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TABLE DES MATIÈRES

Chapitre Page
Avis aux lecteurs 5
Préface 7
1 Le Christ tout-inclusif : introduction 9
2 Les qualités du pays : ses grandes dimensions 21
3 Les qualités du pays : son élévation 31
4 Les qualités du pays : ses richesses insondables
I. L’eau 43
5 Les qualités du pays : ses richesses insondables
II. La nourriture 53
6 Les qualités du pays : ses richesses insondables
II. La nourriture (suite) 65
7 Les qualités du pays : ses richesses insondables
III. Les minéraux 75
8 Les qualités du pays : ses richesses insondables
III. Les minéraux (suite) 87
9 Comment prendre possession du pays
I. Par l’agneau, la manne, l’arche et
le tabernacle 99
10 Comment prendre possession du pays
II. Par les offrandes et le sacerdoce 111
11 Comment prendre possession du pays
III. Par les principes dominants 127
12 Comment prendre possession du pays
IV. Par la formation d’une armée 143
13 Comment prendre possession du pays
V. Les facteurs qui s’y opposent 155
14 Entrer dans le pays 173
15 La vie dans le pays 187
16 Le résultat du pays : le temple et la ville 201
AVIS AUX LECTEURS

Nous sommes heureux de pouvoir présenter aux lecteurs


francophones la traduction de cet ouvrage qui a pour titre en
anglais The All-Inclusive Christ. Ce livre est composé d’une série
de messages donnés oralement lors de conférences. Notre préoc-
cupation première a été de rester le plus fidèle possible à la
pensée de l’auteur, parfois au détriment de l’élégance du style.
Nous faisons donc appel à l’indulgence des lecteurs, et nous
souhaitons qu’ils concentrent toute leur attention sur la réalité
spirituelle transmise par ces messages plutôt que sur la forme.
L’auteur utilise l’expression « le Christ tout-inclusif » pour
nous révéler que Christ embrasse la réalité de toutes choses
positives. Il est notre véritable vie, lumière, demeure, nourriture
ou pays.
Les citations bibliques sont tirées de la Nouvelle Version
Segond Révisée 1978, sauf avis contraire.
PRÉFACE

Le présent ouvrage se compose de messages livrés par frère


Witness Lee, à Los Angeles, en Californie, en décembre 1962.
C HAPITRE U N

LE CHRIST TOUT-INCLUSIF :
INTRODUCTION

Références bibliques : Gn 1.1-2, 9-12, 26-27, 29 ; 7.17 ; 8.1,


13, 22 ; 12.1, 7 ; Ex 3.8 ; 6.8 ; Éz 20.40-42 ; 1 Co 1.30 ; Col
2.6-7, 16-17 ; 3.11 ; Ép 2.12 ; Ga 5.4

Au cours des messages suivants, nous désirons découvrir


tout d’abord le pays de Canaan qui est un type du Christ
tout-inclusif, et ensuite, en quoi la ville et le temple construits
dans ce pays sont des types de la plénitude de Christ, qui est
Son Corps, l’Église. Nous considérerons donc le Christ tout-
inclusif à partir duquel et sur lequel l’Église en tant que la
plénitude de Christ est édifiée. Souvenons-nous en tout temps
que le Corps n’est pas constitué simplement de Christ et de
l’Église, mais du Christ tout-inclusif et de la plénitude de Christ.

CHRIST : LA RÉALITÉ DE TOUTES CHOSES

En nous référant aux Écritures, prenons d’abord conscience


que toutes les choses physiques, toutes les choses matérielles que
nous voyons, touchons, et dont nous jouissons, ne sont pas réelles.
Elles ne sont qu’une simple ombre, une figure de ce qui est vrai.
Jour après jour, nous manipulons toutes sortes d’objets maté-
riels : nous nous nourrissons, nous buvons de l’eau, revêtons des
habits, demeurons dans des maisons et conduisons des voitures.
Je vous demanderais de bien vous souvenir qu’aucune de ces
choses n’est réelle. Elles ne sont que des ombres, des figures.
Les aliments que nous mangeons chaque jour ne sont pas la
véritable nourriture, mais une simple figure de la réalité. De
même, l’eau que nous buvons et la lumière qui nous éclaire ne
10 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

sont pas l’eau et la lumière véritables ; elles sont une figure qui
témoigne d’autre chose.
En fait, quelles sont les véritables choses ? Frères et sœurs,
par la grâce du Seigneur, j’aimerais vous dire qu’en vérité, tout
ce qui est vrai n’est autre que Christ Lui-même. Christ est notre
vraie nourriture. Christ est notre eau véritable. Christ est la
lumière réelle pour nous. Christ est la réalité de toutes choses
pour nous. Même notre vie physique n’est pas la véritable vie,
car elle n’est qu’une figure témoignant de Christ en tant que
notre vie véritable. Sans Christ, vous ne possédez pas la vie.
Même si vous déclarez : « Je vis ; mon corps est vivant ! », vous
devez réaliser que la vie dont vous parlez n’est pas véritable,
mais une simple ombre qui fait référence à la vie réelle, à Christ
Lui-même.
Alors que chaque jour je vis chez moi, je réalise et ressens
que cette maison n’est pas ma véritable demeure. Un jour, j’ai
dit au Seigneur : « Seigneur, ceci n’est pas ma demeure ; ce n’est
pas mon véritable logis ; ce n’est rien. Seigneur, Toi seul es ma
résidence. » De fait, Il est notre véritable habitation.
Permettez-moi à présent de vous poser une question qui ne
vous a sans doute jamais effleurée. Vous voyez peut-être
clairement que Christ est votre nourriture, votre eau vive, votre
lumière et votre vie. Mais avez-vous jamais réalisé qu’Il est le
pays même où vous vivez ? Christ est le pays. Vous pensez sans
doute que jour après jour vous vivez sur cette planète, sur ce
morceau de terre, mais vous devez prendre conscience du fait
que cette terre n’est pas véritablement votre pays. Elle n’est
qu’une figure témoignant de Christ. Christ est notre pays
authentique. La nourriture est une figure, l’eau est une figure,
de même que la lumière, notre vie et notre pays. Christ est notre
vrai pays. Je dois avouer que même si je suis chrétien depuis
plus de trente ans, seulement ces dernières années ai-je réalisé
que Christ est mon pays. Je savais qu’Il était ma vie, ma lumière,
ma nourriture et tout pour moi, mais n’avais jamais pensé à Lui
comme mon pays.
Au cours des quelques dernières années, le Seigneur m’a
amené à L’expérimenter toujours davantage. Avant de se
INTRODUCTION 11

dévoiler à moi comme Celui qui est notre pays, Il m’a montré
qu’Il est le lieu où nous demeurons. J’avais lu les Écritures
quotidiennement pendant plus de vingt ans sans jamais avoir
remarqué que le Seigneur est notre demeure. Puis un jour, la
lumière se fit sur le premier verset du Psaume 90 où Moïse
déclare : « Seigneur ! Toi, tu as été pour nous une résidence, de
génération en génération. » Oh ! combien ce jour-là, le Seigneur
ouvrit mes yeux pour que je Le découvre en tant que le lieu
où je demeure ! À ce moment-là, je connus le Seigneur sous un
autre aspect. Puis deux ou trois années plus tard, Il me divulgua
davantage, révélant qu’Il n’est pas seulement ma demeure, mais
qu’Il est aussi mon pays. Le Seigneur est mon pays ! À partir
de ce moment-là, Il me montra de nombreuses choses dans les
Écritures, et je commençai à comprendre pourquoi dans l’Ancien
Testament le Seigneur fait toujours référence au pays. L’Éternel
appela Abraham, lui disant qu’Il l’amènerait dans un pays
particulier, le pays de Canaan. Souvenez-vous des nombreuses
fois où, entre le chapitre 12 de la Genèse et la fin de l’Ancien
Testament, le Seigneur insista sur ce pays et y fit référence.
Le pays… le pays… le pays que Je promis à vos pères. Le pays
que Je promis à Abraham ; le pays que Je promis à Isaac ; le
pays que Je promis à Jacob ; le pays que Je vous ai promis. Je
vous amènerai dans ce pays. Partout il est fait mention du pays,
encore du pays et toujours du pays.

LE CENTRE DU PLAN ÉTERNEL DE DIEU

Le centre de l’Ancien Testament est le temple situé dans la


ville. Ce temple, à l’intérieur de la ville, était construit sur cette
terre particulière, et cette dernière, sur laquelle une ville dotée
d’un temple était érigée, constituait le centre même de l’Ancien
Testament et le centre des pensées de Dieu. Ce pays, doté d’un
temple et d’une ville, occupe les pensées de Dieu.
Si nous connaissons les Écritures et avons reçu la lumière de
Dieu, nous prendrons conscience que, du point de vue de la
typologie, le centre du plan éternel de Dieu est le pays doté d’un
temple et d’une ville. Dès le premier chapitre de la Genèse,
12 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

l’Ancien Testament accorde toujours une position centrale au


pays, et mentionne toujours quelque chose qui lui est relatif.
Considérons à présent le premier chapitre de la Genèse, lequel
vous est peut-être familier au point que vous êtes capable de le
réciter. Mais un de ses éléments pourrait vous échapper, car sous
la surface, ce premier chapitre dissimule un élément d’importance
cruciale : la terre. Considérons le dessein et le but de la création
de Dieu dans le premier chapitre de la Genèse. Il y est
uniquement question de la restauration de la terre. Dieu
souhaitait rétablir la terre, puis réaliser quelque chose avec elle.
« Au commencement Dieu créa les cieux et la terre » (Darby).
Qu’en était-il de cette terre ? Elle était chaotique, informe et
vide. Les eaux profondes la recouvraient et la submergeaient.
Aussi, Dieu se mit à œuvrer pour recouvrer la terre. Il sépara
la lumière des ténèbres, puis les eaux qui sont au-dessus des
eaux qui sont au-dessous. Ensuite, Il sépara l’eau de la terre qui
émergea le troisième jour. C’est aussi le troisième jour que le
Seigneur Jésus-Christ sortit des profondeurs de la mort. Nous
voyons donc ici un type. Le troisième jour, Dieu fit émerger la
terre des eaux de la mort. Alors que nous considérons ce type,
nous réalisons que la terre, ou le pays, représente Christ.
Que se passa-t-il après que la terre eut surgi des eaux ?
Toutes sortes de choses vivantes prirent naissance : l’herbe, les
herbes qui produisent des graines, et les arbres portant du fruit.
Je crois qu’à présent vous percevez le tableau qui vous est peint.
Après la résurrection de Christ, après que le Seigneur sortit de
la mort, Il produisit la vie en abondance. De fait, Il était rempli
de la reproduction de la vie. Ensuite, sur cette terre riche de vie,
l’homme fut créé selon l’image de Dieu et avec Sa ressemblance,
puis l’autorité de Dieu lui fut donnée. Dès que le Seigneur sortit
de la mort, la vie fut produite en abondance, et au milieu d’une
telle plénitude de vie, un homme fut créé qui devint le
représentant de Dieu, portant l’image et la ressemblance de Dieu,
et investi de Son autorité. Tous ces événements eurent lieu en
Christ en tant que terre.
Vous comprenez désormais ce que la terre signifie. Elle n’est
qu’une figure de Christ en tant que tout pour nous. Tout ce que
INTRODUCTION 13

Dieu a préparé pour le genre humain se concentre sur cette terre.


L’homme fut créé pour y vivre et pour y jouir de toutes les
provisions de Dieu. Tout ce qui est relié à l’homme est concentré
sur cette terre qui est un type de Christ. Toutes les choses que
Dieu a préparées pour nous sont concentrées en Christ.
Plus tard, vous découvrirez comment Dieu mena Son peuple
dans la terre promise et comment ce peuple y demeura en
jouissant de toutes ses richesses. De cela, la ville et le temple
prirent naissance. Tous deux résultent de la jouissance de ce
pays. Mais que sont-ils ? La ville est le centre de l’autorité de
Dieu, le royaume de Dieu, et le temple est le centre de la maison
de Dieu, l’habitation de Dieu. Le royaume de Dieu et la maison de
Dieu sont produits par la jouissance de la terre. Lorsque le peuple
de Dieu jouit jusqu’à un certain point de ce pays, quelque chose
est amené en existence : l’autorité de Dieu et la présence de
Dieu, ou en d’autres termes, le royaume de Dieu et la maison
de Dieu. Si nous possédons Christ en tant qu’une terre et
jouissons de toutes ses richesses, après un certain temps, quelque
chose sera produit : l’Église avec le royaume de Dieu, le temple
dans la ville.
Désormais, vous pouvez appliquer toutes ces choses à l’Ancien
comme au Nouveau Testament. En principe, tout ce qui est inscrit
dans l’Ancien Testament correspond exactement à ce qui se
trouve dans le Nouveau Testament ; il n’y a pas de différence.
L’intention de Dieu telle qu’elle nous est révélée dans l’Ancien
comme dans le Nouveau Testament consiste à ce que Christ soit
notre pays. Nous possédons le terrain que Dieu nous a donné,
sur lequel nous pouvons jouir de toutes les richesses de Christ.
Après avoir joui jusqu’à un certain point de Ses richesses, quelque
chose en découlera : le royaume de Dieu et la maison de Dieu,
l’Église avec le royaume de Dieu. Telle est la pensée centrale du
plan éternel de Dieu.

LE COMBAT POUR LE PAYS

Si vous lisez soigneusement les Écritures, vous remarquerez


qu’une activité très sérieuse et sinistre a lieu. Satan, l’ennemi
de Dieu, a fait tout ce qui était en son pouvoir, et fait encore
14 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

tout son possible pour empêcher le peuple de Dieu de jouir de


ce pays. Il fera tout afin de gâcher la jouissance de Christ en
tant que le pays. Lisez les Écritures, et vous verrez que peu de
temps après que Dieu a créé les cieux et la terre avec l’intention
de donner celle-ci à l’homme pour sa jouissance, Satan agit
afin de frustrer Son plan. À cause de la rébellion de Satan, Dieu
dut juger l’univers, et suite à ce jugement, la terre fut submergée
par les eaux profondes. Ceci gêna le plan de Dieu pendant un
certain temps. Puis Dieu se mit à œuvrer afin de recouvrer la
terre submergée par les eaux, comme nous l’avons vu plus tôt.
Sur cette terre restaurée, une vie abondante parut. Ensuite, une
vie ayant l’image de Dieu et étant chargée de l’autorité de Dieu
prit naissance. Malheureusement, nous savons que peu après
cela, l’ennemi s’infiltra de nouveau. Il trompa l’homme et mit
Dieu dans une situation où, une fois encore, Il dut impérative-
ment juger la terre. De nouveau, la terre restaurée fut submergée
par les eaux profondes : le déluge couvrit toute la terre et, du
point de vue de la typologie, l’homme fut séparé de la jouissance
de la terre qui est Christ. Vous souvenez-vous des paroles dans
Éphésiens : « Sans Christ » ? Tous ceux qui furent jugés par le
déluge représentent les personnes séparées de Christ. Au sens
figuré, être séparé de la terre signifie être séparé de Christ. Mais
grâce à la rédemption représentée par l’arche, Noé et sa famille
obtinrent le droit de posséder la terre et de jouir de toutes ses
richesses. L’arche les ramena à la jouissance de la terre. Le
déluge avait séparé les gens de la terre, mais l’arche les y ramena.
Une fois de plus, l’homme en prit possession pour jouir de ses
richesses. Mais de nouveau, l’ennemi n’attendit pas longtemps
avant d’agir pour détruire cette jouissance. Aussi, de la race que
Satan rendit rebelle, Dieu appela un homme nommé Abraham,
et lui dit qu’Il le conduirait dans un certain pays. Vous vous
rendez compte à présent que Dieu œuvre toujours dans le but
de recouvrer la terre. L’ennemi travaille uniquement afin de
frustrer, de gâcher, d’empêcher, et d’agir afin de faire de la terre
un lieu chaotique. Une fois de plus cependant, le Seigneur
conduisit au pays l’homme qu’Il avait choisi. Mais par la suite,
vous vous rappelez que peu après, cet élu de Dieu se détourna
INTRODUCTION 15

petit à petit du pays et entra en Égypte. Et une fois encore, le


Seigneur l’y ramena. Ce furent les fils d’Abraham, le peuple
d’Israël, qui après cela abandonnèrent le pays et descendirent
en Égypte. Puis après une longue période, le Seigneur fit sortir
le peuple d’Égypte et le fit remonter de nouveau vers cette même
terre. Après un certain temps, l’ennemi entra de nouveau en
scène et envoya l’armée babylonienne des Chaldéens qui pilla la
terre et captura ses habitants. Soixante-dix ans plus tard, le
Seigneur les ramena encore au pays.
Telle est l’histoire de l’Ancien Testament. Combien de fois le
Seigneur recouvra-t-Il la terre ? Au moins cinq ou six fois.
L’Éternel la créa, mais l’ennemi l’endommagea. L’Éternel la
restaura, mais l’ennemi s’y opposa en utilisant d’autres strata-
gèmes. Dieu agit de nouveau pour rétablir le pays, et encore une
fois l’ennemi réagit. Quelle lutte ! Voyez-vous le combat qui fait
rage à cause de ce pays ?
Je vous demanderais de considérer la raison de ces combats
dans l’Ancien Testament. Dans quel but eurent-ils lieu ? Remar-
quez que la terre était le centre d’intérêt de toutes ces luttes.
L’ennemi venait assaillir le pays afin de le posséder, puis Dieu
réagit, se battant pour Son peuple et recouvrant le pays. Tous
les combats de l’Ancien Testament étaient reliés à cette terre.

LA MESURE DE NOTRE EXPÉRIENCE DE CHRIST

Qu’est-ce que ce pays ? N’oubliez jamais qu’il s’agit du Christ


tout-inclusif et non pas seulement de Christ. Si je vous demandais
si vous avez Christ, vous répondriez : « Oh ! loué soit le Seigneur,
je Le possède ; j’ai Christ ! » Mais si je vous demande quel genre
de Christ vous possédez, je crains que dans votre expérience ce
Christ soit petit et chiche, et non le Christ tout-inclusif.
Permettez-moi de vous conter une histoire vraie. Peu après
mon salut, je consacrai du temps à étudier les Écritures et j’appris
que l’agneau pascal était un type de Christ. Oh ! combien je louai
le Seigneur lorsque je réalisai ceci ! Je m’exclamai : « Seigneur,
je te loue, car Tu es l’agneau ; Tu es l’agneau pour moi ! » Mais
comparons cet agneau au pays. Qu’y a-t-il de comparable entre
ce petit agneau et cette vaste terre ? Qu’est-ce que l’agneau ?
16 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

Bien sûr, il est Christ. Mais ce Christ-là est tout petit. Ce n’est
pas là l’objectif de Dieu pour Son peuple. Dieu ne déclara jamais
à Ses élus que l’agneau était suffisant. Pas du tout ! Mais Il leur
dit que la raison pour laquelle Il leur avait donné l’agneau était
pour les amener dans le pays. L’agneau pascal existait en vue
de la terre.
Possédez-vous Christ ? Sans aucun doute ! Mais quel genre
de Christ avez-vous ? S’agit-il d’un agneau ou d’un pays ? Le
peuple d’Israël en son entier prit part à l’agneau le jour de la
Pâque en Égypte, mais seul quelques-uns, je suis attristé de le
constater, entrèrent dans le pays. Très peu d’entre eux prirent
possession de ce pays.
Alors que j’étais sauvé depuis un ou deux ans, on m’enseigna
que la manne dont les enfants d’Israël jouissaient dans le désert
était aussi un type de Christ. Je devins plein d’allégresse et
déclarai : « Seigneur, Tu es ma nourriture ; Tu n’es pas unique-
ment l’agneau pour moi, mais aussi ma manne quotidienne. »
Mais la manne est-elle le dessein, le but de Dieu ? Dieu
délivra-t-Il Son peuple d’Égypte pour qu’il jouisse de la manne
dans le désert ? Certainement pas ! Le pays était ce dessein et
ce but. Jouissez-vous de Christ en tant que le pays ? J’en doute,
et je m’aventure même à affirmer que vous-même en doutez.
Vous pouvez dire que vous jouissez de l’agneau en tant que votre
Pâque et du Seigneur en tant que votre manne quotidienne, mais
très peu d’entre nous ont la hardiesse d’affirmer qu’ils jouissent
véritablement du Christ tout-inclusif comme le pays.
La Parole nous dit dans le chapitre 2 de l’Épître aux Colossiens
que nous avons été enracinés en Christ. Si cela est le cas,
demandons-nous alors ce que Christ est pour nous. Christ est la
terre, Il est le sol. Toute plante ou tout arbre est enraciné dans
le sol, la terre, et de la même manière, nous avons été enracinés
en Christ. Je crains que vous n’ayez jamais réalisé que Christ
est le sol et la terre pour vous. Vous êtes une petite plante
enracinée dans cette terre qui est Christ Lui-même. Je dois
avouer qu’il y a cinq ou six ans de cela, une telle pensée ne
m’avait jamais effleurée. Je lisais les Écritures et passais
beaucoup de temps dans le livre de Colossiens, l’ayant lu
INTRODUCTION 17

plusieurs fois sans toutefois recevoir cette lumière. Jamais je ne


découvris que Christ est mon sol, ma terre même. Mes yeux ne
furent ouverts qu’au cours des quelques dernières années.
Profondément, je perçois que la plupart des enfants de Dieu
demeurent encore en Égypte. Ils ont expérimenté seulement la
Pâque, et ont uniquement pris part à Christ en tant que l’agneau.
Ils ont été sauvés par l’agneau, mais n’ont pas encore été délivrés
de ce monde. Certainement, quelques-uns sont sortis d’Égypte et
ont été libérés du monde, mais ils errent encore dans le désert.
Ils jouissent de Christ un peu plus que les autres, L’expérimen-
tant en tant que leur manne quotidienne. Ils peuvent se glorifier
de jouir de Christ en tant que leur nourriture et d’être très
satisfaits. Mais, frères et sœurs, cela suffit-il ? Je crois que nous
nous réjouissons chaque fois que nous rencontrons ceux qui
savourent Christ comme leur manne quotidienne, et nous
déclarons : « Oh ! loué soit le Seigneur, voici des frères et sœurs
qui jouissent vraiment du Seigneur en tant que leur manne jour
après jour ! » Réalisons cependant combien cela reste trop éloigné
du dessein de Dieu. Son désir ne consiste pas uniquement à ce
que nous jouissions un peu de Christ, mais que Celui-ci soit pour
nous une Personne toute-inclusive. Considérons le verset sui-
vant : « Ainsi, comme vous avez reçu le Christ-Jésus, le Seigneur,
marchez en lui » (Col 2.6). Christ est une sphère dans laquelle
nous pouvons marcher. Il n’est pas uniquement de la nourriture
ou de l’eau, mais une sphère, une terre que nous pouvons fouler.
Nous devons marcher en Lui. Il est notre pays, notre terre et
notre royaume. Marchons en Lui.
Je crois que cette image est très claire. En Égypte, nous
trouvions l’agneau ; dans le désert, la manne ; et au devant du
peuple d’Israël se trouvait la terre de Canaan. Cette terre est
l’objectif de Dieu, et nous devons y entrer, car elle est notre
portion. Elle est le cadeau tout-inclusif que Dieu nous fait.
Prenons-en possession. Elle est à nous. Toutefois, il nous faut en
jouir.
Ces jours-ci, nous avons beaucoup discuté de l’Église et de
l’expression du Corps de Christ. Vous et moi devons toutefois
être conscients que si nous ne sommes pas en mesure de prendre
18 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

possession de Christ, qui est cette Personne toute-inclusive, ni


de L’expérimenter, nous ne parviendrons jamais à la réalité de
l’Église. Vous et moi devons prendre conscience du fait que nous
avons été enracinés en Christ comme une plante l’est dans le
sol. Aussi, possédons Christ en tant que tout pour nous, pas
seulement en paroles et selon la doctrine, mais dans la réalité
pratique. Réalisons qu’au même titre que le sol est tout pour
cette plante, de même Christ est tout pour nous. Prenons
conscience de ce fait jusqu’à ce que nous expérimentions Christ.
Vous et moi avons déjà été enracinés ; malheureusement, nous
n’en sommes pas conscients et, par conséquent, ne saisissons pas
ce fait. L’Épître aux Colossiens nous apprend qu’ayant été
enracinés, nous sommes édifiés les uns avec les autres, en Lui.
Sans aucune expérience de cet enracinement en Christ, comment
pourrions-nous être édifiés avec d’autres ? Telle est la raison
pour laquelle l’édification de l’Église au sein du peuple de Dieu
est presque inexistante. Comment la ville et le temple pouvaient-
ils être érigés alors que le peuple d’Israël errait encore dans le
désert ? Ne possédant pas le pays, cela leur était impossible.
Comment l’édification réelle de l’Église est-elle possible ? Com-
ment obtenir l’expression véritable du Corps de Christ ?
Seulement une fois que nous réaliserons que Christ est tout pour
nous et que nous L’expérimenterons en tant que tel. Frères et
sœurs, puisse le Seigneur ouvrir nos yeux.

QUELQUES EXEMPLES PRATIQUES

Jour après jour, nous prononçons de nombreuses paroles. Mais


êtes-vous conscients du fait que chaque mot doit être Christ ?
Parlez-vous Christ ? Christ est-Il vos paroles ? Sinon, vous n’êtes
qu’un vain discoureur. Si mes paroles vous sont obscures, voici
l’explication : si vous avez reçu la lumière qui vous permet de
voir que dans la pensée de Dieu Christ est toutes choses, le
Saint-Esprit vous amènera à voir que même les mots que vous
prononcez chaque jour doivent être Christ. Vous accepterez alors
l’œuvre de la croix sur votre bouche et sur vos paroles. Votre
langage sera renouvelé. Vous expérimenterez Christ à tel point
que vous déclarerez : « Seigneur, si ce que je vais dire ne prend
INTRODUCTION 19

pas sa source en Toi, je préfère ne pas parler. J’applique la croix


à ma bouche et à mes paroles afin que Tu puisses renouveler ce
que je dis. »
Permettez-moi de vous donner d’autres exemples pratiques
relatifs à notre réalisation de Christ en tant que tout pour nous.
Lorsque nous allons prendre un repas, nous devrions immédia-
tement reconnaître au fond de nous que Christ est notre véritable
nourriture, et déclarer : « Seigneur, ce repas n’est pas authentique ;
mais Toi, Tu es la nourriture qui me fait vivre. L’homme ne vit
pas vraiment par ces aliments, mais par Toi. Seigneur, je désire
consacrer plus de temps à T’absorber que je ne prends à manger
cette nourriture. » Alors que nous allons nous reposer, déclarons :
« Seigneur, Tu es mon repos ; Tu es mon vrai sommeil ! » Quelles
que soient les choses que nous sommes sur le point de faire et
d’expérimenter, et celles dont nous allons jouir, nous devons
réaliser que Christ est chacune d’entre elles.
Sœurs, c’est vous qui en général faites les commissions.
Avez-vous jamais considéré que Christ est l’article même que
vous prévoyez acheter ? Je crois que peu d’entre vous avez
réellement pensé à cela. Peut-être avez-vous entendu un message
disant que Christ est tout pour nous, et avez chanté « alléluia »
dans cette réunion, mais tout de suite après, vous avez tout
oublié. Si vous avez reçu la vraie lumière du Seigneur, le
Saint-Esprit vous montrera Christ de manière pratique, jour
après jour, et pas à pas. Il vous montrera que tout ce que vous
êtes sur le point d’acheter doit être une figure de Christ. Vous
n’aurez alors aucun désir de dépenser de l’argent pour un objet
en dehors de Lui. Vous déclarerez : « Je désire gagner Christ ;
je veux posséder plus de Christ. » Vous pouvez appliquer Christ
à toutes choses.
Jeunes gens, alors que vous vous apprêtez à étudier, vous
pouvez dire : « Seigneur, Tu es mon livre. Je veux Te lire ;
j’aimerais T’étudier beaucoup plus que ces livres. Je souhaite
T’appliquer à chaque instant alors que je poursuis ma lecture. »
Efforcez-vous à vous exercer de la sorte chaque jour. Saisissez
Christ en tant que la terre et tout pour vous, pas uniquement
en tant que votre nourriture, votre lumière ou votre demeure,
20 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

mais en tant que votre pays tout-inclusif. Vous devez prendre


conscience du fait que Christ est une Personne toute-inclusive
pour vous. Prenez l’habitude d’expérimenter Christ et de L’ap-
pliquer en toutes choses. Ensuite, je crois que ce que vous
produirez sera l’édification de l’Église dans le royaume de Dieu,
le temple dans la ville. Tel est le dessein de Dieu.
C HAPITRE D EUX

LES QUALITÉS DU PAYS :


SES GRANDES DIMENSIONS

Références bibliques : Dt 12.9 ; Hé 4.8-9, 11 ; Ép 3.17-18 ;


Ph 3.7-8, 10, 12-14 ; Ex 3.8 ; Dt 4.25
Nous avons vu que selon l’Ancien Testament, le pays où se
trouvent le temple et la ville constitue le centre du plan de Dieu.
Dieu avait prévu de posséder cette partie de la terre sur laquelle
le temple et la ville seraient édifiés. La présence de Dieu est
centralisée dans le temple, et Son autorité l’est dans la ville. La
présence et l’autorité de Dieu ne deviennent réelles que lorsque
le temple et la ville sont construits dans cette terre particulière.
Considérez davantage le récit de l’Ancien Testament dans son
entier. Il y est partout question de cette terre avec son temple
et sa ville.

LE TYPE TOUT-INCLUSIF DE CHRIST

Nous avons noté auparavant que ce pays est un type complet


de Christ, le type tout-inclusif de Christ. Nous savons que
l’Ancien Testament est rempli de nombreux types parmi lesquels
l’agneau et la manne, qui tous deux représentent Christ. De
même, le tabernacle, son mobilier et ses ustensiles, ainsi que
toutes les offrandes typifient Christ. Toutefois, j’aimerais vous
faire remarquer que sans ce pays, il n’existerait pas de type
tout-inclusif de Christ, car ni l’agneau pascal, ni la manne, ni
même le tabernacle et ce qui s’y rattache ne sont un type complet
de Christ. De nombreuses offrandes différentes furent prescrites
par le Seigneur, mais elles dépeignaient seulement certains
aspects de Christ. Seul le pays de Canaan est un type complet
de Christ, le type tout-inclusif de Christ. Nous avons tous accepté
22 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

Christ en tant que notre Rédempteur. Cela est merveilleux ! Mais


nous devons réaliser que Christ en tant que simple Rédempteur
n’est pas tout-inclusif. Les Écritures déclarent que Christ est
tout et en tous, qu’Il est la Personne toute-inclusive. Tout se
trouve en Lui et Il est en toutes choses. Dans l’Ancien Testament,
aucun type hormis celui du pays de Canaan ne dépeint le
Seigneur comme tel.
Que signifie le terme « tout-inclusif » ? On nous apprend que
Christ est la lumière. Or, ceci n’est pas tout-inclusif. Nous avons
appris qu’Il est notre vie, ce qui n’est pas non plus tout-inclusif.
Il est la nourriture et l’eau vive, mais ces aspects ne font pas de
Lui une Personne toute-inclusive. Christ est tout et en tous.
Il n’est pas seulement la lumière, la vie, la nourriture et l’eau
vive, mais Christ est tout pour nous. Tout ce dont vous avez
besoin, tout ce que vous touchez, tout ce que vous obtenez, tout
ce dont vous jouissez, tout ce que vous expérimentez — toutes
ces choses doivent être Christ. Christ est pour nous la Personne
tout-inclusive.
Nous n’abordons pas ici des sujets doctrinaux, mais des
réalités très pratiques. Chaque fois que vous faites quelque chose,
que vous jouissez d’une chose, ou que vous utilisez un objet,
appliquez Christ immédiatement. Par exemple, imaginons que
vous êtes assis sur une chaise. Réalisez-vous que ce siège n’est
pas un véritable siège ? Qu’il est une simple ombre, une figure
de Christ ? Christ est le siège véritable. Si Christ n’est pas en
vous, cela signifie que tout au long de votre vie vous n’avez
jamais possédé de chaise. Par conséquent, vous n’avez eu aucun
repos. Vous n’avez rien sur quoi vous appuyer. Tout ce que vous
possédez est une contrefaçon, car Christ est la réalité.
Permettez-moi de vous raconter une anecdote qui risque de
vous paraître étrange. Parfois, alors que je mets mes lunettes,
je déclare : « Seigneur, ces lunettes ne sont pas authentiques ;
Toi, Tu es ma paire de lunettes. Sans Toi, je ne peux rien voir.
Sans Toi, je suis aveugle. » Christ est tout pour nous. Si vous
possédez Christ et savez L’expérimenter, vous avez toutes choses.
Mais sans L’avoir ni savoir L’appliquer ou L’expérimenter de
manière aussi pratique, vous êtes démuni.
LES QUALITÉS DU PAYS : SES GRANDES DIMENSIONS 23

Alors que vous montez un escalier, réalisez-vous que Christ


est votre vrai escalier ? Nous avons appris que Christ est le
chemin et que sans Lui, il n’y a pas de chemin. Aussi, alors que
vous marchez ou conduisez, déclarez : « Seigneur, Tu es mon
chemin. Sans Toi, je n’ai aucun chemin, aucun moyen d’agir, je
ne sais comment progresser, je suis incapable de vivre comme
un être humain. » Christ est tout pour nous ; donc, Christ est
notre chemin.
Souvent, au cours des années passées au service du
Seigneur, j’ai rencontré des couples qui avaient des problèmes.
À maintes reprises, des frères m’ont approché disant : « Frère
Lee, pourriez-vous s’il vous plaît m’indiquer quel serait un
meilleur moyen de me comporter avec ma femme. » Ma réponse
se résumait toujours à ceci : « Frère, il n’existe pas de meilleur
moyen. Christ Lui-même, c’est le meilleur moyen. Il n’y en a pas
de meilleur. » Presque chaque fois que je répondais de la sorte
le frère ne comprenait pas et me demandait : « Que voulez-vous
dire ? » Je poursuivais alors en précisant : « Frère, je veux dire
que Christ est le meilleur moyen par lequel vous pouvez prendre
en mains le problème avec votre épouse. » Parfois, il me pressait
d’ajouter des précisions pour lui indiquer comment il devait se
conduire auprès de sa femme et s’accorder avec elle. Or, je lui
répondais : « Frère, je vous l’ai dit clairement. Christ est le
meilleur moyen de vous comporter auprès de votre femme. C’est
très simple. Oubliez tout le reste. Venez au Seigneur dans votre
esprit afin de Le contacter personnellement. Approchez-vous de
Lui et dites-Lui : « Seigneur, Tu es ma vie, Tu es mon chemin,
Tu es tout pour moi. Aussi, je viens à Toi une fois de plus afin
de te prendre en tant que toutes choses. Je te prends comme ma
manière de me comporter avec ma femme. » Ensuite, soyez assuré
que vous saurez que faire. Je ne peux pas vous dire comment
agir, mais le Seigneur Lui-même deviendra votre chemin,
croyez-moi. »
Les sœurs aiment particulièrement entrer dans les détails de
leurs problèmes conjugaux et disent : « Frère, accordez-moi un
peu de temps. Soyez patient avec moi et permettez-moi de vous
raconter toute l’histoire. » Je leur réponds : « Sœur, je suis
24 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

patient et suis prêt à vous écouter. Mais laissez-moi vous dire


que cela est inutile. Plus vous parlerez de telle ou telle chose,
plus vous aurez de problèmes. Soyez simple. Agenouillez-vous et,
de votre esprit, parlez au Seigneur. Ne me dites rien. Cela ne
veut pas dire que je ne souhaite pas vous écouter, mais je ne
peux vous indiquer rien de mieux que le chemin de Christ
Lui-même. C’est Lui que vous devez contacter une fois de plus. »
En fin de compte, la plupart du temps, je convainquais ces frères
et sœurs qui eurent alors la possibilité de connaître davantage
Christ de façon pratique. Ils venaient me voir par la suite en
disant : « Maintenant, je sais que Christ est le meilleur chemin
à prendre pour me comporter avec ma femme », et « Christ est
la meilleure façon de me conduire auprès de mon mari. »
Vous voyez par là qu’il ne s’agit pas d’une simple doctrine ou
d’un enseignement, mais de quelque chose que vous devez
expérimenter. Apprenez à appliquer Christ dans votre vie
quotidienne.
Les enfants d’Israël jouirent de l’agneau pascal, puis de la
manne jour après jour pendant quarante ans, mais jamais ils
n’étaient pleinement satisfaits. Ils n’appliquèrent qu’un peu de
Christ et n’expérimentèrent qu’une infime portion de Lui. Ce
n’est qu’après être entrés dans le pays de Canaan que Christ
devint tout pour eux et qu’ils furent totalement satisfaits.
Lorsqu’ils entrèrent dans le pays, ils se rassasièrent du produit
de la terre et se désaltérèrent grâce à l’eau du pays. Tout ce qui
leur permettait de vivre provenait du pays. Celui-ci était tout
pour eux. Aucun autre type de l’Ancien Testament est aussi
tout-inclusif que celui du pays de Canaan.

LE REPOS DU PEUPLE DE DIEU

Il nous faut réaliser pourquoi Dieu dit que ce pays serait le


repos de Son peuple. Ni l’agneau ni la manne n’était ce repos,
mais le pays l’était. Le peuple d’Israël avait jouit de l’agneau
pascal, mais n’entra pas dans le repos. Ils se rassasièrent de la
manne jour après jour pendant quarante ans sans pour cela
connaître le repos, n’y étant pas encore entrés. Nous savons tous
ce qu’est le repos. Il s’agit de quelque chose de complet, de total
LES QUALITÉS DU PAYS : SES GRANDES DIMENSIONS 25

et de parfait. Lorsque vous possédez toutes choses, vous pouvez


vraiment vous reposer. Puisque l’agneau pascal ne représentait
pas la portion parfaite et complète destinée au peuple de Dieu,
il n’était pas le repos, même s’il était bénéfique jusqu’à un certain
point. De même, la manne était bonne d’une manière particulière,
mais elle ne leur fournissait pas une portion pleine, parfaite et
complète. Seul le pays garantissait le repos au peuple de Dieu,
car le pays était complet, parfait et plein de bonnes choses. Ce
pays regorge de tout. Il vous satisfera.
À la lecture des chapitres 3 et 4 de l’Épître aux Hébreux,
nous pouvons réaliser que la terre de repos du peuple d’Israël
est un type de Christ. Christ est le repos parce qu’Il est tout
pour nous. La plupart d’entre nous ne sommes toujours pas en
mesure de nous approprier le Christ tout-inclusif. Nous Le
connaissons seulement en tant que notre Sauveur, notre Ré-
dempteur, notre vie et notre chemin. Très peu d’entre nous Le
connaissent en tant que tout pour eux. Le pays constitue le but,
l’objectif et le dessein éternel de Dieu. Si Christ ne devient pas
réel pour nous en tant que le pays, quelque chose nous fait défaut.
Puissent nos yeux s’ouvrir au fait que Christ nous réserve une
expérience de Lui beaucoup plus riche que celle que nous avons
connue jusqu’à présent. Nous n’avons qu’une expérience très
limitée de Lui. Tel est l’objet de notre fardeau ces jours-ci. Nous
croyons sincèrement que le Seigneur va recouvrer une telle
expérience.

LES QUALITÉS DU PAYS

À maintes reprises, l’Ancien Testament fait référence à cette


terre en termes de bon pays. Cela est un fait remarquable. « Je
vous conduirai dans un bon pays. » Si vous ne prêtez pas
particulièrement attention à ceci, vous penserez qu’il s’agit d’une
affirmation toute ordinaire. Nous disons communément d’une
chose qu’elle est bonne ; cela devient un moyen descriptif ordinaire
sans aucune signification particulière. Mais lorsque le Seigneur
déclare qu’une chose est bonne, nous devons y prêter attention,
car ce ne sont pas des paroles dites à la légère. Remarquons
26 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

aussi qu’Il répète ces termes à maintes reprises : un bon pays…


un bon pays… un bon pays ! Ce pays doit vraiment être bon !
Quelles sont les qualités de ce pays ? Puisque le Seigneur
insiste sur le fait que ce pays est bon, en quoi est-il bon ? Par
le passé, peu de personnes entre nous ont considéré ce sujet.
Nous avons simplement accepté qu’il s’agit d’un bon pays et en
sommes restés là, ne cherchant pas à découvrir ce qui le qualifie
de bon pays.
Définir parfaitement ce en quoi consiste les qualités de ce
pays est tâche relativement difficile. Tout d’abord, permettez-moi
de vous indiquer une définition quelque peu particulière que vous
avez déjà lu. Exode 3.8 déclare : « Je suis descendu… pour le faire
monter de ce pays dans un bon et vaste pays… » Un vaste pays.
Monsieur J. N. Darby nous informe que le terme « vaste » serait
plus correctement traduit par « spacieux ». Ce pays est bon et
spacieux. Il est bon en premier lieu de par ses grands espaces.
Vous comprenez ce que signifie le mot « spacieux ». Mais
êtes-vous capable de décrire l’immensité de ce pays ? Pouvez-vous
nous donner la superficie, l’étendue de Christ ? En d’autres
termes, connaissez-vous la taille de Christ ? Chacun d’entre nous
mesure une certaine taille, mais qu’en est-il de Christ ? Combien
mesure-t-Il ? L’apôtre Paul nous en parle dans le chapitre 3
d’Éphésiens. Les mesures de Christ sont la largeur, la longueur,
la profondeur et la hauteur. Quelle est la largeur de la largeur,
la longueur de la longueur, la profondeur de la profondeur et la
hauteur de la hauteur ? Si vous me posiez la question, je vous
répondrais que je ne sais pas, et que ces dimensions sont
incommensurables. La largeur de Christ est celle de l’univers.
Christ est la largeur, Christ est la longueur, Christ est la
profondeur et Christ est la hauteur de l’univers entier. S’il existe
une limite à l’univers, celle-ci est certainement Christ Lui-même.
Mesurer les dimensions de Christ est impossible. Telle est la
première des qualités de ce pays. Celui-ci est bon grâce aux
mesures illimitées de Christ.

APPLIQUER LE CHRIST SPACIEUX

À présent, je souhaite vous poser cette question : comment


LES QUALITÉS DU PAYS : SES GRANDES DIMENSIONS 27

appliquer cette réalité ? Est-il possible d’appliquer les mesures


de Christ ? Sa largeur, Sa longueur, Sa profondeur et Sa hauteur ?
Permettez-moi d’illustrer comme suit. Un jour, une sœur vint me
voir et me dit : « Frère, vous connaissez ma famille. Vous savez
que notre frère (son mari) est telle et telle personne. — Oui,
répondis-je, je sais, je sais. — Vous savez également que j’ai cinq
enfants et qu’un autre arrivera bientôt, ce qui en fera six. Je
suis encore jeune, et je crains que d’autres enfants naîtront encore
après le sixième. Cette situation m’inquiète. » Je demandai alors
à cette sœur : « Connaissez-vous la taille de Christ ? » Ce à quoi
elle répondit : « Que cette question est étrange. Je n’y ai jamais
pensé. Que voulez-vous dire, frère ? » Ensuite, je l’aidai à réaliser
que le Christ qu’elle avait reçu est illimité. Mais il est difficile
de rendre autrui conscient de la grandeur de Christ d’une manière
pratique. « Frère, dit-elle, je sais bien, et même très bien, que
notre Christ est grand. » Aussi, je répliquai : « Sœur, votre
situation m’est connue, et je remercie le Seigneur pour tout ce
que vous avez expérimenté de Lui. Dites-moi de quelle manière
vous avez été soutenue et comment vous avez pu tenir bon au
cours de toutes ces années ? — Oh ! répliqua-t-elle, par le Seigneur !
Sans Lui, je n’y serais jamais arrivée. » Puis je lui dis : « Sœur,
croyez-vous que le Seigneur est à ce point-là limité ? S’Il vous a
aidé à traverser les années passées avec un mari et cinq enfants,
est-Il incapable de vous soutenir si vous avez un ou deux enfants
de plus ? Le Seigneur est-Il à ce point-là petit et limité ? »
Ensuite, elle comprit, et s’exclama : « Frère, bien sûr, le Seigneur
est illimité, Il est illimité ! — Sœur, répondis-je, c’est excellent !
Tant que vous savez que le Seigneur n’a pas de limites, cela vous
suffit. Soyez en paix et déposez vos fardeaux sur Lui. Prenez
possession du Seigneur en tant que votre aide inépuisable. »
Dans un autre cas, un frère vint à moi et me dit : « Ma femme
est comme ceci et comme cela. Je crains que la situation n’empire.
J’ai pu supporter cela jusqu’à présent, mais si quelque chose
d’autre arrive, j’ai peur que ce soit trop pour moi ; je vais faire
une dépression. Seule une telle pensée m’est insupportable. » Je
lui posai la même question qu’à la sœur mentionnée précédem-
ment : « Frère, comment avez-vous pu supporter cela les années
28 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

passées ? — Par Christ uniquement, répondit-il. » Ce à quoi je


répliquai : « Frère, croyez-vous que le Seigneur est aussi limité
que cela ? Pour expérimenter un Christ encore plus grand, un
Christ si vaste, attendez-vous à faire face à une situation pire
encore. — Oh ! s’écria-t-il, c’est exactement ce dont j’ai peur. C’est
déjà terrible à l’heure actuelle ; j’aimerais que le Seigneur
supprime cela dès maintenant ! — Et bien, lui dis-je, si cela vous
suffit, vous ne connaîtrez Christ que dans cette mesure. Si
vous voulez expérimenter Christ davantage, apprêtez-vous à vous
heurter à une situation pire jour après jour. »
Frères, c’est votre expérience qui vous rend capables de réaliser
la superficie, l’étendue de Christ. Par elle, vous vous rendez
compte de combien Christ est spacieux. Il est illimité. Christ est
bon de par Son aspect illimité.

LA DIFFÉRENCE ENTRE NOS QUALITÉS


ET CELLES DE CHRIST

Un jour, un frère m’approcha et dit : « Il m’est assez difficile de


comprendre la différence qui existe entre notre patience et notre
amour et la patience et l’amour de Christ. Qu’est-ce que notre
patience, et qu’est-ce que celle de Christ ? Qu’est-ce que notre amour,
et qu’est-ce que celui de Christ ? » Répondre à une telle question
n’était pas facile. Il poursuivit de la sorte : « Frère, comment
puis-je savoir si j’aime une personne avec mon amour ou avec
celui de Christ ? » Après avoir considéré un moment, je lui dis :
« Si l’amour par lequel vous aimez autrui provient de Christ, il
sera illimité et inépuisable. Si cet amour est au contraire votre
amour propre, je suis sûr qu’il aura une fin ; il sera limité.
Aujourd’hui, vous aimez une personne et continuerez à l’aimer
demain. Dans certaines choses comme dans d’autres vous
l’aimerez. Aujourd’hui, demain et le lendemain vous l’aimerez.
Ce mois-ci, cette année et l’année prochaine, vous l’aimerez. Mais
je suis persuadé que le jour viendra où vous ne l’aimerez plus ;
votre amour aura atteint sa limite. »
Toute qualité humaine est limitée alors que celles de Christ
sont inépuisables. Si votre patience a une fin, elle ne provient
pas de Christ. Si votre patience est celle de Christ, plus vous
LES QUALITÉS DU PAYS : SES GRANDES DIMENSIONS 29

êtes maltraité, plus vous êtes patient. Une telle patience ne


connaît pas de limite. Christ est bon dans Son infinité ; Il est
bon par Son incommensurabilité. Rien de ce qui Lui appartient
n’a de limite ni ne connaît de changement.
Je crois que la plupart d’entre nous ont soit expérimenté, soit
été témoins des problèmes qui surgissent entre maris et femmes.
Parfois, j’ai remarqué des maris qui semblent aimer leurs épouses
énormément. Je prédis toujours qu’après cinq ans, cet homme
n’aimera plus sa femme, car son amour sera épuisé. Cependant,
l’amour de Christ est inépuisable. Si vous aimez votre épouse
par l’amour de Christ, cet amour sera intarissable. Mais si
vous l’aimez par votre amour naturel, soyez assuré que plus vous
l’aimez aujourd’hui, plus vous la haïrez à l’avenir. Louons le
Seigneur de ce que nous pouvons aimer les autres par l’amour
de Christ ! Déclarons : « Seigneur, ceci n’est pas mon amour
mais le Tien, et Ton amour n’est autre que Toi-même. J’aime
autrui avec Toi, en Toi et par Toi. La mesure de l’amour par
lequel j’aime autrui est la largeur, la longueur, la profondeur et
la hauteur de Christ. »
Cette terre est bonne. Elle est bonne du fait de ses grandes
dimensions. Christ est illimité. Frères, je n’aime pas parler de
moi-même, mais je peux témoigner que le Christ que nous
expérimentons est un Christ illimité. Au cours des trente
dernières années, les difficultés auxquelles j’ai été confronté n’ont
cessé de s’intensifier. Le fardeau de l’œuvre du Seigneur, des
Églises et des collaborateurs n’a cessé de croître. Les problèmes
n’ont jamais diminués. Les fardeaux, les ennuis, les problèmes,
les difficultés se sont accrus jour après jour. Mais loué soit le
Seigneur, car grâce à cet accroissement de charges, j’ai davantage
expérimenté Christ. J’ai ainsi réalisé que Christ ne connaît
aucune limitation. Il n’existe aucun problème qui soit plus grand
que Christ. Jamais il ne surviendra de situation, peu importe
son ampleur, qu’Il ne sera pas en mesure de prendre en charge.
Mon mouchoir est d’une taille restreinte d’environ trente
centimètres de côté. Il ne couvre qu’une surface limitée. Il est
beaucoup trop petit pour recouvrir cette salle entière. Toutefois,
vous devez réaliser que Christ est semblable à un tissu sans fin.
30 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

Vous ne pouvez mesurer ni Sa largeur ni Sa longueur, car Il est


sans limite. Il est capable de couvrir toutes choses. Quelle que
soit la taille du problème, Christ peut le prendre en charge.
Christ est bon de par Son incommensurabilité. Il est bon de par
Sa largeur, Sa longueur, Sa profondeur et Sa hauteur. Christ est
un pays de grands espaces afin que nous L’expérimentions et
jouissions de Lui dans chaque situation.
C HAPITRE T ROIS

LES QUALITÉS DU PAYS :


SON ÉLÉVATION

Références bibliques : Dt 32.13 ; Éz 20.40-42 ; 34.13-15 ;


37.22 ; Ac 2.32-33 ; Ép 2.6 ; Col 3.1 ; Ph 3.10
Nous venons de voir que le pays est bon parce qu’il est
spacieux. À présent, progressons afin de découvrir d’autres
qualités. Les Écritures nous informent que dans ce pays se
trouvent les hauts lieux de la terre : « Il l’a fait passer à cheval
sur les lieux hauts de la terre » (Dt 32.13, Darby). Nous notons
par là que ce pays est bon du fait de son élévation.

LE CHRIST RESSUSCITÉ ET MONTÉ EN ASCENSION

La plupart d’entre nous sommes conscients du fait que le pays


de Canaan est une terre élevée qui se situe entre 600 et 1 200
mètres au-dessus du niveau de la mer, une terre montagneuse.
Les livres du Deutéronome et d’Ézéchiel renferment de nombreux
passages nous apprenant que la terre d’Israël est un pays
montagneux et élevé.
Qu’est-ce que cela typifie à propos de Christ ? Afin de
répondre à cette question, étudions notre carte. La Grande mer,
ou mer Méditerranée, se trouve d’un côté du pays de Canaan.
La mer Morte se trouve de l’autre côté. Ce pays est donc entouré
par deux mers, une de chaque côté. Si l’on prend en compte les
types dans les Écritures, la mer représente toujours la mort.
Ceci signifie que Christ n’était environné que de mort ! Or, de
cette mort, quelque chose fut suscité. Christ fut relevé des morts.
Donc, la terre élevée, la terre de montagnes, typifie le Christ
ressuscité, le Christ monté en ascension. Christ fut relevé des
morts puis élevé jusqu’aux cieux. Il est ressuscité puis monté
32 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

sur les hauteurs. Il est la montagne élevée. Christ est les hauts
lieux de la terre sur les montagnes d’Israël. En dehors de Lui
et à part de Lui ne se trouve que la mort.
Le jour de la Pentecôte, Pierre se leva avec les onze autres
disciples. Considérons la situation de ce jour-là. Nous trouvons
Pierre, un pêcheur, un petit homme, un homme de basse
naissance et sans apparente valeur. Mais ce jour précis, lorsqu’il
se leva en compagnie de ses onze compagnons afin de témoigner
et de proclamer que Jésus fut ressuscité et qu’Il était monté aux
cieux, ce petit homme prit une position beaucoup plus élevée que
la personne du plus haut rang qui demeure sur terre. L’homme
le plus grand et le plus élevé de la terre ne soutenait pas la
comparaison avec Pierre et les onze disciples qui se tenaient
debout avec lui ce jour-là. Pourquoi leur position était-elle si
élevée ? Comment de telles personnes pouvaient-elles devenir
si élevées ? Simplement à cause du fait qu’au moment même où
ils se levèrent pour parler du Christ monté en ascension, ils se
trouvaient en Lui, Celui qui était monté en ascension. Ces
hommes n’appartenaient plus à la terre, ils demeuraient dans
les cieux. Si nous lisons les quelques premiers chapitres du livre
des Actes, nous réaliserons que Pierre, Jean et leurs compagnons
se tenaient au sommet de la montagne et habitaient dans les
lieux célestes. Ils étaient bien au-delà de tout ce qui appartenait
à la sphère terrestre. Le souverain sacrificateur, les rois et
gouverneurs des peuples étaient sous leurs pieds. Ils surpassaient
l’homme du plus haut rang social à cause du Christ en ascension
qui était en eux et parce qu’ils se trouvaient en un tel Christ
monté en ascension. Ils marchaient en Lui. Ils vivaient sur cette
haute montagne, sur cette terre élevée.
Frères et sœurs, Christ n’est pas seulement spacieux, Il
dépasse aussi toutes choses ; Il est transcendant !

L’EXPÉRIENCE DU CHRIST MONTÉ EN ASCENSION

Je crois que la plupart d’entre nous ont expérimenté Christ


de cette manière. Quelles sont ces expériences ? Permettez-moi de
vous partager un peu les miennes.
En 1943, à cause de l’œuvre du Seigneur, la police militaire
LES QUALITÉS DU PAYS : SON ÉLÉVATION 33

japonaise m’emprisonna. À cette époque-là, l’armée japonaise


occupait une grande partie de la Chine continentale, et la ville
dans laquelle je travaillais se trouvait sous son occupation. Au
cours de mon emprisonnement, on me passait en jugement
presque chaque jour, à la fois le matin et l’après-midi. De 9 à
12 heures et de 14.30 à 18 heures, je me tenais devant eux. Vous
ne pouvez imaginer à quel point cette situation était terrible. Je
n’avais aucun autre recours que le Seigneur, ni aucun moyen de
recevoir de l’aide sinon par la prière. Ils me mirent en détention
solitaire, afin d’éviter que je fasse passer un message. Il ne me
restait rien d’autre à faire que de prier en tout temps, et je dois
témoigner que plus je priais, plus j’étais dans les cieux. Lorsque
l’on m’amenait devant les officiers afin d’être jugé, je me sentais
bien plus élevé qu’eux. Je n’étais pas sous eux, mais au-dessus
d’eux. Pourquoi cela ? Parce que je me trouvais dans Celui qui
est monté en ascension. La prison était insignifiante, mais Christ
était tout pour moi. Frères et sœurs, au sein de toutes leurs
menaces, je vivais dans les cieux.
Après trois semaines de ce genre de traitement, ils ne
découvrirent en moi rien de répréhensible. Leur seul jugement
se limita à me qualifier de personne superstitieuse. Ils me dirent :
« Monsieur Lee, vous êtes possédé par Dieu. » Un jour, ils me
firent sortir de prison pour se moquer de moi, m’enjoignant en
ces termes : « Qu’est-ce qui est plus important, Dieu ou la patrie ? »
Je connaissais leurs tactiques. Si je répondais que la patrie était
primordiale, ils ne me considéreraient plus alors comme une
personne superstitieuse, mais comme un patriote. Ils essayaient
de déterminer si j’étais patriotique ou non, si mon pays était
important à mes yeux ou non. J’hésitais. Ils m’ordonnèrent alors
de répondre : « Dites nous, vite, vite ! » Plus ils me pressaient,
plus j’hésitais. Finalement, je répondis ainsi : « Pour moi, Dieu
occupe la première place », ce à quoi ils répondirent : « Très bien,
alors que Dieu te donne ton pain aujourd’hui ; nous ne te
donnerons plus de nourriture en prison. » C’était là une autre
menace. Je leur souris puis regagnai ma cellule.
Peu après cet événement, un jeune homme grec fut arrêté
puis jeté en prison. La police militaire pensa que puisque cet
34 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

homme n’avait aucune relation dans la ville, il n’y avait aucun


risque qu’il fasse passer à l’extérieur un message venant de moi ;
aussi, qu’il partage ma cellule ne présentait aucun danger.
Lorsque l’heure du repas arriva, le soldat japonais qui distribuait
la nourriture arriva à notre cellule, et ne sachant parler chinois,
il attira mon attention et pointa son doigt vers le ciel en l’agitant
de manière moqueuse. Cela signifiait qu’il ne me donnerait rien
et que Dieu était sensé me nourrir. Il donna du pain au jeune
grec et ne me donna rien. Après son départ, le jeune grec me
parla et me questionna sur ma situation. Aussi, je lui racontai
mon histoire. Il répondit ensuite : « Oh, Monsieur Lee, je ne
mangerai pas cette nourriture, prenez-la ! — Mais, répondis-je,
c’est votre part. » Il dit alors : « Vous souffrez pour Christ.
Pourquoi ne pourrai-je pas partager votre souffrance ? » Il
m’obligea à prendre le pain et à boire le lait.
Le jour suivant, les policiers me firent sortir de prison de
nouveau pour se moquer de moi : « Ton Dieu t’a-t-Il donné à
manger ? — Oui, répondis-je. » Ils ne pouvaient rien faire de moi.
Ils pensaient que je n’étais qu’une personne superstitieuse pour
qui rien ne comptait que Dieu. Ils répliquèrent : « Très bien,
nous allons appeler un coiffeur afin qu’il vous donne une coupe
de cheveux et nous vous apporterons un bon repas venant d’un
restaurant. »
Réalisez-vous que ce genre d’expérience était celle du Christ
monté en ascension ? Nous demeurons dans une Personne montée
en ascension. Lorsque nous L’expérimentons, nous aussi nous
nous trouvons dans la même position. Nous sommes transcen-
dants et tout est sous nos pieds.
Peu de temps après ma libération de prison, je tombai
gravement malade de la tuberculose. Je fus contraint à rester
couché pendant six mois afin de recevoir un repos complet.
Ensuite, pendant deux années et demi mes activités furent
grandement limitées en vue de mon rétablissement. Apparem-
ment, ces jours-là étaient des jours très sombres. Mais je vous
assure que chaque fois que je priais, je n’étais plus au lit, mais
dans les cieux. Bien qu’étant gravement malade, lorsque je priais,
je ressentais que je vivais au-dessus de tout dans la sphère céleste
LES QUALITÉS DU PAYS : SON ÉLÉVATION 35

plutôt que dans celle de la maladie. Vous ne pouvez imaginer


les délices que je tirais du Seigneur durant cette période. À
l’emprisonnement et la persécution succédèrent la pauvreté et
la maladie. Mais loué soit le Seigneur, le Christ monté en
ascension était mon chemin à travers tout cela ! Le Christ
transcendant était la route qui me menait aux cieux.
Frères et sœurs, comment pouvons-nous demeurer dans les
cieux ? Simplement en nous trouvant en Christ. Il est monté en
ascension et est désormais la plus haute montagne de l’univers.
Il est la terre élevée. Je crois qu’à présent la plupart d’entre
vous comprennent ce que signifie expérimenter le Christ monté
en ascension.
Lorsque j’étais jeune, je choisis de servir le Seigneur. Je Lui
suis tellement reconnaissant de ce que, par Son arrangement
souverain, Il me donna pour compagnons deux ou trois collabo-
rateurs plus mûrs. L’un d’entre eux était Watchman Nee. Je
reçus une aide précieuse de la part de ces personnes. Un jour,
alors que j’avais de la communion avec une collaboratrice, elle
me conta comment elle avait expérimenté un aspect de la
résurrection et de l’ascension de Christ. À cette époque-là, il y
a environ trente ans, j’étais un jeune homme. Je ne comprenais
pas en quoi la résurrection et l’ascension de Christ avaient un
rapport avec nous. En termes doctrinaux, je connaissais bien la
résurrection et l’ascension de Christ, mais je ne les connaissais
pas dans mon expérience. Cette sœur me raconta qu’elle avait
connu un grand nombre d’expériences de la résurrection et de
l’ascension du Seigneur. Elle expliqua : « Frère Lee, un jour, je
fis face à de gros problèmes. Il n’y avait aucune raison pour qu’ils
m’assaillent ainsi, mais ils survinrent simplement dans ma vie.
À cause d’eux, j’allai dans la présence du Seigneur et Lui
demandai quelle était la raison de tout ceci. Le Seigneur répondit
de la sorte : « Afin que tu connaisses la puissance de ma
résurrection. » Elle m’affirma qu’elle avait effectivement appris
quelque chose de la puissance de Sa résurrection. Sous de telles
pressions, au milieu de tant de problèmes et de difficultés, elle
avait appris quelque chose de la forte puissance de la résurrection
de Christ. Rien ne pouvait l’opprimer ni la déprimer. Plus elle
36 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

rencontrait de difficultés, plus elle était libérée. Elle poursuivit


en me racontant qu’après un certain temps des problèmes encore
plus sérieux survinrent. De nouveau, elle s’enquit auprès du
Seigneur quant à la raison de tout cela, et Il lui répondit encore :
« C’est uniquement afin que tu puisses connaître la puissance
de Ma résurrection. »
Alors que j’écoutais son témoignage, j’avais l’impression que
nous nous trouvions tous deux dans les cieux. Non seulement s’y
trouvait-elle, mais moi-même j’y étais avec elle. Telle est
l’expérience du Christ monté en ascension. Nous surpassons
toutes choses, et celles-ci sont placées sous nos pieds. Rien n’est
en mesure de nous opprimer.

APPLIQUER LE CHRIST MONTÉ EN ASCENSION

Il vous arrive parfois de dire : « Hélas ! je suis un peu


déprimé ! » Savez-vous ce que cela signifie réellement ? Cela
veut dire que vous vous trouvez sous le joug de la mort. Chaque
fois que vous avez l’esprit ou le cœur déprimé, cela indique que
vous êtes menacé par la mort et sous la puissance des ténèbres.
Apprenez à appliquer Christ, le Christ monté en ascension, à
votre situation. Contactez-Le immédiatement. Déclarez : « Je
refuse d’être déprimé par une situation ou une autre. Le Christ
monté en ascension vit en moi ; je suis en Lui. » Parlez au
Seigneur et contactez-Le. En agissant ainsi, vous serez ressuscité,
et vous monterez en ascension, car le Christ que vous contactez
est Celui qui monta aux cieux. Lorsque vous Le touchez, vous
vous tenez au sommet des hautes montagnes, et non au fond
des vallées. Vous habitez les hauts lieux de la terre, bien
au-dessus du niveau de la mer. Le problème réside en ce que
chaque fois que vous êtes déprimé, vous oubliez Christ. Vous
oubliez qu’un tel Christ qui est monté bien au-dessus de tout
est en vous. Vous ne L’appliquez pas, ne venez pas à Lui, ni ne
Le contactez.
À maintes reprises des frères aux pensées troublées sont
venus à moi. Une fois, l’un d’eux discuta avec moi pendant un
moment, ce après quoi je dis : « Frère, agenouillons-nous et
prions. » Il répliqua : « Frère Lee, je ne parviens pas à prier, car
LES QUALITÉS DU PAYS : SON ÉLÉVATION 37

mes pensées sont trop troublées. » Je crains que parfois vous


soyez semblable à ce frère. Il m’était extrêmement difficile de le
mener à prier. Lorsque vous vous trouvez face à un frère tel que
lui, vous avez vraiment besoin de force, car dans certains cas, il
pourrait vous influencer. Parce qu’il n’arrive pas à prier, vous
deviendrez déprimé au point de ne plus pouvoir prier vous-même.
Vous vous lèverez et vous direz : « Frère, qu’allons-nous faire ? »
Il est venu vous demander ce qu’il doit faire, et à votre tour vous
lui posez la même question. Sans Christ, il n’y a aucune issue.
Dans chaque situation de ce genre, j’ai appris à exercer mon
esprit et ma foi. Je dis : « Seigneur, Tu es présent. Je ne suis
pas d’accord avec ce genre de situation. Lie l’ennemi ! Lie
l’homme fort ! Libère ce frère ! Libère ses pensées ! Fais-le
prier ! » Nous avons besoin d’une prière de combat. Nous devons
lutter. Loué soit le Seigneur ! Chaque fois que vous formulez ce
genre de prière afin de contacter le Christ en ascension, vous
libérez l’esprit des autres. Vous les amènerez dans les cieux.
Nombreux sont ceux qui furent libérés par ce genre de prière.
Ils sont capables de prier tout en pleurant : « Seigneur, loué
sois-Tu, loué sois-Tu ! Je suis libre ! »
Frères et sœurs, comment pouvez-vous mener le combat qui
a lieu en vous ? Le seul moyen consiste à vous trouver dans le
Christ monté en ascension. Dans les cieux et en compagnie de
ce Christ en ascension, vous pouvez combattre l’ennemi qui se
trouvera sous vos pieds. Lorsque Satan vous déprime, lorsqu’il
vous abaisse sous ses pieds, comment pouvez-vous le combattre ?
Réalisez que vous vous trouvez dans le Christ monté en
ascension. Vous êtes assis dans les cieux, en Christ.
Prenons note de ce qu’Ézéchiel 34.13-15 déclare :
« Je les ferai sortir d’entre les peuples, je les rassemblerai
des (divers) pays et je les ramènerai sur leur territoire ; je
les ferai paître sur les montagnes d’Israël, le long des ruisseaux
et dans tous les lieux habitables du pays. Je les ferai paître
dans un bon pâturage, et leur parc sera sur les montagnes
du haut pays d’Israël ; là elles reposeront dans un parc agréa-
ble et elles pourront paître dans de gras pâturages sur les
38 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

montagnes d’Israël. C’est moi qui ferai paître mes brebis, c’est
moi qui les ferai reposer, — oracle du Seigneur, l’Éternel. »
Dans le haut pays, sur les montagnes d’Israël, le peuple du
Seigneur jouissait des ruisseaux. Ceux-ci représentent les écou-
lements du Saint-Esprit, l’eau vive du Saint-Esprit. Dans le
Christ monté en ascension, vous ressentirez les ruisseaux d’eau
vive couler en vous. Parfois, vous vous sentez sec dans votre
cœur et votre esprit. Cela provient de ce que vous n’appliquez
pas le Christ monté en ascension. En exerçant votre foi et votre
esprit afin d’appliquer un tel Christ à votre situation, vous aurez
immédiatement la sensation qu’un ruisseau d’eau vive coule en
vous.
Ce passage nous apprend également que sur les montagnes,
le peuple de Dieu paîtra dans un bon pâturage, un gras pâturage.
Qu’est-ce que cela signifie ? Il s’agit du Christ de vie. Le pâturage
représente le Christ rempli de vie qui vous satisfera. Jamais plus
vous n’aurez faim. Si vous ressentez que votre esprit est affamé,
cela signifie que vous n’expérimentez pas Christ en tant que
Celui qui est monté en ascension. Mais en appliquant un tel
Christ à votre situation, vous serez immédiatement satisfait, car
Il vous donnera de quoi manger. Les richesses du pâturage de
Christ vous rassasieront.
De plus, dans ce haut pays vous pouvez vous reposer avec le
troupeau. Tel est le repos. Êtes-vous agité ? Contactez le Christ
monté en ascension et appliquez-Le. Vous trouverez le repos sur
les montagnes d’Israël.
L’eau vive, le gras pâturage et le bon parc dans lequel vous
vous reposez seront vôtres. La boisson rafraîchissante, la nour-
riture riche et fortifiante ainsi que le repos vous seront donnés.
Et qui plus est, le Seigneur Lui-même sera votre Berger. Vous
expérimenterez tout ceci dans le Christ monté en ascension. Si
vous exercez votre foi afin d’appliquer Christ à toutes vos
situations, vous jouirez de toutes ces choses. Non seulement
vous posséderez la connaissance et la doctrine du Seigneur,
mais vous expérimenterez le Seigneur d’une manière très pratique
au cours de votre vie quotidienne.
LES QUALITÉS DU PAYS : SON ÉLÉVATION 39

De plus, nous apprenons que sur ce haut pays des montagnes


d’Israël, le Seigneur acceptera Son peuple comme un sacrifice
d’agréable odeur. Là, ce peuple servira le Seigneur et Lui-même
sera avec eux. Ils Lui offriront des dons qu’Il acceptera.
« Car sur ma montagne sainte, sur la montagne qui domine
Israël, — oracle du Seigneur, l’Éternel — là toute la maison
d’Israël, tous ceux qui seront dans le pays me rendront un
culte ; là je les recevrai favorablement ; je rechercherai vos
prélèvements, les prémices de vos dons et tout ce que vous
consacrerez. Je vous recevrai favorablement comme un sacri-
fice d’agréable odeur, quand je vous aurai fait sortir du milieu
des peuples et que je vous aurai rassemblés des pays où vous
êtes disséminés ; et je serai sanctifié par vous aux yeux des
nations. Vous reconnaîtrez que je suis l’Éternel, quand je vous
ramènerai dans le territoire d’Israël, dans le pays que j’avais
fait serment à main levée de donner à vos pères » (Éz 20.40-42).

Ceci signifie que nos expériences de Christ en tant que Celui


qui est monté en ascension nous donnent la capacité de servir
Dieu. Après cela, nous serons acceptés par le Seigneur et aurons
une excellente communion avec Lui. Tout dépend de notre
expérience du Christ monté en ascension.

SERVIR DANS LE CHRIST MONTÉ EN ASCENSION

Très souvent j’ai rencontré des gens qui m’ont posé la même
question : « Frère, trouvez-vous que servir le Seigneur est facile
ou difficile ? » Je leur ai toujours répondu ainsi : « Cela dépend
de la source de votre service. Est-elle en vous ou en Christ ? Si
vous servez le Seigneur en vous-même, cela est très difficile ;
si vous Le servez en Christ, c’est très facile. En Christ, même
le labeur de votre service est un lit où vous vous reposez. Plus
vous travaillez au service du Seigneur, plus vous jouissez de Son
repos. »
Frère Nee me dit un jour : « Chaque fois que vous sentez
que votre œuvre pour le Seigneur est un fardeau, annoncez-Lui que
vous allez déposer cette charge à terre et vous reposer dessus
comme si c’était votre lit. » Comprenez-vous ? Servir le Seigneur
40 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

dans le Christ monté en ascension n’est rien d’autre qu’une sorte


de repos. Plus vous œuvrez, plus vous vous reposez. Le Christ
monté en ascension fait toute la différence. Servir en Lui est un
vrai repos.
En 1958, je suis allé au Danemark où j’ai rencontré un frère
qui travaille à plein temps pour le Seigneur. Il avait beaucoup
appris en ce qui concerne le service au Seigneur. Lors de ma
visite, on me demanda de livrer une série de messages au cours
de la conférence qu’il donnait. Après cela, il me demanda s’il
m’arrivait de m’inquiéter, ce à quoi je répondis : « Pourquoi me
posez-vous une telle question, frère ? » Il répondit de la sorte :
« Je réalise que vous portez un lourd fardeau. Vous prenez soin
de toute l’œuvre du Seigneur en Orient. Vous avez un grand
nombre de collaborateurs, et de nombreuses Églises sont implantées
là-bas. C’est une œuvre tellement grandiose que de nombreux
problèmes doivent y être associés ! Je voulais simplement savoir
si cela vous cause des soucis ou non. » Je répliquai alors : « Frère,
observez mon visage, ai-je l’air préoccupé ? — C’est exactement
la raison pour laquelle je vous pose cette question, dit-il ; je
pensais que vous avez de nombreux fardeaux, difficultés et
problèmes, et que vous devriez être sans cesse préoccupé. Mais
lorsque je regarde votre visage, il semble que vous n’avez aucun
soucis. — Frère, louons le Seigneur, je ne me soucie jamais, à
cause de Christ. Je me trouve en Christ qui est monté aux cieux.
Je ne sais pas comment me faire du soucis, mais je sais comment
Le louer ! »
Loué soit le Seigneur ! Loué soit Christ ! Je suis en Christ !
Christ est mon haut pays ! Je vis dans ce pays ! Je m’y promène !
Toutes mes difficultés, tous mes problèmes, toutes mes épreuves
et tous mes fardeaux sont sous mes pieds. Tous sont devenus ce
sur quoi je me repose. Je suis en mesure de me détendre au sein
de toutes mes souffrances, au cœur de toutes mes difficultés.
Plus j’ai de problèmes, plus je jouis du Christ en ascension. Voilà
en quoi consiste l’expérience de Christ.
Vous aussi pouvez faire une telle expérience en cet instant
même. Christ est en vous et vous en Christ. Malheureusement,
je suis désolé d’admettre que très souvent vous oubliez que vous
LES QUALITÉS DU PAYS : SON ÉLÉVATION 41

avez Christ. Vous L’oubliez tout simplement ; vous ne L’appliquez


pas à votre situation. Je vous prie, ne pensez pas que je suis
une personne spéciale. Je suis une personne très ordinaire, tout
aussi ordinaire et faible que vous l’êtes. Mais j’ai un secret.
Chaque fois que je rencontre un problème, je déclare : « Seigneur,
je te loue, voici une nouvelle occasion pour moi de T’expérimen-
ter. »
Appliquez Christ à votre situation. Ensuite, vous L’expéri-
menterez en tant que Celui qui est monté aux cieux ; et vous
saurez que vous êtes aussi en ascension avec Lui. En Christ,
vous êtes monté aux cieux. Oh ! frères et sœurs, quel Sauveur
que notre Seigneur ! Quel Christ Il est pour nous ! Quel salut,
quelle délivrance ! Il est le Christ vivant qui est monté aux cieux !
Prenons conscience de ce Christ à ce point-là. Louons-Le de ce
qu’Il est le Christ spacieux et aussi le Christ monté en ascension.
C HAPITRE Q UATRE

LES QUALITÉS DU PAYS :


SES RICHESSES INSONDABLES

I. L’EAU

Références bibliques : Dt 8.7 ; 11.11-12 ; Ép 3.8 ; Jn 4.14 ;


7.37-39 ; 2 Co 6.8-10 ; Ph 4.12-13
Poursuivons notre étude des qualités du pays. De nombreux
aspects font de lui un bon pays. Nous avons déjà noté qu’il est
bon du fait de ses grandes dimensions et de son élévation.
Nous abordons désormais la plus importante de ces facettes :
les richesses insondables de la terre. Ce pays est bon de par
ses richesses insondables. Il est bon grâce à ses grandes
dimensions et à sa haute élévation, et il l’est aussi par ses
richesses insondables.
En premier lieu, ce pays est riche en cours d’eau. Il est bon
à cause des richesses aquifères. Nous réalisons tous l’importance
de l’eau dans notre vie quotidienne. Je pense que nous sommes
capables de supporter plusieurs jours sans nourriture, mais ne
pas boire pendant toute une journée est difficilement faisable.
Nous avons besoin d’eau plus que presque toute autre chose.
Jour après jour, l’eau nous est nécessaire. Si vous me donnez à
boire de l’eau, je suis capable de jeûner pendant trois jours. Mais
il m’est difficile d’arrêter de boire pendant ne serait-ce qu’une
journée.

DES SOURCES, DES NAPPES SOUTERRAINES ET DES


COURS D’EAU

Le livre de Deutéronome nous annonce que ce pays est bon


de par l’eau qu’on y trouve en abondance. Remarquez les
différents termes qui y sont utilisés : « un pays de cours d’eau,
44 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

de sources et de nappes souterraines » (8.7). Comprenez-vous la


différence qui existe entre une source et une nappe souterraine ?
La traduction de J. N. Darby utilise les termes de « sources et
d’eaux profondes ». Permettez-moi d’utiliser l’illustration d’un
puits. On retrouve inévitablement au fond d’un puits une source
qui alimente celui-ci en eau. L’eau jaillit de la source et remplit
le puits, devenant ainsi comparable à une nappe souterraine ou
encore à des eaux profondes. Ensuite, de cette eau profonde
s’écoule un cours d’eau. Avec ce puits, vous trouvez donc la source
puis l’eau profonde qui est la nappe et enfin le cours d’eau.
Frères et sœurs, que signifient la source, les eaux profondes
et les cours d’eau ? Tournons-nous immédiatement vers la Parole
du Seigneur et découvrons la réponse. Le Seigneur annonce que
l’eau qu’Il nous donnera deviendra en nous une source d’eau qui
jaillira jusque dans la vie éternelle. Ces eaux représentent
différentes sortes d’approvisionnements de la vie de Christ. La
vie de Christ en tant que notre approvisionnement ressemble à
différentes sortes d’eau.
Le Seigneur nous a dit que du sein de ceux qui croient en
Lui couleront des fleuves d’eau vive. Qu’est-ce que cela signifie ?
C’est l’approvisionnement de la vie de Christ comme l’eau vive.
Si nous considérons notre expérience avec soin, nous réaliserons
que Christ est spacieux, que Ses ressources sont inépuisables,
et que, par ailleurs, Il est transcendant et demeure dans les
cieux. Ensuite, si vous étudiez cela de plus près, vous vous
rendrez compte que l’approvisionnement de la vie de Christ est
tout à fait semblable à de l’eau vive qui s’écoulerait en vous.
Très souvent, vous avez soif, c’est-à-dire votre esprit, et non votre
corps, est assoiffé. Alors que vous vous approchez du Seigneur
dans cette condition et que vous Le contactez, vous percevez un
certain sens intérieur. Vous vous sentez rafraîchi, comme arrosé.
Lorsque vous avez soif, cela signifie que votre esprit, votre homme
intérieur, est sec. Mais peu de temps après avoir contacté le
Seigneur Jésus, vous vous sentez arrosé et votre soif est étanchée.
Cette boisson-là vous rafraîchit plus que toute boisson physique.
Ensuite, en contactant le Seigneur davantage et même à chaque
SES RICHESSES INSONDABLES : L'EAU 45

instant, vous recevrez encore plus de cette eau, et un fleuve


s’écoulera de votre sein.
Peut-être vous demandez-vous ce que je veux dire par un
cours d’eau s’écoulant de votre être intérieur. N’avez-vous jamais
fait de telles expériences ? Lorsque votre homme intérieur est
sec et assoiffé, vous vous approchez du Seigneur, Le contactez
et vous êtes rafraîchi. Or, plus vous Le touchez, non seulement
êtes-vous arrosé, mais vous devenez rempli d’eau. Je crois qu’au
moment même ou vous rencontrerez un frère, vous vous écrierez :
« Alléluia ! » Qu’est-ce que cela ? C’est un fleuve qui s’écoule de
vous. Puis le soir, alors que vous vous rendez à la réunion, vous
y viendrez en chantant, rafraîchi. Immédiatement, vous offrirez
vos louanges ou une prière semblable à un fleuve de vie s’écoulant
de votre sein. Votre prière arrosera tous les frères et toutes les
sœurs. Vous serez en mesure de leur déclarer : « Frères, que
cela est bon ! Vous ne voyez qu’un cours d’eau, mais savez-vous
qu’en moi une source demeure, et même une nappe d’eaux
profondes ? Je suis rempli d’eau ; c’est pourquoi maintenant un
fleuve jaillit de moi. »
Désormais, vous comprenez ! Nous possédons une source, une
nappe souterraine et un cours d’eau. La source jaillit, la nappe
constitue le réservoir d’eau et le cours d’eau est le flot,
l’écoulement de cette eau. Nous possédons en nous une source,
un réservoir et un écoulement : une source, une nappe et un
cours d’eau.
Je crois que vous avez fait cette expérience jusqu’à un certain
point, mais je regrette que vous n’en ayez qu’une compréhension
spirituelle restreinte. Vous n’êtes pas capable d’exprimer cette
réalité, d’offrir une louange adéquate pour cette source de vie,
cette nappe profonde et ce fleuve qui s’écoule. Si seulement vous
compreniez, je crois que votre louange au Seigneur dans les
réunions s’améliorerait énormément. Vous déclareriez : « Sei-
gneur, combien je Te loue pour la source qui est en moi ! Cette
source produit en moi une nappe d’eaux profondes ! Seigneur,
combien je Te rends grâce, car non seulement Tu m’as pourvu
d’une source et d’une nappe d’eaux profondes, mais de celle-ci
jaillit aussi un fleuve, et même de nombreux fleuves ! Seigneur,
46 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

combien ces eaux m’arrosent ! Je suis tellement rafraîchi ! Les


fleuves d’eau vive s’écoulent sans cesse de mon sein, et je suis
là afin d’arroser autrui. »
Ce pays comporte non seulement un seul cours d’eau, une
seule source et une seule nappe souterraine, mais un grand
nombre. Qu’est-ce que cela signifie ? Parfois, lorsque les épreuves
et difficultés vous assaillent, vous contactez le Seigneur et vous
recevez quelque chose de Lui. Vous L’expérimentez en tant qu’une
source, une nappe d’eau et un fleuve au milieu de votre épreuve.
Quel genre de source, d’eau profonde et de fleuve expérimentez-
vous alors ? Êtes-vous capable de leur donner un nom ? Je crois
que vous pouvez les nommer de bien des façons. Parfois, vous
L’expérimentez comme une source de joie, d’autres fois en tant
qu’une source de paix, ou encore comme une source de réconfort.
En d’autres circonstances, Il est une nappe souterraine d’amour,
de grâce ou de lumière. En d’autres occasions, Christ est votre
fleuve de patience, d’humilité et de longanimité. Vous voyez, il
existe beaucoup de sources, de nappes d’eaux profondes et de
fleuves. Tant de différents approvisionnements célestes sont à
notre disposition.
Depuis 1950, je me suis rendu à Manille presque chaque
année, y demeurant plusieurs mois. Les frères m’ont toujours
logé chez une famille dont tous les membres étaient âgés et donc
plus à l’aise que des jeunes gens pour discuter avec moi. Un jour,
en 1953, après une réunion pour le ministère, nous étions de
retour chez nous lorsqu’une des sœurs les plus âgées me
demanda : « Frère, pouvez-vous m’expliquer comment vous avez
tant à dire ? Très franchement, lors de votre première venue en
1950, j’étais stupéfiée par les messages. Je pensais que la fois
suivante, votre ministère serait appauvri. Mais la seconde fois,
je remarquai que votre ministère était encore plus riche ; vous
aviez encore plus à dispenser. Je pensais alors qu’à votre
troisième venue, vous auriez épuisé toutes vos ressources et
n’auriez plus rien à dire. Mais à ma grande surprise, la troisième
fois, votre ministère était plus riche que les deux fois précédentes.
Vous voici maintenant à votre quatrième visite, et après vous
avoir écouté ce soir, mes mots sont insuffisants pour décrire
SES RICHESSES INSONDABLES : L'EAU 47

combien votre message était riche. Pouvez-vous me dire d’où vous


obtenez toutes ces choses dont vous parlez ? »
Savez-vous ce que je lui répondis ? Je dis : « C’est en fait très
simple, un fleuve en moi s’écoule, et il provient de la source
inépuisable qui est dans les cieux. Plus l’eau vive coule, plus
cette source m’approvisionne d’eau fraîche. Plus je parle, plus
j’ai à dire. Si j’arrête de parler, l’approvisionnement ne me
parvient pas. Ce fleuve coule sans cesse. »
Un jour, un frère me demanda : « Frère, comment parvenez-
vous à garder tant de choses en mémoire ? J’ai remarqué que
lorsque vous livrez un message, vous ne recourez à aucun plan.
Comment réussissez-vous à vous souvenir de tout ? » Je lui
répondis : « Frère, je ne suis pas doué d’une grande intelligence.
Je ne peut garder beaucoup de choses en mémoire. Mais il y a
une réalité dont je suis sûr : un fleuve existe en moi qui, lorsque
je commence à parler, se met à couler. » Le frère me demanda
alors : « Quelle est l’étendue de ce fleuve en vous ? — Frère,
répondis-je, je ne sais pas ; je ne saurais vous le dire. Mais, en
plus de trente ans, jamais mes paroles ne se sont épuisées. Il
m’est difficile de répéter le même message. » Il existe un fleuve,
un fleuve pour le ministère.
Je parle ici d’un seul des nombreux fleuves. Il en existe bien
d’autres, tels de sagesse, de compréhension, de lumière, d’amour,
de réconfort, de paix, de joie, de prière, de louange. Combien
d’entre eux se trouvent en vous ? Je ne sais ni combien de fleuves
sont en moi ni la taille de chacun d’eux. Si nous restons
simplement en contact avec le Christ vivant, cela est merveilleux.
Nous pouvons aimer autrui comme par un fleuve qui s’écoule de
nous. Notre patience coule incessamment tel un fleuve, et nous
arrosons ceux qui nous entourent.
Quel Christ merveilleux nous possédons ! Quelle source
formidable est en nous ! D’un côté, nous réalisons qu’Il est
spacieux et, de l’autre, qu’Il est transcendant. Mais de ce côté-ci,
nous Le connaissons d’après Ses richesses en eau.

LES VALLÉES ET LES MONTAGNES

Deutéronome nous apprend que ces eaux coulent des vallées


48 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

et des montagnes. Qu’est-ce que cela signifie ? Évidemment, sans


vallées ni montagnes, l’eau ne serait pas en mesure de s’écouler.
Si tout le pays n’était qu’une plaine, il n’y aurait aucun
écoulement d’eau. Que représentent ces vallées et ces monta-
gnes ?
Dans 2 Corinthiens 6.8-10, Paul mentionne de nombreux
éléments qui contrastent les uns avec les autres, de nombreuses
vallées et montagnes :
« Au milieu de la gloire et du déshonneur, au milieu de la
mauvaise et de la bonne réputation ; regardés comme impos-
teurs, quoique véridiques ; comme inconnus, quoique bien
connus ; comme mourants, et voici que nous vivons ; comme
châtiés, quoique non mis à mort ; comme attristés, et nous
sommes toujours joyeux ; comme pauvres, et nous enrichissons
plusieurs ; comme n’ayant rien, et nous possédons tout. »

La « gloire » est une montagne ; le « déshonneur » est une


vallée. La « mauvaise réputation » est une vallée ; la « bonne
réputation » est une montagne. « Comme attristés », une vallée ;
« et nous sommes toujours joyeux », une montagne. « Comme
pauvres », une autre vallée ; « et nous enrichissons plusieurs »,
une haute montagne. Certains pensaient que Paul était un
imposteur, mais il n’en avait que la ressemblance, étant toutefois
véridique ; une montagne accompagnait la vallée. Dans ces
versets, nous remarquons neuf paires, soit neuf vallées et neuf
montagnes dont les eaux peuvent s’écouler.
Si vous êtes une personne sans montagne ni vallée, si votre
vie n’est qu’une plaine, je suis certain que l’eau ne s’écoule pas
en vous. Plus vous souffrez, plus les flots jaillissent de vous. Plus
vous êtes abaissé, plus vous recevez une mauvaise réputation,
plus l’eau coule.
On m’a calomnié bien souvent au cours des années passées.
De nombreuses fois on est venu me dire : « Frère, il y a un sujet
qu’il me déplaît d’aborder. » Chaque fois que quelqu’un prononce
ces mots, cela démontre qu’il s’agit d’une calomnie. Alors que je
les écoute, je loue le Seigneur ainsi : « Seigneur, je te loue ; voici
une autre vallée ; une vallée qui produira un autre écoulement de
SES RICHESSES INSONDABLES : L'EAU 49

l’eau en moi. » On m’a gratifié de plusieurs surnoms. Récemment,


on me nommait avec dérision : « le meilleur interprète » de telle
ou telle chose. On m’avait discerné ce « titre honorable ». J’ai
fait face à toutes sortes de rumeurs négatives. Mais loué soit le
Seigneur, car chaque fois qu’une vallée paraît, tout près, il doit
certainement y avoir une montagne. Je ne crains pas une
mauvaise réputation, car après elle surgit une bonne réputation.
L’eau de la vie s’écoule des vallées et des montagnes. Oh ! la vie
de Christ est merveilleuse au point d’être indicible !
Lorsque le Seigneur arrange pour vous une situation de peine,
soyez sûr que l’allégresse s’ensuivra. « Comme attristés, et nous
sommes toujours joyeux ; comme pauvres, et nous enrichissons
plusieurs ; comme n’ayant rien, et nous possédons tout. » Toutes
ces descriptions sont des vallées et des montagnes. L’apôtre Paul
déclare qu’il a appris à être abaissé et aussi à être dans
l’abondance (Ph 4.11-12). Il a appris le secret. Il savait être
rassasié et aussi être affamé. Quel est son secret ? Le secret est
que Christ Lui-même coule en nous ! J’ai appris, j’ai été instruit,
j’ai été initié. Je connais le Christ qui vit en moi.
Toutes les vallées sont les expériences de la croix, les
expériences de la mort de Christ, et toutes les montagnes sont
les expériences de la résurrection du Seigneur. Une vallée
représente la croix et une montagne, la résurrection. Nous
devons être une personne qui expérimente toujours quelques
difficultés, quelques vallées, et aussi quelqu’un qui est toujours
placé sur une montagne, toujours dans l’expérience de la
résurrection. Chaque fois qu’il y a une vallée, une montagne
est aussi présente. Chaque fois que vous expérimentez la mort
de la croix, vous expérimenterez aussi la résurrection. Les eaux
vives naissent et s’écoulent de ces expériences.
Observons plus attentivement le passage de Deutéronome 8.7.
Celui-ci nous apprend que l’eau coule des vallées et des
montagnes, et non pas des montagnes et des vallées. Les vallées
occupent la première place. Pourquoi cela ? Parce qu’une vallée
est le tout premier lieu où nous pouvons trouver de l’eau. Ensuite,
si vous suivez le cours d’eau et le remontez jusqu’à son origine,
vous découvrez qu’il prend sa source dans les montagnes. Le
50 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

cours d’eau est dans les vallées, mais la source se trouve dans
les montagnes. Il vous faut être dans la vallée pour arroser autrui
de l’eau qui coule de vous.
Je n’oublierai jamais une histoire que j’ai entendue dans ma
jeunesse et qui m’a grandement aidée. La femme d’un des
serviteurs du Seigneur mourut alors qu’elle était encore très
jeune, lui laissant huit enfants. Il était encore jeune et cette
affliction était une lourde épreuve pour lui. Il souffrit et apprit
une leçon par cette expérience. Un jour, quelques années plus
tard, un frère perdit sa femme, restant seul avec des enfants.
Personne n’était capable de réconforter ce frère extrêmement
déprimé par la mort de son épouse. Puis le serviteur du Seigneur
alla lui rendre visite. Dès son arrivée, le frère affligé lui dit :
« Frère, je suis réconforté, je suis rafraîchi ! Vous avez perdu
votre femme quand vous aviez huit enfants. J’ai également perdu
mon épouse, mais je n’ai que quatre enfants. Quelque chose
émane de vous qui me rafraîchit et me réconforte. »
Si vous savez expérimenter Christ dans les moments de
difficultés et d’épreuves, combien d’eau s’écoulera de vous pour
se dispenser en autrui ! Avec quelle bénédiction arroserez-vous
d’autres personnes ! Ce n’est ni en période de paix ni dans les
moments de bonheur que vous pouvez faire cela, mais dans
les jours de peine, de maladie et de difficulté. C’est votre
expérience de Christ en de tels moments qui vous remplit de
l’eau vive que vous libérez pour arroser autrui. Chaque situation
de mort est à même de produire un écoulement plus abondant
d’eau rafraîchissante. Il vous faut non seulement les montagnes,
mais aussi les vallées. Nous devons passer par de nombreuses
expériences de la mort du Seigneur et de Sa résurrection ;
ensuite, nous serons remplis de sources, de nappes souterraines
et de cours d’eau.
Ces versets sont réellement très doux. Ce bon pays regorge
de cours d’eau, de sources et d’eaux profondes qui coulent des
vallées et des montagnes. C’est par la gloire et le déshonneur ;
par la mauvaise comme la bonne réputation ; comme imposteurs,
quoique véridiques ; comme inconnus, quoique bien connus ;
comme mourants et pourtant nous vivons ; comme attristés et
SES RICHESSES INSONDABLES : L'EAU 51

pourtant pleins de joie ; comme pauvres, et cependant nous


enrichissons plusieurs ; comme n’ayant rien, et cependant pos-
sédant tout. Essayez d’expérimenter Christ et de L’appliquer au
sein de toutes sortes de souffrances ; vous obtiendrez alors
quelque chose qui non seulement vous rafraîchira, mais qui
s’écoulera pour arroser autrui. Il s’agit ici d’un seul aspect des
richesses insondables de Christ, d’un seul élément des richesses
du bon pays. Le pays est bon de par ses richesses aquifères : ses
cours d’eau, ses sources et ses eaux profondes qui coulent dans
les vallées et les montagnes.

LES YEUX DU SEIGNEUR

D’où provient toute cette eau ? Elle coule dans les vallées et
les montagnes. Mais d’où obtiennent-elles cette eau ? Deutéro-
nome 11.11-12 nous apprend que le pays « boit les eaux de la
pluie du ciel ». Les vallées et les montagnes ne sont pas l’origine
de l’eau, mais les cieux le sont ! Toutes les eaux vives, tous les
cours d’eau prennent leur origine dans les cieux. La source se
trouve dans le ciel. Pourquoi cela ? Nous apprenons de ce même
passage que ce pays est une terre que le Seigneur recherche :
« Un pays dont l’Éternel, ton Dieu, prend soin [héb. — recherche]
et sur lequel l’Éternel, ton Dieu, a continuellement les yeux, du
commencement à la fin de l’année. » Lorsque vous contactez
Christ, que vous jouissez de Lui et L’expérimentez pour que Sa
vie s’écoule de vous, oh ! combien vous pouvez ressentir profon-
dément la présence de Dieu ! Elle vous est alors si réelle ! Vous
réalisez que vous êtes une personne que Dieu recherche et dont
Il prend soin. Vous expérimentez Ses yeux posés sur vous du
commencement à la fin de l’année, simplement parce que vous êtes
en Christ, que vous vous réjouissez de Christ et que vous
L’expérimentez. Du fait que vous êtes uni à Christ de façon
pratique, non seulement L’expérimenterez-vous en tant que l’eau
vive, mais vous jouirez également de la présence de Dieu. Les
yeux de Dieu seront continuellement sur vous. Dieu recherche
ce bon pays. Vivez à l’intérieur de ce bon pays et jouissez de ses
richesses ; vous obtiendrez alors la présence et le regard de Dieu.
Lorsque vous n’êtes pas content de moi, vous détournez votre
52 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

regard de moi. Dieu fait la même chose. Mais lorsque vous


jouissez de Christ en tant qu’un tel pays, les yeux de Dieu seront
sur vous du début à la fin ; vous jouirez de la présence de Dieu
continuellement. La présence de Dieu vous accompagnera parce
que vous expérimentez Christ comme votre eau vive, parce que
vous êtes dans le bon pays.
Ce pays est riche en eau. C’est un pays de cours d’eau, de
sources et de nappes d’eaux profondes qui coulent dans les vallées
et les montagnes.
C HAPITRE C INQ

LES QUALITÉS DU PAYS :


SES RICHESSES INSONDABLES

II. LA NOURRITURE

Références bibliques : Dt 8.8-10 ; 32.13-14 ; Nm 13.23, 27 ;


14.7-8 ; Jg 9.9, 11, 13 ; Za 4.11, 14 ; Os 14.7-8 ; Jn 12.24 ;
6.9, 13 ; 15.5
Nous avons vu que l’Ancien Testament contient de nombreux
types de Christ dont un seul est tout-inclusif, à savoir le pays
de Canaan, auquel il est souvent fait référence en termes de bon
pays. Le Seigneur l’appelait le bon pays, lequel fut même une
fois nommé un pays extrêmement bon. Nous avons déjà considéré
nombre de ses qualités telles que ses grandes dimensions, sa
haute élévation et ses richesses insondables. Nous avons remar-
qué combien ce pays est riche en eau et, à présent, nous allons
étudier ses richesses en nourriture variée.
Dans l’Évangile selon Jean, le Seigneur dit qu’Il nous
donnerait de l’eau vive et annonça aussi qu’Il est le pain de vie
qui est descendu des cieux. Non seulement nous fournit-Il l’eau
vive, mais aussi le pain de vie. Tout repas est toujours
accompagné d’une boisson. Si je vous invite à prendre un repas
avec moi, je vous offrirai à boire ainsi que quelque chose à
manger. La nourriture et la boisson vont toujours de paire.
Vous comprenez à présent pourquoi le chapitre 8 de Deuté-
ronome suit un tel ordre. Tout d’abord, il nous parle d’eau
provenant de sources, de nappes souterraines et de cours d’eau.
Ces eaux diffèrent non seulement parce que chacune représente
une étape différente, celle de la source, celle de la nappe
souterraine, puis celle du cours d’eau, mais aussi de par les divers
types de sources, de nappes et de cours d’eau, éléments que nous
54 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

avons déjà étudiés. Ensuite, immédiatement après avoir traité


des eaux du pays, ce livre aborde le domaine de la nourriture.

SEPT SORTES DE NOURRITURE

On aborde la question de la nourriture de façon beaucoup


plus détaillée. Considérons le verset 8.
« Un... pays de froment, d’orge, de vignes, de figuiers et de
grenadiers ; pays d’oliviers et de miel. »
Six des sept éléments nutritifs énumérés appartiennent au
règne végétal. Quant au dernier, le miel, il est quelque peu
curieux, car il semble appartenir en partie au monde végétal et
en partie au monde animal vu qu’il est produit par les abeilles ;
il est un mélange de deux règnes. Nommons les divers éléments
nutritifs cités : le froment, l’orge, la vigne, le figuier, les
grenadiers, les oliviers et le miel. Le premier arbre, la vigne,
produit le vin alors que le dernier arbre, l’olivier, produit l’huile ;
nous sommes ici en présence de vin et d’huile. Le second arbre
produit des figues dont le peuple hébreu se nourrissait. Quant
au troisième arbre, le grenadier, il produit un fruit de grande
beauté et rempli de vie. Nous remarquons donc ici quatre arbres :
la vigne, le figuier, le grenadier et l’olivier. On nous présente
également deux sortes de céréales : le froment et l’orge.
Que signifient toutes ces choses ? Il est facile de trouver un
verset qui nous révèle la signification du froment. Jean 12.24
nous informe que le Seigneur Lui-même est le grain de blé. De
là, nous concluons que le froment, ou blé, représente clairement
le Seigneur Jésus Lui-même. Qu’en est-il de l’orge ? Celui-ci
typifie également le Seigneur. Je crois savoir que vous connaissez
le sens de la vigne, car le Seigneur nous dit qu’Il est le vrai cep.
Lui-même est la vigne. Alors, quelle personne représente le
figuier ? Sans aucun doute, il signifie aussi Christ, de même que
l’olivier. Toutes ces choses, le blé, l’orge, la vigne, le figuier, le
grenadier et l’olivier représentent Christ. Mais quels aspects
spécifiques de Christ chacun de ces éléments représente-t-il ?
Nous devons désormais consacrer un certain temps afin de
considérer soigneusement ce sujet.
SES RICHESSES INSONDABLES : LA NOURRITURE 55

LE BLÉ ET L’ORGE

Adorons le Seigneur pour Sa Parole ! En tout premier lieu,


Il y cite le blé et non l’orge ou la vigne. Quel aspect de Christ
le blé nous présente-t-il ? En prenant Jean 12.24 comme
référence, nous voyons que le Seigneur est le grain de blé qui
tombe en terre afin de mourir et d’être enterré. Le blé représente
Christ incarné. Christ est Dieu incarné en tant qu’un homme et
destiné à tomber en terre, à mourir et à être enseveli. Tel est le
blé. Il typifie le Christ qui fut incarné, le Christ qui mourut, et
le Christ qui fut enseveli.
L’orge quant à lui représente le Christ ressuscité. Si le blé
indique l’incarnation, la mort et l’ensevelissement, l’orge signifie
la résurrection, le Christ ressuscité. Comment prouver cette
affirmation ? Dans le pays de Canaan, l’orge est la céréale qui
mûrit en premier ; de tous les grains, l’orge est le premier à
mûrir. Dans Lévitique 23.10, l’Éternel déclare : « Parle aux
Israélites ; tu leur diras : Quand vous serez entrés dans le pays
que je vous donne, et que vous y ferez la moisson, vous apporterez
au sacrificateur une gerbe, prémices de votre moisson. » Lorsque
le temps de la moisson arriva, les prémices devaient être offertes
à l’Éternel, et celles-ci étaient sans aucun doute de l’orge. Lisons
à présent 1 Corinthiens 15.20 : « Mais maintenant, Christ est
ressuscité d’entre les morts, il est les prémices de ceux qui sont
décédés. » Tous les étudiants des Écritures reconnaissent que les
prémices de la moisson typifient Christ en tant que les prémices
de la résurrection. De cette façon, nous prouvons que l’orge
représente le Christ ressuscité.
Le blé signifie le Christ incarné, crucifié et enterré. L’orge
représente le Christ ressuscité. Ces deux sortes de grains
représentent deux différents aspects de Christ : Sa venue et Son
départ. Ils représentent le Christ qui descendit pour devenir le blé,
et le Christ qui monte en tant que l’orge. Veuillez prêter toute
votre attention à ces deux points. Avez-vous jamais expérimenté
Christ en tant que le blé ? Et L’avez-vous déjà expérimenté
comme l’orge ? Quelle sorte d’expérience de Christ est celle du
blé ? Quelle est celle de l’orge ?
56 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

Lorsque Jésus nourrit la foule de cinq mille hommes, Il le fit


avec cinq pains d’orge. Tant de personnes connaissent bien le
miracle des cinq pains, mais fort peu ont remarqué que ce sont
des pains d’orge. Ce passage est vraiment formidable. Si ces
pains avaient été faits avec de la farine de blé, cela poserait un
problème. Or, ces pains étaient faits d’orge et non de blé. En
tant que tels, ils suffisaient pour nourrir cinq mille personnes et
remplir douze paniers avec les fragments de pains restés
immangés. Telle est la résurrection. Christ ne peut être riche
pour nous que dans Sa résurrection. Extrêmement limité dans
Son incarnation, Il est toutefois infiniment riche dans Sa
résurrection. Le Christ incarné était un grain unique, un petit
Nazaréen, un humble charpentier. Mais lorsqu’Il entra en
résurrection, Il devint illimité. Le temps, l’espace et les choses
matérielles étaient désormais incapables de Le limiter. En réalité,
au lieu de cinq pains, il y avait d’innombrables pains. Il y en
avait suffisamment pour nourrir cinq mille personnes, sans
compter les femmes et les enfants, et les restes (douze paniers
remplis) étaient plus nombreux que les cinq pains originels. Voilà
l’orge, Christ en résurrection. Christ ne peut jamais être limité
dans Sa résurrection.

L’EXPÉRIENCE DU BLÉ

Mon but n’est pas uniquement de donner un enseignement


doctrinal, car tel n’est pas mon fardeau. Ce à quoi je tends est
l’expérience même du blé et de l’orge. Considérons celle du blé.
Frères et sœurs, chaque fois que la souveraineté du Seigneur
vous place dans une situation où vous êtes limités et sous
pression, là se trouve l’occasion d’expérimenter le Seigneur en
tant que le blé. Au milieu de ces circonstances qui vous
restreignent et vous oppressent, si vous contactez le Seigneur, Il
est pour vous tel un grain de blé. À l’instant même où vous Le
touchez, vous pouvez être entièrement satisfait au sein de votre
situation et de vos limitations. Oh ! cette vie qui est Christ
Lui-même en vous est un grain de blé ! C’est la vie d’un petit
charpentier, de Celui qui est incarné et limité. Quand au sein
d’un environnement qui vous restreint et vous oppresse, vous
SES RICHESSES INSONDABLES : LA NOURRITURE 57

établissez un contact vivant avec Christ, vous vous écrierez : « Ô


Seigneur, Tu est le Dieu infini et Tu es devenu un homme limité.
Il existe en Toi la puissance de supporter n’importe quelle
limitation. » Vous expérimenterez alors Christ en tant que le blé.
Un jour une sœur très bonne et spirituelle vint me voir. Elle
était issue d’une famille riche et avait épousé un frère qui avait
la responsabilité de s’occuper de sa mère. Celle-ci était agréable
envers son fils, mais pas du tout vis-à-vis de sa belle-fille. Cette
jeune sœur m’approcha afin de recevoir de la communion et de
voir si son expérience était juste ou non. Elle me raconta alors
combien elle souffrait quotidiennement à cause de sa belle-mère,
et aussi comment elle était allée dans la présence du Seigneur
pour Lui demander d’intervenir. Bien sûr, elle n’osa pas deman-
der au Seigneur qu’Il la débarrasse de sa belle-mère, mais elle
demanda au Seigneur de la délivrer de cette circonstance. Elle
poursuivit, racontant que lors de ses supplications auprès du
Seigneur, Celui-ci commença immédiatement à lui montrer le
genre de Personne qu’Il était sur terre. Il lui montra combien Il
était limité en étant un charpentier vivant dans une petite famille
pendant plus de trente ans. Après avoir reçu une telle vision,
elle s’écria en versant des larmes : « Seigneur, je Te loue, je Te
loue ! Ta vie est en moi. Je suis satisfaite, Seigneur, de ma
situation actuelle. Je Te demande de ne rien changer. Je Te loue
simplement ! » Elle me demanda si une telle expérience était
correcte, ce à quoi je répondis qu’elle était excellente. Cette sœur
avait expérimenté Christ en tant que le grain de blé. Elle était
véritablement une sœur spirituelle.
Un peu plus tard, elle me rendit de nouveau visite. Cette
fois-ci, elle me dit : « Oh ! frère, loué soit le Seigneur, non
seulement je suis satisfaite au sein des limitations de ma
situation familiale, mais j’ai aussi vu davantage le Seigneur !
Non seulement Il était limité, mais Il a aussi été mis à mort
puis enterré. Lorsque le Seigneur m’a révélé cela, je Lui ai dit
qu’en plus d’être satisfaite de demeurer au sein de cette famille
malgré la situation, je serais également prête à mourir et à être
enterrée dans cette famille pour Lui. » Elle venait d’expérimenter
le Seigneur plus profondément comme un grain de blé.
58 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

Pour beaucoup d’entre nous au sein de nombreuses circons-


tances différentes, le Seigneur Jésus est semblable à un grain
de blé. Plus nous L’expérimentons, plus nous réalisons qu’Il est
ce genre de Personne. De plus, Il demeure en nous. Il est notre
vie afin de nous donner la volonté d’être limité, d’être prêt à
mourir, d’être enseveli et d’être rien. Telle est l’expérience de
Christ en tant que le blé.
Avez-vous jamais fait cette expérience ? Quelle est votre
expérience ? Vous disputez-vous avec votre épouse ou votre
époux ? Si cela est le cas, c’en est fait de Christ. Il vous faut
L’expérimenter abondamment, à la fois en tant que l’eau vive
et le grain de blé. En tournant vos regards vers Lui lorsque vous
êtes très limité et perplexe, je suis certain qu’Il vous montrera
qu’Il fut limité, mis à mort puis enterré. Il vous montrera qu’Il
vit en vous en tant qu’une telle Personne. Il vous soutiendra afin
que vous supportiez votre limitation et que vous puissiez mourir
et être enterré. Il vous donnera une telle énergie que vous serez
fortifié afin de devenir une telle personne. Ensuite, vous expéri-
menterez Christ comme un grain de blé.

L’EXPÉRIENCE DE L’ORGE

Mais cela est-il la fin ? Non ! Louons le Seigneur, car l’orge


succède au blé. La tombe n’était pas la fin du Seigneur. Il
ressuscita ! L’orge succéda au blé ! Alors que le blé représente
la vallée de la mort, l’orge représente la montagne de la
résurrection. Chaque fois que vous expérimentez Christ comme
le blé, ayez l’assurance qu’une expérience de Christ en tant que
l’orge suivra.
En fait, afin d’expérimenter Christ en tant que le grain de
blé, Jésus, la Personne limitée, nous devons L’appliquer en tant
que l’orge, le Christ ressuscité. Celui qui vit en nous est le Christ
ressuscité. Ce Christ ressuscité possède une vie ayant passé par
l’incarnation, la crucifixion et l’ensevelissement, mais au-
jourd’hui, Il est Celui qui est ressuscité. Le Christ dans la chair
est toujours limité, mais le Christ en résurrection est illimité et
libéré. Un tel Christ illimité vit en nous et nous fait suivre
l’homme Jésus aux multiples limitations. Aujourd’hui, nous
SES RICHESSES INSONDABLES : LA NOURRITURE 59

suivons ce Jésus limité par la puissance du Christ illimité qui


vit en nous et qui nous rend capable de mener une telle vie.
Permettez-moi de vous demander si, lorsque vous êtes au
travail ou à la maison, vous agissez en tant que le Christ
ressuscité ou en tant que Jésus, la Personne limitée ? Si vous
suivez Jésus, vous devez être limité. Lorsqu’Il vivait sur terre,
Il était constamment limité par Sa chair, par Sa famille, par Sa
mère dans la chair et même par Ses frères dans la chair. Il était
toujours limité, dans l’espace, dans le temps, et en toutes choses.
Si nous désirons vivre la vie de Jésus, nous aussi devons être
limités. Si nous suivons Ses pas, nous n’aurons aucune liberté.
Quelle bénédiction d’être limités pour Jésus !
Mais quelle est cette force nous permettant d’être limités ?
L’énergie qui nous rend capable d’être limités doit être incroya-
blement grande. Nous mettre en colère est facile, mais être
patients nécessite de la force. Perdre notre sang-froid est aisé
alors qu’être longanimes requiert l’énergie céleste. La puissance
qui nous rend capable d’être limités est celle de Sa résurrection.
Même pour un peu de patience, j’ai besoin de la force provenant
du Christ ressuscité qui vit en moi. Appliquer le Christ ressuscité
comme ma patience revient à L’expérimenter en tant que l’orge.
Peut-être me direz-vous : « Frère, je sais que je dois être sans
cesse limité. Je dois l’être par ma femme, par mes enfants, par
mon patron, par mes frères et tout particulièrement par un
certain frère. Je suis limité par ceci et cela, toute la journée. Et
je m’attends à ce que demain et le lendemain soient pires.
Comment faire face à cette situation ? Je me rends compte que
le Christ ressuscité vit en moi, mais je possède si peu de sa
Personne. Je n’ai même pas cinq pains, je n’en ai qu’un. » Cela
est peut-être vrai, vous n’avez qu’un pain, mais souvenez-vous
qu’il s’agit d’un pain d’orge, un pain du Christ ressuscité que
rien ne peut limiter. Il vous semble que vous ne possédez qu’une
petite portion, mais peu importe, car Il n’a aucune limitation.
Un petit peu de Christ suffit amplement pour venir à bout de la
situation. Vous déplorez de ne pouvoir faire face à vos circons-
tances, et vous avez raison ! Vous ne pouvez certainement rien
faire, mais il existe une Personne qui peut agir : Celui qui est
60 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

l’orge. Un pain d’orge est en vous ; un peu du Christ ressuscité


vit en vous — cela suffit. Le Christ ressuscité est illimité.
Appliquez ce Christ à la situation. Il est inépuisable. Par la
puissance du Christ ressuscité, vous pouvez suivre les pas de
Jésus, la Personne incarnée. Avec la vie du Christ ressuscité,
vous êtes capable de vivre celle de l’homme Jésus qui était
tellement limité.
Parfois, un frère confesse qu’il a le fardeau de donner un
témoignage, mais qu’il est trop faible pour le faire. Il semble qu’il
faille nourrir cinq mille personnes alors qu’on ne dispose que de
cinq pains d’orge. Néanmoins, il vous faut agir avec foi. Même
si votre portion est apparemment si petite et que la demande
est immense, vous devez réaliser que vous ne possédez rien de
moins que le Christ ressuscité. Vous pouvez tout faire par Celui
qui vous fortifie, parce qu’Il est ressuscité et ne connaît aucune
limite. Appliquez-Le.
Lorsqu’un frère vient vous voir, souvenez-vous que Christ est
en vous en tant que l’orge. Vous devez L’appliquer lors de votre
communion avec ce frère. Parfois, vous oubliez simplement ce fait.
Lorsque vous vous réunissez avec ce frère, vous discutez du
Viet-Nam, de la situation mondiale ou du temps. Vous vous
souvenez du temps, mais vous oubliez Christ. Vous négligez
d’appliquer Christ au cours de votre communion avec le frère.
Lorsqu’il prend congé, vous vous sentez non seulement affamé, mais
aussi malade, malade de ne pas avoir appliqué Christ. Vous devez
saisir chaque occasion qui se présente pour appliquer Christ.
Appliquez-Le à chaque occasion ! Ensuite, lorsque vous viendrez à
la réunion, il vous sera facile d’offrir une louange ou un témoignage ;
vous aurez de nombreux pains d’orge à offrir au Seigneur.
Une fois, frère Watchman Nee nous raconta que lorsque de
jeunes collaborateurs vont à une réunion, ils scrutent la salle
pour voir si des frères plus âgés sont présents. Si ce n’est pas
le cas et tous les participants sont des nouveaux, ils ont la
hardiesse de prier et de manifester ce qui est en eux. Mais s’il
s’y trouvent des frères plus mûrs, ils se mettent en retrait avec
crainte. Une telle attitude n’exprime pas le Christ ressuscité. Si
Celui-ci est en vous, même si l’apôtre Paul était présent, vous
SES RICHESSES INSONDABLES : LA NOURRITURE 61

diriez : « Loué soit le Seigneur, mon frère possède le Christ


ressuscité, et moi aussi. Il a peut-être cinq cents pains, mais j’en
ai au moins un ; alléluia ! » Tant que vous possédez un peu du
Christ ressuscité, vous avez plus que ce qu’il vous faut pour faire
face à toute situation. Il est le pain d’orge, Celui qui est ressuscité.
Rien ne peut L’entraver ; rien ne peut Le limiter.
Lorsque vous vous réunissez avec les frères et sœurs, prenez
conscience de votre responsabilité. Vous devez prendre part à la
réunion avec les autres. Il vous faut rendre grâce, offrir des
louanges et des prières. Telle est votre responsabilité. Vous dites
que vous êtes trop faible, et cela est vrai en vous-même, mais en
Christ vous ne l’êtes pas. Vous déclarez que vous n’avez rien, ce
qui est vrai, mais en Christ, tout est à vous. Vous vous écriez que
vous êtes trop pauvre, et cela est vrai en vous-même, mais vous
n’êtes pas pauvre dans le Christ ressuscité. Rappelez-vous que
Christ est le pain d’orge en vous. Lorsque vous venez à la réunion,
appliquez-Le en tant que le pain d’orge destiné à nourrir tous les
autres par votre prière ou par votre témoignage. Essayez !
Pratiquez ! Vous découvrirez combien vous serez enrichi. Si à
l’origine vous n’aviez qu’un seul pain, vous finirez par en avoir
peut-être cent. Vous serez enrichi par votre pratique. Ne dites
jamais que vous n’avez pas de responsabilité dans la réunion. Si
cela est le cas, les réunions n’ont pas d’avenir ! Apprenez à
appliquer Christ ; faites usage du Christ qui est en vous.
Jésus demanda à Ses disciples de donner à manger à la foule.
Mais ils répondirent qu’ils n’avaient que cinq pains d’orge, et
quelle importance pouvaient-ils avoir quand tant de gens devaient
être nourris. Puis le Seigneur leur demanda de les Lui apporter.
Tant que ces pains sont faits d’orge, tant qu’ils possèdent quelque
chose du Christ ressuscité, ils suffisent ; ils satisferont au besoin
de la situation et il en restera un surplus.
Frères et sœurs, si vous acceptez mes paroles, croyez au Christ
ressuscité et L’appliquez, vous découvrirez que les fragments de
pain qui restent en vous dépassent ce que vous possédiez à
l’origine. Telle est l’orge. Il ne s’agit pas ici d’un simple
enseignement, mais de quelque chose que nous pouvons
expérimenter et appliquer chaque jour dans chaque situation.
62 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

Appliquez le Christ ressuscité, Celui qui est illimité et inépuisable.


Dites-Lui : « Seigneur, je suis incapable de faire face au besoin,
à la situation ; mais combien je te loue, car Toi, Tu en es capable.
J’avance en me confiant entièrement en Toi, en comptant sur
Toi totalement. »
Un certain temps s’écoula, peut-être cinq ou six années, puis
la sœur qui avait expérimenté Christ en tant que le grain de blé
dans sa famille témoigna d’une autre expérience. Cette fois-ci,
c’était Christ comme l’orge. Elle témoigna que sa belle-mère et
beaucoup de membres de sa famille vinrent au Seigneur par elle.
Elle était devenue un pain d’orge pour nourrir de nombreuses
personnes. Elle avait expérimenté Christ en résurrection.
Ce genre d’expérience vous permet non seulement de connaître
Christ intérieurement en tant que le blé et l’orge, mais par elle
vous devenez aussi un grain de blé, vous devenez un pain d’orge.
Vous êtes alors de la nourriture pour autrui. Vous êtes capable
de nourrir d’autres personnes grâce à ce que vous avez expérimenté.
Tant de gens furent nourris par cette sœur. Chaque fois qu’elle
venait à une réunion, et même si elle n’ouvrait pas la bouche,
tous les frères et toutes les sœurs ressentaient que Christ était
dispensé, et sentaient le ministère de la vie. Lorsqu’elle formulait
une prière, tous les esprits et les cœurs étaient satisfaits. Elle
était devenue un grain de blé parmi les enfants du Seigneur.
Elle-même était devenue un pain d’orge pour le rassasiement de
beaucoup. Elle avait expérimenté Christ comme le blé et l’orge
de sorte qu’elle était devenue un grain de blé et un pain d’orge.

LA VIGNE

Abordons à présent le sujet des arbres. Le premier qui nous


est présenté est la vigne. Que représente-t-elle ? Selon Juges 9.13,
la vigne déclara : « Renoncerais-je à mon vin qui réjouit Dieu et
les hommes… ? » Dans un sens, cela dépeint le Christ qui a
sacrifié toute Sa personne. Mais ce n’est pas là le point le plus
important. Le sens principal de cette phrase réside en ce que Son
sacrifice a produit quelque chose destiné à réjouir Dieu et les
hommes : le vin nouveau.
Avez-vous jamais fait une telle expérience de Christ ? Je crois
SES RICHESSES INSONDABLES : LA NOURRITURE 63

que la plupart d’entre nous ont fait une expérience de ce genre,


mais sans y avoir vraiment prêté attention. Parfois, la souverai-
neté du Seigneur nous place dans une situation où nous devons
nous sacrifier afin de rendre autrui et le Seigneur heureux.
Lorsque dans une telle circonstance nous contactons le Seigneur,
nous L’expérimentons alors en tant que la vigne qui produit le
vin ; nous expérimentons Christ, Celui qui réjouit Dieu et réjouit
les autres. Cette expérience fait de nous une vigne ; nous
produisons quelque chose qui réjouit à la fois l’homme et Dieu.
Je sais que vous avez déjà fait une telle expérience. Différents
aspects de Christ existent afin de satisfaire les besoins de
n’importe quelle situation. Christ est tellement riche. Il est non
seulement le grain de blé et le pain d’orge, mais Il est également
tous les arbres dont le premier produit de la jouissance pour Dieu
et pour les hommes. Si tous les frères et toutes les sœurs sont
contents de vous, cela m’indique que vous expérimentez certaine-
ment cet aspect de Christ à un degré plus ou moins grand ; vous
expérimentez Christ en tant que le producteur de vin. Christ qui
est l’agneau sacrifié vit en vous, vous fortifiant afin que vous vous
sacrifiez pour autrui, leur apportant ainsi de la jouissance.
Il y a de cela plusieurs années, lorsque j’étais à T’ai-pei, à
Taïwan, bon nombre de frères et sœurs vinrent et demeurèrent
parmi nous afin de recevoir une aide spirituelle. Une des
sœurs parmi eux murmurait et se plaignait sans cesse. Lorsqu’elle
prenait un bain, l’eau n’était pas assez chaude ; lorsqu’elle prenait
un repas, il était trop froid. Toute la journée, nous n’entendions
que des « pourquoi ceci ? », « pourquoi cela ? » Elle donnait mal
à la tête à tous ceux avec qui elle vivait. Tout le monde était
mécontent d’elle parce qu’elle n’avait jamais appris la leçon de
se sacrifier. Elle n’avait jamais appris à appliquer à sa situation
le Christ qui se sacrifie. Elle-même n’était pas heureuse, et elle
ne rendait nul autre heureux. Elle manquait de vin. Elle ne
connaissait pas Christ dans son expérience en tant que Celui qui
produit le vin, se sacrifiant pour produire du vin pour autrui et
pour Dieu.
Si vous expérimentez cet aspect de Christ, vous aurez
beaucoup de vin à boire et vous serez enivré. Ensuite, vous serez
64 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

fou de Christ. Vous devriez être quelqu’un d’enivré et de fou de


Christ. Vous devriez pouvoir dire : « Je suis si heureux, Seigneur,
je suis si heureux ! Je ne sais pas ce qu’est l’égoïsme ; cela m’est
un langage inconnu. Jour après jour, je bois le vin de Christ ! »
La personne la moins égoïste est aussi la plus heureuse. Les
individus les plus égoïstes sont toujours les plus malheureux. Ils
se lamentent toujours, disant : « Ayez pitié de moi, traitez-moi
un peu mieux ! » Ce sont des mendiants, quémandant constam-
ment. Celui qui se sacrifie est le plus heureux. Comment
pouvons-nous nous sacrifier ? Nous n’en avons pas l’énergie, car
notre vie est naturelle et égoïste. Seule la vie de Christ est une
vie de sacrifice. Si vous contactez ce Christ et expérimentez Sa vie
de sacrifice, Il vous donnera l’énergie et vous fortifiera afin que
vous vous sacrifiez pour Dieu et pour autrui. Vous deviendrez
ensuite la plus heureuse des personnes ; vous serez enivré de joie.
Cette expérience est celle de Christ en tant que la vigne. Par elle,
vous deviendrez une vigne pour les autres. Tous ceux qui vous
contacteront seront satisfaits de vous, et vous réjouirez Dieu.
Par quel processus les raisins doivent-ils passer pour devenir
du vin ? Ils doivent être pressés. Vous devez être pressé pour
rendre Dieu et les autres heureux. Vous vous réjouissez d’ap-
prendre que Christ est l’orge, le Christ ressuscité en vous, et
qu’Il suffit pour satisfaire les besoins de chaque situation. Vous
vous écriez : « Alléluia ! », mais ne vous réjouissez pas ainsi trop
vite, car immédiatement après l’orge paraît la vigne. Les raisins
doivent être pressés afin de donner de la joie à Dieu et aux
hommes. Vous aussi devez être pressé. Plus vous buvez le vin
de Christ, plus vous réalisez que vous devez être pressé. Vous
devez être brisé afin de produire quelque chose dans la maison
du Seigneur qui rend les autres heureux.
Remarquez l’ordre qui nous est donné : tout d’abord vient le
blé, suivi par l’orge, puis par la vigne. Notre expérience confirme
cela. Je répète, ne saisissez pas ces choses comme une doctrine
ou un enseignement. Souvenez-vous des manières différentes par
lesquelles vous pouvez réaliser Christ suivant Ses différents
aspects et appliquez-Le dans votre vie quotidienne.
C HAPITRE S IX

LES QUALITÉS DU PAYS :


SES RICHESSES INSONDABLES

II. LA NOURRITURE (suite)

Références bibliques : Dt 8.7-8 ; 7.13 ; 32.13-14 ; Jg 9.9, 11, 13 ;


Éz 34.29 ; Nm 13.23, 27 ; Za 4.12-14

Nous avons déjà considéré trois aliments du bon pays de


Canaan : le blé, l’orge et le raisin (la vigne). De nouveau,
remarquons l’ordre dans lequel ils nous sont donnés : le blé vient
en premier, suivi par l’orge, puis par la vigne. Jésus incarné,
limité, crucifié, puis enseveli prend la première place dans notre
expérience. Ensuite, nous touchons le Christ ressuscité. Par la
puissance de Sa résurrection, nous sommes en mesure de vivre
la vie de l’homme Jésus qui fut incarné et limité. Ensuite, nous
découvrons que plus nous jouissons de Christ, plus nous devons
souffrir. Plus nous expérimentons Christ, plus nous sommes
placés dans « un pressoir ». Nous sommes pressés afin que
quelque chose soit produit qui satisfait à la fois Dieu et autrui.
Notre expérience témoigne de toutes ces réalités.

LES FIGUIERS

Nous parvenons maintenant au quatrième élément, les fi-


guiers. D’après Juges 9.11, le figuier représente une saveur
sucrée et un fruit agréable. Il fait référence à la douce saveur
et à la satisfaction que Christ nous apporte en tant que notre
approvisionnement. Dans le blé, le premier élément qui nous est
présenté et aussi dans l’orge, nous ne pouvions distinguer ni
douceur ni satisfaction. Même la vigne ne met pas l’accent sur
la douce saveur et la satisfaction que Christ nous procure en
66 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

tant que notre approvisionnement. Pour cela, nous devons


parvenir au quatrième élément, le figuier.
Notre expérience nous permet de réaliser que plus nous
jouissons de Christ en tant que le blé, l’orge et la vigne, plus
nous expérimentons la douce saveur et la satisfaction de Christ.
Plus nous jouissons du Christ ressuscité, plus nous sommes
pressés, et plus nous jouissons de Lui comme la vigne. Mais
louons le Seigneur, car à ce moment précis, nous prenons
conscience de la douce saveur et de la satisfaction que Christ
nous apporte en tant que notre approvisionnement.
Il y a de cela environ trente ans, en Chine, une jeune fille
qui vivait dans la province septentrionale de Kiang-sou était
malade. C’était en période de famine et elle vivait dans une
pauvreté terrible. Au cours de sa maladie, elle fut amenée au
Seigneur, et faisant face à une sévère opposition de la part de
toute sa famille, elle progressa rapidement dans sa croissance
spirituelle. C’est à ce moment-là que son mari mourut et que
pression sur pression l’assaillirent. Elle fut placée dans un
pressoir après l’autre. Elle connaissait peu la doctrine, mais elle
expérimentait quelque chose d’authentique dans son esprit.
Elle expérimentait Christ. Jour après jour, elle jouissait de Christ
et témoignait que Christ était sa vie même. Sa famille était très
antagoniste. Plus elle participait aux réunions, plus sa belle-mère
la battait et la persécutait. Elle chantait des louanges au
Seigneur, mais plus elle se réjouissait, plus la colère de sa
belle-mère augmentait, et plus elle était frappée. Toutefois, la
sœur restait inébranlable. Les coups de sa belle-mère l’amenaient
à louer le Seigneur plus que jamais. Un jour, alors qu’elle s’en
retournait de la réunion en chantant, sa belle-mère s’exclama,
profondément irritée : « Que fais-tu donc ! Nous sommes si
pauvres et pourtant tu as le cœur à chanter quelque chose ! »
Et sur ce, elle la battit sévèrement. Allant à sa chambre et
fermant la porte, la jeune sœur chanta des louanges au Seigneur
et pria à voix forte. La belle-mère, ne pouvant s’empêcher de
l’entendre, s’approcha pour écouter à la porte, se demandant ce
que sa belle-fille pourrait bien avoir, et si elle ne serait pas en
colère. Elle écouta attentivement. Savez-vous ce que la jeune
SES RICHESSES INSONDABLES : LA NOURRITURE 67

sœur priait ? « Ô Seigneur, loué sois-Tu, loué sois-Tu, je suis si


heureuse ! Pardonne ma belle-mère ! Sauve-la Seigneur, sauve-
la ! Donne-lui la lumière et la joie que j’expérimente ! Bénis-la
Seigneur ! » Tous ces mots simples adressés à Dieu surprirent
énormément la belle-mère. Elle pensait que la jeune femme la
damnait certainement, mais au lieu de cela, elle priait pour elle.
La belle-mère frappa à la porte. Tremblant de peur, la jeune
sœur pensait que sa belle-mère venait la battre de nouveau. Mais
au contraire, elle lui demanda : « Fille, comment vas-tu ?
Comment vas-tu ? Je te bats. Pourquoi pries-tu pour moi et
demandes à ton Dieu de me bénir et de me donner la joie ?
Qu’est-ce qui t’arrive ? — Oh ! mère, répondit-elle, Christ me
satisfait ! Je suis tellement satisfaite ! Je suis remplie de Sa
douceur. Vous savez, mère, que plus vous me battez, plus j’obtiens
de douceur et de satisfaction. » Immédiatement, la belle-mère
s’approcha et prit sa main disant : « Ma fille, agenouillons-nous.
Enseigne-moi comment prier. Je veux que ton Jésus soit le mien. »
Oh ! combien le Seigneur en tant que notre approvisionne-
ment est rempli de douceur et de satisfaction pour nous ! Soyons
assurés que plus nous serons pressés, plus nous serons satisfaits.
La pression sert à nous permettre de réaliser combien Il est doux
et satisfaisant. Un tel Christ est représenté par le figuier.

LES GRENADIERS

Nous en venons à présent au cinquième élément : les


grenadiers. Que représentent-ils ? En avez-vous jamais vu un ?
Lorsque vous contemplez une grenade mûre, vous réalisez
immédiatement l’abondance et la beauté de la vie.
Considérons le cas de la jeune sœur que nous avons mentionné
auparavant. Tant de beauté imprégnait sa vie ! Sa vie était la
transfiguration de la vie de Christ. Et quelle abondance de vie
trouvait-on ! Un de nos collaborateurs se rendit dans cette même
province, prit connaissance de la situation de cette sœur, et nous
rapporta que toutes les Églises de cette région furent nourries
par son expérience. Loué soit le Seigneur pour une telle
abondance de vie !
Lorsque vous jouissez de Christ et L’expérimentez en tant
68 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

que le blé, l’orge, la vigne et le figuier, la beauté de Christ vous


enveloppe, l’abondance de Sa vie vous accompagne. Telle est
l’expérience de Christ en tant que le grenadier. Si vous jouissez
de Christ en tant que Celui qui est ressuscité, et que par la
puissance de Sa résurrection vous vivez la vie de Jésus sur terre
pour endurer toutes sortes de pressions, de persécutions, de
problèmes et de conflits, vous réaliserez combien Il est doux et
satisfaisant en vous, et vous manifesterez la beauté et l’abon-
dance de la vie à ceux qui vous entourent. Lorsque d’autres
personnes vous contacteront, elles ressentiront la beauté et
l’attrait de Christ, et l’abondance de la vie leur sera dispensée.

L’OLIVIER

Cet arbre est le sixième élément cité. Nous savons que l’olivier
produit l’huile d’olive. Il est le dernier des aliments que nous
pouvons classifier dans la catégorie des légumes. Pourquoi
l’Esprit l’a-t-Il placé en dernier ? Le passage de Zacharie 4.12-14
nous présente deux branches d’olivier placées auprès de l’Éternel,
lesquelles, nous dit-Il, sont les deux fils de l’huile (Darby). Il
nous faut réaliser que Christ est le Fils de l’huile ; Christ est
l’homme oint par le Saint-Esprit de Dieu. Dieu déversa sur Lui
l’huile de l’allégresse. Il est un homme rempli du Saint-Esprit ;
Il est l’olivier, le Fils de l’huile. Si nous jouissons de Lui en tant
que le blé, l’orge, la vigne, le figuier et le grenadier, nous jouirons
certainement de Lui en tant que l’olivier ; autrement dit, nous
serons remplis de l’Esprit. Nous déborderons d’huile et devien-
drons un olivier.
Quelle est l’utilité de l’huile de l’olivier ? Juges 9.9 nous
informe qu’elle est utilisée afin d’honorer Dieu et l’homme. Pour
honorer Dieu et les hommes, nous devons le faire avec l’huile
d’olive. Ceci signifie simplement que si nous souhaitons servir le
Seigneur, si nous voulons aider autrui, nous devons le faire par
le Saint-Esprit. Nous devons être une personne remplie de
l’Esprit, un olivier, un fils de l’huile. Nous ne pouvons jamais
servir le Seigneur ou aider autrui sans le Saint-Esprit. Mais loué
soit-Il, car si nous jouissons de Lui en tant que le blé, l’orge, la
vigne, le figuier et le grenadier, nous posséderons certainement
SES RICHESSES INSONDABLES : LA NOURRITURE 69

l’huile. Nous serons remplis du Saint-Esprit et serons vraiment


capables d’honorer Dieu et les hommes.
J’aime le terme « honorer ». Nous devons non seulement
honorer Dieu, mais aussi les autres. Ne croyez pas qu’il s’agisse
là d’un sujet sans importance ou superficiel. Réalisez-vous que
chaque fois que vous allez contacter un frère ou une sœur, vous
allez l’honorer ? Comment l’honorez-vous ? Par vous-même ? Par
votre vie naturelle ? Par votre vieil homme ? Par votre connaissance
mondaine ? Vous ne pouvez l’honorer que par le Saint-Esprit.
Vous devez donc être rempli du Saint-Esprit, être un fils de
l’huile, et expérimenter Christ en tant que l’olivier.
Désormais, vous êtes en mesure de comprendre pourquoi le
Saint-Esprit a placé l’olivier en dernier. Une fois que vous
avez expérimenté Christ en tant que tous les autres aspects
et avez atteint ce point, vous êtes rempli du Saint-Esprit. Ensuite
seulement, pouvez-vous honorer Dieu et aussi les autres.
Un jour, un frère me rendit visite, mais il ne vint pas pour
m’honorer. Savez-vous ce qu’il me dit ? Il déclara : « Frère,
aujourd’hui, je suis allé voir un film ; c’était le meilleur film que
j’aie jamais vu ! Je suis si heureux que j’ai décidé de venir vous
voir. » J’avais l’impression qu’Il m’avait déshonoré. Il me fit
honte. Il vint me déshonorer avec un film plutôt que de m’honorer
avec le Saint-Esprit.
Frères et sœurs, si quelqu’un vient avoir de la communion
avec vous dans le Saint-Esprit, celui-ci vous honore vraiment.
Cette personne vous accorde un véritable honneur par le
Saint-Esprit. Seulement lorsque nous sommes remplis du Saint-
Esprit sommes-nous capable d’honorer autrui. Sinon, tout ce
que nous disons ou faisons apporte déshonneur à ces personnes.
Si nous pouvons seulement leur parler de la situation mondiale,
de ceci et de cela, nous les déshonorons. Avez-vous l’assurance
que dans tous vos contacts avec d’autres, par la miséricorde et
la grâce du Seigneur et par le Saint-Esprit, vous les honorez ?
Ou les déshonorez-vous par tant d’autres choses ? Afin d’honorer
autrui, nous devons être remplis du Saint-Esprit.
Que nous soyons ou non remplis de l’Esprit afin d’honorer
Dieu et autrui dépend surtout de combien nous jouissons de
70 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

Christ et L’expérimentons jour après jour en tant que le blé,


l’orge, la vigne, le figuier, le grenadier et l’olivier. Si nous faisons
l’expérience des cinq premiers éléments, certainement nous en
arriverons au sixième, l’olivier. Nous deviendrons les fils de
l’huile, des saints remplis du Saint-Esprit.

LA VIE ANIMALE

Poursuivons à présent afin de voir quelque chose ayant trait


à la vie animale. Oh ! les aspects de Christ dans le pays sont
tellement nombreux et riches ! Non seulement découvrons-nous
la vie végétale, la vie des plantes, mais aussi la vie animale. Il
existe deux genres de vie. Chez le Seigneur Jésus-Christ on
retrouve l’aspect de la vie végétale et celui de la vie animale.
La vie végétale est celle qui engendre et se multiplie. C’est
la vie qui produit du fruit et se multiplie toujours. Un grain de
blé tombe en terre, il y meurt et y est enterré. Que ce passe-t-il
alors ? Il produira trente, soixante ou cent fruits. Ceci est un
engendrement, une multiplication. C’est pourquoi l’engendrement
et la multiplication constituent le premier aspect de Christ
représenté par la vie végétale.
Il existe aussi un autre aspect. Souvenons-nous qu’avant la
chute, avant que l’homme ne pèche, la nourriture que Dieu avait
prescrit pour l’homme appartenait au règne végétal et non
animal. Ce fut après la chute, après que l’homme eut péché, que
pour se nourrir le sang dut être versé. Avant la chute, les
animaux n’étaient pas nécessaires à la consommation humaine,
mais lorsque le péché parut, l’homme dut les inclure dans son
alimentation. Sans le péché, la rédemption par le sang était
inutile, mais après la chute et à cause du péché, le sang devint
nécessaire. Pour vivre devant Dieu, nous devons prendre part à
la rédemption par le sang. Que signifie alors la vie animale ?
Elle représente la vie rédemptrice, la vie qui se sacrifie. Après
sa chute et son péché, l’homme avait besoin d’une telle vie afin
de vivre devant Dieu.
Ce sont là les deux aspects de la vie du Seigneur. D’un côté,
Sa vie engendre, et d’un autre côté, elle accomplit la rédemption.
Dans Jean 6, le Seigneur déclara : « Celui qui mange ma chair
SES RICHESSES INSONDABLES : LA NOURRITURE 71

et qui boit mon sang a la vie éternelle… Car ma chair est


vraiment une nourriture et mon sang est vraiment un breuvage. »
Jouissons de Christ en tant que le Rédempteur.
Vous avez peut-être l’impression d’avoir à présent appris
quelque chose ; entre autres, à appliquer Christ en tant que le
blé, l’orge et nombre d’arbres divers. Vous vous réjouissez.
Toutefois, vous devez réaliser que vous ne pouvez jamais
simplement appliquer Christ en tant que l’orge, parce que vous
êtes pécheur, vous avez péché. Aujourd’hui encore, vous et moi
sommes pécheurs. Chaque fois que nous appliquons Christ en
tant que le blé, l’orge, la vigne, le figuier, le grenadier et l’olivier,
en même temps, nous devons L’appliquer en tant que l’agneau,
Celui qui est mort sur la croix, versant Son sang pour nous
racheter de nos péchés. Si nous considérons l’Ancien Testament,
chaque fois qu’une offrande végétale était faite, elle s’accompa-
gnait toujours de celle d’un animal. Vous savez ce que fit Caïn.
Il offrit des produits végétaux sans rien offrir d’animal ; aussi,
Dieu le rejeta. Chaque fois que vous désirez jouir de Christ,
réalisez que vous êtes pécheur. Demandez au Seigneur qu’Il vous
couvre par Son sang précieux et qu’Il vous purifie une fois encore.
Vous n’avez pas le droit de simplement jouir de Christ en tant
qu’une plante, en tant que le blé ou l’orge. Vous devez jouir de
Lui en tant que la plante avec l’animal, à la fois comme la vie
génératrice et comme la vie rédemptrice.
Un jour, un couple, un frère et une sœur, vint me voir. Il me
demandèrent si cela me plairait d’aller chez eux pour y dîner
car, sachant mon estomac délicat, ils avaient préparé certains
mets particuliers. J’acceptai très volontiers leur invitation.
Lorsque je me rendis chez eux, ils avaient véritablement préparé
de la bonne nourriture, et l’avaient fait avec grand soin. Lorsqu’ils
mirent la table, tout était très coloré en vert, rouge, blanc, jaune.
L’apparence était des plus attrayantes. Mais je secouai la tête.
Ma femme qui le remarqua me demanda : « Que ce passe-t-il ?
Pourquoi secoues-tu la tête ? Cette nourriture te déplaît-elle ? —
Non, j’aime ces mets, dis-je, mais ce repas n’est pas biblique ;
rien n’appartient à la vie animale. » Tout ce qui avait été préparé
faisait partie du monde végétal. Il y avait des légumes et encore
72 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

des légumes, ainsi que des fruits, mais il n’y avait pas de viande,
rien provenant d’un animal. Je demandai à la sœur : « Croyez-
vous que je ne suis pas pécheur ? Pensez-vous que je n’ai pas
besoin de prendre part au Seigneur en tant que Celui qui a été
immolé, que je n’ai pas besoin de Son sang en cet instant même ? »
À présent, vous comprenez. Il est impossible d’expérimenter
Christ seulement en tant que la vie végétale. Vous êtes pécheur.
Chaque fois que vous présentez une offrande de fleur de farine,
vous devez également faire une offrande animale. Chaque fois
que vous prenez Christ en tant que le blé, l’orge, le figuier ou
le grenadier, vous devez simultanément Le prendre comme le
taureau ou l’agneau. Il fut immolé sur la croix, versant Son sang
pour nous racheter de nos péchés.
Un jour, un frère vint me retrouver pour me dire : « Frère,
chaque fois que je vous entends prier, vous demandez toujours
au Seigneur de nous purifier avec Son précieux sang afin que
nous puissions jouir de Lui davantage. Pourquoi demandez-vous
toujours au Seigneur qu’Il vous purifie de Son sang ? » Je lui
répondis ainsi : « Frère, réalisez-vous que vous possédez encore
la nature pécheresse, que vous vivez encore dans ce monde
corrompu qui nous souille ? N’êtes-vous pas souillé du matin au
soir par tant de choses ? » Lorsque nous nous approchons de
Christ pour L’expérimenter et L’appliquer en tant que notre vie,
nous devons réaliser qu’Il n’est pas uniquement la vie végétale,
mais aussi la vie animale. Nous devons toujours L’appliquer
comme le Rédempteur, l’Agneau qui a été immolé, afin que nous
puissions jouir de toutes les richesses de Sa vie génératrice.

LE LAIT ET LE MIEL

Considérons désormais deux éléments supplémentaires : le


lait et le miel. Le bon pays est une terre où coulent le lait et
le miel. À quelle vie ces aliments appartiennent-ils ? À la vie
animale ou à la vie végétale ? Remarquez la façon dont le
Saint-Esprit les place dans la Parole. Dans Deutéronome 8.8,
le miel est placé en fin de liste avec les autres plantes que sont le
blé, l’orge, la vigne, le figuier, les grenadiers et l’olivier. Puis
dans Deutéronome 32.14, le lait accompagne les animaux : les
SES RICHESSES INSONDABLES : LA NOURRITURE 73

vaches, le petit bétail, le lait et le beurre. Le Saint-Esprit est


très juste. Il place le miel avec les plantes et le lait avec le beurre
et les animaux. Pourquoi cela ? Parce que le Saint-Esprit se rend
bien compte que le miel est principalement relié à la vie végétale.
Le miel est en grande partie dérivé des fleurs et des arbres. Bien
sûr, la vie animale y est pour quelque chose, celle de la petite
abeille. Sans les fleurs, le miel ne peut exister ; de même, sans
les abeilles, il ne peut exister. Nous avons besoin à la fois des
fleurs et des abeilles. Ces deux vies coopèrent et se mélangent
pour produire le miel. Cependant, ce dernier provient principa-
lement de la vie végétale.
Qu’en est-il du lait ? Nous pouvons affirmer que la plus grande
partie du lait appartient à la vie animale, bien qu’il soit aussi
le produit des vies animale et végétale. Sans le pâturage, sans
l’herbe, même si nous avons des vaches et du petit bétail, il est
impossible d’obtenir du lait ou du beurre. Quel aliment est le
meilleur : le lait ou les fruits des arbres — la vigne, le figuier,
le grenadier et l’olivier ? Tous sont bons, mais lequel est le
meilleur ? Je crois que nous réalisons tous que le lait est meilleur
que les fruits de la vie végétale. Comment se fait-il ? Parce que
le lait comme le miel nous permettent de jouir du mélange de
deux sortes de vies différentes. Vous réalisez désormais que ces
deux produits proviennent à la fois de la vie animale et de la
vie végétale.
Qu’est-ce que cela signifie ? Quels aspects de la vie de Christ
sont dépeints par le lait et le miel ? Lorsque vous jouissez de
Christ en tant que le blé, l’orge, la vigne, etc., et qu’en même
temps vous jouissez de Lui comme le taureau et l’agneau, vous
réalisez que le Seigneur est vraiment bon, tellement doux et riche
pour vous, comme du lait et du miel. Spécialement lorsque votre
esprit est faible et que vous vous approchez du Seigneur pour
L’appliquer et L’expérimenter, vous ressentez qu’Il est le lait et
le miel. Vous goûtez aux richesses et à la douce saveur de la vie
de Christ. Oh ! que le lait est bon et que le miel est doux ! Christ
est si bon ! Christ est si doux ! Il est un pays où coulent le lait
et le miel. Cette expérience est produite à partir des deux aspects
de la vie de Christ, la vie génératrice et la vie rédemptrice. Plus
74 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

vous Le connaissez en tant que le blé, l’orge, etc., et en même


temps, en tant que le petit et le gros bétail, plus vous jouissez
de Christ comme le lait et le miel.
Nous avons vu trois sortes d’eaux et au moins huit sortes
d’aliments. Oh ! combien Christ est riche pour nous ! Nous avons
besoin d’une telle expérience adéquate et complète de Christ, pas
seulement en tant que l’eau vive, mais aussi en tant que de
nombreuses sortes d’aliments. Nous devons jouir de Christ à tel
point que la vie a le moyen d’arriver à maturité. Ensuite, un
édifice pour le Seigneur s’érigera et le combat contre l’ennemi
fera rage. Nous aborderons ce sujet dans le chapitre suivant.
C HAPITRE S EPT

LES QUALITÉS DU PAYS :


SES RICHESSES INSONDABLES

III. LES MINÉRAUX

Le pays est riche non seulement en eau et en nourriture, mais


aussi en minéraux. Lisons les versets suivants :
Deutéronome 8.9 : « … pays dont les pierres sont du fer, et
des montagnes duquel tu extrairas le bronze. »
Veuillez remarquer que le fer est placé avec les pierres et le
bronze avec les montagnes. Ceci signifie que le fer est relié aux
pierres et le bronze aux montagnes.
Genèse 4.22 : « … qui forgeait tous les outils de bronze et
de fer… »
Ici, le bronze et le fer ont trait aux instruments tranchants.
Deutéronome 33.25 : « Que tes verrous soient de fer et de
bronze, et que ta santé dure autant que tes jours ! »
Dans ce verset, le bronze et le fer sont reliés aux verrous des portes
ainsi qu’à la santé (force). La note qui se trouve dans la version
American Standard rend le terme « santé » par « repos » ou
« sécurité ». De fait, « sécurité » est plus approprié : « Que ta
sécurité dure autant que tes jours ! » Nous en concluons que le fer
et le bronze sont reliés à notre sécurité. Lorsque vous êtes fort et en
bonne santé, vous êtes en sécurité ; et celle-ci vous donne le repos.
Jérémie 15.12 : « Le fer cassera-t-il / Le fer du nord et le
bronze ? »
Ce verset décrit la résistance du fer et du bronze et indique que
personne ne peut briser ces deux métaux.
76 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

1 Samuel 17.5-7 : « Il avait sur la tête un casque de bronze


et portait une cuirasse à écailles qui pesait cinq mille sicles
de bronze. Il avait aux jambes des jambières de bronze, et
un javelot de bronze en bandoulière. Le bois de sa lance était
comme l’ensouple des tisserands et la pointe de sa lance pesait
six cents sicles de fer… »
Le guerrier géant ici décrit était couvert de bronze de la tête
aux pieds, et l’arme avec laquelle il mena le combat était en
fer.
Apocalypse 1.15 : « Ses pieds étaient comme du bronze qui
semblait rougi au four… »
Psaumes 2.9 : « Tu les briseras avec un sceptre de fer.
Comme le vase d’un potier, tu les mettras en pièces. »
Dans le chapitre 1 de l’Apocalypse, le bronze est relié aux pieds
du Christ vainqueur et qui juge : Ses pieds sont semblables à du
bronze rougi au four. Quant au chapitre 2 de Psaumes, le fer est
relié au sceptre avec lequel le Seigneur règne sur les nations.
Matthieu 5.14 : « C’est vous qui êtes la lumière du monde.
Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. »
Psaumes 2.6 : « C’est moi qui ai sacré mon roi sur Sion, ma
montagne sainte ! »
Dans Matthieu 5, la ville et la montagne sont reliées l’une à
l’autre, et dans le chapitre 2 des Psaumes, la montagne de Sion
est reliée à l’Oint.
1 Pierre 2.4-5 : « Approchez-vous de lui, pierre vivante, re-
jetée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu,
et vous-même, comme des pierres vivantes, édifiez-vous pour
former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, en vue
d’offrir des victimes [sacrifices] spirituelles, agréables à Dieu
par Jésus-Christ. »
Ici, nous apprenons que le Seigneur est une pierre vivante et
que nous le sommes aussi. Toutes ces pierres vivantes sont
destinées à édifier une maison spirituelle pour Dieu.
Ézéchiel 37.22 : « Je ferai d’eux une seule nation dans le
SES RICHESSES INSONDABLES : LES MINÉRAUX 77

pays, dans les montagnes d’Israël ; ils auront tous un même


roi… »
Ce verset indique que la nation, le roi et les montagnes sont
étroitement liés. Le Seigneur déclare qu’Il fera d’eux une nation
non seulement dans le pays, mais aussi sur les montagnes
d’Israël, les montagnes du pays.
Psaumes 87.1 : « Elle est fondée sur les montagnes saintes. »
Ici, la fondation de l’édifice a pour base les montagnes.
Psaumes 48.1-2 : « L’Éternel est grand, il est l’objet de toutes
les louanges, dans la ville de notre Dieu, (sur) sa montagne
sainte. Belle est la colline, réjouissance de toute la terre, la
montagne de Sion ; du côté du nord, la ville du grand roi. »
Remarquons ici que la ville de Dieu est reliée à la montagne
sainte, et la ville du grand roi est en rapport à la montagne de
Sion.
Toutes ces relations ont une grande signification spirituelle.
Il y a en tout quatre éléments : les pierres, les collines ou
montagnes, le fer et le bronze. Les pierres servent à bâtir, et les
collines ou montagnes sont destinées à la ville qui est le centre
de la nation, le centre du royaume. Le fer et le bronze sont les
matériaux utilisés pour l’armement.

QUATRE CATÉGORIES DE RICHESSES

Nous avons vu que le pays est tout d’abord riche grâce à


ses eaux, puis par ses légumes et ses plantes, ensuite par ses
animaux, et enfin par ses ressources minières. Nous découvrons
ici quatre catégories. Considérons l’ordre dans lequel elles nous
sont données, car il est rempli de sens et très spirituel.
Tout d’abord, nous avons besoin d’eau ; sans elle, les plantes
ne peuvent pousser. Sans eau, les plantes et légumes ne peuvent
ni exister ni croître. Or, l’eau produit les légumes et les plantes.
En 1958, nous avons fait un voyage au pays dont nous parlons,
la Palestine. Après être restés à Jérusalem pendant quelques
jours, nous sommes allés visiter Jéricho, la ville damnée.
Jérusalem est construite sur une montagne, 1 000 à 1 200 mètres
78 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

au-dessus du niveau de la mer, alors que la vallée de Jéricho,


où se trouve la mer Morte, est à environ 200 à 250 mètres
au-dessous du niveau de la mer. Aussi, de Jérusalem, nous
sommes descendus, descendus, et encore descendus dans la vallée
« de la mort » de Jéricho, au cours d’un trajet en voiture qui
dura trois heures. À notre arrivée, le fond de la vallée était
semblable à une fournaise. Quelle chaleur ! Aucune brise ! C’était
un désert brûlant et infertile, rien que de la poussière et de la
chaleur. Immédiatement, nous nous rendîmes aux ruines de
l’ancienne ville de Jéricho au milieu de cette scène aride et
lugubre, et juste à l’extérieur de la ville, à notre agréable surprise,
se trouvait de l’eau, une source. Il s’agissait de l’eau même qu’Élie
le prophète avait purifiée, et à cause de cela, nous étions très
curieux de la voir. Là se trouvaient une source, une eau profonde
qui jaillissait et un cours d’eau. En suivant le cours d’eau de nos
yeux, nous pouvions distinguer à une certaine distance, au sein
de la vallée sauvage, une étendue d’herbe verte, un bosquet de
palmiers et bien d’autres sortes d’arbres. C’était superbe. Vous
voyez donc dans ce tableau, la source, l’eau profonde et le cours
d’eau dans un cadre de verdure.
Le Saint-Esprit place l’eau en premier. Ce sont la source, l’eau
profonde et le cours d’eau qui produisent une vie végétale très
variée.
Or, de quoi se nourrit le bétail ? Il se nourrit des légumes,
de la vie végétale. À présent, vous remarquez l’ordre : l’eau vient
en premier, puis les plantes et enfin les animaux. Après ces trois
éléments, l’Esprit passe à autre chose, aux pierres et aux
montagnes, desquelles proviennent le fer et le bronze.
Frères et sœurs, soyons profondément marqués par cet ordre,
car il correspond à cent pour cent aux étapes de la vie spirituelle.

LES ÉTAPES DE LA VIE SPIRITUELLE

Au cours de la première étape de la vie spirituelle, nous


expérimentons Christ en tant que l’eau vive. Jésus dit : « Si
quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive » (Jn 7.37).
Voilà l’Évangile destiné aux pécheurs. Venez et buvez et vous
serez rempli ; votre soif sera étanchée. Lorsque nous venons au
SES RICHESSES INSONDABLES : LES MINÉRAUX 79

Seigneur, nous L’expérimentons en tant que l’eau vive, le fleuve


de vie. En poursuivant cette expérience, nous progressons. La
Bible nous dit que du trône de Dieu et de l’Agneau s’écoule un
fleuve d’eau de la vie dans lequel pousse l’arbre de la vie. L’eau
vive nous apporte l’approvisionnement de Christ en tant que
nourriture. En expérimentant Christ comme l’eau vive, vous
trouverez toutes sortes de plantes qui y croissent ; vous ferez
l’expérience de Christ comme votre nourriture. Le pain de vie,
la nourriture de vie, accompagne le flot de l’eau vive. Ceci signifie
que vous expérimentez non seulement les eaux, mais aussi
l’approvisionnement de Christ en tant que toutes sortes d’ali-
ments qui vous amèneront à maturité ; ils vous mèneront là où
vous serez rempli du Saint-Esprit. Vous deviendrez un olivier
devant le Seigneur, un fils de l’huile.
À cette étape, vous êtes mûr. Votre expérience de Christ est
aussi riche et douce que le lait et le miel. Qu’est-ce que le miel ?
Il est la crème de la vie végétale. Qu’est-ce que le lait ? Il est
la crème de la vie animale. Le lait et le miel sont la crème de
toute nourriture. Dans les moments où vous êtes faible en esprit,
lorsque vous goûtez un peu de Christ, vous ressentez combien Il
est riche et doux. Vous venez alors de jouir un peu de Lui en
tant que le lait et le miel. Mais lorsque vous êtes très mûr dans
la vie de Christ, Il sera pour vous lait et miel toute la journée.
En Le recevant pour la première fois, vous avez l’impression de
boire l’eau vive, mais une fois mûri dans le Seigneur, vous
ressentez que vous vous abreuvez de lait et de miel jour après
jour. Il est si doux et si riche pour vous. Bien sûr, l’eau vive est
inclue dans le lait et le miel, mais cette boisson est beaucoup
plus riche que de l’eau.
Lors de ma première venue aux États-Unis, je fus très
impressionné. J’avais soif et demandai au frère chez qui je résidai
s’il pouvait me donner quelque chose à boire. Lui demandant s’il
possédait une théière, il me répondit par la négative et s’en
excusa. Je m’exclamai : « L’Amérique est-elle si pauvre que vous
n’avez même pas de théière ? » Dans le pays d’où je viens, nous
en avons de toutes sortes et dans toutes les tailles. Ensuite, je
lui demandai s’il avait des bouteilles Thermos d’eau, ce à quoi
80 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

il répondit de nouveau négativement. Je me demandai alors quel


était leur problème ici. Puis à ma grande surprise, il me tendit
un verre de lait plutôt que de l’eau, et me dit : « Frère, ici, en
Amérique, nous buvons du lait plutôt que de l’eau. Chaque
jour, matin, midi et soir, nous buvons du lait. » J’étais très
impressionné, et dit : « Vous êtes vraiment riches dans ce pays !
Tellement riches que vous buvez du lait plutôt que de l’eau ! »
La première expérience de Christ est celle de l’eau vive, mais
après avoir grandi en Lui et mûri dans la vie, nous atteignons
un certain point où Christ n’est plus seulement l’eau vive, mais
le lait et le miel qui s’écoulent. Prêtons attention à cet ordre. Le
Saint-Esprit plaça le miel en fin de liste des végétaux et le lait
et le beurre après le gros et le petit bétail, les animaux. Ceci
signifie que si vous jouissez de Christ jusqu’à un certain point
en tant que vie végétale, vous finirez par jouir de Lui en tant
que miel. De la même manière, si vous jouissez de Lui en tant
que vie animale jusqu’à un certain point, vous ressentirez qu’Il
est semblable à du lait. Il sera si riche et si doux pour vous.
Ceci signifie que vous avez atteint une certaine maturité.
Nous parvenons à présent à la dernière étape, celle des
minéraux. Là, nous sommes reliés aux pierres, aux montagnes,
au fer et au bronze. À quoi ces éléments sont-ils utiles ? Ils
servent à l’édification, au royaume, au combat et à la sécurité.
Chaque fois que la vie est mûre dans les chrétiens, la maison
de Dieu s’érige, et les combats spirituels font rage. En d’autres
termes, lorsque des croyants ont mûri grâce à leur expérience
de Christ, ils sont ceux qui bâtissent la maison de Dieu et mènent
le combat. Réalisons clairement que chaque fois que nous avons
une certaine jouissance de Christ, cela produit toujours comme
résultat l’édification et le combat, lesquels vont toujours de paire.
Si vous voulez voir l’édifice de Dieu, préparez-vous au combat.
Afin d’obtenir l’édifice de Dieu, nous avons besoin des matériaux,
et pour mener le combat, il nous faut les armes. Tous ceux-ci
dépendent des pierres, des montagnes, du fer et du bronze.
Souvenons-nous que la ville et le temple sont bâtis dans le
pays à l’aide de ces matériaux : les pierres, le fer et le bronze.
Ces minéraux signifient que la vie de Christ comprend des
SES RICHESSES INSONDABLES : LES MINÉRAUX 81

matériaux appropriés pour l’édifice de Dieu et des armes utiles


pour mener le combat. Toutes ces choses représentent davantage
de richesses de la vie de Christ.
Que nous arrivions ou non à cette étape dépend de la
mesure de notre expérience de Christ. Si nous ne faisons que
nous réjouir de Christ en tant que l’eau vive jour après jour, nous
n’atteindrons jamais le point où l’édifice de Dieu sera réalisé
parmi nous, car nous sommes encore très jeunes. Nous devons
jouir de Christ en tant que l’eau vive, le blé, l’orge, etc. Nous
devons jouir de Lui jusqu’au moment où l’édifice de Dieu sera
bâti et le combat contre l’ennemi aura lieu.
Parfois, vous rencontrez un frère ou une sœur et vous avez
le sentiment que cette personne est très bonne, quoique quelque
chose semble manquer ; il y a chez elle une sérieuse lacune. Elle
n’est pas pécheresse ; au contraire, elle est droite envers le
Seigneur et son attitude est positive. Mais profondément dans
votre esprit, vous ressentez un manque. Vous pouvez à peine
expliquer ce sentiment ; et il vous est difficile de trouver le mot
juste. Peut-être vous direz que cette personne est un peu molle,
un peu douce. Je crois que vous comprenez ce que je veux dire.
Elle est semblable à une tranche de pain. Le pain est bon et
sain, mais il est aussi mou et tendre. Ou encore, vous pouvez
comparer cette personne à un verre de lait. Le lait est bon et
riche, mais ce n’est qu’un liquide. Or, un liquide est faible.
Maintenant, saisissez une pierre, ou un morceau de fer ou de
bronze. Voilà quelque chose de solide ! Or, cette personne n’est
pas comme cela. Elle n’est pas une pierre ni ne contient de fer
ni de bronze. Le lait ne peut servir d’arme. Vous battre avec un
morceau de pain ou aller à la guerre avec une figue est inutile.
Ce serait ridicule ! Il vous faut du fer ou du bronze ; vous avez
besoin de quelque chose de fort. Bâtir une maison avec du lait
est impossible. Empiler des miches de pains n’édifiera pas une
maison. Il vous faut des pierres, des matériaux de construction.
De plus, vous avez besoin d’une montagne de laquelle vous pouvez
extraire les matériaux et sur laquelle vous pouvez bâtir la maison.
Parfois, lorsque je rencontre un serviteur du Seigneur, j’ai
l’impression de faire face à une montagne. Les mots me font
82 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

défaut pour décrire combien cette personne est riche, forte, solide
et sûre, telle une montagne. Alors que ce serviteur est assis, une
montagne est présente. Vous ne pouvez pas le battre. Si vous
essayez, c’est lui qui vous battra. Il est une montagne, une colline.
Vous ne pouvez pas venir à bout de lui, mais il peut venir à bout
de vous.
Il s’agit là de la dernière étape de la vie spirituelle qu’il vous
est très possible d’atteindre. Vous pouvez très certainement
devenir une pierre parmi les enfants de Dieu, un pilier de l’Église.
Peut-on utiliser du pain pour former un pilier ? Peut-on entasser
des raisins pour fabriquer des piliers ? Pas du tout. On peut très
bien faire un pilier de pierre, de fer ou de bronze. L’édifice de
Dieu requiert la pierre, le fer, le bronze et la montagne. Tous
ces matériaux sont reliés à l’édifice de Dieu et, comme nous le
verrons plus tard, au royaume de Dieu.

L’ARGILE TRANSFORMÉ EN PIERRE

Lorsque nous sommes des bébés en Christ, buvant l’eau de


la vie, comment l’édifice du Seigneur peut-il être bâti parmi
nous ? Cela est impossible. Nous devons devenir adulte ; nous
devons mûrir en expérimentant Christ et devenir des pierres. Le
Seigneur est une pierre vivante ; de même soyons les pierres
vivantes afin que nous devenions les matériaux pour l’édifice.
Au sens figuré, en Adam, nous ne sommes qu’un morceau
d’argile et non de la pierre. L’édifice de Dieu est construit avec
de la pierre et nous sommes de l’argile. Comment cette masse
argileuse peut-elle être le matériau approprié pour bâtir l’édifice
du Seigneur ? Cela est impossible. Nous avons besoin d’être
transformés, l’argile doit devenir de la pierre. Le Saint-Esprit
doit nous transformer grâce à notre expérience pratique de Christ
et à notre jouissance de Lui.
Parfois, un frère vient à moi et je ressens qu’il a subi une
certaine transformation. Mais, à mon grand regret, il ne possède
qu’une maigre quantité de pierre et reste surtout constitué
d’argile. Peut-être avez-vous rencontré des saints comme lui.
Nous reconnaissons un peu de transformation ; ils ressemblent
à une pierre, mais la plus grande partie de leur être demeure à
SES RICHESSES INSONDABLES : LES MINÉRAUX 83

l’état originel. Ils vivent encore beaucoup en Adam, dans l’argile.


Ils sont encore trop naturels.
Un jour, j’avais de la communion avec quelques frères et, à
un certain moment de notre discussion, un frère insista très
fortement sur un point particulier. En le désignant du doigt je
lui dis : « Votre esprit possède une petite pierre, mais votre tête
est toute en argile. » La mentalité de tant de frères et sœurs
n’est pas encore renouvelée, transformée ; elle est celle de leur
homme naturel, remplie de concepts et de pensées naturelles. Ils
ont une tête d’argile. Par le renouvellement de notre intelligence,
nous sommes transformés d’un morceau d’argile en une pierre.
Une fois devenus pierre, nous sommes brûlés, puis pressés afin
d’être davantage transformés d’une pierre ordinaire en une pierre
précieuse. Nous ne trouvons pas un seul morceau d’argile dans
la nouvelle Jérusalem ni aucune pierre grossière, car chaque
pierre y est précieuse. La nouvelle Jérusalem est construite avec
des pierres précieuses.

LES MONTAGNES ET LES COLLINES

Nous savons que les pierres sont toujours reliées à des


montagnes et collines. Pour trouver des roches, il nous faut
des montagnes. En trouver dans les plaines est relativement
difficile. Que signifient alors les montagnes et les collines ? Dans
les Écritures, elles représentent toujours la résurrection et
l’ascension. Elles sont élevées au-dessus de la terre, au-dessus
des plaines. Comment vous, morceau d’argile, pouvez-vous être
transformé en une pierre ? Uniquement par la vie de résurrec-
tion ! Toutes les pierres vivantes spirituelles se trouvent dans la
vie de résurrection ; elles sont unies à la montagne de la
résurrection de Christ. Si nous vivons tous dans la vie adamique,
dans la vieille vie et la vieille nature, nous vivons simplement
dans une plaine. Et sans montagne parmi nous, il n’y a pas non
plus de pierre. En revanche, si nous vivons et marchons dans
la vie de résurrection, nous jouissons de la réalité des collines
et des montagnes, et avec elles, nous trouvons inévitablement
des pierres.
Illustrons. Imaginons que je me réunisse avec plusieurs frères
84 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

et sœurs. Je suis un frère qui marche selon la vie naturelle, et


un autre frère est présent qui vit toujours selon la vie naturelle.
Une chère sœur qui se joint à nous marche et vit continuellement
dans ses émotions : parfois elle est tellement heureuse, et en
d’autres occasions, elle est extrêmement triste et déprimée. En
fait, nous sommes tous un groupe de croyants semblable à
celui-ci ; nous sommes tous si naturels, vivant et marchant sans
cesse dans la vie naturelle. Percevez-vous parmi nous quelque
chose qui appartient à la nature d’une colline ? Certainement
pas. Nous sommes tous de l’argile ; nous sommes tous dans la
plaine. Si vous recherchez une pierre, vous ne pourrez trouver
que poussière, terre et argile. Puisqu’il n’y a pas de montagne,
il n’y a pas de pierre. Si vous voulez des pierres, vous devez vous
rendre dans les régions montagneuses.
Imaginons à présent un autre groupe de croyants. Tous
connaissent un peu la croix, et un peu le reniement de la vie
naturelle. À cause de cela, ils font l’expérience de la vie de
résurrection jusqu’à un certain point. Ils marchent en nouveauté
de vie et servent en nouveauté d’esprit ; ils vivent en résurrection.
Lorsque vous les approchez, vous ressentez quelque chose d’élevé,
d’exalté, quelque chose de plus grand que vous. Vous vous rendez
compte qu’en eux et parmi eux se trouvent quelques collines et
montagnes spirituelles. Il est aisé d’y découvrir de nombreuses
pierres, et même des pierres précieuses. En regardant une
personne, vous découvrez une pierre ; en observant une autre,
loué soit le Seigneur, voici une autre pierre. Vous trouvez des
pierres parce que les montagnes et les collines sont présentes.
Les montagnes et les collines servent à l’édification de la
maison, de la ville et du royaume de Dieu. Tant de villes dans
les Écritures sont construites sur des hauteurs. Lors de mon
voyage à travers la Palestine, j’ai remarqué que presque toutes
les villes étaient bâties de la sorte. Seules quelques-unes étaient
construites dans une vallée ou une plaine. Une ville est le centre
d’une nation, d’un royaume. Dans l’Ancien Testament, la ville
était toujours le symbole de la nation ou du royaume. Dans de
tels passages de la Bible, le Saint-Esprit nous exprime que là où
se trouvent des collines et des montagnes parmi les enfants de
SES RICHESSES INSONDABLES : LES MINÉRAUX 85

Dieu, là se trouvent des pierres, des matériaux pour l’édification


de la maison et de la ville, lieux où l’autorité de Dieu et le
royaume de Dieu sont présents. Lorsque le Seigneur fut ressuscité
d’entre les morts, Il déclara que toute autorité dans les cieux et
sur la terre Lui avait été remise. L’autorité spirituelle, l’autorité
céleste, existe seulement en résurrection. Si vous et moi vivons
et marchons dans la vie de résurrection de Christ, nous possédons
l’autorité céleste.
Nombreuses personnes ont un concept entièrement erroné de
ce qu’est l’autorité de l’Église. Celle-ci n’a rien à voir avec une
organisation, mais dépend totalement de la résurrection. Si deux
frères dans l’Église locale vivent beaucoup en résurrection,
l’autorité divine et céleste leur est conférée. Ils deviennent
alors l’autorité de l’Église. Ils sont la colline dans cette Église
locale. La résurrection est avec eux, de sorte que l’autorité du
royaume les accompagne.
Si nous ne sommes que des bébés en Christ, nous L’avons
expérimenté en tant que l’eau vive et peut-être aussi comme
notre approvisionnement de nourriture. Nous passons toujours
de bons moments ensemble et sommes si contents les uns des
autres, mais nous sommes si jeunes. Souvent, nous sommes
simplement heureux naturellement, et bien des fois, nous
sommes tristes selon nos émotions naturelles. Il n’y a aucune
colline ni pierre parmi nous. Nous sommes tous un morceau
d’argile. Une telle situation peut-elle produire l’autorité de
l’Église ? En aucun cas. L’autorité de l’Église réside là où les
saints savent ce que signifie être crucifiés avec le Seigneur Jésus
et vivent dans la résurrection. S’ils rient, ils rient en résurrec-
tion ; s’ils pleurent, ils le font en résurrection. Même lorsqu’ils
sont en colère, ils le sont dans la vie de résurrection. Ils
expérimentent la vie de résurrection du Seigneur au cours de
leur marche quotidienne. La vie de résurrection n’est pas pour
eux qu’un simple enseignement, mais une jouissance pratique
quotidienne. Lorsque vous rencontrez de telles personnes, vous avez
l’impression qu’elles sont des pierres dans les montagnes. Elles
sont celles à qui l’autorité céleste a été remise. Elles sont
l’autorité de l’Église. Si les saints sont ainsi dans une localité,
86 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

la maison et le royaume de Dieu s’y trouvent également, et en


ce même lieu, la maison est édifiée et le royaume de Dieu est
établi.
Je vous prie de ne pas croire qu’ayant lu ce chapitre, vous
venez de l’assimiler. Ce dont nous venons de discuter requiert
des années pour que cela devienne notre réalité. Je ne fais que
vous donner des instructions, une carte routière que vous devez
suivre. Saisissez-la, puis mettez humblement toutes ces choses
en action. Ne croyez pas que demain vous serez devenu une
montagne. Non ! Priez concernant ce sujet et cherchez à mettre
ces choses en pratique. Ensuite seulement en tirerez-vous un
profit.
C HAPITRE H UIT

LES QUALITÉS DU PAYS :


SES RICHESSES INSONDABLES

III. LES MINÉRAUX (suite)

Références bibliques : Dt 8.9 ; 33.25 ; Jr 15.12 ; Ap 2.27 ;


1.15 ; Mt 28.18 ; Lc 10.19 ; Mt 16.18-19 ; 18.17-18 ; Ép
6.11-17
Nous avons vu très clairement que le pays est riche premiè-
rement en eau, deuxièmement en plantes et légumes de toutes
sortes, troisièmement en gros et petit bétail, et quatrièmement
en ressources minières. Nommons ces richesses selon leur
catégorie particulière :
1. Les eaux : les sources, les eaux profondes et les cours
d’eau.
2. Les plantes et légumes : le blé, l’orge, les vignes, les
figuiers, les grenadiers, les oliviers.
3. Les animaux : le gros et le petit bétail.
(Le mélange des deux vies susmentionnées, la vie
animale et végétale, produit le lait et le miel.)
4. Les ressources minières : les pierres, les montagnes, le
fer et le bronze.
Nous avons remarqué la façon dont toutes ces richesses
correspondent aux différentes étapes de notre vie spirituelle.
L’eau vive appartient à la première étape de notre expérience
spirituelle. Dans la première étape de notre expérience de Christ,
Il est pour nous comme de l’eau vive. Ensuite, à la deuxième
étape de notre expérience de Christ, nous jouissons de Lui de
manière plus solide. Il est comme une nourriture solide pour
nous ; Il n’est pas seulement liquide. Sans aucun doute, l’eau est
bonne et absolument nécessaire, mais elle n’est pas substantielle.
88 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

Il m’est impossible de vivre et de grandir seulement grâce à l’eau.


Si vous m’invitez à dîner, vous devez m’offrir de la nourriture
solide telle que du blé ou de l’orge. Ensuite, quelle merveille, en
fin de liste des légumes et plantes, nous trouvons l’olivier qui
représente Christ en tant que le Fils de l’huile, Celui qui est
rempli du Saint-Esprit. Le Seigneur était entièrement saturé du
Saint-Esprit, à la fois intérieurement et extérieurement, et c’est
en tant que tel que nous pouvons jouir de Lui. Nous pouvons
être remplis du Saint-Esprit et saturés de Lui. Une fois remplis
à tel point de l’Esprit, nous sommes alors mûrs dans la vie de
Christ. Christ est si cher, si doux et si riche pour nous, tout
comme le lait et le miel.
Immédiatement après avoir expérimenté un Christ aussi
riche, nous parvenons aux ressources minières — les pierres, les
montagnes, le fer et le bronze. Tel est l’ordre donné par le
Saint-Esprit. Celui-ci place tous ces éléments dans un ordre qui
correspond aux étapes de la vie spirituelle. Une fois que nous
sommes mûrs dans la vie de Christ, nous réalisons que dans
notre expérience se trouvent de la pierre, de la montagne, du fer
et du bronze.
Au cours du chapitre précédent, nous avons étudié en détail
les pierres et les montagnes. Nous avons fait remarquer que les
pierres représentent les saints sauvés et transformés pour être
les matériaux de l’édifice de Dieu. En plus d’être sauvés, nous
avons besoin d’être transformés en des pierres vivantes pour
l’édifice de Dieu. À l’origine, nous ne sommes pas des pierres,
mais des morceaux d’argile. Or, lorsque nous avons accepté
Christ, Il est venu dans notre esprit et, depuis, n’a cessé d’œuvrer
afin de nous transformer. Grâce au renouvellement opéré par le
Saint-Esprit, nous sommes transformés d’un morceau d’argile en
une pierre, devenant ainsi un matériau utile à l’édifice de Dieu.
Nous avons également constaté que les collines et les
montagnes représentent la résurrection et l’ascension, lesquelles
sont toujours accompagnées de l’autorité, du royaume et du Roi.
La résurrection est quelque chose d’élevé et l’ascension est
quelque chose d’exalté. Dans cette exaltation, nous retrouvons
l’autorité divine, le gouvernement divin et le royaume de Dieu
SES RICHESSES INSONDABLES : LES MINÉRAUX 89

avec le Roi. Telle est la signification des collines et des


montagnes. Nous avons vu que la résurrection est l’unique moyen
qui permet à l’argile de devenir une pierre. Seulement dans la
vie de résurrection Christ a-t-Il le moyen de nous transformer.
Selon la vie naturelle, nous ne sommes qu’argile, mais dans la
vie de résurrection, nous sommes une pierre. Les pierres
produites pour l’édifice de Dieu investies de l’autorité et du
gouvernement divins sont le résultat de la résurrection de Christ.
Plus nous jouirons de Christ et L’expérimenterons, plus nous
serons transformés par le Saint-Esprit avec les éléments de Sa
vie. Ensuite, l’édifice et le royaume de Dieu poindront à l’horizon.

LE FER ET LE BRONZE

Nous parvenons à présent aux derniers éléments : le fer et


le bronze. Je crois que l’ordre dans lequel fut écrit l’Épître aux
Éphésiens vous est familier. Le premier chapitre nous rapporte
toutes les bénédictions que nous avons reçues en Christ. Ensuite,
les chapitres 2, 3, 4 et 5 portent tous sur les richesses de Christ.
Ce livre est le seul qui mentionne « les richesses insondables du
Christ » (3.8, Darby). Après l’énumération de ces richesses, nous
arrivons au chapitre 6, la fin de ce livre. Là, nous découvrons le
combat, la guerre. La guerre spirituelle est le dernier élément
présenté dans l’Épître aux Éphésiens. Dès le moment où vous
abordez le chapitre 6 d’Éphésiens dans votre expérience spiri-
tuelle, vous avez préalablement connu une jouissance abondante
des richesses de Christ, vous avez expérimenté le Christ des
chapitres 1 à 5. Parce que vous avez joui de Lui à ce point-là,
et à cause des impératifs de l’édifice de Dieu et du gouvernement
divin, vous devez mener le combat spirituel. Une fois arrivé à ce
stade, vous êtes à même de combattre, vous êtes qualifié pour
vous battre, vous êtes mûr dans la vie de Christ. Au sein de
l’expérience des richesses de Christ, vous devez combattre et vous
le pouvez.
Dès notre arrivée sur le champ de bataille dans ce chapitre,
nous remarquons ces termes : le casque, la cuirasse, le bouclier,
l’épée, etc. Au sens figuré, de quoi est fait ce casque ? Quelle est
la composition de la cuirasse ? Ils ne sont certainement pas
90 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

fabriqués en matériaux mous et fragiles. Selon 1 Samuel 17, le


guerrier géant était couvert de bronze. Sa tête, son torse, ses
genoux et ses jambes étaient protégés par du bronze. Quant à
l’épée avec laquelle il se battait, elle était en fer. Les derniers
éléments des richesses de Christ sont le fer et le bronze, parce
que la dernière étape de l’expérience chrétienne est celle du
combat spirituel. Pour la guerre, nous avons besoin du bronze
comme du fer.
Quels éléments de Christ sont représentés par le fer et le
bronze ? Nous savons que Christ gouvernera les nations avec un
sceptre de fer. Le fer signifie ainsi l’autorité de Christ. Christ
est Celui qui possède toute autorité sur l’univers entier. Toute
autorité Lui a été donnée sur les cieux et la terre. Il a été exalté
jusqu’aux cieux, puis placé à la droite de Dieu, étant fait la Tête
sur toutes choses. Il possède le fer ; Il tient le sceptre de fer.
Ceci est très clair.
Alors quel aspect de Christ le bronze représente-t-il ? Le
bronze signifie le jugement de Christ. Toutefois, nous devons
réaliser que toute Sa puissance et toute Son autorité pour juger
sont issues des épreuves qu’Il a subies. Lorsqu’Il vivait sur terre,
Il connut toutes sortes d’épreuves et de difficultés. Ses pieds
ressemblent à du bronze rougi au feu d’une fournaise. Que
représentent les pieds ? Ils signifient la marche ou la vie sur
terre. Le cheminement et la vie du Seigneur sur terre ont été
affinés, polis, testés et éprouvés par Dieu. Ils ont même été testés
par l’ennemi et par l’humanité. Grâce à tous ces tests, la vie et
la marche du Seigneur ont été éprouvées et s’en sont sorties
parfaites, claires et brillantes. Ces tests L’ont qualifié pour juger
autrui parce qu’Il a été éprouvé, jugé et affiné en premier. Il
n’est pas uniquement équipé de bronze, mais ce bronze est affiné
et brillant. Il a acquis le droit de juger.

APPLIQUER LE BRONZE

Comment pouvons-nous appliquer le bronze ? Parfois, lorsque


vous suivez le Seigneur, alors que vous Le servez, ou encore
pendant que vous vous préparez à partager dans une réunion du
ministère, une pensée relative à combien vous êtes souillé et
SES RICHESSES INSONDABLES : LES MINÉRAUX 91

pécheur envahit votre intelligence. Que faites-vous en un tel


moment ? Oui, vous demandez au Seigneur qu’Il vous couvre de
Son précieux sang et qu’Il couvre vos pensées de Lui-même. Mais
réalisez-vous ce que ceci signifie ? Il s’agit du casque en bronze.
Vous vous rendez compte que le Seigneur est l’homme parfait,
brillant, Celui qui a été éprouvé et approuvé. Ensuite, par la foi,
vous exercez votre esprit et dites à l’ennemi : « Satan, je suis
souillé et pécheur, mais je loue mon Seigneur qui est parfait.
Il est Celui qui a été testé et approuvé, et Il est ma protection ; Il
est le casque qui couvre ma tête ! » Vous pouvez exercer votre
esprit par la foi pour appliquer ce Christ testé, approuvé et
parfait qui est votre casque.
Avez-vous jamais eu ce genre d’expérience ? Je le crois, mais
vous ne saviez peut-être pas clairement de quoi il s’agissait.
Apprenez à appliquer Christ de cette manière avec un cœur
illuminé.
Je connais le travail subtil de l’ennemi. Il y a plus de trente
ans, alors que j’étais un jeune homme, par la grâce et la
miséricorde du Seigneur, j’aimais Celui-ci énormément. Tôt
chaque matin, je me rendais sur une certaine montagne pour
chanter des cantiques, lire les Écritures et prier. Bien souvent,
je versais des larmes de joie et d’amour. Oh ! la communion
était si douce et la présence du Seigneur si pleine ! Mais
lorsque je descendais de la montagne, toutes sortes de pensées
m’assaillaient. Chaque matin, la même chose se passait. En
premier lieu, je pensais que j’avais un problème. Je confessais
au Seigneur et Lui demandai de me pardonner. Mais, loué soit
le Seigneur, après quelques jours, je vis clairement et déclarai :
« Non ! Ceci ne vient pas de moi. J’aime trop le Seigneur ; je lis
Sa Parole et je prie ; j’ai eu une communion si excellente avec
le Seigneur, comment ces choses pourraient-elles venir de moi ?
Elles doivent venir de l’ennemi. » Savez-vous ce que je fis ? Je
menaçai l’ennemi de mon poing. C’était ma façon de me battre
avec lui.
Après un certain temps, j’appris qu’il existe un casque pour
me protéger la tête, et que celui-ci est une des parties de l’armure
de Dieu. Dès cette époque, j’appris la leçon. Chaque fois que des
92 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

pensées semblables me troublaient, je déclarai : « Seigneur,


couvre-moi de Ton casque. Alléluia ! Tu es Celui qui est
victorieux ! Ton sang précieux est le sang victorieux ! Couvre-
moi, Seigneur ! Loué sois-Tu Seigneur ! » Je gagnai alors la
victoire. Plus tard, je compris clairement que la raison pour
laquelle le Seigneur était capable de me couvrir avec tant
d’efficacité résidait en ce qu’Il avait été testé et éprouvé non
seulement par Dieu, mais aussi par l’ennemi et par toute
l’humanité, et qu’Il s’en était sorti parfait, pur et brillant. Il est
le bronze, le bronze rougi au four ; Il a la capacité, la force, la
qualification, la base qui Lui permettent de faire échec à toute
attaque. Chaque fois que l’ennemi rencontre cet homme parfait,
il s’enfuit. Ne combattez jamais seul, car cette lutte n’est pas de
votre ressort, elle appartient au Seigneur.
Lorsque j’étais très jeune, j’entendis une histoire que je
n’oublierai jamais, et qui me fut d’une grande utilité. Le père
d’une petite fille avait un ami chrétien qui un jour vint le voir
afin d’avoir un peu de communion. La petite fille entendit ce qui
se disait entre eux. Le visiteur était très troublé. Il dit au père
que l’ennemi le vainquait sans arrêt. En fin de compte, la petite
fille ne put s’empêcher de parler, et elle s’exclama : « Monsieur,
l’ennemi ne me vainc jamais ! Vous êtes bien plus grand que
moi, mais vous perdez toujours la bataille alors que je la gagne
toujours ! — Oh ! dit l’ami, et se tournant vers elle étonné, il lui
demanda, dis-moi comment tu gagnes le combat ? — C’est facile,
répondit-elle. Lorsque l’ennemi vient et frappe à ma porte, je lui
demande qui il est. — Je suis Satan, répond-il. — À ce moment
là, je réplique en lui disant d’attendre, et que je vais appeler
Jésus. Ce que je fais. — C’est sans importance, me répond-il
ensuite. Je m’en vais au plus vite ! — Et il s’enfuit. Voici comment
je procède. C’est si facile de gagner la bataille ! »
Je ne sais si cette histoire est vraie ou non, mais je suis sûr
d’une chose : si vous essayez de remporter le combat seul, vous
perdrez immanquablement. Mais chaque fois que vous allez au
combat avec Christ et exercez votre foi pour L’appliquer, vous
vainquez très certainement. Christ est Celui qui fut testé et
approuvé. Il est votre protection. L’ennemi ne peut rien Lui dire
SES RICHESSES INSONDABLES : LES MINÉRAUX 93

ni rien Lui faire. Apprenez à L’appliquer en tant que votre


protection.
Le Seigneur a été scrupuleusement éprouvé. Désormais, Il est
Celui qui est qualifié pour juger les autres. Il possède le bronze,
l’élément protecteur.

APPLIQUER LE FER

Qu’en est-il à présent du fer, de l’autorité ? Le Seigneur nous


dit que toute autorité Lui a été donnée dans les cieux et sur la
terre. Mais ce n’est pas tout. Le Seigneur ajoute qu’Il nous a
donné cette même autorité. Frères et sœurs, savez-vous que vous
avez le droit de réclamer l’autorité du Seigneur ? Vous possédez
plus que la puissance, vous avez l’autorité ! Connaissez-vous la
différence entre les deux ?
Illustrons. Vous possédez une automobile qui a de la puis-
sance. Imaginons que vous rencontrez un policier qui, dans la
rue, règle la circulation à l’aide de son sifflet. Il n’est qu’un petit
policier, mais il se tient là et lorsqu’il lève le bras, toutes les
voitures doivent s’arrêter. Qu’est-ce que cela ? C’est l’autorité,
l’autorité du gouvernement. Ce petit policier représente le
gouvernement. Il vous faut obéir à ses ordres. Peu importe quelle
sorte de véhicule vous conduisez et combien il est puissant, vous
devez vous arrêter ! Que vous soyez au volant d’une voiture, d’un
camion ou d’un autobus ne fait aucune différence. Lorsqu’il vous
ordonne d’arrêter, vous devez obéir ! La puissance du policier
comparée à celle de toutes les voitures ou même d’une seule est
bien moindre ; en fait, elle est presque inexistante. Mais il a une
chose que vous dans votre voiture puissante ne possédez pas :
l’autorité. Lorsqu’il donne l’ordre de s’arrêter, tout le monde doit
s’arrêter. Son autorité surpasse votre puissance.
Qu’importe la force de l’ennemi, car la puissance est tout ce
qu’il a. C’est nous qui possédons l’autorité, celle de la Tête de
tout l’univers. Le petit policier représente le gouvernement local,
mais nous représentons le Roi de l’univers ! Frères et sœurs,
avez-vous jamais joui de cette autorité ? Je crains que lorsque
les difficultés font surface, vous oubliiez ce fait et agissiez comme
un mendiant misérable. Vous oubliez que vous représentez
94 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

Christ, Christ Lui-même ! L’autorité qui fut remise à Christ vous


a été conférée. Le Seigneur nous a dit qu’Il nous a donné l’autorité
de vaincre toute la puissance de l’ennemi. Quel salut ! Puissions-
nous prendre conscience de cette réalité et l’expérimenter !
Essayez d’appliquer l’autorité que Christ vous a donnée.
Le petit policier se tenant dans la rue a l’autorité d’arrêter
toute la circulation. Mais si nous allons prendre sa place et
ordonnons aux véhicules de s’arrêter, nous risquons d’y perdre
notre vie, car nous n’avons pas la position ni l’uniforme requis.
Ne croyez pas que le simple fait d’être chrétien vous donne le
droit d’exercer l’autorité sur Satan. Vous possédez l’autorité, mais
un problème demeure. Vivez-vous en Christ ? Vivez-vous en
résurrection ? Ce petit policier est capable de se tenir dans la
rue aujourd’hui et de donner tous les ordres : tout ce qu’il lie est
lié ; tout ce qu’il délie est délié. Mais si la même personne se
tient au même endroit le lendemain, sans son uniforme, elle est
impuissante ; nul ne suivra ses instructions, et elle risque de
mourir. Lorsqu’elle est vêtue de son uniforme, la circulation doit
lui obéir ; mais sans son uniforme, ses efforts de régler la
circulation restent sans effet, et elle n’est pas en mesure de faire
face aux véhicules. Vous êtes chrétien, mais où vous trouvez-
vous ? Où vivez-vous ? Où marchez-vous ? Cheminez-vous en
Christ ou dans votre vie naturelle ? Si vous êtes en vous-même,
dans votre vie naturelle, vous avez perdu le fondement, vous êtes
sans uniforme, et vous n’avez plus aucune autorité.
L’apôtre Paul, à son époque, chassa de nombreux esprits
mauvais (Ac 16.18 ; 19.12). Il s’adressait aux esprits et leur
ordonnait de partir au nom du Seigneur Jésus. Mais vous
souvenez-vous de la façon dont les sept fils de Scéva essayèrent
de l’imiter en utilisant le même nom. Les esprits malins, au
lieu de s’enfuir, se jetèrent sur eux et les assaillirent de telle
sorte qu’ils détalèrent, blessés et nus (Ac 19.13-16). Ils n’occupaient
pas le bon terrain et ne possédaient pas l’autorité. Les esprits
malins connaissaient Paul et lui obéissaient, mais ces hommes
leur étaient inconnus. L’autorité dépend de l’individu.
Nous devons réaliser que le fer provient des pierres. Où
trouve-t-on celles-ci ? Dans les montagnes. Autrement dit, les
SES RICHESSES INSONDABLES : LES MINÉRAUX 95

pierres sont dans la résurrection. Si vous occupez encore la


position d’un morceau d’argile, vous ne pouvez jamais réclamer
l’autorité. En tant qu’un homme naturel en argile, vous n’avez
aucune position, aucun droit ; vous ne possédez pas de fer en
vous. Mais lorsque vous êtes une pierre, vivant en Christ,
vivant dans la résurrection, automatiquement, vous recevez
l’autorité. Vous n’avez pas besoin de la demander ; réclamez-la
et appliquez-la simplement. Vous pouvez déclarer : « Je vis en
Christ ; j’ai l’autorité qui vient des cieux et je vais m’en
prévaloir ! » Je vous assure qu’une telle attitude est très efficace.
Le Seigneur nous dit dans Matthieu 18.18 : « Tout ce que
vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous
délierez sur la terre sera délié dans le ciel. » Ceci décrit l’autorité.
Toutefois, souvenez-vous que vous devez vivre dans la résurrec-
tion et prendre position en elle. Une telle autorité est reliée à la
résurrection. Ensuite, vous obtenez le royaume, les montagnes.
Telle est la manière par laquelle le royaume vient en existence.
Nous sommes capables d’exercer le jugement et l’autorité de
Christ parce que nous les avons réalisés. Les montagnes, le
royaume, le gouvernement divin et l’autorité de Dieu sont
présents parmi nous.
Dans Deutéronome 33.25, nous apprenons que les verrous des
portes sont en fer et en bronze. Ces portes sont là pour nous
protéger, nous défendre et nous sauvegarder. Si nous sommes
capables d’exercer l’autorité du Seigneur ainsi que Son juge-
ment, nous serons en sécurité et en sûreté. Nos portes serons
verrouillées par l’autorité et le jugement du Seigneur. Les
croyants les plus en sécurité et en sûreté sont ceux qui savent
exercer l’autorité de Christ. Ils possèdent la force parce qu’ils
ont l’autorité. Or, ils jouissent de sécurité et de sûreté, et donc
de repos.
L’édifice de Dieu se trouve toujours parmi ce genre de
chrétiens. Ils deviennent non seulement le matériau adéquat pour
l’édifice, pas uniquement les pierres pour la maison, mais aussi
la maison édifiée elle-même. Ce genre de croyants possède
l’autorité de Dieu, le gouvernement divin ; par conséquent, le
royaume de Dieu ainsi que les montagnes et collines sont avec
96 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

eux. Nous devons grandir petit à petit, bien sûr, pour passer de
la première à la deuxième étape, puis de la troisième à la
quatrième étape. Nous devons apprendre à appliquer Christ afin
de jouir de Lui en tant que l’eau vive, à la première étape. Nous
devons également apprendre à Le prendre en tant que notre
nourriture solide lors de la deuxième étape. Il nous faut jouir de
Lui à un tel point qu’Il deviendra aussi doux et riche que du lait
et du miel pour nous tout au long de la journée. Ensuite, nous
serons mûrs. Nous parviendrons au point où nous aurons la
position nous permettant de revendiquer l’autorité et le jugement
du Seigneur.
Une fois en possession de l’autorité, nous n’avons plus besoin
de trop nous charger de fardeaux. Même prier pour une
multitudes de choses n’est pas nécessaire. En revanche, nous
avons le droit d’exercer l’autorité sur toutes ces choses. Lorsque
la circulation s’avance dans sa direction, le policier n’a pas besoin
de téléphoner au maire de la ville et de lui demander d’agir. Ce
serait ridicule ! Le policier a l’autorité d’agir. Exactement de la
même manière, nous n’avons pas besoin d’appeler Dieu à l’aide.
Nous pouvons et devons simplement tenir notre position et
exercer notre autorité.
Mais permettez-moi de répéter : nous ne pouvons pas agir
ainsi sans un certain degré de maturité spirituelle. L’apôtre Paul
possédait indubitablement la base qui lui permettait de revendi-
quer cette autorité. Lorsqu’un certain problème surgit relatif à
un frère de l’Église à Corinthe que l’apôtre ne pouvait tolérer, il
annonça à l’Église qu’il l’avait jugé et délivré aux mains de Satan
au nom du Seigneur Jésus (1 Co 5.3-5). Il exerça son droit ; il
assuma son autorité. Si nous souhaitons agir ainsi, comme Paul,
nous avons besoin de la maturité dans la vie.
Oh ! frères et sœurs, fixons nos yeux sur le Seigneur afin que
nous apprenions jour après jour à appliquer un tel Christ
tout-inclusif avec toutes Ses richesses. Nous devons L’expérimen-
ter tout d’abord comme l’eau vive et progresser jusqu’à ce que
nous L’expérimentions comme le fer et le bronze.
Les richesses de Christ comprennent encore de nombreux
éléments. Jusqu’à présent, je n’ai fait que vous donner quelques
SES RICHESSES INSONDABLES : LES MINÉRAUX 97

indices dans ces chapitres. Nous avons lu le passage dans


Ézéchiel 34.29 selon lequel Dieu dit : « J’établirai pour eux une
plantation qui aura du renom… » Christ est cette plantation de
renom dont nous ne connaissons pas le nom. Christ est une autre
catégorie de plante. Oh ! Christ est infiniment riche ! Il est
inépuisable. Nous trouvons dans les Écritures un nombre d’autres
plantes qui représentent Christ. Le chapitre 2 du Cantique des
Cantiques mentionne le pommier. Ceci n’est toutefois pas une
bonne traduction, car selon une meilleure traduction cet arbre
est une sorte d’oranger. Christ est un oranger. Tant de plantes
représentent Christ et révèlent divers aspects de Ses richesses
que nous pouvons expérimenter. Exode 30 nomme les plantes
dont l’huile d’onction et le parfum sont composés : la myrrhe, la
cinnamone aromatique, le roseau aromatique, et la casse (v. 23-
24), de même que le stacté, la coquille odorante (Darby), le
galbanum, toutes des aromates, avec de l’encens raffiné (v. 34).
Ces plantes sont remplies de signification et sont très parfumées.
Oh ! que de richesses ! Que de richesses inépuisables !
Le pays est véritablement un bon pays, un pays extrêmement
bon. Ses qualités résident avant tout en ses richesses insondables.
Combien cette terre est riche ! On voit en elle le type du Christ
tout-inclusif. Efforçons-nous d’expérimenter et d’appliquer un
Christ si glorieux et tout-inclusif, et de jouir de Lui. Puisse le
Seigneur nous accorder une grâce abondante.
C HAPITRE N EUF

COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS

I. PAR L’AGNEAU, LA MANNE, L’ARCHE


ET LE TABERNACLE

Éphésiens 3.17-18 : « Que le Christ habite dans vos cœurs


par la foi et que vous soyez enracinés et fondés dans l’amour,
pour être capables de comprendre avec tous les saints quelle
est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur. »
De ces deux versets, remarquons et rappelons-nous bien
plusieurs choses. Notons le verbe « habite » du verset 17, un mot
important, lourd de sens. Dans la langue originale, ce terme a
la même racine que les mots « maison » et « demeure ». Nous
désirons rendre cette expression grecque par : « fasse Sa de-
meure », ce qui transmet un sens plus riche et profond que le
simple verbe « habite ». Christ désire faire Sa demeure dans nos
cœurs, afin que nous soyons capables de comprendre. Voici de
nouveau une expression forte, lourde de sens. En grec, elle
signifie plus précisément « avoir toute puissance ». Aussi, nous
pourrions traduire ce verset ainsi : « pour que vous ayez toute
la puissance de comprendre… » Prêtons désormais attention au
mot « comprendre ». Ce verbe implique que nous ne sommes pas
simplement destinés à connaître ou à comprendre, mais à
posséder quelque chose en la connaissant, à l’obtenir en la
comprenant, autrement dit, à appréhender ou à saisir cette chose.
Que devons-nous saisir ? La largeur, la longueur, la hauteur et
la profondeur — l’immensité de Christ, Ses dimensions illimitées.
Ensuite, nous devons saisir ce Christ avec tous les saints. Un
individu seul est incapable de saisir une Personne aussi illimitée ;
cela doit se faire avec tous les saints.
En résumé, Christ désire faire Sa demeure dans nos cœurs.
100 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

Ensuite, avec tous les saints, nous aurons toute la puissance qui
nous permettra de saisir, d’obtenir par notre compréhension
l’immensité illimitée de Christ.
Exode 33.14-15 : « (L’Éternel) répondit : Je marcherai moi-
même avec toi et je te donnerai du repos. (Moïse) lui dit : Si
tu ne marches pas toi-même (avec nous), ne nous fais pas
monter d’ici. »
Notons ici que l’Éternel promit tout d’abord à Moïse que Sa
présence l’accompagnerait ainsi que le peuple d’Israël. En second
lieu, Il promit à Moïse de lui donner du repos. Le repos auquel
Dieu fait référence est celui du bon pays.
Deutéronome 12.10 : « Mais vous passerez le Jourdain et
vous habiterez dans le pays dont l’Éternel, votre Dieu, vous
fait hériter ; il vous donnera du repos (en vous délivrant) de
tous les ennemis qui vous entourent, et vous habiterez en
sécurité. »
Deutéronome 25.19 : « Lorsque l’Éternel, ton Dieu, (en te
délivrant) de tous tes ennemis qui t’entourent, t’accordera
du repos dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne en
héritage pour en prendre possession… »
Ces deux versets nous permettent de réaliser que lorsque
l’Éternel fait référence au repos, Il fait allusion au pays. Le pays
est le repos. Posséder le pays et y demeurer revient à être dans
le repos.
Exode 40.1-2 : « L’Éternel parla à Moïse et dit : Le premier
jour du premier mois, tu dresseras le tabernacle, la tente de
la Rencontre. »
L’Éternel ordonna à Moïse de dresser le tabernacle le premier
jour du premier mois. Ceci signifie un tout nouveau commence-
ment.
Exode 40.17, 21, 34-35 : « Le premier mois de la seconde année,
le premier du mois, le tabernacle fut dressé. Il apporta l’arche
dans le tabernacle ; il plaça le voile qui sert de rideau, et
il en couvrit l’arche du Témoignage, comme l’Éternel l’avait
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (I) 101

ordonné à Moïse. Alors la nuée couvrit la tente de la Rencontre,


et la gloire de l’Éternel remplit le tabernacle. Moïse ne pouvait
pas entrer dans la tente de la Rencontre, parce que la nuée
demeurait sur elle, et que la gloire de l’Éternel remplissait
le tabernacle. »
Une fois le tabernacle dressé, la gloire de l’Éternel le remplit
immédiatement. Qu’est-ce que cette gloire ? Elle est la présence
du Seigneur manifestée aux yeux des hommes. À ce moment-là,
les yeux des hommes, des enfants d’Israël, contemplèrent la
présence de Dieu dans Sa gloire.
Nous avons auparavant vu certaines choses relatives aux
qualités, aux incroyables qualités du pays de Canaan, et nous
avons vu en quoi il est le type du Christ tout-inclusif. En aucun
cas n’avons-nous épuisé toutes ses richesses, mais je crois que
nous en avons vu suffisamment pour recevoir une véritable
appréciation de ce pays. À présent, voyons de quelle manière
nous devons prendre possession de ce pays. Découvrons comment
y entrer et en jouir.

PAR LE CORPS

Tout d’abord, posséder le pays n’est pas le privilège d’une


seule personne. Il est absolument impossible à quiconque de le
faire individuellement. Rappelons-nous bien ce fait. Jamais nous
ne pourrons posséder le Christ tout-inclusif par nous-mêmes
en tant qu’un individu. Certainement pas ! Frères et sœurs, ne
rêvons pas. Un tel rêve ne se réalisera jamais, car posséder le
pays requiert le Corps entier ; le pays doit être saisi par tous
les saints. Christ est trop grand ; Son immensité est illimitée et
Ses richesses sont insondables. Le Seigneur a fermement établi
ce principe : entrer dans le bon pays et en prendre possession
n’appartient pas à des individus, mais au Corps. Le Seigneur ne
demanda jamais à chacun des enfants d’Israël de traverser le
Jourdain un par un, petit à petit, en solitaire, puis d’entrer dans
le bon pays. Jamais Dieu ne conçut qu’une personne entrerait
un mois, une autre personne le mois suivant et une troisième
plus tard encore. Cela est impossible et contraire au principe
102 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

divin. C’est tout le Corps qui doit posséder ce pays et y entrer


de manière collective plutôt qu’individuelle.
Je crains qu’en lisant ces pages vous vous soyez demandé :
« Comment puis-je entrer dans ce pays ? » Réalisez qu’en tant
qu’individu, vous ne pouvez jamais y pénétrer. Soyez profondé-
ment conscient de cette réalité, car telle n’est pas la manière d’y
entrer. Pour pénétrer dans ce pays, vous devez le faire tout en
étant rattaché au Corps.

L’AGNEAU

Au tout début, le peuple d’Israël jouit de l’agneau pascal


(Ex 12) qui, nous le savons, typifiait Christ (1 Co 5.7). Alors
qu’ils demeuraient encore en terre égyptienne, ils jouissaient de
Christ. L’agneau est Christ, et le pays est aussi Christ. Il
semblerait alors qu’il existe deux Christ, l’un petit et l’autre plus
vaste ; un petit Christ en tant que l’agneau pascal, et un Christ
aussi immense que le pays de Canaan. Apparemment, alors que
nous jouissons du petit Christ, un Christ plus vaste nous attend,
et nous devons progresser vers ce but afin de jouir d’une telle
Personne. N’est-ce pas le cas ? Lorsque j’étais jeune, il me semble
que c’était ainsi. Je possédais alors déjà quelque chose puisque
ce Christ était en moi, mais par ailleurs, je devais encore
progresser pour L’obtenir. Existe-t-il donc un ou deux Christ ?
Cette question peut paraître étrange. Or, possédez-vous déjà
Christ ? Je le crois. Aussi, pourquoi vous efforcez-vous encore de
L’obtenir ? Si nous répondons qu’Il est en nous, il nous faut
cependant nous efforcer de L’obtenir davantage ; si nous disons
Le posséder, Il est toutefois encore au-devant de nous. Si nous
affirmons ne pas encore Le posséder, il s’ensuit que nous ne
pouvons progresser pour L’obtenir davantage. Tous ces points
touchent de très près l’objectif des messages présents.
Nous devons prendre conscience de notre besoin de jouir tout
d’abord de Christ en tant que le petit agneau. Il est l’agneau
pour notre rédemption. Nous devons en premier lieu être rachetés
par Lui avant de pouvoir un jour L’obtenir en tant que Celui qui
est tout-inclusif. Il nous faut Le recevoir en tant que l’agneau
pascal. Nous prenons donc comme point de départ de ce chapitre
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (I) 103

la première partie du livre d’Exode. Il nous faut débuter ici afin


d’entrer plus tard dans le pays de Canaan. Nous avons besoin
de la Pâque, d’expérimenter Christ en tant que l’Agneau de Dieu.
L’expression « Voici l’Agneau de Dieu » se trouve au début de
l’Évangile selon Jean, mais à la fin du même livre, Christ est la
Personne illimitée que les disciples doivent posséder. Au début,
Christ est l’Agneau que Jean-Baptiste présente au peuple, mais
à la fin, Il est le Christ que le temps et l’espace ne peuvent
limiter. Rien ne peut circonscrire Celui qui est ressuscité ; et
pourtant, Il est là pour que nous jouissions de Lui. Nous devons
expérimenter Christ comme l’Agneau limité, puis poursuivre afin
de L’obtenir en tant que le Christ illimité.
En réalité, la Pâque comprend non seulement l’agneau, mais
aussi le pain sans levain et les herbes amères (Ex 12.8). Nous
voyons là de nouveau deux genres de vie. L’agneau appartient
au règne animal, le pain sans levain et les herbes amères font
parties du règne végétal. Au moment de votre salut, que vous
en ayez été conscient ou non, vous avez expérimenté Christ en
tant que deux genres de vie : comme l’Agneau rédempteur et
aussi comme la vie génératrice et multiplicatrice. Aviez-vous
jamais remarqué cela ? Or, permettez-moi de vous indiquer plus
encore. (Le sujet du bon pays est inépuisable. Nous pourrions
écrire un autre livre entièrement consacré à ce sujet sans jamais
avoir à nous répéter.) Dans Jean 6, le Seigneur Jésus combina
ces deux vies, ne faisant d’elles qu’une seule vie. Il déclara : « Je
suis le pain de vie. » Qu’est-ce que du pain ? C’est un aliment
préparé à partir de blé ou d’orge, quelque chose qui appartient
à la vie végétale. Mais lorsque le Seigneur fit une telle
déclaration, personne ne put la comprendre. Aussi, Il annonça
ensuite : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie
éternelle… car ma chair est vraiment une nourriture et mon
sang est vraiment un breuvage. » En d’autres termes, le pain de
vie est Sa chair. Le pain appartient à la vie végétale et la chair
à la vie animale, et dans ce chapitre, le Seigneur Lui-même unit
ces deux vies.
Frères et sœurs, nous devons donc commencer par jouir
de Christ comme l’Agneau rédempteur ayant la puissance
104 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

génératrice, la force multiplicatrice. Nous devons prendre l’agneau


pascal avec le pain sans levain et les herbes amères.

LA MANNE

Après la Pâque, nous faisons l’expérience de Christ en tant


que la manne. Après nous être réjouis de Lui comme l’agneau,
nous poursuivons pour jouir de Lui comme notre nourriture
quotidienne. La manne appartient-elle à la vie animale ou à la
vie végétale ? Considérons les Écritures à ce sujet :
Nombres 11.7-9 : « La manne ressemblait à de la graine
de coriandre et avait l’apparence du bdellium. Le peuple se
dispersait pour la recueillir ; il la broyait avec des meules ou
la pilait dans un mortier ; il la cuisait au pot et en faisait
des gâteaux. Elle avait le goût d’un biscuit à l’huile. Quand
la rosée descendait la nuit sur le camp, la manne y descendait
aussi. »
Exode 16.31 : « La maison d’Israël donna le nom de manne à
cette (nourriture) qui ressemblait à de la graine de coriandre ;
elle était blanche et avait le goût d’un gâteau au miel. »
Nous venons de lire que la manne ressemble à une sorte de
graine, et qu’elle a le goût de l’huile et du miel. Ici, nous
remarquons de nouveau deux vies mélangées pour ne former
qu’une. Notez également ici que la manne ressemble au bdellium.
En fait, le bdellium signifie une perle. Dans l’Apocalypse 21, la
perle est l’un des éléments constitutifs de l’édifice de Dieu. Par
conséquent, la manne, en tant qu’une perle, typifie quelque chose
qui a été transformé en matériau pour l’édifice de Dieu. Bdellium
est le terme exact utilisé dans le chapitre 2 de la Genèse. Ce
passage présente l’arbre de vie et un fleuve dans le lit duquel
sont déposés plusieurs matériaux précieux dont le bdellium. Ceci
signifie que lorsque nous mangeons de l’arbre de vie et buvons
l’eau de la vie, la perle, le matériau transformé pour bâtir l’édifice
de Dieu, est produite.
La manne est donc une substance composée de la nature de
la vie végétale, de la nature de la vie animale et de la nature
de la vie transformée. Il nous faut jouir de cet aspect de Christ.
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (I) 105

Jouissons de Lui en tant que l’agneau pascal avec le pain sans


levain et les herbes amères, et continuons à jouir de Lui comme
la manne qui comprend la vie végétale, la vie animale et la
nature transformée. En prenant part à Christ en tant que notre
manne quotidienne, nous pouvons être transformés en matériau
utile à l’édifice de Dieu.
Mais cela suffit-il ? Non, il y a davantage. La manière d’entrer
dans le pays nous est dévoilée à partir du chapitre 12 d’Exode
et se poursuit jusqu’au dernier chapitre du livre de Josué. Lisons
tous ces passages consciencieusement et comprenons-les claire-
ment ; ensuite, nous serons en mesure de posséder le pays.

L’ARCHE

Jouir de Christ en tant que l’agneau pascal, puis jour après


jour comme la manne qui descend des cieux n’est que le
commencement. Nous devons progresser pour L’expérimenter en
tant que l’arche, l’arche qui est incorporée dans le tabernacle et
couverte par celui-ci (Ex 25.10-22). Qu’est-ce que l’arche ? Elle
est le témoignage de Dieu, lequel est simplement la manifestation
de Dieu, l’expression de Dieu. Au sein de l’arche se trouvaient
les tables des dix commandements. Que sont les dix commande-
ments ?
La plupart des chrétiens croient que les dix commandements
sont simplement les strictes exigences de Dieu : faites ceci, faites
cela ; ne faites pas ceci, ne faites pas cela. Telle est l’explication
que nous donne l’enseignement chrétien en général. Mais quelle
est la signification essentielle de ces dix commandements ?
Apparemment, ce sont des lois, mais leur sens primordial réside
en ce qu’ils expriment Dieu. Les dix commandements manifestent
Dieu.
Quel genre de Dieu est-Il ? Les dix commandements nous
fournissent la réponse. Vous n’avez jamais vu Dieu, mais il existe
dix paroles qui vous Le décrivent (Ex 34.28). Tout d’abord, Dieu
est jaloux. Il veut tout ; Il ne laissera jamais personne rivaliser
avec Lui. C’est un Dieu jaloux. Deuxièmement, ce Dieu est saint.
Ensuite, on nous Le présente comme un Dieu d’amour, juste,
fidèle, etc. Aussi, les dix commandements décrivent, expriment
106 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

et manifestent le Dieu caché. Ils vous donnent une impression


du Dieu invisible et vous montrent quel genre de Dieu Il est :
un Dieu jaloux, saint, aimant, juste et fidèle. Grâce à ces
commandements, vous pouvez discerner Sa nature. N’attachez
pas trop d’importance à l’aspect juridique des dix commande-
ments, car celui-ci est secondaire. Réalisez que leur sens premier
consiste à décrire, à exprimer ce Dieu glorieux et pourtant
invisible, et à Lui rendre témoignage.
Ces dix commandements étaient placés dans l’arche, ce qui
signifie que Dieu Lui-même se déposa dans Christ. Les dix
commandements sont le témoignage de Dieu, et l’arche du
témoignage est Christ. Par conséquent, la plénitude de Dieu
demeure en Christ.
L’arche est clairement le type du Christ doté de deux natures,
car elle était fabriquée de bois recouvert d’or. Le bois représente
la nature humaine et l’or, la nature divine. Elle est un portrait
de Christ dans la chair, mélangé à la nature divine. Christ
possède tout à la fois la nature de l’homme et celle de Dieu —
la nature humaine et la nature divine. Il est l’arche où Dieu
même demeure. Tout comme les dix commandements furent
placés dans l’arche, de même, tout ce que Dieu est fut déposé en
Christ. Au même titre que l’arche portait le nom d’arche du
témoignage, de même, Christ est la manifestation et le témoi-
gnage de Dieu. En effet, ceci s’ajoute à l’agneau pascal et à la
manne quotidienne. Nous voyons ici quelque chose de solide,
de parfait et de complet. Il s’agit de la manifestation de Dieu, de
l’expression de Dieu, du témoignage de Dieu. L’agneau pascal
vous permet-il de réaliser les caractéristiques de Dieu ? Oui, un
petit peu sans doute. Par la manne quotidienne, la nature de
Dieu peut-elle vous impressionner ? Très difficilement. Je ne dis
pas que vous n’y voyez rien, mais vous n’y voyez pas grand-chose.
Approchez-vous maintenant de l’arche. Considérez-la. Lisez ce
qui est en elle. Immédiatement, vous apprenez quelque chose sur
Dieu. Dieu est jaloux ; Il est amour ; Il est saint ; Il est juste ;
Il est fidèle. Grâce à l’arche, vous êtes en mesure de réaliser
immédiatement ce à quoi ressemble le Dieu caché.
Mais permettez-moi de vous poser ces questions : pouvez-vous
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (I) 107

manger l’arche ? Pouvez-vous la boire ? Certainement pas.


Toutefois, elle représente un autre aspect, un aspect plus complet
de Christ. Christ est l’expression, la manifestation, le témoignage
du Dieu invisible. Alors que nous jouissons de Christ en tant que
l’agneau pascal et la manne quotidienne, nous avons également
besoin de ce Christ plus vaste (si je peux me permettre d’utiliser
ce terme) en tant que notre centre.
Frères et sœurs, je crains que certains d’entre nous aient de
la difficulté à me suivre. Aussi, je me permets d’insister :
jouissez-vous de Christ chaque jour en tant que votre manne
quotidienne ? Si cela est le cas, c’est bien, mais ce n’est pas
suffisant. Nous devons Le posséder en tant que notre centre.
Qu’est-ce que ce centre ? Il est l’expression, la manifestation, le
témoignage de Dieu. Un tel centre habite-t-il parmi nous ? Est-Il
véritablement le centre de nos réunions, de notre vie de l’Église ?
Lorsque les gens nous approchent, réalisent-ils qu’en notre sein
se trouve l’expression de Dieu ? S’ils viennent à nous et se
rendent compte uniquement que nous avons été rachetés, que
nous jouissons de Christ en tant que l’agneau, cela est tout à
fait insuffisant. S’ils réalisent seulement que nous sommes des
personnes qui se nourrissent de Christ jour après jour, même
cela démontre que nous avons manqué le but. Nous devrions
pouvoir leur donner l’impression que parmi nous, au milieu de nous,
se manifeste le Dieu qui est jaloux, plein d’amour, de sainteté,
de justice et de fidélité. Or, ce centre existe-il vraiment parmi
nous ? Lorsque certains viennent à nous, réalisent-ils qu’ici se
trouve la manifestation, l’expression, la définition, l’explication
de Dieu ? Réalisent-ils que nous sommes le témoignage de Dieu,
que nous témoignons sur la base de la réalité de notre expérience
de Christ que Dieu est un Dieu jaloux, saint, aimant, juste et
fidèle ? Un tel témoignage doit constituer notre centre.
Vous réalisez à présent qu’il n’est pas si simple de posséder
le pays. Croyez-vous qu’immédiatement après avoir joui de
l’agneau et avoir traversé la mer Rouge, nous sommes prêts à
entrer dans le pays ? Non. Après Exode 12, 13 et 14, après la
Pâque et la traversée de la mer Rouge, de nombreuses expérien-
ces restent à faire. La fin du livre d’Exode, et les livres du
108 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

Lévitique, des Nombres, du Deutéronome et de Josué sont


au-devant de nous. De nombreux autres éléments demeurent qui
doivent être traités, beaucoup de choses restent à expérimenter
et à posséder avant que nous puissions entrer dans le pays.
Découvrons à présent le sens complet de l’arche. Sans aucun
doute, l’arche présente l’aspect des commandements en tant que
loi, aspect que nous ne traiterons pas ici. Mais plus important
que cela, ceux-ci sont la définition, l’explication et l’interprétation
du Dieu invisible. Et cette interprétation, cette définition, se
trouve en Jésus-Christ, cet homme-Dieu qui fut incarné et
possède les natures divine et humaine. Celui-ci est l’explication
de Dieu ; Il est la manifestation de Dieu ; Il est Dieu Lui-même.
Cette Personne doit être notre centre. Il est l’expression, le
témoignage de Dieu, et nous devrions Le posséder en tant que
notre témoignage. Nous ne devrions témoigner de rien d’autre
que de Dieu manifesté en Christ.

LE TABERNACLE

Cette arche est incorporée au sein du tabernacle. Les dix


commandements sont incorporés dans l’arche, et l’arche dans le
tabernacle (Ex 40.20-21). Qu’est-ce donc que le tabernacle ? Il
est l’élargissement de l’arche, son accroissement. L’arche était
constituée de bois recouvert d’or, et les parties principales du
tabernacle étaient fabriquées des mêmes matériaux, de bois
recouvert d’or (Ex 26.15-30). Le tabernacle est donc l’élargisse-
ment de l’arche, ou, en d’autres termes, l’arche agrandie devient
le tabernacle. Ce dernier présente la même forme que l’arche, et
est fabriqué avec les mêmes matériaux ; il est constitué de Christ
et contient Christ, mais à un degré supérieur que l’arche.
Considérons d’autres aspects de Christ dans le tabernacle.
Nous lisons que ce dernier est recouvert de quatre couches qui
forment sa couverture (Ex 26.1-14). Ceci signifie que Christ est
devenu une des créatures de Dieu puisque le chiffre quatre
représente les créatures. Que sont ces quatre différentes couches
de la couverture ? La plus extérieure d’entre elles est formée de
peaux de dauphins, offrant une solide protection contre le vent,
la pluie et la chaleur du soleil. Sous ces peaux se trouve la couche
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (I) 109

de peaux de béliers teintes en rouge, ce qui signifie que Christ


mourut et versa Son sang pour nos péchés. La couche suivante
est faite de poils de chèvre et représente le Christ qui fut fait
péché pour nous. Quant à la couche inférieure, elle est faite de lin ;
elle est si belle, si fine, si remplie de gloire avec les chérubins qui
y sont brodés. Toutes ces couches sont riches de sens et requièrent
de plus amples explications. Toutes sont reliées à Christ.
À l’intérieur du tabernacle, vous contemplez Sa gloire. Oh !
combien Christ est glorieux au sein du tabernacle ! De l’extérieur,
vous observez Son humilité, Sa simplicité ; vous remarquez Sa
force et Sa puissance qui Lui permettent d’endurer toutes choses,
mais celles-ci sont dépourvues de beauté. Il s’agit de Jésus,
l’homme humble qui fut haï des hommes. Mais à l’intérieur, le
Christ glorieux est déployé.
Loué soit le Seigneur pour ce Christ qui nous couvre ! Si nous
considérons les dimensions du tabernacle, nous notons que dix
tentures étaient nécessaires à la confection d’une couche. De
fait, la couche inférieure de fin lin était composée de dix
tentures, mais la couche en poils de chèvres était formée de
onze tentures, non pas de cinq plus cinq, mais de cinq plus six
tentures. Or, six est un nombre à sens négatif, car il fait référence
à l’homme et inclut le péché. Ainsi, ceci indique que Christ fut
fait péché pour nous. La couche inférieure est le Christ glorieux ;
la deuxième est le Christ qui fut fait péché pour nous ; la
troisième représente Christ qui mourut et versa Son sang ; et la
quatrième couche, qui est la couverture supérieure, signifie le
Christ qui s’humilia pour devenir un homme humble. Un tel
Christ, riche de ces quatre aspects, nous recouvre. Quelle
couverture ! Quelle protection ! Quelle sauvegarde !
Dans ce tabernacle, Christ est joint à de nombreuses planches.
Nous sommes les planches en bois, les membres humains : vous
êtes une planche et j’en suis une autre. L’arche est incorporée
dans un tel tabernacle qui est Christ uni à nous et qui nous unit
tous les uns aux autres dans la nature divine, de la même
manière que les planches de bois étaient unies les unes aux
autres par l’or. Il y avait au moins quarante-huit planches toutes
recouvertes d’or et unies les unes aux autres par des anneaux
110 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

et des traverses en or (Ex 26.26-29). Si nous retirions l’or, les


quarante-huit planches s’écrouleraient ; pas une seule ne reste-
rait jointe à une autre. Nous ne sommes pas unis dans la chair,
et jamais nous ne pourrons être unis de la sorte. Seule la nature
divine nous unit. L’or est le lien ; il est l’unité parmi nous. Sans
cet or, nous nous écroulons tous. Je ne serais jamais d’accord
avec vous ni vous avec moi. Mais, loué soit le Seigneur, l’or vous
recouvre et me recouvre aussi. Des anneaux d’or sont placés sur
vous et une traverse en or sur moi. Nous séparer est impossible.
Même si vous souhaitez vous échapper, vous ne le pouvez pas.
Vous êtes lié. Nous sommes liés ensemble et ne serons jamais
séparés. Nous ne sommes pas unis par notre tempérament
naturel, car du point de vue naturel, je ne suis probablement
pas capable de demeurer en bons termes avec vous. Et même si
nous sommes naturellement compatibles, une telle union n’est
ni stable ni authentique. Mais loué soit le Seigneur que quelque
chose de divin, la nature de Dieu Lui-même, nous unit vérita-
blement par des liens indissolubles. Nous ne sommes pas
seulement liés par l’or, mais nous en sommes recouverts et
sommes protégés par lui. Cet or est Dieu Lui-même.
Un jour, dans ma chambre, je me dis : « Quel malheur ! La
nature divine m’a capturé et je ne peux m’échapper. Je peux
essayer, mais jamais je ne pourrais échapper à une telle équipe
d’or ! » Voilà l’unité. Frères et sœurs, une telle unité doit exister
parmi nous. Ensuite, nous serons fortifiés et qualifiés pour
entrer dans le pays. Si nous sommes en mesure d’échapper les
uns aux autres, si nous pouvons nous séparer les uns des
autres, nous n’aurons aucun moyen de pénétrer dans le bon
pays. Nous devons posséder ce tabernacle, l’incorporation de
l’arche. Nous devons être liés ensemble par cette nature divine
comme le tabernacle l’est à l’arche. L’arche, qui est Christ, vit à
l’intérieur en tant que notre centre, et nous sommes l’élargissement
de ce Christ en tant que le tabernacle qui incorpore l’arche.
Nous avons vu combien nous devons jouir de Christ en tant
que l’agneau pascal, la manne quotidienne et l’arche incorporée
dans le tabernacle. C’est ainsi que nous serons qualifiés pour
entrer dans le pays.
C HAPITRE D IX

COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS

II. PAR LES OFFRANDES ET LE SACERDOCE

Références bibliques : Lv 1.1-3 ; 2.1 ; 3.1 ; 4.2-3 ; 5.5-6 ;


8.1-13 ; Ex 40.17, 21
Nous avons commencé à voir comment entrer dans le pays et
prendre possession du Christ tout-inclusif. Nous avons indiqué
que pour posséder une telle Personne, il nous faut tout d’abord
jouir de Lui petit à petit. Le peuple d’Israël commença à jouir
des types de Christ avec l’agneau pascal, et c’est au même point
qu’il nous faut tous commencer. Ensuite, il progressa pour jouir
de Lui en tant que la manne céleste, puis comme le rocher d’où
s’écoulait l’eau vive. Toutes ces choses sont des types de Christ,
mais ceux-ci sont élémentaires, sans beaucoup de profondeur ni
de richesse. D’après notre propre réalisation, ces types sont tout
à fait suffisants, mais nous devons nous rendre compte qu’ils ne
sont qu’un début.
Nous avons également considéré l’arche qui contient le
témoignage de Dieu. L’arche est un autre type de Christ, qui
toutefois est beaucoup plus complet et solide que les types
précédents. En comparant l’arche avec l’agneau, la manne et le
rocher d’où s’écoule l’eau vive, vous remarquez un réel progrès.
Christ est davantage manifesté par l’arche. L’agneau pascal nous
permet uniquement de prendre conscience de Christ en tant que
Celui qui accomplit la rédemption, Celui qui mourut sur la croix,
versant Son sang pour nos péchés. La manne représente plus
encore, et est véritablement une très bonne expérience. En elle,
vous goûtez à la vie végétale et à la vie animale, et en même
temps, vous entrez en contact avec quelque chose qui à trait à
la perle, un matériau transformé destiné à l’édifice de Dieu. De
112 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

telles expériences sont indubitablement bonnes, mais elles ne


sont pas comparables à celle de l’arche. Celle-ci est incompara-
blement plus solide et son contenu plus complet. À l’intérieur de
l’arche, vous pouvez lire quelque chose, des mots écrits à propos
de Dieu Lui-même. Grâce au contenu de l’arche, vous pouvez
connaître la nature même de Dieu.
L’arche est accompagnée de son incorporation, de son élargis-
sement, de son accroissement : le tabernacle. Ce dernier est
l’élargissement et l’expression de Christ, car la partie la plus
importante du tabernacle consiste en exactement la même nature
que celle de l’arche. L’arche était faite de bois recouvert d’or, et
le tabernacle était fabriqué de façon identique, avec les mêmes
matériaux. Mais comment pouvons-nous conclure que le taber-
nacle est l’élargissement et l’expression de Christ en tant que
Son Corps, l’Église ? De par le fait qu’il était constitué de
quarante-huit planches de bois. Ce nombre de planches typifie
les membres du Corps. Dans l’Église, de nombreux membres sont
édifiés ensemble, étant recouverts et liés les uns aux autres par
l’or divin. Ils sont un grâce à l’or. Ils sont recouverts d’or et unis
les uns aux autres par les anneaux et les traverses en or. S’ils
se séparent de l’or, ils tombent et deviennent étrangers les uns
des autres. Selon la nature humaine, ils sont des pièces séparées,
mais dans la nature divine, dans le Dieu trinitaire, ils sont un.
De plus, tous sont recouverts par le Christ selon quatre aspects,
tout comme la couverture du tabernacle consistait en quatre
couches. L’Église qui est l’élargissement de Christ, l’expression
de Christ, est protégée par une telle couverture. Les quarante-
huit planches étaient montées sur des socles ou bases en argent,
ce qui signifie que leur base n’est autre que la rédemption de
Christ, le fondement sur lequel ils tiennent ferme pour être
recouverts et unis ensemble par l’or divin, et pour être protégés
par quatre aspects de Christ. Telle est l’Église, l’agrandissement
et l’expression de Christ.
Nous nous rendons compte ainsi que cela représente beaucoup
plus que l’agneau pascal, la manne et le rocher d’où s’écoule le
fleuve de vie. Nous découvrons là quelque chose de très solide,
notamment Christ avec le témoignage de Dieu en Lui et Son
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (II) 113

agrandissement en tant que Son expression authentique et


visible. Ce Christ est le centre de ceux qui progressent afin
de posséder le pays. Si nous désirons prendre possession du
Christ tout-inclusif, ce Christ doit devenir notre centre, un
Christ qui contient le témoignage et est la manifestation et
l’explication de Dieu. Quant à nous, il nous faut devenir
l’élargissement de ce Christ, le tabernacle qui abrite ce Christ,
l’expression de ce Christ. Nous devons posséder un tel centre et
devenir un tel élargissement. Voici la façon dont nous pouvons
posséder le pays. Ceci ne veut pas dire que nous faisons un
nombre incroyable d’expériences de Christ, mais que notre
jouissance de Lui augmente et croît sans cesse.
Nous commençons par jouir d’un agneau, disons même, d’un
petit agneau, qui est parfait et entier, mais toutefois petit.
Ensuite, nous apprenons à jouir de Christ chaque jour comme la
manne, notre nourriture quotidienne, et comme le rocher d’où
s’écoule le fleuve d’eau vive. Christ devient davantage pour nous.
Après cela, nous commençons à L’expérimenter en tant que le
témoignage de Dieu, la manifestation et l’explication de Dieu.
Christ est alors formé en nous de manière plus complète et plus
solide. Lorsque des personnes nous approchent, elles réalisent
que ceci est notre centre ; elles lisent en nous la nature de Dieu
Lui-même. Nous devenons l’élargissement de Christ, Sa pléni-
tude, Son Corps. Tels devraient être notre expérience et notre
témoignage.

LE TABERNACLE REMPLI DE GLOIRE

Lorsque l’arche est notre centre et que nous sommes tous


édifiés ensemble pour former le tabernacle qui incorpore cette
arche, la gloire de Dieu descend alors pour remplir le tabernacle.
Nous sommes remplis de la gloire de Dieu seulement après que
nous avons ce témoignage, que nous expérimentons Christ en
tant que l’arche, la manifestation de Dieu, et après que nous
sommes l’expression de l’arche, l’élargissement de Christ. Nous
devons expérimenter Christ de la sorte. Il exprime Dieu, et à
notre tour, nous devons L’exprimer. La gloire de Dieu nous
remplira ensuite. Soyons assurés qu’une fois ce but atteint, quand
114 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

ou comment nous nous réunissons importe peu ; que nos réunions


soient officielles ou non, la gloire même de Dieu y sera. Qu’est-ce
que la gloire ? Comme nous l’avons mentionné plus haut, il s’agit
de la présence de Dieu que les sens humains perçoivent. Lorsque
vous ressentez la présence de Dieu, il s’agit là de la gloire. Où
se trouve-t-elle ? Dans l’endroit qui a l’arche pour centre et où
le tabernacle est édifié en tant que son élargissement et son
incorporation.
Une ampoule électrique peut illustrer la gloire de Dieu.
L’ampoule est un contenant qui déploie la gloire de l’électricité.
Lorsqu’elle n’est pas reliée à l’électricité, elle n’exprime pas la
gloire et est plutôt insignifiante. Mais lorsque tout est en ordre
et que le courant électrique passe, la gloire remplit l’ampoule.
Chacun peut la voir. Chacun peut la reconnaître et la percevoir.
Lorsque nous atteignons le point où ce Christ en tant que la
manifestation de Dieu est nôtre, et où nous exprimons un tel
Christ, la gloire de Dieu nous remplira chaque fois que nous
nous réunirons. Et chacun ressentira cette réalité, percevant
l’expression même de Dieu parce que Celui-ci est glorifié parmi
nous. C’est uniquement à ce stade qu’une telle réalité existe.
Lorsque nous prenons Christ en tant que l’agneau pascal, il n’y
a pas une telle expression de gloire. Même lorsque nous jouissons
de Lui en tant que la manne quotidienne et le rocher d’où s’écoule
l’eau vive, la gloire shekinah de Dieu fait défaut. Celle-ci ne
descend qu’au jour où l’arche est placée dans le tabernacle et
que ce dernier est érigé sur des socles d’argent, puis recouvert
de la couverture de quatre couches.
Voici un portrait clair de l’expression véritable de Christ.
Celle-ci est l’agrandissement de Christ Lui-même. Elle est
Christ, en tant que la manifestation de Dieu, mélangé à nous.
Elle n’est ni le petit agneau pascal ni même Christ comme la
manne quotidienne et le rocher, mais elle est Christ, la manifes-
tation de Dieu parmi nous en tant que notre centre, Celui qui
est mélangé à nous, élargi en nous et agrandi parmi nous. Chacun
de nous a été saturé par la nature de Christ, puis édifié en Lui.
Christ possède les deux natures humaine et divine, et il en est
de même avec nous : nous avons la nature humaine recouverte
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (II) 115

de la nature divine. Il est l’homme-Dieu et nous sommes les


hommes-Dieu. Il est l’arche faite de bois, puis recouverte d’or, et
nous sommes les planches de bois recouvertes d’or. Nous sommes
différents de Lui quant à notre nombre, car Il est seul, mais en
nature nous sommes identiques. Christ est la manifestation de
Dieu, et toutes ces planches ajustées ensemble par l’or afin
de former une entité unique sont l’expression de Christ. Une fois
ce stade atteint, le Dieu de gloire descend pour nous remplir, et
en cela réside le témoignage. Nous ne témoignons de rien d’autre
que de ce Christ qui manifeste Dieu et qui a été élargi par nous,
nous remplissant ainsi de la gloire de Dieu.
Je pourrais relater de nombreuses histoires afin d’illustrer ce
point. J’ai très souvent expérimenté une telle gloire, une gloire
merveilleuse. À maintes reprises, alors que je me trouvais avec
un groupe de croyants qui étaient parvenus à ce stade, la gloire
est descendue. Tout le monde en était conscient. Lorsque nous
faisons l’expérience de Christ pas seulement en tant que l’agneau
pascal et la manne, mais tous ensemble d’une telle façon plus
complète et solide, la gloire descend toujours parmi nous.

LES OFFRANDES

Mais ce n’est pas tout. Telle n’est pas la fin de l’histoire.


Même une fois parvenus à ce stade, nous ne sommes pas encore
qualifiés pour entrer dans le bon pays. Il nous faut autre chose.
Nous avons commencé avec le chapitre 12 d’Exode en jouissant
de Christ comme l’agneau pascal ; nous avons également vu ce
que signifie progresser afin de jouir de Lui en tant que la manne
quotidienne et le rocher d’où s’écoule l’eau vive ; ensuite, nous
avons vu la jouissance de Christ en tant que l’arche, la
manifestation du Dieu vivant, puis nous-mêmes en tant que
l’expression, l’élargissement de ce Christ, de sorte que la gloire
de Dieu nous remplisse. Sur ce, achevant le livre de l’Exode,
nous abordons ensuite le livre suivant, le Lévitique.
Une fois le tabernacle dressé, nous devons ensuite nous
occuper des offrandes. Combien ce Christ est riche pour nous dans
toutes les offrandes ! Vous réagissez peut-être en disant : « Oh !
nous avons déjà vu tant de Christ, cela suffit ! » Mais cela est
116 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

inexact, car il nous faut poursuivre ; il reste tant à découvrir.


Le tabernacle est dressé, mais comment pouvons-nous le contac-
ter ? Là se trouve le témoignage, la manifestation de Dieu et
l’expression de Christ. Mais comment entrer en contact avec ces
réalités ? Certainement pas en contactant ce témoignage dans
notre être naturel. Absolument pas ! Il existe une entrée, mais
le seul moyen par lequel nous pouvons nous en approcher et
contacter le tabernacle, c’est par les offrandes. Si vous contactez
le tabernacle sans les offrandes, vous provoquez votre mort
immédiate. Lorsque nous nous approchons afin de contacter ce
tabernacle, nous devons apporter des offrandes. Oh ! Christ est
si riche ! D’un côté, Il est la manifestation de Dieu, et d’un autre
côté, Il est le moyen par lequel nous pouvons contacter ce Dieu :
Il est les offrandes mêmes. Il est le moyen même par lequel nous
pouvons contacter la manifestation de Dieu, c’est-à-dire Lui-
même. Il est toutes choses.
Quelles sont ces offrandes ? Au nombre de cinq, elles se
nomment respectivement l’holocauste, l’offrande de fleur de
farine, le sacrifice de communion, le sacrifice pour le péché et le
sacrifice de culpabilité. Toutes ces offrandes sont Christ. Chaque
fois que nous avons affaire avec le témoignage, que nous
souhaitons contacter l’expression de Christ, nous devons offrir
Christ de nouveau, nous devons L’appliquer une fois encore.
Parfois, nous avons besoin de L’appliquer en tant que le sacrifice
de culpabilité, quelquefois comme le sacrifice pour le péché,
d’autres fois en tant que l’offrande de fleur de farine, ou encore
en tant que le sacrifice de communion ou d’autant plus comme
l’holocauste.
Quand avons-nous besoin d’appliquer Christ en tant que le
sacrifice de culpabilité ? Cela est très clair. Permettez-moi
d’illustrer. Supposons que nous ayons une réunion à laquelle
vous vous rendez ; vous venez contacter le tabernacle où Christ
est le centre. Mais dans votre cœur, vous avez conscience d’avoir
mal agi. Peut-être avez-vous causé du tort à un frère. Oui, vous
l’avez vu aujourd’hui et lui avez même souri, d’un sourire qui
toutefois exprimait de la haine. Lorsque vous entrez en contact
avec le tabernacle et le témoignage, le Saint-Esprit suscite en
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (II) 117

vous le sentiment de culpabilité. Vous avez péché, vous avez


transgressé. Le Seigneur vous a demandé d’aimer votre frère,
mais vous l’avez aimé avec affectation, vous lui avez souri avec
haine. À cause de cela, il vous faut appliquer Christ en tant que
le sacrifice de culpabilité.
Très souvent vous êtes capable de dire la vérité tout en
mentant. En d’autres termes, vous mentez avec la vérité.
Quelquefois, je demande à un frère comment va un autre frère.
Il répond qu’il va plutôt bien, mais par le ton de sa voix et le
sentiment de son esprit, je détecte que d’un côté il dit la vérité,
mais que d’un autre côté, c’est un mensonge. Si quand je vous
demande si vous aimez un certain frère, vous répondez que par
la grâce de Dieu, vous l’aimez, votre réponse m’indique que vous
ne l’aimez pas. Si je vous demande si vous êtes un bon frère ou
non, et que vous me répondez que vous n’êtes pas si bon que
cela, il semble alors que vous êtes humble et honnête, mais dans
votre cœur, vous dites que vous êtes le meilleur des frères. Oh !
frères et sœurs, nous transgressons à chaque instant !
Nous sommes tellement égoïstes ! À tel point que lorsque nous
venons à une réunion, nous choisissons le meilleur siège. Ici, aux
États-Unis, vous avez des chaises individuelles, de sorte que vous
ne pouvez pas tirer profit des autres, mais à Taïwan, nous avons
de longs bancs. Chacun d’eux est suffisamment grand pour que
quatre personnes s’assoient au cours d’une réunion ordinaire.
Mais lorsqu’il y a une conférence, les frères demandent aux saints
de s’asseoir aussi serrés que possible pour que cinq personnes
puissent tenir sur le banc. Sachant cela, certains toutefois se
mettent à l’aise et occupent un quart du banc, obligeant les autres
à avoir moins de place. Quelle est cette manière de contacter le
tabernacle et le témoignage du Seigneur ? Combien nous sommes
pécheurs ! Combien nous avons besoin d’appliquer le Seigneur
en tant que notre sacrifice de culpabilité !
Frères et sœurs, je crois que si nous sommes fidèles et
honnêtes devant le Seigneur, lorsque nous nous approcherons
pour contacter ce tabernacle, ce témoignage, Son Esprit nous
fera ressentir tous nos péchés et toutes nos transgressions.
Nous prendrons conscience de ce que nous avons commis, et
118 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

dirons : « Oh ! Seigneur, pardonne-moi ! Purifie-moi. Tu es mort


sur la croix en tant que mon Rédempteur ; donc, une fois de
plus, je t’applique en tant que mon sacrifice de culpabilité. » Oh !
cela est merveilleux ! Chaque fois que nous appliquons Christ
de la sorte, nous avons le sentiment immédiat d’avoir été
pardonnés et purifiés. Notre conscience est en paix. Notre
communion avec le Seigneur et Son Corps est bonne. Ceci illustre
l’application de Christ comme notre sacrifice de culpabilité.
Faites-vous ce genre d’expérience ?
Chaque fois que je me prépare à servir, sans exception, je dois
demander au Seigneur de me purifier une fois de plus. Sinon, du
fait de la condamnation dans ma conscience, je ne recevrai pas
l’onction et serai incapable de servir de manière vivante. Je dois
appliquer Christ tout le temps en tant que mon sacrifice de
culpabilité afin que ma conscience soit purifiée et que ma paix
soit restaurée. Ensuite, j’ai l’assurance de réclamer l’onction de
Dieu. Lorsque le sang purifie, l’onction suit. L’onction de l’onguent
suit toujours la purification par le sang. Le sang est la base qui
nous permet de réclamer l’onction, l’œuvre du Saint-Esprit, de
sorte que nous puissions servir de façon vivante. Lorsque j’appli-
que Christ en tant que mon sacrifice de culpabilité, l’étendue des
mes transgressions n’importe pas ; loué soit le Seigneur, je suis
pardonné et purifié. Chaque fois que je m’apprête à servir, et même
lorsque je contacte des frères, je dois dire : « Seigneur, pardonne-
moi et purifie-moi une fois encore. J’applique à ma personne ce
que Tu es en tant que le sacrifice de culpabilité. »
Parfois, il semble que nous n’avons commis aucune transgres-
sion. La protection du Seigneur nous a préservés pendant toute
une journée passée dans Sa présence, et nous n’avons pas
transgressé. Une telle chose est fort possible. Nous n’avons pas
le sentiment d’avoir transgressé, mais nous avons un sentiment
plus profond encore. Étrangement, alors que nous prions :
« Seigneur, je Te loue, Tu m’as gardé toute la journée ; grâce à
Ta protection, je n’ai pas transgressé », nous percevons un sens
plus profond nous indiquant que quelque chose en nous est
pécheur. Nous ressentons qu’un élément plus pécheur que les
transgressions existe plus profondément encore en nous. Il s’agit
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (II) 119

là du Péché avec un « P » majuscule, c’est-à-dire de la nature


pécheresse. Nous avons reçu le salut et sommes en paix avec
Dieu et les uns avec les autres ; toutefois, la nature pécheresse
demeure encore en nous. Il est question en grand détail de ce
Péché dans les chapitres 5 à 8 de l’Épître aux Romains. Le Péché
habite en moi. Je ne parle pas ici des péchés, mais du Péché au
singulier et avec un « P » majuscule. Je hais les choses que je
fais. Or, je ne fais pas moi-même ces choses, mais le Péché qui
demeure en moi les commet. Il existe en mon sein un élément
vivant, à la fois mauvais et puissant qui s’appelle le Péché. Il
est capable de me conquérir ; il peut me vaincre et me pousser
à pratiquer des choses que je déteste. Il s’agit là d’une nature
vivante ; c’est la nature du malin. Pour la contrer, il existe un
sacrifice appelé le sacrifice pour le péché.
Un jour, alors que je lisais un article dans le journal à propos
d’un homme qui avait volé une banque, je dis : « Ô Seigneur, je
Te remercie que par Ta miséricorde et Ta grâce, je n’ai jamais
commis une telle chose ; je n’ai jamais volé autrui. » Mais des
profondeurs de mon être surgit le sentiment que je ne devrais
pas dire cela, car l’élément même qui pousse à voler demeure en
moi. Sans aucun doute, je n’ai pas commis l’acte de vol, mais la
nature voleuse est en moi. D’un côté, je peux dire : « Seigneur, je
Te remercie de m’avoir gardé de commettre un vol », mais d’un
autre côté, je dois affirmer : « Seigneur, j’ai une nature pécheresse,
une nature voleuse, mais Tu es mon sacrifice pour le péché. Même
si je n’ai pas commis de transgression visible, la nature pécheresse
demeure néanmoins en moi. Même s’il n’est pas nécessaire que
je T’applique à présent en tant que le sacrifice de culpabilité, j’ai
cependant besoin de Toi en tant que mon sacrifice pour le péché. »
Frères et sœurs, étant des créatures déchues, appliquons
Christ en tant que notre sacrifice pour le péché, tout le moins,
chaque fois que nous nous apprêtons à contacter le témoignage
du Seigneur. Les Écritures révèlent que les enfants d’Israël
devaient présenter le sacrifice pour le péché afin de contacter
l’Éternel. Aussi favorable que votre impression de vous-même
puisse être, il vous faut néanmoins le sacrifice pour le péché.
Réalisez que puisque la nature pécheresse vous habite toujours,
120 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

il vous est nécessaire d’appliquer Christ en tant que le sacrifice


pour le péché.
Loué soit notre Seigneur qui est aussi le sacrifice de commu-
nion. Jour après jour, voire à chaque instant, alors que nous
jouissons de Lui en tant que le sacrifice de culpabilité et le
sacrifice pour le péché, nous jouissons également de Lui en tant
que le sacrifice de communion. Par Lui et en Lui, nous obtenons
la paix avec Dieu et avec nos frères et sœurs. Christ Lui-même
est notre paix. Nous jouissons de Lui en tant que notre paix avec
Dieu et avec les hommes. Il est si doux et si satisfaisant ; chacun
de nous peut jouir de Lui dans la présence de Dieu et avec Dieu.
Tel est Christ en tant que le sacrifice de communion.
Parfois, nous devons appliquer Christ en tant que l’offrande
de fleur de farine. Bien souvent, immédiatement après L’avoir
appliqué et expérimenté en tant que le sacrifice de culpabilité et
le sacrifice pour le péché, nous L’appliquons en tant que l’offrande
de fleur de farine. Nous jouissons simplement de Lui. Nous
jouissons de Sa vie sur terre, de combien Il était parfait, si fin,
si pur et si spirituel ! Nous jouissons de Lui en tant qu’une telle
Personne. Nous déclarons : « Seigneur, combien nous jouissons
de Toi en tant que l’offrande de fleur de farine pour Dieu. » C’est
ainsi que nous offrons Christ comme l’offrande de fleur de farine.
Très souvent, nous devons aussi appliquer Christ comme
l’holocauste et déclarer : « Ô Seigneur, je réalise que Tu T’es
offert entièrement à Dieu, comme un sacrifice afin d’accomplir
Sa volonté, de Le satisfaire et d’avoir une vie absolument
consacrée à Dieu ! Je jouis de Toi en tant qu’une telle Personne. »
Souvent, réunis autour de la table du Seigneur, nous faisons ce
genre d’expérience. Nous appliquons Christ en tant que l’offrande
de fleur de farine et l’holocauste. Nous contemplons la vie
merveilleuse que le Seigneur menait sur terre. Nous Le voyons
lorsqu’Il avait douze ans, puis comme charpentier, membre d’une
famille pauvre de Nazareth. Nous considérons Ses actions dans
Son service à Dieu, Son comportement auprès des gens, et
comment Il traitait chacun avec tant de douceur, de gentillesse,
d’humilité et de sainteté. Nous L’appliquons en tant que notre
jouissance, notre offrande de fleur de farine et notre holocauste
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (II) 121

afin de satisfaire Dieu. Nous pouvons déclarer au Seigneur : « Tu


as vécu sur cette terre absolument pour Dieu. Tu es l’holocauste.
Je T’applique en tant que ma jouissance et la satisfaction de
Dieu, pas seulement ici autour de Ta table, mais le jour durant.
Le matin ou bien le soir, je jouis de Toi en tant que l’offrande
de fleur de farine et l’holocauste. »
Oh ! louons le Seigneur qui est toutes ces offrandes pour notre
jouissance ! Plus vous et moi appliquons Christ en tant que le
sacrifice de culpabilité, le sacrifice pour le péché, le sacrifice de
communion, l’offrande de fleur de farine et l’holocauste, plus
nous avons l’impression de nous trouver dans le tabernacle.
Plus nous appliquons Christ de la sorte, plus nous ressentons la
présence glorieuse de Dieu. Ceci n’est pas une simple doctrine,
mais une réalité à éprouver, à expérimenter. Si nous ne faisons
pas de telles expériences, cela indique qu’il y a un problème.
À présent, vous réalisez l’immensité du Christ que nous
devons expérimenter. Il nous faut en faire l’expérience en tant
que l’agneau pascal, la manne, le rocher, l’arche avec le
tabernacle et aussi en tant que toutes les offrandes : le sacrifice
de culpabilité, le sacrifice pour le péché, le sacrifice de commu-
nion, l’offrande de fleur de farine et enfin l’holocauste. Nous
devons expérimenter Christ et L’appliquer heure après heure, à
chaque instant, de telle sorte que nous serons qualifiés, fortifiés
et rendus capables de nous avancer pour prendre possession du
Christ tout-inclusif. Gagner ce bon pays ne se produit pas
soudainement ou instantanément. Il s’agit d’un processus pro-
gressif. Tout d’abord, nous devons jouir de Lui en tant que
l’agneau, puis en tant que la manne, le rocher, l’arche avec le
tabernacle ; puis jour après jour et à chaque instant, il nous faut
jouir de Lui en tant que toutes les offrandes. Ensuite seulement
serons-nous qualifiés et mûrs pour prendre possession de ce pays
tout-inclusif. Mais il y a plus encore.

