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Fascicule d’Agrostologie

Classe terminale des Humanités Agricoles

I. PLANTES TOXIQUES POUR LE BETAIL

1. CONSIDERATIONS GENERALES

Par plantes toxiques, on entend la plante dont la consommation par différentes espèces
animales peut entrainer des troubles graves et très souvent mortels. Ces plantes se
rencontrent dans presque toutes les familles du règne végétal mais plus spécialement
certaines familles connues pour leurs qualités toxiques (Solanacées, Euphorbiacées,
Composées).

Apprendre à identifier les végétaux reconnus dangereux est donc essentiel. Le principe
toxique peut être réparti dans toute la plante (tsuga vénéneux) ou préférentiellement
dans un organisme : la racine (tsuga aquatique), les baies (lauréole) ou les feuilles
(cerisier sauvage).

L’action nuisible des plantes peut provenir de l’action mécanique et de l’action


chimique :

a. Action mécanique : l’ingestion des graines des graminées portant des épines qui
vont perforées l’estomac. Exemple : Hétéropogon et Chrysopogon.
b. Action chimique : l’ingestion de certaines parties de la plante qui sont
fermentées. Contact avec les plantes qui sont pourvues de poils très urticants qui
créent la brû lure. Exemple : fruit du manguier fermenté.

A l’exception des graminées, les plantes toxiques ne sont pas régulièrement


consommées par le bétail ; c’est souvent en période difficile et surtout en saison sèche
que les animaux se jettent sur les espèces des autres familles.

2. SYMPTOMES GENERAUX D’EMPOISONNEMENT PAR LES PLANTES TOXIQUES

Parmi les symptô mes d’intoxication végétale couramment rencontrés, on a :

- Abondante diarrhée, parfois sanguinolente ;


- Lésions apparentes sur la peau (photo dermatite) ;
- Inappétence ;
- Bave ;
- Difficulté respiratoire, avec palpitations ;
- Tremblements, convulsions, faiblesse des membres postérieurs, frissons,
divagation avec marche hésitante ;
- Abondante sécrétion urinaire ;
- Etat de dépression ou d’hallucination ;
- Paralysie ou coma ;
- Parfois symptô mes semblables aux maladies infectieuses : indolence
accompagnée parfois de fièvre.

Josué NKOTELO
0892527420/Josuekotelo@gmail.com
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Tous ces symptô mes ne se présentent pas en même temps, ni successivement, chez une
même bête. Certains sont caractéristiques de l’une ou l’autre plante, de même le degré
d’intoxication peut ne faire apparaitre qu’un des symptô mes seulement. Enfin, il peut y
avoir mort brusque sans aucuns symptô mes cliniques.

En règle générale, lorsque les animaux meurent en présentant ces symptô mes on doit
immédiatement penser aux plantes toxiques et examiner attentivement le contenu de
leur estomac Lorsqu’on n’est pas à mesure de déterminer son nom, on peut recourir à un
spécialiste pour déterminer le nom et caractéristique de la plante.

II. ANALYSE BOTANIQUE DES HERBAGES

La valeur nutritive des herbages tropicaux constitue facteur principal qui limite le
développement de l’élevage dans la zone tropicale ; à cause d’une part, de la composition
floristique qui est pauvre et d’autre part, du climat.

En effet, la valeur nutritive d’une herbe dépend de son aptitude à faire face aux
exigences de l’animal en matière des protéines, de l’énergie, des minéraux et des
vitamines.

Sur le plan pratique, les facteurs qui déterminent le volume du fourrage absorbé sont
l’â ge de la plante et la nature spécifique de la plante. Une analyse effectuée sur la
consommation des animaux pâ turant un terrain occupé par trois graminées a donné les
résultats suivants :

Espèces 30 jours 88 jours 150 jours


Cloris gayana 44 kg 38 kg 32 kg
Digitaria decumbens 43 kg 38 kg 20 kg
Pennisetum 53 kg 47 kg 35 kg
clandestinum

On remarque qu’une repousse de 30 jours est consommée en grande quantité alors qu’à
150 jours la chute de consommation est importante. L’analyse botanique d’un herbage
cherche à déterminer sa valeur bromatologique c’est-à -dire sa capacité de charge, sa
productivité potentielle et sa productivité actuelle.

1. APPRECIATION DE LA VALEUR BROMATOLOGIQUE DE FOURRAGE

L’étude d’un pâ turage tient compte non seulement de l’examen botanique (flore,
végétation) et écologique mais aussi de l’estimation de la valeur fourragère.

La valeur fourragère d’un pâ turage, appelé aussi valeur bromatologique, est variable
au cours de l’année et dépend de la nature des plantes présentes et de leur stade
végétatif. Cette valeur alimentaire dépendra :

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- De la proportion réelle de plantes consommables ou appétibles ;


- De la valeur fourragère des productions consommables au moment considéré ;
- De la teneur en éléments minéraux (macroéléments et oligo-éléments) des
fourrages consommables.

a. Appétibilité et sapidité des plantes

L’appétibilité est l’appréciation objective d’attraction qu’un animal manifeste


comparativement à une autre espèce.

