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DF.S
DES
LANGUES INDO-EUROPÉENNES
PA.HIS
L lBRÀ l RIE HA C IIETTE ET C e 1
http://www.archive.org/details/introductionlOOmeil
A \1 0 :\ \L\ITRE
_.\ L'OCG..\SIO~
SA~SKRIT
Occlusives :
Labiales p ph b bh m
Dentales t/J d db 1l
Cacuminales ( ou cérébrales) t th ~ dh {l
Gutturales k kh b
(!
gh li
)li-occlusives :
Palatales C ch J jh_ ,ï
(prononcées chuintantes : c, ch, j, jh).
Tfi..\~$CnIPTIO~S
Labiales. p b f U/ - ·Jli
Dentales. t d" f.) "
, -' JI;
Gutturales .. k g X "( Ji
SOURDES S0'.';0RES
Sifflantes. s ~
Chuintantes. s (avec plusieurs notations) z
l'aspiration h, écrite avec plusieurs caractères dont on ne
connaît pas la valeur précise, et les.sonantes ~ y, v, r.
Le vieux perse, écrit en caractères cunéiformes, a à peu
près le même système phonétique, mais on n'y trouve pas
de notation des spirantes sonores w, o, 1 , et les nuances vo-
caliques n'y sont pas distinguées avec autant de détails.
SLAYE
chuintantes è )) ))
S0t;RDES SO:'iORES
Sifflantes. s
Chuintantes. j
T fi.\ '.\5CRI1'Tl0:\~
UTL\:\IEX
chuintante~ f ç } ))
GER'.\1.-\"\"IQCE
IRL.\."\"D.\.IS
IT .\I . IQl E
Cl I.\PITIŒ PRDII ER
\I ÉT IIUDE
part ù eux; cl c'est par là qu'elle est une réalité, non pas
scukmenl ph~ siologiquc el psycl1i(p1c, mais aussi sociale.
CP S) stèmr crassociations ne se transmet pas directement
dïndiYid11 à indiYill11; comme on l'a dit, le langage n·est pas
11nc tellHC, un rF"el l c'est une acliYité, une s·1iF":~i:x; lors-
CJII 'il apprend à parler, chaque enfant doi l se constituer à
lui-mè 111 e 11n système d'associations de mouYemcnts cl de
sensations pareil ù celui des personnes qui l'cnlomcnl; il ne
reçoit pas des autres des procédés d'articulation : il panicnt
à articuler cn111me eux après des tùlonne111c11ls qui durent
de longs mois ; il ne reçoit pas des paradigmes gramnrnti -
ca11x : il recrée cliaq11c forme sur le modèle de ccl lPs qn \m
emploie a11lo11r de lui, cl c'est pour aYoir longlcmps entendu
dire : 110/lS 111a11gt'01ZS, 'VOUS 1/lalZgez ,· llOUS je!OllS, 1..!0llS jetez CJIIC
l'enfant saura dire au besoin ·vous levez.. s'il a entcnd11 nous
levolls; cl ainsi pour toutes les formes. \lais on conçoit rp1c,
malgré l'effort intense cl constant qu'il fait pour se confor-
mer à cc qu'il entend, l'enfant. q11i doit refaire le systè111c
entier des associations, n'arriYe pas il reproduire d'une ma-
nière complète 1:t lang11c des membres dn groupe dont il fait
partie : certains détails de prononciation on t échappé à son
orei ll e, certaines particularités de la flexiun à son allcntion,
cl surtout les systèmes q11'il s'est cnnstit11és ne rcco11nenl
r1u'cn partie cc1n des adulte~; à cltaqne l'ois q11'11n enfon t
apprend ù parler, il sïntrod 11it «l<·s innon1tion~.
~i ces innorntinns sont des a<·cidents indiYid11cls, elles
cfo,paraisscnl aYcc la mort dP la personne chez qui elles se
son t produite:-. ; les prirtic11larités qui <·n n~snltcnl pr<woqnenl
la rnillrric et non l'i111itatin11. \lais il ). a d<'s in110Yali<111S q11i
unl df's ca11s<'s prul'undes et q11i apparaissent chez ln11s ll's
<'nfanb nr~ en 1111c mènw luralité , de paren ts i1H.lig·1\ncs, du
rani 1111 ccrt:iin laps de temps; ;\ pnrtir d'un moment donné,
to11'- les cnfanh nés a11 111L\111c <'ndroit ont tdl c 0 11 telle arti-
\l(TIIODE -
I
mèmc tlc tous les motsq11ïl suffit clïndiqucr pour qu'on les
comprrnnc et qu'on ne prend pa-; <lès lors la peine d'arti-
culer complètement: Y. h. a. hi,1/11 (all. hmte) n'est pas un
traitement normal <le hi,, tagu « ce jour ». D'une manière
générale, 1111 rnème i·lément phonétique est plus bref dans
un mot long que dans un mol comt (l'd de pdtisserie est plus
bref cpw cclni <le pdté), clans un mol accessoire de la phrase
q11C' dans un 1not principal ; le traitement risque di.·s lors
d',\trr difft'rcnl. Certaines articulations, notamment celle <le
r) sont sujettes i1 ètrC' :mticipée..;, comme dans le fr. trlsor
représentant lat. thcsaunm1 1 ou transposées, comme dans
gr. mod. -::Fi,.:.; de -:::,..::;. -;an~ qu'on puisse toujours rame-
ner à des formules générales ces altérations qui tiennent à
la strncture particulière cl au\: ronditions spéciales d'emploi
des mots 01'1 clics se rencontrent. D'autres articulations enfin
se continuent trop longtcmp:--, ainsi l'abais..;cment du Yoile
du palais de l'n de ail. genug est maintenu, si bien que le
mot ,.HTiYe à sonner dialcctalcment gt'llu11g 1 etc. l;ne inno-
Yation phonéticpic résulte la pl11part du t~mps de la coïnci-
dcncr <le plusieurs actions disllnctcs et indépendantes ; et il
pcnt arriYcr qur Je.; c.rnses soient trop complexes et trop
particulières à un mol donné pour se laisser formuler en lois
phonétiques défi nies.
En !-ccond lieu, des associations de formes introduisent
des changements: ain~i, en attique 011 s iniliale c..;L représen-
tée par 1111 esprit rmle. c'est *s~-;: (issu d<' *~,,-:-:) qui deuait
répondre à skr. stinti 1 gol. si11d « ils sont >); en fnit on
lrouYc l'esprit dom;:, s:.-;:, <l'après s'.:1.:, s~, etc. C'est ce c1uc
l'on appelle les changement~ par analogie.
Enfin certaines dérogations apparentes sont dues à des
emprnnts. Ainsi, à Home. 1m ancien 011 deYient û et un an-
cien dh après 1t dcYicnt b entre rnyellc:- : il lit. raiïdas 1 got.
raups) '"· irl. nïad « rouge », etc. répondrait donc *rzïbus;
Cil \l'ITHE rnn11En
mai:- dans d"antres parlers latins ou e~t repn'.·scnlé par il, par
rxemple ;\ Préne:'-lr : rob,,s n'est pas un mol romain el a <'·lé
pri~ ,', l'un lle ces parlers; en samnite, dh est représenté par f
rnlrc ,o:wlles: n7fus e~l sans doute samnite: le mot romain
*nïb!ls snhsi~le tl:rns les dfriré:-. n7bïgô (h cùté de ràbïgLj) cl
rttbidus. Quand les ci rcnnstancrs liistoriqnes déterminent
beaucoup d'emprunts de cc genre. la phonétique d"une langue
finit par offrir 1111 aspect incohérent: c'est le cas du latin 011,
parmi les langues modernes, de l'nnglais. Les emprunts i,
la l:rngue écrite sont clan~ la période histori<]ne une autn•
cause de tro11hlr.; ainsi le français a pris an latin écrit une
q11a11tité de m ots: par exemple fmgilis a nalurelle111ent
abouti à fré'le, mais pl11s tanl on a pris au latin écril le mtmc
mot en en faisant fragile; cette canse de trouble n ·existe pas
ponr les périodes pdlirstoriqucs considérées par la gram-
J1l[lire comp[lrér.
Hien dans lo11t cela ne rn conlre le principe de la conslancr
drs lois phonétiqurs: rc principe exige seulement que, lorsque
d:111s l'apprentissage dr la langue pnr le~ générations 11011,ellcs,
un procédé nrticulatoire se maintient nu se lrafüforme, le
maintien 011 la tramfurnrntinn ait lieu dans tous les cas nt1
crtte articulali1111 est emplo~éc de la mème manière, el non
pas i:c;olément dans tel 011 tel mot. Or l'expérience montre
q11·en effet les rl1nses se passent ainsi. Ce q11i doit èlre consi-
dt'·rr. cc n'est pas le résultat, c'r-.t l'a(te. Les effets d'une loi
prment ètre entièrement détruits au hout d'tm certain temps
pnr lles changements propre:- ù certains mots, par des actions
analogiques, par des emprunts: la loi ne perd pour cela
rien de sa réalité, car toute celle rénlité est transitoire el con-
~i;-;lc en la manière dont les enfants né~ pendant une période
tlélcrrninée ont fixé leur artic11lali0n: mais la loi po11rra
/·cl1appcr a11 ling11iste; il : a aimi de~ lois plw11éti(1ues
inconnues el <Jlli re:-ternnl inconnues, rnème Jans des
~1t'.:T11nnr. 1J
langues bien étudiées, pc,ur peu qll ·on n·ait pas une série
continue de documents.
Toutefois, il e"t rare qu'on puisse obscn-cr racle d"oi'i
résulte le changement phonétique: on constate qu'un e
français répond à un a latin -aeïcnt11é (pâter: pi1re) amâtum:
aim/) etc.), qu · 11n ? grec n~pund ~1 1111 /,/; sansl-. rit 1 à 1111 /,
Q"ermanic1uc ou arménien (!!r. d:w. skr. bhérrami) i:rot. bain,,
V 1...,, • l · L.
méc. cc sont toutes le:- séries, cl, cc cplÏ montre quïl 1(y a
là rien de fortuit, l'arménien présente des innorntions exacte-
ment parallèles : les occlusi,cs sourdes indo-européennes
p) t) /.,) y sont représentées par des aspirées *ph (d'oi1 h): th)
kh qui présentent le premier degré de l'altération suppo:-é
en germanique, et les sonores i.-c. b) d, g par des sourdes
faibles p) t) k) comme en germanique. De mèmes certains
dialectes han tous ont pour p) t) li du héréro et dn souahéli
par exemple, ph) th) kh) ainsi le kondé, cLrntrcs 011t déjà f) r
( notation d:unc ,ibrante sourde de ces dialectes), x ( spirnn te
gutturale sourde), aimi le péli: enfin le do11ala a des sonores
à la place de sourdes: par exemple l répond à t dn héréro 1 r
du péli, de rnème q11e le lia11 l allemand d est issu du J, ger-
manique (th anglais so11rd); par exemple le norn de nombre
cc trois » est héréro -ta/11) kondé -thatlm) péli-rarr) douala
-la/9. Ce qui changr dans les cas de cc genre, cc n'est pas
une articulation isolée: c'est la manière générale d'articuler.
2° Les combinaisons d'articulations par lesquelles, dnns
une langue donnée, sont réalisés les phonème'- sont cho'-r
particulière it celte langue: mais les mournmcnts élémentaires
qui figurent dans ces combinaison-; sont Mtcrminés et limité-,
par des conditions générales anatomiques, pliy:-iologiq11e,;
et ps~-cl1iqucs; il C::,t donc possible de fixer de quelle manière
peut en principe érnlucr une articnlation dans un ca:- donn,~.
~oit par exemple le pl1on,\me s) qui s11pposc une élé,atic,n
de la langue prè:-- des dents. a,cc écoulement d"air con:-lant.
et qui est co11stitué par 1m sifllcmcnl : :--i la langue est rele-
,ée d"une manihe ins11'Tîsante, il de, ient un simple soutllc,
le bruit du frottement de l'air entre la langne cl le:- dent~
disparai:-isanl: c'cst-lt-dire h: si la langue est rclcn'·e avec
cxcè~, s sera remplacé par p (le th anglais) ou m,~me p:u l'or-
clusivc t; cnfi11, ~i J"on ajoute à s des Yilm:itions glottales f't
~i l'un affaiblit en conséqncncf' lïntcn:-ité du so1dllf', on
'\IÉTTIODF
Soit maintenant:
(3) p f (re:--p. b) == - .:
I. - lndo-iranien.
l I. - Le grec .
qur les parler~ ionien,, s11it qn ïl~ aient été en réalité plu,
différents les um des autres. soit que l'absence d"un dialecte
litt ~raire con:--titué de bonne heure ait permis à chaque ,illc
de noter plus e:rnctement la manière locale ..\ ppartiennent
:rn dorien : la Laconie et les colonies laconiennes, Tarente
et Héraclée - la "\Iessénie - \rgos - Corinthe et ses co-
lonies, Corcyre et S:Tacuse - "\! égare et ses colonies -
la Crète - les iles dorirnnes : l:gine: Cos, etc. Le dorien est
smtout connu par des inscriptions dont les principales sont
a loi de Gortyne (en Crète) et le:- tablP:- d'lléraclée. Le:,
texte:- littérnires ne donnent q11"tme idée assez trouble du
dialecte.
Des parlers du Xord-011cst ( l:pi re~ ttolie. Locride, Pho-
cide, etc.) on n'a que des inscriptions : le mieux connu est
celui de Delphes. L'éléen est au :'.'si connu seulement par des
inscriptions. Ces diYers parlers ne se distinguent du dorien
par rien d~essentiel.
3° Parlers du Xord-Est. - Béotie, Thessalie, Lesbos et
,illes éoliennes d\\sie )[inenre. Les poètes lesbien:-, Alcée et
Sapho, qui écriYaient à la fin du nt sii.·c1e aY. .J .-C. et au
com mencement tlu ne 1 ont écrit le parler de leur ile natale.
Le,bos : c'c:'.'t le dialecte littéraire éolien. Le th2ssalien et le
bfo ti en sont surtout connus par des inscriptinn:- : les in:'.'crip-
tions béotiennes sont rendues particulièrement intére~:--antes
par le rnin awc lequel la prononciation locale y est notée à
chaque époque.
~
0
.drcadien et rypriotc. - Les inscriptions dialectales de
Cypre, bien qu"clles ne remontent pas pour la plupart au delà
du n-e et du,~ :-i ècle a, . .J .-C .. sont écrites dans un alpl,abet
s: llabique absolument différent de J"alphabet grec ordin aire
el présentent par là 1rn intérèt spécii1l.
Les poèmes l1omériques, l'lliade et l"Od.,ssée, dont les
parties essentic1le:- sont antérieures ;1 tn11t le re.te de la
LES L.\:\"Gl'ES l"\()0-El'R!lP(:EY\'ES
2° Dialccles celtique,.
q11cs gfoscs dès le ,rn" sit'·cle, par des textes littfrairPs depuis
le xn ", encore parlé dans les parties rurales de l'.Armorique.
Le breton n'est pas un reste du gaulois: c'e:--t la langue
d"émi,i:mrnts ,enus de Grande-Bretagne, surtout au moment
de la conquète saxonne.
YJ. - Albanais.
\ li. - .\rménien.
PIIO~ÉTIQCE
l. - LES PIIO~bIES
I. ÛCCLUSI\"ES ET SIFFL.\~TES .
Occlusives.
-- -- -- - - -- - - -- -- 1
*p p p p p h (w) 2 . p ))
f (bl
-- -- -- - - -- -- -- -- - ---
*t t I t t th -; t I p (d)'
-- -- -- - - -- - - -- -- - 1
, otes :
I. skr. c} zd c) sl. c dcrnnt la rnyclle i.- e.è et la sonante i
(voyelle ou conson ne).
2. arm. h à l'initiale, w (v) entre rnycllcs.
3. : devant::, ·r,.
'i. les sonores germaniqu es, entre voyelles ou sonantcs,
quand la syllabe précédente n'était pas toniqne et initiale cl u
58 î.11.\ PITIŒ III
mut (il s'agit ici d11 ton indo-européen. nnn de racccnl germa-
nique). Les sonnre:- b, d, g cl11 germanique étaient spirantes
entre rnyclles. Le hw gotique est 1111e consonne une.
Exemples ,les <liYerses occlusÎYes sourdes:
*p:
skr. pâtib « mailrc, époux », lit. pat(i)s « l11i-n1<~me »,
gr. ï.::;:; « époux n, lat. polis (<l'o,', possum), gnt. -faps dans
(hmp-)fafs cc fiancé >>.
::;kr. pnt- cc :n-anl n, :-1. pro, gr. -;:F:, lat. pro, got. fra -,
irl. rn.
skr.!tpi« au:-si », zd aipi, gr. fa: «à cùté,cnpl11s»,arm.
av << a11s:-i, cl »
*t :
skr. ta,ui(J cc 1ui11cc ))' ,. :-;). ti1111ki't, gr. :Y.'l'J - (dans :Y.'1~-
·.-i.,,>;;;; « gui a la langue mince »), lat. ll'll11is, Y. i:-;l. pu1111r
« dn1111 », irl. fana.
*/.:, :
sl\.r. çrtim(.1 « gloire », gr. ,.i.i.(F):;. Y. irl. rl11 « gloire >>
lnt. cl11or « ~:;.x » (glose); zd sramh- « parole n, Y. si.
slo·vo « parole n : ~kr. çrut!,(.1 « entendu », gr. zi:r::;, lat.
(i12-)rlut11s, Y. irl. cloth << célèbre»; ,·. 11. a. h!IÏI « haut (en
parlant de la rnix) ».
*/.,":
lit. ldî!i « je laisse >>, gr. ,.s'.ï.<,> << je l.:ii:-sc », got. lâhwa
« je prêle>>: skr. rhl{1/.:ti « il lai:-se >> (aYec un infixe nas.:il
=
llt1 ). l.:il. !illtJIIÔ: arm. elil.·h (( il a laissP )) gr. si.i-;:~.
:-kr. rârnte « il punit n~ gr. :s[;<,i c, je paierai >> (c.' pr.
-;:~:;c,J): zcl l.·aë11a « p1111Îtion >l, gr. -;::i·rr, cc rançon, prix cl11
s,111g i>, Y. si. d11a « prix. >> (le r dcrnnt c~ issu deoi représente
en :,]aYe 1rn a11cicn k).
