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Climatologie

générale
Ass Ir. SHUKURU NAKISHUKA Bitaisha

Notes de cours
Exergue I

Le présent cours est l’aboutissement logique de notre travail


quotidien d’enseignant et chercheur, qui est de rassembler
des informations provenant de diverses sources (livres,
revues, articles, rapports techniques publiés, webographie),
de recouper ces informations, de les assimiler dans leur
globalité de manière à acquérir la connaissance et le recul
nécessaires à l’enseignement puis, enfin de les restituer à
nos étudiants ambitieux des questions climatologiques et
généralement passionnés de l’agronomie. Rien
d’exceptionnel, me dirai-je, c’est en effet la détermination
quotidienne et personnelle de réaliser ce grand exploit avec
beaucoup de bravoure. Toutefois ces premières notes
rassemblent des informations tirées des livres.
B. Shukuru
Ossature du cours II

Exergue ...................................................................................................................................................... I
Ossature du cours ..................................................................................................................................... II
INTRODUCTION......................................................................................................................................... 1
Chapitre I. Atmosphère et sa composition ............................................................................................... 6
I.1. Gaz atmosphériques ....................................................................................................................... 6
I.2. Couches de l’atmosphère ............................................................................................................... 7
I.3. Poids de l’Air ................................................................................................................................. 11
Chapitre II. Rayonnement Solaire et Bilan Radiatif du Globe .................................................................. 13
II.1. Le Rayonnement Solaire .............................................................................................................. 13
II.2 - Bilan Radiatif de la Terre ............................................................................................................. 13
Chapitre III. Températures et Moyennes Thermiques ............................................................................ 16
III.1 La Température de l’Air ............................................................................................................... 16
III.2 Les Moyennes Thermiques .......................................................................................................... 17
Chapitre IV. Vents, Aérojets et Circulation Atmosphérique .................................................................... 19
IV.1. Les Vents ..................................................................................................................................... 19
IV.2. Les Aérojets ................................................................................................................................ 21
IV.3. La Circulation Atmosphérique Générale et son Balancement Saisonnier ................................... 22
Chapitre V. Précipitations et Perturbations ............................................................................................ 23
V.1. L’Eau dans l’Atmosphère ............................................................................................................. 23
V.2. Les Précipitations ......................................................................................................................... 24
Chapitre VI. Les grands phénomènes atmosphériques........................................................................... 27
VI.1. Le Rythme des Saisons ................................................................................................................ 27
VI.2. Les Cyclones................................................................................................................................ 29
VI.3. Les Tornades ............................................................................................................................... 31
VI.4. Les Ouragans .............................................................................................................................. 32
VI.5. Les Orages .................................................................................................................................. 34
Chapitre VII. Les Climats de la Terre ....................................................................................................... 35
VII.1. Échelles Climatiques .................................................................................................................. 35
Références ................................................................................................................................................ 0
1
INTRODUCTION
La planète Terre est essentiellement formée d’un ensemble solide qui, à une échelle de temps
de l’ordre de l’année, du siècle, voire du millénaire, ne montre guère de changements, si l’on
excepte des manifestations volcaniques ou séismiques, et çà et là, quelques mouvements
superficiels et locaux. Cet ensemble est surmonté par des enveloppes fluides : l’hydrosphère
(liquide et discontinue) et l’atmosphère (gazeuse et continue). Ces enveloppes sont très mobiles
et soumises à des mouvements, qui peuvent être très rapides et très inconstants en ce qui
concerne l’atmosphère. Elles sont principalement, mais pas uniquement, le lieu de
développement des êtres vivants, ce qui explique en partie l’intérêt qu’on leur porte. L’étude
de la variation à courte échéance des paramètres atmosphériques (tels que la température, la
pression, les vents, la nébulosité, les précipitations, etc.), et la prévision de cette variation, est
l’objet de la météorologie (du grec meteos, élevé dans les airs).
Les conditions atmosphériques ont, de tout temps, été l’objet d’attentions particulières,
compte tenu de l’importance qu’elles revêtent pour le développement des activités humaines.
On a très tôt pris conscience que, en plus de leur grande variabilité dans le temps, ces conditions
montraient des variations dans l’espace qui dépendaient largement de la latitude des lieux où
l’on se tenait. Ces variations sont à l’origine de la notion de climat, ce que traduit l’étymologie,
le terme étant emprunté au grec klima, qui signifie inclinaison. C’est à l’inclinaison des rayons
du soleil qu’il est fait allusion : même si le monde grec n’avait pas exploré toutes les latitudes, il
en savait assez pour comprendre que si le climat d’Athènes n’était pas le même que celui du
sud de l’Égypte, c’était surtout parce que le soleil était plus haut dans le ciel au sud qu’au nord,
écrasant de chaleur, par des rayons verticaux au solstice d’été, les régions thébaines. Le terme
a été généralisé à toutes les conditions atmosphériques, avec des acceptions diverses qui
exigent qu’on précise son utilisation.
Aujourd’hui, en effet, le terme de climat désigne habituellement l’état physique de
l’atmosphère à longue échéance, notamment sa température, avec un intérêt spécial pour l’eau
qu’elle contient, sous forme de vapeur (hygrométrie), de liquide plus ou moins dispersé
(nuages, brouillards, précipitations) ou de solide (grêle, neige) et une focalisation sur la partie
basse de l’atmosphère, la troposphère qui, il est vrai, comprend la plus grande partie de la
masse atmosphérique, et dans laquelle nous nous mouvons habituellement.
Définition de la climatologie par l’Organisation météorologique mondiale, OMM (World
Meteorological Organisation, WMO) :
« La climatologie est l’étude du climat, de ses variations et de son impact sur diverses activités
dont (sans exhaustivité) celles qui affectent la santé humaine, la sécurité et le bien-être. En un
sens restreint, le climat peut être défini comme le temps qu’il fait en moyenne. En un sens plus
large, c’est l’état du système climatique. Le climat peut être décrit en termes de description
statistique de la tendance centrale et de la variabilité d’éléments pertinents comme la
température, les précipitations, les vents, ou au travers d’une combinaison d’éléments comme
les types de temps caractéristiques d’un lieu, d’une région ou du monde pour une période de
temps déterminée. »
Ce sont surtout les durées envisagées qui différencient la météorologie, science du temps qu’il
fait (courtes durées), et la science du climat, ou climatologie (longues durées). Il est cependant
difficile de fixer sur quel espace de temps doit être défini le climat. Il est clair que cette durée
doit comprendre les quatre saisons, leurs différences répétitives en une certaine mesure,
2
formant un cycle qui doit être envisagé dans son ensemble. Mais si cette durée est le minimum
que l’on doit respecter, est-elle suffisante pour fournir une image stable du climat ?
Certainement pas car, on le sait, les années se suivent et ne se ressemblent guère, sans que
d’ailleurs on ait, aujourd’hui, une idée claire des causes de cette variabilité.
Pour lisser ces différences interannuelles, il est fréquent que l’on utilise des moyennes (dites
normales climatiques) souvent calculées sur une durée de trente ans. Mais cette durée est
arbitraire. Si elle a pour avantage d’effacer les variations brusques que, faute de pouvoir les
expliquer, on considère comme aléatoires, elle a comme inconvénient, justement, de faire
disparaître des variations courtes qui pourraient éventuellement trouver une explication. En
fait, la durée à prendre pour la définition du climat dépend des phénomènes que l’on veut
mettre en évidence et, plus précisément, de leurs fréquences (au sens physique du terme, c’est-
à-dire du rythme de leurs répétitions). Ainsi, des moyennes sur 30 ans, ou même sur un siècle,
pourront mettre en évidence des tendances à long terme, mais si l’on cherche à étudier des
phénomènes à haute fréquence, par exemple l’influence éventuelle des variations
undécennales (c’est-à-dire de 11 ans environ) de l’activité solaire, de telles moyennes sont à
proscrire.
Normales climatiques, selon l’OMM (WMO) :
Pour permettre des comparaisons entre les climats des différentes régions du globe et ceux de
différentes époques, dans le passé ou dans l’avenir, on utilise des normales climatiques. L’OMM
a émis un certain nombre de recommandations à cet égard. Ces normales doivent être les
moyennes arithmétiques de paramètres climatiques (par exemple, température, précipitations)
calculées pour chaque mois de l’année à partir des données quotidiennes. Le principe est
d’utiliser, pour ces normales, des périodes de 30 ans, préférentiellement 1901-1930, 1931-1960,
1961-1990, etc. Cette pratique repose en grande partie sur le fait que, lorsque cette
recommandation fut faite, au début du XXe siècle, il n’était guère possible de faire ce calcul sur
des périodes plus longues, ce qui était le but alors visé. Cependant, maintenant que l’on a
reconnu l’existence d’importantes dérives séculaires des paramètres climatiques, il apparaît que
l’intérêt d’une telle durée de 30 ans se réduisait et pouvait même masquer des variations
intéressantes. C’est ainsi qu’il est recommandé, pour des usages prédictifs, d’utiliser des
moyennes faites sur des durées plus courtes (5 ans, 10 ans). L’OMM émet aussi des
recommandations pour les cas où il existe des données manquantes et sur la façon de calculer
les moyennes journalières de température. Dans ce dernier cas, la méthode la plus fiable pour
effectuer des comparaisons est d’utiliser la moyenne entre la température maximale et la
température minimale du jour.
À noter que l’utilisation de moyennes pour l’usage climatologique doit être faite avec
discernement, sous peine de masquer la réalité des phénomènes : une même moyenne
pluviométrique n’a évidemment pas la même signification si les précipitations sont réparties sur
plusieurs mois de l’année ou sur seulement quelques jours (Figure 0.1). En particulier,
l’utilisation de moyennes ne devrait pas se faire au préjudice de la prise en compte
d’évènements comme les cyclones, les précipitations exceptionnelles, etc., qui, pour n’être pas
quotidiens, ont de très importants effets sur les conditions environnementales.
3

Figure 0.1. Comparaison de deux régimes pluviométriques ayant le même cumul annuel de
précipitations. Pour un même cumul annuel de précipitations, on peut avoir des répartitions mensuelles très
différentes, comme ici en Inde (pluies concentrées en été), et en Irlande (pluies réparties sur toute l’année).

