Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Département de Psychologie
Licence 3 de Psychologie
L'ÉVOLUTION DU DIAGNOSTIC DE
L’AUTISME ET SES IMPACTS
Mai 2021
REMERCIEMENTS
Merci à mon mari pour sa patience et son soutien lors de cette étape cruciale de mon parcours
professionnel, me permettant d'allier ma passion pour l’analyse appliquée du comportement
avec une attitude réflexive sur ma pratique.
Merci à mon fils dont le développement chaotique et l’amour sans conditions m’ont permis de
remettre en cause nombre de stéréotypes et préjugés.
1
TABLE DES MATIÈRES
REMERCIEMENTS 1
RÉSUMÉ 3
INTRODUCTION 4
ANALYSE DE LA LITTÉRATURE 7
1. Prévalence de l’autisme à travers le monde 7
2. Causes potentielles de l’évolution du nombre de cas 10
2.1. Incidence de l’autisme et influence des facteurs environnementaux 10
2.2. Evolution des critères diagnostiques 12
2.3. Méthodologies d’évaluation de la prévalence et outils diagnostiques 14
2.4 Substitution de diagnostic 16
3. Conséquences de cette évolution 17
3.1 Impact sur la recherche 17
3.2 Sensibilisation à l’autisme et ses effets 17
DISCUSSION 19
CONCLUSION 23
BIBLIOGRAPHIE 24
ANNEXES 28
ANNEXE I 29
ANNEXE II 31
ANNEXE III 32
ANNEXE IV 34
ANNEXE V 35
2
RÉSUMÉ
3
INTRODUCTION
L’autisme a été décrit pour la première fois en 1943, aux Etats-Unis, par Léo Kanner,
chez des enfants de moins de onze ans. Il souligne l'hétérogénéité, dans ce syndrome, du
niveau de sévérité des symptômes. Ceux-ci incluent autisme extrême, comportements
obsessionnels, écholalies et stéréotypies, se différenciant de la schizophrénie par l’apparition
très précoce des symptômes et le maintien d’une relation volontaire et réfléchie avec l’objet
(Kanner, 1943). L’étude d’Hans Asperger, un autrichien, est publiée peu après, en 1944. Il
avance la théorie que la personnalité autistique de quatre garçons qu’il a étudiés est une
variante extrême de l’intelligence masculine (Asperger,1944).
Après de multiples débats sur la validité de l’autisme en tant que syndrome, grâce aux
nombreux travaux de recherche des années 1970, notamment de Michael Rutter, l’autisme est
officiellement reconnu dans la troisième édition du manuel de diagnostic et statistiques des
troubles mentaux (DSM-III) de l'association américaine de psychologie, American
Psychological Association, en 1980 (Volkmar, Cicchetti, Bregman et Cohen, 1992).
L’autisme est inclus dans le DSM-III dans une nouvelle classe de troubles: les troubles
envahissants du développement (cf. annexe I, p.29). En 1987, le DSM-III est révisé et une
nouvelle catégorie apparaît: le trouble envahissant du développement non spécifié (TED-NS).
Les enfants de cette catégorie ne présentent pas tous les symptômes caractéristiques de
l’autisme malgré des déficits significatifs des compétences dans le domaine des interactions
sociales et de la communication (APA, 1987). Les critères d’identification de l’autisme seront
de nouveau révisés en 1994 (DSM-IV, cf. annexe II, p.31) et en 2013 (DSM-5, cf. annexe III,
p.32). L’autisme est aussi défini dans la dixième révision de la Classification Statistique
Internationale des Maladies (CIM-10, cf. annexe IV, p.34) publiée par l’Organisation
Mondiale de la Santé en 1990 et utilisée dans le monde entier.
L’autisme typique (autisme de Kanner), le TED-NS, et le syndrome d’Asperger, sont
rassemblés sous le terme de troubles du spectre de l’autisme (TSA) dans la DSM-5 TM
(Diagnostic and Statistical Manual of mental disorders). Ils sont décrits comme des troubles
neuro-développementaux caractérisés par des troubles précoces et persistants dans le domaine
des interactions sociales et de la communication comme par une capacité réduite à partager
émotions et intérêts et un manque de compréhension des gestes et des indices verbaux ou
non-verbaux. Des comportements répétitifs, l’insistance à suivre des routines strictes et des
intérêts restreints sont observés, ainsi qu’une hypersensibilité ou au contraire hyposensibilité
4
aux stimuli environnementaux (American Psychiatric Association, 2013). La CIM-11
présentera elle-aussi une révision du diagnostic d’autisme. Adoptée en mai 2019, elle entrera
en vigueur en janvier 2022.
La prévalence des TSA est estimée à 1,5% de la population des pays développés et à
0.76% de la population mondiale selon l’OMS (Lyall, Croen, Daniels, Fallin, Ladd-Acosta,
Lee, Park, Snyder, Schendel, Volk, Windham & Newschaffer, 2020).
De nombreuses études sont en cours pour identifier des particularités génétiques,
métaboliques et cérébrales (structurales et fonctionnelles) en lien avec l’autisme. Toutefois, il
n’existe pas encore de marqueurs biologiques du TSA, son diagnostic repose essentiellement
sur l’observation clinique. Autant dans la recherche qu’en clinique, les instruments de
référence internationale pour poser ce diagnostic sont un entretien structuré avec les parents,
l’Autism Diagnostic Interview-Revised (ADI-R), une observation semi-structurée et
standardisée, Autism Diagnostic Observation Schedule (ADOS / -2), en combinaison avec un
examen diagnostique différentiel par un clinicien expérimenté (Kamp-Becker, Albertowski,
Becker, Ghahreman, Langmann, Mingebach, Poustka, Weber, Schmidt, Smidt, Stehr,
Roessner, Kucharczyk, Wolf & Stroth, 2017).
