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Pour tenter d'apporter quelques éléments de réponse à la question " Qu'est-ce qu'apprendre en EPS au regard des
théories de l'apprentissage ? ", il est nécessaire, à mon avis, de la subdiviser en trois questions, chacune en étroite
relation avec les autres. " Qu'est-ce qu'apprendre en EPS " soulève d'abord une interrogation quant à la nature
réelle des acquisitions réalisées par les élèves en cours d'EPS - s'agit-il de mouvements, de connaissances,
d'aptitudes...? Elle soulève ensuite une interrogation sur les processus mis en œuvre par les élèves pour
construire, installer et conserver en mémoire ces différentes acquisitions. S'agit-il d'associations stimulus-
réponse, d'opérations cognitives, etc. ? Elle soulève enfin une interrogation concernant l'intervention de
l'enseignant. Y-a-t-il des manières privilégiées d'enseigner pour optimiser les apprentissages moteurs des élèves
? La réponse à cette dernière interrogation dépendra bien sûr de ce que l'on aura dit concernant la nature des
acquisitions et des processus d'apprentissage.
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structures internes) que cette relation est réalisée. La nature de ce qui est acquis diffère donc selon les théories de
l’apprentissage. La modification produite peut concerner, répétons-le, soit directement les mouvements de
l'élève, soit des états internes, soit une relation particulière avec l’environnement. Nous devons noter, cependant,
que dans tous les cas, les mouvements sont concernés . Dans le premier, c’est le mouvement en tant que tel qui
est modifié ; dans le second, la modification du mouvement n’est que la conséquence d’autres modifications plus
fondamentales, et notamment, la structure interne des connaissances. Dans le troisième cas, ce n’est pas le
mouvement en tant que tel qui est modifié mais plutôt la relation de celui-ci avec l’environnement. Dans la suite
de cette intervention, je parlerai essentiellement de l'approche cognitive. Elle est non seulement la plus prégnante
actuellement, mais elle est aussi la plus explicite quant à la nature des acquisitions des élèves en cours d'EPS.
C'est enfin celle qui se rapproche le plus de ce qui se fait et de ce qui se dit actuellement en EPS.
a) Le stade perceptif
Les mouvements sont les moyens essentiels par lesquels le sportif peut agir ou interagir dans son environnement.
Dans une large mesure, ils sont déterminés par les contraintes issues de cet environnement. Un joueur de tennis,
qui tente d’intercepter un passing-shot est contraint d’ajuster son action aux caractéristiques spatiales et
temporelles de la trajectoire de la balle (direction, puissance, vitesse) ainsi qu’à sa position par rapport au filet et
à la position de son adversaire. Pour s’adapter à ces contraintes, le sportif doit se renseigner en permanence sur la
nature et l’état de celles-ci. Non seulement, il doit pouvoir les percevoir et les identifier pour en tenir compte
mais, la plupart du temps, la situation sportive étant en perpétuel changement, il doit pouvoir prévoir leur
évolution, c’est-à-dire, savoir à quel type de contraintes il aura à faire face dans les instants qui suivent. Non
seulement, notre joueur de tennis doit identifier les déplacements de son adversaire et la trajectoire de la balle
(direction, vitesse, orientation, effet) dès que celle-ci a été frappée, mais il doit également prévoir où et quand
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elle sera à sa portée pour déclencher sa volée. Il est donc confronté à une double obligation : analyser la situation
dans l’instant et en déduire son évolution. S’il fait une mauvaise prédiction, il réagira trop tard ou se déplacera à
tort. Il est bien évident que la prédiction sera d’autant plus difficile que la balle aura de l’effet et que sa
trajectoire sera imprévisible, pleine d'incertitude. Il devra donc réduire cette incertitude pour identifier la nature
exacte du déplacement de la balle.
