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Définitions générales
La plasticité fonctionnelle est un processus dynamique qui permet une adaptation aux stimuli
internes et externes qu’ils soient positifs ou négatifs. Le cerveau est alors capable de modifier ses
fonctions cérébrales en permanence, grâce à différents contextes, expériences et apprentissages
La réorganisation des réseaux neuronaux, des réseaux de fibres de substance blanche aura un impact
sur les capacités cognitives et / ou motrices du sujet.
- Du développement de l’embryon
- De l’enfance
- De la vie adulte
- Des conditions pathologiques permet notamment que des fonctions cérébrales puissent
être affectées à d’autres zones du cerveau en fonction des besoins.
Plasticité cérébrale = Capacité du système nerveux à s'adapter aux modifications internes et externes
induites par l’environnement. (Ambert-Dahan)
Plasticité Cérébrale = terme qui décrit les mécanismes par lesquels le cerveau est capable de se
modifier lors d’apprentissages. Phénomène qui intervient dans :
- Le développement embryon
- L’enfance
- La vie adulte
- Les conditions pathologique (Rosso)
Plasticité cérébrale = processus continu qui permet une réorganisation à court, moyen et long termes
des cartes neurono-synaptiques afin d’optimiser le fonctionnement des circuits cérébraux. (Duffau)
Plasticité cérébrale : c’est la capacité du cerveau à modifier ses structures et fonctions (ce n’est pas
uniquement anatomique) par rapport aux stimuli internes et externes. C’est donc un processus
dynamique d’adaptation pour pouvoir faire face aux différents stimuli positifs ou négatifs. Elle se
définie à plusieurs niveaux :
● Niveau moléculaire :
- Régulation de composition/densité des récepteurs aux neurotransmetteurs à la
synapse
● Synapses :
- Moduler la quantité des neurotransmetteurs avec renforcement ou diminution des
connexions aux neurones efférents
- Renforcement des connexions existantes et création de nouvelles connexions
interneuronales (synaptogenèse)
- Modification structurelle par la variation de la densité / forme des épines
dendritiques: forme, nombre et taille des synapses.
● Dendrites et axones :
- Modulation des propriétés de transmission de l’information (l’information transmise
dépend de sa vitesse de transmission)
● Niveau cellulaire :
- La plasticité passe aussi par la neurogenèse.
● Réseau neuronal (niveau macroscopique):
- Modification des connexions (câbles) internes et externes constamment au cours du
temps en fonction des stimulations.
- Sélection et consolidation de la connexion la plus efficace en fonction des
expériences vécues (Kinugawa)
Neuro plasticité = Elle désigne la capacité du cerveau humain à s’adapter lors de la survenue de
déficits sensoriels (ex : surdité, cécité). Ces notions font appel à l’ensemble des mécanismes
adaptatifs impliqués dans les réorganisations corticales consécutives à la survenue d’un déficit
touchant une modalité sensorielle. (Ambert Dahan)
Réorganisation intra-modale : réorganisation interne des circuits neuronaux spécifiques d’une seule
modalité (celle qui est touchée). Optimisation des capacités de traitement. (Ambert Dahan)
La récupération : terme utilisé en clinique, elle est sous-tendue par la plasticité cérébrale, la
réorganisation cérébrale. (Rosso)
En cas de démyélinisation, les OPC sont capables de proliférer, se différencier, de migrer vers les sites
de lésion et se différencier en oligodendrocytes.
Gaine de myéline est très plastique : peau qui s’adapte en fonction du niveau d’activité des neurones
pour permettre au système nerveux de s’adapter et de mieux répondre aux besoin des circuits
neuronaux.
La plasticité peut être innée et induite (utilisation de la lumière pour ouvrir des canaux ioniques afin
de moduler l’activité neuronale en fonction du niveau de lumière : pourrait améliorer apprentissage
moteur et interactions sociales)
Plus on enrichit son activité neuronale, plus on va favoriser la myélinisation et rendre son
système nerveux efficace.
Les changements pré et post apprentissage de la lecture sont des changements cérébraux induisant
la plasticité cérébrale.
Plasticité 1er sens : Les capacités visuelles requises pour la lecture ne sont pas des capacités générales
d’analyse visuelle, mais résultent de l’apprentissage d’un système d’écriture spécifique.