A défaut d’existence de tests clairs et objectifs, la détermination du diagnostic TSA
repose donc sur le niveau d’expertise des personnes réalisant et analysant les résultats des
évaluations ainsi que sur des manuels de référence dans lesquels les critères d’identification
de ce trouble hétérogène ont significativement évolué depuis 1943. Il faut aussi souligner
qu’au niveau de la pratique clinique, un diagnostic d’autisme peut permettre la prise en charge
financière, par les assurances santé notamment, de thérapies comportementales très coûteuses
comme l’Applied Behavior Analysis (ABA, analyse appliquée du comportement), en
particulier aux Etats Unis et au Canada. Les cliniciens doivent donc pouvoir faire abstraction
des conséquences importantes d’un diagnostic de TSA en termes de soins et de bénéfices pour
les familles quand ils évaluent leurs patients. Le fait que certains symptômes observés
peuvent se retrouver dans d’autres troubles neurologiques comme les troubles de l’attention,
des conduites ou les troubles anxieux, compliquent également l’évaluation. De plus,
l'expression des troubles varient en fonction de l’âge et du niveau développement des patients
(Kamp-Becker & al, 2017).
De nombreux médias à travers le monde considèrent que nous sommes face à une
“épidémie d’autisme”. Considérant que la définition de l’autisme et les critères de diagnostic
évoluent au fur et à mesure des révisions des outils de classification des maladies et des
troubles mentaux, et que le diagnostic différentiel ne repose pas sur des tests objectifs, il
5
convient de se demander dans quelle mesure l’évolution des outils de diagnostic de l’autisme,
des ouvrages de référence au processus diagnostique, impacte le nombre de personnes
diagnostiquées et les conséquences qui en découlent.
Pour cela, il est nécessaire, dans un premier temps, d’évaluer les variations du taux de
prévalence de l’autisme au fil des années. Pour cela, l’analyse d’études épidémiologiques est
nécessaire. Comme l’estimation de cette prévalence est importante pour l’optimisation de
l'accès aux soins et l’évaluation des besoins en prise en charge des personnes porteuses
d’autisme, nous disposons des résultats de nombreuses études scientifiques à travers le
monde, grâce au financement des pouvoirs politiques.
Pour déterminer l’impact potentiel de l'évolution du diagnostic de l’autisme sur ce
taux, tous les facteurs pouvant influencer cette prévalence doivent être explorés: génétiques,
environnementaux et méthodologiques. Enfin, pour apprécier l’amplitude de cet impact, il est
important d’envisager les conséquences potentielles de cette évolution sur la recherche et la
prise en charge de l’autisme.
6
ANALYSE DE LA LITTÉRATURE
7
de la CIM. Toutefois, il souligne également que le diagnostic final dans la plupart des études
repose sur le jugement d’experts dans l’autisme, ce qui pourrait atténuer les différences liées à
l’utilisation de critères de diagnostic hétérogènes.
Il est à noter que les études présentant un échantillon de petite taille ont une tendance
significative à rapporter des taux de prévalence supérieurs (Fombonne, 2003). De 1966
jusqu’à la fin des années 80, le taux médian de prévalence de l’autisme serait donc de 4,4 pour
10 000. Ce taux a augmenté significativement depuis 1987, atteignant plus de 10 cas pour 10
000 personnes, avec une grande variabilité selon les études, de 7.8 à plus de 70 cas pour 10
000 individus (cf. annexe V, table 1, p.35).
Seulement une partie de ces études procurent des données sur les troubles envahissants
du développement non spécifiés (TED NS), (cf. annexe V, table 2, p.35). Les enfants recevant
un diagnostic de TED NS présentent des symptômes de TSA mais leur état ne répond pas à
tous les critères stricts de l’autisme (American Psychological Association, 194). Ces enfants
ont tout de même des difficultés de relation sociale, des troubles de la communication et des
comportements répétitifs. En résumé, pour 2 enfants porteurs d’autisme dans les études
épidémiologiques, 3 autres enfants vont présenter des troubles sévères similaires mais ne
rentrant pas exactement dans les critères de l'autisme (Fombonne 2003).
Peu d’études se sont intéressées spécifiquement au syndrome d’Asperger, Fombonne
estime sa prévalence à 2,5 pour 10 000. Les troubles désintégratifs de l’enfance ont une
prévalence estimée à 0,2 pour 10 000. Globalement, les études des années 2000 indiquent une
prévalence des troubles du spectre autistique de l’ordre de 30 pour 10 000. Cependant,
Fombonne souligne que les dernières études présentées dans cette analyse annoncent des taux
de l’ordre de 60 pour 10 000. Cette prévalence est confirmée dans une analyse plus récente
d’études épidémiologiques à travers le monde, avec un taux médian de 62 pour 10 000
(Elsabbagh, Divan, Koh, Kim, Kauchali, Marcín, Montiel-Nava, Patel, Paula, Wang, Yasamy,
& Fombonne, 2012).
La figure 1 résume visuellement cette hausse apparente des cas d’autisme et de TED
NS depuis les années 90, selon les études analysées par Fombonne.