- Dans la deuxième opération réalisée au cours du stade de programmation de la réponse, le sportif va spécifier
ce programme généralisé. Par exemple, une fois chargé en mémoire, celui du lancer à bras cassé peut être
appliqué à un grand nombre de passes particulières. Cette application à chaque tâche particulière se fait grâce à
la spécification de valeur sur les quatre paramètres fondamentaux du mouvement que sont : l'amplitude, la
direction, la durée, la force totale. Le sportif va donc attribuer une valeur spécifique à chacun de ces paramètres.
En procédant ainsi, il définit la manière dont le mouvement devra se dérouler concrètement. Le choix des valeurs
dépendra bien sûr du but à atteindre et des conditions environnementales dans lesquelles le sportif se trouve.
L'habileté de l'élève à résoudre le problème moteur posé, dépend de sa capacité à choisir les valeurs les plus
pertinentes à attribuer à chaque paramètre. On appelle habileté motrice cette capacité particulière du sujet à
spécifier les valeurs pertinentes du mouvement pour atteindre le but, compte tenu des différentes contraintes de
la situation. Pour illustrer cette capacité particulière sur laquelle nous reviendrons plus précisément plus loin,
prenons à nouveau un exemple dans le domaine du tennis. Analysons le geste de coup droit d'un joueur de haut
niveau. Qu'observe-t-on ? Apparaît d'abord une partie invariante du mouvement, par exemple la manière de
positionner ses jambes, de mettre la raquette en arrière, de frapper, etc. Il y a ensuite des parties variables de son
coup droit, par exemple la direction du coup, la force, la durée et l'amplitude du geste. Or, savoir donner à son
geste, la direction, l'amplitude, la durée et la quantité de force nécessaires et précises pour mettre la balle tout
près de l'endroit désiré en tenant compte de sa vitesse, de sa hauteur, de son effet, voilà ce qui constitue l'habileté
motrice. La force du joueur réside dans l'identification de la trajectoire de la balle, de son effet, etc. Elle réside
aussi dans sa capacité à choisir la valeur du paramètre du mouvement qui est pertinente par rapport au but et aux
conditions de réalisation. Des milliers de coups différents peuvent résulter des combinaisons infinies entre
l'endroit où l'on veut mettre la balle et les contraintes dont on doit tenir compte comme la trajectoire de la balle,
la position du joueur etc. Pour déterminer quelle valeur pertinente donner aux paramètres du programme
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généralisé le sportif va utiliser une règle de " paramétrisation ". Celle-ci se construit à la suite des multiples
expériences de l'individu qui lui permettent de calculer la valeur exacte qu'il doit donner aux différents
paramètres du mouvement.
- En se référant à " la théorie du schéma " de Schmidt , une conclusion très forte s'impose contrairement à ce
qu'on pense généralement. Lorsqu'un élève, en cours d'EPS, cherche à acquérir une habileté sportive particulière,
il n'apprend pas un mouvement ou une forme spatio-temporelle de mouvement qu'il stockerait quelque part dans
sa mémoire et qu'il irait rechercher lorsque la situation l'exige. Il apprend une forme particulière de connaissance,
une règle, qui lui permet de construire à chaque instant un mouvement correspondant au résultat qu'il cherche à
atteindre en tenant compte des conditions environnementales dans lesquelles se déroule celui-ci.
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littérature pédagogique ou didactique de l’EPS, sous des appellations très diffèrentes : principes opérationnels,
principes d'action, règles d'action, etc. Mais, l'observation attentive des nombreux exemples proposés par les
auteurs, et plus encore, le langage utilisé, montrent que ces notions appartiennent toutes à la même catégorie de
connaissances procédurales. Pour l'illustrer, nous prendrons un exemple concret chez les tenants des différents
principes propres aux sports collectifs. Par exemple, dans le document de Beunard et Dersoir, un grand nombre
de principes opérationnels sont présentés. Ils revêtent tous la forme caractéristique de la connaissance
procédurale. Citons le principe opérationnel 7 (PO7) : " mise en oeuvre de l’algorithme d’attaque ". À tout
moment du jeu, un attaquant doit tenter d’appliquer, conformément au contexte d’action, l’algorithme shoot /
passe / garde :
- si je peux shooter, alors je shoote, par priorité à toute autre action ;
- si je ne peux pas shooter, alors je passe (partenaire mieux placé) ;
- si je ne peux pas shooter, passer, alors je garde la balle.