Il faut donc aussi tenir compte de la variabilité de ces phénomènes. Cette variabilité, qui existe
à différentes échelles de temps et d’espace, peut être exprimée de différentes façons, soit
graphiquement, par exemple en représentant les paramètres climatiques des différents mois
de l’année, ou des différents jours du mois, ou des différentes heures de la journée, …, soit
mathématiquement, en utilisant les calculs classiques de la statistique (moyenne, écarts-types,
...).
En définitive, on peut proposer de définir le climat comme étant l’ensemble des conditions
physiques qui règnent dans l’atmosphère sur une durée au moins annuelle, choisie en fonction
de la variabilité des phénomènes que l’on veut étudier. Cette durée, et les dates des relevés
correspondants, doivent être précisées dans la présentation de moyennes climatiques, et les
données judicieusement choisies pour ne pas trop restreindre, voire déformer, l’information
sur ces conditions physiques.
Si le terme de climat, utilisé absolument, concerne la planète entière, compte tenu de
variabilités temporelles et géographiques, on le précise lorsqu’on veut l’appliquer à une région
particulière (par exemple : le climat de la France) et on en réserve généralement le pluriel (les
climats) pour désigner les différents types qui peuvent être distingués selon les régions (climat
méditerranéen, climat tropical, etc.).
Le terme de paléoclimat(s) désigne le(s) climat(s) du passé. On les reconstitue à partir des
enregistrements qu’ils ont pu laisser dans les sédiments, les glaces, le bois, etc. Cependant, ces
enregistrements n’ont pas la précision des observations actuelles. Il faut s’en souvenir en faisant
des comparaisons entre le climat d’aujourd’hui et ceux du passé.
Prévoir les changements climatiques (Extrait de Le Treut, H., Somerville, R. et al., 2007. In IPCC
Climate Change 2007, Working Group I, p. 104) :
Lorsqu’on demande aux scientifiques comment il leur est possible de prévoir le climat dans 50
4
ans alors qu’ils ne peuvent pas prévoir le temps qu’il fera dans quelques semaines, on commet
une confusion courante entre la météorologie et la climatologie. Il est vrai que la nature
chaotique des phénomènes atmosphériques rend la prévision du temps impossible au-delà de
quelques jours. Mais la prévision des évolutions climatiques (c’est-à-dire de moyennes à long
terme) du fait de divers changements, par exemple dans la composition atmosphérique, est une
question très différente et beaucoup plus gérable. Par analogie, alors qu’il est impossible de
prévoir l’âge auquel un homme pris en particulier mourra, nous pouvons calculer avec une
grande confiance l’âge moyen de décès pour les hommes dans les pays industrialisés qui est
d’environ 75 ans.
Résumé des points clés :
La météorologie et la climatologie étant deux sciences complémentaires, la connaissance de
l'atmosphère utilise trois notions précises : temps, saisons et climat.
(a) Le temps correspond à un état passager de l’atmosphère. Il est lié à la combinaison
d’éléments atmosphériques à un moment donné et en un lieu donné. Le temps est donc un
état particulier propre à un espace et est à durée déterminée (jour, mois) comme par exemple
une journée ensoleillée ou un mois pluvieux. En d’autres termes, le temps est concret et
observable directement par l’homme grâce à des paramètres atmosphériques mesurables tels
que : température, chaleur, humidité, pression atmosphérique, vents, précipitations, etc. Les
valeurs de ces paramètres se combinent de diverses manières pour définir le temps qu’il fait.
(b) La saison correspond à une division de l’année selon l’état atmosphérique qui implique une
certaine constance. A chaque saison peut dominer un type de temps : (i) saison des pluies
(temps pluvieux, nuages, humidité élevée) ; (ii) saison sèche (temps sec, peu nuageux, soleil,
chaleur) et (iii) saisons thermiques (été, automne, hiver, printemps avec leurs spécificités).
- Dans les pays tempérés, les saisons sont déterminées par les variations thermiques : elles sont
dites saisons thermiques c’est à dire liées aux températures.
- Par contre dans les pays tropicaux, les saisons sont déterminées par les variations
pluviométriques : elles sont dites saisons pluviométriques c’est à dire liées aux pluies.
(c) Le climat correspond à une synthèse des temps qu’il fait dans un lieu sur une longue période.
Le climat se définit après une étude systématique de la totalité des types de temps.
L’Organisation Mondiale de la Météorologie (OMM) préconise 30 ans pour les pluies et 15 ans
pour les températures. En règle générale le climat ne varie pas, ou assez peu, en un endroit
donné du globe sur une durée de l’échelle du siècle. Mais sur des temps géologiques, le climat
peut changer considérablement. Par conséquent : (a) à l’échelle humaine : le climat est
constant ; (b) à l’échelle géologique : on peut envisager la possibilité de changement climatique
et (c) à l’échelle saisonnière : on parle de variation climatique comme par exemple, le climat
équatorial avec quatre saisons (grande saison sèche – grande saison des pluies – petite saison
sèche – petite saison pluvieuse) et chaque saison enregistre différents types de temps.
Dans l’étude des climats, l’atmosphère terrestre tient une grande place ; mais ce qui se passe
dans l’atmosphère terrestre est fonction de l’énergie solaire. Les climats de la terre dépendent
donc de la puissance énergétique émise par le soleil et surtout de la position de la terre par
rapport au soleil.
Le mot climat apparait en français au 12ème siècle, dérivant du bain climatis. Son origine est
5
grecque, comme déjà susmentionné, où klima est l'inclinaison d'un point de la Terre par rapport
au Soleil. Les mathématiciens et astronomes de la Grèce antique découpaient le globe en «
zones » caractérisées par l'inclinaison des rayons solaires sur l'horizon. Par exemple, Aristote
évoque dans son petit traité sur les « Météorologiques », une « zone thermique centrale
brûlante » ; mais il ne faut pas y voir un découpage fondé sur la circulation atmosphérique
conditionnant des climats spécifiques.
Le climat est une abstraction : en effet, définir le climat n'est pas facile. Cependant un relatif
consensus a pu s'établir autour de la définition suivante : « le climat est la synthèse des
conditions atmosphériques à long terme d'un lieu ». Cette définition intègre les moyennes des
différents paramètres du temps (température, pression, pluviométrie, etc.), la récurrence des
types de temps en fonction du moment dans l'année (exemple : la norme saisonnière) et la
probabilité d'événements extrêmes contre lesquels les sociétés doivent se prémunir.
Climatologie géographique et sciences connexes : les sciences de la Terre ou de l'atmosphère,
avec différentes méthodes, ont contribué à modifier le champ de la climatologie. La
connaissance des climats actuels et de leurs variabilités est nécessaire aux géologues et
paléontologues travaillant sur les climats passés, afin d'établir des comparaisons. Leurs
constatations permettent de contrôler les hypothèses des changements climatiques. L'étude
des climats passés est la paléoclimatologie. Le climat entretient donc des liens très étroits avec
l'histoire, même s'ils sont toujours suspects de déterminisme. Toutefois, cette étude, en
fonction de l'histoire humaine s'appelle climatologie historique qui au milieu de ce siècle, les
travaux de Le Roy Ladurie ont fait du climat un sujet d'histoire. Quant aux physiciens, en
modélisant le fonctionnement du système atmosphérique, ils établissent des scénarios
possibles du climat futur, dont les géographes doivent tenir compte. La climatologie se veut
donc descriptive mais explicative.
En effet, la climatologie s'est longtemps préoccupée d'inventorier, de classer et de nommer les
climats autour de ce qui était permanent, régulier d'une année à l'autre, en particulier le cycle
des saisons, prolongeant ainsi la première description du climat chinois du Xia Xiao Zheng (20
siècles avant J-C). Ainsi, plus que sur la description exhaustive des caractères d'un climat moyen,
les recherches récentes mettent l'accent sur les variations : tendances, oscillations, cycles,
anomalies. Ceci, à différentes échelles d'espace et de temps définissent, pour chaque climat,
les contraintes (sécheresses, précipitations de forte intensité, tempêtes etc.) et les ressources
(fort ensoleillement, disponibilité en eau, vent régulier, etc.).
Mais pour chaque lieu, les événements climatiques possibles restent compris entre certaines
limites. Si les saisons alternent immuablement d'une année à l'autre dans un ordre défini, elles
peuvent être anormalement précoces, tardives, courtes, mal caractérisées etc. Il peut même
s'y produire un petit nombre d'aléas possibles (perturbation de forte intensité, pluies
diluviennes, etc.). Si les résultats provoquent de lourds dégâts, on parlera de catastrophes
climatiques, mais cette terminologie suppose que c'est une collectivité humaine qui est
affectée. Actuellement, la perception et le comportement des sociétés humaines face aux aléas
climatiques sont très divers.
Le système solaire s'est formé il y a 4,6 milliards d'années. Des sept planètes ayant une
atmosphère, seule la Terre, de par sa distance au soleil, connaît à la fois des températures
positives et négatives, nécessaires à l'existence de l'eau sous les trois états de la matière (solide,
liquide, gazeux). Le dégazage progressif du noyau primitif a permis au gaz carbonique (CO2) et
à la vapeur d'eau (H2O) de retenir la chaleur au voisinage de la surface terrestre par effet de
6
serre (processus naturel de réchauffement de l’atmosphère intervenant dans le bilan radiatif
de la terre). Les pluies ont formé progressivement les océans et grâce aux algues bleues qui ont
libéré de l'oxygène, la vie est sortie de l'eau à la conquête des continents il y a 3 milliards
d'années. Depuis, le climat planétaire est resté relativement stable.
Le système planétaire est une gigantesque machine dont le soleil alimente le moteur. Les
différents constituants du système que sont l'atmosphère (principalement gazeuse),
l'hydrosphère (liquide), la cryosphère (glace), la lithosphère (roches) et la biosphère échangent
en permanence de l'énergie, de l’eau et de la matière, recyclant ainsi l'énergie venue du soleil.
Les transferts d'eau et d'énergie qui se produisent à l'interface avec l'atmosphère relèvent de
la climatologie. Le système planétaire est en équilibre interne grâce à ces multiples interactions
et rétroactions : on dit qu'il est autorégulé et métastable.
Objectifs du cours :
La climatologie étant une discipline déjà ancienne, l’exposé qui en est fait ici se tient dans des
limites classiques. Il poursuit ici la finalité de développer les notions importantes liées au climat.
C’est ainsi que l’étudiant est invité à assimiler les notions simples et complexes développées
dans le cours. Ce dernier sera donc capable de comprendre le climat et ses composantes (eau
et atmosphère), et les phénomènes liés au climat, qui se produisent dans le monde.

Chapitre I. Atmosphère et sa composition


I.1. Gaz atmosphériques
L’atmosphère est essentiellement constituée d’un mélange gazeux, l’air. Ce mélange (Figure
1.1) comprend surtout de l’azote (N2, 78 % en volume) et de l’oxygène (O2, 21 %). Pour le reste,
soit 1 %, on y trouve de l’argon (Ar, presque 1 %), du dioxyde de carbone, ou gaz carbonique,
(CO2, 0,03 %) et des traces infimes d’une multitude d’autres gaz : néon, krypton, hélium, ozone,
hydrogène (tableau 1).

Figure 1.1. Composition de l’air en volume. L’air est composé de 78 % d’azote, 21 % d’oxygène et 1 %
d’autres gaz (parmi lesquels seulement 0,03 % de dioxyde de carbone), ainsi que d’une proportion variable de
vapeur d’eau.

Cette composition est assez constante jusque vers 85 km d’altitude sauf pour certains gaz,
par exemple l’ozone qui est surtout présent entre 20 km et 30 km d’altitude.
En plus de ces gaz, on trouve des proportions variables de vapeur d’eau (rarement plus de 5
% ou 6 % du total) dont il faut rappeler qu’elle est transparente (c’est de l’eau à l’état gazeux)
et que c’est sa condensation en fines gouttelettes ou en cristaux de glace qui donne les
7
nuages.
Enfin, des particules solides plus ou moins fines sont présentes. Elles peuvent être
constituées par des poussières arrachées aux déserts par le vent (argiles, sable, etc.), par des
cendres volcaniques éjectées dans l’atmosphère lors d’éruptions, par des résidus de
combustion (feux de forêts, usines, etc.) dont les quantités ont augmenté considérablement
depuis le début de l’ère industrielle, et par de fins cristaux de chlorure de sodium provenant
des océans. Ces particules ont un rôle important, non seulement dans les phénomènes
d’absorption des rayonnements, mais aussi dans la formation des nuages et des
précipitations, car elles constituent des noyaux autour desquels se condensent les
gouttelettes d’eau.
Tableau 1.1. Composition de l’atmosphère
Gaz atmosphériques En volume En masse
Azote (N2) 780 836 755 192
Oxygène (O2) 209 475 231 418
Argon (Ar) 9 340 12 882
Dioxyde de carbone (CO2) 322 489
Néon (Ne) 18,18 12,67
Krypton (Kr) 1,14 3,30
Méthane (CH4) 1,5 0,83
Hélium (He) 5,24 0,724
Dioxyde d’azote (NO2) 0,27 0,410
Ozone (O3) 0,04 0,065
Xénon (Xe) 0,087 0,395
Hydrogène (H2) 0,5 0,035
Monoxyde de carbone (CO) 0,19 0,19
Elle est ici exprimée en ppm (parties pour un million, c’est-à-dire millionièmes) par rapport à l’air sec. Pour
l’exprimer en pourcentage, il faut diviser ces chiffres par 10 000, ce qui fait, en volume, pour l’azote 78 %, pour
l’oxygène 21 %, pour l’argon 0,9 % et, pour le dioxyde de carbone, 0,03 %.

I.2. Couches de l’atmosphère


Les propriétés de l’atmosphère varient selon l’altitude. D’une part, l’air est d’autant plus dense
que l’on se trouve près du sol, car les molécules de gaz sont attirées et retenues par l’attraction
terrestre. D’autre part, notamment du fait des réactions successives engendrées par les
radiations solaires pendant leur traversée de l’atmosphère, les équilibres physico-chimiques ne
sont pas les mêmes aux différents niveaux et entraînent des variations dans les proportions
relatives de certains gaz. L’absorption des rayonnements énergétiques, reçus principalement
du Soleil, mais aussi réémis par la surface de la Terre, dépendant de l’abondance de plusieurs
de ces gaz, il en résulte que les températures de l’air peuvent varier considérablement selon
l’altitude. En fonction de ces variations, l’on distingue quatre couches principales (Figure 1.2).
8

Figure 1.2. Division de l’atmosphère en couches. Ce schéma est établi en utilisant les valeurs de
l’atmosphère standard internationale (voir tableau 1.2 et annexe 1). Ce sont des moyennes, les
vraies valeurs peuvent varier notablement, en particulier de l’équateur aux pôles.
▪ La troposphère. Elle commence, vers le bas, à la surface du sol et sa limite supérieure,
appelée tropopause, se situe vers 8 km au-dessus des pôles et vers 16 km au-dessus de
l’équateur. Dans les conditions normales, la température y décroît lentement avec l’altitude
pour ne plus atteindre que – 50° à – 60 °C à son sommet. C’est la région de l’atmosphère où
la vie se développe. Elle contient 80 % de la masse totale de l’air atmosphérique, dont la
pression diminue avec l’altitude (Figure 1.3), et pratiquement toute sa vapeur d’eau. C’est
donc là que se forment les nuages et que les principaux phénomènes météorologiques se
manifestent.

Figure 1.3. Pression atmosphérique standard en fonction de l’altitude dans la troposphère.