L'acco rd de l'inclo ~iranicn, du l,alliquc , du sla,c, du grec,
du latin cl dn ccltiq11c, am.quels il fn11t encore ajo11ter l'alha·
nnis, donne lieu de croire c1ue les pl1onèrncs de celte sc'-rio
l'llO:\ÉTIQl.E
B. Sùnores.
----- -- -- .:J
1,-E. S!.R. ZD , .• ~L. Llr. .\li\!. GR. L.\T, !RI..
-- --
1
1
*b b b b b p ')
ÎJ b b p
-- -- -- -- - - - - -- -- 1
1
*d d d d d t .., d d t
-- -- --- - -- - - - - -- --
*g,
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1 I '\. '\. '\.
C 'Y ,..,tT (T
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--:
1 *gw g (jy g (j) btT(::,'\) d-y
'\ b
(T
,. er
iJ J li (gu) b q .
i
Xotes :
1. si.r. i, zdj, sl. z
deYanti. - e. êet la sonanle i, rnyelle
ou consonne.
2. gr. ê deYant sou ·r,.
Exemples des diYerses occlusiYes sonores
*b :
Le b est relatiYemenl rare : il ne figure clans a11c11n sumxe
important ni clans aucune désinence: il srmble secondaire
dans une partie des mots ot1 on le rencontre , ainsi skr. pibâ111i
cc je bois », , . irl. ibim cc je bois ». lat. biba ( aYec b initial par
a~similation) a l'air <l'une forme à redoublement e~1 regard
de skr. pâhi cc bois», gr. ;;~(j:, , . sl. piti (< boire», bt.pacu-
lum c( coupe ))' el le *b y réimlte sans doute d'une altération
~econdaire; d'autres mots sont imitatifs, ainsi gr. ~i. :Szr:;, 1
C.11.\PITTIE Ill
*i.,r''Ç":
-.kr. gây11b « étal de m :11:-nn ,i: z<l gayJ « ,ie ,>, :-erbe gôj
« pros périté >i: sk.r. jïl·âli « ,i,ant », zd j(Uz·o, ]it. g_{·-;:as, ,.
s1. ~Ïï..'ii, 1at. uï11c1s, o:-q. hiYus « 11ini » (nomin. p1ur.), Y. îrl.
bM, got. qi11s: cf. gr. :,::; « ,ic », arm. J,cam « je yj.., ».
Cettr :-éri e repré~entc d·ancirnnes ~nnore~: J'arrnénien en a
fait c.le-: ~omdes duuC<''-, et le germanique, qui pou,sP le clwn-
rrmen t 11n degré p]u..; loin qu e l'arménien, de~ sourdes for-
t<'~.
C. So11orcs dilt's aspir/es.
1
l.·I.
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ô.l R,1.~
*bh bh b b b b J(bY b b·
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;:, g{j)' '.?C'Jt f(11)1 lT
..... (?)
1 1
PW >~ÉTlQ l 'E
Xoles :
1. s1'.r. h) zd J, sl. z,
arm. j deYanl i.-e. é et deYanl la
sonante i) Yoyelle 011 consonne.
2. gr.O<levant s ou·r,, commeplns haut-;- clè.
3. lat. b, d, 1t (consonne) entre rnyelles.
!,. En position interrncalirp1r, les spirantes t,) d, '(, w, au
lieu d'occlnsives.
Exemples des cl iYerses sonores a spi rées :
*M:
skr. b/Jdrâ111i « je porte >>, z<l baràl/lÏ, arm. bere111, gr. 9sp1.d,
lat. fera, got. bai ra) Y. irl. bcri111, v. si. bcr{l.
skr. 1zâbhab «nuage))' gr. ·d.9:;, v. sl. nebo <<ciel»; gr.
nq;si:r,, lat. ncbula, v. sax.. nct,a/ « 11uage)).
*d/J:
skr. dha111âb cc fnmée ))' lat. f1ï11111s) lit. d1i111t1i) v. sl. dy11111:
peul être anssi gr. OJ;1.6; c< so111lle ,ital, courage>>.
*g/1:
skr. i•âhati « il va en char ,, , zcl ·va:::_aiti, Y. sl. 'Ve;:;_etiî, lit.
1., ë~a, Jal. 11chit; got. (ga -)r.,·igmz « mettre en mou,emenl )) ;
1
D. Sourdes aspirées.
Siill:rnles.
Si, en indo-europL·en, le système <les orclnsi,·es est riche
cl com plet, celui des consonnes continues formées par simple
rétrécissement <lu passage de l'air, des fricatiYes, esl au con-
traire cxtrèmement pauuc. Il ne comprend, tl propre111eut
parler, qu'un seul phonème , la si111anlc s, <lont l'emploi est
d'ailleurs fréquent. Le lraitemenl de i-c. *s est une des par-
ties les plus compliquées de la phonétique indo-européenne,
parce que lïnilucnce <les artic11laLio11s rnisines y joue un
grand n'>lc .
,\ l'iniLiale, les correspondances sont: sen sansl\.rit, slarr,
baltique, germanique, gaulois et gaélique, italique; h en ira-
nien, arménien, grec (peut-ê tre fait dialectal indo européen en
ce qui concerne les trois langues), brillonicp1c (fait récent
-c l indL~pendant); le trailemrnl albanais 11·esl pas clair:
skr. sdnab « vieux », lit. sèuas) got. si11ista << le pins
vieux », Y. irl. sm , gaul. seuo-, lat. se11ex, mais zd ha11t\ an11.
hi11) gr. h'i (dans "i·rfi ,.:x~ ·1b:), brcl. hm.
L 'artirnlaLion de la silllantc s est consenée en certaines po-
siLion-, dans toutes les langnc--, notamm ent entre t' el t:
PJIO:\(TJQI E
t;::::1.:.c), lil. scl,·11 << JC s111s ))' lal. scquitur) Y. irl. -sl'Chctar
« ils suiwnt ».
*o: lat. rota) Y. irl. rolh),. h. a. rad (de gcrm. *rapa11),
lil. ràtas « roue », skr. n1thal1 «char», zcl ra()o.
gr. :~:~ « branche » (de i.-c. *o;;,,_dos), arm. os!) gol. asts.
Le seul i<liomc ot'1 e el one soient plus distincts est lïnd(l-
iranirn, mais l'existence antérieure de la distinction ~ est
attestée par le fait q11c i.-c. *k"o y a donné skr. /.a) zd ka)
et i.-c. *k""c skr. ca) zcl fo:
skr. lwtarâb « lequel Llr-s deux n, zd katilro) en regard de
gr. -;:;-;::p::;, gol. hî.ut1par) lit. katràs) Y. :--1. kofc>r)ïÏ el kotcry;ï;
skr. ca) zd èa « cl », en regard de gr. :::, lat. que.
_\.t1 parfait oi, ]a rn) c11e d11 redoublement rst cella'°} elle
de' la racine o au singulier, l.' pC' gr. ·ti·;::n, :E::pu, ètc., l'in<lo-
iranicn a donc une oppositinn de la guttur;:ilc pure deYant l'a
radical représentant o et de la gutturale mouillée cleYant l'a du
rccl(lublernenl rC'présentant c: véd. cakâra « j'ai fait», jagara
<1 j'ai aYalé », jagha11a « j'ai frappé ».
sh.r. tatdb ~c papa». gr. :i-: .i, lat. .ata) moy. bret. lat
« père >> ; le mème mot du langage enfantin a une autre
forme clans gr. :ï:: .i, lat. alla) Y. irl. aile cc père nourricier»,
got. alfa <' père », Y. sl. otzd cc père » ( aYec un snflixe de
dé,fration); cf. skr. alfa « maman >>.
En ce qui concerne les brèYes, le rncalisme peut donc être
résumé par le tableau suirnnt de correspondances :
------
*o :
*
o,o
--
*a x a
o a a o
-- -- -- -- --
a a a a o
4 a
a
a
1 1
1.-1. r.n. 1 L\T. l Ct: LT. 1 \ 11\l. J ,.r11,1. 1 LIT. Y. ,1.. (\[)0-IR.\~ . I
-- -- -- --- -- -- -- -- ---
*i: 'fi ' l' ë il é IÎ
- - - - 1- - - - - - - - - - - - -
fla j_lÏ__a_Ü_o___a_:
2
1 *ô toJ tÏ 11 v 11, (zi) o a , â
i *à i'
il
rll\PITJŒ Ill
Exemples:
*ë:
skr. 111â (négation proliihitin~), gr. (panhellénique) :J:l,.
aJïll. 111i;
lat. së111c11} Y. sl. sèm( ,, ~cmence >>, lil. stmenys << semence»,
Y. 11. a. sil1110 (aYec il représentant normalement f[f'flll. ë);
f!OI. l111a11a-]scps cc hunia11ité », littéralement « semence
<l'I1ommes »: Y. irl. sïl 11 semence ,>.
*a:
skr. d1111a111 " don ,>, lat. dô,111111) E,'"all. dm.L'I/ (awreprésen-
tantcell. a} lui-mème issu de ô en syllabe intense)- Y. sl.
dariz « don ». gr. ~ii>~::1, arn1. fur - lit. dzÎti « donner».
*à:
:-h.f. lllir/(l 11 fflt•re », flor. ;J.j,:·r,~. /Hill. lllt1)'/'J lc1t. lllilfcrJ Y.
pl11ve « il a flotté » (de *p11pl 1.uai); cf. pcllt -êtrc lat. pluit
11
-- --- -- -- -- -- -- -- -- --
*y )' )' ? J J ,(( ((
J
*w V V 'l' f Il f 'll'
*r r r ,. r r r r r
- - - -- --- -- -- -- -- -- --
*l r /,
*n Il Il Il Il 1/ 'I Il JI Il
Ewmplc:--:
*y:
skr.yâht « foie i> (génit. y1dwt1b), lat. iernr (it'cin1iris), lit.
jck11L1s: zJ yal,11r.1, gr. ·r,-:::<,: (r,-::r::;).
skr. }liï:'t1Çtt(1 « j<'unc >>. got. juggs, gall. Ù'u1111r, irl. ôac
lat. iu1U'11rnsJ ombr. iumga.
*-yc- dans les ,crlJes drnominatifs: :-:kr. (Prfa11it)yâti « il
combat, », ,. :-l. (l[.1!.a)jc'tlÏ « il trompe». lit. (/a11k6)ju « JC
plie », µ-r. (:::J.:t.)c,i « j'honore».
skr. 111âdhyt1(, « qui est au milieu >l, ganl. Jffdio-(liï1w111))
« , illl' qui l'~t) au milieu ( de la plaine) » lat. 11:1:dius ( a,ec
PIIO~{:TJQCE
{1 / il IÎ ar aï {11/ (1 Ill
1
1
1 !
*er ar ar ar rè cr cr =: cr cr cr
- - - - - - - - - - - - - - - -- - - --1---
*el ar' ar ar lè el cl ::1, ul cl cl
- - - - - - - - - - - - - - - -- - - ---1---
*ol ar ar ar la al ol :, /, 11! ol al 1
-- -- - - - - - - - -- - - -
*vn an l/11 a(n) (7 a11 l/11 :·1 ()/1 (on) llll
-- -- -- --- -- -- - - - --
*0111 am ,1111 li Ill I.J am 11111 :·J. 11111 (0111) (1111 1
-- -- -- - - -- -- - - -
*ai c aë
1
az è(zY t,ai ay 7.'. ac ae az, cz, i' '
-- -- -- --- -- -- - - - --1-----
au 11 au aw 7.'J au ô, 1111 a11. Oli, ô
-- -- -- - - - - - -- - - - --
*ar ar ar ar ra ar ar ::t.F ar ar ar
-- -- -- --- - - -- - - -
*al ar ar ar la al al 7./, al al al
-- -- -- --- -- -- - - --
1
*an a Il ll Il a(n) I.J tlll {1// 7.'I {1/1 tlll a11
- - - - - - - - - -- - - - - --
*a 111 tllll Jm li 111 (1 am aIJI 7.;J. li 111 am li Ill
!
\otc-::
° Skr. cet o :-ont des longues issues d'ancienne:-i di pli-
1
*om:
gr. ·,-6:1.?;; <' dent ll, Y. si. z_(lbiî « dent », lit. ~mizbas
« angle formé par les ïÙtés d'une poutre )>, Y. isl. ka111br
« peigne 1> (ail. ka11111,), skr. jlz111bbab « dent Il.
Sfi CIL\PITRE Ill
*cr et *or :
lat. 11crto cc je tourne>>. slr. -z•ârte cc je rne tourne i>, gol.
imirpa11 cc dncnir », lit. ·z·dsti << tourner>>; Y. sl. 1.!rèteno)
irl. ferlas) gall. giucrthyd cc fuseau ».
lit. 1.•artj'ti cc tourner i>, Y. sl. 7.'ratiti (russe 7.:orotft') polon.
wrôcic'), got. fra-wardjan cc gâter i> (cf., pour le sens, all.
7.•er-dcrben), skr. 1.:artâyati « il fait tourner >>.
*al :
gr. 7.1,r:(r,, lit. alga «salaire», skr. argbâ[J (( prix, Yaleur ))'
ossète ( dialecte iranien du Caucase) ttr·; cc prix »; cet cx:cm-
ple est incertain, parce que gr. :ù peul représenter i.-e.f)
cl lit. al) indo-iràn. ar, i.-e. *ol.
Après une Yoyelle el dernnt une con~onne, une sonante
ne peut en principe arnir d'autre forme que _celle de second
élémen l de diphtongue : ainsi. en face de Y ?·r.·ti':J :J.( cc je brise i>,
l'éolien a un aoriste ~jFi-tr, et non *IFF:1:rr,, un adjectif
' ... ' . ~ ' -
le parfait moyen de skr. yétjati « il sacrifie>> n'est pas *ya-Jf-c,
.
;(~:·l'.1z-:::et non *7.-t :·I'.,,.-::: (hom. 1.::·I'.,,.-::: est refait sur ~·f.,·1·,~·,J.()·,
'
1
mais yeje, c est-à-dire *:yâ-ij-ai.
Outre les rorresponclances précédentes, il en existe une
seconde série qui esl surtout claire en indo-iranien, et, dans
une moindre mesure, en grec :
11.-1.
--
-hll. 1 /.Il =1:.1 "'· "" --------1
'·"' 1 "' ,. ,,. 1
1
1
*"r tr. 11r t1r ar r t1r ar ntil'~ tr . ur~ Ïll, 111Z 2I
;_*_"!_ tr. 11r (il. 11/)1~ _a_l 1,;'. _i_tl_ _a_l _1_t1_, __il_._11_I -,-.',-ùl-1 1
* 0
11 '.t 'J a11 1.'1 ,111, iJ/ aJI wz JJl. 1111 111. 1111
- - -------1-- - - - --- - -- ----
')
., t1 Ill 2:,. ll Ill, i111" li/Il 11111 //11. Ill// )111 • IÏ/11;1
\ utes:
1 ° Les timbre~ i et Il Pn :--ans krit son t <'ll f!l'a11de pa rtie
*o Il :
J.-1.. SKII. ZD GR, ,. :--1 . UT. ,;or. \R\I , 1.. \T, !RI..
-- -- - --- --- --
*"l i i ( j i i i i i
- - -- --- --- -- --
*u li Il 'J li Il li li Il li
- - -- --- -- -- --
*r [ JrJ p:x, :x.,: l
lï/ iF, u r 1 li/li"~ ar or lï
-- - -- --- --- -- --
l j' li/ ii' ulJ
• • 1
'-*l r JrJ /,7.., :xi, ul al ul li
-- -- --- --- -- --
*lz (1 ll Y. r(,,y i,i' ll lÎ2 /lit (1/l eu ( ,-. 11olc:1)
- -- -- --- .- -- -- --
*Ill (1 ll Y. f(,,y 1111, li lÎt
2
//Ill tl/Jl Clll (Y. notc 3)
.\otcs.
, " Les conditions dans lesquelles le grec a ~:x. 011 :xp, i,x Olt
û. 11c sont pas exactement déterminées.
2° Les conditions clans lcsqnPlles le , ieux slaYe a li ou li,
(c'est-à-dire/ rnyclle 011 / YO)Clle), etc., le lituanien il on 111,
etc. , sont inconnues.
Cil \PITRE Til
Exemples:
*i:
::-kr. diç- (< direction, ré3·ion )) , lat. die- clan~ dicis ra usa:
Ffr. ::;,:r, ,, droit, justice>>; !nt. dic/11s (itaJ. della), ~kr. di.ytâ(J
« montré » : Y. angl. tigm « rnuntré n.
*11 :
~kr. gén. ç1,nab « du cl1ien ))' gr. z·;-1:;, Y. irl. ro11 (de
celt. *ku11os), lit. sz.uu(e)s.
*r:
:-kr. prcch!tti « il dcnrnndc », zd p,1osa1/1) arm. har(aHem
« jïntcrrogc J>, lat. pose{, (rlf' *porcscô): Y. h. a. forsra « de-
mande >> ( awc or de gcrm. *11r) ; Ji 1. pirs:;Ji « fiancer >>.
hom. 'l.FY.:(·r, (cl ZY.F::·r,) « cœur ))' lat. cor} cordis} "· ::-1.
sriîdke) , . ir1. rride.
*l :
skr . . ,_./ka[1 « loup>>. zcl 1•.1hrko (awc notation par h c1·1111e
particularité dur san:- dontf' a11 ton). lit. i·iÎkas) ,. si. 7.,lz/,11}
;:.rot. 1.u11lfs (a,cc une f duc i1 une influence parlicu]ièrc).
*u :
~kr. â(-jiïâta[1) << incon1111 ». gr. i(--:·1r.r::;). lat. ig11tJ111s)
c·e,l-Ù dire Ïli1iJ/11s) de *i11(-g11ôtos)) Y. irl. i11(-g11ad)) f!Ol.
1111( lm11ps)) arm. a11(-ca11awth).
*111 :
~kr. ça/11111 « cent >>. zd sa/, 1111) f.'I'. 0 )zY.-::ï, lit. s:;J111!as)
Y. ~1. s1i/o (a,cc un lrnile111cnl 11 cnnle:-l<'· .'t tort). got. lm11d
(de *h11111da11), lat. an/11111 (dr *cm/0111). gall. mil/),. irl. rel.
