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Chapitre III PRECIPITATIONS

III.1 DEFINITION

Sont dénommées précipitations, toutes les eaux météoriques qui tombent sur la surface de la
terre, tant sous forme liquide (bruine, pluie, averse) que sous forme solide (neige, grésil, grêle)
et les précipitations déposées ou occultes (rosée, gelée blanche, givre,...).

En météorologie, les météores regroupent l'ensemble des phénomènes observés dans


l'atmosphère ou à la surface de la terre qui consistent en une précipitation, suspension ou un
dépôt de particules liquides ou solides, aqueuses ou non.
Verbe associé au
Nom du phénomène Description du phénomène et nom de son hydrométéore
phénomène
Le brouillard est constitué de f ines gouttelettes d'eau en
Brouillard suspension f ormant un nuage près du sol. Il abaisse la visibilité brouillasser
au-dessous de 1 km.
La bruine est une précipitation de f ines gouttes d'eau f roides qui
Bruine (aucun)
tombent très lentement.
La brume est constituée de microscopiques gouttelettes d'eau en
Brume suspension près du sol (c'est un brouillard léger). Elle n'abaisse brumer
pas la visibilité au-dessous de 1 km (comme le f ait le brouillard).
Le givre est un dépôt de glace blanche sur les objets plus f roids
Givre que 0°C. Cette glace est formée à partir de la congélation de la givrer
vapeur d'eau, du brouillard ou de la brume.
La grêle est une précipitation de masses de glace que l'on
Grêle grêler
nomme grêlons.
Le grésil est une précipitation de petits globules de cristaux de
Grésil grésiller
neige ou de glace.
La neige est une précipitation de cristaux de glace en f orme de
Neige neiger
f locons.
Pluie La pluie est une précipitation de gouttes d'eau. pleuvoir
La rosée est l'apparition de petites gouttes d'eau sur les objets
Rosée (aucun)
ref roidis à l'extérieur.
Le verglas est une couche de glace qui se f orme lorsque des
Verglas (aucun)
gouttes de pluie gèlent brusquement au contact du sol.

III.2 MECANISME DE FORMATION DES PRECIPITATIONS


III.2.1 STABILITE DU NUAGE

Un nuage est une infinité de gouttelettes d’eau extrêmement fines en suspension grâce à :
- la résistance opposée par l’air
- les charges électriques identiques

III.2.2 COMMENT LA RUPTURE D’EQUILIBRE SE PRODUIT-ELLE ?

Quand la glace est placée dans le voisinage de l’eau en surfusion, celle-ci se fixe sur la glace et
se congèle : le cristal, devenu alors plus lourd descend et se nourrit aux dépens des gouttes
rencontrées. Plus le nuage est épais plus le cristal grossit. Si le cristal passe en dessous de
l’isotherme zéro, il y a alors formation de pluie.

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Nuage
Cristal de neige

Isotherme zéro

Goutte de pluie

III.2.3 RECONSTITUTION DES NUAGES

Les courants ascendants de l’atmosphère, chargés en vapeur d’eau, ravitaillent les nuages par le
dessous.

III.3. CLASSIFICATION DES PRECIPITATIONS


III.3.1 PRECIPITATIONS D’ADVECTION

L'air maritime, chaud et humide, arrivant sur continent frais se refroidit. La condensation
donne alors lieu à une pluie fine ou de brouillard.
Bruine

air
Sol froid

Mer

.
III.3.2 PRECIPITATIONS DE RAYONNEMENT

La convergence et soulèvement de l’air, provoque la formation de nuages (cumulus,


altocumulus, cumulonimbus) qui donnent lieu à des averses de pluie et neige combinée avec
d’autres mécanismes.

III.3.3 PRECIPITATIONS PAR CONVECTION

Le réchauffement et la convection de l’air humide créent des conditions instables favorables à


la formation de nuages (cumulus, cumulonimbus) qui donnent lieu à de fortes averses,
tonnerre. Ces précipitations sont typiques des régions tropicales et moyennes latitudes en été.

