrent une différence significative entre les aliments (100ppm Ast et
200ppm Ast) et les autres aliments en ce qui concerne les différents paramètres mesurés: couleur
rouge et couleur jaune.
Les poissons
alimentés avec
70
les aliments
(100ppm Ast) et 60
(200ppm Ast)
montrent une 50
couleur rouge et
40
une couleur
jaune plus 30
accentuées que
le reste des 20
poissons.
10
0
1 2 3 4 5 6
Aliment
Initial Intermédiaire Final
26
27
Figure 8
Evolution de la clarté de couleur des poissons sacrifiés en glace
Les valeurs de la figure 8 présentent une différence significative de clarté entre l’échantillonnage
initial et final pour les poissons alimentés avec les différents aliments.
Les poissons des bacs avec ombrage sont plus clairs à la fin de l’expérience, alors que les poissons
du bac 1 (sans ombrage) sont plus sombres.
14
12
10
0
1 2 3 4 5 6
Aliment
Initial Intermédiaire Final
Figure 9
Evolution de la couleur rouge des poissons sacrifiés en glace
25
20
15
10
-5
-10
1 2 3 4 5 6
Aliment
Initial Intermédiaire Final
Figure 10
Evolution de la
couleur jaune des poissons sacrifiés en glace
27
28
Les valeurs de la couleur rouge et la couleur jaune entre l’échantillonnage initial et final (figure 9 et
10) montrent que la couleur des poissons nourris avec les aliments (100ppm Ast) et (200ppm Ast)
est plus rouge et plus jaune que le reste des poissons à la fin de l’expérience.
Les résultats de l’évolution de la couleur de la peau (latérale) après 5 heures du sacrifice des
poissons en glace (tableaux 8, 9 et 10) peuvent être résumés comme suit:
La clarté de la peau des poissons alimentés par les différents aliments expérimentaux (tableau 8),
montre une tendance générale à diminuer entre 0 h et 5 heures.
Tableau 8
Evolution de la clarté (L) de la peau (latérale) à 0 et 5 heures après le sacrifice des poissons en glace
La couleur rouge de la peau (tableau 9) des poissons a donné aussi des valeurs plus basses à 5
heures après le sacrifice. La diminution de la couleur rouge était plus accentuée pour les traitements
2 et 3. En comparaison entre les aliments qui contiennent les caroténoïdes, seuls les aliments 2 et 3
(100 ppm et 200 ppm Ast) ont donné une diminution de couleur apparente entre 0 et 5 heures.
Tableau 9
Evolution de la couleur rouge (a) de la peau (latérale) à 0 et 5 heures après le sacrifice des poissons
en glace
Aliment 0 heure 5 heures
1: C(-) sans ombrage -1.35 -1.85
2: 100 ppm Ast 20.51 3.1
3: 200 ppm Ast 10.55 2.69
4: C(-) avec ombrage -6.15 -4.16
5: 100 ppm Cant -4.51 -3.24
6: 200 ppm Cant -4.61 -2.93
L’évolution de la couleur jaune (Table 10) a présenté des résultats similaires pour tous les aliments.
En partant d’une couleur plus jaune de tous les poissons alimentés par tous les aliments, les
valeurs ont subit une augmentation entre 0 et 5 heures après le sacrifice pour les traitements (1, 2
et 3), et une diminution entre 0 et 5 heures pour les traitements (4, 5 et 6).
Tableau 10
Evolution de la couleur jaune (b) de la peau (latéral) à 0 et 5 heures après le sacrifice des poissons
en glace
Aliment 0 heure 5 heures
1: C(-) sans ombrage 1.74 3.74
2: 100 ppm Ast 8.6 13.46
3: 200 ppm Ast 12.09 12.65
4: C(-) avec ombrage 8.33 5.03
5: 100 ppm Cant 10.37 6.31
6: 200 ppm Cant 8.9 6.16
28
29
I V D IS CUS S IO N
Les pigments aussi bien naturels que synthétiques les plus utilisés pour les poissons, sont les
caroténoïdes qui se convertissent dans le corps de l’animal en vitamine A. Les plus étudiés sont les
xanthophylles : la canthaxanthine, la capsanthine et l’asthaxanthine qui donnent les couleurs rose,
orange et rouge.
Les pigments de la peau du pagre appartiennent aux caroténoïdes qui sont caractéristiques des
plantes photo synthétisantes mais qui se trouvent aussi chez les crustacés.
L’asthaxanthine libre est utilisée d’une façon plus efficace que la canthaxanthine, étant donné le
coefficient de rétention entre 1.3 et 1.5 fois plus grand pour la première (Muñoz, 2000).
Les résultats de l’expérience du présent travail montrent clairement la décoloration de la peau des
poissons alimentés avec l’aliment 1 (contrôle négatif: sans aucun apport en caroténoïdes) et la
récupération de la couleur rose de la peau des poissons nourris par les deux aliments supplémentés
en asthaxanthine (100ppm et 200ppm).
Selon Blaziak et al. (1989), les aliments avec un haut contenu en caroténoïdes doivent être utilisés
seulement dans les cas où il faut améliorer la couleur dans un délai court de temps.
Autrement dit, l’accumulation des caroténoïdes dans cette deuxième partie de l’expérience a été
moindre que durant la première partie. Ceci peut être dû à un seuil de saturation de l’accumulation,
29
30
qui a été observé chez les poissons, dans la peau ou à la diminution de la digestibilité des
caroténoïdes. Le niveau de saturation, au moins dans le cas du muscle est fortement affecté par des
facteurs génétiques (Torrissen, 1985).
Il se peut aussi que la canthaxanthine ne soit pas une bonne source de caroténoïdes pour la
pigmentation de la peau du pagre; ou bien pour observer un effet positif de la canthaxanthine, chez
cette espèce, il faut un temps plus long; vu que, selon différents auteurs, l’efficacité des sources des
caroténoïdes dans l’accumulation et la pigmentation dépend de l’espèce (Ha et al., 1993). Etant
donné que le métabolisme des caroténoïdes diffère d’une espèce à l’autre, il n’est donc pas possible
de généraliser l’utilisation et la transformation de ces pigments dans les tissus des différents
poissons.
Pour tous les poissons nourris avec les différents aliments, surtout ceux contenant de
l’asthaxanthine 100ppm et 200ppm, 5 heures après leur sacrifice la couleur rouge et la clarté de la
peau montre une légère perte. En ce qui concerne la conservation, la canthaxanthine et
l’asthaxanthine ont une stabilité assez grande dans le cas de la congélation des poissons.
La lumière utilisée durant l’expérience peut affecter la couleur de la peau étant donné qu’une
illumination déterminée est nécessaire pour la fixation des pigments.
Le coût de la supplémentation des aliments avec des caroténoïdes, synthétiques surtout, a poussé
les chercheurs à étudier les différents facteurs qui affectent la pigmentation tels que l’espèce (Ha et
al., 1993), la taille, l’âge, la source de caroténoïdes et le taux de supplémentation de ces derniers;
afin de minimiser le coût de l’aliment sachant que le coût des caroténoïdes peut arriver seul au 20 %
de celui de l’aliment.
V - CO NCLUSI O NS
Les résultats obtenus ont montrés des similitudes en matière de croissance en poids et des indices
de conversion alimentaire chez presque tous les lots de pagres à l’exception de celui gardé sans
ombrage.
La meilleure pigmentation des pagres durant les 70 jours de l’expérience est obtenue grâce à
l’aliment contenant 100ppm d’asthaxanthine. Meilleure est la pigmentation de la peau quand le
temps de l’alimentation est long, avec un aliment de faible contenu en asthaxanthine.
30
31
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34
35
REPRODUCTION EN CAPTIVITE
ELEVAGE LARVAIRE ET
PREGROSSISSEMENT
DU DENTE COMMUN (Dentex
dentex)
36
36
Résumé
Dans le cadre du projet de coopération Maroco-Japonaise en matière de diversification aquacole, une
expérience appliquée d’élevage de larves et d’alevins de denté est entreprise à une échelle pilote.
Cette expérience comprend plusieurs séries portant sur certains paramètres en l’occurrence, la
densité initiale en larves, l’oxygène dissous, la température, la photopériode, l’intensité lumineuse, la
séquence alimentaire et le type de bacs utilisés.
Au total, quatre séries d’élevage larvaire sont réalisées dans le but de tenter d’appréhender et
d’améliorer, au fur et à mesure, les paramètres zootechniques régissant l’environnement captif de
l’élevage larvaire du denté. Des modifications techniques, ainsi que des adaptations du régime
alimentaire, sont apportées de manière progressive suivant le déroulement et les résultats des
différents essais. Les résultats obtenus varient d’un essai à l’autre, perte totale des larves à partir du
dix-huitième jour pour le premier essai et 12,3% de survie finale pour le 4ème essai. Les indices de
conversion obtenus au cours du prégrossissement (inférieur à 2), les taux de survie au cours de
cette phase (81%) ainsi que le taux de malformation laissent entrevoir des horizons futurs pour
l’élevage de cette espèce.
Mots lés : Dentex dentex, Sparidae, alimentation, vessie natatoire, survie, indice de conversion
I- I N T R O D U C T I O N
La pisciculture Méditerranéenne est essentiellement basée sur l’élevage de deux espèces marines, la
daurade (Sparus aurata) et le loup bar (Dicentrarchus labrax) avec une production qui a augmenté de
façon spectaculaire ces dernières années. Cette augmentation de la production est à l’origine de la
saturation des marchés et par conséquent, la baisse des prix. Il est alors devenu nécessaire d’axer la
recherche en aquaculture sur de nouvelles espèces (Abellan, 2000). Le denté commun (Dentex
dentex) est l’une des espèces candidates les plus convoitées pour la diversification des espèces
marines d’intérêt aquacole en Méditerranée. Toutefois, sa production intensive reste compromise par
les mortalités massives au cours de la phase d’élevage larvaire (Abellan et al., 1997). Plusieurs
études préliminaires, réalisées dans certains pays méditerranéens, ont montré que cette espèce
présente un taux élevé de croissance dans ses stades larvaires, juvéniles et adultes par rapport aux
autres espèces d’élevage, en l’occurrence la dorade royale (Sparus aurata), le loup bar (Dicentrarchus
labrax) et le pagre commun (Pagrus pagrus). Cependant les taux de survie surtout en phase larvaire
restent encore à améliorer. L’objectif est donc de trouver un modèle d’élevage qui donnerait des taux
de survie exploitables et des indices de conversion économiquement faisables pour les fermes
aquacoles.
II-1 Géniteurs
Origine : les géniteurs de denté au nombre de quatre individus (deux mâles et deux femelles)
proviennent de la nature. Ils ont été acquis au mois de Mars et acclimatés aux conditions de
captivité. Au mois de Mai, quatre femelles sauvages sont recrutées en pleine période de ponte, elles
ont aussitôt commencé à pondre. Les géniteurs recrutés sont mis en quarantaine et subissent un
traitement prophylactique (Nifurstyrénate de sodium à 250 ppm ou formaldéhyde jusqu’à 500 ppm).
Ce traitement, qui doit se répéter deux à trois fois permet de limiter les risques de contamination des
élevages en écloserie (parasites ou bactéries), suivi au besoin par un traitement antibiotique.
36
37
Paramètres d’élevage
L’oxygène dissous est toujours maintenu au dessus de la saturation avec une aération et un
taux de renouvellement d’eau adéquats. La salinité varie de 34 à 36‰ . La température et la
photopériode suivent un rythme naturel.
II-2 Pontes
Les pontes naturelles ont lieu à partir de la mi-mars et se sont étalées sans interruption sur une
durée de quatre mois (du 16 mars au 22 juillet).
A chaque ponte, vingt oeufs sont prélevés pour effectuer des mesures de diamètres des oeufs et des
globules lipidiques.
II-3 Incubation
Essai n°1 : elle concerne quatre bacs de volume 500 litres chacun, deux en
polycarbonate transparent et deux en polyéthylène noir. L’élevage s’effectue en eau
verte (Nannochloropsis) stagnant pendant dix jours, la photopériode est de 18
heures de jour avec une intensité lumineuse de 360 lux. L’alimentation est à base
de rotifères et d’artemia. La densité d’élevage est de 8 larves par litres.
Essai n°2 : l’élevage s’effectue dans six bacs carrés en polyester de volume 2 m3 et
de couleur bleue. Ces bacs sont chauffés par des résistances. Les densités d’élevage
sont respectivement 11; 10; 23; 24; 25 et 30 larves par litre, la photopériode est de
18 heures d’éclairement avec une intensité lumineuse de 500 à 700 lux.
L’enrichissement des proies se fait avec Nannochloropsis.
Essai n°3 : elle concerne cinq bacs circulaires, de couleur bleue et de volume 2 m3.
L’élevage s’effectue en eau verte stagnant pendant 10 jours. Les densités d’élevage
sont respectivement : 17,5 ; 20 ; 20 ; 40 et 50. La photopériode reste inchangée
(18/6) et l’intensité lumineuse est comprise entre 130 et 160 lux. L’enrichissement
des proies est à base de produits commerciaux.
Essai n°4 : elle concerne deux bacs circulaires en polyester, de volume 4 m3 et de
couleur bleue, l’un en eau claire, avec une densité de 27,5 larves par litre et l’autre
en eau verte avec une densité de 19,5 larves par litre, l’intensité lumineuse est de
200 lux. La seule différence entre les deux bacs réside dans le type
d’enrichissement des rotifères et artemia, pour le premier l’enrichissement est à
base d’une émulsion d’huile de foie de morue, il est à base de produits
commerciaux pour le second.
II-5 Sevrage
Le sevrage des larves a commencé à partir de 120 mg, l’aliment de sevrage se compose de deux
granulés de diamètres 500 et 800 µm.
II-6 Prégrossissement
37
38
Les alevins produits lors de l’essai n°4 sont triés à la main puis transférés dans les bacs de
prégrossissement. L’aliment se compose de granulé sec conçus à l’origine pour la daurade et le loup
et dont la composition fournie par le tableau 1 :
Tableau 1.