- Invariance de la taille
- Invariance de la casse (propre à la lecture) càd correspondance entre majuscules et
minuscules
- Reconnaissance de combinaisons de lettres = régularités orthographiques spécifiques à une
langue
- Invariance d’orientation il faut désapprendre ce principe quand on apprend à lire (b≠d)
Plasticité 2e façon de la regarder : observer ce qui se passe qd les enfants apprennent à lire.
L’apprentissage de la lecture est corrélé avec le fonctionnement du cerveau
La plasticité est visible : en action en observant l’évolution dans le cerveau des enfants de l’activation
des zones et dans l’anatomie (les changements anatomiques ne sont pas mesurables).
- La structure du faisceau arqué et du faisceau longitudinal supérieur n’est pas la même chez
dyslexiques et normo-lecteurs
- On voit que l’apprentissage de la lecture se passe mieux si la région située sur le dessus du
lobe temporal gauche (zone de l’analyse des sons de la parole, et de l’interfaçage sonslettres
écrites) est plus épaisse.
Constats :
La plupart des changements induits par l’apprentissage de la lecture se trouvent non seulement
chez les gens qui ont appris à lire dans leur enfance (« lettrés »), mais aussi chez ceux qui ont appris à
lire à l’âge adulte (« ex-illettrés »).
La plasticité cérébrale est plus importante chez les enfants que chez les adultes.
Donc utiliser stimulation bilatérale pour favoriser les aspects sémantiques et utiliser stimulation
unilatérale en excitant le côté lésé et en inhibant l’autre côté pour favoriser les aspects
phonologiques
Importance de savoir ce que l'on veut travailler et ce qui est lésé pour savoir quelle
stimulation et quelles électrodes choisir
Les personnes sourdes utilisent la modalité visuelle pour remplacer ou compenser leur perte
auditive : LL ou langage gestuel
Dans le cas d’une perte auditive, les propriétés dynamiques du réseau cérébral facilitent une
réorganisation permettant aux aires corticales voisines d’étendre leur activité à des régions
normalement dédiées à la fonction sensorielle atteinte (= développement de réorganisation inter-
modales permettant aux circuits neuronaux habituellement utilisés par la modalité sensorielle
atteinte d’être recrutées par une modalité intacte).
Des régions habituellement dédiées au traitement auditif chez les sujets normo-entendants peuvent
être recrutées pour le traitement d’information visuelles chez des individus atteints de surdité) tandis
que des régions visuelles peuvent être affectées au traitement d’informations auditives chez les
personnes atteintes de cécité.
Il y’a des réarrangements fonctionnels rapides (quelques jours ou quelques semaines) après la
privation sensorielle (jours, mois) dans régions présentant une connectivité complexe (régions du
langage) réorganisation à partir de schémas de connections pré-existants.
Il y aurait un lien entre degré de plasticité intermodale et résultats de perception de la parole après IC
signes précoces de plasticité intermodale = hypométabolisme du cortex auditif pré-IC positivement
corrélé aux résultats post IC à activité du cortex auditif liée à d’autres entrées sensorielles (visuelles) a
un impact négatif sur le traitement auditif final.
Réorganisation cross-modale dans les régions du langage (STG/STS) dès 4 mois après la survenue de
la surdité. Il y a donc une réorganisation rapide à partir de circuits neuronaux pré-existants et non
une colonisation progressive des régions auditives par les informations visuelles.
Chez les non-voyants : adaptation rapide et réversible ne reposant pas sur la mise en place de
nouvelles structures mais sur l’activation de circuits neuronaux déjà existants. La personne voyante
utilise son cortex visuel pour regarder un objet ou un lieu. La personne non-voyante le détournera de
sa fonction première pour accentuer ses capacités olfactives, tactiles ou auditives.
Une privation visuelle, même à court terme, peut induire des interactions plastiques importantes
entre les systèmes visuels et tactiles. Donc la privation de lumière à court terme augmente l'acuité
spatiale tactile chez les voyants. Et ceci est une évidence supplémentaire sur l’importance de
l’expérience dans le développement des capacités tactiles (donc dans la réorganisation cérébrale
tactile)
Les zones corticales visuelles sont recrutées pendant la perception spatiale tactile chez les non-
voyants, ainsi que pendant une variété d'autres tâches, y compris les tâches linguistiques
La substitution sensorielle :
Il n’y a pas d’activation du cortex visuel avant apprentissage mais il y a une activation accrue des aires
visuelles (V1) après entraînement avec les dispositifs visuo-auditifs et visuo-tactiles. Ceci a
massivement été utilisé pour dire que la perception devient visuelle.