LE SACERDOCE

Immédiatement après les offrandes dans la première partie


du Lévitique, le sacerdoce nous est présenté. Aaron et ses fils
étaient tous parés et qualifiés pour servir Dieu en tant que
122 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

sacrificateurs. Il nous faut aussi posséder Christ en tant que notre


Aaron. Christ est notre souverain sacrificateur et nous devons
tous être Ses fils, les sacrificateurs qui servent le Seigneur. Il
s’agit ici d’un autre aspect dont nous devons jouir, que nous devons
expérimenter et appliquer. Lorsque vous venez à la réunion
pour vous réjouir du Seigneur, servez-vous ? Fonctionnez-vous ?
Dispensez-vous ? Vous me répondrez peut-être de la sorte :
« Frère, je ne suis pas serviteur ; je ne dispense rien. C’est vous
qui l’êtes ! » Si vous déclarez ne pas être serviteur, je vous
répondrais que je n’en suis pas un non plus. Je suis pareil à
vous. Vous êtes un frère tout comme moi. Mais, frères et sœurs,
réalisez que votre devoir est de servir. Nous devons tous servir.
Que devriez-vous servir ? Vous le savez. Si vous êtes sincères et
fidèles au Seigneur, vous saurez ce que vous devez servir. Vous
êtes sacrificateur.
Si vous ne servez pas en qualité de sacrificateur, vous ne
pourrez jamais prendre possession du Christ tout-inclusif. Pour
entrer dans le bon pays, vous devez être sacrificateur. Un
sacerdoce doit exister parmi les enfants du Seigneur avant que
l’entrée dans le pays soit possible. Peut-être contesterez-vous
disant qu’un grand nombre des enfants d’Israël n’étaient pas
sacrificateurs. Mais il vous faut toutefois reconnaître que tous
bénéficièrent du sacerdoce. Quoi qu’il en soit, un sacerdoce existait
véritablement parmi eux, et cela doit aussi être le cas parmi nous.
Qu’est-ce qu’un sacrificateur ? Ne pensez surtout pas que
les sacrificateurs qui aujourd’hui se trouvent parmi les enfants
du Seigneur sont les soi-disant pasteurs, prêtres, prédicateurs,
etc. Je crains que nombre d’entre eux ne soient pas de véritables
sacrificateurs. Qui sont les sacrificateurs aujourd’hui ? Ce sont
ceux qui vivent en Christ et par Christ afin de Le manifester.
Peu importe votre occupation ou votre profession, que vous soyez
enseignant, homme d’affaires, médecin, infirmière, étudiant ou
femme au foyer. L’essentiel, le point fondamental, est que
vous viviez en Christ, marchiez en Lui, jouissiez de Lui,
L’expérimentiez et L’appliquiez à toute votre vie. Une telle
attitude fait de vous un sacrificateur. Considérez les fils d’Aaron
le jour où ils furent amenés à Moïse. Ce dernier retira leurs
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (II) 123

vêtements et les revêtit des robes sacerdotales. Que sont ces


robes ? Elles sont la manifestation de Christ. Le Christ que
vous manifestez est la robe du sacrificateur. L’alimentation des
sacrificateurs représente Christ, leurs vêtements représentent
Christ et toute leur manière de vivre représente Christ. Pour
être sacrificateur, vous devez vivre en Christ et servir avec
Lui. Lorsque vous enseignez aux élèves, vous le faites en Christ ;
lorsque vous gérez des affaires, vous le faites en Christ ; lorsque
vous prenez soin de votre foyer, vous le faites en Christ. Vous
êtes alors revêtu de la robe d’un sacrificateur.
Récemment, une sœur est venue nous voir d’une ville
lointaine. Elle nous avait au préalable envoyé un télégramme
nous signalant l’heure de son arrivée et son numéro de vol, mais
personne ne la connaissait ni ne l’avait jamais rencontrée. Pour
compliquer davantage la situation, il s’agissait d’une période de
vacances et l’aéroport était bondé de voyageurs. Soucieux, les
frères me demandèrent comment nous pourrions reconnaître cette
sœur et comment elle à son tour nous reconnaîtrait. « Soyez en
paix, répondis-je, certains signes nous indiquerons qui elle est. »
À l’arrivée de l’avion, alors que les passagers commençaient à
sortir, nous attendions à l’entrée. Plusieurs femmes nous dépas-
sèrent, puis d’autres encore. Alors que nous les observions, je
disais à l’un des frères : « Ce n’est pas elle. Pas celle-ci. Non,
pas celle-ci. Non… Non… » Puis une autre s’avança et je déclarai
au frère : « C’est elle ; ce doit être celle-ci. Allez lui parler. »
Cette même femme nous souriait. C’était bien elle. Je l’ai
reconnue à sa « robe sacerdotale ».
Il y a de cela environ trente ans, une autre sœur vint nous
rendre visite en Chine du Nord, prenant le bateau de Chang-hai.
Le bateau ne pouvait pas accoster le quai ; donc, de nombreux
petits bacs durent amener les passagers à terre. Une multitude
d’amis et de parents étaient présents, accueillant les passagers
dans un brouhaha. Mais nous n’avions jamais vu cette sœur ;
nous ne la connaissions pas. Nous observions les unes et les
autres. Nous scrutions et cherchions dans chaque bac qui avait
accosté, mais sans pouvoir reconnaître la sœur. Finalement, un
autre bac s’approcha, sur lequel se tenait une femme que nous
124 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

reconnûmes tous comme étant la sœur, une fois en mesure de


la voir. Nous avions raison. Comment pouvions-nous deviner ?
Uniquement par une sorte de manifestation. Il m’est difficile
d’expliquer ces signes, mais j’en suis conscient, je suis capable
de les discerner.
Il existe de nombreuses autres histoires de la sorte. Si vous
êtes sacrificateur, quelque chose d’extraordinaire émane de vous ;
vous possédez des caractéristiques distinctes et différentes. Vous
êtes équipé de Christ et paré de Christ. Il est votre robe. Vous
devez expérimenter Christ de la sorte afin de devenir sacrificateur.
Ensuite, tout ce que vous prendrez en main sera accompli avec
Christ ; tout ce que vous ferez sera réalisé avec Christ. Vous
manifesterez Christ. Si vous êtes une sœur qui saisissez Christ
tout au long de la journée, pensez combien vous serez capable de
servir le Seigneur. Vous aiderez autrui à connaître Christ ; vous
servirez Christ à votre famille. Dans les réunions, vous pourrez
dispenser tant de choses. Que vous serviez en nettoyant ou en
arrangeant les sièges, ou que vous vous agenouilliez avec deux
ou trois autres sœurs pour prier pour la réunion, toutes ces choses
constituent un ministère qui est accompli en Christ, avec Christ
et par Christ. Peut-être préparerez-vous de la nourriture pour
des invités attendus pour participer à des réunions particulières.
Il s’agit là aussi d’un ministère qui doit être rempli de l’Esprit. Le
livre des Actes nous apprend que ceux qui servaient les tables
devaient être remplis de l’Esprit. Préparer de la nourriture n’est
pas chose facile. C’est une excellente occasion d’appliquer Christ
et de Le dispenser.
Les sacrificateurs peuvent servir de maintes façons. Vous
pouvez vous asseoir ici dans la réunion, et bien que n’y prenant
apparemment pas une part active, votre ministère est peut-être
toutefois puissant et triomphant à chaque instant. À Chang-hai,
entre 1946 et 1948, je livrai la plus grande partie des messages.
Je dois dire que chaque fois que je donnais un message, un
nombre considérable de frères et sœurs, peut-être cent ou deux
cents, étaient assis là à dispenser. Ils servaient par l’esprit, par
un esprit en prière, par un esprit récepteur. Ils étaient assis
dans le but d’inspirer mon message au moyen de l’exercice de
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (II) 125

leur esprit. Tel était leur ministère si efficace et précieux. Des


centaines de personnes remplissaient le lieu de la réunion, mais
ces saints particuliers étaient mes aides, mon encouragement.
Ils étaient tellement un avec moi. Sans eux, je n’aurai pas pu
servir de manière aussi vivante et libérée.
Un jour, nous avions prévu des réunions spéciales dans le but
de prêcher l’Évangile aux incroyants. Tous les frères et sœurs,
considérant qu’il valait mieux réserver les sièges pour leurs amis
non sauvés, se retirèrent dans une autre pièce. Aussi, toute la
salle, surtout les premiers rangs, étaient remplis d’incroyants.
Lorsque je me levai pour dispenser le ministère, je regardai autour
de moi et reçus un véritable choc. Aucun soutien, aucune aide ne
s’y trouvait. Je devais lutter seul. Le poids de tous ces incroyants,
ces fils du diable, était extrêmement pesant. Ils s’étaient groupés
autour de moi et leurs péchés m’assaillaient. Le jour suivant, je
dis aux frères et sœurs : « Non, non, ne refaites jamais une telle
chose ! Au moins deux cents d’entre vous doivent rester pour me
soutenir. Je ne peux pas combattre tout seul contre des centaines
de personnes. Revenez. Vous devez vous asseoir avec tous ces gens
pour prier et recevoir ce que je dispense. »
Combien un tel esprit de soutien engendre assurance et
autorité ! Chacun est soumis, non par moi, mais par le Corps,
par le sacerdoce. Le jour de la Pentecôte, Pierre ne se tint pas
debout seul, mais les onze autres disciples se tenaient debout
avec lui. Remarquez son assurance et son autorité. Notez les
résultats incroyables.
Une année, à Taïwan, nous tenions une grande conférence
qui comptait la présence de plus de deux mille personnes. Alors
que je m’y préparai, un lourd fardeau survint. J’étais profondé-
ment chargé. Je déclarai alors aux anciens : « Vous devez tous
m’accompagner sur l’estrade. » Aussi, lorsque nous arrivâmes
aux réunions, tous montèrent sur l’estrade, et alors que debout,
je délivrai les messages, leurs « amen » retentirent et me
soutinrent. Ils m’aidaient. J’avais beaucoup d’assurance, et toute
l’assemblée fut soumise. La crainte du Seigneur et l’amour envers
le Seigneur sont ranimés par ce genre d’atmosphère. Tel est le
ministère. Frères et sœurs, nous ne pouvons tromper ni l’ennemi,
126 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

ni notre conscience, ni le Seigneur. Si ces anciens sur l’estrade


n’avaient pas été des sacrificateurs, mais des personnes mondai-
nes, il leur aurait été impossible de dire « amen » comme ils le
firent. Leur conscience le leur aurait interdit. Ils auraient
peut-être prononcé des « amen » de manière faible et à voix basse,
mais cela n’aurait eu aucun sens et n’aurait engendré aucun
soutien. Au contraire, ils servaient le Seigneur en Christ ; ils
vivaient en Christ, avec Lui et par Lui. C’est pourquoi ils
possédaient une grande assurance. Lorsque l’occasion se présen-
tait où un frère devait dispenser, ils étaient capables de dire :
« Allons avec lui sur l’estrade comme une armée. » Ce n’était
plus un seul frère qui dispensait le ministère, mais toute une
équipe, une armée. Lorsque ce frère parlait, ils disaient tous
« amen » avec un esprit vigoureux qui faisait fuir l’ennemi. Ce
dernier n’avait pas sa place, et toute la réunion, toute la
congrégation, était conquise et capturée par le Seigneur. Si vous
avez déjà fait cette expérience ou avez assisté à de telles réunions,
vous témoignerez avec moi de cette réalité.
Frères et sœurs, je viens de décrire ce qu’est le véritable
ministère. Tout dépend de combien vous vivez en Christ, marchez
en Lui, et Le prenez en tant que votre nourriture, votre vêtement
et votre tout.
Nous venons de terminer le Lévitique. Nous devons
expérimenter tant d’aspects de Christ ! Combien Il est riche,
merveilleusement riche ! Expérimentons-Le toujours davantage.
Désormais, nous n’avons plus seulement l’arche avec le tabernacle,
mais aussi les offrandes avec le sacerdoce. À cette étape précise,
nous sommes beaucoup plus qualifiés pour entrer dans le pays.
Mais ne nous enorgueillissons pas ! Pratiquons toutes ces choses
jour après jour et faisons-en l’expérience en réalité. Nous sommes
qualifiés pour entrer dans ce bon pays si nous jouissons de Christ
en tant que l’agneau, le festin de la Pâque, la manne quotidienne,
le rocher avec l’eau vive, l’arche avec le tabernacle, toutes les
offrandes ainsi que tous les éléments et tout l’approvisionnement
du sacerdoce véritable.
C HAPITRE O NZE

COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS

III. PAR LES PRINCIPES DOMINANTS

Références bibliques : Ex 40.36-38 ; Lv 8.7-8, 10-12, 30 ;


20.26 ; 26.46

Avant d’aborder le livre des Nombres, voyons tout d’abord


quelques éléments supplémentaires appartenant aux deux livres
de l’Exode et du Lévitique. Nous avons vu que la manière d’entrer
dans le bon pays est de jouir de Christ une étape après l’autre,
en commençant par celle de l’agneau pascal et en passant
progressivement aux autres. Toutefois, dans notre expérience, les
principes dominants, les facteurs qui nous gouvernent sont encore
plus vitaux pour nous. Nous avons vu que de prendre possession
du pays, d’entrer dans l’aspect tout-inclusif de Christ, n’est pas
réalisable par une personne seule, mais uniquement par un
peuple collectif. Ceci est très clair. Nous devons cependant nous
rendre compte que des principes dominants sont nécessaires,
surtout lorsqu’il est question d’un peuple collectif au sein duquel
un certain ordre doit régner. Dans un groupe collectif, toute chose
doit être mise en ordre. Sans principes dominants, le désordre
et la confusion règnent, deux caractéristiques apparentées à
l’ennemi. Si nous n’avons aucun ordre, nous sommes inutiles et
reliés à Satan. Autrement dit, il nous est impossible d’entrer
dans le bon pays. Afin de maintenir un tel ordre parmi les enfants
du Seigneur, certains principes dominants et facteurs gouver-
nants doivent régner.
Dans les deux livres d’Exode et du Lévitique, nous observons
non seulement les différents aspects de la jouissance de Christ,
mais aussi les principes dominants que Dieu à prescrit à Ses
128 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

enfants. Nous en remarquons au moins trois qui sont importants


et vitaux.

LA PRÉSENCE DU SEIGNEUR

Le premier de ces principes est celui de la présence du


Seigneur dans la colonne de nuée et la colonne de feu. Remarquez
que je n’utilise pas uniquement les termes « colonne de nuée »
et « colonne de feu », mais j’ajoute « la présence du Seigneur »
qui s’y trouve. La présence du Seigneur dans ces deux colonnes
constitue le premier principe dominant. Ce facteur est lié au
regroupement et à l’activité ou au déplacement du peuple du
Seigneur. Quand, comment et où le peuple de Dieu doit agir et
se déplacer dépend de la présence du Seigneur qui leur est révélée
dans la colonne de nuée et la colonne de feu. En d’autres termes,
si nous souhaitons progresser afin de posséder le pays, nous
devons le faire par la présence du Seigneur. Si celle-ci nous
accompagne, nous pouvons entrer dans le pays et en jouir.
Souvenez-vous de la promesse que l’Éternel fit à Moïse : « Ma
face ira, et je te donnerai du repos » (Ex 33.14, Darby). Ceci
signifie qu’Il amènerait Son peuple à posséder le pays au moyen
de Sa présence. Aussi, Moïse répondit à l’Éternel : « Si ta face
ne vient pas, ne nous fais pas monter d’ici » (Darby). Moïse exigea
ainsi que la présence du Seigneur soit avec lui, indiquant que
sans elle, il n’irait nulle part.
« Ma face ira. » Cette expression est très étrange. La face ira.
Ceci ne veut pas dire que toute Sa personne se déplacera. Dire
que Dieu ira est une chose, mais que Sa face se déplace en est
une autre. Notez-vous une différence ?
Permettez-moi d’illustrer par une anecdote. Un jour, quatre
ou cinq d’entre nous qui servions le Seigneur ensemble nous nous
rendions à un certain lieu. Nous voyagions tous ensemble. Un
des frères était toutefois mécontent de nous, mais il n’avait pas
d’autre choix que de venir avec nous. Nous voyagions dans le
même train : nous étions tous assis dans la voiture numéro un,
sauf ce frère qui se trouvait seul dans le wagon numéro deux.
Il se déplaçait avec nous, mais sa présence ne nous accompagnait
pas. Il partit en même temps que nous, voyagea avec nous et
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (III) 129

arriva avec nous, mais sa présence n’était pas avec nous. Lorsque
les frères nous accueillirent, il était présent de même qu’au cours
de tout notre séjour. Il était avec nous, mais sa présence ne l’était
pas. C’était très étrange.
Frères et sœurs, bien des fois, le Seigneur vous accompagne,
mais pas Sa présence. Très souvent, Il vous aide véritable-
ment, mais soyez assurés qu’Il n’est cependant pas satisfait de
vous. Vous recevez Son aide, mais perdez Sa présence. Il vous
mène à destination et vous bénit, mais tout au long du voyage,
vous ne ressentez pas Sa présence. Il vous accompagne en
retirant Sa présence.
Ceci n’est pas une théorie, mais notre expérience réelle !
Souvent au cours des années passées, j’ai pris conscience de l’aide
que le Seigneur m’apportait alors que je Le servais. De fait, le
Seigneur est obligé de m’aider pour Son propre intérêt. Mais
j’avoue que bien des fois la présence du Seigneur n’était pas avec
moi simplement parce qu’Il n’était pas content de moi. Bien
qu’obligé de m’accompagner, Il n’était pas satisfait. J’étais dans
le premier wagon et Lui dans le second. Il m’accompagnait, mais
retirait Sa présence afin que je réalise Son mécontentement.
Il y a de cela plusieurs années, une jeune sœur vint me parler
de son mariage. Elle m’annonça : « Frère, je crois que cela est
la volonté du Seigneur que je me fiance avec ce monsieur. Le
Seigneur m’a vraiment aidé dans ces circonstances ; aussi, nous
allons annoncer nos fiançailles dans quelques temps. » Je
connaissais un peu la situation et lui répondis ainsi : « Sans
aucun doute le Seigneur vous a aidé, je vous crois, mais le
Seigneur est-Il content dans cette situation ? Avez-vous la
présence du Seigneur lorsque vous considérez ces fiançailles ? —
Oh ! frère, répondit-elle, pour être franche, je sais que le Seigneur
n’est pas content de moi, je le sais ! D’un côté, Il m’a aidé, mais
d’un autre côté, je sais qu’Il n’est pas content de moi. — Comment
en êtes-vous si sûre ? lui demandai-je. » Sa réponse fut des plus
significatives : « Chaque fois que j’y pense, j’ai l’impression de
perdre la présence du Seigneur. » Cette illustration est excellente.
Le Seigneur aida la sœur, mais Il lui retira Sa présence.
Frères et sœurs, soyons clairs à ce sujet. Ne croyez jamais
130 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

que tant que le Seigneur vous aide, cela est suffisant. Loin de
là. Il nous faut la présence du Seigneur. Apprenons à prier ainsi :
« Seigneur, si Ta présence ne m’accompagne pas, je resterai ici
avec Toi. Je n’irai nulle part. Ton aide n’est pas ce qui me
gouverne, mais Ta présence l’est. » Plus encore, priez de la sorte :
« Ô Seigneur, je ne souhaite pas recevoir Ton aide, mais je désire
Ta présence. Seigneur, il me faut Ta présence. Je peux vivre
sans Ton aide, mais pas sans Ta présence. » Êtes-vous capable
de dire de telles paroles au Seigneur ?
Beaucoup de frères et sœurs viennent me dire que le
Seigneur les a vraiment aidés. J’ai toujours envie de leur
demander s’ils ont ressenti la présence du Seigneur ; si, ayant
reçu Son aide, ils ont perçu Sa présence. Beaucoup reçoivent
l’aide du Seigneur, mais peu de personnes ont Sa présence. Son
aide n’est pas un facteur gouvernant, mais Sa présence l’est.
Certains serviteurs du Seigneur m’ont dit : « Frère, ne
réalisez-vous pas que le Seigneur nous a aidé ? Ne croyez-vous
pas qu’Il nous a béni ? — Sans aucun doute, leur répliquai-je, le
Seigneur vous a aidé et béni, mais observons un moment de
silence devant le Seigneur. » Après un instant, je demandai :
« Frère, ressentez-vous en votre for intérieur que la présence
du Seigneur est avec vous ? Je sais que vous avez agi pour le
Seigneur ; je sais qu’Il vous a aidé et béni. Mais je souhaite
savoir, au plus profond de votre être, ressentez-vous que vous
avez vraiment la présence du Seigneur ? Avez-vous toujours
l’impression que Son visage vous sourit, et que ce sourire du
Seigneur est entré en vous ? Cela est-il votre expérience ? » Ces
paroles tendres sondent les cœurs. En tant que serviteurs du
Seigneur, la plupart d’entre eux ne peuvent pas mentir ; ils
doivent admettre la vérité. En fin de compte, ces frères répon-
dirent : « Je dois vous avouer que pendant un certain temps, j’ai
perdu la communion avec le Seigneur. — Frère, je demandai
ensuite, qu’est-ce que cela signifie ? Êtes-vous gouverné par l’aide
du Seigneur ou par Sa présence, par Sa bénédiction ou par Son
sourire ? »
Frères et sœurs, même si c’est avec des larmes aux yeux,
chaque jour nous devons déclarer : « Seigneur, seul Ton visage
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (III) 131

souriant me satisfera. Je ne désire que le sourire sur Ton


visage glorieux. Tant que je possède cela, peu m’importe que le
ciel s’effondre ou que la terre se désintègre. Le monde entier
peut s’élever contre moi, tant que Ton sourire est sur moi, je
peux te louer, et tout est bien. » Le Seigneur déclara : « Ma face
ira avec toi. » Quel trésor ! La présence, le sourire du Seigneur,
est le principe dominant. Craignons de recevoir quoi que ce soit
du Seigneur alors que nous perdons Sa présence. Cela est
vraiment une chose effrayante. Le Seigneur Lui-même peut très
bien vous accorder quelque chose qui vous volera Sa présence.
Il vous aidera, vous bénira, et toutefois, cette aide, cette
bénédiction, peut très bien vous maintenir éloigné de Sa présence.
Apprenons à être sauvegardés, réglementés, gouvernés et guidés
simplement par la présence du Seigneur. Déclarons-Lui que nous
ne désirons rien d’autre que Sa présence directe. Nous ne la
voulons pas de façon indirecte. Soyez sûr que bien souvent, vous
n’avez que Sa présence indirecte. Essayez d’être gouverné par la
présence directe du Seigneur.
Il ne s’agit pas là uniquement d’une exigence et d’une
qualification, mais aussi d’une puissance qui vous permet d’aller
de l’avant afin de posséder le pays. La présence directe du
Seigneur vous donnera la force qui vous permettra d’obtenir la
plénitude et l’aspect tout-inclusif de Christ. Oh ! quelle force et
quelle puissance se trouvent dans la présence directe du
Seigneur ! Ceci n’est certainement pas une question de doctrine,
mais notre expérience la plus profonde.
« Ma face ira avec toi. » Le Seigneur est si merveilleux, si
glorieux et si mystérieux ! Mais comment nous dévoile-t-Il Sa
présence ? Comment en prenons-nous conscience ? Dans l’ancien
temps, Sa présence se trouvait toujours dans la nuée le jour et
dans le feu la nuit, dans une colonne de nuée et une colonne de
feu. Le jour, lorsque le soleil brillait, la nuée était présente ;
dans les ténèbres de la nuit, le feu se dressait. La présence du
Seigneur révélée à Ses enfants se trouvait le jour dans la nuée,
et la nuit, dans le feu.
Que signifient le feu et la nuée ? Plusieurs passages des
Écritures révèlent que la nuée symbolise l’Esprit. Dans notre
132 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

expérience, le Saint-Esprit est parfois semblable à une nuée. La


présence du Seigneur se trouve dans cet Esprit. Souvent nous
savons que la présence du Seigneur est avec nous. Comment le
savons-nous ? Parce que nous la réalisons dans l’Esprit. Je crois
que la plupart d’entre nous en ont fait une certaine expérience.
Nous avons expérimenté la présence du Seigneur dans l’Esprit.
Cela est vraiment mystérieux. Si vous me demandez comment
vous pouvez expérimenter la présence du Seigneur dans l’Esprit,
je ne peux que vous répondre que je l’expérimente et en prends
conscience. Le Seigneur est dans l’Esprit, et je réalise Sa présence
dans l’Esprit. La réalité se trouve dans l’Esprit. Parfois, peut-être
à cause de notre faiblesse, ou parce que le Seigneur sent que
nous avons besoin d’un encouragement ou d’une confirmation,
Il nous permet de saisir et même de sentir que l’Esprit est
vraiment semblable à une nuée.
En 1935, au milieu même d’un message que je livrai au sujet
du déversement du Saint-Esprit, j’eus soudainement l’impression
qu’un nuage m’enveloppait, que je me tenais au sein d’un nuage.
Immédiatement, la réunion prit une nouvelle direction et les
paroles qui sortirent de moi étaient semblables à l’écoulement
d’une eau vive. Toute l’assemblée était dans l’étonnement. Quand
vous avez une telle expérience, vous n’avez pas à prononcer des
paroles selon votre intelligence, car elles coulent de l’Esprit.
Telle est la présence du Seigneur dans la colonne de nuée.
Vous pouvez la ressentir de cette façon. Elle vous atteint en vous
donnant en quelque sorte conduite et encouragement. Vous avez
un certain fardeau relatif au Seigneur, et Celui-ci vous encourage
alors afin que vous ressentiez Sa présence dans l’Esprit. Cepen-
dant, il s’agit là d’une expérience particulière que le Seigneur
nous accorde. Jour après jour, nous pouvons expérimenter la
présence du Seigneur dans l’Esprit de façon normale et ordinaire.
Quel est alors le sens de la colonne de feu ? Nous avons besoin
d’elle la nuit, lorsqu’il fait sombre, mais sa signification est
identique à celle de la nuée. La nuée est le feu, et inversement.
Lorsque le soleil brille, la présence du Seigneur prend l’apparence
d’une nuée, et lorsque la nuit tombe, elle prend celle du feu. Il
s’agit de la même entité présentant deux apparences différentes.
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (III) 133

Or, que représente le feu ? Il représente la Parole de Dieu. La


nuée est l’Esprit et le feu est la Parole. Lorsque le soleil brille,
vous voyez très clairement dans l’Esprit et pouvez aisément
suivre la nuée. Mais souvent, la nuit vous entoure et vous êtes
dans les ténèbres. Vous ne pouvez pas en de tels moments faire
confiance à votre esprit qui est alors très perplexe. Dans de
pareilles circonstances, vous devez faire confiance à la Parole.
Elle est semblable au feu, brûlant, brillant et lumineux. Le
Psaume 119 nous dit au verset 105 : « Ta parole est une lampe
à mes pieds et une lumière sur mon sentier. » Lorsque notre ciel
est clair et que tout est illuminé, la nuée suffit. Mais lorsque les
ténèbres voilent le ciel, vous n’êtes plus en mesure de discerner
ce qui est la nuée et ce qui ne l’est pas ; vous devez suivre le
feu. Parfois, votre ciel, votre journée, est très clair, et l’ensoleille-
ment est lumineux et puissant. Vous voyez sans erreur là où
l’Esprit se dirige, et vous Le suivez en conséquence. Mais
probablement plus souvent, vous vous trouvez dans les ténèbres,
vous êtes dans la nuit. Hier, vous étiez très clair, mais
aujourd’hui, vous êtes dans les ténèbres, vous êtes troublé et
perplexe. Mais ne craignez rien, car vous avez la Parole que vous
devez suivre. Elle est le feu qui brûle, la lumière vive. Vous
pouvez suivre cette lumière lorsque vous êtes dans les ténèbres,
car la présence du Seigneur est dans le feu.
Très souvent, des frères m’ont dit : « Frère, je suis dans les
ténèbres. — Loué soit le Seigneur ! leur dis-je. C’est le moment
idéal de prendre la Parole. Si vous n’étiez pas dans les ténèbres,
vous n’auriez pas l’occasion d’expérimenter le Seigneur dans la
Parole. Prenez simplement Sa Parole. » Qu’il est bon d’expéri-
menter Christ dans Sa Parole lorsque nous nous trouvons dans
les ténèbres.
La présence du Seigneur se trouve toujours dans ces deux
éléments que sont l’Esprit et la Parole. Lorsque vous êtes au
clair, vous pouvez réaliser qu’Il est dans l’Esprit. Dans les
ténèbres, vous pouvez Le voir dans la Parole. Il se trouve toujours
dans ces deux : l’Esprit et la Parole. Êtes-vous dans la lumière
aujourd’hui ? Loué soit le Seigneur ! Vous Le percevrez dans
l’Esprit. Êtes-vous dans les ténèbres ? Louez-Le également, car
134 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

vous pouvez Le découvrir dans Sa Parole. Parfois, nous nous


trouvons dans le jour, illuminés par le soleil, et parfois, nous
vivons dans la nuit remplie de ténèbres. Mais que cela ne vous
inquiète pas. Le jour, quand il fait clair, l’Esprit est présent en
tant que la nuée ; et la nuit, lorsqu’il fait sombre, nous avons la
Parole comme le feu. Nous pouvons suivre le Seigneur par Sa
présence dans l’Esprit et dans la Parole.

LE SACERDOCE AVEC L’OURIM ET LE TOUMMIM

Le second principe dominant est celui du sacerdoce sous


l’onction de l’ourim et du toummim. Qu’est-ce que le sacerdoce ?
Il s’agit d’un domaine merveilleux et glorieux. Celui-ci comprend
la communion avec le Seigneur ainsi que la vie et le service en
Sa présence. Le sacerdoce est un groupe de personnes qui sont
en communion constante avec le Seigneur. Elles communient
sans cesse avec le Seigneur et Le servent dans Sa présence.
Elles vivent, cheminent et font toutes choses selon ce principe.
Lorsque nous avons de la communion avec Dieu, que nous
communions avec Lui jour après jour et à chaque instant, et
lorsque nous vivons, servons et agissons dans cette communion
de vie, nous sommes un sacerdoce.
En perdant le sacerdoce, nous perdons l’un des principes
dominants. Celui-ci ne sert pas à guider, mais à juger. La
présence du Seigneur dans la colonne de nuée et la colonne
de feu sert à nous guider, alors que le sacerdoce avec l’onction de
l’ourim et du toummim sert à porter un jugement.
Illustrons à présent. Supposons que deux frères se querellent.
Comment agir dans de telles circonstances ? Nous sommes les
enfants du Seigneur, nous sommes son peuple, mais quelque
chose de pareil surgit parmi nous. Comment résoudre le pro-
blème ? Comment former un juste jugement ? Devrions-nous
convoquer une réunion et prendre une décision par vote ?
Certainement pas ! De tels problèmes ne se résolvent que grâce
au sacerdoce. Ils requièrent un groupe des enfants du Seigneur
qui sont toujours en communion avec le Seigneur, qui Le servent
dans Sa présence et sont continuellement devant Sa face, peu
importe ce qu’ils font ou l’endroit où ils se trouvent. Un tel groupe
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (III) 135

de personnes est placé sous l’onction du Saint-Esprit et possède


l’ourim et le toummim. De la sorte, elles peuvent obtenir le
jugement, la décision, du Seigneur. Elles sont capables de juger
toute chose qui pourrait surgir et de prendre une décision à son
sujet grâce à l’ourim et au toummim avec le sacerdoce.
Le sacerdoce comprend trois éléments : la communion avec
le Seigneur, l’onction du Saint-Esprit ainsi que l’ourim et le
toummim. Nous ne pouvons que brièvement aborder ce dernier.
En hébreu, ourim signifie lumière, et toummim signifie perfection
ou consommation. Il y a environ trente ans de cela, j’ai lu un
article dans lequel l’auteur hébreu expliquait que le toummim
est une pierre précieuse où sont gravées quatre lettres de
l’alphabet hébreu. Sur le pectoral des sacrificateurs étaient
gravés sur douze pierres les noms des douze tribus d’Israël. Les
noms de ces douze tribus contenaient seulement dix-huit des
vingt-deux lettres de l’alphabet hébreu. Par conséquent, il
manquait quatre lettres au pectoral des sacrificateurs. Or, ces
quatre lettres étaient gravées sur le toummim, et lorsque cette
pierre fut placée sur le pectoral, celui-ci devenait complet et
parfait. Les vingt-deux lettres de l’alphabet hébreu étaient alors
présentes. Ensuite, on nous apprend que l’ourim était une pierre
ajoutée au pectoral dans le but de générer de la lumière. Nous
connaissons donc maintenant la signification de l’ourim et du
toummim : lumière et perfection.
Comment ces deux pierres étaient-elles utilisées ? Lorsqu’un
problème ou une question surgissait parmi les enfants d’Israël,
le souverain sacrificateur présentait le problème au Seigneur
afin de recevoir une réponse avec l’aide du pectoral. L’auteur
hébreu de cet article ajouta que lorsque les souverains sacrifica-
teurs s’avançaient devant le Seigneur, certaines pierres du
pectoral et leur lettres respectives se mettaient à briller, et à
d’autres moments, d’autres pierres étaient illuminées. Le sou-
verain sacrificateur notait toutes les lettres des diverses pierres
lorsqu’elles brillaient pour les agencer en mots et en phrases.
Finalement, il recevait un message complet ou un jugement de
la part du Seigneur. C’est ainsi, commentait l’article, qu’Akân
136 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

fut appréhendé du milieu de tous les enfants d’Israël à cause de


son péché (Jos 7).
Donc, le principe dominant selon lequel le peuple de Dieu
résout ses problèmes consiste à ce que parmi ce peuple, il devrait
exister un sacerdoce qui amène devant le Seigneur l’ensemble de
Ses enfants, lesquels sont tous placés sur le pectoral des
sacrificateurs. Le sacerdoce doit les amener dans l’amour dans
la présence du Seigneur et les lire en Sa présence comme s’ils
étaient des lettres. Aussi, avec l’aide de la lumière des Écritures,
le sacerdoce apprendra quelle est la pensée du Seigneur et
recevra de Lui une parole relative à la situation de Ses enfants.
Maintenant, à propos des frères qui se querellaient, nous
connaissons la réponse. Nous pouvons leur dire : « Frères, arrêtez
de vous disputer pendant que nous allons dans la présence du
Seigneur. » Ensuite, nous amenons le problème au Seigneur et
lisons ces frères dans Sa présence, avec l’aide de la lumière des
Écritures. Tel est l’exercice du sacerdoce avec le pectoral de
l’ourim et du toummim. De cette façon pouvons-nous obtenir les
lettres, les mots et le message du Seigneur concernant la décision
qu’il faudra prendre.
Savez-vous que les apôtres écrivirent leurs épîtres exactement
de cette façon ? La Première épître de Paul aux Corinthiens en
est une excellente illustration. Paul confrontait de nombreux
problèmes dans cette Église, relatifs au sectarisme, à la disci-
pline, au mariage, à la doctrine de la résurrection, etc. Il existait
des problèmes de tout genre et de toute description. Que fit-il ?
Sur son cœur, il amena au Seigneur toutes ces questions ainsi
que tous les frères et toutes les sœurs de cette Église, et dans
Sa présence, il les lut avec la lumière des Écritures. Cela n’est-il
pas la vérité ? Alors qu’il les lisait ainsi à la lumière de la Parole,
Paul réalisa la nature de la situation et découvrit la réponse. Il
reçut un jugement, une décision venant du Seigneur, et ensuite
écrivit la Première épître aux Corinthiens. Considérez toutes les
épîtres. Tous les livres écrits par les apôtres furent produits de
la sorte. Ils ne les écrivirent absolument pas après s’être assis
un long moment à lire et à raisonner. Parmi les enfants de Dieu
surgissait toujours une situation qui requérait une réponse, une
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (III) 137

parole du Seigneur. Ensuite, les apôtres en tant que sacrificateurs


accomplissant leur ministère amenaient tous ces problèmes ainsi
que tous les enfants du Seigneur dans la présence de Dieu. Ils
étudiaient le problème dans Sa présence, lisant les croyants un
par un à la lumière des paroles du Seigneur. De cette façon, ils
recevaient la lumière, les mots, les phrases et les pensées du
Seigneur. Ensuite, ils écrivaient des lettres qui révélaient aux
saints la pensée du Seigneur.
Tel est un des principes dominants. Le premier d’entre eux
consiste à la présence du Seigneur dans la colonne de nuée et
la colonne de feu, et le second est le sacerdoce sous l’onction avec
l’aide de ces deux objets étonnants : l’ourim et le toummim.
Frères et sœurs, si vous venez me raconter certains de vos
problèmes avec d’autres, que dois-je faire ? Je dois exercer mon
esprit et vous amener, ainsi que toute autre personne impliquée,
au Seigneur. Avec amour, je dois vous porter avec ces autres
frères et sœurs sur mon coeur, en mon sein, devant le Seigneur
et dire : « Seigneur, je T’apporte quelques chers frères et sœurs.
Illumine-les. Donne-moi Ta lumière à leur sujet. » À la lumière
de la Parole, je devrais pouvoir vous lire, lire votre intelligence
et vos émotions, vos pensées, vos motifs et vos actions. Je devrais
lire votre problème et maintes choses vous concernant. Après
cette lecture lettre par lettre, j’obtiendrai petit à petit un mot,
puis un autre. Finalement, je recevrai une phrase, puis tout un
message. Le Seigneur me donnera de connaître Sa pensée à votre
sujet.
Si vous êtes un frère responsable, vous faites face à un grand
nombre de problèmes dans l’Église, et chacun d’eux vous donne
l’occasion de pratiquer ce ministère sacerdotal. Parfois, un frère
vient pour vous faire part de son problème avec son père qui est
également un frère dans le Seigneur. Il vous demande ce qu’il
doit faire. Le jour suivant, une sœur vient peut-être vous raconter
les difficultés qu’elle a auprès de sa belle-sœur qui est aussi une
sœur dans l’Église. Que faire ? Leur conseillez-vous d’aller au
tribunal et de consulter un juge ? Bien entendu, vous ne pouvez
pas leur dire une telle chose. Le seul moyen est celui que je viens
de vous décrire. Vous devez avoir un cœur, un pectoral ; vous
138 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

devez avoir de l’amour. Portez ces saints ainsi au Seigneur.


Exercez votre esprit et lisez-les face au Seigneur. Lisez d’abord
le père, et ensuite le fils. Lisez leurs habitudes, leur nationalité,
leur caractère, leurs pensées, leurs éducations — non pas au
moyen de vos pensées naturelles, mais grâce à la lumière de la
Parole. Lisez toutes ces choses. Après votre lecture, vous recevrez
les phrases, puis petit à petit, le message. Vous obtiendrez du
Seigneur une parole qui vous révélera Ses pensées. Ensuite, vous
serez en mesure de parler au fils et au père. Procédez de manière
identique avec la sœur et sa belle-sœur. Vous serez capable de
leur déclarer : « Voici la pensée du Seigneur ; priez à ce sujet. »
Vous avez reçu le jugement et la décision du Seigneur. Tel est
le tribunal du peuple de Dieu. Nous avons vraiment besoin d’un
tribunal comme celui-ci. Nous avons besoin d’un tribunal local
représentant la cour suprême céleste. Le tribunal n’est autre que
le sacerdoce sous l’onction du Saint-Esprit avec l’ourim et le
toummim.
Qu’un groupe d’enfants de Dieu collaborent pour servir le
Seigneur collectivement est loin d’être insignifiant. Cela n’est pas
si simple. Considérez votre propre famille. N’y existe-t-il pas une
sorte de tribunal familial pour régler tous vos problèmes ? Quel
est le tribunal familial de l’Église ? C’est simplement le sacerdoce,
la communion avec le Seigneur sous l’onction du Saint-Esprit qui
permet de lire tous les frères et toutes les sœurs à la lumière
de la Parole. C’est ainsi que nous recevons un jugement et
prenons une décision à propos de chaque situation. Tous nos
problèmes et toutes nos questions se règlent ainsi, et non pas à
force de discussions, de consultations, de raisonnements et
d’ententes auxquels recourent les politiciens ou les juges de ce
monde. Tout est résolu au moyen de la communion et de l’onction,
en lisant dans l’amour les circonstances, la nature et la vie
quotidiennes des croyants, grâce à la lumière de la Parole du
Seigneur.

LES RÈGLES QUI RÉGISSENT UNE VIE SAINTE

Le troisième principe dominant est celui des règles qui


régissent une vie sainte. Que sont-elles ? Dans le Lévitique, nous
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (III) 139

trouvons les offrandes, le sacerdoce et de nombreuses règles. Ce


livre peut se diviser en trois parties : la première qui a trait aux
offrandes, des chapitres 1 à 7 ; la seconde qui concerne le
sacerdoce, des chapitres 8 à 10 ; et la dernière, où il est question
de nombreuses règles, du chapitre 11 à la fin. Il existe toutes
sortes de règles relatives à une vie, à une manière de vivre,
sainte. Nous ne pouvons maintenant les étudier toutes dans le
détail. Si cela était possible, nous verrions combien elles sont
intéressantes, tendres et remplies de sens. Beaucoup de ces règles
concernent ce qui est pur et ce qui ne l’est pas, ce qui est séparé
des choses communes et mondaines et ce qui ne l’est pas,
comment agir et ne pas agir. Toutes sont des règlements pour
vivre une vie sainte.
Nous pouvons les résumer dans un but de simplifier selon trois
principes secondaires. Le premier tient au fait que nous sommes
le peuple qui appartient au Seigneur. C’est un principe secondaire
qui doit nous gouverner. Rappelez-vous que vous appartenez au
Seigneur, que vous êtes Son peuple. Si vous vous souvenez de ce
fait, vous serez préservé de bien des choses. Croyez-vous pouvoir
aller au cinéma lorsque vous vous rappelez être un enfant de
Dieu ? Cette pensée seule vous empêchera de vous y rendre.
Croyez-vous pouvoir vous quereller avec autrui tout en vous
souvenant que vous appartenez au Seigneur ? Essayez ! Puis
voyez ce qu’il adviendra de votre dispute.
Un jour, en Orient, je demandai à un pousse-pousse de me
conduire à un certain lieu. Il m’annonça que cela coûterait
vingt-cinq francs, ce que j’acceptai. Une fois à destination, je vis
toutefois que je ne possédais qu’un billet de cinquante francs que
je lui donnai, puis attendis la monnaie. Après avoir cherché dans
ses poches, il finit par dire qu’il était désolé, car il n’avait que
vingt francs en poche. Telle est la façon dont ces gens nous
trompent. Je commençai à me disputer avec lui, quand soudai-
nement je me souvins que j’étais un enfant de Dieu. Ceci me fit
abandonner ma querelle et me poussa à dire : « Très bien, très
bien, oublions ces cinq francs, cela n’a pas d’importance. »
Comment pouvais-je, étant un fils de Dieu, me quereller avec un
pousse-pousse ? Quelle honte pour le nom du Seigneur.
140 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

Chaque fois que vous êtes sur le point de faire quelque chose,
souvenez-vous que vous êtes un des enfants de Dieu. Ne contestez
pas en disant que ce point de vue est trop légal. Nous avons
besoin de ce genre de légalité. Quelquefois, surtout en Orient,
les sœurs portent des robes qui ne conviennent pas à une enfant
de Dieu. Si seulement elles se souvenaient qu’elles Lui appar-
tiennent, cette seule pensée les empêcherait de porter de tels
vêtements. Elles oublient simplement qu’elles sont des enfants
du Seigneur, et par conséquent, s’habillent comme des enfants du
diable. Se souvenir que nous sommes le peuple du Seigneur est
le premier des principes secondaires des règles qui régissent une
vie sainte.
Le second de ces principes a trait à notre séparation de ce
monde. Le Seigneur déclara : « Je vous ai séparé de tous les
peuples. » Le Seigneur nous a mis à part de tous les peuples du
monde. Nous ne pouvons pas agir comme eux, ni parler comme
ils le font, ni posséder ce qu’ils possèdent. Très souvent, je me
suis rendu dans un grand magasin et fus incapable d’acheter
quoi que ce soit. Je ne pouvais que me secouer la tête et dire :
« Non, rien ici ne m’est destiné, car j’ai été mis à part. »
J’ai essayé de trouver une paire de chaussures à Seattle, à
San Francisco, et à Los Angeles. Tant de styles sont étranges et
modernes ; il est donc plutôt difficile de trouver quelque chose
de convenable à un enfant de Dieu. Si j’étais obligé de porter
certaines de ces chaussures, je crains que je ne serai plus en
mesure de monter sur l’estrade et de dispenser le ministère aux
enfants du Seigneur. Oh ! que de choses mondaines sont en vente
dans ces grands magasins ! Si toutes les personnes de ce monde
se convertissaient et se souvenaient qu’elles font partie du peuple
de Dieu, étant séparées du monde, tous les grands magasins
feraient faillite. Ils ne feraient plus d’affaires. Malheureusement,
la plupart des gens ne sont pas convertis, et plus regrettable
encore, ceux que le Seigneur a convertis ne sont pas encore
séparés de ce monde. Voici l’un des principes qui doit nous
gouverner. Ne dites pas que ceci est trop légal. Nous devons faire
preuve d’une telle légalité.
Le troisième principe secondaire est que le Seigneur est saint,
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (III) 141

et que nous aussi devons donc être saints. Le Seigneur est séparé
de toute chose et en est différent. Or, nous aussi sommes appelés
à être sanctifiés, séparés de toute chose. Nous devons en toute
chose être saints tout comme Il est saint.
Ces trois principes secondaires compose un des principes
dominants. Il s’agit des règles qui régissent une vie sainte.
Quelles sont-elles ? Tout d’abord, souvenez-vous que vous êtes
un enfant du Seigneur. Ensuite, que vous avez été mis à part
de ce monde ; et enfin, que votre Dieu est un Dieu saint et que
vous devez être tout aussi saint que Lui. Ces trois règles
devraient gouverner toute chose dans votre vie.
En conclusion, la présence du Seigneur nous guide en tant
que groupe. Que nous devions partir ou demeurer où nous
sommes, nous le savons grâce à la présence du Seigneur. Rien
d’autre que Sa présence doit nous guider. Ceci est le premier
principe dominant. Ensuite, s’il y a des problèmes parmi nous,
ne recherchons pas une solution qui soit fondée sur nos
observations. Parmi nous se trouve le tribunal du sacerdoce.
Grâce à la communion parmi nous avec le Seigneur sous l’onction
du Saint-Esprit, et par l’étude dans l’amour de tous les frères
et toutes les sœurs à la lumière de la Parole, nous pouvons
obtenir le jugement approprié et prendre la bonne décision. Cela
constitue le second principe dominant. Quant à notre vie
quotidienne et à toutes les activités qui la remplissent, nous
devons toujours être gouvernés par le souvenir que nous sommes
les enfants du Seigneur, que nous sommes séparés de ce monde
et que nous devons être saints tout comme le Seigneur est saint.
Tel est le troisième principe dominant. Si ces principes nous
gouvernent, nous serons à la fois préparés et qualifiés pour
progresser et posséder le bon pays ; nous serons rendus capables
d’entrer dans l’aspect tout-inclusif de Christ.
C HAPITRE D OUZE

COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS

IV. PAR LA FORMATION D’UNE ARMÉE

Références bibliques : Nm 1.1-4, 17-18, 52-53 ; 2.1-2 ; 4.3 ;


8.23-26 ; 26.1-2, 52-56, 63-65
Nous avons déjà vu de nombreux éléments relatifs à l’entrée
dans le bon pays. Tous sont reliés à la jouissance de Christ, tout
d’abord en tant que l’agneau pascal, ensuite en tant que l’arche
élargie par le tabernacle et comprenant les offrandes et le
sacerdoce. Rendus à ce point dans notre expérience, nous sommes
plutôt mûrs ; aussi, nous avons une position qui nous permet
d’assumer certaines responsabilités. C’est à cette étape-ci que
nous sommes capables de fonctionner dans le sacerdoce, ce qui
signifie que nous pouvons servir Dieu dans une certaine mesure.

D’EXODE À NOMBRES

Tout dans le livre de l’Exode est présenté de manière


progressive. Du point de départ, où les enfants d’Israël ont joui
de Christ en tant que l’agneau pascal, au jour où ils ont dressé
le tabernacle parmi eux, ils ont progressé. C’est alors qu’ils ont
joui de Christ en tant que le témoignage de Dieu, et qu’à cette
étape précise ils ont pu assumer la responsabilité des sacrifica-
teurs devant Dieu. Tel est le livre de l’Exode.
Dans le livre suivant, le Lévitique, Christ est présenté en tant
que de nombreuses offrandes pour notre jouissance. Par elles, le
peuple de Dieu peut se réjouir de Christ de façon beaucoup plus
complète qu’auparavant et est ensuite à même d’assumer toute
la responsabilité du sacerdoce et de réaliser toutes les règles
divines relatives à une vie sainte. Nous avons vu que le Lévitique
se compose de trois sections dont la première présente les
144 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

offrandes ; la seconde, le sacerdoce ; et la troisième, les principes


divins pour mener une vie sainte.
Après le Lévitique, prenons en considération le livre des
Nombres. La plupart des interprétations et commentaires de cette
partie des Écritures expliquent que Nombres est un livre
entièrement consacré au dénombrement des enfants d’Israël et
à leur errance. Apparemment, cela est vrai, mais essentiellement,
cela est faux. De tels éléments existent certainement, mais selon
les principes et le point de vue spirituel, ce livre documente de
glorieux faits, notamment la formation de l’armée divine. Uni-
quement après les expériences d’Exode et de Lévitique, le peuple
de Dieu peut-il être formé en une armée préparée à combattre
pour Lui. Combien il est glorieux qu’un groupe des enfants du
Seigneur puisse devenir une armée pour le Seigneur sur cette
terre. Que ce même peuple soit celui qui prendra possession du
pays est d’autant plus glorieux. Ceux qui sont capables de mener
le combat pour Dieu prendront possession du pays, puis se le
partageront.
Dans le livre des Nombres, le peuple d’Israël fut dénombré à
deux reprises. Il fut tout d’abord dénombré afin de former une
armée pour livrer le combat. Ensuite, il fut de nouveau dénombré,
non seulement comme simple armée pour la lutte, mais aussi en
tant qu’un peuple appelé à hériter du bon pays et à se le partager.
Ceux qui partagent le pays sont ceux qui mènent le combat. Nous
réalisons donc dans ce livre, non seulement le dénombrement et
l’errance de ce peuple, mais aussi le fait glorieux de sa formation
en une armée et sa destinée à hériter du bon pays.

DE L’AGNEAU À UNE ARMÉE — UNE LISTE DE


VÉRIFICATION

Par quel moyen faut-il donc prendre possession du bon pays ?


Ce n’est pas très simple. Énumérons et revoyons les étapes à
franchir. Tout d’abord, nous devons jouir de Christ en tant que
l’agneau rédempteur, Le recevoir comme notre Sauveur. Nous
devons passer par le jugement de Dieu. Telle est la première
étape. Si nous l’avons franchie, indiquons ce fait en cochant
cette étape sur notre liste. Quel est le second pas ? Quitter
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (IV) 145

l’Égypte et jouir de Christ en tant que notre manne quotidienne,


notre approvisionnement de vie de chaque jour. Bien entendu,
puisque nous ne pouvons pas manger sans boire de l’eau, en
même temps, il nous faut jouir de Christ comme le rocher d’où
s’écoule l’eau vive. Nous jouissons de la manne et du rocher avec
l’eau vive. Ceci est-il votre expérience quotidienne ? Beaucoup
d’entre vous peuvent répondre affirmativement avec assurance.
Chaque jour, vous vous réjouissez de Christ en tant que votre
nourriture et votre boisson. Si ce n’était pas le cas, vous ne
pourriez ni vivre ni avancer ; vous ne pourriez pas continuer
votre vie chrétienne. Jour après jour, nous devons nous réjouir
de Christ en tant que notre nourriture et notre eau vive ; nous
avons besoin de manger et de boire quelque chose. Quand nous
nous rencontrons le matin, au lieu de nous saluer l’un l’autre
par un « bonjour », demandons-nous : « Avez-vous mangé ? » Je
préfère ce genre de salutation. Frère, avez-vous mangé ce matin ?
Sœur, avez-vous bu quelque chose ce matin ? Certains d’entre
vous peuvent répondre qu’ils ont pris trois bons repas aujourd’hui.
Loué soit le Seigneur ! Déclarons à tous que chaque jour nous
nous nourrissons de Christ. Nous Le mangeons et Le buvons. Si
telle est notre expérience, cochons-la sur notre liste.
Passons maintenant à la troisième étape. Y a-t-il un taber-
nacle là où vous vivez ? Jouissez-vous de Christ en tant que le
centre, le témoignage de Dieu, parmi vous ? Avez-vous réellement
une expérience solide de Christ en tant que la manifestation et
l’explication de Dieu, et expérimentez-vous l’élargissement de
Christ, le tabernacle, en tant que l’expression véritable de Dieu
parmi vous ? Est-ce là la réalité dans votre localité ? Y trouvez-
vous un tabernacle avec ce Christ, pas seulement comme un
agneau ou la manne quotidienne, mais comme le témoignage de
Dieu ? Ou bien rencontrez-vous des difficultés à ce niveau ? En
d’autres termes, y a-t-il un groupe de saints dans votre ville qui
expérimente Christ en tant que la manifestation de Dieu et y
a-t-il Son accroissement, l’Église, en tant que Son expression
véritable ? Que répondez-vous ? Peut-être certains commencent
à faire cette expérience. Le cas échéant, que le Seigneur en soit
146 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

loué ! Peut-être le plus grand nombre doit confesser n’avoir


aucune expérience de cette étape particulière.
La première étape est bien sûr facilement franchie. La seconde
l’est peut-être moins. Quant à la troisième, nous rencontrons un
problème considérable. De fait, l’expérience de l’arche avec le
tabernacle est rare. Comment y remédier ? Frères et sœurs, nous
devons prier. Vous qui vivez dans une même ville devez vous
réunir et prier à ce sujet. Priez que le Seigneur vous révèle
Christ, le témoignage de Dieu, et vous permette de L’expérimen-
ter en tant que votre centre et en tant que l’Église, l’élargissement
de Lui-même, Son expression. Il ne s’agit pas ici d’un enseigne-
ment à ajouter à votre mémoire. Vous devez réaliser quelle est
votre situation devant le Seigneur et venir à Lui pour régler
cette question. Priez qu’un tabernacle spirituel soit dressé dans
votre localité, qu’il y ait un nouveau commencement. Ceci n’est
pas une chose insignifiante, mais un tout nouveau commence-
ment. À un certain moment, quelque chose de nouveau doit
prendre naissance parmi vous. Préalablement, vous aviez joui de
Christ seulement en tant que l’agneau, la manne et, au plus, en
tant que le rocher avec l’eau vive. Désormais, vous devez vous
réjouir de Lui de façon nouvelle, à un autre niveau, afin que
l’Esprit ait un nouveau commencement parmi vous. Vous devez
parvenir au « premier jour du premier mois » de la seconde
année, afin que le tabernacle, l’Église, soit dressé au milieu de
vous (Ex 40.2). Tel est le nouveau commencement de la seconde
étape. Vous avez déjà commencé la première étape au début de
la première année. À présent, commencez la seconde étape au
début de la seconde année. Vous devez progresser afin de posséder
Christ en tant que votre centre, et le tabernacle en tant que Son
expression érigé dans votre localité.
Passons à présent à la quatrième étape. Supposons que le
tabernacle est dressé. Nous devons donc poursuivre et expéri-
menter Christ de façon beaucoup plus riche, en tant que toutes
les offrandes : le sacrifice de culpabilité, le sacrifice pour le péché,
le sacrifice de communion, l’offrande de fleur de farine et
l’holocauste.
La cinquième étape est celle de l’expérience de Christ en tant
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (IV) 147

que le souverain sacrificateur afin que nous puissions prendre


la charge du sacerdoce. Pouvez-vous affirmer qu’un vrai sacerdoce
existe dans votre localité ? Vous avez peut-être pu cocher toutes
les étapes précédentes sur votre liste, mais pouvez-vous cocher
celle-ci ? Cette expérience est plus profonde que les autres.
La pensée, la ligne, du Saint-Esprit progresse et s’améliore
sans cesse au fil des Écritures. De la première étape à la
cinquième, nous remarquons une amélioration, une concrétisation
et un approfondissement progressifs et réguliers. Mais si nous
parlons honnêtement au Seigneur, nous devons confesser qu’il
est assez difficile de passer à la cinquième étape. Peu de groupes
d’enfants du Seigneur réalisent un jour le sacerdoce. Y a-t-il un
sacerdoce dans votre ville ? Prenez le temps nécessaire de
considérer chacune de ces étapes énumérées une par une.
Ensuite, vous saurez où vous vous situez.
À l’époque actuelle, il est difficile de trouver un seul groupe
d’enfants du Seigneur qui soit parvenu à cette étape, ayant joui
de Christ en tant que le souverain sacrificateur à tel point que
ces personnes ont endossé le sacerdoce. Nous déclarons dans nos
prières : « Ô Seigneur, Tu es notre souverain sacrificateur ! »
Mais ce ne sont là que des paroles sans appui dans notre
expérience. Nous avons trop peu expérimenté Christ en tant que
le souverain sacrificateur pour être prêts à assumer le sacerdoce.
Nous devons savoir ce que le sacerdoce signifie pour nous et pour
Dieu.
Nous abordons à présent la sixième étape. Il nous faut être
formés en une armée, ce qui constitue un autre développement.
Nous tous, étant un groupe d’enfants du Seigneur, devons devenir
une armée afin de mener le combat pour Lui sur cette terre. Oh !
combien ceci est terrible ! Si cela vous frappe de terreur, vous
risquez de faire demi-tour. Il s’agit véritablement d’un sujet
portant une signification universelle.
Frères et sœurs, prenez tous ces points avec le plus grand
sérieux. Priez ensemble : « Seigneur, T’avons-nous expérimenté
un peu comme l’arche, le témoignage de Dieu, avec son élargis-
sement en tant que Ton expression ? » Vérifiez auprès du
Seigneur et apprenez par Sa grâce à appliquer Christ dans cet
148 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

aspect même. Ensuite, demandez au Seigneur : « T’avons-nous


expérimenté en tant que le souverain sacrificateur au point où
nous sommes capables d’assumer le sacerdoce parmi Ton peu-
ple ? » Par la grâce du Seigneur, apprenez et expérimentez cette
réalité. Appliquez Christ en tant que la vie sacerdotale.

LES QUALIFICATIONS PERMETTANT DE FORMER L’ARMÉE

Après le sacerdoce, il nous faut la formation de l’armée. En


assumant le sacerdoce nous pouvons devenir une armée spiri-
tuelle chargée de combattre pour les intérêts du Seigneur sur
terre. Toutefois, certaines qualifications sont nécessaires pour
permettre la formation d’une telle armée. Tout d’abord, chaque
recrue doit fournir sa généalogie spirituelle et non pas physique,
bien sûr. Aucune généalogie physique ne suffirait à cela. Il nous
faut une généalogie spirituelle. Les enfants d’Israël devaient
annoncer leur ascendance, indiquant qui était leur père, à quelle
famille et à quelle tribu ils appartenaient. S’ils étaient incapables
de fournir leur généalogie, ils devaient se retirer et ne pouvaient
pas faire partie de l’armée. Vous devez posséder la vie spirituelle.
Êtes-vous né de nouveau ? Si cela est le cas, donnez-nous votre
généalogie. Au moins, donnez-nous le nom de votre père. Cela
sert à certifier votre nouvelle naissance. Avez-vous l’assurance
de posséder la vie spirituelle ? Êtes-vous un vrai Israélite ? Nous
devons être sûrs d’être nés de nouveau.
Récemment, je discutais avec un jeune frère. Je lui demandai
son âge et il répondit qu’il avait treize ans. Ensuite, je lui
demandai quand il fut sauvé et il répondit qu’il le fut à
l’âge de neuf ans. « Comment sais-tu que tu a été sauvé ?
m’enquérai-je. — Parce que j’ai rencontré le Saint-Esprit ; à l’âge
de neuf ans, j’ai rencontré le Saint-Esprit. » Il était en mesure de
me donner une généalogie spirituelle prouvant qu’il était né
de nouveau. Il possédait la vie d’un vrai Israélite. Il avait eu
un commencement. Voici la première condition à remplir si vous
souhaitez faire partie de l’armée.
Considérons à présent la seconde condition. Vous avez la
naissance et la vie, mais il vous faut une certaine croissance ;
vous devez avoir vingt ans (Nb 1.3). Un soldat doit être une
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (IV) 149

personne ayant mûri dans la vie. On ne peut pas envoyer un


bébé au champ de bataille. Nous devons avoir grandi dans la vie
spirituelle et atteint notre vingtième année. Il s’agit là de la
croissance et de la maturité de la vie spirituelle. Pouvez-vous
déclarer que certains parmi vous sont vraiment mûrs et sont
capables de tenir ferme pour mener le combat pour le royaume
de Dieu ? On trouve de nombreux chrétiens dans de multiples
endroits, mais ils sont semblables à des enfants jouant avec les
choses spirituelles. Ils sont très jeunes. Ils sont en mesure de
vous fournir leur généalogie spirituelle, mais ils n’ont pas grandi.
Pour rendre les choses encore plus difficiles, bien qu’étant
nourrissons, ils se croient supérieurs à tous.
Un jour, la petite fille d’un frère me dit : « Ne m’appelez pas
bébé, je suis grande ! » Elle n’avait que trois ans, mais aimait
penser qu’elle était grande. Pouvez-vous envoyer une telle enfant
à la guerre ? Ce serait ridicule ! Nous devons grandir dans la
vie spirituelle et atteindre un certain niveau qui nous permettra
de devenir une armée prête à mener le combat pour le royaume
et le témoignage de Dieu.
Permettez-moi d’insister sur le fait que ceci n’est pas un
enseignement. Priez à ce sujet. Priez et souvenez-vous que vous
devez grandir pour atteindre une certaine maturité. Ce niveau
de maturité ne peut jamais être abaissé. Vous devez grandir
jusqu’à ce que vous l’atteigniez. Je dis bien grandir, pas vieillir.
Si vous vieillissez, vous serez démobilisé ; vous serez mis à la
retraite du service spirituel. Il vous faut simplement progresser,
et non pas vous détériorer. Vous devez tenir ferme dans l’armée
dès l’âge de vingt ans jusqu’à soixante ans, étant rempli
d’expérience, mais sans aucune décrépitude. Certaines personnes
n’ont pas encore grandi et sont pourtant déjà vielles. Elles sont
de vieux jeunes gens. Nous devons grandir pour atteindre une
certaine maturité de vie afin d’être formés en une armée. Telle
est notre seconde qualification.
La troisième consiste en ce que les enfants d’Israël se placent
sous l’étendard de leur propre maison. Ceci signifie que vous
n’avez pas le choix. Si vous venez de San Francisco, vous devez
demeurer sous l’étendard de San Francisco. Si vous venez de Los
150 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

Angeles, il vous faut rester sous l’étendard de cette ville. Vous


n’avez aucun choix. Peut-être êtes-vous né à Los Angeles, mais
n’étant pas très satisfait des frères et sœurs dans cette ville,
vous souhaitez déménager. Vous croyez que vous serez plus
heureux avec les saints de San Francisco. Mais le Seigneur vous
demande de retourner dans la maison de votre père ; de revenir
sous l’étendard de cette maison. Ceci signifie que votre goût
personnel, vos propres désirs et vos choix doivent être subordonnés
à ceux du Seigneur. Il n’y a pas de place pour des choix personnels
parmi le peuple de Dieu. Je n’ai pas le droit de dire que
j’appartiens à la tribu de Judah, mais que je ne l’aime pas, et
que je préfère celle de Benjamin. Je dois rester sous l’étendard
de Judah. Mon désir personnel a besoin d’être limité.
Observons la situation actuelle parmi les enfants du Seigneur.
Que de confusion ! Ceux qui appartiennent à la tribu de « Judah »
se placent sous l’étendard de « Benjamin », et ceux de « Benja-
min » se sont déplacés chez « Manassé ». Quel chaos ! Une armée
ne peut être formée dans de telles conditions. Nous avons besoin
de la vie, puis de la croissance, et ensuite d’être limités par
l’étendard de la maison de notre père. C’est une leçon très dure
que nous devons apprendre.
En quatrième lieu, nous devons être en ordre. Considérons
l’image des enfants d’Israël. En leur centre se trouvait l’arche
avec son agrandissement, le tabernacle. Autour de ce dernier,
les campements des Lévites étaient dressés, famille par famille.
Ensuite, autour d’eux, les douze autres tribus avaient disposés
leurs tentes. Toutes observaient un ordre précis. Chaque tribu
avait sa place. Il était prescrit que certaines tribus camperaient
à l’est, d’autres au sud, d’autres à l’ouest, et d’autres encore au
nord. L’ordre institué par le Seigneur implique le sujet de la
soumission. Si nous tenons à garder l’ordre, nous devons
apprendre à nous soumettre. Nous devons tous nous soumettre
à quelqu’un ; sans quoi l’armée ne peut être formée. Lorsque
nous croissons dans la vie au point de devenir l’armée de Dieu
afin de combattre pour Son royaume, nous serons spontanément
soumis. Chacun de nous se soumettra aux autres. Nous
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (IV) 151

observerons alors un ordre divin parmi nous ; et de là, une armée


sera formée.
Telle est la façon par laquelle nous pouvons prendre posses-
sion du bon pays, du Christ tout-inclusif. Vous ne pouvez
emprunter aucun autre chemin. Il en existe un seul qui consiste
à jouir de Christ en tant que l’agneau, la manne, le rocher avec
l’eau vive, l’arche avec le tabernacle, les offrandes, le sacrificateur
dans le but d’assumer le sacerdoce, et enfin à grandir pour
devenir une armée.
La cinquième qualification, c’est que nous devons toujours
demeurer frais et jeunes. Dès que nous commençons à vieillir, nous
devons être renouvelés. Au moment du second dénombrement, tous
ceux qu’on avait comptés dans le premier dénombrement avaient
vieilli. Aussi, le peuple devait de nouveau être compté. Les vieux
périrent et les jeunes entrèrent sur la scène. Ceux qui peuvent
former l’armée et partager le bon pays sont les enfants de Dieu
qui demeurent jeunes et frais.
De fait, tous les enfants d’Israël ne firent pas partie de
l’armée. Les femmes n’étaient pas qualifiées. Une femme, dans
les Écritures, est un vase plus faible (1 P 3.7). Elle typifie les
personnes faibles parmi les enfants du Seigneur. Et il y avait
les personnes de moins de vingt ans ; elles n’étaient pas mûres.
Ce n’est très certainement pas tout le monde qui est qualifié
pour entrer dans l’armée. Ne vous attendez pas à ce que tous
les frères et toutes les sœurs parmi vous soient inclus dans
l’armée. Seuls deux ou trois, quatre ou cinq, neuf ou dix y
entreront peut-être. Il n’y aura peut-être qu’un petit groupe, un
noyau. Mais loué soit le Seigneur, tant que quelques-uns ont
véritablement la croissance dans la vie, vous possédez le
fondement vous permettant d’être formés en une armée. Vous
pouvez dire au Seigneur que vous vivez dans cette ville dans le
but de devenir une armée afin de livrer le combat pour Lui.
Toutefois, voyons clairement qu’avant de pouvoir devenir une
armée, nous devons assumer le sacerdoce. Considérez ce
tableau : au centre, nous voyons l’arche avec le tabernacle.
Autour de ce dernier, nous trouvons le sacerdoce, lui-même
entouré par l’armée. Nous devons nous déplacer du centre vers
152 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

la circonférence. Si nous ne savons pas conserver notre commu-


nion avec le Seigneur, nous serons incapables de nous battre.
Le combat spirituel dépend toujours de la communion spirituelle.
En maintenant le sacerdoce, nous serons à même de lutter. En
perdant notre communion avec le Seigneur, nous ne pourrons
rien faire contre l’ennemi qui alors nous vaincra.
Dans Nombres 4.4, 30, 35, 39 et 43, le terme « service », relié
au sacerdoce, est le même en hébreu que celui traduit par
« prendre les armes » dans Nombres 26.2, relié au combat de
l’armée. Les sacrificateurs doivent rendre leur service dans le
tabernacle, mais il y est fait référence en termes guerriers. Alors
qu’ils servent, ils mènent le combat. En d’autres termes, le service
sacerdotal est la lutte même. Si aujourd’hui nous sommes
véritablement dans le sacerdoce, nous constituerons simultané-
ment l’armée. Se trouver en dehors du sacerdoce équivaut à être
hors de l’armée. Conserver le sacerdoce est égal à poursuivre le
combat. L’armée est toujours maintenue par le sacerdoce.
Possédons-nous une généalogie spirituelle ? Notre croissance
dans la vie spirituelle est-elle adéquate ? Acceptons-nous les
limitations imposées à nos goûts personnels, à nos désirs
particuliers, à nos choix propres parmi les enfants du Seigneur ?
Si nous répondons par l’affirmative, nous devons ensuite main-
tenir l’ordre par notre soumission et demeurer pleins de
fraîcheur. Après cela, nous serons capables d’assumer le sacer-
doce et d’être formés en une armée.
Oh ! frères et sœurs, combien ces expériences nous font
défaut ! En cochant ces qualifications sur notre liste, il semble
que lorsque nous parvenons à la cinquième étape, celle du
sacerdoce, il y a un obstacle. Si nous ne pouvons passer à travers
la cinquième étape, nous ne pouvons très certainement pas
parvenir avec succès à la sixième étape. Prions. Cherchons à
appliquer Christ en tant que le souverain sacrificateur et
apprenons à assumer le sacerdoce. Ensuite, nous pourrons faire
quelques progrès et devenir l’armée du Seigneur afin de combat-
tre pour le royaume de Dieu.
Prenons note d’un aspect supplémentaire. Pour servir dans
l’armée, nous devons avoir vingt ans, alors que pour servir
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (IV) 153

dans le sacerdoce, nous devons avoir trente ans. Le service


militaire dure de l’âge de vingt à soixante ans, mais le service
sacerdotal quant à lui dure de l’âge de trente à cinquante ans.
Tant dans l’armée que dans le sacerdoce, ceux qui servent doivent
être mûrs, sans signe de détérioration. Tous deux dépendent de
la croissance dans la vie. Considérons ceci très sérieusement.
Nous devons grandir. Dans le cas contraire, il n’y aura ni
sacerdoce ni armée parmi nous. Combien les enfants du Seigneur
ont besoin de grandir ! Puisse le Seigneur ouvrir nos yeux et
nous montrer à quel point il nous faut grandir dans la vie.
Seulement en grandissant pour atteindre un certain niveau
pourrons-nous assumer la responsabilité du sacerdoce et devenir
une armée. Seulement alors pourrons-nous être organisés spiri-
tuellement en un peuple ayant l’arche comme son centre, le
tabernacle comme son élargissement, et chacun maintenant un
ordre avec soumission. Quel tableau merveilleux ! Ensuite, nous
serons prêts à traverser le Jourdain et à prendre possession du
pays.
Nous avons beaucoup parlé du pays tout-inclusif, du Christ
tout-inclusif. Telle est la façon de le posséder, et d’y entrer. Tout
ce qui est rapporté dans les livres de l’Exode, du Lévitique et
des Nombres traite des étapes par lesquelles nous devons passer
pour posséder le bon pays. Nous pouvons y trouver six étapes.
Les deux premières sont relativement faciles à expérimenter.
Mais les quatre dernières nous posent un grand problème : la
tabernacle avec l’arche en son centre, les offrandes, le sacerdoce
et la formation de l’armée. Prions et exerçons-nous profondément
devant le Seigneur afin que nous puissions progresser dans la
vie spirituelle pour passer de l’expérience de Christ en tant que
l’agneau jusqu’à celles du sacerdoce et de l’armée.
C HAPITRE T REIZE

COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS

V. LES FACTEURS QUI S’Y OPPOSENT

Références bibliques : Lv 10.1-3 ; Nm 12.1-2, 9-10, 15 ;


13.25 ; 14.10 ; 16.1-3, 12-14 ; 21.5-6 ; 25.1-5 ; 26.63-65 ;
1 Co 10.1-6 ; Hé 4.11
Dans ce chapitre, nous aborderons l’aspect négatif plutôt que
l’aspect positif de la prise de possession du pays. Une telle
approche nous sera très bénéfique.

L’INDÉPENDANCE ET L’INDIVIDUALISME

Nous avons déjà vu que le peuple du Seigneur prend


possession du bon pays en tant qu’un groupe, et non à titre
individuel. Ceci signifie que personne agissant en solitaire n’est
capable de pénétrer dans ce pays. Ce n’est pas là la tâche d’un
individu seul, mais celle d’un groupe de personnes. Cette réalité
nous est maintenant très claire. À présent, je dois de nouveau
vous rappeler que le peuple du Seigneur doit avoir le tabernacle
pour pouvoir entrer dans ce pays. Le tabernacle est la première
chose que les enfants d’Israël dressèrent parmi eux, ce qui indique
de manière imagée que l’entrée dans le pays appartient à une
collectivité et non à un individu. Afin de posséder le bon pays,
nous devons être édifiés, unis en un seul corps en tant que le
tabernacle.
Nous avons vu très clairement que la jouissance de Christ
est une progression, un développement continu avec un com-
mencement et un processus à suivre, avec un moyen de
s’améliorer et d’avancer. Au début, nous jouissons de Christ en
tant que l’agneau. Ensuite, nous atteignons le point où Christ
est pour nous l’arche du témoignage avec son agrandissement,
156 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

le tabernacle. Cet agrandissement, cet élargissement de l’arche


est un groupe de personnes mélangées à Christ et édifiées
ensemble dans la nature divine. Elles sont édifiées en un Corps
unique qui est l’expression même de Christ, la manifestation et
le témoignage de Dieu. Nous devons voir clairement qu’à cette
étape précise ces personnes qui ont continuellement joui de
Christ sont un et ne sont plus simplement des individus. Par
leur jouissance de Christ, elles sont devenues un seul Corps.
Au tout début, il semble que nous jouissons de Christ de manière
privée et individuelle. Vous jouissez de Lui en tant que l’agneau
et moi de même. Chacun jouit de Christ chez soi. Nous jouissons
tous de Christ, mais en solitaire. Mais lorsque nous atteignons
l’étape du tabernacle dressé parmi nous et devenons l’expression
de Christ en jouissant de Lui davantage, notre séparation est
impossible. Nous devons nous réunir, être unis et édifiés
ensemble en tant qu’un Corps unique. Les quarante-huit plan-
ches ne peuvent jamais être separées. Si elles le sont, l’arche
n’a plus sa place au milieu d’elles en tant que leur contenu. Il
n’y aura plus de place pour l’arche en tant que le témoignage
de Christ.
Si nous tous en tant qu’un groupe d’enfants du Seigneur nous
efforçons à jouir de Christ plus substantiellement que par
l’agneau rédempteur et la manne quotidienne, jouissant de Lui
en tant que le témoignage de Dieu, nous devons être édifiés
ensemble en un seul corps qui est le tabernacle recouvert par la
plénitude de Christ. Nous devons être un. C’est à ce niveau que
quelque chose d’unifié doit paraître au sein des enfants du
Seigneur. Cette unité est le tabernacle en tant que l’élargissement
de l’arche. Nous ne pourrons jamais progresser très loin par
nous-mêmes, seuls, séparément et individuellement. Certes, à ce
titre, nous pouvons recevoir Christ notre Rédempteur et jouir de
Lui un peu chaque jour en tant que la manne, et même en tant
que le rocher d’où s’écoule un fleuve d’eau vive. Sans aucun doute,
un individu seul peut jouir d’une telle mesure de Christ. Mais il
est incapable d’avancer au-delà et de jouir de Christ de manière
plus substantielle en tant que l’arche du témoignage de Dieu,
sans parler du pays. Comparez l’arche et le pays. Considérez la
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (V) 157

taille de l’arche et l’immensité du pays. Quelle énorme différence !


Le pays est incroyablement et incommensurablement grand. Ses
dimensions sont la longueur, la largeur, la hauteur et la
profondeur de Christ ! Aussi, si nous ne pouvons pas jouir de
Christ en tant que l’arche, nous ne jouirons certainement pas
de Lui en tant que le pays. Ce n’est qu’après avoir été édifiés
ensemble avec le peuple de Dieu que nous sommes en mesure
d’expérimenter Christ comme l’arche. Nous ne pourrons jamais
progresser en demeurant une planche séparée des autres.
Au sein de l’édifice de Dieu, tous les nombres et toutes les
dimensions incluent les chiffres cinq et trois. Ceci est vrai pour
toute œuvre d’édification dans l’ensemble des Écritures, qu’il
s’agisse de l’arche de Noé, du tabernacle, du temple de Salomon
et du temple décrit dans Ézéchiel. Tous les édifices contiennent
les chiffres fondamentaux cinq et trois. Qu’est-ce que cela
signifie ? Le chiffre trois représente le Dieu trinitaire en
résurrection. En additionnant les chiffres quatre et un qui
signifient respectivement la créature et le Créateur, nous obte-
nons le chiffre cinq qui représente la créature plus le Créateur.
L’homme plus Dieu devient l’homme-Dieu qui porte une respon-
sabilité. Par conséquent, le chiffre cinq représente Dieu et
l’homme, l’homme et Dieu unis qui portent une responsabilité.
Dans toutes les dimensions du tabernacle les chiffres cinq et trois
sont présents, ce qui signifie que l’édifice de Dieu est constitué
par le Dieu trinitaire en résurrection mélangé à l’homme.
Remarquez maintenant que la largeur des planches ne fait pas
trois coudées, mais une coudée et demi, ou en d’autres termes,
la moitié de trois. Cela est des plus significatifs. Cela veut dire
que vous n’êtes pas une personne complète ; vous n’êtes qu’une
moitié, et avez besoin d’être joint à une autre personne. Le
Seigneur Jésus envoyait toujours Ses disciples par paire. Saul
et Barnabas furent envoyés ensemble plutôt que séparément.
Pierre et Jean servirent ensemble. Ils allèrent toujours deux par
deux. Si vous servez seul, vous n’êtes qu’une moitié.
Par exemple, lorsqu’un frère entre dans la réunion, nous
pouvons dire qu’il est une moitié. Lorsque son épouse le suit
158 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

quelques instants plus tard, elle est la seconde moitié. Lorsqu’ils


s’assoient ensemble, ils forment une unité complète.
Soyons profondément impressionnés par ce fait que chacun
de nous n’est pas complet, mais n’est qu’une moitié. Vous devez
être relié au Corps et ne pouvez pas être un simple individu. Si
vous êtes individualiste, vous serez inutile.
De nos jours, apprendre une telle leçon est plutôt difficile,
car l’accent est fortement mis sur l’indépendance et l’individua-
lisme, et les enfants du Seigneur ont été très influencés par ce
courant de pensée du monde. Or, l’indépendance est interdite
au peuple de Dieu, car si nous la pratiquons, elle nous conduit
à commettre un véritable suicide spirituel.
Supposons que mon oreille dise à mon corps : « Je ne veux
pas être unie à toi. Je veux être séparée et indépendante. » Cette
indépendance résulterait dans la mort de l’oreille. En tant que
membres du Corps du Seigneur, nous devons être joints à
d’autres, pas en théorie, mais en réalité et pratiquement. Cette
oreille doit être jointe à un peu de peau, elle-même jointe à un
autre membre qui l’est aussi à un autre, et ainsi de suite jusqu’à
ce qu’un corps soit formé. Aucun membre ne peut être indépen-
dant des autres. Nous devons voir cette réalité. Il ne s’agit pas
ici simplement d’une pensée ou d’un enseignement intelligent,
mais d’une réalité.
Cherchons à appliquer ce principe pratiquement et personnel-
lement. Vous êtes un membre du Corps de Christ. Loué soit le
Seigneur que nous avons été régénérés pour devenir les membres
de Son Corps ! Pouvez-vous me dire, pratiquement, à qui vous
êtes uni ? Êtes-vous en mesure de me fournir le nom d’un ou de
plusieurs frères avec qui vous êtes vraiment un ? Avec qui vous
êtes uni à la fois intérieurement et pratiquement ? Peut-être
répondrez-vous que vous êtes uni à la Tête du Corps. Mais si
mon pied répondait de la sorte, je conclurais qu’on l’a placé au
mauvais endroit, qu’on l’a pris de l’extrémité inférieure de mon
corps pour le joindre directement à ma tête. Or, ce n’est pas là
ce que Dieu a prescrit. Le Seigneur ne demanda pas à Pierre de
se déplacer avec Lui, formant ainsi une paire. Dieu ne demanda
pas à Paul de former une paire avec Christ. Vous devez être uni
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (V) 159

à une personne autre que Christ, à un membre autre que la


Tête.
Où que j’aille, chaque fois que cela est possible, j’aborde ce
sujet. Mais il est presque impossible de recevoir une réponse telle
que celle-ci : « Frère, remercions le Seigneur, car je suis très
clairement et pratiquement uni à un certain frère. » Si vous vivez
à Chicago, vous ne pouvez pas dire que vous êtes uni à tous les
saints à Chicago. Pratiquement, vous ne l’êtes pas. Si vous dites
cela, c’est que vous n’êtes uni à personne. Soyons uni de manière
spécifique à certains frères et sœurs, et soyons pratiquement
édifiés avec eux.
Supposons que le tabernacle se trouve parmi nous en ce
moment même avec ses quarante-huit planches, et que nous
demandions à la première planche à qui elle est jointe. Elle
répondrait sans hésitation qu’elle est unie à la seconde planche
et nous pourrions facilement constater ce fait. Ensuite, imaginons
que nous demandions à cette deuxième planche à qui elle est
jointe. Elle répondrait immédiatement que d’un côté elle est unie
à la première planche et de l’autre côté, à la troisième planche.
Elle serait capable de désigner des planches spécifiques auxquelles
elle est unie. Toutes les planches sont capables de répondre avec
précision, car elles sont toutes ajustées ensemble pour former
l’habitation de Dieu.
Frères et sœurs, si vous êtes à même de répondre que vous
êtes spécifiquement et pratiquement reliés et unis à certains
autres saints, c’est la plus grande merveille. Le cas échéant,
louons le Seigneur de tout cœur. Il bénira abondamment votre
localité.
Au cours des trente dernières années, je peux témoigner que
par la grâce du Seigneur j’ai été vraiment uni à d’autres frères
et sœurs. Si vous ou Satan me demandiez à qui je suis joint, je
désignerais certaines personnes sans hésiter. Je serais capable
de déclarer : « Je suis de fait, de manière spécifique et pratique
relié à tels frères et à telles sœurs dans le Seigneur. » Oh !
combien cela menace l’ennemi ! Combien il hait une telle réalité !
En tout lieu où deux ou trois saints sont vraiment unis ensemble,
cela est une merveille et un témoignage à tout l’univers. Deux
160 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

personnes qui ont été véritablement jointes ne peuvent plus être


séparées ; plus jamais elles ne pourront agir individuellement.
Oh ! combien nous devons apprendre cette leçon ! Telle est
la manière de posséder le bon pays, d’entrer dans l’aspect
tout-inclusif de Christ. Réalisez que votre progression s’arrêtera
si vous jouissez de Christ en solitaire. Tout au plus, vous pouvez
jouir de Lui en tant que l’agneau, la manne et le rocher. C’est
tout. Ensuite, c’en est fini de vous. Pour jouir de Lui davantage,
vous devez devenir une planche, une des nombreuses planches
qui sont unies l’une à l’autre. Comment pouvez-vous jouir de
Christ en tant que l’arche, le témoignage de Dieu, et en tant que
Son agrandissement, le tabernacle, sans préalablement être uni
à d’autres dans le tabernacle ? Si vous n’êtes pas édifiés dans le
tabernacle, vous êtes mis à part, et vous vous trouvez en marge.
Vous ne possédez rien qui appartienne à la jouissance plus
profonde et plus substantielle de Christ. Lorsque le tabernacle
fut dressé parmi les enfants d’Israël, le Seigneur ne se trouvait
ni dans les cieux ni dans le désert, mais Il se tenait dans le
tabernacle, dans la « tente de la rencontre ». Selon la réalité
spirituelle actuelle, nous trouvons Dieu au centre de l’édification
pratique des saints en Lui en tant que Sa demeure. Pour jouir
de Lui en tant que l’arche, vous devez devenir les planches unies
pour former le tabernacle. Il n’est pas qu’un agneau ; à présent,
Il est l’arche. Il n’est pas qu’un petit morceau de manne ; Il est
maintenant l’arche. Et où Le trouve-t-on en tant que l’arche ?
Dans le tabernacle.
Il est vraiment regrettable que tant de chrétiens ne sont
jamais entrés dans le tabernacle. Il y a vingt ans de cela, ils
jouissaient de Christ comme des petits morceaux de manne
chaque jour, et aujourd’hui, ils en sont encore au même stade,
n’ayant pas progressé. Cela leur suffit. Pourtant, profondément,
ils ne sont pas satisfaits. Vingt ans plus tôt, jouir de Christ en
tant que la manne les rendait vraiment heureux, mais plus
aujourd’hui. Ils étaient pleins de fraîcheur en ce temps-là, et
vivaient dans la nouveauté de la vie de Christ. Mais à présent,
lorsque vous les rencontrez, ils n’expriment que vieillesse ; leur
visage est couvert de rides. Ils racontent encore la même histoire :
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (V) 161

« Oh ! que le Seigneur est bon chaque jour en tant que la


manne ! » Mais alors qu’ils témoignent ainsi, vous sentez leur
vieillesse et percevez leurs rides. De fait, ils jouissent de Christ.
Cela est bien, mais c’est très vieux. Ce n’est plus doux ni frais.
Frères et sœurs, vous et moi devons aller de l’avant. Nous
devons progresser dans la jouissance de Christ. Il nous faut
posséder la nouveauté de vie et de l’Esprit, la fraîcheur et la
douceur d’une jouissance de Christ qui s’approfondit et s’enrichit
sans cesse. Si nous demeurons à cette étape de la jouissance
de Christ comme l’arche et qu’après deux ans nous racontons
encore notre expérience d’un tel Christ, nos interlocuteurs
percevront notre vieillesse. Si, au cours des années futures, nous
ne faisons que parler de Christ en tant que le témoignage,
l’explication et la manifestation de Dieu, notre vieillesse sera
certainement perceptible. Personne ne sentira un parfum doux,
mais plutôt une odeur rance. Si les petits enfants de deux ans
vous approchent et vous demandent comment vous allez, vous
êtes très heureux. Leurs paroles émanent de la fraîcheur et de
la nouveauté de la vie. Mais les mêmes paroles provenant d’une
personne de vingt-deux ans paraissent vieilles. Elles manquent
de fraîcheur et de nouveauté.
Avançons encore. Ne soyons pas satisfaits de notre état actuel.
Il reste encore devant nous tant de Christ dont nous pouvons
jouir. Or, en ce moment même, il est impossible de jouir de Christ
en tant que l’arche du témoignage si vous demeurez individua-
liste. Si cela est le cas, c’en est fini de vous. Vous avez atteint
l’impasse. Vous devez expérimenter une défaite qui vous poussera
à déclarer : « Seigneur, me voici. Je dois être joint, uni à certains
de Tes enfants. Seigneur, conduis-moi, indique-moi quels sont
ceux avec qui je dois être uni. J’habite cette ville ; je ne suis pas
dans la nouvelle Jérusalem. Montre-moi ceux avec qui, dans cette
localité, et dans l’âge présent, je dois être joint et lié de façon
pratique et précise. » Certains d’entre vous indiqueraient peut-
être leur souhait d’être joints à l’apôtre Paul ou à Pierre. Je suis
désolé, mais ils ne vivent plus sur terre. Il vous faut être uni à
ceux que le Seigneur a placés dans votre localité. Vous devez
vous soumettre au Seigneur. Peut-être vous présentera-t-Il un
162 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

frère étrange, vous demandant d’être uni à lui. Il ajoutera qu’il


est votre cher frère, celui avec qui vous devez être joint, ce à quoi
vous répondrez probablement : « Seigneur, il est trop bizarre.
Je suis incapable de l’accepter ! » Mais le Seigneur répliquera :
« C’est lui qui t’est destiné. Tu n’as pas le choix. Va et accepte-le. »
Apprenez cette leçon. Elle constitue la plus grande des bénédic-
tions, et nous devons tous l’apprendre afin de connaître l’édifice
véritable du Seigneur.
Je hais la situation actuelle qui existe au sein des enfants de
Dieu. Il semble presque impossible d’en trouver un seul qui
accepte de se soumettre à un autre. Faute de soumission, il n’y
a aucune édification. Dès que le tabernacle est dressé, la gloire
du Seigneur le remplit immédiatement. Pourquoi y a-t-il au-
jourd’hui tant de groupes d’enfants de Dieu, mais sans que la
gloire de Celui-ci soit jamais visible ? Parce qu’il n’y a ni
édification, ni union véritable, ni unité authentique. Vous pouvez
très bien vous réunir sans cesse avec le peuple de Dieu sans
jamais être uni à quiconque. Vous participez à une réunion après
l’autre, mais vous êtes individualiste — n’étant pas seulement
une personne individuelle, mais aussi individualiste. Aucune
édification n’a lieu entre vous et les autres, et à cause de cela,
vous n’êtes pas en mesure de jouir du Seigneur ni de L’expéri-
menter davantage. Vis-à-vis de l’expérience plus approfondie du
Seigneur, vous avez atteint une impasse. Je ne veux pas dire
par là que vous allez périr, mais que du point de vue de votre
expérience du Seigneur, vous n’avancerez plus jusqu’au jour où
vous serez disposé à être uni à d’autres. Ce jour venu, vous et
des enfants du Seigneur serez édifiés, et le tabernacle prendra
son existence dans votre localité. Vous jouirez de Christ de façon
beaucoup plus substantielle qu’auparavant ; vous jouirez de Lui
en tant que l’arche au sein du tabernacle.
Immédiatement après le tabernacle, ainsi que nous l’avons
vu, il est question du sacerdoce. Celui-ci n’est en aucun cas le
ministère ou le service d’un individu, mais celui du Corps.
Personne ne peut être un sacrificateur en étant seul. L’Ancien
Testament ne mentionne pas un tel sacerdoce. Le sacerdoce est
formé par une collectivité et non pas par un seul individu. Par
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (V) 163

vous-même en tant qu’individu, le sacerdoce n’existe pas. Vous


n’avez aucun fondement pour déclarer que vous êtes un sacrificateur
par vous-même. Mais si vous êtes uni à vos frères et sœurs, vous
pouvez donc déclarer : « Nous sommes des sacrificateurs. » En
revanche, en demeurant séparés les un des autres, juste tant
d’individus, vous ne pouvez absolument pas dire que vous êtes
des sacrificateurs. Considérez l’Ancien Testament qui est l’image
de la réalité. À cette époque, aucune personne ne pouvait agir
en solitaire et individuellement, tout en prétendant être sacrifi-
cateur. Le sacerdoce est un corps.
Ensuite, nous abordons l’étape de l’armée. Pourriez-vous
jamais constituer une armée si vous étiez le seul soldat ?
Certainement pas. Un nombre d’individus tous séparés les uns
des autres ne le pourraient non plus. Une armée doit être
constituée d’un ensemble de gens ayant reçu une formation et
agissant ensemble en tant qu’une unité. Certains insistent
aujourd’hui sur le fait qu’il est suffisant que deux ou trois
croyants se réunissent en le nom du Seigneur. Mais ce nombre
suffit-il pour former une armée ? Pour ce faire, il faut une
multitude de personnes — plus le nombre est grand, meilleur
c’est.
Si seulement deux ou trois frères et sœurs m’invitent à leur
parler, je le ferai avec joie. Ceci dit, après peu de temps, j’en
aurai terminé de mon entretien ; je n’aurai plus rien à dire. Mais
si vous me présentez une vaste assemblée de plusieurs centaines
ou plusieurs milliers de personnes, elle m’inspirera pendant des
heures.
Deux ou trois est une quantité insuffisante. Il nous faut un
grand nombre de frères et sœurs, autant que possible. Ne vous
contentez jamais de deux ou trois. Nous devons être joints aux
frères dans le Seigneur, au peuple de Dieu.
Pourquoi les États-Unis sont-ils la première nation au monde
aujourd’hui ? Pourquoi sont-ils la nation la plus puissante ?
Parce qu’ils sont formés de cinquante états unis. S’ils n’en avaient
que deux ou trois, tels que le Missouri, l’Illinois et l’Iowa, ce pays
serait très faible. Mais ses cinquante états sont tous unis sous
un seul gouvernement et forment ainsi une très grande puissance.
164 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

Oh ! combien le subtil ennemi désire endommager l’armée de


Dieu ! Il existe tant d’enfants de Dieu, mais pas d’armée. Il est
très difficile de trouver dans une ville une armée formée d’enfants
du Seigneur. À cause de cela, ces derniers sont extrêmement
faibles. Les États-Unis sont forts du fait de leur union en une
seule entité. Mais qu’en est-il des chrétiens ? Vous n’avez qu’à
considérer la situation parmi les enfants du Seigneur dans une
région ou dans une ville, sans parler du pays entier ou du monde.
Quelle dommage ! Quelle honte ! Il n’y a aucune unité, aucune
formation. Certaines personnes opposent même quoi que ce soit
de ce genre. Je ne parle pas d’une formation ou d’une organisation
humaine, mais d’une édification divine, une unité réelle et
pratique parmi les enfants de Dieu. Dans de nombreux endroits,
nous entendons bien des chrétiens déclarer : « Oh ! tant que
deux ou trois d’entre nous se réunissent — deux ou trois ici et
là — c’est très bien et tout à fait suffisant. » Non, frères et sœurs !
Nous nous opposons à une telle pensée ! Il nous faut être unis
aux enfants du Seigneur et ainsi former une armée. Nous devons
mener le combat, pas seulement avec deux ou trois ; nous avons
besoin d’un groupe, d’un grand nombre, du nombre approprié des
enfants du Seigneur. Je vous supplie dans le Seigneur de payer
le prix pour obtenir l’unité avec Ses enfants. Abandonnez toutes
vos opinions. Il suffit que le peuple du Seigneur reconnaisse le
Christ tout-inclusif et soit disposé à être Sa véritable expression.
Nous devrions payer n’importe quel prix pour atteindre ce but.
N’insistons sur rien d’autre que le Christ tout-inclusif et
l’expression véritable qu’Il désire. Joignons-nous aux enfants de
Dieu. Soyons formés en une armée puissante.
Ce sujet est très pesant en moi, à tel point que parfois je suis
simplement hors de moi. Je ne connais rien d’autre ; il absorbe
toutes mes pensées et tout mon être. Oh ! frères et sœurs,
combien il nous faut coopérer avec le Seigneur afin qu’Il soit en
mesure de recouvrer ces choses ! Laissons le Seigneur nous
former en une armée de manière pratique afin que nous puissions
combattre pour Lui aujourd’hui. Ne parlez pas en termes
agréables de la lutte contre Satan. Cette lutte est juste au-devant
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (V) 165

de nous. Voici la lutte ! Le combat est ici ! Vous devez mener ce


combat, mais en aucun cas en tant qu’individu.
Avant d’aller au front, nous devons être formés en une armée
avec les autres et pour réaliser cela, nous devons nous soumettre.
Nous devons commencer par chacun nous soumettre aux autres.
Si nous sommes incapables de nous soumettre, nous ne pourrons
jamais être formés en une armée ni être édifiés les uns avec les
autres. La soumission prime ! Nous en avons un grand besoin
parmi les enfants du Seigneur. L’âge présent est véritablement
une époque de rébellion dont le monde entier est rempli. Au sein
de la famille, à l’école, dans la société et le gouvernement, tous
se rebellent. Vous et moi qui sommes des enfants de Dieu et
sommes formés en une armée pour mener le combat pour Son
royaume devons apprendre la leçon de nous soumettre. À
contre-courant de ce monde, nous devons apprendre à nous
soumettre. Nous devons nous soumettre aux autres et apprendre
à dire « oui ». Je ne veux par dire que nous devrions devenir un
« béni-oui-oui », mais qu’il nous faut apprendre à dire « oui »
aux autres et pas uniquement « non ». Aujourd’hui, il est si
facile aux gens à dire « non » ; ils disent « non » à tous et à
tout. Il semble que bien des fois, « non » est le premier mot qu’un
jeune enfant apprend à dire. Ne disons pas « oui » hypocritement,
avec la bouche, mais sans notre cœur. Notre « oui » doit être
rempli de soumission venant d’un cœur sincère. « Oui, frère ;
oui, sœur ! » Soumettez-vous à eux et apprenez à dire « oui ».
Oh ! puisse le Seigneur nous délivrer !
Dans la plupart des grandes villes, il y a des milliers de
chrétiens, mais où est l’armée, le tabernacle, le sacerdoce ? Quelle
honte. Que peut faire le Seigneur ? Il n’y a aucune unité, aucune
union, aucune soumission, aucune formation, aucune édification,
aucun tabernacle, aucun sacerdoce, aucune armée. Il n’existe
réellement aucune demeure pour le Seigneur sur cette terre. Il
n’y a pas de vrai service au Seigneur, car il n’y a pas de sacerdoce.
Il n’y a pas de vrai combat pour le royaume de Dieu, car il n’y
a pas de véritable armée. Or, nous vivons afin que toutes ces
choses soient rétablies.
Par la soumission serons-nous formés en une armée. Cette
166 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

dernière se trouve toujours sous le gouvernement du sacerdoce,


et le sacerdoce accompagne toujours le tabernacle. Ces trois
choses vont toujours ensemble. Lorsqu’il y a un tabernacle, là se
trouve un groupe de sacrificateurs, autour duquel est disposée
l’armée du peuple. Ceci est une image de la réalité que nous
devons expérimenter — le tabernacle, le sacerdoce et l’armée.
Sans tabernacle, le sacerdoce disparaît ; et sans ce dernier,
l’armée du peuple disparaît, car elle dépend du sacerdoce qui est
lui-même relié au tabernacle. Et qu’est-ce que le tabernacle ? Il
est le lieu où la présence même de l’Éternel demeure parmi Son
peuple. Sans tabernacle, il n’y a pas la présence du Seigneur.
Celle-ci ne peut ni être avec nous ni venir avec nous. Le Seigneur
promit que Sa présence nous accompagnerait, mais nous devons
voir clairement où celle-ci demeure, c’est-à-dire dans le taberna-
cle. Avec le tabernacle, Sa présence demeure avec nous. Sans le
tabernacle, nous ne sommes plus rien ; la présence du Seigneur
disparaît.
Le tabernacle, le sacerdoce et l’armée ! Frères et sœurs, ces
choses existent-elles parmi vous ? Si ce n’est pas le cas, vous
n’êtes pas qualifiés ; il vous manque encore quelque chose.
Vous n’êtes pas en mesure de progresser afin de prendre
possession du pays. Nous devons être prêts grâce à de telles
qualifications. Nous devons faire toutes les expériences du
tabernacle, du sacerdoce et de l’armée. Or, ces expériences ne se
font pas sur le plan individuel. Toutes se font dans le Corps.

UN FEU ÉTRANGER

Dans le but de conserver le tabernacle, le sacerdoce et l’armée,


nous devons éviter l’individualisme et aussi être sur nos gardes
concernant les choses suivantes qui sont très dommageables. En
premier lieu vient un feu étranger. N’offrons jamais un feu
étranger à Dieu. Celui-ci signifie notre enthousiasme naturel ;
la ferveur de nos émotions naturelles, le zèle naturel de notre
cœur, qui tous produisent la mort. Tous anéantissent notre vie
spirituelle et gâchent le sacerdoce. Les deux fils d’Aaron, Nadab
et Abihou, offrirent un feu étranger avec de bonnes intentions et
non avec malveillance. Pourtant, ce feu était étranger. L’Éternel
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (V) 167

ordonna que le feu destiné à brûler l’encens soit prélevé de l’autel


des sacrifices afin que le parfum Lui soit acceptable. Or, ils
n’utilisèrent pas le feu de cet autel, mais un feu étranger. Ceci
signifie que leur zèle naturel, leur enthousiasme naturel, n’avait
pas été anéanti par la croix. Ce sujet est extrêmement vital. La
croix doit nous anéantir. Notre zèle naturel doit y être mis à
mort.

LA RÉBELLION

La rébellion contre toute autorité est la deuxième chose que


nous devons éviter. Miryam et Aaron, la sœur et le frère aînés de
Moïse, se rebellèrent contre celui-ci qui à cette époque-là avait
reçu l’autorité. Il est vrai que Moïse avait commis l’erreur
d’épouser une femme païenne. Sans aucun doute, il avait eu tort.
C’était là sa faiblesse, et Miryam et Aaron saisirent cette occasion
pour s’opposer à lui. Néanmoins, sans prendre en compte les
agissements de Moïse, Miryam et Aaron auraient dû reconnaître
l’autorité, que Moïse était cette autorité. Quelle que soit la
situation, ils n’auraient pas dû se rebeller contre l’autorité, car
cette rébellion est l’élément même qui porte atteinte à l’unité, au
sacerdoce et à la formation de l’armée. Bien sûr, tout conducteur
devrait prendre garde à ses agissements et ne rien faire de
semblable à ce qui est typifié par Moïse qui épousa une païenne.
Mais d’un autre côté, et ce qui est d’autant plus important, vous
et moi devons apprendre à ne jamais nous rebeller.
Dans la ville où vous vivez, il y a peut-être une Église locale,
une expression du Corps de Christ, avec trois ou quatre frères
responsables. Réalisez qu’aucun d’entre nous n’est parfait.
Chacun a au moins une faiblesse. Vos yeux ne devraient pas être
trop perçants vis-à-vis des anciens, mais devraient au contraire
se poser sur le Seigneur. Ne fixez pas votre regard sur les anciens
dans le but de les examiner. En agissant ainsi, vous êtes rebelle
et portez atteinte à vous-même.
Considérez Miryam et Aaron. Avaient-ils tort ou raison de se
plaindre de Moïse ? Sans doute possible, ils avaient raison et
Moïse était dans son tort. Ce serviteur du Seigneur leur fournit
une base solide pour leurs accusations. Se fondant sur elle,
168 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

Miryam et Aaron se rebellèrent contre l’autorité, amenant ainsi


sur eux-mêmes le jugement de Dieu. Miryam fut immédiatement
atteinte de lèpre et malgré sa guérison subséquente, plus tard,
la mort la frappa et Aaron également dans le désert.
Au cours des dernières années, j’ai vu de nombreuses
personnes devenir « lépreuses » à la suite de leur rébellion contre
les serviteurs du Seigneur. Ces serviteurs avaient-ils raison ? Je
ne m’aventurerais pas à l’affirmer. Je dois admettre que chacun
d’eux avait au moins une faiblesse. Les faiblesses des serviteurs
du Seigneur sont une épreuve pour nous. Celle-ci met en lumière
où nous sommes et ce qui est dans notre cœur. Qu’en est-il au
juste de votre cœur ? Les faiblesses, et non les qualités, des
serviteurs du Seigneur serviront à l’éprouver.
Frères et sœurs, puissiez-vous garder cette parole dans votre
cœur, car elle est un avertissement. Je suis tout à fait conscient
que le moment viendra où vous ne serez plus aussi content de
ceux qui vous conduisent dans le Seigneur. Vous vous exclamerez :
« Qu’est-ce que cela ? Regardez ce que les anciens de l’Église ont
fait ! » Cela deviendra une épreuve pour vous. Si vous les accusez
et vous rebellez, vous deviendrez lépreux. Vous et non pas eux
deviendrez la personne la plus impure. Plus tard, vous tomberez
comme Miryam et Aaron sur le bord du chemin dans le désert
et ne pourrez jamais progresser pour prendre part au bon pays
tout-inclusif.
Plus tard au cours du voyage des enfants d’Israël, une autre
rébellion survint à plus grande échelle. Qoré se souleva avec plus
de deux cents princes de la communauté pour se rebeller contre
Moïse et Aaron. En agissant ainsi, ils amenèrent la mort sur
eux-mêmes ainsi que sur presque tout le peuple. Des milliers de
personnes moururent à cause de cette rébellion. L’unité était
gâchée, ainsi que le sacerdoce et l’armée du peuple du Seigneur.
Nous avons besoin d’entendre un tel avertissement.
Je crois que beaucoup d’entre vous ont un cœur sincère envers
le Seigneur pour Son témoignage aujourd’hui. Toutefois, nous
devons nous souvenir qu’en nous demeure une nature rebelle qui
tôt ou tard sera éprouvée. Si nous nous rebellons, nous serons
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (V) 169

spirituellement mis à part, et jusqu’à un certain point, nous


anéantirons le témoignage, le sacerdoce et l’armée.

L’INCRÉDULITÉ

En troisième lieu, nous devons éviter toute incrédulité, car


elle nous achèvera certainement. Souvenez-vous de ceux qui
espionnèrent le pays de Canaan et revinrent en donnant un
compte-rendu négatif. Ils dirent que d’un côté le pays était
exceptionnellement bon, mais que d’un autre côté il était
impossible d’y entrer, car un peuple de géants y demeurait et
que les villes y étaient grandes et fortifiées. Ils affirmèrent
qu’Israël ne pourrait jamais conquérir ce pays, et que s’il essayait,
il serait totalement vaincu, puis dévoré.
Très, très souvent, l’ennemi, le méchant, nous suggère les mêmes
paroles. Il nous dit : « Ne parle pas du Christ tout-inclusif. Il
est bon et merveilleux, mais il t’est absolument impossible d’y
entrer. » Je crains qu’au moment même où vous lisez ces
chapitres, il vous chuchote ces choses à l’oreille : « Ne rêve pas
d’entrer dans le bon pays ; c’est bien au-delà de tes capacités.
Tu n’y arriveras jamais. » Le petit diable caché en chacun de
nous attend seulement une occasion d’injecter son poison mortel.
Ne le croyez jamais. Il vous dira qu’il y a un peuple de géants,
que les villes sont grandes et que leurs fortifications atteignent
les cieux, que vous serez vaincu, et que vous le savez très bien.
Le chapitre 3 de l’Épître aux Hébreux nous dit qu’un tel cœur
est un cœur méchant et incrédule. Un tel cœur est occupé par
le diable, et est donc méchant. Nous devons prier : « Seigneur,
je veux un bon cœur, un cœur rempli de foi. Je ne suis pas
capable d’entrer dans le bon pays, mais Toi, Tu l’es ! » Celui qui
vit en nous est plus grand que celui qui est dans le monde. Moi,
je ne peut y parvenir, mais Christ le peut, et Il vit en moi. Nous
devons avoir la foi en la puissance de Sa résurrection. Dieu est
capable de faire abondamment au-delà de ce que nous demandons
et pensons, de ce que nous rêvons et imaginons. Dieu réalisera
ces choses ; Il réussira. Suivons l’exemple de Josué et de Caleb.
Leur cœur était rempli de foi. Ils pouvaient dire au peuple :
170 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

« Montons, et nous prendrons possession du pays ; car nous en


serons vainqueurs ! »
Frères et sœurs, prenons grand soin d’éviter toute incrédulité.
Profondément, je m’inquiète de ce que quelques-uns parmi
vous, à la lecture de tant de pages relatives au Christ
tout-inclusif, aient un cœur incrédule. Il ne sera peut-être pas
manifesté immédiatement, mais sera éprouvé dans le futur. Alors
que vous marcherez dans la rue un jour, vous vous direz : « Quoi !
Qui pourrait jamais y parvenir ? Qui peut jouir d’un tel Christ
tout-inclusif ? Certainement pas moi ! Jamais je n’en serai
capable ! » C’est exactement ce que nous entendons par un cœur
incrédule. Appelons les choses par leur nom. Faites attention !
Prenez garde ! Priez contre un tel cœur !
Il est vrai que vous n’atteindrez jamais le bon pays par votre
force naturelle, car cela n’est possible que grâce à la puissance
de résurrection. Seule la puissance qui releva Christ d’entre les
morts et fit de Lui la Tête sur toutes choses peut vous y amener.
Mais, loué soit-Il, cette puissance est en nous ! Elle nous est
continuellement transmise par le Saint-Esprit qui demeure en
nous. Sommes-nous suffisamment forts ? Alléluia, nous le
sommes, toutefois pas par nous-mêmes, mais en Lui ; pas dans
la chair, mais dans l’Esprit ! Nous y arriverons dans l’Esprit !
Croyez-vous cela, frères et sœurs ? Alléluia ! Saisissez cette
vérité ! Ne soyez jamais découragé, ce pays est nôtre ! Ne croyez
jamais que vous êtes trop jeune. Hier vous l’étiez, mais pas
aujourd’hui. Croyez avec toute l’assurance de la foi ! Christ est
en vous ! Vous avez été unis au Dieu tout-puissant ! Jour après
jour, Son Esprit transmet en vous tout ce que Dieu est et tout
ce qu’Il possède. Il vaincra pour vous. Tant que vous maintenez
votre communion avec Lui, vous serez en mesure d’entrer dans
le bon pays.
Certaines batailles devront être menées. Mais alors que
l’ennemi combattra, vous serez dans le repos. Pour l’ennemi, le
combat est une défaite, mais pour vous, c’est votre pain. Josué
et Caleb déclarèrent au peuple de ne pas craindre, car l’ennemi
sera du pain pour eux. L’ennemi deviendra notre pain — nous
irons le manger. Si nous ne nous engageons pas dans la lutte,
COMMENT PRENDRE POSSESSION DU PAYS (V) 171

nous demeurerons affamés. La manne quotidienne est insuffi-


sante ; nous devons capturer l’ennemi et l’avaler. Il deviendra
notre nourriture et l’avaler deviendra notre satisfaction. Frères
et sœurs, vous et moi avons besoin de la foi vivante qui nous
permet de poursuivre, de mener le combat et d’avaler l’ennemi.
Plus vous mangerez, plus vous serez satisfait. L’ennemi vaincu
est le meilleur et le plus savoureux des pains. Traversons le
Jourdain et emparons-nous de Jéricho. Dévorons cette ville
comme un plat délicieux. Nous serons totalement rassasiés.
Alléluia ! Nous avons besoin d’une telle foi pour mener ce
combat.

LES RELATIONS MONDAINES

Mais souvenez-vous que l’ennemi est subtil. Il essaiera


d’utiliser les moyens les plus subtils afin de nous entraver et de
s’opposer à nous. Contre Israël, il utilisa Balaam, le prophète
gentil, afin d’inciter le peuple à se joindre au monde et à
commettre la fornication. Le monde a toujours pour effet de porter
atteinte à l’armée de Dieu. Soyons des hommes de prière. Prenons
garde à toute relation avec ce monde. Lorsque l’ennemi ne peut
rien faire d’autre pour nous porter atteinte, il se présentera de
façon subtile pour nous tromper et nous inciter à nous unir à
quelque chose de ce monde. Ces choses ne nous paraîtrons
peut-être pas mondaines ; elles nous semblerons même peut-être
tout à fait légitimes et appropriées. Nous ne pouvons y échapper
que par notre communion continuelle avec le Seigneur. Si nous
sommes la proie d’une union quelconque avec le monde, que ce
soit le monde séculier ou religieux, nous deviendrons impuissants.
Puisse le Seigneur nous accorder Sa grâce pour nous amener à
accepter cet avertissement.

LES MURMURES

De plus, prenons garde de ne jamais murmurer contre le


Seigneur comme le firent les enfants d’Israël. Chantons toujours
Sa louange. Qu’importe la difficulté ou l’épreuve que nous
rencontrons en chemin, louons toujours le Seigneur. Cette
attitude vous mènera à la victoire.
172 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

Souvenez-vous de ces choses : n’offrez jamais de feu étranger,


ne vous rebellez jamais, abandonnez un cœur méchant et
incrédule, veillez à ne pas vous unir aux choses du monde et à
ne pas murmurer contre le Seigneur. Si nous suivons ces conseils,
nous serons prêts à avancer pour posséder le pays. Nous serons
victorieux !
C HAPITRE Q UATORZE

ENTRER DANS LE PAYS

Références bibliques : Jos 1.1-6 ; 4.1-3, 8-9 ; 5.2, 7-9, 10-12,


13-15 ; 6.1-11, 15-16, 20 ; Col 2.12 ; 3.1-5 ; Ép 6.12-13 ; 2
Co 10.3-5

Nous sommes à présent prêts à entrer dans le bon pays. Nous


avons joui de l’agneau pascal en Égypte, avons quitté ce pays et
traversé la mer Rouge, avons joui de Christ en tant que la manne
et le rocher répandant l’eau, et avons expérimenté Christ en tant
que l’arche, le témoignage de Dieu. À cette étape, nous sommes
édifiés ensemble pour former Son élargissement et Son expression
de sorte que nous devenons le tabernacle. Plus que de le posséder,
nous-mêmes sommes le tabernacle. Nous sommes l’agrandisse-
ment, la croissance de Christ. Nous sommes édifiés ensemble sur
la base solide de Sa rédemption et sommes recouverts de la
plénitude de Christ. Nous sommes forts et solides. Nous sommes
un en Christ qui est la manifestation de Dieu. De plus, nous
savons jouir de Christ constamment en tant que toutes sortes
d’offrandes. Nous possédons donc le sacerdoce et sommes les
sacrificateurs. En outre, nous avons été formés, sous le sacerdoce,
en une armée divine prête à lutter contre l’ennemi et le vaincre.
L’armée de l’Éternel a été préparée en jouissant de tout ce qu’est
Christ.
Oh ! frères et sœurs, après être passés par toutes ces
expériences, d’autres choses encore plus merveilleuses nous
attendent : le bon pays, l’aspect tout-inclusif de Christ. Nous
avons débuté avec un petit agneau pour aboutir au pays de
Canaan, le Christ tout-inclusif. Le pays est encore au-devant de
nous ! Nous avons joui de Christ, L’avons possédé et Le possédons
à présent, sans aucun doute possible. Et nous jouissons toujours
174 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

de Lui. Cependant, plus de Christ nous attend. Un Christ beaucoup


plus grand attend d’être possédé, car le Christ tout-inclusif est
l’objectif que Dieu a placé devant nous. Ne nous arrêtons pas
avant d’atteindre ce but.

EN PRENANT LA PAROLE DU SEIGNEUR

Supposons que nous sommes prêts à entrer dans le pays. Nous


sommes désormais l’armée glorieuse, divine et céleste de l’Éter-
nel. Qu’allons-nous faire ? Tout d’abord, il nous faut saisir la
Parole du Seigneur. Celui-ci déclara à Josué : « Maintenant,
lève-toi, traverse le Jourdain que voici, toi et tout ce peuple, en
direction du pays que je donne aux Israélites. Tout lieu que
foulera la plante de votre pied, je vous le donne. » Le Seigneur
a promis le pays, mais nous devons en prendre possession. Il
nous l’a donné, mais il nous faut l’expérimenter. Il est notre lot,
mais il nous reste de le saisir. Ayons la foi, la confiance et la
pleine assurance. Ce pays n’est pas actuellement en notre
possession, mais Dieu nous aidera à nous l’approprier, à le
prendre. Croyons Dieu et donnons-Lui notre coopération. Serons-
nous une telle personne ? Levons-nous aujourd’hui et avançons
afin de posséder le pays. Loué soit le Seigneur, il nous est
destiné ! Prenons-le aujourd’hui même et non pas demain ! Ne
remettez rien au lendemain. L’incrédulité veut reporter toujours
à demain, demain, demain. « Demain » appartient au diable ! La
foi ne connaît pas de lendemain ; elle ne connaît qu’aujourd’hui.
« Aujourd’hui » nous appartient ! Frères et sœurs, nous devons
prendre le pays ce jour même ! Tel est le premier de nos devoirs.
Appuyons-nous sur la Parole de Dieu. Saisissons-la et avançons
afin de posséder le pays.

EN RÉALISANT QUE NOUS AVONS ÉTÉ ENSEVELIS

En second lieu, nous tous qui avons reçu le salut et qui


sommes en train de jouir de Christ devons réaliser que nous
avons été crucifiés sur la croix. Nous sommes morts et avons été
enterrés ! Nous avons un chant qui exprime ce fait particulière-
ment bien (extrait traduit de l’anglais) :
ENTRER DANS LE PAYS 175

Enseveli avec Christ et relevé avec Lui ;


Que me reste-t-il donc à faire ?…
Nous avons été ensevelis avec Christ ; nous avons été
éliminés ! Réalisez-vous la puissance du terme « enseveli » ? Ce
serait une bonne idée de l’écrire en grosses lettres, de l’encadrer
et de l’accrocher au mur de votre chambre : ENSEVELI !
Accrochez-en un autre dans votre salle à manger, votre salle de
bains et dans votre cuisine. Dans chaque pièce vous liriez le mot
ENSEVELI ! J’ai été enseveli ! Cela me réjouirait énormément
de visiter une maison décorée de la sorte. Quel repos d’être
enterré ! Y existe-t-il de meilleur repos ? Voilà pourquoi les
enfants d’Israël furent amenés à traverser le Jourdain comme
ils le firent. Ce fleuve devint leur ensevelissement.
Lorsque les enfants d’Israël sortirent d’Égypte, ils traversè-
rent la mer Rouge, ce qui représentait le baptême. En traversant
le Jourdain, ils passèrent de nouveau dans une étendue d’eau
qui leur rappela la mer Rouge. Lorsque nous reçûmes Christ en
tant que notre Sauveur, l’Église nous baptisa, et nous fûmes
ensevelis. Mais, malheureusement, peu de temps après cela, nous
oubliâmes ce fait et sortîmes de la tombe. Ceci ne signifie pas
que nous fûmes ressuscités, mais plutôt que nous sortîmes de la
tombe. Certains d’entre nous retournèrent à gros efforts en
Égypte. Mais à présent, parce que nous avons expérimenté tant
de Christ, parce que Christ est le centre du témoignage de Dieu
et que nous avons été édifiés comme le tabernacle en tant que
l’expression de Christ, parce que nous avons également le
sacerdoce et l’armée de Dieu et que nous sommes prêts à prendre
possession du pays, Dieu nous demande d’ériger un monument
commémoratif nous rappelant que nous avons été ensevelis. Dès
lors, nous ne devons jamais oublier que nous avons été ensevelis.
La mer Rouge et le Jourdain représentent la même chose,
à savoir la mort de Christ. L’armée égyptienne fut ensevelie
dans la mer Rouge. Tout ce qui appartient à ce monde y compris
toutes les forces qui s’y trouvent y furent ensevelis. Réalisez-
vous combien de choses et de personnes furent ensevelies avec
vous dans l’eau de votre baptême ? Dans mon pays d’origine,
176 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

lorsqu’un homme mourait et était enterré, on enterrait avec lui


toutes ses possessions. De la même manière, aux yeux du
Seigneur, lors de notre ensevelissement, tout ce que nous
aimions, tout ce qui composait notre monde, fut aussi enseveli
avec nous. Toute l’armée mondaine, toutes les forces du monde
qui auparavant nous maintenaient dans l’esclavage furent
enterrées. Telle est la réalité de la mer Rouge. À présent,
nous voici au fleuve du Jourdain et Dieu veut que nous nous
souvenions une fois encore que non seulement les forces du
monde y furent enterrées, mais que nous le fûmes aussi. Nous
avons été ensevelis !
La traversée du Jourdain est une image superbe et glorieuse.
L’arche avec le sacerdoce y pénétrèrent en premier et, là en plein
centre de la rivière, ils s’arrêtèrent. Ce geste est rempli de sens.
L’arche, comme nous l’avons vu, représente le Seigneur Christ,
le témoignage de Dieu. Christ et le sacerdoce s’avancèrent
jusqu’au centre du fleuve de la mort. Ensuite, tout le peuple
suivit. Le peuple en son entier descendit au fond de ce fleuve et
dépassa ce point précis. Ensuite, le Seigneur demanda au peuple
de choisir douze personnes, une de chacune des douze tribus
d’Israël. Chacune d’elles saisit une pierre du fond du fleuve, à
l’endroit même ou l’arche s’était arrêtée, et l’amena sur l’autre
rive du Jourdain, dans le bon pays. Cet acte implique la
résurrection. Tous ceux qui pénétrèrent dans le pays de Canaan
étaient ceux qui avaient été ressuscités. Ils étaient nouveaux,
sans vieillesse ; ils étaient ressuscités et non naturels. Seuls aux
personnes en résurrection est-il possible d’entrer dans le Christ
tout-inclusif et de prendre possession de Lui ; Il n’est pas destiné
à l’homme naturel. Jouir du Christ tout-inclusif n’est possible
que sur la base de la résurrection. Frères et sœurs, nous sommes
ressuscités ! Nous sommes enterrés, puis relevés d’entre les
morts ! Désormais, nous sommes en Christ !
Ensuite, Josué fit autre chose afin de leur rappeler cette
réalité. Il saisit d’autres pierres, une pour chaque tribu, et les
déposa à l’endroit même où l’arche s’était arrêtée. Il les enterra
en mémoire de l’ensevelissement des Israélites. Aux yeux de Dieu,
tous les enfants d’Israël furent enterrés dans le Jourdain. Ceci
ENTRER DANS LE PAYS 177

signifie qu’à Ses yeux, nous avons tous été ensevelis dans la mort
de Christ.
Une fois tout ceci accompli, l’arche avec le sacerdoce sortirent
du Jourdain. Après que nous tous avons été éliminés, Christ
émergea de la mort. Il entra en premier dans la mort et en
sortit le dernier. Il fut le premier à y entrer et le dernier à en sortir
alors que nous étions les derniers à entrer et les premiers à
sortir. Christ accomplit la mort, et cette mort nous inclut tous.
Nous sommes tous morts ! Nous avons tous été ensevelis avec
Christ ! Écrions-nous : « Alléluia, nous avons été ensevelis !
Maintenant, nous sommes placés sur le terrain de la résurrec-
tion ! Nous sommes à Canaan ! Désormais, nous sommes en
Christ, le bon pays ! »

EN APPLIQUANT LA MORT DE CHRIST

En troisième lieu, tout en croyant que nous avons été crucifiés


avec Christ et que nous avons été ensevelis, nous devons
appliquer cette mort. Voilà pourquoi il nous faut être circoncis.
Telle est l’application de la mort de Christ à notre chair. Si nous
réalisons que nous sommes ensevelis avec Christ et ressuscités
avec Lui, nous devons mettre notre chair à mort, nous devons
appliquer la mort de Christ à nos membres charnels. Ceci
s’appelle la circoncision, et nous devons la pratiquer chaque jour.
Jour après jour, tenons-nous sur le fondement de notre mort et
de notre ensevelissement, et appliquons la mort de Christ à nos
membres. Non seulement nous faut-il appliquer cette mort à
toutes nos situations, mais aussi à chaque instant à nos membres
charnels afin de les mettre à mort.
Dans le chapitre 2 de Colossiens, nous apprenons que nous
avons été ensevelis, puis relevés avec Christ. Ensuite, le
chapitre 3 déclare que notre vie est désormais cachée avec Christ
en Dieu. Sur cette base, Colossiens 3.5 annonce : « Mortifiez donc
vos membres qui sont sur la terre… » (Darby). Si nous prenons
conscience de notre ensevelissement et de notre résurrection avec
Christ, appliquons pratiquement Sa mort à nos membres charnels
par la foi.
178 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

EN JOUISSANT DES PRODUITS DU PAYS

En quatrième lieu, immédiatement après avoir appliqué la


mort de Christ à nos membres sur la base de notre ensevelisse-
ment et de notre résurrection avec Lui, nous jouissons de la vie.
Nous jouissons du produit du pays, le Christ tout-inclusif. La
manne s’arrête de tomber et les produits du pays la remplacent.
Le Christ immense remplace le petit Christ. Avant cette période,
nous jouissions continuellement d’un Christ petit : la manne.
Mais à présent, ce Christ-là ayant disparu, nous goûtons au
Christ qui est plus grand, plus riche et plus complet ; nous
jouissons désormais du pays, du Christ tout-inclusif.
Frères et sœurs, jouissez-vous maintenant de la manne ou du
pays ? De quoi jouissez-vous aujourd’hui ? Sans aucun doute,
nous jouissons tous de Christ, mais de quel genre de Christ ?
Peut-être certains se réjouissent de Lui seulement en tant que
l’agneau pascal. Fort probablement, la plupart d’entre nous
jouissent de Lui comme la manne quotidienne. Mais le produit
du pays est bien meilleur que la manne. Quelle est votre
expérience ? Certains d’entre vous trouvent qu’il est très difficile
de répondre à cette question. Parfois, il semble que vous jouissez
de Christ en tant que la manne et, d’autres fois, en tant que le
produit du pays. Que vous jouissiez de Lui comme le produit
dépend énormément de votre ensevelissement. Combien avez-
vous réalisé que vous avez été ensevelis et que vous êtes
désormais sur le terrain de la résurrection ?
Permettez-moi d’illustrer. Supposons que tôt ce matin je
rencontre une personne très singulière. Elle me fait toujours
expérimenter la vie de résurrection. Le Seigneur a créé cette
personne et, dans Sa sagesse souveraine, l’a menée à moi. Il sait
pourquoi j’ai besoin d’elle. Toute interaction avec elle exige que
je me tourne vers la puissance de résurrection jour après jour.
Imaginons que tôt ce matin cette personne agisse étrangement,
ce qui me dérange énormément. Étant très mécontent, la colère
monte en moi. Puis plus tard, retiré dans ma chambre, je ressens
la condamnation dans ma conscience et fait une confession au
Seigneur. Je déclare : « Seigneur, pardonne-moi ! Je n’ai pas
ENTRER DANS LE PAYS 179

réussi ; j’ai été vaincu. Mais, je Te loue Seigneur ; je suis purifié


par Ton sang précieux ! » Après avoir confessé et reçu le pardon,
je suis nourri ; j’ai joui d’un aspect de Christ. De quel genre de
jouissance s’agissait-il dans cette situation ? De celle de Christ
comme un petit morceau de manne. J’avais joui de la manne.
Or, supposons qu’un autre jour cette même personne m’ennuie
de nouveau et me dérange. Cette fois-ci, je me tiens sur le
terrain de la résurrection et déclare : « Seigneur, je suis
ressuscité ! Sur ce terrain de la résurrection, j’exerce mon esprit
pour mettre mes membres à mort. » Après cela, au lieu d’être
en colère contre cette personne, je me réjouis dans le Seigneur.
Je peux m’écrier : « Alléluia ! Je Te loue Seigneur pour mon
frère si cher et si singulier ! » J’ai appliqué la mort du Seigneur
à mes membres qui étaient toujours en colère contre autrui et
j’ai gagné une expérience et une jouissance fraîches du Seigneur.
De quel genre d’expérience s’agit-il ici ? Très différente de celle
de Christ en tant que la manne ; elle est une expérience de
Christ en tant que le produit du bon pays. Toutes deux étaient
des expériences de Christ, mais selon des aspects différents. Dans
le premier cas, j’ai joui de Christ en tant qu’un peu de manne,
et dans le second cas, en tant que le riche produit du pays.

EN MENANT LE COMBAT

Cinquièmement, en plus de nous souvenir que nous avons été


ensevelis, que nous sommes placés sur le terrain de la résurrec-
tion et que nous devons appliquer la mort du Seigneur à nos
membres de façon pratique, rappelons-nous aussi qu’il existe des
puissances mauvaises dans les lieux célestes. Nous devons mener
le combat contre l’ennemi. Bien que nous jouissions d’une portion
du Christ tout-inclusif, l’ennemi et toutes ses puissances mau-
vaises dans les lieux célestes usurpent et occupent encore ce
pays. Vous et moi devons lutter afin de prendre possession de
tout ce pays. Frères et sœurs, dès que nous jouissons de Christ
d’une telle façon, nous réalisons dans notre esprit la réalité des
forces mauvaises dans les lieux célestes. Celles-ci dissimulent le
Christ tout-inclusif aux enfants du Seigneur. Très peu parmi le
peuple de Dieu sont capables de réaliser combien Christ est
180 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

tout-inclusif simplement à cause des accusations portées par ces


forces mauvaises dans les lieux célestes. Aujourd’hui encore,
celles-ci voilent l’aspect tout-inclusif de Christ. Voilà pourquoi il
nous faut mener le combat. Une guerre spirituelle tout à fait
réelle a lieu à laquelle nous devons prendre part. En jouissant
d’un aspect du Christ tout-inclusif, nous aurons le fardeau de
combattre, le fardeau de mener cette lutte. Voici la raison pour
laquelle nous avons été formés en une armée. Le conflit est
au-devant de nous.
C’est à cette étape précise que nous recevons la vision du
Seigneur Christ en tant que le prince et le capitaine glorieux de
l’armée de l’Éternel. Christ prendra commande de l’armée ; Il
ira au-devant de nous et combattra pour nous. Il nous faut une
telle vision. Comment Josué put-il la recevoir ? Simplement parce
qu’il portait avec ferveur le fardeau du combat futur. Immédia-
tement après que lui et le peuple d’Israël ont joui du produit du
bon pays, Josué réalisa que l’ennemi et la forteresse de Jéricho
se trouvaient au-devant d’eux. Il voyait la situation très claire-
ment, et avait le fardeau du combat. Je crois que ce fardeau le
poussa à s’approcher du Seigneur dans la prière et, à ce
moment-là, le Seigneur se révéla à lui en tant que le prince de
l’armée de Dieu. Josué reçut une telle vision, et par elle la foi
et l’assurance que le Seigneur était avec lui. Il sut alors, sans
l’ombre d’un doute, que le Seigneur Lui-même comme le prince
de l’armée de Dieu allait au-devant de lui. Nous aussi avons
besoin d’être rassurés de la sorte.
Certains peuvent témoigner que d’après leur expérience,
immédiatement après avoir joui d’un aspect du Christ tout-inclusif,
ils ont réalisé la nécessité du combat spirituel. Ils ont vu que
l’ennemi et ses puissances mauvaises dans les lieux célestes
usurpent encore le bon pays du Christ tout-inclusif et le cachent
aux yeux des enfants du Seigneur. Qui mènera le combat pour
dévoiler le pays ? Si nous jouissons de Christ de cette manière,
nous irons spontanément au Seigneur chargés du fardeau de
lutter. C’est à ce moment-là qu’Il nous donnera une vision de
Lui-même comme le capitaine. Il nous montrera qu’Il est à la
ENTRER DANS LE PAYS 181

tête de l’armée et qu’Il ira combattre au-devant de nous. Ensuite,


nous serons à même d’avancer avec pleine assurance.

COMMENT MENER LE COMBAT

Nous abordons maintenant la dernière étape relative à la


manière dont nous devons mener le combat. Sans aucun doute,
cette guerre n’est pas faite avec des armes charnelles. Au sens
figuré, nos armes pour cette lutte sont des cors de bélier. Nous
livrons cette guerre avec des instruments pacifiques, des cors de
bélier. Ceux-ci symbolisent une guerre menée avec des armes
pacifiques. Ces armes ne sont pas des épées de fer, mais des cors
de béliers. Elles ne peuvent servir à tuer ; elles sont tout à fait
pacifiques. Elles demeurent cependant des armes. Elles sont des
cors dans lesquels on doit souffler, qui déclarent et proclament
l’Évangile de la paix. Telle est l’arme que nous devons utiliser
pour mener le combat spirituel. Nous combattons en proclamant
Christ !
De quelle façon soufflait-on dans les cors et comment la
bataille était-elle menée ? C’était vraiment étrange. Une partie
de l’armée se trouvait à l’avant, suivie de sept sacrificateurs avec
l’arche. À l’arrière se trouvait une autre partie de l’armée. En
d’autres termes, l’armée se tenait de part et d’autre, et en son
centre se trouvaient l’arche avec les sacrificateurs qui soufflaient
dans les cors de béliers. Tous marchaient autour de la forteresse
de Jéricho et les sacrificateurs soufflaient dans les cors de bélier
tout en se déplaçant. Quelle image glorieuse ! Les habitants de
la ville furent frappés d’épouvante devant ce spectacle et
fermèrent les portes de la ville à l’intérieur comme à l’extérieur.
Personne n’entra ni ne sortit.
Jour après jour, l’armée de Dieu, forte de six cent mille
hommes, marcha autour de la ville tout en soufflant dans les cors
de bélier. Une division s’avançait en premier, puis les sacrifica-
teurs soufflant dans les cors, ensuite l’arche, et enfin, le reste
de l’armée à l’arrière. Telle était la manière dont ils menaient
le combat. Certains citoyens de Jéricho ont dû se moquer d’eux.
Ils n’avaient jamais assisté auparavant à un tel déploiement,
contraire à la coutume de ce monde. Une fois par jour, ils faisaient
182 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

le tour de la ville ; ils répétèrent la même démarche pendant six


jours consécutifs. Au septième jour, ainsi qu’ils en avaient été
instruits, ils firent le tour de la ville sept fois.
Remarquons ici que Josué donna les ordres suivant au peuple :
« Vous ne crierez pas, vous ne ferez pas entendre votre voix, et
il ne sortira pas une parole de votre bouche, jusqu’au jour où je
vous dirai : Poussez des clameurs ! Alors, vous pousserez des
clameurs. » Le peuple ne devait crier qu’après avoir entendu la
grande clameur des cors de bélier à la fin du dernier parcours.
Avant cela, ils devaient demeurer silencieux. Qu’est-ce que ceci
signifie ? Cela veut dire que si nous voulons rendre témoignage
du Christ glorieux, il nous faudra à maintes reprises garder le
silence et laisser le sacerdoce souffler dans les cors. Nous avons
besoin du sacerdoce et, à présent, vous comprenez ce que nous
voulons dire par sacerdoce. Ne parlons pas à la légère ! Ne disons
pas : « Oh ! nous sommes sur le terrain de l’Église ! Oh ! nous
sommes l’Église locale ! Nous sommes ceci et nous sommes cela ! »
Si nous clamons ces choses à la légère, il n’y a pas de sacerdoce.
Laissons le sacerdoce souffler dans le cor et produire un son.
Aucune autre voix ne doit être audible. Ensuite, lorsque le
moment est venu, le moment prescrit par le Seigneur, vous et
moi devons crier. Nous devons prier et louer le Seigneur d’une
voix forte, et l’ennemi tombera devant nous. Telle est la manière
pour nous de livrer le combat.
Ce genre de bataille est-il un travail ou une sorte de
jouissance ? Très certainement, ce n’est pas un labeur, mais une
jouissance et même un repos et une satisfaction. C’est une guerre,
une lutte, une bataille, et pourtant, c’est une jouissance, un repos
et une satisfaction. Telle est la façon dont nous possédons le Christ
tout-inclusif.
Toutefois, il nous faut bien nous rappeler que vous et moi en
tant qu’individus sommes incapables de réaliser une telle chose.
Nous devons toujours conserver le terrain en tant qu’une armée.
Le Christ tout-inclusif n’est pas saisissable par des individus.
Nous ne connaîtrons la largeur, la longueur, la hauteur et la
profondeur du Christ tout-inclusif qu’avec tous les saints. Pour
ENTRER DANS LE PAYS 183

prendre possession du bon pays, nous devons être formés en


l’armée de Dieu et unis ensemble avec les saints.
Souvenons-nous aussi que nos ennemis ne sont pas la chair
et le sang ; ce ne sont pas des êtres humains, mais les forces
spirituelles, les principautés, les puissances dans les lieux
célestes. Nombreux sont ceux qui sont contre nous et s’opposent
à nous, mais ces personnes ne sont pas nos ennemis. Les forces
mauvaises qui se cachent derrière ces gens et les dominent sont
nos ennemis. Nous ne luttons pas contre les gens, mais contre
les puissances mauvaises qui les animent. Si, auprès du Seigneur,
nous sommes fidèles pour nous tenir sur le terrain de la
résurrection et être formés en une armée qui mènera le combat
pour Lui, soyons prêts à entendre des calomnies circuler à notre
sujet. Soyons prêts à affronter une opposition considérable. Tous
les habitants de Jéricho parleront du peuple d’Israël. Mais, loué
soit le Seigneur, chaque fois que nous entendons ces rumeurs,
nous pouvons nous réjouir, car elles signalent que nous allons
remporter la victoire, que l’ennemi a peur, que sa défaite est
inévitable et que Jéricho tombera certainement devant nous.
Alléluia ! Je suis rempli de crainte lorsque personne ne parle de
moi en mauvais termes et qu’il ne circule pas de rumeurs
malfaisantes à mon sujet à tout endroit où je me trouve. Mais
je suis si heureux lorsque je fais face à des rumeurs, des critiques
et aux commentaires désobligeants d’autrui. Plus je les entends,
plus j’approche le Seigneur et Le loue : « Seigneur, voici les signes
que la bataille sera une victoire ! » Les commentaires stupides,
les rumeurs absurdes, les calomnies ne devraient en rien nous
effrayer. Tous nous indiquent que la victoire est nôtre. Loué soit
le Seigneur !
Notre ennemi n’habite pas cette terre, mais les lieux célestes.
Voilà pourquoi nous ne devons pas utiliser des armes de la chair.
Nous ne devrions pas nous disputer avec autrui ; c’est nous
abaisser à leur niveau et nous engager dans leurs tactiques. Non.
Nos armes sont spirituelles. Quelles sont-elles ? Ce sont des cors
de bélier. Sonnons les cors, soufflons dans ces cors de bélier.
Déclarons la victoire à la croix, la victoire de Celui qui est
victorieux. Proclamons Christ dont nous jouissons et qui
184 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

conquiert tout ennemi. Telle est notre arme ; nous ne connaissons


autre chose. Tel est le moyen de posséder le Christ tout-inclusif.
Telle est la manière de prendre possession du pays avec fidélité,
repos et réjouissance.
Ville après ville et lieu après lieu, prenons possession du
Christ tout-inclusif. Mais soyez en paix et reposez-vous bien. Ne
vous inquiétez pas, car le Seigneur mènera le combat. Ce combat
ne nous appartient pas ; il est la responsabilité du Seigneur.
Tout ce que nous devons faire consiste à sonner les cors. Ne
parlez pas à la légère. Le moment venu, louons et poussons des
clameurs, puis les murs de Jéricho s’effondreront. Son destin
funeste est tracé ! Quant à nous, nous serons victorieux et
prendrons le pouvoir.
Frères et sœurs, voici le chemin à prendre. La victoire nous
appartient ! Prenez le terrain de la résurrection, vous souvenant
que vous avez été ensevelis ; appliquez la mort de Christ à tous
vos membres terrestres ; jouissez du Christ tout-inclusif avec les
saints, puis déclarez avec foi tout ce qu’est le Seigneur et
rendez-en témoignage. Ensuite, l’ennemi subira une défaite
cuisante et sa forteresse s’effondrera. Nous vaincrons l’ennemi
et prendrons le pays paisiblement, dans le repos et la satisfaction.
L’ennemi deviendra notre pain. Nous engager dans un tel combat
sera pour nous une grande satisfaction. Le combat appartient au
Seigneur. Il ne nous reste qu’à proclamer la victoire et d’en jouir.
ENTRER DANS LE PAYS 185

CHANT
Alléluia ! Christ est vainqueur !
Dis-le avec ferveur
Que de la mort et du péché
Il est victorieux.
Refrain
Alléluia ! Christ est vainqueur !
Clamez-le partout
Qu’Il est pour toujours victorieux
Sur Ses ennemis.
Alléluia ! Christ est vainqueur !
Tout soit fait en Lui
Et n’importe où Il t’enverra
Prie avec ardeur.
Alléluia ! Christ est vainqueur !
Ni peur ni défaite
Ne doivent assombrir ta vision !
Christ est ton chemin.
Alléluia ! Christ est vainqueur !
Ecoutez Sa voix :
« Vous qui avez vaincu, venez
Régner avec Moi ! »
C HAPITRE Q UINZE

LA VIE DANS LE PAYS

Références bibliques : Dt 12.1-18, 20-21, 26-27 ; 14.22-23 ;


16.16-17

Imaginons que nous avons déjà pris possession du pays, que


nous y sommes entrés, avons vaincu et soumis tous les ennemis,
et que nous y vivons. À présent, il nous faut découvrir quel mode
de vie nous devrions avoir dans le pays.
Nous avons commencé par voir que ce pays est bon, et même
extrêmement bon, grâce tout d’abord à son immensité, ensuite,
à son élévation et, enfin, à ses richesses. Ces trois éléments le
rendent bon. Puis nous avons abordé en détail ce que sont ses
richesses : ses eaux, sa grande variété de nourriture végétale et
animale, et enfin ses minéraux. De plus, nous avons consacré
beaucoup de temps à étudier la manière d’entrer dans le pays
et d’en prendre possession, soit en commençant par prendre
part à l’agneau pascal et en passant à bien d’autres expériences
de Christ. Désormais, nous voici dans ce pays merveilleux, dans
le Christ tout-inclusif. Quel mode de vie devrions-nous avoir dans
ce bon pays ? Le livre du Deutéronome nous permet de répondre
à cette question.
À l’époque où Moïse, le serviteur de l’Éternel, écrivit le livre
du Deutéronome, tout était prêt pour permettre au peuple d’Israël
d’entrer dans le pays. Il possédait le tabernacle avec l’arche et
le service sacerdotal, et il formait une armée cohérente. Tout
était prêt. Il restait seulement à pénétrer dans le pays. Or, Moïse
réalisa qu’il n’avait pas été appelé par le Seigneur pour mener
le peuple dans le pays. C’est lui qui l’avait mené à ce stade de
préparation complète, mais lui-même ne pouvait pas entrer dans
le pays avec ce peuple. Le Seigneur lui demanda de se retirer.
188 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

À ce moment précis, le cœur de ce serviteur du Seigneur déborda


d’amour pour le peuple du Seigneur. Il s’inquiétait beaucoup de
l’avenir de tous ces gens, surtout concernant leur vie après leur
prise de possession du pays. C’est pourquoi, avec tant d’amour
et d’inquiétude, il fit de son mieux pour les instruire de la façon
dont ils devraient vivre après avoir pris possession du pays. Il
était tel un père âgé dispensant des paroles de sagesse et des
conseils pleins d’amour à ses enfants encore mûrissants. Son
discours était rempli d’encouragement à la prudence quant à la
vie qu’ils mèneraient dans la terre que le Seigneur promit à leurs
pères, de peur de perdre le pays. Tel était le fardeau qu’il leur
fit connaître et qu’il exprima dans les pages de ce livre.
Deutéronome précède le livre de Josué, mais son contenu est
la suite du livre de Josué. Deutéronome vient en premier, mais
les sujets qu’il traite succèdent à ceux du livre de Josué. Ce
dernier aborde la prise de possession du pays — la traversée du
fleuve, le combat, l’entrée dans le pays et la conquête du pays
aux dépens de l’ennemi usurpateur. Le livre du Deutéronome,
en revanche, traite de la vie que nous devrions mener dans le
pays une fois que nous en avons pris possession. En d’autres
termes, il nous indique la vie que nous devrions y mener afin de
jouir de ce que nous possédons. Nous sommes entrés dans le
pays et en avons pris possession ; à présent, il nous faut
apprendre à en jouir et à y vivre. Non seulement avons-nous
besoin de prendre possession de l’aspect tout-inclusif de Christ,
mais une fois qu’Il est nôtre, nous devons apprendre à vivre une
vie qui aux yeux de Dieu nous permettra de jouir de Lui. Tel
est le message transmis dans le Deutéronome.

TRAVAILLER SUR CHRIST

Quel genre de vie nous faut-il donc vivre afin de jouir du bon
pays ? Tout d’abord, nous devons travailler sur Christ. Au cours
de cette vie, Christ est notre entreprise industrielle.
De nos jours, on parle beaucoup de l’industrie. Les hommes
étudient de nombreuses matières relatives à l’industrie, ils
commencent une entreprise industrielle et des villes s’implantent
autour d’une industrie particulière. Aujourd’hui, pratiquement
LA VIE DANS LE PAYS 189

tout existe pour l’industrie. La croissance industrielle fait l’objet


d’une vive concurrence même entre les nations. Le monde est
rempli d’industries variées, mais nous tous qui constituons le
peuple du Seigneur et vivons dans le Christ tout-inclusif devrions
avoir une seule industrie : Christ. Christ est notre industrie.
Nous devons travailler sur Lui.
Nombreux sont ceux qui aujourd’hui étudient les sciences ou
le génie. Jour après jour, ils plongent dans ces sujets et y
travaillent. Ils y consacrent de multiples heures d’études labo-
rieuses, d’expérimentations et même de pratique. Mais veuillez
me dire, je vous prie, vous qui êtes un chrétien né de Dieu,
illuminé par le Saint-Esprit et quotidiennement fortifié par la
puissance de la résurrection dans votre homme intérieur, ce sur
quoi vous travaillez chaque jour ? En d’autres termes, quelle est
votre entreprise ?
Où que j’aille, je n’aime pas dire aux gens que je suis
prédicateur. Cela vous parait peut-être étrange, mais je me sens
honteux de me présenter à d’autres en ces termes. Et je n’aime
pas faire savoir que je suis un soi-disant pasteur. Il m’est
vraiment difficile de décrire mon occupation à quelqu’un. Souvent,
lors de voyages en avion ou en train, quelqu’un s’assied à côté
de moi et me questionne quant à ma profession. Parfois, je les
fais sursauter lorsque je réponds : « Je travaille sur Christ !
Christ est ma profession ! » Lorsqu’ils me demandent le nom de
l’entreprise pour laquelle je travaille, je dis quelquefois que mon
entreprise s’appelle Christ S.A.R.L. ! Ensuite, ils me demandent
d’habitude ce que je veux dire par là. Je peux seulement leur
répondre que chaque jour je travaille sur Christ et que Christ
Lui-même est mon entreprise.
Vous qui êtes étudiants devez réaliser que vous travaillez sur
Christ alors même que vous étudiez. Telle devrait être votre
expérience. Christ est votre industrie. Vous qui êtes routiers
devez prendre conscience que conduire un camion n’est pas votre
vraie profession, car celle-ci est Christ ; c’est sur Lui que vous
devez continuellement travailler. Vous qui êtes femmes au foyer
devez savoir que votre véritable travail ne consiste pas à prendre
soin de votre foyer ; votre travail est Christ ! Travaillez-vous sur
190 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

Christ en tout temps ? Cherchez-vous à jouir de Lui et à


L’expérimenter dans chaque situation ?
La vie à mener après avoir pris possession du bon pays consiste
à travailler sur Christ. Il s’agit d’une vie qui fait de Christ notre
industrie, Le produisant en grandes quantités. Nous travaillons
pour « Christ S.A.R.L. » et jour après jour, nous produisons Christ.
De nombreux agriculteurs produisent des fruits, mais nous faisons
pousser Christ et produisons Christ. Nous travaillons diligem-
ment jour et nuit sur les champs de Christ. Toutefois, ce travail
est une joie et notre labeur un repos pour nous.
Considérons le peuple d’Israël et ce qu’il fit après avoir occupé
le bon pays et avoir vaincu tous ses ennemis. Que fit-il ? Il se
mit à travailler la terre. Le peuple la laboura, sema les graines,
arrosa les plantes, nourrit les vignes et émonda les arbres. Toutes
ces tâches étaient nécessaires à la jouissance de cette terre. Ceci
dépeint combien nous devons travailler diligemment sur Christ
afin de jouir de toutes Ses richesses toutes-inclusives. Telle est
notre profession. Christ est notre industrie. Il nous faut travailler
sur Christ afin de produire Ses richesses. Nous avons découvert
la grande variété des richesses du bon pays, mais sans y
travailler, comment ces richesses pourraient-elles être générées
et produites en abondance ? Posséder ce Christ si riche est une
chose, mais de travailler constamment sur Lui en est une autre.
Quelle est la situation du christianisme aujourd’hui ? Est-il
riche ou pauvre ? Admettons qu’il est vraiment pauvre. Christ
est infiniment riche, mais l’Église actuelle vit dans la misère.
Pourquoi cet état de fait ? Parce que les enfants du Seigneur
sont indolents et ne veulent pas faire l’effort de travailler sur
Christ. Lisez les Proverbes que le sage roi Salomon écrivit.
« Paresseux, jusqu’à quand seras-tu couché ? Quand te lèveras-tu
de ton sommeil ? Un peu de sommeil, un peu d’assoupissement,
un peu croiser les mains en te couchant… Et la pauvreté te
surprendra comme un rôdeur… » (Pr 6.9-11). Comment ce fait-il
que l’Amérique est actuellement si riche ? Dieu a véritablement
donné à l’Amérique une terre excessivement riche. Mais ce n’est
pas là toute l’histoire. De nombreux Américains ont diligemment
travaillé cette terre pour en produire les richesses, pour y faire
LA VIE DANS LE PAYS 191

pousser sa richesse abondante. Nous devons travailler et ne


pouvons nous permettre d’être paresseux. Qu’en est-il de la
plupart des chrétiens aujourd’hui ? Ils sont trop occupés par les
affaires de ce monde et trop paresseux pour travailler sur Christ.
Nous devons labourer la terre spirituelle et semer la semence
spirituelle. Il nous faut arroser les plantes spirituelles sans arrêt.
Nous ne pouvons nous attendre à ce que les autres fassent ce
travail à notre place. Faisons-le nous-mêmes, sinon il ne sera
jamais accompli. Sœurs, avez-vous prié-lu la Parole ce matin ?
Frères, combien de fois avez-vous contacté le Seigneur au-
jourd’hui ? Telle est la situation. Nous ne cultivons pas Christ.
Notre terre est très riche, mais nous n’y travaillons pas ; par
conséquent, aucun produit n’y pousse. De fait, nos ressources
sont immenses, mais notre production est maigre.
Le Seigneur commanda à Ses enfants de se réunir afin de
L’adorer au moins trois fois par an, à l’époque de la Pâque, de la
Pentecôte et lors de la fête des tabernacles. Il ajouta que chaque
fois qu’ils se réuniraient, ils ne devraient jamais se présenter les
mains vides, mais Lui apporter quelque chose, des produits du
bon pays. S’ils avaient été paresseux et n’avaient pas travaillé
la terre, non seulement auraient-ils été incapables d’apporter
quoi que ce soit au Seigneur, mais ils n’auraient rien pour leur
propre satisfaction. Ils n’auraient pas de quoi se nourrir.
Frères et sœurs, réalisons que chaque fois que nous venons
aux réunions, chaque fois que nous venons adorer le Seigneur,
nous ne devrions pas nous présenter les mains vides. Approchons-
nous les mains pleines du produit de Christ. Travaillons sur Christ
jour après jour afin de Le produire en quantité industrielle. Notre
production de Christ devrait dépasser nos besoins personnels. Il
nous faut un surplus pour d’autres, pour le pauvre et le
nécessiteux : « Tu devras ouvrir ta main à ton frère, au malheu-
reux et au pauvre dans ton pays » (Dt 15.11). Il faut aussi un
surplus qui subvienne aux besoins des sacrificateurs et des
Lévites : « Voici quel sera le droit des sacrificateurs sur le peuple,
sur ceux qui offriront un sacrifice, un bœuf ou un agneau : … Tu
lui donneras les prémices de ton blé, de ton vin nouveau et de
ton huile, et les prémices de la toison de ton menu bétail »
192 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

(Dt 18.3-4). Et par-dessus tout, la meilleure portion de ce surplus


doit revenir au Seigneur : « Là sera le lieu que l’Éternel, votre
Dieu choisira pour y faire demeurer son nom. C’est là que vous
présenterez tout ce que je vous ordonne, vos holocaustes, vos
sacrifices, vos dîmes, vos prélèvements et les offrandes choisies
dont vous ferez vœu à l’Éternel » (Dt 12.11). Lorsqu’ils moisson-
naient les champs, les enfants du Seigneur devaient Lui réserver
les prémices. Lorsque le bétail naissait, le premier-né était offert
au Seigneur. Nous devons travailler diligemment, pas uniquement
pour produire suffisamment afin de satisfaire nos propres besoins,
mais aussi afin d’acquérir un surplus qui subvienne aux besoins
d’autrui, la meilleure portion étant réservée au Seigneur. C’est
ainsi que nous serons acceptables aux yeux du Seigneur et
pourrons Le satisfaire.
Telle est la vie dans le bon pays. C’est une vie au cours de
laquelle nous travaillons continuellement sur Christ et Le
produisons sans cesse en quantité industrielle. Nous moissonnons
tant de Christ que nous sommes pleinement satisfaits, et en plus
de cela, nous disposons d’un surplus que nous pouvons partager
avec d’autres et avec lequel nous adorons Dieu. Adorer Dieu avec
Christ ne signifie pas que nous L’adorons individuellement, mais
collectivement avec tous Ses enfants en jouissant de Christ les
uns avec les autres et avec Dieu. Lorsque vous venez, vous
apportez quelque chose de Christ. Lorsqu’un autre vient, il
apporte également quelque chose de Christ. Chacun apporte une
portion de Christ provenant de son labeur sur Christ, et ensuite,
la jouissance riche de Christ est réelle non seulement parmi les
saints, mais surtout pour Dieu à qui le meilleur est offert.

COMMENT TRAVAILLER SUR CHRIST

Nous avons brièvement abordé le sujet de la nécessité de


travailler sur Christ et de faire de Lui notre industrie. Je crois
que nous voyons ce point clairement, mais je crains qu’il ne soit
qu’une doctrine pour beaucoup. Comment appliquer cela de
manière pratique ? Que devons-nous faire pour travailler sur
Christ chaque jour ?
Illustrons ainsi. Chaque matin, vous devez prier : « Seigneur,
LA VIE DANS LE PAYS 193

je me consacre une fois encore à Toi, non pas pour travailler


pour Toi, mais pour jouir de Toi. » Consacrez-vous sincèrement
au Seigneur dans le simple but de jouir de Lui et de L’expéri-
menter, rien de plus. Dès votre réveil, dites-Lui : « Seigneur, me
voici. Je me donne afin de jouir de Toi. Permets-moi, dès à
présent, de T’expérimenter et de T’appliquer dans toutes les
situations de cette journée. Je ne Te demande rien pour demain.
Je Te demande la grâce de jouir de Toi aujourd’hui. Montre-moi
comment travailler la terre, semer les graines, et arroser les
plantes du Seigneur. » À chaque instant, tout au long de la
journée, vous maintiendrez votre communion avec le Seigneur.
Vous vivrez pratiquement dans le Seigneur, travaillant sur Lui,
L’appliquant, jouissant de Lui. En agissant ainsi, considérez
combien fructueuse et superbe votre « ferme » deviendra. La
ferme de Christ au cours de votre vie quotidienne portera
beaucoup de fruits. Lorsque le jour du Seigneur viendra, et que
vous vous réunirez avec les saints pour adorer le Seigneur, vous
serez à même de déclarer : « Je vais à présent voir mon Seigneur ;
je vais adorer mon Seigneur. Je n’irai pas les mains vides, mais
les mains remplies de Christ. J’ai un surplus, et dans ma main
droite se trouve la meilleure portion que j’ai réservée pour mon
cher Seigneur. » À la réunion, un frère vous approche et dit :
« J’ai un problème. Pouvez-vous m’aider ? » Vous communiez un
moment avec lui, lui offrant ainsi un peu de votre surplus de
Christ. Vous lui donner un peu du produit du Christ sur Lequel
vous avez travaillé, le Christ dont vous avez joui chaque jour. Il
vous a abondamment satisfait, et il vous reste un surplus que
vous pouvez partager avec les frères et sœurs. Lorsque la réunion
débute, vous êtes prêt à offrir au Seigneur les prières et les
louanges qui proviennent de ce que vous Lui avez réservé. C’est
là le meilleur de votre surplus, et avec les saints, vous l’offrez
joyeusement au Seigneur pour Sa jouissance et Sa satisfaction.
Vous avez moissonné suffisamment de Christ pour vous-même,
pour les nécessiteux et pour le Seigneur. De plus, vous avez mis
de côté une portion considérable qui satisfera amplement vos
besoins les jours suivants.
Être riche de Christ implique nécessairement un travail
194 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

assidu et une entreprise industrieuse. En Christ, l’indolence est


proscrite. Nous devons permettre à Dieu de jouir de Christ avec
nous et, en même temps, avec les autres. Si vous travaillez ainsi,
moi de même, et aussi chacun d’entre nous, combien nos réunions
seront glorieuses lorsque nous nous réunirons pour adorer le
Seigneur ! Vous partagerez avec moi et moi avec vous. Vous me
servirez un peu du Seigneur et je vous donnerai quelque chose
en échange. Nous partagerons les uns avec les autres et jouirons
ensemble dans l’abondance. Quant au Seigneur, Il recevra une
portion complète.

DÉPLOYER CHRIST

Le monde est aujourd’hui rempli d’expositions et de foires. À


certains moments, des personnes venant de certaines régions, et
même du monde entier, apportent leurs produits à un endroit
précis pour les mettre en montre. C’est exactement ce que nous
faisons lorsque nous nous réunissons pour adorer Dieu. Nous
nous réunissons pour présenter une exposition de Christ, pas
seulement le Christ que Dieu nous a donné, mais Celui que nous
avons produit, le Christ sur Lequel nous avons travaillé et que
nous avons expérimenté. Tel est le Christ que nous apportons à
notre exposition. Frères et sœurs, tel est le modèle de ce que
toutes nos réunions devraient être : une exposition, une foire,
dans laquelle toutes sortes de produits de Christ sont déployés.
Considérons de nouveau les enfants d’Israël. Au moment de la
fête des tabernacles, un grand nombre d’entre eux venant de
toutes les régions du pays se réunissaient à Jérusalem. Tous y
apportaient de leurs produits : des fruits, des légumes, du bétail
et bien d’autres choses encore. Si nous avions pu être présents
à cette époque et participer à l’événement, nous nous serions
émerveillés des richesses du pays. Nous aurions contemplé
l’abondance des produits amoncelés de tous côtés, superbes, mûrs
et colorés, au milieu des moutons et d’autre bétail. Tous les
produits étaient mis en commun et tous les gens en jouissaient
mutuellement dans la présence de l’Éternel, Celui-ci recevant
aussi Sa propre portion.
Frères et sœurs, voilà simplement en quoi consiste la vie de
LA VIE DANS LE PAYS 195

l’Église : tous les saints jouissant de Christ devant Dieu et avec


Dieu, l’un avec l’autre. Tous jouissent du Christ qu’ils ont produit.
Jour après jour, ils travaillent sur Christ et Le produisent. Puis,
un certain jour déterminé par le Seigneur, ils se réunissent. Non
seulement leurs mains sont pleines, mais ils portent même, au
sens figuré, Christ sur leurs épaules. Ils se réjouissent de
l’abondance de leur moisson et de toutes les richesses moissonnées
de ce « bon pays » dans lequel ils vivent. Ils ne viennent pas les
mains vides, le visage triste et ridé. Ils ne s’endorment pas sur
leur banc tandis qu’un pauvre pasteur se tient sur l’estrade. Une
telle situation est déplorable ! Et elle ne constitue certainement
pas l’adoration du peuple du Seigneur, car celle-ci existe lorsque
chacun est rempli de Christ, rayonne de Christ, et déploie le
Christ sur Lequel il a travaillé et qu’il a produit. Un frère pourrait
déclarer : « Voici le Christ sur Lequel j’ai travaillé et que j’ai
produit aujourd’hui. Il est si riche et abondant dans tel et tel
aspect. » Une sœur pourrait témoigner ainsi : « Loué soit le
Seigneur, j’ai expérimenté la patience et la douceur mêmes de
Christ au sein de ma situation difficile à la maison. Christ m’est
si doux et si réel de cette façon. » Tel est le produit de Christ
de cette sœur. Chacun déploie le Christ qu’il a moissonné. Quelle
adoration rendue à Dieu ! Quelle édification pour les saints, et
quelle honte pour l’ennemi ! Ce genre de réunion dérange
beaucoup les principautés et les puissances dans les lieux
célestes. Les forces mauvaises qui observent ces réunions sont
exposées à la honte, grâce au déploiement d’un tel Christ. Frères
et sœurs, les réunions dans votre localité sont-elles semblables
à celles-ci ?
Je crains que l’ennemi se rie et que les forces malfaisantes
dans les lieux célestes se moquent de nos réunions chrétiennes
aujourd’hui. Mais nous pouvons inverser le cours des choses en
jouissant du Christ tout-inclusif, en travaillant diligemment
chaque jour sur Lui, et en apportant aux réunions ce que nous
avons abondamment produit de Lui afin de le partager avec Dieu
et tous les saints. En agissant ainsi, l’ennemi et ses armées
trembleront de rage et de honte.
Ainsi doit se dérouler la vie après que nous avons pris
196 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

possession du bon pays. Cette vie consiste à travailler sur Christ,


à produire Christ, à jouir de Christ, à Le partager avec d’autres,
et à offrir Christ à Dieu afin qu’Il puisse jouir de Christ avec
nous. Ce genre de jouissance et de partage est une exposition
de Christ devant tout l’univers, une adoration rendue à Dieu
et une honte pour l’ennemi. À la suite d’une telle adoration
rendue à Dieu, aucun enfant du Seigneur ne s’en retournera
chez lui pauvre. Chacun sera riche, satisfait, et repartira de
« Jérusalem » le cœur joyeux. À la fin de réunions semblables,
tous les frères et toutes les soeurs seront richement et abon-
damment nourris. Ils sont arrivés avec un surplus et repartent
avec un plus grand surplus. Tout ce qui est relatif à la vie dans
le pays est Christ Lui-même, le Christ qui nous est relié. Il ne
s’agit pas simplement du Christ objectif, mais du Christ vérita-
blement très subjectif. C’est le Christ sur Lequel nous travaillons,
le Christ que nous produisons, le Christ dont nous jouissons, le
Christ que nous partageons avec d’autres et que nous offrons
à Dieu.

DEUX MANIÈRES DE JOUIR DE CHRIST

D’après le livre du Deutéronome, deux manières de jouir de


Christ sont présentées, l’une que nous pourrions appeler la
manière individuelle, et l’autre, la manière collective. Par
exemple, tout le peuple d’Israël avait la possibilité de jouir des
grains de blé et d’orge en tout lieu et à tout instant. C’est là une
façon de jouir du produit du pays. Mais une partie de ce grain
ne pouvait faire l’objet d’une jouissance individuelle, séparée des
autres. La dîme et les prémices du grain ainsi que les dîmes et
prémices de toutes les récoltes étaient conservées jusqu’à un
certain jour où elles étaient amenées aux sacrificateurs choisis
par Dieu. Il fallait les apporter là où Dieu résidait, au lieu où
Il avait placé Son nom. En ce lieu, dans la présence de Dieu, ces
produits devenaient la jouissance mutuelle de tous les enfants
de Dieu et de Dieu Lui-même. C’était là une adoration collective.
Ces deux manières s’appliquaient également au bétail.
Quiconque désirait manger la viande du gros ou du petit
bétail pouvait tuer un animal en tout lieu et en jouir. Mais
LA VIE DANS LE PAYS 197

personne n’avait le droit de manger le premier-né, la dîme. Cette


portion était réservée au sacrificateur et lui était apportée au
lieu où le Seigneur avait placé Son nom, où Il avait fait Sa
demeure et où Ses enfants se réunissaient. D’un côté, ils
pouvaient jouir d’une certaine portion des richesses et de la
plénitude du bon pays en tout lieu, quand et où ils en
ressentaient le besoin. Mais d’un autre côté, ils n’avaient ni le
choix ni la liberté de jouir d’une portion bien particulière. Ils
devaient apporter celle-ci au lieu choisi par Dieu pour en jouir
collectivement avec tous Ses enfants. Nous remarquons ainsi
deux manières, l’une individuelle et l’autre collective.
À présent, appliquons ces principes. En tant que chrétiens,
nous avons la possibilité de jouir de Christ en tout lieu et à tout
instant par nous-mêmes. Mais si nous désirons jouir de Lui avec
les enfants du Seigneur collectivement, nous n’avons pas le choix ;
nous ne pouvons nous rendre qu’en un seul endroit. Jouir de Lui
séparément et individuellement est permis partout ; nous avons
toute liberté d’agir ainsi. Mais pour jouir de Christ avec le peuple
du Seigneur en tant qu’adoration rendue à Dieu, nous devons
nous rendre au lieu même que Dieu a choisi. Ce point est
extrêmement vital, car il sert à conserver l’unité des enfants du
Seigneur.
Ce principe va à l’encontre de la situation dominante du
christianisme actuel. Que de confusion, de complications et de
divisions sont nées parce que ce principe a été violé ! Considérez
les enfants d’Israël. Génération après génération, d’un siècle à
l’autre, aucune division ne pris naissance parmi eux, car ils
avaient un seul et même centre d’adoration. Personne n’eut
l’audace d’en établir un autre. Ils ne pouvaient se rassembler
qu’en un seul lieu, un seul endroit réservé au culte, celui que
l’Éternel avait choisi, de toutes les tribus, pour placer Son nom
et Sa demeure. Dans toute la terre d’Israël, Jérusalem était
unique. C’était le lieu désigné par le Seigneur auquel tout Son
peuple devait se rendre pour L’adorer collectivement. Lisons la
Parole du Seigneur :
Deutéronome 12.5-8 : « Mais vous le chercherez au lieu que
198 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

l’Éternel, votre Dieu, choisira parmi toutes vos tribus pour y


placer son nom et l’y faire demeurer ; c’est là que tu iras.
C’est là que vous présenterez vos holocaustes, vos sacrifices,
vos dîmes, vos prélèvements, vos offrandes votives, vos offran-
des volontaires, ainsi que les premiers-nés de votre gros et
de votre menu bétail. C’est là que vous mangerez devant
l’Éternel, votre Dieu... Vous n’agirez donc pas conformément
à tout ce que nous faisons maintenant ici, où chacun fait ce
qui lui semble bon. »
Lorsque nous entrons dans ce pays qui est le Christ tout-in-
clusif, nous ne pouvons plus faire ce qui semble bon à nos propres
yeux. Nous n’avons pas le droit de nous réunir avec les enfants
du Seigneur dans le but d’adorer Dieu ensemble aux lieux que
nous choisissons. Il nous faut nous rendre au lieu que le Seigneur
a choisi, en ce seul centre, ce terrain unique de l’unité. Combien
la situation présente est contraire à ce principe ! S’il se trouve
neuf ou dix frères en un certain lieu, il leur est si facile de
déclarer : « Venez, formons une nouvelle Église ! » Et si deux ou
trois d’entre eux ne sont pas d’accord, ils réagissent ainsi : « Très
bien, formez votre Église sans nous. » Et ils le font. Dans une
seule localité, il est très difficile de dénombrer combien de
soi-disant Églises sont implantées. Dans la chrétienté actuelle,
chacun agit comme s’il avait le droit de choisir selon son propre
désir. Il existe un dicton populaire et courant qui dit : « Assistez
à l’Église de votre choix. » J’aimerais crier de toutes mes forces
aux enfants du Seigneur : « Vous n’avez pas le choix ! » D’un
côté, vous avez toute liberté de jouir de Christ par vous-même
où que vous vous trouviez, mais lorsque vous vous réunissez avec
les enfants de Dieu pour L’adorer, vous perdez votre liberté. Le
lieu où les enfants du Seigneur doivent se rendre est celui-là
même que le Seigneur Lui-même a désigné. C’est là que nous
devons nous rendre.
Si vous étiez un Israélite vivant à l’époque de l’Ancien
Testament, vous ne pourriez pas dire à David ou à Salomon :
« Je ne suis pas d’accord avec vous ; si vous allez à Jérusalem,
j’irai à Bethléhem. J’y établirai un second centre d’adoration. »
LA VIE DANS LE PAYS 199

Or, ceci est exactement la façon dont chacun agit de nos jours.
« Nous ne voulons pas être où vous êtes. Si vous vous réunissez
dans la rue DuPont, nous nous réunirons dans la rue Thibault. »
Ils essaient même de justifier leurs actions en citant Mat-
thieu 18.20 : « Car là où deux ou trois sont assemblés en mon
nom, je suis au milieu d’eux. » Ils affirment : « Ce que nous
faisons est entièrement en accord avec les Écritures. Nous
sommes deux ou trois et nous nous réunissons en le nom du
Seigneur, sur la base de Christ. » Mais quelques mois après avoir
commencé leurs réunions, certains frères au milieu d’eux, devenus
mécontents, quittent cette assemblée pour en établir une autre.
Ils déclarent : « Si vous êtes capables de commencer une réunion
dans la rue Thibault, nous en établirons une dans la rue Laurier. »
Que de confusion ! Au sein d’une pareille situation, il n’y a ni
limitation ni règlement, et les divisions sont interminables.
Nous devons nous réunir ensemble avec les enfants de Dieu
sur le terrain commun de l’unité. Vous n’avez pas le droit de
dire que ce terrain est trop légal. Nous avons besoin d’une telle
légalité. Vous et moi devons être limités par le règlement de
Dieu. Nous n’avons aucun droit d’établir un autre centre
d’adoration qui ne ferait que créer une division parmi les enfants
du Seigneur. Le seul terrain que nous pouvons prendre et sur
lequel nous pouvons nous tenir est celui de l’unité. Nous pouvons
jouir de Christ en solitaire en tout lieu, mais nous ne pouvons en
aucun cas établir une réunion n’importe où pour jouir de Christ
avec d’autres frères et sœurs à titre de culte à Dieu. Aucun de
nous n’a le droit d’agir ainsi. Nous devons tous nous rendre à
l’endroit même que le Seigneur a désigné, là où Il a placé Son
nom et établi Sa demeure. Dans tout l’univers, le Corps du
Seigneur, Sa demeure, est unique ; aussi, dans chaque ville, il
devrait y avoir une seule expression de ce Corps. Il s’agit là d’une
règle fondamentale.
Frères et sœurs, lisez le livre du Deutéronome. Les deux
règlements sur la jouissance de Christ dans le bon pays y sont
clairement présentés. L’un appartient à notre jouissance person-
nelle du produit du bon pays. Vous pouvez en profiter où que
vous vouliez et quand vous le souhaitez. L’autre règle stipule
200 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

que si vous désirez jouir du produit du bon pays ensemble avec


le peuple du Seigneur devant Dieu, à titre de culte, vous n’avez
pas de choix, vous n’avez aucun droit de suivre vos inclinations
et de faire ce que bon vous semble. Abandonnez vos propres
pensées et déclarez le cœur rempli de crainte et de tremblement :
« Seigneur, où se trouve le lieu que Tu as choisi ? Fais-moi
connaître le lieu où Tu as placé Ton nom, là où est Ta demeure.
C’est là que je me rendrai. » En ce lieu, vous pouvez jouir de
Christ avec tous les enfants de Dieu et avec Dieu Lui-même,
dans Sa présence même.
Si vous agissez ainsi, je vous assure que vous satisferez Dieu.
Sinon, vous irez à Son encontre et aggraverez l’état de division
qui existe parmi Ses enfants. Soyez extrêmement vigilant. Je
vous supplie de prêter toute votre attention à ces paroles.
Christ est si plein, si riche, si vivant ! Nous pouvons jouir de
Lui à toute heure et sans cesse. Il est non seulement permis,
mais aussi tout à fait approprié que nous cherchions à jouir de
Lui où que nous nous trouvions. Mais souvenons-nous de cette
règle fondamentale et stricte selon laquelle, si nous souhaitons
jouir de Lui avec le peuple du Seigneur devant Dieu, à titre
d’adoration, il n’y a pas de place pour notre préférence. Ce point
devrait nous inspirer crainte et tremblement.
Frères et sœurs, vous réunissez-vous actuellement avec les
enfants de Dieu en le lieu qu’Il a désigné, là où Il a placé Son
nom ? Je vous conseille d’arrêter vos activités et de tourner vos
regards vers le Seigneur. Recherchez-Le. Demandez-Lui de vous
montrer le lieu qu’Il a choisi et dites-Lui que vous vous rendrez
à cet endroit. Telle est la façon correcte de résoudre le problème
des divisions au sein du peuple de Dieu aujourd’hui. Il n’existe
aucun autre moyen. Puisse le Seigneur nous être miséricordieux.
La vie dans le pays est remplie de la jouissance de Christ, à
la fois personnelle et collective avec le peuple du Seigneur. Soyons
diligents afin de travailler sur Lui, de remplir nos mains du
produit de Christ, puis de nous rendre au lieu qu’Il a désigné,
le terrain même de l’unité, pour jouir de ce Christ riche et glorieux
avec les enfants de Dieu et avec Dieu Lui-même.
C HAPITRE S EIZE

LE RÉSULTAT DU PAYS :
LE TEMPLE ET LA VILLE

Références bibliques : Dt 12.5-7, 17-18 ; 8.7-9 ; Ép 1.22-23 ;


2.19-22
Nous avons vu bien des choses relatives à l’expérience de
Christ. Commençant par l’agneau pascal, nous avons considéré
nombre d’éléments tels que la manne quotidienne, le rocher
frappé d’où s’écoulait un fleuve, l’arche du témoignage avec son
agrandissement, le tabernacle, toutes les offrandes, les sacrifica-
teurs et le sacerdoce, et enfin, l’armée sainte. Finalement, nous
sommes parvenus au pays tout-inclusif et avons vu que celui-ci
est tout pour Dieu et pour Son peuple. Cette image est d’une
grande clarté.

L’ÉCHELLE DE NOTRE EXPÉRIENCE

Tous ces éléments, à partir de l’agneau jusqu’au pays, sont


des types de Christ. Chacun de ces types est complet et parfait
en lui-même, mais le dernier d’entre eux, le pays, constitue le
type tout-inclusif et le plus grandiose de tous les types. L’agneau
pascal en tant qu’un type de Christ est de fait complet et parfait ;
toutefois, il est un type de Christ à une toute petite échelle.
Quant au Seigneur Lui-même, Il n’est pas limité, mais quant à
notre expérience de Lui, elle est véritablement limitée. Lorsque
nous nous approchons du Seigneur et L’acceptons comme notre
Rédempteur, le Christ que nous recevons est entier, complet et
parfait ; mais du point de vue de notre expérience de Lui, nous
L’expérimentons de façon limitée, tel un petit agneau.
À partir de l’instant où nous avons fait l’expérience de Christ
en tant que l’agneau, nous avons continuellement progressé et
202 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

avancé. Notre expérience de Christ s’est sans cesse enrichie et


notre jouissance de Lui s’est accrue. Ceci ne veut pas dire que
Christ est devenu de plus en plus vaste. Non, Christ est demeuré
le même, mais selon notre expérience, nous Le percevons comme
devenant de plus en plus grand pour nous. Jour après jour dans
notre expérience, Christ grandit. À l’étape de notre expérience
où nous atteignons le dernier élément, le pays tout-inclusif, Christ
est incommensurablement grand pour nous. Il est un vaste pays,
une terre dont les dimensions sont la largeur, la longueur, la
profondeur et la hauteur. Il n’y a pas de limite à la largeur et
à la longueur, pas de limite à la profondeur et à la hauteur.
Personne n’est capable de vous donner la taille de Christ, car
Ses dimensions sont illimitées. Tel est le pays dans lequel nous
sommes entrés. Tous les autres éléments sont mesurables. Ils
préfigurent tous des caractéristiques et expériences de Christ qui
ont une certaine étendue et une limite. Ce n’est pas le cas du
pays. Le Christ qui est typifié par le pays est inépuisable et
incommensurable.

LA MATURITÉ ET LE TRAVAIL

Lorsque nous jouissons de Christ en tant que l’agneau, Dieu


demande que nous arrêtions tout notre travail. Au moment de
la Pâque, personne n’avait la permission de travailler ; tout
labeur devait cesser (Ex 12.16). Seul jouir de l’agneau était
permis. Le sang était appliqué sur les linteaux des portes, et la
chair de l’agneau était dégustée à l’intérieur de la maison. Il n’y
avait rien d’autre à faire. La même règle s’appliquait à la manne.
Celle-ci descendait du ciel pour la jouissance des Israélites. Ils
n’avaient rien à faire que d’aller la recueillir et d’en jouir. Il en
est de même lorsque nous jouissons de Christ de la sorte. Lorsque
nous Le prenons en tant que notre Sauveur et notre nourriture
quotidienne, absolument aucun effort n’est requis. Il nous suffit
d’accepter pleinement et gratuitement ce qui nous a déjà été
accordé. Toute forme de labeur personnel ne peut que frustrer la
jouissance de Christ selon ces aspects et est une insulte à Dieu.
Mais lorsque nous en venons à l’arche, la situation est toute
autre, car nous devons agir. Avec l’expérience de Christ en tant
LE RÉSULTAT DU PAYS 203

que l’arche, nous voyons l’édification du tabernacle. Or, notre


labeur s’intensifie lorsque nous parvenons au pays, car comme
nous l’avons déjà noté, sans notre travail sur cette terre, elle ne
produira rien pour notre jouissance. Le pays est vraiment
différent de l’agneau et de la manne. Cette dernière descendit
avec la rosée du ciel (Nb 11.9). Aucun effort n’était nécessaire
pour en jouir sinon de se lever, de cueillir la manne, puis d’y
prendre part. Mais lorsque le peuple d’Israël entra dans le pays
et commença à jouir de ses richesses, la manne cessa de tomber
du ciel, et comme nourriture, le fruit du pays remplaça la manne
(Jos 5.12). Soyons profondément impressionnés par cette diffé-
rence : jouir de la manne ne requiert aucun travail alors que
jouir du produit du bon pays dépend énormément de notre travail.
La situation est très différente.
Lorsque nous sommes nouvellement sauvés et spirituellement
immatures, nous jouissons sans doute de Christ. Il est si bon et
si merveilleux pour nous ! Oh ! Christ est notre agneau, notre
manne quotidienne et notre rocher d’où s’écoule un fleuve. Il est
si bon ! Il fait tout pour nous ! Mais alors que nous mûrissons
petit à petit dans le Seigneur, nous découvrons que nous avons
une tâche à remplir. Nous devons porter certaines responsabili-
tés ; nous devons travailler. Au sein de notre famille par exemple,
il y a les tout-petits : les nourrissons et les jeunes enfants. Ils
n’ont rien à faire que de jouir de ce qui leur est continuellement
présenté. Tout ce qu’ils reçoivent leur est fourni par d’autres.
Mais quelques années plus tard, certaines menues responsabilités
leur sont données telles que garder des membres plus jeunes ou
accomplir quelques tâches minimes. Ensuite, ayant mûri davan-
tage, ils reçoivent des responsabilités plus importantes. Une fois
qu’ils atteignent l’âge de vingt ans ou plus, ils doivent prendre
un emploi et gagner leur vie. Ce n’est en rien différent dans
la sphère spirituelle. Lorsque nous entrons dans l’aspect tout-
inclusif de Christ, nous jouissons de Lui bien davantage. Mais
en même temps, il nous faut embrasser des responsabilités
considérables. Plus nous travaillons sur Christ, plus nous produi-
sons Christ ; plus nous jouissons de Christ, plus nous dispensons
Christ aux autres, et plus nous pouvons L’offrir à Dieu. Tout ceci
204 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

dépend de la somme de notre labeur sur Christ. Dès que nous


entrons dans le pays, nous devons travailler !
Frères et sœurs, quand établirez-vous votre entreprise dans
votre ville ? Quelle entreprise ? Celle de Christ S.A.R.L. !
Christ S.A.R.L. à Los Angeles ! Christ S.A.R.L. à San
Francisco ! Christ S.A.R.L. à Sacramento ! Chaque groupe de
croyants en tant qu’expression locale du Corps de Christ doit
être une entreprise, une usine qui produit Christ en quantité
industrielle. Nous devons travailler sur Christ et Le produire
jour après jour. Nous devons faire de Lui notre industrie. Si
quelqu’un nous demande quelle est notre profession, nous devrions
être en mesure de répondre que c’est Christ, et que notre
entreprise s’appelle Christ S.A.R.L. Nous voulons voir cette
entreprise ouvrir des filiales dans chaque ville du monde entier.
Quelle merveille si partout où nous allions une telle réalité
existait, avec un groupe de personnes dont la seule profession
serait Christ Lui-même. Christ S.A.R.L. à Londres ! Christ
S.A.R.L. à Paris ! Christ S.A.R.L. à Tokyo ! Un jour, nous aurons
une exposition universelle à laquelle Christ S.A.R.L. de T’ai-pei
apportera quelque chose. Christ S.A.R.L. de Hong-Kong amènera
autre chose. De chaque ville, les enfants du Seigneur pourront
apporter le Christ qu’ils ont produit et avoir un déploiement de
Ses richesses variées. Réunissons-nous pour avoir une exposition
de Christ. Nous ne parlons pas d’une organisation humaine,
mais de personnes édifiées ensembles en Christ de manière
pratique et dont le seul dessein consiste à travailler sur Lui
afin de Le produire, de jouir de Lui, de Le partager et de
L’exprimer. Voilà ce que Dieu a l’intention que nous fassions.
Considérez de nouveau le peuple d’Israël de l’antiquité. Après
avoir passé une année à travailler le bon pays, à cultiver la terre,
à semer les graines, à arroser et à émonder les plantes, le jour
de la fête des tabernacles arriva. Ensuite, venant de toutes
parts, de toutes les villes et tous les villages du pays, le peuple
se réunit en son centre, Jérusalem, y apportant les dîmes et les
prémices de sa production. Il y avait là une exposition de tous
les produits du pays de Canaan. Cette fête avec le peuple de
LE RÉSULTAT DU PAYS 205

Dieu et avec Dieu Lui-même dépendait entièrement du travail


diligent du peuple dans le pays.
Aujourd’hui, nous jouissons de Christ en tant que la réalité
même de cette terre incroyablement bonne. C’est effectivement
la grâce de Dieu qui nous donne un tel pays, mais celui-ci requiert
notre entière coopération. Nous devons coopérer avec Dieu et
collaborer avec Lui. Dieu a préparé et fourni cette terre,
c’est-à-dire qu’Il nous a donné Christ. Et Dieu a déversé la pluie
des cieux sur cette terre, c’est-à-dire qu’Il nous a donné le
Saint-Esprit. Le pays typifie Christ, et la pluie, le Saint-Esprit.
Cependant, notre coopération demeure nécessaire. Il nous faut
coopérer avec Dieu ; ensuite le produit viendra. À quel point
coopérons-nous avec Dieu ? Là réside notre problème.
Dans certaines prétendues Églises, personne ne peut y
discerner quoi que ce soit qui provienne du produit du bon pays.
Tout ce qu’elles apportent aux gens est l’agneau pascal et la
manne des cieux. Tout ce qu’elles sont capables de fournir est le
Christ en tant que l’agneau rédempteur ou Christ en tant que
la manne quotidienne. Elles sont incapables de dispenser Christ
comme le bon pays parce qu’elles-mêmes n’y ont jamais pénétré.
Toutefois, dans certaines Églises locales, lorsque vous y contactez
les croyants et participez à leurs réunions, vous vous rendez
compte que chaque fois qu’ils se réunissent, ils déploient toute
une richesse ; toutes sortes de produits de Christ sont exposés.
Pourquoi cela ? Parce qu’ils sont entrés dans le bon pays et
travaillent avec diligence sur Christ. Ils possèdent beaucoup de
produits qu’ils ont générés de Christ.

LE SACRIFICE DE COMMUNION

Remarquons de nouveau que tout le peuple d’Israël apportait


ses produits en un lieu unique, celui que Dieu avait choisi, dans
le but de rendre un culte à Dieu et de jouir de ces produits
devant Dieu et avec Lui. Du point de vue de la typologie, ce qu’il
produisait était Christ, et ce qu’il offrait à Dieu, était Christ. Il
offrait à Dieu ce qu’il avait produit pour en jouir mutuellement
devant Lui et avec Lui.
Une des offrandes que les enfants de Dieu présentaient à
206 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

cette époque-là était assez particulière et spéciale. Elle s’appelait


le sacrifice de communion. Cette offrande comprenait un élément
pour la jouissance de celui qui la présentait, un autre élément pour
la jouissance d’autrui, et enfin, un élément pour la jouissance de
Dieu. Si je m’approchais pour présenter le sacrifice de commu-
nion, une partie m’en serait réservée, une autre pour autrui et
une autre pour Dieu. Lisez le chapitre 7 du Lévitique. Vous y
noterez que le sacrifice de communion est une offrande qui réjouit
celui qui la présente et est destinée à être partagée avec les
autres et avec Dieu.
Frères et sœurs, chaque fois que nous nous réunissons afin
d’adorer Dieu en Christ, avec Christ et par Christ, nous offrons
ce dernier en tant que le sacrifice de communion. Avec un tel
Christ, une partie est pour Dieu, une autre pour nous et une
autre encore pour les autres. Nous jouissons mutuellement de
Christ avec Dieu et devant Lui. Telle est l’adoration véritable,
et tel est le monceau de honte dont nous couvrons l’ennemi,
Satan.

LE TEMPLE

Nous devons être profondément impressionnés par la parole


dans Deutéronome 12 — elle est extrêmement importante. Dieu
nous y ordonne d’apporter tous nos produits au lieu qu’Il a choisi.
Quel est ce lieu ? Celui de la demeure de Dieu. Vous devez
apporter Christ en cet endroit central ; je dois aussi L’y amener ;
et nous tous devons apporter Christ en ce lieu central afin de
nous réjouir mutuellement de Lui devant Dieu et avec Dieu.
L’habitation de Dieu en résultera. Il nous faut réaliser que
lorsque nous jouissons de Christ non seulement à titre individuel,
mais de manière corporative, un résultat en est produit. L’habi-
tation de Dieu prend forme. Ceci signifie que sur terre, à l’époque
présente et en cet instant précis, Dieu a un endroit où demeurer.
Frères et sœurs, lorsque nous jouissons de Christ selon une
certaine mesure et que nous nous réunissons pour jouir de Lui
devant Dieu et avec Dieu, cette réalité est suscitée : nous sommes
l’habitation de Dieu ; Dieu demeure parmi nous. Si quelqu’un
nous demande où se trouve Dieu, nous pouvons lui répondre de
LE RÉSULTAT DU PAYS 207

venir voir. Si nous souhaitons trouver un frère ou une sœur,


nous nous rendons chez eux, dans leur demeure. Là, nous les
rencontrons ; là, nous pouvons communier avec eux. Aujourd’hui,
les gens demandent où Dieu se trouve. Ils déclarent : « Vous
annoncez Dieu, mais où est-Il ? » Si nous jouissons de Christ en
tant que le bon pays au point que nous nous réunissons sur le
terrain de l’unité pour jouir mutuellement de Lui avec Dieu,
nous serons l’Église authentique. Si une telle situation existe, et
que certains nous demandent où se trouve Dieu, nous sommes
à même de répondre : « Venez et voyez ! Dieu est chez Lui. Il a
désormais obtenu une demeure sur cette terre. »
J’aimerais illustrer ainsi : si vous entrez dans une ville et
que vous y errez jour après jour, n’ayant pas de foyer, il sera
très difficile pour quiconque de vous localiser. Une lettre qui vous
serait adressée aurait beaucoup de mal à vous parvenir par la
poste. Mais si vous vous installez dans une maison particulière
dans une rue d’un certain quartier, vous aurez une adresse fixe,
et tout le monde sera capable de vous trouver.
Vous et moi qui sommes des croyants parlons continuellement
de Dieu. Mais les non-croyants demandent : « Où est Dieu ? Vous
parlez tant de Lui, mais où est-Il ? » Vous répondrez peut-être
que Dieu est incroyablement grand, qu’Il est omniprésent, qu’Il
est partout. Mais j’aimerais vous dire que lorsque nous jouissons
de Christ de manière corporative et selon une certaine mesure,
Dieu est, dans un sens précis et réel, localisé. Il a une adresse
fixe sur terre. Vous pouvez dire à vos amis : « Venez voir Dieu.
Venez dans Sa demeure. Venez chez Lui. » La maison de Dieu
est l’endroit même où « Christ S.A.R.L. » se trouve. Où que vous
alliez, si vous êtes en mesure de découvrir « Christ S.A.R.L. »,
là, vous trouverez la maison de Dieu. Le chapitre 14 de 1
Corinthiens nous dit que si les chrétiens se réunissent comme
ils sont supposés le faire, les gens entreront et se prosterneront,
reconnaissant que Dieu se trouve véritablement parmi eux. En
d’autres termes, ils confesseront que Dieu demeure en ce lieu.
Avec quoi cette habitation, cette maison de Dieu est-elle
construite ? Elle l’est avec Christ mélangé et mêlé à de
nombreux croyants. Christ est tout pour eux. Il est la terre
208 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

toute-inclusive. Il est leur nourriture, leur boisson, et tout pour


eux.
Prenons pour exemple un jeune américain en bonne santé.
Chaque cellule de son corps est américaine. Il est né aux
États-Unis, y a été élevé et est saturé et composé des produits
de ce pays. Toute sa vie est une moisson de la terre américaine.
Il a mangé des œufs, du bœuf, du poulet, des pommes de terre,
des oranges et des pommes de l’Amérique. Jour après jour, il a
avalé l’Amérique, l’a digérée, et celle-ci s’est mélangée à lui. Il
est devenu une partie intégrante des États-Unis. Il est à cent
pour cent américain.
Selon le même principe, un chrétien est un homme-Christ.
C’est une personne qui jour après jour mange Christ, Le boit,
Le digère, et devient mélangé à Christ. Après un certain temps,
Christ devient, dans une certaine mesure, cette personne. Si vous
êtes américain, vous n’avez pas besoin d’en informer quiconque.
Où que vous alliez dans le monde, ou presque, tous vous
reconnaîtront en tant que tel. Certaines caractéristiques parti-
culières vous distinguent comme étant un Américain ; l’une
d’entre elles est votre alimentation. De la même manière, si vous
êtes chinois, tout le monde en est conscient. Si vous savez ce que
mangent les Chinois, vous reconnaîtrez leur origine et leur
constitution grâce à votre odorat. Parfois, il est assez difficile de
distinguer un Japonais d’un Chinois. Uniquement à leurs yeux,
il n’est pas facile de les distinguer. Mais si leur régime
alimentaire vous est familier, vous serez capable de les différen-
cier simplement en exerçant votre odorat. Les Japonais se
nourrissent de certains aliments qui dégagent une odeur précise,
et les Chinois se nourrissent d’autres aliments qui produisent
d’autres odeurs. En d’autres termes, vous devenez ce que vous
mangez, et on vous reconnaît à votre alimentation. De la même
façon qu’un Américain provient de l’Amérique, de même, un
chrétien provient de Christ. Ce matin, il mange un peu de Christ,
et ce soir il mange un peu plus de Christ. Jour après jour, Il
mange et il boit Christ. Il digère Christ petit à petit et Lui est
mélangé, de sorte que lui et Christ deviennent un. Ensuite,
lorsqu’il se réunit avec d’autres chrétiens qui ont agi comme lui,
LE RÉSULTAT DU PAYS 209

il apporte Christ et eux de même. Christ est tout pour eux. Christ
est leur constitution même. Où qu’ils aillent, ils ne peuvent
s’empêcher d’apporter Christ avec eux. Lorsqu’ils se rencontrent,
ils offrent Christ à Dieu, jouissent de Lui ensemble, et déploient
Christ. Chaque fois qu’ils parlent, Christ sort de leur bouche.
Tout est Christ. Telle est l’habitation de Dieu, la maison de Dieu.
Il est très clair qu’il s’agit ici de la véritable Église, de
l’expression authentique du Corps de Christ. Elle est un groupe
de personnes mélangées à Christ, saturées de Lui, jouissant de
Lui chaque jour, et se réunissant avec rien d’autre que Christ.
Ces personnes se réjouissent mutuellement de Christ et jouissent
de Christ devant Dieu et avec Dieu ; voilà pourquoi Dieu Se
trouve parmi elles. En cet instant précis, elles sont l’habitation
de Dieu, Sa maison, Sa demeure. L’habitation de Dieu est le
temple de Dieu. Et si le temple de Dieu se trouve parmi nous,
là aussi se trouvent la présence de Dieu et le service à Dieu.

LA VILLE

Cependant, ce temple de Dieu a besoin d’être élargi. Comment


une telle chose est-elle possible ? Il est agrandi par Christ en
tant que l’autorité de Dieu. Non seulement avons-nous besoin de
Christ comme notre jouissance, mais aussi de Lui comme
l’autorité de Dieu. Il s’agit là d’un aspect très réel. Lorsque vous
et moi jouissons ensemble de Christ suivant le principe que nous
avons établi plus haut, la réalité de l’autorité de Christ se trouve
parmi nous. Dans une telle jouissance et par elle, nous devien-
drons très soumis à Dieu ainsi qu’aux uns les autres. Nous
déborderons de soumission. Croyez-vous qu’après vous être réjoui
de Christ de cette façon, vous soyez capable de vous quereller
avec les autres, qu’au sein d’une telle jouissance, vous puissiez
haïr les autres ? Cela est impossible. Serait-il probable que nous
soyons formés en une armée afin de combattre l’ennemi et qu’en
son sein nous nous battions les uns contre les autres ? Ce ne
serait possible que si nous n’étions pas une armée, mais plutôt
une bande de gangsters et de bandits. Sans soumission, il n’existe
pas d’armée. Lorsque nous jouissons de Christ à un point tel,
chacun ne peut que se soumettre spontanément aux autres.
210 LE CHRIST TOUT-INCLUSIF

L’amour réel s’exprime dans la soumission. Lorsque nous nous


assujettissons les uns aux autres, nous nous aimons véritable-
ment. L’amour sincère ne s’exprime pas par mon goût, mon choix
ou mon désir, mais par ma soumission. Si celle-ci demeure parmi
nous, l’autorité de Christ y demeure également. C’est elle qui
agrandit l’habitation de Dieu, le temple de Dieu.
Quel est l’agrandissement du temple de Dieu ? C’est la ville
de Dieu. Grâce à l’autorité de Christ, l’Église n’est pas seulement
la demeure de Dieu, mais également Sa ville. La présence de
Dieu y réside, mais avec elle, le royaume de Dieu et Son autorité
sont également présents. Lorsque quiconque entre, il y ressent
la présence de Dieu ainsi que l’autorité de Dieu. Il déclarera
ensuite que ce lieu n’est pas seulement la résidence de Dieu,
mais aussi Son royaume. C’est alors qu’on retrouvera la ville
avec le temple. Ces deux éléments se trouvent là où un groupe
de personnes expérimentent Christ et jouissent de Lui à un point
tel qu’elles sont mêlées et mélangées à Lui dans chaque aspect
de leur vie. Lorsqu’elles se réunissent, elles se réjouissent de
Christ devant Dieu et avec Lui. Tout en elles est Christ. Si une
situation semblable existe parmi nous, louons le Seigneur, car
nous possédons alors la maison de Dieu et la ville de Dieu. Nous
demeurons dans la maison de Dieu et dans Son royaume. Chaque
individu qui pénètre parmi nous ressentira la présence et
l’autorité de Dieu. Il s’écriera : « Non seulement Dieu vit ici,
mais Il gouverne ici. »
Frères et sœurs, voilà ce que Dieu recherche aujourd’hui. Il
recherche une telle situation sur cette terre, à l’endroit même
où vous vivez. Si vous habitez à Louisville, Dieu désire une
telle situation à Louisville. Si vous demeurez à Sacramento,
c’est dans cette ville qu’Il désire cette réalité voir le jour. Où
que nous vivions, là, Dieu recherche Sa maison et Son royaume,
Son temple et Sa ville parmi nous. Pour cela, il nous faut
toutefois expérimenter Christ. En commençant par l’agneau
pascal, puis en passant par de nombreuses expériences, nous
devons entrer ensemble avec les saints dans le pays, le Christ
tout-inclusif. Ensuite, il nous faut travailler avec diligence sur
cette terre afin de produire les richesses abondantes de Christ.
LE RÉSULTAT DU PAYS 211

Nous devons devenir « Christ S.A.R.L. », le groupe de chrétiens


qui produit Christ, jouit de Lui, Le partage et L’offre à Dieu à
titre d’adoration. Tout ce qui nous est relatif doit être Christ.
Telle est la véritable expression du Corps de Christ. Là, se
trouvent la maison de Dieu et le royaume de Dieu. Si une telle
réalité nous habite, nous possédons alors le pays, le temple et
la ville.
Nous n’avons pas ici la possibilité d’entrer dans les détails
du temple et de la ville. Mais à présent, nous avons appris
certaines choses relatives au pays, comment y entrer, comment
en prendre possession, en jouir et y vivre, comment y travailler,
comment y adorer Dieu et comment le temple et la ville y sont
édifiés. Nous reconnaissons clairement que Christ Lui-même est
ce pays, que le temple et la ville représentent la plénitude de
Christ. Christ est la Tête, et la plénitude de Christ est le Corps,
l’Église. Au cours de ces messages, nous avons discuté du pays
avec le temple et la ville, c’est-à-dire de Christ avec l’Église, Son
Corps, la plénitude de Celui qui remplit tout en tous.
Nous venons de décrire ce que Dieu cherche à obtenir
aujourd’hui. Puissions-nous Lui demeurer fidèles et apprendre,
par Sa grâce, à jouir de Christ, à L’expérimenter et à L’appliquer
au cours de notre vie quotidienne. Ensuite, nous grandirons
continuellement dans notre expérience et notre jouissance de
Christ jusqu’au moment où nous entrerons avec les saints dans
le bon pays, y travaillerons, et amènerons en existence le temple
et la ville.
CONCERNANT DEUX SERVITEURS
DU SEIGNEUR

Nous remercions le Seigneur que le ministère de Watchman


Nee et de son collaborateur Witness Lee pour le Corps de Christ
ait été une bénédiction aux enfants de Dieu de tous les continents
sur terre depuis plus de 80 ans. Leurs écrits ont été traduits dans
de nombreuses langues. Nos lecteurs nous ont posé beaucoup de
questions à propos de Watchman Nee et de Witness Lee. Pour ré-
pondre à leurs questions, nous présentons ce bref schéma de la
vie et de l’œuvre de ces deux frères.

WATCHMAN NEE

Watchman Nee a reçu Christ à l’âge de dix-sept ans. Son mi-


nistère est bien connu des croyants en recherche de part le monde
entier. Beaucoup ont reçu de l’aide de ses écrits concernant la vie
spirituelle et la relation de Christ avec Ses croyants. Cependant,
peu de personnes connaissent un autre aspect tout aussi crucial
de son ministère, qui met l’accent sur la pratique de la vie de
l’Église et l’édification du Corps de Christ. Jusqu’à la fin de sa vie,
Watchman Nee fut un don du Seigneur pour le dévoilement de la
révélation dans la parole de Dieu. Après avoir souffert vingt ans
en prison pour le Seigneur dans la Chine continentale, il est mort
en 1972 en tant que témoin fidèle de Jésus Christ.

WITNESS LEE

Witness Lee était le collaborateur le plus proche et le plus in-


time de Watchman Nee. En 1925, à l’âge de dix-neuf ans, il a
expérimenté une régénération spirituelle dynamique et s’est
consacré au Dieu vivant afin de Le servir. À partir de ce moment,
il commença à étudier la Bible intensivement. Pendant les sept
premières années de sa vie chrétienne, il fut fortement influencé
par les Frères de Plymouth. Puis il rencontra Watchman Nee, et
durant les 17 années suivantes, jusqu’en 1949, il était un collabo-
rateur de Frère Nee en Chine. Pendant la deuxième guerre
mondiale, lorsque la Chine était occupée par le Japon, il fut em-
prisonné par les Japonais et souffrit pour son service fidèle au
Seigneur. Le ministère et l’œuvre des ses deux serviteurs de Dieu
ont apporté un grand réveil parmi les chrétiens en Chine, ce qui a
eu pour conséquence la diffusion de l’évangile à travers tout le
pays et l’édification de centaines d’églises.
En 1949, Watchman Nee réunit tous ses collaborateurs qui
servaient le Seigneur en Chine et chargea Witness Lee de conti-
nuer le ministère en dehors du continent, sur l’île de Taiwan.
Pendant les années suivantes, grâce à la bénédiction de Dieu à
Taiwan et dans le Sud-Est de l’Asie, plus de cent églises furent
établies.
Au début des années 1960, Witness Lee fut guidé par le Sei-
gneur pour aller aux États-Unis, où il servit et travailla pour le
bénéfice des enfants de Dieu pendant plus de 35 ans. Il vécut
dans la ville de Anaheim, en Californie, de 1974 jusqu’à ce qu’il
rejoigne le Seigneur en juin 1997. Pendant les années de son service
aux États-Unis il a publié plus de 300 livres.
Le ministère de Witness Lee est spécialement profitable pour
les chrétiens en recherche qui désirent une connaissance et une
expérience plus profondes des richesses insondables de Christ.
En ouvrant la révélation divine dans l’ensemble des Écritures, le
ministère de Frère Lee nous révèle comment connaître Christ
pour l’édification de l’Église, qui est Son Corps, la plénitude de
Celui qui remplit tout en tous. Tous les croyants devraient parti-
ciper au ministère de l’édification du Corps de Christ afin que le
Corps puisse s’édifier lui-même dans l’amour. Seul l’accomplisse-
ment de l’édification peut accomplir le dessein du Seigneur et
satisfaire Son cœur.
La caractéristique principale du ministère de ces deux frères
est qu’ils ont enseigné la vérité selon la parole pure de la Bible.
Ce qui suit est une brève description des croyances principales
de Watchman Nee et de Witness Lee.
La Sainte Bible est la révélation divine complète, infaillible et
inspirée de Dieu, verbalement inspirée par le Saint-Esprit.
Dieu est le Dieu unique et trinitaire — le Père, le Fils et le
Saint-Esprit — co-existants ensemble de façon égale et liés en-
semble d’éternité en éternité.
Le Fils de Dieu, Dieu Lui-même, fut incarné pour devenir un
homme du nom de Jésus, né de la vierge Marie, afin qu’Il puisse
être notre Rédempteur et Sauveur.
Jésus, un homme authentique, a vécu sur la terre pendant
trente-trois ans et demi pour faire connaître Dieu le Père aux
hommes.
Jésus, le Christ oint par Dieu avec Son Saint-Esprit, est mort
sur la croix pour nos péchés et a versé Son sang pour l’accomplis-
sement de notre rédemption.
Jésus-Christ, après avoir été enterré pendant trois jours, a été
ressuscité d’entre les morts, et quarante jours plus tard, est
monté au ciel, où Dieu L’a fait Seigneur de tout.
Après Son ascension, Christ a répandu l’Esprit de Dieu pour
baptiser Ses élus en un seul Corps. Aujourd’hui, cet Esprit se dé-
place sur la terre pour convaincre les pécheurs, pour régénérer
les personnes choisies de Dieu en leur transmettant la vie divine,
pour demeurer dans les croyants en Christ pour leur croissance
dans la vie, et pour édifier le Corps de Christ pour Sa pleine ex-
pression.
À la fin de cette époque, Christ va revenir pour prendre Ses
croyants, pour juger le monde, pour prendre possession de la
terre, et pour établir Son Royaume éternel.
Les vainqueurs règneront avec Christ dans le millenium, et
tous les croyants en Christ auront part à la bénédiction divine
dans la Nouvelle Jérusalem dans les nouveaux cieux et la nou-
velle terre pour l’éternité.
Règlement relatif à la distribution
Living Stream Ministry a le plaisir de rendre disponibles
les versions électroniques gratuites de ces sept livres.
Nous espérons que beaucoup liront tous ces livres et y
référeront librement d'autres personnes. Nous
demandons, dans le but de garder les choses en bon
ordre, que toute impression de ces fichiers se limite à
votre usage personnel. Veuillez ne pas diffuser ces
fichier de quelque manière que ce soit. Si vous souhaitez
d'autres copies au-delà de votre usage personnel,
veuillez nous contacter en faisant une demande écrite
que vous enverrez à copyrights@lsm.org. Nous
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restructurer ces fichiers PDF en aucune manière, pour
tout usage autre que celui spécifié dans ce site.
Destiné à la distribution gratuite.
Interdit à la vente.
TABLE DES MATIÈRES
Titre Page
Préface 5
1 Le mystère de la vie humaine 7
2 La certitude, la sécurité et la joie du salut 11
3 Le sang preci é ux de Christ 21
4 Invoquer le nom du Seigneur 31
5 La clé pour expérimenter Christ – l’esprit humain 37
Concernant deux serviteurs du Seigneur 47
PRÉFACE

Ce livre se compose de cinq chapitres, qui présentent quelques-


uns des tout premiers éléments de base de la vie chrétienne. Le
premier chapitre examine le mystère de la vie humaine et révèle
comment devenir un croyant en Christ. Les quatre chapitres sui-
vants présentent : 1) la certitude, la sécurité, et la joie de notre
salut en Christ ; 2) notre expérience initiale et permanente du
sang précieux de Christ qui nous purifie de tout péché ; 3) notre
réjouissance quotidienne de Christ en invoquant le nom du Sei-
gneur ; et, 4) la clé pour expérimenter Christ – notre esprit
humain.
Le contenu de ces chapitres est issu des écrits de Witness Lee
et est déjà publié sous forme de livrets individuels intitulés Le
mystère de la vie humaine ; La certitude, la sécurité, et la joie du
salut ; La sang précieux de Christ ; Invoquer le nom du Seigneur ;
et La clé pour expérimenter Christ – notre esprit humain.
C HAPITRE U N

LE MYSTÈRE DE LA VIE HUMAINE

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi vous viviez en ce monde,


et quel était le but de la vie humaine ? Il existe 6 clés qui ouvrent
ce mystère.

Le plan de Dieu
Dieu désire s’exprimer à travers l’homme (Romains 8.29).
Dans ce but, Il a créé l’homme à Sa propre image (Genèse 1.26).
De même qu’un gant est fait à l’image d’une main pour contenir
une main, l’homme est fait à l’image de Dieu pour contenir Dieu.
En recevant Dieu comme son contenu, l’homme peut exprimer
Dieu (2 Corinthiens 4.7).

L’homme
Pour accomplir Son plan,
Dieu a fait l’homme comme un
récipient (Romains 9.21-24). Ce
récipient est constitué de trois
parties : le corps, l’âme, et l’es-
prit (1 Thessaloniciens 5.23).
Le corps contacte et reçoit les
choses de la sphère physique.
L’âme, les facultés mentales,
contacte et reçoit les choses de
la sphère psychologique. Et
l’esprit humain, la partie la
plus profonde de l’homme, a été
fait pour contacter et recevoir
Dieu Lui-même (Jean 4.24). L’homme n’a pas simplement été créé
pour contenir de la nourriture dans son estomac, ou pour
8 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

contenir des connaissances dans son intelligence, mais pour


contenir Dieu dans son esprit (Éphésiens 5.18).

La chute de l’homme
Mais avant que l’homme ait pu recevoir Dieu en tant que vie
dans son esprit, le péché est entré en lui (Romains 5.12). Le péché
a fait mourir son esprit (Éphé-
siens 2.1), a fait de lui un ennemi
de Dieu dans sa pensée (Colos-
siens 1.21), et a transmuté son
corps en chair pécheresse (Ge-
nèse 6.3 ; Romains 6.12). Ainsi, le
péché a endommagé les trois
parties de l’homme, l’éloignant
de Dieu. Dans cette condition,
l’homme ne pouvait pas recevoir
Dieu.

La rédemption de Christ pour la


dispensation de Dieu

Cependant, la chute de l’homme n’a pas empêché Dieu d’ac-


complir Son plan original. Afin d’accomplir Son plan, Dieu est
d’abord devenu un homme appelé Jésus-Christ (Jean 1.1, 14).
Puis Christ est mort sur une croix pour racheter l’homme (Éphé-
siens 1.7), ôtant ainsi son péché (Jean 1.29) et le ramenant à Dieu
LE MYSTÈRE DE LA VIE HUMAINE 9

(Éphésiens 2.13). Enfin, dans la résurrection, Christ est devenu


l’Esprit qui donne la vie (1 Corinthiens 15.45b) de façon à ce qu’Il
puisse dispenser Sa vie insondable et si riche dans l’esprit de
l’homme (Jean 20.22 ; 3.6).

La régénération de l’homme
Puisque Christ est devenu l’Esprit
qui donne la vie, l’homme peut mainte-
nant recevoir la vie de Dieu dans son
esprit. La Bible appelle cela la régéné-
ration (1 Pierre 1.3 ; Jean 3.3). Pour
recevoir cette vie, l’homme a besoin de
se repentir devant Dieu et de croire au
Seigneur Jésus Christ (Actes 20.21 ;
16.31).

Pour être régénéré, venez simplement au Seigneur avec un


cœur ouvert et honnête et dites-Lui :
Seigneur Jésus, je suis un pécheur. J’ai besoin de Toi. Je
Te remercie d’être mort pour moi. Seigneur Jésus, par-
donne-moi. Lave-moi de tous mes péchés. Je crois que
Tu es ressuscité d’entre les morts. Je Te reçois à l’instant
même comme mon Sauveur et ma vie. Viens en moi !
Remplis-moi de Ta vie ! Seigneur Jésus, je me donne à
Toi pour Ton dessein.

Le salut complet de Dieu


Après la régénération, un cro-
yant a besoin d’être baptisé (Marc
16.16). Dieu commence alors le long
processus par lequel Il se répand
graduellement en tant que vie de-
puis l’esprit du croyant jusque dans
son âme (Éphésiens 3.17). Ce pro-
cessus, appelé la transformation
(Romains 12.2), nécessite la coopé-
ration de l’homme (Philippiens
10 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

2.12). Le croyant coopère en permettant au Seigneur de se ré-


pandre dans son âme jusqu’à ce que tous ses désirs, pensées et
décisions deviennent uns avec ceux de Christ. Enfin, lorsque
Christ reviendra, Dieu saturera complètement de Sa vie le corps
du croyant. Ceci s’appelle la glorification (Philippiens 3.21).
Ainsi, au lieu d’être vide et abîmé dans chaque partie, cet homme
devient rempli et saturé de la vie de Dieu. C’est le salut complet
de Dieu ! Un tel homme exprime maintenant Dieu, accomplissant
le plan de Dieu !
Après avoir reçu cette vie, un croyant a besoin de participer à
des réunions chrétiennes afin d’être nourri et approvisionné de la
vie de Dieu, pour qu’il puisse grandir et mûrir dans cette vie.
C’est dans la communion avec d’autres croyants dans le Corps de
Christ, qu’un croyant pourra jouir des richesses de la présence de
Christ.
C HAPITRE D EUX

LA CERTITUDE, LA SÉCURITÉ
ET LA JOIE DU SALUT

LA CERTITUDE DU SALUT

Si vous avez récemment reçu Christ, vous avez peut-être par-


fois douté de la véracité de cette expérience, vous demandant si
vous étiez véritablement sauvé. Lorsqu’un nouveau chrétien n’a
pas le fondement solide de la certitude de son salut, il lui est diffi-
cile de grandir et de faire l’expérience des choses plus profondes
qui caractérisent la vie chrétienne. Quoiqu’il en soit, la Bible nous
apprend que nous pouvons savoir absolument, sans réserve ni
ombre d’un doute, que nous sommes une personne sauvée. Com-
ment cela est-il possible ? Lisons 1 Jean 5.13 :
« Cela, je vous l’ai écrit, afin que vous sachiez que vous avez la
vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. »
Ce verset ne nous dit pas « afin que vous pensiez », mais « afin
que vous sachiez ». N’attendons pas de mourir pour le découvrir.
Nous avons aujourd’hui cette certitude dont nous pouvons dès à
présent jouir.
Trois moyens nous permettent d’avoir la certitude du salut :

Dieu le dit
La Parole de Dieu est le premier canal qui nous assure de
notre salut. La parole de l’homme est souvent indigne de
confiance, mais la Parole de Dieu demeure sure et ferme. Dieu ne
peut pas mentir (Hébreux 6.18, Nombres 23.19). Tout ce que Dieu
déclare subsiste à jamais (Psaumes 119.89).
Les paroles de Dieu ne sont pas des suppositions. Elles ne sont
jamais vagues ou intangibles. Aujourd’hui, Sa Parole nous atteint
sous la forme écrite de la Bible.
12 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

La Bible est la Parole même de Dieu, inspirée de Lui (2 Ti-


mothée 3.15). Nous pouvons prendre cette Parole, la croire et
avoir confiance en elle.
Que nous dit donc Dieu à propos du salut ? Il nous déclare que
le chemin qui mène au salut est une personne : Jésus-Christ (Jean
3.16 ; 14.43 ; Actes 10.43 ; 16.31). Il ajoute que quiconque croit que
Jésus-Christ est ressuscité d’entre les morts et confesse de sa
bouche que Jésus est le Seigneur est sauvé. Il dit que quiconque
invoquera le nom du Seigneur sera sauvé (Romains 10.9-13).
Avez-vous fait cela ? Avez-vous cru au Christ et confessé ou-
vertement qu’il est votre Seigneur ? Avez-vous invoqué Son nom ?
Si cela est votre cas, alors vous êtes incontestablement sauvé.
Dieu le dit. Il n’y a rien à ajouter.

Le Saint-Esprit rend témoignage


Non seulement la Parole de Dieu nous dit extérieurement que
nous sommes sauvés, mais nous possédons intérieurement un té-
moin qui nous dit la même chose. Le Saint-Esprit confirme
intérieurement ce que la Bible affirme par écrit. Un Jean 5.10 dit :
« Celui qui croit au Fils de Dieu, a ce témoignage en lui-même. »
Parfois, après avoir reçu Christ, nous risquons de ne pas nous
sentir sauvés. Néanmoins, si nous vérifions dans les parties les
plus profondes de notre être, dans notre esprit, nous découvrons
une sorte de témoin intérieur, une certitude que nous sommes en-
fants de Dieu. « L’Esprit lui-même rend témoignage avec notre
esprit que nous sommes enfants de Dieu », nous dit Romains 8.16.
Si vous doutez de posséder ce témoin intérieur de l’Esprit, alors
essayez de déclarer hardiment : « Je ne suis pas un enfant de
Dieu ! » Vous verrez qu’il est très difficile de même murmurer un
tel mensonge. Pourquoi cela ? Parce que le Saint-Esprit en vous
rend témoignage : « Tu es un enfant de Dieu ! »

Notre amour pour les frères est une preuve


Le troisième moyen par lequel nous avons la certitude de
notre salut est l’amour que nous portons à nos frères et sœurs en
Christ. Un Jean 3.14 dit : « Nous savons que nous sommes passés
de la mort à la vie parce que nous aimons les frères. » Une
LA CERTITUDE, LA SÉCURITE ET LA JOIE DU SALUT 13

personne qui est sauvée ressent incontestablement une sorte


d’amour pour ceux qui eux aussi sont sauvés. Elle veut entrer en
communion et se réjouir de Christ avec d’autres. Telle est la
conséquence spontanée du salut, un des signes les plus clairs
qu’une personne est sauvée. Un tel amour dépasse « l’amour »
égoïste et superficiel déployé dans le monde d’aujourd’hui. Cet
amour est impartial. Il aime ceux qui nous ressemblent et ceux
qui sont différents. Il produit l’unité et l’harmonie véritables que
le monde désire tant. Cet amour est nôtre lorsque nous recevons
Christ. « Qu’il est bon, qu’il est agréable pour des frères d’habiter
ensemble ! » (Psaume 133.1). Ce verset est le témoignage de toute
personne qui est sauvée.
Grâce aux trois témoins que sont la Parole de Dieu, le témoin
intérieur de l’Esprit et notre amour pour les frères, nous pouvons
savoir avec certitude que nous sommes véritablement sauvés.

LA SÉCURITÉ DU SALUT

Une fois que le chrétien est certain de son salut, peut-être se


demande-t-il : « Je suis sauvé aujourd’hui, c’est certain, mais com-
ment être sûr que ce salut durera encore demain ? Est-il possible
que je perde mon salut ? » Cette personne n’a plus besoin d’avoir
la certitude de son salut, elle a besoin de sécurité.
Un homme qui a déposé des millions de francs à la banque est
certain que ces richesses lui appartiennent, mais si la banque in-
siste pour que la chambre forte demeure déverrouillée, notre
riche ami aura des difficultés à s’assurer de la sécurité de ses ri-
chesses. Il sait qu’il est riche aujourd’hui, sans être sûr qu’il le
sera encore demain.
Notre salut est-il semblable à ces richesses ? Nous appartient-
il aujourd’hui mais peut se perdre à tout instant ? Absolument
pas ! Nous pouvons déclarer avec hardiesse que « tout ce que Dieu
fait dure à toujours… » (Ecclésiaste 3.14).
Une des caractéristiques merveilleuses concernant notre salut
en Christ consiste en son irréversibilité. En d’autres termes, rien
ne peut renverser ce salut. Une fois sauvés, nous le sommes à ja-
mais parce que notre salut est fondé sur la nature et la personne
même de Dieu.
14 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

Dieu a initié le salut


Jésus déclara à Ses disciples : « Ce n’est pas vous qui m’avez
choisi, mais moi, je vous ai choisis » (Jean 15.16). En d’autres
termes, le salut est une idée de Dieu, pas la nôtre. Nous avons été
choisis et prédestinés (marqués) par Lui dans l’éternité passée
(Éphésiens 1.4). De plus, c’est Lui qui nous a appelés (Romains
8.29-30). Puisque Dieu avait planifié de nous sauver, c’est aussi en
accord avec Son projet qu’Il nous maintient dans ce salut. Dieu
nous choisirait-Il, nous marquerait-Il et nous appellerait-Il au salut
pour ensuite nous abandonner ? Non, le salut de Dieu est éternel.

L’amour de Dieu et Sa grâce sont éternels


Plus encore, l’amour de Dieu et Sa grâce déployés envers nous
ne sont ni conditionnels ni temporaires. Ce n’est pas l’amour éma-
nant de nous qui nous a sauvés, mais l’amour issu de Lui (1 Jean
4.10). Il nous a aimés d’un amour éternel (Jérémie 31.3). Sa grâce
était déjà envers nous dans l’éternité, avant la fondation du
monde (2 Timothée 1.9). Lorsque Christ nous aime, Il le fait par-
faitement (Jean 13.1). Il n’est ni péché, ni échec, ni aucune
faiblesse de notre part qui soit capable de nous séparer de
l’amour de Dieu qui est en Christ-Jésus (Romains 8.35-39).

Dieu est juste


Notre salut n’est pas fondé uniquement sur l’amour et la grâce
de Dieu, mais plus encore sur Sa justice. Notre Dieu est juste. La
droiture et la justice sont le fondement même de Son trône
(Psaumes 89.15). Si Dieu était injuste, Son trône perdrait tout
fondement. C’est pourquoi, si notre salut implique la justice de
Dieu de quelque manière que ce soit, il est effectivement d’une so-
lidité extrême.
Supposons que vous brûliez un feu rouge et que vous receviez
une amende de 20 euros. Cette amende est une peine juste, et la loi
du pays exige que vous vous acquittiez de cette dette. Si un juge
décidait d’ignorer l’erreur commise et de vous libérer de votre dû,
ce serait un juge injuste. Peu importe qu’un juge vous aime bien ou
non, il est obligé par la loi de recevoir votre paiement de l’amende.
LA CERTITUDE, LA SÉCURITE ET LA JOIE DU SALUT 15

De façon semblable, notre problème avec Dieu avant notre


salut était d’ordre légal. Nous avions enfreint la loi de Dieu à
cause de notre péché et avions ainsi attiré sur nous le jugement
juste de la loi. Selon la loi de Dieu, là où la loi est transgressée, la
mort doit avoir lieu (Romains 6.23 ; Ezékiel 18.4). Il n’est ici aucu-
nement question de l’amour de Dieu grâce auquel Il ignorerait
nos péchés et le jugement de la loi. Si Dieu agissait ainsi, Son
trône même serait ébranlé. Si Dieu est obligé de juger le péché à
cause de la loi que Lui-même a établie, que peut-Il faire ?
Dans la mesure où Dieu désirait notre salut et que nous étions
incapables de régler la dette du péché, Il décida, dans Sa miséri-
corde, de le faire Lui-même. Voici deux mille ans, Jésus-Christ, le
Dieu incarné, vint afin de mourir sur la croix et de régler la dette
de notre péché. Le péché n’habitait pas en Jésus. De ce fait, Il
était le seul qualifié à mourir d’une mort substitutive. Sa mort,
que Dieu reconnut comme étant notre propre mort, fut acceptée
par Dieu qui ensuite Le releva d’entre les morts. À présent,
lorsque nous croyons en Christ, Dieu considère que Sa mort était
la nôtre. De cette façon, la dette pour notre péché est légalement
payée et nous sommes sauvés.
Dieu peut-Il reprendre possession du salut que Christ a
acheté ? Certes non ! Puisque la dette fut acquittée, que Dieu de-
mande un second paiement serait injuste. La même justice qui
d’antan exigeait notre condamnation demande à présent notre
justification. Cela garantit à notre salut une sécurité inébran-
lable ! Un juge de ce monde n’exigerait pas qu’une amende soit
payée à deux reprises. Dieu qui est la source de la justice et de la
droiture ne le ferait pas non plus. Comme notre frère Watchman
Nee l’a écrit dans un chant :
Il a pour moi le pardon gagné
Obtint un complet acquittement
Toutes les dettes du péché sont payées
Dieu n’exigerait pas double paiement
Le premier, de Son Fils, ma vraie Sécurité
Et de moi le second.
16 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

La Bible déclare donc que lorsque Dieu nous sauve, Il montre


Sa justice (Romains 1.16-17 ; 3.25-26).

Nous sommes devenus les enfants de Dieu


Au moment de notre salut, nous avons non seulement reçu
quelque chose, mais nous sommes aussi devenus quelque chose.
Nous sommes devenus des enfants de Dieu, nés de Sa vie éter-
nelle (Jean 1.12-13). Un père peut reprendre un cadeau qu’il a
offert à son fils, mais il ne peut en aucun cas reprendre la vie hu-
maine qu’il a transmis. Même si l’enfant se conduit mal, il n’en
demeure pas moins le fils de ce père. De la même manière, nous
sommes enfants de Dieu. Bien qu’ayant de nombreuses faiblesses
et grand besoin d’être disciplinés, nos péchés ou nos faiblesses ne
peuvent changer notre filiation à Dieu. La vie que nous avons
reçue grâce à notre seconde naissance est la vie éternelle, la vie
indestructible, la vie de Dieu, la vie qui jamais ne mourra. Une
fois que nous sommes nés de nouveau, il est impossible d’annuler
cette naissance.

Dieu est fort


La force de Dieu est un autre facteur de la sécurité de notre
salut. Dieu n’est pas disposé à laisser rien ni quiconque nous ar-
racher à Lui. Jésus déclara : « Je leur donne la vie éternelle ; elles
ne périront jamais, et personne ne les arrachera de ma main. Mon
Père… est plus grand que tous ; et personne ne peut les arracher
de la main de Père » (Jean 10.28-29). La main du Père et celle du
Seigneur Jésus sont deux mains fortes qui nous retiennent.
Même si nous tentons de nous échapper d’auprès du Père, cela
s’avèrera impossible. La force de Dieu dépasse celle de Satan et
dépasse également la nôtre.

Dieu ne change jamais


S’il était possible de perdre notre salut, la plupart d’entre
nous l’aurions perdu il y a bien longtemps. Étant des êtres hu-
mains, nous faisons l’expérience de beaucoup de changements. Un
jour nous sommes bouillants et le jour suivant, indifférents. Mais
notre salut n’est pas fondé sur nos émotions inégales. Il prend
LA CERTITUDE, LA SÉCURITE ET LA JOIE DU SALUT 17

racine et se fonde en Dieu dont l’amour et la fidélité envers nous


ne varient jamais (Malachie 3.6). Jacques 1.17 dit : « Père des lu-
mières, chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation. »
Lamentations 3.22-23 dit : « Ses compassions ne sont pas à leur
terme ; elles se renouvellent chaque matin. Grande est ta fidé-
lité ! » S’il nous a suffisamment aimés pour nous sauver, Il nous
aime certainement assez pour nous maintenir dans le même
salut. Grande est Sa fidélité !

Christ a promis
En dernier lieu, Christ Lui-même a promis de nous garder, de
nous soutenir et de ne jamais nous abandonner. Les hommes
manquent souvent de droiture pour honorer leurs promesses, ce-
pendant Christ jamais ne manquera de tenir Sa parole. Prêtez
attention à Sa promesse : « Je ne jetterai point dehors celui qui
vient à moi » (Jean 6.37) ; « Je ne te délaisserai pas ni ne t’aban-
donnerai » (Hébreux 13.5). Les promesses du Seigneur sont
inconditionnelles. En aucun cas, c’est-à-dire en aucune circons-
tance quelle qu’elle soit, Il ne nous délaissera ou cessera de nous
porter. Telle est Sa promesse fidèle.
Notre salut s’accompagne d’une sécurité inébranlable ! Nous
avons le choix de Dieu, Sa prédestination, Son appel, Son amour,
Sa grâce, Sa justice, Sa vie, Sa force, Sa fidélité constante et Ses
promesses comme fondement, garantie et sécurité de notre salut.
Nous pouvons tous déclarer avec Paul : « Je sais en qui j’ai cru, et
je suis persuadé qu’Il a la puissance de garder mon dépôt jusqu’à
ce jour-là » (2 Timothée 1.12).

LA JOIE DU SALUT

Nous avons reçu la vision de la certitude de notre salut, à sa-


voir, comment avoir l’assurance que nous sommes sauvés. De
plus, nous avons vu la sécurité de notre salut, selon laquelle il est
impossible que nous perdions notre salut. Mais cela est-il suffi-
sant ? Malheureusement, bien des chrétiens se contentent de
parvenir à ce stade : ayant la garantie du salut, mais éprouvant
peu la joie ou la réjouissance d’un tel salut.
Notre ami qui possède des millions à la banque est certain
18 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

d’être riche, et peut-être sait-il aussi que son dépôt est en sûreté.
Mais s’il ne dépense jamais un centime et se contente de vivre
une vie de mendiant, nous mentirons en disant qu’il jouit de ses
richesses. Objectivement parlant, oui, il est riche, mais dans son
existence pratique, il n’a rien. Telle est la situation de nombreux
croyants aujourd’hui. Ils sont sauvés, mais leur vie quotidienne
est rarement empreinte des richesses insondables de Christ
(Ephésiens 3.8). Dieu a en revanche l’intention que nous ayons
Christ d’une part, et que d’autre part nous jouissions de Lui,
même au plus haut point (Jean 10.10 ; Philippiens 4.4). En situa-
tion normale, un chrétien devrait « tressaillir d’une allégresse
indicible et glorieuse » (1 Pierre 1.8).
Cependant, presque chacun d’entre nous admettra que par-
fois, et même souvent, nous ne débordons pas de cette allégresse.
Cela signifie-t-il que nous avons perdu notre salut ? Absolument
pas ! Notre salut est fondé sur Dieu et non sur nous. Pourtant,
même s’il est impossible que nous perdions notre salut, nous pou-
vons en perdre la joie.

Perdre la joie
Quels facteurs nous font donc parfois perdre notre joie ? Le
tout premier d’entre eux est le péché. La joie dépend de notre
communion ininterrompue avec Dieu, mais le péché nous sépare
de Lui et Il nous cache ensuite Sa face (Ésaïe 59.1-2).
Le second facteur est le fait que nous attristions le Saint-Esprit
(Éphésiens 4.30). Une fois sauvés, nous devenons le temple de
Dieu et Son Esprit demeure en nous (1 Corinthiens 6.17 ; Romains
8.9, 11, 16). Cet Esprit intérieur n’est ni une « force » ni une
« chose », mais Il est une personne vivante, Jésus-Christ
Lui-même (1 Corinthiens 15.45 ; 2 Corinthiens 3.17 ; 13.5).
Comme toute autre personne vivante, Il éprouve des sentiments et
adopte certaines attitudes. En conséquence, lorsque nous pronon-
çons des paroles ou agissons d’une manière qui Lui sont contraires,
Il est attristé en nous. Lorsque le Saint-Esprit est attristé, notre
esprit qui est uni à Lui (1 Corinthiens 6.17) est également attristé
et nous perdons notre joie.
LA CERTITUDE, LA SÉCURITE ET LA JOIE DU SALUT 19

Conserver la joie
Notre salut est solide comme un roc immuable, mais la joie de
notre salut ressemble à une fleur délicate, facilement flétrie par
une brise légère. Voilà pourquoi nous devons la cultiver et la
nourrir. Que faire afin de conserver cette joie ?
Tout d’abord, nous pouvons confesser nos péchés (1 Jean 1.7,
9). Lorsque nous confessons nos offenses au Seigneur, Son sang
nous lave et notre communion avec Lui est restaurée. Après avoir
péché, David pria : « Rends-moi la joie de ton salut » (Psaumes
51.14). Attendre est inutile. Le sang précieux de Christ nous pu-
rifie de tout péché.
Ensuite, nous pouvons prendre la Parole de Dieu comme notre
nourriture. Jérémie déclara : « Tes paroles se sont trouvées (de-
vant moi) et je les ai dévorées. Tes paroles ont fait l’agrément et
la joie de mon cœur » (Jérémie 15.16). Souvent, nous découvrons,
après avoir lu et prié la Parole de Dieu, que notre cœur déborde
de joie. Toute personne affamée est malheureuse. Alors ne soyons
pas des chrétiens affamés. Nourrissons-nous plutôt et festoyons
constamment de la Parole de Dieu (Matthieu 4.4).
En troisième lieu, nous pouvons prier. Souvent après avoir ou-
vert notre cœur pour parler au Seigneur, nous ressentons une joie
profonde et sommes rafraîchis. Ésaïe 56.7 nous dit que Dieu nous
fera nous réjouir dans Sa maison de prière. La vraie prière n’est
pas la récitation de termes et phrases familières, elle est le déver-
sement de notre cœur et de notre esprit vers le Seigneur. Jésus
dit : « Demandez et nous recevrez, afin que votre joie soit com-
plète » (Jean 16.24). La véritable prière nous libère et nous
réjouit.
En dernier lieu, nous pouvons avoir de la communion. Le
croyant éprouve la plus grande joie lorsqu’il se retrouve avec
d’autres personnes qui aiment Christ et se délectent en Lui. Au-
cune parole humaine ne saurait exprimer la douceur que nous
goûtons lorsque nous Le Louons et parlons de Lui ensemble. Un
Jean 1.3-4 dit : « Afin que vous aussi, vous soyez en communion
avec nous. Or, notre communion est avec le Père et avec Son Fils,
Jésus-Christ. Ceci, nous l’écrivons, afin que votre joie soit
20 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

complète. » La véritable communion n’est pas un devoir mais une


joie, la plus grande joie sur terre.
Ainsi, nous avons la certitude, la sécurité et la joie de notre
salut. Donnons-Lui louanges pour un tel salut complet !
C HAPITRE T ROIS

LE SANG PR ÉCIEUX DE CHRIST

Afin d’entretenir la vie physique, nous avons besoin d’un cer-


tain nombre d’éléments de base tels que l’eau, l’oxygène, la nourri-
ture, le vêtement et l’abri. En plus de cela, notre corps a besoin de
certaines protéines, vitamines et minéraux. Sans tout cela, notre
vie physique s’arrêterait, ou en tout cas souffrirait beaucoup.
Il en est de même dans notre vie spirituelle. Notre vie spiri-
tuelle, tout comme notre vie physique, nécessite certains éléments
de base. Ces éléments sont essentiels. Sans eux, il nous serait diffi-
cile de survivre en tant que chrétien dans un monde qui ne connaît
pas Christ. L’un de ces éléments de base est le sang de Christ.
Pourquoi avons-nous besoin du sang de Christ ? C’est parce
que, essentiellement, l’homme déchu a trois problèmes de base.
Même en tant que chrétiens, nous avons encore en nous la vie hu-
maine déchue. Ainsi, jour après jour, il se peut que nous soyons
encore gênés par ces trois problèmes.
Ces trois problèmes font intervenir trois partis : Dieu,
vous-même et Satan. Par rapport à Dieu, vous avez souvent un
sentiment de séparation. À l’intérieur de vous-même, vous avez
un sentiment de culpabilité. Et de la part de Satan, vous ressen-
tez l’accusation. Ces trois choses – la séparation d’avec Dieu, le
sentiment de culpabilité, et l’accusation de Satan – peuvent cons-
tituer un grand problème dans votre vie chrétienne. Comment
peut-on surmonter ces choses ? Seulement par le sang de Christ.

LA SEPARATION D’AVEC DIEU

Lorsqu’Adam a péché dans le jardin d’Eden, il s’est immédiate-


ment caché de la face de Dieu. Avant qu’Adam n’ait péché, il se
réjouissait en Dieu, et il était constamment dans Sa présence. Et
22 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

pourtant, après avoir péché, il s’est caché de Dieu. Le péché a tou-


jours pour résultat la séparation d’avec Dieu.
Même en tant que chrétien, il est possible que vous expérimen-
tiez cela. Après avoir commis un petit péché, vous ressentez un
grand gouffre entre vous et Dieu. Parce que Dieu est juste, Il ne
peut tolérer les péchés. C’est ce qu’à dit le prophète Ésaïe : « Voici,
la main de l’Éternel n’est pas raccourcie pour ne pouvoir pas
délivrer, et son oreille n’est pas devenue pesante, pour ne pouvoir
pas ouïr. Mais ce sont vos iniquités qui ont fait séparation entre
vous et votre Dieu, et vos péchés ont fait qu’il a caché sa face de
vous, afin qu’il ne vous entende point » (Ésaïe 59.1-2).
Après qu’Adam a péché, Dieu n’a pas dit : « Adam, qu’as-tu
fait ? » Il a dit : « Adam, où es-tu ? » En d’autres termes, Dieu ne
s’intéresse pas autant aux péchés que nous commettons qu’au fait
que ces péchés provoquent une séparation entre nous et Lui. Dieu
vous aime, mais Il abhorre vos péchés. Tant que vos péchés de-
meurent, Dieu doit s’éloigner de vous. Dans cette condition, vous
vous sentez loin de Dieu. Pour que Dieu puisse s’approcher, les
péchés doivent s’éloigner.
Il existe une seule chose dans tout l’univers qui puisse ôter les
péchés – le sang précieux de Christ. Aucune quantité de prières,
aucune quantité de pleurs, de rituels, de pénitence, aucune pro-
messe de faire mieux, aucun sentiment de culpabilité, aucune
période d’attente – non, rien d’autre que le précieux sang de
Christ – ne peut ôter les péchés. Hébreux 9.22 dit que « sans effu-
sion de sang il ne se fait point de rémission ».
Ce fait est illustré dans le livre d’Exode. Certains des enfants
d’Israël avaient péché de la même manière que les Égyptiens. Et
pourtant, lorsque Dieu a envoyé Son ange pour tuer tous les
premiers-nés dans le pays d’Égypte, Il n’a pas dit : « Lorsque je
verrai votre bon comportement, je passerai à côté de vous. » Dieu
n’a pas demandé aux enfants d’Israël de prier, de faire pénitence,
ou de promettre de ne plus pécher. Non, Dieu leur a commandé de
tuer l’agneau pascal et d’asperger son sang sur les linteaux de la
porte. Il a dit : « Car je verrai le sang, et je passerai par-dessus
vous » (Exode 12.13). Dieu n’a pas regardé dans les maisons pour
LE SANG PRECIEUX DE CHRIST 23

voir si les personnes à l’intérieur étaient bonnes ou mauvaises ;


quand Il a vu le sang, Il est tout simplement passé par dessus.
Cet agneau pascal était une image de Christ. Quand Jean le
Baptiseur a vu le Seigneur pour la première fois, il a proclamé :
« Voilà l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde ! » (Jean 1.29).
Jésus est l’Agneau de Dieu. Par Son sang précieux, tous vos pé-
chés ont été ôtés.
Que devons-nous donc faire quand nous avons péché, et que
nous nous sentons loin de Dieu ? Nous devons simplement confes-
ser ce péché à Dieu, et croire que le sang de Jésus a ôté ce péché.
Un Jean 1 :9 nous dit, « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle
et juste pour nous pardonner nos péchés, et nous nettoyer de
toute iniquité. » Lorsque vous confessez vos péchés, immédiate-
ment, toute distance entre vous et Dieu disparaît.
À ce stade, nous ne devons pas nous préoccuper ni de la pré-
sence d’un sentiment, ni de son absence. Le sang de Christ sert
principalement à satisfaire Dieu, pas à nous satisfaire. Souve-
nez-vous que Dieu a dit : « Car je (non pas vous) verrai le sang… »
La nuit de la Pâque, les enfants d’Israël étaient à l’intérieur de la
maison alors que le sang de l’agneau était à l’extérieur. À l’inté-
rieur de la maison, on ne pouvait pas voir le sang ; néanmoins, ils
avaient la paix car ils savaient que Dieu était satisfait par le sang.
Une fois par an, au jour de la propitiation, le souverain sacrifi-
cateur entrait seul dans le Lieu Très-Saint pour asperger le sang
sur le propitiatoire de l’arche de l’alliance (Lévitique 16.11-17).
Personne n’avait le droit d’assister. C’était une image de Christ
qui, après Sa résurrection, est entré dans le tabernacle céleste et
a aspergé son propre sang devant Dieu comme propitiation pour
vos péchés (Hébreux 9.12). Personne aujourd’hui ne peut regar-
der dans les cieux et voir ce sang. Et pourtant il est bien là. Il est
là, et il parle pour vous (Hébreux 12.24) et il satisfait Dieu à votre
sujet. Même si vous ne pouvez pas voir le sang, vous pouvez croire
en son efficacité. Ce sang résout tous les problèmes entre vous et
Dieu.
Si Dieu estime que le sang de Christ est suffisant pour ôter vos
péchés, pouvez-vous en faire autant ? Ou bien avez-vous besoin en
plus d’un quelconque sentiment ? Vos exigences peuvent-elles
24 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

surpasser celles de Dieu ? Non, nous devons tout simplement


confesser : « Ô Dieu, merci que le sang de Christ a ôté tous mes pé-
chés. Si Tu te contentes du sang, alors je m’en contente aussi. »

LA CULPABILITE DANS VOTRE CONSCIENCE

Le second problème crucial de l’homme est avec lui-même. À


l’intérieur de lui, dans sa conscience, il y a un lourd fardeau de
culpabilité. Combien de jeunes gens aujourd’hui sont accablés par
la culpabilité ! La culpabilité est un grand problème pour
l’homme.
Les péchés offensent Dieu d’une part et nous souillent d’autre
part. Qu’est-ce que la culpabilité ? La culpabilité est la tâche que
laissent les péchés sur votre conscience. Quand on est jeune, la
conscience n’est pas beaucoup tachée. Mais en vieillissant, les
tâches s’accumulent. Comme une fenêtre qui n’est jamais lavée,
la conscience devient de plus en plus souillée jusqu’à ce que la lu-
mière ne puisse plus pénétrer.
Aucun détergent, aucune substance chimique, aucun acide, ne
peut laver la tâche de la culpabilité qui est sur notre conscience.
Même une bombe nucléaire ne peut ôter cette tâche ; non, la cons-
cience nécessite quelque chose de bien plus puissant que cela. La
conscience a besoin du précieux sang de Christ.
Hébreux 9.14 nous dit : « Combien plus le sang de Christ, …
purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes pour servir le
Dieu vivant ! » Ce sang est suffisamment puissant pour purger,
pour nettoyer votre conscience de toute souillure de culpabilité.
Comment le sang de Christ peut-il purger la culpabilité dans
votre conscience ? Supposons que vous ayez eu une amende pour
avoir garé votre voiture sur le trottoir. Vous avez trois problèmes :
tout d’abord, vous avez enfreint la loi ; deuxièmement, vous devez
de l’argent au gouvernement ; et troisièmement, vous avez une
copie du procès verbal qui vous rappelle l’amende. Supposons en-
suite que vous soyez totalement sans ressources. Vous ne pouvez
pas simplement jeter le procès-verbal parce que la police en pos-
sède également un exemplaire, et qu’elle vous traînera en justice
si vous ne payez pas. Vous avez vraiment un grand problème.
Cela est une image de ce qui se passe lorsque vous péchez.
LE SANG PRECIEUX DE CHRIST 25

Tout d’abord, vous avez transgressé la loi de Dieu ; c’est-à-dire


que vous avez commis un acte qui offense Dieu. Deuxièmement,
vous avez une dette envers la loi de Dieu. Romains 6.23 nous dit
que le salaire du péché est la mort. C’est une amende sévère, et
vous ne pouvez pas payer. Et troisièmement, vous avez la culpabi-
lité dans votre conscience, comme le procès-verbal qui est dans
votre poche, c’est un rappel incessant de votre offense.
Maintenant, voici la bonne nouvelle : quand Jésus-Christ est
mort sur la croix, Sa mort a pleinement satisfait toutes les exi-
gences de la loi de Dieu pour vous. En d’autres termes, votre dette
de péché a été payée. Gloire à Dieu ! Jésus-Christ, de par Sa mort
sur la croix, a tout payé !
Alors maintenant, les deux premiers problèmes ont été réglés :
Dieu n’est plus offensé, et votre dette de péché a été pleinement
payée. Mais qu’en est-il de votre conscience ? La tâche de la culpa-
bilité, tout comme le procès-verbal demeure comme une trace de
votre péché.
C’est là où le sang de Christ peut purifier votre conscience.
Parce que Christ a payé la dette de votre péché, Son sang peut
maintenant effacer la trace de cette dette. De la même façon que
lorsque l’amende est réglée, le procès-verbal peut être déchiré,
ainsi toute culpabilité qui demeure dans votre conscience peut
être éliminée.
Cela est tellement facile à expérimenter. Dès que vous péchez
et que vous avez en vous le sentiment de culpabilité, vous pouvez
tout simplement vous ouvrir à Dieu et prier ainsi : « Ô Dieu,
pardonne-moi pour ce que j’ai fait aujourd’hui. Merci, Seigneur, que
Tu es mort pour moi sur la croix et que Tu as payé pour ce péché
que j’ai commis. Seigneur, je crois que ce péché a été pardonné par
Toi. Maintenant je réclame que Ton sang précieux purifie ma
conscience de toute souillure de culpabilité. » Souvenez-vous de
1 Jean 1.9 : « Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste
pour nous pardonner nos péchés, et nous purifier de toute ini-
quité. » Et de Psaume 103.12 : « Il a éloigné de nous nos fautes,
autant que l’Orient est éloigné de l’Occident. » Qui peut dire
quelle distance il y a entre l’Orient et l’Occident ? De la même
manière, lorsque nous confessons nos péchés, Dieu les retire
26 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

infiniment loin de nous. Nous n’y sommes plus associés. Grâce à


cela, nous pouvons avoir la paix dans notre conscience.
Quand Dieu oublie, Il oublie. Ne pensez pas qu’après avoir
pardonné vos péchés, il se peut qu’Il revienne un jour pour vous
les rappeler. Non, pour ce qui est de vos péchés pardonnés, Dieu a
la mémoire très courte. Parfois, il se peut que vous ayez la mé-
moire plus longue que Dieu. Dieu peut-il réellement oublier ?
C’est ce que dit Jérémie 31.34 : « Je pardonnerai leur iniquité, et
je ne me souviendrai plus de leur péché. » Si Dieu oublie vos pé-
chés, vous pouvez également les oublier. Ne rappelez pas à Dieu
quelque chose qu’Il a déjà oublié.
Cela fait déjà presque deux mille ans que Christ est mort. Son
sang a déjà été versé et il est disponible vingt-quatre heures par
jour pour purifier votre conscience. Lorsque vous péchez, il n’y a
pas besoin d’attendre. Attendre n’augmente pas le pouvoir du
sang. Le sang est tout-puissant. Où que vous soyez, à n’importe
quel moment de la journée, si vous ressentez la culpabilité dans
votre conscience, réclamez le sang précieux. « Bienheureux est
celui de qui la transgression ; … Bienheureux est l’homme à qui
l’Éternel n’impute point son iniquité » (Psaume 21.1-2). Par le
précieux sang de Christ, le problème de la culpabilité est solu-
tionné.

LES ACCUSATIONS DE SATAN

Cependant, parfois, après avoir confessé et avoir appliqué le


sang, il se peut que vous continuiez à avoir un sentiment désa-
gréable en vous. Est-ce que cela signifie que votre péché n’est pas
pardonné ? Que le sang de Christ est inefficace ? Qu’il y a besoin
de quelque chose de plus ? Nous devons répondre : « Absolument
pas ! »
D’où viennent donc ces sentiments désagréables qui appa-
raissent après que vous ayez confessé et appliqué le sang ? Ils
proviennent de l’ennemi de Dieu, Satan. Pour comprendre cela,
nous devons voir qui est Satan, et ce qu’il fait.
Satan est le « diable », qui dans la langue originale de la Bible
signifie « l’accusateur ». Ainsi, Apocalypse 12.10 parle de lui
comme étant « l’accusateur de nos frères,… qui les accusait
LE SANG PRECIEUX DE CHRIST 27

devant notre Dieu jour et nuit. » Satan, l’ennemi de Dieu, passe la


plupart de son temps de jour comme de nuit, à accuser le peuple
de Dieu. C’est son travail. Bien sûr, ce n’est pas Dieu qui lui a de-
mandé de le faire. C’est plutôt lui qui s’est chargé lui-même
d’accuser sans cesse le peuple de Dieu.
Cela nous est révélé dans l’histoire de Job. Job était un homme
juste, et il craignait Dieu (Job 1.1). Pourtant il est écrit que Satan
est apparu devant Dieu pour accuser Job devant Lui. Il a dit :
« Est-ce en vain que Job craint Dieu ? … Tu as béni l’œuvre de ses
mains, et son bétail a fort multiplié sur la terre. Mais étends
maintenant ta main, et touche tout ce qui lui appartient ; et tu
verras s’il ne te blasphème point en face » (Job 1.9-11). En d’au-
tres termes, Satan a accusé Job de ne craindre Dieu que parce
qu’Il l’avait béni. Satan prétendait que Dieu avait soudoyé Job, et
que si Dieu retirait toutes les richesses de Job, alors Job maudi-
rait Dieu. Cela illustre l’accusation de Satan dans le domaine
spirituel.
Dans le livre de Zacharie, le souverain sacrificateur, Josué,
s’est tenu devant Dieu, et Satan se tenait à sa droite « pour le con-
trarier » (3.1). Josué était vêtu « de vêtements sales » (v. 3). Cela
est une image de notre basse condition pécheresse. Combien de
fois votre basse condition donne l’occasion à Satan de vous accu-
ser. Cela implique que Satan est non seulement l’ennemi de Dieu,
mais aussi votre ennemi. Dès que vous vous approchez de Dieu,
Satan résiste votre approche en vous accusant.
Rien ne paralyse un chrétien davantage dans le domaine spiri-
tuel que l’accusation. Dès que vous prêtez attention aux
accusations de Satan, vous perdez votre force. C’est comme si
toute la puissance était drainée de votre esprit. Un chrétien qui
est sous l’accusation a du mal à communier avec les autres, et en-
core plus de mal à prier. Il a l’impression de ne pas pouvoir
s’approcher de Dieu.
C’est ici la subtilité de l’ennemi. Il n’apparaît jamais habillé
tout en rouge avec une fourche en disant : « Je suis le diable,
maintenant je vais te condamner ! » Il est plus intelligent que
cela. Il vous accuse au dedans de vous-même et il vous fait même
croire que ses accusations proviennent de Dieu.
28 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

Comment peut-on distinguer entre la réelle illumination de


notre conscience par Dieu et l’accusation de Satan ? Parfois cela
pose des difficultés, mais voici trois indications :
Tout d’abord, la lumière de Dieu vous nourrit, alors que l’accu-
sation de Satan vous vide complètement. Lorsque Dieu vous parle
concernant vos péchés, il se peut que vous vous sentiez exposé ou
blessé. Toutefois, vous êtes également nourri et encouragé à vous
rapprocher de Dieu et à appliquer le sang précieux de Christ. Les
accusations de Satan, par contre, sont totalement négatives. Plus
vous écoutez, plus il vous est difficile de prier. Vous vous sentez
vide et découragé.
Deuxièmement, lorsque Dieu vous parle, il s’agit toujours de
quelque chose de spécifique, alors que la condamnation de Satan
est très souvent (mais pas toujours) générale. Parfois il vous fait
croire que c’est parce que vous êtes tout simplement fatigué ou
parce que vous avez passé une journée difficile. D’autres fois, il se
peut que vous ayez simplement un vague sentiment de ne pas
être en paix avec Dieu. Mais lorsque vous sondez votre cons-
cience, vous ne trouvez aucun péché spécifique qui pourrait vous
séparer de Dieu. Ou alors vous vous réveillez avec un sentiment
général de dépression, ou un certain sentiment de gêne vis-à-vis
de Dieu. Tous ces sentiments vagues de condamnation qui n’ont
aucune source apparente dans le péché proviennent le plus sou-
vent de Satan, et doivent être rejetés. Lorsque Dieu vous parle, Il
est spécifique et positif. Mais lorsque Satan parle, il est le plus
souvent vague et négatif.
Troisièmement, tout sentiment de malaise qui demeure après
que vous ayez confessé et réclamé le sang provient de Satan. Il n’y
a jamais besoin de confesser et de réclamer le sang une seconde
fois. L’exigence de Dieu est immédiatement satisfaite par le sang.
Mais Satan n’est jamais satisfait. Il aimerait vous voir confesser,
et confesser à nouveau. Proverbes 27.15 dit : « Une gouttière qui
ne cesse de couler par un jour de pluie et une femme querelleuse,
sont comparables. » Les accusations de Satan sont comme cela –
comme un robinet qui fuit ou comme une femme qui râle sans
cesse – ils ne vous permettent pas de vous endormir. Mais lorsque
Dieu vous parle, c’est différent. Lorsque vous confessez et que
LE SANG PRECIEUX DE CHRIST 29

vous réclamez la purification par le sang, Dieu est immédiate-


ment satisfait. Toute voix qui se lève par la suite vient de Satan.
Si vous confessez votre péché et réclamez le sang précieux, et
que malgré cela un certain malaise continue à vous tirailler inté-
rieurement, vous devriez immédiatement cesser de prier. Ne
confessez plus. Vous devriez plutôt vous tourner vers la source de
cette accusation et dire quelque chose comme ceci : « Satan, j’ai
confessé mon péché à Dieu. Il a pardonné mon péché, et le sang de
Jésus-Christ m’en a purifié. Ce malaise que je ressens en ce mo-
ment ne vient pas de Dieu ; il vient de toi, et je le refuse ! Satan,
maintenant tu dois regarder le sang de Christ. Ce sang répond à
chacune de tes accusations. » Essayez de parler à Satan de cette
manière. Lorsque vous utilisez le sang de cette manière, Satan
est vaincu et il le sait très bien. Apocalypse 12.10-11 dit : « L’accu-
sateur de nos frères… a été précipité. Et ils l’ont vaincu à cause
du sang de l’Agneau et à cause de la parole de leur témoignage. »
La parole de votre témoignage c’est tout simplement votre décla-
ration que le sang de Jésus-Christ vous a purifié de tout péché et
que ce sang a vaincu Satan. Lorsque vous parlez audacieusement
de cette manière, vous pouvez surmonter les accusations de
Satan.
La vie chrétienne est une sorte de guerre. Satan, « votre adver-
saire, tourne autour de vous comme un lion rugissant, cherchant
qui il pourra dévorer » (1 Pierre 5.8). Pour cette guerre, il vous
faut les armes adéquates. Une arme importante que vous devez
utiliser est le sang de Christ.

UNE VIE QUOTIDIENNE REMPLIE DE LA


PRÉSENCE DE DIEU

Par la puissance du sang précieux de Christ, il est possible


pour un chrétien de vivre à chaque instant dans la présence de
Dieu. Dès qu’un petit péché vient inhiber votre communion avec
Dieu, vous pouvez immédiatement le confesser et réclamer le
sang triomphant de Christ. Immédiatement, la communion est
restaurée. Pourquoi perdre du temps ? Le sang de Christ est dis-
ponible à tout instant, jour après jour. Vous ne pouvez jamais
épuiser la puissance purificatrice du sang de Christ. Son sang n’a
30 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

pas seulement le pouvoir de purifier les péchés commis dans le


passé, mais également tous ceux qui pourront être commis dans
le futur.
Par la puissance du sang précieux de Christ, vous pouvez béné-
ficier d’une conscience qui est exempte de toute tâche de péché.
Grâce à cela, vous pouvez venir à Dieu avec assurance. « Approchons-
nous de lui avec un cœur sincère et une foi inébranlable, ayant les
cœurs purifiés des souillures d’une mauvaise conscience » (Hé-
breux 10.22). Par le sang de Christ, votre conscience peut être
exempte de culpabilité. Comme une fenêtre qui vient d’être lavée,
votre conscience peut être claire, lucide et pleine de lumière.
Enfin, par la puissance du sang précieux de Christ, vous pou-
vez surmonter toutes les accusations de Satan. Même si ses
accusations sont puissantes, le sang de Christ est bien plus puis-
sant. Il peut répondre à toutes les accusations. Ce sang est votre
arme. Avec cette arme, vous ne pouvez jamais être vaincu par
Satan ; c’est plutôt lui qui sera vaincu par vous.
Combien riche et précieux est le sang de Christ ! Par ce sang,
vous pouvez vivre jour après jour dans la présence de Dieu.
« Si nous marchons dans la lumière, comme Dieu est en la lu-
mière, nous avons communion l’un avec l’autre, et le sang de son
Fils Jésus-Christ nous purifie de tout péché » (1 Jean 1.7).
C HAPITRE Q UATRE

INVOQUER LE NOM DU SEIGNEUR

Que signifie invoquer le nom du Seigneur ? Certains chrétiens


pensent qu’invoquer le nom du Seigneur, c’est la même chose que
prier. Oui, c’est une sorte de prière, mais ce n’est pas simplement
prier. Le mot hébreux traduit par invoquer signifie appeler, crier.
Le mot grec traduit par invoquer signifie invoquer une personne,
appeler quelqu’un par son nom. Autrement dit, c’est appeler
quelqu’un en le nommant à haute voix. Quoique prier puisse être
silencieux, invoquer doit être audible.
Il y a deux prophètes de l’Ancien Testament qui nous aident à
comprendre ce que signifie invoquer le Seigneur. Jérémie nous dit
qu’invoquer le Seigneur signifie L’appeler, et faire l’expérience de
la respiration spirituelle. « J’ai invoqué ton nom, Ô Éternel ! de la
fosse des abîmes. Tu as entendu ma voix ; ne cache point ton
oreille à mon soupir, à mon cri » (Lamentations 3.55-56). Ésaïe
nous dit aussi qu’invoquer le Seigneur, c’est L’appeler. « Voici, Dieu
est mon salut ; j’aurai confiance, et je ne craindrai pas ; car l’Éter-
nel, l’Éternel, est ma force et mon cantique, et il a été mon salut.
Et vous puiserez de l’eau avec joie aux fontaines du salut. Et vous
direz en ce jour-là : Célébrez l’Éternel, invoquez son nom ; faites
connaître parmi les peuples ses actes, rappelez que son nom est
haut élevé. Chantez l’Éternel car il a fait des choses magnifiques.
Cela est connu dans toute la terre. Pousse des cris de joie et exulte,
habitante de Sion, car grand, au milieu de toi, est le Saint
d’Israël » (Ésaïe 12.2-6). Comment Dieu peut-il devenir notre
salut, notre force et notre chant ? Comment pouvons-nous puiser
de l’eau avec joie aux fontaines du salut ? Le moyen, c’est d’invo-
quer Son nom, de célébrer l’Éternel, de chanter un cantique et de
32 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

crier. Tout cela correspond à l’invocation dont il est question dans


le verset 4 !

INVOQUER LE NOM DU SEIGNEUR


DANS L’ANCIEN TESTAMENT

C’est à la troisième génération de l’humanité, avec Énoch, le


fils de Seth, que l’on a commencé à invoquer le nom du Seigneur
(Genèse 4.26). L’histoire de l’invocation du nom du Seigneur a
continué au travers de la Bible avec Abraham (Genèse 12.8), Isaac
(Genèse 26.25), Moïse (Deutéronome 4.7), Job (Job 12.4), Yaebets
(1 Chroniques 4.10), Samson (Juges 16.28), Samuel (1 Samuel
12.18), David (2 Samuel 22.4), Jonas (Jonas 1.6), Éli (1 Rois
18.24) et Jérémie (Lamentations 3.55). Non seulement les saints
de l’Ancien Testament ont-ils invoqué le nom du Seigneur, ils ont
aussi prophétisé que d’autres invoqueraient Son nom (Joël 2.32,
Sophonie 3.9, Zacharie 13.9). Quoique beaucoup de gens con-
naissent la prophétie de Joël sur le Saint-Esprit, rares sont ceux qui
ont prêté attention au fait que pour recevoir le Saint Esprit qui a
été déversé, nous devons invoquer le nom du Seigneur. D’un côté,
Joël a prophétisé que Dieu déverserait Son Esprit ; d’un autre
côté, il a prophétisé que des gens invoqueraient le nom du Sei-
gneur. Cette prophétie a été accomplie au jour de la Pentecôte
(Actes 2.17a, 21). Pour que Dieu puisse déverser, nous devons co-
opérer avec Lui en l’invoquant.

PRATIQUÉ PAR LES CROYANTS DU NOUVEAU TESTAMENT

À partir du jour de la Pentecôte, les croyants du Nouveau Tes-


tament invoquaient le nom du Seigneur (Actes 2.21). Alors
qu’Étienne se faisait lapider, il invoquait le nom du Seigneur
(Actes 7.59). Les croyants du Nouveau Testament invoquaient le
nom du Seigneur (Actes 9.14 ; 22.16 ; 1 Corinthiens 1.2 ; 2 Ti-
mothée 2.22). Saul de Tarse avait reçu l’autorité de la part des
principaux sacrificateurs de lier tous ceux qui invoquaient le nom
du Seigneur (Actes 9.14). Cela indique que tous les saints de
l’Église apostolique avaient pour habitude d’invoquer le Seigneur
Jésus. Invoquer le nom du Seigneur, c’était un signe, une marque,
qui montrait qu’ils étaient chrétiens. Si nous devenons ceux qui
INVOQUER LE NOM DU SEIGNEUR 33

invoquent le nom du Seigneur, notre invocation nous démarquera


comme étant chrétiens.
L’apôtre Paul a mis l’accent sur ce point dans l’Épître aux Ro-
mains. Il a dit : « Car il n’y a pas de différence entre Juif et Grec,
car le même Seigneur de tous est riche envers tous ceux qui L’in-
voquent ; car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé
(Romains 10.12-13). Paul a aussi parlé d’invoquer le nom du Sei-
gneur dans 1 Corinthiens quand il a écrit les mots : « Avec tous
ceux qui en tout lieu invoquent le nom de notre Seigneur Jésus
Christ, et leur Seigneur et le nôtre » (1 Corinthiens 1.2). De plus,
dans 2 Timothée, il a dit à Timothée de poursuivre les choses spi-
rituelles avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur
(2.22). Tous ces versets nous montrent que les chrétiens du pre-
mier siècle invoquaient beaucoup le nom du Seigneur. Par
conséquent, tout au long de l’Ancien Testament ainsi que dans les
premiers jours de l’ère chrétienne, les saints invoquaient le nom
du Seigneur. Comme il est regrettable que cette pratique ait été
négligée par la plupart des chrétiens pendant si longtemps. Nous
croyons qu’aujourd’hui, le Seigneur veut recouvrer cette pratique
d’invoquer Son nom afin que nous puissions jouir de toutes les ri-
chesses de Sa vie.

