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Ann. Kinésithér., 1998, t.25, no3, pp.

125-135 UTILISATION DES NORMES


© Masson, Paris, 1998 ET PRATIQUES DE LA QUALITÉ

Score d’évaluation de l’encombrement


des voies aériennes (SEVA) dans le suivi clinique
chez le nourrisson: à propos de 205 cas
Ph. JOUD (1), G. DESBOIS (2), O. BRUN (3), D. STAMM (4)
(1) Kinésithérapeute, Kiné Respi Assistance, 8, rue du Repos, F69007 Lyon; (2) Kinésithérapeute; (3) Kinésithérapeute, Kiné
Respi Assistance, Service de Réanimation, Hôpital de l’Hôtel-Dieu, F69002 Lyon; (4) Médecin, praticien hospitalier, Service de
Réanimation pédiatrique, Hôpital Edouard-Herriot, F69003 Lyon.

La revue de la littérature met en évidence de nous avons observé chez une population de
nombreux types de scores avec des items et des 205nour rissons et enfants présentant une indi-
cotations très variés, mais toujours spécifiques cation de désencombrement des voies aérien-
de la pathologie évaluée. Nous avons opté pour nes, l’évolution de ce score au cours des séanc-
ce mode d’évaluation et défini à partir de plu- es, dans un centre de soins pédiatriques de ville.
sieurs critères un score de l’encombrement Un score total sur 10 est donné à l’issue de
bronchique et rhino-pharyngé simple à l’image chaque séance. Les résultats de ce suivi clinique
de ceux de Silverman et d’Apgar. L’objectif qui nous montrent une différence significative entre
a présidé à son élaboration vise la traduction le score total de la première séance et le score
de l’état de l’encombrement des voies aérien- total des séances suivantes (p = 0,001), ce qui
nes dans son évolution au quotidien et non pas montre que le score évolue significativement au
l’évaluation de la qualité du geste du praticien. cours des séances. Les résultats montrent éga-
Nous avons défini 5 critères cliniques, dont 4 lement une évolution significative de chaque
spécifiques de l’encombrement des voies critère clinique (à l’exception de la dyspnée) et
aériennes (les bruits bronchiques anormaux à ceci de la première à la dernière séance. Le
l’auscultation, la toux grasse, le volume des score total lors de l’arrêt de la prise en charge
sécrétions bronchiques, le volume des sécré- est très significativement inférieur (p < 0,001)
tions rhino-pharyngées) et un item relatif au au score total moyen de la population en trai-
contexte fonctionnel respiratoire (la dyspnée); tement (score moyen d’arrêt = 2,65 / 10, score
3 niveaux d’intensité : (0 = aucun signe, 1 = moyen de poursuite des soins = 4,49/10) ; ce
quelques signes, 2 = de nombreux signes). qui donne au praticien les éléments nécessaires
Le score ayant été défini dans son principe, pour proposer l’arrêt des séances.

Introduction aériennes à la fois simple, fiable et significatif de


son évolution.
Les techniques utilisées dans le désencombre- Le praticien a besoin de donner un profil pré-
ment bronchique sont actuellement reconnues et cis au type d’encombrement auquel il a affaire;
validées [1]. Mais si la technique est adaptée, il lui est nécessaire de définir par une image ins-
il manque à la kinésithérapie respiratoire un tantanée (pendant la séance) l’état de l’encom-
outil d’évaluation de l’encombrement des voies brement, ceci tout au long de la prise en charge,
et de suivre ainsi son évolution au quotidien.
Cette image à l’instant T, de la bronchorrhée et
Tirés à part: Ph. J OUD, à l’adresse ci-dessus. de la rhinorrhée des voies aériennes hautes et

