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Édition électronique
URL : https://journals.openedition.org/ejrieps/8771
ISSN : 2105-0821
Éditeur
ELLIADD
Édition imprimée
Pagination : 20-43
Référence électronique
Jean-Francis Gréhaigne, Didier Caty, Michel Billard et Lise Chateau, « Les concepts de matrice
offensive et défensive envisagés sous l’angle de la didactique des sports collectifs », eJRIEPS [En
ligne], 7 | 2005, mis en ligne le 01 janvier 2005, consulté le 08 septembre 2023. URL : http://
journals.openedition.org/ejrieps/8771
1 Un certain nombre de confusions, le besoin de faire le point sur notre démarche (cf.
Groupe Sports Collectifs de L’Académie de Dijon, 1994), et des écrits professionnels de
qualité inégale, nous ont amené à proposer ce texte. Situé à la croisée de
l’épistémologie génétique, des savoirs produits en didactique de l’EPS et des concepts
qu’elle véhicule, cet article se veut surtout un témoignage de nos contributions et de
notre cheminement réflexif au cours de ces dernières années.
2 Dans une approche moderne des sports collectifs, l’hypothèse courante postule qu’une
rencontre de football est comparable à un système dynamique, car composé d’un
ensemble d’éléments en interaction finalisée. La finalité qui oriente l’organisation en
fonction d’un but est le gain du match. L’étude de l’interaction entre les joueurs,
partenaires et/ou adversaires, constitue l’élément pertinent déterminant toute analyse
de ce système (Gréhaigne & Godbout, 1995). Comprendre l’organisation du jeu et sa
logique d’affrontement constitue alors l’objectif premier de toute étude. La notion
d’« organisation » impose, en particulier dans l’étude du jeu, la description de niveaux
hiérarchisés et structurés de façon complexe, et pouvant fournir en soi un objet
d’étude.
3 Une première approche macroscopique des conceptions dominantes employées par les
enseignants intervenant dans les sports collectifs laisse apparaître quelques traits
caractéristiques (figure 1) que l’on peut organiser selon un double axe « simplicité /
complexité » et « particulier / général ». En fonction de telle ou telle composante
dominante de l’acte éducatif, l’intervenant peut avoir recours à des approches variées
car croisées qui sont respectivement les approches « analytique, générale, ou
systémique.
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Figure 1 : modélisation de l’analyse des jeux sportifs collectifs (Gréhaigne, 1997, p. 91)
4 Ce modèle (comparable à une analyse factorielle) est donc organisé autour de deux axes
qui déterminent quatre quadrants. Ces axes déterminent quatre modalités
d’apprentissage présentant les caractéristiques particulières suivantes.
5 1) Simple / Particulier : (approche associationniste)
6 C’est l’approche classique des sports collectifs avec des leçons centrées sur
l’apprentissage de compétences motrices en vue d’une matrice gestuelle. L’enseignant
met en place tout un travail centré sur la technique au sein de l’apprentissage des jeux
et utilise des progressions techniques basées sur un découpage en unités élémentaires
des gestes du joueur.
7 2) Simple / Général (approche basée sur le transfert)
8 Cette approche correspond à l’emploi des jeux traditionnels comme support
d’enseignement des sports collectifs. Les jeux traditionnels sont utilisés pour renforcer
des compétences motrices larges comme, courir avec un ballon, lancer long, lancer
court, tirer comme des »invariants« de la motricité sportive.
9 3) Particulier / Complexe (approche constructiviste)
10 L’utilisation des jeux réduits est l’élément central de ce quadrant. Les élèves sont
confrontés à des jeux à effectif et espace réduits, mais ils conservent les règles
fondamentales de l’activité pour préserver les sens et la signification du jeu.
11 4) Général / Complexe (approche écologique)
12 Ce quadrant renvoie à l’utilisation de la pratique sociale de référence : la version
complète du jeu de l’adulte avec ou sans aménagement des règles.
13 Cette modélisation n’a pas de valeur normative en elle-même, car en fonction de telles
ou telles composantes de l’acte éducatif, on peut ou on doit varier les approches. Elle a
avant tout une fonction heuristique. Nous avons choisi d’étudier plus spécialement
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l’axe « particulier / général » sur le versant de la complexité. Cela nous a amené tout
naturellement à envisager une approche systémique des sports collectifs (Gréhaigne,
1989).