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III.3.4 PRECIPITATIONS FRONTALES

Le ssoulèvement provoqué par les barrières frontales donne lieu à :


- front chaud : avec une pluie / neige moins intense
- front froid avec pluie / neige plus intense

Front chaud Front froid

III.3.5 PRECIPITATIONS OROGRAPHIQUES

Le soulèvement provoqué par les barrières montagneuses crée de:


- Fortes chutes de précipitation dans le côté au vent
- Moins de précipitation dans le côté sous le vent

Côté exposé au
vent
Côté sous le vent
vent

III.4. MESURES DES PRECIPITATIONS


III.4.1 PLUVIOMETRE (HYETOMETRE OU HYETOSCOPE)

C’est un instrument de base de la mesure des précipitations liquides ou solides. Il indique la


quantité d'eau totale précipitée et recueillie à l'intérieur d'une surface calibrée dans un intervalle
de temps séparant deux relevés. Il mesure la quantité de précipitations en mm, pendant une
durée de référence (1 heure, ou plus généralement 24 heures). Un mm de précipitations
correspond à 1 L d'eau par m².

Le pluviomètre à lecture directe type Météo-France Le pluviomètre de type Hellmann


(Surface 400 cm²) (Surface 200 cm²)
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III.4.2 PLUVIOGRAPHE

C’est un instrument captant la précipitation de la même manière que le pluviomètre mais avec
un dispositif permettant de connaître, outre la hauteur d'eau totale, leur répartition dans le
temps, autrement dit les intensités.

Pluviographe, augets basculeurs


III.4.3 NIVOMETRE

C’est un instrument captant la précipitation de la même manière que le pluviomètre mais avec
un dispositif permettant de connaître, outre la hauteur d'eau totale, leur répartition dans le
temps, autrement dit les intensités.

III.4.4 LE RADAR

Le radar (Radio Detection And Ranging) est un instrument d'investigation et de mesure


indispensable en physique de l'atmosphère. La mesure des précipitations est rendue possible
par la forte influence que les hydrométéores exercent sur la propagation des ondes
électromagnétiques de faible longueur d'onde. Le radar permet ainsi de localiser et de suivre le
déplacement des nuages. Certains radars peuvent estimer l'intensité de la précipitation, avec
cependant quelques difficultés dues à la calibration.

L'avantage essentiel du radar, par rapport à un réseau classique de pluviographes, réside dans
sa capacité d'acquérir, depuis un seul point, de l'information sur l'état des systèmes précipitant
intéressant une vaste région (--> 105 km2). La portée d'un radar oscille entre 200 et 300 km.

III.4.5 INFLUENCE DE CERTAINS FACTEURS SUR LA MESURE DES


PRECIPITATIONS

Plusieurs facteurs influencent la mesure des précipitations, on cite principalement :


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- L’inclinaison de précipitations et du terrain

vent

Vitesse
pluie de chute

- Le relief (vent, altitude, évaporation)

vent

III.4.6 LES ERREURS RENCONTREES

- Erreurs d’observation
- Erreurs de transcription et de calcul
- Erreurs de copie
- Erreurs d’impression
- Erreurs systématiques

III.5. ANALYSE DES DONNEES PLUVIOMETRIQUES EN UN POINT


III.5.1 DONNEES DES PRECIPITATIONS

- Précipitation annuelle : total des précipitations durant une année.

- Précipitation moyenne annuelle : ou module pluviométrique moyen, il revient à choisir


statistiquement, au cours d’une série d’années, la moyenne arithmétique comme valeur centrale
de la série d’observations. Ce paramètre varie avec la longueur de la période d’observation.

- Précipitation moyenne mensuelle.

- Minima et maxima mensuels.

- Intensité d’une averse (Δh/ Δt).

- Intensité maximum (minimum).

III.5.2 REPRESENTATION DES DONNEES

- Le hyétogramme

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- Le pluviogramme

III.5.3 TRAITEMENT DES DONNEES

- Contrôle des données : Une série d’observations peut contenir deux types d’erreurs
* erreurs aléatoires : elles fluctuent autour d’une valeur centrale et elles s’annulent
lorsque le nombre d’observations tend vers l’infini.
* erreurs systématiques : elles s’accumulent et par conséquent, déforment la loi de
répartition de la variable aléatoire dont on mesure les valeurs observées.
Hauteurs cumulées
à la station à Pc
contrôler (mm)

Pe  

β
 
tan  
Pc  Pe
tan  




α

Hauteurs cumulées moyennes sur un


groupe de postes où les observations
sont considérées ‘bonnes’ (mm)