Tableau 1.2. Atmosphère standard internationale (ISA), définie par l’International Organization
9
for Standardization (ISO).
Niveau Altitude Altitude Gradient Température Pression
géopotentielle géométrique thermométrique de la base de à la base
de la base de de la base de dans la couche la couche de la
Couche

la couche la couche (en °C/km) (en °C) couche


(en km) (en km) (en hPa)
7 Mésopause 84,852 86,000 – 86,2 0,003734

6 Mésosphère 71,000 71,802 – 2,0 – 58,5 0,039564


5 Mésosphère 51,000 51,413 – 2,8 – 2,5 0,66939
4 Stratopause 47,000 47,350 0,0 – 2,5 1,1091
3 Stratosphère 32,000 32,162 2,8 – 44,5 8,6802
2 Stratosphère 20,000 20,063 1,0 – 56,5 54,749
1 Tropopause 11,000 11,019 0,0 – 56,5 226,32
0 Troposphère 0,000 0,000 – 6,5 15,0 1 013,25
Ces valeurs sont conventionnelles et doivent être comprises comme étant des moyennes. Dans la réalité, elles
varient notablement de l’équateur (tropopause à 18 km) aux pôles (tropopause à 8 km) ainsi que selon les
saisons et selon des caractéristiques locales (zones de hautes et de basses pressions). Au-dessus de la
mésopause commence l’ionosphère.

▪ La stratosphère surmonte la troposphère et est limitée vers le haut par la stratopause


située aux environs de 50 km d’altitude. L’air y est de 10 à 1 000 fois moins dense que
près du sol et sa température y augmente lentement vers le haut jusqu’à atteindre
environ 10 °C en été. Cette augmentation de température est due principalement à la
présence d’ozone qui, bien qu’en proportion infime, absorbe intensément le
rayonnement ultraviolet du Soleil.
▪ La mésosphère, plus élevée encore, est limitée en haut, vers 80 km, par la mésopause.
Les températures y décroissent de bas en haut jusque vers –80 °C.
▪ L’ionosphère représente la partie la plus élevée de l’atmosphère. L’air y est très raréfié
et les molécules de gaz sont ionisées par les rayonnements de haute énergie qui les
frappent.
Si l’on considère la Terre entière, l’épaisseur de l’atmosphère est très petite : à l’échelle d’une
boule de 10 cm de diamètre, elle correspondrait à quelque chose comme 0,1 mm. Ne
l’oublions pas en regardant les schémas représentant l’atmosphère, y compris dans cet
ouvrage : ils ne peuvent évidemment que rarement la dessiner à l’échelle.
L’ozone atmosphérique :
L’ozone, ou trioxygène, est un gaz très oxydant dont les molécules sont composées de trois
atomes d’oxygène. Il existe dans l’atmosphère à des concentrations extrêmement faibles (0,000
06 %), mais son rôle, dans le contrôle des climats et dans la préservation de la vie sur Terre, est
très important. La concentration de l’ozone dans l’atmosphère peut s’exprimer en pourcentage,
en pression partielle ou, globalement, en unités Dobson (une unité Dobson correspondant à une
épaisseur de 0,01 mm de ce gaz ramené à la pression atmosphérique). En moyenne, la
concentration actuelle de l’ozone atmosphérique est de 300 unités Dobson (correspondant à une
épaisseur de 3 mm).
On doit distinguer l’ozone stratosphérique (90 % du total) et l’ozone troposphérique (Figure 1.4).
L’ozone stratosphérique est présent principalement entre 15 et 35 km d’altitude, avec un
10
maximum vers 25 km (Figure 1.2). Sa concentration résulte d’un équilibre entre deux réactions,
l’une le produisant, l’autre le détruisant. Sa production en haute atmosphère est due à l’action
des rayons ultraviolets de courte longueur d’onde sur les molécules de dioxygène, donnant deux
ions oxygène qui réagissent avec du dioxygène :
O2 + photon → 2O puis O + O2 → O3
La destruction de l’ozone s’opère par réaction avec l’oxygène atomique :
O3 + O → 2O2
Si l’ozone est un gaz très transparent, qui donc n’absorbe pas le rayonnement solaire dans le
domaine du visible, il est absorbant dans le domaine des ultraviolets. À ce titre, il constitue une
protection pour la matière vivante puisque, notamment, l’ADN est facilement détruit par ce
rayonnement. La présence d’une quantité suffisante d’ozone dans l’atmosphère est donc une
condition nécessaire à l’existence de la vie en dehors du milieu aquatique, naturellement protégé
des ultraviolets.
Il est à noter que, dans la période récente, on a constaté une baisse de la concentration de l’ozone
stratosphérique au-dessus du pôle Sud où elle a pu descendre jusqu’à 100 unités Dobson. Cette
baisse, qui a été mise en relation avec des émissions anthropiques de chlorofluorocarbures (CFC)
réagissant avec l’ozone, semble s’atténuer, peut-être par l’effet d’une réglementation rigoureuse
concernant ces émissions.
Par ailleurs, l’ozone, étant aussi absorbant dans le domaine de l’infrarouge, constitue un gaz à
effet de serre.
Quant à l’ozone troposphérique, localisé à de faibles altitudes, il a essentiellement pour origine
des réactions impliquant des oxydes d’azote (NOx), de l’oxyde de carbone (CO) et des
composants volatils sous l’influence de la lumière et dont, globalement, le résultat est :
CO + 2O2 → CO2+ O3
Les composants mis en réaction sont principalement des produits des activités anthropiques.
L’ozone, dont ils favorisent la production, a un effet négatif sur la santé humaine.

Figure 1.4. Valeurs moyennes de la concentration atmosphérique en ozone en fonction de


l’altitude.
Résumé point clé : Retenons qu’en général, lorsque le terme d'atmosphère est utilisé sans
11
précision, il se réfère à la troposphère. On a longtemps cru que la tropopause fonctionnait
comme un couvercle étanche mais les recherches récentes ont montré que l'état de la
troposphère peut être affecté par des courants stratosphériques (oscillation quasi biennale) ou
que le « trou d'ozone » modifie les entrées de radiation solaire. Les chiffres suivants montrent
le rôle de l’atmosphère dans la diffusion et l’absorption de la radiation solaire : 25-60% de
l’énergie solaire absorbés, 21-30% de l’énergie réfléchis.
I.3. Poids de l’Air
La masse de l’atmosphère pèse environ 1 kg/cm2 (précisément 1033g/cm2). L’air exerce une
pression à la surface de la terre que l’on appelle pression atmosphérique qui correspond au «
poids de l’air ». Si l’atmosphère était répartie de façon uniforme et équivalente tout autour de
la terre, elle exercerait une pression de 1013,25 hPa ; 1015 hPa représentant la pression
moyenne normale au niveau de la mer. Dans les basses couches, la pression est élevée car la
densité de l’air est élevée. La pression baisse avec l’attitude où la raréfaction de l’air cause
l’attraction terrestre (Tableau 1.3).
Tableau 1.3. Altitude et Pression Atmosphérique
Altitude en m Pression en hPa
0 1013
5 000 700
10 000 300
16 000 100
L’unité de mesure de la pression atmosphérique est l’hectopascal (hPa); jadis millibar (mb) où
1 hPa = 10 millibars. L’instrument de mesure est le baromètre et la ligne qui joint les points de
même pression est appelée isobare ; mais une suite de pressions équivalentes constitue un
champ de pression. Sur un plan horizontal, la pression enregistrée varie par rapport à la normale
: un air chaud est léger et sa pression est basse et un air froid est lourd et sa pression est haute.
Notons aussi que :
- une zone de haute pression ou aire anticyclonique (pression supérieure à 1 015 hPa) est
codée A pour définir les régions de hautes pressions où l’air est subsident (froid/sec ou
chaud/sec) ;
- une zone de basse pression ou aire dépressionnaire (pression inférieure à 1 015 hPa) est
codée D pour définir les régions de basses pressions où l’air est ascendant ;
En général, l’air circule d’une haute pression vers une basse pression
12

Figure 1.5 : Principaux Types d’Ascendance


Les cartes météorologiques au sol représentent des lignes d'égale pression ou isobares,
comparables aux cartes topographiques avec des courbes de niveau. Une seule ligne est
renforcée, celle de la pression normale arrondie à 1015 hPa; l'équidistance des courbes est de
5 hPa. Les figures ainsi dessinées permettent de définir des centres anticycloniques, des centres
dépressionnaires, des cols, talwegs et dorsales. On construit également des cartes d'altitude
gommant par exemple les effets des grands reliefs. Les lignes sont alors des isohypses en
décamètres (dam), indiquant l'altitude à laquelle on observe 700, 500, 300 hPa (Figure 1.6).

Figure 1.6. Exemple de Champs de Pression en Surface


Au sol, dans un anticyclone, l'air afflue sans cesse du haut vers le bas : il est subsident. Alors
13
que dans une dépression, l'air monte : il est ascendant (Figure 1.5). Certains anticyclones et
dépressions se reforment toujours aux mêmes endroits si bien qu'ils apparaissent sur les cartes
moyennes (anticyclone des Açores, dépression d'Islande). Ce sont des centres d'action d'origine
dynamique générés par la circulation de l'air en haute altitude. Ils définissent la circulation
atmosphérique générale. D'autres ont une origine thermique, la surchauffe ou le froid du
substrat produisant une dilatation (dépression) ou une contraction (anticyclone) de l'air sus-
jacent ; tel est le cas de la dépression ligurienne de Méditerranée occidentale en hiver ou à la
même saison de l'anticyclone d'Europe centrale. Ces centres d'action ne sont pas tous
saisonniers.

Chapitre II. Rayonnement Solaire et Bilan Radiatif du Globe


II.1. Le Rayonnement Solaire
Les enveloppes fluides de la planète, c'est-à-dire l'atmosphère et l'hydrosphère, tirent leur
énergie du soleil. L’émission solaire, appelée constante solaire est de 2 cal/cm2/min. Le
rayonnement solaire présente un maximum dans les ondes courtes, le visible en particulier. Ce
flux d'origine externe est filtré par l'atmosphère qui en absorbe, réfléchit et diffuse une partie.
La déperdition est de l'ordre de 50%, donc il n'arrive en moyenne à la surface de la planète que
1 cal/cm2/min. Comparé au flux solaire, le flux interne (géothermie) en provenance de la
lithosphère est négligeable du fait de la faible conductivité des roches. Une forte teneur en eau
de l'atmosphère accroît la déperdition d'énergie incidente par albédo (réflexion des nuages de
glace bien visible dans les avions) et par absorption par la vapeur d'eau, les gouttelettes et les
poussières.
La durée d'illumination (soleil est au-dessus de l'horizon) par 24h est constante à l'équateur
(12h/24h) ; mais partout ailleurs, elle diminue en hiver et augmente en été. On enregistre 24h
d'illumination continue à 66° 33' (six mois au pôle). L'inclinaison des rayons (angle d'incidence)
favorise les régions intertropicales (rayons perpendiculaires au moins 1 jour/an) ; alors qu'aux
hautes latitudes les rayons sont tangents. Les continents aux latitudes tropicales sont donc les
plus favorisés (200 Kcal/cm2/an) ; les gains des basses latitudes avoisinent ceux des régions
méditerranéennes (120 à 150 Kcal/cm2/an), et les très hautes latitudes ne reçoivent que 30%
(environ 60 Kcal/cm2/an) de la radiation parvenue au Sahara (Figure 2.1).
Globalement, la Terre ne se réchauffe pas car toute l'énergie issue du soleil repart vers l'espace
par rayonnement infrarouge (ondes longues). La durée du phénomène est plus ou moins
courte, mais au total le bilan annuel est équilibré. Cet équilibre gains/pertes n'est obtenu
globalement que grâce à des échanges méridiens de chaleur entre les hautes latitudes
(déficitaires car les pertes sont supérieures aux gains) et les basses latitudes (excédentaires car
les gains sont supérieurs aux pertes). Ces transferts sont effectués en quantité égale par les
courants marins et les vents. Ainsi, la température moyenne de l'ensemble de la basse
atmosphère reste constante (14°C).
II.2 - Bilan Radiatif de la Terre
Le soleil est la principale source de production de chaleur de la terre. En effet, la totalité de
l’énergie disponible à la surface de la terre provient du soleil et l’état de l’atmosphère qui
conditionne les situations météorologiques dépend des échanges énergétiques qui s’y
déroulent.
L’énergie solaire est donc le moteur des phénomènes climatiques. L’atmosphère absorbe,
14
réfléchit ou diffuse de l’énergie solaire reçue par la terre. L’atmosphère est donc un système
ouvert avec des entrées (gains) et des sorties (pertes).
En d’autres termes, à la surface de la terre, l’essentiel de la chaleur provient directement du
rayon solaire. Mais la terre ne connaît ni échauffement ni refroidissement qui lui soit propre.
Cela signifie que la quantité d’énergie renvoyée vers l’espace est égale à celle reçue du soleil
(Figure 2.2).

