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com (Bibliographie du Maghreb antique et médiéval


Charles Féraud, l’archéologie et l’histoire de l’Algérie.
La vie de Féraud a été résumée de manière exemplaire par le Dr. Mohamed A. El-Wafi (1977),
auquel nous empruntons l’essentiel de la chronologie et de la biographie.

« Fils d’un officier de marine, Laurent-Charles Féraud était le petit-fils d’un frère du conventionnel
Féraud, colonel de cuirassiers. »
« Il naquit à Nice le 5 février 1829, fit des études au Lycée de Toulon. Il partit pour l’Algérie en
1845, à l’âge de 16 ans, où il entra au début, comme commis auxiliaire dans l’administration civile
algérienne (au commissariat civil de Cherchell, le 20 décembre de la même année). Surnuméraire
(20 décembre 1846). Très rapidement, il apprit l’arabe, puis devint interprète en 1848 et fut envoyé
à Bougie le 20 juillet de cette année-là comme interprète commissaire civil chargé d’organiser
l’administration de ce cercle. Le 1er août 1850, il devint interprète-militaire auxiliaire de deuxième
classe. Attaché au Commandement supérieur de la Division de Bougie, (de première classe le 24
janvier 1853), (de deuxième classe le 16 août 1857). Sa carrière au sein des services de la
colonisation militaire de l’Algérie commence dès 1849, où le Général de Saint-Arnaud l’amena
avec lui au cours d’un raid qu’il fit contre les Algériens de Kabylie, et Charles Féraud passa dès
lors dans le cadre des interprètes militaires. Il fut attaché au colonel de Wengi à Bougie, où il subit
avec le corps militaire de celui-ci les attaques des militants et résistants algériens du groupe Bou-
Berla sur cette ville. En mars 1851, il fut cité. En janvier 1852, Féraud fit la désastreuse campagne
Bousquet en Kabylie, celle de juillet suivant avec le Général Maissiat, sur Sétif, en 1853, celle des
Babors avec Randan. En 1854, il rejoignit le service Général Mac-Mahon, alors commandant la
province de Constantine, et subit avec lui les attaques armées des résistants algériens. Il sera alors
maintenu dans son poste d’interprète militaire au Constantinois jusqu’en 1872. Ensuite il fut
nommé interprète du gouvernement militaire général de l’Algérie, à partir du 19 février 1872 ».
« Charles Féraud avait épousé le 31 janvier 1861, à Constantine, Françoise Adélaïde Sicard dont il
a eu deux filles et un fils, le Général Eugène Féraud 1 ».

« Féraud avait un don exceptionnel pour la langue arabe. De plus, en tant que méditerranéen de
naissance, il avait une vocation instinctive, et une disposition naturelle qui le familiarisaient
spontanément avec l’âme arabe, qui est aussi bien méditerranéenne que la sienne. A notre avis, ces
deux caractéristiques culturelles fondamentales de sa personnalité seront ultérieurement les
facteurs les plus décisifs de la réussite de sa carrière diplomatique et de sa vocation d’historien.
Sa parfaite connaissance des dialectes arabes et de ceux qui les parlaient, le faisaient employer à
des besognes très diverses: reconnaissances, enquêtes, missions «diplomatiques» auprès des chefs
de tribus algériennes. Il reconnut le cours de l’Oued Sahel en janvier 1854, tenta d’enrayer le
mouvement de révolte nationale algérienne qui se dessina après le départ de l’armée française
d’Afrique pour la Crimée, assista à la campagne de Djujura, fin 1854, à celle d’Oued el-Kébir,
avec le Général Gastu, en 1858, de Zaoura, avec le Général Lefebvre, en 1859, de Kabylie
orientale avec le Général Devaux, en 1860. Féraud marcha, la même année, avec le Général
Périgot contre les résistants et Modjahidines Kabyles qui n’acceptaient pas la domination française.
Le 18 février 1860, Laurent-Charles Féraud avait été fait chevalier de la Légion d’Honneur2, puis
le 24 août 1874, il obtint la rosette d’officier, en récompense de son zèle colonial contre le peuple
algérien. Plus tard, le 3 décembre 1883, alors Consul Général à Tripoli, il sera décoré de nouveau
de l’ordre de la Légion d’Honneur, mais cette fois-ci, il aura droit à la classe de «Commandeur»,

1
Voir André MARTEL, op. Cit., p. 184.
2
Voir: L. PAYSANT: «Un Président de la Société historique algérienne», dans Revue Africaine,
Tome LV - n° 280, 1911, p. 7, où il est dit: «... ses services fort appréciés (les rapports officiels
en font foi), lui valurent la Croix d'Officier de la Légion d'Honneur. II avait été fait Chevalier du
même ordre en 1860».
en raison des services qu’il rendit à son pays en observant, de l’œil du diplomate bien avisé, le
déroulement des évènements en Libye à cette période de son histoire ».

En 1876, Féraud fit un séjour en Libye, en visitant Tripoli et Benghazi 3. Et pensa dès lors semble-
t-il à se faire nommer au consulat de Tripoli, avec l’appui de son protecteur le général Chanzy.
Après de multiples difficultés, le décret de nomination arriva le 7 novembre 1878. Il arriva à
Tripoli en début 1879 et devait y rester jusqu’au 4 novembre 1884, d’abord en tant que Consul,
puis de Consul général. Ses activités lors de ce séjour, qui devait se traduire également par la
rédaction des Annales tripolitaines, sont traitées de manière exhaustive par M. El-Wafi, auquel
nous renvoyons.
Dès 1883, des rumeurs persistantes révélaient l’éventualité de la nomination de Charles Féraud à
un poste diplomatique plus important au Maroc. Cette promotion finit par se faire, et Féraud quitta
Tripoli le 4 novembre 1884. Il devait mourir au Maroc le 19 décembre 1888.