Un le ,nit. *i Pl *u nr· :-nnt pa~ au point de ,11c indu-eurn-
ll(··cn de~ ,oye1le~. niai:- sf'1dcment ]r .. forme::, Yoca]iq11c, des
::,Onélnlr:- *y cl *œ) e~actr111ent commr *ry *!, *1!1, *u :-ont ]es
l'IIO~ÉTlQCE
*ïj:
skr. jât!zb << né », z<l :/tfJ, lat. (g)11iî/11s, gaul. (Ci11tu-)-
g11tïf11s.
skr. ylitâ « femme du frère <lu marin, lit. (;)inti!, lat. ia11i-
triccs.
lit. (pa-kintas << connu », got. k1111fs.
gr. O:x·r,c:;; « mort », à cùté de O-rr.::; (<lor. 6·,i-;-)
*,jï :
el ::1:r.:;; (dor. ::â::;).
gr. (7.-):.x:1.x::;
]il. timsras « couleur alezan brùlé i>.
l]ne forme comme gr. ,,:,. clans :UJn:,,21 1 à côté de -:tO·rr.,.:x,
s'explique par analogie; cf. I:-::x:1.2'1, à cùté <le I:-:·r.:,.1.. D e
même lat. gmuis, qui présente ra issu de *,-;,, repose sur un
féminin *gowï-, analogique d'une forme telle que *pftlmuï-
( skr. prthit( gr. lli,:x::x!.z:). Les cas <le ce genre sont assez
rares.
li. - L, SYLI.\BE.
atesoyo111zgiwu pe.
'
PHO\{:TIQt·E IOj
AccE~TUATIOx.
en latin.
La sifflante finale est traitée d'une manière parallèle aff\
occlnsiws. En sanskrit. ,\ la fin d'nn mot qui n ·est pas uni
clans la prononciation à un mot suivant 1 il n·~ a pas;_\ prn-
prement parler de -s) mais 1111 simple soulllc qu'on dtisigne
par -[1: et tandis que, il l'intérieur, s reste sourde deYant les
voyelles et les sonantcs (indo-iran. *-asa, *-asya-, *-arna-)
*-asra-, etc.), à la fin -s est sonore en indo-iranîen devant
toute sonore, voyellè, sonante ou consonne, et cc *-z final,
absolumen t différent de *-::._- intérieur, comme *-s finale est
différente de *-s- intérieure: subit diYers changements et pro -
duit clirerses altérations: *-a::._ dernnt consonne donne skr.
-o: ltçvo « chnal » : le pàli a générafüé le -ti correspondant.
et le nominatif ordinaire <ln mèmc type est en -cî: pùli asso:
la chuinUrnte finale qui, après *i et *u, représente i. -e. *-s
est en inJo-i rani en *-z dernnt sonore: ainsi le corrcspornlant
tlc gr. ~-;J- au premier Lenne des composés (aYec traitement
tlc la finale el non de lïntérieur) e:St dernnt toute sonore ztl
duz_-, Sh.r. dur- (avec r repré;;entant ~ final): zd duz-Ï!fl·
« mal )) («où l'on YU mal»), skr. d11r-itâ-: ztl ,foz-,:aèah-
I 12 Cil\ PIT HE JII
ditions, le ton sur l'une de ses SJllabcs qni csl dite rnla11t1-
« {lcYéc >) ; ainsi b/Jarati « il porte n peul suiYanl les cns
ètrc atone ou tonic1uc et, quand il est tonique, a le Ion sm
bha : bhlrrati. De mèmc chaque mol grec ( exception fa ile
d'un petit nombre d'atones) a nnc syllabe oxytonéc, pro-
noncée pins lwnl que les antres, à un inlcrYalle d'une (jlli11tc
<l'après Denys d'Halicarnasse. Or, on obsenc aisément que
la syllabe oxytonéc du grec répond à l'udii!ta- Yédiquc; par
exemple, pour les thèmes neutres en *-es-) la syllabe radicale
a le Ion dans: sl,r. uâbhab « nuage », gr. ·1€9:;; slr. sâdab
« siège ll, gr. I~:;; etc. ; au contrnirr le suflixc a le Lon dans
le ft'\minin sk.r. uf!ïb « aurore n, hom. "'i<:i;; parmi les tl1è111cs
<'Il *-o-, les ahstrnits ont le ton sur la racine, les adjectifs et
pour/:
v. angl. 7.,:..:eorpe « je deviens », wcarp « je suis <lcwnu »,
mais wurdon « nous sommes dcvem1s >>, iuordm « devenu >>,
en regard de:· skr. -z•ltrtale « il se tourne))' 'Vt1'l !trta « je me
1
PHI\CIPES DE LA )I0RPHOLOGIE
I. - GfaÉR.-\.LITÉS.
c1·11nc parL ·OIIS, -ez, etc. de l'autre <:-ont réels en tant qu'élé-
ments de s11bstitution. De même: la racine, le ~11ffixc cl la
dé-:-inence <le l'in<lo-curnpécn, dont le rôle est <l'ailleurs dif-
fc'.·rrnl (le celui des radic.111:x. et <les tf'r111i11ai:-ons du français,
n·1rnl pa-. à rire enrisa~<'·-. autrement que comme dr~ Mérncnt:-:
clc rnbstit11tio11: par exernplc -; et :~ ~e s11bstit11cnl r1111 à
l'autre dan:-. gr. r~~:~-; f'l it:::'~·:: s11irnnt qu'on \"C11l dire
c< l11 portai~ » ou cc ,nus pnrtiez » ; mais, :1insi ronç11s, il:-.
sont tir,~s, a,·cc 1111 s111Ti \C secondaire *-iyo-) cl'autn_ ' s tl1èmcs
PlllXCIPES DE L\ \IOIIPIIOLOGIE 12j
II. - .\ LTER:X..\:XCES .
parfait p,1~:-if qutila, son imparfait pa:-sif y11 -tjlal11, son par-
fait actif de troisième espèce qatala, l'imparfait correspon-
dant y11-qatil11, le parfait pa:-sif q1ïtil,1, l'imparfait y11 q1ïlal11,
lïnfinitif du premier type qatl,,11, le particip<· qiitilu11, etc.
Dans les nom::-, au singulier, le nominatif e:-t caractérist'.· par
1111, raccu:-atif par -a11, le /.!l'nitif par -i11 et. ::in plllriel. le
11n111inalif par -1ï1za, J"accll~ntif-/!t'·nitif par ï11a. Le:- rn~ell1·s
ne :-erYent fju'i1 la formation de~ mol:- cl ù la llr.\Ïon, C'l la
:-.ignification de la racine est ntlaclu'·e seulement mn con-
:-nnnes.
L ïnùo-européen emploie ~es , oyelles c>,artcment de la
mème manièrC'. t nr racine 011 1111 ~11lli\e n'est jamais carnc-
téri~<'· par les rnyellcs, mais seulelllenl par les con~onnes et
les somrntes; et c'est uniquement le type de formation qui
e:-t i11diq11é par le ,ocali,me. J>ar C'.\ernple: le Yocali::-me c Je
PIH~C.lPES DE I. \ :\IORPIIOLOGTE 127
cliangcr n11 fond. Dan:-- le c::-1s c.Ïes <li ph longues: Ir:-. nlternances
ont l'asprct sui,anl (en rcprésenl::-1nl la son::-1nle du degré
zéro pnr s::-1 forme Yocalique):
Cl 01 l
CIi OIi 11
cr or r
cl ol
Cil ()// y
Clll ()//1 111
Exemples:
~ gl'. ;.~~o <,> « je persna<lc >> -::i--:::tO-Y. i;:{- ;: ~0-:1.~·1
/ lnl. fïd t'ï cc j'ni confinn1~c » foed-11s fid-i's
g11t. J.,i11s-a11 « éprom er n kt111S kus-11111
J"t' f() r
gr. -:::x·1-1:;
c< mince ».
*scd *sëd
gr. i:-:; cr siège 1) lit. Stttf-,ui << je suis assis »
got. sita « je mi..: assis » p-ot. st'f-1111 « il .. ..:e ,ont assis »
*sod- *sôd-
got. sat << il s·est a:,sis » v. :-l. saditi « planter »
La formule génrralc :
o(ô) zéro
ne suffit pas :1 rendre compte <le tous les types cl'alternances
indo curopérns. Soit en effet l'opposition <le skr. :
II. ë ô
III. â ))
IY. ô ))
qu'on peut illustrer par des exemples tels que les suiY::mts:
1
gr. ~urz:1.~;
II. U?-)t-un.'.;(
1 lat. së-111e11 got. sai-so (< i] a semé » lat. sftt-11s
III. dor.
}Y_ lat. dô-1111111 dft-tus
e 6 J
ci oi
*ter- : la l. ti:r-J.
*tor,1- : gr. :::;:1.;; « trou )) ,·. isl. pam1r) v. h. a. dar/Jl
« intestin i>.
*tor-: gr. :;F-;; «perçant>).
*trt!-: gr. ::;·r,-::;, ,·. h. a. drâ -jall « tornare ».
*trJ- : gr. ::-:?:)-j"i'.w.
*tr- : g r. :Fi-'rr,; « perçant ))' Y. sl. tnïti (serbe trti)
« frotter >>.
*t°rJ- : Y. irl. tara -t/Jar « tarière l).
li Ï-l/OS.
*g"ïr- : gr. ~(-;;.
r:11 \PITRE 1'
impossible d'entrer ici dans l<' détail ùc ces faits qui est
infini. Q11el<)'I<':- oppo,itin11, comme celle de gr. :..:,u:.1
~1 :::.·r,=~·1, lat. tcrrcô cl de :-kr. tr,1sati « il tremble i>, gr. -:Ffo,
trmncront lem C:\l'licatiun ùan~ la théorie des racines: de
PRL\Cl PES DE 1. \ :\IOIWIIOLOGIE
sunnc prinwirc mo_, cnne du sing11licr *-tni: gr. -::.ci, skr. -te,
gol. -da.
11° A l'initiale de certains mots, rn regard de formes sans
a par exemple :
gr. !J.j-:f,p, !h-:p:,·1 cl arm. astl « a~tre J> : zd star- <<étoile))'
skr. st/-bhib « par les étoiles », Y. h. a. stcmo « étoile», el
lat. s!ella.
gr. :iO,; << feu », sld·. ldha(1 « bois à hniler », lat. acslâs:
gr. 10:xp:; « clair », skr. idhlllâ(1 « bois à briiler ».
lat. an1111s, gol. t1r111s cc bras», Y. sl. raJ110 <<épaule»
(tous les trois rèr,osenl sur *ar,11110-): skr. Tn11â(1 << bras »,
Y. pruss. irJ110 <i bra:; ».
jour ». gr. Z:.~; (de *Z·r,·;;) cl skr. girnb c, bœnf », gr. ~;J;
(de *~1,r;;) sont accompagnés d'accusatifs skr. dyiÎm, hom.
Z-l/1, lat. dic111 et sld·. g/1,111, dor. :~<~>·1. Le thème *rëi , allest~
par le nominntif pluriel slr. riîy-a(1 << le-- richesses », n un
nccnsntif singulier sk r. riÎ111, lat. rc111. - La ch~sincncc d'ac
C11sntif pluriel '111i est *-ns apn':s rnycllc hrèw, ninsi dnns
\p démonstrntif crét. ::-·1;. gol. f>a-11s, ,. pruss. sta-ns
« ceux. ci », est scnlcmcnl *s- dnns les thi'_·mes en lÏ-: ,kr.
_,-,z,, lit. -as (de *-os): de mèmc le snnslril [I 1111,Z1 H lm1<.·.
mois » <'l le sl..n<' 111ès-rd (nièmes s<'n:--) en face de lal. 111m-
sis cl de gr. :1.-f,·1 (:.rénil. lesb. :û;·l'I:; snpposant *:1:r,·1;:;): le
!'-/l11slril n nuîb << clrnir >) en focc de skr. 111ii11is!tm << clwir ».
Y. :--1. ll1(SV, got. IIIÏJJIS.
Quelques racines ont une altcrnnncc ùc ;/)', ,·i, iii 1\ û,
/lllbl:
U11 e11corr :
v. si. poj {l cc je fois boi rr ».
s 1. . r. pày !t yu I i « iI foi t bo i rc n .
skr. plt-ti << il boit », pâ tram « co11pc ,', hoir<' n, lat. pô
rn/11111, lit. pô-la « lmwric ». éol. 7:<:>-·11,>.
skr. pï-t,1b H b11 », Y. si. pi ti cc hoire », gr. 7:'C-0: ((bois».
li s11flil df' signaler ici cc type d'altcrrnrnccs. L'absence
<le I a so11n11tc s'c~plicp1c par la lm~,ilé rclatiYc de l'élémcnl
Pnt,ClPES nE L \ \IOllPIIOLOGIE
lat. 111ag1111s.
skr. h/21111b « menton »: arm. rnawl, gT. ·;t-rJ;. lat. gm11-
ï1I11S (dms), got.. ki111ws.
skr. d11hitâ, gàth. dugJdn (a,ec gd issu clc *g/Jt, ce qni at-
teste que la sonore aspirée e.;;t indo-iranienne) : gr. O·r;i-:·r,?-
Dans le nom du « cœur ,>, l'inclo-iranicn a une sonore as-
A. )IEILLEf, IU
f:11.\PITnE n-
qui commence par s plus consonne sourde peut finir par une
sonore a::-pirée,· ain::-i : ~kr. stiglmute « il monte ». Y. sl.
stigng « j'irai », gr. ~-:ézw, Y. irl. tïagu « je Yais >>.
1° lat. IICC-1 ô :
5° got. (ga -)~l'Ï-d-a (aYecprétérit (ga-)wa-j), v. h. a. wi-t-u
« je lie ».
*trep-: :-kr. trprà(1 « agité ", lat. trepidus) '"· si. trepetù
« tremblement ".
lJO rJI \PITRE ff
skr. /n sthi111â « nous nous sommes tenus )). mais gr. i - ;-:;(;J.s·1;
Je latin a sic Il) d'après ce qui Yient cl'ètre dit.
Dans les racines commençant par une ,oyelle, le redouble-
ment intensif conscne sa clarl<\ ain~i f!T. 7.F-~~:;z<,> << j'a-
juste» , ann. ar-nri « j"ai foil », ou hom. iÎ,-Û.zs « il a écarté>>:
le redoublement normal à i 011 e se réduit ù son élément rn-
calique; ainsi i dans skr. fy-m-ti c< il met en monYement »,
en regard du présenl intensif âl-arti « il se mrt en mou,e-
ment ))' et c) qui se contracte aYec la rnyelle initiale du mot,
p,1r exemple, dans le parfait skr. àsa « il a été)>, hom. ·r.=- « il
était». Le l}pc =~-c,);;( , :-::-lt)':::i aYec répétition d' une occlnsirn
terminant la racine est se11lemcnl hellénique.
2. Suflhcs.
lieurtons ».
~- Dans les forn1<'s athèmatiqucs, la désinence reste prcs-
q11e toujo1Irs bien i~olée du thème; dans les forrnes théma-
tiques. il y a somcnt des contractions. ainsi le datif :-ingu-
lier cl<' l'atliérnatiq 11c ~1. r. pitâr- << père >> est pit r-é, mai::- le
datif du nom thématique intlo-iranien *a'lka- cc loup » est
f'll zend ·i•,1/JrktIÏ, Cf. lit. 'i..'ÏUW·, {!L Ï,ji'.C:>· OÙ il e,t impossible
de faire le départ entre le tl1èm<' et la dt~sincncc.
·,'· Les fnrn1cs atliématiqncs ont des désinences en partie
distincte:- des tliL:11wtiqu<':-: :1in::-i en reganJ de la dé:-inr·nce
"':...111i dr la 1 r,· personne sing. acti,c de l'atl1èmatiq11c *es-:
,kr. âs111i, '"· ~1. jes1111, 3T. ~::J.'., le ,crbe tliérnatiq11c a un
*-c.1 final: gùth. barâ c, je pnrte », gr. ri?•>, lat. ferô, gnt.
baira, etc.
Le:- ~,dlixc:c- ~ont llit:-: primaire:-: 011 ~econdnire:c- -.uirnnt
(}UÏ], <ajoutent ù la racine ou ù 11n tl1i·nw e111plo)t; dan:::: la
1ang11e : le snflÎ\<' *-es- d11 tliè.•111e ... kr. çrâr·-as- « gloire »
= gr. :1.i.i.(F)-:::- e:--t primaire parï(' f111'il :--'a,io11te ;1 la raci~1e
*k1 /rn-, an contraire le s11fli~e i. - e. *-yo- de skr. çrtrms-(f)ya-
Pnl~ClPF.S DE L\ \I()HPllOLOGIE
3. Désinences.
les orgr111es pairs sont nommf.s au duel, ainsi « les Yeux ":
4r. âkJï, Y. si. oéi, hom. ::-:;~.
Ln fle\ion Yerbalf· indigne les perstlllllt'S, celle qui parle,
Cf'lif' ù qui ron pari<' rt rrllc dont on parle : lat. dir<J, dïris,
ilicit.
La flc\.ion nominale indique le ras, c·c:;t-à-dirc que les
noms ont de:- formes différentes suinnt le rùlc quïls journt:
il : a une forme ponr le sujet: le 110111i11atif; une pour le
complément direct : l'armsatif ; une pour le complément
d"11n nom: le gé11itif; 11ne pour le nom indiquant le lieu ou
le temps oi'1 une chose se foit: le loratij~ 011 d"oii elJc Yient:
1"11/,lotif: le datif indique à '}Ili ou à quoi l'action est dcstim~c.
rt l"i11stru111c11tal awc qni 011 awc quoi elle est accomplir;
Je twatif désigne la personne qni est interpellée. li: a ain~i
huit cas.
Outre les ca~. le~ noms ont aus:-i cks distinctions de gmn·s.
Le 11mfrl' rst caracthi:-é- par la flrxinn, c·c:-l-à-d1rr par cer-
taines désinence:-, par un certain ,ocali~mc Je la pré<lési-
11cnticl]e (et sans tloute aussi autrefois par une certaine place
<lu Urn): ain:-i lat. aliu d se di::-tinguc de aliu s par la clési-
PIU\"CIPES DE I. \ ,1onPllOLOGlE
de temps, etc. :
dur. -::i? ·;-::, ion. atl. d.F'J;:, arm. hern, m. h. a. vert, v.
irl. (01111-)uraid cc ab anno priorc >>; ~1..r. parut « ran der-
nier » (locatif ~l llé::-inc11ce -i dans les premières langues, à
PHI~î.IPE:-. DE L.\ ,1 onP ITOLOï.rn IvJ
,:.-.
LE YEHBE .
•\ . GfaÉR.\.LITÉS.
a. Présmt aoriste.