Figure 2.1. Bilan Radiatif selon les Latitudes dans l’hémisphère Nord
Bilan global d’énergie ou bilan pertes et gains énergétiques. A la limite de l’atmosphère, la
constante solaire est de 2 langley (ly) ou 1400 watts/m2. Cela correspond à un flux d’énergie
de 350 – 400 w/m2 en moyenne globale annuelle (correspondant à une température au sol de
6 000 K (degré
Kelvin). Ainsi, si la constante est de 100% on aura :
Gains
3% : interception par la Stratosphère (Ozone et autres gaz)
15% : interception par la Troposphère (vapeur d’eau, CO2 et aérosol)
55% : diffusion de l’atmosphère (dont 21% vers la surface de la terre)
27% : arrive directement au sol
En réalité, 48% de la radiation solaire parviennent directement à la base de l’atmosphère ; ainsi
d’autres sources indiquent : 31% de l’énergie reçue sont immédiatement réfléchis (25% par les
nuages et 6% par le sol du fait de leur albédo) ; 26% de l’énergie reçue sont absorbées par
l’atmosphère et les nuages, ce qui entraîne leur réchauffement
Les 43% restant sont absorbés par le sol et le réchauffement.
Ainsi réchauffé, le sol remet cette énergie sous forme d’un rayonnement infrarouge qui est
intercepté par les basses couches nuageuses de l’atmosphère (effet de serre) puis renvoyé vers
l’espace.
Pertes (par rayonnement nocturne infra rouge)
21% : réflexion par l’albédo atmosphérique
15
4% : réflexion par l’albédo terrestre
6% : rediffusion vers l’espace à partir de l’atmosphère
26% : émission par les nuages
6% : émission directe de la surface de la terre.

Figure 2.2. Radiation Émise par le Sol


Ainsi, l’atmosphère terrestre reçoit l’énergie solaire ; elle réexpédie une partie vers l’extérieur
et une autre partie vers la terre (environ 48%). Ce mécanisme connaît des disparités entre les
régions des latitudes tropicales (régions chaudes) et celles de latitudes polaires (régions froides)
; ainsi qu’entre les océans et les continents. Par exemple, trois éléments influencent la
répartition de cette énergie :
Durée d’illumination par 24 heures ; constante à l’équateur (12h/24h) ; variable selon les saisons
ailleurs (24h d’illumination pendant 6 mois à 66°33 latitude.)
Angle d’inclinaison (ou d’incidence) des rayons : perpendiculaire au sol aux latitudes tropicales,
tangent au sol aux latitudes extratropicales
Teneur en eau de l’atmosphère ou humidité atmosphérique (plus l’albédo est élevé, plus
l’absorption par les nuages est élevée)
Compte tenu de ces trois éléments, les latitudes tropicales sont plus favorisées (avec près de
200 Kilocalories/cm2/an) ; les hautes latitudes ne reçoivent que 30% des radiations reçues au
Sahara.
Ces différences occasionnent des transferts (ou échanges) d’énergie sur le plan horizontal
(entre l’équateur et le nord/le sud) et vertical (entre le sol et l’atmosphère). Ces transferts sont
effectués par les courants marins et les vents, permettant un bilan annuel global équilibré sur
l’ensemble du globe. Le processus est aussi important pour éponger les écarts et maintenir un
équilibre thermique entre les sources chaudes (excédentaires) et les sources froides
(déficitaires). Mais la chaleur varie selon la latitude et cette chaleur est exprimée en calorie (1
calorie correspond à la quantité d’énergie nécessaire pour 1°C de température pou 1 g d’eau).
16
Cela se traduit donc par une inégalité du bilan radiatif le long des méridiens, au sol (Figure 2.3) :
-de l’équateur à la latitude 35, le rayonnement solaire apporte au sol beaucoup plus de chaleur
que celui-ci n’en perd ;
-du 35ème aux pôles, le sol émet plus qu’il ne reçoit ; d’où une zonation de la chaleur et des
températures.

Figure 2.3. Régions Excédentaires et Régions Déficitaires

Chapitre III. Températures et Moyennes Thermiques


III.1 La Température de l’Air
La température de l’air résulte de nombreux facteurs comme le rayonnement solaire incident,
le rayonnement émis par le sol ou le substrat (ce sur quoi s’exerce une action), la pression
atmosphérique (éventuels apports issus de la mobilité, densité ou humidité de l’air), la quantité
d'énergie consommée pour l'évapotranspiration, etc. La température moyenne de la basse
atmosphère terrestre est d’environ 14°C ; mais cette valeur recouvre une forte hétérogénéité
(disparité) spatiale et une variabilité temporelle élevée. La mesure de la température de l’air se
fait à l’ombre et sous abri (pour éviter que l’appareil de mesure ne soit atteint directement par
une quelconque radiation) avec soit un thermomètre à alcool ou à mercure. Trois systèmes de
mesure sont utilisés :
-Le système de mesure le plus admis est la graduation en centigrades et l’unité est le degré
Celsius (°C). Dans ce système, les deux températures extrêmes sont 0°C (glace fondante) et
100°C (eau en ébullition). Le degré centigrade est la centième partie de la différence entre ces
deux extrêmes à la pression normale.
-Le deuxième système est la graduation Fahrenheit (°F) qui a cours dans les pays anglosaxons
(USA, Australie, Grande-Bretagne, etc.). Dans ce système, les deux températures extrêmes sont
32 °F (glace fondante) et 212 °F (eau en ébullition)
NB : on passe aisément d’un système à l’autre : °C à °F : T °F = (T °C * 9/5) + 40 ;
°F à °C : T °C = (T °F * 5/9) – 40 .
-Le troisième système est un système particulier utilisé pour les grandes températures selon
17
une échelle de température absolue (absence totale d’agitation macroscopique) ; le
0° absolu (ou 0° Kelvin correspond à -273 °C ; on note 0 °K).
Pour gommer les effets d’altitude, les températures sont ramenées au niveau de la mer (niveau
0) en ajoutant 0,5 à 0,6 °C par 100 m à la température réelle. Les lignes de même température
moyenne sont des isothermes. La température de l’air est modifiée par la température du sol
(selon le type de substrat) ; ainsi on note divers comportements et régimes :
-dans les moyennes et hautes latitudes :
-en été, les continents sont plus chauds que les océans ;
-en hiver, les continents sont plus froids que les océans ;
-dans les basses latitudes, les continents sont toujours plus chauds que les océans ;
-il fait plus froid en altitude (hauteur se mesurant à partir du niveau de la mer) qu’au sol ;
-il fait plus chaud le jour que la nuit ;
-l’écart entre les températures maximales (mesurées au thermomètre à mercure) et minimales
(mesurées au thermomètre à alcool) s'appelle est l’amplitude diurne ;
-l'écart thermique entre le mois le plus chaud et mois le plus froid est l'amplitude saisonnière.
NB : ces deux écarts sont bien visibles sur les diagrammes en thermo-isoplètes.
Dans une station météorologique, on dispose d'un thermomètre qui mesure la température de
l'air ambiant et d'un thermomètre mouillé (enveloppé dans de la gaze humide) qui donne la
température à laquelle se produiraient les précipitations. La comparaison des deux lectures
permet de calculer l'humidité de l'air. Les températures de l'air s'éloignent fréquemment des
températures des sols dont la conductibilité thermique est très différente.
Dans la troposphère, la température de l'air baisse avec l'altitude, suite de la raréfaction de l'air
et de l'éloignement par rapport au substrat, sauf lors d'inversions thermiques (air froid
surmonté d'air plus chaud) où la décroissance est de 0,65°C/100 m. Ce gradient résulte d'une
moyenne entre les cas de décroissance de température dans l'air sec et dans l'air saturé (= 100%
d’humidité relative).
Lorsque l'air n'est pas saturé, la décroissance appelée adiabatique est de 1°C/100 m.
Lorsque l'air est saturé, elle est de 0,5°C/100 m et on parle de pseudo-adiabatique.
La baisse de température est compensée lorsqu'il y-a condensation par le dégagement de
chaleur latente ; il est donc normal qu'en air sec, la baisse soit plus forte.
III.2 Les Moyennes Thermiques
À partir des 24 observations horaires du relevé quotidien de la température maximale et de la
température minimale du jour, on établit des moyennes thermiques. Il est possible de gommer
les effets d'altitude en ramenant les températures au niveau de la mer, c'est-à-dire en ajoutant
à la température réelle un gradient de 0,5 à 0,6°C pour chaque hectomètre d'élévation. La carte
des températures ainsi obtenue montre une répartition encore très inégale. Les températures
diminuent de la zone intertropicale vers les pôles :
-les températures moyennes les plus élevées (28-30°C) sont mesurées sur les continents
18
subtropicaux où la radiation incidente est élevée (absence de nuages et évaporation réduite) ;
-les températures les plus basses (-10°C à -50°C) sont enregistrées aux hautes latitudes sur les
calottes ;
-et celles de très forts gradients thermiques caractérisent les latitudes moyennes.
Par ailleurs, la température du substrat modifie la température l'air. En effet, au-dessus des
océans, l'air est réchauffé par des eaux chaudes (dérive nord-atlantique) et refroidi par des eaux
froides (courant du Labrador). Il s'ensuit de fortes dissymétries entre les façades à la même
latitude.
L'amplitude thermique annuelle est très faible à l'équateur et croît avec la latitude par suite de
l'inégale illumination entre les solstices (moments de l’année où le soleil atteint ses positions
les plus méridionales (+23,26°C) et septentrionales (-23,26°C) par rapport au plan de l’équateur
céleste ou terrestre). Les régions situées au cœur des continents ont des amplitudes qui
dépassent 20°C, alors que l’inertie thermique de l'eau atténue les variations temporelles (au-
dessus des océans, ces amplitudes excèdent rarement 10°C). Une oscillation marquée durant
l'année permet de parler d'hiver et d'été thermiques.
L'amplitude thermique diurne est liée à l'effet de serre. En effet, plus l'air contient de
poussières, de gaz absorbants, plus il y a de nuages et moins la déperdition thermique est
grande. Au contraire, l'amplitude diurne est élevée dans les climats à type de temps « radiatifs
» qui laissent s'échapper la radiation infrarouge émise par le sol durant la nuit. On observe trois
grandes zones thermiques (Figure 3.1) : 0 à 35ème : la zone chaude où les températures
moyennes sont toujours > à 20°C ; 35 à 66ème : la zone tempérée où les températures moyennes
oscillent entre 0°C et 20°C ; 66ème aux pôles : la zone froide avec des températures moyennes
toujours < à 0°C.

Figure 3.1. Températures Moyennes Mensuelles Réduites au Niveau de la Mer


Chapitre IV. Vents, Aérojets et Circulation Atmosphérique 19
L’atmosphère n’est pas immobile au-dessus d’un lieu. Elle est animée de mouvements qui
s’organisent en fonction des champs de pression (voir une carte d’atlas). Ces mouvements de
l’air appelés aussi vents peuvent apparaître sur n’importe quelle planète disposant d’une
atmosphère. Ils sont dus à la différence de pression entre deux points ; ces courants
atmosphériques sont appelés : (i) flux, à l’échelle zonale, (ii) vents, à l’échelle régionale, (iii)
brises, à l’échelle locale.
IV.1. Les Vents
Les vents sont des déplacements d’air nés des différences de pression entre deux sur un même
plan horizontal. Leur trajectoire apparente va des hautes pressions vers les basses pressions,
c’est-à-dire de régions « sources » vers des régions « puits ». A cette trajectoire s’associent
aussi des mouvements verticaux (ascendance et subsidence) entre le sol et la haute
atmosphère. Sur un géoïde immobile, le vent serait perpendiculaire aux isobares et sa vitesse
serait proportionnelle à la densité de l'air et à la valeur de l'écart de pression par unité de
longueur, c'est le vent de gradient.
Certaines hautes et basses pressions se reforment toujours aux mêmes endroits (exemple :
Anticyclone des Açores, Dépression d’Islande) ; on les appelle centres d’action dynamique.
D’autres ont une origine thermique (le substrat chaud ou froid provoque une dilatation
(Dépression) ou une contraction (Anticyclone) de l’air situé au-dessus du lieu). C’est donc entre
ces différents centres (de grandes dimensions, plusieurs kilomètres) que s’organise la
circulation atmosphérique générale.
Force de Coriolis et vitesse du vent : pour un observateur terrestre, emporté dans le mouvement
de rotation de la Terre, les vents de surface ne soufflent pas exactement des anticyclones vers
les dépressions. En effet, la rotation de la terre développe une force appelée force de Coriolis
(Gaspard Coriolis est un mathématicien français du 18-19ème siècle) qui dévie les vents (ou tout
corps en mouvement) de leur trajectoire théorique vers la droite dans l'hémisphère nord et vers
la gauche dans l'hémisphère sud (Figures 4.1 et 4.2). Cette déviation est nulle à l'équateur et
maximale aux pôles. Elle est constante et à effet cumulatif si le parcours est long. En simplifiant,
on peut énoncer la règle de Buys Ballot :
-dans l'hémisphère boréal, l'air quitte les anticyclones en tournant dans le sens des aiguilles
d'une montre et pénètre dans les dépressions en tournant en sens inverse des aiguilles d'une
montre ;
-dans l'hémisphère austral, l'air quitte les anticyclones en tournant dans le sens inverse des
aiguilles d'une montre et pénètre dans 1es dépressions en tournant dans le sens des aiguilles
d'une montre.
20