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basses, peut s’exprimer au travers d’un score, Création d’un outils d’évaluation:
composé de plusieurs paramètres cliniques spé- le SCORE
cifiques de son importance et de son retentisse-
ment. Un score est un ensemble de paramètres
plutôt cliniques, qui permet d’organiser la quan- Le principe du score d’évaluation est connu et
tification d’une situation pathologique qui a priori utilisé depuis de nombreuses années. La plupart
est dépendante de l’opérateur. des scores ont été développés pour évaluer la gra-
vité des pathologies. En Pédiatrie, l’un des plus
anciens est le score d’APGAR (1953) [2], il tra-
duit la vitalité du nouveau-né à la naissance. Trois
Définition de la notion d’encombrement ans plus tard, Silverman [3-5] élabore un score
des voies aériennes de détresse respiratoire du nouveau-né. Ces deux
scores développés à partir de 5 critères et sur le
principe d’une cotation en intensité à 3 niveaux,
L’indication médicale la plus fréquente dans les ont été élaborés d’une manière subjective, les
pathologies sécrétantes est le désencombrement médecins ayant choisi les paramètres qui parais-
bronchique; ceci nous amène à redéfi nir ce que saient importants. Ils ont le mérite de rassembler
peut être la notion d’encombrement des voies les critères garants d’une utilisation large: des
aériennes. variables usuelles, au recueil facile et rapide.
Les voies respiratoires se composent des voies Par la suite de nombreux autres scores ont été
aériennes supérieures (rhino-pharynx) et des élaborés d’une manière plus objective. Les scores
voies aériennes inférieures (arbre bronchique); de gravité en réanimation pédiatrique en sont des
ces voies respiratoires sont tapissées d’un même exemples. Ils reflètent l’activité thérapeutique;
type de cellules épithéliales, les cellules muqueu- tel le CCS (Clinical Classification System) ou le
ses et séreuses. Ce tissu épithélial, lorsqu’il est TISS (Therapeutic Intervention Scoring System),
agressé par un agent pathogène, peut induire un ou évaluent la gravité spécifique de l’enfant basés
état de bronchorrhée et/ou de rhinorrhée tout au sur une régression logistique multiple: PSI
long de l’axe alvéolo-trachéal. (Physiologic Stability Index), PRISM (Pédiatric
Risk of Mortality Score) et ICR OMEGA (Index
L’ensemble de ces sécrétions forme l’encom- de Complexité Relative). Ces scores s’appliquent
brement bronchique et/ou rhino-pharyngé; qui à une population et non à un cas index et ont l’in-
peut être soit chronique soit aigu. Les encombre- convénient de reposer sur un nombre de variables
ments n’ont pas la même durée de vie en fonc- élevées (14 pour le PRISM, 34 pour le PSI). La
tion des différentes agressions inflammatoires pondération (ou valeur) de chaque variable est
et/ou infectieuses, du terrain du sujet et du type déterminée de manière statistique sur une popu-
de traitement mise en place. Mais parfois malgré lation différente de celle qui a permis l’élabora-
la qualité du traitement et de la prise en charge tion du score avec une pondération initiale sub-
la bronchorrhée peut durer plus longtemps, ce qui jective.
nous amène à être plus prudent sur le pronostic
et la durée du traitement. Concernant la pathologie respiratoire, de nom-
breux scores ont été développés pour évaluer
Certains encombrements bronchiques ont des l’état clinique de l’enfant et surtout la gravité
durées de vie déjà connues puisque par exemple de la pathologie concernée [5-14] (Tableau I).
la bronchiolite du nourrisson semble durer autour De nombreuses critiques leur sont applicables:
de 5 à 6 jours; mais dans certains cas l’encom - nombre de variables trop élevé, pondérations trop
brement peut durer plus longtemps, voir se réac- nombreuses, définitions parfois complexes. Force
tiver. est de constater que seul le score de Silverman
Ainsi une évaluation clinique quotidienne est est fréquement utilisé.
souhaitable pour observer la durée, l’importance Brimbelcomb [15] résumait bien en 1969, les
et le devenir de cet encombrement. points nécessaires à l’élaboration d’un score:

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TABLEAU I. – Scores de pathologie respiratoire brement sous l’effet d’une thérapeutique modi-
rencontrés dans la littérature.
fiant l’état clinique.
Auteurs Nombre Cotation Pathologie
de variables par variable concernée
Silverman [5] détresse respiratoire
1956 5 3 du nouveau-né Critères cliniques de l’encombrement
Dabbous [6] bronchique
1966 9 4 bronchiolite
Gomez [7] détresse Cinq critères cliniques ont été retenus, basés
1969 15 2à3 respiratoire
sur l’écoute (bruits auscultatoires et toux), et l’ob-
Becker [8]
1984 4 4 asthme
servation (volume des sécrétions bronchiques,
Lowell [9]
volume des sécrétions rhinopharyngées, signes de
1987 5 5 bronchiolite dyspnée et de détresse respiratoire).
Husby [10] Une cotation à trois niveaux d’intensité est
1993 5 3 bronchiolite retenue:
Westley [11] – Cotation 0: aucun signe ni au repos ni à l’ef -
1978 5 5 laryngite
fort.
– Cotation 1: quelques signes (révélés à l’ef fort).
– évaluation clinique plutôt que biologique, auto- – Cotation 2: de nombreux signes (au repos).
risant une utilisation rapide et non différée; Ce score permet ainsi l’expression chiffrée des
– nombre de variables limité à 5 ou 6 faciles à constatations d’une séance complète de kinésithé-
retenir; rapie respiratoire, révélatrice de la présence ou
– réduction du nombre d’erreurs lors de l’emploi l’abscence d’encombrement respiratoire. Ce der-
par diférentes personnes et donc définition de nier se révèle lorsque la ventilation est activée,
chaque cotation ni trop subjective, ni trop pré- volontairement chez l’enfant et l’adulte, ou passi-
cise. vement chez le nourrisson. Les sécrétions se mobi-
Le premier objectif a donc été d’élaborer un lisent sous l’action des flux aériens, c’est la kinési-
outil qui permette d’évaluer l’encombrement res- dépendance des différents critères cliniques. La
piratoire, quelque soit la pathologie et quelque séance de kinésithérapie respiratoire est le véri-
soit l’âge du patient. Les modèles développés table révélateur de la présence de l’encombrement
par Silverman ou Apgar ont paru l’outil le plus dans l’arbre bronchique et le rhino-pharynx.
adapté.
Par la suite, le score a été appliqué à une popu- LA CLINIQUE
lation pédiatrique en sachant que doivent être
vérifiés: Les critères cliniques sont observés au chevet
– sa sensibilité: résultats dif férents d’un patient du patient avec des moyens d’investigation
à l’autre et différents chez le même patient à simples.
divers moments de l’évolution de la pathologie Le praticien a besoin de ces éléments cliniques
ou sous l’influence du traitement; pour évaluer l’état bronchique de son patient,
– sa concordance: résultats comparables obtenus aussi bien en exercice libéral de ville qu’en exer-
par plusieurs examinateurs pour un même enfant, cice hospitalier.
à un même moment donné;
– sa spécificité: la grille doit évaluer l’encom - LA PARACLINIQUE
brement respiratoire et non un autre phénomène.
La vérification de ces éléments s’avère diffi- Elle fait appel à des moyens d’investigation
cile. Il n’existe pas jusqu’ici de grille de réfé- plus techniques et plus lourds. Les critères para-
rence, et l’évaluation de la concordance par deux cliniques de l’encombrement bronchique, sont
personnes ne peut être réalisée successivement et représentés principalement par 2 types d’investi-
indépendamment, le score traduisant un encom- gation:

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– La fibroscopie bronchique, qui permet à l’opé- . Le gros crépitant est un bruit bronchique dis-
rateur de visualiser directement la présence de continu de basse fréquence.
sécrétions, mais cet examen ne rentre pas dans . Le sous-crépitant est un bruit bronchique dis-
les compétences des kinésithérapeutes; mais ces continu de moyenne fréquence.
derniers peuvent s’appuyer sur cet examen s’ils Le choix des bruits à reconnaître à l’examen
exercent en secteur hospitalier. clinique s’est porté sur l’ensemble de ces bruits
– L’imagerie médicale, qui permet surtout avec bronchiques adventices anormaux, car ils peuvent
le scanner et un peu avec la radiographie de exprimer individuelement ou ensemble la pré-
confirmer la présence d’un encombrement bron- sence d’un encombrement dans l’arbre bron-
chique. chique. Nous n’avons pas retenu les bruits respi-
Si l’imagerie est plus accessible au praticien kiné- ratoires normaux (ex: murmure vésiculaire) ni
hospitalier, son utilisation en cabinet de ville est les bruits respiratoires anormaux pulmonaires
plus rare. (ex: frottement, souf fle tubaire) [19].
Le praticien a besoin d’un outil simple dans La cotation 0: ne donne AUCUN bruit bron-
son utilisation, donc purement clinique. chique sur les 2 champs pulmonaires, à
Quels sont les critères à retenir? l’inspiration et l’expiration, et ceci avant
Il y a d’une part les critéres d’encombrement et après la séance c’est-à-dire au repos et
à proprement parler, c’est-à-dire la toux grasse, à l’effort.
l’auscultation bronchique, la bronchorrhée et la La cotation 1 : permet quant à elle de mettre
rhinorrhée; et d’autre part le contexte fonction - en évidence QUELQUES bruits bron-
nel respiratoire, la dyspnée avec la fréquence res- chiques, qui sont soit absents en début de
piratoire et les signes de lutte respiratoire. séance et révélés par l’effort de ventila-
tion en fin de séance soit présents avant
L’AUSCULTATION DES BRUITS BRONCHIQUES
la séance et disparaissent au cours de la
séance.
L’écoute des bruits respiratoires anormaux sur- La cotation 2: permet d’entendre DE NOM -
ajoutés permet de mettre en évidence la présence BREUX bruits bronchiques au début de la
de mucus le long de l’axe alvéolo-trachéal. Ces séance et également de les retrouver en fin
bruits bronchiques sont classifiés par les diffé- de séance, donnant un caractère de gravité
rents auteurs [16-18] en bruits continus (sibi- à ces bruits, ce sont des bruits spontané-
lances, ronchus) et en bruits discontinus (crépi- ment entendus au repos.
tants): (Tableau II).
La plupart des bruits bronchiques expriment la
présence d’un exsudat endobronchique, liquide LA TOUX
ou visqueux depuis l’alvéole jusqu’à la glotte:
. Les sibilances sont des bruits bronchiques La toux et surtout la toux dite grasse (produc-
continus de haute fréquence. tive) est le signe d’appel de la plupart des patho-
. Le ronchus est un bruit bronchique continu de logies sécrétantes. Elle révèle selon sa fréquence
basse fréquence. (basse, moyenne ou haute) la masse et la quan-
. Le crépitant fin est un bruit bronchique discon- tité de sécrétions qui arrivent au niveau de la tra-
tinu de haute fréquence. chée (zone de réflexe tussigéne).
TABLEAUII. – Classification des bruits bronchiques (d’après Racineux).

