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Danielle Pister
Université de Lorraine (site de Metz)
Résumé
La Kahina reste le personnage le plus emblématique de la résistance berbère à la conquête
arabe du Maghreb, au VIIe siècle. Paradoxalement, l’ignorance où nous sommes de sa
véritable vie, faute de sources fiables, lui a conféré une aura qui lui a permis de continuer
à incarner, jusqu’à nos jours, la longue et difficile histoire du Maghreb pour les différentes
communautés qui ont vécu sur ce territoire et dont elle reflète la mémoire.
Mots clés : Algérie, Arabe, Aurès, Christianisme, Colonisation, Conquête arabe, Femme,
Indépendance, Islam, Juif, Mémoire, Maghreb, Mort, Résistance, Tunisie.
Resumen
La Kahina sigue siendo el personaje más emblemático de la resistencia berberisca a la
conquista árabe del Magreb, en el siglo VII. Paradójicamente, la ignorancia en la que nos
encontramos de su verdadera vida, por falta de fuentes fiables, le confirió un aura que le
permitió seguir encarnado, hasta nuestros días, la larga y difícil historia del Magreb para
las distintas comunidades que vivieron en este territorio y cuya memoria refleja.
Palabras claves: Argelia, árabe, Aurès, cristianismo, colonización, conquista árabe, mujer,
Independencia, Islam, judío, memoria (informe), el Magreb, muerte, resistencia, Túnez
Danielle Pister, “La Kahina, la reine palimseste”, Revista Argelina 6 (Primavera 2018): 33-52
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Transmis d’abord oralement, avant d’être fixés par écrit, ils ont propagé
une légende qui a transformé cette reine berbère en un véritable mythe.
Au sens étymologique, l’adjectif verbal latin legenda s’applique à un
texte hagiographique « devant être lu ». La version écrite d’un récit,
concernant des faits présentés comme véridiques, limite les interven-
tions sur le corpus de celui qui en prend connaissance ou de celui qui se
charge de le diffuser à un public assemblé à cet effet. La Légende dorée,
recueil de vies de saints daté du XIIIe siècle, qu’on lisait lors de la fête
de l’un d’entre eux dans les monastères, pendant les repas, ou dans les
églises pour édifier les fidèles, en donne un exemple. Au fil du temps, et
en l’absence de témoignages irréfutables, auteurs et traducteurs suren-
chérirent sur les narrations précédentes afin de s’adapter à des publics
nouveaux et pour mettre l’accent sur un aspect particulier négligé par les
prédécesseurs. La vérité, en admettant qu’on la connût, s’embellit grâce à
l’imagination féconde du conteur ou du scripteur. C’est ainsi que l’histoire
de la Kahina, reine berbère ayant vécu à la fin du VIIe siècle de notre ère,
peut-être jusqu’au tout début du suivant, a gagné en ampleur au fil des
siècles, au gré des communautés qui se sont emparées de sa mémoire. En
s’éloignant du contexte originel, sa vie devint épopée et le personnage
prit la dimension d’un mythe fondateur. Les actes qu’on lui prête furent
à ce point magnifiés qu’ils devinrent exemplaires pour son peuple dont ils
forgèrent l’âme et le destin. Le passé glorieux éclaira leur présent, voire
l’avenir auquel ils aspiraient.
La geste de la Kahina, colportée d’abord oralement, a traversé les
siècles grâce aux érudits qui ont transcrit ses exploits, avant que les ro-
manciers ne se laissent séduire par cette reine berbère et ne la trans-
forment en une « reine-palimpseste ».2 Si les chroniques concernant la
Kahina se recoupent sur l’essentiel, elles diffèrent sur certains points,
parfois importants. Il n’existe pas de témoignages contemporains de son
existence, ni de vestiges matériels attestant sa présence à une date et en
un lieu précis.3 Aucune effigie d’elle ne nous est parvenue, ce qui n’étonne
2 Du grec ancien παλίμψηστος / palímpsêstos, « gratté de nouveau »), ce terme désigne un manuscrit
constitué d’un parchemin déjà utilisé, dont on a fait disparaître les inscriptions visibles pour pouvoir
y écrire un nouveau texte. Cette pratique fut surtout courante entre les VIIe et XIIe siècles, chez les
copistes. La cherté des parchemins explique la réutilisation d’anciens manuscrits.