Nature de l’acquisition : on peut dire qu’une habileté est motrice lorsque les progrès graduels, aussi bien dans la
performance (efficacité) que dans la qualité des mouvements (efficience, coordination, synchronisation), sont
obtenus uniquement par la répétition des mouvements. Sans une mise en œuvre répétée des mouvements, une
habileté motrice ne peut être acquise, et il faut parfois un nombre considérable de répétitions pour y parvenir.
Imaginez le nombre de frappes qu'un joueur de tennis ou de golf doit réaliser pour obtenir une régularité dans ses
coups et cela avec une dépense de ressources cognitives et énergétiques minimale. Imaginez le nombre de
kilomètres et de virages à ski que doit réaliser un skieur de compétition pour parvenir au haut niveau. Autrement
dit, l'activité d’apprentissage consiste en une répétition du mouvement lui-même (pas forcément sous une forme
identique) produisant un progrès graduel à la fois dans son organisation et dans les résultats qu'il permet
d'atteindre. Ce sont surtout les progrès dans la coordination, l’aisance et l’organisation temporelle d’une habileté
motrice, qui constituent les marques principales de son acquisition. Il semblerait qu’il n’y ait rien de comparable
dans le domaine des habiletés intellectuelles. Une habileté intellectuelle bien apprise (telle que savoir faire une
addition de nombres positifs et négatifs) ne semble pas montrer une phase qui puisse être caractérisée par son
aisance ou par sa bonne organisation temporelle. Elle n’a pas tendance à s’accroître en efficience et en
synchronisation comme c’est le cas des mouvements dans les habiletés motrices. Les habiletés intellectuelles, du
moins celles qui renferment un faible nombre d'étapes, semblent être acquises généralement de manière abrupte
(c’est-à-dire par tout ou rien), ce qui n’est jamais le cas avec les habiletés motrices. Par exemple, déterminer le
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signe d’un produit de deux nombres positifs et négatifs implique deux règles parfaitement simples qui semblent
pouvoir être apprises sous forme de tout ou rien. Qu’est-ce qui peut être graduel dans un tel apprentissage ? Dire
que l'habileté motrice ne peut s'acquérir que par la répétition du mouvement ne signifie pas qu'il s'agit de la
répétition d'une simple succession de gestes stéréotypés ou de la reproduction d'un modèle gestuel. L'habileté
motrice s'acquiert, au contraire, par la variabilité de la pratique et suppose la mise en œuvre d'un programme
généralisé où à chaque tentative, les différentes valeurs des paramètres sont variées en fonction du but à
atteindre.
Durée de l’acquisition: les habiletés intellectuelles ou verbales s’acquièrent , dans le domaine du sport, beaucoup
plus rapidement que les habiletés motrices. Par exemple, des chercheurs ont suivi de jeunes enfants âgés de 8 à
10 ans (à la fois experts et novices) pendant toute une saison de basket. Ils ont mesuré, chez eux, au début et à la
fin de la saison, d'un côté les connaissances procédurales, déclaratives, et habiletés motrices (dribbles, tirs, etc.)