8
Toutefois, il faut noter que la hausse observée du nombre de cas d’enfants ayant reçu
un diagnostic d’autisme n’a pas la même amplitude selon le type d’autisme étudié. Une étude
longitudinale de cohortes d’enfants et d’adolescents âgés de 0 à 17 ans, réalisée de 2001 à
2011 à Stockholm, retrouve aussi cette augmentation de prévalence, le taux étant multiplié par
3,5 en 10 ans pour les enfants de 0 à 17 ans (Idring, Lundberg, Sturm, Dalman, Gumpert, Rai,
Lee & Magnusson, 2014). Toutefois, selon les auteurs de cette étude, la hausse est
principalement imputable au fait que le nombre de cas de TSA sans déficit intellectuel a été
multiplié par 8 de 2001 à 2011 alors que les cas de TSA avec déficit intellectuel n’ont que
légèrement augmenté, passant de 0,28 à 0,34%. De même, aux Etats-Unis, les Centers for
Disease Control and Prevention (CDC) estime que l’augmentation de la prévalence de
l’autisme durant la dernière décennie est majoritairement expliquée par la hausse du nombre
de cas les plus légers, le changement étant largement moindre pour les cas associant un déficit
intellectuel (Lyall, Croen, Daniels, Fallin, Ladd-Acosta, Lee, Park, Snyder, Schendel, Volk,
Windham & Newschaffer, 2017).
De nombreuses hypothèses ont été formulées pour tenter d’expliquer l’accroissement
du nombre de cas de TSA recensés à travers le monde au fil des ans, notamment une
augmentation de facteurs de risques environnementaux, un meilleur accès au diagnostic, des
changements dans la définition et les critères de diagnostic de l’autisme, et une sensibilisation
accrue des populations, sans qu’une augmentation réelle de l’incidence ne soit définitivement
écartée (Idring & al, 2014).
9
2. Causes potentielles de l’évolution du nombre de cas
10
les facteurs de risques potentiels de la conception à la période suivant immédiatement la
naissance. La prise de certains médicaments par la mère pendant la grossesse, comme le
thalidomide ou l’acide valproïque, a été associée avec l’augmentation du risque d’autisme
chez son enfant. Le thalidomide a été utilisé à la fin des années 1950 et au début des années
1960 pour traiter, entre autres, les nausées matinales de la femme enceinte. Suite à la
découverte de nombreux cas de malformations congénitales, il n’est plus utilisé chez les
femmes enceintes depuis les années 1960 (Franks, Macpherson & Figg, 2004) et ne peut donc
être une des causes de la hausse de la prévalence de l’autisme. Par contre, l’acide valproïque,
utilisé pour traiter l’épilepsie et les troubles bipolaires depuis 1967, est toujours prescrit. Il est
toutefois interdit à la vente en France depuis 2017 pour les jeunes filles et femmes enceintes
traitées pour des troubles bipolaires si elles ne prennent pas de moyens de contraception
(Casassus, 2017). Cependant, le risque d’augmentation des cas d’autisme engendré par 14 322
femmes exposées en France depuis 1967 reste faible, comparé au 700 000 individus porteurs
d’autisme en France (INSERM, 2018). Des infections virales contractées durant la grossesse,
la rubéole et le cytomégalovirus, sont corrélées avec des déficits des compétences sociales
chez l’enfant. Certaines maladies thyroïdiennes, affectant la mère ou le fœtus, ont également
été associées à des perturbations du développement du système nerveux central de l’enfant.
Cependant, aucune augmentation de la prévalence des ces maladies n’a été retrouvée dans la
littérature scientifique. Les auteurs notent aussi que des études se développent sur l’effet de la
prise d’ocytocine sur l’amélioration des symptômes autistiques. D’autres études indiquent que
des déficiences en Zinc, une synthèse anormale de la mélatonine, le diabète maternel, le stress
prénatal et périnatal, et l’âge parental sont associés avec une augmentation du risque
d’autisme (Grabucker, 2013). La prématurité et les complications néonatales (scores Apgar de
moins de 7, faible poids de naissance, hyperbilirubinémie, détresse respiratoire, hémorragies
intracrâniennes et infections) ont aussi été corrélées avec l’autisme. Les risques associés avec
l’exposition au tabac dont l’usage est stable ou en baisse depuis les années 1990, la pollution
de l’air et des substances organiques volatiles sont aussi explorés (Maravić, Milovančević,
Pekmezović, Ercegovac, Vončina, Toševski, 2016). Matsuzaki et al concluent que l’autisme
est probablement provoqué par l’interaction entre plusieurs gènes mais aussi que des facteurs
épigénétiques et environnementaux peuvent contribuer à l'expression variable des symptômes
autistiques. Selon Maravić et al, l'augmentation de la pollution de l'air, l'utilisation de
médicaments pendant la grossesse, l'augmentation de l'âge des parents, mais aussi le fait que,
en raison de son développement, la médecine moderne parvient à surpasser les complications
11
prénatales et périnatales qui, jusqu'à récemment, étaient incompatibles avec la vie, pourraient
expliquer en partie la hausse de la prévalence de l’autisme.
De nombreuses recherches ont été aussi effectuées après l’apparition d’une
controverse sur le rôle de la vaccination dans l’autisme, suite à la publication de différents
travaux d’Andrew Wakefield en 1998 dans “The Lancet”, mettant en cause le vaccin contre la
rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR). L’article publié a fait l'objet d’une rétractation par
la revue en 2010, Wakefield ayant été inculpé d’abus sur enfants, falsification et
malhonnêteté. Cette publication a été suivie de nombreuses études à travers le monde qui
n’ont pas pu établir un lien entre autisme et ROR: au moins vingt études de cohortes, de cas
témoins ou de registres au Royaume Uni, États-Unis, Japon , Finlande, Canada, Pologne et
Danemark (Maisonneuve & Floret, 2012). Le vaccin ROR n’est donc pas associé avec une
augmentation du risque de d’autisme.
