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2e Régiment
de
Tirailleurs Sénégalais
1892 = 1933
PARIS
PARIS
DATE DE LA PRISE
DE COMMANDEMENT
Comte.
Combes, Antoine-Vincent
Ebener.
Panier des
Moroni.
Touches.
id. 30 septembre 1892.
Chef de bataillon. 26 août 1893.
Lieutenant-colonel 19 février 1894.
Valet.
id. 17 avril 1895.
Ebener.
Vimard
Lieutenant-colonel 31 juillet 1896.
Chef de bataillon. 21 juin 1897.
Lieutenant-colonel 20 janvier 1898.
Colonel 1er août 1899.
Bertin.
Ebener.
2e
Dumoulin.
Caudrelier.
id.
RÉGIMENT DE TIRAILLEURS SÉNÉGALAIS
Colonel.
id.
7février 1901.
6 septembre 1902.
id.
Chef de bataillon. 14- avril 1904.
'Colonel 15 mai 1904.
Simoneau, Edmond-Marie.. 12 avril 1905.
Noël, François-Marie. 1907.
Ernest-Jules.
Simonin,
Gallois,Achi1le.
de Ranglaudre, Louis-Marie Chef de bataillon.
27 septembre 1908-
1910.
1912.
Mourin, Charles-Henri. id. avril 1913.
Fouquet, Jules-Edouard.
Jules. id.
id. mai 1913.
Paul-Célestin.
jd.
Venel, Lieutenant-colonel juin 1913.
Simonin Chef de bataillon. 13 février 1914.
Vimont, Henri-Alexandre Colonel 23 octobre 1914.
Louis.id.
Molard, 1915.
Bourgeron, Charles. 1916.
id.
de Fajolle, Antoine-Marie.. Lieutenant-colonel 27 février 1919.
Jean-Pierre.
jd.
Cluzeau, Colonel février 1921.
Henri. id.
Braive, mars 1923.
Malafosse, Joseph-Louis. avril 1925.
Berger, Pierre-Henri. avril 1927.
Lion, Louis-Auguste mai 1929.
Perraud, juin 1930.
de Martonne, Edouard juillet 1932.
PREMIÈRE PARTIE
LE RÉGIMENT
DE
TIRAILLEURS SOUDANAIS
DU 1er JUILLET 1892
AU 7 MAI 1900
PREMIÈRE PARTIE
:
un adjudant, 1 sergênt-majo1?, 1 s'ergen-Moumcr,.
:
G sergents, 1 caporal-fourrier, 2 clairons. Total
:
12.
Indigènes '4 sergents, 16 caporaux, 2 clairons, 3? tirailleurs.
de lre classe, 100 tirailleurs de 2e classe. Total 154.
Total général (officiers camprts) : 170.
suite.
Etat-Major, Section hors-rang et
',' ','
1reCompagnie.
Médine
Sanankoro
2e
-- ',' Kérouané
5e
3,e Bissandougou
4e Kouroussa
Médine
Ge
— Bamako
7e
— Siguiri
8°
-- Kankan
;
Bendougou offrai-L son alliance. Cette campagne avait été
très pénible la colonne avait perdu au feu 4 officiers et
;
47 hommes 12 officiers et 140 hommes avaient été blessés ;
de plus 56 officiers et 114 hommes de troupe étaient revenus
malades.
Aussi dès les premiers mois de l'existence du nouveau
régiment, plusieurs décès avaient éprouvé le corps des
officiers.
;
Malgré le succès de la colonne du lieutenant-colonel
Humbert, il restait encore beaucoup à faire la garnison de
Kérouané était cernée, les communications entre Bissan-
dougou et Kankan étaient coupées et Bilali, agitateur qui
occupait les territoires entre le Fouta-Djallon et le Sierra-
Leone, continuait à inquiéter les provinces de la rive gauche
du Haut-Niger. En outre Samory, bien que retiré au Nafana,
continuait la lutte avec énergie, encouragé moralement par
Tié et Ahmadou. Il était urgent de purger les vallées du
Haut-Niger et du Milo des bandes sofas qui les ravageaient
et de forcer Samory à quitter le pays en supprimant ses
relations avec le Fouta-Djallon et le Sierra-Leone, d'où il
tirait des subsides et un appui moral.
Les premiers mois d'existence du régiment sont consa-
crés à son organisation. L'hivernage d'ailleurs empèche
toute opération importante. Pendant ces quelques mois, des
;
reconnaissances sont cependant faites autour des postes
pour assurer leur sécurité des escortes circulent également
pour protéger les mouvements de personnel et de matériel.
Le 1er septembre 1892, Je centre du régiment est transféré
de Médine à Rayes.
COMMANDEMENT SUPÉRIEUR
DU COLONEL ARCHINARD, CAMPAGNE 1892-1893
S4.
- Organisation des colonnes.
Le 11 novembre 1892, le lieutenant-colonel Combes,
commandant le Régiment de Tirailleurs Soudanais, quitte
:
6e
3 Compagnies d'auxiliaires, savoir
lre Cie : lieutenant Delaforge, lieut. Millot, Bourgeois et Incar;
2e
— : capitaine Valentin, lieut. Andlauer, Voulet et Maritz;
— : lieutenant Salvat, lieut. Aymar et Quintard.
3e
Convoi :
1 Détachement d'ouvriers, capitaine Reichemberg;
capitaine Parizot;
Service de Santé : médecin de lre classe Boissier;
Service de l'arrière commandant de Gasquet.
2 vétérineircs, MM. Fraimbault et Pécus.
§ 6. — Colonne principale.
De son côté, le lieutenant-colonel Combes a franchi le
;
Niger en amont de Siguiri à la fin de décembre 1892 et s'est
rendu à Kankan il n'a rencontré que des villages déserts
ou en ruines.
Le lieutenant Morisson (de l'Etat-Major de la colonne),
-chargé de sonder le Milo, assure que la rivière est navigable
jusqu'à Kérouané. La rivière est utilisée comme ligne de
ravitaillement et le commandant de Gasquet organise un
service de pirogues entre Bamako, Siguiri et Kérouané.
Le 6 janvier 1893, la colonne quitte Kankan et remonte
le Milo jusqu'à Onomi, où le lieutenant-colonel Combes
apprend que des rassemblements de sofas ont lieu dans le
:
Sankaran. Samory a profité de l'hivernage pour s'y établir
solidement il songe alors à se rapprocher du Sierra-Leone
pour donner la main à Bilali ; il retourne donc sur la rive
gauche du Milo et, poussant au Sud-Ouest, essaie de
s'emparer du pays des Tomas. Mais la résistance des habi-
tants, qui réclament notre concours, le fait échouer
outre, la rapidité de la marche du capitaine Briquelot
; en
;
Kouranko le capitaine Dargelos avec deux compagnies de
tirailleurs et un peloton de Légion en outre, il place deux
postes, chacun d'un peloton de tirailleurs et d'un de spahis,
aux gués de Balila et de Nanafara et le renforce par la
batterie de 80 m/m de montagne. Ne connaissant pas les
contrées qu'il va parcourir, le lieutenant-colonel s'allège
de tous ses impédimenta et ne prend avec lui que quatre
compagnies de tirailleurs, un peloton de légion, un
escadron et demi de spahis et 800 porteurs chargés de
trente jours de vivres européens et six de vivres indigènes.
Le 4 février, la colonne se met en route vers l'Est. Tous
les Européens, au nombre de 113, sont montés.
Le 6 février, les éclaireurs signalent l'ennemi au delà de
Faranna ; le lendemain sur le Dion, la colonne surprend
et disperse quelques bandes installées sur la rive gauche
de la rivière.
Les Sofas se reforment en arrière du Kouraï, d'où ils sont
repoussés après un vif combat. Tout en nous harcelant
nuit et jour, Samory recule, brûlant les villages, détruisant
les approvisionnements et chassant devant lui les naturels
du pays,, comme il en a l'habitude-. Le lieutenant-colonel
Combes accélère la p-oursuite et culbute la majeure.-partie
des bandes adverses à Guéléba, centre important sur la -
rivière Gouala (2), affluent, du Sankarani, où l'al-m.an-.y a
réuni une grande quantité ae vivres qui nous permettent
de nous ravitailler. Après, un jour de- repos, la colonne ae
dirige sur Odienné (3.), dont le chef passe pour hostil&am
Sofas. Mais Odienné cède à Samory et quand nous arrivons
le 13 février 1893, le village est désert et en flammes. Avec
ses seules ressources, le lieutenant-colonel Combes s'engage
sur les traces des. Sofas dans le Nafana. et gagne Konglléni,
capitale du pays. Les vivres deviennent rares, les attaques
plus fréquentes dans ce pays sauvage parsemé- d'épais
d'audace;
fourrés où l'adversaire se croyant invincible. redouble
les populations effrayées par les cruautés, de
Samory ne nous sont d'aucun secours. Le. lieutenant-
colonel Combes juge prudent de nepas- s'aventurer davan-
tage. vers l'Est. Il lance simplement de fortes reconnais-
sances autour de Konguéni, pour se procurer des vivres et
se créer des. alliés.
L.e 22 février, le lieutenant-colonel, obliquant au Sudr
traverse le Nafana dans toute sa longueur, rejoint l'e-nnem, i
sur les rives du Sien-ba. L'avant-garde., formée de la
§7.
— Colonne du capitaine Dargelos.
Pendant ce temps, le capitaine Dargelos a quitté Balila le
26 janvier 1893 pour se rendre au Kissi. Avisé que le fils de
.Bilali occupe en force Firaoua, capitale du Kissi, il s'y
porte et, le 5 février, s'en empare après un brillant assaut.
Sillonnant ensuite le Kissi en tous sens, il harcèle les bandes
qui infestent le pays.
Battues et rejetées dans le Sud, ces bandes cherchent à
rallier Samory dans l'Est. Elles se heurtent à Balila, au déta-
chement du lieutenant Aymar, qui aidé par les spahis les
détruit facilement. Le Kissi est débarrassé et le capitaine
Dargelos ramène de son expédition 11.000 captifs que les
Sofas avaient rassemblés.
;
taine Valentin avec la 2e compagnie auxiliaire part pour
Kissidougou, où il doit fonder un poste l'escadron Prost
est dirigé sur Niansanadougou et le capitaine Montéra,
avec la lre compagnie de réguliers, sur Guéléba. Parvenu
bandes ;
sur les bords du Dion, ce dernier est attaqué par plusieurs
bien que très inférieur en nombre, il résiste éner-
giquement et permet au capitaine Prost, averti, de le
secourir avec ses spahis. L'ennemi est repoussé avec pertes.
Le capitaine Prost descend ensuite au Sud-Est jusqu'à-
Moussadougou, d'où il chasse Karamoko.
Le lieutenant-colonel Combes organise le pays. Samory,
privé des dernières provinces de son ancien royaume, ne•
songe pour l'instant qu'à cacher sa retraite.
Le Sierra-Leone est séparé de la vallée du Niger par une
série de postes (Ouassou, Hérémakono, Faranah, Kissi-
dougou et. Kérouané), qui assurent notre occupation dans
la région Sud du Soudan.
(février-mai 1893)
1 :
Peloton despahis réguliers capitaine BaureB;
100 spahis auxiliaires capitaine Blachère;
1 Sectiond'artillerie de 95 : capitaine Huvenoit;
1 Section d'artillerie de 80 : capitaine Livrelli;
iA Compagnies d'auxiliaires
Maillac.
:Segond;
Auxiliaires de Sansanding capitaine Cogniard (du 2e zouaves);
;
12 avril au matin, une brèche a été pratiquée à la porte
principale deux autres sont créées à droite et à gauche. La
section Babonneau, envoyée pour sonder les dispositions de
l'ennemi, est accueillie à coups de fusil.
suivants :
A 10 heures, le colonel Archinard donne les ordres
l'assaut sera exécuté par trois compagnies, les
compagnies Lespiau, Cogniard et Freyss. La première
entrée dans l'enceinte poussera droit devant elle pour
séparer la ville en deux, car à droite se trouve la population
marchande, et à gauche les Toucouleurs avec leur chef
Alfa Moussa ; c'est de ce côté qu'il importe de porter l'effort
décisif. La compagnie suivante se tiendra sur la gauche et
;
Pendant ce temps, le capitaine Lespiau s'est établi à grand'-
peine à gauche chargé furieusement par les Toucouleurs,
il résiste et renforcé par la section Bénédetti, oblige l'ennemi
à reculer et le poursuit jusqu'à l'extrémité de la ville. Mais,
en route il est tué raide d'une balle au front.
;
A l'extrême gauche, la compagnie Cogniard prend pied
dans la ville, non sans difficultés le lieutenant Dugast est
tué. La compagnie continue à progresser et après une lutte
dans les cours des maisons parvient à la face Ouest de
Djenné.
:
Dès lors Djenné est à nous Alfa Moussa blessé se sauve
dans la direction de Bandiagara, les notables font leur
soumission, la ville paie une forte indemnité de guerre.
Mais nous avions perdu 2 officiers et 11 tirailleurs tués,
6 Européens et 51 indigènes blessés. L'ennemi avait perdu
510 hommes. Une compagnie (Maillot 6e) est laissée en
garnison à Djenné.
voisins;
pendants. Des reconnaissances parcourent les villages
un retour offensif des Toucouleurs est repoussé
par la compagnie Frèrejean et la section Babonneau.
Le commandant supérieur n'avait pas l'intention, cette
année-là, de dépasser Mopti. Mais bientôt il apprend
qu'Ahmadou s'est avancé jusqu'à Kori-Kori où il réunit une
armée nombreuse pour nous barrer le chemin de Bandia-'
gara. Dans ces conditions, le colonel estime qu'il est préfé-
rable d'enlever Bandiagara tout de suite et d'en finir avec
Ahmadou. Il envoie le lieutenant de vaisseau Boiteux à
Ségou pour en ramener les pièces de 95. Dès l'arrivée de-
cette artillerie, il se dirige sur Bandiagara (26 avril 1893).'
;
.L'ennemi s'est battu mollement et a une quarantaine
d'hommes hors de combat de notre côté nous n'avons que
quelques tirailleurs blessés. Ne voyant plus rien devant lui,
le colonel Archinard gagne Kori-Kori, où il apprend
qu'Ahmadou a rassemblé son armée à Kouni-Kouni ; mais
ne trouvant aucune trace des Toucouleurs, la colonne
continue sa route sur Bandiagara, que le 'sultan a déjà
quitté. Les-Français s'établissent dans la ville et des recon-
naissances de cavalerie s'assurent qu'il n'y a pas de rassem-
blements ennemis dans 1-es environs. Beaucoup de chefs se
soumettent, la région est pacifiée.
103 hommes ;
les Toucouleurs le 19 mai 1893 à Douentza, et leur tue
de son côté quelques hommes et le lieutenant
Arago (des spahis auxiliaires) sont blessés. Ahmadou se
retire à Dallah, à 55 kilomètres plus à l'Est en direction de
Hombori. Le capitaine s'y porte, mais le sultan a le temps
de s'échapper. Le capitaine Blachère poursuit encore
quelque temps les Toucouleurs, puis rentre à Bandiagara
avec un nombreux butin et la famille d'Ahmadou qu'il a
capturée.
La 5e compagnie tient garnison à Bandiagara et la 6"
rentre à Djenné.
campagne;
premier mobilisera des tirailleurs en vue de la prochaine
un décret du 9 août 1893 porte à douze le
nombre des compagnies du régiment de tirailleurs souda-
nais, et un autre du 29 août crée un 2e escadron de spahis.
des chalands;
Le lieutenant de vaisseau Boiteux activera la construction
il sera libre d'escorter les convois entre
Djenné et Tombouctou, à condition de ne pas sortir de son
rôle de protecteur et de ne pas communiquer avec les habi-
tants de Tombouctou.
Mais tout n'était pas dit avec Samory : celui-ci reparaît
dans la boucle du Niger, ce qui allait décider le successeur
d'Archinard à entreprendre contre lui de nouvelles opéra-
tions. De plus, une marche téméraire et prématurée du
commandant Boiteux sur Tombouctou allait exiger notre
intervention immédiate.
COMMANDEMENT INTERIMAIRE
DU LIEUTENANT-COLONEL BONNIER
(1893-1894)
1 Batterie de 6 pièces :
Escadron de spahis : capitaine Prost;
capitaine Aurenche;
:
8* Compagnie
9®
—
:
4 Compagnies du régiment de tirailleurs soudanais
capitaine Scal;
: capitaine Paussier;
11" : capitaine Philippe, lieutenant Frantz, sous-
—
lieutenant Sarda;
: capitaine Puyperoux, lieutenant Maillac,
12e
—
sous-lieutenant Bluzet.
;
Arrivé à Kaloni, il tombe à l'improviste sur l'adversaire
et le disperse après une vive et courte fusillade, l'almany
réussit à s'échapper. L'ennemi a perdu plus de 200 hommes
et a dû abandonner les captifs et le butin qu'il avait fait à
Ténétou et à Bougouni.
Le lendemain 7 décembre, le lieutenant-colonel retourne
à Faragaré, et, après un jour de repos, repart pour Ténétou,
;
Pendant deux jours, le lieutenant-colonel harcèle les
bandes de Sofas qui fuient vers le Sud il laisse alors la
:
La colonne n° 1, commandée par le lieutenant-colonel
Bonnier, comprend
;
Philippe. Le 13, la petite colonne rencontre des campe-
ments Touareg et capture plus de 3.000 moutons le 14 elle
en capture encore 600 à Manakoré, une section de la
5e compagnie échange des coups de fusils avec une trentaine
d'hommes armés et fait quelques prisonniers. Ceux-ci infor-
ment que de nombreux Touareg (Tin Guérérif et Kel
Antassar) sont massés à Djidjin, non loin de Dongoï. Le
lieutenant-colonel oblique de ce côté, mais à cause de
l'heure avancée, laisse à Manakoré les animaux et les tirail-
leurs fatigués sous la garde d'une section de la 5e et d'une
de la 11e avec le sous-lieutenant Sarda.
La colonne, réduite à trois sections, campe le soir à
Tacoubao que les Touareg viennent de quitter. La section
Bouverot fouille le terrain à gauche, les deux autres avec
:
le capitaine Tassard fouillent à droite. Ces reconnaissances
reviennent la première avec 800 moutons, la deuxième
avec une centaine de bœufs.
On campe en carré : la section Bouverot au Sud, les
sections Tassard au Nord, l'Etat-Major au centre, le bétail
parqué sur les deux autres faces. Les feux sont allumés,
six sentinelles veillent à petite distance en avant des faces.
:
en un clin d'œil tout le
250 fantassins et
150 cavaliers Touareg se sont glissés jusqu'aux abords du
bivouac et surgissant de toutes parts, renversent les fais-
ceaux, chassent les bœufs et les tirailleurs affolés devant
eux. L'attaque est si rapide, le désordre est tel que toute
résistance est impossible; un quart d'heure après, le déta-
chement presque en entier est exterminé. Le capitaine
Nigotte, le sergent-major Béretti, le sergent Labire et 8 tirail-
leurs, réussissent à se faufiler de buissons en buissons et
aboutissent à un marigot qu'ils franchissent avec beaucoup
de difficulté. Deux heures et demie après, il rejoignent le
Onze officiers :
sous-lieutenant Sarda.
lieutenant-colonel Bonnier, capitaines
Livrelli (artillerie), Regad (guerre), commandant Ilugueny,
capitaines Tassard et Sansaric, lieutenants Garnier et
rinaire Lenoir; ; ;
Bouverot (infanterie de marine), le docteur Grall, le vété-
l'interprète Aklouck 2 sous-officiers, les
sergents Gabrie et Etesse 69 tirailleurs, sont tombés dans
cette surprise.
Le capitaine Nigotte prend le commandement des survi-
vants et le 17, rentre à Tombouctou après quelques alertes
insignifiantes.
Le capitaine Philippe, avec le plus grand sang-froid,
prend les dispositions nécessaires pour parer au danger de
la situation. De légères reconnaissances parcourent les envi-
rons, cherchant à recueillir les isolés qui auraient pu
échapper au massacre, mais sans s'éloigner, car les Touareg
sont en force à proximité de la ville.
;
Tombouctou est organisé solidement de manière à
repousser tout assaut les 300 hommes de la garnison
exercent une surveillance active. La 56 compagnie, avec le
;
Les Touareg, en voyant les barques, se groupent avec
inquiétude le long du rivage ils sont décimés par l'artil-
lerie et se retirent. Le lendemain, FElat-Major, un peloton
de spahis et la 10e compagnie sont transportés sur la rive
gauche et s'y retranchent fortement. Ce jour-là, le comman-
dant Joffre apprend par lettre la catastrophe de Tacoubao,
l'arrivée prochaine de la flottille et celle du capitaine
Philippe avec six sections de tirailleurs et deux pièces de 80.
Ces renforts arrivent le 3 février 1894 à Goundam.
Désireux de venger au plus tôt la mort de ses compa-
gnons, le commandant veut profiter de l'appoint fourni par
le capitaine Philippe et constitue une colonne légère avec
l'escadron Prost, 2 compagnies et demie de tirailleurs,
2 sections de 80 (capitaine Aurenche). Laissant le reste de
ses troupes à Goundam, il s'avance le 4 sur Farasch où les
Touareg sont signalés.