L’appétibilité est une notion relative, car les animaux choisissent différemment, selon les
espèces mises à leur disposition par le pâ turage fréquenté. A défaut des plantes les plus
appréciées, consommables en priorité, les animaux consommeront des espèces de
moindre appétence et, dans un pâ turage pauvre, des plantes pourront y être
recherchées alors qu’elles seront délaissées dans un pâ turage riche. Dans un même
pâ turage, une plante donnée pourra également être recherchée à certaine période et
délaissée à d’autres moments.

En l’absence des troupeaux observables directement, les indications sur l’appétibilité


probable d’une plante peuvent être fournies par les critères suivants :

- Une plante sucrée est généralement plus appréciée qu’une plante amère ;
- Des plantes très odoriférantes en vert sont refusées par le bétail, alors qu’elles
sont consommables à l’état de pailles lorsque l’odeur a disparu. C’est le cas des
citronnelles comme Cymbopogon proximus en steppes sahéliennes et
Cymbopogon giganteus en savanes soudaniennes ;
- Les graminées à chaumes moelleux sont généralement plus recherchées à l’état
de pailles que celles à chaumes fins et creux ;
- Les jeunes pousses riches en azote sont très.

La sapidité d’un fourrage se définit comme l’intensité de plaisir éprouvée par


l’ingestion de l’herbe. Elle est fonction de l’odeur, du goû t, de la texture, de la couleur
de la plante.

b. Coefficient de valeur pastorale des espèces fourragères

Le coefficient de valeur pastorale des espèces fourragères permettent de donner la


valeur pratique des herbages sans passer par le laboratoire.

 Graminées :
 Pennisetum purpeum : 4 – 5
 Setaria sphacelata : 7
 Paspalum notatum : 2 – 3
 Panicum repens : 3

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 Bracchiara mutica : 4 – 6

 Légumineuses :
 Stylosanthes guyanensis : 6 – 7
 Vigna sinensis : 4 – 5
 Trifolium subterraneum : 6 – 7

 Plantes fourragères diverses :


 Ipomea batatas : 4 – 5
 Helianthus annus : 5 – 7

c. L’échelle de valeur pratique des herbages

Elle va de 0 – 10 :

 0 – 1 : valeur médiocre c’est-à -dire que les plantes sont seulement


broutées à l’état jeune ou à l’absence des espèces appétissantes ;

 2 – 3 : valeur assez bonne : la plante se lignifie rapidement et constitue le


plus souvent le lieu de refuge des espèces peu productives ;

 4 – 6 : valeur bonne à très bonne : la plante présente une bonne


production ;

 7 et plus : valeur excellente : la plante présente une très bonne production.

Application

Considérons un pâ turage de Setaria Ipomea batatas :, de Bracharia mutica et de


Stylosantes guyanensis. Déterminez la valeur pratique de ce pâ turage sachant que le
pourcentage de participation est respectivement de 40, 30, 30 ? quel commentaire
pouvez-vous faire sur ce pâ turage ?

d. Valeur fourragère des plantes consommées et besoin du bétail

La valeur fourragère dépend de deux éléments essentiels : valeur énergétique et


teneur en azote.

La valeur énergétique du fourrage est exprimée en Unités Fourragères (UF). L’U.F. est
l’équivalent d’un kilogramme d’orge en grain produisant 1 650 calories dans le cas de
ruminants. On utilise en pratique deux unités : la première, Unité Fourragère Lait (UFL)
est utilisée pour la production de lait et une série d’autres productions telles que la
croissance du fœtus et l’énergie nécessaire à l’exercice. La seconde, Unité Fourragère
Viande (UFV) l’est pour la production de viande à un rythme de croissance très élevé.

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L’UFL exprime la quantité d’énergie nette pour la production laitière contenue dans 1 kg
d’orge de référence (870 g de matières sèches ; 2 700 kcal d’énergie métabolisable). 1
UFL = 1 700 kcal ou 7 115 kJ, soit 7,12 MJ d’énergie nette pour la production laitière.
L’UFV exprime la quantité d’énergie nette contenue dans 1 kg d’orge de référence (870 g
de matières sèches ; 2 700 kcal d’énergie métabolisable) pour l’entretien et la croissance
chez l’animal à l’engrais, à un niveau de production de 1,5. 1 UFV = 1 820 kcal ou 7,62 MJ
d’énergie nette pour la production de viande.

La valeur azotée du fourrage est caractérisée par sa teneur en matières azotées


digestibles (M.A.d. en g/kg de M.S.). M.A.d. : quantité de matières azotées totales
ingérées apparemment disparue dans le tube digestif. La teneur en M.A.d. d’un aliment,
ou d’une ration, est obtenue en multipliant sa teneur en matières azotées totales par la
digestibilité apparente de l’azote.