12
développement-non autrement spécifiés ou encore autisme atypique), le CIM-10 définit
plusieurs diagnostics qui correspond à cette catégorie. Les auteurs ajoutent que les chercheurs
s’appuient de plus en plus ces dernières années sur des définitions encore plus élargies de
l’autisme reposant sur une approche dimensionnelle du phénotype de ce trouble. Les limites
diagnostiques entre autisme et troubles envahissants du développement s’en trouvent floutées
et cette évolution peut avoir un effet sur les mesures de la prévalence de l’autisme dans les
études les plus récentes. Elsabbagh et al discutent cet impact possible sur les mesures de
prévalence en Europe et en Amérique.
Lundström, Reichenberg, Anckarsäter, Lichtenstein et Gillberg se sont penchés sur la
prévalence du phénotype de l’autisme en Suède dans une étude publiée en 2015. Ils ont
conduit une analyse de données collectées de 1993 à 2002. Ils ont comparé la prévalence
annuelle de diagnostic d’autisme, reportée officiellement dans le registre national, avec celle
du phénotype autistique évaluée par des entretiens téléphoniques standardisés. Cette dernière
est restée stable durant cette étude alors que la prévalence officielle augmente
significativement durant cette même période. La première cause mise en avant par les
chercheurs pour cet écart serait les modifications répétées pendant cette période des critères
de diagnostic, majoritairement par leur élargissement.
Cependant, la dernière version du DSM, le DSM-5, publié en 2013, ne semble pas
avoir le même impact que les évolutions précédentes sur le diagnostic de l’autisme. En effet,
selon l’étude en 2015 de Wheeler, Mussey, Villagomez, Bishop, Raspa, Edwards, Bodfish,
Bann et Bailey Jr., les changements dans les critères diagnostiques de cette édition du DSM
sont destinés à augmenter la fiabilité et la spécificité du diagnostic. Dans le DSM-5, le trouble
du spectre autistique inclut maintenant les sous-types, préalablement distincts, de la catégorie
des troubles envahissants du développement non spécifié décrite dans le DSM-IV-TR, le
syndrome d’Asperger n’y apparaît plus. Les critères relatifs aux troubles de l’interaction
sociale et de la communication sont regroupés en un seul critère, le critère A, mais la
catégorie des comportements répétitifs, stéréotypés et des intérêts restreints, reste un critère à
part entière, le critère B. Une définition des niveaux de sévérité des symptômes a aussi été
ajoutée. Le seuil de positivité pour le diagnostic a également été réévalué. Ainsi, le DSM-5
exige que les trois symptômes du critère A et au moins deux du critère B soient présents dès
les étapes précoces du développement de l’enfant, même s’ils peuvent ne pas être pleinement
manifestes jusqu'à ce que les demandes sociales excèdent les capacités limitées de la
personne. Selon Wheeler et al, une méta-analyse de 14 études rapporte une réduction
moyenne de 31% des diagnostics de TSA avec l’application des critères de la DSM-5, de 22%
13
pour l’autisme et de 70% pour les troubles envahissants du développement non spécifiés. Ils
notent cependant que le modèle à deux facteurs du DSM-5 a une meilleure validité
conceptuelle que le modèle triadique du DSM-IV TR, selon une analyse factorielle.
Cependant, certaines modifications dans les critères diagnostiques peuvent avoir introduit de
l'hétérogénéité dans la DSM-5. Par exemple, le Trouble de l’Attention avec ou sans
Hyperactivité (TDA/H) qui faisait partie du diagnostic différentiel pour la DSM-IV est
considéré comme une co-morbidité possible de l’autisme dans la DSM-5, ce qui fait que les
troubles des relations sociales accompagnant le TDAH sévère peuvent être confondus avec
des troubles autistiques.
En 2018, Fombonne discute la validité des estimations de la prévalence de l’autisme
dans un éditorial publié dans le Journal of Child Psychology and Psychiatry. Cet article est
écrit en réaction à la publication par le Center for Disease Control and Prevention (CDC) des
nouveaux chiffres de l’autisme aux Etats-Unis: après deux études successives, en 2010 et
2012, suggérant une stabilisation de la prévalence à environ 1,48%, les nouvelles études
montrent de nouveau une augmentation graduelle de celle-ci. Il se penche sur les raisons pour
lesquelles ces chiffres ont pu être potentiellement surestimés. Le CDC s’appuie sur les critères
diagnostiques de la DSM-IV, qui, comme nous l’avons vu, sont plus larges que ceux du
DSM-5. En effet, Fombonne révèle, qu’en s’appuyant sur les critères comportementaux de ce
dernier dans une analyse préliminaire non publiée, l’enquête du CDC fournit alors une
estimation de 1,45% de la prévalence, contre 1,68% en s’appuyant sur le DSM-IV.
14
statistiques non testés et potentiellement biaisés pour estimer le nombre de cas d’autisme dans
cette population.