Mais à notre approche l'adversaire se retire et le comman-
dant Joffre, désespérant d'atteindre un ennemi aussi
mobile dans cette région aride et accidentée, avec des
porteurs fatigués et peu de vivres, rétrograde vers Goundam.
Le 7, il s'achemine vers Tombouctou par terre, tandis que
le convoi chargé sur des pirogues descend le marigot de
Goundam sous l'escorte de la flottille et d'un peloton de
tirailleurs.
A Tacoubao, la colonne recueille, parmi les ossements
épars sur le sable, les squelettes des 13 Européens massa-
crés (11). Elle arrive le 12 février 1894 à Tombouctou après
un parcours de 812 kilomètres.
A
»
Hugueny
Kabara,
;au Xord.
où s'établissent la 10e compagnie et les spahis,
etoùstationne une flottille de pirogues, le capitaineGristo-
fari bâtit une redoute qu'il relie à Tombouctou par deux
petits blockhaus. En prévision de la baissedes eaux,qui
obligerait les chalands à s'arrêter à Kordoumé, un poste
retranché est organisé dans ce village.
Dans l'intervalle, des bandes de Touareg apparaissent
vers le Kissou. La. compagnie Paussier (9e), visite Tassakant,
Dongoï cet Galaya. Le capitaine Gauthenotn détruit un peu
plus tard un campement Important d'Irréganaten à Takayé-
gourou sur la rive droite du Niger.
Pour achever l'occupation, le lieutenant-colonel détache
en mars sur Goundam, trois pelotons de l'escadron Prost,
la 11e compagnie, capitaine Philippe, un peloton de la 10'
et une section de 80.
Cette colonne surprend les Touareg près de Goundam et
les bouscule ; un fort est élevé aussitôt dans le village et
les spahis se portent jusqu'à Mékoré.
La sécurité assurée, le lieutenant-colonel Joffre se tourne
contre les Touareg eit en premier lieu s'attaque aux Tin-
Guérérif, auteurs de la surprise de Tacoubao. A la tête de
la 5e compagnie (capitaine Puypéroux, sous-lieutenant
Bluzet) et d'un peloton de la 10e compagnie (lieutenant
Frèrejean, sous-lieutenant Sadioka), il gagné Goundam où
il rallie le peloton Frantz de la -11e compagnie et l'escadron
Prost. Pénétrant dans le Billi, il rejoint les Tin-Guérérif et
du 20 au 28 mars, leur livre une série d'engagements à
Daouré, Goro, Sansan, dans lesquels il 1leur inflige des
pertes sérieuses. Cernés une nuit à Kili par les spahis et
les tirailleurs du lieutenant Frantz, les Touareg s'enfuient
vers le lac Fati, après avoir perdu 120 des leurs dont
plusieurs chefs.
L'écrasement des Tin-Guérérif a une portée considérable;
les tribus non guerrières se placent sous notre protection,
le Billi est à nous. Ce résultat est affermi par la création
de deux postes fortifiés, à El-Oualadji et Saraféré, par le
capitaine Philippe avec un .peloton de la 11e compagnie.
Aussitôt rentré à Tombouctou, le lieutenant-colonel Joffre
repart contre les IrréganaLen qui ont pillé le village de
Danga, sur la rive droite du Niger. A son approche, les
Touareg se retirent et sont dispersés après une légère
escarmouche. Plus à l'Ouest le lieutenant Frantz s'élance
;
sur les traces des Kel-Antassar, soutenu par un peloton
de spahis les atteint dans le défilé de Karao-Kamba et
saisit les troupeaux qu'ils venaient d'enlever dans le Billi.
Sur ces entrefaites, la 9e compagnie du Régiment de
Tirailleurs Soudanais, jugée inutile à Tombouctou, est
renvoyée à Ségou.
Le capitaine Gérard remplace à la 10e compagnie le
capitaine Cristofari.
En mai, des reconnaissances continuent à rayonner
autour de Tombouctou, surtout à l'Ouest où se trouvent les
Iguellad, qui excités par Ngouna, chef des Kel-Antassar,
ont envahi le Billi et saccagé Ougoukoré. Ngouna est tombé
à l'improviste sur Dongoï, qu'il a razzié et dont il a massacré
14 habitants après quoi, il s'est éloigné sur Farasch.
;
Le capitaine Laperrine, qui a succédé au capitaine Prost
;
à l'escadron, se jette à sa poursuite et fait 120 prisonniers
-en même temps, le capitaine Gérard (10e compagnie)
s'embarque au Nord du Fati, sur la ligne de retraite des
Iguellad ; dès qu'ils sont en vue, il se précipite sur eux et
les met en déroute, après leur avoir tué 45 hommes..Terri-
;
fiés par cet échec, les nomades se soumettent, mais Ngouna
refuse de se rendre il essaye d'entraîner les chefs des Irré-
ganaten et des Igouadaren, ne réussit pas et se réfugie alors
avec les débris des Kel-Antassar dans le Nord à Ouna et
Djérane.
Les Iguellad, vivant dans un pays pauvre, sont attirés
vers le Billi et le Kissou. Pour tranquilliser les indigènes il
faudra réduire cette tribu et la chasser des bords du Fagui-
ibine. Mais la saison est trop avancée et cette expédition est
remise au mois d'octobre suivant, après l'hivernage.
Jusque-là, des postes provisoires sont installés contre
Tombouctou et Goundam, à Tassakant, El-Mansaraf,
Douékéré et Djidjin. Restent les Kel-Témoulaï, qui à
plusieurs reprises ont volé les Maures Bérabiches, nos
partisans intéressés. Le capitaine Puypéroux (5e compagnie)
se dirige contre eux, les rencontre à Aguélal, les oblige à
évacuer leurs campements et fait de nombreux prisonniers.
A la fin de 1894, la 5e compagnie de tirailleurs soudanais
occupe. Goundam avec deux pelotons de spahis et une
section de 80, la 10e est à Tombouctou avec le gros de
l'artillerie et l'autre demi-escadron de spahis. Une compa-
gnie de tirailleurs sénégalais vient augmenter cet effectif.
Un détachement de trois armes occupe Kabara.
Au mois de juillet, le lieutenant-colonel Joffre a comme
successeur dans la région Nord le commandant Ebener.
Délivré des Touareg, Tombouctou recommence ses tran-
sactions avec Djenné d'une part, et le Sahara de l'autre.
La population sédentaire est soumise; parmi les nomades,
les Bérabiches, les Kountas et les Igouadaren acceptent
;
notre autorité. La tribu des Tin-Guérérif est terrassée les
Jrréganak'ii onLdulllauùé l'aman, les Kel-Témoulaï font de
même puu après ; les iguettad, depuis leur défaite de Fatir
sont calmes. Seul, Ngonna est en lutte ouverte contre nous.
Le gouverneur du Soudan M. (irodel veut alors appliquer
aux Touareg une politique nouvelle. Craignant de les irriter
par une attitude hostile, il croit pi^Térable de suspendre
toutes opérations militaires contre eux et prescrit au
commandant Ebener de limiter à un rayon de 10 kilomètres
les sorties des garnisons de Tombouelou et de Uoundam et
d'assurer la sécuritéde la route qui unit ces deux points
(ordre confirmé par le commandant supérieur des troupes).
Les conséquences de celle passivité se font bientôt sentir;
les Touareg s'agitent et enhardis par notre inertie, après.
avoir pillé le Billi et le Kissou, razzieni les convois entre
Kabara et Tombouctou. Dans une de ces actions le sous-
lieutenantdespahis Potin est grièvement blessé.
Profilant du voyagede, M. (irodel à Tombouctou, le
commandantEbenerprotestecontrel'impuissance où il est
réduit. Mais il est remplacé par le commandant Bouvier.
Olui-ci tombe malade et remet le commandement au capi-
taine Bougel.
Les Touareg, plus tranquilles que jamais, pillent de
le
nouveau Billi.Lelieutenant.Jacobi, chef du poste de
(iouiidam, poursuil les pillards el leur enlève leur butin.
En juillet 18').), le commandant Kéjou est appelé au
commandement de la région Nord par le colonel de Tren-
tinian. Dès son arrivée, il se rend compte de la situation.
Les tirailleurs, travaillés sourdement par les marabouts, ne
sont plus sûrs. Les Touareg pillent el assassinent sous les.
murs de Tombouctou.
Le commandant de région lance, sous sa responsabilité,
des reconnaissances incessantes, de façon à ramener les.
nomades au respect de nos armes.
D'ailleius, le colonel de Trentinian. qui à ce moment,
succède à M. (irodel. comme gouverneur du Soudan,
approuve hautement le commandant Réjou ; celui-ci enjoint
alors aux.chefs de postes de courir sus aux Touareg.
Le 1er août 1895, le capitaine Florentin, de Goundam, est
averti que Ngouna a ravagé Douékoré. Il se porte sur ce
village avec sa compagnie (lie), atteint l'ennemi près de
Farasch et le disperse (4 août) ; la tribu s'enfuit vers le
Nord. Laissant un petit poste à Farasch, le capitaine aborde
de nouveau les fuyards et leur inflige un échec sur les
bords du lac Faguibine. Le 6, au point du jour, il est attaqué
par un millier de Touareg qui lui donnent un assaut
furieux. Grâce aux précautions prises, leur élan se brise
sur la double haïe d'épines (zériba) dont nous couvrons nos
bivouacs depuis la cruelle expérience de Dongoï. Décimé
par les feux de salve, l'ennemi se retire en désordre, pour-
suivi par les tirailleurs qui lui tuent beaucoup de monde.
Le capitaine Florentin rentre le soir même à Goundam,
ayant perdu le tiers de son effectif.
La ruine des Kel-Antassar est achevée par le capitaine
Imbert, qui avec ses spahis et deux pelotons de tirailleurs
(lieutenants Claudel et Burgnière) les harcèle sans cesse en
août et en septembre. Enfin, en octobre, le capitaine Rouget,
avec un peloton de spahis et les pelotons de tirailleurs
Claudel et Méchet, refoule les dernières bandes des Kel-
Antassar.
La sécurité rétablie autour de Tombouctou, le comman-
dant Réjou veut se relier au Nord du Soudan par une ligne
de postes et décide la création d'un poste à Soumpi, sur la
route de Goundam à Sokolo. Dans ce but, le commandant
Réjou constitue une colonne avec l'escadron de spahis, la
6e compagnie (capitaine Faudet, lieutenants Sagols et Jacobi)
et une pièce de 80. Le lieutenant Claudel sert d'adjudant-
major.
Le 7 novembre 1895, la petite colonne quitte Tombouctou
et marche sur Soumpi par l'itinéraire inverse de celui de
la colonne Joffre. Elle s'augmente en chemin de la 5e compa-
gnie (capitaine Jobard, lieutenant Mangin) et le 18, pénètre
dans le village sans avoir été inquiétée par les Touareg. La
compagnie Jobard demeure en garnison à Soumpi où elle
construit un fort. Le commandant Réjou regagne Goundam
à la fin de novembre sans incidents.
Pendant ce temps, le capitaine Florentin a bousculé vers
Ras-el-Mâ plusieurs bandes de Kel-Antassar.
Au commencement de décembre, une bande de Touareg
ayant razzié un village ami près de Tombouctou, le lieute-
nant Bérard, des spahis, se jette sur eux avec ses spahis,
mais il est tué dans la charge. Pour en finir, le comman-
:
main et les Français s'emparent du réduit, mais au prix de
:
pertes considérables 9 hommes tués et 149 blessés dont
6 officiers le capitaine Maillot, les lieutenants de Taver-
nier, Pétou, Mangin, Betbéder et Albot.
Le 3 juillet, la colonne repart pour Djenné, où elle arrive
le 12, après avoir châtié en route le village de Kombori,
partisan de l'almany Ali-Kari.
A. — GOUVERNEMENT
DU COLONEL DE TRENTINIAN (14)
;
de juillet 1895, en remplacement de M. Albert Grodet,
rappelé en France il avait pleins pouvoirs du gouverneur
général, M. Chaudié, pour agir à sa guise.
:
vielle (gllerre), successeur du capitaine Destenave à Bandia-
gara, réunit les troupes qu'il a sous la main un détache-
ment de tirailleurs réguliers de la ge et de la 16e (lieutenant
Pinchon), une compagnie d'auxiliaires (lieutenant Youlet),
un peloton de spahis (lieutenant Chanoine). Le capitaine
Menvielle dirige les opérations et le capitaine Bouché
commande les troupes. La colonne se porte contre les
insurgés qu'elle rencontre à Sangha. Elle les écrase après
un violent combat, capture le marabout et le fait fusiller-
Les auxiliaires du lieutenant Voulet et les spahis parcourent,
alors la région pour disperser les dernières bandes.
implantera solidement,;
du commandant Destenave, pénétrera dans la boucle et s'y
en attendant, une mission, com-
mandée par le lieutenant Voulet, se portera au Mossi et au
Gourounsi pour préparer les voies à la conquête et prévenir
les Anglais en plaçant ces deux provinces sous notre
protectorat.
De plus le commandant Valet organisera une deuxième
:
colonne qui, manœuvrant au Sud-Ouest de la précédente,
s'établira dans la boucle de la Volta Noire on peut ainsi
espérer fermer Ù, Samory toute issue vers le Nord, et, par
la création de postes au Lobi, amorcer la jonction du Soudan
à. la Côte d'Ivoire.
Enfin une mission confiée au Lieutenant Blondiaux cher-
chera à gagner la Côte d'Ivoire par l'Ouest en partant de
l'extrême Sud du Soudan.
La mission. comprend :
sera en contact avec les Anglais.
le lieutenant Chanoine (spahis),
les sergents Loury et Jariel (tirailleurs soudanais), 23 tirail-
leurs et 10 spahis réguliers. 180 tirailleurs et 40 spahis auxi-
liaires, 250 porteurs chargés de trois mois de vivres.
Le 30 juillet 1896 la mission quitte Bandiagara et se
dirige sur Ouahigouya pour soutenir notre allié récent
Bakaré, chassé depuis plusieurs mois de sa résidence par
le chef de Yako. Malgré le mauvais état des chemins, le
lieutenant Voulet accourt, bouscule l'ennemi à Sim, Soulou,
Pagoro, Prambi et ramène Bakaré à Ouahigouya (17 août) ;
quelques jours après il l'investit solennellement à Goursi.
Marchant ensuite sur Yako,. capitale du Kipirsi, le lieute-
nant s'empare de la ville par force et se dirige sur
Ouagadougou.
Deux partis se partagent Ouagadougou : l'un favorable,
l'autre, le plus nombreux, hostile aux Français.
;
Voulet envoie à Bokary, naba (15) du Mossi, une lettre et
;
un drapeau Bokary déchire le drapeau et renvoie le parle-
mentaire frappé de verges il se lance au devant de la
colonne qu'il rencontre le 1er septembre à peu de distance
de Ouagadougou. Après deux heures d'un combat très vif,
les Mossi sont dispersés et rejetés vers le Sud; Ouagadougou
;
est occupé. Huit jours après, Bokary revient avec toute son
armée il est repoussé de nouveau, poursuivi pendant
;
trois jours et finalement abandonné par la plupart de ses
guerriers. Ouagadougou est incendié les habitants dépo-
sent les armes et nomment comme chef Kouka-Koutou, un
des frères de Bokary, qui traite avec nous et place le Mossi
sous notre suzeraineté.
Laissant un poste à Ouagadougou, la mission continue
vers le Sud, franchit la rivière Kassirmi, affluent de la
;
Volta, et s'engage dans le Gourounsi. Là, deux compétiteurs
se disputent le pouvoir l'un Babato pactisant avec Samory;
l'autre Hamariah, sympathique aux Français. Le lieutenant
appuie la cause cl'Hamariah, le fait proclamer roi à Sati
(19 seplembre) et échange avec lui une convention qui place
le Gourounsi sous notre protection. Mais Hamariah est
inquiet, car Saranké-Mory, fils de Samory, opère dans le
Sud du Gourounsi avec un millier de cavaliers. Babato aura
vraisemblablement recours à son aide après le départ des
Français. Payant d'audace, Voulet-s'enfonce dans le Sud et
nitivement Ouagadougou ;
Dans l'intervalle Voulet avait reçu l'ordre d'occuper défi-
il y retourne et atteint cette
ville le 23 décembre. Bokary tient encore la campagne et
réussit à fomenter une insurrection contre nous. Du
27 décembre 1896 au 11 janvier 1897, la colonne le harcèle
sans cesse, parcourant tout le Sud du Mossi de Koupéla à
soumettent :
Kounda. Peu à peu les diverses provinces du Mossi se
Bokary est déchu de ses droits et son frère
Kouba est couronné solennellement à Ouagadougou le
20 janvier 1897.
Le lieutenant Voulet est alors avisé qu'une expédition
anglaisé s'est avancée de Coumassie sur Tenkodogo (ou
Tingourkou), village Mossi sur la, frontière du Gourma. Il
notifie par lettre au capitaine Donald Stewart, chef de la
;
et pensant que c'est une mission allemande du Togo, Voulet
marche au devant d'elle mais c'est le capitaine Baud, qui
se rend au Gourma, venant du Dahomey pour annexer le
pays. Il le rencontre le 14 février 1897 à Tigla. Unissant
leurs efforts, ils assaillent Bilanga, le seul village de la
contrée qui résiste encore, et s'en emparent. Le Soudan est
désormais réuni au Dahomey. Le 24 février 1897, Voulet se
remet en marche vers Ouagadougou, où il trouve la colonne
du commandant Destenave.
Laissant le lieutenant Chanoine et
ses spahis au comman-
dant Destenave, Voulet regagne Bandiagara où il arrive en
avril avec le reste de ses hommes. Durant cette campagne
de huit mois il avait eu 113 hommes hors de combat. Une
portion considérable de la boucle du Niger était tout au
moins préparée en vue de l'occupation définitive et les
progrès vers le Nord des Allemands et des Anglais pouvaient
sembler arrêtés..
§ 32.
- Création de la région Niger-Volta. (février 1897,
avril 1898).
Le colonel de Trentinian, prévoyant qu'il sera impossible
-d'enrayer partout l'agitation qui règne au Yatenga, au
Mossi, au Gourounsi et chez les Samo (ou Samoro), décide
"dès la fin de 1896 la création d'une nouvelle région,
•comprenant le cercle de Ségou, les pays Samo, Bobo et le
Gourounsi (17). Cette région portera le nom de Niger-Voîta
"et sera dirigée par le commandant Valet. A la tête d'une
,,colonne, cet officier soumettra les Samo, occupera la boucle
de la Volta Noire et installera sur cette rivière un service de
'pirogues pour le ravitaillement du pays Gourounsi., Avant
-de s'engager dans ce pays, il est urgent de savoir quelles
;sont à notre égard les dispositions de Babemba.
Depuis le départ du commandant Quiquandon, le fama
.sub.it la pression de Samory, sa fidélité semble de plus en
plus douteuse.. La capitale, Sikasso, est maintenant entourée
;
dement au capitaine Hugot (10 avril). Celui-ci multiplie les
postes dans la région nos troupes sont assez bien accueil-
lies par les populations.
Le capitaine Cazemajou (du Génie) parti avec le peloton
Malot pour explorer la rive droite de la Volta Noire à l'inté-
rieur de la boucle, arrive à Diébougou où il se croise avec le
lieutenant Chanoine.
La campagne paraît terminée, quand le capitaine Hugot
est avisé qu'une troupe de Bobo, pillards endurcis qui ne
veulent pas de la proximité des Blancs, a razzié un village
qui a donné l'hospitalité à la colonne.
Le capitaine accourt sur Mansara où ils sont rassemblés
et le 23 avril 1897 après un court bombardement ordonne
l'assaut du tata. L'ennemi bien abrité inflige aux tirailleurs
des pertes cruelles et les repousse par deux fois. Le capi-
recommencer la canonnade ;
taine fait cesser le feu, fait reformer les sections et fait
les tirailleurs s'élancent de
nouveau, pénètrent dans l'enceinte et après une lutte des
plus vives restent maîtres du village. La colonne compte
quatre tirailleurs dont un sergent tués, et 65 blessés parmi
lesquels les lieutenants Malot et Favart, les adjudants
Marchai et Corvaissier.
Les Bobo déclarent accepter notre souveraineté. Dans
l'intervalle le commandant Caudrelier, placé à la tête de la
région Niger-Volta, rejoint la colonne avec le capitaine
Braulot qu'il a fait venir de Sikasso.
La route étant libre, il pousse jusqu'à Ouahabou, fonde un
Doste à Boromo et essaye de créer une petite flottille sur la
Volta-Noire. Il constitue alors, conformément aux instruc-
tions du lieutenant-gouverneur, deux colonnes secondaires :
— l'une sous le capitaine Hugot, nommé résident du
Gourounsi, pour relever le capitaine Scal, dont la présence
est nécessaireau Mossi ;
— l'autre sous le capitaine Braulot, pour installer des
postes au Lobi, observer les mouvements de Samory et si
possible se relier avec une mission qui, venue de la Côte
d'Ivoire, s'achemine sur Boudoukou et Bouna. Le comman-
dant Caudrelier maintient à Boromo la 8e compagnie (capi-
taine Bouland) et se replie avec le reste de ses troupes sur
-ûto&Pkoye et Sono, où
spahis rejoignent» Kati.
il compte passer riiiTermg^ ; les
se lancent à l'attaque ;
.effectif de notre détachement, une soixantaine de cavaliers
le lieutenant Maillaud augmente
leur confiance en simulant une retraite précipitée, puis il
se retourne et les accueille par des feux de salve qui
provoquent leur fuite.