Figure 4.1. Règle de Buys Ballot

Figure 4.2. Déviation des Vents de Surface dans l’Hémisphère Nord


En basse troposphère, la direction et la force des vents tendent à se modifier lors de leur
passage des océans vers les continents. La rugosité des substrats continentaux (immeubles,
reliefs, forêts) force les mouvements horizontaux à l'ascendance. Les vitesses atteintes par le
vent sur la mer diminuent donc progressivement vers l'intérieur des terres. Sur les espaces
océaniques (mer), la vitesse du vent s’exprime très souvent en degrés Beaufort : l’échelle de
Beaufort est graduée de 1 (-1 km/h = vent calme) à 12 (+17 km/h = ouragan), ailleurs, la vitesse
du vent s’exprime en km/h ou m/s.
Les vents jouent un rôle dans l’évaporation et engendrent des déperditions de chaleur. Les
effets de canalisation entre deux reliefs peuvent parfois accélérer la vitesse d'un vent
continental ; c’est le cas du mistral dans la vallée du Rhône entre le Massif central et les Alpes.
En altitude, les vents géostrophiques sont régis par les mêmes lois qu'en basse altitude mais les
forces de frottement n'interviennent pas. Comme le champ de pression est zonal, les vents
sont parallèles aux isohypses d'égale pression. La même loi prévaut en altitude. La direction du
vent est observée grâce à une girouette, sa vitesse est mesurée avec un anémomètre.
On observe à la surface du globe deux grands flux zonaux : les flux d’Ouest vers l’Est appelés
21
Westerlies ou vents d’ouest et les flux d’Est vers l’Ouest appelés Easterlies ou Alizés (vents des
régions intertropicales soufflant de façon régulière des hautes pressions subtropicales vers les
basses pressions équatoriales -- hémisphère nord = nord-est vers sud-ouest et hémisphère sud
= sud-est vers nord-ouest). Il existe des vents régionaux comme la mousson (Asie orientale) et
des vents locaux comme les brises littorales soufflant le jour de la mer vers la terre et la nuit de
la terre vers la mer.
Les centres d’action naissent à partir des cellules de pression et se répartissent entre des hautes
et basses pressions permanentes ou saisonnières, dynamiques ou thermiques (voir Atlas pour
les situer et connaître). Sur une carte isobarique, on observe une succession de hautes et basses
pressions constituant des champs de pression ; ils ont une répartition zonale caractéristique.
Ce sont les centres d’action qui règlent la circulation atmosphérique. Au sol, les hautes
pressions chassent l’air autour d’elles (régions de divergence) ; par contre les basses pressions
aspirent l’air de leur périphérie (régions de convergence). En altitude, les champs de pression
sont plus simples au-dessus de la troposphère, mais le processus est le même.
IV.2. Les Aérojets
Les radiosondages ont confirmé la présence dans la moyenne et haute troposphère de courants
très rapides appelés jets, aérojets, courants-jets ou jet streams (en anglais) qui permettent aux
avions de gagner une heure dans les trajets transatlantiques Amérique-Europe. En d’autres
termes, le courant jet est un flux d’air rapide et confiné que l’on trouve dans l’atmosphère à des
altitudes comprises entre 6 et 15 km juste en dessous de la tropopause dans la troposphère.
Le jet polaire et le jet subtropical sont aux latitudes comprises entre 30° et 60° (Figure 4.3). On
distingue habituellement le jet polaire et le jet subtropical en fonction de leur latitude ; mais en
été, le jet subtropical se déplace vers le pôle si bien que la distinction est plus artificielle. La
troposphère supérieure est animée d'un mouvement rapide d'ouest en est dont la vitesse
maximale est de plus de 200 km/h et se présentant comme un tube d'un millier de kilomètres
de diamètre.
Les aérojets suivent le balancement saisonnier de la circulation générale, lui-même dépendant
du bilan radiatif saisonnier de chaque hémisphère. Ils se déplacent vers les pôles en été et en
hiver vers les tropiques. Leur trajectoire est plus ou moins rectiligne selon leur vitesse. Les très
hauts reliefs comme les Andes et les Rocheuses créent des ondulations bien visibles. Lorsque
la trajectoire est « tendue » il y a peu d'échanges entre masses d'air tropical et polaire ; la
circulation est dite zonale.
Dans le cas d’ondulations faisant alterner une crête (dorsale) et une vallée (talweg), les
échanges méridiens dominent et il y a blocage. Une goutte froide peut en être l'aboutissement
lorsqu'une circulation fermée froide s'individualise du côté tropical de l'aérojet. Un indice de
circulation zonale peut être défini selon l'importance de la composante nord-sud du flux entre
30' et 60' de latitude.
22

Figure 4.3. Développement d’une Ondulation dans l’Aérojet Subtropical Boréal


En été boréal, la circulation rapide d'ouest remonte en latitude au-delà de la chaîne
himalayenne. Vers 10-15° cette circulation est alors dominée dans la haute troposphère par un
aérojet d'est appelé Jet tropical d’est (JTE) circulant vers 150 hPa (Figure 4.4). Cet aérojet
constitue, avec la circulation de mousson de basses couches, l'ascendance sur les continents
relativement surchauffés (l’Asie notamment), la subsidence sur les eaux fraîches des façades
orientales des océans, et des cellules « transversales » au schéma tri-cellulaire de la circulation
générale: ce sont les cellules de Walker.

Figure 4.4. Jet Tropical d’Est Observable sur le Fuseau Afro-Indien en Été boréal
IV.3. La Circulation Atmosphérique Générale et son Balancement Saisonnier
La circulation atmosphérique ou mouvement à l’échelle planétaire de la couche d’air entourant
la terre, redistribue la chaleur provenant du soleil en conjonction avec la circulation océanique.
Elle est d’abord zonale parce qu’elle s’organise exactement par zone. On distingue donc trois
zones de circulation des vents entre l’équateur et les pôles :
-la 1ère zone est la cellule de Hadley située entre l’équateur et 30o Nord et Sud ;
-la 2nde zone est la cellule de Ferrel située aux latitudes moyennes et
-la 3ème zone est la cellule polaire située au Nord et au Sud du 60ème parallèle.
Toutefois, il existe des cellules où se réalisent des échanges méridiens « interzones »,
23
notamment en altitude. Une cellule relie une ascendance à une subsidence par des
mouvements horizontaux (flux) de direction opposée dans la haute et basse troposphère. Dans
chaque hémisphère, la situation moyenne présente trois cellules en boucle sur plusieurs
semaines.

Chapitre V. Précipitations et Perturbations


V.1. L’Eau dans l’Atmosphère
Dans la troposphère, l'air contient toujours de l'eau sous forme vapeur et la teneur en eau de
l'air s'appelle l'humidité. On distingue deux types d’humidité : l'humidité absolue (en g/m3) et
l'humidité spécifique (en g/kg). La quantité maximale de vapeur d'eau que peut emmagasiner
une unité de volume d'air est limitée et sa valeur maximale constitue l'humidité saturante qui
varie avec la pression et la température de l’air : à 1015 hPa et 30°C, elle est de 30 g/m3; mais
de 9 g/m3 à 1015 hPa et 10°C. A pression constante, plus l'air est chaud et plus il peut
emmagasiner de vapeur d'eau. Le rapport entre l'humidité absolue à l'humidité spécifique est
l'humidité relative (en %) (Figure 5.1).

Figure 5.1. Capacité Hygrométrique de l’Air et Température à 1015 hPa


L’eau se présente sous forme gazeuse dans l'air ; elle provient de l'évaporation à la surface des
nappes d'eau et de la transpiration des êtres vivants. Là où l'eau liquide est disponible (en
quantité) et où l’air est chaud et sec, c'est à dire sur les océans intertropicaux, l’atmosphère
pompe 1 à 2 m/an. Au-dessus du Sahara l'absence d'eau limite l'évaporation de même qu’au-
dessus des glaciers continentaux, la sublimation (passage de l'état solide à l'état gazeux) est très
faible. Lors de l’étape ultérieure de ce cycle atmosphérique, les vents assurent les transferts
des océans vers les continents et des latitudes subtropicales vers d'autres latitudes si bien que
l'hétérogénéité, dictée par la température, s'atténue.
L’eau dans l’atmosphère provient du couple évaporation (évapotranspiration) et condensation.
En effet, en météorologie le terme précipitation désigne des cristaux de glace ou des
gouttelettes d’eau qui ayant été soumis à des processus de condensation et d’agrégation à
24
l’intérieur des nuages sont donc devenus trop lourds pour demeurer en suspension dans
l’atmosphère ; par conséquent ils tombent au sol. Lorsque l’eau se condense (gouttelettes
d’eau ou cristaux de glace), elle se signale à la vue par les nuages dans le ciel ou par la rosée au
sol.
Nuages (ou eau condensée) : une masse d'air se sature lorsque son cheminement au-dessus
d'une nappe d'eau accroît progressivement par évaporation sa teneur en vapeur d'eau. La
saturation intervient également à la suite d'un refroidissement. La nuit, l'air se refroidit et peut
atteindre le seuil de condensation ou point de rosée ; il en est de même lors d'une ascendance,
car la température de l'air baisse avec l'altitude. Lorsque la saturation est atteinte, l'eau gazeuse
se condense sous forme solide ou liquide sur le sol, les végétaux ou autour de poussières
(noyaux de condensation). Ce changement d'état s'accompagne de libération de chaleur
latente (600 cal/g) et en altitude se forment les nuages. Les plus élevés (cirrus) sont constitués
de cristaux de glace. Dans les nuages bas (stratus) et les nuages à développement vertical
(cumulus) se côtoient cristaux et gouttelettes. La nébulosité présente une très forte
hétérogénéité conditionnée par les mouvements verticaux de l'air (dépression, versant au vent
d'un relief, etc.) à toutes les échelles.
V.2. Les Précipitations
Mécanismes des précipitations : le refroidissement d'une masse d'air par contact ou la nuit
permet la condensation sur le sol ou les végétaux. Selon la température et l'épaisseur d'air
saturé se forment de la rosée, du givre, du brouillard, du brouillard givrant. Dans les nuages, les
gouttelettes en suspension n'amorcent leur chute qu'après avoir grossi par coalescence. Les
cristaux bénéficient d'une condensation plus rapide à partir de l'air ambiant. Lorsque la masse
critique est atteinte, la chute s'amorce. Notons que précipitation n’est pas synonyme de pluie ;
la neige et la grêle sont des précipitations de glace en cristaux. Les précipitations existent donc
sous plusieurs formes :
-solide : neige (à 0 °C et moins), grêle (à 0° et plus) dans les pays froids et tempérés ;
-gazeuse : brouillards et brumes humides, rosée ;
-liquide : pluie ; c’est la forme la plus fréquente dans les pays chauds.
Les précipitations se mesurent avec soit un pluviomètre (mm/h), soit un pluviographe (mm/jour)
pour la pluie ; et avec un nivomètre pour la neige. La mesure de la pluie en mm correspond à
un litre d’eau réparti uniformément sur 1 m2. Les précipitations sont fonction de la température
de la vapeur d’eau dans la basse atmosphère. Leur origine suit le cycle suivant : Evaporation /
Condensation (saturation de l’air) / Rosée / Brouillard au sol, nuages en altitude / Ascendance /
Précipitation.
Evaporation et humidité : l’évaporation se fait de deux façons (Figure 5.2) :
-évaporation physique au-dessus des nappes d’eau (possibilité d’évaporation au-dessus des
glaciers continentaux appelée sublimation qui est le passage de l’état solide à l’état vapeur) ;
-évapotranspiration physiologique (transpiration) des organismes vivants (végétaux surtout).
25

Figure 5.2. Schéma Comparatif de l’Evaporation au niveau des Océans et Continents


