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Thème 3 - Enjeux contemporains de la planète

SVT – 1 SPE

CHAPITRE 5
Écosystèmes et services environnementaux

Selon Wikipédia, le terme écosystème naît en 1935 sous la plume du botaniste anglais Arthur George Tansley : il s'agissait
d'attirer l'attention des chercheurs sur l'importance des échanges de matière entre les organismes et leur milieu. Il définit
un écosystème comme étant un « complexe d'organismes et de facteurs physiques. » Il ajoute que « les systèmes ainsi
formés sont […] les unités de base de la nature et […] offrent la plus grande diversité de type et de taille ».
Toujours d’après Wikipédia, le rapport de l'ONU sur l’Évaluation des écosystèmes pour le millénaire, en 2005, définit un
écosystème comme un « complexe dynamique composé de plantes, d’animaux, de micro-organismes et de la nature
morte environnante agissant en interaction en tant qu’unité fonctionnelle ».

A. Les écosystèmes : des interactions dynamiques entre les êtres vivants et entre
eux et leur milieu
On appelle écosystème un ensemble d’éléments naturels en relation les uns avec les
autres, constitué d’un milieu de vie, le biotope, et de l’ensemble des êtres vivants
que l’on y trouve, la biocénose. Sur Terre, il existe de nombreux écosystèmes
terrestres et aquatiques (lacs, montagnes, forêts…). Au sein d’un écosystème, les
êtres vivants sont diversifiés et établissent des relations entre eux, comme par
exemple au travers de chaînes alimentaires qui constituent un réseau trophique.
Les végétaux chlorophylliens sont des producteurs primaires à l’origine de la
biomasse et sont donc à la base des chaînes alimentaires en y faisant entrer la
matière minérale et l’énergie solaire. Le recyclage de la matière organique en
matière minérale est réalisé par les décomposeurs présents dans le sol.

1. Les interactions au sein d’un écosystème


Les interactions structurent l’organisation (biodiversité de l’écosystème), l’évolution (dynamique des populations) et le
fonctionnement de l’écosystème (production, flux de matières et réservoirs, recyclage de la matière organique, …). En
particulier, les êtres vivants génèrent ou facilitent des flux de matières (eau, carbone, azote…) qui entrent (absorption
racinaire, photosynthèse, respiration), circulent (réseau trophique) et sortent (évapotranspiration, érosion) de
l’écosystème. Une partie de la matière est recyclée, notamment grâce au sol. L’effet des écosystèmes dans les cycles
biochimiques ainsi constitués, se mesure par des bilans d’entrée/sortie de matière.

a. Les conditions abiotiques

Les paramètres physico-chimiques (eau, température, sols, luminosité,


altitude, …) interviennent dans la répartition des êtres vivants qui
s’installent ainsi là où les facteurs leurs conviennent. La biocénose est
donc en interaction avec le biotope.

La comparaison des écogrammes de différents arbres permet de constater que


certains d’entre eux possèdent les mêmes besoins physico-chimiques expliquant le
fait qu’on les retrouve régulièrement associés sur la planète dans un même biotope.
Ainsi sur la planète on distingue de grands ensembles climatiques qui définissent de
grands ensembles écologiques fonctionnels appelés biomes et caractéristiques
d’une zone géographique.

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b. Les différentes relations

Les flux vont varier d’un compartiment à un autre en fonction des relations interspécifiques qu’entretiennent les
différentes espèces de la biocénose :
 Les relations de coopération (mutualisme, symbiose) : les deux espèces bénéficient de l’interaction. Exemple : les
nodosités de certains végétaux abritant des bactéries facilitant l’assimilation de l’azote.
 Les relations d’exploitation (prédation, parasitisme) : une espèce profite de l’autre qui est perdante. Exemple de
prédation : le renard qui chasse le lapin. Exemple de parasitisme : le Gui dont les racines développent des suçoirs
prélevant sels minéraux et sucres dans la sève des arbres sur lesquels il se développe.
 Les relations de compétition : les valeurs sélectives des deux espèces (relatives à la sélection naturelle) sont
diminuées par leur interaction.