évaluées en dehors du contexte du jeu et de l'autre la qualité de leurs décisions et de la mise en œuvre des
diverses habiletés en cours de jeu. Les résultats ont montré que seule la base de connaissances déclaratives et
procédurales s'est enrichie pendant la saison. Aussi bien les experts que les novices augmentaient leurs scores sur
les divers tests de connaissance du basket, tests passés en dehors du jeu. Concernant la qualité du jeu, la seule
mesure qui ait progressé, pendant la saison, était celle de la qualité des prises de décisions (plus de bonnes
décisions). À la fin de la saison, les scores de connaissances intellectuelles du basket étaient significativement en
rapport avec la qualité des décisions effectuées en cours de jeu. En revanche, l’habileté motrice, mesurée à l'aide
des tests en dehors du jeu, n’a pour ainsi dire pas évolué. De même, l’exécution des habiletés motrices de
dribble, de tir, etc., en cours de jeu, n'a pas non plus progressé. Les auteurs n’ont par ailleurs trouvé aucune
corrélation significative entre les connaissances intellectuelles et la qualité de l’exécution motrice en cours de
jeu. Ainsi, les composants intellectuels de la performance sportive (connaissances sur le basket et décisions
durant le jeu) paraissent progresser beaucoup plus tôt dans la pratique que les habiletés motrices (dribble, tir,
exécution). Les chercheurs suggèrent que ce résultat peut très bien être en rapport avec ce que les entraîneurs
mettent en évidence dans l’entraînement (aspect cognitif du jeu plutôt que l’habileté) comme cela est indiqué par
les interviews des entraîneurs et des enfants. Les résultats de l'ensemble de ces expériences indiquent que la
relation entre les connaissances de type intellectuel et les habiletés motrices joue un rôle central dans le
développement de la performance sportive chez les jeunes enfants. Cependant, le développement des habiletés
intellectuelles progresse à un rythme beaucoup plus rapide que le développement des habiletés motrices. Les
élèves apprennent quoi faire dans le contexte de la situation sportive beaucoup plus rapidement qu’ils
n’apprennent les habiletés motrices nécessaires pour mettre en œuvre de manière efficace les actions. En sport,
savoir quand et comment exécuter une habileté n’est pas synonyme de savoir exécuter l’habileté.
Généralités des connaissances procédurales et spécificité des habiletés motrices Généralités des connaissances
procédurales et spécificité des habiletés motrices : une troisième caractéristique permet, à nos yeux, de
différencier les habiletés intellectuelles des habiletés motrices. La mise en œuvre des habiletés intellectuelles
consiste à appliquer une règle générale à des exemples variés. Il ne semble pas, du moins de manière aussi
apparente, que la mise en œuvre d’une habileté motrice puisse être décrite en de tels termes puisqu’elle requiert
la mise en œuvre de mouvements musculaires beaucoup plus spécifiques. Certes, une habileté motrice est
généralisable puisque les règles de paramétrisation permettent de varier le mouvement en fonction des demandes
variables de l'environnement. Mais cette possibilité de variation reste à l'intérieur des limites du programme
généralisé. Prenons un exemple qui nous permettra d’illustrer cette différence très importante. Dans une situation
d'attaque à deux contre un, quelque soit le sport collectif concerné, un joueur peut appliquer les mêmes règles.
Dans cette situation, un attaquant peut tenter d’appliquer les connaissances procédurales dont nous avons parlé
plus haut :
- si je peux shooter, alors je shoote, par priorité à toute autre action ;
- si je ne peux pas shooter, alors je passe (partenaire mieux placé) ;
- si je ne peux pas shooter, passer, alors je garde la balle.
Ces connaissances sont utilisables que l’on joue au rugby, au foot, au handball, au basket, au hockey, au polo ou
à d'autres sports collectifs. Ces habiletés intellectuelles peuvent facilement se généraliser et se transférer d’une
activité à l’autre. Ce n’est pas le cas des habiletés motrices. Les mouvements requis par le programme généralisé
permettant de tirer ou de passer, dans chacun de ces sports, sont beaucoup plus spécifiques et relativement peu
transférables d'un sport à l'autre (ce qui ne veut pas dire qu'il n'y ait aucun transfert à l'intérieur du même sport).
