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Bien que remblayée de plusieurs mètres dans le 13e arrondissement, la vallée de la

Bièvre souterraine est perceptible entre la montagne Sainte-Geneviève, Montparnasse


et Montsouris à l'ouest, et la butte-aux-Cailles à l'est.

Par ailleurs, les déblais du rempart de Charles V, augmentés d’accumulations


d’immondices, avaient formé une série de petites buttes utilisées comme éléments de
fortification au début du xviie siècle, bastion de la porte Saint-Antoine à l’est
de l’actuel boulevard Beaumarchais, bastion du Temple au nord de l’actuelle place
de la République, bastion Saint-Martin, butte de Bonne-Nouvelle, butte des Moulins
et butte Saint-Roch. Ces buttes ont également été nivelées à l’exception de la
butte Saint-Martin au sommet de la rue Meslay et de la butte de Bonne-Nouvelle qui
domine à une altitude de 47 m les quartiers environnants. Dans d’autres quartiers,
le relief a été modifié au cours des siècles par l’apport de déblais,
l’accumulation de matériaux de démolition et de débris qui ont élevé le niveau du
sol dans le centre de Paris et dans l’île de la Cité ou par des actions volontaires
d’abaissement de 5 m de la butte de l’Étoile, d’adoucissement de la pente de
l’avenue des Champs-Élysées au xviiie siècle, d'arasement du sommet de la colline
de Chaillot (actuelle place du Trocadéro-et-du-11-Novembre) dans les années 1860 et
de remblaiement de la vallée de la Bièvre au début du xxe siècle9.

Géologie
Articles connexes : Bassin parisien et Cycle sédimentaire.
Paris est situé dans la partie centrale du bassin parisien. Cet ensemble géologique
est une cuvette orientée nord-nord-ouest/sud-sud-est limitée par des massifs
hercyniens (Ardenne, Hunsrück, Vosges, Morvan, Massif central et Massif
armoricain), sur laquelle sont accumulés des terrains sédimentaires. Le centre de
cette cuvette est situé dans la Brie à Courgivaux au sud de Château-Thierry, 80 km
à l’est de la capitale10. La géologie de Paris et de ses alentours représente une
synthèse de cet ensemble.

Les premiers sédiments (grès et schistes) ont été déposés sur le socle cristallin
par une mer peu profonde au cambrien, au silurien et au dévonien (de –540 à –358
millions d’années). Après une émersion au Carbonifère et au permien (de –358 à –252
millions d'années), les mers chaudes ont envahi le bassin déposant des micro-
organismes formant des couches calcaires, se sont retirées puis sont revenues. Ces
phases de transgressions marines, d’émersion, entrecoupées d’épisodes lacustres ont
formé sous le sol de Paris, au-dessus des plus anciennes strates profondément
enfouies, des couches successives de calcaires, de sables, de gypse et de marnes
d’une épaisseur totale d'environ 2 500 mètres en plusieurs cycles.

Cycle dano-montien, il y a environ 60 millions d’années. La mer venue de l’ouest


dépose des calcaires pisolithiques (calcaire en grains irréguliers en forme de
pois).
Cycle thanétien de –59 à –55 millions d’années. Le bassin parisien est un golfe
ouvert au nord dans un climat tropical où se forme un banc calcaire qui absorbe les
produits de l’érosion continentale.
Cycle yprésien de –55 à –47 millions d'années. Le bassin parisien est recouvert par
une mer au nord et au nord-ouest. L’anticlinal de l’Artois se forme à cette époque
séparant le bassin parisien de la Flandre. Une argile plastique provenant du Massif
central par les cours d’eau débouchant dans des lagunes se dépose au sud de la
vallée de la Seine et dans la Brie jusqu’à Provins.
Cycle lutétien de –47 à –41 millions d'années. Les dépôts marins atteignent Houdan
et Melun. Un nouveau soulèvement de l’anticlinal de l’Artois sépare définitivement
le bassin parisien de la Flandre. Cet épisode est celui de la formation de
calcaires grossiers.
Cycle ludien de –38 à –34 millions d'années. Après une immersion, la mer se retire
laissant place à une dépression lagunaire où se jettent des cours d’eau venant de
l’est. Ce lac s’assèche ce qui entraîne la formation de gypse apporté par les eaux
douces ayant lessivé les terrains salifères de Lorraine.
Cycle stampien de –34 à –28 millions d'années. Cette période est celle du dernier
retour de la mer qui dépose les sables de Fontainebleau.
Cycle aquitanien de –23 à –20 millions d'années. Ce cycle est le dernier épisode
lacustre. Les lacs s’assèchent progressivement, d’abord temporairement en été puis
définitivement. Le calcaire de Beauce partiellement silicifié se forme à cette
époque.
Miocène de –20 à –5 millions d'années. Après l’assèchement du lac de Beauce, la
région connaît un climat subtropical humide au cours duquel les roches
superficielles s’altèrent formant l’argile à silex et les meulières puis un
refroidissement pendant lequel la surface se couvre d’un manteau de poudre apporté
par le vent, le lœss, mélange de calcaire, d’argile et de grains de sable qui rend
fertile les plateaux calcaires.
Pliocène de –5 à –2,5 millions d'années (orogenèse). Le dernier plissement ayant
affecté le sol de Paris à l’époque de la formation du massif alpin, a déterminé sa
structure actuelle formant deux bombements d’orientation nord-ouest-sud-est ; au
sud l’anticlinal de Meudon qui passe par Versailles, Meudon, Châtillon, Bagneux
Saint-Maur en s’enfonçant de l’ouest vers l’est ; au nord un anticlinal par
Ronquerolles et Louvres. Ces bombements encadrent un synclinal, la fosse de Saint-
Denis qui passe par Pontoise, Cormeilles-en-Parisis, Argenteuil, Villemomble,
Rosny-sous-Bois. Cet ensemble est incliné en pente douce vers le nord. La ville de
Paris est principalement située entre ces deux saillies sur le synclinal de Saint-
Denis. Ce soulèvement du bassin et l’abaissement du niveau de la mer due aux
glaciations ont eu pour résultat l’enfoncement des vallées au quaternaire récent.
La Seine dont le débit était beaucoup plus important à l’époque glaciaire a tracé
de larges méandres. L’érosion du fleuve dans cette vallée a laissé émerger les
buttes-témoins de Montmartre et des collines de Belleville-Ménilmontant11,12,13.

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