Pc : hauteur cumulée corrigée


Pe : hauteur observée erronée après la cassure

- Estimation des données manquantes : Si les données manquantes sont à une échelle de
temps assez longue (mois, années), on peut les estimer soit :

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Px 1 n  Pi 
* à partir des rapports moyens par la formule :   
Px n i 1  Pi 
Px : donnée manquante à la station x
Px : précipitation normale (moyenne calculée sur une période d’observation d’au moins dix
ans)
Pi : précipitation mesurée à une station i voisine pour la même période qu’on a Px

Pi : précipitation normale à la station i, calculée à partir de la même période que Px


n : nombre de stations voisines

* à partir d’une régression simple (ou multiple) entre les observations en x et les observations
en i.

Exemple de mesure: 50  70 ; 75  95 : S1
50  80 : S2
52  93 : S3

On choisit une station de référence, dont la période de mesure est la plus longue
possible (ex: S3) et coïncide avec les périodes de la station en manque (ex: S1).
P(S1)


P 1(93)
 

P 1(71) 

 
P 1(52)

P(S3)
P3(52) P 3(71) P3(93)

III.6 ANALYSE DES DONNEES DEPUIS UN ENSEMBLE DE STATIONS


III.6.1 METHODE DE LA MOYENNE ARITHMETIQUE

La méthode la plus simple qui consiste à calculer la moyenne arithmétique des valeurs
obtenues aux stations étudiées, s'applique uniquement si les stations sont bien réparties et si le
relief du bassin est homogène.

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P1  P2  ...  P6  P7
 P1 P
7
 P3
 P2
 P4

 P6
 P5

 P7

III.6.2 METHODE DE THIESSEN

Cette méthode permet d'estimer des valeurs pondérées en prenant en considération chaque
station pluviométrique. Elle affecte à chaque pluviomètre une zone d'influence dont l'aire,
exprimée en %, représente le facteur de pondération de la valeur locale. Les différentes zones
d'influence sont déterminées par découpage géométrique du bassin sur une carte
topographique. La précipitation moyenne pondérée Pmoy pour le bassin, se calcule alors en
effectuant la somme des précipitations Pi de chaque station, multipliées par leur facteur de
pondération (aire Ai), le tout divisé par la surface totale A du bassin. La précipitation moyenne
sur le bassin s'écrit :

 Ai .P i


Pmoy  
A
 

Avec:
Pmoy : précipitation moyenne sur le bassin,
A : aire totale du bassin (=∑Ai), Pi : précipitation enregistrée à la station i,
Ai : superficie du polygone associée à la station i.

6.3 Méthode des isohyètes


Les isohyètes sont des lignes de même pluviosité (isovaleurs de pluies annuelles, mensuelles,
journalières, etc.). Grâce aux valeurs pluviométriques acquises aux stations du bassin et aux
autres stations avoisinantes, on peut tracer le réseau d'isohyètes. Le tracé des isohyètes n'est pas
unique comme celui des courbes de niveau. Il doit être dessiné avec le maximum de
vraisemblance compte tenu de la région, du réseau, de la qualité de la mesure, etc. Il existe
aujourd'hui des méthodes automatiques qui effectuent le tracé d'isovaleurs par des moyens
statistiques élaborés (technique de krigeage).
Lorsque les courbes isohyètes sont tracées, la pluie moyenne peut être calculée de la manière
suivante : K

 A .P i i
hi  hi 1
Pmoy  i 1
, avec Pi 
A 2
Avec :
Pmoy : précipitation moyenne sur le bassin,
A : surface totale du bassin,
Ai : surface entre deux isohyètes i et i+1,
K : nombre total d'isohyètes,
Pi : moyenne des hauteurs h de précipitations entre deux isohyètes i et i+1.
28
III.7 LOI DE LA PLUVIOSITE
III.7.1 VARIATION DES PRECIPITATIONS EN FONCTION DE L’ALTITUDE

Tracé des isohyètes  extrapolations  tenir compte de quelques facteurs:


Module
pluviométrique anomalies Optimum pluvial


(mm) 

 



Altitudes
(m)
III.7.2 VARIATION DES PRECIPITATIONS EN FONCTION DE L’ELOIGNEMENT
DE LA MER

Les masses d’air humides provenant des régions humides (mers, océans) perdent leur humidité
au fur et à mesure qu’ils s’avancent à l’intérieur des continents.