Lf's l,Ypcs dn présent-aoriste snnt di,crs; tous admctll~nt
le:-; mt\mes désinencPs ( en partie différentes suiYant q11c le
type Pst tl,ématiqne 011 athénrn tiqne) cl les m,\mcs formatinn:-;
du participr: Ir jcn dn ,ocalisrnc est aussi Ir mème dan:--
tons. Entre le présent rt l'aoriste, la différence n'c:--t pa:--
dans la natttrf' du thème: on appelle présCllt nn t!tèmr qni
admet ;\ la foi:-- les dé·sincnces primairr-s et :--ccomlaircs,
aoriste nn thème qui admet Sf'nlemcnt les désinrnccs s<·con-
dain·s (,. ci-dc>ssous l'étude des dé:--incnccs).
LPs thèmes cl'anri-.!Ps se rattachent tnns dirPclement à ,lrs
rnci11rs : des thème-; de présent:--, le:-- uns SP rnllachent ;\ des
racines, ks aulrr'- sont déri,és de noms. ou d'autres th,'>-
me:-- Ycrha11x. )lais. si certains types de formation ne fr111r
nisscnt pas d'aoriste:--. en rc,anche, toutes Je:,; fornwtion:-;
I 68 f:11.\PITIIE ,·
sl. jt?s1111 (pl ur. s1.zti'1 « ils :-ont»), lat. est, s111Jf, got. istJ sind.
*wt'l- , *'il'[- : lit. (pa )1.•clJJ1i (< .ïordon11e n, lat. 110/t (de
*'ieclti} cf. le subjo11rlif 11ehJJ1), slr. a-'l'{-fa <( il a choisi ».
*cd-} *l'd-: skr. âd111i t< je ma11,3·e >> . lat. l'S!} lit. éi/1111
« je mange», ht(i) « il mange » : Y. sl. jaJJ1Ï} jastiL
*blxr-, *bly-: skr. bharti « i] porte », lat. fer!, lion1. ?(:-::::
le t., pe tl1érnatirj11e c:--t plu:- ordinaire: gr. ?(:!iJ, etc.
*reud,1-} *md,1- : sk.r. rôdi-ti t< il gc.~mil 1>, rndi-1u11l1 << nous
gémissons 1>, rnd-itnli << ils gémissent ,>, lit. rlllldllli « je
plcnrc >>.
*iueid-, *wid-: sk.r. 'l:éd111i « je sais )) 1 impératif 'l:iddhi
<< sncl1c l): gr. n:;():: lit. 'l'l'Ïzdi « YOis ll Ct ·z•/i:;._d111i « je
YOi::- l l : Y. sl. 'l'Ïzdz « mis » (impérntif).
*sthit-} *sth1- (rncine non tlurntiYe, fourni . . sant un aoriste:
Ir pn'·sc11t est u11c l'orme ;'1 rcd011bkmrnt): ~k.r. itslhitt « il
:/est tenu ,,. nrn.'rn asthita: ~r. ~:;-:·r,.
*dh?-, *dlP- (rarinr non c.lnratiYr: le pré-;cnt rsl 1111c forme
à rPdoul,lcmcnl): ~kr. âdhiïl « il n pns<'· ll, moyen âdhita:
arm. ed << il n posé )>: gr. ~fJ:.-:: (moyen).
*dcï, *d,l- (rarÏnr ll<>ll d11rnti,c, COllllllf' la précrdc11tc):
~i...r . itdat << il a c.lonn<~ », 111<1.,cn âdita: arn1. l'i<< il a donné » :
gr. ~~:-:: (mn:, rn): cl". a1h:--i lat. dà11111s << 1wus c.lo11nons H.
*!, 1ci-: ~kr. çhe « il c~t co11rl1<; », zd saëtc == gr. z:.Y-:.:1.:.
\l'i'S-: ~k.r. 1.•izs/1' << il ~c ,èl n, zd 'i.'tlS!t' == gr. Fh-:.:t.:.
Lr::- formr" qui prfrèdc11t ~n11l ntt<•..;tfr~ par l'n<'cnrcl d'au
moi11" de1n lallf!'IIC:--: c.l'nntr<'~ q11i Ill' . ; e tro1nrnt q11c dan~
une seul e sont ::im::-i inc.ln -europécnncs, cl ron en a parfois
LE YERBE I j' I
n'l':-l p::i, dnrnti,P. d ,\...r. âdarça111 « j'ni ,11 >) ,ert cl'aori,te
au pré::-cnt pâçvati « il ,oit >> qui appartient à une autre racine.
Les présenb (formes à désinences primaire:- et secondaires
concurremment) que fournit le type oxyton ont un aspect
moins nettement clnratif que IPs présents du type paro\:yton;
aimi sk r. Jdrati cc il e:-t en train de pa:-:-er >> a à côté clc• lni
tirâti qui c:,;t la seule forme emplo~-éc a, ec le préwrbe pra :
prâtirati « il tra,·ersc >>: le ~\...r. girâti H il a,ale » et lev. si.
~rretit (mème sens) indiquent 1rn0 action qui n'éwille pas
lïdé0 d'une durée: le skr. diçâti signifie « il inclicp1e » (cf.,
awc rnème place du ton,,. nonég. tega «montrer»), en re-
gard de lat. dïrô ( de dcirt1) « je <lis », got. tciba 11 « mon-
trer»; le skr. j11fltte « il trnu,c plai:-ir ;1 » a 1rn imparfait dont la
,alem est celle c1·1111 aori:-te dans le IJg,eda. JL 37. 't. tandis
qnt> gr. ·.-~J~;~z~ e:-1 1111 pl'é:-ent siënifiant « goùter » Pl le got.
ki11san iltbsi un présent :--ignifiant « éprou,eL choisir».
<]11clq11e:-- thèmes ont le ,oc::i)i:-;me o de ln racine, ain:-i :
got. 111alt1, lit. 111alti « j<> mnn<l, », en regard de, f«1rrnc, ,\
vocali::-rne c: irl. 111eli111 « je moud:, >>. et il ,or.:ilisrne zéro:
g.ill. 111alaf, arm. 111alcu1 « je rnomls » : l'o de lat. 1110/ô
peut représenter c ou o.
arar« il a fait ».
lit. milrhi} gol. 111111wip « il pense » (cl pc11l-èlr<' par gr. :u·rr,-
·1:,,::) cl 1111 thème *11111â- « rappcJ«.r >> dans l'oplntif skr. 1111uï-
)'ill (( COIIIIIICIIIOrcl )) cl dans lc5 <léri\l~S dor. ;1:d-:;:1.:1.:.
LE YEnilE
1111 présent lcl qlle v. sl. 'l't;-h « je souille ))' got. wai-a
b. Par/ail.
prétérit le YOcnlismc tl :
gr. J',;(:x << je ~ais >,, fl::J.:.·,. skr. ,z•Ma, Ire pers. pl11r.
1.•id111â, gùtl1. 1·ntd{t, gol. 1.mit, wi/11111, Y. si. ·vèdè « je sais»
( ancienne forme à dé~inence moyenne), Y. prnss. wnissei « tu
sais ». 'i.l't1idi111ai « nous savons ».
Le latin et lP germanique ont conslilné leur prétérit par
un mélange cl"anciennes formes <Je parfaits et d"aoristes inclo-
enr()péens : , . h. a. liwi « tn as prèté » répond il hom. i.[-
-;::.;, got. bitun' « ils ont morclu » peut ètrP la 3" personne cln
pluriel actil' ÙP l'aoriste athématique attesté par ,éd. bha « il
a IPndu ». partici1w bbidâ1lf-, etc. : l'inlluencP de ces formes
a p11 contribuer à la perle du redoublement dans les formes l1
vocalisme o dP parfaits, comme,. h. a. lëb « j'ai pn\té »,
g·Dt. bail « .ïni mordu » ; lle même le ,ocnlismc ë cle lnt.
frëgï, ,. 11. a. brahlnm « ils ont brisé » est sans <lonle celni
d'anciens noristes ntlténrnticp1es compnrahlcs ponr la forme
:'i lat. i'st, ,·stis, lit. ht(1) « il mange », etc. \éanmoins l'a
(is,u de i.-e. * ô) des pn'·térits irlandais tels que tair/1 (qui
i,:d0!3e ro11f11git), cle *tôke, rappelll', malgré le manque de n·-
dn11lilcment, les 3,·, personnes indo-irnniennes à if (i.-e. *o)
pré-désinentiel comme skr. raidira « il a fait». Et il y a lien
de croire qlle les formes :-nns redoublPment des dinlcctrs n11-
tres que le grec cl lïndo iranien rPprésc11tcnt un t_,pc i11dn-
e11ropéen dinlectal.
Le parfait indique le rés11ltat actuel d"une action nccom-
plic: gr. :.r1,1'h ~ignifie c< j"ni nppris ctj"ai encore lïrnbitmlc »,
:-:kr. çip·âya c< je reste appu~é », etc. L'e\emplc sllirnnt,
rmprunté ï'1 Ilnrnère, montre la ,·nlenr précise de ces thèmes.
2° Thèmes moraux.
Y./ I
.. C,IC') ' '
,._ . , Y.·'= . =.. '<.) ,., <l ..• =''I'
Z.. 1.'•
~ , "''I
• ~ " •• - .., • - ' 1 .... ' "!: -· • .,,
E 3u3
.\. ~(Eli.LET.
CIL\PITHC Y
K 536
"'
!;;r:::;; "~wp~r,~:x~:~.
,
a. Désinences.
Dr~inences primaire:-.
~ingulier. - r re personne. Dans les athématiques, *-111i:
sl..r. às-mi cc je sui-.: », '"· sl. jes-1111) gr. ::~:;.:, arm. e111) alb.
jam) gol. im (et lat. Slllll). - C'est;_\ cette désinence q11e les
pré:-enb athématiques doi,·ent le nom de Yerbes en *-mi :
t)1)e5 ;:;w, :f:u):J.!, :UJ·r,:J.'., ~':;:·r.:;.r., :;:[;,:6:J,(, :i:;:rr,:;.:, etc.
Dan~ les athématique-., la 1re personne correspondante se
termine en* v: gr. 1iFw, lat. ferô, gut. baira, Y. irl. (do-)biur
c11 \PI rnc ,
(dr*-bm1): lat. 11eho) lit. Z't'~Ù (de *vc~u); giill1. p,1r.1sa «je
demande », lat. posco: en sanskrit cl dans une partie de
l'iranien, la finale -111i n été :mrnjoulée, (!"où skr. bhâra111i
« je porte )>i 1·!thq111i « je mis en char», prcchà111i « je de-
mande».
Pluriel. - :1·· pcr:5011ne: *-mti (cl *-011/i :>) dans les furmes
athématique . . sans rt'duublemcnl: ~kr. s-â11ti « il:- sont >i, dor.
::·1-:: (n11 lieu de *~·,::), ion.-att. :::;:. 0111hr. s-mt) µ-ol. s-i11d)
lat. s-1111!, , . si. s-t1f11 (,. rns:-:-e rnti).
LE î'ERilE
~. Désinences secondaires.
Les désinences, thé11iatiq11es 011 atl1ématiq11cs. des trois
personnes du singulier et de la 3e cln pluriel ne diffèrent des
dé:-inenccs primaires correspondantes du type athématique
que par l'absence de *-i.
Singulier. - 1 rc personne *-m ou *-11 suivant la phonétique
de chaque langue: :-kr. âbhara-111 « je portai>> », gr. s~sF:-·1;
Y. sl. padi't « je suis tombé» (de *pt1do-11); skr. âsthtï-111 « je
2° Désinence~ moyennes.
i..Dé:-inencrs primaires.
Le:- dé:-inences de:-. trois personnes dn singulier et de la
3e personne du pluriel se distinguent des désinences actiYes
correspondantes par la présence de *-ai là où celles-ci ont -i.
~~·! personne·: * sai: skr: -se, gr. - :-:l:, lit. -si (de -së), got.
-:;.a : :--hr. dhat sl « lu po5es », gr. :ro;.-';Y.'., lit. de-si (de *det-sii):
skr. bhâra-sc « lu portes», ::rr. ~i; ::-J.i, g-ot. baira-::a «· ln es
, l.., ' ' '-' '-
porté"·
cité:- i>. hnm. Y.i. :cY.'.: 4r. bhâra -111t· « ib portent i>, gr.
1 i.F=-·1:i.i, got. baira-11da.
Ire pcr:-01me: le gr. -;1.s(JY. de zd-;i.sfJY.. 1 s,=~-:1.sfJY. csl à la
3,· per:,;1)11l1C: *-r: -.kr. 7.•a-11 11 il snÎI ». gr. f: '. ;-~. !-"(Il.
. . ~·.1il: 1,, , . irl. achai11 ::upposc une rnycllc finale prépala-
talr. tell,· que -t'.
Pl miel. - L ïnd, 1-i rnnien a de-; désinences différente-. de
cel les dn présc11t, ~1 la :~p pcrsorrn e *-a : skr. 7.'Îd-,1 H Yous
... avez >> ( en regard <le gr. f:-:;-::.) et ~1 la ~e: skr. -u{1 (-ur),
cf. gùth. -.1r.1J', zd -ar,1) skr. ,:id-11{1 11 ils :-aYent >>.
\loy en.
La 1 r•' personne avait la drsincncc *-ni.~, en juger par -.kr.
/11tud / 1< j'ai liPurlé n. lat. lutud ï) el par Y. si. 7.'èd-è « je
sai:-- ». - L'indo-iranien a aus,1 *-ai pour la 3~ 1wrsonne:
~kr. / 11J11d é « il a l1emlé >).
quïl sache »; lat. cs-hj << suis, r1'1'il soit ». Cette finale i.-e.
* /M) q11i :--'ajoute li la forn1e à désinence zéro, esl suspecte
d"ètre 1111 mot isolé, pc11t-èlre l'.,blatif <111 démonstratif i.-e.
*10-: *-dhi pourrait ètrc une ancienne particule; alors la seule
,éritahlc désinence de l'impératif sernit la désinence zéro de
:le personne <l11 si ngulicr actif.
Iz:::s -zui,rip
.::,
)) 'l'c;;,_etc
tlor. sz:·1:: ,.,
-'Zl'Ïo1111d 11dm11t 'l}C'"'/1/11
'\.,
sz:.::·> )) )) ·vez.eta
sz:.::·1 )) )) i•e-::.._eta
et deYant les désinences secondaires acl ÎY<>s :
pl 11r. i- 111M1
i-thâ
r-lr11ti
clud i-t/Jà{1
i tâb
))
i hi
-11Ha{1 )) -·11.--::,·1
LE YERBE
Ou, an parfait:
SKR. GR, GOT,
Primaire.
~ing-. -11-é -·1x-:1.Y.'.
-11ï-fé -'/Y.-;Y.:
-11ï-lé -'/Y.-';l.'.
~rcondairc.
Sing·. 3,· pers. -1ZÏ-!1i -'/Y.-::
c. Place dn ton.
d. .\ ugml'n l.
drY~rnl c<'lles des formes cle lïndic[ltif qui ont l<"'s désinences
secondaires.
li n'apparaît qu'en indo-iranicn, en arménien et en grec;
les autres langues l'ignorent ; en védic1ue il a le ton dan:;
les formes toniques :
Yéd. a-bbt1ml (( il portait)) arm. e-ber (( il a porté)) gr. s-·?=-F=-
â-dhtït « il a posé » e-d « il a posé » s-O·r,;,.s
skr. a-rira! << il a laissé » e-lild1 « il a laissé » s-1,:-;:s
Parfois, surtout deYant *w , il e!'.-l t' , ainsi dans Yéd. lt-1·n.111!,
cc il a tourné » , hom. ·r,(f)si:s:; (( 111 saYais ».
Quand le thème commence par une rnyelle proprement
dite, l'aug-ment se contracte a,·ec cellC'-ci dès l'époque indo ·
européenne:
tl1èmc *<'s-: skr. âb <c il était », gr.-~;.
thème *âg 1e- : skr. /tjat « il c0nd11isnil », dor. i·t;. nit.
·l,-;;., nrm. ac cc il a conduit ».
pn~scnts, parce cp1 'on peut dire, aYer les désinences secondai-
res: âÇ[IJO/ « il entendait», â(rtt·myat <cil foi::.ait entendre».
tE YERBE
lc--quelle::- 1111 prétérit Lei q11e ~i.s:-;::·1 cl u11 --ubjonclif tel q11e
1
i.s:-;:w (i.s:-;:·r,.;) appliq11i• surtout à l aYcnir, et le prt!smt pro-
prement dit i.:.{T.w (i.s:-;:s:.;), (jlli seul exprime un fait actuel
cl a11quc] le système doit son nom.
Le thème de présent indique l'action· considérée clans son
déYeloppcment, dt111::; sa dur/·c; Je thème d'aoriste, l'action
pmc el simple: l'tm peul èlre symholi"L~ par une ligne, l'au-
tre par u11 poinl. Cc C(Jntrasle d11 présc11l et de l'aoriste est
clair en grec; soit la pli ras<' s11i,,:111tc de \.énophon ( llcll. 1,
1 '.1) · =•J izr·1-r 'J !zr•
'"'t. • -~· .. "" • ..; ri '\.()·r.-17.•r•
i""· .,,,..
