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Gérard BOSC — Bernard GROSGEORGE

Guide pratique
du basket-ball
2e édition

Editions VIGOT
23, rue de l'école de médecine — 75006 Paris
1985
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Des m ê m e s auteurs :

BOSC G. — Le basket-ball, jeu et sport simple, Vigot, 1985, 2e éd.

BOSC G./GROSGEORGE B. — L'entraîneur de basket-ball, Vigot, 1985, 2e éd.

BOSC G./THOMAS R. — Le basket-ball (Que sais-je?), P.U.F., 1976.

CAM Y./CRUNELLE J./GIANA E./GROSGEORGE B./LABICHE J. — Mémento C.P.S-


F.S.G.T. — Basket-ball.

Photo de couverture: SAM - Photo 4e de couverture: INSEP - Dessins: Yannick Bosc


Tous droits de traduction, de reproduction et d'adaptation réservés pour tous pays, y compris la Suède et la Norvège.
Toute reproduction, même partielle, de cet ouvrage est interdite. Une copie ou reproduction par quelque procédé que ce
soit, photographie, microfilm, bande magnétique, disque ou autre, constitue une contrefaçon passible des peines prévues par
la loi du 11 mars 1957 sur la protection des droits d'Auteur.
© Editions Vigot, 1985
Dépôt légal — décembre 1985
I.S.B.N. 2-7114-0966-X
Imprimé en France.
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Avant-propos

Cet ouvrage est un «livre-relais»: il s'inscrit à la suite du «Basket Jeu et Sport simple»
réservé à l'initiateur; c'est aussi un «livre-indicateur» qui fait référence à un document
très complet mais plus touffu : « L'entraîneur de basket-ball » ; mais c'est également un
« livre-programme» à la fois résumé et manuel dans lequel nous avons voulu:
• Procéder par questions: celles que l'on nous pose dans les stages et les réunions;
• Traiter du basket de tous les protagonistes: arbitres, entraîneurs, dirigeants, joueurs;
• Présenter des «réponses-synthèses» qui aident à comprendre le pourquoi des choses;
• Donner des résultats d'expériences sérieuses et en déduire des solutions concrètes;
• Proposer des séances, des exercices, des conseils et des approches pédagogiques
parce qu'il y a aussi besoin de réponses immédiates;
• Promouvoir quelques idées novatrices pour aider à redonner du souffle à notre basket.

Nous souhaitons qu'ainsi fait il soit utile à tous les pratiquants du basket-ball.

Mai 1981
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1. L'entraîneur
et la conception du jeu

« Il est clair qu'une éducation de la


découverte active du vrai est supérieure à
une éducation ne consistant qu'à dresser
les sujets, à vouloir par volontés toutes
faites et à savoir par vérités simplement
acceptées »
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Que faut-il exactement comprendre