Composition biochimique de l’aliment
Composition de base
III- RESULTATS
III-1 Pontes :
Les pontes sont naturelles, elles ont lieu à partir de la mi-mars et se sont étalées sans interruption
sur une durée de 4 mois (du 16 Mars au 22 Juillet).
350000 25,00
300000
20,00
250000
nombre d'oeufs
température
200000 15,00
150000 10,00
100000
5,00
50000
0 0,00
1 9 17 25 33 41 49 57 65 73 81 89 97 05 13 21
1 1 1
Age (jours après éclosion)
Sur un total de 127 pontes (Fig. 1), environ 17 millions d’oeufs sont collectés avec 13,6 millions
d’oeufs viables, soit un taux de viabilité de l’ordre de 77% . Ce taux a chuté considérablement pour
s’annuler en fin de saison suite probablement à l’épuisement du stock séminal de l’unique géniteur
mâle.
Les taux d’éclosion sont pour la majorité des pontes supérieurs à 60% , à l’exception des 10 dernières
pontes où les taux d’éclosion ont été nuls.
38
39
1200
1000
800
diamètre(um)
600
400
200
3
1
9
1
9
17
25
33
41
49
57
65
73
81
89
97
10
11
12
12
numéro de la ponte
Diam.Oeufs Diam.Globule
Le diamètre des œufs, de l’ordre de 1090 ± 14.73µm au début de la saison de ponte, lorsque la
température est de 15.3 °C est passé à 907 ± 2.1µm lorsque la température est de 22.5°C en fin de
saison de ponte. Le diamètre du globule lipidique est de 260 ± 4.3µm et de 230 ± 3.9 µm à la fin de la
saison de ponte (Fig. 2). Dans tous les œufs observés il n’y a qu’un seul et unique globule lipidique.
Essai n°1 : pour le premier bac, la totalité des larves sont mortes au 18ème jour et le 23ème pour le
second. L’hyper-inflation étant à l’origine de cette mortalité massive. Au cours de cet essai aucun
alevin n’a été produit.
Essai n°4 : les larves ont perdu catégoriquement la nervosité qu’elle présentaient auparavant,
persistance du cannibalisme mais très atténué.
Sur les 110000 larves mises en élevage avec un enrichissement à l’huile de foie de morue, 13500
alevins sevrés sont récupérés et mis en prégrossissement, ce qui représente un taux de survie de
12,3% .
Sur les 78000 larves mises en élevage avec les produits commerciaux, 3500 alevins sevrés sont
récupérés représentant ainsi un taux de survie de 4,5% .
La figure 3 montre l’évolution de la croissance linéaire des larves de Dentex dentex en phase larvaire.
On note la présence d’un petit palier de la courbe des températures et de la croissance vers J36.
39
40
30 1000
900
III-3 Sevrage
Les alevins sevrés sont transférés dans d’autres bacs. Le sevrage a commencé à un poids moyen de
120 mg et a pris fin à un poids de 0.9 g.
III-4 Prégrossissement
Environ 300 alevins sont produits des essais n°2 et n°3, ils sont nourris avec de la chair de crevettes
et du granulé sec. A un poids moyen de 20 g, il n’en restait qu’une vingtaine d’individus. A un poids
moyen de 0.92 g, les alevins produits lors de l’essai n°4 sont triés à la main puis transférés dans les
bacs de prégrossissement. Le taux de survie en phase de prégrossissement (de 0,9 ± 0.23 g à 15 ±
1.26 g) est de 81% est dû à l’apparition de la flexibactériose dont l’agent pathogène est Flexibacter
maritimus.
La radiographie aux rayons X (Fig. 4) des alevins du denté commun à un poids moyen de 9 g,
montre à ce stade que les vessies natatoires sont bien formées et que les déformations squelettiques
sont faibles (1.2%).
40
41
La malformation du squelette (Fig. 4) présente un taux relativement très bas, il est de 1.2%).
18 120
16
100
14 y = 9,0833x + 18,5
12 R2 = 0,9231 80
Poids (gr)
10
60
Long,
Tot
8
6 40
4
y = 0,6683e0,3974x 20
2 R2 = 0,9964
0 0
85
94
6
10
11
12
13
15
17
La figure 5 montre la croissance linéaire et pondérale des alevins du denté commun. Entre 1 et 16 g
la courbe de croissance pondérale est exponentielle (R2= 0.99)
Au cours de la phase de prégrossissement les indices de conversion calculés (Figure 6) ne changent
pas beaucoup, l’indice de conversion final est de 1.14, le taux de croissance spécifique étant de 3.13.
41
42
1,8 1,69 18
1,6 16
Taux de Conversion
1,4 14
Poids moyen(g)
1,2 1,06 1,09 1,12
1,05 1,07 1,07 12
1,01
1,0 10
0,8 8
0,6 6
0,4 4
0,2 2
0,0 0
85 94 10
1
1 11 12
1
1 35 1 51 1 76
Age (jours après éclosion)
Taux de conversion Poids moyen (g)
Figure 6. Croissance pondérale (g) des alevins
de Dentex dentex et taux de conversion
IV-4 DISCUSSION
L’élevage de cette espèce a fait l’objet d’études récentes et il y a relativement peu de références
bibliographiques sur sa biologie, son écologie et spécialement sur son élevage.
Le denté est une espèce gonochorique avec des sexes séparés. Riera et al. (1993) ont aboutit à cette
conclusion après examen histologique de gonades chez 61 individus de denté, la majorité de ces
individus proviennent de l’élevage, sans constater un seul cas d’hermaphrodisme. Ces résultats
coïncident avec ceux obtenus par Abellan (1997), les résultats obtenus à partir des études menées
durant trente mois sur les gonades de 190 poissons de denté de taille commerciale diffèrent de ceux
obtenus par Bauchot (1986), Glamuniza et al. (1995) qui ont déduit que c’est un hermaphrodisme
protandrique.
42
43
de renouvellement de 100% par heure et une aération convenable. La densité des œufs à
l’incubation peut être de l’ordre de 30 à 50 œufs par litre (Abellan et al., 1997) et 120 œufs par litre
(Pastor et al., 1997), la densité des œufs à l’incubation, au cours de ce travail est de 1000 œufs par
litre, le taux d’éclosion atteint à cette densité est de 80% . La durée d’incubation varie avec la
température qui est généralement celle du bac de ponte. Le développement embryonnaire a été décrit
par plusieurs auteurs avec une durée de 79h10mn à 81h5min à une température de 17°C
(Glamuniza et al., 1989 ; Jug-Dujakovic et al., 1995). Pastor et al. (1997) ont établi que la durée du
développement embryonnaire est de 56h10mn à 17.6°C, donnant un taux d’éclosion supérieur à
90% . L’élevage larvaire couvre entièrement tous les stades du développement larvaire, depuis la larve
juste à l’éclosion jusqu’à la métamorphose qui commence à J21-22 et se termine à J35 (Franicevic,
1991). Au cours de ce travail la métamorphose s’est achevée à J32, à 560°J et une longueur totale de
12.5 mm. Le développement larvaire a été décrit par Jug-Dujakovic et al. (1995) (au-delà de J7 à
17°C) et Pastor et al. (1997) au-delà de J15 à 17.6°C).
Les larves à l’éclosion sont planctoniques et transparentes, avec une taille de 2.17 + 0.2mm
(Glamuniza et al., 1989) et 2.61 + 0.04 mm à 17-18°C (Pastor et al ., 1995 ; 1997). D’autres auteurs
notent que la tailles des larves à l’éclosion est de 2.28 + 0.08 mm (Jug-Dujakovic et al., 1995) et de
2.60 + 0.10 mm (Abellan et al., 1997). A 17°C le sac vitellin est complètement résorbé au 5ème jour
lorsque la taille de la larve est de 3.48 mm (Jug-Dujakovic et al., 1995)et le 4ème jour après l’éclosion
à 22°C (Abellan et al., 1997). A partir du 3-6ème jour de leur vie, elles sont capables de se nourrir de
proies vivantes. A 18°C, l’ouverture de la bouche a lieu au 4ème jour lorsque la taille de la larve est de
3.60 + 0.06 mm (Pastor et al., 1995) et à 17°C l’ouverture a lieu au 6ème jour . Cent trente heures
après l’éclosion la bouche est complètement ouverte (Jug-Dujakovic et al., 1995), elle a un diamètre
maximum de 246-310 µm, la taille d’une bouche fonctionnelle est de 98 et 124 µm (Glamuniza et al.,
1989). Des photopériodes longues améliorent significativement la croissance, des photopériodes de
18/6 donnent de bons résultats concernant l’inflation de la vessie natatoire et la croissance.
L’interdépendance entre la formation adéquate de la vessie natatoire, la croissance et la survie des
larves apparaît très évidente. Les taux de survie du denté commun obtenus dans le présent travail
varient d’une série d’élevage à l’autre, mais celui de 12.3% obtenu à J60 avec une taille à la fourche
de 20 mm lors de la quatrième série est très élevé par rapport à celui obtenu par Pastor et al. (1995),
et qui est de 2.5% à J50-55. Ces résultats restent inférieurs à ceux cités par Koumoundourous et al.
(2004).
Différents auteurs ne sont pas d’accord sur l’âge où ont lieu les taux de mortalité élevés, Franicevic
(1991) trouve que le maximum de mortalités se situe entre J9 et J15 et après J25. Pour Riera et al.
(1993), la période de mortalités commence à J6-15 et J25-30 ; Pastor et al. (1995) notent que les
mortalités élevées ont lieu à J9-15 et Abellan et al. (1997) décrivent une mortalité continue qui
commence à J12 et de J22 à J45. Nous avons pu constater que les mortalités massives ont lieu,
indépendamment de l’âge à partir d’une longueur totale des larves de l’ordre de 7.5 mm. Les
mortalités durant les 1er stades d’élevage sont probablement dus comme le note Glamuniza et al.
(1989) à la taille inadéquate des proies. Les conditions générales de l’élevage et les problèmes
nutritionnels en accord avec Pastor et al. (1995) peuvent être la cause principale des mortalités
larvaires. Ces conditions inadéquates et la sensibilité de cette espèce aux maladies font apparaître
des problèmes pathologiques, tels que des parasitoses causées par des protozoaires Uronema
marinum, responsables des mortalités massives à J35 (Pastor et al., 1995). La granulomatose
systémique notée par Riera et al. (1993) apparaît à partir de J70, causant de grandes mortalités.
L’hyperinflation de la vessie natatoire à 7.5 mm de longueur totale et le cannibalisme qui apparaît
entre J25 et J35 entraînent des mortalités massives. Les quatre séries montrent des taux de survie
élevés jusqu’à 7mm de longueur totale, c’est à partir de ce moment là que le problème de
l’hyperinflation peut se manifester et causer des mortalités massives.
Ce problème d’hyperinflation s’observe également lorsque des cystes d’artemia non éclos visibles
dans l’estomac des larves sont ingérés par ces dernières, d’où la remise en question de l’incapacité
probables des larves de denté à digérer des Artemia à une taille de 5mm mais aussi de l’inadéquation
de l’opération de séparation des nauplii des coques vides et des cystes non éclos d’artemia.
Il apparaît donc à la lumière des résultats obtenus pour les 4 essais que :
43
44
L’élevage en eau verte semble ne pas convenir au denté commun suite au confinement des bacs
d’élevage par le dépôt d’algues sur les parois et sur le fond, le seul bac ayant donné le meilleur est
celui qui a fait l’objet d’élevage en eau claire,
Une intensité lumineuse modérée (aux alentours de 200 lux) paraît très convenable
pour les élevages. Une alimentation riche en acides gras poly-insaturés avec une
séquence alimentaire favorisant l’utilisation au delà du 30ème jour de rotifères,
enrichis pendant 24 heures et distribués en 3 à 4 rations par jour, la dernière sera
de préférence distribuée 2 heures avant l’extinction des lumières, en effet une mise
à jeun entraînerait un cannibalisme très poussé.
L’introduction d’Artemia décapsulé et enrichi à partir du 30ème jour d’élevage de façon progressive et
rationnelle, permet de réduire considérablement la mortalité. L’utilisation de Nannochloropsis seule
comme produit d’enrichissement ne répond pas aux besoins nutritionnels du denté. Au cours de la
phase de prégrossissement, qui a débuté de J85 à J180 (d’un poids moyen de 0,9 g à 16 g) a donné des
taux de survie de 81% (Les mortalités enregistrées sont dues à une flexibactériose) et les indices de
conversion sont inférieurs à 2.
Les premières études sur le grossissement du denté ont commencé par l’utilisation d’aliment frais,
semi-humides et aliments commerciaux (granulé sec et extrudé) destinés à d’autres espèces.
Efthimiou et al. (1994) ont utilisé du granulé sec pour daurades et de l’aliment humide pour grossir
des alevins de denté de poids initial 2.4 g. Après six semaines, le poids moyen individuel des alevins
nourris de granulé est de 16.12 + 1.58 g, celui de ceux nourris avec de l’aliment humide est de 31.3
+ 1.45 g, les indices de conversion sont de 1.16 et 0.77 respectivement. Les mortalités autour de
50% (48.4% avec granulé et 36.4% avec l’aliment humide) sont dues au cannibalisme.
Cardenate et al. (1997c) ont évalué un aliment expérimental dont la composition est connue, qu’ils
comparent à un aliment frais en utilisant des individus de 60 gr de poids. Ils ont conclu qu’un
aliment contenant 57% de protéines et 14.4% de lipides donne des résultats comparables à ceux
obtenus avec un aliment frais en terme de survie et de croissance.
V- CONCLUSION
En tant que sujet de diversification aquacole, le denté commun (Dentex dentex), est encore en phase
d’étude et de recherche dans plusieurs pays méditerranéens.