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préalable au jeu (figure 2). Ces thèmes classiques sont encore fortement utilisés dans
l’enseignement des sports collectifs au collège et au lycée sans vraiment savoir s’ils
correspondent à de réels besoins (cf. Bouthier, 1986). Toutefois, selon les sports
collectifs, et en fonction des possibilités réglementaires d’intervention du défenseur,
l’accent est davantage mis sur l’organisation de la défense comme si, ne pas perdre
était plus important que gagner.
19 Avec une réelle centration sur les rapports d’opposition en situation complexe, il
semble au contraire qu’il faille partir de la phase offensive pour mieux l’organiser,
autrement dit, partir des problèmes posés par l’attaque du camp adverse. Nous
justifions ce choix à partir des éléments suivants :
• le fonctionnement des sports collectifs à l’école est spécifique par rapport à la pratique
sociale de référence (avec recherche de rendement immédiat dans un championnat) où l’on
organise d’abord la défense du but puis… ;
• l’équipe dominante est celle qui attaque activement (bien différencier la possession du
ballon de la notion de dominant / dominé) ; on peut ainsi »attaquer l’attaque« .
20 En conséquence, à partir d’une défense spontanée, (ce qui ne veut pas dire inorganisée
ou anarchique) et tant que l’attaque ne marque pas systématiquement, pourquoi
bloquer tout de suite la libre expression des élèves ? Enfin, c’est surtout, une valeur de
la culture scolaire puisqu’il faut dans la plupart des cas dégager rapidement un
vainqueur.
Figure 3 : principes généraux des sports collectifs (Gréhaigne, Billard & Laroche,1999)
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qu’il y a toujours une part de défense dans l’attaque et une part d’attaque dans la
défense. On peut ainsi parler d’une véritable »co-construction « du système attaque /
défense, ce système se faisant et se défaisant au gré de l’action.
22 De plus, cette réversibilité est à considérer dans un double rapport dialectique
continuité / rupture :
• soit une circulation rapide du ballon et des joueurs pour mettre en place une configuration
opportune ;
• soit une rupture momentanée de l’état d’équilibre du système attaque / défense qui amène
une occasion de but si l’exécution est rapide ;
• soit, en cas d’échec de l’action vers le but, un enchaînement vers une autre forme d’attaque
avec conservation du ballon pour attendre une autre opportunité ;
• soit une rupture définitive du jeu par perte de la balle, les défenseurs devenant ainsi
attaquants.
23 La réversibilité concerne également les comportements des joueurs quand le rapport de
forces est trop déséquilibré. Il les fait basculer, alors, dans un rapport de dominé… avec
ses conséquences sur les modélisations du jeu. Par exemple, la possession de la balle en
attaque peut se réduire à sa simple mais problématique conservation : la défense
submergée peut se résoudre à défendre de façon placée le but immédiat.
24 Enfin, la réversibilité des comportements existe aussi sous l’effet de la fatigue ou du
stress mais surtout quand l’adversaire est trop largement supérieur et que le principe
de »l’égalité des chances à l’inégalité du résultat « ne peut plus être respecté. On peut
ainsi mettre en avant une condition essentielle dans la mise en place des situations
didactiques d’apprentissage de tactiques de jeu : la nécessaire condition d’un rapport
équilibré dans la composition des équipes allant s’affronter.
25 Resituons maintenant l’analyse traditionnelle des techniques gestuelles employées
dans le contexte du »rapport d’opposition« . C’est ce rapport des forces antagonistes
en présence, traduit de loin en loin par l’évolution du score, qui caractérise l’activité en
sports collectifs. L’analyse vise donc en premier lieu à (1) identifier les différents états
possibles de ce rapport d’opposition et les indices pertinents qui peuvent les
caractériser. Elle consiste, en second lieu, à (2) dégager les principes de transformation
de ces états et ce pour les différentes phases de jeu qui donnent lieu à des modalités de
confrontations spécifiques. C’est à cette condition qu’il sera alors possible d’accéder à la
logique interne de l’activité sportive étudiée. Cette logique interne est alors le produit
de l’interaction continue, au cours du développement historique du jeu, entre les
principales conventions du règlement et (3) l’évolution des solutions pratiques
apportées par les joueurs.