lorsque l'on parle de fondamentaux?
Propriété des uns et des autres, le terme «fondamental» est un mot butoir autour
duquel s'affrontent les tenants de la pédagogie traditionnelle et de la nouvelle.
D'un côté, on croit que l'enfant est une pâte malléable, une page blanche. Le «petit
homme» est modelé à sa guise par l'éducateur.
A l'opposé, les pédagogies nouvelles considèrent que l'enfant n'est pas un adulte en
réduction et qu'il est capable d'agir sur sa propre éducation ; ici le maître doit tenir compte
des étapes, des intérêts et des réponses du «petit d'homme».
Cette querelle retentit dans le domaine sportif au niveau des méthodes d'entraîne-
ment.
Les traditionnalistes affirment que l'apprentissage par empilement d'éléments techni-
ques (importants donc fondamentaux) permet, en allant du simple au complexe, la maîtrise
du jeu. Ici l'apprenti s'efforce d'imiter les modèles qui lui sont proposés par l'entraîneur.
Les novateurs soutiennent que le jeu est le révélateur et le moteur de l'apprentissage;
partant de l'observation de ce qui se passe l'éducateur met en relation les divers éléments
qu'il présente sous forme de «situations-problèmes». Le joueur devient possesseur de
son activité.
La démarche du modèle associationniste (apprentissage puis perfectionnement de
gestes par répétition) et son apparente simplicité expliquent son succès auprès des
sportifs toujours à la recherche — et avec juste raison — des approches les plus aisées.
La démarche de la pédagogie active considère que cette simplicité nécessaire ne se
débusque pas aussi aisément qu'il y paraît; elle tente donc de mettre à jour les
fondamentaux de l'activité (ces lois générales). Dans ces conditions, la technique est un
moyen, un outil qui se modifie (au sens de changer d'apparence) avec la force physique,
l'entraînement, l'évolution du jeu, etc., et non plus une fin, un but que l'on peaufine mais
qui reste identique à lui-même.
En somme, les deux approches sont diamétralement opposées: schématiquement
l'une s'attache au fond, l'autre à la forme.
Au plan pratique, les uns apprennent les passes à leurs joueurs en les plaçant face à
face ; les autres recherchent la meilleure façon de passer en extrayant une situation du jeu
pour la replacer dans son contexte après étude ; les uns enseignent la défense de zone
2-1-2, 1-3-1 puis 2-3, etc. en répétant des déplacements stéréotypés; les autres mettent
l'accent sur les principes de la défense de zone (boucher la zone réservée, monter sur le
porteur et couvrir l'espace dans le dos de celui qui sort, etc.) sur lesquels il leur paraît
plus simple de proposer ensuite une tactique défensive particulière.
Un autre exemple à propos du tir: certes, le placement du coude sous le ballon est
très important, mais ce point technique ne devient essentiel que lorsque les éléments
véritablement fondamentaux (équilibration, position de la tête, etc.) sont pris en compte.

Nous pensons que la querelle ira en s'amenuisant et au profit des pédagogies actives
qui demandent simplement à être mieux expliquées pour ne pas être confondues avec le
«laisser-faire-sous-prétexte-de-jeu », cheval de bataille des traditionnalistes.
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Que veut-on dire lorsque l'on emploie l'expression


«philosophie de l'entraîneur»?
Le mot philosophie est employé dans le jargon du métier pour désigner une vision
unitaire et cohérente du basket-ball.
Cette conception se forge au fil des ans et des expériences pour déboucher sur des
choix qui servent de base à l'entraîneur pour ériger son style de jeu; elle implique:
• des tâtonnements, des erreurs et des remises en cause ;
• une vision de l'homme, une conception de la vie et du rôle d'entraîneur qui donnent
une teinte particulière à l'enseignement;
• la connaissance des lois du jeu, son évolution probable ;
• la reconnaissance de l'accessoire et la mise en évidence de l'indispensable.

Cependant, si tous les entraîneurs dignes de ce nom connaissent les fondements du


jeu ils ne les éclairent pas d'une manière identique; ils insistent sur un aspect plus qu'un
autre ou croient — au nom de leur propre cohérence — à des principes qui sont
contredits par des collègues aussi prestigieux.
C'est ainsi que certains considèrent qu'ils doivent «s'adapter» à l'équipe adverse en
prenant son contre-pied : cet opportunisme s'appuie sur la spontanéité et la fraîcheur des
joueurs mais les épuise nerveusement.
D'autres à l'opposé affirment que — à niveau égal — la victoire appartient à celui qui
a le mieux prévu et préparé ses coups quelle que soit la méfiance ou la détermination de
l'adversaire; ici ce sont les habitudes qui sont sollicitées et le risque c'est l'ennui.
Quelquefois, les entraîneurs peuvent proposer des techniques originales (tenue de balle,
manière d'assurer l'aide, position du corps pendant une action...) qui — séparées de leur
contexte — ne sont que des gadgets ; cela peut être cause d'erreur pour les éducateurs
moins chevronnés.
Enfin, la terminologie peut également être source d'incompréhension surtout quand
les termes usités recoupent des concepts proches: c'est actuellement le cas (1982) pour
jeu rapide, contre-attaque «early game», jeu de transition «jeu continu», dont nous
parlerons dans les pages suivantes (voir pages 19 et 25).
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Pourquoi dit-on q u e le b a s k e t est u n j e u


