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BREVET D’ENTRAINEUR DE FOOTBALL

Module 8 / S2 / Séq. 11 :

Les compétences de l’entraîneur


Posture de l’éducateur
Posture de l’éducateur

Les 6 clés d'un bon climat d’entrainement de pratique


: LE SYSTEME ENDOCRINIEN
Toutes catégories.

Le climat d'entrainement qui entoure les séances et qui va de pair avec le climat de "pratique" en match,
est l'un des fondamentaux de l'acte d’entrainer.

Par le biais d'une pédagogie active et positive, il favorise le plaisir de jouer, encourage la progression, et
renforce les valeurs éducatives de l'outil football. Pourquoi ?

Le climat d'entrainement et de pratique est au cœur du triangle pédagogique formé par l'entraîneur,
l'entraîné et l'activité. Il vise à placer le joueur au centre de la pratique, devenant plus que jamais acteur de
sa performance, de son projet, et bénéficiant pour ce faire de la bienveillance de son encadrement. Le
climat d'entrainement impacte le processus motivationnel du joueur et son bien-être.

Soit "les trois C" de l'éducateur : Compétence, Conscience et Confiance.

En d'autres termes : acquérir un certain nombre de compétences, en avoir conscience, et ainsi prendre
confiance. Puis ses enjeux représentés par "les trois P" : Plaisir de jouer, Progrès, et Participation (active)
du joueur.

Afin de mieux appréhender et comprendre tous les facteurs qui participent au climat entrainement les
voici regroupé en six parties.

1- BIEN SE CONNAITRE SOI-MEME

Parmi les outils nécessaires à l'instauration d'un bon climat d’Entrainement. La connaissance de l'activité,
celle des caractéristiques du public (selon la catégorie), mais aussi la connaissance de soi-même, de ses
émotions, sont essentiels ! En effet, dans le cadre de sa mission d'encadrement, l'éducateur ne doit pas
faire l'économie d'une introspection visant à cerner ses propres attentes. Pourquoi suis-je éducateur ?
Qu'est-ce que j'attends de cette fonction ? Que suis-je prêt à donner ? Connaître son fonctionnement,
savoir gérer ses émotions et parvenir à évaluer objectivement ses atouts et faiblesses, représente le
meilleur moyen d'entretenir une relation pédagogique appropriée avec les joueurs et donc de favoriser
l'instauration d'un bon climat d'entrainement.

2- CHANGER SA PERCEPTION DE LA COMPETITION

Pour optimiser le climat d'entrainement et le climat de pratique, l'éducateur doit changer sa perception de la
compétition. Il n'est pas question de la renier, juste de faire évoluer la représentation que l'on en a. Car la
compétition est une bonne chose, un ingrédient essentiel, dans le sens où elle permet de s'étalonner, de
s'évaluer. Mais, peu importe les enjeux, c'est "bien faire de la compétition" qui importe. Elle s'inscrit ici dans
un processus de progression où l'adversaire n'est pas un ennemi. Malheureusement, dans les faits,
l'éducateur pense souvent (à juste titre parfois) qu'il sera jugé par les parents ou les dirigeants parce qu'il
aura gagné ou perdu un match… D'où la nécessité de se recentrer sur le projet éducatif du club et son
statut. Empiler les victoires ne peut en aucun cas être l'objet social prioritaire de la structure. Ce n'est pas
la finalité en plus d'être très réducteur. L'éducateur doit en avoir conscience, comme il doit avoir
conscience de la priorité à donner à ce chaînon éducatif que sa mission d'encadrement incarne. En
d'autres termes, ne pas accorder trop d'importance aux objectifs de résultat au détriment des objectifs de
maîtrise et de moyens : essayer dans le cadre d'un match de s'appliquer à la conservation du ballon, à
effectuer un maximum de passes vers l'avant, etc… Si l'éducateur tient compte de tous ces éléments, il
favorisera assurément le climat de pratique.

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3- ACCORDER UN STATUT POSITIF A L'ERREUR

Beaucoup de jeunes arrêtent le football en club parce qu'ils ne se retrouvent pas dans le management de
l'éducateur et/ou dans les enjeux de la compétition. Bref, ils ne s'amusent pas ! Ce n'est pas normal.
Comment accepter qu'un jeune arrive au match du samedi ou du dimanche avec une boule au ventre
parce qu'il a peur de mal faire ?

On voit bien des footballeurs de haut niveau commettre de grossières erreurs ! Alors comment en vouloir à
un gamin de 9 ans ?

Trop d'éducateurs (et de parents) mettent un niveau d'exigence disproportionné. Ils ne parviennent pas à
relativiser. Or, il faut accorder un statut positif à l'erreur. Expliquer que l'on construit ses réussites "aussi et
surtout" grâce à ses erreurs.