De plus, Fombonne relève l’absence d’uniformité dans les méthodologies pour
identifier les cas d’autisme. Certaines études reposent sur l’analyse de dossiers médicaux,
d’autres sur un diagnostic scolaire d’autisme, d’autres sur un simple questionnaire rempli par
les parents, d’autres sur un examen clinique, et enfin certaines utilisent plusieurs de ces
méthodes.
Au sujet des évaluations directes des sujets de l’étude, Fombonne souligne que les cas
d’autisme ne peuvent être confirmés que si les données collectées et les observations cliniques
sont de qualité. L’usage d’outils diagnostiques standardisés, tels l’ADOS ou l’ADI-R, ne sont
pas suffisants pour valider les diagnostics. Selon Fombonne, la validité de la détermination
des cas d’autisme ne réside dans aucun instrument ou ses scores; il nécessite plutôt un
processus interprétatif d'ordre supérieur. Il note aussi que les valeurs seuils de ces outils ont
été établies grâce à l’utilisation de groupes contrôles contenant des enfants au développement
typique ou porteurs d’une déficience intellectuelle sans troubles autistiques. La performance
de ces outils peut ainsi être perturbée par l’existence d’enfants souffrant de troubles
psychiatriques dans la population scolaire, sans déficit intellectuel ou troubles du langage.
Ces enfants, présentant des déficits de la communication sociale et/ou des comportements
répétitifs et des intérêts restreints dus à ces troubles psychiatriques, peuvent recevoir un
diagnostic erroné de TED NS, si les études s’appuient sur le DSM-IV ou la CIM-10, qui de
plus n’exige pas l’existence de troubles avant l’âge de 3 ans.
De plus, quand les enquêtes s’appuient sur l’examen de dossiers médicaux ou
scolaires, ce qui est le cas pour le CDC, Fombonne souligne que les mêmes données sont
souvent utilisées pour le dépistage et la confirmation du diagnostic, entraînant un risque de
raisonnement circulaire. Les risques de sur-diagnostiquer l’autisme sont plausibles puisque
dans une de ses études, il n’a pas pu confirmer le diagnostic d’autisme de 30% des
participants. De plus, les enfants sans dossiers médicaux et scolaires ont été exclus d’office de
l’enquête réalisée par le CDC. Les données des catégories économiques défavorisées, des
minorités ethniques et de certains états, où la population a moins accès aux soins, sont donc
sous-évaluées. La prévalence de l’autisme pour chaque enquête à travers les états et la hausse
des chiffres est donc plus difficile à interpréter, la variabilité du nombre de cas et
l'hétérogénéité des chiffres à travers les états pouvant aussi être attribuée en partie par
l’accès, ou non, aux soins, par une partie de la population. Il convient d’ajouter que même si
un outil de référence comme l’ADOS a été utilisé, la précision de cet outil pour détecter
15
correctement les cas d’autisme en milieu clinique varie significativement en fonction du
niveau d’expérience de l’évaluateur tant au sujet de l’ADOS que des symptômes de l'autisme
et la qualité d’administration du test (Kamp-Becker & al, 2018).
Quant aux enquêtes par entretien téléphonique avec les parents ou éducateurs, l’ordre,
le format et la formulation des questions dans les questionnaires peuvent aussi influencer les
conclusions lors de l’analyse des résultats, comme Zablotsky, Black, Maenner, Schieve, and
Blumberg le mettent en évidence en 2015 au sujet de l’impact des modifications apportées à
la National Health Survey sur l’estimation de la prévalence de l’autisme. Le même effet a
aussi été retrouvé au sujet de l’ADI-R: la sévérité des symptômes passés et présents décrits
par les parents est moindre s’ils sont interrogés sur l’historique de symptômes en premier lieu
comparé à s’ils sont tout d’abord interrogés sur les symptômes actuels (Jones, Risi, Wexler,
Anderson, Corsello, Pickles & Lord, 2015). De plus, la fiabilité de l’ADI-R est également
inférieure quand il est administré sur les populations latines aux Etats-Unis (Vanegas,
Magaňa, Morales et McNamara, 2016), ce qui pose la question de la validité de l’usage de
questionnaires considérés comme outils de référence à travers les différentes langues et
cultures.
16
comportementales, permettant de diminuer les troubles du comportement et d'augmenter les
capacités de communication et d'habiletés sociales, sont très développées et reconnues comme
efficaces. Toutefois, ces thérapies ne sont remboursées que si le bénéficiaire des soins a reçu
un diagnostic d’autisme. Cela pourrait expliquer que dans ces deux études, la substitution de
diagnostic se fasse largement au profit de l’autisme.
17
générale est devenue une priorité des gouvernements et des organisations non
gouvernementales, donnant naissance au niveau mondial au Mois de Sensibilisation à
l’Autisme, au Jour de Sensibilisation à l’Autisme et à la campagne Light It Up Blue
(Dillenburger, Jordan, McKerr, Lloyd & Schubotz, 2017). L’effet est positif sur l’inclusion
de la population autiste dans le milieu ordinaire. Dillenburger et al rapportent en effet qu’en
plus de la population adulte, les enfants et les jeunes ont un niveau significatif de
sensibilisation et de connaissances sur l'autisme, des attitudes positives envers leurs pairs
autistes, étant prêts à aider ceux qui sont victimes d'intimidation. Si la proportion d’individus
porteurs d’un trouble augmente, ils ont aussi plus de moyens de pression pour leur prise en
charge. Les associations de parents ont ainsi acquis une grande influence politique (Chamak,
2010). Comme le décrit Chamak, l’activisme des associations américaines a permis la
reconnaissance de l’autisme comme un handicap qui permet de bénéficier de l’aide à
l’éducation depuis 1991. L’influence des organisations telle Autism Speaks, créée en 2005,
est très importante au niveau politique et a permis la création de lois obligeant les services de
santé à prendre en charge les soins des personnes porteuses d’autisme. Ainsi, comme vu
précédemment, les thérapies comportementales comme l’ABA (applied Behavior Analysis),
dont l’efficacité pour diminuer les symptômes autistiques a été prouvée (Peters-Scheffer,
Didden, Korzilius et Sturmey, 2011) sont maintenant remboursées par les compagnies
d’assurance aux Etats-Unis du fait de lois instaurées dès 2006 dans certains états (National
Conference of States Legislature, 2018). La sensibilisation à l’autisme s’est aussi étendue en
Europe. Ainsi, en France, des associations de familles de personnes porteuses de troubles du
spectre autistique ont aussi largement participé aux Plans Autisme (Chamak, 2010).