3 Même si la ville de Bir El Atar – à 87 km de Tébessa, dans la région des Aurès en Algérie –,
La Kahina, la reine palimseste 35
confrontent, parfois avec une grande vivacité, les opinions des internautes
algériens, tunisiens, marocains ou français sur la Kahina. De nombreux
restaurants, et autres boutiques, arborent son nom sur leurs enseignes
dans tous les lieux où la diaspora berbère a fait souche. Mais cette ferveur
n’est pas moindre dans les communautés juives, ayant vécu en Afrique du
Nord jusque dans les années 1960. Ils considèrent également la Kahina
comme une ancêtre illustre. Dans les deux cas, son image est marquée
par une forte affectivité, liée à une mémoire identitaire et familiale. La
référence, quoique plus faible, existe aussi chez les Français, installés en
Algérie pendant 132 ans, car elle a servi à justifier, chez certains d’entre
eux, leur présence sur cette terre.
C’est cette figure protéiforme, passée de l’histoire à la légende et de-
venue un mythe, sans jamais perdre totalement sa dimension politique,
que nous essaierons d’éclairer. Il ne sera pas question pour autant de faire
une enquête historique8 ni de nous livrer à une quête des textes aussi
poussée que celle menée par Noureddine Sabri.9 Plus modestement, nous
essaierons de dégager quelques étapes dans l’utilisation littéraire de ce
personnage jusqu’à nos jours.
dont il l’a dotée, les nombreux genres de perfections auxquels il l’a fait
atteindre et toutes les diverses qualités propres à l’espèce humaine qu’il
lui a permis de réunir et de s’approprier. »11 La vie de la Kahina illustre de
façon exemplaire ces aptitudes hors norme. En fait, l’histoire de cette der-
nière n’est jamais traitée pour elle-même mais par rapport à la conquête
arabe qu’il s’agit de magnifier comme l’« œuvre du Tout-Puissant » :
on ne peut mépriser un peuple que Dieu a lui-même élu. D’ailleurs, la
victoire des Arabes sera d’autant plus éclatante qu’elle est obtenue sur
un adversaire redoutable.
Sans discuter la véracité des faits rapportés par les chroniques, on
peut remarquer combien la personnalité et le destin prêtés à la reine
berbère se confondent avec la longue histoire des peuples qui ont occupé
auparavant l’Afrique du Nord. La mort au combat de ce personnage ne
scelle pas seulement le destin d’une femme et de sa tribu, elle symbolise
la disparition —même si, en réalité, elle ne fut accomplie que sur le
long terme— de ce qui subsistait encore des éléments civilisationnels du
pourtour méditerranéen dont ce territoire fut le creuset depuis la plus
haute Antiquité. Rappelons que les Berbères sont les descendants des
premiers occupants du territoire (vers 8500 av. J.-C.), dont on a retrouvé
les traces dans la région de Capsa, la Gabsa de la Tunisie actuelle. Les
Phéniciens fondent Carthage en 814 av. J.-C. L’activité commerciale de
la cité inquiète les Romains qui finiront par la détruire pour s’établir
progressivement sur ce territoire, jusqu’à ce les Vandales venus du Nord
de l’Europe vers 430, soient à leur tour chassés par les Byzantins (Em-
pire romain d’Orient), en 533. C’est au siècle suivant, peu après la mort
du Prophète Mahomet à Médine en 632, que les incursions arabes vont
commencer sur un territoire s’étendant de la Lybie, à la Tunisie, et à l’Est
du Constantinois actuels.