III.8 ETUDE DES INTENSITES


III.8.1 ANALYSE D’UNE AVERSE ORAGEUSE
Hauteur maxima Δh mesurée sur Début et fin de l’ intervalle Intensité moyenne
un intervalle Δt de Δt maximale i= Δh/Δt
1 min: 2.6 mm 16h 57 → 16h 58 15.6 mm/h
5 min: 10.9 mm 15h 55 → 16h 00 131 mm/h
…………….. …………………… …………..
180 min: 47.8 mm 16h 45 → 19h 45 16 mm/h

III.8.2 Analyse d’un ensemble d’averses

Observées pendant une période T (ex: 50 ans)

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Δt = 30 min Δt = 40 min
Ordre Hauteur brute Intensité Date Δh (mm) Δh/Δt Date
Δh (mm) Δh/Δt (mm/h) (mm/h)
1 38.2 76 23/06/80 44 66 29/05/71
2 . . . . . .
3 . . . . . .
4 . . . . . .
5 34.4 69 06/08/84 35.1 53 14/06/75
. . . . . . .
. . . . . . .
10 22.1 44 06/07/67 24.6 37 25/06/61
. . . . . . .
. . . . . . .
100 7.8 16 11/10/83 7.8 12 17/05/69

* Pour Δt = 30 min : l’intensité moyenne maximale atteinte ou dépassée 5 fois en 50 ans se lit
au n°5 et égale à 69 mm/h: averse décennale = prob 1/10 = 1 fois en 10ans
* l’intensité moyenne maximale atteinte ou dépassée 10 fois en 50 ans se lit au n°10 et égale à
44 mm/h: averse quinquennale = prob 1/5 = 1 fois en 5ans.

III.8.3 COURBES ‘INTENSITE – DUREE - FREQUENCE’ IDF

Le dépouillement des séries d’averses est synthétisé par:


- Soit des familles de courbes donnant, pour ‘un temps de récurrence T’ déterminé,
l’intensité moyenne im en fonction de l’intervalle de référence Δt.
- Soit par des formules qui sont l’adaptation mathématique des familles de courbes I.D.F.
Le plus souvent elles sont deux types:
a a
im  Talbot im  i = a.tb Montanna
bt (t  b ) n
T remplace le Δt que l’on désigne ‘durée de l’averse 'ou ‘l’averse type’ ou encore ‘intervalle de
référence’. Les paramètres a, b et n résultent de l’ajustement mathématique des courbes
expérimentales et dépendent de la station considérée et, pour une même station, du temps de
récurrence ou période de retour T choisie.
1 m
- Fréquence = F= 
T A
- m: nombre d’averses d’intensité maximale
- A: nombre d’années d’observation.

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Chapitre IV: EVAPORATION, TRANSPIRATION ET DEFICIT
d'ECOULEMENT

IV.1 DEFINITIONS

Evaporation : C’est l’ensemble de phénomènes qui transforment l’eau en vapeur par un


processus spécifiquement physique.
- Transpiration : c’est l’évaporation biologique qui s’effectue à partir des plantes
- Evapotranspiration : c’est l’ensemble des processus d’évaporation et de transpiration.
- Le déficit d’écoulement, D : relatif à une période donnée est défini comme la différence,
exprimée en hauteur de la lame d’eau, entre les précipitations P tombées sur le bassin et le
volume d’eau Q écoulé à l’exutoire :
D=P-Q

IV.2. FACTEURS FONDAMENTAUX DE L'EVAPORATION


 Paramètres caractérisant l’état de l’atmosphère au voisinage de la surface évaporante et
son aptitude à provoquer l’évaporation. Ils régissent le pouvoir évaporant de l’atmosphère
(température, pression, humidité, vent, insolation).
 Paramètres caractérisent l’état de la surface évaporante et son aptitude à alimenter
l’évaporation et répondre plus ou moins au pouvoir évaporant de l’atmosphère (température de
l’eau, profondeur et dimension de la nappe, la qualité de l’eau et les caractéristiques du bassin).