POURQUOI INVOQUER

Pourquoi devons-nous invoquer le nom du Seigneur ? Les


hommes doivent invoquer le nom du Seigneur afin d’être sauvés
(Romains 10.13). Il est vrai que l’on peut être sauvé en priant si-
lencieusement, mais pas de manière aussi riche. Appeler à haute
voix aide les gens à être sauvés de manière plus riche et plus com-
plète. Ainsi, nous devons encourager chacun à s’ouvrir et à
invoquer le nom du Seigneur Jésus. Le Psaume 116 nous dit que
nous pouvons avoir part au salut du Seigneur en l’invoquant : « Je
prendrai la coupe du salut, et j’invoquerai le nom de l’Éternel » (v.
13). Dans ce seul Psaume, invoquer le nom du Seigneur est évo-
qué quatre fois (vv. 2, 4, 13, 17). Comme nous l’avons vu
précédemment, pour puiser l’eau aux fontaines du salut, il faut
invoquer le nom du Seigneur (Ésaïe 12.2-4). Beaucoup de chré-
tiens n’ont jamais invoqué le Seigneur. Si vous n’avez jamais
34 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

invoqué le Seigneur, si vous n’avez jamais crié devant Lui, il est


douteux que vous ayez joui du Seigneur de manière riche. « Invo-
quez son nom !… Pousse des cris de joie et exulte » (Ésaïe 12.4, 6).
Essayez de crier devant Lui. Si vous n’avez jamais crié ce que le
Seigneur est pour vous, essayez. Plus vous criez : « Ô Seigneur
Jésus, Tu es si bon ! » plus vous serez libéré de vous-même et rem-
pli du Seigneur. Des milliers de saints ont été libérés et enrichis
en invoquant le nom du Seigneur.
Une autre raison d’invoquer le nom du Seigneur, c’est pour
être secouru de la détresse (Psaume 18.6 ; 118.5 ; 50.15 ; 86.7 ;
81.7), et du chagrin et de la douleur (Psaume 116.3-4). Des gens
qui avaient raisonné contre l’invocation du Seigneur ont fini par
l’invoquer eux-mêmes lorsqu’ils ont été soumis à un certain pro-
blème ou une certaine maladie. Quand nos vies sont dépourvues
de problèmes, nous pouvons raisonner contre l’invocation du Sei-
gneur. Mais quand vient l’affliction, nous n’aurons besoin de
personne pour nous dire de L’invoquer ; nous L’invoquerons spon-
tanément.
Aussi, c’est en invoquant le Seigneur que nous avons part à
Son abondante miséricorde. Plus nous L’invoquons, plus nous ex-
périmentons Sa miséricorde (Psaume 86.5). Une autre raison
d’invoquer le nom du Seigneur, c’est de recevoir l’Esprit (Actes
2.17a, 21). La meilleure façon et la plus simple pour être rempli
du Saint-Esprit, c’est d’invoquer le nom du Seigneur Jésus.
L’Esprit a déjà été déversé. Nous n’avons plus qu’à Le recevoir en
invoquant le Seigneur.
Dans Ésaïe 55.1, il est dit : « Ô Vous tous qui avez soif, venez
vers les eaux ; et même celui qui n’a point d’argent, venez, ache-
tez sans argent, et sans rien payer, du vin et du lait. » Comment
fait-on pour manger et boire le Seigneur ? Ésaïe nous montre
comment faire dans le verset 6 de ce même chapitre : « Cherchez
l’Éternel pendant qu’il se trouve, invoquez-le tandis qu’il est
près. » Ainsi, pour manger la nourriture spirituelle pour notre sa-
tisfaction, nous devons chercher le Seigneur et invoquer Son nom.
Dans Romains 10.12, il est dit que le Seigneur est riche envers
tous ceux qui L’invoquent. La façon par laquelle nous expérimen-
tons les richesses du Seigneur, c’est d’invoquer Son nom. Non
INVOQUER LE NOM DU SEIGNEUR 35

seulement le Seigneur est-Il riche, Il est aussi proche et disponible,


parce qu’Il est l’Esprit vivifiant (1 Corinthiens 15.45b). Étant
l’Esprit, Il est omniprésent. Nous pouvons invoquer Son nom à
tout moment et en tous lieux. Quand nous L’invoquons, Il vient à
nous en tant qu’Esprit, et nous expérimentons Ses richesses.
Un Corinthiens est un livre qui traite de l’expérience de
Christ. Dans le chapitre douze, Paul nous dit comment L’expéri-
menter. Pour expérimenter le Seigneur, il faut invoquer Son nom
(12.3 ; 1.2). À chaque fois que nous disons « Seigneur Jésus », il
vient comme l’Esprit, et nous buvons de Lui (12.13), l’Esprit vivi-
fiant. Si j’appelle quelqu’un par son nom, et que cette personne
est réelle, vivante et présente, elle viendra vers moi. Le Seigneur
Jésus est réel, vivant et présent ! Il est toujours accessible. À
chaque fois que nous L’invoquons, Il vient. Voulez-vous expéri-
menter la présence du Seigneur avec toutes Ses richesses ? La
meilleure façon, c’est d’invoquer Son nom. Invoquez-Le quand
vous êtes sur l’autoroute, ou au travail. Partout et à tout moment,
vous pouvez L’invoquer. Le Seigneur est proche et riche envers
vous.
De plus, en invoquant le nom du Seigneur Jésus, nous pouvons
nous motiver. Dans Ésaïe 64.7, il est écrit : « Et il n’y a personne
qui réclame ton nom, qui se réveille pour te demeurer fortement
attaché. » Quand nous nous sentons froids, nous pouvons nous
motiver en invoquant le nom du Seigneur.

COMMENT INVOQUER

Comment devons-nous invoquer le nom du Seigneur ? Nous


devons l’invoquer d’un cœur pur (2 Timothée 2.22). Notre cœur,
qui est l’origine de notre appel, doit être pur, et ne chercher rien
que le Seigneur Lui-même. De plus, nous devons invoquer de lè-
vres pures (Sophonie 3.9). Nous devons veiller sur nos paroles,
car rien ne contamine d’avantage nos lèvres que les paroles lé-
gères. Si nos lèvres sont impures à cause de paroles légères, il nous
sera difficile d’invoquer le Seigneur. Non seulement devons-nous
avoir le cœur pur et les lèvres pures, nous devons aussi avoir une
bouche ouverte (Psaume 81.10). Nous devons ouvrir grand notre
bouche pour invoquer le Seigneur. De plus, nous devons invoquer
36 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

le nom tous ensemble. Deux Timothée 2.22 nous dit : « Fuis aussi
les désirs de la jeunesse ; et recherche la justice, la foi, la charité
et la paix avec ceux qui invoquent d’un cœur pur le Seigneur. »
Nous devons nous rassembler dans le but d’invoquer le nom du
Seigneur. Le Psaume 88.9 nous dit : « Éternel ! Je crie à toi tout le
jour. » Par conséquent, nous devons invoquer quotidiennement
Son nom. Dans le Psaume 116.2, il est écrit : « C’est pourquoi je
l’invoquerai durant mes jours. » Durant tous nos jours, nous de-
vons invoquer le nom du Seigneur.

LE BESOIN DE MISE EN PRATIQUE

Invoquer le nom du Seigneur n’est pas une simple doctrine.


Nous devons le mettre en pratique jour après jour et une heure
après l’autre. Nous ne devons jamais interrompre notre respira-
tion spirituelle. Nous espérons qu’il y aura encore beaucoup de
chrétiens, surtout les nouveaux croyants, qui commenceront à in-
voquer le nom du Seigneur. Aujourd’hui, beaucoup de chrétiens
ont trouvé qu’ils peuvent Le connaître, qu’ils peuvent expérimen-
ter la puissance de Sa résurrection et Son salut spontané, et qu’ils
peuvent marcher en union avec Lui en invoquant Son nom. Dans
toute situation, à tout moment, appelez : « Seigneur Jésus, Ô Sei-
gneur Jésus ! » Si vous invoquez Son nom, vous verrez que c’est
une merveilleuse façon d’expérimenter les richesses du Seigneur.
C HAPITRE C INQ

LA CLÉ POUR EXPÉRIMENTER CHRIST –


L’ESPRIT HUMAIN

« Comme donc vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, mar-


chez en lui » (Colossiens 2.6). Recevoir Christ est une expérience
merveilleuse, mais ce n’est que le début, ce n’est qu’un avant-goût
de toutes les richesses de notre Christ. Beaucoup de chrétiens dé-
sirent expérimenter tout ce qu’est Christ, et vivre par Lui en
toutes choses. Nous espérons que ce chapitre aidera ces personnes
à entrer dans l’expérience d’une marche quotidienne avec « Christ
notre vie » (Colossiens 3.4).
Commençons par une illustration. Avant d’entrer dans une
pièce dont la porte est fermée à clé, nous devons posséder la clé et
savoir nous en servir. De la même façon, avant de pouvoir entrer
dans la réalité de l’expérience de toute la plénitude de Christ,
nous devons connaître la clé et savoir comment nous en servir.
L’objectif de ce chapitre est de vous montrer la clé. Si nous connais-
sons la clé, et que nous savons nous en servir, nous possédons le
secret qui nous permettra d’ouvrir la porte de l’expérience de
toute la plénitude de ce Christ abondant qui est notre vie. C’est
pourquoi la clé est d’une extrême importance.
Un verset très important du Nouveau Testament est 1 Thessa-
loniciens 5.23 : « Que le Dieu de paix vous sanctifie lui-même tout
entiers ; que tout votre être, l’esprit et l’âme et le corps soit conser-
vé sans reproche à l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ. »
L’homme est constitué de trois parties : l’esprit, l’âme et le corps. Il
existe trois parties distinctes en un seul être humain.
Il est facile de faire la distinction entre le corps et l’âme – tout
le monde sait que ces parties sont différentes. Mais ce n’est pas
facile pour les chrétiens de distinguer l’âme de l’esprit. D’ailleurs,
38 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

la plupart des gens croient que l’esprit et l’âme sont une seule et
même chose. Mais dans le verset cité ci-dessus, l’Esprit de Dieu
indique clairement dans Sa Parole qu’il y a trois parties dans
l’homme. Ces parties sont reliées par deux conjonctions : « esprit
et âme et corps. »
Un autre verset qui montre une distinction entre l’esprit et
l’âme est Hébreux 4.12 : « Car la parole de Dieu est vivante et effi-
cace, et plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants ; et
elle atteint jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit. » L’âme et
l’esprit ne sont pas identiques, car ce verset nous indique qu’ils
peuvent être séparés. L’âme est l’âme et l’esprit est l’esprit, et ces
deux éléments doivent être séparés.
Dans l’univers, il y a trois mondes différents : le monde phy-
sique, le monde psychologique et le monde spirituel ; et du fait
que l’homme est constitué de trois parties, il a la possibilité de
contacter ces trois mondes différents. Tout d’abord, il y a le monde
physique, avec toutes les choses matérielles. Nous contactons le
monde physique au travers des cinq sens de notre corps phy-
sique : l’ouïe, la vue, l’odorat, le goût et le toucher. Ensuite il y a le
monde spirituel. Nous est-il possible de contacter le monde spiri-
tuel à l’aide des cinq sens de notre corps ? Bien sûr que non. Le
monde spirituel ne peut être contacté que par notre esprit. Dans
notre esprit, nous avons le sens spirituel à l’aide duquel nous pou-
vons contacter Dieu.
Il y a également le monde psychologique, un monde qui n’est
ni physique, ni spirituel. Supposons que quelqu’un vous donne
une très grande somme d’argent et que vous soyez très joyeux.
Cette joie appartient-elle au domaine physique ou au domaine
spirituel ? Le bonheur, la joie et même la tristesse appartiennent
au monde psychologique. Le mot psychologie vient du mot grec
psyche qui est traduit par âme dans le Nouveau Testament. Psy-
chologie signifie simplement « l’étude de l’âme ». Il existe donc un
monde psychologique, dans lequel il existe la joie et la tristesse.
L’homme a été créé avec trois parties – l’esprit (Zacharie 12.1),
l’âme (Jérémie 38.16), et le corps (Genèse 2.7) – afin qu’il puisse
contacter les trois différents mondes – le monde spirituel, le
monde psychologique et le monde physique.
LA CLÉ POUR EXPERIMENTER CHRIST 39

L’âme est également constituée de trois parties. L’une de ces


parties est l’émotion (Deutéronome 14.26 ; Cantique des Canti-
ques 1.7 ; Matthieu 26.38) ; c’est dans l’émotion que nous aimons,
désirons, haïssons et éprouvons la joie ou la tristesse. La seconde
partie de l’âme est l’intelligence (Josué 23.14 ; Psaume 139.14 ;
Proverbes 19.2). Dans l’intelligence se trouvent les pensées, les
considérations, les idées et les concepts. La troisième partie de
l’âme est la volonté (Job 7.15 ; 6.7 ; 1 Chroniques 22.19), qui nous
permet de prendre des décisions. Notre joie ou notre tristesse ap-
partient au domaine de l’émotion. Lorsque nous considérons, ou
que nous raisonnons, nous utilisons notre intelligence. Lorsque
nous prenons la décision de faire une certaine chose, c’est la vo-
lonté qui entre en jeu. L’intelligence, la volonté et les émotions
constituent donc les trois parties de l’âme. Avec l’intelligence
nous réfléchissions, par la volonté nous choisissons et par les
émotions nous aimons ou nous haïssons.
Lorsque nous contactons le monde psychologique, nous utilisons
notre âme, la partie psychologique de notre être. Le principe est le
même dans le monde spirituel. Si nous voulons contacter quelque
chose de spirituel, nous devons utiliser notre esprit. Permettez-
moi d’illustrer de cette manière. Supposons que quelqu’un vous
parle avec sa voix. Le son est réel, mais si vous vous bouchez les
oreilles et tentez d’exercer vos yeux pour voir sa voix, vous ne
pouvez y parvenir. Vous utilisez le mauvais organe. Si vous voulez
entendre le son de sa voix, vous devez exercez l’organe qui vous
sert à entendre. Le même principe s’applique pour distinguer les
couleurs. Il se peut que vous ayez devant vous du bleu, du vert, du
violet, du rouge et toutes sortes de magnifiques couleurs. Mais si
vous exercez vos oreilles pour écouter les couleurs, vous ne pour-
rez jamais apprécier leur beauté. Les substances sont là, mais vous
ne pouvez les voir parce que vous utilisez le mauvais organe.
Alors comment pouvons-nous contacter Dieu ? Quel organe
devons-nous utiliser ? Tout d’abord, nous devons voir de quelle
substance Dieu est constitué. Un Corinthiens 15.45, 2 Corin-
thiens 3.17, Jean 14.16-20 et Jean 4.24 nous disent que Dieu est
Esprit. Pouvons-nous contacter Dieu au moyen de notre corps
physique ? Non ! Ce n’est pas le bon organe. Pouvons-nous
40 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

contacter Dieu au moyen de notre organe psychologique, notre


âme ? Non ! C’est également le mauvais organe. Nous ne pouvons
contacter Dieu que par notre esprit, parce que Dieu est Esprit.
Jean 4.24 nous dit : « Dieu est Esprit ; et il faut que ceux qui l’ado-
rent, l’adorent en esprit et en vérité. » Le premier Esprit prend
une majuscule, car cela se réfère à l’Esprit divin, Dieu Lui-même.
Le second esprit ne prend pas de majuscule parce que cela se ré-
fère à notre esprit humain. Dieu est Esprit, et nous devons
L’adorer dans notre esprit. Nous ne pouvons ni adorer ni contac-
ter Dieu à l’aide de notre corps ou de notre âme. Puisque Dieu est
Esprit, nous devons Le contacter, L’adorer et communier avec Lui
dans notre esprit et par notre esprit.
Regardons ensemble un autre verset dans lequel il est ques-
tion de ces deux esprits. Jean 3.6 dit : « Ce qui est né de la chair,
est chair ; et ce qui est né de l’Esprit, est esprit. » Nous savons
tous que nous sommes nés de nouveau, c’est-à-dire régénérés,
mais que cela signifie-t-il ? Cela signifie tout simplement que
notre esprit a été régénéré par l’Esprit de Dieu. Ce qui est né de
l’Esprit (l’Esprit de Dieu) est esprit (l’esprit humain). Ce verset
nous dit où nous sommes nés de nouveau. Nous ne sommes pas
nés de nouveau dans le corps ni dans l’âme, mais dans l’esprit.
Lorsque nous avons cru dans le Seigneur Jésus et que nous
l’avons accepté comme Sauveur, l’Esprit de Dieu est entré dans
notre esprit. Le Saint-Esprit nous a vivifiés afin de régénérer
notre esprit, et depuis ce moment-là, Il demeure dans notre esprit
(Jean 4.24 ; Romains 8.16 ; 2 Timothée 4.22 ; 1 Corinthiens 6.17).
Jésus-Christ est venu sur cette terre et a vécu une vie hu-
maine pendant trente-trois ans et demi. Puis, Il a été crucifié
pour nos péchés ; Il est mort, est ressuscité et Il est devenu
l’Esprit vivifiant (1 Corinthiens 15.45). Deux Corinthiens 3.17
nous dit que « le Seigneur [Christ] est l’Esprit ». Nous devons
vraiment glorifier Dieu de ce que Christ, l’Esprit vivifiant, soit
entré en nous. Nous avons été créés comme des vases ou réci-
pients, composés d’un corps, d’une âme et d’un esprit. C’est en
notre esprit humain que Christ est entré en tant que l’Esprit vivi-
fiant. Les versets précédents montrent clairement que Dieu
demeure maintenant dans notre esprit. Toutefois, n’oubliez pas
LA CLÉ POUR EXPERIMENTER CHRIST 41

que Dieu en nous n’est pas simplement Dieu, mais également


Jésus-Christ. Tout ce que Christ est, tout ce qu’Il a fait, et tout ce
qu’Il a obtenu et atteint, tout cela est compris dans cet Esprit vi-
vifiant. Maintenant cet Esprit vivifiant est entré en nous et s’est
mêlé avec notre esprit afin que nous soyons unis à Lui comme un
seul esprit (1 Corinthiens 6.17). Que Dieu soit loué, nous sommes
unis avec le Seigneur dans notre esprit. Si nous savons comment
nous tourner vers notre esprit, nous pouvons contacter Christ.
Voilà le secret ! Voilà la clé !
Les non-croyants ne possèdent que la vie physique dans le
corps et la vie humaine ou psychologique dans l’âme. Ils ne possè-
dent pas la vie éternelle de Dieu dans leur esprit parce qu’ils
n’ont pas reçu Christ comme la vie éternelle dans leur esprit.
C’est pourquoi les non-croyants ne peuvent agir que par leur âme,
ou par leur corps. Avant d’avoir été sauvés c’était notre âme qui
régissait notre marche, notre vie et notre comportement. Mais
maintenant, après avoir été sauvés, nous avons une nouvelle vie
en nous qui est Christ Lui-même, et nous devons apprendre à
vivre selon cette vie. Notre besoin aujourd’hui est de nous tourner
pour vivre dans une autre direction – c’est-à-dire, nous détourner
de l’âme pour nous tourner vers l’esprit. Avant d’avoir été sauvés,
nous vivions dans la vie humaine et dans l’âme. Depuis que nous
avons été sauvés, nous devons vivre par la vie divine dans l’es-
prit.
Voyez-vous maintenant le besoin qu’il y a de nous tourner tou-
jours vers notre esprit ? Christ est dans notre esprit, et si nous
voulons rencontrer Christ, nous devons nous tourner vers notre
esprit. Avant de faire ou de dire quoi que ce soit, avant d’aller où
que ce soit, nous devons nous tourner vers notre esprit. Si nous ap-
prenons à faire cela, quelle différence cela produira dans notre vie.
C’est tout à fait merveilleux ! Christ est l’Esprit, nous avons
un esprit, et ces deux esprits sont unis. De ce fait, en nous tour-
nant vers notre esprit, en exerçant et en utilisant notre esprit,
nous pouvons expérimenter la réalité de tout ce qu’est Christ
pour nous. Dans 1 Timothée 4.7-8, l’apôtre Paul nous a dit de
nous exercer à la piété. Peut-être certains frère font-ils des exerci-
ces quotidiens pour le bien de leur corps. C’est bien ; même Paul a
42 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

dit que l’exercice corporel peut avoir un certain intérêt. C’est


bien, jusqu’à une certaine limite. Mais Paul décrit une autre sorte
d’exercice qui fait du bien pour toujours – autant aujourd’hui que
pour l’éternité ! C’est pourquoi, nous devons prêter une plus
grande attention à cet autre type d’exercice, l’exercice de notre es-
prit.
Comment savons-nous que nous exercer à la piété signifie
exercer notre esprit ? Considérons d’abord la question de façon lo-
gique. Paul évoque deux types d’exercices : le premier, c’est
l’exercice corporel, mais le deuxième, c’est quoi ? Est-ce l’exercice
de notre intelligence ou de notre âme, l’exercice psychologique ? Il
est clair que nous avons déjà eu suffisamment d’exercices de ce
type à l’école primaire, au collège, au lycée et à l’université. De-
puis notre plus tendre enfance, nous avons appris à exercer notre
intelligence. Nous n’avons que trop bien appris à exercer cette
partie de notre être. À part l’exercice du corps et de l’âme, de
quelle autre type d’exercice avons-nous vraiment besoin ? Sponta-
nément, nous devons répondre, l’exercice de notre esprit.
Nous devons nous rendre compte qu’en tant que chrétiens, ce
n’est pas une question de ce que nous allons faire, mais de com-
ment nous le faisons. Agissons-nous par le corps, par l’âme, ou
par l’esprit ? Beaucoup de frères et de sœurs n’utilisent pas leur
esprit. Ils utilisent constamment leur intelligence, leurs émo-
tions, leur volonté ou leur corps physique, mais pas leur esprit.
Nous prions, nous parlons, nous nous disputons, nous lisons la
Bible, nous raisonnons, nous débattons, nous discutons – essen-
tiellement par l’exercice de notre âme. Nous pouvons même citer
les Écritures par notre âme ! Maintenant, il est temps que nous
retournions vers notre esprit. Nous devons revenir !
Par exemple, quand nous nous approchons du Seigneur dans la
prière ou que nous venons vers la Parole de Dieu pour Le contac-
ter, nous devons rejeter la vie de notre âme (nos pensées, nos
émotions, nos désirs), et nous tourner vers notre esprit afin de Le
contacter et de communier avec Lui. Nous ne pouvons jamais ren-
contrer Christ en exerçant les facultés de notre âme. Christ est
dans notre esprit, et non pas notre âme. C’est seulement en utili-
sant notre esprit que nous pourrons Le rencontrer. Bien-sûr, nous
LA CLÉ POUR EXPERIMENTER CHRIST 43

ne devons pas penser que le Seigneur nous demande de renoncer


aux facultés de l’intelligence, de l’émotion et de la volonté. Non.
L’intelligence, l’émotion et la volonté ont été créées par Dieu pour
qu’elles soient utilisées à Sa gloire. Mais ce que demande le Sei-
gneur, c’est que nous renoncions à l’intelligence, l’émotion, et la
volonté corrompues adamiques comme centre de notre vie, et que
nous laissions la vie de Christ dans notre esprit contrôler notre
être. Notre intelligence, notre émotion et notre volonté ont été en-
dommagées à tel point que l’homme naturel ne pouvait jamais
contacter Dieu ni communier avec Lui : « Mais l’homme naturel ne
reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu » (1 Corinthiens 2.14). C’est
pourquoi nous avions besoin de la nouvelle naissance (Jean 3.6-7).
Avant d’être sauvés, nous étions déchus à cent pour cent. Nous
vivions dans et par cette vie déchue de notre âme, qui était abso-
lument opposée à Dieu. Nous devons apprendre à ne plus jamais
rien faire depuis cette vie déchue, mais à vivre entièrement par la
vie divine qui est dans notre esprit. Désormais, nous ne devons ja-
mais prendre la vie déchue de notre âme comme source de notre
vie, mais la vie divine dans notre esprit. Nous devons donc com-
prendre que ce ne sont pas l’intelligence, l’émotion, ni la volonté
qui doivent être rejetées ou détruites ; c’est à la vie de l’âme que
nous devons renoncer. Nous devons nous rendre compte que cette
vie naturelle de notre âme a déjà été placée sur la croix (Galates
2.20 ; Romains 6.6) et que nous devons maintenant prendre
Christ comme notre vie. Mais les facultés de notre âme restent
malgré tout des instruments qu’utilise le Saint-Esprit pour expri-
mer le Seigneur Lui-même.
Nous devons aussi voir clairement que l’exercice de l’esprit
n’englobe pas seulement la prière et la lecture de la Parole de
Dieu, cela comprend tout. Si vous n’avez pas une confirmation ou
une sensation dans votre esprit, arrêtez ce que vous êtes sur le
point de faire, et arrêtez ce que vous êtes sur le point de dire, que
ce soit bon ou mauvais. Nous ne devons pas considérer : « Est-ce
bien ou mal ? » Les chrétiens ne doivent pas vivre ainsi ! Notre
seule considération doit être : « Suis-je dans l’esprit ou dans l’âme ?
Est-ce que je fais cela par moi-même ou par le Seigneur ? » Quand
nous utilisons l’expression par le Seigneur, nous ne parlons pas du
44 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

Seigneur objectivement, mais très subjectivement. Nous faisons


référence à Lui, en tant qu’Esprit vivifiant, mêlé à notre esprit.
Nous devons exercer notre esprit en tous temps et en tous lieux.
Comprendre la différence qu’il existe entre le corps et l’âme,
c’est facile, mais discerner entre l’esprit et l’âme, c’est plutôt diffi-
cile. L’illustration suivante pourra aider. Supposons que l’on ait
trouvé quelque chose que nous voulons acheter. Plus nous le consi-
dérons, plus nous sentons que nous voudrions l’avoir. Enfin, nous
prenons la décision de l’acheter. L’émotion est exercée, puisque
nous l’aimons, l’intelligence est exercée parce que nous l’avons
considéré, et la volonté est exercée parce que nous avons pris la dé-
cision de l’acheter. Par conséquent, l’âme tout entière est exercée.
Mais quand nous nous apprêtons à l’acheter, quelque chose de plus
profond en nous proteste en nous l’interdisant. C’est l’esprit. L’es-
prit est ce qu’il y a de plus profond en nous, la partie la plus
intérieure de notre être tout entier. Dans tous les domaines de
notre vie, nous devons suivre cette impression intérieure en nous.
N’est-il pas évident que la plupart des chrétiens ont vraiment
manqué le but ? Nous sommes toujours occupés à déterminer ce
qui est bon et ce qui est mauvais. Nous pensons que si une chose
est mauvaise, nous ne devrions pas la faire, mais que si une chose
est bonne, nous devrions la faire. Ce n’est pas la bonne voie. Le
bien et le mal, c’est ce qu’enseigne la religion. Si nous agissons
selon la religion, alors Christ ne nous est d’aucune valeur. Le fait
d’expérimenter Christ et le salut de Dieu est entièrement opposé
à la religion. Ce n’est pas une question de bien ou de mal, mais de
vivre et d’agir dans l’âme ou dans l’esprit. Le christianisme d’au-
jourd’hui a complètement négligé et même perdu cette notion.
Aujourd’hui le Seigneur va restaurer cette notion, car elle cons-
titue la « clé » de toutes choses.
Nous devons simplement discerner si, pour chacun de nos
actes ou de nos paroles, nous sommes dans l’esprit ou dans l’âme.
Ce n’est pas une question de bon ou de mauvais, de bien ou de
mal, mais plutôt une question de Christ ou de soi-même, d’esprit
ou d’âme. Nous devons discerner si notre vie entière ainsi que
notre marche quotidienne est dans l’esprit.
LA CLÉ POUR EXPERIMENTER CHRIST 45

Dans les quatre Évangiles – Matthieu, Marc, Luc et Jean – le


Seigneur Jésus nous a exhorté à de nombreuses reprises de renier
le moi, et d’abandonner l’âme et la vie qui lui est propre (Matthieu
16.24-26 ; Marc 8.35 ; Luc 9.23-25 ; Jean 12-25). Ensuite, dans les
Épîtres, il nous est encore répété à de nombreuses reprises de
marcher, vivre, prier et faire toutes choses dans l’esprit (Actes
17.16 ; Romains 1.9 ; 1 Corinthiens 16.18 ; 1 Pierre 3.4 ; Éphésiens
6.18 ; Apocalypse 1.10). C’est pourquoi nous devons constamment
rester dans l’esprit.
Lorsqu’une personne exerce son esprit, le Saint-Esprit est
libre de se mouvoir et de s’écouler. Mais c’est là une réelle ba-
taille, car Satan sait très bien que si nous libérons nos esprits, il
sera vaincu. Il touche subtilement aux points stratégiques afin
d’étouffer l’esprit des saints. Tant qu’il peut étouffer notre esprit,
il en est fini de nous et c’est lui qui a du succès. C’est pourquoi,
nous devons combattre. Nous devons apprendre à libérer notre
esprit à tout moment et en tout lieu. Que ce soit en privé ou en
public, nous devons constamment exercer notre esprit.
En conclusion, nous devons d’abord réaliser que Christ est
l’Esprit dans notre esprit. Ensuite, nous devons connaître la diffé-
rence qui existe entre l’esprit et l’âme en reniant le moi, et en
suivant le Seigneur dans notre esprit. Lorsque nous coopérons
avec notre esprit de cette manière, Christ aura la première place
en tout. C’est alors que nous pourrons expérimenter Christ dans
notre esprit, et alors nous apprendrons comment Le vivre et l’ex-
périmenter en toutes choses.
CONCERNANT DEUX SERVITEURS
DU SEIGNEUR

Nous remercions le Seigneur que le ministère de Watchman


Nee et de son collaborateur Witness Lee pour le Corps de Christ
ait été une bénédiction aux enfants de Dieu de tous les continents
sur terre depuis plus de 80 ans. Leurs écrits ont été traduits dans
de nombreuses langues. Nos lecteurs nous ont posé beaucoup de
questions à propos de Watchman Nee et de Witness Lee. Pour ré-
pondre à leurs questions, nous présentons ce bref schéma de la
vie et de l’œuvre de ces deux frères.

WATCHMAN NEE

Watchman Nee a reçu Christ à l’âge de dix-sept ans. Son mi-


nistère est bien connu des croyants en recherche de part le monde
entier. Beaucoup ont reçu de l’aide de ses écrits concernant la vie
spirituelle et la relation de Christ avec Ses croyants. Cependant,
peu de personnes connaissent un autre aspect tout aussi crucial
de son ministère, qui met l’accent sur la pratique de la vie de
l’Église et l’édification du Corps de Christ. Jusqu’à la fin de sa vie,
Watchman Nee fut un don du Seigneur pour le dévoilement de la
révélation dans la parole de Dieu. Après avoir souffert vingt ans
en prison pour le Seigneur dans la Chine continentale, il est mort
en 1972 en tant que témoin fidèle de Jésus Christ.

WITNESS LEE

Witness Lee était le collaborateur le plus proche et le plus in-


time de Watchman Nee. En 1925, à l’âge de dix-neuf ans, il a
expérimenté une régénération spirituelle dynamique et s’est
consacré au Dieu vivant afin de Le servir. À partir de ce moment,
48 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

il commença à étudier la Bible intensivement. Pendant les sept


premières années de sa vie chrétienne, il fut fortement influencé
par les Frères de Plymouth. Puis il rencontra Watchman Nee, et
durant les 17 années suivantes, jusqu’en 1949, il était un collabo-
rateur de Frère Nee en Chine. Pendant la deuxième guerre
mondiale, lorsque la Chine était occupée par le Japon, il fut em-
prisonné par les Japonais et souffrit pour son service fidèle au
Seigneur. Le ministère et l’œuvre des ses deux serviteurs de Dieu
ont apporté un grand réveil parmi les chrétiens en Chine, ce qui a
eu pour conséquence la diffusion de l’évangile à travers tout le
pays et l’édification de centaines d’églises.
En 1949, Watchman Nee réunit tous ses collaborateurs qui
servaient le Seigneur en Chine et chargea Witness Lee de conti-
nuer le ministère en dehors du continent, sur l’île de Taiwan.
Pendant les années suivantes, grâce à la bénédiction de Dieu à
Taiwan et dans le Sud-Est de l’Asie, plus de cent églises furent
établies.
Au début des années 1960, Witness Lee fut guidé par le Sei-
gneur pour aller aux États-Unis, où il servit et travailla pour le
bénéfice des enfants de Dieu pendant plus de 35 ans. Il vécut
dans la ville de Anaheim, en Californie, de 1974 jusqu’à ce qu’il
rejoigne le Seigneur en juin 1997. Pendant les années de son service
aux États-Unis il a publié plus de 300 livres.
Le ministère de Witness Lee est spécialement profitable pour
les chrétiens en recherche qui désirent une connaissance et une
expérience plus profondes des richesses insondables de Christ.
En ouvrant la révélation divine dans l’ensemble des Écritures, le
ministère de Frère Lee nous révèle comment connaître Christ
pour l’édification de l’Église, qui est Son Corps, la plénitude de
Celui qui remplit tout en tous. Tous les croyants devraient parti-
ciper au ministère de l’édification du Corps de Christ afin que le
Corps puisse s’édifier lui-même dans l’amour. Seul l’accomplisse-
ment de l’édification peut accomplir le dessein du Seigneur et
satisfaire Son cœur.
La caractéristique principale du ministère de ces deux frères
est qu’ils ont enseigné la vérité selon la parole pure de la Bible.
CONCERNANT DEUX SERVITEURS DU SEIGNEUR 49

Ce qui suit est une brève description des croyances principales


de Watchman Nee et de Witness Lee.
La Sainte Bible est la révélation divine complète, infaillible et
inspirée de Dieu, verbalement inspirée par le Saint-Esprit.
Dieu est le Dieu unique et trinitaire — le Père, le Fils et le
Saint-Esprit — co-existants ensemble de façon égale et liés en-
semble d’éternité en éternité.
Le Fils de Dieu, Dieu Lui-même, fut incarné pour devenir un
homme du nom de Jésus, né de la vierge Marie, afin qu’Il puisse
être notre Rédempteur et Sauveur.
Jésus, un homme authentique, a vécu sur la terre pendant
trente-trois ans et demi pour faire connaître Dieu le Père aux
hommes.
Jésus, le Christ oint par Dieu avec Son Saint-Esprit, est mort
sur la croix pour nos péchés et a versé Son sang pour l’accomplis-
sement de notre rédemption.
Jésus-Christ, après avoir été enterré pendant trois jours, a été
ressuscité d’entre les morts, et quarante jours plus tard, est
monté au ciel, où Dieu L’a fait Seigneur de tout.
Après Son ascension, Christ a répandu l’Esprit de Dieu pour
baptiser Ses élus en un seul Corps. Aujourd’hui, cet Esprit se dé-
place sur la terre pour convaincre les pécheurs, pour régénérer
les personnes choisies de Dieu en leur transmettant la vie divine,
pour demeurer dans les croyants en Christ pour leur croissance
dans la vie, et pour édifier le Corps de Christ pour Sa pleine ex-
pression.
À la fin de cette époque, Christ va revenir pour prendre Ses
croyants, pour juger le monde, pour prendre possession de la
terre, et pour établir Son Royaume éternel.
Les vainqueurs règneront avec Christ dans le millenium, et
tous les croyants en Christ auront part à la bénédiction divine
dans la Nouvelle Jérusalem dans les nouveaux cieux et la nou-
velle terre pour l’éternité.
Règlement relatif à la distribution
Living Stream Ministry a le plaisir de rendre disponibles
les versions électroniques gratuites de ces sept livres.
Nous espérons que beaucoup liront tous ces livres et y
référeront librement d'autres personnes. Nous
demandons, dans le but de garder les choses en bon
ordre, que toute impression de ces fichiers se limite à
votre usage personnel. Veuillez ne pas diffuser ces
fichier de quelque manière que ce soit. Si vous souhaitez
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Destiné à la distribution gratuite.
Interdit à la vente.
TABLE DES MATIÈRES
Titre Page
Préface 5
1 Un temps avec le Seigneur 7
2 Une manière simple de toucher le Seigneur 15
3 Un abîme appelle un autre abîme 21
Concernant deux serviteurs du Seigneur 31
PRÉFACE

Ce livre est constitué de trois chapitres, qui ont pour but de


présenter quelques éléments fondamentaux de la vie chrétienne.
Ces textes ont déjà été publiés sous la forme de trois livrets sé-
parés : Un temps avec le Seigneur et Une manière simple de
toucher le Seigneur par Witness Lee, et Un abîme appelle un
autre abîme par Watchman Nee.
C HAPITRE U N

UN TEMPS AVEC LE SEIGNEUR

Dans son livre concernant la prière, Andrew Murray évoque


une question qui a été posée par un orateur lors d’une conférence
de pasteurs : « Que tous ceux qui prient pendant plus de trente mi-
nutes par jour lèvent la main. » Dans toute l’assemblée, une seule
main s’est levée ! L’orateur a ensuite demandé que tous ceux qui
priaient pendant quinze minutes par jour lèvent la main. Environ
la moitié des mains se sont levées. Quand il a demandé qui priait
pendant cinq minutes par jour, le reste des personnes ont levé la
main. Ne constatons-nous pas aujourd’hui la même situation
parmi nous ? Nous devons tous nous poser la question personnelle
suivante : « Combien de temps est-ce que je passe tous les jours
avec le Seigneur ? » Le besoin le plus important parmi les chré-
tiens aujourd’hui est de passer un certain temps tous les jours
pour lire et prier dans la présence du Seigneur.
Dans le domaine physique, nous avons besoin de passer du
temps tous les jours pour nous nourrir en mangeant de la nourri-
ture physique. Combien plus de temps devons-nous passer pour
obtenir la nourriture spirituelle et satisfaire nos besoins spiri-
tuels ! Actuellement la plupart des chrétiens savent comment
étudier, mémoriser, méditer et sonder les Écritures pour trouver
la connaissance, mais très peu savent comment venir à la parole
du Seigneur pour se réjouir dans le Seigneur et pour obtenir la
nourriture spirituelle.
Étant donné que Dieu habite en nous, nous devons chaque
jour réserver un moment pour venir à la Parole de Dieu pour nous
réjouir en Lui, pour nous nourrir de Lui, et pour recevoir de la
nourriture spirituelle. En lisant les expériences et les témoigna-
ges des autres, il est clair que nous devons passer au moins trente
8 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

minutes avec le Seigneur tous les jours pour Le contacter et être


fortifiés par Lui. Pendant ce laps de temps, nous devons lire et
prier, ce qui est impossible à faire convenablement en dix minu-
tes. Il faut plus de temps pour lire et pour prier correctement.
Même une demi-heure pour lire et prier est trop court, mais sans
doute pouvons-nous passer une demi-heure avec le Seigneur tous
les jours pour prier-lire Sa Parole. Le meilleur moment pour ce
faire est le matin.
Pendant ces trente minutes, nous devons mettre de côté toute
connaissance, tout message, tout mouvement, toute œuvre, etc.
Nous devons oublier toutes ces choses et faire tout notre possible
pour passer un moment correct et convenable dans la présence du
Seigneur. En tant que fils de Dieu, cela constitue la première et la
principale expérience que nous devons faire. Pendant au mini-
mum trente minutes chaque jour, nous devons apprendre à ne pas
trop exercer notre intelligence, mais plutôt à exercer notre esprit
dans la lecture-prière. Il est impossible pour un chrétien qui
passe moins de trente minutes par jour dans la présence du Sei-
gneur d’être suffisamment spirituel et en bonne santé. Cela est
un principe fixe. Quelqu’un qui ne mange pas tous les jours
peut-il être en bonne santé ?
Si nous faisons cela pendant un certain temps, le Seigneur ef-
fectuera un grand changement en nous. Notre expérience de
Christ sera approfondie, et à terme notre influence envers les au-
tres sera prédominante. La situation parmi nous changera
radicalement, non pas par l’enseignement, par l’étude ou par l’ex-
hortation, mais par le contact avec le Seigneur.
Nous devons payer le prix pour passer ce temps avec le Sei-
gneur afin de pouvoir grandir spirituellement. Le matin, nous ne
devons pas choisir de rester longtemps au lit, paresseusement.
Watchman Nee disait que si nous aimons notre lit, nous ne pour-
rons jamais aimer le Seigneur. Nous devons tous passer par cette
lutte et décider lequel choisir : le Seigneur ou notre lit.
Si par la miséricorde et la grâce du Seigneur nous avons le
désir, et nous décidons de passer au quotidien plus de temps dans
la présence du Seigneur, que devons-nous faire ? Par quel moyen
pouvons-nous toucher la Parole de Dieu afin de pouvoir nous
UN TEMPS AVEC LE SEIGNEUR 9

réjouir et être nourris ? Nous devons apprendre à ne faire qu’une


chose : mélanger notre lecture avec notre prière. Nous devons
contacter le Seigneur en mélangeant notre lecture de la Bible
avec la prière, et en mélangeant notre prière avec la lecture. C’est
pour cela que nous utilisons un nouveau terme : prier-lire. Nous
devons prier-lire la Parole.
Commencez tout d’abord en offrant une courte prière au Sei-
gneur. Ouvrez ensuite votre Bible et commencez à lire. Pendant
que vous lisez, dialoguez spontanément avec le Seigneur concer-
nant les choses que vous lisez. N’attendez pas d’avoir lu plusieurs
versets ni même un paragraphe ou un passage entier, avant de
commencer à prier. Pendant que vous lisez, dialoguez avec le Sei-
gneur par la prière.
Ne cherchez pas à faire de longues prières articulées, et ne
priez pas pour beaucoup de choses, en demandant au Seigneur de
vous accorder quelque chose. Apprenez simplement à prier avec
les mots que vous lisez. La prière qui a de la valeur, la prière qui
contacte le Seigneur, est celle qui exprime ce qui résonne en vous
pendant que vous lisez la Parole.
Pendant ces trente minutes quotidiennes, vous ne devez pas
demander différentes choses au Seigneur ; cherchez simplement à
être en communion avec Lui et à L’apprécier. Plus nous nous ré-
jouissons en Lui, plus Il sera satisfait. Si nous Lui demandons de
faire ceci ou cela, Il nous dira : « Ne sois pas bête mon enfant, tu
n’as pas besoin de Me demander de faire toutes ces choses. C’est à
Moi de M’occuper de ces choses ; toi tu n’as qu’à te réjouir de
Moi. »
Dans le Nouveau Testament, le Seigneur Jésus parle de la Pa-
role de Dieu comme étant une nourriture spirituelle : « Mais
Jésus répondit, et dit : Il est écrit : L’homme ne vivra point de
pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de
Dieu » (Mt 4.4). Toute parole qui sort de la bouche de Dieu est une
nourriture spirituelle qui nous nourrit. Les Écritures nous révè-
lent au moins trois cas de personnes qui ont mangé la Parole de
Dieu. L’une de ces personnes était Jérémie, qui a dit : « Tes pa-
roles se sont trouvées (devant moi), je les ai dévorées… » (Jr 15.16).
Une telle déclaration ne provient pas de nos concepts humains. Si
10 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

cela n’était pas écrit dans la Bible, il ne nous serait jamais venu à
l’idée de manger la Parole de Dieu. Nous aurions sans doute dit
qu’il fallait apprendre la Parole et l’étudier. Nous n’aurions ja-
mais utilisé le mot manger ! Jérémie a mangé la Parole de Dieu.
Cela signifie qu’il a reçu la Parole en lui, l’a assimilée, et en a fait
une partie de lui-même.
Dans le même verset Jérémie dit aussi : « Tes paroles ont fait
l’agrément et la joie de mon cœur. » Il s’agit ici d’une sorte de ré-
jouissance. La Parole, après avoir été mangée, est devenue une
joie et aussi une réjouissance. La joie est l’aspect intérieur, et la
réjouissance, c’est son expression visible. La Parole de Dieu est
un plaisir ; après l’avoir prise en nous et assimilée dans notre
être, elle devient la joie intérieure, et la réjouissance exprimée.
Il y a également un grand nombre d’autres versets qui nous
révèlent cette même pensée. David a dit : « Oh ! Que Ta Parole a
été douce à mon palais, plus douce que le miel à ma bouche ! » (Ps
119.103). La Parole est un plaisir, et elle est même plus douce que
le miel à notre palais. En lisant ces versets, nous voyons que nous
ne devons pas seulement étudier la Parole de Dieu, mais davan-
tage la goûter, la manger, y prendre plaisir et la digérer.
Puis dans 1 Pierre 2.2-3, nous voyons que manger la Parole,
c’est goûter le Seigneur. « Désirez ardemment, comme des enfants
nouvellement nés, de vous nourrir du lait spirituel et pur, afin
que vous croissiez par lui, si toutefois vous avez goûté combien le
Seigneur est bon. » Dans le verset 2 il est question de manger la
Parole, et dans le verset 3, l’important est de goûter le Seigneur.
Lorsque nous mangeons la Parole de Dieu pour nous nourrir spi-
rituellement, nous goûtons le Seigneur. C’est pourquoi, comme
Jérémie, nous devons manger la Parole ; c’est alors que nous
prendrons plaisir dans le Seigneur, et que nous recevrons la nour-
riture spirituelle.
Un autre verset important est 1 Timothée 4.6b : « Tu seras un
bon ministre de Christ-Jésus, nourri des paroles de la foi. » Cela
fait peut-être des années que vous êtes dans le christianisme.
Vous est-il déjà venu à l’idée qu’il nous fallait être nourri dans la
Parole de Dieu ? Généralement, nous pensons plutôt qu’il nous
faut être « enseigné » dans la Parole, par la Parole, et avec la
UN TEMPS AVEC LE SEIGNEUR 11

Parole. Mais combien de chrétiens ont remarqué le mot nourri ?


Et combien ont déjà entendu un message qui mettait l’accent sur
l’importance d’être nourri dans la Parole ?
Le concept de l’apôtre Paul, toutefois, était que la Parole de
Dieu est une nourriture pour nourrir les enfants de Dieu. Nous
devons être nourris dans la Parole, et non pas seulement ensei-
gnés. Loué soit le Seigneur, nourris ! Alléluia, nous devons être
nourris avec la Parole, et non pas seulement enseignés avec des
lettres ! Paul a mis l’accent non pas sur le fait d’être enseignés
avec la connaissance, mais sur le fait d’être nourris avec les ri-
chesses de la Parole.
Quelle est notre intention lorsque nous nous approchons pour
lire les Écritures ? Notre intention n’a-t-elle pas été, durant des
années, de connaître, d’apprendre, ou de comprendre quelque
chose ? Notre concept a été que la Bible est une sorte d’enseigne-
ment, un livre rempli de doctrines. Alors nous sommes venus à la
Parole avec l’intention de comprendre et de connaître quelque
chose. Toutefois, nous ne devons pas simplement exercer notre in-
telligence merveilleuse avec notre compréhension mystérieuse
pour comprendre la Parole de Dieu. Nous devons oublier tout
cela. Nous ne devons pas valoriser notre pensée, et apprécier
notre compréhension à ce point. Nous devons être des hommes
aveugles, même des insensés, venant simplement à la Parole pour
exercer notre esprit pour prier-lire. Laissons tomber la vieille mé-
thode traditionnelle !
Si nous ne savons pas prier-lire, nous prierons ainsi : tout
d’abord, nous nous lèverons tôt le matin, avec le sentiment que
nous devons prier. Ensuite nous essayerons de prier de cette ma-
nière : « Seigneur, Je Te remercie que Tu es si bon… que Tu aies
donné la paix… que Tu m’aies protégé de toutes sortes de dan-
gers… » Alors subitement nous nous rappelons que nous allons
faire un voyage aujourd’hui : « Oh, je vais voyager aujourd’hui…
Seigneur accorde-moi Ta grâce durant ce voyage… la sécurité…
contre un accident de voiture… » Ensuite, après une certaine
hésitation, nous continuons : « J’ai un ami au Vietnam… Sei-
gneur, souviens-Toi de lui… souviens-Toi de Jacques qui est au
12 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

Vietnam… aussi Thomas qui est en Allemagne… Seigneur, Tho-


mas est là-bas… il a besoin de Ta protection… »
Nous devons répondre honnêtement. Qu’accomplit réellement
ce genre de prière pour nous ? C’est ainsi que prient la plupart
des chrétiens. Mais en tirent-ils la nourriture qui leur est néces-
saire ? Est-ce qu’ils obtiennent quelque chose qui les remplit de
joie intérieurement et de réjouissance extérieurement ? Non !
La bonne façon est la suivante : tout d’abord, venez à la Bible
pour prier-lire. Il ne faux pas fermer les yeux. Garder vos yeux sur
la Parole pendant que vous priez. À travers les soixante-six livres
de la Bible, nous ne pouvons trouver un seul verset qui nous dit
que nous devons fermer les yeux pour prier. Cependant, il y a un
verset qui nous dit que Jésus a levé les yeux vers les cieux et a dit :
« Père… » (Jn 17.1). Il regardait aux cieux pendant qu’Il priait !
Nous ne souhaitons pas argumenter cela d’un point de vue doctri-
nal, mais nous devons réaliser qu’il n’y a nul besoin de fermer les
yeux pour prier. Regardez simplement la page imprimée qui dit :
« Au commencement… » Puis avec vos yeux fixés sur la Parole, et
en priant du plus profond de vous-même, dites : « Ô Seigneur, ‘Au
commencement !’ Seigneur, Je Te loue qu’au commencement était
la Parole ! Ô Seigneur, même si je ne sais pas ce qu’est la Parole, la
Parole était là. Je Te loue Seigneur ! ‘Au commencement était la
Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu.’ »
Essayez simplement de prier de cette manière. Peut-être lirez-
vous ensuite un autre verset. « Il n’y a maintenant aucune
condamnation. » « Ô Seigneur, ‘Il n’y a maintenant aucune
condamnation.’ Ô Seigneur, ‘maintenant aucune condamnation.’
Amen. ‘Maintenant.’ Ô Seigneur. ‘Maintenant.’ Amen ! ‘Mainte-
nant aucune condamnation.’ Gloire à Dieu ! Alléluia ! ‘Aucune
condamnation’ », etc.
Pendant que nous prions-lisons nous n’avons pas besoin de
composer des phrases ou de construire une prière. Il suffit de
prier-lire la Parole. Priez les mots de la Bible exactement comme
ils sont écrits. Petit à petit, vous vous apercevrez que la Bible
toute entière est un livre de prière ! Il n’y a pas seulement « la
prière du Seigneur » qui est une prière, la Bible tout entière est
une prière. Ouvrez-la à n’importe quelle page, n’importe quelle
UN TEMPS AVEC LE SEIGNEUR 13

ligne, n’importe quel mot, et commencez à prier cette partie de la


Parole. Si vous continuez à prier-lire de cette manière dans la
présence du Seigneur pendant trente minutes, vous verrez quelle
sorte d’éclairage, d’arrosage, de nourriture, de rafraîchissement,
de fortification et de satisfaction vous obtiendrez. Ces trente mi-
nutes vous suffiront pour manger un petit-déjeuner spirituel qui
vous durera toute la journée !
Même si vous ne comprenez pas un certain passage, vous êtes
quand même nourri, parce qu’il y a vraiment quelque chose de
Dieu dans Sa Parole. La Parole de Dieu est Son souffle même. (Le
verset 2 Timothée 3.16 signifie en grec : « Toute Écriture est ex-
halée de Dieu. »)
N’essayez pas seulement d’apprendre la Bible. Nous devons
réaliser qu’il s’agit d’un livre de vie, et non pas d’un livre de
connaissance. Ce livre est l’incarnation divine de l’Esprit vivant,
et Il est la vie. Il ne s’agit pas simplement d’étudier ou d’ap-
prendre, mais de contacter la Parole en exerçant notre esprit pour
prier-lire. Des milliers de personnes ont prouvé que cela est la
bonne voie. Cette manière d’aborder la Bible a révolutionné leurs
vies. Votre concept tout entier de la Bible changera radicalement.
Peut-être que cela ne fonctionnera pas très bien au départ, mais
avec un peu de pratique, vous réussirez à toucher l’Esprit vivant.
Aujourd’hui l’Église n’a pas besoin de plus d’enseignement,
mais de plus de nourriture, et la nourriture que Dieu a instituée
pour nourrir Son Corps est Sa Parole. Le Seigneur attend avec
beaucoup d’anticipation de pouvoir nous nourrir et devenir notre
réjouissance. Prier-lire Lui donne le moyen d’atteindre ce but. Au
travers de ce type de prière toutes les richesses de Christ pour-
ront être déposées en nous et même forgées en nous. Aucun
enseignement, aucune doctrine, ni aucune connaissance ne peut
forger Christ en nous de cette façon ; nous ne pouvons y arriver
que par ce type de prière. Petit à petit, nous sortirons de
nous-mêmes pour être saturés de Christ et remplis de l’Esprit.
C HAPITRE D EUX

UNE MANIÈRE SIMPLE DE TOUCHER


LE SEIGNEUR

Dans ses Épîtres, Paul nous dévoile clairement et avec em-


phase le but et l’objectif suprême de la marche chrétienne : « pour
connaître Jésus-Christ » (Ph 3.10) ; « pour moi, vivre, c’est Christ »
(Ph 1.21, Darby) ; « Christ qui est notre vie » (Col 3.4). À travers
ces versets, nous voyons que la réalité et le point central de la vie
chrétienne, c’est simplement Christ Lui-même.
Étant nés de Dieu et ayant la vie de Dieu en eux, tous les chré-
tiens doivent être amenés par la miséricorde du Seigneur au
point où ils ne sont plus satisfaits d’étudier Christ, de faire des
choses pour Christ, ou même de servir Christ, mais Le touchent
et L’expérimentent d’une façon vivante, jour après jour. Il est écrit
dans Romains 5.10 : « Car si lorsque nous étions ennemis, nous
avons été réconciliés avec Dieu par le mort de son Fils, à bien plus
forte raison, ayant été réconciliés, serons-nous sauvés par sa
vie. » L’expression « à bien plus forte raison » implique une plus
grande mesure de Christ. L’expérience initiale du salut chez le
chrétien est certes merveilleuse. Il est maintenant né de Dieu,
mais « à bien plus forte raison » il doit être sauvé par la vie de
Christ. Tous ceux qui connaissent Christ comme leur Sauveur
peuvent et doivent entrer dans cette expérience du « à bien plus
forte raison », c’est-à-dire entrer dans la plénitude et la réalité
d’une vie totalement centrée sur Christ : L’expérimentant, Le tou-
chant, et se réjouissant de Lui à chaque moment.

L’ACCOMPLISSEMENT DE LA RÉDEMPTION

Aujourd’hui, le Seigneur s’est rendu accessible envers tous les


chrétiens pour qu’ils puissent Le contacter et L’expérimenter de
16 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

façon complète et vivante. La Bible nous révèle qu’au commence-


ment, Jésus-Christ était Dieu (Jn 1.1). Ensuite, un jour, ce même
Dieu est devenu homme, afin de séjourner sur la terre (Jn 1.14) et
d’accomplir la rédemption pour tous. Il était au milieu de nous
comme l’Agneau de Dieu, afin que par le versement de Son sang,
nous puissions prendre part à la rédemption (Ép 1.7) et être récon-
ciliés avec Dieu. Comme c’est glorieux ! Christ est devenu homme,
Il a vécu sur terre pendant trente-trois ans et demi, et Il a accom-
pli la rédemption pour tous. Cependant, si Christ s’était arrêté là,
ce serait là le summum de l’expérience chrétienne. Tous pour-
raient avoir droit au pardon des péchés, mais aucun ne pourrait
être sauvé par Sa vie. Nul ne pourrait Le toucher ni L’expérimen-
ter de manière quotidienne et pratique. Qu’a donc fait Christ, afin
que tous puissent entrer dans cette expérience du « à bien plus
forte raison » ? Fut-Il seulement crucifié, puis enterré ? Quelle a
été la fin ? Nous devons Le louer parce qu’il y a bien plus !

UN ESPRIT VIVIFIANT

Peu de temps avant Sa crucifixion, Il a dit à Ses disciples qu’Il


était alors parmi eux, mais que bientôt, Il serait en eux (Jn
14.16-20). Comment cela s’accomplirait-il ? Si Jésus était seule-
ment mort et enterré, et que tout s’arrêtait là, Il n’aurait jamais
pu entrer dans Ses disciples, ni entrer dans les chrétiens de nos
jours. Mais loué soit le Seigneur, trois jours après Sa mise en
tombe, Il a rompu les liens de la mort et Il est ressuscité des
morts. Posons-nous donc une question : Sous quelle forme
existe-t-il aujourd’hui ? Il est l’Esprit ! « Le dernier Adam (Christ)
[est devenu] un esprit vivifiant » (1 Co 15.45b).
Jésus a dit à Ses disciples qu’Il entrerait en eux ; par consé-
quent, peu de temps après Sa résurrection, Il leur est apparu
dans une pièce dont les portes étaient fermées. Il n’aurait jamais
pu agir ainsi, s’Il n’avait pas été l’Esprit. Là, « Il souffla sur eux,
et leur dit : Recevez le Saint-Esprit » (Jn 20.22). À ce moment-là,
Jésus, qui avait été parmi eux et extérieur à eux, est entré en eux.
Christ n’aurait jamais pu entrer dans Ses disciples s’Il n’avait
pas été l’Esprit. « Et le Seigneur, c’est l’Esprit » (2 Co 3.17), et tous
ceux qui ont été réconciliés avec Dieu ont cet Esprit vivifiant qui
UNE MANIÈRE SIMPLE DE TOUCHER LE SEIGNEUR 17

vit en eux et qui est leur approvisionnement abondant, et tout ce


dont ils ont besoin. Puisque Christ est devenu l’Esprit, et qu’Il est
entré dans chaque chrétien, Il leur est maintenant accessible ; il
est tellement facile de Le contacter, de L’expérimenter, et même
de prendre plaisir en Lui. « À plus forte raison serons-nous sau-
vés par Sa vie. »

INVOQUER LE SEIGNEUR

Tout ceci est merveilleux, la merveille des merveilles, que


Christ est devenu un homme, qu’Il a accompli la rédemption pour
nous, qu’Il est devenu l’Esprit, et qu’Il est maintenant entré en
nous pour être notre vie et notre tout. La question que nous devons
maintenant considérer toutefois, est ceci : Comment pouvons-nous
toucher et expérimenter Christ de façon pratique, en tant que
notre vie, à chaque instant ? Le Seigneur nous a donné une ma-
nière simple. Tout ce que nous devons faire, c’est L’invoquer, et
nous Le toucherons, Lui qui est la source de vie. Dans Romains
10.12b-13 la Bible dit : « Car il y a un même Seigneur de tous, qui
est riche envers tous ceux qui l’invoquent. Car quiconque invoque-
ra le nom de Seigneur, sera sauvé. » Par le passé, nous avons
peut-être pensé que ces versets ne s’appliquaient qu’à l’expérience
initiale du salut ; mais tout chrétien a aussi besoin d’être sauvé au
quotidien du péché, du moi, de la faiblesse humaine, et des autres
choses négatives. Du côté positif il a aussi besoin d’un approvision-
nement abondant du Seigneur afin de se nourrir, d’être fortifié,
pour grandir en Christ en toutes choses. La méthode pour réaliser
cela, c’est simplement d’invoquer le Seigneur. Il est riche envers
tous ceux qui l’invoquent. Nous voyons Paul dans 2 Timothée 2.22
pousser Timothée à vivre la vie chrétienne avec ceux qui invo-
quent le nom du Seigneur avec un cœur pur.
L’expérience chrétienne de Christ telle que Dieu l’a voulue doit
être réelle pour le croyant, et un témoignage envers le monde.
Quel était le témoignage des premiers chrétiens ? C’était ceci : ils
étaient un peuple qui invoquait le nom du Seigneur. C’est ce que
nous trouvons dans Actes 9.14, où il est dit que Paul, avant sa
conversion, persécutait tous ceux qui invoquaient le nom du Sei-
gneur. Il a reçu l’autorité de la part des principaux sacrificateurs
18 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

de lier tous ceux qui invoquent Son nom. Un Corinthiens 1.2


confirme cela en disant que les premiers chrétiens étaient ceux
qui en tous lieux, invoquaient le nom du Seigneur.
Beaucoup de chrétiens aujourd’hui ont commencé à invoquer le
Seigneur jour après jour, une heure après l’autre, à chaque instant,
de manière simple et pratique. Ils ont trouvé avec bonheur que le
Seigneur est tout ce dont ils ont besoin et qu’ils peuvent Le toucher
et communier avec Lui en tous temps et en toutes circonstances en
l’invoquant simplement du plus profond d’eux-mêmes. Nous ne de-
vons pas invoquer le Seigneur d’une manière objective, en
invoquant le Christ qui demeure dans les cieux, mais en invo-
quant le Christ qui est l’Esprit, et qui habite dans notre esprit (2
Tm 4.22). En L’invoquant du plus profond de nous-mêmes, nous
sentirons l’écoulement et la communion de Christ au-dedans de
nous.

LA VRAIE ADORATION

« Mais l’heure vient, et elle est déjà venue, où les vrais adora-
teurs adoreront le Père en esprit et en réalité ; car se sont de tels
adorateurs que le Père recherche. Dieu est esprit ; et il faut que
ceux qui l’adorent, l’adorent en esprit et en réalité » (Jn 4.23-24).
Pour chaque chrétien, cette vraie adoration de communion est
censée être constante et vivifiante. La vraie adoration dans ces
versets ne signifie ni observer ni participer à un ensemble de rè-
gles, de formalités, de rituels et d’ordonnances, mais il s’agit plutôt
d’invoquer le Seigneur du plus profond de soi-même, de Le contac-
ter et de communier avec Jésus-Christ, la vérité et la réalité. Le
désir du Père, c’est que nous puissions prendre plaisir en Christ, et
participer à cette vraie adoration, qui consiste à contacter et à
communier avec Son Fils tout au long de la journée, chaque jour.
Que nous soyons au travail ou à l’école, que nous soyons en voi-
ture, que nous discutions avec un ami, ou que nous soyons à une
réunion avec d’autres chrétiens, Son désir, c’est que nous contac-
tions notre Seigneur et que nous communions avec Lui.
Encore une fois, nous devons louer et remercier le Seigneur
pour nous avoir dit de L’invoquer, de L’adorer en esprit et en vérité,
et aussi pour nous avoir donné un moyen très pratique et simple
UNE MANIÈRE SIMPLE DE TOUCHER LE SEIGNEUR 19

de Le toucher dans cette adoration authentique. La Bible nous


donne des exemples clairs pour nous montrer que nous pouvons
toucher et expérimenter le Seigneur dans l’adoration en invo-
quant simplement Son nom. Dans Matthieu 8.2 nous lisons : « Et
voici, un lépreux vint et se prosterna devant lui, en lui disant : Sei-
gneur. » Ensuite, dans Matthieu 15.25 nous lisons : « Mais elle vint
et l’adora, disant : Seigneur. »
Ces versets nous aident à nous rendre compte que nous pou-
vons participer à la vraie adoration en tout lieux, en tout temps, et
en toute situation. Quelles que soient nos circonstances immé-
diates, nous pouvons L’adorer en priant simplement : « Ô Seigneur,
Ô Seigneur. » Beaucoup de chrétiens découvrent que respirer simple-
ment Son nom : « Ô Seigneur », quand ils sont tentés ou affligés ou
« pas en forme », leur fait connaître une vraie expérience et une
vraie communion avec le Seigneur, et une pleine libération du
moi, du péché et du monde. Quand nous crions ainsi au Seigneur
du plus profond de nous-mêmes, nous avons une profonde sensa-
tion intérieure de Christ et de Sa vie qui coule et qui se déplace
en nous. Dans les Psaumes, nous trouvons que lorsque les psal-
mistes priaient au Seigneur, ils ont crié : « Ô Seigneur », plus de
cent quatre-vingt fois. À une occasion, un psalmiste a dit : « J’ai
crié de tout mon cœur, réponds-moi, Ô Éternel » (Ps 119.145). À
une autre occasion, il a dit : « Mais j’invoquai le nom de l’Éternel,
en disant : Je te prie, Ô Éternel » (Ps 116.4). Manifestement, ce
n’est pas une chose légère que d’invoquer le Seigneur, et pour-
tant, c’est tellement simple et pratique. De cette façon, nous
pouvons quotidiennement, à chaque instant, toucher et expéri-
menter Christ comme notre satisfaction intérieure et notre joie.
La Bible nous donne un autre exemple de la vraie adoration
dans Apocalypse 19.4 : « Et les vingt-quatre anciens et les quatre
êtres vivants se prosternèrent et adorèrent Dieu assis sur le trône,
en disant : Amen ! Alléluia ! » Dans 2 Corinthiens 1.20, il est écrit :
« Car, pour ce qui concerne toutes les promesses de Dieu, c’est en
Lui qu’est le Oui ; c’est pourquoi encore l’Amen par Lui est pronon-
cé par nous à la gloire de Dieu. » Dans Apocalypse 3.14, nous
trouvons qu’« Amen », c’est un autre nom donné à Christ. Quand
nous crions Amen du plus profond de nous-mêmes, nous sentons
20 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

que nous avons touché Christ tout comme quand nous appelons ;
« Ô Seigneur, Ô Seigneur », car de même que Son nom est Sei-
gneur, Son nom est aussi Amen. Ensuite, dans 1 Chroniques 16.36,
nous voyons qu’appeler « Amen » constitue la véritable louange du
Seigneur : « Béni soit l’Éternel, le Dieu d’Israël, d’éternité en éter-
nité ! Alors, tout le peuple dit : Amen ! Et loua l’Éternel. » Crier
« Amen » du plus profond de nous-mêmes, c’est invoquer le Sei-
gneur et Le toucher.
Alléluia signifie « louez le Seigneur », c’est-à-dire « louez
l’Éternel », et à de multiples reprises, le psalmiste utilise le terme
« alléluia » dans son adoration et dans sa louange du Seigneur.
Les cinq derniers psaumes commencent et se terminent par ce
mot céleste d’adoration. On trouve aussi ce mot dans l’adoration
du Seigneur d’Apocalypse 19.1, 3, 4 et 6. Aujourd’hui, cela n’a pas
changé. Nous pouvons L’adorer et communier avec notre Seigneur
de la même manière. Tout au long de la journée nous pouvons
crier : « Ô Seigneur ! Amen ! Alléluia ! » du plus profond de
nous-mêmes.
En résumé, Jésus-Christ, le Fils de Dieu, est venu sur cette
terre, a vécu une vie humaine, a été crucifié pour nos péchés, a été
enterré, est ressuscité, et est devenu l’Esprit vivifiant. Quand
nous avons cru en Lui, Lui, en tant qu’Esprit, est entré dans notre
esprit, la partie la plus profonde de notre être, pour être notre vie
et notre tout. Aujourd’hui, en tant qu’Esprit, Il est pour nous
comme l’air — tellement frais et accessible. Quand nous crions
« Ô Seigneur ! » ou « Amen ! » ou « Alléluia ! » nous Le prenons en
nous en tant que souffle vivifiant, qui nous approvisionne de tou-
tes les richesses de Son être. Aujourd’hui, nous devons respirer
ces quatre mots, comme une prière et une louange envers Dieu.
Du plus profond de vous-même, respirez : « Ô Seigneur »,
« Amen », « Alléluia », et vous goûterez la douceur et la réalité de
Christ Lui-même. Vous commencerez à vous rendre compte de
plus en plus que Sa vie est véritablement une vie qui sauve. Au-
jourd’hui, beaucoup de chrétiens ont trouvé qu’ils peuvent Le
connaître, et qu’ils peuvent être amenés à connaître la puissance
de Sa résurrection, qu’ils peuvent expérimenter Son salut
UNE MANIÈRE SIMPLE DE TOUCHER LE SEIGNEUR 21

spontané, et qu’ils peuvent marcher en union avec Lui en L’invo-


quant à chaque instant : « Ô Seigneur ! Amen ! Alléluia ! »
C HAPITRE T ROIS

UN ABÎME APPELLE UN AUTRE ABÎME

Références bibliques : Ps 42.7 ; Mc 4.5-6 ; És 39.1-6 ; 2 Co


12.1-4 ; Ac 5.1-5
Psaume 42.7 dit : « Un abîme appelle un autre abîme. » Seul un
appel provenant des profondeurs peut susciter une réponse qui
provient des profondeurs. Rien de superficiel ne peut jamais tou-
cher les profondeurs, et rien de superficiel ne peut toucher les
parties intérieures. Seul l’abîme répondra aux abîmes. Tout ce qui
ne provient pas de l’abîme ne peut atteindre l’abîme. D’autres ne
peuvent réagir en profondeur qu’aux choses qui émanent du plus
profond de nous-mêmes. Si rien ne provient de l’abîme, ce que nous
recevrons ne pourra être que superficiel. Nous devons voir l’impor-
tance des profondeurs. Toute chose qui ne provient pas des
profondeurs ne pourra jamais atteindre les profondeurs des au-
tres. Si nous n’avons jamais rien reçu dans notre for intérieur,
alors rien ne pourra jamais jaillir du plus profond de nous-mêmes.
Si nous voulons venir en aide spirituellement aux autres, quelque
chose doit jaillir des profondeurs de notre être. Si nous ne creusons
pas jusqu’aux profondeurs, nous ne pourrons jamais gagner les
autres. À moins que nos paroles proviennent des profondeurs,
nous ne pourrons pas toucher les profondeurs chez les autres,
même si nous touchons leurs émotions, leurs pensées, ou si nous
les faisons pleurer ou rire pendant un temps. Seul l’abîme appelle
un autre abîme. Les expressions superficielles ne toucheront pas
les profondeurs des autres.

DES RACINES PROFONDES

Nous trouvons dans la parole du Seigneur concernant le se-


meur un principe s’appliquant à la prédication et à la réception
24 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

de la parole. Pendant que le semeur semait, certaines graines


sont tombées sur le bord du chemin, d’autres sont tombées dans
un endroit pierreux, d’autres encore sont tombées parmi les
ronces, et d’autres sont tombées dans la bonne terre. Cela nous
montre quatre façons dont l’homme reçoit la parole. Le Seigneur
Jésus nous dit que parmi ces différentes conditions, il y en a une
qu’Il représente par un endroit pierreux. Il y a un peu de terre à
la surface, mais en-dessous, il y a des pierres. Lorsque la graine
tombe sur ce type de terrain, elle pousse très vite, mais dès que le
soleil monte dans le ciel, elle se dessèche parce qu’elle manque de
racines.
Qu’est-ce qu’une racine ? C’est une croissance qui se fait sous
la terre. Que sont les feuilles ? Il s’agit de la croissance visible,
au-dessus de la terre. En d’autres termes, les racines sont la vie
cachée, alors que les feuilles sont la vie visible. Le problème avec
beaucoup de chrétiens est qu’ils possèdent beaucoup de vie vi-
sible, mais peu de vie secrète. Autrement dit, il leur manque la
vie cachée. Cela fait plusieurs années que vous êtes chrétien,
n’est-ce pas ? Alors permettez-moi de vous demander : quelle pro-
portion de votre vie est cachée du regard des autres ? Quelle
proportion en est complètement inconnue des autres ? Vous met-
tez l’accent sur les œuvres visibles. Oui, les bonnes œuvres sont
importantes, mais en dehors de cette expression de votre vie,
quelle proportion de votre vie demeure cachée ? Si toute votre vie
spirituelle est exposée, cela signifie que vous n’avez pas de racine.
Toutes vos vertus devant Dieu sont-elles manifestées devant
l’homme, ou alors existe-t-il autre chose que l’homme ne connaît
pas ? Si toutes vos expériences sont exposées, alors toute votre
croissance est vers le haut ; il n’y a pas de croissance vers le bas.
Si tel est le cas, vous êtes une personne qui ne possède que des
feuilles sans racine, et vous êtes sur un terrain peu profond.
Dans notre vie chrétienne il nous est nécessaire d’apprendre ce
qu’est le Corps de Christ, et à avoir la vie du Corps. Nous devons
également apprendre que la vie qui est donnée à chaque membre
de Son corps par le Seigneur est distinctement individuelle. La
mesure qui vous a été personnellement confiée par Lui a besoin
d’être protégée, sinon, elle perdra son caractère spécifique et ne
UN ABÎME APPELLE UN AUTRE ABÎME 25

sera plus utile pour Dieu. Si les choses qui vous ont été personnel-
lement confiées sont exposées, elles se dessècheront.
Le discours du Seigneur Jésus sur la montagne est tout à fait
remarquable. D’une part Il a dit : « Vous êtes la lumière du
monde : une ville située sur une montagne ne peut être cachée »
(Mt 5.14). Elle est visible. D’une autre part Il a dit : « Mais toi,
quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ne sache pas ce que
fait ta droite : afin que ton aumône se fasse dans le secret ; …
quand tu pries, entre dans ta chambre intérieure ; ferme ta porte,
et prie ton Père qui voit dans le secret » (Mt 6.3-4, 6). Si vous êtes
chrétien, vous devez vous tenir en pleine vue et faire une déclara-
tion publique, mais il y a des vertus chrétiennes que vous devez
préserver du regard des autres. Le chrétien qui fait étalage de
toutes ses vertus devant les hommes et qui n’a rien dans les pro-
fondeurs de son être n’a pas de racine ; il ne pourra pas tenir
debout au jour de l’épreuve et de la tentation.
Cela fait des années que nous sommes des enfants de Dieu ;
puisse le Seigneur ouvrir nos yeux, et nous montrer dans quelle
mesure nos expériences ont été cachées du regard des autres. Que
nous resterait-il si toutes les choses qui sont connues de l’homme
nous étaient ôtées ? Que Dieu œuvre en nous afin que nous puis-
sions faire descendre nos racines.

LES EXPÉRIENCES PROFONDES

Dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, Paul a dit : « Il faut


que je me glorifie (bien que cela ne soit pas pour mon profit) »
(2 Co 12.1). Il a reconnu qu’il n’était pas profitable (lit.) pour lui
d’écrire ce qu’il a écrit dans 2 Corinthiens 12. Mais pour le bien
d’autrui, il était contraint de le faire ; il était obligé de parler de
« visions et de révélations du Seigneur ». Frères et sœurs, telle de-
vrait être aussi notre attitude. Beaucoup d’entre nous ne peuvent
pas supporter l’épreuve des visions et des révélations ; dès que
nous avons une petite expérience, nous sonnons la trompette, et
tout le monde en a connaissance. Paul savait qu’il ne lui était pas
profitable de parler des visions et des révélations du Seigneur.
Alors pourquoi en a-t-il parlé ? Il a été obligé de le faire parce que
certaines personnes semaient le doute quant à son apostolat, et il
26 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

y avait des problèmes concernant le fondement de la foi chré-


tienne.
Paul a-t-il dévoilé toutes ses révélations ? Loin de là. Il a écrit :
« Je connais un homme [qui était lui-même] en Christ qui fut, il y
a quatorze ans ravi, jusqu’au troisième ciel (si ce fut dans son
corps, je ne sais ; si ce fut hors de son corps, je ne sais ; Dieu le
sait) » (v. 2). Il n’a pas divulgué cette expérience pendant quatorze
ans. Quelle profondeur il y avait en Paul ! Ce serait un miracle de
notre part si nous pouvions cacher une telle chose reçue de Dieu
pendant sept ans. Mais pendant quatorze ans Paul n’a jamais
parlé de cette expérience ; pendant quatorze ans l’Église de Dieu
n’en savait rien ; pendant quatorze ans aucun des apôtres n’en
avait connaissance. Les racines de Paul étaient très loin en des-
sous de la surface.
Certaines personnes auraient sans doute tendance à dire :
« Paul, raconte-nous donc l’expérience que tu as eue il y a qua-
torze ans. Parle-nous de ton expérience au troisième ciel. Cela
nous encouragerait beaucoup de connaître le récit complet. » Mais
il a dit : « Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps, je ne
sais, ou sans son corps, je ne sais ; Dieu le sait), fut enlevé dans le
paradis, et qu’il entendit des paroles ineffables qu’il n’est pas per-
mis à un homme d’exprimer » (v. 3-4). Jusqu’à ce jour, cette
expérience de Paul n’a jamais été déracinée ; nous ne savons tou-
jours pas de quoi il s’agissait.
Frères et sœurs, ce sujet des racines est extrêmement impor-
tant. Si vous souhaitez avoir l’œuvre de Paul, vous devez
également avoir la « racine » de Paul ; si vous souhaitez vous
conduire comme Paul, vous devez possédez la vie intérieure de
Paul ; si vous souhaitez avoir la puissance manifeste de Paul,
vous devez avoir l’expérience secrète de Paul. Le problème avec
les chrétiens aujourd’hui est qu’ils ne peuvent garder cachée au-
cune chose spirituelle ni aucune expérience. Dès qu’ils ont une
expérience, aussi ténue soit-elle, ils ne peuvent s’empêcher de la
divulguer. Ils vivent leur vie sous le regard des hommes ; rien
n’est caché à l’intérieur d’eux-mêmes. Ils ne possèdent pas de ra-
cine. Que Dieu nous montre l’expérience de Paul, et qu’il nous
conduise à posséder une profondeur dans notre être !
UN ABÎME APPELLE UN AUTRE ABÎME 27

LA VIE SUPERFICIELLE

Dans Ésaïe 39, il nous est dit que lorsque la cour babylonienne
eut appris qu’Ezéchias avait été malade puis qu’il avait été guéri,
des messagers furent envoyés avec des lettres et un présent pour
Ezéchias. Ezéchias avait bénéficié de la grâce de Dieu, mais il n’a
pas été capable de résister à l’épreuve de la grâce. La Parole de
Dieu dit : « Et Ezéchias s’en réjouit, et il montra aux envoyés le
lieu ou étaient ces choses de prix, l’argent et l’or, les aromates et
l’huile précieuse, tout son arsenal et tout ce qui se trouvait dans
ses trésors » (v. 2). Ezéchias n’a pas pu résister à la tentation de
tout exhiber. Il venait tout juste d’être miraculeusement guéri de
sa maladie et il s’était sans doute un peu enorgueilli, pensant que
peu de personnes au monde avaient déjà eu une expérience aussi
remarquable que la sienne. Après tout, qui d’autre avait reçu un
signe aussi merveilleux au moment de leur guérison que l’ombre
du cadran d’Ahaz qui s’était reculée de dix degrés (Ésaïe 38.8) ?
Dans son allégresse, Ezéchias a fait étalage de tous ses trésors.
Cela signifie qu’il n’était pas passé par l’œuvre de la croix. Sa vie
naturelle n’avait pas encore été traitée. Il était évident que toutes
ses racines étaient exposées. Tout ce qu’Ezéchias possédait, et
tout ce qu’il savait, les Babyloniens en avaient connaissance. À
cause de cette étalage, Ésaïe lui dit : « Écoute la parole de l’Éter-
nel des armées : Voici que les jours viennent où l’on emportera à
Babylone tout ce qui est dans ta maison, et ce que tes pères ont
amassé jusqu’à ce jour ; il n’en restera rien, dit l’Éternel »
(39.5-6). La mesure avec laquelle nous étalons les choses aux
yeux des autres : telle sera la mesure de notre propre perte. Tous
les éléments de notre vie que nous exhibons seront les éléments
que nous devrons abandonner. C’est ici un grave sujet, et nous de-
vons y prêter attention.
Hélas, tant de personnes ne peuvent s’abstenir de divulguer
leurs expériences ! Elles prennent plaisir à en parler. Ceci est
semblable à Ezéchias qui ouvrait ses trésors aux autres. Un frère
a dit une fois : « Beaucoup de frères tombent malade, et lorsqu’ils
sont guéris, il peuvent en témoigner. J’aimerais tellement attra-
per une maladie — mais pas une malade fatale — pour que Dieu
28 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

puisse me guérir ; alors j’aurais quelque chose à dire à la pro-


chaine réunion de témoignage. » Ce frère voulait être guéri
simplement afin de pouvoir en témoigner. Il recherchait une expé-
rience afin d’avoir quelque chose à dire aux autres. Oh ! Vivre
ainsi superficiellement provoque une grande perte ; cela exclut la
possibilité du progrès spirituel.

TÉMOIGNER SANS SE METTRE EN AVANT

Ne devrions-nous donc pas porter de témoignage ? Si, nous de-


vrions. Paul a porté témoignage, et des multitudes d’enfants de
Dieu de génération en génération ont porté témoignage. Mais por-
ter témoignage, c’est une chose ; et se plaire à mettre en avant ses
expériences, c’en est une autre. Quel est le but de notre témoi-
gnage ? Le faisons-nous pour le bienfait d’autrui, ou pour le
plaisir de parler ? Aimer entendre sa propre voix et le désir
d’aider les autres sont deux choses totalement différentes. Nous
témoignons parce qu’il y a un problème, et nous devons en parler.
Un témoignage, ce n’est pas simplement un sujet de conversion
pour terminer un repas. Très souvent, quand nous nous donnons
au commérage, les richesses spirituelles se dissolvent. Quand le
Seigneur nous conduit à témoigner, nous devons témoigner, parce
que nous voulons aider les autres. Paul a témoigné dans 2 Corin-
thiens 12, mais il n’avait pas dévoilé son expérience quatorze ans
plus tôt. Il a caché son expérience pendant quatorze ans, et per-
sonne ne savait qu’il l’avait eue. Et même quand il en a parlé, il
n’a pas tout dit. Il n’a mentionné que l’expérience elle-même ; il
n’a pas relaté toute l’histoire. Il a simplement mentionné qu’il
avait reçu une révélation, et qu’il avait entendu des paroles inex-
primables. Il n’a pas dit aux autres quelles étaient les paroles
qu’il avait entendues. Encore aujourd’hui, le troisième ciel reste
un mystère, et nous ne savons toujours pas de quoi il s’agit.
Frères et sœurs, quels sont nos trésors ? Que sont notre or,
notre argent, nos épices, nos huiles précieuses et nos précieuses
possessions ? Qu’est-ce que notre arsenal ? Nous devons nous sou-
venir que l’or, c’est tout ce qui est de Dieu et que l’argent, c’est
tout ce qui a trait à la rédemption à la croix. Les aromates, c’est
ce qui résulte de blessures, les choses précieuses sont celles qui
UN ABÎME APPELLE UN AUTRE ABÎME 29

ont rapport avec le royaume, et notre arsenal, c’est l’œuvre du


Seigneur que nous avons reçue de Dieu et du Seigneur. Toutes ces
choses ne sont pas des doctrines, des enseignements bibliques, ni
de la théologie. Ce sont les choses que nous avons acquises par
notre communion avec le Seigneur. Quand nous communions avec
Dieu, quand nous communiquons avec Lui, et qu’Il nous reprend
et nous discipline, nous acquérons un grand nombre de choses.
Nous ne devons pas en parler légèrement. Cela ne veut pas dire
que nous ne devons pas témoigner. Mais nous devons réaliser que
nos expériences doivent être cachées. Frères et sœurs, c’est là une
question cruciale dans la vie chrétienne. Beaucoup d’expériences
spirituelles doivent être cachées et ne doivent pas être exposées.
Le Seigneur Jésus a parfois donné Son témoignage, mais n’a
jamais été bavard. C’est une chose de donner son témoignage,
mais c’en est une autre d’être bavard. Quand le Seigneur guéris-
sait les malades, Il insistait sur le fait que l’histoire de leur
guérison devait rester secrète. Ce commandement est répété de
nombreuses fois dans l’Évangile selon Marc. Une fois, le Seigneur
a dit à une certaine personne : « Va dans ta maison, vers les tiens,
et raconte-leur tout ce que le Seigneur t’a fait, et comment il a
usé de miséricorde envers toi » (5.19). Nous pouvons parler des
grandes choses que le Seigneur a faites pour nous, mais nous ne
devons pas les publier à haute voix comme des faits divers ; agir
ainsi montre que nous sommes sans racine. Être sans racine, c’est
être sans trésor ; c’est être sans vie cachée ou sans expériences ca-
chées. Il est essentiel que certaines de nos expériences restent
couvertes, car tout dévoiler, c’est tout perdre.
Nous devons aussi nous souvenir que si nous exposons tout
notre trésor, la captivité est inévitable. La mort et l’exposition
vont ensemble, et la sécheresse spirituelle et l’exposition vont
aussi ensemble. Même si nous devons témoigner, nous devons
être comme Paul, qui se glorifiait par nécessité quoique certes
sans profit (2 Co 12.1). L’attaque de Satan vient souvent au mo-
ment où l’on s’ouvre, on fait étalage. Toute exposition ouvre la
porte à la perte. De nombreuses personnes sont guéries de leurs
maladies, et en témoignent pour la gloire de Dieu. Mais de nom-
breux témoignages de guérisons ne sont pas pour la gloire de
30 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

Dieu, mais pour la gloire de notre propre foi. Il en résulte que la


maladie revient. Dès lors que ceux-ci ont donné leur témoignage
une fois, ils sont de nouveau attaqués par la même chose. Cela
nous montre que Dieu couvre ceux qui couvrent leurs racines, et
que Dieu ne protège pas ceux qui exposent leurs racines ; ils se-
ront soumis à l’attaque. Si Dieu veut que nous témoignions, nous
devons malgré tout témoigner. Mais il y a beaucoup de choses qui
devraient être cachées. Dieu protège ce que nous cachons devant
Lui, et nous, nous en jouissons.
La même chose s’applique à notre œuvre. Par Sa grâce et par
Sa miséricorde, Dieu a accompli quelque chose à travers nous,
mais souvenez-vous que ce qu’Il a accompli n’est pas matière à
publicité ni à propagande. Si nous exposons l’œuvre de Dieu,
nous trouverons qu’aussitôt le coup de grâce nous frappera ; et la
perte correspondra à la mesure avec laquelle nous faisons éta-
lage. Aussitôt après que David eut dénombré les enfants d’Israël,
la mort a frappé (2 S 24). Puisse Dieu nous préserver de ce genre
d’exhibition.
Les secrets qui existent entre nous et le Seigneur doivent être
préservés. Nous ne pouvons agir qu’en accord avec l’instruction
de Dieu à l’intérieur de nous. C’est seulement s’Il agit en nous
pour nous pousser à révéler une chose que nous osons la révéler.
S’Il veut que nous partagions une expérience avec un frère, nous
n’osons pas la lui cacher, car ce serait une violation de la loi des
membres du Corps de Christ. L’une des lois des membres du
Corps de Christ est la communion. Si nous refusons cette loi,
l’écoulement s’arrête. Nous devons être positifs, et non pas néga-
tifs, et dispenser la vie aux autres. Mais si nous sommes absorbés
toute la journée par nous-mêmes et nos expériences, notre bavar-
dage et notre étalage permettent à l’ennemi de nous assaillir. Je
crois que nous viendrons à comprendre ce qu’est le Corps de
Christ, et ce qu’est l’écoulement de la vie entre les membres ;
mais j’espère que nous apprendrons également le besoin de proté-
ger les choses que le Seigneur nous a montrées, les expériences
dont les autres n’ont pas connaissance. Aucune racine ne doit res-
ter à l’air libre.
Au fur et à mesure que nous croissons en profondeur, et que
UN ABÎME APPELLE UN AUTRE ABÎME 31

nos racines poussent vers le bas, nous découvrirons que « l’abîme


appelle un autre abîme ». Lorsque nous pourrons apporter des ri-
chesses du plus profond de notre vie intérieure, nous verrons que
d’autres vies seront profondément touchées. Dès que notre être
intérieur est touché, d’autres recevront de l’aide et de l’éclairage.
Ils sauront qu’il y a quelque chose qui dépasse leur connaissance.
Lorsque l’abîme appelle un autre abîme, l’abîme répondra à
l’abîme. Si notre vie manque de profondeur, notre œuvre superfi-
cielle n’affectera les autres que superficiellement. Nous répétons
encore une fois – seul « l’abîme appelle un autre abîme. »
CONCERNANT DEUX SERVITEURS
DU SEIGNEUR

Nous remercions le Seigneur que le ministère de Watchman


Nee et de son collaborateur Witness Lee pour le Corps de Christ
ait été une bénédiction aux enfants de Dieu de tous les continents
sur terre depuis plus de 80 ans. Leurs écrits ont été traduits dans
de nombreuses langues. Nos lecteurs nous ont posé beaucoup de
questions à propos de Watchman Nee et de Witness Lee. Pour ré-
pondre à leurs questions, nous présentons ce bref schéma de la
vie et de l’œuvre de ces deux frères.

Watchman Nee
Watchman Nee a reçu Christ à l’âge de dix-sept ans. Son mi-
nistère est bien connu des croyants en recherche de part le monde
entier. Beaucoup ont reçu de l’aide de ses écrits concernant la vie
spirituelle et la relation de Christ avec Ses croyants. Cependant,
peu de personnes connaissent un autre aspect tout aussi crucial
de son ministère, qui met l’accent sur la pratique de la vie de
l’Église et l’édification du Corps de Christ. Jusqu’à la fin de sa vie,
Watchman Nee fut un don du Seigneur pour le dévoilement de la
révélation dans la parole de Dieu. Après avoir souffert vingt ans
en prison pour le Seigneur dans la Chine continentale, il est mort
en 1972 en tant que témoin fidèle de Jésus Christ.

Witness Lee
Witness Lee était le collaborateur le plus proche et le plus in-
time de Watchman Nee. En 1925, à l’âge de dix-neuf ans, il a
expérimenté une régénération spirituelle dynamique et s’est
consacré au Dieu vivant afin de Le servir. À partir de ce moment,
34 LES ÉLÉMENTS FONDAMENTAUX

il commença à étudier la Bible intensivement. Pendant les sept


premières années de sa vie chrétienne, il fut fortement influencé
par les Frères de Plymouth. Puis il rencontra Watchman Nee, et
durant les 17 années suivantes, jusqu’en 1949, il était un collabo-
rateur de Frère Nee en Chine. Pendant la deuxième guerre
mondiale, lorsque la Chine était occupée par le Japon, il fut em-
prisonné par les Japonais et souffrit pour son service fidèle au
Seigneur. Le ministère et l’œuvre des ses deux serviteurs de Dieu
ont apporté un grand réveil parmi les chrétiens en Chine, ce qui a
eu pour conséquence la diffusion de l’évangile à travers tout le
pays et l’édification de centaines d’églises.
En 1949, Watchman Nee réunit tous ses collaborateurs qui
servaient le Seigneur en Chine et chargea Witness Lee de conti-
nuer le ministère en dehors du continent, sur l’île de Taiwan.
Pendant les années suivantes, grâce à la bénédiction de Dieu à
Taiwan et dans le Sud-Est de l’Asie, plus de cent églises furent
établies.
Au début des années 1960, Witness Lee fut guidé par le Sei-
gneur pour aller aux États-Unis, où il servit et travailla pour le
bénéfice des enfants de Dieu pendant plus de 35 ans. Il vécut
dans la ville de Anaheim, en Californie, de 1974 jusqu’à ce qu’il
rejoigne le Seigneur en juin 1997. Pendant les années de son
service aux États-Unis il a publié plus de 300 livres.
Le ministère de Witness Lee est spécialement profitable pour
les chrétiens en recherche qui désirent une connaissance et une
expérience plus profondes des richesses insondables de Christ.
En ouvrant la révélation divine dans l’ensemble des Écritures, le
ministère de Frère Lee nous révèle comment connaître Christ
pour l’édification de l’Église, qui est Son Corps, la plénitude de
Celui qui remplit tout en tous. Tous les croyants devraient parti-
ciper au ministère de l’édification du Corps de Christ afin que le
Corps puisse s’édifier lui-même dans l’amour. Seul l’accomplisse-
ment de l’édification peut accomplir le dessein du Seigneur et
satisfaire Son cœur.
La caractéristique principale du ministère de ces deux frères
est qu’ils ont enseigné la vérité selon la parole pure de la Bible.
CONCERNANT DEUX SERVITEURS DU SEIGNEUR 35

Ce qui suit est une brève description des croyances principales


de Watchman Nee et de Witness Lee.
La Sainte Bible est la révélation divine complète, infaillible et
inspirée de Dieu, verbalement inspirée par le Saint-Esprit.
Dieu est le Dieu unique et trinitaire — le Père, le Fils et le
Saint-Esprit — co-existants ensemble de façon égale et liés en-
semble d’éternité en éternité.
Le Fils de Dieu, Dieu Lui-même, fut incarné pour devenir un
homme du nom de Jésus, né de la vierge Marie, afin qu’Il puisse
être notre Rédempteur et Sauveur.
Jésus, un homme authentique, a vécu sur la terre pendant
trente-trois ans et demi pour faire connaître Dieu le Père aux
hommes.
Jésus, le Christ oint par Dieu avec Son Saint-Esprit, est mort
sur la croix pour nos péchés et a versé Son sang pour l’accomplis-
sement de notre rédemption.
Jésus-Christ, après avoir été enterré pendant trois jours, a été
ressuscité d’entre les morts, et quarante jours plus tard, est
monté au ciel, où Dieu L’a fait Seigneur de tout.
Après Son ascension, Christ a répandu l’Esprit de Dieu pour
baptiser Ses élus en un seul Corps. Aujourd’hui, cet Esprit se dé-
place sur la terre pour convaincre les pécheurs, pour régénérer
les personnes choisies de Dieu en leur transmettant la vie divine,
pour demeurer dans les croyants en Christ pour leur croissance
dans la vie, et pour édifier le Corps de Christ pour Sa pleine ex-
pression.
À la fin de cette époque, Christ va revenir pour prendre Ses
croyants, pour juger le monde, pour prendre possession de la
terre, et pour établir Son Royaume éternel.
Les vainqueurs règneront avec Christ dans le millenium, et
tous les croyants en Christ auront part à la bénédiction divine
dans la Nouvelle Jérusalem dans les nouveaux cieux et la nou-
velle terre pour l’éternité.
Règlement relatif à la distribution
Living Stream Ministry a le plaisir de rendre disponibles
les versions électroniques gratuites de ces sept livres.
Nous espérons que beaucoup liront tous ces livres et y
référeront librement d'autres personnes. Nous
demandons, dans le but de garder les choses en bon
ordre, que toute impression de ces fichiers se limite à
votre usage personnel. Veuillez ne pas diffuser ces
fichier de quelque manière que ce soit. Si vous souhaitez
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Destiné à la distribution gratuite.
Interdit à la vente.
TABLE DES MATIÈRES

Chapitre Page
Avis aux lecteurs 5
Avant-propos 7
1 L’économie du Dieu trinitaire 9
2 L’Esprit qui suffit à tout 19
3 La demeure de l’Esprit divin 29
4 La clé de l’Esprit qui vit en nous 39
5 Les Personnes de Dieu et les parties de l’homme 49
6 Les parties intérieures et les parties cachées 59
7 La fonction des parties intérieures et de la partie
cachée 71
8 Résoudre les problèmes du cœur et de l’esprit 83
9 Résoudre les problèmes de l’âme 93
10 Creuser nos parties intérieures et notre partie
cachée 103
11 Discerner entre l’esprit et l’âme 111
12 L’homme et les deux arbres 121
13 La croix et la vie de l’âme 131
14 Le principe de la croix 141
15 Le principe de la résurrection 149
16 Les richesses de la résurrection 157
17 La communion de la vie et le sens de la vie 165
18 Exercer l’esprit et entrer dans l’esprit 173
19 Le Christ caché dans notre esprit 183
20 L’homme tripartite et l’église 193
21 L’édification de l’habitation de Dieu 203
22 La couverture de l’édifice de Dieu 215
23 L’église — Dieu manifesté dans la chair 225
24 La vision du but de l’économie de Dieu 237
AVIS AUX LECTEURS

Nous sommes heureux de pouvoir présenter aux lecteurs


francophones la traduction de cet ouvrage qui a pour titre en
anglais The Economy of God. Afin de demeurer le plus fidèle
possible à la pensée de l’auteur, nous n’avions pas comme
préoccupation première l’élégance du style. Nous faisons donc
appel à l’indulgence des lecteurs.
Les citations bibliques sont tirées de la Nouvelle Version
Segond Révisée 1978, sauf avis contraire.
AVANT-PROPOS

Les chapitres suivants représentent les messages donnés lors


de la conférence d’été de 1964 à Los Angeles. Nous avons
volontairement retenu la forme orale utilisée alors. Par consé-
quent, l’auteur conseille vivement à tous les lecteurs de
concentrer toute leur attention sur la réalité spirituelle transmise
par ces messages, plutôt que sur le style écrit utilisé.
Le mot qui apparaît dans le titre de ce volume risque de
surprendre nos lecteurs. est pourtant une citation tirée de 1
Timothée 1.4 selon l’original grec. Le terme correspond au grec,
un mot qui signifie tout d’abord la gestion de la maisonnée,
l’administration de la maison, l’arrangement, la distribution ou la
dispensation (de richesses, de propriétés, de biens, etc.). Ce terme
sert notre désir d’insister sur le point central de l’entreprise
divine de Dieu qui consiste à distribuer, ou à dispenser Dieu
Lui-même dans l’homme.
Les trois Personnes de la Déité existent pour l’économie de
Dieu, la distribution divine, la sainte dispensation. Le Père en
tant que la source est incorporé dans le Fils, et le Fils en tant
que la voie est réalisé dans l’Esprit qui est la transmission. Dieu
le Père est un Esprit (Jn 4.24), et Dieu le Fils en tant que le
dernier Adam est devenu un Esprit qui donne la vie (1 Co 15.45).
Toutes choses se trouvent en Dieu l’Esprit, qui est le Saint-Esprit
révélé dans le Nouveau Testament. Aujourd’hui, ce Saint-Esprit qui
contient toute la plénitude du Père dans les richesses du Fils a
pénétré notre esprit humain où Il demeure désormais afin de
dispenser tout ce que Dieu est dans notre être même. Telle est
l’économie de Dieu, la dispensation divine. Le Saint-Esprit de
Dieu, qui demeure dans notre esprit humain afin de dispenser
en nous tout ce que Dieu est en Christ, constitue le centre, le
but même de cette distribution mystérieuse du Dieu trinitaire.
Voilà qui constitue le terrain sur lequel se déroule le combat
spirituel. Oh ! combien l’ennemi a usé de subtilité dans le passé,
et aujourd’hui encore, pour détourner du but de l’économie de
Dieu les nombreux saints de Dieu, même ceux qui Le recherchent,
en utilisant des choses bonnes et des choses bibliques ! Alors que
nous nous trouvons à une époque de confusion, telle qu’elle
existait lorsque Paul écrivit les Épîtres à Timothée, nous devons
être ramenés à l’Esprit divin tout-inclusif qui demeure dans notre
esprit et même à être recentrés sur Lui afin de ne pas manquer
le but de l’économie divine. Donc, revenir à notre esprit, demeurer
en lui, et exercer notre esprit dans le but de réaliser l’Esprit de
Dieu est aujourd’hui notre besoin primordial. Seulement en
pratiquant ces choses pourrons-nous participer à toute la pléni-
tude de Dieu en jouissant des richesses insondables de Christ.
Puisse le Seigneur nous accorder Sa grâce afin que nous
parvenions à une telle réalisation et que nous la mettions en
pratique au cours de notre vie quotidienne dans tout ce que nous
entreprenons.
Afin que ces messages soient reçus de manière appropriée et
portent les meilleurs fruits, nous vous encourageons à les lire
dans un esprit de prière. Il vous sera très profitable de prier-lire
tous les versets cités au cours de chaque chapitre, et de prier
tout en progressant dans votre lecture. Nous prions que tous les
lecteurs de ces messages réalisent la présence du Seigneur et Sa
douce onction en eux au cours de leur lecture dans l’esprit.

Witness Lee

Los Angeles, Californie, É.-U.


Le 11 janvier 1968
C HAPITRE U N

L’ÉCONOMIE DU DIEU TRINITAIRE

Au cours de ces messages, mon fardeau consiste à partager


ce qui a trait à l’économie de Dieu. Lisons ensemble 1 Timothée,
chapitre un, versets 3 à 7 : « … Comme je t’y ai exhorté, à mon
départ pour la Macédoine, demeure à Éphèse, afin de recomman-
der à certaines personnes de ne pas enseigner d’autres doctrines
et de ne pas s’attacher à des fables et des généalogies sans fin,
qui favorisent des discussions plutôt que l’œuvre de Dieu (en
grec : économie de Dieu) dans la foi. Le but de cette recomman-
dation, c’est l’amour qui vient d’un coeur pur, d’une bonne
conscience et d’une foi sans hypocrisie. Quelques-uns, s’en étant
détournés (en grec : ont manqué le but) se sont égarés dans de
vains discours. Ils veulent être docteurs de la loi... »
Ces versets contiennent deux expressions très importantes en
grec, la langue d’origine du Nouveau Testament : « l’économie de
Dieu » et « ont manqué le but ». Dieu choisit l’apôtre Paul afin
qu’il porte la responsabilité de l’économie de Dieu. À son tour
Paul éduqua Timothée, son fils spirituel, concernant cette écono-
mie. Il est intéressant de noter qu’à l’époque où les épîtres de
Paul à Timothée furent écrites, de nombreux chrétiens s’étaient
éloignés de la voie originelle. Ils avaient manqué le but central
de l’économie de Dieu et s’étaient attachés à d’autres choses.

LES ÉLÉMENTS QUI DÉTOURNENT


DE L’ÉCONOMIE DE DIEU

L’histoire nous montre que deux éléments dominants


détournèrent les premiers chrétiens de la bonne voie : le judaïsme
et le gnosticisme. Les judaïsants avec leurs rites et leurs doctrines,
comme les gnostiques avec leurs philosophies, dissuadèrent les
10 L'ÉCONOMIE DE DIEU

chrétiens de suivre le Seigneur sur le chemin de l’économie de


Dieu. Apparemment, ce furent les éléments positifs du judaïsme
et du gnosticisme qui détournèrent ces premiers chrétiens. Seules
des choses comparativement bonnes auraient eu suffisamment
d’attrait pour que les croyants manquent le but de l’économie de
Dieu. Par exemple, les judaïsants insistaient fortement sur la loi
mosaïque de l’Ancien Testament. Il n’y avait absolument rien de
mal avec la loi. Au contraire, elle était sans aucun doute à la
fois bonne et juste et nous fut donnée directement par Dieu
Lui-même. Toutefois, la loi en elle-même n’avait rien à voir avec
le but de l’économie de Dieu. Du point de vue humain, le
gnosticisme présentait aussi de bons principes. Nous pourrions
même dire que cette philosophie était l’une des meilleures
inventions de la civilisation humaine qui apportait une certaine
aide aux païens. Malheureusement, les gnostiques tentèrent de
mêler leur philosophie à l’église, détournant ainsi les premiers
chrétiens du but de l’économie de Dieu.
Aujourd’hui, les judaïsants et les gnostiques ne sont plus
présents pour nous troubler, cependant, tant de choses peuvent
encore nous détourner. Pendant près de vingt siècles, l’ennemi
subtil a sans cesse utilisé des choses qui paraissent bonnes pour
faire dévier les croyants du droit chemin sur lequel le Seigneur
veut les mener. Si nous passons du temps dans la présence du
Seigneur, nous réaliserons que l’ennemi persiste à utiliser même
les choses positives du christianisme pour détourner les enfants
de Dieu du but de l’économie de Dieu. Au cours des quelques
années passées, lors de mes voyages dans de nombreuses régions
de ce pays, j’ai remarqué que beaucoup de sujets religieux, voire
d’éléments des Écritures, ont été utilisés par l’ennemi subtil pour
influencer les chrétiens en recherche, les faisant s’écarter du
chemin de l’économie de Dieu.

LA DÉFINITION DE L’ÉCONOMIE DE DIEU

En quoi consiste l’économie de Dieu ? Les Écritures saintes


composées de soixante-six livres contiennent de nombreux ensei-
gnements différents. Toutefois, une étude approfondie et
minutieuse des Écritures, guidée par la perspicacité spirituelle, nous
L'ÉCONOMIE DU DIEU TRINITAIRE 11

permettrait de réaliser que l’économie de Dieu n’est autre que


Son dessein de Se dispenser dans l’humanité. L’économie de Dieu
est la dispensation de Dieu, c’est-à-dire que Dieu Se dispense
Lui-même dans la race humaine. Il est regrettable que le
christianisme ait fait un usage impropre du terme « dispensa-
tion ». En réalité, son sens en grec, très proche du sens du mot
« économie », signifie un arrangement administratif, une gestion
gouvernementale, ou encore l’intendance de distribution et de
dispensation du dessein de Dieu. Dans cette dispensation divine,
Dieu, qui est tout-puissant et tout-inclusif, a l’intention de ne
dispenser en nous rien d’autre que Lui-même. Nous devons
répéter ces phrases de nombreuses fois afin que leur sens nous
pénètre profondément.
Dieu est infiniment riche. Il est semblable à un homme
d’affaires prospère en possession d’un énorme capital. Dieu
possède une entreprise dans cet univers, et Ses richesses
immenses constituent Son capital. Nous ne réalisons pas la
quantité de milliards, d’innombrables milliards qu’Il possède.
Avec tout ce capital qui n’est autre que Lui-même, Il a l’intention
de Se « reproduire » en série. Dieu est à la fois l’homme d’affaires,
le capital et le produit. Son dessein consiste à Se dispenser dans
de nombreuses personnes, Se reproduisant en série et gratuite-
ment. Dans ce but, Dieu a besoin d’un tel arrangement divin,
d’une gestion divine, d’une dispensation divine, d’une économie
divine, Lui permettant d’entrer dans l’humanité.
À présent nous savons que le dessein de Dieu est de Se
dispenser, mais soyons plus précis et tâchons de découvrir ce
qu’est Dieu afin de connaître ce qu’Il dispense. En d’autres termes,
quelle est la substance de Dieu ? Lorsqu’un homme d’affaires
prévoit de fabriquer un produit, il doit au préalable savoir très
exactement quelle en est sa substance ou son élément constitutif
de base. La substance de Dieu est Esprit (Jn 4.24). L’essence même
du Dieu tout-puissant, tout-inclusif et universel est simplement
Esprit. Dieu est le fabricant dont l’intention est de Se reproduire
afin de devenir Lui-même le produit ; par conséquent, tout ce
qu’Il produit doit être Esprit, Sa substance propre.
12 L'ÉCONOMIE DE DIEU

LES ÉTAPES DE L’ÉCONOMIE DE DIEU

Après avoir vu quel est le dessein de Dieu et ce qui est


dispensé par Dieu, nous devons réaliser la manière selon laquelle
Dieu est dispensé par son économie. En d’autres termes, l’Esprit
est ce que Dieu dispense en l’homme, mais par quel moyen
accomplit-Il cela ? Par la Trinité. Le Dieu trinitaire — le Père, le
Fils et le Saint-Esprit — est l’économie même de la Déité. Au
cours des siècles passés, le Christianisme a élaboré de nombreux
enseignements relatifs à la Trinité, mais Celle-ci ne peut être bien
comprise que si elle est reliée à l’économie divine. Pour quelle
raison les trois Personnes de la Déité sont-Elles nécessaires au
développement de cette économie ? Nous savons que le Père, le
Fils et l’Esprit ne sont pas trois dieux différents, mais un Dieu
unique exprimé dans trois Personnes. Toutefois, nous pouvons nous
demander quelle est la raison de l’existence de trois Personnes
dans la Déité. Pourquoi y a-t-il Dieu le Père, Dieu le Fils et
également Dieu l’Esprit ? Parce que seule la Trinité peut procurer
les moyens essentiels à l’accomplissement de la dispensation de
l’Esprit en nous.
Les étapes de l’économie de Dieu au moyen de la Trinité sont
dévoilés au verset 13 de 2 Corinthiens 13 : « Que la grâce du
Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion du Saint-
Esprit soient avec vous tous. » Nous trouvons ici la grâce du Fils,
l’amour du Père et la communion du Saint-Esprit. Qui sont-Ils ?
Sont-ils trois dieux différents ? L’amour, la grâce et la commu-
nion sont-ils trois éléments différents ? Pas du tout. L’amour, la
grâce et la communion sont en fait un même élément présenté
en trois étapes différentes. L’amour est la source, la grâce
exprime l’amour et la communion transmet cet amour dans la
grâce. De la même manière, Dieu, Christ et le Saint-Esprit sont
un seul Dieu exprimé dans trois Personnes : Dieu est la source,
Christ est l’expression de Dieu, et le Saint-Esprit est la
transmission qui amène Dieu en Christ au sein de l’homme. Ainsi,
les trois Personnes de la Trinité deviennent les trois étapes
successives dans le processus de l’économie de Dieu. Ces trois
phases rendent possible la dispensation de Dieu dans l’homme.
L'ÉCONOMIE DU DIEU TRINITAIRE 13

L’économie de Dieu se développe avec le Père en tant que la


source, dans le Fils et par l’Esprit.

(1) Le Père en tant que la source


Dieu le Père est la source universelle de toute chose. Il est
invisible et inaccessible. Comment Dieu le Père qui demeure
dans une lumière inaccessible (1 Tm 6.16) peut-Il vivre en nous ?
Comment pouvons-nous voir le Père invisible ? Si Dieu n’était
qu’un Père, Il resterait inaccessible et ne pourrait pas Se
dispenser en l’homme. Mais au moyen de l’arrangement divin
dans Son économie, Il S’est déposé dans le Fils, la deuxième
Personne de la Trinité, afin de devenir disponible pour l’homme.
D’après Colossiens 1.19 et 2.9, toute la plénitude du Père
demeure dans le Fils, et selon Jean 1.18, elle est exprimée en
Lui. Le Père qui est la source inépuisable de toutes choses est
incorporé dans le Fils. Le Dieu qu’il est impossible à l’homme de
comprendre est désormais exprimé en Christ qui est la Parole
de Dieu (Jn 1.1) ; le Dieu invisible est révélé en Christ en tant
que l’image de Dieu (Co 1.15). Il apparaît ainsi que le Fils et
le Père sont un (Jn 10.30) et que le Fils porte même le nom
de Père (És 9.5).
Jadis, l’homme n’avait aucune possibilité de contacter le Père,
car Il était uniquement Dieu et ne possédait que la nature divine.
Rien dans le Père ne permettait de réduire la distance qui Le
séparait de l’homme. Mais aujourd’hui le Père S’est non seule-
ment incorporé dans le Fils, mais Il S’est aussi incarné dans la
nature humaine. Le Père a trouvé plaisir à mêler Sa divinité à
l’humanité dans le Fils. Au moyen de l’incarnation du Fils, le
Père inaccessible est devenu accessible à l’homme qui peut
désormais voir le Père, toucher le Père et communier avec le Père
par le Fils.
Nous pouvons expliquer la relation qui existe entre ces deux
Personnes en trempant un mouchoir blanc dans une teinture
bleue. Considérons que la divinité du Père est à l’origine comme
ce mouchoir blanc. Celui-ci une fois trempé dans la couleur bleue
représente le Père dans le Fils incarné dans l’humanité. L’objet
blanc est maintenant bleu. Tout comme la teinte bleue pénétra
14 L'ÉCONOMIE DE DIEU

le mouchoir, la nature humaine s’ajouta à la nature divine, et les


deux natures auparavant séparées se sont unies. En conclusion,
la première étape de la dispensation de Dieu en l’homme est
réalisée par l’incorporation et l’incarnation de Lui-même dans le
Fils en tant qu’homme — Se reproduisant ainsi dans l’homme.

(2) Dans le Fils


Le Fils de Dieu, la deuxième Personne de la Trinité, constitue
la seconde étape qui amène Dieu dans l’homme. Afin de
comprendre cette seconde phase de l’économie de Dieu, nous
devons savoir ce que Christ est. Quels éléments sont en Christ ?
Quelle combinaison d’ingrédients constitue Christ ?
Au cours de l’histoire de Christ, sept éléments fondamentaux
entrèrent dans Sa Personne merveilleuse et s’ajoutèrent à Elle.
Tout d’abord, Christ est l’incorporation divine de Dieu. Ce premier
élément en Christ n’est autre que l’essence et la nature de Dieu.
Le second élément, son incarnation, est le mélange de Sa
nature divine avec la nature humaine. Par Son incarnation,
Christ a amené Dieu dans l’homme et a mélangé l’essence divine
avec l’humanité. Dieu et l’homme existent en Christ.
Sa vie humaine sur terre est le troisième élément qui s’ajouta
à Ses natures divine et humaine. Cet homme-Dieu glorieux vécut
sur terre pendant trente-trois ans et demi, faisant toutes les
expériences communes et ordinaires qui composent la vie hu-
maine quotidienne. L’Évangile selon Jean qui souligne
particulièrement que Christ est le Fils de Dieu, nous décrit
également que cet homme connaissait la fatigue, la faim, la soif,
et qu’il pleurait parfois. Ses souffrances humaines faisaient
aussi partie de Sa vie quotidienne parsemée de difficultés, de
problèmes, d’épreuves et de persécutions propres à ce monde.
Son expérience de la mort constitue le quatrième élément.
Christ descendit dans la mort. Toutefois, Il fit plus que simple-
ment entrer en elle, Il passa à travers la mort, ce qui rendit Sa
mort très efficace. La mort terrible et chaotique d’Adam fit de
nous des esclaves de la mort, mais la mort merveilleuse et efficace
de Christ nous libéra d’elle. La chute d’Adam introduisit de
nombreux éléments mauvais en nous. Mais la mort efficace de
L'ÉCONOMIE DU DIEU TRINITAIRE 15

Christ est en nous la puissance meurtrière qui extermine tous


les éléments appartenant à la nature adamique.
Ainsi nous voyons déjà en Christ la nature divine, la nature
humaine, la vie humaine quotidienne remplie de souffrances et
l’efficacité de Sa mort. Toutefois, trois éléments supplémentaires
sont inclus dans Christ, parmi lesquels la résurrection qui est le
cinquième élément. Après Sa résurrection, Christ ne Se dépouilla
pas de Son statut d’homme pour redevenir Dieu uniquement ; Il
demeura homme. À cause de cela, l’élément de la vie de
résurrection s’ajouta à Son humanité.
L’ascension est le sixième élément qui constitue Christ. Au
moyen de Son ascension aux cieux, Il S’est élevé au-dessus de
tout ennemi, de toute principauté, puissance, domination et
autorité, désormais sous Ses pieds. En conséquence, la puissance
transcendante de Son ascension est maintenant mélangée à Lui.
Enfin, l’intronisation de Christ est le septième élément qui
Le constitue. Christ, l’homme qui possède la nature divine, est
intronisé au troisième ciel, élevé pour devenir la Tête de tout
l’univers. Dans les lieux célestes, Il est le Seigneur des seigneurs
et le Roi des rois.
Rappelons-nous donc quels sont les sept merveilleux éléments
qui se trouvent en Lui : la nature divine, la nature humaine, la
vie humaine quotidienne remplie de souffrances, l’efficacité de
Sa mort, la puissance de la résurrection, la puissance transcen-
dante de Son ascension et Son intronisation. Tous ces éléments
sont mélangés à ce Christ merveilleux.

(3) Par l’Esprit


Dieu n’est cependant pas en mesure d’entrer en nous par le
Fils. Si l’on considère les premières étapes de Son économie, nous
voyons que le Père s’est déposé dans le Fils et que ce dernier
possède sept ingrédients qui Lui sont ajoutés. Une troisième et
dernière étape est toutefois nécessaire pour permettre à Dieu de
Se dispenser dans l’homme. En premier lieu, le Père S’est
incorporé dans le Fils. En second lieu, le Fils S’incarna dans
l’humanité afin que sept ingrédients merveilleux soient mélangés
à Lui. En troisième lieu, le Père comme le Fils Se trouvent
16 L'ÉCONOMIE DE DIEU

maintenant dans l’Esprit. Tout ce qui se trouve dans le Père est


dans le Fils, et le Père comme le Fils, enrichis de tous les éléments
en Christ, sont amenés dans l’Esprit.
Après l’ascension du Seigneur, le Saint-Esprit est différent de
l’Esprit de Dieu présent aux temps de l’Ancien Testament. À
cette époque, l’Esprit de Dieu ne possédait qu’un constituant : la
nature divine de Dieu. En tant que tel, Il ne contenait pas les
éléments que sont la nature humaine, la vie humaine quoti-
dienne, l’efficacité de la mort, la résurrection, l’ascension et
l’intronisation. À l’inverse, à l’heure présente de l’économie du
Nouveau Testament, les sept éléments de Christ ont été placés
dans l’Esprit qui, en tant qu’Esprit tout-inclusif, est désormais
entré en nous et S’est posé sur nous. En d’autres termes, Il Se
trouve en nous et nous en Lui. Ceci est le mélange véritable de
Dieu avec l’homme, et nous sommes en mesure de L’expérimenter
à tout moment. Nous sommes mélangés au Saint-Esprit intérieu-
rement et extérieurement.
Qu’est-ce que le Saint-Esprit ? Il est l’Esprit de vérité (Jn
15.26). Mais qu’est-ce que la vérité ? Selon le grec, le mot
« vérité » signifie réalité. Ainsi, le Saint-Esprit est l’Esprit de
réalité, la pleine réalité de Christ. Tout comme Dieu est incorporé
en Christ, de même Christ est réalisé dans la merveilleuse
Personne du Saint-Esprit. Christ n’est pas séparé de Dieu, et
l’Esprit n’est pas séparé de Christ. Christ est Dieu exprimé
et l’Esprit est Christ que nous appréhendons dans la réalité.
Le verset : « Or, le Seigneur, c’est l’Esprit » (2 Co 3.17) prouve
que le Saint-Esprit n’est pas séparé de Christ. Ici, le Seigneur est
Christ Lui-même et est appelé « l’Esprit ». « Le dernier Adam
est devenu un Esprit vivifiant » (1 Co 15.45). À nouveau, les Écritures
nous indiquent que Christ en tant que le dernier Adam est aussi
l’Esprit. Nous devons accepter le fait que cet Esprit qui donne
la vie est le Saint-Esprit même.
De plus, Dieu le Père est également l’Esprit (Jn 4.24). Il est
ainsi clair que les trois Personnes de la Déité sont l’Esprit. Si
Dieu le Père n’était pas l’Esprit, comment pourrait-Il vivre en
nous et comment pourrions-nous Le contacter ? Aussi, si Dieu le
Fils n’était pas l’Esprit, comment pourrait-Il habiter en nous et
L'ÉCONOMIE DU DIEU TRINITAIRE 17

comment pourrions-nous L’expérimenter ? Du fait que le Père et le


Fils sont tous deux l’Esprit, nous sommes en mesure de contacter
Dieu et d’expérimenter Christ aisément.
Les trois versets suivants sont remarquables en ce qu’ils
révèlent que Dieu le Père, le Fils et l’Esprit sont tous trois
en nous. Éphésiens 4.6 déclare qu’il y a « Un seul Dieu et
Père de tous, qui est... en tous »*, et 2 Corinthiens 13.5 révèle
que « Jésus-Christ est en vous ». Enfin, Romains 8.11 affirme que
« Son Esprit habite en vous. » Nous pourrions ainsi nous demander
combien de personnes habitent en nous. Sont-elles trois Person-
nes ou une seule et unique Personne ? Dire que trois Personnes
séparées vivent en nous est incorrect, et déclarer qu’une
Personne unique demeure en notre esprit est également incor-
rect. Celui qui est trinitaire habite en nous. Les trois Personnes
de la Déité ne sont pas trois Esprits différents, mais un seul
Esprit. Le Père se trouve dans le Fils et le Fils constitué de
sept éléments merveilleux est dans l’Esprit. Lorsque ce Saint-
Esprit formidable entre en nous, toute la Déité se dispense dans
notre être. Du fait que ces trois Personnes sont placées dans un
seul Esprit, le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont en nous. Dans
les chapitres suivants, nous découvrirons que le Dieu trinitaire
demeure dans notre esprit humain afin de devenir notre vie
spirituelle intérieure. Voici le but même de l’économie de Dieu
et la méthode par laquelle la Déité se dispense en nous. Le but
de l’économie divine est de dispenser dans notre esprit humain
le Dieu trinitaire en tant qu’un seul Esprit. C’est pourquoi nous
devons aujourd’hui nous concentrer à vivre par le Dieu trinitaire
qui demeure dans notre esprit humain. Si nous nous détournons
de cette vision, quelque bonne et biblique que soit la raison de
notre éloignement, nous manquerons sans aucun doute le but
de l’économie de Dieu. De nos jours, le Seigneur restaure Ses
enfants en les appelant à placer toute leur attention sur Son
économie divine.

* Nous avons mis certains mots en italique dans les citations


bibliques pour en souligner l’importance.
18 L'ÉCONOMIE DE DIEU

CHANT
Seigneur, Tu es en moi la vie
Et Tu es tout pour moi.
Seigneur, Tu es si accessible !
Je marche et vis par Toi.
Refrain
Seigneur, Tu es accessible,
Tu es l’Esprit de vie.
Tu es si proche, je m’émerveille,
Ta vie je chéris.
Tu es ma provision
Dans mes besoins grands et petits.
Tu es toujours à ma portée,
En tout, Tu me suffis.
Ta douce onction me réconforte
Et secourt ma faiblesse.
Le courant de Ta vie divine
Me transmet Tes richesses.
La loi de vie dans mon esprit
Mon cœur veut gouverner.
Ta vie, Seigneur, doit me remplir
Mon être saturer.
Tu seras pour l’éternité, Seigneur,
Un avec moi.
Tu T’es uni organiqu’ment
Pour toujours avec moi.
C HAPITRE D EUX

L’ESPRIT QUI SUFFIT À TOUT

L’ESPRIT EST LA TRANSMISSION DE DIEU

Nous avons découvert dans le chapitre précédent que l’écono-


mie de Dieu consiste à ce que Dieu Lui-même Se dispense en
nous par les trois Personnes de la Déité. Illustrons l’économie de
la Trinité en utilisant l’analogie de l’électricité. Celle-ci com-
prend une source, un courant et une transmission, lesquels
semblent être trois sortes d’électricité, mais ne sont en réalité
qu’une seule chose. La source, le courant et la transmission sont
l’électricité même, et sans celle-ci, aucun de ces trois aspects ne
pourrait exister. Nous souhaitons illustrer ici que l’électricité est
unique bien que représentée par trois étapes différentes, et que
de la même manière il existe un seul Dieu avec trois Personnes.
À une extrémité se trouve la source ou l’accumulateur d’énergie,
et à l’autre extrémité, la transmission d’électricité atteint nos
foyers. Entre les deux, le courant passe. Cet exemple démontre
l’existence en trois étapes d’une seule et même chose. Dieu le
Père est la source ; Dieu le Fils est le courant et l’expression
même du Père ; et Dieu l’Esprit est la transmission de Dieu dans
l’homme. En d’autres termes, le Père est l’Esprit, le Fils est
l’Esprit et bien entendu, l’Esprit est l’Esprit. Le Père est dans
le Fils, le Fils est dans l’Esprit, et l’Esprit se trouve en nous en
tant que la transmission même de Dieu, transmettant incessam-
ment tout ce que Dieu est et possède en Christ.

L’ESPRIT EST LE MÉDICAMENT TOUT-INCLUSIF

Dans le domaine médical au cours de l’ère moderne, l’homme


a élaboré de nombreux médicaments dont certains comprennent
un grand nombre d’éléments divers qui peuvent être dispensés
20 L'ÉCONOMIE DE DIEU

aux malades en une seule dose. Un seul dosage permet à certains


des composants de détruire les microbes, à d’autres de détendre
les nerfs, et à d’autres encore de nourrir et de revigorer le corps.
Un tel médicament est tout-inclusif. Avez-vous jamais réalisé que
le Saint-Esprit est le meilleur « médicament » qui soit au monde ?
Une seule dose satisfait tous vos besoins. Tout ce que le Père et
le Fils sont, ainsi que tout ce qu’Ils possèdent, est déposé dans
cet Esprit merveilleux. Considérons combien d’éléments compo-
sent ce médicament : la nature divine de Dieu, Sa nature
humaine, Sa vie humaine remplie des souffrances terrestres,
l’efficacité extraordinaire de Sa mort, Sa résurrection, Son
ascension et Son intronisation. Combien il nous est difficile
d’imaginer un tel médicament ! Mais louons le Seigneur, car nous
pouvons en jouir chaque jour. Aucun savant ni aucun médecin
sur terre n’est capable d’analyser ce merveilleux médicament.
Nous voyons ainsi l’économie de Dieu qui n’est autre que Dieu
Lui-même Se dispensant en nous.
Il est inutile d’apprendre les doctrines de la dispensation.
Lorsque j’étais jeune, j’ai appris tous les dogmes relatifs aux
diverses dispensations et je compris qu’il en existe au minimum
sept. Mais il n’existe à proprement parler qu’une seule et unique
dispensation dont nous avons besoin : celle de Dieu Lui-même.
Les soixante-six livres qui composent les Saintes Écritures sont
un récit exhaustif de cette dispensation unique de Dieu en nous.
Oh ! puissions-nous le jour durant prendre part à Lui en tant
que le médicament tout-inclusif contenu dans cet Esprit extra-
ordinaire ! Jouissons de Dieu Lui-même et non de ces doctrines
dispensationnelles.
Êtes-vous un frère faible ? Voici un médicament incroyable
qui vous fortifiera avec la force et la puissance divines. Frère,
êtes-vous troublé ? Le remède est contenu dans le médicament.
Une dose du Saint-Esprit éliminera tous vos problèmes.
Dans ma jeunesse, on m’enseigna que j’ai été crucifié avec
Christ et que je dois me reconnaître comme mort. Après cela, du
matin au soir je me tenais sur le qui-vive afin de me reconnaître
comme mort. Mais plus j’agissais ainsi, plus je devenais vivant.
Cette solution ne fonctionnait pas parce qu’elle utilisait la
L'ESPRIT QUI SUFFIT À TOUT 21

mauvaise formule. De nombreuses années s’écoulèrent jusqu’au


jour où le Seigneur m’ouvrit les yeux, me faisant voir que la
réalité de Sa mort ne réside pas dans mes efforts à me reconnaître
comme mort, mais demeure dans ma jouissance du Saint-Esprit,
ainsi que Romains 8 nous le révèle. Romains 6 nous donne une
définition de la mort de Christ, alors que le chapitre 8 du même
livre nous en donne la réalité, puisque l’efficacité de cette mort
se trouve dans le Saint-Esprit. Plus nous aurons de la communion
avec Christ dans le Saint-Esprit, plus nous serons mis à mort.
Le Saint-Esprit tout-inclusif est le médicament qui contient
l’élément exterminateur de la mort de Christ. Lorsque nous
sommes dans le Saint-Esprit, il est inutile de nous reconnaître
comme mort, car nous jouissons alors de Lui en tant que ce
médicament merveilleux. Spontanément, les nombreux microbes
en nous sont anéantis.
Jadis, lorsque je haïssais un frère, on me disait que le « moi
qui hait autrui » a été crucifié, et, qu’au lieu de haïr mon frère,
je devais l’aimer. En conséquence, j’essayais de me reconnaître
comme mort, toutefois sans succès, car plus j’agissais de la sorte,
plus je le haïssais. Mais un jour, alors que je communiais avec
le Seigneur, je fus rempli du Saint-Esprit. Oh ! que mes larmes
coulèrent ! Je sus alors que la puissance exterminatrice de la
mort de Christ était en moi, tuant ma haine et ma fierté.
Spontanément, l’amour mêlé de larmes jaillit de mon cœur pour
ce frère. Quelle était cette expérience ? C’était l’élément exter-
minateur contenu dans le merveilleux médicament, autrement
dit : l’efficacité de la mort de Christ dans l’Esprit.
Au sein de cet Esprit de Jésus se trouve l’approvisionnement
qui suffit à tout. Le terme « assistance » utilisé dans Philippiens
1.19, très spécial en grec, signifie « l’approvisionnement abondant
ou tout-inclusif ». L’Esprit de Jésus est un approvisionnement
tout-inclusif qui suffit à tous nos besoins. De quoi avons-nous
besoin ? Nous faut-il du réconfort ? Personne n’est vraiment
capable de nous réconforter, pas même nos enfants, nos parents
ou notre chère épouse. Le réconfort véritable provient de l’Esprit
de Jésus qui habite en nous. Lorsque nous communions avec
Jésus dans cet Esprit, et que nous vivons dans cet Esprit
22 L'ÉCONOMIE DE DIEU

extraordinaire, nous recevons spontanément le réconfort inté-


rieur. Quel que soit notre environnement, intérieurement nous
expérimentons le repos et le réconfort.
Si nous ne savons que faire dans une certaine situation et
avons besoin de conseils, le guide vivant se trouve dans le Saint-
Esprit. Lorsque nous avons de la communion avec le Seigneur
et marchons dans le Saint-Esprit, Celui-ci brille spontanément
en nous et nous oriente. Tout est dans le Saint-Esprit, y compris
l’orientation dont nous avons besoin. Aujourd’hui, Il vit en nous
en tant que le médicament tout-inclusif. Il ne nous est plus
nécessaire de pleurer ni de demander, nous devons simplement
Le prendre, jouir de Lui, et Le louer.
Par exemple, une sœur avait des problèmes et ne savait
comment les résoudre. Bien qu’elle n’eût pas de direction claire,
elle alla au Seigneur et Lui dit : « Seigneur, je Te loue car je ne
sais dans quelle direction aller. Je Te loue car je ne sais que
faire. Je Te loue car je suis dans les ténèbres. » Que se passa-t-il ?
Plus elle loua le Seigneur, plus elle reçut de lumière ! Agissons
comme cette sœur : lorsque nous sommes faibles, approchons-
nous du Seigneur et disons : « Je Te loue, Seigneur, pour ma
faiblesse dans cette situation. » En le contactant ainsi, nous
réaliserons combien cet Esprit est merveilleux, demeurant en
nous pour nous approvisionner abondamment selon tous nos
besoins !
Trop nombreuses sont les doctrines du christianisme qui
détournent le peuple de Dieu de la Personne même du Seigneur
et leur font manquer le but de l’économie de Dieu. Quel est ce
but ? C’est le Saint-Esprit tout-inclusif demeurant dans notre
esprit humain. Tout au long de nos journées, nous devons
apprendre à contacter et à suivre le Saint-Esprit, apprendre à
communier et à résoudre les problèmes avec Lui. Le christianisme
nous enseigne à nous occuper de formes, de règlements et de
doctrines. Mêmes les Saintes Écritures sont lues de manière
erronée du fait que très peu, voire aucun contact n’est établi
entre le lecteur et le Saint-Esprit au cours de la lecture. En
agissant ainsi, nous ne gagnons que des doctrines appartenant
à la lettre noire sur blanc. Nous devons lire les Écritures en
L'ESPRIT QUI SUFFIT À TOUT 23

exerçant notre esprit à contacter le Saint-Esprit, et non en utilisant


seulement nos yeux pour percevoir les mots et notre intelligence
pour uniquement comprendre les enseignements qu’elles dispen-
sent. Du matin au soir, nous devons rester en contact avec Celui
qui demeure en nous, car Il est l’approvisionnement abondant
du Seigneur Jésus.

L’ESPRIT EST LA DEMEURE MUTUELLE

Le verset 23 dans Jean 14 déclare que le Père et le Seigneur


viendront faire Leur demeure avec nous. Qu’est-ce que cela
signifie ? Avez-vous jamais fait l’expérience du Père et du Fils
venant faire Leur demeure avec vous ? Il s’agit ici du but même
de l’économie de Dieu que nous considérons. Cette habitation
présente deux aspects. En premier lieu, le Père et le Fils
deviendront notre demeure, et en second lieu, nous deviendrons
la Leur. Cette habitation est une demeure mutuelle. Une telle
résidence commune n’est possible et ne peut devenir notre
expérience que si nous sommes dans l’Esprit au même titre que
le Père et le Fils Se trouvent dans l’Esprit. Lorsque nous sommes
dans l’Esprit, nous demeurons dans le Fils et le Père, et,
simultanément, Ils demeurent en nous. Dans ce seul cas
jouirons-nous d’une harmonie et d’une communion avec le Père
et le Fils. Cette vie intime se traduira en pratique par une
demeure mutuelle où nous nous entretiendrons avec le Seigneur
et Lui avec nous.

L’ESPRIT EST NOTRE VIE INTÉRIEURE


ET NOTRE VÊTEMENT EXTÉRIEUR

Le Seigneur est également l’Esprit de vie en nous, l’eau qui


nous rafraîchit, nous fortifie et nous remplit de vie intérieure
(Jn 7.37-39).
Le Seigneur en tant que le Saint-Esprit est également comparé
à un vêtement (dans Lc 24.49, le terme « revêtu » est la
traduction du grec « vêtu » selon la Nouvelle Version Segond
Révisée). Le vêtement signifie puissance et autorité. De nos jours,
quiconque occupe un poste officiel à responsabilité doit porter un
uniforme. Si aujourd’hui un policier se tenait dans la rue sans
24 L'ÉCONOMIE DE DIEU

porter son uniforme, personne ne respecterait sa fonction. Il


aurait perdu toute son autorité faute de ne pas porter son
uniforme. Lorsqu’un policier est toutefois vêtu selon sa fonction,
nous devenons automatiquement très prudents dès que nous
l’apercevons au volant de notre voiture. En portant son uniforme,
il est revêtu d’autorité. Le Saint-Esprit en nous est l’approvision-
nement de vie, mais à l’extérieur, Il est l’uniforme de l’autorité.
Lorsque nous sommes revêtus du Saint-Esprit, nous acquérons
l’autorité la plus élevée de tout l’univers.
Après Sa résurrection, le Seigneur s’approcha de Ses disciples
et souffla sur eux (Jn 20.21-22). Il nomma ce souffle le
« Saint-Esprit » car Lui-même est le Saint-Esprit, et tout ce qui
sort de Lui doit donc être le Saint-Esprit. Nous savons que le
souffle est un élément qui appartient au domaine de la vie et
qui est pour la vie. Lorsque le Seigneur insuffla le Saint-Esprit
dans les disciples, Il leur dispensa Son Esprit de vie. À partir
de ce jour de résurrection, ils reçurent l’Esprit de vie en eux. Ils
reçurent la boisson intérieure de l’eau de la vie.
À ce moment-là cependant, ils étaient démunis de puissance.
Leur uniforme ne leur avait pas encore été donné, c’est pourquoi
le Seigneur, dans Luc 24.49, leur demanda d’attendre qu’Il soit
monté aux cieux où Il serait intronisé et deviendrait la Tête et
l’Autorité de l’univers. Au moyen de Son ascension et de Son
intronisation, Il obtint la position qui Lui permit de Se déverser
dans le Saint-Esprit en tant que l’autorité. Le jour de la
Pentecôte, le Saint-Esprit descendit comme puissance et non
comme vie (Ac 1.8).
Ainsi, le jour de la résurrection, qui est le jour de la vie, le
Saint-Esprit sortit du Seigneur, puis entra dans les disciples en
tant que le souffle de vie. Mais le jour de la Pentecôte, qui est
le jour de la puissance, le Saint-Esprit vint de la Tête montée
en ascension et intronisée, afin d’équiper les disciples de l’autorité
dont ils avaient besoin pour servir Dieu. Un tel Esprit est l’Esprit
de puissance, l’uniforme.
Imaginons un policier se préparant à aller accomplir son
devoir. Que fait-il en général avant de commencer son travail ?
Tôt le matin, il boit quelques tasses d’une certaine boisson afin
L'ESPRIT QUI SUFFIT À TOUT 25

d’être rafraîchi et fortifié. Sera-t-il ensuite qualifié pour remplir


son devoir de policier, uniquement parce qu’il s’est nourri de cette
boisson ? Sans aucun doute, s’il sort vêtu en civil et s’exclame :
« Je suis repu, je suis maintenant un policier », personne ne le
respectera et chacun pensera plutôt qu’il est fou. Cet homme est
pourtant vraiment un policier, mais sans son uniforme, il est
dépouillé de toute autorité. Au moment où il revêt son habit, il
est spontanément équipé de la puissance de l’autorité. Cette
fois-ci, lorsqu’il sort dans la rue, chacun le respecte en tant
qu’homme représentant l’autorité de la police locale. Personne
ne peut mépriser cet uniforme, car il représente l’autorité
gouvernementale. D’un autre côté, si le policier ne s’était pas
nourri ce matin-là, il se sentirait faible. Il pourrait se vêtir de
son uniforme et exercer sa fonction d’autorité, mais la force et
le rafraîchissement intérieurs lui feraient défaut.
Certains chrétiens sont remplis intérieurement, mais ne
portent pas l’uniforme, alors que d’autres chrétiens sont vêtus
de l’uniforme approprié et sont toutefois vides intérieurement.
Nous avons besoin d’être remplis intérieurement et équipés
extérieurement. Le Saint-Esprit du jour de la résurrection doit
être notre vie « intérieure » et le Saint-Esprit du jour de la
Pentecôte doit nous « revêtir » de puissance. Être remplis du
Saint-Esprit intérieurement tout en étant vêtus du Saint-Esprit
extérieurement est nécessaire. Étant équipés ainsi, nous ferons
l’expérience bénie d’être mélangés avec le Saint-Esprit intérieu-
rement aussi bien qu’extérieurement. Qui est donc l’Esprit ?
Souvenons-nous que remplis et revêtus du Saint-Esprit, nous
sommes mélangés avec le Dieu trinitaire. Tel est le but de
l’économie de Dieu.
Soyons attentifs à ce but de l’économie de Dieu plutôt qu’à
des doctrines ! Certaines personnes tentent de débattre de sujets
doctrinaux, disant : « Que pensez-vous de l’enlèvement ? » De
nombreux chrétiens sont confus vis-à-vis de l’enlèvement tardif,
de l’enlèvement initial, de l’enlèvement partiel, ou d’autre chose
encore. Un jour, je me souviens avoir dit à un frère : « Si tu
aimes le Seigneur et vit par Lui, à Son retour tu seras enlevé.
Cela devrait te suffire. » Oublions les doctrines et apprenons à
26 L'ÉCONOMIE DE DIEU

aimer notre Seigneur. Portons notre attention sur le but de


l’économie de Dieu ; occupons-nous du Christ vivant dans le
Saint-Esprit ; soyons remplis et vêtus de Lui.
Certaines personnes débattent concernant la sécurité éter-
nelle, mais la sécurité véritable n’est autre que Christ Lui-même,
et non l’enseignement relatif à cette doctrine. Tant que nous
avons Christ, nous possédons la sécurité, mais dans le cas
contraire, nous ne la possédons pas. La doctrine de la sécurité
éternelle n’est pas Christ. Les dogmes ne font que créer des
divisions au sein du peuple de Dieu. Mais si nous aimons Christ,
marchons par l’Esprit vivant, sans insister sur les doctrines, nous
resterons unis avec tous les saints. À l’inverse, plus nous
discutons de sujets doctrinaux, plus nous nous querellons. Si
aujourd’hui nous parlons du médicament merveilleux qu’est le
Saint-Esprit, nous nous écrions « Amen ! Alléluia ! », mais si
demain nous abordons le sujet de la sécurité éternelle, certains
réagirons en disant : « Je suis désolé, je ne peux pas être
d’accord. » Immédiatement nous serons divisés ; autrement dit,
nous aurons manqué le but de l’économie de Dieu. Nous ne ferons
que soulever des questions plutôt que nous concentrer sur ce but
qui est le Père dans le Fils, le Fils dans le Saint-Esprit, et le
Saint-Esprit en nous.
D’autres encore débattent au sujet du baptême. Par exemple,
certains essaient de convaincre leurs interlocuteurs en insistant
sur le baptême par aspersion. De nouveau, il ne s’agit là que
d’un sujet doctrinal et non d’un sujet relatif à l’Esprit du Christ
vivant. Nous devons apprendre à ne saisir qu’une chose et à
n’être saisis que par une chose — Christ Lui-même. Nous devons
apprendre à saisir Christ dans le Saint-Esprit et à être saisis par
le Saint-Esprit. Le cœur de l’économie de Dieu est Celui qui est
vivant dans le Saint-Esprit. Ce n’est pas la doctrine, même si
celle-ci peut nous aider.

L’ESPRIT QUI DONNE LA VIE, LIBÈRE ET TRANSFORME

Si, dans le Saint-Esprit merveilleux, nous contactons Celui


qui vit en nous tout au long de la journée, cela engendrera trois
résultats en nous. En premier lieu, l’Esprit qui donne la vie nous
L'ESPRIT QUI SUFFIT À TOUT 27

transmettra la vie (2 Co 3.6). Dès que nous contactons cet Esprit


extraordinaire, nous recevons le rafraîchissement intérieur, la
force, la satisfaction et la lumière intérieures. De tels effets
indiquent que Christ en tant que la vie est à chaque moment
davantage transmis en nous. Même si nous sommes chrétiens
depuis plus de quatre-vingts ans, nous avons encore besoin du
Christ de Dieu en tant que l’Esprit qui donne la vie, qui Se
transmet en nous, nous rafraîchit, nous fortifie, nous satisfait,
nous illumine et nous remplit. Cet Esprit merveilleux Se trouve
en nous afin de transmettre Christ en tant que notre approvi-
sionnement abondant.
En second lieu, le Saint-Esprit nous libérera continuellement
(2 Co 3.17). Les nombreux événements oppressants et déprimants
qui surgissent au cours de la journée nous affaiblissent. Parfois,
une expression maussade sur un visage nous déprime. D’autres
fois, lorsque votre épouse ne se sent pas bien, elle risque d’être
mécontente à votre retour du travail. Si plus tard vous vous
rendez à une réunion, votre apparence morose soulèvera des
questions de la part de certaines personnes qui vous demanderont
alors : « Que t’est-il arrivé, frère ? » Vous répondrez alors :
« Rien du tout ! », n’osant pas leur dire que votre femme a
influencé votre attitude présente. Un événement aussi minime
est capable de vous réprimer et de vous déprimer. Cependant, si
vous contactez le Christ vivant qui Se trouve en vous, Il vous
libérera immédiatement. Vous serez transcendant, bien au-dessus
de votre femme, et votre dépression sera sous vos pieds ! Vous
serez libéré et serez assis sur le trône au troisième ciel. Souvent,
alors que je m’apprêtais à aller à une réunion pour dispenser le
ministère, un événement surgissait ! Mais j’ai appris la leçon de
dire au Seigneur : « Seigneur, je me trouve maintenant dans les
cieux, et rien ne peut me troubler ! » Dans le Saint-Esprit, nous
sommes élevés au-dessus de toute chose parce qu’en Lui se
trouvent les éléments de l’ascension et de la transcendance.
Lorsque nous sommes en Lui, ces éléments dans l’Esprit nous
libèrent le jour durant.
En dernier lieu, alors que le Saint-Esprit nous transmet la
vie et nous libère, Il nous transforme également. Selon une
28 L'ÉCONOMIE DE DIEU

traduction fidèle au grec, le verset 18 de 2 Corinthiens 3 nous


déclare que « Nous tous, qui le visage dévoilé, reflétons comme
un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la
même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur,
l’Esprit. » Le terme « transformés » est identique au mot grec
utilisé dans Romains 12.2 : « … transformés par le renouvelle-
ment de votre intelligence. » Être transformé n’implique pas
uniquement un changement d’apparence, mais un changement
de notre nature intérieure et de notre forme extérieure. Alors
que nous contemplons et reflétons comme un miroir la gloire du
Seigneur, nous sommes transformés en Son image, d’un degré
de gloire à un autre. Lorsqu’un miroir contemple un objet, il le
reflète, mais si le miroir est recouvert, il est opaque. Même placé
devant un objet, il n’est pas en mesure de le refléter. Si nous
sommes un miroir non voilé, nous refléterons le Christ que nous
contemplons. Ceci nous explique le processus de transformation.
Le Seigneur est l’Esprit qui nous transforme intérieurement. Bien
que nous soyons des personnes si naturelles et même pécheresses,
l’Esprit transforme notre image naturelle en Son image glorieuse.
Tout au long de la journée, lorsque nous vivons dans l’Esprit, Il
nous transforme en renouvelant notre intelligence, nos émotions
et notre volonté. En saturant ainsi ces trois parties avec
Lui-même, Il occupera toutes les parties intérieures de notre être.
Notre amour, notre haine, nos désirs, nos choix et nos décisions
porteront Son image. Nous serons transformés en Son image de
gloire en gloire. Autrement dit, aujourd’hui nous sommes trans-
formés à un premier degré de gloire ; demain nous serons
transformés à un second degré de gloire ; et le jour suivant, au
degré supérieur. Chaque jour, la gloire augmentera.
L’économie de Dieu ainsi que la cible de cette économie
résident dans le fait que Dieu va Se dispenser en nous et Se
mélanger à nous dans Sa gloire. De cette façon pourrons-nous
L’exprimer. Restons fidèles à ce but, saisissons-le et progressons
afin de l’atteindre.
C HAPITRE T ROIS

LA DEMEURE
DE L’ESPRIT DIVIN

D’après Jean 3.6, « Ce qui est né de l’Esprit est esprit. » Ce


verset démontre l’existence de deux « esprits » distincts : l’un
commence par une lettre majuscule, et l’autre par un « e »
minuscule. Dans le premier cas, il s’agit du Saint-Esprit de Dieu,
quant au second cas, il se réfère à l’esprit humain qui est en
l’homme. Ce qui est né du Saint-Esprit, c’est l’esprit humain.
Jean 4.24 est un autre verset qui différencie ces deux « esprits » :
« Dieu est un Esprit, et il faut que ceux qui l’adorent, l’adorent
en esprit. » Ici encore, le premier « Esprit » commence par une
lettre majuscule, alors que le second demeure en lettres minus-
cules. Dans notre esprit nous devons adorer Dieu qui est l’Esprit.
Romains 8.16 confirme également l’existence de deux esprits :
« L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous
sommes enfants de Dieu. » Le pronom « notre » désigne l’esprit
humain et dissipe toute théorie doutant de la réalité des esprits
divin et humain.
Dans Romains 8, aux versets 9 et 10, nous pouvons lire que : « …
l’Esprit de Dieu habite en vous… et si Christ est en vous, le
corps, il est vrai, est mort… mais l’esprit est vie. » Certaines
versions traduisent « esprit » avec un « e » majuscule dans les
deux cas. Toutefois, les versions les plus fidèles au grec traduisent
le second « esprit » sans mettre de majuscule. Nous insistons sur
ce point, car les chrétiens connaissent très peu l’esprit de
l’homme. Ils prêtent principalement attention au Saint-Esprit,
négligeant presque entièrement l’esprit humain qui est la
résidence et la demeure même du Saint-Esprit. Supposons qu’une
personne souhaite me rendre visite. Celle-ci doit au préalable
30 L'ÉCONOMIE DE DIEU

trouver le lieu où je réside. Si elle est incapable de localiser ma


maison, elle devra renoncer à sa visite. Bien que nous parlons
abondamment du Saint-Esprit, nous ne savons toutefois pas où
Il demeure. Le verset 9 dans Romains 8 désigne sans aucun
doute le Saint-Esprit, alors qu’au verset 10, c’est à l’esprit humain
que la Bible fait référence. « Le corps, il est vrai, est mort… mais
l’esprit est vie. » Bien entendu, le Saint-Esprit ne peut pas être
comparé à notre corps ; par conséquent, la comparaison doit être
faite entre le corps et l’esprit de l’homme et non entre le corps
humain et le Saint-Esprit.
L’apôtre Paul déclare dans Romains 1.9 : « Dieu que je sers
en mon esprit, en annonçant l’Évangile de Son Fils, m’est témoin… »
Nous pensons communément que nous servons Dieu dans le
Saint-Esprit, mais ce verset déclare que nous Le servons dans notre
esprit humain. Dans Galates 5.16, l’expression « marcher par
l’Esprit » contient l’article défini « le » et écrit « Esprit » avec
une lettre majuscule. Toutefois, le texte grec interlinéaire omet
l’article aussi bien que la lettre majuscule. Du fait de la
traduction incorrecte de certaines versions, de nombreux chré-
tiens croient avec erreur que ce verset signifie « marcher par le
Saint-Esprit » et non par l’esprit humain. Nous gagnerions
beaucoup à comparer les diverses traductions afin de découvrir
la signification correcte. Nous trouverions que dans de nombreux
cas le mot « esprit » ne devrait pas commencer par une lettre
majuscule.
Les traducteurs de la Bible ont éprouvé de grandes difficultés
à décider si, dans certains passages, le terme « esprit » se réfère
au Saint-Esprit ou à l’esprit humain. Une telle difficulté est
compréhensible, car dans le croyant, le Saint-Esprit est mélangé
à son esprit ! « Celui qui s’attache au Seigneur est avec Lui un
seul esprit » (1 Co 6.17). Nous sommes un seul esprit avec le
Seigneur, et celui-ci est clairement mélangé au Saint-Esprit. Un
tel esprit mélangé rend confus quiconque tente de déterminer s’il
s’agit du Saint-Esprit ou de l’esprit humain. Les deux sont
mélangés pour ne devenir qu’une seule entité. Il est correct de
dire qu’il s’agit du Saint-Esprit et il est également juste d’affirmer
que c’est l’esprit des saints. Parfois nous confectionnons une
LA DEMEURE DE L'ESPRIT DIVIN 31

boisson en mêlant deux jus de fruits différents, par exemple, du


pamplemousse et de l’ananas. Une fois les deux mélangés, il est
très difficile de définir de quelle sorte de jus de fruit il s’agit.
Est-ce de l’ananas ? Est-ce du pamplemousse ? Nous devons donc
nommer cette boisson jus d’ananas et de pamplemousse. Combien
il est merveilleux de voir dans le Nouveau Testament que les
deux esprits, le Saint-Esprit mélangé à notre esprit, sont un seul
esprit.

LOCALISER L’ESPRIT HUMAIN

Au cours du premier chapitre, nous avons découvert que Dieu


le Père est en nous (Ép 4.6), que Christ est en nous (2 Co 13.5),
et que le Saint-Esprit est en nous (Ro 8.11). Les trois Personnes
du Dieu trinitaire demeurent en nous. Toutefois, dans quelle
partie de notre être demeure-t-Il ? Que Christ vit dans notre
esprit est aujourd’hui un fait réel indiscutable, confirmé par les
Écritures. Beaucoup d’entre nous restons encore trop vagues,
disant: « Le Seigneur est en toi et Il est en moi. » Le dernier
verset de 2 Timothée déclare clairement que Christ demeure
dans notre esprit : « Que le Seigneur soit avec ton esprit » (2 Tm
4.22). Christ doit tout d’abord être Esprit afin de pouvoir pénétrer
dans notre esprit, ensuite nous devons posséder un esprit humain
afin de Le recevoir. En dernier lieu, ces deux esprits doivent
se mélanger pour devenir un seul esprit. Si le Seigneur n’est pas
l’Esprit, comment pourrait-Il demeurer dans notre esprit et
comment pourrions-nous devenir un seul esprit avec Lui ?
Séparer l’âme de l’esprit est nécessaire afin de localiser l’esprit
humain. « Car la parole de Dieu est vivante et efficace, plus
acérée qu’aucune épée à double tranchant ; elle pénètre jusqu’à
la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des mœlles ;
elle est juge des sentiments et des pensées du cœur » (Hé 4.12).
La parole de Dieu est une épée acérée qui perce notre être,
divisant l’âme et l’esprit.
Par exemple, 1 Corinthiens 3 déclare que nous sommes le
temple de Dieu. D’après l’Ancien Testament, le temple de Dieu
est composé de trois parties : le parvis extérieur, le lieu saint
et le Saint des Saints qui est le lieu le plus saint.
32 L'ÉCONOMIE DE DIEU

Nous savons que Dieu résidait dans le temple, mais dans quelle
section du temple ? Il ne se trouvait pas dans le parvis extérieur
ni dans le lieu saint, mais dans le Saint des Saints. Là, dans le
lieu le plus saint, la présence shekinah de Dieu demeurait. Le parvis
extérieur était agrémenté d’un autel qui typifie la croix et derrière
lequel se trouvait la cuve, qui signifie l’œuvre du Saint-Esprit. Le
lieu saint comprenait la table du pain de la présence, le chandelier
et l’autel des parfums. Mais que trouvait-on dans le Saint des
Saints ? On y trouvait l’arche qui est un type de Christ ! Par
conséquent, Christ était dans le Saint des Saints de même que la
présence de Dieu, la gloire shekinah de Dieu.
Les Écritures nous indiquent que nous sommes aussi le temple
de Dieu (1 Co 3.16). En tant qu’individus tripartites, nous sommes
composés de trois parties distinctes que sont le corps, l’âme et
l’esprit. Mais dans laquelle de ces trois parties le Dieu trinitaire
demeure-t-Il ? 2 Timothée 4.22 établit clairement que le Seigneur
vit dans notre esprit. Ainsi nous pouvons conclure que notre esprit
est le Saint des Saints même. Selon la typologie dans l’Ancien
Testament, le temple nous présente une image très claire. Christ
et la présence de Dieu se trouvent dans le Saint des Saints et,
aujourd’hui, ce type du temple de Dieu voit sa réalisation en nous.
Nous sommes composés de trois parties : notre corps correspond
au parvis extérieur, notre âme au lieu saint, et notre esprit humain
correspond au Saint des Saints qui est la résidence même de
Christ et de la présence de Dieu. Voyez l’illustration suivante :
LA DEMEURE DE L'ESPRIT DIVIN 33

« Ainsi donc, frères, nous avons l’assurance d’un libre accès


au sanctuaire par le sang de Jésus » (Hé 10.19). Quel est ce
sanctuaire dans lequel nous pouvons entrer librement alors que
nous vivons sur terre ? Veuillez observer le diagramme ci-dessus.
Notre esprit humain est le Saint des Saints (sanctuaire) en tant
que la résidence de Dieu, la pièce dans laquelle Dieu et Christ
demeurent. Pour trouver Dieu et Christ, il n’est pas nécessaire
d’aller au ciel. Dieu en Christ est si accessible, car Il demeure
dans notre esprit.

DIVISER L’ÂME
DE L’ESPRIT HUMAIN

Afin de contacter le Seigneur, nous devons diviser notre âme


de notre esprit (Hé 4.12). Sans cela, nous ne pourrons simplement
pas entrer en contact avec Lui. Alors que nous observons le
diagramme, nous nous apercevons que si le souverain sacrifica-
teur n’avait pas été en mesure de localiser le Saint des Saints,
en aucun cas ses efforts pour contacter Dieu auraient été
fructueux. Il devait tout d’abord pénétrer dans le parvis extérieur,
puis de là entrer dans le lieu saint, pour enfin s’avancer jusque
dans le Saint des Saints. C’est là qu’il pouvait rencontrer Dieu
et contempler la gloire shekinah de la présence de Dieu.
Nous devons apprendre à discerner notre âme de notre esprit.
L’âme dissimule et recouvre l’esprit tout comme l’os dissimule la
34 L'ÉCONOMIE DE DIEU

mœlle. Voir l’os est facile, mais voir la mœlle cachée à l’intérieur
n’est possible que si vous brisez l’os. Parfois même, il faut gratter
la mœlle pour la décoller de l’os. Oh ! que notre esprit adhère à
notre âme qui dissimule et cache notre esprit en son sein !
Reconnaître l’âme est aisé, mais l’esprit est difficile à discerner.
Nous avons un peu de connaissance du Saint-Esprit, mais notre
esprit humain est un mystère. Pourquoi cet état de fait ? Parce que
notre esprit humain est dissimulé au cœur de notre âme. À cause
de cela, l’âme doit être brisée, et tout comme la jointure est la
partie la plus résistante de l’os, de même notre âme est très
solide. Nous possédons un esprit, mais notre âme le recouvre
entièrement. Aussi, la parole de Dieu en tant qu’épée acérée doit
transpercer notre âme afin de la détacher de notre esprit.
« Il reste donc un repos de Sabbat pour le peuple de Dieu.
Empressons-nous donc d’entrer dans ce repos-là, afin que
personne ne tombe, en suivant le même exemple de désobéissance »
(Hé 4.9, 11). De quel repos s’agit-il ici ? Considérons maintenant
une autre figure de l’Ancien Testament et tâchons d’en découvrir
le sens. Après que les Israëlites furent délivrés et sauvés de la
terre égyptienne, ils furent amenés dans le désert dans le but
d’atteindre la terre de Canaan et d’y entrer. Canaan était la terre
de leur repos, un type du Christ tout-inclusif. Christ est le bon
pays de Canaan et Il est notre repos. Si nous souhaitons entrer
dans le repos, nous devons entrer en Christ. Mais où trouver
Christ aujourd’hui ? Dans notre esprit ! Les Israëlites délivrés
de l’Égypte errèrent de nombreuses années dans le désert au lieu
d’entrer dans Canaan. Que signifie leur expérience ? Elle indique
simplement que de nombreux chrétiens errent dans leur âme
après leur salut. Le livre aux Hébreux fut écrit parce qu’un grand
nombre d’Hébreux étaient des chrétiens sauvés, mais ils erraient
dans leur âme. Ils ne s’empressaient pas de quitter le désert
pour entrer dans le bon pays, c’est-à-dire dans le Christ qui
demeurait dans leur esprit. Nous devons arrêter d’errer dans
notre âme et bien plutôt entrer dans notre esprit avec empres-
sement, car là nous trouvons Christ en tant que notre repos.
Illustrons plus en détail au moyen du diagramme suivant :
LA DEMEURE DE L'ESPRIT DIVIN 35

À cette époque lointaine, tout le peuple d’Israël avait accès


au parvis extérieur, mais seuls les sacrificateurs avaient le droit
d’entrer dans le lieu saint. Quant au Saint des Saints, seul le
souverain sacrificateur pouvait y pénétrer et seulement une fois
par an. Qui plus est, parmi tous les Israëlites qui furent sauvés
d’Égypte et en échappèrent pour entrer dans le désert, très peu
parvinrent au bon pays de Canaan.
Même si nous sommes chrétiens depuis de nombreuses années,
nous devons nous demander si aujourd’hui nous vivons notre vie
chrétienne dans le corps, dans l’âme ou dans l’esprit. Nous
trouvons-nous en Égypte, dans le désert, ou dans le bon pays de
Canaan ? Demandez au Seigneur et sondez-vous afin de découvrir
où vous vous situez. Très sincèrement, de nombreux croyants
errent toute la journée dans leur âme, représentée par le désert.
Le matin, leur visage est souriant, mais il devient triste et morose
l’après-midi. Il semble qu’hier ils vivaient dans les cieux et
qu’aujourd’hui ils sont déprimés. Ils errent dans le désert de leur
âme sans repos, tournant en rond dans une même routine jour
après jour. De tels chrétiens suivent le Seigneur depuis peut-être
vingt ans, toutefois ils tournent en rond tout comme les enfants
d’Israël errèrent pendant trente-huit ans sans progresser ni
s’améliorer. Pourquoi cet état de fait ? Parce que ces chrétiens
vivent dans leur âme. Lorsque nous sommes dans notre âme,
nous sommes dans le désert.
Ceci nous permet de comprendre pourquoi l’auteur du livre
36 L'ÉCONOMIE DE DIEU

aux Hébreux insistait sur l’importance de diviser l’âme de l’esprit.


La parole de Dieu doit nous transpercer afin que nous apprenions
à progresser de notre âme jusque dans le bon pays et le lieu le
plus saint, c’est-à-dire dans notre esprit humain. Un croyant
psychique* est une personne qui erre dans le désert de son âme
où il ne trouve aucun repos.
Avant de pénétrer dans le Saint des Saints, le souverain
sacrificateur devait traverser le voile qui, selon Hébreux 10.20,
signifie la chair. Le voile devait donc être déchiré et brisé. Aussi,
les enfants d’Israël durent traverser le Jourdain avant d’entrer
dans le bon pays. Ensuite, ils ensevelirent douze pierres repré-
sentant les douzes tribus d’Israël dans les eaux du Jourdain, puis
apportèrent douze autres pierres pour les déposer sur la terre
ferme du bon pays. Ces dernières représentaient les Israëlites
ressuscités. L’ancienne génération d’Israël fut ensevelie dans les
eaux de la mort du Jourdain. Tous ces types signifient que
l’homme naturel, la vie psychique, ou la vieille nature, doivent
être brisés en tant que le voile, puis ensevelis en tant que le
vieil homme. Seulement alors serons-nous à même de pénétrer
dans le Saint des Saints et dans le bon pays afin d’y jouir de
Christ comme notre repos.

LES CHOSES QUI NOUS DÉTOURNENT


DE L’ESPRIT HUMAIN

Ces images de l’Ancien Testament nous aident à réaliser que


l’économie de Dieu est le Dieu trinitaire dans notre esprit humain.
Ce Dieu trinitaire dans l’Esprit unique a élu domicile dans notre
esprit, désormais Sa demeure. C’est pourquoi nous devons ap-
prendre à discerner notre âme de notre esprit. Notre problème

* Dans la langue d’origine du Nouveau Testament, le grec,


le mot « âme » se dit « psukhê » d’où la racine du mot
français « psychologie ». L’expression « croyant psychique »
désigne un croyant qui permet à son âme (comprenant
l’intelligence, l’émotion et la volonté) de dominer tout son
être. Cette personne vit par son âme sans tenir aucun
compte de son esprit, sans utiliser son esprit et agit comme
si elle n’avait même pas un esprit.
LA DEMEURE DE L'ESPRIT DIVIN 37

réside dans le fait que nous, chrétiens, sommes remplis de pensées


naturelles, et, après notre salut, nous croyons que nous devons
être bons et faire le bien. Mais dans Son économie, Dieu a
l’intention de S’œuvrer en nous pour être notre vie et tout pour
nous. Aussi, oublions toute autre chose et concentrons-nous sur
le Christ qui demeure dans notre esprit. Ne nous détournons pas
du but et du centre, qui ne sont autres que le Christ qui habite
en nous. Oublions d’être bons et de faire le bien. Abandonnons
ces bonnes choses et entrons dans le Saint des Saints. Trop de
chrétiens sont occupés à œuvrer dans le parvis extérieur, ignorant
que Dieu souhaite qu’ils pénètrent dans le lieu le plus saint où
ils peuvent contacter Dieu, être remplis et occupés par Dieu, et
où ils sont un avec Dieu qui devient tout pour eux. Discernez
votre esprit, et communiez avec Celui qui vit en vous. Laissez-Le
prendre la direction et vous posséder.
Un autre élément religieux qui nous détourne surgit après notre
salut. Nous nous sentons faibles et pensons avoir besoin de
puissance et de force. Ainsi, nous prions que le Saint-Esprit se
déverse sur nous afin que nous devenions pleins de puissance et
de force. Même si nous avons de bonnes raisons pour agir de la
sorte, il n’en demeure pas moins que la voie centrale de l’économie
de Dieu consiste à ce que nous Le suivions non par une puissance
extérieure, mais dans notre esprit où le Dieu trinitaire réside.
Nous réalisons donc combien il est vital que nous connaissions
notre esprit et reniions notre âme. Rejeter notre âme et marcher
par notre esprit est crucial, car le Dieu trinitaire demeure dans
notre esprit. La plupart des croyants, y compris ceux qui Le
recherchent, manquent ce but de l’économie de Dieu.
De nouveau, nous vous demandons : où Se trouve le Dieu
trinitaire aujourd’hui ? Loué soit notre Seigneur, car ce mer-
veilleux Dieu trinitaire est aujourd’hui dans notre esprit ! Il est
à nous ! Oui, Il est à nous, dans notre esprit ! Cet Esprit
tout-inclusif et extraordinaire est en nous ! Si nous sommes
croyants, le Dieu trinitaire demeure dans notre esprit. À l’époque
présente, nous avons besoin de discerner notre esprit de notre
âme. Une fois que nous aurons appris de façon adéquate à
38 L'ÉCONOMIE DE DIEU

reconnaître la différence entre ces deux parties de notre être,


nous parviendrons à contacter ce Dieu trinitaire.
Les pièces d’une radio comprennent un récepteur, l’organe
permettant de recevoir les ondes. Lorsque nous réglons la radio
correctement, les ondes électriques dans l’atmosphère sont cap-
tées par ce récepteur. Aujourd’hui, le Dieu trinitaire est
l’électricité spirituelle. Il est l’onde électrique universelle ; chacun
de nous est une radio, et notre esprit humain est le récepteur
en nous. Lorsque notre esprit est brisé et contrit, et quand nous
nous repentons et nous ouvrons à Lui, nous réglons avec justesse
le récepteur qu’est notre esprit humain. Lorsque notre esprit est
ainsi disposé, le Dieu trinitaire, en tant que l’Esprit merveilleux
et l’électricité spirituelle, est en mesure de l’atteindre instanta-
nément ! Il nous suffit d’apprendre à régler le récepteur, notre
esprit humain, en le discernant de tous les autres éléments que
sont nos pensées, nos émotions et nos choix propres. Une fois que
nous savons discerner notre esprit de ces choses psychiques, nous
savons contacter l’Esprit divin qui est le merveilleux Esprit
tout-inclusif du Dieu trinitaire. Cela nous permettra d’expé-
rimenter l’épée acérée de la Parole de Dieu, nous transperçant
pour diviser notre âme de notre esprit, puis nous serons à
même d’expérimenter le Christ qui demeure en nous, de jouir
de Lui et de prendre part à Lui à tout moment.
C HAPITRE Q UATRE

LA CLÉ DE L’ESPRIT QUI VIT EN NOUS

Plus de vingt traductions du Nouveau Testament présentent


des différences dans la façon dont le mot « esprit » est épelé.
Dans quelques-unes d’entre elles, la première lettre est en
majuscule dans certains cas, alors que dans d’autres traductions,
et pour la même phrase, la première lettre reste minuscule. Par
exemple, les traducteurs de la Nouvelle Version Segond Révisée
ont choisi d’écrire Esprit avec un « E » majuscule dans Romains
8.2 : « La loi de l’Esprit », de même qu’au verset 4 : « … qui
marchons… selon l’Esprit », et dans le verset 5 : « ... ceux qui
vivent selon l’Esprit. » Mais dans une des versions grecques
interlinéaires, la première lettre du mot « esprit » est un « e »
minuscule dans les trois cas.
Quelles sont les causes de ces traductions opposées ? Les
traducteurs éprouvent des difficultés à déterminer si l’Esprit se
réfère au Saint-Esprit ou à l’esprit humain dans certains
passages, tels que ceux énoncés plus haut. Puisque notre esprit
et le Saint-Esprit ont été mélangés, les deux ne sont plus qu’un
esprit (1 Co 6.17). C’est pourquoi certains soutiennent qu’il s’agit
de l’esprit humain, alors que d’autres insistent, disant que cet
Esprit se réfère au Saint-Esprit. Bien sûr, le contexte de certains
passages clarifit ce mystère et indiqut s’il est question du
Saint-Esprit ou bien de l’esprit humain.
Le contexte de Romains 8.10 : « Et si Christ est en vous, le
corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l’esprit est vie
à cause de la justice » indique clairement qu’il ne s’agit pas ici
du Saint-Esprit, car une comparaison est établie entre le corps
humain et l’esprit. Comparer ce corps avec le Saint-Esprit serait
inacceptable. Aussi, l’apôtre établissait un lien entre l’esprit de
40 L'ÉCONOMIE DE DIEU

l’homme et le corps de l’homme. Que signifie ce verset ? À


l’origine, notre corps était mort à cause du péché. Mais mainte-
nant Christ est en nous, et bien que notre corps soit mort à cause
du péché, notre esprit est vie et rempli de vie à cause de la
justice. C’est pourquoi « l’esprit » mentionné dans ce verset ne
peut être que notre esprit humain, comparé au corps, et non le
Saint-Esprit.
Dans un autre verset, Romains 8.11, la référence indique sans
aucun doute l’Esprit de Dieu : « Et si l’Esprit de celui qui a
ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui
qui a ressuscité le Christ-Jésus d’entre les morts donnera aussi
la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. »
L’expression qui suit « l’Esprit de celui… » détermine à qui
appartient cet Esprit. Le verset 10 exprime que malgré le fait
que Christ est en nous, notre corps reste mort à cause du péché.
Toutefois, le verset 11 déclare que nos corps mortels et faibles
seront ranimés, vivifiés et fortifiés parce que Christ demeure en
nous. Du fait qu’Il vit en nous, même nos corps mortels rendus
morts par le péché, peuvent être ranimés et vivifiés par l’Esprit
divin qui demeure dans notre esprit. Cet Esprit qui habite en
nous vivifie non seulement notre esprit, mais finalement il
vivifiera aussi notre corps.

L’ESPRIT HUMAIN EST LA CLÉ

Nous insistons sur la différence entre le Saint-Esprit et l’esprit


humain parce que nous avons un grave problème : nous ne
connaissons pas l’Esprit qui demeure en nous ni ne réalisons que
l’esprit humain est le lieu même où le Saint-Esprit réside. Nous
ne savons pas non plus que ces deux esprits sont mélangés pour
ne former qu’un seul esprit. Notre ignorance est honteuse, car
cette réalité que de nombreux croyants manquent de connaître
est le but même de l’économie de Dieu. Une telle situation
ressemble à une maison rendue inaccessible parce que la clé est
perdue. Seule la clé permettra d’ouvrir la porte de la maison afin
que nous jouissions de tout ce que celle-ci contient. Pendant des
siècles, l’ennemi a dissimulé cette clé. Quelle est cette clé ? Il
s’agit de notre esprit humain qui est la demeure du Saint-Esprit,
LA CLÉ DE L'ESPRIT QUI VIT EN NOUS 41

et de l’union de notre esprit humain avec le Saint-Esprit


merveilleux.
La Parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante
qu’une épée à double tranchant, capable de diviser l’âme de
l’esprit. Après plus de trente ans pendant lesquels j’ai tenté de
comprendre pourquoi cette parole fut écrite et pourquoi elle se
trouve dans le chapitre quatre d’Hébreux, le Seigneur m’a ouvert
les yeux. L’Épître aux Hébreux nous encourage à sortir du désert
pour entrer dans le bon pays, c’est-à-dire, à passer de l’errance
au repos qui se trouve dans le Christ tout-inclusif. À cette époque,
les croyants hébreux couraient le danger de s’éloigner de Christ
pour entrer dans le judaïsme, ce qui équivalait à leur retour à
la terre égyptienne. Ces croyants avaient été délivrés du judaïsme
et avaient l’intention d’entrer dans le bon pays de leur repos,
mais ils erraient à mi-chemin entre le judaïsme et Christ. Cette
épître fut donc écrite pour encourager les Hébreux à sortir de
leur période d’errance, en prenant Christ comme leur vie et leur
repos tout-inclusifs.
L’Épître aux Hébreux fait également référence au Saint des
Saints, un lieu qui pendant des années resta pour moi un mystère.
Un jour enfin, le Seigneur m’aida à réaliser que le Saint
des Saints est, en un sens, notre esprit même. Aujourd’hui, notre
esprit humain est le Saint des Saints. Les trois parties du temple
correspondent aux trois parties de l’homme que sont le corps,
l’âme et l’esprit. La partie la plus profonde du temple indique la
partie la plus profonde de notre être : l’esprit humain. Au même
titre que l’arche, qui typifie Christ, résidait dans le Saint des
Saints, de même Christ demeure dans notre esprit aujourd’hui.
Donc, notre esprit humain est le lieu le plus saint où nous
pouvons contacter Dieu. Si nous ne sommes pas en mesure de
discerner notre esprit, nous ne pouvons pas localiser le Saint des
Saints.
De plus, nous devons réaliser clairement qu’aujourd’hui, le
Dieu trinitaire a accompli toute chose : la création et l’incarnation
avec la vie remplie de souffrances terrestres ; Il est aussi entré
dans la mort et l’a traversée ; Il est ressuscité, est monté aux
cieux, puis a été intronisé. Le Dieu trinitaire merveilleux a tout
42 L'ÉCONOMIE DE DIEU

acquis, et toutes ces réalités sont placées dans le Saint-Esprit


qui est venu en nous. Le point central est que ce Saint-Esprit a
été dispensé dans notre esprit humain qui est désormais la
résidence de Dieu. Notre esprit est l’organe qui à la fois reçoit
et contient Dieu. Afin de contacter cet Esprit merveilleux, nous
devons connaître notre esprit. Si vous souhaitez me contacter,
vous devez savoir où j’habite. Hébreux 4.12 fut écrit pour nous
encourager à progresser jusque dans le Saint des Saints, notre
esprit. Sans savoir discerner notre esprit, nous ne pouvons pas
localiser le Saint des Saints, le lieu où le Seigneur réside
aujourd’hui. L’économie de Dieu consiste à ce que Dieu Se
dispense en nous, et notre esprit est l’endroit même où cela se
réalise. Une fois que nous savons discerner notre esprit et exercer
notre esprit pour contacter le Seigneur, nous pouvons alors être
imprégnés et saturés de Lui, et être transformés en Son image.

LES CHOSES QUI NOUS DÉTOURNENT DE LA CLÉ

(1) Le bien
L’ennemi tente de nous empêcher de discerner notre esprit
dès que nous sommes sauvés en nous poussant à prendre la
décision de faire le bien. Personne n’échappe à cette suggestion
subtile. Ce matin même certains parmi vous ont prié : « Seigneur,
je souhaite accomplir Ta volonté ; je veux Te plaire ; je ferai mon
possible pour agir de façon à Te satisfaire. » Cette prière qui
semble bonne ne vient pas du Seigneur mais de l’ennemi. À
chaque fois que nous avons de bonnes intentions, nous devons
bondir et ordonner à Satan de s’éloigner de nous. Mon diction-
naire chrétien n’inclut ni le mot « mal » ni le mot « bien ». Du
début à la fin, il ne contient qu’un seul terme : Christ ! Je ne
comprends ni le bien ni le mal. Je ne souhaite pas que l’on m’aide
à pratiquer le bien ; je veux Christ uniquement !
Maintenant vous êtes en mesure de comprendre ces paroles
du Seigneur : « Demeurez en moi, comme moi en vous… celui
qui demeure en moi, comme moi en lui, porte beaucoup de fruit. »
Ce passage ne donne aucune indication relative à l’effort
personnel ; seuls se trouvent les faits de demeurer dans Celui
LA CLÉ DE L'ESPRIT QUI VIT EN NOUS 43

qui vit en nous, et de Le laisser demeurer en nous. De cette


façon, toutes les richesses de Christ seront œuvrées au travers
de nous. Porter du fruit n’est autre que la conséquence visible
du Christ qui œuvre et vit en nous. Nous devrions déclarer: « Je
ne sais pas ceci, ni cela ! Je ne sais qu’une chose : je suis un
sarment et Il est le cep ; je dois demeurer en Lui et Le laisser
demeurer en moi. » Spontanément, nous porterons du fruit. Telle
est la clé qui nous manquait. Essayer de faire le bien est une
tentation réelle et aussi une grande distraction qui nous empêche
d’expérimenter Christ.

(2) Les doctrines


Les doctrines constituent un autre des stratagèmes utilisés
par l’ennemi afin de détourner de Christ ceux qui Le recher-
chent. Des doctrines telles que la sécurité éternelle, les
dispensations, la prédestination, la grâce absolue, etc., ont été
des outils puissants de l’ennemi au cours des siècles passés
pour éloigner les chrétiens du Christ vivant. J’ai connu des
croyants pour qui la Bible était tellement familière que l’un
d’eux était même surnommé « la concordance vivante ». Ces
personnes étaient capables de vous donner immédiatement la
référence exacte lorsque vous recherchiez un certain passage
des Écritures. Mais je peux témoigner qu’ils savaient peu de
choses relatives à contacter Christ en tant que leur vie. Posséder
la connaissance des Écritures est une chose, mais connaître la
Personne vivante qui y est révélée est tout différent. Nous
devons contacter Christ dans les Écritures. Mais nous constatons
avec regret que de nombreux chrétiens possèdent les Écritures
dans leurs mains et leur mémoire, mais détiennent très peu de
Christ dans leur esprit. La loi mosaïque servait à mener les
gens à Christ et à les préserver pour Christ. Elle fournissait
une aide afin qu’ils Le connaissent, mais un grand nombre
d’entre eux gardèrent la loi tout en ignorant Christ. C’est
pourquoi la loi fut utilisée incorrectement. Aujourd’hui, le
problème reste identique. Le même principe s’applique à toutes
les doctrines et à tous les enseignements énoncés dans les
Écritures, à savoir qu’ils sont un moyen nous permettant
44 L'ÉCONOMIE DE DIEU

d’expérimenter Christ. Malheureusement, les croyants ont uti-


lisé ces doctrines ainsi que la connaissance pour remplacer le
Seigneur.

(3) Les dons


Un autre des stratagèmes de l’ennemi consiste à détourner
les croyants par les dons spirituels. Nous devons tout d’abord
comprendre de façon adéquate ce que sont ces dons afin de voir
comment ils sont reliés à l’économie de Dieu. Par don, nous
entendons tous les dons sans exception. De nombreuses personnes
douées prêtent trop d’attention à leurs dons et négligent plus ou
moins le Christ qui vit en eux. Un tel Christ est le but de
l’économie de Dieu, et tous les dons mènent à ce but. Nombreux
sont ceux qui parlent en langues et savent recevoir la guérison,
mais ils ne savent pas discerner l’esprit, ni contacter Christ. Bien
que je ne méprise aucun don, je m’oppose à une chose, c’est-à-dire
au fait de porter toute notre attention sur les dons et d’ignorer
le discernement de notre esprit pour contacter Christ. Cet état
de choses est sans aucun doute une erreur.
L’Épître aux Romains accorde très peu de place aux dons. Ce
livre fait une esquisse générale de la marche et de la vie
chrétiennes dans laquelle nous trouvons peu de références aux
dons. Parmi les seize chapitres qui composent ce livre, seul le
chapitre 12 aborde le sujet, et si nous lisons le chapitre en son
entier, nous nous rendrons compte que non seulement le don de
prophétie y est mentionné, mais aussi le don de miséricorde et
celui de dispenser des biens matériels (Rm 12.5-8). Ces dons-là
sont le résultat de l’expérience de Christ en tant que la grâce
dans chaque croyant. Tous les chrétiens ne possèdent pas le don
de prophétie qui n’est qu’un parmi tant d’autres. Bien que nous
n’essayions pas ici de nous opposer aux dons, nous devons
cependant donner une juste proportion à chacun d’entre eux afin
que nous évitions de mener une vie chrétienne déséquilibrée.
Les chapitres 12 et 14 dans 1 Corinthiens abordent le même
sujet. Selon 1 Corinthiens 1.7, les croyants à Corinthe possédaient
tous les dons et aucun ne leur manquait. Toutefois, malgré cet
état de fait, la condition spirituelle des Corinthiens est décrite
LA CLÉ DE L'ESPRIT QUI VIT EN NOUS 45

comme charnelle et immature (1 Co 3.1). Nous pouvons posséder


des dons tout en demeurant comme des enfants, et charnels.
Sans aucun doute, ces dons peuvent nous aider, mais il nous
faut apprendre davantage. Les miracles et la sagesse, d’après
1 Corinthiens 1.22 sont des dons, mais l’apôtre prêchait « Christ
crucifié » et « Christ qui est la puissance de Dieu et la sagesse
de Dieu ». L’apôtre avait l’intention de dispenser uniquement
Christ en tant que puissance et sagesse — non la manifestation
de dons et de miracles. Les dons nous rendent service, mais ne
sont ni le but, ni la cible. La cible n’est autre que le Christ qui
vit en nous. Les dons devraient seulement nous aider à réaliser
ce but.
1 Corinthiens 12 mentionne les dons spirituels parmi lesquels
le don des langues, mais à la fin de ce même chapitre, Paul
indique une « voie par excellence ». Le texte grec exprime l’idée
avec encore plus de vigueur, parlant de : « la voie la plus
excellente ». Quelle est cette voie ? Le chapitre 13 poursuit ce
verset en exprimant que si nous parlons les langues des hommes
et des anges, mais n’avons pas l’amour, nous sommes du bronze
qui résonne ou une cymbale qui retentit. Nous produisons un
son, mais il n’y a pas de vie ! L’amour est l’expression de la vie.
Ceci prouve que les langues, à proprement parler, ne sont pas
reliées à la vie. Parler en langues sans considérer la vie intérieure
revient à résonner comme du bronze. Beaucoup de ceux qui
parlent souvent en langues sont très superficiels et manquent de
maturité dans leur vie chrétienne.
Dans la conclusion du chapitre 14, l’apôtre nous encourage
plutôt à exercer notre esprit pour le gain spirituel de l’église.
Bien que Paul lui-même fût supérieur aux autres quant au parler
en langues, il préférait toutefois parler cinq mots intelligibles
lors des réunions, plutôt que de prononcer 10 000 mots en
langues (v. 18, 19). Ici, l’apôtre révèle une attitude quelque peu
négative vis-à-vis du parler en langues. Plutôt que d’encourager
l’exercice des dons, il corrige les Corinthiens par quelques
instructions. Nous devons alors conclure que tous les dons
existent dans le but de nous mener à l’expérience de Christ, et
ils doivent être utilisés dans des proportions équilibrées.
46 L'ÉCONOMIE DE DIEU

La clé de l’économie de Dieu est Christ œuvrant dans notre


esprit en tant que tout pour nous. Bien sûr, nous avons besoin
de certains enseignements et de certains dons pour réaliser ce
but. Mais ne laissons pas ces choses Le remplacer, car ni les
enseignements ni les dons ne sont le but de cette économie, mais
plutôt Christ, qui est l’Esprit vivant qui demeure dans notre
esprit. Certaines personnes ont peut-être besoin d’un don parti-
culier pour réaliser ce but, mais ce même don ne conviendrait
pas à tous. Alors que certains ont besoin du don de prophétie,
le don du parler en langues convient mieux à d’autres. À certains,
il faut peut-être le don de guérison, alors que d’autres sont aidés
par des doctrines. Beaucoup d’individus sont attirés à Christ par
certains enseignements. Mais soyons bien clairs : le Christ qui
vit dans notre esprit est la clé de l’économie de Dieu. Portons-y
donc toute notre attention. En fait, éprouver un intérêt spécial
envers n’importe quel enseignement ou don est inutile une fois
que le Christ qui vit en nous est réalisé dans notre esprit.
Le vieux serviteur d’Abraham avait été envoyé chargé de
présents afin d’obtenir une épouse pour Isaac. Tous ces dons
aidèrent Rebecca à réaliser qu’elle devait aller rencontrer Isaac.
Nous voyons là la véritable fonction des dons. Mais après avoir
reçu ces présents, Rebecca sembla les oublier complètement et
déclara : « J’irai auprès d’Isaac ! Rester ici à jouir de ces présents
et oublier Isaac ne me satisfera pas. J’irai à la rencontre de
mon époux. » Après le mariage de Rebecca et d’Isaac, on ne
mentionna plus les dons. Jour après jour, Rebecca jouit simple-
ment de sa vie avec Isaac. Christ est beaucoup plus satisfaisant
que de parler en langues et de prophétiser. Il est meilleur que
tout !
En ayant la clé en ma possession, je peux ouvrir toutes les
portes et jouir de la maison entière, n’ayant aucun besoin de
l’aide d’un serrurier. Mais sans clé, je dois me rendre chez le
serrurier. Mon réel besoin n’est pas ce dernier mais la clé même.
De la même façon que je n’ai pas besoin du serrurier lorsque je
possède la clé, je n’ai pas besoin des enseignements et des dons
lorsque le Christ qui vit dans mon esprit est réalisé.
Certains enseignements et dons sont peut-être nécessaires
LA CLÉ DE L'ESPRIT QUI VIT EN NOUS 47

à quelques personnes afin qu’elles trouvent la clé ; mais louons


le Seigneur, car tant que la clé est dans notre main pour la
réalisation de Christ, nous pouvons oublier les enseignements et
les dons. Efforçons-nous à discerner notre esprit, à contacter
le Christ vivant et à communier avec Lui. Afin que nous obtenions
la clé, Dieu a préparé certains dons et enseignements. Louons-Le
pour cette miséricorde ; toutefois, restons prudents. Ne soyons
pas absorbés par le serrurier au point de lui rendre visite chaque
jour. Une fois qu’il vous a donné votre clé, remerciez-le, puis
prenez congé. Utilisez la clé pour pénétrer dans la maison pour
y découvrir les richesses. Jour après jour, apprenez à connaître
le Dieu trinitaire merveilleux, le Christ insondable, l’Esprit
tout-inclusif, qui demeure maintenant dans notre esprit. Nous
possédons une telle clé lorsque nous discernons notre esprit.
Nous possédons cette clé ! Tout ce dont nous avons besoin de la
part de Christ, nous l’obtenons en exerçant notre esprit pour Le
contacter. Tel est le but de l’économie de Dieu. Même si le
Seigneur nous accorde des enseignements et des dons, Lui seul
est le but, Lui qui est complet et tout-inclusif. Ne nous contentons
de rien de moins que Lui-même. Le but de l’économie de Dieu
consiste en ce que le Christ tout-inclusif demeure dans notre
esprit. Tout au long de la journée, efforçons-nous de revenir à
notre esprit, de le discerner, et de contacter Christ en tant que
tout. En agissant ainsi, nous possédons la clé de la vie chrétienne
normale et véritable.
C HAPITRE C INQ

LES PERSONNES DE DIEU


ET LES PARTIES DE L’HOMME

« Si notre Évangile est encore voilé, il est voilé pour ceux qui
périssent ; pour les incrédules dont le dieu de ce monde (ou siècle)
a aveuglé les pensées, afin qu’ils ne voient pas resplendir le
glorieux Évangile du Christ, qui est l’image de Dieu. Nous ne
nous prêchons pas nous-même ; c’est le Christ-Jésus, le Seigneur,
que nous prêchons, et nous nous disons vos serviteurs à cause
de Jésus. Car Dieu qui a dit : La lumière brillera du sein des
ténèbres ! a brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la
connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ. Nous
portons ce trésor dans des vases de terre, afin que cette puissance
supérieure soit attribuée à Dieu, et non pas à nous » (2 Co 4.3-7).
D’après ces versets, le dieu de ce siècle, Satan, aveugle les
pensées des incrédules, afin que « le glorieux Évangile du Christ »
ne resplendisse pas en eux. L’ennemi a peur de cet Évangile.
« Le glorieux Évangile de Christ » du verset 4 correspond à la
« connaissance de la gloire de Dieu » du verset 6. Quant au
« trésor », il n’est autre que Dieu même en Christ qui a resplendi
en nous, les vases de terre.
Nous avons vu précédemment l’économie de Dieu ainsi que le
but de cette économie. Nous avons indiqué clairement que son
caractère essentiel est l’intention de Dieu de S’œuvrer en nous.
Il parvient à Se dispenser dans nos trois parties distinctes au
moyen de Ses trois Personnes différentes. Si nous lisons les
Écritures minutieusement, nous réaliserons que ceci est crucial.
J’ai un fardeau tel que je pourrai le répéter des centaines et des
milliers de fois aux enfants de Dieu, à savoir : dans tout l’univers,
l’intention de Dieu n’est rien d’autre que de S’œuvrer dans l’homme.
50 L'ÉCONOMIE DE DIEU

Dieu créa l’homme dans le seul but que celui-ci devienne Son
récipient. J’aime employer ce terme : « récipient » car il est plus
clair que le mot « vase ». Nous réalisons clairement, en lisant
Romains 9.21, 23 et 2 Corinthiens 4.7, que Dieu nous créa afin
que nous soyons des récipients qui Le contiennent. Nous ne
sommes que des objets vides, et Dieu désire devenir notre contenu
unique. Afin d’illustrer notre commentaire, utilisons les exemples
des bouteilles pour contenir des boissons et des ampoules pour
contenir l’électricité. Si nous observons ces deux contenants
particuliers, nous réaliserons que ce sont des articles très
spécifiques, fabriqués en vue d’une utilisation qui leur est propre.
Nous, les êtres humains, sommes également des contenants
particuliers, car nous fûmes créés dans un but spécial. Les
ampoules, une fois fabriquées, doivent contenir de l’électricité,
sinon elles seraient simplement inutiles. De la même façon, les
bouteilles qui ne contiennent jamais de boisson n’ont aucun sens.
L’homme fut créé dans le but de contenir Dieu. Si nous ne
contenons pas Dieu et ne Le connaissons pas en tant que notre
contenu, nous sommes une contradiction qui n’a pas de sens.
Peu importe les années d’éducation que nous avons reçues, la
position que nous occupons, ou les richesses que nous possédons,
nous n’avons aucun sens si nous ne contenons pas Dieu. Le
contenir Lui seul est l’unique raison pour laquelle Il nous forma.
Puisque nous sommes de tels récipients, nous devons recevoir
Dieu dans notre être. Mon discours semble peut-être simple, mais
c’est la parole dont nous avons besoin pour présenter la pensée
principale de toutes les Écritures. Cet enseignement de base dans
la Bible est ceci : Dieu est le seul contenu, et nous sommes les
récipients faits pour Le recevoir en tant que tel. Nous devons
contenir Dieu et être rempli de Lui.

LE PÈRE, LE FILS ET L’ESPRIT

Dieu peut Se déposer en nous comme notre contenu unique-


ment s’Il existe en tant que trois Personnes. Nous ne pourrons
jamais comprendre de façon adéquate le mystère des trois
Personnes de Dieu. Dans plusieurs passages des Écritures, par
exemple dans 1 Corinthiens 8.4, 6 et 1 Timothée 2.5, il nous est dit
LES PERSONNES DE DIEU ET LES PARTIES DE L'HOMME 51

clairement que Dieu est le Dieu unique. Mais dans le premier


chapitre de la Genèse, le pronom utilisé pour Le désigner n’est
pas le singulier « je », mais le pluriel « nous ».
Lisons les versets 26 et 27 de la Genèse, chapitre un : « …
Faisons l’homme à notre image selon notre ressemblance… Dieu
créa l’homme a son image. » Dans le premier verset, nous voyons
un pluriel « notre image », alors que dans le verset suivant
nous trouvons un singulier « à son image ». Dieu est-Il au
singulier ou au pluriel ? Qui serait en mesure de m’expliquer
ce mystère ? Dieu Lui-même utilisa un pronom au pluriel pour
Se désigner : « Faisons l’homme à notre image. » Si vous
déclarez que Dieu n’est pas unique mais plusieurs, c’est une
hérésie, car la Bible nous dit qu’il n’y a qu’un seul Dieu. Alors
pourquoi la Bible utilise-t-elle un pronom au pluriel si Dieu est
unique ?
Quiconque connaît la langue hébraïque peut nous dire que le
mot « Dieu » utilisé dans le premier chapitre de la Genèse est
un pluriel. Ce terme, dans le premier verset de la Bible « Au
commencement Dieu créa », est en hébreu « Élohim », un mot
pluriel. Mais étrangement, le verbe « créa » en hébreu est un
prédicat au singulier. La composition grammaticale de ce verset
contient un sujet au pluriel et un verbe au singulier. Personne
ne peut contester cet état de fait, car il est prouvé en hébreu.
Alors laissez-moi vous demander : Dieu est-Il un ou est-Il trois ?
Voyons maintenant Ésaïe 9.5 : « Car un enfant nous est né,
un fils nous est donné… on l’appellera… Dieu puissant, Père
éternel. » Ici, le verset ne dit pas « homme puissant » mais « Dieu
puissant ». Un petit enfant est nommé Dieu puissant. Tous les
chrétiens acceptent la prophétie contenue dans ce verset. L’enfant
dont il est question ici se réfère à celui qui naquit dans la crèche
à Bethléhem, qui est non seulement appelé Dieu puissant, mais
aussi Père éternel. Un enfant nous est né, pourtant Son nom est
Dieu puissant ; un fils nous est donné, or il est appelé Père
éternel (ou le Père d’éternité). Comme cela est étrange ! Cet
enfant qui est appelé Dieu puissant est-Il un enfant, ou est-Il
Dieu ? Et lorsque le fils est nommé Père éternel, est-Il le Fils
ou est-Il le Père ? Si vous essayez de comprendre, vous n’y
52 L'ÉCONOMIE DE DIEU

parvenez pas. Vous devez simplement accepter ces choses comme


un fait accompli, à moins, bien sûr, que vous ne croyiez pas à la
Bible. Mais si vous croyez à l’autorité des Saintes Écritures, vous
devez accepter le fait que puisqu’un enfant est appelé Dieu
puissant, cela signifie que cet enfant est le Dieu puissant ; et
puisque le fils est appelé Père éternel, il est forcément à la fois
le Fils et le Père. Si l’enfant n’était pas le Dieu puissant, comment
pourrait-Il porter ce nom ? Et si le Fils n’était pas le Père,
pourquoi l’appellerait-on le Père ? Par conséquent, combien de
dieux existe-t-il ? Nous n’avons qu’un seul Dieu, car l’enfant Jésus
est le Dieu puissant, et le Fils est le Père éternel.
De plus, 2 Corinthiens 3.17 affirme : « Or, le Seigneur, c’est
l’Esprit. » D’après notre compréhension, qui est le Seigneur ?
Nous admettons tous que c’est Jésus-Christ. Mais ici, le Seigneur
est l’Esprit. Qui est l’Esprit ? Cet Esprit se réfère sans aucun
doute au Saint-Esprit. Par conséquent, le Fils qui est appelé le
Père, et le Fils qui est le Seigneur Lui-même, est aussi l’Esprit.
Ceci signifie que le Père, le Fils et l’Esprit sont un. Nous insistons
sur ce point, car c’est par Ses Personnes différentes que Dieu
accomplit Son économie. Sans ces Personnes distinctes que sont
le Père, le Fils et l’Esprit, Dieu ne pourrait jamais venir en nous.
Matthieu 28.19 déclare : « Allez, faites de toutes les nations
des disciples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du
Saint-Esprit. » Ce verset ne précise pas que les nations doivent
être baptisées au nom d’une des trois Personnes divines ; il ne
dit pas non plus « aux noms de » mais « au nom » (singulier) du
Père, du Fils et du Saint-Esprit. Pour quelle raison devons-nous
être baptisés au nom de ces trois Personnes divines ? De plus,
si nous vérifions le texte original grec, nous découvrirons que la
préposition « au » du verset 19, telle qu’elle est traduite dans la
Nouvelle Version Segond Révisée, est en fait la préposition « en »,
ou « dans la direction de », « vers » (eis). Dans le texte original,
ce verset se traduit donc par « baptisez-les dans le nom » plutôt
que « au nom » du Père. Le même mot est correctement traduit
dans Romains 6.3 par « ... baptisés en ». Que signifie tout ceci ?
Illustrons comme suit : vous achetez une pastèque avec
l’intention de la manger et de la digérer. En d’autres termes,
LES PERSONNES DE DIEU ET LES PARTIES DE L'HOMME 53

vous souhaitez l’assimiler à votre être. Comment procédez-vous ?


Tout d’abord vous achetez le fruit. Ensuite, vous le découpez en
tranches. En troisième lieu, avant que ce melon pénètre dans
votre estomac, vous le mâchez jusqu’à ce qu’il devienne du jus.
Cette pastèque prend donc trois formes consécutives : celle du
melon, celle des tranches, puis celle du jus. S’agit-il de trois fruits
différents ou d’une seule et même pastèque ? Je crois que nous
venons d’illustrer la Trinité le plus convenablement possible. La
plupart des melons sont plus gros que votre estomac. Comment
pouvez-vous avaler un gros melon, alors que votre bouche est si
menue et votre gorge si étroite ? Avant que ce melon ne prenne
la taille convenable pour que vous puissiez le manger, vous devez
le couper en tranches, qui une fois mâchées deviennent du jus.
Ces tranches ne sont-elles plus le melon ? Et le jus que vous en
retirez, n’est-il pas le melon ? Si nous répondons à ces questions
par la négative, cela démontre notre ignorance flagrante.
Imaginons que le Père est représenté par cette pastèque
entière, le Fils par le même fruit coupé en tranches, et l’Esprit
par le jus. Maintenant vous comprenez : le Père n’est pas
seulement le Père, Il est aussi le Fils qui n’est pas uniquement
le Fils, mais aussi l’Esprit. En d’autres termes, ce melon est à
la fois les tranches destinées à être absorbées, et le jus qui entre
en nous. Le melon une fois consommé disparaît entièrement. À
l’origine, le fruit était sur la table, mais après le repas, il se
trouve à l’intérieur de toute la famille.
Dans l’Évangile de Jean, le Père est mentionné au cours des
premiers chapitres ; puis les chapitres suivants révèlent le Fils
en tant que l’expression du Père ; enfin, l’Esprit en tant que le
souffle du Fils se trouve au chapitre 20, verset 22. Cet évangile
à lui seul présente le Père, le Fils et l’Esprit. Veuillez lire ce
livre en son entier. Il débute avec « Au commencement était la
Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu…La
Parole a été faite chair et elle a habité parmi nous. » Cette Parole,
qui est Dieu Lui-même, est un jour devenue un homme qui a
habité parmi nous — et non pas en nous. Puis Il vécut sur terre
pendant trente-trois ans et demi. Enfin, Il mourut puis ressuscita.
Quel mystère, quel miracle et quelle merveille insondables ! La
54 L'ÉCONOMIE DE DIEU

nuit qui suivit Sa résurrection, Il S’approcha des disciples dans


Son corps ressuscité. Toutes les portes étaient fermées ; toutefois,
Il entra corporellement et montra à Ses disciples Ses mains et
Son côté. Comment comprendre une telle chose ? Il vint de
manière miraculeuse et mystérieuse. Enfin, Il souffla sur Ses
disciples et leur demanda de recevoir le Saint-Esprit. Son propre
souffle est le Saint-Esprit, tout comme le jus du melon.
J’aimerais vous poser cette question : à partir de ce moment
précis dans l’Évangile de Jean, où se trouve Jésus ? Après Sa
visite aux disciples, l’Évangile ne mentionne pas Sa montée aux
cieux. Où est donc cette merveilleuse Personne à la fin de cet
Évangile ? Tout comme la pastèque dans notre estomac, le
Seigneur est à l’intérieur des disciples par l’Esprit en tant que
le souffle.
L’économie de Dieu est que Dieu S’œuvre en nous au moyen
de Ses trois Personnes. Dieu a besoin des trois Personnes de la
Déité, car sans Elles, Il ne pourrait jamais S’œuvrer en nous. De
la même façon, le melon n’aurait pas pu entrer en nous sans avoir
au préalable été découpé, puis transformé en jus. Seulement par
Ses trois Personnes différentes Dieu pouvait-Il être œuvré en
nous.

L’INTELLIGENCE, LE CŒUR ET L’IMAGE

Tournons-nous maintenant vers nous-mêmes, considérant


quel genre de récipient nous sommes. Ne croyez pas que nous
sommes très simples. Je pense que tous les médecins nous
diraient que le corps humain est très délicat et complexe. Un
être humain n’est pas un récipient simple comme une bouteille
remplie de boisson. Au contraire, il comprend de nombreuses
parties différentes. Voilà pourquoi nous devons connaître ces
différentes parties de l’homme ainsi que les trois Personnes de
Dieu, afin de toucher le but de l’économie de Dieu. Cette économie
implique trois Personnes, et son but implique les différentes
parties de l’homme.
La plupart d’entre nous conduisons un véhicule, et nous ne
pourrions pas le faire sans préalablement en connaître certaines
parties. Au minimum, nous devons en apprendre les pièces
LES PERSONNES DE DIEU ET LES PARTIES DE L'HOMME 55

essentielles pour pouvoir le faire fonctionner. Par exemple,


identifier et localiser les freins, le levier de changement de vitesse
et la clé de contact est nécessaire. Sans pouvoir les identifier,
nous ne pourrons faire fonctionner la voiture. De la même
manière, afin que nous réalisions comment contenir Dieu, nous
devons connaître les différentes pièces de notre être.
Considérons combien de parties sont énumérées dans le court
passage de 2 Corinthiens 4. Nous trouvons les pensées au verset 4
et le cœur dans le verset 6. Ainsi, au moins deux parties sont
dévoilées dans ce passage. Vous êtes peut-être un chrétien depuis
de nombreuses années, sans toutefois jamais avoir découvert la
différence entre votre intelligence et votre cœur. Nous apprenons
ici que l’ennemi peut voiler les pensées, et que notre cœur peut
être illuminé par la lumière de Dieu. Le dieu de ce siècle aveugle
les pensées des incroyants, mais Dieu illumine de Sa lumière le
cœur des croyants. Peut-être croyiez-vous comprendre ce passage
de la Parole, mais vous n’aviez jamais considéré qu’il présentait
deux parties de l’être humain.
Avant de définir à partir des Écritures ce que sont les pensées
et le cœur, utilisons l’illustration d’un appareil photo. Celui-ci
est destiné à absorber quelque chose. Prendre des photos revient
à faire absorber cette chose par l’appareil. Lorsque j’ai visité
Tokyo, j’ai utilisé un appareil photo pour y faire entrer cette ville.
J’avais l’intention d’amener à l’intérieur de l’appareil une image
qui lui était extérieure.
Pour faire entrer l’image dans l’appareil photo, j’avais besoin
de trois éléments principaux : la lentille à l’extérieur, la pellicule
à l’intérieur et enfin la lumière. Ces trois choses suffisent pour
qu’un objet pénètre dans l’appareil. Plusieurs années auparavant,
je pris des photos au cours d’un voyage en train. Une fois la
pellicule développée, je découvris que beaucoup d’entre elles
étaient restées vierges. Que s’était-il donc passé ? Je réalisai que
dans ma hâte de prendre des photos, j’avais oublié de retirer le
capuchon qui recouvrait la lentille. Celle-ci fut donc voilée par
le couvercle.
Souvent, lorsqu’un incroyant entend le message évangélique,
nous pensons : « Ce soir, cet homme sera certainement sauvé ! »
56 L'ÉCONOMIE DE DIEU

Mais il demeure vide. L’ennemi de Dieu a voilé son intelligence


qui est l’organe que nous utilisons pour comprendre. Satan a
aveuglé la faculté de compréhension de l’auditeur. Peu importe
la qualité et la durée du message entendu, son intelligence a été
voilée, recouverte. Elle demeure vide, rien ne l’a pénétrée.
Il y a trente ans de cela, frère Watchman Nee prêchait
l’Évangile, expliquant à l’auditoire que l’intention de Dieu n’était
pas que nous fassions le bien. Le bien ne signifie rien pour Dieu.
Il insista tant sur ce point que celui-ci devint très clair. Un frère
avait amené un ami à la réunion et, alors qu’il jetait des coups
d’œil dans sa direction de temps à autres au cours du message,
il remarqua que celui-ci opinait de la tête en signe d’approbation,
comme s’il comprenait. Le frère devint très joyeux, pensant que
son ami écoutait attentivement et absorbait tout. Savez-vous ce qui
se passa ? Après la réunion, le frère demanda à son ami ce qu’il
en pensait et celui-ci répondit : « Oui, toutes les religions nous
encouragent à pratiquer le bien ! » Mais dans son discours, frère
Nee avait clairement insisté sur le fait que Dieu n’avait aucune
intention de demander aux hommes de faire le bien. La réponse
de cet homme indiquait combien ses pensées avaient été voilées
par l’ennemi. Nous devons souvent prier que Dieu lie le dieu de
ce siècle, qu’il lie son œuvre d’aveuglement lorsqu’un message
est livré. En agissant ainsi, nous retirons « le capuchon qui
recouvre la lentille ».
Une fois ce couvercle retiré, il nous faut encore une pellicule
qui est adaptée. Sans elle, même si la lentille est dévoilée,
l’appareil ne fonctionnera pas correctement. Il est impossible de
réussir une bonne photo si la pellicule ne convient pas. Cette
dernière est une illustration de notre cœur. Notre intelligence
est comme la lentille, et notre cœur, comme la pellicule. C’est
pourquoi, notre cœur doit être correctement réglé, car si la lentille
est nécessaire, la pellicule est tout aussi importante. Nous avons
besoin de l’intelligence pour comprendre et du cœur pour recevoir.
Seul un cœur pur, propre, droit et réglé peut recevoir.
De plus, même si la lentille et la pellicule sont prêtes, la
lumière est aussi nécessaire. Elle doit briller à travers la
lentille et atteindre la pellicule. La lumière divine de la gloire
LES PERSONNES DE DIEU ET LES PARTIES DE L'HOMME 57

de Dieu resplendit sur nous afin de nous donner l’image et la


photographie de Christ, qui n’est autre que le trésor dans les
vases de terre. Par cette illustration, nous réalisons comment
nous devons résoudre les problèmes de nos pensées et de notre
cœur. Tout comme pour un appareil photo, il nous faut savoir
mettre au point la lentille et utiliser la pellicule correctement.
Si nous ne savons pas manier correctement ces deux pièces, nous
ne pourrons jamais prendre de bonnes photos.
Les expériences spirituelles ressemblent aux photographies
que nous prenons. Nous sommes un appareil photo et nous devons
apprendre à utiliser notre appareil afin de recevoir Dieu en Christ
en tant que la photographie. Nous regrettons que tant de chers
chrétiens ne sachent pas prendre soin de leurs pensées ni de leur
cœur. En fait, ils ignorent qu’ils sont eux-mêmes un appareil
photo.
Le christianisme, à proprement parler, n’est pas une religion
qui enseigne aux individus à faire une chose ou une autre. C’est
simplement Christ Lui-même, Celui qui est vivant, œuvré en
nous. Il est l’objet même, la forme, et nous sommes l’appareil
photo. En tant que l’objet de la photographie, Il doit S’œuvrer
en nous au moyen de l’illumination de la lumière divine à travers
la lentille, atteignant la pellicule. Jour après jour et moment
après moment, la lumière divine doit illuminer davantage en
nous l’image de Christ, par la compréhension de notre intelli-
gence, afin que nous puissions Le recevoir dans notre cœur. C’est
pourquoi nous devons apprendre à régler nos pensées et notre
cœur.
Que sont les expériences spirituelles que nous avons mention-
nées précédemment ? Ce sont les photographies de Christ que
nous avons prises, et qui sont imprimées sur notre pellicule
spirituelle. Dans certains chrétiens, la lentille est presque
constamment recouverte et la pellicule est la plupart du temps
mal ajustée. Aucune photo n’a été prise sur leur pellicule ;
chacune d’elles est vierge, car ils n’ont fait aucune expérience de
Christ. Mais si l’apôtre Paul nous rendait visite, et si nous
ouvrions son appareil photo et retirions la pellicule, nous
trouverions sur chaque photographie une image remplie de
58 L'ÉCONOMIE DE DIEU

Christ. Le résultat dépend de la façon dont nous réglons la lentille


et prenons soin de la pellicule ; c’est-à-dire de la façon dont nous
résolvons les problèmes de nos pensées et dont nous ajustons
notre cœur. Si nous pratiquons ces choses correctement, chaque
fois que la lumière divine resplendit sur nous, celle-ci imprime
l’image de Christ en nous. Nous prenons alors une excellente
photographie de Christ. Telle est l’économie de Dieu ainsi que
son but.
Désormais, nous savons combien il est important que nous
connaissions les différentes parties de notre être. Chacune d’elles
fut créée afin de contenir Dieu. Nous devons poursuivre notre
recherche et les connaître toutes — pas seulement notre intelli-
gence et notre cœur. Dans le chapitre suivant, nous considérerons
en détail toutes les parties de notre être ; puis plus tard, nous
verrons comment elles fonctionnent et comment nous pouvons
les régler le mieux possible.
C HAPITRE S IX

LES PARTIES INTÉRIEURES


ET LES PARTIES CACHÉES
Dans ce chapitre, nous progressons et observons en détail le
vase du Seigneur. Auparavant, nous avons vu que l’homme fut
créé dans le but précis d’être le récipient de Dieu, étant rempli
de Dieu Lui-même. Avec cet objectif en vue, Dieu nous a formé
de nombreuses « parties ». Dans Jérémie 31.33, Dieu déclare :
« Je mettrai ma loi au-dedans d’eux. » Ces parties « au-dedans »
de nous sont celles de notre âme et diffèrent des membres
extérieurs de notre corps. Dans d’autres passages, Dieu annonce
aussi qu’Il écrira Ses lois sur notre cœur. Quelles sont donc ces
parties au-dedans de nous ? Et qu’est-ce que le cœur ?
Si nous comparons Jérémie 31.33 à Hébreux 8.10, nous
observons que les parties « au-dedans d’eux » dans Jérémie sont
substituées par « leur entendement » (Version Darby) dans
Hébreux. Cette comparaison atteste que l’intelligence est une de
nos parties intérieures.
Dans les Écritures, de nombreuses expressions se réfèrent à
ces parties. Le Psaume 51 les désigne par « le fond du cœur »,
disant au verset 8 : « Mais tu prends plaisir à la vérité dans le
fond du cœur. » La vérité doit demeurer dans ces parties
profondes. Le même Psaume fait aussi allusion à une autre
catégorie de « parties » lorsqu’il énonce : « Au plus secret (de
moi-même), fais-moi connaître la sagesse. » Ainsi, la vérité se
trouve dans le fond du cœur, mais la sagesse appartient au plus
secret de notre être. Nous devons découvrir en quoi consiste
chacune de ces parties spécifiques.
LES TROIS PARTIES DE L’HOMME —
L’ESPRIT, L’ÂME, LE CORPS
Certains passages cités ci-après vous sont très familiers.
60 L'ÉCONOMIE DE DIEU

1 Thessaloniciens 5.23 indique que nous sommes tripartites,


c’est-à-dire constitués de trois parties : l’esprit, l’âme et le
corps. Illustrons au moyen de trois cercles concentriques :

Hébreux 4.12 mentionne également l’esprit et l’âme, lorsqu’il


précise que ces deux parties doivent être divisées. Si nous
désirons connaître Christ et entrer en Lui en tant que le bon
pays et le repos, nous devons discerner ce qu’est l’esprit et ce
qu’est l’âme. Notre esprit humain est le lieu même où Christ
demeure ; aussi, afin de connaître Christ dans notre expérience,
nous devons différencier notre esprit humain de notre âme. Ce
verset non seulement établit une distinction entre notre âme et
notre esprit, mais aussi entre les jointures et la mœlle de notre
corps, puis entre les pensées et les intentions de notre cœur. La
Parole vivante de Dieu sait discerner toutes ces choses. Nous en
déduisons que quiconque souhaite connaître le Seigneur prati-
quement et véritablement, doit discerner ces différentes parties.
Que sont les pensées et les intentions du cœur ? De combien de
parties se compose notre cœur ?
Les versets 46 et 47 du premier chapitre de Luc distinguent
également l’âme de l’esprit. De même, le verset 27 du premier
chapitre de Philippiens révèle la différence entre notre âme et
notre esprit. Ici, l’auteur nous exhorte à demeurer fermes
LES PARTIES INTÉRIEURES 61

dans un même esprit — non pas le Saint-Esprit mais notre esprit


humain — et à combattre d’une même âme.
Enfin, Marc 12.30 déclare : « Et tu aimeras le Seigneur, ton
Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée et
de toute ta force. » Nous remarquons ici quatre éléments distincts
que sont le cœur, l’âme, la pensée et la force. Si nous considérons
les versets précédemment mentionnés, nous notons qu’ils présentent
un grand nombre de parties distinctes en nous, qui sont
différentes des nombreux membres de notre corps.
1 Thessaloniciens 5.23 indique que nous sommes esprit, âme,
et corps. Le Psaume 51 quant à lui révèle les parties qui se
trouvent « au-dedans de nous », dans le « secret de notre être ».
Les parties « au-dedans de nous » sont celles de notre âme. Nous
prouvons ce fait en comparant Hébreux 8.10 avec Jérémie 31.33,
lequel cite « l’intelligence » là où le Psaume 51 cite les parties
« au-dedans de nous ». Puisque ces dernières font référence à
l’âme, ce qui se trouve « au plus secret » de nous-même doit donc
correspondre à l’esprit. De toutes les parties qui nous composent,
l’esprit est en effet la plus cachée, puisqu’elle est non seulement
dissimulée au sein de notre corps, mais aussi recouverte par
l’âme. Nous concluons donc que nous sommes constitués des
parties extérieures de notre corps, des parties intérieures de l’âme
et de la partie la plus secrète en nous : l’esprit.

LES TROIS PARTIES DE L’ÂME —


L’INTELLIGENCE, LA VOLONTÉ, L’ÉMOTION

L’âme et l’esprit comprennent chacun trois parties distinctes


qu’il nous faut découvrir. De plus, nous devons définir ce qu’est
le cœur. D’après 1 Thessaloniciens 5.23, l’homme est une créature
tripartite formée d’un esprit, d’une âme et d’un corps. Mais ce
verset ne fait pas mention du cœur. Qu’est-ce-que le cœur, et en
quoi est-il lié aux parties intérieures et à la partie secrète de
notre être ?
La Parole de Dieu prouve clairement et sans laisser aucun
doute possible que l’âme est composée de trois parties que sont
l’intelligence, la volonté et l’émotion. Dans le diagramme
62 L'ÉCONOMIE DE DIEU

ci-dessous, la section ombragée met les parties de l’âme en


évidence.

Proverbes 2.10, de même que les versets 19.2 et 24.14,


suggèrent que l’âme à besoin de connaissance et stipulent que
nous devons connaître dans notre âme. Dans la mesure où
connaître est une activité intellectuelle, nous déduisons que
l’intelligence est une des composantes de l’âme. En outre, le
Psaume 139 déclare au verset 14 que l’âme « reconnaît bien ».
Or, le fait de « reconnaître », étant une activité intellectuelle,
prouve de nouveau que l’intelligence fait partie de l’âme. Selon
le Psaume 13.2, l’âme consulte (Darby) ou se soucie (v. 3 dans la
Nouvelle Version Segond Révisée). De telles actions font claire-
ment référence à notre intelligence. Aussi, le souvenir appartient
à l’âme d’après Lamentations 3.20, car celle-ci est capable de se
rappeler. À partir de tous les versets cités précédemment, nous
concluons que notre âme a une partie capable de connaître, de
consulter et de se souvenir que nous nommons l’intelligence.
La volonté constitue la seconde partie de l’âme. Dans Job 7.15,
l’âme souhaite, et dans 6.7, l’âme refuse. Souhaiter, qui dans ce
verset serait mieux traduit par « choisir », signifie prendre une
décision, et appartient au domaine de la volonté, tout comme les
actions de choisir et de refuser. Le verset 19 du chapitre vingt-deux
LES PARTIES INTÉRIEURES 63

du premier livre des Chroniques nous demande « d’appliquer notre


âme à chercher ». Tout comme nous nous appliquons à réfléchir
avec notre intelligence, de même nous pouvons nous appliquer à
chercher avec notre âme. Or, l’âme étant ici l’agent qui décide prouve
que la volonté fait partie de l’âme. Ensuite, dans Nombres 30, dix
fois il est question de se lier par engagement (Darby traduit de tels
passages par l’expression « lier son âme »). Or, ce chapitre révèle
clairement que se lier par engagement équivaut à prendre une
décision, puisqu’il y est question de faire un vœu à l’Éternel. Ainsi,
nous déduisons que la volonté fait partie de l’âme. Le Psaume 27.12
et Ézéchiel 16.27 traduisent respectivement le mot hébreux « âme »
par « désir » (Nouvelle Version Segond Révisée) et par « volonté »
(Darby). La prière du psalmiste : « Ne me livre pas au désir de
mes adversaires » est en hébreux : « Ne me livre pas à l’âme de
mes adversaires. » De là, nous concluons de nouveau que la volonté
fait sans aucun doute partie de l’âme.
L’émotion est la troisième partie de l’âme. Elle présente de
nombreuses facettes telles que l’amour, la haine, la joie, le
chagrin, etc., qui toutes expriment la partie émotive de notre
être. 1 Samuel 18.1, le Cantique des Cantiques 1.7, et le Psaume
42.2 font tous trois référence à l’amour, établissant que l’amour
appartient à l’âme, et que celle-ci comprend une partie émotive.
2 Samuel 5.8, le Psaume 107.18 et Ézéchiel 36.5 indiquent tous
que la haine (ou le mépris) provient de l’âme. Puisque la haine
est une émotion, ces passages nous conduisent à conclure que
l’émotion fait partie de l’âme. Le texte original d’Ézéchiel 36.5
est traduit de la façon la plus adéquate dans la Nouvelle Version
Segond Révisée par « le mépris de leur âme », car il indique
clairement que le mépris (ou la haine) appartient à l’âme. La
réjouissance, qui est également une émotion, est citée dans Ésaïe
61.10 et le Psaume 86.4. D’après ces versets, l’âme est dotée d’un
tel organe émotif. Ensuite, nous trouvons la peine (la détresse),
une autre expression de l’âme, mentionnée dans 1 Samuel 30.6
et Juges 10.16. Puis l’aspect du désir est dévoilé dans 1 Samuel
20.4, Deutéronome 14.26, Ézéchiel 24.25 et Jérémie 44.14. Le
désir, une de nos émotions, apparaît dans ces versets comme
appartenant à la sphère de l’âme.
64 L'ÉCONOMIE DE DIEU

Tous ces passages des Écritures forment la base sur laquelle


nous établissons que notre âme est constituée de trois parties :
l’intelligence, la volonté et l’émotion. Il est difficile de découvrir
plus que ces trois parties dans la Bible, car celles-ci intègrent
toutes les fonctions de l’âme. L’intelligence est la plus importante
et active des trois parties, suivie par la volonté, puis par l’émotion.
Tous les versets cités ci-dessus sont les plus appropriés pour
révéler les parties de l’âme.
LES TROIS PARTIES DE L’ESPRIT — LA CONSCIENCE,
LA COMMUNION, L’INTUITION
Remarquons ce phénomène intéressant dans la Bible : il existe
trois Personnes de la Déité, trois parties dans l’être humain, trois
parties intérieures de l’âme et aussi trois parties de l’esprit. Tous
sont formés de trois parties. Les Saintes Écritures nous révèlent
également les trois sections du tabernacle, l’édifice de Dieu. Trois
est un chiffre fondamental. Même l’arche de Noé fut construite
avec trois niveaux. Pour décrire le tabernacle, le chiffre trois est
utilisé à maintes reprises. Par exemple, une planche mesure une
coudée et demi de largeur. Lorsque vous joignez deux planches,
vous obtenez une largeur totale de trois coudées. En conséquence,
le chiffre trois signifie une unité complète.
L’esprit est donc une unité complète, puisqu’il est composé de
trois parties ou fonctions : la conscience, la communion et
l’intuition. La section ombragée dans le diagramme ci-dessous
met en évidence les parties de l’esprit.
LES PARTIES INTÉRIEURES 65

Comprendre la conscience est aisé car elle nous est familière.


Une de ses fonctions consiste à distinguer le bien du mal. La
conscience permet aussi de condamner ou de justifier. De même,
comprendre ce qu’est la communion ne pose aucun problème, car
elle est simplement notre communion avec Dieu, et par elle, nous
contactons Dieu. En d’autres termes, lorsque nous communions
avec Dieu, nous Le touchons. Mais l’intuition n’est pas aussi
simple. Par elle, nous recevons un sentiment ou une connaissance
qui provient directement de Dieu. Quels que soient nos raison-
nements, nos circonstances, ou notre passé, nous percevons un
tel sentiment direct dans notre esprit. Celui-ci est indépendant
de tout raisonnement ; il n’est pas « raisonnable ». C’est le
sentiment de Dieu et la connaissance qui vient de Dieu, que nous
appelons l’intuition de notre esprit. Par conséquent, nous con-
naissons notre esprit par les fonctions de la conscience, de la
communion et de l’intuition.
Toutefois, nous devons prouver l’existence de ces trois parties
de notre esprit humain à partir des Écritures. Tout d’abord, nous
trouvons la conscience dans Romains 9.1 : « ... ma conscience
m’en rend témoignage par le Saint-Esprit. » Si nous comparons
ce verset à Romains 8.16, nous remarquons que la conscience
réside dans l’esprit humain. En effet, d’un côté, le Saint-Esprit
rend témoignage à notre esprit, alors que d’un autre côté, notre
conscience rend témoignage par le Saint-Esprit. Ces passages
démontrent que la conscience est une fonction de notre esprit.
Dans 1 Corinthiens 5.3, l’apôtre Paul nous indique qu’il a « déjà
jugé » une personne pécheresse dans son esprit. Lorsque vous
rendez un jugement, soit vous condamnez, soit vous justifiez. De
tels actes sont propres à la conscience. Ici, l’apôtre précise qu’il
juge dans son esprit, ce qui confirme que la faculté de condamner
ou de justifier appartient à l’esprit. Nous concluons donc que
notre conscience fait partie de notre esprit. Le Psaume 51.12 fait
référence à « un esprit bien disposé en moi », expression qui
signifie un esprit juste. La conscience est l’organe qui distingue
ce qui est juste de ce qui est injuste. Ainsi, ce verset prouve aussi
que la conscience fait partie de l’esprit. Le Psaume 34.19 parle
d’un « esprit dans l’abattement ». Lorsque votre esprit est dans
66 L'ÉCONOMIE DE DIEU

l’abattement, ou encore contrit, cela indique que nous réalisons


notre tort. En d’autres termes, nous nous accusons ou nous
condamnons nous-mêmes, ce qui est une fonction de la conscience.
Que l’esprit soit contrit prouve que la conscience est reliée à l’esprit.
Selon Deutéronome 2.30, l’Éternel rendit l’esprit du roi Sihôn
inflexible, c’est-à-dire que sa conscience devint endurcie. Un esprit
inflexible est l’issue d’une conscience négligée. Lorsque nous
rejetons le sentiment donné par notre conscience, notre esprit
devient inflexible. Ces versets fournissent une base solide nous
permettant de conclure que la fonction de la conscience se trouve
dans notre esprit humain.
Poursuivons afin de découvrir les versets qui confirment la
fonction de la communion. En premier lieu, Jean 4.24 explique
que nous devons adorer Dieu dans notre esprit. Seulement dans
notre esprit pouvons-nous adorer Dieu, c’est-à-dire Le contacter
et communier avec Lui. Ce verset prouve que la fonction
d’adoration ou de communion réside dans notre esprit. Dans
Romains 1.9, l’apôtre Paul déclare qu’il sert Dieu dans son esprit.
Servir Dieu est également une sorte de communion avec Dieu.
Nous en déduisons donc que l’organe de communion demeure
dans notre esprit. Citons également Romains 7.6 : « ... nous
servons en nouveauté d’esprit » (Nouvelle Version Segond Révi-
sée, adaptée selon le texte grec). En d’autres termes, ce verset
implique que notre service consiste essentiellement à communier
avec le Seigneur dans notre esprit.
Considérons maintenant Éphésiens 6.18. Le texte grec inter-
linéaire traduit ce verset comme suit : « Priant en tout temps
en esprit... » Ici, aucun article ne précède le mot « esprit » qui
débute par une lettre minuscule. Nous concluons donc qu’il ne
s’agit pas ici du Saint-Esprit, mais de notre esprit humain. Prier
équivaut à communier avec Dieu. Prier en esprit indique donc
que la communion avec Dieu a lieu dans notre esprit. Dans Luc
1.47, nous trouvons un esprit plein d’allégresse en Dieu. Cette
allégresse résulte du contact établi entre l’esprit humain et Dieu,
et nous conduit à confirmer que la communion avec Dieu est une
fonction de l’esprit. Puis Romains 8.16 précise que « l’Esprit
lui-même rend témoignage à notre esprit. » Ce verset montre
LES PARTIES INTÉRIEURES 67

clairement que la communion avec Dieu a lieu à la fois dans


notre esprit et dans l’Esprit de Dieu. 1 Corinthiens 6.17 ajoute
que « celui qui s’attache au Seigneur est avec lui un seul esprit. »
Au cours de la communion véritable qui prend place dans l’esprit
humain, nous devenons un seul esprit avec le Seigneur. Cette
communion a lieu dans l’esprit. Tous les versets précédemment
cités suffisent à prouver que la fonction de la communion se
trouve dans notre esprit humain.
Qu’en est-il maintenant de l’intuition ? Bien qu’il soit difficile
de trouver une base biblique à cette fonction, certains versets
nous guident sur cette voie. 1 Corinthiens 2.11 révèle que l’esprit
de l’homme sait les choses que l’âme ne peut connaître. Notre
esprit sait discerner ce que notre âme est incapable de discerner.
Nous en concluons que notre esprit possède quelque chose en
plus. Notre âme peut connaître les choses par la raison et par
les circonstances dans nos expériences, mais l’esprit humain
est à même de distinguer toute chose sans l’apport de celles-ci.
Ce sentiment direct provient de la fonction d’intuition dans notre
esprit. Puis, nous remarquons que le Seigneur « connut aussitôt
par son esprit » (Mc 2.8), qu’Il « soupira profondément en son
esprit » (Mc 8.12), et qu’Il « frémit en son esprit » (Jn 11.33).
Connaître, soupirer et frémir résultent d’un sentiment provenant
d’un discernement qui n’appartient pas à la raison. Voilà ce que
nous appelons l’intuition, la troisième fonction de notre esprit.
En se fondant solidement sur la Bible, nous avons élucidé les
trois parties de l’âme et les trois parties de l’esprit.

LES QUATRE PARTIES DU CŒUR —


L’INTELLIGENCE, LA VOLONTÉ, L’ÉMOTION
ET LA CONSCIENCE

Qu’est-ce que le cœur ? Le cœur n’est pas une partie qui


s’ajoute à l’âme et à l’esprit, mais il est une composition des trois
parties de l’âme et de la première partie de l’esprit. Le cœur
comprend l’intelligence, la volonté et l’émotion, ainsi qu’une partie
de l’esprit : la conscience. La section ombragée du diagramme
ci-dessous illustre de quoi le cœur est formé.
68 L'ÉCONOMIE DE DIEU

L’homme n’est pas formé de plus des trois parties principales


que sont le corps, l’âme et l’esprit. Il ne comprend pas une
quatrième partie appelée le cœur.
Procédons en confirmant tout d’abord que l’intelligence, la
partie principale de l’âme, fait bien partie du cœur. « Pourquoi
avez-vous de mauvaises pensées dans vos cœurs ? » demande le
Seigneur dans Matthieu 9.4. Nous observons ici que le cœur est
capable de penser. Puisque la faculté de pensée appartient à
l’intelligence, nous devons conclure que celle-ci fait partie du
cœur. Genèse 6.5 nous révèle aussi que le cœur de l’homme
conçoit des pensées. De la même façon, Hébreux 4.12 mentionne
les pensées du cœur. Ces trois passages des Écritures sont
preuves suffisantes que l’intelligence, organe de l’âme, fait partie
du cœur.
Nous découvrons la volonté dans Actes 11.23, lorsque Barna-
bas exhorte les saints à Antioche à rester d’un cœur résolu,
autrement dit, à « résoudre dans leur cœur ». Prendre une
résolution est une fonction de la volonté. Or, dans ce verset, cela
dépend du cœur. Nous déduisons de ce verset que la volonté est
également une partie du cœur. Dans Hébreux 4.12, il est question
des « intentions du cœur » (Darby). Une intention est un dessein,
lequel appartient à la volonté. La déduction précédente est ainsi
confirmée par ce passage. D’autres versets pourraient venir
appuyer ce que nous affirmons, mais selon la norme scripturale,
deux témoins suffisent à établir une preuve.
LES PARTIES INTÉRIEURES 69

Nous trouvons l’émotion dans Jean 16.22 : « … votre cœur se


réjouira. » Se réjouir est une des facettes des émotions, mais ici,
le Seigneur parle du cœur. Par conséquent, ce verset confirme
que l’émotion fait aussi partie du cœur. Dans le même chapitre,
au verset 6, le Seigneur déclare aux disciples que la tristesse a
rempli leur cœur. Sans aucun doute, la tristesse est une émotion.
Ainsi, ces deux versets établissent que l’émotion est un des
composants du cœur.
Au sujet de la conscience, Hébreux 10.22 fait référence à un
« cœur purifié d’une mauvaise conscience ». Ce passage des
Écritures implique que la conscience est reliée au cœur, et que
pour purifier ce dernier, nous devons nous assurer que notre
conscience est lavée de toute offense. Elle doit être aspergée par
le sang afin que nous obtenions un cœur purifié. Nous voyons
donc sans aucun doute que la conscience fait partie du cœur. La
Première épître de Jean, au chapitre 3, confirme ce fait, car le
verset 20 révèle que « notre cœur nous condamne ». Or, condam-
ner est une fonction de la conscience.
En nous appuyant sur un fondement biblique solide, nous
avons prouvé que lorsque toutes les parties de l’âme ainsi que
la première partie de l’esprit sont regroupées (l’intelligence, la
volonté, l’émotion et la conscience), elles composent le cœur.
C HAPITRE S EPT

LA FONCTION DES PARTIES INTÉRIEURES


ET DE LA PARTIE CACHÉE

Nous devons progresser et considérer les parties intérieures


et la partie cachée de notre être. Souvenons-nous de ces deux
termes : les parties intérieures et la partie cachée. Les premiè-
res composent notre âme, alors que la partie cachée se réfère
à notre esprit. Chacune de ces parties de notre être est formée
de trois parties distinctes. Quant au cœur, il est l’agrégat des
trois parties de notre âme et de la première partie de notre
esprit. Il nous faut désormais considérer en détail chacune de
ces parties. En premier lieu, nous déterminerons quelle est la
fonction du cœur, puis nous rechercherons comment résoudre
les problèmes qui lui sont propres. Par la suite, nous étudierons
l’esprit, et enfin, l’âme. Puisse le Seigneur nous accorder Sa
grâce, afin que nous voyions toutes ces parties très clairement,
que nous soyons profondément impressionnés par elles, et que
nous les apprenions, afin que nous sachions comment exercer
notre esprit et notre cœur pour expérimenter le Seigneur. Au
cours de ce chapitre, nous devons réaliser quelles sont les
fonctions du cœur, de l’esprit et de l’âme.
En considérant le contenu des Saintes Écritures, nous remar-
quons qu’il faut tout d’abord résoudre les problèmes de notre cœur,
avant de résoudre ceux de l’esprit ou de l’âme. Un tel ordre
s’explique par le fait que le cœur est composé des trois parties
de l’âme et de la partie la plus importante de l’esprit, notre
conscience, le point de départ de notre relation avec le Seigneur.
Si nous avons mauvaise conscience, cela signifie que nous sommes
en tort aussi bien vis-à-vis de Dieu que vis-à-vis d’autrui. Par
conséquent, du fait que la conscience est la partie principale du
72 L'ÉCONOMIE DE DIEU

cœur, nous devons résoudre en premier lieu les problèmes liés à


notre cœur, afin de nous assurer une bonne relation avec Dieu.

LE CŒUR EST L’ORGANE AIMANT

D’après 2 Corinthiens 3.16, « mais lorsqu’il (le cœur) se tourne


vers le Seigneur, le voile est enlevé ». Le cœur doit tout d’abord
se tourner vers le Seigneur. En cela réside la repentance
véritable. Lorsque nous étions déchus, notre cœur était éloigné
de Dieu. Mais lorsque nous nous sommes repentis, il se tourna
vers le Seigneur. Toutefois, tourner le cœur vers le Seigneur ne
s’accomplit pas une seule fois pour toutes, mais tout le temps,
jour après jour. Chaque matin, nous devons de nouveau tourner
notre cœur vers le Seigneur. Dès que nous sommes levés, nous
devrions nous approcher de Lui et Lui dire : « Seigneur, me voici.
Par Ta miséricorde et Ta grâce, je désire aujourd’hui tourner
mon cœur de nouveau vers Toi. »
Une fois notre cœur tourné vers le Seigneur, le voile est ôté.
Tant de personnes se plaignent ainsi : « Oh, pourquoi n’ai-je donc
aucune direction ? Pourquoi suis-je ignorant de la volonté du
Seigneur ? » Mais leur cœur est leur problème fondamental. Où
est-il ? Dans quelle direction est-il tourné ? Leur cœur doit se
tourner vers le Seigneur, puis être réglé pour Le recevoir. Lorsque
j’étais jeune, je priais en m’appuyant sur 2 Corinthiens 3.16
presque quotidiennement, disant : « Seigneur, fais-moi tourner
mon cœur vers Toi. » Cette prière est efficace, essayez-la ! Avant
de lire la Parole le matin, tournez tout d’abord votre cœur vers
le Seigneur. Le voile sera ôté et vous recevrez la lumière. Le
voile placé entre vous et le Seigneur sera retiré lorsque vous
tournerez votre cœur vers Lui, puis la lumière paraîtra.
Lorsque notre cœur est tourné vers le Seigneur, il doit ensuite
exercer le don de la foi. Romains 10.9-10 nous exhorte à croire
dans notre cœur, puis ajoute que l’homme croit du cœur. Cet
acte n’est pas un exercice de l’esprit, de l’intelligence ou de la
volonté, mais un exercice du cœur, car en croyant du cœur,
l’homme parvient à la justice. Apprenons à exercer notre cœur
à croire afin de coopérer avec l’Esprit qui vit en nous. Dès que
notre cœur s’est tourné vers le Seigneur, nous devrions
LA FONCTION DES PARTIES INTÉRIEURES 73

immédiatement l’exercer à croire. Quoi que le Seigneur nous dise


au moyen de Sa Parole, nous devons exercer notre cœur à y
croire. Quoi que nous ressentions au fond de notre être, nous
devons y croire en exerçant notre cœur. Nous devons croire au
Seigneur au sein de tout ce qui nous environne, dans toutes les
situations qui surgissent dans les circonstances de notre vie.
Efforçons-nous toujours à exercer notre cœur à croire le Seigneur.
Agir de la sorte nous épargnera de douter dans notre cœur. Prions
même afin que le Seigneur protège notre cœur de toute incrédulité.
En troisième lieu, notre cœur doit être purifié d’une mauvaise
conscience par l’aspersion du sang (Hé 10.22). C’est cette dernière
et non notre cœur qui a besoin d’être aspergée ainsi. Elle a
constamment besoin de l’aspersion du sang rédempteur du
Seigneur Jésus. Plus nous tournons notre cœur vers le Seigneur,
et plus nous croyons au Seigneur en exerçant notre cœur, plus
nous ressentirons dans notre conscience que nous avons tort dans
bien des domaines. Mais si notre cœur demeure éloigné du
Seigneur, jamais nous ne sentirons que nous avons mauvaise
conscience ; au contraire, nous croirons avoir raison en toute
chose. Nous jugerons que tous les autres ont tort, mais que
nous-mêmes avons raison. Lorsque nous tournons notre cœur
vers le Seigneur, nous ne voyons que nous-mêmes ; les autres sont
invisibles. Plus nous croyons en Lui, plus nous ressentons à quel
point nous avons tort dans bien des situations. Nous avons tort
avec notre épouse ou notre mari, avec nos enfants ou nos parents,
avec nos camarades de classe. Que sont ces accusations qui
surgissent dans notre cœur ? Ce sont celles de notre conscience.
Lorsque nous parvenons à ce stade, nous confessons spontané-
ment toute faute mise en lumière par l’accusation intérieure de
notre conscience. Plus nous confessons, plus le sang du Seigneur
Jésus est appliqué sur notre conscience qui est ainsi purgée, purifiée
et libérée de toute offense —elle devient une conscience pure. Que
notre cœur soit purifié d’une mauvaise conscience signifie que
celle-ci a été lavée à tel point qu’aucune condamnation ne
demeure dans notre cœur. Notre cœur est en paix et rempli de
joie dans le Seigneur.
De plus, d’après Ézéchiel 36.25, le Seigneur dit : « Je ferai
74 L'ÉCONOMIE DE DIEU

sur vous l’aspersion d’une eau pure, et vous serez purifiés ; je


vous purifierai de toutes vos souillures et de toutes vos idoles. »
Mais ce n’est pas tout. De nous purifier de nos souillures, de nos
péchés, et même de nos idoles traite des aspects négatifs ; il nous
faut quelque chose qui soit positif. C’est pourquoi le verset suivant
annonce : « Je vous donnerai un cœur nouveau », lequel est notre
cœur ancien ayant été renouvelé.
Ainsi, nous remarquons que quatre étapes permettent de
régler les problèmes de notre cœur. Mais nous ne les expérimen-
tons pas qu’une seule fois, le jour où nous croyons dans le
Seigneur Jésus et où nous Le recevons en tant que notre Sauveur.
Nous, qui recherchons le Seigneur, avons besoin que notre cœur
soit quotidiennement rafraîchi par ces quatre étapes. Nous devons
tourner notre cœur vers le Seigneur, exercer notre cœur afin de
Le croire, avoir notre cœur purifié d’une mauvaise conscience, et
le faire renouveler constamment. Le renouvellement de notre
cœur n’a pas lieu une seule fois pour toutes. Je crois que si
l’apôtre Paul vivait parmi nous aujourd’hui, il aurait encore
besoin d’avoir son cœur renouvelé. Mettons ces étapes en pratique
immédiatement. Dès que nous nous levons le matin, prions ainsi :
« Seigneur, fais-moi tourner mon cœur vers Toi. » Ensuite,
exerçons la foi de notre cœur afin de croire le Seigneur, et disons :
« Seigneur, je Te crois, et je crois en Ta Parole. Je crois à Ta
discipline en moi et à travers les circonstances extérieures. »
Après ceci, nous ressentirons à quel point nous avons tort,
combien nous avons commis d’erreurs, et de quelles souillures
nous sommes salis. De plus, confessons afin que notre cœur soit
purifié d’une mauvaise conscience. Ensuite seulement, notre cœur
sera renouvelé.
Si nous suivons ces quatre étapes, le cœur fonctionnera
correctement. Un cœur doit aimer le Seigneur, car dans tout
notre être, il est le seul organe capable d’aimer, comme nous le
prouve Marc 12.30 : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout
ton cœur. » Dieu créa notre cœur dans le but qu’il aime le
Seigneur. Sans cet organe, nous ne sommes pas en mesure d’aimer.
Pourrions-nous voir sans yeux ? Pourrions-nous entendre sans
oreilles ? Pourrions-nous réfléchir sans intelligence ? Pas du tout !
LA FONCTION DES PARTIES INTÉRIEURES 75

De même sans cœur, nous ne pourrions pas aimer. De nombreux


chrétiens ne connaissent pas la fonction du cœur. Ils connaissent
la fonction des yeux, des oreilles et de l’intelligence, mais pas
celle de cet organe.
L’amour naît dans notre cœur. Notre nez ne peut aimer
quelqu’un et nos mains non plus. Le cœur est le seul organe qui
exerce l’amour. Personne ne peut affirmer qu’il n’aime rien. Nous
aimons tous quelque chose — que ce soit le Seigneur ou autre
chose. Mais plus nous tournerons notre cœur vers le Seigneur,
plus nous l’exercerons à croire le Seigneur, et plus notre cœur
sera purifié d’une mauvaise conscience, puis renouvelé. Par
conséquent, sa capacité à aimer le Seigneur augmentera. Telle
est la fonction d’un cœur renouvelé. Chaque matin, renouvelons
notre cœur afin que nous aimions le Seigneur davantage.
Toute expérience spirituelle débute par l’amour dans le cœur.
Sans tout d’abord aimer le Seigneur, il est impossible de faire
une expérience spirituelle. En fait, la toute première expérience de
notre vie chrétienne, le salut, requiert que notre cœur aime le
Seigneur Jésus. Personne qui se repent sincèrement ne peut le
faire sans amour pour le Seigneur dans son cœur. Cette personne
n’a peut-être pas l’éloquence nécessaire pour exprimer cet amour,
mais elle en ressent la douce sensation en elle. Elle ne possède
pas la connaissance, mais son expérience initiale du salut est un
fruit, ou un reflet, de l’amour de son cœur envers le Seigneur.
Nous devons tous apprendre à continuellement tourner et
exercer notre cœur, afin qu’il soit purifié d’une mauvaise
conscience, puis renouvelé, pour que nous aimions le Seigneur
davantage. Parce que l’église perdit son premier amour si frais
pour le Seigneur, elle tomba et se dégrada. Lorsque notre cœur
perd la fraîcheur de son amour envers le Seigneur, cela indique
que nous sommes tombés. Nous devons alors tourner incessam-
ment notre cœur vers le Seigneur afin qu’il soit continuellement
renouvelé et que nous puissions expérimenter un amour neuf et
frais envers le Seigneur.

L’ESPRIT EN TANT QUE L’ORGANE RÉCEPTEUR

Après avoir découvert la fonction du cœur, considérons


76 L'ÉCONOMIE DE DIEU

maintenant celle de l’esprit. Tout d’abord, la Bible révèle qu’à


l’origine nous étions morts, mais que lorsque nous avons reçu le
Seigneur Jésus, nous fûmes ravivés, rendus à la vie. Que signifie
que nous étions morts ? Dans ma jeunesse, je ne pouvais
comprendre ce fait biblique. Je me demandais comment quiconque
pouvait me déclarer mort alors que j’étais bien vivant. Plus tard,
bien sûr, j’appris que j’étais mort dans mon esprit. Lui seul, et
non pas toute ma personne, était mort et hors d’état de
fonctionner. La fonction de l’esprit consiste à contacter Dieu, à
communier avec Dieu, à recevoir et à adorer Dieu. Mais à cause
de la chute, l’esprit devint engourdi et incapable de fonctionner.
Lorsque nous avons reçu le Seigneur Jésus en tant que notre
Sauveur, le Saint-Esprit entra dans notre esprit et toucha celui-ci —
rappelons-nous que lorsque le titre « Saint-Esprit » est employé,
il signifie l’Esprit tout-inclusif. Par ce contact, notre esprit fut
ranimé. Ce terme « ranimé » est difficilement traduisible dans
notre langue. En grec, il signifie qu’au simple contact la vie est
dispensée et transmise.
L’électricité nous fournit une excellente illustration : lorsque
nous la touchons, elle se transmet en nous. Il suffit pour cela
d’un simple contact léger. De la même manière, le Saint-Esprit
vint dans notre esprit afin de le toucher, et ce faisant, la vie qui
est le Seigneur Lui-même nous fut transmise. Notre esprit mort
et endormi fut immédiatement rendu à la vie. Ceci est plus qu’un
miracle. Souvent nous avons pensé qu’il serait merveilleux et
vraiment miraculeux qu’une personne morte ressuscite. Cependant,
lorsque le Saint-Esprit ranime notre esprit mort, nous assistons
à un miracle encore plus incroyable. L’histoire nous enseigne que
des milliers, voire des millions de gens connurent un changement
rapide après que leur esprit fut rendu à la vie. Il suffit d’une
seconde pour raviver une personne dont l’esprit est mort. Le
Saint-Esprit est beaucoup plus puissant que l’électricité, et
beaucoup plus rapide que son courant.
D’après Colossiens 2.13 et Éphésiens 2.1, 5, l’esprit était mort
et fut ensuite rendu à la vie. Nous étions morts dans les péchés et
fûmes vivifiés avec Christ. Ces deux passages prouvent que nous
étions tout d’abord morts dans notre esprit, mais que lorsque
LA FONCTION DES PARTIES INTÉRIEURES 77

nous reçumes le Seigneur Jésus en tant que notre Sauveur, notre


esprit mort fut ranimé et rendu à la vie. En étant vivifié, ce
dernier fut aussi régénéré. Le préfixe « ré » dans régénération
signifie « de nouveau ». Autrement dit, notre esprit fut rendu à
la vie, puis une autre vie lui fut ajoutée : la vie de Dieu, non
créée et divine qui est Christ Lui-même. Lorsque, sur le
fondement de l’œuvre rédemptrice de Christ, le Saint-Esprit entra
en nous, Celui-ci ranima notre esprit mort en plus d’apporter
Christ dans notre esprit. Cette autre vie ajoutée à notre esprit
est un élément supplémentaire que Dieu ne nous avait pas donné
à l’origine, au moment de la création.
Ainsi notre esprit mort a-t-il non seulement été restauré et
rendu vivant, mais une substance ou essence nouvelle lui a été
ajoutée : Christ Lui-même. Lorsque nous la recevons, une
nouvelle naissance a lieu, la régénération. Jean 3.6 nous dit que
« … ce qui est né de l’Esprit est esprit ». Au moyen de la nouvelle
naissance ou régénération, un élément différent de ce que nous
avions à l’origine nous fut adjoint. Nous devons répéter ceci
incessamment : quelque chose fut ajouté ! D’un côté, ce qui était
vieux et mort fut renouvelé et ranimé, et d’un autre côté Christ
Lui-même fut joint à nous en tant que l’essence même de la vie
divine. En cela consiste la régénération et la vie nouvelle. Grâce
à cette transmission, nous possédons désormais un esprit nou-
veau (Éz 36.26).
Avez-vous reçu le Christ comme votre nouvelle vie ? Si vous
répondez affirmativement, j’aimerais poursuivre et vous demander :
dans ce cas, pourquoi avez-vous toujours si peu de richesses ?
Les chrétiens doivent connaître ce Christ en tant que leur réalité
vivante. La puissance atomique n’est pas uniquement un phéno-
mène apparent, mais aussi une réalité invisible. En effet, une
simple feuille de papier contient une certaine puissance atomique.
Or, lorsque vous avez reçu Christ, un élément qui surpasse
grandement la force atomique s’ajouta à votre esprit. Si vous
croyez à ceci, bondissez et criez : « Alléluia ! » Rendez grâces au
Seigneur et louez-Le parce qu’un Christ si merveilleux, tout-
inclusif, illimité et incommensurable est véritablement entré en
vous. Notre vocabulaire est trop limité pour décrire le Christ qui
78 L'ÉCONOMIE DE DIEU

est venu en nous. Seule toute l’éternité sera en mesure de nous


l’exprimer.
Mais loué soit-Il, car le Saint-Esprit tout-inclusif habite
également dans notre esprit. Au moment de notre salut, Dieu
renouvela notre cœur et notre esprit, et Il déposa aussi Son Esprit
en nous (Éz 36.26, 27 ; Jn 14.17). Cet Esprit merveilleux demeure
(Rm 8.11) dans notre esprit humain (Rm 8.16) qui devient ainsi
Sa résidence. Considérons combien cet Esprit est formidable.
Depuis le jour de notre salut, notre esprit mort est devenu un
esprit ranimé et régénéré, avec Christ en tant que la vie divine,
et dans lequel le Saint-Esprit tout-inclusif habite. Nous possédons
aujourd’hui un tel esprit.
Mais il y a plus encore. Notre esprit est maintenant attaché
au Seigneur en tant qu’un seul esprit. Notre esprit et le Seigneur
Lui-même en tant que l’Esprit sont joints ensemble pour devenir
un seul esprit (1 Co 6.17). Aucun discours humain ne saurait
épuiser ce mystère.
Le but et la fonction de cet organe le plus profond consistent à
contacter le Seigneur, à Le recevoir, à adorer Dieu (Jn 4.24),
et à communier avec les Personnes divines du Dieu trinitaire.
Le cœur est l’organe qui aime. L’esprit quant à lui contacte et
reçoit, mais il n’est pas capable d’aimer, car seul notre cœur en
est capable. Toutefois, par notre esprit, nous devons contacter
et recevoir Celui que notre cœur aime.
Je n’oublierai jamais une sœur que ce genre de message
troublait beaucoup. Elle pensait que si notre cœur aimait le
Seigneur, cela suffisait, et qu’aborder le sujet de l’esprit s’avérait
inutile. Pour elle, le cœur et l’esprit étaient synonymes. Ayant
écouté un de ces message, cette sœur ne dormit sans doute pas
très bien cette nuit-là, car le lendemain matin elle demanda, alors
que nous étions à table, prenant notre petit déjeuner : « Cela ne
suffit-il donc pas que notre cœur aime le Seigneur ? Pourquoi nous
faut-il parler de l’esprit ? » Je lui répondis ainsi : « Sœur, voici
une jolie Bible, l’aimez-vous ? — Bien-sûr ! » répliqua-t-elle. « Pre-
nez-la » lui dis-je. Alors qu’elle étendit sa main afin de la saisir
je m’écriais : « Non ! Ne faites pas fonctionner votre main pour
prendre cette Bible ! C’est votre cœur qui aime la Bible. Tant que
LA FONCTION DES PARTIES INTÉRIEURES 79

votre cœur aime la Bible, cela suffit ; vous n’avez pas besoin
d’utiliser votre main. » La démonstration était claire. Dire qu’il
suffit à notre cœur d’aimer le Seigneur est erroné. Nous avons
besoin de notre esprit pour saisir Christ.
Imaginons que j’aime mon petit déjeuner. Cela suffit-il que
mon cœur aime le jambon, le pain grillé, le lait, le jus de fruit,
etc. ? Absolument pas ! Si cela me suffit, je crains qu’après
quelques jours on doive m’enterrer. Aimer appartient au cœur,
mais pour recevoir quelque chose, on doit faire fonctionner un
autre organe. Et l’organe utilisé dépend de l’objet à recevoir. Si
nous allons nous rassasier de nourriture, nous devons exercer
notre bouche. Pour percevoir une voix, nous devons utiliser nos
oreilles. Pour observer un paysage coloré, nous devons employer
nos yeux. À présent que nous aimons le Seigneur, quel organe
devons-nous exercer afin de Le recevoir ? Serait-ce nos yeux ?
Or, plus nous cherchons Le Seigneur de nos yeux, plus Il
disparaît. Dieu créa un organe unique dans le but spécifique de
Le recevoir et de Le contacter : l’esprit. Cet esprit en nous
fonctionne spirituellement comme notre estomac fonctionne phy-
siologiquement, et il fut créé précisément dans le but de recevoir
Dieu en nous.
Toutefois, avant que nous puissions saisir un objet, il nous
faut l’aimer. Personne ne reçoit rien sans au préalable aimer
cette chose. Si vous n’appréciez pas votre petit déjeuner, il vous
est difficile de le prendre. C’est pourquoi votre appétit doit venir
en premier lieu. Lorsque nous aimons le Seigneur, nous Le saisissons,
Le contactons, communions et discutons avec Lui. Notre cœur est
destiné à aimer et notre esprit à recevoir. Lorsque notre cœur
est renouvelé, nous expérimentons un désir et un plaisir
nouveaux à aimer le Seigneur. Par le renouvellement de notre
esprit, notre capacité et notre habileté à recevoir le Seigneur sont
ravivées. C’est pourquoi, une fois que notre esprit est ranimé,
que Christ en tant que la vie lui est ajouté, que le Saint-Esprit
l’habite, puis qu’il se joint au Seigneur pour devenir un seul
esprit avec Lui, l’esprit humain devient un organe très sensible
et prêt à recevoir et à contacter le Seigneur.
80 L'ÉCONOMIE DE DIEU

L’ÂME EN TANT QUE L’ORGANE RÉFLECTEUR

Nous devons maintenant aborder le sujet de l’âme. Un des


premiers éléments permettant de résoudre les problèmes de l’âme
consiste à la renier. Les deux passages de Matthieu 16.24-26 et
Luc 9.23-25 nous annoncent clairement que nous devons renier
notre âme, notre soi. Dans le chapitre précédent, nous avons
appris que notre âme, qui est notre personne même, se compose
des trois parties que sont l’intelligence, la volonté et l’émotion.
Par conséquent, nous devons apprendre à renier notre intelligence
naturelle, notre volonté naturelle et notre émotion naturelle.
En second lieu, notre âme doit être purifiée (1 P 1.22) surtout
en recevant la Parole. La Parole de Dieu est capable de purifier
notre âme des nombreux éléments charnels, mondains et naturels
qui l’habitent. Notre âme est simplement notre moi, notre
personne même, profondément endommagée et occupée par les
choses charnelles, mondaines et naturelles. C’est pourquoi nous
devons tout d’abord renier notre âme. Plus nous agirons ainsi,
plus elle sera purifiée par la Parole de Dieu.
En troisième lieu, notre âme doit être transformée (2 Co 3.18
et Rm 12.2). D’après le premier verset nommé ici, nous devons
subir une transformation, mais on n’indique pas quelle partie de
notre être est concernée. Toutefois, Romains 12.2 révèle que nous
sommes transformés par le renouvellement de notre intelligence.
Nous en déduisons que la transformation doit avoir lieu dans
notre âme puisque l’intelligence en est la partie principale. Une
fois que notre esprit a été régénéré, notre âme a besoin d’être
transformée.
Mais dans quel but l’âme doit-elle être reniée, purifiée, et
enfin transformée en l’image de Christ ? Nous avons découvert
que le but du cœur est d’aimer le Seigneur, et la fonction de
l’esprit consiste à Le recevoir et à Le contacter ; mais quel est
le but de l’âme ? Elle doit refléter le Seigneur. La plupart des
versions de la Bible omettent de traduire le terme « refléter »
dans 2 Corinthiens 3.18, dont le sens paraît cependant dans le
texte original. Un miroir à la face découverte « réfléchit » l’objet
auquel il fait face. L’âme, en étant purifiée et transformée,
LA FONCTION DES PARTIES INTÉRIEURES 81

devient l’organe même qui, comme un miroir, reflète et exprime


Christ. Ainsi, nous aimons le Seigneur avec notre cœur, Le
recevons et Le contactons avec notre esprit, Le reflétons et
L’exprimons avec notre âme transformée. Pratiquons toutes ces
choses au cours de notre vie quotidienne. Nos vies seront alors
les témoins de ce que nous venons d’expliquer, et elles confirme-
ront que ces propos sont tout à fait pratiques et réalisables.
C HAPITRE H UIT

RÉSOUDRE LES PROBLÈMES


DU CŒUR ET DE L’ESPRIT

À présent, nous avons appris la définition et la fonction du


cœur, de l’esprit et de l’âme. Nous savons que notre relation avec
le Seigneur commence par le cœur et est entretenue par celui-ci.
Bien entendu, seul notre esprit contacte le Seigneur, mais notre
cœur qui est la porte qui ouvre tout notre être commence, puis
maintient ce contact. Un édifice composé de nombreuses pièces
est toujours équipé d’une porte d’entrée par laquelle les gens y
pénètrent, et d’une sortie par laquelle ils en sortent. Si la porte
d’entrée est fermée, personne ne peut pénétrer dans l’édifice,
mais une fois qu’elle est ouverte, tous peuvent y accéder et
profiter de chaque pièce.
Le cœur n’est pas une partie séparée et exclusive de notre
être, car il est formé de toutes les parties de l’âme et d’une des
parties de l’esprit. Cette composition du cœur explique pourquoi
il devient l’accès même à tout notre être. Il en devient l’entrée
et l’issue. Tout ce qui pénètre en nous passe par le cœur, de
même que tout ce qui en sort.
Par exemple, si notre cœur n’est pas vigilant alors que nous
écoutons un message, nous n’en recevons pas la substance. De
même lorsque nous lisons, nous ne recevons rien si notre cœur
n’est pas absorbé dans notre lecture. Même lorsque nous prenons
un repas, si nous n’avons aucun désir de nous rassasier, la
nourriture n’aura aucun goût. Ceci nous prouve que le cœur est
l’organe de contrôle. Afin de contrôler un édifice, nous devons
avoir la possibilité d’en ouvrir ou d’en fermer la porte. De la
même façon, notre cœur a le pouvoir d’ouvrir et de fermer tout
notre être.
84 L'ÉCONOMIE DE DIEU

Voilà pourquoi le Saint-Esprit doit nous guider lorsque nous


prêchons l’évangile, afin qu’Il puisse toucher le cœur humain.
L’annonce de l’évangile est la plus efficace lorsque vous touchez
le cœur de votre auditeur. Si vous êtes capable de pénétrer le
cœur, beaucoup seront amenés au Seigneur. Telle est la raison
pour laquelle les incroyants endurcissent et ferment leur cœur
à l’écoute de l’évangile. Peu importe combien nous prêchons,
lorsqu’ils ferment leur cœur, rien ne peut les toucher. Nous ne
pouvons rien dispenser en eux parce que leur « porte d’entrée »
est close. Nous devons trouver le moyen d’ouvrir cette porte si
nous souhaitons prêcher avec efficacité. Le meilleur prédicateur
est celui qui trouve la clé qui ouvre le cœur de ses auditeurs.
Même le Seigneur nous attire par notre cœur. Il ne commence
pas par stimuler notre esprit. Dans le Cantique des Cantiques,
celle qui recherche le Seigneur lui demande d’abord de l’attirer
à Lui par Son amour afin qu’elle puisse L’aimer en retour. Le
Seigneur nous approche et touche notre cœur de Son amour.
C’est pourquoi, après Sa résurrection, le Seigneur demanda à
Pierre : « M’aimes-tu ? » (Jn 21). L’amour du Seigneur est le
meilleur moyen de déverrouiller la porte du cœur. Ainsi, si nous
souhaitons ouvrir un cœur, prêchons l’évangile efficacement en
annonçant l’amour de Dieu. Une fois celui-ci ouvert, le Saint-
Esprit peut aisément toucher l’esprit et toutes les autres parties
de l’homme. Cette réalité s’applique à la prédication de l’évangile
et aussi au ministère de l’enseignement chrétien.

RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DU CŒUR

Afin d’expérimenter une bonne relation avec le Seigneur, nous


devons résoudre les problèmes inhérents à notre cœur. De quelle
manière procédons-nous ? C’est en fait très simple. Les Saintes
Écritures nous apprennent que ceux qui ont le cœur pur sont
bienheureux (Mt 5.8). Certains traducteurs ont choisi le terme
« propre » plutôt que « pur », autrement dit : les bienheureux
« sont propres de cœur ». Toutefois, ce terme n’est pas approprié.
Il ne s’agit pas ici de ne posséder qu’un cœur propre, mais d’avoir
un cœur pur. Nous pouvons être propres tout en étant remplis
de mélanges, et donc impurs. Être mélangé ne signifie pas être
RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DU CŒUR 85

sale, mais dénote que nous avons plus d’un objectif, plus d’un
but.
Ce problème se rencontre chez de nombreux frères et sœurs.
Ils croient que leur cœur ne présente aucune obstruction, car
ils sont propres et ne ressentent aucune condamnation. Mais ils
ne sont pas purs, car ils ont plus d’un objectif, leur but n’est pas
unique. Sans aucun doute Dieu est leur objectif, mais en même
temps ils ont d’autres choses en vue. Peut-être désirent-ils Dieu
et aussi un doctorat. Si leur but est double, ils deviennent
mélangés et compliqués. Par exemple, nos yeux ne peuvent pas
contempler deux choses en même temps. Si nous essayons
d’observer simultanément deux objets, tous deux paraissent flous.
Certains ne voient pas clairement la volonté de Dieu parce
qu’ils ont deux buts, deux objectifs. De nombreux frères et sœurs
sont ainsi encombrés de multiples visées. Certainement, ils
recherchent le Seigneur, mais en même temps, ils poursuivent
d’autres buts, tels que leur position et leur carrière. Comment
pourraient-ils ne pas être confus et perplexes ? Leur cœur doit
être purifié de toutes les ambitions afin que le Seigneur devienne
leur but unique.
Même de nombreux ouvriers du Seigneur ont trop d’objectifs.
Un frère donna un jour un témoignage déclarant son dessein
grandiose de devenir le meilleur prédicateur de sa confession.
Son cœur était propre, mais impur et devait être purifié jusqu’à
ce que le Seigneur Lui-même devienne son seul objectif. Certains
ouvriers du Seigneur ont un but double : le Seigneur et leur
œuvre. Ils doivent donc être purifiés jusqu’à ce que leur objectif
devienne le Seigneur uniquement. Lui seul devrait être leur
objectif, leur but et leur intérêt. Une fois qu’ils ne recherchent
rien d’autre que Lui, leur cœur est pur ; et cela étant, leur « ciel »
est non seulement ouvert, mais aussi très clair. Parfois nous
contemplons un ciel ouvert mais nuageux. Les nuages de notre
ciel spirituel proviennent de notre cœur mélangé et impur. Une
fois que notre cœur est purifié de tous ces objectifs, le ciel
s’éclaircit.
La Bible décrit le cœur par un autre terme : « unité », « l’unité
de cœur » que certaines versions traduisent par « simplicité », la
86 L'ÉCONOMIE DE DIEU

« simplicité de cœur ». L’unité de cœur signifie qu’il est simple,


et être simple implique, d’une certaine manière, être sot. Nous
devons tous devenir les fous chrétiens ! Ceux qui aiment vraiment
le Seigneur et ne recherchent que Lui sont des sortes de fous.
Autrement dit, nous ne savons rien d’autre que Jésus. « Quoique
je fasse, je ne connais que Jésus. Où que j’aille, je ne connais
que Lui. » N’essayons pas d’être astucieux. Connaissons seule-
ment le chemin étroit de Jésus. Si les gens nous disent que nous
sommes stupides, cela devrait nous plaire, car dans notre sottise
réside la simplicité.
Dans les Écritures, trois passages font référence à la pureté
du cœur : le Psaume 73.1, Matthieu 5.8 et 2 Timothée 2.22. Ce
dernier verset nous montre qu’à une époque où les églises se
dégradent, nous devons poursuivre le Seigneur avec un cœur pur
et nous joindre en prière à ceux dont le cœur est pur. Trois autres
versets, parmi d’autres, indiquent la simplicité de cœur: Actes
2.46, Éphésiens 6.5 et Colossiens 3.22. Afin que nous soyons à
même de rechercher le Seigneur et de Le servir, nous devons
prendre soin de ces deux aspects de notre cœur: sa pureté et sa
simplicité. Apprenons à avoir non seulement un cœur propre et
droit, mais un cœur pur et simple. Si nous agissons fidèlement
à cette révélation, tout notre être sera ouvert au Seigneur, car
notre « porte d’entrée » sera ouverte. Il ne s’agit pas ici d’une
doctrine, mais d’instructions simples nous indiquant comment
résoudre les problèmes du cœur afin de laisser le Seigneur nous
posséder entièrement.

RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DE LA CONSCIENCE

Répétons de nouveau ce processus : le Seigneur doit nous


attirer tout d’abord par Son amour. Il touche notre cœur par Son
amour afin de l’ouvrir. Puis, immédiatement après avoir pris soin
des entraves dans notre cœur, nous devons nous occuper des
obstacles dans notre conscience. C’est en premier lieu avec le
cœur, et ensuite avec la conscience que nous résolvons les
problèmes dans la présence du Seigneur. Si notre cœur est pur
et simple, la fonction de notre conscience est spontanément très
vigilante et vive. Alors que nous lisons ce livre, nous ne ressentons
RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DU CŒUR 87

peut-être pas combien nous sommes mauvais ni combien d’erreurs


nous avons commises, mais lorsque nous traitons notre cœur, le
rendant pur et simple, notre conscience fonctionne parfaitement.
Elle commence par nous accuser, nous poussant à confesser nos
péchés, et ce faisant, notre conscience devient petit à petit
« irréprochable ». Paul dit qu’il s’exerçait « constamment à avoir
une conscience irréprochable devant Dieu et devant les hommes »
(Ac 24.16). Une telle conscience est libérée de toute offense et de
toute accusation.
Une conscience vive est indispensable pour connaître la
différence entre l’âme et l’esprit. Mais si nous ne faisons que
raisonner dans notre intelligence, cette connaissance est difficile
à acquérir. Si nous confessons comme suit : « J’ai tort à dix pour
cent, mais ce frère a mal agi envers moi à cent pour cent, il me
doit donc une différence nette de quatre-vingt-dix pour cent », il
ne s’agit alors que des calculs mentaux de notre âme. Alors que
notre intellect raisonne ainsi logiquement, profondément en nous,
quelque chose dit : « Peu importe combien autrui te doit, tu dois
résoudre le problème des dix pour cent. »
La comptabilité spirituelle diffère d’un compte bancaire, qui
comprend la colonne des débits, celle des crédits et, enfin, le
solde. Le compte spirituel n’est en revanche composé que de la
colonne des débits. Quel que soit le crédit que nous avons
accumulé, dès que nous sommes débiteurs, nous devons résoudre
le problème. Imaginons que j’aie volé votre montre et que vous
ayez volé ma voiture. Nous savons clairement ce que nous nous
sommes mutuellement dérobé. Puis un jour, notre conscience
commence à fonctionner et nous demande de nous occuper de cet
objet volé. Si je ne fais qu’équilibrer mon budget, je raisonne ainsi :
« Cette montre coûte 500 francs et la voiture en coûte 10 000,
cet homme me doit donc 9 500 francs. En conséquence, je n’ai
pas besoin de m’occuper de ma conscience ; au contraire, je
devrais récupérer le solde. » Mais la comptabilité spirituelle
fonctionne différemment. Celle-ci requiert que j’oublie combien
autrui me doit et que je résolve le problème des 500 francs. Plus
encore, il me faut présenter des excuses à l’homme que j’ai volé,
lui disant : « Monsieur, je suis désolé. J’ai péché en volant ce
88 L'ÉCONOMIE DE DIEU

qui vous appartenait. Voici votre montre. Je vous la rends. » Je


ne dois souffler mot de la voiture ! Je n’ai aucun droit d’en faire
mention. Seul le Saint-Esprit a le droit de dire quelque chose à
cet homme. Le compte bancaire spirituel ne comprend qu’une
colonne, pas deux.
Par mes paroles, je souhaite vous communiquer une chose :
les discussions et les raisonnements appartiennent à la sphère
de l’intelligence, pas à celle de l’esprit.
Dans le but d’illustrer davantage ce point, supposons qu’à cet
instant le Saint-Esprit œuvre dans votre esprit, vous demandant
de répondre à l’appel du Seigneur. Mais de nombreuses raisons
assaillent vos pensées : « Qui s’occupera de ma femme ? De mes
enfants ? Comment faire face à leur éducation ? Ma mère est
encore parmi nous à l’âge de 80 ans. Il vaut mieux que j’attende
un petit peu. Après sa mort, je pourrai obéir à l’appel du
Seigneur. » Voici un exemple des raisonnements et des débats
mentaux de l’âme. Vous êtes logique et plein de raisons, vous
n’avez pas tort, mais l’appel du Seigneur demeure présent
profondément dans votre esprit.
Comprendre la différence entre l’âme et l’esprit est facile.
Toutefois, le vrai problème réside dans ce que tout notre être
reste fermé, car notre cœur n’est pas encore ouvert. De nouveau,
il est indispensable que nous ouvrions notre cœur. Lorsque nous
prenons soin de lui de manière à ce qu’il soit rendu pur et simple,
notre conscience devient très perspicace et nous fait connaître de
nombreuses accusations et offenses. Ensuite, celle-ci ne peut
devenir juste que si nous confessons en appliquant l’aspersion
du sang purificateur du Seigneur (Hé 9.14).
Une fois notre conscience purifiée, nous servons le Dieu vivant.
Notre Dieu est vivant, mais nous ne l’expérimentons pas en tant
que tel lorsque notre conscience est remplie d’offenses. Le cas
échéant, nous ne possédons alors que le nom de Dieu. Mais quand
notre conscience est libérée de toute offense par le sang
purificateur, nous sentons que Dieu est bien vivant. Parfois, il
nous semble qu’Il n’est ni très vivant ni très réel ; Il n’est qu’un
titre, DIEU, c’est tout ! À ce moment précis, notre conscience est
RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DU CŒUR 89

engourdie et remplie d’offenses ; nous devons remédier à cet état


au moyen de la confession et de la purification.
Ensuite seulement obtenons-nous une conscience pure. L’apôtre
Paul dit à Timothée qu’il servait Dieu avec une conscience pure,
c’est-à-dire avec une conscience non seulement purifiée, mais
aussi libérée de tout mélange ou de toute ombre (2 Tm 1.3).
Chaque accusation dans notre conscience rend celle-ci impure et
opaque, frustrant notre communion avec le Seigneur.
Une conscience pure est également une bonne conscience
(1 Tm 1.5, 19 et 1 P 3.16, 21), à la fois lavée et purifiée par le
sang. Elle est juste et transparente, débarrassée de toute ombre.
Se trouvant ainsi en excellent état, elle nous amène dans la
présence du Seigneur. Aucun obstacle ne se dresse entre nous et
Lui, car notre conscience a été lavée et purifiée.

RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DE LA COMMUNION

Une fois que nous avons résolu les problèmes de la conscience,


1 Jean 1.1-7 nous révèle que nous devons prendre soin de la
faculté de communion au sein de notre esprit. Notre bonne
conscience entretient la communion entre nous et le Seigneur.
Lorsqu’une offense surgit, celle-ci devient un obstacle et endom-
mage notre communion avec le Seigneur ; aussi, d’après 1 Jean
1.9, nous devons confesser nos fautes, nos erreurs et nos péchés
afin que le sang de Christ purifie notre conscience. Ensuite, toute
condamnation sera éliminée de notre conscience pour assurer une
communion sans entrave avec le Seigneur. À proprement parler,
notre communion dépend de notre prise en charge des problèmes
de notre conscience, et elle est maintenue par une conscience
pure. Par conséquent, nous pouvons dire que ces deux transac-
tions, relatives à notre conscience et à la communion, ne sont
qu’une seule entité, car en résolvant les problèmes de la première,
nous prenons soin de la seconde. La communion se poursuivra
tant que notre conscience demeurera libre de toute offense, mais
si elle s’interrompt, cela signifie que nous avons mauvaise
conscience. Lorsque cette dernière n’est pas pure et transparente,
la communion s’arrête et ne reprendra qu’une fois notre conscience
restaurée.
90 L'ÉCONOMIE DE DIEU

RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DE L’INTUITION

Nous souhaitons maintenant aborder le thème de l’intuition.


Au même titre que la communion suit la conscience, l’intuition
suit la communion. Si nous avons mauvaise conscience, la
communion s’interrompt, et parce qu’elle est ainsi brisée, l’intui-
tion ne peut pas fonctionner. Nous concluons donc que la
conscience est fondamentale. Une conscience transparente nous
amène dans la présence du Seigneur, puis dans une communion
vivante avec Lui. Celle-ci permettra ensuite à notre esprit de
ressentir aisément et directement la volonté de Dieu — ce qui
est la fonction même de l’intuition. Une telle fonction dépend
totalement d’une parfaite communion. Lorsque celle-ci est par-
faite, l’intuition opère normalement. Mais lorsque notre
communion avec le Seigneur est interrompue, l’intuition s’arrête
spontanément de fonctionner et ne peut être recouvrée que si la
communion est restaurée.
Dans 1 Jean 2.27, un terme très important est utilisé que la
plupart d’entre nous négligent. Ce verset nous indique que
l’onction demeure en nous. Cette onction est l’œuvre du Saint-
Esprit au sein de notre esprit, communiquant un sentiment
venant directement de Dieu. Nous appelons ce sentiment l’intui-
tion. Dans le premier chapitre de la Première épître de Jean,
nous voyons que la communion est maintenue par le sang. Le
second chapitre quant à lui nous révèle que l’intuition fonctionne
au moyen de l’onction intérieure du Saint-Esprit. Lorsque cet
Esprit nous oint en se mouvant dans notre esprit, nous éprouvons
un sentiment direct de l’intuition.
Par l’intuition de notre esprit, nous recevons la connais-
sance intérieure, différente de la compréhension mentale. La
connaissance intérieure naît dans notre esprit, alors que la
compréhension intellectuelle provient de notre intelligence. De
plus, la première précède toujours la seconde. En d’autres termes,
lorsque le Saint-Esprit oint notre esprit, nous recevons un
sentiment direct qui a sa source dans notre intuition. Par
l’intuition dans notre esprit, nous possédons la connaissance
intérieure, ressentant quelque chose qui nous vient de Dieu. Après
RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DU CŒUR 91

cela, notre intelligence nous aide à comprendre ce sentiment dans


notre esprit. Parfois, il est possible que nous sachions une chose
dans notre esprit sans être capable de la comprendre mentale-
ment. Il semble que nous utilisons une langue céleste pour
exprimer ce que le monde ignore. Notre intelligence fonctionne
dans le seul but d’interpréter la connaissance intérieure que notre
esprit ressent. Notre intelligence illuminée et renouvelée est
capable de traduire le sentiment de l’intuition de notre esprit.
Parfois, alors que nous lisons la Parole et prions le matin,
nous ressentons spontanément un fardeau dans les profondeurs
de notre esprit. Il est si profond et lourd que nous ne le
comprenons pas. Il nous faut à ce moment précis tourner les
yeux vers le Seigneur afin que nous puissions saisir ce fardeau.
Petit à petit au cours de la journée, notre intelligence commence
à percevoir ce qui se trouve dans notre esprit. Le matin, nous
avons ressenti un fardeau, ou une connaissance intérieure, par
l’intuition de notre esprit, et au fil du jour, nous en recevons peu
à peu l’interprétation dans notre intelligence.
Si nous récapitulons ce qui précède, nous réalisons que
1 Jean 1 révèle que la communion doit être entretenue, et
1 Jean 2, surtout le verset 27, indique que l’intuition doit être
activée ou ointe par le Saint-Esprit. Toutefois, la communion et
l’intuition dépendent toutes deux entièrement de la façon dont
nous résolvons les problèmes de notre conscience. Seule une
conscience transparente et pure ouvre le chemin à une commu-
nion parfaite avec le Seigneur. Tout ceci aboutit au
fonctionnement de l’intuition, car le Saint-Esprit possède alors
le fondement dont il a besoin pour Se mouvoir dans notre esprit
et pour l’oindre. Nous tenons à insister sur le fait que toutes ces
choses devraient devenir notre pratique quotidienne. Jour après
jour, nous devons prendre soin des problèmes de notre cœur, puis
de ceux de la conscience, pour entretenir la communion et
l’intuition dans notre esprit.
C HAPITRE N EUF

RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DE L’ÂME

Les problèmes que nous résolvons avec le Seigneur suivent


un certain ordre qui débute avec le cœur en tant que l’entrée et
la sortie de tout notre être. Ensuite, nous traitons avec notre
conscience, et, en dernier lieu, avec notre communion avec le
Seigneur. En effet, notre conscience pure et purifiée de toute
offense ouvre le chemin à une communion transparente avec Lui.
Ensuite, le bon fonctionnement de l’intuition, ou l’onction, se base
sur l’aspersion du sang, un principe que nous retrouvons même
dans les types de l’Ancien Testament. Le sang précède toujours
l’onction : l’aspersion du sang résout le problème de toutes les
choses négatives, après quoi l’onction du Saint-Esprit apporte
toutes les choses positives en appliquant en nous l’élément,
l’essence et la substance mêmes de Dieu. Le sang lave tout ce
qui est négatif, et l’onction transmet tout ce que Dieu est. Dieu
Lui-même est appliqué en nous par l’onction. Dans notre esprit,
celle-ci nous communique un sentiment direct de Dieu que nous
recevons par la fonction de l’intuition. Si nous considérons notre
expérience chrétienne, l’ordre exact de nos transactions avec le
Seigneur se présente ainsi : le cœur, la conscience, la communion
et l’intuition. Ces opérations purificatrices commencent par notre
cœur et se poursuivent avec notre esprit. Maintenant, considérons
comment résoudre les problèmes de l’âme.

RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DE L’INTELLIGENCE

L’intuition de notre esprit a besoin de notre intelligence.


L’intuition nous donne le sentiment de la connaissance inté-
rieure ; toutefois, recevoir un sentiment relatif aux choses
spirituelles est différent d’en saisir le sens. En effet, nous
94 L'ÉCONOMIE DE DIEU

ressentons les choses de Dieu dans l’esprit, mais nous les


comprenons dans notre intelligence. Souvent, nous savons qu’une
chose provenant de Dieu se trouve dans notre esprit, mais à
cause du problème de notre intelligence, nous sommes incapables
d’en interpréter le sens. Parfois, cela prend deux ou trois
semaines, voire plusieurs mois avant que nous soyons en mesure
de saisir le sentiment dans notre esprit. Nous réalisons quelque
chose sans toutefois savoir l’interpréter. Pour ce faire, nous avons
besoin de comprendre dans notre intelligence ce qui se trouve
dans notre esprit. Nous ressentons ce qui appartient à Dieu par
la fonction de l’intuition de notre esprit, et nous le comprenons
par la fonction de la compréhension dans notre intellect.
Voilà pourquoi Romains 12.2 révèle que nous devons être
renouvelés dans notre intelligence. Tout d’abord, ce verset nous
conseille de ne pas nous conformer au monde présent. « Ce
monde » dans la Nouvelle Version Segond Révisée est en grec le
mot « âge », qui est équivalent au terme français « moderne »
traduit ici par « présent ». L’âge est le cours de ce monde moderne
ou présent. L’histoire mondiale se subdivise en différentes
époques successives telles que le premier siècle, le deuxième
siècle, etc. Nous pourrions dire que chaque siècle est un « âge »
différent, et sans eux, le monde n’existerait pas. L’âge présent
est la partie du système de ce monde qui nous environne
aujourd’hui. Ainsi, lui être conforme signifie que nous sommes
modernes, et que nous suivons le courant du monde actuel.
Le verset se poursuit ainsi : « … mais soyez transformés par
le renouvellement de l’intelligence… » Si nous sommes préoccu-
pés par les choses du monde présent, notre intelligence ne
peut pas être renouvelée. C’est pourquoi tant de chrétiens
véritablement régénérés sont incapables de comprendre les choses
spirituelles. Ils sont devenus trop modernes. Nous devons
abandonner le monde présent. Si nous y sommes conformés, nous
ne serons jamais transformés par le renouvellement de notre
intelligence.
Dans la mesure ou l’intelligence fait partie de notre âme, c’est
en cette dernière que la transformation a lieu. Nous avons été
régénérés dans notre esprit ; toutefois, notre âme demeure un
RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DE L'ÂME 95

problème. Nous ne doutons pas de notre régénération, car le


Seigneur est en nous en tant que la vie éternelle, et le
Saint-Esprit demeure dans notre esprit. Notre esprit fut vivifié
et régénéré par le Saint-Esprit avec Christ en tant que la vie.
Mais qu’en est-il de notre âme ? Qu’en est-il de notre intelligence,
de notre volonté et de notre émotion ? Dans notre esprit, nous
sommes très différents des gens du monde, mais je crains que
dans notre intelligence, notre volonté et notre émotion, nous
soyons encore identiques à eux. La régénération a pris place dans
notre esprit, mais après cela, nous devons être transformés dans
notre âme.
Illustrons ce fait par quelques exemples. Considérons les
vêtements que nous portons. Nombreuses sont les personnes qui,
quoique sauvées, pensent à la mode de la même façon que les
gens du monde. Elles s’habillent selon l’âge moderne, croyant
que tant qu’elles ne pèchent pas par leurs vêtements, cela ne
présente aucun problème. Mais ce n’est ici qu’une pensée humaine
et un concept naturel. Si ces personnes étaient transformées par
le renouvellement de leur intelligence, leurs pensées relatives à
leur habillement changeraient.
Considérons maintenant la question de nos dépenses. Dépensons-
nous notre argent différemment désormais que nous sommes
sauvés ? Je connais l’histoire de bien des chrétiens. Après leur
salut, ils continuent à utiliser leur argent de façon semblable
aux autres personnes du monde. Seulement lorsqu’ils aiment le
Seigneur davantage et Lui octroient la liberté d’œuvrer en eux,
ont-ils la possibilité d’être transformés dans la gestion de leurs
finances.
De la même manière, beaucoup de jeunes frères qui étudient
à l’université considèrent leurs études et leurs diplômes comme
le font les autres jeunes gens du monde. Toutefois, s’ils donnaient
de la place au Seigneur, et s’ils étaient transformés dans leur
âme par le renouvellement de leur intelligence, leurs pensées
concernant ces sujets différeraient. Cela ne veut pas dire qu’ils
abandonneraient leurs études, mais plutôt que leurs opinions et
concepts vis-à-vis d’elles seraient complètement modifiés. Ils
96 L'ÉCONOMIE DE DIEU

évalueraient leurs études et leurs diplômes d’un point de vue


différent.
Nos pensées concernant presque chaque sujet devraient changer.
Ce changement résulte de la transformation de notre âme par le
renouvellement de notre intelligence. Christ en tant que la vie
demeure dans notre esprit, mais Il doit dorénavant Se mouvoir
dans les parties intérieures de l’âme et les saturer de Sa personne.
Un tel processus transformera notre âme en Sa propre image.
Puis l’image de Christ se reflétera dans nos réflexions. Dans tout
ce que nous penserons et considérerons, notre intelligence renou-
velée exprimera l’image glorieuse de Christ. Alors, notre intellect
comprendra les choses spirituelles, et il lui sera facile de saisir
ce que nous ressentons dans notre esprit.
Une bonne traduction de Romains 8.6 serait rendue ainsi :
« fixer les pensées sur l’esprit, c’est la vie et la paix », ou encore
« les pensées fixées sur l’esprit sont la vie et la paix. » Le
chapitre 7 de Romains révèle que l’intelligence essaie d’agir
indépendamment ; à cause de cela, elle est constamment vaincue.
Toutefois, dans Romains 8, l’intelligence coopère avec l’esprit et
se fixe sur lui ; elle découvre une autre loi beaucoup plus
puissante et forte que la loi du péché mentionnée au chapitre 7 :
la loi de la vie de Christ qui demeure dans notre esprit.
L’intelligence n’essaie plus d’agir indépendamment, mais se fixe
désormais sur l’esprit habité par le Saint-Esprit, et non plus sur
la chair. Renouveler l’intelligence est une chose, mais la fixer
sur l’esprit, la faire y demeurer, et coopérer avec lui en est une
autre. Plus notre intelligence prend position pour notre esprit,
plus elle se trouve sous son emprise.
Du fait que notre intelligence prend parti pour l’esprit, celui-ci
la gouverne, la sature et devient « l’esprit de notre entende-
ment ». Cette expression utilisée dans Éphésiens 4.23 est ainsi
modifiée dans Romains 8.6 : « les pensées de l’esprit » (Darby).
Lorsque l’esprit contrôle et sature l’intelligence, il devient l’esprit
de l’intelligence. Considérons le contexte d’Éphésiens 4.23. Dans
le verset précédent, nous devons nous dépouiller du vieil homme,
puis dans le verset 24, nous devons nous revêtir du nouvel homme
(Darby). Nous voyons ici l’œuvre de la croix et de la résurrection.
RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DE L'ÂME 97

Se dépouiller du vieil homme résulte de l’œuvre de la croix, alors


que se revêtir du nouvel homme est le produit de la résurrection.
Entre ces deux extrémités, le verset 23 paraît, nous révélant que
nous devons être renouvelés dans l’esprit de notre intelligence. Un
tel renouvellement n’est possible que par l’œuvre conjointe de la
croix et de la résurrection. Il implique que notre intelligence
naturelle doit être éliminée, puis renouvelée en résurrection. La
mort à la croix n’est pas une fin ; elle est un processus qui
nous mène à la résurrection. Plus nous mourons à la croix, plus
nous sommes ressuscités. En étant crucifiés, non seulement les
choses négatives sont toutes anéanties, mais le chemin qui mène
aux choses positives s’ouvre. La mort de l’intelligence naturelle
conduit à une intelligence ressuscitée. Autrement dit, nous
obtenons un intellect renouvelé en résurrection. Cette intelligence
se trouve non seulement dans l’esprit, mais aussi sous son
emprise ; elle est remplie par et de l’esprit. Par conséquent, ce
dernier devient l’esprit de l’intelligence. Après ce processus, nos
facultés mentales seront non seulement renouvelées, mais aussi
rendues spirituelles, et elles comprendront ce qui appartient au
domaine spirituel. Une intelligence spirituelle interprète sans
encombre les sentiments spirituels de notre intuition.

RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DE LA VOLONTÉ

Supposons que notre intelligence renouvelée comprenne le


sentiment de l’intuition. La question suivante se pose alors :
aurons-nous la volonté d’obéir à ce que nous comprenons ? En
effet, nous pouvons très bien comprendre, et toutefois refuser
d’obéir. L’obéissance de notre volonté présente un autre problème.
Il est vrai que nous avons des difficultés à interpréter l’intuition
lorsque notre volonté désobéit. Le Seigneur est plein de sagesse
et fait toute chose sans jamais gaspiller. S’Il sait que nous n’avons
aucune intention d’obéir, Il ne nous donnera pas la possibilité de
comprendre l’intuition. Il nous laissera dans les ténèbres. Pour-
quoi agirait-Il différemment ? Notre compréhension doit être
soutenue par une volonté bien disposée, prête à obéir au Seigneur
(Jn 7.17). Lorsque nous sommes prêts à obéir, nous sommes
capables de comprendre.
98 L'ÉCONOMIE DE DIEU

Par exemple, certains frères et sœurs m’ont approché afin de


me poser une question, mais leur cœur était fermé, ne souhaitant
pas écouter ni comprendre ma réponse. Réalisant que leur
répondre ne serait qu’une perte de temps, je leur demandais
parfois : « Venez-vous à moi sérieusement ? Si je vous donne une
réponse, obéirez-vous ? » Généralement, ils répondaient : « C’est
possible, mais je n’en aurais peut-être pas l’envie. J’aimerais
surtout étudier le problème et découvrir de quoi il est question. »
La volonté doit se soumettre totalement, et plus encore, elle doit
s’harmoniser avec la volonté de Dieu (Lc 22.42 ; Jc 4.7 ; Ph 2.13).
Dieu nous a créé avec un libre arbitre. Il ne nous force jamais
à faire quoi que ce soit, mais nous donne toujours l’occasion de
faire un choix. Bien qu’Il soit grand et sage, Il ne nous force
jamais. S’Il devait employer la force, cela prouverait qu’Il est un
Dieu bien moindre. Satan quant à lui force les gens, et plus
encore, les séduit. Dieu ne ferait jamais une chose pareille. Dieu
nous dit : « Si cela te plaît, fais-le, sinon, ne fais rien. Si tu
M’aimes, fais-le, sinon, fais ce que tu veux. » Autrement dit, nous
devons exercer notre volonté. Sans cette coopération, Dieu fera
face à des difficultés pour accomplir certaines choses. Afin
d’exercer notre volonté, rendons-la soumise et disposée à obéir à
tout moment. Nous devrions soumettre et aussi harmoniser notre
volonté à celle de Dieu.
Lorsque nous traitons notre volonté de la sorte, elle est
transformée. Elle devient saturée de Christ en tant que notre
vie par la propagation du Saint-Esprit en nous, et ainsi, ceux
qui nous entourent perçoivent l’odeur de Christ et l’image même
de Christ dans notre volonté. Chaque décision prise exprimera
Christ. Il ne s’agit pas ici d’une supposition ou d’une simple
doctrine. Parfois, lorsque nous rencontrons des chers frères et
sœurs dans le Seigneur, nous percevons l’odeur de Christ dans
ce qu’ils disent, ce qu’ils choisissent ou décident. Ceci prouve
qu’ils ont été saturés de Christ en étant transformés dans leur
volonté et leur intelligence.

RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DE L’ÉMOTION

Le dernier problème qui se dresse contre nous est celui relié


RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DE L'ÂME 99

à nos émotions, source de tant de soucis. Nous savons tous que


presque toutes nos difficultés sont liées à nos émotions. C’est
pourquoi elles doivent être placées sous la maîtrise du Saint-
Esprit. Aussi, Matthieu 10.37-39 nous exhorte à aimer le Seigneur
plus que toute autre chose. Nous ne devrions pas aimer ce que
le Seigneur ne permet pas d’aimer. Nous voyons ici l’aspect
négatif de l’émotion : notre amour doit être réglementé par le
Seigneur. Mais du côté positif, nous devons toujours nous tenir
prêts à exercer notre émotion à suivre le bon plaisir du
Seigneur. Trop souvent nos émotions reçoivent la permission
du Seigneur sans toutefois être accompagnées par Son bon plaisir,
c’est-à-dire qu’Il nous permet d’aimer une chose dans laquelle
Lui-même ne trouve pas Son plaisir.
Un jour, une sœur se trouva dans une situation semblable.
Elle reconnaissait que le Seigneur permettait à ses émotions
d’agir d’une certaine façon, mais elle réalisait le mécontentement
du Seigneur. Elle se tourna vers Lui et Lui dit : « Seigneur, bien
que Tu m’aies permis cette chose, je ne choisirai pas de la
poursuivre, car, Seigneur, elle ne Te rend pas heureux. » Une
telle attitude est excellente. En agissant ainsi, cette sœur
expérimenta une douce communion et fut remplie de paix et de
joie. Elle apprit la leçon d’amener toutes ses émotions sous la
maîtrise du Seigneur et de Son bon plaisir. Parfois, le Seigneur
nous octroie la permission d’aimer une certaine chose, mais Il
ne nous accorde pas Sa joie. Plus nous aimons cette chose, moins
nous ressentons de joie, et cela devient une souffrance plutôt
qu’un plaisir. Une telle expérience prouve que nos émotions ne
sont pas en harmonie avec Dieu. Nous devons tous apprendre à
prendre en charge nos émotions en considérant le bon plaisir et
la joie du Seigneur. Si dans ce que nous recherchons, nous ne
ressentons pas la joie du Seigneur, détournons-nous d’aimer cette
chose.
Nombreux sont ceux qui ont entendu des messages relatifs
au passage de Matthieu 10.37-39, les exhortant à ne pas aimer
leurs parents, leurs frères et sœurs, ou eux-mêmes plus qu’ils
n’aiment le Seigneur. Mais ils n’ont aucune lumière quant à la
signification de ce passage. Ces versets signifient simplement
100 L'ÉCONOMIE DE DIEU

qu’ils doivent aimer toute chose sous la maîtrise du Seigneur et


de Son plaisir. Le Seigneur n’est ni petit ni cruel ; toutefois, nous
devons apprendre que tout ce que nous haïssons ou adorons, tout
ce que nous aimons ou n’aimons pas, doit être l’issue de la
permission du Seigneur avec Sa joie. Exerçons nos émotions suivant
celles du Seigneur. Sans cela, nous serons dans le tort et ne
pourrons jamais expérimenter Sa joie. Plus nous prenons notre
propre chemin, plus nous perdons notre joie. Nous ne sommes
plus en mesure d’échanger une communion douce, tendre et
profonde avec le Seigneur. Même si personne ne peut nous
condamner, et même si nous déclarons à tous que le Seigneur
nous a effectivement donné Sa permission, nous réalisons
cependant qu’elle n’est pas accompagnée de Sa joie.
Lorsque notre émotion est maintenue sous le gouvernement
du Seigneur, accompagnée de Son plaisir et de Sa joie, l’esprit
la sature. C’est alors que nous sommes transformés en l’image
même du Seigneur, d’un degré de gloire à un autre degré de
gloire.
En traitant des problèmes de nos cœur, conscience, commu-
nion, intuition, intelligence, volonté et émotion, nous mûrirons
et grandirons pour atteindre une pleine stature : la stature du
Seigneur. Il ne nous restera alors plus qu’à attendre Son retour
afin qu’Il transfigure notre corps. Si notre âme est transformée, la
puissance et la force de l’esprit satureront ensuite notre faible corps
mortel lorsque nous en aurons besoin. Non seulement serons-nous
régénérés dans notre esprit et transformés dans notre âme, mais
la vie divine saturera aussi notre corps mortel lorsque nous
éprouverons de la faiblesse physique. En fin de compte, au retour
du Seigneur, notre corps sera transfiguré, et tout notre être —
esprit, âme et corps — sera conforme à l’image glorieuse du
Seigneur. Nous serons alors témoins de l’application de la dernière
des trois étapes de la rédemption du Seigneur : (1) la régénération
de l’esprit, (2) la transformation de l’âme et (3) la transfiguration
du corps. À présent, nous nous situons dans le processus de
transformation.
Notre âme a besoin que nous menions à bien toutes ces
transactions relatives à notre intelligence, notre volonté et notre
RÉSOUDRE LES PROBLÈMES DE L'ÂME 101

émotion. Puisse le Seigneur nous venir en aide, car ce sont ces


transactions dont Ses enfants ont aujourd’hui besoin. Tous les
enseignements et tous les dons nous sont accordés par le Seigneur
dans ce but. Seulement si nous passons par le processus expliqué
dans les chapitres précédents, pourrons-nous devenir les matériaux
appropriés pour l’édification de l’église.
C HAPITRE D IX

CREUSER NOS PARTIES INTÉRIEURES


ET NOTRE PARTIE CACHÉE

Au cours de ce chapitre, nous découvrirons comment obtenir


l’écoulement de l’Esprit dans nos parties intérieures. Dans
Nombres, au chapitre 20, l’eau de la vie s’écoula du rocher frappé
qui typifie le Christ qui fut frappé et ouvert (1 Co 10.4). Puis au
chapitre 21, l’eau jaillit du puits creusé par le peuple de Dieu.
Ainsi, dans deux chapitres consécutifs du même livre, nous voyons
tout d’abord un rocher qui doit être frappé pour que de l’eau vive
s’en écoule, puis nous découvrons un puits qui doit être creusé
afin que de l’eau en jaillisse.
Si nous lisons les Écritures attentivement, nous réalisons que
le rocher et le puits sont tous deux un type de Christ, Le révélant
sous deux aspects différents. Le rocher typifie Christ à la croix,
frappé par Dieu afin que l’eau de la vie, c’est-à-dire l’Esprit de
vie, puisse jaillir et entrer en nous. Le puits quant à lui présente
un aspect différent. Alors que le rocher est Christ à la croix, le
puits représente Christ en nous (Jn 4.14). Du point de vue du
croyant, nous sommes concernés par le puits plus que par le
rocher, puisque Christ en tant que le rocher a déjà accompli Son
œuvre à la croix, libérant l’eau de la vie qui entra en nous.
Aujourd’hui plutôt, Christ en tant que le puits d’eau vive jaillit
incessamment des profondeurs de notre être, et pour en faire
l’expérience, c’est le creusage qu’il nous faut.
L’objectif de ce chapitre n’est pas de nous livrer davantage
d’enseignements, mais de nous encourager à nous approcher du
Seigneur afin que nous soyons creusés. Évitons de trop parler
de doctrines, de circonstances, de décisions futures ou d’être
guidés concernant la volonté du Seigneur. Passons plutôt par
104 L'ÉCONOMIE DE DIEU

le processus d’être creusés. Nous avons besoin de ce processus,


parce qu’au moment présent, je crois que la plupart d’entre nous
n’expérimentons pas encore le libre écoulement de l’eau vive.
Nos prières ne coulent pas librement. Nos témoignages sont
faibles, et de bien des façons, nous sommes vaincus et non pas
vainqueurs. Cela résulte du seul fait que l’écoulement de la vie
spirituelle, la fontaine d’eau vive, est bloqué en nous. Beaucoup
de saleté intérieure doit être retirée. Si vous me demandez
quelle est cette souillure, je vous répondrais que c’est celle de
notre conscience, de notre émotion, de notre volonté et de notre
intelligence. Notre cœur est encombré de beaucoup de saleté
qui doit être évacuée. Même notre esprit est entaché de souillure
dont nous devons nous préoccuper.

CREUSER LA CONSCIENCE

Que signifie cette « saleté » ? Elle signifie que notre conscience


n’est pas très pure. Il est possible qu’en ce moment même une
accusation pas encore confessée au Seigneur pèse sur notre
conscience. De telles accusations sont la saleté que nous devons
évacuer. Le manque de liberté que nous ressentons au-dedans
de nous provient des accusations de notre conscience. Que sont
ces accusations ? Vous seul pouvez le savoir et devez vous poser
la question. Vous savez ce qui en vous n’est pas en règle avec
autrui. Lorsque vous êtes en tort vis-à-vis d’une autre personne,
le reproche demeure. Lorsque vous refusez d’obéir au Seigneur,
ce refus devient un reproche dans votre conscience. Ensuite, vous
vous demandez pourquoi vous êtes lié et sans liberté. C’est
simplement parce que vous refusez d’acquiescer à la demande
du Seigneur. Votre désobéissance est immédiatement devenue
une accusation dans votre conscience qui, par conséquent, n’est
ni pure, ni libre de toute offense.
Afin d’expérimenter un écoulement intérieur libre de l’Esprit,
nous devons tout d’abord prendre en charge notre conscience et
la rendre pure. La saleté qui l’encombre ne peut être retirée
qu’en nous approchant du Seigneur plusieurs fois chaque jour.
Je propose que cette semaine nous allions tous au Seigneur de
nombreuses fois, même si c’est lorsque nous marchons dans la
CREUSER NOS PARTIES INTÉRIEURES 105

rue. Nous devons nous approcher du Seigneur afin d’être creusés


dans Sa présence. Avec l’aide du Saint-Esprit, extrayons toute
cette saleté.

CREUSER LE CŒUR

Après avoir pris en charge les accusations dans notre conscience,


il nous faut creuser toutes les choses que le Seigneur condamne
dans notre cœur. Rares sont les frères et sœurs dont le cœur est
pur dans leur recherche exclusive du Seigneur. D’une certaine
manière, nombreux sont ceux qui Le recherchent vraiment, mais
par ailleurs, ils poursuivent encore trop de choses autres que le
Seigneur et Sa voie. Lorsque cela arrive, le cœur devient
compliqué, impur et lié. De nouveau, nous devons aller dans la
présence du Seigneur pour retirer de notre cœur toutes les choses
qui ne sont pas Christ.
Vous vous demandez sans doute : « Quels sont les éléments
que je dois déloger ? » En ce qui vous concerne, le premier d’entre
eux est peut-être votre préoccupation d’être guidé par le Seigneur
à propos du futur. Vous ne devriez pas vous en soucier, car
l’avenir ne vous appartient pas, il se trouve entre les mains du
Seigneur. En fait, vous ne devriez avoir aucun avenir, car le
Seigneur Lui-même est votre unique futur ! Nous ne réalisons
pas à quel point notre cœur s’attache aux choses. Jadis, on
utilisait un papier adhésif très collant pour attraper les mouches.
Tout ce qui contactait ce papier y restait rivé. Notre cœur
ressemble à ce papier : il est extrêmement adhésif. Tout ce qui
touche le cœur y reste collé. Nous devons retirer tous ces éléments
agglutinés sur notre cœur. Apparemment, nous poursuivons tous
le Seigneur. Beaucoup d’entre nous vivent seulement pour le
Seigneur, ayant abandonné nos maisons et nos emplois. Jour
après jour, nous désirons que le Seigneur nous guide sans réaliser
les nombreuses choses qui compliquent notre cœur. Sommes-nous
capables d’abandonner ces choses ? Creuser notre conscience pour
extraire la saleté est facile, mais déloger ce qui salit notre coeur
n’est pas si simple. Dans bien des domaines, nous sommes doux
envers nous-mêmes, n’aimant pas fouiller notre cœur avec trop
d’acharnement. Retirer les accusations de notre conscience est
106 L'ÉCONOMIE DE DIEU

tâche aisée comparée au fait d’extraire de notre cœur les choses


que nous aimons. Mais notre progression est stoppée à cause de
ce qui nous tient à cœur. Voilà pourquoi les Écritures expriment
l’importance d’avoir une bonne conscience et un cœur pur. « Heu-
reux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu » (Mt 5.8).
Sans aucun doute, nous aimons le Seigneur et Le recherchons,
mais notre amour et notre recherche proviennent d’un cœur
compliqué. L’objectif et le but de notre cœur ne sont pas très
purs. Nous ignorons la quantité de buts qui encombrent notre
cœur : notre famille, notre travail, notre diplôme, l’année en
cours, l’année prochaine. Tant de choses demeurent encore dans
cette partie de notre être. Frères et sœurs, toute cette saleté
frustre l’écoulement de l’eau de la vie en nous et doit être délogée.
Le jour où nous avons reçu le Seigneur Jésus comme notre
Sauveur, Il est entré en nous en tant que le puits d’où jaillit
l’eau vive. Mais notre problème aujourd’hui réside en ce que trop
de souillure entache notre conscience et notre cœur.

CREUSER L’INTELLIGENCE

Lorsque quelqu’un creuse un puits profond, il découvre souvent


que la terre est formée de nombreuses couches superposées. À
une couche de terre légère succède une couche de terre dure,
puis une strate de pierre. Creuser à travers une couche pierreuse
est une tâche laborieuse. Cet exemple illustre les couches à travers
lesquelles nous devons creuser. La première couche est celle de
la conscience, la seconde est celle de notre cœur, et maintenant
nous parvenons à la couche de notre intelligence, remplie de
saleté. Nous ne réalisons pas la quantité de voyages imaginatifs
que nous faisons chaque jour. Non seulement rêvons-nous la nuit
pendant notre sommeil, mais nous continuons à rêver la journée
alors que nous sommes éveillés. Tout ce que nous imaginons sont
des rêves. Dans les chapitres précédents, nous avons abordé le
sujet de Satan qui voile nos pensées. Il accomplit cela en utilisant
notre imagination. Parfois, alors même que vous écoutez un
message, je ne sais pas où vagabondent vos pensées — elles sont
peut-être allées sur la lune. Apparemment vous opinez de la tête,
mais intérieurement votre intelligence imagine des choses dans
CREUSER NOS PARTIES INTÉRIEURES 107

l’espace. Au cours du message, vous entendez une voix, mais vous


ne recevez rien. Votre intelligence est voilée par votre imagina-
tion.
Nombreux sont ceux qui font le tour du monde en pensées.
En quelques secondes, certains traversent la planète. Ils attei-
gnent l’Extrême-Orient plus rapidement qu’un avion ! Tant
d’imaginations habitent notre intellect ! Alors que toute cette
saleté souille vos pensées, comment l’eau vive pourrait-elle couler
librement ? Puisque votre intelligence a ainsi été bloquée, l’eau
vive est aussi bloquée. Les monceaux de saleté sont les nombreu-
ses pensées, les imaginations et les rêves que nous devons
extraire avant que l’eau de la vie puisse couler librement.

CREUSER LA VOLONTÉ

Notre volonté est également salie. Rares sont ceux qui


obéissent au Seigneur absolument et constamment. Nous devons
devenir plus soumis dans notre volonté. Tant de fois nous
évitons de nous soumettre à l’arrangement souverain du Seigneur !
Parfois nous pensons que nous sommes plutôt obéissants au
Seigneur, mais lorsqu’Il nous place dans un environnement
particulier, nous sommes exposés. Se soumettre au Seigneur qui
est invisible est beaucoup plus facile que de se plier à des
personnes visibles. Nous disons : « Oh ! je suis soumis au
Seigneur ! Avec Lui je n’ai aucun problème, mais… » Il y a
toujours un « mais » ! « Face au Seigneur je n’ai aucun pro-
blème, mais avec l’église… je ne peux pas m’y soumettre ! » Le
Seigneur vous a placé dans votre église locale justement pour
briser votre volonté.
« Si mon mari était seulement un bon frère, je me soumettrais
à lui sans problème ! » Combien de fois, sœurs, ces pensées sont
survenues en vous ? Mais votre mari ne peut pas être un des
frères dont vous parlez en ces termes. Le Seigneur vous a donné
un mari parfait, juste celui dont vous avez besoin. Si vous aviez le
mari de vos rêves, vous ne seriez jamais exposée. De nombreu-
ses expériences et circonstances sont souverainement arrangées
par le Seigneur pour qu’elles nous exposent à Sa lumière, et que
nous réalisions à quel point notre volonté est entêtée. Vous
108 L'ÉCONOMIE DE DIEU

remarquez peut-être un certain frère qui est entêté, mais le fait


est que nous le sommes tous. Et vous-même êtes peut-être le
plus têtu de tous. Chacun de nous doit creuser sa volonté.
Acquérir de plus en plus de connaissance spirituelle est si facile
quand notre vie, notre nature ou notre tempérament ne sont
jamais changés, mais une telle situation est un échec ! Pour que
l’eau vive coule en nous, nous devons être creusés. Creuser est
notre responsabilité, alors que l’écoulement est celle du Seigneur.
Fouillons nous-mêmes nos parties intérieures.

CREUSER L’ÉMOTION

Après que nous avons extrait la saleté qui encombre notre


volonté, nous devons nous préoccuper de celle qui se trouve
dans nos émotions. Je ne sais comment illustrer à quel point
nos émotions sont gênantes. Le problème que posent nos
émotions n’appartient pas qu’aux sœurs, mais aussi aux frères.
Lorsque nous sommes émotifs, nous sommes préoccupés par
nous-mêmes et nous nous trouvons sous la maîtrise et l’escla-
vage de nos émotions. Si nous souhaitons passer du temps avec
le Seigneur et nous ouvrir à Lui, nous devons commencer par
creuser notre conscience, puis notre cœur, ensuite notre intel-
ligence, et enfin notre v o l o n t é . Nous parviendrons alors à
un point où nous réaliserons combien nous vivons encore selon
nos émotions. Il nous est si facile d’aimer une chose et d’en
rejeter une autre. Il nous est si facile de devenir ami avec un
frère et de le traiter en « ennemi » le jour suivant. Changer
notre volonté n’est pas aisé, à l’inverse de subir des changements
émotifs. Nos émotions sont plus variables que le temps.
Je vous donne ici plus qu’un message ! Mon fardeau profond
consiste à vous donner quelques instructions afin que vous vous
approchiez du Seigneur. Oubliez vos besoins, votre travail, votre
futur et vos circonstances. Recherchez uniquement la présence
du Seigneur, et demandez-Lui de vous mener dans Sa lumière.
Ensuite, suivez Sa lumière et retirez la saleté qui souille votre
conscience, votre cœur, votre intelligence, votre volonté et votre
émotion. Plus vous extrairez de saleté, plus vous serez rendus à
la vie. Vous serez remplis de vie, fortifiés et victorieux. Telle
CREUSER NOS PARTIES INTÉRIEURES 109

est la clé qui résoudra vos nombreux problèmes. Vous devez


entretenir l’écoulement de l’eau de la vie — c’est-à-dire la com-
munion de la vie s’écoulant librement en vous. Lorsque cette eau
vive coule sans obstacle en vous, la victoire est vôtre. Tous vos
problèmes sont alors résolus spontanément et même inconsciem-
ment. Bien que vous ne sachiez pas comment les résoudre, ils
sont résolus par l’écoulement de l’eau de la vie, la communion
de la vie. Ce flot de vie dépend entièrement de votre assiduité à
creuser vos parties intérieures.
Une telle extraction de la saleté ne s’accomplit qu’au moyen
de la prière. Nous devons passer de plus en plus de temps avec
le Seigneur et prier selon Sa direction intérieure. Alors qu’Il nous
guide, confessons et dégageons toute la saleté qui se trouve en
nous. J’ai l’assurance que toutes ces instructions sont claires ; il
s’agit maintenant que nous les mettions en pratique. Quelquefois,
nous avons besoin de prier avec d’autres, mais la prière qui creuse
notre être est plus efficace en privé. Il est extrêmement nécessaire
que nous passions plus de temps en privé avec le Seigneur. Toute
la saleté de notre conscience, de notre cœur, de notre intelligence,
de notre volonté et de notre émotion se retire au moyen de nos
prières. Vous vous excusez disant que vous êtes trop occupé. Mais
même si les tâches quotidiennes remplissent votre emploi du
temps, vous pouvez quand même toucher le Seigneur et retirer
la saleté. Souvent, alors que je travaille, je m’applique à creuser.
Apprenons à prier, à contacter le Seigneur et à extraire toute la
saleté intérieure.

CHANT
Oh ! source en moi jaillis !
Creuse, creuse, Seigneur,
Enlève tout obstacle,
Qu’en moi Ton flot s’écoule.
Christ le Rocher fendu ;
L’eau vivante s’écoule.
Mais au fond de mon cœur,
Il me faut du labeur.
110 L'ÉCONOMIE DE DIEU

Je creus’rai en priant
Pour enl’ver la saleté.
Oh ! l’Esprit libéré,
Le flot s’écoulera.
Nul besoin de fendre
De nouveau le Rocher.
Mais c’est au creusement
Que je m’adonne maint’nant.
En moi profondément
Que l’Esprit me remplisse.
Et que cette eau vivante
De mon cœur jaillisse.
Que rien ne fasse obstacle
Au passage de ce flot.
Creuse, creuse pour que le flot
Et Ta parole coulent.
Oh ! source en moi jaillis !
Creuse, creuse, Seigneur,
Enlève tout obstacle,
Qu’en moi Ton flot s’écoule.
C HAPITRE O NZE

DISCERNER ENTRE L’ESPRIT ET L’ÂME

« Mais l’homme naturel ne reçoit pas les choses de l’Esprit de


Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître,
parce que c’est spirituellement qu’on en juge » (1 Co 2.14).
Le mot « naturel » employé dans ce verset est extrêmement
important dans le texte grec et signifie « psychique ». En d’autres
termes, « l’homme naturel » peut se traduire avec justesse par
« l’homme psychique ». Dans ce passage des Écritures, le verset
suivant dévoile un autre genre d’homme : « L’homme spirituel,
au contraire, juge de tout... » (1 Co 2.15). L’homme naturel
apparaît dans le verset 14, et l’homme spirituel dans le verset 15.
Ceux-ci indiquent avec clarté que le premier homme ne peut pas
recevoir les choses de l’Esprit de Dieu, et que seul l’homme
spirituel est en mesure de les discerner.
« Alors Jésus dit à ses disciples : Si quelqu’un veut venir
après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix
et qu’il me suive. Quiconque en effet voudra sauver sa vie la
perdra, mais quiconque perdra sa vie à cause de moi la
trouvera. Et que servira-t-il à un homme de gagner le monde
entier s’il perd son âme ? Ou que donnera un homme en échange
de son âme ? » (Mt 16.24-26).
Le verset 24 met en évidence trois éléments : renoncer à
soi-même, se charger de la croix, et suivre le Seigneur, c’est-à-dire
le Christ dans le Saint-Esprit qui désormais demeure en nous.
Dans les versets 25 et 26, le terme grec traduit par « vie » est
identique au mot traduit par « âme ». Aussi, nous pourrions
écrire ce passage de la manière suivante : « Quiconque voudra
sauver son âme la perdra, mais quiconque perdra son âme à
cause de moi la trouvera. Et que servira-t-il à un homme de
112 L'ÉCONOMIE DE DIEU

gagner le monde entier s’il perd son âme ? Ou que donnera un


homme en échange de son âme ? » Nous devons perdre notre
âme. Autrement dit, nous devons renoncer à notre moi.
« Puis il dit à tous : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il
renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix et
qu’il me suive. Quiconque en effet voudra sauver sa vie la perdra,
mais quiconque perdra sa vie à cause de moi la sauvera. Et que
sert-il à un homme de gagner le monde entier, s’il se perd ou se
ruine lui-même ? » (Lc 9.23-25).
Ici, Luc ajoute une parole que Matthieu 16.24-26 ne mentionne
pas : l’expression « chaque jour ». Chacun doit se charger de sa
croix quotidiennement. Ces versets parlent aussi de « se perdre
lui-même » plutôt que de « perdre son âme ». Ceci prouve donc
que « l’âme » dont il est fait mention dans Matthieu correspond
à « lui-même » dans Luc.
« Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute,
vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur.
Prends garde à toi-même, de peur que toi aussi, tu ne sois tenté »
(Ga 6.1).
« Frères, que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec
votre esprit ! » (Ga 6.18).
« Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre
esprit ! » (Phm 25).
Dans ces versets, « votre esprit » se réfère à l’esprit humain.
« Et si Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à
cause du péché, mais l’esprit est vie à cause de la justice » (Rm
8.10).
« Et cela, pour que la justice prescrite par la loi soit accomplie
en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l’Esprit »
(Rm 8.4).
« Je dis donc : Marchez par l’Esprit, et vous n’accomplirez
point les désirs de la chair. Car la chair a des désirs contraires
à l’Esprit, et l’Esprit en a de contraires à la chair ; ils sont
opposés l’un à l’autre, afin que vous ne fassiez pas ce que vous
voudriez » (Ga 5.16-17).
La Nouvelle Version Segond Révisée écrit « Esprit » avec une
lettre majuscule, alors que le texte original grec l’écrit avec un
DISCERNER ENTRE L'ESPRIT ET L'ÂME 113

« e » minuscule. Cette expression fait en effet référence à notre


esprit humain.

RÉCAPITULATION DE L’ÉCONOMIE DE DIEU

Je souhaite de nouveau attirer votre attention sur l’économie


de Dieu et sur son objectif. Au cours des chapitres précédents,
nous avons vu très clairement que cette économie consiste à ce
que Dieu Se dispense en nous. Dieu accomplit cette économie par
le Père incorporé dans le Fils qui est Lui-même réalisé dans
l’Esprit. C’est-à-dire que le Père est dans le Fils, et le Fils est
dans l’Esprit. La Personne même du Fils ainsi que toute l’œuvre
qu’Il a accomplie sont maintenant toutes deux placées dans le
Saint-Esprit. C’est pourquoi le Saint-Esprit inclut Dieu le Père,
Dieu le Fils, les natures divine et humaine, la vie humaine du
Christ qui comprend la force d’endurer toutes les souffrances
terrestres, l’efficacité de la mort de Christ, la puissance de la
résurrection, l’ascension et l’intronisation. Tous ces éléments se
combinent ensemble dans le Saint-Esprit pour former un « mé-
dicament tout-inclusif ». C’est au moyen de ce Saint-Esprit qui
suffit à tout que la plénitude du Dieu trinitaire a été dispensée
en nous.
Cet Esprit tout-inclusif se trouve désormais dans notre esprit
humain. Dans l’Ancien Testament, le tabernacle ou le temple est
formé de trois parties : le parvis extérieur, le lieu saint et le
Saint des Saints. D’après cette figure, la gloire shekinah de Dieu
et l’arche se trouvent sans l’ombre d’un doute dans le Saint des
Saints. De cela, nous réalisons que la présence de Dieu et Christ
ne sont ni dans le parvis extérieur, ni dans le lieu saint, mais
dans le Saint des Saints. Les trois parties du temple correspon-
dent aux trois parties dont l’homme est composé : le corps, l’âme
et l’esprit. Le Nouveau Testament déclare que nous sommes le
temple de Dieu et que Christ est avec notre esprit : « Que le
Seigneur soit avec ton esprit » (2 Tm 4.22). Deux versets prouvent
que le Saint-Esprit œuvre aujourd’hui dans notre esprit : « L’Es-
prit Lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes
enfants de Dieu » (Rm 8.16), et : « Mais celui qui s’attache au
Seigneur est avec Lui un seul esprit » (1 Co 6.17). Le Seigneur
114 L'ÉCONOMIE DE DIEU

est l’Esprit ; chacun de nous possède un esprit ; et ces deux


esprits sont mélangés l’un avec l’autre pour ne former qu’un
seul esprit. Ceci prouve qu’aujourd’hui le Seigneur demeure dans
notre esprit. Si nous souhaitons pleinement jouir de Christ, nous
devons apprendre à discerner notre esprit. Voilà la raison précise
pour laquelle Hébreux 4.12 signale que notre esprit et notre âme
doivent être séparés l’un de l’autre. Hébreux nous exhorte
également à entrer dans le Saint des Saints, lequel correspond
à notre esprit. Pour que Christ devienne notre portion divine,
nous devons savoir comment entrer dans le Saint des Saints qui
est notre esprit.
Au cours des siècles passés, de nombreux livres furent rédigés
au sujet de l’Épître aux Hébreux. D’après nous, le meilleur de
ces ouvrages est celui d’Andrew Murray, intitulé Le voile déchiré
(la version originale anglaise s’intitule The Holiest of All, ce qui
signifie le Saint des Saints). Le titre est correct, car Hébreux
nous révèle comment nous pouvons entrer dans le Lieu le plus
Saint, notre esprit humain, où Christ demeure. Seulement dans
notre esprit, Christ est-Il tout pour nous.
Si nous souhaitons prendre part à Christ, il nous faut Le
localiser. Nous pouvons dire qu’Il Se trouve dans les lieux
célestes, ce qui est tout à fait juste, mais s’Il n’était que là,
comment pourrions nous jouir de Lui sur terre ? Loué soit notre
Seigneur, car Il est dans les cieux, et aussi simultanément dans
notre esprit. De la même manière, l’électricité qui atteint nos
maisons est identique à l’électricité du générateur loin de chez
nous. Romains 8.34 affirme que Christ est à la droite du Père
dans les cieux, et le même chapitre nous indique que ce Christ
est en nous (verset 10). Ainsi, un même chapitre révèle que
Christ est à la fois dans les lieux célestes et en nous. S’Il ne
se trouvait que dans les cieux, mais pas en nous, comment
pourrions-nous L’expérimenter et jouir de Lui ? Loué soit le
Seigneur ! Aujourd’hui, Christ est non seulement dans les cieux,
mais aussi dans notre esprit !
Ce Christ dans notre esprit est l‘objectif de l’économie de Dieu
selon laquelle Il Se dispense en l’homme en tant que le Dieu trinitaire
tout-inclusif. Le Christ qui demeure dans notre esprit est l’objectif
DISCERNER ENTRE L'ESPRIT ET L'ÂME 115

de cette économie. Chaque fois que nous nous tournons vers notre
esprit, nous y rencontrons Christ. Si, par exemple, on vient
d’installer l’électricité dans ma maison et que je souhaite
l’utiliser, que dois-je faire ? Je dois bien sûr me servir du
commutateur. Notre esprit humain est semblable à l’interrupteur
électrique. De nombreux chrétiens sont capables de réciter Jean
3.16, mais ignorent 2 Timothée 4.22 qui est tout aussi important :
« Que le Seigneur soit avec ton esprit. » Dieu nous a tant aimé
qu’Il nous a donné Son Fils unique, que nous avons reçu (Jn
1.12). Nous avons cru en Lui et L’avons reçu. Mais où est-Il ?
Dans quelle partie de notre être est-Il entré ? Ce trésor nous
habite depuis de nombreuses années ; toutefois, nous ignorions
qu’Il demeurait dans notre esprit. Mais aujourd’hui, nous pouvons
louer le Seigneur, car ce fait nous a été révélé : Christ, le Fils
unique de Dieu, vit dans notre esprit.

RENONCER À L’ÂME

Le Seigneur vit dans notre esprit. Mais celui-ci adhère fortement


à notre âme. C’est pourquoi l’auteur de l’Épître aux Hébreux
nous informe que la parole de Dieu doit séparer ces deux parties
de notre être. Au même titre que la mœlle se loge à l’intérieur
de l’os, et que nous devons briser celui-ci pour en révéler la
substance, notre esprit où Christ demeure est cloisonné dans
notre âme, de sorte que celle-ci doit être cassée pour que l’esprit
soit libéré. Pour cette raison, le Seigneur nous a exhorté maintes
fois à perdre notre âme et à renoncer à nous-mêmes. Dans les
quatre Évangiles, le Seigneur Jésus nous demande de perdre
notre âme, de la renier, et de renoncer à nous-mêmes, parce que
notre âme enferme notre esprit. Seulement en brisant et en
broyant les os et les jointures pouvons-nous atteindre la mœlle.
Le Seigneur et Sa grâce demeurent dans notre esprit, et ce n’est
qu’en cassant notre âme jour après jour que nous ouvrons le
chemin qui nous mène à Lui.
Qu’est-ce-que l’âme ? Comme nous l’avons fait remarquer
auparavant, elle est notre moi, qui est le centre même de l’être
humain. Le moi est l’être humain et doit être annulé par la croix.
Ne menons pas les autres à la croix, mais plaçons-y notre propre
116 L'ÉCONOMIE DE DIEU

âme. Si quelqu’un souhaite suivre Christ, il doit renoncer à la


vie de son âme et se charger de sa croix chaque jour. Nous devons
appliquer la croix à notre âme, pas uniquement hier ou au-
jourd’hui, mais jour après jour. Tant de chrétiens ne déploient
que leur ego. Du premier au dernier mot qui sort de leur bouche,
vous entendez seulement : « Moi… moi… moi. » Mais la réalité
de notre vie chrétienne devrait être que « ce n’est plus moi qui
vit, mais Christ, qui vit en moi. » Une telle expérience est possible
en ayant le moi crucifié et en ayant été placé sur la croix. Ayant
été crucifié et chargé de la croix, le « moi » n’existe plus. Lorsque
j’étais un jeune chrétien, le mot « moi » sortait souvent de ma
bouche. Mais loué soit le Seigneur, car désormais je n’ose plus utiliser
« moi » et préfère employer « nous ». Je ne parle plus uniquement
de « moi », mais de « nous », un pronom collectif qui inclut bon
nombre d’autres personnes et Christ.
Quiconque désire suivre Christ doit faire trois choses :
renoncer au moi, se charger chaque jour de sa croix, et suivre
Christ qui est à la fois dans les cieux et en nous. Le suivre est
facile quand nous renions tout d’abord notre âme et appliquons
la croix. Renoncer à notre âme signifie que nous nous détournons
de nous-mêmes et nous tournons vers l’esprit, dans lequel nous
rencontrons Christ. Pourquoi les quatre Évangiles exhortent-ils
à renoncer à l’âme, ce qui est un aspect négatif, alors que plus
tard les Épîtres nous enjoignent très positivement à vivre et à agir
dans l’esprit ? Simplement parce qu’aujourd’hui le Seigneur Jésus
et Sa grâce se trouvent dans l’esprit. Suivre Christ se fait dans et
par l’esprit. Dans cette réalité, nous voyons le but de l’économie de
Dieu ! Oh ! combien nous devons insister sur cet objectif de
l’économie de Dieu ! Nous devons tous réaliser clairement que le
dessein éternel de Dieu consiste à ce qu’Il Se dispense Lui-même
dans notre esprit. Il a déjà accompli cela, puisqu’Il est
maintenant dans notre esprit pour être notre vie et tout pour
nous. Cet Esprit merveilleux qui demeure dans notre esprit
satisfait tous nos besoins.

DEMEURER DANS L’ESPRIT

Après notre salut, nous avons reçu trop d’enseignements


DISCERNER ENTRE L'ESPRIT ET L'ÂME 117

religieux. Nous avons appris beaucoup de choses, entre autres,


que Dieu est le Créateur et que nous sommes Ses créatures ;
que nous devons craindre Dieu, Le servir, et Le satisfaire ; que
nous devons nous efforcer de faire le bien ; et que nous devons
agir de sorte à glorifier Son nom. Tels sont le genre d’enseigne-
ments que nous reçûmes. En eux-mêmes, ils ne sont pas faux ;
ils sont dans un sens plutôt bons, mais ils n’ont rien en commun
avec le but de l’économie de Dieu.
Beaucoup d’entre nous ont également reçus des enseignements
moraux nous enjoignant d’être bons, humbles, patients, agréables
et aimants, ou encore, de ne pas nous mettre en colère et
d’honorer nos parents. Si nous sommes un mari, nous devons
aimer notre épouse, et celle-ci doit se soumettre à nous. Tous ces
enseignements sont bons et moraux.
Mais voici ce que le Seigneur nous demande : « Demeurez en
moi et moi en vous. Je suis le cep et vous êtes les sarments. En
tant que sarments, il vous faut demeurer en moi. » Oubliez les
enseignements religieux ou éthiques. Souvenez-vous d’une seule
chose : vous êtes un sarment de Christ. Demeurez en Lui et
laissez-Le habiter en vous. Mais pour vivre en Lui, il nous faut
d’abord savoir où Il Se trouve. Et même, pour vivre dans une
maison, nous devons au préalable la localiser. Pouvons-nous
demeurer en Christ en demeurant dans notre intelligence ou
dans nos émotions ? Absolument pas ! Demeurer en Lui est en
effet possible seulement dans l’esprit où le Seigneur et Sa grâce
habitent. Autrement dit, pour résider en Christ, nous devons
discerner notre esprit. Une fois que nous demeurons en Lui dans
notre esprit, Il sera en mesure de nous posséder. Il aura alors
la possibilité de nous remplir et d’occuper tout notre être. Par
notre esprit, toutes Ses richesses seront œuvrées en nous, puis
nous porterons le fruit qui Le glorifiera. Ceci n’a rien de commun
avec un enseignement religieux ou moral ; ceci n’est autre que
la vie en Christ.
L’ouvrage présent n’a pas pour intention de fournir des
doctrines, ni de nous rendre plus religieux ou plus moraux. Au
contraire, ce livre est écrit pour nous aider à réaliser le dessein
éternel de Dieu de Se dispenser en nous en tant que notre portion
118 L'ÉCONOMIE DE DIEU

unique, notre vie et notre tout. Dorénavant, vivons par Lui et


jouissons de Lui comme étant tout pour nous. Où se trouve la
clé, c’est-à-dire, le but de l’économie de Dieu ? Elle est placée dans
notre esprit. Notre Dieu merveilleux, tout-inclusif et illimité S’est
restreint à demeurer dans notre esprit. Nous sommes si petits
et limités, mais pourtant Dieu est en nous, vivant dans notre
esprit. Une telle réalité n’a rien en commun avec un enseigne-
ment religieux ou éthique ; elle est le Dieu trinitaire devenant
tout pour nous dans notre esprit. C’est pourquoi nous devons
apprendre à discerner cette partie de nous, à renier notre âme
sans cesse, et à nous tourner continuellement vers notre esprit.
Nous devons oublier ce qui nous entoure et demeurer en Lui, Le
laissant demeurer en nous. De là, le fruit que nous produirons
résultera de l’œuvre de la vie intérieure, qui n’est autre que
Christ dans notre esprit.
Un chrétien religieux prie au Seigneur de la façon suivante
lorsqu’il se lève le matin : « Seigneur, je Te rends grâces pour
ce jour qui débute. Aide-moi aujourd’hui à pratiquer ce qui est
bien et non ce qui est mal. Aide-moi à glorifier Ton nom et à
faire Ta volonté. Seigneur, Tu sais combien j’ai mauvais carac-
tère, assiste-moi afin que je ne me mette pas en colère. Seigneur,
qu’il est bon d’être humble et patient. Oh ! Seigneur, aide-moi à
posséder ces qualités ! » Nous n’avons peut-être pas prié exacte-
ment de cette manière ; toutefois, nous avons suivi le même
principe. Cette prière n’est pas spirituelle, mais religieuse et
morale. Comment devrions-nous donc prier le matin ? Je vous
suggère de le faire comme suit : « Seigneur, je Te loue. Tu es le
Seigneur merveilleux avec le Père et l’Esprit. Oh ! combien cela
est glorieux ! Ton Esprit demeure dans mon esprit ! Seigneur,
je tourne mon regard vers Toi, Te contemple et T’adore ! Je Te
rends grâce et Te loue ! Je communie avec Toi ! » Oubliez la
religion et les bonnes actions. En agissant ainsi, vous passerez
toute votre journée dans les cieux ! Il est inutile de vous
préoccuper de faire attention, de ne pas vous presser ou de ne
pas vous mettre en colère. Priez simplement : « Seigneur, je ne
sais pas ce que sont la colère, l’humilité, la patience ou quoi que
ce soit d’autre ; je ne connais que Toi, le Christ glorieux, le Christ
DISCERNER ENTRE L'ESPRIT ET L'ÂME 119

tout-inclusif ! » Communiez avec Lui, louez-Le, chantez « Allé-


luia ! » Ensuite, la victoire sera vôtre. Ce soir-là, lorsque vous
participerez à la réunion de l’église, vous serez assis dans les
lieux célestes. Il vous sera si facile de libérer votre esprit et celui
des autres. Tel est le but de l’économie de Dieu !
Assumez la responsabilité de ne pas manquer ce but. Je viens
de déployer devant vous la carte qui vous indique avec des
instructions très claires le chemin à suivre. Il n’y a pas de raison
de vous égarer. À quoi bon voyager en charrette à l’époque
présente, lorsque vous pouvez prendre l’avion, ou même la fusée ?
Cette fusée se trouve dans votre esprit ! Lorsque vous vous
tournez vers votre esprit, c’est tellement mieux que d’être assis
dans le plus récent modèle de voiture ! C’est comme si vous étiez
dans une fusée ! Vous avez l’impression de vous trouver au
troisième ciel, transcendant au-dessus de tout ! Il ne s’agit pas
ici d’une plaisanterie. Un vrai chrétien devrait faire des expé-
riences de Christ aussi merveilleuses. Lorsqu’une situation vous
est insupportable et que l’éliminer est au-dessus de vos forces,
tournez-vous vers l’esprit et contemplez Jésus. De cette façon,
vous vous élèverez bien au-dessus de la situation, transcendant
et victorieux. Toute chose sera sous vos pieds.
Souvent, j’ai éprouvé des difficultés, ne sachant quoi faire ni
quelle décision prendre. Plus j’analysais la situation, plus je
devenais confus et compliqué. Alors, je déclarais : « Seigneur, je
souhaite oublier tout cela. Je veux revenir à mon esprit et poser
mes yeux sur Toi. » Oh ! que la lumière est glorieuse chaque fois
que nous réagissons ainsi ! Le Christ tout-inclusif Se trouve à
notre portée immédiate dans notre esprit. Le secret est que nous
demeurions en Lui et Lui en nous. Une fois que nous discernons
notre esprit, nous pouvons demeurer en Lui et découvrir qu’Il
est le Dieu trinitaire tout-inclusif. Il est l’Esprit merveilleux,
tout-inclusif et qui suffit à tout, demeurant dans notre esprit.
Chaque fois que nous revenons à notre esprit pour Le contacter,
nous marchons dans la lumière, dans la vie, dans la puissance.
Nous sommes dans les cieux, avec le Dieu trinitaire, et Lui-même
est avec nous. Combien cette réalité est glorieuse ! Ces paroles
ne sont pas qu’un enseignement, mais le témoignage véritable de
120 L'ÉCONOMIE DE DIEU

ce dont je jouis et je fais sans cesse l’expérience. Apprenez à


avoir pour objectif le but de l’économie de Dieu et à ne jamais
vous en détourner. Soyez toujours vigilants pour garder ce but
en vue, renonçant à votre âme et exerçant votre esprit afin d’avoir
de la communion avec Lui, de placer vos regards sur Lui, de Le
contempler, et de Le refléter jour après jour.
C HAPITRE D OUZE

L’HOMME ET LES DEUX ARBRES

Les soixante-six livres qui composent les Saintes Écritures


nous révèlent le dessein éternel de Dieu, Son économie. Au tout
début, la Bible dépeint Dieu créant l’homme en tant que le centre
de toute la création, et dans le but qu’il L’exprime. Dans
l’économie de Dieu, l’homme, le centre de l’univers, était destiné à
manifester Dieu.

L’HOMME NEUTRE FUT PLACÉ ENTRE DEUX ARBRES

Au commencement de la Parole de Dieu, nous voyons deux


arbres : l’arbre de vie et l’arbre de la connaissance du bien et
du mal (Gn 2). Si nous voulons comprendre le plan de Dieu selon
les Écritures, nous devons percevoir clairement ce que sont ces
deux arbres et ce qu’ils représentent. Après que Dieu créa
l’homme, Il le plaça devant ces deux arbres. La vie entière de
cette créature fut présentée comme dépendant uniquement de
son choix de se rassasier à l’un ou l’autre de ces arbres. Si
l’homme faisait un choix approprié vis-à-vis de ces deux arbres,
il aurait la vie ; sinon, il recevrait la mort. C’était une question
de vie ou de mort. La manière dont l’homme vivrait et se
comporterait après sa création dépendait entièrement du choix
qu’il ferait. Dieu prévint l’homme très clairement : s’il prenait
part à l’arbre de la connaissance du bien et du mal, il mourrait ;
mais s’il mangeait du premier arbre, l’arbre de vie, il vivrait.
Que signifient ces deux arbres ? Si nous considérons la
révélation de toutes les Écritures, l’arbre de vie signifie Dieu
Lui-même en Christ comme notre vie. L’arbre de vie symbolise
la vie de Dieu en Christ. Tant l’Ancien que le Nouveau Testament
présentent le Seigneur Jésus de nombreuses fois comme un arbre
122 L'ÉCONOMIE DE DIEU

ou une branche d’arbre. Dans Ésaïe, Jérémie et Zacharie, le


Seigneur porte le titre spécial de Branche. De même, bien des
arbres sont nommés dans les Écritures pour représenter Christ
en tant que notre portion et notre jouissance. Par exemple, le
Seigneur Jésus est comparé à un pommier dans le second chapitre
du Cantique des Cantiques : « Comme un pommier au milieu
des arbres de la forêt, tel est mon bien-aimé parmi les jeunes
hommes. À son ombre (celle du pommier), j’ai désiré m’asseoir,
et son fruit est doux à mon palais. » Nous pouvons nous asseoir
à Son ombre et jouir de toutes Ses richesses indiquées par les
fruits de l’arbre. Un autre exemple de Christ en tant qu’arbre
se trouve dans Jean 15 : « Je suis le cep, vous êtes les
sarments… »
Que signifie le second arbre, celui de la connaissance du bien
et du mal ? Il représente nul autre que Satan, la source de la
mort, et vous fait périr. Le premier arbre est source de vie,
alors que le second est source de mort. Dans tout l’univers,
Dieu seul est l’origine de la vie et Satan seul est source de la
mort. Le Psaume 36.9 déclare que Dieu est la source même de
la vie : « Car par devers toi est la source de la vie » (Darby).
Alors que Hébreux 2.14 indique que Satan est la source de la
mort : « … celui qui avait le pouvoir de la mort… » D’après ce
passage, Satan détient le pouvoir de la mort. Ainsi, depuis la
commencement des temps, ces deux arbres représentent deux
sources : la vie et la mort.
Au commencement, nous voyons trois partis : Dieu, l’homme
et Satan. L’homme, créé par Dieu dans l’innocence, occupait une
position neutre envers la vie et la mort. Puisqu’il lui était possible
d’obtenir l’un ou l’autre, il se trouvait sur un terrain neutre.
Mais Dieu était placé sur le terrain de la vie, et Satan sur celui
de la mort. Ainsi, l’homme était neutre par rapport à Dieu et à
Satan. Dieu avait l’intention que l’homme innocent et neutre Le
prenne en lui afin que tous deux soient mêlés pour ne devenir
qu’une seule entité. De cette façon, l’homme contiendrait Dieu
comme sa vie même et L’exprimerait en tant que toute chose.
L’homme créé comme le centre de l’univers accomplirait alors le
but de manifester Dieu dans toute Sa plénitude. Toutefois, une
L'HOMME ET LES DEUX ARBRES 123

autre possibilité se présentait à l’homme. On pouvait l’inciter à


prendre part au deuxième arbre, la source de la mort, auquel
cas il deviendrait mélangé à cet arbre. Puissent nos yeux être
ouverts et voir que dans tout l’univers, il n’est pas question de
morale et de bonté, mais de recevoir Dieu comme la vie ou Satan
comme la mort. Nous avons besoin d’être délivrés d’une compré-
hension éthique et morale de l’univers. Il est question ici non
pas de pratiquer le bien ou le mal, mais de recevoir Dieu en tant
que la vie ou Satan en tant que la mort. Il est crucial que nous
voyions ces trois personnes dans l’univers ! Dieu Se tient d’un
côté comme source de la vie représentée par l’arbre de vie ; Satan
se tient de l’autre comme source de la mort représentée par
l’arbre de la connaissance. Entre les deux, Adam occupe une
position neutre, ayant deux mains avec lesquelles il peut recevoir
soit Dieu à sa droite, soit Satan à sa gauche.

L’HOMME CORROMPU PAR L’ARBRE DE LA MORT

Comme nous le savons, Adam fut malheureusement incité à


prendre part à la deuxième source, l’arbre de la connaissance.
En cela, il fit plus que d’agir mal. Ce qu’il fit était beaucoup plus
grave que de transgresser la loi et l’ordonnance de Dieu. En
absorbant le fruit de l’arbre de la connaissance, Adam reçut Satan
lui-même en lui. Adam ne prit pas une branche de l’arbre, mais
le fruit de l’arbre, qui contient la puissance de reproduction de
la vie. Par exemple, lorsque vous plantez une pêche dans le sol,
peu après, un petit pêcher commence à germer. Ce « sol »
représente Adam. Lorsqu’il prit en lui le fruit de l’arbre de la
connaissance, il reçut Satan qui commença alors à pousser. Ce
fait est primordial ! Peu de chrétiens réalisent l’étendue de la
chute d’Adam. Le fruit de Satan fut planté en Adam comme une
semence dans la terre ; ensuite, Satan grandit en Adam, devenant
une partie de lui.
Tâchons de découvrir maintenant dans quelle partie d’Adam
Satan entra. Satan non seulement entra en lui lorsque celui-ci
tomba dans le jardin, mais il demeure encore à ce jour dans la
race humaine. Dans quelle partie de l’homme est-il logé ? Comme
nous l’avons vu précédemment, nous sommes formés de trois
124 L'ÉCONOMIE DE DIEU

parties : l’esprit, l’âme et le corps. Observez bien cette scène.


Lorsqu’Adam prit part au fruit de l’arbre, dans quelle partie de
son être Satan entra-t-il ? Dans son corps bien sûr, puisqu’il le
mangea. Bien que ce fait soit logique et rationnel, il nous faut
confirmer au moyen des Écritures que ce qui appartient à Satan
est véritablement entré dans notre corps. Romains 7.23 affirme :
« Mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre
la loi de mon intelligence…. » Cette « autre loi » n’est pas la
meilleure traduction. Cette portion devrait être traduite par « une
loi différente », c’est-à-dire, une loi d’une catégorie différente. Il
est possible d’avoir trois lois de la même catégorie : la première,
et deux « autres ». Mais le texte original grec, dans ce passage,
signale qu’il s’agit d’une loi d’une catégorie opposée. « Mais je
vois dans mes membres une loi différente (les membres désignent
les parties de notre corps) qui lutte contre la loi de mon
intelligence, et qui me rend captif de la loi du péché qui est dans
mes membres », c’est-à-dire dans les parties du corps.
Quelle est cette loi du péché ? Paul nous dit dans Romains
7.20 que ce n’est plus lui, mais le péché qui demeure en lui. Il
ajoute dans Galates 2.20 que ce n’est plus lui qui vit, mais Christ
qui vit en lui. Dans ces deux passages, nous observons un
contraste entre le fait que ce n’est plus lui qui vit, mais d’une
part le péché, et d’autre part Christ, qui vit en lui. Christ est
l’incorporation de Dieu, et le péché est celle de Satan. Le mot
« péché » dans Romains 7 devrait donc commencer par une lettre
majuscule, puisqu’il s’agit d’un terme personnifié. Le péché est
comme une personne, car il habite en nous et nous force à agir
contre notre gré (Rm 7.17, 20). Ce Péché est plus fort que nous.
Romains 6.14 nous annonce que « le péché ne dominera pas sur
vous ». Une meilleure traduction se lirait : « Car le Péché n’aura
pas autorité sur vous » ou encore : « Car le Péché ne régnera
pas en seigneur sur vous. » Si le Péché peut être un seigneur
sur nous, il doit être le malin, Satan. Par la chute, Satan entra
dans l’homme en tant que le Péché, et désormais, il le gouverne,
l’endommage, le corrompt et le domine. Dans quelle partie de
l’homme exerce-t-il ainsi son autorité ? Dans les membres du
corps de l’homme.
L'HOMME ET LES DEUX ARBRES 125

À l’origine, Dieu créa le corps humain bon, mais maintenant,


il est devenu chair. Le corps était pur puisqu’il fut créé bon, mais
lorsqu’il fut corrompu par Satan, ce corps devint chair. Paul nous
signale dans Romains 7.18 que « ce qui est bon n’habite pas en
moi, c’est-à-dire dans ma chair ». Par la chute, Satan vint habiter
dans notre corps, faisant de lui la chair, c’est-à-dire un corps
ravagé et endommagé.
L’Épître aux Romains utilise deux termes particuliers : « le
corps du péché » (6.6) et « le corps de mort » (7.24). Notre corps
porte cette première qualification, car le Péché se trouve en lui.
Le corps devint simplement la résidence du Péché qui est
l’incorporation de Satan. Quel est donc ce « corps de mort » ?
Satan, nous le savons, est la source de la mort et en détient le
pouvoir. Le Péché est l’incorporation de Satan, et la mort est le
résultat ou la conséquence de Satan. Ce corps corrompu et
transmuté est nommé le « corps du péché » et le « corps de mort »,
car il est devenu la résidence même de Satan. Le péché comme
la mort sont liés à Satan. Le « corps du péché » indique que
notre corps est pécheur, corrompu et esclave du Péché ; et le
« corps de mort » révèle que celui-ci est affaibli et rempli de mort.
Le corps est devenu un élément satanique et diabolique parce
que Satan y demeure. Toutes nos convoitises proviennent de cette
partie corrompue appelée chair. La Parole révèle ce fait dans
Galates 5.16 : « … les désirs de la chair. » La chair n’est autre
que le corps corrompu, rempli de désirs, et habité par Satan. À
présent, vous réalisez que la chute de l’homme est plus grave
qu’un simple méfait que l’homme commit envers Dieu, car il reçut
Satan dans son corps. Depuis le moment de la chute, Satan vit
dans l’homme. Voilà ce qui se passa lorsqu’Adam prit part à
l’arbre de la connaissance.
Puisque Satan et l’homme s’unirent par le biais du deuxième
arbre, Satan n’est plus hors de l’homme mais en lui. Le prince
de l’air, Satan lui-même, œuvre dans les fils de la rébellion (Ép
2.2). Il était heureux et s’enorgueillait de ce qu’il avait réussi à
vaincre l’homme. Mais Dieu, qui se trouvait encore hors de
l’homme, sembla lui répondre : « Je viendrai incarné. Si Satan
a pu s’œuvrer dans l’homme, alors j’entrerai dans l’homme et Me
126 L'ÉCONOMIE DE DIEU

revêtirai de lui. » Voyez-vous combien la situation est complexe ?


Dieu S’est effectivement revêtu de cet homme habité par Satan
lorsqu’il S’incarna. Lorsque Dieu S’incorpora dans l’être humain,
le genre d’homme dont il Se revêtit est celui qui fut corrompu par
Satan. Au moment de l’incarnation de Dieu, l’homme n’était plus
pur, mais perdu et perverti par Satan. Lisons maintenant Romains
8.3 : « … Dieu, en envoyant… son propre Fils dans une chair
semblable à celle du péché… » Ici, le verset parle correctement
de « chair du péché » et non pas de « chair pécheresse ». Lorsque
le Seigneur Jésus S’incarna dans la chair, Il le fit dans « une
chair semblable à celle du péché » ou « en ressemblance à la
chair du péché » (Darby). Le péché ne demeurait pas en Lui ; Il
n’en avait que la ressemblance. Le péché se trouvait dans l’homme
corrompu, mais le Seigneur Jésus était exempt de tout péché.
Dans l’Ancien Testament, le type du serpent d’airain élevé illustre
ce fait. Le serpent d’airain typifiait Christ (Jn 3.14). Lorsque
Christ était sur la croix, Il était un homme ressemblant au
serpent, qui n’est autre que Satan, le diable, l’ennemi de Dieu. Mais
lorsque Christ fut incarné pour être un homme, Il ressemblait à
la chair pécheresse, c’est-à-dire à Satan. Il nous est à tous très
difficile de comprendre cela, car c’est véritablement très compli-
qué. Résumons donc en quelques mots. L’homme fut créé pur,
mais un jour Satan entra en lui pour le posséder. Satan se sentait
alors très heureux, pensant qu’il avait réussi à prendre le pouvoir
sur lui. Puis Dieu Se revêtit de l’homme en qui Satan habite.

L’HOMME LIBÉRÉ DE L’ARBRE DE LA MORT

Dieu S’incarna en Se revêtant de l’homme habité par Satan,


puis Il l’amena sur la croix. Satan croyait être victorieux, alors
qu’en réalité il fournit à Dieu un moyen facile de le mettre à
mort. Par exemple, si une souris court librement dans une
maison, le propriétaire a beaucoup de mal à l’attraper. Mais s’il
prépare un piège et un appât, la souris sera tentée d’attraper
cet appât. Tout d’abord, la souris pensera avoir réussi à prendre
la nourriture, mais elle ne réalisera que trop tard qu’elle a été
prise au piège. Le propriétaire pourra à ce moment facilement
la tuer. De la même façon, Adam devint le piège qui servit à
L'HOMME ET LES DEUX ARBRES 127

attraper Satan. Celui-ci était cette méchante souris parcourant


librement tout l’univers. Lorsque Satan prit possession de
l’homme, il croyait à sa victoire, mais ignorait qu’il venait de
tomber dans un piège. Satan crut que l’homme était sa demeure,
mais ne sut pas qu’il était en fait un piège. Il pensait que l’homme
était sa nourriture, alors qu’il n’était en fait qu’un appât. En
prenant possession de l’homme, Satan fut piégé, puis emprisonné
en lui. Par la suite, le Seigneur vint, Se revêtant de l’homme
afin de l’amener à la croix et « d’écraser par sa mort celui qui
détenait le pouvoir de la mort » (Hé 2.14). L’homme était le piège
dans lequel l’ennemi fut attrapé. Au moyen de l’incarnation, Dieu
Se revêtit de l’homme corrompu et l’amena à mourir à la croix.
Au même moment, Satan qui demeurait dans la chair de cet
homme fut aussi mis à mort. C’est donc par cette mort à la croix
que Christ a détruit le diable. Voilà pourquoi Satan a peur de
la croix, et pourquoi le Seigneur nous demande de nous charger
de la croix. La croix est la seule arme en notre possession qui
nous permet de vaincre Satan.
Où se trouve Satan ? Il est en moi, dans ma chair. Mais où
est ma chair aujourd’hui ? Lisons Galates 5.24 : « … ont crucifié
la chair avec ses passions et ses désirs. » Ma chair, et Satan en
elle, sont sur la croix ; ainsi, Satan est mis à mort à la croix.
Loué soit le Seigneur ! Mais tout s’arrête-t-il là ? Non, l’enseve-
lissement suit la mort. Et même la tombe n’est pas une fin. Après
elle, il y a la résurrection. Israël entra dans la mer Rouge avec
Pharaon et son armée, mais fut ressuscité des eaux de la mort
sans Pharaon et son armée. Ces derniers furent ensevelis dans
l’eau de la mort. De même, Christ a amené l’homme et Satan
dans la mort et dans la tombe, puis en a fait sortir l’homme sans
Satan. Satan resta enterré dans la tombe. Désormais, cet homme
ressuscité est un avec Christ.

L’HOMME RESSUSCITÉ PAR L’ARBRE DE VIE

Quand avez-vous été régénéré ? En 1958 ? Pas du tout, cela


est bien trop tard ! Vous avez été régénéré par la résurrection
de Christ (1 P 1.3). Lorsque Christ ressuscita, nous aussi qui
aujourd’hui croyons en Lui fûmes ressuscités avec Lui. Éphésiens
128 L'ÉCONOMIE DE DIEU

2.5 et 6 nous prouvent ce fait, car Dieu « … nous a ressuscités


ensemble et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes en
Christ-Jésus ». Au moment de la résurrection de Christ, nous
avons tous été ressuscités ensemble avec Lui. Ceci doit nous
marquer profondément ! L’homme fut ravagé par Satan lorsque
ce dernier entra en lui. Mais Dieu, au moyen de l’incarnation,
Se revêtit de cet homme avec Satan en lui, et l’amena sur la
croix, le mettant à mort avec Satan et ensevelit cet homme dans
la tombe. Ensuite, Il amena l’homme dans la résurrection, et par
elle, l’homme et Dieu devinrent un. Par l’incarnation Dieu entra
dans l’homme, et par la résurrection tous deux devinrent un.
Aujourd’hui, Dieu Se trouve dans l’esprit de l’homme.
Réjouissons-nous, quoique sans exagérer. Pourquoi dis-je
cela ? Parce que nous devons nous charger de la croix chaque
jour. Dès que notre chair se détache de la croix, nous découvrons
que Satan vit de nouveau. Écrions-nous « Alléluia » parce que le
Seigneur est dans notre esprit, mais restons aussi sur le qui-vive,
car nous existons encore dans la chair. Lorsque la chair descend
de la croix, le diable est vivifié. Voilà pourquoi nous devons vivre
dans l’esprit incessamment et crucifier notre chair. Bien que
Satan eût pénétré dans la chair de l’homme au moment de la
chute, le Seigneur a résolu le problème de Satan. Et maintenant
le Seigneur vit en nous grâce à Sa résurrection. À partir de là,
notre responsabilité et notre devoir ne consistent pas à essayer
de pratiquer le bien. Le bien ne fera que nous tromper et nous
voiler. Suivons simplement le Seigneur dans notre esprit et
crucifions notre chair. En agissant ainsi, nous mettrons instan-
tanément Satan à mort. Apprenons à mettre en pratique ces deux
aspects : suivons le Seigneur dans l’esprit, puis mettons notre
chair à mort (y compris Satan) en la crucifiant.
Quel sera le résultat final ? Très simplement, nous trouverons
d’un côté la Nouvelle Jérusalem, et de l’autre, le lac de feu. La
Nouvelle Jérusalem est le Dieu trinitaire mélangé à l’homme
ressuscité, alors que le lac de feu est la destruction ultime de
Satan, le lieu réservé à Satan. Tout ce qui n’est pas relié au
Dieu trinitaire et à l’homme ressuscité rejoindra Satan dans le
lac de feu. On trouvera un seul arbre dans la Nouvelle Jérusalem :
L'HOMME ET LES DEUX ARBRES 129

l’arbre de vie. L’autre arbre aura trouvé sa place dans le lac de


feu. Telle est la conclusion ultime des Saintes Écritures. La Bible
commence avec trois partis, mais à la consommation finale, il
n’y aura que la Nouvelle Jérusalem avec le premier arbre en son
centre et l’homme ressuscité en tant qu’expression du Dieu
trinitaire. Le second arbre sera jeté dans le lac de feu. Tous les
hommes et toutes les choses qui sont liés au second arbre
partageront la destinée de Satan — dans ce lac de feu.
En conclusion, pour nous aujourd’hui, cette image signifie que
la vie chrétienne normale diffère de pratiquer le bien. Elle
consiste plutôt à prendre Christ et à vivre par Lui en mettant
constamment la chair et Satan à mort. En cela, nous suivons
Christ dans notre esprit et crucifions notre chair. Ensuite, le jour
viendra quand le Dieu trinitaire et l’homme ressuscité ne
formeront qu’une expression unique — la Nouvelle Jérusalem
dont l’arbre de vie sera le centre.
C HAPITRE T REIZE

LA CROIX ET LA VIE DE L’ÂME

Chaque chapitre de cet ouvrage traite d’aspects fondamentaux


de l’économie de Dieu et de son but. Ces enseignements sont très
importants et nous abordons avec eux les éléments de base de
l’économie de Dieu, non pas selon une approche doctrinale, mais
selon une approche fondée sur l’expérience. Dans Son économie,
Dieu désire Se dispenser en nous, ce qu’Il a déjà accompli en venant
habiter dans notre esprit. Le Dieu trinitaire S’est déjà dispensé en
nous. C’est avec cet objectif qu’Il nous créa tripartites, composés
d’un corps, d’une âme et d’un esprit. Cet homme tripartite est le
temple de Dieu, lequel comprend également trois parties : le parvis
extérieur, le lieu saint, et le Saint des Saints. Ce dernier est
l’endroit même où la gloire shekinah de Dieu et le Christ de Dieu
demeurent. Les trois parties de l’homme correspondent exactement
à celles du temple : le corps correspond au parvis extérieur, l’âme
au lieu saint et l’esprit au Saint des Saints. Aujourd’hui, en Christ,
Dieu vit dans notre esprit qui est le Saint des Saints.

LE DIEU TRINITAIRE SE PROPAGE DANS L’HOMME

Dans Son économie, Dieu Se dispense dans notre esprit en tant


que Sa demeure, et il y établit Sa résidence à partir de laquelle
Il Se propage dans tout notre être. Notre esprit est Sa maison, Sa
demeure, Son habitation, le lieu à partir duquel Il Se répand dans
notre être entier. En Se diffusant de la sorte, Il sature chaque
partie de l’homme avec Lui-même. En premier lieu, Il Se mélange
complètement avec notre esprit ; en second lieu, avec notre âme,
et enfin, avec notre corps. Il commence ce mélange en venant dans
notre esprit et en le régénérant. La régénération est simplement
la fusion de Dieu et de notre esprit. Après cette première étape,
132 L'ÉCONOMIE DE DIEU

si nous coopérons avec Dieu, nous offrant à Lui pour Lui donner
l’occasion, à partir de notre esprit, Il Se propagera dans notre âme
afin d’en renouveler toutes les parties. Il s’agit là de l’œuvre de
transformation de Dieu. Par elle, l’essence du Dieu trinitaire se
mêle à notre âme qui est notre personne même. Une fois que notre
âme est transformée en l’image du Seigneur, nos pensées, nos
désirs et nos décisions n’expriment plus que Lui.
En somme, le premier pas de Dieu consiste à régénérer notre
esprit ; ensuite, il fait un second pas en transformant notre âme ; et
en dernier lieu, il transfigurera, ou changera notre corps au moment
du second avènement du Seigneur. À cet instant précis, le Seigneur
imprégnera notre corps, et Sa gloire saturera tout notre être. Cette
transfiguration est la consommation finale du mélange complet de
Dieu avec nous. Ce jour-là, l’économie du Dieu qui Se dispense en
nous aura été pleinement accomplie. Puissiez-vous vous rappeler
ces trois étapes suivant lesquelles Dieu Se mêle à nous entièrement.
Le chant ci-dessous exprime cette consommation ultime.
Christ est mon espérance, en moi Il est la vie ;
Il m’engendra, me sauva, dès lors je vis par Lui.
Un jour, mon Seigneur viendra transfigurer mon corps,
Il veut le rendre glorieux, ôter sa mort.
Refrain
Reviens, reviens, reviens me glorifier,
Mon corps sera semblable au Tien, un corps transfiguré.
Reviens, reviens, reviens le racheter,
Toi, glorieuse espérance en moi,
Reviens me glorifier.
Christ est mon espérance, en moi Sa vie grandit ;
De Dieu la plénitude habite en mon esprit,
De jour en jour, Il S’unit et Se mélange à moi :
J’aurai part à Sa gloire quand Il viendra.
Christ est mon espérance, complète rédemption ;
Il remplira de gloire mon corps d’humiliation.
La création désire ce jour avec ardeur
Où seront manifestés les saints vainqueurs.
LA CROIX ET LA VIE DE L'ÂME 133

Christ est notre espérance, Il va nous glorifier,


À Sa gloire éternelle, Dieu nous a appelés.
En ce jour, nous Le verrons, nous serons comme Lui
Et nous serons pour toujours à Lui unis.
LES DEUX PARTIS QUI LUTTENT POUR POSSÉDER L’ÂME
Désormais, nous connaissons tous la triste histoire d’Adam.
Avant que le Dieu glorieux ait pu venir dans son esprit, Satan,
l’ennemi de Dieu, entra en l’homme. Le diable pénétra le corps
humain lorsqu’Adam mangea du fruit de l’arbre de la connaissance.
Depuis cette époque, le Péché personnifié demeure dans les
membres de notre corps et gouverne comme un maître illégitime,
nous forçant à faire les choses que nous haïssons. Il s’agit là du
péché mentionné dans les chapitres 6, 7 et 8 de Romains. Ce
péché n’est autre que le malin, le grand pécheur de tout l’univers :
l’ennemi de Dieu. Lorsqu’il entra dans notre corps, ce dernier
subit une transmutation, un changement de nature, et devint
chair. La chair constitue le corps corrompu, ravagé et endommagé,
occupé par Satan. Cette chair menace de dominer notre âme.
Au même titre que l’esprit devint la base à partir de laquelle
Dieu peut Se propager en nous, le même principe s’applique à
notre corps corrompu. La chair possédée par Satan devient le
tremplin à partir duquel il peut réaliser son œuvre diabolique.
Satan prend place dans notre chair afin d’influencer l’âme, puis
par elle, il rend l’esprit mort. L’œuvre satanique commence
toujours à partir de l’extérieur et progresse vers l’intérieur, alors
que l’œuvre divine débute toujours par le centre et se propage
vers la circonférence. Nous pouvons illustrer ce fait comme suit :
134 L'ÉCONOMIE DE DIEU

L’âme est incapable de résister à Satan qui est beaucoup plus


fort qu’elle. Avant notre salut, Satan avait déjà empoisonné notre
âme par la chair. Telle était notre condition. À l’écoute de l’Évangile,
notre intelligence et notre conscience furent illuminées, et notre
esprit devint contrit et brisé. Nous nous sommes alors repentis et
nous nous sommes ouverts au Seigneur, à partir de quoi Il entra
glorieusement dans notre esprit pour devenir notre vie dans le
Saint-Esprit. Bien que Satan ait pris pied dans notre chair afin
de lutter pour atteindre notre esprit, le Seigneur glorieux lutte à
partir de notre esprit pour Se propager vers notre chair.
Nous sommes des êtres très compliqués, car nous sommes
devenus un champ de bataille. Nous sommes le champ de bataille
universel, où la guerre universelle fait rage. Satan et Dieu, Dieu
et Satan se battent l’un contre l’autre en nous, jour après jour.
Satan se bat en direction du centre, et Dieu en direction de la
circonférence. Quelle est alors notre attitude ? Nous ne pouvons
plus être neutres : nous devons prendre parti pour l’un ou l’autre.
Dans notre corps se trouve l’ennemi de Dieu, et Dieu Lui-même
habite dans notre partie la plus profonde. Notre âme se trouve
entre ces deux partis. Satan demeure dans le corps corrompu,
Dieu vit dans l’esprit régénéré, et nous nous trouvons au milieu,
dans l’âme. Nous occupons une position très importante et respon-
sable, car nous avons le pouvoir de changer toute la situation.
Si nous prenons parti pour Satan, d’une certaine manière, Dieu
est vaincu. Bien sûr, rien ne peut vraiment vaincre Dieu, mais
en nous nous rangeant du côté de Satan, il semble que Dieu est
temporairement vaincu. Toutefois, si nous choisissons Dieu, le
résultat est glorieux et Satan subit une défaite cuisante.
Pour qui prendrez-vous parti ? Là réside le problème. Prenons
garde aux paroles du Seigneur : « Quiconque veut me suivre, qu’il
renonce à lui-même. » Renoncez à vous-même ! En d’autres
termes : crucifiez votre âme, car elle est votre moi. Nous devons
constamment renier notre moi, mettre à mort le moi, crucifier le
moi. Qu’arrive-t-il lorsque l’âme est crucifiée ? Une fois l’âme mise
à mort, Dieu et Satan restent seuls en jeu. En crucifiant notre
âme, nous détruisons le passage que l’ennemi voulait emprunter.
Satan demeure dans la chair parce qu’il est le Péché incarné
LA CROIX ET LA VIE DE L'ÂME 135

en elle, et notre moi vit dans l’âme. Le Péché et le moi sont liés
dans un mariage illégitime ; en fait, leurs noces eurent lieu il y
a bien longtemps. Tous nos problèmes intérieurs résultent du
fait que le « moi » est marié au Péché, et que tous deux sont
devenus un. Mais lorsque nous avons reçu le salut, Dieu, Christ
et le Saint-Esprit sont entrés dans notre esprit en tant que la
vie divine. Le Péché demeure dans la chair, le corps corrompu.
Le moi vit dans l’âme menacée ; et la vie divine et éternelle, la
vie agissante qui nous guide, habite dans notre esprit régénéré.
Vivre et marcher par la vie de l’âme signifie que nous agissons
par nous-mêmes, ce qui implique notre mariage avec Satan. Par
ce mariage, nous ne sommes pas libres, mais esclaves du malin,
le Péché. Le malin qui vit dans la chair se manifeste pour nous
détourner, nous vaincre et nous amener en captivité, nous
rendant misérables. Si toutefois nous renions notre âme, notre
moi, et vivons et marchons par l’esprit, Christ en tant que la vie
dirigera notre conduite et saturera tout notre être.

LA CROIX RÉSOUT LES PROBLÈMES DE L’ÂME

Une fois régénérés, nous ne devrions plus vivre, marcher et


agir indépendamment. Lorsque nous vivons par nous-mêmes,
nous demeurons sous l’esclavage de Satan. Peut-être pensez-vous
que vous ne vivez ni n’agissez par vous-même. À ce moment précis,
vous avez besoin de discerner la différence entre votre esprit et
votre âme. Vous réaliserez alors combien vous existez dans votre
âme. Vous dites ne pas vivre ni agir par vous-même.
Laissez-moi alors vous demander, par quoi vivez-vous ? Par la
chair ? Sans doute répondrez-vous par la négative. Vivez-vous
donc par l’esprit ? « J’en doute ! » répliquerez-vous. Si vous ne
vous conduisez ni par l’un ni par l’autre, par quoi vivez-vous ?
C’est par votre âme. Vous dites : « Je n’aime pas commettre des
péchés ; je n’aime pas être charnel ; je n’aime pas coopérer avec
Satan. J’aime Dieu. J’aime suivre le Seigneur et marcher sur le
chemin du Seigneur. J’aime ceci… j’aime cela… » Peu importe ce
que vous déclarez, il n’en demeure pas moins que vous restez
dans votre âme ! Dites au Seigneur où vous vous trouvez.
Vous-même doutez fort que vous êtes en esprit. Si vous n’êtes ni
136 L'ÉCONOMIE DE DIEU

dans l’esprit ni dans la chair, vous demeurez donc dans l’âme.


Loué soit le Seigneur, car vous n’êtes plus en Égypte, puisque
vous avez expérimenté la Pâque. Vous avez été délivré de
l’Égypte, mais vous n’avez pas encore pénétré le bon pays de
Canaan. Vous errez encore dans le désert de votre âme.

(1) L’amour humain


Nous abordons maintenant le sujet du discernement entre
l’esprit et l’âme. Comment savoir si nous sommes dans l’un ou
dans l’autre ? Comment diviser l’esprit de l’âme ? Voyons ce que
révèle la Parole du Seigneur :
« Celui qui aime père ou mère plus que moi n’est pas digne
de moi, et celui qui aime fils ou fille plus que moi n’est pas
digne de moi, celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas,
n’est pas digne de moi. Celui qui aura gardé sa vie la perdra, et
celui qui aura perdu sa vie à cause de moi la retrouvera »
(Mt 10.37-39).
Le terme « vie » dans ce verset est d’après l’original grec
identique au mot « âme ». Ici, se charger de la croix fait référence
à notre amour envers ceux qui nous sont chers. L’amour humain
appartient à l’âme, et il doit passer par la croix. Jusqu’à quel
point aimons-nous notre famille ? Si nous souhaitons apprendre
à discerner entre l’esprit et l’âme, considérons notre amour. De
quelle manière aimons-nous nos parents, nos enfants, notre mère
ou notre père ? Comment aimons-nous notre frère ou notre sœur ?
C’est la Parole de Dieu, et non moi, qui soulève ces questions.
Nous parvenons à discerner entre l’âme et l’esprit après avoir
vérifié si notre amour est humain et naturel. L’amour naturel
doit être crucifié. Le Nouveau Testament exhorte les maris à
aimer leur femme, les femmes à se soumettre à leur mari, les
parents à prendre soin de leurs enfants, et les enfants à honorer
et à respecter leurs parents. Toutefois, ces attitudes doivent
découler de la vie de résurrection ! La croix doit supprimer les
affections naturelles, l’amour naturel et les relations naturelles.
Après la crucifixion, nous serons en esprit, dans la vie de
résurrection. Nous vivrons selon la vie de résurrection, c’est-à-dire
dans la vie spirituelle, et non plus dans la vie naturelle. Combien
LA CROIX ET LA VIE DE L'ÂME 137

notre âme a été brisée se mesure par l’étendue du traitement


que notre amour et notre affection naturels ont subi au moyen
de la croix. Une fois l’amour naturel supprimé par la croix, nous
perdons la vie de notre âme.
De plus, pour perdre la vie de notre âme en crucifiant l’amour
naturel, nous devons apprendre à haïr.
« Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa
mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs, et même
sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte
pas sa croix et ne me suit pas, ne peut être mon disciple »
(Lc 14.26-27).
De nouveau, le terme « vie » dans ce passage est d’après le
texte original grec identique au mot « âme ». Non seulement
aimons-nous ceux qui nous sont chers, mais nous nous aimons
nous-mêmes, nous aimons notre âme. Se charger de sa croix est
relié à l’amour de soi. « Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait
pas… » Qui haïssons-nous dans ces versets ? Nos ennemis ? Au
contraire, nous sommes exhortés à aimer nos ennemis et à
haïr notre âme, notre moi. Se haïr soi-même dépend de la perte
de notre âme. Lorsque nous nous haïssons, nous sommes
capables de crucifier le moi de notre âme.

(2) L’amour pour le monde


« Puis il dit à tous : Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il
renonce à lui-même, qu’il se charge chaque jour de sa croix et
qu’il me suive. Quiconque en effet voudra sauver sa vie la perdra,
mais quiconque perdra sa vie à cause de moi la sauvera. Et que
sert-il à un homme de gagner le monde entier, s’il se perd ou se
ruine lui-même ? » (Lc 9.23-25).
« Souvenez-vous de la femme de Loth. Celui qui cherchera à
préserver sa vie la perdra, et celui qui la perdra la retrouvera »
(Lc 17.32-33).
Dans tous ces versets, de nouveau, le mot « vie » est en grec
identique au terme « âme ». Ces passages indiquent que l’âme
joue fortement dans l’amour que nous éprouvons envers le monde.
Pour abandonner l’amour du monde et des choses qui lui
appartiennent, nous devons résoudre le problème de notre âme.
138 L'ÉCONOMIE DE DIEU

Lorsque notre âme est crucifiée, nous abandonnons le monde.


Ces versets révèlent qu’il existe un lien entre l’amour pour le
monde et l’âme.
« Souvenez-vous de la femme de Loth ! » Il s’agit ici d’une
femme et non d’un mari ! Cette histoire est celle d’une épouse
attachée aux choses du monde. Le Seigneur nous conseille ici
d’être prudents, car si nous aimons le monde et les choses qui
sont dans le monde, nous perdrons notre âme. Perdre son âme
est ici au sens négatif. Si au contraire, nous abandonnons l’amour
du monde, nous perdrons notre âme dans son sens positif. Frères
et sœurs, notre amour pour le monde est la jauge qui nous permet
de juger où se trouve notre âme.

(3) La vie naturelle


« En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé ne
tombe en terre et ne meurt, il reste seul ; mais s’il meurt, il
porte beaucoup de fruit. Celui qui aime sa vie la perdra, et celui
qui a de la haine pour sa vie dans ce monde la conservera pour
la vie éternelle » (Jn 12.24-25).
Ici, de nouveau, le mot « vie » signifie « âme ». En lisant
soigneusement ces versets et en y réfléchissant profondément,
nous verrons que l’âme est reliée à la vie naturelle et à la force
naturelle. Nous pouvons résoudre le problème de cette vie et de
cette force en perdant notre âme. Lorsque ces deux éléments
naturels sont mis à mort, notre âme est brisée. Comment donc
discerner entre l’âme et l’esprit ? Simplement en amenant notre
vie même à la croix et en nous mettant sous l’effet de la mort.
L’âme est dupée par son apparence non pécheresse. Aussi,
apprenons à vérifier sans cesse où se trouve notre âme, en
appliquant la croix à notre moi.
Faisons l’hypothèse que je suis en communion avec un frère.
Comment pouvons-nous discerner si nous sommes en esprit ou
dans notre âme ? En nous chargeant de la croix, nous saurons
très clairement où nous nous situons. Ne raisonnons-pas, disant
que nous ne faisons rien de mal et, qu’au contraire, nous
pratiquons quelque chose de très bon, puisque nous avons de la
communion avec un frère. Oui, la communion est une bonne chose,
LA CROIX ET LA VIE DE L'ÂME 139

mais nous pourrions l’avoir tout à fait dans notre âme ! Lorsque
nous appliquons la croix à nous-mêmes, nous savons immédiate-
ment si notre communion prend place dans notre âme ou bien
dans notre esprit. N’essayons jamais de discerner entre l’âme et
l’esprit par le bien et le mal. Agir ainsi nous placera sans aucun
doute dans les ténèbres. La croix est le seul moyen nous
permettant de connaître la différence entre l’âme et l’esprit.
Déterminons si nous nous trouvons dans l’âme ou dans l’esprit
en vérifiant si nous sommes à la croix. Y a-t-il un élément
d’intérêt propre ou d’égoïsme dans mes activités ? La croix a-t-elle
supprimé mes intérêts propres et mon égocentrisme ? Vérifiez
pour voir où vous vous situez en vous posant ces questions. Toutes
vos décisions et tout ce que vous entreprenez doivent subir la
crucifixion et non pas répondre à la norme du bien ou du mal.
Au cours de toutes vos conversations, votre moi est-il crucifié ?
N’analysez pas en vous demandant si oui ou non vous êtes en
esprit ou dans votre âme. Ne cherchez pas à considérer la
profondeur de votre sentiment, déduisant que si votre sens
intérieur n’est pas très profond, vous devez être dans votre âme,
et dans le cas contraire, que vous êtes certainement en esprit.
Analyser de la sorte vous rendra vraiment confus. Une seule
question vous servira à voir clair : « Ai-je été crucifié ? » En
d’autres termes : « Ai-je renoncé à moi-même ? Me suis-je chargé
de la croix et ai-je suivi le Seigneur dans mon esprit ? » Lorsque
nous renions notre moi en nous chargeant de la croix, Christ le
Seigneur peut occuper toute la place en nous et il nous est facile
de Lui obéir.
L’enseignement du Nouveau Testament aborde le sujet du
châtiment, mais la croix occupe beaucoup plus de place. Bien des
fois, le châtiment de Dieu œuvre conjointement avec la croix. Mais
n’attendons pas le châtiment de Dieu. Apprenons plutôt à nous
charger incessamment de la croix, puisque nous savons que nous
avons déjà été crucifiés avec Christ. Jour après jour, apprenons
la leçon de renoncer au moi, de prendre la croix et de ne laisser
aucune place à l’âme. En agissant ainsi, nous serons véritablement
un en esprit avec le Seigneur, puis Il gagnera du terrain en nous
afin de nous posséder et de nous saturer de Lui-même.
C HAPITRE Q UATORZE

LE PRINCIPE DE LA CROIX

Nombreux sont les chrétiens qui connaissent certains aspects


de la croix, sans pour cela voir clairement en quoi consiste le
principe de la croix. Quel est ce principe ? Les Écritures nous
révèlent que Dieu a deux créations dans l’univers. La première
s’appelle l’ancienne création, et la seconde, la nouvelle création.
Cette dernière naquit lorsque la première prit fin, et que quelque
chose de nouveau vint en existence. Seule la suppression de
l’ancienne création par l’œuvre de la croix pouvait ouvrir le
chemin à la venue de la nouvelle création qui, par la croix,
commença en résurrection.

LES ÉLÉMENTS QUI COMPOSENT


L’ANCIENNE CRÉATION

Quels sont les éléments constitutifs de l’ancienne création ?


Le premier d’entre eux comprend tous les anges et leur vie
angélique. Ensuite, il y a l’homme et sa vie humaine. Ces deux
créatures différentes possèdent chacune un type de vie qui leur
est propre. L’archange, qui est à la tête de tous les anges, se
rebella contre Dieu et devint Satan, nom qui signifie « l’adversaire
de Dieu ». Satan ne s’arrêta pas à sa propre rébellion contre Dieu,
mais la mena avec un grand nombre d’anges qui le suivirent.
D’après Apocalypse 12, un tiers des anges, représentés par les
étoiles célestes, se joignirent à Satan. Ces anges rebelles devinrent
les puissances mauvaises — les principautés, les dominations, les
puissances et les autorités mentionnées dans les chapitres 1, 2
et 6 de l’Épître aux Éphésiens. La rébellion de la vie angélique
produisit un troisième, puis un quatrième élément appartenant
à l’ancienne création : Satan et son royaume.
142 L'ÉCONOMIE DE DIEU

Maintenant, poursuivons brièvement avec les autres consti-


tuants de l’ancienne création. Après que la vie humaine fut créée,
l’ennemi de Dieu incita l’homme à agir contre Dieu. Par l’acte
d’Adam, quelque chose s’injecta dans la vie humaine : le Péché.
Remarquons que ce terme est au singulier, est personnifié et
débute par une lettre majuscule. La nature pécheresse même de
Satan ainsi que sa pensée furent injectées dans l’humanité. Dans
l’univers, le Péché fut inventé lorsque la vie angélique déchue
entra dans la vie humaine. Ainsi, le Péché ne fut pas créé par
Dieu ; il est le produit de l’union illégitime de la vie satanique
et de la vie humaine. Par conséquent, le Péché est le cinquième
des éléments de l’ancienne création. De plus, non seulement le
Péché au singulier prit existence, mais également les fruits qu’il
produit, c’est-à-dire les nombreux péchés, au pluriel, qui consti-
tuent le sixième élément de l’ancienne création. Ces péchés
englobent une multitude d’actions diverses parmi lesquelles on
compte le mensonge, le meurtre, la fierté, la fornication. Tous
ces péchés résultèrent du Péché.
Le monde vient en septième position. Il ne fut pas conçu par
Dieu qui créa la terre, mais fut inventé par Satan. Le Péché prit
naissance dans le chapitre 3 de la Genèse, et c’est au chapitre 4
qu’autre chose s’y ajouta, à savoir le monde inventé par Satan.
Qu’est-ce que le monde ? Il s’agit du système de toute vie humaine
sous le contrôle de Satan. Le terme grec traduit par « monde »
est « kosmos », lequel signifie un « système ». Dieu créa l’homme
pour Lui-même, mais Satan a systématisé l’humanité. Au-
jourd’hui, l’homme n’est plus pour Dieu, il est entièrement
systématisé par et pour Satan.
Un autre des éléments de l’ancienne création est la mort, la
conséquence du Péché et des péchés. Puis la chair, le corps
transmuté, empoisonné et ruiné par Satan fait également partie
de l’ancienne création. Le corps devint chair lorsqu’il fut corrompu
par Satan, en tant que le Péché. Ensuite, nous découvrons
l’élément suivant, le vieil homme, terme qui qualifie l’être humain
entièrement ravagé par Satan. L’homme que Dieu créa est
dorénavant détruit par le Péché.
Le moi est le onzième constituant de l’ancienne création.
LE PRINCIPE DE LA CROIX 143

L’âme fut créée par Dieu, mais menacée et infectée par la chair,
elle devint le moi. La déchéance de l’âme se produisit de façon
similaire à celle du corps. À l’origine, Dieu créa le corps bon et pur,
mais il fut corrompu par la nature pécheresse de Satan et se
transforma en chair. Selon ce principe, le même phénomène
s’applique aussi à l’âme qui, bien que créée bonne et pure, fut
plus tard influencée par la chair. Elle fut d’abord menacée, puis
ensuite dominée par la chair, devenant le moi. Tout comme le
Péché pervertit le corps qui devint chair, de même la chair altéra
et domina l’âme qui devint alors le « moi ».
En dernier lieu, toute la création, le douzième élément de
l’ancienne création, fut endommagée et corrompue par la rébellion
de la vie angélique et par la transgression de la vie humaine.
De sorte que toute la création soupire aujourd’hui à cause de
l’esclavage de la corruption (Rm 8).

LE CENTRE DE L’ANCIENNE CRÉATION

Ces douze éléments composent l’ancienne création, formée


d’une multitude de choses. Nous devons toutefois réaliser claire-
ment que l’homme déchu est devenu le centre même de l’ancienne
création, car il est lié à chacun des douze éléments qui la
composent. Tout d’abord, Satan entra dans l’homme et devint un
avec lui. Or, Satan et son royaume sont un. Aussi, puisque Satan
vit dans l’homme, le royaume de Satan vit également en lui. Et,
du fait que Satan est le prince de ce monde, nous concluons que
le monde fait partie de Satan aussi bien que de l’homme. De
même, le Péché et les péchés qui aboutissent à la mort sont
incorporés dans l’être humain. La chair, le vieil homme et le moi
se trouvent aussi dans l’homme qui était et est encore le chef de
toute la création. En effet, si nous considérons le premier chapitre
de la Genèse, nous y découvrons qu’Adam y est désigné chef de
toute la création. En conséquence, ces deux sont mutuellement
reliés l’un à l’autre, et la création est même rassemblée en un
centre unique : l’homme. En tout point, l’homme est le centre
même de l’ancienne création. D’une certaine façon, il est presque
tout-inclusif, quoique dans un sens négatif. Quiconque souhaite
rencontrer Satan voit son vœu réalisé lorsqu’il se tourne vers
144 L'ÉCONOMIE DE DIEU

l’homme. Il n’a nul besoin de se rendre dans un lieu spécial.


Quiconque recherche le royaume de Satan le trouve lorsqu’il
rencontre l’homme, sans avoir à aller sur la lune. De même, le
monde est à portée de main, dans l’homme. Satan, le royaume
de Satan, le monde, le Péché, les péchés, la mort, la chair, le
vieil homme, etc., sont tous placés en l’homme qui représente
l’ancienne création en son entier. Nous ne sommes pas aussi
insignifiants que nous le croyons ! À l’inverse, nous sommes un
homme tout-inclusif et important, mais d’une manière péjorative.
Toute la création est désormais centralisée dans l’homme.

LA FIN DE L’ANCIENNE CRÉATION

Loué soit le Seigneur ! Un jour, Dieu Lui-même est venu


S’incarner dans cet homme ! En faisant cela, Dieu S’est revêtu
de toute la création. Lorsque Dieu Se revêtit de l’homme, Il Se
chargea également de tous les éléments de l’ancienne création.
Par exemple, la Bible déclare que Dieu a fait de Christ le Péché —
au singulier, et non « les péchés » au pluriel (2 Co 5.21). Dieu a
également fait tomber toutes nos iniquités sur Christ (És 53.6)
qui « a porté nos péchés sur le bois » (1 P 2.24). Ce Christ vint
dans « la ressemblance de la chair du péché » (Rm 8.3). Cette
ressemblance est celle de la chair, et la chair est la chair du
péché. Lorsque Jean 1.14 affirme que « la Parole a été faite
chair », cela veut dire que la Parole devint un être humain. En
devenant un individu dans la chair, la Parole devint un être
humain avec la chair du péché, puisqu’à ce moment-là le péché
demeurait dans la chair de l’homme. Le Seigneur S’incarna dans
la chair qui s’était transformée en chair du péché. Toutefois,
soyons vigilants, car si nous disons que Sa chair était identique
à la nôtre, c’est-à-dire en ce qui a trait à notre nature pécheresse,
nous sommes dans l’erreur. C’est pourquoi Romains 8.3 précise
qu’Il vint uniquement dans la ressemblance, et non pas dans la
nature pécheresse, de la chair du péché.
Dans Jean 3.14, le Seigneur déclare qu’Il est typifié dans les
Écritures par le serpent d’airain élevé sur une perche, laquelle
représente la croix. Ce serpent d’airain ne possédait que la
ressemblance du serpent sans avoir sa nature empoisonnée. De
LE PRINCIPE DE LA CROIX 145

la même façon, le Seigneur Jésus naquit d’une vierge par qui Il


obtint la ressemblance de la chair du péché. Mais le Seigneur
ne partageait aucun point commun avec l’homme en ce qui
concerne la nature pécheresse de la chair. Ce fait requiert toute
notre prudence. Lorsque le Seigneur fut fait péché, Il prit
seulement la ressemblance du péché.
Lorsque Dieu Se revêtit de l’homme, Il Se chargea également
de Satan, du royaume de Satan, du monde, du Péché, des péchés,
de la chair, etc. De nouveau, soyons prudents. Le Seigneur fut
incarné en tant qu’homme et non pas comme serpent. Toutefois,
au moment de la crucifixion, Il mourut comme un homme ayant
la forme du serpent. Pourquoi ? Simplement parce qu’à cette
époque-là, l’homme était un avec Satan, le serpent. C’est pourquoi
le Seigneur et même Jean le Baptiste dirent aux Pharisiens qu’ils
étaient la semence du serpent et une génération de vipères. La
vie du serpent et sa nature empoisonnée étaient en eux, faisant
d’eux la semence du serpent. Aux yeux de Dieu, ces personnes
pécheresses étaient le serpent même. À l’inverse, le Seigneur
incarné pour être un homme n’était doté que de la ressemblance
de la chair du péché, sans posséder la nature pécheresse dont
tous les autres êtres humains sont empoisonnés. Tout comme le
serpent d’airain élevé, le Seigneur n’avait que la ressemblance
du serpent sans connaître sa nature ni son poison.
Abordons maintenant le sujet de la croix. Tout d’abord, Christ
se revêtit de cet homme tout-inclusif de l’ancienne création.
Ensuite, Il l’amena à la croix, où cet homme tout-inclusif fut
crucifié. Ceci signifie que la croix mit fin à toutes les choses. Nous
appelons cette mise à mort le principe de la croix. Par cette mort
particulière, Christ mit l’homme à la croix, et en cela, Il amena
toute chose à son terme. Christ ne fut pas crucifié seul, car l’homme,
le monde, Satan et son royaume, le Péché, les péchés, le vieil
homme,etc., furent mis à mort avec Lui. La croix de Christ mit fin
à toutes les choses appartenant à l’ancienne création. Au-
jourd’hui, nous devons faire l’expérience de cette mort
toute-inclusive.
Les versets suivants révèlent le principe de la croix qui mit
fin à tous les constituants de l’ancienne création :
146 L'ÉCONOMIE DE DIEU

1) la vie angélique : Colossiens 1.20 ;


2) la vie humaine : Galates 2.20 ;
3) Satan : Hébreux 2.14 et Jean 12.31 ;
4) le royaume de Satan : Colossiens 2.15 et Jean 12.31 ;
5) le Péché : 2 Corinthiens 5.21 et Romains 8.3 ;
6) les péchés : 1 Pierre 2.24 et Ésaïe 53.6 ;
7) le monde : Galates 6.14 et Jean 12.31 ;
8) la mort : Hébreux 2.14 ;
9) la chair : Galates 5.24 ;
10) le vieil homme : Romains 6.6 ;
11) le moi : Galates 2.20 ;
12) toutes choses ou la création entière : Colossiens 1.20.
Jean 12.31 nous informe que le monde et le prince de ce
monde, Satan, sont maintenant jugés et jetés dehors. À quel
moment de l’histoire cela se réalisa-t-il ? À en juger d’après le
verset 24, cela se passa lors de la mort de Christ sur la croix.
Par Sa mort, le monde fut jugé et le chef de ce monde fut jeté
dehors. Hébreux 2.14 déclare que Christ prit part à la chair et
au sang, afin que par la mort, Il puisse détruire ou anéantir celui
qui a le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable. Ce passage
révèle que Christ détruisit Satan au moyen de Sa mort en chair
et sang, réduisant ainsi à néant le détenteur du pouvoir de la
mort. D’après Colossiens 1.20, Il réconcilia « toute chose » avec
Lui-même. Ceci indique que non seulement l’homme, mais toutes
les choses étaient ennemis de Dieu, car dans le cas contraire,
aucune réconciliation ne se serait avérée nécessaire. Le contexte
de ce verset fait comprendre que le problème de toute la création
fut résolu par la croix.
Puisse le genre de mort que Christ subit à la croix nous
impressionner profondément. Cette mort était toute-inclusive, voilà
pourquoi nous devons l’expérimenter. Tout ce que nous avons et
sommes, toutes nos actions et tout ce avec quoi nous avons un lien,
ont été mis à mort par la croix. La croix est la fin de toutes les
choses qui nous sont reliées. Tout a été résolu et crucifié à la
croix qui est le lieu propice et unique où nous pouvons déposer
tout ce que nous sommes et tout ce que nous avons. Nous devons
LE PRINCIPE DE LA CROIX 147

amener toute chose à la croix : notre connaissance, notre sagesse,


notre habileté, etc. Tel est le principe de la croix. Il n’existe aucun
autre endroit plus approprié que la croix. Sans doute pensons-
nous parfois être une « bonne » personne. Les jeunes gens surtout
ont tendance à penser de cette façon, croyant qu’ils sont jeunes
et remplis de qualités, à l’inverse des personnes plus âgées.
Quelles que soient nos qualités, nous devons venir à la croix.
Nous devons y être crucifiés et éliminés. Plus nous sommes bons,
plus nous avons besoin de la croix. Ne nous enorgueillissons pas
de nos qualités. Que nous soyons bons ou méchants, nous devons
expérimenter la croix. Ne portons pas un jugement erroné sur
nous-mêmes, car le seul jugement correct est le suivant : nous
devons être mis à mort.
Aucun élément appartenant à l’ancienne création ne se trouve
dans l’église qui est le nouvel homme, la nouvelle création. Toutes
choses ont été annulées et tout a été renouvelé, ce qui signifie
que tout a été éliminé par la mort, et tout est devenu nouveau
en résurrection. C’est pourquoi, alors que nous venons d’établir
ce qu’est le principe de la croix, nous établirons dans le chapitre
suivant ce qu’est le principe de résurrection. Nous croyons que
notre intelligence sera ouverte pour réaliser que toutes les choses
qui nous touchent de près ou de loin, qu’elles soient bonnes ou
mauvaises, doivent être totalement mises à mort. Seulement à
ce moment-là aurons-nous la possibilité d’entrer en résurrection
et dans la nouvelle création.
C HAPITRE Q UINZE

LE PRINCIPE DE LA RÉSURRECTION

Au chapitre précédent, nous avons pris connaissance des douze


éléments qui forment l’ancienne création, le premier desquels est
la vie angélique. Indiquons ici que les anges qui ne se sont pas
rebellés avec Satan ne font pas partie de l’ancienne création.
Bien qu’à un certain moment, ils aient obéi à l’autorité de Satan
qui était alors le chef de tous les anges ; toutefois, ils ne le
suivirent pas dans sa rébellion. Seuls les anges qui se rebellèrent
avec Satan en font partie. Précisons donc que la vie angélique
qui constitue le premier des éléments de l’ancienne création
n’inclut pas les anges restés soumis à Dieu. Après leur rébellion,
les anges déchus devinrent ce qu’Éphésiens et Colossiens nom-
ment les principautés, les autorités, les gouverneurs et les
dominations dans les lieux célestes (Ép 1 ; 2 ; 6 ; Co 2). Les
esprits du mal dans Éphésiens 6 sont aussi les anges déchus.
Ceci dit, la majorité des anges, ceux qui restèrent fidèles à Dieu,
ne sont pas compris dans l’ancienne création à laquelle Christ
mit fin par Sa crucifixion.
Malheureusement, la race humaine ne connaît pas pareille
exception, car toute l’humanité tomba dans la rébellion du diable.
La rébellion humaine commença avec Adam, le premier homme,
et se propagea à tous ses descendants. S’il existe deux catégories
d’anges, ceux qui se rebellèrent et ceux qui demeurèrent sous
l’autorité de Dieu, il n’y a en revanche qu’un seul groupe d’êtres
humains. La race humaine déchue est représentée par Adam et
est placée sous sa conduite ; ainsi, en Adam, toute l’humanité
est inclue dans l’ancienne création déchue.
Sans aucun doute, Satan, le chef des anges rebelles fait partie
de l’ancienne création. Satan fit un usage abusif de l’autorité qui
150 L'ÉCONOMIE DE DIEU

lui fut octroyée, et l’utilisa pour établir son royaume (Mt 12.26).
Selon Ésaïe 14.12-14, Ézéchiel 28.13,14 et Luc 4.5-7, Satan fut
nommé chef des anges par Dieu au commencement. En tant que
tel, il reçut une certaine autorité de la part de Dieu que le
Seigneur Jésus reconnut lorsque Satan Le tenta dans le désert.
De sa propre initiative, Satan forma un royaume avec un nombre
d’anges qui abusèrent aussi de leur puissance et de leur autorité.
Après la création de l’homme, Satan s’approcha de lui et
l’incita à pécher. Une fois habité par le Péché, l’homme produisit
de nombreux fruits que la Bible appelle les péchés. Après la
chute, Satan utilisa toutes les nécessités de la vie — la nourriture,
l’habillement, le mariage, le logement, etc. — à ses fins. Alors
que Dieu Lui-même créa ces besoins et les prescrivit pour
l’existence humaine, Satan les usurpa pour systématiser toute
l’humanité. Ce système satanique est appelé le monde.
À cause du Péché, des péchés et du monde, la mort entra
dans l’homme ; et par la chute, Satan injecta sa propre nature
dans le corps humain afin de le corrompre et de le changer en
chair. De plus, l’humanité devint le vieil homme par la chute.
Quant à l’âme humaine, elle se transforma et devint le « moi »
sous l’influence et la menace de la chair. L’âme était bonne à
l’origine, mais à cause de la chute, elle se transforma en ce que
nous appelons le « moi ».
Satan était le chef des anges, et l’homme le chef du reste de
la création, mais ces deux représentants se rebellèrent. Par
conséquent, toute la création en fut influencée et touchée (Rm
8.20-22 et Co 1.20), nécessitant la réconciliation au moyen de la
rédemption de Christ.

LA MORT TOUTE-INCLUSIVE DANS L’ESPRIT ÉTERNEL

Tous les éléments précédemment cités forment l’ancienne


création dont l’homme déchu est le centre même. Toutes les
choses négatives de l’univers ont été regroupées et concentrées
dans l’homme. Désormais, dans l’homme se trouvent Satan avec
son royaume et le système de ce monde, le Péché, les péchés, la
mort, le moi, la chair et le vieil homme. Tout ce qui appartenait
LE PRINCIPE DE LA RÉSURRECTION 151

à l’ancienne création, y compris tous les éléments négatifs de


l’univers entier, était centralisé dans cet homme déchu.
Par la suite, Christ S’incarna en homme. Il Se revêtit de cet
homme ni insignifiant, ni simple, mais tout-inclusif par rapport
à l’ancienne création. C’est à cause de cette condition humaine
que Christ S’incarna pour être un homme et fut crucifié dans la
forme du serpent. Avant la croix, Christ était homme, mais sur
le bois, Il devint un homme ayant la forme d’un serpent. Plus
encore, Christ devint Péché à la croix (2 Co 5.21). Lorsque le
Seigneur fut crucifié, Dieu non seulement Le chargea de tous les
péchés de la race humaine, mais Il Le fit Péché. Dieu déposa
toutes les iniquités et tous les péchés des hommes sur Christ ;
et simultanément, Il fit de Christ Péché, ayant la forme de
Satan. Puisque toutes les choses négatives de l’univers étaient
concentrées et centralisées dans l’homme déchu, Christ entra
dans cet homme et l’amena sur la croix. En faisant cela, Il y
mena aussi tous les éléments négatifs de l’univers. En mettant
cet homme à mort, Le Seigneur mit un terme à toute l’ancienne
création. Et les douze éléments qui la constituaient furent
anéantis par la mort toute-inclusive de Christ à la croix. Puisse
le Seigneur nous accorder la vision céleste et la perspicacité
spirituelle qui nous feront bondir et nous écrier : « Alléluia ! »
Les derniers chapitres du livre d’Ézéchiel nous montrent
l’édification de la maison de Dieu, le temple de Dieu. Si nous en
faisions le dessin sur une feuille de papier, nous découvririons
que l’autel, qui typifie la croix, se trouve très exactement au
centre de toute la structure. Les mesures verticales et horizon-
tales de l’édifice montrent que l’autel est situé au centre du
temple de Dieu. Ce fait intéressant dépeint la mort toute-
inclusive de Christ qui mit fin à toute l’ancienne création au
moyen de la croix.
Cette mort toute-inclusive fut accomplie par l’Esprit éternel
comme le fait voir Hébreux 9.14 : « … Christ, qui, par l’Esprit
éternel, s’est offert lui-même à Dieu sans tache… » (Darby). La
mort toute-inclusive de Christ eut lieu dans l’Esprit éternel.
L’expression « l’Esprit éternel » n’apparaît qu’une seule fois dans
les Écritures. Lorsque Christ S’incarna dans l’homme, Il devint
152 L'ÉCONOMIE DE DIEU

le centre même de toute la création, y compris des éléments


négatifs de l’univers. Puis, lorsqu’Il amena cet homme déchu à
la croix et le supprima, Il accomplit ceci dans l’Esprit éternel. Il
mit un terme à un tel homme dans un Esprit qui est éternel,
sans commencement, ni fin. En d’autres termes, la mort de Christ
mit fin à toutes choses et personnes, à l’exception d’un seul
élément : l’Esprit éternel. Christ porta avec Lui toutes les choses
négatives sur la croix, et là, Il les supprima complètement. Mais
Christ resta le même, car Il est l’Esprit éternel. Même si toutes
les choses furent mises à mort et terminées, Son Esprit ne pouvait
pas être éliminé. Par conséquent, c’est au moyen de ce même
Esprit que le Christ fut ressuscité. L’homme Christ mit fin à
toutes les choses négatives. Elles entrèrent toutes dans la mort
et y furent anéanties ; seul l’Esprit éternel passa à travers La
mort, et en sortit. Dans cet Esprit et par cet Esprit, Christ fut
ressuscité.
Romains 1.4 nous révèle que Christ était « … Fils de Dieu
avec puissance selon l’Esprit de sainteté, par sa résurrection d’entre
les morts. » Que signifie ce terme « sainteté » ? Pourquoi dans
ce passage est-il question d’Esprit de sainteté plutôt que de
Saint-Esprit ? Sainteté et séparation ont le même sens. Même
si cet Esprit éternel est entré dans la mort, Il était et demeure
un Esprit de séparation. La mort pouvait anéantir toute chose
à l’exception de l’Esprit éternel qui est différent et séparé de
toutes les autres choses. Il est l’Esprit de sainteté, ce qui est
prouvé par la résurrection d’entre les morts. Je peux jeter des
livres ou d’autres objets dans une poubelle afin de m’en
débarrasser, mais si j’y mets un homme, il en ressortira d’un
bond. En refusant d’être éliminé, il prouve qu’il est différent des
autres objets. En bondissant ainsi, il se sépare des autres objets
et devient un homme de séparation. Selon le même principe, tout
fut placé sur la croix — l’homme, Satan, toutes choses — et y fut
mis à mort. Mais seul l’Esprit éternel qui accompagna Christ sur
la croix et dans la mort ne pouvait être anéanti. Il est l’Esprit
de séparation. La mort fit tout ce qui était en son pouvoir pour
retenir cet Esprit, mais sans succès. Par cet Esprit différent, cet
Esprit de séparation, Christ fut ressuscité.
LE PRINCIPE DE LA RÉSURRECTION 153

LA RÉALITE DE LA RÉSURRECTION
DANS L’ESPRIT ÉTERNEL

Nous lisons dans Romains 8.11 que « si l’Esprit de celui qui


a ressuscité Jésus d’entre les morts habite en vous, celui qui a
ressuscité le Christ-Jésus d’entre les morts donnera aussi la vie
à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. » Qui a
ressuscité Jésus d’entre les morts ? Ce même Esprit de séparation.
Quel Esprit donnera la vie à nos corps mortels ? L’Esprit de
résurrection qui habite en nous. Ceci signifie que la réalité de la
résurrection ainsi que son principe demeurent en nous. Le
principe de la résurrection n’est autre que la séparation réalisée
par cet Esprit éternel, Celui que la mort ne peut anéantir.
Puisque le principe de la résurrection se trouve dans l’Esprit
éternel de séparation, nous devons demander où demeure cet
Esprit aujourd’hui. Répondons avec allégresse : « Alléluia, Il est
en moi ! » Or, ce principe de résurrection habite également en
nous. Puisse le Seigneur ouvrir nos yeux afin que nous voyions
le principe de la croix et celui de la résurrection. Autrement dit,
puissions-nous voir que la mort a anéanti toute chose, et que
l’Esprit éternel demeure maintenant en nous. Si nous réalisons
ce fait, nous transcenderons toutes choses. Nous nous écrierons :
« Alléluia ! » Nous n’avons plus besoin de quémander, de deman-
der ou de pleurer. Écrions-nous seulement en tout temps :
« Alléluia ! »
Jean 11.25 nous informe que Christ est la résurrection.
Marthe, la sœur du défunt Lazare, se plaignit au Seigneur qu’Il
était arrivé trop tard. Il lui semblait que la résurrection et la
vie étaient une question de temps, et que si le Seigneur était
venu plus tôt, son frère ne serait pas mort. En revanche, le
Seigneur lui répondit que la résurrection et la vie n’avaient rien
à voir avec le temps et l’espace, mais qu’elles dépendaient de
Christ. Il dit à Marthe : « JE SUIS la résurrection. » Oublions
la limite spatiale et temporelle ; quel que soit le lieu où Christ
Se trouve et le moment où Il S’y trouve, là est toujours la
résurrection.
Le jour de Sa résurrection, lorsque Christ apparut à Ses
disciples, Il souffla sur eux et leur dit : « Recevez le Saint-Esprit. »
154 L'ÉCONOMIE DE DIEU

L’Esprit qu’ils reçurent incluait le principe et la réalité de Sa


résurrection. Sans cet Esprit, les disciples n’auraient eu aucun
rapport avec la résurrection, car elle se trouve seulement en Lui.
Une fois que nous possédons cet Esprit, nous recevons la réalité
de la résurrection, mais dans le cas contraire, nous n’avons
rien en commun avec cette résurrection qui est simplement Christ
Lui-même. Le principe et la réalité de la résurrection de Christ sont
l’Esprit éternel, lequel n’a pas de fin. Cet Esprit éternel sans
commencement ni fin est le principe et la réalité de la résurrec-
tion. Toute autre chose qui est mise à mort arrive à son terme ;
seul l’Esprit éternel ne peut être ni retenu ni anéanti par la mort.
Ceci explique pourquoi, après être ressuscité, Christ, la résurrec-
tion, S’approcha de Ses disciples et souffla sur eux, les enjoignant
à recevoir Son souffle en tant que l’Esprit éternel, l’Esprit de
séparation. Cet Esprit entra dans les disciples et vit maintenant
en nous en tant que le principe et la réalité de la résurrection.
Deux autres versets nous permettent de mieux comprendre
ce fait. Dans Philippiens 1.19, Paul mentionne l’assistance
(NVSR), l’approvisionnement de l’Esprit de Jésus-Christ. Dans
ce passage des Écritures, l’apôtre semble dire : « Je suis en
prison, mais je ne crains rien, car en moi demeurent le principe
et la réalité de la résurrection. Quelle est cette résurrection en
moi ? C’est l’Esprit de Jésus, l’approvisionnement abondant,
tout-inclusif et qui suffit à tous mes besoins. » Plus tard, dans
Philippiens 3.10, Paul ajoute : « Mon but est de le connaître, lui,
ainsi que la puissance de sa résurrection… » Quelle est cette
puissance ? Elle est l’approvisionnement de l’Esprit de Jésus.
Cet approvisionnement de l’Esprit de Jésus, abondant, tout-
inclusif, et qui suffit à tous les besoins, est la puissance même
de la résurrection. Cette puissance et cet approvisionnement
sont l’Esprit éternel, l’Esprit de séparation. Et aujourd’hui, Il vit
en nous ! Cela ne nous suffit-il pas ? Que désirons-nous d’autre ?
Écrions-nous : « Alléluia ! » Remercions-Le pour Sa croix et
louons-Le pour Son Esprit. Sa croix a en effet supprimé toutes
les choses négatives de l’univers, et Son Esprit éternel demeure
désormais en nous en tant que la puissance de résurrection.
En résumé, une véritable expérience de la croix est possible
LE PRINCIPE DE LA RÉSURRECTION 155

uniquement lorsque nous nous trouvons dans l’Esprit éternel.


Qu’importe le niveau de nos connaissances à propos de la croix,
ou combien nous en parlons, si nous ne sommes pas dans l’Esprit
éternel, nous ne sommes pas en mesure d’expérimenter la
puissance de la croix. Plus nous vivons et marchons dans l’Esprit
éternel de séparation, plus nous réaliserons la puissance meur-
trière de la croix. Nous n’aurons alors plus besoin de nous
reconnaître comme étant morts, ce qui serait équivalent à
commettre un suicide spirituel. Bien que de nombreux chrétiens
essaient de commettre un suicide spirituel chaque jour, loué soit
notre Seigneur qu’ils n’y parviennent jamais. Il nous suffit de vivre
et de marcher dans l’Esprit, le médicament tout-inclusif qui
demeure en nous, pour expérimenter la puissance meurtrière de
la croix. Puisque le principe et la réalité de sa résurrection ainsi
que de Sa mort sont placés dans l’Esprit éternel, nous concluons
que la résurrection s’accompagne aussi de l’efficacité de la mort
de Christ. Le facteur meurtrier, la puissance de mise à mort de
la croix, est placé dans l’Esprit éternel de résurrection.
Aussi, de nouveau, nous nous écrions : « Loué soit le Sei-
gneur ! » Tant que nous sommes dans l’Esprit tout-inclusif,
l’expérience de la croix nous appartient, et la réalité de la
résurrection demeure en nous. Ne faisons rien, saisissons seule-
ment ce fait avec une foi vivante. Si le Seigneur nous octroie la
vision spirituelle de cette réalité, nous louerons le Seigneur. Nous
possédons la foi vivante, donc, saisissons ce fait et déclarons-le
par la foi. Ensuite, les principes de la croix et de la résurrection
seront réels pour nous, dans l’Esprit qui vit en nous. Il vit déjà
en nous. Nous n’avons plus besoin de demander qu’Il vienne
habiter en nous. Il nous suffit de Le saisir, de L’expérimenter et
de jouir de Lui. Une telle attitude nous fera sûrement croître
dans la vie. Nous devons voir ce fait et le saisir par la foi.
C HAPITRE S EIZE

LES RICHESSES DE LA RÉSURRECTION

« Or voici l’alliance que j’établirai avec la maison d’Israël,


après ces jours-là, dit le Seigneur : Je mettrai mes lois dans leur
intelligence, Je les inscrirai aussi dans leur cœur ; Je serai leur
Dieu, et ils seront mon peuple. Personne n’enseignera plus son
concitoyen, ni personne son frère, en disant : Connais le Sei-
gneur ! En effet, tous me connaîtront, depuis le plus petit
jusqu’au plus grand d’entre eux » (Hé 8.10-11).
« Pour vous, l’onction que vous avez reçue de lui demeure en
vous, et vous n’avez pas besoin qu’on vous enseigne ; mais comme
son onction vous enseigne toutes choses, qu’elle est véritable et
qu’elle n’est pas un mensonge, demeurez en lui comme elle vous
l’a enseigné » (1 Jn 2.27).
Ces deux passages d’Hébreux et de la Première épître de Jean
déclarent qu’aujourd’hui, à l’époque du Nouveau Testament, les
hommes n’ont pas besoin de s’enseigner les choses extérieures
les uns aux autres. Le verset 10 du chapitre 8 d’Hébreux explique
que puisque la loi est inscrite au-dedans de nous, aucun frère
n’a besoin de nous enseigner à connaître le Seigneur. Par ailleurs,
1 Jean 2.27 nous apprend que l’onction demeure en nous ; par
conséquent, tout enseignement humain est inutile. Quelle est
cette loi qui, d’après l’un des versets, est inscrite en nous ? Et
quelle est cette onction qui, selon l’autre verset, habite en nous ?
Il est fort possible qu’étant chrétiens, depuis de nombreuses
années nous ignorions encore que ces deux éléments merveilleux
nous habitent : une loi formidable est écrite au-dedans de nous
et une onction mystérieuse demeure en nous. Cette réalité est
incroyable, mais quel dommage que nous ne la connaissions pas !
Grâce à la loi et à l’onction intérieures, nous n’avons plus aucun
158 L'ÉCONOMIE DE DIEU

besoin de recevoir des enseignements extérieurs venant de


l’homme.

LA CROIX ET LA RÉSURRECTION

La loi et l’onction intérieures sont issues de la résurrection.


Nous avons déjà appris quel est le principe de la croix — à
savoir, l’anéantissement tout-inclusif des choses négatives de
l’univers — et avons vu le principe et la réalité de la résurrec-
tion. Alors que la croix met fin à l’ancienne création, la
résurrection produit les richesses de la nouvelle création. Par
la croix, l’ancienne création fut supprimée. Grâce à la mort du
Seigneur, les douze éléments qui constituent l’ancienne création
furent portés sur la croix et totalement anéantis. Toutefois,
l’histoire ne s’arrête pas là, car la résurrection succède à la
mort. Qui fut ressuscité ? Satan ? Le royaume de Satan ? Le
Péché peut-être ? La chair ? Rien de tout cela ! L’Esprit éternel
ne ressuscita que l’essence de ce que Dieu avait créé à l’origine
pour accomplir Son propre dessein.
La nature humaine faisait partie de la création originelle de
Dieu. Il créa cette nature pour Son dessein, mais Satan la
corrompit. Aussi, par Sa mort, le Seigneur amena dans la mort
cette nature endommagée par Satan ; puis en résurrection, Il
mena dans la résurrection la nature que Dieu avait créée. Le
Seigneur racheta la nature humaine, et plus encore, Il l’éleva à
un niveau de qualité supérieure. Ainsi, la nouvelle création
consiste en Christ dans l’Esprit éternel et en la nature humaine
recouvrée et élevée par la résurrection.
Quels éléments constituent les richesses de la résurrection ?
En premier lieu, le Dieu trinitaire du Nouveau Testament,
différent de Celui de l’Ancien Testament. En second lieu, la vie
divine et éternelle qui est Dieu Lui-même en tant que notre
vie. (La différence qui existe entre Dieu et la vie divine est
semblable à celle qui existe entre l’électricité et la lumière. À
proprement parler, l’électricité est la lumière et l’inverse est aussi
vrai, toutefois elles sont distinctes, car si l’électricité est généra-
trice de lumière, elle l’est aussi de puissance, de chaleur, etc. De
la même manière, Dieu est notre vie ainsi que de nombreuses
LES RICHESSES DE LA RÉSURRECTION 159

autres choses pour nous.) Le troisième constituant de ces


richesses est la nature divine (2 P 1.4), le quatrième est la loi
de la vie (Rm 8.2 ; Hé 8.10) et le dernier, l’onction (1 Jn 2.27).
Ces cinq éléments sont les richesses toute-inclusives de la
résurrection, et englobent tous les autres éléments spirituels
positifs que nous pourrions nommer. Dans la résurrection, la
nouvelle création hérite de tous ces éléments.
Nous pourrions dire que toutes les richesses de la résurrection
sont simplement Dieu Lui-même. Sans aucun doute, la nature
divine est Dieu. Quant à la loi de la vie et à l’onction, elles sont
aussi reliées à Dieu et à Son déplacement. Mais l’homme ne fait
pas partie des richesses de la résurrection. Il est seulement
restauré et élevé par elles. Le Dieu trinitaire, la vie divine et la
nature divine nous sont quelque peu familiers, mais la plupart
des chrétiens ne connaissent pas la loi de la vie ni l’onction
intérieure, car le christianisme moderne les a négligés. Cepen-
dant, la loi et l’onction intérieures sont les richesses pratiques de
la résurrection — sans les connaître, nous ne sommes pas en
mesure d’expérimenter pratiquement la résurrection. Celle-ci ne
demeurera qu’une doctrine objective si nous ne connaissons pas
la loi de la vie et l’onction intérieure. Seule cette connaissance
garantira notre expérience subjective de la résurrection.

LA LOI ET LES PROPHÈTES

Considérons à présent la loi et les prophètes de l’Ancien


Testament. Dans l’Évangile selon Matthieu, nous voyons que
dans un sens, l’Ancien Testament était nommé « la loi et les
prophètes » (Mt 7.12 ; 22.40). En quoi ces deux choses sont-elles
différentes ? Tout d’abord, la loi est un ensemble de règles
établies et inaltérables. Par exemple, une de ces lois immuables
demande que nous honorions nos parents ; et chacun doit y obéir.
Puisque cette loi est fixe, il est inutile de demander au Seigneur
de nous guider concernant l’honneur que nous devons rendre à
nos parents. Une autre loi établie et ferme nous ordonne de ne
pas voler. Il est donc insensé et inutile de prier au Seigneur pour
Lui demander s’Il a l’intention de voler et s’Il pourrait nous
guider à ce sujet. Le même principe est vrai pour chacun des dix
160 L'ÉCONOMIE DE DIEU

commandements. Ainsi, la loi est un ensemble de règles fixes


que tous doivent observer. Elles ne varient pas selon l’individu,
qu’il soit homme ou femme, jeune ou vieux, riche ou pauvre ; il
est obligé d’y obéir.
Voyons maintenant ce qu’il en est des prophètes. Ceux-ci
interviennent pour chaque situation particulière. Supposons
qu’un individu s’approche de Jérémie et lui demande s’il devrait
se rendre à Jérusalem. Cette fois-ci, imaginons que le prophète
réponde par l’affirmative, mais la fois suivante, qu’il lui conseille
de ne pas y aller. Les prophètes font une recommandation à
chaque personne suivant la conduite vivante qu’ils reçoivent du
Seigneur, et selon chaque situation particulière. La loi ne change
jamais à l’inverse des paroles des prophètes qui varient selon le
cas des personnes concernées. La loi nous est donnée une fois
pour toutes, car les commandements sont permanents, mais les
conseils des prophètes ne durent que le temps d’une circonstance
ponctuelle et précise. Cela explique pourquoi ils étaient sans
cesse consultés. La personne qui s’enquit auprès de Jérémie ne
pouvait pas dire : « Il y a un mois de cela, le prophète m’a accordé
d’aller à Jérusalem ; dans ce cas, je peux y retourner maintenant
sans avoir à l’interroger. » S’il souhaite de nouveau se rendre
dans cette ville, il doit contacter le prophète une fois encore et
être guidé par lui. Honorer nos parents ne requiert aucune
direction particulière, puisqu’il s’agit d’un principe fixe de la loi ;
en revanche, la manière dont une personne doit et peut honorer
ses parents dépend sans aucun doute de la direction du Seigneur.
Dans des circonstances particulières, doit-elle honorer ses parents
de cette façon-ci ou bien de cette façon-là ? Être guidé est alors
nécessaire, et pour cela cette personne doit contacter le prophète.
L’Ancien Testament interdit aux femmes de porter des
vêtements masculins, et aux hommes de se vêtir d’habits
féminins. Le Seigneur établit cette loi qui très clairement était
une règle fixe et inaltérable. Mais lorsque nous souhaitons
acheter un vêtement, nous avons peut-être le choix entre un
article qui coûte 1 000 francs et un autre qui en coûte 100. Notre
décision finale dépend de notre recherche de la direction du
Seigneur, pas de Sa loi. Telle est la différence entre la loi et les
LES RICHESSES DE LA RÉSURRECTION 161

prophètes. Le principe fixe de la loi ne varie avec personne, alors


que le conseil des prophètes change avec chacun, et parfois, avec
la même personne, il change d’une circonstance à une autre.

LA LOI INTÉRIEURE ET L’ONCTION INTÉRIEURE

Trouve-t-on ne serait-ce qu’une loi dans le Nouveau Testa-


ment ? En fait, il en contient une qui diffère de la loi des lettres.
Elle s’appelle la loi de la vie et n’est pas en dehors de nous, mais
plutôt en nous. Cette loi n’est pas écrite sur des tablettes de
pierre, mais sur le cœur des hommes. Qu’arrive-t-il aux prophètes
dans le Nouveau Testament ? Au même titre que la loi de la vie
remplace la loi de la lettre, l’onction intérieure succède aux
prophètes. Par exemple, imaginons que j’aie besoin d’une coupe
de cheveux. Dois-je rechercher le conseil du Seigneur en Lui
demandant : « Seigneur, montre-moi si je dois me couper les
cheveux à la façon d’un cow-boy ou d’une vedette de cinéma. »
Chercher à être guidé de la sorte est inutile, car en moi une loi
demeure qui m’interdit de me couper les cheveux selon un de ces
styles. Pour des questions telles que celles-ci, la loi de la vie en
moi me réglemente. Imaginons que vous soyez une sœur dans le
Seigneur, et que vous souhaitiez être coiffée comme une actrice
de cinéma. Quelque chose au fond de vous, la loi de la vie,
réglementera votre conduite et agira sur vous. Parmi le millier
de chapitres de la Bible, pas une seule fois est-il fait mention
d’un style de coiffure interdit, tel que celui des acteurs de cinéma
qui ne sont même pas cités dans les Écritures ! Mais une loi
intérieure corrige votre conduite, vous empêchant de ressembler
à une personne célèbre.
Imaginons qu’un frère s’apprête à dispenser la Parole du
Seigneur. Doit-il Lui demander la permission de porter un
pantalon de cow-boy ? Certainement pas. S’il décide de s’habiller
de la sorte, la loi intérieure agira sur lui et le réglementera, lui
interdisant de se vêtir de la sorte. Il expérimentera alors un
principe fixe de la loi en lui. De même, il lui est inutile de
rechercher à être guidé quant à sa coupe de cheveux à la mode
d’un cow-boy. Toutefois, pour savoir quand et où il doit se faire
couper les cheveux, il doit rechercher la direction du Seigneur.
162 L'ÉCONOMIE DE DIEU

Pour cela, il doit prier ainsi : « Seigneur, est-ce Ta volonté que


j’aille chez le coiffeur aujourd’hui ? Devrais-je me faire couper
les cheveux chez un coiffeur ou chez un frère ? » Dans ce cas, il
ne s’agit pas de la loi intérieure, mais de l’onction intérieure, du
« prophète » qui guide ce frère intérieurement. S’il est négligent
et ne recherche pas le conseil du « prophète » en lui, le frère
risque de décider en hâte de se rendre chez un des frères, chez qui
il fera face à des problèmes. Il souffre alors parce qu’il a négligé
l’onction. Comprenez-vous ce que j’essaie de démontrer ici ?
La plupart des femmes aiment faire des achats ! Lorsqu’elles
entrent dans un grand magasin, seul leur compte bancaire les
limite et les réglemente. En revanche, les sœurs qui aiment le
Seigneur et apprennent à vivre et à marcher par le Seigneur
font une expérience différente. Alors qu’elles entrent dans le
magasin et saisissent un objet, quelque chose en elles les
réglemente, leur disant de replacer l’objet en question. Alors elles
obéissent. S’emparant d’un autre article, de nouveau elles
ressentent la parole intérieure : « N’y touche pas, remet cela où
tu l’as trouvé. » Quelle est cette protestation en elles ? Il s’agit
de la loi intérieure, la loi de la vie. Les femmes qui sont dans
le monde saisissent tout ce qui leur fait plaisir, sans se préoccuper
du style, de la couleur et de la forme. Si elles aiment, elles
achètent. Toutefois, les sœurs qui aiment le Seigneur perçoivent
un sentiment intérieur négatif lorsqu’elles prennent un article
ou un autre. Il s’agit de la loi intérieure qui les réglemente.
Par ailleurs, s’il vous faut acheter un certain objet, vous devez
rechercher la direction de l’onction intérieure relative à la somme
que vous pouvez dépenser pour cet article. Communiez avec le
Seigneur et recevez Sa direction grâce à cette onction. Personne
d’autre n’est en mesure de nous aider. Si vous veniez à moi pour
présenter votre problème, je vous répondrais en disant : « Ne me
posez pas la question ; posez-la à l’onction qui est en vous. Grâce
à elle, vous seul pouvez connaître combien il vous est permis de
dépenser. » Il suffit de dire : « Seigneur, que penses-Tu de 750
francs ? » et l’onction répondra peut-être par la négative. Dites
alors : « 500 ? — Non ! 400 ? — Peut-être — 250 ? — D’accord ! »
LES RICHESSES DE LA RÉSURRECTION 163

Quelque chose vous donne le sentiment intérieur que cette somme


est convenable.
Même un mari ne peut pas dire à sa femme ce qu’elle doit
faire. Si celle-ci lui demande son avis à propos d’un chapeau de
150 francs, il devrait lui répondre : « Chérie, il faut que tu ailles
au Seigneur et Lui demande de te guider par l’onction intérieure. »
Cette onction la rendra claire. Mais elle a besoin de temps pour
prier et contacter le Seigneur. « Seigneur, je T’adore. Tu es ma
vie ! Tu es mon Seigneur ! et Tu habites en moi. Seigneur,
donne-moi un sentiment clair concernant ce que je peux dépenser
pour acheter ce chapeau. » Ensuite, elle recevra en elle le sentiment
du Seigneur : « 100 F ? — Non ! — 90 F ? — Non ! — 80 F ? —
Non ! — 60 F ? — Non ! — 30 F ? — Oui ! » En fin de compte,
l’onction intérieure lui donnera le sentiment approprié.
Si vous n’avez jamais fait ce genre d’expérience, je crains que
vous ne soyez pas un enfant de Dieu, car la Parole de Dieu nous
dit, dans Romains 8.14 que « tous ceux qui sont conduits par
l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. » Or, l’Esprit de Dieu nous
conduit au moyen de l’onction intérieure. Loué soit le Seigneur,
car nous sommes une nouvelle création en résurrection. Dans la
résurrection, nous trouvons le Dieu trinitaire Lui-même ; nous
Le possédons en tant que notre vie et notre nature. De plus,
nous avons la loi intérieure de la vie ainsi que Son Esprit qui
œuvre en nous en tant que l’onguent qui se déplace continuelle-
ment en nous, nous oignant de Dieu Lui-même. Plus nous sommes
oints de cette manière très pratique, plus l’essence même de Dieu
nous est ajoutée. Ce procédé est semblable à celui utilisé par une
personne qui peint une table. Plus il la peint, plus la peinture
s’ajoute au meuble. De même, plus l’onction intérieure du
Saint-Esprit nous oint, plus la substance de Dieu Lui-même
s’accroît en nous. Si nous sommes disposés à être continuellement
oints par le Saint-Esprit en nous, après un certain temps, nous
serons imprégnés de plus d’essence et de substance de Dieu. Dieu
est la peinture, le Saint-Esprit est le peintre, et l’onction est
l’application de la peinture. Ainsi, le Saint-Esprit nous peint
intérieurement, appliquant en nous la peinture qui est Dieu
164 L'ÉCONOMIE DE DIEU

Lui-même. Cette application de la peinture nous donne le


sentiment intérieur de la volonté du Seigneur.
Nous devons expérimenter cette direction intérieure et cette
onction intérieure. Nous sommes réglementés par la loi en nous
qui nous maintient sur le chemin du Seigneur, et sommes oints
par l’onction intérieure qui nous fait connaître la volonté du
Seigneur en toute chose. De cette façon, l’essence de Dieu
s’accumule constamment en nous. Plus le Saint-Esprit nous peint
avec Dieu comme la peinture, plus la substance de Dieu
Lui-même nous imprègne. Telles sont les richesses de la résur-
rection dans notre expérience pratique et intérieure.
C HAPITRE D IX-SEPT

LA COMMUNION DE LA VIE
ET LE SENS DE LA VIE

« Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons


entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous
avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la
parole de la vie, — et la vie a été manifestée, nous l’avons vue,
nous en rendons témoignage, et nous vous annonçons la vie
éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée, —
ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, à vous
aussi, afin que vous aussi, vous soyez en communion avec nous.
Or, notre communion est avec le Père et avec son Fils,
Jésus-Christ. Ceci, nous l’écrivons, afin que notre joie soit
complète. Voici le message que nous avons entendu de lui et que
nous vous annonçons : Dieu est lumière, il n’y a pas en lui de
ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec
lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons et
nous ne pratiquons pas la vérité. Mais si nous marchons dans
la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes
en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus son
Fils nous purifie de tout péché » (1 Jn 1.1-7).
Dans ce court passage, nous découvrons tout d’abord le sujet
de la vie éternelle, de laquelle naît la communion divine. Puis
celle-ci produit la lumière qui est Dieu Lui-même. En résumé,
nous y trouvons la vie, la communion et la lumière.
Dans Romains 8.6, nous apprenons que fixer nos pensées sur
la chair mène à la mort, et que les fixer sur l’esprit produit la
vie et la paix. Dans ce verset, il est question de mort ainsi que
de vie et de paix. Nous devons réaliser que nous pouvons ressentir
la mort, ou la vie et la paix au plus profond de nous-mêmes. Si
166 L'ÉCONOMIE DE DIEU

ce n’était pas le cas, comment saurions-nous si cette mort ou


bien cette vie et cette paix sont en nous ? Nous connaissons ces
choses grâce au sens que nous percevons au fond de nous. Bien
que le terme « sens » n’apparaisse pas dans ce verset de Romains,
il est clair que lorsque nous fixons nos pensées sur la chair, nous
connaissons la mort en la ressentant, et, d’un autre côté, lorsque
nous fixons nos pensées sur l’esprit, nous connaissons aussi la
vie et la paix grâce au sens intérieur. Nous pouvons donc déduire
que le sens de la vie est sous-entendu dans ce verset. Il semble que
ce dernier n’ait rien de commun avec les versets de 1 Jean cités
plus haut, mais dans la réalité de l’esprit, ces deux passages de
la Parole sont très liés. Dans le premier chapitre de 1 Jean, nous
voyons la communion de la vie et dans Romains 8.6, nous
trouvons le sens de la vie.
Au cours du chapitre précédent, nous avons découvert que la
loi de la vie et l’onction font partie des richesses de la
résurrection. Parmi elles, nous trouvons également Dieu Lui-
même, la vie divine, c’est-à-dire Christ dans l’Esprit, et aussi la
nature divine. Ce sont là les cinq éléments principaux des
richesses de la résurrection, et en tant que participants à la
nouvelle création, nous avons la position ainsi que le plein droit
d’en jouir. Sur le fondement de la nouvelle création, nous
pouvons expérimenter la résurrection qui inclut Dieu en tant
que notre portion, Christ comme notre vie, la nature divine, la
loi de la vie et l’onction intérieure. Que de richesses dans chacun
de ces éléments de la résurrection dont nous jouissons jour après
jour, que nous en soyons conscients ou non. Même si nous ne
sommes qu’un enfant de Dieu récemment régénéré, nous jouis-
sons de ces richesses et vivons par elles chaque jour.

LA COMMUNION DE LA VIE

La communion de la vie et le sens de la vie naissent des


richesses que sont Dieu Lui-même, la vie divine, la nature divine,
la loi de la vie et l’onction intérieure. Voilà le produit des richesses
de la résurrection. La vie éternelle engendre une communion
divine. Lorsque Christ en tant que la vie dans l’Esprit demeure
en nous, nous communions avec cette vie. Cette communion de
LA COMMUNION DE LA VIE 167

la vie est comparable à la circulation sanguine. Le sang contenu


dans notre corps est la vie de notre corps — s’il en est vidé, il
est sans vie, car le sang transmet cette vie. Dans notre corps,
nous trouvons aussi la circulation sanguine qui permet d’éliminer
tous les éléments négatifs qui le contaminent, et qui simultané-
ment transmet les éléments nutritifs à chaque partie de ce même
corps. Chaque jour, la circulation du sang retire les déchets tout
en fournissant l’approvisionnement nutritif à chaque membre du
corps. Ce sont là les deux fonctions qu’elle remplit continuelle-
ment. Du point de vue négatif, la circulation sanguine purifie les
membres du corps et en évacue les contaminants, et du point de
vue positif, elle fournit au corps sa santé.
Qu’est-ce que donc la communion de la vie ? Au même titre
que le sang est la vie, notre sang spirituel est Christ dans l’Esprit
comme notre vie. Avec Christ, notre sang spirituel, en tant que
notre vie, nous recevons la circulation de la vie. Christ, notre vie,
s’écoule continuellement en nous, tout comme le sang circule
incessamment dans notre corps. Cette circulation de la vie est
la communion de la vie. C’est grâce à cet écoulement de vie, cette
communion de la vie, que toutes les richesses de Christ nous sont
transmises. L’afflux continuel des richesses de Christ satisfait
tous nos besoins nutritifs. Aussi, il nous purifie et nous débar-
rasse de chaque élément négatif. Seuls les membres du corps
médical sont à même de nous indiquer combien la circulation
sanguine apporte de nourriture et nous débarrasse de déchets
chaque jour. Ainsi, la communion de la vie est l’écoulement du
flot de la vie éternelle, qui est Christ Lui-même.
Prenons l’ampoule électrique à titre d’exemple. Le compteur
enregistre le courant électrique qui passe par l’ampoule. Si le
courant s’arrête au compteur, la lumière n’apparaît pas dans
l’ampoule. Toutes les fonctions de l’électricité dépendent du
courant électrique. Lorsque celui-ci est coupé, l’ampoule cesse de
fonctionner et ne produit pas de lumière.
Alors que nous étions encore incroyants, ce courant ne
circulait pas en nous. Je me souviens très bien de ma propre
expérience. Avant mon salut, ce sentiment de la vie ne coulait
pas au fond de moi ; mais après ma régénération, plus j’aimais
168 L'ÉCONOMIE DE DIEU

le Seigneur, Le contactais et vivais pour Lui, plus je ressentais


quelque chose en moi qui coulait et coulait sans cesse. Cette
sensation est le courant de la vie ou communion de la vie. La vie
éternelle qui est le Fils de Dieu est véritablement réelle et
substantielle. Nous pouvons même l’entendre, la voir, la toucher,
la manipuler, la déclarer et l’annoncer (1 Jn 1.1-3). Puisque nous
avons désormais reçu cette vie, nous avons aussi son courant ou
sa communion. Grâce à la communion de la vie, il nous est très
facile d’être amenés dans la présence de Dieu.

LE SENS DE LA VIE

Comment pouvons-nous être sûrs que nous sommes dans la


présence de Dieu ? Dieu est lumière, or, nous ressentons cette
lumière chaque fois que nous sommes dans la présence de Dieu.
Non seulement sentons-nous l’écoulement intérieur, mais aussi
le rayonnement intérieur qui naît uniquement de la communion
de la vie. Ce que je partage avec vous n’est pas une doctrine,
mais l’explication de notre expérience. S’il nous est impossible
de dire « amen » alors que nous entendons parler de telles
expériences, je crains que nous ayons un problème. En effet, nous
aurions dû connaître de telles expériences normales depuis le
jour de notre salut, même si à cette époque-là nous n’étions pas
en mesure d’expliquer clairement ce qui nous arrivait. Permet-
tez-moi de répéter ce point : quelque chose en nous se déplace
et coule, et lorsque nous sommes dans cet écoulement, nous nous
trouvons simplement dans la présence de Dieu. Ensuite, un
rayonnement se diffuse au-dedans de nous et amène chaque chose
dans la lumière. Tout devient alors très clair. Nous discernons
si ces choses sont bonnes ou mauvaises, si elles sont en accord
ou non avec la volonté de Dieu, ou encore si elles appartiennent
à la sphère de la mort ou de la vie. Toutes choses deviennent
claires grâce au sens intérieur que nous percevons.
De là, nous pouvons conclure que le sens de la vie et la
communion de la vie œuvrent conjointement. Cette dernière nous
aide à réaliser le sens de la vie en nous amenant dans la présence
de Dieu où nous jouissons du rayonnement de Dieu qui est
lumière. Ce rayonnement nous permet de voir chaque chose
LA COMMUNION DE LA VIE 169

clairement. Il pénètre dans chaque coin et recoin de notre être,


produisant en nous un sens très tendre et très précis capable de
détecter immédiatement l’erreur la plus minime. Plus le flot de la
vie coule en nous, plus nous nous trouvons dans la présence de
Dieu et plus nous expérimentons le rayonnement intérieur.
Ensuite, cette illumination accrue nous mène à reconnaître
davantage le sens tendre et précis qui surgit en nous. C’est par
lui que nous pouvons connaître Dieu, Sa volonté et Son chemin.
Ce sens sonde les profondeurs de toutes choses et les éprouve.
Nous devons noter également que ce sens intérieur de la vie
dépend toujours du degré de notre relation intérieure avec le
Seigneur. Nous avons déjà remarqué dans Romains 8.6 que
lorsque nous fixons nos pensées sur la chair, nous y fixons en
fait toute notre personne. Fixer nos pensées sur la chair signifie
que notre moi coopère avec elle, et dans ce cas, notre relation
avec Dieu n’est bien sûr pas correcte. Rappelons-nous les trois
cercles concentriques qui illustrent les trois parties de l’homme.
Notons que la chair est le corps (cercle extérieur) dont la nature
a changé à cause de la corruption de Satan. L’intelligence se
trouve dans l’âme (second cercle) qui représente notre être
humain, le moi. Enfin, le Dieu trinitaire demeure dans l’esprit
(cercle du milieu). L’intelligence qui est située entre la chair et
l’esprit a la possibilité de se déplacer vers l’un ou vers l’autre.
N’oublions jamais Romains 8.6, car ce verset est l’un des plus
importants dans toutes les Écritures. Dans un certains sens, il
est même plus important que Jean 3.16. En effet, si nous nous
souvenons de celui-ci, mais oublions Romains 8.6, nous sommes
un chrétien au salut médiocre, qui en aucun cas ne peut devenir un
chrétien victorieux. Jean 3.16 est approprié pour que nous
recevions la vie éternelle, mais Romains 8.6 nous indique
comment nous pouvons devenir un chrétien vainqueur.
Lorsque nous fixons nos pensées, c’est-à-dire notre moi, sur
la chair, la mort en résulte. Mais fixer nos pensées ou notre moi
sur l’esprit produit à la fois vie et paix. Là où nous fixons nos
pensées est la clé qui nous mène soit à la mort, soit à la vie.
L’intelligence occupe une position tout à fait neutre, à la frontière
entre la chair et l’esprit. Et à cause de cela, elle peut se tourner
170 L'ÉCONOMIE DE DIEU

vers l’un ou l’autre. De nouveau, l’histoire du jardin d’Éden nous


servira. La volonté libre peut faire deux choix. Choisir l’arbre de
la connaissance signifie la mort, mais choisir l’arbre de vie conduit
à la vie. Nous nous situons entre ces deux arbres, et sommes
neutres vis-à-vis de la vie ou de la mort. Le résultat dépend
uniquement de notre choix, de notre attitude. Le Péché person-
nifié qui représente Satan se trouve dans la chair ; le Dieu
trinitaire habite dans notre esprit après notre salut ; et le moi
réside dans notre intelligence. Ainsi, le secret de la vie et de la
mort dépend de notre coopération avec l’esprit ou avec la chair. Si
nous choisissons cette dernière, nous recevons la mort. Mais si nous
coopérons avec l’esprit, nous prenons part à Dieu qui est la vie.

(1) Percevoir le goût de la mort


Comment savons-nous que la mort est en nous ? Simplement
en prenant conscience d’elle. La mort en effet nous donne un
certain sens intérieur. L’un de ces sens est celui que nous
pourrions nommer le vide. Lorsque nous avons une impression
de vide intérieur, il s’agit là du sens de la mort. Un autre sens de
la mort est celui des ténèbres qui prouvent que la mort est en
nous. Cette dernière nous donne également un sentiment de
malaise, à savoir, d’agitation et de trouble. Ce malaise nous donne
l’impression que rien en nous n’est réconfortant. Au contraire,
tout en nous semble se trouver dans un état chaotique — sans
paix, sans repos, sans réconfort, sans calme. Un autre des sens
de la mort est celui de la faiblesse. Alors que nous disons si
souvent : « Je ne peux plus supporter cette situation ! », nos
paroles indiquent combien nous sommes faibles. Nous manquons
de force, de puissance et de poids pour faire face à nos
frustrations. En dernier lieu, la mort nous donne un sentiment
de dépression, d’oppression et d’étouffement. Tant de « pression »
semble peser sur nos épaules. En effet, parce que nous sommes
si faibles, nous sommes facilement en proie à la dépression.
Pourquoi cela ? Parce que notre intelligence est fixée sur notre
chair, produisant ainsi la mort. Le vide, les ténèbres, le malaise,
la faiblesse et la dépression sont tous les goûts que nous donne le
sens de la mort. Par conséquent, nous connaissons la mort en nous
LA COMMUNION DE LA VIE 171

lorsque nous ressentons ces impressions particulières. Ce genre


de sentiments prouve que nous nous trouvons dans la chair et
avons pris position en elle.
Toutefois, notons que ce sens de la mort prend véritablement
sa source dans le sens de la vie. Supposons en effet qu’une
personne soit vraiment morte, qu’elle soit un cadavre. Certaine-
ment, elle serait incapable de ressentir le vide, les ténèbres, le
malaise, etc., parce qu’elle ne vit plus. Mais si cette personne
était réellement vivante, même si sa vie était maladive et faible,
elle serait encore en mesure de ressentir le vide et les ténèbres.
Cette expérience serait possible parce qu’elle est bien vivante.
En tant que telle, si elle contacte la mort, c’est le sens de la vie
en elle qui lui permet de percevoir le goût de la mort. Nous
apprenons ici que l’une des fonctions et l’un des objectifs du sens
de la vie est de nous permettre de reconnaître le goût de la mort.

(2) Percevoir le goût de la vie et de la paix


Le sens de la mort demeure toutefois quelque chose de négatif.
Heureusement, du côté positif, nous trouvons le sens de la vie
et de la paix. Quel est ce sens ? Quel est ce goût ? Tout d’abord,
en contraste avec le vide dont nous parlions précédemment,
nous éprouvons de la satisfaction ainsi qu’un sens de plénitude. Nous
sommes satisfaits par le Seigneur, sommes remplis de Sa
présence, n’ayant ni faim ni soif. En second lieu, à l’opposé des
ténèbres, nous ressentons la lumière. Conjointement à notre
satisfaction intérieure, la lumière rayonne en nous. Chaque coin
et chaque recoin de notre être sont remplis de lumière. Chaque
partie est transparente, rien n’y demeure opaque. Ensuite,
contrastant avec le sentiment de malaise, nous trouvons la paix
qui nous réconforte de tous nos troubles. Nous ressentons en
nous la paix accompagnée du repos, du réconfort et du bien-être,
exempte de toute friction ou controverse. Un autre goût du sens
de la vie est celui de la force qui s’oppose à la faiblesse. En effet,
nous sommes remplis de toute la puissance et de la force de la
vie. En nous se trouve une dynamo vivante qui semble avoir
quatre moteurs plutôt qu’un seul. Parfois nous avons l’impression
d’avoir la puissance d’un million de chevaux. Oh ! il y a
172 L'ÉCONOMIE DE DIEU

véritablement en nous la force qui vainc toutes nos faiblesses !


Par elle, nous ne sommes pas influencés par la triste mine de
notre épouse. Si celle-ci nous agresse, nous nous écrions :
« Alléluia ! » Nous sommes si forts qu’elles ne peuvent pas nous
troubler ni nous faire perdre notre sang froid. Nous ne sommes
ni légers ni faibles ; au contraire, nous sommes remplis de poids
et de puissance. Rien ne peut nous bouleverser. Loué soit le
Seigneur ! Un tel sentiment intérieur est celui de la vie et de la
paix. Enfin, contrastant avec le sentiment de dépression, nous
recevons celui de la liberté. L’écoulement de la vie non seulement
nous libère, mais il fait de nous une personne qui transcende
toutes les oppressions. Rien n’est capable de nous réprimer.
Plus la dépression s’acharne contre nous, plus nous demeurons
dans les lieux célestes.
Nous venons d’apprendre comment nous pouvons percevoir la
vie et la paix. Nous les percevons en les ressentant, et nous les
sentons parce que la vie est en nous. Cette vie au sein de notre
être est un écoulement de vie. Grâce à lui, nous vivons et
demeurons dans la présence de Dieu. Ainsi, nous ressentons
profondément que nous sommes satisfaits, illuminés, fortifiés,
réconfortés, élevés, libérés et transcendants ! Plus nous commu-
nions avec la vie, plus nous la percevons. Plus nous sentons la
vie, plus nous jouissons d’une communion accrue de la vie. Nous
expérimentons toujours le sens de la vie et la communion de la vie
selon un cycle. Autrement dit, plus nous expérimentons la
communion de la vie, plus nous ressentons la vie, et inversement.
Quelle merveille ! Loué soit le Seigneur !
La communion de la vie et le sens de la vie sont des
sous-produits de la résurrection. En effet, les richesses principales
de la résurrection sont Dieu Lui-même, Christ en tant que la
vie, la nature divine, la loi de la vie et l’onction du Saint-Esprit.
Deux éléments secondaires mais pratiques dérivent de ces
richesses : la communion de la vie et le sens de la vie.
C HAPITRE D IX-HUIT

EXERCER L’ESPRIT ET ENTRER


DANS L’ESPRIT

Dans le chapitre dix-sept, nous avons appris que la vie divine


que nous avons reçue produit la communion de la vie, ou encore,
le courant de la vie qui lui, engendre le sentiment intérieur, la
connaissance la plus profonde de la vie. Considérons à présent
la différence qui existe entre l’âme et l’esprit.
Gardons en mémoire que le tabernacle, ou le temple, a trois
parties : le parvis extérieur, le lieu saint et le Saint des Saints.
Souvenons-nous également que le Nouveau Testament déclare
très clairement que nous sommes le temple de Dieu. Le tabernacle
ou le temple n’est donc pas seulement un type de Christ, mais
symbolise également les chrétiens. L’être humain est formé de
trois parties : le corps, l’âme et l’esprit (1 Th 5.23). Celles-ci
correspondent aux trois parties du tabernacle : le corps au parvis
extérieur, l’âme au lieu saint et l’esprit au Saint des Saints.
Si nous étudions le type du tabernacle, nous réalisons que la
présence de Dieu, ou Sa gloire shekinah, de même que l’arche
qui est un type de Christ sont placées dans le Saint des Saints.
Dans le Nouveau Testament, le Christ qui vit dans notre esprit
est l’application même ou l’accomplissement de ce type. Au-
jourd’hui en effet, Il se situe dans la partie la plus profonde de
notre être, le Saint des Saints de l’âge présent.
Voilà pourquoi l’Épître aux Hébreux aborde ce sujet. Nous
avons observé précédemment que le verset 12 du chapitre 4 de
cette épître met en évidence notre besoin de séparer l’esprit de
l’âme. En d’autres termes, nous devons discerner ces deux parties
afin que dans notre expérience nous puissions réaliser le Christ
vivant qui demeure dans notre esprit. Ces paroles sont tout à
174 L'ÉCONOMIE DE DIEU

fait conformes aux enseignements de l’ensemble du Nouveau


Testament. Les quatre Évangiles nous exhortent à renier notre
âme et à y renoncer. Les Épîtres quant à elles nous encouragent
à marcher selon l’esprit et à vivre dans l’esprit humain. C’est en
effet dans cet esprit que le Seigneur Jésus demeure en tant que
l’Esprit divin (2 Tm 4.22). C’est pourquoi nous discernons entre
l’esprit et l’âme, d’une part en reniant cette dernière et d’autre
part en suivant le Seigneur dans notre esprit.

L’EXPÉRIENCE DE L’AUTEL

Considérons l’un des problèmes qui survient lorsque nous


essayons d’appliquer ce principe. Un jour, une sœur vint à moi
et me dit : « Si nous ne sommes pas dans le Saint des Saints,
cela signifie que nous nous trouvons encore dans le corps ou dans
l’âme. Comment pouvons-nous alors exercer notre esprit ? » Sa
question semble logique. Si en effet nous nous trouvons dans un
de ces endroits et ne sommes pas entrés dans notre esprit,
comment pouvons-nous exercer celui-ci ? Une réflexion men-
tale ne nous permettra pas de répondre à une telle question.
Ceci dit, nous devons faire remarquer que même si nous vivons
encore dans le corps ou dans l’âme, cela ne signifie pas que nous
sommes entièrement isolés de l’esprit. En effet, lorsque nous
faisons fonctionner nos mains ou nos pieds, cela signifie-t-il que
ces membres sont isolés de la tête ? Souvenons-nous que nous
sommes un être complet, composé d’un corps, d’une âme et d’un
esprit. Il est impossible de découper cet être en trois parties
séparées. Je répondis alors à cette sœur que même le jour où
elle se repentit et crut au Seigneur Jésus, sa repentance était
un exercice de son esprit. En effet la repentance véritable n’est
possible que lorsque l’esprit est contrit. Si elle n’arrive que dans
notre intellect, cette repentance n’est ni profonde ni véritable.
Elle doit s’accomplir profondément dans notre esprit. Lorsque
nous avons reçu le Seigneur Jésus, nous avons exercé notre esprit
sans pour cela connaître le terme esprit. Chaque étape de notre
expérience du Seigneur appartient à la sphère de notre esprit.
Le jour où le Seigneur Jésus est entré en nous comme notre
Sauveur, nous avons été amenés à la croix par laquelle nous
EXERCER L'ESPRIT 175

avons été rachetés. Si l’on considère le tabernacle, la croix y était


typifiée par l’autel situé dans le parvis extérieur. Or, c’est à la
croix que nous nous sommes repentis et avons reçu le Seigneur
Jésus. Au moment même de notre régénération, un véritable
exercice de notre esprit s’est produit. Parce que nous avons exercé
notre esprit, nous avons également touché Dieu, ressenti Dieu
et avons établi un contact vivant avec Lui.
Ensuite, nous n’avons peut-être vécu ni dans l’esprit ni même
dans l’âme, mais en suivant les tendances du monde. Sans aucun
doute, nous avons reçu le salut à la croix, c’est-à-dire que nous
sommes passés par l’autel situé dans le parvis extérieur, mais
après cela, nous n’avons pas poursuivi notre vie par l’esprit, ni
même par l’âme, mais en nous conformant aux tendances du
monde.
Que sont ces tendances du monde ? Illustrons avec l’histoire
d’un frère nommé Sun, qui à l’origine était juge dans un tribunal.
Un jour, quelqu’un l’amena à une réunion d’évangélisation dans
laquelle je prêchais. Après la réunion, cet incroyant s’approcha
de moi et me posa une question mondaine : « Monsieur Lee,
pourriez-vous s’il vous plaît me dire si Dieu est un être masculin
ou féminin ? » Ma réponse consista en quelques mots concernant
Dieu et Christ. Ensuite, il m’informa qu’il était véritablement
« impressionné » par ma prédication de l’Évangile, mais qu’il ne
savait pas comment croire. Je répliquai alors qu’il lui suffisait
de s’ouvrir pour recevoir Christ qui est un Esprit, et est
omniprésent. J’ajoutai : « Retournez chez vous et fermez la porte
derrière vous, agenouillez-vous, confessez vos péchés et ouvrez-
vous à Christ. Dites-Lui que vous croyez qu’Il est mort pour vous
et que vous Le recevez en tant que votre Sauveur. » Il me promit
de suivre mon conseil.
Ce soir-là, alors qu’il était avec sa famille qui ne savait rien
du christianisme, il se dirigea soudainement vers sa chambre
pour s’y enfermer. Sa femme et son fils lui demandèrent ce qu’il
allait faire, ce à quoi il répondit qu’il avait certaines affaires à
régler, et que pour cela il devait fermer la porte. Ensuite il
s’agenouilla et pria. Sa femme et son fils qui l’observaient en
cachette par la fenêtre se demandèrent pourquoi il s’agenouillait
176 L'ÉCONOMIE DE DIEU

et se moquèrent de lui. Après sa prière, il s’attendait à ce que


soudain quelque chose lui arrive, mais rien ne se passa. La
matinée suivante, après son petit déjeuner, il dut se rendre au
tribunal pour s’occuper d’une affaire, et en chemin, tout à coup,
quelque chose arriva. Il m’expliqua plus tard que l’univers entier
avait changé. Les cieux et la terre étaient merveilleux ! Même
le petit chien et le chat, qu’auparavant il détestait, étaient
devenus maintenant un spectacle agréable. Il était tellement joyeux
qu’il se mit à rire. Il se demanda alors : « Que m’arrive-t-il ? »
Lorsqu’il pénétra dans le tribunal et commença le procès, il ne
parvenait pas à maîtriser son rire. Après le procès, il se rendit
chez lui en riant encore plus. Sa femme lui demanda : « Que
t’est-il arrivé ? As-tu gagné beaucoup d’argent ? Qu’est-ce qui te
rend aussi heureux et joyeux ? » Il répondit : « Je ne sais pas,
je suis simplement joyeux ! L’univers entier me semble diffé-
rent. » Le jour suivant, il rencontra un jeune frère qui l’aida à
prendre conscience de l’assurance de son salut.
Plus tard cependant, et malgré son salut, il continua à agir
et à vivre à la façon du monde, voyant toute chose selon le même
point de vue qu’une personne du monde. Il se trouvait encore
dans le parvis extérieur, exposé au soleil ; ses sentiments
restaient identiques à ceux qu’il éprouvait dans le passé. Au bout
de trois jours, quelqu’un l’amena de nouveau à une réunion de
l’église. J’étais heureux de l’y voir. Après la réunion, il me dit :
« Monsieur Lee, vous êtes un bon orateur, voire éloquent. Dans
quelle université avez-vous étudié ? » Ses remarques indiquaient
sa vision mondaine des choses. À la suite de cela, il conversa
avec moi de différents sujets relatifs à l’église. Il me demanda
comment j’avais attiré autant de gens et par quels moyens j’y
étais parvenu ; ou encore, si j’avais fait de la publicité ou une
propagande, comme un parti politique l’aurait fait. Ses commen-
taires reflétaient un point de vue tout à fait mondain. Ensuite,
il me demanda : « Monsieur Lee, j’aimerais devenir chrétien.
Pourriez-vous m’indiquer quelle est la procédure à suivre ? Me
faut-il remplir quelques formulaires ou signer des papiers ? »
Bien sûr, je l’aidai à recevoir une compréhension adéquate. Mais
ensuite, il me questionna de nouveau : « Si je deviens un membre
EXERCER L'ESPRIT 177

de votre église, quelle devrait être ma contribution financière


chaque année ? Que dois-je faire avec ma famille ? L’église
réglementera-t-elle toute ma famille ? Donnerez-vous à ma
femme et à mon enfant de nombreuses règles à suivre ? » De
nouveau, ses questions reflétaient sa manière d’agir selon le
monde. Cette personne était véritablement sauvée, mais toutes
ses considérations prouvaient qu’il demeurait encore dans le
parvis extérieur, en Égypte. Il avait certainement expérimenté
la Pâque, mais n’avait pas encore traversé la mer Rouge. Il
demeurait dans le monde physique.

L’EXPÉRIENCE DU PREMIER VOILE

Continuons à utiliser ce frère comme exemple. Il fut sauvé


en 1938. L’année suivante, rien ne se passa. Il était sincèrement
sauvé, mais vivait encore complètement dans le monde. Pendant
trois ans, il n’arriva rien. Puis en 1941, il fut vivifié. Quelque
chose le révolutionna. Un jour, alors qu’il priait, il abandonna
toutes les choses du monde. Il dit : « Seigneur, j’abandonne ma
connaissance, mon emploi de juge, ma famille et toutes les choses
du monde. Oh ! Seigneur, à partir d’aujourd’hui, je n’aime que
toi ! Il y a trois ans, j’ai été sauvé, mais aujourd’hui, je sais que
je dois abandonner tout ce qui appartient à ce monde. » De fait,
il ne prit alors plus part aux choses de ce monde.
En agissant de la sorte, ce frère traversa le premier voile qui
séparait le parvis extérieur du lieu saint dans lequel il entra. À
partir de ce jour précis, il découvrit comment communier avec
Christ et prendre part à Lui comme sa manne quotidienne, en
lisant la Bible. Sa Bible devint pour lui très précieuse et très
agréable. Chaque jour, il jouissait de la nourriture qu’il recevait
d’elle. À partir de ce moment-là, il s’est réjoui de la table des
pains de la présence, mais il fut aussi illuminé par la lumière
intérieure. Ensuite, il expérimenta la joie de la prière. Il
m’informa, disant : « Oh ! frère Lee (Il ne m’appelait plus
Monsieur Lee), lorsque je ferme les yeux et que je prie, j’ai
simplement l’impression d’être dans les cieux ! » Quelle est cette
expérience ? Elle est la saveur aromatique du parfum brûlé. Il
ressentait la présence de Dieu parce qu’il avait expérimenté
178 L'ÉCONOMIE DE DIEU

Christ en tant que sa manne quotidienne, sa lumière intérieure


et la saveur agréable de la résurrection.
À présent, nous devons voir clairement dans quel endroit cette
expérience eut lieu. Le frère sortit du parvis extérieur et entra
dans le lieu saint en traversant le premier voile. Mais il ne
traversa pas le second rideau. En premier lieu, ses péchés furent
éliminés à l’autel de la croix, mais le monde et les choses qui lui
appartiennent l’influençaient encore. Trois années plus tard, en
traversant le premier voile, il abandonna le monde et toutes les
choses qui s’y trouvent, puis pénétra dans le lieu saint. Jour
après jour, il expérimenta davantage Christ en tant que sa vie,
sa nourriture, sa lumière et sa saveur agréable de la résurrection.

L’EXPÉRIENCE DU DEUXIÈME VOILE

Ce frère n’était toutefois pas encore parvenu dans le Saint des


Saints. Ses péchés ainsi que toutes les choses du monde avaient
disparu, mais un élément demeurait — la chair. Voilà pourquoi
il restait encore un autre voile de séparation. J’ai récemment
appris par une lettre venant de l’Extrême-Orient que ce frère a
expérimenté le brisement de son homme extérieur au cours de
ces deux dernières années. Que l’homme extérieur soit brisé
correspond au déchirement du second voile ! Cette déchirure est
celle de la chair. Les lettres que j’ai reçues révèlent que grâce à
cette expérience, il reçoit le discernement réel de l’esprit. Ce frère
est maintenant capable de discerner non seulement son propre
esprit, mais aussi celui des autres, car il passe désormais
davantage de temps dans l’esprit.
Lorsque nous avons pénétré dans le parvis extérieur par notre
salut, tous nos péchés furent supprimés. Ensuite, lorsque nous
sommes entrés dans le lieu saint, le monde fut mis à mort. Mais
si nous sommes restés en dehors du Saint des Saints, le moi
demeure toujours. Chaque jour, nous avons la position qui nous
permet de jouir de Christ en tant que la manne merveilleuse, la
lumière céleste et la saveur parfumée de la résurrection. Ces
expériences restent cependant relativement superficielles, car
tous les objets placés dans le lieu saint y sont publiquement
déployés. Les pains de la présence sont en effet différents de la
EXERCER L'ESPRIT 179

manne cachée ; la lumière diffère de la loi cachée ; et le parfum


n’est pas le bâton de la résurrection également dissimulé. Lorsque
nous participons à une réunion, chacun peut observer le déploie-
ment de la manne, le rayonnement de la lumière, et peut sentir
l’odeur aromatique du parfum brûlé. Si tel est le cas, notre
concept doit changer, et nous devons admettre que nous ne
sommes pas aussi profonds que nous ne le pensons. Souvent,
alors que nous venons à une réunion, portant avec nous l’odeur
agréable du parfum brûlé, certains frères et sœurs font le
commentaire suivant : « Oh ! ce frère est tellement agréable !
Que cette sœur est plaisante ! Chaque fois qu’ils ouvrent leur
bouche, chacun perçoit la bonne odeur de Christ ! »
Mais de telles manifestations ne sont ni la manne cachée, ni
la loi cachée, ni le bâton caché qui bourgeonne. Nous ne devrions
toutefois pas mépriser ces expériences positives du lieu saint. Au
contraire, respectons-les ! Louons le Seigneur que tant de
personnes jouissent de Christ en tant que leur manne quoti-
dienne. Jour après jour, elles se réjouissent aussi de Christ
comme leur lumière et leur saveur agréable en résurrection.
Toutefois, nous devons réaliser que ces choses ne sont pas notre
objectif ultime, elles ne sont pas le pays de Canaan. Nous nous
trouvons encore dans le désert où le Rocher vivant répand l’eau
vive, et où Christ nous approvisionne de la manne jour après
jour. Que nous prenions part à la manne qui descend des cieux
et à l’eau vive qui s’écoule du Rocher ne prouve en aucun cas
que nous vivons dans le but de Dieu. Ces expériences démontrent
uniquement que nous ne sommes pas en Égypte, c’est-à-dire, pas
dans le monde. En d’autres termes, nous nous trouvons dans le
lieu saint, mais restons en dehors du Saint des Saints. Cet endroit
est saint, mais il n’est pas le lieu le plus saint. Nous devons
alors progresser pour jouir de ce qu’il y a de meilleur. Que nous
soyons sortis d’Égypte est insuffisant, et ne résout que l’aspect
négatif. Nous devons passer à une étape beaucoup plus positive,
à savoir, celle d’entrer dans le bon pays qui typifie le Christ
tout-inclusif dans notre esprit. L’agneau de la Pâque en Égypte
et la manne quotidienne dans le désert ne soutiennent pas la
comparaison avec le bon pays de Canaan, car ce bon pays ne
180 L'ÉCONOMIE DE DIEU

contient pas seulement un aspect ou une partie de Christ, mais


le Christ tout-inclusif.
Une fois encore, insistons sur le fait que le jour de notre
salut, sans aucun doute, nous avons inconsciemment exercé notre
esprit. Maintenant dans le lieu saint, et chaque jour, nous lisons
la Bible, contactons Christ et expérimentons le rayonnement
de la lumière. Or, toutes les choses énumérées ci-dessus ne sont
possibles que grâce à l’exercice de notre esprit, même si nous
sommes une personne qui vit dans l’âme plutôt que dans l’esprit.
Peut-être lisons-nous les Écritures le matin en exerçant notre
esprit, nous nourrissant ainsi de Christ comme notre manne
quotidienne. Mais malgré cela, tout notre être n’est pas encore
dans l’esprit. Nous demeurons dans l’âme jusqu’au jour où nous
réalisons que le problème du moi doit être résolu, et que notre
moi doit être brisé. Lorsque nous réaliserons que nous avons déjà
été crucifiés, nous appliquerons alors la croix à nous-mêmes. Et
lorsque dans notre expérience nous prendrons conscience que
notre moi a été enseveli, toute notre personne sera transférée dans
l’esprit. Dès lors, nous ne nous contenterons pas d’exercer notre
esprit pour contacter le Seigneur, mais tout notre être sera dans
l’esprit. En résumé, nous constatons que nous devons passer par
trois endroits stratégiques : l’autel, le premier voile et le second
voile. Alors que l’autel résout le problème de nos péchés, le
premier voile met fin au monde, et le second voile met un terme
à notre personne même, c’est-à-dire à la vie de notre âme, à
l’homme naturel, à l’homme extérieur, à la chair et au moi.
Ensuite, nous devenons une personne dans l’esprit. Cet état
dépasse largement le simple exercice de notre esprit dans le but
d’expérimenter quelque chose du Seigneur.

L’EXPÉRIENCE DE LA MER ROUGE ET DU JOURDAIN

Observons plus en détail la géographie et l’histoire des enfants


d’Israël. Alors qu’ils étaient encore en Égypte, le peuple d’Israël
prit part à la Pâque qui résolut le problème de leurs péchés.
Chacun fut sauvé de ses péchés pris en charge par l’agneau
pascal, mais la puissance égyptienne, c’est-à-dire Pharaon et son
armée, les gardait encore en esclavage. Pour cette raison, ils
EXERCER L'ESPRIT 181

durent traverser la mer Rouge. Celle-ci ensevelit toutes les


puissances du monde. En effet, l’armée de Pharaon comprend à
la fois une grande quantité de personnes et toutes les choses
qui appartiennent au monde. Pour certains d’entre nous, une
paire de lunettes représente peut-être un des soldats de l’armée
égyptienne, car elle est pour nous un élément du monde. Pour
d’autres, se vêtir représente non seulement un soldat, mais toute
une compagnie de soldats de l’armée égyptienne ! Beaucoup
d’objets du monde nous lient et nous oppriment sous leur
tyrannie. Mais lorsqu’Israël traversa la mer Rouge, le monde
entier fut supprimé, car toute l’armée égyptienne fut ensevelie
dans ses eaux. L’eau de la mer Rouge typifie le premier aspect
de l’efficacité de la mort de Christ, car toutes les choses du monde
furent mises à mort, puis ensevelies dans la mort de Christ.
Plus tard, une fois qu’Israël eut quitté l’Égypte, ce peuple
commença à errer dans le désert et à se nourrir quotidiennement
de la manne, un élément céleste de Christ. Ils étaient à même
de témoigner combien ils jouissaient de Christ tout en errant
dans le désert. Un jour ils traversèrent le Jourdain et dans les
eaux de ce fleuve, douze pierres, représentant l’ancien Israël,
furent ensevelies. Ainsi, toutes les forces de l’Égypte furent
ensevelies dans les eaux de la mer Rouge, mais dans les eaux
du Jourdain, le moi et le vieil homme des Israëlites furent
enterrés. Après cela, ils pénétrèrent dans un troisième lieu
nommé le pays de Canaan, et y jouirent de l’ensemble de ses
richesses toute-inclusives.
Lorsque le peuple d’Israël était en Égypte, il se trouvait
dans le parvis extérieur. Une fois entrés dans le désert, ils
étaient dans le lieu saint. Enfin, lorsque ce peuple pénétra dans
le pays de Canaan, il venait d’entrer dans le Saint des Saints.
La mer Rouge correspond au premier voile, et le Jourdain au
second voile. Ces deux étendues d’eau typifient très clairement
les deux aspects de la croix de Christ. Le premier de ces aspects
supprime toutes les choses du monde, et le second met à mort
le moi dans notre âme. En d’autres termes, c’est la croix qui
déchire les deux voiles que nous devons traverser au même titre
que les Israëlites durent traverser les deux étendues d’eau.
182 L'ÉCONOMIE DE DIEU

Maintenant, tâchons de déterminer où nous nous trouvons.


Sommes-nous en Égypte ? Dans le désert ? Ou dans le pays de
Canaan ? Autrement dit, sommes-nous dans le parvis extérieur ?
Dans le lieu saint ? Ou dans le Saint des Saints ? Quiconque est
dans le parvis extérieur n’a pas la lumière du lieu saint, mais
seulement celle du soleil. Sommes-nous donc dans l’atmosphère
mondaine encombrée de toutes les choses qui se trouvent sous
le soleil ? Faisons-nous partie de ces chrétiens qui croient au
Seigneur Jésus, qui L’acceptent comme Sauveur, et croient qu’Il
est mort à la croix pour leurs péchés, mais qui gardent un point
de vue mondain et vivent selon le courant du monde ? Ou bien,
sommes-nous dans le lieu saint, jouissant de Christ jour après
jour en tant que notre manne, notre lumière et notre saveur
agréable de la résurrection ?
Ou encore, sommes-nous des chrétiens plus profonds qui
vivent dans le Saint des Saints faisant l’expérience de Christ
comme Celui qui est caché, non pas comme Aaron dans le parvis
extérieur, mais en tant que Melchisédek dans les lieux célestes
du Saint des Saints ? C’est dans cet endroit précis que nous
pouvons jouir de Christ comme la manne cachée, la loi cachée
et l’autorité cachée de la résurrection qui permet de régner sur
toute chose. Dans le Saint des Saints tout est caché, parce que
Christ est désormais notre expérience au plus profond de
nous-mêmes. Puisse le Seigneur nous dispenser Sa grâce afin
que nous puissions savoir où nous nous trouvons et où nous
devons nous rendre.
C HAPITRE D IX-NEUF

LE CHRIST CACHÉ DANS NOTRE ESPRIT

Le tabernacle ou le temple est formé de trois parties appelées


le parvis extérieur, le lieu saint et le Saint des Saints. Dans le
parvis extérieur, le tabernacle se divise en deux parties distinctes :
le lieu saint et le Saint des Saints. Avant d’observer les éléments
qui se trouvent dans ce dernier, portons notre regard sur les
objets qui appartiennent au parvis extérieur et au lieu saint.

LE PARVIS EXTÉRIEUR

Ce dernier comprend deux éléments : l’autel et la cuve. Tous


les étudiants de la Bible s’accordent pour dire que l’autel typifie
la croix de Christ et que la cuve typifie l’œuvre du Saint-Esprit.
Avons-nous fait l’expérience de l’autel et de la cuve ? Christ
comme notre offrande pour le péché fut offert à la croix. Là, Il
mourut pour nos péchés, étant Lui-même devenu Péché pour
nous. En cela, il est notre Pâque. La Pâque signifie que ce Christ
en tant que l’Agneau de Dieu a porté nos péchés et est mort à
la croix. Le verset 7 de 1 Corinthiens 5 indique très clairement
que Christ est notre Pâque. Le jour où nous avons cru en Sa
mort pour nos péchés était celui de notre Pâque. À ce moment-là
en effet, nous avons joui de Christ comme notre Agneau pascal.
Après avoir expérimenté l’autel de la croix, le Saint-Esprit
S’est immédiatement mis à œuvrer en nous, ce que la cuve nous
indique. Celle-ci est en effet le lieu où le peuple se rend pour
être lavé et purifié. Dès que nous recevons Christ en tant que
notre Pâque, le Saint-Esprit commence Son œuvre de purification
intérieure et extérieure. Lorsque le peuple d’Israël pénétra dans
le tabernacle, il devait d’abord s’arrêter à l’autel pour y présenter
les offrandes pour leurs péchés et leurs transgressions. De plus,
184 L'ÉCONOMIE DE DIEU

à la cuve, chacun devait se laver les pieds et les mains de toute


la poussière qui les couvrait. Depuis le jour de notre salut, le
Saint-Esprit nous purifie de toute la saleté du monde que nous
accumulons au cours de notre marche quotidienne. Si nous avons
fait ces expériences, cela signifie que nous avons bien été sauvés,
et que nous ne sommes plus en dehors du parvis extérieur. Dès
que nous pénétrons dans cette partie du tabernacle, nous nous
trouvons à l’intérieur des limites et de la sphère de Dieu. En
d’autres termes, nous sommes dans le royaume de Dieu, car nous
avons été régénérés, rachetés, pardonnés, et en dernier lieu,
purifiés par l’œuvre du Saint-Esprit. Être un véritable enfant de
Dieu n’est possible qu’en faisant l’expérience de l’autel et de la
cuve. Si nous sommes apparemment entrés dans le christianisme
sans toutefois avoir jamais expérimenté ces deux choses, nous
demeurons en dehors du royaume de Dieu.

LE LIEU SAINT

Mais ceci n’est pas tout ! Il ne s’agit là que du premier pas de


la vie chrétienne à partir duquel nous devons progresser. Nous
sommes entrés par la porte principale du tabernacle, mais nous
devons maintenant franchir un autre voile, une autre entrée.
Nous devons passer du lieu dans lequel nous sommes entrés en
croyant au Seigneur, le parvis extérieur, et nous avancer dans
le lieu saint.
Le premier élément que nous trouvons dans cet endroit
s’appelle la table des pains de la présence. Il s’agit d’une table
sur laquelle des pains sont disposés. Ces derniers typifient Christ
en tant que notre nourriture, car Il est appelé le Pain de vie
dans Jean 6.35. Christ est l’approvisionnement qui nous permet
de vivre. Il est notre manne quotidienne qui nous nourrit afin
que nous puissions vivre devant Dieu. La table des pains de la
présence est chargée d’une grande quantité de pain et non pas
d’un morceau unique, et signifie que nous pouvons recevoir un
approvisionnement abondant de vie, aussi abondant que la manne
qui tombait du ciel. Chaque matin en effet, la manne fournissait
une très grande quantité de nourriture. Depuis que nous avons
fait l’expérience de Christ en tant que notre Pâque et de l’œuvre
LE CHRIST CACHÉ DANS NOTRE ESPRIT 185

purificatrice du Saint-Esprit, sommes-nous allés de l’avant pour


expérimenter Christ comme notre manne quotidienne ? Si cela
est le cas, nous connaissons de manière vivante la table des pains
de la présence.
Ensuite nous découvrons le candélabre, ou le chandelier, qui
signifie Christ comme la lumière et la vie. Jean 1.4 nous dit en
effet que la vie est en Christ et qu’elle est bien la lumière des
hommes. Dans 8.12, il ajoute que cette lumière est la lumière de
la vie. Si nous jouissons et faisons l’expérience de Christ en tant
que la vie, Il deviendra sans aucun doute notre lumière. Chaque
fois que nous nous nourrissons de Lui, nous ressentons le
rayonnement intérieur qui nous illumine. Une fois que nous avons
reçu Christ comme notre Pâque, et avons été purifiés par l’œuvre
du Saint-Esprit, et après avoir appris à nous nourrir de Christ
en tant que notre manne quotidienne de vie, nous pouvons alors
ressentir le rayonnement intérieur.
En troisième lieu, après la table des pains et le chandelier,
nous découvrons dans le lieu saint l’autel des parfums. Nous
expérimentons cet objet du tabernacle lorsque nous sentons une
saveur, une odeur aromatique. Cette odeur parfumée qui représente
Christ en résurrection, se diffuse et monte vers Dieu. Chaque
fois que nous jouissons de Christ, notre nourriture, et que nous
demeurons dans Sa lumière de vie, nous sommes dans la
résurrection. En nous, quelque chose de doux et d’agréable se
diffuse et monte vers Dieu. La doctrine ou la connaissance
scripturale ne sont pas en mesure de confirmer ce point, car seule
notre expérience peut le faire. Avons-nous déjà fait de telles
expériences ? Même si nous n’en avons pas fait de nombreuses,
l’important est qu’à ce jour nous ayons déjà expérimenté l’autel
des parfums. J’aimerais témoigner combien cette expérience est
merveilleuse ! Il y a trente-trois ans de cela, je passais chaque
jour, voire chaque heure dans ce lieu saint. Christ y était ma
manne quotidienne ; j’y étais rempli de Lui et de lumière. J’étais
satisfait par Dieu, et je Le satisfaisait. Quelque chose de Christ
en moi se diffusait et montait vers Dieu comme une odeur
agréable.
186 L'ÉCONOMIE DE DIEU

L’ARCHE DU SAINT DES SAINTS

Mais le lieu saint n’est pas la destination. C’est un endroit


sanctifié, mais il n’est pas le lieu le plus saint. C’est un bon
endroit, mais ce n’est pas le meilleur. Voilà pourquoi nous devons
progresser de nouveau et pénétrer dans le Saint des Saints. Alors
qu’il nous suffisait de traverser le premier voile, le second doit
être déchiré. Ce dernier représente la chair comme nous l’indique
Hébreux 10.20, et doit être déchiré pour que nous puissions
pénétrer dans le lieu le plus saint.
Alors que nous nous avançons dans le Saint des Saints, nous
n’y voyons qu’un seul objet, l’arche. Tous les étudiants de la Bible
s’accordent pour dire que l’arche est un type de Christ. Il est
vrai que nous pouvons jouir de Christ en tant que notre
nourriture, notre lumière et l’odeur agréable qui monte vers Dieu,
mais la personne de Christ Lui-même Se trouve dans le Saint
des Saints. Christ comme la nourriture, la lumière et l’odeur
aromatique constitue les trois éléments placés dans le lieu saint.
Mais au-delà, nous devons contacter Christ Lui-même. Ne
contactons pas uniquement un certain élément de Christ, mais
Sa personne même. Cette expérience est plus profonde. Nous
devons établir le contact avec Christ Lui-même. Nous L’avons
expérimenté en tant que notre Pâque, puis nous avons joui de
la purification du Saint-Esprit. Ensuite Il est devenu notre vie,
notre lumière et une saveur agréable pour nous. Mais à présent,
nous devons contacter Sa personne. Très peu de chrétiens ont
pénétré dans le Saint des Saints afin d’y toucher l’arche, qui est
Christ Lui-même.
Considérons à présent le contenu de cette arche. Que nous y
trouvions de la manne est d’une grande signification, car il s’agit
ici non pas d’une manne déployée au grand jour, mais d’une
manne cachée. Elle n’est pas exposée aux regards, mais est gardée
dans un lieu secret. Sans aucun doute, cette manne correspond
aux pains de la présence dans le lieu saint. Toutefois, ce pain
est visible de tous, alors que la manne est dissimulée dans le
pot en or. Le pain de la présence est déployé sur la table, alors
que la manne dans l’arche est contenue dans un pot en or. Non
LE CHRIST CACHÉ DANS NOTRE ESPRIT 187

seulement la manne est-elle cachée dans le pot, mais celui-ci est


dissimulé dans l’arche. Autrement dit, la manne est doublement
secrète ! Dans le désert, le peuple d’Israël jouissait de la manne,
mais celle-ci était publique et tombait à terre. Elle n’était pas la
manne cachée dans les cieux qui est Christ Lui-même.
Nous devons faire l’expérience d’un Christ si profond, un Christ
dans le lieu secret, un Christ dans les lieux célestes. Un tel
Christ est celui qu’Hébreux mentionne au chapitre 7, selon l’ordre
de Melchisédek et non pas selon l’ordre d’Aaron. Alors que ce
dernier offre les sacrifices uniquement à l’autel du parvis
extérieur, Melchisédek quant à lui est assis sur le trône de la
grâce dans les lieux célestes. Peut-être expérimentons-nous
Christ en tant que notre nourriture, mais cette jouissance ne se
passe que dans le lieu saint, et tout ce que nous y expérimentons
est immédiatement connu de nombreuses personnes. Parfois, les
nouvelles de notre expérience « glorieuse » traverse le pays
entier. Cette expérience est celle des pains de la présence, visibles
de tous. Nous devons avancer plus profondément pour atteindre
les lieux secrets du Tout-puissant afin d’y toucher le Christ céleste
Lui-même.
Dans l’arche nous découvrons également la loi qui régit notre
conduite et nous illumine. Cette loi correspond au chandelier du
lieu saint. Elle est le témoignage de Dieu tout comme le
chandelier qui témoigne de Dieu dans l’Ancien comme dans le
Nouveau Testament. Bien que la loi corresponde au chandelier,
le principe reste le même, à savoir que ce dernier brille à la vue
de tous, alors que la loi est une lumière plus profonde, intérieure
et cachée. La plupart du temps, les frères et sœurs n’expérimen-
tent que la lumière du chandelier. Oh ! combien leur lumière brille !
Dans un sens, c’est très bien, mais cela prouve qu’ils demeurent
superficiels, car tout ce qu’ils expérimentent est visible extérieu-
rement. Christ doit devenir leur loi intérieure. Les chrétiens qui
possèdent Christ en tant que leur loi vivante cachée en eux,
exhibent peu de chose extérieurement, mais ils connaissent Christ
profondément en eux.
En dernier lieu, nous trouvons dans l’arche le bâton qui
bourgeonna. Celui-ci aux bourgeons éclos typifie le Christ
188 L'ÉCONOMIE DE DIEU

ressuscité. Il correspond à l’odeur du parfum, et tous deux


signifient la résurrection du Christ. Mais de nouveau, il existe
une différence majeure, à savoir que l’encens n’est qu’une
expression extérieure et publique, alors que le bâton qui bour-
geonna s’expérimente uniquement d’une façon cachée et profonde.
Nous avons donc vu dans le lieu saint ces trois choses : Christ
comme notre nourriture, Christ en tant que la vie et Christ en
tant que la saveur aromatique. Mais les trois éléments qui se
trouvent dans l’arche du Saint des Saints sont plus profonds.
Les pains de la présence sont déployés à la vue de tous, le
chandelier brille ouvertement, et le parfum se diffuse librement.
Tous trois sont exposés au public. En revanche, les trois
éléments de l’arche sont profondément cachés en lui.

PROGRESSER POUR ENTRER DANS CHRIST

Nous réalisons désormais que le lieu saint représente à la fois


le désert et l’âme. Dans les temps anciens, les Israëlites
demeuraient en Égypte. Puisqu’ils firent l’expérience de la Pâque
dans ce pays-là, l’Égypte était leur parvis extérieur. Après
l’événement de la Pâque, le peuple d’Israël sortit d’Égypte et fut
conduit dans le désert. En d’autres termes, il se déplaça du parvis
extérieur pour entrer dans le lieu saint.
Alors que le lieu saint correspond au désert pour les Israëlites,
il correspond à l’âme humaine pour les croyants à Corinthe et
les croyants hébreux. Le verset 7 dans 1 Corinthiens 5 nous
apprend par exemple que les croyants à Corinthe avaient fait
l’expérience de Christ en tant que leur Pâque, et qu’ensuite
leur expérience les amena dans le désert où ils se réjouirent de
Christ en tant que leur manne et leur eau vive (1 Co 10.1-5).
Les Corinthiens se trouvaient dans le désert tout comme le peuple
d’Israël à l’époque, sauf que le leur était dans leur âme. Nous
nous rendons compte en lisant attentivement la Première épître
aux Corinthiens que ces croyants vivaient selon leur âme et leur
chair. Sans aucun doute, ils jouissaient de Christ en tant que
leur nourriture et leur lumière, et faisaient de nombreuses et
merveilleuses expériences de Christ, mais leur jouissance prenait
place dans leur âme. Leur chair, le voile qui sépare le Saint des
LE CHRIST CACHÉ DANS NOTRE ESPRIT 189

Saints du lieu saint, n’avait pas encore été brisée. Puisque leur
âme n’avait pas été mise à la croix, ils ne vivaient pas dans
l’esprit qui est le Saint des Saints. Ils jouissaient de quelque
chose appartenant à Christ, mais pas de Christ Lui-même.
De la même façon, dans Hébreux 3.6-8, les chrétiens hébreux
sont typifiés par les Israëlites dans le désert. En effet, l’apôtre
Paul fit remarquer aux chrétiens hébreux de même qu’aux
Corinthiens, que le peuple d’Israël illustrait leur propre condition.
Dans le chapitre 4 de l’Épître aux Hébreux, nous notons que
d’entrer dans le repos signifie pénétrer dans le Saint des Saints
et toucher le trône de la grâce où Christ est aujourd’hui assis
comme notre Souverain sacrificateur. C’est au travers des ensei-
gnements que les croyants hébreux se réjouissaient d’aspects de
Christ. Alors que la Première épître aux Corinthiens traite du
sujet des dons, l’Épître aux Hébreux aborde celui des doctrines.
Dans leur âme les croyants à Corinthe jouissaient des dons,
et dans leur âme, les croyants hébreux jouissaient de doctrines.
Voilà pourquoi ils n’étaient pas en mesure de comprendre les
choses spirituelles plus profondes. Puisque les Corinthiens comme
les Hébreux s’adonnaient soit aux dons, soit aux doctrines
élémentaires, ils devaient tolérer le désert de leur âme.
Voilà pourquoi l’apôtre Paul encouragea les croyants à Corinthe
à connaître leur esprit, afin qu’ils passent de l’état d’un homme
psychique à celui d’un homme spirituel (1 Co 2.11-15). Il répéta
la même chose dans Hébreux 4.12, les enjoignant à séparer ou
à discerner l’esprit de l’âme. Ces deux livres présentent le même
principe et eux seuls dans le Nouveau Testament font référence
à l’épisode du peuple d’Israël dans le désert. Cet état de choses
s’explique par le fait que les Corinthiens vivaient selon leur âme
en s’adonnant aux dons, et que les Hébreux vivaient dans leur
âme en s’adonnant à leurs doctrines. De nos jours, de nombreux
chrétiens vivent selon le même modèle. Sans aucun doute, les
doctrines aidèrent les chrétiens hébreux, et les dons, les croyants
à Corinthe. Le problème résidait en ce qu’ils vivaient dans le
lieu saint de leur âme et non pas dans le Saint des Saints de
leur esprit, où ils auraient pu contacter et expérimenter Christ
Lui-même. Le seul moyen de Le contacter dans notre esprit est
190 L'ÉCONOMIE DE DIEU

de renoncer à notre âme. Ne demeurons pas en elle. Si nous y


restons, cela revient à errer dans le désert.
Vous réagissez peut-être à ces propos en disant : « En quoi
cela est-il si important ? Je me réjouis quand même de Christ.
Pourquoi dites-vous alors que ces doctrines ne sont qu’élémen-
taires ? Elles me permettent de connaître un peu de Christ et
de jouir de certains de Ses aspects. Vous dites que nous insistons
trop sur ces dons. Comment se fait-il alors que j’expérimente
quelque chose de Christ grâce à eux ? » Considérons l’illustration
qui nous est donnée dans le désert. Pendant plus de trente-huit
ans les Israëlites errèrent dans ce lieu où, jour après jour, ils
prirent part à la manne. Notre Dieu est très miséricordieux !
Il n’est pas du tout mesquin. Il est excessivement généreux, car
même lorsque ce peuple était en tort, Dieu lui accordait quelque
chose. Mais ne croyons pas que la manne tombant des cieux
quotidiennement justifiait l’errance du peuple d’Israël dans le
désert. Au contraire, elle démontrait combien ce peuple était
puéril et charnel, car pendant plus de trente-huit ans, il
n’expérimenta rien d’autre que la manne. Celle-ci aurait dû
suffire pour une période limitée, après quoi il aurait progressé
rapidement pour jouir des richesses nutritives du pays de
Canaan.
De cela, nous devons simplement apprendre une chose : il est
permis de jouir des dons pendant une période courte, mais
insister sur la nécessité de les posséder tout le temps ne fait que
prouver notre état puéril. Nous devons poursuivre notre chemin
et persévérer. En effet, les dons ne sont pas la portion que Dieu
a réservé pour nous, mais Christ est cette portion. Avant que
l’apôtre Paul n’aborde le sujet des dons dans la Première épître
aux Corinthiens, il fit remarquer que Christ Lui-même est notre
portion. Nous n’avons pas été appelés dans la communion des
dons, mais dans la communion de Christ (1 Co 1.9). Dieu n’a pas
fait des dons notre sagesse, mais Il a fait de Christ notre sagesse.
C’est par Christ seul que nous sommes justifiés, sanctifiés et
rachetés (1 Co 1.30). Certainement nous devons rendre grâce à
Dieu pour Ses dons, mais ils ne nous aident que temporairement.
Sans aucun doute, Israël pourrait remercier Dieu pour la manne
LE CHRIST CACHÉ DANS NOTRE ESPRIT 191

quotidienne qu’Il leur fournissait, mais celle-ci n’était qu’une


provision momentanée qui devait s’arrêter dès leur arrivée au
pays de Canaan. Ce peuple n’aurait jamais dû rester dans le
désert à y recevoir la manne chaque jour, pendant trente-huit
ans. Louons Dieu pour Sa sagesse et Sa miséricorde, et
remercions-Le pour Ses dons, car nous avons besoin de la manne
quotidienne et des dons lorsque nous errons dans le désert. La
bonté de Dieu toutefois ne justifie pas que nous poursuivions un
tel chemin pendant trop longtemps. Au contraire, si nous agissons
ainsi, cela prouve que nous sommes encore jeunes, voire des
nourrissons. Mais si nous progressons, nous n’aurons alors plus
besoin de jouir de la manne, car nous pourrons immédiatement
prendre part aux produits du bon pays de Canaan. Lorsque nous
jouissons de ces produits, cela prouve que nous nous trouvons à
la fois dans le repos et dans l’esprit. Dans le cas contraire, nous
ressemblons à Israël, demeurant dans le désert de notre âme. Si
nous ne nous trouvons pas dans l’esprit, la croix doit mettre fin
à notre chair et à notre âme.
Les chapitres 4, 5 et 6 de l’Épître aux Hébreux nous exhortent
à progresser, et 1 Corinthiens 9 nous encourage à courir la course.
Nous devons aller de l’avant pour entrer dans l’esprit afin de
toucher Christ Lui-même et d’expérimenter le Christ plus profond
en tant que la manne cachée, la loi intérieure et le bâton caché
qui bourgeonne. L’auteur de la Première épître aux Corinthiens
conseilla ceux-ci de limiter leur recours aux dons et de les utiliser
correctement (1 Co 14). Alors que nous lisons attentivement cette
épître avec un regard objectif, nous remarquons que l’auteur
avait l’intention non pas d’encourager, mais de corriger les
croyants concernant l’utilisation des dons. Le seul moyen de
courir la course de manière appropriée est de connaître dans
l’esprit les choses les plus profondes de Christ.
Nous devons maintenant tous nous demander dans quel lieu
nous nous trouvons. Sommes-nous à l’autel ou à la cuve ? Ou
peut-être sommes-nous en dehors de l’entrée principale ! Avons-
nous fait l’expérience de ces deux objets du parvis extérieur,
puis nous sommes-nous avancés vers la table des pains de la
présence, vers la lumière et vers l’autel des parfums ? Ou encore,
192 L'ÉCONOMIE DE DIEU

avons-nous traversé le lieu saint pour maintenant prendre place


dans le Saint des Saints ? Si oui, nous sommes en esprit. Nous
touchons et expérimentons Christ de la façon la plus profonde.
Puisse la Seigneur nous être miséricordieux pour nous faire
connaître notre position exacte.
C HAPITRE V INGT

L’HOMME TRIPARTITE ET L’ÉGLISE

Rappelons-nous que l’économie de Dieu et le but de cette


économie se résument à ces simples mots : Dieu veut Se dispenser
en nous. Il créa l’homme en le formant de trois parties : le corps
visible, l’esprit au plus profond de lui et l’âme placée entre les
deux. Dieu a l’intention de Se dispenser dans l’esprit de l’homme,
puis de S’œuvrer dans l’âme humaine.

TROIS PERSONNES COMPLIQUENT L’HOMME TRIPARTITE

Avant que Dieu eut pu accomplir Son dessein, Son ennemi


Satan s’œuvra dans le corps de l’homme. Depuis ce jour-là, le
Péché habite dans les membres du corps humain. Ce Péché
personnifié est comme un roi illégitime qui peut nous maîtriser,
nous forçant à agir contre notre propre volonté. Satan lui-même
demeure en nous en tant que la nature mauvaise et la loi du
péché, afin de corrompre notre corps. La chair n’est autre que le
corps empoisonné par Satan, et ainsi que nous l’affirme Romains
7.18, en nous, c’est-à-dire dans notre chair, il ne demeure rien
de bon. Notre chair obéit comme un esclave à la loi du péché qui
s’oppose à notre intelligence et à notre volonté (Rm 7.15, 20).
Satan entra dans notre corps en tant que la loi du péché.
Mais louons le Seigneur ! Le jour de notre salut, le Dieu trinitaire
vint habiter dans notre esprit pour être notre vie. Ainsi, Christ
est vie dans notre esprit. Mais que trouve-t-on dans l’âme ? Le
moi. Notre moi demeure dans notre âme. Sommes-nous bien
impressionés que ces trois personnes vivantes, Adam, Satan et
Dieu demeurent aujourd’hui en nous ? L’être humain est très
compliqué, car non seulement l’homme Adam vit en lui, mais le
diable Satan ainsi que Dieu qui est le Seigneur de vie demeurent
194 L'ÉCONOMIE DE DIEU

aussi en lui. Nous pourrions dire que nous sommes devenus un


jardin d’Éden miniature, avec Adam représentant la race hu-
maine, l’arbre de vie qui représente Dieu et l’arbre de la
connaissance qui représente Satan. Ces trois personnes se
trouvaient à l’origine dans le jardin d’Éden, et, maintenant, ils
sont tous en nous. Adam, le moi, est dans notre âme ; Satan, le
diable, se trouve dans notre corps ; Dieu, le Dieu trinitaire,
demeure dans notre esprit. Mais plus qu’un petit jardin, nous
sommes devenus un immense champ de bataille, car Satan en
nous combat contre Dieu, en même temps que Dieu en nous
combat contre le diable. Satan s’empare de notre corps, la chair,
s’en servant comme d’une base pour lancer ses attaques, et Dieu
S’empare de notre esprit qui devient la base à partir de laquelle
Il mène Son combat.
D’après Galates 5.17, la chair convoite contre l’Esprit. Dans
le texte interlinéaire grec, le mot « esprit » commence avec un
« e » minuscule. Ce verset signifie que notre chair convoite contre
notre esprit et que ce dernier convoite contre la chair. Ces deux
s’opposent l’un à l’autre de telle sorte que nous ne sommes pas
en mesure de faire les choses que nous souhaitons. La chair
corrompue combat contre l’esprit, et ce dernier lutte contre la
chair. Ces deux sont constamment en guerre l’un contre l’autre.
Jour après jour, le combat spirituel fait rage entre Satan dans
notre chair en tant que le Péché, et le Dieu trinitaire dans notre
esprit en tant que la Vie. Ce combat a lieu dans notre âme.

L’INTELLIGENCE REPRÉSENTE L’HOMME TRIPARTITE

Ainsi que nous l’avons vu précédemment, notre âme est formée


de trois parties : l’intelligence, l’émotion et la volonté. La
première, qui est l’organe dans notre âme capable de penser,
représente le moi. Du fait que nos pensées et considérations
précèdent toujours nos actions, nous concluons que notre âme
représente notre « moi ». Cette situation explique pourquoi
les chapitres 7, 8 et 12 de l’Épître aux Romains abordent le sujet
de l’intelligence. Le premier de ces chapitres nous indique que
l’intelligence prend position pour la loi de Dieu, car elle désire
observer cette loi et souhaite d’elle-même servir Dieu (Rm 7.25).
L'HOMME TRIPARTITE ET L'ÉGLISE 195

Mais l’intelligence qui représente ma personne est trop faible. Je


suis trop faible. Si d’aventure, je décide de faire une bonne action,
Satan qui est le pécheur même et qui demeure dans ma chair,
est plus fort que moi et plus puissant que mes pensées. Chaque
fois que j’exerce mon intelligence à obéir à la volonté de Dieu et
à observer Sa loi, le méchant qui habite dans mes membres
s’élève contre moi, me vainc et me mène en captivité (Rm 7.23).
Mon intelligence, qui représente ma personne est incapable
d’observer la loi de Dieu. Si en effet elle essaie d’accomplir seule
la volonté de Dieu, elle est immanquablement vaincue.
L’intelligence dans Romains 7 est indépendante et tente de
pratiquer le bien par elle-même. Voilà pourquoi l’apôtre poursuit
avec le chapitre 8, nous expliquant que notre intelligence doit
agir de façon dépendante. L’intelligence qui essaie indépendam-
ment d’agir par sa propre force est sans cesse conquise. À quoi
donc doit-elle être soumise ? Romains 8.6 nous donne une
réponse, indiquant que « la pensée de la chair est la mort, et
la pensée de l’esprit, vie et paix » (Darby). L’intelligence a la
possibilité de s’assujetir soit à la chair, soit à l’esprit. Si elle se
soumet à la première, le résultat produit appartiendra à la sphère
de la mort ; mais si les pensées sont soumises à l’esprit, cela
conduira à la vie et la paix. Voyons-nous maintenant la différence
entre l’intelligence indépendante du chapitre 7, et les pensées
dépendantes du chapitre 8 ? La première expérimente la défaite,
alors que les pensées soumises à l’esprit sont victorieuses. Dans
la mesure où deux personnes demeurent en nous, à savoir, Satan
dans les membres de notre corps et le Dieu trinitaire dans notre
esprit, nous ne sommes plus en mesure d’être véritablement
indépendants. Dans ce cas, pourquoi même essayer de l’être ?
Une telle tentative mène inévitablement à la défaite. Si nous
tâchons de conquérir l’ennemi, il finira par nous vaincre. C’est à
cause de cela que nous devons nous soumettre à une autre
Personne : au Dieu trinitaire dans notre esprit. Le secret de la
victoire consiste à ce que nous fixions toujours nos pensées sur
l’esprit.
Cette image très claire de Satan en nous, de Christ en nous
et de notre moi placé entre les deux, doit nous marquer
196 L'ÉCONOMIE DE DIEU

profondément. Lorsque l’ennemi nous séduit pour nous faire


pratiquer le bien par nos propres efforts, nous avons tendance à
répondre naturellement : « J’aime le Seigneur et je Lui appar-
tiens. Aussi, je vais pratiquer le bien pour Lui faire plaisir ! »
Voilà la tentation ! Lorsque nous sommes indépendants et
décidons de faire le bien, nous sommes tentés, puis toujours
vaincus. Sans doute pouvons-nous faire le bien aujourd’hui,
demain, et même pendant trois jours consécutifs, mais après le
troisième jour, nous en sommes incapables. Apprenons la leçon
de ne jamais être indépendant en essayant d’agir par nos propres
forces. En revanche, apprenons à dépendre du Seigneur. Chaque
fois que l’ennemi nous incite à faire le bien par nous-mêmes,
rétorquons-lui : « Non, Satan, non ! Je ne peux pas te suivre et
je ne te suivrai pas. Je ne sais même pas ce que pratiquer le
bien signifie ; je sais seulement dépendre de mon Seigneur.
Personne ne me fera oublier de m’appuyer sur Lui. » Nous
gagnerons alors la victoire ainsi que la vie et la paix. Tout ceci
est en fait très simple : le Dieu trinitaire S’est dispensé dans
notre esprit en tant que notre vie et tout pour nous ; aussi,
apprenons à ne jamais agir indépendamment, et ne nous confions
pas à notre propre force.
Avant de clore le commentaire sur les chapitres 7 et 8 de
l’Épître aux Romains, nous devons considérer ce qu’ils révèlent
à propos des lois. Nous avons appris que le Péché se trouve dans
notre chair et s’accompagne d’une loi mauvaise appelée la loi du
péché. Nous savons tous ce qu’est une loi. Si je m’empare d’un
livre et le jette en l’air, il retombera inévitablement sur le sol.
Ceci illustre la loi de la pesanteur. Mais si j’essaie de faire
quelque chose qui va à l’encontre de cette loi, tel que tenir le
livre suspendu en l’air et le maintenir dans cette position pendant
deux ou trois heures, je vais devoir finalement abandonner. Je
ne peux contrer cette loi que pendant un certain temps. Pourquoi
cela ? Parce que mon effort personnel est incapable de contre-
carrer la loi de la pesanteur. Nos tentatives sont inefficaces pour
contredire une loi de la nature. Si un matin nous décidons d’être
patients, de ne plus perdre notre sang froid et d’endurer les
difficultés tout au long de la journée, il est possible que nous
L'HOMME TRIPARTITE ET L'ÉGLISE 197

y parvenions pendant deux jours, mais le troisième jour, nous


nous mettrons dans une grande colère. Se mettre en colère
appartient à la loi du péché, alors qu’être patient est produit par
notre effort personnel. La fierté est aussi une loi qui œuvre en
nous. Aucun de nous n’a jamais réussi à se débarrasser de la
fierté qui est en lui. Même un jeune enfant sait être fier bien
que ses parents ne lui aient jamais enseigné à le devenir. Dans
ce cas, comment un enfant apprend-il à être fier ? Cela provient
de sa « nature », la nature pécheresse qui est la loi du péché en
chacun de nous.
Revenons à l’illustration selon laquelle je tiens un livre
suspendu en l’air. Il est stupide d’agir ainsi si une table se trouve
devant moi. Cette table représente une autre loi qui est un
support solide allant à l’encontre de la loi de la pesanteur. Je
peux déposer le livre sur la table et m’écrier : « Alléluia ! »
Je peux le laisser là en toute paix. Le livre y est en sécurité et
ne tombe pas grâce à la loi de ce solide soutien qui vainc la loi
de la pesanteur. Qui est le véritable soutien ? C’est Christ notre
Rocher. Où se trouve-t-Il ? Il demeure dans notre esprit. Autre-
ment dit, nous pouvons placer nos pensées sur l’esprit et laisser
notre « livre » sur la table. Abandonnons tous nos efforts et ne
décidons jamais de faire le bien. Ne vous dites jamais : « Oh !
auparavant j’étais tellement cruel avec mon mari (ou ma femme,
ou toute autre personne), à partir d’aujourd’hui je me résous à
être gentil ! » Vous serez gentil un jour ou deux, mais guère plus
que cela. N’essayez jamais de prendre des résolutions ; elles sont
inefficaces. En nous demeure le Christ, le Rocher éternel. En
nous, il est la « table », notre Rocher. Fixons simplement toujours
nos pensées sur Lui, appuyons-nous sur le Rocher et reposons-
nous. Tel est le chemin qui mène à la victoire et à la libération
de tout effort. Lorsque nous fixons nos pensées sur l’esprit, nous
nous mettons dans les mains de Christ. Lorsque nous nous
confions en Lui, nous Lui disons simplement : « Seigneur, me
voici, sans espoir et impuissant. À partir d’aujourd’hui, je ne veux
plus essayer de décider de faire quoi que ce soit ; je Te donne
mes pensées ; je les fixe sur Toi. » En Lui parlant de la sorte,
nous nous abandonnons au Seigneur qui alors a la possibilité et
198 L'ÉCONOMIE DE DIEU

l’occasion de Se propager dans tout notre être, et de nous saturer


de Lui-même. Combien cela est merveilleux !

L’HOMME TRIPARTITE RÉALISE LA VIE DU CORPS

Poursuivons maintenant avec le chapitre 12 de Romains. Les


chapitres 9 à 11 étant une parenthèse, nous passons directement
du chapitre 8 au chapitre 12. Nous avons vu que dans le chapitre 7,
les pensées sont indépendantes, et que dans le chapitre suivant,
elles se soumettent à l’esprit. Dans le chapitre 7, l’intelligence
représente le moi indépendant qui se débat par ses propres efforts
et ne connaît que la défaite. L’intelligence du chapitre 8 représente
le moi dépendant qui se repose sur le Seigneur Jésus. Une telle
attitude donne au Seigneur l’occasion de saturer notre être entier
avec Sa personne, nous faisant ainsi devenir un membre vivant
de Son Corps. Ensuite, nous sommes amenés au chapitre 12 qui
traite des trois éléments nous permettant de réaliser la vie de
l’église normale : le corps, l’intelligence, qui est la partie principale
de l’âme, et l’esprit.

(1) Nous présentons notre corps


pour la vie de l’église
Dès que nous nous confions en Christ et qu’Il prend possession
de tout notre être, notre corps est libéré de la main usurpatrice
de l’ennemi. Lorsque nous vivions indépendamment de Dieu,
Satan pouvait prendre possession de notre corps et nous forcer
à agir contre notre propre volonté. Mais à présent, lorsque nous
nous confions en Christ qui est plus fort que tout, Il libère notre
corps de l’usurpation de l’ennemi. Quelle est alors l’étape
suivante ? Nous devons présenter notre corps au Seigneur (Rm
12.1). De nombreux frères et sœurs chrétiens n’ont pas encore
fait ce pas. Nous devons catégoriquement Lui présenter notre
corps en disant : « Seigneur, je Te rends grâce que mon corps,
qui auparavant était un corps de péché soumis à la mort, est
désormais ravivé et libéré. Je Te remets ce corps pour Ton Corps.
Si je retiens mon corps, Ton Corps ne peux pas être édifié. » Si
nous souhaitons édifier le Corps de Christ, nous devons présenter
le nôtre de manière pratique et catégorique.
L'HOMME TRIPARTITE ET L'ÉGLISE 199

Récemment, alors que je voyageais d’une côte à l’autre du


pays, j’ai rencontré un grand nombre de chrétiens qui abordaient
le sujet de la vie du Corps. Mais qu’en est-il de notre corps ?
Nous discutons beaucoup du Corps de Christ, mais que faisons-
nous avec le nôtre ? Le gardons-nous pour nous-mêmes ? Si
cela est le cas, il est impossible de réaliser le Corps de Christ.
Romains 12 nous indique que si nous désirons réaliser la vie
de l’église, il nous faut tout d’abord présenter notre corps libéré
au Seigneur. Puisque notre corps ne nous appartient plus, il doit
être présenté au Seigneur en tant qu’un sacrifice vivant.
Frères, nous rendons-nous aux réunions avec notre cœur ou
avec notre corps ? Tant de chrétiens déclarent : « Oh ! j’ai
vraiment un cœur pour la vie de l’église ! » Cela est sans doute
vrai, mais leur corps qui n’est pas consacré à la vie de l’église
demeure chez eux. Nous devrions pouvoir déclarer que nous avons
un cœur pour la vie de l’église, et aussi que notre corps lui est
consacré. Notre cœur appartient-il à la vie de l’église et notre
corps à notre vie privée ? Si cela est le cas, comment
pouvons-nous réaliser la vie de l’église ? Nous savons parler
d’elle en termes positifs truffés d’alléluias, dépeignant les saints
dans les « lieux célestes », mais en réalité, ce que nous réalisons
demeure en « l’air » et dans le cœur. Si nous voulons vraiment
réaliser la vie du Corps de Christ, nous devons de manière
certaine présenter notre corps au Seigneur. Déclarons ainsi :
« Seigneur, jadis, mon corps était soumis à la main usurpatrice
de l’ennemi. Aujourd’hui, je Te remercie, car Tu as libéré ce corps
que je Te présente maintenant. Il n’est plus mon corps, mais un
sacrifice pour Toi ! » Seulement en nous offrant ainsi au Seigneur
pourrons-nous réaliser la vie de l’église.

(2) Notre intelligence est renouvelée


pour la vie de l’église
Après avoir présenté notre corps au Seigneur, nous devons
rapidement faire le second pas qui nous mènera à réaliser la vie
de l’église. Romains 12.2, nous exhorte à être transformés par le
renouvellement de notre intelligence. Par le passé, celle-ci essayait
toujours d’agir indépendamment pour Dieu, mais maintenant,
200 L'ÉCONOMIE DE DIEU

elle se confie en Christ. Cette intelligence qui dépend du Seigneur


a besoin d’être renouvelée, illuminée et rééduquée.
L’exemple suivant est tiré d’une histoire réelle. Un frère qui
aimait véritablement le Seigneur et la vie de l’église avait très
clairement offert son corps comme un sacrifice à la fois au
Seigneur et à l’église. Mais après cette offrande de lui-même, il
devint un gros problème pour l’église. Lorsqu’il y était indifférent,
l’église demeurait en paix. Mais après avoir présenté son corps,
ce dernier s’accompagnait toujours d’une intelligence pas encore
renouvelée. Ce frère n’avait pas été purgé de toutes les choses
anciennes du christianisme qui devaient être crucifiées. À
l’époque où il n’avait pas encore présenté son corps et restait
indifférent à l’église, il disait : « Si j’ai le temps et que j’en ai
envie, je me rendrai aux réunions, sinon, je n’irai pas. » Mais à
présent qu’il aime le Seigneur davantage, il s’est offert à Lui
ainsi qu’à l’église à laquelle il a remis tout son être. Mais chaque
fois que son corps se déplace, son intelligence gênante se déplace
aussi. Celle-ci est remplie de nombreuses opinions, d’enseigne-
ments, de pensées et de diverses considérations qui provoquent
bien des difficultés dans la vie de l’église.
Après avoir présenté notre corps, il faut que notre intelligence
soit renouvelée. Lorsque nous prenons pleinement part à la vie
pratique de l’église, notre intelligence doit être purgée, renouvelée
et rééduquée. Pour réaliser cela, il nous faut abandonner toutes
nos pensées anciennes, nos idées naturelles, ainsi que tous les
enseignements et toutes les considérations du christianisme
traditionnel. Telle est la signification de la transformation par
le renouvellement de l’intelligence. Alors seulement est-il possible
de vivre la vie de l’église. Dans le cas contraire, nos pensées
deviennent le problème majeur et la plus grande source de
troubles au sein de l’église. Quelques chers frères et sœurs ont
apporté avec eux tant de problèmes dès le jour de leur arrivée
dans l’église. Avant leur venue, l’église était paisible et unie,
mais depuis leur arrivée, leurs pensées y ont créé des difficultés.
Il pensent que leur cœur est bon, mais en fait, leur intelligence
est terrible. Ces saints ont besoin de se dépouiller de nombreux
L'HOMME TRIPARTITE ET L'ÉGLISE 201

éléments du passé pour que leur intelligence puisse être trans-


formée.

(3) Notre esprit doit être fervent


pour la vie de l’église
En premier lieu, notre corps doit être présenté. Ensuite,
l’intelligence qui représente l’âme a besoin d’être renouvelée ; et
en troisième lieu, l’esprit doit être brûlant, plein d’ardeur
fervente. Romains 12.11 nous demande d’être fervents en esprit.
Un frère précieux a peut-être présenté son corps au Seigneur et
à l’église, et son intelligence est peut-être entièrement renouvelée,
car il a abondonné les choses anciennes, mais son esprit est très
froid. Il n’est alors plus un problème, mais il devient un fardeau.
Chaque fois qu’il paraît dans une réunion, il s’y assied aussi froid
qu’une tombe. Il est toujours silencieux et ne crée jamais de
difficultés. Toutefois, l’église doit le porter comme un fardeau.
Lorsqu’il est question de partager des responsabilités lors d’une
réunion des anciens ou des diacres, ce frère reste simplement
assis dans un mutisme parfait. Il adopte l’attitude suivante : « Je
suis à cent pour cent avec vous et je suis pour l’église. Je n’ai
aucun problème, et tout ce que vous, frères, décidez, me convient
parfaitement. » Imaginez que les frères responsables se réunis-
sent et se comportent tous de cette façon. Qui finira par porter
le fardeau ? Tous ces frères deviendraient eux-mêmes un fardeau,
et aucun d’eux ne prendrait en charge les affaires de l’église.
D’une certaine façon nous ne devrions causer aucun problème, mais
d’une autre façon, nous devrions être un perturbateur. En d’autres
termes, entre nous et les frères, il ne devrait jamais y avoir de
déviation ou de contre-courant. Mais nous-mêmes devrions être
brûlants en esprit. Nous devrions être brûlés et brûlants. Nous
devons être fervents dans notre esprit.
De prime abord, il semblerait que la vie chrétienne est
individuelle et privée. Mais ce n’est absolument pas le cas ; il
s’agit d’une vie corporative, de la vie d’un corps. Vous seul ne
constituez pas le Corps entier, car vous n’êtes qu’un membre et
avez besoin des autres membres afin de réaliser la vie de l’église.
Lorsque nous n’essayons plus de faire le bien et apprenons à
202 L'ÉCONOMIE DE DIEU

dépendre de Christ et à vivre par Lui, nous sommes un membre


vivant prêt à devenir un membre de Son Corps qui fonctionne.
Ensuite, nous devons réaliser la vie de l’église en présentant de
manière catégorique notre corps au Seigneur, en ayant notre
intelligence renouvelée et notre esprit brûlant. Nous expérimen-
tons la vie de l’église seulement après avoir présenté notre corps,
après que notre âme a été transformée et une fois que notre
esprit est brûlant. Nous devenons alors un membre vivant qui
fonctionne, plutôt qu’un membre perturbateur, froid ou mort.
Nous ne sommes plus un membre hors d’état de fonctionner, mais
un membre remplissant sa fonction avec énergie et efficacité,
possédant la réalité de la vie de l’église.
C HAPITRE V INGT-ET-UN

L’ÉDIFICATION DE L’HABITATION DE DIEU

De nombreux détails importants relatifs à l’esprit et à l’âme


restent à considérer. Toutefois, nous devons maintenant porter
notre attention sur l’édification de l’habitation de Dieu. Au cours
des chapitres précédents, nous avons mis l’accent sur le taber-
nacle, l’habitation de Dieu, voyant qu’il est composé du parvis
extérieur et des deux parties de la tente du tabernacle, à savoir,
le lieu saint et le Saint des Saints. Passons brièvement en
revue le contenu de ces trois endroits.
Le parvis extérieur est équipé de l’autel qui typifie la croix
de Christ, et de la cuve qui symbolise l’œuvre purificatrice du
Saint-Esprit.
Le lieu saint comprend la table des pains de la présence, le
chandelier et l’autel des parfums. Tous trois représentent des
aspects différents de Christ en tant que notre vie. Le premier
élément révèle Christ comme notre approvisionnement quotidien
de vie, car Il est notre Pain de vie. Le candélabre, ou chandelier,
typifie Christ qui est la lumière de la vie. L’approvisionnement
de vie dont nous jouissons devient la lumière qui brille en nous.
En dernier lieu, l’autel des parfums représente la saveur de la
résurrection de Christ.
Le Saint des Saints ne contient que l’arche qui typifie Christ
Lui-même et renferme trois objets : la manne cachée qui signifie
la vie profonde et l’approvisionnement interne de la vie ; la loi
cachée qui nous illumine intérieurement ; et le bâton qui avait
bourgeonné, lequel représente la puissance de résurrection et
l’autorité intérieures. La manne, la loi et l’autorité cachées sont
toutes des éléments en résurrection et sont beaucoup plus
profondes que les trois objets du lieu saint qui leur correspondent.
204 L'ÉCONOMIE DE DIEU

LE CONTENU DU TABERNACLE

Tous les objets mentionnés ci-dessus sont placés dans le


tabernacle qui est l’habitation de Dieu. Les expériences de ces
huits éléments du parvis extérieur, du lieu saint et du Saint des
Saints sont le contenu véritable de l’édifice réel de Dieu, l’église.
Si nous souhaitons être l’édification de l’habitation de Dieu, nous
devons expérimenter ce que Christ a accompli à la croix, et aussi
la purification du Saint-Esprit. De plus, nous devons faire
l’expérience appropriée de Christ en tant que notre vie, notre
lumière et la saveur de la résurrection pour nous. Plus encore,
Christ Lui-même en tant que la manne cachée, la loi cachée et
l’autorité dissimulée, doit devenir notre réalité. Une telle
expérience de Christ amène en existence le contenu véritable de
l’édifice de Dieu, et fournit les matériaux nécessaires à sa
construction.
Au cours des dernières années, il a beaucoup été question de
l’église du Nouveau Testament. Celle-ci n’est pas une église d’un
modèle particulier, mais est celle qui est fondée sur la vie et sur
les expériences de Christ. Imaginons que nous décidions de
former un homme à l’image d’une certaine personne. Nous
formons un bras de cire, une tête de marbre, un torse de bois,
des jambes et des pieds d’argile. Une fois tous les membres
rattachés selon la taille et la forme appropriées, puis peints avec
la couleur correcte, nous obtenons peut-être une réplique exacte
de cette personne ; toutefois, dépourvue de la réalité de cet
homme. Un individu réel ne peut pas être fabriqué selon un
modèle, il doit naître, puis mûrir au rythme de la croissance de
la vie. Cette homme doit d’abord naître d’une mère bien vivante,
puis grandir grâce à la nourriture quotidienne qui lui est
dispensée. Ensuite seulement devient-il un homme ayant une
apparence qui lui est propre. S’il prend existence d’une manière
différente, il ressemble à un homme, mais n’en est pas un.
Un jour, à Pittsburgh, je dis à un ami : « Oublions l’apparence
et prêtons uniquement attention à la vie. » Par exemple, vous
avez un gentil petit garçon. Vous ne prenez pas vraiment garde
à sa forme extérieure. Chaque jour, vous n’essayez pas de le
L'ÉDIFICATION DE L'HABITATION DE DIEU 205

modeler d’une façon particulière. Il est d’abord né de sa mère,


puis vous l’avez nourri de lait et d’aliments pour nourrissons.
Ensuite, il a grandi petit à petit, prenant au fur et à mesure une
forme et une apparence qui lui sont propres. Celle-ci résulte de
sa naissance et de sa croissance dans la vie. Tout comme personne
ne peut modeler votre enfant, de même, nous sommes incapables
de former une église du Nouveau Testament. Si nous essayons
cependant de la créer, nous n’obtenons qu’une image sans vie.
Nous pouvons effectivement former une église selon un certain
modèle, sans pouvoir créer une église remplie de vie.
Depuis ces dernières années, j’exhorte et supplie sans cesse
pour que personne ne forme quoi que ce soit. Car tout ce que
nous fabriquons n’est en aucun cas l’église véritable. Au cours
des six mille dernières années, pas un seul homme vivant n’a
été fabriqué. Chacun est issu de sa naissance et de la croissance
de la vie. L’église est le Corps de Christ, voilà pourquoi aucun
être humain n’est en mesure de la produire. Certes, nous sommes
capables de fabriquer des objets, mais jamais de créer un corps
vivant composé de membres vivants. Jamais le Nouveau Testa-
ment ne nous ordonne de former l’église ni ne nous instruit sur
la manière de la créer. En revanche, il nous exhorte à expéri-
menter Christ, à Le dispenser dans autrui, et à engendrer de
nombreux enfants au moyen de la naissance spirituelle. L’église
véritable, le Corps de Christ, n’existe qu’au moyen de la naissance
et de la croissance de la vie. Ceci explique pourquoi nous insistons
sur le principe selon lequel le tabernacle naît des expériences de
ce qu’il contient.