~·- ...... • .. .,,,. ~-I-j
, .. _, .... ~.'"' le ...sen::; t•st ·•
=r7.•1
« ils oni combattu .(action c,n isa gfo dans son dé,cloppe-
mcnl cl sa duréc, d'oi'1 lïmparfail) j11squ·a11 Mpnrl des
\tbéniens ii (le fait pur et simple Llu départ est cmisagé :
<l'où l'emploi de l'r1orisle). Tous k~ emplois du prés(·lll cl
de J'aori--tc se ra111ènc11l ù cc~ notions générales: t1i11si ipz:.:·1
--ignifîc (< ètn· cl1cf n (Ll'unc 11ianit\rc tlurabl<'), J.F;.x: signifie,
e11tre autres choses. (( prc11<lrc le cumrnarnlcnwnt » (fait pm
cl simple). On exprime ::;011,cnl i1 l"aoriste une d1osc qui a
duré, mai~ <Ju'on emi~t"lë"e dnn~ snn ensemble sans songer
e~pres~é 111 enl it la d11réc, ainsi chez Jléro<lolc, Il , 1:,ï:
·r, ''~\~c,r:-:.; Y.-;::x;fo,·1 -:::i.:w1 ~-;:: -;:Î.:.!;::•1 1.f,·1:·1 -:::i,:: 1:1.:.::û·rr,
7.•1:i-:z:. « Azolos a n'·--islé (1:,it cm i:-a8·é dans son cnsc111ble)
pl11s lun,!!lc111ps que tu11le~ lcs a11frc..; , illcs n. L'aoriste pc11l
111t'·mc i11diqr1cr 1111 foil gt'·1d·ral, po11n 11 q11'rn1 ne le co n~i -
dèrc pns dan..; son déYCluppr111enl. mai~ sc11 lc111 enl en ta11l
q1l<' foi!, c1·aillt·111'~ ,11::-c<'ptihlc· de se répéter indi·fî11i111cnt:
Tli éogni--, :-b~):
<'1111 lio111nw lent, rn.ii-- adrnil, prend 1111 lio111111c rapide q11ïl
JHlllI'Sllil». La mrme opposition d11 présent ri de raori<-tc
~e rccon nait. moins nr1t,~mrnl, c11 arménien, moins encore
en indn-iranicn, et dans 1111e foiblc 111c::-urc en ~la,c. C'est sans
I.E , EIIIIE 21 \1
LE \ÜJ[
lit. s?nas) v. irl. sm) ann. bill) gr. s·1;;; on, avec des diff<'·-
renres de rncalisme, c dans gr. f"sp 1 ;v, v. h. a. wcrc) o dans
arm . .eorc « œtnTe » (cf ~-r.·J''"'"J'"'":.._
....J ""n ... .., ..., • .,.1-: de *-::i•J•'"'-f '"''"''''"'-) zéro
• ,J .. ~ h..,; ..,,.., ' " ' ~ ,
dans gol. iu,wrl~ - une brhe d:111s skr. çaphâf.1 << sabot (de
cl,ernl) » el zd sa}\ une longue dans Y. isl. hôfr et v. h. a.
lmof.
skr. dtab << éclat )) cit râb « éclatant » acctâ).1 « qui n'a pas
d'éclat »
prâtha(1 « largeur » P[thllb (( large )) saprâtha{1 « poun u
<le largeur ))
' ,
gr. ;:J,Y.::.; ( <l' apres
• ï.Î,Y.:J.; ~;:i.r:·r,:;
.. h::;;)
zd drà)iî (( Ion- darJ·tô (( long )) za1111-driij/i «quia la
gucur )) longucurdu.gcnou >>
Linc forme ,,,._efv- est atlrstée par <liYcrs mots, corn111c gr.
i:T.-~:;-·1: ga11l. um1-cto-u, Y. iri. 11c111-cd « sanctuaire » : <'t
*-otv- par got. naq-af-s « nu >i.
ï.II \ PTTnE n
F,.:r:c..
1.si .. s:·1. i.t .. s!·1, i.d•.:is:·1, i.ù:,i-;-: f:ni, lat. li11quere et lîquissc, esse
et fuisse. Les seules formes de ce grnre qui sont peut-être
d<' date indo-enropéenrn· sont celles de lïndo-irauien en
*-dhyai, par exemple skr. 'Uâha-dhyai « conduire en char >>
du thème 'l'âha- de 'l'âhati « il conduit en char >>, qui rap-
pellent le type des infinitifs mo)-ens du grec. q,ips:;01.i. -
Tl conYient aussi de mentionner le::- formes qui figurent dans
les juxtaposés qni fonrni;;;sent certains thèmes temporels
anx divers dialectes: lat. ferê-ba111, 111011t-ba111, 1110J1ê-bo; got.
salbo-da « j'ni oint », salbo-dcdu111 « nous aYons oint»;
Y. sl. vedé-achtt « je conduisais », etc.; le premier membre
thè111e en -ti- dan:-- ,kr. s1111fâ} , .... ). s1uiti111, '"· nngl. snorn,
et tl1ème en -11- dan:- lat. 1111rt1S :-011, ]ïnl111ence de socrns.
Ln 110111 te] que gr. i~z::; <lé:--igne à la foi, 1' « 011r:- » et
}" cc UIIJ"5C », et le] étnit )'c•tnl indo-e11ropéen j a11,,i ]p lë-
lllinin ursa d11 latin eq-i] formé tout autrement que le fémi-
nin 4r. 1-kfï de //..·,>a(1. Le gr. :-::;::; dé~igne à la foi .. le
,, cheval )> et la « jument n, et. tn11lcs concordantes qu 'e1le~
~oient, le, dé:-ignation, clc la j umcnt, ~kr. âçz:a. lit. as::,rà ( de
cszi·a), lat. cqua} doi,cnt pa, .. er po11r des création..; in<lépen-
(1:rntc:-:- du :-an:-krit, du lituanien et du latin. De m~mc IP-:
thi.·mcs en *-a- et *-ya- :-ont pour ]n plupart frminin:-. mai ..
il ne manque pa:- d0 thèm0:- Pn *-a- et *-ya- q11i désignent
de, ètrcs màlc:- et :-ont par ,11ite ma,rnlin5, ain,i lat. scrïb-a,
Y. :--1. sluga ,, scnitcur n, (n>jc-)i•1)d-11 « conductc11r d'ar111éc »,
lat. ôr-a cf. ôs: etc. - Et c·est encore cc rnffi\.e '}Ile présente
le collectif qui tient lieu de nominatif-accusatif pluriel ne11lrr,
thème Yé<l. yugâ « jougs ii, gr. ~·;·r:x, etc.
Le i:,nflhe *-yii) dan~ les sllbstantifa, ne sert, s11rto11l .;ous :-a
forme principale, (JII 'à fournir des iëminins à des nom:--
d"agents ( cas où la formation d\m féminin de substantif est
imposée par le sens, et a été· réalisée d'après le modèle des
adjectifs):
skr. thème ma:--c. jmzitltr-) jltnitar-: nomin. fémin. jltnitr·ï;
cr lat O'('J!Ït(J}' ÔÜ/'llet,·1-(-'·).
• ( • Ô ) .. \. ' 0O"f • --='!'::-·:.,..
1 - 4°r'., •1=·1{-(ù".
- -. 1 w i - -
~.J •
•r=·r;-=
' - -
1
"-•~A•
""
primaire-. f'Jl *-yl-, mai.: d1·-. dériYés O<' thème~ à :-111lixe zéro
*spek 1-, *g 1°11J-) *blmg-) etc. - Les thèmes en *-yë- ne serYent
d·ailleur-. pas d·abstraits seulement: lit. dci-..•-è (( fantôme ))
<'l ,kr. d,~·,_1-ï (( <lées:-:p )) (grnit. dcî.'(1))'!;,[1) sont lr-. frminim
de, rnbstantifs lit. dlrns, ~kr. J,,,.:tfb cc diPu »; lit. i•ilkë)
,kr. vrkil-1 << lo11Y<' » (aYec générali.:ation de ln forme à Yocn-
li,me zéro +, dan, génit. 7.'{k(f)yafJ) ~ont les féminins des
~ubstantif-. lit. i·iÎkas, skr. i'/kal1 cc loup »: ces fémi11ins ont
été Jhc·loppé:- i~olément dans chaque langue: aimi le latin
a dta, qui Psl un<' mitre fonn .. tion.
L'ndjedif a soit le thème de masculin ( Pt neu Ire). soit le
thème de féminin: :-llÎYant qnc le s11b.:tnntif nrnp1f'l il se
rapporte appelle 1'1111 ou l'autre. Le genre e:--l mas.-,ilin lors-
qu'il .:·agit (r un mùle. féminin lor::quïl ~·agit d"11ne frme1lc•
( ùU d" un arbre), <p1elle que soit la fonnP: en dehor:- de ce
dons agréables ».
*stll- dans skr. sa-lrlt cc unP fois », gr. :c-;:),;:'.i;, lat. sim-
ple.Y.
\1- (en regard de *11f, attesté par skr. 11/t « ne ... pas>>, Y.
sl. 11,', ·lat. m[que], etc.) , dans skr. d-j11Ma(.1, gr. i-y·1w-:;-;,
lat. ix11ü/11s ( c'est-à-dire Ùi1ii5t 11s de *m-g11Jtos), got. u11-
À'tlllps) ann. a11-ca11t1îulh « inconnu ».
skr. 11r-hdu- cc tuant les homrnes », Y. att. :r.·1ç2;c- ?:·1;;.
*d11s- <lans gr. 3'.J~-;1.s·1f,;: ~kr. d11r-11ta11à(1 cc qui a un mau-
Yais esprit ».
b. Flexion.
o:. Désincncrs.
Singulier.
~ominatif (masrnlin, féminin). - La désinence est *-s
pour les thèmes terminés par nne consonne on par les so-
nante:; *i, .. 11 et *m:
z<l 'l.'QX-S << parole » ( Cl skr. ·v/tk, de \:âkf), lat. IIÔX
(mïc-s).
gùth. fn.uâ-i•q-s cc tel qnc toi » (-ç-s- <le -ant-s), gr. ~;:.Î.;
(-:i.; de *-;('1:-,;), lnl. feren-s (-ms de *-mt-s), lit. 1:c~ft-s- (-ti-s
<le *-ant-s), Y. prnss. rnu111mt-s << homme».
skr. âhi-b, zJ azi-s (( serpent )) ' gl'. =?:-;; lit. m:i-s (( mou-
lnn >l. lat. oui-s: norrois rnniqur -·tasti-R, gol. gast-s
cc hôte ». lat. host..i-s.
skr. /,[t/Jzi-(1, zd bii:;,_u-s « bras ». gr. -;:-7,z:r;; got. Sll1ZU-S.
« fils », lit. szï1111-s (mème sens): lat. 11za1111-s.
skr. ,wpti-b « petit-fille», lat. ncpti-s, Y. lit. nepti-s.
skr. n·açnÎ-(1 « mère dn mari». lat. sorm-s; gr. : 1 2:j-;.
skr. dyltu-[1 « ciel », gr. Z::~;.
zJ ::._)'ll (de*_zya-S, thème *~)'ll11l-) CC lJÏYC'I' », lat. /Jfr111-S.
Pluriel.
\'ominatif cl rncatif (masculins, féminins). - Désinence
*-es) distincte de celle du géniLif par le fait qu'elle ne pré-
sente aucune trace d 'alternance vocalique:
skr. s1ï11ku-ab « fils >>, v. sl. sy1wv-e (toutes les consonnes
finales sont tombées en slave) , got. smzjus (de *rnnew-es);
zd b11z.av-ô) dor. ï.jz{F)-s; ; v. lit. mater-es « femmes >>.
skr. 111ilt!tr-al1 « mères >>.
*tri: ,éd. tri « trois ))' Y. si. tri) lit. t1"5'- dans lrf lilw
« treize )) ), lat. trl- dans trî-gi11tii « trois douzaines », ,. irl.
tri, en regard de *trfy-,1: gr. -:2{;.:, lat. tria.
,éd. 1111111a 1< les no111-. >> (avec iî final is,u de i.-e. -*~,
c'est-à-dire *-11J).
Le-. formes à désinence zéro comme zd mana « espri ts >>
(-a de indo-iranien *-âs) s'expliqu ent par des faits de phoné-
Cil \PJT11E YI
Du el.
\ orninalif YO<'atif arc11,atif(111a:-culin 1 féminin). - Le grec
a -z. ain:-i d:111'- -;-;:l:ip -~. le ,écliq11c -IÏ (alternant a,cc -a u).
ain,i dan:-: pitûr-lÏ « dell\ père, »; le ,·icil irlandais athir ~'ex-
plique bien pi!r m1 ;1n1·ien *p,1tcre 011 *p,1tcrl': il :-ernblc donc
que la d/•,incn<·c ail été i. -e. "'-,:,; l'allern.rnrc quanlitatiYc de
* c ë e,t p:uallèle ù celle qu'on ob:-enc p[lr C\emplc dan:- la
dé5Încnrc ~ccou<lairc acti,c de 1 rr per:-onnc du pluriel ,éd.
ma et nui.
'
LE '\0:11
liqne et le rcltir111e ont de, repré .. entants de *bb, et, cette dif-
férence mème mise ~1 pari: le, formes ne sont pas iclentiqur'-.
On trouYe en effet :
[mtrumental :-ingulier: arm. -b (-w après Yoyelle), ainsi
hars-a111-b cc par la fiancée»; srtÎ-'W <c par le cœur » (cc -b,
-w peut répondre à gr. - 1 ~) : lit. -111i, Y. sl. -1111: lit. s1ï1111-
mi, si. synii-1111 cc par le fils ».
Instrumental pluriel: skr. -bhi(1, Y. per,c -bis, zcl -bïs:
'-kr. szï1111-bhi(1 cc par le, fils », zd bàz.11-bïs <( par les bra'- » :
arm. -bl,h (-'wkh après rnyelle): harsa111-Mh cc par le, fian-
cées )>, srli-iukh cc par les cœnr, »: c'e.;;t-à-dirc la mème
forme qu'au sing11lier aYec le -lth qui marqnc le pluriel : Y.
irl. _ib (clr *-bhis): flzthib cc par les poète, » (senant au:-:-i
de datif. d'ahlatif el clïnstrumental), lit. -mis, Y. ,J. -mi
dan, lit. sttllll-//JÎS, Y. sl. sy1111-111i cc par les fils ll; ces deux
formes :-11pposent *-mïs, qui rappelle zd -bïs : enfin la dé:-i-
nencc de datif-instrumental Y. i:-1. -mr (got. -Ill) de Y. isl.
pri-lllr (got. pri-111) cc par !roi-. l> atte-.tc la présence d'une -s
finale.
Datif-ablatif pluriel : skr. -Myal.1, zd -byô: ..:kr. s1i1111-bhyab
cc pour le:-- fîl:-- ». zd bit::;_H-byv cc pour les bra:-- ,>: bd. -bw:
OJIÎ-blls: ~1. -11u1 (de *-111as:I): spu"t-11u1 cc po11r le:-- fil:- n, Y. lit.
-11111s: sli1111-11u1s cc pour le, fil:-- ».
Datif:-in .. trnmental duel: .. kr. -bhyt1111, zd -bya (aYec un -a
final qui rcpn',....:ente 11n i11do-iranien *-â). , . ..:1. 111t1 : :--kr.
SIÏ/l/i-b/.J)'fllll, Y • ._J. S)'JJ/1.-1/Ia cc pour (clet1\. fjJ..,.) », zcl t1zi-b_yt1
u ponr (cleln) :c-crpen!:- )>: le lituanien n'a que -111 : datif'
l' v 1.éro.
ë
LE :\"ml
:-kr. s1ï111i-l1 << fils )). lit. sa111't-s, got. sm111-s en regard du
~kr. âbi-f1, f!l'. : 1t; <'11 rf'gard d11 nom. plur. !zbay-a(,, f!I'.
:~:.:.; (Je *~1 9 •-:.;): Y. ~1. Nil, nom. pl11r. Ntij-f (awc -zj-f
n·pré~<'nlanl ~ans clou!<' *-ey-fs).
J.7::l::.p
lllafer-U]
' '
J.7:.x::; ,::-z.;
lllaler-[i]
' ,
~-;:,:::?-~
et <le même:
véd. )) S111 JO « fil S )) SIÏ/Ul'Z'- {l(i ))
lit. )) SIÏIWIÎ )) ))
Yéd. tri, Y. sl. tri, lat. trï-(gintâ), etc. (awc i.-e. -ï, c'est-
, d.1re *-J-J) , et gr. :F'.l,
a- c
· 1nt. /na· awc *-zy-J · ).
Yéd. mltdhzï (aYec i.-e. *-IÏ, c'est--à-dire *-w-.1): lat. gmu -a
( a ,·ec *-uw-J).
Yéd. 11â,11a « nom'- n ( a ,·ec i .-e. *-fi, c'est-à-dire *-n-,1).
*-en-:
skr. d/irzz << bois », génil.-abl. sing. drzt-(z-ab: gr. è:p'J,
gén. '2:p(.F)-.x-::;, les anciens thèmes neutres en -11- étant
n·présentés en grPc pnr les thèmes en -.x-:-(*-ut-). Soit: *dor-,
*dor-, *der- (lit. dervà « bois de sapin »), *dr-; l'addition du
s11llixe *-m- entraine le Yocalismc zéro de l'élément présuf-
fü:nl, suiYant le principe indiqué p. 2ft '•: le Yocalis11w radi-
cal zéro de skr. drz1-(1-ab « du bois >> est le rnème qt1e celui
dP hom. èp'J-:1.x « forêt >> et de skr. dm-111ét-{1 « arbre » en
LIL\.PITRE n
Sing.
\om. pltt -;::0: (dor. -;:c~;)
.,
.\cc. p/td-am -;:::-:.<
Gc'-n. ahl. pad-ab
__ .-
,,.__,.
,,...,,..,' ......
ici -:: x: i.,: -1.. -:: r :,: -ë;)'I. où le YOcafüme ex.dut le maintien du
ton à une mème place.
Les dialectes baltiques et slaYe~ ont au contrai re une mo-
bilité de l"accent (qui représente le ton indo-européen) entre
l"initiale et la finale du mot. ainsi en lituanien dam le,
e:x.emples suiYants de thèmes en -i-} - 11-} -r- et -11-:
Singulier.
\ om. s::Jrdis « cœur n slÏl11is « fil, » 111Ôtè « femme >> ak1111~ << pierre »
..\cc. s:;Jrdf Sttll(t môta-f àkmen-i
Gén. szirdes SlÏllalÏS 11wtds ak111e1ïs
Pluriel.
:\om. szirdys SlllllÏS môters àkmms
.\cc. szirdis Sltlll/S môtais àkmmis
Gén. szini~itJ s1ï11iJ lllOfffÏij ak111eniiJ
Duel.
~ om. s~Jrdi Sltllll motai tikmeuiu
LE ~0-\J
~- \ocalismc.
Les thèmc_s dont le s1dTi\e est *-â- ne présenten t presque
aucune alternance <lan::; le vocnlis1ne préclésincntirl. Au no-
minatif-Yocatif-accusatif sing:ulirr neutre, la forme à voca-
lisme zéro *-J a été affectée à rexprrssion du nominatif plu-
riel neutre, concurremment aYcc *-a, ainsi qu ·on l'a Yu
ci-dessus p. 261, et ne sert pas dans la flexion des thèmes en
-fr-. La brèYc finale des rncatifs hom. ·10:J.?~ cl Y. sl. scstro
<< ù sœur n peut représenter *-J; on y Yen! Yoir souYcnl un
LIT,
Pluriel.
\"ominatif-rncn.tif masrnlin-féminin *-os: skr. 1.:/k-a(.1, zd
'l'3hrk-â (li tle *-âs: forme vieillie et peu usitée), got. iuulfos ~
omhr. ll,11,inus « lwbitantsd'Iguvium », osq. ~tivlanÙ:3-
cc habitants de \ole » ; Y. irl. fir-11 (-u dP *-os), sPrrnnl seu-
lement tle rncatif. La désinence *-es du nomirrntif pluriel a
été contractée aYec la ,oyelle thématique. - La finale *-oi
du nominatif pluriel des démonstratifs s'est substituée <lnn:;
hea11C'oup de langues ,\ cette forme: gr. i.0; sl. vllr-i,.