IV.3 INSTRUMENTS UTILISES POUR L'EVALUATION DIRECTE DU


POUVOIR EVAPORANT DE L'ATMOSPHERE
3.1 LES EVAPORIMETRES:

Ils simulent l'évaporation naturelle en évaporant de l'eau distillée à travers une surface poreuse.
Le plus simple de ces appareils est l'évaporimètre de Piche ou l’atmomètre.

L'évaporimètre de Piche (atmomètre) L'évaporimètre type Livingstone

IV.3.2 LES BALANCES D'EVAPORATION:

Ils mesurent l'évaporation en continu par diminution du poids de l'eau placée dans un plateau
sous abri. Elles ne sont pas très représentatives de l'évaporation naturelle en raison de leur

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faible surface libre. De plus, le faible volume de l'eau favorise le rôle thermique des parois (ex:
évaporomètre Wild).

L'évaporimètre Wild

IV.3.3 LES BACS D'EVAPORATION:

Ce sont des bassins de 1 à 5 mètres de diamètre et de 10 à 70 cm de profondeur, posés sur ou


dans le sol ou encore dans l'eau. On distingue ainsi trois catégories de ces appareils : les bacs
placés au–dessus du niveau du sol, les bacs enterrés et les bacs flottants. Dans tous les cas, on
doit maintenir le niveau de l'eau à faible distance au-dessous du bord du bac. Les variations du
niveau d'eau du bac, mesurées à des intervalles fixes, sont le reflet de l'intensité de
l'évaporation.

IV.4 MESURE DE L'EVAPORATION DES NAPPES D'EAU


IV.4.1 MESURES DIRECTES

En mesurant les différents termes du bilan hydrique (précipitations et infiltrations)

IV.4.2 ESTIMATION A PARTIR DES RESULTATS RELEVES SUR DES BACS


D'EVAPORATION

En utilisant le coefficient des taux d’évaporation admis pour chaque type de bac
(ex: Bac A de l’U.S. Weather Bureau: 0.7
Bac Colorado enterré: 0.8
Bac Colorado flottant: 0.85)

Bac d'évaporation classe A Bac d'évaporation type Colorado

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IV.5 MESURE DE L'EVAPORATION A PARTIR DU SOL NU
IV.5.1 LYSIMETRE

Le lysimètre est une cuve étanche enterrée, à parois verticales, ouverte en surface et remplie
par une portion de terrain d'une épaisseur de 0,5 à 2 mètres. Il est pourvu à sa base d'un
dispositif recueillant l'eau de drainage. On peut déduire l'évaporation à la surface du terrain de
ces variations de stock par pesée, ou encore des mesures de l'eau du sol et de drainage et des
données de précipitations indiquées par un pluviomètre à proximité. L'aire horizontale de la
portion de terrain isolé doit être suffisamment grande pour obtenir une bonne précision de la
hauteur d'eau évaporée, en théorie à 0,01 mm près. La végétation et les conditions à chaque
niveau, surtout la teneur en eau, sont maintenues sensiblement identiques à celles du terrain en
place. Les variations de stock d'eau peuvent alors être mesurées avec précision.

IV.5.2 SURFACES NATURELLES D'EVAPORATION

On choisit une parcelle plane de quelques centaines de m² de terrain nu homogène en surface et


en profondeur. On mesure les précipitations ainsi que l’humidité du sol en divers points et à
différentes profondeurs. On en déduit les variations de la réserve d’eau souterraine et, par suite,
l’évaporation compte tenu des précipitations.

IV.5.3 CHASSIS VITRES OU VERRIERES

Les verrières sont constituées d'un cadre métallique sans fond, de 1 m2 de section, posé sur le
sol. Une vitre inclinée recouvre ce châssis. L'eau du sol s'évapore et la vapeur se condense sur
la paroi froide de la vitre. L'eau condensée est alors collectée par une gouttière et recueillie
dans un récipient. Ce type de mesure doit cependant subir des corrections pour tenir compte
des effets du vent et de la température à l'air libre.