LA SÉPARATION DU PARVIS EXTÉRIEUR

Suivant ce principe, examinons les principaux matériaux qui


composent le tabernacle. Tout d’abord, nous remarquons « la
séparation » du parvis extérieur (Ex 27.9-19 ; 38.9-20). Ce dernier
est appelé « la séparation », car il remplit une fonction semblable
à celle d’une enceinte entourant une propriété, la séparant et
la protégeant de ce qui se trouve en dehors de ses limites. La
séparation du parvis extérieur est composée de trois éléments
principaux : 1) les socles de bronze, 2) les colonnes, 3) les toiles
206 L'ÉCONOMIE DE DIEU

de fin lin retors. La base des murs de séparation est faite de


socles de bronze, disposés comme suit : vingt socles sont placés
du côté nord, vingt autres au sud, dix au fond du tabernacle vers
l’ouest, et dix autres sont placés devant (Ex 27). En tout, nous
comptons soixante socles de bronze. Sur chacun d’eux, une
colonne est fixée, et toutes sont rattachées et unies par des
crochets. Les toiles sur les colonnes sont fabriquées de fin lin et
liées ensemble par deux lacets. Nous voyons donc que les trois
matériaux principaux sont les socles de bronze, les colonnes et
les toiles de fin lin retors.
Le métal qui forme la base de la séparation est identique à
celui des deux objets du parvis extérieur : l’autel de bronze et la
cuve de bronze. Ceci signifie que du point de vue spirituel, les
socles de bronze sont produits par l’expérience de ces deux
éléments du parvis extérieur. Tous deux sont faits en bronze ;
c’est pourquoi les socles de la séparation sont également en
bronze. Ainsi, nous observons dans le parvis extérieur l’autel
de bronze, la cuve de bronze et les socles de bronze. Dès qu’une
personne pénètre dans ce lieu, elle réalise immédiatement que
le bronze de la base de la séparation est identique à celui de
l’autel et de la cuve. Nous pouvons en conclure que les
expériences de la croix et la purification du Saint-Esprit sont
la base même de la séparation de l’édifice de Dieu.
Nous savons que le bronze typifie le jugement divin. Tout ce
que nous avons, sommes et faisons doit être placé sur l’autel
pour y être jugé. L’autel, la croix, est avant tout un lieu de
jugement, car c’est à la croix que Dieu a jugé toute chose. Le
livre des Nombres au chapitre 16 nous indique que le bronze
utilisé pour recouvrir l’autel provient des encensoirs de bronze
(ou « brasiers » selon la Nouvelle Version Segond Révisée) de
250 personnes rebelles. Lorsque ceux qui se rebellèrent contre
Dieu et contre Moïse furent jugés par le feu, Dieu demanda à
Moïse de récupérer tous leurs encensoirs en bronze et de les
fondre pour en revêtir l’autel comme un mémorial du jugement
de Dieu sur les rebelles (Nb 17.3). Afin d’accomplir l’édification
de l’église, tout ce que nous avons, sommes et pouvons faire, doit
L'ÉDIFICATION DE L'HABITATION DE DIEU 207

être jugé par la croix de Christ. Ce jugement constitue les socles


de la base de la séparation pour l’édifice de Dieu.
Nous voyons peut-être clairement le principe de la séparation
sans pour cela savoir l’appliquer. Supposons que je suis un frère
ayant reçu le salut dans la chrétienté. J’ai un jour entendu
l’Évangile qui me fit réaliser que j’étais pécheur, que Christ
m’aimait et qu’Il est mort à la croix. Par conséquent, j’admis ma
condition pécheresse et j’ai prié : « Oh ! mon Dieu, pardonne-moi,
car je suis pécheur ! Merci d’avoir livré Ton fils, le Seigneur
Jésus, afin qu’Il meure pour moi à la croix. Je Te loue, car Il est
mon Sauveur et mes péchés ont été pardonnés. Alléluia ! Je suis
rempli de joie et de paix. » Ensuite, je me suis bien sûr rendu
chez un pasteur qui est un de mes bons amis, et lui permis de
me baptiser, à la suite de quoi je devins un « membre » de son
église. Un jour, le Seigneur m’ouvrit les yeux et je compris
pourquoi Il m’avait sauvé : afin que je sois édifié avec d’autres
pour que nous devenions tous l’habitation de Dieu. Ensuite, dans
ma localité, j’entendis un groupe de croyants parler de la vie du
Corps et de l’édification de l’église, et je désirai être édifié avec
eux dans la vie du Corps. Puis le Saint-Esprit me dit : « Viens-tu
pour être édifié ? Viens-tu pour réaliser la vie de l’église ? Il te
faut d’abord aller à la croix ! Tout ce que tu es capable de faire,
tout ce que tu es et as, doit être jugé à la croix. » Je dus ensuite
confesser et me repentir en disant : « Seigneur, rien en moi n’est
acceptable à Tes yeux, et rien ne convient pour Ton édifice. Tout
doit passer par le jugement. » Si je ne me laisse pas juger par
la croix, il m’est impossible d’être édifié avec d’autres, car je n’ai
aucune base, aucune fondation. Si j’entre dans l’église avec fierté,
je peux sans doute être une personne organisée, mais je ne
pourrais pas être édifié dans l’église. Les socles de la séparation
de l’édifice de Dieu forment la fondation qui provient de
l’expérience de l’autel de bronze. Nous en concluons que la base
solide de l’édification de l’habitation de Dieu est l’issue de
l’expérience de la croix. Il n’y a aucun détour possible. Tout doit
être entièrement déposé sur l’autel, consommé et jugé. La croix
est placée à l’entrée principale de l’église. Si nous souhaitons
208 L'ÉCONOMIE DE DIEU

entrer dans l’église, nous devons nous placer sur l’autel de la


croix.
Une fois que tout notre être et toutes nos actions ont été mis
à la croix, nous pouvons témoigner de combien nous sommes
salis, mondains et pécheurs. Nous réalisons qu’en plus de notre
besoin de la rédemption de Christ, le Saint-Esprit doit nous
purifier. Un jour, j’avais envie, selon mon sentiment intérieur,
de me jeter entièrement dans la cuve. J’ai prié : « Seigneur,
purifie-moi ! J’ai péché et j’aime le monde ! Chaque recoin de
mon être est sale ! J’ai besoin de la purification du Saint-
Esprit ! » Ce fardeau dans ma prière me fit expérimenter la croix
et la cuve. À la croix en effet, nous mettons tout notre être à
mort, et à la cuve, nous plaçons toute chose sous la puissance
purificatrice du Saint-Esprit. En agissant ainsi, nous sommes à
la fois purifiés et purgés. Nous entrons alors dans l’église avec
humilité, par Sa miséricorde, Sa rédemption et Sa purification.
Une fois qu’un frère fait l’expérience de l’autel et de la cuve,
puisqu’il est purifié de toute sa fierté et de son pharisaïsme, il
possède la base, les socles de bronze, sur lesquels les colonnes
sont dressées.
La Bible ne nous dit pas de quel matériau les colonnes étaient
faites, mais nous indique que les crochets et les tringles utilisés
pour attacher les colonnes ensemble, ainsi que les chapiteaux qui
les recouvrent étaient en argent, lequel signifie la rédemption.
Ceci implique que pour l’édifice de Dieu, nous sommes tous joints,
unis, puis revêtus uniquement par la rédemption du Seigneur.
Si nous souhaitons pratiquer la vie de l’église, nous devons
réaliser que seule la rédemption du Seigneur nous a unis, et
qu’elle seule nous couvre afin que nous soyons séparés pour
l’édifice de Dieu.
De plus, les toiles de fin lin retors sont suspendues aux
colonnes, comme un témoignage à tous que l’église est pure et
propre dans sa conduite comme dans son comportement. Telle
est la ligne de séparation. Si le tabernacle est érigé avec la ligne
de séparation qui l’entoure, tous peuvent remarquer de loin le lin
blanc qui en marque la limite. Celle-ci représente le témoignage
de l’église à un monde dans les ténèbres. Le monde entier est
L'ÉDIFICATION DE L'HABITATION DE DIEU 209

noir, mais quelque chose au milieu de lui est érigé, témoignant


que l’église est pure, propre et blanche. Un tel témoignage ne
peut provenir que du jugement de l’autel et de la purification
de la cuve qui produisent un comportement pur et une conduite
sans souillure devant tous. Ceci correspond au fin lin retors
suspendu aux colonnes placées sur les socles de bronze. Nous
venons de décrire la ligne de séparation rendant témoignage que
l’église est purgée du monde. À l’extérieur de cette ligne, tout
est noir, et à l’intérieur, tout est blanc.

LES PLANCHES DU TABERNACLE

Bien que tout ce que nous venons de traiter soit très bien, il
ne s’agit cependant que de l’expérience du parvis extérieur. Un
certain nombre de bonnes choses se trouvent dans le parvis
extérieur : le bronze, l’argent et le fin lin, mais nous n’y
découvrons rien qui soit en or, le métal qui représente la nature
divine. Ceci signifie que dans cette partie du tabernacle, rien de
la nature divine n’a encore été œuvré en nous qui puisse être
extérieurement manifesté. Nous n’y trouvons que le jugement et
l’élimination de tous les éléments négatifs. En d’autres termes,
un frère qui était fier à son arrivée dans l’église est désormais
très humble, et tout pharisaïsme, toute gloire personnelle et toute
fierté semblent lui être étranger. Mais de telles réalités appar-
tiennent uniquement à la sphère de notre comportement humain
et de sa purification. Aucun élément de Dieu qui puisse être
exprimé n’a été œuvré en lui — l’or n’y est pas manifesté.
L’apparence est très bonne, mais il s’agit seulement du parvis
qui demeure à l’air libre, sans abri, sans rien qui le couvre, sans
construction ; ce n’est pas l’édifice. Il faut que la divinité se mêle
à notre nature, à l’humanité. Pour cela, nous devons progresser
du parvis extérieur pour entrer dans le lieu saint, et même dans
le Saint des Saints.
Si par la miséricorde et la grâce du Seigneur nous pénétrons
dans ces deux endroits, nous y remarquerons de l’or presque
partout : une table en or, un chandelier en or, un autel des
parfums en or, une arche en or et des planches en or. Tout ce
qui nous environne est en or, les objets sont en or, et chaque
210 L'ÉCONOMIE DE DIEU

ustensile est en or. Qu’est-ce que cela signifie ? Louons notre


Seigneur ! Le bois des planches représente l’humanité (Ex
26.15), la nature humaine ; et l’or qui les recouvre signifie la
divinité, la nature divine. Ici, la divinité et l’humanité sont unies !
D’un côté, ces planches sont en bois, mais d’un autre côté, elles
sont en or. Dans le lieu saint et le Saint des Saints, la divinité
est mêlée à l’humanité. Leur nom leur vient d’ailleurs de cette
particularité, car seul ce qui est saint vient de Dieu. Dans le
parvis extérieur nous sommes justes, mais pas saints. Tous les
détails de notre comportement et de notre conduite y sont justes,
car ils sont jugés à la croix et purifiés à la cuve. Mais la justice
que nous trouvons là n’est pas accompagnée de sainteté, laquelle
est la nature divine œuvrée dans l’homme. Nous voyons que tout
est recouvert d’or seulement une fois entré dans le lieu saint et
le Saint des Saints. Presque chaque objet, chaque partie de ces
deux endroits est fait de bois recouvert d’or. Nous y trouvons
l’humanité certes, mais elle y est mélangée à la nature divine.
À moins que nous entrions dans le lieu saint et le Saint des
Saints, et que l’élément divin soit œuvré en nous, il nous est
impossible de devenir les planches édifiées ensemble pour former
l’habitation de Dieu. L’église est édifiée par le mélange de Dieu
avec l’homme qui fait de nous le matériau même nécessaire à
l’édification du Corps de Christ. Peu importe combien nous avons
été purifiés, nous ne pouvons être que le fin lin et ne sommes
pas qualifiés pour devenir les planches pour l’édification du
tabernacle. Mais plus nous sommes recouverts d’or, plus nous
devenons le matériau approprié à l’édifice de Dieu. Voilà pourquoi
nous devons entrer dans l’esprit, exercer notre esprit, marcher
dans l’esprit, et toujours être mélangé au Seigneur en esprit. Ce
mélange de la divinité et de l’humanité fait de nous les matériaux
nécessaires à l’édification de la maison de Dieu.
Les planches plaquées d’or du lieu saint et du Saint des Saints
reposent sur des socles d’argent, ce qui signifie que la rédemption
de Christ est la base même et le fondement sur lesquels la
maison de Dieu est construite. Mais quelle est l’origine de l’or
qui recouvre les planches ? Il provient de l’expérience des objets
en or : la table, le chandelier, l’autel et l’arche. Plus nous
L'ÉDIFICATION DE L'HABITATION DE DIEU 211

expérimentons Christ en tant que notre vie, notre lumière, notre


saveur de la résurrection, et plus nous L’expérimentons très
profondément, plus la nature divine s’œuvre en nous. L’or qui
recouvre les planches vient de l’expérience même des éléments
placés dans le lieu saint et le Saint des Saints. La divinité se
mélange à nous seulement par notre expérience de Christ comme
la vie, la lumière et la saveur de résurrection, et par notre
expérience la plus profonde de Christ Lui-même. Ceci forme les
matériaux destinés à l’édifice de Dieu. Nous devons expérimenter
Christ chaque jour en tant que notre manne, notre lumière, notre
saveur de résurrection, et devons même L’expérimenter de la
façon la plus profonde, afin de connaître le mélange divin.
Nous devons réaliser clairement trois autres facteurs néces-
saires à l’édification. Tout d’abord, chaque planche fait une coudée
et demie de largeur (Ex 26.16). Notons donc que nous ne
mesurons pas plus d’une coudée et demie. Les quarante-huit
planches du tabernacle sont regroupées en paires, chacune d’elle
mesurant trois coudées de largeur. La raison pour laquelle chaque
planche ne mesure qu’une coudée et demie de large s’explique
par le fait qu’elle n’est que la moitié d’une unité complète et doit
être couplée à une autre planche pour former un tout. Réalisons
que nous ne sommes qu’une moitié. Le Seigneur Jésus envoyait
toujours Ses disciples par groupes de deux. Pierre avait besoin
de Jean, et inversement. Chacun de nous n’est qu’une moitié qui
a besoin de sa contrepartie pour former un tout. Jamais nous ne
devrions agir et œuvrer indépendamment ou individuellement.
Tout service et toute fonction que nous remplissons dans l’église
doit s’accomplir de manière corporative. Deux planches doivent être
jointes. Nous ne formons pas individuellement une entité com-
plète ; nous avons besoin d’une autre moitié. Qui est votre moitié ?
Nous devons réaliser que chacun de nous ne mesure pas trois
coudées, mais uniquement une coudée et demie. Annoncer l’Évan-
gile seul, servir individuellement, fonctionner et œuvrer
indépendamment, n’est pas possible. Nous devons être un
membre fonctionnant en coordination avec d’autres dans l’édifice
de Dieu.
En outre, chaque planche est agrémentée de deux tenons,
212 L'ÉCONOMIE DE DIEU

pièces supplémentaires se logeant dans le socle (Ex 26.19). Pour


quelle raison deux tenons sont-ils nécessaires, plutôt qu’un seul
pour chaque planche ? Logiquement, un tenon unique permettrait
à la planche de tourner sur elle-même, alors que deux la
maintiennent fermement en place. Le chiffre deux signifie une
confirmation. Un homme qui se tient sur ses deux pieds est une
bonne illustration. S’il se tient debout sur un seul pied, il lui est
facile de tourner ou de tomber. Mais bien planté sur ses deux
jambes, il lui est difficile de perdre l’équilibre et quelque peu
étrange de tourner sur lui-même. Nous n’aimons pas être
entourés de frères qui changent facilement de direction. Le matin,
ils s’orientent d’une façon, et l’après-midi, ils se dirigent dans la
direction opposée. Le matin suivant, ils ont de nouveau changé
de cap. Ils « tournent » sans cesse sur eux-mêmes. Si nous ne
savons pas exactement où ils se trouvent, il nous est impossible
de les saisir, car ils tournent toujours sur eux-mêmes, sur un
tenon. De tels frères et sœurs instables ne permettent pas
l’accomplissement de l’œuvre d’édification. Ils doivent devenir
stables. Qu’importe les situations et circonstances, ils doivent
apprendre à demeurer fermes dans un endroit jusqu’à la mort.
Lorsqu’une personne est disposée à sacrifier sa vie, l’édification
de l’église est alors possible. Nous avons besoin d’autres membres
qui nous correspondent, et de leur confirmation continuelle.
En plus de ces pièces, nous découvrons des traverses et des
anneaux d’or qui relient les planches et les unissent l’une à
l’autre. Les anneaux représentent le Saint-Esprit. Nous avons
reçu le Saint-Esprit en tant que les anneaux au tout début de
notre vie chrétienne, le jour de notre régénération (Lc 15.22 ; Gn
24.47). Les anneaux retiennent les traverses qui représentent
également le Saint-Esprit, mais auquel la nature humaine est
ajoutée — en effet, sous la couche d’or, les traverses sont en bois
d’acacia. Comme nous l’avons déjà vu, après la résurrection et
l’ascension du Seigneur, le Saint-Esprit descendit des cieux avec
les natures divine et humaine ; d’où Son nom, l’Esprit de Jésus.
Ce Saint-Esprit merveilleux avec les deux natures nous unit
ensemble et nous attache les uns aux autres. Les planches
deviennent alors semblables à une entité unique. Imaginons que
L'ÉDIFICATION DE L'HABITATION DE DIEU 213

nous retirions l’or des planches, des anneaux et des traverses.


Les planches ne deviendraient alors plus que des pièces disjointes
et individuelles. Nous en concluons que l’unité et l’édification
s’obtiennent grâce à l’or et non pas grâce au bois. Autrement dit,
l’édification de l’église ne s’accomplit pas dans la nature humaine,
mais dans la nature divine. C’est en elle que nous sommes édifiés
ensemble. C’est elle qui nous unit, nous joint, et nous fait tenir
ferme comme une entité unique.
Tout d’abord, nous devons donc tous apprendre que nous ne
sommes qu’une moitié ; ensuite, que nous ne devrions jamais
agir indépendamment et individuellement sans la confirmation
des autres membres. Enfin, nous devons agir, vivre et servir dans
la nature divine, car en elle toutes les planches sont unies pour
former un tout. Ensuite seulement verrons-nous l’édifice de Dieu.
Répétons qu’un tel résultat provient des expériences de Christ
en tant que le pain de la présence, le chandelier, la saveur de
la résurrection et en tant que l’arche elle-même qui comprend
la manne cachée, la loi cachée et le bâton caché. Ceci est très
significatif ! Puisse le Seigneur nous impressionner parfaitement
et profondément avec cette image de l’Ancien Testament qui nous
dépeint la façon appropriée par laquelle nous sommes édifiés
ensemble pour former l’habitation de Dieu. L’église n’a rien à
voir avec un modèle à suivre, mais est reliée à l’expérience
véritable de Christ en tant que notre vie et notre tout. C’est
pourquoi l’église ne peut être édifiée parmi nous que si nous
expérimentons Christ dans l’esprit.
C HAPITRE V INGT-DEUX

LA COUVERTURE DE L’ÉDIFICE DE DIEU

« Tu feras le tabernacle de dix tentures de fin lin retors et


(d’étoffes) bleues,* pourpres et cramoisies, avec des chérubins
que tu feras avec art.
Tu feras des tentures (de poil) de chèvre, pour servir de tente
au-dessus du tabernacle ; tu feras onze de ces tentures... Tu feras
pour la tente une couverture de peaux de béliers teintes en rouge,
et une couverture de peaux de dauphins par-dessus » (Ex 26.1, 7, 14).
Le passage ci-dessus nous enseigne que la couverture du
tabernacle est faite de quatre couches. La première consiste de
dix tentures de fin lin ; la seconde, de tentures de poil de chèvre ;
la troisième, de peaux de béliers ; et la dernière, la couverture
supérieure, est en peaux de dauphins. Ces quatre couches forment
le toit du tabernacle. De nombreux ouvrages ont été écrits au
sujet du tabernacle et de ses couvertures ; toutefois, mon fardeau
présent est d’indiquer de quelle façon ces diverses couvertures
sont liées à l’édifice du Seigneur.

L’ÉGLISE EST CONSTRUITE PAR CHRIST


EN TANT QUE LA VIE

Au cours du chapitre précédent, nous avons appris que l’édifice


du Seigneur n’est pas une simple fabrication, mais dépend de
Christ œuvré dans l’humanité. L’homme est incapable de réaliser
l’édification de l’église en imitant un modèle ou en formant une
organisation. En revanche, une apparence particulière prendra sans

* « Violettes » dans la Nouvelle Version Segond Révisée. Le


terme hébreux devrait être traduit plus exactement par
« bleues » (Darby).
216 L'ÉCONOMIE DE DIEU

aucun doute forme spontanément grâce au processus de la nais-


sance et de la croissance dans la vie, au même titre que la forme
et la taille d’un homme évoluent par sa naissance et sa croissance
dans la vie. Personne n’est capable de fabriquer ni de modeler
un être humain. De la même façon, l’édification de l’église n’est
ni le résultat d’une fabrication humaine, ni une imitation, mais
la croissance spontanée de Christ en tant que notre vie.
Chaque partie et chaque aspect du tabernacle typifient soit
l’œuvre de Christ, soit Sa personne. Chacun représente donc
beaucoup plus qu’une simple reproduction. Le tabernacle révèle
qu’au moyen de Sa rédemption, Christ Lui-même doit S’œuvrer
en nous au point qu’Il devienne notre tout. L’autel du parvis
extérieur typifie la mort toute-inclusive de Christ à la croix qui
a rétabli pour nous une relation juste avec Dieu. Lorsque nous
confessons notre condition pécheresse et admettons qu’Il a mis
fin à notre personne par Sa mort, nous Le recevons en tant
que notre vie. Ensuite, l’œuvre purificatrice et purgative de
l’Esprit, représentée par la cuve, nous épure de toute la saleté
du monde afin de nous préparer pour permettre à Christ de
S’œuvrer en nous.
Ensuite, nous pouvons porter notre attention sur l’édifice
lui-même. Immédiatement, nous notons que tout y manifeste
Christ qui a été œuvré en nous. Presque chaque chose apparte-
nant au lieu saint et au Saint des Saints est faite de bois
recouvert d’or, signifiant que la nature humaine est revêtue de
la nature divine, et que celle-ci a été œuvrée dans et sur
l’humanité. La table des pains de la présence, le chandelier,
l’autel des parfums, l’arche, toutes les planches qui forment la
charpente du tabernacle, et même les quatres couches de
couvertures, révèlent une seule chose et insistent sur un point
unique : Christ, l’incorporation de Dieu, a été œuvré en nous
pour devenir notre vie et notre tout.
Puisse le Seigneur ouvrir nos yeux et nous impressionner à
la vue de tous ces détails. Le livre des Actes des Apôtres ne nous
donne pas un modèle par lequel nous décidons de nommer des
anciens et des diacres, et d’appeler le résultat final « l’église ».
Ceci n’est en effet que l’imitation de l’église, pas sa réalité. Si
LA COUVERTURE DE L'ÉDIFICE DE DIEU 217

nous demandons à quelqu’un comment il est parvenu à sa stature


actuelle, il répondra simplement qu’après sa naissance, il absorba
beaucoup de nourriture riche et grandit pour atteindre sa taille
présente. S’il nous est possible de faire un jouet ou une poupée,
il est en revanche impossible de fabriquer un homme. L’église
est un homme réel ; personne ne peut la fabriquer ! Elle doit
être l’issue d’une nouvelle naissance dans l’Esprit et de la
croissance dans la vie en Christ. Rappelons sans cesse aux frères
de retirer leurs mains de cette œuvre. N’essayons jamais de
former ni d’organiser quoi que ce soit.
Ces dernières années, dans de nombreuses localités, j’ai
supplié les frères de cette façon. Malheureusement, peu d’entre
eux ont compris ce que je cherchais à dire. Ils répondaient ainsi
à ma supplication : « Si nous ne formons pas une église, si nous
n’organisons rien, que devrions-nous faire ? » Nous devrions
seulement manger Christ et boire Christ. Nous devrions aussi
être engloutis par Lui. Plus nous festoyons de Christ, plus nous
disparaîtrons en Lui. Plus nous Le mangeons et jouissons de Lui,
plus nous nous engouffrons en Lui. L’église ne vit pas selon une
formule ou une organisation quelconque ; elle doit naître de
Christ dans l’Esprit ; elle doit être le Corps vivant de Christ,
ayant grandi par la vie de Christ. Ainsi, elle prendra spontané-
ment une forme particulière, et deviendra un modèle visible. Elle
grandit avec Christ, par Christ et en Christ.
Le parvis extérieur nous permet d’expérimenter l’œuvre
accomplie de Christ par laquelle nous avons accès au lieu saint.
Ce dernier, comme le Saint des Saints, ne nous fait pas connaître
l’expérience de l’œuvre de Christ, mais celle de Sa Personne
même. Dans ces endroits, nous jouissons de Christ Lui-même en
tant que la nourriture nécessaire à notre approvisionnement de
vie, la lumière de la vie, la saveur de la résurrection, et en tant
que Celui qui est tout-inclusif. Une fois que Christ est œuvré en
nous, les matériaux pour l’édification de l’église sont disponibles.
Ensuite, nous serons unis et édifiés ensemble pour former une
entité unique par le Saint-Esprit qui nous régénère et nous mûrit
(comme nous le dépeignent les anneaux et les traverses en or).
Tel est le Corps de Christ ; telle est l’habitation de Dieu.
218 L'ÉCONOMIE DE DIEU

Réitérons que l’édification de l’église ne s’accomplit que par la


croissance de Christ qui S’œuvre petit à petit en nous et qui est
tout pour nous. Seule cette croissance produit les matériaux
nécessaires à l’édification de l’église. Par le processus de la
régénération et le gain de maturité grâce à l’Esprit, tous ces
matériaux seront bien ajustés ensemble et unis pour former un
tout. Cet édifice dans l’unité est le Corps de Christ, l’habitation
de Dieu.

CHRIST COUVRE L’ÉGLISE POUR ÊTRE SON EXPRESSION

Remarquons que jusque-là, le tabernacle est encore dépourvu


d’une toiture qui le recouvre. Qu’importe combien nous avons été
œuvrés en Christ et Lui en nous, nous ne sommes que des
planches, et aucun de nous ne peut devenir la couverture du
tabernacle. Si nous le devenons, alors l’église exprimera un
homme. Christ seulement peut devenir cette toiture, car l’église
doit exprimer Christ uniquement. En considérant le type du
tabernacle, nous avons appris que son toit consiste en quatre
couches superposées dont chacune est un aspect de Christ. La
toiture complète révèle Christ en tant que la couverture unique.
Grâce à ce revêtement, le tabernacle devient une expression de
Christ qui le recouvre entièrement. Une fois que les couvertures
furent placées sur le tabernacle, personne, en l’observant, ne
pouvait distinguer autre chose que ce revêtement. Même les
planches et les ustensiles étaient sous cette toiture. Celle-ci non
seulement protégeait les planches et les ustensiles dans le
tabernacle, mais exprimait aussi le tabernacle en son entier. En
fait, nous pouvons dire que cette expression même protégeait les
planches et les ustensiles. Nous en déduisons que si nous
n’exprimons pas Christ, nous ne jouissons pas non plus de Sa
protection. Si nous nous attendons à ce que Christ protège l’église,
Il doit devenir notre expression.
Dans certains cas, il semble que l’église n’est pas recouverte
par Christ, mais plutôt par une certaine doctrine. Dans d’autres
cas, la couverture est l’expression de dons particuliers. Ces dons
sont devenus le toit de l’église. Certaines assemblées de croyants
sont couvertes par des enseignements ou par des dons, mais pas
LA COUVERTURE DE L'ÉDIFICE DE DIEU 219

par Christ. Réalisons cependant que ni les dons ni les enseigne-


ments ne sont capables de nous protéger de quoi que ce soit.
Aucun don, aucun enseignement, ni aucune doctrine ne peut
convenablement couvrir un groupe de chrétiens. Christ seul doit
être élevé, exalté et exprimé en tant que le toit qui nous couvre.
Si nous étudions les mesures du tabernacle, nous découvrirons
que cette couverture forme la toiture ainsi que les deux côtés de
la tente. De l’extérieur, un observateur ne remarque rien d’autre
que ce revêtement. Les socles, les planches et le contenu du
tabernacle sont tous dissimulés. Ceci signifie que cet observateur
ne voit que Christ comme la couverture de l’église. À l’intérieur
du tabernacle, chacun découvre partout le mélange de Christ
avec l’homme. L’extérieur ne présente que Christ, et l’intérieur
ne révèle que Lui œuvré dans l’humanité et mélangé à elle. En
d’autres termes, lorsque de l’extérieur je regarde l’église, je ne
vois que Christ ; mais lorsque j’entre dans l’église et regarde
ceux qui m’entourent, je découvre que Christ est mélangé à
chacun d’eux. Telle est l’église véritable. De l’extérieur, seul
Christ est visible, mais de l’intérieur, Christ œuvré dans de
nombreuses personnes est exprimé.
Cette image est merveilleuse ! Même si la Bible contenait dix
Épîtres semblables à celle aux Romains, douze comme celle aux
Corinthiens, et soixante Épîtres aux Éphésiens, sans cette image,
ma vision ne serait toujours pas parfaitement claire. Je suis
comme un jeune enfant très simple qui a besoin d’images et de
dessins afin de comprendre. Un maître qui enseigne à l’école
maternelle doit utiliser de tels supports visuels. Par exemple,
épeler C-H-A-T à un petit enfant ne lui indique pas la significa-
tion du mot. Il a besoin de voir la photographie d’un chat pour
comprendre. Selon le même principe, si nous contemplons l’image
du tabernacle, nous comprenons quelle est l’édification réelle de
l’église. Nous réalisons qu’elle n’est ni un modèle, ni une
organisation, ni une chose formée par la main de l’homme. Mais
qu’elle est issue de Christ œuvré dans de nombreuses personnes
qui maintenant élèvent Christ, L’exaltent, et Se revêtent de Lui
en tant que leur expression qui les recouvre et les protège.
Étudions à présent les quatre couches qui constituent la
220 L'ÉCONOMIE DE DIEU

couverture du tabernacle. La couche inférieure est faite du


matériel le plus fin, de tentures de fin lin retors brodées de
chérubins et teintes de superbes couleurs bleue, pourpre et
cramoisie. La couleur bleue signifie les lieux célestes, le pourpre
indique la royauté et le cramoisi représente la rédemption. Quant
au fin lin qui constitue le matériau de base, il symbolise
l’humanité de Christ, Ses caractéristiques pures et Son compor-
tement raffiné. Les quatre Évangiles nous racontent la vie d’un
Homme dont la nature humaine et la conduite ressemblent à du
fin lin. Cette étoffe est incroyablement fine et pourtant très
résistante, étant fabriquée avec du lin retors, elle est doublement
solide. Le Seigneur Jésus est si fin et cependant si fort ; rien en
Lui n’est grossier ni faible.
La broderie de chérubins indique que la gloire de Dieu est
manifestée dans Sa création. Les chérubins typifient la gloire de
Dieu, et la broderie qui les représente sur le fin lin signifie que
cette gloire a été œuvrée dans l’humanité et dans la création de
Dieu. Lorsque Jésus vivait sur cette terre, les gens réalisaient
que dans cet Homme, cette créature à la nature humaine et au
caractère si fins, la gloire divine de Dieu avait été œuvrée dans
Sa création. Il est un Homme véritable à l’humanité et à la
conduite très pures, mais Il est aussi l’incorporation de la gloire
de Dieu œuvrée dans Sa création. En tant qu’Homme, Il est
l’expression même de la gloire de Dieu. En d’autre termes, les
chérubins sont brodés sur Lui. Comprenez-vous ce langage ? Cet
Homme est non seulement humain, Il est aussi divin. Sa nature
humaine porte la gloire divine. Ce sujet est inépuisable. Toutefois,
nous devons poursuivre.
La seconde couche de la couverture est faite de poil de chèvre.
Parmi les types que nous trouvons dans les Écritures, les chèvres
représentent les hommes pécheurs. Matthieu 25.31-46 établit la
différence entre les moutons et les chèvres, et parle de leur
séparation. Les chèvres y représentent les personnes pécheresses.
Ceci correspond également à 2 Corinthiens 5.21, verset selon
lequel Dieu a rendu péché pour nous Celui qui ne connaissait
pas le péché. Autrement dit, les tentures en poil de chèvre
typifient Christ rendu péché pour nous. Il était le fin lin, mais
LA COUVERTURE DE L'ÉDIFICE DE DIEU 221

Il fut fait poil de chèvre : Il était sans péché et ne connaissait


pas le péché, pourtant Il fut fait péché pour nous.
La tenture de poil de chèvre est recouverte par celle des peaux
de béliers teintes en rouge. Le rouge signifie le sang qui fut
répandu lors de l’œuvre rédemptrice de Christ. Il était le seul
Homme sans péché, rendu péché pour nous afin qu’Il porte nos
péchés. Cette phrase simple explique les trois premières couches.
La première Le représente en tant que Celui qui est sans péché.
D’après la seconde, Il fut fait péché pour nous. Puis la troisième
tenture signifie qu’Il porta nos péchés et versa Son sang pour
nous racheter.
En dernier lieu, la couche supérieure, qui recouvre celle des
peaux de bélier teintes en rouge, est la couverture extérieure et
visible. Celle-ci est faite de peaux de dauphins qui, très
résistantes, peuvent endurer toutes sortes de conditions atmo-
sphériques et toute attaque. L’apparence de cette couverture n’est
pas attrayante et est quelque peu rude. Aujourd’hui, Christ
n’est pas agréable à regarder pour les gens du monde : Il
ressemble à ces peaux de dauphins si rudes, sans beauté
apparente. Toutefois, malgré cette rudesse superficielle, à l’inté-
rieur, Il est beau, merveilleux et céleste. Il est différent de la
chrétienté moderne avec ses édifices énormes et somptueux,
d’apparence prétentieuse, mais intérieurement et spirituellement
laids, vides et parfois même corrompus. Les organisations
chrétiennes de ce monde sont véritablement déplaisantes. Mais
au sein de l’église véritable, l’édifice de Dieu, se trouve quelque
chose de céleste et de beau, bien que son apparence soit humble
et rude, n’ayant ni beauté, ni joliesse.
Il m’est opportun de dire que nous devons tous essayer de
nous cacher. N’aspirons jamais à ce que notre photo soit publiée
dans un journal. Il est indigne à l’église d’agir ainsi ; cela tient
tout à fait de la religion mondaine et déchue du christianisme.
Chers frères, que personne ne vous tente de publier vos noms
dans les journaux. Le Seigneur Jésus n’a jamais fait de publicité
pour Lui-même. Nous avons lu les quatre Évangiles et nous nous
sommes rendus compte qu’Il essayait toujours de Se cacher,
et, si possible, de demeurer dissimulé. La beauté et la joliesse
222 L'ÉCONOMIE DE DIEU

proviennent de l’expérience de Christ dans notre esprit, ce qui


aux yeux de Dieu est la beauté véritable.
J’aimerais ajouter quelques mots à propos de nos salles de
réunion. Frères, les salles où nous nous réunissons devraient être
autant que possible d’apparence très simple et quelconque. Ne
construisez rien qui soit luxueux ou superbe. Nous n’attirons en
effet personne au Seigneur par des édifices de belle apparence.
Un jour, je suis allé à Rome et j’ai visité la soi-disant Basilique
Saint-Pierre. Il m’est difficile d’évaluer combien de millions de
francs coûte cet édifice, et la quantité de personnes qui y afflue
chaque jour. Lorsque j’y suis allé, l’endroit était bondé. Mais je
crois pouvoir dire que moins d’une personne sur mille était
sauvée. Quel est donc l’avantage d’attirer tant de personnes par
ce moyen-là ? Débarrassons-nous autant que possible de ce type
de constructions, car elles sont une offense plutôt qu’une
satisfaction pour Dieu.
Je ne tiens toutefois pas à mettre l’accent sur ce sujet, mais
sur le Christ qui est intérieurement rempli de beauté et
extérieurement si simple et si humble. Ce Christ-là doit être
exprimé dans notre témoignage et doit couvrir l’église. Ces paroles
ne sont pas l’opinion ou les pensées d’un homme, elles sont l’image
que la Parole de Dieu nous dépeint. Rien d’autre ne devrait être
notre expression. Il nous suffit d’élever et d’exalter notre Christ
merveilleux en tant que la couverture de l’édifice de Dieu — un
Christ qui est intérieurement rempli de beauté divine, et qui
paraît si simple et si humble aux yeux du monde. Seul ce genre
d’église saura endurer les assauts et tenir ferme contre toute
tentation. Lorsque l’ennemi commencera à attaquer, ceux qui se
réunissent dans les superbes édifices des prétendues églises
chrétiennes seront les premiers à tomber. Seuls ceux qui ne
déploient pas une façade attrayante, mais possèdent en eux la
beauté céleste et divine pourront endurer jusqu’à la fin. Christ
est leur contenu et leur couverture. Rien ne peut endommager
ni vaincre l’édification véritable de l’église recouverte d’un tel
Christ.
Apprenons à mettre ces choses en pratique et à Le rechercher en
esprit. Apprenons à discerner notre esprit et à L’expérimenter
LA COUVERTURE DE L'ÉDIFICE DE DIEU 223

en tant que tout pour nous. Nous grandirons alors pour atteindre
la plénitude de Christ, et deviendrons le matériau disponible
pour être édifié avec d’autres pour former l’édifice de Dieu
recouvert de Christ en tant que Son expression. Ensuite, une
église véritable et forte prendra forme, capable de résister à toute
attaque, d’endurer toute épreuve et de vaincre toute tentation
pour la gloire ultime de Dieu.
C HAPITRE V INGT-TROIS

L’ÉGLISE —
DIEU MANIFESTÉ DANS LA CHAIR

« Mais si je tarde, tu sauras ainsi comment il faut se conduire


dans la maison de Dieu, qui est l’Église du Dieu vivant, la colonne
et l’appui de la vérité. Et il faut avouer que le mystère de la piété
est grand : Celui qui a été manifesté en chair, justifié en Esprit,
est apparu aux anges, a été prêché parmi les nations, a été cru
dans le monde, a été élevé dans la gloire » (1 Tm 3.15, 16).
Trois aspects de l’église sont mentionnés dans le verset 15 :
« la maison de Dieu », « l’Église du Dieu vivant » et « la colonne
et l’appui de la vérité. » Le verset 16 poursuit avec le grand
mystère de la piété, qui est Dieu manifesté dans la chair.
Comment ces deux versets sont-ils liés ? Certains insistent,
avec justesse, disant qu’un point-virgule devrait ponctuer la
fin du verset 15, plutôt qu’un point qui indique un arrêt complet.
Les versets 15 et 16 se présenteraient alors ainsi : « … la colonne
et l’appui de la vérité ; et il faut avouer que le mystère de la
piété est grand : Celui qui a été manifesté dans la chair… . »

L’ÉGLISE — LA MAISON DE DIEU

Ici, l’église est mentionnée conjointement avec la manifesta-


tion de Dieu dans la chair parce qu’elle est la maison de Dieu.
Que signifie le terme « la maison de Dieu » ? Lorsque vous faites
allusion à « votre maison », vous faites référence au lieu où vous
demeurez, vivez et prenez soin de tous les aspects de votre vie.
Tel est le sens de la maison de Dieu. Cette expression n’est en
aucun cas un terme employé à la légère. La maison de Dieu est
l’endroit où Dieu demeure, où Il vit et où Il prend soin de tous
les aspects de Sa vie.
226 L'ÉCONOMIE DE DIEU

Cette maison est l’église du Dieu vivant. Notons ici l’emploi


du qualificatif « vivant » pour se référer à Dieu. Il est vraiment
vivant et Il demeure à présent dans l’église, Se déplace dans
l’église, et mène Sa vie entière dans l’église. Lorsque nous
déclarons que l’église est la maison de Dieu, nous devons réaliser
profondément que Dieu demeure, vit et mène Sa vie dans cette
maison. Notre compréhension de la maison de Dieu est-elle aussi
profonde ?

L’ÉGLISE — LA COLONNE ET L’APPUI DE LA VÉRITÉ

Non seulement l’église est-elle la maison de Dieu où Il habite,


vit et mène Sa vie, elle est aussi la colonne et l’appui de la vérité.
Qu’est-ce que la vérité ? Il ne s’agit pas ici de doctrines. Dans
ce passage, le mot « vérité » signifie réalité. Rien dans l’univers
entier n’est réel, rien n’est vrai ; tout n’est qu’une ombre. Tout
ce qui est visible et palpable, tout ce que nous pouvons posséder
et dont nous pouvons jouir est irréel. Dans le meilleur des cas,
ce n’est qu’une ombre. Tout ce dont l’univers est constitué est
une ombre et n’est pas véritable.
Seul Christ est vrai en tant que la réalité de toutes les choses.
La nourriture que nous digérons n’est pas véritable, elle n’est
qu’une ombre de la nourriture réelle qui est Christ. Si vous n’avez
pas Christ, vous n’avez pas la réalité de la nourriture. Peut-être
pensez-vous que votre vie humaine est réelle, mais vous vous
leurrez : elle n’est également qu’une ombre. Christ est la vraie
vie. Si vous avez le Fils de Dieu, vous avez la vie ; si vous n’avez
pas le Fils de Dieu, vous n’avez pas la vie (1 Jn 5.12).
Si un frère vous envoie une photo de lui, vous la présenterez
aux autres en disant : « Voici frère Untel. » Mais vos paroles
sont erronées, car cette image n’est pas vraiment lui, elle n’est
qu’une fausse représentation du frère. Toutes les photographies
sont des contrefaçons, car en elles, nous ne trouvons jamais rien
de réel. L’univers lui-même n’est qu’une image. Tous les types
ainsi que toutes les figures et les ombres de l’Ancien Testament
n’étaient que des images de la réalité future qui est Christ
Lui-même. Christ est la vérité, Il est la réalité de tout l’univers,
de l’Ancien Testament et du Nouveau Testament. Si vous ne
L'ÉGLISE — DIEU MANIFESTÉ DANS LA CHAIR 227

possédez que les enseignements relatifs à Christ, Sa réalité vous


est étrangère. Christ Lui-même est la vérité, et Son Esprit est
appelé l’Esprit de vérité (Jn 14.17 ; 15.26 ; 16.13 ; 1 Jn 5.7). Lui
seul est la réalité et Son Esprit est l’Esprit de réalité.
L’église dans laquelle ce Dieu vivant demeure, vit et Se
déplace est également la colonne et l’appui sur lesquels la réalité
tient fermement. Elle porte la réalité. Le Dieu vivant demeure
à l’intérieur de l’église, et sur elle, la vérité, la réalité, prend
fermement appui. Nous ne prenons pas position pour les
doctrines, mais pour Christ qui est la réalité, la vérité. Nous
devrions nous sentir libres de déclarer : « Mes amis, venez et
voyez ; venez à l’église et voyez la réalité de l’univers. Venez voir
la réalité de la vie, de l’amour, de la patience, et la réalité de
bien d’autres choses encore. »
Une après-midi de 1933, lors d’une visite que je rendais à frère
Watchman Nee, il me demanda soudainement : « Frère, qu’est-ce
que la patience ? » Tout d’abord, je trouvais cette question
puérile. Mes parents m’enseignèrent ce qu’est la patience quand
j’étais un petit enfant. Mais puisque la question venait de lui, je
n’osais la considérer avec légèreté, et pensais plus profondément :
« Que veut-il dire par : « Qu’est-ce que la patience ? » Je ne
m’aventurai pas à répondre. Assis dans un fauteuil à bascule, il
se balançait d’avant en arrière. Finalement, je pris le risque de
répondre : « La patience est une chose grâce à laquelle quelqu’un
est capable d’endurer le mauvais traitement des autres. » Alors,
il répondit catégoriquement : « Non ! » Je lui demandai donc :
« Si la patience n’est pas l’endurance, frère, s’il te plaît, dis-moi
ce que c’est. » Tout en se balançant, il continua à m’interroger :
« Et bien, qu’est ce que la patience ? Qu’est-ce que c’est ? »
Après un moment qui parut très long, il répondit soudaine-
ment de la sorte : « La patience est Christ. » C’était si court et
si simple ! La patience est Christ. Je ne parvenais pas à
comprendre ce genre de paroles qui m’étaient « étrangères ». Je
lui demandai donc : « Frère, ces paroles me semblent étranges.
Je ne les comprends pas. Pourriez-vous m’expliquez ce que vous
voulez dire par là ? » Mais il ne dit rien, ne faisant que répéter :
« La patience est Christ. La patience est Christ. » Toute cette
228 L'ÉCONOMIE DE DIEU

après-midi-là, nous n’avons parlé de rien d’autre. J’étais plus


que perplexe.
Après trois ou quatre heures, je pris congé, très déçu. De
retour dans ma chambre, je m’agenouillai pour prier : « Seigneur,
révèle-moi ce que signifient ces paroles : « la patience est Christ ».
Je ne peux les comprendre. » En fin de compte, le Seigneur me
montra que notre patience doit être Christ seulement. La patience
n’est autre que Christ qui vit en moi et au travers de moi. Lorsque
mes yeux furent ainsi ouverts, ce fut une révélation ! J’étais si
heureux !
Nous devons réaliser que la patience humaine que nous obtenons
par nos propres efforts, n’est pas réelle. Elle n’est qu’une forme
ou une ombre ; la vraie patience est Christ Lui-même. Tout ce
dont nous avons besoin — la patience, l’humilité, la douceur,
l’amour envers autrui et même envers Dieu — se trouve en
Christ. Même les dix commandements ne sont qu’une ombre dont
Christ est la réalité. Lorsque Christ vit au travers de nous,
nous possédons la réalité et l’accomplissement de toutes les
exigences des dix commandements.
L’église doit porter la vérité, et être la colonne et la base de
cette réalité universelle qui est Christ Lui-même. Nous devrions
nous sentir libres d’inviter qui que ce soit, disant : « Venez à
l’église, et observez la vraie patience et l’humilité véritable.
Venez à nous et voyez ce qu’est la fidélité réelle et la réalité de
l’honnêteté. »
Dieu demeure dans l’église, car elle est Sa maison. Dieu vit,
Se déplace, et mène à bien Sa vie dans l’église ; de plus, le
témoignage et la réalité se tiennent fermement sur l’église.
Considérons maintenant deux aspects selon lesquels, intérieure-
ment, Dieu demeure dans l’église, et extérieurement, l’église porte
le témoignage et la réalité. Ces deux aspects révèlent le mélange
complet de Dieu avec l’homme. Dieu demeure au sein de l’église
qui est un groupe de personnes rachetées, régénérées et trans-
formées ; et cet ensemble d’individus porte la réalité de l’univers.
La réalité de tout l’univers est concentrée sur ce groupe. Il suffit
à quiconque désire savoir ce qu’est la vie de venir dans l’église
et d’observer. Si d’autres veulent découvrir ce qu’est l’amour, ils
L'ÉGLISE — DIEU MANIFESTÉ DANS LA CHAIR 229

doivent aussi y venir et voir. De même, la réalité de l’humilité


et de la douceur n’est visible que dans l’église. Ce groupe de
personnes témoigne de la réalité du Christ tout-inclusif. Le
témoignage de l’église n’est pas doctrinal ; il existe parce que
l’église porte Christ en tant que la réalité. Plus nous crions le nom
du Christ sans en avoir la réalité intérieure, plus Sa présence
nous échappe. Nous ne possédons alors ce Christ que dans nos
exclamations, nos paroles et nos enseignements, mais ne Le
connaissons pas en tant que notre vie intérieure, et ne L’expéri-
mentons pas dans notre vie extérieure, notre marche quotidienne.
L’église doit être la colonne et l’appui qui porte Christ en tant
que la réalité de toute chose. Si nous ne connaissons pas la
signification réelle de la vie, nous devrions pouvoir venir à l’église
et l’y découvrir.

L’ÉGLISE — LA MANIFESTATION DE DIEU


DANS LA CHAIR

Tel est le sens juste des expressions « la maison de Dieu »


et « la colonne et l’appui de la vérité ». Cette église est la
continuation et la multiplication de « Dieu manifesté dans la
chair », ce qui explique pourquoi l’apôtre Paul joignit ces deux
versets. La manifestation de Dieu dans la chair est étroitement
liée à l’église en tant que la maison de Dieu, et la colonne et
l’appui de la vérité. Lorsque nous sommes le Corps vivant de
Christ dans un certain lieu, nous sommes véritablement la
maison de Dieu, ainsi que la colonne et la base de la réalité.
Nous sommes alors la croissance, l’agrandissement de la ma-
nifestation de Dieu dans la chair. Autrement dit, Dieu Se
manifeste de nouveau dans la chair, mais de façon plus étendue.
Le principe du Nouveau Testament est celui de l’incarnation,
ce qui signifie simplement que Dieu Lui-même est manifesté
dans la chair ; ou encore, Dieu est mélangé à des êtres humains
intérieurement. Il est en eux et non pas parmi eux. L’église
manifeste Dieu, pas les doctrines ou les dons. Elle doit mani-
fester Dieu en Christ par l’Esprit, et non pas exhiber des
doctrines et des dons.
230 L'ÉCONOMIE DE DIEU

ELLE N’EST PAS ÉDIFIÉE PAR UN


CHANGEMENT EXTRINSÈQUE

Notre fardeau est lourd, car nous craignons que bien des frères
et sœurs pensent inconsciemment que nous allons former un
nouveau mouvement ou préparer certains à mettre au point un type
d’église inédit. Ceci nous préoccupe. Tournons tous nos yeux vers
le Seigneur afin que nous abandonnions totalement ce genre de
concept et une telle compréhension, et qu’ils soients à cent pour
cent purgés de notre sang. Nous ne sommes pas appelés à
commencer un nouveau mouvement. Pas du tout ! Cent fois non !
Si c’est là notre désir, cela prouve que nous ne connaissons pas
l’économie de Dieu. Je me permets d’insister maintes fois sur ce
point : l’église n’est pas formée en suivant un modèle particulier.
Le Dieu vivant qui demeure en nous est différent d’une doctrine.
Nous pouvons observer dans la marche quotidienne des chrétiens
modernes, que la plupart d’entre eux ignorent la vie intérieure
et Christ en tant que leur vie. Cet état de fait nous trouble
profondément et nous pèse. Lorsque certaines personnes réalisent
quelque chose ou apprennent une nouvelle méthode, elles essaient
d’instaurer un mouvement nouveau là où elles habitent. Mais le
Seigneur ne procède pas de cette manière.
Aujourd’hui, nous n’avons pas besoin d’un changement de
vêtements, mais d’une transfusion sanguine. Notre sang naturel
doit être changé. Notre comportement extérieur et surtout notre
vie intérieure doivent changer. Imaginons un homme qui aupa-
ravant était un pasteur répondant au titre de « révérend ».
Imaginons qu’il avait même l’habitude de se vêtir d’un habit
religieux particulier. Un jour, il reçut la lumière, et découvrit
que toutes ces choses sont mauvaises et que ses titres et son
habit sont tous inacceptables. À la suite de cela, il obéit à la
lumière reçue, rayant des papiers officiels le titre qu’il portait,
et s’habillant de vêtements ordinaires. Ensuite, il s’en alla œuvrer
pour le Seigneur dans un autre lieu, suivant une méthode
différente, ne portant ni titre, ni le vêtement d’un membre du
clergé.
Je ne me permettrais pas de porter un jugement vous disant
si ces changements sont bons ou mauvais. J’aimerais seulement
L'ÉGLISE — DIEU MANIFESTÉ DANS LA CHAIR 231

dire que nous devons tâcher de découvrir si une transformation


réelle a eu lieu dans cet homme. Sans aucun doute, il a abandonné
ce qu’il pratiquait auparavant ; mais ce changement est trop
superficiel. Jadis, cette personne était un ministre indépendant,
œuvrant selon sa vie naturelle. Désormais, il est transformé
dans ses habitudes apparentes, mais en est-il de même de sa vie
intérieure ? Très probablement, il œuvre et dispense la Parole
pour le Seigneur par la même vie qu’il possédait lorsqu’il portait
encore un titre. Même s’il a véritablement subi une transforma-
tion visible, il est identique intérieurement. Un tel changement
devient uniquement un mouvement superficiel. Jadis, il pratiquait
« l’église » en votant et en formant un comité exécutif ; et
maintenant, il abandonne cela et le remplace par un groupe
d’anciens. Bien que ce changement soit réel, la vie intérieure
reste la même. La transformation extérieure n’a pas pris source
dans un changement de vie au fond de lui. À cause de cela, ses
pratiques n’engendrent qu’un autre mouvement religieux.
Il nous faut toutefois progresser, passant d’un changement de
la vie intérieure à la réalisation de l’église qui est le mélange de
Dieu avec l’homme. Nous avons abordé avec grand détail les
sujets de l’âme, de l’esprit et du cœur pour nous aider à réaliser
que Dieu est notre contenu et que nous sommes Ses récipients.
Nous devons savoir corriger notre cœur afin que nous puissions
l’ouvrir et laisser Dieu y entrer. Il nous faut aussi savoir exercer
notre esprit afin de Le contacter, de Le contenir et même de Le
digérer. Par exemple, supposons que vous mangiez du bœuf pour
votre dîner. Après quatre heures passées dans votre estomac, la
tranche de bœuf sera digérée et deviendra un élément constitutif
de votre corps. Ceci est une excellente image de l’église. Mais le
christianisme moderne est plus une religion que la réalité de la
vie. Aujourd’hui, nous avons besoin non d’une modification
extérieure, mais d’un changement intérieur de vie.

ELLE N’EST PAS ÉDIFIÉE PAR DE SIMPLES


ENSEIGNEMENTS

De plus, nous ne devrions pas trop prêter attention aux


enseignements. Afin de vous expliquer, j’aimerais utiliser une
232 L'ÉCONOMIE DE DIEU

illustration très simple. Lorsque j’étais jeune garçon, moi-même


ainsi que bien d’autres faisions nos études dans une école où
nous recevions une éducation chrétienne, et apprenions les
histoires de la Bible. Bien que nous n’étions pas sauvés,
beaucoup d’entre nous entrèrent dans le christianisme et en
apprirent les doctrines. Souvent nous débattions avec d’autres
leur disant que le christianisme était la bonne religion. Les
missionnaires nous enseignèrent toutes les doctrines et tous les
enseignements, nous apprirent que Dieu est fait de trois Person-
nes, le Père, le Fils et l’Esprit ; que Christ naquit de la vierge
Marie et qu’Il vécut, Se déplaça et travailla sur cette terre. Nous
croyions même qu’Il fut véritablement ressuscité. Mais si vous
nous aviez demandé si nous étions sauvés, nous aurions été
incapables de vous répondre. Pour nous, Dieu et Christ n’étaient
que des termes. Je dois avouer qu’à cette époque-là, presqu’aucun
des quelques centaines de membres de cette église ne comprenait
clairement le salut. Toutefois, ils étaient connus sous le nom de
« chrétiens ». Parfois, tous les membres de l’église défilaient dans
les rues, portant des croix et chantant un cantique. Je vous fais
part de ceci afin d’illustrer combien les enseignements sont vides
de toute réalité.
De nos jours, certaines personnes insistent à présenter des
enseignements tels que la prédestination, le libre arbitre, la grâce
absolue et la sécurité éternelle. Et elles le font sans que pour
cela la vie et l’esprit des auditeurs soient jamais touchés. Pour
en terminer avec mon témoignage, un jour, un membre de notre
famille fut sauvé, puis à mon tour, je fus régénéré. Nous étions
finalement parvenus à vraiment contacter Dieu, et la vie nous
toucha profondément, produisant un véritable changement.
Même notre manière de vivre et notre marche quotidienne se
transformèrent. Ce revirement réel dans nos vies influença ceux
qui nous contactaient, de telle sorte qu’eux-mêmes reçurent le
salut. Après cet évènement, nous sûmes qu’il nous fallait autre
chose que des enseignements. Tous les enseignements dans les
Écritures devraient simplement être le fil conducteur qui nous
transmet Christ. S’ils ne remplissent pas cette fonction, nous
manquons gravement d’un élément crucial.
L'ÉGLISE — DIEU MANIFESTÉ DANS LA CHAIR 233

ELLE N’EST PAS ÉDIFIÉE PAR DE SIMPLES DONS

Le même principe s’applique au sujet des dons. De nos jours,


un grand nombre de chrétiens pensent que leurs dons sont une
preuve de leur spiritualité. Mais cela est faux. En lisant
1 Corinthiens, nous nous rendons compte de l’état dans lequel
ces croyants se trouvaient. Ils pratiquaient les dons plus encore
que l’apôtre (1 Co 14.18-20), mais connaissaient-ils la croissance
dans la vie ? Pas du tout ! Ils demeuraient charnels et puérils
(1 Co 3.1-3). Au même titre que les enseignements doivent
communiquer Christ aux hommes, de même les dons ne sont
sans aucun doute qu’un moyen de transmettre Christ. Au-
jourd’hui, l’intention de Dieu ne consiste pas à nous donner de
nombreux dons et enseignements, mais à dispenser et transmet-
tre Christ en nous.
Illustrons par un fait réel. Un jour, j’ai rencontré un homme
rempli de connaissances bibliques ; mais alors qu’il parlait de la
Bible, il fumait. Après avoir discouru sur l’Évangile selon
Matthieu et des dix vierges pendant une demi-heure, il me
demanda de l’excuser, car il avait besoin de fumer un peu. Il
ajouta même : « Je sais que ce n’est pas une bonne chose, mais
la cigarette est ma faiblesse. » Puis il poursuivit avec le livre
d’Apocalypse, expliquant les dix cornes, les sept têtes et les
quarante-deux mois. Il avait la force d’enseigner, mais devait
s’interrompre pour dire : « Excusez-moi, je dois fumer un peu
plus. » Il était très fort pour enseigner la Bible, mais très faible
dans sa vie spirituelle.
J’ai également observé de nombreuses personnes qui savaient
parler en langues. Après leur démonstration, ils se comportaient
avec beaucoup de négligence dans leur vie quotidienne. La
conduite de certains était pire que celle des incroyants. Il leur
était si facile de se mettre en colère chez eux. Tous ces exemples
nous prouvent une seule chose : Dieu n’a pas l’intention de nous
donner des enseignements et des dons, mais de nous donner
Christ, la Personne vivante. Il utilise les enseignements, lorsqu’ils
sont convenablement présentés, pour nous transmettre Christ ;
et parfois, Il utilise certains dons comme un moyen Lui
234 L'ÉCONOMIE DE DIEU

permettant de dispenser Christ en nous et de stimuler les


personnes afin qu’elles reçoivent le Seigneur. Mais nous devons
tous réaliser que Dieu a l’intention que nous connaissions Celui
qui est vivant, le Dieu trinitaire, et que nous expérimentions
Christ dans le Saint-Esprit.
Vous rappelez-vous de cette histoire de l’Ancien Testament
dans laquelle un âne se mit à parler la langue des hommes ?
C’était là une expérience véritable du parler en langues ! Je
doute que toutes les langues parlées aujourd’hui soient aussi
véritables. J’ai récemment lu un article dans lequel l’auteur
rapportait qu’il avait rencontré plus de cent personnes qui
savaient parler en langues. Il ajoutait que chacune d’elles, sans
exception, se demandait si la langue qu’elle parlait était véritable.
Cependant, l’auteur encouragea ces personnes à ne pas douter
et à poursuivre leurs expériences. Après ma lecture, la question
survint en moi : « À la Pentecôte, Pierre douta-t-il de la réalité
de la langue qu’il parlait ? Y avait-il à ce moment-là ne serait-ce
qu’une personne qui doutait de cette façon ? » Mais aujourd’hui,
pourquoi tant de personnes se demandent-elles si la langue
qu’elles parlent est véritable ? La réponse est simple : beaucoup
de ces langues parlées ne le sont pas.
Et même si vous parlez une langue véritable, mon devoir est
de vous dire que celle-ci n’est pas la vie. Même le roi Saül reçut le
déversement du Saint-Esprit (1 S 19.22-24), mais ne croyez pas
qu’il expérimenta la vie. Au contraire, cela l’exposa, car il se
dénuda immédiatement après cette expérience ! Ceci illustre que
le déversement de l’Esprit et la vie sont deux choses différentes.
La vie n’est pas ce déversement ; elle est Christ Lui-même dans
l’Esprit.
Frères et sœurs, je vous supplie d’essayer de comprendre que
je ne tiens pas à critiquer, mais que mon fardeau est si lourd
qu’il me rend malade. Lorsque j’observe la situation désespérée
dans laquelle le peuple du Seigneur se trouve, je ne sais que
dire, ni que faire. À l’écoute des enseignements, beaucoup
réagissent si positivement. À la mention des dons, un grand
nombre est stimulé. Mais lorsque la vie intérieure et le Christ
qui demeure en nous sont présentés, le besoin de révélation
L'ÉGLISE — DIEU MANIFESTÉ DANS LA CHAIR 235

intérieure est immense. Alors que les enseignements et les dons


sont superficiels, Christ est caché en nous. Oh, combien le peuple
du Seigneur a besoin de connaître Celui qui vit en nous, si vivant
et si puissant — qui peut nous convertir, corriger notre conduite,
nous fortifier, nous rafraîchir et toujours nous transformer et
nous saturer.

ELLE N’EST PAS ÉDIFIÉE PAR LES POSITIONS

En dernier lieu, nous devons voir que l’édification de l’église


ne dépend pas de positions ni de responsabilités, mais de la vie
dans l’être intérieur. Donner à quelqu’un une certaine position
ne signifie rien, mais la croissance dans la vie intérieure afin
d’atteindre la pleine maturité est cruciale. Dieu doit S’œuvrer
dans l’être intérieur par Son labeur en nous. Plus nous plaçons
des hommes pour qu’ils occupent certaines positions, moins nous
obtenons de résultats. Mais plus nous les aidons à réaliser la
croissance de la vie, plus la vie se multiplie. La croissance de la
vie intérieure est le chemin qui conduit assurément à l’édification
de l’église. Par la vie ainsi mûrie, nous deviendrons spontanément
qualifiés pour prendre en charge certaines responsabilités.
Je réitère, Dieu a l’intention de transmettre Christ en nous
et de Le faire devenir toute chose en nous. Dieu utilise les
enseignements pour aider certaines personnes, les dons pour en
aider d’autres ; mais ces choses sont accessoires. Nous avons
besoin d’une révélation intérieure pour réaliser pourquoi le Christ
vivant demeure en nous. Si nous avons une telle réalisation, où
que nous nous rencontrions, nous serons la maison vivante du
Dieu vivant. Celui-ci demeurera, vivra et œuvrera en nous ; et
nous porterons le témoignage de Jésus qui est la réalité de tout
l’univers. À ce moment précis, nous serons les témoins de la
manifestation véritable du Dieu vivant dans la chair. Tel est
aujourd’hui le chemin du recouvrement de Dieu. Demandons au
Seigneur Sa grâce intérieure afin que nous obtenions la réalité
de l’église.
C HAPITRE V INGT-QUATRE

LA VISION DU BUT DE L’ÉCONOMIE DE DIEU

Nous avons expliqué quelle est l’économie de Dieu, et quel est


son but, au début de cet ouvrage, mais, après la lecture des
derniers chapitres, il est fort possible que nous ne l’ayons pas
encore saisie. Très simplement, l’économie de Dieu signifie que
Dieu Lui-même S’œuvre en nous. Il accomplit cette économie au
moyen de trois Personnes qui sont le Père, le Fils et l’Esprit.
Depuis le début de ce livre, nous avons consacré beaucoup de
temps à l’économie du Dieu trinitaire. Dieu n’eut jamais l’inten-
tion de nous donner la doctrine de la Trinité dans les Écritures,
laquelle nous encombre de divers concepts. La Bible nous révèle
comment Dieu accomplit Son économie divine grâce à trois
Personnes différentes.
Nous avons expliqué au lecteur que le terme « économie »
signifie en grec une administration, une intendance, un gouver-
nement, un arrangement et une dispensation. Ce dernier terme
est utilisé sans notion temporelle, mais dans le sens où Dieu Se
dispense Lui-même en nous. Répétons encore : Dieu a l’intention
de Se dispenser en nous. Ce dessein est le centre de Sa création
et de l’œuvre rédemptrice, car Dieu a créé puis racheté l’homme
dans le but précis que l’homme devienne le récipient dans lequel
Dieu puisse Se dispenser. Dans tout l’univers, dans le temps,
l’espace et l’éternité, la dispensation de Dieu dans l’humanité est
le centre même de Son économie.
Finalement, la consommation ultime de toute l’œuvre de la
création, de la rédemption et de la transformation, transparaîtra
dans le mélange universel de l’homme avec Dieu : la Nouvelle
Jérusalem, le résultat final de toute l’œuvre de Dieu, telle qu’elle
nous est présentée dans les soixante-six livres de la Bible. Cet
238 L'ÉCONOMIE DE DIEU

aboutissement, la Nouvelle Jérusalem, n’est autre que le mélange


universel de Dieu avec l’homme, de Dieu Lui-même avec un
groupe corporatif de personnes. À ce moment-là, ces hommes ne
vivront plus selon leur être naturel, mais chaque partie et chaque
aspect de leur humanité auront été régénérés, transformés, et
conformés par Dieu et avec Dieu en tant que la vie. Leur nature
aura été transformée et leur apparence conformée à Dieu
Lui-même. Sans cette vision, nous ne pouvons pas servir le
Seigneur de manière appropriée. Cette vision n’est pas une
nouveauté ; elle est la vision originelle qui existait au commen-
cement de l’âge de l’église. Toutefois, en nous, elle doit être
nouvelle et renouvelée jour après jour. Elle doit devenir la vision
qui dirige notre labeur, notre vie et nos activités.

CE BUT EST ATTEINT EN QUATRE ÉTAPES

Quel est le but de cette économie ? Tout d’abord, pour


accomplir cette économie le Père qui est la source S’est déposé
dans le Fils. Le Père avec toute Sa plénitude est apparu dans la
Personne du Fils. Celui-ci est à la fois l’incorporation et
l’expression du Père ; personne hormis le Fils n’a jamais vu Dieu
le Père. Dans le Fils, Dieu a accompli tout Son dessein par les
quatre étapes principales de l’incarnation, la crucifixion, la
résurrection et l’ascension. Ces quatre étapes ont accompli tout
ce que Dieu avait planifié dans l’éternité.
Dieu fut tout d’abord amené dans l’homme au moyen de
l’incarnation. Il est venu dans la nature humaine et a vécu en
elle pendant trente-trois ans et demi sur terre. Quelles que soient
les souffrances humaines que la vie sur terre engendre, Dieu les
a toutes expérimentées. Non seulement l’homme appelé Jésus
souffrit, mais aussi Dieu qui demeurait en Lui.
L’étape suivante fut celle de la crucifixion. Les douze éléments
négatifs de l’univers qui comprennent Satan, l’homme déchu, le
péché, le monde, la mort, etc., ont été amenés à la croix et mis
à mort. Toutes les choses négatives furent éliminées à la croix.
Ensuite, la résurrection succéda à la crucifixion. Elle recouvra
l’humanité créée par Dieu, en éleva la qualité, puis amena la
nature humaine dans Dieu Lui-même. Par l’incarnation, la nature
LA VISION DU BUT DE L'ÉCONOMIE DE DIEU 239

divine fut amenée dans l’homme ; par la résurrection, la nature


humaine fut amenée dans Dieu. Désormais, l’homme a la
possibilité de posséder plus que sa nature humaine créée, car
elle a été régénérée, élevée, puis placée en Dieu. Après la
résurrection, Christ fut présenté à l’univers entier comme un
« prototype » dans lequel Dieu vit dans l’homme et l’homme en
Dieu. Puisque la croix a mis un terme à toutes les choses
négatives, seuls des éléments positifs constituent ce « modèle ».
Ce prototype est ensuite monté aux cieux où Il fut intronisé
avec gloire et autorité. Notre intelligence humaine est trop limitée
pour comprendre cette image. À ce moment précis, tout était
accompli, rien ne fut laissé en suspens, inachevé. Ce modèle qui
est Dieu mélangé à l’homme et l’homme mélangé à Dieu, est
devenu dans Son ascension supérieur à toutes choses, tant
spatialement que temporellement. Il transcenda pour atteindre
la position la plus élevée de l’univers et fut intronisé avec gloire
et autorité.
Ensuite, le Saint-Esprit, venant de cette Personne glorifiée,
fut déversé tel le débordement d’un liquide composé d’éléments
variés. La nature divine, la nature humaine, la vie humaine avec
ses souffrances, la mort à la croix, la résurrection, l’ascension et
l’intronisation sont tous des éléments constitutifs du Saint-Esprit.
Comme nous l’avons vu, ce débordement merveilleux est le
« médicament tout-inclusif », car tout ce dont nous avons besoin
est en lui. En tant que ce débordement, le Saint-Esprit fut
déversé en nous. Le jour de la résurrection et le jour de la
Pentecôte, le Saint-Esprit de Jésus, l’Esprit enrichi de tous les
éléments précédemment cités, est entré dans les premiers chrétiens
et S’est posé sur eux. D’un côté, Il vient en nous, et de l’autre,
Il vient sur nous. Les trois Personnes de Dieu Se mélangent à
nous.

LE BUT OPÈRE DANS L’ESPRIT HUMAIN

Le but de l’économie de Dieu consiste en ceci : Dieu en trois


Personnes est venu en nous. Le Nouveau Testament insiste
plus sur le fait que Dieu en tant que l’Esprit est entré en nous,
que sur le fait que l’Esprit S’est posé sur nous. Ce mot court
240 L'ÉCONOMIE DE DIEU

« en » apparaît très souvent dans le Nouveau Testament : Christ


« en moi », Christ « vit en moi », Christ est « formé en moi »,
Christ « fait Sa demeure en moi », « demeurez en Moi, comme
Moi en vous », etc. Si vous avez le temps, comptez combien de
fois ce mot paraît dans le Nouveau Testament. Dieu créa
l’homme avec trois parties dans le but précis d’entrer en lui
pour que l’homme soit parfaitement adapté pour accomplir le
dessein de Dieu. Comme nous l’avons vu précédemment, l’homme
est un être tripartite composé d’un corps, d’une âme et d’un
esprit, parties qui correspondent aux trois sections du tabernacle :
le parvis extérieur, le lieu saint et le Saint des Saints. Seul le
lieu le plus profond contient la gloire shekinah de Dieu ainsi que
l’arche qui est un type de Christ. Ceci nous indique clairement
que Dieu et Christ sont venus demeurer dans notre esprit. Notre
esprit est la partie la plus profonde au même titre que le Saint
des Saints.
Les Écritures nous révèlent cette réalité en termes très clairs.
Tout particulièrement, 2 Timothée 4.22 : « Que le Seigneur soit
avec votre esprit », puis Éphésiens 4.6 déclare que le Père est
en nous. 2 Corinthiens 13.5 ajoute que Dieu le Fils est en nous,
puis Romains 8.11 que Dieu l’Esprit est en nous. Le Dieu
trinitaire dans les Personnes du Père, du Fils, et de l’Esprit
demeure aujourd’hui dans notre esprit. Tel est le centre même
de l’économie de Dieu : le Dieu trinitaire vit dans notre esprit
pour devenir notre vie et tout pour nous. Oh ! combien les enfants
de Dieu ont négligé Son économie au cours des siècles passés !
Nous devons recouvrer ce but de Dieu dans notre esprit.
À partir de notre esprit qui devient Son centre d’action, Dieu
S’œuvre dans tout notre être. Le Dieu trinitaire Se trouve au
centre de notre être. Combien ceci est merveilleux ! Il vint dans
la nature humaine, l’amena dans la nature divine, puis mit fin
à toutes les choses négatives. Désormais, le Dieu trinitaire
accompagné de tout ce qu’Il a accompli Se trouve dans notre
esprit en tant que notre vie et tout pour nous. À partir de ce
lieu central, le Dieu trinitaire Se répand afin de saturer toutes
nos parties intérieures avec Lui-même. L’esprit humain est le
centre même du but de l’économie de Dieu. Si nous négligeons
LA VISION DU BUT DE L'ÉCONOMIE DE DIEU 241

ce lieu, nous ratons tout simplement le but de l’économie de Dieu.


Ici, j’utilise le terme « but » et non pas « objectif » de l’économie
de Dieu, lequel a été négligé par la plupart des chrétiens de notre
époque. Nous abordons peut-être bien des sujets bibliques, mais
sans jamais toucher ce but. En fait, nous devons réaliser que les
enseignements contenus dans les soixante-six livres de la Bible
visent une chose unique : ce but. De même, les dons multiples
et toutes les fonctions ont ce but en vue et doivent être centrés
sur lui.
Comment pouvons-nous réaliser le Dieu trinitaire qui demeure
en nous ? Comment expérimenter cet Esprit qui demeure dans
notre esprit ? Nous devons réaliser que le Dieu trinitaire œuvre
constamment en nous (Ph 2.13) et non pas en dehors de nous. En
fait, Il œuvre en nous beaucoup plus qu’Il n’œuvre sur nous. En grec,
le terme « œuvrer » est équivalent au mot français « stimuler »
ou encore « donner de l’énergie à ». Le Dieu trinitaire qui vit en
nous, nous stimule sans cesse intérieurement. Il vit aussi en nous
par le Christ qui « vit en moi ». En d’autres termes, le Dieu
trinitaire Se trouve aujourd’hui en nous en tant que notre vie.
Cette vie s’accompagne de la loi intérieure qui est une loi vivante ;
elle n’est pas la loi de la lettre morte, mais la loi divine de la
vie qui nous réglemente et nous corrige intérieurement en tout
temps (Hé 8.10). Mais en plus de cela, le Dieu trinitaire en nous
oint constamment les profondeurs de notre être (1 Jn 2.27).
Considérons davantage les quatre verbes employés ci-dessus :
œuvre, vit, réglemente et oint. Ils doivent devenir la révélation
intérieure de l’église ainsi que ses expériences. Ne considérons
pas qu’ils sont des enseignements, mais au contraire, saisissons-
les pour que nous expérimentions chaque jour le Dieu trinitaire
œuvrant en nous et vivant en nous, qui nous réglemente et nous
oint. Nous devrions permettre à ce Dieu trinitaire merveilleux
de corriger continuellement nos pensées, nos motifs, nos paroles,
nos attitudes et nos relations avec autrui, et même la façon dont
nous nous nourrissons et nous habillons. Nous devons L’expéri-
menter dans tous ces détails et de manière si pratique. Ne
rabaissons pas ces paroles pour en faire une doctrine, car les
doctrines sont inefficaces. Mais le jour où nous pratiquerons ces
242 L'ÉCONOMIE DE DIEU

choses, ce sera une vraie révolution. Nous devons réaliser qu’un


tel Christ si merveilleux demeure dans notre esprit dans le but
d’œuvrer en nous et de vivre en nous, afin de nous conduire et
de nous oindre.

LE BUT ÉDIFIE L’ÉGLISE

Sans L’expérimenter de façon si pratique, il est impossible


d’édifier l’église. Ceci est illustré par Ève qui vint en existence
en sortant d’Adam (Gn 2.21-24 et Ép 5.30-32). Ève était une
partie d’Adam ; elle était issue de lui. Seul ce qui prenait
naissance en Adam pouvait devenir son épouse. Chaque élément
et chaque aspect d’Ève étaient issus d’Adam. Ce fait confirme
que l’église ne peut être édifiée que par ce qui prend source en
Christ. Les doctrines et les dons n’édifient pas l’église. Seul Christ
dans les saints est le matériau approprié pour construire le Corps
de Christ. Si nous ne faisons pas les expériences selon lesquelles
nous vivons pratiquement par Christ, nous ne deviendrons qu’une
sorte « d’église religieuse ».
De plus, apprenons à expérimenter Christ non seulement
comme notre vie, mais aussi comme notre nourriture, le Pain de
vie. Il est en effet notre approvisionnement de vie intérieur dont
nous devons nous nourrir tous les jours. Cette réalité ne doit pas
être un simple enseignement, mais notre expérience de chaque
jour et de chaque heure. Dans Jean 6.57, le Seigneur dit que
celui qui Le mangera vivra aussi par Lui. Si nous désirons vivre
par Christ, nous devons Le manger ; alors seulement deviendra-
t-Il réel pour nous. Quel dommage que tant de chrétiens
aujourd’hui ne prennent pas part à Christ quotidiennement.
Utilisons l’illustration suivante : à votre naissance, vous ne
pesiez guère que trois à quatre kilos, or maintenant vous en
pesez au moins cinquante. Votre corps s’est développé. Mais, de
quelle manière ? En allant au restaurant et en contemplant les
menus ? Non, bien sûr ! Votre corps a grandi grâce aux aliments
dont vous vous êtes nourri, tels les œufs, le poulet, les pommes
de terre, les pommes, les bananes, etc. Suivant le même principe,
comment le Corps de Christ peut-Il être édifié ? Certainement
pas au moyen des enseignements, car plus on vous enseigne la
LA VISION DU BUT DE L'ÉCONOMIE DE DIEU 243

meilleure méthode pour vous nourrir, plus votre taille diminue.


En fait, si vous ne faites qu’apprendre l’art de manger, vous
mourrez très rapidement. Peut-être apprenez-vous beaucoup, ou
êtes-vous le meilleur des diététiciens, mais sans vous nourrir,
vous périrez très vite ! De la même manière, il est très possible
que vous possédiez tous les bons enseignements spirituels et
scripturaux, mais que vous soyez affamé parce que vous ne vous
nourrissez pas. Aujourd’hui, les églises ont besoin des « mamans »
qui donnent le lait maternel aux nourrissons, ne les gavant pas
d’enseignements, mais les approvisionnant de Christ en tant que
leur nourriture et leur boisson.
Si vous me demandez ce qui me trouble actuellement, je vous
répondrai par deux choses. Tout d’abord, bien que de nombreux
frères et sœurs aient véritablement vu les éléments négatifs du
christianisme et certains aspects de la manière dont le Seigneur
agit envers Son église, je crains qu’ils pratiquent la vie de l’église
par des méthodes extérieures. Leurs paroles ressemblent à ceci :
« Auparavant, je pratiquais mon pastorat d’une certaine façon
dans une église, mais aujourd’hui je réalise que cela n’est pas
bien. J’abandonne donc ma méthode et en utilise une autre. » Il
s’agit encore d’une activité religieuse et en aucun cas de
l’édification du Corps de Christ, qui ne prend naissance qu’à une
source au fond de nous. Vous devez vous nourrir de Christ, Le
manger et Le boire afin qu’Il vous rassasie. Une fois rempli de
Christ, vous dispenserez un de Ses éléments à autrui en tant
que nourriture. C’est ainsi que le Corps de Christ sera édifié.
Il ne s’agit pas d’une méthode. Si vous lisez le Nouveau
Testament, vous n’y découvrirez pas de méthode. Si méthode
existe, la voici : tout d’abord, chargez-vous de la croix ;
ensuite, nourrissez-vous de Christ dans l’esprit quotidienne-
ment ; troisièmement, une fois que vous êtes nourri et rempli
de Christ, nourrissez-en d’autres personnes. L’église viendra
alors en existence. La seule méthode efficace est que vous alliez
à la croix, vous nourrissiez de Christ et nourrissiez d’autres
avec Christ.
La deuxième chose qui me trouble est celle-ci : bien que nous
ayons beaucoup discuté de Christ en tant que notre vie, je crains
244 L'ÉCONOMIE DE DIEU

que cela ne soit pour nous qu’un message, un terme, un sujet,


et non pas notre expérience quotidienne, heure après heure. Il
doit sans cesse diriger notre conduite et nous oindre. Chaque
jour et chaque heure, nous devons nous nourrir de Lui et être
en communion intime avec Lui. Oublions ce que nous sommes
et contactons-Le, jouissons de Lui et laissons-nous conduire et
oindre par Lui à chaque instant. Telle est la vie intérieure,
l’expérience profonde du Christ qui demeure en nous. J’aimerais
vous recommander la lecture de l’ouvrage d’Andrew Murray
intitulé L’Esprit de Christ (titre original en anglais : The Spirit
of Christ). Sa lecture serait une aide précieuse non pour accroître
notre connaissance, mais pour expérimenter le Christ qui vit en
nous au cours de notre vie quotidienne. Si vous permettez à
Christ d’être votre nourriture jour après jour, vous serez en
mesure de déclarer à tout l’univers que vous goûtez Christ chaque
jour, que vous expérimentez une communion intime et vivante
avec Lui moment par moment, et qu’à chaque instant, Il corrige
votre conduite et vous oint de Lui-même. Nous devons prêter
toute notre attention à ceci, car c’est le but de l’économie de Dieu.
Si nous manquons ce but dans notre esprit, comment Son
économie peut-elle s’accomplir dans l’église ? Lorsque vous
conduisez un véhicule, vous savez très certainement où faire le
plein d’essence et où insérer la clé de contact pour le faire
démarrer. Il s’agit là du but pour faire fonctionner votre voiture.
Si vous l’oubliez, même si votre véhicule est superbe, il ne peut
pas fonctionner !
Ceci est la raison pour laquelle l’Épître aux Hébreux nous
donne le verset 12 du chapitre 4. La Parole de Dieu est vivante
et efficace au point de séparer notre esprit de notre âme. Toutes
les expériences dont il est question dans cette épître doivent être
réalisées en discernant l’esprit. Le Christ tout-inclusif vit dans
notre esprit en tant que le bon pays, et Sa demeure dans le Saint
des Saints se trouve également dans notre esprit. Si vous ne
savez pas discerner votre esprit de votre âme, vous manquerez
le but dont nous avons discuté et ne serez pas en mesure de
jouir de Christ. Chaque jour, vous devez être en relation avec le
Christ vivant qui vous est si subjectif. Christ est en vous, si
LA VISION DU BUT DE L'ÉCONOMIE DE DIEU 245

vivant, si réel, si pratique. Si vous Le mangez, Le buvez et Le


dégustez en tant que votre nourriture quotidienne, vous vivrez
par Lui et avec Lui tout en demeurant sous Sa conduite et Son
onction constantes. C’est là ce qu’il nous faut expérimenter tout
le temps si nous souhaitons dispenser Christ à d’autres en tant
que leur nourriture. Si les frères et sœurs sont nourris de Christ,
Il deviendra le matériau en eux par lequel le Corps de Christ
grandira et sera petit à petit édifié. Puisse le Seigneur ouvrir nos
yeux afin que nous voyions une vision céleste et recevions la
révélation intérieure de ce Christ vivant et subjectif qui vit dans
notre esprit en tant que le but de l’économie de Dieu.
CONCERNANT DEUX SERVITEURS
DU SEIGNEUR

Nous remercions le Seigneur que le ministère de Watchman


Nee et de son collaborateur Witness Lee pour le Corps de Christ
ait été une bénédiction aux enfants de Dieu de tous les continents
sur terre depuis plus de 80 ans. Leurs écrits ont été traduits dans
de nombreuses langues. Nos lecteurs nous ont posé beaucoup de
questions à propos de Watchman Nee et de Witness Lee. Pour ré-
pondre à leurs questions, nous présentons ce bref schéma de la
vie et de l’œuvre de ces deux frères.

WATCHMAN NEE

Watchman Nee a reçu Christ à l’âge de dix-sept ans. Son mi-


nistère est bien connu des croyants en recherche de part le monde
entier. Beaucoup ont reçu de l’aide de ses écrits concernant la vie
spirituelle et la relation de Christ avec Ses croyants. Cependant,
peu de personnes connaissent un autre aspect tout aussi crucial
de son ministère, qui met l’accent sur la pratique de la vie de
l’Église et l’édification du Corps de Christ. Jusqu’à la fin de sa vie,
Watchman Nee fut un don du Seigneur pour le dévoilement de la
révélation dans la parole de Dieu. Après avoir souffert vingt ans
en prison pour le Seigneur dans la Chine continentale, il est mort
en 1972 en tant que témoin fidèle de Jésus Christ.

WITNESS LEE

Witness Lee était le collaborateur le plus proche et le plus in-


time de Watchman Nee. En 1925, à l’âge de dix-neuf ans, il a
expérimenté une régénération spirituelle dynamique et s’est
consacré au Dieu vivant afin de Le servir. À partir de ce moment,
il commença à étudier la Bible intensivement. Pendant les sept
premières années de sa vie chrétienne, il fut fortement influencé
par les Frères de Plymouth. Puis il rencontra Watchman Nee, et
durant les 17 années suivantes, jusqu’en 1949, il était un collabo-
rateur de Frère Nee en Chine. Pendant la deuxième guerre
mondiale, lorsque la Chine était occupée par le Japon, il fut em-
prisonné par les Japonais et souffrit pour son service fidèle au
Seigneur. Le ministère et l’œuvre des ses deux serviteurs de Dieu
ont apporté un grand réveil parmi les chrétiens en Chine, ce qui a
eu pour conséquence la diffusion de l’évangile à travers tout le
pays et l’édification de centaines d’églises.
En 1949, Watchman Nee réunit tous ses collaborateurs qui
servaient le Seigneur en Chine et chargea Witness Lee de conti-
nuer le ministère en dehors du continent, sur l’île de Taiwan.
Pendant les années suivantes, grâce à la bénédiction de Dieu à
Taiwan et dans le Sud-Est de l’Asie, plus de cent églises furent
établies.
Au début des années 1960, Witness Lee fut guidé par le Sei-
gneur pour aller aux États-Unis, où il servit et travailla pour le
bénéfice des enfants de Dieu pendant plus de 35 ans. Il vécut
dans la ville de Anaheim, en Californie, de 1974 jusqu’à ce qu’il
rejoigne le Seigneur en juin 1997. Pendant les années de son service
aux États-Unis il a publié plus de 300 livres.
Le ministère de Witness Lee est spécialement profitable pour
les chrétiens en recherche qui désirent une connaissance et une
expérience plus profondes des richesses insondables de Christ.
En ouvrant la révélation divine dans l’ensemble des Écritures, le
ministère de Frère Lee nous révèle comment connaître Christ
pour l’édification de l’Église, qui est Son Corps, la plénitude de
Celui qui remplit tout en tous. Tous les croyants devraient parti-
ciper au ministère de l’édification du Corps de Christ afin que le
Corps puisse s’édifier lui-même dans l’amour. Seul l’accomplisse-
ment de l’édification peut accomplir le dessein du Seigneur et
satisfaire Son cœur.
La caractéristique principale du ministère de ces deux frères
est qu’ils ont enseigné la vérité selon la parole pure de la Bible.
Ce qui suit est une brève description des croyances principales
de Watchman Nee et de Witness Lee.
La Sainte Bible est la révélation divine complète, infaillible et
inspirée de Dieu, verbalement inspirée par le Saint-Esprit.
Dieu est le Dieu unique et trinitaire — le Père, le Fils et le
Saint-Esprit — co-existants ensemble de façon égale et liés en-
semble d’éternité en éternité.
Le Fils de Dieu, Dieu Lui-même, fut incarné pour devenir un
homme du nom de Jésus, né de la vierge Marie, afin qu’Il puisse
être notre Rédempteur et Sauveur.
Jésus, un homme authentique, a vécu sur la terre pendant
trente-trois ans et demi pour faire connaître Dieu le Père aux
hommes.
Jésus, le Christ oint par Dieu avec Son Saint-Esprit, est mort
sur la croix pour nos péchés et a versé Son sang pour l’accomplis-
sement de notre rédemption.
Jésus-Christ, après avoir été enterré pendant trois jours, a été
ressuscité d’entre les morts, et quarante jours plus tard, est
monté au ciel, où Dieu L’a fait Seigneur de tout.
Après Son ascension, Christ a répandu l’Esprit de Dieu pour
baptiser Ses élus en un seul Corps. Aujourd’hui, cet Esprit se dé-
place sur la terre pour convaincre les pécheurs, pour régénérer
les personnes choisies de Dieu en leur transmettant la vie divine,
pour demeurer dans les croyants en Christ pour leur croissance
dans la vie, et pour édifier le Corps de Christ pour Sa pleine ex-
pression.
À la fin de cette époque, Christ va revenir pour prendre Ses
croyants, pour juger le monde, pour prendre possession de la
terre, et pour établir Son Royaume éternel.
Les vainqueurs règneront avec Christ dans le millenium, et
tous les croyants en Christ auront part à la bénédiction divine
dans la Nouvelle Jérusalem dans les nouveaux cieux et la nou-
velle terre pour l’éternité.
Règlement relatif à la distribution
Living Stream Ministry a le plaisir de rendre disponibles
les versions électroniques gratuites de ces sept livres.
Nous espérons que beaucoup liront tous ces livres et y
référeront librement d'autres personnes. Nous
demandons, dans le but de garder les choses en bon
ordre, que toute impression de ces fichiers se limite à
votre usage personnel. Veuillez ne pas diffuser ces
fichier de quelque manière que ce soit. Si vous souhaitez
d'autres copies au-delà de votre usage personnel,
veuillez nous contacter en faisant une demande écrite
que vous enverrez à copyrights@lsm.org. Nous
demandons également que toutes les annonces de droits
d'auteur et droits de reproduction soient respectées selon
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restructurer ces fichiers PDF en aucune manière, pour
tout usage autre que celui spécifié dans ce site.
Destiné à la distribution gratuite.
Interdit à la vente.
TABLE DES MATIÈRES

Chapitre Page

Avis aux lecteurs 5

Introduction 7

Quatorze points concernant la vie 9

1 Qu’est-ce que la vie ? 11

2 Qu’est-ce que l’expérience de la vie ? 21

3 La première expérience de la vie : la régénération 29

4 Ce qui est acquis par la régénération 35

5 Le sentiment de la vie 53

6 La communion de la vie 63

7 Le sentiment de l’esprit et la connaissance


de l’esprit 69

8 La différence entre l’esprit et l’âme 83

9 Trois vies et quatre lois 99

10 La loi de la vie 123

11 La connaissance intérieure 161

12 Qu’est-ce que la croissance de la vie ? 195

13 La porte de sortie de la vie 205

14 La lumière et la vie 217


AVIS AUX LECTEURS

Nous sommes heureux de pouvoir présenter aux lecteurs fran-


cophones la traduction de cet ouvrage qui a pour titre en anglais
The Knowledge of Life. Notre préoccupation première a été de res-
ter le plus f idèle possible à la pensée de l’auteur, parfois au
détriment de l’élégance du style. Nous faisons donc appel à l’in-
dulgence des lecteurs, et nous souhaitons qu’ils concentrent toute
leur attention sur la réalité spirituelle transmise par ces messa-
ges plutôt que sur la forme.
Les citations bibliques sont tirées de la Nouvelle Version
Segond Révisée deuxième édition, sauf avis contraire.
INTRODUCTION

Nous savons que le désir et l’intention de Dieu sont d’obtenir


un homme collectif, qui porte Son image, manifeste Sa gloire et
possède Son autorité face à Son ennemi, af in qu’Il puisse gagner
pour Lui-même un repos éternel. Pourtant, très peu de chrétiens
savent que ce grand désir et cette grande intention de Dieu ne
peuvent être accomplis que par Sa propre vie. Encore bien moins
connaissent et expérimentent cette vie qui accomplit le dessein
de Dieu. C’est la raison pour laquelle les saints sont faibles et im-
matures aujourd’hui. Il en est beaucoup qui cherchent, mais très
peu ont découvert le chemin de la vie. Beaucoup de gens confon-
dent même le zèle, la connaissance, la puissance, les dons, etc.,
avec la vie.
Nous remercions Dieu de ce que dans ces derniers jours où le
besoin est urgent, Il a manifesté Sa vie merveilleuse et cachée au
travers des messages de notre frère donnant ainsi à chaque
croyant la possibilité de voir et de toucher ce domaine. On peut
considérer ces messages comme une cristallisation de ce qu’il y a
de meilleur en ce qui concerne la connaissance et l’expérience de
la vie transmises par les saints pendant ces deux derniers millé-
naires ; à cela s’ajoute l’expérience personnelle de notre frère
acquise ces trente dernières années. Ces messages sont réelle-
ment complets et superbes. Leur contenu est divisé en deux
parties principales. La première parle de la connaissance de la
vie et aborde quatorze points principaux qui déf inissent les ca-
ractéristiques de la vie et les différents principes selon lesquels
elle agit. La deuxième partie* parle des expériences de la vie et se
divise en dix-neuf chapitres qui expliquent les différentes étapes
de la vie spirituelle et le chemin de la vie. Si nous étudions et
* La seconde partie a déjà été publiée par « Living Stream Ministry » dans un volume
intitulé L’expérience de la vie.
mettons en pratique ces leçons l’une après l’autre, nous progres-
serons et atteindrons rapidement un état de maturité dans la vie.
La science de la vie, jusqu’ici presque invisible et intouchable
a ainsi été rendue très pratique grâce à ces messages. Tous les
saints qui aiment le Seigneur et poursuivent la croissance dans
la vie devraient les lire.

Dr. Y. L. Chang
Novembre 1956
Taipei. Taiwan. République de Chine
QUATORZE POINTS CONCERNANT LA VIE

Au travers des quatorze chapitres que contient ce volume,


nous allons traiter quatorze points principaux pour voir ce qu’est
la vie sous tous ses angles, ainsi que autres aspects liés à la vie.
Dans ce livre, nous bâtissons un fondement quant à la connais-
sance de la vie. Tout ce qui concerne l’expérience de la vie sera
traité dans un autre volume.*

* L’expérience de la vie, publié par « Living Stream Ministry ».


C HAPITRE U N

QU’EST-CE QUE LA VIE ?

Nous commencerons par déf inir ce qu’est la vie. Si nous vou-


lons connaître la vie, il nous faut d’abord la déf inir. C’est assez
diff icile à expliquer ; nous avons donc vraiment besoin de la misé-
ricorde du Seigneur. Selon l’enseignement de la Bible, il faut
mentionner au moins six points pour clarif ier ce sujet.

I. SEULE LA VIE DE DIEU EST LA VIE

Avant de parler de la vie, nous devons d’abord clairement éta-


blir une chose : quel est le genre de vie qui mérite cette
appellation ? Nous lisons dans 1 Jean 5.12 : « Celui qui a le Fils a
la vie ; celui qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie. » Jean 3.36 dit
encore : « Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui déso-
béit (var.) au Fils ne verra point la vie… » Ces deux versets nous
disent que si un homme n’a pas la vie de Dieu, il n’a pas la vie. Cela
nous montre qu’aux yeux de Dieu, seule Sa vie est la vie ; aucune
autre vie ne mérite d’être considérée comme telle. Ainsi, quand la
Bible parle de la vie de Dieu, elle la considère comme étant
l’unique vie (Jn 1.4 ; 10.10 ; 11.25 ; 14.6 ; etc.).
Seule la vie de Dieu est la vie ; les autres vies ne sont pas
considérées comme telle, parce que seule la vie de Dieu est divine
et éternelle.
Que signif ie divin ? Être divin signif ie être de Dieu, avoir la
nature de Dieu, ou être transcendant et distinct de toute autre
chose. Seul Dieu est Dieu, seul Dieu a la nature de Dieu et seul
Dieu est transcendant et distinct ; par conséquent, seul Dieu est
divin. La vie de Dieu est Dieu Lui-même (nous considérerons ce
point plus loin), et puisque c’est Dieu Lui-même, cette vie possède
naturellement la nature de Dieu. Une tasse en or, par exemple,
12 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

est faite d’or ; et puisqu’elle est en or, elle a bien entendu la na-
ture de l’or. En fait, sa nature, c’est l’or. De la même manière, la
vie de Dieu, c’est Dieu lui-même, et cette vie a la nature de Dieu.
La nature de la vie de Dieu, c’est Dieu. Puisque la vie de Dieu est
Dieu et qu’elle a la nature de Dieu, la vie de Dieu est divine.
Que signif ie éternel ? Éternel veut dire non créé, sans com-
mencement ni f in, existant par lui-même et pour toujours, sans
jamais changer. Seul Dieu n’a jamais été créé ; Il est le seul qui
existe « d’éternité en éternité » (Ps 90.2), c’est-à-dire sans com-
mencement ni f in. Il est « Je suis Celui qui suis » (Ex 3.14) et
toujours « le même » (Ps 102.28). Puisque Dieu a ces caractéristi-
ques, la vie de Dieu, qui est Dieu Lui-même porte les mêmes
caractéristiques. La vie de Dieu, tout comme Dieu Lui-même, n’a
jamais été créée, n’a ni commencement ni f in, existe par
elle-même et pour toujours, et ne change jamais ; la vie de Dieu
est donc éternelle. C’est la raison pour laquelle les Écritures qua-
lif ient la vie de Dieu d’éternelle.
Puisque la divinité et l’éternité sont dans la nature de Dieu et
Le caractérisent, elles sont également dans la nature de Sa vie,
qu’elles caractérisent de même. La divinité n’est cependant pas
seulement une caractéristique de la vie de Dieu ; c’est l’essence
même de Sa vie, alors que l’éternité est une simple caractéris-
tique. Revenons à notre illustration de la tasse en or. Sa nature
est à la fois d’être en or et de résister à la rouille. Pourtant l’or
n’est pas simplement une caractéristique de la tasse ; c’est son es-
sence même. L’autre aspect de sa nature, le fait qu’elle résiste à la
rouille, découle du fait que c’est de l’or. De la même façon, la rai-
son pour laquelle la vie de Dieu est éternelle, c’est qu’elle est
divine. (Être divin ne se réfère pas seulement à ce qui est de Dieu,
mais à Dieu Lui-même.) La vie de Dieu est éternelle parce qu’elle
est divine. Dans l’univers aucune vie créée n’a la nature divine ;
aucune vie n’est donc éternelle. Seule la nature de la vie non
créée de Dieu est divine et éternelle. Puisque telle est la nature
de la vie de Dieu, telle est aussi naturellement la vie même de
Dieu. La vie de Dieu est éternelle parce qu’elle est divine. Dans
tout l’univers, seule la vie de Dieu est à la fois divine et éternelle.
QU’EST-CE QUE LA VIE ? 13

Seule la vie de Dieu peut donc être considérée comme étant la


« Vie ».
Seule la vie qui est à la fois divine et éternelle peut être consi-
dérée comme étant la vie parce que la vie dénote quelque chose de
vivant et tout ce qui est considéré comme étant la vie doit être
quelque chose d’immortel. Ce qui est immortel ne change jamais ;
cela reste la même chose et continue à vivre même après avoir
subi des coups ou la destruction. Une vie qui est affectée par la
mort ou par un changement et qui est incapable de supporter des
dommages ou une destruction n’est pas éternelle, immortelle ni
inaltérable ; elle ne peut donc pas être considérée comme la
« Vie ». Ce qu’on considère comme étant la vie doit être quelque
chose qui vit pour toujours et qui ne change jamais. Seul ce qui
est éternel porte ces caractéristiques. Mais alors qu’est-ce qui est
éternel ? Seulement ce qui est divin ! Ce qui est divin est de Dieu,
et c’est même Dieu Lui-même. Dieu n’a ni commencement ni f in,
Il existe par Lui-même et pour toujours : Il est donc éternel.
Puisque seul ce qui est divin est éternel et que seul ce qui est
éternel peut vivre éternellement et sans changement, la conclu-
sion est donc que seul ce qui est à la fois divin et éternel peut être
considéré comme la « Vie ».
Toutes les formes de vie dans l’univers, les anges, les hommes,
les animaux ou les plantes, sont mortelles et corruptibles ; toutes
ces vies ne sont donc pas éternelles. Elles n’ont pas la nature de
Dieu et ne sont pas divines. Seule la vie de Dieu possède la nature
de Dieu ; c’est pourquoi elle est divine et éternelle, immortelle et
inaltérable ; elle n’est pas sujette à la mort et elle est indestruc-
tible (Ac 2.24 ; Hé 7.16). Peu importe les attaques et les coups
qu’elle subit, elle reste inchangée, elle reste toujours la même.
Dans tout l’univers, seule la vie de Dieu peut être une telle vie.
Par conséquent, du point de vue de l’éternité, seule la vie de Dieu
est la « Vie ». Elle ne porte pas seulement le nom de « vie », elle en
a aussi la réalité et en accomplit pleinement la signif ication.
D’autres vies portent le nom de vie mais n’en ont pas la réalité ;
elles sont incapables de satisfaire aux critères d’immortalité et
d’incorruptibilité, et ne peuvent pas être considérées comme la
14 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

« Vie ». Selon la nature divine et éternelle de la vie de Dieu, la vie


de Dieu est donc l’unique vie dans tout l’univers*.

II. LA VIE EST CE QUI COULE DE DIEU

Concernant la vie, nous devons voir tout d’abord que seule la


vie de Dieu est la vie. Ensuite, nous devons voir que la vie est ce
qui coule de Dieu. Apocalypse 22.1-2 parle d’un f leuve d’eau de la
vie coulant du trône de Dieu et dans ce f leuve d’eau de la vie se
trouve l’arbre de vie. À la fois l’eau de la vie et l’arbre de vie re-
présentent la vie. Il nous est donc clairement montré ici que la vie
est ce qui coule de Dieu. Nous pouvons donc même dire que la
vie est l’effusion de Dieu.
Nous avons déjà mentionné que la vie doit être quelque chose
de divin et d’éternel. Dieu est Dieu, et Il est bien entendu divin ;
la Bible dit aussi qu’Il est éternel. Puisque Dieu est à la fois divin
et éternel, Il est la vie. La vie est en fait Dieu qui s’écoule.
En accord avec Sa nature divine et éternelle, Dieu Lui-même
est la vie. Mais s’Il ne coule pas, bien qu’Il soit toujours la vie pour
Lui-même, Il ne l’est pas pour nous. Il doit couler, et sera alors la
vie pour nous. Pour couler, Il doit passer par deux étapes. Il a ac-
compli la première étape quand Il est devenu chair. Cela Lui a
permis de couler depuis les cieux jusqu’au milieu des hommes
et de se manifester comme la vie (Jn 1.1, 14, 4). À ce sujet, la Bible
dit d’une part qu’Il a été « manifesté en chair » (1 Tm 3.16) et
d’autre part que « la vie a été manifestée » (1 Jn 1.2). Ainsi, quand
Il était dans la chair, Il a dit qu’Il était la vie (Jn 14.6). Pourtant,
bien que dans cette première étape Il ait pu se manifester à nous
comme la vie, il ne nous était pas possible de Le recevoir en nous.
C’est pour cette raison qu’Il a dû passer par la deuxième étape.
Dans cette seconde étape, Il s’est laissé clouer à la croix. Quand Il
est mort, le corps de Sa chair a été brisé, ce qui Lui a permis de
* Comme la vie de Dieu est la vie unique, lorsque le Nouveau Testament
dans le texte original grec parle de cette vie, il utilise toujours le mot zoe,
qui se réfère à la vie la plus élevée (Jn 1.4 ; 1 Jn 1.2 ; 5.12 ; etc.). D’autre
part, le texte original du Nouveau Testament utilise aussi (1) bios pour
parler de la vie de la chair (Lc 8.43 ; 21.4 ; etc.) et (2) psuche pour parler
de la vie de l’âme ou de la vie naturelle de l’homme (Mt 16.25-26 ; Lc 9.24 ;
etc.).
QU’EST-CE QUE LA VIE ? 15

couler hors de la chair et de devenir l’eau vive qui pouvait être


reçue par les hommes (Jn 19.34 ; 4.10, 14). Le rocher dans
l’Ancien Testament est un symbole de cette réalité ; il a été
frappé et de l’eau vive destinée aux enfants d’Israël en est sortie
(Ex 17.6 ; 1 Co 10.4). Il s’est fait chair pour devenir un grain
de blé qui contient la vie. Il fut crucifié pour échapper à l’enve-
loppe de la chair, couler en nous, Ses nombreux fruits, et devenir
notre vie (Jn 12.24).
Ainsi, la vie que nous recevons de Dieu est Dieu Lui-même qui
coule. De notre point de vue, cette vie qui coule est Dieu qui entre
en nous, mais du point de vue de Dieu, cette vie qui coule est Dieu
qui sort en coulant. Ensuite, quand cette vie sort de nous, c’est de
nouveau Dieu qui sort en coulant. C’est depuis Son trône que
Dieu a commencé à couler : Il a d’abord coulé en Jésus le Naza-
réen, puis Il a passé par la croix et a coulé dans les apôtres ;
ensuite, Il est sorti des apôtres en coulant comme des f leuves
d’eau vive (Jn 7.38). Il a coulé dans les saints de tous les siècles
pour parvenir enf in jusqu’à nous. Il va aussi sortir de nous en
coulant pour entrer dans des millions d’autres et ainsi de suite
pour l’éternité ; Il va couler pour toujours, continuellement,
comme le décrit Apocalypse 22.1-2 et Jean 4.14.
Les eaux mentionnées dans Ézéchiel 47 symbolisent cet écou-
lement de Dieu. Partout où ces eaux coulent, tout est vivif ié sur
leur passage. De la même manière, tout ce que Dieu atteint en
coulant reçoit la vie, car ce qui coule est la vie même. Quand cet
écoulement coulera jusqu’à l’éternité, l’éternité sera remplie de
vie et deviendra une éternité de vie.
Au début de la Bible, lorsqu’il est question de vie, il nous est
montré un f leuve (Gn 2.9-14). À la f in, dans le livre de l’Apoca-
lypse, nous pouvons voir que tout ce qui est lié à la vie, que ce soit
l’eau de la vie ou l’arbre de vie, a son origine en Dieu et sort de
Lui. Nous en déduisons que pour nous, la vie est Dieu Lui-même
qui coule. Dieu a coulé depuis les cieux et en revêtant la chair, Il a
coulé jusque parmi nous en tant que la vie rendue manifeste. Fi-
nalement, Il est sorti de la chair et est entré en nous. C’est la vie
que nous avons reçue.
16 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

III. LA VIE EST LE CONTENU DE DIEU

La troisième chose à savoir concernant la vie, c’est que la vie


est le contenu de Dieu. Puisque la vie est l’écoulement de Dieu,
c’est le contenu même de Dieu, car l’écoulement de Dieu vient de
Dieu Lui-même, et Dieu est le contenu de Dieu.
Puisque le contenu de Dieu est Dieu Lui-même, ce contenu est
tout ce que Dieu est ; c’est la plénitude de la Divinité. La Bible
nous dit que toute la plénitude de la Divinité est en Christ (Col
2.9). En effet, Christ, la corporisation de Dieu, a été manifesté
comme la vie pour l’homme. Cette vie contient toute la plénitude
de la Divinité, c’est-à-dire tout ce qu’est Dieu. Tout ce qu’est Dieu
est dans cette vie. L’essence même de Dieu dépend de cette vie.
Cette vie est donc le contenu de Dieu, la plénitude de la Divinité.
Quand nous recevons cette vie, nous recevons le contenu de Dieu ;
nous recevons tout ce qui est en Dieu. Cette vie en nous est ce que
Dieu est. Aujourd’hui, c’est dans cette vie que Dieu devient notre
tout et qu’Il est notre tout ; c’est dans cette vie que Dieu devient
notre Dieu et qu’Il est notre Dieu. Comme cette vie qui est en
Christ est la plénitude de la Divinité et le contenu de Dieu
Lui-même, cette même vie qui est en nous est également la pléni-
tude de la Divinité et le contenu de Dieu Lui-même.

IV. LA VIE EST DIEU LUI-MÊME

Nous avons vu que la vie est l’écoulement de Dieu et le


contenu de Dieu. L’écoulement de Dieu a Sa source en Dieu
Lui-même et le contenu de Dieu est également Dieu Lui-même.
Comme la vie est à la fois l’écoulement de Dieu et le contenu de
Dieu, la vie est bien entendu Dieu Lui-même. C’est le quatrième
point que nous devons connaître concernant la vie.
Dans Jean 14.6, le Seigneur Jésus dit qu’Il est la vie. Après
avoir dit cela, des versets 7 à 11, Il fait savoir aux disciples que
Lui et Dieu ne font qu’un. À ce moment-là, lorsqu’Il parle, c’est
Dieu qui parle en Lui. Il est Dieu qui est devenu chair ; Il est Dieu
en chair (Jn 1.1, 14 ; 1 Tm 3.16). Quand Il dit qu’Il est la vie, c’est
Dieu qui dit que Dieu est la vie. Ses paroles nous montrent donc
que cette vie est vraiment Dieu Lui-même.
QU’EST-CE QUE LA VIE ? 17

Nous devons être attentifs au fait que la Bible utilise rare-


ment l’expression « la vie de Dieu ». L’enseignement de la Bible
nous révèle plutôt que Dieu est la vie, et elle nous montre Dieu en
tant que vie. Elle parle rarement de « la vie de Dieu ». Elle nous
dit que Dieu est notre vie et nous Le montre en tant que notre vie ;
elle ne dit presque jamais que Dieu veut que nous recevions « Sa
vie ». L’expression « la vie de Dieu » a une autre signif ication que
« Dieu est vie » ou « Dieu en tant que vie ». La vie de Dieu ne se ré-
fère pas nécessairement à l’être entier de Dieu, alors que Dieu est
vie ou Dieu en tant que vie se réfère à Dieu Lui-même dans Sa to-
talité. Pour être très précis, quand nous recevons la vie, nous ne
recevons pas vraiment la vie de Dieu, mais Dieu en tant que vie.
Dieu ne nous a pas simplement donné Sa vie ; Il est venu
Lui-même pour être notre vie. Comme Dieu Lui-même est la vie,
Sa vie est Son être même.
Alors qu’est-ce que la vie ? La vie, c’est Dieu Lui-même. Que
signif ie avoir la vie ? Avoir la vie, c’est avoir Dieu Lui-même.
Que signif ie manifester la vie ? Manifester la vie, c’est manifester
Dieu Lui-même. La vie n’est en rien différente de Dieu. Si c’était
le cas, elle ne serait pas la vie. Il est important de bien com-
prendre cela. Il n’est pas suff isant de simplement savoir que nous
avons la vie ; nous devons nous rendre compte que cette vie que
nous avons est Dieu Lui-même. Il ne suff it pas non plus de savoir
que nous devrions manifester la vie ; il nous faut aussi savoir que
la vie que nous devrions manifester est Dieu Lui-même.
Frères et sœurs, quel est en fait le genre de vie que nous de-
vrions démontrer ? Qu’exprimons-nous quand nous manifestons
la vie ? Est-ce l’amour, l’humilité, la gentillesse et la patience ?
Non ! Car ni l’amour, ni l’humilité, ni la gentillesse ni la patience
ne sont la vie. Aucune bonté ou vertu non plus n’est la vie. Seul
Dieu Lui-même est la vie. Ainsi, manifester de telles vertus, ce
n’est pas manifester la vie. C’est uniquement lorsque nous vivons
Dieu Lui-même que nous exprimons vraiment la vie. Si des ver-
tus telles que l’amour, l’humilité, la gentillesse et la patience ne
sont pas l’écoulement de Dieu ou la manifestation de Dieu, elles
ne sont pas la vie. Si n’importe quelle qualité ou vertu que nous
exprimons n’est pas la manifestation de Dieu en nous, ce n’est pas
18 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

la vie. Les bonnes vertus que nous exprimons doivent être l’écou-
lement, la manifestation et l’expression de Dieu ; si tel est le cas,
alors nous exprimons la vie ; car la vie est Dieu Lui-même.
Dans Colossiens 2.9 et Éphésiens 3.19, il est question de la
plénitude de Dieu. La vie que nous avons reçue est ce Dieu plein
et complet. Par conséquent, cette vie est aussi pleine et complète.
En elle, il y a l’amour et la lumière, l’humilité et la gentillesse,
la patience et l’indulgence, la sympathie et la compréhension.
Toutes les vertus et la bonté de Dieu se trouvent dans cette vie.
Cette vie peut donc exprimer toutes ces vertus au travers de nous.
Exprimer ces vertus, c’est exprimer Dieu parce que cette vie est
Dieu. Bien que d’une telle vie découlent plusieurs manifestations,
telles que l’amour, l’humilité, la gentillesse et la patience, elles
sont toutes des expressions de Dieu parce qu’elles ont leur source
en Dieu. Lorsque nous vivons par Dieu, nous exprimons Dieu et la
vie, parce que Dieu est la vie et la vie est Dieu.

V. LA VIE EST CHRIST

La Bible nous montre que la vie est Dieu Lui-même. Elle nous
montre encore plus clairement que cette vie est Christ. La vie
était Dieu ; puis Dieu devint chair — c’est Christ. Christ est Dieu
et Christ est aussi la vie (1 Jn 5.12). La vie qui était Dieu, la vie
que Dieu est, est en Lui (Jn 1.4). Christ a dit à maintes reprises
qu’Il est la vie (Jn 14.6 ; 11.25), et qu’Il est venu sur terre pour
que l’homme ait la vie (Jn 10.10). C’est pourquoi la Bible nous dit
aussi que celui qui a Christ a la vie (1 Jn 5.12), et qu’en nous Il
est notre vie (Col 3.4).
La vie est Dieu Lui-même et la vie est aussi Christ Lui-même.
Avoir la vie, c’est avoir Dieu Lui-même, et c’est aussi avoir Christ
Lui-même. Ainsi, si manifester la vie, c’est exprimer Dieu, mani-
fester la vie, c’est aussi exprimer Christ. De même, si la vie n’est
nullement différente de Dieu, elle n’est pas non plus différente de
Christ. De même qu’une légère déviation de Dieu n’est pas la vie,
une légère déviation de Christ n’aboutit pas non plus à la vie. Car
Christ est Dieu rendu vie. C’est au travers de Christ et en tant
que Christ que Dieu est manifesté comme la vie. En conclusion,
Christ est la vie et la vie est Christ.
QU’EST-CE QUE LA VIE ? 19

VI. LA VIE EST LE SAINT-ESPRIT

Après avoir révélé qu’Il est la vie dans Jean 14.6, le Seigneur
Jésus a fait savoir à Ses disciples que Lui et Dieu ne font qu’un
(v. 7-11). Non seulement cela ; Il leur a aussi annoncé que le
Saint-Esprit et Lui ne font qu’un (v. 16-20)**. Dans les versets 7
à 11, Il révèle qu’Il est la corporisation de Dieu — Il est en Dieu et
Dieu est en Lui. Ainsi, si Lui-même est la vie, Dieu est aussi la
vie. Ensuite, dans les versets 16 à 20, Il montre encore que le
Saint-Esprit est Sa corporisation, Son autre forme. Quand Sa pré-
sence physique nous quitte, cet Esprit de réalité, qui est
Lui-même sous forme de l’autre Consolateur, vient à nous et de-
meure avec nous. Cet Esprit qui vit en nous et demeure avec nous
n’est autre que le Seigneur Lui-même vivant en nous comme
notre vie et demeurant avec nous pour que nous puissions vivre.
Ces deux passages nous montrent donc que c’est parce que Dieu
est en Lui et qu’Il est le Saint-Esprit qu’Il est la vie. Dieu est en
Lui en tant que vie et Il est le Saint-Esprit en tant que vie.
Puisque le Seigneur est la vie, cela signif ie que Dieu est la vie et
aussi que le Saint-Esprit est la vie. Dans Jean 4.10 et 14, il nous
est dit que l’eau vive qu’Il donne est la vie éternelle. Plus loin,
dans Jean 7.38-39, le Seigneur dit que l’eau vive qui coule de
nous, c’est le Saint-Esprit que nous avons reçu. La conclusion lo-
gique est que le Saint-Esprit est la vie éternelle. Le Saint-Esprit
que nous recevons est la vie éternelle que nous expérimentons ;
c’est Christ que nous expérimentons comme la vie. La vie éter-
nelle, ou Christ en tant que vie, c’est le Saint-Esprit que nous
pouvons expérimenter. C’est pour cette raison que le Saint-Esprit
est appelé « l’Esprit de vie » (Rm 8.2).
Le Saint-Esprit est « l’Esprit de vie » parce que Dieu et Christ
dépendent de Lui pour être la vie. Cet Esprit et la vie sont un et
ne peuvent être séparés. Il fait partie de la vie et la vie fait partie
de Lui. La vie est Son contenu ; et Lui est la réalité de la vie. Pour
** Lorsque le Seigneur parle du Saint-Esprit dans les versets 16 et 17, Il
emploie le pronom « Il » ; mais dans le verset 18, Il change et utilise le
pronom « Je ». En agissant ainsi, le Seigneur montrait en fait que le « Il »
est le « Je ». Le Saint-Esprit dont Il parle dans les versets 16 et 17, c’est
Lui-même.
20 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

être encore plus précis, Il n’est pas seulement la réalité de la vie ;


Il est la vie même.
Nous savons tous que Dieu est un Dieu trinitaire — le Père, le
Fils et l’Esprit. Le Père est dans le Fils et le Fils est l’Esprit. Le
Père dans le Fils est manifesté parmi les hommes ; le Fils est
donc la manifestation du Père. Le Fils entre dans l’homme sous la
forme de l’Esprit ; l’Esprit est donc le Fils capable d’entrer en
nous. Le Père est la source de la vie, la vie même. Comme le Fils
est la manifestation du Père (1 Tm 3.16), Il est la manifestation
de la vie (1 Jn 1.2). Et comme l’Esprit est le Fils qui entre, Il est
donc la vie qui entre. La vie a sa source dans le Père ; dans le Fils,
elle est manifestée parmi les hommes, et c’est sous la forme de
l’Esprit qu’elle entre dans l’homme pour que celui-ci puisse L’ex-
périmenter. Ainsi, l’Esprit devient l’Esprit de vie. Comme l’Esprit
est l’Esprit de vie, l’homme peut recevoir la vie au travers de cet
Esprit, et quand il f ixe son intelligence sur l’Esprit, celle-ci de-
vient vie (Rm 8.6). Comme l’Esprit est l’Esprit de vie, quand
l’homme exerce son esprit pour toucher l’Esprit, il touche la vie.
Quand il s’approche de l’Esprit, il s’approche de la vie ; et quand il
obéit à l’Esprit, il expérimente la vie.
En résumé, la vie est le Dieu trinitaire. Or pour nous, la vie
n’est pas le Dieu trinitaire dans les cieux ; c’est le Dieu trinitaire
qui coule. Cela signif ie que Son contenu, c’est-à-dire Lui-même, a
d’abord coulé au travers de Christ ; Il a ensuite coulé sous la
forme de l’Esprit pour que nous puissions Le recevoir comme
la vie. Ainsi, quand nous touchons Dieu en Christ en tant
qu’Esprit, nous touchons la vie, car la vie est Dieu en Christ sous
la forme de l’Esprit.
C HAPITRE D EUX

QU’EST-CE QUE L’EXPÉRIENCE DE LA VIE ?

Nous arrivons maintenant à la deuxième question : qu’est-ce


que l’expérience de la vie ? Puisque nous savons maintenant ce
qu’est la vie, il est plus facile de savoir ce qu’est l’expérience de
la vie.

I. EXPÉRIMENTER DIEU

Nous avons vu que la vie est Dieu Lui-même. Elle est Dieu
Lui-même qui coule en nous, que nous avons reçu et que nous
expérimentons. C’est pourquoi expérimenter Dieu, c’est expéri-
menter la vie. Toute expérience de la vie est l’expérience et
l’approche de Dieu. Toute expérience dans laquelle Dieu n’a pas
été touché n’est pas une expérience de la vie.
Certains repentirs, par exemple, peuvent être dus simplement
à l’introspection de l’homme et non à la lumière de Dieu. Si ces
repentirs n’amènent pas l’homme à toucher Dieu, ce ne sont pas
des expériences de la vie. Des repentirs qui sont le résultat de la
lumière de Dieu brillant sur nous amèneront certainement
l’homme à toucher Dieu ; on peut alors parler d’une expérience de
la vie.
Tout ce qui provient du comportement de l’homme n’est pas
une expérience de la vie. C’est quelque chose d’artif iciel, quelque
chose qui vient des propres efforts de l’homme. Ce n’est pas le ré-
sultat du passage de Dieu au travers de l’homme ou de l’homme
au travers de Dieu ; ainsi ce ne peut être considéré comme une ex-
périence de la vie.
Qu’est-ce donc qu’une expérience de la vie ? C’est une expé-
rience où l’on voit Dieu passer au travers de l’homme et l’homme
passer au travers de Dieu. Dans nos prières, par exemple, nous
22 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

rencontrons Dieu, nous recevons Sa lumière, nous voyons nos


fautes et nous réglons ces problèmes devant Lui. Ce n’est pas
nous qui découvrons nos fautes. C’est Lui qui nous rencontre au
fond de nous-mêmes quand nous nous approchons de Lui et c’est
alors que nous voyons nos fautes. Dieu est lumière ; ainsi, quand
nous Le rencontrons, nous voyons nos fautes dans Sa lumière.
Nous pouvons alors confesser et demander à être lavés par le
sang du Seigneur. Par conséquent, Dieu passe au travers de nous
et nous passons au travers de Dieu. Seules de telles expériences,
où nous touchons véritablement Dieu, peuvent être considérées
comme des expériences de la vie.
Toutes les expériences de la vie ont leur origine en Dieu ; elles
sont le résultat de Son œuvre en nous. C’est pour cette raison
qu’elles nous aident à Le toucher et L’expérimenter. Toute expé-
rience qui a une origine ou un but différent n’est pas une
expérience de la vie. En effet, la vie est Dieu et expérimenter la
vie, c’est expérimenter Dieu. Toute expérience dite de Dieu doit
donc manifester la vie (Ph 2.13-16).

II. EXPÉRIMENTER CHRIST

Expérimenter la vie, c’est bien évidemment expérimenter


Dieu ; mais Dieu est en Christ pour que nous L’expérimentions.
Christ est la manifestation et la corporisation de Dieu ; Il est
Dieu qui devient notre expérience. Toute notre expérience de
Dieu est donc l’expérience de Christ et est en Christ. Ainsi, ex-
périmenter la vie, c’est expérimenter Dieu, mais c’est aussi
expérimenter Christ.
Bien que Dieu soit la vie, Il ne peut être notre vie s’Il n’est
pas en Christ et s’Il ne devient pas Christ pour être expérimenté.
Pour que nous puissions L’expérimenter, Il doit être notre vie.
Toutefois, Il ne peut être notre vie s’Il reste aux cieux, dans une
lumière inaccessible (1 Tm 6.16). En outre, pour être notre vie, Il
doit avoir notre nature humaine. Sa vie divine doit être mé-
langée avec la nature humaine pour être unie à nous, qui
possédons la nature humaine, et être notre vie. C’est ainsi qu’Il
est descendu du ciel, s’est fait chair et s’est mélangé avec la na-
ture humaine. Dieu s’est incarné en Christ et est devenu notre
QU’EST-CE QUE L’EXPÉRIENCE DE LA VIE ? 23

vie dans la nature humaine pour que nous L’expérimentions.


Quand nous L’expérimentons comme notre vie, nous expérimen-
tons Christ.
En bref, quand nous expérimentons Christ, nous expérimen-
tons les aspects suivants :

A. Christ révélé en nous (Ga 1.16)


Quand nous sommes sauvés, notre première expérience de
Christ est que Dieu révèle Son Fils en nous par le Saint-Esprit,
nous rendant ainsi capables de Le connaître et de Le recevoir
comme notre vie et notre tout.

B. Christ vivant en nous (Ga 2.20)


Lorsque nous sommes sauvés, notre expérience constante de
Christ est qu’Il vit en nous comme notre vie. En d’autres termes,
nous expérimentons Christ qui demeure en nous et qui vit pour
nous. Cette expérience continue de Christ dans notre vie quoti-
dienne constitue la plus grande partie de notre expérience de
Christ.

C. Christ formé en nous (Ga 4.19)


Lorsque nous laissons tout ce qui est de Christ être l’élément
de notre vie intérieure, Christ grandit et est formé en nous.
Christ n’est pas en nous pour que nous puissions L’expérimenter
uniquement comme notre vie, comme Celui qui vit pour nous,
mais surtout comme Celui qui est notre tout, af in qu’Il puisse
grandir et être formé dans notre vie pour que Sa vie parvienne à
maturité en nous.

D. Christ est magnifié dans notre corps


(Ph 1.20-21, lit.)
Christ est manifesté extérieurement quand nous laissons tout
ce qui est de Christ devenir l’expression de notre façon de vivre
extérieure. Que ce soit par la vie ou par la mort, dans n’importe
quelle circonstance, nous laissons Christ être magnif ié dans
notre corps. En d’autres mots, pour nous, vivre, c’est Christ. Ceci
est bien sûr une expérience un peu plus profonde de Christ : il ne
24 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

s’agit plus seulement d’expérimenter Christ qui se forme en nous,


mais aussi d’avoir l’expérience qu’Il est magnifié par nous.
Lorsque Christ est formé en nous, on atteint la maturité de la vie
intérieure ; c’est alors que toute Sa Personne devient notre élé-
ment intérieur. Lorsque Christ est magnifié dans notre corps, Il
est exprimé dans notre façon de vivre extérieure ; nous laissons
alors toute Sa Personne devenir notre manifestation extérieure.
Ainsi, nous expérimentons Christ non seulement comme les élé-
ments de notre vie intérieure, mais aussi comme la manifestation
de notre façon de vivre extérieure.

E. Remplis de la mesure de la stature de


la plénitude de Christ (Ép 4.13, lit.)
Ceci signif ie que nous tous, c’est-à-dire nous qui sommes le
Corps, expérimentons Christ jusqu’à ce que nous soyons remplis
des éléments et de la constitution de Christ ; nous croissons et
sommes remplis de la stature de la plénitude de Christ. Il s’agit
bien sûr d’une expérience collective et complète de Christ.

F. Transformés à l’image de Christ (2 Co 3.18)


Notre expérience de Christ peut nous transformer jusqu’à ce
que nous soyons comme Lui. Cela commence quand Christ est ré-
vélé en nous et continue jusqu’à ce que notre corps soit racheté
(Rm 8.23). Plus nous L’expérimentons, plus nous sommes chan-
gés, jusqu’à ce que notre corps soit transformé pour devenir
semblable à Son corps glorieux (Ph 3.21). À ce moment-là, nous
ressemblerons complètement à Son image (Rm 8.29) et nous
serons « comme Lui » (1 Jn 3.2, lit.). Nous pourrons alors L’expéri-
menter de la façon la plus complète.
Tout ce qui a un rapport avec notre vie intérieure et avec notre
expression extérieure sanctif iée doit être une expérience de
Christ. Comme Christ est notre vie, Il est aussi notre sanctif ica-
tion (Col 3.4 ; 1 Co 1.30). Toute expérience qui a un rapport avec
notre vie intérieure doit être Christ vivant en nous ; et ce que
nous exprimons dans notre marche sanctif iée doit aussi être
Christ vivant au travers de nous. Toutes nos expériences de vie
doivent être des expériences de Christ. Nous devrions avoir non
QU’EST-CE QUE L’EXPÉRIENCE DE LA VIE ? 25

seulement de grandes expériences de vie de Christ telles que


mourir avec Lui, être ressuscités avec Lui et monter au ciel avec
Lui, mais aussi de petites expériences dans notre vie quotidienne.
Tout doit être en rapport avec Christ. Qu’il s’agisse d’être délivré
du péché ou de vaincre le monde, d’exprimer la sanctification et
la spiritualité, ou l’amour et l’humilité, tout doit être l’expérience
de Christ. Même cette patience et cette indulgence dont nous fai-
sons preuve envers notre prochain doivent être une expérience de
Christ.
Expérimenter Christ revient à laisser Christ vivre en nous et
aussi à Le laisser s’exprimer à l’extérieur de nous. Expérimenter
Christ, c’est prendre Christ comme notre vie et vivre par Lui ;
cela signif ie que toute notre façon de vivre et nos actions sont
Christ Lui-même qui vit et agit depuis l’intérieur de nous et s’ex-
prime à l’extérieur. Expérimenter Christ, c’est participer à la
puissance de Sa résurrection (Ph 3.10), ce qui revient à L’expéri-
menter comme la vie ; une telle expérience est une expérience de
la vie.

III. EXPÉRIMENTER LE SAINT-ESPRIT

Dans Jean 14, le Seigneur Jésus nous dit qu’Il est la vie (v. 6).
Aussitôt après, Il nous dit que Lui et Dieu sont un, qu’Il est en
Dieu, que Dieu est en Lui, et que Dieu est la vie parce que
Lui-même est la vie (v. 7-11) ; Il nous dit encore que le Saint-Esprit
et Lui-même sont aussi un, que lorsque le Saint-Esprit entre en
nous et demeure avec nous, c’est Christ qui vit en nous comme
notre vie (v. 16-19). Ce n’est pas tout ; dans les versets suivants, Il
révèle qu’Il est le Saint-Esprit entrant en nous et vivant en nous,
ce qui signif ie que Lui-même et Dieu entrent en nous sous la
forme de l’Esprit et demeurent avec nous comme notre vie
(v. 20-23). En résumé, après que le Seigneur a dit qu’Il était la vie,
Il nous montre trois choses : (1) Dieu est en Lui en tant que
vie, (2) Il est le Saint-Esprit de vie et (3) le Dieu trinitaire entre en
nous comme la vie. Ainsi, quand nous expérimentons la vie, non
seulement nous expérimentons Dieu, non seulement nous expéri-
mentons Christ, mais nous expérimentons aussi le Saint-Esprit.
En fait, le Saint-Esprit est à la fois Dieu et Christ sous la forme de
26 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

la vie ou encore Dieu en Christ en tant que vie pour notre expé-
rience.
Christ est la corporisation de Dieu et le Saint-Esprit est la cor-
porisation de Christ. Dieu qui est la vie est en Christ et Christ qui
est la vie est le Saint-Esprit. Nous expérimentons Dieu en Christ,
et nous expérimentons Christ en tant que Saint-Esprit. Ainsi,
comme l’expérience de la vie est l’expérience de Dieu et de Christ,
c’est aussi l’expérience du Saint-Esprit.
Dieu est la vie, Christ est Dieu qui vient comme la vie, et le
Saint-Esprit est l’Esprit de Dieu en Christ en tant que vie, ou
l’Esprit de vie (Rm 8.2). C’est cet Esprit de vie, le Saint-Esprit, qui
nous rend capables d’expérimenter tout le contenu de Dieu en
Christ en tant que vie. C’est ce Saint-Esprit de vie qui nous rend
capables d’expérimenter le Christ qui habite en nous, et c’est aussi
ce Saint-Esprit de vie qui nous rend capables d’expérimenter la
puissance de la résurrection de Dieu en Christ (Rm 8.9-11). C’est
ce Saint-Esprit de vie qui nous pousse à faire mourir les mauvaises
actions du corps, et c’est ce Saint-Esprit de vie qui prie en nous
(Rm 8.13, 26). Toutes nos expériences de vie, qu’elles soient pro-
fondes ou superf icielles, sont produites par le Saint-Esprit ; elles
sont toutes des expériences de ce Saint-Esprit de vie.
Romains 8.9-11 nous montre non seulement que c’est grâce à
ce Saint-Esprit que nous expérimentons le Christ qui habite en
nous et la puissance de la résurrection de Dieu, mais aussi que
c’est ce même Saint-Esprit, qui demeure en nous, qui nous rend
capables d’expérimenter que la vie est Christ ; et c’est Dieu de-
meurant en nous qui nous rend capables d’expérimenter la vie.
Ainsi, c’est au travers du Saint-Esprit que nous expérimentons la
vie de Dieu en Christ. Pour pouvoir expérimenter cette vie, nous
devons donc expérimenter le Saint-Esprit ; et quand nous expéri-
mentons cette vie, nous expérimentons le Saint-Esprit.
En conclusion, l’expérience de la vie est l’expérience du Dieu
trinitaire ; en d’autres mots, c’est l’expérience de Dieu en Christ et
de Christ en tant que Saint-Esprit comme notre vie. L’expérience
de la vie n’est rien d’autre que le Saint-Esprit travaillant en nous,
nous conduisant à expérimenter Christ et à expérimenter Dieu en
Christ. Quand, dans le Saint-Esprit, nous passons au travers de
QU’EST-CE QUE L’EXPÉRIENCE DE LA VIE ? 27

Dieu et de Christ et permettons à Dieu et à Christ de passer au


travers de nous, nous faisons une expérience de la vie. Seule une
telle expérience du Saint-Esprit, de Christ et de Dieu est une ex-
périence de la vie. Tout le reste ne peut être considéré comme une
expérience de la vie. Cela peut être du zèle, une vie religieuse ou
l’amélioration du comportement mais ce n’est pas une expérience
de la vie. Expérimenter la vie, c’est expérimenter Dieu, c’est expé-
rimenter Christ et c’est expérimenter le Saint-Esprit. C’est tout à
fait différent de quelque chose qui serait dû à nos propres actions
ou efforts pour nous améliorer ; c’est vraiment le résultat de Dieu
qui agit en nous, de Christ qui vit au travers de nous et du
Saint-Esprit qui nous oint à l’intérieur. Que ce soit là notre but !
C HAPITRE T ROIS

LA PREMIÈRE EXPÉRIENCE DE LA VIE :


LA RÉGÉNÉRATION

Dans les deux chapitres précédents, nous avons vu ce que sont


la vie et l’expérience de la vie. Nous allons maintenant considérer
la première expérience de la vie qui est la régénération. La régé-
nération est la première étape de notre expérience de la vie de
Dieu ; c’est donc la première expérience de la vie de Dieu. Cette
expérience est fondamentale et extrêmement importante. Nous
allons l’étudier sous plusieurs aspects.

I. POURQUOI LA RÉGÉNÉRATION EST-ELLE NÉCESSAIRE ?

Pourquoi avons-nous besoin d’être régénérés ? Il y a deux ré-


ponses à cela. Premièrement, d’un point de vue négatif, la
régénération est nécessaire parce que notre vie a été corrompue
et qu’elle est devenue mauvaise (Jr 17.9 ; Rm 7.18) ; le mal qui est
en elle ne peut être changé en bien (Jr 13.23). La première raison
pour laquelle nous devons être régénérés est donc que, première-
ment, notre vie est corrompue et méchante, et deuxièmement, elle
ne peut être améliorée. Tous les sages du passé et du présent ont
défendu la doctrine de l’amélioration du moi pour changer
l’homme. Toutefois, le salut de Dieu ne corrige ni n’améliore
l’homme, mais le régénère parce que notre vie humaine est déjà
corrompue et ne peut être rendue meilleure par des efforts quels
qu’ils soient. Voilà donc la première raison pour laquelle nous
avons besoin d’être régénérés.
Deuxièmement, d’un point de vue positif, il existe une autre
raison pour laquelle il nous faut être régénérés. Mais tout
d’abord, laissez-moi vous poser la question suivante : supposons
que notre vie n’ait pas été corrompue et ne soit pas devenue
30 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

mauvaise ; serait-il encore nécessaire que nous soyons régéné-


rés ? La réponse est oui. Nous devrions quand même être
régénérés parce que notre vie humaine est seulement une vie
créée ; elle n’est pas la vie non créée de Dieu. Quand nous avons
été créés, nous avons reçu seulement une vie créée ; nous n’avons
pas reçu la vie de Dieu qui n’a jamais eu besoin d’être créée. Le
but de Dieu pour nous êtres humains est que nous recevions Sa
vie non créée et soyons transformés en Son image, pour être exac-
tement semblables à Lui. Ainsi, même si notre vie humaine
n’avait jamais été corrompue, nous aurions quand même besoin
d’être régénérés.
Au commencement, la vie d’Adam n’était pas corrompue ; tou-
tefois, Adam n’avait qu’une vie créée. Il ne possédait pas une vie
non créée. Sa vie était humaine ; elle n’était pas divine. Ainsi,
même si l’homme n’avait pas péché ou si sa vie n’avait pas été
corrompue, et même s’il avait été bon, sans aucun mal en lui, il
aurait quand même eu besoin de la régénération. Le but de Dieu
en créant l’homme n’était pas seulement d’obtenir un homme
bon, mais bien plutôt un homme-DIEU, un être qui ait Sa vie et
Sa nature et qui soit exactement semblable à Lui. Si le désir de
Dieu avait été d’obtenir simplement un homme bon, et si
l’homme avait été épargné par le péché et la corruption, alors la
régénération aurait été superf lue. Mais Dieu veut plus que cela.
Il ne veut pas simplement un homme bon. Ce qu’Il veut c’est un
homme-DIEU, quelqu’un qui soit absolument semblable à Lui.
Ainsi donc, même un homme bon a besoin de la régénération.
Ne prenez pas cette réf lexion à la légère. Elle est très impor-
tante. Le but de la régénération est bien entendu que nous ayons
la vie de Dieu et que nous soyons comme Lui. Il est inutile de ré-
péter que nous sommes corrompus et mauvais et qu’il est
impossible de nous améliorer : mais même si nous étions cent
pour cent bons et si nous pouvions nous améliorer jusqu’à devenir
parfaits, il faudrait quand même que nous passions par la régéné-
ration pour posséder la vie de Dieu.
Dieu a créé l’homme, ayant en vue que celui-ci soit comme
Lui ; qu’il soit un homme-DIEU, possédant Sa vie et Sa nature.
Toutefois, quand Il a créé l’homme, Dieu n’a pas mis Sa vie dans
LA PREMIÈRE EXPÉRIENCE DE LA VIE 31

cet homme. Son désir était que l’homme exerce sa propre volonté
et décide de recevoir Sa vie. Ainsi, nous voyons encore une fois
que même si nous n’étions pas devenues des créatures déchues,
nous aurions de toute façon besoin de recevoir la vie de Dieu en
plus de notre vie humaine que nous avons reçue à notre nais-
sance. On peut donc dire que nous devons naître de nouveau.
Nous devons passer par la régénération pour deux raisons. La
raison plutôt négative est que notre vie est corrompue et mau-
vaise et ne peut être changée ; nous avons donc besoin d’une autre
vie par laquelle nous puissions vivre. La raison plutôt positive est
que l’intention de Dieu est que l’homme soit semblable à Lui ;
nous avons donc aussi besoin de recevoir la vie de Dieu en plus de
notre propre vie. J’espère que nous pouvons tous comprendre cela
pour que nous soyons capables de mentionner aussi cette raison
très positive quand nous parlons de la régénération, aidant ainsi
les gens à réaliser que même si nous étions parfaits et sans péché,
nous aurions quand même besoin d’être régénérés.

II. QU’EST-CE QUE LA RÉGÉNÉRATION ?

D’après les Écritures, être régénéré, c’est naître de l’Esprit (Jn


3.3-6). À l’origine, notre esprit était mort, mais au moment où
nous avons cru, l’Esprit de Dieu est venu toucher notre esprit.
Notre esprit a ainsi reçu la vie de Dieu et a été rendu vivant.
C’est de cette manière que l’Esprit de Dieu nous a donné nais-
sance, mis à part notre première naissance naturelle. En résumé,
être régénéré, c’est naître une nouvelle fois, naître de Dieu (Jn
1.13), ou encore, c’est recevoir la vie de Dieu en plus de notre vie
humaine originale.
Être régénéré signif ie naître de nouveau. Pourquoi utilisons-
nous le terme « naître de nouveau » ? D’abord, nous naissons
de nos parents, mais ensuite, nous naissons encore une fois, de
Dieu. Cette expérience s’appelle naître de nouveau. Lorsque nous
sommes nés de nos parents, nous avons reçu la vie humaine, mais
lorsque nous sommes nés de Dieu, nous avons reçu la vie de Dieu.
Ainsi, nous qui avons été régénérés, nous avons reçu la vie de
Dieu en plus de notre vie humaine.
Nous devons donc voir clairement qu’être régénéré revient à
32 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

naître de Dieu ; c’est recevoir et posséder la vie de Dieu en plus de


notre vie humaine originale. En plus de notre vie humaine, Dieu
met Sa vie en nous. Lorsque cela se produit, nous faisons l’expé-
rience de la régénération.

III. COMMENT POUVONS-NOUS ÊTRE RÉGÉNÉRÉS ?

Comment une personne peut-elle être régénérée ? En résumé,


l’Esprit de Dieu entre dans son esprit et met la vie de Dieu en
elle ; à ce moment-là, cette personne est régénérée.
Comment l’Esprit de Dieu peut-Il entrer dans l’esprit de
l’homme ? Quand l’homme entend l’Évangile ou lit les Écritures,
l’Esprit de Dieu agit en lui et l’amène à ressentir qu’il a péché et
qu’il est corrompu. Il est donc convaincu en ce qui concerne le pé-
ché, la justice et le jugement (Jn 16.8). Quand cet homme se voit
alors comme un pécheur, qu’il reconnaît sa corruption et qu’il est
prêt à se repentir, l’Esprit de Dieu lui montre que le Seigneur Jé-
sus est son Sauveur, et qu’Il est mort sur la croix af in de donner
Son sang pour la rémission du péché. À ce moment-là c’est auto-
matiquement qu’il croit dans le Seigneur et Le reçoit comme son
Sauveur. En même temps que cet homme reçoit le Seigneur
comme son Sauveur, l’Esprit de Dieu entre dans son esprit et met
la vie de Dieu en lui. Il est alors régénéré.
Ainsi, vu du côté de l’Esprit de Dieu, c’est lorsque l’Esprit de
Dieu entre dans notre esprit pour y mettre la vie de Dieu que
nous sommes régénérés. Vu de notre côté, c’est lorsque nous nous
repentons, croyons et acceptons le Seigneur Jésus comme notre
Sauveur que nous sommes régénérés, c’est-à-dire que nous rece-
vons la vie de Dieu en plus de notre vie originale.

IV. LES CONSÉQUENCES DE LA RÉGÉNÉRATION

Au travers de la régénération, il se produit un certain nombre


de changements qui peuvent être répartis en trois catégories :
1) Lorsqu’une personne est régénérée, elle devient un enfant
de Dieu. Puisque être régénéré revient à naître de Dieu, une per-
sonne régénérée devient automatiquement un enfant de Dieu (Jn
1.12, 13) et développe une relation de vie avec Dieu. La vie qui est
obtenue de Dieu au travers de la régénération, fait des hommes
LA PREMIÈRE EXPÉRIENCE DE LA VIE 33

des enfants de Dieu. Cette vie est aussi l’autorité pour les hommes
d’être des enfants de Dieu. De tels enfants de Dieu, qui ont la
vie et la nature de Dieu et qui sont capables d’être comme Dieu,
ont la capacité d’accomplir le dessein que Dieu avait lors de la
création.
2) La régénération fait des hommes une nouvelle création.
Une nouvelle création est quelque chose qui a l’élément de Dieu
en elle. Quand quelque chose a l’élément de Dieu à l’intérieur,
c’est une nouvelle création. Dans l’ancienne création, il n’y a pas
l’élément de Dieu. À l’origine, nous autres êtres humains n’avons
aucun élément de Dieu ; nous sommes l’ancienne création. Ce
n’est que lorsque l’élément de Dieu est ajouté en nous que nous
devenons la nouvelle création ; c’est cela que la régénération a ac-
compli en nous. La régénération nous amène à recevoir la vie de
Dieu et Son élément même, ce qui fait de nous une nouvelle créa-
tion (2 Co 5.17). Cette nouvelle création est la cristallisation de
Dieu mélangé avec l’homme ; c’est la plus merveilleuse chose de
l’univers. Cette création possède à la fois les éléments humains et
divins ; c’est à la fois l’homme et Dieu et c’est comme l’homme et
Dieu en un.
3) La régénération amène l’homme à être uni avec Dieu pour
ne faire qu’un. Non seulement l’homme obtient la vie de Dieu et
Ses éléments, mais il est aussi uni à Dieu pour ne former qu’un.
Lors de la régénération, Dieu l’Esprit entre dans l’esprit de
l’homme, et le résultat est que l’homme est uni à Dieu en un seul
esprit (1 Co 6.17). Dieu permet ainsi à l’homme d’avoir la relation
la plus profonde avec Lui-même, c’est-à-dire de ne faire qu’un
avec Lui.
En conclusion, lorsque nous croyons au Seigneur Jésus, le
Saint-Esprit met la vie de Dieu dans notre esprit et nous amène à
naître de Dieu, à devenir des enfants de Dieu, et à être unis avec
Dieu dans la nouvelle création. Voilà ce qu’est la régénération.
C HAPITRE Q UATRE

CE QUI EST ACQUIS PAR LA RÉGÉNÉRATION

Si nous désirons croître dans la vie, nous devons bien com-


prendre ce qu’est la régénération et nous devons en connaître les
conséquences. La régénération nous donne un départ dans la vie
et grâce à son fruit nous avons la possibilité de croître. Ainsi, si
nous voulons croître dans la vie, nous devons connaître ce qu’est
la régénération et aussi ce que nous avons obtenu lors de cette ré-
génération.
Ce que nous avons gagné au travers de la régénération est
étroitement lié à ce que nous avons mentionné au chapitre précé-
dent concernant les résultats de la régénération. Les résultats de
la régénération découlent des gains reçus au moment de la régé-
nération. En effet, les résultats sont accomplis grâce aux gains.
Les résultats de la régénération sont ce que la régénération ac-
complit sur nous, alors que ce qui est gagné au travers de la
régénération sont les choses que nous recevons lors de la régéné-
ration. Grâce à la régénération, nous avons gagné certaines
choses et il en a découlé certains accomplissements. La régénéra-
tion fait de nous des enfants de Dieu parce qu’elle nous amène à
gagner la vie de Dieu. Elle fait de nous une nouvelle création
parce qu’elle nous amène à gagner les éléments de Dieu. Elle
nous unit avec Dieu parce qu’elle nous amène à gagner l’Esprit de
Dieu. Tout ce que la régénération opère en nous a lieu à cause des
gains que nous avons reçus. Ces gains nous permettent de faire
de nombreuses expériences dans la vie spirituelle non seulement
au moment de la régénération, mais ils nous amènent aussi à
grandir dans la vie après la régénération. Ainsi, si nous voulons
croître dans la vie, nous devons connaître ces choses que nous
avons gagnées lors de la régénération.
36 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

D’après l’enseignement de la Bible, nous recevons au moins


sept choses lors de la régénération. Ces sept choses sont soit divi-
nes et grandes ou très importantes et proches de nous. Nous
allons les considérer l’une après l’autre.

I. LA VIE DE DIEU

La première chose que nous gagnons lors de la régénération


est la vie de Dieu. Nous avons déjà vu dans le chapitre précédent
que la régénération a lieu quand l’Esprit de Dieu met la vie de
Dieu dans notre esprit. La première chose que l’Esprit fait lors de
la régénération est de mettre la vie de Dieu en nous. La régénéra-
tion donc nous donne principalement la vie de Dieu.
Mais qu’est-ce que la vie de Dieu ? C’est le contenu de Dieu et
c’est Dieu Lui-même. Tout ce qui est en Dieu et tout ce que Dieu
est se trouvent dans cette vie. Toute la plénitude de la Divinité
est cachée dans cette vie. La nature de Dieu y est aussi contenue.
De même, la vie de Dieu inclut toutes les facettes de ce que Dieu
est.
Lorsque nous considérons n’importe quelle créature vivante,
nous voyons que cette créature demeure dans les limites de sa
vie. Toutes ses capacités et ses fonctions proviennent de sa vie ; de
même, ses activités extérieures et ses expressions ont leur origine
dans sa vie. Cette créature vivante possède un certain nombre de
caractéristiques à cause de la sorte de vie qui lui appartient. Tout
son être demeure dans sa vie. Ce principe est évident.
Dieu est l’être vivant suprême et tout ce qu’Il est, est bien évi-
demment inclus dans Sa vie. Tout ce qu’Il est — que ce soit la
vérité, la sainteté, la lumière ou l’amour — tout provient de Sa
vie. De même, toutes Ses expressions, que ce soit la bonté, la jus-
tice, la gentillesse ou le pardon, tout a son origine dans Sa vie. Sa
vie Lui donne d’avoir de telles capacités et fonctions divines inté-
rieures et de telles actions et expressions divines extérieures. La
raison pour laquelle Il est un tel Dieu, c’est qu’Il a une telle vie.
Ainsi, le fait qu’Il soit Dieu est déterminé par Sa vie.
Comme la vie de Dieu est le contenu de Dieu, la plénitude de
Dieu y est cachée et la nature de Dieu Lui-même y est aussi
contenue ; c’est pourquoi, quand nous recevons la vie de Dieu,
CE QUI EST ACQUIS PAR LA RÉGÉNÉRATION 37

nous recevons la plénitude de Dieu (Col 2.9-10) et la nature de


Dieu (2 P 1.3-4). De même, comme tout ce que Dieu contient en
Lui-même et tout ce qu’Il est Lui-même demeure dans Sa vie,
quand nous recevons cette vie, nous recevons tout ce que Dieu a
en Lui-même et tout ce qu’Il est Lui-même. En outre, comme la
vie de Dieu permet à Dieu d’avoir des capacités et des fonctions
divines en Lui, la vie de Dieu en nous nous rend capables d’avoir
le même genre de capacités et de fonctions qui sont en Dieu. Fina-
lement, comme tout ce que Dieu est et fait vient de Sa vie, cette
vie en nous nous amène aussi à être ce que Dieu est et à faire ce
que Dieu fait. Cela signifie que grâce à cette vie, nous pouvons
être comme Dieu et exprimer Dieu.
Frères et sœurs, avez-vous déjà réalisé que grâce à la vie de
Dieu en nous, nous avons toutes les capacités et les fonctions qui
sont en Dieu ? Avez-vous déjà réalisé que parce que nous avons la
vie de Dieu en nous, nous pouvons être ce que Dieu est et faire ce
qu’Il fait ? Il y a en Dieu la capacité de la sainteté et la fonction de
la lumière. La même capacité de sainteté et la même fonction
de lumière sont en nous comme elles sont en Dieu parce que la vie
de Dieu est en nous. Dieu est capable d’exprimer Sa sainteté et Il
peut faire briller Sa lumière depuis Son intérieur. Nous de même,
à cause de la vie de Dieu en nous, nous pouvons exprimer Sa sain-
teté et faire briller Sa lumière de notre intérieur, ce qui signif ie
que nous pouvons être saints comme Dieu est saint et briller
comme Dieu brille. Dieu est amour et Il pratique la justice ;
comme nous avons Sa vie en nous, nous pouvons être ce qu’Il est
et faire ce qu’Il fait. De la même façon que Dieu est amour et qu’Il
pratique la justice, de même nous aussi, à cause de Sa vie en
nous, nous pouvons être l’amour qu’Il est et nous pouvons prati-
quer la justice qu’Il pratique. Cela signif ie que nous pouvons
aimer comme Dieu aime et être justes comme Dieu est juste.
Nous pouvons donc être comme Dieu et manifester Dieu.
Nous devons aussi savoir que la vie de Dieu est cette grande
puissance qui a ressuscité le Seigneur Jésus. Quand le Seigneur
Jésus est ressuscité, Il s’est débarrassé de la mort et l’a vaincue.
La mort est quelque chose de très fort (Ct 8.6). Mis à part Dieu et
Sa vie, il n’y a rien dans tout l’univers qui soit aussi fort qu’elle.
38 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

Quand le Seigneur Jésus est entré dans la mort, cette mort a uti-
lisé toute sa puissance pour Le retenir, mais le Seigneur a brisé
cette puissance et Il est ressuscité. Il peut donc s’élever au-dessus
de tout et ne pas être retenu par la mort (Ac 2.24) parce que la vie
puissante de Dieu est en Lui. C’est la vie de la grande puissance
de Dieu qui L’a rendu capable de briser la mort qui est elle aussi
très puissante et qui voulait Le retenir. C’est cette grande vie
puissante de Dieu que la régénération nous donne, quand nous
recevons la vie de Dieu. Cette grande vie puissante de Dieu est la
grande puissance de résurrection en nous aujourd’hui qui nous
rend capables de rejeter la mort et de vaincre tout ce qui est de
son domaine, exactement comme Dieu a tout vaincu.
La Bible nous montre que Dieu a deux sortes de grandes puis-
sances : l’une est la grande puissance de la création, l’autre est
celle de la résurrection. La puissance de création de Dieu appelle
à l’existence les choses qui ne sont point, et la puissance de résur-
rection donne la vie aux morts. C’est ce que Abraham a cru (Rm
4.17, lit.). La grande puissance de création de Dieu, qui est dans
la main de Dieu, est capable de créer toutes choses pour l’homme.
La grande puissance de résurrection de Dieu, qui est dans la vie
de Dieu et qui est la vie de Dieu, permet à l’homme d’être délivré
de toutes les choses de la mort qui n’ont rien à faire avec Dieu ;
l’homme est ainsi capable d’exprimer Dieu. La vie de Dieu que
nous recevons lors de la régénération est cette grande puissance
de résurrection de Dieu ! Au travers de la régénération, Dieu a
forgé Sa vie en nous ; cela signif ie qu’Il a forgé Sa grande puis-
sance de résurrection en nous. Nous devons vraiment voir que
cette vie de Dieu que nous recevons quand nous sommes régéné-
rés, est la grande puissance de la résurrection ! Cette vie qui est
en nous aujourd’hui peut nous rendre aussi forts que Dieu. De la
même façon que Dieu est capable de vaincre la mort, ainsi, nous
sommes aussi capables de la vaincre à cause de cette vie de
grande puissance qui est en nous. Comme cette vie de Dieu que
nous recevons à la régénération est merveilleuse ! Combien elle
peut nous rendre semblables à Dieu ! Combien nous devons ado-
rer et remercier Dieu pour une telle vie !
CE QUI EST ACQUIS PAR LA RÉGÉNÉRATION 39

II. LA LOI DE LA VIE

Puisque la régénération nous donne la vie de Dieu, elle nous


donne aussi la loi de la vie. Quand la vie de Dieu entre en nous, la
loi de la vie qui est contenue dans cette vie est aussi amenée en
nous.
Toutes les sortes de vie ont leur propre capacité qui est leur
fonction naturelle ; et la fonction naturelle de chaque sorte de vie
est sa loi naturelle ou sa loi de vie. Quand une certaine vie entre
dans une certaine créature, elle amène cette créature à avoir sa
loi naturelle ou sa loi de vie. De la même façon, la vie de Dieu a sa
capacité divine, c’est-à-dire ses fonctions naturelles divines ; et
les fonctions naturelles de la vie de Dieu sont sa loi naturelle ou
la loi de vie. Quand la vie de Dieu entre en nous, elle apporte la loi
naturelle qui y est contenue et cette loi devient la loi de vie en
nous. Ainsi, quand la vie de Dieu entre en nous, la loi qui y est
contenue entre aussi en nous. Comme la vie de Dieu est quelque
chose que nous acquérons au moment de la régénération, la loi de
la vie qui est apportée en même temps est aussi acquise au mo-
ment de la régénération.
Nous avons vu au premier chapitre que la nature de Dieu est
contenue dans la vie de Dieu et que la plénitude de Dieu y est
cachée ; ainsi, la loi contenue dans la vie de Dieu est compatible
avec Dieu Lui-même, avec ce que Dieu est et avec la nature de
Dieu. Par conséquent, cette loi est la loi de Dieu Lui-même.
Quand la vie de Dieu amène sa loi en nous, cela signif ie aussi
qu’elle amène la loi de Dieu en nous.
La loi de vie qui est apportée en nous par la vie de Dieu com-
prend les lois mentionnées dans Hébreux 8.10. Ces lois sont celles
que Dieu met dans notre intelligence et qu’Il inscrit dans notre
cœur. Elles sont différentes des lois de l’Ancien Testament. Les
lois de l’Ancien Testament sont les lois de Dieu qu’Il avait écrites
avec des lettres sur des tables de pierre en-dehors de l’homme (Ex
34.1, 28). Les lois de vie sont les lois de Dieu qu’Il écrit en nous
avec Sa vie sur la table de notre cœur. Les lois qui étaient écrites
sur les tables de pierre sont des lois extérieures, des lois de let-
tres, des lois mortes et sans puissance. Ce sont des lois qui sont
40 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

incapables d’accomplir quoi que ce soit pour l’homme (Rm 8.3 ;


Hé 7.18-19). Par contre, les lois qui sont écrites sur la table de
notre cœur sont des lois intérieures, des lois de vie, des lois vi-
vantes et qui possèdent une grande puissance ; elles nous
donnent la capacité de connaître non seulement le désir du cœur
de Dieu et de suivre Sa volonté, mais aussi de connaître Dieu
Lui-même et de L’exprimer.
Les lois naturelles contenues dans n’importe quelle sorte de
vie amènent toujours la créature qui possède cette vie à savoir
spontanément comment vivre et agir ; ainsi, ces lois naturelles
deviennent les lois vivantes à l’intérieur de cette créature. Pre-
nons l’exemple d’une poule : la façon dont elle doit vivre et pondre
des œufs sont les lois naturelles contenues dans la vie de cette
poule ; elles lui font connaître spontanément comment elle doit
faire ces choses et les vivre. Personne n’a besoin de la diriger par
des lois depuis l’extérieur. Les lois naturelles contenues dans la
vie de cette poule sont les lois vivantes en elle. Elles lui font sa-
voir spontanément de quelle façon elle doit vivre et elles lui
donnent aussi la capacité de vivre de cette façon.
De même, les lois naturelles contenues dans la vie de Dieu en
nous sont ses capacités naturelles ; elles nous permettent de sa-
voir spontanément comment Dieu veut que nous agissions et que
nous nous comportions, comment nous pouvons Lui plaire et L’ex-
primer. Si quelque chose est en accord ou en contradiction avec la
nature de Dieu, s’il s’agit de quelque chose qu’Il veut que nous
fassions ou non, les capacités naturelles ou les lois de la vie de
Dieu nous permettent de le savoir en nous donnant un certain
sentiment. Ainsi, les capacités naturelles ou les lois naturelles de
la vie de Dieu deviennent nos lois intérieures.
Comme ces lois qui sont écrites en nous sont les capacités na-
turelles et les lois naturelles de la vie de Dieu, la Bible les appelle
la « loi ». « La loi de l’Esprit de vie » mentionnée dans Romains 8.2
est cette loi de vie qui est en nous. Étant donné que cette loi pro-
vient de la vie de Dieu et que la vie de Dieu demeure dans l’Esprit
de Dieu et ne peut en être séparée, Romains 8 appelle cette loi « la
loi de l’Esprit de vie ». La vie de Dieu est dans l’Esprit de Dieu et
est jointe à l’Esprit de Dieu ; l’Esprit de Dieu contient la vie de
CE QUI EST ACQUIS PAR LA RÉGÉNÉRATION 41

Dieu ; c’est l’Esprit de la vie de Dieu. Comme cette loi provient de


la vie de Dieu, on peut dire qu’elle provient de l’Esprit de la vie de
Dieu. Puisqu’elle est la loi de la vie de Dieu, elle est aussi la loi
de l’Esprit de la vie de Dieu.
La vie de Dieu est puissante ; l’Esprit de Dieu est également
puissant. La loi de l’Esprit de vie qui provient de la vie puissante
et de l’Esprit puissant de Dieu est également puissante. Nous pou-
vons dire que la vie de Dieu en nous est la source de cette loi, et
que l’Esprit de Dieu en nous en est l’exécuteur. Ainsi, cette loi en
nous est spécialement forte et puissante. Elle nous permet non
seulement d’avoir une connaissance divine, mais aussi d’avoir une
puissance divine. Une fois que nous sommes régénérés et que nous
avons la vie de Dieu, Dieu veut que nous soyons Son peuple et que
nous vivions en Lui selon cette loi forte et puissante, cette loi de
grande puissance. Une fois que nous sommes sauvés, Dieu veut
que nous vivions en Lui et aussi que nous exprimions Sa vie selon
cette loi en nous, cette loi de vie, cette loi vivante.

III. UN CŒUR NOUVEAU

Ézéchiel 36.26 nous dit que quand Dieu nous purif ie, nous
sauve ou nous régénère, Il nous donne un cœur nouveau. Ainsi,
d’après l’enseignement de la Bible, la régénération nous donne
aussi un cœur nouveau.
Qu’est-ce qu’un cœur nouveau ? Un cœur nouveau vient du re-
nouvellement de l’ancien cœur. Cela signif ie que l’ancien cœur est
devenu nouveau. Lorsque Dieu nous donne un cœur nouveau, Il
renouvelle notre ancien cœur. Dans Ézéchiel 36.26, il est dit que
Dieu nous donne un cœur nouveau, et ensuite, qu’Il enlève le
cœur de pierre et nous donne un cœur de chair. Au travers de ce
verset, il est clair que Dieu nous donne un cœur nouveau en re-
nouvelant notre ancien cœur.
L’état naturel de notre cœur est d’être opposé à Dieu, de ne
pas désirer Dieu et d’être aussi dur qu’une pierre envers Lui ;
c’est pour cette raison qu’il est devenu un « cœur de pierre ».
Quand le Saint-Esprit nous régénère, Il amène notre cœur à se
repentir du péché et à devenir tendre envers Dieu. Après la régé-
nération, notre cœur de pierre devient donc un « cœur de chair ».
42 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

Le cœur de pierre est l’ancien cœur que nous avions ; le cœur


tendre de chair est le nouveau cœur que Dieu nous donne. Cela
signifie que lorsque nous sommes régénérés, Dieu renouvelle
notre ancien cœur et le rend tendre.
Notre cœur est l’organe qui dirige nos inclinations et nos atti-
rances pour certaines choses ; il représente notre personne en ce
qui concerne nos inclinations, nos affections, nos penchants et nos
désirs pour ce qui nous entoure. Toutes nos inclinations, nos affec-
tions, nos penchants et nos désirs sont des fonctions de notre cœur.
Avant que nous ne soyons régénérés, notre cœur était porté vers le
péché, il aimait le monde et désirait les choses de la passion ; il
était froid et dur envers Dieu, sans aucun intérêt et sans affection.
Il ne prenait aucun plaisir et n’avait même aucun désir pour les
choses de Dieu et les choses spirituelles. Quand Dieu nous régé-
nère, Il renouvelle notre cœur et fait de notre ancien cœur un cœur
nouveau, avec de nouvelles inclinations, de nouvelles affections,
de nouveaux penchants et de nouveaux désirs. Quand nous
sommes régénérés et sauvés, notre cœur s’incline donc vers Dieu,
aime Dieu et Le désire ; Il prend aussi du plaisir et développe un
désir pour les choses de Dieu et les choses spirituelles et célestes.
Chaque fois que nous entendons parler de telles choses, notre
cœur est joyeux ; il est ouvert et plein d’intérêt.
Frères et sœurs, comprenez-vous tout cela ? La raison pour la-
quelle Dieu renouvelle notre cœur et nous en donne un nouveau
au moment de la régénération est qu’Il veut que nous nous tour-
nions vers Lui, que nous L’adorions, Le désirions et L’aimions.
Avant la régénération, nous ne L’aimons pas et ne pouvons L’aimer
parce que notre cœur est vieux et dur. Mais après, Il renouvelle
notre cœur, l’adoucit et le tourne vers Lui. À ce moment-là,
nous sommes alors capables et surtout désireux d’aimer Dieu.
Comme notre cœur, en étant renouvelé, devient un cœur nouveau,
il a maintenant une nouvelle fonction. Cette nouvelle fonction est
qu’il peut s’incliner vers Dieu, L’aimer et aimer les choses de
Dieu.
La régénération nous donne un nouveau cœur et nous amène
ainsi à développer de nouvelles inclinations, de nouveaux désirs
et de nouvelles aspirations. Ces inclinations, ces désirs et ces
CE QUI EST ACQUIS PAR LA RÉGÉNÉRATION 43

aspirations sont dirigés vers Dieu et vers les choses de Dieu. Telle
est la fonction de ce nouveau cœur et c’est bien le but que Dieu
voulait atteindre en nous le donnant.

IV. UN ESPRIT NOUVEAU

Après avoir mentionné que Dieu nous donne un cœur nou-


veau, Ézéchiel 36.26 nous dit encore que Dieu met aussi un esprit
nouveau en nous. La régénération donc nous donne non seule-
ment un cœur nouveau, mais aussi un esprit nouveau.
Qu’est-ce qu’un esprit nouveau ? Un esprit nouveau est le vieil
esprit mort qui est renouvelé et vivif ié. Nous avons mentionné que
le cœur nouveau est l’ancien cœur qui devient nouveau ; de même,
l’esprit nouveau est le vieil esprit qui devient nouveau. Lorsque
l’ancien cœur est renouvelé, il est adouci ; lorsque le vieil esprit est
renouvelé, il est vivif ié. En effet, le problème avec notre ancien
cœur est qu’il est dur, alors que le problème avec notre vieil esprit
est qu’il est mort. Ainsi, quand Dieu nous régénère, Il renouvelle
notre ancien cœur dur en l’adoucissant pour qu’il devienne un
cœur nouveau et Il renouvelle notre vieil esprit mort en le vivi-
f iant pour qu’il devienne un esprit nouveau.
À l’origine, l’esprit était l’organe qui avait été créé en l’homme
pour que celui-ci puisse entrer en contact avec Dieu. L’homme vi-
vait en communion avec Dieu et pouvait communiquer avec Lui
au travers de son esprit et par son esprit. Ensuite, à cause de la
chute, cet esprit a été endommagé par la souillure due au péché.
Ainsi, l’esprit humain a perdu ses fonctions envers Dieu et est de-
venu un esprit mort. À cause de son état de mort, il est appelé
vieux. Pourtant, au moment de la régénération, grâce au sang du
Seigneur Jésus qui purif ie notre esprit des souillures qu’il a su-
bies, l’Esprit de Dieu peut mettre la vie de Dieu, qui est l’élément
de Dieu, dans notre esprit et peut ainsi le vivif ier (voir Col 2.13).
De cette façon, notre vieil esprit mort est renouvelé et devient un
esprit nouveau et vivant.
À l’origine, notre esprit était une ancienne création ; il ne pos-
sédait aucun élément de Dieu. Par la suite, non seulement était-il
toujours dépourvu de l’élément de Dieu, mais en plus il s’est
retrouvé contaminé par le péché ; ainsi, il est devenu vieux. Toute
44 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

chose faisant partie de l’ancienne création comporte deux caracté-


ristiques : la première est qu’elle ne contenait pas l’élément de
Dieu lors de la création ; la deuxième est qu’elle est souillée et
corrompue par le péché et Satan. C’est également pour ces deux
raisons que notre esprit est devenu un vieil esprit. Ainsi, quand
Dieu nous régénère, Il œuvre dans deux directions pour renouve-
ler notre vieil esprit et en faire un esprit nouveau. D’abord, Il
utilise le sang du Seigneur Jésus pour purifier notre esprit de ses
souillures et le rendre propre ; et ensuite, Il utilise Son Esprit
pour mettre Sa vie dans notre esprit, pour que notre esprit ait
Son élément. C’est ainsi qu’Il renouvelle notre vieil esprit et en
fait un esprit nouveau. Le renouvellement de notre vieil esprit et
le fait qu’il devienne un esprit nouveau montrent que Dieu a mis
un esprit nouveau en nous.
Puisque Dieu nous a déjà donné un cœur nouveau au moment
de la régénération, pourquoi doit-Il encore nous donner un esprit
nouveau ? C’est parce que le cœur est capable de désirer et d’ai-
mer Dieu, mais il est incapable d’entrer en contact avec Lui et de
Le toucher. Ainsi, il ne suff it pas que Dieu nous donne un cœur
nouveau. Il doit aussi mettre un esprit nouveau en nous. S’Il ne
nous donnait qu’un cœur nouveau, Il pourrait seulement nous
amener à Le désirer et à L’aimer, mais Il ne pourrait nous rendre
capables de Le contacter. Il est donc forcé de mettre en nous un
esprit nouveau pour que nous puissions Le contacter et jouir de la
communion avec Lui.
Nous avons déjà mentionné que le cœur est l’organe qui a la
capacité d’aimer. La fonction de notre cœur envers Dieu est donc
de s’incliner vers Lui et de L’aimer. La Bible dit que le cœur sou-
pire après Dieu et qu’il a soif de Dieu (Ps 42.1-2). Le cœur peut
soupirer après Dieu et avoir soif de Lui, mais il ne peut entrer en
contact avec Lui ou Le toucher. Le cœur a la fonction d’aimer Dieu
et d’avoir soif de Lui mais il n’a pas la capacité d’entrer en contact
avec Lui ni de Le toucher. Ce qui peut entrer en contact avec Dieu
n’est pas le cœur, mais l’esprit. Le cœur nous est très utile pour
aimer Dieu, mais l’esprit est nécessaire pour entrer en contact
avec Dieu et vivre en communion avec Lui.
Supposons par exemple que j’aie un bon stylo. Mon cœur
CE QUI EST ACQUIS PAR LA RÉGÉNÉRATION 45

l’aime beaucoup mais ne peut le contacter, c’est-à-dire en prendre


possession, car il n’a pas cette capacité. C’est ma main qui le
peut. La main est une image de l’esprit. Bien que notre cœur
aime Dieu et ait profondément soif de Lui, il ne peut ni entrer en
contact avec Lui ni avoir de la communion avec Lui. Seul notre
esprit peut faire cela. C’est pour cette raison que Dieu ne nous
donne pas seulement un cœur nouveau lors de la régénération,
mais Il met aussi un esprit nouveau en nous.
Avec un cœur nouveau, nous pouvons désirer Dieu et L’aimer ;
et avec un esprit nouveau, nous pouvons entrer en contact avec
Dieu et Le toucher. Notre cœur nouveau nous permet d’éprouver
de nouvelles inclinations, de nouveaux sentiments et de nouveaux
intérêts pour Dieu et les choses de Dieu, alors que notre esprit
nouveau nous permet d’avoir un nouveau contact, une nouvelle
vision, de nouvelles fonctions et habilités en ce qui concerne Dieu
et les choses de Dieu. Auparavant, nous n’aimions pas Dieu ni les
choses spirituelles ; en outre, nous étions incapables d’entrer en
contact avec Dieu ou de comprendre les choses spirituelles. Mais
maintenant nous avons un cœur nouveau et un esprit nouveau ;
ainsi, nous pouvons non seulement aimer Dieu et les choses de
Dieu, mais nous pouvons aussi être en contact avec Dieu et
connaître Dieu et les choses de Dieu. Autrefois, nous n’avions au-
cun sentiment ni aucun intérêt pour Dieu ; nous étions faibles et
sans aucune habilité envers Dieu et les choses de Dieu. Mais
maintenant, avec un cœur nouveau et un esprit nouveau, nous
avons non seulement des sentiments pour Dieu et un intérêt pour
les choses de Dieu, mais nous sommes aussi forts pour avoir un
contact avec ces choses et les comprendre. En résumé, lorsque
notre cœur aime Dieu, notre esprit Le touche ; et lorsque notre
cœur fait ses délices des choses de Dieu, notre esprit les com-
prend. C’est dans ce but que Dieu nous a donné un esprit
nouveau en plus d’un cœur nouveau.

V. LE SAINT-ESPRIT

Ézéchiel 36.26 nous dit donc que Dieu nous donne un cœur
nouveau et qu’Il met en nous un esprit nouveau. Le verset 27
continue en disant qu’Il met Son propre Esprit en nous. Ainsi,
46 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

l’Esprit de Dieu est aussi une des choses que nous gagnons au
travers de la régénération.
À l’origine, nous n’avons pas l’Esprit de Dieu ; et non seule-
ment nous n’avons pas l’Esprit de Dieu, mais notre propre esprit
est mort en ce qui concerne Dieu. Quand Dieu nous régénère,
d’une part Il utilise Son Esprit pour mettre Sa vie dans notre es-
prit et vivif ier ainsi notre esprit mort ; d’autre part, Il met aussi
Son propre Esprit dans notre esprit. Il fait ainsi en sorte que Son
Esprit habite dans notre esprit nouveau et vivif ié. En tous ceux
qui sont régénérés, il n’y a donc pas seulement un esprit nouveau
et vivif ié qui possède l’élément de la vie de Dieu, mais il y a aussi
l’Esprit de Dieu Lui-même qui habite dans notre esprit nouveau*.
Pourquoi Dieu met-Il Son Esprit en nous ? Quelle est la fonc-
tion de Son Esprit qui habite dans notre esprit ? D’après la Bible,
les fonctions principales de l’Esprit de Dieu en nous comportent
au moins sept aspects :

A. Il est l’Esprit qui demeure en nous


Le but de Dieu en mettant Son Esprit en nous est que cet
Esprit demeure véritablement en nous pour que nous puissions
connaître Dieu et expérimenter tout ce qu’Il a accompli pour nous
en Christ (Rm 8.9-11). C’est la bénédiction spéciale que Dieu
donne à l’époque du Nouveau Testament ; cela n’existait pas dans
l’Ancien Testament. Dans l’Ancien Testament, Dieu faisait seule-
ment en sorte que Son Esprit vienne sur l’homme depuis
l’extérieur ; Il n’a jamais permis que Son Esprit habite à l’intérieur
de l’homme. C’est seulement après la mort et la résurrection du
Seigneur que Dieu nous a donné Son Esprit et fait en sorte que
Son Esprit habite en nous (Jn 14.16-17). De cette manière, Il Lui
est possible de nous révéler à la fois Dieu et Christ depuis l’inté-
rieur, af in que nous qui sommes en Christ puissions recevoir la
plénitude de Dieu et en jouir (Col 2.9-10).
* Romains 8.9 dit : « … l’Esprit de Dieu habite en vous », et le verset 16 dit:
« L’Esprit Lui-même rend témoignage avec notre esprit… » (lit.). Au
travers de ces deux versets, nous voyons que l’Esprit de Dieu habite en
nous, mais que c’est plus précisément dans notre esprit qu’Il demeure ; Il
est avec notre esprit.
CE QUI EST ACQUIS PAR LA RÉGÉNÉRATION 47

B. Il est le Consolateur
Le Seigneur nous parle du Consolateur dans Jean 14.16-17. Il
dit qu’Il priera le Père pour qu’Il nous donne le Saint-Esprit af in
que Celui-ci demeure en nous comme un autre Consolateur. Ce
mot « Consolateur » dans le texte original est le même mot que
« Avocat » dans 1 Jean 2.1, qui peut être traduit exactement par
« Paraclet » ou « Avocat qui se tient à nos côtés ». Le plan initial de
Dieu était de nous donner Son Fils pour qu’Il soit notre Consola-
teur, notre Paraclet. Quand Son Fils est retourné auprès de Lui, Il
nous a donné Son Esprit pour qu’Il soit notre autre Consolateur,
notre autre Paraclet. Ceci montre aussi qu’Il a envoyé Son Esprit
comme la corporisation de Son Fils pour qu’Il soit notre Consola-
teur. Ainsi, l’Esprit de Dieu qui demeure en nous est la
corporisation même de Christ en nous. Il prend soin de nous de-
puis l’intérieur, et Il est pleinement responsable de nous, de la
même manière que Christ nous représente devant Dieu.

C. Il est l’Esprit de vérité


Dans Jean 14.16-17, le Seigneur nous dit que ce Saint-Esprit
qui vient demeurer en nous en tant que Consolateur est « l’Esprit
de vérité ». L’Esprit de Dieu qui demeure en nous est donc aussi
l’Esprit de vérité. Le mot vérité dans le texte original signif ie réa-
lité. Ainsi, l’Esprit de Dieu qui demeure en nous comme « l’Esprit
de vérité » ou « l’Esprit de réalité », rend Dieu et Christ réels en
nous. Il amène tout ce que Dieu et Christ sont à devenir une réa-
lité à l’intérieur de nous. Cet Esprit de Dieu qui demeure en nous
révèle et transmet en nous comme une réalité tout ce que Dieu
est, tout ce qu’Il a préparé pour nous en Christ, tout ce que Christ
est et tout ce que ce Christ a accompli pour nous par Sa mort et
Sa résurrection. C’est ainsi que nous pouvons toucher ces réalités
et les expérimenter pour en prendre possession.

D. Il est l’Esprit de vie


Romains 8 appelle le Saint-Esprit qui demeure en nous
« l’Esprit de vie » (v. 9, 2). Ceci nous montre que l’Esprit de Dieu
qui demeure en nous est aussi l’Esprit de la vie de Dieu. La vie de
48 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

Dieu est en Christ (Jn 1.4), mais c’est par le Saint-Esprit qui de-
meure en nous que nous pouvons la connaître et l’expérimenter.
Toutes les choses qui sont liées à la vie nous sont rendues mani-
festes par ce Saint-Esprit qui demeure en nous. C’est par ce
Saint-Esprit qui demeure en nous que nous pouvons nous appro-
prier toutes les expériences de vie.

E. Il est le sceau
Éphésiens 1.13 et 4.30 nous montrent que le Saint-Esprit que
nous recevons à la régénération est en nous comme un sceau.
Quand Dieu met Son Esprit en nous, cela signif ie qu’Il imprime
Son Esprit sur nous comme un sceau. Lorsqu’un sceau est im-
primé sur un article, il y dépose un signe de propriété d’une part,
et d’autre part, il y laisse la marque de l’impression, tout comme
un cachet sur une lettre. Voilà ce qu’est la fonction de l’Esprit de
Dieu en nous en tant que sceau. L’Esprit de Dieu qui demeure en
nous n’est pas simplement une marque montrant que nous appar-
tenons à Dieu, et nous mettant à part parmi les hommes, mais
c’est aussi un sceau qui est la corporisation de Dieu et de Christ
et qui nous scelle selon l’image de Dieu et de Christ, si bien que
nous devenons comme Dieu et Christ.

F. Il est le gage
Éphésiens 1.14 et 2 Corinthiens 1.22 nous montrent aussi que
le Saint-Esprit de Dieu demeure en nous en tant qu’arrhes. Les
arrhes sont un gage ou une garantie. L’Esprit de Dieu demeurant
en nous n’est pas seulement un sceau, prouvant que nous appar-
tenons à Dieu et nous scellant selon l’image de Dieu ; Il est aussi
les arrhes, garantissant que Dieu et toutes les choses qui appar-
tiennent à Dieu sont notre portion et notre héritage dont nous
pouvons jouir.

G. Il est l’onction
1 Jean 2.27 dit que « l’onction » que nous avons reçue du Sei-
gneur est en nous. L’action d’oindre dans la Bible se réfère à
l’Esprit de Dieu (Lc 4.18). Ainsi, le premier verset cité nous dit
que l’Esprit de Dieu qui demeure en nous est l’onction. Cette
CE QUI EST ACQUIS PAR LA RÉGÉNÉRATION 49

onction nous oint souvent. L’onction est l’action de l’Esprit de


Dieu en nous. L’Esprit de Dieu agissant en nous ou nous oignant
amène Dieu Lui-même en nous, pour que l’élément de Dieu de-
vienne notre élément intérieur et que nous puissions connaître
Dieu, Son désir et Sa volonté en toutes choses.**
Ces sept fonctions de l’Esprit de Dieu en nous sont glorieuses
et très élevées. Elles nous font non seulement comprendre l’action
de l’Esprit de Dieu en nous mais elles nous révèlent aussi quel
genre d’Esprit est cet Esprit de Dieu que nous avons reçu à la ré-
génération.

VI. CHRIST

Romains 8.9-10 nous montre que l’Esprit de Dieu qui demeure


en nous, c’est l’Esprit de Christ, et que l’Esprit de Christ qui de-
meure en nous, c’est Christ. Par cela, nous voyons que l’Esprit de
Dieu en nous est la corporisation de Christ. Comme la régénéra-
tion nous amène à obtenir l’Esprit de Dieu en nous, elle nous
amène aussi à obtenir Christ en nous.
Quand nous croyons, Dieu révèle Christ en nous par Son
Esprit (Ga 1.16). Ainsi, lorsque nous recevons Christ comme
notre Sauveur, ce Christ qui est l’Esprit vient demeurer en nous
(2 Co 13.5).
Dans quel but Christ demeure-t-Il en nous ? Pour qu’Il puisse
être notre vie. Bien qu’Il demeure en nous pour être notre tout, la
raison principale de Sa présence en nous est qu’Il soit notre vie.
Dans Son salut, Dieu nous a régénérés pour que nous puis-
sions recevoir Sa vie, avoir Sa nature et être donc entièrement
comme Lui. Il a mis Sa vie en Christ pour que nous la recevions
(Jn 1.4 ; 1 Jn 5.11, 12). Autrement dit, Il veut que Christ soit
notre vie (Jn 14.6 ; Col 3.4). Bien que ce soit Son Esprit qui mette
Sa vie en nous et bien que ce soit Son Esprit qui nous rende capa-
bles de connaître, d’expérimenter et d’exprimer Sa vie, Sa vie est
Christ. Bien que ce soit au travers de Son Esprit qu’Il nous amène
à recevoir, à connaître et à expérimenter Sa vie, c’est Christ qui
doit être notre vie. Si Dieu révèle Christ en nous au travers de
** Une explication plus détaillée est donnée à ce sujet dans le livre
L’expérience de la vie (publiée par Living Stream Ministry), chapitre 7.
50 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

Son Esprit, cela signifie qu’Il veut que Christ soit notre vie. Si
Christ demeure en nous, c’est pour être notre vie (Ga 2.20) et
pour vivre Sa vie depuis notre intérieur (2 Co 4.10-11). Ainsi,
Christ veut que nous grandissions dans Sa vie selon Son image et
que nous devenions comme Lui (2 Co 3.18). Lorsque nous gran-
dissons dans Sa vie selon Son image et devenons comme Lui,
nous croissons en l’image de Dieu et devenons comme Dieu parce
qu’Il est l’image de Dieu (Col 1.15).
Nous avons déjà vu que la vie de Dieu est tout ce qu’est Dieu ;
par conséquent, quand Dieu met Sa vie en Christ, Il met tout ce
qu’Il est en Christ. Christ est l’incarnation, la corporisation de
Dieu. Tout ce que Dieu est et toute la plénitude de la Divinité ha-
bitent en Christ corporellement (Col 2.9, lit.). Si Christ habite en
nous, nous serons donc remplis de toute la plénitude de Dieu (Ép
3.17-19).
Christ qui demeure en nous comme notre vie nous rend non
seulement capables de jouir de toute la plénitude de Dieu au-
jourd’hui, mais aussi d’entrer dans la gloire de Dieu dans l’avenir
(Rm 8.17 ; Hé 2.10). Par conséquent, en demeurant en nous au-
jourd’hui, Il est d’une part notre vie et d’autre part notre
espérance de la gloire (Col 3.4 ; 1.27). Le fait qu’Il demeure en
nous comme notre vie aujourd’hui signif ie que, grâce à la vie de
Dieu en Lui, Il va nous amener à grandir et à devenir comme
Dieu, à devenir conformes à l’image de Dieu, et f inalement à
grandir jusque dans la gloire de Dieu.

VII. DIEU

Christ est la corporisation de Dieu. Comme la régénération


nous amène à obtenir Christ, elle nous amène aussi à obtenir
Dieu. En outre, le Saint-Esprit est la réalité de Christ. Dieu est
en Christ, et Christ est le Saint-Esprit. Par conséquent, lorsque
nous recevons le Saint-Esprit au travers de la régénération, nous
obtenons non seulement Christ mais aussi Dieu.
Depuis le moment même où Il nous a régénérés, Dieu en
Christ et au travers de Son Esprit a habité en nous. L’apôtre Jean
dit que nous savons que Dieu demeure en nous par Son
Saint-Esprit qu’Il nous a donné (1 Jn 3.24 ; 4.13). Le Seigneur
CE QUI EST ACQUIS PAR LA RÉGÉNÉRATION 51

Jésus dit aussi que le Père et Lui font Leur demeure chez les
croyants (Jn 14.23). Par conséquent, que l’on dise que c’est
l’Esprit qui demeure en nous ou Christ, c’est en fait Dieu
Lui-même qui demeure en nous. Dieu est en Christ et Christ est
l’Esprit. L’Esprit qui demeure en nous est donc Christ qui de-
meure en nous ; et Christ qui demeure en nous est Dieu qui
demeure en nous. Dieu est en Christ demeurant en nous et Christ
est l’Esprit demeurant en nous. Quand nous avons l’Esprit qui
demeure en nous, nous avons Christ et Dieu qui demeurent en
nous. L’Esprit, Christ et Dieu — les trois — demeurent en nous,
ne formant qu’un, ce qui signifie que le Dieu trinitaire demeure
en nous.
Toutefois, quand la Bible mentionne le Saint-Esprit qui de-
meure en nous, l’accent est mis sur Son onction en nous (1 Jn
2.27) ; quand elle mentionne Christ qui demeure en nous, l’accent
est mis sur le fait qu’Il vit en nous comme notre vie (Ga 2.20) ; et
quand elle mentionne Dieu qui demeure en nous, l’accent est mis
sur Son action en nous (Ph 2.13 ; Hé 13.21 ; 1 Co 12.6). La Bible
fait une distinction très claire entre ces trois choses. Concernant
le Saint-Esprit demeurant en nous, elle parle d’« onction » ;
concernant Christ demeurant en nous, elle parle de Sa « vie » ; et
concernant Dieu demeurant en nous, elle parle de Son « action ».
Elle ne dit jamais que Christ ou Dieu nous oint, que le
Saint-Esprit ou Dieu vit en nous, ou que le Saint-Esprit ou Christ
opère en nous. Elle dit simplement que le Saint-Esprit nous oint,
que Christ vit en nous et que Dieu opère en nous. Ces trois sortes
d’expressions ne sont pas interchangeables. L’« onction » est liée
au Saint-Esprit qui est l’huile d’onction en nous ; le fait de
« vivre » est lié au Christ qui est la vie en nous ; et le fait d’« opé-
rer » est lié à Dieu qui opère en nous.
Le Saint-Esprit qui demeure en nous est une huile d’onction ;
Sa fonction est donc de nous oindre. Christ qui demeure en nous
est la vie ; Sa fonction est donc de vivre en nous. Dieu qui de-
meure en nous est un Dieu qui opère et qui agit ; Sa fonction en
nous est donc d’opérer et d’agir. En nous oignant, le Saint-Esprit
oint les éléments de Dieu en nous. En vivant en nous, Christ vit la
vie de Dieu en nous et l’exprime à l’extérieur de notre être. En
52 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

opérant en nous, Dieu forge Sa volonté en nous pour qu’elle soit


accomplie au travers de nous.
Ainsi, nous devons nous rendre compte que ce que nous obte-
nons lors de la régénération est extrêmement grand, riche et
glorieux. Nous obtenons la vie de Dieu et la loi de cette vie. Nous
obtenons un cœur nouveau et un esprit nouveau. Nous obtenons
aussi le Saint-Esprit, Christ et Dieu Lui-même. Ces choses pré-
cieuses nous sont amplement suff isantes. Elles sont suff isantes
pour nous rendre saints et spirituels, pour nous donner la victoire
et nous rendre transcendants et pour nous faire grandir et mûrir
dans la vie.
C HAPITRE C INQ

LE SENTIMENT DE LA VIE

Dans les chapitres précédents, nous avons vu ce qu’est la vie


et l’expérience de la vie. Nous avons considéré la première expé-
rience de la vie, c’est-à-dire la régénération, de même que ce qui
est gagné au travers de la régénération. Nous pouvons donc
maintenant commencer à parler du sentiment de la vie.
Le sentiment de la vie est quelque chose de très subjectif, per-
sonnel et pratique. Pour avancer dans l’expérience de la vie, nous
devons être attentifs à ce sentiment et bien le connaître. Tous les
chrétiens expérimentés savent qu’il existe une relation profonde
entre le sentiment de la vie et l’expérience de la vie. Ainsi donc,
pour parvenir à une plus grande connaissance de la vie, il est né-
cessaire de comprendre ce qu’est le sentiment de la vie.

I. LES BASES BIBLIQUES

Les Écritures ne mentionnent pas explicitement le sentiment


de la vie mais elles en parlent implicitement. Romains 8.6 dit :
« Car la pensée de la chair est [la] mort ; mais la pensée de
l’Esprit, vie et paix » (Darby). Ce verset parle clairement du sen-
timent de la vie, car la paix qui est mentionnée fait forcément
référence à une certaine conscience. Cette paix ne concerne pas
l’environnement extérieur mais la condition intérieure ; il s’agit
donc bien d’un sentiment. D’autre part, comme la paix est un sen-
timent, la mort et la vie mentionnées dans le même verset sont
aussi des sentiments.
Le sentiment de la mort nous fait ressentir l’élément de la
mort ; et l’élément de la mort comprend au moins cinq aspects : la
faiblesse, la vanité, la dépression, les ténèbres et la souffrance.
La somme totale de ces éléments est équivalente à la mort. La
54 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

mort rend les hommes de plus en plus faibles ; et quand ils de-
viennent extrêmement faibles, ils meurent. Elle rend aussi les
hommes vides, parce qu’elle signifie la fin de tout. Elle les rend
déprimés et découragés ; les gens les plus déprimés et silencieux
sont les morts. La mort amène aussi les ténèbres sur l’homme ;
ceux qui sont dans les ténèbres les plus profondes sont ceux qui
sont entrés dans la mort. En même temps, la mort fait souffrir ;
ceux qui ont souffert le plus sont ceux qui sont entrés dans la
mort. Ces cinq points sont des éléments de la mort. Quand nous
ressentons l’un d’eux, nous ressentons la mort.
Si nous expérimentons ces sentiments de la mort, c’est parce
que nous pensons aux choses de la chair. Chaque fois que nous
pensons à la chair, nous avons immédiatement ces sentiments de
la mort. Le jour du Seigneur, par exemple, si vous pensez juste un
petit peu à la chair dans l’après-midi, vous vous sentirez faibles à
l’intérieur et incapables de vous lever pour prendre le repas du
Seigneur le soir. Vous vous sentirez même vides, déprimés, et
peut-être dans les ténèbres et dans la souffrance. Tous ces senti-
ments sont des sentiments de la mort. Parfois vous ressentez l’un
plus que l’autre ; parfois ils vous envahissent tous avec la même
intensité. Peu importe ; ces manifestations de la mort sont dues
au fait que nous avons pensé à la chair.
Le sentiment de la vie est exactement le contraire du senti-
ment de la mort. Quand nous ressentons la mort, nous sommes
faibles et vides, mais le sentiment de la vie, au contraire, nous
rend forts et satisfaits. Le sentiment de la mort nous déprime,
nous amène dans les ténèbres et dans la souffrance, alors qu’avec
le sentiment de la vie, nous nous sentons vivants, brillants et très
à l’aise. Lorsque nous sommes dans cet état, c’est-à-dire lorsque
nous sommes forts, satisfaits, vivants, brillants et à l’aise, nous
avons automatiquement un sentiment de la paix ; nous nous sen-
tons simplement bien.
Les choses décrites dans Romains 8.6 s’opposent mutuelle-
ment. La chair fait contraste avec l’esprit, et la mort fait
contraste avec la vie et la paix. L’opposé de la mort n’est pas seu-
lement la vie mais aussi la paix. Les symptômes de la mort ne
sont pas seulement la faiblesse, la vanité, la dépression et les
LE SENTIMENT DE LA VIE 55

ténèbres, mais aussi la douleur. Ainsi, la faiblesse, la vanité, la


dépression et les ténèbres sont en opposition à la vie, et la dou-
leur ou la souffrance s’oppose à la paix.
Nous expérimentons la mort lorsque nous pensons aux choses
de la chair, et nous expérimentons la vie et la paix lorsque nous
pensons aux choses de l’esprit. Quand nous vivons dans l’esprit, le
suivons et pensons aux choses de l’esprit, nous nous sentons forts
et satisfaits en nous-mêmes ; nous nous sentons aussi vivants,
brillants, confortables et à l’aise. Par exemple, si le Saint-Esprit
vous donne un certain sentiment et que vous obéissiez, vous vous
sentirez forts et satisfaits ; vous serez aussi vivants, brillants et à
l’aise. Vous aurez un sentiment de vie et de paix parce que vous
avez pensé à l’esprit et lui avez obéi.
Si Romains 8.6 parle du sentiment de la vie c’est en rapport
avec trois choses mentionnées précédemment : l’Esprit, la vie et
la loi de la vie. L’Esprit est en nous et devient un avec notre es-
prit. La vie se trouve dans l’Esprit ; elle en est le contenu. La loi
est l’habileté naturelle et la fonction de la vie. Ces trois choses de-
viennent ensemble la loi de l’Esprit de vie ; c’est cette loi qui régit
en nous tout ce qui touche à la vie et qui nous donne un certain
sentiment en tout temps et en tout lieu. Chaque fois que nous
pensons aux choses de l’esprit et que nous agissons et vivons se-
lon l’esprit, cette loi nous donne le sentiment de la vie et de la
paix. Expérimenter la vie, c’est se sentir fort, satisfait, vivant,
brillant et frais. Connaître la paix, c’est être à l’aise et sûr de soi.
Par contre, si nous pensons aux choses de la chair, agissons et vi-
vons selon la chair, cette loi nous donnera un sentiment de mort,
c’est-à-dire que nous nous sentirons faibles, vides et déprimés ;
nous aurons l’impression d’être dans les ténèbres et dans la souf-
france.
Ce dont Romains 8.6 nous parle est donc entièrement une af-
faire de conscience, et cette conscience nous est donnée par la loi
de l’Esprit de vie. Comme cette loi de l’Esprit de vie fait partie du
domaine de la vie, la conscience qu’elle nous donne fait aussi
partie du domaine de la vie ; et comme cette conscience nous est
donnée par la loi de vie, elle fait aussi partie du sentiment de la
vie.
56 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

Le second verset dans les Écritures qui concerne le sentiment


de la vie est Éphésiens 4.19, qui dit que les gentils « ont perdu tout
sens moral, qu’ils se sont livrés au dérèglement pour com-
mettre toute espèce d’impureté jointe à la cupidité ». Cela nous
montre que les gens du monde commettent le péché et font le mal
parce qu’ils ont abandonné tout sentiment. En effet, quand
l’homme pèche et fait le mal, il a déjà renoncé à suivre tous les sen-
timents de son être intérieur. Quand un tel homme pèche et
commet le mal, on ne peut pas vraiment dire qu’il n’a plus de sen-
timents, mais on peut au moins dire qu’il les néglige. Pensez-vous
que quelqu’un qui obéit à ses sentiments intérieurs et qui se laisse
limiter par eux soit encore capable de commettre des vilaines
choses ? Tous ceux qui pèchent et qui commettent le mal sont des
gens qui ont rejeté leurs sentiments. Quiconque triche, vole,
frappe, dérobe son prochain ou fait n’importe quelle autre chose
répréhensible doit avoir négligé ses sentiments intérieurs. Plus
une personne commet de péchés et fait le mal, plus elle doit avoir
rejeté sa conscience. Par conséquent, on peut dire qu’un homme
mauvais et méchant n’a plus de sentiments alors qu’un homme bon
et gentil est riche en sentiments.
Considérons maintenant qui, du chrétien ou du gentil, a le sen-
timent intérieur le plus fort. Qui des chrétiens ou des incroyants a
la conscience la plus forte ? Nous devons admettre que les senti-
ments des chrétiens sont beaucoup plus forts, parce qu’ils ont les
sentiments de la vie en eux, ce que les incroyants n’ont pas. Si donc
nous péchons et commettons des méchancetés, il est probable que
nous ayons rejeté nos sentiments intérieurs encore plus profondé-
ment qu’eux. C’est pour cette raison que les Écritures nous
exhortent à ne pas rejeter tout sentiment comme le font les gen-
tils. Les Écritures nous encouragent à être attentifs à notre
sentiment intérieur, qui est le sentiment de la vie. Après nous
avoir exhortés à ne pas être comme les incroyants qui ont rejeté
tous leurs sentiments, Éphésiens 4 continue en disant que nous
devons nous dépouiller du vieil homme et revêtir l’homme nou-
veau. Ce dernier appartient à la vie dans l’Esprit. Pour vivre dans
cet homme nouveau, nous devons vivre dans la vie qui est dans
l’Esprit. C’est pour cette raison qu’Éphésiens 4 nous exhorte à ne
LE SENTIMENT DE LA VIE 57

pas abandonner nos sentiments comme le font les incroyants mais


à vivre dans cet homme nouveau. Cela signifie que nous devons
vivre dans la vie qui est dans l’Esprit, être attentifs au sentiment
de la vie dans l’Esprit et vivre selon ce sentiment de la vie.
Presque toutes les épîtres commencent ou se terminent par
des paroles de bénédictions ou de salutations contenant les mots
grâce et paix. La grâce, c’est Dieu que nous gagnons, qui devient
notre vie et dont nous pouvons jouir ; et la paix est le sentiment
que nous obtenons comme résultat du fait d’avoir gagné Dieu. La
grâce en nous aboutit à la paix ; elle nous amène à avoir un senti-
ment de paix intérieure. Quelqu’un qui expérimente Dieu, jouit
de la vie de Dieu et goûte à la puissance de la vie de Dieu chaque
jour aura certainement un sentiment de paix en lui. Cette paix
provient du fait qu’il a joui de la grâce. Par conséquent, si nous
n’avons pas de paix en nous ou si nous ne la ressentons pas vrai-
ment, cela doit nous indiquer que nous manquons de grâce.
Manquer de grâce signif ie manquer de Dieu. Comme nous
n’avons pas gagné Dieu suff isamment, nous n’avons pas reçu un
approvisionnement de vie de Dieu assez grand, et nous n’avons
pas assez expérimenté la puissance de la vie de Dieu, nous man-
quons de paix intérieure. Si au contraire, nous gagnons Dieu
davantage et nous expérimentons Dieu et Sa vie d’une façon plus
précise, nous aurons assez de paix en nous. Cette paix n’est pas
une paix qui est autour de nous, dans notre environnement, mais
c’est une paix qui est notre condition intérieure. Nous croyons
que la paix mentionnée dans les salutations des apôtres est cette
sorte de paix intérieure. La paix intérieure est une affaire de
conscience. Quand les apôtres souhaitaient que les chrétiens à
qui ils écrivaient aient la paix, cela signif ie qu’ils souhaitaient
qu’ils expérimentent la paix de ce sentiment intérieur ou la paix
intérieure. Le sentiment intérieur de la paix, c’est le sentiment de
la vie. Ainsi quand les apôtres désiraient que leurs correspon-
dants aient le sentiment de paix à l’intérieur, ils voulaient que ces
derniers soient attentifs au sentiment intérieur de la vie.

II. LA SOURCE DU SENTIMENT DE LA VIE

D’où vient ce sentiment de la vie dont nous parlons ? À partir


58 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

de quoi est-il produit ? Il est produit à partir des choses que nous
avons gagnées lors de la régénération, c’est-à-dire de la vie de
Dieu, de la loi de la vie, du Saint-Esprit, de Christ et de Dieu.
C’est précisément à cause de ces cinq sources, la vie de Dieu, la
loi de la vie, le Saint-Esprit, Christ et Dieu, que nous avons un
sentiment intérieur, et ce sentiment est ce que nous appelons le
sentiment de la vie.
Chaque vie a ses propres sentiments. En outre, plus une vie
est forte, plus ses sentiments sont forts. La vie de Dieu est la vie
la plus forte ; par conséquent, lorsque cette vie est en nous, elle
provoque des sentiments également très forts.
Comme la loi de la vie provient de la vie, elle a aussi des senti-
ments. Cette loi en nous nous amène à avoir des sentiments,
spécialement quand nous lui désobéissons. Quand notre corps est
dans son état normal, par exemple, nous ne ressentons rien de
spécial. Mais quand il devient malade, de fortes réactions se font
sentir ; cela se produit parce qu’il y a eu désobéissance à la loi qui
régit notre corps. De la même manière, quand nous obéissons à la
loi de vie, nous ne ressentons rien de particulier, mais quand nous
lui désobéissons, nous expérimentons un sentiment fort.
Le Saint-Esprit en tant qu’onction nous oint et agit en nous ;
Christ qui est vivant en nous est actif ; et Dieu opère continuelle-
ment en nous. Tous les trois sont en nous, vivants et actifs. Ils ne
sont pas immobiles et passifs. C’est la raison pour laquelle ils
nous donnent toutes sortes de sentiments.
Ainsi, que ce soit la vie de Dieu, la loi de la vie, le Saint-Esprit,
Christ ou Dieu, ils provoquent tous certains sentiments en nous.
Ils sont mélangés l’un à l’autre en nous donnant ces sentiments.
C’est pourquoi, les sentiments qui proviennent de ces cinq sources
ne sont pas cinq sortes de sentiments différents, mais un seul
sentiment, qui s’appelle le sentiment de la vie, et c’est ce dont
nous parlons ici.
Pourquoi les sentiments qui proviennent de ces cinq sources,
la vie de Dieu, la loi de la vie, le Saint-Esprit, Christ et Dieu,
sont-ils une seule sorte de sentiment ? Et pourquoi ces senti-
ments s’appellent-ils le sentiment de la vie ? C’est parce que le
Saint-Esprit, Christ et Dieu sont le Dieu trinitaire ; la vie de Dieu
LE SENTIMENT DE LA VIE 59

est Dieu Lui-même ; et la loi de la vie provient de cette vie de


Dieu. Ainsi, à proprement parler, ces cinq sont un. Quand ils sont
en nous, les sentiments qu’ils nous donnent sont donc d’une seule
espèce. La raison pour laquelle ce sentiment est appelé le senti-
ment de la vie, c’est qu’il provient du Dieu trinitaire de vie, de la
vie de Dieu et de la loi de la vie. Le but principal de la présence
du Dieu trinitaire en nous est d’être notre vie, et cette vie inclut
la loi de la vie. Par conséquent, les sentiments que nous ressen-
tons proviennent de la vie et font partie de la vie ; ils sont donc le
sentiment de la vie. Ce sentiment est unique mais il revêt cinq
aspects. Il provient de la vie de Dieu et de la loi de la vie de Dieu ;
par conséquent, il a la nature de la vie de Dieu de même que la
fonction de la loi de cette vie. En outre, ce sentiment provient
aussi du Saint-Esprit, de Christ et de Dieu. Il contient donc les
éléments du Saint-Esprit qui nous oint, du Christ qui vit en nous
et de Dieu qui opère en nous et qui accomplit Sa volonté en nous.
À cause de ces aspects variés, ce sentiment est riche, fort et pré-
cis ; il est même plus riche, plus fort et plus précis que le meilleur
sentiment existant chez les incroyants. Le meilleur sentiment
que les incroyants puissent avoir est celui de la bonté. Nous
avons tous ce sentiment de la bonté qui nous a été donné à la
création, mais en plus, nous avons reçu un sentiment divin qui
est le sentiment de la vie. C’est le sentiment que nous avons ga-
gné lors de la régénération.

III. LA FONCTION DU SENTIMENT DE LA VIE

Considérons maintenant quelle est la fonction ou l’utilité de ce


sentiment de la vie. Elle est de nous faire savoir à tout instant où
nous vivons. Vivons-nous dans la vie naturelle ou dans la vie de
l’Esprit ? Vivons-nous dans la chair ou dans l’esprit ? Voilà ce que
le sentiment de la vie nous dit à tout instant et c’est pour avoir
conscience de cela que nous avons ce sentiment. Le sentiment de
la vie est donc un guide et un test en nous. Si nous le suivons,
nous suivons la conduite que Dieu nous donne, et en même temps,
nous recevons une conf irmation concernant notre position.
Appliquons maintenant ce que nous venons de dire. Le senti-
ment de la mort nous fait savoir que nous ne vivons pas dans
60 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

l’esprit mais dans la chair. Dès que nous expérimentons le senti-


ment de la mort, nous pouvons savoir que nous ne sommes pas
dans l’esprit mais dans la chair. Le sentiment de la mort com-
prend la faiblesse, la vanité, la dépression, les ténèbres et la
souffrance. Lorsque nous expérimentons de tels sentiments, cela
signifie que le sentiment de la vie nous fait savoir que quelque
chose n’est pas juste, que nous ne vivons pas dans l’esprit mais
dans la chair.
Quel sentiment recevons-nous alors quand nous sommes justes
devant Dieu et que nous vivons dans l’esprit ? Le sentiment de la
vie nous fait expérimenter la vie et la paix ; autrement dit, il nous
rend forts, satisfaits, vivants, brillants et à l’aise. Chaque fois que
nous nous sentons forts, satisfaits, vivants, brillants et à l’aise,
nous avons la preuve intérieure que nous sommes justes devant
Dieu et que nous vivons dans l’esprit.
Le sentiment de la vie en nous a donc une fonction très impor-
tante. Il est là pour nous conduire continuellement, pour nous
faire savoir où nous devons vivre ; et il nous montre constamment
où nous sommes. C’est ce sentiment qui nous fait avancer dans la
vie ; c’est aussi ce sentiment qui nous montre et nous révèle conti-
nuellement notre condition réelle dans la vie. Il est notre guide et
notre témoin intérieur. Chaque fois qu’il nous fait ressentir la vie
et la paix à l’intérieur, c’est le signe que nous n’avons pas de pro-
blème concernant la vie. Par contre, quand il nous fait ressentir
que nous manquons de vie et de paix, c’est la preuve que nous
avons certains problèmes en ce qui concerne la vie.
Peut-être allez-vous dire que vous n’avez pas vraiment un sen-
timent de vie et paix à l’intérieur mais que vous n’avez pas non
plus vraiment le sentiment d’en manquer ; vous n’avez pas vrai-
ment le sentiment que vous êtes forts, satisfaits, vivants, brillants
ou à l’aise, mais vous n’avez pas non plus vraiment le sentiment
que vous n’êtes pas tout cela. Si vous êtes dans une telle situa-
tion, c’est une preuve que vous avez un problème. Nous devons
véritablement expérimenter un sentiment de vie et de paix. Nous
devons réellement nous sentir forts, satisfaits, vivants, brillants
et à l’aise intérieurement ; si c’est le cas, tout va bien. Il est vrai
que parfois, Dieu veut nous libérer de nos sentiments et il semble
LE SENTIMENT DE LA VIE 61

qu’Il nous fait entrer dans un tunnel ; toutefois, même dans ce


tunnel, nous devons toujours expérimenter ce sentiment de vie et
de paix au fond de nous-mêmes. Il est possible que les sentiments
extérieurs aient disparus, mais le sentiment de vie et de paix est
toujours présent tout au fond de notre être intérieur.
La vie et la paix sont les sentiments positifs que le sentiment
de la vie nous donne intérieurement, pour nous prouver que notre
condition par rapport à la vie est bonne. La faiblesse et l’inquié-
tude sont les sentiments négatifs que le sentiment de vie nous
donne intérieurement, pour nous prouver que nous avons un cer-
tain problème par rapport à la vie. Ces sentiments de faiblesse et
d’inquiétude sont en fait le sentiment de la mort. Celui-ci découle
du fait que nous avons pensé aux choses de la chair et que nous
avons touché à quelque chose qui était en dehors de Dieu. Chaque
fois que nous expérimentons un sentiment de mort, c’est que nous
avons pensé au moins un petit peu aux choses de la chair et que
nous avons été en contact à un certain degré avec des choses
étrangères à la vie de Dieu. Par conséquent, que nous pensions
aux choses de la chair ou que nous vivions dans l’esprit et tou-
chions Dieu, nous expérimenterons, soit un sentiment de vie et de
paix, soit un sentiment de faiblesse et d’inquiétude. Si nous avons
la vie et la paix, cela prouve que nous vivons dans l’esprit et que
nous touchons Dieu. Si nous nous sentons faibles et inquiets, c’est
le signe que notre pensée est attirée par les choses de la chair et
que nous touchons des choses étrangères à Dieu.
Tout cela ne veut pas dire qu’un chrétien ne peut jamais se sen-
tir faible, mais alors même qu’il ressent de la faiblesse, il se sent
fort. Il se sent faible parce qu’il a commencé à se connaître
lui-même ; il se sent fort parce qu’il touche Christ et connaît Christ
comme sa vie. Si nous n’expérimentons jamais que de la faiblesse,
et que nous ne nous sentons jamais forts, quelque chose ne va pas.
L’apôtre dit que quand il est faible, c’est alors qu’il est fort (2 Co
12.10). Une personne forte, même si elle ressent sa propre fai-
blesse, ne s’en inquiète pas. Si nous sommes toujours préoccupés
par notre faiblesse et ne pouvons pas être forts, c’est une preuve
que nous avons un problème. Il se peut que nous soyons plus ou
moins dans la chair, car la faiblesse est un sentiment de mort et le
62 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

sentiment de mort vient toujours du fait que nous avons pensé aux
choses de la chair.
Il peut arriver qu’un chrétien soit faible, tout en se sentant
fort ; il se peut qu’il souffre, tout en étant en paix. Il souffre parce
qu’il rencontre des tribulations de l’extérieur, mais il est en paix
parce qu’il est en communion avec le Seigneur et touche le Sei-
gneur à l’intérieur. Si nous sommes confrontés à des tribulations
extérieures et que nous n’avons pas de paix intérieure, quelque
chose ne va pas. Le Seigneur dit que nous avons des tribulations
dans le monde, mais qu’en Lui, nous avons la paix (Jn 16.33).
Quelqu’un qui vit dans le Seigneur ou qui vit dans l’esprit peut
demeurer dans la paix intérieurement, même s’il passe par beau-
coup de tribulations venant de l’extérieur ; sinon, c’est un signe
qu’il ne vit pas dans l’esprit. Si nous manquons de paix intérieure
alors que nous expérimentons des tribulations, c’est une preuve
que nous ne vivons pas dans l’esprit. Si nous ne sommes pas dans
la paix, alors même que nous n’avons aucune souffrance ni tribu-
lation, c’est d’autant plus une preuve que nous ne vivons pas
dans l’esprit.
Concernant notre condition dans la vie, le sentiment de vie
nous fait donc savoir précisément si notre pensée est placée sur la
chair ou sur l’esprit, et si nous vivons dans la chair ou dans l’es-
prit. Le sentiment de la vie est capable de nous conduire et de
nous guider depuis l’intérieur. C’est uniquement si nous nous
laissons ainsi conduire que nous pouvons vivre et demeurer dans
la vie. Par conséquent, si nous désirons continuer dans cette vie,
nous devons être attentifs à cette sorte de direction que le senti-
ment de vie nous donne depuis l’intérieur.
C HAPITRE S IX

LA COMMUNION DE LA VIE

Notre but dans ce livre est de parler en détail de ce qui touche


à la vie. Nous espérons ainsi premièrement aider les frères et
sœurs à reconnaître s’ils ont expérimenté la vie comme nous
l’avons décrite ici ; deuxièmement, nous aimerions les amener à
comprendre pleinement le chemin de la vie, pour que plus tard, ils
soient à leur tour capables de parler de ce sujet dans l’esprit à
d’autres. Le but de ce livre n’est pas d’apporter un enseignement
général, mais de réf léchir à un domaine bien précis. Nous aime-
rions présenter toutes les choses qui touchent à la vie pour voir si
vous les possédez ; et si c’est bien le cas, êtes-vous capables d’en
parler ? Pouvez-vous en parler et toucher d’autres personnes ?
Savez-vous en parler non pas seulement comme d’une doctrine
mais comme d’une expérience ? Pour aller dans cette direction,
nous voulons examiner non seulement si nous possédons les
choses impliquées par chaque terme lié à la vie, mais aussi dé-
couvrir la déf inition et l’emploi de chaque terme.
J’ai un très lourd fardeau en moi et le sentiment très profond
qu’aujourd’hui, chaque Église a le plus besoin des éléments de la
vie. Tout notre travail et notre activité doivent découler de la vie.
Cela ne signif ie pas que nous devons éviter de nous engager dans
de grands travaux et beaucoup d’activité. Il est possible que notre
travail et notre activité augmentent dans l’avenir. Toutefois, s’ils
ne proviennent pas de la vie, ils ne dureront pas et auront une
portée limitée. Si nous voulons que notre travail porte un fruit
abondant et durable, nous devons avoir des fondements dans la
vie. Nous devons nous-mêmes toucher le Seigneur dans la vie et
conduire d’autres à la même expérience. C’est seulement de cette
manière que nous pouvons entrer réellement dans l’œuvre que
Dieu désire faire aujourd’hui.
64 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

Tous les résultats de notre travail doivent être mesurés par la


vie. Seul ce qui découle de la vie est reconnu par Dieu. Dans Mat-
thieu 7, le Seigneur aff irme que certains prophétisent et d’autres
chassent les démons, mais qu’Il n’en connaît aucun (v. 22-23).
Dans Philippiens 1, l’apôtre dit aussi que certains prêchent
l’évangile par envie (v. 15). De telles activités ne viennent certai-
nement pas de la vie, mais des actions des hommes. Nous ne
pouvons et ne devons pas faire de telles œuvres. Nous devons ap-
prendre à vivre dans la vie du Seigneur et permettre à Sa vie de
nous conduire pour faire Son œuvre. Nous ne devons pas aspirer
à accomplir des grands travaux ou des performances dans
l’œuvre du Seigneur. Nous devrions avoir un seul désir : connaître
et expérimenter davantage la vie du Seigneur et être capables de
partager avec d’autres ce que nous avons connu et expérimenté,
pour qu’eux aussi puissent obtenir un prof it spirituel. Notre tra-
vail ne doit pas avoir pour but de fonder une œuvre, ni de monter
une organisation. Notre travail doit simplement consister à libé-
rer la vie du Seigneur, à en faire prof iter d’autres. Que le
Seigneur soit miséricordieux et qu’Il ouvre nos yeux pour que
nous voyions que l’œuvre centrale de Dieu de nos jours est que
l’homme parvienne à Sa vie, grandisse et mûrisse en elle. Seule
l’œuvre qui provient de Sa vie est capable d’atteindre Son degré
d’excellence éternel et est acceptée par Lui.
Dans le chapitre précédent, nous avons parlé du sentiment de
la vie. La communion de la vie est quelque chose qui est étroite-
ment lié au sentiment de la vie, et c’est ce que nous allons
considérer maintenant.

I. LA SOURCE DE LA COMMUNION DE LA VIE

Quelle est l’origine de la communion de la vie ? À quoi sert-elle


et d’où provient-elle ? 1 Jean 1.2-3 dit : « Nous [les Apôtres] vous
[les croyants] annonçons la vie éternelle… af in que vous aussi,
vous soyez en communion avec nous. Or, notre communion est
avec le Père et avec Son Fils, Jésus-Christ. » Ces versets mon-
trent que les apôtres prêchent « la vie éternelle » à nous les
croyants af in que nous soyons en « communion ». La vie éternelle
est la vie de Dieu, et lorsque la vie de Dieu entre en nous, elle
LA COMMUNION DE LA VIE 65

nous rend capables d’avoir cette communion. Comme celle-ci


vient de la vie de Dieu, elle est la communion de la vie. La com-
munion de la vie vient donc de la vie de Dieu ; son existence est
due à la vie de Dieu ; elle provient de la vie de Dieu et elle nous
est apportée par la vie de Dieu. Dès que nous recevons la vie de
Dieu en nous, cette vie nous rend capables d’avoir la communion
de la vie. La vie de Dieu est donc la source de la communion de la
vie.

II. LE MOYEN DE TRANSMISSION


DE LA COMMUNION DE LA VIE

La vie de Dieu demeure dans le Saint-Esprit de Dieu, et c’est


par le Saint-Esprit de Dieu que la vie de Dieu entre en nous et vit
en nous. Par conséquent, la communion qui nous est apportée par
la vie de Dieu, même si elle a son origine dans la vie de Dieu, nous
atteint au travers du Saint-Esprit de Dieu. C’est la raison pour
laquelle la Bible appelle aussi cette communion « la communion
du Saint-Esprit » (2 Co 13.13).
C’est le Saint-Esprit qui nous amène à expérimenter la vie de
Dieu ; c’est donc le Saint-Esprit qui nous rend capables d’avoir une
communion dans la vie de Dieu. Toute notre communion de vie est
dans le Saint-Esprit et est rendue possible par le Saint-Esprit.
C’est pourquoi Philippiens 2.1 parle de : « … quelque communion
de l’Esprit. »
Le Saint-Esprit de Dieu agit en nous, nous exhorte et nous in-
cite à rechercher la communion qui vient de la vie de Dieu. Si
nous désirons avoir cette communion de la vie, nous avons donc
non seulement besoin de la vie de Dieu mais aussi de vivre dans
le Saint-Esprit de Dieu. La vie de Dieu est la source de la commu-
nion de la vie et le Saint-Esprit est le moyen de transmission de
la communion de la vie. Bien que ce soit la vie de Dieu qui nous
donne la communion de la vie, c’est grâce au Saint-Esprit de Dieu
que nous pouvons nous réjouir de cette communion de la vie dans
la pratique. C’est seulement quand nous vivons dans le Saint-
Esprit et marchons en pensant aux choses du Saint-Esprit que
nous pouvons nous réjouir de la communion de la vie de Dieu
d’une façon pratique.
66 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

III. LA SIGNIFICATION DE LA COMMUNION DE LA VIE

Avant de donner une déf inition de la communion de la vie, une


chose doit être bien claire. À l’origine, la vie de Dieu se trouvait en
Dieu, ensuite, elle est entrée en nous qui appartenons à Dieu.
Cette vie de Dieu qui est entrée en nous, est-elle une partie du
tout, ou le tout ? Notre conclusion est qu’elle n’est ni une partie ni
le tout, mais qu’elle coule.
Considérons par exemple l’électricité dans une ampoule.
Est-ce que c’est une partie de l’électricité qui arrive depuis la cen-
trale, ou le tout ? La réponse est que ce n’est ni l’un ni l’autre,
parce que c’est la même électricité qui est dans la centrale et
dans les ampoules. C’est un courant électrique qui coule conti-
nuellement. Si le courant s’arrête, les ampoules vont cesser de
donner de la lumière.
Prenons un autre exemple : le sang dans ma main, est-il uni-
quement le sang de ma main ou celui de tout le corps ? S’il était
le sang de la main, il n’aurait aucune communication ; et s’il
était le sang de tout le corps, il n’aurait pas non plus de commu-
nication. Ce sang est le sang qui circule, le sang qui coule. C’est
le sang de tout le corps qui circule continuellement et qui coule
sans cesse. C’est le tout aussi bien qu’une partie ; et c’est une
partie aussi bien que le tout.
Il en va de même de la vie de Dieu dans notre être intérieur.
Elle a d’abord coulé depuis Dieu et est entrée dans des milliers de
saints, y compris nous-mêmes. Cette vie qui coule vient de Dieu ;
elle passe par Dieu et par des milliers de saints parmi lesquels
nous nous trouvons. C’est ainsi qu’il nous est possible d’avoir une
communion avec Dieu et avec des milliers de saints.
C’est exactement comme une ampoule électrique allumée.
L’électricité à l’intérieur coule continuellement, si bien que cette
ampoule est en communication avec la centrale et avec beaucoup
d’autres ampoules électriques. Cette communication dépend de la
circulation de l’électricité à l’intérieur. De la même façon, la com-
munion de vie en nous dépend aussi de la circulation de la vie
dans notre intérieur. La vie de Dieu en nous amène un courant de
vie et c’est ainsi que nous avons la communion de la vie. Cette
LA COMMUNION DE LA VIE 67

communion de vie nous rend capables d’être en contact avec Dieu


et avec des milliers de saints. Par conséquent, la signification de
la communion de la vie est le flot de la vie. Ce flot de la vie n’est
pas séparé de la vie ; en fait, c’est la communion du flot de la vie
elle-même. Cette communion du flot de la vie exige que l’on
marche et vive en le suivant continuellement et en lui obéissant.
Dès qu’on ne le suit pas ou qu’on ne lui obéit pas, le flot s’arrête.
La communion entre nous et Dieu est rompue, de même que la
communion entre nous et les saints.

IV. LA FONCTION DE LA COMMUNION DE LA VIE

Quelle est la fonction ou l’utilité de la communion de la vie ?


La communion est là pour nous approvisionner intérieurement
de tout ce qui fait partie de la vie de Dieu ou de tout ce qui est en
Dieu. Toute la plénitude qui est en Dieu nous est apportée au
travers de la communion de la vie. Plus nous permettons à la vie
de couler en nous, plus nous sommes intérieurement approvi-
sionnés de la plénitude de Dieu. Cet approvisionnement de la
communion de la vie est comme la circulation du sang qui appro-
visionne le corps et comme la circulation de l’électricité qui
alimente les ampoules.
Le sentiment de la vie nous montre si nous vivons en Dieu ou
non ; et la communion de la vie nous fournit continuellement en
choses de la vie. Chaque fois que notre approvisionnement de vie
est coupé, cela signif ie que notre communion de vie est inter-
rompue. Si nous vivons continuellement dans la communion de la
vie, notre approvisionnement de vie arrivera continuellement,
sans aucune interruption.
La communion de la vie et le sentiment de la vie sont liés l’un à
l’autre. Dès que la communion de la vie est interrompue, le senti-
ment de la vie nous fait ressentir que nous avons perdu
l’approvisionnement de la vie. Quand la communion de la vie n’est
pas interrompue, le sentiment de la vie nous fait ressentir que
l’approvisionnement de la vie est là. Le sentiment de la vie nous
indique donc exactement si nous vivons dans la communion de la
vie et si nous avons cet approvisionnement de vie ou non. Plus
68 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

nous vivons dans la communion de la vie, plus notre sentiment de


la vie est aiguisé et plus nous sommes approvisionnés en vie.
Il n’est pas nécessaire d’en dire plus concernant la communion
de la vie. Rappelons-nous simplement que le sentiment de la vie
nous teste toujours et nous montre où nous sommes, et que la
communion de la vie nous approvisionne toujours. C’est le senti-
ment de la vie qui détermine notre condition devant le Seigneur,
et c’est la communion de la vie qui nous transmet l’approvision-
nement pour notre vie spirituelle.
C HAPITRE S EPT

LE SENTIMENT DE L’ESPRIT ET LA
CONNAISSANCE DE L’ESPRIT

Nous en venons maintenant au septième point principal qui


est le sentiment de l’esprit et la connaissance de l’esprit. Comme
chaque expérience de vie a lieu dans l’esprit, il est primordial de
connaître l’esprit.
Qu’est-ce vraiment que l’esprit ? Comment pouvons-nous
connaître l’esprit ? Comment pouvons-nous le toucher ? Il faut ad-
mettre qu’il n’est pas facile de répondre à de telles questions.
Expliquer ce qu’est l’esprit est assez diff icile. Parler du corps est
très facile parce que nous pouvons le voir et le toucher. Parler de
l’âme n’est pas non plus trop diff icile, parce que bien qu’elle soit
abstraite, nous pouvons la ressentir et la connaître au travers de
ses fonctions et de ses actions : penser, considérer, choisir, prendre
des décisions, être satisfait, fâché, triste et joyeux découlent de
l’âme. C’est seulement quand on parle de l’esprit que cela devient
vraiment très diff icile. Comprendre l’esprit n’est pas chose aisée,
mais en parler est encore plus ardu.
Romains 8 mentionne l’esprit. C’est le chapitre qui parle le
plus clairement de notre condition dans l’esprit. Si nous voulons
connaître l’esprit, il est donc indispensable de considérer attenti-
vement ce passage.

I. QUATRE ÉLÉMENTS

En parlant de l’esprit, l’apôtre fait appel à quatre notions :

A. La vie
Dans le verset 2, il mentionne « l’Esprit de vie ». Par cela, il
nous montre donc que l’Esprit dont il parle ici est l’Esprit de vie,
70 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

l’Esprit qui est lié à la vie, qui contient la vie et qui appartient à
la vie. Ensuite, dans le verset 6 il dit : « … la pensée de l’Esprit
[est] vie… » (Darby). Cela signifie que la vie est le fruit de l’es-
prit et que l’esprit est l’origine de la vie ; ainsi, en touchant
l’esprit, nous touchons la vie. La vie et l’esprit sont liés. Nous
pouvons donc connaître l’esprit par la vie. Bien qu’il soit
peut-être difficile de connaître l’esprit, il est relativement aisé
d’appréhender la vie.

B. La loi
Dans ce verset 2, l’apôtre parle non seulement de « l’Esprit de
vie », mais aussi de « la loi de l’Esprit de vie ». Cela nous indique
que l’Esprit appartient non seulement à la vie mais qu’Il a aussi
Sa loi. Ainsi, en mentionnant l’Esprit, il parle de la vie et en
même temps de la loi. Il réunit les trois : la vie, l’Esprit et la loi.
La vie et l’Esprit ne peuvent être séparés ; la loi et l’Esprit ne
peuvent pas non plus être dissociés. La vie est le contenu et le ré-
sultat de l’Esprit alors que la loi est la fonction et l’action de
l’Esprit. Lorsque nous contactons la vie, nous touchons l’esprit ;
en expérimentant la loi, nous expérimentons aussi l’esprit. Bien
que l’esprit soit diff icile à trouver, la loi, elle, ne l’est pas. Ainsi,
nous pouvons trouver l’esprit en trouvant la loi.

C. La paix
Dans le verset 6, l’apôtre dit : « … mais la pensée de l’Esprit
[est] vie et paix » (Darby). Ce qui résulte donc de la pensée de
l’Esprit, ce n’est pas seulement la vie, mais aussi la paix. Ainsi, la
vie est le fruit de l’Esprit et la paix est également le fruit de
l’Esprit. Quand nous touchons l’esprit, nous touchons la vie et
nous touchons aussi la paix. La vie peut donc nous amener à ap-
préhender l’esprit et la paix peut aussi nous amener à rendre
l’esprit réel.

D. La mort
Dans la première partie du verset 6, avant de parler de la vie
et de la paix, l’apôtre dit : « Car la pensée de la chair est la mort »
(Darby). Dans ce verset, il utilise quelque chose de négatif pour
LE SENTIMENT DE L’ESPRIT 71

amener quelque chose de positif par contraste. La chair et l’esprit


sont en opposition et la mort et la vie le sont aussi. La vie est le
fruit de l’esprit et provient de l’Esprit. La mort est le fruit de la
chair et provient de la chair. La vie nous amène à connaître les
choses qui viennent de l’esprit, et en connaissant ces choses, nous
sommes capables de connaître l’esprit du côté positif. La mort
nous amène à connaître les choses qui viennent de la chair, et en
connaissant ces choses, nous sommes capables de connaître l’es-
prit du côté négatif. Par conséquent, la vie nous amène à
connaître l’esprit du côté positif et la mort nous amène à com-
prendre l’esprit du côté négatif. Pour connaître l’esprit, nous
devons donc connaître la vie et nous devons comprendre l’opposé
de la vie qui est la mort.
Ainsi, d’après l’apôtre, ces quatre choses : la vie, la loi, la paix
et la mort, sont étroitement liées à l’esprit, d’un point de vue posi-
tif aussi bien que négatif. Si nous comprenons pleinement ces
quatre aspects, nous aurons une connaissance claire de l’esprit,
puisqu’ils sont liés. Ces quatre choses contiennent ou transmet-
tent une certaine conscience.

II. LA CONSCIENCE

Il est bien clair que chaque vie, mise à part la vie végétale, a
une conscience. Plus le niveau de la vie est élevé, plus sa cons-
cience est riche. La vie de l’Esprit de vie, dont nous parlons ici est
la vie de Dieu Lui-même. C’est la vie la plus élevée et c’est donc
aussi la vie qui a la conscience la plus riche. Cette vie en nous
nous permet d’être remplis de conscience spirituelle, et elle nous
rend capables de ressentir l’esprit et les choses de l’esprit.
La loi d’un objet inconscient ne fait pas partie de la sphère de la
conscience, mais la loi d’une vie consciente fait partie de la sphère
de la conscience. Par exemple, si je frappe un frère, il ressentira
immédiatement une douleur ; si je fais un mouvement avec ma
main en direction de ses yeux, ses paupières vont immédiatement
cligner. Il réagit de cette façon, parce que dans son corps, il y a la
loi de la vie qui le force à agir ainsi. Au moment où je le frappe, il
ressent une douleur ; c’est une loi. Au moment où j’étends ma main
dans sa direction, ses yeux clignent ; c’est aussi une loi. Bien que
72 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

ces réactions soient des lois, si vous lui demandez ce que c’est, il va
dire qu’elles sont une affaire de conscience. Cela prouve que la loi
de la vie physique appartient au domaine de la conscience. Comme
la loi de l’Esprit de vie est la vie de Dieu qui est riche en cons-
cience, la loi de l’Esprit de vie est naturellement aussi pleine de
conscience.
La paix dont nous parlons ici est naturellement une paix inté-
rieure. Cette paix est entièrement dans la sphère de la conscience.
Il n’est pas possible d’avoir la paix dans notre for intérieur sans la
ressentir ; elle est dans le domaine de la conscience.
Même la mort est une affaire de conscience. Lorsqu’un homme
meurt, il perd toute conscience. La mort lui fait perdre sa cons-
cience. Quand un homme n’a pas de conscience, c’est donc une
preuve que la mort a opéré en lui ; il n’est peut-être pas complète-
ment mort mais presque.
Dans les choses spirituelles, lorsque la mort vient, nous per-
dons le sentiment de la vie et nous recevons le sentiment de la
mort. Lorsque nous cédons aux tendances de la chair, la mort de-
vient active en nous. D’une part, nous perdons le sentiment de la
vie en nous, et d’autre part, nous éprouvons un sentiment de ma-
laise, d’inconfort, de dépression, d’oppression, de ténèbres et de
vanité. Ce genre de sentiment de malaise, d’inconfort, de dépres-
sion, d’oppression, de ténèbres et de vanité est celui de la mort et
il nous amène à ressentir la mort.
En résumé, la vie, la loi, la paix et la mort sont une affaire de
conscience. La conscience que nous avons de ces quatre choses
nous permet de toucher le sentiment de l’esprit et ainsi de
connaître l’esprit. Il est donc important d’examiner un peu la
conscience de ces quatre choses.

III. LE SENTIMENT DE LA VIE

La vie dont nous allons parler maintenant fait référence à celle


de l’Esprit de vie. Cette vie est donc la vie de l’Esprit, elle vient de
l’Esprit et demeure avec l’Esprit. L’Esprit où demeure cette vie
n’est pas uniquement l’Esprit de Dieu, mais c’est aussi notre es-
prit. Cet Esprit est l’Esprit de Dieu et notre esprit qui sont
mélangés en un seul esprit. Au temps de l’Ancien Testament,
LE SENTIMENT DE L’ESPRIT 73

l’Esprit de Dieu tombait sur certains hommes, qui recevaient la


puissance de Dieu depuis l’extérieur. Il n’est jamais entré dans
l’homme pour que celui-ci puisse recevoir la vie de Dieu depuis
l’intérieur. Au temps de l’Ancien Testament, l’Esprit de Dieu
n’était donc que l’Esprit de puissance ; Il n’était pas encore l’Esprit
de vie. Ce n’est qu’à l’époque du Nouveau Testament que
l’Esprit de Dieu est entré dans l’homme comme l’Esprit de vie si
bien que l’homme a pu recevoir la vie de Dieu depuis l’intérieur.
Aujourd’hui, à l’époque du Nouveau Testament, l’Esprit de Dieu
n’est pas seulement l’Esprit de puissance, mais aussi l’Esprit de
vie. Non seulement Il descend sur l’homme, amenant ce dernier à
recevoir la puissance de Dieu extérieurement, et agit en lui, l’ame-
nant à reconnaître son péché, à confesser, à se repentir et à croire
au Seigneur, mais Il fait encore plus que cela ; Il entre dans
l’homme, si bien que celui-ci obtient la vie de Dieu intérieurement,
et en tant qu’Esprit de vie, Il demeure aussi dans cet homme.
Lorsque, après avoir été touchés par Lui, nous nous repentons,
nous croyons et recevons le Seigneur Jésus comme notre Sauveur,
cet Esprit entre en nous et met la vie de Dieu en nous. À ce
moment-là, Il entre en nous comme l’Esprit de vie, l’Esprit de la
vie de Dieu. La vie de Dieu est en Lui ; Il est donc la vie de Dieu.
Ainsi, quand Il entre en nous, la vie de Dieu entre en nous. Il entre
en nous avec la vie de Dieu sous forme d’Esprit de vie. Quand Il
entre, Il entre dans notre esprit, non pas dans notre intelligence,
nos émotions ou notre volonté. Il entre dans notre esprit, met la
vie de Dieu dans notre esprit et demeure dans notre esprit; l’Esprit
de vie est donc mélangé à notre esprit. Maintenant, l’Esprit de
Dieu avec la vie de Dieu (Il est la vie de Dieu elle-même) demeure
dans notre esprit, si bien que Lui-même, la vie de Dieu et notre
esprit peuvent se mélanger pour que les trois ne forment plus
qu’un et ne soient jamais dissociés.
Pour illustrer cela, nous pouvons prendre l’exemple d’un verre
qui ne contient d’abord que de l’eau. Ensuite, nous y ajoutons un
peu de jus de fruit pur et du sucre. Le contenu est donc mainte-
nant un mélange d’eau, de jus et de sucre, une boisson
« trois-en-un ». L’eau représente notre esprit, le jus de fruit repré-
sente l’Esprit de Dieu et le sucre la vie de Dieu. L’Esprit de Dieu
74 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

qui contient la vie de Dieu est mélangé avec notre esprit, ce qui
fait des trois, l’Esprit de Dieu, la vie de Dieu et notre esprit, un
esprit de vie « trois-en-un ». C’est ce dont parle Romains 8.2.
Ainsi, l’esprit qui contient la vie de l’Esprit de vie dont nous
parlons ici comprend à la fois l’Esprit de Dieu et notre esprit.
C’est un esprit qui est un mélange de l’Esprit de Dieu et de notre
esprit. La plupart des traducteurs de la Bible pensent que
l’Esprit mentionné dans Romains 8 est le Saint-Esprit. C’est pour
cela qu’ils écrivent Esprit avec un E majuscule. Beaucoup de lec-
teurs de la Bible ont aussi la pensée que l’Esprit mentionné ici se
réfère seulement au Saint-Esprit. Toutefois, la réalité et l’expé-
rience spirituelles nous disent que l’Esprit mentionné ici est le
mélange du Saint-Esprit avec notre esprit. Dans le verset 16 de ce
chapitre, l’apôtre présente cette réalité spirituelle (qui est aussi
notre expérience spirituelle). Il dit : « L’Esprit lui-même rend té-
moignage à notre esprit. » Par ces termes, il montre clairement
que l’esprit qu’il a mentionné auparavant était bien l’esprit qui
était le mélange du « Saint-Esprit avec notre esprit ». Dire que cet
esprit est le Saint-Esprit est très juste, mais dire que c’est notre
esprit n’est pas faux. Il en va de même pour l’eau dans le verre à
laquelle on a ajouté du jus de fruit pur. Vous pouvez dire que c’est
du jus de fruit et vous pouvez aussi dire que c’est de l’eau parce
que les deux sont devenus un en se mélangeant. De la même ma-
nière, le Saint-Esprit et notre esprit sont aussi mélangés en un
seul esprit. À l’intérieur de ce seul esprit qui est le mélange des
deux, il y a la vie que Dieu nous donne ; cet esprit devient donc
l’esprit de vie. En résumé, on peut dire que la vie de Dieu est
dans l’Esprit de Dieu et que l’Esprit de Dieu entre dans notre es-
prit ; ainsi, les trois sont mélangés en un et deviennent l’esprit de
vie.
À l’origine, notre esprit était seulement l’esprit de l’homme, et
il était mort. Or, quand l’Esprit de Dieu entre en lui, Il ne le vi-
vif ie pas seulement, mais ajoute aussi la vie de Dieu en lui. À ce
moment-là, notre esprit est non seulement vivant, mais il a aussi
la vie de Dieu ; et il n’est pas un esprit quelconque, il est l’esprit
de vie. Toute la conscience de vie dans cet esprit nous rend capa-
bles de connaître cet esprit. Quand nous marchons selon la
LE SENTIMENT DE L’ESPRIT 75

pensée de l’esprit, et quand nos actions et nos actes sont confor-


mes à cet esprit, la vie dans cet esprit nous permet d’avoir la
conscience de cette vie. Et comme cette vie est la vie de Dieu,
fraîche et vivante, forte et puissance, brillante et sainte, réelle et
non creuse, la capacité de cette vie peut certainement nous faire
ressentir la présence de Dieu. Ainsi, nous nous sentons frais et vi-
vants, forts et puissants, brillants et saints, réels et remplis.
Quand nous éprouvons de tels sentiments, nous savons que nous
plaçons nos pensées sur l’esprit, que nous marchons selon l’esprit
et que nous vivons dans l’esprit. De tels sentiments sont le senti-
ment de la vie dans notre esprit, ou la conscience de notre esprit
de vie. Ils nous conduisent depuis l’intérieur à marcher selon l’es-
prit et à vivre par l’esprit. Quand nous touchons de tels
sentiments, nous touchons l’esprit ; quand nous sommes attentifs
à de tels sentiments, nous sommes attentifs à l’esprit. L’esprit
lui-même est assez difficile à expérimenter, mais nous pouvons
facilement saisir de tels sentiments de vie dans l’esprit. Si nous
suivons ces sentiments de près, nous pouvons alors connaître l’es-
prit et vivre dans l’esprit.
On peut dire que la vie de Dieu dans notre esprit est Dieu
Lui-même ; par conséquent, le sentiment de cette vie nous fait cer-
tainement saisir Dieu Lui-même. Si nous vivons dans l’esprit et
marchons selon la pensée de l’esprit, le sentiment de cette vie nous
fera ressentir que nous sommes en contact avec Dieu et que Dieu
est en nous en tant que notre vie, notre puissance et notre tout.
Nous serons donc heureux, dans la paix, à l’aise et satisfaits.
Quand nous touchons Dieu de cette manière, dans ce sentiment in-
térieur de vie, nous touchons la vie ; par cela, nous savons que nous
vivons dans l’esprit et que nous plaçons nos pensées sur l’esprit.
Comme l’esprit où demeure la vie de l’esprit de vie est le mé-
lange de l’Esprit de Dieu et de notre esprit, tout ce que le
sentiment de vie nous amène à ressentir doit être lié à l’Esprit de
Dieu dans notre esprit. L’Esprit de Dieu dans notre esprit nous
révèle Christ, nous communique Dieu en Christ et nous amène à
expérimenter Christ et saisir Dieu dans l’esprit. Il nous aide donc
à expérimenter Christ, c’est-à-dire Dieu, comme notre vie. Cela
signif ie aussi qu’il nous aide à expérimenter la vie, c’est-à-dire la
76 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

vie de Dieu dans notre esprit. Ainsi, quand nous expérimentons


cette vie, nous ressentons la satisfaction de la vie, la puissance de
la vie, la clarté de la vie, la fraîcheur de la vie et la vigueur et la
transcendance de la vie. Quand nous avons un tel sens de la vie
en nous, nous savons que nous vivons dans l’esprit et que nous
touchons l’esprit.

IV. LE SENTIMENT DE LA LOI DE L’ESPRIT DE VIE

Dans l’Esprit de vie, au fond de nous, il n’y a pas seulement la


vie de Dieu mais aussi une loi. Cette loi est la loi de la vie de Dieu.
Chaque vie a sa loi. La vie dans notre corps a sa loi en nous. La loi
approuve et accepte ce qui est en accord avec sa nature, et elle
s’oppose à ce qui est différent et le rejette. De la même manière,
la vie de Dieu dans notre esprit a aussi sa loi. Cette loi est la loi
de l’esprit et elle demeure avec l’esprit ; sa nature est donc entiè-
rement et absolument spirituelle. Si ce que nous sommes et
faisons est en accord avec sa nature spirituelle, cette loi dans
notre esprit l’approuve et l’accepte. Si ce n’est pas en accord, cette
loi s’y oppose et le refuse. Tout ce qu’elle approuve et accepte est
vraiment de l’esprit, parce que seul ce qui est de l’esprit peut être
en accord avec sa nature spirituelle. Ainsi, tout ce que nous
sommes et faisons doit être de l’esprit et dans l’esprit, et la loi de
vie dans notre esprit va l’approuver et l’accepter.
Cette loi de vie dans notre esprit appartient à l’ordre de la
conscience et a sa propre conscience. Tout ce que cette loi ap-
prouve et accepte, ou rejette et refuse nous est fait connaître par
son sentiment et par ce qu’elle nous amène à ressentir. Si ce que
nous sommes et faisons est dans l’esprit et en accord avec la na-
ture de l’esprit de vie en nous, cette loi nous fera comprendre
qu’elle l’approuve et l’accepte. Si nous ne sommes pas en accord
avec l’esprit, elle nous fera comprendre qu’elle le rejette et le re-
fuse. Ainsi, par le sentiment de cette loi, nous pouvons savoir si
nous vivons dans l’esprit et marchons par l’esprit ou non. Comme
cette loi est la loi de l’esprit de vie en nous, le sentiment de cette
loi est le sentiment de l’esprit de vie en nous ; le sentiment de
cette loi nous aide donc à connaître l’esprit dans notre intérieur.
Une loi est une chose naturelle ; le sentiment qu’elle nous
LE SENTIMENT DE L’ESPRIT 77

donne est donc aussi naturel. Quand nous buvons un verre de jus
de fruit, par exemple, nous sentons tout naturellement que c’est
sucré, parce qu’il y a une loi de la vie physique dans notre corps
qui nous fait ressentir cela d’une façon naturelle. Dès que nos lè-
vres touchent le jus, nous goûtons immédiatement la saveur
sucrée. Ce sens naturel est la loi de la vie dans notre corps. Cette
loi nous fait ressentir le goût du jus d’une façon toute naturelle.
La loi de vie dans notre esprit agit de la même façon. Nous
n’avons pas besoin que d’autres personnes nous disent si ce que
nous sommes et faisons en tant que chrétiens est dans l’esprit, si
nous avons la pensée de l’esprit et si nous plaisons à Dieu. La loi
de vie dans notre esprit nous éclaire sur notre situation en nous
donnant un certain sentiment. Ce sentiment naturel qui nous est
donné par cette loi de vie est une fonction naturelle de l’esprit de
vie en nous. C’est par cela que nous pouvons facilement discerner
si nous vivons vraiment dans l’esprit ou non.
Le sentiment que cette loi de vie nous donne est un sentiment
naturel, et il nous rend aussi naturels. Plus nous vivons dans l’es-
prit, plus ce que nous sommes et faisons est en accord avec la
nature de l’esprit de vie en nous, plus cette loi de vie dans notre
esprit nous amène à nous sentir naturels. Si nous chrétiens ne
sommes pas naturels, c’est une preuve que nous avons un pro-
blème et que nous ne vivons pas dans l’esprit. Comme l’esprit de
vie en nous est une loi naturelle de l’esprit, c’est seulement quand
notre vie et notre œuvre sont en accord avec la nature spirituelle
de cette loi que nous nous sentons naturels intérieurement.
Quand nous avons un tel sentiment intérieur, nous avons alors la
preuve que nous vivons en accord avec la loi de vie dans notre es-
prit. Ce sentiment naturel qui nous est donné par cette loi de vie
en nous, nous fait savoir que nous vivons dans l’esprit et mar-
chons selon l’esprit. Ainsi, si nous suivons la loi de vie dans notre
esprit ou si nous suivons la conscience naturelle qui nous est
donnée par cette loi de vie, cela signif ie que nous suivons l’esprit
de vie en nous. En résumé, suivre le sentiment de la loi de vie
dans l’esprit revient à suivre l’esprit, parce que le sentiment de la
loi de vie dans l’esprit est le sentiment de l’esprit lui-même.
78 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

V. LE SENTIMENT DE PAIX

L’esprit de vie en nous n’est pas seulement l’endroit où demeu-


rent l’Esprit de Dieu et la vie de Dieu, c’est aussi l’endroit où se
trouve l’homme nouveau. En outre, l’esprit en nous, l’esprit mé-
langé avec la vie de Dieu est aussi l’homme nouveau en nous. Si
dans nos actions extérieures et dans notre comportement nous
avons la pensée de l’esprit de vie en nous, cela signif ie que nous
vivons par le nouvel homme spirituel en nous. De cette manière,
notre homme intérieur et nos actions extérieures sont en accord ;
et nous nous sentons naturels et dans la paix. Nous pouvons dire
que cette conscience d’être naturels et dans la paix est le résultat
produit par le sentiment de la loi de l’esprit de vie. Si nous pen-
sons selon l’esprit de vie en nous, nous marchons et vivons tout
naturellement selon la loi de l’esprit de vie dans notre intérieur.
Ceci nous amène à nous sentir naturels à l’intérieur et nous
avons un sentiment de paix. Ce sentiment de paix et le sentiment
de la vie vont de pair. Le sentiment de la vie est frais et vivant ; le
sentiment de paix est naturel et agréable. Le sentiment de la vie
est un sentiment de satisfaction et de plénitude de force ; le senti-
ment de paix est un sentiment de repos et de confort. Si nous
plaçons nos pensées sur l’esprit et marchons et vivons par l’esprit,
nous n’aurons pas seulement le sentiment de la vie, nous ne nous
sentirons pas seulement frais, vivants, satisfaits et vigoureux,
mais nous aurons aussi le sentiment de paix ; nous nous senti-
rons naturels, dans le repos et à l’aise. Un tel sentiment est aussi
le sentiment de l’esprit. Quand nous avons un tel sentiment, nous
pouvons savoir que nous vivons dans l’esprit. Quand nous suivons
un tel sentiment, nous suivons le sentiment de l’esprit, ce qui si-
gnif ie que nous suivons l’esprit. Un tel sentiment nous rend
capables de connaître l’esprit et de le reconnaître. Plus nous mar-
chons selon l’esprit et vivons dans l’esprit, plus ce genre de
sentiment devient riche et profond.

VI. LE SENTIMENT DE LA MORT

Il y a un contraste dans Romains 8.6. L’apôtre dit que lorsque


nous avons la pensée de la chair, le résultat est la mort, alors que
LE SENTIMENT DE L’ESPRIT 79

lorsque nous avons la pensée de l’Esprit, le résultat est la vie et la


paix. Ceci montre que de la même manière que la chair est en op-
position à l’esprit, la pensée de la chair, qui est la mort, est en
opposition avec la pensée de l’esprit qui est la vie et la paix. Par
cela, l’apôtre nous montre que la mort n’est pas seulement l’op-
posé de la vie mais aussi de la paix. Ainsi, le sentiment de la mort
n’est pas seulement l’opposé du sentiment de la vie, mais aussi du
sentiment de paix. Lorsque le sentiment de la vie règne en nous,
nous nous sentons frais, vivants, satisfaits et vigoureux ; par
contre, lorsque nous expérimentons le sentiment de la mort, nous
nous sentons plutôt vieux, déprimés, vides et faibles. En outre,
lorsque nous avons le sentiment de paix, nous nous sentons natu-
rels, dans la paix et à l’aise. La conscience de la mort, par contre,
nous fait ressentir l’opposé ; nous ne sommes pas naturels, nous
n’avons pas de paix, nous ne sommes ni tranquilles ni à l’aise.
Ainsi, chaque fois que nous nous sentons intérieurement désolés,
déprimés, vides, secs, faibles et sans puissance, sombres et
mornes, ou mal à l’aise, timorés, inconfortables, sans harmonie,
pleins de conflits, artificiels, tristes et prisonniers de quelque
chose, nous devons reconnaître que nous ne vivons pas dans l’es-
prit. Nous vivons dans ce qui est à l’opposé de l’esprit, c’est-à-dire
dans la chair.
La chair dont parle ici l’apôtre réfère non seulement aux
convoitises de notre chair, mais aussi à la totalité de notre vieil
homme. Tout ce qui fait partie de notre nouvel homme intérieur
fait partie de l’esprit. De même, tout ce qui fait partie de notre
vieil homme extérieur fait partie de la chair. Tout ce qui n’est pas
de l’esprit et ne fait pas partie de l’esprit est de la chair et fait
partie de la chair. Bien que l’âme soit différente de la chair, étant
donné qu’elle est déchue, et qu’elle est devenue prisonnière de la
chair, tout ce qui est de l’âme ou qui fait partie de l’âme est aussi
de la chair et fait partie de la chair. Ainsi, si nous vivons par
l’âme, nous vivons par la chair. Que nous ayons la pensée de la
chair ou la pensée de l’âme, le résultat est le même ; nous avons la
pensée de la chair. Et le résultat est la mort. Ce sentiment de
mort nous laisse soit déprimés et vides soit mal à l’aise et pleins
d’insécurité. Quand nous avons une telle conscience, nous devons
80 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

savoir que nous avons la pensée de la chair et que nous vivons


soit dans la chair soit dans l’âme. Un tel sentiment nous amène à
connaître l’opposé de l’esprit, la chair, et à le reconnaître. Ainsi,
en connaissant l’opposé de l’esprit, nous connaissons l’esprit
lui-même.
Pour tout ce que nous faisons, peu importe que nous pensions
que ce soit juste ou faux, spirituel ou pas, si nous ressentons pro-
fondément en nous un manque de paix, si nous nous sentons sans
protection, vides et déprimés, c’est une preuve que nous mar-
chons par la chair et pas dans l’esprit. Même dans la prière ou
quand nous prêchons l’Évangile, sans parler bien sûr des autres
choses qui sont manifestement mauvaises, si nous nous sentons
vides et déprimés intérieurement, et que nous ne sommes ni sa-
tisfaits ni heureux, c’est une preuve que nous prions ou que nous
prêchons l’Évangile par la chair et non dans l’esprit. Bien sou-
vent, nous prions par notre intelligence ou par la chair, comme si
nous récitions un livre ; nous ne prions pas en esprit. Plus nous
prions, plus nous nous sentons secs et déprimés, sans approvi-
sionnement et sans joie. Après cette sorte de prière, nous nous
sentons simplement vides ; nous ne sommes pas satisfaits. De
telles prières faites dans notre tête rendent notre esprit incapable
d’obtenir l’approvisionnement de vie ; au lieu de cela il ne touche
que le sentiment de la mort. Le sens de notre prière est peut-être
tout à fait juste, mais ce n’est pas fait dans l’esprit ; nous ne pou-
vons donc pas toucher l’approvisionnement et la joie de la vie et
de la paix et nous récoltons seulement la sécheresse et l’amer-
tume de la mort. Bien souvent aussi, notre prédication est de la
même espèce. Quand nous prêchons selon notre tête et non selon
l’esprit, nous nous sentons vides et secs intérieurement ou nous
ressentons la mort ; nous ne nous sentons pas satisfaits ou abreu-
vés et nous n’expérimentons pas le sentiment de la vie. Si nous
étions dans l’esprit, si nous parlions par l’esprit, nous serions sa-
tisfaits et paisibles intérieurement, ce qui signif ie que nous
ressentirions la vie et la paix. Ainsi, grâce à un tel sentiment,
nous sommes en mesure de savoir si ce que nous faisons est dans
la chair ou dans l’esprit. Un tel sentiment nous permet de
LE SENTIMENT DE L’ESPRIT 81

connaître la chair et en connaissant la chair, nous pouvons


connaître l’esprit.
La mort ne nous rend pas seulement déprimés, vides, mal à
l’aise et malheureux, mais elle nous fait aussi perdre le sentiment
de la vie. Lorsque nous sommes dans un tel état, c’est un avertis-
sement pour nous ; cela nous exhorte à être délivrés de la chair et
à vivre dans l’esprit. Si nous avons un tel sentiment de mort et
que nous continuons à agir et à nous comporter par la vie de la
chair, après un certain temps, la mort peut amener notre esprit à
perdre sa conscience intérieure et à s’émousser. Si notre esprit est
émoussé et inconscient intérieurement, c’est parce que nous
avons vécu par la chair pendant une longue période, à tel point
que notre esprit est contaminé par la mort. Ainsi, nous pouvons et
devons savoir comment nous traitons notre esprit et si nous vi-
vons dans l’esprit ou non.

VII. CONNAÎTRE L’ESPRIT PAR LE SENTIMENT DE L’ESPRIT

Tous les sentiments dont nous avons parlé sont ceux que l’es-
prit de vie en nous nous amène à expérimenter. Nous pouvons
donc dire qu’ils sont les sentiments de l’esprit. Il est un peu diff i-
cile de connaître l’esprit directement, mais il est relativement
plus facile de le connaître par ses sentiments. Nous ne pouvons
pas appréhender directement ce qu’est vraiment l’esprit mais par
le sentiment qui lui est propre, ce n’est plus si diff icile de le
connaître. Si nous marchons et vivons en suivant attentivement
ce sentiment de l’esprit, cela signif ie que nous suivons l’esprit et
avons la pensée de l’esprit. Si nous suivons la loi si naturelle de
l’Esprit de vie, si nous sommes attentifs au sentiment de la vie et
de la paix, si nous faisons attention à l’avertissement que nous
donne le sentiment de la mort et si nous vivons dans ces senti-
ments, alors nous vivons dans l’esprit. Ces sentiments viennent
de l’esprit ; ils peuvent donc logiquement nous amener à toucher
l’esprit et à le connaître.
C HAPITRE H UIT

LA DIFFÉRENCE ENTRE L’ESPRIT ET L’ÂME

Maintenant que nous connaissons l’esprit et les sentiments


qui lui sont propres, nous pouvons considérer la différence entre
l’esprit et l’âme.

I. LA SÉPARATION DE L’ESPRIT ET DE L’ÂME

Les soi-disant psychologues divisent l’homme en deux parties :


une partie métaphysique et une autre physique. La partie phy-
sique se réfère au corps, tandis que la partie métaphysique
concerne le psychisme, qui est ce que la Bible nomme l’âme.
D’après les psychologues, le corps ne contiendrait que le psy-
chisme, l’âme, mais la Bible nous dit qu’il renferme aussi l’esprit
en plus de l’âme. 1 Thessaloniciens 5.23 mentionne bien « l’esprit
et l’âme ». L’esprit et l’âme sont deux choses différentes. Dans Hé-
breux 4.12, il est également question de diviser l’âme de l’esprit.
Si nous désirons véritablement croître dans notre vie spiri-
tuelle, nous devons savoir que l’esprit et l’âme sont deux choses
différentes et nous devons être capables de discerner ce qui est de
l’esprit et ce qui est de l’âme, ce qui est spirituel et ce qui est psy-
chique. Si nous sommes capables de distinguer l’esprit de l’âme,
nous serons en mesure de renier l’âme, d’en être délivrés et de
vivre selon l’esprit devant Dieu.