1. - ; : , ,.
a. Thèmes.
h. Flexion.
_.\. blatif (di ;;tinct du géni tif. comme dans le type théma-
tique de.;. sub.;.tantifa): .;.kr. tilt (deYenu adYerbe) . zd ii( (de-
,enn acherbe). lit. tà) Y. lat. istiid, lat. isto.
Datif *-s111ôi ()) : .;.kr. tâ -smai) zd affa-lm1âi ; cf. Y. prus.;..
Stt'-SJ111J el got. }a-mma (a,ec 111111 n<' *s111): arm. or-u111 « .·,
qui?» (awc *-11111 de *-tJ-Smi1i ?) : û! nbr. csmei « hni c », Y. sl.
lo- mu (san.;. trace des) .
Locatif *-smi (?): skr. tâ-smin, zd t1t'tt1-lm1i) arm. or-u111
« dans lequel )) (-11m de *o-smi :1) : 0111hr. ts111e : Y. sl. to-111i
( ~an.;. tra ce de ""s) .
fo.;.trnm ental : zd t{r : ad,erbe dan .;.: gr. -:: w et dor. -::·,;-(-:::;,.~).
got. }1' (ad,-erbe). Y. prns.;._ ste « d"antant >l.
Pluriel.
\ ominatif masculin *-i: skr. té (de indo-i ran. ""ta -i). horn.
:::. Y. sl. ti, lit. tê (-l de hait. *-ai: Y. pmss. stai), lat. istï.
Lï ndo-iranien aYec le germanique réYèlent l"opposition <lu
nominatif en "'-tïs de.;. substantifs (.;.kr. âç-ï.itb « cheYaux )) .
.got. dagos « jours n) et dn nominatif en *-oi de.;. démon.:.tra-
tif:- (.;.kr. té, got. fai) : les an tres langues ont généralisé
l"nn des deu-x type..;~ ain:--i le latin a cquï comme istï, mais
l"o:-que a pù :- « qni >> ro mme \ i'nlan1'1s tt habitants d<'
\ olc n. - Comme le féminin co rre.;.pondant 11· a pas de
formr propre am: démomlratif.;. ( skr. tâ{1 , lit. tos, got. pos,
(' fc.) . le no mi na tif pluriel rn *-oi de:-- démon:-tratifs a été
étendu aux adjectifs en lituanien et en f!'<'rmaniqne. et à t011.;.
les noms en -o- dam la plupart des lanf!'11e.;. .
.Accn.;.atif ma:-culin. co mm e dan .;. l<' :-- :--nh:--tantif:-- : crétoi :-
-;: -·, ; (a tt. :: ; ; ) . got. pa-ns, Y . pru.;.:--. sta-11s.
\ omi natif-accu .;.atif neutre. comme dans )c3 snbstantifa :
Yéd. ftÎ , Y. .. }. ta, et d·antre part 7r. : :i (aYec :i bref). lat. ista.
Génitif *-isô111, *-isô11 : skr. tlfâ111, zd aëlaës(J111, Y. pmss.
sti-iso11, Y. sl. techii (de~ *to-isôn ) : cf /!ot. pi::,.e rt lat. isto-
n1111.
2 09
Locatif *-irn en indo-iranien cl f'n :,;Jan·: skr. téfll) zJ
aètaêsu) ,.. s1. tèrhzï; cf. hom., ion.-::;,..;:, :iYec -;i.
Datif-ablatif: skr. tébhyab) zcl taëibyc\ ,. lat. hibus; Y. si.
tèlllit) Y. lit. tënrns),. prnss. stei-maus) gol. fai111 (?).
Instrumental : skr. t/bhib) zd taëibïs) ,. si. tè111i) got.
paim (?).
L'o du thème est sniYi <lei an génitif, au locatif, an Jatif-
ablatif et à l'instrumentai du pluriel, comme le montrent les
formes cilées.
Le <lue] ne présente pas de formes diOërentes de celles des
substantifs.
L'hésitation sm la place du ton indiquée par le génitif skr.
asyâ) en regard cle asya el <le tâsya) datif asmâi, en regard dr
!tsmai et de tâs111t1( etc., con:-;titue une dérogation à la règlP
de l'immobilité <ln ton clans )p type thématique. Â as111ai)
aYec le ton sur la finale, répondC'nt les formes sla,es (rnssc·
tomzi) f't germaniques : got. fam111a de *fazme~ supposant
*to-s111é; au contraire att. -::;:i suppose *tô-syo) car *to-sy6
aurait donné*-::;~; Je Y. prnss. stëiso11 a l'accenl sur l'élément
radical.
Féminin.
Au féminin, les formes propres aux démonstratifs sont
moins nombreuses et moins nettes. On trouw :
Singulier.
Génitif-ablatif *-e-syëts) *-e-sas : skr. t!t-syâb) zcl aëtan'hâ,
Y. prnss. ste-ssias: got. fi-z..os.
Datif: *-e-syai) *-e-sai: skr. t!t-syai) zcl ai11l/11i ( de *a-syâi),
Y. pruss. ste-ssiei: got. fi-z.ai.
On remarque clans ces deux formes : le thème *te-; l' é]émen 1
*-sy- alternant ayec -s-, comme dans la désinence de génitif
masculin neutre *-syo: *-sa (cf. p. 29j); les finales *-as et*-ai)
identiques à ce1les des substantifs en *-a-) comme au mascu-
lin )p *-ôi de *-.rn16i est idrntirp1e à la finale *-ôi du datif thé-
300 CII.-\ P ITRE YI
Singulier .
.\ominatif. - Ire pers. : gr. sy01, lat. ego (o abrégé de ô),
got. ik, arm. es (<le *ec), lit. àsz. (ësz); Homère a s·;'c~·1 <lernnt
Yoyelle et syt~ deYant consonne; le *ô ( ou *â ?) initial supposé
par Y. sl. a::._11, v. russe ja::.} est isolé, ainsi que l'aspir~e de
skr. ah!tm, cf. zcl a::._Jm, Y. perse adam (Yoir p. d5).
2P pers.: gr. -;~ (et ;1), lat. t17, got. pu, Y. isl. et Y. angl.
pzt, "· h. a. d1ï, lit. tù, Y. pruss. tou) Y. sl. ty; et skr.
1(u)-c-â111, zd f'Z!Jlll, t1t111 (aYec une particule indo-iranierrnc
#am).
Il n'y a pas de forme atone en sanskrit, grec et latin, parce
que, dans ces langues, le nominatif <lu pronom person nel
était toujours un mot isolé, à sens plein : lat. ego ue11io « c'est
moi qui Yiens i>. )lais certaines formes, qui sont générale-
ment postposées au Yerbe ( ou à un autre mot) dans plu-
sieurs langues, indiquent l"existence de nominatifs enclitiques:
gàth. flî (la notation ü ne prom-e pas qu 'il s'agisse ici d'une
ancienne longue), Y. pruss. tu, Y. isl. du, Y. angl. pu, v.
h. a. du (-t après s dans des formes telles que bis-t) pour la
2e personne ; le germanique a aussi un pronom atone tle
l re personne.
Les autres cas ont pour thèmes *e,11-, *m- à la première
personne, *te·w-, *tw- et *t- ( cf. p. 1 !i3) à la seconde.
~\ ccusa tif. - lnclo-iranien tonique skr. 111â111 « moi »,
tvâm «toi», zd mqm, 6vq111, atoneskr. mâ, t-vâ, zd mii, 6wii;
302 CH.\PITHE Yl
Y. sl. 111(, tr; , . pruss. 111im, tim; lat. më, të; gr. tonique
i:JA, d ( <le *-:F :} atone :J.~, :;~; le *em- initial de gr. s:J.t se
retrouve dans arm. is (de *illl-s), et le *twc :mr lequel repose
d, dans arm. khe-z; Y. h. a. mih (gcrm. commun *mi-k, de
*me-g 1c, cf. gr. i:J.i-·t~), dih (gcrm. commun *pi-k, de *tc-g 1c,
cf. Vi::?"r. d-"~)
1
·, les formes lituaniennes 111a11e,
'-
tave" sont isolées.
Génitif tonique (distinct de l'ablatif) : *méu.e. « de 1~10i »
dans zd mana (et skr. 111!t111a avec 111 intérieure au lieu
c.le 11), v. si. mme, lit. 111a11è, et *tewe « de toi>) dans sk.r. t!t-va,
zd tara, , . si. tebe (altéré de *ttvc <l'après le datif tebè). lit.
la'i.!é; une forme *e.me (< de moi » est supposée par arm. im
cl gr. i;J.~t~, i;J.::j (*i:J.~ plus une finale *-y; dr génitif d'après
le type::~;); *twe, *two « de toi>> par arm. kho, gr.:;~:;, j':;:j .
Datif tonique : skr. 111âhy-a(m) « à moi >>, lat. mihl, omhr.
mehe, de *megJ;i, cl arm. i11j Je *mzgJ;i; skr. t1tbhy-a(111)
« à toi » ( a,cc u d'après les autres cas, au lieu de a), gùth.
taibya, v. si. tebe, Y. pruss. tebbei, lat. tibl, omhr. tefe.
Génitif-datif atone : *moi, *toi: skr. me, te; zd më, tè; v. sL
mi, ti; gr. :J.:i, liom. ::: (et ail. j':i).
Ablatif, toujours toniqu e : skr. 111/tt, tvât; zd mat, c,wat;
lat. 111ë(d), të(d).
Locatif, toujours tonique : skr. 111é, tvé, gr. fJ,;f, 0:J.:{), ~=~
( Je *:F:}
lnslnuncntal. - Il n'y a pas de correspondances tout à
fait exactes: le skr. mâya ne rappelle que de loin v. si. 1111ïnojlJ,
el le skr. t-n1ya, ,. si. tobojr;.
Pl miel.
~nminatif. - 1 r,· personne. Il y a c.lcux correspondances:.
sk r. ·vay-!t111, zcl vaèm (dissyllabiq 11e, ancien *vapm ), got. 'Weis,
v. h. a. iuir, et d'autre part lit. 111ès, v. pruss. ll1t'S, Y. si. 111y
(aYcc y c.l'aprè~ i•y << rnus »), ar111. 111ekh, lcsh. cf. (i:J.-) fJ,S,;
( de *[~1s-j111cs d'aprè~~ l'accusatif). - L111e forme enclitique *mi's
LE :\O~l 3o3
« nous », JOmte au Yerbe, rend compte de la dés:nence -m-
111i de la flexion absolue ·en Yieil irJandais, type bt'nni « nous
portons » cl peut-ètre de -111ës du Yieux liaul allemand :.
beramô; la formation est exactement comparable à Y. h. a.
bis-! « tu es », aYcc pronom enclitique fixé.
2e personne *yzïs, clans : zd )'IÎS (enclitique), Jlïz-Jm, skr ..
yay-!tm (awc y au lieu der attendu, d'après 1.·ay-!t,11 cc nous))).
Jit. jns, Y. pruss. ivus, got. jus; le:-b. 0:1.:1.::;. de *:.,;-(:1.:;),
d'après i;1.:1.::; cc nous » et l'accusatif ~:1.fJ.:: cc ,ous ».
Les autres cas ont des thèmes dont les formes rnnl *11ô(s)-)
"'iz(s)- pour la première personne, *wo(s)- *u(s)- pour la
seconde. Le génitif-datif-acrnsatif atone est skr. 11al1, 'ë.:al1)
zd m\ 1.•ô) Y. si. 11y, 1.•y; l'accusatif tonique latin est uôs nôs;
le gotique a pour la première personne uns) wzs-is (de *izs).
Vne particule *-s111e s'ajoute en grec et en indo-iranien à
la forme tonique, au degré Yocalique zéro, d'où *tzrnze) *11s111e)
attestés par lesb. i:1,:1.:, 0:1.;1.::; des caractéristiques d'accusatif
pluriel ont été ajoutées dans att. ~:1.~;~ ~;1.~; el dans skr.
asmàn, )'llfllltÎll (aYec y initial d'après le nominatif). et c'e:il
sur la forme de l'accusatif qu'ont été refaits tous les autres
cas toniques en grec el en sanskrit, ainsi gr. génit. ·r,:1.w·1,
':i:.,.w·1. Cne flexion ancienne est indiquée par le Jaye : génit.
1wst1) 1. 1as11; <lat. 11t111n1) ra111l! ; instr. 1zami) 1·a111i) à rappro~
cher de lat. 116bïs, 116bïs: on y constate l'absence de l' *s que
présente l'accusatif. - Le n',le du thème *m,1-J *s- de Y.irl.
sib « Yous », gall. chwi (de *swes )) got. i:zwis « Yous » (accu-
satif et datif), cf. aussi le duel gr. :- 1 <,~, obscur.
Duel.
\omÎnatif. - J r e personne: Y. si. 7.'eJ lit. 7.:e-(du), Yéd.
i•,1m (c'e~t-à-dire *i•ti-am), Y. angl. wi-(t).
'.l
0
personne : Yéd. ym 1-!t111) Jit. jzi-(d11). , . angl. gi-(t)
(awc i d'après la première personne).
Cll .\PITRE YI
Réfléchi.
Le thème de réfléchi *sew-) *sw- (*s-) est para11èle au thème
--*te'Z.u-) *tw- (*t-) du pronom de 2 e personne au singulier et
se fléchit de mème: il n'y a naturellement pas de nominatif.
.Accusatif: Y. si. sr; v. pruss. sieu: hom. '(f)i (et atone
'[f]::) et &(f)i: got. si-(k): lit. sa-r'f.
Génitif tonique : Y. si. sebe (altéré dr *scve), lit. sm.'è) arm.
iw-r (de *sewe-r ?) : hom. ::;::;. :;~ ( de *'f ::-hy: ).
Datif tonique : Y. sl. sebé) Y. pruss. sebbei) lat. sibï) osq.
sifei: cf. gr. ~9{·1).
Génitif-datif atone *soi: prùkril se, zd hë (et sè après i) u)
r). hom. d (et '[f]:;i), Y. sl. si.
Le lat. së(d) représente l'ancien ablatif, le gr. '(f):: (cf.
sk.r. svay-!t,11 << pour soi-mèrne), l'ancien locatif (et datif?), et
le Y. sl. soboj(!) en une certaine mesure. l'an cien instrumental.
Le ~ens de ce thème -est « propre à une personne », et il
s·appliqne en indo-européen à tous les nombres et à toutes
les personnes, ainsi que l'adjectif possessif qui en est tiré :
skr. s1:lzl1, s(u)u!tb) gr. '(F):;, lat. suas, etc.: cet ·é tat est
encore conserYé en indo-iranien, en slaYe, en baltique et
mèrnc en grec homérique. Ainsi, pom ne citer que quek1ues
exemples : le génitif de possessif lit. siivo se traduit par
« de moi » dans : àsz. taî sàw th•ui pas1il(j•siu << je dirai ceci
à mon (propre) père » : le poss<'ssif Y. s1. S'i.'l1JZ se traduit
par « de toi » dans : jidi vi't domtï s·,Jt1;1 << Ya dans ta (propre)
maison » : Y. ~1. rde kn sebé << il s'est dit à lui-mèmc » et rèsç
kzï sebé << ils se sont dit à cux.-mèrnes » sont également pos-
sibles.
LE :'\0)1 3o5
Homère, t, 27 ='J::: i:yc,> y:.
'(F)'r,; ·::xf·r,; 20n;J.:xt ·ri,Ji'.:.pw::.p:·1 i.û: (F}~fo0xt
où '(.f )r,; se traduit par « ma propre ».
~0
1
'') .,_,
.,,, .Jl ·""·'·
'(F)-t-, (F).,,, ~---, -
.,,, • ..J.. J. J.-'.J.,;.':'
~ 206
A. )IEILLET. 20
306 Cll.\PlTJŒ n
~ominatif.
Le nominatif indique de quoi il est question dans la phrase,
le « sujet» : lat. pater bonus est - pater uocat.
Yocatif.
Le YOcatif désigne la personne à laqnelle on s"adresse. Quand
on s'adresse à deu.x. personnes, la seconde est désignée au no-
minatif en Yédique : 1·âym! indraçca « ô Yàyu et In dra! », et
H omère a un e.x.emple analogue :
Accusatif.
L'accusatif sert à déterminer le ~ens d"un w rbe ; soit gr.
szw« je tien:::, je me tiens » : sans accusatif, le sens est « je
me tiens » : :~-:w; szw « je suis ainsi », aYec accusatif. « je
tiens >> : szw-:: « j'ai quelque chose »; de même Yéd. étparo
dari se traduit par « l'autre a crevé >>, mais p11ro dart « il a
creYé les citadelles » (Y. p. 1 G8). On trou Ye au ss i, aYec un
sens un peu di fférent, p.iz·r,·1 i;J.1:z:·1-:: « ils ont combattu un
combat» ; : ~;·, DJJ{;J.sn: « faire un Yoyage » (littéralement
« aller en route »), et skr. pétnthàm eti « il Ya en rou te».
La distinction d'un accusatif« de l'objet intérieur » et « de
l'objet extérieur » est factice; dans l'trn comme dans l'au tre
on a affaire it une simple détermination du sens d u Yerbe,
LE ~o:u 3og
et il est impossible de marqner la limite des deux emplois;
ainsi dans ce Yers d'Homère :
A 108
Les Yerbes rp1i admettent plusieurs déterminations de ce
genre penYent les présenter simultanément, ainsi lat. rogare
aliq11en1, rogare aliquid el rogare aliquid aliqurnz; de même
chez Homère :
z 17
Î, 54'.
~ So
« a jeté >>.
.\ I 69
E 230 ! - :' ,. 1 - .. - ,.. , •
:..,, -:1.,, .J.Y. .:J. .. .; .'/•• /,Y.
:... I'; , .. - .. -
t'Y. I . :..,, .
gr. 'l'J,.::.;. got. 1whts) skr. kJaplt(J « lle nuit » (c'est à-dire« à
11n momrnt de la nHit »), lit. d,1k lllall dl11zos « donne-moi
cl11 pain » (l'acrnsntil' d!111g signifierait « le pain »), - hom.
:'J;:,0r1 :c'.·o,û 1:;·;:; « prenant des fromages » - ou :
A 38
gr. ::·1 i.:-y:·1 h.:0::i·,, Yéd. 'l.'tÎca1!1 çnzoti « il entend une pa-
role », mais la source du bruit au génitif:
Datif.
