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Logement social

Le logement social représente un peu plus de 17 % du parc immobilier urbain, mais


ce taux moyen cache de fortes disparités dans sa répartition spatiale : les dix
premiers arrondissements du centre historique ne totalisent que 6 % des logements
sociaux de la ville, pour 23 % du parc total. Les 13e, 19e et 20e en comptaient 96
000 en 1999, soit 47 % du parc social parisien concentré dans seulement trois
arrondissements. Si on ajoute les 12e, 14e, 15e et 18e arrondissements, on atteint
un taux de 81 % concentrés dans un croissant périphérique du sud au nord-est de la
ville79. La proportion de logements sociaux comptabilisés selon la loi SRU en 2006
varie de 1,2 % dans le 7e arrondissement (357) à 34,1 % dans le 19e arrondissement
(28 147). Entre 2001 et 2006, 23 851 logements ont été agréés dans la ville mais 88
131 Parisiens et 21 266 non-Parisiens étaient demandeurs d'un logement social en
2006. La rotation des locataires est faible en raison du niveau élevé des prix de
l'immobilier. Ce taux est de 10 % par an en France, 7,5 % en Île-de-France mais de
seulement 5 % à Paris intra-muros80. De nombreuses associations œuvrent pour
trouver des solutions au mal-logement et à la précarité de personnes sans logement
(Emmaüs, Secours catholique, Croix-Rouge française, etc.).

Mal-logement
Paris est la ville française où le phénomène du mal-logement est le plus présent.
Ce mal-logement connaît deux acceptations : d’une part, le statut juridique d’une
personne qui ne maîtrise pas elle-même la durée de son hébergement ; d’autre part,
les caractéristiques techniques du logement. Selon le 23e rapport sur l'état du
mal-logement, publié par la fondation Abbé-Pierre, le mal-logement n’est pas vécu
de la même manière à Paris qu’ailleurs. De manière générale, les personnes «
supportent » le surpeuplement pour pouvoir rester dans la capitale, car ils
effectuent un arbitrage entre la localisation et le confort.

Cette carte permet de visualiser que les arrêtés d'insalubrité pris en 2010 portent
sur des immeubles se trouvant dans les anciens faubourgs parisiens, à l'est de la
ville de Paris81.
Les difficultés de logement sont importantes à Paris, avec plus de 10 % des ménages
de la capitale qui y sont confrontés en 2016, taux en hausse depuis 2015.
Néanmoins, en tendance longue, ces difficultés décroissent, puisqu'en 2004, elles
touchaient 14 % des ménages82.

Ces difficultés sont héritées d’enjeux de salubrité datant du xixe siècle, à la


suite d'une croissance soudaine et très importante de la population parisienne
depuis 1840. Il est nécessaire d’adapter la ville à la demande exponentielle de
logements, des politiques publiques sont menées notamment celle d'Haussmann, afin
d’améliorer l’hygiène de la ville et réduire l’insalubrité. Cela a eu pour effet de
repousser l’enjeu de l’insalubrité dans les anciens de faubourgs de Paris. Cela est
encore visible aujourd’hui : c'est dans les secteurs écartés par Haussmann que sont
présents les arrêtés d’insalubrité datant de 2010, visibles sur la carte ci-contre.

Cette photo illustre l'évolution que l'îlot 1 a pu connaître, les travaux de


destruction-reconstruction ayant eu lieu entre 1914 et 193983.
Plusieurs mesures sont prises afin de réduire l’habitat indigne, notamment par la
mise en place d’un Casier Sanitaire des maisons de Paris, qui a permis d’identifier
dix-sept îlots insalubres à Paris en 1906. Paul Juillerat a participé à
l’élaboration de ce casier, le but étant de détruire ces îlots pour reconstruire un
habitat sain. Le plan de ces îlots insalubres a été repris par la suite, entre
autres par Louis Sellier en 1937, et les îlots voient leur forme évoluer. Par
exemple, le centre Pompidou a été bâti en 1970 sur les décombres d’immeubles
insalubres, détruits dans les années 193084. Face à ce musée, un exemple d’habitat
insalubre détruit puis reconstruit entre 1915 et 1945 au 42 rue de Beaubourg
illustre cette politique. Cette rue appartient à l’îlot 1 tel que défini dans la
communication de M. le préfet de la Seine au conseil municipal et au conseil
général sur le problème du logement en 194685.

Ensuite, une enquête économico-immobilière est réalisée à la fin des années 1950
afin de déterminer des espaces à détruire afin de constituer de grands ensembles.
L’insalubrité est alors marquée par un manque d’air et de lumière. L’une des causes
principales de cette insalubrité est que les propriétaires ne tirent pas assez de
revenus de leurs immeubles et ne cherchent plus à les entretenir car un moratoire
des loyers est mis en place après la guerre pour geler les loyers pour les familles
des hommes partis à la guerre qui ont été blessés ou qui sont décédés.

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