Paramètres Laennec ATS Postiaux Racin.Marquet


Bruits sifflement wheeze sibilant: hte fr sibilance
continus ronflement ronchus sibilant: bsse fr ronchus
râle humide fine craquement crépitant
Bruits crépitant crackle haute fréqu. fin
discontinus râle muqueux coarse craquement gros
gargouillement crackle basse fréqu. crépitant

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Son évaluation quantitative se fait en fonction chique, ayant été soit recueillie pendant
de la fréquence de la toux spontanée durant la l’expectoration (de 1 à 5 expectorations),
nuit et la journée. Cette toux grasse peut être l’ex- soit visualisée par le praticien lors d’une
pression de sécrétions d’origine bronchique mais ou plusieurs déglutitions (au nombre de 5)
également de sécrétions provenant d’un écoule- soit recueillie par aspiration bronchique
ment du rhino-pharynx postérieur. La toux irrita- (1 à 5 cc).
tive (donc non productive) dite parfois «sèche» La cotation 2: elle est exprimée par l’expectora -
reflète un état inflammatoire, et est retenue tion, la déglutition ou l’aspiration d’une
comme un caractère de gravité dans la cotation. quantité de sécrétion bronchique supé-
La cotation 0: aucune toux grasse n’est entendue rieure à 5 cc (5 expectorations, 5 dégluti-
par les parents durant la nuit ou la jour- tions, 5 cc aspirés).
née et durant la séance par le praticien qui La cotation des sécrétions ne s’attache pas à
provoque la toux par sollicitation tra- l’aspect qualitatif de la sécrétion, leurs couleurs
chéale, et qui n’obtient qu’une toux nor- et qualités rhéologiques ne sont données qu’à titre
male non productive. indicatif pour spécifier un état inflammatoire ou
La cotation 1: se caractérise par la présence infectieux:
d’une toux grasse, qui se révèle lors d’un M: muqueux, MP: mucopurulent, S: séreux.
effort de l’enfant et d’une manière excep-
tionnelle dans la journée ou lors de la toux
L’EXPECTORAT RHINO-PHARYNGÉ
provoquée pendant la séance du praticien.
La cotation 2 : c’est la présence d’une toux grasse La rhinorrhée fait partie intégrante de l’éva-
spontanée de jour comme de nuit et ceci luation, elle exprime quelque soit l’âge du sujet
au repos comme à l’effort. Une toux irri- un risque pour l’ensemble des voies respiratoires
tative peut renforcer le caractère de gravité. et doit à ce titre être éliminée. Le désencombre-
ment du R-P doit se réaliser avant le désencom-
brement bronchique afin d’éviter une éventuelle
L’EXPECTORAT BRONCHIQUE
confusion entre la sécrétion rhino-pharyngée et la
Si nous ne pouvons pas connaître la quantité sécrétion bronchique.
exacte de sécrétions dans les bronches en un ins- La cotation 0: aucune sécrétion aprés mouchage
tant « t », la quantité de sécrétions expectorées en du R-P antérieur ou renifflement du R-P
donne une indication relative, qui si elle est com- postérieur et expectoration provoquée.
parée à chaque séance pourra donner une indica- La cotation 1: de 1 à 5 sécrétions après mou -
tion sur l’évolution vers une augmentation ou une chage ou renifflement, ou 1 à 5 cc après
diminution de son volume, par projection et à aspiration du rhino-pharynx.
condition que les praticiens utilisent les mêmes La cotation 2: plus de 5 sécrétions après mou -
types de techniques et dans les mêmes conditions chage et/ou expectoration, ou plus de 5 cc
(voir protocole). La quantification du volume de à l’aspiration, des sécrétions séchées sont
sécrétion pose le problème des limites, si à 0 il visibles à l’orifice des narines.
est simple d’exprimer qu’aucune sécrétion n’a été
expectorée, la limite entre la cotation 1 et 2 est LA DYSPNÉE
plus délicate à déterminer. Nous avons proposé le
nombre de 5 expectorats comme limite supérieure La dyspnée n’est pas à proprement parler un
de la cotation 1, ce qui correspond à une quantité critère de bronchorrhée puisqu’elle n’exprime pas
de sécrétion variable en fonction de l’âge du sujet. la présence de sécrétions dans l’arbre bronchique
La cotation 0: s’exprime par l’absence totale de mais en revanche un contexte de gravité fonc-
sécrétion bronchique et ceci pendant toute tionnelle, qui amène une bronchorrhée même
la durée de la séance. minime à être plus difficile à draîner.
La cotation 1: caractérise la présence d’une petite Le caractère de gravité de la dyspnée se rap-
quantité de sécrétion dans l’arbre bron- porte comme dans le score de Silverman à l’ap-

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parition et à l’augmentation progressive de la fré- pathologies chroniques: mucoviscidose, asthme installé,