Cependant, le développement de la production en masse d’alevins de cette espèce ne sera pas facile,
à cause de son caractère fragile vis-à-vis des conditions environnementales et des maladies. Le denté
commun a l’avantage de produire des œufs en grande quantité, néanmoins, pour assurer une
production stable d’alevins, il s’avère nécessaire de pousser la recherche scientifique dans le sens de
résoudre les problèmes de la vessie natatoire, la séquence alimentaire et la qualité nutritive des
proies ainsi qu’un aliment qui répondrait aux besoin de cette espèce pendant la phase
grossissement.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Pontevedra, pp. 143-148.
45
46
I- INTRODUCTION
L’aquaculture marine méditerranéenne est l’un des secteurs de la production animale dont
l’expansion a été la plus rapide ces vingt dernières années. Les progrès technologiques ont permis à
la fois d’augmenter le volume de la production et d’améliorer d’avantage la qualité des produits mis
sur le marché. Néanmoins, cette production reste prédominé par le loup bar (Dicentrarchus labrax) et
la dorade (Sparus aurata). Leur production s’est considérablement développée ces dernières années,
elle est passée de 5000 t en 1990 à 192 000 t en 2006 (FEAP). Cette expansion rapide du volume de
la production ajoutée à l’absence de toute stratégie commerciale adéquate, a mené à l’effondrement
des prix du loup et de la dorade sur le marché, ceci de sa part a conduit à une situation de crise du
secteur dans les pays producteurs.
Pour contrecarrer cette situation, la création de nouveaux marchés est devenue une priorité. Ceci se
concrétise sur le plan commercial par le respect des normes de production et la création de labels
qualité (Lima Dos santos, 1996) mais aussi par le développement du marketing des produits
aquacoles (Paquotte et Guillards, 1996). Au niveau de la production, la création de nouveaux
marchés passe par la diversification de la production. Cette diversification peut être considérée
comme la principale stratégie de développement de l’aquaculture. En effet, elle permettra l’expansion
du marché par l’élargissement de l’existant et la prospection de nouvelle niche (Basurco et al., 1999).
Aussi et selon les mêmes auteurs, elle permettra d’augmenter l’efficacité des entreprises aquacoles
en leur donnant la possibilité d’élever des espèces qui requièrent la même technologie d’élevage et
qui ont des cycles d’élevage décalés.
C’est dans cette optique qu’on s’est fixé initialement comme axe de recherche la domestication de
nouvelles espèces de poisson d’intérêt aquacole. Ainsi, plusieurs espèces de poissons ont été
sélectionnées pour faire l’objet d’essais d’élevage, parmi elles figure le maigre commun Argyrosomus
regius qui appartient à la famille des sciaenidae. Les raisons de ce choix sont les suivantes :
Sa présence en méditerranée et son adaptation aux conditions de cette zone ;
Sa croissance rapide ;
Sa chair très appréciée et de grande qualité ;
Possibilité de mettre sur le marché un nouveau produit (filet) et une nouvelle espèce issue
d’élevage ;
Grande capacité d’adaptation à des environnements variés et grande résistance aux facteurs de
stress ;
Proportion des viscères moins importante que chez le loup et la daurade ;
Bonne assimilation alimentaire.
Ce travail représente un suivi d’élevage du maigre commun en bac au Centre Spécialisé en
Aquaculture et en cage flottante appartenant à la société Aqua-M’diq. Les alevins ont été
réceptionnés le 17/10/2003 et sont originaires de l’écloserie française Poisson du Soleil. Le but de
cet essai qui a duré 19 mois, est d’évaluer le potentiel de croissance et de survie du maigre commun
en élevage et comparer ses performances avec celles obtenues dans les conditions de la baie de
M’diq, chez la daurade et le loup bar.
II- MATERIELS ET METHODES
Elevage à terre
Il est réalisé au sein des structures du Centre Aquacole de l’INRH à M’diq. Les deux bacs utilisés au
départ étaient de type FRP circulaire à intérieur bleu et de 5 m3 de volume unitaire (Fig. 1). Les
poissons en grossissement ont été par la suite transférés et mis dans deux raceway, de même
volume unitaire. Le nombre d’alevins au départ était de 1064 individus répartis en deux lots avec
une charge initiale de 1.75 Kg/m3.
Elevage en mer
48
49
Il est réalisé au sein d’une cage flottante, d’un volume de 900 m3 (Fig. 1), appartenant à la société
AquaM’diq. Le nombre d’alevins au départ était de 19 690 correspondants à une charge initiale de
0.36 Kg/m3.
Alimentation
L’aliment utilisé est le granulé conçu pour le loup bar, sa granulométrie diffère
selon l’âge des individus mis en grossissement. L’aliment a été distribué à satiété en
deux fois par jour. Le mode de distribution des aliments constitue un point
essentiel dans la conduite d’un élevage. En effet deux erreurs sont à éviter, la sous-
alimentation et la pollution du milieu.
Le suivi de la croissance
C’est un taux de croissance par unité de temps, il est calculé par la formule suivante :
TCJ(%) = ((Pf –Pi)/(T * Pi)) * 100
Pi = poids moyen initial Pf = poids moyen final T = durée du grossissement en
jours.
L’indice de conversion alimentaire nous donne une idée sur l’utilisation de l’aliment et sur la
quantité d’aliment nécessaire pour la production d’un kilogramme de chair
IC = Quantité d’aliment distribuée/Gain de biomasse
49
50
- La relation d’allométrie
Elle permet d’établir l’équation liant le poids du poisson à sa taille c’est une fonction
puissance de la forme : P = a Lb
P : Poids de l'individu
a : Ordonnée à l'origine qui dépend de la densité de l'individu et de ses proportions
L : Longueur de l'individu
b : Coefficient d'allométrie
La forme originelle de cette relation (b = 3) suppose que la croissance soit
isométrique, c'est à dire que la forme et la densité du corps ne varient pas avec
l'âge. Par contre si b > 3 il y a une allométrie majorante et elle est minorante dans
le cas de b < 3.
Les courbes de croissance (Figure 2), que ce soit pondérales ou linéaires, des deux lots évoluent de la
même façon. Néanmoins, comme le montre les graphiques, la marge de différence entre les individus
élevés en cage et ceux élevés en bac grandissait au fur et à mesure que l’élevage progressait avec une
nette supériorité des individus élevés en cage. En effet, au bout de 12 mois, ces derniers sont passés
d’un poids moyen de 16.5g à 837g avec un maximum de 1192g et un minimum de 540g alors que
les individus élevés en bac ont atteint un poids moyen de 428g avec un maximum de 594g et un
minimum de 282g.
Ainsi, au niveau de l’élevage en cage le taux de croissance journalier est de 13.2% . Ce dernier s’avère
être au environ du double de celui enregistré au niveau du grossissement en bac et qui est de l’ordre
de 6.72% .
50
51
Concernant la croissance linéaire, les individus élevés en cage sont passés d’une taille moyenne de
11.6cm à une taille de 39.5cm avec un maximum de 46cm, un minimum de 34cm et un taux de
croissance journalier de 0.64% . Les individus élevés en bac sont arrivés à une taille moyenne de
32.9cm avec un maximum de 38cm, un minimum de 28.2cm et un taux de croissance de 0.5% .
Les individus élevés en cage montrent de meilleures performances de croissance que ceux élevés en
bac. Ceci peut être lié à la différence de charge initiale et/ou aux conditions de maintiens et
d’élevage. En effet, les poissons élevés en bac étaient, constamment soumis au stress. Ce dernier
était lié, dans la plus part des cas, au faible renouvellement en eau des bacs aggravé par les pannes
fréquentes des pompes d’alimentation en eau de mer. Il en résulte des baisses brutales des teneurs
de l’eau en oxygène dissous et une détérioration de la qualité de l’eau de l’élevage. En fait, l’oxygène
dissous était souvent inférieur à 6 mg/l alors qu’au niveau de la cage il était supérieur à 6 mg/l. Ce
qui a conduit, ajouté aux fortes densités utilisées, à un retard de croissance des individus élevés en
bac.
Concernant l’indice de conversion alimentaire, les deux lots témoignent d’une bonne utilisation de
l’aliment. En effet, l’indice de conversion calculé pour les poissons élevés en bac est de 1.04 alors
que celui du lot élevé en cage est de 1.17. Cette différence est liée au fait que la perte d’aliment est
quasi nulle au niveau des bacs. Les poissons élevés en bac ont la possibilité de prendre l’aliment qui
tombe au fond ce qui n’est pas le cas en cage.
Les résultats obtenus chez le maigre en terme de croissance et de conversion alimentaire sont
nettement supérieurs à ceux réalisés avec le loup et la daurade élevés dans les mêmes conditions. En
effet, en 16 mois d’âge le maigre atteint un poids de 837 g avec un indice de conversion de l’ordre de 1.17
contre un poids de 400g et un indice de conversion de 2.1 chez le loup et un poids de 300 g et un indice de
conversion de 2.4 chez la daurade. Le même constat en termes de croissance a été aussi rapporté par
Quéméner (2002).
51
52
Après 562 jours de grossissement en cage, le maigre atteint un poids de 1426 g avec un taux de
croissance journalier de l’ordre de 15.2 % et un indice de conversion alimentaire de 1.29. La courbe
de croissance (Figure 3) dénote d’une croissance essentiellement estivale ce qui rejoint les
constatations d’autres auteurs (Quéméner, 2002 ; Quéro et Vayne, 1987). Les résultats de
croissance obtenus dans nos conditions sont supérieurs à d’autres. En effet, selon la FAO (2004) le
maigre atteint un poids de 1200g en 24 mois, alors que dans nos conditions le lot en grossissement
en cage a atteint ce même poids en 19 mois seulement.
L’allométrie chez le maigre est de type majorante comme en témoigne la relation d’allométrie (taille –
poids) (Figure 3). L’équation établie traduit convenablement les relations entre les poids totaux des
poissons et leurs longueurs correspondantes et ceci est justifié par le coefficient de corrélation qui
est de l’ordre de 0.99. La connaissance de cette relation permet le calcul du poids du poisson
connaissant la longueur et vice-versa (Hureau, 1970).
Les mortalités étaient très faibles et aucune pathologie significative ne s’est déclarée chez les
poissons au cours de l’expérience, à part les quelques rares cas isolés de nécroses observées au
niveau du pédoncule et de la nageoire caudale. Ces affections peuvent évoluer chez certains
individus en des lésions très délabrantes, faisant apparaître le muscle sous jacent (Figure 4).
Néanmoins, selon la FAO (2004) des cas de vibriose à Vibrio anguillarum, d’oodiniose à Amyloodinium
ocellatum et de parasitose à Gyrodactyllus sp peuvent également être observés dans les élevages du
maigre. Le taux de survie réalisé pour l’élevage en bac est de 97.5% et 98.8% pour l’élevage en mer.
Les pertes sont essentiellement dues aux conditions d’élevage et aux stress occasionnés par les
manipulations (Transfert, échantillonnage,….).
Tous ces résultats sont très satisfaisants et témoignent d’une bonne adaptabilité du maigre commun
aux conditions d’élevage en captivité. A ceci s’ajoute le pourcentage élevé de poids éviscéré (94%) qui
est généralement supérieur à celui du loup bar et de la daurade (Poli et al., 2001). Ceci confère au
maigre un rendement au filetage de l’ordre de 46.5% contre 37% seulement chez le loup bar (Bykov,
2000). En effet, le taux de graisse mésentérique est 88% moins chez le maigre d’élevage que chez le
loup d’élevage (Poli et al., 2003), témoignant d’une bonne assimilation alimentaire. La proportion des
lipides intramusculaires du maigre de pêche est comparable à celle du loup et de la daurade de
pêche (Piclet, 1987). Celle du maigre d’élevage est de l’ordre de 2.17% dans nos conditions et 2.24%
selon Poli et al. (2001). Ces valeurs restent proches de celles rencontrées chez le maigre sauvage (Poli
et al., 2001) mais sont nettement inférieures à celles du loup et de la daurade d’élevage (Poli et al.,
2003). En effet, chez le loup et la daurade d’élevage les teneurs en lipides intramusculaires sont 2 à
5 fois supérieures à celles du maigre d’élevage (Poli et al., 2001). Néanmoins, cette différence
n’influence pas sur la qualité diététique des lipides musculaires du maigre (Poli et al., 2003). En
effet, c’est la proportion en acide gras poly-insaturés de la série 3 (28.6% du total des lipides) qui
représente l’indice de qualité le plus important pour le consommateur (Quéméner, 2002).
52
53
Par ailleurs, l’élevage du maigre commence à peine à se développer. Plusieurs études et travaux de
recherches sont menés sur cette espèce dans plusieurs pays mais seule la ferme « Poisson du soleil »
au sud de la France a réussi à produire artificiellement les alevins du maigre et juste deux fermes
piscicoles françaises et deux italiennes ont réalisées le grossissement du maigre jusqu’à la taille
commerciale (Poli et al., 2003). La production totale d’aquaculture de cette espèce a été de l’ordre de
231 t en 2002 correspondant à une valeur de 1.55 million dollars américains (FAO, 2004). Ainsi et
en raison du fort potentiel du maigre pour le développement de l’aquaculture au Maroc, un stock de
géniteurs est en cours de constitution au sein de l’écloserie du Centre Spécialisé en Aquaculture.
L’objectif étant de mener des essais en vue d’étudier la faisabilité de la reproduction de cette espèce
en captivité et évaluer ses performances zootechniques en élevage larvaire et en prégrossissement en
écloserie.
IV- CONCLUSIONS
53
54
d’autres espèces élevées au Centre Aquacole et en cage ont été atteintes de flexibactériose et de
pasteurellose.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
BASURCO, B., ABELLAN, E., 1999. Finfish species diversification in the context of Mediterranean
marine fish farming development. Options Méditerranéennes, Series B, 24, 9-25.
BYKOV V.P, 2000. Chemical composition and processing properties of marine and ocean fishes:
handbook. M.:VNIRO, Moscou, 376p.
HUREAU, J.C., 1970, Biologie comparée de quelques poissons antarctiques (Nototheniidae), Bull.
Inst.Océanogr. Monaco, 68. (1391) 1 - 224.