26 Une bonne analyse de la logique des différentes formes d’action de jeu et du choix de la
forme d’évolution de la configuration de jeu momentanée constitue ce qu’il est convenu
d’appeler »l’intelligence tactique en jeu ». Ce processus engagé par le joueur en action
renvoie à l’appréciation pertinente :
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31 Transposée à l’école, cette analyse consiste à proposer aux élèves des situations
problèmes qui visent à gérer des positions, des trajets et des trajectoires non uniformes de la
balle et des joueurs dans des conditions d’urgence décisionnelle en vue d’amener la balle dans la
zone de marque et marquer.
32 Dans ce contexte, la matrice défensive est l’organisation collective de la défense à la
fois la plus simple et la plus générale. Elle permet d’enrayer le mouvement offensif
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Figure 6 : illustration de l’EJE avec les axes principaux d’inertie chez les tout débutants
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35 Ensuite, le travail à l’école peut être organisé grâce aux règles d’actions relevant de
deux »principes d’action« en attaque : jouer en mouvement et récupérer la balle. On peut
y ajouter une modalité particulière qui est »faire circuler la balle rapidement« .
36 Avec cet ensemble théorique utilisé en arrière-plan, il devient possible d’identifier des
»configurations du jeu prometteuses« . Elles représentent des »prototypes« de jeu
relativement constants et susceptibles d’amener une tentative de réalisation. La
transition dans la situation à double effet est souvent un moment clé, en particulier lors
de la récupération du ballon. Dans cette phase, la défense devient attaque, et l’ancienne
attaque devenue défense est un peu »hors de position« .
37 Ces configurations prometteuses apparaissent dans les jeux réduits jusqu’au 5 contre 5
pour les jeux interpénétrés et de signes contraires (Jeu, 1977).
Figure 7 : Jeu avec un lancer long et un joueur qui s’extrait de l’EJE vers l’avant
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Figure 8 : jeu avec récupération de la balle à l’arrière de l’EJE puis conduite de balle et tir
Figure 9 : jeu avec une circulation rapide du ballon avec un jeu à une touche de balle, typique du jeu
de transition ou de la contre-attaque
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Figure 10 : jeu sur une attaque placée : la balle recule et circule devant la défense. On joue sur un
espace stabilisé avec une circulation de la balle dans la zone de marque
38 Sur une attaque placée avec une défense en barrage, ce genre de circulation du ballon
est très propice à une interception des défenseurs (figure 10) et donc une récupération
de la balle. A un certain niveau de jeu, on a intérêt temporairement à (1) laisser la balle
à l’adversaire pour attaquer et dans un deuxième temps de jeu (2) tenter de récupérer
le ballon avec un grand espace libre devant soi.
39 Pour résumer, nous pouvons distinguer plusieurs phases dans la mise en jeu du rapport
de force :
40 1. Analyse topologique des configurations de jeu.
41 La circulation de la balle organise la circulation des joueurs. Les éléments clés de la
première étape (figures 7 et 8) sont constitués par la construction du lancer long en jeu
et la prise en compte des informations qui permettent la gestion et l’exécution de
l’échange de balle au travers de la permutation de statut entre passeur et
réceptionneur.
42 2. Analyse dynamique du champ de jeu.
43 Les éléments clés de la deuxième étape (figure 9) sont constitués par la construction de
l’espace vide où va se trouver le partenaire dans un instant très proche. Cela suppose la
perception, la gestion de la distance porteur de balle / adversaire direct, pour échanger
la balle avec un partenaire (échange de statut entre passeur et réceptionneur). La mise
en place des éléments qui permettent la gestion, l’exécution et l’anticipation de la
récupération de la balle suivie d’échanges de balle rapides et peu nombreux pour
marquer constitue aussi une modalité très courante du jeu.
44 3. Analyse anticipatrice des actions de jeu.
45 Les éléments clés de l’étape 3 (figure 10) sont constitués par la lecture des
configurations du jeu, la construction du mouvement avec une balle, qui parfois
»recule« , et la possibilité d’attaquer une défense bien en place. Une circulation rapide
du ballon avec un jeu à une touche de balle constitue également une modalité usuelle
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de cette étape. Ces phases sont organisées de façon relativement hiérarchique, mais des
joueurs expérimentés peuvent revenir à la phase 1 lorsqu’un rapport d’opposition pose
à nouveau problème à un niveau de complexité plus élevé.