Toutefois, l’augmentation de l'hétérogénéité a aussi des effets sur l’évolution des types
d'associations. En effet, des associations de personnes avec un diagnostic d’asperger ou
s’auto-diagnostiquant autistes voient le jour. Leur vision de l’autisme s’opposent à celles
d’associations de parents d’enfants souffrant souvent de symptômes sévères, relevant plus de
la définition stricte de l’autisme. Ces dernières revendiquent la reconnaissance de l’autisme en
tant qu’handicap, l’aide aux traitements et à la recherche pour traiter l’autisme, tandis que les
premières se mobilisent pour que l’autisme soit reconnu comme une manifestation de la
neurodiversité et condamnent les parents et professionnels souhaitant rendre les personnes
autistes “conformes” (Chamak, 2010). Ces divergences entre les demandes de populations aux
de extrémités opposées du spectrum élargi de l’autisme, entraînant l’absence d’un message
cohérent délivré par l’ensemble de la population avec autisme et de leurs familles, pourraient
avoir un impact négatif sur les actions gouvernementales au sujet de la cause de l’autisme.
18
DISCUSSION
Tabac En baisse
19
Peu de facteurs de risques environnementaux ont vu leur présence augmenter depuis
les années 1990. Seuls l’augmentation de facteurs tels que l’âge parental à la naissance, la
pollution de l’air et le fait que plus d’enfants survivent maintenant aux complications
néonatales pourraient expliquer une augmentation des cas d’autisme (Maravić & al, 2016).
Toutefois, pour les polluants environnementaux, l’étude citée par Maravić et al à ce sujet
conclut avec prudence que bien que l’association entre polluants et autisme a été retrouvée
pour certains d’entre eux, des études supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si un
lien de causalité existe (Kalkbrenner, Schmidt & Penlesky, 2014). De plus, dans beaucoup
d’études portant sur ce risque, il n’a pas été fait de distinction entre les risques portant sur
l’autisme avec ou sans déficit intellectuel, et des différences méthodologiques ont également
été rapportées par Maravić et al. Pour valider et quantifier cette association entre les facteurs
de risque mentionnés ci-dessus et l’augmentation beaucoup plus importante des cas de TSA
sans déficit intellectuel, cette donnée est cruciale. En son absence, nous ne pouvons
qu’émettre l’hypothèse que des facteurs environnementaux jouent un rôle potentiel, non
quantifiable, dans la hausse de la prévalence.
Cependant, en l’absence de marqueurs biologiques pouvant identifier clairement et
objectivement les cas d’autisme, tous les auteurs s’accordent à identifier le rôle non
négligeable de l’évolution des critères diagnostiques dans la hausse de la prévalence. Compte
tenu des différences dans la façon dont les études ont défini et/ou diagnostiqué l’autisme au
cours du temps et à travers le monde, il est difficile de comparer les résultats obtenus. Des
travaux de Kanner en 1966 à la DSM-IV, encore utilisée en en 2018 par le CDC, la définition
a été de plus en plus élargie englobant des cas de plus en plus légers. Cela pourrait expliquer
que l’augmentation des cas d’autisme se retrouve majoritairement chez les enfants porteurs de
TSA sans déficience intellectuelle. En effet, les cas d’autisme typique, répondant à la
définition stricte de l'autisme par Kanner, n’ont eux que légèrement augmentés. De plus, cet
élargissement permet des substitutions de diagnostic entre troubles-neurodéveloppementaux,
un quart de la hausse de la prévalence peut ainsi être expliquée par un changement de
diagnostic en Californie (King & Bearman, 2008). Il ne faut pas oublier que certains soins,
telle l’analyse appliquée du comportement, ne sont remboursés que si l'enfant est porteur d’un
diagnostic d’autisme. Même si les thérapies ne sont pas remboursées dans d’autres parties du
monde, il est probable que la sensibilisation à l'autisme du public général oriente les
demandes de diagnostic des parents qui font face à un retard de développement de leur enfant
et qui voudraient pouvoir identifier le trouble qui se cache derrière ses symptômes. Cela serait
alors plausible que ces pressions potentielles poussent le clinicien à s’orienter vers un
20
diagnostic d’autisme face à un profil qui correspondrait à plusieurs troubles
neurodéveloppementaux, du fait du floutage des définitions.