'Peu après arrive le capitaine Hugot ; il fractionne sa
;
combat le 13 janvier 1898 à des rebelles pillards qui se sont
rassemblés à Kassi, et les disperse au cours de la lutte, le
sergent Sancenot est blessé grièvement d'une flèche
empoisonnée.
;
.Sofas gardent comme instructeurs. Le capitaine Braulot et
le lieutenant Bunas ne reparaissent plus plus de 60 fusils,
2.000 cartouches et 100 caisses de vivres tombent entre les
.mains des Sofas.
Dès le 24 août le capitaine Boulard, n'ayant aucune
nouvelle de la colonne Bra.ulot, a lancé du côté de Bouna le
lieutenant Favart et 40 hommes qui rencontrent peu après
les débris de la colonne.
i
-de temps. Il se porte avec le gros de la colonne sur le haut
.comoé, où il fonde les postes de Kobio et de Kémoko-Diani-
Tikoro, qu'il place sous la garde de la 2e compagnie.
Averti à ce moment que des troubles ont éclaté sur la
Haute-Volta Noire, le commandant retourne sur ses pas,
•et le 17 janvier 1898 s'empare du village de Limpoli. Le
lendemain, il disperse les insurgés à Bagassi, après un
-sanglant combat où le lieutenant Gouraud (de la guerre),
son adjoint, le lieutenant Jacobi et le sergent-major Lorcery,
de là 8" compagnie, sont blessés par des flèches empoi-
sonnées.
Tranquille de ce côté, mais inquiet des menées anglaises
au Gourounsi, le commandant Caudrelier pousse jusqu'à
Boussa, où les Britanniques ont un poste, et s'installe à
proximité le 11 février 1898 ; les troupes des deux nations
campent dans le voisinage l'une de l'autre, attendant l'arrêt
d'une commission mixte réunie à Paris pour départager les
-zones d'influence.
Le commandant Caudrelier laisse au Gourounsi le capi-
taine Gouraud, avec mission d'élablir dans la. zone contestée
le plus grand nombre de postes possible. Il gagne ensuite
Léo, d'où il revient à Diébougou le 16 février. C'est alors
qu'il apprend la situation critique du lieutenant Demars, qui
depuis cinq jours est cerné à Kong par les Sofas.
§ 37.
— Siège de Kong.
Sur le Comoé, le lieutenant Demars avait pour rôle de
surveiller les mouvements de Samory et prévenir la marche
.des Anglais vers l'Ouest. Avisé que les Sofas, après avoir
détruit Kong, se retirent dans le Sud et que les Anglais se
préparent à s'emparer de cette ville, il se dirige hardiment
sur Kong le 21 janvier 1898 avec deux sous-officiers et
116 tirailleurs, afin de l'occuper. Il y arrive le 25, après une
vive, escarmouche avec les bandes de Moussa et de
Karamoko. Pensant avec raison que Talmany cherchera à
reconquérir Kong, pour conserver le contact des Anglais
ses pourvoyeurs, le lieutenant Demars se retranche dans un
petit réduit au Sud-Est de la ville et appelle à lui le lieute-
nant Méchet resté sur le Comoé celui-ci arrive le 12 février
;
;
pour demander secours au commandant Caudrelier. Le 14
l'investissement est complet 3.000 Sofas, sous les ordres de
Saranké-Mory et de Moctar, entourent la ville.
Une diversion est nécessaire pour permettre l'accès à un
nouveau renfort de 2 sous-officiers et 29 tirailleurs. Le lieu-
Méchet, 6 sous-officiers :
tenant Demars dispose alors d'un officier, le lieutenant
adjudants Corvaissier (8e) et
Roucher (2e), sergent-major Foucher, sergents CorbisierT
Wenzel et Lardin (2e), avec 164 tirailleurs.
Du 14 au 27 février l'ennemi tente en vain plusieurs
;
assauts et subit des pertes sensibles. Bientôt l'eau manque
au poste pour s'en procurer il faut aller à un petit ruisseau
à 800 mètres et chaque fois c'est un nouveau combat. Dès
le 16, cha.cun est rationné et ne touche que 25 centilitres par
jour. Les Sofas répandent de fausses nouvelles pour essayer
de démoraliser les tirailleurs, et promettent des récom-
;
penses à ceux qui trahiront. Les souffrances et les priva-
tions augmentent chaque jour le 23 on mange les animaux
de selle et on renvoie une cinquantaine de femmes comme
bouches inutiles. Pourtant la résistance touche à sa fin et
les assiégés sont à bout de forces. Enfin, le 27 février, le
commandant Caudrelier apparaît en vue de la ville, après
unemarche forcée remarquable.
En recevant le courrier du lieutenant Demars lui annon-
çant l'occupation de Kong et les dangers qu'il courait, le
commandant Caudrelier avait réuni les contingents les plus
rapprochés (8e et 9e compagnies), un détachement de la
compagnie auxiliaire du Gourounsi (sergent Sancenot)..
deux pièces de 80, en tout 200 fusils, et s'était dirigé aussitôt
sur Kong par Lokhosso et Kémoko-Dianirikoro. Arrêté sur
la rive droite du Comoé par les Sofas, il les avait bousculés
le 25 février à Nasian, le lendemain à Tasélémou et, les
dispersant définitivement sous les murs de Kong, avait
dégagé le lieutenant Demars et ses compagnons.
Comme le siège de Nafadié (21), soutenu en 1885 par les
capitaines Louvel et Dargelos, le siège de Kong est un
exemple de l'esprit de discipline des tirailleurs soudanais.
Pendant les 13 jours de siège, ils ont eu 5 hommes tués;
24 blessés dont le sergent-major Foucher grièvement et
26 auxiliaires morts de soif.
L'établissement des postes sur le Comoé et à Kong
supprime tout rapport entre les Anglais et les Sofas, et
interdit à l'influence britannique l'accès du pays à l'Ouest
du Comoé.
Sud ;
aux commandants de la région Niger-Volta et de la région
mais peu après, la duplicité de Babemba allait le
forcer à intervenir et à s'emparer de Sikasso. C'est alors
que, se tournant contre Samory, le gouverneur intérimaire
allait lancer une colonne pour relier les postes du Comoé
à ceux de la région Sud et refouler les Sofas vers le Sud-
Ouest.
La campagne 1897-1898 peut donc se diviser en deux
parties :
Les opérations du Kénédougou, qui amènent la prise de
1°
Sikasso et la mort de Babemba ;
2° La.lutte contre Samory dans la vallée de la Sassandra.
lutte qui se termine par la dissolution de l'armée sofa el la
capture de l'almany..
§40. — Prise de Sikasso.
;
A peine le capitaine Braulot s'était éloigné de Sikasso que
Babemba change d'attitude avec nous il laisse ses guerriers
razzier les villages du cercle de Bougouni ou attaquer les
officiers en tournée topographique, et adresse des lettres
insolentes au commandant de Ségou et au lieutenant-
gouverneur.
Celui-ci voulant, comme ses prédécesseurs, maintenir
autant que possible les bonnes relations avec le fama, charge
le capitaine Morisson d'aller au Kénédougou, pour exiger
de Babemba une explication de sa conduite, délimiter ses
états et le menacer de représailles s'il continue ses agres-
sions. En outre, le capitaine devra pousser Babemba à
garder la neutralité pendant le mouvement que nous proje-
tons contre Samory.
Escorté de 30 tirailleurs et de 2 interprètes, le capitaine
Morisson quitte Bougouni le 18 janvier 1898 et 9 jours après
atteint Sikasso.
Les entrevues avec Babemba sont d'abord assez cordiales;
mais brusquement le fama, influencé par son entourage
qui lui montre notre faiblesse et nos hésitations à l'égard de
Samory, somme le capitaine de disparaître le jour même
sous peine de mort.
;
Le capitaine Morisson se retire assailli le 2 février par
1.200 guerriers qui le dépouillent de ses bagages, de ses
armes et de ses munitions, il réussit à échapper el grâce à
une marche rapide de 90 kilomètres évite d'être massacré.
Désireux de venger notre insulte, le lieutenant-gouverneur
réclame du gouvernement l'autorisation de marcher contre
Babemba.
Aidé du commandant Pineau, son chef d'Elal-Major, le
lieutenant-colonel Audéoud déploie une activité remarquable
pour former sa colonne. Faute d'officiers et de troupes dispo-
nibles, il emprunte des éléments un peu partout,
rappelle les rapatriables en route pour la France, dégarnit
les cercles, vide les arsenaux, recrute des auxiliaires :
toutes les ressources du Soudan sont concentrées en vue de
l'expédition projetée.
et tue 5 ou 6 hommes;
blissent le pont qui a été détruit, une bande ennemie surgit
quelques salves les mettent en fuite.
Couverte par l'infanterie, la batterie légère se range sur
le plateau qui domine la ville à un kilomètre au Nord. Le
bivouac y est installé et le lieutenant-colonel Audéoud
procède à la reconnaissance de Sikasso. Peuplée de
30.000 habitants et gardée par 12.000 guerriers dont
2.000 cavaliers, Sikasso est une véritable forteresse, fermée
par deux murs d'enceinte concentriques de 5 mètres de haut
sur 7 d'épaisseur à la base. A l'intérieur se dresse sur un
mamelon abrupt un fortin appelé « le donjon », haut de
30 mètres. Enfin, un réduit central, constitué par un double
mur de 6 mètres, renferme le tata de Babemba,réputé
imprenable.
En présence de pareilles défenses et de forces aussi consi-
dérables, le lieutenant-colonel Audéoud se décide à faire le
siège de la ville avant de l'assaillir.
Le 17 avril le capitaine Pilliwuyt, protégé par la compa-
gnie Martelly, déploie sa batterie de siège (2 pièces de 95 et
2 pièces de 80) en éperon un peu en avant du bivouac et
commence le bombardement. L'adversaire prononce une
contre-attaque très bien menée, mais il est repoussé par les
tirailleurs après une lutte sérieuse où le lieutenant Coquet
est légèrement blessé.
Le lendemain, reprise du bombardement et nouvelle
;
tentative de l'ennemi, qui échoue contre la résistance du
capitaine Coiffé et du lieutenant Coquet à midi la face Est
du donjon s'écroule. Après un. examen attentif du terrain,
le lieutenant-colonel se décide à entamer les travaux de
sape par le Nord, pour faciliter l'accès des brèches qui
seront créées dans ce secteur.
Ces travaux durent du 18 au 30 avril et donnent lieu à
quatorze combats préliminaires de jour et de nuit, soit pour
refouler les sorties de l'assiégé, soit pour conquérir les
positions nécessaires en vue de la bataille finale.
Le 19 les compagnies Morisson et Coiffé, soutenues par le
tir des canons, débroussaillent les abords de la ville,
pendant que les spahis enveloppent un fort parti adverse et
lui tuent une centaine d'hommes.
Le 20, le lieutenant-colonel prescrit la construction d'une
redoute sur une petite éminence, nommée « le tertre
rouge », à 400 mètres d'une des portes de la ville. L'escadron
sonde les alentours et disperse les cavaliers ennemis,'
;
nermellant ainsi à la compagnie Coiffé de bntir l'ouvrage
malgré le feu incessant de la place pendant ce temps, la
compagnie Morisson maintient par trois fois l'adversaire à
distance. Le 23, l'escadron et la compagnie Truptil se
dirigent du côté de l'Ouest: à 5 kilomètres de la route de
Bougouni, ils se heurtent à un corps de 80 cavaliers et
1.500 fantassins qu'ils chargent et bousculent.
;
taine de Montguers ordonne la retraite. L'ennemi devient
pressant le lieutenant Bordeaux, secondé activement par
le sergent Hertz, couvre les blessés pendant que le capitaine
Benoit et le lieutenant Gallet se retirent par échelons en
-contenant l'adversaire. Le lieutenant Gallet tombe presque
aussitôt, mortellement frappé d'une balle au front. A
10 heures le détachement rentre au camp avec 8 hommes
tués et 26 blessés.
Du 26 au 29, Babemba reste immobile. Le 29 avril, le
lieutenant-colonel Audéoud, jugeant les trois brèches
ouvertes par l'artillerie suffisamment larges, annonce
;
lieutenant Gallet) se tiendra à Sankourani et la compagnie
Martelly (6e réguliers) à la redoute du Tertre rouge tous
deux appuieront au besoin la colonne de gauche. La compa-
gnie de Montguers {6" auxiliaires), l'autre peloton de la
-
;
les deux autres pièces de 80 de montagne se joindront à la
batterie de siège enfin les spahis surveilleront les flancs et
les derrières et se porteront aux contre-attaques.
Le 30 avril 1898 au soir, l'artillerie entame une violente
canonnade contre les brèches pour éviter qu'elles ne soient
réparées par l'ennemi. Le lendemain, un peu avant l'aube,
les compagnies de tête s'approchent à 150 mètres des
"emparts et au signal du lieutenant-colonel s'avancent
avec entrain.
Au centre, la compagnie Truptil s'élance avec une telle-
impétuosité que les défenseurs s'enfuient presque sans-
combattre et les tirailleurs arrivent au donjon, où le lieute-
nant Méjanel plante le premier drapeau. Derrière apparaît.
la compagnie Morisson qui a réussi à garnir la brèche n° 1.
;
A gauche la compagnie Coiffé éprouve une vive résistance-
qu'elle réussit à briser la section Mangin, serrée de flanc
et de front par des forces supérieures qu'elle a voulu
tourner, réussit à se dégager et la compagnie atteint à son
tour le fortin. Dans l'intervalle le peloton Guillermin a
rejeté une bande ennemie au Sud de Sankourani, et la.
réserve, aidée par les spahis, a mis en déroute un groupe
d'environ 2.000 hommes qui tentait de cerner le camp.
Maîlrcs du donjon, les tirailleurs conduits par le comman-
;"i1'
le rlnTli"n el nn approche les pièces de 80, l'action s'engage
En une demi-heure, les obus de mélinite font
r.. ',,,l,,, rinns le tala; franchissant le mur extérieur, le-
commandant Pineau se précipite avec tout son monde dans
le tata, soutenu par les deux compagnies de réserve.
Le sergent indigène Moussa Sidibé et trois de ses hommes
parviennent à entrer dans la demeure où Babemba, entouré
-de sa garde, se défend désespérément et attirant sur leurs
pas les autres tirailleurs, engagent une lutte corps à corps
où le Fama et ses fidèles succombent courageusement. Dès
lors le tata est entre nos mains. L'armée de Babemba aux
trois quarts écrasée s'échappe vers le Sud.
En quinze jours la colonne a eu 2 officiers tués, 3 autres
-et 5 sous-officiers blessés, 60 tirailleurs tués et 150 blessés.
La prise de Sikasso, glorieux fait d'armes où le Régiment
;
de Tirailleurs Soudanais avait eu une part prépondérante,
produit un grand effet dans la boucle du Niger les soumis-
sions nous arrivent et dès le 3 mai le Kénédougou en entier
est définitivement annexé au Soudan.
Le cercle de Sikasso est rattaché à la région Niger-Volta
confiée au commandant Pineau.
;
fraction à Tombougou pour y créer un poste. Peu après la.
1M compagnie (capitaine Arnould et lieutenant Woelfel),
relève les garnisons d'Odienné et de Tombougou la
713 compagnie rendue ainsi disponible
va en novembre cons-
truire un poste à Touba; de plus la 3e compagnie d'auxi-
liaires (capitaine Gaden, lieutenant Feist) en installe un
autre à Dabala.
Le capitaine Conrard est nommé résident d'Odienné eL
commandant tout ce pays.
A ce moment les Sofas sont encore beaucoup plus à l'Est:
l'extrême gauche de l'armée de l'almany, sous le chef Bilali,
est signalée à Nganaoni et Féguéré, dont elle saccage les
environs.
Pour éviter ces exactions, les habitants se réfugient sous
la protection de nos postes et en particulier autour de
Tombougou. Bilali se venge en brûlant tous les villages de
la rive droite du Bagoé ; encouragé par notre inaction sur
;
la rive droite de ce fleuve, il le traverse, vient incendier
Tombougou et même attaque le poste mais il est refoulé
(2 février 1898).
Le capitaine Conrard prescrit de multiplier les patrouilles
afin de rassurer les populations.
Le 10 mars le lieutenant Woelfel se porte avec 50 hommes
de Tombougou vers le Sud, pour se mettre en relations avec
la compagnie Gaden à Dabala. Assailli en route par
300 Sofas de Bilali, il réussit à les disperser après plusieurs
heures d'un combat où il a 3 tirailleurs tués et 2 blessés.
En avril le capitaine Gaden, laissant quelques hommes
à Dabala, pousse jusqu'à Toté et Bafélétou, puis continuant
à progresser, réunit à la fin du mois toute sa compagnie à
Bafélétou. Il est remplacé à Dabala et Toté par des groupes
de la 7e compagnie. A la même époque, le lieutenant Woelfel
est envoyé avec 50 tirailleurs dans le Niené, pour défendre
le pays menacé par les guerriers de Babemba et les Sofas
de Bilali, qui s'efforcent de se rejoindre.
;
différentes l'assaut de Niamenso et cherche à incendier le
village mais le sergent déjoue toutes les entreprises et,
grâce à cette énergique résistance, permet au capitaine
Chaptal, de la garnison d'Odienné, de le délivrer après une
marche forcée de 69 kilomètres.
A la suite de la chute cle Sil\asso, le lieutenant-gouverneur
imprimant une impulsion vigoureuse aux colonnes dirigées
contre Samory, envoie au lieutenant-colonel Bertin (promu à
re grade le 8 avril J898) l'ordre de franchir enfin le Bagoé,
de rejeter au Sud la bande de Bilali et de fonder un poste sur
le Bandama, à mi-chemin entre Tombougou et Kong, de
manière à appuyer sur la droite le mouvement que
le. commandant Pineau doit accomplir de Sikasso sur
1\.9Jlg (24).
:
Le lieutenant-colonel Berlin adopte alors les mesures
suivantes A Tombougou rallieront immédiatement
100 tirailleurs de la lre compagnie (lieutenant AYoelfel), la
3e compagnie d'auxiliaires (capitaine Gaden), une section
:
mobile de 80 m/m sous le lieutenant Jacquin. Les communi-
cations sont gardées avec la région Sud à Odienné, par le
capitaine Conrard et le capitaine Arnould avec une centaine
d'hommes. Enfin, le détachement sera couvert sur son flanc
(24) Cet ordre envoyé dans une fausse direction arriva avec un
retard de 15 jours. -
-à Odienné, où le 1er juillet, il cède le commandement de la
région Sud au commandant de Lartigue.
Un premier résultat est désormais acquis, une ligne serrée
-de postes s'étend du Milo au Comoé, fermant ainsi aux
Sofas toute issue vers le Nord.
Kong ;
2.000 hommes et un canon pris aux Anglais à Bouna assiège
Saranké Mory parcourt et pille les alentours de la
ville au Nord et à l'Ouest.
— au centre par la « Bande de Sikasso », sous Konnady
Kéléba qui se tient dans le Nafana à l'Ouest de Kong.
— à gauche par Bilali à Ningoni.
Le 30 avril, Moctar tenLe sur Kong un assaut furieux ;
est repoussé deux fois par le capitaine Teissonnière, qui
il
-commande la 9e compagnie, après un rude combat où ie
lieutenant Guignard est légèrement blessé.
Quelques jours après, le capitaine Marchaisse (18e compa-
gnie), secondét par le sous-lieutenant Pruneau (9e compa-
.gnie), conduit du Comoé sur Kong un fort convoi,de vivres.
;
vifcaqué le 16 mai à Manokolo par un fort convoi de Sofas, il
les refoule et amène à Kong son convoi intact mais il a
-8 hommes tués et 12 blessés, dont le sergent Bujol (8° compa-
.gnie) grièvement.
'Profitant de l'effet produit dans la boucle du Niger par la
prise de Sikasso, le lieutenant-colonel Audéoud, malgré
l'approche de l'hivernage, confie au commandant Pineau
le soin de chasser du Haut-Bandama et des environs de
Kong toutes les bandes qui y sont signalées, et de ravitailler
Kong, l'avertissant qu'il sera soutenu à l'Ouest par le lieu-
:
tenant-colonel Bertin. Le commandant Pineau organise
aussitôt sa colonne qui comprend
1 :
Détachement de spahis lieutenants de Barazia et Cabarrus;
Compagnies de tirailleurs auxiliaires à 200 hommes chacune,
4
savoir :
5e Cie capitaine Morisson;
6e
-- :
;
niédiougou et les postes du Comoé qu'il ravitaillera comme
Kong
— le deuxième, comprenant le restant de la colonne sous
les ordres du commandant Pineau, descendra sur Tiémou
;
par le chemin direct jusqu'au Comoé. Le capitaine Benoit
devra se relier avec le deuxième groupe après avoir ravi-
taillé Kong, il se portera sur Tiémou où il rejoindra le-,
commandant vers le 5 juin.
Le 12 mai, le capitaine Benoit commence son mouvement,.
surveillé sur son flanc droit par Konnady Kéléba. Quatre-
jours après il est attaqué brusquement à Nasian par un fort
parti de Sofas. L'adjudant Piétri (18e compagnie), qui
commande l'arrière-garde, parvient à éviter le désordre et
oblige l'ennemi à s'éloigner. Démoralisés par leurs échecs
successifs, Saranké Mory et Moctar disparaissent dans le.