A. L’âme et l’esprit
1 Corinthiens 2.14-15 parle de deux catégories d’hommes :
l’une est l’homme de l’âme (le texte original pour « homme natu-
rel » est « homme de l’âme »), et l’autre est l’homme spirituel. Ceci
montre que l’homme peut vivre par ces deux sphères et apparte-
nir à ces deux sphères, l’âme et l’esprit. L’homme peut vivre soit
84 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

par l’âme et appartenir à l’âme ; il devient alors un homme de


l’âme. Ou il peut vivre par l’esprit et appartenir à l’esprit ; il de-
vient alors un homme spirituel. Si un homme est spirituel, il est
capable de discerner et de recevoir les choses de l’Esprit de Dieu ;
s’il est de l’âme, il n’est pas capable de recevoir de telles choses et
il ne peut même pas les connaître. Cela prouve bien que l’âme est
en opposition avec l’esprit. L’esprit peut communiquer avec Dieu
et discerner les choses de l’Esprit de Dieu. Pour l’âme en re-
vanche, les choses de l’Esprit de Dieu sont incongrues et
absurdes. L’esprit aime apprécier et recevoir les choses de Dieu,
mais il n’en est pas de même de l’âme. Elle ne reçoit pas de telles
choses ; elle les considère même comme une folie.
Dans la Bible, il y a non seulement Romains 8 qui nous
montre que la chair est opposée à l’esprit, mais également 1 Co-
rinthiens 2, qui nous explique que l’âme est opposée à l’esprit.
Quand un homme vit par la chair, il est de la chair et non de l’es-
prit ; de la même manière, quand un homme vit par l’âme, il est
de l’âme et non de l’esprit. Lorsqu’il est question de la chair dans
Romains 8, la relation au péché est clairement mise en évidence,
ce qui montre que tous ceux qui pèchent sont charnels. L’âme,
quant à elle, n’est pas nécessairement liée directement au péché.
Bien souvent, si l’homme ne pèche pas, il n’est pas charnel (aux
yeux des hommes) ; il reste néanmoins de l’âme et il n’est pas spi-
rituel. (En fait, quand un homme vit dans son âme, il est aussi
charnel, parce que l’âme est tombée sous la chair. Toutefois,
lorsque nous parlons de l’âme elle-même, nous faisons une diffé-
rence entre être de l’âme et être de la chair.) Ainsi, même si nous
ne péchons pas et que nous avons été libérés du péché, n’étant
donc pas charnels aux yeux des hommes, cela ne signif ie pas que
nous soyons nécessairement spirituels. Cela ne signif ie pas non
plus que nous soyons pleinement capables de comprendre les
choses de l’Esprit de Dieu ou que nous puissions appréhender, ap-
précier et recevoir les choses de Dieu. Nous aimons à penser que
si nous pouvions être libérés du péché et cesser de retomber cons-
tamment dans la chair, nous serions alors vraiment spirituels,
pourrions communiquer avec Dieu et comprendre les choses de
l’Esprit de Dieu. Tout cela n’est pas sûr. Nous pouvons très bien,
LA DIFFÉRENCE ENTRE L’ESPRIT ET L’ÂME 85

tout en ayant été libérés du péché et en n’étant plus si manifeste-


ment dans la chair, continuer tout de même à vivre par l’âme et
non par l’esprit.
Le salut du Seigneur ne nous délivre pas seulement du péché
et de la chair, mais aussi de l’âme. Le but du salut du Seigneur
n’est pas simplement de nous empêcher de vivre dans le péché et
dans la chair, mais aussi de nous libérer de l’âme et nous faire
vivre dans l’esprit. Son salut ne veut pas simplement nous ame-
ner à un degré de moralité tel que nous puissions devenir des
hommes parfaitement moraux ; il veut plutôt nous amener à un
degré de spiritualité tel que nous soyons réellement des hommes
spirituels. Un homme très moral n’est pas nécessairement un
homme spirituel ; en fait, il est bien possible qu’il soit un homme
de l’âme, un homme qui vit par son âme. Ainsi, certains frères et
sœurs peuvent être des gens très moraux et très bons ; toutefois,
en ce qui concerne les choses spirituelles de Dieu, ils ne sont pas
nécessairement dans la lumière, ils ne désirent ni n’apprécient
ces choses et ne veulent peut-être même pas les recevoir parce
qu’ils vivent par l’âme et sont de l’âme.

B. L’impuissance de l’âme pour les choses spirituelles


1 Corinthiens 2.14 dit : « L’homme de l’âme (lit.) ne reçoit par
les choses de l’Esprit de Dieu… et il ne peut les connaître. » Ce
verset montre clairement la condition de l’âme par rapport aux
choses de l’Esprit de Dieu. L’âme « ne reçoit pas » les choses de
l’Esprit de Dieu et « ne peut les connaître ». Elle ne les désire pas
et ne peut les recevoir. Même si elle voulait les recevoir, elle ne le
pourrait pas, parce qu’elle ne peut les connaître ni les com-
prendre. La nature de l’âme n’est pas en accord avec les choses de
l’Esprit de Dieu. Par conséquent, elle ne veut ni ne reçoit ces
choses. Elle n’a pas même la capacité de les connaître. En ce qui
concerne les choses de l’Esprit de Dieu, un homme qui vit par
l’âme n’a donc ni sentiment, ni intérêt, ni désir pour elles ; il est
incapable de les rechercher, de les comprendre ou de les recevoir.
C’est pour cette raison que Dieu doit nous délivrer de l’âme pour
que nous ne vivions pas par elle. Ce n’est qu’alors qu’Il pourra
nous faire aimer, comprendre et recevoir les choses de Son Esprit.
86 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

Nous ne devons pas négliger le fait que l’âme est impuissante


dans les choses spirituelles, car c’est quelque chose d’important.
L’âme ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu et elle ne peut
les connaître. Il se peut très bien qu’un frère ou une sœur qui vit
par l’âme soit très bon, très bien élevé et vertueux, mais il reste
absolument incapable de connaître les choses spirituelles et n’en
a peut-être même pas soif. J’ai rencontré beaucoup de frères et de
sœurs de ce genre. Ils ont une conduite irréprochable et on peut
qualif ier leur comportement d’exemplaire ; toutefois, concernant
les choses spirituelles, ils sont bloqués mentalement et ils ne
cherchent rien. Ils s’évaluent eux-mêmes et ils évaluent les au-
tres avec une mesure de la moralité humaine, avec le bien et le
mal, le juste et le faux ; mais en toutes choses, il leur manque la
conscience et la perspicacité de l’Esprit de Dieu. Il est possible
que leur intelligence soit claire et que leur capacité intellectuelle
soit très élevée, mais ils n’ont aucune lumière dans leur esprit et
leur conscience spirituelle est insensible. Vous pouvez les quali-
f ier de bons chrétiens, mais non de spirituels. Concernant leur
conduite, ils sont vraiment bons. Ils savent comment se comporter
et comment agir en toute circonstance ; ils sont intelligents et ra-
pides, diligents et consciencieux. Toutefois, dès qu’ils touchent les
choses de l’Esprit de Dieu, ils sont perdus. C’est comme s’ils deve-
naient du bois ou des pierres, sans conscience ni aucune capacité
de compréhension. De plus, leur cœur est souvent froid dans ce
domaine ; ils ne sont pas seulement lents dans leur compréhen-
sion, ils sont aussi négligents dans leur recherche.
Ceux qu’on appelle des bons chrétiens ne sont donc pas néces-
sairement des chrétiens spirituels. Les chrétiens spirituels ne
sont pas simplement des gens qui se conduisent bien, mais des
chrétiens qui vivent dans leur esprit, qui savent reconnaître le
sentiment de leur esprit, qui comprennent les choses spirituelles,
qui connaissent les voies de Dieu depuis l’intérieur et qui maîtri-
sent les choses spirituelles. La bonté et la spiritualité sont deux
choses très différentes. Bien des frères et sœurs sont bons, sans
pour autant être spirituels ; ils sont bons, mais ils ne vivent pas
dans l’esprit. Vous rencontrez la bonté en eux, mais non l’esprit.
Vous voyez les vertus de l’homme en eux, mais vous ne respirez
LA DIFFÉRENCE ENTRE L’ESPRIT ET L’ÂME 87

pas le parfum de Dieu. Vus sous un certain angle, ils ne semblent


pas être dans la chair, pourtant ils sont bel et bien dans l’âme.
Bien qu’ils ne tombent pas grossièrement dans la chair, ils ne vi-
vent pas non plus dans l’esprit ; bien qu’ils n’approuvent pas les
choses du péché, ils ne sont pas non plus assoiffés de choses spiri-
tuelles ; bien qu’ils ne pèchent pas selon la chair, ils vivent
néanmoins par le moi qui est l’âme. L’âme est la source de leur
vie et c’est aussi le moyen par lequel ils vivent. Ils sont des gens
de l’âme, des gens naturels, qui vivent dans l’âme et par l’âme ;
c’est pourquoi ils ne désirent pas les choses spirituelles et ne peu-
vent les comprendre.

C. Le contenu de l’âme
L’âme est notre personnalité individuelle, notre ego ; c’est
notre moi. Elle comprend l’intelligence, les émotions et la volonté.
Elle est composée de ces trois parties. L’intelligence est l’organe
par lequel l’homme pense. Nous utilisons le terme de cerveau.
(Physiologiquement, c’est le cerveau et psychologiquement, c’est
l’intelligence.) C’est la partie principale de l’âme. Les faits de pen-
ser, de méditer, de réf léchir et de mémoriser sont toutes des
fonctions de l’intelligence dans l’âme. Depuis la chute et plus par-
ticulièrement de nos jours, l’homme vit essentiellement dans
l’intelligence et se laisse diriger par les pensées de son intelli-
gence. Ses pensées dirigent ses actes. Ses actions sont toujours
déterminées par ses pensées. Chacun, sans exception, vit dans ses
pensées. Ainsi, aujourd’hui, pour toucher l’intelligence d’un
homme, il faut d’abord toucher sa pensée. De nos jours, il existe
énormément de théories, d’écoles et de méthodes éducatives qui
ont ce seul but : traiter la pensée de l’homme pour gagner son in-
telligence. Si vous pouvez gagner l’intelligence d’un homme au
travers de sa pensée, vous gagnez l’homme lui-même, parce que
l’homme vit dans l’intelligence, c’est-à-dire dans le cerveau et est
dirigé par la pensée de son intelligence.
L’émotion est la partie de l’âme qui inclut l’amour, la colère, le
chagrin et la joie. L’homme aime, hait, se réjouit, est chagriné, ex-
cité ou déprimé. Ces différents états où l’homme peut se trouver
sont des fonctions émotionnelles de son âme. Certaines personnes
88 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

sont très émotives ; elles connaissent des nombreuses émotions et


se laissent facilement émouvoir. Elles réagissent aux circonstan-
ces par leurs émotions. Quand vous essayez de raisonner avec
elles, il est souvent difficile de les convaincre, mais vous n’avez
par contre aucun mal à toucher leurs émotions. Elles ne se laisse-
ront pas facilement convaincre par l’intelligence, mais seront
facilement atteintes dans leurs émotions.
La volonté est la partie de l’âme où l’homme prend des déci-
sions. Il décide, détermine, juge, choisit, accepte et refuse. Ces
actions sont des fonctions de la volonté dans son âme. Certaines
personnes sont davantage portées sur l’intelligence, d’autres sur
les émotions et d’autres encore sur la volonté. Celles qui sont
dans leur intelligence ou dans leurs émotions vivent dans leur in-
telligence ou leurs émotions et celles qui sont dans leur volonté
vivent dans leur volonté. À chaque fois, la partie de l’âme dans la-
quelle ces personnes vivent est celle qui prédomine. La personne
qui vit dans sa volonté est très forte lorsqu’elle prend des déci-
sions. Si elle a choisi d’agir dans une certaine direction, vous
n’avez aucune chance de la faire changer d’avis. Vous pouvez es-
sayer de raisonner avec elle, mais elle ne s’en souciera pas. Vous
pouvez aussi essayer de la faire f léchir en touchant ses émotions ;
en vain. C’est quelqu’un qui agit par sa volonté et qui demeure
dans sa volonté.
L’âme est donc composée de ces trois parties : l’intelligence, les
émotions et la volonté. Elles sont présentes simultanément dans
chaque homme. Chaque homme a une pensée, des émotions et
une volonté. Toutefois, certains sont plus dans l’intelligence, d’au-
tres sont riches en émotions et d’autres encore sont forts dans
leur volonté.
Certains sont très clairs dans leur façon de penser et ne peu-
vent être ébranlés dans leurs émotions. Si vous voulez les gagner,
vous devez utiliser la raison. Ils vivent dans leur cerveau ; ce sont
les intellectuels.
D’autres ont surtout une abondance de sentiments émotifs. Il
semble même qu’ils n’ont pas de cerveau, qu’ils ne pensent pas,
mais qu’ils sont seulement émotifs. De telles personnes causent
toute sorte de problèmes par leur émotion. Si vous raisonnez avec
LA DIFFÉRENCE ENTRE L’ESPRIT ET L’ÂME 89

elle, elles n’écoutent pas, ne comprennent même pas et ne sont


pas touchées dans leur cœur. Mais si vous agissez avec elles dans
la sphère des émotions, il est alors très facile de toucher leur
partie intérieure. Mille ou dix mille raisonnements sont moins
puissants qu’une ou deux larmes pour les toucher. Bien souvent,
vous êtes impuissant à les convaincre, quelle que soit la raison
que vous leur présentez ; mais si vous versez seulement quelques
larmes, elles capitulent. Elles ne sont à l’écoute que de leurs émo-
tions, et non de la logique. La raison en est qu’elles ne vivent pas
dans leur intelligence, mais dans leurs émotions.
D’autres personnes encore ont une volonté spécialement forte.
Elles ont des idées et des suggestions sur tout. Une fois qu’elles
ont pris une décision, elles sont très fermes et ne se laissent pas
facilement ébranler. De telles personnes sont souvent inf lexibles
et entêtées. Elles ne s’occupent ni des émotions ni de la logique.
Pour tout, elles exposent des idées et présentent des politiques.
Vous essayez d’argumenter avec elles, mais elles ne comprennent
pas. Vous utilisez vos émotions sans pouvoir les toucher. Elles ne
se trouvent ni dans l’intelligence ni dans les émotions ; elles sont
dans leur volonté.

II. L’HOMME NATUREL ET L’HOMME SPIRITUEL

A. L’homme naturel
Dès qu’une personne est dans l’intelligence, dans les émotions
ou dans la volonté, elle est naturelle. Peu importe qu’elle vive
dans son intelligence, dans ses émotions ou dans sa volonté, elle
vit dans son âme. Quiconque vit par l’intelligence, par les émo-
tions ou par la volonté vit par son âme. Il est donc très facile de
juger si un homme est de l’âme, c’est-à-dire naturel. Il suff it de
déterminer s’il agit par l’intelligence, les émotions ou la volonté,
et s’il vit dans l’une de ces trois sphères. S’il se comporte et agit
par l’une de ces trois parties ou s’il vit dans l’une d’entre elles, il
est un homme de l’âme.
Un homme qui vit dans son âme est souvent considéré
comme un « homme bon ». Il apparaît souvent comme étant sans
défaut aux yeux des autres. Montrer qu’on a une pensée logique
90 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

est toujours quelque chose qui force l’admiration des autres. De


même, réagir d’une façon équilibrée dans ses émotions amène
aussi beaucoup d’appréciation ; enfin, celui qui s’appuie sur une
volonté ferme est aussi quelqu’un qu’on n’hésitera pas à louer.
Toutefois, une personne qui vit dans l’une de ces sphères ne vit
pas dans son esprit, même si elle n’est pas vraiment dans le pé-
ché. Aux yeux des autres, elle semble être sans péché et sans
défaut, mais aux yeux de Dieu, son esprit est bloqué et sa compré-
hension spirituelle est très faible.
J’ai rencontré un jour un collaborateur dont la conduite était
vraiment bonne, mais il vivait trop dans l’intelligence ; à cause
de cela, il avait de la peine à comprendre et à appréhender les
choses spirituelles. Chaque fois que je lui parlais de choses
concernant notre service envers Dieu, je redoutais beaucoup l’ins-
tant où ses yeux tournaient dans leur orbite. Quand je parlais, il
écoutait jusqu’à ce qu’il fût sur le point de comprendre, puis ses
yeux commençaient à tourner et la confusion s’installait à nou-
veau. Chaque fois que ses yeux tournaient, cela signif iait qu’il
analysait dans son intelligence. Il utilisait uniquement son intel-
ligence, et non pas son esprit pour ressentir les choses de Dieu. Il
était donc extrêmement diff icile pour lui de comprendre et de
ressentir les choses spirituelles.
La diff iculté qu’éprouvent certains frères pour les choses spi-
rituelles est souvent liée à une pensée trop active. Beaucoup de
frères ont cette habitude d’utiliser leur intelligence lorsqu’il s’agit
de considérer les choses spirituelles. Ils pensent qu’ils peuvent les
comprendre ainsi. Ils ne réalisent pas que l’intelligence n’a pas la
capacité de comprendre l’esprit puisqu’elle est une partie de
l’âme. Un homme qui vit dans son intelligence vit dans l’âme et
devient vraiment un homme naturel, sans capacité aucune de
comprendre les choses spirituelles.
Si, chez les frères, c’est souvent l’intelligence qui cause des dif-
f icultés concernant les choses spirituelles, chez les sœurs, c’est
plutôt les émotions. Les sœurs sont souvent dans les émotions et
c’est la raison pour laquelle elles peuvent avoir de la peine à com-
prendre ou à sentir les choses spirituelles. Il m’est souvent
arriver de rencontrer des sœurs pleines d’enthousiasme et
LA DIFFÉRENCE ENTRE L’ESPRIT ET L’ÂME 91

d’amour pour le Seigneur, veillant à avoir une conduite sobre ;


pourtant, dès qu’il s’agissait des choses spirituelles, il leur man-
quait une certaine conscience et elles avaient beaucoup de peine
à comprendre. Cela est dû au fait qu’elles vivaient trop dans leurs
émotions et agissaient trop par elles. En apparence, les émotions
ne sont pas un péché, mais en fait, celles-ci empêchent les sœurs
de vivre dans l’esprit, de toucher les choses de Dieu par leur es-
prit, d’avoir un sentiment spirituel et de comprendre les choses
spirituelles. Les émotions sont comme un piège pour elles ; elles
sont gardées prisonnières dans la sphère de l’âme, elles vivent
par l’âme et deviennent une personne de l’âme.
Pour beaucoup de frères, la volonté est aussi une diff iculté
et un obstacle lorsqu’il s’agit de comprendre les choses spirituelles.
Certaines sœurs peuvent aussi avoir ce problème. De telles
personnes jugent et décident certaines choses en étant trop dé-
pendantes de leur volonté ; ainsi, sans même le savoir, elles vivent
dans leur âme, ne comprennent pas les choses spirituelles et
n’ont aucune considération pour elles.
Chaque personne vit et agit forcément dans la partie de son
âme qui est la plus forte. Quelqu’un qui vit dans son intelligence
considère chaque chose longuement et réf léchit beaucoup. Par
contre, quelqu’un qui vit dans ses émotions va être inf luencé,
même inconsciemment, par ses émotions dans ses relations avec
les personnes et les choses. Une troisième personne qui possède
une forte volonté va très facilement s’appuyer sur sa volonté dans
chaque situation, prenant des résolutions très fermes et ne chan-
geant jamais ses décisions. Chacun appartient à la partie de
l’âme dans laquelle il vit le plus facilement et le plus naturelle-
ment. Si vous êtes en contact avec une personne qui pense,
considère, pèse le pour et le contre pour chaque petite chose, vous
pouvez être sûr que cette personne agit par son intelligence et se
trouve dans son intelligence. Si vous rencontrez une autre per-
sonne qui est facilement ébranlée face aux situations, chez
laquelle rires et pleurs alternent constamment, qui est tantôt
heureuse tantôt déprimée, vous savez alors que cette personne
abonde en sentiments et qu’elle est émotive. Enf in, si vous êtes
vous-même quelqu’un qui planif iez et décidez sans aucun effort
92 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

et que votre volonté fonctionne spontanément sans un exercice


spécial de votre part, vous êtes alors quelqu’un qui est fort dans
sa volonté et qui vit dans sa volonté. La partie de l’âme qui est la
plus forte est toujours celle qui sera la première utilisée pour
faire face à différentes situations. Lorsque quelqu’un laisse une
partie de son âme prédominer continuellement, c’est une preuve
que cette personne vit dans cette partie de son âme et c’est aussi
une preuve qu’elle est une personne de l’âme.

B. L’homme spirituel
Si nous sommes capables de reconnaître quelle personne est
de l’âme, il n’est pas diff icile de percevoir quelle personne est spi-
rituelle. Si une personne de l’âme est quelqu’un qui vit par
l’intelligence, les émotions ou la volonté, une personne spirituelle
est quelqu’un qui ne vit pas par l’une de ces trois parties. Comme
une personne de l’âme vit par l’âme et non par l’esprit, une per-
sonne spirituelle doit vivre dans l’esprit et non dans l’âme. Bien
que les personnes spirituelles aient aussi des âmes, et bien que
l’intelligence, les émotions ou la volonté dans leur âme soient
peut-être même plus fortes que chez d’autres personnes, ces
personnes-là ne vivent pas par ces fonctions de l’âme ; elles ne
sont pas dans l’âme. Elles vivent par l’esprit et dans l’esprit, et
elles permettent à l’esprit d’être le maître et la source de toutes
leurs actions et de leur comportement. L’esprit en elles occupe
une place dominante ; il est la source de leur comportement et le
point de départ de leurs actions. L’âme en elles occupe une posi-
tion de soumission. L’intelligence, les émotions et la volonté dans
leur âme fonctionnent très bien ; toutefois, ces parties sont sous
le gouvernement de l’esprit et sont dirigées par l’esprit. Bien
qu’elles fassent usage de leur intelligence, de leurs émotions et de
leur volonté, ces personnes suivent toujours le sentiment de
l’esprit en premier lieu. Elles ne sont pas comme les personnes
de l’âme qui laissent l’âme régner et qui permettent à l’intelligence,
aux émotions ou à la volonté d’être en première position pour diri-
ger et fonctionner. Elles nient la domination de l’âme et refusent
d’être dirigées par l’une des trois parties de leur âme. Elles per-
mettent donc vraiment à l’esprit de régner et de diriger tout leur
LA DIFFÉRENCE ENTRE L’ESPRIT ET L’ÂME 93

être. Leur but est d’être ainsi sensibles au sentiment de l’esprit.


Confrontées à une situation donnée, elles n’ont pas automatique-
ment recours à leur intelligence, à leurs émotions ou à leur
volonté pour y faire face. Au contraire, leur premier réflexe est
d’utiliser leur esprit en cherchant dans cet esprit quel est le senti-
ment du Seigneur face à cette situation. Ayant ainsi touché le
sentiment du Seigneur dans leur esprit, c’est alors qu’elles utilisent
leur intelligence dans leur âme pour comprendre ce sentiment
dans leur esprit ; elles utilisent les émotions pour exprimer ce
sentiment et elles utilisent leur volonté pour accomplir ce que ce
sentiment peut montrer. Bien qu’elles utilisent les organes de
l’âme, ces personnes ne sont pas naturelles, et elles ne vivent pas
par la vie de l’âme. Elles sont spirituelles, elles vivent par la vie
de l’esprit et elles ont fait de leur âme un organe à leur service.

III. UNE CONDITION ANORMALE

Nous avons clairement montré qu’un homme déchu est mort


dans son esprit et ne peut donc vivre que par son âme. Par contre,
nous qui sommes sauvés et qui avons un esprit vivif ié, pouvons
vivre par l’esprit. De plus, Dieu nous sauve pour que nous puis-
sions toujours revenir à notre esprit et vivre par lui. Lors de la
chute, l’homme a quitté son esprit et est tombé dans l’âme, si bien
qu’il vit maintenant dans cette âme et non dans l’esprit. Le salut
de Dieu vise à ramener l’homme de son âme à son esprit, af in que
celui-ci vive par son esprit et non par son âme. Malheureusement,
ce n’est pas ainsi que vivent beaucoup de ceux qui sont sauvés.
Certains restent dans leur âme et vivent dans cette sphère parce
qu’ils ne connaissent pas la différence entre l’esprit et l’âme et ce
que cela implique. De plus, ils ignorent que Dieu désire les déli-
vrer de leur âme af in qu’ils vivent dans leur esprit. Bien que
certains chrétiens sachent que leur esprit a été vivif ié, que leur
esprit est différent de leur âme et que Dieu aimerait qu’ils vivent
dans leur esprit, ils continuent à se plaire dans leur âme et à
vivre dans cette sphère. La raison en est qu’ils sont trop habitués
à vivre de cette façon et qu’ils ne voient pas vraiment l’impor-
tance de vivre en esprit. D’autres chrétiens ne connaissent
vraiment pas la différence entre l’esprit et l’âme et ne savent rien
94 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

non plus du désir de Dieu, qui est que nous soyons délivrés de
l’âme et que nous vivions en esprit. Ces derniers pensent qu’il est
convenable et nécessaire de vivre par l’intelligence, les émotions
ou la volonté de leur âme, et que tout va bien, pourvu qu’ils se
donnent de la peine et ne commettent pas d’erreurs. Ce dont ils
ne sont pas conscients, c’est que pour être des chrétiens au vrai
sens du terme, cette attitude et ce genre de vie sont beaucoup
trop insuffisants.
L’intention de Dieu n’est pas de nous délivrer de toutes nos
fautes pour nous amener à un état de perfection ; Son vrai désir
est de nous délivrer de l’âme pour nous amener à l’esprit. Il ne
veut pas que nous vivions simplement une vie sans faute ; Il dé-
sire surtout nous voir mener une vie spirituelle, une vie
spirituellement sans faute. Il veut que nous vivions une vie sans
faute, non par les efforts de l’âme mais par l’esprit. Malheureuse-
ment, en grande partie à cause de leur ignorance, de nombreux
chrétiens vivent toujours dans leur âme, et s’épuisent à mener
une vie parfaite par la vie de leur âme. Leur esprit est certes déjà
vivif ié, mais ils ne savent pas qu’ils doivent l’utiliser et vivre par
lui. Ils veulent se rendre parfaits par eux-mêmes, vivant une vie
satisfaisante en comptant uniquement sur la capacité de leur
âme. Toute leur vision des choses et leur jugement, tous leurs
penchants et leurs inclinaisons sont dans l’âme et non dans l’es-
prit. Bien qu’ils soient des chrétiens qui se comportent très bien,
avec une conduite sans faute, ils vivent toujours dans l’âme et
non dans l’esprit. Même si leurs pensées sont pures, leurs émo-
tions équilibrées et leurs décisions précises et adéquates, ils
restent naturels et non spirituels. En tant que chrétiens, ils ne vi-
vent pas dans une condition normale ; ils vivent une vie
chrétienne anormale. Même s’ils remportent un certain succès, ils
ne satisfont qu’eux-mêmes, et c’est parfois réellement ce qui se
passe. Certains sont très satisfaits de leur succès, cette satisfac-
tion étant toutefois bien relative. Le problème est que ces
chrétiens-là ne peuvent plaire à Dieu, puisque Dieu veut que
l’homme soit délivré de l’âme et qu’il vive par l’esprit.
Qu’en est-il maintenant de ceux qui connaissent la différence
entre l’esprit et l’âme et qui savent aussi que le désir de Dieu est
LA DIFFÉRENCE ENTRE L’ESPRIT ET L’ÂME 95

de les délivrer de l’âme et de les amener à vivre dans l’esprit,


mais qui persistent cependant à vivre dans leur âme ? Malheu-
reusement, ces personnes-là mènent également une vie chrétienne
anormale. Elles savent que leur esprit a été vivifié mais elles ne
vivent pas par lui. Elles savent aussi que Dieu désire les délivrer
de leur âme et les amener à vivre dans leur esprit, mais elles de-
meurent malgré tout dans leur âme et vivent par leur âme. Elles
savent même que l’homme doit s’approcher de Dieu par l’esprit,
mais elles continuent à utiliser leur âme pour toucher les choses
divines. Elles savent qu’elles ont un esprit mais elles ne l’utili-
sent pas. Elles savent aussi qu’elles devraient vivre par l’esprit,
mais elles ne le font pas. Elles trouvent très agréable d’utiliser
l’intelligence, les émotions et la volonté de leur âme et ne culti-
vent pas l’habitude d’utiliser l’esprit ; elles négligent de vivre par
l’esprit. Lorsqu’elles sont confrontées à une situation donnée,
elles commencent toujours par réagir avec leur intelligence, leurs
émotion ou leur volonté. Elles ne font pas d’abord appel à leur es-
prit. Ces personnes arrivent tout au plus à être de « bons »
chrétiens sans faute (quoique cela soit même peu probable) ; elles
ne peuvent être des chrétiens vraiment spirituels. Elles peuvent
se satisfaire elles-mêmes mais elles ne peuvent plaire à Dieu.
Elles peuvent être appréciées par les hommes, mais elles ne peu-
vent recevoir la louange qui vient de Dieu. Elles ont besoin d’être
délivrées — non pas du péché, mais de l’âme ; non pas de la chair
mauvaise que l’homme n’a aucune peine à condamner, mais de
l’âme bien propre, si appréciée par tout le monde. Si elles ne pas-
sent pas par une telle délivrance, elles restent étrangères aux
choses de l’Esprit de Dieu.

IV. COMMENT ÊTRE DÉLIVRÉ DE L’ÂME

Comment pouvons-nous être délivrés de l’âme ? Pour cela,


nous avons besoin d’une double révélation : l’une concerne l’âme
et l’autre a trait à la croix. Nous devons bien voir que l’âme est in-
capable d’accomplir quoi que ce soit dans les choses de Dieu et
qu’elle n’a aucune valeur dans les choses spirituelles. Peu importe
l’excellence et la force des parties de notre âme, les choses de Dieu
et les choses spirituelles restent inaccessibles et incompréhensibles
96 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

pour elle. L’intelligence la plus vive, les émotions les plus équili-
brées et la volonté la plus ferme ne peuvent jamais nous rendre
spirituels. Nous devons aussi voir que cette âme que nous aimons
tant, et tout ce qui y est lié, a déjà été crucifiée sur la croix de
Christ. Dans Galates 2.20, quand l’apôtre dit : « J’ai été crucifié
avec Christ », le « J’ » se réfère à l’âme. Aux yeux de Dieu, l’âme
n’est bonne que pour la mort. En fait, Dieu s’en est déjà occupé
au travers de la croix de Christ. Il est donc inutile de chérir les
choses de notre âme ; nous devrions plutôt admettre qu’elle doit
mourir, qu’elle mérite la mort et qu’elle est en fait déjà morte.
Une telle révélation, une telle vision, peut nous rendre capables
de condamner cette âme indésirable, de la renier, de la rejeter,
de l’empêcher de prendre le dessus en quoi que ce soit ; bref, de
ne lui laisser aucune chance. Nous la mettons à mort par le
Saint-Esprit ; nous permettons au Saint-Esprit de la mettre à
mort et d’annihiler toute son activité par la croix.
Il est important que nous voyions à quel point l’âme est
impuissante devant Dieu, à quel point elle est incapable
d’appréhender les choses divines, et combien elle est loin de plaire
à Dieu. Nous devons aussi voir ce que Dieu pense de l’âme et ce
qu’Il en fait. C’est alors seulement que nous serons prêts à la re-
nier, à la rejeter et que nous pourrons en être délivrés. Nous
devons donc vraiment demander au Seigneur de nous donner une
révélation, non seulement de l’incapacité et l’inutilité de l’âme
mais aussi de sa destinée à la croix. C’est ainsi qu’en toutes choses,
nous apprendrons à la rejeter et à ne pas vivre par elle. Celui qui
vit dans son intelligence doit renier ses capacités intellectuelles
lorsqu’il s’agit des choses spirituelles ; il doit entièrement mettre
de côté ses pensées et ses considérations et revenir à l’esprit, uti-
liser l’esprit pour ressentir ce que Dieu veut exprimer. Quand il
lit la Bible, prie ou parle de choses spirituelles, il doit renier sa
faculté de penser, son imagination, ses théories et ses investiga-
tions, et suivre de près le sentiment dans son esprit pour
progresser dans la communion de Dieu. Celui qui est riche en
émotions doit de même renier ses émotions en toute situation. Il
ne devrait jamais laisser ses émotions prendre le dessus et diri-
ger, mais il doit laisser le Saint-Esprit s’occuper de ses émotions.
LA DIFFÉRENCE ENTRE L’ESPRIT ET L’ÂME 97

C’est ainsi qu’il peut connaître la volonté de Dieu dans l’esprit. Il


doit craindre ses émotions exactement comme il craint le péché et
vivre dans l’esprit avec crainte et tremblement, sans être dirigé
ou influencé par elles. Enfin, quelqu’un qui vit dans sa volonté
doit considérer sa volonté comme l’ennemi de Dieu dans les
choses divines, et comme l’adversaire de l’esprit. Il va ainsi pou-
voir rejeter et renier cette volonté forte et inébranlable. Il devrait
permettre au Saint-Esprit de la briser au travers de la croix, afin
qu’il ne lui soit plus possible de vivre par elle, mais par la cons-
cience dans son esprit.
Peu importe dans quelle partie de l’âme nous nous trouvons,
notre devoir est de la condamner et de la renier. Notre intelli-
gence, nos émotions et notre volonté doivent toutes être brisées et
traitées. Dans toutes les choses divines, nous devons refuser la
prééminence de ces trois parties de notre âme, et laisser l’esprit
occuper la première place pour gouverner et diriger toutes nos ac-
tions. C’est l’esprit qui doit utiliser notre intelligence, nos
émotions et notre volonté ; c’est ainsi que nous pouvons être déli-
vrés de l’âme. Le résultat sera le suivant : d’une part, nous
pouvons utiliser toutes les parties de notre âme au service de l’es-
prit, d’autre part nous ne vivrons pas par l’âme. Nous ne serons
donc pas naturels, mais spirituels.
C HAPITRE N EUF

TROIS VIES ET QUATRE LOIS

Nous voilà arrivés au neuvième point de notre étude sur la


connaissance de la vie : les trois vies et les quatre lois. Il s’agit là
d’une vérité extrêmement importante dans la Bible. Si nous vou-
lons savoir clairement quelle est la condition de notre vie
spirituelle intérieure ou si nous désirons vivre une vie victo-
rieuse, sans péchés, il est nécessaire que nous comprenions
parfaitement cette vérité de base.

I. TROIS VIES

A. La définition des trois vies


Ces trois vies se trouvent en toute personne sauvée. Ce sont la
vie de l’homme, la vie de Satan et la vie de Dieu.
Il est facile de penser que l’homme ne contient qu’une seule
vie : la vie humaine reçue à la naissance. Or, la Bible montre qu’à
cause de la chute, l’homme contient aussi la vie de Satan. En ef-
fet, Romains 7.18, 20 dit que dans l’homme, c’est-à-dire dans la
chair de l’homme, habite le Péché. Le Péché ici fait référence à la
vie de Satan. D’après Galates 5.17, cette chair qui contient la vie
de Satan continue à demeurer dans l’homme même après son sa-
lut et fait souvent la guerre à l’Esprit. Une fois sauvé, l’homme
renferme donc toujours la vie de Satan en lui.
D’autre part, Jean 3.36 dit : « Celui qui croit au Fils a la vie
éternelle », et 1 Jean 5.12 : « Celui qui a le Fils a la vie »,
c’est-à-dire la vie de Dieu. Par cela nous voyons donc que
quelqu’un qui croit au Fils de Dieu et qui est sauvé possède, outre
sa propre vie humaine originale et celle de Satan reçue lors de la
chute, la vie éternelle de Dieu.
100 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

B. L’origine des trois vies


Il nous est dit dans la Genèse que lorsque Dieu a créé Adam,
Il a insuff lé un souff le de vie dans ses narines ; c’est ainsi
qu’Adam a reçu la vie humaine. Dieu a ensuite mis cet homme
dans le jardin d’Éden et placé devant lui deux arbres : l’arbre de
vie et l’arbre de la connaissance du bien et du mal. D’après ce
que nous révèle la Bible dans d’autres passages, l’arbre de vie re-
présente Dieu, l’arbre de la connaissance du bien et du mal
représente Satan, et Adam représente l’humanité. La situation
qui s’est développée ce jour-là dans le jardin d’Éden, c’est-à-dire
dans l’univers, impliquait donc trois partis : l’homme, Dieu et Sa-
tan.
Satan est l’ennemi de Dieu, et l’enjeu de sa lutte contre Dieu
est l’homme. Satan et Dieu se disputent l’homme. Dieu a besoin
de l’homme pour accomplir Sa volonté et Satan veut utiliser ce
même homme pour satisfaire son mauvais désir. La méthode à la-
quelle ils ont recours est la même : c’est la vie. Dieu avait en effet
prévu que l’homme mangerait le fruit de l’arbre de vie, qu’il rece-
vrait ainsi la vie divine non créée et qu’il serait uni à Lui.
Malheureusement, Satan a séduit l’homme et l’a amené à manger
le fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal ; l’homme
a ainsi reçu la vie déchue de Satan et a été mêlé à lui.
Le jour où Adam, trompé par Satan, a mangé le fruit de l’arbre
de la connaissance du bien et du mal, la vie de Satan est entrée
en lui et l’a corrompu. L’homme a donc reçu la vie déchue de Sa-
tan en plus de sa propre vie créée originale.
Dans le Nouveau Testament, Dieu a manifesté Sa vie en la
mettant dans Son Fils, pour que les hommes puissent recevoir
cette vie en croyant en Son Fils et en Le recevant. Tous ceux qui
ont accompli cette démarche ont donc reçu la vie de Dieu en plus
de leur vie créée originale et de la vie de Satan héritée lors de la
chute.
Chaque personne sauvée possède donc trois vies qu’elle a re-
çues lors de la création, lors de la chute et enf in lors du salut. La
vie humaine créée a été transmise à l’humanité par les mains
créatrices de Dieu ; la vie déchue de Satan nous a atteints en
TROIS VIES ET QUATRE LOIS 101

Adam lorsque celui-ci a péché ; enfin, en Christ, nous avons été


sauvés et avons obtenu la vie non-créée de Dieu.

C. L’emplacement des trois vies


D’après les révélations scripturaires, les trois vies dont nous
avons parlé, celle de l’homme, celle de Satan et celle de Dieu sont
entrées dans les trois parties de notre être : l’âme, le corps et l’es-
prit humain. Quand Dieu a formé l’homme de la poussière de la
terre, Il a insuff lé en lui le souff le de vie et « l’homme devint une
âme vivante » (Gn 2.7). Par cela, nous voyons que la vie humaine
obtenue lors de la création est dans l’âme de l’homme. D’autre
part, quand l’homme a été séduit par Satan et est tombé, il a assi-
milé dans son corps le fruit de l’arbre de la connaissance du bien
et du mal qui représente Satan. La vie de Satan est ainsi entrée
dans le corps humain. Finalement, au moment où l’homme a ac-
cepté le Seigneur Jésus comme Sauveur, il a reçu le salut ;
l’Esprit de Dieu, amenant avec Lui la vie divine, est alors entré
dans l’esprit humain. La vie de Dieu se trouve donc dans l’esprit
humain. Une personne sauvée possède donc la vie de Dieu dans
son esprit, la vie humaine dans son âme et la vie de Satan
dans son corps.
Pour avoir une compréhension plus claire de ces trois parties
qui renferment ces trois vies, nous allons considérer la conscience
que nous avons de ces trois parties. Le corps, notre partie phy-
sique extérieure, est visible et palpable ; il inclut tous nos
membres et est doté des cinq sens de la vision, de l’ouïe, de l’odo-
rat, du goût et du toucher pour appréhender le monde physique.
La conscience de notre corps est donc appelée le sens du monde
ou sens physique.
L’esprit, notre partie la plus intérieure et la plus profonde, in-
clut la conscience, l’intuition et la communion. La conscience est
l’organe capable de distinguer entre le juste et le faux ; elle nous
rend capables de discerner ce qui est juste et accepté aux yeux
de Dieu, et ce qui est faux et rejeté à Ses yeux. L’intuition nous
permet de connaître directement la volonté de Dieu, sans recou-
rir à aucun autre moyen. Enf in, la communion nous amène à
102 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

communiquer et à vivre en communion avec Dieu. C’est donc la


communion qui nous fait entrer en contact avec Dieu, mais c’est
la conscience et l’intuition qui nous donnent la possibilité de res-
sentir Dieu et les choses spirituelles. C’est par ces deux parties
que nous appréhendons le monde spirituel. Le sens de ses deux
parties est celui qui est dans l’esprit ; il est donc appelé le sens
spirituel ou le sens de Dieu.
L’âme, qui se trouve entre l’esprit et le corps, est notre partie
intérieure psychologique et comporte l’intelligence, les émotions
et la volonté. L’intelligence est l’organe de la pensée et de la ré-
f lexion ; les émotions sont l’organe du plaisir, de la colère, du
chagrin et de la joie ; la volonté est l’organe qui formule des opi-
nions et qui prend des décisions. Bien que l’âme comporte les
trois parties, seules l’intelligence et les émotions sont conscien-
tes. Le sens de l’intelligence est basé sur la rationalisation et
celui des émotions est basé sur les sympathies et les antipathies.
Ces deux sens nous rendent capables de percevoir la partie psy-
chologique de l’homme, c’est-à-dire son « ego » ou son moi, et
d’appréhender le monde psychologique ; ils sont donc appelés
sens psychologiques ou conscience de soi*.

D. La nature et la condition des trois vies


Étant donné que les trois vies qui sont en nous ont leur
propre origine et habitent séparément dans les trois différentes
parties de notre être, la nature et les conditions de ces trois vies
doivent aussi être différentes et assez compliquées. Dieu a consi-
déré l’homme qu’Il venait de créer comme « très bon » (Gn 1.31)
et « droit » (Ec 7.29). La vie créée de l’homme était donc originel-
lement bonne et droite ; elle était sans péché et n’avait même pas
* En principe, quand nous parlons de « la conscience de l’homme », nous
nous référons au sentiment des sympathies et des antipathies qui se
trouvent dans les émotions de l’âme. Ce sentiment peut être affecté par
l’intelligence de l’âme, par les cinq sens du corps et par la conscience de
l’esprit, même aussi par l’intuition de l’esprit, (c’est le cas chez un homme
spirituel), mais il est vraiment principalement constitué du sentiment de
sympathies et d’antipathies dans les émotions de l’âme.
TROIS VIES ET QUATRE LOIS 103

de connaissance du péché ni de sentiment de honte. Elle était in-


nocente et simple.**
En péchant et en tombant, l’homme a offensé Dieu et s’est re-
trouvé dans une situation de désobéissance ; qui plus est, il a été
empoisonné par la vie de Satan, qui a sali et corrompu sa propre
vie. Supposons par exemple que je recommande à mes enfants de
ne pas jouer avec l’éponge qui sert à effacer le tableau noir. Dès
que j’ai quitté la maison, par curiosité, ils la prennent pour jouer.
À mon retour, je découvre leur désobéissance. Leur méfait est
simplement une violation des règles de la famille ; le mal n’est
pas trop grave. Supposons maintenant que je laisse une bouteille
de médicaments et que je recommande à mes enfants de ne sur-
tout pas en boire, car ce serait dangereux. Lorsqu’ils sont seuls à
la maison, ils commencent à jouer avec la bouteille et ils absor-
bent malheureusement le médicament nocif. Le résultat est qu’ils
n’ont pas seulement désobéi à mes ordres et enfreint les règles de
la famille, mais ils ont avalé un véritable poison. C’est exacte-
ment ce qui s’est produit lorsqu’Adam a mangé le fruit de l’arbre
de la connaissance. Il n’a pas seulement désobéi à l’ordre de Dieu
mais il a aussi pris la vie de Satan en lui-même. C’est ainsi que
l’homme est devenu très compliqué intérieurement ; il n’avait
plus seulement la vie humaine bonne et droite, reçue au commen-
cement, mais aussi la vie mauvaise et corrompue de Satan.
La vie de Satan, remplie de toutes sortes de péchés, contient la
semence de toutes les corruptions et de tous les facteurs du mal.
Satan vit dans l’homme, fait naître en lui des convoitises (Jn
8.44) et l’amène à commettre des péchés (1 Jn 3.8). Cette vie qui
est la racine des péchés pousse l’homme à pécher. Les différents
péchés commis par l’homme tirent leur origine de la vie de Sa-
tan, ou de la vie du diable en lui. Au moment même où cette vie
** Après la chute, Dieu a fait en sorte que l’homme ait un sentiment de
honte. Ce sentiment œuvre dans deux directions: d’une part, il prouve que
nous sommes pécheurs et d’autre part il nous empêche de commettre le
péché. Une personne dépourvue de ce sentiment de honte est capable de
pécher sans limite. Plus ce sentiment de honte est présent plus le péché
sera éloigné. Nous avons un dicton qui dit que les femmes ne doivent pas
être éhontées. Une personne qui ne possède pas ce sentiment de honte est
sûrement une personne moralement très basse.
104 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

diabolique est entrée en lui, elle a influencé l’homme qui en a


porté les mauvais fruits, même s’il est capable de temps à autre
d’un petit peu de bonté humaine en accord avec sa vie humaine.
En fait, il est même parfois vraiment gentil ; il est capable d’agir
comme un véritable homme et dégager un vrai parfum d’huma-
nité. Malheureusement, à d’autres reprises, quand il se met en
colère par exemple, il ressemble vraiment à un diable et diffuse
l’odeur du diable. Quand il s’enivre dans des fêtes qui dégénèrent,
quand il rend visite à des prostituées, s’adonne au jeu ou commet
de nombreux autres péchés, il ressemble au diable et dégage
l’odeur du diable. Ce n’est cependant pas de sa propre volonté que
l’homme vit ainsi ; c’est bien la vie de Satan à l’intérieur qui est
comme un piège et qui le force à devenir un homme diabolique, à
mener une vie moitié homme moitié diable.
Ce que nous venons de décrire est la condition intérieure des
gens du monde aujourd’hui. Étant donné que l’homme a ces deux
vies, la vie humaine, qui est bonne, et la vie satanique, qui est
mauvaise, il a le désir d’être juste et droit d’une part, et d’autre
part, il est porté au mal et à la corruption. Au travers des généra-
tions, les philosophes qui se sont penchés sur la nature humaine
ont donc défendu ces deux conceptions opposées : l’une veut que
la nature de l’homme soit bonne, et l’autre, qu’elle soit mauvaise.
La vérité est que nous possédons les deux natures en nous, parce
que nous avons à la fois la vie du bien et la vie du mal en nous.
Nous sommes reconnaissants au Seigneur qu’aujourd’hui,
nous qui sommes sauvés n’avons pas seulement la vie humaine et
la vie de Satan, mais nous avons aussi la vie de Dieu. Satan en
nous corrompant a injecté sa vie en nous, si bien que nous avons
été unis à lui, gagnés par lui et que nous possédons maintenant
toute la méchanceté de sa nature. Mais Dieu a fait de même. En
nous délivrant, Il a aussi mis Sa vie en nous si bien que nous
avons été unis à Lui, gagnés par Lui et que nous possédons main-
tenant toute la bonté divine de Sa nature. Ainsi, de même que le
point décisif de la chute était la vie, celui du salut est aussi la vie.
Quand nous venons à la table du Seigneur, nous rompons d’abord
le pain de vie, puis nous buvons la coupe de rémission. Cela si-
gnif ie que la f igure principale dans le salut de Dieu est le pain
TROIS VIES ET QUATRE LOIS 105

qui représente la vie, même si nous avons d’abord reçu le sang


puis la vie quand nous avons expérimenté le salut. La coupe, qui
représente le sang, est secondaire. C’est la raison pour laquelle
nous prenons d’abord le pain et ensuite la coupe.
Quand la vie de Dieu est entrée en nous, nous sommes deve-
nus plus compliqués intérieurement que les gens du monde. Nous
avons la vie droite de l’homme, la vie mauvaise de Satan et la vie
divinement bonne de Dieu. Cela signif ie que nous avons l’homme,
Satan et Dieu. Cette situation qui inclut ces trois partis existait
déjà dans le jardin d’Éden. Nous pouvons dire qu’en nous se
trouve un jardin d’Éden en miniature, avec l’homme, Dieu et Sa-
tan. Par conséquent, la lutte de Satan avec Dieu pour gagner
l’homme qui a eu lieu dans le jardin d’Éden se poursuit en nous
aujourd’hui. Satan est actif en nous chaque jour, désirant que
nous coopérions avec lui pour qu’il puisse accomplir son mauvais
dessein, qui est de nous posséder complètement ; Dieu est égale-
ment actif, désirant aussi que nous coopérions avec Lui pour qu’Il
puisse accomplir Son bon plaisir. Si nous vivons selon la vie de
Satan en nous, nous exprimerons la méchanceté de Satan et le
rendrons capable d’accomplir son mauvais dessein ; si nous vi-
vons selon la vie de Dieu en nous, nous exprimerons la bonté
divine de Dieu et Le rendrons capable d’accomplir Son bon plaisir.
Il nous semble parfois que nous pouvons être indépendants à la
fois de la vie de Satan et de celle de Dieu et vivre selon notre vie
humaine ; en réalité, nous ne pouvons être indépendants. Nous vi-
vons, soit selon la vie de Dieu, soit selon celle de Satan.
Un chrétien peut donc avoir le comportement de trois per-
sonnes différentes et vivre trois sortes de vies différentes. Un
frère peut être très aimable le matin, tel un vrai gentleman ; à
midi, il se fâche contre sa femme et ressemble à un démon ; le soir
arrive son moment de prière où il ressent qu’il a mal agi et il
confesse son péché à la fois devant Dieu et devant sa femme. À ce
moment-là, il a l’expression de Dieu. Ainsi, au cours d’une seule
journée, il a agi comme trois personnes différentes, exprimant
trois conditions différentes. Le matin, il est un homme agréable ;
à midi, il se met en colère comme un démon et le soir, après avoir
confessé son péché, il manifeste sa ressemblance avec Dieu. En
106 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

un seul jour, sa marche a exprimé l’homme, le diable et Dieu. Une


telle chose est possible parce qu’il possède les vies de ces trois
partis : l’homme, le diable et Dieu. Quand il vit selon la vie de
l’homme, il ressemble à un homme ; quand il vit selon la vie dia-
bolique, il manifeste le diable ; et quand il marche selon la vie de
Dieu, il ressemble à Dieu. Ce que nous exprimons est donc déter-
miné par la vie dont nous vivons.
Il est très important que nous comprenions clairement qu’une
personne sauvée possède ces trois vies différentes : la vie créée de
l’homme, la vie déchue de Satan et la vie non créée de Dieu. Bien
que ces trois vies soient en nous simultanément, nous les obte-
nons à trois moments différents et dans des circonstances
différentes. Nous avons d’abord obtenu la vie créée de l’homme au
moment et au travers de la création. Ensuite, lors de la chute, à
cause de notre contact avec Satan et l’arbre de la connaissance du
bien et du mal, nous avons reçu la vie déchue du diable. Enf in, au
moment de notre salut, en croyant au Fils de Dieu et en L’accep-
tant, nous avons reçu la vie non créée de Dieu. Comme ces trois
événements — la création, la chute et le salut — ont eu lieu en
nous, nous avons aussi reçu ces trois vies en nous ; chaque vie dif-
férant des autres en nature. Mais selon laquelle de ces trois vies
devons-nous vivre ? La vie de l’homme ? La vie de Dieu ? Ou la vie
de Satan ? La vie selon laquelle nous vivons est la vie que nous
exprimerons.

II. QUATRE LOIS

Chacune de ces trois vies cachées en nous a une loi. Ainsi donc,
nous ne contenons pas seulement trois vies mais aussi trois lois
en rapport avec ces vies. En plus de cela, existe la loi de Dieu à
l’extérieur de nous. Nous nous trouvons donc face à quatre lois en
tout ; trois à l’intérieur et une à l’extérieur. Ceci nous est révélé
dans Romains 7 et 8.

A. La définition des quatre lois


Le thème central de Romains 7 et 8 est la loi. Un peu avant, au
chapitre 6, l’apôtre dit : « Le péché ne dominera pas sur vous, car
vous n’êtes pas sous la loi. » Nous avons échappé à la domination
TROIS VIES ET QUATRE LOIS 107

du péché sur nous, pour la seule raison que nous ne sommes pas
sous la loi. C’est pour expliquer ce que veut dire « pas sous la loi »
que l’apôtre continue à parler de la loi aux chapitres 7 et 8. Le cha-
pitre 7 commence ainsi : « Ignorez-vous, frères — je parle à des
gens qui connaissent la loi — que la loi régit l’homme, aussi long-
temps qu’il vit ? » Plus loin : « Mais maintenant, nous sommes
dégagés de la loi, car nous sommes morts à ce qui nous tenait cap-
tifs » (v. 6). Il continue au verset 7 : « Je n’ai connu le péché que
par la loi. » Puis au verset 22 : « Car je prends plaisir à la loi de
Dieu, dans mon for intérieur. » La loi dont il est fait mention dans
ces versets est la loi de l’Ancien Testament. Enfin, au verset 23, il
dit : « Mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte
contre la loi de mon intelligence et qui me rend captif de la loi du
péché qui est dans mes membres. » Et au verset 25 : « Ainsi donc,
par mon intelligence je suis esclave de la loi de Dieu, tandis que,
par ma chair, je suis esclave de la loi du péché. » Au chapitre 8,
il dit : « En effet, la loi de l’Esprit de vie en Christ-Jésus m’a li-
béré de la loi du péché et de la mort » (v. 2). Dans ces quelques
phrases, l’apôtre parle de quatre lois différentes qui sont liées à
notre expérience.
Nous avons d’abord « la loi de Dieu » (7.22, 25), c’est-à-dire la
loi de l’Ancien Testament qui comporte toutes les exigences de
Dieu à notre égard. Ensuite, nous avons « la loi de l’intelligence »
(7.23), qui se trouve dans notre intelligence, comme son nom l’in-
dique, et qui nous incite à faire le bien ; cette loi pourrait donc
aussi être appelée la loi du bien dans notre intelligence. Troisiè-
mement, « la loi du péché dans les membres » (7.23), qui nous
pousse à pécher. Comme la fonction de cette loi qui fait de nous
des pécheurs est manifestée dans les membres de notre corps, elle
est appelée « la loi du péché dans les membres ». Finalement, « la
loi de l’Esprit de vie » (8.2) nous fait vivre dans la vie de Dieu.
L’Esprit qui produit cette loi est l’Esprit de vie, un esprit mélangé,
composé de l’Esprit de Dieu, de la vie de Dieu et de notre esprit
humain. Cette dernière loi est donc appelée « la loi de l’Esprit de
vie ». En outre, comme cet Esprit contient la vie, appartient à la
vie et est vie, la loi de cet Esprit est appelée « la loi de vie ». Sur
ces quatre lois, l’une, la loi de Dieu, est à l’extérieur de nous alors
108 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

que les trois autres sont à l’intérieur de nous ; il s’agit de la loi du


bien dans notre intelligence, la loi du péché dans le corps et la loi
de l’Esprit de vie dans notre esprit.

B. L’origine des quatre lois


Chacune de ces quatre lois a une origine différente. La loi de
Dieu écrite sur des tables de pierre a été écrite par Dieu par l’in-
termédiaire de Moïse et était destinée aux hommes vivant à
l’époque de l’Ancien Testament. Les trois autres lois ont leur ori-
gine dans les trois vies que nous avons mentionnées auparavant.
Nous savons que chaque vie possède une loi. Bien qu’une loi n’ait
pas toujours une vie comme origine, chaque vie a une loi. Comme
nous avons trois vies en nous, nous avons aussi trois lois qui leur
correspondent.
La loi du bien dans l’intelligence provient de la vie créée, origi-
nellement bonne, que nous avons reçue à notre naissance. C’est
un don naturel que Dieu a mis en nous à la création et ce n’est
pas quelque chose que nous avons reçu lors du salut. Bien avant
notre salut, nous avons souvent eu dans notre intelligence et
dans nos pensées une inclinaison naturelle et un désir de faire le
bien, d’honorer nos parents et d’être gentils. Nous avons souvent
regretté nos actions et avons espéré nous améliorer en prenant de
louables décisions d’aller de l’avant. Ce genre de pensées et de dé-
sirs proviennent de la loi du bien dans notre intelligence et cette
loi était en nous avant notre salut.
Certaines personnes se basent sur Romains 7.18 (« Car je le
sais : ce qui est bon n’habite pas en moi ») pour dire que rien de
bon n’a jamais habité en nous, ni avant ni après notre salut ; elles
disent que la loi du bien dans notre intelligence ne peut provenir
de notre vie originale créée et encore moins exister avant que
nous ayons été sauvés. Toutefois, si nous lisons attentivement Ro-
mains 7.18, nous verrons que cette conclusion n’est pas exacte,
parce que, lorsque Paul dit que rien de bon n’habite en nous, il
veut parler de la condition de notre chair. Et cette chair, d’après le
contexte des versets 21, 23 et 24, se réfère à notre corps déchu et
transmuté. C’est dans ce corps déchu et transmuté, c’est dans
cette chair qu’il n’habite rien de bon. Cela ne signif ie pas qu’il n’y
TROIS VIES ET QUATRE LOIS 109

a rien de bon du tout en nous, êtres déchus. Au contraire, il nous


est dit clairement dans la suite de ce même chapitre que nous
possédons une volonté qui désire faire le bien et que nous avons
une loi du bien dans notre intelligence. La volonté et l’intelligence
sont des parties de notre âme. Même s’il n’y a rien de bon dans
notre corps déchu et transformé, il y a un élément de bonté, au-
tant dans l’intelligence que dans la volonté de notre âme même
après la chute. Cet élément de bonté appartient à notre bonne vie
créée. La loi du bien dans notre intelligence provient donc de
notre vie créée originale et nous a été donnée à notre naissance.
D’autres prétendent que notre bonne vie créée a perdu son élé-
ment de bonté parce qu’elle a été corrompue par Satan lors de la
chute. Cette pensée n’est pas juste non plus. Ajouter un élément
amer dans un verre d’eau sucrée nuit au goût sucré mais n’éli-
mine pas le sucre. L’homme a certes été endommagé par Satan,
mais son élément de bonté n’est pas annulé. Nous devons ad-
mettre que l’élément de bonté créé dans l’homme a été corrompu
par Satan et que l’homme est devenu incurable, mais nous ne
pouvons prétendre que cet élément a été corrompu jusqu’à être
complètement éliminé. Si vous cassez un verre, il va se briser en
plusieurs morceaux, mais il ne va pas disparaître. Si on jette un
lingot d’or dans de l’eau sale, l’élément de l’or ne va pas être dé-
truit par l’eau. De même, le respect que nous manifestons à nos
parents, notre amour fraternel, notre loyauté, notre sincérité,
notre moralité, notre modestie et notre pudeur sont des vertus
certainement impures et mélangées, mais elles sont réelles. Nos
bons éléments sont donc toujours existants même s’ils ont été
souillés par la chute. Ils sont certes faibles, mais toujours pré-
sents. C’est la raison pour laquelle les sages et les philosophes
chinois ont découvert qu’il y avait dans l’homme des « vertus il-
lustres », une « connaissance innée », etc. ; ils en ont conclu que la
nature de l’homme était bonne. Cette conclusion est juste parce
qu’il y a réellement en nous, êtres déchus, un élément de bonté et
une loi qui nous pousse spontanément à faire le bien.
La loi du péché dans nos membres provient de la vie mauvaise
et déchue de Satan. Nous avons déjà dit plus haut que la vie de Sa-
tan est entrée dans l’homme lorsqu’Adam a péché en mangeant le
110 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Cette vie de


Satan contient la loi du mal, c’est-à-dire la loi du péché dans les
membres. Comme la vie de Satan est mauvaise, la loi qui provient
de cette vie amène logiquement l’homme à pécher et à faire le mal.
La loi de l’Esprit de vie provient de l’Esprit de vie qui est dans
notre esprit et de la vie divine non créée de Dieu. Quand nous
avons reçu le Seigneur et avons été sauvés, l’Esprit de Dieu avec
la vie de Dieu sont entrés dans notre esprit et se sont mélangés
avec notre esprit pour devenir l’Esprit de vie. La vie de cet Esprit
de vie contient une loi qui est la loi de l’Esprit de vie ou la loi de
vie.
Nous devons donc comprendre très clairement qu’au moment
où nous avons été sauvés, Dieu n’a pas mis la loi du bien en nous,
mais la loi de la vie. Le but que poursuit Dieu en nous est la vie,
non la bonté. Quand Dieu nous sauve, Il met la loi de vie en nous.
La loi du bien n’est pas donnée lors du salut, mais lors de la créa-
tion. L’élément qui nous pousse à faire le bien est inhérent. Mais
quand Dieu nous sauve, Il met Sa vie en nous, et cette vie
contient une loi de vie qui est la loi de l’Esprit de vie. Nous rece-
vons cette loi au moment de notre salut, puisqu’elle est liée au
salut de vie de Dieu.
Concernant l’origine de ces quatre lois, nous pouvons donc dire
que la loi de Dieu a son origine en Dieu et est de Dieu ; la loi du
bien dans l’intelligence a son origine dans la vie de l’homme et est
de l’homme ; la loi du péché dans les membres provient de la vie
de Satan et est de Satan ; et la loi de l’Esprit de vie provient de
l’Esprit de vie et est de l’esprit.

C. L’emplacement des quatre lois


Pour avoir une idée encore plus précise de ces quatre lois, nous
devons voir où elles se trouvent.
La loi de Dieu est écrite sur des tables de pierre ; elle est donc
à l’extérieur de nous.
La loi du bien est dans notre intelligence, c’est-à-dire dans
notre âme. En effet, comme la vie qui nous pousse à faire le bien
est dans notre âme, la loi qui lui est reliée est aussi dans notre
âme. La fonction de cette loi se manifeste spécialement dans
TROIS VIES ET QUATRE LOIS 111

l’intelligence de notre âme, d’où son appellation : « loi de l’intelli-


gence ». Dans notre âme, nous avons donc la vie humaine, la loi
du bien qui provient de cette vie et la nature humaine bonne.
La loi du péché est dans nos membres, c’est-à-dire dans notre
corps. Lors de la chute, l’homme a pris le fruit de l’arbre de la
connaissance dans son corps ; c’est le moment où la mauvaise vie
de Satan est entrée dans notre corps humain. La loi du péché qui
provient de la vie de Satan est donc aussi dans notre corps.
Comme cette loi est dans notre corps et que le corps est composé
des membres, cette loi est dans nos membres. Notre corps
contient donc Satan, la vie de Satan, la loi du péché qui est reliée
à la vie de Satan et la nature mauvaise de Satan. Satan et ses
choses mauvaises sont entrés dans notre corps et se sont mélan-
gés à lui ; c’est ainsi que ce corps a subi un changement et qu’il
est devenu la chair corrompue.
La loi de l’Esprit de vie est dans notre esprit. Comme l’Esprit
de vie et la vie de Dieu habitent tous deux dans notre esprit, la loi
qui provient de l’Esprit de vie est aussi dans notre esprit. Cette
loi provient de l’Esprit de Dieu et est dans notre esprit ; ainsi, non
seulement son origine est l’Esprit, mais son emplacement est
aussi l’esprit. Cette loi est donc entièrement reliée à l’esprit ; elle
n’a rien à faire avec le corps ou l’âme. Dans notre esprit, nous
avons donc Dieu, la vie de Dieu, la loi qui provient de l’Esprit de
la vie de Dieu et Sa nature de vie.

D. La nature et la fonction des quatre lois


Quelle est la nature de ces quatre lois à l’extérieur et à l’inté-
rieur de notre être et quelles en sont les fonctions ? La loi de Dieu
est composée des statuts de Dieu, et sa nature est sainte, juste et
bonne. Cette loi étant à l’extérieur de nous, elle nous rend capa-
bles de savoir ce que Dieu condamne et ce qu’Il approuve ; elle
nous amène à rejeter ce qu’Il condamne et à rechercher ce qu’Il
approuve pour satisfaire à Ses statuts saints, justes et bons.
La loi du bien dans notre intelligence, qui provient de notre
bonne vie créée, contient la nature humaine bonne et correspond
exactement à la nature de la loi de Dieu à l’extérieur de nous.
Cette loi créée fait naître en nous le désir de faire le bien. Lorsque
112 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

la loi de Dieu exige de nous un bon comportement, cette loi du


bien nous donne le désir de faire le bien. C’est ainsi que notre in-
telligence à l’intérieur prend beaucoup de plaisir à obéir à la loi
de Dieu à l’extérieur. C’est ce que l’apôtre dit : « Ainsi donc, par
mon intelligence, je sers la loi de Dieu » (Rm 7.25).
La loi du péché dans nos membres, qui vient de la vie mau-
vaise et déchue de Satan dans notre chair, contient la nature
mauvaise de Satan. La vie mauvaise de Satan est le « mal » qui se
trouve dans notre chair et le « péché » qui habite en nous (Rm
7.21, 20). La loi qui résulte de cette vie mauvaise nous amène à
pécher, parce qu’elle est une « loi du péché ». Depuis notre chair,
elle propage sa capacité naturelle de faire le mal et lutte contre la
loi du bien dans notre intelligence. Quand la loi du bien nous
donne le désir de faire le bien, la loi du péché s’y oppose immédia-
tement et nous rend captifs (Rm 7.23). Nous sommes par
conséquent incapables de donner suite à notre désir de faire le
bien ou de satisfaire à la juste exigence de la loi de Dieu ; au con-
traire, nous obéissons à la loi du péché dans nos membres,
commettant toutes sortes de péchés et héritant la mort comme il
est dit dans Romains 7.21-24. Nous voyons donc que ce n’est pas
de notre propre chef que nous péchons ; ce n’est pas notre choix
délibéré, mais c’est la loi du péché qui nous conditionne depuis
l’intérieur.
Nous pouvons donc en conclure qu’il y a deux lois contradic-
toires en nous, êtres déchus. L’une vient de la bonne vie créée ;
elle agit dans l’intelligence de notre âme et nous donne le désir de
faire le bien. L’autre vient de la vie déchue et mauvaise de Satan
et agit dans les membres de notre corps, nous amenant à com-
mettre le péché. Ces deux lois sont opposées ; elles agissent de
manière contradictoire dans notre intelligence et dans nos mem-
bres et luttent l’une contre l’autre. Il en résulte que la loi du
péché triomphe en principe de la loi du bien. Nous ne réussissons
pas à faire le bien que nous aimerions faire et nous sommes con-
traints de faire le mal que nous ne voudrions pas faire. C’est ce
que les Chinois appellent la guerre entre la raison et la passion.
La raison est l’élément qui veut faire le bien et qui est inhérent à
notre vie créée ; la passion est le péché qui habite dans notre
TROIS VIES ET QUATRE LOIS 113

corps déchu, ou le mal qui est dans notre chair. Bien que la raison
provienne en partie de notre conscience humaine, elle agit dans
notre intelligence ; la bonté qui résulte de l’action de la « raison »
a donc sa source dans l’intellect ou passe par lui d’une manière ou
d’une autre. Bien que la passion soit liée à notre âme déchue, elle
opère dans les membres de notre corps. Une personne qui a une
bonne intelligence est donc capable de faire le bien, alors que ce-
lui qui est passionné fera plus facilement le mal. En résumé, tout
le bien que les hommes sont capables de faire provient de la
sphère de l’intelligence ou passe par elle, alors que tout le mal est
dû aux passions dans les membres. Quand la raison dans notre
intelligence l’emporte, l’homme est capable de faire le bien ;
quand c’est la passion dans les membres qui gagne, l’homme fait
le mal.
Certaines personnes pensent que cette lutte est la même que
celle dont il est fait mention dans Galates 5. Ce n’est pas le cas.
Galates 5 parle de notre chair qui lutte contre l’Esprit ; ceci a lieu
après notre salut et donc après que nous avons reçu le
Saint-Esprit. Mais la guerre entre ces deux lois est liée à la
guerre entre la vie déchue et mauvaise de Satan et la bonne vie
créée ; cette lutte existait déjà avant que nous soyons sauvés. Il y
a donc eu en nous une lutte intérieure bien avant notre salut.
C’est la lutte entre le bien et le mal qui existe dans tous les gens
du monde.
Ce « Péché » d’où provient la loi du péché est la vie de Satan.
C’est donc quelque chose de vivant. Le mot « Péché », écrit avec
une majuscule, représente une personne unique. Dans l’univers, il
y a un seul Dieu et il y a aussi un seul Péché. « Péché » est un
terme spécial ; c’est un autre nom pour désigner Satan. C’est
ainsi que dans Romains 5 à 8, il nous est dit que le Péché peut ré-
gner sur nous, dominer sur nous ; il peut faire de nous ses
esclaves, il peut demeurer en nous et nous rendre capables de
faire le mal que nous ne voudrions pas. Tous les péchés à l’exté-
rieur de nous sont les résultats de l’action du Péché unique qui
opère en nous. Ce Péché unique est la racine et la source de tous
les péchés.
Comment ce Péché intérieur nous amène-t-il à commettre des
114 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

péchés extérieurement ? Nous avons vu que le Péché habite dans


notre corps. C’est toutefois la volonté et non le corps qui est l’or-
gane initiateur. Lorsque la volonté, qui appartient à l’âme
humaine, est contrôlée par le Péché et obéit aux ordres du Péché,
elle pousse le corps humain à commettre des péchés. Ainsi, bien
que le Péché habite dans notre corps, son travail destructeur pro-
gresse depuis la circonférence jusqu’au centre. Prenant le corps
comme sa base, il projette son poison en avant, endommageant
notre âme et notre esprit, jusqu’à ce que tout notre être soit cor-
rompu. Jérémie 17.9 dit ceci : « Le cœur est tortueux par-dessus
tout. » Romains 1 et Marc 7 déclarent aussi que toutes sortes de
péchés sont présents dans l’homme. Ces passages des Écritures
montrent que l’homme est complètement corrompu par le Péché
intérieurement et qu’il est par conséquent rempli de péchés. Dans
quel état se trouve l’âme de l’homme aujourd’hui ? Son intelli-
gence est malade, ses émotions sont souillées et sa volonté est
rebelle ; en fait, même son esprit est obscurci. Tels sont les résul-
tats de l’œuvre du Péché dans l’homme.
Remercions le Seigneur d’avoir mis en nous qui sommes sau-
vés la loi de l’Esprit de vie. En effet, nous n’avons pas seulement
les deux lois du bien et du mal, de l’homme et de Satan, mais
aussi cette loi de l’Esprit de la vie de Dieu. Comme cette loi vient
de l’Esprit de la vie de Dieu, elle vient donc de la vie divine et non
créée de Dieu. Dans la perspective de la divinité et de l’éternité,
de toutes les sortes de vies qui existent dans l’univers, seule la vie
de Dieu est la « Vie ». (Nous avons démontré cela en détail au cha-
pitre 1 : Qu’est-ce que la vie ?) La nature de la vie de Dieu est donc
« vie ». Comme la loi de l’Esprit de vie provient de la vie de Dieu,
sa nature est « vie », tout comme la nature de la vie de Dieu est
« vie ». Ce n’est donc pas comme les deux lois mentionnées précé-
demment, qui sont soit « bonne » soit « mauvaise » selon leur
origine.
Selon les Écritures, la vie et le bien sont deux choses différentes,
et ceci nous amène à considérer trois points importants : première-
ment, la vie est la nature de la vie de Dieu, alors que le bien est la
nature de la vie de l’homme ; deuxièmement, la vie est « bien »,
mais le bien n’est pas nécessairement la vie ; troisièmement, l’arbre
TROIS VIES ET QUATRE LOIS 115

de la vie et l’arbre du bien et du mal dans le jardin d’Éden mon-


trent que la vie et le bien sont totalement différents. La vie n’est
ni le bien ni le mal. La vie, le bien et le mal sont trois choses diffé-
rentes et indépendantes l’une de l’autre.
La vie et le bien sont donc deux choses différentes, mais nous
devons encore faire remarquer que le bien peut se diviser en deux
catégories. Il y a le bien de Dieu et le bien de l’homme. Le bien de
Dieu vient de la vie de Dieu et contient la nature de la vie de Dieu.
Le bien de l’homme vient de la vie de l’homme et contient seule-
ment la nature bonne de l’homme. Le bien mentionné dans
Éphésiens 2.10 et 2 Timothée 2.21 est le bien que nous exprimons
grâce à la vie de Dieu ; c’est donc le bien qui vient de la vie de Dieu
et c’est le bien de Dieu. Par contre, le bien mentionné dans Mat-
thieu 12.35, Romains 7.18, 19, 21 et 9.11 est le bien que nous
exprimons à travers notre propre vie ; c’est donc le bien qui pro-
vient de la vie de l’homme et c’est le bien de l’homme. Ce bien-là
n’a pas la nature de la vie de Dieu ou l’élément de Dieu. Seul le
bien de Dieu qui provient de la vie de Dieu possède la nature de
« vie » et l’élément même de Dieu. Quand nous disons donc que la
vie et le bien sont différents, nous voulons dire que la vie de Dieu
et le bien de l’homme sont différents. Le bien de l’homme qui vient
de la vie de l’homme et qui ne contient rien de la nature de la vie
de Dieu est sans aucun doute différent de la vie de Dieu. Cepen-
dant, le bien de Dieu qui vient de la vie de Dieu et qui contient la
nature de la vie de Dieu n’est pas différent de la vie de Dieu.
Ainsi, comme la loi de l’Esprit de vie contient la nature de la
vie de Dieu, elle nous rend capables d’exprimer la vie de Dieu,
c’est-à-dire d’exprimer le bien de Dieu.
En outre, ces trois lois différentes qui sont en nous ont des
forces différents. Nous savons que les lois sont plus ou moins
fortes selon le degré de force de l’objet dont elles tirent leur ori-
gine. Ainsi, la loi du bien provient de la vie de l’homme et la vie de
l’homme est la plus faible ; la force de la loi du bien pour faire le
bien est donc aussi la plus faible. La loi du péché, quant à elle,
vient de la vie plus forte de Satan ; ainsi, la force de la loi qui com-
met des péchés est plus forte que la force de la loi du bien qui fait
le bien ; à cause de cette loi du péché, nous sommes non seulement
116 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

incapables de faire le bien, mais nous sommes même amenés à


commettre le péché et à faire le mal. Enfin, la loi de l’Esprit de vie
vient de la vie la plus forte, la vie de Dieu ; la force de cette loi est
donc aussi la plus forte. D’une part, elle nous protège et nous em-
pêche d’obéir à la loi du péché pour commettre le péché ; d’autre
part, elle nous rend capables d’obéir à la loi de Dieu et d’exprimer
la vie divine tout naturellement.
Au travers des siècles, les philosophes ont avancé plusieurs
théories pour améliorer la moralité et la façon de se conduire. En
fait, ce qu’ils ont proposé est d’accomplir un travail sur le corps et
l’âme corrompus grâce aux efforts de l’intelligence et de la vo-
lonté, dans le but de restaurer ou de réactiver le bien original qui
existe dans l’homme. Cela ne peut malheureusement pas vaincre
la puissance naturelle de la loi du péché. La force de l’homme est
limitée, alors que la puissance de cette loi ne s’épuise jamais. Par
ses propres efforts, l’homme est capable de se maîtriser pendant
un certain temps mais lorsque la force vient à lui manquer, la
puissance de la mauvaise loi se manifeste à nouveau. Pour nous
délivrer, Dieu n’agit donc pas sur notre corps, en traitant exté-
rieurement le péché qui nous entoure, ni sur notre âme qui se
trouve entre notre corps et notre esprit, en fortif iant notre vo-
lonté à faire le bien. C’est plutôt au centre de notre être,
c’est-à-dire dans notre esprit, que Dieu ajoute un nouvel élément
qui nous donne la puissance de la « vie » ; Il avance ensuite du
centre de notre être jusqu’à la circonférence, en passant par tout
ce dont nous sommes faits, utilisant une loi supérieure pour
vaincre la puissance du péché dans la loi du péché. Grâce à cette
vie qui provient de la loi de l’Esprit de vie, nous sommes capables
d’accomplir le bien que nous ne pouvions pas faire auparavant ;
mieux encore, nous sommes capables d’exprimer la vie que Dieu
désire.
La Bible nous montre donc qu’il existe quatre lois ; une se
trouve à l’extérieur de notre être et trois à l’intérieur. Celle qui
est à l’extérieur s’appelle la loi de Dieu ; quant aux trois qui se
trouvent à l’intérieur, une est dans notre âme, une autre dans
notre corps et la troisième est dans notre esprit. La loi dans notre
âme provient de la bonne vie humaine créée ; elle est bonne et
TROIS VIES ET QUATRE LOIS 117

nous donne le désir de faire le bien. La loi dans notre corps pro-
vient de la vie mauvaise et déchue de Satan ; elle est mauvaise et
nous amène à pécher. La loi dans notre esprit provient de la vie
divine et non créée de Dieu ; elle est divine et nous amène à expri-
mer la vie divine de Dieu.
La loi de Dieu représente Dieu et nous impose des exigences
relatives à la sainteté, à la justice et à la bonté. Lorsqu’elle voit
ces commandements bons et saints, la loi du bien dans notre âme
décide de satisfaire à ces exigences. Mais lorsque la loi du péché
dans nos membres comprend le désir de la loi du bien d’accom-
plir les commandements saints et bons, elle s’y oppose, résiste et
f init par vaincre la loi du bien. Non seulement nous sommes
alors incapables d’accomplir cette loi de Dieu, mais nous violons
les commandements saints et bons de la loi de Dieu. Il en est
ainsi parce que la loi du péché dans notre corps est plus forte que
la loi du bien dans notre âme. Cependant, la loi de l’Esprit de vie
dans notre esprit est encore plus forte que la loi du bien dans
notre âme. Par conséquent, si nous nous tournons vers notre es-
prit et vivons selon notre esprit, la loi de l’Esprit de vie dans
notre esprit nous délivrera de la loi du péché dans notre corps et
nous amènera à exprimer la vie divine. Nous serons donc non
seulement capables d’accomplir les commandements saints et
bons de Dieu mais nous pourrons répondre au niveau exigé par
Dieu Lui-même.
La loi extérieure de Dieu nous demande par exemple de ne pas
convoiter. Lorsque la loi du bien dans notre âme est confrontée à
ce commandement, elle désire aussitôt l’accomplir et décide donc
de ne plus convoiter. Malheureusement, dès que cette décision est
prise, la loi du péché dans notre corps se manifeste et s’oppose à
la loi du bien, si bien que nous commençons à convoiter ; le résul-
tat est que nous sommes incapables de satisfaire à l’exigence qui
nous demandait de ne pas convoiter. Toute notre volonté et notre
détermination n’y pourront rien ; nous sommes incapables de
nous débarrasser de ce cœur plein de convoitise. Plus nous es-
sayons de ne pas convoiter, plus la convoitise grandit en nous.
Chaque fois que la loi du bien dans notre âme désire faire le bien
que lui présente la loi de Dieu extérieurement, la loi du péché
118 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

dans notre corps amène immédiatement le mal à œuvrer en nous


et à lutter contre la pensée du bien. En outre, comme nous l’avons
déjà dit, la loi du bien dans notre âme n’a pas la même puissance
que la loi du péché dans notre corps ; pratiquement à chaque nou-
velle occasion, la victoire est du côté de la loi du péché. Mais loué
soit le Seigneur ! La loi de l’Esprit de vie dans notre esprit est
plus forte que la loi du péché dans notre corps et elle est capable
de nous délivrer de la loi du péché. Si nous cessions de lutter et de
nous démener et que nous marchions selon la loi de l’Esprit de
vie, nous serions délivrés de la convoitise que la loi du péché fait
naître en nous. Nous serions rendus capables de satisfaire aux
exigences de la loi de Dieu ; nous ne convoiterions pas et nous
pourrions exprimer la sainteté suprême de Dieu.
Il apparaît donc clairement que la loi extérieure de Dieu place
certaines exigences sur nous, que la loi du bien dans notre âme
désire aussitôt accomplir. Toutefois, la loi du péché dans notre
corps — qui se trouve entre la loi de Dieu à l’extérieur de nous et
la loi du bien dans notre âme — résiste et empêche la loi du bien
d’accomplir les exigences de la loi de Dieu. De la même manière
que notre corps entoure notre âme, la loi du péché dans notre
corps entoure la loi du bien dans notre âme et est plus forte
qu’elle. Il est donc très diff icile pour la loi du bien dans notre âme
de vaincre la loi du péché dans notre corps ; elle ne peut briser
cette carapace et satisfaire aux exigences de la loi de Dieu. Ce-
pendant, la loi de l’Esprit de vie dans notre esprit est plus forte
que tout ; elle peut vaincre la loi du péché dans notre corps et
nous délivrer de l’oppression de cette loi, nous rendant parfaite-
ment capables de satisfaire à toutes les exigences de la loi de
Dieu.
Nous allons utiliser une autre illustration pour expliquer en-
core un peu mieux comment ces quatre lois nous touchent. La loi
extérieure de Dieu peut être comparée à un homme respectable
qui nous fait la cour, alors que la loi du bien dans notre intelli-
gence est comme une jeune femme vertueuse qui serait ouverte
aux propositions de ce gentleman. Cependant, la loi du péché
dans nos membres est comme un voyou qui suit constamment la
jeune femme et essaie de créer des problèmes entre elle et cet
TROIS VIES ET QUATRE LOIS 119

homme. Chaque fois qu’il voit la jeune femme acquiescer aux pro-
positions de ce dernier, il la kidnappe et la force à agir contre son
gré. À ce moment précis, la loi de l’Esprit de vie dans notre esprit,
qui peut être comparée à un ange du ciel, sauve la jeune femme
de l’emprise de ce voyou et lui permet de se comporter en accord
avec les propositions de l’homme respectable. Pleinement satis-
faite, cette jeune femme découvre alors que cet ange du ciel est en
fait l’homme lui-même. Ainsi, l’ange qui l’a aidée l’a en fait aidée
à accomplir son propre désir.
Au travers de cette illustration, nous pouvons voir que, bien
que la loi de Dieu place des exigences sur nous, elle ne nous aide
pas à y satisfaire. La loi du bien dans notre intelligence désire ac-
complir les exigences de la loi de Dieu, mais elle n’a pas la force
de vaincre la loi du péché dans nos membres. Cette loi du péché
s’oppose constamment à la loi du bien. Chaque fois qu’elle voit
que la loi du bien essaie de suivre la loi de Dieu, elle s’oppose et
l’empêche de réaliser son désir. C’est la loi de l’Esprit de vie dans
notre esprit qui est notre délivrance. La puissance de la vie divine
dans cette loi nous libère de la loi du péché ; elle nous rend capa-
bles de satisfaire à toutes les exigences de la loi de Dieu et
d’exprimer la vie de Dieu. Si nous vivons selon cette loi de l’Esprit
de vie, nous serons délivrés de la loi du péché dans nos membres
et serons automatiquement des chrétiens victorieux.

CONCLUSIONS

Nous pouvons maintenant tirer les conclusions suivantes de


ce qui vient d’être dit : premièrement, la délivrance de Dieu est
totalement différente des efforts d’amélioration de l’homme. La
base n’est pas la même. L’amélioration de l’homme s’appuie sur
le bien original qui se trouve en lui, alors que la délivrance que
Dieu accorde est fondée sur la vie de Dieu et sur l’Esprit de Dieu,
c’est-à-dire sur l’Esprit de vie. Les méthodes diff èrent égale-
ment. L’homme essaie de s’améliorer au prix de beaucoup
d’efforts, en inf ligeant des traitements sévères à son corps et en
étouffant ses passions. Le chemin que Dieu a choisi pour nous
délivrer est de mettre Son Esprit et Sa vie dans notre esprit pour
vivif ier notre esprit ; un travail de renouvellement commence
120 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

alors à s’accomplir depuis notre esprit, touchant ses différentes


parties, puis renouvelant les parties de notre âme et atteignant
finalement notre corps physique. Les résultats de ces deux mé-
thodes sont bien différents eux aussi. Le résultat que l’homme
obtient en essayant de s’améliorer peut atteindre le sommet de
l’excellence humaine, mais l’homme ne pourra jamais parvenir
au niveau divin de la nature de Dieu. Par contre, l’œuvre de déli-
vrance accomplie par Dieu fait de nous des « hommes-Dieu »,
exprimant la vie divine de Dieu.
Deuxièmement, la délivrance de Dieu ne fait pas de nous des
hommes bons mais des hommes vivants. On pourrait dire en fait,
des « hommes-vie ». Il existe trois catégories d’hommes dans
l’univers : des « hommes-Dieu », des hommes bons et des hommes
mauvais. La délivrance de Dieu ne consiste pas à faire de nous
des hommes mauvais ni même des hommes bons, mais des
« hommes-vie ».
Troisièmement, si nous avons été délivrés par Dieu, nous de-
vons vivre en Dieu. Dieu est la vie et la délivrance de Dieu
consiste à faire de nous des « hommes-vie ». La vie est Dieu ; être
un « homme-vie », c’est être un homme-Dieu. Pour être cela, nous
devons vivre en Dieu. Mais vivre en Dieu est une doctrine vague.
Si nous voulons vivre en Dieu, nous devons vivre dans la loi de
l’Esprit de vie. Nous devons vivre en esprit, car la loi de l’Esprit
de vie est dans l’esprit. Il faut aussi que nous vivions dans le sen-
timent de vie, car le sentiment de vie est le sentiment de la loi de
l’esprit de vie. Si nous obéissons au sentiment de vie, nous pen-
sons aux choses de l’esprit et vivons dans l’esprit. Si nous pensons
aux choses de l’esprit, nous vivons dans la loi de l’Esprit de vie. Si
nous vivons dans la loi de l’esprit de vie, nous vivons en Dieu. Par
conséquent, ce que nous exprimons est Dieu Lui-même. Dieu est
vie ; ainsi, ce que nous exprimons est la vie et nous devenons des
« hommes-vie ».
Quatrièmement, la délivrance de Dieu a pour but l’unité de
Dieu et de l’homme. Lorsque nous obéissons à la loi de l’Esprit de
vie et que nous vivions en Dieu, Dieu vit aussi en nous, et les deux
f inissent par être totalement unis pour ne former plus qu’un.
Il reste à mentionner deux points. D’abord, nous devons
TROIS VIES ET QUATRE LOIS 121

toucher la conscience intérieure, c’est-à-dire obéir à notre senti-


ment intérieur. Deuxièmement, nous devons vivre dans la
communion.
La communion est le f lot de la vie. Vivre en communion, c’est
vivre dans le f lot de la vie. Ces deux notions nous rendent capa-
bles d’expérimenter la vie d’une manière pratique. Le but de ce
chapitre sur les trois vies et les quatre lois est de nous amener à
ce point. Si nous touchons le sentiment intérieur d’une manière
pratique et vivons dans la communion, nous obtiendrons automa-
tiquement les résultats suivants : 1) nous serons libérés du péché,
2) nous ferons les bonnes œuvres que nous étions incapables de
faire auparavant, 3) nous accomplirons la loi de Dieu et 4) nous
exprimerons la vie de Dieu. Nous deviendrons des « hommes-Dieu »,
manifestant la vie de Dieu. Voilà le but du salut de Dieu, à quoi se
rapporte tout ce qui concerne la vie.
C HAPITRE D IX

LA LOI DE LA VIE

Dans le chapitre précédent, nous avons donc présenté les trois


vies et les quatre lois. Nous allons maintenant voir plus particu-
lièrement ce qu’est la loi de la vie, aussi appelée loi de l’Esprit de
vie. De ces quatre lois, seule la loi de la vie nous permet d’expri-
mer la vie de Dieu d’une façon naturelle ; en effet, cette loi est la
capacité naturelle de la vie de Dieu. Par conséquent, si nous vou-
lons parvenir au chemin de la vie, nous devons bien comprendre
ce qu’est la loi de la vie.

I. LA BASE SCRIPTURAIRE

Dans toute la Bible, seuls les cinq passages suivants mention-


nent la loi de la vie directement ou indirectement :
A. Romains 8.2 : « La loi de l’Esprit de vie… »
La loi de l’Esprit de vie mentionnée ici est la loi de la vie.
L’Esprit dont provient cette loi contient la vie ; on peut même dire
qu’il est la vie ; ainsi, la loi est une loi de l’Esprit et c’est aussi la
loi de la vie.
B. Hébreux 8.10 : « Or voici l’alliance que j’établirai avec la
maison d’Israël, après ces jours-là, dit le Seigneur : je mettrai mes
lois dans leur intelligence, je les inscrirai aussi dans leur cœur ; Je
serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. »
C. Hébreux 10.16 : « Voici l’alliance que je traiterai avec eux,
après ces jours-là, dit le Seigneur : Je mettrai mes lois dans leur
cœur et je les écrirai dans leur intelligence. »
Ces deux passages de Hébreux 8 et 10 utilisent d’abord les
verbes « mettre », puis « écrire ». Ils mentionnent également tous
deux l’intelligence et le cœur. Ils parlent donc de la même chose.
Ils sont en fait une citation de Jérémie 31.33.
124 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

D. Jérémie 31.33 : « Mais voici l’alliance que je conclurai avec


la maison d’Israël, après ces jours-là, — Oracle de l’Éternel : Je
mettrai ma loi au-dedans d’eux, je l’écrirai sur leur cœur ; je serai
leur Dieu, et ils seront mon peuple. »
E. Ézéchiel 36.25-28 : « Je ferai sur vous l’aspersion d’une eau
pure, et vous serez purifiés ; je vous purifierai de toutes vos souil -
lures et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau et
je mettrai en vous un esprit nouveau ; j’ôterai de votre chair le
cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai
mon Esprit en vous et je ferai que vous suiviez mes prescriptions et
que vous observiez et pratiquiez mes ordonnances… vous serez
mon peuple, et je serai votre Dieu. »
Il y a au moins cinq éléments dans ces quelques versets : 1) la
purif ication avec de l’eau pure ; 2) le don d’un nouveau cœur ;
3) le don d’un nouvel esprit ; 4) le remplacement du cœur de
pierre par un cœur de chair et 5) le fait de mettre l’Esprit de Dieu
en nous. Le résultat de ces cinq actions est que nous pouvons
marcher dans les statuts de Dieu et observer Ses ordonnances.
Nous serons Son peuple et Il sera notre Dieu. Cela signif ie que le
Saint-Esprit en nous nous donne une force nouvelle pour accom-
plir la loi de Dieu et pour Lui plaire, de sorte que Dieu puisse être
notre Dieu et que nous puissions être Son peuple. Le résultat évo-
qué ici est donc le même que celui qui est mentionné dans
Jérémie 31.33.

II. L’ORIGINE DE LA LOI DE LA VIE — LA RÉGÉNÉRATION

Pour découvrir l’origine de la loi de la vie, il est nécessaire de


commencer par la régénération, qui est le fait de recevoir Dieu
dans notre esprit. Une fois que nous sommes régénérés, nous
avons la vie de Dieu dans notre esprit ; et une fois que nous avons
cette vie de Dieu, nous avons naturellement la loi de la vie, qui en
découle.

A. La création de l’homme
Pour parler de la régénération, nous devons d’abord parler de
la création de l’homme. L’homme a été créé avec uniquement une
vie bonne et juste ; il n’avait pas la vie divine et éternelle de Dieu.
LA LOI DE LA VIE 125

Or, le but principal de Dieu était de mettre Sa vie dans cet


homme qu’Il avait créé et de se mélanger à lui jusqu’à parvenir à
une union parfaite. C’est pour atteindre ce but que Dieu a créé
l’homme avec un corps, une âme et surtout un esprit. L’esprit est
l’organe par lequel l’homme reçoit la vie de Dieu. Quand nous uti-
lisons notre esprit pour nous approcher de Dieu qui est Esprit,
nous pouvons recevoir Sa vie et être unis à Lui, accomplissant
ainsi le dessein principal de Dieu.

B. La chute de l’homme
Malheureusement, l’homme a chuté avant d’avoir pu recevoir
la vie de Dieu. Ce qui s’est passé de plus grave lors de cette chute
de l’homme n’est pas simplement que celui-ci a commis un péché
et offensé Dieu, mais c’est que son esprit est mort. La mort a en-
dommagé l’organe par lequel l’homme recevait la vie de Dieu.
Dire que l’esprit est mort ne signif ie pas qu’il est inexistant, mais
qu’il a perdu sa fonction de communier avec Dieu et a été séparé
de Dieu. Par conséquent, l’homme est devenu incapable d’utiliser
son esprit pour entrer en contact avec Dieu et recevoir la vie di-
vine.
Dans l’état où il était, l’homme avait deux sortes de besoins :
d’une part, il avait besoin que Dieu traite le péché qu’il avait com-
mis ; d’autre part et surtout, il avait besoin que Dieu le régénère
en donnant la vie à son esprit mort, pour qu’il puisse à nouveau
recevoir la vie de Dieu et accomplir le dessein de son Créateur.

C. Comment Dieu nous délivre


Du fait de ces deux besoins, le chemin que Dieu choisit pour
nous sauver comporte deux aspects : l’un négatif et l’autre positif.
Du côté négatif, le Seigneur Jésus a versé Son sang sur la croix ; la
rédemption a ainsi été accomplie et le problème du péché réglé.
D’un point de vue positif, grâce à la mort du Seigneur, la vie de
Dieu a été libérée ; puis, par la résurrection, cette vie de Dieu a été
mise dans le Saint-Esprit ; f inalement, le Saint-Esprit est entré en
nous, nous permettant d’obtenir la vie éternelle et divine de Dieu.
Cette action du Saint-Esprit qui nous rend capables de rece-
voir la vie de Dieu est la régénération. Mais comment nous
126 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

régénère-t-Il ? Par la Parole de Dieu. Le Saint-Esprit prépare


d’abord une occasion favorable pour que nous entendions les pa-
roles de l’Évangile dans notre milieu. Ensuite, par ces paroles, Il
brille sur nous et agit en nous. Il nous amène à reconnaître nos
péchés, à regretter, à nous repentir et à croire ; et c’est ainsi que
nous acceptons les paroles de Dieu et recevons la vie divine. La
vie de Dieu est cachée dans les paroles de Dieu ; les paroles
de Dieu « sont vie » (Jn 6.63). Quand nous recevons les paroles de
Dieu, la vie de Dieu entre en nous et nous régénère.
La régénération n’est donc rien d’autre que le fait que
l’homme reçoit la vie de Dieu en plus de sa vie humaine. Quand
nous recevons ainsi la vie de Dieu, nous recevons une autorité qui
nous permet de devenir des enfants de Dieu (Jn 1.12). La vie de
Dieu elle-même est l’autorité ; quand nous avons cette vie, nous
avons l’autorité pour être les enfants de Dieu.
En outre, quand nous avons la vie de Dieu et devenons des en-
fants de Dieu, nous avons aussi naturellement la nature divine
(2 P 1.4). Si nous vivons par cette vie et par la nature de cette vie,
nous pouvons devenir comme Dieu et exprimer l’image de Dieu.
Comment la vie de Dieu en nous opère-t-elle pour nous rendre
semblable à Lui ? Elle opère depuis le centre jusqu’à la cir-
conférence ; depuis l’esprit vers l’âme et enf in vers le corps,
accomplissant ainsi son expansion vers l’extérieur. Quand la vie
de Dieu entre en nous, elle entre d’abord dans notre esprit,
l’arrachant à la mort et le rendant vivant, frais, fort, vigoureux et
capable de toucher Dieu, de ressentir Dieu et d’avoir une commu-
nion intime avec Lui. Cette vie se répand ensuite graduellement
depuis notre esprit dans chaque partie de notre âme, rendant pe-
tit à petit nos pensées, nos inclinaisons et nos décisions
semblables à celles de Dieu, ayant même la saveur de Dieu.
Même dans notre colère, on peut retrouver une certaine expres-
sion de Dieu. C’est vraiment un changement merveilleux !
Cette vie va agir continuellement en nous jusqu’à ce qu’elle se
répande dans notre corps, si bien que ce corps lui-même aura
l’élément de la vie. C’est ce que Romains 8.11 nous explique :
l’Esprit de Dieu qui habite en nous peut donner la vie à nos corps
mortels.
LA LOI DE LA VIE 127

La vie de Dieu en nous va opérer et se répandre de plus en


plus jusqu’à ce que notre esprit, notre âme et notre corps, en d’au-
tres mots, jusqu’à ce que tout notre être soit complètement rempli
de la nature de Dieu, de l’élément de Dieu et de la saveur de
Dieu ; jusqu’à ce que nous soyons enlevés et transf igurés ; jusqu’à
ce que nous entrions dans la gloire et devenions entièrement sem-
blable à Dieu.
La vie de Dieu, même si elle opère continuellement et aimerait
se répandre en nous, ne se fraie jamais un chemin par la force,
sans tenir compte de nous. Au contraire, elle a besoin de la per-
mission de nos émotions, de la coopération de notre intelligence et
de la soumission de notre volonté. Si nous refusons l’action de
cette vie, si nous ne la suivons pas de près et si nous ne coopérons
pas avec elle, il lui est totalement impossible de démontrer sa
puissance ou de manifester sa fonction. L’homme étant un être vi-
vant, avec des émotions, une intelligence et une volonté, la
question de sa volonté à coopérer et de sa capacité à le faire peut
être un problème. C’est pour cette raison que lorsque Dieu nous
régénère, Il nous donne un cœur nouveau et met en nous un es-
prit nouveau (Éz 36.26), en même temps qu’Il nous donne Sa vie ;
ainsi équipés, nous sommes non seulement désireux mais aussi
capables de collaborer.
Pour coopérer avec Dieu, notre esprit doit pouvoir alors que
notre cœur doit vouloir. Le cœur que nous avons reçu à l’origine
est devenu dur ou vieux à cause de notre rébellion contre Dieu.
C’est pour cette raison qu’il est appelé un « cœur de pierre » ou un
« vieux cœur ». Ce vieux cœur est contre Dieu, il ne veut pas Dieu
et n’est pas disposé à coopérer avec Dieu. Toutefois, Dieu nous
donne un cœur nouveau. En fait, Il ne nous donne pas un autre
cœur en plus de l’ancien, mais Il adoucit notre cœur de pierre par
la régénération du Saint-Esprit et en fait un « cœur de chair ». Ce
vieux cœur est renouvelé pour devenir un nouveau cœur. Celui-ci
est tourné vers Dieu et aime Dieu et les choses de Dieu. Il est un
nouvel organe qui nous aide à nous tourner vers Dieu et à L’ai-
mer. Il nous rend bien disposés pour coopérer avec Dieu et pour
laisser la vie de Dieu se répandre et opérer librement de l’inté-
rieur de notre être vers l’extérieur.
128 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

L’esprit que nous avons reçu lors de notre création est mort et
est devenu vieux parce que nous avons été séparés de Dieu ; c’est
la raison pour laquelle il est appelé un « vieil esprit ». Comme ce
vieil esprit a perdu sa capacité d’avoir de la communion avec Dieu
et d’entrer en contact avec Lui, il lui est impossible de coopérer
avec Lui. Par conséquent, Dieu nous donne un « nouvel esprit ».
Cela ne signif ie pas qu’Il nous donne un autre esprit en plus de
l’ancien, mais que par la régénération du Saint-Esprit, Il vivif ie
notre esprit mort et en fait un esprit vivant et renouvelé. Ce nou-
vel esprit est capable d’entrer en communion avec Dieu ; il peut
comprendre Dieu et les choses spirituelles. Il est un nouvel or-
gane par lequel nous pouvons nous approcher de Dieu, coopérer
avec Lui, et même laisser Sa vie se répandre en nous et opérer
vers l’extérieur grâce à notre communion intérieure.
Grâce à ce cœur nouveau, nous sommes désireux de coopérer
avec Dieu, et grâce à cet esprit nouveau, nous sommes capables
de coopérer avec Lui. Toutefois, ce cœur nouveau et cet esprit nou-
veau nous aident seulement à rechercher Dieu et à entrer en
contact avec Lui, permettant à Sa vie de se répandre librement et
vers l’extérieur ; ils ne nous aident pas à satisfaire à l’obligation
illimitée de Dieu, qui est que nous atteignions au niveau qu’Il
exige. C’est pour cette raison que lorsque Dieu nous régénère, Il
nous donne aussi quelque chose de glorieux et de transcendant :
Il place Son propre Esprit, le Saint-Esprit, dans notre esprit nou-
veau. Ce Saint-Esprit est la corporisation de Christ, et Christ est
la corporisation de Dieu. Ainsi, lorsque le Saint-Esprit entre en
nous, c’est le Dieu trinitaire qui entre en nous. Le Créateur et la
créature sont ainsi unis. Une telle réalité mérite certainement
nos louanges ! En outre, l’Esprit de Dieu, l’Esprit éternel ou
l’Esprit inf ini possède des fonctions illimitées et une force trans-
cendante. Par conséquent, en habitant dans notre nouvel esprit, Il
peut utiliser Sa puissance illimitée pour nous oindre et nous rem-
plir, pour œuvrer et opérer en nous. C’est de cette façon qu’Il nous
rend capables de satisfaire aux demandes illimitées de Dieu à
notre sujet, permettant ainsi à la vie de Dieu de se répandre
continuellement de notre esprit, au travers de notre âme et
LA LOI DE LA VIE 129

jusqu’à notre corps. Enfin, Il nous amène à atteindre cet état glo-
rieux où nous serons absolument comme Dieu. Alléluia !
Il est bien clair que la délivrance divine et les efforts que
l’homme peut faire pour s’améliorer sont deux choses fondamen-
talement différentes. Les efforts de l’homme ne peuvent toucher
que son âme et son corps. Même s’il y a réellement amélioration,
celle-ci reste très limitée, parce que les capacités de l’homme sont
limitées. La délivrance de Dieu, bien qu’elle passe également au
travers de l’âme, en renouvelle graduellement chaque partie, et
atteigne enf in le corps, est différente dans la mesure où l’Esprit
de Dieu, apportant avec Lui la vie de Dieu, entre dans l’esprit.
Comme il a une puissance divine et illimitée, Il est pleinement ca-
pable de satisfaire aux demandes illimitées de Dieu. Il s’agit
d’une addition, non d’une amélioration. Essayer de nous amélio-
rer ne touche que les parties que nous possédons déjà ; et nous
atteignons très vite nos limites. Par contre, ajouter quelque chose
qui vient de Dieu a une portée illimitée.
Nous avons donc vu clairement que la régénération nous
amène à recevoir la vie de Dieu. Cette vie contient une fonction
naturelle qui est la « loi de la vie ». La vie de Dieu est donc la
source de cette loi de vie et la régénération est l’origine de cette
loi de vie. Cette loi de vie provient de la vie de Dieu et elle entre
en nous lors de la régénération.

III. LA SIGNIFICATION DE LA LOI DE LA VIE

Si nous voulons connaître la signif ication de la loi de la vie,


nous devons savoir ce qu’est une loi. Une loi est une règle natu-
relle, un phénomène constant, qui ne change jamais. Une loi ne
découle pas nécessairement d’une vie, mais chaque vie est tou-
jours accompagnée d’une loi qui lui est propre. La loi qui
accompagne la vie est appelée la loi de la vie. La loi d’une vie par-
ticulière est aussi la caractéristique naturelle, la fonction innée
de cette vie. Les chats, par exemple savent attraper les souris et
les chiens peuvent monter la garde pendant la nuit ; nos oreilles
entendent, notre nez détecte les odeurs, notre langue reconnaît
les goûts et notre estomac digère la nourriture. Toutes ces capaci-
tés sont les caractéristiques naturelles et les fonctions innées
130 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

propres à une certaine vie. Pour autant qu’une vie existe et soit
libre, elle démontre certaines caractéristiques et manifeste cer-
taines capacités. Les enseignements humains ou les exhortations
ne sont pas nécessaires ; le développement de ces caractéristiques
et de ces capacités se fait naturellement, sans le moindre effort,
et c’est cela qui constitue la loi de cette vie.
La vie de Dieu est la vie la plus élevée ; les caractéristiques et
les capacités de cette vie doivent donc également être les plus éle-
vées. En outre, comme ces capacités et caractéristiques si élevées
constituent la loi de la vie de Dieu, cette loi est aussi la plus forte
et la plus élevée. Or, comme nous avons reçu la vie de Dieu lors de
la régénération, nous avons reçu en même temps la loi la plus
haute et la plus élevée qui appartient à cette vie de Dieu.
Dans le premier chapitre intitulé Qu’est-ce que la vie, nous
avons dit que seule la vie de Dieu pouvait réellement s’appeler la
vie ; ainsi, la loi de la vie dont nous parlons maintenant se réfère
spécif iquement à la loi de la vie de Dieu.
La loi de la vie nous est donnée par Dieu sous la nouvelle al-
liance. C’est une loi très différente des lois que Dieu a données
dans l’Ancien Testament au Mont Sinaï. Là, Dieu a donné une loi
écrite sur des tables de pierre. C’était en dehors du corps de
l’homme. Cette loi était une loi extérieure, une loi de lettres. Elle
imposait des exigences extérieures à l’homme, indiquant ce qu’il
devait et ne devait pas faire. Mais le résultat a été misérable ;
personne n’a jamais pu observer ces lois. La loi était bonne, mais
l’homme était mauvais et mort, et il n’avait pas la puissance de la
vie pour satisfaire aux exigences de cette loi. En fait, il est tombé
sous la condamnation de cette loi. Romains 8.3 décrit cette situa-
tion par ces mots : « … chose impossible à la loi, parce que la chair
la rendait sans force… »
À l’époque du Nouveau Testament, quand Dieu nous a régéné-
rés par le Saint-Esprit, Il a mis Sa propre vie incluant la loi de la
vie en nous. Cette loi de la vie est la loi intérieure ; c’est le don
spécial que Dieu nous fait à l’époque du Nouveau Testament, et
qu’Il nous a promis dans l’Ancien Testament : « Je mettrai ma loi
au-dedans d’eux, je l’écrirai sur leur cœur » (Jr 31.33).
Cette loi de la vie a été mise en nous ; c’est une loi intérieure.
LA LOI DE LA VIE 131

Elle est différente de la loi de l’Ancien Testament qui était à l’ex-


térieur de l’homme. En outre, cette loi de la vie provient de la vie
de Dieu et appartient à la vie de Dieu. C’est ce qui en fait une loi
de la vie. C’est pour cela qu’elle est efficace. La loi de l’Ancien
Testament, par contre est une loi de lettres qui a beaucoup d’exi-
gences sans apporter aucune aide. Cette loi de la vie en nous,
cette loi qui est la caractéristique naturelle de la vie de Dieu,
peut, par la réglementation, manifester point par point le
contenu de la vie de Dieu. Le résultat de cette réglementation est
que les exigences de la loi de Dieu sont satisfaites.
Prenons un premier exemple pour illustrer le fonctionnement
de cette loi de la vie. Si nous sommes devant un arbre fruitier sec,
il sera inutile de lui donner des ordres du genre : produis des
feuilles vertes, des f leurs rouges et des fruits bien mûrs. Une telle
demande, même si elle est répétée pendant toute l’année, est inu-
tile et sans effet, parce que l’arbre est sec et qu’il n’a plus la
puissance de la vie capable de répondre à de telles demandes. Or,
si nous pouvions faire une transfusion de vie à cet arbre et le
« ressusciter », les feuilles, les f leurs et les fruits pousseraient
alors tout naturellement, sans se soumettre à une loi extérieure,
et satisferaient toutes nos attentes et même au-delà. Telle est la
fonction de la loi de la vie.
Supposons maintenant que nous disions à un mort : « Respire !
Mange ! Dors ! Bouge ! » Il est évident que de telles injonctions
n’auraient aucun effet. Cet homme ne peut en aucun cas obéir à
de tels ordres. Or, si nous pouvions infuser la vie de résurrection
en lui et le ramener à la vie, il se mettrait tout naturellement à
respirer, manger, dormir et bouger. Ces activités seraient rendues
possibles grâce à la loi de la vie.
Au travers de ces deux exemples, nous voyons clairement que
notre vie spirituelle devant Dieu ne peut être accomplie par nos
propres efforts ; essayer de nous améliorer par notre propre force
ne nous amène à rien. C’est la vie de Dieu que nous avons déjà
reçue en nous, qui doit réaliser cela. Cette vie de Dieu qui est tou-
jours accompagnée par Sa loi demeure dans notre esprit. Si nous
vivons et agissons selon cette loi de la vie, nous lui donnons l’occa-
sion de correspondre point par point à tout le contenu de la vie de
132 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

Dieu. Nous sommes alors en mesure de satisfaire parfaitement


aux demandes de la loi extérieure de Dieu, et même d’aller
au-delà de toutes ses exigences sans jamais faillir. Romains 8.4
décrit ainsi cette expérience : « … pour que la justice prescrite par
la loi soit accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair,
mais selon l’Esprit. »
Romains 8.2 appelle cette loi de la vie écrite sur la table du
cœur « la loi de l’Esprit de vie ». Cela signif ie que cette loi n’est
pas seulement la loi de la vie de Dieu, appartenant à la vie de
Dieu, mais qu’elle dépend aussi de l’Esprit de Dieu et appartient
à l’Esprit de Dieu. Il en est ainsi parce que la vie de Dieu
s’appuie sur l’Esprit de Dieu et que l’Esprit de Dieu peut être
considéré comme étant la vie de Dieu elle-même. Quand nous
parlons de la vie de Dieu, nous nous référons à la vie en
elle-même ; quand nous parlons de l’Esprit de Dieu, nous nous
référons à l’exécuteur de la vie de Dieu. La différence est que la
vie de Dieu n’est pas considérée comme une personne tandis que
l’Esprit de Dieu est une personne. Cette vie qui n’est pas une
personne appartient à l’Esprit et ne peut être séparée de cet
Esprit qui est une personne. Cet Esprit amène la vie de Dieu en
nous, et cette vie est toujours accompagnée par une loi : la loi de
la vie ou la loi de l’Esprit de vie. Cette loi a une source : la vie
éternelle de Dieu, et un exécuteur : l’Esprit de Dieu, une per-
sonne dotée d’une grande puissance. C’est ainsi que cette loi de
l’Esprit de vie a une puissance éternelle et illimitée pour satis-
faire aux exigences illimitées de Dieu.
Nous avons donc vu que la loi de l’Ancien Testament est une
loi de lettres écrite sur des tables de pierre. Elle exige beaucoup
de l’homme et celui-ci est incapable d’accomplir un seul de ces
commandements. Par contre, la loi du Nouveau Testament est
une loi de vie, écrite sur la table de notre cœur. Non seulement
elle n’exige rien de nous, mais elle va même jusqu’à administrer
les richesses de Dieu en nous, nous rendant en f in de compte ca-
pables de satisfaire à toutes les exigences de Dieu. Combien cela
est merveilleux et glorieux ! Voilà ce qu’est la grâce que Dieu nous
donne dans le Nouveau Testament ! Combien nous pouvons Le re-
mercier et Le louer pour cela !
LA LOI DE LA VIE 133

IV. LE SIÈGE DE LA LOI DE LA VIE

A. Le siège de l’action de la loi de la vie


La vie de laquelle provient la loi de la vie est la vie de Dieu.
Nous avons reçu cette vie lors de notre régénération et bien que
celle-ci ait été achevée d’un point de vue organique, elle n’avait ni
grandi ni mûri dans chaque partie de notre être. C’est comme un
fruit qui est né sur un arbre. La vie de ce petit fruit est achevée or-
ganiquement ; mais pour que ce fruit soit f ini à tous égards, il doit
croître et mûrir. De la même manière, la vie de Dieu que nous
avons reçu lors de notre régénération est f inie organiquement,
mais si nous voulons que cette vie arrive à maturité, il faut qu’elle
puisse croître et mûrir dans chaque partie de notre être. La crois-
sance et la maturité de cette vie se produisent grâce à l’opération
de la loi de la vie dans toutes les parties de notre être. Il est impor-
tant de réaliser que c’est bien dans toutes les parties de notre être
que cette loi de la vie doit agir. C’est à cela que Jérémie 31.33 se ré-
fère quand il parle des « parties intérieures » (lit.).

B. Les parties intérieures et les lois


Que sont nos parties intérieures ? Ce sont notre esprit, notre
âme et notre cœur. Ce cœur n’est pas le cœur physique ou biolo-
gique mais le cœur psychologique. Chez nous, êtres humains,
l’esprit et l’âme sont des parties indépendantes, mais le cœur est
de nature composée. Selon la Bible, le cœur comprend au moins
les parties suivantes :
1. L’intelligence. « … de mauvaises pensées dans vos cœurs »
(Mt 9.4), et « les pensées … du cœur » (Hé 4.12).
2. La volonté. « D’un cœur résolu » (Ac 11.23), et « les inten-
tions du cœur » (Hé 4.12, Darby).
3. Les émotions. « Que votre cœur ne se trouble pas » (Jn 14.1),
et « votre cœur se réjouira » (Jn 16.22).
4. La conscience. « … le cœur purif ié d’une mauvaise cons-
cience » (Hé 10.22) et « … de quelque manière que notre cœur
nous condamne » (1 Jn 3.20).
Ces quelques versets montrent que le cœur contient l’intelli-
gence, la volonté et les émotions qui sont les trois parties de
134 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

l’âme, à quoi vient s’ajouter la conscience, qui est une partie de


l’esprit. Le cœur est composé de ces quatre parties. Il ne com-
prend donc pas seulement une partie de l’esprit et les trois
parties de l’âme mais son rôle est de lier vraiment l’esprit et
l’âme.
Parmi les différentes parties qui sont en nous, l’intuition et la
communion sont les parties de l’esprit qui sont les plus liées à
Dieu et qui sont pour Dieu ; la conscience dans l’esprit, ayant la ca-
pacité de discerner entre le bien et le mal est plus liée à l’homme
et est du côté de l’homme. L’intelligence, la volonté et les émotions
dans l’âme forment le siège de la personnalité de l’homme et sont
donc également plus pour l’homme et liées à l’homme. Comme le
cœur contient l’intelligence, les émotions, la volonté et la cons-
cience, il est un organe composé qui réunit toutes ces différentes
parties intérieures de l’homme. Il peut être considéré comme le re-
présentant principal de l’homme.
La loi de la vie en nous opère continuellement dans ces diffé-
rentes parties intérieures. Quelle que soit la partie concernée, elle
devient la loi de cette partie-là. Lorsque cette loi travaille dans
l’intelligence, elle devient la loi de l’intelligence ; lorsqu’elle at-
teint la volonté, elle devient la loi de la volonté ; lorsqu’elle atteint
les émotions, elle devient la loi des émotions et lorsque c’est la
conscience qui est touchée, elle devient la loi de la conscience.
Cette loi peut ainsi régner dans chacune de nos parties intérieu-
res. C’est la raison pour laquelle Hébreux 8.10 et 10.16 nomment
cette loi « les lois ». Ces « lois » sont une seule « loi » intérieure, qui
est la loi de la vie ou ce que Dieu appelle « loi » dans Jérémie
31.33, mais elle est active dans les différentes parties qui nous
constituent et apparaît comme multipliée.
Dans Jérémie, cette loi de vie est au singulier, alors que dans
Hébreux, elle est au pluriel. En effet, quand nous parlons de la loi
elle-même, il suff it d’utiliser le singulier ; mais lorsque nous par-
lons des effets de cette loi, le pluriel est préférable. Cette loi, bien
qu’unique, fonctionne dans les différentes parties de notre être et
devient ainsi « plusieurs lois ». Dans Jérémie, c’est donc le singu-
lier qui est utilisé et dans Hébreux, c’est le pluriel ; c’est toutefois
bien à la même et unique loi qu’il est fait référence.
LA LOI DE LA VIE 135

C. La relation entre le cœur et la loi de la vie


Nous avons déjà mentionné que le terrain d’activité de cette
loi de vie est fait de nos différentes parties intérieures. Nous
avons aussi dit que le cœur était « le chef » parce qu’il était le con-
glomérat des parties intérieures de l’homme et le représentant
principal de l’homme. Le cœur est donc très étroitement lié à la
loi de la vie ou aux différentes lois qui opèrent dans nos parties
intérieures. Nous allons parler en détail de la situation du cœur.

1. Le cœur est la porte d’entrée et de sortie de la vie


Nous avons aussi mentionné que le cœur lie l’esprit et l’âme et
qu’il est donc entre l’esprit et l’âme. Par conséquent, si la vie veut
entrer dans l’esprit, elle doit passer par le cœur ; et si elle veut sor-
tir de l’esprit, elle doit de même passer par le cœur. Le cœur est
donc le canal que la vie doit emprunter. On peut dire qu’il est la
porte d’entrée et de sortie de la vie. Lorsque quelqu’un entend par
exemple l’Évangile du Seigneur et qu’il ressent de la douleur et du
chagrin par rapport à son péché ou qu’il est conscient de la dou-
ceur de l’amour de Dieu, les émotions de son cœur sont touchées,
sa conscience est attristée, son intelligence se repent et sa volonté
décide de croire. Son cœur s’ouvre alors au Seigneur, il reçoit le sa-
lut, et la vie de Dieu entre dans son esprit. En revanche, si son
cœur n’est pas d’accord et n’est pas ouvert, peu importe la force de
la prédication, il n’y a pas de possibilité pour que la vie entre dans
son esprit. Le célèbre évangéliste anglais M. Spurgeon a dit que
pour toucher l’esprit de l’homme, il faut toucher son cœur. Cette
remarque est parfaitement vraie. C’est seulement lorsque le cœur
est touché que l’esprit peut recevoir la vie de Dieu.
De la même manière, après qu’une personne est sauvée, si la
vie de Dieu veut sortir d’elle, elle doit passer par son cœur avec la
coopération de ce dernier. Si le cœur est d’accord, la vie peut pas-
ser. Si le cœur n’est pas d’accord, la vie ne peut pas passer. Parfois,
le cœur n’est que partiellement d’accord. C’est peut-être seulement
la conscience qui est d’accord de coopérer, alors que les autres
parties refusent. Ou peut-être est-ce l’intelligence qui est soumise,
alors que les émotions se rebellent. Peu importe quelle partie fait
136 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

obstacle, la vie ne peut pas passer. Le cœur est donc réellement la


porte d’entrée et de sortie de la vie. Tout comme l’accueil de la vie
commence par le cœur, sa manifestation passe également par le
cœur.

2. Le cœur est l’interrupteur de la vie


Le cœur est la porte d’entrée et de sortie de la vie. L’écoule-
ment de la vie vers l’intérieur ou vers l’extérieur dépend du cœur.
De plus, le cœur est aussi l’interrupteur ou le commutateur de la
vie. Si le cœur est fermé, la vie ne peut ni entrer ni répandre sa
réglementation ; mais s’il est ouvert, elle peut entrer et se répar-
tir librement. Si une partie de ce cœur est fermée, cette partie
échappe à la réglementation de la vie. Lorsqu’elle s’ouvre, la vie
de Dieu peut la réglementer. Ainsi, le cœur est vraiment l’inter-
rupteur de la vie. La vie a une grande puissance mais elle est
limitée par notre petit cœur. L’opération de la vie dépend entière-
ment du degré d’ouverture de notre cœur. On peut le comparer à
une centrale électrique ; bien que la puissance disponible soit im-
mense, elle est contrôlée par le petit interrupteur qui se trouve
dans notre chambre ; si personne n’a actionné ce petit bouton,
l’électricité ne peut fonctionner.
Bien entendu, cela ne veut pas dire que tout va bien pour au-
tant que nous ayons un cœur propre. Le cœur peut uniquement
nous amener à aimer Dieu et à nous tourner vers Lui, mais il ne
peut nous aider à toucher Dieu et à entrer en communion avec
Lui. C’est l’esprit qui a la fonction de nous faire toucher Dieu et
qui nous permet d’entrer en communion avec Dieu. Cela est une
des raisons pour lesquelles beaucoup de frères et sœurs ne par-
viennent pas à atteindre Dieu dans la prière même s’ils aiment
sincèrement le Seigneur. Ils ont un cœur mais n’utilisent pas leur
esprit. Beaucoup d’évangélistes échouent dans leur œuvre pour
cette même raison ; ils savent toucher les émotions des gens, ils
savent stimuler leur volonté et créer chez ceux qui les écoutent
un amour et un désir pour Dieu, mais ils ne savent pas amener
ces personnes en recherche à exercer leur esprit pour entrer en
communion avec Dieu.
Il est vrai que pour comprendre les choses spirituelles, nous
LA LOI DE LA VIE 137

devons utiliser l’intelligence du cœur, mais nous devons d’abord


nous servir de l’esprit pour toucher ces choses, car l’esprit est l’or-
gane qui communique avec le monde spirituel. Nous devons
toucher toutes les choses spirituelles par l’esprit, puis les appré-
hender et les comprendre avec l’intelligence du cœur. Il en va de
même lorsque nous entendons un son ; ce son est d’abord perçu
par les oreilles puis compris par l’intelligence. C’est la même
chose pour les couleurs : elles doivent d’abord être vues par les
yeux, puis distinguées par l’intelligence. C’est pourquoi, lorsque
nous prêchons l’Évangile avec un esprit faible, nous n’allons utili-
ser que des mots qui vont être saisis et compris par l’intelligence ;
ce n’est que plus tard que nous pourrons amener ces personnes
vers l’Esprit. Mais si notre esprit est fort, nous pouvons trans-
mettre le salut de Dieu directement dans l’esprit des gens au
travers des paroles de l’Évangile. Dès que ces personnes enten-
dent cet Évangile, elles touchent l’esprit et sont sauvées. C’est
ensuite que nous pouvons petit à petit les amener à comprendre
les choses spirituelles avec leur intelligence.
L’exercice de l’esprit est indispensable pour saisir Dieu et les
choses spirituelles, mais si le cœur de l’homme est indifférent,
l’esprit se retrouve en prison à l’intérieur du cœur et est inca-
pable d’utiliser sa capacité. Même pour Dieu, il est impossible
d’entrer en communion avec un tel esprit. Par conséquent, si nous
voulons saisir Dieu et les choses spirituelles, il nous faut absolu-
ment utiliser notre esprit mais aussi avoir un cœur bien disposé.
L’esprit est l’organe qui appréhende la vie de Dieu et le cœur est
la clé, l’interrupteur, le point stratégique qui permet à la vie de
Dieu de passer.

3. Le cœur peut faire obstacle à l’action de la vie


Le cœur, nous l’avons dit, est la porte d’entrée et de sortie de la
vie, ainsi que l’interrupteur de la vie ; il est donc évident qu’il joue
un grand rôle. Le plus petit problème peut entièrement bloquer le
travail de la vie. Au moindre problème, la vie est bloquée et la loi
de la vie ne peut plus régner.
La vie de Dieu en nous devrait pouvoir agir et grandir li-
brement, et nous amener à recevoir chaque jour révélation et
138 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

lumière. Une telle situation est souhaitable et normale. Malheu-


reusement, les choses sont souvent bien différentes. De
nombreux frères et sœurs ne grandissent pas dans leur vie spiri-
tuelle et leur marche n’est pas ce qu’elle devrait être. Pourtant, la
vie de Dieu en eux est bien réelle ; ce n’est pas elle qui est en
cause. C’est plutôt leur cœur qui crée un problème ; il n’est pas
tourné suffisamment vers Dieu ; il n’aime pas assez le Seigneur
et ne Le cherche pas assez ; il n’est pas assez propre ni suffisam-
ment ouvert. Ce cœur a donc un problème dans l’une de ses
parties. Peut-être faut-il chercher dans la conscience, qui
continue à éprouver un sentiment de culpabilité ; peut-être
est-ce dû à l’intelligence qui est trop occupée par certains soucis
ou préoccupations, par de mauvaises pensées, des doutes ou
toutes sortes de raisonnements. Peut-être encore faut-il chercher
dans la volonté qui est entêtée et rebelle ; peut-être enfin est-ce
dû aux émotions qui sont remplies de désirs charnels et de pen-
chants naturels. Tout ce que nous venons de mentionner forme
des barrages qui empêchent l’opération de la vie en nous, et qui
rendent impossible le règne de la loi de la vie dans nos parties in-
térieures. Par conséquent, si nous voulons croître dans la vie,
nous devons d’abord traiter notre cœur, puis exercer notre esprit.
Si le cœur n’est pas en ordre, il est inutile de mentionner l’esprit.
Le problème de beaucoup de frères et sœurs n’est pas à chercher
dans leur esprit mais dans leur cœur. Si le cœur n’est pas en
ordre, la vie est bloquée dans l’esprit et la loi de la vie ne peut
opérer librement. Si nous avons un réel désir de chercher la vie et
de marcher dans le chemin de la vie, nous devons veiller sur
notre cœur. Ce n’est qu’à cette condition que la loi de la vie peut
opérer librement et se mouvoir sans obstacle pour pouvoir at-
teindre chaque partie de notre être.

4. Comment traiter notre cœur


Étant donné le rôle essentiel que joue le cœur, Dieu n’a pas
d’autre choix que de s’occuper de ce cœur pour que Sa vie puisse
se répandre. Notre cœur a quatre grands problèmes vis-à-vis de
Dieu : la dureté, l’impureté, le manque d’amour et le manque de
paix. La dureté est un problème de la volonté, l’impureté est un
LA LOI DE LA VIE 139

problème à la fois de l’intelligence et des émotions ; le manque


d’amour concerne les émotions et le manque de paix, la cons-
cience. Quand Dieu s’occupe de notre cœur, Son action touche ces
quatre aspects, pour que notre cœur devienne tendre, pur, ai-
mant et paisible.
Premièrement, Dieu veut que nous ayons un cœur tendre.
Avoir un cœur tendre signif ie que la volonté est soumise à Dieu
et docile, au lieu d’être entêtée et rebelle. Lorsque Dieu rend
notre cœur tendre, Il ôte le cœur de pierre qui est en nous et nous
donne un cœur de chair (Éz 36.26). Il adoucit donc notre cœur dur
de pierre et en fait un cœur doux de chair.
Lorsque notre salut est tout récent, notre cœur est tendre.
Mais après quelque temps, chez certaines personnes, le cœur se
détourne et redevient dur. Ne se soumettant pas au Seigneur et
perdant même la crainte de Son nom, elles s’éloignent peu à peu
de Sa présence. Chaque fois que notre cœur est endurci, nous
avons un problème devant Dieu. Si nous avons le désir de vivre
d’une manière qui plaise à Dieu, notre cœur ne peut être endurci ;
au contraire, il doit être continuellement adouci. Nous sommes
souvent inquiets pour beaucoup de choses, mais la chose dont
nous devons vraiment nous inquiéter, c’est de ne pas offenser
Dieu. Ne craignez ni le ciel ni la terre mais craignez d’offen-
ser Dieu. Notre cœur doit être traité jusqu’à ce qu’il atteigne un
tel degré de douceur. Il est souvent triste de voir que certains
frères et sœurs sont tendres face à beaucoup de choses mais de-
viennent durs dès qu’il est question de la volonté de Dieu ou de
Dieu Lui-même. Ils ont même tendance à dire : « Je n’y peux rien ;
je suis comme ça. On verra bien ce que Dieu va faire. » Une telle
attitude est une horreur ! Il y a d’autres frères et sœurs qui sont
durs envers toutes choses, mais qui deviennent tendres dès qu’il
s’agit de Dieu et de Sa volonté. De telles personnes ont des cœurs
tendres. Demandons à Dieu de nous donner un tel cœur.
Comment Dieu rend-Il notre cœur tendre ? Comment l’adoucit-Il ?
Parfois, Il nous touche par Son amour et parfois Il nous châtie. Il
commence souvent par essayer d’employer Son amour, et si nous y
restons insensibles, Il laisse alors les circonstances nous discipliner
140 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

jusqu’à ce que notre cœur soit adouci. Lorsque notre cœur est
adouci, Sa vie peut à nouveau opérer en nous.
Dieu veut deuxièmement que notre cœur soit pur. Un cœur pur
est un cœur qui consacre toute sa pensée à Dieu. C’est aussi un
cœur qui a des sentiments extrêmement purs et simples envers
Dieu (Voir 2 Co 11.3). Il n’aime que Dieu et ne veut que Dieu ; il n’a
pas d’autre amour, inclinaison ou désir en dehors de Dieu. Mat-
thieu 5.8 dit : « … ceux qui ont le cœur pur… verront Dieu. » Si le
cœur n’est pas pur, nous ne pouvons pas voir Dieu. Si nos pensées
sont occupées par des choses extérieures à Dieu, ou si nos émo-
tions penchent vers d’autres choses, ne serait-ce qu’un petit peu,
notre cœur n’est plus pur, et la vie dans notre esprit se trouve
bloquée. Nous avons donc besoin de rechercher les choses spiri-
tuelles « … avec ceux qui invoquent le Seigneur d’un cœur pur »,
comme il est dit dans 2 Timothée 2.22, et nous devons être ceux
qui aiment le Seigneur et veulent Dieu avec un cœur pur. C’est à
cette condition que la vie de Dieu peut opérer librement en nous.
Troisièmement, Dieu veut que nous ayons un cœur qui L’aime.
Un cœur qui aime Dieu est un cœur dont les sentiments sont
remplis d’amour pour Lui ; c’est un cœur qui veut Dieu, qui a soif
de Dieu, qui languit après Dieu et qui a de l’affection pour Lui.
Un livre de la Bible est consacré tout particulièrement à l’amour
que les saints éprouvent pour le Seigneur ; c’est le Cantique des
Cantiques, un livre de l’Ancien Testament. Il y est dit qu’en tant
que peuple du Seigneur, nous devrions aimer le Seigneur comme
une femme aime son bien-aimé. Cet amour est profond et im-
muable, et il est plus fort que la mort (8.6-7). Du fait que ce livre
parle spécialement de notre amour pour le Seigneur, il montre
aussi notre croissance dans la vie du Seigneur. Ensuite, dans le
Nouveau Testament, dans l’Évangile selon Jean au chapitre 21, le
Seigneur demande trois fois à Pierre : « M’aimes-tu ? » Cela
montre combien Il désirait que les émotions de Pierre soient rem-
plies d’amour pour Lui et qu’il ait ce cœur aimant à Son égard. Le
but du Seigneur était d’aider Pierre à laisser cette vie divine opé-
rer et grandir en lui. Cette question du Seigneur est rapportée
dans l’Évangile selon Jean, qui est un livre qui montre comment
recevoir le Seigneur en tant que vie et comment nous comporter
LA LOI DE LA VIE 141

dans cette vie. Lorsque notre cœur a un tel amour pour le Sei-
gneur, Sa vie en nous peut se répandre en douceur et faire ce qui
lui plaît.
Enf in, Dieu veut un cœur qui soit en paix. Un cœur en paix est
un cœur qui a une conscience irréprochable (Ac 24.16), sans
condamnation ni reproche ; c’est un cœur en sécurité et en sûreté.
Notre conscience représente Dieu qui nous gouverne. Si notre
conscience nous condamne, Dieu est plus grand que notre cons-
cience et connaît toutes choses (1 Jn 3.20). Il nous condamnerait
bien plus encore. Nous devons donc régler sans compromis toutes
les offenses, les condamnations et les reproches. C’est ainsi que
nous pouvons « apaiser notre cœur devant Lui » (1 Jn 3.19).
Quand notre cœur est ainsi en paix, Dieu peut passer au travers
de nous et Sa loi de vie peut continuer à travailler en nous.
Si donc nous avons un cœur tendre, pur, aimant et en paix,
tout va bien. Seul un tel cœur peut collaborer avec la loi de la vie.
Il peut permettre à la vie de Dieu d’être distribuée librement en
nous. Bien souvent, il semble que notre cœur présente à Dieu le
signal suivant : « Passage interdit », empêchant ainsi Dieu d’œu-
vrer. Nous construisons un barrage qui empêche la vie divine de
couler, de travailler et de se mouvoir librement de l’intérieur de
notre être vers l’extérieur.
Ces paroles n’ont pas la prétention d’être très éloquentes ni
très sages ; elles devraient pourtant nous amener à examiner at-
tentivement toutes les conditions de notre cœur, comme lors d’un
examen physique. Nous devrions nous poser les questions suivan-
tes : Est-ce que la volonté de notre cœur choisit vraiment Dieu ?
Est-elle soumise et souple devant Dieu ? Ou est-elle rebelle et en-
têtée ? L’intelligence de notre cœur est-elle pure devant Dieu ? Ou
est-elle tortueuse ? Nos pensées, nos préoccupations, sont-elles
uniquement pour Dieu Lui-même ? Ou y a-t-il en dehors de Dieu
une personne, une chose ou une situation qui nous préoccupe
grandement et qui remplit notre cœur ? Nous pouvons aussi nous
demander : Les émotions de notre cœur sont-elles entièrement
pour Dieu ? Aiment-elles Dieu et veulent-elles Dieu seul ? Ou y
a-t-il un autre amour, d’autres penchants, d’autres inclinaisons en
dehors de Dieu ? Et nous arrivons f inalement à cette question :
142 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

Comment est notre conscience devant Dieu ? Est-elle sans of-


fense ? Est-elle en paix ? Ou y a-t-il des condamnations et des
reproches ? Nous devons examiner attentivement tous ces points
et les traiter soigneusement pour que notre cœur devienne
tendre, pur, aimant et paisible ; en d’autres termes, il doit être en
ordre. S’il en est ainsi, la vie dans notre esprit aura réellement un
chemin par où s’écouler et la loi de la vie pourra se répandre.
Dans toutes les parties de notre cœur qui auront été soignées,
la vie peut opérer et la loi de vie peut régner. Lorsque toutes les
parties de notre cœur ont été examinées et traitées, la loi de la vie
peut régner depuis notre esprit et administrer tout notre être en
ayant un libre chemin au travers de notre cœur. S’il en est ainsi,
chaque partie de notre être peut manifester la capacité de la loi
de la vie et être ainsi remplie de l’élément de la vie de Dieu et at-
teindre le glorieux résultat de la parfaite unité de Dieu et de
l’homme.

V. LES EXIGENCES DE LA LOI DE LA VIE

Nous venons donc de voir comment et où opère la loi de la vie,


c’est-à-dire dans les différentes parties de notre être intérieur. En
fait, dans la pratique, nous devons remplir deux conditions si
nous voulons que cette loi de vie travaille librement dans nos par-
ties intérieures.

A. Aimer Dieu
La première exigence est d’aimer Dieu. L’Évangile selon Jean
parle tout particulièrement de la vie, mais il insiste aussi beau-
coup sur la foi et l’amour. Croire, c’est prendre la vie en soi, alors
qu’aimer, c’est laisser la vie couler hors de soi. Si nous voulons
prendre la vie en nous ou la recevoir, nous devons croire. Si nous
voulons exprimer la vie, nous devons aimer. Seule la foi peut per-
mettre à la vie d’entrer et seul l’amour peut la faire se répandre.
L’amour est donc une condition nécessaire qui permet à la loi de
la vie d’opérer.
Un verset du Nouveau Testament nous encourage à aimer
Dieu de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre pensée
et de toute notre force (Mc 12.30). Quand nous aimons Dieu à ce
LA LOI DE LA VIE 143

point, c’est-à-dire lorsque nous permettons à notre amour pour


Dieu d’atteindre les différentes parties de notre être, la vie de
Dieu peut commencer à fonctionner et à régner dans ces diffé-
rentes parties. Celles-ci deviennent peu à peu comme Dieu.
Dieu sème donc Sa vie en nous ; Il utilise ensuite l’amour pour
toucher les émotions de notre cœur et amener ce cœur à L’aimer, à
se tourner vers Lui et à s’attacher à Lui. Lorsque cela se produit,
le voile dans notre être intérieur est ôté (voir 2 Co 3.16) et nous
pouvons voir la lumière, recevoir une révélation et connaître Dieu
et Sa vie. D’autre part, lorsque nous aimons Dieu de tout notre
cœur, nous sommes naturellement désireux de nous soumettre à
Lui et de coopérer avec Lui. Nous permettons ainsi à la loi de la
vie de Dieu d’opérer librement en nous et de remplir chaque
partie de notre être avec toutes les richesses de la vie de Dieu.
Dès qu’une de nos parties est remplie de l’amour de Dieu, la loi de
la vie de Dieu peut la réglementer. Si tout notre être aime Dieu, la
loi de la vie de Dieu peut alors opérer au travers de tout notre
être. Notre personne tout entière, intérieurement et extérieure-
ment deviendra alors comme Dieu et sera remplie des richesses
de la vie de Dieu.

B. Obéir au premier sentiment de la vie


La deuxième exigence est d’obéir au premier sentiment de la
vie. Au chapitre 7 de ce livre, intitulé Le sentiment de l’Esprit et
connaître l’Esprit, nous avons mentionné que la loi de la vie ap-
partenait à la conscience et qu’elle pouvait nous donner un
sentiment. Dès que nous sommes régénérés et que nous avons la
vie de Dieu, cette loi de la vie en nous nous donne une certaine
conscience. Notre responsabilité est d’obéir au sentiment de la loi
de la vie et de lui permettre d’agir librement en nous.
Toutefois, au commencement, le sentiment de cette loi de la vie
semble se manifester assez rarement et faiblement. Mais si
nous coopérons un petit peu et que nous obéissions au premier
sentiment que nous percevons, même si celui-ci est faible, le sen-
timent suivant sera nettement plus fort. Notre devoir est de faire
le premier pas et de commencer à nous soumettre au premier sen-
timent que nous percevons, même faiblement, puis de continuer
144 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

dans cette voie de soumission. C’est de cette façon que la loi de la


vie peut opérer en nous jusqu’à ce qu’elle atteigne les différentes
parties intérieures de notre être. La vie pourra donc se répandre
en nous tout naturellement et augmenter en profondeur et en
hauteur.
Peut-être allez-vous demander ce qu’il faut faire après avoir
obéi au premier sentiment perceptible ? Nous répondons ceci : ne
nous en inquiétons pas avant d’avoir obéi au premier sentiment.
Dieu nous donne un seul sentiment à la fois exactement comme Il
donne un seul jour à la fois. Nous vivons un jour après l’autre ; de
même, obéissons à un sentiment après l’autre. Soyons prêts à obéir
au premier sentiment au moment où Dieu nous le donne ; et tout
naturellement, le temps viendra où Dieu nous donnera un second
sentiment. Lorsque Dieu a appelé Abraham, Il lui a donné un seul
commandement : « Va-t’en de ton pays, de ta patrie et de la maison
de ton père… » Ce qu’il devait faire après, où il devait aller, Dieu le
lui révélerait en temps utile. Dieu lui a dit : « Je te montrerai » (Gn
12.1). Quand le Seigneur Jésus est né et que le roi Hérode cher-
chait à Le tuer, Dieu n’a donné qu’un seul commandement à
Joseph : fuir en Égypte. Il devait rester là jusqu’à ce que Dieu se
manifeste pour lui montrer l’étape suivante (Mt 2.13).
Dieu ne nous donne qu’un seul commandement ou sentiment à
la fois parce que Son désir est que nous regardions à Lui pour
chaque nouvelle étape et que nous dépendions de Lui à chaque
instant, Lui restant ainsi soumis. Le sentiment de la loi de la vie
obéit donc au même principe que l’arbre de vie, celui de la dépen-
dance. Nous devons dépendre de Dieu, ou plus précisément des
sentiments qu’Il nous donne les uns après les autres. Il ne s’agit
pas d’être dépendants une fois puis de continuer notre vie ; non,
nous devons dépendre de Lui continuellement. C’est la démarche
opposée au principe de l’arbre de la connaissance du bien et du
mal qui nous rend indépendants de Dieu. Chaque personne dési-
reuse de vivre par la loi de la vie doit donc être attentive au
premier sentiment de vie pour lui obéir et continuer d’obéir aux
sentiments suivants.
La loi de la vie nous donne aussi parfois des sentiments néga-
tifs. Lorsque nous faisons quelque chose qui est contre Dieu,
LA LOI DE LA VIE 145

quelque chose qui n’est pas en harmonie avec la vie de Dieu, la loi
de la vie nous donne un sentiment de malaise et d’insécurité, et
nous avons un goût de mort. C’est ce qui est exprimé par les mots
« ayant été empêchés » et « ne… permit pas » (Ac 16.6,7). Peu im-
porte ce que nous voulons faire ou ce que nous sommes en train
de faire, dès que nous percevons une interdiction en nous, nous
devons nous arrêter. Si nous sommes capables d’avancer ou de
nous arrêter selon le sentiment de la loi de la vie en nous, cette loi
de la vie a alors toute liberté pour opérer, et la vie a aussi la pos-
sibilité de grandir et de se répandre en nous continuellement.
Notre obéissance au sentiment de la loi de la vie — spécialement
au premier sentiment que nous percevons — est donc une condi-
tion vitale pour que cette loi de la vie puisse opérer en nous. C’est
la raison pour laquelle Paul nous encourage à obéir avec crainte
et tremblement (v. 12, 13). L’action de Dieu en nous exige notre
coopération au travers de notre obéissance. Si Dieu n’obtient pas
d’obéissance de notre part, Il ne peut agir en nous.

VI. LA FONCTION DE LA LOI DE LA VIE

Nous avons mentionné que l’amour et l’obéissance sont néces-


saires pour que la loi de la vie puisse agir. Nous sommes donc
responsables de cultiver ces deux vertus. Si nous sommes capa-
bles d’aimer et d’obéir, la loi de la vie peut spontanément opérer
dans nos différentes parties intérieures et elle peut manifester sa
fonction naturelle.
La loi de la vie fonctionne dans deux directions : la première
est d’enlever ou de tuer et la seconde est d’ajouter ou de remplir.
D’une part, elle enlève ce que nous ne devrions pas avoir en nous
et d’autre part, elle ajoute ce que nous devrions avoir et que nous
n’avons pas. Ce qui est ôté est l’élément d’Adam et ce qui est
ajouté est l’élément de Christ en tant qu’Esprit qui donne la vie.
Ce qui est ôté est vieux et ce qui est ajouté est nouveau. Ce qui
est enlevé est mort et ce qui est ajouté est vivant. Chaque fois
que la loi de la vie opère en nous, elle manifeste ces deux sortes
de fonctions. L’une est de supprimer graduellement tout ce qui
fait partie de notre vieille création et l’autre est d’ajouter tout
aussi graduellement tout ce qui fait partie de la nouvelle création
146 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

de Dieu. C’est de cette manière que la vie grandit petit à petit en


nous.
Comment la loi de la vie peut-elle avoir ces deux fonctions ?
C’est parce que la vie dont cette loi est dérivée possède deux élé-
ments spéciaux : l’un est l’élément de la mort et l’autre, l’élément
de la vie. L’élément de la mort n’est rien d’autre que la merveil-
leuse mort du Seigneur Jésus sur la croix, cette mort qui inclut
tout et amène tout à une f in. L’élément de la vie n’est rien d’autre
que la résurrection du Seigneur Jésus ou la vie de la puissance de
résurrection du Seigneur ; c’est la raison pour laquelle il est aussi
appelé l’élément de résurrection.
La capacité d’enlever, propre à la loi de la vie, provient de l’élé-
ment de la mort parfaite du Seigneur contenue dans Sa vie. Par
conséquent, tout comme la mort du Seigneur sur la croix a éli-
miné toutes les diff icultés que Dieu voyait dans l’homme, de
même, aujourd’hui, grâce à l’opération de la loi de la vie, la mort
du Seigneur est appliquée en nous. Elle tue et ôte graduellement
tout ce qui n’est pas en harmonie avec Dieu et qui est en dehors
de Dieu, comme l’élément du péché, celui du monde, de la chair, de
la convoitise, de l’ancienne création et de la constitution natu-
relle. La fonction d’ajouter, propre à la loi de la vie, provient de
l’élément de la résurrection du Seigneur contenue dans la vie.
Ainsi, de même que la résurrection du Seigneur a amené l’homme
en Dieu, rendant l’homme capable de participer à tout ce qu’est
Dieu Lui-même, de même, aujourd’hui, grâce à l’opération de la
loi de vie, la résurrection du Seigneur est appliquée en nous. Cela
signif ie qu’elle ajoute en nous la puissance de Dieu, Sa sainteté,
Son amour, Sa patience et tous les éléments de Dieu ou les élé-
ments de la nouvelle création. La loi de la vie nous remplit de
toutes ces vertus, si bien que nous pouvons avoir toute la pléni-
tude de Dieu.
Un bon exemple pour illustrer ces deux opérations est celui
des médicaments. Certains contiennent deux sortes d’éléments :
celui qui tue les microbes et celui qui nourrit. La fonction de l’élé-
ment destructeur est d’enlever la maladie que nous ne devrions
pas avoir et la fonction de l’élément nutritif est de nous apporter
la vie dont nous avons besoin.
LA LOI DE LA VIE 147

Le sang dans notre corps contient aussi deux sortes d’élé-


ments : les globules blancs et les globules rouges. Les globules
blancs doivent tuer tous les microbes et les globules rouges sont
chargés d’apporter des éléments nutritifs. Le sang circule dans
notre corps et les globules blancs en prof itent pour tuer les mi-
crobes qui se trouvent sur leur passage et pour nous en
débarrasser, alors que les globules rouges approvisionnent
chaque partie de notre corps des éléments nécessaires pour le
nourrir. De la même manière, quand la loi de la vie de Dieu ou
tout simplement quand la vie de Dieu opère en nous, la vie et la
mort, les deux éléments contenus dans cette vie, éliminent les mi-
crobes spirituels tels que le monde et la chair et nous nourrissent
de biens spirituels qui sont les richesses de Dieu Lui-même.
Si nous avons le désir de poursuivre notre croissance, nous de-
vons prendre ce chemin. Dès que nous sommes sauvés et que
nous avons la vie de Dieu en nous, la loi de cette vie nous donne
un certain sentiment. Si nous voulons vraiment croître dans la
vie, nous devons donc aimer Dieu d’une part et obéir à ce senti-
ment d’autre part. Ce sentiment nous amène à traiter notre
conscience et aussi nos émotions, nos pensées et notre volonté.
Grâce à ces différentes actions, la vie de Dieu dans notre esprit va
nous donner de nouveaux sentiments. Si nous obéissons à ces sen-
timents, la loi de la vie nous réglementera et pourra fonctionner
comme nous l’avons déjà décrit : elle enlèvera ce qui n’est pas de
Dieu et ajoutera tout ce qui est Dieu. C’est de cette façon que
nous pouvons petit à petit grandir et mûrir dans la vie de Dieu.
Toutes ces expériences sont réelles et pratiques. Ce chemin est
bien le chemin de la vie.

VII. LA PUISSANCE DE LA LOI DE LA VIE

En plus des deux fonctions décrites plus haut, la loi de la vie


possède aussi une puissance. Nous avons déjà mentionné que la
loi de l’Ancien Testament, la loi morte, la loi de lettres est la loi
écrite en dehors de l’homme. Elle ne fait que présenter des exi-
gences à l’homme ; elle n’a pas la puissance de nourrir l’homme
pour que celui-ci puisse satisfaire à ces exigences. Par consé-
quent, elle se trouve devant des impossibilités (Rm 8.3) et « elle
148 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

n’a rien amené à la perfection » (Hé 7.19). Par contre, la loi du


Nouveau Testament est écrite dans nos parties intérieures ; c’est
une loi vivante, la loi de la vie. Cette vie est « la vie impérissable »
de Dieu, qui a une « puissance » (Hé 7.16). La loi qui provient de
cette vie a donc aussi une puissance et elle peut nous rendre ca-
pables en toutes choses.
Nous devons voir ici que la puissance de la loi de la vie est la
puissance même de la vie de Dieu de laquelle vient cette loi. C’est
cette puissance qui a permis au Seigneur Jésus de ressusciter
d’entre les morts et de monter dans les lieux célestes, bien
au-dessus de tout. C’est aussi cette puissance qui cherche à ré-
gner en nous chaque jour et qui est capable de faire inf iniment
au-delà de tout ce que nous demandons et pensons (Ép 1.20 ;
3.20). Voici ce qu’elle est capable d’accomplir en nous :

A. Elle peut incliner notre cœur vers Dieu


Premièrement, cette puissance peut incliner notre cœur vers
Dieu. Nous avons mentionné que la loi de vie peut être limitée
par le cœur. En effet, si notre cœur n’est pas incliné vers Dieu, la
vie de Dieu ne peut pas passer. Mais loué soit le Seigneur ! Sa vie
en nous ne s’arrête pas. Elle continue à œuvrer jusqu’à ce que
notre cœur s’incline vers Lui, alors même qu’il s’était éloigné et
détourné de Lui. Proverbes 21.1 dit : « Le cœur du roi est un cou-
rant d’eau dans la main de l’Éternel ; Il l’incline partout où il
veut. » Nous pouvons donc prier : « Incline mon cœur vers tes pré-
ceptes et non vers le gain » (Ps 119.36). Si nous sommes d’accord
de prier de cette manière, la puissance de la loi de la vie de Dieu
peut tout naturellement ramener notre cœur et l’incliner complè-
tement vers Dieu.

B. Elle peut nous rendre soumis à Dieu


Deuxièmement, cette puissance peut nous rendre soumis à
Dieu. Une des exigences de la loi de la vie est que nous lui soyons
soumis pour qu’elle puisse agir. Malheureusement, bien souvent
nous ne pouvons nous soumettre ou ne voulons même pas le faire.
Mais loué soit le Seigneur, la puissance de la loi de la vie est plei-
nement capable de s’occuper de cela et de nous rendre soumis.
LA LOI DE LA VIE 149

Dieu est miséricordieux envers nous qui sommes sauvés parce


que Sa vie en nous n’arrête jamais de nous façonner, même si bien
souvent nous reculons au lieu de progresser et que notre cœur
s’endurcit au point que nous ne pouvons plus obéir à Dieu. Il ré-
glemente nos émotions et notre volonté par Sa puissance. Grâce à
cet ajustement continuel, nous sommes à nouveau en mesure de
Lui obéir.
Philippiens 2.13 montre que notre volonté est aussi dépen-
dante de l’opération de Dieu en nous. La puissance de la loi de la
vie en nous agit sur notre volonté pour l’adoucir et la soumettre.
Cette puissance est capable de faire de notre volonté rebelle une
volonté soumise.
Il était une sœur qui pensait qu’elle ne pouvait vraiment pas
obéir. Cela la troublait beaucoup dans ses pensées et sa cons-
cience l’accusait. Elle implora alors Dieu de l’aider, et Dieu lui
montra Philippiens 2.13. Dès lors, elle sut que Dieu pouvait œu-
vrer en elle pour lui permettre d’obéir. Sa joie fut grande et elle
trouva le repos.

C. Elle peut nous amener à pratiquer les bonnes


œuvres que Dieu a préparées pour nous
Troisièmement, cette puissance peut nous amener à pratiquer
les bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance pour nous (Ép
2.10). Les bonnes choses sont de Dieu et proviennent de la vie de
Dieu. Pratiquer de telles bonnes choses signif ie donc vivre Dieu
Lui-même. Ce bien qui surpasse de loin le bien de l’homme ne
peut jamais être accompli par la vie humaine. La vie de Dieu par
contre, régnant en nous et nous modelant avec Sa puissance,
nous rend capables de pratiquer des œuvres extraordinairement
bonnes.

D. Elle peut nous faire travailler de


tout notre cœur et de toute notre force
Quatrièmement, cette puissance peut nous faire travailler
pour le Seigneur de tout notre cœur et de toutes nos forces.
L’apôtre Paul disait qu’il était capable de travailler plus que les
autres apôtres et qu’il ne devait pas cette capacité à lui-même
150 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

mais à la grâce de Dieu qui lui avait été accordée ou à la grâce de


la vie de Dieu qui était avec lui (1 Co 15.10). Il disait aussi qu’il
travaillait en combattant avec la force qui agissait en lui « en
puissance » (Col 1.29, lit.). Le mot « puissance » peut aussi être
traduit par « dynamite ». Cela signifie que le travail de Paul ne
dépendait de la puissance dans son âme, mais de la puissance dy-
namique de la vie de Dieu qui habitait en lui. Dans toutes les
générations passées, tous ceux que le Seigneur a utilisés ont œu-
vré avec acharnement et ont continuellement souffert dans leur
service pour Dieu. Dans leur travail, ils n’ont pas compté sur
leurs efforts individuels, mais se sont appliqués à aimer Dieu et
ont incliné leur cœur vers Lui ; ils ont ainsi permis à la vie divine
d’œuvrer en eux, de régner en eux, de les façonner et de produire
une activité qui a explosé pour devenir une véritable œuvre.
Cette activité ou cette œuvre qui a jailli d’eux est due à l’opéra-
tion de la puissance dynamique de la vie de Dieu. Quand cette
puissance dynamique règne dans l’homme depuis l’intérieur, per-
sonne ne peut rester inactif. Tous ceux qui permettent à cette
puissance dynamique de la loi de la vie de Dieu d’opérer en eux fi-
nissent par travailler de toutes leurs forces et ils ne pensent plus
à ménager leur vie.
Après la guerre contre le Japon, nous avons travaillé dans plu-
sieurs Églises locales. Nous avons été bénis et avons porté
beaucoup de fruit. À notre retour à Shanghai, frère Nee me dit :
« Frère, tu sais, nous sommes des « fauteurs de troubles ». Nous
venons de créer des problèmes dans ces Églises et maintenant,
nous créons des problèmes dans celle de Shanghai ». Ces propos
étaient pleins d’humour mais non dénués de vérité ; tous ceux qui
vivent dans la vie de Dieu et permettent à la loi de la vie de Dieu
d’œuvrer sont réellement des « fauteurs de troubles ». La raison
en est que la vie de Dieu en eux est une vie illimitée et puissante,
une vie positive et motivante, une vie possédant une puissance
dynamique. Quand cette vie opère et règne dans les cœurs, il se
produit une explosion intérieure, et l’œuvre s’accomplit grâce à
cette puissance dynamique. Les chrétiens qui font cette expé-
rience deviennent logiquement des fauteurs de trouble. En
revanche, quelqu’un qui travaille pour le Seigneur, mais qui
LA LOI DE LA VIE 151

n’amène aucun changement et dont l’œuvre est silencieuse et


sans odeur, a probablement une attitude qui limite sa vie inté-
rieure et restreint la loi de la vie en lui.
J’espère que vous n’alliez pas vous méprendre sur mes propos,
mais j’aimerais témoigner que souvent, j’ose à peine passer du
temps dans la prière. Si je prie même seulement une demi-heure
par jour, la roue de la vie commence à tourner, la loi de la vie com-
mence à régner et la puissance motivante commence à s’activer
en moi, jusqu’à ce que je ne supporte plus de ne pas aller travail-
ler. Même si je dois en mourir, je dois travailler. Si je ne travaille
pas, je souffre ; si je travaille, je suis satisfait. C’est bien dans la
prière que se trouve la puissance motivante pour le travail.

E. Elle peut rendre notre service vivant et frais


Cinquièmement, cette puissance nous amène à servir d’une
manière fraîche et vivante. Dans l’Ancien Testament, le service
était selon la lettre. Comme la lettre était vieille, le service était
mort et il tuait l’homme. Dans le Nouveau Testament, le service
est selon l’Esprit ; l’Esprit est frais et par conséquent, le service est
vivant et il vivif ie l’homme. Le service en vigueur dans l’Ancien
Testament était une activité basée sur des lois extérieures mortes,
et il ne pouvait jamais apporter la vie à l’homme. Par contre, le ser-
vice dans le Nouveau Testament est le résultat de l’ajustement de
la loi de la vie dans l’esprit. Sa source est la vie ; il peut donc don-
ner la vie à l’homme et lui apporter une nourriture vivante.
Prenons comme exemple les activités que nous avons dans les réu-
nions. Si la loi de la vie agit en nous, prononcer des paroles
d’édif ication, donner un témoignage ou faire une annonce sont des
activités qui peuvent être vivantes et transmettre la vie.
Ce n’est ni par nos capacités, ni par notre éloquence, ni par
notre éducation que nous devenons des ministres compétents du
Nouveau Testament avec un service vivant, mais par l’Esprit de
Dieu (2 Co 3.5-6) et selon « le don de la grâce de Dieu » (Ép 3.7).
Ce don-là ne se réfère pas aux dons surnaturels, tels que le parler
en langues, les visions, les guérisons ou le fait de chasser les dé-
mons, etc. Il s’agit du don de la grâce, qui nous a été donné selon
l’opération de la puissance de Dieu et dont nous jouissons grâce à
152 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

l’opération continuelle de la puissance contenue dans la vie di-


vine. L’apôtre Paul dit que ce don de la grâce le rend capable de
prêcher les richesses insondables de Christ et que par elle,
chaque homme peut voir quel est le mystère caché de tout temps
en Dieu qui a créé toutes choses (Ép 3.8-9). Oh que ce don de la
grâce est grand ! C’est pourtant un tel don qui a été donné à Paul
selon l’opération de la puissance de la loi de la vie de Dieu. Ce don
de la grâce que nous recevons selon l’opération de cette même
puissance de la loi de la vie de Dieu nous rend pleinement capa-
bles de servir Dieu d’une manière vivante et fraîche.

VIII. LE RÉSULTAT DE LA LOI DE LA VIE

Si nous permettons à la loi de la vie de Dieu d’œuvrer en nous


sans restriction et dans des sphères toujours plus larges, la vie de
Dieu peut se répandre à un tel degré que « Christ se forme » en
nous (Ga 4.19). Quand Christ est ainsi petit à petit formé en nous,
nous sommes peu à peu transformés en Son image (2 Co 3.18)
et nous revêtons l’image du Fils de Dieu (Rm 8.29) jusqu’à ce que
nous soyons entièrement « semblables à lui » (1 Jn 3.2). Tel est le
glorieux résultat de l’opération de la loi de la vie en nous.
Que voulons-nous dire par « Christ formé en nous » ? Prenons
un exemple : dans un œuf, il y a la vie d’un poussin. Or, dans les
premiers jours où le poussin est formé, si nous regardons à
l’intérieur de l’œuf à l’aide d’une lumière électrique, nous ne pou-
vons pas distinguer la tête ou les pieds. Mais lorsque l’éclosion est
proche et que le poussin est prêt à briser sa coquille, si nous
regardons à nouveau à l’intérieur, nous verrons le poussin com-
plètement formé dans sa coquille. Le poussin s’est développé et a
été formé dans la coquille. De la même manière, quand Christ est
formé en nous, cela signif ie que la forme de Christ est rendue par-
faite en nous. Quand nous avons reçu la vie de Christ lors de la
régénération, Il est seulement né en nous, ce qui signif ie qu’Il était
complet organiquement, mais que par rapport à Sa forme, Il ne
l’était pas encore. Plus tard, alors que la loi de la vie continue à
agir, l’élément de cette vie croît graduellement dans nos diffé-
rentes parties ; Christ grandit en nous jusqu’à ce que Sa vie soit
pleinement formée en nous.
LA LOI DE LA VIE 153

Comme nous l’avons dit plus haut, au fur et à mesure que


Christ est formé en nous, nous sommes transformés. Plus Christ
est formé en nous, plus nous sommes transformés. La formation
de Christ et notre transformation ont lieu simultanément à l’inté-
rieur et à l’extérieur. Comme la formation de Christ est
l’accroissement de Son élément dans nos différentes parties de
l’intérieur à l’extérieur, notre transformation se situe aussi dans
ces différentes parties de l’intérieur à l’extérieur, jusqu’à ce que
nous devenions entièrement comme Lui. La transformation com-
mence donc depuis l’esprit, atteint l’intelligence (l’âme) puis
arrive au comportement (le corps). Notre esprit est d’abord vivif ié
lors de la régénération, puis il est transformé en étant renouvelé.
(Voir p. 43, 44, concernant l’esprit nouveau). Ensuite, grâce à
l’opération de la loi de la vie, l’intelligence qui fait partie de l’âme
est aussi transformée par le renouvellement. Cela se produit
lorsque, éclairés par la lumière que nous donne la vie de Dieu,
nous reconnaissons notre moi, nous lui résistons et le crucif ions
par le Saint-Esprit, permettant à la seule vie de Dieu de vivre en
nous. Ainsi, de plus en plus dans nos expériences spirituelles,
nous nous dépouillons du vieil homme et revêtons l’homme nou-
veau. C’est de cette manière que notre conduite extérieure est
graduellement renouvelée et transformée. Que Christ soit formé
en nous signif ie que notre nature est transformée à la ressem-
blance du Seigneur. Quand nous sommes transformés depuis
notre esprit au travers de notre intelligence jusqu’à notre com-
portement ou notre conduite, cela signif ie que notre apparence se
transforme en l’apparence ou en la ressemblance du Seigneur. Le
résultat d’une telle transformation nous rend semblables au Sei-
gneur Jésus, à Sa glorieuse nature humaine. Il s’agit de la
conformité à l’image du Fils mentionné dans Romains 8.29. Cela
revient à être façonné selon la forme du Fils de Dieu. La transfor-
mation est donc le processus par lequel nous devons passer. Être
semblables au Seigneur ou avoir la même image et nature que
Lui est le résultat f inal de la transformation. Tel est le travail
que fait le Seigneur en nous « de gloire en gloire ». Combien nous
pouvons Le louer pour cela !
Nous devons toutefois bien comprendre que le but de la
154 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

transformation n’est pas simplement de nous faire ressembler au


Seigneur ou de nous revêtir de Son image ; bien plus, le but final
est de nous rendre absolument « semblables à Lui ». Nous devons
atteindre la « rédemption de notre corps » dont il est fait mention
dans Romains 8.23. Quand le Seigneur reviendra et nous appa-
raîtra, Il « transformera notre corps humilié, en le rendant
semblable à son corps glorieux par le pouvoir efficace qu’il a de
s’assujettir toutes choses » (Ph 3.21). Il nous rend donc sembla-
bles à Lui non seulement dans la nature de notre esprit et dans la
forme de notre âme et de notre conduite, mais Il changera même
la condition de notre corps et le rendra glorieux et incorruptible ;
ce corps-là ne se fanera jamais. Tel est le but final de l’opération
de la loi de la vie de Dieu en nous. Que c’est merveilleux ! Que
c’est glorieux ! Par conséquent, nous tous qui avons cette espé-
rance devons nous purifier nous-mêmes, comme Lui est pur (1 Jn
3.3). Éclairés par la lumière de la vie de Dieu, nous devons ap-
prendre à nous connaître nous-mêmes et tout ce qui est en dehors
de Dieu, et nous devons régler chaque jour nos péchés, le monde,
la chair, et tout ce qui fait partie de l’ancienne création, afin que
nous soyons purs, sans mélange. Dieu pourra alors atteindre sans
tarder Son glorieux but et nous pourrons jouir de la gloire avec le
Seigneur.

IX. DIEU VEUT ÊTRE DIEU DANS LA LOI DE LA VIE

Dans Hébreux 8.10, après avoir dit : « Je mettrai mes lois dans
leur intelligence, je les inscrirai aussi dans leur cœur », Dieu dit :
« Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. » Cela nous montre
que Dieu a mis Sa loi de la vie en nous parce qu’Il veut être notre
Dieu dans cette loi de la vie et qu’Il veut que nous soyons Son
peuple. Tel est Son dessein ; c’est une question de la plus haute
importance, que nous devons examiner de près.

A. Dieu veut être Dieu pour l’homme


Pourquoi Dieu a-t-Il créé l’homme ? Et pourquoi le diable a-t-il
volé l’homme ? Les réponses à ces deux questions ne sont pas très
clairement données au début de la Bible. Ce n’est qu’au moment
où Dieu a donné les dix commandements sur le Mont Sinaï que
LA LOI DE LA VIE 155

Son intention concernant l’homme est devenue claire. Dans les


trois premiers commandements, il est montré qu’Il veut être Dieu
pour l’homme. L’intention du diable de voler l’homme a été ré-
vélée plus tard, lorsqu’il a tenté le Seigneur dans le désert pour
Le forcer à l’adorer ; son intention était donc d’usurper la position
de Dieu et d’amener l’homme à l’adorer, lui, à la place de Dieu.
Cela nous montre clairement que l’enjeu de la bataille entre le
diable et Dieu est de savoir qui est Dieu pour l’homme et qui
est digne de son adoration. Mais seul Dieu est Dieu ; seul Dieu est
digne d’être le Dieu de l’homme et de recevoir son adoration. À
l’époque de l’Ancien Testament, Dieu vivait au milieu du peuple
d’Israël comme son Dieu. Dans le Nouveau Testament, grâce à
l’incarnation, Il vivait parmi les hommes en se proclamant Dieu.
Ensuite, grâce au Saint-Esprit, Il vit aujourd’hui dans l’Église et
Il est Dieu pour l’homme dans l’Église. Dans l’avenir, dans le mil-
lenium, Il sera Dieu pour tout le peuple d’Israël ; Il demeurera
parmi les hommes éternellement dans les nouveaux cieux et la
nouvelle terre et Il sera le Dieu éternel pour eux.

B. Dieu veut d’abord être Père puis Dieu


Dieu ne veut pas seulement être Dieu pour l’homme, mais Il
veut aussi et surtout être Père. Il ne veut pas seulement que
l’homme Le prenne comme son Dieu, mais surtout que cet homme
ait Sa vie. Il veut être Père pour l’homme, étant par là même son
Dieu. L’homme a en effet vraiment besoin de recevoir la vie de
Dieu et de devenir un enfant de Dieu pour connaître Dieu comme
Son Dieu et Le considérer comme tel.
Au matin de Sa résurrection, le Seigneur Jésus a dit à
Marie-Madeleine : « … Je monte vers mon Père et votre Père, vers
mon Dieu et votre Dieu » (Jn 20.17). Ici, le Seigneur a d’abord
mentionné le Père puis Dieu. Cela signif ie que Dieu doit d’abord
être notre Père pour être notre Dieu. Lors de la dernière nuit
avant Son arrestation, le Seigneur Jésus a aussi clairement dit
dans Sa prière que c’est seulement quand nous avons la vie éter-
nelle de Dieu que nous pouvons Le connaître, Lui, le seul vrai
Dieu (Jn 17.3). Nous devons donc d’abord expérimenter Dieu
comme Père dans la vie pour être capables de Le connaître
156 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

comme Dieu. Plus nous permettons à la vie du Père d’opérer en


nous, plus nous adorons et servons ce Dieu glorieux ! Dieu est
Père pour nous parce qu’il veut être notre Dieu dans cette vie du
Père. Cela signifie aussi qu’Il veut être notre Dieu lorsqu’Il agit
en nous.

C. Dieu veut être Dieu dans la loi de la vie


Dieu est notre Père parce que nous avons Sa vie. Cette vie qui
est entrée en nous a aussi amené la loi qui lui est propre. Quand
cette loi opère, elle administre Dieu Lui-même depuis l’intérieur
de notre être. L’intention de Dieu est donc d’être notre Dieu dans
cette loi de la vie.
Les musulmans adorent Dieu dans les cieux, de même que les
Juifs, bien entendu, mais ils adorent seulement un Dieu objectif,
un Dieu qui est bien au-dessus de tout. Ils n’ont pas laissé Dieu
être leur Dieu à l’intérieur d’eux-mêmes. Aujourd’hui, même
parmi les chrétiens, beaucoup de gens adorent un Dieu objectif et
éloigné, au-dessus de tout. Ils adorent un Dieu qui est loin d’eux,
selon certains enseignements et certaines règles extérieurs. Ils
n’ont pas laissé Dieu être un Dieu vivant pour eux, dans la vie qui
est en eux. Nous devons bien comprendre que lorsque nous ado-
rons Dieu et Le laissons être notre Dieu, nous ne devons pas le
faire selon les doctrines ou les lois de la lettre. Au contraire, nous
devons L’adorer dans la vie de Dieu ou dans la loi de la vie de
Dieu. Cette loi est la fonction manifestée par la vie de Dieu.
Quand cette loi de la vie de Dieu règne en nous ou quand Dieu
opère en nous, Dieu devient notre Dieu dans cette loi, c’est-à-dire
dans Son action.
Aujourd’hui, quand nous servons Dieu, nous devons Le servir
dans la loi de cette vie, dans Son œuvre. Chaque fois que nous
permettons à Sa vie d’opérer en nous et à la loi de Sa vie de ré-
gner en nous, notre service est un service de vie, un service
spirituel, un service vivant. Quand nous permettons ainsi à Dieu
d’être notre Dieu dans la loi de Sa vie, ce Dieu que nous adorons
n’est pas un Dieu dans la doctrine ou en imagination, mais c’est
un Dieu vivant, un Dieu pratique et qui peut être touché. Dans
nos expériences personnelles, dans notre vie quotidienne et à
LA LOI DE LA VIE 157

notre lieu de travail, notre Dieu devient vraiment un Dieu vivant,


un Dieu que nous pouvons toucher et que nous pouvons rencon-
trer. Il n’est pas un Dieu en Lequel nous n’avons qu’une vague
croyance, ni un Dieu de lois, mais Il se trouve dans cette loi vi-
vante de la vie, dans une fonction vivante de la vie.
Parfois, malheureusement, à cause de certains problèmes dans
notre cœur, nous n’aimons pas tellement ce Dieu et ne laissons
pas la loi de Sa vie régner en nous. Alors, même s’Il est toujours
avec nous, Il devient une doctrine ou une vague croyance. Mais si
nous retrouvons notre amour pour Lui et Lui permettons à nou-
veau de régner en nous grâce à la roue mouvante de Sa vie, la
fonction de cette roue va à nouveau se manifester, et la loi de Sa
vie va à nouveau faire son travail, qui est d’administrer conti-
nuellement notre être intérieur. À ce moment-là, Il devient à
nouveau notre Dieu d’une manière pratique ; Il n’est plus seule-
ment un nom ou une doctrine mais un Dieu vivant.
Nous devons donc nous livrer entre Ses mains et laisser la loi
de Sa vie régner en nous ; c’est seulement ainsi qu’Il peut être
notre Dieu dans la réalité. Chaque fois que nous ne laissons pas
cette loi de la vie régner en nous, Dieu ne peut pas être notre
Dieu et nous ne pouvons pas être Son peuple. Pour qu’Il puisse
vraiment être notre Dieu et pour que nous puissions vraiment
être Son peuple, d’une façon très pratique, nous devons laisser la
loi de Sa vie régner en nous, et nous devons Lui permettre d’être
notre Dieu dans la loi de Sa vie.
Dieu doit être notre Dieu dans la loi de Sa vie, et nous devons
être Son peuple dans la loi de Sa vie, parce que notre relation
avec Lui doit être vivante. Quand Sa vie agit et règne en nous, Sa
loi de vie L’amène en nous et nous amène en Lui. C’est dans l’opé-
ration de Sa loi de vie que nous pouvons Le gagner et qu’Il peut
nous gagner. Chaque fois que Sa loi de vie en nous cesse de ré-
gner, cette relation vivante qui doit avoir lieu entre Lui et nous
cesse aussi. C’est la raison pour laquelle nous devons permettre à
la loi de la vie de Dieu de régner en nous. C’est seulement quand
cette condition est remplie que Dieu peut réellement être notre
Dieu et que nous pouvons réellement être Son peuple d’une ma-
nière vivante.
158 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

Nous voyons donc bien maintenant qu’il existe une différence


très nette entre l’Ancien et le Nouveau Testament concernant la
relation entre Dieu et l’homme. Dans l’Ancien Testament, pour le
peuple d’Israël, Dieu était un Dieu élevé, lointain, assis sur Son
trône et devant être adoré selon les ordonnances de la loi. Ce Dieu
avait f ixé des règles selon lesquelles le peuple d’Israël serait Son
peuple. Les Israélites devaient donc s’efforcer d’être irréprocha-
bles devant la loi s’ils voulaient être en paix avec leur Dieu. Dans
le Nouveau Testament, il en va tout autrement ; Dieu entre en
nous pour être notre vie et c’est dans la loi de cette vie qu’Il est
notre Dieu et que nous sommes Son peuple. Il est donc nécessaire
que nous vivions par la loi de cette vie.

X. CONCLUSION

Ayant vu les principaux points de chaque aspect de la loi de la


vie, nous savons maintenant combien cette loi est importante
pour notre expérience de la vie spirituelle. Il est en effet indispen-
sable de voir et de comprendre parfaitement tous les détails de ce
domaine pour vivre véritablement. Nous allons donc encore une
fois résumer ces points principaux sans crainte des répétitions,
pour en prendre pleinement conscience.
Lors de notre régénération, nous recevons la vie de Dieu. Cette
vie, bien que complète organiquement, ne l’est pas en ce qui
concerne la croissance et la maturité. Pour cela, nous devons
permettre à la puissance de cette vie d’opérer en nous continuel-
lement jusqu’à ce que nous atteignions le but parfait de Dieu, qui
est justement la croissance et la maturité. L’opération de cette vie
vient de ses fonctions et de ses caractéristiques naturelles. En
d’autres termes, elle vient de la loi de cette vie.
Pour que cette loi de la vie puisse répandre son contenu depuis
l’intérieur, elle doit passer au travers de notre cœur ; en consé-
quence, notre cœur doit coopérer pour permettre à cette loi
d’opérer. Dès que notre cœur commence à coopérer, cette loi a l’oc-
casion de régner en nous. Le résultat est qu’un certain sentiment
peut naître en nous. Quand nous ressentons ce sentiment, nous
devons lui obéir par la puissance de cette vie. Chaque fois que
nous obéissons, nous offrons à la loi de vie une autre occasion de
LA LOI DE LA VIE 159

régner en nous et de nous donner un nouveau sentiment qui nous


amène à progresser plus loin dans l’obéissance. Plus nous obéis-
sons, plus nous offrons à Dieu la possibilité d’agir. Cette
interaction constante de cause à effet en nous a pour résultat la
manifestation continue des fonctions des deux éléments contenus
dans la vie : la mort et la résurrection. La fonction de la mort ôte
tout ce que nous ne devrions pas avoir en nous ; la fonction de la
résurrection ajoute tout ce qui appartient à la vie de Dieu. En
outre, l’opération de cette loi et ces deux fonctions de la mort et de
la résurrection sont aussi pleines de puissance pour nous rendre
capables de satisfaire aux exigences illimitées de Dieu et d’expri-
mer tout ce qui appartient à la vie de Dieu. C’est ainsi que nous
permettons à la vie de Dieu de grandir petit à petit et de mûrir en
nous.
En même temps, pendant que cette vie opère, régnant constam-
ment en nous, notre inclinaison envers Dieu, notre soumission et
notre service deviennent naturels et faciles, vivants et frais. C’est
dans cette loi vivante que Dieu devient notre Dieu vivant et que
nous devenons Son peuple vivant. Nous pouvons dire que notre re-
lation avec Dieu est entièrement dans cette loi de la vie. C’est là
une réalité que nous ne pouvons négliger !
C HAPITRE O NZE

LA CONNAISSANCE INTÉRIEURE

Nous voici arrivés au onzième point concernant la vie, celui de


la connaissance intérieure, ou de la connaissance de Dieu par la
loi intérieure de la vie et l’enseignement de l’onction. La profon-
deur de notre connaissance intérieure de Dieu détermine combien
de ce Dieu nous possédons et combien nous L’expérimentons
comme notre vie. La connaissance intérieure et la croissance dans
la vie sont intimement liées. Si nous voulons connaître la vie au
point qu’elle grandisse en nous, nous devons examiner en détail
la connaissance intérieure.

I. POURQUOI IL EST IMPORTANT DE CONNAÎTRE DIEU

La plus grande joie de Dieu est de se faire connaître par


l’homme ; Il veut que l’homme cherche à Le connaître (Os 6.6, 3).
Tout ce qu’Il a accompli dans le Nouveau Testament a pour but
d’aider l’homme à mieux Le connaître (Hé 8.10-11). Lors de notre
régénération, Son Esprit contenant Sa vie est entré en nous pour
que nous ayons la capacité de Le connaître depuis l’intérieur.
D’une part, cette connaissance de Sa personne augmente gra-
duellement avec notre croissance de la vie intérieure ; d’autre
part, elle permet aussi à la vie qui est en nous de grandir. C’est
grâce au fait que Dieu nous a donné Sa vie que nous pouvons Le
connaître. Plus Sa vie grandit en nous, plus nous pouvons donc
Le connaître. Plus nous Le connaissons, plus nous L’expérimen-
tons comme notre vie, nous jouissons de Lui et Lui permettons de
s’exprimer au travers de nous. Nous pouvons donc dire que toute
la croissance de notre vie spirituelle dépend de notre connais-
sance de Dieu. Prions pour que Dieu nous donne un esprit de
sagesse et de révélation pour que nous puissions réellement Le
162 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

connaître (Ép 1.17) et que nous « croissions dans la connaissance


de Dieu » (Col 1.10).

II. LES TROIS ÉTAPES POUR CONNAÎTRE DIEU

Le Psaume 103, verset 7 dit : « Il a fait connaître ses voies à


Moïse, ses hauts faits aux f ils d’Israël. » Cela nous montre que les
enfants d’Israël connaissaient les œuvres de Dieu mais que Moïse
connaissait Ses voies. Hébreux 8.10-11 dit aussi : « Je mettrai mes
lois dans leur intelligence… tous me connaîtront, depuis le plus
petit jusqu’au plus grand d’entre eux. » Par ce verset, nous voyons
que tous ceux qui reçoivent la loi intérieure à l’époque du Nou-
veau Testament peuvent connaître Dieu Lui-même. Ces deux
passages de la Bible nous montrent que l’homme acquiert sa
connaissance de Dieu en trois étapes : il connaît d’abord les œu-
vres de Dieu, puis les voies de Dieu et f inalement Dieu
Lui-même.

A. Connaître les œuvres de Dieu


L’homme connaît les œuvres de Dieu grâce à ce que Dieu fait
et accomplit. Les enfants d’Israël en Égypte ont vu les dix plaies
que Dieu a envoyées pour briser les Égyptiens. Au bord de la mer
Rouge, ils ont aussi vu comment Dieu a séparé les eaux pour
qu’ils puissent traverser. Ensuite, dans le désert, ils ont vu com-
ment Dieu a commandé au rocher de faire couler de l’eau pour
étancher leur soif. Ensuite, jour après jour, Dieu a envoyé la
manne depuis les cieux pour les nourrir. Au travers de tels mira-
cles, ils ont vu les œuvres de Dieu. Nous trouvons d’autres
exemples avec le Seigneur Jésus : Il a nourri la foule de cinq mille
personnes avec cinq pains et deux poissons ; Il a apaisé la tem-
pête et la mer ; Il a guéri des malades, chassé des démons,
ressuscité des morts, etc. Lorsque nous sommes nous-mêmes ma-
lades et que Dieu nous guérit, quand nous sommes en danger et
que Dieu nous protège, quand nous avons certains besoins et que
Dieu y pourvoit, dans toutes ces situations, nous pouvons
connaître les œuvres de Dieu. Connaître ainsi de telles œuvres
est la première étape dans notre connaissance de Dieu. Toutefois,
une telle connaissance est superf icielle et extérieure, parce que
LA CONNAISSANCE INTÉRIEURE 163

nous sommes obligés d’attendre que Dieu agisse d’une certaine


manière pour Le connaître.

B. Connaître les voies de Dieu


Connaître les voies de Dieu revient à connaître les principes
selon lesquels Dieu fait les choses. Quand Abraham a prié pour
que Sodome soit épargnée, il a reconnu que Dieu était juste et
qu’Il agissait toujours en accord avec Sa justice ; il a donc parlé à
Dieu selon cette justice (Gn 18.23-32). Ceci signif ie qu’il connais-
sait les voies selon lesquelles Dieu faisait les choses. Quand les
enfants d’Israël ont continué à se plaindre même après la rébel-
lion et la punition de Qoré et de ses amis, Moïse, ayant reçu une
vision de la gloire de Jéhovah, a dit à Aaron : « Prends le brasier,
mets-y du feu pris sur l’autel, places-y du parfum, va prompte-
ment vers la communauté et fais pour eux l’expiation ; car
l’indignation de l’Éternel a éclaté, la plaie a commencé » (Nm
17.11). Là aussi nous voyons que Moïse connaissait les voies de
Dieu. Il savait que lorsque l’homme agissait d’une certaine ma-
nière, Dieu réagissait en conséquence.
Plus loin, Samuel dit à Saul : « Voici : L’obéissance vaut mieux
que les sacrif ices, et la soumission vaut mieux que la graisse des
béliers » (1 S 15.22). Et David dit : « Je n’offrirai pas à l’Éternel,
mon Dieu, des holocaustes gratuits ! » (2 S 24.24). Ces deux pas-
sages montrent que ces deux hommes connaissaient les voies de
Dieu.
Aujourd’hui, quand nous annonçons la parole du Seigneur,
nous croyons fermement qu’elle ne retournera pas à Lui sans
effet, mais qu’elle accomplira Sa volonté (És 55.10-11). Selon
l’Épître aux Galates, nous savons aussi que si nous semons pour
l’Esprit, nous moissonnerons de l’Esprit la vie éternelle (Ga 6.8).
Nous avons de telles certitudes parce que nous connaissons les
voies de Dieu.
Quand nous connaissons les voies selon lesquelles Dieu agit,
nous possédons la deuxième clé pour connaître Dieu. Avant qu’Il
ait accompli quoi que ce soit, nous savons ce qu’Il fera et comment
Il le fera. Une telle connaissance peut fortif ier notre foi dans la
prière et nous rendre capables de négocier avec Dieu. Toutefois,
164 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

bien que tout cela soit très bien, ce n’est toujours pas assez pro-
fond ni assez intérieur.

C. Connaître Dieu Lui-même


Connaître Dieu Lui-même revient à connaître la nature de
Dieu. Dès que nous sommes régénérés et que nous recevons la vie
de Dieu, nous avons la nature de Dieu. Grâce à la vie de Dieu en
nous, nous pouvons toucher la nature de Dieu. Quand nous tou-
chons cette nature, nous touchons Dieu Lui-même ; en d’autres
mots, nous connaissons Dieu Lui-même. Une telle connaissance est
différente des deux premières, qui concernaient les œuvres de
Dieu et Ses voies. Ces deux premières étapes restaient extérieures,
mais connaître Dieu Lui-même se réfère à une connaissance in-
térieure.
Considérons l’exemple d’un frère atteint d’une maladie incu-
rable mais que Dieu guérit. Il s’exclame joyeusement : « Dieu soit
loué, Il prend vraiment soin de moi ! » Au travers de cette expé-
rience, il connaît un peu les œuvres de Dieu. Mais un peu plus
tard, il retombe malade. Cette fois, il comprend très vite que c’est
Dieu qui le discipline à cause de certaines fautes. Il confesse donc
ces fautes et se met en règle avec Dieu. Après avoir fait cela, il
sait que Dieu va le guérir (1 Co 11.30-32). Cela se passe effective-
ment ainsi. Cette fois, cependant, il sait que Dieu va le guérir,
avant d’avoir reçu la guérison elle-même, parce qu’il connaît les
voies de Dieu. Sa connaissance de Dieu s’est améliorée ; il ne
connaît plus seulement les œuvres de Dieu, il connaît Ses voies ;
toutefois, sa connaissance est toujours objective et extérieure.
Elle n’est pas subjective ni intérieure. Encore un peu plus tard, ce
frère sent intérieurement que certaines choses en lui ne sont pas
en accord avec la nature sainte de Dieu. Il met sa vie en règle et
élimine ce qui ne va pas. Un tel sentiment et une telle connais-
sance ne viennent pas de quelque chose d’extérieur mais de la
conscience que lui a donnée la vie intérieure divine. Cette fois, il
en vient à connaître Dieu intérieurement. Il a acquis une connais-
sance subjective de Dieu.
Considérons un autre frère qui passe par une situation très
diff icile. Il prie Dieu et Dieu lui vient en aide. Il connaît ainsi les
LA CONNAISSANCE INTÉRIEURE 165

œuvres de Dieu. Plus tard, alors qu’il se trouve à nouveau en dif-


ficulté, il sait ce qu’il doit faire pour recevoir l’aide de Dieu. Cela
montre qu’il connaît déjà les voies de Dieu. Finalement, en proie
à une nouvelle difficulté, il a un étrange sentiment en lui. Il res-
sent que Dieu va vraiment l’aider à vaincre son problème. Ce
sentiment, ou cette connaissance, n’est pas dû à une intervention
divine extérieure, ni à une connaissance qu’il aurait acquise
concernant les principes selon lesquels Dieu opère. Ce sentiment
est dû au fait qu’il a touché Dieu Lui-même intérieurement. Cette
sorte de connaissance de Dieu peut être considérée comme la plus
élevée, la plus profonde et la plus intérieure.
À l’époque de l’Ancien Testament, Dieu s’est seulement révélé
aux hommes dans Ses œuvres et dans Ses voies. L’homme n’a ja-
mais pu connaître vraiment Sa personne. Aujourd’hui, à l’époque
de la nouvelle alliance, bien que nous ayons toujours besoin de
connaître Dieu selon Ses œuvres et Ses voies, la chose la plus im-
portante et la plus glorieuse est que Dieu Lui-même est dans
l’Esprit et qu’Il habite en nous pour devenir notre vie. Cela nous
rend capables de toucher Dieu Lui-même directement et de Le
connaître depuis l’intérieur. Cette troisième étape dans la
connaissance de Dieu, la connaissance de Dieu Lui-même, est une
bénédiction spéciale pour nous qui sommes sauvés sous la nou-
velle alliance.

III. LES DEUX SORTES DE CONNAISSANCE DE DIEU

Notre connaissance de Dieu est en trois étapes, mais on peut


la diviser en deux catégories : la connaissance extérieure et la
connaissance intérieure. Connaître les œuvres et les voies de
Dieu sont des connaissances de nature extérieure. Elles ont des
degrés de profondeur différents, mais elles sont toutes deux des
connaissances qui proviennent des œuvres et des voies de Dieu
à l’extérieur de nous. C’est la raison pour laquelle elles sont objec-
tives et extérieures. Par contre, connaître Dieu Lui-même
est quelque chose d’intérieur. Nous obtenons cette sorte de
connaissance quand nous touchons Dieu Lui-même par Sa vie in-
térieurement. Cette connaissance est subjective et intérieure.
Dans le texte original de la Bible, on a employé deux mots
166 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

différents pour décrire la connaissance intérieure et la connais-


sance extérieure. Hébreux 8.11 parle de connaître le Seigneur. Le
mot « connaître » est utilisé deux fois dans ce verset, mais dans le
texte original, deux mots différents sont utilisés avec des signifi-
cations différentes. Le premier « connaître » se réfère à notre
connaissance générale extérieure, pour laquelle nous avons be-
soin de l’enseignement des hommes. Le second « connaître » se
réfère à la connaissance de nos sentiments intérieurs, pour la-
quelle nous n’avons pas besoin d’enseignement humain. Cela
montre que la connaissance extérieure et la connaissance inté-
rieure de Dieu sont vraiment différentes.
Supposons par exemple que nous mettions du sucre blanc, f in,
à côté d’un petit tas de sel blanc, tout aussi f in. Vus de l’extérieur,
les deux sont blancs et f ins et il est diff icile de distinguer l’un de
l’autre. Nous pouvons demander à quelqu’un de nous dire où est le
sucre et où est le sel. La réponse que nous recevrions de l’enseigne-
ment d’une autre personne serait une connaissance extérieure,
objective et générale. Il se peut même que cela soit faux. Toutefois,
si nous goûtons simplement les deux substances, nous saurons im-
médiatement lequel est doux, le sucre, et lequel est salé, le sel.
Nous n’avons pas besoin que d’autres personnes nous le disent.
Cette connaissance provient du sentiment intérieur. Il est donc
subjectif et appartient au sentiment intérieur.
Chaque fois que nous goûtons Dieu depuis l’intérieur, nous
avons une jouissance et un goût qui ne pourrait être obtenu par la
connaissance de Dieu selon Ses œuvres ou Ses voies depuis l’exté-
rieur. Le Psaume 34, verset 9 dit : « Goûtez et voyez combien
l’Éternel est bon ! » Dieu soit loué, il est possible de Le goûter !
Hébreux 6.4-5 parle aussi de « ceux qui ont été une fois éclairés,
qui ont goûté le don céleste et sont devenus participants à l’Esprit
Saint, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du
siècle à venir ». Cela nous montre que non seulement Dieu, mais
les choses de Dieu, les choses de l’Esprit, peuvent aussi être goû-
tées. Une fois que nous avons goûté, nous connaissons depuis
l’intérieur. Quand nous « goûtons » Dieu et les choses de Dieu de-
puis l’intérieur, nous recevons naturellement une connaissance
sûre et précise qui provient du sentiment intérieur, et nous
LA CONNAISSANCE INTÉRIEURE 167

n’avons pas besoin que d’autres nous enseignent. Il s’agit là d’une


bénédiction glorieuse sous la nouvelle alliance.

IV. LA CONNAISSANCE INTÉRIEURE

Dans le Nouveau Testament, il est clairement question à


quatre reprises de la connaissance intérieure. Cela se voit tout
d’abord dans Hébreux 8.11 et dans 1 Jean 2.27. Ces deux versets
nous disent que nous n’avons pas besoin que d’autres personnes
nous enseignent, mais que nous pouvons connaître Dieu inté-
rieurement. Ils l’expriment cependant de manière différente.
Hébreux 8 dit que c’est la loi de la vie de Dieu qui nous amène à
connaître Dieu, alors que 1 Jean 2 dit que nous arrivons à Le
connaître par l’enseignement de l’onction, c’est-à-dire par la ma-
nifestation du mouvement du Saint-Esprit. Connaître Dieu par la
loi de la vie, c’est Le connaître par Sa vie. Connaître Dieu par
l’enseignement de l’onction, c’est Le connaître par Son Esprit.
Les deux autres versets qui parlent de la connaissance inté-
rieure sont Jean 17.3 et Éphésiens 1.17. Jean 17.3 dit que ceux
qui connaissent Dieu sont ceux qui ont la vie éternelle de Dieu.
Cela signif ie que la vie de Dieu à l’intérieur nous amène à Le
connaître. Éphésiens 1.17 dit que Dieu nous donne un esprit de
sagesse et de révélation pour que nous puissions Le connaître.
L’esprit mentionné ici est notre esprit humain lié à l’Esprit de
Dieu. Cela montre que notre esprit avec l’Esprit de Dieu peut
nous amener à connaître Dieu depuis l’intérieur.
Ces quatre passages de la Bible nous montrent que notre
connaissance intérieure de Dieu nous vient de deux manières :
l’une est par la loi de la vie qui vient de la vie de Dieu ; l’autre est
par l’enseignement de l’onction qui vient de Son Saint-Esprit.
Comme nous avons ces deux moyens de connaître Dieu, nous pou-
vons considérer que notre connaissance de Dieu est aussi en deux
phases. La loi de la vie nous amène d’abord à connaître la nature
de Dieu, ce qui revient à connaître les caractéristiques de Sa vie.
Quand Sa vie œuvre et fonctionne en nous pour exprimer ces ca-
ractéristiques, elle nous dévoile spontanément la nature de Dieu
et nous amène à la connaître. L’enseignement de l’onction nous
amène avant tout à connaître Dieu Lui-même, parce que cet
168 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

enseignement vient du Saint-Esprit et que le Saint-Esprit est la


corporisation de Dieu Lui-même. Quand le Saint-Esprit nous oint
et œuvre en nous, Il nous oint toujours de Dieu, nous amenant
ainsi à Le connaître, Lui. La loi de la vie et l’enseignement de
l’onction nous amènent donc à connaître intérieurement la na-
ture de Dieu et Dieu Lui-même. C’est ce que nous appelons ici la
connaissance intérieure.

V. LA LOI ET LES PROPHÈTES

Ces deux phases de la connaissance intérieure de Dieu — celle


de la nature de Dieu et celle de Dieu Lui-même — sont déjà préf i-
gurées dans l’Ancien Testament. Dieu a donné la loi et les
prophètes dans le but que les enfants d’Israël connaissent Sa na-
ture et Le connaissent Lui-même. Cette connaissance était une
connaissance extérieure.
L’Ancien Testament se caractérise donc par la loi et les pro-
phètes. Par ces deux moyens, Dieu voulait amener Son peuple à
Le connaître. Dieu a donné la loi et établi les prophètes pour ai-
der Son peuple à Le connaître en deux phases.
Dieu a donné la loi pour aider les Israélites à connaître Sa na-
ture. La loi vient de la nature de Dieu parce qu’elle parle de ce
que Dieu aime et n’aime pas. Tout ce que la nature de Dieu aime
est ce qu’Il veut que Son peuple fasse et tout ce que la nature de
Dieu déteste est ce qu’Il lui interdit de faire. Dieu est, par
exemple, un Dieu jaloux ; par conséquent, Il interdit d’adorer des
idoles. Dieu est aussi un Dieu d’amour ; Il interdit donc de tuer.
Dieu est saint ; et Il voulait aussi que Son peuple soit saint. Il est
honnête, Il voulait que Son peuple soit honnête. La loi qui avait
été donnée au peuple d’Israël ref létait la nature de Dieu. Elle
leur montrait donc la nature de Dieu. Certains points montraient
la lumière de Dieu, d’autres Sa sainteté et Sa bonté, d’autres en-
core Son amour. Dieu utilisait tout ce que la loi exigeait et
interdisait pour amener Son peuple à connaître chaque aspect de
Sa nature.
Dieu a aussi établi les prophètes pour amener le peuple
d’Israël à Le connaître Lui-même. En effet, les prophètes de
l’Ancien Testament étaient établis par Dieu pour Le représenter,
LA CONNAISSANCE INTÉRIEURE 169

pour représenter Sa personne. Leurs paroles révélaient la volonté


de Dieu et le chemin à suivre. Par exemple, Moïse était un pro-
phète établi par Dieu (Dt 18.15). Les paroles qu’il a données aux
enfants d’Israël concernant l’édification du tabernacle venaient
de Dieu directement. Lorsqu’il les conduisait dans le désert,
c’était en fait Dieu qui les conduisait. Dieu a ainsi utilisé toutes
sortes de révélations et de conduites de la part des prophètes
pour amener les enfants d’Israël à Le connaître Lui-même, à
connaître Sa personne.
La loi étant dérivée de la nature de Dieu, son caractère est im-
muable. La loi dit qu’on doit honorer ses parents, qu’on ne doit
pas tuer, qu’on ne doit pas commettre l’adultère et qu’on ne doit
pas voler. Toutes ces lois sont f ixes, inébranlables et ne peuvent
être changées. Elles sont valables pour tout le monde, qu’on ha-
bite à Jérusalem ou en Samarie. Elles ne sont pas amenées à
changer selon les personnes, les événements, l’époque ou le lieu.
Dans la mesure où les enfants d’Israël étaient prêts à accepter le
niveau de ces lois, ils pouvaient connaître la nature éternelle et
immuable de Dieu. En outre, le style, les caractéristiques et le
goût de leur vie ref léteraient cette nature.
D’un autre côté, comme les prophètes représentaient Dieu
Lui-même et parlaient de la volonté de Dieu pour une époque pré-
cise, leur activité était sujette à changement. Elle n’était ni limitée
ni f ixe parce que Dieu fait toutes choses selon Sa propre volonté et
qu’Il est Lui-même souple et ne peut être limité. Les prophètes
pouvaient donner au peuple telle révélation à un certain moment
et une révélation différente à un autre moment. Ils pouvaient or-
donner une conduite donnée dans certaines circonstances et en
recommander une autre en d’autres circonstances. Ainsi donc, le
niveau de la loi donnée aux hommes était f ixe et limité, mais la ré-
vélation et la conduite que les prophètes donnaient étaient
souples et illimitées. Dans la mesure où les Israélites acceptaient
d’obéir à la révélation et à la conduite des prophètes, ils pouvaient
connaître Dieu en Sa Personne même, ainsi que Sa volonté pour
une situation précise. Ils avaient ainsi la possibilité de corres-
pondre à Dieu et de faire Sa volonté, que ce soit dans l’action ou
dans le repos, dans le travail ou dans la bataille.
170 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

VI. LA LOI DE LA VIE ET L’ENSEIGNEMENT DE L’ONCTION

Bien que la loi et les prophètes de l’Ancien Testament aient pu


amener les enfants d’Israël à connaître Dieu, tout restait du do-
maine de la connaissance extérieure et non intérieure. C’est la
raison pour laquelle, dans le Nouveau Testament, Dieu met Son
Esprit avec Sa vie en nous, nous rendant ainsi capables d’avoir
une connaissance intérieure de Sa personne. La loi de la vie qui
vient de Sa vie remplace la loi de l’Ancien Testament et nous rend
capables de connaître Sa nature depuis l’intérieur. L’enseignement
de l’onction remplace les prophètes de l’Ancien Testament et nous
rend capables de connaître Dieu et Sa volonté depuis l’intérieur.

A. La loi de la vie
La loi de la vie est une caractéristique et une fonction natu-
relle de la vie et cette caractéristique de la vie est la nature de la
vie. Quand la loi de la vie de Dieu en nous exprime sa fonction et
nous façonne, elle nous révèle toujours la nature de Dieu. Elle
nous rend capables de connaître la nature de Dieu. Une telle
connaissance ne dépend en aucun cas d’un enseignement exté-
rieur, et n’a pas besoin des régulations extérieures de la loi de la
lettre et des ordonnances ; elle vient par la conscience naturelle
qui nous est donnée par la loi intérieure de la vie. Si on donne par
exemple du vinaigre à un bébé, il va le recracher ; mais si on lui
met du sucre sur la langue, il va l’avaler. La capacité du bébé de
distinguer entre ce qui est doux et ce qui est amer ne dépend pas
d’un enseignement mais de la fonction naturelle de la vie. Il en va
de même pour quelqu’un qui vient d’être sauvé et qui a reçu la vie
de Dieu ; il n’aime pas commettre le péché, non parce qu’il a peur
d’une punition, mais parce que la nature sainte de la vie de Dieu
en lui lui donne tout naturellement un tel sentiment de dégoût
qu’il ne peut même pas supporter l’idée du péché. Ce sentiment
est plus profond que la condamnation de la conscience. C’est
grâce à cette haine du péché que nous pouvons connaître la na-
ture sainte de Dieu.
Paul s’adresse ainsi aux saints à Corinthe : « Nous nous fati-
guons à travailler de nos propres mains ; insultés, nous bénissons,
LA CONNAISSANCE INTÉRIEURE 171

persécutés, nous supportons ; calomniés, nous consolons » (1 Co


4.12-13). Paul était capable d’agir de cette façon non seulement
parce que la vie de Dieu en lui le rendait ainsi, mais aussi parce
que la nature de la vie de Dieu en lui le commandait. Quand il vi-
vait dans la vie de Dieu de cette manière, il touchait la nature de
Dieu ; en d’autres mots, il était en état de connaître la nature
de Dieu.
La nature de la vie de Dieu, c’est-à-dire la sainteté, l’amour,
l’honnêteté, la transparence, etc., ne change jamais, d’éternité en
éternité, quels que soient l’endroit et l’époque. Par conséquent, la
caractéristique de la loi de Sa vie est également f ixe et immuable.
Peu importe le lieu ou l’époque, chaque fois que la loi de la vie de
Dieu opère, la nature de Dieu que nous sommes capables de tou-
cher demeure permanente et immuable.
Quand la loi de la vie opère en nous et nous rend ainsi capa-
bles de connaître la nature de Dieu, l’apparence, la caractéristique
et le goût de toute notre vie correspondent alors à la nature de
Dieu. Dans l’Ancien Testament, la loi de lettres qui n’était qu’une
règle extérieure exigeait que la vie extérieure de l’homme corres-
ponde à la nature de Dieu. Mais dans le Nouveau Testament, la
loi de la vie mélange la nature de Dieu avec notre nature grâce à
l’opération de cette vie intérieure. Le résultat est que notre na-
ture devient comme la nature de Dieu. Tout ce que la nature de
Dieu aime ou déteste, notre nature va aussi l’aimer ou le détester.
Maintenant, chaque fois que nous faisons ou aimerions faire les
choses obscures et sales du passé, la loi de la vie à l’intérieur nous
met mal à l’aise et nous perdons la paix. En revanche, plus nous
faisons les choses qui sont pures et saintes et qui correspondent à
la nature de Dieu, plus nous ressentons la vie et la paix intérieu-
rement. C’est de cette façon que notre vie change graduellement
pour correspondre à la nature de Dieu intérieurement.

B. L’enseignement de l’onction
Dans les Écritures, seul 1 Jean 2.27 parle de « l’enseignement
de l’onction ». Or, dans ce verset, le mot « onction » dénote l’acti-
vité, l’action et l’opération de l’huile d’onction. Selon le symbole
utilisé dans l’Ancien Testament et l’accomplissement dans le
172 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

Nouveau Testament, l’onction ou l’huile d’onction dans les Écritu-


res se réfère au Saint-Esprit (És 61.1 ; Lc 4.18). Le mot « onction »
dans 1 Jean 2.27 doit donc aussi se référer à l’opération du
Saint-Esprit. L’opération du Saint-Esprit en nous est comme l’ac-
tion de l’huile d’onction ; c’est la raison pour laquelle les Écritures
appellent cette opération du Saint-Esprit « l’onction ».
Comme l’onction est l’opération du Saint-Esprit en nous, elle
suscite tout naturellement un sentiment intérieur qui nous per-
mettra de connaître Dieu et Sa volonté. Quand l’onction nous
amène à connaître Dieu et Sa volonté de cette manière, elle nous
enseigne depuis l’intérieur. Les Écritures appellent donc cet en-
seignement, « l’enseignement de l’onction ».
Puisque « l’onction » est l’opération du Saint-Esprit en nous,
c’est aussi Dieu Lui-même qui opère en nous, parce que le
Saint-Esprit est la corporisation de Dieu en nous. Dieu est illi-
mité ; par conséquent, l’enseignement qu’Il nous donne au travers
de Son œuvre et de Son onction ne peut être limité. À un certain
moment, Il nous donne une forme d’enseignement ; une autre fois,
Il nous en donne une autre. C’est tout à fait différent de la loi de
Sa vie qui, nous l’avons vu, a comme caractéristique d’être f ixe et
de ne jamais changer. La loi de Sa vie provient de la nature f ixe
de Sa vie, et nous amène à toucher la nature f ixe de Sa vie ; la
fonction de cette loi en nous est donc f ixe. Mais l’opération de Son
Saint-Esprit provient de Sa Personne illimitée et nous amène à
toucher Sa Personne illimitée ; l’enseignement que cette opéra-
tion nous donne depuis l’intérieur est donc aussi illimité. Cet
enseignement nous amène à obtenir Sa révélation et à recevoir
Sa direction et par là, à connaître Sa Personne inf inie et Sa vo-
lonté illimitée.
Comme l’enseignement de l’onction nous donne la révélation
et la direction de la Personne inf inie de Dieu, il peut faire en
sorte que tout notre comportement, nos actions, nos mouvements
et nos choix soient en accord avec la volonté de Dieu. Il n’en allait
pas ainsi des prophètes de l’Ancien Testament qui enseignaient le
peuple depuis l’extérieur et demandaient que ses actions soient
en accord avec la volonté de Dieu. L’action du Saint-Esprit,
c’est-à-dire l’onction en nous et l’implantation de l’élément de
LA CONNAISSANCE INTÉRIEURE 173

Dieu Lui-même, nous rend capables de comprendre la volonté de


Dieu parce que nous avons touché Dieu Lui-même. Le résultat est
que nos actions et tout notre être sont remplis de l’élément de
Dieu et sont en accord avec Sa volonté.
La loi de la vie nous amène donc à toucher la nature de la vie
de Dieu. Elle règne depuis notre être intérieur en accord avec la
nature de la vie de Dieu. Mais l’onction nous amène à toucher
Dieu, à toucher Sa Personne et nous oint de Son essence même.
Puisque nous avons la loi de la vie et l’onction opérant et nous en-
seignant continuellement, nous pouvons connaître Dieu en toutes
choses et nous n’avons pas besoin que d’autres nous enseignent.
Chaque fois que nous sommes confrontés à une question qui
concerne notre manière de vivre, la loi de la vie nous fait
connaître la nature de Dieu dans ces choses. Et chaque fois que
nous sommes confrontés à une action ou à un choix, l’enseigne-
ment de l’onction nous amène à comprendre le sentiment de Dieu
dans ce domaine précis.
Supposons, par exemple, que nous désirions acheter des vête-
ments. L’action du Saint-Esprit va nous conduire dans notre
décision et nous montrer si oui ou non nous devons acheter ces
vêtements. L’onction va donc nous enseigner et nous guider.
Quand nous serons au magasin, nous verrons que le style et la
couleur que nous choisirons doivent être en accord avec la nature
de Dieu. La loi de la vie va nous amener à percevoir quel style et
quelle couleur sont en accord avec la nature de Dieu. La direction
que nous recevons concernant le fait d’aller ou de ne pas aller au
magasin n’est pas f ixe. Il est possible qu’une fois, nous ayons la li-
berté d’y aller et la fois suivante, nous recevions l’ordre contraire.
Toutefois, le choix du style et de la couleur ne change jamais,
chaque fois que nous irons, il sera le même.
Considérons aussi l’exemple d’un frère et une sœur qui veulent
se marier. Ils doivent recevoir une direction concernant le choix du
jour de leur mariage ; mais ce choix n’est pas lié à la nature de
Dieu. On ne peut pas dire que le premier ou le quinzième jour se-
rait en accord avec la nature de Dieu alors que tous les autres
jours ne le seraient pas. Ce genre de direction est déterminé par
l’onction ou l’opération du Saint-Esprit. Par contre, au moment du
174 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

mariage, le style de vêtements, le choix du lieu, l’organisation de


la réunion et, pour que toutes choses soient en accord avec l’Église
et plaisent aux saints, tout cela est lié à la nature de Dieu. L’ensei-
gnement n’est donc pas donné par l’onction mais par la loi de la
vie.

C. Le lien entre les deux


Bien que la loi de la vie et l’enseignement de l’onction soient
deux choses différentes avec des fonctions différentes, ils sont
toutefois très étroitement liés. Ils ont une relation de cause à ef-
fet et ne peuvent être séparés.
La loi de la vie tire son origine de la vie de Dieu, et la vie de
Dieu s’appuie sur l’Esprit de Dieu et est contenue dans l’Esprit
de Dieu. Cette loi est donc aussi appelée « la loi de l’Esprit de vie »
(Rm 8.2) et est une loi du Saint-Esprit. Bien que cette loi pro-
vienne de la vie de Dieu et demeure avec cette vie, elle est
exécutée par le Saint-Esprit de Dieu ; il s’agit donc de l’onction.
La fonction de cette loi est donc nécessairement manifestée avec
l’onction. Chaque fois que l’onction s’arrête, la fonction de cette loi
disparaît automatiquement. Cela prouve que l’onction et la fonc-
tion de la loi de la vie sont réellement liées l’une à l’autre et ne
peuvent être séparées.
En outre, l’enseignement de l’onction est aussi lié à notre com-
préhension de la loi de la vie. Comme la loi de la vie est la
fonction naturelle de la vie, l’action de cette loi en nous appar-
tient au sentiment de la vie. Par la loi de cette vie, nous pouvons
seulement avoir un sentiment dans la partie la plus profonde de
notre être, un sentiment qui ressemble à une pression ou une in-
terdiction, une attirance ou un dégoût ; toutefois, nous ne pouvons
comprendre la signif ication de ce sentiment. Pour comprendre la
signif ication de ce sentiment intérieur, nous avons besoin de l’en-
seignement de l’onction. C’est seulement lorsque l’onction nous
enseigne que nous pouvons comprendre la signif ication du senti-
ment qui nous est donné par la loi de la vie. Prenons l’exemple
d’un enfant qui goûte du sucre et du sel pour la première fois ; il
est capable de ressentir la différence de goût grâce à la capacité
de la vie en lui. Toutefois, il ne sait pas encore ce que sont ces
LA CONNAISSANCE INTÉRIEURE 175

deux choses. Au moment où sa mère lui dit que la chose sucrée


s’appelle du sucre et que la chose salée s’appelle du sel, il reçoit
la connaissance de ces ceux choses.
Il en va de même dans notre expérience chrétienne. Quand un
frère est sauvé, il reçoit en lui la vie de Dieu. Dès lors, s’il va au ci-
néma, boit du vin ou fume, la nature de la vie de Dieu va lui
donner un sentiment de malaise et il n’aura aucune paix jusqu’à
ce qu’il abandonne ces choses qui ne sont pas en harmonie avec la
nature de la vie de Dieu en lui. Voilà ce que lui révèle le senti-
ment inné de la vie de Dieu. Toutefois, bien qu’il se sente mal à
l’aise lorsqu’il fait ces choses, il ne comprend pas encore pourquoi
il a ce sentiment de malaise. Ce n’est que lorsque l’onction, au tra-
vers de l’enseignement des Écritures, lui fait comprendre que
toutes ces choses ne sont pas en accord avec la nature de la vie
sainte de Dieu en lui, qu’il réalise pourquoi il a perdu la paix. À ce
moment-là, il possède non seulement la conscience que lui donne
le sentiment inné de la vie de Dieu, mais aussi l’enseignement de
l’onction qui lui fait comprendre son expérience. Ainsi, d’une part,
il expérimente la fonction de la loi de la vie manifestée par l’onc-
tion et d’autre part, il comprend la signif ication du sens de la loi
de la vie, révélée au travers de l’enseignement de l’onction.
L’opération de la loi de la vie est donc aussi liée à notre com-
préhension de l’enseignement de l’onction. Nous savons par
notre expérience que notre compréhension de cet enseignement
dépend de notre croissance dans la vie. Plus nous grandissons
dans la vie, plus nous sommes capables de comprendre l’ensei-
gnement de l’onction. Si, par exemple, l’enfant qui a goûté du
sucre et du sel est très petit, même si sa mère lui dit que la chose
sucrée s’appelle « sucre » et que la chose salée s’appelle « sel », il
ne peut pas comprendre. Il est obligé d’attendre et de grandir un
peu pour comprendre. Le principe est le même pour nous si nous
voulons comprendre l’enseignement de l’onction. La croissance
de la vie doit être suff isante. Si nous voulons comprendre plus
précisément l’enseignement de l’onction, notre croissance dans
la vie doit augmenter. Or, cette croissance dans la vie dépend de
l’opération de la loi de la vie. Plus la loi de la vie opère en nous,
plus notre croissance dans la vie va augmenter et plus nous
176 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

pourrons comprendre l’enseignement de l’onction. Nous pouvons


donc dire que l’opération de la loi de la vie augmente notre com-
préhension de l’onction.
Souvenons-nous que la loi de la vie et l’onction ne sont pas
seulement liées l’une à l’autre mais qu’elles s’inf luencent aussi
l’une l’autre. C’est lorsque ces deux choses sont liées et interdé-
pendantes que notre connaissance intérieure de Dieu peut
grandir jusqu’à ce que nous Le connaissions d’une manière riche
et complète.

D. La comparaison des deux


Nous venons de montrer que la loi de la vie et l’enseignement
de l’onction étaient deux choses différentes mais liées. Pour com-
prendre encore mieux, nous allons comparer la connaissance de
Dieu qui nous vient de la loi de la vie et la connaissance de Dieu
qui nous vient de l’onction.
Comme la loi de la vie est la fonction naturelle de la vie de
Dieu, la connaissance de Dieu qu’elle peut nous donner est
unique ; c’est-à-dire qu’elle nous amène à connaître la nature de
la vie de Dieu.
Par contre, l’enseignement de l’onction étant l’opération de
l’Esprit de Dieu Lui-même, la connaissance de Dieu qui nous est
donnée a au moins trois aspects :
Premièrement, nous sommes amenés à connaître Dieu Lui-
même. Cela signif ie que nous touchons Dieu Lui-même et que
nous pouvons L’expérimenter.
Deuxièmement, nous sommes amenés à connaître la volonté
de Dieu. Cela signif ie que nous comprenons la direction que
Dieu nous donne pour nos actions. Nous pouvons distinguer ici
entre la conduite usuelle et la conduite spéciale. La conduite
usuelle est pour notre vie quotidienne et la conduite spéciale est
pour le plan de l’œuvre du Seigneur. Comme nous l’avons dit plus
haut, le choix de nos vêtements ou du jour de notre mariage sont
des aspects de notre vie quotidienne dans lesquels nous expéri-
mentons la direction usuelle. Par contre, lorsque Frère Hudson
Taylor a senti qu’il devait amener l’Évangile du Seigneur dans la
LA CONNAISSANCE INTÉRIEURE 177

Chine Intérieure, il a expérimenté une conduite spéciale dans


l’œuvre du Seigneur.
Troisièmement, nous sommes amenés à connaître la vérité,
c’est-à-dire que nous recevons des révélations la concernant. Là
aussi, on peut distinguer entre l’aspect usuel et l’aspect spécial.
L’aspect usuel se réfère à notre comportement humain, comme
par exemple le fait de réaliser que les croyants ne devraient pas
« former avec les incroyants un attelage disparate » (2 Co 6.14) ou
que tout ce que nous faisons, nous devrions le faire « pour la
gloire de Dieu » (1 Co 10.31). Les révélations spéciales, quant à
elles, se réfèrent au plan de Dieu, lorsqu’il s’agit par exemple
de voir le mystère de Dieu en Christ (Col 2.2) et la fonction de
l’Église en relation à Christ (Ép 1.23).
Nous voyons là que la connaissance intérieure qui nous est ap-
portée par la loi de la vie et par l’enseignement de l’onction est
vraiment riche. Elle comprend toute l’opération de Dieu en nous
et nous permet d’avoir une connaissance de Dieu riche et com-
plète.

VII. LA PREUVE PAR LES ÉCRITURES

Le sentiment intérieur qui nous est donné par la loi de la vie


et l’enseignement de l’onction nous rend capable de connaître
Dieu. Toutefois, même si ce sentiment intérieur est absolument
réel et digne de foi, il doit encore être conf irmé par l’enseigne-
ment et les principes des Écritures. Si le sentiment que nous
avons intérieurement n’est pas en accord avec l’enseignement et
les principes des Écritures, nous ne devrions pas l’accepter. Cette
démarche nous garantit du danger de tomber dans un extrême et
nous permet de rester fermes et précis.
Que notre sentiment intérieur vienne donc de la loi de la vie
dans notre esprit ou du Saint-Esprit au travers de l’onction, il
doit être en accord avec la vérité des Écritures. Si ce sentiment in-
térieur n’est pas en accord avec elle, il ne vient ni de la loi de la
vie ni de l’enseignement de l’onction. Même si ce sentiment est vi-
vant, c’est la vérité des Écritures qui est juste et digne de foi. En
effet, la vérité des Écritures toute seule est claire et digne de foi,
mais pas vivante, alors que le sentiment intérieur est souvent
178 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

vivant mais peut n’être ni précis ni digne de foi. Il en est comme


d’un train qui avance : il est nécessaire d’avoir à la fois la puis-
sance intérieurement mais aussi les rails extérieurement. Bien
sûr, s’il n’y a que des rails à l’extérieur et qu’il n’y ait pas de puis-
sance à l’intérieur, le train ne peut avancer. Mais s’il n’y a que la
puissance à l’intérieur, sans aucun rail au dehors, le train peut
certes avancer mais il est probable qu’il va provoquer une catas-
trophe. Par conséquent, nous n’avons pas seulement besoin d’un
sentiment vivant à l’intérieur, mais aussi de la vérité extérieure-
ment. Le sentiment vivant intérieur provient de la loi de la vie et
de l’enseignement de l’onction ; la vérité digne de foi extérieure se
trouve dans l’enseignement des paroles écrites des Écritures et
dans la lumière de ses principes.
Quand les enfants d’Israël marchaient dans le désert, une co-
lonne de nuée les conduisait pendant la journée et une colonne de
feu était leur guide pendant la nuit. Il en va de même pour nous.
Quand notre condition spirituelle est comme la lumière du jour,
que nous sommes intérieurement aussi brillants que le soleil de
midi et que notre sentiment intérieur est clair et précis, nous pou-
vons marcher dans le droit sentier de Dieu, sous la direction du
Saint-Esprit symbolisée par la colonne de nuée. Mais parfois,
notre condition spirituelle est comme l’opacité de la nuit ; inté-
rieurement, nous sommes aussi sombres que la nuit noire et
notre sentiment intérieur est troublé et peu clair. C’est alors que
nous avons besoin des Écritures symbolisées par la colonne de
feu, qui devient la lampe à nos pieds et la lumière sur notre sen-
tier, pour nous aider à marcher dans le droit sentier de Dieu.
Par conséquent, si nous désirons marcher dans le chemin sûr
de la vie et de la vérité, nous devons vérif ier et analyser chaque
sentiment, direction et révélation à la lumière de l’enseignement
et des principes de la réelle puissance et de la force sûre. C’est
seulement par cet équilibre que nous serons capables d’avancer
sans déviation.

VIII. « L’ENSEIGNEMENT » EXTÉRIEUR

D’une part, les Écritures nous disent que grâce à la loi de


la vie et à l’enseignement de l’onction en nous, nous pouvons
LA CONNAISSANCE INTÉRIEURE 179

connaître Dieu et sans avoir besoin que d’autres personnes nous


enseignent. Mais d’autre part, de nombreux passages des Écritu-
res parlent de l’enseignement de l’homme. Des passages tels que
1 Corinthiens 4.17 ; 14.19 ; 1 Timothée 2.7 ; 3.2 ; 2 Timothée 2.2,
24, etc., disent que l’apôtre Paul enseignait des hommes et qu’il
voulait que d’autres apprennent aussi à faire de même. Il y a trois
raisons principales à cela.
Premièrement, il est certes vrai que le sentiment intérieur qui
nous est donné par la loi de la vie et par l’enseignement de l’onc-
tion est suff isant pour nous faire connaître Dieu et que de ce fait,
nous n’avons pas besoin de l’enseignement des hommes ; pour-
tant, bien souvent, nous n’écoutons pas ce sentiment et ne lui
prêtons pas attention. Nous sommes faibles, particulièrement
lorsqu’il s’agit d’écouter les paroles de Dieu. Parfois nous n’écou-
tons pas et parfois nous ne voulons pas écouter. Ceux qui sont
malades dans leur intelligence, ceux qui sont subjectifs, ceux qui
insistent sur leurs propres opinions et ceux qui se ferment inten-
tionnellement ne peuvent pas entendre. Ceux encore qui n’aiment
pas le Seigneur, qui ne sont pas prêts à payer le prix et qui ne
veulent pas suivre le Seigneur ferment leurs oreilles. Comme ils
ne sont pas prêts à écouter, ils n’entendent naturellement pas.
Comme ils n’entendent pas, ils s’obstinent encore plus à ne pas
écouter. Par conséquent, bien souvent, ce n’est pas que Dieu ne
parle pas, que Sa vie n’agisse pas en nous ou que Son onction ne
nous enseigne pas, mais le problème est que nous n’entendons
pas. Job 33.14 dit : « Dieu parle cependant, tantôt d’une manière,
tantôt d’une autre, et l’on n’y fait pas attention. » Notre condition
est parfois encore pire que cela ; même si Dieu parle cinq, dix
ou vingt fois, nous ne sommes toujours pas prêts à L’écouter.
Mais loué soit-Il ! Il pardonne et est patient. C’est lorsque nous
n’écoutons pas ce qu’Il nous dit intérieurement, qu’Il utilise l’en-
seignement des hommes depuis l’extérieur pour le répéter. Il nous
a déjà parlé intérieurement, mais comme nous n’entendons pas, Il
nous enseigne depuis l’extérieur au travers d’autres personnes
pour répéter ce qu’il nous a dit intérieurement.
Le Nouveau Testament reprend largement ce principe de ré-
pétition. Dans les Épîtres, il est dit très souvent : « Ne savez-vous
180 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

pas ? » Cela signifie que nous avons déjà entendu et appris cer-
taines choses mais que nous n’y avons pas pris garde. Par
conséquent, Dieu se sert d’autres personnes pour nous répéter
Ses enseignements. Ainsi, bien souvent, lorsque Dieu utilise les
paroles des Écritures ou de Ses serviteurs pour nous enseigner,
ce n’est pas pour remplacer Son enseignement dans notre être in-
térieur, mais pour répéter cet enseignement qu’Il nous a déjà
transmis. La conduite extérieure et l’enseignement intérieur sont
deux aides complémentaires, mais l’extérieur ne peut en aucun
cas remplacer l’intérieur. Ce n’est qu’une répétition de ce qui s’est
passé à l’intérieur.
Ainsi de nos jours, quand nous aidons d’autres personnes pour
des questions spirituelles, nous ne devrions jamais leur donner
les dix commandements pour leur montrer comment agir d’une
manière ou d’une autre objectivement. Nous pouvons seulement
exposer les principes que Dieu a ordonnés, rendant témoignage
aux paroles que Dieu donne intérieurement et répétant à ces per-
sonnes ce qu’Il leur a déjà enseigné depuis l’intérieur. Nous ne
devrions pas enseigner qui que ce soit d’une manière objective
dans les détails. La dispensation d’un tel enseignement était la
tâche des prophètes dans l’Ancien Testament. Par contre, dans le
Nouveau Testament, les prophètes ne sont là que pour l’Église,
pour expliquer ce que Dieu a ordonné en principe. Il n’existe pas
de prophète précis pour telle ou telle personne, prenant des déci-
sions de détail. Dieu s’occupe de régler les détails de la vie de
chacun par la loi de la vie et l’enseignement de l’onction, intérieu-
rement. Tel est le principe du Nouveau Testament. Ainsi, bien
que nous devions rester suff isamment humbles pour recevoir
l’enseignement des autres, c’est ce que la loi de la vie en nous a
déjà administré ou ce que l’onction nous a déjà enseigné qui doit
nous dicter notre conduite. Si ce n’est pas notre cas, nous ne
sommes pas en accord avec le principe du Nouveau Testament.
Voici la seconde raison pour laquelle le Nouveau Testament
aff irme que nous avons besoin de l’enseignement des autres :
bien que la loi de la vie et l’onction nous amènent à connaître
Dieu, le sentiment et l’enseignement que nous recevons par leur
intermédiaire a lieu dans notre esprit. Or, si nous ne recevons pas
LA CONNAISSANCE INTÉRIEURE 181

un enseignement adéquat depuis l’extérieur, notre intelligence


peine à comprendre ce sentiment et cet enseignement dans notre
esprit. Pour que notre intelligence soit capable de comprendre le
sentiment et l’enseignement qui nous sont donnés intérieurement
par la loi de la vie et par l’onction, nous avons besoin que d’autres
personnes nous enseignent la voie de Dieu depuis l’extérieur.
Plus nous recevons un tel enseignement extérieur, plus notre in-
telligence comprend le sentiment et l’enseignement provenant de
la loi de la vie et de l’onction intérieures. Et plus nous recevons
un tel enseignement extérieur, plus notre esprit va être aidé à
grandir, donnant par là l’occasion à la loi de la vie et à l’onction
de manifester encore plus leurs fonctions et de nous donner un
sentiment et un enseignement encore plus profonds. Par consé-
quent, bien que la loi de la vie et l’onction nous donnent un
sentiment et un enseignement depuis l’intérieur, nous avons
quand même besoin de l’enseignement d’autres personnes depuis
l’extérieur. Toutefois, cet enseignement extérieur ne peut pas et
ne doit pas prendre la place du sentiment et de l’enseignement de
la loi de la vie et de l’onction intérieures. Cet enseignement exté-
rieur n’a pour but que de nous aider à comprendre le sentiment et
l’enseignement intérieurs et de donner l’occasion à la loi de la vie
et à l’onction de fortifier ce sentiment et cet enseignement inté-
rieurs. L’enseignement que nous recevons extérieurement devrait
toujours susciter un « amen », c’est-à-dire un écho de la part du
sentiment et de l’enseignement intérieurs donnés par la loi de la
vie et par l’onction. Si tel est le cas, notre expérience est alors en
accord avec le principe du Nouveau Testament. Ces deux sortes
d’enseignement et de direction, extérieures et intérieures, ne doi-
vent jamais se remplacer, mais se confirmer mutuellement.
Troisièmement, bien que la loi de la vie et l’enseignement de
l’onction puissent réellement nous amener à connaître Dieu en
toutes choses, nous avons quand même besoin de l’enseignement
d’autres frères pour comprendre la vérité des choses divines pro-
fondes et pour atteindre la connaissance fondamentale de la vie
spirituelle. Ces frères qui nous enseignent possèdent le ministère
d’annoncer la révélation de Dieu. Nous avons donc besoin non
seulement de la connaissance subjective qui vient de l’onction et
182 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

de la loi de la vie intérieurement, mais aussi de l’enseignement


objectif des autres si nous voulons parvenir à cette connaissance
subjective intérieure plus profonde. Bien entendu, dans le Nouveau
Testament, l’enseignement extérieur objectif ne peut remplacer
la connaissance intérieure subjective ; en fait, nous parvenons
souvent à la connaissance intérieure subjective grâce à l’ensei-
gnement extérieur objectif.
Pour les trois raisons mentionnées ci-dessus, Dieu suscite sou-
vent des personnes avec une connaissance et une expérience
spirituelles et les utilise pour nous enseigner et nous guider.
Espérons que d’une part, nous sachions respecter ce que Dieu
nous enseigne depuis l’intérieur au travers de la loi de la vie et de
l’onction, et que d’autre part, nous n’ignorions pas l’enseignement
que Dieu nous donne par l’intermédiaire de certaines personnes
depuis l’extérieur. Nous ne devons pas refuser l’enseignement des
hommes, simplement parce que nous avons la loi de la vie et l’en-
seignement de l’onction à l’intérieur. Nous remercions Dieu de
nous avoir donné la loi de la vie et l’enseignement de l’onction,
mais nous ne devons pas oublier de nous humilier et de nous dé-
pouiller pour recevoir l’enseignement et la direction que Dieu
nous donne au travers d’autres personnes. Rappelons-nous tou-
jours que sous le Nouveau Testament, Dieu ne nous donne pas
seulement la loi de la vie et l’onction pour nous enseigner inté-
rieurement mais qu’Il nous donne aussi ceux qui sont capables de
nous enseigner et de nous guider extérieurement.

IX. CONNAÎTRE DANS L’ESPRIT ET


COMPRENDRE DANS L’INTELLIGENCE

A. Connaître dans l’esprit


Puisque la connaissance intérieure provient de la loi de la vie
et de l’enseignement de l’Esprit de Dieu sous forme d’onction, et
que ces deux choses sont dans notre esprit, cette connaissance in-
térieure va spontanément se manifester dans notre esprit. À part
ce qui concerne les questions du bien et du mal, qui sont détermi-
nées par la partie de notre esprit qui s’appelle la conscience, tout
le reste de cette connaissance dans l’esprit est déterminé par ce
LA CONNAISSANCE INTÉRIEURE 183

qui s’appelle l’intuition. Pour comprendre la connaissance inté-


rieure, nous devons donc connaître ce qu’est l’intuition de l’esprit.
Le corps et l’âme de l’homme sont tous deux pourvus de sens ;
et de même que le corps possède les sens de la vue, de l’ouïe, de
l’odorat, du goût et du toucher, et l’âme ceux du bonheur, de la co-
lère, du chagrin, de la joie, etc., de même l’esprit de l’homme a un
sentiment de la conscience et de l’intuition. Le sentiment de la
conscience se manifeste face aux questions de bien et de mal ; le
sentiment de l’intuition se manifeste directement, sans raison
spéciale. L’Écriture nous montre que l’esprit peut être « bien dis-
posé » (Mt 26.41), qu’il peut « connaître » les raisonnements du
cœur de l’homme (Mc 2.8), « soupirer profondément » (Mc 8.12),
« former des projets » (Ac 19.21) et être « exaspéré », « fervent »,
« tranquillisé », etc. (Ac 17.16 ; 18.25 ; 2 Co 7.13). Tout ce que nous
venons de mentionner sont les sens de l’intuition de l’esprit. Nous
pouvons même dire que l’intuition de l’esprit a autant de sens que
l’âme.
Toutefois, l’intuition de l’esprit diffère du sens de l’âme. La
différence principale réside dans le fait que le sens de l’âme a tou-
jours une raison, alors que l’intuition de l’esprit agit sans cause.
Les sens de l’âme réagissent face aux personnes, aux événements
ou aux choses extérieures ; que ce soit face aux hommes, aux évé-
nements ou aux choses, il se développe un sentiment propre à
l’âme seule. S’il s’agit de quelque chose de délicieux, nous sommes
heureux, si c’est triste, nous sommes désolés. De tels sens dus à
des inf luences extérieures ont une certaine origine. Par contre,
l’intuition de l’esprit n’a pas de cause, ce qui signif ie qu’elle n’a
pas été apportée, mais qu’elle est directement présente dans la
partie profonde de l’esprit. Elle n’est inf luencée ni par les hom-
mes, ni par les événements, ni par quoi que ce soit d’extérieur ;
elle n’est même pas inf luencée par les sens de l’âme. En fait, elle
agit souvent à l’opposé de ces derniers.
Illustrons cela par un exemple. Il nous arrive d’avoir envie de
faire une certaine chose. Nos motivations sont suff isantes, nous
nous sentons très heureux et sommes prêts à passer à l’action.
Pourtant, nous ressentons un sentiment indéf inissable dans
notre esprit ; nous nous sentons lourds et déprimés, comme si
184 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

l’esprit s’opposait à ce que nous pensons dans notre intelligence,


à ce que nous aimons dans nos émotions et à ce que nous avons
décidé dans notre volonté. Il semble même qu’il essaie de dire
que nous ne devrions pas accomplir ce que nous avons planifié.
Un tel sentiment est l’interdiction provenant de l’intuition de
l’esprit. Il peut aussi arriver à d’autres moments que nous nous
trouvions face à une question qui ne vaut même pas la peine que
nous y réfléchissions. Nous n’y trouvons aucun intérêt et notre
volonté se refuse à l’approcher. Or, sans que nous sachions pour-
quoi, nous ressentons constamment dans notre esprit une sorte
de pression qui nous pousse à affronter cette situation. Dès que
nous obéissons à cette pression, nous nous sentons bien intérieu-
rement. Un tel sentiment est la pression de l’intuition dans
l’esprit.
Cette intuition de l’esprit qui se manifeste par cette interdic-
tion ou au contraire cette pression se produit sans cause. Il s’agit
d’un sentiment très profond qui se manifeste parce que la loi de la
vie et l’onction sont opérantes. Grâce à cela, nous pouvons toucher
Dieu et connaître Sa volonté directement. Une telle connaissance
dans l’intuition de l’esprit est ce que les Écritures appellent
« révélation ». Une révélation n’est donc rien d’autre que le
Saint-Esprit dans notre esprit nous montrant la réalité d’une si-
tuation particulière pour que nous puissions la comprendre
clairement. On peut considérer qu’une telle connaissance est la
connaissance de Dieu la plus profonde que nous pouvons avoir en
nous. Il s’agit de cette même connaissance intérieure dont nous
avons parlé.

B. Comprendre dans l’intelligence


La connaissance intérieure se trouve donc dans l’intuition de
notre esprit, mais nous avons besoin de l’intelligence de notre âme
pour la comprendre et ceci parce que l’organe de la compréhension
se trouve dans l’intelligence. Ainsi, nous avons non seulement be-
soin de notre esprit pour saisir cette connaissance intérieure, mais
nous avons aussi besoin de notre intelligence pour la comprendre.
La compréhension de l’intelligence doit s’ajouter à l’intuition de
l’esprit pour nous permettre d’arriver à une compréhension vrai-
LA CONNAISSANCE INTÉRIEURE 185

ment claire. Ce que l’intelligence comprend est comme une


interprétation de ce que saisit l’intuition de l’esprit. Chaque fois
que nous avons un sentiment intuitif dans notre esprit, notre in-
telligence est nécessaire pour comprendre et interpréter ce
sentiment. Cela signifie que nous évaluons les personnes, les évé-
nements ou les choses à la lumière de ce sentiment intuitif de
notre esprit. Nous analysons jusqu’à ce que l’esprit émette un
écho. C’est à ce moment-là que nous savons quelle est l’intention
du Saint-Esprit et que nous pouvons agir en conséquence.
Lorsque nous nous approchons du Seigneur par exemple, et
que nous ressentons en nous un fardeau dans l’intuition pro-
fonde, nous savons que Dieu veut nous donner Sa direction. C’est
quelque chose que nous savons dans l’esprit, mais il se peut que
nous ne soyons pas encore au clair concernant l’intention de
Dieu : veut-Il que nous prêchions l’Évangile ou que nous rendions
visite à un frère ? Et s’il s’agit de rendre visite à un frère, lequel
frère ? Pour comprendre tout cela, nous avons besoin de notre in-
telligence. Nous devons placer devant Dieu toutes les tâches qui
nous attendent, les unes après les autres et être à l’écoute de l’in-
tuition intérieure. Si, lorsque nous en venons au point de rendre
visite à certains frères, nous recevons une réponse intérieure-
ment, nous comprenons que Dieu désire que nous fassions cela.
Alors, en communion avec Lui, nous énumérons un frère après
l’autre pour savoir auquel nous devons rendre visite et nous ana-
lysons l’intuition de notre esprit. À propos du frère qui est dans le
besoin, il se peut que nous n’obtenions pas de réponse dans l’es-
prit. Pour celui qui est malade, nous ne recevons pas non plus de
réponse. Mais quand nous en venons à un autre frère en diff i-
culté, l’intuition dans l’esprit répond et c’est comme si l’intérieur
de tout notre être disait : « Amen ! » Si nous avons peur de nous
tromper, nous pouvons penser à d’autres frères qui ont besoin
d’être visités et analyser la réponse en nous. Si l’esprit ne donne
de réponse pour aucun d’eux, nous comprenons que la personne à
laquelle Dieu veut que nous rendions visite est le frère en diff i-
culté. Faire cela, c’est utiliser l’intelligence pour comprendre ce
qui est perçu dans l’esprit ou c’est utiliser l’intelligence pour in-
terpréter la conscience dans l’esprit.
186 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

Considérons un autre exemple. Par la prière, nous recevons un


fardeau : Dieu nous donne le sentiment que nous devrions dire
quelque chose aux frères et sœurs. Ce fardeau est la connaissance
dans l’intuition. Toutefois, il n’est pas facile de savoir ce que Dieu
veut que nous disions. Nous sommes obligés de considérer un
message après l’autre dans la sphère de notre intelligence et de
vérif ier en même temps quel est le fardeau dans notre esprit.
Quand nous en arrivons au thème de la chair et l’esprit réagit,
nous comprenons alors que c’est le sujet que Dieu veut que nous
abordions. Ce genre de compréhension vient de la capacité de l’in-
telligence. Le fardeau de l’intuition dans l’esprit nous fait donc
savoir que Dieu veut que nous fassions quelque chose et la capa-
cité de compréhension dans l’intelligence nous rend capables de
saisir quelle est la chose que Dieu veut que nous fassions.
Peut-être voulez-vous faire une offrande le jour du Seigneur,
comme vous en avez l’habitude. Mais votre esprit a un fardeau,
un sentiment ; il vous semble que Dieu veut que vous fassiez une
offrande spéciale. Combien ? Pour quelle chose précise ? Ou pour
quelle personne ? Toutes ces questions, vous devez les résoudre
dans la sphère de l’intelligence. D’une part, nous recevons donc le
fardeau de Dieu dans l’intuition et d’autre part, nous sommes ca-
pables de comprendre l’intention de Dieu dans notre intelligence.
Lorsque nous fonctionnons ainsi, nous obtenons la connaissance
intérieure.
Cette façon d’agir peut sembler étrange. Pourtant chaque
chrétien qui apprend à interpréter la conscience de l’esprit avec
son intelligence doit procéder de cette manière. Plus tard,
lorsqu’il a développé certaines habitudes et qu’il est devenu plus
compétent, il est capable de comprendre dans son intelligence dès
qu’il a reçu un certain sentiment dans son esprit.

X. LE CHEMIN POUR PARVENIR À LA


CONNAISSANCE INTÉRIEURE

À présent que nous avons examiné tous les aspects de la


connaissance intérieure, nous devons considérer la question de
la pratique, pour obtenir cette connaissance intérieure. Il y a trois
LA CONNAISSANCE INTÉRIEURE 187

démarches à respecter : exercer notre esprit, renouveler notre


compréhension et traiter notre cœur.

A. Exercer notre esprit


Comme la connaissance intérieure est dans l’intuition de
notre esprit, si nous voulons obtenir une telle connaissance, nous
devons souvent exercer et utiliser notre esprit pour qu’il soit vi-
vant et fort. Ce n’est que lorsque notre esprit est ainsi vivant et
fort que l’intuition de l’esprit est vive et aiguisée, que nous
sommes capables de connaître Dieu intérieurement.
Pour exercer notre esprit, nous devons d’abord apprendre à
nous tourner vers lui. Si nous vivons constamment dans l’homme
extérieur, nous n’avons aucun moyen de connaître Dieu dans l’in-
tuition de l’esprit. Nous devons apprendre à mettre de côté les
activités fébriles extérieures et tout ce qui nous étouffe. Nous de-
vons faire de notre mieux pour éviter d’être trop occupés et aussi
pour ne pas laisser nos pensées vagabonder. Il est de loin préfé-
rable d’être attentifs au mouvement dans l’esprit, au sentiment
intérieur profond. Lorsque l’enfant Samuel servait le Seigneur, il
parvenait à discerner Sa voix ; Marie, assise tranquillement aux
pieds du Seigneur, entendait Ses paroles. Si nous pouvons ainsi
nous tourner vers l’esprit pour être près de Dieu, nous parvenons
en fait à toucher le sentiment de Dieu dans l’esprit et à connaître
Dieu de cette manière.
Nous devons aussi exercer et utiliser notre esprit dans notre
vie quotidienne. Cela peut concerner notre contact avec les au-
tres, notre travail, les réunions où nous servons le Seigneur et
annonçons Sa Parole, nos conversations ou même les affaires ; en
toutes circonstances, nous devons renier l’âme et laisser l’esprit
diriger. Nous ne devons pas laisser notre intelligence, nos émo-
tions ou notre volonté prendre le dessus, mais essayer d’abord de
toucher le sentiment profond dans notre esprit. Cela revient à
dire que nous devons d’abord essayer de demander au Seigneur
qui habite dans notre esprit ce qu’Il a à dire. Si nous sommes f i-
dèles dans cette discipline, le sentiment dans l’esprit sera
certainement aiguisé et il ne sera pas diff icile de faire en sorte
188 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

que la connaissance intérieure devienne plus forte et plus pro-


fonde.
Le meilleur moyen d’exercer l’esprit est la prière ; en effet, la
prière exige un exercice plus intense qu’aucune autre activité.
Nous aimons souvent bavarder mais il nous est diff icile de prier
ou de louer. C’est la raison pour laquelle notre esprit est souvent
comme ratatiné. Si nous pouvions passer une heure ou plus dans
la prière quotidiennement, non à demander mais à adorer, à com-
munier et à louer, notre esprit serait assurément affermi et
fortif ié. Dans le Psaume 119, le psalmiste dit qu’il loue le Sei-
gneur sept fois par jour (Ps 119.164). Si ceux qui pratiquent la
boxe s’exercent une heure par jour, après un certain temps, leurs
poings vont devenir très forts. De la même manière, si nous exer-
çons notre esprit chaque jour pour prier, notre esprit va
assurément devenir fort, et si l’esprit est fort, l’intuition va égale-
ment être aiguisée. C’est grâce à cette intuition aiguisée que
notre connaissance de Dieu va grandir.

B. Renouveler notre intelligence


Nous avons déjà mentionné que la connaissance intérieure
exige non seulement la connaissance de l’esprit, mais également
la compréhension de l’intelligence. Si nous voulons obtenir cette
connaissance intérieure, nous devons donc exercer notre esprit et
renouveler la compréhension de notre intelligence. L’intelligence
est l’organe qui comprend les choses ; comprendre est sa capacité
principale.
Romains 12.2 nous montre que c’est seulement quand l’intelli-
gence qui contient la compréhension est renouvelée et transformée
que nous pouvons « discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui
est bon, agréable et parfait ». Colossiens 1.9 nous apprend par ail-
leurs que si nous avons une « intelligence spirituelle », nous
pouvons « être remplis de la connaissance de sa volonté ». Re-
nouveler l’intelligence est donc une nécessité si nous voulons
connaître Dieu.
Avant notre salut, tout notre être, y compris notre intelli-
gence, était déchu. Chaque pensée de notre cœur était mauvaise
(Gn 6.5) et notre façon de percevoir les choses était également
LA CONNAISSANCE INTÉRIEURE 189

remplie de la saveur du monde. Vu l’état de notre intelligence,


notre compréhension est devenue trouble ; nous étions totale-
ment incapables de comprendre les choses spirituelles et encore
moins la volonté de Dieu. Quand nous avons été sauvés, nous
avons été renouvelés par le Saint-Esprit (Tt 3.5). Ce travail de re-
nouvellement du Saint-Esprit a commencé dans notre esprit et
s’est ensuite répandu dans notre âme pour renouveler la compré-
hension de notre intelligence, pour que nous puissions connaître
les choses de l’esprit. Plus la compréhension de notre intelligence
est renouvelée par le Saint-Esprit, plus nous pouvons com-
prendre les choses spirituelles et la volonté de Dieu.
Bien que ce renouvellement de la compréhension de l’intelligence
soit l’œuvre du Saint-Esprit, nous avons deux responsabilités :
Premièrement, nous devons nous consacrer. Dans Romains 12,
avant que l’intelligence ne puisse être renouvelée et transformée,
il nous est demandé de présenter nos corps comme un sacrif ice vi-
vant. Cela montre que le renouvellement de la compréhension de
l’intelligence est basé sur notre consécration. Si nous sommes
vraiment prêts à nous consacrer et à nous donner à Dieu, le
Saint-Esprit peut alors étendre Son œuvre de renouvellement
jusque dans notre âme et renouveler ainsi la compréhension de
notre intelligence.
Deuxièmement, nous devons accepter de passer par la croix,
pour être libérés de notre ancienne manière de vivre. Éphésiens
4.22-23 montre que c’est seulement lorsque nous nous dépouil-
lons du vieil homme de notre ancienne manière de vivre que
notre intelligence, qui contient notre compréhension, peut être re-
nouvelée. Avant que nous ne soyons sauvés, notre vieille manière
de vivre avait déjà obscurci la compréhension de notre intelli-
gence. Après notre salut, au travers de la mort du Seigneur sur la
croix, nous nous dépouillons de la vieille vie du passé. Cela per-
met à la puissance destructrice de la croix du Seigneur d’abolir
les unes après les autres toutes les anciennes manières de vivre.
C’est seulement à ce moment-là que la compréhension de notre
intelligence peut être renouvelée. Nous devons accepter le rôle de
la croix pour que la compréhension de notre intelligence soit re-
nouvelée. Plus nous laisserons la croix abolir notre vieille
190 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

manière de vivre, plus la compréhension de notre intelligence


pourra être renouvelée.
Éphésiens 4.23 dit : « Et d’être renouvelés dans l’esprit de
votre entendement » (Darby). Nous savons que l’intelligence
est la partie principale de l’âme. À l’origine, elle n’était pas liée à
l’esprit, mais maintenant l’esprit est devenu « l’esprit de l’intelli-
gence », et se trouve relié à l’intelligence. C’est parce que l’esprit
s’est répandu et a atteint l’intelligence de notre âme que nous
pouvons maintenant être renouvelés dans cet esprit, c’est-à-dire
que notre intelligence peut être renouvelée en étant reliée à l’es-
prit. Ce renouvellement se répand donc depuis l’esprit vers
l’intelligence.
Le travail de l’esprit à l’intérieur commence au centre et se
répand vers la circonférence, ce qui signif ie qu’il va de l’esprit à
l’intérieur vers l’âme à l’extérieur. L’Esprit renouvelle d’abord
notre esprit qui est le centre de notre être. Puis, si nous nous
consacrons à Lui et acceptons la croix, Il se répand depuis
notre esprit vers l’âme qui se trouve à la circonférence. Chaque
partie de notre âme va être renouvelée. Cela signif ie que lorsque
notre âme se soumet au gouvernement de l’Esprit et devient uni
à notre esprit, elle est renouvelée. La compréhension de l’in-
telligence est donc aussi renouvelée.
Après avoir reçu la régénération du Saint-Esprit dans notre
esprit, si nous nous consacrons à Dieu et acceptons les interven-
tions du Saint-Esprit au travers de la croix pour nous dépouiller
du vieil homme, le Saint-Esprit aura la possibilité d’accomplir
continuellement Son travail en nous, et de renouveler la
compréhension de notre intelligence dans l’âme. Il faut que
la compréhension soit renouvelée de cette façon pour être capable
de correspondre à l’intuition dans l’esprit. Chaque fois que Dieu
nous rend attentifs à quelque chose dans l’intuition de notre esprit,
la compréhension de l’intelligence peut comprendre immédiate-
ment. Si nous avons ce genre d’esprit fort et aiguisé et une
compréhension renouvelée et claire, nous pouvons bénéf icier
d’une connaissance intérieure de la nature de Dieu et de toute Sa
direction et de Sa révélation.
LA CONNAISSANCE INTÉRIEURE 191

C. Traiter le cœur
Le cœur représente l’homme dans sa totalité ; c’est pourquoi,
s’il a des problèmes, toutes les activités de l’esprit et de la vie dans
cet homme vont rencontrer des empêchements et des limitations.
Même si notre esprit est aiguisé et que notre compréhension est
renouvelée, s’il y a des problèmes avec notre cœur, nous ne pou-
vons pas obtenir la connaissance intérieure de Dieu. Nous devons
donc traiter ce cœur pour qu’il soit tendre et propre, aimant Dieu,
Le désirant et Lui obéissant.
Dans Matthieu 11.25, le Seigneur aff irme que Dieu a caché
les choses spirituelles aux sages et aux intelligents et qu’Il les a
révélées aux enfants. Les « sages et les intelligents » sont ceux qui
sont justes à leurs propres yeux dans leur cœur, satisfaits
d’eux-mêmes et entêtés. Ils ne peuvent pas voir les choses spiri-
tuelles. « Les enfants » sont ceux qui sont humbles et tendres
dans leur cœur et qui sont capables de recevoir la révélation de
Dieu. Il est donc important que notre cœur soit traité jusqu’à ce
qu’il devienne humble et doux. C’est seulement lorsqu’il est
débarrassé de tout sentiment d’autosatisfaction et de tout entête-
ment que nous pouvons recevoir la révélation et la connaissance
de Dieu.
Dans Matthieu 5.8, le Seigneur dit que « ceux qui ont le cœur
pur verront Dieu ». Si notre cœur n’est pas pur, si nos penchants
et nos désirs nous portent ailleurs que vers Dieu, un voile se
forme devant nous et nous empêche de Le voir clairement. Cepen-
dant, chaque fois que notre cœur se tourne vers Dieu, le voile est
enlevé (2 Co 3.16). Nous devons donc traiter notre cœur. Il doit
être pur ; il ne peut être « partagé » (Jc 4.8). C’est la condition
pour recevoir la lumière et la révélation dans l’esprit, pour com-
prendre dans l’intelligence et connaître Dieu.
Dans Jean 14.21, le Seigneur promet que « celui qui
m’aime… je me manifesterai à lui ». Le matin de la résurrection,
Marie de Magdala chercha le Seigneur à cause de son amour fer-
vent pour Lui. Ce fut elle qui reçut la première manifestation du
Seigneur après Sa résurrection et qui fut la première à connaître
le Christ ressuscité (Jn 20). Frère Laurence dit que l’amour est le
192 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

seul chemin pour connaître Dieu. Notre cœur doit aimer Dieu et
Le chercher. C’est alors que nous pouvons découvrir Dieu et Le
connaître.
Dans Jean 7.17, le Seigneur dit : « Si quelqu’un veut faire sa
volonté, il reconnaîtra… » Cela montre que notre cœur doit
chercher Dieu et Sa volonté ; ensuite, nous pouvons connaître
Dieu et aussi Sa volonté.
Dans Philippiens 2.13, l’Apôtre aff irme que c’est Dieu qui
opère en nous le vouloir et le faire. Si notre cœur ne se soumet pas
ou n’est pas disposé à se soumettre à l’action de Dieu en nous, ce
dernier ne peut pas opérer en nous ; nous ne pouvons donc pas re-
cevoir le sentiment que Son action nous donnerait dans la
connaissance de Sa personne. Par conséquent, notre cœur doit
être traité jusqu’à ce qu’il soit non seulement soumis à Dieu, mais
pleinement désireux de l’être. C’est alors que nous pouvons rece-
voir le sentiment et la connaissance qui vient grâce à l’œuvre de
Dieu en nous.
Nous devons donc (1) exercer et utiliser notre esprit pour qu’il
soit fort et aiguisé ; (2) laisser notre intelligence être renouvelée
par l’Esprit ; et (3) traiter notre cœur pour qu’il soit tendre et pur,
aimant Dieu, Le cherchant et Lui étant soumis. Quand toutes ces
conditions sont réunies, nous pouvons recevoir la connaissance
intérieure de Dieu.

XI. CONCLUSION

Dieu désire par-dessus tout que l’homme Le connaisse. Il lui a


donné plusieurs chemins, plusieurs moyens pour atteindre ce but.
Dans l’Ancien Testament, Il s’est manifesté aux hommes au tra-
vers de Ses actions et Il a révélé Ses voies pour que Ses créatures
Le connaissent. Mais la connaissance à laquelle les hommes par-
venaient de la sorte était extérieure, objective, superf icielle et
incomplète. C’est la raison pour laquelle, sous la nouvelle al-
liance, bien qu’Il se révèle encore au travers de Ses voies et de Ses
agissements, Son action la plus importante et glorieuse a été
d’entrer en nous sous la forme de l’Esprit pour être notre vie. Il
nous rend ainsi capables d’avoir une connaissance intérieure,
subjective, profonde et complète de Sa personne.
LA CONNAISSANCE INTÉRIEURE 193

Quand nous avons Dieu en nous en tant que vie, nous avons
aussi une loi de la vie divine, qui œuvre en nous continuellement,
nous amenant à connaître la nature de Sa vie. La loi de cette vie
est bien une loi et non une personne ; elle est donc f ixe et im-
muable. Elle agit en nous conformément à la nature de la vie de
Dieu. Le résultat est que notre façon de vivre est en parfaite har-
monie avec la nature de Dieu.
L’Esprit de Dieu qui habite en nous est l’onction qui nous oint
et nous apprend à Le connaître. Comme cette onction est Dieu
Lui-même, elle est une personne qui est souple et qui n’est pas li-
mitée. Cette onction en nous nous oint continuellement de Dieu
Lui-même qui est inf ini. Le résultat est que toute notre personne,
notre comportement et notre conduite sont remplis de l’essence
de Dieu et sont en accord avec la volonté de Dieu.
Dieu, en tant que loi de la vie et onction, commence par agir
dans notre esprit et se répand dans notre âme pour que notre in-
telligence puisse comprendre. Il est donc nécessaire d’exercer
l’esprit pour que son intuition soit aiguisée. Nous avons aussi
besoin que notre intelligence soit renouvelée pour que sa compré-
hension soit claire. En outre, nous devons traiter notre cœur pour
qu’il soit tendre et pur, pour qu’il aime Dieu, Le cherche et Lui
soit soumis. De cette manière, dès que la loi de la vie et l’onction
agissent en nous, l’intuition dans notre esprit saura immédiate-
ment de quoi il s’agit, la compréhension de notre intelligence
comprendra aussi et nous pourrons jouir de la connaissance inté-
rieure de Dieu à tout moment.
Pour nous aider à recevoir ce type de connaissance intérieure,
Dieu nous a aussi donné l’enseignement et les principes de la
Bible depuis l’extérieur pour vérif ier et conf irmer notre expé-
rience, af in que nous ne nous égarions pas et que nous ne soyons
pas trompés. En outre, au travers de Ses nombreux serviteurs,
Dieu répète le sentiment que nous ressentons à l’intérieur. Il en-
seigne notre intelligence à comprendre le sentiment que nous
avons dans notre esprit, ou Il éclaircit pour nous les choses
profondes de Dieu et la connaissance fondamentale de la vie spi-
rituelle.
Grâce à tous ces moyens et ces chemins, intérieurement et
194 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

extérieurement, pour connaître Dieu, nous pouvons être « remplis


de la connaissance de sa volonté en toute sagesse et intelligence
spirituelle. Marchez d’une manière digne du Seigneur pour lui
plaire à tous points de vue ; portez des fruits en toute sorte d’œu-
vres bonnes et croissez dans la connaissance de Dieu » (Col
1.9-10).
Si nous connaissons Dieu de cette manière, nous sommes non
seulement capables de discerner la volonté de Dieu, mais nous
pouvons aussi grandir et mûrir dans Sa vie. Plus nous accrois-
sons notre connaissance de Dieu, plus nous grandissons dans la
vie de Dieu, jusqu’à ce qu’Il nous remplisse totalement. L’essence
de Dieu sera alors forgée entièrement en nous, accomplissant
ainsi le glorieux but de Dieu, qui est de se mélanger à nous pour
ne devenir qu’une seule entité avec nous.
C HAPITRE D OUZE

QU’EST-CE QUE LA CROISSANCE DE LA VIE ?

Nous arrivons maintenant au douzième point, celui de la


connaissance de la vie, c’est-à-dire de la croissance de la vie. Si
nous désirons approfondir notre connaissance de la vie, nous de-
vons savoir ce qu’est la croissance de la vie. Nombreux sont les
frères et sœurs qui ont un amour brûlant pour le Seigneur, qui
ont même payé un certain prix pour Le suivre. Pourtant, comme
ils ne savent pas ce qu’est la réelle croissance de la vie, ils ont
beaucoup de concepts erronés et poursuivent des buts vains. La
vraie croissance de la vie en eux est ainsi très limitée. C’est bien
dommage ! C’est pourquoi, pour améliorer notre connaissance et
avancer sur le chemin de la vie, nous allons consacrer un peu de
temps à voir ce qu’est la croissance de la vie.
Toutefois, avant de faire cela, nous allons considérer le côté né-
gatif, c’est-à-dire ce que n’est pas la croissance de la vie. Ceci nous
permettra de mieux comprendre et d’avoir une connaissance plus
précise.