48 L’équilibre défensif
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49 Cet équilibre est considéré comme réalisé, si à un instant donné, la distribution des
défenseurs par rapport à l’adversaire, au ballon et au terrain, est telle qu’elle est en
mesure de répondre immédiatement et efficacement à chacune des éventualités que la
transformation des configurations de jeu initié par les attaquants pourrait faire
apparaître. Dans l’auto poïèse du jeu (ou recréation continuelle du jeu), soit un instant
d’équilibre défensif succède à un autre moment d’équilibre, soit un déséquilibre
survient et vice-versa. Ce déséquilibre peut survenir (1) à la suite d’une mauvaise
distribution de balle antérieure à l’action en cours ou (2) à une mauvaise utilisation de
la bonne distribution. En football, le déséquilibre est souvent très bref, et peut être
récupéré quelques instants plus tard (3 à 4 secondes en général).
50 Les rideaux
51 L’aspect statique est constitué par la distribution des joueurs entre les rideaux
défensifs. L’aspect dynamique est plus compliqué dans le football moderne. En effet,
dans la pratique sociale de référence, l’étude de la phase-mère du jeu montre un rideau
défensif au front du ballon protégé par un rideau en couverture avec un gardien de but
comme rideau transversal profond. Ce dispositif est étagé sur le terrain, soit en
fonction du plan de jeu choisi, soit en conséquence d’un rapport de force subi. Cela
constitue l’organisation défensive la plus courante. Mais, on peut se retrouver avec un
seul rideau de défenseurs adossé à sa ligne de but. A l’opposé, on retrouve une forme
particulière de la défense de zone, »la défense en ligne« avec toute une zone libérée
dans le demi-terrain défensif du fait de la règle du hors-jeu. La couverture défensive
axiale (principalement dans les jeux à cible verticale) et la ré-alimentation des rideaux
constituent également des éléments de la complexification de la matrice défensive.
52 Nous présentons figure 11, à l’aide des concepts »en avance« et »en retard« ainsi que
»en barrage et/ou à la poursuite« une illustration des principales actions et
configurations de la matrice défensive.
Figure 11 : matrice défensive : illustrations des actions de jeu à l’aide des concepts »en avance« et
»en retard« ainsi que »en barrage et/ou à la poursuite«
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Figure 12 : un couloir central qui permet de répertorier des actions de jeu dans l’axe but attaqué /
but défendu et d’autres dans les couloirs périphériques
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Figure 13 : l’espace de jeu direct avec des cibles verticales et illustrations des zones de plus en plus
dangereuses en football. Du fait de la verticalité de la cible, la surface apparente varie avec »l’angle
de tir«
60 En football, il faut donc combiner, comme nous l’avons déjà vu, des rideaux étagés dans
la profondeur tout en tenant la largeur. La réserve défensive répond au »principe de
suppléance continue« du fait de la mise hors de position éventuelle des défenseurs au
cours du déroulement de l’attaque. Cette véritable couverture axiale est primordiale
car elle empêche le plus souvent les stratégies visant à pénétrer le système défensif
dans le couloir central. Elle tend à renvoyer l’attaque à la périphérie, l’obligeant ainsi à
se contenter d’une tentative de réalisation différée. Enfin, le gardien de but est toujours
en réserve dans l’axe profond.
61 La réserve offensive, le plus souvent constituée par les partenaires en soutien, est très
utile dans la mesure où les partenaires dans la profondeur (en appui) ou à hauteur sont
fréquemment dans le triangle d’interception des défenseurs, donc inatteignables. Avec
un jeu à la périphérie, qui a toutes les chances de se terminer par un centre en retrait,
le »rentré décalé« des partenaires du porteur de balle devient décisif pour une bonne
exploitation de cet enchaînement de jeu. Une réserve préventive en cas de perte de
balle peut aussi être mise en place.
62 Aussi bien pour l’attaque que pour la défense, tout »joueur consommé« (joueur en
retard par rapport au déroulement du jeu) doit faire l’effort de se replacer et venir
alimenter à nouveau la réserve axiale.