Une même aire cérébrale peut sous-tendre différentes fonctions chez les non-voyants et les voyants
- je fais mon AVC : j’ai perdu une fonction mais tout n’est pas détruit, une plasticité
périlésionnelle se met en place, compense la perte de fonction. C’est la plasticité qui marche
le mieux.
- Plasticité « redondante » : les zones associées à la zone lésée vont prendre en charge le
réseau.
- Hémisphère controlatéral prend le relai
L’hémisphère droit aurait un rôle intéressant en phase sub-aiguë, de façon transitoire seulement. Car
au bout d’un moment l’HD va inhiber l’HG à cause de la compétition inter-hémisphérique, et inhiber
des fonctions que l’HG aurait pu prendre en charge !
Il y a toujours une récupération, elle est dynamique, tous les items évoluent.
Cognition incarnée :
Il existe des interactions au sein mais aussi entre les réseaux, qui sont modulables au cours du temps,
mais aussi selon les différents individus. Modification perpétuelle au sein et entre les réseaux !
Les régions ne sont pas cruciales car elles peuvent être compensées : la compensation est la
connectivité.
La plasticité, ce n’est pas une région qui compense une autre région, c’est un sous-réseau qui
compense un autre sous-réseau. C’est grâce à ça que le méta-réseau permet de compenser. Et le
cerveau se réorganise en temps réel, sur l’instant
La substance blanche est la grande limite de la plasticité cérébrale (pas sûre d’avoir compris
pourquoi)
- Amputation du champ visuel (HLH) en cas de lésion sur les voies visuelles qui ne récupère pas
avec de grandes conséquences médico-légales
- AVC au niveau des fibres,
- Epilepsie : car le cerveau à déjà du compenser pendant longtemps
Parfois après un AVC on peut aller mieux qu’avant car réorganisation du cerveau bénéfique.
Post chirurgie MAT : Au début, on va demander au patient de serrer les dents et il va sourire. Ensuite
avec la rééducation il va réussir à dissocier le serrage de dent et le sourire. Ces patients finissent par
sourire spontanément ce qui témoigne de la plasticité cérébrale.
On constate que la zone du sourire et de la mastication étaient distinctes chez les patients, et qu’elles
sont superposées après la chirurgie chez les patients avec MAT (myoplastie du temporal) : preuve
qu’il y a une réorganisation au niveau cérébral après la chirurgie et rééducation.
Plasticité cérébrale chez les personnes âgées : effet du vieillissement sur la plasticité.
La plasticité cérébrale évolue avec l’âge, au cours d’une vie on retrouve 2 périodes critiques :
Période critique dans la phase périnatale et petite enfance : à cet âge-là, la plasticité cérébrale est
un phénomène en continu. Tous les stimuli sont récupérés par le cerveau sans spécificité.
Chez l’adulte elle est plus spécifique, elle s’active en fonction des stimuli rencontrés et de leur
degré (pas de modification de la plasticité cérébrale lors des activités habituelles “déjà connues”,
surtout lors des stimuli nouveaux)
Au niveau macroscopique :
Avec le vieillissement (normal), on observe : une diminution physiologique du volume cérébral
(atrophie cortico-sous-corticale). Corticale car atrophie de substance grise et sous-corticale car perte
de la substance blanche
Hypothèses qui essayent d’expliquer cette diminution (observé seulement chez les animaux)
En fait on retrouve surtout une différence au niveau de l’excitabilité neuronale entre sujets jeunes et
âgés. Chez les personnes âgées :
- Le seuil du potentiel d’action est plus élevé (il faut donc un stimulus plus fort pour permettre
le déclenchement) et
- L’amplitude est réduite (une fois le potentiel d’action déclenché)
- Le potentiel d’action se propage moins vite car dégradation de la gaine de myéline
Pour maintenir ou stimuler la plasticité il existe différents types d’interventions possibles tout au long
de la vie (restauration, compensation, selection) Ce seront sûrement des interventions qui se
dérouleront sur l’ensemble de la vie (activité physique, bonne hygiène de sommeil, stimulation
cognitive).