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Paris est la 12e ville de France de plus de 20 000 habitants pour la proportion

d'assujettis à l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), soit 34,5 foyers fiscaux
pour 1 000 habitants. 73 362 foyers fiscaux déclaraient un patrimoine moyen de 1
961 667 euros en 2006. Le 16e arrondissement arrive en tête pour le nombre de
redevables avec 17 356 contribuables97,98. Avec 27 400 euros de revenu moyen par
unité de consommation en 2001, les ménages parisiens sont les plus aisés de France.
Les quatre autres départements en tête du palmarès sont tous franciliens : Hauts-
de-Seine, Yvelines, Essonne et Val-de-Marne, ce qui reflète la concentration de
professions très qualifiées à haut revenu dans la région Île-de-France.

Mais si Paris a une image d'une « ville de riches » avec une proportion de classes
sociales élevées plus importante qu'ailleurs, sa sociologie intra-muros reste en
réalité très contrastée. Selon l'indice de parité de pouvoir d'achat (PPA), les
revenus réels des Parisiens sont très inférieurs à leurs revenus nominaux : le coût
de la vie intra-muros (à commencer par celui du logement) est particulièrement
élevé, et certains types de denrées coûtent plus cher à Paris que dans le reste de
la France. De plus, au contraire du revenu médian, le revenu moyen cache les
disparités, quelques très hauts revenus pouvant éclipser de très bas revenus
beaucoup plus nombreux. Dans le cas de Paris, le seuil des 10 % de revenus les plus
hauts (9e décile) s'élève à 50 961 euros annuelsb 7, ce qui explique en partie le
haut revenu moyen de la capitale et l'écart important entre le revenu moyen et le
revenu médianb 7.

Les différences sociales sont traditionnellement marquées entre les habitants de


l'Ouest de Paris (essentiellement aisés) et ceux de l'Est. Ainsi, le revenu moyen
déclaré dans le 7e arrondissement, le plus élevé, était de 31 521 euros par unité
de consommation en 2001, soit plus du double de celui du 19e arrondissement qui
n'était que de 13 759 euros, valeur proche de la médiane des revenus de la Seine-
Saint-Denis de 13 155 euros. Les 6e, 7e, 8e et 16e arrondissements sont classés au
niveau des dix communes franciliennes au revenu moyen le plus élevé alors que les
10e, 18e, 19e et 20e arrondissements sont au niveau des communes les plus pauvres
d'Île-de-Franceb 8.

On note enfin de très fortes disparités de revenus au sein même de tous les
arrondissements : le rapport interdécile (le seuil des 10 % des revenus les plus
élevés divisé par le seuil des 10 % des revenus les plus bas) le plus faible est
6,7% dans le 12e arrondissement, contre 13% pour le 2e arrondissement (qui présente
la plus forte dispersion de revenus)b 7. Plus globalement, Paris se classe parmi
les départements métropolitains aux seuils de bas revenus les plus faibles (81e
rangb 7), et présente un rapport interdécile de 10,5b 7 qui en fait le département
français où se concentrent les plus fortes disparités sociales.

Carte de l'évolution de la part des ouvriers et des cadres par IRIS à Paris en 2006
et 2013
Carte de l'évolution de la part des ouvriers et des cadres par IRIS à Paris en 2006
et 2013.
On y constate également des formes de ségrégation sociale dans certains quartiers
du nord-est parisien comme celui de Barbès - Rochechouart. En effet, la sociologie
de certains arrondissements de l'Est de Paris (comme le 19e) ressemble à celle de
quelques quartiers sensibles de banlieue ne constituant que l'extension extra-muros
de la cartographie sociale de la ville : le 16e arrondissement se prolonge par des
communes de banlieue aisées, alors que le Nord-Est de la ville a pour appendice les
communes de la Seine-Saint-Denis, réputées pauvres. Au début des années 2000, la
population la plus démunie est concentrée dans les arrondissements du nord-est : 40
% des foyers concernés résident dans les 18e, 19e et 20e arrondissements, contre 2
% dans les 4e et 6e arrondissements. 32,6 % des familles parisiennes d'origine
étrangère hors Union européenne vivent sous le seuil de pauvreté ; ce n'est le cas
que pour 9,7 % des Français dont la personne de référence est française99.
Aujourd'hui, on constate une arrivée de plus en plus importante de cadress 10, aux
dépens de la classe ouvrières 11 historiquement installée dans ces quartiers. Cela
induit un phénomène de gentrification100 qui se traduit par une augmentation du
prix du foncier101 et des mutations du paysage urbain. Au quartier de la Goutte-
d'Or, l'apparition de la brasserie Barbès caractérisée par une carte chère et une
architecture classieuse est représentative de l'embourgeoisement des quartiers du
nord-est parisien.

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