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Figure 14 : matrice offensive : illustrations d’actions de jeu à l’aide des concepts »en avance et « en
retard » ainsi que « pénétrer et/ou contourner »
73 En conclusion de la matrice défensive, il ne faut jamais oublier qu’une défense trop bien
organisée en barrage et en avance constitue souvent une difficulté infranchissable pour
les élèves.
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pour agir est à notre sens l’élément fondamental majeur pour comprendre l’évolution
de ce rapport de forces.
6. Conclusion
79 Le but de cet article était de tenter de mieux fonder une didactique des sports collectifs
à l’école. En effet, le désarroi produit par les ambitions démesurées du programme
d’EPS au lycée n’a pas permis des avancées sur l’enseignement des sports collectifs.
Même s’ils constituent une réflexion toujours intéressante, les programmes n’ont pas
permis de rénover les approches des sports collectifs. De plus, le référentiel du cycle
terminal, trop ambitieux pour être adapté aux effectifs importants, ne semble pas avoir
intégré les différents travaux de recherches menés depuis plusieurs années. Les
référentiels d’évaluation du bac en sports collectifs traduisent par exemple, une
conception où l’enjeu est davantage mis sur le jeu que sur l’enjeu (le gain ne faisant pas
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partie des indicateurs retenus pour valider les compétences enseignées). Il est donc
important que les experts mettent tout en œuvre pour que les résultats et conclusions
de leurs investigations pénètrent le milieu scolaire.
80 Comme énoncé par Godbout (2001), nous pensons, donc, que dans les années à venir, un
de nos défis en tant que chercheurs en didactique et en technologie des sports collectifs
est de développer l’impact et la diffusion des produits de la recherche. Cela suppose une
meilleure compréhension des connaissances du contenu pédagogique et de sa source
première la connaissance de la matière enseignée. Nous ne devons pas oublier non plus
que trois questions essentielles demeurent d’actualité et, somme toute, résument bien
le problème des contenus en éducation physique et sportive.
• Qu’enseignent réellement les enseignants ?
• Qu’apprennent les pratiquants en faisant des activités physiques et sportives ?
• Quelles étapes jalonnent le développement du pratiquant ?
81 Dans cet ensemble, on peut quand même noter la réticence fortuite ou volontaire de
beaucoup d’auteurs à s’engager dans le véritable problème que constitue(nt) le ou les
chemins, la ou les étapes qui jalonnent les processus d’apprentissage. Les connaissances
qui permettent de passer, à l’école, du débutant au débrouillé, du débutant à l’expert
dans les pratiques sociales de références sont encore largement à explorer. De ce point
de vue, dans les écrits professionnels, il ne faudrait pas constamment réinventer « l’eau
chaude » de façon à proposer une démarche cohérente et progressiste des
apprentissages en éducation physique.
82 Les auteurs remercient Paul Godbout, Nathalie Wallian et un expert qui a voulu resté anonyme
pour leur lecture attentive d’une première version de cet article.
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nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche.
RÉSUMÉS
Cet article se veut un hommage au travail de René Deleplace en rugby, Robert Mérand en basket-
ball et quelques autres qui ont été à la source d’un pan important de la réflexion sur la didactique
et la pédagogie des sports collectifs en France. Il s’agit de questionner à nouveau certains
concepts utiles pour mieux fonder la didactique des sports collectifs à l’école. En effet, le désarroi
produit par les ambitions démesurées du programme d’EPS au lycée n’a pas permis d’avancées
significatives sur l’enseignement de ceux-ci. Comme énoncé par Godbout (2001), nous pensons
que dans les années à venir, un de nos défis en tant que chercheurs en didactique et en
technologie des sports collectifs sera de développer l’impact et la diffusion des recherches
fondatrices des pratiques enseignantes en répondant aux trois questions majeures suivantes :
Qu’enseignent réellement les enseignants ?
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Les concepts de matrice offensive et défensive envisagés sous l’angle de la d... 21
AUTEURS
JEAN-FRANCIS GRÉHAIGNE
GRIAPS. IUFM et Université de Franche-Comté
DIDIER CATY
GRIAPS. IUFM et Université de Franche-Comté
MICHEL BILLARD
GRIAPS. IUFM et Université de Franche-Comté
LISE CHATEAU
GRIAPS. IUFM et Université de Franche-Comté
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