Notices sur Charles Féraud

1911- PAYSANT (L.), «Un Président de la Société Historique algérienne: Laurent Charles
Féraud», dans Revue Africaine, Tome LV - n° 280, 1er trimestre 1911 pp. 5-15.
1914 COUR (A.), Note sur une collection d’autographes arabes de l’ancien ministre de France
au Maroc, Charles Féraud, Rev. af., 58, 1914, p. 91-117.
1954 Dictionnaire de Biographie Française de Roman d’Amat (voir article : Féraud L. C.).
1963 - L. MIEGE: Le Maroc et l’Europe: 1830-1894, Tome IV, p. 233, éd. P.U.F., Paris, 1963
1927 - Augustin BERNARD: L’introduction des Annales Tripolitaines, p. IX, éd. Tournier-
Vuibert, Paris), 1927.
1965- André MARTEL: Les Confins Saharo-Tripolitains de la Tunisie: 1881-1911, Tome 1, p.
184, éd. P.U.F., Paris.
1977 - El-Wafi (Mohamed A. El-Wafi), Charles Féraud et la Libye, ou portrait d’un Consul de
France à Tripoli au XIXe siècle (1876-1884), ed. Dar al-Farjani, Tripoli, 1977,184 p.
2010 MERLIN (Bernard), Laurent-Charles Féraud, peintre et témoin de la conquête de l’Algérie,
Editions Monelle Hayot, 2010, 112 p., avec p. 109-111 une bibliographie plus complète de et à
propos de Féraud.

Bibliographie de Laurent- Charles Féraud

Imprimés datés
1864 Monuments dits celtiques dans la province de Constantine, RSAC, 7, 1863, p. 214-
234; et VIII, p. 108. Dolmens.
1867 Le Palais de Constantine. Constantine, éd. L. Arnolet, 1867, in-8°, 96 pages. (Extrait du
Recueil des notices et mémoires de la Société archéologique de la province de Constantine).
1869 Histoire des villes de la province de Constantine, Bougie. Constantine, impr. de L. Arnolet,
1869, in-8°, 328 pages, carte. 2 ex. (Extrait du Recueil des notices et mémoires de la Société
archéologique de la province de Constantine, 13, 1869, carte et pl., p. 85 à 407; Cf. RSAC, 14,
1870, p. 1 à 291; et XV, 1871-1872, p. 1 à 380. [Bougie, carte, p. 87 à 407, Gigelli, pl., p. 5 à 291,
Sétif, RSAC, 15, 1871-1872, p.5 à 178, Bordj-bou-Areridj, p. 179 à 329, Msila p. 330 à 341, Bou-
Sàada, p. 341 à 380.1
1869 Notices historiques sur les tribus de la province de Constantine, Telar’mar, Segnia,
Amer Cheraga, Behira, Touila, Zemoul, Berrania. Constantine, éd, L. Amolet, 1869, in-8°, 68
pages.
3
El-Wafi, p. 5. et p. 31-38.
1874 Conférences sur les résultats obtenus jusqu’à ce jour par les études épigraphiques
algériennes, faites les 26 mars et 2 avril 1874, à la réunion des officiers d’Alger. Alger, impr.
A. Bouyer, 1874, in-8°, 58 pages. (Publication de la réunion des officiers d’Alger).
1875 Histoire des villes de Bougie, Djidjelli, Sétif Bône, La Calle, Bou-Saâda, Bordj-bou-
Arréridj, Aïn-Beïda, Tébessa, Philippeville. Philippeville, 1875, éd. A. Jourdan, 191 pages.
1876 Les Interprètes de l’Armée d’Afrique (archives du corps) (suivi d’une notice sur les
interprètes civils et judiciaires), un volume, in-8°, III, 480 pages, Alger, éd. Jourdan, 1876.
1878 Exposition universelle de Paris en 1878. Algérie, Archéologie et histoire. Alger, éd. A.
Jourdan, 1878, in-8°, 32 pages.
1868 Kitab el-Adouani (Traduction de l’arabe sur le Sahara de Constantine et de Tunis),
RSAC, 12, 1868, p. 1-24 et 208-…..
1876 «Notes sur un voyage en Tunisie et en Tripolitaine», in Revue Africaine, XX, 1876, pp.
490-517.
1878 Les Ben Djellab, Sultans de Tougourt, Notes historiques sur la provinœ de
Constantine, Revue Africaine, XXII, 1878, à XXXI, 1887.
1887 Le Sahara de Constantine, Notes et Souvenirs, Alger, 1887, in-8°, 525 pages
(Affaires étrangères).

Imprimés à dater et référencer


Annales Tripolitaines. (Publiées avec une introduction et des notes, par Augustin Bernard). Ed.:
Librairie Tournier-Tunis, Librairie Vuibert, Paris, 1927 (477 pages).
Album du Musée Archéologique de Constantine.
Des édifices religieux musulmans de Constantine.
Éphémérides d’un secrétaire officiel sous la domination turque à Alger.
Essai de grammaire Kabyle et dialogues français-kabyles.
Histoire des tribus de la subdivision de Constantine.
Les Chorfa du Maroc.
1869 Monographie du Palais des Beys de Constantine. Publié en 1869.

Articles divers sur Internet

Le chérif Bû Baghlâ (Bou Baghla), une historiographie largement négative

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