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Voir la vie à travers son appareil photo : influence sur la mémoire, les problèmes que cela

pose (captation de spectacles vivants sans autorisation, caméra dans les tribunaux lors des
procès …)

La photographie est une forme d’art populaire depuis plus d’un siècle, permettant aux gens
de capturer des moments et de les préserver pour l’avenir. Cependant l’avènement des
smartphones et des caméras numériques a considérablement augmenté la pratique de la
photographie a un niveau jamais vu auparavant, et a également soulevé des questions sur la
manière dont cette pratique affecte notre mémoire et la vie privée.

L’EXTENSION DE LA MEMOIRE

La photographie n’est plus seulement un moyen de constituer des souvenirs personnels


(albums de famille, souvenirs de jeunesse, etc.…), de garder une trace d’événements
importants.

Avec l’arrivée du numérique, elle est de plus en plus utilisée dans nos activités quotidiennes
et semble devenir une extension de notre mémoire. Par exemple, plutôt que noter un prix ou
une référence dans un magasin, nous avons tendance à en faire une photographie.

Une enquête a été menée en 2015 par le spécialiste de la cybersécurité Kapersky Lab auprès
de 6000 personnes de plus de 16ans dans 6 pays européens (dont la France) sur le
phénomène « d’amnésie numérique ». Il en ressort que les individus peinent de plus en plus à
se rappeler d’informations personnelles parfois essentielles car celles-ci sont stockés dans
un appareil numérique, comme un smartphone. Par exemple plus de la moitié des
« consommateurs européens connectés » (57%) ne connaissent ni les numéros de téléphone
de leurs enfants, ni celui de leur lieu de travail (51%). Près de la moitié des 16-24ans
interrogés (43%) disent que leur smartphone contient « à peu près tout ce qu’ils doivent
savoir ou se rappeler »

LA MEMOIRE VISUELLE

Une étude de terrain et trois études de laboratoire ont été menés par 4 universités
américaines en 2014. Les résultats montrent que les participants qui pouvaient librement
prendre des photos au cours d’une expérience reconnaissaient plus ce qu’ils voyaient et moins
de ce qu’ils entendaient même sans revoir les photographies, par rapport à ceux qui ne
pouvaient prendre aucune photo.

Ces résultats confortent l’idée selon laquelle la prise de photos induit un changement
d’attention vers les aspects visuels et l’abandon des aspects auditifs d’une expérience. Les
résultats ont également mis en avant le mécanisme suivant : les participants munis d’un
appareil photo reconnaissaient mieux les aspects de la scène qu’ils avaient photographiée que
ceux qui ne l’avaient pas photographiée. De plus, les participants qui utilisaient un appareil
photo au cours de leur expérience reconnaissaient même mieux les aspects non
photographiés que les participants sans appareil photo.
Des chercheurs ont réalisé deux expériences pour savoir si le fait de photographier des
objets avait une influence sur ce qu'on retient d'eux. Dans la première expérience, 27
étudiants ont fait une visite dans un musée d'art afin de voir 30 objets, dont 15
devaient être photographiés et 15 simplement observés. Les participants avaient 30
secondes pour observer l'objet ou 20 secondes pour l'observer et 10 secondes pour le
photographier. Le lendemain, ils devaient noter les noms des objets dont ils se
souvenaient et répondre à des questions sur des détails. Le taux de réponses correctes
sur les détails des objets photographiés était de 55 % contre 64 % pour les objets
seulement observés : les participants se souvenaient moins bien des objets
photographiés que de ceux qu'ils avaient uniquement regardés !

DE NOUVEAUX REFLEXES

Aujourd’hui, lorsqu’une scène inhabituelle se produit dans l’espace public, il est fréquent que
des personnes sortent spontanément leur smartphone pour la filmer. Beaucoup d’images
d’information diffusées par les chaînes e télévision proviennent ainsi d’amateurs. Souvent,
elles sont d’abord diffusées sur des plateformes d’échanges de vidéos ou sur les réseaux
sociaux. Certains sont à l’origine de débats, notamment autour du droit à l’image, de la
protection de la vie privée ou de la violence véhiculée par certaines images.

LE MONDE DE DEMAIN

Les appareils photos et caméras numériques sont de plus en plus performants. Leur
utilisation au quotidien s’est généralisée, ce qui soulève la question de la diffusion
incontrôlée des images et du respect de la vie privée.

La miniaturisation :

Les modules de prise de vu photographique sont peu coûteux et s petits qu’ils équipent
désormais de nombreux appareils : ordinateurs portables, tablettes, téléphones, mais aussi
drones de loisir, porte-clés, briquets ou autres gadgets. La miniaturisation des appareils
photo et des caméras est telle qu’il est possible d’en cacher presque partout. Aujourd’hui le
plus petit appareil photo mesure 23 x 25 x 25 mm.

En conclusion, si la photographie peut être considérée comme une pratique bénéfique pour
préserver les souvenirs et les moments précieux, son utilisation excessive peut avoir des
effets négatifs sur notre mémoire et soulever des questions sur la vie privée. Il est donc
important de considérer les conséquences de l’utilisation de la photographie et de respecter
les normes sociales et les règles légales pour éviter de causer des problèmes pour soi-même
e pour les autres.
https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/medecine-ca-fait-peur-prendre-photos-
impact-negatif-memoire-53964/

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