de t r a n s i t i o n ?
D'après le dictionnaire la «transition» est un passage d'un état de chose à un autre.
Au basket cela consiste — globalement — à passer de l'état d'attaquant à celui de
défenseur et inversement.
Lorsque l'on est attaquant, passer de l'état «possesseur de balle» (qui suppose une
immobilité relative) à celui de «non-possesseur» (qui se caractérise par des mouvements
libres et rapides) ou encore passer de la contre-attaque à l'attaque proprement dite.
La réduction du temps de remise en place de l'attaque est le propos du «transition
game» des Américains, appelé chez nous «jeu de transition» ou «jeu continu» (1).
Lorsque l'on est défenseur l'attitude n'est pas la même si l'on défend sur le
possesseur de balle ou à proximité (il faut «serrer» l'adversaire au maximum) ou si on est
du côté «de l'aide» ce qui implique une autre forme de vigilance (il est recommandé de
se décoller de son adversaire pour flotter).
Ces passages d'une situation à une autre sont le fait de tous les sports collectifs
mais le basket se caractérise par :
a. La vitesse à laquelle les joueurs doivent répondre à c e s diverses sollicitations;
la capacité de transiter avec promptitude sera donc un des facteurs de la valeur du joueur.
b. L'adresse; passer d'un état horizontal (la course = vitesse) à un autre vertical (le tir =
adresse qui s'accommode bien de la lenteur) et trouver la juste mesure entre la vivacité et
la précision est aussi un indicateur du bon joueur.
c. La réflexion: condition expresse pour s'exprimer dans un sport où la stratégie prend
une place importante ; or la « pensée tactique » se caractérise par ses effets progressifs :
elle demande de la patience.

L'entraîneur qui apprend à situer ces éléments dans le jeu pourra asseoir solidement
sa philosophie ; restera le travail pour rapprocher des qualités aussi incompatibles
qu'indispensables. Sa capacité à concilier les opposés permettra — entre autres aptitudes
— de juger de son niveau de compétence.

(1) Nous présentons cette forme de jeu p. 25.


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Que faut-il comprendre lorsque l'on parle de


« niveau de j e u » ?
Un niveau se définit par rapport à un autre et la pratique la meilleure constitue
l'étalon auquel se mesure toutes les autres : pour nous le basket pratiqué au niveau
mondial (Jeux Olympiques).
Cet échelon supérieur est situé au bout d'une chaîne dont les différents maillons
s'expliquent les uns par les autres pour constituer ce que l'on appelle l'évolution du
jeu (2).
Or, malgré les apparences cette évolution n'est pas sans accroc :
• Elle se caractérise par une démarche hésitante faite de résurgences et d'améliorations
qui, bien que globalement novatrice, n'est pas linéaire. Cette alternance, parfois
brouillonne, nécessite une analyse périodique pour séparer ce qui est mode de ce qui
est essentiel.
• Elle n'en est pas partout au même stade; c'est ainsi que les «rossignols» de la
pratique du niveau mondial représentent le «fin du fin» d'un pays ou d'une région et
que de paliers en paliers on exhume des niveaux absolument dépassés mais dont il faut
tenir compte parce qu'ils expriment la réalité quotidienne.
• Malgré les effets accélérateurs de l'entraînement il y a des «paliers obligés» par
lesquels les individus et les équipes doiivent passer et pour certains perfectionnements
(par exemple la défense) il y a nécessité d'une volonté majoritaire (arbitres, entraîneurs,
associations, voire public...) pour passer le cap. Ces exigences expliquent les retards et
la difficulté de les surmonter dans un sport inventif comme le basket.