I. LA CROISSANCE DE LA VIE N’EST PAS


L’AMÉLIORATION DU COMPORTEMENT

Améliorer le comportement d’une personne signif ie faire


d’une personne mauvaise une personne bonne ou faire d’une per-
sonne vile une personne vertueuse. C’est ce qu’on appelle
communément « abandonner ses mauvaises voies et revenir sur
le bon chemin » ou « se détourner du mal et rechercher le bien ».
Prenons l’exemple d’un homme qui avait été auparavant très or-
gueilleux et qui maintenant est humble. Il avait été habitué à
haïr les autres et maintenant il les aime. Alors qu’il se mettait ra-
pidement en colère, il est devenu calme et modéré. Tout cela peut
196 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

être considéré comme une amélioration du comportement. Mais


s’agit-il vraiment de la croissance de la vie ? Non ! Pas du tout !
Pourquoi disons-nous que la croissance de la vie n’est pas
l’amélioration du comportement ? Parce que le comportement et
la vie sont des choses qui appartiennent à deux mondes diffé-
rents.
Tout comme le mal est différent de la vie, ainsi le bien l’est
aussi. Le mal n’est pas la vie, et le bien n’est pas non plus la vie.
Le bien et le mal, bien que différents dans leur nature, appartien-
nent au même monde ; tous deux sont différents de la vie et ne
sont pas la vie. Ainsi dans la Bible, le bien et le mal ne sont pas
deux arbres, mais un seul arbre. La vie est un autre arbre, appar-
tenant à un autre monde, un autre royaume (Gn 2.9). Le bien et le
mal, d’une part, et la vie d’autre part, entrent vraiment dans deux
catégories différentes. Tout homme peut améliorer considérable-
ment son comportement en comptant sur sa détermination et sur
ses propres efforts tout en demeurant très immature et faible
dans la vie de Dieu parce que son amélioration est entièrement
séparée de la vie : elle est le résultat de son propre travail et non
de la vie. En outre, ce qu’il a réussi à améliorer n’est pas le résul-
tat de sa croissance dans la vie. La croissance de la vie est donc
quelque chose de différent de l’amélioration du comportement.

II. LA CROISSANCE DE LA VIE N’EST PAS


L’EXPRESSION DE LA PIÉTÉ

Qu’est-ce que l’expression de la piété ? L’expression de la piété


est différente de l’amélioration du comportement. L’amélioration
du comportement est liée à l’homme ; cela signif ie que le compor-
tement et le caractère d’une personne devant les hommes se sont
améliorés et sont devenus meilleurs qu’avant. L’expression de la
piété, par contre, est liée à Dieu. Cela signif ie que l’attitude de
cette personne devant Dieu est pleine de respect et de crainte,
qu’elle est tout à la fois dévote et sincère. Toutefois, qu’il s’agisse
de l’amélioration du comportement ou de l’expression de la piété,
les deux choses ne sont pas la croissance de la vie. Certains
croyants peuvent être très respectueux et dévots devant Dieu ; ils
ne se permettent jamais d’être irrespectueux ni négligents dans
QU’EST-CE QUE LA CROISSANCE DE LA VIE ? 197

leur comportement ou leurs actions. Nous ne prétendons pas que


ces attitudes ne sont pas bonnes, mais elles ne sont pas la crois-
sance de la vie. De tels croyants considèrent Dieu simplement
comme quelqu’un qui est très élevé, au-dessus de tout, quelqu’un
qui est digne d’être vénéré et craint. Ils ont donc un cœur plein de
vénération et une attitude très pieuse, mais ils ignorent entière-
ment, à la fois en théorie et en pratique, comment Dieu en Christ
habite dans l’homme pour être la vie de l’homme et comment,
grâce à l’opération de la loi de cette vie, Il est dans l’homme pour
être Dieu pour l’homme. Ils ont certes une expression de piété,
mais une telle expression n’est pas due à la croissance de la vie de
Dieu en eux. Elle n’est pas un signe qu’ils ont crû dans la vie. Par
conséquent, la croissance de la vie n’est pas non plus l’expression
de la piété.

III. LA CROISSANCE DE LA VIE N’EST PAS


UN SERVICE ZÉLÉ

Qu’est-ce qu’un service zélé ? Un croyant qui était tout d’abord


froid et indifférent envers les choses de Dieu est maintenant
plein d’enthousiasme dans son service pour Dieu. Alors que dans
le passé, il ne venait jamais aux réunions, il assiste à présent à
chaque réunion. Autrefois, il ne se préoccupait pas du tout de
l’Église, alors que maintenant, il participe à toutes sortes de réu-
nions. Bien qu’un service si plein de zèle révèle la ferveur et la
diligence de ce croyant pour le Seigneur et bien que cet homme
soit souvent félicité par les autres croyants, il se peut bien qu’un
tel zèle soit le résultat de beaucoup d’excitation et d’intérêt pure-
ment humains. Il se peut aussi qu’un tel service dépende
uniquement de la force humaine et non de la conduite du
Saint-Esprit et encore moins de la vie de Christ. Ce genre de ser-
vice n’aide même pas les autres à développer une union plus
profonde avec Dieu ; il ne peut donc être considéré comme décou-
lant de la vie ou étant lié à la vie. Par conséquent, il n’est pas la
croissance de la vie.
Nous voyons dans la Bible qu’avant son salut, l’apôtre Paul ser-
vait Dieu avec zèle (Ac 22.3). À ce moment-là, bien qu’il n’ait pas
encore reçu la vie divine, il pouvait servir Dieu extérieurement,
198 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

par sa propre force et avec son enthousiasme humain, d’une façon


très zélée. Ceci nous montre que servir Dieu avec zèle peut être
une œuvre dépourvue de vie, qui ne révèle nullement la condition
de vie d’une personne. Par conséquent, la croissance de la vie n’est
pas non plus synonyme d’un service zélé.

IV. LA CROISSANCE DE LA VIE N’EST PAS


UNE ACCUMULATION DE CONNAISSANCES

Lorsqu’un croyant commence à augmenter ses connaissances


spirituelles en écoutant plus de messages et en comprenant plus
de vérités bibliques, il expérimente certes une sorte de croissance,
mais non une croissance de la vie. L’accumulation d’une telle
connaissance l’amène seulement à améliorer son intelligence
pour aff iner ses capacités à comprendre et à appréhender les
choses spirituelles ; mais ce n’est pas le Saint-Esprit qui lui
donne une plus grande révélation intérieure. Ce n’est pas non
plus la vie qui a pris plus de place en lui. Il n’a donc pas grandi
dans la réelle connaissance et expérience de Christ en tant que la
vie. Le résultat de ce genre de croissance amène seulement les
hommes à être enf lés (1 Co 8.1). Cela ne représente rien devant
Dieu (1 Co 13.2) et n’a aucune valeur dans la vie. Par conséquent,
la croissance de la vie n’est pas l’accumulation de connaissances.

V. LA CROISSANCE DE LA VIE N’EST PAS


L’ABONDANCE DE DONS

Bien qu’il soit très précieux pour un croyant de jouir de nombreux


dons spirituels, tels que la capacité de prêcher, ou le don de guérison,
de parler en langues, etc., ce genre de dons n’est pas non plus la crois-
sance de la vie. C’est la puissance miraculeuse de Saint-Esprit qui
descend sur un croyant qui l’amène à avoir de tels dons. La manifes-
tation de ces dons n’est pas le résultat de la croissance ni de la
maturité de la vie en lui. Il est possible qu’un homme utilisé par le
Saint-Esprit manifeste beaucoup de dons ; toutefois, il se peut que cet
homme n’ait pas permis au Saint-Esprit de transmettre et de forger
la vie de Dieu en lui. Par conséquent, l’abondance des dons ne signifie
pas nécessairement que la vie a grandi.
Les croyants à Corinthe avaient été enrichis en toute chose et
QU’EST-CE QUE LA CROISSANCE DE LA VIE ? 199

en toute connaissance et ne manquaient d’aucun don (1 Co 1.5, 7).


Ils étaient toutefois très immatures dans la vie ; ils étaient même
charnels, de petits enfants en Christ (1 Co 3.1). Cela nous montre
aussi que la croissance de la vie n’est pas à chercher dans l’abon-
dance des dons.

VI. LA CROISSANCE DE LA VIE N’EST PAS


L’ACCROISSEMENT DE PUISSANCE

Il se peut qu’un croyant devienne plus puissant dans son ser-


vice. Lorsqu’il prêche ou qu’il témoigne, il parvient à toucher des
âmes. Il a aussi plus de sagesse qu’avant en ce qui concerne l’ad-
ministration de l’Église et des affaires. Ces progrès révèlent un
accroissement de puissance mais non une croissance dans la vie.
C’est une puissance que le Saint-Esprit lui a donnée, mais la vie
n’a pas été tissée en lui par l’intervention de ce Saint-Esprit et ce
n’est donc pas la puissance de la vie qui est manifestée en lui.
Cette puissance ne provient pas de la vie et n’est d’aucune ma-
nière liée à la vie. L’accroissement d’une telle puissance n’est donc
pas non plus la croissance de la vie.
Luc 9 nous dit qu’au commencement, les douze disciples qui
avaient suivi le Seigneur avaient reçu une puissance et une auto-
rité du Seigneur qui les rendaient capables de soumettre toutes
sortes de démons et de guérir toutes sortes de maladies ; pour-
tant, à ce moment-là, leur vie spirituelle était très immature.
Cela suff it à nous montrer que l’accroissement de puissance n’est
pas une preuve qu’il y a eu croissance de la vie.
Au travers de ces six points négatifs, nous voyons donc ce que
la croissance de la vie n’est pas ; elle n’a rien à voir avec l’amélio-
ration du comportement, le fait d’exprimer la piété devant Dieu,
d’être zélé au service de Dieu, d’accumuler des connaissances spi-
rituelles, d’abonder dans les dons extérieurs et d’accroître la
puissance dans notre œuvre pour Dieu. Aucun de ces six points
n’est une preuve que nous avons grandi dans la vie. Il est très
dommage qu’aujourd’hui presque tous les chrétiens considèrent
ces six aspects comme étant un idéal à atteindre dans leur vie. Ils
déterminent le degré de croissance d’un frère en observant son
comportement, sa piété, son zèle, sa connaissance, ses dons et sa
200 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

puissance. Une telle façon d’évaluer les choses n’est pas juste. Le
cuivre ressemble beaucoup à l’or, pourtant, ce n’est pas de l’or. De
la même manière, bien que ces six points ressemblent à la crois-
sance de la vie, ils ne sont pas la croissance de la vie. La réelle
croissance de la vie va, bien entendu, exprimer ces six points
jusqu’à un certain degré ; il est toutefois erroné de mesurer la
croissance de la vie uniquement à partir de ces six points.
Qu’est-ce donc alors que la croissance de la vie ? Nous devons
reconsidérer cette question d’un point de vue positif, cette fois :

I. LA CROISSANCE DE LA VIE EST


L’ACCROISSEMENT DE L’ÉLÉMENT DE DIEU

L’accroissement de l’élément de Dieu signif ie que Dieu


Lui-même est toujours plus présent en nous, qu’Il fait de plus en
plus partie de nous. Nous avons dit que la vie est Dieu Lui-même ;
expérimenter la vie, c’est donc expérimenter Dieu Lui-même. Par
conséquent, la croissance de la vie est l’accroissement de l’élé-
ment de Dieu en nous, jusqu’à ce que tout ce qui fait partie de la
Divinité soit complètement formé en nous et que nous soyons f i-
nalement remplis de toute la plénitude de Dieu (Ép 3.19).

II. LA CROISSANCE DE LA VIE EST


L’ACCROISSEMENT DE LA STATURE DE CHRIST

La vie est Dieu Lui-même. Mais si nous voulons que cette vie
soit notre vie, nous devons venir à Christ. En effet, la Bible dit bien
que Christ est notre vie. Lorsque nous avons été régénérés, c’est
Christ qui est né en nous et qui est devenu notre vie. Toutefois,
quand nous avons reçu cette vie, elle était très jeune et immature,
ce qui signif ie que la stature de Christ en nous était très petite.
C’est lorsque nous aimons ce Christ, que nous Le cherchons et Lui
permettons de vivre toujours plus en nous, que Sa stature peut pe-
tit à petit grandir en nous. Voilà ce qu’est la croissance de la vie.
Comme cette vie est Christ qui vit en nous, la croissance de cette
vie est l’accroissement de la stature de Christ en nous.

III. LA CROISSANCE DE LA VIE EST


L’EXPANSION DU TERRITOIRE DU SAINT-ESPRIT

Nous avons aussi mentionné que la vie n’est pas seulement


QU’EST-CE QUE LA CROISSANCE DE LA VIE ? 201

Dieu et Christ mais que c’est également le Saint-Esprit. Nous


pouvons dire qu’expérimenter la vie revient donc à expérimenter
le Saint-Esprit. Par conséquent, grandir dans la vie signifie per-
mettre au Saint-Esprit de gagner plus de terrain en nous. Quand
nous désirons approfondir le travail du Saint-Esprit en nous et
que nous obéissions consciencieusement à l’enseignement de Son
onction, Il peut répandre Son champ d’activité en nous. La vie en
nous peut alors prendre des dimensions plus grandes. La crois-
sance dans la vie signifie donc aussi que le Saint-Esprit agrandit
Son territoire en nous.

IV. LA CROISSANCE DE LA VIE EST


LA DIMINUTION DE L’ÉLÉMENT HUMAIN

Les trois points précédents révèlent que la vie peut grandir


chez un croyant lorsque l’élément de Dieu augmente, que la sta-
ture de Christ s’accroît et que le Saint-Esprit agrandit Son
territoire. Tous ces points parlent de l’aspect divin. Nous allons
évoquer maintenant l’aspect humain. Premièrement, la crois-
sance de la vie se produit lorsque l’élément humain diminue,
c’est-à-dire lorsque Adam, l’ancienne création décroît dans
l’homme, ce qui signif ie aussi la disparition de la saveur de
l’homme et l’accroissement de celle de Dieu. On a l’impression
que certains frères, qui sont très enthousiastes et certaines
sœurs, très gentilles, ont grandi dans la vie ; en réalité, ils sont
pleins de l’élément humain, de la saveur humaine. On ne peut
toucher l’élément de Dieu ni sentir la saveur de Dieu en eux.
Pour voir si un frère ou une sœur a grandi dans la vie, il ne suff it
donc pas d’observer comment ils se comportent extérieurement,
s’ils sont dévots et zélés, et combien de connaissances, de dons ou
de puissance ils possèdent. Au contraire, nous devons discerner
s’il y a un accroissement de l’élément de Dieu dans ces choses, ou
si c’est toujours l’élément humain qui prédomine. La diminution
de l’élément humain correspond à l’accroissement de l’élément
divin. Si un croyant a réellement grandi dans la vie, la façon
dont il parle, ses actions, ses activités et son travail, doivent don-
ner l’impression que rien n’est fait d’après lui-même mais selon
Dieu. Il n’agit plus selon sa propre intelligence, mais selon la
202 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

grâce de Dieu. Il n’exprime donc plus la saveur de l’homme mais


la saveur de Dieu, ce qui revient à dire que l’élément humain a
diminué et que l’élément de Dieu a augmenté. La croissance
dans la vie n’est donc pas seulement l’accroissement de l’élément
de Dieu, mais aussi la diminution de l’élément de l’homme.
Ce point est très important et malheureusement diff icile à
comprendre. Nous qui servons le Seigneur dans le ministère de
la parole avons souligné ces choses pendant plus de dix ans. Il
semble toutefois que les frères et sœurs n’aient toujours pas pu
pleinement les saisir. Nous avons souvent insisté jusqu’à ce que
tout le monde hoche la tête en signe de plein acquiescement ;
pourtant, lorsque nous en venions à la pratique, les frères et
sœurs considéraient encore que l’amélioration de leur comporte-
ment ou leur zèle dans le service était déterminant pour
mesurer leur croissance de la vie. Un jour, les frères responsa-
bles d’une certaine Église m’ont parlé d’une sœur avec beaucoup
d’éloges en la décrivant comme « une sœur qui parlait ferme-
ment et toutefois subtilement, qui était si douce et si gentille ;
une femme vraiment spirituelle et pleine de vie ». À cela, je leur
ai répondu : « Si une telle sœur est considérée comme spirituelle
et pleine de vie, la statue de Marie dans l’Église Catholique est
encore plus spirituelle et pleine de vie parce qu’elle est plus gen-
tille et douce que cette sœur. » Cette douceur et cette gentillesse
sont pleines de saveur et d’éléments humains. Ces vertus ne sont
que le produit d’efforts humains. Pour déterminer à quel point
un croyant a grandi dans la vie, nous ne pouvons pas nous baser
sur ce qu’il exprime extérieurement. Nous devons examiner la
saveur intérieure de ce qu’il exprime. Exprime-t-il la saveur de
Dieu ou celle de l’homme ? Est-ce l’élément de Dieu ou celui de
l’homme ? Notre perception peut bien souvent se révéler
inexacte, mais la saveur, elle, ne trompe pas. Certains vêtements
semblent très propres mais en les sentant, nous discernons une
forte odeur de saleté. De la même façon, si nous voulons évaluer
la condition de la vie d’une personne, nous devons procéder
comme avec le thé : il suff it d’en goûter un tout petit peu pour en
connaître la saveur.
QU’EST-CE QUE LA CROISSANCE DE LA VIE ? 203

V. LA CROISSANCE DANS LA VIE EST


LE BRISEMENT DE LA VIE NATURELLE

Un autre signe de croissance chez un croyant est le degré de


brisement de sa vie naturelle. On considère que notre vie natu-
relle est brisée lorsque le Saint-Esprit et la croix ont tellement
œuvré dans notre propre puissance, dans nos capacités, dans nos
opinions et dans notre façon de faire que tout est brisé. Considé-
rons par exemple un frère qui dépend complètement de ses
propres forces et capacités, de ses opinions et de ses méthodes
pour se comporter et agir, à la fois dans son service pour le Sei-
gneur et dans les affaires de l’Église. En toutes choses, il se conf ie
en ses propres capacités et ses propres forces ; il a recours à ses
idées et à ses méthodes personnelles. Plus tard, alors que la croix
a œuvré en lui et qu’il a été discipliné par le Saint-Esprit au tra-
vers des circonstances, sa vie naturelle est quelque peu brisée.
Maintenant, lorsqu’il travaille et administre ses affaires, il ne se
conf ie plus en ses propres forces et capacités, ni en ses propres
idées et méthodes. Cet homme dont la vie naturelle a été brisée a
appris à ne plus se conf ier en la puissance de sa vie naturelle ni à
vivre par elle, mais à dépendre continuellement de la puissance
de la vie de Dieu et à vivre par elle. C’est de cette manière que la
vie peut grandir en lui. La vie peut donc grandir dans la mesure
où la vie naturelle a été brisée.

VI. LA CROISSANCE DE LA VIE EST


LA SOUMISSION DE CHAQUE PARTIE DE L’ÂME

Quand nous parlons de délivrance du péché, nous impliquons


que la chair à été crucif iée ; quand nous parlons de croissance de
la vie, nous impliquons que l’âme a été soumise. Du côté positif, la
croissance de la vie est l’expansion du Saint-Esprit en nous. Du
côté négatif, elle signif ie que chaque partie de l’âme a été soumise.
Chaque personne qui vit dans la vie naturelle vit par l’âme. Nous
savons tous que l’âme comporte trois parties : l’intelligence, les
émotions et la volonté. Vivre par l’âme revient donc à vivre par
l’intelligence, par les émotions ou par la volonté. Chaque homme
vit par la partie de son âme qui est particulièrement forte. Quand
il doit faire face à une situation donnée, il utilise spontanément
204 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

cette partie de son âme. Pour illustrer cela, frère Nee a pris
l’exemple d’une personne qui heurte un mur par distraction. C’est
son nez qui va être le plus blessé. La partie du corps qui est la plus
proéminente va toucher le mur en premier. Telle est la situation
de notre âme. Une personne qui a une intelligence particulière-
ment développée va d’abord utiliser son intelligence pour faire
face à une situation ; si ce sont les émotions qui sont très riches,
cette personne va d’abord réagir dans ses émotions ; et si c’est la
volonté qui est particulièrement forte, c’est elle qui va prendre le
dessus pour appréhender toute situation.
Or, un homme en qui la croix a beaucoup œuvré voit chaque
partie de son âme se soumettre. Son intelligence, ses émotions et
sa volonté sont toutes brisées et soumises : elles ne sont plus proé-
minentes comme auparavant. Chaque fois qu’il est devant une
certaine situation, il craint d’utiliser son intelligence, il craint
d’utiliser ses émotions et il craint aussi d’utiliser sa volonté. Ce
n’est plus l’intelligence qui réagit d’abord ; c’est l’esprit. Ce ne sont
plus les émotions qui réagissent d’abord ; c’est l’esprit. Ce n’est plus
la volonté qui prend le dessus ; c’est l’esprit. Cela signif ie que nous
ne devrions effectivement pas permettre à l’âme de dominer mais
que nous devrions laisser ce rôle à l’esprit. En d’autres termes, nous
ne devrions pas vivre par l’âme mais par l’esprit. Ce sont les per-
sonnes qui pratiquent cela qui croissent dans la vie. Croître dans
la vie revient donc à maintenir chaque partie de notre âme dans la
soumission.
Nous venons de voir douze points concernant la croissance
dans la vie et nous savons ce qu’elle est en réalité. De notre côté,
nous pouvons parler de diminution, de brisement et de soumis-
sion. Du côté de Dieu, il s’agit d’agrandissement, de croissance et
d’expansion. Telle est la connaissance fondamentale que nous de-
vrions posséder dans notre vie. Tout cela est aussi très lié à
l’expérience spirituelle dont nous avons parlé dans un autre vo-
lume*. C’est pourquoi nous devons donc parfaitement comprendre
tous ces points et les connaître avec précision.

* L’expérience de la vie, publiée par « Living Stream Ministry ».


C HAPITRE T REIZE

LA PORTE DE SORTIE DE LA VIE

Nous arrivons maintenant au treizième point concernant la


connaissance de la vie : la porte de sortie de la vie. Si nous vou-
lons connaître le chemin de la vie et sa croissance, nous devons
bien comprendre comment fonctionne cette porte et par quel che-
min la vie s’écoule depuis l’intérieur de notre être.
Presque chaque point de ce chapitre a déjà été mentionné pré-
cédemment. Nous allons toutefois les reconsidérer spécif iquement.

I. L’EMPLACEMENT DE LA VIE — L’ESPRIT

Dieu nous régénère au travers de Son Esprit ; c’est par la régé-


nération que Sa vie est amenée dans notre esprit. Notre esprit est
donc le lieu où se trouve la vie.
La vie de Dieu qui est dans l’Esprit de Dieu entre dans notre
esprit ; ces trois « éléments » sont mélangés pour devenir une
seule chose et c’est ce que Romains 8.2 appelle « l’Esprit de vie ».
Cet esprit de vie en nous est l’emplacement de la vie.

II. LA PORTE DE SORTIE DE LA VIE — LE CŒUR

Dans le chapitre La loi de la vie, nous avons dit que le cœur


était la porte d’entrée et de sortie de la vie, ainsi que
l’interrupteur. Le cœur est donc très étroitement lié à l’expression
de la vie.
Matthieu 13 est le chapitre de la Bible qui montre le plus clai-
rement que le cœur est lié à la croissance de la vie. Le Seigneur
nous dit que la vie est la semence et le cœur le terrain. Le cœur
est donc l’endroit où la vie grandit depuis l’intérieur de notre être.
La condition de notre cœur détermine entièrement le degré de
croissance de la vie depuis notre être intérieur. Si le cœur est
206 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

propre et droit, la vie peut grandir ; mais si le cœur n’est pas


droit, s’il est tortueux, la vie ne peut grandir. Si nous voulons que
la vie grandisse depuis le centre de notre être, nous devons donc
nous occuper de notre cœur.
Matthieu 5.8 dit : « Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils
verront Dieu ! » Ce verset nous montre que notre cœur doit être
pur. Traiter notre cœur revient à traiter la pureté de notre cœur,
c’est-à-dire à faire en sorte que notre cœur désire Dieu, aime Dieu
et se tourne vers Dieu en toute simplicité, en n’ayant aucun autre
amour ni désir en dehors de Lui. Quand notre cœur est ainsi
traité et qu’il devient pur, il est aussi propre et droit. C’est dans
ces conditions que la vie peut grandir.

III. LE CHEMIN DE LA VIE

Le cœur est bien la porte de sortie de la vie, l’endroit d’où la


vie sort lorsqu’elle grandit. Toutefois, elle doit encore passer par
la conscience, par les émotions, l’intelligence et la volonté, qui
sont les quatre parties du cœur. Ces quatre parties sont les
quatre endroits par lesquels la vie doit passer. Nous allons donc
voir la relation entre chacune de ces quatre parties et la crois-
sance de la vie vers l’extérieur.

A. La conscience
Quand la vie s’exprime depuis notre être intérieur, elle passe
par notre conscience qui doit être sans aucune offense. Traiter
notre conscience, c’est la purif ier de toute offense.
Avant d’être sauvés, alors que nous étions encore des pé-
cheurs, nous avons souvent offensé Dieu et causé du tort à notre
prochain par notre conduite et notre comportement. Notre cœur
était sale et trompeur, ce qui obscurcissait notre conscience.
Elle-même pleine d’offenses et de manquements était également
très sale. Par conséquent, dès que nous avons été sauvés, nous
avons dû traiter cette conscience. Nous avons dû apprendre un
certain nombre de leçons telles que rembourser toutes nos dettes,
mettre en ordre notre vie passée, etc. Tout cela nous a aidés à
traiter notre conscience d’une manière adéquate pour qu’elle soit
pure et sans offense dès le début de notre vie avec le Seigneur.
LA PORTE DE SORTIE DE LA VIE 207

Ensuite, au cours de notre vie avec le Seigneur, nous sommes


peut-être tombés à diverses reprises et devenus faibles ; nous
avons cédé au péché et à la chair ou avons été contaminés par le
monde, si bien que notre conscience s’est à nouveau remplie d’of-
fenses et de manquements. En fait, c’est en tout temps que nous
devons traiter notre conscience pour qu’elle soit continuellement
débarrassée de toute offense. 1 Timothée 1.19 dit : « En gar-
dant… une bonne conscience. Cette conscience, quelques-uns
l’ont abandonnée et ont ainsi fait naufrage en ce qui concerne la
foi. » Ce verset nous montre que le fait de prendre soin de la cons-
cience est étroitement lié à la croissance de la vie. Chaque fois
que nous abandonnons et négligeons notre conscience, la vie est
immédiatement bloquée et emprisonnée. Si nous désirons donc
croître dans la vie, si nous voulons que la vie en nous puisse gran-
dir et s’exprimer depuis notre cœur, il est impératif que nous
traitions notre conscience.
Traiter la conscience signif ie nous occuper de toutes les offen-
ses et de tous les sentiments de malaise et d’inquiétude que nous
ressentons en elle. Chaque fois que le péché nous rend impurs,
que le monde a contaminé notre cœur, ou que d’autres circon-
stances nous mettent mal à l’aise, nous nous sentons condamnés
par notre conscience ; nous n’avons plus la paix devant Dieu. Si
nous voulons nous occuper de notre conscience, nous ne devons
pas négliger ces sentiments. Traiter la conscience revient donc à
nous occuper d’eux. Si nous traitons chaque fois complètement
tous ces sentiments, notre conscience deviendra extrêmement
pure et pleine d’assurance ; elle ne connaîtra aucune offense ni
accusation. C’est dans de telles conditions que la vie peut grandir
naturellement de l’intérieur de notre être.
En fait, il peut parfois nous arriver d’aller trop loin dans nos
efforts de purif ier notre conscience ; celle-ci devient alors extrê-
mement sensible et atteint presque un état de faiblesse. Quand
nous sommes dans cette situation, nous n’osons plus ni bouger ni
décider quoi que ce soit. Chaque nouvelle action amène un senti-
ment d’accusation et chaque décision nous fait nous sentir mal à
l’aise. Un tel état de choses montre que nous sommes allés trop
208 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

loin. Il est toutefois nécessaire, au moins au début de notre vie


chrétienne, d’apprendre à traiter notre conscience.
L’année 1935 est la période où j’ai traité le plus durement ma
conscience. Je donnais certainement l’impression d’être un ma-
lade mental. Quand j’allais chez quelqu’un par exemple, après
avoir passé le portail, je n’osais plus continuer à avancer si per-
sonne ne venait à ma rencontre. Un jour, j’étais dans le salon de
quelqu’un et je n’osais pas m’asseoir parce que personne ne m’y
avait invité. Si je m’étais assis, j’aurais eu le sentiment que je vio-
lais la propriété d’autrui. Lorsqu’il y avait des journaux devant
moi, je n’osais pas les lire si personne ne me les avait proposés. Si
je les avais touchés, j’aurais aussi eu ce même sentiment de m’ap-
proprier quelque chose qui ne m’appartenait pas. Pendant cette
période, quand j’écrivais une lettre, je devais m’y reprendre à
trois ou quatre fois. Lors du premier essai, j’avais l’impression
que certains mots n’étaient pas bien choisis ; alors, je déchirais la
feuille et recommençais. Après le second essai, j’avais la même
impression et je déchirais de nouveau la feuille. Je devais recom-
mencer une troisième fois. C’était la même chose quand je parlais.
Chaque fois que je parlais, j’avais le sentiment que je faisais des
fautes. Mes mots étaient maladroits ou j’avais trop parlé, et si je
ne confessais pas cela, je n’étais pas en paix.
J’ai vécu un certain temps à Shanghai avec un autre frère.
Nous avions une très petite chambre, et nous devions chercher de
l’eau pour nous laver le visage. Cette chambre était si étroite que
même lorsque nous faisions très attention, quelque gouttes tom-
baient sur nos lits quand nous nous lavions. Souvent donc, j’ai
mouillé un petit peu le lit de cet autre frère. Toutefois, après quel-
ques minutes, tout était déjà sec et cet incident ne pouvait en
aucun cas être considéré comme un vrai péché. Malgré tout, ma
conscience n’était simplement pas en paix et je me sentais accusé.
La seule chose qui me restait à faire était de confesser et de m’ex-
cuser auprès de ce frère. Je lui disais : « Frère, s’il te plaît,
pardonne-moi, j’ai fait gicler quelques gouttes d’eau sur ton lit. »
Mais après ma confession, je me sentais toujours accusé. Ce
n’étaient que trois gouttes, alors comment pouvais-je parler de
« quelques gouttes » ? Je devais confesser une nouvelle fois.
LA PORTE DE SORTIE DE LA VIE 209

Un jour, j’ai malencontreusement marché sur ses souliers qui


se trouvaient sous son lit. À nouveau, ma conscience ne m’a pas
laissé en paix et j’ai dû confesser. Chaque jour du matin au soir, je
devais confesser ce genre de péchés. Finalement, ce frère s’est
vraiment impatienté, ce qui n’a fait qu’augmenter mon embarras.
Pourtant, si je ne confessais pas, je n’avais aucune paix. Un jour,
j’ai commis une nouvelle faute. Quel dilemme ! Si je confessais,
j’avais peur qu’il perde réellement patience. Si je ne confessais
pas, je n’étais pas en paix. Le soir, après le repas, il me dit qu’il
voulait aller se promener et j’ai proposé d’aller avec lui. Pendant
la promenade, j’ai trouvé une bonne occasion pour lui dire que
j’avais à nouveau eu tort dans une certaine situation et je lui ai
demandé une nouvelle fois de me pardonner. Alors ce frère m’a
dit : « La pire des personnes est celle qui cause du tort et qui ne
confesse pas. La meilleure personne est celle qui ne cause jamais
de tort et qui ne confesse pas. La personne qui n’est ni bonne ni
mauvaise est celle qui cause du tort et qui confesse. » Après avoir
entendu cela, je me suis dis en moi-même : « Seigneur, aie pitié de
moi ! Je n’aimerais pas être la pire personne et je ne peux être la
meilleure. Je ne peux être que la personne qui n’est ni bonne ni
mauvaise. »
Pendant cette période, j’ai vraiment traité ma conscience
d’une manière excessive. Mais maintenant, quand je regarde en
arrière, je vois que c’était nécessaire. Quelqu’un qui veut vrai-
ment expérimenter la croissance dans la vie doit passer par une
telle période de traitements sévères. Si la conscience est négligée,
la vie ne peut pas grandir correctement.
Quand la conscience passe par des traitements si sévères et si
complets, elle devient de plus en plus sensible. Elle est comme la
vitre d’une fenêtre ; quand celle-ci est couverte de poussière et de
saleté, la lumière ne peut pénétrer. Mais si nous commençons à
frotter et à nettoyer, nous y voyons mieux. Plus nous frottons,
plus la vitre devient propre et plus elle laisse passer la lumière.
C’est un bon exemple pour illustrer le traitement de notre cons-
cience. Plus on la traite, plus elle devient pure et transparente et
plus sa sensibilité est développée.
Plus la conscience est sensible et plus le cœur est tendre. Dans
210 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

chaque cœur tendre, on trouve une conscience sensible. On peut


même dire que toute conscience sensible appartient à un cœur
attendri. Tous ceux dont le cœur est endurci ont une conscience
engourdie. Plus la conscience d’une personne est engourdie, plus
son cœur est endurci. C’est la raison pour laquelle le Saint-Esprit
cherche toujours à toucher notre conscience quand il veut adoucir
notre cœur. Quand nous prêchons l’Évangile, nous parlons tou-
jours du péché, parce que notre intention est de toucher la
conscience des gens, pour leur permettre de prendre conscience
de toutes leurs fautes et de leurs offenses. Lorsque la conscience
d’une personne est touchée, son cœur est aussitôt adouci et elle
est prête à recevoir le salut du Seigneur.
Prendre soin de notre conscience pour qu’elle soit sensible et
sans offenses est la condition pour obtenir un cœur tendre, et
avoir un cœur tendre est la condition pour que la vie grandisse
depuis notre être intérieur. La conscience est donc le premier en-
droit au travers duquel la vie doit passer pour sortir de nous
quand elle grandit. En d’autres termes, elle est la première sec-
tion du chemin qui conduit la vie à grandir et à sortir.

B. Les émotions
Le second endroit par lequel la vie doit passer lorsqu’elle gran-
dit en nous concerne les émotions de notre cœur. Les émotions
sont liées à l’amour. Traiter nos émotions revient à aimer le Sei-
gneur d’un amour brûlant.
Il est important d’aimer ce que nous faisons. Quand nous ai-
mons ce que nous faisons, nous le faisons volontairement et avec
joie. Si nous n’aimons pas ce que nous faisons, nous n’avons ni dé-
sir ni joie de le faire. Pour permettre à la vie du Seigneur en nous
de grandir librement, il faut que nous soyons heureux de coopérer
avec Lui et prêts à Le laisser opérer. C’est la raison pour laquelle
Dieu touche souvent d’abord nos émotions pour nous amener à co-
opérer volontairement avec Lui quand Il veut travailler en nous.
Plusieurs passages de la Bible parlent d’aimer le Seigneur. Ces
passages sont destinés à toucher nos émotions. Dans Jean 21, par
exemple, le Seigneur dit à Pierre : « M’aimes-tu plus que (ne le
font) ceux-ci ? » On voit ici que le Seigneur voulait toucher les
LA PORTE DE SORTIE DE LA VIE 211

émotions de Pierre. Il désirait que Pierre L’aime d’une manière


absolue afin que Sa vie puisse se frayer un chemin jusqu’à sortir
de lui. Dans Romains 12.1-2, l’apôtre Paul dit : « Je vous exhorte
donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps
comme un sacrifice vivant… afin que vous discerniez quelle est la
volonté de Dieu. » Il parle des compassions de Dieu pour toucher
nos émotions, nous amener à aimer le Seigneur, à Le vouloir, à Le
chercher et à nous consacrer à Lui. C’est à cette condition que
nous pouvons comprendre les choses de Dieu. Ces exemples nous
montrent que si nous voulons que la vie du Seigneur trouve une
sortie en nous, nous avons non seulement besoin d’une conscience
sans reproche mais aussi d’émotions avec lesquelles nous aimons
le Seigneur d’un amour brûlant.
De telles émotions sont étroitement liées à notre cœur et à
notre conscience. 1 Timothée 1.5 dit : « Le but de cette recomman-
dation, c’est l’amour qui vient d’un cœur pur et d’une bonne
conscience… » Ce passage parle des émotions, du cœur et de la
conscience comme faisant partie d’un tout. L’intention de Paul ici
était de dire à Timothée que les paroles des hommes comptent
fort peu et que c’est l’amour, et l’amour seul, qui signif ie vraiment
quelque chose. Mais en fait, quelle est la source de cet amour ? Un
cœur pur et une bonne conscience. Il faut avoir un cœur pur et
une bonne conscience avant de pouvoir aimer. Si nous voulons ai-
der d’autres personnes, nous devons d’abord leur montrer
comment traiter leur cœur et leur conscience. Quand le cœur et la
conscience sont en ordre, nous pouvons facilement, avec les émo-
tions, aimer le Seigneur et Le désirer. Quand nos émotions sont
remplies d’amour, elles sont une porte de sortie pour la vie de
Dieu depuis notre esprit. Les émotions sont donc le deuxième en-
droit par lequel la vie passe lorsqu’elle grandit ; en d’autres mots,
les émotions représentent la deuxième partie du chemin qui
conduit la vie à la sortie.

C. L’intelligence
La troisième section de ce chemin d’où la vie grandit et sort est
notre intelligence. L’intelligence a besoin d’être renouvelée. Trai-
ter notre intelligence signif ie avoir notre intelligence renouvelée
212 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

et délivrée de toutes les vieilles pensées. Romains 12.2 dit : « Ne


vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par
le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle
est la volonté de Dieu : ce qui est bon, agréable et parfait. » Cela
nous montre que seule une intelligence renouvelée et transformée
peut nous aider à comprendre quelle est la volonté de Dieu et à
permettre à la vie du Seigneur de passer et de grandir d’une façon
naturelle. Nous voyons par cela que l’intelligence est aussi déter-
minante en ce qui concerne la croissance de la vie hors de notre
être.
Tout le travail de renouvellement en nous est accompli par le
Saint-Esprit (Tt 3.5). Quand nous parlons du renouvellement de
l’intelligence, nous ne devons pas oublier que cela se fait aussi par
le travail du Saint-Esprit. Nous savons que la première chose que
le Saint-Esprit fait en nous est de nous régénérer. La deuxième
chose est de nous renouveler. La régénération opérée par le
Saint-Esprit nous amène à recevoir la vie de Dieu et la nature de
Dieu. Le renouvellement produit par ce même Saint-Esprit nous
amène à connaître Dieu, à comprendre Sa volonté et à avoir Sa
pensée.
Les parties que le Saint-Esprit renouvelle en nous sont l’esprit
et l’intelligence. Dans le chapitre intitulé La connaissance inté-
rieure, nous avons clairement montré que nous avons besoin de
notre esprit et de notre intelligence pour connaître Dieu. Nous re-
cevons d’abord une certaine connaissance dans l’intuition de
notre esprit, puis une compréhension plus claire dans notre intel-
ligence. Grâce à ces deux choses, nous sommes capables de
discerner la volonté de Dieu et nous pouvons connaître Dieu
Lui-même. L’esprit et l’intelligence peuvent donc être considérés
comme étant les organes qui nous permettent de connaître Dieu.
L’esprit seul ne suff it pas et l’intelligence seule ne suff it pas non
plus. Nous devons avoir les deux. C’est comme une ampoule élec-
trique qui brille grâce à l’électricité. L’ampoule seule ne suff it pas
et le f ilament électrique seul ne suff it pas non plus. Les deux
sont également utiles pour produire de la lumière. Le renouvelle-
ment que le Saint-Esprit opère en nous a pour but de nous aider à
connaître Dieu ; ce sont donc bien l’esprit et l’intelligence qu’Il
LA PORTE DE SORTIE DE LA VIE 213

doit renouveler puisque ce sont les organes qui ont la fonction de


connaître Dieu.
Éphésiens 4.21-23 dit : « … vous dépouiller, à cause de votre
conduite passée, de la vieille nature… être renouvelés par l’es-
prit dans votre intelligence. » Dans ce passage qui parle du
renouvellement, l’esprit et l’intelligence vont de pair et l’esprit
est appelé « l’esprit de l’intelligence ». Bien que le fait de com-
prendre la volonté de Dieu découle de l’intelligence, cette
dernière seule ne peut s’approcher de Dieu ni Le connaître direc-
tement. Pour connaître la volonté de Dieu nous devons d’abord
utiliser l’esprit pour nous approcher de Dieu et Le sentir.
Ensuite, nous devons utiliser l’intelligence pour comprendre ce
que veut dire l’intuition de l’esprit. Ainsi, pour comprendre la vo-
lonté de Dieu, l’intelligence a besoin de la coopération de l’esprit
et l’esprit est uni à l’intelligence, si bien qu’il devient l’esprit « de
l’intelligence ». L’esprit est comme le f ilament dans l’ampoule. Le
f ilament est connecté à l’ampoule et on peut l’appeler le f ila-
ment de l’ampoule ; il fait partie de l’ampoule. C’est ainsi que la
Bible appelle notre esprit « l’esprit de notre intelligence ». Quand
le Saint-Esprit renouvelle « l’esprit de notre intelligence », cela
signif ie qu’Il renouvelle notre esprit et notre intelligence. Le
Saint-Esprit renouvelle notre esprit parce que l’esprit est « de
l’intelligence » en ce qui concerne la connaissance de Dieu. Le
vrai renouvellement de l’intelligence commence donc toujours
par le renouvellement de l’esprit. Le Saint-Esprit commence tou-
jours par renouveler notre esprit, puis notre intelligence ; c’est
ainsi que ce qui est f inalement renouvelé est appelé l’esprit de
notre intelligence.
Quand l’esprit de notre intelligence est ainsi renouvelé par le
Saint-Esprit, notre esprit devient vif et aiguisé. Chaque fois que
le Saint-Esprit opère et oint, cet esprit est capable de sentir et de
savoir. En même temps, notre intelligence devient aussi claire et
compétente. Elle est capable d’interpréter immédiatement ce que
l’intuition veut dire dans l’esprit. C’est de cette manière que nous
pouvons comprendre la volonté de Dieu. Tout ce que notre intelli-
gence pense et considère est dès lors du côté de l’esprit ; elle n’est
plus sous l’inf luence de la chair pour être utilisée par la chair.
214 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

Notre intelligence n’est plus une intelligence qui a les tendances


de la chair mais c’est une intelligence qui a les tendances de
l’esprit. Romains 8.6 appelle une telle intelligence « la pensée de
l’esprit » (Darby). Comme cette intelligence de l’esprit est cons-
tamment centrée sur l’esprit et respecte l’esprit, elle permet à la
vie de Dieu de croître continuellement depuis notre esprit.
En résumé, nous pouvons retenir trois points concernant le re-
nouvellement de l’intelligence : premièrement, Romains 12 dit
que l’intelligence doit être renouvelée et qu’elle doit se dépouiller
de toutes les vieilles pensées ; deuxièmement, Éphésiens 4 dit que
l’intelligence a besoin que l’esprit coopère avec elle, qu’il soit uni à
elle pour que l’esprit devienne « l’esprit de l’intelligence » ; troisiè-
mement, Romains 8 dit que l’intelligence doit être du côté de
l’esprit, qu’elle doit céder à l’esprit, être de l’esprit, avoir les ten-
dances de l’esprit, penser à l’esprit et être attentive à l’esprit,
devenant ainsi « l’intelligence de l’esprit ». Quand l’intelligence
est ainsi renouvelée, qu’elle a la coopération de l’esprit et qu’elle
se tient du côté de l’esprit, elle est capable de permettre à la vie
de passer et de grandir librement, sans rencontrer aucun obs-
tacle. L’intelligence est donc le troisième endroit par lequel la vie
doit passer pour sortir de nous quand elle grandit ; en d’autres
mots, l’intelligence est la troisième section du chemin qui conduit
la vie à croître depuis notre esprit.

D. La volonté
Quatrièmement, la croissance de la vie depuis l’esprit passe
par notre volonté. Nous avons déjà vu que le cœur devait être pur,
la conscience sans offense, les émotions pleines d’amour et l’intel-
ligence renouvelée. Mais qu’en est-il de la volonté ? La Bible nous
dit que la volonté doit être souple. Traiter la volonté, c’est la
rendre souple.
La volonté est l’organe capable d’émettre des idées et de
prendre des décisions. Lorsque nous voulons quelque chose ou
que nous décidons quelque chose, nous utilisons les fonctions de
la volonté. Quand nous disons : « Je veux », ou : « Je décide », c’est
notre volonté qui veut ou qui décide. La volonté est donc la partie
essentielle de notre être ; elle détermine nos actions et nos
LA PORTE DE SORTIE DE LA VIE 215

mouvements. Nous pouvons dire que c’est le gouvernail de tout


notre être. Comme un bateau est dirigé par le gouvernail, ainsi
un homme avance ou recule selon sa volonté.
La volonté d’un homme est entièrement indépendante, entiè-
rement libre. Elle ne peut être forcée ni obligée à faire quoi que ce
soit qu’elle désapprouve ou qu’elle n’aime pas. C’est ainsi qu’elle
agit dans la sphère humaine et c’est aussi ainsi qu’elle agit face à
Dieu. Par conséquent, si nous voulons que la vie de Dieu puisse
grandir et sortir de nous, il est très important que notre volonté
soit souple et soumise. Si celle-ci est dure, obstinée, rebelle et
qu’elle agit en toutes choses selon nos propres idées, la vie de
Dieu n’a aucun chemin pour s’exprimer. Par contre, si notre vo-
lonté est adoucie, souple et prête à agir selon l’opération de la vie,
la vie de Dieu peut grandir. Notre volonté est donc le quatrième
endroit par lequel passe la vie en grandissant ; elle est la qua-
trième section du chemin qui conduit la vie à la sortie.
Il est important de réaliser que chaque fois que nous parlons
du cœur, nous nous référons à ces différentes parties que sont la
conscience, les émotions, l’intelligence ou la volonté. Lorsque nous
disons que le cœur d’une personne n’est pas pur, nous voulons
parler de son cœur en entier. Lorsque nous disons que le cœur de
cette personne est sans condamnation, nous nous référons à sa
conscience. Quand nous disons que son cœur aime le Seigneur,
nous parlons de ses émotions. Quand nous disons que son cœur ne
comprend pas, nous évoquons son intelligence. Enf in, quand nous
disons que son cœur est dur et obstiné, nous indiquons sa volonté.
Chaque fois que nous parlons de traiter notre cœur, nous voulons
dire qu’il faut traiter ces cinq aspects de notre cœur.
Si nous pouvons traiter notre cœur jusqu’à ce qu’il soit pur,
sans offense, aimant le Seigneur, clair, compétent et souple, nous
aurons alors un cœur utile à la vie de Dieu et il nous sera aisé de
laisser la vie de Dieu sortir librement de notre être.

CONCLUSIONS

Nous avons donc vu où se trouve la vie en nous, nous avons vu


que cette vie doit sortir de nous et nous avons aussi découvert le
chemin qu’elle doit emprunter pour sortir. Ce qu’il nous reste à
216 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

faire est de traiter notre cœur en entier si nous voulons que cette
vie de Dieu puisse grandir en nous et hors de nous. Nous devons
traiter notre esprit et notre cœur, c’est-à-dire notre conscience,
nos émotions, notre intelligence et notre volonté jusqu’à ce qu’il
n’y ait plus aucun problème dans chacune de ces parties. En effet,
la vie de Dieu fait sa demeure dans notre esprit et elle utilise
notre cœur, c’est-à-dire notre conscience, nos émotions, notre in-
telligence et notre volonté comme un chemin de sortie. Dès que
l’un de ces six organes a des problèmes, la vie de Dieu est bloquée
et ne peut se dégager. Rechercher la croissance de la vie n’est
donc vraiment pas simple. Nous devons non seulement toucher et
connaître notre esprit mais nous devons aussi traiter chaque
partie du cœur. Si nous négligeons un seul aspect, nous n’y arri-
verons pas. La conséquence est que seul un très petit nombre de
frères et de sœurs croissent dans la vie et même la croissance de
ces quelques frères et sœurs est très lente.
Bien souvent, quand nous considérons un certain frère, nous
ne pouvons pas dire qu’il n’aime pas le Seigneur. Il semble être
très bon dans tous les aspects ; seule son intelligence est quelque
peu particulière, et à cause de cela, tout son avenir spirituel est
paralysé. Certaines sœurs par contre ont traité leur conscience et
il n’y a aucun problème dans leur intelligence. Malheureusement,
elles ont certains problèmes dans leurs émotions. Elles aiment
autre chose que le Seigneur et ne connaissent donc que très peu
de croissance spirituelle. D’autres frères encore ont une volonté
entêtée à tous égards. Ils ne peuvent changer d’avis lorsqu’ils ont
déjà pris leur décision. Ils ne supportent pas d’être corrigés et ils
sont incapables de se soumettre à la clarté de la lumière. Là
aussi, la vie est emprisonnée. Traiter eff icacement toutes ces par-
ties dans notre vie quotidienne est donc loin d’être facile.
Lorsqu’un frère ou une sœur n’a aucun problème dans tous ces
aspects, c’est un vrai miracle. Que le Seigneur nous soit à tous
miséricordieux !
C HAPITRE Q UATORZE

LA LUMIÈRE ET LA VIE
Nous allons voir maintenant le dernier point concernant la
connaissance de la vie, à savoir la lumière et la vie. En nous fon-
dant sur les paroles de Dieu et sur nos propres expériences, nous
voyons que la lumière est entièrement liée à la vie. Nous pouvons
même dire que nous ne pouvons recevoir la vie si nous n’avons
pas d’abord été éclairés. La mesure de vie que nous recevons cor-
respond exactement à la quantité de lumière qui nous a éclairés.
Seule la clarté de la lumière peut produire la vie et seule la clarté
de la lumière peut augmenter la quantité de vie. Si nous voulons
connaître la vie, nous devons donc examiner la relation entre la
lumière et la vie.

I. LA VIE EST DIFFÉRENTE DU COMPORTEMENT


Nous avons dit à maintes reprises que l’intention de Dieu en
nous sauvant n’était pas de faire de nous des hommes bons (ni
des hommes mauvais d’ailleurs) mais des hommes-vie ou des
hommes-Dieu. C’est pourquoi, une fois sauvés, nous ne devons
pas seulement rechercher un haut niveau de moralité dans notre
comportement et tenter d’exprimer la bonté humaine. Nous de-
vons également rechercher un haut niveau de vie dans notre
marche quotidienne et exprimer la vie de Dieu. Le chemin que
nous suivons aujourd’hui n’est donc pas le chemin de l’améliora-
tion mais celui de la vie. Nous ne visons pas une amélioration de
notre comportement mais une croissance dans la vie. Pour pou-
voir avancer dans le chemin de la vie, sans dévier ni à droite ni à
gauche, nous devons être capables de distinguer la différence
entre la vie et le comportement.
La vie et le comportement sont vraiment deux choses diffé-
rentes. Au tout début de la Bible, il est fait mention de deux
218 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

arbres dans le jardin d’Éden. L’un est l’arbre de la vie, l’autre ce-
lui du bien et du mal. L’arbre de la vie montre la vie de Dieu alors
que l’arbre du bien et du mal indique le bon et le mauvais com-
portement. L’arbre de la vie et l’arbre du bien et du mal ne sont
pas un seul arbre mais deux arbres. Cela montre que la vie et le
comportement font vraiment partie de deux catégories différentes.
Quelle est la différence fondamentale entre la vie et le compor-
tement ? En des termes très simples, nous pouvons dire que la vie
est la croissance naturelle et le comportement est une œuvre hu-
maine. Prenons l’exemple d’une maison et d’un arbre. La maison
est le résultat d’une organisation, le produit d’un travail humain,
alors que l’arbre est une expression de la vie ou de la croissance
naturelle. Les portes et les fenêtres de la maison sont le produit
d’un travail ; mais c’est la croissance qui fait apparaître les f leurs
et les feuilles de l’arbre sur les branches. La maison qui est bâtie
est la conséquence d’un certain comportement ; l’arbre qui a
poussé manifeste une vie. La différence entre ces deux choses est
évidente. Il en est de même pour nous chrétiens, de la différence
entre le comportement et la vie. Ce qui est produit par nos propres
efforts est le comportement et ce qui est produit par la croissance
de la vie de Dieu en nous est la vie. Certains frères et sœurs sont
pleins d’amour, ils sont très patients, humbles et doux. On a
l’impression à première vue qu’ils ont vraiment la vie ; en fait, ces
vertus ne sont qu’une forme ou un comportement produit par
eux-mêmes et non par la vie qui aurait grandi dans leur être inté-
rieur. Leur comportement s’est certes grandement amélioré, mais
la vie a très peu grandi en eux.
La vie et le comportement sont donc deux choses très différentes,
mais ils se ressemblent souvent beaucoup par leur apparence
extérieure, si bien qu’il est parfois diff icile de les distinguer. Com-
ment voir la différence entre la vie et le comportement ?
La première chose qui peut nous aider à les différencier est
leur goût ou leur odeur. Un certain type de comportement peut res-
sembler parfaitement à la vie sans pour autant en avoir le goût ou
l’odeur. On peut avoir deux arbres qui se ressemblent extérieure-
ment mais quand on y regarde de plus près, on voit que l’un est un
vrai arbre contenant la vie et que l’autre est un arbre artif iciel
LA LUMIÈRE ET LA VIE 219

sans vie. L’arbre qui a la vie porte beaucoup de fruits, alors que
sur l’arbre artificiel, sans vie, c’est quelqu’un qui les a attachés.
Les fruits des deux arbres ont la même forme et la même couleur ;
on ne voit pratiquement pas de différence dans l’aspect extérieur.
Mais lorsqu’on sent ou qu’on goûte le fruit, on peut immédiate-
ment noter la différence. Le vrai fruit a un vrai goût de fruit et le
fruit artificiel n’a aucun goût. Il est beau à voir, mais n’a aucun
goût. Il en est souvent ainsi dans notre vie quotidienne de chré-
tiens. Certains frères et sœurs donnent une apparence de vie dans
leur comportement, mais si nous humons attentivement l’odeur,
nous verrons que ce n’est pas le parfum de la vie. Certaines sœurs
arrivent très bien à imiter la façon de prier de Madame Guyon,
mais l’odeur n’est pas la bonne. Certains frères imitent les maniè-
res humbles de Jésus le Nazaréen et bien que l’apparence soit très
ressemblante, il manque la bonne odeur pour nous convaincre. On
ne peut confondre les œuvres des hommes et la croissance de la
vie ; on ne peut confondre le comportement et l’expression de
la vie. C’est donc par le goût ou l’odeur que nous pouvons discerner
si la vie d’un chrétien résulte de la vie ou se limite au comporte-
ment. Tout ce qui prend sa source dans la vie a le goût ou l’odeur
de la vie, le goût ou l’odeur de Dieu. Si ce n’est qu’un comporte-
ment, cela a le goût et l’odeur de l’homme.
La deuxième chose qui peut nous aider à distinguer la vie du
comportement est le test des changements du milieu. Tout ce qui
provient de la vie est capable de résister au changement dû au mi-
lieu. Bien qu’il y ait une souffrance, il n’y a pas de destruction. Il
en va tout autrement du comportement. Au moment où surgit une
diff iculté, le comportement est soit changé, soit neutralisé. Si nous
mettons une graine en terre par exemple, elle va pousser et porter
beaucoup de fruit ; mais si nous mettons une pierre sans vie dans
la terre, rien ne va pousser. Il est souvent diff icile de distinguer si
c’est la vie ou le comportement qu’un chrétien manifeste, même en
considérant le goût ou l’odeur. Dans cette situation, ce sont les
changements du milieu qui doivent fournir le test. Quand Dieu
permet toutes sortes de souffrances, de tentations, de diff icultés
ou de déceptions, les chrétiens qui ont vraiment la vie de Dieu vont
survivre, même au travers de ces situations diff iciles. Cette vie va
220 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

même se manifester d’autant plus. Une telle chose est possible


parce que la vie de Dieu contient la grande puissance de résurrec-
tion qui ne craint ni les déceptions, ni les attaques, ni la mort, et
qui ne peut être anéantie par aucun milieu négatif ; en effet, cette
puissance rompt tous les barrages, triomphe de toutes choses et
prospère à jamais. Par contre, si ce qu’un chrétien possède ne pro-
vient que de ses efforts humains, dès qu’il est confronté à un
milieu hostile, à des déceptions, à des attaques ou à des épreuves,
on va assister à un changement de sa nature et à un effondrement.
Comme tous les comportements humains proviennent d’un effort
humain, ils ne peuvent résister lorsque des attaques surviennent.
Ils ne peuvent pas non plus vaincre les tentations ni surmonter les
épreuves. Dès que le milieu change, de tels chrétiens perdent leur
stabilité et se comportent différemment.
Il y a plusieurs années, une sœur s’est mise à imiter Madame
Guyon à un tel point qu’elle ne paraissait jamais troublée,
quoiqu’il lui arrivât. Elle parvenait toujours à garder son calme.
Non seulement elle avait appris à agir comme Madame Guyon ex-
térieurement, mais même le goût et l’odeur de son expression
étaient les mêmes que ceux de Madame Guyon. Un jour cepen-
dant, son f ils préféré, son « f ils unique Isaac », est tombé malade.
On l’a vu alors oublier tout ce qu’elle avait appris et devenir ex-
trêmement anxieuse. C’était la preuve que le calme qu’elle avait
aff iché n’était que le résultat de ses efforts humains et qu’il ne
résistait pas à l’épreuve.
Nous ne devrions donc pas juger trop vite la condition spiri-
tuelle des frères et sœurs, ni admirer trop vite ce qu’ils expriment
dans leur vie quotidienne. Nos observations et nos impressions
sont souvent sujettes à caution. Seul ce que Dieu a testé par le
temps est véritable. Ce qui est le résultat d’un comportement hu-
main va disparaître avec le temps ; sa nature va changer ou cela
va être détruit. Par contre, ce qui provient de la vie de Dieu va ré-
sister à l’épreuve du temps. Cette épreuve par le temps nous est
donnée par Dieu. Elle sert à nous montrer ce qu’est la vie et ce
qu’est un comportement.
Permettez-moi de vous raconter certaines expériences person-
nelles pour illustrer la différence entre la vie et le comportement.
LA LUMIÈRE ET LA VIE 221

Peu après que j’ai cru au Seigneur, j’ai entendu dire que ceux qui
étudiaient dans les séminaires étaient pieux dans leur vie quoti-
dienne ; ils avaient un comportement pieux, une attitude pieuse,
et ils savaient comment vénérer le Seigneur. Quand j’ai entendu
cela, j’étais rempli d’admiration pour eux. Un peu plus tard, j’ai
appris aussi qu’une personne avait complètement changé après
avoir expérimenté le salut. Tout cela m’a beaucoup ému et j’ai dé-
cidé d’adopter la vie pieuse des séminaristes. Je voulais moi aussi
devenir un chrétien qui serait entièrement différent de ce que
j’étais avant mon salut. C’est ainsi que chaque jour, j’ai fait des
efforts et je me suis appliqué à apprendre. De tels efforts et un tel
apprentissage ne provenaient pas de la vie mais étaient dus à des
influences extérieures et à l’admiration de mon cœur. Je faisais
de mon mieux, avec mes propres efforts pour imiter les autres.
J’étais donc totalement dans la sphère du comportement.
Voici un autre exemple. L’histoire se passe à une époque où les
Chinois aimaient beaucoup célébrer le nouvel an. Quant à moi,
grâce au salut du Seigneur, je n’étais plus intéressé par ce genre
de choses. Au matin de ce jour, je me suis levé et agenouillé
comme d’habitude pour prier, lire la Bible et expérimenter pleine-
ment la présence du Seigneur. Quand j’avais f ini de prier, ma
mère m’a dit de mettre le nouvel habit qui était préparé pour moi.
Je l’ai prit un peu distraitement, l’ai enf ilé et suis parti manger le
repas du nouvel an avec ma famille. Quand j’avais mangé et que
je suis rentré dans ma chambre, je me suis agenouillé à nouveau
et j’ai prié, mais j’ai eu alors l’étrange sentiment que j’avais perdu
la présence de Dieu intérieurement. Il me semblait que Dieu
m’avait quitté. J’ai eu alors un sentiment profond que je n’aurais
pas dû porter cet habit. Je l’ai enlevé immédiatement et ai remis
mes vieux vêtements. J’ai prié à nouveau et ai touché la présence
de Dieu. J’ai senti que Dieu était revenu.
Oh, frères et sœurs, voilà ce qu’est la vie ! Il ne s’agissait pas
d’un encouragement extérieur, d’une résolution ou d’un comporte-
ment ; ce n’était pas non plus un enseignement, une pratique ou
une imitation. C’était la vie de Dieu au plus profond de mon être
qui me donnait ce sentiment et qui me faisait savoir que je ne de-
vais pas porter ce nouvel habit. Ce sentiment intérieur était aussi
222 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

la puissance de la vie qui venait à mon secours. Depuis ce jour, je


me suis détaché complètement de cette notion de fête. Quelle dif-
férence avec les occasions précédentes où j’agissais selon mon
admiration extérieure ou selon des efforts d’imitation. Cette der-
nière expérience était l’expression de la vie.
En 1940, à Shanghai, il y a eu une réunion pour les collabora-
teurs et plusieurs s’y rendirent. À cette occasion, un frère m’a dit :
« Si la croissance de la vie des frères et sœurs qui demeurent ici
n’est pas bonne, ils vont devoir faire plus d’efforts. » Ces paroles
étaient très signif icatives ; en effet, dans de telles circonstances,
il est naturel d’agir de façon un peu plus pieuse ou un peu plus
spirituelle, mais ce n’est pas l’expression de la vie.
Chaque fois que nous nous comportons d’une manière particu-
lière, parce que nous sommes sous l’inf luence d’un certain milieu
ou parce que quelqu’un nous admire ou nous fait peur, ce compor-
tement particulier n’est qu’une performance. Dès que le milieu
change, notre comportement change. Notre façon de vivre ne doit
donc jamais être soumis à une inf luence extérieure, mais décou-
ler du sentiment de la vie intérieurement. Si le milieu extérieur
me convient, je vais vivre d’une certaine manière ; mais s’il ne me
convient pas, je vais vivre malgré tout de la même manière. Il se
peut que le milieu change, mais ma façon de vivre ne doit pas
changer. C’est lorsque nous vivons ainsi que nous sommes dans la
vie.
Maintenant que nous avons vu la différence entre la vie et le
comportement, nous devons examiner notre propre marche jour-
nalière et analyser nos attitudes. Combien de fois jouons-nous un
rôle ? Combien de fois essayons-nous d’imiter quelqu’un ? Quel
temps passons-nous à vraiment vivre selon la vie qui est en
nous ? Si nous nous examinons ainsi, nous allons voir tout de
suite que nous passons la majeure partie de notre temps dans la
sphère du comportement, de l’imitation, de la soumission et de
l’adaptation à certaines règles, à cause d’inf luences extérieures.
Nous passons très peu de temps à vivre selon la vie qui est en
nous. Cela nous montre que nous n’avons pas complètement
abandonné le comportement qui dépend des efforts humains.
Comment donc pouvons-nous laisser tous ces efforts humains
LA LUMIÈRE ET LA VIE 223

et manifester la vie ? Nous devons réaliser que tout comportement


est produit à partir des encouragements ou des enseignements ex-
térieurs ou de nos propres imitations ou pratiques, alors que la vie
est produite lorsque la lumière de Dieu nous éclaire. Un comporte-
ment n’a besoin d’aucune lumière ; il peut résulter d’efforts
humains. Par contre, la vie ne peut pas apparaître sans la clarté
de la lumière. Si nous voulons donc être délivrés de notre compor-
tement et manifester la vie, nous devons être éclairés. Sans
lumière, nous ne pouvons faire mieux que vivre dans la sphère du
comportement, mais avec la clarté de la lumière, nous pouvons
manifester la vie.

II. LA VIE PROVIENT DE LA LUMIÈRE

Toute la Bible révèle que la vie provient de la clarté de la lu-


mière. Quand la lumière arrive, la vie suit. Là où il y a la lumière,
il y a aussi la vie. La quantité de vie est en proportion directe avec
la quantité de lumière. Les chapitres 1 et 2 de la Genèse nous
montrent qu’avant que Dieu n’agît, la terre entière était vide et
dans les ténèbres, ce qui signif ie qu’elle était remplie de la mort,
car les ténèbres sont un symbole de la mort. La première étape
dans l’œuvre de Dieu était donc de commander que la lumière
soit. Quand la lumière vint, elle détruisit la mort qui appartenait
aux ténèbres et commença à amener la vie. La vie suit donc la lu-
mière et commence par la lumière.
Le premier jour, Dieu créa la lumière et le troisième jour, la vie
végétale apparut. Pour cette vie végétale, la lumière du premier
jour était suff isante mais pour produire une vie supérieure, une
lumière plus forte était nécessaire. C’est la raison pour laquelle, le
quatrième jour, Dieu créa le soleil, la lune et les étoiles et la vie su-
périeure se manifesta. Il y eut non seulement les oiseaux, les
poissons, le bétail et toutes sortes d’animaux, mais aussi la vie de
l’homme qui est à l’image de Dieu. Enf in, le septième jour, Dieu,
qui était représenté par l’arbre de la vie, apparut. Dieu qui est la
lumière la plus élevée a produit la vie la plus élevée qui est la vie
divine. L’apparition des différentes sortes de vie les unes après les
autres montre que la vie suit toujours la lumière. La vie commence
224 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

avec la lumière et elle devient plus élevée au fur et à mesure que


la lumière devient plus forte.
La lumière du premier jour n’était pas très concrète et c’est
pourquoi elle a amené la vie végétale, la forme de vie qui est la
plus basse, une vie sans conscience. Cela symbolise la lumière
que nous avons reçue lorsque nous avons été sauvés (2 Co 4.6).
Cette lumière a bien amené la vie de Dieu en nous, mais c’était
une vie sans beaucoup de substance ni de forme.
La lumière du quatrième jour était plus forte que la lumière
du premier jour. Elle était plus claire et précise, plus concrète.
Elle a donc amené une vie plus élevée : la vie animale. Comme
cette lumière était plus substantielle et plus forte, la vie était
aussi plus substantielle et plus élevée. La lumière a progressé et
la vie de même. Cela symbolise notre expérience. Au fur et à me-
sure que nous recevons une lumière plus forte, plus claire, plus
précise et plus concrète, la vie en nous devient plus élevée et
plus précise. C’est ainsi que Christ est « formé » en nous.
La lumière du septième jour était la plus élevée ; elle a donc
amené la vie la plus élevée : la vie de Dieu qui était représentée
par l’arbre de vie. Quand la lumière a atteint le sommet, la vie a
aussi atteint le sommet. Quand la lumière est devenue complète,
la vie est aussi devenue entière. Quand la lumière que nous avons
reçue en nous atteint le sommet, notre vie spirituelle va égale-
ment atteindre la maturité pour devenir semblable à Dieu.
Dans les chapitres 1 et 2 de la Genèse, il nous est montré
à maintes reprises que la vie vient après la lumière. Le
Saint-Esprit nous montre que la lumière est divisée en trois
étapes : le premier jour, le quatrième jour et le septième jour. Sui-
vant le même principe, la vie est aussi divisée en trois étapes. La
lumière marque le commencement de chaque étape. La lumière
d’une étape particulière amène la vie de cette étape particulière.
Le degré de lumière de cette étape détermine le degré de vie qui
est amené.
Le dessein de Dieu était que l’homme, créé à la lumière du
quatrième jour, puisse toucher l’arbre de la vie, créé lui à la lu-
mière du septième jour, et qu’il reçoive ainsi la vie non créée de
Dieu représentée par cet arbre. Malheureusement, avant que
LA LUMIÈRE ET LA VIE 225

l’homme ait reçu cette vie, Satan vint le tenter. Il persuada


l’homme de recevoir sa vie représentée par l’arbre du bien et du
mal et l’homme devint ainsi corrompu. Dès ce moment, Dieu n’eut
d’autre solution que de bloquer le chemin à l’arbre de vie pour
que cet homme désormais corrompu ne puisse le toucher (Gn
3.24). Dans ces circonstances, la vie amenée par la lumière du
septième jour fut mise de côté. Toutefois, un jour, Dieu Lui-même
devint chair et vint sur terre pour être la lumière et la vie. Jean
parla ainsi de Lui : « En lui était la vie, et la vie était la lumière
des hommes » (Jn 1.4). Il dit aussi : « Je suis la lumière du monde,
celui qui me suit aura la lumière de la vie » (Jn 8.12). La venue du
Seigneur Jésus sur la terre signifiait donc que la lumière du sep-
tième jour, accompagnée par la vie du septième jour, était à
nouveau manifestée parmi les hommes ; tous ceux qui croyaient
en Lui et Le recevaient, pouvaient recevoir cette vie en eux. Le
plan initial de Dieu était ainsi accompli.
À la f in de la Bible, dans les chapitres 21 et 22 de l’Apocalypse,
nous voyons la nouvelle Jérusalem. Comme cette ville possède la
lumière de la gloire de Dieu, il n’y a pas besoin de la lumière du
soleil ni de la lune. Il n’y a même plus de nuit. Au milieu de la rue
de la ville se trouve un f leuve d’eau de la vie et sur les deux bords
du f leuve croît l’arbre de vie. Tous ceux qui ont été sauvés peu-
vent boire gratuitement de l’eau de la vie et participer à l’arbre de
vie. L’intérieur de cette ville est donc rempli de lumière et de vie.
La lumière chasse les ténèbres et la vie avale la mort. Telle est la
scène glorieuse que nous voyons : la vie dans la lumière du sep-
tième jour qui est reçue par l’homme et mélangée à l’homme.
C’est aussi la f in des temps et la vie de Dieu en l’homme amenée
à perfection.
Tous ces passages révèlent qu’il y a un f il conducteur dans
toute la Bible démontrant continuellement la complémentarité de
la vie et de la lumière. Là où il y a la lumière, il y a la vie. C’est un
grand principe biblique. Le Psaume 36.10 dit : « Car auprès de toi
est la source de la vie ; par ta lumière nous voyons la lumière. » Ce
verset nous montre clairement la relation entre la vie et la lu-
mière. La vie suit toujours la lumière et seule la lumière est
capable d’amener la vie.
226 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

Par conséquent, si nous voulons connaître la condition de vie


d’une personne, nous devons percevoir le degré de lumière dont
jouit son être intérieur. Nous pensons souvent qu’un chrétien a
grandi dans la vie ou que sa vie s’est améliorée dès qu’il est un
peu plus pieux ou zélé. De telles pensées sont totalement fausses.
Il ne faut chercher la vie ni dans le zèle ni dans la piété des
hommes. Il n’y a qu’un seul lieu et une seule source où il faille la
chercher, c’est dans la lumière. La vie est toujours liée à la lu-
mière et elle vient aussi de la lumière. Pour déterminer combien
une personne a grandi dans la vie, nous devons observer si cette
personne a beaucoup de lumière intérieurement.
Si nous voulons donc aider d’autres frères et sœurs à grandir
dans la vie, nous devons les amener à recevoir la lumière. Si la
lumière peut émaner de nous et les éclairer, ils pourront grandir
dans la vie. Dans le ministère de la parole, par exemple, si
ce que nous disons n’est qu’une sorte d’encouragement ou
d’enseignement, nos auditeurs vont être un peu touchés et ils vont
essayer de s’améliorer, mais cela ne va pas produire le résultat que
nous espérons, c’est-à-dire la vie. Notre œuvre également ne peut
avoir que des effets temporaires et non des résultats à long terme.
Si nous avons nous-mêmes reçu la lumière et que nous vivions
dans l’éclat de cette lumière, nos paroles amèneront la lumière,
qui varendre manifestes les œuvres stériles et ténébreuses des
hommes. (C’est le sens d’Éphésiens 5.13 : « Tout cela une fois dé-
noncé apparaît à la lumière. ») Après avoir entendu nos paroles,
même s’ils ne se souviennent pas clairement de leur sens, ceux qui
nous écoutent vont expérimenter que quelque chose de vivant a
été déposé profondément en eux ; cette parole va constamment
agir en eux, les toucher et produire des changements dans leur vie
quotidienne. De tels changements ne sont pas dus à des réformes
extérieures amenées par des efforts humains, mais sont la mani-
festation de la vie qui a été reçue grâce à l’éclat de la lumière
intérieure. Ils sont solides et résistent à l’épreuve du temps.
Le même principe peut être appliqué quand nous prêchons
l’Évangile. Certains évangélistes sont capables de convaincre les
autres par leurs paroles, mais ils ne parviennent pas forcément
à les aider à toucher profondément la lumière brillante de
LA LUMIÈRE ET LA VIE 227

l’Évangile. Par conséquent, même si une de ces personnes dit


avec sa bouche qu’elle croit et qu’elle est vraiment décidée à
croire dans son cœur, elle ne peut recevoir la vie pour naître de
nouveau et être sauvée. D’autres frères prêchent l’Évangile avec
des paroles pleines de lumière. Alors que les gens écoutent, la lu-
mière de l’Évangile brille en eux. Même s’ils secouent la tête en
disant : « Je ne crois pas », lorsqu’ils arrivent chez eux, quelque
chose parle continuellement dans leur être intérieur : « Crois,
crois ! » Ils en arrivent au point où ils ne peuvent plus s’empêcher
de croire. Tel est le résultat de l’éclat de la lumière qui amène les
hommes à recevoir la vie intérieurement, à naître de nouveau et à
être sauvés. Tous ces exemples démontrent que la vie vient de la
lumière. La vie est produite grâce à la lumière ; sans lumière, il
n’y a pas de vie possible. La vie jaillit vraiment de la lumière.

III. LA LUMIÈRE EST DANS LA PAROLE DE DIEU

La vie va donc de pair avec la lumière ; mais à quoi la lumière


est-elle reliée ? Nous voyons dans la Bible que la lumière est at-
tachée à la Parole de Dieu. C’est là encore un autre grand
principe. Psaume 119.105 dit : « Ta parole est une lampe à mes
pieds et une lumière sur mon sentier. » Et le verset 130 ajoute :
« La révélation de tes paroles éclaire. » Ces versets nous montrent
que la lumière est vraiment liée à la Parole de Dieu. Si nous vou-
lons obtenir la lumière, nous devons donc prendre la Parole de
Dieu. Chaque fois que nous prenons la Parole de Dieu, nous avons
la lumière. La raison pour laquelle nous avons si peu de lumière
est que nous sommes pauvres en ce qui concerne la Parole de
Dieu.
Le genre de Parole de Dieu dont nous parlons n’est pas la pa-
role écrite de la Bible mais la parole que le Saint-Esprit nous
donne intérieurement. La Bible est la Parole de Dieu écrite ; cela
ne fait aucun doute, mais une telle Parole composée simplement
de lettres mortes n’a pas la puissance de l’éclat de la lumière et ne
peut devenir notre lumière. En revanche, lorsque le Saint-Esprit
nous révèle la parole de la Bible, l’ouvrant et la vivif iant pour
nous, cette Parole est alors chargée de la puissance de la lumière
éclatante et peut devenir notre lumière. Si nous ne faisons que lire
228 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

la Bible, même si nous la lisons attentivement et que nous la mé-


morisons, ce ne sont jamais que des doctrines ; nous n’avons pas
encore touché la véritable Parole de Dieu, et nous n’avons pas non
plus reçu de lumière. Ce n’est que lorsque le Saint-Esprit dans
notre esprit nous donne une révélation et nous ouvre cette Parole
écrite que celle-ci devient la Parole vivante de Dieu qui nous per-
met de recevoir la lumière de Dieu.
Dans Jean 6.63, le Seigneur dit : « Les paroles que je vous ai
dites sont Esprit et vie. » Ici, le Seigneur parle de paroles, d’esprit
et de vie, trois choses qui vont ensemble. Comme la vie et l’esprit
sont en nous, il est clair que les paroles dont le Seigneur parle ici
doivent aussi se référer à celles qui sont en nous, et non aux let-
tres de la Bible extérieurement. Toutes les paroles à l’extérieur de
nous sont de la pure connaissance et non de la lumière. Seules, les
paroles qui entrent dans notre esprit sont les paroles vivantes et
brillantes de Dieu. Si, lorsque nous lisons la Bible, nous exerçons
constamment notre esprit pour lire et que nous le maintenons ou-
vert pour recevoir, les paroles de la Bible deviendront esprit et vie
pour nous. Ces paroles peuvent entrer dans notre esprit et deve-
nir des paroles vivantes qui nous amèneront la lumière de la vie.
Comme la lumière est dans la Parole de Dieu, nous devons res-
pecter cette Parole. Chaque fois que le Saint-Esprit nous parle
intérieurement, nous devons absolument obéir et ne pas être né-
gligents ni désobéissants. Ésaïe 66.2 dit que Dieu porte Ses
regards sur celui qui tremble à Sa Parole et au verset 5, il est dit
que ceux qui tremblent à Sa Parole doivent écouter Sa parole. Si
nous désobéissons à la Parole de Dieu, nous rejetons la lumière de
Dieu, et si nous rejetons la lumière, celle-ci va disparaître. Or, si
la lumière disparaît, la vie disparaît également, la présence du
Saint-Esprit et de Dieu se retire et toutes les richesses spiritu-
elles et les bénédictions spirituelles sont elles aussi perdues. Tout
cela représente vraiment une grande perte ! Ainsi, chaque fois
qu’un chrétien qui connaît vraiment Dieu touche la Parole de
Dieu, il doit adopter une attitude de respect, trembler même, et
ne pas se permettre d’être négligent ni désobéissant.
Si Dieu nous parle une première fois et que nous n’y faisons
pas attention, s’Il nous parle une deuxième fois et que nous
LA LUMIÈRE ET LA VIE 229

désobéissons, s’Il nous parle même une troisième fois et que nous
ignorons à nouveau Sa voix, il est évident qu’il n’y a aucune lu-
mière en nous, qu’il n’y a pas la moindre ouverture dans notre
cœur et que la vie n’a aucune chance d’y entrer. Par contre, si
nous obéissons chaque fois que Dieu nous parle, notre expérience
sera très différente. Notre premier acte d’obéissance à la Parole
de Dieu va produire une ouverture au travers de laquelle la lu-
mière va briller. Le deuxième acte d’obéissance va produire une
autre ouverture au travers de laquelle plus de lumière pourra
briller. Si nous continuons à obéir ainsi, nous deviendrons comme
les quatre êtres vivants « remplis d’yeux tout autour » (Ap 4.8),
transparents, pleins de lumière et de vie. Nous venons donc de
montrer que la vie était dans la lumière et que la lumière était
dans la Parole de Dieu.

IV. LA LUMIÈRE EST LE SENTIMENT INTÉRIEUR

Nous avons vu que la lumière était dans la Parole de Dieu et


que cette Parole de Dieu référait à la parole que le Saint-Esprit
nous dit intérieurement. La lumière que nous recevons n’est donc
pas une lumière extérieure et objective, mais une lumière inté-
rieure et subjective.
Jean 1.4 nous dit que la vie de Dieu est dans le Seigneur Jésus
et que cette vie est la lumière des hommes. Quand nous recevons
le Seigneur Jésus comme Sauveur, cette vie entre en nous et de-
vient notre « lumière de la vie » (Jn 8.12). Cette lumière n’est donc
pas une lumière objective, qui nous illumine depuis l’extérieur,
mais une lumière subjective qui nous éclaire intérieurement.
Selon Éphésiens 1.17-18, lorsque nous recevons l’esprit de ré-
vélation, les yeux de notre intelligence sont illuminés, ce qui
signif ie que nous recevons l’éclat de la lumière intérieurement.
Comme la révélation du Saint-Esprit est quelque chose d’inté-
rieur et de subjectif, la lumière qui nous est amenée par cette
révélation est aussi une lumière subjective et intérieure et non
une lumière objective et extérieure à nous.
Puisque cette lumière est en nous, nous recevons un certain
sentiment en nous chaque fois qu’elle brille. Nous pouvons même
dire que la lumière est notre sentiment intérieur. Considérons à
230 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

nouveau l’exemple de mon nouvel habit à Nouvel An. Lorsque je


le portais, je n’avais pas de paix intérieure. Ce manque de paix
était dû à l’éclat intérieur de la lumière. Ainsi, la lumière inté-
rieure est le sentiment intérieur et le sentiment intérieur est
aussi la lumière intérieure. Il y a environ dix ans, nous utilisions
très rarement ce mot « sentiment ». Mais maintenant, nous
voyons clairement que si nous parlons de l’éclat de la lumière,
nous ne pouvons éviter de parler de sentiment parce que cette lu-
mière est perçue comme un sentiment intérieur.
Aujourd’hui, le fait que nous sommes dans la lumière ou dans
les ténèbres, éclairés abondamment ou faiblement, dépend de la
condition de ce sentiment intérieur. Une personne qui n’a aucun
sentiment est dans les ténèbres et ne permet pas à la lumière de
Dieu de briller en elle. Par contre, une personne qui perçoit ce
sentiment est dans la lumière et permet à la lumière de Dieu de
briller en elle ; si elle est sensible aux sentiments qu’elle perçoit
en elle, cette personne sera pleine de lumière et vivra dans la
transparence.
Ce que nous venons de décrire est la condition de certains
frères et sœurs devant le Seigneur. Dès qu’on s’approche d’eux,
on ressent qu’ils sont transparents et clairs comme du cristal. On
m’a parlé un jour d’un frère qui donnait toujours l’impression
qu’il était transparent quand il parlait. C’était vrai ! Lorsque
quelqu’un parle, nous recevons différentes impressions ; certains
frères ne paraissent pas transparents, d’autres donnent l’impres-
sion qu’ils ont un peu de lumière mais qu’il reste des zones
opaques en eux ; d’autres encore sont absolument transparents
chaque fois qu’ils se lèvent pour parler. Cette transparence est
due au fait qu’ils sont remplis de ce sentiment intérieur. Le prin-
cipe est donc le suivant : plus un chrétien a développé ce
sentiment intérieur, plus il est transparent.
Comment arriver à une telle expérience ? Comment pouvons-nous
être remplis de ce sentiment intérieur et devenir transparents ?
Tout dépend de notre attitude face au Saint-Esprit quand il nous
illumine et nous donne ce sentiment. Si nous n’obéissons pas à ce
sentiment, nous ne serons pas transparents et inévitablement
nous nous sentirons faibles et lents. Plus nous désobéissons, plus
LA LUMIÈRE ET LA VIE 231

notre conscience devient faible et insensible, jusqu’à être complè-


tement obscurcie et sans aucun sentiment. Par contre, si nous
sommes toujours prêts à obéir, le Saint-Esprit pourra gagner du
terrain en nous et œuvrer davantage. L’éclat de la lumière sera
de plus en plus intense et le sentiment intérieur sera perçu d’une
manière plus riche et plus forte.

V. C’EST LA MISÉRICORDE DE DIEU


QUI FAIT BRILLER LA LUMIÈRE EN NOUS

Comment pouvons-nous être éclairés ? Quelle condition faut-il


remplir pour recevoir la lumière ? En réalité, tout dépend entière-
ment de la miséricorde de Dieu. Il est dit dans Romains 9.15 : « Je
ferai miséricorde à qui je ferai miséricorde et j’aurai compassion
de qui j’aurai compassion. » Celui qui reçoit une révélation est ce-
lui à qui Dieu donne une révélation, et celui qui est éclairé est
celui à qui Dieu donne la lumière. Tout dépend entièrement de
Dieu, et non de nous. Personne ne peut donc exiger la lumière et
personne ne peut la contrôler. On peut comparer cela au mouve-
ment du soleil dans le ciel. Quand le soleil se lève, il se lève.
Peut-être ne voulez-vous pas qu’il se lève mais il ne va pas vous
écouter. Par contre, quand le soleil ne se lève pas, il ne se lève pas.
Même si vous lui ordonnez de se lever, il ne va pas vous écouter
non plus. De la même manière, si Dieu nous éclaire, nous serons
réellement éclairés, mais s’Il ne nous donne pas Sa lumière, nous
ne pouvons rien faire.
Saul, qui s’était toujours opposé à Dieu n’avait aucun désir de
chercher la lumière. Pourtant un jour, sur le chemin de Damas, la
lumière du ciel tomba sur lui, l’amenant à se soumettre et produi-
sant une bénédiction abondante (Ac 9.3-4). Dieu s’était montré
miséricordieux envers lui. La lumière de Dieu n’est donc pas con-
trôlée par la main de l’homme mais par la main de Dieu. Tout
dépend entièrement de la miséricorde de Dieu.
Si nous voulons être éclairés, la seule chose que nous puissions
faire est de nous attendre à Dieu, de regarder à Lui et de nous
conf ier en Lui. C’est tout ! Nous pouvons décider toutes les autres
choses nous-mêmes, mais en ce qui concerne la lumière, nous ne
pouvons rien décider. Si nous prétendons bien savoir lire la Bible
232 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

parce qu’un autre frère a cette capacité ou si nous nous vantons


de recevoir la lumière parce que d’autres en reçoivent, il sera en
fait bien difficile d’obtenir une quelconque lumière.
Certains répondront que, bien que nous ne puissions contrôler
la lumière naturelle, nous pouvons tout de même en produire
grâce à l’électricité, à des lampes à huile ou à des bougies. Mais il
n’en va pas de même pour les choses spirituelles ; la seule chose
que nous puissions faire est d’attendre que Dieu brille sur nous.
Si Dieu ne nous éclaire pas, nous ne pouvons fabriquer de la lu-
mière nous-mêmes ni chercher de la lumière par nous-mêmes.
Ésaïe 50.10-11 dit à ce sujet : « Qui parmi vous craint l’Éternel, en
écoutant la voix de son serviteur ? Quiconque marche dans les té-
nèbres et manque de lumière, qu’il se conf ie dans le nom de
l’Éternel et qu’il s’appuie sur son Dieu ! Voici : vous tous qui allu-
mez un feu, qui formez un cercle de f lèches ardentes, allez dans
votre feu et dans la fournaise parmi les f lèches ardentes que vous
avez enf lammées ! C’est par ma main que cela vous est arrivé ;
c’est pour la souffrance que vous vous coucherez ! » Ce passage de
la Bible est celui qui parle le plus clairement du fait d’être éclairé.
D’un côté, il nous montre l’attitude qui doit être la nôtre : si nous
craignons Dieu, si nous obéissons à Sa voix et que nous tombions
tout à coup dans les ténèbres, nous ne pouvons rien faire d’autre
que de nous conf ier dans le nom du Seigneur, nous appuyer sur
Dieu et attendre que la lumière brille. En effet, seul Dieu est la
lumière, seul Dieu est la source de la lumière et c’est uniquement
à la lumière de Dieu que nous pouvons voir la lumière. D’un autre
côté, ce verset nous avertit aussi de ne pas chercher à allumer un
feu par nous-mêmes ni de fabriquer notre propre lumière si nous
venons à en manquer. Si nous ne nous attendons pas à Dieu et
que nous nous équipions de notre propre lumière, nous pourrons
peut-être marcher à la lumière de notre propre feu pendant
quelque temps, mais nous allons f inir notre route dans la souf-
france.
Nous ne pouvons non plus emprunter de la lumière auprès
d’autres personnes ; nous ne pouvons nous approprier pour notre
propre usage la lumière que d’autres ont reçue. Supposons par
exemple que quelqu’un dans une réunion témoigne combien il a
LA LUMIÈRE ET LA VIE 233

été béni par Dieu parce qu’il avait accepté la solution de la croix
alors qu’il était en prise avec certaines difficultés. Un frère, très
touché par ce témoignage, décide de retour chez lui que dès ce
jour, il va lui aussi accepter la solution de la croix. Un tel désir
n’est pas vraiment répréhensible puisqu’il ne s’agit pas ici de
chercher la lumière par soi-même, ni de la fabriquer soi-même. Il
s’agit d’emprunter la lumière chez d’autres, de prendre pour
soi-même la lumière que d’autres ont reçue. Celui qui fait cela
abandonnera vite cette lumière empruntée, parce qu’elle n’est
pas vraie. La lumière empruntée ne sert à rien et ne peut rempla-
cer la véritable lumière.
Les frères et sœurs parmi nous qui craignent Dieu, qui écou-
tent Sa voix et qui sont confrontés à une situation de ténèbres ne
devraient rien faire d’autre que de se conf ier en Dieu, de s’ap-
puyer sur Lui, de regarder entièrement à Lui, de s’attendre
tranquillement à Lui et de chercher Sa miséricorde. Chaque fois
que Dieu s’approche de nous, chaque fois qu’Il nous donne Sa mi-
séricorde, la lumière de Sa face devient notre lumière ; Son
apparition nous ouvre les yeux et Sa présence devient notre gain.
Si nous Le touchons même un tout petit peu, nous voyons la lu-
mière. Mais dès qu’Il détourne Son visage de nous, nous sommes
immédiatement plongés dans les ténèbres. Tous nos efforts pour
retrouver la lumière sont inutiles. Jeter toutes nos forces dans
cette bataille est pure perte. Une personne négligente va expli-
quer son manque de lumière par cette négligence ; par contre une
personne pieuse va s’appuyer sur sa piété pour revendiquer la lu-
mière. On peut encore penser que quelqu’un de paresseux ne
pourra pas recevoir de lumière alors qu’une personne diligente
méritera d’être éclairée. Tous ces raisonnements sont loin de la
réalité. En effet, si nous voulons être éclairés, nous ne pouvons
dépendre que de la miséricorde de Dieu et non de nos propres
forces ou nos efforts. Malheureusement, nombreux sont les chré-
tiens aujourd’hui qui créent leur propre lumière en allumant des
lampes ou en faisant des feux. Quand les ténèbres tombent sur
eux, ils n’attendent pas que le jour revienne et que le soleil se
lève. Ils allument un feu eux-mêmes et ils font leur propre lu-
mière. Mais Dieu dit que tous ceux qui allument un feu pour
234 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

s’éclairer se coucheront dans la souffrance. Tel est le décret divin.


C’est très sérieux ! Puissions-nous nous soumettre à Dieu, Le
craindre et regarder à Lui pour recevoir Sa miséricorde !

VI. CE QU’IL FAUT FAIRE POUR ÊTRE ÉCLAIRÉS

Nous avons montré dans les paragraphes précédents que la


main de Dieu contrôlait entièrement la lumière et que c’était par
Sa miséricorde que nous étions éclairés. Cela veut-il dire que
nous pouvons être passifs et indifférents ? Pas du tout ! La Bible
et nos propres expériences nous enseignent que nous avons une
responsabilité. 2 Corinthiens 4.6 aff irme : « Car Dieu qui a dit :
La lumière brillera du sein des ténèbres ! a brillé dans nos
cœurs… » Ce verset nous montre que Dieu a déjà témoigné Sa mi-
séricorde envers nous. Il a déjà brillé sur nous. Ce Dieu qui brille
dans notre cœur est notre lumière. Si nous sommes sauvés, nous
avons déjà Dieu et Sa lumière en nous. La question n’est donc pas
de savoir comment demander ou chercher la lumière mais com-
ment nous pouvons faire en sorte que cette lumière brille et nous
éclaire. Lorsque le soleil est levé, nous n’avons pas besoin de le
chercher ; il nous suff it de recevoir son éclat. Il faudrait être stu-
pide pour chercher le soleil quand il est déjà levé. Éphésiens 5.14
dit : « Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d’entre les morts, et le
Christ resplendira sur toi. » La seule chose que nous devons faire
est de nous réveiller pour pouvoir recevoir l’éclat de la lumière.
Être éclairé revient donc à recevoir et à accepter la lumière et non
à la demander. Notre responsabilité est d’enlever tout ce qui voile
son éclat pour pouvoir recevoir la lumière et être éclairés. Ceci in-
clut au moins les points suivants :
Premièrement, nous devons désirer l’éclat de la lumière.
Comme il s’agit d’accepter et de recevoir la lumière et non de la
demander ou de la chercher, la première condition à remplir pour
être éclairés est justement d’être prêts à accepter et à recevoir. Le
soleil s’est déjà levé ; nous n’avons donc plus besoin de demander
ni de chercher. Nous devons simplement nous exposer à la lu-
mière et recevoir son éclat. Si nous ne sommes pas prêts à
recevoir l’éclairage, si nous ne voulons pas que la lumière brille
sur nous et si nous nous cachons continuellement, le soleil ne
LA LUMIÈRE ET LA VIE 235

pourra pas briller sur nous, même s’il est là chaque jour. Il en va
de même pour la lumière de la vie ; elle a déjà brillé en nous. Au-
jourd’hui, ce n’est pas nous qui attendons la lumière, mais c’est la
lumière qui nous attend. La lumière est en nous, attendant cons-
tamment que nous recevions son éclat. Si nous désirons et
acceptons cet éclat, nous pourrons donc être éclairés. Si nous ne
voulons pas cet éclat et ne l’acceptons pas, nous ne pourrons pas
être éclairés.
Aujourd’hui, très peu de chrétiens sont vraiment prêts à rece-
voir la lumière. Certains n’en veulent pas parce qu’ils ont un
cœur indifférent et d’autres parce qu’ils ont décidé de la rejeter.
Des milliers de choses peuvent voiler la lumière en nous. Si nous
ne sommes pas prêts à enlever ces voiles, cela signif ie que nous
ne voulons pas la lumière et que nous la refusons. Il nous est donc
impossible d’être éclairés. Le matin par exemple, quand nous li-
sons la Bible et prions, si nous voulons vraiment la lumière, elle
viendra. Lorsque cette lumière brille, nous pouvons voir intérieu-
rement. Cette capacité de voir est notre sens intérieur. Chaque
fois que nous avons un certain sentiment profondément en nous,
c’est une preuve que l’éclat de la lumière nous a atteints. Toute-
fois, la question est de savoir si nous obéissons au sentiment que
nous donne cette lumière. C’est en obéissant et en traitant cer-
taines choses en nous que nous enlevons les voiles qui pourraient
bloquer la lumière. Si nous agissons ainsi, c’est une preuve que
nous sommes ceux qui aiment être éclairés et qui acceptent l’éclat
de la lumière. Si nous sommes ce genre de personnes, nous serons
toujours dans la lumière. Par contre, si nous n’agissons pas en ac-
cord avec le sentiment que nous donne la lumière, cela signif ie
que nous ne sommes pas prêts à enlever les voiles qui sont en
nous. Nous sommes donc parmi ceux qui ne veulent pas la lu-
mière et il est clair que nous ne l’obtiendrons pas.
La deuxième chose que nous devons faire est de nous ouvrir
au Seigneur. Le Seigneur est la lumière ; si notre cœur entier est
tourné vers Lui, nous aurons assurément la lumière. Mais
si nous nous détournons de Lui et nous inclinons vers d’autres
choses, nous n’aurons pas la lumière. 2 Corinthiens 3.16 dit :
« Mais lorsqu’il (le cœur) se tourne vers le Seigneur, le voile est
236 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

enlevé » (lit.). Quand le cœur n’est pas tourné vers le Seigneur, il


y a un voile ; mais quand il est tourné vers le Seigneur, le voile
est enlevé. C’est lorsque cette condition est remplie que l’on peut
voir le Seigneur face à face et que l’on peut voir la lumière. Si
nous voulons être éclairés, nous devons donc nous ouvrir au Sei-
gneur et nous mettre entièrement devant Lui, Le laissant
pénétrer jusque dans les profondeurs de notre être sans opposer
aucune résistance et sans réserve. Il n’est alors pas difficile de
recevoir la lumière.
Le problème est qu’il n’est pas facile de nous ouvrir ainsi au
Seigneur. Nous nous cachons encore souvent ; nous voulons gar-
der quelque chose pour nous-mêmes. Non seulement nous n’osons
pas nous ouvrir au Seigneur mais nous n’osons même pas prier
devant Lui. Nous sommes comme un enfant qui est parfois ef-
frayé de voir le visage de ses parents. Quand ceux-ci l’appellent, il
répond, mais à contre cœur parce qu’il a fait en cachette quelque
chose qu’il ne devait pas faire. Nombreux sont les chrétiens dont
la condition devant le Seigneur est semblable à celle de cet en-
fant. Ils sont occupés par des choses qui ne plaisent pas au
Seigneur et c’est pour cela qu’ils se cachent et ne s’ouvrent pas en-
tièrement. Que feraient-ils si le Seigneur venait à mettre le doigt
sur les choses et les affaires dont ils s’occupent ? Que feraient-ils
s’Il leur demandait d’y renoncer ? Il se peut que le Seigneur leur
ordonne de Lui abandonner une certaine chose qu’ils chérissent.
Comme ils ont tellement peur de recevoir ce genre de lumière, ils
n’osent pas s’ouvrir. Ils sont comme une feuille de papier roulée
très serré, qui refuse de se déplier pour permettre à Dieu d’y
écrire ce qu’Il veut.
Ce genre de personnes, bien qu’elles ne soient pas disposées à
s’ouvrir, utilisent quand même leur intelligence pour écouter des
messages et pour lire la Bible. Les messages qu’elles entendent et
la Bible qu’elles lisent deviennent uniquement des références qui
servent à juger et à critiquer les autres alors qu’elles-mêmes ne re-
çoivent pas un seul rai de lumière. Leur situation ressemble à celle
d’un homme qui est dans une chambre de nuit. Si la chambre est
éclairée, il ne peut pas voir à l’extérieur, mais si la chambre
est sombre, il peut très bien voir ce qui se passe dehors. De même,
LA LUMIÈRE ET LA VIE 237

ceux qui se ferment au Seigneur sont des experts lorsqu’il s’agit


de juger et de critiquer les autres. Ils sont très au clair en ce qui
concerne la condition des autres, mais ils sont aveugles concer-
nant leur propre condition. Cela prouve qu’ils sont entièrement
dans les ténèbres.
Il n’est pas rare que de telles personnes, qui ne veulent pas
s’ouvrir au Seigneur, exercent même un ministère pour le Sei-
gneur. Bien qu’elles ne soient pas prêtes à accepter la lumière, il
se peut qu’elles essaient de persuader les autres de chercher
l’éclat de la lumière. Elles espèrent que le Seigneur sera miséri-
cordieux envers elles, qu’Il leur donnera une abondance de vie, et
même quelques dons pour qu’elles puissent accomplir leur minis-
tère ; mais en même temps, elles ont peur que le Seigneur brille
sur elles et elles refusent Sa lumière. Les paroles qu’elles dispen-
sent et les œuvres qu’elles font ne sont donc que des exhortations
mortes qui ne peuvent apporter une lumière vivante aux autres.
De telles personnes deviennent intérieurement vaines, vides,
sombres et sans lumière. Elles sont comme des caves ; peu im-
porte combien le soleil brille dehors, la lumière ne peut y
pénétrer. Pour un chrétien qui est ouvert au Seigneur, la situation
est entièrement différente. Il se détend complètement, exposant
devant le Seigneur toutes les choses qui sont en lui, depuis l’inté-
rieur jusqu’à l’extérieur, sans aucune retenue. Il permet à la
lumière de Dieu de briller. Un tel homme recevra facilement et
fréquemment de la lumière. Que ce soit en écoutant un message
ou en lisant la Bible, dès qu’il reçoit l’éclat de la lumière, il ac-
cepte humblement, montrant un repentir sincère et louant le
Seigneur. Il se repent et est attristé à cause de ses propres fautes
et de son incapacité, et il loue le Seigneur à cause de Sa miséri-
corde et de Son éclat lumineux. Comme il est dans la lumière, il
ne voit pas les fautes des autres mais seulement ses propres im-
perfections. Par conséquent, il ne peut condamner les autres ; il
ressent seulement qu’il est lui-même une personne des plus misé-
rables, tel un ver ou un asticot qui ne peut que baisser la tête
devant le saint Seigneur. Il s’attend aussi à Dieu pour recevoir
miséricorde ; il demande à Dieu de le sauver et est prêt à être ex-
posé à l’éclat d’une lumière plus forte. Grâce à cette attitude, il est
238 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

continuellement amené dans la lumière de Dieu et la vie divine


grandit régulièrement en lui. C’est ainsi qu’il peut devenir une
personne transparente, pleine de sentiments intérieurs.
La troisième chose à faire pour être dans la lumière est de
mettre un frein à notre moi, c’est-à-dire à notre façon de voir les
choses, à nos opinions, à nos sentiments et à nos paroles. Cela
n’est pas chose facile à faire. Seul un très petit nombre de per-
sonnes en sont vraiment capables. Malheureusement, ne jamais
pouvoir s’arrêter est aussi un voile sérieux qui peut nous empê-
cher de recevoir la lumière.
Certains frères par exemple, lisent toujours la Bible avec leurs
propres idées et mêlent leurs pensées personnelles à sa signif ica-
tion. La Bible indique très clairement « Simon Pierre », mais
quand ils lisent, cela devient « Pierre Simon ». À un autre endroit,
il est clairement dit : « Paul, apôtre de Jésus-Christ », mais pour
eux, cela devient « Paul, apôtre de Christ Jésus ». Quand ils ne li-
sent pas la Parole de Dieu, leurs opinions ne sont pas si
manifestes, mais dès qu’ils commencent à lire, leurs opinions s’ex-
priment. Ils se forgent ainsi des opinions ou développent leurs
propres idées sur tous les passages de la Bible et ils ne se rendent
pas compte que de telles opinions et idées ne sont que du bois, du
foin et du chaume. Telle est la vraie situation du ministère de cer-
tains frères. Quand ils prêchent, leurs paroles vont dans toutes
les directions, sans suivre une ligne directrice claire. Certains de
leurs auditeurs n’arrivent pas à relever les points importants
même après plusieurs répétitions. Par contre ils se souviennent
très bien de certains détails ou de mots sans importance que l’on
pourrait normalement oublier. La raison est également que ces
auditeurs ont eux-mêmes beaucoup de pensées et de sentiments
auxquels ils ne peuvent mettre un frein. De tels frères et sœurs
qui sont toujours extrêmement occupés extérieurement et qui
laissent courir leur imagination intérieure ne peuvent arrêter au-
cune partie de leur être. La conséquence est qu’ils n’obtiennent
pas une once de lumière.
Luc 10 et Jean 11 sont deux chapitres du Nouveau Testament
qui nous décrivent une telle personne. Il s’agit de Marthe. Luc 10
nous montre combien Marthe était occupée extérieurement et
LA LUMIÈRE ET LA VIE 239

Jean 11 relate combien elle était active intérieurement. Nous


pouvons dire que tout son être était en ébullition. Elle avait non
seulement beaucoup d’opinions et de sentiments, mais aussi
beaucoup de paroles. Rien ne pouvait jamais l’arrêter. Le résultat
est qu’aucune des paroles du Seigneur ne put pénétrer en elle.
Quand elle rencontra le Seigneur, avant que Celui-ci n’ait pu ou-
vrir la bouche, elle ouvrit la sienne et Le réprimanda, disant :
« Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » Jé-
sus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » Elle exprima alors
immédiatement son opinion, disant : « Je sais qu’il ressuscitera à
la résurrection, au dernier jour. » Elle dissertait avec tant d’élo-
quence qu’en fait, elle renvoyait le moment de la résurrection
plusieurs milliers d’années plus tard. Pourtant le Seigneur lui ré-
pondit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en
moi vivra, quand même il serait mort ; et quiconque vit et croit
en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Elle lui dit : « Oui, Sei-
gneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu… » Sa réponse
n’était absolument pas appropriée. Elle n’avait pas du tout en-
tendu ce que le Seigneur avait dit. Elle agissait comme une
personne dominée par ses opinions et qui parle trop vite. Après
avoir dit cela, elle s’en alla aussitôt, appela Marie, sa sœur, et lui
dit secrètement : « Le maître est ici, et il t’appelle. » Tout cela
était une pure invention de sa part. C’était son idée de mettre le
Seigneur en avant de cette manière. Les personnes qui aiment
parler et qui ont une opinion sur tous font facilement des sugges-
tions. Elles ne savent pas s’arrêter et sont donc complètement
coupées de la lumière. Elles n’ont aucun moyen d’être éclairés.
La diff iculté de savoir s’arrêter est inhérente à l’homme. Trop
de gens lisent la Bible sans recevoir aucune lumière et ils écou-
tent les prédications sans en saisir les points essentiels ; ce n’est
pas qu’ils soient pécheurs et mondains, ils sont pleins d’opinions,
de sentiments, d’idées et de paroles. En fait, le péché et le monde
sont un peu comme un vêtement usé qu’il n’est pas diff icile d’en-
lever. Par contre, les sentiments, les idées et les opinions qui sont
en nous ne sont pas faciles à éliminer. Ce sont eux qui deviennent
les voiles les plus sérieux en nous aujourd’hui. Ils nous empê-
chent de recevoir la lumière du Seigneur.
240 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

En résumé, si nous désirons être dans la lumière, nous devons


ralentir et même nous arrêter. Nous devons non seulement cesser
nos activités extérieures, mais même mettre nos opinions, nos sen-
timents, nos idées, nos façons de voir et nos paroles en veilleuse. Si
nous venons alors au Seigneur dans cette condition, nous pouvons
recevoir la Parole avec simplicité et pureté. Tout ce que le Sei-
gneur dira, nous l’entendrons et le comprendrons. Quand nous
lisons la Bible, n’y mêlons pas nos propres opinions et explications.
Au contraire, assimilons le sens de chaque parole. Au début, il
semble que nous ne comprenons pas ce que nous lisons. Mais
quand la lumière vient, les choses importantes se mettent à briller,
nous apportant des révélations. Il se passe la même chose quand
nous entendons un message. Si toute notre personne, intérieure-
ment et extérieurement, attend paisiblement devant le Seigneur,
attentive seulement à ce qu’Il a à nous dire, nous pourrons saisir le
point essentiel du message et recevoir la Parole du Seigneur dans
notre être dès que nous l’entendons. Nous serons capables de rece-
voir la Parole de Dieu continuellement parce que nous aurons
appris à arrêter notre être ; et si nous recevons la Parole de Dieu,
nous recevons aussi la lumière de Dieu car la lumière n’est pas sé-
parée de la Parole. La troisième condition pour être éclairés est
donc de mettre notre être au repos.
La quatrième condition est de ne pas argumenter avec la lu-
mière. C’est là une autre exigence fondamentale pour recevoir la
lumière. Dès que nous sommes éclairés à propos d’une certaine
chose, nous devons immédiatement accepter, nous soumettre et
agir selon ce que nous révèle la lumière. Nous ne pouvons pas ar-
gumenter, sinon la lumière va se retirer.
Chaque fois que le Saint-Esprit entreprend d’éclairer l’homme
intérieurement, Il fait une chose très tendre et délicate. Dès qu’il
est confronté à un minimum de résistance de notre part, Il se re-
tire. Il nous est très facile de Lui résister et de L’amener ainsi à
s’éloigner de nous, mais il est très diff icile de Lui demander de
revenir. Même si nous confessons, si nous nous repentons et obte-
nons le pardon du Seigneur, il se peut qu’Il ne revienne pas
immédiatement. C’est la situation qui est décrite dans le Can-
tique des Cantiques. Quand le Seigneur frappe à la porte de Sa
LA LUMIÈRE ET LA VIE 241

bien-aimée, celle-ci n’ouvre pas. Plus tard, elle réalise ce qu’elle a


fait et court ouvrir la porte, mais le Seigneur n’est plus là. Quand
le Seigneur se cache de cette façon, c’est une sorte de punition
pour nous.
Le Saint-Esprit n’est pas le seul à agir ainsi ; ceux qui ont le
ministère du Saint-Esprit font de même. Un serviteur de Dieu,
qui connaît Dieu et que ce dernier utilise, est toujours heureux
d’aider d’autres personnes. Pourtant, si nous le critiquons ou lui
résistons intentionnellement, il ne va pas raisonner ni argumen-
ter avec nous. Il ne lui reste qu’une chose à faire : à se retirer,
n’ayant plus rien à dire et n’étant plus capable de nous aider. Les
personnes qui aiment argumenter ne font donc pas preuve d’in-
telligence et les pertes qu’elles subissent sont immenses. Soyons
prudents envers les frères qui possèdent le ministère du
Saint-Esprit ! Il n’est pas interdit de critiquer les gens que l’on
rencontre dans la rue, mais nous ne pouvons pas critiquer libre-
ment les frères qui ont le ministère du Saint-Esprit ni prendre
plaisir à argumenter avec eux. Cela ne signif ie pas que nos criti-
ques ne seraient pas justif iées ou que nos arguments ne seraient
pas pertinents, mais une chose est sûre : si nous critiquons ou ar-
gumentons, le ministère de ces frères ne pourra plus être en notre
faveur. Ils seront peut-être capables d’aider des milliers de gens,
mais ils ne pourront plus nous aider, nous. Ce n’est pas qu’ils ne
veuillent pas nous aider mais ils ne le peuvent pas. Même s’ils le
voulaient, nous n’y gagnerions rien. C’est très sérieux ! Nous de-
vons être prudents.
En résumé, nous ne pouvons émettre aucune critique, ni en-
vers le Saint-Esprit qui parle en nous, ni envers les ministres qui
parlent en dehors de nous. Nous ne pouvons pas non plus argu-
menter à propos de la lumière que donne le Saint-Esprit
intérieurement, faute de quoi nous nous retrouverons dans les té-
nèbres pour plusieurs jours. Cette période de ténèbres est à la fois
une punition et un rappel. Vous pensez qu’il n’est pas grave d’of-
fenser Dieu une fois, parce que vous pouvez toujours Lui
demander pardon. C’est vrai qu’Il peut nous pardonner, mais Il a
f ixé une loi et nous ne pouvons pas échapper à la punition qu’Il
nous réserve. En outre, si nous L’offensons à plusieurs reprises,
242 LA CONNAISSANCE DE LA VIE

notre fin sera certainement plus tragique. Les enfants d’Israël ar-
gumentèrent continuellement avec Dieu et L’offensèrent sans
cesse dans le désert. Mais quand ils atteignirent Kadès-Barnéa,
la main du gouvernement de Dieu fut sur eux. Ils furent forcés de
retourner errer dans le désert. Ils pleurèrent et se repentirent,
mais ne purent changer la situation. Apprenons donc à obéir et à
ne jamais argumenter lorsque nous recevons la lumière du
Saint-Esprit directement ou au travers des ministres de la Pa-
role. C’est un principe spirituel très sérieux.
Quand le Saint-Esprit nous éclaire, si nous sommes vraiment
faibles et ne pouvons nous soumettre, la seule chose que nous
puissions dire est ceci : « Ô Dieu, je devrais obéir dans cette situa-
tion, mais je suis faible. Sois miséricordieux envers moi ! » Même
cette disposition de cœur nous est donnée par la miséricorde de
Dieu. Il vaut toutefois mieux ne jamais argumenter et nous sou-
mettre immédiatement lorsque nous sommes éclairés. C’est de
cette manière que Dieu peut nous donner Sa lumière continuelle-
ment.
La cinquième chose que nous devons faire est de vivre en tout
temps dans la lumière. Quand nous sommes éclairés à propos
d’une chose particulière et que nous en venons à connaître la vo-
lonté de Dieu, nous ne devons pas nous contenter d’obéir une
seule fois. Nous devons apprendre à nous maintenir continuelle-
ment dans l’éclairage que nous avons reçu. Cela signif ie que
lorsque nous recevons la lumière au sujet d’une certaine chose,
nous devons nous soumettre non seulement à ce moment précis,
mais nous devons continuer à vivre dans la soumission selon le
principe qui nous a été révélé.
Les cinq chemins que nous venons de décrire sont le moyen
d’obtenir la lumière. Si nous sommes attentifs à ces cinq choses
devant le Seigneur, nous serons fréquemment éclairés et nous vi-
vrons dans la lumière. À ce niveau de communion, Dieu nous
donnera la direction dont nous avons besoin intérieurement ; Il
nous donnera la lumière dont nous avons besoin. De même, tou-
jours par l’éclat de Sa lumière, Il nous donnera le genre de
croissance dont notre vie a besoin. Que la grâce du Seigneur soit
avec nous tous !
CONCERNANT DEUX SERVITEURS
DU SEIGNEUR

Nous remercions le Seigneur que le ministère de Watchman


Nee et de son collaborateur Witness Lee pour le Corps de Christ
ait été une bénédiction aux enfants de Dieu de tous les continents
sur terre depuis plus de 80 ans. Leurs écrits ont été traduits dans
de nombreuses langues. Nos lecteurs nous ont posé beaucoup de
questions à propos de Watchman Nee et de Witness Lee. Pour ré-
pondre à leurs questions, nous présentons ce bref schéma de la
vie et de l’œuvre de ces deux frères.

WATCHMAN NEE

Watchman Nee a reçu Christ à l’âge de dix-sept ans. Son mi-


nistère est bien connu des croyants en recherche de part le monde
entier. Beaucoup ont reçu de l’aide de ses écrits concernant la vie
spirituelle et la relation de Christ avec Ses croyants. Cependant,
peu de personnes connaissent un autre aspect tout aussi crucial
de son ministère, qui met l’accent sur la pratique de la vie de
l’Église et l’édification du Corps de Christ. Jusqu’à la fin de sa vie,
Watchman Nee fut un don du Seigneur pour le dévoilement de la
révélation dans la parole de Dieu. Après avoir souffert vingt ans
en prison pour le Seigneur dans la Chine continentale, il est mort
en 1972 en tant que témoin fidèle de Jésus Christ.

WITNESS LEE

Witness Lee était le collaborateur le plus proche et le plus in-


time de Watchman Nee. En 1925, à l’âge de dix-neuf ans, il a
expérimenté une régénération spirituelle dynamique et s’est
consacré au Dieu vivant afin de Le servir. À partir de ce moment,
il commença à étudier la Bible intensivement. Pendant les sept
premières années de sa vie chrétienne, il fut fortement influencé
par les Frères de Plymouth. Puis il rencontra Watchman Nee, et
durant les 17 années suivantes, jusqu’en 1949, il était un collabo-
rateur de Frère Nee en Chine. Pendant la deuxième guerre
mondiale, lorsque la Chine était occupée par le Japon, il fut em-
prisonné par les Japonais et souffrit pour son service fidèle au
Seigneur. Le ministère et l’œuvre des ses deux serviteurs de Dieu
ont apporté un grand réveil parmi les chrétiens en Chine, ce qui a
eu pour conséquence la diffusion de l’évangile à travers tout le
pays et l’édification de centaines d’églises.
En 1949, Watchman Nee réunit tous ses collaborateurs qui
servaient le Seigneur en Chine et chargea Witness Lee de conti-
nuer le ministère en dehors du continent, sur l’île de Taiwan.
Pendant les années suivantes, grâce à la bénédiction de Dieu à
Taiwan et dans le Sud-Est de l’Asie, plus de cent églises furent
établies.
Au début des années 1960, Witness Lee fut guidé par le Sei-
gneur pour aller aux États-Unis, où il servit et travailla pour le
bénéfice des enfants de Dieu pendant plus de 35 ans. Il vécut
dans la ville de Anaheim, en Californie, de 1974 jusqu’à ce qu’il
rejoigne le Seigneur en juin 1997. Pendant les années de son service
aux États-Unis il a publié plus de 300 livres.
Le ministère de Witness Lee est spécialement profitable pour
les chrétiens en recherche qui désirent une connaissance et une
expérience plus profondes des richesses insondables de Christ.
En ouvrant la révélation divine dans l’ensemble des Écritures, le
ministère de Frère Lee nous révèle comment connaître Christ
pour l’édification de l’Église, qui est Son Corps, la plénitude de
Celui qui remplit tout en tous. Tous les croyants devraient parti-
ciper au ministère de l’édification du Corps de Christ afin que le
Corps puisse s’édifier lui-même dans l’amour. Seul l’accomplisse-
ment de l’édification peut accomplir le dessein du Seigneur et
satisfaire Son cœur.
La caractéristique principale du ministère de ces deux frères
est qu’ils ont enseigné la vérité selon la parole pure de la Bible.
Ce qui suit est une brève description des croyances principales
de Watchman Nee et de Witness Lee.
La Sainte Bible est la révélation divine complète, infaillible et
inspirée de Dieu, verbalement inspirée par le Saint-Esprit.
Dieu est le Dieu unique et trinitaire — le Père, le Fils et le
Saint-Esprit — co-existants ensemble de façon égale et liés en-
semble d’éternité en éternité.
Le Fils de Dieu, Dieu Lui-même, fut incarné pour devenir un
homme du nom de Jésus, né de la vierge Marie, afin qu’Il puisse
être notre Rédempteur et Sauveur.
Jésus, un homme authentique, a vécu sur la terre pendant
trente-trois ans et demi pour faire connaître Dieu le Père aux
hommes.
Jésus, le Christ oint par Dieu avec Son Saint-Esprit, est mort
sur la croix pour nos péchés et a versé Son sang pour l’accomplis-
sement de notre rédemption.
Jésus-Christ, après avoir été enterré pendant trois jours, a été
ressuscité d’entre les morts, et quarante jours plus tard, est
monté au ciel, où Dieu L’a fait Seigneur de tout.
Après Son ascension, Christ a répandu l’Esprit de Dieu pour
baptiser Ses élus en un seul Corps. Aujourd’hui, cet Esprit se dé-
place sur la terre pour convaincre les pécheurs, pour régénérer
les personnes choisies de Dieu en leur transmettant la vie divine,
pour demeurer dans les croyants en Christ pour leur croissance
dans la vie, et pour édifier le Corps de Christ pour Sa pleine ex-
pression.
À la fin de cette époque, Christ va revenir pour prendre Ses
croyants, pour juger le monde, pour prendre possession de la
terre, et pour établir Son Royaume éternel.
Les vainqueurs règneront avec Christ dans le millenium, et
tous les croyants en Christ auront part à la bénédiction divine
dans la Nouvelle Jérusalem dans les nouveaux cieux et la nou-
velle terre pour l’éternité.
Règlement relatif à la distribution
Living Stream Ministry a le plaisir de rendre disponibles
les versions électroniques gratuites de ces sept livres.
Nous espérons que beaucoup liront tous ces livres et y
référeront librement d'autres personnes. Nous
demandons, dans le but de garder les choses en bon
ordre, que toute impression de ces fichiers se limite à
votre usage personnel. Veuillez ne pas diffuser ces
fichier de quelque manière que ce soit. Si vous souhaitez
d'autres copies au-delà de votre usage personnel,
veuillez nous contacter en faisant une demande écrite
que vous enverrez à copyrights@lsm.org. Nous
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d'auteur et droits de reproduction soient respectées selon
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restructurer ces fichiers PDF en aucune manière, pour
tout usage autre que celui spécifié dans ce site.
Destiné à la distribution gratuite.
Interdit à la vente.
TABLE DES MATIÈRES

Chapitre Page
Avis aux lecteurs 5
Préface 7
Avant-propos 9
1 Le plan de Dieu et le repos de Dieu 11
2 Ce que représente Ève 31
3 Le Corps de Christ et l’épouse de Christ 51
4 « Et elle enfanta un Fils » 79
5 La ville sainte, la nouvelle Jérusalem 111
Annexe: Les vainqueurs et les actions
dispensationnelles de Dieu 167
AVIS AUX LECTEURS

Nous sommes heureux de pouvoir présenter aux lecteurs


francophones la traduction de cet ouvrage qui a pour titre en
anglais The Glorious Church. Notre préoccupation première a été
de rester le plus fidèle possible à la pensée de l’auteur, parfois
au détriment de l’élégance du style. Nous faisons donc appel à
l’indulgence des lecteurs, et nous souhaitons qu’ils concentrent
toute leur attention sur la réalité spirituelle transmise par ces
messages plutôt que sur la forme.
Toutes citations bibliques sont tirées de la Nouvelle Version
Segond Révisée 1978, à l’exception des changements faits pour
rester fidèle au texte original.
PRÉFACE

Le contenu de cette édition de L’Église glorieuse diffère sous


certains aspects de la première édition américaine, publiée en
1968. Au cours de la révision de L’Église glorieuse en vue de
son insertion dans The Collected Works of Watchman Nee (Les
œuvres complètes de Watchman Nee), Madame Beth Radema-
cher a présenté au Living Stream Ministry une série de notes
manuscrites des messages qui formèrent la base de la première
édition. L’annexe, « Les vainqueurs et les déplacements dispen-
sationnels de Dieu », est basée sur ces notes et constitue une
portion importante et inédite d’un message présenté par
Watchman Nee lors de cette conférence. D’après les notes de
K. H. Weigh, les titres originaux des messages de la conférence
étaient les suivants:
1. Introduction.
2. Introduction (suite).
3. La relation entre le plan de Dieu et l’église.
4. Les types de l’église dans le plan de Dieu.
5. Le Corps de Christ et l’épouse de Christ.
6. L’église et le royaume de Dieu.
7. La relation entre les vainqueurs et l’église.
8. La relation entre les vainqueurs et le royaume.
9. Les vainqueurs et les actions dispensationnelles de
Dieu.
10. Les qualifications et l’attitude fondamentales des vain-
queurs.
11. L’épouse de l’Agneau.
12. L’introduction du royaume et l’éternité.
13. Les caractéristiques de l’épouse de Christ.
14. Les caractéristiques de l’épouse de Christ (suite).
L’avant-propos qui suit fut écrit à l’origine comme préface
de la première édition de L’Église glorieuse.
AVANT-PROPOS

Les chapitres suivants sont la traduction d’une série de


messages présentés en chinois par frère Watchman Nee à l’église
à Shanghai et aux collaborateurs qu’il forma pendant une période
plus longue, de l’automne 1939 à l’automne 1942. Ces moments
étaient remplis de révélations spirituelles et de visions célestes
concernant « les choses profondes de Dieu ». On y souligna
l’importance de l’église triomphante, le Corps glorieux de Christ,
l’expression complète de Celui qui remplit tout en tous. Ces
messages jetèrent une lumière vive sur les quatre femmes
importantes dans les Écritures: Ève dans Genèse 2, l’épouse dans
Éphésiens 5, la femme dans Apocalypse 12, et l’épouse dans
Apocalypse 21 et 22. Ces passages décrivent précisément l’église
glorieuse dans le plan éternel de Dieu, l’église qui satisfait Son
désir. L’envergure du tableau présenté est si ample qu’elle s’étend
de l’éternité passée à l’éternité future. Le contenu des messages
est si révélateur et lumineux, si profond, qu’il faut les lire dans
la prière, avec une réalisation et une digestion complètes dans
l’esprit. Puisse le Seigneur, la Tête glorieuse du Corps, nous
accorder un esprit de sagesse et de révélation afin de voir et de
discerner les visions de la réalité de l’église qu’Il a montrées à
l’auteur. Notre prière accompagne ce livre, avec la certitude que
Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, « qui peut aller
au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons », accomplira
ce qui est révélé dans ces messages, « selon le pouvoir qui opère
en nous ». « À Lui soit la gloire dans l’église et en Christ-Jésus
pendant toutes les générations, pour toujours et à jamais. Amen! »

Witness Lee
Los Angeles, Californie, É.-U.
Le 8 juin 1968
C HAPITRE U N

LE PLAN DE DIEU ET LE REPOS DE DIEU

Références bibliques : Gn 1.26-2.3 ; 2.18-24 ; Ép 5.22-32 ;


Ap 12 ; 21.1-22.5
Quatre passages de la Bible mentionnent quatre femmes.
Dans Genèse 2, la femme est Ève ; dans Éphésiens 5, elle est
l’église ; dans Apocalypse 12, elle est la femme dans la vision ;
et dans Apocalypse 21, elle est l’épouse de l’Agneau.
Puisse Dieu nous éclairer pour nous permettre de comprendre
comment ces quatre femmes sont liées l’une à l’autre et aussi à
Son plan éternel. Nous pourrons ensuite voir la position de l’église
et sa responsabilité dans ce plan, et comment les vainqueurs
accompliront le dessein éternel de Dieu.

LE DESSEIN DE DIEU LORS DE LA CRÉATION DE L’HOMME

Pourquoi Dieu a-t-Il créé l’homme? Quel était Son dessein à


ce moment-là?
Dieu nous donne la réponse à ces questions dans Genèse 1.26
et 27. Ces deux versets sont très significatifs. Ils nous révèlent
que la création de l’homme par Dieu fut en vérité très spéciale.
Avant que Dieu ne créât l’homme, Il dit : « Faisons l’homme à
Notre image selon Notre ressemblance, pour qu’il domine sur les
poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur
toute la terre et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. »
Tel était le plan de Dieu lorsqu’Il créa l’homme. « Dieu dit :
Faisons… » Cela indique le genre d’homme que Dieu voulait.
Autrement dit, Dieu élaborait un « modèle » pour l’homme qu’Il
allait créer. Le verset 27 révèle la création de l’homme par Dieu :
« Dieu créa l’homme à Son image : Il le créa à l’image de Dieu,
homme et femme Il les créa. » Le verset 28 poursuit : « Dieu les
12 L’ÉGLISE GLORIEUSE

bénit et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez


la terre et soumettez-la. Dominez sur les poissons de la mer, sur
les oiseaux du ciel et sur tout animal qui rampe sur la terre. »
Nous découvrons là l’homme que Dieu désirait. Il désirait un
gouverneur, un homme qui gouvernerait sur la terre ; Il serait
alors satisfait.
Comment Dieu créa-t-Il l’homme? Il le créa à Son image. Dieu
voulait un homme qui Lui ressemblât. Il est alors bien évident
que la position de cet homme dans la création de Dieu est tout
à fait unique, car parmi toutes les créatures de Dieu, seul
l’homme est formé à l’image de Dieu. L’homme que Dieu créa
d’après le désir de Son cœur était complètement différent des
autres êtres créés ; il était fait à Son image.
Nous remarquons ici quelque chose d’assez surprenant. Nous
lisons au verset 26 : « Faisons l’homme à Notre image, selon
Notre ressemblance… » ; mais le verset 27 déclare : « Dieu créa
l’homme à Son image : Il le créa à l’image de Dieu, homme et
femme Il les créa. » Dans le verset 26, le pronom possessif
« Notre » indique un pluriel, mais au verset 27, « Son » indique
un singulier. Au cours de la conférence que tint la Déité, la parole
du verset 26 fut proclamée : « Faisons l’homme à Notre image » ;
grammaticalement, le verset 27 devrait logiquement poursuivre
en disant : « Dieu créa l’homme à Leur image. » Mais, étrange-
ment, il est écrit : « Dieu créa l’homme à Son image. » Comment
expliquer cela? Une telle particularité est due au fait qu’il sont
trois dans la Déité — le Père, le Fils et l’Esprit ; néanmoins, seul
le Fils possède l’image dans la Déité. Alors que la Déité préparait
la création de l’homme, la Bible indique que l’homme serait fait
à « Notre » image (puisque les trois de la Déité sont un, on
mentionne « Notre image ») ; mais une fois entamé le processus
de la création de l’homme, la Bible affirme que ce dernier fut
fait à « Son » image. « Son » fait référence au Fils. Nous pouvons
dès lors établir qu’Adam fut fait à l’image du Seigneur Jésus.
Adam ne précéda pas Jésus ; au contraire, le Seigneur Jésus le
précéda. Lorsque Dieu créa Adam, Il le créa à l’image du Seigneur
Jésus. C’est pour cette raison que l’on dit « à Son image » et non
« à Leur image ».
LE PLAN DE DIEU ET LE REPOS DE DIEU 13

Le dessein de Dieu est d’obtenir un groupe de gens qui


ressemblent à Son Fils. En lisant Romains 8.29, nous découvrons
le dessein de Dieu : « Car ceux qu’Il a connus d’avance, Il les a
aussi prédestinés à être semblables à l’image de Son Fils, afin
qu’Il soit le Premier-né d’un grand nombre de frères. » Dieu
désire avoir de nombreux fils, et souhaite que tous soient
semblables à Son Fils unique. Son Fils ne sera plus le Fils unique,
mais le Premier-né d’un grand nombre de frères. Dieu désire
obtenir un tel groupe de gens. Si nous percevons cela, nous
prendrons conscience de la valeur de l’homme et nous nous
réjouirons chaque fois qu’il est fait mention de lui. Combien
l’homme est précieux aux yeux de Dieu! À tel point que Lui-même
est devenu un homme! Le plan de Dieu consiste à gagner l’homme
à Lui. Lorsque cela se produit effectivement, Dieu accomplit Son
plan.
C’est par l’homme que se réalise le dessein de Dieu, et c’est
par lui que Dieu satisfait Sa propre nécessité. Qu’attend donc
Dieu de l’homme qu’Il a créé? Il veut que cet homme domine.
Lorsque Dieu créa l’homme, Il ne le prédestina pas à la chute.
La chute de l’homme apparaît au chapitre trois de la Genèse, et
non dans le premier chapitre. Au moment de créer l’homme, Dieu
ne le prédestina pas à pécher, tout comme Il ne prédétermina
pas la rédemption. Nous ne minimisons pas l’importance de la
rédemption ; nous disons simplement que celle-ci n’a pas été
prédéterminée par Dieu. Si cela avait été le cas, l’homme aurait
nécessairement dû pécher. Dieu ne prédétermina pas cela.
Lorsque Dieu créa l’homme selon Son plan, Il le prédestina à
dominer. C’est ce que nous révèle Genèse 1.26. Là, Dieu nous
dévoile Son désir et le secret de Son intention : « Faisons l’homme
à Notre image selon Notre ressemblance, pour qu’il domine sur
les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur
toute la terre et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre. »
Tel était le dessein de Dieu lorsqu’Il créa l’homme.
Certains se demanderont pourquoi Dieu avait une telle
intention. Tout simplement parce qu’un ange de lumière se
rebella contre Lui avant la création de l’homme et devint le
diable. Satan pécha et tomba ; l’Astre brillant devint l’ennemi
14 L’ÉGLISE GLORIEUSE

de Dieu (És 14.12-15). Par conséquent, Dieu retira à l’ennemi


Son autorité pour la remettre à l’homme. L’homme fut créé pour
dominer à la place de Satan. Quelle grâce abondante voyons-nous
dans la création de l’homme!
Dieu désire non seulement que l’homme domine, mais Il lui
assigne en outre un territoire précis à dominer. Cela apparaît
dans Genèse 1.26 : « …pour qu’il domine sur les poissons de la
mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre… »
« Toute la terre » est le domaine sur lequel l’homme doit régner.
Non seulement Dieu donna à l’homme l’autorité sur les poissons
de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, mais Il exigea
aussi que l’homme dominât « sur toute la terre ». Voilà le
domaine que Dieu accorda à l’homme pour qu’il y gouvernât.
L’homme est particulièrement lié à la terre. Non seulement
lorsqu’Il préparait la création de l’homme, mais également après
qu’Il l’eût créé, l’attention de Dieu était centrée sur la terre. Dieu
dit clairement à l’homme de dominer sur la terre. Les versets 27
et 28 disent : « Et Dieu créa l’homme à Son image : Il le créa à
l’image de Dieu, homme et femme Il les créa. Dieu les bénit et
leur dit : Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et
soumettez-la… » Dieu insiste ici sur le fait que l’homme doit
« remplir la terre » et « la soumettre » ; l’important n’est pas de
dominer sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et
sur tout être vivant sur terre. Ce genre de domination est
secondaire ; le point de mire est la terre.
Genèse 1.1-2 déclare : « Au commencement Dieu créa le ciel
et la terre. La terre était informe et vide ; il y avait des ténèbres
à la surface de l’abîme… » Ces deux versets sont encore plus
clairs dans la traduction directe de l’hébreu. Dans sa version
originale, le verset un déclare : « Au commencement Dieu créa
les cieux et la terre. » Ici les « cieux », au pluriel, font allusion
aux cieux de toutes les étoiles. (La terre a son propre ciel, les
étoiles aussi.) La traduction directe du verset 2 est : « Et la terre
devint (et non « était ») informe et vide ; il y avait des ténèbres
à la surface de l’abîme. » En hébreu, la conjonction « et » est
placée avant « la terre ». « Au commencement Dieu créa les cieux
et la terre » ; à ce moment-là, il n’y avait aucune difficulté, aucun
LE PLAN DE DIEU ET LE REPOS DE DIEU 15

problème ; mais soudainement quelque chose survint : « Et la


terre devint informe et vide. » Le verbe « était » de Genèse 1.2
(« La terre était informe et vide ») est identique au verbe traduit
par « devint » dans Genèse 19.26, où l’épouse de Loth devint une
statue de sel. L’épouse de Loth n’était pas née statue de sel ;
elle le devint. La terre n’était pas informe et vide lors de la
création ; elle le devint plus tard. Dieu créa le ciel et la terre,
mais « la terre devint informe et vide ». Le problème n’est donc
pas le ciel, mais la terre.
Nous voyons donc que la terre est le centre de tous les
problèmes. Dieu lutte pour la terre. Le Seigneur Jésus nous a
enseigné à prier : « Que Ton nom soit sanctifié. Que Ton règne
vienne ; que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel »
(Mt 6.10). En grec, l’expression « sur la terre comme au ciel » est
le complément de chacun des trois vœux, et pas seulement du
dernier. En réalité, la prière originale dit : « Que Ton nom soit
sanctifié sur la terre comme au ciel. Que Ton règne vienne sur
la terre comme au ciel. Que Ta volonté soit faite sur la terre
comme au ciel. » Cette prière démontre qu’il n’y a aucun problème
avec le ciel ; le problème, c’est la terre. Après la chute de l’homme,
Dieu dit au serpent : « Tu marcheras sur ton ventre et tu
mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. » (Gn 3.14).
Cela signifie que la terre serait l’habitat du serpent, le lieu où
il ramperait. Satan n’accomplit pas son œuvre dans le ciel, mais
sur la terre. Pour que le royaume de Dieu vienne, Satan doit
d’abord être chassé. Pour que la volonté de Dieu s’accomplisse,
elle doit s’accomplir sur la terre. Pour que le nom de Dieu soit
sanctifié, il doit l’être sur la terre. Tous les problèmes résident
sur terre.
Deux mots d’une grande signification apparaissent dans le
livre de la Genèse : « soumettre », mentionné dans Genèse 1.28,
qui pourrait être traduit par « conquérir », et « garder » dans
Genèse 2.15. Nous voyons là que Dieu a prévu que l’homme
conquière et garde la terre. Le dessein de Dieu était, à l’origine,
d’offrir la terre à l’homme pour que celui-ci l’habitât. Il n’envi-
sageait pas que la terre devînt vide (És 45.18). Dieu désirait, par
l’intermédiaire de l’homme, empêcher Satan de s’imposer sur
16 L’ÉGLISE GLORIEUSE

terre ; malheureusement, Satan se trouvait déjà sur terre et avait


l’intention de la détruire. Dieu voulait donc que l’homme
recouvrât la terre des mains de Satan.
Nous devons aussi faire remarquer que Dieu exigeait que
l’homme récupérât, au sens strict, non seulement la terre, mais
aussi le ciel qui lui appartient. La Bible établit une différence
entre « cieux » et « ciel ». Dans les « cieux » se trouve le trône
de Dieu, d’où Il exerce Son autorité, tandis que le « ciel » des
Écritures fait parfois allusion au ciel qui est lié à la terre, que
Dieu veut aussi recouvrer (voir Ap 12.7-10).
Certains se demanderont pourquoi Dieu Lui-même ne préci-
pite pas Satan dans l’abîme ou dans le lac de feu. Nous
répondrons que Dieu en est capable, mais qu’Il ne souhaite pas
le faire Lui-même. Nous ne savons pas pourquoi Il ne désire pas
agir personnellement, mais nous savons comment Il va procéder.
Dieu veut utiliser l’homme pour combattre Son ennemi, et l’a
créé dans cette intention. Dieu veut que la créature combatte la
créature, que Sa créature homme combatte Sa créature déchue
Satan afin que la terre soit rendue à Dieu. Il utilise l’homme
qu’Il a créé dans ce but précis.
Genèse 1.26 dit : « Dieu dit : Faisons l’homme à Notre image
selon Notre ressemblance, pour qu’il domine sur les poissons de
la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre… »
Il semble que la phrase se termine là, mais en fait elle est suivie
d’une autre proposition : « Et sur tous les reptiles qui rampent
sur la terre. » Nous voyons là que les reptiles occupent une
position très importante, car Dieu en parle après qu’Il ait fini de
mentionner « toute la terre ». Cette phrase indique que l’homme
dominera totalement la terre lorsque les reptiles seront dominés,
car l’ennemi de Dieu est corporisé dans ces animaux. Le serpent
de Genèse 3 et les scorpions de Luc 10 sont des animaux
rampants. Non seulement nous voyons le serpent qui représente
Satan, mais aussi des scorpions, qui représentent les mauvais
esprits, remplis de péchés et d’immondices. La terre est le
domaine du serpent et des scorpions. Le problème se trouve sur
la terre.
Par conséquent, nous devons faire une distinction entre
LE PLAN DE DIEU ET LE REPOS DE DIEU 17

l’œuvre du salut des âmes et l’œuvre de Dieu. Le salut des âmes


n’est pas toujours l’œuvre de Dieu. Sauver les âmes résout le
problème de l’homme, mais l’œuvre de Dieu exige que l’homme
exerce son autorité et domine sur toutes les choses que Dieu
créa. Dieu a besoin d’une autorité dans Sa création, et Il a voulu
que l’homme soit cette autorité. Si nous n’existions que pour
nous-mêmes simplement en tant qu’hommes, toutes nos recher-
ches et nos désirs consisteraient à aimer davantage le Seigneur
et à devenir plus saints, plus zélés et à sauver plus d’âmes. En
vérité, de tels désirs sont excellents, mais ils sont trop centrés
sur l’homme. Ils ne visent que le bénéfice de l’homme et négligent
entièrement l’œuvre et le besoin de Dieu. Nous devons prendre
conscience du besoin de Dieu. Nous vivons sur terre, pas
simplement pour répondre au besoin de l’homme, mais encore
plus pour satisfaire celui de Dieu. Dieu merci, Il nous a remis
le ministère de la réconciliation, mais même si nous sauvions les
âmes du monde entier, nous n’aurions pas pour autant accompli
l’œuvre de Dieu ou répondu à Ses exigences. Voilà l’œuvre de
Dieu, le besoin de Dieu. Lorsque Dieu créa l’homme, Il déclara
ce dont Il avait besoin. Il révéla Son besoin de voir l’homme
dominer et régner sur toute Sa création et proclamer Son
triomphe. Régner pour Dieu n’est pas insignifiant, c’est un fait
grandiose. Dieu a besoin d’hommes en qui Il puisse avoir
confiance et qui ne Le décevront pas. Voilà l’œuvre de Dieu, et
voilà ce que Dieu désire obtenir.
Nous ne sous-estimons pas le travail de prédication de
l’évangile, mais si tout notre travail consiste seulement à prêcher
l’évangile et à sauver les âmes, nous ne travaillons pas à la
destruction totale de Satan. Tant que l’homme n’a pas recouvré
la terre des mains de Satan, il n’a pas atteint le but pour lequel
Dieu l’a créé. Sauver les âmes ne satisfait souvent que le bien-être
de l’homme, mais combattre Satan sert Dieu. Sauver les âmes
résout le besoin de l’homme, mais combattre Satan satisfait le
besoin de Dieu.
Frères et sœurs, cela exige que nous payions un prix. Nous
savons comment les démons peuvent parler. Un démon dit un
jour : « Je connais Jésus et je sais qui est Paul ; mais vous,
18 L’ÉGLISE GLORIEUSE

qui êtes-vous? » (Ac 19.15). Lorsqu’un démon nous rencontre,


prendra-t-il la fuite? Annoncer l’évangile exige que nous payions
un prix, mais nous devons payer un prix encore plus élevé pour
vaincre Satan.
Pour vivre ce genre de vie, il nous faut plus que des messages
ou des enseignements. Cela exige que nous agissons, et le prix
est extrêmement élevé. Si nous désirons être les hommes que
Dieu utilisera pour anéantir toute l’œuvre et l’autorité de Satan,
nous devons obéir au Seigneur de manière totale et absolue!
Lorsque nous sommes occupés par d’autres œuvres, peu importe
que nous préservions un peu notre « moi », mais lorsqu’il s’agit
de combattre Satan, nous n’avons pas le droit de sauvegarder ne
serait-ce qu’une infime parcelle de nous-mêmes. Nous conservons
peut-être un peu de notre personnalité lorsque nous étudions la
Bible, prêchons l’évangile, aidons l’église ou les frères, mais
lorsque nous affrontons Satan, notre « moi » doit être complète-
ment éliminé. Nous n’ébranlerons jamais Satan si nous épargnons
notre « moi ». Puisse Dieu nous ouvrir les yeux quant à Son
intention, qui exige que nous soyons complètement et absolument
pour Lui. Une personne irrésolue est incapable de jamais vaincre
Satan. Que Dieu fasse résonner ces paroles dans nos cœurs.

LE DESSEIN IMMUABLE DE DIEU

Dieu désirait un homme qui dominât pour Lui sur cette terre,
mais l’homme ne réalisa pas le dessein de Dieu. Dans Genèse 3,
la chute survint et le péché s’installa ; l’homme tomba sous le
pouvoir de Satan, et tout sembla arriver à sa fin. Satan semblait
victorieux et Dieu, vaincu. En plus du passage dans Genèse 1,
deux autres passages de la Bible font référence à ce problème :
Psaumes 8 et Hébreux 2.

Psaume 8
Le Psaume 8 montre que l’intention et le plan de Dieu n’ont
jamais changé. Après la chute, la volonté et les exigences de Dieu
en ce qui concerne l’homme sont restées les mêmes, sans aucun
changement. Sa volonté dans Genèse 1, lorsqu’Il créa l’homme,
demeure identique après que l’homme ait péché et chuté. Bien
LE PLAN DE DIEU ET LE REPOS DE DIEU 19

que le Psaume 8 ait été écrit après la chute de l’homme, l’auteur


était encore capable de louer le Seigneur, les yeux encore fixés
sur Genèse 1. Le Saint-Esprit n’a pas oublié Genèse 1, le Fils
n’a pas oublié Genèse 1, et Dieu ne l’a pas oublié non plus.
Examinons le contenu de ce psaume. Le verset 2 déclare :
« Éternel, notre Seigneur! Que Ton nom est magnifique sur toute
la terre! » Tous ceux qui sont inspirés par le Saint-Esprit
prononceront ces mots : « Que Ton nom est magnifique sur toute
la terre! » Bien que certaines personnes calomnient et rejettent
le nom du Seigneur, le psalmiste proclame à haute voix :
« Éternel, notre Seigneur! Que Ton nom est magnifique sur toute
la terre! » Il ne dit pas : « Ton nom est magnifique » ; cela
n’aurait pas la même signification que : « Que Ton nom est
magnifique. » La première expression signifie que moi, le psal-
miste, je peux encore décrire la magnificence, tandis que la
seconde implique que bien que je sois capable d’écrire des
psaumes, je ne trouve pas les mots pour exprimer, ni ne sais
jusqu’à quel point le nom du Seigneur est magnifique. Je ne peux
alors que déclarer : « Éternel, notre Seigneur! Que Ton nom est
magnifique sur toute la terre! » Non seulement Son nom est
magnifique, mais il l’est « sur toute la terre! » Cette expression
est la même que celle de Genèse 1.26. Si nous connaissons le
plan de Dieu, chaque fois que nous lisons le mot « homme » ou
le mot « terre », nos cœurs devraient tressaillir.
Le verset 3 poursuit : « Par la bouche des enfants et des
nourrissons / Tu as fondé Ta force à cause de Tes adversaires, /
pour imposer silence à l’ennemi et au vindicatif. » Les enfants
et les nourrissons représentent l’homme, et ce verset souligne le
fait que Dieu utilise l’homme pour combattre l’ennemi. Le
Seigneur Jésus cita ce verset dans Matthieu 21.16 : « …Tu as
tiré des louanges de la bouche des enfants et de ceux qui sont à
la mamelle. » Ces mots signifient que l’ennemi aura beau faire,
il n’est pas nécessaire que Dieu Lui-même l’affronte. Dieu
utilisera les enfants et les nourrissons pour le vaincre. Que
peuvent faire des enfants et des nourrissons? Il est dit : « Par
la bouche des enfants et des nourrissons / Tu as fondé Ta force. »
20 L’ÉGLISE GLORIEUSE

Dieu désire avoir des hommes capables de louer ; ceux qui


peuvent Le louer peuvent affronter l’ennemi.
Dans les versets 4-9, on peut lire : « Quand je regarde Tes
cieux, ouvrage de Tes mains, / La lune et les étoiles que Tu as
établies : / Qu’est-ce que l’homme, pour que Tu te souviennes de
lui? / Et le fils de l’homme, pour que Tu prennes garde à lui? /
Tu l’as fait de peu inférieur aux anges / Et Tu l’as couronné de
gloire et de splendeur. / Tu lui as donné la domination sur les
œuvres de Tes mains, / Tu as tout mis sous ses pieds, / Les brebis
comme les bœufs tous ensemble, / Et même les bêtes des
champs, / Les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, / Tout ce
qui parcourt les courants marins. » Si nous écrivions ce psaume,
nous ajouterions sans doute entre parenthèses : « Quel dommage
que l’homme ait chuté, qu’il ait péché et qu’il ait été chassé du
jardin d’Éden! L’homme ne peut plus réaliser cela. » Mais Dieu
merci, cette pensée est absente du cœur du psalmiste. Du point
de vue de Dieu, la terre peut encore être recouvrée, la position
qu’Il a donnée à l’homme demeure toujours, tout comme l’enga-
gement qu’Il a pris envers l’homme de détruire l’œuvre du diable.
Par conséquent, à partir du verset 4, le psalmiste raconte à
nouveau cette ancienne histoire, en ignorant complètement le
chapitre trois de la Genèse. C’est là le trait caractéristique du
Psaume 8. Le dessein de Dieu est que l’homme domine. L’homme
en est-il digne? Certainement pas! Mais puisque Dieu désire que
l’homme domine, l’homme dominera certainement.
Au verset 10, le psalmiste répète : « Éternel, notre Seigneur!
Que Ton nom est magnifique sur toute la terre! » Il continue sa
louange, ignorant apparemment la chute de l’homme. Bien
qu’ayant péché, Adam et Ève ne pouvaient en aucun cas
contrecarrer le plan de Dieu. L’homme peut tomber et pécher,
mais il ne saurait ébranler la volonté de Dieu. Même après la
chute de l’homme, la volonté de Dieu envers lui demeura
identique. Dieu désire toujours que l’homme renverse le pouvoir
de Satan. Oh! combien notre Dieu est immuable! Son chemin ne
dévie pas et demeure droit. Nous devons nous rendre compte que
Dieu ne sera jamais vaincu. Ici-bas, certains connaissent de
nombreux coups durs, mais personne n’a subi autant d’attaques
LE PLAN DE DIEU ET LE REPOS DE DIEU 21

quotidiennes et de coups aussi répétés que Dieu. Sa volonté n’a


cependant jamais été ébranlée. Ce que Dieu était avant la chute
de l’homme, Il l’est encore après cette chute et après que le péché
est entré dans le monde. La décision qu’Il a prise au commen-
cement est encore la même aujourd’hui. Il n’a pas changé.

Hébreux 2
Genèse 1 fait allusion à la volonté de Dieu au moment de la
création, le Psaume 8 fait référence à la volonté de Dieu après
la chute de l’homme, et Hébreux 2 parle de la volonté de Dieu
lors de la rédemption. Examinons donc Hébreux 2. Nous y verrons
que dans la victoire de la rédemption, Dieu désire encore que
l’homme obtienne l’autorité et combatte Satan.
Nous lisons aux versets 5-8 : « En effet, ce n’est pas à des
anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous parlons.
Mais quelqu’un a rendu quelque part ce témoignage : Qu’est-ce
que l’homme, pour que Tu te souviennes de lui, Le fils de l’homme,
pour que Tu prennes soin de lui? Tu l’as fait pour un peu de
temps inférieur aux anges, Tu l’as couronné de gloire et d’honneur,
Tu l’as établi sur les œuvres de Tes mains ; Tu as mis toutes
choses sous ses pieds [citation tirée du Psaume 8]. En lui
soumettant ainsi toutes choses, Dieu n’a rien laissé qui reste
insoumis. » Toute chose doit être soumise à l’homme ; Dieu l’a
ainsi planifié dès le commencement.
Mais les choses ne sont pas encore ce qu’elles devraient être.
L’auteur poursuit : « Cependant, nous ne voyons pas encore
maintenant que toutes choses lui soient soumises. Mais celui qui
a été fait pour un peu de temps inférieur aux anges, Jésus, nous
Le contemplons, couronné de gloire et d’honneur, à cause de la
mort qu’Il a soufferte » (v. 8b-9a). Jésus est Celui qui convient
à cette situation. Le Psaume 8 déclare que Dieu a fait l’homme
un peu inférieur aux anges, mais l’apôtre a substitué le mot
« Jésus » au mot « homme ». Il explique que l’« homme » renvoie
à Jésus ; c’est Jésus qui devint un peu inférieur aux anges. La
rédemption de l’homme se fait à travers Lui. À l’origine, Dieu
avait décidé que l’homme serait un peu inférieur aux anges et
qu’il serait couronné et qu’il dominerait sur toute Sa création. Il
22 L’ÉGLISE GLORIEUSE

projeta que l’homme exercerait son autorité pour Lui afin de


chasser Son ennemi de la terre et de son ciel. Il voulait que
l’homme détruisît toute la puissance de Satan. Mais l’homme
tomba et ne prit pas sa place pour dominer. Par conséquent, le
Seigneur Jésus vint et se revêtit d’un corps de chair et de sang.
Il devint alors « le dernier Adam » (1 Co 15.45).
La dernière partie du verset 9 dit : « Ainsi, par la grâce de
Dieu, Il a goûté la mort pour tous. » La naissance du Seigneur
Jésus, Sa vie humaine, tout comme Sa rédemption, nous
montrent que Son œuvre de rédemption ne vise pas seulement
l’homme, mais toutes les créatures. Toute la création est incluse,
excepté les anges. Le Seigneur Jésus occupait donc deux
positions : pour Dieu, Il était l’homme au commencement, celui
que Dieu avait désigné dès le début ; pour l’homme, Il est le
Sauveur. Au commencement, Dieu prescrivit que l’homme domi-
nerait et renverserait Satan. Le Seigneur Jésus est cet homme,
et cet homme est maintenant intronisé! Alléluia! Cet homme a
détruit la puissance de Satan. Il est l’homme que Dieu cherche
et désire obtenir. Selon Son autre aspect, Il est un homme lié à
nous ; Il est notre Sauveur, Celui qui a résolu le problème du
péché à notre place. Nous avions péché et étions tombés, et Dieu
a fait de Lui une victime propitiatoire pour nous. Par ailleurs,
non seulement Il est devenu sacrifice de propitiation pour nous,
mais Il a aussi été jugé à la place de toutes les créatures. Cela
est démontré par la déchirure du voile dans le lieu saint.
Hébreux 10 nous enseigne que le voile du sanctuaire représentait
le corps du Seigneur Jésus. Sur le voile, des chérubins étaient
brodés qui représentaient les choses créées. Au moment de la
mort du Seigneur, le voile se déchira de haut en bas ; les
chérubins brodés furent simultanément déchirés. Cela nous
enseigne que la mort du Seigneur Jésus incluait le jugement de
toutes les créatures. Non seulement Il goûta la mort pour chaque
homme, mais aussi pour « toute chose » (Hé 2.9).
Le verset 10 ajoute : « Il convenait en effet à Celui par qui
et pour qui tout existe, et qui a conduit beaucoup de fils à la
gloire… » Toutes les choses sont pour Lui et par Lui ; toutes les
choses sont à Lui et existent à travers Lui. Être pour Lui signifie
LE PLAN DE DIEU ET LE REPOS DE DIEU 23

être à Lui ; être à travers Lui signifie être par Lui. Loué soit
Dieu qui n’a pas changé le dessein qu’Il avait forgé lors de la
création! Ce que Dieu a décidé lors de la création demeure
toujours Son intention après la chute de l’homme. Lors de la
rédemption, Son intention reste la même. Dieu n’a pas changé
Son dessein à cause de la chute de l’homme. Louons Dieu! Il
conduit beaucoup de fils à la gloire! Il glorifie un grand nombre
de fils. Dieu s’est proposé d’obtenir un groupe d’hommes nouveaux
qui ont la ressemblance et l’image de Son Fils. Puisque le
Seigneur Jésus est l’homme représentatif, les autres hommes Lui
ressembleront, et ils entreront avec Lui dans la gloire.
Comment cela s’accomplira-t-il? Le verset 11 déclare : « Car
Celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d’Un
seul. » Qui est Celui qui sanctifie? C’est le Seigneur Jésus! Qui sont
ceux qui sont sanctifiés? Nous! Nous pourrions lire le verset de la
manière suivante : « Car, à la fois Jésus qui sanctifie, et nous qui
sommes sanctifiés, nous sommes tous issus d’Un seul. » Le Seigneur
Jésus et nous-mêmes avons été engendrés du même Père, sommes
tous nés de la même source, et possédons la même vie. Nous sommes
habités par le même Esprit et avons le même Dieu, qui est notre
Seigneur et notre Père. « C’est la raison pour laquelle Il n’a pas
honte de les appeler frères. » Le pronom « Il » fait référence au
Seigneur Jésus et le pronom « les » nous désigne. « Il n’a pas honte
de les appeler frères » car Il vient du Père comme nous aussi venons
du Père.
Puisque nous sommes les nombreux fils de Dieu, Il nous
conduira finalement à la gloire. La rédemption n’a pas changé
le dessein de Dieu ; au contraire, elle a accompli l’intention qui
n’avait pas été réalisée lors de la création. L’intention originelle
de Dieu était que l’homme dominerait, tout particulièrement sur
terre, mais malheureusement, l’homme échoua. Néanmoins, tout
ne prit pas fin à cause de la chute du premier homme. Ce que
Dieu n’avait pas obtenu du premier homme, Adam, Il l’obtiendrait
du second, Christ. C’est ainsi que survint la très importante
naissance à Bethléhem car Dieu avait ordonné que l’homme
dominerait et qu’il recouvrerait la terre, et parce que Dieu avait
déterminé que la créature « homme » détruirait la créature
24 L’ÉGLISE GLORIEUSE

Satan. C’est pourquoi le Seigneur Jésus devint un homme. Il le


fit intentionnellement, et Il devint un homme véritable. Le
premier homme n’accomplit pas l’intention de Dieu ; au contraire,
il pécha et tomba. Non seulement il échoua et ne recouvra pas
la terre, mais il fut aussi capturé par Satan. Non seulement il
échoua dans sa mission de dominer, mais il fut aussi soumis à
la puissance de Satan. Genèse 2 déclare que l’homme était fait
de poussière, et Genèse 3 souligne que la poussière constituait
la nourriture du serpent. Cela signifie que l’homme déchu est
devenu l’aliment de Satan. L’homme ne pouvait plus affronter
Satan ; il était vaincu. Que faire? Cela signifiait-il que Dieu ne
pourrait jamais accomplir Son dessein éternel, qu’Il ne pourrait
jamais plus obtenir ce qu’Il recherchait? Ne pourrait-Il jamais
recouvrer la terre? Pas du tout! Il envoya Son Fils afin qu’Il
devînt un homme. Le Seigneur Jésus est véritablement Dieu,
mais Il est aussi véritablement un homme.
Dans le monde entier, il existe au moins un homme qui choisit
Dieu, et qui peut dire : « …le prince du monde vient. Il n’a rien
en Moi » (Jn 14.30). Autrement dit, il n’y a aucune trace du
prince de ce monde dans le Seigneur Jésus. Remarquons bien
que le Seigneur Jésus est venu dans ce monde non pas pour être
Dieu, mais pour être un homme. Dieu avait besoin d’un homme.
Si Dieu Lui-même combattait Satan, ce serait très facile ; Satan
tomberait en un instant. Mais Dieu ne voulait pas anéantir Satan
Lui-même. Il voulait que l’homme affronte Satan, que la créature
affronte la créature. Lorsque le Seigneur Jésus devint un homme,
Il fut tenté en tant que tel, et Il connut toutes les expériences
de l’homme. Cet homme conquit ; cet homme fut victorieux. Il
monta au ciel et s’assit à la droite de Dieu. Jésus a été « couronné
de gloire et d’honneur » (Hé 2.9). Il a été glorifié.
Il n’est pas venu pour recevoir la gloire en étant Dieu, mais
en étant homme. Nous n’impliquons pas qu’Il vivait sans la gloire
de Dieu, mais le second chapitre d’Hébreux ne fait pas allusion
à la gloire qu’Il possédait en tant que Dieu. Ce passage parle de
Jésus, qui fut fait un peu inférieur aux anges à cause de la
souffrance de la mort ; Jésus fut couronné de gloire et d’honneur.
Notre Seigneur est monté au ciel en tant qu’homme. Il est
LE PLAN DE DIEU ET LE REPOS DE DIEU 25

aujourd’hui dans les cieux en tant qu’homme. Un homme est à


la droite de Dieu. Dans l’avenir, de nombreux hommes occuperont
la même position. Un homme est aujourd’hui assis sur le trône.
Un jour, beaucoup d’hommes y seront assis. Ceci est certain.
Lorsque le Seigneur Jésus ressuscita, Il déversa Sa vie en
nous. Lorsque nous croyons en Lui, nous recevons Sa vie. Nous
devenons tous des fils de Dieu qui appartiennent à Dieu. Puisque
cette vie est en nous, Dieu peut nous confier, en tant qu’hommes,
la tâche de réaliser Son dessein. Voilà pourquoi il est dit qu’Il
conduira de nombreux fils dans la gloire. Dominer, c’est être
glorifié, et être glorifié, c’est dominer. Lorsque beaucoup de fils
auront obtenu l’autorité et recouvré la terre, ils seront alors
conduits triomphalement dans la gloire.
Ne supposons jamais que le dessein de Dieu consiste simple-
ment à nous sauver de l’enfer pour que nous nous réjouissions
des bénédictions du ciel. Souvenons-nous que Dieu désire que
l’homme suive Son Fils pour exercer Son autorité sur terre. Dieu
veut accomplir Son dessein, mais Il ne le fera pas Lui-même ; Il
désire que nous le fassions. Une fois le but atteint, Dieu aura
réalisé Son intention. Dieu désire obtenir un groupe d’hommes
qui fera Son œuvre sur terre, afin qu’Il domine sur terre par
l’intermédiaire de l’homme.

LE RAPPORT ENTRE LA RÉDEMPTION ET LA CRÉATION

Remarquons le rapport qui existe entre la rédemption et la


création. Ne considérons surtout pas que la Bible mentionne
uniquement la rédemption. Dieu merci, elle parle aussi de la
création. Dieu exprime Son vœu le plus cher dans la création.
Le but de Dieu, le plan de Dieu et Sa volonté prédéterminée
sont tous dévoilés dans la création. La création révèle le
dessein éternel de Dieu ; elle nous montre ce que Dieu désire
véritablement.
La position que la rédemption occupe ne saurait dépasser celle
de la création. Qu’est-ce que la rédemption? Elle recouvre ce que
Dieu n’a pas obtenu par la création. La rédemption ne nous
apporte rien de nouveau ; elle nous rend ce qui nous appartenait
déjà. Par la rédemption, Dieu réalise Son dessein au moment de
26 L’ÉGLISE GLORIEUSE

la création. Racheter signifie restaurer et recouvrer ; créer signifie


déterminer et commencer. La rédemption est postérieure, per-
mettant au dessein de Dieu dans la création de se réaliser. Oh!
Puissent les enfants du Seigneur ne pas mépriser la création, et
ne pas considérer que la rédemption est tout! La rédemption est
proche de nous ; nous en sommes les bénéficiaires car elle nous
sauve et nous apporte la vie éternelle. Mais la création est liée
à Dieu et à Son œuvre. Notre relation avec la rédemption est un
avantage pour l’homme, tandis que notre relation avec la création
sert l’économie de Dieu. Puisse Dieu faire quelque chose de
nouveau sur cette terre, pour que l’homme ne mette pas
seulement l’accent sur l’évangile, mais qu’il aille au-delà et
prenne soin de l’œuvre de Dieu, de Ses intérêts et de Son plan.
En fait, lorsque nous annonçons l’évangile, nous devrions avoir
l’objectif de rendre la terre à Dieu. Nous devons révéler le
triomphe de Christ sur le royaume de Satan. Si nous ne sommes
pas chrétiens, la situation est différente. Mais si nous le sommes,
nous devons non seulement recevoir le bénéfice de la rédemption,
mais aussi réaliser le dessein de Dieu lors de la création. Sans
la rédemption, une relation avec Dieu serait impossible. Mais
une fois sauvés, nous devons nous consacrer à Dieu pour atteindre
le but pour lequel Il a créé l’homme. Si nous ne prêtons attention
qu’à l’évangile, nous n’accomplirons que la moitié de notre tâche.
Dieu demande l’autre moitié, c’est-à-dire que l’homme domine
pour Lui sur la terre et qu’il ne permette pas à Satan de rester
plus longtemps ici-bas. Cette seconde moitié est aussi demandée
de l’église. Hébreux 2 nous enseigne que la rédemption vise non
seulement le pardon des péchés pour le salut de l’homme, mais
aussi le retour de l’homme à l’intention de la création.
La rédemption ressemble à une vallée placée entre deux
sommets. Lorsque l’on descend d’un sommet pour faire l’ascension
de l’autre, on rencontre la rédemption au plus profond de la
vallée. La rédemption empêche l’homme de tomber plus bas, puis
l’élève. D’une part, la volonté de Dieu est éternelle et droite, sans
aucun dos-d’âne, afin que l’intention de la création se réalise.
Mais d’autre part, quelque chose est arrivé. L’homme est tombé
et s’est éloigné de Dieu. La distance entre lui et le dessein éternel
LE PLAN DE DIEU ET LE REPOS DE DIEU 27

de Dieu s’est accrue. D’éternité en éternité, la volonté de Dieu


est une ligne droite, que depuis sa chute, l’homme n’a pas été
capable d’atteindre. Loué soit Dieu, il existe un remède appelé
la rédemption. Lorsque la rédemption est venue, l’homme n’a
plus eu besoin de descendre davantage. Après la rédemption,
l’homme a changé et a commencé à monter. Alors que l’homme
continue à monter, le jour viendra où il touchera à nouveau cette
ligne droite. Lorsque cela se produira, ce sera aussi le jour de
l’avènement du royaume.
Remercions Dieu pour la rédemption. Sans elle, nous nous
enfoncerions davantage ; Satan nous opprimerait de plus en plus,
jusqu’à ce que nous ne puissions plus nous relever. Dieu soit
loué, la rédemption nous a permis de revenir au dessein éternel
de Dieu. Ce que Dieu n’avait pas obtenu lors de la création et
ce que l’homme avait perdu lorsqu’il tomba, ont été totalement
recouvrés grâce à la rédemption.
Nous devons demander à Dieu qu’Il ouvre nos yeux vis-à-vis
de ce qu’Il a fait, afin que notre existence et notre travail puissent
prendre un nouveau cap. Si toute notre œuvre consiste à sauver
les hommes, c’est un échec car nous ne pouvons satisfaire le cœur
de Dieu. La rédemption et la création servent toutes deux à
obtenir la gloire et à renverser toute la puissance de Satan.
Proclamons l’amour de Dieu et l’autorité de Dieu alors que nous
voyons le péché et la chute de l’homme. Mais, en même temps,
exerçons l’autorité spirituelle qui anéantit la puissance de Satan.
La commission de l’église est double : témoigner du salut de Christ
et témoigner du triomphe de Christ. D’un côté, le rôle de l’église
est d’apporter des bénéfices à l’homme, et d’un autre, de causer la
chute de Satan.

LE REPOS DE DIEU

Des six jours de l’œuvre créatrice de Dieu, la création de


l’homme fut spéciale. Elle était en fait l’objectif de toute Son
œuvre au cours de ces six jours. Son but véritable était de créer
l’homme. Pour cela, Dieu devait d’abord réparer la terre et le
ciel endommagés. (Genèse 2.4 enseigne : « Voici les origines du
ciel et de la terre, quand ils furent créés. Lorsque l’Éternel Dieu
28 L’ÉGLISE GLORIEUSE

fit la terre et le ciel. » L’expression « du ciel et de la terre » fait


allusion au commencement de la création, puisqu’en ce temps-là,
c’est le ciel qui fut d’abord formé, puis la terre. Mais la seconde
partie du verset, « Lorsque l’Éternel Dieu fit la terre et le ciel »,
renvoie à Son œuvre de réparation et de restauration, puisque
dans cette œuvre, Il prit tout d’abord soin de la terre, et ensuite
du ciel.) Après que Dieu eut restauré la terre et le ciel
endommagés, Il créa l’homme selon Son dessein. Le septième
jour suivit le sixième. Ce jour-là, Dieu se reposa de tout Son
travail.
Le repos suit le travail : le travail doit se faire d’abord, et le
repos vient ensuite. Par ailleurs, le travail doit être achevé et
entièrement satisfaisant avant qu’aucun repos soit possible. Si
le travail est inachevé et insatisfaisant, il ne peut y avoir de
repos de pensées ou de cœur. Nous ne devrions donc pas prendre
à la légère le fait que Dieu se soit reposé après les six jours de
création. Que Dieu se repose est un fait de grande importance.
Il Lui fallait atteindre un certain objectif avant de pouvoir se
reposer. Que de puissance a-t-il fallu pour pousser un tel Dieu
Créateur à prendre du repos! Inciter ce Dieu qui projette tant
de choses et qui est rempli de vie, à prendre du repos, demande
la plus grande des forces.
Genèse 2 nous montre que Dieu s’est reposé le septième jour.
Comment Dieu pouvait-Il se reposer? La fin de Genèse 1 nous
apprend que cela est dû au fait que « Dieu vit alors tout ce qu’Il
avait fait, et voici : c’était très bon » (v. 31).
Dieu se reposa le septième jour. Avant ce septième jour, Il
avait du travail à faire, et avant de passer à ce travail, Il avait
conçu un dessein. Romains 11 parle de la pensée du Seigneur,
de Ses jugements et de Ses voies. Éphésiens 1 mentionne le
mystère de Sa volonté, Son bon plaisir et Son dessein prédéter-
miné. Éphésiens 3 parle aussi de Son dessein prédéterminé. De
ces Écritures, nous concluons que Dieu n’est pas seulement un
Dieu qui œuvre, mais aussi un Dieu qui prépare et projette.
Lorsqu’Il eut le désir de travailler, Il se mit à l’œuvre ; Il travailla
parce qu’Il le désirait. Une fois satisfait de Son œuvre, Il se
reposa. Si nous voulons connaître la volonté de Dieu, Son plan,
LE PLAN DE DIEU ET LE REPOS DE DIEU 29

Son bon plaisir et Son dessein, il nous suffit de contempler ce


qui L’incita à se reposer. Si nous voyons que Dieu trouve le repos
dans une certaine chose, nous savons alors que Dieu la recher-
chait à l’origine. L’homme, de la même façon, ne saurait trouver
de repos en une chose qui ne le satisfait pas ; il doit d’abord
atteindre ce qu’il recherche, et se reposer ensuite. Ne prenons
pas ce repos à la légère, car sa signification est très grande. Dieu
ne se reposa pas au cours des six premiers jours mais le septième
jour. Ce repos indique que Dieu avait accompli Son vœu le plus
cher. Il avait réalisé quelque chose dont Il se réjouissait. Il
pouvait donc se reposer.
Remarquons le mot « voici » dans Genèse 1.31. Que signifie-
t-il? Lorsque nous achetons un objet qui nous satisfait tout
particulièrement, nous le manipulons avec plaisir et l’observons
attentivement. Tel est le sens du mot « voici » (note du traduc-
teur : « voici » est une préposition issue de la contraction de
« vois » et « ici »). Dieu ne « regarda » pas furtivement tout ce
qu’Il avait accompli, et vit que c’était très bon. Il examina plutôt
toutes les choses qu’Il avait créées, et constata que c’était très
bon. Notons que Dieu se tenait face à la création, et qu’Il
« examinait » l’œuvre de Ses mains. L’expression « se reposa »
déclare que Dieu était satisfait, que Dieu se réjouissait de ce
qu’Il avait fait ; elle proclame que le dessein de Dieu était atteint
et que Son bon plaisir était accompli au plus haut point. Son
œuvre était tellement parfaite que rien n’aurait pu l’améliorer.
Pour cette raison, Dieu commanda aux Israélites d’observer
le Sabbat à travers les générations. Dieu recherchait quelque
chose. Une chose qui Le satisferait, et Il l’obtint ; Il put donc se
reposer. Telle est la signification du Sabbat. Il ne s’agit pas
d’acheter un peu moins de choses ou de parcourir moins de
distance. Le Sabbat indique que Dieu avait un désir dans Son
cœur, une exigence qui Le satisferait, et qu’une œuvre devait
être achevée pour satisfaire le désir de Son cœur et aussi Son
exigence. Puisque Dieu a obtenu ce qu’Il recherchait, Il se repose.
L’important n’est pas un jour particulier. Le Sabbat nous
enseigne que Dieu a réalisé Son projet, atteint Son but et satisfait
Son cœur. Dieu est une Personne qui a besoin de satisfaction, et
30 L’ÉGLISE GLORIEUSE

qui peut être satisfaite. Après avoir obtenu ce qu’Il désire, Dieu
se repose.
Qu’est-ce qui procura du repos à Dieu? Quelle chose Lui
octroya une telle satisfaction? Au cours des six jours de création,
il y eut la lumière, l’air, l’herbe, les plantes et les arbres ; il y
eut le soleil, la lune et les étoiles ; il y eut les poissons, les
oiseaux, le bétail, les animaux rampants et les bêtes. Mais en
tout cela, Dieu ne trouva pas le repos. Il y eut finalement
l’homme, puis Dieu se reposa de toute Son œuvre. Tout ce qui
vint avant l’homme dans la création était une préparation. Toutes
les attentes de Dieu se centraient sur l’homme. Lorsque Dieu
obtint l’homme, Il en fut satisfait et se reposa.
Genèse 1.27-28 dit : « Dieu créa l’homme à Son image : Il le
créa à l’image de Dieu, homme et femme Il les créa. Dieu les
bénit et Dieu leur dit : Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez
la terre et soumettez-la. Dominez sur les poissons de la mer, sur
les oiseaux du ciel et sur tout animal qui rampe sur la terre. »
Lisons maintenant Genèse 1.31 et Genèse 2.3 : « Dieu vit alors
tout ce qu’Il avait fait, et voici : c’était très bon… Dieu bénit le
septième jour et le sanctifia, car en ce jour Dieu s’était reposé
de toute l’œuvre qu’Il avait créée. » Dieu avait un dessein, celui
d’obtenir l’homme — l’homme pourvu d’une autorité qui lui
permettrait de dominer sur la terre. Seul l’accomplissement de
ce dessein pouvait satisfaire le cœur de Dieu. Si cela pouvait
être accompli, tout serait parfait. Le sixième jour, le dessein de
Dieu fut accompli. « Dieu vit alors tout ce qu’Il avait fait, et
voici : c’était très bon… Dieu se reposa de toute l’œuvre qu’Il
avait créée. » Le dessein de Dieu et Son désir étaient réalisés ;
Il pouvait s’arrêter là et se reposer. Le repos de Dieu se basait
sur l’homme qui dominerait.
C HAPITRE D EUX

CE QUE REPRÉSENTE ÈVE

Lors de la création, deux personnes furent créées : Adam et


Ève. Tous deux étaient des êtres humains, mais chacun repré-
sente quelque chose de différent. Un Corinthiens 15 déclare
qu’Adam représentait le Seigneur Jésus, et Romains 5 déclare
qu’Adam représentait l’homme qui devait venir. Adam, donc,
symbolisait Christ ; il était une figure de Christ. Autrement dit,
tout ce que Dieu avait résolu en Adam allait être accompli en
Christ.
Mais en plus d’Adam, dans la création il y avait aussi la
femme, Ève. Dieu a décrit très soigneusement la création de cette
femme dans Genèse 2, et lorsque nous lisons Éphésiens 5, nous
y voyons clairement écrit qu’Ève représente l’église. Nous voyons
donc que la volonté éternelle de Dieu est réalisée en partie par
Christ et en partie par l’église. Pour comprendre comment l’église
peut réaliser la volonté de Dieu sur terre, nous devons apprendre
d’Ève. L’intention de ce livre n’est pas de discuter de ce que
représente Adam. Nous n’en tiendrons donc pas compte ici, mais
nous soulignerons l’importance d’Ève. Nous ne centrerons pas
nos pensées sur l’œuvre de Christ, mais sur la position de l’église
par rapport à cette œuvre.
Remarquons qu’une femme est mentionnée dans Genèse
2.18-24 et Éphésiens 5.22-32. Dans Genèse 2, il y a une femme,
et dans Éphésiens 5, il y a aussi une femme. La première est
un signe qui représente l’église ; la seconde est la première
femme. La première femme fut conçue par Dieu avant la
fondation du monde, et apparut avant la chute. La seconde femme
fut aussi conçue avant la fondation du monde, mais elle fut
révélée après la chute. Bien que l’une soit apparue avant la chute,
32 L’ÉGLISE GLORIEUSE

et l’autre après, il n’existe aucune différence aux yeux de Dieu :


l’église est l’Ève de Genèse 2. Dieu créa Adam pour représenter
Christ ; Dieu créa aussi Ève pour représenter l’église. Le dessein
de Dieu est non seulement accompli par Christ, mais aussi par
l’église. Dans Genèse 2.18, le Seigneur Dieu dit : « Il n’est pas
bon que l’homme soit seul ; Je lui ferai une aide qui sera son
complément. » Lorsqu’Il créa l’église, Dieu souhaitait qu’elle soit
le complément de Christ. Christ seul n’est qu’une moitié et Il a
besoin d’une autre moitié : l’église. Dieu dit : « Il n’est pas bon
que l’homme soit seul. » Cela signifie qu’aux yeux de Dieu, Christ
seul n’est pas suffisant. Genèse 2.18-24 réitère les événements
du sixième jour de la création. Le sixième jour, Dieu créa Adam,
mais il semblerait qu’Il ait réfléchi par la suite, avant de dire :
« Non! Il n’est pas bon que l’homme soit seul. » Il créa alors Ève
pour Adam. Tout était dès lors complet, et nous trouvons que
Genèse 1 se termine sur ce rappel : « Dieu vit alors tout ce qu’Il
avait fait et voici : c’était très bon » (v. 31). Nous réalisons ainsi
que le fait de n’avoir qu’Adam ou, pourrait-on dire, Christ seul,
ne suffit pas pour satisfaire le cœur de Dieu. Avec Dieu, il faut
aussi Ève, c’est-à-dire l’église. Son cœur sera ensuite satisfait.
Le Seigneur Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit
seul. » Autrement dit, Dieu désirait avoir Adam et Ève. Il souhaite
un Christ victorieux et aussi une église victorieuse, un Christ
qui a vaincu l’œuvre du diable et une église qui a détruit l’œuvre
du diable. Il projette d’avoir un Christ et une église qui règnent
tous deux. Voilà ce que Dieu a projeté pour Son propre plaisir,
et Il l’a réalisé pour Sa propre satisfaction. Cela fut accompli
parce que Dieu le désirait. Dieu souhaitait avoir Christ et une
église qui serait exactement semblable à Christ. Il désirait non
seulement que Christ domine, mais Il voulait aussi que l’église
domine. Dieu permet la présence du diable sur terre parce qu’Il
a dit : « Qu’ils (Christ et l’église) dominent » (Gn 1.26). Dieu
projeta que l’église, en tant que le complément de Christ,
participerait au combat contre Satan. Si l’église ne devient pas
le complément de Christ, le dessein de Dieu ne se réalisera pas.
Dans ce combat, Christ a besoin d’un vis-à-vis, et même dans la
gloire Il a besoin d’un complément. Dieu demande que l’église
CE QUE REPRÉSENTE ÈVE 33

soit semblable à Christ en tout point. Dieu désire que Christ ait
un complément.

ÈVE EST ISSUE D’ADAM

Adam avait besoin d’un complément. Que fit Dieu pour


satisfaire ce besoin? Genèse 2.19-20 nous dit : « L’Éternel Dieu
forma du sol tous les animaux des champs et tous les oiseaux
du ciel. Il les fit venir vers l’homme pour voir comment il les
appellerait, afin que tout être vivant porte le nom que l’homme
lui aurait donné. L’homme donna des noms à tout le bétail, aux
oiseaux du ciel et à tous les animaux des champs ; mais, pour
l’homme, il ne trouva pas d’aide qui fût son complément. » Dieu
présenta toutes sortes de créatures vivantes à Adam, mais Adam
ne put trouver son complément parmi elles. Aucune des créatures
vivantes formées de la terre ne put être le complément d’Adam.
« Alors l’Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur
l’homme qui s’endormit ; Il prit une de ses côtes et referma la
chair à sa place. L’Éternel Dieu forma une femme de la côte qu’Il
avait prise à l’homme et Il l’amena vers l’homme. Et l’homme
dit : Cette fois c’est l’os de mes os, la chair de ma chair. C’est
elle qu’on appellera femme, car elle a été prise de l’homme »
(v. 21-23). Celle-ci était donc le complément d’Adam et la
représentation de l’église dans Éphésiens 5. La Bible nous
enseigne très clairement que toutes les choses formées de la terre
et non issues du corps d’Adam ne pouvaient devenir son
complément. Tous les animaux des champs, le bétail et les
oiseaux du ciel furent formés du sol. Ils ne provenaient pas
d’Adam, ne pouvant donc pas être son complément. Souvenons-
nous qu’Ève fut formée d’une côte prise à Adam ; Ève était donc
un élément constitutif d’Adam. Cela signifie que l’église est issue
de Christ. Seul ce qui provient de Christ peut être l’église. Tout
ce qui prend sa source ailleurs qu’en Lui n’est pas l’église.
Nous devons remarquer d’autres paroles de Genèse 1.26 et 27.
Le verset 26 déclare : « Dieu dit : Faisons l’homme à Notre image
selon Notre ressemblance, et laissons-les… » En hébreu, le mot
« homme » est au singulier, suivi immédiatement par le pronom
pluriel « les ». Le verset 27 présente le même cas : « Dieu créa
34 L’ÉGLISE GLORIEUSE

l’homme à Son image : Il le créa à l’image de Dieu, homme et


femme Il les créa. » Le substantif « homme » est au singulier,
mais il est suivi du pronom « les », au pluriel. Dieu créa un
homme, mais nous pourrions aussi dire qu’Il en créa deux! Un
est deux, mais les deux sont un car Ève était en Adam.
Remarquons ce que déclare le verset 27 : « Dieu créa l’homme
à Son image : Il le créa à l’image de Dieu, homme et femme Il
les créa. » Dieu créa « l’homme » de la même manière qu’Il « les »
créa. Non seulement Adam fut créé, mais Ève allait suivre,
incluse en lui. « Dieu créa l’homme à Son image. » Cet « homme »
est au singulier et représente Christ. « … à l’image de Dieu… Il
les… » Ce pronom « les » au pluriel représente Christ et l’église.
Non seulement Dieu désire-t-Il un Fils unique, mais Il désire
beaucoup de fils. Ceux-ci sont certainement identique au Fils
unique. Nous voyons à travers ces versets que si l’église n’est
pas conforme à Christ, Dieu ne pourra se reposer et Son œuvre
ne sera pas achevée. Adam n’est pas le seul être fait à l’image
de Dieu ; Ève l’est aussi. Christ n’est pas le seul à avoir la vie
de Dieu ; l’église la possède aussi.

L’ÉGLISE EST ISSUE DE CHRIST

Nous devrions à présent nous demander : « Qu’est-ce que


l’église? » L’église est la partie qui est issue de Christ. Nous
devons voir les deux aspects d’Adam ; nous pourrons alors
comprendre facilement. D’une part, Adam est simplement lui-
même ; d’autre part, il représente quelqu’un. Adam lui-même
était fait d’argile. Tout homme naturel est fait d’argile. Mais
Adam représente aussi Christ. Le fait qu’Ève fut formée à partir
d’Adam signifie que l’église est formée à partir de Christ. Ève
fut faite d’une côte d’Adam. Puisqu’Ève venait d’Adam, elle était
Adam. Alors, qu’est-ce que l’église? L’église est Christ sous une
autre forme, tout comme Ève était une autre forme d’Adam.
L’église est simplement Christ. Beaucoup pensent que l’église
est le rassemblement des « gens » qui croient en notre Seigneur
et qui sont sauvés. Cela n’est pas vrai! Qui constitue alors l’église?
L’église est simplement la portion qui a été prise de Christ. En
d’autres termes, elle est l’homme que Dieu a formé en prenant
CE QUE REPRÉSENTE ÈVE 35

Christ pour matériau. Elle n’est pas un homme fait d’argile.


Christ est le matériau de l’église. Sans Lui, l’église n’a aucune
position, aucune vie, aucun mode de vie et aucune existence.
L’église est issue de Christ.
Un Corinthiens 10.17 dit : « Puisqu’il y a un seul pain, nous
qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps. » Ce verset
veut dire que, bien que nous soyons nombreux, le pain que nous
partageons est un ; par conséquent, le Corps aussi est un. L’apôtre
Paul déclare clairement que ce pain unique représente le Corps
de Christ, c’est-à-dire l’église comme un tout. Bien que nous
soyons nombreux, le Corps est cependant un. Lorsque nous nous
souvenons du Seigneur, je prends un petit morceau de ce pain,
vous prenez un petit morceau de ce pain, et d’autres font de
même. Durant de nombreux siècles à travers le monde, tous les
chrétiens ont pris un petit morceau de ce pain et l’ont mangé!
Si vous pouviez prendre tous les morceaux qu’ils ont mangés et
que vous les réunissiez, ils formeraient l’église entière. L’église
n’est pas formée par un « moi » individuel ajouté à un « toi »
individuel. L’église n’est pas M. Dupont ajouté à M. Durand, ni
même tous les chrétiens du monde entier réunis. L’église est
Christ en vous, Christ en lui et Christ dans l’ensemble des
chrétiens de par le monde, et à travers les siècles. Notre homme
naturel n’a rien à voir avec l’église. La seule partie de notre être
qui soit liée à l’église est la portion du pain que nous avons
mangée. Cela apparaît clairement à la lecture de l’Évangile selon
Jean, qui nous révèle que tous ceux qui croient en notre Seigneur
ont Christ en eux et sont donc un dans l’Esprit.
L’église est composée de ce qui provient de Christ. Le talent
de l’homme, son habileté, sa pensée, sa force et tout ce qu’il
possède, sont étrangers à l’église. Tout ce qui vient de la vie
naturelle est étranger à l’église, et tout ce qui est amené dans
l’église et prend source dans la vie naturelle, ne provoquera que
destruction, non pas une édification. Seul ce qui est issu de Christ
se trouve dans l’église. Ève ne fut pas formée de l’argile, mais
d’Adam, qui représentait Christ. Ce qui est si précieux est que
Dieu prit une côte d’Adam pour former Ève. Seul ce qui est
extrait d’Adam, non de l’argile, peut être appelé « Ève », et seul
36 L’ÉGLISE GLORIEUSE

ce qui provient de Christ est qualifié pour être appelé l’église.


Tout ce qui n’est pas issu de Christ n’a aucun lien avec l’église.
Certaines personnes étaient très franches avant de croire au
Seigneur. Après leur conversion, elles utilisèrent leur franchise
pour servir Dieu. Elles pensaient que leur franchise naturelle
était très utile et en étaient fières. Mais, quelle est l’origine de
leur franchise? Vient-elle de Christ? A-t-elle été clouée à la croix?
Oh! si elle ne vient pas de Christ, si elle n’a jamais été crucifiée,
elle est inutile à l’église! Ève n’était constituée que de ce qui
venait d’Adam, et de la même manière, l’église n’est constituée
que de ce qui est issu de Christ. Tout ce qui prend source dans
l’homme même n’est pas l’église.
Certains étaient très éloquents avant de croire. Il leur était
facile de narrer et de décrire quelque chose à autrui. Après avoir
été sauvés, ils changent tout simplement de thème et commencent
à prêcher. Mais nous ne devrions pas considérer que cela soit
suffisant. Nous devrions plutôt poser cette question : « Quelle
est la source de cette éloquence? Est-elle passée par la croix? »
Si ces personnes étaient dotées d’éloquence avant leur salut et
que leur éloquence n’a pas été marquée par la croix, cela signifie
qu’elle provient entièrement de leur propre nature. L’éloquence
ainsi introduite dans l’église appartiendra à l’Adam terrestre.
L’église sera, en définitive, affaiblie par de telles personnes. Seul
ce qui provient de Christ est l’église ; rien de ce qui provient de
la nature humaine n’est l’église.
Il se peut que nous rencontrions des gens très intelligents, à
l’intelligence exceptionnellement développée. Avant d’être sauvés,
ils utilisaient leur intelligence pour étudier la philosophie, les
sciences et la littérature. Après leur conversion, ils utilisent tout
simplement leur intelligence pour étudier la Parole de Dieu. Mais
nous devons nous demander : « D’où vient cette grande intelli-
gence? A-t-elle été crucifiée? Est-elle sous le contrôle du
Saint-Esprit? Ou est-ce juste l’intelligence qu’ils ont toujours
eue? » Si tel est le cas, elle appartient donc simplement à l’Adam
terrestre, à l’homme lui-même, à la nature humaine : elle est
issue de la chair. Bien que ces gens aient changé de thème, leur
intelligence est encore leur bonne vieille intelligence! Et lorsqu’ils
CE QUE REPRÉSENTE ÈVE 37

l’utilisent pour étudier la Bible, au lieu d’aider l’église, ils


l’affaiblissent. Seul ce qui est issu de Christ peut être l’église.
Tout ce qui provient de l’homme n’est pas l’église.
Dieu doit œuvrer en nous et autour de nous au point que tout
ce qui vient de notre nature humaine devienne assujetti. Notre
force naturelle doit être anéantie par la croix et placée sous la
domination du Saint-Esprit. Seulement à ce moment-là ne
causerons-nous aucun tort à l’église. Tout ce qui provient de la
vie adamique et naturelle en nous est fait de terre et est rejeté
par Dieu. Seul ce qui fut formé à partir de la côte d’Adam était
Ève. (L’os fait allusion à la vie de résurrection. Lorsque le
Seigneur était sur la croix, aucun de Ses os ne fut brisé). Seul
ce qui est formé à partir de la vie de résurrection de Christ
constitue l’église.
Ève a dû être formée à partir de l’os d’Adam. Sans l’os d’Adam,
Ève n’aurait pas existé. Le complément d’Adam est aussi le corps
d’Adam, puisque la source de la vie d’Ève était l’os même d’Adam.
Adam était la base de son existence. Elle pouvait exister
uniquement parce qu’une partie d’Adam se trouvait en elle. Il
en est de même pour l’église. Nous avons continuellement besoin
de déclarer au Seigneur : « Nous Te devons tout. Sans Toi, nous
n’avons pas de vie, pas d’existence, rien! Nous venons de Toi! »
Voici le point crucial concernant notre nouvelle naissance :
nous repentir ne fait pas de nous une partie de l’église ; pas plus
que la confession de nos péchés ou notre foi. Seule la vie que
Christ a déversée en nous fait de nous une partie de l’église. La
base de cette réalité est notre nouvelle naissance, puisque c’est
à ce moment précis que Christ Lui-même entre en nous. Il y a
donc en nous le besoin de vivre, de nous conduire et d’agir selon
cette vie, la vie de Christ. Tout ce que Dieu peut faire pour nous,
c’est de déposer Son Fils en nous afin que nous puissions partager
la vie de Christ. Même si nous ne sommes que des vases
terrestres, un incroyable trésor se trouve en nous. Qu’est-ce qui
pourrait alors nous ébranler? Néanmoins, lorsque nous agissons
de notre propre initiative, nous nous trouvons à l’extérieur de
l’église. Tout ce qui n’est pas la portion de Christ en nous n’est
pas l’église ; ce n’est que nous-mêmes. Si nous œuvrons par
38 L’ÉGLISE GLORIEUSE

nous-mêmes, nous n’accomplissons pas l’œuvre du Seigneur. Nous


devons nous demander sur quelle base et à partir de quelle source
nous servons le Seigneur, réalisons Son œuvre, recherchons les
choses spirituelles et marchons spirituellement. Toutes nos
actions reposent-elles sur Christ ou sur nous-mêmes? Si nous
agissons entièrement par Christ, nous pourrons accomplir le
dessein de Dieu, mais si nous faisons quoi que ce soit par
nous-mêmes, même si nous accomplissons quelque chose, ce ne
peut être que par une nature humaine, incapable d’accomplir la
volonté éternelle de Dieu.
Le dessein éternel de Dieu consiste à obtenir un homme.
Cet homme est collectif, issu de Christ. Il est l’église. L’église
n’est pas la réunion de chrétiens avec d’autres chrétiens.
L’église n’est pas un groupe « d’hommes » ; c’est une vie. L’église
est telle seulement parce que de nombreuses personnes parta-
gent toutes la même vie, le même Christ. Vous avez une portion
de Christ, et il a une portion de Christ ; chacun de nous a une
portion de Christ. Lorsque toutes ces portions de Christ sont
réunies, l’église se forme.
Voyons clairement que Dieu ne désire pas des individus. Dieu
créa l’homme et le fit homme et femme. L’homme est au singulier
et la femme est aussi au singulier. Christ est unique et l’église
est aussi unique. Aux yeux de Dieu, il n’existe qu’un seul Christ
et qu’une seule église. Nous verrons par la suite qu’il n’y a qu’un
homme dans le séjour des morts et seulement un homme dans
les cieux ; il n’existe pas de troisième homme. Dieu ne voit que
deux hommes dans le monde entier. Un Corinthiens 15 révèle
qu’Adam est le premier homme et Christ, le dernier homme. Il
n’y en a pas d’autres. Le Corps de Christ, tout comme Ève, est
unique, pas multiple!
Par conséquent, même si la vie de Dieu demeure en nous,
Dieu doit encore œuvrer pour briser notre individualisme. Il doit
éliminer mon concept que je suis autosuffisant. Nous devons
devenir un avec tout le reste des enfants de Dieu. Il existe une
seule Ève ; de la même manière, il y a un seul Corps de Christ.
Tous les enfants de Dieu, tous ceux qui partagent la vie de Christ,
ne sont pas de nombreux hommes et femmes individuels ; ils
CE QUE REPRÉSENTE ÈVE 39

sont tous un seul homme. Dieu doit briser notre individualisme.


Il doit nous écraser de jour en jour jusqu’à ce que nous parvenions
à connaître la vie du Corps.
Nombreux sont ceux qui pensent pouvoir être des chrétiens
solitaires! Mais Dieu ne le permettra pas. Leurs prières person-
nelles ne trouvent souvent pas de réponses, leur étude
personnelle de la Bible ne les éclaire pas, et leur recherche
individuelle ne les conduit pas vers la volonté de Dieu. Si une
telle personne disait à un autre frère ou sœur : « Je ne parviens
pas à résoudre ce problème tout seul, pourriez-vous m’aider? »,
et s’ils priaient ensemble, elle verrait finalement les choses de
manière claire. Tout ce qu’elle ne comprenait pas seule, elle le
verrait clairement en recherchant une réponse avec son frère.
Souvent, une telle personne persiste dans son orgueil, pensant
pouvoir réussir seule la plupart du temps, mais admettant qu’en
de rares occasions elle ne peut y arriver. Ceci s’appelle l’indivi-
dualisme. Au sein de l’église, tout individualisme doit être brisé.
Nous devons permettre au Christ qui demeure en nous et qui
demeure dans tous les autres frères et sœurs de tous nous unir
en un seul Corps.
De nombreux chrétiens connaissent la vie que nous avons en
Christ, mais malheureusement, nous constatons qu’ils ne con-
naissent pas la vie dans le Corps de Christ. Tout comme la vie
de Christ est une réalité, la vie du Corps de Christ est aussi une
réalité. Les chrétiens ne sont pas des individus ; ils sont un.
L’apôtre Paul déclara que bien que nous soyons nombreux, nous
ne sommes néanmoins qu’un seul pain et un seul Corps. Quand
nous vivons selon Christ, nous sommes un avec tous les autres
chrétiens. Mais lorsque nous vivons selon nous-mêmes, nous nous
séparons de tous les enfants de Dieu.
Par conséquent, deux conditions sont nécessaires à l’existence
de l’église véritable : la croissance ou l’augmentation de Christ,
et la consommation ou l’élimination de notre moi. La croissance
de Christ commence le jour de notre régénération, et depuis ce
jour de salut, le Seigneur a œuvré en nous sans arrêt afin de
consumer notre moi. Le Seigneur poursuivra Son travail jusqu’à
ce que nous disions un jour à Dieu : « Je ne peux rien faire par
40 L’ÉGLISE GLORIEUSE

moi-même. Tout ce que je fais est inspiré du principe de


l’assistance mutuelle entre les membres. Je fais toute chose selon
le principe de la communion, qui est le principe du Corps. »
L’église est le Corps de Christ. Seul ce qui est issu de Christ est
l’église ; rien de ce qui provient de l’homme ne l’est.
Prenons conscience du fait que Dieu tient compte de la source
de toute chose, sans considérer si cette chose est bonne ou
mauvaise. Les hommes demandent toujours : « Est-ce que c’est
bien ou mal? » Mais Dieu demande : « D’où cela vient-il? » Ce
qui vint d’Adam fut appelé Ève ; de la même manière, ce qui est
issu de Christ est appelé l’église. Tout ce qui n’est pas issu de
Christ n’est pas l’église. Les hommes demandent : « Avez-vous
l’amour? » Mais Dieu demande : « D’où vient votre amour? » Les
hommes demandent : « Êtes-vous fervents? » Mais Dieu de-
mande : « Quelle est la source de votre zèle? » Nous devons
résoudre la question de l’origine, pas celle du bien et du mal. La
question du bien et du mal surgit après Genèse 3. Peut-être
quelqu’un dira-t-il : « N’ai-je pas une certaine habileté? Ne suis-je
pas fervent? » Mais le problème réside dans la source de votre
habileté et de votre ferveur.
Nous nous sentons souvent capables d’aimer et d’aider les
autres par nos propres efforts. Aimer et aider les autres est bien
sûr une bonne chose, mais « quand je livrerais même mon corps
pour être brûlé, si je n’ai pas l’amour, » (l’amour de Christ) « cela
ne me sert de rien » (1 Co 13.3). Est-ce mal de nous livrer pour
aider les autres? La vraie question est celle-ci : « D’où cela
vient-il? » Seul ce qui est issu de Christ est l’église. Tout ce qui
ne provient pas de Christ est étranger à l’église.
Dans notre vie chrétienne, la première et la dernière leçon
que nous devons apprendre, c’est de discerner l’origine des choses.
La première leçon consiste à rejeter tout ce qui vient de
nous-mêmes, et la dernière leçon est aussi le rejet de tout ce qui
vient de nous-mêmes. Cela ne signifie pas que nous devons
oublier tout effort et tout zèle, mais que notre effort et notre
ferveur doivent venir du Seigneur. Cela ne signifie pas qu’il nous
faille arrêter d’œuvrer, mais plutôt que le Seigneur soit l’initia-
teur de toute œuvre. Nous ne décourageons pas toute recherche
CE QUE REPRÉSENTE ÈVE 41

de puissance, mais encourageons la poursuite de la puissance qui


vient du Seigneur. Tel est le cœur du problème : quelle est la
source de toute action?
Dans l’Évangile selon Jean, le Seigneur Jésus déclara : « Le
Fils ne peut rien faire par Lui-même » (Jn 5.19). Selon le texte
grec, le mot « par » peut aussi se traduire, « provenant de ». Cela
signifie que le Fils ne peut rien faire qui provienne de Lui-même.
Si tel était le cas du Seigneur, à plus forte raison ce doit l’être
pour nous! Comment pourrions-nous faire quelque chose par
nous-mêmes? Il nous faut réaliser devant Dieu que nous ne
pouvons rien faire par nous-mêmes. Il doit nous mener au point
où nous nous rendrons compte que nous ne pouvons réellement
rien faire par nous-mêmes — tout doit être fait par Lui et
provenir de Lui.
Lorsque nous servons le Seigneur, notre ferveur est insuffi-
sante. Non! Nous devons mener à bien le travail que le Seigneur
nous assigne. Dans Colossiens 1.29, Paul déclare : « C’est à cela
que je travaille en combattant avec Sa force qui agit puissamment
en moi. » Dieu œuvre en notre sein pour que nous puissions
travailler. Nous n’agissons souvent que superficiellement, sans
l’appui de l’œuvre intérieure. Dieu n’a fait que très peu en notre
sein ; nous avons presque tout accompli nous-mêmes. Notre travail,
même s’il est parfois considérable, est inutile. Dans notre service
pour le Seigneur, Dieu doit nous élever à un niveau où nous
désirons seulement ce qui vient du Seigneur, un niveau où, si le
Seigneur n’agit pas, nous ne nous hasardons pas à bouger.
Ève était l’os de l’os d’Adam et la chair de sa chair. Cela
signifie que les os à l’intérieur et la chair à l’extérieur proviennent
de Christ. Tout ce qui se trouve à l’intérieur et aussi à l’extérieur
vient de Lui ; rien ne peut venir de nous. Tout ce qu’avait Ève
provenait d’Adam, et tout ce qui constitue l’église est issu de
Christ. La qualité de nos actions importe peu car elle est
absolument inutile pour accomplir le dessein éternel de Dieu.
Peu importe que certaines des choses que nous faisons soient
bonnes ; elles ne sauraient glorifier Dieu si elles sont issues de
nous-mêmes.
La première femme représente la femme qui recherche le
42 L’ÉGLISE GLORIEUSE

cœur de Dieu. L’homme n’était pas le seul à exprimer le cœur


de Dieu ; la femme l’exprimait aussi. Christ n’est pas le seul à
satisfaire le cœur de Dieu ; l’église le satisfait aussi. Christ
satisfait le cœur de Dieu car Il permet que Dieu soit Sa tête. Il
doit en être de même pour l’église. Elle doit aussi permettre que
Dieu soit sa tête. Lorsque l’église parviendra à cette position, la
volonté de Dieu sera accomplie. Dieu a l’intention d’obtenir ce
genre de peuple sur terre, et lorsqu’Il y sera parvenu, le désir
de Son cœur sera satisfait. N’oublions pas que tout ce qui vient
du moi de l’homme n’est que poussière et est indigne de devenir
le matériau qui formera le complément qui corresponde à Dieu.
Seul ce qui est issu de Christ est l’église.

ÈVE, NÉE DU SOMMEIL D’ADAM — L’ÉGLISE, PRODUITE


DE LA « MORT NON-RÉDEMPTRICE » DE CHRIST

Nous avons déjà vu qu’Ève ne fut pas formée de la poussière,


mais d’Adam ; Adam est le matériau à partir duquel Ève fut
formée. De la même manière, Christ est le matériau qui constitue
l’église. Dieu a utilisé Christ pour former l’église. Considérons à
présent la manière dont Ève fut formée, et aussi dont l’église fut
formée.
Genèse 2.21-23 dit : « Alors l’Éternel Dieu fit tomber un
profond sommeil sur l’homme qui s’endormit ; Il prit une de ses
côtes et referma la chair à sa place. L’Éternel Dieu forma une
femme de la côte qu’Il avait prise à l’homme et Il l’amena vers
l’homme. Et l’homme dit : cette fois c’est l’os de mes os, la chair
de ma chair. C’est elle qu’on appellera femme, car elle a été prise
de l’homme. »
Dieu édifia l’église à partir de la mort de Christ. En ce qui
concerne la mort de Christ, les paroles de Genèse 2 sont très
particulières. On y lit : « L’Éternel Dieu fit tomber un profond
sommeil sur l’homme » (v. 21). Ce verset ne dit pas que Dieu fit
mourir Adam, mais qu’Il le fit dormir. Si la mort avait été
mentionnée, elle aurait impliqué le péché, car le verset 17 du
passage cité explique que la mort et le péché sont liés. Le sommeil
d’Adam représente l’aspect de la mort de Christ qui n’est pas lié
à la rédemption. Un des aspects de la mort de Christ n’est pas
CE QUE REPRÉSENTE ÈVE 43

lié à la rédemption, mais à la libération de Sa propre personne.


Nous n’impliquons pas que la mort de Christ n’avait pas pour
but la rédemption (nous croyons sincèrement que tel était son
but), mais qu’un de ses aspects n’était pas lié à la rédemption.
Cet aspect est la libération de Sa propre personne dans le but
de créer l’église. Cela n’est en rien lié au péché. Dieu prélève un
élément de Christ et l’utilise pour créer l’église. Par conséquent,
le « sommeil » représente la mort de Christ, grâce à laquelle
l’homme reçoit la vie.
La rédemption et le don de la vie sont deux choses différentes.
La rédemption implique un aspect négatif pour résoudre le
problème de nos péchés. Nous avons péché et nous méritons la
mort ; Christ est donc venu pour porter nos péchés. Sa mort
accomplit la rédemption pour nous. Cet aspect de Sa mort est
lié au péché. Mais il existe un autre aspect de Sa mort qui ne
concerne pas la rédemption : Il pénètre en nous afin que grâce
à Sa mort nous puissions recevoir la vie.
Le sommeil d’Adam n’avait pas pour objectif la rédemption
d’Ève ; grâce à ce sommeil, une côte fut retirée pour créer Ève
(le péché n’était pas encore entré en scène — il le fera plus tard,
comme le rapporte Genèse 3). Ève naquit à travers Adam. Ève
put recevoir la vie parce qu’Adam s’endormit. De la même
manière, un aspect de la mort de Christ sert à infuser la vie à
l’église.
Lorsqu’Adam tomba dans un profond sommeil, Dieu prit une
de ses côtes. De la même manière, lorsque Christ mourut, il
arriva quelque chose à Sa côte, à Son côté (voir Jn 19.31-37).
Son côté ne fut pas transpercé pour la rédemption, car il le fut
après Sa mort. Le problème de la rédemption avait alors déjà
été résolu. Selon la coutume juive, quiconque avait été crucifié
devait être retiré avant le coucher du soleil. Si les suppliciés
n’avaient pas encore succombé, les soldats leur brisaient les os
pour accélérer la mort. Les deux voleurs qui furent crucifiés avec
le Seigneur n’étaient pas morts ; leurs os furent donc brisés.
Mais lorsque les soldats regardèrent le Seigneur Jésus et virent
qu’Il était déjà mort, ils ne Lui brisèrent pas les os. Ils
transpercèrent plutôt Son côté d’un coup de lance, et virent alors
44 L’ÉGLISE GLORIEUSE

couler du sang et de l’eau. Cela signifie que lorsque Son côté fut
transpercé, l’œuvre de la rédemption avait déjà été accomplie.
Cela révèle que l’œuvre de Christ impliquait, non seulement
l’effusion de Son sang pour nous racheter de nos péchés, mais
aussi l’écoulement de l’eau, qui représente la transmission de Sa
vie en nous. Cet aspect est étranger au péché et à la rédemption.
Le sang résout le problème de nos péchés, tandis que l’eau permet
que nous recevions Sa vie. Voilà ce que nous révèle Son côté
blessé.
Nous devons tous distinguer clairement ces deux aspects de
la mort de Christ. L’un concerne la rédemption, et l’autre non.
Le premier aspect de Sa mort est lié à ce qui s’est passé après
la chute de l’homme dans Genèse 3. Après la chute de l’homme,
Christ vint nous racheter afin de nous ramener au dessein
originel de Dieu lors de la création de l’homme. Mais l’autre
aspect de Sa mort ne concerne absolument pas les péchés. Il a
trait exclusivement à la transmission de Sa vie, afin qu’elle puisse
être infusée en nous.
La Bible utilise deux substances distinctes pour représenter
ces deux aspects de la mort de Christ. Le sang est utilisé pour
l’aspect de la rédemption, et l’eau pour le second aspect, qui ne
concerne pas la rédemption. Puisse Dieu ouvrir nos yeux et nous
montrer l’importance de ce fait. Le sang sert à la rédemption, et
l’eau, à la transmission de Sa vie. Parce que nous avons commis
des péchés et que nous sommes pécheurs devant Dieu, le sang
est constamment devant Lui et parle en notre faveur, à propos
de nos péchés. Mais l’eau représente le Seigneur Lui-même en
tant que vie. Jean 19.34 mentionne que l’eau sortit de Lui, et au
chapitre 20, le Seigneur montra Son côté à Ses disciples. Le
chapitre 20 de l’Évangile selon Jean ne traite pas de la
rédemption. Le Seigneur dit : « … Je monte vers Mon Père et
votre Père, vers Mon Dieu et votre Dieu » (v. 17). Il s’agit là de
la transmission de la vie.
Ce n’est pas tout. Lisons à nouveau Genèse 2.22 et 23 :
« L’Éternel Dieu forma une femme de la côte qu’Il avait prise
à l’homme et Il l’amena vers l’homme. Et l’homme dit : Cette
fois, c’est l’os de mes os, la chair de ma chair. » Un verset
CE QUE REPRÉSENTE ÈVE 45

biblique fait allusion à l’homme en termes de « chair et de sang »


(1 Co 15.50), mais lorsque les Écritures parlent de lui en tant
que ressuscité, elles le décrivent seulement par « chair et os »,
sans mentionner le sang (voir Lc 24.39). Dieu utilisa la côte
d’Adam pour former Ève ; Il n’utilisa pas le sang d’Adam. Tout
au long de la Bible, le mot sang est mentionné plus de quatre
cents fois, mais il n’apparaît pas dans Genèse 2 car là, il n’était
pas encore question de rédemption. Chaque mention du sang
implique la rédemption. Le sang sert la rédemption. L’Ancien
Testament rappelle comment l’homme utilisa le sang des bêtes
pour l’expiation des péchés. Dans le Nouveau Testament, Hébreux
9.22 déclare : « Sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon. »
Que ce soit dans l’Ancien Testament ou dans le Nouveau
Testament, nous voyons que le sang est lié à la rédemption.
Mais lors de la création d’Ève, le sang ne fut pas mentionné car
il n’y avait pas de péché ; à ce moment-là, Dieu ne voyait aucun
péché.

L’ÉGLISE DANS LE PLAN DE DIEU — SANS AUCUN PÉCHÉ

Lorsque nous lisons Éphésiens 5.25, nous retrouvons cette


même signification : « Maris, aimez chacun votre femme, comme
le Christ a aimé l’Église et s’est livré Lui-même pour elle. » Dans
ce passage, il nous faut souligner trois points.
Tout d’abord, Christ s’est donné pour nous parce que nous
sommes l’église. Romains 5, qui parle de Christ mourant pour
les pécheurs, fait référence à la rédemption. Toutefois, Éphé-
siens 5 ne se centre pas sur le problème des pécheurs, mais
plutôt sur l’église. Éphésiens 5 ne souligne pas le fait que Christ
est venu mourir pour nous pécheurs, mais qu’Il s’est donné pour
nous parce que nous sommes l’église.
En second lieu, Christ s’est livré pour nous parce qu’Il nous
aime, et non parce que nous avons péché. D’après 1 Corin-
thiens 15, Christ est mort pour nos péchés, mais Éphésiens 5
déclare que Christ a aimé l’église et qu’Il s’est livré pour elle. Il
s’est donné par amour, et non à cause de notre péché. Mourir à
cause du péché est une chose, mais mourir par amour est
complètement différent. Mourir pour le péché résout le problème
46 L’ÉGLISE GLORIEUSE

du péché — c’est la rédemption. Mais que Christ se livre pour


nous est une question d’amour. Le péché est absent d’Éphésiens 5,
qui présente l’aspect de la mort de Christ qui est lié à l’amour,
et en aucun cas au péché.
Troisièmement, Christ s’est livré pour nous afin de se donner
à nous, sans aucune allusion à nos péchés. Ce verset pourrait se
traduire ainsi : « Christ aimait aussi l’église et se livra à l’église ».
Tout comme Adam donna un de ses os à Ève, de même Christ
s’est transmis à nous. Il habite en nous parce qu’Il est mort ; Il
est déjà entré en nous. À cause de Sa mort, Sa vie se trouve
désormais en nous. Il s’est répandu en nous.
Considérons cela un moment. N’est-ce pas merveilleux? Aux
yeux de Dieu, l’église n’a jamais péché et n’a jamais été liée au
péché. Dieu savait que l’homme était tombé et devait être racheté,
mais d’une façon tout à fait merveilleuse, sous un autre aspect,
Il ne vit pas du tout le péché. Autrement dit, une certaine partie
des profondeurs de notre être n’a pas besoin de la rédemption.
Cette partie est une portion que nous avons reçue de Christ. Elle
n’a pas besoin d’être rachetée car elle transcende le péché. (Bien
sûr, nous avons obtenu cette portion après la rédemption.) Cette
portion est l’église.
Les Écritures révèlent comment Dieu s’est servi de nom-
breuses femmes pour représenter l’église. Le livre de la Genèse
contient, outre l’histoire d’Ève, celles de Rébécca et d’Asnath. Le
mariage de Rébécca avec Isaac représente l’église offerte à Christ.
Le mariage d’Asnath avec Joseph et le fait qu’elle donne
naissance à des fils en Égypte, représente l’église choisie du
monde et mise à part pour Dieu. Exode mentionne le mariage
de Séphora et de Moïse, dans le désert. Cela représente l’église
dans le désert. Le livre de Josué fait référence à Aksa qui, après
son mariage, demanda les sources supérieures et les sources
inférieures. Cela représente l’église recevant l’héritage. Le ma-
riage de Ruth et de Booz représente la rédemption de l’église.
Le mariage d’Abigaïl et de David représente l’église engagée
comme une armée pour le combat.
L’Ancien Testament fait allusion à de nombreuses femmes
qui représentaient les différents aspects de l’église ; l’église fut
CE QUE REPRÉSENTE ÈVE 47

choisie dans le monde, rachetée, emmenée dans le désert, et


engagée dans le combat ; elle reçut aussi l’héritage et fut offerte
à Christ. Tous ces types dans la Bible font référence à l’église,
mais parmi eux, celui de Genèse 2 est unique. Les autres figures
ne lui ressemblent pas parce qu’Ève évoque l’église telle qu’elle
est réellement dans la pensée de Dieu et aussi la place qu’elle
occupe dans Son plan éternel. Tous les autres types paraissent
après la chute de l’homme ; seul celui d’Ève précède la chute.
Tous les autres impliquent la question de la responsabilité
morale, à l’inverse du type d’Ève.
Ève, la femme que Dieu fit, était issue d’Adam, non d’un
pécheur racheté. Elle fut formée avant la venue du péché. De la
même façon, l’église est issue de Christ et ne dépend pas de
pécheurs recevant la grâce et étant sauvés. Ève sortit d’Adam
et était entièrement destinée à Adam ; de la même manière,
l’église provient de Christ et est totalement destinée à Christ.
Nous pourrions penser que l’église est composée de nom-
breuses personnes sauvées, des gens comme Ruth. Ruth était
totalement plongée dans le péché et Booz vint la racheter. Mais
ce n’est pas là l’image de l’église que nous présente Genèse 2. À
l’époque de Ruth, le péché existait déjà, mais dans Genèse 2, le
péché n’avait pas encore fait son entrée. Nous voyons là l’église
à son début ; elle n’était nullement associée au péché. Oh! cette
vérité est capitale et ces paroles remplies de signification : dans
la pensée originelle de Dieu, l’église ne connaît pas le péché!
Lorsque les gens nous questionnent à propos de l’histoire de
notre salut, nous commençons toujours par la chute. Nous leur
disons comment nous commettions le péché et errions dans le
péché, combien nous étions mauvais et méchants, et racontons
qu’ayant entendu l’évangile, nous avons cru au Seigneur Jésus
et nous avons été sauvés. Nous commençons toujours par la
chute. Mais, aux yeux de Dieu, l’église n’a jamais été touchée
par le péché. L’église est la partie issue de Christ qui n’a jamais
été touchée par le péché ni ne l’a connu. Ce qui ne connaît pas
le péché est appelé Ève, et ce qui est totalement issu de Christ
est appelé l’église. Ève, l’église, est ce qui provient entièrement
de Christ et ne sera que pour Christ. Ève représente un homme
48 L’ÉGLISE GLORIEUSE

collectif formé par Dieu — l’église qui provient totalement de


Christ. L’église n’est pas composée d’êtres humains cosmopolites
issus de toute nation, de toute race et de tout peuple. Non! Seul
ce qui est issu de Christ peut être appelé l’église. Celle-ci n’est
pas le résultat, la conséquence de nombreuses personnes qui
croient en Jésus. L’église est la portion issue de Christ seulement.
Nous devons voir que l’église est le vase que Dieu a choisi pour
manifester Son Fils, Christ, et pour accomplir Son dessein
éternel. Elle n’a rien à voir avec le péché et n’a jamais été touchée
par le péché.
Puissions-nous avoir une intelligence renouvelée et entrer
dans ce que Dieu considère comme le fait le plus grandiose. La
plupart des enfants de Dieu renvoient tout au problème du péché
et au salut. Ils pensent toujours à leur vie pécheresse passée et
à la façon dont ils furent sauvés. Il semble que nous voyons
toujours les choses sous l’angle du péché. Ce sujet nous accom-
pagne toujours, mais Dieu à l’intention de totalement bouleverser
notre pensée. Il veut que nous ayons une vision toute nouvelle
de l’église et que nous comprenions qu’elle n’a aucun rapport
avec le péché. Du début à la fin, l’église est issue de Dieu, est
destinée à Dieu, et n’a jamais été souillée par le péché. Il existe
en nous une portion issue de Christ, qui est Christ Lui-même.
Cette portion n’a jamais été et ne pourra jamais être liée au
péché ; le péché n’a aucune possibilité d’entrer en contact avec
elle. Nous pouvons fermement déclarer qu’il existe en nous
quelque chose de saint. Oh! Puissions-nous tous entrer dans la
vision divine de l’église! Pour Sa part, Dieu a annulé toute histoire
de péché.
Lorsque nous Lui adresserons nos prières dans l’éternité, il
ne nous sera pas nécessaire de mentionner quelle sorte de
pécheurs nous avons été. Dieu désire nous élever à un niveau
où toute l’histoire après Genèse 3 disparaîtra et seul ce qui
provient de Christ Lui sera présenté. Voilà le dessein éternel de
Dieu! Dieu désire obtenir une église, un homme collectif, en qui
tout est issu de Christ et destiné à Christ, une église qui ne
présente pas d’histoire de péché.
Revenons à Genèse 2.18 : « Il n’est pas bon que l’homme soit
CE QUE REPRÉSENTE ÈVE 49

seul ; Je lui ferai une aide qui sera son complément. » La création
d’Ève satisfaisait le désir du cœur de Dieu. Il la créa parce que
ce désir L’habitait. Remarquons que la création d’Ève est
présentée dans Genèse 2, avant que ne surviennent les événe-
ments de Genèse 3. Il n’existait alors aucun problème de
responsabilité morale entre Dieu et l’homme puisque le péché
n’avait pas encore paru. L’homme n’avait aucun problème avec
Dieu ; par conséquent, tous les événements de Genèse 2 servaient
à satisfaire les nécessités de Dieu Lui-même, et non à corriger
les défauts de l’homme. La création d’Ève dans Genèse 2 montre
que Dieu désire avoir Son église d’éternité en éternité. Dieu ne
voyait pas la chute de l’homme en premier, mais Il voyait Son
plan, déterminé dès l’éternité passée. Le plan de Dieu dans
l’éternité était le suivant : l’homme exercerait Son autorité et
anéantirait l’œuvre de Satan. Tel est le dessein de Dieu pour
l’église, qui sera réalisé dans l’éternité à venir. Dieu est à la
recherche d’une telle église qui satisfasse Son cœur. Après qu’Il
eut formé l’homme et la femme, Il se reposa. Dieu était satisfait
car Il avait obtenu l’église qu’Il désirait.
C HAPITRE T ROIS

LE CORPS DE CHRIST
ET L’ÉPOUSE DE CHRIST

Nous avons déjà décrit la façon dont Ève représente l’église


dans le plan de Dieu. Dans le plan de Dieu, tout ce qui appartient
à l’église est issu uniquement de Christ. Elle ne contient aucun
élément humain et n’est aucunement liée au péché. Notre Dieu
est fermement déterminé à obtenir cette église-là, et rien de
moins ne saurait satisfaire Son cœur. Il a non seulement projeté
ce genre d’église, mais Il va l’obtenir. Alléluia! C’est un fait
accompli! Il nous faut comprendre que notre Dieu ne sera jamais
gêné ni Son plan déjoué. Ce que Dieu prévoit, rien ne peut Lui
résister, même si le séjour des morts et toutes les forces de la
création s’élevaient contre Lui. Dieu réalisera Son projet même
si nous sommes des êtres déchus, pleins de faiblesse, charnels
et vivant selon notre âme, même si nous nous éloignons de Dieu et
Lui désobéissons. Quoi qu’il fasse, l’homme ne pourra pas
contrarier le plan de Dieu ; il ne peut que retarder son
accomplissement. Par conséquent, nous devons non seulement
comprendre le plan de Dieu, mais aussi réaliser que Dieu
parviendra à ce qu’Il s’est proposé. Depuis l’éternité passée,
Dieu a projeté d’obtenir une église qui provienne complètement
de Christ, une église qui ne contienne aucune souillure humaine,
aucun élément terrestre, ni trace de péché. Chacune de ses parties
provient de Christ, et Christ est sa vie.
Néanmoins, l’homme a chuté à partir de Genèse 3. Nous
observons dorénavant l’objectif de Dieu dans la création et aussi
la chute de l’homme. Par conséquent, considérons la façon dont
Dieu résolut de corriger la situation.
Éphésiens 5.25-30 dit : « Maris, aimez chacun votre femme,
52 L’ÉGLISE GLORIEUSE

comme le Christ a aimé l’Église et s’est livré Lui-même pour elle,


afin de la sanctifier après l’avoir purifiée par l’eau dans la parole,
pour faire paraître devant Lui cette Église glorieuse, sans tache,
ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut. De
même, les maris doivent aimer leur femme comme leur propre
corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. Jamais
personne, en effet, n’a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et
en prend soin, comme le Christ le fait pour l’Église, parce que
nous sommes membres de Son corps. »
Nous pouvons diviser ces six versets bibliques en deux
sections : les versets 25 à 27 révèlent la première raison pour
laquelle les maris doivent aimer leur femme ; les versets 28 à 30
nous présentent la seconde raison pour laquelle ils doivent
l’aimer. Dans ces deux sections, nous découvrons deux comman-
dements d’aimer l’épouse, et voyons aussi deux raisons. Il existe
cependant une différence entre ces deux sections. La première
déclare que Christ « a aimé » l’église et « s’est livré » Lui-même
pour elle ; ces verbes sont au passé composé. À partir du verset 28,
les verbes sont au présent, comme par exemple « nourrit » et
« prend soin ». Ces deux portions des Écritures font donc
référence à deux différentes périodes temporelles : une section a
trait au passé, et l’autre au présent.
Les sujets de ces deux parties sont également distincts. La
première section fait allusion à l’église en tant que l’épouse de
Christ ; la seconde section mentionne l’église en tant que le Corps
de Christ. Le premier cas traite de l’église en tant qu’épouse de
Christ, au passé composé. Cela est dû au fait que l’objectif de
Christ, comme cela nous est révélé, consiste à obtenir une épouse.
Sa propre mort eut pour objectif d’obtenir une épouse. Il obtiendra
Son épouse dans le futur, mais cette œuvre a déjà été accomplie
dans le passé. Quant au présent, l’église est le Corps de Christ,
et de nos jours, le Seigneur nourrit et prend soin de Son église
avec tendresse.

LA RELATION ENTRE LE CORPS ET L’ÉPOUSE

Aux yeux de Dieu, l’église occupe deux positions : quant à sa


vie, l’église est le Corps de Christ, mais en ce qui concerne son
LE CORPS DE CHRIST ET L’ÉPOUSE DE CHRIST 53

avenir, elle est l’épouse de Christ. Pour ce qui est de l’union de


Christ avec l’église, l’église est Son Corps ; quant à la relation
intime entre Christ et l’église, elle est Son épouse.
Chaque fois que la Parole de Dieu mentionne l’unité entre
Christ et l’église, nous voyons Christ en tant que Tête et l’église
en tant que Son Corps. Chaque fois que la Parole montre la
différence entre Christ et l’église, nous voyons l’église en tant
qu’épouse de Christ. Adam et Ève étaient deux personnes qui
devinrent « une seule chair », mais qui demeurèrent deux
personnes distinctes ; Dieu continuait à les considérer comme
deux personnes. Adam était Adam, et Ève était Ève. Ils furent
unis afin de devenir une seule entité. Telle est la relation qui
existe entre l’église et Christ. L’un devint deux, et les deux
devinrent un. Lorsque Dieu créa l’homme à l’origine, Il le créa
homme et femme. Ève était issue d’Adam ; par conséquent, Ève
et Adam étaient une seule entité. De la même façon, l’église
provient de Christ ; l’église et Christ ne forment donc qu’une
seule entité. Cependant, il existait une différence entre Adam et
Ève parce que ceux-ci vivaient en même temps. De la même
manière, l’église et Christ sont distincts parce qu’ils coexistent.
En ce qui concerne l’unité, ils sont un, mais quant à la distinction
entre eux, ils diffèrent l’un de l’autre.
Il y a deux positions distinctes du fait d’une différence
temporelle. Actuellement, l’église est le Corps de Christ, mais
dans le futur, l’église sera l’épouse de Christ. Aujourd’hui, l’église
est le Corps de Christ dans le but de manifester la vie de Christ.
Un jour, lorsque l’église aura mûri dans la vie, Dieu la présentera
à Christ ; ce jour-là, elle deviendra l’épouse de Christ. Certains
pensent que l’église est l’épouse de Christ aujourd’hui, mais cela
n’est pas vrai. Il n’en est pas ainsi. Le Seigneur Jésus n’est pas
encore l’époux ; comment l’église pourrait-elle donc être Son
épouse maintenant? Dieu ne présentera pas l’église à Christ pour
être Son épouse tant que l’œuvre de l’église en tant que le Corps
de Christ n’aura pas été accomplie.
Si nous considérons les types dans Genèse 2, nous verrons
également la relation qui existe entre le Corps et l’épouse. Ève
fut créée avec la côte d’Adam ; par conséquent, elle était le corps
54 L’ÉGLISE GLORIEUSE

d’Adam. Ève était le corps d’Adam parce qu’une portion du corps


d’Adam fut prélevée afin de créer Ève. Mais après avoir façonné
Ève, Dieu la présenta à Adam et elle devint l’épouse d’Adam.
Voilà la relation entre le Corps et l’épouse. Lorsqu’on mentionne
le fait qu’Ève est sortie d’Adam, cela signifie qu’elle est le corps
d’Adam ; mais lorsqu’Ève fut présentée à Adam et devint son
complément, elle se convertit en l’épouse d’Adam. Ce qui fut issu
d’Adam était le corps d’Adam et ce qui fut présenté à Adam était
son épouse.
Seul ce qui est issu d’Adam est qualifié pour devenir son
complément. Ce qui ne provenait pas d’Adam ne pouvait en aucun
cas être sa compagne. C’est pourquoi, lorsque tous les oiseaux
du ciel lui furent présentés, Adam n’en choisit aucun pour
complément, parce qu’ils n’étaient pas issus de lui. Lorsque le
bétail lui fut présenté, Adam ne prit aucune des bêtes, parce
qu’elles ne provenaient pas de lui. Il en fut de même avec tous
les animaux. Leur origine, étrangère à Adam, les disqualifiait
pour devenir sa compagne. Qui donc pouvait être le complément
d’Adam? Ève! Ève fut présentée à Adam, comme le furent les
oiseaux du ciel, les troupeaux des champs et les animaux.
Néanmoins, une caractéristique fondamentale les différenciait,
car les animaux n’étaient pas issus d’Adam. Ève était la seule
qualifiée pour être l’épouse d’Adam, parce qu’elle était issue
d’Adam. Elle provenait de lui puis lui fut présentée. Tout ce qui
vient de lui forme son corps ; tout ce qui revient à lui constitue
son épouse.
Seul ce qui provient de Christ peut retourner à Christ. Ce
qui n’est pas issu de Lui ne pourra jamais Lui revenir. Seul ce
qui prend source dans les cieux peut retourner aux cieux. Si nous
ne sommes pas descendus des cieux, nous ne pourrons jamais
retourner aux cieux. Le foyer est le lieu de notre origine. Lorsque
nous disons que nous allons à la maison, nous voulons dire que
nous retournons au lieu d’où nous venons. Seul ce qui vient des
cieux peut retourner aux cieux. Seul ce qui est issu d’Adam peut
retourner à Adam. Adam ne pouvait recevoir que ce qui venait
de lui. Cette figure indique que Christ recevra uniquement ce
qui est issu de Lui-même. Seuls ceux qui proviennent de Christ
LE CORPS DE CHRIST ET L’ÉPOUSE DE CHRIST 55

pourront retourner à Lui. Il recevra seulement ceux qui reçoivent


Sa vie.
De nombreuses personnes pensent qu’elles devraient offrir
tout ce qu’elles sont et tout ce qu’elles possèdent au Seigneur,
afin qu’Il l’utilise. Mais Dieu ne peut accepter aucune offrande
d’origine humaine. Dieu ne peut rien prendre ni rien utiliser qui
ait une origine humaine. Parmi les chrétiens, et particulièrement
parmi ceux qui sont très fervents pour le Seigneur, beaucoup
commettent une grave erreur. Ils s’imaginent que tout ira bien
tant qu’ils se consacrent au Seigneur et qu’ils Lui offrent leurs
capacités, leurs talents et tout ce qu’ils possèdent. Mais nous
devons nous souvenir que Christ n’accepte que ce qui vient de
Lui-même ; Il n’accepte rien qui ait une origine humaine.
Peut-être demanderez-vous : « Parmi les apôtres, n’y a-t-il pas
eu un Paul? N’était-il pas très éduqué? N’était-il pas un homme
de grande intelligence? » Mais nous devons nous souvenir des
paroles que Paul lui-même prononça à son sujet : « Je n’ai pas
jugé bon de savoir autre chose parmi vous, sinon Jésus-Christ,
et Jésus-Christ crucifié. Moi-même j’étais auprès de vous dans
un état de faiblesse, de crainte et de grand tremblement ; ma
parole et ma prédication ne reposaient pas sur les discours
persuasifs de la sagesse, mais sur une démonstration d’Esprit et
de puissance » (1 Co 2.2-4). Nous sommes reconnaissants au
Seigneur pour les hommes intelligents et éloquents qui entrent
dans l’église, mais l’intelligence et l’éloquence naturelles dont ces
personnes sont dotées ne sont d’aucune utilité spirituelle dans
l’église. Dans l’église, on ne reconnaît qu’une seule chose : ce qui
provient de Christ. Seul ce qui est issu de Christ peut Lui revenir.
Le matériau pour édifier cette épouse est Christ Lui-même.
Nous désirons souligner le point suivant : seul ce qui est issu
de Christ peut avoir de la valeur et être utile spirituellement
dans l’église. Dieu n’utilise jamais l’ancienne création pour
construire la nouvelle création. Dieu n’utilise pas non plus ce qui
vient de l’homme pour construire ce qui a l’essence de Dieu. Il
ne peut jamais utiliser quelque chose de charnel pour produire
un élément spirituel. Le Seigneur Jésus a dit : « Ce qui est né
de l’Esprit est esprit » (Jn 3.6b). Ce qui est né de la chair
56 L’ÉGLISE GLORIEUSE

pourrait-il se convertir en esprit? Non! « Ce qui est né de la chair


est chair. » Tout problème naît lorsque le résultat et l’origine
diffèrent. Pour savoir si le résultat sera spirituel, demandons-
nous simplement si la source est spirituelle. Le Seigneur a dit :
« Ce qui est né de l’Esprit est esprit. » Nous ne pouvons rien
utiliser de la chair pour produire quelque chose de l’esprit. Un
message qui tire ses origines de la pensée ne peut produire que
des réflexions intellectuelles. Toute œuvre qui prend source dans
les émotions ne saurait produire qu’une stimulation émotionnelle.
Seule l’œuvre de l’esprit produit l’esprit. Que le but ou l’objectif
soit bon importe peu. En revanche, le processus est crucial.
L’homme considère que si l’objectif est juste, tout le reste l’est
aussi. Mais Dieu ne demande pas seulement que le but soit
correct ; Il s’intéresse aussi à la manière dont nous y parvenons.
Quelqu’un pourrait dire : « Je soutiens les intérêts du Seigneur,
et l’œuvre que je réalise est destinée à l’église ; c’est le salut des
âmes, l’œuvre spirituelle, l’œuvre qui consiste à étendre le
royaume céleste. J’y ai consacré toutes mes capacités et mon
intelligence. C’est excellent, n’est-ce pas? » Malgré tout, les
capacités et l’intelligence naturelles de l’homme ne sont d’aucune
utilité spirituelle si elles ne sont pas passées préalablement par
la croix. Le Seigneur a dit : « Ce qui est né de la chair est chair »
(v. 6a).
Par conséquent, se fixer un objectif spirituel est non seulement
nécessaire, mais le processus nous permettant de l’atteindre doit
aussi prendre source dans l’esprit. La méthode doit venir de
l’esprit, et l’homme lui-même doit être une personne de l’esprit.
Seul ce qui est issu du Saint-Esprit peut être spirituel. Seul ce
qui est issu d’Adam pouvait revenir à Adam. Tout d’abord, cela
doit être le corps d’Adam, pour ensuite être l’épouse d’Adam.
Nous devons en premier lieu être le Corps de Christ, et ensuite
nous pourrons retourner vers Christ et devenir Son épouse. Nous
espérons être en mesure d’appréhender une réalité spirituelle à
ce sujet. Nous devons voir ce que Dieu recherche véritablement.
Il exige que tout soit issu de Christ, que tous naissent de l’Esprit.
Par conséquent, chaque chrétien doit rechercher la vie du
Corps. Sans cela, nous serons incapables de rechercher la vie de
LE CORPS DE CHRIST ET L’ÉPOUSE DE CHRIST 57

l’épouse. Ne minimisons jamais l’importance de la vie du Corps


dans notre expérience. Il nous faut réaliser qu’en vivant au-
jourd’hui la vie du Corps, nous posséderons la vie de l’épouse
dans le futur. Si nous vivons notre vie d’une façon insouciante,
sans but précis, nous ne connaîtrons jamais la vie de l’épouse.
Chaque chrétien doit connaître le Corps de Christ. Aux yeux de
Dieu, telle devrait être notre quête. Nous ne pouvons pas vivre
comme des individus, mais devons plutôt marcher avec les autres
enfants de Dieu. Un chrétien doit voir qu’il est membre du Corps
tout entier. Il n’est pas seulement un chrétien au milieu d’autres,
mais également un membre. Il doit vivre comme membre avec
beaucoup d’autres chrétiens, entretenant une relation mutuelle
et collective avec eux. Si nous connaissons véritablement la vie
du Corps, nous nous rendrons compte qu’un chrétien ne peut pas
vivre un seul jour sans le Seigneur Jésus ni une seule journée
sans d’autres chrétiens. Sans le Seigneur Jésus et sans les autres
chrétiens il ne saurait exister. Dieu désire un Corps, non pas de
nombreux chrétiens individuels et isolés. Dieu désire une Ève
entière, non pas une main ici et un pied là-bas. Il doit obtenir
Ève dans sa totalité ; alors seulement elle Lui sera utile. Il ne
souhaite pas une personne invalide, mais un nouvel homme, un
homme collectif.
C’est la raison pour laquelle toutes les divisions et l’indivi-
dualisme doivent disparaître. La division n’est pas seulement un
fait visible ; c’est un problème de notre cœur. Martin Luther a
dit que le plus grand des papes ne vit pas à Rome, mais dans
nos cœurs. Nous devons voir que l’obstacle principal à la volonté
de Dieu ne réside pas dans les divisions apparentes, mais en
nous-mêmes, les individus qui ne connaissent pas la vie du Corps.
Pour faire face à ce problème, nous avons besoin de deux
révélations distinctes : premièrement, voir que le Corps est un,
et deuxièmement, prendre conscience que nous faisons partie de
lui, que nous sommes membres de ce Corps. Lorsque nous verrons
que le Corps est un, nous n’oserons jamais causer de divisions.
Lorsque nous verrons qu’en tant que membres, nous sommes une
portion du Corps tout entier, nous n’oserons jamais nous justifier,
ou considérer qu’en tant que membres individuels, nous pourrions
58 L’ÉGLISE GLORIEUSE

être une unité entière. Seul le Corps réuni dans sa totalité peut
constituer une unité. En tant que membres, nous sommes trop
petits, trop insuffisants. Oh! que Dieu nous libère de notre
individualisme! Nous pourrons alors devenir utiles au Seigneur.

CHRIST AIME L’ÉGLISE

Lisons maintenant Éphésiens 5.28-29 : « De même, les maris


doivent aimer leur femme comme leur propre corps. Celui qui
aime sa femme s’aime lui-même. Jamais personne, en effet, n’a
haï sa propre chair ; mais il la nourrit et en prend soin, comme
le Christ le fait pour l’Église. » Les maris doivent aimer leur
épouse, parce qu’aimer son épouse équivaut à aimer son propre
corps. Tout comme les hommes nourrissent toujours leur propre
corps et en prennent soin avec tendresse, Christ nourrit égale-
ment l’église et en prend soin avec tendresse. Aux yeux de Christ,
l’église est Son propre Corps, os de Ses os et chair de Sa chair.
Ces versets nous indiquent que l’église est le Corps de Christ,
et que Son œuvre actuelle pour l’église consiste à la nourrir et
à prendre soin d’elle avec tendresse, parce qu’Il est Lui-même
l’église. Il nous nourrira certainement et prendra soin de nous,
parce que nous sommes tous issus de Christ. Nous savons
combien nous nous nourrissons et prenons soin de nous-mêmes.
De la même façon, Christ nous nourrira et prendra soin de nous.
Il est évident que « jamais personne n’a haï sa propre chair ».
Si une personne normalement constituée se fait mal à la main,
elle prendra toutes les précautions nécessaires ; si son pied est
blessé, elle en prendra soin avec tendresse. Les hommes se
nourrissent et prennent toujours soin d’eux-mêmes. De la même
façon, Christ aime l’église, parce que l’église est Sa propre
personne.
Éphésiens 5.25-27 dit : « Maris, aimez chacun votre femme,
comme le Christ a aimé l’Église et s’est livré Lui-même pour elle,
afin de la sanctifier après l’avoir purifiée par l’eau dans la parole,
pour faire paraître devant Lui cette Église glorieuse, sans tache,
ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut. » Ces
trois versets présentent l’église comme épouse de Christ. « Pour
faire paraître devant Lui » met en scène Ève, que Dieu amène
LE CORPS DE CHRIST ET L’ÉPOUSE DE CHRIST 59

à Adam. De la même manière, Christ fera paraître l’église devant


Lui-même. Cependant, cette présentation aura lieu dans le futur.
Aujourd’hui, l’église n’a pas encore atteint cette position. Christ
œuvre pas à pas dans l’église jusqu’au jour où Il la fera paraître
devant Lui-même. En d’autres termes, Éphésiens 5.25-27 fait
référence au passage de la rédemption au royaume. Maintenant,
l’église est en train d’être préparée petit à petit afin qu’un jour
Christ puisse la faire paraître devant Lui-même.
Pourquoi est-il mentionné dans ce passage que l’église doit
être « purifiée »? Parce que nous sommes ici dans Éphésiens 5,
et non dans Genèse 2. Dans l’Épître aux Éphésiens, nous trouvons
la révélation la plus élevée de Dieu concernant l’église. La
caractéristique extraordinaire de ce livre réside en ce qu’il
commence par notre élection éternelle plutôt que par des
pécheurs ayant ensuite reçu le salut. Romains 1 commence par
le péché, par la façon dont nous péchons et dont nous sommes
ensuite sauvés. En revanche, Éphésiens 1 commence dans
l’éternité avec notre sélection avant la fondation du monde. Le
problème du péché n’est mentionné qu’au chapitre 2. L’Épître
aux Éphésiens révèle deux lignes directrices : l’une s’étend
d’éternité en éternité, et l’autre de la chute de l’homme à sa
rédemption. Éphésiens révèle un sujet transcendantal. Nous y
voyons comment l’église fut issue de Christ, fut choisie avant la
fondation du monde, et comment elle manifestera pour toujours
la gloire de Christ dans l’éternité. En même temps, cette épître
nous montre que la chute de l’homme, le péché de l’homme et
l’existence de notre vie naturelle sont trois faits indéniables. C’est
pourquoi le chapitre cinq déclare que Christ nous purifiera par
l’eau dans la parole jusqu’à ce que nous soyons sanctifiés. Il
désire nous restaurer à un point tel que nous correspondrons
exactement à la volonté éternelle de Dieu.
D’une part, nous avons besoin de la vision qui nous permette
de voir que l’église n’a jamais échoué, péché ni chuté. L’église
n’a jamais eu de contacte avec le péché ; d’éternité en éternité
elle n’a pas dévié. D’autre part, nous devons voir que nous ne
sommes qu’un groupe de pécheurs sauvés par la grâce, qui a
besoin d’être lavé par l’eau dans la Parole. Nous avons besoin
60 L’ÉGLISE GLORIEUSE

que Sa vie, par l’intermédiaire de Sa Parole, nous sanctifie et


nous restaure totalement. Puisse Dieu nous accorder la grâce de
parvenir à ce point.

LA PURIFICATION DE L’ÉGLISE
PAR L’EAU DANS LA PAROLE

Prêtons attention à l’expression suivante : « … après l’avoir


purifié par l’eau dans la parole. » Le Nouveau Testament utilise
deux mots grecs traduits par parole. L’un est logos, qui fait
allusion à la parole en général ; l’autre est rhema, également
traduit par parole dans les Écritures, dont la signification diffère
de celle de logos. Logos fait référence aux choses déterminées
éternellement et aussi à ce qui est utilisé de manière objective.
C’est le mot parole que nous utilisons habituellement, et que
connaissent la majorité des chrétiens. Cependant, rhema fait
allusion aux paroles prononcées. Sa signification est plus subjec-
tive que celle de logos. Considérons plusieurs passages du
Nouveau Testament qui contiennent le mot rhema.
Dans Matthieu 4.4, Jésus a dit : « Il est écrit : l’homme ne
vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la
bouche de Dieu. » Dans ce verset, « parole » est rhema, et non
logos. Lorsque nous affirmons que la Bible est la Parole de Dieu,
la « parole » est logos et non rhema. Pourrions-nous dire que
l’homme ne vivra pas seulement de pain, mais de la Parole de
Dieu inscrite dans la Bible? Non. Nous ne prétendons pas que
la Parole écrite de Dieu n’est d’aucune utilité, mais que logos, la
Parole de Dieu inscrite dans la Bible, nous est inutile en
elle-même. Un jour, un messager dit à une mère que son fils
avait été renversé par une voiture et qu’il était sur le point de
mourir. La mère a ouvert immédiatement la Bible et fixé son
attention par hasard sur Jean 11.4 : « Cette maladie n’est pas
pour la mort. » Grâce à ce verset, elle s’est sentie en paix ; elle
a même commencé à se réjouir, mais lorsqu’elle arriva sur le
lieu de l’accident, elle découvrit que son fils était déjà mort. Cela
signifie-t-il que le récit de l’Évangile selon Jean n’est pas la
parole de Dieu? C’est effectivement la parole de Dieu, mais elle
est la parole logos et non rhema. La parole que cette mère avait
LE CORPS DE CHRIST ET L’ÉPOUSE DE CHRIST 61

saisie n’était pas la parole que Dieu lui avait donnée pour cette
circonstance particulière. Autant logos que rhema sont la parole
de Dieu, mais le premier est la Parole de Dieu inscrite
objectivement dans la Bible, tandis que le second est la parole
que Dieu nous adresse dans une occasion spécifique.
Romains 10.17 dit : « Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et
ce qu’on entend vient de la parole du Christ. » Dans ce verset,
nous retrouvons le mot rhema et non logos. Cela signifie que
nous pouvons croire lorsque Christ parle en nous pour la première
fois.
Jean 3.16 est un verset que beaucoup d’entre nous sont
capable de citer de mémoire. Nous le connaissons peut-être
depuis dix ou vingt ans. Est-ce que ce verset est la Parole de
Dieu? Sans aucun doute, mais il s’agit de la parole logos. Un
jour cependant, nous lisons ce verset d’une façon complètement
différente. « Car Dieu a tant aimé le monde… » Dieu n’aime pas
seulement le monde, mais il m’aime aussi. « … qu’Il a donné Son
fils unique… » Dieu n’a pas donné Son fils seulement au monde ;
Il me L’a aussi donné. « Afin que quiconque croit en Lui… »
L’important n’est pas que quelqu’un croie en Lui, mais que je
croie en Lui. « … ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. »
Je ne périrai pas ; je possède maintenant la vie éternelle. Cette
parole est devenue rhema. Au moment même où Dieu nous donne
la parole, nous recevons la foi. Nous devrions donc prier Dieu de
la sorte : « Oh! Dieu! Accorde-moi la grâce, je T’en prie, de
toujours me donner Ta parole rhema. » Cela ne signifie pas que
logos n’est d’aucune utilité. La parole logos joue un rôle bien
précis, car sans elle, nous ne pourrions jamais connaître la parole
rhema. Toute la parole rhema de Dieu se base sur logos. Nous
ne pouvons pas nier que Jean 3.16 est la Parole de Dieu. Mais
lorsque le logos de Dieu devient le rhema que Dieu nous donne,
nous avons la foi et tout est réglé.
Jean 6.63 dit : « Les paroles que Je vous ai dites sont esprit
et vie. » Les Juifs possédaient-ils le logos de Dieu? Très
certainement. Ils le connaissaient très bien et savaient réciter
parfaitement les commandements de l’Ancien Testament, mais
62 L’ÉGLISE GLORIEUSE

cela ne leur servait à rien. Seules les paroles que le Seigneur


leur donnait étaient esprit et vie. Seul le rhema est esprit et vie.
Marc 14.72 dit : « Aussitôt pour la seconde fois le coq chanta,
et Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite : Avant
que le coq chante deux fois, tu Me renieras trois fois. Alors il se
mit à pleurer. » Pierre se souvenait de la parole rhema que Jésus
lui avait dite. C’est elle qui lui revint en mémoire. Au moment
même où Pierre mentait, la parole rhema lui vint soudainement.
La phrase que le Seigneur avait prononcée lui revint en mémoire.
Rhema est la parole que le Seigneur a prononcée, et qu’Il prononce
maintenant de nouveau.
Dans Luc 1.38, Marie a dit : « Voici la servante du Seigneur ;
qu’il me soit fait selon ta parole. Et l’ange s’éloigna d’elle. » Ce
verset utilise le mot rhema. Cela n’était pas seulement une parole
de prophétie dans Ésaïe 7.14 : « Voici que la jeune fille est
enceinte, elle enfantera un fils », mais une parole que l’ange
prononça d’une manière spécifique à Marie : « Voici : tu deviendras
enceinte, tu enfanteras un fils » (Luc 1.31). En écoutant cela,
Marie fut fortifiée puis tout s’accomplit.
Dans Luc 2.29, Siméon a dit : « Maintenant, Maître, Tu laisses
Ton serviteur s’en aller en paix selon Ta parole. » Dans ce verset,
le mot « parole » est rhema. Avant la venue du Seigneur Jésus,
Dieu s’adressa à Siméon et lui promit qu’il ne mourrait pas avant
de voir le Christ du Seigneur. Et le jour même où il vit le Seigneur
Jésus, Siméon dit : « Maintenant, Maître, Tu laisses Ton serviteur
s’en aller en paix selon Ta parole. » Siméon avait reçu le rhema
du Seigneur. Il ne se basait pas sur un certain chapitre ou verset
biblique, mais plutôt sur la parole que Dieu lui avait donnée ce
jour-là. Cela ne suffit pas de recevoir la parole de certains
chapitres et versets bibliques. Seule la parole que le Seigneur nous
adresse personnellement est utile. La parole rhema nous révèle
quelque chose personnellement et directement. Elle nous montre
les problèmes que nous devons résoudre et ce dont nous devons
être purifiés. Recherchons cette parole rhema tout particuliè-
rement, car notre vie chrétienne dépend d’elle. Quelle parole
nous a réellement donné le Seigneur, et comment nous l’a-t-Il
donnée? Souvenons-nous que le christianisme actuel demeure
LE CORPS DE CHRIST ET L’ÉPOUSE DE CHRIST 63

le christianisme de la révélation personnelle. Si le Seigneur ne


parlait pas au sein de l’homme, il n’y aurait pas de christianisme,
ni de Nouveau Testament.
Luc 3.2 dit : « Et du temps des souverains sacrificateurs Anne
et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée à Jean, fils de Zacharie
dans le désert. » Dans ce verset, le mot « parole » est également
rhema.
Passons à Luc 5.5 : « Simon lui répondit : Maître, nous avons
travaillé toute la nuit, sans rien prendre, mais, sur Ta parole,
je jetterai les filets. » Dans ce verset, le mot « parole » fait
référence à ce que le Seigneur avait prononcé à cette occasion.
Le Seigneur parla personnellement à Simon. Cela est la parole
rhema. Le Seigneur n’ordonna pas à Simon, dans un verset donné
d’un chapitre précis de la Bible, de jeter le filet. Si quelqu’un
essaie de marcher sur la mer après avoir lu Matthieu 14.29, il
coulera certainement car cette parole n’est pas celle que le
Seigneur prononce aujourd’hui, même s’Il l’a effectivement pro-
noncée par le passé. Il est évident que les paroles que Dieu a
adressées dans le passé contiennent la même autorité que les
paroles qu’Il prononce maintenant ; elles n’ont jamais changé.
Mais le point important est le suivant : Dieu nous adresse-t-Il
cette même parole aujourd’hui?
Luc 24.8 déclare : « Et elles se souvinrent des paroles (rhema)
de Jésus. » Qu’est-ce que le rhema? Les paroles rhema sont ce
que le Seigneur a prononcé antérieurement et qu’Il répète
maintenant. Autrement dit, rhema est la parole que le Seigneur
prononce une deuxième fois ; une parole vivante.
Dans Actes 11.16, Pierre dit : « Alors je me souviens de cette
parole du Seigneur : Jean a baptisé d’eau, mais vous, vous serez
baptisés d’Esprit Saint. » Pendant que Pierre prêchait dans la
maison de Corneille, l’Esprit du Seigneur tomba sur eux, et la
parole du Seigneur vint à Pierre. Pierre ne s’efforça pas de se
souvenir de la parole du Seigneur ; au contraire, le Seigneur
Lui-même lui parla, disant : « Jean a baptisé d’eau, mais vous
serez baptisés d’Esprit Saint. »
Nous apprécions beaucoup le fait que le Seigneur continue de
parler aujourd’hui. Il n’a pas parlé uniquement dans les Écritures,
64 L’ÉGLISE GLORIEUSE

ni seulement à Paul et à Jean ; aujourd’hui, Il nous parle aussi.


La parole du Seigneur ne s’est jamais arrêtée. Chaque fois qu’un
ouvrier du Seigneur se lève pour parler pour Dieu, il doit
s’attendre à recevoir la parole rhema. Si le Seigneur ne nous
parle pas aujourd’hui, cela est un échec. Combien de fois
avons-nous prêché sans que le Seigneur ne prononce une seule
parole? Le message n’était pas mauvais, mais il contenait
seulement la parole générale du Seigneur, sans aucune parole
rhema. Le problème de l’église aujourd’hui est le suivant : il lui
manque la parole vivante du Seigneur ; au lieu de cela, elle ne
contient que des doctrines mortes. Une communication directe
de Dieu nous fait vraiment défaut. Nous ne faisons que donner
une prédication humaine. Comme il est déplorable de voir que
tant de personnes sont mortes en n’ayant entendu que de bonnes
doctrines! Puisse Dieu nous être miséricordieux et nous donner
la parole rhema. Puisse-t-Il nous parler personnellement et
directement aujourd’hui. Nous pouvons progresser et recevoir
l’eau vivante qui nourrit les autres uniquement lorsque nous
recevons la parole rhema. Elle est ce dont nous avons besoin.
Dans le plan éternel de Dieu, l’église n’a pas de péché, elle
n’a pas de péché dans son histoire, mais est absolument
spirituelle et entièrement issue de Christ. Mais qu’en est-il de
la vraie histoire de l’église? Nous savons qu’elle n’est pas
totalement issue de Christ, et qu’une grande partie de son
élément est terrestre. De quelle manière Christ perfectionnera-
t-Il l’église? Il le fera en la purifiant par l’eau dans la parole :
le rhema. Nous avons mentionné antérieurement que l’eau fait
allusion à la vie. Elle représente la vie libérée par l’aspect
non-rédempteur* de la mort de Christ. Christ utilise Sa vie dans
Sa parole, la parole rhema, pour nous purifier.

* Les deux aspects de la mort de Christ sont : (1) mettre fin


à tout ce qui est négatif, et (2) préparer le chemin pour
tout ce qui est positif : toutes les choses qui appartiennent
à la vie de Christ. Par conséquent, la vie que Sa mort libéra
n’a pas pour but de nous racheter. La rédemption est liée
à l’aspect négatif de la mort de Christ.
LE CORPS DE CHRIST ET L’ÉPOUSE DE CHRIST 65

Que signifie cette purification par la vie de Christ dans Sa


parole? Tout d’abord, nous devons considérer le problème de
l’église du point de vue de Dieu. Le défaut de l’église ne réside
pas en ce qu’elle a reçu un Christ trop petit, mais en ce qu’elle
contient trop de choses qui ne sont pas Christ Lui-même. Dans
la volonté de Dieu, l’église toute entière provient de Christ ; elle
n’a aucun péché, rien de charnel, et aucune vie naturelle. Mais
qu’en est-il de notre condition véritable? Chacun de nous, qui
appartenons vraiment à Christ, contient une certaine portion
qui est uniquement et complètement Christ Lui-même. Nous
remercions Dieu de nous avoir donné cette portion. En plus de
cette portion, nous sommes encore remplis de nombreuses choses
dont Christ n’est pas la source. À cause de toutes ces choses qui
Lui sont étrangères, nous devons être purifiés. Que signifie la
purification? Cela signifie retirer, et non pas ajouter. Si la
purification impliquait un ajout en nous, ce serait alors une
teinture. Dans Genèse 2, Ève n’avait pas besoin d’être purifiée,
parce qu’elle représentait l’église dans le plan éternel de Dieu.
Mais si nous considérons que nous n’avons pas besoin de
purification aujourd’hui, nous nous trompons. Dieu prévoit de
nous amener là où la purification n’est plus nécessaire, mais
aujourd’hui nous avons encore besoin d’être purifiés.
Comment Dieu nous purifie-t-Il? Il le fait par Sa vie dans
Sa propre parole. Très souvent, nous ne savons pas ce qui doit
être purifié en nous. Mais un jour, la vie de Dieu en nous ne
nous laisse pas en paix. Peu après, Sa parole rhema entre en
nous et nous indique ce qui doit être purifié. D’une part, cette
vie nous touche, et d’autre part, la parole nous parle. Quelque-
fois, nous sommes engagés dans une activité qui semble bonne
à la lumière de la doctrine, et que nous avons une bonne raison
de faire, mais dans notre for intérieur, quelque chose nous
travaille et ne nous laisse pas tranquille. Finalement, le
Seigneur nous parle ; la parole rhema, la parole puissante du
Seigneur nous vient. Elle nous dit qu’une situation précise doit
être rectifiée et purifiée. D’une part, c’est la vie, et d’autre part,
c’est la parole du Seigneur. C’est ainsi que nous sommes purifiés.
Quelquefois, l’ordre est inversé. Au commencement, nous ne
66 L’ÉGLISE GLORIEUSE

sentons rien alors que nous nous lançons dans une activité
déterminée ; en fait, nous avons l’impression que tout est très
bien. Mais lorsque rhema surgit, la parole du Seigneur nous parle
tout d’abord, nous disant que cette activité particulière n’est pas
bonne, et ensuite, la vie intérieure exige que nous y mettions fin.
Telle est notre vie quotidienne. Soit la vie du Seigneur nous
empêche d’agir, et ensuite la parole vient, ou bien la parole vient
tout d’abord, suivie par la vie qui exige que nous mettions fin à
cette situation. Mais quelle que soit la procédure, il s’agit là de
la purification par l’eau dans la parole, qui nous sanctifie.
Par conséquent, notre croissance et nos progrès dépendent
entièrement de notre attitude envers la vie du Seigneur en nous
et la parole rhema. Si nous éprouvons un sentiment intérieur de
vie, nous ne devrions jamais l’abandonner. Au contraire, nous
devons prier : « Seigneur, accorde-moi la parole rhema pour que
je sache comment faire face à cette situation. » Si le Seigneur
commence par nous donner la parole rhema, s’Il nous parle tout
d’abord, nous devons ensuite Lui demander qu’Il nous remplisse
de Sa vie, qui nous fortifiera pour résoudre le problème. Si nous
prêtons attention à ces choses et ne les prenons pas à la légère,
le Seigneur nous purifiera par le bain de l’eau dans la parole
afin de nous sanctifier.
Pour le Seigneur, la signification de l’église purifiée par l’eau
est la suivante : la vie de Christ élimine tout ce qui ne provient
pas de Christ. La vie naturelle et tout ce qui ne provient pas
de Christ doivent être purifiés. La sanctification ne peut que
résulter de la purification, et la base de la purification est la
parole du Seigneur, le rhema. Sans connaître la parole du
Seigneur, nous ne pourrons être purifiés ni sanctifiés. Depuis
le jour où nous avons reçu Christ, d’où est venue notre
connaissance? Est-elle venue d’une source intérieure ou exté-
rieure? Comprenons-nous la volonté de Dieu depuis l’intérieur
de notre être, ou Sa volonté nous est-elle encore seulement
objective? De nombreuses difficultés prennent racine dans le
fait que la parole de Dieu nous fait défaut. Le Corps de Christ
ne peut être édifié parce que nous avons quelque chose
d’extérieur et non d’intérieur. Toute la base de la foi chrétienne
LE CORPS DE CHRIST ET L’ÉPOUSE DE CHRIST 67

dépend des paroles du Seigneur. La croissance de l’église dépend


également de la parole que le Seigneur prononce. Par consé-
quent, le cœur de nos prières devrait être notre désir de recevoir
les paroles du Seigneur. Oh! Puisse le Seigneur nous parler!
La parole que le Seigneur prononce nous permettra d’atteindre
l’objectif éternel de Dieu. L’église aujourd’hui ne ressemble pas
à Ève dans Genèse 2, parce que l’église est tombée. Par
conséquent, le Seigneur doit nous purifier par l’eau dans la
parole.
L’église qui correspond à la volonté de Dieu et l’église selon
notre expérience sont deux choses complètement différentes.
L’église dans le plan de Dieu n’a aucun péché, ni aucun passé
lié au péché ; elle n’a jamais connu le péché. Elle transcende le
péché et n’en porte aucune trace. Elle est entièrement spirituelle
et est uniquement issue de Christ. Néanmoins, selon l’histoire,
l’église n’a pas atteint l’objectif fixé et s’est dégradée. Le Seigneur
œuvre maintenant parmi les hommes déchus pour les mener à
l’église de Sa volonté originelle. Le Seigneur désire œuvrer parmi
les gens déchus, corrompus et anéantis, pleins de péchés et
d’immondices pour obtenir une église parmi eux. Il désire les
restaurer et les recouvrer jusqu’à ce qu’ils correspondent à Son
plan, projeté dans l’éternité passée, pour obtenir ce qui satisfera
Son désir dans l’éternité future. Dans Son œuvre magnifique, le
Seigneur utilise les paroles qui sortent de Sa bouche comme un
instrument qui ramène l’église à l’objectif originel de Dieu. Oh!
Puissions-nous ne pas prendre à la légère les paroles du Seigneur!
Souvenons-nous que la connaissance est une chose et que la
stature spirituelle en est une toute autre. Toute doctrine,
enseignement, théologie et connaissance n’ont que peu d’utilité
si elles sont transmises seulement d’une personne à une autre.
La véritable croissance a lieu lorsque nous recevons directement
la parole du Seigneur. Dieu utilise Sa parole rhema pour mener
à bien Son œuvre, et Il désire nous parler. Par conséquent, il
serait vraiment dommage d’avoir pour seul objectif l’acquisition
de connaissances pendant notre lecture de la Bible. Si tel est
notre but, nous sommes fichus. Voilà la véritable valeur des
Écritures : que Dieu parle à l’homme par leur intermédiaire. Si
68 L’ÉGLISE GLORIEUSE

nous désirons être utiles à Dieu, Il doit nous parler. Notre


édification est spirituelle si le Seigneur nous parle. La connais-
sance et les doctrines n’ont aucune utilité spirituelle. Seul ce que
le Seigneur prononce en nous a de la valeur au niveau spirituel.
Comment pouvons-nous être satisfaits avec la connaissance
et les doctrines alors que l’église se trouve dans une condition
déchue, qu’elle a été infidèle à Dieu et qu’elle est aveugle quant
à Sa volonté? Que Dieu nous accorde Sa miséricorde et Sa grâce!
Oh! Puissions-nous prier ainsi : « Seigneur, nous Te demandons
de nous parler. » Tout ce qui vient de l’extérieur, les paroles qui
nous ont été adressées par les autres, même si elles l’ont été des
milliers de fois, n’ont aucune utilité ; seul le rhema a de la valeur.
Si nous agissons simplement en réponse à la suggestion d’autrui,
nous observons la loi ; nous ne sommes pas dans le Nouveau
Testament. Une personne sensée sait diviser l’Épître aux
Romains en sections distinctes, comme « le salut », « la justifica-
tion », etc., mais elle souffre d’une grande lacune : Dieu ne lui
a pas parlé. Un homme peut avoir de la connaissance sans
toutefois avoir la parole de Dieu. Beaucoup s’imaginent que
connaître les Écritures et comprendre les doctrines constitue la
spiritualité. Ce n’est pas vrai! La connaissance biblique ne saurait
jamais remplacer la spiritualité. Seul ce que Dieu nous révèle
personnellement et directement a une véritable valeur. Lorsque
Dieu nous parle au moyen de Sa parole, nous sommes éclairés ;
nous sommes sanctifiés par Sa parole et nous grandissons grâce
à elle. Il nous faut distinguer entre ce qui est mort et ce qui est
vivant, entre la simple connaissance et ce qui est spirituel. Ce
qui n’est pas vivant n’a aucune valeur spirituelle. Si nous avons
la parole vivante de Dieu, rhema, nous pourrons être purifiés et
sanctifiés.