LIMA DOS SANTOS, C. A., 1996. Quality norms for aquaculture products : trends on restriction
problems. In commercialisation des produits aquacoles, actes du séminaire SELAM (Grèce
1995), CIHEAM-Cahier Options Méditerranéennes, Vol.17 :85-92
MEDITERRANEE ET MER NOIR VOL I ET II. Fiche FAO d’identification des espèces pour les besoins
de la pêche. CD-ROM.
PAQUOTTE, PH. ET GUILLARD, V., 1996. The seafood market in the Northern Mediterranean
countries. In Ben Khemis, I., 1997. Elevages larvaires de poissons méditerranéens :
optimisation de la production en mésocosme et diversification des espèces. Thèse européenne
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PICLET G., 1987. Le poisson aliment : composition-intérêt nutritionnel. Cah. Nutr. Diét., 23, 317-
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POLI B.M., PARISI G., ZAMPACAVALLO G., MECATTI M., LUPI P., GUALTIERI M AND ORESTE F.
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QUEMENER L., 2002. Le maigre commun (Argyrosomus regius). Biologie, pêche, marché et potentiel
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54
55
QUERO, J.C. AND VAYNE, J.J. 1987. Le maigre, Argyrosomus regius (Asso, 1801) (Poissons,
Perciformes, Sciaenidae) du golfe de Gascogne et des eaux plus septentrionales. Revue des
Travaux de l'Institut des Pêches Maritimes, 49(2): 35-66.
55
56
57
PROJET DE DEVELOPPEMENT DE
LA FABRICATION D’ALIMENTS
POUR POISSONS MARINS A PARTIR
D’INGREDIENTS DISPONIBLE AU
MAROC
58
57
I- INTRODUCTION
La production nationale d’aquaculture du loup et de la dorade stagne depuis
plusieurs années autour de 800 tonnes / an. Cette production correspond à une
consommation annuelle en aliments de l’ordre de 2500 tonnes, quantité appelée à
évoluer à la hausse dans les 5 années à venir selon les projections de la Société
Aqua M’diq qui prévoit une production de 1000 tonnes en poissons à l’horizon de
2008. Il faut noter cependant, que la totalité de ces aliments est importée en
admission temporaire (A.T.) et que les fermes aquacoles sont tenues d’apurer en
justifiant de l’exportation de 95 % de leur production. Ce fait constitue une
contrainte majeure au développement de cette activité au MAROC et ne permet pas
aux fermes marocaines de faire face à une concurrence de plus en plus rude
notamment de la part des pays producteurs européens.
Les résultats obtenus à l’issu de cette expérience ont montré que 4 sur les 5
aliments fabriqués à partir de matières premières produites localement, présentent
des performances en termes de croissance et de conversion alimentaire meilleures
que l’aliment commercial importé.
Ainsi, l’INRH, en partenariat avec la ferme aquacole Aqua M’diq et la société de
fabrication d’aliment AquaMed, a mené une deuxième expérience à une échelle
semi-industrielle de production de loup bar à partir d’alevins et d’aliment locaux.
L’objectif fixé pour cette expérience est de montrer la faisabilité technico-
économique de production de poissons marins à partir d’intrants disponibles
57
58
Au cours de cette expérience, douze bacs noirs en polyéthylène de forme cylindro-conique et de 500
litres de volume chacun ont été utilisés en circuit ouvert. Dans tous les bassins, l’arrivée d’eau se
fait par le fond duquel elle est distante d’environ 10 cm et la sortie d’eau se fait par la surverse
centrale. Le renouvellement en eau est maintenu constant autour de 30% par heure durant toute la
période de l’expérience. L’aération des bassins est assurée par diffusion d’air volumétrique.
Les poissons utilisés dans cette expérience proviennent de juvéniles de loup bar en grossissement en
cage dans la baie de M’diq. Ces poissons, au nombre de 500 individus, ont été fournis par la société
Aqua M’diq.
Au Centre Spécialisé en Aquaculture, ils ont subit d’abord une semaine d’adaptation aux conditions
expérimentales, au cours de laquelle, ils ont été nourris à partir d’un mélange équiproportionnel des
six aliments expérimentaux. Ce mélange a été distribué en ad libitum deux fois par jour (à 10 h du
matin et à 16 h de l’après midi) et 7/7 jours.
A la fin de cette période, les poissons ont été mis à jeun pendant 24h puis par appréciation visuelle,
les têtes et queues de lots ont été écartées.
Les sujets ayant des tailles similaires ont été sélectionnés et repartis dans douze bacs par lot de 30
individus par bac. A chaque aliment, correspondent deux lots de 30 poissons chacun.
La biomasse moyenne par bac et le poids moyen individuel étaient respectivement de 1486 grammes
et 50 grammes. Pendant toute la période de l’expérience, les poissons étaient nourris ad libitum 2
fois par jour (à 10 h et à 17 h) et 7/7 jours.
Deuxième expérience
En juillet 2005, environ 120 000 alevins de loup bar, produits par le Centre
Spécialisé en Aquaculture de INRH à M’diq, ont été mis en élevage dans deux cages
flottantes appartenant à la société Aqua M’diq. Ces cages, en polyéthylène, de 12
m de diamètre sur 8 de profondeur, sont amarrées au large de M’diq. Les poissons
d’une cage sont nourris avec de l’aliment fabriqué localement et les poissons de
l’autre cage reçoivent de l’aliment commercial importé.
Au Centre Spécialisé en Aquaculture, 3 560 juvéniles de loup bar ont fait objet
d’élevage dans 4 bassins en polyester de 5 m3 de volume chacun. Deux lots de ces
poissons sont nourris avec de l’aliment fabriqué localement, les deux autres
reçoivent de l’aliment commercial importé.
Le suivi de la température de l’eau de mer et la distribution des aliments se font
quotidiennement excepté les dimanches.
58
59
Les analyses ont été réalisées au département de Physiologie Animale à l’IAV Hassan II en tenat
compte de :
Aliments
Ingrédients T A2 A3 A4 A5 A6
(1) Prémélange protéique - 55 59 63 55 55
(2)Matière grasse - 9 8.5 8 13 17
Alpha- Amidon - 17 17 17 17 17
(3) Acides aminés - 3 3 3 3 3
(3)Attractant - 2 2 2 2 2
(3)Premix vitaminique - 2 2 2 2 2
(3)Premix minéral - 2 2 2 2 2
Carboxy-Methylcellulose - 10 6.5 3 6 2
Niveaux calculés des nutriments
Protéines brutes - 44 47 50 44 44
Matière grasse - 10 10 10 14 17
(1) Concentré de poisson : 30%, Caséine : 30%, Protéine monocellulaire : 20%,
Gélatine : 10%, Concentré du soja : 10%.
(2) EPA 28 : 50% , DHA 18 : 50%
(3) Produits de Aquamed
Les aliments expérimentaux ont été formulés sur la base de la composition des
matières premières utilisées. Les résultats des analyses de ces aliments sont
récapitulés dans le tableau suivant :
59
60
Tableau 2
Composition générale des aliments expérimentaux après préparation (%)
Aliments
Paramètres T* A2 A3 A4 A5 A6
Eau 9.7 10.2 9.7 10.3 10.4 9.8
Matières sèches 90.3 89.8 90.3 89.7 89.6 90.2
Protéines brutes 44.6 44.6 47.2 49.5 45.3 44.7
Matières grasses 20.0 10.2 9.7 9.7 12.8 16.3
Cendres 11.8 11.1 11.6 12.0 11.3 11.3
Cellulose 1.8 10.2 6.6 4.0 6.0 2.3
EXNA** 12.1 13.7 15.2 14.5 14.2 15.6
Nutriments sur la base de la matière sèche
Protéines brutes 49.39 49.67 52.27 55.18 50.56 49.56
Matières grasses 22.15 11.14 10.74 10.81 14.29 18.07
EXNA** 13.40 15.26 16.83 16.16 15.85 17.29
Energie brute (Kcal/100g) 500.00 409.65 425.33 437.83 444.8 479.60
Prot/énergie (mg/Kcal) 98.78 121.25 122.89 126.03 113.67 103.30
* Aliment commercial témoin
** EXNA : Extrait non azoté [100- (humidité + protéines + lipides + cendres + cellulose)]
La teneur en protéines des différents régimes se situe entre 49.39% pour le Témoin
et 55.18% pour A4. Ces valeurs se rapprochent de celles rapportées par la
littérature. Alliot et al., (1979) ; Hidalgo et al., (1987) estiment les besoins du loup
bar et de la daurade à 50 % de la ration alimentaire. Selon Sakaras et al., (1988) ;
Kaushik (1997), l’augmentation de la teneur en protéine de 45 à 50 % n’a aucun
effet significatif sur la croissance chez les jeunes loups. Selon Wong et Chou (1989),
les besoins en protéines chez les adultes se situent entre 40 et 45% de la ration.
Les teneurs en glucides varient de 13.40% à 17.29%. Selon Wilson (1994) des taux
de moins de 20% de glucides digestibles sont acceptables par les poissons marins.
Les teneurs en cendres varient entre 11.1% pour l’aliment A2 et 12.0% pour
l’aliment A4. Quant à la cellulose, sa teneur varie entre 2.3% pour l’aliment A6 et
10.2% pour l’aliment A2.
Les valeurs énergétiques des régimes, calculées sur la base de la matière sèche, varient de
409.65kcal/100g pour l’aliment A2 à 500 kcal/100g pour l’aliment commercial témoin. Le test
statistique ne considère pas les régimes étudiés comme iso énergétiques, chaque aliment diffère des
autres par sa teneur énergétique.
Les rapports P/E des différents régimes alimentaires sont croissants de l’aliment témoin T avec
98.78mg/Kcal à l’aliment A4 avec 126.15mg/Kcal. Les autres régimes alimentaires ont donné des
60
61
IV- RESULTATS
Première expérience
1. Performances de croissance :
Pour comparer les performances de croissance, tous les résultats ont été rapportés
au poids moyen individuel des poissons par bac et les paramètres étudiés à partir
de la moyenne des deux (2) bacs affectés à chaque aliment.
Tableau 3
Croissance obtenue par type d’aliment
Date d'échantillonnage A2 A3 A4 A5 A6 T
09/03/04 49,47 49,49 49,47 49,57 49,52 49,75
31/03/04 52,87 54,87 53,77 55,47 51,84 56,77
15/04/04 60,57 60,98 59,09 58,24 57,25 61,99
29/04/04 65,85 66,70 65,25 64,30 62,51 68,42
13/05/04 70,12 72,86 70,39 71,82 68,63 71,93
28/05/04 72,55 73,08 75,68 72,32 70,18 75,96
28/06/04 107,13 105,83 106,74 103,02 101,36 103,76
28/07/04 134,29 136,82 134,27 130,82 130,50 131,55
01/09/04 186,02 188,63 186,00 185,76 177,53 178,86
Gain de poids (I-F) 136,56 139,15 136,54 136,19 128,02 129,11
Les courbes de croissance pondérale des loups des 6 séries expérimentales sont représentées sur la
figure 1.
Les courbes de croissance des six lots expérimentaux évoluent selon une même tendance avec une
phase de croissance ralentie entre les mois de mars et mai et une phase de croissance accélérée
entre juin et septembre. Cette évolution est conditionnée principalement par la température de l’eau
qui, pendant la première phase, fluctuait entre 14.9 et 18.9°C et pendant la seconde entre 19.1 et
23.9°C.
La meilleure performance, en terme de gain de poids, a été réalisée avec l’aliment A3 dont le rapport
P/E est de 122.89 mg/Kcal, suivi, par ordre décroissant, par les aliments A2 (P/E= 121.25
mg/Kcal), A4 (P/E= 126.03 mg/Kcal), A5 (P/E= 113.67 mg/Kcal), le témoin (P/E=98.78 mg/Kcal) et
enfin l’aliment A6 (P/E=103.3 mg/Kcal). Cependant, le test de comparaison de plusieurs moyennes
(ANOVA1) pour un coefficient de sécurité de 5% ne permet pas d’admettre que les différences
observées dans le gain de poids sont corrélées aux régimes appliqués.
61
62
De même, le test statistique de Newman et Keuls ainsi que le test de Dunett pour la
comparaison des cinq (5) aliments fabriqués à partir de la même matière première
locale et l’aliment commercial témoin ont confirmé l’homogénéité du groupe
alimentaire expérimental et l’absence de différence significative à partir de l’analyse
de la variable « évolution pondérale individuelle ».
142
140
y = -0,5343x 2 + 5,766x + 122,18
138
R2 = 0,7963
136
Gain de poids (g)
134
132
130
128
126
124
T A6 A2 A3 A4
122 A5
120
98,78 103,3 113,67 121,25 122,89 126,15
126,03
Rapport P/E
62
63
Les prises alimentaires par régime appliqué et par période sont récapitulées dans le tableau
suivant. :
Tableau 5
Consommation par type d’aliment et par individu
Périodes A2 A3 A4 A5 A6 T
09/03 au 30/03/2004 6,75 8,09 7,44 8,43 7,10 8,70
31/03 au 14/04/2004 8,38 8,44 8,91 8,92 7,87 8,62
15/04 au 28/04/2004 10,51 10,62 11,15 10,28 10,27 8,70
29/04 au 12/05/2004 10,07 9,88 10,21 9,45 10,11 8,22
13/05 au 27/05/2004 8,45 8,95 8,97 8,02 8,68 8,28
28/05 au 27/06/2004 38,55 39,74 39,86 40,02 40,58 36,70
28/06 au 27/07/2004 39,05 38,74 37,67 37,18 38,55 37,46
28/07 au 31/08/2004 52,71 54,88 58,13 52,08 54,52 61,36
Total 174,45 179,32 182,32 174,38 177,66 178,04
Total en g de MS 156.67 161.93 163.54 156.24 160.25 160.77
En terme de prise alimentaire, très peu de différences sont observées entre les lots testés. D’ailleurs,
le test de Newman et Keuls ainsi que le test de Dunett pour la comparaison avec le témoin considère
le groupe alimentaire expérimental comme étant homogène à partir de l’analyse de la variable «Prise
alimentaire».