c. La biomasse et les pyramides écologiques

On appelle biomasse la masse d’êtres vivants dans un écosystème : on peut quantifier la masse d’une espèce, d’un groupe
plus vaste ou encore d’un niveau trophique. On peut également estimer la biomasse totale de la biocénose d’un
écosystème.
La biomasse est une description statique de la biocénose, elle définit
des stocks de matière. Or, les différents compartiments d’un
écosystème ne sont pas indépendants les uns des autres mais
échangent de la matière et de l’énergie et sont donc liés par des flux.
L’étude des flux de matière entre les compartiments, comme par
exemple le carbone, l’eau ou l’azote, permet d’établir des bilans
d’entrée et de sortie de la matière. Ainsi, le cycle du carbone dans un
écosystème comprend les flux de matières organiques circulant d’un
niveau trophique à l’autre. L’entrée du carbone dans l’écosystème est
due à l’assimilation du CO2 par les végétaux, grâce à la photosynthèse.
Le carbone ressort de l’écosystème sous forme de CO2, du fait de la
respiration des êtres vivants et des processus de décomposition de la
biomasse morte.

Pour un élément donné, le bilan entre entrée et sortie de l’écosystème


détermine si cet écosystème est un puits ou une source. Grâce à l’importance
de la fonction photosynthétique, les forêts, mêmes âgées, sont des puits
importants de CO2.

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Un réseau trophique regroupe l'ensemble des relations alimentaires entre les individus
d’un écosystème. Il traduit donc les chaînes de circulation de matière et d’énergie au sein
d’une biocénose. Au sein d’un réseau trophique, il est possible de définir différents
niveaux :
 Les producteurs primaires sont les végétaux chlorophylliens : autotrophes,
ils utilisent l'énergie lumineuse pour transformer la matière minérale en
matière organique grâce à la photosynthèse ;
 Les consommateurs : hétérotrophes, ils se nourrissent de matière
organique et dépendent donc entièrement des producteurs ;
 Les décomposeurs sont des consommateurs ayant un rôle particulier :
hétérotrophes, ils transforment la matière organique morte en
matière minérale et permettent son recyclage. Ils jouent un rôle
fondamental dans le sol, participant activement à sa formation.

L’étude des relations trophiques permet de caractériser le fonctionnement et la dynamique d’un écosystème : dans tout
écosystème, la matière constituant les êtres vivants est constamment transférée et recyclée.

2. Un système dynamique

a. Evolution temporelle d’un écosystème

En raison des flux de matière et d’énergie, des relations existantes, l’écosystème


n’est pas fixe dans le temps.
Une succession écologique1 est le processus naturel de développement d'un
écosystème au travers d'une succession de stades. Le stade correspondant à la
maturité, supposé en équilibre dynamique, est appelé climax2. Les stades se
différencient par des communautés végétales principales différentes. Les êtres
vivants d'un stade modifient les conditions de vie (évolution du sol, de l'accès à la
lumière, à l'eau ...) et permettent l'installation de ceux du stade suivant.
À tout moment, des perturbations peuvent provoquer le retour à des stades
antérieurs.
On peut citer en exemple de succession écologique des populations qui pourraient
être en compétition dans un même biotope, comme c’est le cas lors du remplacement de la chênaie par une hêtraie. En
effet, le hêtre nécessite pour son début de croissance d’être à l’abri de grands arbres (ont dit qu’il se développe en futaie).
Cependant sa vitesse de croissance étant plus rapide que celle du chêne, son imposante taille adulte finit par modifier les
paramètres physico-chimiques de la forêt : la quantité de lumière disponible pour les chênes diminue favorisant ainsi leur
disparition.

1
Succession écologique : Processus naturel de développement d’un écosystème depuis le stade initial vers un stade de maturité (climax).
2
Climax : stade de maturité d’un écosystème.
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D’après La Hulotte, n°22, 1986

b. Perturbations des écosystèmes et résilience

On peut aussi parler d’événements ponctuels qui mettent l’écosystème dans un état proche d’un écosystème juvénile
comme par exemple les incendies ou des épisodes de maladie. L’évolution du système modifié en l’absence de toute
nouvelle perturbation le conduit vers un état relativement stable. Cette capacité à retrouver un état initial mature après
perturbation est appelée résilience de l’écosystème.

D’après https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Secondary_Succession.png?uselang=fr, CC-BY-SA-3.0

Cette résilience n’existe que jusqu’à un certain seuil de perturbation qui, une fois dépassé, ne permet plus un retour vers
un état initial mature. On parle d’état dégradé, qui est irréversible (à court et moyen terme) et caractérisé par un
appauvrissement de la biodiversité dans l’écosystème.

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