4- POSER UN CADRE

Un entraîneur compétent est respecté. Mais un entraîneur compétent est aussi quelqu'un qui sait définir un
cadre de fonctionnement. Pas question de rentrer dans le monde des "Bisounours" où l'on positive tout.
Les jeunes ont besoin d'un cadre comportant des règles individuelles et collectives. Ils les réclament
d'ailleurs ! On peut même imaginer les définir avec eux, en prenant soin évidemment de les orienter, afin
qu'ils s'impliquent et s'approprient ce mode de fonctionnement, en deviennent les véritables acteurs. Ainsi,
cela aura davantage de sens pour eux.

5- FAIRE PREUVE D'EMPATHIE

L'empathie est un paramètre essentiel du bon climat d'entrainement. Mais l'empathie, c'est quoi ? C'est
accorder de l'attention à chacun de ses joueurs, c'est échanger avec eux, leur demander leur ressenti à la
fin d'une séance : "Est-ce que vous vous êtes amusé ? La séance avait-elle un sens pour vous aujourd'hui
? Vous a-t-elle semblé difficile physiquement ? À quel moment avez-vous le sentiment d'avoir décroché
mentalement ? Etc… Le tout accompagné de gestes positifs et en évitant les mots qui blessent, les
sarcasmes et les écarts d'humeur.

En résumé, avoir de la considération pour tous les joueurs et se montrer bienveillant.

6- FAVORISER L'ENTHOUSIASME ET LA CONCENTRATION

Pendant la séance, l'éducateur doit être davantage dans l'observation et le diagnostic que dans la
répression. Les encouragements et la mise en confiance doivent prendre le pas sur les critiques, lesquelles
seront toujours constructives. L'interventionnisme qui "pollue" la séance est à proscrire. C'est la
connaissance des différentes formes de pédagogie active et du jeu qui va permettre à l'encadrant
d'optimiser son approche et son comportement. D'où l'importance d'être formé. Car outre la
communication, comme ici, la progression des éducateurs passe invariablement par la formation de
cadres. En formation on développe le savoir-faire (connaissance du jeu, public…) mais aussi et surtout sur
le savoir être, lequel prend de plus en plus de place dans la formation et d'une manière presque prioritaire.
L'objectif étant d'éviter au maximum les principales erreurs que commet l'éducateur dans le cadre de sa
mission d'encadrement : ne pas accepter l'erreur, ne pas écouter, ne pas faire preuve d'empathie,
s'enfermer dans son savoir sans faire preuve de capacité d'adaptation, etc… Les formations mettent donc
davantage l'accent aujourd'hui sur les versants psychologiques de la relation entraîneur entraîné. En
acquérir les bases permet de créer un climat favorisant l'enthousiasme et la concentration. Un exemple
concret ? Remobiliser dans un jeu l'équipe qui est en train de perdre 4-0 et gérer la frustration de l'équipe
qui gagne en annonçant "but vainqueur" sur les 5 dernières minutes de l'opposition. Cette notion de "but
vainqueur" est un exemple parmi tant d'autres sur la manipulation des variables entrainant des contraintes.
Contraintes athlétiques et mentales impactant sur la décision tactique du joueur.

Être naturel et sincère

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Clarification des différentes formes de pédagogie
Daniel Bouthier (professeur d’EPS, professeur des universités de BORDEAUX, ancien responsable de la cellule de
recherche en Rugby) a étudié (1988) et comparé différentes options pédagogiques concernant l’enseignement des
sports collectifs.

Il a distingué la pédagogie des modèles d’exécution (PME) de la pédagogie des modèles auto-adaptatifs (PMAA) et
de la pédagogie des modèles de décision tactique (PMDT). Il a montré expérimentalement la supériorité de cette
dernière.

Daniel Bouthier pense qu’en sports collectifs, la PMAA est le passage obligé pour stimuler la motivation, mais que la
PMDT devient une nécessité dès que l’on se propose d’enseigner des habiletés motrices efficientes (et
« sécuritaires »). La PME est inadaptée en apprentissage face à des habiletés motrices ouvertes.

Ces résultats sont concordants avec les conclusions issues des travaux de Gréhaigne (1995, 1999), et du courant
TGFU (Teaching Games for Understanding) préconisant une approche des sports collectifs par le jeu avec
présentation des règles d’action efficaces, et sollicitation cognitive des joueurs pour favoriser une activité
décisionnelle tactique consciente. Ensemble ils ont plaidé pour une formation prioritaire stratégique et tactique des
joueurs (Gréhaigne, Gotbout, Bouthier, 1999).