Ces notions, bien qu'évidentes, ne sont pas intégrées dans le processus de pensée
d'un grand nombre d'entraîneurs qui, faute d'objectiver le palier où ils travaillent, sont
incapables de relier les informations qu'ils accumulent dans les stages aux besoins de
leurs joueurs.
Réduits à reproduire des exercices qui ne sont pas forcément à leur place ou à
imposer des situations ou des rythmes inadaptés, ils courent impatiemment, de procédés
en procédés sans pour autant être satisfaits
Il faut donc apprendre à définir et à juger le niveau.

1. D é f i n i r l e n i v e a u

• C'est repérer dans le jeu que l'on voit des situations indicatrices...
• Les confronter à l'évolution générale du basket-ball...
• Sans les couper de leur environnement.

Par exemple au plan individuel :


— dribbler pour ne pas marcher peut être le fait d'un bon joueur ou d'un débutant. Le
premier a choisi cette réponse parmi d'autres ; pour le second c'est un palliatif — éviter
l'erreur — et il est incapable de dribbler pour conduire la balle (niveau de l'initié) ou, à
plus forte raison, pour fixer et déborder (niveau de l'expert).
— par contre, être incapable de se rééquilibrer en pivotant dans chaque sens est un signe de
faiblesse, quelle que soit la situation.
(2) Voir L'Entraîneur de basket-ball, Editions Vigot, Paris, 1978, pages 27-47, ainsi que le chapitre
réservé à la «formation technique et tactique» du joueur, et plus particulièrement les pages 127-129 pour
l'attaquant et pages 160-162 pour le défenseur.
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au plan collectif :
amener la balle près du panier, jouer dans le dos de l'adversaire, effectuer des retours
sur soi («come back») est significatif d'un niveau...
...être incapable de réaliser des mouvements précis dans un espace restreint ou avoir
besoin de tout le terrain pour déborder son adversaire en un contre un, est représentatif
d'un autre...

au plan général :
ce qui définit le haut niveau actuel c'est la mobilité donc la vitesse (de démarquage,
d'exécution...) ; en conséquence, monter la balle à petit pas pour se mettre en place
face à une défense immobile, caractérise le niveau le plus bas. Cependant ces actions
doivent être éclairées par le contexte (dans quel lieu? contre qui? pourquoi faire?) et
par l'histoire individuelle des pratiquants (quel est leur degré d'entraînement, leur âge,
etc.)

2. Juger le niveau
C'est interpréter ce que l'on voit et être capable de réaliser — ou de faire exécuter
— les gestes qui collent à la situation à l'exclusion de tous les autres même si ces
derniers sont de meilleure qualité.

Par exemple:
Rester immobile après une passe ou renvoyer la balle dès que l'on la reçoit peut être
bon dans certaines circonstances mais n'est généralement pas très satisfaisant...
...Conserver la balle (fixation de l'adversaire) sans que les partenaires se déplacent
est certainement significatif du bon niveau du porteur et du pauvre des autres, mais il l'est
aussi (surtout?) de l'inutilité de ce geste technique dans cette situation.

En conséquence, aucun entraîneur — et par conséquent aucun joueur — ne peut se


dispenser de «lire le jeu» (voir pages 18 et 74).

La pratique répétée de l'observation des matches de tous les niveaux constitue un


excellent entraînement ; cette pratique est maintenant facilitée par la commercialisation des
magnétoscopes. Il semble d'ailleurs que les techniques audio-visuelles soient appelées à
jouer un très grand rôle dans le perfectionnement des entraîneurs.