NB : les océans, rivières et plans d’eau sont les principaux pourvoyeurs d’eau atmosphérique.
Les régions déficitaires en énergie connaissent une très faible évaporation. Ce sont les vents
qui assurent les transferts des régions sources vers les régions qui manquent de vapeur d’eau.
Condensation et nuages : la condensation suit la saturation de l’air c’est à dire la teneur en
vapeur d’eau de l’air augmente fortement. La saturation intervient aussi à la suite d’un
refroidissement soit par contact d’un courant marin froid, soit par ascendance (thermique ou
dynamique). Le seuil de condensation maximale est appelé point de rosée. Dès que l’air est
saturé, il y a croissance des gouttes d’eau : en volume, en nombre et en poids. La vapeur d’eau
peut se condenser sous forme solide ou liquide et ce processus dégage de la chaleur. En altitude
se forment alors des nuages de plusieurs types dont les principaux sont :
-les cirrus : les plus élevés (souvent constitués de cristaux de glace)
-les stratus : les plus bas
-les cumulus : à grand développement vertical
NB : notons que tous les nuages ne s’accompagnent pas de précipitation
Précipitations : pour qu’il y ait précipitation, il faut que les gouttelettes qui constituent les
nuages grossissent, s’agglomèrent et tombent par rupture de gravité (car devenues lourdes).
La quantité de précipitation (pluie ou neige) qui tombe, est fonction de la quantité de vapeur
d’eau contenue dans la basse atmosphère. Les précipitations sous forme de neige interviennent
exclusivement dans les hautes latitudes et dans les hautes montagnes et elles ont lieu quand
les températures atteignent ou dépassent légèrement 0°C. En effet, la neige se forme au cours
d’une condensation progressive en milieu froid avec une forte humidité et des températures
assez basses au sol ou au niveau du nuage ou de l’air ambiant. Ailleurs, seule l’ascendance de
l’air peut engendrer une précipitation et on distingue plusieurs types d’ascendances :
-orographiques liées à la présence de reliefs et obstacles naturels ;
-convectives liées à la différence de température entre l’air et le substrat ;
-frontales liées à la rencontre de masses d’air de température et d’humidité différentes ;
26
-convergentes liées à des vents de direction contraire, mais de températures identiques.
Géographie des précipitations : d’importantes inégalités pluviométriques (de 1 mm à 10 000
mm/an) opposent les zones entre elles (Figure 5.3). Une grande bande de fortes précipitations
se dessine aux très basses latitudes, siège de la CIT. Cette bande se prolonge dans toute l'Asie
des moussons où les totaux annuels y sont métriques. Sont également bien pourvus les espaces
océaniques des moyennes latitudes. Le dispositif est donc plus zonal dans l'hémisphère sud.
Les zones peu arrosées se placent aux hautes latitudes (où la capacité hygrométrique de l'air
froid est basse) et au voisinage des tropiques (où l'air est généralement subsident). Les espaces
continentaux sont le siège de grands déserts recevant moins de 400 mm/an. A une échelle
moyenne, quelle que soit la latitude, les montagnes sont plus arrosées que les bas pays
environnants et les régions littorales sont plus arrosées que le cœur des continents. Les façades
des continents et des océans présentent de nettes dissymétries associées aux effets des
courants marins. En juxtaposant tous ces effets, une bande désertique relie par exemple la
Chine à la Mauritanie.
La quantité de précipitations ne trouve tout son sens que rapportée à la température et au
pouvoir évaporant de l'air (un même total de 600 mm n'a pas la même signification en France
et en Afrique de l'Ouest), à la pluviosité (grand ou petit nombre de jours de précipitation) et au
régime saisonnier (précipitations équiréparties ou concentrées sur une courte période). La
disponibilité est de plus influencée par la forme solide ou liquide des précipitations et par leur
intensité qui conditionnent le devenir de l'eau tombée sur un bassin-versant.

Figure 5.3. L’Eau Précipitée en une Année


La principale zone pluvieuse est une bande autour de l’équateur (aux très basses latitudes), de
27
l’Amazonie à la Nouvelle-Guinée en passant par l’Asie du sud et l’Afrique occidentale et centrale.
Deux autres zones se localisent entre les 40ème et 50ème parallèles (de façon continue dans
l’hémisphère sud et discontinue au nord).
Les zones sèches se situent aux très hautes latitudes et au niveau des tropiques (entre 20 et 40°
de latitude).
Aux moyennes latitudes, les régions littorales sont plus arrosées que le cœur des continents.
Régime pluviométrique : c’est la façon dont la pluie se répartit dans l’année qui détermine le
régime pluviométrique annuel. Dans le monde on note une grande diversité de régimes
pluviométriques dont les régimes les plus spécifiques sont :
-équatorial : pluies abondantes toute l’année ;
-subéquatorial : pluies abondantes mais existence de périodes où il pleut moins ;
-désertique : pluies très irrégulières ou rares ;
-tempéré : pluies intermittentes et neige ;
-subtropical : pluies en été ou en hiver plus ou moins importantes ;
-subarctique : pluies faibles, neige abondante.

Chapitre VI. Les grands phénomènes atmosphériques


VI.1. Le Rythme des Saisons
Critères de définition des saisons : l'ambiance climatique ne change pas nécessairement avec les
saisons du calendrier. La période la plus froide de l'hémisphère nord se situe autour de la mi-
janvier et non le jour du solstice d'hiver. Pour caractériser le temps habituel d'un lieu à un
moment donné, il est donc plus précis de subdiviser le cycle annuel en périodes plus ou moins
homogènes définies à partir des paramètres météorologiques les plus variables (insolation,
température, pluviométrie, etc.) ou les plus significatifs quant à leur combinaison (type de
temps froids, chauds, secs, pluvieux, etc.).
Rythme annuel très contrasté : selon les zones et les régions, le nombre et la durée des saisons
ne sont pas identiques : aux hautes latitudes, l'alternance jour/nuit assure un découpage en
deux saisons issues de l'insolation.
Dans la zone chaude, la température est à peu près constante toute l'année ; la différenciation
s'établit à partir du régime annuel des précipitations. Pas de saison s'il ne pleut pratiquement
jamais à la même période ou s'il pleut presque tous les jours sans rémission de plus de quelques
jours ; deux saisons si une période sèche s'individualise d'une période pluvieuse.
Les moyennes latitudes connaissent une baisse de température en hiver et une hausse en été,
mais également une rémission des précipitations au cœur de l'hiver et de l'été. Les quatre
saisons de durée inégale selon la latitude et la continentalité y sont donc
thermopluviométriques. Les changements de températures s'accompagnant de modifications
de la fréquence et de l'intensité des averses.
Saisons astronomiques
Comme la Terre est inclinée sur un plan écliptique, les deux hémisphères sont à tour de rôle
28
face au soleil. L'été boréal coïncide donc avec l'hiver austral et inversement. Le 21 mars et le 23
septembre (jours des équinoxes), le soleil est au-dessus de l’équateur et les deux hémisphères
reçoivent la même quantité d’énergie. Le 21 juin (solstice d’été boréal), le soleil est audessus
du tropique du Cancer (23° 27’ N). Le 22 décembre (solstice d’hiver boréal), il est au-dessus du
tropique du Capricorne (23° 27’ S), c’est l’été austral. Quatre saisons astronomiques sont ainsi
définies par les deux équinoxes et les deux solstices.

Figure 7.1. Saisons Astronomique


VI.2. Les Cyclones
29
Un cyclone (du grec kuklos ou cercle) est un terme météorologique qui désigne un système
dépressionnaire en rotation. Ce terme a été forgé par le capitaine de marine anglais Henry
Piddington (1797–1858) à la suite de ses études sur la terrible tempête tropicale de 1789 qui
avait tué plus de 20 000 personnes dans la ville côtière indienne de Coringa. Ce pionnier de la
météorologie compara le phénomène météorologique à un serpent s’enroulant en cercle ou «
kuklos en grec », d’où cyclone (Figure 6.2). Même si toute dépression peut être appelée
cyclone, ce terme est le plus souvent réservé à certains types particuliers de systèmes qui se
forment au-dessus des eaux chaudes (mers) tropicales : les cyclones tropicaux. Par extension,
la circulation cyclonique est la direction que prendra le flux d'air autour d'une dépression (creux
barométrique) ; soit dans le sens anti-horaire (sens inverse des aiguilles d’une montre) dans
l'hémisphère nord et horaire (sens des aiguilles) dans l'hémisphère sud. En effet, de part et
d’autre de l’équateur, les cyclones ont des sens de rotation différents puisque la force de
Coriolis agit inversement d’un hémisphère à l’autre.

Figure 6.2. Vue Aérienne d’un Cyclone (hurricane, en anglais)