Le datif indique à qm ou à qu01 une rhos0 est destinée.
Dans hom.
E q4
dans lat. Ro111a11is de muro 111an11s t1:11deba11t 011 dans ,-éd. prà
'Uffua-ue ... etn 111!t1w,a « que la prit·rc s'en aille pour Yishnu »,
le datif ne marque pas le terme du mouYcmcnt, comme le
ferait un accusatif, mais la personne ( ou l'objet) en nie de
qui (ou de quoi) le mouYcmcnt est fait. L'c.xrmp1e typique
est lat. alicui aliquid darè ou hom. E 396 à:-t :;.:•, ... ~:~-rr,:;w
~:w;,.::·1. Et tous les emplois se ramènent si aisément à cc sens
général qu'il est inutile d'in~ister: le datif aYec les Ycrhes
signifiant « entendre » fair bien rc~sortir le sens : le datif in-
dique alors la personne r1u'on écoute pour lui obéir:
Inslrnmcntal.
L'instrumentai indique aYec qui ou awc quoi l'action est
faite (d'où le sens de: par qui, par quoi) : Yéd. dev6 devébbir
iÎ gantai « que le dieu Yienne aYcc les dieux », et plus sou-
n ·nt, en ce sens concret, aYcr préposition, ainsi slaYe sii. to-
Cil.\l'I fRE YI
bt)Az « a,ec toi »: de mèmr ,éd. 11t slÎryo jyôtifiï de·v!t eti « le
<lieu :-oleil monte a,ec éclat )>. ou , . sl. bë élcn:ëkü neéistom1
duchomz « il y a,ait 1111 homm e a,ec 1rn esprit impur»; lit.
akimi àldas « a,euglc crun œil )> : ,éd. sÔIJJeJUl jath!tra/Jl
pn1a!i « il em plit :-on ,rntrr de soma )) , Y. sl. jisplù11iJr sr
strachomz « ib ont été c·Htplis <le terrem )) ; ,éd. ad!tnti
d!tl,fiJJma hâstma « on mangc· a,ec la main <lroi te )> ; mzt!t.-
rikmw patati« il mie par les airs>); ,. sl. sùchoditi't pçtzmz
thnz « il descend par ce chrmin )) : Y. sl. trzmi dtJZlJJli si't::./1-
dati « bùtir en trois jours )) : etc.
Ablatif.
L'ablatif' indique le point de départ : question 1111de. Au
sen~ propre il est presque toujours déterminé par un pré-
, erbe : , é<l. à gahi divâ rocmz/td !tdhi « ,icns de re:::.pace lu-
mineux du ciel )) ~ lat. ex illo loco 1wzit) mais amsi Roma ue11it)
sans préposition. Au sens figuré, il n'y a sou,ent pas de pré-
wrbe, ain:--i ,éd. tasmad ga~1!t(J chidyatc « la foule se sépare
de lui )) ; de rnème a,ec les ,erbe:::. signifiant « craindre »
,éd. hzdrad bhayatc « il craint Indra )> . , • sl. baga bojiti1 sç
« il craint Dieu >> . et a,ec les comparatifs : gbrtàt svàdïyab
<< plus <loux que le ghrta (beurre fondu)», littéralement « par-
II /483
.,.,
s;~-:-:t: :1.:·1.
E. )l oTs nYARL\BLES.
de », lat. t'X) el ,·. :--1. ji::._) j1\ lit. Ïs::._, OU hom . .. ,J J Sh.r.
• • ,
léit. tll'.
skr. -gba et ha) Y. si. gv (dans m-gv cc comme )>) et ~:CJ
gr. -0:., dans s~-02., ;,:r-02.; aYec addition d'autres particules,
lit. -g-i) Y. si. -z.-1) et lit. g-u.
La négation de l'indicatif: skr. Jlâ) Y. si. 11c) lat. ne-(scio))
ue-que) got. ni(b) c< et. .. ne ... pas >l, etc.; aYec une autre
particule *JJe-i: zd naè(-lis)) Y. si. 11i(-ldHv) c< personne», lit.
ne, « ni », lat. 11ï. La négation prohibi tiYe est *mé dans
un groupe de langues: skr. mâ) zd mit) gr. :1:f,, arm. mi (le
latin a nè). - De la nc~gation *ne il faut distinguer *ne
« comme >l : skr. 11â) et, aYec *ei, lit. 11éi cc comme ll, et
aussi gùth. (fos-)ntt c< qui?)) thessalien (::-}1:., lat. (sicci-)ne)
Y. si. 110 cc mais l); arnc addition d'antres particules, ]nt.
n-um et 11-a111) Y. sl. Il-li) etc.
gr. z2., lat. (hoc-)ce) got. (sa-)b « celui-ci >>, lit. (cik-)s::._
« (Yiens)ici >).
gr.'(:., got. -k) dans (mi-)1~ « moi l>, (au-)k cc car l>.
lat. (quip-)pe cc car >l, lit. (kai-)p cc comment>>; aYec ad-
dition d'une scèonde particule, gr. -;::.-p; lat. (q11is)-p-i-am.
russe é(-tot) <c celui-ci », osq. e(-ta11to), ombr. e(-tan)tu
« tanta », skr. a(-s!w) cc celui-là ))' gr. i(-;,.2.1'.,1:;).
Les particules de ce genre sont nombreuses; plusieurs se
rattachent à des thèmes de démonstratifs, d'indéfinis, etc. :
d'autres sont isolées; elles jouent clans la phrase inclo-
européenne un rôle important. Un très grand nombre sont
atones.
Cll.\PITHE Yll
LA PITH_\SE
J. L\ l'llfUSE Sl\11'1.E.
1 ° Généralités.
Cne phrase indo-européenne se compose d'un nombre
variable d'éléments impénét rables, autonomes, significatifs
par eux-mêmes, q11·on appelle mols.
L.\ PIIR _\SE 3:n
Les mots sont définis au point de \'lH' phonétique par le trai-
tement spécial de la fin de mot (v. p. r 1 o et suiv.) et au point
de vue morphologique par les règles de formation des formes
grammaticales. Ils sont impénétrables, en ce sens qu'il::; n'ad-
mettent cl'infixation d'aucune sorte ni aucun déplacement de
leurs éléments composants. Qu'on compare le gr. ),fl,::tT.;c; et
le fr. tu as laissé. Le mot français est un, car aucun des trois
éléments, que par tradition on écrit séparément, n'y a un sens
propre ni d'existence séparée, et, en particulier, tu n'existe
pas isolément et indépendamment d'une forme verbale; mais
on peut intervertir l'ordre de tu et de as pour exprimer l'inter-
rogation as-tu laissé? on peut intercaler divers éléments entre
tu et as) entre as et tu) soit : tu l'as laissé) tu 11e l'as pas
laissé., tu as déja laissé) tu 1te l'as pas eucore laissé) ne l'as-tu
pas laissé? etc. Rien de pareil en grec : ).D.::iT.x; demeure
identique clans tontes les phrases où il figure et n'admet ni
insertion d'éléments étrangers ni interversion.
Outre le sens exprimé par le thème, la flexion marque le
rôle joué par chaque mot dans la phrase ; le mot est donc
autonome et suflit par lui-même à indiquer son sens et son
role clans le discours. Cette autonomie complète de charpie
mot est le fait capital d'où dépend toute la structure de la
phrase indo-européenne.
en vieux perse, lllallil pitii Vistaspa « mon père est Yistaspa >> :
en védique, Jj... Y., H, 1, 2 tâm ... hotrétm << à toi est à la
qualité de hotar >> : en latin, haec admirabilia) etc. Des phrases
de ce genre ne comprennent aucune idée verbale, et aucun
verbe n'y figurait sans doute en indo-européen là où il n'y
avait à exprimer ni mode, ni personne, ni temps, c'est-à-dire
là où un verbe éventuel serait à la 3e personne du présent de
l'indicatif. )lais, comme le mode, la personne et le temps
n'ont pas normalement d'autre e:\:pression que la flexion ver-
bale, il a fallu partout ailleurs introduire un Yerbe dépourrn
de sens propre et qui sert simplement à porter la flexion en
nie d'exprimer ces diverses notions: par exemple, on lit en
vieux perse: tyaiy parumm xsâyafJiyâ âha « ceux-ci étaient rois
avant >> avec « étaient » exprimé par aha) à côté de adam
1un•a11w « moi, je suis le neuvième », oi1 la Ire personne élan t
exprimée par adam) le verbe cc être >> à la Ire personne ne figure
pas; chez llornèrc, on a de même pour exprimer lïmpératif :
A.id
poser d'un seul membre est le cas tout spécial du rncatif ser-
Yant il appeler, ainsi lat. Aule.
~\ 369
où il y a un préverbe el deux compléments.
Les déterminations ne sont pas régies par le verbe. Les pré-
verbes sont des mots autonomes qui peuvent être juxtaposés ;\
un verbe et à un nom, mais qui peuvent aussi bien s'en trou-
ver distants d'une manière quelconque et dans des proportions
(p1elconqu es. Le cas auquel sont mis les complémenls ne
dépend en rien du verbe, mais seulement du sens à exprimer.
Soit le verbe gr. zi.~w, qui signifie toujours et partout « j'en_
CII.\.PlTRE YI
H om. A 13
LA PllR.\SE
.\ g
.-\ 309
Les adjectifs admettent éga lemrnt des déterminations:
'""' ,
;:;~:. 9:;·'i"·
Ces <liYerses détrrminations penYent s'accumuler autour
d ' un même mot, cl chacun des mots de la phrase en peut rerc-
YOir, si bien que la complexité d"une phrase indo-européenne
n ·a aucnnc limite précise:
,\ 101 -
-:::c;: "' ' ,
o 'Y.'l:.v-r·r,
TiFc,); 'A-.pdè·'i; :.~pnp~{w-1 '..A·.-.xp.ip:1w·1
o:z·dp.2·1:;.
(f)spoc·1 0'
~, 1,s l
LA PJIR.\.SE
A 156
3° _-\ccord.
r 56
« mais les Troyens sont très craintifs ll. L ·accord en cas est
essentiel dans le type lat. aliquem facio heredem. En reYan-
chc, il n'y a aucun accord si le nom indiquant la chose affir-
mée doit être à un cas autre que le cas où es t l'autre nom:
f' Iï8
:x;J.7:-:s,:;:;·1, ~x::i,s~; -: ' :x·pO~; "1.px:sp:; -: ' xiï.:J:r.-:·f,;.
cc ••• Agamemnon esl les <lc11\:, roi et... l>
~\ 207
A 208
.-\ 2IO
_\ 212
Phédon, 178 c
ib., 18/4, b
.\ IOG
_\ I ~>0 -.. w- -, -:-
.. ,. -·
.~.· -.:., • . ( F): _._,
,.,~~:-,~(,JI .. :.J. I -.. :.
~ -:<:,
. .f,.:J.
- ··• '\·
.: z:1..,,- ..
.WI,
(le, groupr, de sen , :-:on t '.\zx'. w·, ::; cc l"11n de:- .\ chéens >> c-l
(F):::;.;:·, :;: c< à te, pnrole~ »).
La pl11part des mut~ de la phra :-C' pouYai ent ètre soit loni-
q11e, . ~oi t nlone, . On a p11 lire. p. 1 2j, un Ycr:- Yédiquc
uù le prc-mier mol , eu l porte un ton. tou, le, a11lrrs étant
atones .
La q11 e-.tiun <le saYoÎ r qu and l,· rn nt hl loniq11e el quand il
c:-l ntone :-r po--e surtout pour le Yerbe: quand le Yerbe est
pla cé r n tète de la phra,e, il r ~t toniq11r en général : à lïn-
tfrie11r: il e.;;t général,·mcnl :1tnnr en :-an~krit (:-n11r un cer-
tain nombre df' rrstrirtion, quïl n·: a pn-: lieu d" r \aminer
ici . p:ul'c qu e Jc, ri.·glc:- san,kril f' s n<' ,r relrouY cn l Jans
:rnnme a11 trr langu r) : cc <'On lrasle r ,t cnn scné par Ir grec
chn~ 1rn cns: s;:: a: anl le sr n, dr ,, il :· a » cl commençant
la phrase est toniqu e : b:: senanl de copule 11 lïntéricur de
la pl1rase est alon<': d"aill c11 r, la pla cr fixe du ton dans la
plupart de::- formrs , rrbales p(' r~onn elles d11 grec a été bien
(' \pliq11 ée par la fréquen ce de ratonie dans cc - formes en
indo-européen.
Lorsqu e den \: mots unis au point de Ylie du sens étaient
j11\l.1posés dan-, la phra~e , il arriYait souwnl qur r11n <le,
d,·11\ seulement eti t le ton, el q11r- rautre ftit atone. Ceci est
parliculière111 ent clair pour Ir préw rbe rt le wrhc: en sans-
L:\ PIIR.\SE 333
krit, si 1111 -..-erhe bharati est tonique, le préYerhe qui le pré-
A 108
D"autre p:ut J"11nion <le deux mots peut être f'll mème temps
celle de <leu\ phrases: ain~i
- .,. "'"'
1\.'/ .1,:·1
, ·-
-= V
~
Cl ,
,:,,=·r:1
- ,' .. ._. '·-= (F) :,,
' 'l' =·1=--•-
- _., ·-.:·
(F) :,:r,-'-~"'-·":·
,--= •-
Il n'y a pas lieu dïmister sur CC'- fait:- qni ne pré:-entent pas
de particularité:- caractéris tiqu e,.
A 231
L.\. PHRASE
Nfo:wp
'(F)·r.'>'J(F)=-·r.-
,.., -"' ~~
3:,,;,..,..r=
""';'""' ""'-, •""( ,. ,':,
i "·•,-,~-':' l bi,.:w,, 3:v-,..·r.--f,-
:;:) 'l.;el 7.-;:; -yi,(~c;;·r;; ;1.fr::;; -yi,'J'l.:W'I pfa-1 ;e·;3-IJ°
:~) a' ·r,a·" è~~ tJ.S'I ·r~·1~~l :1.~.:6-;:up) ~'J~pc~T.W')
i90:;eO ' ...
J!.g Yeda, lll, 53, 2 I )'j JIO di•ém• ad/Jarab slz{J padif[ll
« celui c1ui (y6) nous hait , qn ïl (sd{,) tombe en b as ».
Ya--na (gà th:.\), xxxIY, 13 tJ111 advr111Jm ••. .• yJ111 mtJi mrao1
« ce (tJ111) chem in que (yJm) tu m'as dit ». •
.\ 1 Ô1 ,.il è·f. p.;: ·rtp:x; :x·'.i -::; ~?Y.ip·iJ·;:.: 0:x~ ~ ... :.:i.:.t;,
(~ lr:t 7::Î,i,1 :J.~';a~,;~.
SCR LE YOCABUL\IHE
syat!r?J (( consu >>, sivyati << il coud n, lit. sùl!i ((cou<lre», ,. sl.
siti) got. siuja11, lat. rnere) gr. 'l.,:-:--:~~i·, « comlre ii: lat. s1ïb11lll
(de *s1ïdblir) et , . sl. silo ( pol. sz.ydlo) « alène ».
« Conduire un char» est exprimé par skr. 'Virhati) zù
·mzaiti) ,. sl. 'l!CZJJ) lit. i·e~li) lat. 11ehv: le «char ))' par'"· sl.
l'ùz_ftJ gr. (f ):z:;, Y. }1. a. Wt1gt11zJ,ÎrJ. fë11; le chemin Olt
passent les cliars, par got. iuigs) Y. 11. a. wcg et lat. uia ; le
,erbe germanique signifie simplement « mettre en motne-
ment » ainsi got. ga-wiga11. o·autre part le skr. ylui) le ,.
sl. jadg) le lit. jôju indiquent l'idée de « aller dans un ,élii-
cule rchar ou bateau] )) : et en regar<l de cette racine qui e.;t
senlemc:it indo -iranienne et halto-slarn, un mol occidental
pour celte idée de « aller dans un ,éhicule » est attesté par
,. h. a. rïtmz) ,. angl. rfda11) Y. isl. rida) irl. rïadaim, et
par gaul. rëda « char ».
<( Ha mer » se dit : Y. isl. nia, 1il. irti ; c< rameur » : sk r.
arit/2r-. gT. s,:t-:·r.;: «rame»: lat. rë11111s) v. li. a. rnodar.
Les langues de l'Europe ont pour « labourer i> une mème
racine attestée par ,. sl. orj(J,) lit. arili, got. arja) irl. airi/11,
lat. llrô, gr. :tF;c,), et l'arménien mème a arawr (<charrue»
= lat. ariltrnm. )lais l'indo-ira nien ignore ce mot, san:-
doute, parce qne les tribus de langues indo-iraniennes l'ont
perdu à la suile d'une période transitoire de ,ie nomade.
Pour « moudre», la racine *111l'IJ- de gr. p.~i:r,, lat. 1110/ô
(v. p. 172) est inconnue il l'indo-iranieu: mais en face de
gr. :iti,tc.ü, arm. alam « je mouds », l"hindi a il{il) et le per-
san fmi « farine » ; une racine indo-européenne signifiant
« mou<lre ,, est donc attestée en indo-iranien.
Le ,crbe qui signifie « forger»: ,. sl. l.ovç) lit. k!wju)
,. h. a. ho11wa,1) el aYec un élargissement) lat. clÏdo, e~t,
comme un certain nombre d'autres mots « de civilisation n,
inconnu au grec, à l'arménien et à l'inclo-iranien, el limité
aux dialectes septentrionaux et occidentaux de l'in<lo-euro-
SLR LE YOC~DCLAIRE 351
péen. Le sens. non technique, de « frapper » lran:-paraît en-
core.
Skr. /.:rïuâ111i, Y. ru~se krI1111, Y. irl. crmi111, gal!. prynaf
attestent l1existencc d'un Yerhe à infixe nasal signifiant
«j'achète», d'une racine dont skr. lm1yâb « achat » et le
gr. -::p[x;f:Jxi « acheter» fournissent d'autres formes. :\[ais il
ne suit pas de ]à, que les notions de « YCndre >> et « d'ache-
ter » fussent nettement opposées; les mêmes langues ne
présentent pas pour « Yendre >> un terme commun.