Attention :

Le niveau, à la différence du «physique», n'a pas souvent de lien avec la catégorie


d'âge. C'est ainsi que parler de «niveau de jeu minime », par exemple, reste une vue de
l'esprit car il existe des minimes dont le niveau est plus élevé que certains juniors.
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Qu'est-ce q u e le « jeu d i r e c t » et le « j e u i n d i r e c t » ? (3)


C'est une notion déjà ancienne — Justin Tessier (4) en parlait dès les années 50
— encore mal connue et de ce fait teintée de mystère. Quoi qu'il en soit il s'agit d'un
concept simple et parfaitement efficace qui mérite — à ces divers titres — d'être étudié
par les entraîneurs et découvert par les joueurs.

Principes
1. Les actions les plus dangereuses sont celles qui sont orientées droit vers le but: jeu
direct.
2. La déviation de l'action dans une autre direction — jeu indirect — doit être considérée
comme une «reprise d'élan» pour mieux retrouver le jeu direct.
3. S'obstiner dans le jeu indirect c'est jouer en «essuie-glace» autour de la zone
réservée et se condamner à ne jamais approcher du but.

Situation sur le terrain


« Le jeu direct est représenté par un couloir tracé de part et d'autre de l'axe
ballon-panier; ce couloir peut avoir une largeur de 2 mètres (environ la largeur de la
planche). La zone du jeu indirect est représentée par la surface extérieure; les actions de
jeu direct sont les mouvements du ballon et des joueurs à l'intérieur d'un couloir stable»
(R. Merand).

(3) Voir également L'Entraîneur de basket, pages 44-46, et surtout pages 149 à 152.
(4) Justin Tessié (1909-1961), professeur à l'E.N.S.E.P., entraîneur de football. Réputé pour ses
qualités pédagogiques.
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Utilisation
Nous faisons référence au jeu direct et indirect lorsque nous parlons de développe-
ment du sens tactique ou de «construction» de système de jeu.
Le but de l'attaque sera donc de placer ou de faire rentrer des joueurs dans ce
«couloir-balançoire» très dangereux pour la défense mais peu stable puisqu'il se déplace
au gré des passes.

Lorsque les joueurs ont pris conscience de l'existence du jeu direct ils découvrent
plus aisément la notion de fixation (de la balle, de l'adversaire) et par suite celle de
débordement (généralement dans le dos du défenseur) et de surnombrement (être à un
moment plus nombreux que l'adversaire dans une «zone-clef» du terrain). Par ailleurs, ils
comprennent mieux l'importance du jeu intérieur et des liaisons entre poste et pivot; ces
rapports — encore très mal utilisés — doivent faire l'objet d'une attention particulière de la
part des entraîneurs.
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Comment bâtir u n style de j e u en a t t a q u e ?

1. Utiliser des systèmes de jeu


Deux conceptions peuvent être décelées :
• les mouvements sont prévus à l'avance et répétés ; l'initiative des joueurs est très
pauvre. Généralement, les systèmes sont faits pour les meilleurs tireurs, en tenant
compte des réactions défensives supposées logiques d'un adversaire « idéal » ;
• afin de ne pas réduire les joueurs à puiser dans le même réservoir tactique, certains
entraîneurs construisent des schémas où, dans le cadre d'un mouvement connu,
l'initiative de chacun peut être en partie préservée : c'est un système avec une ou deux
options.

Dans un cas comme dans l'autre les réponses aux situations imprévues... sont
imprévisibles !
Ces méthodes préétablies peuvent donner une discipline à l'équipe mais elles
risquent aussi de la scléroser; cependant les joueurs expérimentés peuvent s'en satisfaire
parce qu'ils savent abandonner le carcan du «mécanisme» lorsqu'il est trop contraignant.
Reste le problème de la cohésion et celui de l'autorité de l'entraîneur...