184,00
y = -0,381x 2 + 2,81x + 173,64
182,00 R2 = 0,1266
180,00
Prise alim. (g)
178,00
176,00
174,00
172,00
A2 A3 A4 A5 A6 T
170,00
410 425 435 445 480 500
63
64
Tableau 6
Indices de conversion alimentaire par type d’aliment
A2 A3 A4 A5 A6 Témoin
IC alimentaire 1.147 1.164 1.198 1.147 1.252 1.245
1,28
1,26
y = 0,0111x 2 - 0,092x + 1,3459
1,24
R2 = 0,7283
IC alimentaire (g)
1,22
1,20
1,18
1,16
1,14
1,12 T A6 A5 A2 A3 A4
1,10
1,08
98,78 103,3 113,67 121,25 122,89 126,15
126.03
Figure 4 : Variation
Rapport P/E
de l’indice de
conversion
alimentaire en fonction
du rapport P/E des différents régimes appliqués
Les meilleurs indices de conversion sont obtenus avec les aliments dont le rapport P/E se situe entre
113.7 et 122.9. En dehors de ces chiffres, les indices présentent des valeurs plus élevées.
L’indice d’efficacité protéique ou IEP est le rapport du gain de poids individuel (en gramme) sur la
quantité de protéine consommée (en gramme de matière sèche).
L’indice d’efficacité énergétique (IEE) c’est le gain de poids individuel (en gramme) par unité d’énergie
consommée (en kcal de matière sèche).
Le tableau 7 représente les indices d’efficacité protéique et énergétique calculés pour les différents
groupes alimentaires.
64
65
Tableau 7
Indice d'efficacité protéique et énergétique des différents aliments
Aliments
Paramètres
A2 A3 A4 A5 A6 T
Gain de poids 136.56 139.15 136.54 136.19 128.02 129.11
Energie consommée (Kcal) 641.82 688.72 710.66 694.98 768.56 803.83
Protéines consommées (g) 77.82 84.64 90.24 79.00 79.42 79.40
IEE (g/Kcal)** 0.21 0.20 0.19 0.20 0.17 0.16
IEP (g/g)* 1.75 1.64 1.51 1.72 1.61 1.63
Les plus fortes valeurs sont obtenues avec les aliments A2 et A5, suivies
respectivement par les aliments A3, le témoin et A6. Le plus faible IEP est enregistré
avec l’aliment A4.
Les meilleurs IEP sont obtenus avec les aliments dont le rapport P/E se situent entre 113.67 et 121.25 g de GP/G de
protéines consommées. Le pic de l’IEP est obtenu avec l’aliment A2 (P/E= 121.25).
1,55
1,50
1,45
T A6 A5 A2 A3 A4
1,40
1,35
98,78 103,3 113,67 121,25 122,89 126,15
126.03
Figure Rapport P/E 5 : Variation de
l’indice d’efficacité
protéique en fonction du rapport P/E des différents régimes appliqués
Les valeurs les plus élevées sont obtenues avec les aliments A2 et A5, suivies
respectivement par les aliments A3, A4 et A6. Le plus faible IEE est enregistré avec
l’aliment témoin.
65
66
0,20
0,15
IEE
0,10
Figure T A6 A5 A2 A3 A4 6 : Variation de
0,05
l’indice
d’efficacité
0,00 énergétique en
98,78 103,3 113,67 121,25 122,89 126,15
126.03 fonction
Rapport P/E du rapport P/E
des différents
régimes
appliqués.
Entre les rapports P/E, 98.78 et 121.25, l’IEE augmente avec l’augmentation du rapport P/E puis diminue pour les rapports
P/E supérieurs à 121.25.
Qu’il s’agisse de l’IEE ou de l’IEP, le test d’analyse de la variance à un seul critère
de variation (ANOVA 1) n’a pas permis de mettre en évidence de différence
significative entre les régimes testés. D’ailleurs le test de la plus petite amplitude
significative à p<0.05 de NEWMAN et KEULS, classe tous les lots dans un même
groupe homogène.
66
Deuxième expérience
Dans cette expérience, les résultats obtenus sont récapitulés dans le tableau
suivant :
Cage Bassins
Désignation Unité
Locale Importé Locale Importé Locale Importé
Volume m3 900 900 5 5 5 5
Effectif initial Alevins 59 258 56 041 890 894 891 887
Effectif final Poissons 52 500 53 341 809 845 850 838
Mortalité Poissons 6 758 2 700 81 49 41 49
Poids moyen
intial g 6 4 25,6 25,2 27,0 25,3
Poids moyen
final g 102 105 67,0 67,6 67,5 68,8
Charge initiale Kg/m3 0,40 0,25 4,56 4,51 4,80 4,48
Charge finale Kg/m3 5,95 6,22 10,8 11,4 11,5 11,5
Biomasse initiale Kg 356 224 23 23 24 22
Biomasse finale Kg 5 355 5 601 54 57 57 58
Quantité
d'aliment
consommée Kg 6 143 5 891 53,4 50,6 57,0 49,8
Accroissement Kg 4 999 5 377 33,1 34,6 33,3 35,2
Indice de
conversion Kg 1,23 1,10 1,61 1,46 1,71 1,42
Taux de survie % 89% 95% 91% 95% 95% 94%
V- DISCUSSION
1. Performances de croissance :
A l’exception de l’aliment A6, les valeurs les plus fortes en terme de gain de poids
ont été réalisées avec les aliments locaux ayant un rapport P/E supérieur à
113.67. A noter aussi que malgré que le témoin a été nourris avec un aliment
extrudé, il a montré un gain de poids très modeste comparé aux autres lots dont le
régime est composé d’aliments locaux pressés.
Malgré que l’aliment A3 ne soit pas extrudé, les lots ayant été nourris avec cet aliment, ont réalisé
les plus forts gains en poids individuel (139.15 g), dépassant ainsi l’aliment T avec 129.11g de gain
seulement. A3 est moins énergétique que le T mais c’est l’inverse au niveau du rapport P/E. On
pourrait donc dire que l’excès d’énergie par rapport aux protéines dans le régime affecte les
performances de croissance. L’aliment A6 avec le rapport P/E le plus proche de celui pris comme
témoin (103.3 contre 98.78) a présenté la plus mauvaise performance de croissance par rapport à
68
69
tous les aliments testés et ce, malgré qu’il soit le plus énergétique de tous les aliments locaux
expérimentés. A6 contient la plus forte proportion en lipides. Selon le NRC (1993), l’excès
énergétique d’origine lipidique affecte les performances de croissance et la qualité de la chair. Les
aliments T et A6 contiennent respectivement 22.15% et 18.07% en lipides alors que l’aliment A3
n’en contient que 10.74% .
Winfree et Stickney (1981) indiquent que la croissance des poissons s’améliore lorsque le rapport
Protéine/énergie du régime alimentaire augmente, puis diminue au-delà d’un certain niveau
correspondant aux exigences de l’espèce. Dans le présent travail, nous avons fait la même
constatation, c’est à dire une augmentation du gain de poids avec l’augmentation du rapport P/E
puis une diminution lorsque ce rapport dépasse 122.89 g/Kcal. Certains auteurs Santinha et al.,
(1996) rapportent que l’excès en protéines par rapport à l’énergie dans l’alimentation aboutit à une
diminution de la rétention protéique chez les poissons.
La différence en gain de poids observée entre les aliments T et A6 peut être expliquée par le procédé
d’extrusion qui a joué en faveur du lot témoin.
2. Prise alimentaire :
Divers travaux ont montré que la prise alimentaire est directement liée au niveau de l’énergie
digestible du régime (Page et Andrews, (1973); NRC, 1981). Les poissons ingèrent la quantité
d’aliment nécessaire pour couvrir d’abord leurs besoins énergétiques. Dans le cas du présent travail,
les teneurs énergétiques des régimes varient entre 409.65kcal/100g et 500kcal/100g.
Les différences de prise alimentaire observées entre les lots, malgré qu’elles sont de faibles
amplitudes, montrent que l’aliment A4 avec une teneur énergétique de 435 Kcal/100g (MS)est plus
attractif que les autres aliments qui sont par ordre décroissant, A3 (425 Kcal/100g), T(500
Kcal/100g) , A6 (480 Kcal/100g), A2 (410 Kcal/100g) et A5(445 Kcal/100g).
Etant donné que nous n’avons pas observé de corrélation entre la prise alimentaire et la teneur
énergétique des aliments testés, on pourrait dire que la prise alimentaire chez les poissons n’est pas
seulement conditionnée par la teneur énergétique mais peut aussi varier avec la nature des matières
utilisées comme source d’énergie et la nature des substances attractives utilisées par les fabricants
d’aliments.
3. Conversion alimentaire :
Les meilleures indices de conversion alimentaire sont obtenus avec les aliments A5 , A2 et A3.
L’aliment A6, contenant la plus forte proportion en glucides, présente l’IC le plus haut. Selon Bergot
(1979), Hilton et Atkinson (1982) ; Braude et al., (1994), lorsque le taux d’incorporation des glucides
complexes augmente dans le régime alimentaire, le coefficient d’utilisation diminue.
En terme de conversion alimentaire, les mauvais résultats obtenus avec le témoin, semble indiquer
que le procédé d’extrusion, connu par ses effets positifs sur l’assimilation des nutriments et
l’amélioration de la consistance des aliments, n’a pas joué en faveur du témoin en comparaison avec
les aliments pressés. D’autres facteurs ont pu certainement intervenir, il s’agit notamment de la
nature et de la qualité des matières premières utilisées dans la fabrication de ce dernier.
Pour classer les différents régimes selon les performances réalisées (gain en poids,
prise alimentaire et indice de conversion), nous avons attribué à chaque aliment
une note pour chaque paramètre mesuré ou calculé. Cette note tient compte de la
différence existante entre la valeur obtenue avec l’aliment x et celle réalisée avec le
meilleur aliment. La notation finale d’un aliment est la somme des notes obtenues
pour les trois paramètres considérés. Ainsi, pour un aliment donné et un paramètre
donné, la notation a pu être calculée selon la formule :
Na1p1 = k[5*(Va1p1-Vmp1)]/(Vmp1-V0p1]]
Na1p1 : Note de l’aliment a1 pour le paramètre p1
69
70
Va1p1 : Valeur du paramètre p1 pour l’aliment a1
Vmp1 : La meilleure valeur obtenue du paramètre p1
V0p1 : La plus mauvaise valeur obtenue du paramètre p1
k : Coefficient arbitraire (k=2 pour le gain de poids, k=1 pour la
Aliment GP Note/10 PA (MS) Note/5 IC (MS) Note/10 Notation finale
A2 137 7,8 157 0,29 1,147 10,0 3,61
A3 139 10 162 3,90 1,164 8,4 4,49
A4 137 7,7 164 5,00 1,198 5,2 3,58
A5 136 7,4 156 0,00 1,147 10,0 3,49
A6 128 0 160 2,75 1,252 0,0 0,55
T 129 1,0 161 3,10 1,245 0,6 0,94
prise alimentaire et k=2 pour la conversion alimentaire), ces valeurs du coefficient
k dépendent de l’importance du paramètre pour l’éleveur.
5 : La meilleure note attribuée à un aliment pour un paramètre donné.
Tableau 8
Classement des aliments selon les performances réalisées
Ce tableau présente les résultats obtenus pour les différents paramètres considérés auxquels est attribuée une note
pour chaque aliment testé.
La notation finale (voir tableau en haut) a permis de classer les aliments comme suit : l’aliment A3 avec une note de
4.49/5, arrive en tête suivi des aliments A2 (3.61/5), A4 (3.58/5) et A5 (3.49/5) et enfin le Témoin (0.94/5) et l’aliment
A6 (0.55/5).
70
71
Le deuxième essai mené à échelle pilote a permis d’affirmer que les résultats
expérimentaux obtenus sont extrapolables à échelle semi-industrielle. Ainsi et sur
la base de ces résultats une société privée a déjà initié une production d’aliments
commerciaux pour poissons à partir d’ingrédients locaux.
A la lumière des résultats obtenus et en vue de poursuivre les travaux de recherche dans l’axe de la
formulation des régimes alimentaires pour poissons, nous recommandons :
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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dietary energy source on growth, feed conversion and body composition of turbot.
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BRAUDE C., MÉDALE F. AND CORRZE G., 1994. Effect of dietary carbohydrate levels on growth,
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72
73
Résumé
Un essai expérimental de culture d’huîtres creuses (Crassostrea gigas) a été menée en pleine mer au
large de M’diq, au cours de la période 2006-2008. Les juvéniles, tous originaires de France, ont été
mis en suspension en eau profonde, à -4m de la surface de l’eau. Les conditions de température
(14-23°C), de salinité (36.6 – 39 ‰ ) et de disponibilité trophique (Chl « a » variant entre 0.3 et 2
mg/m3) se sont révélées favorables à une croissance rapide des huîtres.
Les huîtres, pesant en août 9.1 ± 3.3 g (40,7 mm), atteignent 60.3 ± 13.0 g (96,7
mm) en décembre de la même année, 81.6 ± 16.4 g (95.5 mm) après 9 mois
d’élevage et 129.7 ± 29.7 g (105.4 mm) en moyenne après 19 mois. Le poids de 70 g,
correspondant à classe commerciale 3 sur le marché français, est atteint au bout de
8 mois d’élevage. La croissance s’accélère en automne (K = 0.638) et printemps (K =
0.102), se ralenti en hiver (K = 0.042) et s’arrête complètement en été (K proche de
zéro). Ces variations de la croissance sont liées à l’âge, l’état physiologique des
huîtres ainsi qu’aux fluctuations des conditions de température et de disponibilité
trophique du milieu.
La mortalité mensuelle des huîtres est faible en général (inférieure à 2%), excepté pour le premier
mois, où elle atteint 6.6% . Cette mortalité survient surtout chez les jeunes et semble être le résultat
d’une faible tolérance des jeunes vis-à-vis des fluctuations environnementales. Très peu de
mortalités sont observées les mois suivants, excepté en octobre où la mortalité avoisine 1.5% . A la
fin de la première année, la mortalité cumulée a été de l’ordre de 10% et a atteint 14.4 % au terme de
19 mois d’élevage.