IV.6 DEFICIT D'ECOULEMENT


IV.6.1 FORMULES DONNANT LE DEFICIT D'ECOULEMENT ANNUEL MOYEN
EN FONCTION DES PRECIPITATIONS ET DE LA TEMPERATURE

D=P-Q
D : déficit d’écoulement moyen annuel
P : hauteur moyenne annuelle de précipitations
Q : hauteur moyenne annuelle de la lame d’eau (à l’exutoire)
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 Formules donnant le déficit d'écoulement annuel moyen en fonction des précipitations
et de la température

 Formule de Coutagne :
1 1 1
D=P - λP² avec  si P
0.8  0.14.T 8 2
D=P si
1
P
81
D=0.2+0.035T si P
Ainsi: Q = P – D = λP² 2
IV.6.2 NOTIONS DE L’EVAPOTRANSPIRATION POTENTIELLE ET REELLE –
FORMULES DE TURC ET THORNTHWAITE.
P
 Formule de Turc D

0 .9 

D et P sont exprimés en mm
L : un paramètre exprimé par L= 300 + 25.T + 0.05. T3
T : température moyenne annuelle °C

Notions de l’évapotranspiration potentielle et réelle – formules de Turc et Thornwaite

ETP : évapotranspiration potentielle ; ETR : évapotranspiration réelle

 Formule de Thornwaite
a
 10Tm 
ETP (mm)  16 K   (ETP mensuelle)
12 1.514  I 
T 
où I   ik avec ik   k  et a  0.016 I  0.5 quand 10  I  80
k 1 5
Tm: température moyenne mensuelle (°C)
I : indice thermique annuel
K : coefficient de corrélation qui est en fonction de la latitude et du mois donné par la
table de Brochet et Gerbier (1968). Pour le Maroc K=1

 Formule de Turc

ETP (mm)  0.4


Tm
I g  50 (ETP mensuelle)
Tm  15
avec
 h
I g  I g A  0.18  0.62 
 H
IgA: Energie de radiation qui atteindrait le sol en absence d’atmosphère (cal/cm²/J).
h
: degré d’insolation ou l’insolation relative.
H

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Chapitre V: INFILTRATION

V.1 DEFINITION
- L’infiltration: mouvement de l’eau à travers le sol sous l’influence des forces de gravité et
de capillarité
- Le taux d’infiltration: taux avec lequel l’eau entre dans le sol par unité de temps.

V.2 CAPACITE D'INFILTRATION


C’est l’intensité maximum de pluie (mm/h) que le sol peut absorber lorsque l’intensité i de la
pluie effective qu’il reçoit est supérieure ou égale à la capacité d’infiltration f à un temps t.

Formule d’Horton : f  f c  ( f 0  f c ).e  kt

F : capacité d’infiltration à l’instant t


Fc : capacité d’infiltration finale (en régime permanent)
f0: capacité d’infiltration initiale (au début de l’averse)
k : constante caractéristique du sol

Le volume total infiltré au cours de la durée t s’obtient par :


t f0  fc
F   f .dt  f c .t  (1  e  kt )
0 k
V.3. MESURES DIRECTES DE L'INFILTRATION
V.3.1 METHODE DE MUNTZ

Elle utilise un cylindre en tôle épaisse, de section intérieure de 100 cm² (Φ=112mm) et de 25
cm de haut. Le cylindre est enfoncé dans le sol de 5 cm et de l’eau est versée.

Dispositif de Muntz

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V.3.2 METHODE DE PORCHET.

Un trou de rayon R et de profondeur H est creusé dans le sol et rempli d’eau. On note ensuite, à
intervalle régulier, la hauteur X de l’eau au-dessus du fond du trou.

Dispositif de Porchet

V.4. CARACTERISTIQUE DE L'INFILTRATION


V.4.1 INDICE D'INFILTRATION

En admettant que le taux de recharge du bassin reste constant pendant toute la durée de l’averse
: l’indice Φ représente l’intensité moyenne de pluie au-dessus de laquelle tout excèdent de
débit pluvial se retrouve sous forme d’écoulement à l’exutoire.

V.4.2 INDICE DE SATURATION

L’indice de saturation permet de caractériser l’état de saturation du terrain juste avant une
précipitation. Kohler a défini l’indice de saturation par :
I  1P1   2 P2  ...   n Pn
P1: hauteur de la précipitation tombée le jour précédent.
P2: hauteur de la précipitation tombée 2 jours avant, ….
α: paramètre indiquant la manière dont la précipitation intervient pour définir la saturation
du terrain et se effets sur le ruissellement.

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