2. U t i l i s e r d e s p r i n c i p e s d e j e u (5)
Ici encore deux attitudes :
• sur des dispositifs classiques l'entraîneur greffe un certain nombre de «gammes
techniques» (souvent appelées fondamentaux collectifs) passe et va, écrans à l'opposé,
tourne-autour, etc.) ; il considère que la structure d'ensemble doit être respectée (toutes
les positions doivent être occupées ou en train de le devenir) mais ne dicte pas de
trajets particuliers aux joueurs ;
• l'entraîneur impose (ou n'impose pas) de structures de départ et laisse s'exprimer les
joueurs. C'est du «jeu libre» (free lance) qui s'appuie sur les savoirs techniques des
joueurs et leurs nombreuses heures de pratique.

Ces méthodes que les Américains popularisent actuellement sous le terme de


«passing game» n'ont (pas encore) bonne réputation en France d'une part parce que
nous restons marqués par notre esprit cartésien qui répugne à ne pas désigner chacun
pour un rôle dans le cadre d'une tâche précise ; d'autre part parce que le niveau technique
général ne le permet guère ; les joueurs peu complets focalisent leur attention sur le
contrôle de leurs déplacements et de leurs gestes plutôt que de « lire le jeu » adverse.

(5) Voir également L'Entraîneur de basket-ball, page 99.


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3. Utiliser au maximum le jeu rapide


Bref historique

Il y a quelques années la contre-attaque était le plus souvent le fait d'une partie de


l'équipe (3 «avants» lancés par les 2 «arrières»). Plus proche de nous les entraîneurs ont
préconisé les situations de surnombre (3 contre 2; 2 contre 1) mais aussi de faire
participer les arrières — devenus «trailers») — à la conclusion de l'action. C'est le «early
game » des Américains (6).

Intérêt du jeu rapide


Il est la véritable amorce de l'attaque car:
• il donne naissance à des mouvements offensifs finaux enchaînés comme des systèmes
afin de placer les joueurs dans des zones à haut pourcentage de réussite ;
• il se termine souvent par un tir à proximité de la zone réservée plutôt que par un tir en
course ;

• le surnombre n'est plus une condition nécessaire pour accélérer le jeu ; l'avantage de
position suffit.

Les entraîneurs qui mettent l'accent sur le jeu rapide (7) insistent sur le fait que c'est
la position finale des joueurs autour du dribbleur qui détermine l'organisation offensive ; de
cette manière il n'y a plus de rupture (se replacer) entre la contre-attaque et l'attaque:
c'est la continuité du jeu qui l'emporte; il y a donc une simplification de la construction
des attaques parce qu'elles sont menées à leur terme beaucoup plus rapidement. C'est
ainsi qu'au plus haut niveau, on demande de conclure l'attaque entre 6 et 7 secondes.

(6) Voir page 25, le jeu continu ou jeu de transition.


(7) Hubie Brown, Coach professionnel des « Knickers » de New York, fixe comme objectif 32 à 40
contre-attaques par rencontre avec 50 à 70% de réussite.
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Quels sont les différents dispositifs de l'attaque?


Les dispositifs permettent de répartir les joueurs dans les espaces de terrain que
l'entraîneur juge important d'occuper par rapport à la stratégie qu'il désire appliquer;
celle-ci est fonction de sa «philosophie» et bien entendu de la qualité de ses joueurs. Il y
a des dispositifs «éclatés», «concentrés» et «mixtes» qui peuvent être «équilibrés» ou
«dissymétriques». Quelle que soit leur configuration, leur but est d'écarter, tasser et étirer
la défense afin que l'attaque puisse se porter soit dans les espaces libres soit sur les lieux
mêmes où sont placés les joueurs. La plupart des formules offrent plusieurs sortes de
variantes et peuvent être utilisées «à toutes les s a u c e s » : elles servent en quelque sorte
de squelette à l'attaque.

Figure 3 Figure 4
Fer à cheval (écarter la défense). 1-4 (faire remonter la défense).

Figure 5 Figure 6
2-1-2: Dispositif très symétrique qui permet «Double stack» (tasser la défense).
d'utiliser deux « faux pivots » et un poste, mais
également 3 joueurs intérieurs.
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Figure 7 Figure 8
«Double stack» dissymétrique. «Triple stack» qui permet de dégager tout un
côté.