quence respiratoire, associées aux signes de lutte DDB, broncho-dysplasie etc.
respiratoire au repos et à l’effort (balancement A chaque séance, l’enfant est ausculté avant et après la
séance.
thoraco-abdominal, entonnoir xyphoïdien, batte-
Le praticien pose des questions aux parents ou aux
ment des ailes du nez, tirage intercostal et gei- proches, sur la fréquence de la toux grasse durant la nuit
gnement expiratoire). et le jour, et écoute la toux après l’avoir provoquée. Il
L’ensemble des 5 items de Silverman ont été observe au repos le mode de ventilation de l’enfant, la fré-
réunis en un seul item ce qui nous donne en quence respiratoire et l’état des narines de l’enfant.
matière de cotation: Un complément d’informations est demandé aux
La cotation 0: respiration normale du sujet au parents, tel que l’appétit, d’éventuels otites, une fièvre,
RGO; critères importants dans le suivi de l’enfant mais
repos et à l’effort, aucun signe de dyspnée, non retenus dans le score d’encombrement.
ni de difficulté respiratoire n’est à noter, Le praticien procède au désencombrement du rhino-pha-
et ceci durant toute la durée de la séance. rynx et évalue le nombre d’expectorations exclusivement
La cotation 1: apparition d’une augmentation de rhino-pharyngées par les techniques de mouchage antérieur
la fréquence respiratoire et d’un ou de plu- et postérieur; puis celui-ci draîne l’arbre bronchique par
sieurs signes de lutte respiratoire, après un les techniques recommandées par le consensus [1], c.a.d
effort du patient, ou après la séance de l’augmentation du flux expiratoire, l’expiration lente pro-
longée, et la toux provoquée, il recueille les expectorations
désencombrement. d’origine bronchique et les comptabilise. Si l’enfant ne
La cotation 2: La fréquence respiratoire est aug - nous permet pas de reccueillir l’expectorat, nous observons
mentée au repos, ainsi que des signes de attentivement chaque déglutition qui suit une toux grasse
lutte sont spontanément observés au et productive. De même en situation particulière, le prati-
repos. Des signes de cyanose, une satura- cien peut être amené à utiliser les aspirations. A l’issue de
la séance, le nourrisson est ausculté de nouveau, la toux
tion < à 90 mm hg peuvent apparaître. est sollicitée également,les orifices narinaires contrôlés, et
le mode de ventilation réobservé. Chaque critère est côté
de 0 à 2, puis la somme des 5 critères est réalisée et notée
Matériel et méthode sur une fiche d’évaluation, sur un total de 10.
Lorsque les séances sont terminées, soit sur des critères
POPULATION cliniques soit par fin de prescription, le score est adressé
Nous avons observé l’évolution du score chez une popu- au médecin prescripteur, qui pourra juger si nécessaire de
lation de 205 enfants de 0 à 4 ans, selon la répartition la suite ou d’une réorientation du traitement à partir de
suivante: 0 à 6 mois (32%), 7 à 12 mois (35%), 13 à l’évolution des signes cliniques observés. Le tableau III
18 mois (19%), 19 à 24 mois (4%), 25 à 36 mois (7%), résume la marche à suivre et le mode de cotation du score.
37 mois à 4 ans (3%).
La population masculine est plus élevée (60%) que la
population féminine (40%). Ces enfants recoivent une
prescription de drainage bronchique et/ou de drainage du
Résultats
rhino-pharynx, le nombre moyen de séances prescrites est
de 6,6 (de 3 à 16 séances); les patients sont pris en char ge Ala première séance, nous avons observé les cri-
dans un centre de kinésitherapie respiratoire de ville. tères à retenir, suffisamment significatifs sur le plan
Les prescripteurs: 59% pédiatres, 32% médecins géné - clinique d’un encombrement des voies aériennes.
ralistes, et 9% hospitaliers. A l’auscultation 165/205 enfants présentent
(cotés à 1ou 2), un ou plusieurs bruits confondus
MÉTHODE (sibilant, ronflant, crépitant fin ou sous crépitant).
204 nourrissons et enfants présentent une toux
Les séances sont effectuées tous les jours par 3 prati-
ciens alternativement. Sont inclus des enfants présentant grasse (cotée à 1 ou 2).
des pathologies sécrétantes de l’arbre bronchique et du L’expectoration bronchique est positive dans
rhino-pharynx, en phase aiguë pour bronchiolite, trachéo- 200 cas l’expectoration rhino-pharyngée 198 fois
bronchique et rhino-pharyngite du nourrisson et de l’en- enfin 11 / 205 présentent une dyspnée (cotée de
fant. La durée du traitement se limite à une période allant 1 à 2).
de novembre 1996 à avril 1997.
Ont été exclus les enfants dont les parents ont arrêté les La figure 1 permet d’observer la répartition des
séances pour convenances personnelles, ainsi que les 5 items choisis.

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TABLEAU III. – Score de l’Encombrement des Voies Aériennes (SEVA).


Auscultation
Toux Grasse Dyspnée
Sibilance Sécrétions Sécrétions
Score et/ou Sign. détresse
Ronchus bronchiques rhino-pharyngées
irritative respiratoire
Crépitant
0 Aucun bruit Aucune toux Aucune expector. Idem Aucun signe de lutte
Aucun bruit Aucune toux grasse Aucune sécrétion Aucune sécrétion Aucun signe de lutte
bronchique n’est n’est entendue, d’origine bronchique d’origine respiratoire n’est
entendu en début ni spontanément n’est ni expectorée rhino-pharyngée n’est observé,
et en fin de séance. ni provoquée ni déglutie, ni aspirée. ni mouchée, ni d’augmentation
La recherche se fait par le praticien. ni expectorée, de la fréquence
sur les bruits de type ni déglutie, ni aspirée. respiratoire.
sibilant, ronflant
ou crépitant,
sous-crépitant.