Sud.
Le 20 mai, le commandant Pineau quitte Sikasso et
s'avance vers Tiémou à travers le Folona. A cette nouvelle-
Samory détruit ses campements de Dabakala et gagne Bori-
Bana, protégé vers Tiémou par 2.000 hommes environ sous;
Moréfinadian.
Le 23 mai, Fô Taraoré arrive à Tiémou avec 500 cavaliers,.
350 fantassins et 600 habitants échappés de Sikasso.
Fô se jette rapidement à Bori-Bana el, engage Samory à
fuir. l'assurant de la supériorité des Français. Cédant aux
sollicitations de son entourage, qui cherche à le ramener
dans le pays Toma dont la plupart des chefs sofas sont
originaires, Samory envoie l'ordre à ses bandes de se-
concentrer à Séguéla. Le 2 juin, l'almany abandonne son
tata avec, ses femmes et. sa garde. De son côté le comman-
dant Pineau s'achemine vers le Sud, très bien renseigné
par les émissaires qu'il lance en avant, et recueille la
soumission de tous les villages que les Sofas n'ont pas
détruits.
Le 31. mai, il entre à Tiorhomarandougou après une légère
escarmouche.
Averti que Moréfinadian s'est, aventuré de Tiémou jusqu'à
Gambilidougou pour s'unir à Konnady Kéléba, le comman-
dant abandonne son convoi à la garde de la compagnie
Marandet et accourant de nuit à Gbombélédougou, bouscule
J'adversaire qu'il rejette sur Komokhodougou (1er juin).
Revenantensuite à Tiarhomarandougou pour attaquer
Bilali, il apprend que celui-ci s'est retiré sur Tiémou. Le
-commandant part aussitôt sur les traces des Sofas.
Arrêté un instant à Monokhodougou par leur arrière-
.garde, il la disperse, et le 2 juin pénètre à Tiémou au
moment ou Bilali sort du village après l'avoir incendié.
Accélérant la poursuite, le commandant Pineau, après
-deux heures de repos et malgré une violente tornade, pousse
jusqu'à un petit marigot qu'il franchit. Sentant que Bilali
,est proche, ce que démontrent les femmes, les enfants, les
captifs, les chevaux ou les vivres qui jalonnent la route, il
.forme une colonne légère avec les spahis, une pièce de canon,
200 tirailleurs des compagnies Marandet et Morisson, et à
minuit tombe sur le camp ennemi établi dans les ruines de
'Ténindiéri.
- Surpris en plein sommeil, les Sofas affolés s'enfuient sans
trouve à proximité du tata de Bori-Bana ;
même décharger leurs armes. A Ténindiéri la colonne se
après quelques
hésitations, le commandant Pineau réfléchissant qu'il a
donné rendez-vous au capitaine Benoit à Tiémou et gêné
par la brousse très épaisse en cet endroit, renonce à se
risquer jusque-là et revient sur ses pas.
Le 3 au soir, il est à Tiémou, ayant parcouru 116 kilo-
mètres en 37 heures, et le lendemain va camper sur les
"bords du Bandama, où bientôt il est rallié par le capitaine
•Benoit.
Celui-ci, après avoir ravitaillé Kong sans la moindre diffi-
culté grâce au départ de Saranké Mory et de Moctar, s'est
jeté vers l'Ouest (90 kilomètres en 34 heures) et le 2 juin a
semé la déroute à Kémokhodougou parmi les bandes de
Konnady Kéléba et de Moréfinadian, dont les débris se sont
enfuis le long de la rive gauche du Bandama.
Bilali ne se voyant plus inquiété, continue lentement sa
marche sur Séguéla, pillant tout sur son passage et couvrant
les derrières de l'armée de Samory.
Le commandant Pineau installe alors un poste (lieutenant
Cotten) sur la rive gauche du Bandama, à 18 kilomètres de
Tiémou sur la route de Tombougou à Kong et détache quel-
ques tirailleurs à Bori-Bana ; puis il se porte vers Kong, où
il arrive le 8 juin.
Là, il relève la garnison, confie le commandement de la
place au capitaine Chaptal avec le lieutenant Pruneau
comme adjoint et rejoint ensuite Bobo-Dioulasso (Voir § 60).
La colonne du commandant Pineau au Sud de Sikasso'
avait affermi notre autorité sur les populations du Kéné-
dougou et provoqué l'évacuation par les Sofas du pays
compris entre le Comoé et le Bandama. Les postes du
Bandama interdisaient à Samory les routes de l'Est il ;
n'avait plus pour s'échapper que l'étroit couloir du Manon,
entre la Grande forêt et les postes de la région Sud.
Pendant cette campagne, le commandant Pineau avait eu
2 officiers et 2 sous-officiers blessés, 8 indigènes tués et
12 blessés.
et des munitions;
Le commandant de Lartigue leur fait distribuer des armes
pendant ce temps le capitaine Ristori
(7e compagnie) équipe les volontaires incljgènes du Manon
et réunit à Guentéguéla 70 tirailleurs tirés des postes de
Touba, Dabala et Toté.
A cause de son faible effectif, le capitaine Ristori se
contente de garder le gué de Guibasso, lance des patrouilles
le long de la rive droite de la Sassandra jusqu'à Doutou au
;
confluent du Gouan ou Bafmg, détache le sergent Bratières
à Toté avec 60 tirailleurs puis le 29 juin, apprenant que
les Sofas sont sur la rive droite, il rentre à Touba.
En raison de la dissémination des forces de la région
Sud, le commandant de Lartigue n'a pu s'opposer aux
mouvements des Sofas vers l'Ouest.
Le 1er juillet 1898, le lieutenant-colonel Bertin lui ayant
remis le commandement, il ordonne le ralliement général
à Touba. La 3e compagnie d'auxiliaires (capitaine Gaden) et
les deux pièces de 80 (lieutenant Jacquin) se porteront de
'Tiémou sur Kani. Le capitaine Gaden installera en ce point
un de ses pelotons et les canons et, avec l'autre peloton et
le lieutenant Jacquin, poussera jusqu'à Touba. Le capitaine
Arnould, alors à Séguéré avec un peloton de la lre compa-
gnie, ira relever à Tombougou le lieutenant Woelfel ;
celui-ci, avec l'autre peloton de cette compagnie et le-
docteur Boyé, se dirigera sur Touba. Le sergent Bratières
rejoindra Toté avec son groupe. Enfin le commandant de.
Lartigue gagne Touba avec une trentaine de tirailleurs.
prélevés sur la garnison d'Odienné, où il laisse le capitaine-
Conrard et 20 tirailleurs.
Pendant ce temps, le capitaine Ristori rassemble à Touba-.
les porteurs et les approvisionnements nécessaires à la,
:
colonne. Celle-ci, organisée le 15 et le 16 juillet 1898-
comprend
; ;
lui apprend le 17, que l'adversaire est campé depuis
quatre jours autour de Doué il décide de se rendre à Doué-
par le gué de Bama mais, par suite d'une erreur voulue-
du guide, il atteint le Bafing en amont du gué de Doué.-
La colonne traverse le 19 juillet et s'arrête à 3 kilomètres
de Doué, couverte par l'avant-garde du capitaine Ristori.
après avoir échangé quelques coups de fusil avec les avant-
postes sofas.
Le commandant de Lartigue remet l'assaut au lendemain..
espérant que le capitaine Gaden et le sergent Bratières arri-
veront à Doué où il leur a donné rendez-vous.
Samory, décidé à passer l'hivernage à Doué et se croyant
à l'abri de nos coups pendant cette saison, a établi son-
camp sur les hauteurs qui entourent Doué à 4 kilomètres à
l'Ouest et au Sud. Les bandes de Saranké Mory et de Moctar
assiègent Kaba Kouna, village Dioula plus à l'Est.
Le 20 juillet au matin, la colonne s'avance sur Doué,
précédée par le peloton Woelfel qui, après plusieurs feux de
salve, s'élance dans Doué et en chasse les Sofas. Ceux-ci se
replient sur les mamelons à l'Ouest et au Sud du village.
Aidé par une section de la 7e compagnie, le peloton Woelfel
s'élance à la baïonnette sur le mamelon Ouest et en garnit
bientôt.les crêtes. En même temps la section Ariste s'empare
du mamelon Sud, malgré une violente fusillade et une
diversion de 300 à 400 cavaliers qui essaient vainement de
déborder les tirailleurs par la gauche. La 3e section de la
7e compagnie est en réserve.
Maître des collines voisines, le commandant, ramène ses
:
troupes à Doué, ne laissant sur chacun des mamelons
qu'une section à l'Ouest section Kantara-Kamara (lre com-
pagnie), au Sud section Ariste.
;
Le front occupé mesure 2 kilomètres les deux mamelons
route;
sont séparés par un ravin assez profond où se trouve la
en arrière se trouvent les campements des Sofas.
Samory a rappelé en toute hâte Saranké Mory et Moctar ;
dès qu'ils arrivent, il se retire en les chargeant de nous
bousculer. Saranké Mory tourne alors ses efforts contre la
section du sergent Kantara-Kamara. Bien que grièvement
blessé à la jambe, celui-ci reste à la tête de ses hommes
-et est dégagé d'abord par le lieutenant Woelfel qui accourt
avec la section du sergent Diouké-Konaté, puis par le capi-
taine Ristori et le docteur Boyé avec deux sections de la
7e compagnie.
De son côté, la section Ariste ayant abandonné sa posi-
tion pour secourir la section Kantara-Kamara, est remplacée
aussitôt sur la colline par les Sofas qui menacent ses
'derrières. Devant ce danger, le commandant de Lartigue
prend le commandement des tirailleurs et dans une vigou-
reuse offensive disperse de nouveau l'assaillant.
<30 hommes;
A ce moment arrive le sergent Bratières avec ses
ceux-ci sont répartis moitié à gauche, moitié
à droite et, grâce à ce renfort, l'ennemi est définitivement
:
repoussé avec des pertes sérieuses 300 à 400 hommes dont
plusieurs chefs sont hors de combat. Dans l'affaire de Doué,
les Français ont eu 13 hommes tués et 28 blessés.
Le commandant de Lartigue pensait être ravitaillé par le-
capitaine Gaden, qui devait arriver le surlendemain. Malheu-
reusement, ce dernier n'avait touché à Touba aucun appro-
visionnement. La colonne est sans cartouches, ses vivres-
ont été mouillés pendant la traversée du Bafing. Dans ces
conditions, on ne peut poursuivre les Sofas et achever leur-
déroute. La rencontre de Doué a cependant pour résultat de.
forcer Samory à s'enfoncer dans une contrée difficile, où la.
démoralisation ne tardera pas à envahir son armée.
Le commandant décide de revenir sur Touba et de s'y
approvisionner pour être en mesure, à la première occasion,
;
vivres, veut d'abord pourvoir en grains les postes de Beyla.
Touba et Kérouané puis il empêchera Samory de se retirer
dans le Libéria et tâchera par tous les moyens de l'affaiblir
et de désagréger ses troupes.
Le commandant ordonne de fortifier Touba ; il y fait
rentrer les 2 pièces qui sont à Kani et y installe la 7e compa-
gnie (capitaine Ristori et sergent Ariste), qui comprend
200 hommes dont 60 sont détachés à Kani puis avec le-
;
:
tion pour rentrer tranquillemént au Libéria. Mais depuis
l'affaire de Doué, la discorde règne parmi les Sofas un
;
-certain nombre de chefâr, dont Konnady-Kéléba, en ont
assez, les vivres diminuént aussi les désertions sont-elles
nombreuses. Dans la première quinzaine d'août, 1.000 Sofas
se réfugient sous Touba ; dans la deuxième quinzaine 1.500
se présentent à Touba et un millier à Beyla.
Néanmoins, Samory continue à progresser vers l'Ouest
il entre à Toufigaradougou, mais devant l'attitude hostile
:
des anthropophages de la forêt, il décide de descendre plus
au Sud pour traverser le Cavally et prescrit de marcher sur
Déniféso. Assaillis en ce point par les Dioulas, les Sofas
sont refoulés avec des pertes sérieuses. Konnady-Kéléba
accourt et s'empare du village après deux jours de lutte.
les abords ;
derrière, la rivière Diani ou Saint-Paul et en disputeraient
enfin dans le cas d'un recul de Samory vers
l'Est, ils le poursuivraient de façon à l'atteindre au delà de-
la Sassandra.
Nzo. Il ramène
hostiles
à
Informé de ces dispositions, Woelfel se rend de Fanha à
Kéléba à Oua.
;
-
;
-déloger respectivement Saranké-Mory et Fourouba-Moussa
-de leurs positions lui-même se tient, en réserve au centre,
prêt à secourir ses subordonnés. La section Panier s'élance
à la baïonnette et bouscule Saranké-Mory jusqu'au Diougou
la soumission de Fourouba-Moussa ;
-où beaucoup de Sofas se noient. La section Ariste obtient
après quelques feux
,de salve, durant lesquels Bilali est tué, les bandes de
'l'Ouest et du Nord-Ouest, déposent également les armes. Le
lieutenant Woelfel a ainsi provoqué la réddition de
1.800 Sofas, 11 à 12.000 fusils dont 5.000 à tir rapide et les
autres à pierre, 3 caisses d'obus et 60 de cartouches. Autour
-de lui se groupent 39.000 personnes et de nombreux chefs
parmi lesquels Bilali le jeune, Fourouba-Moussa, Konnady-
Kéléba, Sabou-ba, Fô et Ahmadou.
Samory s'est enfui à la hâte sur Gouro, pour de là rallier
Moctar toujours à Déniféso et avec lui revenir vers les
montagnes de Gourouno.
;
D'autre part le capitaine Gaden est arrivé sans encombre
à Guéniaféso le 11 septembre il fait sa jonction avec
"Woelfel.
Le capitaine ne peut songer à poursuivre Samory, car le
Diougou monte sans cesse et tous les marigots sont
débordés. De plus les convois ne sont pas arrivés. Enfin il
faut évacuer les prisonniers et les réfugiés qui n'ont plus
de vivres et les protéger contre les Guérés. En conséquence,
il décide de rentrer à Nzo pour se ravitailler, renvoyer les
captifs sur Beyla et recueillir des renseignements précis
sur la situation de Samory.
;
Fanha, la colonne rencontre une file ininterrompue de gens
affamés et des monceaux de cadavres le 20 septembre elle
rejoint à Nzo le capitaine Gaden. Le commandant apprend
alors que Samory, après avoir réuni les débris de son
armée à Dénifeso, s'est enfoncé vers le Sud. Ces indications
laissent supposer que Samory a l'intention d'hiverner dans
ces parages, ou bien de se rendre chez les Tomas, ou encore
qu'il abandonne toute idée de retraite vers le Libéria et pense
à retourner au Konadougou et dans le Djimini.
Le commandant adopte les mesures suivantes :
Le capitaine Ristori s'avancera de Touba avec 90 tirail-
;
leurs, jusqu'au gué du Bafing pour en chasser les Sofas qui
s'y risqueraient il se joindra, au besoin, à un quelconque
des détachements en action et s'occupera de leur ravitail-
lement. Le capitaine Conrard, résident d'Odienné, se
portera avec 30 hommes sur Kani et, assisté de 60 tirail-
leurs de ce poste, poussera jusqu'à Séguéla où il se retran-
chera. Il surveillera par des patrouilles les gués de la
Sassandra et endéfendra l'approche à l'ennemi. Unpeloton
de 50 tirailleurs, demandés à la région Niger-Volta, .doit
l'appuyer bientôt. Ce détachementsous le lieutenant Foucher
est envoyé en effet de Sikasso ; mais en route il apprend la
capture de Samory et fait demi-tour.
En même temps une colonne volante, sous les ordres du
capitaine Gouraud, s'engagera vers Déniféso sur la piste de
Samory et, se rabattant au Sud, cherchera à refouler l'adver-
saire vers le Diougou, dont la rive droite sera gardée par le
commandant de Lartigue et 200 tirailleurs. De plus, un
poste de 25 hommes est placé à Fanha et un autre de 25 à
Fabédougou, pour faciliter le mouvement des convoissur
la route de Beyla à Nzo. Enfin un parti de 15 tirailleurs
(sergent indigène Diouké Konaté) parcourt la forêt de Fanha
à Séné, pour préserver les réfugiés contre les anthro-
pophages.
:
leurs du sergent Bratières et bientôt, épuisé, s'assied en
disant « Tuez-moi ». Le sergent Bratières le saisit et le
remet au lieutenant Jacquin accouru avec sa section.
Sur un geste de leur chef, les Sofas qui s'agitaient de
;
l'adjudant Brai],
avec le peloton de réserve, a cerné le village des femmes
le capitaine Gouraud et le lieutenant Mangin ont suivi
l'avant-garde à distance et peu après rejoignent le lieutenant
Jacquin et son prisonnier.
Les chefs des Sofas déposent leurs armes. Moctar et
Saranké-Mory qui sont à 12 kilomètres plus loin, sont avisés
de ces événements et Gouraud les somme de se rendre, sous
peine de voir égorger leurs père et mère. A une heure de
]
j
I
l'après-midi, ils se présentent au camp et remettent leurs
armes à condition d'avoir la vie sauve.
Dans la soirée des patrouilles circulent aux environs,
rassemblent les armes et les troupeaux et découvrent le
trésor de l'almany contenant 250.000 francs environ.
Le lendemain on détruit tout ce qui ne peut être emporté
et on s'apprête au départ.
de Gourouno ;
Le 1er octobre 1898 la reconnaissance reprend le chemin
au centre marche Samory, Saranké-Mory,
Moctar et les porteurs du trésor. Derrière l'arrière-garde
viennent les griots et les marabouts; les femmes, les enfants
et esclaves (50.000 personnes environ) sont acheminés sur
Touba sous la protection de la 3e compagnie d'auxiliaires.
;
Le 2, le détachement arrive à Gourouno, où il trouve le
sous-lieutenant Yan-Ly et des vivres pour les captifs puis
par Toungaradougou il revient sur Guéasso, où il rallie le
commandant de Lartigue.
Sur le point de répondre à de nouvelles propositions de
paix de l'almany, celui-ci avait appris la veille le succès de
Gouraud et s'était "avancé jusqu'à Guéasso à la rencontre
de ce dernier. Les deux colonnes reviennent alors sur Beyla
où elles entrent le 17 octobre. Après quelques jours de
repos, Samory, ses principaux fils, son conseiller Morifing-
Dian, une quinzaine de ses femmes et 50 Sofas sont dirigés
sur la portion centrale du régiment, à Kayes, sous la garde
de 50 tirailleurs commandés par le lieutenant Jacquin et le
sergent Bratières. Ils y arrivent le 13 décembre.
Ce voyage impressionne vivement les populations indi-
gènes forcées de constater qu'en six mois les deux grands
chefs soudanais, Babemba et Samory, ont été réduits par
les Français.
Grâce à la promesse qui lui a été faite par le capitaine
Gouraud, Samory et ses fils ont la vie sauve. Samory,
Saranké-Mory et Morifing-Dian, sont déportés au Congo.
Moctar et les autres chefs sont dispersés dans les postes du
Sahel et du Nord. 2.500 Sofas sont envoyés aux travaux du
;
chemin de fer de Ivayes au Niger les autres, au nombre
de près de 40.000, sont autorisés à retourner chez eux et
vont repeupler le Ouassoulou. Quant à Bilali-Amara, le griot
de confiance de Samory, inculpé d'être l'instigateur du
guet-apens de Bouna (voir § 35), il est condamné à mort par
un conseil de guerre réuni à Beyla.
Ainsi finit Samory qui pendant plus de quinze ans avait
été notre plus redoutable adversaire et avait semé la mort
dans les plus riches contrées du Soudan.
;
arrêter les incursions des Touareg et à assurer la navigation
du Niger jusqu'à Say achever la soumission ducentre de
la boucle du Niger et organiser les territoires conquis ;
enfin, au Sud, compléter l'exploration du lieutenant Blon-
diaux de manière à prendre pied chez les anthropophages
de la forêt et amorcer une ligne de pénétration vers la
Côte d'Ivoire.
Les différentes opérations entreprises dans ce but consti-
tuent la campagne de 1898-1890, dont nous allons étudier les
phases successives dans chacune des régions. Au Nord la
lutte contre les Maures et les Touareg et l'occupation des
;
rives du Niger jusqu'à Ansongo par le lieutenant-colonel
iftobb
;
dans l'Est-Macina, l'expédition du commandant
Crave sur les pays Touareg entre Dori et le Niger dans la
région Niger-Volta, les mesures prises par le commandant
ment conquises;
Pineau pour ramener' lecalme clans les régions nouvelle-
dans le Sud, te. voyage du lieutenant
;
"Woelfel pour relier par le Cavally le Soudan à la Côte
d'Ivoire dans l'Est, entre le Niger et le Tchad, les missions
;
Cazemajou et Voulet .pour relier nos possessions du Soudan
à celles du Congo et du Haut-Oubangui toutes ces opéra-
tions,auxquelles le Régiment de Tirailleurs Soudanais
continue à prendre la plus grande part, se feront avec
l'approbation et sous la direction du général de Trentinian
qui, promu à ce grade le 27 octobre 1898, arrive à Kayes le
5 décembre et reprend à cette date le gouvernement du
Soudan.