Cette histoire mouvementée constitue moins une succession de rup-
tures qu’une accumulation d’apports culturels : les Carthaginois sont
largement hellénisés ; la colonisation romaine, très inégale, est menée
par des Africains romanisés (certains devinrent des empereurs romains
comme Septime Sévère, né à Septis Magna dans l’actuelle Libye) ; la
romanité subsiste à travers les Vandales et les Byzantins se disent romains
11 Ibid., p. 202-203.
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que ses démons familiers lui avaient enseignées », elle annonce à ses fils
sa mort prochaine et leur demande se rendre à l’ennemi avant le combat.15
Ibn Khaldoun précise l’identité et la généalogie de celle qu’il distingue
parmi les « chefs les plus puissants » des Berbères, « la Kahena, reine
du Mont-Auras, et dont le vrai nom était Dihya, fille de Tabeta, fils de
Tifan. Sa famille faisait partie des Djeraoua, tribu qui fournissait des
rois et des chefs à tous les Berbères descendus d’el-Ater. »16 Comme il
affirme que ces derniers pratiquaient le judaïsme,17 on en a déduit que
la Kahena était juive. D’où l’identification de son surnom, réduit à ses
seules consonnes KHN, à celui de Cohen. De l’hébreu כהן, titre conféré à
Aaron, frère de Moïse de la tribu de Lévi, et à sa descendance masculine,
signifiant « dévoués » au service du Temple de Jérusalem, notamment
pour les sacrifices. Depuis la destruction du Temple, le nom a continué à
se transmettre de père en fils. Pour Norbert Slousch,18 elle est la dernière
représentante des chefs d’origine juive qui descendraient probablement
« d’une famille de grands prêtres aaronides de Jérusalem ». Dans ce cas,
Kahena désignerait une prêtresse, mais cette fonction est étrangère à
toute pratique hébraïque. Dès 1963, l’historien israélien H. Z. Hirsch-
berg, en retraduisant le texte d’Ibn Ḵẖaldoun et en reprenant de manière
rigoureuse l’ensemble du dossier, remit en cause cette interprétation, et
de manière plus générale, l’existence même de grandes tribus berbères
juives à la fin de l’Antiquité. On a rapproché aussi ce surnom du grec
ancien Κόριννα / Kórinna, Corinne en français, « être pur ». En Afrique du
Nord, toutes les prêtresses subissaient un rituel de purification, tradition
sans doute d’origine animiste. Le Professeur tunisien M’hamed Hassine
Fantar avance une autre hypothèse : « elle était kohenet au sens punique
du terme... reine-prêtresse... de quelque divinité (païenne et guerrière)