À cela s’ajoutent les différences méthodologiques entre les études à travers le temps et
le monde que Fombonne a indiquées dès 2003 . La façon dont les données sont recueillies
puis analysées pourrait avoir un impact non négligeable sur le chiffrage de la prévalence de
l’autisme. Les outils de collecte de données, plus ou moins fiables, varient entre les études et
nécessitent quelquefois l’application de modèles statistiques non testés. De même, les outils
de diagnostic sont plus ou moins adaptés selon la langue ou l’origine culturelle des familles et
leur interprétation varie en fonction du niveau d’expérience de l’évaluateur.
Lundström et al montrent, à l’échelle d’un pays, la Suède, par l’utilisation d’outils
standardisés, un stabilité de la prévalence, alors que les organismes officiels suédois
rapportent une hausse de celle-ci. Il serait intéressant de répliquer cette méthode sur les
chiffres d’autres pays à travers le monde pour savoir si le même phénomène se reproduit. Des
études américaines laissent entrevoir la plausibilité de cette surestimation de la prévalence par
les organismes officiels. Fombonne rapporte en 2018 qu’il ne peut confirmer que 70% des cas
d’autisme dans certaines de ses études. En analysant le dernier rapport du CDC, il souligne
qu’avec les critères de la DSM-5, plus restrictive que la DSM-IV, la prévalence de l’autisme
serait stable depuis 2010.
Même si nous ne pouvons pas quantifier précisément l’impact de l’évolution des
critères diagnostiques sur les chiffres de la prévalence, nous pouvons toutefois affirmer qu’il
existe et qu’il contribue de manière significative à la hausse de la prévalence, de façon plus
affirmative que pour les facteurs environnementaux.
L’augmentation de l'hétérogénéité de la population autistique n’est pas sans
conséquences. Les différences entre la population recevant un diagnostic d’autisme et la
population générale diminuant, la validation de modèles mécanistes des TSA par les
chercheurs pourrait devenir difficile (Rødgaard & al, 2020). En plus d’optimiser les prises en
charge, une meilleure compréhension de l’autisme grâce à ces modèles augmenterait pourtant
les chances d’obtenir des tests objectifs fiables permettant d’augmenter la précision du
diagnostic. Tout frein à la recherche scientifique est donc doublement dommageable pour les
individus avec autisme. La hausse de la prévalence a d’abord eu un effet positif sur l’accès et
le remboursement des thérapies par la sensibilisation du grand public et le poids des
associations de parents dans la création de mesures gouvernementales. Cependant, avec
l'hétérogénéité croissante, les combats des associations divergent, avec des personnes militant
pour que l’autisme soit reconnu comme représentation de la neurodiversité, non pas un
21
handicap nécessitant des soins, au détriment des personnes handicapées par leur autisme
sévère. À long terme, ces discours opposés pourraient compromettre la reconnaissance des
troubles des personnes autistes n’ayant pas la capacité d’exprimer verbalement leurs besoins,
de faire entendre leurs voix. Leurs parents subissent en effet les pressions d’associations qui
diffusent des messages sur les réseaux sociaux où les thérapies utilisées pour améliorer les
symptômes autistiques sont comparés à de la maltraitance, altérant ou même détruisant la
personnalité de leurs enfants (Liu, Johnson & Rommelfanger, 2018).
Cette analyse repose sur un échantillon restreint d’articles scientifiques. Toutefois, les
études sélectionnées ont été réalisées sur plusieurs continents. Dans celles-ci, les chercheurs à
travers le monde ont souligné l’impact significatif des évolutions des critères et outils
diagnostiques, et la variabilité méthodologique que cela entraîne, sur la hausse de la
prévalence de l’autisme. Aucune étude scientifique imputant cette hausse à une hausse
significative de l’incidence n’a pu être trouvée lors de la rédaction de ce travail d’études et de
de recherche.
Pour affiner cette analyse, il serait important d'avoir plus de données sur des mesures
de niveau de prévalence de l’autisme réalisées en utilisant la définition de DSM-5 pour
diagnostiquer l’autisme. Seul un article de recherche a été identifié et étudié ici, limitant la
portée de l’analyse, l’usage de la DSM-5 devrait se généraliser dans les prochaines années. De
plus, les recherches sur les facteurs environnementaux comme les polluants se développent
seulement depuis une dizaine d’années, il serait donc nécessaire de répéter cette analyse
régulièrement pour, peut-être, pouvoir préciser l’impact de ces facteurs sur la prévalence de
l’autisme et pouvoir conclure de manière plus affirmative sur l’évolution de l’incidence de
l’autisme au fil du temps.
22
CONCLUSION
23
BIBLIOGRAPHIE
American Psychiatric Association. (1980). Diagnostic and Statistical Manual of Mental
Disorders, Third Edition. Washington, D.C.: American Psychiatric Association
Publishing.
Coo, H., Ouellette-Kuntz, H., Lloyd, J.E.V., Kasmara, L., Holden, J;J.A., Lewis, M.E.S.
(2007). Trends in Special Education Code Assignment for Autism: Implications for
Prevalence Estimates. Journal of Autism and Developmental Disorders, 37. 1941-1948.
Dillenburger, K., Jordan, J-A., Mckerr, L., Lloyd, K., Schubotz, D. (2017). Autism
awareness
in children and young people: surveys of two populations. Journal of intellectual
disability research, 61(8). 766-777.
Elsabbagh, M., Divan, G., Koh, Y., Kim, Y. S., Kauchali, S., Marcín, C., Montiel-Nava, C.,
Patel, V., Paula, C.S., Wang, C., Yasamy, M.T., Fombonne, E. (2012). Global Prevalence
of Autism and Other Pervasive Developmental Disorders. Autism Research, 5. 160–179.
24
33 (4). 365-382.