;
par 40 tirailleurs de la 14e compagnie avec le lieutenant
Colcanap Boundoubadi par le lieutenant Roussot de la
même compagnie. Un peloton du poste de Soumpi est dirigé
sur Ras-el-Ma avec un peloton de la 6e compagnie de
Goundam.-Un peloton de la 5e compagnie va se fixer à
Tarsa, enfin, d'octobre à janvier 1897 un groupe de tirailleurs ;
1
14 chameaux ;
avec le sergent Martinet (6e compagnie), 45 tirailleurs et ses
trois jours après il arrive en vue de
Bassikounou, où il est accueilli à coups de fusil.
i Il fait alors garder toutes les issues et s'empare d'un
;
Chevigné envoie des feux de salve à 800 mètres et oblige
l'ennemi à se retirer vers le Niger mais d'autres bandes
surgissent à ce moment d'un bois situé sur la gauche des
spahis et ceux-ci sont entourés par environ 300 cavaliers et
200 fantassins. La plupart des spahis sont tués ainsi que le
lieutenant de Latour ; seul, le maréchal des logis de Libran
et 10 cavaliers peuvent rejoindre l'infanterie, grâce au
dévouement du lieutenant de Chevigné, lequel, blessé et
tombé de cheval, se brûle la cervelle pour ne pas retarder
la retraite.
Se sentant trop faible pour agir contre les Touareg qui
semblent fort nombreux, le capitaine Audié se replie sur
Tombouctou et prévient le commandant Goldschoen qui se
hâte de regagner Tombouctou.
§ 53. — Combat de Gourzgaï (septembre 1897).
Enhardis par ce succès, les Touareg menacent Tom-
bouctou. Le commandant Goldschoen reprend résolument
l'offensive. Le 10 juillet à la tête de 250 hommes (4e et
11e compagnies) avec un peloton de spahis, il marche sur
Rhergo par la rive gauche du Niger. A son approche,
l'ennemi recule vers l'Est. Le commandant recueille les
corps des braves tombés 20 jours auparavant et les ramène
à Tombouctou. En apprenant les derniers événements, le
général de Trentinian dirige sur Tombouctou le comman-
dant Klobb (artillerie), commandant de la région du Sahel,
avec des renforts.
Dans l'intervalle, le commandant Goldschoen multiplie les
reconnaissances autour de Tombouctou et organise une
floltille de chalands armés pour la police du Niger.
:
fleuve pour coopérer à l'action de Klobb.
La colonne Klobb comprend
18 spahis:
1 pièce de 80 de montagne;
lieutenant Delassus.
:
entraînés par leur course, ne s'arrêtent qu'à quelques
mètres des tirailleurs l'un de ceux-ci est même traversé
totalement par une lance.
Refoulé en désordre, l'ennemi s'enfuit avec de grosses
pertes, poursuivi par les spahis qui lui infligent un peu
plus loin une nouvelle défaite. Le 22 septembre, la colonne,
rentre à Tombouctou avec un butin considérable.
Pourtant les Touareg continuent à nous être hostiles,
surtout les Iguadaren fanatisés par Ngouna. En octobre et
novembre 1897, les commandants Goldschoen et Klobb ont
encore avec eux plusieurs engagements, entre autres à
Gourzgaï (18 novembre) où les nomades se retirent avec
18 tués et de nombreux blessés.
Pendant ce temps le lieutenant Delestre, nommé chef de
la flottille des chalands, parcourt activement la vallée. Averti
à la fin de décembre que Abiddin est retourné à Bamba
-avec 300 ou 400 hommes, le lieutenant accourt et, grâce aux
canons des vapeurs le « Mage » »
et le « Niger et aux feux
-de salve des tirailleurs, disperse le rassemblement. Abiddin,
jugeant que la saison des hautes eaux ne lui est pas favo-
rable, s'éloigne vers l'Est.
i
envoie à leur aide le lieutenant Grossard: (iO compagnie)
avec un peloton monté à chameaux.
Au cours de sa reconnaissance, le lieutenant se heurte
vers Immamella (novembre) aux derniers partisans du chef
targui et entame avec eux un combat durant lequel Ngouna
est tué. Cette mort met fin aux entreprises des Touareg
autour de Tombouctou.
Le 28 novembre le lieutenant Mevnier crée définitivement
un poste à Bamba, le premier à l'Est de Tombouctou, et
organise un peloton méhariste analogue à celui qui fonc-
tionne déjà à Tombouctou.
Tirailleurs Soudanais :
quitte Tombouctou avec deux compagnies du Régiment de
la 11e compagnie (lieutenants
Delestre, de Fajolle et Gressard), la 4e compagnie (capitaine
Cristofari, lieutenants Desclaux et Hutin) et une section
d'artillerie. Il longe la rive gauche en marchant parallè-
lement au capitaine Voulet, lequel descend le fleuve sur
les chalands de la flottille dont deux sont armés en guerre.
«
;
A l'approche de la colonne, les Aouélémidden. se
retirent
dans le Nord-Est seuls les Tademk-Kel-Bouroum s'unissent.
aux Kel-es-Souk dans la région des mares de la rive droite.
Le lieutenant-colonel se porte contre eux et du 8 au
12 octobre châtie un groupe des Kel-es-Souk ; les autres se-,
sauvent sans résister. Laissant le capitaine Cristofari à
Gao, le lieutenant-colonel Klobb continue à descendre le-
Niger.
Avisé que les Touareg du Sud se sont rassemblés à la.
mare d'Ansena à l'Ouest d'Ansongo, il s'avance contre eux.
Bientôt les Touareg reculent vers les mares de Gossi et
demandent la paix.
Le 25 décembre, la colonne opère sa jonction avec celle
du commandant Crave à Ansongo. Le lieutenant-colonel
Klobb confie alors la mission Voulet à la garde du comman-
dant Crave, et libre de ses mouvements, établit un poste
à Ansongo (lieutenant Gressard), un autre à Taoussa et
revient sur Gao, où dit-on, les Aouélémidden ont l'inten-
tion d'attaquer les Français (13 janvier 1899).
Le lieutenant-colonel construit à Gao, en un emplacement
dominant, un poste solide et attend vainement l'assaut des
Touareg. Convaincu que ceux-ci n'osent pas se présenter,
il lance dès le 10 janvier des reconnaissances aux environs.
Le lieutenant Desclaux remonte le Niger jusqu'aux monts
Tondibi et razzie les Imédédren, tribu vassale des Aouélé-
midden le capitaine Cristofari se dirige vers l'Est contre
;
:
les autres tribus touareg, deux reconnaissances marchent
contreeux
.— l'une partant de Tombouctou, commandée par le capi-
taine Grémillet (6e compagnie du Régiment Soudanais et
peloton de cavaliers du Sahel) ;
capitaine
— l'autre partant de Bamba, sous les ordres du
Quérette (50 tirailleurs de la 4e compagnie, peloton méha-
riste de Gail et 15 spahis).
Le campement du chef des dissidents, Ould Mehemet, est
surpris au puits de Iouahouaten. Le 28 novembre, les
deux détachements font leur jonction au puits de In Alay.
En septembre-octobre 1900, le lieutenant Fiction e&ëciit-e,
avec 18 spahis et 50-auxiliaires-, une- rftCO-ItmaJ'ss;anc-e.dë1
Tombouctou à Araouam parBôu^Djehiba»<qulpeut'être'COïM^-
dérée comme le point de départde la^pénétratl'oïl dansles
confins sahariens.
;
Bandiagara au commandant Destenave comme commandant
de la région Est-Macina un grand nombre des officiers>de-
la mission Destenave sont remplacés à la même époque.
Pour assurer la frontière Sud du Mossi, le capitaine Scal,..
qui commande à Ouagadougou, envoie en mai le lieutenant
Dussault fonder un poste à Kamoéga, village de Kassang-o.
Renforcé en route par 15 cavaliers du naba de Bittou, notre
allié, le lieutenant s'avance avec ses 30 tirailleurs auxiliaires
sur Kamoéga où il est bien accueilli. Mais bientôt il est
entouré par une bande de plus de 600 guerriers du voisi-
nage, qui lancent sur sa troupe des feux de salve. Voyant
ses munitions diminuer et le nombre de ses adversaires
augmenter, il se retire sur Zebilla où se trouve une
garnison.
Formant ses hommes en carré, il s'ouvre un" passage à
travers les ennemis et réussit à se dégager avec 2 hommes
blessés seulement. Les Kassango ont plus de 40 tués et un
grand nombre de blessés.
A la même époque, au Liptako, le capitaine deComa
(cavalerie), résident à Dori, averti que les Logomaten campés
jusqu'alors vers Sinder sur le Niger se sont avancés mena-
çants sur la mare d'Ossolo à 50 kilomètres de Dori, se porte
sur ce point avec les tirailleurs du capitaine Muller
(16e compagnie). Après 9 jours de marche rapide, il atteint
les Touareg et les force à s'éloigner. Ce succès produitun-
certain effet. Pourtant l'agitation:continne à régner à l'Ouest
de Sinder, soigneusement entretenue par le marabout
Modibt-Ditgourou et par Bokar-Ouandiédou, chef des-
L«g*maten.
S 58. -
Expédition du commandant Grave contre les Logo-
maten (octobre-novembre 1898).
Le lieutenant-colonel Audéoud avait prescrit au comman-
dant Crave de refouler les Touareg du Gorouol, les chasser
sur la rive gauche du Niger, convoyer la mission Voulet à
son arrivée à Sinder jusqu'à Say et créer des postes sur le
fleuve en amont de Say, de façon à permettre la libre navi-
gation de Tombouctou à Say.
Au moyen d'éléments pris dans les divers postes de la
région, le commandant Crave concentre à Dori la colonne
suivante :
1 Peloton de spahis: lieutenant Dckmnay;
2 pièces de 80 : lieutenant Charpentier;
3e Compagnie
16e Compagnie
::
3 Compagnies de tirailleurs soudanais;
capitaine Mutlr-r, adjudant Noirtin;
capitaine Mongrand,adjudant Daste;
1 Compagnie de tirailleurs auxiliaires : lieutenant Hugo.
;
par des dunes de 25 à 30 mètres de haut et a une largeur de
plus de 6 kilomètres entre le fleuve et les dunes se trouve
une zone marécageuse, de 400 à 500 mètres de large, cultivée
en rizières. Ne pouvant déployer ses troupes, le comman-
dant s'établit sur une dune dominant l'agglomération et
ouvre le feu sur les îles.
Les défenseurs évacuent la première île distante de
300 mètres de la rive, et s'abritent dans les autres du côté
Est qui n'est pas exposé à l'artillerie. Pour les attaquer les
pirogues nous font défaut. Pour y remédier, sur la propo-
sition de l'adjudant Noirtin, on construit pendant la nuit
deux radeaux en paille. Au matin le passage commence, et
à midi, la première île tombe entre nos mains. Un poste
y est immédiatement élevé.
Le 5 novembre une pirogue ayant été découverte, la
compagnie Mongrand occupe la deuxième île qui est
déserte. A cause de la profondeur et de la rapidité du
courant, le commandant renonce à occuper les autres îles.
Laissant l'adjudant Daste avec 50 tirailleurs et les blessés
dans le nouveau poste, il retourne à Garakoïré, où dans
l'intervalle le lieutenant Hugo a harcelé à différentes reprises
les Touareg des environs.
Le 13 novembre 1898, le commandant ayant enfin trouvé
des barques, remonte le Niger vers Kentadji où se sont
groupés les fuyards de Sinder, les contraint à déposer leurs
armes et pousse jusqu'à Ayorou et Dounzou dont il s'empare.
: Après
une reconnaissance sur Labézenga le commandant
Crave, apprenant que le lieutenant-colonel Klobb ne sera
pas à Ansongo avant le 15 décembre, profite de ce répit
pour marcher contre Ndiougui, qui a rassemblé les tribus
touareg des Oudalan et du guerrier Amadou-Atour dans le
Gorouol.
Confiant au capitaine Mongrand (16e compagnie avec une
pièce de 80) le soin de bâtir un poste à Dounzou, le comman-
dant s'avance le 26 novembre sur Yatakala. Là apprenant
que l'ennemi s'est réfugié vers les mares du Nord, il dirige
;
les auxiliaires du lieutenant Delbor (27) sur Dori pour en
ramener des vivres et des munitions puis il se porte hardi-
ment contre les Touareg avec les spahis, le capitaine Muller
et une pièce de 80.
Le ler décembre 1898, au sortir de la mare de Dakol, les
spahis signalent la présence de Ndiougui un peu en avant
;
de la mare Falikine. L'épaisseur de la brousse empêche la
colonne de se former en carré en un instant elle est
assaillie par 300 cavaliers qui bousculent tout ce qui se
trouve devant eux, les spahis sont rejetés dans l'infanterie.
;
Le lieutenant Charpentier et le docteur sont roulés à terre
avec leur monture et foulés aux pieds la section de tête
(Noirtin) est complètement cernée. 'Pourtant les tirailleurs
;
reprennent leur sang-froid, le lieutenant Charpentier court
à sa pièce et fait tirer à mitraille le capitaine Muller réussit
à faire former le carré et ouvrir le feu à volonté, l'ennemi
disparaît.
Après cette alerte la colonne continue son mouvement.
Trois kilomètres plus loin elle est attaquée par le gros des
Touareg (500 fantassins et 300 cavaliers) qui échouent tota-
lement. Décimés par les feux de salve, les Touareg sont
;
passage. Avec 60 tirailleurs et 20 spahis, il se porte sur
Goursi, dont le chef refuse de délivrer des vivres le lieute-
nant Grivart, des spahis, envoyé en avant avec s-es cava-
liers, est: attaqué.
Le capitaine Amman accourt avec les tirailleurs pour
disperser le rassemblement, fouille les cases et en déloge
les indigènes. Le lieutenant Grivart est atteint d'une flèche
empoisonnée et succombe quelques instants après. Le
;
village de Goursi est sévèrement châtié (14 février 1899).
Néanmoins l'agitation continue dans la contrée pour en
finir le capitaine Boutig (artillerie de marine), chef du poste
de Ouagadougou, circule du 21 avril au 23 mai dans le
Yatenga et y affermit notre autorité.
D'autre part, au commencement de mars, les Kel-Gossi
ayant poussé leurs incursions jusque dans le IIombori, les
habitants du pays demandent au commandant de Bandia-
gara un poste pour les protéger. Le lieutenant Richard
d'Ivry (guerre) marche contre les Touareg avec un peloton
d'auxiliaires. Un géologue M.Legeal, qui marche avec la
petite colonne, est entraîné par son cheval au milieu des
Touareg qui le massacrent. Le lieutenant Richard d'Ivry
se met à la poursuite des Touareg, les rejoint dans le
Hombori, et, par de sévères exemples, venge la mort de
M. Legeal.
§ 60. — Dernières opérations contre les Touareg du Sud
(avril 1899, janvier 1900).
:
contact avec le Niénégué et le Minianka, forme une colonne
ainsi composée
:
50 spahis lieutenant Cabnrrus;
2' Compagnies de tirailleurs ;
9e Compagnie : capitaine Teissnnnière, lieutenant Feist:
1 cVauxiliaires r capitaine Simonin, lieutenant Modest;
1 section de 80 : lieutenant Sasportes.
Le 2 décembre il quitte Bobo-Dioulasso et s'achemine sur
Béréba, capitale du Niénégué. Intimidés, les habitants
n'osent résister et acceptent notre suzeraineté. Des recon-
naissances circulent aux environs et ouvrent une route
directe de Bobo-Dioulasso à Boromo.
Le commandant se porte ensuite à Pâ (13 décembre 1898),
où près de 1.000 guerriers se sont concentrés pour marcher
contre lui. Mais ils déposent les armes sans se défendre. De
Pâ, la colonne se rend à Boromo et Sono. Le siège de ce
dernier cercle est transféré à Koury, sur la Volta.
Le 15 janvier 1899, le commandant Pineau se porte en
direction de Djenné. Avisé que les gens de Pérakuy ont des
Teissonnière ;
intentions belliqueuses, il pousse en avant le capitaine
le 21 janvier 1899, cet officier enlève le
village d'assaut et le surlendemain la colonne arrive à
Sienso, où elle séjourne jusqu'à la fin du mois.
Dans l'intervalle, le commandant procède à l'inspection
du cercle de San et porte le chef-lieu de San à Koutiala.
Le février 1899, la colonne s'avance dans le Minianka
1er
sur un front de 100 kilomètres, partagée en autant de
groupes qu'il y a d'officiers. Elle obtient successivement la
soumission des villages de Dougouéla, Mpesoba, Konsé-
guéla, Tembéla, Tiéré, Moribila et Zébala.
Le 6 mars, le commandant Pineau rentre à Bobo-Diou-
lasso. Pendant ce temps, une ligne télégraphique, devant
relier le Soudan à la Côte d'Ivoire, a été établie de Lanfiéra
à Bobo-Dioulasso par Sono et se poursuit vers Kong. Les
travaux sont interrompus par la mauvaise volonté des indi-
gènes de la Léraba (affluent du Comoé). Le capitaine
Marchaisse les châtie vigoureusement.
;
A peine revenu, il est envoyé au Niénégué où l'agitation
règne de nouveau il punit sévèrement les villages de Sara,
Nioukhéna, puis ceux de Somona et Nempéna. Malgré tout,
ce pays est loin d'être définitivement pacifié.
§ 62. — Seconde exploration du lieutenant Woelfel sur le
Haut-Cavally (mai-septembre 1899).
Les tentatives faites en 1897 par le lieutenant Blondiaux,
par MM. Eysseric et Toroyé, pour se relier à travers la
grande forèt de la Côte d'Ivoire (voir § 38) avaient échoué
devant l'hostilité des habitants. Après la chute de Samory,
le Gouvernement général profite du prestige acquis sur les
indigènes pour reprendre le projet.
précédente ;
Soudan, descendra le Diougou ou Cavally pour s'unir à la
cette mission est confiée au lieutenant Woelfel,
qui avait déjà, l'année précédente, accompli une première
reconnaissance de la région (voir § 45).
Accompagné de 130 tirailleurs du Régiment Soudanais
(lieutenant Mangin, docteur Lemasle, sergent Ariste), le
lieutenant Woelfel se met en route le 19 mars et de Beyla
se dirige sur Lola où il entre 8 jours après. Un poste y est
créé et laissé à la garde du sergent Ariste avec 30 tirailleurs.
Ce poste se tiendra en relation constante avec le détache-
ment, de façon à lui expédier courriers et vivres.
Dans une reconnaissance aux environs du poste pour
Uter le terrain, le lieutenant Mangin est attaqué et retourne
à Lola avec deux hommes blessés. En présence de cette
attitude, le lieutenant Woelfel envoie Mangin à Man, village
qui s'est rallié à nous, pour y recruter des auxiliaires. Le
lieutenant Mangin rejoindra ensuite le gros de la colonne.
Bien accueilli à Man, le lieutenant Mangin reçoit des
renforts et repart pour le Sud. Le 30 avril 1899 à Ninéné, il
se heurte à une sérieuse résistance et est obligé d'enlever
le village d'assaut. Harcelé par les Gbololo, le lieutenant
arrive le 3 mai à Gouatongui avec un homme tué et 3 blessés
y
et rejoint son chef venu de Nzo.
La mission se porte alors sur Guékangoui. Averti que-
les gens de Danané veulent lui barrer la route, le lieutenant
Woelfel partage sa troupe en deux fractions pour abaMer
le village par deux chemins différents et évite ainsi un
désastre.
En effet, les Gbololo coupant par des abatis la route habi-
tuelle de Danané, ont aménagé une belle route bifurquant
;
sur une clairière semée de bas-fonds, dont les crêtes sont
garnies de tireurs ils espèrent que les Français tomberont
dans ce piège. Mais le lieutenant Woelfel s'arrête à la bifur-
cation, pour attendre que le lieutenant Mangin soit. parvenu
sur les derrières du. village. Se lançant alors en avant, il
entre à Danané et en chasse les habitants.
La colonne ne tarde pas à être assiégée dans le village.
Huit jours de lutte triomphent des Gbololo qui se soumettent.
Nous avions 2 tués et 6 blessés, dont le lieutenant Mangin.
La colonne reste à Danané jusqu'au 15 juin. A cette date le
lieutenant Mangin marche sur- Logoualé ou les Yaro se s'ont
rassemblés en armes et s'en empare après un vif combat,
qui lui coûte 5 tués et 8 blessés.
De son côté le lieutenant Woelfel pousse une pointe dans
le Sud. 11 fonde un poste à Nouantoglouin et décide d'y
passer l'hivernage, remettant à la bonne saison pour se
relier à la mission Hostains qu'il sait parvenue à 70 kilo-
mètres de là.
Pendant l'installation du poste, de fréquentes patrouilles
circulent pour éloigner lesYaro toujoursrebelles.Ceux-ci
essaient plusieurs fois, mais sans succès, d'assaillir le' poste'.
A la fin d'août, le lieutenant Mangin les disperse à Logoualé,
où il est encore blessé.
A ce moment le poste est achevé et le lieutenant AYoelïel
se dispose à rejoindre AI. Hostains ; mais il est arrêté par
des ordres du Ministre des colonies et, peu après, rappelé.