dont l’historiographie n’a pas retenu le nom ».19
15 Ibid., p. 214-215 et p. 341.
16 Ibn Khaldoun, op. cit., p. 213.
17 Ibid., p. 208.
18 Slousch (Norbert), « La race d’El Cahena », in La Revue indigène, n° 44, déc. 1909, p. 580-581.
19 On ne peut, pour plus de précisions, que renvoyer à l’étude d’Yves Modéran, « Kahena », in
Encyclopédie berbère, 27 | Kairouan – Kifan Bel-Ghomari [En ligne], mis en ligne le 01 juin 2011,
consulté le 25 avril 2018. URL : http://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/1306
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cer, quelques lignes plus loin, la tyrannie qu’elle exerce sur les habitants,
une fois devenue maîtresse de l’Ifriqiya, notamment lorsqu’elle décide de
dévaster le pays pour décourager les envahisseurs. Pour elle, ces derniers
ne cherchent qu’à s’emparer des « villes, de l’or et de l’argent », alors que
les Berbères veulent garder les champs pour le pâturage et les cultures.29
Finalement vaincue, elle meurt, pour les uns, sur le champ de bataille,
glaive à la main ; pour Ibn Khaldoun, décapitée près d’un puits, difficile
à situer tant de lieux de l’Aurès portent encore le nom de Bîr-el-Kahina
aujourd’hui.30 Pour El-Bekri,31 c’est à Tabarka, ville côtière du nord-ouest
de la Tunisie actuelle, qu’elle est décapitée dans un ravin et que sa tête
est ramenée au calife. L’attrait de la légende apportant une plus-value
touristique aux lieux supposés historiques, on ne s’étonnera pas qu’un
guide de tourisme32 rapporte une croyance populaire : blessée, la guerrière
se serait fondue dans la nuit et, « parfois le soir, non loin du Marabout
de Sidi Amor, une lieue à peine au Sud de Tabarka, près d’un puits où
elle se serait donné la mort, l’ombre de la reine erre parmi les bruyères
et les typas, sur les rives de l’Oued El Kébir, là tout près de Tabarka. »
Mais une telle reine, héritière du long passé de l’Ifriqiya, méritait un lieu
grandiose, digne de son destin fabuleux, pour y mourir. L’amphithéâtre
romain de Thysdrus (El Djem) devient la forteresse où elle s’enferme. Les
murs garderaient les traces du dernier combat qu’elle a livré. Ce décor la
magnifie et la hisse à la hauteur de la puissance romaine de jadis dont
ces pierres furent les témoins.
À ce stade, il n’est plus question de chercher à prouver une quelconque
vérité historique. Il suffit de constater que le personnage appartient à
un fond culturel que se partagent différentes traditions. Les récits des
historiens arabes balancent entre hommages et accusations. La victoire
difficile des envahisseurs prouve qu’elle résulte de la volonté d’Allah que
rien ne pouvait arrêter. Les qualités de l’adversaire justifient que sa des-
cendance soit intégrée dans les rangs des conquérants. Ses fils iront,
29 En-Noweïri, appendice à l’Histoire des Berbères, traduction de Slane, p. 340-341.
30 Op. cit., tome 1, p. 214.
31 El-Bekri, Description de l’Afrique septentrionale [extrait de Description géographique du monde
connu], éd. et trad. en français par le baron de Slane, Alger, 1858-1859 (Journal asiatique, 12-14) ;
nouv. éd. Paris, 1913.
32 Guide Hachette Visa, 1994.
La Kahina, la reine palimseste 43
avec les nouveaux maîtres, soumettre l’Espagne. Ainsi se clôt avec cette
héroïne un cycle historique.
la Kahéna, dans son armure grise, […] ayant au côté une petite hache
et son épée à garde d’argent », ajoutant qu’elle « portait à la main une
bannière de soie blanche à raies bleues sur laquelle était brodé en lettres
d’or le nom de Jéhova »39. Le récit cumule les superlatifs sur l’héroïne
et se conclut sur une phrase enthousiaste : « Quelle légende plus belle
que cette incontestable histoire ! »40 La proximité presque oxymorique
du terme « légende » et de l’adjectif « incontestable » nuance le propos
par une note ironique.
L’ascendant du personnage pouvant difficilement se justifier par des
pouvoirs magiques à l’époque moderne, les auteurs vont doter l’héroïne
d’une beauté extraordinaire. À l’instar de son peuple, elle aura des carac-
téristiques qui la différencient des Arabes, notamment par sa chevelure
« couleur de miel, des yeux couleur de lavande et de métal bleu »41 Même
si Marcelle Magdinier la dote d’une chevelure « d’un noir bleuissant »,
« aux grands yeux ténébreux et à la peau bistrée de jolie petite Berbère ».
D’une façon générale, elle est éblouissante, comme nimbée de lumière,
« telle une vierge de vitrail » écrit Georges Grangean42 Les détails s’im-
posent par leur valeur symbolique, souvent en accord avec la mentalité du
moment. Ces détails grâcieux peuvent côtoyer des éléments qui dénotent
une forme d’animalité qui se traduit notamment, par une sensualité pour
le moins débordante, en particulier chez les auteurs féminins.43
Il est un autre moyen de présenter les Berbères, notamment les
femmes, comme des êtres irréductibles à la civilisation arabe. Grandjean
crée un personnage de femme indomptable, toujours fuyante, et qu’il
croie reconnaître sous différentes identités, dont celle de la Kahina. Elle
apparaît en différents lieux, à des époques éloignées, à la façon d’un mi-
rage. Avec cette personnalité, à la fois pérenne et insaisissable, elle incarne
39 Véhel ( J.), « La Belle Kahéna », in La Hara conte… Folklore Judéo-Tunisien, Les Éditions
Ivrit, Paris, MCMXXIX, p. 102.