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Organisation
Descriptifs Intérêts souhaitée Comportements pédagogiques
de la tâche

Positionner très
clairement les
règles du jeu
(espace, zones,
touches de
Pédagogie balle…)
adaptée au jeu de Stimule la Positionner les
fin de séance recherche de attentes de
notamment. Peut solution par les l’entraineur : 1) Expliquer l’objectif du jeu au travers des principes de jeu
convenir joueurs , la orienter l’attention devant apparaitre et les comportements attendus des joueurs
également dans la communication et des joueurs sur…. Expliquer les règles du jeu et vérifier leur appropriation (démonstration)
première phase l’interrogation ; Agir sur les 2) Lancer la phase de jeu n° 1, repréciser les règles si besoin
d’une situation motivant , replace espaces et contrôler leur bonne application. Laisser dérouler, Observer
tactique les joueurs dans le (longueur, largeur, 3) Pause : échange orienté avec les joueurs et questionnant,
2 équipes, 2 buts, contexte du jeu ( 2 zones), repréciser les attentes pour la phase de jeu n° 2
2 gardiens lignes au minimum le temps 4) Phase de jeu n° 2 : valoriser les bonnes réponses
minimum, sens de ) , fixe un niveau disponible (issues du questionnement à la pause), laissé jouer
jeu, d’exigence ( jeu en (nombre de 5) Pause n° 2 : idem n°1 + identification précise des comportements
aménagements continuité ) , touche, temps tactiques attendus, voire démonstration
possibles (zones, s’appuie sur un pour tirer, les 6) Phase de jeu n° 3 : valoriser les bonnes réponses
portes, jokers, support athlétique changements de (issues du questionnement à la pause), laissé jouer
supériorité ou identifié ( end . rythme), 7) Etc.…..
infériorité capa, puissance , les équilibres ou
numérique vitesse ) déséquilibres
momentanée) numériques, les
appuis, les jokers,
les obligations
(passer dans telle
zone...)

Stimule la
recherche des
joueurs sur une
Idéal pour les
situation de jeu
situations Départ de la 1) Expliquer les objectifs à atteindre par les 2 groupes
précise et
tactiques. 1 sens situation, durée et (buts, joueurs à toucher, contre attaque lors de la récupération du ballon)
standardisée
de jeu 1 gardien, 1 fin de la situation Identifier les objectifs tactiques en s’appuyant sur les principes de jeu et les comportemen
(espace,
équipe attaquante clairement Démontrer
déroulement.)
– 1 équipe identifiés 2) Lancer les premières répétitions : repréciser si besoin les règles
Permet de
défenseur Rotations, temps 3) Questionner sur les comportements attendus,
stabiliser des
(réversibilité : but, de repos montrer la ou les réponses attendues (démonstration)
comportements
zone à atteindre à clairement S’assurer qu’elles sont bien comprises, faire verbaliser
tactiques attendus.
la récupération du identifiés. Rythme 4) Faire répéter en corrigeant par rapport aux comportements
S’appuie sur un
ballon), égalité ou de match identifiés précédemment
support athlétique
inégalité Réponses 5) Augmenter la vitesse d’éxécution, les contraintes
(le plus souvent
numérique, joueurs tactiques Stimuler la concentration des joueurs pour répondre
vitesse spécifique)
à injecter ou non clairement à la contrainte de la situation
Nécessite une
dans la situation identifiées par
grande
(repos si vitesse l’entraineur
concentration pour
par exemple)
être actif sur une
situation brève et
très exigeante

4
Favorise
l’amélioration de la Les cheminements
technique, les du ballon sont
Idéal pour le travail relations prédéterminés :
technique. Pas techniques entre PME
d’opposition partenaires, le Il y a choix dans
(hormis sur travail athlétique les passes ou les
dribble). Se (coordination, déplacements en
1) Expliquer-Démontrer en resituant dans le contexte du match
positionne sur le endurance fonction des
(très important)
terrain avec si capacité, vitesse déplacements ou
2) Fixer un niveau d’exigence (technique, rythme.)
possible un sens selon les indices fournis par
3) Faire exécuter : choisir le temps de pratique adapté
de jeu, une équipe contraintes). les partenaires :
(valoriser des temps de répétition courts à haut niveau d’exigence)
ou partie d’équipe Nécessite des PME adaptative
4) Corriger les paramètres d’exécution technique et les intentions
en place, une répétitions, un (stimule la lecture
(courses, démarquages, changements de rythme.)
progression du niveau d’exigence du jeu :
5) Faire évoluer : gestes, choix (passer de PME à PME adaptative.)
ballon, se termine élevé dans la perception-
sur le but ou réalisation pour décision)
commence vers le resituer l’exercice Ces 2 types de
but (travail dans le contexte PME sont à utiliser
défensif, relances) du match .Doit et à articuler
stimuler la (notion de
concentration des progression)
joueurs

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