On peut, néanmoins, considérer la jonction du Soudan
et de la Côte d'Ivoire, par l'Ouest, comme réalisée. Et, en
effet, en décembre 1899 la mission Hostains-d'Ollone était
signalée à Nzo.
DU NIGER AU TCHAD (1898-1900)
;
alors interroger Badié Diarra et après s'être assuré qu'il est
musulman, hii offre de rester à son service il déclare qu'il
a fait tuer les deux Européens parce que c'étaient des infi-
dèles et qu'ils allaient porter des munitions et des armes à
Rabah, son ennemi. Badié Diarra refuse. Pendant ce temps,
le caporal Kouby Keïta, resté au campement avec 12 tirail-
leurs, est attaqué par trois groupes comptant plusieurs
centaines d'hommes, armés de fusils à tir-rapide, d'arcs et
de flèches. Il organise la défense avec ses tirailleurs et les
domestiques présents et accueille l'ennemi par une fusillade
;
.à bout portant. A 15 heures un nouvel assaut est encore
repoussé l'ennemi a une centaine de morts, les tirailleurs
ont 3 tués et 4 blessés. Profitant de ce succès, Kouby Keïta
fait dire au Serky que, si les prisonniers ne lui sont immé-
Diatement rendus, il prendra et brûlera Zinder. Il faut
savoir que cette ville, entourée d'un tata, compte 9 ou
10.000 habitants et qu'il reste à Kouby Keïta 8 tirailleurs
valides.
Le Serky lui envoie un marabout qui raconte le massacre
et offre la paix moyennant 1.500 thalers. Le caporal accepte,
mais à la condition qu'on lui rende les corps des chefs de
la mission. Pour affirmer sa volonté, il incendie pendant la
nuit quelques cases voisines de la ville, sans que l'ennemi
ose bouger.
Le lendemain 6 mai,
;
les prisonniers sont rendus. Le Serky
fait proposer aux tirailleurs de rester à son service mais
ils répondent qu'il faut d'abord restituer les corps des
blancs, qu'on verra ensuite.
Le 7 mai, le Serky fait demander les 1.500 thalers promis.
Les tirailleurs, pressés par le manque de vivres, se déci-
dent à envoyer 200'thalers. C'est Kouby Keïta qui les porte
lui-même au Serky et obtient des vivres et de nouvelles
promesses. Dans l'après-midi du 8, le Serky change de ton
-et annonce une attaque pour le lendemain. Le sergent
Samba fait dire au Serky que, puisqu'il se moque des tirail-
leurs, ceux-ci vont recommencer la guerre. La nuit venue,
le caporal Kouby Keïta et 6 hommes partent « faire
patrouille », ils brûlent encore plusieurs cases près du tata
et tuent quelques isolés.
Le 9 mai, dès le jour, le caporal sort de nouveau pour
»
« faire patrouille ; il aperçoit une forte colonne sortant
;
du tata il commence aussitôt le combat en se repliant. Le
.combat dure jusqu'à midi, l'ennemi est obligé de se retirer.
;
L'escorte a eu comme blessés, un tirailleur et deux domes-
tiques d'après des renseignements donnés par un captif,
l'ennemi aurait eu 8 chefs tués et un grand nombre de
guerriers tués ou blessés.
Le 10 mai, le sergent Samba Taraoré fait occuper les puits
voisins et en interdit l'approche aux habitants. Les tirail-
leurs les gardent les journées des 11,12 et 13, mais le 14 au
matin ils sont assaillis par une nuée de guerriers et obligés
de se retirer sur le campement. Kouby Keïta meurt en y
arrivant, blessé d'une flèche empoisonnée. Après une lutte
acharnée, l'ennemi abandonne encore une fois la partie.
Mais, outre le caporal, 2 tirailleurs sont tués, 3 hommes
sont blessés dont un domestique. Les munitions s'épuisent
et la situation devient critique.
Les survivants décident de profiter de la nuit pour
reprendre le chemin de l'Ouest. Les thalers restants sont
partagés entre eux. L'interprète Badié Diarra réunit tous les
papiers du capitaine et la petite trou.pe, ayant' placé' ses
blessés les plus gravement alteints surles chevauxqu'elle
a encore, se met en route sans:bruit vers lil- heures du-soir-
Mais le départ est vile connu. Des.le premier jour) des'
bandes de cavaliers les poursuivent. Harcelés nuit' et jour,
ces braves gens se battent.sans' arrêts. Mourant de f&im et de
soif, ils abattent deux de leurs chevaux pourboire leur sang:
eL manger leur chair crue.Enfin. ils arrivent à la: limitediu
sultanat de Zinder et la poursuite cesse, 'Pendant ces-
derniers jours, un homme avait été tué et 3 blessés. A partir'
de ce moment, la petite Lroupe peut continuer tranquilles
ment sa route et est bien reçue partout. Le 8-juillet 1898-ils?
arrivent à llo d'où ils sont dirigés sur Say.
Sur 33 indigènes appartenant à la mission, il y a.7 tues
cl 11 blessés. Sur ces chiffres les tiraillburs-comptent 0'tués-
et 9 blessés. Trois seulement sont revenus indemnes ; l'un
d'eux a 9 blessures, un autre 7, le troisième 31
j.
S()
— Mission
Voulet-Chanoifte, puis Joalland;'Meynier'
(1899-1900) (30).
LE 2ème SENEGALAIS
:
fois la France. Il était alors divisé en 4 régions et 4 cercles
indépendants
;
Région Ouest, chef-lieu Bamako, comprenant les cercles
de Bamako, Kita, Ségou, Djenné
Région du Sahel, chef-lieu Nioro, comprenant les cercles
de Nioro, Goumbou, Sokolo ;
Région Nord et Nord-Est, chef-lieu Dori, comprenant
les cercles de Koutiala, Sikasso, Bobo-Dioulasso, Kouri,
Diébougou, Kong, Bouna etles résidences du Mossi et du
Gourounsi ;
Région Sud, chef-lieu Siguiri, comprenant les cercles de
Siguiri, Dinguiraye, Kouroussa, Bouguuni, Kissidougou,
Kankan, Beyla, Touba.
Cercles indépendants
dougou.
: Kayes, Médine,Bafoulabé, Sata-
noms suivants :
La colonie du Soudan français prendra successivement les
(1)
« Sénégambie et Niger » (octobre 1902), « Haut-
Sénégal et Niger » (octobre 1904), avant de reprendre en 1920 celui
du « Soudan ».
j1
,
j
(2) Voir croquis N° 6.
ment et dès le 15 mai a emmené 3 sections en opérations
dans la région du Baoulé, laissant une seule section, avec
l'adjudant Rinn, à Bouaké. Un poste d'une section (lieute-
nant Beaudu) est créé à Kouadiokoffi et un autre, ayant
même composition (lieutenant Gérard) ;i Lomo.
La 2° compagnie (capitaine Letendre) occupe les deux
postes de Koutiala (lieutenant Facon avec 3 sections) et San
(sous-lieutenant Monin avec une section).
La 3e compagnie, de Dori, vidée au mois de février de
60 hommes passés à la 5e avec le lieutenant Guerrier et
70 hommes passés à la 6e avec le lieutenant Albin, et restée
provisoirement à l'effectif de 40 indigènes sous le comman-
dement du lieutenant Brochot, a été mise avec le sergent
Fardet à la disposition du capitaine résident à Ouahigouya
pour prendre part à des opérations de police dans le
Yatenga. Au cours de ces opérations, elle vient d'avoir, à la
prise de la grotte de Dio (21 février), 1 tirailleur tué et
3 blessés et est rentrée à Dori depuis le 28 mars.
La 4e
:
compagnie est scindée en trois détachements occu-
pant des postes de la rive gauche du Niger Bamba, avec le
;
-capitaine Méc.het (lequel vient de succéder au capitaine
Quérette) et 64 tirailleurs Tosaye, avec le lieutenant Martel
et 28 tirailleurs ; Gao avec le sous-lieutenant de Lavigerie et
30 tirailleurs.
;
18 avril également sur la rive gauche du Niger:
La 50 compagnie, précédemment a Dori, est depuis le
Say avec le
Michel et 79 hommes ;
capitaine Lambert et 94 hommes Dosso avec- le lieutenant
Selba avec l'adjudant Jégou et
'24 hommes (poste supprimé le 14 juillet suivant). Le capi-
taine Moll, qui va prendre le commandement au mois de
juillet 1900, se dispose à partir dans la direction de Zinder.
La compagnie, commandée par le capitaine Gremillet,
6e
-est en station depuis la fin de l'année précédente à
Tombouctou (129 hommes), avec un petit poste de
27 hommes à Kabara. Du 5 au 13 mai, un détachement de
80 tirailleurs, commandé par le lieutenant Âlbini récemment
venu de la 3P compagnie, est; mis sous les ordres du capi-
taine Henrys de l'Etat-Major pour une tournée de police
aux environs de Tombouctou,. aiai cours de laquelle des
campements insoumis sont enlevés à Tineguel et Kokochi,
ce qui représente 300 prisonniers,. 100 chevaux, 3.000 bœufs,
5.000 moutons.
La T compagnie, stationnée à lvouroussa jusqu'en juillet
de l'année précédente, a quitté ce poste sous le commande-
ment du capitaine Dauvilliers pour fonderceux. de Kissi-
dougou et de Sampouyara, après une série de dures randon-
nées en pays Toma, dans la vallée de la rivière Toffa ou
Doffé. Parmi les principaux combats livrés au cours de ces
luttes incessantes, on peut citer ceux de Kongola et de
Legouan livrés par les lieutenants Raymond et. Leseurre
(10 et 10 septembre 1809), qui nous ont coûté chacun
plusieurs blessés. En février-mars, la 7e compagnie a pris
part, à la colonne du Kissi-Sucl, commandée par le chef de
bataillon Conrart. avec comme adjoint le capitaine d'artil-
lerie coloniale Charnet. Plus récemment (1er mai) le combat
de Tankollo a encore coûté des perles à l'unité. Le poste
de Sampouyara se trouve à ce moment commandé par le
lieutenant Dasque.
La 8° compagnie, commandée par le capitaine Tiffon
puis, à partir du mois de juin, par le capitaine Ruby, occupe
les deux postes de Diébougmi (70 hommes) et Lokhosso
(40 hommes) et vient d'évacuer le petit poste provisoire de
Pintouri. Les deux officiers de la compagnie, lieutenant
Haillol (remplacé par le lieutenant Schwarlz), et lieutenant
Ouilichini, sont sans arrêt en reconnaissancedans'le Sud
du Lobi et jusqu'à Houna. La compagnie a dans le même
moment un détachement de 30 hommes comme escorte de
la Commission franco-anglaise de délimitation (mission
Delafosse).
La 9e compagnie, à Bobo, commandée par le capitaine
Bachot, vient de voir rentrer le 11 avril le détachement de
61 tirailleurs, en reconnaissance dans le Tierla sous les
ordres du lieutenant Desportes depuis le mois de février et
se dispose à envoyer au début de juin une autre reconnais-
sance de 50 tirailleurs, sous les ordres du lieutenant Oyaux,
dans le Niénégué.
La compagnie, commandée par le capitaine Berger à
10e
Koury (85 hommes) a un poste de 20 hommes à Boromo
sous les ordres du sergent-major Wagner.
La compagnie occupe les postes de Gao et d'Ansongo
11e
sur le Niger, respectivement avec 2 sections et demie sous
I
les ordres du lieutenant Théveniaut et section et demie aux
ordres du lieutenant Bergeron.
La 12e compagnie a sa portion centrale à Soumpi
(46 hommes) d'où lecapitaine Disdier vient d'être évacué
pour maladie ; il a été remplacé dans le commandement de
l'unité par le lieutenant Quarez. Deux postes à Goundam
et Ras-el-Ma, 25 et 50 hommes respectivement avec les
lieutenants Jérusalémy (puis Desplagnes)* etHarclelIet.
La 13e compagnie, précédemment à Kayes, est depuis le
à
mois de mars-
;
Kati, avec le capitaine Malafayde qui se
trouve rapatriable en juin un petit, poste à Toukoto sur le
chemin de fer, 20 hommes avec le sergent Guillaumet ;
enfin depuis le mois de février, un petit détachement provi-
soire de 25 hommes, commandé par le lieutenant Lucas, à
Boussoura en pays Coniagui dans le Nord du cercle de Kadé-
Touba (Guinée).
La 14e compagnie a été disloquée au mois de mars, par
le départ du capitaine Letendre passé à la 2°, du lieutenant
Coiscaud rapatrié et du lieutenant Leblond passé à la 9e.
Compagnie-squelette représentée depuis lors à Bobo par un
sergcnt-major ; sera transférée en écritures, le mois suivant
(juillet), à Kati, où elle recrute sous la direction du lieute-
nant Curault ;puis dès qu'elle aura atteint l'effectif de
150 hommes, sera envoyée à Dounzou et Sinder sous le
commandement des lieutenants Thorin et Renault.
Là 15e compagnie à Sikasso (capitaine Crété) a fourni en
février, mars et avril un détachement de 50 hommes, sous
les ordres du lieutenant Citerne, qui a fait colonne dans le
Tierla (cercle de Bobo-Dioulasso) en liaison avec le lieute-
nant Desportes de la 9e compagnie.
La 16e compagnie a 2 sections à Dounzou sous les ordres
du capitaine Moll, une à Sinder avec le lieutenant Bachellez
:
et une à Yatakala avec le lieutenant Figeac. Le poste de
Dounzou fait preuve d'une activité incessante le 25 janvier
une sortie prononcée contre les Touareg a fait 550 prison-
niers (dont GO blancs) et ramené 6.000 moutons. Une autre
tournée également fructueuse est en cours, du 14 avril au
15 mai. En juillet le capitaine Moll va passer à la 5e compa-
gnie et le commandement passera au lieutenant Figeac.
La 17e compagnie, portion centrale à Kati (lieutenant
Bontems) avait depuis le mois de février les 3 sections des
pièce de canon.
1
leurs ;
gements avec les rebelles, la colonne a 6 blessés dont 4 tirail-
elle inflige à l'ennemi des pertes s'élevant à 16 tués
et 30 blessés environ.
En mars, on ne note pas moins de 3 expéditions punitives
contre les villages lobi de Nako, Intoyéri, Nakoni. Il en est
de même tous les mois suivants.
Le 27 novembre 1901, au cours de l'assaut du village de
Diboulou par le capitaine Ruby et le lieutenant Piard, nous
avons 1 tué et 5 blessés, tous auxiliaires, contre 35 tués du
côté adverse.
de Boumi
Bougouri-ba.
;
Le 9 décembre, 2 tirailleurs blessés à l'attaque du village
1 tirailleur noyé au passage de la rivière
disséminée:
spécialement de Kati par le chef de corps, la compagnie est
le capitaine Angéli, lieutenant Le Jariel, lieu-
;
tenant indigène Diam-diaye avec 50 tirailleurs dans le Nord
du cercle lieutenant Pierre avec 5 sous-officiers européens
et 33 tirailleurs à Dangoumana. Le poste de Roromo reste
occupé par une douzaine d'hommes, sous le commandement
de l'adjudant Vaucherel, puis bientôt du lieutenant de
Montalembert (novembre-décembre 1902).
En 1903, conformément auxinstructions reçues, le capi-
taine Pelletier inaugure une « politique d'apprivoise-
ment », dont les effets sont longs à se faire sentir.
Ainsi en novembre lmH, un tirailleur occupé au débrous-
saillemenl de la route de Gaoua à Diébougou est assassiné
par les habitants du village de Tumbis. Le capitaine Dominé,
commandant la 8e compagnie, se rend sur les lieux avec un
détachement de 60 hommes et casse le village.
En 1905, on ne peut dénombrer les incessantes tournées
du capitaine Dominé autour de Ga<fua, puis de ses succes-
seurs les capitaines Angéli, Galcau, celles du lieutenant
Greigert, du lieutenant Ouégnaux autour de Diébougou
ainsi que dans le pays des Dagari, des Oidé et dans .le
Bougouri (ou Pougouli).
C'est seulement à partir de 1906 qu'une améliorationse
produitdans les rapports entre l'autorité et les ressortissants
de ce pays difficile. Le 1^' avril 1907, la 5e compagnie du
2e Régiment de Tirailleurs Sénégalais, stationnée à Bobo-
Dioulasso etKoury, la 7e compagnie (à Bobo) et la 8e compa-
gnie (Gaoua et Diébougou) sont transformées en brigades
de garde indigène. Néanmoins le pays Lobi reste un point
névralgique en Afrique Occidentale Française et, longtemps
après qu'il a été détaché du Soudan et rattaché à laIlautc-
Volta, des opérations y furent encore nécessaires (notam-
ment en 1930).
;
En dépit des instructions reçues, l'officier estime ne pouvoir
laisser agir seule une force aussi réduite il part aussitôt
avec 1 sous-officier européen (sergent Walhin), 50 tirailleurs
et 20 auxiliaires. Egaré par le guide, il n'arrive qu'à la nuit
en vue de Sargadjé, et est violemment attaqué pendant l'ins-
tallation au bivouac. Les auxiliaires s'enfuient. Le lieute-
nant Baudelaire se dégage à la baïonnette et rentre à Dosso
le 24 février au soir, ayant eu 19 blessés. De Martel rejoint
un peu plus Lard avec ses cavaliers.
Le 0 novembre 1900, une colonne quitte le poste de
Say, sous les ordres du capitaine Berger commandant la
106 compagnie, en vue d'infliger une punition au village de
Sargadjé pour le guet-apens contre le capitaine Angéli et
l'attaque du lieutenant Baudelaire. Cette colonne avait la
composition suivante :
M" Compagniedu2"U.T.S. (venue de Dori) : lieutenants Brochot
et Wirth;
10" Compagnie du 2" M.T.S. fvenue de Koury) : lieutenants Guer-
rieret Cnumont,officier indigène Sadio-Ka;
1 Peloton de h. IfÎ'\ pincé provisoirement sous les ordres du
§ 76.
— Lutte de Gouraud contre les Touareg Kel-Gress
(avril-juillet 1901).
La ligne d'étapes reliant au Niger les principauxceritres
,.du nouveau territoire militaire de Zinder était l'objet
la
d'attaques incessantes de part des Touareg,quisurgissent
-dudésert et y disparaissent une 'fois leur coup 'fait. Parmi
-ceux-ci, un des partisles plus mordants était celui des 'Kel-
(Gress (ou Kel-Rhéris) : 'le chef de toalaillon Gouraud mène
contreeux unesérie de brillants combatsqui ne devaitpas
tarder à amener leur soumission.
De gros rassemblements touareg ayant été signalés près
-des puits deZanguebé, une reconnaissance ;sous les ordres
:
de Gouraud quitte le poste de Guidambado le 12 avril 1901
à 21 heures. Le détachement comprend
;
de 500 cavaliers et 300 fantassins. Un caporal est sabré à
l'angle du carré plusieurs chevaux et cavaliers criblés de
balles, viennent rouler dans les jambes des tirailleurs. Les
Kel-Gress se retirent, laissant sur le terrain 61 tués, parmi
:
lesquels 7 chefs dont un de nos plus acharnés ennemis
Yéliguini.Nos pertes sont 1 caporal de la 22e compagnie
tué, 2 tirailleurs de la 20e compagnie blessés par flèches.
A la suite de cette action, les Kel-Gress se dispersent, pour-
suivis par la colonne qui, le 20 juin, réussit à surprendre le
campement d'un de nos principaux chefs, Molloul; cette-
surprise rapporte la capture de 200 chameaux.
Au cours du mois de juillet, la 22e compagnie stationnée
à Tahoua assure la tâche dure et ingrate de garantir les
villages de la ligne Tahoua-Guidambado contre les rezzou
venant du Nord.
En août, une section de 25 tirailleurs méharistes est
formée et instruite à Guidambado pour contrebattrc les
rezzou, que l'infanterie a peine à atteindre.
régions :
Le 3e Territoire militaire est désormais divisé en deux
la région Ouest, cheMieu Sorbo-haoussa, compre-
nant les cercles du Djerma, de Tahoua et de Filingué et la
;
en septembre abandonné et
;
(4 jours au Nord de Zinder), lequel poste -sera occupé par le
lieutenant Jigaudon, le sergent Poncet et 00 hommes pui-s,
remplacépar Djadjidouna.
En même temps la2e section dela. 20" compagnie, 50 tirail-
leurs commandés par le lieutenant Cotten, opère dans le
Mounio, à 5 jours à l'Est de Zinder jusque vers Gouré. Au
début de juin ce détachement se rend dans l'Ouest en
passant par El-Hassan, pour porter l'appoint de ses forces
au commandant Gouraud opérant contre les Kel-Gress, et
prend part a,u combat de Galma (17 juin) à une journée à
l'Ouest de Guidambado (voir § 76 ci-dessus).
Au mois de juin également, le lieutenant Blanchard de la
19e compagnie crée le poste de Sandiré.
En juillet, le capitaine Moll étant passé hors cadres, le
capitaine Cauvin prend le commandement de la. 20e compa-
gnie. Les lre et 2e sections de cette unité, avec le capitaine
Cauvin et le lieutenant Jacques ainsi qu'un peloton de la
21e compagnie, avec les lieutenants Marquis et Mangin,
prennent part sous les ordres de Moll à une reconnaissance
contre les Touareg dissidents du Damergou.