Exemple de s y s t è m e de jeu
(France au cours du Tournoi de Noël 1980)

Figure 9 Figure 10
Le meneur passe à l'ailier pendant que le poste La balle est à l'ailier 2...
porte un écran au pivot.
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1. Les zones d'influence d e s arbitres:


Il y a deux arbitres :
• l'arbitre de tête (AT) devant l'action ou sur le côté ;
• l'arbitre de queue (AK) derrière l'action ou sur le côté.
Ils permutent leurs positions toutes les fois qu'il y a faute ou entre-deux.
Ils s'efforcent de respecter leurs «zones d'influence» et ne sifflent pas s'ils sont plus
loin de l'action que leur collègue (voir le dernier alinéa de l'art. 19).

2. Position d e s arbitres s u r « a t t a q u e placée» (figure 235).


Les arbitres doivent se placer pour voir le jeu sous des angles différents ; un a une
vue globale (arbitre de queue = AK), l'autre s'intéresse à l'action qui se déroule près du
ballon (AT).
Au cas d'une contre-attaque l'arbitre doit se trouver devant l'action ; s'il est surpris il
s'efforce de garder une vision juste en se maintenant à hauteur des joueurs.

Figure 235

3. Position d e s arbitres sur action « à proximité du panier» (figure 236)


L'arbitre de queue qui se trouve sur la ligne de fond contrôle tout ce qui se passe
au-dessous de la hauteur d'épaule des joueurs; l'arbitre de tête contrôle ce qui se déroule
au-dessus de la hauteur d'épaules des joueurs: il annonce les paniers réussis et peut être
également responsable des violations sur 3.

Figure 236
Quelques subtilités... qui peuvent être utiles
Avant le match :
• un match ne peut commencer si l'une des équipes n'a pas sur le terrain, cinq joueurs
en tenue prêts à jouer (art. 25) ;
• les remplaçants qui arrivent en retard, mais qui sont inscrits sur la feuille de match,
peuvent jouer (art. 15) ;
• les maillots doivent posséder des numéros pleins (de 4 à 15);
• l'équipe visiteuse a toujours le choix du panier et du banc de son équipe (art. 86).

Pendant le match :
• si le dégagement n'est pas suffisant pour effectuer convenablement une remise en jeu,
le défenseur doit se trouver à un mètre (minimum) de celui qui effectue la remise en
jeu ;
• le contrôle manuel d'un adversaire se trouvant face à soi est interdit alors qu'il est
toléré pour celui qui se trouve dans votre dos ;
• quand un ballon touche un officiel il est considéré comme ayant touché le sol au même
endroit (art. 47) ;
• lorsqu'elle touche la tranche ou qu'elle passe derrière le panneau sans rien toucher la
balle est encore en jeu ; elle est hors jeu quand elle touche les supports (art. 50) ;
• un contact accidentel avec la main d'un adversaire qui tient le ballon ne doit pas être
pénalisé (art. 80).
• Lorsqu'un joueur commet sa cinquième faute il doit être remplacé dans la minute qui
suit. (et non pas 20 secondes comme dans les changements normaux, art. 41
• Si deux entraîneurs demandent un temps mort à peu près en même temps, le temps
mort est inscrit au compte de celui qui en fait le premier la demande.

Après le match
Pour être recevable une réclamation doit être enregistrée au premier arrêt de jeu qui
suit l'action contestée; elle doit être confirmée à la fin de la rencontre et inscrite par
l'arbitre sur la feuille de match sous la dictée du capitaine en jeu de l'équipe plaignante,
signée par les arbitres et les deux capitaines, confirmée par lettre recommandée dans les
24 heures et enfin accompagnée d'une somme d'argent (350 F en 1981) (art. 142 des
Règlements généraux).

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