FÉDÉRATION FRANÇAISE DE HAND-BALL

METHODOLOGIE HAND-BALL
DIRECTION TECHNIQUE NATIONALE
COMMISSION DE RECHERCHE ET
DE DOCUMENTATION

(En liaison avec le Conseil pédagogique de l'I.N.S., et le Cercle d'Étude des

Jeux sportifs collectifs des Écoles Normales Supérieures d'Éducation Physique et Sportive)

RAPPORT ATTAQUE 2-4/DÉFENSE 1-5

INTRODUCTION A L'ÉTUDE SYSTÉMATIQUE

De nombreuses observations prouvent que maintes rencon-
tres de hand-ball se présentent en un affrontement d'un sys-
tème défensif dit de zone 1-5 et d'une attaque organisée en
2 arrières, 2 ailiers, 2 avant-centres ou pivots.
Il ne peut être question de limiter le jeu de hand-ball à cette
forme attaque/défense.
Il n'en est pas moins vrai que dans l'histoire de notre sport,
cette phase bien caractérisée a marqué toute une période et
que seul le dépassement par l'attaque placée de ce système
de défense a permis l'évolution de notre jeu.
Cependant, de nombreuses rencontres à des niveaux déter-
minés, cadets, juniors et quelquefois seniors, présentent
encore cet aspect.
Il se trouve par ailleurs que dans une conception d'ap-
prentissage brièvement résumée par l'affrontement répété
d'équipes de « même niveau », à un moment donné de leur
évolution, ces équipes tendent à organiser leur défense
en « zone 1-5 » par imitation du sport adulte, besoin interne
de structuration ou de répartition des tâches? La question
posée est riche d'enseignements.
Nous nous proposons de réaliser l'étude de ce rapport
attaque/défense selon les 3 aspects préconisés :
— méthodologique.
— technologique.
— pédagogique. (1)
• méthodologique
a — une analyse formelle.
En arrêtant en quelque sorte le cours du temps à cet instant
déterminé où les équipes se présentent comme le montre le
schéma 1, on peut étudier théoriquement les notions de l'atta-
que 2-4 sur cette défense.
b — une analyse concrète
permet de replacer ce cadre dans un contexte réel et de
noter pratiquement les interactions de la défense et de l'atta-
que, leur évolution possible au cours d'un match ou d'une
suite de matches.
• technologique
La compréhension des structures attaque/défense amène
des conduites d'équipes et partant, des rôles, des relations
joueur à joueur avec ou sans ballon.
• pédagogique
Au travers d'une approche pédagogique, nous chercherons
les moyens susceptibles de réaliser les apprentissages corres-
pondant aux études précédentes, tant méthodologiques
que technologiques.
Plusieurs articles nous seront nécessaires pour appro-
fondir ces différents aspects de l'étude systématique que nous
aborderons par l'analyse formelle.

(1) Se reporter à l'article n° 1 de septembre 1967 : Pour une informa*

tion permanente ",
 ANALYSE FORMELLE DU RAPPORT 2 - 4 / 1 - 5

I. - LA DÉFENSE

La défense est structurée autour de la surface de but en

fontion des composantes du jeu :
a — le règlement.
b — but et ligne des 6 m à défendre.
c — position du ballon.
— ligne des 6 m à défendre :
les joueurs se trouvent responsables d'un secteur le long
de cette ligne.
— position du ballon :
les déplacements du ballon sur tout le front de l'attaque,
et le danger qu'il peut présenter, déterminent les déplacements
des joueurs.
Cette défense ne se préoccupe guère d'une 4e composante :
l'organisation de l'attaque.
On la dénomme « défense de zone » ; nous la qualifions
« 1-5 » par son organisation dans l'espace vue par l'équipe
adverse pour l'attaquer (schéma 2).

II. - L'ATTAQUE

L'attaque va chercher à mettre la défense en état d'infério-

rité par l'obtention sur un secteur du front d'une situation
numérique favorable.
Ce 1" temps nécessaire — placement en situation de sur-
nombre — ne saurait suffire à la conclusion de l'attaque,
2 autres temps lui succèdent :
— création effective et
— exploitation de ce surnombre.

A. - PLACEMENT EN SITUATION
DE SURNOMBRE
L'attaque se dispose (schéma 3) en fonction de 2 impératifs :
• occuper l'espace afin de contraindre la défense à
s'excentrer, à diverger au maximum.
• placer les joueurs dans les intervalles et à une distance
telle qu'ils présentent un danger constant.

L'occupation du terrain est fonction de l'aire du jeu ; nous Schéma.3

pouvons envisager une disposition en largeur et en profon-
deur telle que le schéma d'attaque PEUT s'incrire dans un
quadrilatère dont la surface restera la plus grande possible
malgré les positions fluctuantes des 4 joueurs qui le définis-
sent.
Schéma _ 4 Schéma.5

-{-H-"

Schéma - 7

Ces positions fluctuantes sont fonction de leurs actions

offensives dans les intervalles et des possibilités d'inter-
ception de l'adversaire, (schéma 4).

Les 2 autres attaquants peuvent avoir un rôle totalement

offensif dans cet ensemble : se trouver donc à la ligne des
6 m en évitant le plus possible la région où la défense adverse
est le plus concentrée (schéma 5).

Le dispositif ainsi obtenu (schéma 6) nous montre que de

part et d'autre d'une zone, d'un « bastion » central, il existe
une situation favorable à la création d'un surnombre 3 contre 2.

B. - CRÉATION DU SURNOMBRE

Cette création ne sera effective, (utilisation de situation

favorable) que si les actions de la défense sont annihilées,
essentiellement celles, complémentaires, du couple de
joueurs médians demi-centre et avant-centre (schéma 6).
Schéma. 8 — A (le DC) tente d'éviter le surnombre à droite ou à gauche
en se déplaçant en fonction du ballon (schéma 7).

— B (l'AC), par sa position avancée, ralentit la circulation

de la balle et permet au joueur A le déplacement d'un côté
à l'autre (schéma 8).

Schéma _ //
Ces joueurs seront « éliminés » par une préparation s'ap-
puyant sur les actions possibles des 4 attaquants formant le
quadrilatère, et coordonnant deux facteurs importants :
— fixation de la défense par un des couples AR-AL
pour attirer et « arrêter » le DC (on « excentre ») (schéma 9).
— vitesse des passes et variation des trajets de balle
(schéma 10).
C. - EXPLOITATION DU SURNOMBRE
C'est la phase terminale qui amène à la conclusion de
l'attaque.
Elle exige l'engagement coordonné des joueurs dans leurs
intervalles.
Supplément au n° 88, Septembre 1967 de la Revue "Éducation Physique et Sport".
Schéma- 10
Schéma.12
— engagement de l'AR dans l'intervalle central entre AR
et DC (exploitation du surnombre 3 contre 2) (schéma 11).
— engagement de l'AL dans l'intervalle externe entre l'AL
et la ligne de fond (exploitation d'un surnombre 2 contre 1)
(schéma 12).
La conclusion amène un attaquant au shot : débarrassé
des joueurs du champ de jeu, il lui faut maintenant tenir
compte de l'action du gardien de but.
Les développements sans aucun doute souhaités sur ces
différentes phases de préparation, d'exploitation et de conclu-
sion seront apportés dans l'analyse concrète et les articles
technologiques ou pédagogiques que nous proposerons
ultérieurement.