Le centre de la 21e compagnie, précédemment à Zinder,
est transféré successivement en septembre à El-Hassan,
sous le commandement du capitaine Brantonne, puis en
novembre à Tessaoua sous les ordres du lieutenant Marquis.
Les derniers mois de cette année particulièrement active
:
sont marqués par les événements suivants :
- 19e compagnie Le lieutenant Blanchard quitte Filingué
pour redescendre à Sorbo-haoussa, centre de la nouvelle
— 20e compagnie:
ira compagnie du bataillon de Zinder ;
Le lieutenant Jacques avec 50 tirail-
leurs fait une reconnaissance sur la route du Nord, vers
Agadés, jusqu'à 75 kilomètres de Djadjidouna ;
— 21e compagnie Le détachement du lieutenant Cotten,
:
:
commandant Gouraud ;
2e Régiment de Tirailleurs Sénégalais commandé par le
crée et occupe en septembre les
postes provisoires de Zanguebé et Labba, dressés contre les
Kel-Gress. Labba sera évacué en octobre 1901 et Zanguebé
occupé par un détachement de tirailleurs de la 20e compa-
gnie et de miliciens, sous les ordres du capitaine Arnaud
(infanterie hors cadres).
"Enfin en 1902 ces compagnies, qui étaient des unités de
marche non organiques au 2e Régiment de Tirailleurs Séné-
galais, passent au Bataillon de Zinder.
Laperrine :
chement algérien amené du Nord par le chef d'escadrons
de terribles souffrances :
Le détachement de Cortier endure, sur la route du retour,
beaucoup de chameaux meurent
d'épuisement après avoir rejoint le poste de Bamba sur le
Niger, nouveau centre de la 4e compagnie, malgré la présence
en ce point de nombreux pâturages.
Au mois de mai 1906, les compagnies du 2e Régiment dé
Tirailleurs Sénégalais stationnées dans la région de
Tombouctou (4e, 5e et 1.1e stationnées à Bamba, Gao et
Tombouctou), sont détachées du régiment et servent à
former le nouveau Bataillon de Tombouctou. 1
! fI.
§80. — Transformations successives du 23 Sénégalais jusqu'à
la guerre.
Jusqu'en 1906, le régiment ne subit aucune transfor-
mation. Sa composition au début de 1906 est la suivante :
Section hors-rang à Kati.
lor Bataillon.
2e Bataillon.
lre Compagnie — à Bobo-Dioulasso, avec postes à
Koury et Sikasso (le poste de Si-
kasso est supprimé le 1er juillet
1906).
&e Compagnie — à Gaoua, avec poste à Diébou-
gou.
9e Compagnie — à Bobo-Dipulasso.
16e Compagnie — à Ouagadougou.
3e Bataillon.
3e Compagnie — à Dori (avec poste à Niamey à
partir du 8 janvier 1906).
46 Compagnie — à Ras-el-ma, puis Bamba (Com-
pagnie méhariste).
56
11e
Compagnie
pagnie - à Gao.
Compagnie — à Tombouctou.
4J Bataillon.
2e Compagnie — Stationnée à Kayes. — Dirigée
surZinderle12mai1906.
7e Compagnie — à Kayes, avec poste à Bakel
(poste supprimé le 1er juin 1906).
12e Compagnie
— à Kayes.
13e Compagnie — à Nioro (formée le 15 juin 1904
avec des éléments de la garde-
frontière).
7e
8e
-
Compagnie
Niamey et. Dosso le 20 octobre
1907, passera au bataillon de
Zinder en 1908.
Compagnie — à Bobo- Dioulasso (ancienne 9e).
à Gaoua.
—
3e Bataillon.
ge Compagnie — à Kayes (ancienne 7e). Cette
Compagnie occupera Nioro. en
janvier 1907.
10e Compagnie — à Goumbou. Poste occupé en
mars 1907 par la 10e Compagnie
venue de Kati.
Compagnie
— à Kayes.
12e
13e Compagnie — à Nioro. Cette Compagnie occu-
pera Kiffa (Mauritanie) en no-
vembre 1906, puis prendra le
no 11 en février 1907.
2° Bataillon.
3* Compagnie — à Ségou (nouvelle unité), effectif
120 hommes.
4® Compagnie — à Bandiagara (poste à Mopti),
effectif 140 hommes.
5e Compagnie — à Goumbou (ancienne 10e), avec
poste à Sokolo, effectif 120+50
hommes.
3e Bataillon.
6e Compagnie — à Kiffa (ancienne 11®, avec un
peloton méhariste), effectif 170
hommes.
7e Compagnie — à Kayes (ancienne 12e), effectif
120 hommes.
8e Compagnie — à Kayes (nouvelle unit6), effectif
120 hommes.
9e Compagnie — à Nioro, effectif 140 hommes.
;
En juillet 1907, une section méhariste est organisée auprès
de la 11e compagnie commandée par le lieutenant Paquette,
elle se signale par une activité remarquable et son utilité
est consacrée l'année suivante par sa transformation en
peloton méhariste à l'effectif de 2 sous-officiers européens,
117 indigènes et 120 chameaux. Au même moment (juil-
let 1908) la compagnie de Kiffa, qui est Revenue la 6e compa-
gnie du 2e Régiment de Tirailleurs Sénégalais, est portée à
l'effectif de 200 hommes.
Les années qui suivent sont occupées par le travail inces-
sant de tournées, de contre-rezzou, d'expéditions punitivesT
nécessaire à soumettre les tribus de cette partie de la Mauri-
tanie et donner de l'air au poste de Kiffa. Il n'y a pour ainsi
dire pas de mois où ne soient livrés des combats qui font,
peu- à peu des unités d'élite de la 6e compagnie sous les
ordres du capitaine Mangeot et du peloton méhariste
commandé par le lieutenant Paquette. Parmi les principaux
combats on peut citer les suivants :
;
— Combat du 17 novembre 1908 contre les 0. Lacklal qui
laissent 101 cadavres sur Je terrain mais de notre côté nous
avons 4 tirailleurs tués et 4 blessés.
— Affaire de Zafiet(14 février 1909) conduite par le lieute-
nant Arnaud contre les Hammonat, où nous avons 3 tirail-
leurs méharistes blessés.
- Affaire de El-Beyed (4 mars 1909), où après une marche
rapide de 235 kilomètres en 4 jours, le capitaine Mangeot à
la tête d'un détachement de 50 tirailleurs avec 1 section de
mitrailleuses, ayant fait sa jonction avec le peloton méha-
riste du lieutenant Arnaud renforcé d'une centaine de parti-
sans maures, inflige une sévère leçon aux 0. Lacklal désor-
mais définitivement soumis. A ce moment la 9e compagnie
dé Nioro envoie en renfort à Kiffa un peloton de 50 tirail-
leurs, commandé par le lieutenant Klobb, lequel va colla-
borer activement pendant cinq mois aux diverses opérations
menées dans le cercle.
— Contre-rezzou du lieutenant Labonne (Oummoul-Kebar,
17 août 1909).
Reconnaissances du lieutenant Leborgne dans le massif
—
de l'Affollé, en octobre 1909, mai et juillet 1910 avec le
combat de Bédeïzzou (1caporal et 1 goumier blessés).
— Raid du lieutenant Demassez, terminé le 12 mai 1911
par l'affaire de Moulenhar qui, sur un effectif total de
30 hommes, nous coûte 10 tués dont le lieutenant comman-
dant le peloton, 2 disparus et 6 blessés dont le sergent
Cheval. Ce dernier et les quelques survivants ne peuvent se
dégager qu'en laissant les morts sur le terrain. Tous les
chameaux sont perdus.
Le lieutenant Demassez est remplacé à la tête du peloton
méharis te
par le lieutenant Tonnot, qui dirige en 1912 avec
succès plusieurs contre-rezzou et expéditions punitives.
Enfin Je i' juillet î9.12, !a 66 compagnie de Kiffa est
envoyée dans la région de Tombouctou et devient la
-
5e compagnie du Bataillon de tirailleurs sénégalais n° 2.
(6\La cavalerie 71e put être utilisée par suite des difficultés du
terrain, et le lieutenant Maronne fut affecté à la 4° Compagnie.
La colonne quitte Bandiagara le 3 décembre. Les opéra-
tions sont dirigées successivement sur les massifs de Karza
et Bargué, du Kikara et d'Ibissa.
La prise du centre de résistance de Pélinga (13 décembre),
occupant dans les rochers une position extrêmement forte
où les insoumis perdirent 85 tués, plus un nombre de blessés
importants, puis celle du village de Yandagou (15 décembre),
amènent la soumission du massif de Karza. et Bargué.
Les opérations dans le Kikara donnent lieu au combat .de
Kinian qui nous coûte 2 tués et 6 blessés, dont le comman-
dant Cazeaux (2 janvier 1910). Celui-ci passe le commande-
ment de la colonne au capitaine Laffitte.
Enfin la prise d'Ibissa (14 janvier), qui nous coûte 2 tués
et 4 blessés indigènes, semble régler la question du dernier
massif dissident. La dislocation de la colonne est prononcée
à Bandiagara le 12 février 1910. Le pays habbé se tiendra
tranquille jusqu'en 1918, où à la suite des opérations de
recrutement, les habitants de la montagne de Tabi, située
à 45 kilomètres au Sud-Ouest de Hombori, entrent en rébel-
lion et doivent être réduits par une colonne venue de
Tombouctou sous le commandement du lieutenant-colonel
Mangeot (octobre-novembre 1918).
;
officiers et tirailleurs indigènes, arrive à Kita le 20 février
et gagne le Dinguiraye par étapes elle y arrive le 6 mars.
Le capitaine Talay reçoit du gouverneur l'ordre de se rendre
à Labé, puis de procéder à l'arrestation d'un agitateur poli-
tique à Goumbo ; pour exécuter cette opération, la demi-
brigade indigène de Conakry est mise à sa disposition avec
le capitaine Laussu et le lieutenant Bernard. Le lieutenant
Amberger, avec la moitié de la 7e compagnie, doit, de son
côté, effectuer une arrestation analogue à Touba dans le
cercle de Kadé.
Le 30 mars le capitaine Talay suivi du lieutenantBornand,
avec 70 tirailleurs, pénètre dans la missidi de Goumbo,
repaire de l'agitateur Tiermo Aliou. Conformément aux
instructions reçues, pour montrer ses intentions pacifiques
il ne fait pas mettre ba.ïonnette au canon et maintient les
fusils de ses hommes culasse ouverte. Arrivé sur la place de
la mosquée, il demande à parlementer avec le Ouali ou chef
religieux qu'il avait mission d'arrêter.Au cours de l'échauf-
;
fourée qui s'ensuit, les deux officiers sont tués avec 12 tirail-
leurs
;
2 sous-officiers européens (sergent-major Desmé et
sergent Hureaux) et 20 tirailleurs blessés 20 fusils et
12 baïonnettes sont perdus. Le détachement du capitaine
Laussu arrive quelques heures plus tard, brûle le village et
ramène la compagnie décimée à Fofota sur la voie ferrée
de Conakry au Niger.
Ces événements se passaient en présence du gouverneur
Guy, de l'administrateur en chef Sassias commandant le
cercle de Kindia et du commandant Bouin, chef du bureau
militaire du gouverneur de la Guinée. Les corps des tirail-
leurs tués sont inhumés à Kindia, ceux des officiers ci
Conakry. La 7e compagnie rentre à Kayes, où elle est réor-
ganisée sous les ordres du capitaine Pinchon.
Le ouali de Goumbo, passé en territoire anglais, devait
(Hre extradé sur la demande du gouverneur français au
mois de juillet 1911. Ce fut le 2e peloton de la 7e compagnie
(2 sous-officiers européens et 57 tirailleurs) sous les ordres
du sous-lieutenant Daumain, renforcé par la demi-brigade
de garde indigène de Conakry (lieutenant Bernard), qui
reçut mission d'aller en prendre livraison à la frontière.
B. — PENDANT ET APRES LA GUERRE (1914-1933)
3e
4e
et 10e Compagnies.
et 8e Compagnies.
Compagnie;
Compagnies.
à Nioro : 9e Compagnie.
Le 1^ janvier 1915 sont créées la 13e compagnie à Gaoua
--et la 14e compagnie à Ouagadougou.
En 1916 la 6e compagnie de Kati va occuper Houndé, puis
Bobo-Dioulasso. La T compagnie de Kayes va. occuper le
poste de San et prend le n° 15 le 1er août 1917. Le
1er avril 1920 cette compagnie est dissoute, le poste de San
-est occupé par un détachement de Ségou.
En 1917 la 11e compagnie de Kati va occuper Dédougou et
la 12e Banfora, puis Houndé.
Le 1er août 1917 la 4e compagnie du Bataillon de Tirailleurs
Sénégalais n° 2 stationnée à Oualata devient 7e compagnie
du 2e Régiment de Tirailleurs Sénégalais à Néma.
Pour reconnaître la part prise par le régiment à la forma-
tion des bataillons sénégalais qui se sont illustrés sur les
divers fronts, la garde des fanions de plusieurs de ces
glorieuses unités a été confiée au 2e Régiment de Tirailleurs
.Sénégalais lors de leur dissolution. Notamment (ordre
,-général n° 13 du 14 mai 1920) :
§ 80.
— Colonnes de police du cercle de Bamako et du cercle
de Goumbou-Nara (février-avril 1915) (7).
Au cours de la guerre. 1914-1918, les forcer d'occupation en
Afrique Occidentale Française étant réduites au minimum,
;
lieu le (i mars un combat contre 1.500 relie,Iles environ, qui
nous coûte (i blessés les dissidents prennent la fuite en
incendiantsur leur parcours le village de Molébougou.
Au cours dececombat, l'adjudant Padiala Kéita se signale
par les feux parfaiteme.nl,ajustés de
la ['l'ne,lion qu'il
commande. Pour tenir en mains ses tirailleurs, tous jeunes
recrues ou réservistes, et
leur montrer (pie l'ennemi n'est
pas dangereux, il a revêtu sa tenue blanche cl, bien que de
haute taille, sort del'actionsansblessure.
La colonne, accompagne la fournée administrative du
commandantdecercle,parOuolndo, Nonko, Sabougou : elle
se présente le, 18 mars dovant Ngoumi, village Tortillé
défendu par 300 à'i00 guerriers commandés par le vieux chel
Ndiossé Taraoré. Le village est battu en brèche par le canon
à 10 heures, attaqué à It h. 30 et définitivement occupé à la
nuit tombante, après que le chef Ndiossé s'est-fait sauter
dans son tata avec ses femmes et quelques défenseurs. Les
pertes françaises dans cette affaire sont de 7 tués et.
47 blessés dont 2 Européens.
La chute de Ngoumi marque la fin des opérations actives.
Une section de la lro compagnie est envoyée pendant quel-
à
ques jours à Mercoya, pour prêter main-forte, M. Rocaché,
administrateur du cercle de Goumbou, et au sous-lieutenant
Bourrouillou en tournée de police sur les confins de cercle
de Bamako. Les villages se soumettent et les chefs amènent
leurs recrues.
La colonne prend le chemin du retour par Banamba et
Koulikoro et arrive à Kati le 10 avril 1915.
Cercle de Goumbou-Nara. — Une petite opération conju-
guée avait eu lieu en même temps dans le cercle de Goumbou-
Nara voisin de celui de Bamako.
Le 15 mars 1915, l'administrateur commandant ce cercle,
M. Rocaché, en tournée de recrutement, est mal accueilli et
blessé au village de Médina-Souko. Le sous-lieutenant
Bourrouillou, de la 9e compagnie du 2e Régiment de Tirail-
leurs Sénégalais à Nioro, est envoyé à la rescousse avec un
déta.chement improvisé et très disparate comprenant 1 sous-
officier européen, 12 tirailleurs venus de Nioro et de
Oualata, 18 gardes de cercle, 24 goumiers sous le comman-
dement de M. Lozet, adjoint des affaires indigènes, enfin
116 partisans sous M. Rocaché.
Le 20 mars, ce détachement attaque et incendie le village
§ 87.
— Opérations dans la boucle de la Volta. — Colonne
Simonin (novembre-décembre 1915) (10).
Dans les derniers mois de 1915, la boucle de la Volta
Noire, qui avait toujours été un des points névralgiques du
Soudan (voir §71), fut agitée par des mouvements où l'on a
cru reconnaître l'action d'agents étrangers. Cette agitation
était marquée surtout dans le cercle de Dédougou par le
refus de payer l'impôt, la résistance aux ordres du recru-
tement et la destruction des lignes télégraphiques.
Au milieu de novembre, des mouvements graves sont
signalés au Sud de Dédougou. M. Magnet, administrateur
commandant ce cercle, estime dès ce moment à 15.000le
nombre des révoltés. Deux combats ont lieu les 19 et
21 novembre à Bouna, village du canton de Datomo, où le
détachement du lieutenant Taxil, en tournée de recrute-
ment avec 15 tirailleurs et 37 gardes, a 2 tués et 23 blessés
dont 4 Européens (lieutenant Taxil, docteur Cremer, sergent
Dougnrd, M. Lowitz commis des affaires indigènes).
On appelle à la rescousse M. Labouret, administrateur du
cercle de Gaoua mobilisé comme capitaine, qui, amène
1() lirailleurs de la 13e compagnie du 2e Régiment de Tirail-
leurs Sénégalais, et M. Maubert, administrateur cr-mman-
dant le cercle de Bobo-Dioulasso, qui marchesurRondoukuy
avec tous les gardes de cercle disponibles. Le capitaine
Ferron, en tournée de recrutement dans le corde de Bandia-
gara, est dirigé avec 50 tirailleurs sur Dédougou pour y
prendre le commandement des opérations. Le bataillon de
Ségou envoie également à Dédougou 82 lirailleurs et 2 sous-
officiers européens des 3e et 8e compagnies, Ouagadougou
VA européens, 14 indigènes;
:
1 Goum de 100 cavaliers auxiliaires, M. Haillot;
r
-sous-lieutenant Breton, tombe frappé de deux balles. La
plupart des gradés européens et indigènes sont blessés la
.ire compagnie reflue. A 9 heures le rapitainp Ferron tente
;
s de la rallier.
Pendant ce temps des groupes de dissidents cherchent à
tourner l'artillerie et le convoi. Un second assaut mené par
le sous-lieutenant Cartier échoue. Au cours de l'action
l'artillerie a tiré 162 obus sur 200 emportés; mais les obus
ordinaires ne peuvent rien contre les soukalas (11) une des ;
1
leurs et augmentait d'autant la confiance des révoltés. Aussi
l'insurrection s'étend vers le Sud et l'Ouest, aux cercles de
Bobo, de San, etc.
, Le commandant Simonin est relevé. Le lieutenant-gouver-
neur intérimaire rentre à Bamako (2 janvier). Jusqu'au début
F
(11) Habitations locales en «
» ou terre battue.
banco
do février Inln, la colonne séjourne Uridougou sous le-
11
;
-commandement du capitaine Lucas, avec une section de
mitrailleuses cette unité arrive à Kati le 11 janvier, en
même temps que le chef de bataillon Ozil qui prend les fonc-
tions d'adjoint au commandant de la colonne.
Le bataillon de Tombouctou envoie 80 hommes. Mais
par suite de l'arrivée à Ouagadougou de la 14e compagnie du
'2e Régiment de Tirailleurs Sénégalais, venant de Sansané-
;
Mango (Togo ex-allemand), ces 80 hommes sont arrêtés à
Dori réunis à la commission de recrutement, qui devait
opérer dans ce cercle, ces 80 hommes forment la petite
colonne du capitaine Fourcade (voir plus loin §90).
Le bataillon de Guinée fournit une compagnie, 2 officiers,
-6 sous-officiers européens., 200 indigènes sous les ordres du
capitaine Amalric, concentrée à Kindia le 11 janvier, arrivée
à Bobo le 18 février. Après avoir laissé 40 tirailleurs à Bobo.
ci la disposition du commandant de cercle, cette compagnie
arrive à Dédougou au début de mars.
Le colonel Molard quitte Kati le 19 janvier avec 8 offi-
;
ciers, 19 sous-officiers ou soldats européens, 345 indigènes
(compagnie Lucas), 26 tonnes de matériel et munitions ces
-dernières comprennent 500 obus explosifs et 400.000 car-
touches d'infanterie, le tout réparti en caisses de 25 kilos.
La colonne de Dédougou, concentrée dans ce poste le
10février 1916 sous le commandement du colonel Molard,
comprend :
service de renseignements ;
M. Magnet. accompagnera la colonne comme chargé du
le R. P. Dubernet, des Pères
blancs, remplira comme volontaire les fonctions d'officier
d'approvisionnement. A Dédougou, après le départ de la
colonne, le docteur Macé assurera le service médical du<
dispensaire et le sergent-major Trimardeau, le commande-
ment du gîte d'étapes et les fonctions de vaguemestre.
La colonne tout entière quitte Dédougou le 13 février. Les
villages de Pondou, Ouarkoye, Sokongo, La, Bouna, Bara,
Banou, sont successivement enlevés aux rebelles, après
autant de combats qui nous coûtent 11 tués, dont 1 s'ergent
européen (sergent Paillé) et 4 auxiliaires, et 90 blessés, dont
l, Européens-parmi lesquels le commandant Ozil, 64 tirail-
leurs et 22 auxiliaires. Yankasso est enlevé d'assaut le
2 mars (5 tués et 21 blessés) ; après quoi le retour s'effectue
par Soldien el Tiékuy (28 blessés dont 2 Européens, et
rentrée à Dédougou le 9. La troupe indigène, remise en
i-onfiance, aura désormais une conduite irréprochable.