De point de vue aspect extérieur, 97.5% des huîtres présente un IF supérieure ou égal à 0.25 et par
conséquent une forme adéquate pour le marché.
I- INTRODUCTION :
Au Maroc, la production d’huîtres (Crassostrea gicas) est assurée par sept exploitations installées à
Oualidia et quatre dans la baie de Dakhla., toutes situées sur la façade atlantique. En 2007, ces
exploitations ont totalisé une production de 362 tonnes dont 164 t produites à Oualidia et 198 t à
Dakhla (Département des Pêches Maritimes, 2007). Les naissains sont tous originaires de France ou
d’Angleterre et la production marchande est destinée uniquement au marché local.
Toutefois, l’ostréiculture marocaine est restée limitée et traditionnelle malgré l’existence d’atouts
considérables pour son développement : (qualité d’eau exceptionnelle, upwelling et richesse
phytoplanctonique abondante, main d’œuvre disponible, sites propices, marchés porteurs aussi bien
au niveau national qu’international,…).
Sur la côte méditerranéenne marocaine, les premiers essais d’élevage de l’huître plate (Ostrea edulis),
ont été menés dans la lagune de Nador entre la fin des années quatre vingt et le début des années
quatre vingt dix. Le choix a porté sur Ostrea edulis en raison de sa présence en bancs naturels dans
cette lagune et aussi en raison de sa valeur marchande plus élevée à l’export. Cependant, ces essais,
ont dû être définitivement arrêtés suite à l’infestation massive des huîtres par Marteilia refringens,
parasite de la glande digestive chez cette espèce (Talbaoui et al. 2009 – en cours).
En 1997, des essais d’élevage de l’huître japonaise ont été entrepris dans la baie de Dakhla, en eau
profonde, avec du naissain de deux origines (Berraho et al. 1998). Les résultats obtenus ont permis
de constater la faisabilité biologique de ces élevages et ont montré des performances exceptionnelles
en terme de croissance (80 g en 10 mois) et de survie (92%). Entre 2002 et 2006, 4 fermes
ostréicoles ont été créées dans la baie de Dakhla, totalisant actuellement une production de 200
tonnes environ par an.
74
75
Par ailleurs, la zone maritime située entre Fnideq et Azla est devenue, actuellement un pôle
d’attraction pour les investisseurs dans le domaine de l’aquaculture en général et la conchyliculture
en particulier. En témoigne le nombre élevé de demandes d’autorisation déposées auprès de
l’administration centrale, pour la création de fermes aquacoles. En effet, les études réalisées
antérieurement par l’INRH dénotent de l’existence d’un potentiel réel pour le développement de cette
activité dans la région.
Ainsi et en l’absence de données scientifiques et techniques sur l’élevage des bivalves sur la côte
méditerranéenne marocaine, une première action a été initiée en 2006 par le Centre Spécialisé en
Aquaculture INRH/M’diq et porte sur l’étude de la croissance et des mortalités chez un lot d’huîtres
japonaises, mis expérimentalement en élevage au large de M’diq.
Les objectifs fixés pour ce premier travail est de démontrer la faisabilité biologique de l’élevage des
huîtres dans la baie de M’diq, évaluer leurs performances de croissance et de survie et comparer ces
performances avec celles obtenues dans d’autres sites marocains et étrangers.
75
76
II- PRESENTATION DU SITE D’IMPLANTATION :
La baie de M’diq est située sur la côte Ouest de la Méditerranée marocaine, et s’étend entre le cap
Sebta (35°54' N, 5°17'10" W) au Nord et le Cap Negro ou « Taifour » (35°40' N, 5°16'40" W) au Sud.
Elle est largement ouverte sur la mer sur une longueur de 23 Km environ et est limitée à l'Est par la
Méditerranéenne et à l'Ouest par la chaîne du Rif.
ESPAGNE
Sebta
Baie d’Algesiras
Détroit de Gibraltar
Baie de
Méditerranée M’diq
Tanger
que
i
lant
M’diq
t
an A
Cap Negro
Océ
Larache
Ksar El Kbir
MAROC
Lieu d’implantation
L’étude sédimentologique réalisée par l’INRH en 1997 dans la baie de M’diq a montré que les sables
occupent la bordure littorale jusqu’à la profondeur 26 m. Au delà de cette profondeur (de 26 à 70
m), les sables coquilliers et les coquilles constituent le faciès dominant (figure 3) (Lakhdar et al.
2001a).
II-3 Bathymétrie
Les isobathes sont parallèles à la côte entre Fnideq et Cap Negro. L’isobathe 20m
est très proche du rivage (figure 2). Les courbes bathymétriques entre le rivage et
les isobathes 1, 2, et 3m sont irrégulières et sinueuses, alors qu’au delà, elles sont
dans l’ensemble régulières et parallèles au rivage, avec une orientation générale
subrectiligne NNW-SSE. Les fonds marins fortement sableux descendent en pente
très douce et peu variable d’environ 1,25 % en moyenne (EL Moutchou, 1995).
76
77
II-4 Hydrologie
Les températures de l’eau, variant entre 14 et 23°C, sont toujours favorables à la croissance et à
l’élevage d’une large gamme d’espèces de mollusques et de poissons. Les eaux sont bien oxygénées et
les salinités montrent de faibles variations au cours de l’année (36.6 – 39 ‰). Les teneurs en
Chlorophylle « a » varient en générale entre 0 et 2 mg/m3 avec des pics pouvant atteindre plus de 4
mg/m3, en hiver. (Données issus du suivi réalisé par le Centre Spécialisé en Aquaculture INRH-
M’diq).
La richesse nutritive de cette zone prouve une origine profonde par un upwelling probablement de
même nature que celui observé le long des côtes atlantiques marocaines en période estivale (Minas,
1983). Ajouté à ceci l’influence des eaux d’Upwelling qui s’épanouissent de manière permanente au
voisinage de Cap Sparlel et qui, sous l’effet du mouvement général des eaux au niveau du détroit,
sont entraînées dans la région (Allain , 1964 et Furnestin, 1959)
L’alimentation en eau douce est assurée par deux Oueds. Le premier est oued Negro
(au Nord de la baie) dont le régime n’est actif qu’en période de fortes précipitations.
Le deuxième est oued Smir, situé au Sud, dont le régime hydrographique est
irrégulier et permanant durant toute l’année. Ces deux oueds entretiennent une
vive érosion dans le domaine interne du rif aux forts reliefs (EL Gharbaoui, 1981).
II-5 Hydrodynamisme
La houle :
L’application des méthodes prévisionnelles des houles permet de constater que les houles de l’Est
peuvent atteindre une amplitude significative de 6,50 m avec une période moyenne de 7 à 8
secondes (pour des vents de 60 km/h qui soufflent pendant 23 h sur un fetch de 30 miles
nautiques).
La marée :
Elle est de type semi-diurne. A Ceuta son amplitude est en moyenne de 81 cm en vive eau et 33 cm
en morte eau.
Les courants :
Au voisinage du Cap Negro les courants sont forts et forment des remous jusqu’à 1 mile au large. En
général, s’ajoute le courant de marée qui porte au Nord-Ouest au flot et au Sud-Est au jusant.
L’expérience s’est déroulée dans une zone située au pied du Cap Negro, au sud de
la baie (35° 41,392 N – 5° 18,075 W), de fond sablo-coquillier et de 20 m mètres de
profondeur.
77
78
942 juvéniles d’huîtres creuses (Crassostrea gigas) de 40.7 ± 2.6 mm de taille ont
été répartis dans 8 caisses en plastique grillagé de 563710 cm de dimensions, à
raison de 117 individus par caisse, puis suspendues à environ 4 mètres de la
surface de l’eau. 4 mois après, la densité des huîtres a été réduite à 50
individus/caisse par dédoublement de tout le lot. Environ tous les mois, un
échantillon de 40 individus est prélevé à chaque fois, de manière aléatoire. Sur
chacun des individus prélevés, la longueur dorso-ventrale et le renflement sont
mesurés au mm près, à l’aide d’un pied à coulisse digital (Mititoyo Digimax CD-15).
78
79
Le poids total est estimé à 0.1 g près à l’aide d’une balance électronique (Denver
XP 3000.1). La mortalité est déterminée mensuellement sur l’effectif total.
Pour déterminer le taux de survie, on procède au comptage de toutes les huîtres vivantes avant la
mise en élevage et à chaque opération d’échantillonnage on dénombre les huîtres mortes ainsi que
tous les individus vivants présents dans les caisses. Pour un intervalle de temps donné, le taux de
survie est déterminé comme étant le rapport entre l’effectif des huîtres vivantes comptées à la fin de
cet intervalle et le nombre initial d’huîtres vivantes mises en élevage. Le taux mensuel de mortalité
(TMM) dans cet intervalle est calculé selon la formule suivante :
TMM = (Mt/Ni . 30/∆t)
Pour évaluer si les huìtres présentent une forme adéquate, répondant aux exigences du marché, la
longueur dorso-ventrale et l’épaisseur de chaque individus ont été mesurées à la fin de l’expérience
et l’indice de forme (IF) calculé selon la formule proposée par Brake et al., (2003).
La forme des huîtres est adéquate pour le marché quand leur IF est au minimum égal à la valeur
seuil de 0.25.
V- RESULTATS
- Données climatiques :
Sur les figures 5 et 6, sont représentées les variations mensuelles des précipitations, de la
température de l’air et de la vitesse des vents entre août 2006 et février 2008.
150
79
100
80
27
22
17
12
7
a o ût-06 o c t-06 dé c -06 fé vr-07 a vr-07 juin-07 a o ût-07 o c t-07 dé c -07 fé vr-08
Figure 5: Evolution de la pluviométrie
M o is
et des moyennes mensuelles
de la température de l’air durant la période : août 2006
à février 2008.
Les températures moyennes de l’air varient entre 13,3 et 26.5°C, avec un minimum de 8°C enregistré
en janvier et un maximum de 29.9°C en août.
Comme a été évoqué par le L.P.E.E, (1987) in Orbi et al. (1997), la zone est gouvernée par des vents
soufflant principalement du secteur Nord-Est à Est-Nord-Est (Cherqui) et sont d’origine
méditerranéenne durant la période comprise entre mai et octobre. D’octobre à février, les vents
(Gharbi) proviennent du secteur Ouest au Sud Ouest et sont d’origine atlantique. Un régime
équilibré entre les vents des secteurs E-N-E et W-S-W s'installe de Mars à Avril. Les vitesses
moyennes des vents, enregistrées entre août 06 et février 08 variaient entre 10.3 et 19.2 Km/h. Ces
vents peuvent temporairement être assez violents et atteindre des vitesses de 50 à 90 Km/h, surtout
en février – mars et novembre – décembre.
30
25
20
15
10
0
ao ût-0 6 o ct-0 6 d éc-0 6 févr-07 avr-07 juin-07 août-0 7 o ct-0 7 d éc-0 7 févr-0 8 avr-0 8 juin-0 8 ao ût-0 8 o ct-0 8
M o is
Figure 6 : Evolution de la vitesse moyenne du vent durant
la période : août 2006 à février 2008
- Données hyrobiologiques :
L’évolution des températures et salinités au cours de cet essai expérimental est représentée dans la
figure 7.
80
81
Les températures moyennes mensuelles varient entre 16.0°C enregistrée en
janvier 2007 et 21.9° en septembre. Les valeurs extrêmes relevées sont de 15.1 °C
en janvier 07 et février 08 et 23.2 °C en septembre 07. Comparativement aux
années antérieures, cette période se caractérise par des hivers particulièrement
cléments, avec des températures fluctuant entre 15 et 18°C. Les températures
enregistrées au printemps (15.6 à 20.1 °C) et été (21.6 à 23.2°C) restent
relativement plus élevées par rapport à celles relevées les années précédentes.
Les moyennes mensuelles de la salinité varient entre 35.9‰ et 38,0‰, avec un
minimum de 33‰ enregistré en novembre 2006 et un maximum de 38‰ relevé en
décembre de la même année. Les baisses de salinité sont notées surtout en
automne et en début d’hiver et font généralement suite aux fortes précipitations que
connaît la région en cette période.
25
23
21
19
17
15
13
a o ût-06 o c t-06 dé c -06 fé vr-07 a vr-07 juin-07 a o ût-07 o c t-07 dé c -07 fé vr-08
M o is
39
38
37
36
35
a o ût-06 o c t-06 d éc -06 févr-07 avr-0 7 juin-07 ao ût-07 o c t-07 déc -07 fé vr-08
La période, mai 2007 à novembre 2008, se caractérise par des teneurs en Chorophylle « a » fluctuant
en général entre 0 et 2 mg/m3, avec des pics relativement élevés en automne (1.9 mg/m3) et moyens
au printemps (1.3 mg/m3). Le maximum de teneur en Chl. « a » a été enregistrée en février 2008
avec une valeur voisine de 4 mg/m3. Par contre, en été, les teneurs en chlorophylle « a » ne
dépassent guerre 0.8 mg/m3.
Globalement, les phéopigments suivent une évolution similaire à celle des teneurs en chlorophylle
« a » mais avec des valeurs généralement plus faibles.
M ois
Chl"a" Phéop.
IV-2 Croissance :
- Croissance linéaire :
Dans le présent travail, seuls la longueur dorso-ventrale et le poids total ont été retenus pour définir
la croissance des huîtres creuses dans la baie ouverte de M’diq.
L’évolution saisonnière des longueurs moyennes est représentée dans la figure 9.