« L’ÉGLISE… GLORIEUSE »

Le but de Christ dans Son œuvre de purification et de


sanctification consiste à faire paraître devant Lui, un jour, une
« église glorieuse » (Ép 5.27). Christ attend que l’église soit
préparée et qu’elle Lui soit présentée. En grec, « L’église…
glorieuse » signifie que l’église entre dans la gloire. Autrement
LE CORPS DE CHRIST ET L’ÉPOUSE DE CHRIST 69

dit, l’église se vêtira de gloire. Éphésiens 4 déclare que l’église


parviendra à l’unité de la foi et à la mesure de la stature parfaite
de Christ (v. 13). Ensuite, le chapitre 5 proclame que l’église sera
vêtue de gloire pour être présentée à Christ. Dieu désire élever
toute l’église à ce niveau. Quelle vérité incroyable! Lorsque nous
observons la condition actuelle de l’église, nous nous demandons :
« Comment cela sera-t-il possible? » Nous doutons même de
l’intention de Dieu, mais le Seigneur est vraiment en train d’agir.
Un jour, l’église parviendra à l’unité de la foi, à la mesure de la
stature de la plénitude de Christ ; elle sera vêtue de gloire et
présentée à Christ. Voilà ce que le Seigneur désire, et Il
l’obtiendra. C’est également ce que nous désirons et nous
l’obtiendrons.
Cette église glorieuse n’aura ni tache, ni ride, ni chose
semblable ; elle sera sainte et sans défaut (5.27). Le Seigneur
nous purifiera à tel point que l’église ne gardera aucune trace
de tache ou de souillure. On aura l’impression que l’église n’a
jamais commis de péchés, on ne pourra trouver en elle aucune
trace de péché.
Elle n’a aucune tache, ni même aucune ride. Nous savons tous
que les enfants et les jeunes gens ne sont pas ridés. Lorsqu’une
personne commence à avoir des rides, cela signifie qu’elle
vieillit. Le Seigneur désire amener l’église là où elle n’a rien
de vieux, rien qui appartienne au passé. Il désire que dans l’église
tout soit neuf. Lorsque l’église sera présentée au Seigneur,
elle donnera l’impression de n’avoir jamais connu le péché et
d’avoir une histoire exempte de péché. Elle n’aura ni tache ni
ride. Dans l’avenir, l’église sera conforme au but de Dieu dans
la création.
L’église n’aura ni tache, ni ride, ni « chose semblable ». Dans
la traduction du grec, nous pouvons lire : « Sans cela ou ce genre
de défauts. » Elle n’aura ni tache, ni ride, ni aucun défaut ; tous
les défauts auront été éliminés. Le jour viendra où l’œuvre de
Dieu dans l’église sera telle que celle-ci apparaîtra complètement
glorieuse.
Par ailleurs, elle sera « sainte et sans défaut ». La langue
grecque originale dit plus précisément : « Afin qu’elle soit sainte
70 L’ÉGLISE GLORIEUSE

et sans reproche. » Dieu élèvera l’église à un niveau tel que


personne ne pourra rien lui reprocher. Le monde sera muet, et
Satan aussi ; personne n’aura de reproche à faire, pas même
Dieu. Ce jour-là, cette église glorieuse deviendra l’Épouse de
Christ.
Nous devons voir clairement ces deux choses. Tout d’abord,
aujourd’hui nous sommes le Corps de Christ. En tant que tel,
Christ nous purifie et nous prépare à être l’église que Dieu
recherche depuis l’éternité. Deuxièmement, lorsque le moment
sera venu, Christ viendra et nous serons menés dans Sa présence
et Lui serons présentés comme l’église glorieuse, Son épouse. Par
conséquent, tout d’abord nous avons l’histoire du Corps de Christ
sur terre ; ensuite dans la gloire nous avons l’histoire de l’épouse.
Nous vivons à présent dans le processus de purification. C’est
aujourd’hui que nous avons besoin de la parole rhema. Les
chrétiens qui n’ont jamais reçu une révélation directe retardent
l’œuvre de Dieu. Si nous n’avons jamais entendu les paroles du
Seigneur en nous, nous L’empêchons de déverser Sa grâce. Puisse
Dieu nous accorder Sa miséricorde afin que nous ne retardions
pas Son œuvre. Soyons plutôt ceux qui L’écoutent et qui
progressent pour que l’église soit élevée à la condition d’épouse
de Christ.

L’ŒUVRE ET LA RESPONSABILITÉ DE L’ÉGLISE


DEVANT DIEU

L’Épître aux Éphésiens révèle l’église que Dieu a projeté


d’obtenir depuis l’éternité passée. Le chapitre cinq nous montre
que l’église sera glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de
semblable, et qu’elle sera sainte et sans défaut. Le chapitre six
nous montre ensuite le travail pratique de l’église, la guerre
spirituelle.
Lorsque nous lisons Éphésiens 6.10-12, nous prenons con-
science que la guerre spirituelle est l’œuvre et la responsabilité
de l’église. Dans cette guerre spirituelle, les ennemis ne sont ni
la chair ni le sang, mais plutôt des êtres spirituels qui vivent
dans l’air. Les versets 13 et 14 disent : « C’est pourquoi, prenez
toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais
LE CORPS DE CHRIST ET L’ÉPOUSE DE CHRIST 71

jour et tenir ferme après avoir tout surmonté. Tenez donc ferme. »
D’après ces versets, nous devons tenir ferme, et ne pas attaquer.
La guerre spirituelle est défensive ; elle n’est pas offensive parce
que le Seigneur Jésus a déjà livré bataille et a gagné la victoire.
Le travail de l’église sur terre consiste simplement à conserver
la victoire du Seigneur. Le Seigneur a déjà gagné la bataille, et
l’église est ici pour maintenir Sa victoire. L’église n’a pas pour
charge de vaincre le diable, mais de résister à celui qui a déjà
été vaincu par le Seigneur. L’église n’œuvre pas pour lier l’homme
fort, puisqu’il a déjà été lié. Son œuvre consiste à ne pas permettre
qu’il soit délié. Il n’est pas nécessaire d’attaquer ; il suffit de
tenir ferme. Le point de départ de la guerre spirituelle consiste
à nous maintenir fermement dans la victoire de Christ ; à prendre
conscience que Christ a déjà vaincu. Il ne s’agit pas de lutter
contre Satan, mais plutôt de mettre notre confiance dans le
Seigneur. Il ne s’agit pas d’espérer gagner la victoire, parce que
la victoire a déjà été gagnée. Le diable ne peut rien faire.
La guerre spirituelle est l’œuvre et la responsabilité de l’église.
Elle existe à cause du conflit entre l’autorité de Dieu et le pouvoir
de Satan. Considérons donc à présent la relation entre l’église
et le royaume de Dieu.
Certains pensent que le royaume de Dieu se résume à une
question de récompenses. Voilà une évaluation bien limitée du
royaume de Dieu. Le Seigneur Jésus a expliqué dans Matthieu
ce qu’est le royaume de Dieu. Il a dit : « Mais, si c’est par l’Esprit
de Dieu, que Moi, Je chasse les démons, le royaume de Dieu est
donc parvenu jusqu’à vous » (Mt 12.28). Qu’est-ce que le royaume
de Dieu? C’est le renversement du pouvoir de Satan par la
puissance de Dieu. Lorsque le diable ne peut pas garder sa
position quelque part, cela signifie que le royaume est parvenu
en ce lieu. Là où le diable a été chassé, où l’œuvre de l’ennemi
a été déplacée par la puissance de Dieu, Son royaume s’y trouve.
Apocalypse 12.9-10 dit : « Il fut précipité, le grand dragon, le
serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute
la terre habitée ; il fut précipité sur la terre, et ses anges furent
précipités avec lui. Alors j’entendis dans le ciel une voix forte
qui disait : Maintenant est arrivé le salut, ainsi que la puissance
72 L’ÉGLISE GLORIEUSE

et le règne de notre Dieu, et l’autorité de Son Christ. Car il a


été précipité, l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait
devant notre Dieu jour et nuit. » Nous devons prêter une
attention toute particulière au mot « car » dans le verset 10. Le
règne de Dieu a pu venir, « car » Satan a été précipité. Satan a
perdu sa place, n’ayant pu la conserver. À ce moment-là, une
voix forte se fit entendre dans le ciel, qui disait : « Maintenant
est arrivé le salut, ainsi que la puissance et le règne de notre
Dieu, et l’autorité de Son Christ. » Chaque fois que Satan
abandonne un endroit, il le fait parce que le royaume de Dieu
l’y a remplacé. Satan ne peut demeurer là où se trouve le royaume
de Dieu. Cela nous montre clairement que dans les Écritures, la
principale raison d’être du royaume de Dieu est de renverser
Satan.
Lorsque les pharisiens demandèrent quand viendrait le
royaume de Dieu, le Seigneur Jésus leur répondit : « Le royaume
de Dieu ne vient pas de telle sorte qu’on puisse l’observer. On
ne dira pas : Voyez, il est ici, ou : Il est là. Car voyez, le royaume
de Dieu est au-dedans de vous » (Lc 17.20-21). Que voulait dire
le Seigneur lorsqu’Il répondit : « Le royaume de Dieu est au
milieu de vous »? Il voulait dire : « Je suis ici. » Bien entendu,
nous savons tous que le royaume de Dieu ne pouvait pas être à
l’intérieur des pharisiens. À cette époque-là, le royaume de Dieu
était parmi eux parce que le Seigneur Jésus se trouvait parmi
eux. Lorsqu’Il se tenait là, Satan ne pouvait pas y être. Le
Seigneur Jésus dit : « Le prince du monde vient. Il n’a rien en
moi » (Jn 14.30). Là où se trouve le Seigneur Jésus, Satan doit
fuir. Dans Luc 4, nous voyons un homme possédé par un démon.
Comment réagit le démon lorsqu’il vit le Seigneur? Avant que le
Seigneur n’ouvrît la bouche pour chasser le démon, celui-ci cria :
« Hé! que nous veux-Tu, Jésus de Nazareth? Tu es venu nous
perdre » (v. 34). Les démons ne peuvent demeurer là où se trouve
le Seigneur. La présence même du Seigneur Jésus représente le
royaume de Dieu, et Il est le royaume de Dieu. Là où Il est, se
trouve également le royaume de Dieu.
En quoi ceci nous concerne-t-il? Apocalypse 1.5-6 dit : « À
Celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par Son
LE CORPS DE CHRIST ET L’ÉPOUSE DE CHRIST 73

sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour


Dieu Son Père, à Lui la gloire et le pouvoir aux siècles des siècles!
Amen! » Observez le mot « royaume » dans le verset six. Cela
nous montre que le royaume de Dieu n’est pas seulement là où
se trouve le Seigneur Jésus, mais également là où est l’église.
Le Seigneur Jésus et l’église représentent tous deux le royaume
de Dieu. Ici, l’important n’est pas une quelconque récompense
dans le futur ou une position dans le royaume, qu’elle soit grande
ou petite, élevée ou basse. Ces choses sont secondaires. L’essentiel
est le fait que Dieu désire que l’église représente Son royaume.
L’église sur terre a la charge de manifester le royaume de
Dieu. Tout le travail de l’église est gouverné par le principe du
royaume de Dieu. Le salut des âmes est soumis à ce principe,
ainsi que le fait de chasser les démons, et aussi toutes les autres
œuvres. Toute œuvre devrait être gouvernée par le principe du
royaume de Dieu. Pourquoi devons-nous gagner des âmes? Pour
le bien du royaume de Dieu, pas uniquement parce que l’homme
a besoin du salut. Nous devons tenir ferme dans la position du
royaume de Dieu chaque fois que nous œuvrons, et nous devons
appliquer le royaume de Dieu pour renverser le pouvoir de Satan.
Le Seigneur désire que nous priions ainsi : « Notre Père qui
es aux cieux, que Ton nom soit sanctifié. Que Ton règne vienne ;
que Ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (Mt 6.9-10).
Si la venue du royaume de Dieu était automatique, le Seigneur
ne nous aurait jamais enseigné à prier ainsi. Le Seigneur nous
a demandé de prier de cette façon, nous montrant que c’est là
l’œuvre de l’église. Oui, l’église doit prêcher l’évangile, mais plus
encore, l’église doit prier pour manifester le royaume de Dieu.
Certaines personnes pensent que le royaume de Dieu viendra
automatiquement, que nous priions ou non. Si nous connaissons
Dieu, nous ne dirons jamais cela. Le principe de l’œuvre de Dieu
consiste à attendre que Son peuple agisse. Ce n’est qu’après qu’Il
agira.
Dieu dit à Abraham que le peuple d’Israël allait sortir de la
nation qui les affligeait. Toutefois, cela ne s’est accompli que
quatre cent trente ans plus tard. Lorsque les Israélites implorèrent
Dieu, Il écouta leurs gémissements et vint les libérer. Mais ne
74 L’ÉGLISE GLORIEUSE

vous imaginez jamais que les choses se produiront de toute façon,


que nous implorions ou non. Dieu a besoin que l’homme coopère
avec Lui dans Son œuvre. Lorsque le peuple de Dieu agit, Il agit
également. Lorsque le peuple de Dieu se rendit compte qu’il
devait quitter l’Égypte (bien que tous les Israélites ne prissent
pas conscience de cela ; seuls quelques-uns le comprirent), ils
implorèrent Dieu, puis Il prit les mesures nécessaires pour les
libérer.
La naissance même du Seigneur Jésus fut le résultat de la
coopération entre certains membres du peuple de Dieu et Dieu
Lui-même. À Jérusalem, certains recherchaient continuellement
la consolation d’Israël. C’est pourquoi le Seigneur naquit. Même
si le but de Dieu consiste à manifester Son royaume, Sa
participation seule n’est pas suffisante. Il a besoin que l’église
œuvre avec Lui. Par la prière, l’église doit libérer la puissance
du royaume de Dieu sur terre. Lorsque le Seigneur viendra, le
royaume du monde deviendra le royaume de notre Seigneur et
de Son Christ (Ap 11.15).
Puisque l’œuvre de l’église consiste à tenir ferme pour Dieu
et à ne céder aucun terrain à Satan, quel genre de vie
devrions-nous mener pour accomplir cette tâche? Tous nos péchés
et toutes nos iniquités doivent être éliminés, nous devons nous
consacrer inconditionnellement à Dieu, mettre fin à la vie de
notre âme et abandonner notre homme naturel. Dans la guerre
spirituelle, la capacité de la chair est absolument inutile. « Je »
suis incapable de résister à Satan. « Je » dois céder la place!
Chaque fois que « je » disparais, le Seigneur Jésus paraît. Chaque
fois que le « moi » entre en scène, je subis un échec. Chaque fois
que le Seigneur entre, la victoire arrive. Satan reconnaît
uniquement la personne du Seigneur Jésus. Nous ne pouvons
pas résister à Satan. Les traits enflammés de Satan peuvent
entrer dans notre chair, mais, loué soit le Seigneur, nous pouvons
revêtir Christ, qui a gagné la victoire.
Nous croyons que Christ reviendra. Mais ne vous imaginez
pas que le Seigneur Jésus viendra automatiquement si nous
restons assis à attendre passivement. Non, l’église a un travail
à faire. Puisque nous sommes le Corps de Christ, apprenons à
LE CORPS DE CHRIST ET L’ÉPOUSE DE CHRIST 75

travailler avec Dieu. Ne pensons pas qu’il suffit d’être sauvés. Il


n’en est certainement pas ainsi. Nous devons nous préoccuper
du besoin de Dieu. La chute de l’homme eut deux conséquences :
la première est le problème de la responsabilité morale de
l’homme, et l’autre est l’usurpation par Satan de l’autorité sur
terre. D’un côté, l’homme a perdu quelque chose, mais d’un autre,
Dieu a également perdu quelque chose. La rédemption résout le
problème de la responsabilité morale de l’homme et de la perte
de l’homme, mais ce que Dieu a perdu n’a pas encore été recouvré.
La perte que Dieu subit ne peut être restaurée à travers la
rédemption ; elle ne peut l’être que par le royaume. Le problème
de la responsabilité morale de l’homme fut résolu à la croix, mais
le problème de l’autorité de Satan doit être résolu par le royaume.
L’objectif primordial de la rédemption concerne l’homme, tandis
que l’objectif direct du royaume consiste à éliminer Satan. La
rédemption a gagné ce que l’homme a perdu ; le royaume détruira
ce que Satan a gagné.
À l’origine, l’homme a reçu la responsabilité de renverser
l’autorité de Satan, mais l’homme tomba, abandonnant cette
autorité à Satan. L’homme s’assujettit même à Satan. Satan
devint l’homme fort, et l’humanité devint sa possession (Mt
12.29). Il est donc nécessaire que le royaume prenne la situation
en main. Si le royaume n’existait pas, l’œuvre de Satan ne
pourrait pas être renversée, à cause de la chute de l’homme.
Les nouveaux cieux et la nouvelle terre ne sont pas apparus
immédiatement après la rédemption, parce que le problème de
Satan n’avait pas encore trouvé de solution. Le royaume doit être
présent avant la venue des nouveaux cieux et de la nouvelle
terre. Apocalypse 11.15 dit : « Le royaume du monde est passé
à notre Seigneur et à Son Christ. Il régnera aux siècles des
siècles! » L’avènement du royaume commence l’éternité. Le
royaume est la connexion avec l’éternité. Nous pourrions dire
que le royaume est l’introduction des nouveaux cieux et de la
nouvelle terre. Apocalypse 21 et 22 nous montrent que les
nouveaux cieux et la nouvelle terre apparaîtront après le
royaume. Ésaïe 65 associe le royaume aux nouveaux cieux et à
la nouvelle terre. Cela signifie qu’Ésaïe voyait dans le royaume
76 L’ÉGLISE GLORIEUSE

l’entrée aux nouveaux cieux et à la nouvelle terre. Par conséquent,


lorsque le royaume commence, les nouveaux cieux et la nouvelle
terre commencent également.
Puisse Dieu nous ouvrir les yeux afin que nous ne nous
considérions pas comme le centre de toutes choses. Pourquoi
avons-nous été sauvés? Seulement pour ne pas aller en enfer?
Non, cela n’est pas l’objectif. Pour quelle raison Christ veut donc
nous sauver? Nous pouvons répondre à cette question selon deux
perspectives différentes : du point de vue de l’homme et selon la
perspective de Dieu. Lorsque nous voyons la même chose sous
deux angles différents, nous l’apprécions avec une lumière toute
nouvelle. Nous ne devrions pas considérer cette question seule-
ment du point de vue humain. Nous devons la voir dans la
perspective de Dieu. En fait, le recouvrement de ce que l’homme
a perdu sert à recouvrer ce que Dieu a perdu. Ce que Dieu a
perdu doit être recouvré par l’intermédiaire du royaume. Au-
jourd’hui, Dieu nous fait participer à la victoire du Seigneur
Jésus. Là où est manifestée la victoire du Seigneur Jésus, Satan
doit fuir. Nous n’avons qu’à tenir ferme parce que le Seigneur
Jésus a déjà remporté la victoire. Dans Son œuvre rédemptrice,
le Seigneur Jésus a détruit toute la base légale du diable. Tout
le règne légal de Satan fut détruit par la rédemption. La
rédemption fut la sentence par laquelle Satan perdit sa position
légale. À présent, l’église a la responsabilité d’exécuter cette
sentence. Lorsque Dieu constatera que l’église a accompli cette
tache d’une manière satisfaisante, Il introduira le royaume, et
ensuite les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Dans le livre
d’Ésaïe, les nouveaux cieux et la nouvelle terre conduisent aux
nouveaux cieux et à la nouvelle terre d’Apocalypse.
Nous sommes maintenant à mi-chemin entre la rédemption
et le royaume. Lorsque nous nous retournons, nous voyons la
rédemption ; lorsque nous regardons devant nous, nous voyons
le royaume. Notre responsabilité est double. D’une part, nous
devons conduire les gens de ce monde au salut, et d’autre part,
nous devons tenir ferme pour le royaume. Oh! puissions-nous
recevoir cette vision et prendre conscience de la responsabilité
que Dieu a conférée à l’église!
LE CORPS DE CHRIST ET L’ÉPOUSE DE CHRIST 77

Récapitulons ce qu’est le royaume de Dieu. Le royaume de


Dieu est la sphère dans laquelle Dieu exerce Son autorité. Un
tel royaume doit exister parmi nous. Alors que nous permettons
à Dieu d’exercer Son autorité dans les cieux, nous devons
également Lui permettre d’exercer Son autorité sur nous. Dieu
doit établir Son autorité, Sa puissance et Sa gloire parmi nous.
Non seulement devons-nous chercher à vivre devant Dieu
conformément à Éphésiens 5, mais nous devons également saisir
la responsabilité que nous révèle Éphésiens 6. Nous serons alors
une église glorieuse, sainte et sans tache et de plus, nous aurons
coopéré avec Dieu pour introduire Son royaume et infliger à
Satan une défaite sur cette terre.
C HAPITRE Q UATRE

« ET ELLE ENFANTA UN FILS »

Nous avons déjà vu la femme dans Genèse 2, et comment elle


évoque l’homme que Dieu, dans Sa volonté éternelle, désire
obtenir pour glorifier Son nom. Puis, dans Éphésiens 5, une autre
femme paraît. Elle est la réalité de la femme de Genèse 2 et
nous montre comment, après la chute de l’homme, Dieu œuvre
pour recouvrer toute chose à l’état originel. Examinons mainte-
nant une autre femme, celle d’Apocalypse 12, et considérons son
rapport avec la femme de Genèse 2.
Le livre de l’Apocalypse révèle les choses de la fin de l’ère
actuelle. Il contient vingt-deux chapitres, mais à la fin du chapitre
onze, tout est déjà terminé. Apocalypse 10.7 nous enseigne :
« Mais qu’aux jours de la voix du septième ange, quand il
s’apprêterait à sonner de la trompette, alors le mystère de Dieu
s’accomplirait. » Au chapitre 11, alors que le septième ange souffle
dans sa trompette, tout ce qui concerne le mystère de Dieu et
Dieu Lui-même s’accomplit totalement. Le verset 15 ajoute : « Le
septième ange sonna de la trompette. Et des voix fortes retentirent
dans le ciel en disant : le royaume du monde est passé à notre
Seigneur et à Son Christ. Il régnera aux siècles des siècles! » Cela
signifie que lorsque le septième ange sonnera de la trompette,
l’éternité aura commencé. Le millénium, les nouveaux cieux et la
nouvelle terre, et tout ce qui concerne l’éternité, sont impliqués
dans ce verset. Pourquoi y a-t-il donc onze chapitres supplémen-
taires après les onze premiers? Notre réponse est la suivante :
ces onze autres chapitres complimentent les onze premiers. Au
chapitre douze, nous voyons comment le royaume de ce monde
deviendra le royaume de notre Seigneur et de Son Christ, et
comment Dieu fera régner Son Fils aux siècles des siècles.
80 L’ÉGLISE GLORIEUSE

D’après Apocalypse 11.19, quelque chose se passa lorsque le


septième ange souffla dans sa trompette. « Le temple de Dieu
dans le ciel fut ouvert, et l’arche de Son alliance apparut dans
Son temple. Il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres, un
tremblement de terre et une forte grêle. » Le livre de l’Apocalypse
comprend de nombreuses visions, mais deux visions centrales
servent de base à toutes les autres. La première est la vision du
trône (Ap 4.2). Toutes les visions du chapitre quatre au chapitre
onze, où le septième ange sonne de la trompette, sont basées sur
celle du trône. La seconde vision est celle du temple (Ap 11.19).
À partir du chapitre douze et jusqu’à la fin du livre, toutes les
visions sont basées sur le temple de Dieu.
Dans le chapitre quatre, Jean reçoit une vision du trône de
Dieu entouré d’un arc-en-ciel. Cela signifie qu’à partir de ce
chapitre, tout est basé sur l’autorité du trône et sur le rappel de
l’alliance que Dieu a conclue avec toutes les créatures vivantes
sur terre. L’arc-en-ciel est le signe de l’alliance que Dieu fit avec
toutes les créatures vivantes. Aujourd’hui, il nous est impossible
de voir un arc-en-ciel complet. Nous n’en voyons tout au plus
que la moitié. Mais un arc-en-ciel entoure complètement le trône.
C’est un cercle complet que rien n’interrompt. Dieu est fidèle. Il
se souviendra de Son alliance et la respectera. Dieu se souviendra
de Son alliance avec toute créature vivante sur terre. Dieu doit
respecter Son alliance dans tout ce qu’Il désire entreprendre
concernant l’homme.
À la fin du chapitre onze, Jean reçoit une autre vision — celle
du temple de Dieu. Dans le temple se trouvait l’arche de l’alliance.
Dieu avait demandé aux Israélites de construire une arche
conformément au modèle donné sur la montagne et de mettre
l’arche dans le lieu très saint à l’intérieur du tabernacle. Plus
tard, Salomon construisit le temple et y fit placer l’arche.
Lorsqu’Israël fut déporté à Babylone, l’arche fut perdue. Mais
même si l’arche était perdue sur terre, l’arche céleste demeurait
intacte. L’arche sur terre fut construite selon le modèle de l’arche
céleste. L’ombre disparut sur terre, mais la substance, la réalité,
restait intacte dans le ciel. À la fin d’Apocalypse 11, Dieu nous
montre à nouveau l’arche.
« ET ELLE ENFANTA UN FILS » 81

Qu’est-ce que l’arche? L’arche est l’expression de Dieu Lui-


même. Elle représente la fidélité dont Dieu doit faire preuve
envers Lui-même. Le trône est l’endroit où Dieu exerce Son
autorité, et le temple est le lieu où Dieu demeure. Le trône est
quelque chose de visible dirigé vers le monde et l’humanité, mais
le temple est destiné à Dieu seul. L’arc-en-ciel autour du trône
signifie que Dieu ne fera aucun mal à l’homme, tandis que l’arche
dans le temple signifie que Dieu ne fera rien qui Lui soit inférieur.
Dieu doit accomplir ce qu’Il a projeté. Dieu est capable d’atteindre
avec succès ce qu’Il désire. L’arche n’était pas seulement destinée
à l’homme, mais aussi à Dieu Lui-même. Dieu ne peut se renier
Lui-même ; Il ne peut se contredire. Dans l’éternité, Dieu a décidé
d’obtenir un peuple glorifié, et Il a déterminé que le royaume de
ce monde deviendrait le royaume de notre Seigneur et de Son
Christ. Si nous observons la situation actuelle de l’église, nous
ne pouvons que nous demander comment Dieu peut réaliser Son
dessein. Mais nous savons que Dieu ne s’arrêtera jamais à
mi-chemin. Il a l’arche, et Il a conclu Lui-même l’alliance. Le
Dieu juste ne peut être injuste envers l’homme, et moins encore
envers Lui-même. L’homme ne fait jamais rien pour se contredire,
car chaque individu a son propre caractère. Dieu non plus ne
saurait se renier dans Son œuvre, du fait de Son propre caractère.
Lorsque Dieu nous révéla l’arche, Il nous déclara qu’Il devrait
mener à bien tout ce qu’Il souhaitait accomplir.
Nous devons nous arrêter ici sur un point. Sur quelle base
Dieu et Son Christ régneront-Ils aux siècles des siècles? Sur quoi
Dieu se basera-t-Il pour que le royaume de ce monde devienne
le royaume de notre Seigneur et de Son Christ? Son caractère
constitue cette base. Dieu accomplira toutes ces choses à cause
de Son propre caractère. Rien ne L’arrêtera. Nous devons
apprendre ceci : ce qui prend source en Dieu ne sera jamais
altéré. L’arche est intacte, et représente Dieu Lui-même et Son
alliance. Dieu se sert de Lui-même pour obtenir le royaume. Nous
remercions Dieu, car à partir du chapitre douze et jusqu’à la fin
du livre, nous voyons comment Dieu accomplira ce qu’Il a projeté
dans l’éternité par Sa propre fidélité.
82 L’ÉGLISE GLORIEUSE

LA FEMME DE LA VISION

Apocalypse 12.1 déclare : « Un grand signe apparut dans le


ciel : une femme revêtue du soleil, la lune sous les pieds, et une
couronne de douze étoiles sur la tête. » Qui est cette femme? Il
s’agit d’une femme qui a provoqué de grandes discussions parmi
les étudiants de la Bible. Certains ont affirmé que c’est Marie,
la mère du Seigneur Jésus. D’autres ont soutenu qu’elle repré-
sente la nation d’Israël. Néanmoins, les Écritures montrent que
cette femme ne peut être ni Marie, la mère du Seigneur, ni la
nation d’Israël. En voici les raisons :
(1) Cette vision est révélée dans le ciel ; cette femme
appartient donc entièrement au ciel. Ni Marie ni la nation d’Israël
n’occupent cette position.
(2) Après que cette femme ait accouché d’un fils, un mâle,
elle s’enfuit dans le désert. Si nous comparons cette femme à la
nation d’Israël, le fils à Christ, et l’enfant mâle enlevé à
l’ascension de Christ, cela ne correspond pas aux faits réels. Bien
que la nation d’Israël fût disséminée, sa fuite dans le désert ne
fut pas le résultat de l’ascension de Christ. Au moment de
l’ascension, Israël avait été dispersée depuis longtemps et n’était
plus une nation. Mais nous voyons ici que la femme fuit dans le
désert après que le fils a été enlevé vers Dieu. La nation d’Israël
a disparu longtemps avant l’ascension de Christ. Il est donc
impossible que cette femme fasse référence à la nation d’Israël,
et encore moins à Marie.
(3) Tandis que cette femme souffrait les douleurs de l’enfan-
tement, un dragon apparut. Ce dragon avait sept têtes et dix
cornes. Le chapitre dix-sept nous informe que ces sept têtes
représentent sept rois : cinq étaient tombés, un existait encore,
et le dernier n’était pas encore venu. Les dix cornes sont les dix
rois qui n’ont pas encore de royaume, mais qui s’élèveront plus
tard. Nous savons que ces événements historiques ne sont pas
survenus avant l’ascension de Christ. Par conséquent, cette
femme et ce fils doivent faire allusion à des choses futures. Si
nous disons que cette femme fait référence soit à la nation d’Israël
« ET ELLE ENFANTA UN FILS » 83

soit à Marie, et que l’enfant mâle représente le Seigneur Jésus,


nous contredisons l’histoire.
(4) Après l’enlèvement de l’enfant mâle vers Dieu, il y eut
une guerre dans le ciel, et Satan fut précipité sur terre. Il y
eut alors une proclamation dans le ciel : « Maintenant est arrivé
le salut, ainsi que la puissance et le règne de notre Dieu, et
l’autorité de Son Christ. Car il a été précipité, l’accusateur de
nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit. »
(Ap 12.10). Nous savons que cela ne s’est pas encore accompli.
Éphésiens 6 nous enseigne que l’église sur terre doit encore
lutter contre les principautés, les autorités et les forces spiri-
tuelles du mal dans les lieux célestes. Satan est encore présent.
Cette portion des Écritures ne s’étant pas encore réalisée, il est
impossible qu’elle fasse référence à l’époque de Jésus.
(5) Lorsque le dragon fut précipité sur terre, il persécuta la
femme qui enfanta l’enfant mâle. Beaucoup y voient la confirma-
tion que cette femme est Marie. Après que Marie ait accouché
du Seigneur Jésus, elle fuit effectivement en Égypte ; néanmoins,
elle ne fit pas cela lors de l’ascension du Seigneur. Les versets 14
à 16 déclarent : « Alors, les deux ailes du grand aigle furent
données à la femme pour s’envoler au désert, vers son lieu, où
elle est nourrie un temps, des temps et la moitié d’un temps,
loin de la face du serpent. De sa gueule, le serpent lança de l’eau
comme un fleuve derrière la femme, afin de la faire entraîner
par le fleuve. Mais la terre secourut la femme, elle ouvrit sa
bouche et engloutit le fleuve que le dragon avait lancé de sa
gueule. » Même si l’on prétend que cette femme fait référence à
Marie ou à la nation d’Israël, l’histoire nous assure que rien de
semblable ne s’est produit lors de l’ascension de Christ au ciel.
Cette femme ne peut donc faire référence ni à Marie ni à la
nation d’Israël.
(6) Voici une autre preuve. Le verset 17 déclare : « Le dragon
fut irrité contre la femme, et il s’en alla faire la guerre au reste
de sa descendance, à ceux qui gardent les commandements de
Dieu et qui retiennent le témoignage de Jésus. » Après l’enlève-
ment vers le trône de l’enfant mâle, né de la femme, le reste de
sa descendance est encore sur terre. Cette femme ne peut être
84 L’ÉGLISE GLORIEUSE

Marie. Par ailleurs, ce groupe garde les commandements de Dieu


et le témoignage de Jésus. Il est correct de dire que la nation
d’Israël gardait les commandements de Dieu, mais dire que la
nation d’Israël retenait le témoignage de Jésus confondrait
l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. En conclusion, il
est impossible que cette femme soit Marie ou la nation d’Israël.
Qui est donc cette femme? L’Ancien Testament montre qu’une
seule femme rencontra le serpent : Ève, dans Genèse 3. Dans le
Nouveau Testament, une seule femme aussi rencontre le serpent.
Nous voyons là la concordance et la corrélation des Écritures, le
début et la fin. D’ailleurs, Dieu précise bien que le grand dragon
est le serpent ancien. Cela signifie qu’Il fait allusion au serpent
mentionné auparavant. Dieu signale clairement qu’il s’agit du
seul et unique serpent ancien. Remarquons l’importance de
l’article « le » : le serpent ancien. Par conséquent, la femme
mentionnée dans ce verset doit être la même que celle-là.
Le soleil, la lune, les étoiles de Genèse 1 sont mentionnés
dans Apocalypse 12 selon le même principe. Le serpent qui se
trouvait dans Genèse 3 est présent ici. La descendance de la
femme est mentionnée dans Genèse 3 et également ici. D’autre
part, les douleurs de l’accouchement apparaissent aussi bien dans
Genèse 3 qu’ici. Si nous associons ces deux parties des Écritures,
nous pourrons certainement voir que la femme d’Apocalypse 12
est la femme que Dieu a conçue dans Son dessein éternel. Tout
ce qui lui arrivera à la fin des temps est clairement énoncé ici.
La femme de Genèse 2 évoque le dessein éternel de Dieu ; la
femme d’Éphésiens 5 évoque la position et l’avenir de l’église ;
et la femme d’Apocalypse 12 révèle les choses qui surviendront
à la fin des temps. À part ces trois femmes, une quatrième nous
montre les choses de l’éternité.
Lorsque la femme apparut dans la vision, les Écritures
indiquent tout d’abord qu’elle était « revêtue du soleil, la lune
sous les pieds, et une couronne de douze étoiles sur la tête » (Ap
12.1). Ces faits sont très significatifs concernant les âges.
(1) La femme était vêtue du soleil. Le soleil est une allusion
au Seigneur Jésus. Le fait qu’elle soit revêtue du soleil signifie
que lorsque le soleil brille au zénith, il brille sur elle. À l’époque
« ET ELLE ENFANTA UN FILS » 85

actuelle, Dieu se révèle à travers elle. Cela montre son rapport


avec Christ et l’âge de la grâce.
(2) La femme avait la lune sous ses pieds. Cette expression
« sous ses pieds » ne signifie pas qu’elle la piétine. D’après le
texte grec, la lune est soumise à ses pieds. La lumière de la lune
est une lumière réfléchie, car la lune n’a pas de lumière propre.
Toutes les choses de l’âge de la loi réfléchissaient simplement
les choses de l’âge de la grâce. La loi n’est qu’une représentation.
Le temple et l’arche étaient des représentations. L’encens, le pain
du lieu saint et les sacrifices offerts par les sacrificateurs étaient
tous des représentations, tout comme le sang des brebis et des
bœufs. La lune sous les pieds de la femme signifie que toutes
les choses appartenant à la loi lui sont soumises. C’est une
allusion à son rapport avec l’âge de la loi.
(3) La femme portait une couronne de douze étoiles sur la
tête. Les grandes figures de l’âge des patriarches vont de l’époque
d’Abraham à celle des douze tribus. La couronne de douze étoiles
sur sa tête indique son rapport avec l’âge des patriarches.
De cette manière, nous voyons que la femme n’est pas
seulement liée à l’âge de la grâce, mais aussi à l’âge de la loi et
à l’âge des patriarches. Néanmoins, elle est en rapport plus étroit
avec l’âge de la grâce. Elle comprend tous les saints de l’âge de
la grâce, ainsi que tous les saints des âges de la loi et des
patriarches.

LA NAISSANCE DE L’ENFANT MÂLE

Apocalypse 12.2 déclare : « Elle était enceinte et elle criait


dans le travail et les douleurs de l’enfantement. » Cette grossesse
est un trait figuratif et irréel. Que signifie « être enceinte »? Cela
veut dire qu’un enfant est dans le ventre de la mère, et l’enfant
et la mère sont unis en un seul corps. Lorsque la mère mange,
l’enfant est nourri. Lorsque la mère tombe malade, l’enfant s’en
trouve affecté. La condition de la mère est celle de l’enfant. La
mère et l’enfant sont un.
Cependant, cet enfant est différent de la mère ; il s’agit d’un
autre être. Si vous dites qu’ils sont un, cela est vrai car l’enfant
reçoit la vie de sa mère. Pourtant, l’enfant est différent quant à
86 L’ÉGLISE GLORIEUSE

son avenir. Ce dernier est totalement distinct de celui de sa mère.


Immédiatement après sa naissance, il est enlevé vers le trône de
Dieu, tandis que sa mère s’enfuit dans le désert.
De plus, seule la mère est visible pendant sa grossesse ;
l’enfant est caché. Extérieurement, il semble que seule la mère
existe. L’enfant existe assurément, mais il est caché dans sa
mère ; il est inclus dans sa mère.
Le verset 3 dit : « Un autre signe apparut dans le ciel : et
voici, un grand dragon rouge feu qui avait sept têtes et dix cornes,
et sur ses têtes sept diadèmes. » Après des milliers d’années, ce
serpent a complètement changé. Il s’agissait tout d’abord d’un
serpent, mais maintenant il a été agrandi et transformé en
dragon. Quelle est la forme de ce dragon? Il a sept têtes, dix
cornes et sept couronnes sur ses têtes. Il ressemble à la bête qui
émerge de la mer. Apocalypse 13.1 dit : « Puis je vis monter de
la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses
cornes dix diadèmes. » La bête qui émerge de la mer a aussi
sept têtes et dix cornes portant des couronnes. Cela démontre
l’objectif de Satan : il veut gagner des couronnes, c’est-à-dire de
l’autorité. Il existe une différence entre le dragon et la bête : les
couronnes du dragon sont sur ses têtes, tandis que celles de la
bête reposent sur ses cornes. Les têtes représentent l’autorité de
décider, et les cornes, l’autorité d’exécuter. Les têtes contrôlent,
les cornes exécutent. Autrement dit, les cornes sont soumises
aux ordres donnés par les têtes. Chaque fois que les têtes
agissent, les cornes suivent. Cela signifie que la conduite tout
entière de la bête se trouve sous le contrôle du dragon.
Apocalypse 12.4 commence ainsi : « Sa queue entraînait le
tiers des étoiles du ciel et les jetait sur la terre. » Ésaïe 9.14
montre que la queue représente le mensonge et la tromperie.
Dans Apocalypse 2 et 3, les étoiles représentent les anges. Les
anges sont les étoiles du ciel car elles sont mentionnées ici. Le
tiers des anges du ciel fut trompé par le dragon, tomba et fut
précipité en même temps que le dragon.
Le verset 4 poursuit : « Le dragon se tint debout devant la
femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, dès
qu’elle l’aurait enfanté. » Voilà une femme que Dieu a projeté
« ET ELLE ENFANTA UN FILS » 87

d’avoir selon Sa volonté et un enfant mâle qu’Il a désiré obtenir.


Mais le dragon contrarie les desseins de Dieu en ce qui concerne
cette femme. Le dragon sait que cette femme est sur le point
d’accoucher ; il se place devant elle et attend le moment opportun
pour dévorer son enfant dès qu’elle lui aura donné le jour.
Le verset 5 ajoute : « Elle enfanta un fils, un mâle. »
Examinons Galates 4.26 afin de connaître la relation entre la
femme et l’enfant mâle : « Mais la Jérusalem d’en haut est libre,
c’est elle qui est notre mère. » La dernière partie de Galates 4.27
déclare : « Car les enfants de la délaissée seront plus nombreux
que ceux de la femme qui a son mari. » La Jérusalem d’en haut
est la nouvelle Jérusalem, et cette dernière est la femme, le but
que Dieu désire atteindre dans l’éternité. La femme dans la
création est Ève, la femme de l’âge de la grâce est le Corps de
Christ, la femme à la fin de l’âge de la grâce est décrite dans
Apocalypse 12, et la femme dans l’éternité future sera la nouvelle
Jérusalem. Lorsque la Parole affirme que la Jérusalem d’en haut
a de nombreux enfants, cela ne veut pas dire que la mère et les
enfants sont séparés. Cela signifie qu’une personne s’est multi-
pliée en plusieurs personnes qui sont un. Les nombreux enfants
réunis sont équivalents à la mère. Il ne s’agit pas de six
personnes : la mère et ses cinq enfants, mais plutôt d’une seule,
la mère, constituée de cinq enfants qui la composent. Chaque
enfant est une portion de la mère : une part de la mère est retirée
pour former un enfant, une autre part pour le second, et ainsi de
suite. Il semble qu’ils sont tous nés de cette mère, mais en fait,
ce sont eux qui constituent la mère. La mère n’est pas un être
ajouté aux enfants ; elle est la somme de tous les enfants. Lorsque
nous examinons le tout, nous voyons la mère ; lorsque nous
observons les êtres un par un, nous voyons les enfants. Lorsque
nous considérons l’ensemble du peuple dans le dessein de Dieu,
nous voyons la femme ; si nous examinons les individus séparé-
ment, nous voyons de nombreux fils. C’est là un principe
particulier.
Ce même principe peut s’appliquer à Apocalypse 12 concernant
la mère qui enfante un fils, un mâle. L’enfant mâle à qui cette
femme donne le jour est une merveille et un signe. Le mot
88 L’ÉGLISE GLORIEUSE

« enfanta » ne signifie pas que l’enfant venait d’elle puis se


séparait d’elle, mais simplement que cet être se trouvait en elle.
« Elle enfanta un fils, un mâle » : cela signifie tout simplement
qu’un groupe de personnes est inclus dans cette femme.
Chaque membre du peuple de Dieu joue un rôle dans Son
dessein éternel, mais tous n’assument pas leur juste responsabi-
lité. Dieu choisit donc un groupe parmi ces personnes. Ce groupe
est une portion de l’ensemble, une partie des nombreux élus de
Dieu. Cette partie constitue le fils enfanté par la femme. Comme
un tout, c’est la mère ; comme minorité, c’est le fils. L’enfant
mâle est aussi « les frères » du verset 10 et « ils » du verset 11.
Cela signifie que l’enfant mâle n’est pas une seule personne mais
une composition de nombreuses personnes. Ces personnes réunies
constituent l’enfant mâle. Comparé à la mère, le fils paraît petit.
Comparé à l’ensemble, ce groupe est une minorité. Mais le plan
de Dieu est satisfait en eux et Son dessein repose sur eux.
Le verset 5 déclare : « Elle enfanta un fils, un mâle qui doit
faire paître toutes les nations avec un sceptre de fer. » Voilà une
allusion au royaume des mille ans. Les vainqueurs sont l’instru-
ment qui permet à Dieu de réaliser Son dessein. Apocalypse
mentionne trois fois l’idée de faire paître « les nations avec un
sceptre de fer ». Tout d’abord, Apocalypse 2.26-27 déclare : « Au
vainqueur, à celui qui garde Mes œuvres jusqu’à la fin, Je
donnerai autorité sur les nations. Avec un sceptre de fer il les
fera paître. » Ce passage est une allusion assez évidente aux
vainqueurs dans l’église. On retrouve enfin cette expression au
verset 19.15 : « De Sa bouche sort une épée tranchante pour
frapper les nations. Il les fera paître avec un sceptre de fer. »
Ce passage fait référence au Seigneur Jésus. À qui fait allusion
le passage du chapitre douze? Ce doit être une référence soit aux
vainqueurs dans l’église soit au Seigneur Jésus. Cela pourrait-il
être une référence au Seigneur Jésus? Non. (Pourtant, ce n’est
pas tout à fait impossible car nous verrons plus tard que le
Seigneur Jésus est inclus dans cette référence.) Pourquoi n’est-ce
pas possible? Tout d’abord, le fils fut enlevé vers le trône de Dieu
immédiatement après sa naissance. Il ne peut donc pas s’agir du
Seigneur Jésus. Le Seigneur Jésus ne fut pas immédiatement
« ET ELLE ENFANTA UN FILS » 89

enlevé après Sa naissance. Il vécut trente-trois ans et demi sur


cette terre, Il mourut, ressuscita, puis monta au ciel. Pour cette
raison, nous croyons que l’enfant mâle fait référence aux
vainqueurs dans l’église. Ils sont la partie des saints qui, dans
l’église, sont les vainqueurs. L’enfant mâle se réfère à eux, non
pas au Seigneur Jésus. (Néanmoins, l’enfant mâle inclut effecti-
vement le Seigneur Jésus, puisque le Seigneur Jésus fut le
premier vainqueur et que tous les vainqueurs sont inclus en Lui.)
L’enfant mâle et la mère sont différents, et pourtant ils sont
aussi un. Les vainqueurs diffèrent de l’église, mais ils sont inclus
en elle.

L’ENLÈVEMENT DE L’ENFANT MÂLE

Apocalypse 12.5 poursuit : « Et son enfant fut enlevé vers


Dieu et vers Son trône. » Le mot « enlevé » a ici un sens différent
de « enlevé » dans 1 Thessaloniciens 4, où nous lisons que
certains seront enlevés dans les nuages ; par contre nous voyons
ici que l’enfant mâle fut enlevé vers le trône de Dieu. L’enfant
mâle fut enlevé vers le trône car quelqu’un y est déjà assis. La
Tête de l’église est assise sur le trône. Dieu ne désire pas qu’un
seul homme soit sur le trône, mais plusieurs. Son désir originel
consistait à placer un groupe d’hommes sur le trône pour qu’il
exerce Son autorité. Dieu désire que Christ et l’église ensemble
mènent à bien Son dessein. Néanmoins, la majorité des croyants
dans l’église sera alors encore incapable d’atteindre le trône.
Seule une minorité, appelée les vainqueurs, peut aller vers le
trône de Dieu. Ils seront enlevés vers Son trône car ils
accompliront le dessein de Dieu.
Deux choses surviennent immédiatement après l’enlèvement
du fils : « Et la femme s’enfuit au désert, où elle avait un lieu
préparé par Dieu, afin d’y être nourrie pendant 1 260 jours. (Et)
il y eut une guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent
le dragon. Le dragon combattit, lui et ses anges » (Ap 12.6-7).
Notons la conjonction « et » utilisée à deux reprises, immédiate-
ment après l’enlèvement de l’enfant mâle au verset 5. Le verset 6
déclare : « … Et la femme s’enfuit au désert… » Puis le verset 7
ajoute : « (Et) il y eut une guerre dans le ciel. » La fuite de la
90 L’ÉGLISE GLORIEUSE

femme dans le désert et la guerre dans le ciel sont une


conséquence de l’enlèvement de l’enfant mâle.
Examinons la guerre dans le ciel. Nous voyons tout d’abord
Michel, dont le nom très révélateur signifie : « Qui est comme
Dieu? » Voilà une excellente question. L’intention de Satan est
d’être semblable à Dieu, mais Michel demande : « Qui est comme
Dieu? » Non seulement Satan désire être comme Dieu, mais il
incita aussi l’homme à être comme Dieu. Cependant, la question
de Michel : « Qui est comme Dieu? », ébranle la puissance de
Satan. Michel semble dire à Satan : « Tu veux être comme Dieu,
mais tu n’y arriveras jamais! » Voilà ce que nous révèle le nom
de Michel.
Immédiatement après l’enlèvement de l’enfant mâle, il y eut
une guerre dans le ciel. Autrement dit, l’enlèvement de l’enfant
mâle est la cause de la guerre dans le ciel. Nous voyons là que
l’enlèvement de l’enfant mâle n’est pas simplement l’affaire de
quelques individus enlevés, mais il s’agit bien plus de mettre fin
à la guerre qui se poursuit au fil des âges et des générations.
Le serpent ancien, l’ennemi de Dieu, a combattu Dieu durant
plusieurs millénaires. Lorsque cette guerre éclate dans le ciel,
Michel et ses anges combattent le dragon, qui est le serpent
ancien. Il était à l’origine un serpent, mais il a maintenant pris
la forme d’un dragon. Il a développé un pouvoir considérable.
Pourtant, une fois que l’enfant mâle est enlevé, non seulement
le dragon n’est plus capable de s’agrandir, mais il est aussi chassé
du ciel. L’enlèvement de l’enfant mâle inflige à Satan la perte
de sa position dans le ciel.
Quel est le résultat du combat entre Michel et ses anges et
le dragon et ses anges? Aux versets 8 et 9, nous lisons : « Mais
il ne fut pas le plus fort, et il ne se trouva plus de place pour
eux (le dragon et ses anges) dans le ciel. Il fut précipité, le grand
dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui
séduit toute la terre habitée ; il fut précipité sur la terre, et ses
anges furent précipités avec lui. » La défaite du dragon est l’issue
de ce combat. Il n’y eut plus de place pour lui dans le ciel ; lui
et ses anges furent tous précipités sur la terre.
La mort du Seigneur Jésus avait déjà détruit la position que
« ET ELLE ENFANTA UN FILS » 91

Satan avait gagnée avec la chute de l’homme. Autrement dit, la


rédemption a détruit la position légale de Satan. L’œuvre de
l’église consiste à exécuter dans le royaume de Dieu ce que le
Seigneur Jésus a accompli par la rédemption et, par conséquent,
à mettre définitivement fin à la position légale que Satan avait
gagnée depuis la chute de l’homme. La rédemption est la solution
que Christ apporte à la chute ; le royaume est la solution que
l’église apporte à la chute. L’œuvre de jugement appartient à
Christ, tandis que l’exécution de ce jugement est la responsabilité
de l’église. Le renversement de Satan est notre tâche. Dieu tente
de mettre fin à cette ère. Il a besoin de vainqueurs. Sans enfant
mâle, il serait impossible de renverser l’œuvre de Satan. Satan
a déjà été jugé par la rédemption ; maintenant le châtiment doit
être exécuté par le royaume.
Après l’expulsion de Satan et ses anges, le verset 10 ajoute :
« Alors j’entendis dans le ciel une voix forte qui disait : Mainte-
nant est arrivé le salut, ainsi que la puissance et le règne de
notre Dieu, et l’autorité de Son Christ. » Voilà le royaume. Lorsque
Satan est précipité, lorsque ses anges sont chassés avec lui, et
lorsqu’il n’y a plus de place dans le ciel pour eux, alors viennent
le salut, la puissance et le règne de notre Dieu, et l’autorité de
Son Christ.
Lisons ensemble deux versets dans l’Apocalypse : « Le
septième ange sonna de la trompette. Et des voix fortes
retentirent dans le ciel en disant : le royaume du monde est
passé à notre Seigneur et à Son Christ. Il régnera aux siècles
des siècles! » (11.15). Tel est l’objectif. « Alors j’entendis dans le
ciel une voix forte qui disait : Maintenant est arrivé le salut,
ainsi que la puissance et le règne de notre Dieu, et l’autorité de
Son Christ » (12.10). Voici l’heureuse réalisation du but énoncé
auparavant. La clé du succès est l’enlèvement de l’enfant mâle.
Cet enlèvement causera une guerre dans le ciel et Satan sera
précipité. L’expulsion de Satan aura pour résultat la venue du
règne de notre Seigneur et de Son Christ. L’enlèvement des
vainqueurs provoque l’expulsion de Satan et introduit le règne.
L’œuvre des vainqueurs est d’introduire le règne de Dieu. L’œuvre
92 L’ÉGLISE GLORIEUSE

du Seigneur a été réalisée, et Il est assis sur le trône. Les


vainqueurs réalisent maintenant tout cela.
On retrouve un passage correspondant dans Luc 10 : « Les
soixante-dix revinrent avec joie et dirent : Seigneur, les démons
même nous sont soumis en Ton nom » (v. 17). Les disciples
avaient expulsé les démons. Puis le Seigneur dit : « Je voyais
Satan tomber du ciel comme un éclair » (v. 18). Voilà une
référence à Satan précipité du ciel. Mais à quel moment cela se
produit-il? Dans Apocalypse 12. Qu’est-ce qui provoque l’expulsion
de Satan? Luc 10.18, basé sur le verset 17, nous enseigne que
Satan est précipité du ciel parce que l’église expulse les démons.
Le verset 17 nous montre aussi que l’expulsion des démons ne
se fait pas une fois pour toutes ; au contraire, l’église doit
continuer à expulser les démons sur terre afin que Satan soit
précipité du ciel. Lorsque le Seigneur Jésus mourut, tout le
pouvoir de Satan fut détruit. Mais qu’est-ce qui peut réellement
provoquer la perte du pouvoir de Satan dans le ciel? Tout son
pouvoir peut être anéanti si les enfants de Dieu sur terre
l’affrontent continuellement, à tout instant. Lorsque les démons
auront été soumis souvent au nom du Seigneur Jésus, Satan sera
précipité.
Imaginons une balance dans laquelle, d’un côté, se trouverait
Satan. Comme nous ne connaissons pas le poids de Satan, nous
devons ajouter des poids de l’autre côté de la balance. Chaque
fois que nous affrontons Satan, nous ajoutons un poids au côté
opposé de la balance. Lorsque le poids aura atteint un certain
point, Satan bougera. Au début, alors que nous ajoutons des poids
au côté opposé à Satan, cela semble inutile, mais chaque poids
supplémentaire a de la valeur. En fin de compte, lorsque nous
ajouterons le dernier poids, la balance commencera à vaciller.
Nous ne savons pas qui ajoutera le tout dernier poids, mais tous
les poids, que ce soit celui du début ou de la fin, sont efficaces.
L’œuvre de l’église consiste à résister au travail de Satan, pour
que nous puissions tous ensemble expulser les démons. Voilà
pourquoi Satan fera tout ce qui est en son pouvoir pour nous
empêcher de devenir des vainqueurs.
Expulser les démons ne signifie pas forcément que nous
« ET ELLE ENFANTA UN FILS » 93

devions affronter un démon chaque fois que nous le rencontrons.


Expulser les démons implique que nous expulsions toute l’œuvre
et le pouvoir du démon. Nous saisissons l’autorité du Seigneur
et nous nous maintenons fermement dans cette position. Un frère
ajoute un peu de poids, et un autre frère en ajoute un peu plus.
Puis un jour, Satan sera chassé du ciel. Dieu n’œuvre pas
directement pour précipiter Satan du ciel. Il lui serait très facile
de le faire, mais Il ne le fera pas. Il confie ce travail à l’église.
Quel échec lamentable! L’église a été incapable d’accomplir cela!
C’est la raison pour laquelle les vainqueurs doivent prendre la
position de l’église pour accomplir l’œuvre de Dieu. Lorsque les
vainqueurs prendront cette position et accompliront l’œuvre que
l’église aurait dû faire, on atteindra ce résultat : « Maintenant
est arrivé le salut, ainsi que la puissance et le règne de notre
Dieu, et l’autorité de Son Christ. » L’enfant mâle d’Apocalypse 12
représente les vainqueurs présents au nom de l’église. Par
conséquent, aussitôt que l’enfant mâle est enlevé, Satan est
précipité du ciel et le royaume vient.

LE PRINCIPE DE L’ENFANT MÂLE

La Bible affirme que cet enfant mâle va « faire paître toutes


les nations avec un sceptre de fer ». Tel est le dessein de Dieu.
L’œuvre de l’église fait perdre à Satan sa puissance et introduit
le règne de Dieu. L’église que Dieu désire doit présenter la
caractéristique d’Abigaïl — elle coopère avec Christ. Puisque
l’église n’a cependant pas accompli le dessein divin et qu’elle ne
le connaît même pas, que peut faire Dieu? Il choisira un groupe
de vainqueurs qui accomplira Son dessein et répondra à Ses
exigences. Voilà le principe de l’enfant mâle.
La Bible est parsemée d’exemples de ce principe. Quel était
le dessein de Dieu lorsqu’Il choisit le peuple d’Israël à l’époque
de l’Ancien Testament? Exode 19 nous enseigne qu’Il les a élus
pour devenir un royaume de sacrificateurs. Qu’est-ce qu’un
royaume de sacrificateurs? Simplement ceci : toute la nation
devait servir Dieu et être Ses sacrificateurs. Néanmoins, tous les
membres du peuple d’Israël ne devinrent pas sacrificateurs car
ils adorèrent le veau d’or. Au lieu de servir Dieu, ils adorèrent
94 L’ÉGLISE GLORIEUSE

une idole. Alors, Moïse exhorta le peuple d’Israël, en disant : « À


moi ceux qui sont pour l’Éternel » (Ex 32.26). Alors tous les fils
de Lévi s’assemblèrent autour de Moïse, qui leur dit : « Ainsi
parle l’Éternel, le Dieu d’Israël : Que chacun de vous mette son
épée au côté ; traversez et parcourez le camp d’une porte à l’autre,
et que chacun tue son frère, son ami, son parent » (v. 27).
L’adoration d’idoles est le plus grand des péchés ; c’est pourquoi
Dieu exigea que ces hommes tuent de leur épée leurs propres
frères. « Les fils de Lévi agirent selon l’ordre de Moïse » (v. 28).
Ils étaient disposés à servir Dieu au-delà de toute affection
humaine ; par conséquent, Dieu les choisit pour qu’ils soient Ses
sacrificateurs. Dès lors, parmi tout le peuple d’Israël, seuls les
membres de la tribu de Lévi furent sacrificateurs. Le corps entier
des Israélites s’approcha donc de Dieu à travers les Lévites. À
l’origine, tous les Israélites avaient été élus pour servir Dieu,
mais ils échouèrent ; par conséquent, Dieu choisit, parmi tous
ceux qui avaient échoué, un groupe de gens qui prendraient leur
place : les vainqueurs.
Rappelons que les Lévites ne servaient pas Dieu pour
eux-mêmes, et qu’ils n’avaient pas non plus choisi d’être vain-
queurs. Ils prétendaient encore moins être supérieurs aux autres.
Si tel avait été le cas, cela aurait signifié l’échec pour eux. Les
Lévites furent élus par Dieu pour être les sacrificateurs qui
représenteraient l’ensemble du peuple d’Israël. Les enfants de
Lévi offrirent à Dieu ce que les enfants d’Israël auraient dû Lui
offrir. Le service des Lévites représentait pour Dieu le service
de toute la nation d’Israël. Seuls les enfants de Lévi devinrent
sacrificateurs, mais toute la nation d’Israël bénéficia de leur
sacerdoce. De la même manière, l’œuvre des vainqueurs sert à
toute l’église. Les vainqueurs se chargent du travail, mais l’église
reçoit les bienfaits de ce travail. Voilà la gloire des vainqueurs.
Ils agissent, mais leurs exploits apportent la gloire à toute l’église.
Ils font le travail, mais toute l’église en reçoit les bienfaits.
Au temps des juges, le peuple d’Israël était opprimé par les
Madianites et plongé dans un grand désespoir. Dans une de leurs
tribus, Dieu encouragea Gédéon à mener un groupe d’hommes
pour chasser l’ennemi. Toute la nation fut délivrée par ce groupe.
« ET ELLE ENFANTA UN FILS » 95

La responsabilité reposait sur toute la nation, mais certains


étaient effrayés et d’autres remplis de paresse ; une partie d’entre
eux s’engagea donc dans la bataille pour le bénéfice de toute la
nation.
On retrouve ce même principe lorsque le peuple d’Israël
revint de la captivité. Dieu avait promis qu’après les soixante-
dix années de captivité, le peuple d’Israël reviendrait et
récupérerait sa terre. Pourtant, ils ne revinrent pas tous ; seule
une minorité menée par Esdras, Néhémie, Zérubbabel et Josué
vint construire le temple et la ville de Jérusalem. Mais ce qu’ils
accomplirent compta pour toute la nation d’Israël. Cela fut
reconnu comme le recouvrement et le retour de toute la nation.
Le principe du vainqueur réfute le fait qu’un individu
hautement spirituel reçoive une couronne et une gloire spéciale-
ment réservées pour lui. Cela ne veut pas dire que des individus
ne seront pas récompensés par des couronnes et la gloire ce
jour-là. Peut-être les obtiendront-ils, mais ils n’œuvrent pas pour
cela ; ce n’est pas là leur but principal. La raison pour laquelle
les vainqueurs sont ce qu’ils sont ne se résume pas à la gloire
et à la couronne que chacun recevrait, mais à la position qu’ils
prennent et que toute l’église aurait dû prendre, et à leur travail
pour l’église. Aux yeux de Dieu, l’église devrait se trouver dans
cette situation qu’Il désire tant ; elle devrait être responsable
envers Lui, accomplissant l’œuvre qui lui a été confiée, tenant
ferme sur sa véritable position. L’église, néanmoins, a échoué et
continue d’échouer. Elle n’est pas devenue ce que Dieu, dans Son
dessein, avait projeté pour elle ; elle n’a pas fait son travail, elle
n’a pas assumé sa responsabilité, et n’a pas conservé la position
qui lui avait été assignée. Elle n’a pas conquis le terrain pour
Dieu. Il ne reste qu’un groupe de gens qui accomplira ce travail
pour l’église et assumera sa responsabilité : les vainqueurs. Ce
qu’ils font est considéré comme l’œuvre de toute l’église. Si
certains sont prêts à être des vainqueurs, le dessein de Dieu est
accompli et Il est satisfait. Tel est le principe de l’enfant mâle.
Nous examinons le thème de l’enfant mâle pour une bonne
raison : Dieu, dans Son dessein éternel, a besoin d’un groupe de
vainqueurs. Nous devons admettre qu’historiquement, l’église a
96 L’ÉGLISE GLORIEUSE

échoué. Dieu appelle donc les vainqueurs à tenir ferme pour


l’église. L’enfant mâle mentionné dans ce passage de l’Apocalypse
fait tout particulièrement référence aux vainqueurs à la fin de
notre ère. Une fois que l’enfant mâle naîtra, il sera enlevé vers
le trône de Dieu. Puis immédiatement, il se produira des choses
dans le ciel et Satan sera expulsé. La difficulté de Dieu est effacée
par l’enlèvement de l’enfant mâle. Son problème est résolu. Après
la naissance de l’enfant mâle, il semble que le dessein de Dieu
ne pourra plus être freiné. Voilà pourquoi Dieu lance un appel
aujourd’hui ; voilà ce qui L’intéresse aujourd’hui. Dieu a besoin
qu’un groupe de gens accomplisse Son objectif originel.

LA BASE ET L’ATTITUDE DES VAINQUEURS

Dans Apocalypse 3.21, le Seigneur Jésus déclare : « Le


vainqueur, je le ferai asseoir avec Moi sur Mon trône. » L’enfant
mâle peut s’asseoir sur le trône parce qu’il a vaincu. Voyons
maintenant la façon dont ils vainquent et quelle est leur attitude.
Apocalypse 12.11 affirme : « Ils l’ont vaincu à cause du sang
de l’Agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils
n’ont pas aimé leur vie jusqu’à (craindre) la mort. »
« Ils l’ont vaincu. » On parle ici de Satan. Ils ont vaincu Satan
en le rendant incapable de les toucher. Ils l’ont vaincu, (1) à
cause du sang de l’Agneau, (2) à cause de la parole de leur
témoignage, et (3) à cause de leur attitude de mépris envers la
vie de leur âme, même jusqu’à la mort.

Le sang de l’Agneau
Tout d’abord, « ils l’ont vaincu à cause du sang de l’Agneau ».
La victoire dans la guerre spirituelle est basée sur le sang de
l’Agneau. Le sang ne sert pas seulement à pardonner et à sauver,
mais il est aussi la base sur laquelle nous pouvons vaincre Satan.
Certains peuvent penser que le sang n’a pas une grande valeur
pour ceux qui ont grandi dans le Seigneur. Ils supposent que
certains peuvent grandir au point de ne plus avoir besoin du
sang. Nous devons insister sur le fait que cela n’est pas vrai!
Personne ne saurait grandir jusqu’à un niveau tel que le sang
« ET ELLE ENFANTA UN FILS » 97

lui devienne inutile. La Parole de Dieu affirme : « Ils l’ont vaincu


à cause du sang de l’Agneau. »
La principale activité de Satan contre les chrétiens consiste
à les accuser. Satan est-il un assassin? Oui. Est-il un menteur
ou un tentateur? Oui. Nous attaque-t-il? Oui. Mais ce n’est pas
tout. Son œuvre principale consiste à accuser. Apocalypse 12.10
déclare : « … Car il a été précipité, l’accusateur de nos frères,
celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit. » Nous
voyons là que Satan accuse les frères jour et nuit. Il n’est pas
seulement l’accusateur devant Dieu, mais aussi l’accusateur
dans notre conscience, et ses accusations peuvent nous affaiblir
et nous faire perdre tout pouvoir. Il aime accuser les gens au
point qu’ils se considèrent inutiles et perdent ainsi tout le
terrain qu’ils possédaient pour le combattre. Cela ne veut pas
dire que nous n’avons nullement besoin de combattre le péché.
Nous devons conserver un sens aigu du péché, mais nous ne
devons pas accepter les accusations de Satan.
Si un enfant de Dieu accepte les accusations de Satan, il se
sentira mal toute la journée. Dès son lever tôt le matin, il se sentira
mal. Lorsqu’il s’agenouillera pour prier, il se sentira mal et
doutera que Dieu réponde à sa prière. Lorsqu’il voudra prendre
la parole au cours d’une réunion, il pensera que c’est inutile, car
il est mauvais. Lorsqu’il voudra présenter une offrande au
Seigneur, il se demandera pourquoi il devrait le faire, puisque
Dieu n’acceptera certainement pas une offrande venant d’une
personne comme lui. La préoccupation principale d’un tel chrétien
n’est pas de savoir combien le Seigneur est glorieux et victorieux,
mais combien il est mauvais et indigne. Du matin au soir, il est
consumé par la pensée de sa propre inutilité. Qu’il travaille, se
repose, marche, lise la Bible ou prie, pas un seul instant ne passe
sans qu’il pense à son inutilité. Voilà l’accusation de Satan. Si
Satan arrive à le maintenir dans cette situation, il aura vaincu.
Les gens qui sont dans cet état sont impuissants devant Satan.
Si nous acceptons de telles accusations, nous ne pourrons jamais
devenir des vainqueurs. Nous sommes souvent envahis par la
pensée du mal qui est en nous, et il nous est facile de commettre
l’erreur de considérer cela comme de l’humilité chrétienne, sans
98 L’ÉGLISE GLORIEUSE

comprendre que nous connaissons l’effet nuisible des accusations


de Satan. Lorsque nous péchons, nous devons confesser et
éliminer notre péché. Mais nous devons apprendre une autre
leçon ; nous devons apprendre à ne pas nous observer, mais
plutôt à fixer notre regard sur le Seigneur Jésus. Être conscients
de notre moi chaque jour, du matin au soir, est une condition
maladive, qui naît lorsque nous acceptons les accusations de
Satan.
Certains enfants de Dieu n’ont qu’une conscience très limitée
du péché. Ces personnes ne sont pas très utiles spirituellement.
Néanmoins, un grand nombre des enfants de Dieu ont une
conscience si faible qu’ils ne reconnaissent pas l’œuvre du
Seigneur Jésus. Si nous leur demandons s’ils ont le sentiment
d’avoir commis un péché en particulier, ils sont incapables d’en
mentionner un seul. Pourtant, ils sentent constamment qu’ils
sont mauvais. Ils se sentent toujours faibles et inutiles. Chaque
fois qu’ils pensent à eux-mêmes, ils perdent toute paix et joie.
Ils ont accepté les accusations de Satan. Lorsque Satan nous
inspire ce genre de sentiment, nous en ressortons affaiblis et ne
pouvons plus lui résister.
En conséquence, ne prenons pas à la légère les accusations
de Satan. Son travail principal est de nous accuser, et il le fait
sans cesse, jour et nuit. Il nous accuse dans notre conscience et
devant Dieu jusqu’à ce que notre conscience s’affaiblisse au point
de ne plus pouvoir être fortifiée.
La conscience occupe une grande place dans la vie quotidienne
et dans le travail d’un chrétien. L’apôtre Paul dit, dans 1 Corin-
thiens 8, que si la conscience de quelqu’un est souillée, cette
personne est détruite. Être détruit ne signifie pas périr éternel-
lement, mais ne plus pouvoir être édifié. La personne a été
affaiblie à un point tel qu’elle est devenue inutile. La Première
épître à Timothée affirme qu’un homme qui rejette sa conscience
fait naufrage vis-à-vis de la foi. Un bateau qui coule ne peut plus
naviguer. Par conséquent, un chrétien ne peut se présenter
devant Dieu que si sa conscience est libre de toute offense.
Lorsqu’il accepte les accusations de Satan, sa conscience est
souillée, et quand cela se produit, il ne peut plus assumer son
« ET ELLE ENFANTA UN FILS » 99

service, ni se battre pour Dieu. Nous devons donc réaliser que


le travail principal de Satan consiste à nous accuser, et c’est
justement l’œuvre que nous devons vaincre.
Comment vaincre les accusations de Satan? La voix céleste
déclare : « Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’Agneau. » Le
sang est la base de la victoire, et c’est l’instrument qui nous
permettra de vaincre Satan. S’il nous accuse, nous pouvons
répondre que le sang de Jésus-Christ, le Fils de Dieu, nous purifie
de tout péché (1 Jn 1.7). « Tout péché » signifie « tous les péchés »,
qu’ils soient grands ou petits. Le sang du Fils de Dieu est capable
de nous purifier de tous nos péchés. Satan peut nous dire que
nous sommes mauvais, mais nous avons le sang du Seigneur
Jésus. Le sang du Seigneur Jésus peut nous purifier de nos
nombreux péchés. Ceci est la Parole même de Dieu. Le sang de
Jésus, le Fils de Dieu, nous purifie de tout péché.
Nous devons rejeter non seulement les accusations sans
fondement, mais aussi toutes celles qui ont un fondement.
Lorsque les enfants de Dieu font quelque chose de mal, ils n’ont
besoin que du sang de Jésus, Son Fils, et non des accusations
de Satan. C’est le sang précieux qui lave le péché, non
l’accusation. La Parole de Dieu ne mentionne jamais le besoin
d’être accusé après avoir péché. Le seul problème est de savoir
si nous avons confessé notre péché. Si nous avons confessé, que
peut-on dire de plus? Si nous avons péché sans confesser, nous
méritons d’être accusés. Mais, là où il n’y a pas de péché, il
n’existe aucune raison d’être accusé. Si nous avons péché et
confessé, nous ne devrions pas être accusés.
Si vous avez péché, vous pouvez vous incliner et vous confesser
à Dieu. Le sang du Seigneur Jésus vous purifiera immédiatement.
N’allez pas croire que vous serez plus saints si vous prenez en
considération combien vous péchez ou si vous avez le sentiment
intense de votre péché. Pas du tout! Seulement posez-vous cette
question : « Quelle est mon attitude envers le sang du Seigneur
Jésus? » Nous avons péché, mais Son sang nous purifie de tout
péché. « Tout péché » signifie péché grand ou petit, péché oublié
ou venu en mémoire, péché visible ou invisible, péché que l’on
croit pardonnable ou péché que l’on croit impardonnable — « tout
100 L’ÉGLISE GLORIEUSE

péché » inclut toute sorte de péchés. Le sang de Jésus, le Fils


de Dieu, ne nous purifie pas d’un ou de deux péchés, ni de
plusieurs péchés, mais nous purifie de tout péché.
Nous admettons que le péché est en nous. Nous ne prétendons
pas être sans péché. Mais de toute façon, nous n’acceptons pas
les accusations de Satan. Devant Dieu, nous sommes purs parce
que nous avons le sang précieux. Nous ne devons pas croire aux
accusations plus que nous ne croyons au sang précieux. Lorsque
nous commettons un péché, nous ne glorifions pas Dieu, mais
quand nous ne nous confions pas en ce sang précieux, nous Le
déshonorons encore plus. Il est honteux de pécher, et encore plus
honteux de ne pas croire au sang précieux. Nous devons
apprendre à mettre notre confiance dans le sang de l’Agneau.
Romains 5.9 dit : « … maintenant que nous sommes justifiés
par Son sang. » Beaucoup, lorsqu’ils se trouvent dans la présence
du Seigneur, n’ont aucune paix dans leur cœur. Ils ont aussi
l’impression de ne rien valoir et qu’à l’intérieur, ils sont mauvais.
C’est parce qu’ils ont une fausse espérance. Ils espèrent avoir en
eux quelque chose de positif à offrir à Dieu. Les accusations
arrivent lorsqu’ils découvrent qu’ils n’ont rien de positif à offrir.
Une accusation ressemble à ceci : « Une personne telle que toi
n’aura jamais rien de bon à offrir à Dieu. » Mais souvenons-nous
qu’à l’origine, nous n’avions devant Dieu rien de bon en nous. Il
n’y avait en nous rien de bon à offrir à Dieu. Nous ne pouvions
Lui présenter qu’une seule chose : le sang. Nous ne pouvions être
justifiés que par le sang. Nous n’avons aucune vertu positive en
nous. Nous ne devenons justes que grâce à la justice que nous
recevons par la rédemption. Chaque fois que nous allons au trône
de la grâce, nous pouvons attendre de Lui Sa grâce. C’est un
trône de grâce, pas un trône de justice. Chaque fois que nous
nous présentons devant Dieu, notre rachat est notre seule
qualification, les progrès accomplis dans notre vie chrétienne ne
nous qualifient pas. Jamais un chrétien ne parviendra à un niveau
où il pourra dire : « J’ai très bien agi dernièrement ; j’ai
maintenant l’audace de prier. » Non. Chaque fois que nous nous
présentons devant Dieu, notre seule base, notre seule position,
repose sur le sang. Nous devons être conscients qu’aucune
« ET ELLE ENFANTA UN FILS » 101

croissance spirituelle, quelle qu’elle soit, ne peut remplacer


l’efficacité du sang. Aucune expérience spirituelle ne peut se
substituer à l’œuvre du sang. Même si quelqu’un devenait aussi
spirituel que l’apôtre Paul, l’apôtre Jean ou l’apôtre Pierre, il
aurait encore besoin du sang pour se présenter devant Dieu.
Quelquefois, lorsque nous avons péché, Satan vient nous
accuser, et parfois, il le fait même si nous n’avons pas péché.
Quelquefois, le problème n’est pas de savoir si nous avons péché
ou non, mais plutôt de n’avoir aucune justice positive à offrir à
Dieu ; alors Satan nous accuse. Nous devons cependant voir
clairement ceci : nous ne pouvons nous présenter devant Dieu
qu’à cause du sang, et de rien d’autre. Puisque nous avons été
purifiés et justifiés par le sang, nous n’avons pas la moindre
obligation d’accepter les accusations de Satan.
Le sang précieux est la base de la guerre spirituelle. Si nous
ne connaissons pas la valeur du sang, nous ne pouvons combattre.
Lorsque notre conscience est affaiblie, nous sommes vaincus. Par
conséquent, si nous ne conservons pas une conscience irrépro-
chable et pure, nous ne pourrons nullement combattre Satan.
Satan peut utiliser des milliers de raisons pour nous accuser. Si
nous acceptons ces accusations, nous tomberons. Mais lorsque
Satan nous parle, nous pouvons contrecarrer chacune de ses
raisons par la seule réponse du sang. Le sang peut répondre à
toute accusation. La guerre spirituelle exige une conscience pure,
et seul le sang peut nous fournir une telle conscience.
Hébreux 10.2 dit : « … puisque ceux qui rendent ce culte
auraient été purifiés une fois pour toutes et n’auraient plus eu
aucune conscience de leur péchés. » Lorsque la conscience d’un
chrétien n’a plus le sens du péché, c’est à cause du sang. Lorsque
nous tenons ferme sur le terrain du sang, que nous croyons au
sang, Satan ne peut plus nous toucher. Nous nous plaisons
souvent à penser que nous ne pouvons plus lutter parce que nous
avons péché. Mais le Seigneur sait que nous sommes pécheurs ;
c’est pourquoi Il a préparé le sang. Le Seigneur a une issue pour
le pécheur, car le Seigneur a le sang. Mais Il n’a pas d’issue pour
celui qui reçoit volontiers les accusations de Satan. Quiconque
accepte les accusations de Satan rejette la puissance du sang.
102 L’ÉGLISE GLORIEUSE

Quiconque croit au sang précieux ne peut simultanément accepter


les accusations de Satan. C’est l’un ou l’autre : si nous acceptons
les accusations, le sang doit disparaître ; si nous acceptons le
sang, les accusations doivent disparaître.
Le Seigneur Jésus est pour nous le souverain Sacrificateur et
le Médiateur (comp. Hé 2.17-18 ; 4.14-16 ; 7.20-28 ; 8.6 ; 9.15 ;
1 Jn 2.1). Son service se base toujours sur Sa position de
souverain Sacrificateur et de Médiateur. Son service a pour but
de nous préserver des accusations de Satan. L’homme n’a besoin
que d’un instant pour recevoir Jésus comme son Sauveur, mais
il lui faut toute une vie pour affronter les accusations de Satan.
En grec, le mot médiateur signifie « un défenseur désigné ». Le
Seigneur est notre Médiateur, notre Défenseur. Le Seigneur
intercède pour nous. Mais prenons-nous le parti du Médiateur
ou de l’accusateur? Il serait ridicule de croire aux paroles de
l’accusateur tandis que notre Médiateur est en train de plaider
notre défense. Si un avocat démontrait continuellement qu’un
accusé n’est pas coupable et que ce dernier persistait à croire à
l’accusateur, ne serait-ce pas absurde? Oh! Puissions-nous voir
que le Seigneur Jésus est notre Médiateur et qu’Il nous défend!
Puissions-nous réaliser que le sang est la base qui nous permet
d’affronter Satan! Nous ne devrions jamais répondre aux accu-
sations de Satan par une bonne conduite, mais plutôt par le sang.
Si nous étions conscients de la valeur du sang, il y aurait plus
de chrétiens vivant dans la paix et la joie sur terre aujourd’hui.
« Ils l’ont vaincu à cause du sang de l’Agneau. » Quelles
paroles incomparables! Les frères l’ont vaincu non par leur
mérite, leur progrès, ou leur expérience. Il l’ont vaincu à cause
du sang de l’Agneau. Nous devons combattre par le sang toute
accusation qui vient de Satan. Lorsque nous accepterons le sang,
le pouvoir de Satan sera anéanti. Tout ce que nous sommes
dépend du sang, et nous en avons besoin chaque jour. Tout comme
nous dépendions du sang et y avions placé toute notre confiance
lors de notre salut, nous devons dès lors continuer de dépendre
du sang et d’y mettre toute notre confiance. Le sang est notre
seul fondement. Dieu désire nous délivrer de nombreuses accu-
sations insensées. Il veut rompre ces chaînes. Ne pensons pas
« ET ELLE ENFANTA UN FILS » 103

être humbles parce que nous recevons jour après jour des
accusations. Nous devons apprendre à vaincre ces accusations.
Si nous n’arrivons pas à les vaincre, nous ne pourrons jamais
être vainqueurs. Les vainqueurs doivent connaître la valeur du
sang. Même si nous ne connaissons pas l’immense valeur du sang,
nous pouvons encore dire au Seigneur : « Oh! Seigneur, applique
le sang pour moi selon la valeur que Tu lui accordes! » Nous
devons combattre le pouvoir de Satan d’après la valeur que Dieu
accorde au sang, et non d’après celle que nous lui attribuons.

La parole de leur témoignage


La seconde arme contre l’ennemi est la suivante : les frères
l’ont vaincu « à cause de la parole de leur témoignage ». Lorsque
notre conscience est exempt de péché, alors notre bouche peut
rendre témoignage. Lorsqu’il existe une accusation dans notre
conscience, nous ne pouvons rien proclamer. Il semble que plus
nous parlons, plus notre voix s’affaiblit. La signification du
témoignage ici est de témoigner à d’autres, non à soi-même.
Lorsque le sang est placé devant Dieu, vous avez l’audace devant
Dieu, et vous aurez un témoignage devant l’homme. Non
seulement vous témoignerez que les pécheurs peuvent être
pardonnés et que l’homme peut être accepté à cause de Christ,
mais vous témoignerez aussi à propos du royaume de Dieu.
Témoigner, c’est dire aux autres ce qui est en Christ, et la parole
du témoignage doit être proclamée. Les vainqueurs doivent
souvent proclamer la victoire de Christ. La proclamation répétée
de la victoire de Christ est ce qui cause la plus grande crainte
à Satan. De fait, le royaume des cieux viendra ; de fait, le
Seigneur est Roi ; de fait, Christ est à jamais victorieux ; de fait,
Satan est vaincu ; de fait, l’homme fort a été lié et légalement
condamné ; de fait, Christ a détruit toute l’œuvre de Satan, sur
la croix. Lorsque nous proclamons tous ces faits, nous avons le
témoignage. Le témoignage se manifeste chaque fois que nous
proclamons que Christ est telle ou telle chose.
La parole du témoignage est ce qui terrorise Satan le plus.
Satan ne craint pas que nous tentions de raisonner avec lui ; il
craint plutôt la proclamation des faits. Satan ne craint pas que
104 L’ÉGLISE GLORIEUSE

nous parlions de théologie ou de la Bible, mais il prend peur


lorsque nous déclarons les faits spirituels. « Jésus est Seigneur »
est un fait spirituel. Beaucoup parlent de Jésus comme du
Seigneur et expliquent comment Jésus est le Seigneur, mais
Satan ne s’en effraye pas le moins du monde. Néanmoins, lorsque
quelqu’un déclare avec foi que Jésus est Seigneur, Satan s’en
effraye. Il ne craint pas notre prédication ou notre théologie, mais
plutôt la parole de notre témoignage.
C’est un fait spirituel que le nom de Jésus est au-dessus de
tout autre nom. Nous devons déclarer cela avec foi, non seulement
aux hommes mais aussi à Satan. Nous parlons souvent pour que
Satan entende ; nous le faisons intentionnellement pour qu’il
entende. C’est ce que nous appelons la parole du témoignage.
Même seuls dans notre chambre, nous pouvons déclarer à voix
haute : « Jésus est Seigneur. » Nous pouvons dire : « Le Seigneur
Jésus est plus fort que l’homme fort » ou « Le Fils de Dieu a
déjà lié Satan », etc. C’est cela la parole de notre témoignage.
Les chrétiens doivent dépendre de la prière pour toute chose,
mais la parole de notre témoignage est quelquefois plus efficace
que la prière. Dans Marc 11.23, le Seigneur Jésus dit : « … si
quelqu’un dit à cette montagne : Ôte-toi de là et jette-toi dans
la mer, et s’il ne doute pas en son cœur, mais croit que ce qu’il
a dit arrive, cela lui sera accordé. » Le Seigneur Jésus n’indique
pas que la prière d’une personne sera exaucée, mais plutôt que
les paroles qu’elle prononce s’accompliront. Selon un proverbe
chinois : « La bouche peut formuler immédiatement une compo-
sition », mais les chrétiens peuvent déclarer : « La bouche
accomplit immédiatement une œuvre. » Dieu a créé le ciel et la
terre par un seul mot de Sa bouche. L’incident mentionné dans
Marc 11 nous montre que nous pouvons parler à la montagne.
Il se produira quelque chose uniquement si nous parlons avec
foi. Le pouvoir de la prière n’est souvent pas aussi fort que le
pouvoir de la proclamation. Nous devons fréquemment utiliser
la parole du témoignage pour combattre Satan.
Nous trouvons plusieurs paroles de témoignage dans le livre
des Actes des apôtres. Au chapitre trois, Pierre et Jean voient
un boiteux à la porte du temple, et Pierre lui dit simplement :
« ET ELLE ENFANTA UN FILS » 105

« Je ne possède ni argent, ni or ; mais ce que j’ai, je te le donne : au


nom de Jésus-Christ de Nazareth : lève-toi et marche! » C’est
ce que l’on appelle la parole du témoignage. Il ne s’agit pas
d’implorer Dieu pour affronter la situation, mais plutôt d’affronter
directement cette situation au nom du Seigneur. Dans Actes 16,
alors que Paul chassait le démon, il utilisa aussi la parole de
proclamation : « Je t’ordonne, au nom de Jésus-Christ, de sortir
d’elle », et le démon sortit à l’instant.
Citons aussi l’exemple que nous fournit un certain événement.
Deux sœurs étaient très actives dans la prédication de l’évangile.
Un jour, elles arrivèrent dans un village et y séjournèrent quelque
temps. Il y avait là une femme possédée par un démon, et un
membre de sa famille invita les deux sœurs à lui rendre visite
pour expulser le démon. Après avoir prié, elles sentirent qu’elles
devaient se rendre chez ces gens. À leur arrivée, elles virent que
la femme était correctement habillée et que tout allait bien. Elles
se demandèrent si la femme était réellement possédée. Elles lui
prêchèrent ensuite l’évangile, et elle parut réceptive (en réalité,
les démons ne peuvent pas comprendre, mais ils donnent cette
impression). Les deux sœurs sentaient quelque chose de bizarre.
Elles demandèrent à la femme : « Croyez-vous en Jésus notre
Seigneur? » Celle-ci répondit : « Je crois depuis des années. »
Cette réponse déconcerta encore plus les deux sœurs ; elles ne
savaient que faire dans cette situation. Puis elles lui demandè-
rent : « Savez-vous qui est Jésus? » Elle répondit : « Si vous
voulez savoir qui est Jésus, venez voir. » Et elle les conduisit
dans une pièce au fond de la maison. Elle leur montra une idole
et dit : « Voilà Jésus. Je crois en lui depuis de nombreuses
années. » Une des sœurs sentit qu’elle devait rendre un témoi-
gnage. Veuillez remarquer que ce qu’elle dit est le type de
témoignage dont nous parlons ici.
La sœur saisit la main de la femme et dit (non pas à la femme
mais au démon) : « Te souviens-tu que, voilà plus de mille neuf
cents ans, le Fils de Dieu est venu du ciel, pour vivre en tant
qu’homme pendant trente-trois années et demie? Il a souvent
expulsé les démons comme toi. Te souviens-tu que tu voulais
L’attaquer et Lui faire du mal? Toi et les tiens, vous vous êtes
106 L’ÉGLISE GLORIEUSE

dressés pour Le tuer et Le clouer sur la croix. Vous étiez très


heureux alors. Vous ne saviez pas qu’Il se relèverait d’entre les
morts au troisième jour et anéantirait tout votre pouvoir. Tu n’es
qu’un esprit malin aux mains de Satan. Te souviens-tu que,
lorsque le Fils de Dieu est sorti du séjour des morts, Dieu a
annoncé du ciel à toute créature vivante et à tout esprit : “Le
nom de Jésus est désormais au-dessus de tout autre nom. Chaque
fois que Son nom est mentionné, chaque langue doit Le confesser
et chaque genou doit fléchir.” Je te commande donc au nom de
Jésus de sortir d’elle! » Après cette proclamation, le démon jeta
la femme à terre et s’en alla.
La question de la sœur : « Te souviens-tu? », est primordiale.
Son insistance à répéter cette question constituait son témoignage.
Si nous prêchons à Satan, il peut aussi prêcher, et il peut le faire
assez longtemps. Si nous raisonnons avec lui, il dispose de toutes
sortes de raisonnements. Mais si nous déclarons les faits, et
particulièrement les faits spirituels, Satan perdra tout son pouvoir.
Nous devons connaître les faits dans les Écritures et y croire.
Nous devons être recouverts par le sang afin que Dieu nous
protège de toutes les attaques de l’ennemi. Nous pourrons alors
parler à Satan. Satan s’effraye lorsque nous lui énonçons la parole
du témoignage. Dans notre expérience chrétienne, nous nous
sentons parfois si faibles que nous ne pouvons même pas prier
Dieu. Nous devons, à ce moment-là, nous souvenir des faits
spirituels, des faits victorieux. Nous devons proclamer à Satan
et à ses démons que le Seigneur Jésus est victorieux et que
Jésus est Seigneur. Une telle proclamation est le témoignage,
et le témoignage est la proclamation. Que proclamons-nous?
Nous proclamons que Jésus est Seigneur, que le Seigneur est
victorieux, que Satan a été piétiné sous Ses pieds. Nous
proclamons aussi que le Seigneur nous a donné l’autorité de
piétiner serpents et scorpions et de vaincre tout le pouvoir
de l’ennemi. Voilà la parole du témoignage. La parole du
témoignage fait perdre tout terrain à Satan. Lorsque nous
proclamons la parole du témoignage, nous portons un coup dur
à Satan. L’œuvre du Seigneur ne nous a pas seulement donné
« ET ELLE ENFANTA UN FILS » 107

le sang qui nous protège, mais aussi la parole du témoignage par


laquelle nous pouvons vaincre Satan.

Mépriser la vie de notre âme


Nous avons parlé de la base de la victoire, mais quelle est
l’expérience des vainqueurs eux-mêmes? Ils affrontent des épreuves
et rencontrent de nombreuses difficultés ; pourtant, Apocalypse
12.11 déclare : « … ils n’ont pas aimé leur vie (la vie de leur âme,
en grec) jusqu’à la mort. » Telle est l’attitude des vainqueurs
pendant le combat. Dans ce verset, le mot « vie » a deux
significations. La première dénote la vie physique et l’autre le
pouvoir de l’âme. (On peut traduire le mot « vie » par « vie de
l’âme ».) Examinons le pouvoir de l’âme ou l’habileté naturelle.
Pour Satan, la meilleure façon de nous vaincre est de nous
pousser à agir par notre propre force. Satan veut que nous
agissions par nous-mêmes. Il veut que nous exercions notre propre
habileté naturelle et notre énergie charnelle dans notre travail
pour Dieu.
Qu’est-ce que l’habileté naturelle? L’habileté naturelle est
l’habileté dont nous sommes dotés depuis le début et qui n’a
jamais été disciplinée par la croix. Elle accompagne notre caractère.
L’habileté naturelle d’une personne peut être son intelligence. Pour
tout ce qu’elle fait, elle ne compte que sur son intelligence.
L’habileté naturelle d’une autre personne peut être son éloquence.
Elle sait parler avec éloquence, indépendamment de toute
puissance du Saint-Esprit. L’homme ne saurait cependant pas
servir Dieu avec une habileté naturelle qui n’a jamais passée par
la croix. L’échec de l’église est dû au fait que l’homme utilise son
habileté naturelle. Oh! Puisse Dieu nous amener là où nous avons
peur et craignons de faire quoi que ce soit sans le Seigneur. Nous
devons devenir ainsi — non seulement dire ces choses, mais aussi
les vivre. Nous serons alors utiles entre les mains de Dieu.
Nous n’encourageons personne à prétendre être saint. Cela
ne sert à rien, car ça ne vient pas de Christ. Nous expliquons
que Dieu veut détruire tout ce qui est naturel chez un homme.
Christ se manifestera seulement lorsque nous aurons éliminé
tous les éléments qui proviennent de notre moi. Nous devons
108 L’ÉGLISE GLORIEUSE

permettre à Dieu d’annuler notre moi par la croix. Un jour, nous


devons laisser Dieu briser ce qui soutient notre vie naturelle.
Nous ne devrions pas essayer de résoudre ce problème, morceau
par morceau. Si nous traitons seulement les choses extérieures
sans toucher à la vie naturelle intérieure, non seulement cela ne
servira à rien mais, en plus, nous deviendrons fiers. Nous nous
sentirons assez satisfaits de nous-mêmes, et notre état intérieur
sera encore plus difficile à traiter.
Tôt ou tard, nos efforts pour bien agir et notre habileté à
servir Dieu doivent être anéantis. Nous avouerons alors devant
Dieu et les hommes que nous ne pouvons rien faire. Dès lors,
Christ pourra manifester Son pouvoir sur nous. Nous devons tous
permettre à Dieu de nous montrer que nous ne pouvons rien
faire dans l’église avec notre force naturelle. Beaucoup pensent
que si leur motivation est correcte, cela suffit. Mais ce n’est pas
le cas. Lorsque vous dites que vous travaillez, le Seigneur
demandera : « Quelle est la source de ton labeur? » Si vous
affirmez être fervent, le Seigneur vous demandera : « D’où vient
cette ferveur? » Si vous prétendez avoir de la puissance, le
Seigneur vous demandera : « Quelle est la source de ta puis-
sance? » La question n’est pas de savoir ce que vous faites, mais
avec qui vous le faites. Le problème ne réside pas dans le fait
qu’une chose soit bonne ou mauvaise, mais plutôt dans la source
de vos bonnes actions.
Nous devons apprendre à passer par la croix. L’intention de
la croix est de nous briser, afin que nous n’ayons plus l’audace
d’agir par nous-mêmes. Il est inutile de parler du message de la
croix ou de l’écouter. Dieu désire les personnes qui sont passées
par la croix et qui ont été traitées par elle. Il est insuffisant de
présenter un message correct. Nous devons nous demander : « Et
nous? Quel genre de personnes sommes-nous? » L’apôtre Paul
déclara : « Car je n’ai pas jugé bon de savoir autre chose parmi
vous, sinon Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. Moi-même
j’étais auprès de vous dans un état de faiblesse, de crainte et de
grand tremblement ; ma parole et ma prédication ne reposaient
pas sur les discours persuasifs de la sagesse » (1 Co 2.2-4). La
première partie de ces versets fait référence au message de Paul,
« ET ELLE ENFANTA UN FILS » 109

et la dernière partie à la personne de Paul. Nous pensons souvent


qu’une personne comme Paul doit se sentir remplie de ses propres
ressources lorsqu’elle parle. Mais le message de Paul était la
croix, et il se sentait lui-même plongé dans la faiblesse, la crainte
et le tremblement. Chaque fois que nous passons par la croix,
nous sentons la faiblesse, la crainte et le tremblement. Si nous
sommes passés par la croix, nous perdons toute confiance en
nous-mêmes, et nous n’oserons pas nous vanter. Si nous sommes
fiers et pensons être très capables, nous ne savons rien de la
croix.
L’œuvre subjective de la croix en nous consiste à éliminer les
choses qui ne proviennent pas de Dieu. La croix n’épargne que
les choses qui proviennent de Dieu. Elle ne peut pas ébranler ce
qui provient de Dieu, mais tout ce qui vient de l’homme ne peut
lui résister. Certains frères ont dit que, dans le passé, ils
disposaient de nombreuses méthodes utiles pour sauver les gens,
mais après qu’ils ont commencé à connaître l’œuvre de la croix,
la croix a éliminé ces diverses méthodes, et apparemment ils ne
savaient plus rien faire. Cela démontre que ce qu’ils avaient fait
auparavant venait d’eux-mêmes, car rien de ce qui vient de Dieu
ne peut être anéanti par la croix. Tout ce qui peut être détruit
par la croix est sans aucun doute un élément issu de l’homme.
Ce qui passe par la croix et ressuscite vient de Dieu ; ce qui ne
peut ressusciter vient de l’homme. Le Seigneur Jésus appartient
à Dieu, car après être passé par la croix, Il a pu ressusciter.
Nous ne devons pas aimer la vie de l’âme et la vie de la chair,
mais devons plutôt les laisser sombrer dans la mort. Ne tolérons
rien de cette vie-là en nous. La base de notre victoire est le sang
de l’Agneau et la parole de notre témoignage. Par ailleurs, notre
attitude est de ne vivre aucunement par nous-mêmes. Nous
n’apprécierons pas notre propre habileté et nous n’aurons aucune
confiance en nous-mêmes. Nous devons vivre en hommes remplis
de crainte et de tremblement. Nous devons reconnaître que nous
sommes des créatures faibles.
Ne pas aimer la vie de notre âme, c’est aussi ne pas aimer
notre vie physique. Nous devons vivre pour Dieu même au prix
de notre vie. Dans le livre de Job, Satan dit à Dieu : « Peau pour
110 L’ÉGLISE GLORIEUSE

peau! tout ce que possède un homme, il le donne pour sa vie »


(2.4). Satan sait que l’homme estime sa vie par-dessus tout. Mais
Dieu affirma que les vainqueurs n’aiment pas leur vie. Le
vainqueur a une attitude ferme : il ne se soucie pas de ce que
Satan peut lui faire. Même si Satan lui retirait la vie, il ne
s’inclinerait jamais devant lui, et resterait toujours fidèle à Dieu.
Le vainqueur a une attitude qui lui permet de dire au Seigneur :
« Pour Ton amour, je pourrais renoncer à tout, même à ma vie. »
C HAPITRE C INQ

LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM

Nous avons déjà vu que la femme mentionnée dans Genèse 2


est la même femme que celle décrite dans Éphésiens 5 et dans
Apocalypse 12. Considérons maintenant une autre femme, que
l’on trouve dans Apocalypse 21 et 22.
Même si une période considérable sépare ces deux femmes,
les deux derniers chapitres de l’Apocalypse correspondent aux
trois premiers chapitres de la Genèse. Dieu créa les cieux et la
terre dans la Genèse, et les nouveaux cieux et la nouvelle terre
se trouvent dans les deux derniers chapitres de l’Apocalypse.
L’arbre de vie pousse dans la Genèse et aussi dans l’Apocalypse.
La Genèse présente une rivière qui coule de l’Éden, et l’Apoca-
lypse décrit une rivière d’eau vive qui sort du trône de Dieu et
de l’Agneau. La Genèse mentionne l’or, la perle (bdellium) et une
sorte de pierre précieuse (la pierre d’onyx), et nous trouvons dans
l’Apocalypse, l’or, la perle et toutes sortes de pierres précieuses.
Dans Genèse 2, Ève était l’épouse d’Adam. Dans Apocalypse 21,
l’Agneau a également une épouse. L’épouse de l’Agneau est la
nouvelle Jérusalem, et le but éternel de Dieu s’accomplit dans
cette femme. Dans Genèse 3, la chute de l’homme entraîna la
mort, la maladie, les souffrances et la malédiction. Toutefois,
lorsque la nouvelle Jérusalem descend du ciel dans Apoca-
lypse 21, la mort, les douleurs, les larmes et les souffrances
n’existent plus, parce que les premières choses sont passées. Si
nous lisons attentivement les Écritures, nous nous rendrons
compte que les chapitres un à trois de la Genèse correspondent
parfaitement à Apocalypse 21 et 22. Ils se trouvent face à face
aux deux extrémités du temps.
Nous avons donc vu quatre femmes : Ève dans Genèse 2,
112 L’ÉGLISE GLORIEUSE

l’épouse (l’église) dans Éphésiens 5, la femme dans la vision


d’Apocalypse 12, et l’épouse de l’Agneau dans Apocalypse 21. En
réalité, ces quatre femmes ne forment qu’une seule femme dont
l’histoire se divise en quatre étapes. Lorsque la femme fut conçue
dans le plan de Dieu, elle fut appelée Ève. Lorsqu’elle est rachetée
et qu’elle manifeste Christ sur terre, elle est appelée l’église.
Lorsqu’elle est poursuivie par le grand dragon, c’est alors la
femme dans la vision. Lorsqu’elle est pleinement glorifiée dans
l’éternité, c’est l’épouse de l’Agneau. Ces quatre femmes révèlent
l’œuvre de Dieu depuis l’éternité passée jusqu’à l’éternité future.
Genèse 2 nous révèle la femme que Dieu, dans Son cœur, a projeté
d’obtenir dans l’éternité passée, et Genèse 21 nous montre la
femme qui accomplit le but de Dieu dans l’éternité future. Les
deux autres femmes qui paraissent entre ces deux sont : l’église
que Dieu a préparée pour Christ, et la femme qui donnera
naissance à l’enfant mâle à la fin de l’âge présent. Autrement dit,
ces quatre femmes décrivent les quatre étapes de l’histoire d’une
seule femme : une étape appartient à l’éternité passée, deux
étapes se trouvent entre les deux éternités, et la dernière étape
concerne l’éternité future. Même si ces quatre femmes semblent
être différentes lorsque nous parlons de chacune d’elles séparément,
elles sont en fait une seule et même femme lorsque nous les
réunissons. L’épouse de l’Agneau est la femme dans Éphésiens 5.
Le Seigneur Jésus est l’Agneau ; il est donc impossible que la
femme dans Éphésiens 5 ne soit pas l’épouse de l’Agneau. Dans
Éphésiens 5, la femme est également comparée à Ève, et Ève est
comparée à l’épouse de l’Agneau dans Apocalypse 21. Lorsqu’il y
aura des vainqueurs dont l’œuvre représente celle de toute l’église,
la femme d’Apocalypse 12 introduira la femme d’Apocalypse 21.
Le résultat sera le suivant : dans l’éternité future, Dieu obtiendra
effectivement une femme qui régnera et qui aura totalement
vaincu Satan. Il est certain que Dieu obtiendra une épouse pour
l’Agneau, et Son but s’accomplira. Voyons comment la femme
d’Apocalypse 12 devient la femme d’Apocalypse 21.

LA CHUTE DE BABYLONE

Apocalypse 17.1-3 et 21.9-10 mentionnent deux femmes : l’une


LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 113

s’appelle la grande prostituée et l’autre, l’épouse. Apocalypse 17.1


dit : « Puis l’un des sept anges qui tenaient les sept coupes vint
et m’adressa la parole : Viens, je te montrerai le jugement de la
grande prostituée, assise sur les grandes eaux. » Lisons à présent
Apocalypse 21.9 : « Puis un des sept anges qui tenaient les sept
coupes remplies des sept dernières plaies vint et me parla, en
disant : Viens, je te montrerai l’épouse, la femme de l’Agneau. »
Dans Apocalypse 17.3, nous lisons : « Il me transporta en esprit
dans un désert. Et je vis une femme… » Apocalypse 21.10
déclare : « Il me transporta en esprit sur une grande et haute
montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui
descendait du ciel, d’auprès de Dieu. » Lorsque le Saint-Esprit
poussa l’homme à rédiger les Écritures, Il utilisa sciemment une
structure parallèle en faisant allusion à ces deux femmes afin
que nous comprenions parfaitement.
Considérons tout d’abord ce qui a trait à la prostituée. La
prostituée mentionnée dans Apocalypse 17 et 18 est Babylone,
dont les actions déplaisent extrêmement à Dieu. Pourquoi sa
conduite constitue-t-elle une offense aussi grande devant Dieu?
Que représente Babylone et quel est son principe? Pourquoi Dieu
juge-t-Il Babylone et pour quelle raison doit-on attendre qu’elle
soit jugée avant que n’apparaisse l’épouse de l’Agneau? Puisse
Dieu ouvrir nos yeux afin que nous voyions clairement Babylone
telle qu’elle est conformément aux Écritures.
Le nom Babylone tire son origine de « Babel ». Nous nous
souvenons de l’histoire de la tour de Babel dans la Bible. Le
principe de la tour de Babel est en relation avec la tentative de
construire quelque chose sur terre qui atteigne le ciel. Lorsque
les hommes construisirent cette tour, ils utilisèrent des briques.
Il existe une différence fondamentale entre la brique et la pierre.
La pierre est faite par Dieu, et la brique par l’homme. Les briques
sont une invention humaine, un produit de l’homme. Babylone
signifie que l’homme, par ses propres efforts, construit une tour
pour atteindre le ciel. Babylone représente la capacité humaine.
Elle représente un christianisme faux, un christianisme qui ne
permet pas au Saint-Esprit d’exercer Son autorité. Elle ne
recherche pas la direction du Saint-Esprit, elle ne fait appel qu’à
114 L’ÉGLISE GLORIEUSE

l’effort humain. Tout est construit en briques cuites par les


hommes. Tout dépend de l’action de l’homme. Ceux qui se
conforment à ce principe ne sont pas conscients de leurs limites ;
au contraire ils essaient de mener à bien l’œuvre du Seigneur
par leur propre habileté humaine. Ils n’adoptent pas une position
qui leur permette de dire avec sincérité : « Seigneur, si Tu ne
nous accordes pas la grâce, nous ne pouvons rien faire. » Ils
s’imaginent que la capacité humaine suffit pour les choses
spirituelles. Ils ont l’intention d’établir sur terre quelque chose
qui atteigne le ciel.
Toutefois, Dieu n’acceptera jamais cela. Un homme talentueux
pense pouvoir prêcher après avoir étudié un peu de théologie.
Qu’est-ce que cela? Des briques! Un homme très intelligent reçoit
de l’aide, acquiert de la connaissance et se met ensuite à œuvrer
pour le Seigneur. Nous le répétons : Qu’est-ce que cela? Des
briques! Un homme doté de grandes capacités se voit confier les
affaires de l’église. Qu’est-ce que cela? Des briques! Toutes ces
choses sont des tentatives de la part de l’homme pour construire
quelque chose qui va de la terre au ciel par la capacité humaine,
par les briques.
Nous insistons sur le fait que dans l’église il n’y a aucune
place pour ce qui est humain. Seul ce qui est céleste provient du
ciel ; ce qui est terrestre n’ira jamais au ciel. Le problème de
l’homme réside dans le fait qu’il n’est pas conscient de se trouver
sous un jugement, et qu’il ne se rend pas compte qu’il n’est que
poussière et argile. L’homme a beau s’efforcer de construire en
hauteur, le ciel demeurera toujours plus élevé. La plus haute
tour construite par l’homme ne pourra atteindre le ciel. Le ciel
se déploie toujours au-dessus de l’homme. Même si l’homme
grimpe et construit sans tomber, jamais il ne pourra atteindre
le ciel. Dieu détruisit le plan de l’homme qui désirait construire
la tour de Babel, afin de lui démontrer son inutilité dans le
domaine spirituel. L’homme est spirituellement incapable.
Dans l’Ancien Testament, nous découvrons une autre cir-
constance qui démontre indéniablement ce principe. Lorsque les
Israélites entrèrent dans le pays de Canaan, la première
personne qui commit un péché fut Akân. Quel péché commit-il?
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 115

Il dit : « J’ai vu dans le butin un manteau de Chinear, d’une


rare beauté, … j’en ai eu envie et je les ai pris » (Jos 7.21).
Akân fut séduit par un vêtement de Babylone et commit un
péché. Quelles sont les implications de ce manteau magnifique?
Celui qui porte un joli vêtement le fait pour se donner une belle
apparence. Lorsque quelqu’un porte un joli vêtement, cela
signifie qu’il le fait pour améliorer son aspect et ajouter un peu
d’éclat. En convoitant le manteau de Babylone, Akân démontra
qu’il désirait s’améliorer, qu’il désirait s’embellir. Cela fut le
péché d’Akân.
Qui pécha en premier dans le Nouveau Testament, au
commencement de l’église? Les Écritures révèlent que ce furent
Ananias et Saphira. Quel péché ont-ils commis? Ils mentirent au
Saint-Esprit. Ils n’aimaient pas beaucoup le Seigneur, mais
désiraient donner l’impression de tant L’aimer. Ils ne faisaient
que simuler. Ils n’étaient pas disposés à offrir à Dieu, dans la
joie, tout ce qu’ils possédaient. Néanmoins, devant les hommes,
ils agissaient comme s’ils avaient tout offert. Cela est le manteau
de Babylone.
Nous en concluons que l’hypocrisie est le principe de Babylone.
Il n’y a rien de réel ; cependant, les personnes agissent comme
si elles possédaient quelque chose de réel qui mériterait de
recevoir la gloire des hommes. Voilà un véritable danger pour les
enfants de Dieu : simuler la spiritualité. On peut noter la fausseté
dans le comportement spirituel de nombreuses personnes. Ce
comportement est utilisé comme un vernis. Bon nombre de longues
prières sont une falsification ; la tonalité de nombreuses prières
n’est pas réelle. Il n’y a rien de réel, mais tout est fait pour donner
l’apparence qu’il y a quelque chose de réel. C’est le principe de
Babylone. Chaque fois que nous revêtons un vêtement qui ne
correspond pas à notre condition réelle, nous nous trouvons dans
le principe de Babylone.
Les enfants de Dieu ignorent combien de fois ils ont revêtu
la fausseté pour recevoir la gloire des hommes. Cela est
diamétralement opposé à l’attitude de l’épouse. Tout ce qui se
fait avec falsification s’effectue conformément au principe de la
prostituée, et non au principe de l’épouse. Il est très important
116 L’ÉGLISE GLORIEUSE

que les enfants de Dieu soient libérés du désir de simuler. Le


principe de Babylone consiste à simuler quelque chose pour
recevoir la gloire des hommes. Si nous aspirons à recevoir la
gloire des hommes et à obtenir une position dans l’église, nous
participons au péché du manteau de Babylone, et au péché que
commirent Ananias et Saphira. La fausse consécration est un
péché, et la fausse spiritualité en est un autre. La véritable
adoration s’exécute dans l’esprit et avec sincérité. Puisse Dieu
faire de nous des hommes qui vivent dans la vérité.
Dans Apocalypse 18.7, nous voyons un autre état d’esprit de
Babylone : « Parce qu’elle dit en son cœur : Je suis assise en
reine, je ne suis pas veuve et je ne verrai point de deuil. » Elle
est assise en reine. Elle a perdu toutes les caractéristiques du
veuvage. Elle ne ressent rien pour la mort et la crucifixion de
notre Seigneur Jésus. Au contraire, elle affirme : « Je suis assise
en reine. » Elle a perdu sa fidélité et a dévié de son véritable
objectif. Cela est le principe de Babylone, et c’est le christianisme
corrompu.
Le chapitre 18 nous montre bien d’autres choses au sujet de
Babylone, et tout particulièrement le luxe dont elle jouissait.
Quant à notre attitude envers les inventions de la science, nous
pouvons utiliser bien des choses lorsque nous en avons le besoin.
Tout comme Paul a parlé d’utiliser le monde (1 Co 7.31), notre
intention concernant ces choses est simplement de les utiliser.
Cependant, jouir du luxe est quelque chose de différent. Certains
chrétiens rejettent le luxe et toutes les choses qui contribuent à
la jouissance de la chair. Nous ne prétendons pas qu’il ne faille
pas utiliser certaines choses, mais tout excès est un luxe. Si en
ce qui concerne notre habillement, notre nourriture, notre
logement, nous faisons des excès au lieu de simplement nous
contenter de ce dont nous avons besoin, cela constitue un luxe
et correspond au principe de Babylone. Dieu permet que nous
ayons ce dont nous avons besoin, mais Il ne permet pas ce qui
va au-delà de nos besoins. Nous devons adapter notre façon de
vivre conformément au principe du besoin ; Dieu nous bénira
alors. Si nous vivons conformément à notre convoitise, nous nous
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 117

trouvons dans le principe de Babylone, et Dieu ne nous bénira


pas.
Nous avons vu que le principe de Babylone consiste à
mélanger l’humain à la Parole de Dieu, le charnel à l’Esprit.
C’est considérer que quelque chose d’humain provient de Dieu.
C’est recevoir la gloire des hommes pour satisfaire la convoitise
de l’homme. Par conséquent, Babylone est le christianisme
mélangé et corrompu. Quelle devrait être notre attitude face à
Babylone? Apocalypse 18.4 dit : « Et j’entendis du ciel une autre
voix : Sortez du milieu d’elle, mon peuple, afin de ne point
participer à ses péchés et de ne pas recevoir (votre part) de ses
plaies. » Nous voyons également dans 2 Corinthiens 6.17-18 :
« C’est pourquoi : sortez du milieu d’eux ; et séparez-vous, dit le
Seigneur ; ne touchez pas à ce qui est impur, et Moi Je vous
accueillerai. Je serai pour vous un Père, et vous serez pour Moi
des fils et des filles. » D’après la Parole de Dieu, les enfants de
Dieu ne sont absolument pas autorisés à participer à quoi que
ce soit qui revêt le caractère babylonien. Dieu a dit que nous
devons sortir de toute situation où la force de l’homme se mélange
à la puissance de Dieu, où le talent humain se mélange à l’œuvre
de Dieu, où les opinions humaines s’ajoutent à la Parole de Dieu.
Nous ne pouvons pas participer à ce qui revêt le caractère de
Babylone. Nous devons sortir de ce milieu. Les enfants de Dieu
doivent apprendre, des profondeurs de leur esprit, à se séparer
de Babylone et à juger toutes ses actions. Si nous faisons cela,
nous ne serons pas condamnés avec Babylone.
Babylone commença avec la tour de Babel. Babylone grandit
jour après jour. Mais Dieu la jugera finalement. Apocalypse 19.1-4
dit : « Après cela, j’entendis comme une voix forte d’une foule
nombreuse dans le ciel qui disait : Alléluia! Le salut, la gloire
et la puissance sont à notre Dieu, parce que Ses jugements sont
véritables et justes. Il a jugé la grande prostituée qui corrompait
la terre par son inconduite, et Il a vengé le sang de Ses serviteurs
(en le réclamant) de Sa main. Et ils dirent une seconde fois :
Alléluia! … Et sa fumée monte au siècle des siècles. Les vingt-
quatre anciens et les quatre êtres vivants se prosternèrent et
adorèrent Dieu assis sur le trône, en disant : Amen! Alléluia! »
118 L’ÉGLISE GLORIEUSE

Lorsque Dieu jugera la grande prostituée et détruira toute son


œuvre, et lorsqu’Il anéantira ce qu’elle est et le principe qu’elle
représente, les voix du ciel diront : « Alléluia! » Le Nouveau
Testament ne mentionne que très peu d’alléluias et ils se trouvent
tous dans ce chapitre parce que Babylone, qui a adultéré la parole
de Christ, a été jugée.
Le passage dans Apocalypse 18.2-8 nous donne la raison pour
laquelle Babylone est tombée et fut jugée. Il annonce les péchés
de Babylone et les conséquences de son jugement. Tous ceux qui
ont la même pensée que Dieu doivent dire : Alléluia, parce que
Dieu a jugé Babylone. Même si le vrai jugement s’effectuera dans
le futur, le jugement spirituel doit s’effectuer maintenant. Dieu
accomplira le véritable jugement dans le futur, mais nous devons
accomplir le jugement spirituel maintenant. Si les enfants de
Dieu introduisent dans l’église de nombreuses choses qui ne sont
pas spirituelles, qu’en pensons-nous? Le fait que nous soyons
tous enfants de Dieu et que nous devions nous aimer les uns les
autres signifie-t-il que nous ne devons pas dire : Alléluia, au
jugement de Dieu? Nous devons comprendre qu’il ne s’agit pas
là d’une question d’amour, mais de la gloire de Dieu. Le principe
de Babylone est confusion et immondice ; son nom est donc la
prostituée. Dans le livre de l’Apocalypse, les rares passages que
Dieu utilise pour décrire Babylone nous montrent la haine
terrible qu’Il ressent envers elle. « Ceux qui détruisent la terre »
dans Apocalypse 11.18, appartiennent à cette femme, à laquelle
le chapitre 19 fait référence, précisant qu’elle a corrompu la terre
(v. 2).
Dieu hait le principe de Babylone plus que toute autre chose.
Nous devons prêter attention, en présence de Dieu, au fait qu’une
grande partie de notre être ne Lui est toujours pas consacrée.
Tout ce qui reste à mi-chemin et qui n’est pas absolu s’appelle
Babylone. Il nous faut que Dieu nous éclaire pour que nous
puissions juger, dans Sa lumière, tout ce qui n’est pas absolu
pour Lui dans notre être. En nous jugeant ainsi, nous pourrons
alors confesser que nous haïssons également le principe de
Babylone. Puisse la grâce du Seigneur nous empêcher de
rechercher la gloire et l’honneur en dehors de Christ. Le Seigneur
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 119

exige que nous recherchions et prenions plaisir à être absolus,


et que nous n’ayons aucun désir de vivre dans le principe de
Babylone.
Apocalypse 19.5 dit : « Une voix sortit du trône : Louez notre
Dieu, vous tous ses serviteurs, vous qui Le craignez, petits et
grands! » Les proclamations du ciel constituent une caractéris-
tique particulière du livre de l’Apocalypse. Nous lisons des
expressions telles que « une voix du ciel » et « une voix qui sortit
du trône » (18.4 ; 19.5). Ce sont des déclarations du ciel, qui
indiquent le moment et le lieu où Dieu parle, ainsi que ce qui
Lui est important. Des raisons précises justifient la proclamation
d’Apocalypse 19.5. D’une part, c’est le jugement sur la grande
prostituée et d’autre part, le futur mariage de l’Agneau. Par
conséquent, une proclamation sort du trône et une voix déclare
que nous devons louer notre Dieu. Dieu a œuvré depuis l’éternité
passée et a dépensé quantité d’énergie dans Son œuvre pour
obtenir des louanges. L’Épître aux Éphésiens mentionne que Dieu
a un héritage dans les saints. Quel est cet héritage? L’homme
ne peut que donner louange à Dieu. La louange est l’héritage de
Dieu dans les saints. La voix du ciel proclame que tous les
serviteurs de Dieu, tous ceux qui Lui appartiennent, les petits
comme les grands, doivent le louer. L’objectif de Dieu doit
s’accomplir et il s’accomplira bientôt. Dieu doit obtenir ce qu’Il
recherche ; nous devons tous Le louer.
Lorsque la voix qui sortait du trône déclara : vous devez louer
Dieu, il y eut de très nombreux échos dans tout l’univers.
Apocalypse 19.6 dit : « Et j’entendis comme la voix d’une foule
nombreuse, comme la voix de grandes eaux, et comme la voix de
forts tonnerres, disant : Alléluia! Car le Seigneur Dieu, le Tout
Puissant, a établi Son règne. » D’une part, il y eut une déclaration
qui sortait du trône, et d’autre part, des milliers et des dizaines
de milliers de personnes répondirent. Tandis que Jean écoutait,
il n’entendit pas la voix d’une seule personne, mais plutôt la voix
d’une foule nombreuse comme s’il s’agissait de la voix de grandes
eaux et de forts tonnerres. Lorsque vous écoutez le bruit d’une
grande cascade ou les vagues de l’océan, vous vous rendez compte
de ce que peut représenter la voix de grandes eaux. La voix du
120 L’ÉGLISE GLORIEUSE

tonnerre est puissante, à plus forte raison la voix de forts


tonnerres! Toutes ces voix puissantes et assourdissantes disaient :
Alléluia! La déclaration du ciel, la réponse de tout l’univers, et
toutes les voix disaient : Alléluia! Parce qu’un événement très
spécial allait se produire : « Le Seigneur Dieu, le Tout Puissant,
a établi Son Règne. »
Lorsque nous lisons cette proclamation, sur quoi se fixent
nos cœurs? Ce passage ne déclare pas que nous régnerons et
que par conséquent nous devrions nous réjouir et être très
heureux. Il ne déclare pas non plus que nous recevrons une
couronne et que nous devrions donc louer Dieu. Il affirme que
le Seigneur, notre Dieu tout-puissant règne. Dieu a l’intention
de régner, d’exercer Son autorité. Lorsque Dieu gouverne, c’est
Christ qui gouverne. Revenons à Apocalypse 11.15 : « Le
royaume du monde est passé à notre Seigneur et à Son Christ.
Il régnera aux siècles des siècles. » « Notre Seigneur » fait
allusion à Dieu, et « Son Christ » fait référence à Christ. Mais
le pronom « Il » qui suit immédiatement est utilisé d’une
manière curieuse. Le passage commence par « Notre Seigneur
et… Son Christ » ; il paraît donc logique que la phrase continue
par « et Ils régneront aux siècles des siècles. » Cela serait
grammaticalement correct. Cependant, la phrase est énoncée
ainsi : « Et Il régnera aux siècles des siècles. » Cela nous permet
de comprendre que le règne du Seigneur est le règne de Christ,
et le règne de Christ est le règne de Dieu. Le royaume de Dieu
est le royaume de Christ. Le règne de Dieu est le règne de
Christ. Tous se réjouissent et s’écrient : « Alléluia! » parce que
Dieu règne et Christ règne.
Apocalypse 19.7 continue ainsi : « Réjouissons-nous, soyons
dans l’allégresse et donnons-Lui gloire. » C’est le moment où Dieu
sera glorifié. Le verset continue : « … car les noces de l’Agneau
sont venues, et Son épouse s’est préparée. » (Épouse est la
traduction correcte, même si quelques traducteurs préfèrent
fiancée.) L’autorité de Dieu a commencé et de plus, le règne a
été introduit. Par ailleurs, l’homme collectif, l’Ève éternelle que
Dieu désirait, a été obtenue. Les noces de l’Agneau sont venues,
et Son épouse s’est préparée. La louange est motivée par deux
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 121

raisons. Tout d’abord, Dieu règne. À cela nous disons : « Allé-


luia! » Deuxièmement, Dieu a obtenu ce qu’Il désirait dans
l’éternité passée. Nous disons également à cela : « Alléluia! »
Nous devrions aussi nous réjouir et être très heureux, parce qu’un
jour Dieu obtiendra certainement ce qu’Il désire. Au moment des
noces de l’Agneau, l’épouse sera prête.
Lorsque nous nous examinons, il semble impossible qu’une
église glorieuse, sans taches ni rides, ni chose semblable, soit
présentée un jour à Christ. Toutefois, puisque cela se produira,
nous ne pouvons donc que déclarer : « Alléluia! » Malgré toutes
les faiblesses du passé et du présent, en ce jour-là Dieu réalisera
le désir qu’Il a déterminé. N’oubliez jamais cela : ce jour-là,
l’épouse sera prête. Aussi, rendons gloire à Dieu et disons :
« Alléluia! »
Lisons de nouveau le verset 7 : « Réjouissons-nous, soyons
dans l’allégresse et donnons-Lui gloire, car les noces de l’Agneau
sont venues et Son épouse s’est préparée. » Nous devons observer
que ce passage fait référence à l’épouse de l’Agneau et non à la
fiancée de l’Agneau. Poursuivons avec 21.1-2 : « Je vis un nouveau
ciel et une nouvelle terre… et je vis descendre du ciel, d’auprès
de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, prête comme une
épouse qui s’est parée pour son époux. » Quand se produisent
les événements mentionnés au chapitre 19, concernant l’épouse
qui s’est préparée? Ils surviennent avant le millénium. Quand
se produisent les événements mentionnés au chapitre 21, concer-
nant l’épouse qui est prête? Cela se produit après le millénium.
Puisque la nouvelle Jérusalem doit attendre la venue du nouveau
ciel et de la nouvelle terre avant de devenir l’épouse de l’Agneau,
pourquoi est-il donc écrit que l’épouse de l’Agneau est prête avant
le millénium? Veuillez observer que le chapitre 19 ne parle pas
des noces de l’Agneau ; il se limite à dire que les noces de l’Agneau
sont arrivées. En ce jour-là, si nous regardons derrière nous,
nous verrons que la prostituée est tombée, et si nous regardons
devant, nous verrons le nouveau ciel et la nouvelle terre. Il est
donc déclaré que les noces de l’Agneau sont arrivées. En réalité,
mille ans doivent encore s’écouler. Lorsque ces mille ans seront
passés, les noces de l’Agneau auront alors lieu. En réalité, la
122 L’ÉGLISE GLORIEUSE

femme n’est l’épouse de Christ que dans le nouveau ciel et la


nouvelle terre, pas pendant la période du royaume.
Remarquons un autre détail. Au chapitre 12, nous voyons la
femme accompagnée de l’enfant mâle et de nombreux autres
enfants. Mais au chapitre 19, nous ne voyons que l’épouse. Où
se trouvent l’enfant mâle et les nombreux enfants? Apparemment
ils ont disparu. Comment la femme, l’enfant mâle, et le reste de
ses enfants peuvent-ils devenir l’épouse de l’Agneau?
Si nous désirons comprendre cela, nous devons considérer le
principe de l’enfant mâle. Souvenez-vous que l’enfant mâle
accomplit toute chose comme s’il représentait l’église toute
entière. Le chapitre 19 déclare que l’épouse s’est préparée parce
qu’il prend en considération les vainqueurs. Mais l’ensemble du
Corps de l’église doit attendre la venue du nouveau ciel et de la
nouvelle terre pour devenir l’épouse. Elle ne sera pas prête avant.
Mais mille ans avant sa venue, on annonce que l’épouse s’est
préparée. Pourquoi cela? De quel genre de préparation est-il
question? Cette proclamation fait référence à la préparation des
vainqueurs, et à personne d’autre. Du fait que les vainqueurs
sont tout à fait prêts, il est possible de déclarer que l’épouse s’est
préparée.
Souvenons-nous que les vainqueurs ne sont pas les seuls
bénéficiaires de leurs réalisations ; ils en font bénéficier toute
l’église. La Parole de Dieu affirme que lorsqu’un membre est
glorifié, tous les membres se réjouissent avec lui (1 Co 12.26).
Les vainqueurs luttent contre Satan au nom de tout le Corps.
Tous bénéficient de leur victoire. La préparation mentionnée au
chapitre 19 est donc une question de vie. Les vainqueurs sont
prêts parce qu’ils ont plus de maturité dans la vie. Dieu considère
que la préparation des vainqueurs est la préparation du Corps
entier, parce qu’ils sont prêts devant Dieu.
Réalisons-nous la valeur de ceci? Nous devons nous souvenir
de ceci : notre recherche personnelle et toute notre croissance ne
nous apporte aucun bénéfice individuellement, mais profitent à
tout le Corps. Ce que chaque membre reçoit de Dieu est destiné
à tout le Corps. Lorsque vos oreilles écoutent une parole, vous
ne pouvez pas nier avoir entendu, parce que vos oreilles sont
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 123

unies à votre corps. Lorsque votre bouche dit quelque chose de


mal, vous ne pouvez nier avoir parlé d’une manière équivoque,
parce que votre bouche et votre corps sont unis. De la même
façon, tout ce qu’accomplissent les vainqueurs est un gain pour
le Corps tout entier. Le Seigneur est la Tête de l’église, tout ce
qu’Il a accompli sur la croix appartient donc à l’église. De la
même façon, lorsque nous recevons un bienfait de la Tête, nous
recevons aussi un bienfait de la part du Corps. Lorsque nous
participons à ce que le Seigneur a accompli, nous prenons
également part à ce que les autres membres ont accompli.
Lorsque Dieu constate que les vainqueurs sont prêts, Il considère
cela comme la préparation de toute l’église. On peut donc dire
que l’épouse s’est préparée.
La préparation de l’épouse fait référence tout particulièrement
à ses habits. Le verset 19.8 dit : « Il lui a été donné de se vêtir
de fin lin, éclatant et pur. Le fin lin, ce sont les œuvres justes
des saints. » Les Écritures révèlent qu’il existe deux sortes de
vêtements pour les chrétiens. Le premier est le Seigneur Jésus.
Le Seigneur Jésus est notre vêtement. Le second est le vêtement
de lin fin, éclatant et pur, mentionné au verset 8. Chaque fois
que nous nous présentons devant Dieu, le Seigneur Jésus est
notre vêtement. Il est notre justice et nous Le revêtons lorsque
nous nous approchons de Dieu. Ce vêtement est un habit
commun ; chaque saint est vêtu devant Dieu et ne peut être
trouvé nu. Par ailleurs, lorsque nous serons présentés devant
Christ, nous devrons être parés de lin fin, éclatant et pur. Ce
sont les œuvres justes des saints. L’expression « œuvres justes »
représente une succession d’actions justes et consécutives. Toutes
ces œuvres justes forment notre vêtement de lin fin. Lors de
notre conversion, nous avons commencé à obtenir un vêtement
de fin lin comme parure ; ce sont les œuvres justes des saints.
Nous remarquons aussi les deux genres de vêtements du
chrétien dans le psaume 45 : « Toute glorieuse est la fille du roi
dans l’intérieur (du palais) ; son vêtement est fait de broderies
d’or » (v. 14). Son vêtement est fait d’or, de broderies d’or. Le
verset 15 ajoute : « Elle est conduite au roi, vêtue de ses habits
de brocart. » Les vêtements mentionnés aux versets 14 et 15 sont
124 L’ÉGLISE GLORIEUSE

différents. Au verset 14, le vêtement est fait d’or, mais au verset


15, le vêtement est un travail de brocart. Les vêtements de fin
lin dans Apocalypse 19 sont des vêtements brodés ; ils ne sont
pas en or.
Qu’est-ce que l’or? Le Seigneur Jésus est en or. Il est en or
parce qu’Il provient entièrement de Dieu. La justice que le
Seigneur Jésus nous a donnée, le vêtement dont Il nous a vêtus
lors de notre conversion était en or. En plus de ce vêtement,
nous avons brodé un autre habit depuis le jour de notre salut.
Cela fait référence aux œuvres justes des saints. Autrement dit,
Dieu nous donne l’habit d’or par l’intermédiaire du Seigneur
Jésus, et notre Seigneur Jésus nous octroie le vêtement de brocart
par l’intermédiaire du Saint-Esprit. Lorsque nous avons cru au
Seigneur, Dieu nous a donné un vêtement d’or à travers le
Seigneur Jésus. Ce vêtement est le Seigneur Jésus Lui-même et
n’a rien à voir avec notre conduite. Il nous l’a fourni, entièrement
fini. Toutefois, le vêtement de brocart fait allusion à nos actions.
Il est brodé point par point grâce à l’œuvre continuelle du
Saint-Esprit en nous.
Quelle est la signification de la broderie? À l’origine, il n’y a
qu’un simple morceau d’étoffe. Ensuite, on l’entrelace de fil. Par
ce travail, l’étoffe et le fil deviennent un. Cela signifie que lorsque
l’Esprit de Dieu œuvre en nous, Il forme Christ en nous. Cela
est un travail de broderie. Nous obtenons alors non seulement
un vêtement en or, mais également un habit brodé par le
Saint-Esprit. Par cette œuvre, Christ sera formé en nous et nous
manifesterons Sa vie. Ce vêtement de brocart est les œuvres
justes des saints. Cela ne s’accomplit pas une fois pour toutes
mais continuellement, jour après jour, jusqu’à ce que Dieu déclare
que tout est prêt.
Certaines personnes demanderont peut-être ce que sont
exactement ces œuvres justes. Les Évangiles décrivent de
nombreuses actions justes, telles que l’onction d’huile que Marie
donna au Seigneur, exprimant ainsi son amour pour Lui. On
peut considérer que cette œuvre juste est un des fils tissés sur
son vêtement de fin lin. Il y eut d’autres personnes, comme
Jeanne, l’épouse de Chuza et bien d’autres femmes qui aimaient
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 125

le Seigneur au point de subvenir à Ses besoins matériels, et à


ceux de Ses disciples. Ces œuvres sont également justes. Notre
cœur est souvent touché par l’amour du Seigneur, ce que nous
exprimons ensuite dans notre comportement. Nos actes sont alors
notre justice, notre vêtement de fin lin. Tel est le brocart qui se
tisse maintenant. Toute manifestation causée par notre amour
pour le Seigneur et émanant du Saint-Esprit est un des milliers
de points du brocart. La Bible affirme que quiconque donne un
seul verre d’eau fraîche à « un de ces petits » ne perdra pas sa
récompense. Il s’agit là d’une œuvre juste motivée par amour
que l’on ressent pour le Seigneur. Lorsque nous exprimons ou
exécutons un acte d’amour envers le Seigneur, cela est une action
juste.
Apocalypse 7.9 déclare que le vêtement est un habit blanc. Il
a été lavé et blanchi dans le sang de l’Agneau. Rappelons-nous
que le sang est la seule chose qui puisse nous laver de nos péchés
et nous blanchir. Nous devons être lavés de nos péchés, et aussi
purifiés de notre bon comportement, que seul le sang purificateur
peut blanchir. Pas un seul acte chrétien n’est blanc à l’origine.
Même nos actions justes sont un mélange et sont donc impures.
Nous avons souvent été aimables envers autrui, mais dans notre
for intérieur, il en était tout autrement. Nous avons souvent
démontré notre patience avec d’autres personnes, mais nous
sommes plaints dès notre retour chez nous. Par conséquent, après
avoir accompli une œuvre juste, nous avons encore besoin du
sang qui lave. Il faut que le sang du Seigneur Jésus lave les
péchés que nous commettons et également nos actions justes.
Aucun chrétien ne pourra confectionner des vêtements d’une
blancheur immaculée. Même si nous confectionnons un vêtement
pur à quatre-vingt-dix-neuf pour cent, il resterait tout de même
un pour cent de mélange. Aux yeux de Dieu, aucun homme n’est
totalement exempt de taches. Même les bonnes œuvres émanant
de notre amour pour le Seigneur ont besoin d’être lavées par le
sang. Un homme très spirituel a dit un jour que même les larmes
versées à cause du péché doivent être lavées par le sang. Oh!
même les larmes de repentance doivent être lavées par le sang!
C’est la raison pour laquelle Apocalypse 7.14 indique que leurs
126 L’ÉGLISE GLORIEUSE

vêtements ont été blanchis dans le sang de l’Agneau. Nous


n’avons aucune raison de nous enorgueillir. De l’extérieur vers
l’intérieur, rien n’est entièrement pur. Plus nous nous connais-
sons, plus nous prenons conscience de notre impureté. Nos
meilleures œuvres et nos meilleures intentions sont mélangées
à l’immondice. Si nous ne disposions pas du sang qui lave, nous
ne pourrions pas être blanchis.
Mais les vêtements ne sont pas seulement blancs ; ils sont
éclatants et brillants (19.8). Le brillant se caractérise par son
éclat. La blancheur a tendance à se ternir, à devenir pâle et
ordinaire. Mais ce vêtement n’est pas seulement blanc ; il est
éclatant. Ève était peut-être blanche avant de pécher, mais elle
ne brillait pas. Avant la chute, Ève n’avait pas de péchés ; elle
n’avait que l’innocence, pas la sainteté. Dieu n’exige pas seule-
ment que nous soyons blancs ; Il désire aussi que nous brillions.
La blancheur a un aspect passif, inactif, mais l’éclat a un aspect
positif et actif.
N’ayons donc pas peur des difficultés, et ne souhaitons pas
marcher le long d’un chemin tranquille, parce que les jours
difficiles peuvent nous donner de l’éclat. Certains chrétiens nous
donnent l’impression qu’ils ne pèchent ni ne se trompent en quoi
que ce soit. Au contraire, ils nous paraissent plutôt bons dans
presque tous les aspects. Toutefois, nous ne percevons en eux
aucun éclat. Leur bonté est toute ordinaire. Ils sont blancs, mais
pas éclatants. Toutefois, d’autres chrétiens passent continuelle-
ment par des épreuves et des souffrances. Ils sont tellement
ébranlés qu’ils donnent l’impression d’être sur le point de tomber,
mais ils demeurent fermes. Après un certain temps, ces chrétiens
deviennent resplendissants. Ils brillent dans leur caractère et
dans leur vertu. Ce ne sont pas des gens ordinaires : ils sont
éclatants. Ils ne sont pas seulement blancs : ils brillent.
Dieu œuvre continuellement en nous. Il déploie beaucoup
d’efforts à notre égard pour que nous soyons blancs, et Il œuvre
continuellement en nous afin que nous resplendissions. Il désire
que nous brillions. Par conséquent, il nous faut payer un prix
élevé. Nous devons être disposés à affronter toutes sortes de
difficultés, car sans elles, nous ne pourrions jamais resplendir.
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 127

Être blanc ne suffit pas ; Dieu exige que l’on voie en nous un
éclat positif. La crainte des difficultés et des problèmes, et le
désir d’une vie agréable nous feront perdre notre éclat. Plus
nous rencontrons de difficultés, plus nous pouvons briller. Les
personnes qui mènent une vie facile et ordinaire sont peut-être
blanches, mais ne resplendiront jamais.
Ce vêtement est en fin lin. Les Écritures nous enseignent
que la laine et le lin n’ont pas la même signification. La laine
dénote l’œuvre du Seigneur Jésus et le lin fin dénote celle du
Saint-Esprit. Ésaïe 53.7 décrit le Seigneur Jésus comme une
brebis muette devant ceux qui la tondent. Dans ce verset, nous
pouvons voir que la laine possède le caractère de la rédemption.
Toutefois, le fin lin ne présente aucun aspect rédempteur. Le
lin vient d’une plante ; il n’est pas associé au sang. Le fin lin
est le produit de l’œuvre du Saint-Esprit dans l’homme. Le
vêtement de fin lin indique que Dieu n’exige pas seulement que
l’homme ait la justice de Dieu, mais qu’il ait également ses
propres œuvres justes. Dieu n’essaie pas seulement d’obtenir
Sa justice, mais également de nombreuses œuvres justes en
nous.
« Il lui a été donné de se vêtir de fin lin, éclatant et pur »
(Ap 19.8). Toutes les œuvres, tous les actes justes visibles, sont
produits par la grâce. « Il lui a été donné… » Ces actions ne sont
pas accomplies par l’homme naturel ; elles sont produites par
l’œuvre du Saint-Esprit dans l’homme. Nous devons apprendre
à nous tourner vers le Seigneur et dire avec espérance :
« Seigneur, accorde-moi la grâce. Seigneur, donne-la ». Comme
cela est bon! Le vêtement nous est donné par la grâce! Nous
pouvons affirmer que nous avons fait le vêtement ; il fut vraiment
élaboré par nous. Mais d’un autre côté, Dieu nous le donne, parce
que nous ne pouvons rien produire lorsque nous ne comptons que
sur nous-mêmes. Le Seigneur l’accomplit en nous à travers le
Saint-Esprit.
Nous avons souvent l’impression que notre fardeau est lourd
à porter. Nous désirons y échapper, suppliant presque le
Seigneur : « Oh! Seigneur, libère-moi! » Mais nous devons chan-
ger notre prière et dire : « Seigneur, aide-moi à porter le fardeau.
128 L’ÉGLISE GLORIEUSE

Seigneur, aide-moi à le supporter. Rends-moi blanc et permets


que je sois vêtu d’habits éclatants. »
Apocalypse 19.9 dit : « L’ange me dit : Écris… » Dieu a parlé
et a demandé à Jean d’écrire. Qu’a-t-il écrit? « Heureux ceux qui
sont appelés au festin de noces de l’Agneau. » L’ange dit : « Ce
sont les paroles véritables de Dieu. » Oh! il ne peut y avoir de
plus grand privilège que d’être appelé au festin de noces de
l’Agneau. « Ce sont les paroles véritables de Dieu. » Dieu exprime
clairement que ce sont là Ses paroles de vérité. Nous devons les
accepter, y prêter attention, et nous en souvenir.
Quelle différence existe-t-il entre ceux qui sont appelés au
festin de noces et l’épouse de l’Agneau? L’épouse est un groupe
élu : le nouvel homme. Mais ceux qui sont appelés au festin de
noces de l’Agneau sont une multitude d’individus : les vainqueurs.
Le festin de noces de l’Agneau fait référence à l’âge du royaume.
Les appelés demeureront avec le Seigneur et se jouiront d’une
communion unique et spéciale, que personne n’a jamais goûtée
avant eux. Le Seigneur dit par l’intermédiaire de l’ange :
« Heureux ceux qui sont appelés au festin de noces de l’Agneau! ...
Ce sont les paroles véritables de Dieu. » Puisse Dieu nous
permettre, pour Son propre bien, de nous réjouir de cette
communion spéciale avec Lui. Puisse-t-Il faire de nous des
personnes qui cherchent en toute humilité à satisfaire le désir
de Son cœur. Puisse-t-Il nous motiver à transmettre la vie pour
le bien de l’église, et nous permettre d’être les vainqueurs pour le
bien du royaume.

LE NOUVEAU CIEL ET LA NOUVELLE TERRE

Apocalypse 21.1 dit : « Je vis un nouveau ciel et une nouvelle


terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu,
et la mer n’était plus. » Nous voyons à nouveau que nous nous
tenons vis-à-vis de la Genèse. Dans Genèse 1, le ciel et la terre
sont dans leur état originel, mais dans ce verset nous découvrons
un nouveau ciel et une nouvelle terre. Dans Genèse la mer
existait, mais dans ce verset, elle n’existe plus.
Le verset 2 poursuit : « Et je vis descendre du ciel, d’auprès
de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, prête comme une
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 129

épouse qui s’est parée pour son époux. » Le chapitre 19 déclare


que les noces de l’Agneau sont arrivées et que Son épouse s’est
préparée. Toutefois, dans ce chapitre, la nouvelle Jérusalem est
prête comme une épouse parée pour son époux. C’est la réalité.
Le livre de l’Apocalypse contient de nombreuses affirmations, et
la plus importante se trouve dans Apocalypse 11.15. Selon la
chronologie des événements, l’enfant mâle est enlevé et le dragon
expulsé du ciel après cette déclaration. Dans ce cas, comment
pourrait-on dire à ce moment-là : « Le règne sur le monde est
passé à notre Seigneur et à Son Christ »? Cela est dû au fait
que l’affirmation fut prononcée au début, et non après l’accom-
plissement de ces événements. Cela signifie que les événements
sont arrivés à un tournant. Lorsque ceux-ci changent indubita-
blement en faveur du dessein éternel de Dieu, Il peut affirmer
une telle chose dans le ciel. Au chapitre 19, Dieu annonce autre
chose, affirmant que les noces de l’Agneau sont arrivées et que
Son épouse s’est préparée. Cette déclaration est également
prononcée à l’aube d’événements sur le point de se produire. Dieu
peut déclarer que les noces de l’Agneau sont arrivées et que
l’épouse s’est parée, parce que les vainqueurs représentent
l’épouse et qu’aux yeux de Dieu, ils sont prêts. Cependant, cela
se produira effectivement dans le nouveau ciel et la nouvelle
terre. Dans Apocalypse 21.2, Jean vit véritablement descendre
du ciel, d’auprès de Dieu, la nouvelle Jérusalem. À ce moment-là,
l’épouse était prête sous tous les aspects. Il ne s’agissait pas là
seulement de la préparation mentionnée au chapitre 19, mais de
la préparation réelle.
Retournons maintenant à Éphésiens 5.26 et 27 : « Afin de la
sanctifier après l’avoir purifiée par l’eau dans la parole, pour
faire paraître devant Lui cette Église glorieuse, sans tache, ni
ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut. »
L’expression « pour faire paraître devant Lui cette Église »
s’accomplit dans Apocalypse 21. Maintenant, aux yeux de Dieu,
l’épouse est prête à paraître devant le Seigneur. Il n’est donc
plus difficile de comprendre l’expression : « Prête comme une
épouse. » À la fin de l’âge du royaume, toute l’église atteindra
cette condition. Ce jour-là, nous verrons clairement ce que nous
130 L’ÉGLISE GLORIEUSE

ne pouvons voir aujourd’hui. Aujourd’hui, nous observons que la


norme de Dieu pour l’église est trop élevée, et nous nous
demandons comment l’église pourra jamais atteindre ce niveau.
Nous ne savons pas comment Dieu accomplira cela, mais nous
savons que l’église parviendra à cette position lorsque les
nouveaux cieux et la nouvelle terre seront présents. Certains
s’imaginent que l’église atteindra l’étape d’Éphésiens 5 avant
l’âge du royaume. Mais ce ne sont pas là les paroles du Seigneur.
L’église ne parviendra à ce stade que dans Apocalypse 21. Lors
de l’avènement des nouveaux cieux et de la nouvelle terre, il n’y
aura plus seulement un groupe de saints perfectionnés, mais
aussi tous les saints, tout le Corps, venant de toutes les nations
et de tous les siècles. Tous se tiendront devant Dieu et seront
glorifiés en Sa présence.
Apocalypse 21.3 dit : « J’entendis du trône une forte voix qui
disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera
avec eux, ils seront Son peuple, et Dieu Lui-même sera avec
eux. » Ce verset révèle comment seront les nouveaux cieux et la
nouvelle terre. Ceux-ci sont placés dans la bénédiction éternelle,
et il est question ici de bénédiction positive. Ce verset est suivi
d’affirmations concernant les choses qui n’existeront plus. Ces
choses étaient négatives et non pas positives. Quelle est la
bénédiction positive et éternelle? Dieu sera avec nous! La
présence de Dieu est la bénédiction. Tout ce que les Écritures
ont déclaré au sujet de la bénédiction éternelle se trouve résumé
dans ces paroles : « Dieu Lui-même sera avec eux. » La souffrance
la plus insupportable consiste à être privé de la présence de Dieu.
Néanmoins, toute la jouissance éternelle ne sera rien d’autre que
la présence de Dieu. La bénédiction de ce jour-là sera la présence
même de Dieu avec nous. Salomon a dit un jour : « Voici que les
cieux et les cieux des cieux ne peuvent Te contenir : combien
moins cette maison que je T’ai bâtie! » (1 R 8.27). Les cieux et
les cieux des cieux ne peuvent pas Le contenir, mais nous pouvons
dire que la nouvelle Jérusalem peut Le contenir. Dieu habite
dans la nouvelle Jérusalem, et le trône de Dieu y est établi.
La nouvelle Jérusalem est la femme dont nous avons parlé.
Dans la Genèse, nous avons vu un jardin et une femme. Cette
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 131

femme a péché, et Dieu l’a chassée du jardin. Maintenant, dans


les nouveaux cieux et dans la nouvelle terre, la femme et la ville
sainte sont un ; elles ne sont plus deux entités séparées. Puisque
la nouvelle Jérusalem est la femme, la nouvelle Jérusalem est
l’épouse de l’Agneau ; la femme et la ville sainte sont donc un.
Par ailleurs, le trône de Dieu est établi dans la nouvelle
Jérusalem ; en d’autres termes, Dieu Lui-même habite à
l’intérieur de cette femme. Le Tout-Puissant habite en elle. Par
conséquent, même si l’opposition ou la tentation extérieure sont
très fortes, les pouvoirs iniques ne pourront plus entrer, et
l’homme ne pourra plus tomber, parce que Dieu habite en elle.
La bénédiction des nouveaux cieux et de la nouvelle terre est la
présence de Dieu. Tous ceux qui ont goûté à la présence de Dieu
savent par expérience qu’il s’agit d’une véritable bénédiction. Il
n’existe pas de bénédiction plus grande ou plus précieuse.
Lisons de nouveau la fin du verset 3 : « Il habitera avec eux,
ils seront Son peuple, et Dieu Lui-même sera avec eux. »
Voyons-nous la relation entre Dieu et l’homme? Que signifie
réellement le fait d’être le peuple de Dieu? Cela signifie que Dieu
habitera avec nous, et que par conséquent nous deviendrons Son
peuple. Que signifie le fait que Dieu est notre Dieu? Cela signifie
que Dieu sera avec nous, et que par conséquent Il sera notre
Dieu. Lorsque nous sommes en dehors de Sa présence, Il ne peut
pas être notre Dieu. Dans l’éternité, la bénédiction la plus grande
et la plus élevée sera la présence de Dieu avec nous et le fait
qu’Il sera notre Dieu.
Le verset 4 dit : « Il essuiera toute larme de leurs yeux, la
mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur,
car les premières choses ont disparu. » Tous les hommes ont
pleuré un jour, mais dans les nouveaux cieux et dans la nouvelle
terre, ils jouiront de cette bénédiction : Dieu essuiera toute larme
de leurs yeux. La mort n’est que la conséquence de la chute.
Mais dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre, la mort
n’existera plus. Le dernier ennemi sera anéanti. La tristesse et
le deuil sont des douleurs de notre cœur, la manifestation de la
souffrance intérieure ; les larmes sont une expression visible du
chagrin. La douleur est la souffrance de notre corps physique,
132 L’ÉGLISE GLORIEUSE

mais Dieu éliminera toutes ces choses. Toutes se résument dans


ces paroles : Toute larme, deuil, cri, douleur. Mais tous disparaî-
tront, ils n’existeront plus.
Le verset 5 dit : « Celui qui était assis sur le trône dit : Et
voici, Je fais toutes choses nouvelles. » Nous affrontons au-
jourd’hui cette difficulté : nous sommes la nouvelle création, mais
nous continuons de vivre dans la vieille création. Mais en ce
jour-là, toutes les choses seront nouvelles ; elles résideront dans
la nouvelle création. L’être intérieur tout comme le corps
physique seront nouveaux. Tout ce qui nous environne, et tout
ce qui est en nous sera renouvelé. Cela s’appelle l’éternité. La
nouvelle création nous est destinée. Nos cœurs ne seront
satisfaits que lorsque toute chose se trouvera dans la nouvelle
création. Ésaïe 6 relate une expérience douloureuse que nous
partageons tous : « Je suis un homme dont les lèvres sont
impures. » Par ailleurs, nous voyons une autre expérience
douloureuse : « J’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres
sont impures. » Mais ce jour-là, tout ce qui nous entoure se
trouvera dans la nouvelle création. Ce jour-là sera absolument
glorieux.
Apocalypse 21.5 poursuit : « Et Il dit : Écris, car ces paroles
sont certaines et vraies. » Comme il est bon de lire ces paroles!
Dieu donna ces paroles à Jean et lui demanda de les écrire. Il
ne se perdra ni un iota ni un accent de tout ce qui a été écrit.
Ces paroles sont certaines et vraies! Voici l’aboutissement de
notre foi : nous verrons la victoire ultime de Dieu.
Au verset 6, Dieu dit à Jean : « C’est fait! » Sur quoi Dieu
s’appuyait-il pour déclarer à Jean que c’était fait? Simplement
sur le fait qu’Il est « l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la
fin. » Il semble souvent que l’œuvre de Dieu n’avance pas, mais
Il déclare : « Je suis l’Alpha et l’Oméga. » Dieu a établi le modèle
original, et Il le mènera à son terme. Combien nous remercions
Dieu d’être l’Alpha, Celui qui commence toute chose! Genèse 1.1
dit : « Au commencement, Dieu… » Lorsque les cieux et la terre
furent créés, Dieu projeta toute chose. Toutes les choses tirèrent
leur origine de Dieu. Il est en même temps l’Oméga. L’homme
peut échouer, et il le fera certainement, mais Dieu est l’Oméga.
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 133

L’homme peut dire ce qu’il veut, mais le dernier mot revient à


Dieu. Il est l’Oméga.
Dieu prononça toutes ces paroles dans le but de nous dire
qu’Il accomplira Son plan, qu’Il atteindra Son objectif et qu’Il
réalisera ce qu’Il a commencé. Nous reconnaissons que l’œuvre
de Satan a interrompu effectivement l’œuvre de Dieu, mais nous
reconnaissons également que Dieu n’est pas seulement l’Alpha
qui prépara un plan au commencement, mais aussi l’Oméga qui
malgré tout accomplira Son dessein. Dieu n’abandonne jamais,
et Il ne permettra pas qu’une parcelle de Son dessein reste
inachevée. Dans l’objectif de Dieu, l’église n’aura ni tache, ni
ride, ni chose semblable, quelle que soit sa condition actuelle.
Par ailleurs, elle sera vêtue de gloire et présentée au Fils de
Dieu.
Lorsque nous voyons les fils de Dieu divisés dans la foi, la
doctrine et les pratiques, nous nous demandons comment ils
pourront parvenir un jour à l’unité de la foi, dont il est question
dans Éphésiens 4. Nous soupirons souvent et déclarons que cela
ne se produira jamais, même si nous attendions encore deux mille
ans. Mais Dieu a déclaré qu’Il est l’Oméga. Le jour viendra où
une église glorieuse se tiendra devant Lui. Peut-être utilisera-t-Il
l’eau ou le feu, mais Il aura certainement une église glorieuse.
Nous ne pouvons pas empêcher Dieu de réaliser Son dessein. Il
obtiendra ce qui Le satisfait. Le jour viendra où Dieu nous réduira
en morceaux, que nous soyons faibles, indifférents ou durs. Il
nous brisera et nous détruira afin que nous devenions ce qu’Il
désire. Dieu est l’Oméga. Puisque Dieu Lui-même est en train de
mener ces choses à bien, Il ira jusqu’au bout. Il n’abandonnera
jamais. Louons-Le avec l’allégresse. Il doit parvenir à Son objectif!
Le verset 6 poursuit : « À celui qui a soif, je donnerai de la
source de l’eau de la vie, gratuitement. » Ici l’important n’est pas
la rédemption, mais plutôt notre besoin de Dieu. Avoir soif c’est
avoir besoin de Dieu. Être privé de Dieu équivaut à être privé
d’eau. Par conséquent, la source de l’eau de la vie sert à satisfaire
ceux qui ont soif.
Nous devons prêter une attention plus soutenue au verset 7.
Nous remercions Dieu pour la promesse si précieuse de ce verset,
134 L’ÉGLISE GLORIEUSE

qui nous décrit ce que recevront les vainqueurs. Ces vainqueurs


sont différents des vainqueurs mentionnés dans Apocalypse 2
et 3 car là, ils sont un groupe de personnes issu de l’église, tandis
que ces vainqueurs-ci font référence à « celui qui a soif ». Le
verset antérieur déclare : « À celui qui a soif, je donnerai de la
source de l’eau de la vie, gratuitement. » Ensuite le verset 7
déclare : « Elle sera l’héritage du vainqueur. » Autrement dit,
celui qui boit à la source d’eau de la vie est le vainqueur
mentionné ici. Ce genre de vainqueur est différent de ceux qui
ne boivent pas de cette eau. Ce genre de victoire est celle que
nous voyons dans 1 Jean 5.4 : « Parce que tout ce qui est né de
Dieu triomphe du monde, et voici la victoire qui triomphe du
monde : notre foi. » Ceux qui sont nés de Dieu, qui appartiennent
au Seigneur, ont la foi. Ceux qui n’appartiennent pas au Seigneur
n’ont pas la foi. Cette foi nous permet de vaincre le monde. Il
est évident que cela devrait nous réjouir ; nous devrions être
heureux et nous écrier : « Alléluia! » Dans les nouveaux cieux et
la nouvelle terre, nous sommes tous vainqueurs! Dans l’âge du
royaume, l’enfant mâle est constitué d’une minorité, mais dans
la nouvelle Jérusalem, tout le Corps vainc. Dans la nouvelle
Jérusalem, tout est centré sur la foi. Si nous avons la foi, nous
sommes vainqueurs.
En ce jour-là, Dieu essuiera toute larme de nos yeux ; et il
n’y aura ni mort, ni pleurs, ni cris, ni douleur, parce que les
premières choses seront passées. Mais tous ces aspects sont
négatifs. Voici les paroles positives : « Il habitera avec eux, et
ils seront Son peuple. » Au verset 7, Dieu déclare également :
« Je serai son Dieu et il sera mon Fils. » Aux yeux de Dieu, les
chrétiens sont non seulement Son peuple, mais aussi Ses fils.
Dieu désire que beaucoup de fils entrent dans la gloire. Nous
remercions Dieu et Le louons parce qu’Il a dit : « Je serai son
Dieu, et il sera mon fils. » Il n’existe pas de bénédiction plus
élevée dans toute l’éternité.
Le verset 8 dit : « Mais pour les lâches, les incrédules, les
abominables, les meurtriers, les débauchés, les magiciens, les
idolâtres et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang brûlant
de feu et de soufre : cela, c’est la seconde mort. » La bénédiction
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 135

éternelle, tout comme le châtiment éternel, sont des faits éternels.


Le châtiment qui provient du Dieu d’amour est inévitable et l’on
ne peut y échapper. Cela constitue un sérieux avertissement pour
tous.

LA VILLE SAINTE DESCEND DU CIEL

Considérons maintenant les détails de la ville sainte, la


nouvelle Jérusalem. Apocalypse 21.9-10 dit : « Puis un des sept
anges qui tenaient les sept coupes remplies des sept dernières
plaies vint et me parla, en disant : Viens, je te montrerai l’épouse,
la femme de l’Agneau. Il me transporta en esprit sur une grande
et haute montagne. Et il me montra la ville sainte, Jérusalem,
qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu. »
Lorsque l’ange désira montrer à Jean la grande prostituée
d’Apocalypse 17.1-3, il le conduisit au désert. Aux yeux de Dieu
et de ceux qui sont inspirés par le Saint-Esprit, la prostituée
habite le désert. Elle habite un lieu où il n’y a ni vie ni fruit :
une terre désolée. À présent, les hommes peuvent contempler de
grandes églises en pierre, participer aux services dominicaux bien
organisés, et admirer la capacité humaine, mais aux yeux de
Dieu, tout ce qui tire son origine de Babylone habite le désert ;
c’est une désolation.
Lorsque l’ange montra à Jean l’épouse de l’Agneau, il
l’emmena sur une grande et haute montagne, et il lui montra la
ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu.
Jean contempla cette vision du haut d’une montagne grande et
élevée. Cela indique que pour que nous recevions Sa vision
éternelle, Dieu doit nous emmener au sommet d’une grande
montagne. Si nous ne nous tenons pas spirituellement sur un
mont élevé, nous ne verrons pas ceux qui vivent dans la plaine,
nous ne verrons pas la nouvelle Jérusalem, ni l’œuvre ultime de
Dieu. Lorsque Moïse parvint au Jourdain avec les enfants
d’Israël, que lui dit Dieu? Il lui demanda de monter au sommet
du mont Pisga et de regarder le pays qu’Il avait promis. Ce verset
confirme que nous devons nous trouver sur les hauteurs pour
recevoir vision et révélation, et pour contempler le plan de Dieu.
Ne vous imaginez jamais qu’il suffit de mener une vie
136 L’ÉGLISE GLORIEUSE

chrétienne ordinaire chaque jour sans commettre de péché grave.


Nous devons prendre conscience que chaque fois que nous
adoptons cette position, le plan éternel de Dieu n’est pour nous
que doctrine et connaissance. Nous devons avoir le désir de
grimper spirituellement et de faire des progrès spirituels. Nous
devons sentir le besoin de parvenir à un sommet élevé. Nous ne
verrons la nouvelle Jérusalem qu’à ce prix.
Dieu accomplira tout ce qu’Il désire. Il obtiendra dans
l’éternité future tout ce qu’Il a projeté dans l’éternité passée. Il
faut que des vainqueurs introduisent tout d’abord le royaume,
puis les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Mais le problème
est le suivant : qui seront ces vainqueurs? Pour être vainqueur,
nous avons besoin de révélation. Sans révélation, il est facile de
tout recevoir comme un simple enseignement. Mais souvenons-
nous que la connaissance ne produit pas de fruit ; seule la
révélation est productive. Néanmoins, si nous désirons recevoir
une révélation, nous devons escalader une montagne élevée ;
nous ne pouvons demeurer dans la plaine. Il est assez difficile
d’escalader une montagne parce que nous devons exercer notre
force pour monter. Nous ne pouvons parvenir au sommet sans
effort. Puisse Dieu nous accorder ce succès spirituel et nous
libérer de la plaine. Ne nous imaginons pas qu’il suffit d’être
sauvé, sans rien désirer de plus. Dieu doit nous sauver de ce
niveau de vie médiocre et nous montrer le désir de Son cœur.
Nous ne recevrons la révélation que lorsque nous nous tiendrons
sur une montagne élevée.
Après avoir vu la nouvelle Jérusalem, Jean fit quelque chose
d’insensé : il se prosterna pour adorer les pieds de l’ange. Cette
action, même si elle est insensée, revêt une grande signification.
Jean fut le dernier des douze apôtres à quitter ce monde. Sa
connaissance, ses œuvres, son amour et son expérience étaient
bien supérieurs aux nôtres. Néanmoins dans l’Apocalypse, nous
voyons qu’il a commis cette chose insensée en deux occasions. Il
désira adorer les anges en deux occasions : la première fois dans
Apocalypse 19.10, et la seconde dans Apocalypse 22.8. Jean agit
d’une façon illégitime et l’ange lui dit : « Ne fais pas cela » ;
malgré tout, cela indique que Jean était totalement consacré et
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 137

qu’il avait en haute estime le plan et l’œuvre de Dieu. Dans cette


situation, il ne put se contenir et il fit quelque chose d’insensé.
Ce qu’il faisait n’était pas bien, mais son cœur était juste. Cela
nous montre l’attitude que nous devons adopter lorsque nous
recevons la vision de Dieu. Puisse le Seigneur nous accorder
également cette vision. Puisse-t-Il nous permettre de monter sur
les hauteurs et de voir la nouvelle Jérusalem. Oh! puisse tout
notre être se consacrer au succès de cette vision et à rien d’autre!
L’ange dit à Jean : « Je te montrerai l’épouse, la femme de
l’Agneau » (21.9). L’ange dit qu’il lui montrerait l’épouse de
l’Agneau, mais Jean vit « la ville sainte, Jérusalem, qui descen-
dait du ciel, d’auprès de Dieu » (v. 10). L’épouse de l’Agneau, que
Jean vit, était la ville sainte, Jérusalem. Par conséquent, la
description de la ville est également la description de l’épouse
de l’Agneau. La ville est une figure, décrivant les caractéristiques
et la condition spirituelle du Corps collectif que Dieu a choisi
avant la création.
Cette ville descend du ciel, d’auprès de Dieu. Cela signifie que
Dieu ne se préoccupe pas seulement du destin de l’homme
collectif, mais également de son lieu d’origine. Il ne s’agit pas
seulement du futur, mais de la source. L’épouse de l’Agneau
descend du ciel. La nouvelle Jérusalem vient du ciel, non de la
terre. Dieu ne nous montre pas un homme au passé chargé de
péchés, et qui a été ensuite sauvé (cela ne veut pas dire que ce
registre de péchés n’existe pas et que nous n’avons pas besoin
de nous repentir et d’être sauvés par la grâce). Ce passage nous
montre plutôt la portion qui provient de Dieu. Nous y voyons
l’église glorieuse d’Éphésiens 5, laquelle sera présentée à Christ.
Dans l’Ancien Testament, une seule femme représente d’une
manière spéciale l’église qui sera offerte à Christ. Il s’agit de
Rébécca. Abraham dit à son serviteur âgé : « Et je te ferai jurer
par l’Éternel, le Dieu du ciel et le Dieu de la terre, de ne pas
prendre pour mon fils une femme parmi les filles des Cananéens
au milieu desquels j’habite. Mais tu iras dans mon pays et dans
ma patrie prendre une femme pour mon fils Isaac » (Gn 24.3-4).
Rébécca n’habitait pas le pays qui se trouvait à l’ouest du fleuve
138 L’ÉGLISE GLORIEUSE

Euphrate, ni à l’est du Jourdain, mais elle était de la patrie


d’Isaac.
Dieu désire obtenir un homme collectif qui soit de la patrie
de Christ. Christ vient du ciel ; l’église doit donc venir du ciel
elle aussi. Voilà pourquoi nous lisons dans Hébreux 2.11 : « Car
celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus d’un
seul. C’est la raison pour laquelle il n’a pas honte de les appeler
frères. » Qui sont ces frères? Par définition, les frères naissent
d’une même mère et d’un même père. Nous remercions Dieu
parce que d’une part, Il nous a rachetés par le sang précieux du
Seigneur, et d’autre part, nous sommes véritablement nés de
Dieu. L’histoire de chaque chrétien présente deux aspects :
1) extérieurement nous avons été rachetés par Dieu, 2) intérieu-
rement nous sommes nés de Dieu. Dans la perspective de notre
passé chargé de péchés, nous avons été rachetés par un acte
visible ; mais en ce qui concerne notre histoire indépendante du
péché, nous sommes nés de Dieu, car quiconque est né de Dieu
ne peut pécher. Cette portion n’a aucun commencement de péché,
ni registre de péché. Que la nouvelle Jérusalem descende de Dieu
implique que l’église n’a jamais été sur terre. Il semble que l’église
descende sur terre pour la première fois. Cela ne veut pas dire
que nous ne nous sommes pas présentés devant Dieu en tant
que pécheurs, mais qu’une partie de nous provient de Dieu et
appartient entièrement à Dieu. Combien nous devons remercier
le Seigneur pour le fait que la nouvelle Jérusalem descend du
ciel, d’auprès de Dieu!
Cette ville est tout à fait différente de la ville mentionnée au
chapitre 17. Cette ville-là s’appelait la grande cité, et cette ville-ci
s’appelle la ville sainte. La caractéristique de Babylone est
sa grandeur, et la caractéristique de la nouvelle Jérusalem est
sa sainteté. Parmi les chrétiens, certains sont fascinés par la
grandeur, et d’autres prêtent attention à la sainteté. Ceux qui
se laissent attirer par la grandeur se trouvent dans le principe
de Babylone, et ceux qui prêtent attention à sa sainteté se
trouvent dans le principe de la nouvelle Jérusalem.
Quelle est la signification de la sainteté? Dieu seul est saint,
et tout ce qui provient de Lui doit donc être saint. L’expression
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 139

« celui qui sanctifie et ceux qui sont sanctifiés sont tous issus
d’un seul » signifie que Christ est saint parce qu’Il provient de
Dieu et que nous aussi sommes saints parce que nous apparte-
nons à Dieu. Seuls ceux qui appartiennent à Dieu sont saints.
Seul ce qui provient de Dieu a de la valeur ; la seule source de
la nouvelle Jérusalem est Dieu Lui-même. Tout ce qui appartient
à l’homme doit être mis de côté. L’enlèvement est fondé sur ce
fait. Pourquoi certains ne seront-ils pas enlevés? Parce qu’ils
contiennent de nombreuses choses qui ne sont pas issues de
Christ, et tout ce qui n’appartient pas à Christ ne saurait entrer
dans les cieux. Ce qui n’appartient pas au ciel ne pourra pas
retourner au ciel. Tout ce qui est terrestre doit être laissé sur
terre, tandis que ce qui provient du ciel peut retourner au ciel.

LA LUMIÈRE DE LA VILLE SAINTE

Apocalypse 21.11 décrit cette ville, et déclare qu’elle « avait


la gloire de Dieu ; son éclat était semblable à celui d’une pierre
très précieuse, d’une pierre de jaspe transparente comme du
cristal. » Le jaspe est mentionné la première fois dans Apoca-
lypse 4. Jean vit quelqu’un assis sur le trône dont l’aspect était
semblable à la pierre de jaspe et de sardoine. Celui que Jean a
vu assis sur le trône était semblable au jaspe. Autrement dit, la
signification du jaspe est Dieu vu, Dieu rendu visible. Lorsque
l’homme se présentera devant le trône, Dieu se manifestera à lui
comme du jaspe. De cette façon nous Le reconnaîtrons lorsque
nous irons là-bas, mais nous ne Le reconnaissons pas comme du
jaspe pendant notre séjour sur terre. Ce que nous réalisons
maintenant est encore obscur de bien des façons, mais dans cette
ville, la gloire de Dieu a la splendeur du jaspe. Cela signifie que
lorsque la nouvelle Jérusalem descendra sur terre, nous pourrons
voir Dieu Lui-même. Il ne sera plus incompris par nous, et nous
n’aurons plus besoin de demander la raison de quoi que ce soit.
La lumière de la nouvelle Jérusalem est pure comme du cristal,
sans aucune trace de mélange. En ce jour-là, tout sera transpa-
rent et se manifestera clairement à nous. Ce jour-là, nous verrons
Dieu et nous Le connaîtrons.
140 L’ÉGLISE GLORIEUSE

LES HABITANTS DE LA VILLE SAINTE

Les versets 12 à 14 disent : « Elle avait une grande et haute


muraille. Elle avait douze portes, et sur les portes douze anges.
Des noms étaient inscrits, ceux des douze tribus des fils d’Israël :
à l’orient trois portes, au nord trois portes, au midi trois portes
et à l’occident trois portes. La muraille de la ville avait douze
fondements, et sur eux les douze noms des douze apôtres de
l’Agneau. » Combien de personnes sont inclues dans cet homme
collectif? Nous apprenons que les noms des douze tribus d’Israël
sont inscrits sur les portes, et les noms des douze apôtres sont
inscrits sur les fondements. Ceci indique que la ville comprend
les saints de l’Ancien et du Nouveau Testament.
Les passages suivants dans les Écritures nous démontrent ce
fait. Luc 13.28-29 dit : « Il y aura là des pleurs et des grincements
de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac, Jacob et tous les
prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous serez jetés
dehors. Il en viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du
midi ; et ils se mettront à table dans le royaume de Dieu. » Nous
voyons ici que le royaume de Dieu comprend Abraham, Isaac et
Jacob, qui représentent les saints de l’Ancien Testament. Ceux
qui viennent de l’Orient, de l’Occident, du Nord et du Midi,
représentent les saints du Nouveau Testament. Ces deux groupes
de personnes participent au royaume de Dieu ; ils entreront donc
ensemble dans la nouvelle Jérusalem.
Hébreux 11.8-10 dit : « C’est par la foi qu’Abraham… vint
s’établir dans la terre promise comme en un pays étranger,
habitant sous des tentes, ainsi qu’Isaac et Jacob, héritiers avec
lui de la même promesse. Car il attendait la cité qui a de solides
fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur. »
La ville mentionnée dans ce passage est la nouvelle Jérusalem.
Cette ville est la seule qui aie des fondements, et dont Dieu soit
l’architecte et le constructeur. Le verset 13 déclare : « C’est dans
la foi qu’ils sont tous morts. » « Tous » fait référence à Abel,
Enoch, Noé, Abraham, Isaac, Jacob et beaucoup d’autres. Le
verset 16 poursuit : « Mais en réalité ils aspirent à une patrie
meilleure, c’est-à-dire céleste. C’est pourquoi Dieu n’a pas honte
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 141

d’être appelé leur Dieu ; car Il leur a préparé une cité. » Au


verset 16, « Ils » équivaut à « tous » au verset 13. Cela nous
montre que les saints de l’Ancien Testament ont une part dans
la nouvelle Jérusalem. Depuis le commencement, pour Abel et
pour tous les saints de l’Ancien Testament, Dieu a préparé une
cité, la nouvelle Jérusalem. Dans cette ville, tous participent
activement. Les versets 39 et 40 déclarent : « Et tous ceux-là,
qui avaient reçu par leur foi un bon témoignage, n’ont pas obtenu
ce qui leur avait été promis, car Dieu avait en vue quelque chose
de meilleur pour nous, afin qu’ils ne parviennent pas sans nous
à la perfection. » Dieu a fait attendre tous les saints de l’Ancien
Testament ; ils ne sont pas encore parvenus à cette ville. Il leur
a prié d’attendre pour que nous puissions nous y rendre ensemble.
Nous voyons ainsi que les saints de l’Ancien Testament comme
ceux du Nouveau Testament se trouveront dans la nouvelle
Jérusalem.
Éphésiens 2.11-14 dit : « Souvenez-vous donc de ceci : autre-
fois, vous, païens dans la chair, traités d’incirconcis… Vous étiez
en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël,
étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans
Dieu dans le monde. Mais maintenant, en Christ-Jésus, vous qui
autrefois étiez loin, vous êtes devenus proches par le sang de
Christ. Car c’est Lui notre paix, Lui qui des deux n’en a fait
qu’un, en détruisant le mur de séparation, l’inimitié. » Les
versets 11 à 13 utilisent le pronom « vous », mais au verset 14,
nous constatons un changement dans l’adjectif possessif « notre ».
Lorsque « vous » est utilisé, cela fait référence aux saints à
Éphèse, mais lorsque « notre » est utilisé, cela fait allusion aux
saints Juifs et aux Éphésiens, ainsi qu’à tous les saints de
l’Ancien et du Nouveau Testament. Christ est notre paix et Il a
fait des deux un seul, en détruisant le mur de séparation. Le
verset 15 déclare : « Il a dans Sa chair annulé la loi avec ses
commandements et leurs dispositions, pour créer en Sa Personne,
avec les deux, un seul homme nouveau en faisant la paix. » Dans
ce verset, « les deux » correspondent aux « deux » du verset
antérieur. Cela fait aussi référence aux saints de l’Ancien et du
Nouveau Testament. Ce passage n’a rien à voir avec la relation
142 L’ÉGLISE GLORIEUSE

entre l’homme et Dieu. Dieu et l’homme pourraient-ils être créés


ensemble et devenir un nouvel homme? Certainement pas! Ce
passage fait référence aux saints gentils comme aux saints Juifs,
aux saints de l’Ancien Testament et également à ceux du Nouveau
Testament.
Le verset 16 déclare : « Et pour les réconcilier avec Dieu tous
deux en un seul corps par sa croix, en faisant mourir par elle
l’inimitié. » Réconcilier avec Dieu « tous deux en un seul corps »
signifie que les saints de l’Ancien Testament comme ceux du
Nouveau Testament sont réconciliés avec Dieu. Les versets 17
à 19 : « Il est venu annoncer comme une bonne nouvelle, la paix
à vous qui étiez loin et la paix à ceux qui étaient proches ; car
par Lui, nous avons les uns et les autres accès auprès du Père
dans un même esprit. Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers,
ni des gens de passage ; mais vous êtes concitoyens des saints,
membres de la famille de Dieu. » Les saints à Éphèse n’étaient
plus étrangers mais concitoyens des saints et membres de la
famille de Dieu. Les versets 20 à 22 déclarent : « Vous avez été
édifiés sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-
Christ Lui-même étant la pierre de l’angle. En Lui, tout l’édifice
bien coordonné s’élève pour être un temple saint dans le Seigneur.
En Lui, vous aussi, vous êtes édifiés ensemble pour être une
habitation de Dieu en esprit. » La demeure de Dieu inclut donc
tous les saints de l’Ancien et du Nouveau Testament. Abraham,
Isaac et Jacob habitent en elle, et nous aussi. En conclusion,
lorsque les nouveaux cieux et la nouvelle terre apparaîtront, tous
ceux qui possèdent la vie de Dieu seront inclus dans la nouvelle
Jérusalem.

LA VILLE, SES PORTES ET SA MURAILLE

Poursuivons notre lecture d’Apocalypse 21. Prêtons une


attention toute particulière à la muraille de la ville. Le verset 12
déclare : « Elle avait une grande et haute muraille. » Le verset 15
ajoute : « Celui qui me parlait avait pour mesure un roseau d’or,
afin de mesurer la ville, ses portes et sa muraille. » Le verset 17
dit : « Il mesura la muraille : 144 coudées, mesure d’homme qui
était celle de l’ange. »
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 143

Au commencement, Dieu fit un jardin en Éden, et le serpent


parvint à s’y introduire dans le but de parler à Ève. Cela nous
montre que le jardin n’était pas entouré de murailles. À l’origine,
Dieu désirait qu’Adam garde le jardin. Autrement dit, Dieu
voulait qu’Adam soit la muraille du jardin. Toutefois, Adam ne
l’a pas gardé, et Satan est entré. Mais quelle sera la situation
dans la nouvelle Jérusalem? La nouvelle Jérusalem a une
muraille. D’une part, une muraille renferme quelque chose et
d’autre part, elle maintient autre chose à l’extérieur. Elle
renferme et garde tout ce qui se trouve dans la ville, et elle
exclut et rejette tout ce qui est en dehors de la ville. Un mur
autour d’une ville sert à séparer ce qui est dans la ville de ce
qui est en dehors ; il marque la différence entre les deux. La
nouvelle Jérusalem est le nouvel homme que Dieu désire obtenir.
Le nouvel homme se tient dans la présence de Dieu et est séparé
de tout ce qui se trouve à l’extérieur. Le serpent ne peut plus
s’introduire en lui. Il existe un mur, une séparation, une
distinction. Le serpent n’a plus aucune possibilité d’entrer à
nouveau.
Dans la description de la nouvelle Jérusalem, nous voyons
tout d’abord la gloire de Dieu, puis le mur. Par conséquent, la
séparation est un des principes les plus importants de la vie
chrétienne. Sans séparation, le chrétien est sans valeur. Il faut
tracer une ligne de démarcation entre ce qui est spirituel et ce
qui est charnel. La nouvelle Jérusalem est entourée d’une
séparation, d’une frontière, et nous devons en tirer la leçon. Il
nous faut rejeter ce qui appartient à Babylone, et protéger ce
qui provient de Dieu. Édifier la muraille d’une ville n’est pas
chose facile, parce que Satan hait une muraille plus que toute
autre chose. Lorsque Néhémie retourna à Jérusalem pour
construire la muraille, Samdalat et Tobie arrivèrent et firent tout
leur possible pour arrêter l’ouvrage. Néhémie avait une lance
dans une main et avec l’autre il construisait le mur. Par
conséquent, nous devons demander à Dieu de nous donner la
capacité de porter des armes spirituelles afin de combattre le
mal spirituel dans les hauts lieux, et afin de conserver le principe
de séparation.
144 L’ÉGLISE GLORIEUSE

La ville a douze portes et douze fondements, et sur les


fondements sont inscrits les noms des douze apôtres de l’Agneau.
Cela nous montre que dans la ville, tout est basé sur le principe
du royaume de Dieu prêché par les apôtres. Nous lisons dans
Éphésiens 2.20 : « Vous avez été édifiés sur le fondement des
apôtres et des prophètes. » Cela signifie que la révélation reçue
par les apôtres forme le fondement de la nouvelle Jérusalem.
Les portes ont pour fonction de laisser entrer et sortir, mais
pourquoi les noms des douze tribus d’Israël sont-ils inscrits sur
elles? Le Seigneur Jésus a dit que le salut vient des Juifs (Jn
4.22). Nous avons appris d’Israël tout ce qui a trait à Dieu. La
loi fut donnée à Israël, nous connaissons la rédemption par
l’intermédiaire d’Israël et le salut est venu d’Israël. C’est la raison
pour laquelle les noms des douze tribus sont inscrits sur les
portes.
La ville a trois portes à l’est, trois portes au nord, trois portes
au sud, et trois portes à l’ouest. Il y a trois portes dans chaque
direction. Habituellement, les portes se trouvent dans un endroit
qui facilite l’entrée et la sortie. Par conséquent, les portes sur
les quatre côtés indiquent que cette ville occupe une position
centrale et est le centre de toute chose. La nouvelle Jérusalem
est le chef d’œuvre au centre du cœur de Dieu.
Loué soit le Seigneur. Douze anges gardent l’entrée des portes
(Ap 21.12). Autrefois, les chérubins gardaient le chemin qui
menait à l’arbre de vie, mais à présent l’arbre de vie dans la
ville est protégé par les anges aux portes. Les anges sont des
esprits au service de Dieu (Hé 1.14), et le jour viendra où les
anges se soumettront à l’église.
Apocalypse 21.15 dit : « Celui qui me parlait avait pour mesure
un roseau d’or, afin de mesurer la ville, ses portes et sa muraille. »
Dans la Bible, l’or représente ce qui a trait à Dieu. La ville est
mesurée avec de l’or ; cela signifie qu’elle peut être mesurée par
la norme de Dieu et qu’elle correspond à Sa norme. Nous devons
rechercher la gloire de Dieu, dans l’espoir de correspondre à Sa
norme lorsque nous serons mesurés ce jour-là.
Le verset 16 déclare : « La ville avait la forme d’un carré, sa
longueur était égale à sa largeur. Il mesura la ville avec le
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 145

roseau : 12 000 stades ; la longueur, la largeur et la hauteur en


étaient égales. » Dans la Bible, nous voyons un autre exemple
où la longueur, la largeur et la hauteur sont identiques ; il s’agit
du lieu très saint dans le temple. « En avant du sanctuaire, qui
avait vingt coudées de longueur, vingt coudées de largeur, et
vingt coudées de hauteur » (1 R 6.20). La longueur, la largeur
et la hauteur étaient identiques. Dans la Bible, seuls le lieu très
saint dans le temple et la cité de la nouvelle Jérusalem ont la
même longueur, largeur et hauteur. Autrement dit, dans les
nouveaux cieux et la nouvelle terre, la nouvelle Jérusalem devient
le lieu très saint de Dieu. Lorsque David donna à Salomon le
modèle pour le temple, il dit : « C’est par un écrit de Sa main
que l’Éternel m’a donné de comprendre tout cela, tout ce qu’il
faut faire selon le modèle » (1 Ch 28.19). Tout le contenu du
temple fut construit d’après la révélation divine. Dans les
nouveaux cieux et la nouvelle terre, la nouvelle Jérusalem est le
temple même de Dieu. Tout ce qui constitue la ville est contenu
en Dieu. Rien n’a une source autre que Lui.
Apocalypse 21.17 dit : « Il mesura la muraille : 144 coudées,
mesure d’homme qui était celle de l’ange. » Aujourd’hui, pouvons-
nous affirmer que la mesure d’un homme est la mesure d’un
ange? Certainement pas! À quel moment la mesure d’un homme
sera-t-elle identique à celle d’un ange? Le Seigneur Jésus a dit
que dans la résurrection, l’homme sera comme les anges (Lc
20.36). Les cent quarante-quatre coudées seront révélées lorsque
la mesure de l’homme équivaudra à celle d’un ange. Autrement
dit, le contenu entier de cette ville est dans la réalité de la
résurrection. Nous remercions Dieu parce que dans cette ville,
tout est issu de la résurrection. Tout ce qui est mort et ce qui
est humain reste en dehors de la ville ; celle-ci ne contient que ce
qui est ressuscité et appartient à Dieu. La résurrection indique
ce qui provient de Dieu. Une fois mort, ce qui est humain ne
pourra jamais ressusciter, mais ce qui provient de Dieu ressus-
citera, quand bien même cela aura connu la mort. On appelle
résurrection tout ce qui ne peut être lié ni retenu par la mort.
Ce qui tire son origine de nous est anéanti par la croix, mais la
mort ne peut toucher ce qui provient de Dieu.
146 L’ÉGLISE GLORIEUSE

Lorsque Jean décrivit la ville, il n’utilisa que le nombre douze


ou des multiples de douze : douze portes, douze fondements,
douze apôtres, douze tribus, etc. La muraille de la ville mesure
cent quarante-quatre coudées, un multiple de douze, c’est-à-dire
douze fois douze. Douze est le nombre utilisé dans l’éternité.
C’est le nombre le plus précieux de la Bible. Au début de
l’Apocalypse, nous voyons de nombreux sept : sept églises, sept
sceaux, sept trompettes, sept coupes, sept anges, etc. Mais à la
fin de ce livre, nous voyons de nombreux douze, comme ceux que
nous avons mentionnés antérieurement. Sept représente la
perfection, de même que douze, mais ces chiffres ne sont pas
exactement identiques. Sept se compose de trois plus quatre,
tandis que douze se compose de trois multiplié par quatre. Dieu
est trinitaire ; par conséquent le nombre trois représente Dieu,
tandis que quatre est le nombre qui représente la création, comme
par exemple les quatre vents, les quatre saisons et les quatre
êtres vivants. Lorsque trois s’ajoute à quatre, cela signifie que
Dieu est ajouté à l’homme. Que le Créateur et la créature soient
réunis démontre quelque chose de complet et de parfait! Mais
tout ce qui s’ajoute peut être également soustrait, et peut donc
se perdre de nouveau ; par conséquent, cette addition ne dure
pas éternellement. Toutefois, dans la nouvelle Jérusalem, l’union
de l’homme et de Dieu n’est plus sept, mais douze. Ce n’est plus
trois plus quatre, mais trois fois quatre. La multiplication indique
une union parfaite, quelque chose d’inséparable. Lorsque le
Créateur se mélange à la créature, cela donne douze, et douze
est le nombre de l’union parfaite. Dans les nouveaux cieux et la
nouvelle terre, Dieu et l’homme deviendront une seule entité, et
ils ne pourront plus jamais être séparés.

L’OR, LES PIERRES PRÉCIEUSES ET LA PERLE

Avec quels matériaux cette ville est-elle construite? Le


verset 18 déclare : « La muraille était construite en jaspe. » Nous
avons déjà mentionné le jaspe. Nous avons vu que la splendeur
de la ville ressemble au jaspe. Cela signifie que lorsque nous
contemplons la gloire de la ville, nous regardons la véritable
image de Dieu. La connaissance de la véritable image de Dieu
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 147

permet à l’homme de connaître le Dieu qui est assis sur le trône.


Dieu n’est ni loin de l’homme, ni impossible à connaître.
Comme nous l’avons vu, la fonction de la muraille d’une ville
consiste à séparer ce qui est dedans de ce qui se trouve dehors.
Que cette muraille soit faite de jaspe signifie que la séparation
est basée sur ce que l’on voit à la véritable lumière de Dieu.
Voilà la base de la séparation : voir ce que Dieu exige, voir ce
que Dieu recherche. Si l’homme ne comprend pas clairement les
exigences de Dieu, il n’y aura aucune séparation.
Continuons la lecture du verset 18 : « Et la ville était d’or
pur, semblable à du verre pur. » Autrement dit, tout ce qui se
trouve dans la ville provient de Dieu. L’or représente ce qui
provient de Dieu, ce qui se trouve dans la nouvelle création de
Dieu. Pierre a déclaré que nous sommes participants de la nature
divine. Quiconque appartient à Dieu possède en lui une portion
qui provient de Dieu. Avant que nous soyons sauvés, notre être
tout entier provenait de la chair ; il était complètement naturel
car rien en lui n’était de nature spirituelle. Mais, lorsque nous
avons reçu le Seigneur, Dieu nous a transmis Sa vie. C’est l’or
qu’Il nous a donné. En nous, il y a une certaine quantité d’or,
quelque chose qui provient véritablement de Dieu. Cependant, il
est lamentable de constater que l’or en nous est mélangé à bien
d’autres choses ; il n’est qu’un alliage. Nous avons la nature de
Dieu, mais en même temps, notre être contient beaucoup d’autres
choses totalement différentes de Dieu. C’est la raison pour
laquelle la plus grande partie de l’œuvre de Dieu envers Ses
enfants consiste à leur soustraire quelque chose et à ne rien leur
ajouter.
Les hommes désirent souvent obtenir une plus grande portion
de Dieu, être remplis du Saint-Esprit et connaître davantage
Christ. Tout cela est nécessaire. Nous avons vraiment besoin
d’obtenir davantage de Dieu, d’être remplis de l’Esprit, et de
connaître davantage Christ. Mais il existe une autre œuvre, qui
consiste à soustraire au lieu d’ajouter. L’œuvre fondamentale de
Dieu consiste à nous diminuer. Dès le jour de notre salut, Dieu
a mené à bien cette œuvre, et l’instrument de cette soustraction
est la croix. L’œuvre de la croix consiste à annuler. Elle
148 L’ÉGLISE GLORIEUSE

n’introduit rien en nous ; au contraire, elle retire ce qui s’y trouve.


Il existe en nous tant de détritus, tant de choses qui ne
proviennent pas de Dieu, qui ne Le glorifient pas. Dieu désire
expulser toutes ces choses par la croix afin de nous transformer
en or pur. Dieu a déposé en nous de l’or pur, mais nous sommes
devenus un alliage à cause des nombreuses scories en nous,
c’est-à-dire à cause de tant de choses qui ne sont pas de Dieu.
Dieu doit donc déployer des efforts immenses pour nous faire
voir que ce qui en nous est simplement notre moi, qui ne saurait
Le glorifier. Nous croyons que si Dieu nous parle, il est plus
nécessaire de retirer que d’ajouter. Les chrétiens qui sont
particulièrement forts dans leur âme doivent se souvenir que
l’œuvre de Dieu en eux, accomplie par le Saint-Esprit, consiste
à leur retirer certains éléments et à réduire leur moi.
La caractéristique particulière de la nouvelle Jérusalem est
l’or pur. Elle ne contient rien qui soit mélangé ; tout provient
exclusivement de Dieu. Dieu désire que nous apprenions au-
jourd’hui cette seule leçon : tout ce qui provient de nous n’est
que scorie. À part l’or qui se trouve en nous, tout ce qui est issu
de nous n’est que détritus. Lorsque nous ajoutons notre bonté à
l’or, elle est une ordure ; lorsque nous ajoutons notre zèle à
l’or, il est aussi de la saleté. Tout ce qui provient de nous est
scorie. Autrement dit, tout ce qui ne provient pas de Dieu est
scorie. Personne ne peut se présenter à Dieu et déclarer pouvoir
l’aider. Dieu exige de l’or pur. Dans la nouvelle Jérusalem, tout
est or pur, sans aucune scorie. Le jour viendra où nous réaliserons
que tout ce qui ne provient pas de Dieu se trouve sur la croix.
La nouvelle Jérusalem tout entière est issue de Dieu. Dieu doit
accomplir son dessein. Lorsque Dieu affirme que la nouvelle
Jérusalem sera, de fait, en or pur, cela veut dire qu’elle sera en
or pur. Rien ne peut se mélanger à l’œuvre de Dieu.
Les versets 19 et 20 disent : « Les fondements de la muraille
de la ville étaient ornés de pierres précieuses de toute espèce :
le premier fondement était de jaspe, le deuxième de saphir, le
troisième de chalcédoine, le quatrième d’émeraude, le cinquième
de sardonyx, le sixième de sardoine, le septième de chrysolithe,
le huitième de béryl, le neuvième de topaze, le dixième de
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 149

chrysoprase, le onzième d’hyacinthe, le douzième d’améthyste. »


Qu’impliquent les pierres précieuses? Il existe une différence
fondamentale entre les pierres précieuses et l’or. L’or est un
élément chimique, tandis qu’une pierre précieuse n’est pas
un élément chimique mais un composé. L’or est un élément parce
que Dieu l’a créé ainsi ; l’or a été fait directement par Dieu.
Toutefois, une pierre précieuse est formée à partir de différents
éléments qui furent agglomérés par des combinaisons chimiques
survenues au cours de longues années de chaleur et de pression
dans la terre. Autrement dit, les pierres précieuses ne représen-
tent pas quelque chose que Dieu donne directement, mais quelque
chose que le Saint-Esprit a produit dans l’homme après beaucoup
d’efforts et d’années de calcination. L’œuvre du Saint-Esprit dans
la terre consiste à nous faire passer continuellement par des
épreuves afin de nous procurer toutes sortes d’expériences pour
que nous devenions des pierres précieuses devant Lui. Par
conséquent, les pierres précieuses sont le résultat de la discipline
que nous recevons de Lui.
Illustrons ceci : la naissance d’Isaac représente l’or, mais
l’expérience de Jacob représente les pierres précieuses. Isaac était
un fils né de la promesse de Dieu. Il n’a jamais souffert, il n’a
jamais commis de péchés graves. Cependant, le cas de Jacob fut
très différent. Il souffrit beaucoup et passa par de nombreuses
épreuves. La main de Dieu était continuellement sur lui. Au fil
des jours et des années, Dieu forgeait quelque chose en Jacob,
et cela le transforma en pierre précieuse.
La vie que Dieu nous a transmise est l’or, tandis que la vie
que Dieu constitue en nous est la pierre précieuse. Jour après
jour, et dans toutes sortes de circonstances, il nous rend conforme
à l’image de Christ : c’est cela, la pierre précieuse. Dieu ne se
limite pas à nous donner une portion de la vie de Christ ; Il
désire que la vie de Christ soit forgée en nous. D’une part, nous
devons nous rendre compte que nous ne sommes pas différents
de ce que nous étions avant d’être sauvés, sauf en ce qui concerne
la vie du Seigneur en nous. Par ailleurs, après avoir suivi le
Seigneur pendant cinq ou dix ans, et nous être trouvés sous la
main de Dieu et sous Sa discipline, une portion de la vie de
150 L’ÉGLISE GLORIEUSE

Christ a été constituée en nous par l’action du Saint-Esprit.


Quelque chose a été formé en nous par le Seigneur : la pierre
précieuse.
Ne soyez pas surpris si Dieu vous plonge continuellement
dans le feu. Apparemment, ce que les autres connaissent est bon,
mais ce que vous devez affronter parait difficile, et peu profitable.
Les autres personnes ne vous comprennent pas et vous attaquent
même ; il vous est arrivé plus de malheurs qu’à quiconque. Mais
vous devez comprendre qu’il y a une raison à cela. Dieu est en
train de vous consumer par un feu continuel ; le Saint-Esprit
œuvre pour forger davantage la vie de Christ en vous, afin que
vous soyez transformés à Son image.
Le livre de l’Apocalypse nous présente de nombreuses pierres
précieuses ; il ne se limite pas à une seule. Certaines sont de
jaspe, d’autres de saphir, d’autres de calcédoine, d’autres d’éme-
raude, de sardonyx, de sardoine, etc. Toutes ces pierres précieuses
sont le résultat de la calcination. Dieu ne les a pas formées d’un
coup ; elles ont été obtenues après que Dieu les ait travaillées
pendant de nombreuses années. Les pierres précieuses ne nous
ont pas été données lors de la création ; nous ne les avons pas
obtenues non plus lorsque nous sommes devenus la nouvelle
création. La pierre précieuse est formée en nous lorsque Dieu
nous brûle jour après jour. Elle est une substance qui est
constamment exposée au feu. Lorsque le feu brûle d’une certaine
façon, un minéral fond dans cette substance, qui se convertit
alors en une pierre précieuse particulière. Lorsque le feu brûle
d’une autre intensité, un autre minéral fond dans une substance
qui forme alors une autre pierre précieuse. Les différentes façon
de fondre certains minéraux ensemble produisent les différentes
catégories de pierres précieuses.
Les pierres précieuses représentent l’œuvre du Saint-Esprit.
Lorsque nous avons été sauvés, nous avons reçu la nature de
Dieu, mais depuis ce moment, le Saint-Esprit a forgé jour après
jour la nature de Dieu en nous pour nous permettre de porter
les fruits de l’Esprit. Les fruits de l’Esprit sont nombreux. Ce
sont l’amour, la joie, la paix, la longanimité, la gentillesse, la
bonté, la fidélité, la mansuétude et bien d’autres choses. Le
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 151

Saint-Esprit doit œuvrer continuellement en nous pour que nous


portions ces différents fruits. Lors de notre conversion, Dieu a
forgé Sa vie en nous. Mais Dieu ne nous transmet pas les fruits
de l’Esprit. Nous portons ces fruits lorsque le Saint-Esprit œuvre
en nous jusqu’à un certain point. De la même manière, la pierre
précieuse est formée en nous par le Saint-Esprit et par des
circonstances nombreuses et diverses.
Dieu a partagé Sa nature avec nous, et de plus, jour après
jour, Il fait de nous des personnes aptes à glorifier Son nom.
Lorsque vous avez été sauvé, vous avez reçu la nature de Dieu,
et lorsque j’ai été sauvé, j’ai également reçu Sa nature. Sur ce
point, tous les chrétiens sont identiques ; tous ont reçu la nature
de Dieu. Mais plusieurs jours après vous avoir sauvé, Dieu vous
a peut-être placé dans certaines circonstances pour que vous
fassiez une expérience particulière. Il vous a peut-être permis de
passer par certaines épreuves, certaines difficultés et certaines
souffrances afin que vous deveniez un chrétien semblable à de
la chrysolite, de la chalcédoine, de la sardoine ou une autre pierre
précieuse. Dieu œuvre dans tous les chrétiens pour faire de
chacun d’eux une pierre précieuse bien particulière. Aux yeux de
Dieu, l’or est commun à nous tous, mais après être devenu une
pierre précieuse devant Lui, chacun de nous prendra une certaine
forme.
Ce que le Saint-Esprit forme en nous grâce aux circonstances
demeurera toujours. Lorsqu’un chrétien passe par plus de
difficultés dans certains domaines, il apprend ainsi davantage de
leçons. Cela produira en lui un caractère excellent, un caractère
qui ne changera pas après plusieurs années mais qui demeurera
toute l’éternité. Ce qu’il aura acquis demeurera toujours à l’état
de pierre précieuse dans la nouvelle Jérusalem.
Dieu a forgé quelque chose par l’action du Saint-Esprit dans
beaucoup de Ses enfants qui ont marché dans Sa présence
pendant dix ou vingt ans. Dieu a imparti quelque chose en eux,
mais cela n’est pas tout : ils sont eux-mêmes devenus cet élément
imparti ; il est devenu leur propre constitution. Le Saint-Esprit
les a disciplinés pendant de nombreuses années. Comme ils ont
connu de nombreuses épreuves et expériences, le Saint-Esprit a
152 L’ÉGLISE GLORIEUSE

formé en eux un certain genre de vie. Ceux qui les connaissent


reconnaissent que quelque chose s’est produit en eux. Ils ne
possèdent pas seulement la vie que Dieu leur a donnée, mais ils
ont également une vie transformée que le Saint-Esprit a forgée
en eux. Ils ne mènent pas seulement une vie qui a été
« échangée », mais aussi une vie transformée. Cela est la pierre
précieuse. La pierre précieuse est formée en nous par l’œuvre de
calcination du Saint-Esprit. La nouvelle Jérusalem sera remplie
de ces pierres précieuses.
À présent nous devons réaliser combien il est inutile de nous
centrer sur la doctrine. Ne nous imaginons pas que connaître un
peu plus de théologie ou d’enseignement biblique nous sera utile.
Ils ne servent pas à grand chose. Seul ce que le Saint-Esprit
calcine en nous a de la valeur. Il est facile d’effacer une marque
qui n’est pas gravée par le feu. Quelle valeur spirituelle peut-on
accorder à quelque chose qui s’efface à la première friction? Cela
ne veut pas dire qu’il ne faut pas lire la Bible, mais que notre
lecture biblique n’aura de valeur que lorsque le Saint-Esprit
gravera ces paroles en nous par le feu. Toutes les pierres
précieuses sortent du feu. Le feu est nécessaire pour obtenir des
pierres précieuses. Sans feu, les pierres précieuses ne pourraient
exister.
Par conséquent, ne rejetons pas les épreuves qui se présentent
à nous par l’intermédiaire des circonstances. Ne refusons jamais
les disciplines du Saint-Esprit, et ne nous plaignons pas lorsque
la main de Dieu nous encercle et nous entoure de toutes parts.
Combien nous nous sentons enchaînés et sous pression bien
souvent! Combien nous aimerions nous libérer de l’esclavage et
des limitations et être libres très longtemps. Mais il est bon de
nous souvenir que nous nous trouvons dans la main transforma-
trice de Dieu. Il nous forme afin qu’un jour nous devenions des
pierres précieuses. Dieu ne nous a pas donné seulement Sa vie,
mais Il œuvre également jusqu’à ce que nous possédions une
qualité spéciale. C’est ce que le Saint-Esprit forme en nous à
travers toutes les circonstances que Dieu permet, et cela s’appelle
une pierre précieuse. Alors, à quoi sert la simple connaissance
ou la doctrine? Seul ce que l’Esprit forge en nous a de la valeur.
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 153

Seulement lorsque le chrétien a reçu quelque chose à travers le


feu, pourra-t-il prêcher des messages basés sur ce qu’il sait
réellement et non pas sur ce qu’il a appris dans les livres. La
pierre précieuse est uniquement ce que le Saint-Esprit a gravé
en nous par le feu. Le reste, n’est que bois, paille et chaume.
Quelquefois, lorsque nous sommes en présence d’une personne
âgée, nous sentons qu’elle marche vraiment avec le Seigneur. En
elle se trouve une vie qui la distingue énormément des autres,
une vie qui est devenue sa nature particulière. Nous sommes
alors remplis de respect pour cette personne. D’autres ont
peut-être un ministère plus élevé ou ont entrepris des œuvres
plus importantes, mais cette personne-là possède une vie abon-
dante ; le Saint-Esprit a formé quelque chose dans cette personne.
Elle a une qualité spéciale, quelque chose qui a été produit par
le feu ; elle est une pierre précieuse. En présence d’une telle
personne, nous ne pouvons que nous incliner et dire : « Combien
nous aimerions posséder quelque chose qui inspire tant, qui
touche tant. » Les paroles n’inspirent ni ne touchent les gens,
mais c’est plutôt ce qui est passé par le feu qui les interpelle.
Dans la nouvelle Jérusalem, on trouve des pierres précieuses.
Sans pierres précieuses, la nouvelle Jérusalem ne pourrait jamais
exister. Dieu a besoin de pierres précieuses. Il a besoin d’un
groupe de personnes qui manifeste la qualité d’une pierre
précieuse. Oh! Puisse Dieu nous libérer de notre caractère
superficiel! Seul ce que le Saint-Esprit a forgé dans notre vie a
de la valeur et est utile.
Le verset 21 poursuit : « Les douze portes étaient douze
perles ; chacune des portes était d’une seule perle. » La nouvelle
Jérusalem ne se compose pas seulement d’or pur et de pierres
précieuses, mais également de perles. Les perles ne sont pas
produites par la calcination, mais par un processus graduel dans
un coquillage qui a été blessé. Par conséquent, la perle signifie
la vie qui surgit de la mort. La perle représente la vie libérée
par le Seigneur Jésus dans l’aspect non rédempteur de Sa mort.
Matthieu 13 mentionne également une perle. À qui se réfère
cette perle? Elle se réfère à l’église, que le Seigneur a formée
par Sa mort. Il était disposé à vendre tout ce qu’Il possédait pour
154 L’ÉGLISE GLORIEUSE

acheter cette perle. La perle représente quelque chose de positif ;


elle n’est ni passive ni négative. Elle est l’église, le nouvel homme
que Dieu désire créer. En lui on ne trouve aucun problème lié
au péché ou à la rédemption. Il était disposé à tout vendre pour
obtenir cette perle. Cela nous montre combien la vie qui provient
entièrement de Christ est précieuse. Combien elle est précieuse
aux yeux de Dieu et combien elle est précieuse pour Christ!
Dans la nouvelle Jérusalem, les perles sont les portes de la
ville. Cela signifie que tout ce qui provient de Dieu commence
là. Autrement dit, la vie que l’homme désire obtenir de Dieu ne
doit pas provenir de l’homme, mais de la mort de Christ, de
l’aspect non rédempteur de la mort de Christ.
Un Corinthiens 3.12 nous révèle que l’édifice spirituel doit
posséder des matériaux d’or, d’argent et de pierres précieuses,
et non de bois, de paille et de chaume. Dans 1 Corinthiens 3,
nous voyons l’or, l’argent et les pierres précieuses ; mais dans
Genèse 2, dans le jardin d’Éden, se trouvaient l’or, les pierres
précieuses et les perles ; il n’y avait pas d’argent. Dans
Apocalypse 21, dans la nouvelle Jérusalem, nous voyons de
nouveau l’or, les pierres précieuses et les perles, mais pas l’argent.
Que signifie cela? L’or, les pierres précieuses et les perles se
trouvent dans le jardin d’Éden et dans la nouvelle Jérusalem.
Cela signifie que l’or, les pierres précieuses et les perles
demeurent d’éternité en éternité.
Dans l’éternité, Dieu n’a pas inclus l’argent, pour la simple
raison que celui-ci représente la rédemption. Dieu savait que les
hommes pécheraient et auraient besoin de la rédemption, mais
celle-ci n’était pas inclue dans Son plan éternel. L’œuvre de Dieu
inclut la rédemption, mais celle-ci n’existe pas dans Son but
éternel. Par conséquent, dans cet aspect, la nouvelle Jérusalem
est identique au jardin d’Éden ; elle ne contient pas d’argent
(c-à-d, métal précieux). Cela signifie que dans l’éternité future,
nous serons amenés au lieu qui ne présente aucune trace de
péché. Toutefois, aujourd’hui nous ne pouvons pas minimiser
l’argent ou le sous-estimer. Si quelqu’un pense qu’il peut se passer
d’argent aujourd’hui, il doit demander à Dieu de lui accorder Sa
miséricorde. Nous ne pouvons pas survivre sans argent. Sans
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 155

argent, nous n’avons pas de rédemption, et nous ne pouvons rien


faire. Néanmoins, la rédemption ne fait pas partie du dessein de
Dieu. Dans la nouvelle Jérusalem, nous ne trouverons aucun
article en argent. Cela démontre que Dieu effacera toute l’histoire
du péché, parce que la rédemption n’est pas inclue dans cette
ville. Dans la nouvelle Jérusalem, l’homme n’aura plus besoin de
la rédemption, parce qu’il ne péchera plus. Dieu nous placera
sur un terrain si ferme, que nous ne serons plus en mesure de
tomber. Il y a une vie en nous qui n’a rien à voir avec le péché
et n’a pas besoin d’être rachetée. Cette vie en nous provient de
Christ et est Christ Lui-même. Tout comme Christ n’a besoin
d’aucune rédemption, nous qui possédons une partie de Sa vie
n’aurons plus besoin de rédemption. Dans l’éternité, nous n’au-
rons donc plus besoin d’argent.
Nous remercions Dieu pour Sa rédemption aujourd’hui. Nous
remercions Dieu parce que malgré notre péché, le sang de Son
fils Jésus-Christ nous lave de tous nos péchés. Toutefois, Dieu a
partagé avec nous la vie de Son fils, une vie qui n’a nul besoin
de rédemption. Un jour nous vivrons complètement par cette vie
et toute l’histoire du péché disparaîtra. L’argent rédempteur ne
sera plus d’aucune utilité.
Nous devons voir que la chute ne fait pas partie du dessein
de Dieu, pas plus que la rédemption et le royaume. La chute
n’est pas inclue dans le dessein de Dieu ; elle fut introduite
ultérieurement. La rédemption n’est pas dans l’objectif de Dieu ;
elle résout le problème de la chute. De même, le royaume n’est
pas compris dans le dessein de Dieu ; il résout également le
problème de la chute. La rédemption et le royaume existent à
cause de la chute. Toutes ces choses ne sont que des remèdes et
ne sont pas inclues dans le dessein de Dieu. Quoiqu’il en soit,
ne sous-estimons jamais la rédemption ni le royaume. Sans
rédemption, le problème de la chute resterait sans solution. Sans
royaume, le problème de la chute pourrait-il être résolu?
Rappelons-nous seulement que Dieu n’a pas créé l’homme pour
que celui-ci devînt pécheur. Dieu a créé l’homme pour Sa propre
gloire. Cette ligne est droite. Cette ligne céleste est droite.
Apocalypse 21.21 déclare également : « La rue de la ville était
156 L’ÉGLISE GLORIEUSE

d’or pur, comme du verre transparent. » La rue est un lieu de


communication, et comme la rue de cette ville est d’or pur, les
personnes qui y marchent ne seront jamais impures. Aujourd’hui,
ceux qui se sont lavés doivent aussi laver leurs pieds (Jn 13.10)
pour maintenir la communion avec Dieu. Lorsque nous arpentons
les rues de ce monde, nous ne pouvons éviter la poussière et
notre communion avec Dieu s’en trouve donc affectée. Mais ce
jour-là, rien ne nous salira ; rien ne pourra affecter notre
communion avec Dieu. Dans l’éternité, rien ne pourra nous
souiller ; notre vie tout entière ainsi que notre façon de vivre
seront saintes.
La fin du verset 21 nous précise que la ville « est comme du
verre transparent ». Quelle proportion de notre situation actuelle
est opaque! Mais dans le futur, nous serons tous transparents,
dans la présence de Dieu. De même, aujourd’hui nous ne
devrions pas avoir tant de duplicité en nous et de voiles. Nous
ne devrions pas feindre d’être pieux devant les hommes pour
obtenir leurs louanges. L’hypocrisie, la feinte, les voiles, sont tous
opaques. Lorsque notre état véritable n’est pas très bon et que
nous feignons d’aller bien, nous ne sommes pas transparents.
Souvent, nos paroles et nos actions ne sont pas spontanées. Nous
imitons les autres dans notre façon de parler, de nous conduire
et d’agir. Nous imitons d’autres personnes de bien des façons, au
lieu d’être nous-mêmes. En cela, nous ne sommes pas transpa-
rents. Les artifices et les imitations n’ont rien de transparent.
Bien évidemment, nous ne devons pas vivre devant Dieu avec
une sainteté que nous fabriquons. Nous devons nous souvenir que
la véritable spiritualité consiste à porter la croix. La sainteté qui
est esclave n’a rien à voir avec la sainteté du Saint-Esprit. Nous
devons abandonner tout simulacre et toute feinte.
Il nous faut tant confesser! Avec les frères et les sœurs, nous
devons apprendre à nous confesser les uns aux autres plutôt qu’à
couvrir nos péchés. Chaque fois que nous péchons contre autrui,
nous ne devrions pas essayer de nous justifier par des raisonne-
ments, mais plutôt de confesser. Tout chrétien devrait être
transparent aujourd’hui, parce qu’en ce jour-là, nous serons tous
transparents. Dans la nouvelle Jérusalem, la rue est transparente
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 157

comme du verre. Tout en cette ville est visible. C’est la raison


pour laquelle nous devons apprendre maintenant à être des
personnes sincères, transparentes, sans aucun simulacre.

LE TEMPLE ET LA LUMIÈRE DE LA VILLE

Le verset 22 déclare : « Je n’y vis pas de temple, car le


Seigneur Dieu Tout-Puissant est son temple, ainsi que l’Agneau. »
Ces paroles sont si précieuses! Nous savons que la Jérusalem de
l’Ancien Testament avait un temple. Chaque fois que l’homme
désirait avoir la communion avec Dieu à cette époque-là, il devait
se rendre au temple. Le temple était le lieu mis à part pour Dieu
et l’homme devait s’y rendre pour avoir la communion avec Dieu.
Toutefois, dans la nouvelle Jérusalem, il n’y aura pas de temple
parce que Dieu et l’Agneau seront le temple de la ville. Cela
signifie qu’en ce temps-là, la communion entre Dieu et l’homme
sera intime et directe, face à face. L’homme n’aura plus besoin
d’aller à un endroit précis pour avoir la communion avec Dieu.
Dans l’Ancien Testament, un voile séparait deux parties du
temple. Personne ne pouvait passer le voile et entrer dans la
présence de Dieu à l’exception du souverain sacrificateur, et cela,
seulement une fois l’an. Aujourd’hui, le voile a été rompu dans
l’église. Nous pouvons tous entrer maintenant dans la présence
de Dieu et l’adorer en esprit et en vérité. Mais ce jour-là, Dieu
et l’Agneau seront le temple de la ville. Nous n’aurons pas besoin
de nous tourner vers Dieu, Il se trouvera au même endroit que
nous. Aujourd’hui, nous nous tournons vers Dieu, mais en ce
jour-là, nous vivrons en Sa présence. Dieu et l’Agneau sont le
temple de la ville. Par conséquent, si nous n’apprenons pas à
vivre dans le lieu très saint aujourd’hui, nous sommes les
personnes les plus insensées. Le voile a maintenant été rompu,
et nous pouvons entrer dans le lieu très saint avec confiance.
Nous ne devons pas rester en dehors.
Le verset 23 dit : « La ville n’a besoin ni du soleil ni de la
lune pour y briller, car la gloire de Dieu l’éclaire, et l’Agneau est
son flambeau. » Ce passage est en relation avec le verset
antérieur, qui se réfère au temple. Dieu et l’Agneau sont le temple
de la ville, et la gloire de Dieu éclaire la ville. Par conséquent,
158 L’ÉGLISE GLORIEUSE

le soleil et la lune n’ont pas besoin de briller. Nous savons que


dans le temple de l’Ancien Testament, le parvis extérieur était
éclairé par le soleil et la lune, et le lieu saint par la lumière de
la lampe. Néanmoins, le lieu très saint n’avait pas de fenêtre ;
la lumière du soleil et de la lune ne pouvaient briller à l’intérieur.
Il n’y avait pas non plus de lampe comme dans le lieu saint. La
gloire de Dieu fournissait la lumière. De même, la nouvelle
Jérusalem n’est éclairée ni par le soleil ni par la lune, mais par
la gloire de Dieu. Cela révèle que toute la ville sera le lieu très
saint. Dans le futur, l’église deviendra le lieu très saint.
« L’Agneau est sa lampe. » La gloire de Dieu est la lumière
et l’Agneau est la lampe. Cela nous montre qu’il existera encore
quelque chose d’indirect dans la nouvelle Jérusalem. Dieu, qui
est la lumière, brillera par l’intermédiaire de l’Agneau, qui est
la lampe. Cela ne fait pas référence à la rédemption, mais nous
indique plutôt que personne ne peut connaître Dieu directement.
Si quelqu’un désire connaître Dieu, il ne peut Le connaître qu’à
travers l’Agneau ; cette vérité demeurera même dans l’éternité.
L’homme ne peut connaître Dieu que par Christ. Sans la lampe,
nous ne pouvons voir la lumière ; de la même façon, nous ne
pouvons voir Dieu sans Christ. Quelles que soit nos circonstances,
Dieu demeure dans une lumière inaccessible. Nous ne pouvons
Le voir qu’en étant en Christ.
Le verset 24 dit : « Les nations marcheront à sa lumière, et
les rois de la terre y apporteront leur gloire. » Observons quelque
chose ici. Toutes les personnes que Dieu a gagnées à Lui depuis
la dispensation des patriarches, de la loi et de la grâce
deviendront l’épouse qui sera présentée à Christ ce jour-là. Toutes
les personnes qui vivent à la fin de l’âge du royaume et qui n’ont
pas été trompées par Satan seront transférées et deviendront le
peuple de la nouvelle terre. Ces personnes sont les nations
mentionnées dans le verset 24. Tous ceux qui vivent dans la ville
auront des corps ressuscités ; ce sont les fils et les rois. Toutefois,
ceux qui vivront sur la nouvelle terre auront encore un corps de
chair et de sang ; ce sont les peuples et les nations de la terre.
Les rois de la terre sont les dirigeants des nations.
Dans l’Ancien Testament, le tabernacle était placé de telle
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 159

sorte qu’il demeurait au centre du campement des Israélites.


Trois tribus campaient à l’orient, trois à l’occident, trois au sud
et trois au nord. Nous pouvons lire ce récit dans le livre des
Nombres. La position de la nouvelle Jérusalem est semblable à
celle du tabernacle de Dieu. Le mur de cette ville a trois portes
dans chaque direction : à l’est, à l’ouest, au sud et au nord ;
douze portes au total. De même que les douze tribus campaient
autour du tabernacle, les nations habiteront autour de la nouvelle
Jérusalem. Le fait que les nations « marcheront » à la lumière
de la ville signifie que les nations de la terre iront à la nouvelle
Jérusalem, et leur marche vers la nouvelle Jérusalem sera guidée
par la lumière de la ville.
La « gloire » que les rois apporteront fait allusion à la gloire
des rois de la terre. Ils donneront à la ville la gloire de leurs
territoires. Cette « gloire » a la même signification que « gloire »
dans Genèse 31.1. Cela représente les meilleurs produits de la
terre. Autrement dit, dans la nouvelle terre, les rois de la terre
apporteront les meilleurs produits de leur localités et les offriront
à la ville sainte.
Apocalypse 21.25 dit : « Ses portes ne se fermeront point
pendant le jour, car là il n’y aura pas de nuit. » Le fait que les
portes ne seront pas fermées de jour révèle que dans les nouveaux
cieux et la nouvelle terre, la différence entre le jour et la nuit
subsistera. Les nations pourront se rendre à la ville de jour.
« Car là il n’y aura pas de nuit » ; dans la ville il n’y aura pas
de nuit. Les corps ressuscités des habitants de la ville ne
ressentiront pas la fatigue ; ils pourront servir Dieu continuel-
lement, jour et nuit.
Le verset 26 continue : « On y apportera la gloire et l’honneur
des nations. » Il s’agit là d’une référence aux rois du verset 24.
Les rois de la terre n’apporteront pas seulement leur gloire à la
ville mais également la gloire et l’honneur des nations.
Le verset 27 ajoute : « Il n’y entrera rien de souillé, ni
personne qui se livre à l’abomination et au mensonge, mais
ceux-là seuls qui sont inscrits dans le livre de vie de l’Agneau. »
Tout ce qui provient de l’homme et ce qui appartient à la chair
est impur. Par conséquent, tout ce qui appartient à l’homme et
160 L’ÉGLISE GLORIEUSE

à la chair ne pourra entrer dans la ville. Seul ce qui provient du


Saint-Esprit et de Christ pourra y entrer ; tout le reste ne
pourra pas entrer dans la ville. Dans les Écritures, « celui qui
commet des abominations » fait tout particulièrement référence
à l’idolâtrie, et celui qui dit « des mensonges » fait allusion à
une relation avec Satan, parce que le mensonge vient de Satan.
Ceux qui entretiennent une relation avec les idoles ou avec le
péché ne pourront entrer dans la ville. Seuls ceux qui ont leur
nom inscrit dans le livre de vie de l’Agneau pourront y entrer.
Les nouveaux cieux et la nouvelle terre ne seront habités que
par deux genres de personnes. Tout d’abord, ceux qui ont été
sauvés par le sang ; ils habiteront dans la ville et leur nom sera
inscrit dans le livre de vie. Ensuite, ceux qui seront transférés
du royaume des mille ans ; ils vivront à jamais et deviendront
les habitants de la nouvelle terre. Leur noms seront également
inscrits dans le livre de vie, mais ils ne vivront pas dans la ville.
Ils ne pourront qu’entrer et sortir de la ville.

LE FLEUVE D’EAU DE LA VIE ET L’ARBRE DE VIE

Il nous faut encore découvrir ce que Dieu nous montrera


finalement. Les versets 22.1-2 déclarent : « Il me montra le fleuve
d’eau de la vie, limpide comme du cristal, qui sortait du trône
de Dieu et de l’Agneau. Au milieu de la rue de la ville et sur les
deux bords du fleuve se trouve l’arbre de vie qui produit douze
récoltes et donne son fruit chaque mois. Les feuilles de l’arbre
servent à la guérison des nations. » Cela nous rappelle le verset
2.7 qui déclare : « Au vainqueur je donnerai à manger de l’arbre
de vie qui est dans le paradis de Dieu. » L’arbre de vie est planté
dans le paradis de Dieu. Puisque l’arbre de vie se trouve dans
la ville, cela indique que la nouvelle Jérusalem est le paradis de
Dieu.
Nous nous souvenons du livre de la Genèse. Là, Dieu créa
l’homme comme une figure de Christ et la femme comme une
figure de l’église, qu’Il désirait obtenir dans Genèse 2. Ensuite,
Dieu plaça le mari et la femme dans le jardin d’Éden. Nous
voyons donc l’homme, la femme et le jardin. Après, dans Genèse 3,
le serpent parut et ils tombèrent. Le résultat ne se fit pas
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 161

attendre : Dieu les chassa du jardin. Dans Apocalypse 21, qui


voyons-nous dans la nouvelle Jérusalem? L’Agneau, Celui qui est
représenté par Adam dans Genèse 2 ; tout Son être est consacré
à Dieu. Nous voyons également l’épouse de l’Agneau, représentée
par Ève dans Genèse 2 ; tout son être est consacré à Christ. La
nouvelle Jérusalem est l’épouse de l’Agneau et aussi le paradis
de Dieu. Genèse 2 comprend trois entités : Adam, Ève et le jardin.
Mais dans Apocalypse 21 et 22 nous n’en découvrons que deux :
l’Agneau et la ville. La ville est l’épouse et aussi le paradis ; la
femme et le paradis sont devenus un. La femme de la Genèse a
été chassée, mais la femme à la fin de l’Apocalypse ne pourra
plus être expulsée.
Certains s’inquiètent et demandent : « Qu’est-ce qui se passera
dans l’éternité? Si le diable revenait, que ferions-nous alors? »
Nous pouvons répondre que cela ne peut plus se reproduire, parce
que dans l’éternité Dieu habitera Lui-même dans la ville sainte.
Loué soit le Seigneur! Il a créé un jardin dans la Genèse, un
jardin qui n’avait pas de murs et n’était pas gardé. Le serpent
et le péché purent donc entrer. Mais Dieu obtient finalement une
ville bien protégée. Cette ville ne prendra jamais part à la chute.
La femme et le paradis sont tellement unis que rien ne pourra
les séparer de nouveau. Cette femme ne pourra donc être expulsée
sous aucun prétexte.
Le verset 22.1 décrit un fleuve d’eau de la vie au milieu de
la rue de la ville. Le livre de la Genèse mentionne quatre fleuves,
parmi lesquels deux ont toujours représenté une oppression pour
les enfants de Dieu. Babylone fut construite sur le fleuve Pison,
et Ninive sur le fleuve Hidekel. Les enfants de Dieu ont toujours
été persécutés par ces deux fleuves. Mais dans la nouvelle
Jérusalem il y a un seul fleuve : le fleuve d’eau de la vie. Ce
fleuve donne la vie et l’allégresse à l’homme. Psaumes 46.5 dit :
« Il est un fleuve dont les courants réjouissent la cité de Dieu,
le sanctuaire des demeures du Très-Haut. » Ce fleuve réjouit
particulièrement Dieu. L’eau de ce fleuve sort « du trône de Dieu
et de l’Agneau ». Le trône est au singulier parce que Dieu et
l’Agneau sont assis sur le même trône. Cela signifie que le règne
de Christ est le règne de Dieu.
162 L’ÉGLISE GLORIEUSE

Le verset 2 déclare : « Sur les deux bords du fleuve, se trouve


l’arbre de vie, qui produit douze récoltes et donne son fruit chaque
mois. » Nous voyons de nouveau le nombre douze. Quelle est la
signification de l’arbre qui porte douze sortes de fruits et produit
chaque mois son fruit? C’est une façon de dire que tous seront
satisfaits, et que cette satisfaction durera toute l’éternité. La vie
est présente chaque mois. Dans l’éternité, nous continuerons de
faire l’expérience de Christ et recevrons la vie du Seigneur sans
aucune interruption ; il ne se passera pas un seul mois qui ne
produise de fruits. Cela signifie qu’il n’y aura pas de régression.
Aujourd’hui, nous constatons quelque chose d’attristant : ce que
les Écritures indiquent comme étant l’évaluation de l’homme. On
attribuait une certaine valeur aux hommes de vingt à soixante
ans, mais au-delà de soixante ans, la valeur diminuait (Lv 27.3,7).
Il s’agit d’une régression, mais dans l’éternité il n’y aura rien de
tel. Il y aura une nouvelle vie, avec un nouveau fruit chaque
mois.
Nous devons désirer une nouvelle expérience de la vie chaque
mois, avant même que n’apparaisse la nouvelle Jérusalem.
L’expérience que nous avons eue il y a vingt ans n’est plus fraîche,
et ne peut nous être d’aucune utilité aujourd’hui. Il en est de
même pour l’expérience que nous avons eue il y a de cela cinq
années ; elle n’est à présent ni fraîche, ni utile. Nous ne pouvons
pas vivre des fruits de l’arbre de vie récoltés les mois précédents.
Nous devons manger des fruits frais chaque mois. Aux yeux de
Dieu, nous devons recevoir continuellement la vie ; nous devons
recevoir Christ. Non seulement nous faut-il un fruit frais chaque
mois, mais aussi un fruit différent chaque mois. Nous ne pouvons
être satisfaits devant Dieu en ne recevant qu’une petite portion,
une toute petite partie. Nous devons apprendre à connaître les
nombreux aspects du Seigneur ; nous devons porter toutes sortes
de fruits.
Le verset 2 poursuit : « Les feuilles de l’arbre servent à la
guérison des nations. » Les fruits représentent la vie ; les feuilles,
qui habillent l’arbre, représentent notre comportement extérieur.
Le Seigneur Jésus maudit le figuier parce qu’il n’avait que des
feuilles et pas de fruits. Il n’avait que l’apparence extérieure sans
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 163

la vie intérieure. Dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre,


les habitants des nations n’auront aucun péché, ne mourront pas,
ne souffriront pas, et n’auront ni malédictions, ni démons. Ces
personnes qui constituent les nations continueront de vivre sur
terre avec la ville sainte au milieu d’eux. Être guéri par les
feuilles du Seigneur Jésus signifie que les actions du Seigneur
Jésus seront leur exemple. Nous aurons accès aux fruits de l’arbre
de vie, et ils n’auront que les feuilles. En imitant le comportement
du Seigneur Jésus, ils pourront vivre dans le bien-être ; les
nations vivront ainsi en paix et dans la bénédiction.
Dans ces versets, la rue, le fleuve d’eau de la vie et l’arbre
de vie sont en étroite relation. Dans la nouvelle Jérusalem, la
rue est accompagnée par le fleuve d’eau de la vie, et le fleuve
d’eau de la vie inclut l’arbre de vie. Autrement dit, nous trouvons
le fleuve de vie et l’arbre de vie là où il y a de l’activité. Cela
nous apprend quelque chose : tandis que nous apprenons à suivre
le Seigneur, notre conduite doit inclure le fleuve d’eau de la vie
et l’arbre de vie. Alors tout ira bien. La rue est un endroit où
les gens bougent. Si nous désirons bouger, toutes nos activités
doivent être basées sur l’arbre de vie, et non sur l’arbre de la
connaissance du bien et du mal. Lorsque la vie en nous produit
l’activité, le fleuve d’eau de la vie coule dans l’Esprit. Le courant
de vie est notre rue, notre chemin. Si la vie du Seigneur Jésus
n’est pas active en nous, nous serons invalides. Sans la vie du
Seigneur et sans le courant du fleuve d’eau de la vie dans l’Esprit,
nous ne pouvons bouger. Si par notre propre sagesse, nous
jugeons si un certain comportement est correct ou non, nous
plantons l’arbre de la connaissance du bien et du mal plutôt que
l’arbre de vie. Mais si nous agissons selon le mouvement de la
vie en nous, l’eau de la vie débordera et atteindra les autres
personnes. Toutes ces choses sont en étroite relation. Toute
l’œuvre de Dieu est basée sur l’arbre de vie et débouche sur le
fleuve d’eau de la vie.

AUX SIÈCLES DES SIÈCLES

Le verset 3 affirme : « Il n’y aura plus d’anathème. » Nous


remercions le Seigneur parce que Genèse 3 disparaîtra
164 L’ÉGLISE GLORIEUSE

complètement et il n’y aura plus d’anathèmes. Nous pouvons


résumer le contenu de Genèse 3 en un seul mot : anathème.
Même la mort est une sorte d’anathème. Toutefois, dans les
nouveaux cieux et la nouvelle terre il n’y aura plus de malédiction
ni de mort. Toute l’histoire du péché disparaîtra, et l’homme
glorifiera Dieu.
Le verset 3 poursuit : « Le trône de Dieu et de l’Agneau sera
dans la ville. » Cette situation diffère de Genèse 3, où Dieu
marchait dans le jardin à la fraîcheur du jour. Ici, Dieu règne.
Son propre trône se trouve là. À présent, le jardin est devenu la
ville où Dieu est intronisé. « Ses serviteurs le serviront. » Que
feront les serviteurs de Dieu dans l’éternité? Ils Le serviront. Ne
croyons pas que dans l’éternité nous serons inactifs. Au contraire!
Nous serons éternellement les esclaves qui Le servent.
Le verset 4 déclare : « Ils verront Sa face et Son nom sera
sur leurs fronts. » Toute l’œuvre que nous accomplissons pour
le Seigneur doit être dirigée par la communion. La communion
est la clé du véritable service pour le Seigneur. Il est bon de
servir, mais cela doit se faire dans la communion. Ils Le
serviront, et ils verront Sa face. Oh! combien de fois avons-nous
vu Dieu après avoir accompli Son œuvre? Cependant, mener à
bien l’œuvre de Dieu n’est possible qu’après L’avoir vu. Nous
ne devrions pas œuvrer et ensuite nous lamenter ; cela n’est
pas la communion. Puisse le Seigneur nous libérer de tout
service accompli sans communion, et puisse-t-Il nous préserver
de faire une œuvre après laquelle nous serions encore incapable
d’avoir la communion. Nous ne devrions jamais nous sentir
orgueilleux, satisfaits de nous-mêmes, ou autonomes après avoir
accompli une œuvre. Puisse Dieu nous préserver et nous libérer
de tout genre de service qui ne prend pas source dans la
communion ni ne se fait dans la communion, et puisse-t-Il nous
permettre de demeurer dans la communion, même après avoir
achevé notre œuvre. Les serviteurs de Dieu n’auront pas
seulement la communion avec Lui ; « Son nom sera sur leur
front. » C’est leur témoignage, c’est ce que verront les personnes
qui les regarderont. Tous sauront que ces personnes sont le
peuple de Dieu.
LA VILLE SAINTE, LA NOUVELLE JÉRUSALEM 165

Le verset 5 déclare : « La nuit ne sera plus, et ils n’auront


besoin ni de la lumière d’une lampe, ni de la lumière du soleil,
parce que le Seigneur Dieu les éclairera. » Cette ville ne connaîtra
pas la nuit. La lampe est la lumière préparée par l’homme et le
soleil est la lumière naturelle. Tout ce que l’homme fait et tous
les moyens naturels perdront leur utilité parce que tout sera
visible. Nous sommes peut-être dans la confusion aujourd’hui et
ne voyons pas les choses clairement. Il se peut que nous ne
connaissions toujours pas notre place, même après avoir accompli
un service, mais il n’en sera pas ainsi à ce moment-là.
La dernière partie du verset 5 est la plus importante : « … et
ils régneront aux siècles des siècles. » Tel était le but de Dieu
dans la création. Dans la Genèse, Dieu projeta que l’homme
gouvernât, et dans l’Apocalypse, Il a atteint cet objectif ; l’homme
gouverne effectivement. Ce gouvernement n’est pas lié au
royaume des mille ans. Les chapitres 21 et 22 d’Apocalypse
décrivent l’éternité, et non le millénium. Ils régneront éternelle-
ment, aux siècles des siècles. C’est ainsi que s’accomplit le but
originel de Dieu.
Dieu désirait que l’homme gouverne sur terre et détruise
Satan. À présent, l’homme règne et Satan est jeté dans le lac de
feu. Le dessein que Dieu forgea vis-à-vis de l’homme qu’Il a créé
s’est réalisé. D’une part, Dieu désirait que l’homme fût comme
Lui et d’autre part, Il lui commanda de gouverner. Nous voyons
maintenant une épouse, en or, glorieuse et belle, avec toutes
sortes de trésors en elle. Il ne lui manque rien ; elle n’a ni tache,
ni ride, ni chose semblable. Par ailleurs, elle est sainte et sans
défaut, elle est vraiment vêtue de gloire. Ainsi s’accomplit ce que
mentionne Éphésiens 5 au sujet de l’église glorieuse. Quel genre
de travail réaliseront ceux qui sont dans l’église? Ils régneront
aux siècles des siècles.
Le plan de Dieu peut être contrecarré, mais rien l’arrêtera.
Depuis l’époque de la création, l’œuvre de Dieu a connu de
nombreuses frustrations. Il semblerait même que Son œuvre ait
été détruite et que Son plan ne puisse jamais s’imposer.
Cependant, Apocalypse nous montre que Dieu atteint Son objectif.
Nous voyons un groupe de personnes remplies d’or pur, quelque
166 L’ÉGLISE GLORIEUSE

chose qui provient de Dieu. Elles sont remplies de perles, l’œuvre


de Christ, et elles sont remplies de pierres précieuses, qui sont
produites par l’œuvre du Saint-Esprit. Elles régneront aux siècles
des siècles.
À présent que nous avons vu le dessein de Dieu et Sa façon
d’agir, quelle doit être notre attitude? Devons-nous encourager
un réveil? Devons-nous débuter un séminaire? Devons-nous
retourner à nos tâches habituelles? Que faisons-nous ici? Dieu
accomplit quelque chose d’important aujourd’hui. Lorsque nous
comparons notre œuvre avec la Sienne, nous nous sentons bien
petits! Puisse Dieu nous accorder Sa grâce afin que nous payions
le prix complet après avoir reçu cette vision. Un homme change
après avoir reçu une vision. Puisse Dieu nous accorder une vision
de ce qu’Il fait aujourd’hui et de ce qu’Il recherche. Qu’Il nous
montre le genre de personne qu’Il veut obtenir et combien le
désir de Son cœur est précieux. Si nous voyons cela, nous nous
écrierons : « Oh! Combien je suis insignifiant! J’ai pris trop soin
de ma personne! » Nous nous exclamerons : « Si Dieu n’œuvre
pas en moi, je ne pourrai jamais mener à bien Son œuvre. Je ne
pourrai progresser que si Dieu Lui-même agit en moi par Sa
grande puissance. » Cette grande vision doit s’imposer à nous.
Elle doit nous montrer que notre état actuel ne pourra jamais
satisfaire le cœur de Dieu. Nous espérons que Dieu nous
accordera cette vision! Après l’avoir reçue, nous Lui consacrerons
tout notre être ; tout changera en nous. Aujourd’hui, nous nous
trouvons devant deux alternatives : être vainqueurs ou échouer.
Négligerons-nous la prière? Dans l’affirmative, nous ne serons
jamais les vainqueurs de Dieu.
Puisse le Seigneur Jésus, Celui qui est ressuscité des morts,
le grand Berger des brebis, nous soutenir et nous guider par Sa
grande puissance afin que nous Lui appartenions dès à présent
et pour toujours, que nous nous consacrions à Lui pour l’éternité,
que nous Le servions éternellement, et que nous marchions
toujours sur Son chemin. Puisse le Seigneur nous accorder Sa
grâce maintenant et à jamais. Amen.
A NNEXE

LES VAINQUEURS ET LES ACTIONS


DISPENSATIONNELLES DE DIEU

Référence biblique : Apocalypse 12


La Bible enseigne que la descendance de la femme écrasera
la tête de l’ennemi. Dans Genèse 3, la descendance de la femme
fait référence tout particulièrement au Seigneur Jésus, mais les
vainqueurs représentent également une partie importante de
cette descendance. La descendance de la femme inclut l’église,
et tout particulièrement les vainqueurs. Le Seigneur a écrasé la
tête de Satan, mais celui-ci continue à travailler. Nous voyons
dans l’enfant mâle d’Apocalypse 12 la réalisation de la promesse
concernant la descendance de la femme qui écrase Satan.
L’unique Vainqueur inclut tous les vainqueurs (v. 10-11).

L’ACTION DISPENSATIONNELLE DE DIEU :


« MAINTENANT » (v. 10)

Lorsque Dieu change d’attitude sur un sujet précis, Il initie


une action dispensationnelle. Chaque action dispensationnelle
introduit une nouvelle manière d’agir de la part de Dieu. L’action
dispensationnelle la plus importante de Dieu est révélée dans
Apocalypse 12. Il désire mettre fin à cet âge et introduire l’âge
du royaume. Son but n’est ni général ni ordinaire. Comment
peut-Il mettre fin à cet âge et en introduire un autre? Il doit
posséder un instrument dispensationnel. Voici ce que Dieu désire
entreprendre aujourd’hui.

LE BESOIN D’UN ENFANT MÂLE

L’enlèvement de l’enfant mâle conclut l’âge de l’église et


introduit l’âge du royaume. Dieu peut agir grâce à l’enfant mâle.
168 L’ÉGLISE GLORIEUSE

Sans l’enfant mâle et sans l’enlèvement, Dieu ne pourrait


entreprendre aucune action dispensationnelle. N’oublions jamais
que Dieu peut être limité. Chaque fois que Dieu est sur le point
d’agir, Il attend que l’homme prenne l’initiative. Le fait que Dieu
lie dans le ciel est basé sur le fait que nous lions sur terre ; ce
que Dieu délie dans le ciel dépend de ce que nous délions sur
terre. Tout dépend de l’église.
Dieu désire que les êtres créés combattent les créatures
déchues. D’après le dessein de Dieu, toute l’église devrait lutter
contre Satan ; malheureusement, l’église a échoué. Par consé-
quent, les vainqueurs doivent se manifester. Le dessein de Dieu
s’accomplit dans les vainqueurs parce qu’ils œuvrent avec Lui.
Nous pouvons voir le principe des vainqueurs dans toute la Parole
de Dieu. Dieu s’appuie toujours sur un groupe de vainqueurs
pour mener à bien une action dispensationnelle.

LES ACTIONS DISPENSATIONNELLES DANS


LA PAROLE DE DIEU

Après la création, la vie continua d’une manière tout à fait


ordinaire. Alors Dieu commença quelque chose avec Abraham.
Dieu s’appuya sur Abraham et Sara. Il désirait une nation, et Il
commença avec deux personnes seulement. Dieu œuvra en ces
deux personnes, en les choisissant parmi toutes les nations pour
produire un royaume de sacrificateurs. Abraham abandonna les
siens et son pays. Abraham était plus grand qu’Abel, Enoch et
Noé à cause de l’élection de Dieu. Il semble que ces premiers
hommes étaient assez ordinaires. Ils ne représentaient pour Dieu
aucune valeur dispensationnelle ; mais ce n’était pas le cas pour
Abraham. Dieu dit alors que la descendance d’Abraham irait en
Égypte et y demeurerait pendant quatre cents ans. C’était là
l’action suivante de Dieu.
Dieu s’appuya sur Joseph, pas sur ses frères et il l’amena en
Égypte. Dans le gouvernement de Joseph en Égypte, Dieu agit
résolument. Joseph était un vainqueur en Égypte. Il démontra
son pouvoir dans le royaume et sa connaissance de Dieu à travers
les songes. Dieu avait accompli une action dispensationnelle. Il
avait placé un vainqueur en Égypte ; Il n’y plaça pas une personne
LES VAINQUEURS ET LES ACTIONS DE DIEU 169

qui pouvait être vaincue. C’est là un des principes de l’œuvre de


Dieu.
Après quatre cents ans, le moment vint où les Israélites
devaient partir. À ce moment-là, Dieu s’appuya sur Moïse. Sans
les événements mentionnés dans les premiers chapitres d’Exode,
l’exode d’Égypte ne se serait jamais produit. Moïse sortit de l’eau.
Il connut l’exode de l’eau. Plus tard, il connut l’exode d’Égypte.
Moïse avait vaincu la mort. Dieu le choisit pour prendre soin
d’Israël. Moïse habitait dans le palais, le summum de l’Égypte.
Il n’abandonna pas seulement l’Égypte en esprit mais également
physiquement ; c’est la raison pour laquelle Dieu le choisit. Ceux
qui ne peuvent dire que : « va » et non « viens » n’accompliront
rien. Toute action dispensationnelle de Dieu est basée sur un
homme. C’est là un principe des vainqueurs.
Lorsque la nation d’Israël demanda un roi, le peuple choisit
Saül. Il dépassait tout le monde d’une tête, et toute sa capacité
se trouvait précisément dans sa tête. Néanmoins Dieu choisit
David, le roi de Son choix. David était roi alors même qu’il faisait
paître des brebis dans le désert. Il ne fuit pas lorsque le lion
apparut, mais l’affronta au nom du Seigneur. La peur n’est pas
une attitude royale, mais lorsque Goliath se présenta, Saül eut
peur. Par contre, David mettait toute sa confiance dans le
Seigneur et s’en alla combattre Goliath. Un vrai roi peut être un
roi en tout lieu. Plus tard, David devint le serviteur de Saül.
Lorsque Saül devint son ennemi, David eut l’occasion de le tuer
mais il ne la saisit pas. Celui qui ne peut se dominer n’est pas
digne d’être roi. Aucun roi d’Israël ne fut supérieur à David. Il
fut le seul à être appelé « le roi David » parce qu’il avait une
valeur dispensationnelle pour Dieu.
Lorsqu’Israël fut mené captif pendant soixante-dix ans, Dieu
avait prévu une autre action dispensationnelle pour Israël à cause
de Néhémie ; celui-ci était un véritable vainqueur. Pendant qu’il
servait un roi étranger, il préparait son retour à Jérusalem. Il
ne fut aucunement impressionné par Shushan et par les affaires
du palais. Dieu put accomplir une action dispensationnelle parce
qu’Il avait gagné à Lui Néhémie.
Au début du Nouveau Testament, un groupe de personnes
170 L’ÉGLISE GLORIEUSE

spéciales attendaient le Seigneur Jésus à Jérusalem : Anne,


Siméon, et tous ceux qui attendaient la rédemption d’Israël (Lc
2.38). Leur attente introduisit la plénitude des temps, c’est-à-dire
le Seigneur Jésus. Dieu ne fait pas les choses automatiquement ;
Il attend que Ses enfants collaborent avec Lui.
Le Seigneur a deux œuvres sur terre : la rédemption et
l’édification de l’église. L’église est édifiée sur « cette pierre » (Mt
16.18). Les apôtres furent les premiers à demeurer sur cette
pierre. Ils étaient faibles dans la chair, mais leur esprit n’était
pas faible. C’est la raison pour laquelle les douze apôtres occupent
une position spéciale ; pas même Paul n’est compté parmi eux,
car ils étaient des instruments dispensationnels. Paul affirma
être plus petit que le moindre des apôtres. Les apôtres et les
disciples attendirent dans la prière à Jérusalem pendant dix
jours. Ils auraient pu dire : « Nous avons une grande œuvre à
accomplir après ces jours-ci ; il vaudrait mieux nous reposer
maintenant. » Au contraire, ils priaient. Ils étaient cent vingt,
mais où se trouvaient tous ceux qui avaient suivi le Seigneur?
Il est évident que tous n’œuvreront pas avec Dieu. Ces cent vingt
personnes étaient des vainqueurs.

LES ACTIONS DISPENSATIONNELLES DANS


L’HISTOIRE DE L’ÉGLISE

Dans l’histoire de l’église, la première action importante fut


la Réforme ; Dieu utilisa Luther lors de cette action dispensa-
tionnelle. Il utilisa également les Frères : Darby, Grove et Grant
furent des instruments entre Ses mains. Après le réveil du pays
de Galles, Dieu commença une nouvelle action. Evan Roberts et
Madame Penn-Lewis connaissaient le combat spirituel ; ils
savaient comment vaincre Satan. La vérité du royaume commença
à être révélée en 1924. Après dix ans d’absence, Evan Roberts
déclara : « J’ai prié les prières du royaume. » Chaque fois que
Dieu désire entreprendre une action dispensationnelle, Il doit
obtenir Son instrument.
Nous trouvons-nous à la fin de cet âge? Si tel est le cas, le
royaume commencera bientôt. Si une action dispensationnelle est
effectivement sur le point de se produire, Dieu a besoin d’un
LES VAINQUEURS ET LES ACTIONS DE DIEU 171

instrument. L’œuvre générale n’est plus appropriée. Les enfants


de Dieu manquent de vision ; ils ne voient pas la gravité et
l’intensité de la situation. « Maintenant » est une question de
dispensation. Il n’est plus suffisant d’être un bon serviteur du
Seigneur ; cela n’est pas très utile pour Dieu. Veuillez prendre
note que nous ne prétendons pas que ce serviteur n’est d’aucune
utilité. Que faisons-nous pour achever la dispensation actuelle?
Que faisons-nous pour introduire l’âge suivant? Nous vivons une
époque très spéciale qui exige donc des chrétiens particuliers
accomplissant une œuvre spéciale.
Aujourd’hui, Dieu attend l’enfant mâle. Seul l’enlèvement peut
précipiter les événements mentionnés dans Apocalypse 12.10.
Dieu suit un ordre établi, et Il œuvre conformément à cet ordre.
Il ne fixe plus les yeux sur l’église, mais plutôt sur le royaume.
Un vainqueur œuvre conformément au principe du Corps. Le
principe du Corps annule le sectarisme et l’individualisme.
Après l’enlèvement, la femme sera persécutée pendant trois
ans et demi. Parmi ses enfants, beaucoup connaîtront les
tribulations, mais Dieu les préservera. Un vainqueur n’échappe
pas forcément aux tribulations. Cela n’est pas l’objectif. Nous
devons discerner quelle est la valeur de l’enlèvement pour le
Seigneur, et non pour nous-mêmes.
L’action dispensationnelle à laquelle participe l’enfant mâle
est la plus importante, parce qu’elle renverse le pouvoir de
l’homme et le pouvoir du diable, et introduit le royaume. Nous
vivons à une époque très privilégiée ; nous pouvons faire ce qui
est vraiment utile pour Dieu. La lumière nous montrera le
chemin, mais la force et la puissance nous permettront de suivre
le chemin. Il faut payer un prix élevé pour être utile aujourd’hui.
CONCERNANT DEUX SERVITEURS
DU SEIGNEUR

Nous remercions le Seigneur que le ministère de Watchman


Nee et de son collaborateur Witness Lee pour le Corps de Christ
ait été une bénédiction aux enfants de Dieu de tous les continents
sur terre depuis plus de 80 ans. Leurs écrits ont été traduits dans
de nombreuses langues. Nos lecteurs nous ont posé beaucoup de
questions à propos de Watchman Nee et de Witness Lee. Pour ré-
pondre à leurs questions, nous présentons ce bref schéma de la
vie et de l’œuvre de ces deux frères.

WATCHMAN NEE

Watchman Nee a reçu Christ à l’âge de dix-sept ans. Son mi-


nistère est bien connu des croyants en recherche de part le monde
entier. Beaucoup ont reçu de l’aide de ses écrits concernant la vie
spirituelle et la relation de Christ avec Ses croyants. Cependant,
peu de personnes connaissent un autre aspect tout aussi crucial
de son ministère, qui met l’accent sur la pratique de la vie de
l’Église et l’édification du Corps de Christ. Jusqu’à la fin de sa vie,
Watchman Nee fut un don du Seigneur pour le dévoilement de la
révélation dans la parole de Dieu. Après avoir souffert vingt ans
en prison pour le Seigneur dans la Chine continentale, il est mort
en 1972 en tant que témoin fidèle de Jésus Christ.

WITNESS LEE

Witness Lee était le collaborateur le plus proche et le plus in-


time de Watchman Nee. En 1925, à l’âge de dix-neuf ans, il a
expérimenté une régénération spirituelle dynamique et s’est
consacré au Dieu vivant afin de Le servir. À partir de ce moment,
il commença à étudier la Bible intensivement. Pendant les sept
premières années de sa vie chrétienne, il fut fortement influencé
par les Frères de Plymouth. Puis il rencontra Watchman Nee, et
durant les 17 années suivantes, jusqu’en 1949, il était un collabo-
rateur de Frère Nee en Chine. Pendant la deuxième guerre
mondiale, lorsque la Chine était occupée par le Japon, il fut em-
prisonné par les Japonais et souffrit pour son service fidèle au
Seigneur. Le ministère et l’œuvre des ses deux serviteurs de Dieu
ont apporté un grand réveil parmi les chrétiens en Chine, ce qui a
eu pour conséquence la diffusion de l’évangile à travers tout le
pays et l’édification de centaines d’églises.
En 1949, Watchman Nee réunit tous ses collaborateurs qui
servaient le Seigneur en Chine et chargea Witness Lee de conti-
nuer le ministère en dehors du continent, sur l’île de Taiwan.
Pendant les années suivantes, grâce à la bénédiction de Dieu à
Taiwan et dans le Sud-Est de l’Asie, plus de cent églises furent
établies.
Au début des années 1960, Witness Lee fut guidé par le Sei-
gneur pour aller aux États-Unis, où il servit et travailla pour le
bénéfice des enfants de Dieu pendant plus de 35 ans. Il vécut
dans la ville de Anaheim, en Californie, de 1974 jusqu’à ce qu’il
rejoigne le Seigneur en juin 1997. Pendant les années de son service
aux États-Unis il a publié plus de 300 livres.
Le ministère de Witness Lee est spécialement profitable pour
les chrétiens en recherche qui désirent une connaissance et une
expérience plus profondes des richesses insondables de Christ.
En ouvrant la révélation divine dans l’ensemble des Écritures, le
ministère de Frère Lee nous révèle comment connaître Christ
pour l’édification de l’Église, qui est Son Corps, la plénitude de
Celui qui remplit tout en tous. Tous les croyants devraient parti-
ciper au ministère de l’édification du Corps de Christ afin que le
Corps puisse s’édifier lui-même dans l’amour. Seul l’accomplisse-
ment de l’édification peut accomplir le dessein du Seigneur et
satisfaire Son cœur.
La caractéristique principale du ministère de ces deux frères
est qu’ils ont enseigné la vérité selon la parole pure de la Bible.
Ce qui suit est une brève description des croyances principales
de Watchman Nee et de Witness Lee.
La Sainte Bible est la révélation divine complète, infaillible et
inspirée de Dieu, verbalement inspirée par le Saint-Esprit.
Dieu est le Dieu unique et trinitaire — le Père, le Fils et le
Saint-Esprit — co-existants ensemble de façon égale et liés en-
semble d’éternité en éternité.
Le Fils de Dieu, Dieu Lui-même, fut incarné pour devenir un
homme du nom de Jésus, né de la vierge Marie, afin qu’Il puisse
être notre Rédempteur et Sauveur.
Jésus, un homme authentique, a vécu sur la terre pendant
trente-trois ans et demi pour faire connaître Dieu le Père aux
hommes.
Jésus, le Christ oint par Dieu avec Son Saint-Esprit, est mort
sur la croix pour nos péchés et a versé Son sang pour l’accomplis-
sement de notre rédemption.
Jésus-Christ, après avoir été enterré pendant trois jours, a été
ressuscité d’entre les morts, et quarante jours plus tard, est
monté au ciel, où Dieu L’a fait Seigneur de tout.
Après Son ascension, Christ a répandu l’Esprit de Dieu pour
baptiser Ses élus en un seul Corps. Aujourd’hui, cet Esprit se dé-
place sur la terre pour convaincre les pécheurs, pour régénérer
les personnes choisies de Dieu en leur transmettant la vie divine,
pour demeurer dans les croyants en Christ pour leur croissance
dans la vie, et pour édifier le Corps de Christ pour Sa pleine ex-
pression.
À la fin de cette époque, Christ va revenir pour prendre Ses
croyants, pour juger le monde, pour prendre possession de la
terre, et pour établir Son Royaume éternel.
Les vainqueurs règneront avec Christ dans le millenium, et
tous les croyants en Christ auront part à la bénédiction divine
dans la Nouvelle Jérusalem dans les nouveaux cieux et la nou-
velle terre pour l’éternité.
Règlement relatif à la distribution
Living Stream Ministry a le plaisir de rendre disponibles
les versions électroniques gratuites de ces sept livres.
Nous espérons que beaucoup liront tous ces livres et y
référeront librement d'autres personnes. Nous
demandons, dans le but de garder les choses en bon
ordre, que toute impression de ces fichiers se limite à
votre usage personnel. Veuillez ne pas diffuser ces
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