Idring, S., Lundberg, M., Sturm, H., Dalman, C., Gumpert, C., Rai, D., Lee, B.K.,
Magnusson, C. (2014). Changes in Prevalence of Autism Spectrum Disorders in
2001–2011: Findings from the Stockholm Youth Cohort. Journal of Autism and
Developmental Disorders, 45. 1766–1773.
INSERM (2018, 18 mai). Autisme.
https://www.inserm.fr/information-en-sante/dossiers-information/autisme
Jones, R.M., Risi, S., Wexler, D., Anderson, D., Corsello, C., Pickles, A., Lord, C. (2015).
How interview questions are placed in time influences caregiver description of social
communication symptoms on the ADI-R. Journal of Child Psychology and Psychiatry
56(5). 577–585.
Kalkbrenner, A. E., Schmidt, R.J., Penlesky, A.C. (2014). Environmental Chemical
Exposures
and Autism Spectrum Disorders: A Review of the Epidemiological Evidence. Current
Problems in Pediatric and Adolescent Health Care, 44(10). 277-318.
Kamp-Becker, I. , Albertowski, K., Becker, J., Ghahreman, M., Langmann, A., Mingebach,
T., Poustka, L., Weber, L., Schmidt, H., Smidt, J., Stehr, T., Roessner, V., Kucharczyk,
K., Wolff, N., Stroth, S. (2018). Diagnostic accuracy of the ADOS and ADOS in clinical
practice. European Child & Adolescent Psychiatry, 27(9).1193-1207.
King, M., Bearman, P. (2008). Diagnostic change and the increased prevalence of autism.
International Journal of Epidemiology, 38. 1224–1234.
Liu, E. Y. (2017). Neurodiversity, Neuroethics, and the Autism Spectrum. In: L.S.M.,
Johnson & K.S., Rommelfanger (Eds), The Routledge Handbook of Neuroethics,
(394-411). Abingdon-on-Thames : Routledge.
25
1(3). 124-135.
Lundström, S., Reichenberg, A., Anckarsäter, H., Lichtenstein, P., Gillberg, C. (2015).
Autism phenotype versus registered diagnosis in Swedish children: prevalence trends
over 10 years in general population samples. The BMJ, 350. 1-6.
Lyall, K., Croen, L., Daniels, J., Fallin, D., Ladd-Aosta, C., Lee, B.K., Park, B.Y., Snyder,
N.W., Schendel, D., Volk, H., Windham, G.C., Newschaffer, C. 2020. The Changing
Epidemiology of Autism Spectrum Disorders. Annual Revue of Public Health, 38.
81-102.
Maisonneuve, H., Floret, D. (2012). Affaire Wakefield : 12 ans d’errance car aucun lien
entre autisme et vaccination ROR n’a été montré. Presse Medicale, 41. 827–834.
Maravić, V.M., Milovančević, M.P. , Pekmezović, T., Ercegovac, M.P., Vončina, M.M.,
Toševski, D. L. (2016). Perinatal complications, environmental factors and autism
spectrum disorders. Medicinski Podmladak, 67(4). 20-25.
Matsuzaki, H., Iwata, K., Manabe, T., Mori, N. (2012). Triggers for Autism: Genetic and
Environmental Factors. Journal of Central Nervous System Disease, 4. 27-36.
National Conference of States Legislature (2018). Autism and Insurance Coverage: State
Laws. Consulté à l'adresse:
https://www.ncsl.org/research/health/autism-and-insurance-coverage-state-laws.aspx.
Peters-Scheffer, N., Didden, R., Korzilius, H., Sturmey, P. (2011). A meta-analytic study on
the effectiveness of comprehensive ABA-based early intervention programs for children
with Autism Spectrum Disorders. Research in Autism Spectrum Disorder, 5. 60-69.
Rødgaard, E., Jensen, K., Vergnes, J., Soulières, I., Mottron, L. (2020). Temporal Changes in
Effect Sizes of Studies Comparing Individuals With and Without Autism A
Meta-analysis. JAMA Psychiatry, 76(11).1124-1132.
Vanegas, S.B., Magaňa, M., Morales, M., McNamara, E. (2016). Clinical Validity of the
ADI-R in a US-Based Latino Population. Journal of Autism and Developmental
Disorders, 46. 1623-1635.
Volkman, F. R., Cicchetti D.V., Bregman J., Cohen D.J. (1992). Three Diagnostic Systems
for Autism: DSM-III, DSM-III-R, and ICD-101. Journal of Autism and Developmental
Disorders, 22. 483-492.
Wheeler, A.C., Mussey, J., Villagomez, A., Bishop, E., Raspa, M., Edwards, A., Bodfish, J.,
Bann, C., Bailey Jr., D.B. (2015). DSM-5 Changes and the Prevalence of Parent-
26
Reported
Autism Spectrum Symptoms in Fragile X Syndrome. Journal of Autism and
Developmental Disorders, 45. 816-829.
27
ANNEXES
28
ANNEXE I
Du DSM-III au DSM-II R, d’après Waterhouse, Wing, Spitzer et Siegel, 2012
29
30
ANNEXE II
DSM IV (American Psychiatric Association, 2000)
31
ANNEXE III
DSM 5 (American Psychiatric Association, 2013)
32
33
ANNEXE IV
CIM-10 (Organisation Mondiale de la Santé, 2007)
34
ANNEXE V
Extrait de l’article de Fombonne, 2003:
35
2000 Finlande 187 CIM 8, 9 et 10 12,2
36