140
120
100
Longueur moy. (mm)
80
60
40
20
dé b 6
dé mb 07
b 6
b 7
no b 6
m 06
ill 7
no tob 7
m 07
av 07
m 7
ju 7
nv 06
se ao 07
nv 07
ie 7
ie 8
m -07
08
em t- 0
em - 0
-0
0
ju - 0
0
-0
0
f é r-0
f é r-0
-
o c r e-
ce re -
o c r e-
ce re -
s-
l-
ja re -
ja re -
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v e re
v e re
ai
in
et
r
pt o û
pt û
ri
ar
ie
ie
b
b
vr
vr
o
a
m
t
se
Mois
Croissance linéaire (mm) Moy. mobile sur 3 pér. (Croissance linéaire (mm)) 82
83
Figure 9 : Evolution des longueurs moyennes des huîtres à M’diq
durant la période : août 2006 à février 2008.
Mesurant 40.7 ± 7.2 mm en août 2006, les juvéniles augmentent très rapidement
de taille pour atteindre en décembre de la même année 96.9 ± 11.9 mm, soit un
gain de plus des deux tiers de l’accroissement totale observée, réalisée en 4 mois
seulement. Par la suite, la croissance évolue beaucoup plus lentement, mais avec
une dispersion des tailles allant en augmentant et des fluctuations importantes, ne
permettant pas de mettre clairement en évidence les éventuelles variations
saisonnières de la croissance moyenne. Cependant, si effectivement cette
saisonnalité existe, l’emploi de la technique de tendance par l’utilisation d’une
moyenne mobile d’ordre 3 (figure 9), pourra la faire apparaître et ceci tout en lissant
les variations intra saisonnières, pour des périodes inférieures à 3 mois.
Cette saisonnalité apparaît encore plus clairement dans la figure 10, représentant
l’évolution des taux relatifs des accroissements. Sur cette figure, on peut constater
que la croissance moyenne en longueur est particulièrement rapide au cours des 4
premiers mois d’élevage, puisque les taux d’accroissements réalisés en cette période
de fin été et automne, sont à leur maximum (0.345 et 0.325 respectivement.). A
partir de décembre et jusqu’à la fin de l’élevage, les accroissements s’affaiblissent et
suivent, en quelques sortes, la fonction exponentielle qui lie la taille et le temps.
0,40
0,35
0.345
0,30 0.325
0,25
0,20
TRC
0,15
0,10
0,05
0.040
0,00 0.022
0.016
-0.008
-0,05
-0.060
-0,10
6
7
em 06
em 07
6
7
06
av 7
ju 7
nv 07
07
07
08
08
-0
oc e-0
-0
oc e-0
-0
-0
-0
l -0
-0
pt ût-
t-
s-
e-
-
r-
r-
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no bre
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dé br e
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in
e
s e ao û
ri
ar
br
br
ie
ie
ie
ie
br
br
m
ill
ao
nv
vr
vr
en longueur dorso-ventrale
to
to
m
m
m
m
m
ju
fé
fé
ve
ve
ce
ce
ja
ja
pt
se
Mois
Les accroissements négatifs notés en début d’automne et en hiver, résultent de
l’érosion des coquilles suite aux mouvements des huîtres à l’intérieur des caisses,
lors des tempêtes. Ces érosions affectent essentiellement la couche de coquille
récemment formée qui est une fine lamelle non consolidée, fragile et très facile à
briser.
En 2007, on peut noter aussi l’existence de deux périodes de croissance linéaire: la
première se situe entre « février » et juin (printemps) et la seconde entre octobre et
décembre (automne). En été, alors que les huîtres sont en pleine période de
maturation et ponte, la croissance en longueur est quasiment nulle.
83
84
0,40
0,35
0,30
0,25
0,20
0,15
TRC
0,10
0,05
0,00
-0,05
-0,10
-0,15
m 06
b 6
b 7
dé b 7
ill 7
no ob 6
m 06
av 07
ju 07
no ob 7
m 07
m 7
se ao 7
nv 06
nv 07
7
8
ar 7
08
em - 0
em - 0
m 0
ju - 0
0
0
0
-0
fé r-0
fé r-0
v e re -
v e re -
oc re-
ce re-
s-
oc re-
l-
ce re-
ja re-
ja re-
r-
r-
pt o ût
pt ût
ai
in
et
ri
ie
ie
ie
ie
dé b
b
vr
vr
m
a
t
se
- Croissance pondérale :
La croissance pondérale, représentée dans la figure 12, est caractérisée par une
variabilité individuelle assez élevée avec des coefficients de variation dépassant en
générale 20%. Cette variabilité est liée notamment à la différence dans la vitesse de
croissance entre individus. Les fluctuations de la croissance pondérale moyenne ne
sont pas aussi accentuées que celles de la croissance linéaire.
Les huîtres, pesant en début du mois d’août 9.1 ± 3.3 g (40,7 mm), atteignent 60.3
± 13.0 g (96,7 mm) en mi décembre de la même année, 81.6 ± 16.4 g (95.5 mm)
après 9 mois d’élevage et 129.7 ± 29.7 g (105.4 mm) en moyenne après 19 mois. Le
poids de 70 g, correspondant à classe commerciale 3 sur le marché français, est
atteint au bout de 8 mois d’élevage.
Dans la baie de M’diq et comme illustré dans la figure 12, la croissance pondérale
des huîtres montre des phases d’accélération alternées avec des phases de
ralentissement ou même d’arrêt ou chute de la croissance.
Le faible taux de croissance noté au cours du premier mois d’élevage est
probablement lié à l’adaptation des juvéniles aux conditions du milieu, ainsi qu’aux
faibles teneurs de l’eau en Chl. « a » (phytoplancton).
La croissance s’accélère entre septembre et décembre (K = 0.638) (Automne), se
ralenti ensuite entre décembre et « février » (K = 0.042) (hiver) puis s’accélère à
nouveau entre avril et juin (K = 0.102) (Printemps). Cependant, entre juillet et
septembre, la croissance s’arrête complètement (K proche de zéro) (Eté) et ne
reprend qu’à partir du mois suivant.
84
85
1 80
1 60
1 40
1 20
1 00
Poids total (g)
80
60
40
20
0
06
06
07
07
br 6
br 7
nv 0 6
br 7
nv 0 7
br 6
av 07
ill 7
7
vr 0 7
m 7
8
m 07
08
em t- 0
em t- 0
0
ju - 0
-0
-0
0
f é r-0
e-
v e r e-
e-
v e re -
ce re -
ce re -
-
e-
s-
l-
-
r-
r-
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no ob
no tob
b
b
s e ao
ju
vr
m
m
m
a
fé
oc
oc
ja
ja
dé
dé
se
Mois
Figure 12 : Croissance pondérale moyenne chez les huîtres à M’diq
durant la période : août 2006 à février 2008.
On notera également que, durant l’année 2007, les périodes de croissance en poids sont au nombre
de trois : (i) une période de croissance accélérée en automne et printemps (ii) une période de
croissance ralentie en hiver et (iii) une période de croissance quasi-nulle en été chez les huîtres
adultes (voir figure 13)
0,800
0.723
0,700
0,600
0,500
TIC
0,400 0.388
0,300
0,200
0102 0.088
0,100
0.042 0.029
0.004
0,000
dé mb -0 6
dé mb -07
06
07
no ob 6
ill 7
no ob 7
b 6
av - 07
b 7
m 07
ju -07
se a -0 7
i 6
i 7
vr 0 7
vr 0 8
m -0 7
08
ju n- 0
0
0
m -0
m -0
nv -0
nv -0
em t-
em t-
-
-
l-
f é er-
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oc bre
et
ce re
ja r e
ja r e
r
pt o û
pt o û
ri
ar
ie
ie
i
a
t
se
Mois
85
86
0,80
0,70
0,60
0,50
0,40
TIC
0,30
0,20
0,10
0,00
-0,10
A S O N D J F M A M J J A S O N D J F
Mois
IV-3 Mortalité :
La figure 15 représente l’évolution de la survie et des mortalités mensuelles des huîtres ayant fait
l’objet du présent travail.
100 7
6
Taux mensuel de mortalité (%)
95
5
Taux de survie (%)
4
90
3
2
85
80 0
6
av 7
7
6
06
06
fé 7
07
fé 8
07
no 7
ja 6
ja 7
8
7
07
-0
-0
-0
0
-0
-0
-0
-0
-0
-0
-0
t-
v-
s-
v-
r-
t-
c-
c-
il-
ût
ût
ai
nv
nv
pt
in
pt
vr
vr
oc
oc
ar
no
dé
dé
ju
m
ao
ao
se
se
ju
m
Mois
Figure 15 : Evolution Tdu taux de survie
aux de survie
et des taux mensuels de mortalités
T aux mensuel de mortalité
des huîtres pendant la période de août 2006 à février 2008
La mortalité mensuelle des huîtres est faible en général (inférieure à 2%), excepté pour le premier
mois, où elle atteint 6.6% . A la fin de la première année, la mortalité cumulée a été de l’ordre de 10%
et a atteint 14.4 % au terme de 19 mois d’élevage.
86
87
L’évolution de la survie montre une chute brutale au cours du premier mois d’élevage suivie d’une
diminution progressive entre octobre et décembre 2006. Par la suite, le taux de survie se maintient
au voisinage de 90% jusqu’au mois d’août 2007, puis amorce à nouveau une diminution progressive
à partir de septembre avant d’atteindre 85.6% en fin d’élevage.
La figure 16 représente la répartition selon l’indice de forme (IF) défini par Brake et al. (2003), de la
population d’huîtres en février 2008. Pratiquement la quasi-totalité des huîtres (97.5% ) présente un
IF supérieure ou égal à 0.25 et par conséquent une forme adéquate de point de vue acceptation sur
le marché.
45
40
35
30
25
20
15
10
0
0,20 - 0,25 0,25 - 0,30 0,30 - 0,35 0,35 - 0,40 0,40 - 0,45 0,50 - 0,55 0,45 - 0,50
Classe (IF)
En effet sur 120 individus prélevés de manière aléatoire en février 2008, trois seulement ont
présenté un IF inférieur à 0.25, soit 2.5% de la population échantillonnée.
V- DISCUSSION
La croissance et les mortalités chez les huîtres creuses (Crassostrea gigas) ont fait l’objet de
nombreux travaux scientifiques, en raison de leur importance dans la prévision et la programmation
de la production en ostréiculture. Ces travaux ont été réalisés, en majeure partie, dans des
conditions hydrologiques et techniques très diverses. Dans le tableau qui suit, sont récapitulés, les
résultats de quelques travaux expérimentaux effectués en milieu naturel, abritant ou non une
activité d’ostréiculture. Dans la dernière colonne de ce tableau, sont représentées, pour
comparaison, les données concernant M’diq. Il faut souligner que ces données ont été déterminées
par calcul à partir de la courbe de croissance pondérale, en tenant compte des mêmes conditions de
poids initial et de durée, que les expériences réalisées dans les autres sites.
Les performances de croissance obtenues à M’diq sont exceptionnelles, dépassant largement celles
obtenues dans d’autres localités. En effet, mises en élevage à un poids moyen initial de 9.1 g, les
huîtres atteignent 92.2 g en 10 mois et 129.9 g en 19 mois d’élevage.
Pour un poids initial de 5 g, les huîtres élevées à M’diq atteignent 99.8 g après 12 mois d’élevage.
Cette performance dépasse celle obtenue par Berthome et al. (1986) (32 g) à Marennes-Oléron
87
88
(France) et Askew (1972) (55 g) en Grande Bretagne. De même, pour une durée de 8 mois et un
poids initial de 10 g, les huîtres atteignent 73.4 g à M’diq et seulement 62 g en Galice (Espagne)
(Iglesias et al. 2005). En 12 mois d’élevage, les huîtres, pesant initialement 12 g atteignent 95 g à
M’diq, contre 80 g à Oualidia (Shafee et Sabatie 1986).
Marennes-
BERTHOME et al., 1986 Oléron 5g 12 mois 32 g 99,8 g
(France)
(surélèvation)
(suspension)
(Surélèvation)
Par contre, les résultats de croissance obtenus à M’diq sont similaires à ceux décrits par Berraho et
al. (1997) chez les huîtres élevées dans la baie de Dakhla.
Par contre, dans les conditions expérimentales, à l’échelle du laboratoire, il a été clairement
démontré que la quantité de nourriture disponible dans le milieu constitue un facteur essentiel pour
la croissance et la maturation gonadique chez les bivalves (Bodoy et al., 1992).
Cette richesse nutritive de la baie, dont témoigne aussi la présence d’importants gisements naturels
de bivalves (coques, vernis, moules, pétoncles, petites praires, haricots de mer,...), prouve une
origine profonde par un upwelling probablement de même nature que celui observé le long des côtes
88
89
atlantiques marocaines en période estivale (Minas, 1983). Ajouté à ceci l’influence des eaux
d’Upwelling qui s’épanouissent de manière permanente au voisinage de Cap Sparlel et qui, sous
l’effet du mouvement général des eaux au niveau du détroit, sont entraînées vers la partie
occidentale de la Méditerranée marocaine (Allain, 1964 et Furnestin, 1959). La pluviométrie dans la
région (800 mm en moyenne par an) est aussi à prendre en considération car elle contribue, par les
apports continentaux qu’elle entraîne, à l’enrichissement du milieu en éléments nutritifs nécessaires
à la prolifération phytoplanctonique.
Dans les conditions naturelles, plusieurs facteurs sont susceptibles d’agir sur la croissance mais
leur effet reste difficile à estimer, en l’absence d’une approche globale de type modélisation (Bodoy et
al., 1992). Les paramètres physico-chimiques du milieu, notamment la température et la salinité
(Brown et Artwick, 1988), la disponibilité de la nourriture avec ses différentes composantes (Bodoy et
al.1992, Brown et Artwick 1988, Rharbi et al. 2003, Berthome et al. 1986), La quantité des matières
en suspension dans l’eau (Maalouf et Breeze, 1977), la courantologie (Berthome et al. 1986) et la
compétition intra et interspécifique (Bodoy et al.1992) sont les principaux facteurs ayant un effet
significatif sur la croissance. Ces facteurs sont soumis par ailleurs aux fluctuations des conditions
naturelles, ce qui rend encore plus délicate l’interprétation des résultats observés (Whyte et al..
1990).
Dans le présent travail, les taux de croissance les plus élevés sont enregistrés au
cours des 4 premiers mois d’élevage et sont tout à fait classiques chez les jeunes
huîtres.
