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Biographie
Keith Haring, né le 4 mai 1958 à Reading en Pennsylvanie et
mort le 16 février 1990 à New York, est un artiste, dessinateur,
peintre et sculpteur américain.

Keith Haring1, fils d’Allen et de Joan Haring, est l’aîné de trois


sœurs. Il passe son enfance à Kutztown. Il est élevé dans une fa-
mille où règnent la discipline et un certain esprit conservateur.
T H
i N G
Ses peintures font partie du mouvement général de
l'art contemporain, et pas seulement de la stricte
figuration libre. La « griffe Haring », c'est la répé-
tition infinie de formes synthétiques, soulignées
de noir avec des couleurs vives, éclairantes, sur
différents supports.
C'est un récit permanent, où l'on retrouve des
bébés à quatre pattes, des dauphins, des postes de
télévision, des chiens qui jappent, des serpents, des
anges, des danseurs, des silhouettes androgynes,
des soucoupes volantes, des pyramides ou des ré-
Style et veils en marche, mais aussi la sexualité et la pulsion
de mort.

thèmes Keith Haring s'est en partie inspiré des dessins du


désert de Nazca4. Le monde autour de lui devient
beau, car il est à son image par la fraîcheur de la
Contrairement aux autres artistes américains des vérité et la sincérité de son art.
années 1950 et 1960 qui avaient promu « l'art du réel
» (Robert Rauschenberg et Jasper Johns notamment), Son anxiété et sa colère se traduisent de plus en
Keith plongeait lui dans le réel de façon tout à fait plus dans son travail après avoir été diagnosti-
inconnue jusqu'alors, puisque cette immersion se qué porteur du virus du SIDA. Haring décide de
voulait intégrale, voire fusionnelle. Il voulait « être au travailler plus fort que jamais durant ses dernières
monde3 ». années, produisant des œuvres à un rythme effréné
Inspiré par le graffiti, tenant du Bad Painting, et sou- et consacrant son art à l’action sociale.
cieux de toucher un large public, Haring commence
à dessiner à la craie blanche sur des panneaux publi- En 1989, il crée la fondation Keith Haring, dans
citaires noirs du métro de New York. Il grave égale- le but de promouvoir des programmes artistiques,
ment des dalles de grès des trottoirs dans l'East Vil- des espaces publics pour les enfants et de sensibi-
lage (elles sont toujours visibles). Un photographe, liser sur le virus du SIDA. Il meurt en février 1990
Tseng Kwong Chi, le photographie en permanence, à l’âge de 31 ans. En plus des centaines d’exposi-
même quand la police l'arrête. Il exécute ainsi plu- tions organisées au cours de sa vie, de nombreuses
sieurs milliers de dessins, aux lignes énergiques et rétrospectives ont lieu à New York, San Francisco,
rythmées. Paris, Tokyo et Berlin après sa mort.
5 choses a savoir
sur keith haring
1 - Il voulait rendre
son art accessible à
tous
En ouvrant son Pop Shop de Soho, il y vendait des posters,
accessoires, T-shirts et magnets à petits prix. Cela a généré une
polémique remettant en cause la valeur d’une œuvre d’art (alors
que Warhol le soutenait). En effet, les critiques l’ont accusé de
faire de la commercialisation grossière. Keith Haring s’en est
défendu en répondant : « Je pourrais gagner plus d'argent si je
peignais quelques trucs et augmentais le prix. Mon magasin est
une extension de ce que je faisais dans les stations de métro,
brisant les barrières entre l'art prestigieux et l’art modeste. ».

Cette argumentation était justifiée, car son travail commençait


à prendre de la valeur et devenait de plus en plus cher sur le
marché de l’art. Seuls les collectionneurs de grande envergure

2 - Ses œuvres dé-


livraient des mes-
sages sur les pro-
blèmes sociaux et
politiques
Haring est connu pour son art vibrant et coloré, dont une
grande partie était en réponse aux problèmes politiques et
sociaux de l'époque, non seulement aux États-Unis, mais, dans
le monde entier, y compris l'apartheid, l'épidémie du SIDA et tation du sujet est sérieuse.
l'abus de drogues. Les sujets de représentation dans son art
créent un fort contraste avec ses formes de dessins amusants. En 1986, Haring était invité à peindre sur le Mur de Berlin. Il
L’une de ses œuvres les plus reconnues Crack is Wack fait réfé- y produit un mural symbolisant le rêve d’une unification entre
rence à l’épidémie de cette drogue qui fut un fléau à New York Berlin Est et Berlin Ouest. Ce mural fut détruit lors de la chute
à cette époque-là. Au premier abord, on dirait qu’il s’agit d’un du mur en 1989, mais cette anecdote montre à quel point Ha-
dessin innocent, mais on se rend bien compte que la représen- ring était politiquement engagé.
Dans les années 80, l’homosexualité était toujours un
3 - La sexualité a sujet tabou. En 1988, Haring étant ouvertement homo-
sexuel et diagnostiqué positif pour le virus du SIDA.
joué un rôle impor- Dès lors, ses travaux sont engagés dans le but de faire
tant lorsqu’il com- prendre conscience de cette maladie mortelle. Avec
comme par exemple l’œuvre Silence=Death où il y repré-

mença à produire sente l’homosexualité et symboles du SIDA. (L’œuvre en


question est sous forme de triangle rose avec des repré-
sentations de spermatozoïdes à cornes et des diables.)

« Le plus dur, c'est de savoir qu'il y a tant d'autres choses à


faire. » « Je suis un vrai bourreau de travail. J'ai tellement
peur qu'un jour, je me réveillerai et je ne pourrai plus le
faire. » - Keith Haring se confiant au magazine Rolling
Stones en 1989. Il a succombé à des complications de
santé liées au SIDA et meurt à l’âge de 31 ans en 1990.

4 - Il travaillait sou-
vent avec et pour
les enfants
Même si le travail de l’artiste était politiquement engagé et
abordait des sujets non appropriés pour des enfants, Haring
adorait travailler avec les enfants. Il était inspiré par leur sens de
l’humour et leur innocence infantile.

De plus, il collaborait avec des associations pour soutenir les


jeunes en difficultés de santé. Il produisait beaucoup de muraux
pour amuser les enfants qui croisaient ses productions.

L’artiste a travaillé dans plus de 300 écoles pour peindre plu-


sieurs structures architecturales. Par exemple, à Paris, il a réalisé
une œuvre murale pour l’hôpital Necker, destiné aux enfants.

5 - Il se faisait fré-
quemment arrêter
par la police
En effet, Keith Haring est connu pour ses débuts, où il produi-
sait sur des affiches de métro rien qu’avec une craie blanche.
Bien que les citoyens étaient généralement favorables pour
les dessins de Haring dans le métro, la police de New York l'a
verbalisé et arrêté à plusieurs reprises pour vandalisme. Et bien
qu'il ait dessiné rapidement pour éviter d'être arrêté, il a quand
même été pris sur le fait par la NYPD.

« Plus d'une fois, j'ai été emmené dans une station menottée par
Keith Haring a côtoyé Jean-Michel Basquiat qui laisse derrière
un flic qui a réalisé, à sa grande consternation, que les autres
lui un héritage d’œuvres où son âme est omniprésente. Tout
flics du commissariat sont mes fans et étaient impatients de
deux sont décédés prématurément, et ce à notre plus grand
me rencontrer et me serrer la main ». En 1984, les œuvres de
regret...
Haring étaient si populaires que les gens volaient ses dessins à la
craie dans les stations de métro et les revendaient par la suite.

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