Les bovins tropicaux adultes étant des animaux dont le poids moyen varie de 200 à 400
kg, les éleveurs africains ont adopté une norme zootechnique conventionnelle pour
exprimer le poids moyen d’un bovin. Un bovin adulte représente une unité
conventionnelle de 250 kg. Les éleveurs africains parlent de l’U.B.T (Unité Bétail
Tropicale). Cette unité zootechnique adoptée conventionnellement par les éleveurs
africains permet d’estimer la charge que porter un pâ turage car tous les animaux
présents au pâ turage n’ont pas le même poids.

Exemple : combien d’U.B.T y a – t – il dans un pâ turage comptant :

- 1 taureau de 400 kg = 400 kg


- 3 vaches de 200 kg = 600 kg
- 3 génisses de 150 kg = 450 kg
- 3 veaux de 40 kg = 120 kg
Total = 1 570 kg
1570 kg
Donc, on a 6,28 U.B.T soit =6 , 28 U . B .T
250 kg

La consommation journalière d’un bovin est estimée à 2,5 kg de matières sèches (M.S.)
pour 100 kg de poids vif (P.V).

Par exemple : si 100 kg de P.V consomme 2,5 kg par jour ; un U.B.T consommera 6,25 kg
250 kg x 2 , 5 kg
de M.S par jour ; soit =6 ,25 kg de M.S par U.B.T.
100 kg

Pour les moutons et les chèvres en stabulation, la consommation journalière est toujours
de 2,5 kg de M.S pour 100 kg de P.V. Toutefois, les chèvres peuvent consommer jusqu’à 5
kg de M.S par jour en pâ turage naturel.

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En estimant à 6,25 kg, la consommation journalière de l’U.B.T en M.S, il est possible


d’évaluer l’apport que doit procurer 1 kg de M.S ingérée afin d’assurer l’entretien de
besoinU . B .T
l’U.B.T (un gain en poids ou en production laitière) ; et cela se calcul par :
6 ,25 kg
1650
1 kg de M.S du fourrage ingéré doit donc apporter un minimum de 0,45 UF donc et
0 , 45
25 g de M.A.d sinon les besoins d’entretien de l’U.B.T ne sont pas satisfaisants, l’animal
doit vivre en ce temps de ses réserves et il va maigrir.

Si un fourrage apporte 0,5 UF et 34 g de M.A.d par kg de M.S, il doit permettre une


production journalière de 1 litre de lait ou un gain de poids vif de 100 g.

Si un fourrage apporte plus de O,6 UF et 53 g de M.A.d par kg de M.S, il doit permettre


une production journalière de plus de 3 litres de lait ou un gain de poids vif de plus de
300 g.

Tableau 1 : production de l’U.B.T selon la valeur du kg de M.S

Apport du
kg de M.S U.F M.A.d M . A .d
(g) U .F
Production U.B.T
Entretien /Jour…………………………………………………… 0,45 25 55
Gain de poids/jour
100g…………………………………………………………………… 0,50 29 60
300g…………………………………………………………………… 0,60 37 60
500g…………………………………………………………………… 0,70 45 65
700g…………………………………………………………………… 0,80 52 65
Production laitière/jour
1 litre………………………………………………………………… 0,50 34 70
3litres………………………………………………………………… 0,60 53 90
4litres………………………………………………………………… 0,70 63 90
6litres………………………………………………………………… 0,80 82 100

Quatre catégories de fourrages peuvent ainsi être mises en évidence :

1. Fourrage médiocre n’assurant pas l’entretien de l’U.B.T ; le kg de M.S


représente moins de 0,45 UF et moins de 25 g de M.S.
2. Fourrage moyen assurant l’entretien de l’U.B.T et une production journalière
pouvant atteindre 1 litre de lait ou un gain de poids vif de 100 g ; le kg de M.S
représente : 0,45 à 0,5 UF et 25 à 34 g de M.A.d.

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3. Fourrage bonne qualité, assurant une production journalière de l’U.B.T


pouvant atteindre 1 à 3 litres de lait ou 100 à 300 g de gain de poids vif ; le kg
de M.S représente : 0,5 à 0,6 UF et 34 à 53 g de M.A.d.
4. Fourrage excellent, assurant une production journalière de l’U.B.T de plus de 3
litres de lait ou plus de 300 g de gain de poids vif ; le kg de M.S représente
plus de 0,6 UF et plus de de 53 g de M.A.d.

Exemple d’estimation de la valeur fourragère :

Pour les productions d’un pâ turage à Hyparrhenia diplandra :

- Les repousses à 20 jours sont de qualité excellente ;


- Les repousses de 30 à 40 jours sont de bonne qualité ;
- Les repousses de 60 à 80 jours sont de qualité moyenne, par suite de leur faible
teneur en M.A.d. ;
- Le fourrage produit sur le plateau témoin est de valeur médiocre.

Josué NKOTELO
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