La racine *peik 1- signifiait sans doute c< faire des marques»,
au moyen d'incisions, et aussi au moyen de taches de cou-
leur; elle a fourni : skr. pi11zç!zti « il orne, il arrange >>. Y.
perse ni-pis- «écrire», Y. s1. pis{l « j'écris », skr. péçab et zd
paèsà « forme, couleur>>, lit. pesz.as « tache de suie», Y. h. a.
fëh, Y. angl. f!zh, got. filu-faihs « de couleurs rnriées », syno-
nymes de gr. -::;i;,D,;; et de Y. sl. pïstrz1 (tandis que gr. -::::1.-
F;; signifie « amer >>, littéralement « mordant, coupant >>,
comme got. baitrs, all. bitter).
Skr. anâl?h" « il oint>> (3e plur. a1îjd11ti), lat. mzguv omhr.
u m tu « anguito », et sans doute arm. awca,zel « oindre »;
skr. âjyam « graisse de sacrifice>>, Y. pruss. anktaiz « beurre>>,
Y. h. a. a,zchv, Y. irl. i111b, lat. 1mg11m, zmgumtum, ombr.
u men.
Hien n'est plus imprécis ni plus fuyant que les renseigne-
ments que pourrait fournir un examen des racines de lïndo-
européen à qui rnudrait tenter de déterminer par là les con-
ditions d'existence des populations qui parlaient cette langue.
La plupart des racines n'enseignent d'ailleurs rien, sinon
que la langue distinguait « Yivre >; et « mourir », « boire n
et c< manger », « dormir >> et c< Yeiller », « lécher >> et
c< mordre », c< prendre >> et « laisser», « Yoir >> el « enten-
dre>>, etc.
Cependant quelques racines présentent des séries rei:nar-
CIL\PITRE \"III
2° Jlols isolés.
)foins intéressants que les racmes au point de vue de la
structure générale de la langue, les mots isolés donnent sur
le rncabulaire des notions plus précises. Si on les utilise avec
la résene qui convient, on en peut tirer quelques indications
sommaires sur l'état social et sur la civilisation des hommes
fJUÎ parlaient l'indo-européen.
A. Termes de parenté.
Il y a une série de termes <le parenté ù sens bien déterminé,
parfois étendu dans certains dialectes :
père: skr. pitltr-) gr. .. 7..:-~p, lat. pater) Y. irl. athir) got.
fadar) arm. hayr.
mère: skr. mâtar-) Y. sl. mater-) gr. dor. [JJ:·r,p, lat. mâ-
ter) Y. irl. mâthir) Y. isl. m6âer) arm. 111ayr.
frère : skr. bhrâtar-) Y. si. bratri't) gr. 9pz:wp~ 9p;.:-~p
(membre d'une 9pi:p[i), lat. friltcr) v. irl. brathir) got. bro-
par) arm. elbayr.
sœur: skr. svlrsar-, lit. seser-, v. sl. sestra) lat. soror) Y.
irl. siur) gol. swistar, arm. khoyr.
fils: skr. SlÏllllb) Y. sl. S)'llll) lit. SlÏlllfS) gol. SÛllliS (all.
solm) ; cf. gr. 'J~i;, 'J:6; ; inconnu à lïtalo-celtique, ainsi que
le suivant.
fille: skr. dulJÏ/ar-J gr. (fr(Y.:·r,p, V. sl. dzzsfer-J lit. dt1/1fer-
arm. dustr) got. dauhtar.
femme du fils: gr. 'l'J:;, arm. 11u (génil. mwy); passé aux
thèmes en -il- dans: skr. s1w.yâ) Y. sl. s1uïcha, Y. angl. snoru;
thème en -u-, lat. 1111r11s.
père du mari : skr. ç1.•açurab) zd x"uas11r6) lit. sz.êsz.uras)
hom. ((F);.z"Jp:;, lat. socer) alb. vjelu.r) Y. h. a. svehur.
mère du mari: skr. çi1açnib) Y. sl. svekry) lat. socrus, Y. h.
a. swigar) et gr. '(F):.z·Jp, arm. skesur; got. swaihro) gal].
chwegr.
frère du mari: skr. devar-, Y. sl. déver1, lit. dëveris, gr.
SLR LE ,oc~BLLAIRE
Llialc. Lat. auos ~i/!nifi0 « grand -pt'.rr >) (paternel n11 m:i t<'I'-·
nrl): lat. auo11ml11s « oncle n; gall. c·zuythr « oncl<' >>, ,. h.
a. àheim «frère de la rnè.·rc », gut. a'l.UO c< grancl'm<'.·rc », Y.
prnss. muis et Y. sl. 11;1 cc frhc de la rnèrc >>~ ann. haw « grnnd-
père » . L'indo-iranicn 11!tpat- désigne le descendant cl, en
particulier, Je «petit-fils))' lat. nepos) mptis le c< prtit -fils »,
ln « petite fille », irl. ui(l') md;t le << fils )) , la c1 fille dr la sœm 1),
Y. h. a. 11e1·0 le « ne,en ))' Y. lit. 11epotis le «petit-fils)), le
p euple e5t attesté :-eulem en t dans les dialec tes Llc l' Onc~t.
ju:-:.qn"cn baltiq1H', cl ne se trou,e ni en sla,e, ni en ind u-
iranicn, ni en arm éni en, ni en grec: ,_ prnss. !auto« pays » .
lette fauta<( p eupl e », got. pi11da (d'où pi11da11s cc roi ») . ,.
irl. t1ïath cc p euple » . osq. to11to et o mbr. Iota cc cité ».
li 11 ·y a 1ns de rn ot Llésignant la cc Yi li e » : skr. pâb (gé nit.
p11râl1\ lit. pi lis signifie nt cc li Pu fortifié >>, l'i le mot grcr
corr2spondant -;::i.:; (;n cc nn :-:.uflh.c secondaire) aYait d"abord
cc sens qui transp:i.rait clairement clans :xï.p:.::i,:;.
ll . .\oms d"ani111au'i. e t df• plantes.
D es noms LLrnimau \., les uns : - 'appliqu ent à d e:- ammau \.
d o m es tiques: tcb qu e le mouton on le bœnf, J"autrcs c\ dt·:-
animaux sau,agcs: dans qu el qu es ca s. o n ne saurait faire le
d épart entre Jr.s uns l'i les autres: on se bornera à un e énu -
m ér.1tion d e:- no m:- les mi en\. attestés ( le màlc et la femcll~
n 'unt pas d e noms indo-europée ns distin c ts) :
troupeau: skr. pâçu, pdç11(1, Y. lit. pekus, , . prnss . pcck11,
lat. pe·.:11, pems, g ot. failm, ,. 11. a film .
hœaf cl ,acli(': skr. gâ11l1, zd gâus, arm. kou (,ache), lcttë
glues (,ach e), gr. ;,: 1; , lat. bt5s (mot de p aysa n samni tc , cl
n o n 1ns propre m ent latin), irl. bô, Y. h. a. clmo (,ache), ,.
sl. goï!fdo. Le nom du cc taureau », gr. -::1. '; p:;, lat. ta11r11s,
Y. prnss. tauris, Y. si. !11111, ne se trou,e pas partout. c l no-
tamment pas en inù.o-iranicn : le skr. ukf!tll-, zd uxitlll-, got.
auhsa, ,. h. a..ohso, gall. ych est sans doute une ancie nne épi-
tlt«'·t c (celui qui accroit, qni fait croitre '.l). Le cc jeune bœuf ,,~
la cc g«~nissc 11 ~ont dé::-ign é:; par gr . .::;F:;, Y. h. a.farro (masc .),
m. h . a.1.'ersc(lëminin), et skr. prtlJllka{J, arm. orth, gr.-;::,:-::;,
mouton cl brebis: skr. !rvib, lit. az!is, gr. ;i;. lat. 011is,
irl. o·, ,. h. a. omui : ,. :-l. 07..'lllll cc bélier», O'l'lra cc brebis >J
( == :-kr. avika). L ' cc aën cau ii a d en \. noms, l"un skr. 1irauaf.1,
p chh i mrrak, arn1. gal11, gr. F:1.tr,'1. F.1.F ·1:;. e t l'autre ,. :-1.
358 CHAPITRE Ylll
Ja même série : skr. !tsrk gén. asn!tb, lat. dial. assir asser,
gr. s:10 hom. dJ:?, lette asius.
11 y a parmi ces noms un grand nombre de thèmes à suf-
fixe zéro. Le nom du cc pied l> a été signalé p. 222, et celui
du << cœur ll p. 223 ( cf. p. 1 fj et suiv.); mais souvent ces
thèmes à suffixe zéro ont été élargis au mo}en de diYers suf-
fixes secondaires; ainsi l'on a skr. h/dayam, zd z,?ri?.aëm à cùté
<.le skr. hld-, zcl z_JrJd-, persan di/ cc cœur >l ; gr. "/.J:p3G, hom.
"1.pJ:~(r, et v. irl. cride à côté de û;p et de lat. cor (nom. ace.
plur. corda), v. prnss. seyr, sïran ; lit. szirdis, v. si. sn1di-ce,
mm. sirt (instrumental srti-w) ont généralisé l'élargissement
par le suffixe *-ei- que présente le nom.-acc. skr. hàrdi du
thème hrd-; le germanique a généralisé nn suffixe *-en-, ainsi
.g ot. hairto (gén. hairtills). Le procé<lé général d'élargisse-
ment dont le principe a été .signalé ci-dessus p. 22/4 a eu
pour conséquence que les noms de parties du corps diffèrent
beaucoup d'une langue à l'autre là même où le nom est au
fond identique; en rnici quelques exemples :
A. MEILLET.
CIL\ PITRE YIII
( cf. :-;:i,iyz·17.). ,
Certaines parties du corps ont des nom:-- cli Yers suivant les
dialectes: ainsi pour la cc main n, l'indo-iranien a un mot
skr. h!tsta(J, Zll zas/1\ Y. perse dasta, qui rappelle de loin lit.
pa-tastis « aisselle ii (ce qui es t sous le bras) et gr. ~-r:-::::;
« plat de la main ii; en baltique el en sl,we, le terme est
em prnnté à une racine signifiant cc prendre il (lit. renl.zi cc je
ramasse ») : Y. sl. rçrka, lit. rallkt1: la ra cine *gJ1er- de skr.
hltrati « il prend i>, lit. tcriù « j e rnssemble » a fourni gr.
z:.'.~, arm. jdll, alb. dvr2. , lat. (h)ir: nn thème *111°ll-, *mir- se
trouve, aYec diYers élargissements, dan.; lat. manlls, omb.r.
man1n e (loca t.), osq. mm1im, " · h. a. 1111ml.
Il y a des th èmes dissyllabiques, de for me normale, bien
cofü ervés cbns plmi e11rs lan gues, ainsi :
s'kr. â111sa(J cc épaul e >i, arm. w, gr. c:):1.:;, omhr. 011se (lo-
cat if), lat. (h)umerus: on notera la différence entre l'a sanskrit
et l'u) grec, et aussi la forme trisy llabique cln latin.
s'kr. çr6uif1 = zd sraoms cc hanche n: lit. s:;Jaunis, v. isl.
hlaun, lat. rlrïl/Ïs.
gr. ;.i:; = skr. p!tsab; lat. pënis de *pesnis) m. h. a. vise!.
=
skr. l.!il~faf1 zcl lwsv « ais:--elle >i ; lat. cvxa « hanche ii
= Y. irl. coss «pied», v. h. a. hahsa cc articulation du genou
SCR LE VOCABCLAIRE
F. \"oms de nombre.
Le système de numération normal de lïndo-européen est
le système décimal : il y a d'abord dix noms distincts les uns
des autres pour les dix premiers nombres: nn compte ensuite
par dizaines: deux dizaines, trois dizaines, etc. 1 en remplis-
sant les intervalles par les unités comme dans fr. dix-sept,
7.Jingt-lmit} etc. : enfin il y a un nom pour cc cent >>. - Les
ordinaux sont dérivés des cardinaux par addition de suffixes
secondaires, avec certaines variationsrncaliques(rnir p. 2/41 et
sniv.)
è;,.-:li'i, lat. och5., got ahtau, Y. irl. ccht 11-. Ordinal : lat. octii-
II
Ill
IV
gr. s:;i.~ e,t le type pour le Yerbe, et gr. ::: ".J ; . ::: :: ; pour le
nom. Le.; uns ont été ::-implement éliminés: le, autres ont
été tran.;portés par analogie dan, de, catégories de formes qui
sont i,,ue, de types indo-européens à suffi\.e : ainsi le thème
*ped- (pod- pM-) est passé en gotiq11e au type en 11: fotus
1 1
\ [
Aux dates oi'1 des textes écrits font connaitre les divers
groupes dialectaux indo-européens conservés, chacun d'eux
apparaît très distinct de tons les autres et caractérisé par des
innovations propres aussi importantes que nombreuses. Les
groupes les plus anciennement attestés ont donc, dès le
commencement de leur histoire, un aspect déjà très différent
<le l'indo-européen. Dès avant les premiers textes conservés,
l'indo-iranien a bouleversé le vocalisme indo-européen ; dès
avant Homère, le grec a mutilé et transformé le consonan-
tisme. En somme, dès le début de la tradition, chaque dia-
lecte forme un système original dont l'indo-européen a fourni
les éléments, mais qui est essentiellement autre que le
système indo-européen.
Cette différenciation avait commencé au temps de la vie
commune des dialectes indo-européens, mais c'est sans doute
après la séparation que les différences dialectales anciennes
sont devenues plus profondes. Puis, à l'intérieur de chaque
grand groupe, il y a eu de nouvelles divergences qui ont
abouti à la formation de dialectes dans ce groupe même. Et
les événements historic1ues, en constituant des groupes éten-
CO:\CLl:SIO~
A. :\IEILLET,
402 CO~CLl.:SlO~
II
_\. I ndo-irn11ien.
a. ~n11skrit.
J. \\ \CHil~.\GEL dltindisrhc Gra11111wtilt} I. Lautlt'hre}
APPE:.\DlCES
B. Grec.
G. J IErnR, Griechische Gra111111atik, 3e édit., Leipzig, 1896
(phonétique et morphologie seulement; un peu vieillie, mais
des collections de faits toujours précieuses).
K. BRCG)U~:\', Griechische Gra111matik, 3e édit., )lnnich,
1 goo ; fait partie du Ha 11dbuch der klassischeu A ltertu111s-
A. )IEILLET.
'13o .\ PPE~n1c1:s
C. Ttnliq11 e.
a. Latin.
F. SrnLz, Historische Gram111atilt der lateinischm Sprache)
APPE:\IHCE~ ftjr
D. Celtique.
, r. STOKES und A. BEzzE::\BERGER, lVortschatz. der keltischm
E. Germanique.
Gmndriss der germanischen Philologie) dirigée par ~I. H.
Paul, 1er Yolume, 2e édition, Strasbourg, 1897, avec une
remarquable Vorgeschichte der altger111anischen Dialekte de
.:\I. KLUGE et une étude de chacun des dialectes germaniques
par ;\L\I. Kluge, Noreen, Ilehaghel, Te \Yinkel, Siebs.
NoREEX, Abrùs der urgen11anischm Lautlehre) Strasbourg,
1894 (très personnel).
SrnEITBERG, Urger111a1zische Grammatik (2e édit. en pré-
paration, Heidelberg; clair, précis et systématique).
F. DIETER, Laut-1md Fomzenlehre der altgernzanischm Dia-
lekte) Leipzig, 1900.
Y. HEXRY, Précis de grammaire comparée de l'anglais et de
l'allemand) 2e édition, Paris, 1goj.
LonYE, Germanise/Je Sprachwissmschaft, Leipzig, 1 go!i
(petit volume très bref, collection Goschen).
UHLE.\BECK, Kurzxefasstes etymologisches TForterbuch der
gotischm Sprache) 2e édit., Amsterdam, 1900 ( commode et
exact). Une 3e édition, par ~l. Lmb, est en préparation à
Heidelberg.
H. FALK u. A. ToRP, iVortschatz. der gemzanischm Sprach-
einheit, pour paraitre à Gœttingue en 1 908 (formera le
3e volume de la 4e édition de l 'Ety1110logischcs TVorterburh de
M. Fick).
Fr. KLUGE, Etynzologisches TVortcrbuch der deutschm Sprache,
5e édit., Strasbourg, 1899 (livre excellent, mais que l'au-
teur, dans la dernière édition, n'a pu tenir tout à fait au
courant au point de vue linguistique).
]ahresbericht zïber die Erschei111mgm auf dem Gebiete der
gemzanischen Philolrgie) Leipzig, 1880 et sui v. ( compte rendu
annuel très bien fait).
Il convient de signaler ici les deux excellentes collections
de grammaires des anciens dialectes germaniques, l'une di-
\l'l'E~lllCES
II. Albanais.
G. ~lErnR , Ety111ologisches IT7orterb11ch der alba11esischm
Sprache) Strasbourg, 1891 (aYec bibliographie étendue).
G-. )lErnR, Alba11esische St11dim) HI. La11tlehre der i11do-
ger111a11isclm1 Besta11dtheile des .d lba11esischm) Yienne, 1892
( extrait des Sit::.._111zgsberichte de l'Académie de Yi enne, phil.-
hist. Cl.) ml. 126). L'Albam:sische Gra111111atik du mème
auteur n'est pas comparatiYe.
1. Arménien.
H. HCBsc1n1Axx, Âmlt'lzische Gra111111atik. I. Theil, Arme-
11ische Ety111ologie) Leipzig, 18a5 ( excellent modèle de dic-
tionnaire étymologique; la suite de la grammaire n'a mal-
h eu reusement pas paru) .
.A. ~1EILLET , Esquisse d'1111e grammaire co111parée de l'ar111é-
11im classique) Yienne (Autriche), 1903 (sommaire).
Pour l'état actuel cle la linguistique arménienne, mir en
ou tre les traYaux pgrus depuis 1 go3, notamment, les ar-
ticles de :M. Pedersen , K . Z. , nxn-::n.x1x, et le livre de
JI. Liclén , Armenische St11dim (Goteborg, 1906)
L\'DEX DES TER~IES DÉFL\IS
Pages .
AVANT-P RO POS de la 1re 1'. ditiun .. YU
.AYA:H-:-'ROP.> S de fa 2e éLliti on. XIII
.AbréYiations . XY
Transcri plions. . X\ïl
Cll.\.J>ITRE J. :\I Én1 00E. LA ;,; o n o :-. D E L ,:-; cuEs 1:-..00-n· Ro-
PÉE;-; :-.i;:s ,
l. Principes généraux. 2
Coxcu:s10x
.-\ PPEXD!t.E~ 4oJ
J. _\ PERÇT.: Dl" DÉYELOPPDIEXT DE LA GR.UDIAIHE CO~IPARYF. ~Oj