1 Bruits révélés Toux à l’effort Quelques sécrétions Quelques sécrétions Apparition de signes
par l’effort Une toux grasse est bronchiques rhino-pharyngées à l’effort
Quelques bruits entendue à l’effort, Quelques sécrétions Idem, quelques Apparition de signes
d’origine bronchique ou à la stimulation provenant de l’arbre sécrétions provenant de lutte respiratoire
sont ententus durant de la trachée bronchique sont du rhino-pharynx, (signes de Silverman)
la séance, ils sont par le praticien. soit expectorées, récupérées et/ou augmentation
révélés par l’effort soit dégluties, par mouchage, de la fréquence
pendant la séance soit aspirées. expectoration respiratoire, au cours
pour certains, ou bien La quantité de ou aspiration. de la séance;
disparaissent sécrétions se situe 1 à 5cc. c’est-à-dire à l’effort.
pour d’autres pendant entre 1 et 5cc ou 1 1 à 5 expectorats.
la séance. à 5 expectorations.
2 Bruits entendus Toux grasse Quantité importante Idem Signes de lutte
au repos spontanée de sécrétions Quantité importante observés au repos
Bruits bronchiques Le patient tousse Quantité importante de sécrétions Signes de lutte
entendus au repos spontanément le jour de sécrétions rhino-pharyngées spontanément observés
et tout au long et/ou la nuit bronchiques obtenue > 5cc au repos,
de la séance. éventuellement. par expectoration, > 5 expectorats. avec une augmentation
Les mêmes types déglutition de la fréquence
de bruits sont ou aspiration: > 5cc respiratoire
spontanément audibles ou > à 5 expectorats. avec des signes
avant et après de cyanose
la séance. et Sao2 < 90.

A la première séance la cotation des scores de


chaque item se répartit comme suit rapporté sur
la figure 2. Nous avons recueilli également les
scores de ces mêmes items à la fin de chaque série
250 de séance et ceci pour chaque patient, ce qui per-
met de comparer le niveau de chaque score au
200 début et à la fin de chaque série (fig.3) .
DYSPNEE
150 VOL. RHINO En comparant chaque critère à la première et à
la dernière séance nous observons pour:
100 VOL. BRONCH.
– l’auscultation: score 2: de 95 à 12. score 1:
TOUX GRASSE
50 de 70 à 34;
AUSCULTATION score 0: de 40 à 159. Ce résultat montre une évo -
0
1 lution significative entre l’auscultation initiale
FIG.1. – Critères cliniques d’encombrement (S1) et l’auscultation finale (dernière séance)
des voies aériennes. (p = 0,001);

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100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%
Auscult Toux Vol bronch. Vol rhino Dyspnée

Score 0 Score 1 Score 2

FIG.2. – Répartition des cotations pour chaque item à la première séance.

100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
Auscult. Toux Vol. Vol. Dyspnée
Bronch. Rhino

Score 0 Score 1 Score 2

FIG.3. – Répartition des cotations pour chaque item à la dernière séance.

– la toux grasse: score 2: de 75 à 4 score 1: de – l’expectoration rhino-pharyngée: amélioration


129 à 174; significative
score 0: de 1 à 27. La toux grasse diminue signi - score 2: de 25 à 3 score 1: de 174 à 125 score
ficativement à la dernière séance. 0: de 6 à 77.
– la dyspnée: score 2: de 6 à 0. score 1: de 5
– l’expectoration bronchique : amélioration signi-
à 0. score 0: de 194 à 205.
ficative;
Peu de nourrissons (11/205 enfants) présentent
score 2: de 98 à 16 score 1: de 89 à 144 une dyspnée au départ des séances et aucun en
score 0: de 4 à 45. fin de prise en charge.

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La population des nourrissons et des enfants Le score se compose de 4 critères spécifiques


évolue au fil des séances, à la première, deuxième de l’encombrement des voies aériennes: les
et troisième séances la population reste à n = 205, bruits bronchiques perçus à l’auscultation, la fré-
à la 4e n = 182, 5e n = 151, 6e n = 93, 7e n = 47, quence de la toux grasse, le volume de l’expec-
8e n = 29, 9e n = 16, 10e n = 9. Les arrêts des torat bronchique et rhino-pharyngé; et d’un cri -
séances commencent à partir de la 3 e séance et se tère fonctionnel respiratoire: la dyspnée. Les
poursuivent jusqu’à la 10e séance. résultats recoupent ceux de Bourret [20], qui dans
Nous avons observé la moyenne du score total une enquête auprès d’une population de méde-
et son évolution à chaque séance pour l’ensemble cins, retient 3 critères principaux de prescriptions
des enfants et nourrissons pris en charge (fig.4) . de séances de désencombrement bronchique
Le test de comparaison de moyenne de Fisher et (toux grasse, auscultation pulmonaire positive et
Yates et le test de Student pour les petits effec- la dyspnée au repos) chez les nourrissons et les
tifs montrent une différence hautement significa- personnes âgées. Nous avons complété par le
tive entre S1 et toutes les séances jusqu’à la volume de l’expectorat bonchique et par le
9emeséance (p=0,001). En comparant chaque volume de l’expectorat rhino-pharyngé que seul
séance à la précédente, il existe une différence le kinésithérapeute peut observer. Le dernier cri-
significative entre S1 et S2, et entre S2 et S3. tère retenu, qui est un critère de gravité et non
pas un critère d’encombrement, n’est pas signifi-
Les résultats montrent une évolution significa- catif de cette population étudiée, mais est main-
tive du score total lors des séances pour cette tenu puisque significatif de la détresse respiratoire
population de nourrissons. (score de Silverman) et donc d’un contexte de
Nous avons comparé (fig. 5) le score moyen de difficulté respiratoire pour le patient encombré.
poursuite des soins 4,48/10, le score d’arrêt cli- Nous retenons ainsi 5 critères pour ce score.
nique 2,65/10 et le score de renouvellement
immédiat des séances 4,8/10 (soit 18 nrs sur 205). Nous avons comparé les 3 niveaux de score (0,
Il existe une différence hautement significative 1, 2) pour les 5 critères de la première à la der-
(p< 0,001) entre les scores d’arrêt et de poursuite nière séance. L’auscultation pulmonaire disparaît
des soins, en utilisant le test de comparaison de de manière significative à la dernière séance, c’est
moyenne. Le score moyen d’arrêt est significati- le critère qui disparaît en premier sur les 4 cri-
vement inférieur au score total de la population tères d’encombrement. En revanche la toux reste
en traitement: un score inférieur à 3/10 permet le critère le plus présent à la dernière séance, mal-
de proposer l’arrêt des séances.