En d’autres termes, le cyclone est une tempête caractérisée par le mouvement giratoire
convergent et ascendant du vent autour d'une zone de basse pression. Il s'agit d'un système
météorologique pouvant durer des semaines et parcourir des centaines ou milliers de
kilomètres. Lorsqu'il parvient à maturité, il devient un ouragan. Par ailleurs, on applique aussi
le suffixe cyclone à certains phénomènes de très petites échelles, mais où une rotation se
produit.
Structure : le cœur du cyclone est une région de basse pression. Le gradient de pression entre
le système et les zones de plus haute pression, engendre un déplacement d’air. Sous l’effet de
la force de
Coriolis, ces vents sont déviés vers la droite dans l’hémisphère nord (gauche dans l’hémisphère
sud) ; ce qui donne une circulation dont la trajectoire devient circulaire autour du centre de
basse pression.
Notons que plus la différence de pression est importante, plus les vents sont forts.
Types de cyclones : il existe plusieurs types de cyclones suivant le lieu où ils se forment.
Cyclones tropicaux : ils sont nommés ouragans dans l’Atlantique nord, le golfe du Mexique et
30
l’est du Pacifique nord ou typhon dans l’ouest du Pacifique nord et la Mer de Chine méridionale.
Ils se forment au-dessus des eaux chaudes des mers tropicales et puisent leur énergie dans la
chaleur latente de condensation de l’eau. Plusieurs conditions sont nécessaires à la formation
d’un tel cyclone : la température de la mer doit être supérieure à 26°C sur une profondeur d’au
moins 50 m à l’endroit de la formation de la dépression qui deviendra cyclone.
Être suffisamment éloigné de l’équateur (5 à 10° de latitude) pour que la force de Coriolis puisse
agir.
Les vents aux différents niveaux de l’atmosphère doivent être de direction et de force
homogènes dans la zone de formation du cyclone. Par exemple, si les vents de haute altitude
soufflent de manière très différente des vents de basse altitude, la formation du cyclone sera
contrariée.
Le dégagement de chaleur latente dans les niveaux supérieurs de la tempête élève la
température à l’intérieur du cyclone de 15 à 20°C au-dessus de la température ambiante dans
la troposphère à l’extérieur du cyclone. Pour cette raison, on dit des cyclones tropicaux qu’ils
sont des tempêtes à « noyau chaud ». Notons toutefois que ce noyau chaud n’est présent qu’en
altitude. La zone touchée par le cyclone à la surface est habituellement plus froide de quelques
degrés par rapport à la normale, en raison des nuages et de la précipitation.
L’intensité du cyclone est déterminée par la force du vent maximum qu’il engendre, car c’est le
paramètre le plus facile à estimer et qui caractérise bien les destructions potentielles. Dans
l’Atlantique nord, on utilise comme critère le vent moyen sur une minute.
Si le vent est inférieur à 34 nœuds (63 km/h), c’est une dépression tropicale.
Si le vent est compris entre 34 et 63 nœuds (117 km/h), c’est une tempête tropicale, et le
cyclone reçoit alors un nom.
Si le vent soutenu dépasse 64 nœuds (118 km/h), c’est un ouragan.
NB : des variations de cette classification sont utilisées dans le Pacifique et l’Océan Indien.
L’échelle utilisée pour les cyclones tropicaux (incluant les ouragans), est l’échelle de Saffir-
Simpson. Elle reprend la force des vents là où l’échelle de Beaufort s’arrête ; soit un ouragan
qui est de force 12 sur 12 dans l’échelle de Beaufort est égal à la catégorie 1 de 5 sur l’échelle
de Saffir-Simpson.
Cyclones extratropicaux : ils sont parfois nommés cyclone des latitudes moyennes sont un
système météorologique de basse pression et d’échelle synoptique se formant entre la ligne
des tropiques et le cercle polaire. Il est associé à des fronts, soit des zones de gradients
horizontaux de la température et du point de rosée que l’on nomme aussi « zones baroclines ».
Pour cette raison, ils sont dits à « noyau froid » car le centre du système se situe du côté froid
des fronts et la tropopause plus basse (froide) que les régions à l’extérieur du système.
NB : les cyclones extratropicaux ont des caractéristiques différentes aussi bien des cyclones
tropicaux que des cyclones polaires plus au nord et alimentés par la convection. Ils sont en fait
des dépressions météorologiques passant quotidiennement sur la majorité du globe. Avec les
anticyclones, ils régissent le temps sur la Terre, produisant nuages, pluie, vents et orages.
Cyclones subtropicaux : ce sont des cyclones extratropicaux qui présentent certaines des
31
caractéristiques des cyclones tropicaux, comme par exemple un cœur devenant chaud. Ils se
forment généralement au-delà des tropiques jusqu’à une latitude de 50° (nord et sud). En effet,
on y retrouve une activité orageuse autour de son centre qui tend à lui former un cœur chaud
mais on le retrouve dans une zone frontale faible. Avec le temps, la tempête subtropicale peut
devenir tropicale
Cyclones polaires : c’est un système dépressionnaire de large envergure passant dans les régions
arctiques et antarctiques. Ce sont des systèmes de 1 000 à 2 000 km qui prennent naissance
dans les hautes latitudes, zones où les contrastes thermiques sont importants le long du front
arctique.
Dépression polaire : c’est un phénomène analogue aux cyclones tropicaux ; mais qui existe sur
l’océan Arctique et qu’on appelle dépression polaire. Ces dépressions peuvent être plus
violentes que les cyclones tropicaux mais de taille plus réduite. Elles ont de 100 à 400 km de
diamètre avec des vents de forces d’ouragans ; mais se développant comme des bombes et
durant une paire de jours seulement. Ces systèmes dépressionnaires prennent naissance dans
les zones de contrastes thermiques importants comme à la bordure de la zone des glaces avec
la mer ouverte alors que de l’air très froid passe en altitude. Elles peuvent donner des
conditions de poudrerie et de blizzard très localisées. Par contre, elles ont beaucoup moins
d’impact puisque dans les régions polaires, la densité de population humaine et animale est très
faible. Sur les images satellites, les nuages s’enroulent autour du centre comme pour un
ouragan ou un typhon. Des sondes lâchées par des avions de recherche montrent un cœur
chaud comme dans ces derniers.
VI.3. Les Tornades
Une tornade n’est pas un cyclone car elle n’est pas un système dépressionnaire. Elle est en fait
un vortex (tourbillon) de vents extrêmement violents, prenant habituellement naissance à la
base des cumulonimbus (nuages orageux) et occasionnellement sous des nuages convectifs plus
mineurs. Trois éléments sont nécessaires à la formation d’une tornade :
un cisaillement des vents dans les premiers kilomètres de l’atmosphère ;
un courant ascendant important (dû à la poussée d’Archimède) dans une masse d’air instable
et une configuration des vents de surface qui puisse servir à concentrer la rotation verticale.
Un quatrième élément (mais pas toujours présent) est utile : un courant descendant dans la
précipitation. Le cisaillement de bas niveau crée une rotation dans l’axe horizontal. Quand
cette rotation entre en interaction avec un fort courant ascendant, l’axe horizontal peut
basculer et devenir une rotation autour d’un axe vertical (image à gauche). La rotation sera
concentrée ensuite par la circulation de surface, comme un patineur en rotation qui ramène ses
bras vers son corps.
Phénomène météorologique au pouvoir destructeur (supérieur au cyclone tropical), mais
heureusement limité dans le temps et dans l’espace, les tornades génèrent les vents les plus
forts qui existent à la surface du globe. Eclatant sporadiquement et avec fureur, les tornades
tuent chaque année plus de personnes que tout autre phénomène du genre. Elles sont classées
selon les dégâts provoqués et les vents générés. L’échelle pour les classer était l’échelle de
Fujita ; mais dernièrement elle a été remodelée et s’appelle désormais l’échelle de Fujita
améliorée. Les diamètres des tornades peuvent varier de 20 m à plus de 2 km et laissent pour
32
certains de très grandes traces visibles depuis l’espace.
Comme les différents types de cyclones (mentionnés plus haut) sont associés avec une masse
nuageuse qui peut contenir des orages, des tornades peuvent donc y être imbriquées. On
retrouve le plus souvent les tornades dans les cyclones extratropicaux bien que les cyclones
tropicaux produisent également des tornades, en particulier à leur bordure externe après avoir
touché terre car la friction y crée le cisaillement nécessaire
VI.4. Les Ouragans
C’est un système météorologique représentant un cyclone rendu à sa maturité. L’ouragan est
une dépression de forme presque circulaire de dimension plutôt réduite (beaucoup plus petite
qu'une dépression moyenne). L’ouragan est un cyclone de très forte intensité. En d’autres
termes, les cyclones de très grande intensité sont appelés ouragans en Amérique du Nord et
dans les Caraïbes. Il faut savoir que le point central (appelé l’œil) d’un ouragan n’est pas
nécessairement une tornade. En effet, dans cette zone règne le calme presque plat (vent
d'environ 30 km/h). Près de ce centre (environ 40 km) les vents sont à leur maximum c'est à
dire environ 270 km/h avec des rafales allant jusqu'à 350 km/h. L’ouragan est également une
puissante tempête qui engendre des vents extrêmement rapides. Il abrite parfois des centaines
d’orages et peut s’étendre sur des centaines de kilomètres. Lorsque l’ouragan atteint le
continent, il engendre des pluies torrentielles qui inondent villes et villages.
Sur quoi se base-t-on pour nommer un ouragan ? Les ouragans portent tous des prénoms
différents, comme l’ouragan John, l’ouragan Andrew, l’ouragan Denise, etc. Plusieurs
démarches ont été successivement adoptées pour nommer chacun des ouragans. Il y a très
longtemps, ils étaient nommés en l’honneur du saint du jour. Par la suite, ils portèrent le nom
de politiciens et de leur femme. On en est finalement arrivé, en 1979, à établir une liste de
prénoms masculins et féminins, anglais, français et espagnols, en alternance. Les noms utilisés
reviennent tous les 6 ans. Toutefois, il arrive que certains noms soient retirés dans le cas où il
représente un ouragan particulièrement dévastateur ; c’est en particulier les cas de Frédéric en
1979 et Joan en 1988.
Ouragan, tempête tropicale et dépression tropicale : les ouragans sont des systèmes
météorologiques d’une rare intensité. On parle d’ouragan lorsqu’une dépression amène des
vents de plus de 115 km/h. Une dépression avec des vents de 61 km/h ou plus est nommée
tempête tropicale alors que des vents de 36 km/h ou plus portent le nom de dépression
tropicale. Les ouragans peuvent produire plusieurs tornades lors de leur passage ; ce qui les
rend encore plus dévastateurs. L’on pourrait croire que le centre (l’œil) de l’ouragan est une
énorme tornade ; ce qui n’est pas le cas. L’œil peut atteindre plusieurs dizaines de kilomètres
alors que les tornades ne dépassent généralement pas 1000 m de diamètre.
Comment et où se forment les ouragans ? Les ouragans proviennent des zones tropicales et sous
tropicales partout autour du globe, là où l’humidité et la chaleur sont à leur maximum. L'origine
des vents violents dans les ouragans est la grande différence de pression. Entre le centre et
l'extérieur de l'ouragan la différence de pression peut être de 10 kPa dans de rares cas mais de
5 kPa en moyenne.
Le graphique suivant présente à l’aide de flèches rouges les trajets moyens qu’emprunte la
plupart des ouragans (Figure 6.2). En réalité, un ouragan peut avoir une trajectoire beaucoup
plus irrégulière. Pour l’observateur, l’approche d’un ouragan se manifeste par l'arrivé de cirrus
très épais qui envahissent le ciel. Les cirrus font ensuite place à des cirrostratus puis des
33
altostratus. Enfin viennent les cumulus congestus donnant des averses. Ces dernières ne sont
pas réparties également autour de l'ouragan. Les averses se présentent sous forme de bandes
dans les spirales de l’ouragan.

Figure 6.2. Localisation des Ouragans


Conditions nécessaires à la naissance d'un ouragan : ils sont au nombre de cinq :
-une température de l'océan supérieure à 26,5 degrés Celsius ;
-la présence d'une dépression tropicale ;
-des cumulus congestus ou cumulonimbus vigoureux ;
-de l'humidité en grande quantité dans la troposphère ;
-et des vents réguliers à toutes les altitudes.
A la suite de ces conditions de naissance, il faut signaler que les ouragans se classifient en
catégories selon des critères bien précis à l'aide de l'échelle de Saffir-Simpson présentés dans
le Tableau 6.1.
Tableau 6.1. Classification des Ouragans (selon l'échelle de Saffir-Simpson)
VI.5. Les Orages
34
Un orage est l’un des phénomènes atmosphériques les plus spectaculaires. Les orages sont des
nuages au sein desquels se produisent des décharges électriques dont les manifestations sont
les éclairs et le tonnerre. Le nuage caractéristique des orages est le cumulonimbus qui est
reconnaissable par sa grande extension verticale et sa forte densité. Dans tous les cas d'orage
important, l'air est instable en profondeur ; de la surface aux hautes altitudes. Comme
préalables, il doit y avoir une humidité relative élevée dans les bas niveaux, un air plus sec en
altitude et très souvent un facteur important de soulèvement comme une montagne ou un
front froid.
Structure et formation : un nuage d'orage est composé de cellules à divers stades de sa
formation. Au plan horizontal, la masse nuageuse peut couvrir de 30 à 500 km. Généralement,
ces cellules sont reliées entre elles par d'importantes couches de nuages. Notons que certains
orages peuvent n'être formés que d'une seule cellule, mais celle-ci ne prendra pas l'importance
qu'acquiert une cellule faisant partie d'un système multicellulaire. À mesure que l'orage évolue,
chaque cellule grossit et gagne une altitude supérieure à celle de la cellule précédente.
Types d'orages : on classifie les orages selon leur processus de formation ; il y a donc : (i) les
orages de masse d'air et (ii) ceux associés aux fronts.
Dans les deux cas, ces orages peuvent être très destructeurs. Cependant, le déplacement d'un
front, qui génère des orages, est facilement détectable par photos satellitaires ou radar. Par
conséquent, il est donc plus facile de prévoir les orages frontaux que ceux des masses d'air.
Orages de masse d'air (ou convectif) : ces orages peuvent se produire par suite du
réchauffement diurne (du passage d'air froid et humide sur une surface plus chaude) ou par
ascendance orographique (la topographie est donc un facteur très important). En effet, même
si une masse d'air a des propriétés de température et d'humidité relativement uniformes au
plan horizontal, la topographie peut changer localement ces propriétés. Par exemple, l'air près
de la surface d'un lac est plus humide qu'à l'intérieur des terres. Le déplacement des orages
dépend uniquement des vents en altitude. De fait, s'il ne vente pas, les orages resteront presque
stationnaires.
Réchauffement diurne de l'air humide : dans ces conditions, les orages se produisent l'après-
midi et en début de soirée par jour chaud de printemps ou d'été et ils ont tendance à être isolés.
La nuit, lorsque le sol se refroidit, l'air se stabilise dans les couches inférieures et l'activité
orageuse cesse.
Air froid et humide se déplaçant au-dessus d'une surface plus chaude : les orages ont alors les
mêmes propriétés que celles décrites plus haut. Ils sont fréquents près des zones côtières
lorsque les vents du large sont dominants.
Air froid et humide se déplaçant au-dessus d'une étendue d'eau plus chaude : dans ce cas, les
orages sont plus fréquents en début de matinée, d'automne ou d'hiver. Ils ne sont pas aussi
importants que les orages formés au-dessus du sol, mais ils sont plus compacts.
Ascendance orographique : des orages peuvent se produire si un écoulement instable d'air
humide est soulevé par une chaîne de montagnes. Dans ce cas, ces orages s'alignent le long du
côté au vent de la chaîne de montagnes et durent aussi longtemps que l'écoulement d'air les
alimente. Un tel orage peut être multicellulaire.
35
Orages frontaux : ils associés à un front froid de perturbation et forment une ligne appelée ligne
de grains. Ces orages sont alimentés par le front et ont en abondance : humidité, mouvements
ascensionnels et instabilité. Parfois il se forme des orages auto-entretenus très violents à
l'extrémité d'une ligne de grains. Appelés aussi orages super-cellulaires, ils peuvent durer
plusieurs heures, car le front froid leur fournit un flux continu d'air plus froid à moyenne altitude
qui augmente l'instabilité atmosphérique. Ils engendrent les vents, les averses de grêle et les
tornades les plus destructeurs.
Temps dans un orage
Plafond bas et mauvaise visibilité : la visibilité est souvent nulle à l’intérieur d’un nuage d’orage.
Le plafond et la visibilité peuvent aussi être réduits par les précipitations dans l’espace vertical
situé entre la base du nuage et le sol.
Pluie : au début, la pluie associée à une cellule ne couvre que quelques kilomètres carrés.
Lorsque l'air froid s'étale, la pluie suit le mouvement pendant un certain temps puis perd du
terrain, tandis que la zone d'air froid sans pluie s'élargit. À mesure que la cellule se dissipe, la
zone de pluie diminue tandis que l’air froid continue de s’étaler.
Température : la température près de la surface baisse rapidement lors du passage d'un orage
dans ce secteur. L'air immédiatement sous l'orage provient du cumulonimbus, plus froid que
l'air de surface.
Même si l'air du nuage se réchauffe quelque peu lors de sa descente vers la surface, ce
réchauffement ne sera pas suffisant pour que sa température soit égale à celle de l'air en
surface. Par conséquent, lors du passage d'un orage, on notera (dans la plupart) des cas une
baisse importante de la température de surface.