40 Ibid., p. 106.
41 Boisnard (Magali), Le Roman de la Kahéna, Paris, l’Édition de l’art, 1925, p. 42. Gisèle Halimi
utilise la même expression pour parler de la couleur des cheveux de la Kahina, mais ses yeux seront
verts (La Kahina, Plon, 2006, rééd. 2009, notamment dans la préface du roman).
42 Grandjean (Georges), La Kahena, par l’or, par le fer, par le sang, Aux éditeurs associés, Les
éditions du monde modernes, Paris, 1926.
43 Les étreintes sont aussi brûlantes en 1925 (Magali Boisnard) qu’en 2006 (Gisèle Halimi),
comme si les auteures s’identifiaient à leur héroïne dont la beauté mature annonce son prochain déclin.
46 Danielle Pister
reine Kahena. »48 L’amour filial qu’il éprouve maintient le lien avec le pays
perdu et avec toute une culture ancestrale dont la reine berbère fait partie
au même titre que les références au texte biblique. Les Belles de Tunis de
Nine Moati,49 raconte la vie de trois générations de femmes en Tunisie,
entre 1856 et 1956. Le premier récit concerne le petit peuple de la Hara.
Une marieuse vante, au bijoutier des souks qui cherche une épouse, les
qualités d’une jeune fille présentée comme une descendante de la Kahe-
na50 dont la destinée tragique est brièvement rappelée. L’évocation de sa
mort s’inscrit clairement dans la filiation du récit de « La Belle Kahena »
de J. Vehel qui décrivait la recherche vaine des assaillants de la reine, ré-
fugiée dans la forteresse d’El Djem, jusqu’à ce qu’ils comprennent qu’elle
avait dû suivre un souterrain de quelques kilomètres « qui allait jusqu’à
la mer, dont les flots berçaient sans doute le corps de la superbes ama-
zone… »51 Chez Nine Moati, c’est après un cheminement semblable que
les poursuivants découvrent, « un étrange sourire sur les lèvres et ses voiles
rouges répandus autour d’elle, la belle Kahena bercée par les flots calmes
de la Méditerranée. »52 En confrontant ces deux textes, on peut saisir
un des mécanismes utilisés dans la transmission orale d’un événement :
la reprise d’invariants (le lieu, les circonstances) accompagne des ajouts
laissés à la fantaisie du conteur (le corps vu et non pas imaginé, les voiles
déployés figurant une sorte de chevelure écarlate qu’on a souvent prêtée
au personnage, le sourire perçu comme un défi lancé aux vainqueurs).
Autant d’éléments qui relèvent de la mémoire affective : c’est par l’éveil
de la sensibilité de l’auditeur, ou du lecteur, qu’un événement, un propos
deviennent signifiants et exemplaires. En se répétant, en s’adaptant à
différents publics, loin de perdre de leur force, ils gagnent en persuasion
et en vérité. Déjà, dans l’exemple précédent, le fils ne peut se détacher
des propos de sa mère. La distance tendrement ironique dont il use
pour les rapporter souligne combien ils ont bercé son enfance, forgé sa
personnalité. Ils continuent à nourrir sa vie.
48 Memmi (Georges), Qui se souvient du café Rubens ? Paris, Éditions J.-C. Lattès, 1984, p.
23 et p. 28.
49 Les Belles de Tunis, Éditions du Seuil, 1983.
50 Op. cit., p. 23.
51 J. Véhel, op. cit., p. 106.
52 Les Belles de Tunis, p. 24.
50 Danielle Pister
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