Discussion

6 5
4,5
5
4
4 3,5
Renouvellement
3
3
2,5
2 2 Traitement

1 1,5
1
0 Arrêt
0,5
S1 S2 0
S3 S4 S1
S5 S6 S7 S8 1
S9 S10
FIG.5. – Score moyen comparé entre le renouvellement,
FIG.4. – Évolution du score de la population en traitement. la poursuite des soins et l’arrêt des séances.

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gré son évolution significative. Une petite bron- une image à la fois instantanée et évolutive de
chorrhée résiduelle peut en être la cause. l’encombrement des voies aériennes; nous pou -
L’évolution de la population au cours des vons répondre que le score total et ses différents
séances montre qu’aucun arrêt des soins n’a eu critères objectivent une évolution significative de
lieu au cours des 2 premières séances, que les l’état clinique des voies respiratoires.
arrêts commencent à la troisième séance, et qu’à Le score clinique d’arrêt se situe entre 2/10 et
partir de la 6e séance il ne reste que 25% de la 3/10, ce qui peut représenter une limite visuelle
population. Nous observons une différence hau- de l’arrêt de la prise en charge et en revanche une
tement significative entre les scores d’arrêt des cotation > 3/10 invite à poursuivre les soins.
séances (2,65/10) et les scores de poursuite des Nous pouvons proposer une échelle visuelle et
soins (4,48 /10). Une décision peut être prise par décisionnelle de gravité de l’encombrement des
le praticien pour proposer l’arrêt clinique des voies aériennes, de 0 à 10. Cette échelle permet-
séances à partir de l’évolution du score du tra au premier coup d’œil d’observer l’évolution
patient: entre 2/10 et 3/10. Le score de renou - générale de l’encombrement des voies aériennes
vellement des séances (4,8/10) ne permet pas du patient à chaque séance, ainsi que l’évolution
d’être statistiquement significatif d’une recon- des 5 critères. Le tableau IV montre l’exemple de
duite de la prescription des séances. l’évolution d’un score associé à un commentaire
Les trois niveaux de cotation (0, 1, 2) ne per- du praticien, qui est adressé en fin de traitement
mettent pas de donner un profil aussi affiné de au médecin prescripteur.
l’encombrement en comparaison de cotations – La lecture horizontale du score reflète l’inten-
plus élevées, mais permet de rester sur le trip- sité de l’encombrement lors de la séance.
tyque classique et facilement mémorisable du: – La lecture verticale du score révèle l’évolution
«aucun, quelques et de nombreux signes». spécifique de chaque critère, et le profil de l’en-
A la question initiale que nous nous sommes combrement. Une échelle visuelle de 0 à 10 per-
posée sur la nécessité d’un outil pouvant refléter met de situer l’intensité de l’encombrement des

TABLEAU IV. – Score d’Encombrement des Voies Aériennes (SEVA): (Fiche de suivi utilisée en cabinet).

Score d’Encombrement des Voies Aériennes


Nom: X Prénoms: Aurélien Âge: 5 mois
Médecin prescripteur: Dr Y
Date de la prescription: 15 janvier 1997
Nombre de séances: 6 + Dim. et jours fériés
Traitement médical: antibiot.: oui aérosols: aucun
Anti-inflammat.: non
Examen complément.: radio: non
Etat à la 1re séance:
Appétit: bon Fièvre: aucune Otite: non RGO: un peu

Praticien: GD

Auscultation Toux Sécrétions Sécrétions Score


Date Sibil grasse bronch. exp. rhino-phar. Dyspnée total
ronch. crép. dégl. aspi. exp. dégl. aspi. / 10
15/01/1997 2 R 2 2 M 1 0 7/10
16/01/1997 1 R 2 2 M 1 0 6/10
17/01/1997 0 R 1 2 M 1 0 4/10
18/01/1997 0 R 1 1 M 1 0 3/10
19/01/1997 0 R 1 1 M 0 0 2/10

S: Sereuse M: Muqueuse MP: Mucopurulente


Commentaires: Arrêt clinique, toux résiduelle, score fi nal à 2/10.