Par exemple, les différents types de passe que l'on peut faire à un partenaire - passe avec le pied au football, avec
les deux mains au basket, d'une main au handball, frappée à deux mains au volley, à l'aide d'une crosse au
hockey, etc., utilisent toutes un programme généralisé différent, ce qui limite les possibilités de transfert. Il existe
bien un transfert inter-sports mais il ne peut se produire que si les tâches motrices spécifiques à chaque sport
renferment quelques similarités sans lesquelles il n'y aurait pas transfert (par exemple des tâches d'anticipation-
coïncidence au tennis et à la pelote basque). Mais ce transfert est très limité dans sa généralité si on le compare
au transfert des connaissances procédurales. Quelque soit la comparaisonqui est faite, les habiletés motrices sont
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différentes des autres connaissances. Cette constatation est importante car elle attire l'attention sur le fait qu'une
trop grande prise en compte des principes d'action, ou des principes opérationnels, peut laisser dans l'ombre la
nécessaire éducation des habiletés motrices.
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activités ultérieures qui sont en rapport avec celles-ci. On aime plus les activités qui ont été, dans le passé,
associées à des sentiments positifs que les activités qui ont été associées à des sentiments négatifs. Ces
expériences chargées d’affects influencent donc les réactions affectives sur des tâches similaires dans le présent
ou dans le futur. Par exemple, si, dans le passé, on a fait des expériences négatives avec un enseignant d’EPS ou
un entraîneur, on risque d'être moins positif en général envers les cours d’EPS ou de sports, et envers les
enseignants d’EPS ou les entraîneurs. Les comportements chargés d’affects, à la fois des enseignants et des
parents (louanges, critiques, ostracisme public, rejet) et les expériences plus générales à l’école (procédures de
prises de tests, variations de programme) peuvent avoir des effets similaires. La pratique des APS provoque ou
déclenche un grand nombre de réactions émotionnelles. Il est évident que chercher à ressentir des affects ou des
émotions positives (tels que aimer l’excitation et avoir du plaisir) et éviter les affects négatifs (tels que les
sentiments d’anxiété, de honte, de ridicule) sont des motifs principaux pour continuer à participer et s’engager
dans les APS proposées à l’école. Le manque de plaisir est l’une des raisons principales de l’abandon de
l’investissement en classe ou en club. Les élèves qui sont confrontés à une quantité excessive d’échecs
manifestent souvent les caractéristiques de l'impuissance apprise, c'est-à-dire un manque de motivation, une
persévérance minimale face à la difficulté, et une apathie générale de l’investissement dans les situations
problèmes. De tels sentiments négatifs personnels détériorent le processus d’acquisition de connaissances et
d’habiletés que nous avons décrit plus haut. L’importance de ces connaissances affectives est donc considérable.
Personne, dans le domaine de l’EPS, ne semble leur accorder une quelconque importance. Et pourtant, toute
intervention de l’enseignant d'EPS devrait avoir, en filigrane, la prise en compte de l’acquisition de ces
connaissances affectives. Celle-ci devrait constituer un objectif important de l'EPS, d'autant qu'elle conditionne
fortement l'atteinte du troisième objectif : gérer sa vie physique future. Nous n'avons pas la place de décrire ici
des propositions d’intervention et surtout de conception des tâches permettant de les développer. Et pourtant, il
est tout à fait concevable de décrire les différents paramètres de la tâche, ou du climat de la classe, permettant de
générer chez les élèves le maximum d'expériences affectives positives en cours d'EPS. Répétons-le, la
connaissance affective constitue un domaine d’étude qui est capital dans la compréhension des comportements
de participation et d'apprentissage des enfants et des adolescents en classe. Les comportements favorisant ou
inhibant l’apprentissage et l’acquisition des autres connaissances, sont l’expression manifeste de ces cognitions
et de ces sentiments.