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EPREUVE DE TIPE-PARTIE D
TITRE : LA NEIGE
Temps de préparation : 2h15
Temps de présentation devant le jury : 10 minutes
Entretien avec le jury : 10 minutes
LA NEIGE
Introduction
Le mot neige désigne deux choses très différentes : des flocons tombant dans l’air et le
matériau obtenu par l’accumulation de ces flocons sur le sol. En fait, la réalité est encore plus
complexe : comme chacun sait, il existe, suivant les conditions climatiques, différentes
variétés de flocons (grains fins, plaquettes, étoiles) et de couches de neige (poudreuse, dure,
5 mouillée).
La neige au sol est un matériau poreux, mélange de glace, d’air, de vapeur d’eau et
parfois d’eau liquide s’il s’agit de neige mouillée. Suivant les proportions et l’arrangement de
ces phases les propriétés physiques, notamment thermiques et mécaniques sont très
différentes. Leur connaissance ainsi que celle de la température permettent de caractériser les
10 différents types de neige ce qui est utile, aussi bien pour la prédiction et la compréhension des
mécanismes des avalanches que pour l’amélioration des performances des skieurs
professionnels. Nous décrirons tout d’abord la formation des flocons, leur chute puis leur
dépôt sur le sol. Ensuite nous étudierons les propriétés thermiques de différentes neiges puis,
nous décrirons les principales techniques de mesure de la teneur en eau liquide de la neige
15 mouillée et enfin nous décrirons un mécanisme de formation d’avalanche.
La neige a pour origine les nuages dans lesquels la température est inférieure à 0°C. Les
20 nuages sont constitués initialement de gouttelettes d’eau liquide de rayon de l’ordre de
10m. Quand la température devient inférieure à 0°C, ces gouttes ne gèlent pas
nécessairement. Ainsi au laboratoire, on peut refroidir des gouttes de taille micronique
d’eau très pure jusqu’à –40°C sans qu’elles se transforment en glace, c’est le phénomène
de surfusion. Dans l’atmosphère ce retard au changement de phase peut atteindre –20°C,
25 exceptionnellement –35°C. Cette différence est due à la présence de germes de
cristallisation constitués principalement par des particules argileuses de taille variant de
0,5 à 20 m, insolubles, provenant de la poussière terrestre. Il peut aussi s’agir de
particules provenant de produits de combustion.
Dès qu’une goutte a gelé, elle croît rapidement au détriment des gouttelettes d’eau
30 liquide environnantes à cause de la différence de tension de vapeur saturante (voir annexe
1) entre l’eau et la glace. En effet, considérons une goutte d’eau et une particule de glace
voisines, à la même température, par exemple –12°C. La goutte d’eau émet de la vapeur
pour maintenir la pression à sa valeur d’équilibre soit 244 Pa. Dans le même temps, la
particule de glace absorbe cette vapeur pour créer autour d’elle, la pression d’équilibre,
35 217 Pa. Il en résulte une croissance de la particule de glace au détriment de la goutte
d’eau.
Lorsque son poids ne peut plus être compensé par les mouvements ascendants de l’air
dans le nuage, la particule tombe vers le sol.
Si la température reste négative entre le nuage et le sol, c’est la chute de neige. Si au
40 cours de sa descente, le flocon rencontre l’isotherme 0°C de l’atmosphère, il fond
partiellement et s’agglutine avec d’autres en gros flocons puis, éventuellement, fond
complètement pour devenir une goutte de pluie. En moyenne, la limite neige/pluie se situe
entre 200 et 400 m au dessous de l’isotherme 0°C.
Les cristaux de neige ainsi formés appartiennent au système hexagonal (a = 0,4523, c
45 = 0,7367 nm). Ce qui signifie, qu’à l’origine, ils ont tous la forme d’un prisme droit ; le
côté de la base et la hauteur du prisme sont des multiples respectifs de a et c. Ils prennent
ensuite des formes différentes suivant les conditions de température et de pression de
vapeur d’eau existant dans l’atmosphère. Ainsi, au laboratoire, pour une humidité relative
donnée (11O%) on a obtenu (Figure 1) :
50 de – 13 à – 18°C, une croissance suivant les arêtes verticales ce qui donne la forme
bien connue en étoile (cas A).
de –10 à – 12°C une croissance suivant les facettes du prisme hexagonal
conduisant à des plaquettes (cas B).
de – 6 à – 10°C une croissance parallèle à l’axe de la plaquette ce qui donne des
55 aiguilles (cas C).
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Fig 1 : Différents types de croissance d’un cristal de neige en fonction de la température pour
un taux d’humidité relativement constant.
répandant, au printemps, des cendres ou du fumier à la surface de la neige afin de créer une
140 fusion prématurée qui permettra de gagner quelques jours sur le début des travaux agraires.
160 La neige est dite humide ou mouillée lorsqu’elle contient de l’eau liquide ; elle est alors
obligatoirement à 0 °C. Le comportement mécanique de la neige mouillée dépend
fortement de la « teneur en eau liquide » (TEL), définie par :
Cm = (S Cs)
S+W
220 Une quantité de ce liquide est prélevée et sera analysée ultérieurement, au laboratoire ;
Cm sera déterminée par une mesure de conductivité électrique.
225 TEL = W = S Cs - 1
M M Cm
260
Fig 3 : Représentation schématique d’une plaque sur une couche de neige coulante. La
présence d’un skieur peut créer une fissure qui, en se propageant, désolidarisera la plaque de
sa partie amont.
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270
275
280
285
ANNEXE 1
Pression de vapeur d’eau
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La courbe en trait plein de la figure A1 montre la variation, en fonction de la température, de
la pression de la vapeur d’eau (P) en équilibre soit avec de la glace (T<0°C) soit avec de l’eau
liquide (T>0°C). Cette pression est aussi appelée pression de vapeur saturante.
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305
310
315
320 ANNEXE 2
325 Fig A2 : variation de la température du contenu du calorimètre au cours du temps pour une
mesure par la méthode de solidification (§ 3.1.2). Détermination des températures t1 et t2
respectivement avant et près introduction de la neige.
330
335
340
345 ANNEXE 3
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Fig A3 : Variation de la température du mélange méthanol-neige en fonction du temps. Selon
les auteurs, de 4 à 7 min., la courbe est linéaire. En extrapolant au temps zéro, ils obtiennent
To : « Température qu’aurait eu le mélange si la neige s’était dissoute instantanément ».
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