Chapitre VII. Les Climats de la Terre


VII.1. Échelles Climatiques
Il est commode, bien qu'arbitraire, de considérer que les climats s'étudient à des échelles
spatiotemporelles emboîtées. A chaque niveau scalaire se pose le problème des franges de
transitions plus fréquentes que les limites nettes par suite de la grande mobilité de l'atmosphère
et du caractère récent des climats actuels comparé aux temps géologiques. Un climat planétaire
(macroclimat) définit également une échelle planétaire ; « global » pour les anglo-saxons. Les
facteurs astronomiques y sont déterminants et la variabilité s'inscrit donc dans des pas de temps
longs.
Quelques climats zonaux et un grand nombre de climats régionaux : une hiérarchisation de
premier ordre est fondée, d'une part, sur l'opposition du bilan radiatif excédentaire (basses
latitudes) et déficitaire (hautes latitudes) ; et d'autre part, sur les grands flux de la circulation
atmosphérique générale. Le découpage définit cinq bandes de latitude à climat homogène de
variabilité pluriannuelle :
-équatoriale ;
-tropicale ;
-aride ;
-tempérée
36
-polaire.
L'échelle synoptique recouvre plusieurs milliers de kilomètres afin de permettre la prévision du
temps à partir des principaux centres d'action. Les facteurs géographiques majeurs (proximité
de l'océan, isolement au cœur d'une masse continentale et abri d'un grand relief) modifient la
circulation des masses d'air. Ainsi, se trouvent définis des climats régionaux recouvrant
plusieurs centaines de kilomètres ou des méso-climats.
Mosaïque de microclimats : la micro-climatologie étudie les atmosphères confinées (une rue,
grotte, un appartement). L’échelle plus fine que celle du climat local d'une vallée de montagne,
d'une ville, etc. C'est l'espace de référence des études stationnelles en écologie, des parcelles
de mesure d'érosion ; et donc des stations météorologiques. Toute la dialectique des
recherches géographiques en climatologie consiste à interpréter les résultats des mesures
ponctuelles à la lumière de lois (mécanismes, variabilités) se relayant à chaque niveau scalaire.
VII.2. La Trame des Grands Climats
Classifications bioclimatiques : dix à vingt types de climats différents semblent synthétiser
valablement l'information disponible pour rendre compte des principaux milieux ; mais sont
insuffisamment précis pour d'autres usages comme la climatologie appliquée par exemple. Les
principales classifications utilisées ont été définies empiriquement à partir du constat que le
climat conditionne la disponibilité en eau, les formes d'écoulement, les formations végétales.
En 1918, Köppen a proposé une classification bioclimatique en cinq grands climats selon les
températures :
A : toujours chauds ;
B : chauds à torrides ;
C : doux ;
D : frais à froids
E : glacés.
Un second critère de disponibilité en eau (permanente, saisonnière, absente) permet
d'expliquer la répartition des grands biomes. Onze méso-climats se partagent ainsi les espaces
continentaux. Cette classification a ensuite été étendue aux océans. Le planisphère climatique
présente des climats répartis selon les latitudes et d'autres transverses, en particulier sur les
continents.
Répartition des climats zonaux : les climats sont dits zonaux lorsqu'ils se répartissent en ceinture
plus ou moins continue entre deux parallèles. Comme les climats zonaux expriment les
contraintes planétaires, ils s'imposent plus nettement aux latitudes extrêmes. Dans l'ensemble,
les océans présentent un dispositif plus zonal que les continents, l'interface océan/atmosphère
ne variant qu'en fonction des courants marins et de l'éventuelle prise en glace. De toutes les
masses continentales, l'Eurafrique est celle où la zonation apparaît le mieux, grâce à la planéité
et à la faible altitude moyenne du relief.
Climats azonaux : le terme est utilisé pour des climats originaux à l'intérieur de fuseaux
37
continentaux ; mais aussi pour des climats dont l'extension spatiale est limitée à une portion de
zone (on parle alors de domaine) et enfin pour des climats qui sont forcés par l'élévation du
relief. Le concept recouvre donc des échelles et dispositifs spatiaux variés. Le fuseau sud-
américain, par exemple, est dominé par une organisation subméridienne des climats liée aux
Andes, d'orientation nord-sud, alors qu'en Asie l'énorme masse Tibet-Himalaya, bien que
d'orientation zonale, est à l'origine de climats azonaux.
Le croisement entre climats zonaux et azonaux aboutit à une marqueterie ou mosaïque de
méso-climats. Les masses d’air, les pressions et les vents, ainsi que le bilan radiatif sont
responsables de la variété climatique mondiale. Ces facteurs déterminent les grandes zones
climatiques (froide, tempérée et chaude). Dans chacune de ces zones, des facteurs
géographiques (océan, continent, hauts reliefs, courant marin, etc.) définissent des climats
régionaux. Les climats de la Terre sont nombreux ; on peut cependant les regrouper en deux
ensembles :
-ceux de la zone intertropicale dominés par une chaleur permanente et
-ceux des zones tempérées et froides, aux rythmes thermiques saisonniers contrastés.

Figure 7.1. Climats de la Terre


Références

Durand-Dastes F, 1969. Géographie des airs. PUF : 275 pages.

Mouvier G, 1994. La pollution atmosphérique, Flammarion, coll. « Dominos : 123 pages.

Hufty A, 1976. Introduction à la climatologie. PUF : 264 pages.

Peguy CP, 1961. Précis de climatologie. Masson : 347 pages.

Tabeaud M, 2000. Climatologie. Armand Colin : 175 pages.

Tabeaud M, 1998. Climatologie générale. Armand Colin, coll. « Synthèse » : 96 pages.

Foucault A, 1993. Climat. Fayard : 328 pages.

Beltrando G, Chemery L,1995. Dictionnaire du climat. Larousse : 344 pages.

Dhonneur G, 1985.Traité de météorologie tropicale, Météorologie nationale : 151 pages.

Pagney P, 1993. La climatologie. PUF : 129 pages.

Pedelaborde P, 1971. Les moussons. Armand Colin : 224 pages.

Viers G, Vigneau J- P, 1995. Éléments de climatologie. Nathan : 224 pages.

Guyot G, 1997. Climatologie de l'environnement. Masson : 505 pages.

Escourrou G, 1978. Climatologie pratique. Masson : 192 pages.

Estienne P, Godard A, 1970. Climatologie. Armand Colin : 368 pages.

Godard A, Tabeaud M, 1992. Les climats, mécanismes et répartition. A. Colin : 191 pages.

Leroux M, 1996. La dynamique du temps et du climat, Masson, 310 p,

Pagney P, 1976. Les climats de la terre. Masson : 151 pages.

Queney P, 1974. Éléments de météorologie. Masson : 300 pages.


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EXAMEN DU PREMIER SEMESTRE DU COURS DE CLIMATOLOGIE GENERALE


Question 1 (4 points) :
Définir :
- Micro-climatologie Une étude des atmosphères confinées.
- Saison Une division de l’année selon l’état atmosphérique.
- Orage Des nuages au sein desquels se produisent des décharges électriques dont les
manifestations sont les éclairs et le tonnerre.
- Temps Un état passager de l’atmosphère.
- Aérojet Un flux d’air rapide et confiné que l’on trouve dans l’atmosphère à des altitudes
comprises entre 6 et 15 km juste en dessous de la tropopause dans la troposphère.
- Tornade Un vortex ou tourbillon de vents extrêmement violents, prenant habituellement
naissance à la base des cumulonimbus (nuages orageux) et occasionnellement sous
des nuages convectifs mineurs.
- Humidité La teneur en eau de l’atmosphère.
- Vent Un déplacement d’air né des différences de pression entre deux sur un même plan
horizontal.

Question 2 (3 points) :
Associer chaque paramètre à son instrument de mesure :
Paramètre Instrument de mesure
Rayonnement solaire ① A. Atmomètre
Pressions ② B. Psychromètre / Hygromètre
Précipitations ③ C. Phyrhéliomètre/ Pyranomètre
Evaporation ④ D. Anémomètre
Vents ⑤ E. Nivomètre / Pluviographe
Humidité de l'air ⑥ F. Barographe

Question 3 (5 points) :
Q/3.1. Pourquoi dit-on globalement que la Terre ne se réchauffe pas ?
R/3.1. Parce que toute l'énergie issue du soleil repart vers l'espace par rayonnement infrarouge.
Q/3.2. Qu’est-ce qu’il faut pour qu’il y ait précipitation ?
R/3.2. Il faut que les gouttelettes qui constituent les nuages grossissent, s’agglomèrent et tombent enfin.
Q/3.3. Citez et faites une analogie entre les 5 climats zonaux ou régionaux et les 5 grands autres climats de la
classification bioclimatique proposé par Köppen selon les températures ?
R/3.3.(1) équatoriale ou toujours chauds (2) tropicale ou chauds à torrides (3) aride ou doux (4) tempérée ou frais à
froids (5) polaire ou glacés.
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Q/3.4. Citer et expliquer les différentes couches qui composent l’atmosphère.


R/3.4. (i) La troposphère qui commence, vers le bas, à la surface du sol et sa limite supérieure, appelée tropopause,
se situe vers 8 km au-dessus des pôles et vers 16 km au-dessus de l’équateur, (ii) la stratosphère qui surmonte la
troposphère et est limitée vers le haut par la stratopause située aux environs de 50 km d’altitude, (iii) la mésosphère
qui, plus élevée encore, est limitée en haut, vers 80 km, par la mésopause et (iv) l’ionosphère ou thermosphère
représentant la partie la plus élevée de l’atmosphère.
Q/3.5. L’atmosphère est essentiellement constituée d’un mélange gazeux, l’air. Quels sont les trois grands gaz avec
leur proportion ?
R/3.5. Azote N2 (78 % en volume), oxygène O2 (21 %) et Argon Ar (0,9 %).

Question 4 (8 points) :
Réponse 4.a.b.c. :
Mois Débit (Q en P en ET en m/mois) t (◦C) Peff Cr R PeffS I
m3/mois) m/mois)
J 13681956.17 0.0451 0.0088 19 0.0363 377093835.3 13681956.17 36282.63 -13645673.54
F 43786949.14 0.0269 0.0087 15 0.0182 2407255314 43786949.14 18189.57 -43768759.57
M 60513609.6 0.0543 0.0247 17 0.0297 2040322975 60513609.6 29658.84 -60483950.76
A 80908691.62 0.0977 0.0577 15 0.0400 2022097487 80908691.62 40012.26 -80868679.36
M 105866268.7 0.1220 0.0866 18 0.0354 2989081508 105866268.7 35417.66 -105830851
J 59370560.06 0.1825 0.0995 21 0.0830 715318057 59370560.06 82998.83 -59287561.24
Jt 198228937.8 0.2079 0.1011 25 0.1068 1855723458 198228937.8 106820.30 -198122117.5
A 163140126 0.1390 0.0993 15 0.0398 4101554246 163140126 39775.20 -163100350.8
S 95906277.79 0.1250 0.0688 16 0.0562 1706245972 95906277.79 56208.94 -95850068.85
O 46579893.86 0.0370 0.0577 10 -0.0207 -2249229815 46579893.86 -20709.26 -46600603.13
N 30101197.54 0.0564 0.0228 28 0.0336 896123140 30101197.54 33590.47 -30067607.07
D 27940833.29 0.0242 0.0097 30 0.0145 1927305329 27940833.29 14497.36 -27926335.93
Total 77168775.13 1.1182 0.6454 15.83 0.4727 163236281.4
annuel

Réponse 4.d. :
ETP par la formule de Thornthwaite = 16*(10t/I) ^a*K = 16 * (10*15.83/94) ^2.004 * 1.25 = 56.6 mm/j
Sachant que a= (1.6/100)*94+0.5 = 2.004

Nota Béné :
• Ecrivez à l’endroit appropriement susmentionné, votre nom, promotion, numéro sur la liste de présence à l’examen et date ;
• L’examen est à notes fermées, et dure 3 heures 30 minutes maximum ;
• Calculatrice et papier brouillon sont permis dans la salle d’examen… le téléphone étant prohibé ;
• Lisez attentivement et répondez à toutes les questions ;
• Les espaces librement accordées sont suffisantes pour que toutes les réponses se retrouvent sur la même feuille ;
• Pour la question 2, associer en encerclant l’instrument correspondant au paramètre mesuré ;
• Pour la question 4, tous les raisonnements et calculs doivent être effectués sur le papier brouillon ;
• L’examen sera côté pour 75% ; en outre, les travaux dirigés et pratiques valent 25% du total du cours.
Bonne chance!

B.N. Shukuru, MSc. Candidate in Plant Pathology, SAGR, LPU, India

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