La compagnie Amalric, récemment arrivée de Guinée,
entre dans la composition de la colonne.
Du 11 mars au 9 avril, les compagnies Carpentier et
Breton opèrent dans le cercle de San (voir § suivant).
Les Unités restantes exécutent plusieurs expéditions puni-
tives à court rayon, sur Passakongo (12 mars); Ouroukuy,
Koana, Pi6 (où nous avons 1 tué et 10 blessés dont 1 Euro-
péen), Koré, Pérékuy, du 18 au 25. Des postes provisoires
;
sont installés et occupés à Siou, 16 kilomètres Sud de
Yankasso, par le sous-lieutenant Cartier à Békuy, 5 kilo-
;
mètres Nord-Est de Ouarkoye, par le sous-lieutenant
Molières cette dernière opération nous coûte 18 tués et
57 blessés dont 7 Européens.
Fin mars la compagnie Labouret est renvoyée à Gaoua.
Le 1er avril est constituée une nouvelle compagnie de
marche, commandée par le capitaine Cadence du 2e Séné-
galais.
Le détachement Carpentier rentre de San le 9 avril,
renforcé par la Compagnie Stéfanini du 1er Régiment de
Tirailleurs Sénégalais, comprenant 2 officiers (sous-lieute-
nants Santini et Tognet), 5 sous-officiers européens et
250 indigènes plus la section de mitrailleuses de l'adju-
dant Rault. Les troupes placées sous le commandement du
colonel Molard comprennent dès lors 7 compagnies d'infan-
terie, 2 sections de mitrailleuses et 1 batterie d'artillerie.
Pour. faciliter la marche, elles seront désormais scindées en
deux fractions : sections
— la première comprenant 5 compagnies, les 2
de mitrailleuses avec chacune ses six caisses de munitions,
;
la batterie avec un petit approvisionnement de 30 coups par
pièce, et.le 1er échelon du train de combat
— la deuxième fraction, comprenant le 2e échelon du train
2
de combat et compagnies lui servant d'escorte.
C'est dans cette formation que la colonne de Dédougou
se remet en marche le 13 avril et, durant trois mois et demi,
parcourt sans arrêt la région en effervescence, pour faire
:
rentrer dans l'ordre les villages révoltés.L'itinéraire est le
suivant Tiga 14avril, Tchériba le 19, Da 22, Pompoye 27,
Bagassi 2 mai, Bondoukuy- 23, Sara 27, Dohoun 4 juin,
Houndé 12, Boromo16, retour à Dédougou 23 juin.
Au cours de cette campagne, la pénurie de cadres euro-
péens donne un rôle de premier plan aux gradés indigènes.
C'est ainsi que, à l'assaut du gros village de Tchériba,
renfermant environ 4.000 habitants de race Marka-Nourouma-
et constitué par plusieurs soukalas entourées de murs
crénelés, le rôle principal revient, durant presque toute la.
matinée, à une section de la compagnie Lucas commandée
par le caporal Moussa Taraoré. Cette section, ayant réussi
à prendre pied dans le village, est obligée, conformément à
la tactiquefréquemment employée dans ces affaires, de-
rassembler des bottes de paille autour de l'îlot de résis-
tance, et les enflammer, le tout sous le feu de l'adversaire.
Au cours de celle opération, exécutée avec le plus grand
sang-froid, le caporal Mamadou Diallo est blessé d'une balle
au ventre. Décidé à faire agir le canon, le colonel envoie
le caporal Baba Coulibaly prévenir Moussa Taraoré de se
terrer et d'attendre pour reprendre l'attaque, unsignal
;
convenu. En portant cet ordre, Baba Coulibaly est traversé
de part en part par une balle il accomplit néanmoins sa
mission, et ce n'est qu'au retour que, trahi par ses forces,
il s'écroule pour ne plus se relever.
;
un angle mort. Les rebelles accourent aux crénaux, font
pleuvoir une grêle de balles et de flèches en un instant
2 tués, 5 blessés. A ce moment, donnant lui-même l'exemple,
Mamadou Coulibaly escalade le mur d'enceinte, en se faisant
faire la courte échelle par les tirailleurs, ses hommes l'imi-
tent, pénètrent dans une cour, enlèvent une case devant eux,
et bientôt la section tout entière est dans le village.
-
Le 16 mai, la colonne repasse au village de La, qu'elle
;
avait conquis au mois de février. Elle le trouve réoccupé, et
fortifié à nouveau la tombe du sergent Paillé a été violée et
le cadavre mutilé. Le village est rasé.
:
Pendant ces opérations avaient eu lieu divers change-
ments dans le personnel les 26 avril et 20 mai, le comman-
dant Ozil, puis le capitaine Ferron sont évacués malades ;;
le capitaine Lucas prend le commandement du bataillon
le capitaine Vallet et le sous-lieutenant Chorhy remplacent
dans leurs commandements Lucas et Perron. Le 1er mai, le
-capitaine Amalric, désigné comme commandant militaire
du Togo, quitte la colonne pour rejoindre son poste. Le
'5 juin le capitaine Carpentier et le sous-lieutenant Chorhy
quittent la. colonne et sont remplacés par le lieutenant
Tognet et le capitaine Branche.
Après trois jours de repos à Dédougou, la colonne Molard
repart le 27 juin pour achever de rétablir l'ordre dans le
pays Bobo-Fing. Elle ne comprend plus à ce moment que :
'2Compagnies (Branche et Valet);
1 Section de mitrailleuses;
1 Section d'artillerie (Comte).
:
Le 5 mars, sur réquisition du gouverneur, deux détache-
ments avaient été dirigés sur San 66 tirailleurs de Kati
(s;""us-lieutenant Prestat) et 40 de Ségou (adjudant Cudelou).
Le 10 mars, avait eu lieu l'affaire malheureuse de Sienso,
5kilomètres Sud de San, qui nous avait coûté, rien que
parrrii les réguliers, la perte de l'adjudant Cudeloll, 2 gardes-
tués, 1 caporal de tirailleurs disparu, plus une douzaine de
blessés.
Les rebelles s'acharnent sur les lignes télégraphiques, en
d'agressions constantes ;
détachements chargés de la garde de ces lignes sont l'objet
les réparations sont détruites
aussitôt faites et le matériel transporté à de grandes-
distances.
Arrivé à San le 17 mars, le détachement Carpentier est
réquisitionné pour prêter main-forte pour le rétablissement
del'ordre. Renforcé de 40 tirailleurs avec le sous-lieutenant
Prestat, il a le 23, à Tiédana, 26 kilomètres Sud-Ouest de
San, une dure affaire qui nous coûte 7 tirailleurs tués,
2 officiers et 31 tirailleurs blessés.
L'arrivée à San le 28 mars, de la compagnie Stéfanini du
1er Régiment de Tirailleurs Sénégalais et le 31 de la compa-
gnie Mégnou du 4e Régiment de Tirailleurs Sénégalais, rend
la liberté au capitaine Carpentier, qui reprend le 1er avril
la route de Dédougou avec son détachement renforcé de la
compagnie Stéfanini. Il met juste neuf jours pour rentrer à
Dédougou, traversant un pays en révolte ouverte, obligé
d'enlever d'assaut successivement tous les villages tout en
.assurant la bonne marche et la garde de son convoi. Cette
marche nous coûte 7 tirailleurs tués et une trentaine de
blessés.
Au début d'avril 1916, les troupes présentes dans la région
de San sont placées, sur le papier, sous la direction
d'ensemble du chef de bataillon Simonin, alors chargé de
l'expédition des affaires du 2e Régiment de Tirailleurs Séné-
galais à Kati. On envisage en haut lieu la. formation d'un
nouveau groupement, qui serait chargé, si les événement
l'exigent, d'opérer dans les cercles de San, Koutiala, Djenné
et Bandiagara, un nettoyage méthodique analogue à celui
qui a été confié par voie de réquisition civile, à la colonne
:
Molard dans le Cercle de Dédougou. Le groupement Simonin
comprend
Compagnie Mégnou, provenant du 4e Régiment de Tirailleurs
Souiégalais, à San;
Compagnie ThiébnuU;, du 2CJ Régiment de Tirailleurs Sénégalais,
cri nuira de formation à Kati;
Unesectiond'artillerie.
De plus 2 nouvelles compagnies, commandées par les lieu-
tenants Uuillermin et Figaire, provenant respectivement du
lor et du 4e Sénégalais, devaient entrer dans ce groupement.
Arrivés respectivement à San les 22 avril et 21 juin, elles
sont mises, dans la pratique, directement à la disposition
du colonel Molard, avec la mission spéciale d'assurer la
liberté de la ligne de communication San-Dédougou. La
compagnie Guillcrmin assure, du 22 mai au 4 juillet, l'escorte
d'un important convoi de San à Dédougou et retour. La
compagnie Figaire, ainsi que les autres unités théorique-
ment rattachées au groupement Simonin, n'ont à exécuter
dans le cercle qu'un travail courant de protection et de
patrouilles ne comportant pas d'action militaire proprement
dite.
Gourma ;
Ouest de Dori, qui sert de rassemblement aux rebelles de
après un engagement à Youmboli, Fourcade
détruit les campements d'Oursi (2 juin). La poursuite,
entamée sans retard, amène la soumission des principaux
chefs révoltés, et en particulier de Fellane, qui avait
remplacé à la tête des Touareg de l'Oudalan, Mamadou Otam
abandonné par ses partisans.
Le cercle de Dori se tient désormais tranquille.
Cercle de Ouagadougou. — Dès le 14 janvier 1916, l'admi-
nistraleur en chef commandant le cercle du Mossi, signalait
que les Gourounsi habitant l'Ouest dela subdivision de
Koudougou. avaient partie liée avec les rebelles de.
Dédougou. De même dans le Kipirsi, où les habitants
montraient une réelle mauvaise volonté devant les exigences
de notre administration, les Marka propagandistes de la.
révolte allaient trouver un terrain tout préparé.
C'est d'abord la 14e compagnie du 2U Régiment de Tirail-
leurs Sénégalais (lieutenant Marotel) venant de Sansané-
Mango (Togo ex-allemand) qui fut chargée du maintien de
l'ordre dans cette région. Le 1er peloton .de cette unité
commence en février les opérations de dégagement de
Koudougou, lesquelles comprennent, uutre une série de
patrouilles et de reconnaissances, l'occupation de postes
provisoires à Sabou et Godé, pour isoler le pays soumis de
la région occupée par les révoltés. En,mars, le 2e peloton
se livre à une action analogue aux environs du poste de
Léo.
Le 11 avril la compagnie Cadence, venant de Dédougou
par Boromo, arrive à Koudougou et le capitaine Cadence
prend la direction des opérations, Kn juin elle est renforcée
par la compagnie Breton, provenant de la colonne Molard,
et la pièce de canon de Ouagadougou.
Une série de patrouilles incessantes, ne constituant pas ù
proprement parler des opérations militaires, réussirent avant
,la saison des pluies, à éclaircir la situation dans le Mossi, le
Gourounsi et le Kipirsi. Le Yatenga s'était tenu à peu près
calme.
: :
Etat-major et Compagnie hors-rang Kati.
le" t(Kati)
t')
B .11 r:
1er Bataillon,
fK
C
i l1'6Compagnie
2e
5e
6e
Compagnie :
CompagnieKati;
KT t.
Kati (avec poste à Bamako);
Kati (avec poste à Koulikoro,);
Compagnie
Néma
Né (avec
(
Oualata);
t,
Compagnie Bandiagara (avec poste à Mopti);
postes à Nara
N ett
§ 92. — du Hodh.
Groupe nomade
La seule unité constituée du2e Régiment de Tirailleurs
Sénégalais qui ait eu, au cours de ces quinze dernières
années, l'occasion de prendre part à des opérations de
guerre, est le Groupe nomade du Hodh, rattaché administra-
tivement à la 7e compagnie de Néma. Ce groupe comprend
3 officiers, dont 1 stagiaire, 5 sous-officiers européens, et
94 tirailleurs méharistes gradés compris.Composéexclusi-
vement de volontaires, c'est — comme son nom l'indique —
une force essentiellement mobile, qui « nomadise » dans la
région subdésertique dont le centre est approximativement
marqué par le poste de Oualata, se tenant en liaison par
:
T. S. F. tant avec Néma, son point d'attache, qu'avec les
groupes nomades voisins celui de Tichitt en Mauritanie et
celui d'Araouan dans la région de Tombouctou. Il a la garde
du front saharien dans un secteur de près de 500 kilomètres
d'étendue.
Le 6 avril 1932, le groupe nomade du Hodh, installé au
carré à Tiguiguilt (40 kilomètres Sud-Ouest de Oualata) et
comprenant (y compris les gardes-méharistes) 130 fusils,
6 fusils-mitrailleurs et 2 mitrailleuses, est attaqué à 3 heures
;
elle estsurprise et détruite par le groupe nomade d'Araouan
(capitaine Poggi), qui avait été alerté par la radio du 17 au
21 avril, 27 pillards, qui se présentent épuisés par une
marche de plusieurs centaines de kilomètres à travers le
désert du Djouf, sont tués ou faits prisonniers par le capi-
taine 'Poggi.
Seule la troisième fraction, comprenant une quarantaine
d'hommes, réussit à regagner ses campements.
L'attribution de la médaille coloniale, 2 médailles mili-
taires, 2 citations à l'ordre de l'Armée, 2 à l'ordre du Corps
d'armée, li à l'ordre de la division, 10 à l'ordre de la
brigade, 14 à l'ordre du régiment, comportant l'attribution
de la Croix de guerre des T. 0. E., ont récompensé cette
action de guerre.
ETAT-MAJOR
l MM.
t de Martonne, colonel, commandant le régiment;
r Soreau, lieutenant, adjoint an chef de corps;
r Brocard, chef de bataillon, commandant major;
t
1re
26 ---:
:
Compagnie
capitaine
lieutenant indigène Kantara Sako, adjoint;
capitaine TJiiriet, lieutenant Desbois;
Viénot, lieutenants Ntchoréré et For-
geron;
5e
— : capitaine Manfrino, lieutenants Dexemple et Sar-
rot, sous-lieutenant Robert;
6e
ge
-- :
:
capitaine Derrien, lieutenant Grué;
capitaine Laforest, sous-lieutenant indigène Ama-
dou Diallo;
1 Section de mitrailleuses (portée à ânes);
1 Groupe d'engins d'accompagnement;
sous-lieutenant Bruge;
Groupenomade: capitaine Dessert, lieutenants Guennebaud et
Bouillon;
S- Compagnie : capitaine Pujol, lieutenant Darnault;
1 Seclion de mitrailleuses (à ânes).
::
:
Ecole de perfectionnement des
officiers de réserve : commandant Weissenburger;
Ecole des enfants de troupe lieutenant Ntchoréré;
Centre régional d'instr. physique lieutenant Dexemple;
Société coopérative militaire de
Kati-Bamako capitaine Jullien.
:
faut tenir compte des réservistes qui lui sont rattachés dès
le temps de paix, et qui comprennent
45 officiers de réserve;
94 sous-officiers et 270 hommes de tr-oupe européens;
106.000 indigènes (16) dont 33.000 de la lre portion et 73.000 (17) de
la 2e portion du contingent.
:
sant ainsi l'unité du bloc africain français, sont aussi
l'œuvre du régiment ces événements, devenus historiques,
illustrent à la fois l'héroïque volonté des chefs et le dévoue-
ment des plus humbles exécutants, comme celui des survi-
vants de la mission Cazemajou à Zinder, qui peut s'égaler
aux plus hauts faits de l'histoire militaire de tous les temps
et de tous les pays.
Enfin la bataille du Maroc, ouverte en 1908 et qui se
continue pendant et après la Grande Guerre, et jusque de
nos jours, avec des péripéties angoissantes comme l'insur-
rection rifaine de 1926, n'aurait pu se poursuivre sans
l'appoint des Troupes noires. Le 2e Sénégalais l'a alimentée
par plusieurs milliers des siens. Les tirailleurs sénégalais
d'après-guerre, dignes héritiers de leurs aînés, ont signé de
leur sang des pages de bravoure héroïque (comme la défense
du poste de Beni-Derkoul) qui justifient pleinement l'ins-
cription du mot Maroc sur le drapeau du régiment.
Ces fastes de l'histoire militaire du 2e Régiment de Tirail-
leurs Sénégalais ont été évoqués et célébrés lors de la fête
du corps, qui fut célébrée pour la première fois à Kati le
7 mai 1933, 33e jour anniversaire du décret créant le régi-
ment, en présence des autorités civiles et militaires de
Ramako et de Kati.
TABLE DES MATIÈRES
TABLE DES CROQUIS
Pages
1. —Opérations lieutenant-colonel Combes contre
du
Samory (décembre 1892 - mars 1893) 13
2.
- Conquête du Moyen-Niger et du Bani, par le
colonel Archinard (1893) 21
3.
4. —
- Conquête de Tombouctou (1894-1896)
Conquête de la boucle du Niger (1895-1899)
33
47
.,.
5. — Opérations dans la haute Côte d'Ivoire (1897-1898).. 77
Pages
Liste des Officiers ayant commandé le 2e Régiment
de Tirailleurs Sénégalais depuis sa création 3
PREMIERE PARTIE
§ 1.
— Création du Régiment de Tirailleurs Soudanais.. 7
§ 2. — Situation du Soudan en 1892 10
.,.
contre Samory (décembre 1892, mars 1893)
§ 4.
§ 5.
-
Organisation des colonnes
— Colonne volante du capitaine Briquelot
12
1'5
§ 6.
§ 7.
--
.Colonne principale
Colonne du capitaine Dargelos
16
19
§ 8.
-
Reconnaissances autour de Kérouané.
tion de la région Sud
Organisa-
19
B) Conquête du Moyen-Niger et du Bani
par le colonel Archinard (février-mai 1893)
Pages
§9.
§ 10.
-
Conquête du Macina (février 11893)
— Pacification
du Minianka (mars 1893)
20
22
§11.—Prise de Djenné 23
§ 12.
§ 13.
—
-
Prise de Bandiagara.,.,
Occupation de Mopti 24
25
§14. — Annexion du Macina 26
— Organisation de la conquête
§ 15. 26
COMMANDEMENT INTERIMAIRE
DU LIEUTENANT-COLONEL BONNIER (1893-1894)
§ 19.
— Nécessité de la marche sur Tombouctou 31
§ 20.
§
§
21.
22.
— Colonne du commandant
-
Joffre.
— Colonne du lieutenant-colonel Bonnier
§
§
-seau Hourst (janvier-octobre 1896)
2.8. Seconde révolte du Macina (avril 1896)
29. — Directives du Ministre des colonies
49
50
50
§ 30. -
Mission Voulet au Mossi et au Gourounsi (juillet
1896 -mars 1897) 51
§ 31. - Mission Destenave dans l'Est du Macina (janvier
-
1897 avril 1898) 54
§ 32. - Création de la région Niger-Volta (février 1897-
avril 1898) 55
§33.— Soumission des Samo, colonne contre les Bobo.. 56
§ 34. Occupation du Gourounsi (mars-juillet1697). 58
§ 35.
—
- Tentatives de pénétration au Lobi et massacre de
la mission Braulot (juin-août 1897) 59
§ 36.
— Reprise des opérations contre Samory. Colonne
Caudrelier 61
§ 37. Siège de Kong 63
§38. -
—
Exploration du lieutenant Blondiaux sur le haut
Cavally (janvier 1897 - février 1898) 65
",.
.§ 43.
— Opérations du commandant Pineau sur le haut
.Bandama (mai-juin 1898) 80
§44. — Opérations du commandant de Lartigues sur la
haute Sassandra (juin-octobre 1898) 84
§ 45.
— Première reconnaissance du lieutenant Wœlfel sur
le Diougou ou haut Cavally 90
S46. — Formation de la colonne de Lartigues à Nzo. 93
§47. — 'Capture de Samory 94
§ 48.
— Résultats de la campagne 1898. Vues d'avenir. 98
Touareg 105
55. — Conquête des rives du Niger de Bamba à Ansongo
§
-
(décembre 1898 février 1899) 107
§ 56.
— Premières
formations méharistes et reconnais-
sances au Nord de Tombouctou 109
§ '57.
— Opérations dans la région Est-Macina (mai 1898-
janvier 1900). Reconnaissances au Mossi et au
Liptako (mai 1898) 110
§ 58. — Expédition du commandant Crave contre les Logo-
maten (octobre-novembre 1898) 111
§ 59. — Reconnaissances dans le Kipirsi, le Yatenga et le
Hombori (février-avril 1899) 114
§ 60. — Dernières opérations contre les Touareg du Sud
(avril 1899 - janvier 1900) 116
§ 61. - Pacification de la région Niger-Volta (juin 1898-
mars 1899) 117
§ 62.
- Seconde exploration du lieutenant Wœlfel sur le
haut Cavally (mai-septembre 1899) 121
§
-
§64.—
MissionCazemajou
63. (1898)
Mission Voulet-Chanoine, puis Joalland-Meynier
123
§
-
'65.
-
(1899-1900)
Installation du régiment à Kati (1899)
-126
128
DEUXIEME PARTIE