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TABLEAU V. – Échelle visuelle du SEVA exemple, puisque parmi la multitude de scores


8 à 10: Encombrement abondant, et contexte 10 proposés dans la littérature, seuls ceux-ci sont
fonctionnel respiratoire difficile 9 vraiment les plus utilisés en pratique pédiatrique
8 courante.
4 à 7: Encombrement abondant, drainage 7
facilement réalisable 6
5
4 Références
0 à 3: Encombrement résiduel 3
Arrêt clinique proposé 2 1. Conférence de consensus: Recommandations de la 1 re confé-
1 rence de consensus en kinésithérapie respiratoire: lyon le 2
0 et 3 Décembre 1994. Ann kinésithér 1995; 22: 49-56.
2. APGAR V, HOLADAY DA, JAMES S, WEISBROT IM, BERRIEN
voies aériennes dans un contexte fonctionnel res- C. Evaluation of the newborn infant – second report. JAMA
piratoire (tableau V). 1958; 168: 1985-8.
3. CLAMADIEU C, J ARREAU Ph, M ORIETTE G. Détresses respira-
toires du nouveau-né. Encycl méd Chir, Pédiatrie; 4-002-R-
10, 1996, 10 p.
Conclusion 4. DEHAN M, H ERNANDORENA X, B OULLEY AM. Détresses res-
piratoires du nouveau-né. Encycl. Méd. Chir. Paris, Pédiatrie,
4002 R10, 3-1982.
Ce score a été élaboré dans un souci de sim- 5. SILVERMANN WA, ANDERSEN DH. A controlled trial of the
plicité, avec les 5 principaux items de l’encom- effects of water mist on obstructive signs, death rate and
necropsy findings among premature infants. Pediatrics 1956;
brement et 3 niveaux de cotation. Son utilisation 17: 1-10.
n’en est ainsi rendue que plus facile, et permet la 6. DABBOUS IA, MD, T KACHYK JS, MD, STAMM SJ, MD. A
transmission aisée et précise de l’état d’encom- double blind study on the effects of corticosteroids in the
brement entre différents praticiens lorsque cela treatment of bronchiolitis. Pediatrics 1966; 37 : 477-84.
s’avère nécessaire. Le rôle de ce score reste très 7. GOMEZ PCW, N OAKES M, B ARRIE H. A pronostic score for
use in the respiratory – distress syndrome. Lancet, April 19,
limité à la mise en évidence de l’encombrement 1969; pp 808-10.
et de son contexte respiratoire, sans s’attarder sur 8. BECKER AB, NELSON NA, SIMONS ER. The pulmonary index:
les spécificités de l’âge et de la pathologie du assessment of a clinical score for asthma. Am J Dis Child
patient. Cet outil a pour finalité de procurer une 1984; 138: 574-6.
série d’images instantanées et évolutives de l’en- 9. LOWELL DI, MD, LISTER G, MD, VON KOSS H, RN, Mc
CARTHY P. Wheezing in infants : the response to Epinephrine.
combrement des voies respiratoires, et les résul- Pediatrics 1987; 79: 939-45.
tats significatifs de l’évolution du score total et 10. HUSBY S, AGERTOFT L, MORTENSEN S, PEDERSEN S.
de chaque critère le montrent. Le niveau du score Treatment of croup with nebulised steroid: a double blind,
sur l’échelle de 0 à 10 permet de situer visuelle- placebo controlled study. Arch Dis In Childhood 1993; 68:
352-5.
ment l’importance de l’encombrement et son évo- 11. WESTLEY CR, C OTTON EK, B ROOKS JG. Nebulized racemic
lution au fil des séances, ainsi que l’évolution spé- epinephrine by IPPB for the treatment of croup. Am J Dis
cifique des différents critères qui détermineront Child 1978; 132: 484-7.
le profil de l’encombrement (des voies aériennes 12. WANG EEL, MILNER R, A LLEN V, M AJ H. Bronchodilatators
hautes ou basses, un état inflammatoire ou infec- for treatment of mild bronchiolitis: a factorial randomised
trial. Arch Dis in chilhood 1992; 67: 289-93.
tieux); autant d’éléments cliniques qui aideront 13. Mc C ARTHY PL, SHARPE MR, S PIEGEL SZ et al. Observation
les médecins et les kinésithérapeutes dans leurs scales to identify serious illness in febrile children. Pediatrics
choix thérapeutiques. 1982; 70: 802-9.
Le SEVA (score d’encombrement des voies 14. KRISTJANSSON S, LODRUP CARLSEN KC, WENNERGEN G,
STRANNEGÂRD IL, C ARLSEN KH. Nebulised racemic adrena-
aériennes) est un outil clinique de terrain, fait line in the treatment of acute bronchiolitis in infants and todd-
pour le praticien, le travail en équipe, et qui déter- lers. Arch Dis in Childhood 1993; 69: 650-4.
mine à la fois pour le kinésithérapeute ses choix 15. BRIMBLECOMBE FSW, STONEMAN MER. Score for respiratory
dans ses techniques et dans sa décision d’arrêt ou – Distress syndrome. Lancet 1969; 946-7.
de prolongation thérapeutique. 16. MARQUET P. Les bruits d’origine ventilatoire. Rev Mal Respi
1995; 12: 87-101.
Un score efficace est un score qui est utilisé; 17. POSTIAUX G. Kinésithérapie respiratoire et auscultation pul-
les scores de Silverman et d’Apgar en sont un monaire Edit. De Boeck Université 1991.

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