Les meilleurs taux de croissance sont enregistrés en automne et printemps où les conditions de
température et de disponibilité en nourriture sont favorables à la bonne croissance. Le léger
fléchissement observé en hiver, en dépit d’une charge trophique adéquate, est probablement lié à la
baisse des températures (15-16°C) durant cette saison. Hall (1984) a élaboré chez C. gigas un
modèle de croissance à régression multiple où il lie le taux instantané de croissance avec le poids
initial et la température de l’eau. Selon Brown (1986), le taux instantané de croissance en longueur
est significativement corrélé avec la taille initiale, la température, la salinité et la biomasse
phytoplanctonique.
L’arrêt total de la croissance pondérale observé en été, est très probablement lié à l’émission des
gamètes et à la faible disponibilité trophique durant cette période. Ce résultat rejoint celui décrit par
Berthome et al. (1988), Bodoy et al. (1992), Brown et Artwick (1988) et Rharbi et al. (2003).
La mortalité mensuelle des huîtres est faible en général (inférieure à 2%), excepté pour le premier
mois, où elle atteint 6.6% . Cette mortalité survient surtout chez les jeunes et semble être le résultat
comme l’ont rapporté aussi Brown et Artwick (1988) et Askew (1972) d’une faible tolérance des
jeunes vis-à-vis des fluctuations environnementales. Très peu de mortalités sont observées les mois
suivants, excepté en octobre où la mortalité avoisine 1.5% . A la fin de la première année, la mortalité
cumulée a été de l’ordre de 10% et a atteint 14.4 % au terme de 19 mois d’élevage. Ces taux de
mortalités sont similaires à ceux décrits par Guerra et al. (1995), Iglesias et al. (2005) dans les
« rias » galiciennes (15% au terme de 18 mois d’élevage) et Mazuecos et Lopez (1986) dans la zone
sud ouest de la péninsule ibérique. En 10 mois d’élevage, la mortalité cumulée obtenue à Dakhla par
Berraho et al. (1997) a été de l’ordre de 8% contre 10% enregistré à M’diq.
L’évolution de la survie montre une chute brutale au cours du premier mois d’élevage, suivie d’une
diminution progressive entre octobre et décembre 2006. Par la suite, le taux de survie se maintient
au voisinage de 90% jusqu’au mois d’août 2007, puis amorce à nouveau une diminution progressive
à partir de septembre avant d’atteindre 85.6% en fin d’élevage. D’après Dickie et al.. (1984), la
survie chez les bivalves, est déterminée essentiellement par les facteurs génétiques car ce sont en
effet ces facteurs qui définissent la capacité des populations à s’adapter ou à résister aux
fluctuations environnementales extrêmes.
89
90
De point de vue acceptation commerciale, celle-ci a été évaluée en appliquant la formule de Brake et
al. (2003), se basant sur la relation existant entre le renflement et la longueur dorso-ventrale des
huîtres. Pratiquement la quasi-totalité des huîtres (97.5%) présente un IF supérieure ou égal à 0.25
et par conséquent une forme adéquate de point de vue acceptation sur le marché.
VI- CONCLUSION
En conclusion, les résultats obtenus à partir de ce premier essai, réalisé au large de M’diq, à partir
de naissains originaires de France, ont permis de constater la faisabilité biologique de ces élevages.
Les performance zootechniques s’avèrent intéressantes, une taille marchande (70g : classe 3 sur le
marché) atteinte en moins d’une année, une survie de 86 à 90% et un indice de forme de 97.5% . Ces
performances, difficiles à extrapoler à une échelle industrielle, dénotent d’un potentiel certain pour
le développement d’une ostréiculture rentable dans les eaux de la région. On peut donc admettre,
sans exagération, que les conditions hydrologiques et écologiques sévissant dans la baie de M’diq
sont très propices à l’élevage des huîtres. Ces conditions, dépendant du régime hydrologique et
climatologique particulier de la côte ouest de la Méditerranée marocaine, ne montrent pas de
variations extrêmes au cours de l’année. Il n’est pas sans intérêt non plus de signaler que les
analyses chimiques, bactériologiques et toxicologiques effectuées depuis deux ans sur des moules
élevées dans la zone, sont tout à fait conformes aux normes de salubrité.
90
91
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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92
96
96
97
I- CADRE
Convention signée ente l’Institut National de Recherche Halieutique (INRH), d’une part, et la
Société Mejilloneras Del Norte, d’autre part dans le but d’apporter un appui technique et
scientifique à cette dernière ;
Programme de recherche relatif à l’évaluation des performances zootechniques des espèces
potentielles à la conchyliculture dans la zone ouest de la méditerranée marocaine
III- OBJECTIFS
Evaluer les performances zootechniques de l’élevage de la moule méditerranéenne en élevage
dans la baie de M’diq,
Déterminer l’indice de condition afin de définir la ou les périodes probables de ponte, ce qui
pourra nous renseigner aussi sur les périodes optimales pour la commercialisation des
moules en élevage.
97
V- RESULTATS
Les résultats obtenus au cours de cette expérience sont récapitulés dans le tableau et les graphiques
suivants :
70.00
60.00
50.00
Taille commerciale
40.00
30.00
20.00
10.00
0.00
avr- mai- juin- juil- août- sept- oct- nov- déc- janv- févr- ma
08 08 08 08 08 08 08 08 08 09 09 rs-09
40.00
35.00
30.00
25.00
20.00
15.00
10.00
5.00
0.00
avr- mai- juin- juil- août- sept- oct- nov- déc- janv- févr- ma
08 08 08 08 08 08 08 08 08 09 09 rs-09
Figure 2 : évolution
mensuelle de la largeur moyenne chez
la moule en élevage dans la baie de M’diq
98
30.00
25.00
20.00
15.00
10.00
5.00
0.00
avr- m ai- juin- juil- août- sept- oct- nov- déc- janv- févr- ma
08 08 08 08 08 08 08 08 08 09 09 rs-09
Figure 3 : évolution
mensuelle de l’épaisseur moyenne chez la moule
en élevage dans la baie de M’diq
30.00
25.00
20.00
15.00
10.00
5.00
0.00
avr- mai- juin- juil- août- sept- oct- nov- déc- janv- févr- ma
08 08 08 08 08 08 08 08 08 09 09 rs -09
Figure 4 : évolution
mensuelle du poids moyen chez la moule
en élevage dans la baie de M’diq
120.00
100.00
80.00
60.00
40.00
20.00
0.00
Avril Mai Juin Juillet Août Sept Oct Nov Déc Janv Fev Mars Avril
Figure 5 : évolution
mensuelle moyenne de l’indice de condition chez
la moule en élevage dans la baie de M’diq
99
T a ux de T a ux de
s urv ie m o rta lité s
105 5.00
4.50
100 4.00
3.50
95 3.00
2.50
90 2.00
1.50
85 1.00
0.50
80 0.00
avr- mai- juin- juil-08 août- sept- oct- nov- déc- janv- févr- mars-
08 08 08 08 08 08 08 08 09 09 09
Figure 6 : évolution
de la Taux de survie Taux de mortalités survie et des
mortalités
mensuelles chez
la moule en élevage dans la baie de M’diq
VI- CONCLUSION
Cette expérience est encore en cours de réalisation, mais les premiers résultats obtenus, à ce jour,
nous permettent de conclure que les performances zootechniques de l’élevage de la moule dans la
baie de M’diq s’avèrent très intéressantes et on peut conclure, à ce stade, que :
la croissance linéaire du lot étudié est continue et se fait de manière similaire que se soit
pour la longueur, la largeur ou l’épaisseur et ne présente pas de déformation ;
la taille marchande de 40 mm est atteinte en 4 mois d’élevage à partir d’individus mesurant
20.65 mm ;
le taux de survie est de 90% après 11 mois d’élevage
deux périodes de pontes ont été observées, la première période de ponte s’étale entre mai et
juillet et la deuxième période s’étale entre octobre et novembre.
100
SYNTHESE GENERALE
ET CONCLUSION
1
Les essais aquacoles entrepris par le Centre Spécialisé en Aquaculture ont pour objectifs :
Les essais entrepris dans le cadre du projet de diversification ont permis de ressortir ce qui
suit :
- Chez le pagre : les résultats obtenus au niveau de la ponte montrent que le pagre
s’acclimate très rapidement aux conditions de la captivité et peut se reproduire au cours de
même année de sa capture. Les pontes ont été spontanées et il n’y avait pas besoin de les
induire artificiellement. Au niveau larvaire, avec une survie moyenne de 32% à l’âge de 60
jours, une productivité moyenne de 4220 alevins/m3, une croissance rapide et soutenue,
les résultats de production obtenus (44 067 alevins), malgré les trois périodes de mortalités
soulevées au cours de la phase larvaire et les problèmes d’ordre techniques survenus en
phase de prégrossissement, montrent que Pagrus pagrus est une espèce prometteuse pour
la diversification de l’aquaculture au Maroc. Cependant, le problème de coloration observé
au cours de la phase de grossissement a suscité en 2002 la réalisation d’une étude sur
l’effet de la lumière solaire et certains pigments caroténoïdes sur la pigmentation des pagres
en élevage. Cette expérience a mis en exergue l’importance de l’incorporation de
l’asthaxanthine en alimentation des pagres d’élevages en tant que facteur potentiel pour la
reconstitution et la préservation de leur couleur naturelle. D’autres études et essais à
grande échelle devraient être réalisées dans les conditions normales d’élevages industriels
pour vérifier l’extrapolation des résultats obtenus à l’échelle expérimentale et en évaluer les
coûts et la rentabilité économique pour les fermes aquacoles intéressées.
- Chez le mérou abadèche, tous les essais d’induction de la ponte ont conduits à des
pontes d’œufs non viables. Chez le mérou brun aucune ponte n’a pu être obtenue
jusqu’à présent. Ces deux espèces semblent très délicates à se reproduire en
captivité et nécessitent d’avantages études et de recherches.
- Chez le maigre : Les performances zootechniques obtenues à l’issu de
l’essai d’élevage en cage sont satisfaisantes et justifient la position du
maigre commun comme une espèce prometteuse pour la
diversification et le développement de l’aquaculture marine.
Néanmoins, il reste encore nécessaire de chercher les marchés
potentiels et le type de présentation du produit (frais, congelé,
transformé…). Aussi, il est recommandé de mener des études visant la
maîtrise technique de la reproduction et de la production de juvéniles
du Maigre en écloserie. Pour ce faire, un stock de géniteurs
sélectionnés à partir de poissons d’’élevage a été constitué et est
actuellement en phase de reproduction. Les premières pontes viables
2
ont été obtenues en avril 2009 et l’élevage larvaire est encore en phase
initiale.
Les expériences menées sur l’alimentation ont permis de montrer la faisabilité de formuler
et de fabriquer des aliments pour poissons marins à partir d’ingrédients disponibles
localement et que ces aliments peuvent être aussi performants et plus compétitifs que les
aliments commerciaux importés. Actuellement et sur la base de ces études, une société a
déjà initié une production d’aliment pour poissons marins à une échelle industrielle.
Les essais d’élevage aquacole entrepris au cours de la période 2001-2009 ont permis de
maîtriser les techniques de reproduction et de production du pagre commun (Pagrus pagrus)
en écloserie et en cage en mer ouverte, confirmant ainsi sa position en tant qu’espèce à
grand potentiel pour la pisciculture marine au Maroc. D’autres espèces de poissons marins
ont fait et continuent de faire l’objet d’essais d’élevage, il s’agit principalement du denté, du
maigre, de la daurade rose et du mérou brun. L’objectif étant de maîtriser toutes les
phases de production depuis la ponte des œufs jusqu’à la taille marchande.
La réalisation de ces essais, aussi bien en écloserie qu’en cage en pleine mer, nécessitent
des moyens humains et matériels adéquats qui ne sont pas toujours à la portée. Pour pallier
à ce manque, l’INRH a souvent cherché et sollicité l’établissement de partenariats avec le
secteur privé.
Par ailleurs, un essai expérimental d’élevage de l’huître creuse (Crassostrea gigas)a été
menée en pleine mer au large de M’diq, au cours de la période 2006-2008. Les juvéniles,
tous originaires de France, ont été mis en suspension en eau profonde, à -4m de la surface
de l’eau. Les conditions de température (14-23°C), de salinité (36.6 – 39 ‰ ) et de
disponibilité trophique (Chl « a » variant entre 0.3 et 2 mg/m3) se sont révélées favorables à
une croissance rapide des huîtres.
Les huîtres, pesant en août 9.1 ± 3.3 g (40,7 mm), atteignent 60.3 ± 13.0 g
(96,7 mm) en décembre de la même année, 81.6 ± 16.4 g (95.5 mm) après 9
mois d’élevage et 129.7 ± 29.7 g (105.4 mm) en moyenne après 19 mois. Le
poids de 70 g, correspondant à classe commerciale 3 sur le marché français,
est atteint au bout de 8 mois d’élevage. La croissance s’accélère en automne
(K = 0.638) et printemps (K = 0.102), se ralenti en hiver (K = 0.042) et
s’arrête complètement en été (K proche de zéro). Ces variations de la
croissance sont liées à l’âge, l’état physiologique des huîtres ainsi qu’aux
fluctuations des conditions de température et de disponibilité trophique du
milieu.
La mortalité mensuelle des huîtres est faible en général (inférieure à 2%), excepté pour le
premier mois, où elle atteint 6.6% . Cette mortalité survient surtout chez les jeunes et
semble être le résultat d’une faible tolérance des jeunes vis-à-vis des fluctuations
environnementales. Très peu de mortalités sont observées les mois suivants, excepté en
octobre où la mortalité avoisine 1.5% . A la fin de la première année, la mortalité cumulée a
été de l’ordre de 10% et a atteint 14.4 % au terme de 19 mois d’élevage.
De point de vue aspect extérieur, 97.5% des huîtres présente un IF supérieure ou égal à
0.25 et par conséquent une forme adéquate pour le marché.
Recommandations générales :