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Médecine du sommeil (2020) 17, 251—263

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ScienceDirect
www.sciencedirect.com

REVUE GÉNÉRALE

Revue des capteurs et signaux utilisés en


polygraphie respiratoire
Review of sensors and signals used in home respiratory polygraphy

A. Sabil a,∗, N. Meslier b, F. Gagnadoux b, S. Launois c

a
Cloud Sleep Lab, 7, rue Poussin, 75016 Paris, France
b
CHU d’Angers et Inserm UMR 1063, Angers, France
c
Centre BIOSERENITY Paris Jean-Jaurès, Paris, France

Disponible sur Internet le 6 novembre 2020

MOTS CLÉS Résumé La polygraphie respiratoire ambulatoire est un examen largement utilisé pour le
Polygraphie diagnostic du syndrome d’apnée du sommeil. Il est important que les utilisateurs connaissent
ventilatoire ; les spécificités, avantages et inconvénients des capteurs classiques, recommandés actuelle-
Capteurs ; ment par les sociétés savantes. Nous présentons ici une revue détaillée de ces capteurs et
Débit respiratoire ; signaux, notamment ceux permettant d’évaluer le débit respiratoire (thermistance, canule
Efforts respiratoires ; nasale et pléthysmographie respiratoire par inductance), les efforts respiratoires (pléthysmo-
Oxymétrie graphie respiratoire par inductance, pression sus-sternale et PTT), la saturation en O2 et la
fréquence cardiaque, ainsi que la position corporelle et l’actimétrie. Nous abordons par ailleurs
les nouvelles solutions technologiques qui pourraient servir d’alternative ou de complément aux
capteurs recommandés, sous réserve de validations cliniques indépendantes et méthodologique-
ment adéquates.
© 2020 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

KEYWORDS Summary Home respiratory polygraphy is a widely used test for the diagnosis of sleep apnea
Respiratory syndrome. It is important that users know the specificities, advantages and disadvantages of con-
polygraphy; ventional sensors currently recommended by professional societies. We present here a detailed
Sensors; review of these sensors and signals, in particular those used to evaluate respiratory airflow
Airflow (thermistor, nasal cannula and respiratory inductance plethysmography), respiratory effort

∗ Auteur correspondant.
Adresse e-mail : kebir.sabil@cloudsleeplab.com (A. Sabil).

https://doi.org/10.1016/j.msom.2020.10.003
1769-4493/© 2020 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
252 A. Sabil et al.

Respiratory effort; (respiratory inductance plethysmography, suprasternal pressure and PTT), oxygen saturation
Oxymetry and heart rate, as well as body position and actimetry. We also discuss new technological
solutions that could serve as surrogates or an addition to the recommended sensors, provided
that independent and methodologically adequate clinical validations are made available.
© 2020 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Introduction pression sus-sternale (PSS), la mesure du temps de transit


de pouls (PTT) et la mesure des mouvements mandibulaires.
La polysomnographie nocturne surveillée (PSG) est la procé- La saturation en oxygène, reflet de la pression partielle
dure de référence pour le diagnostic du syndrome d’apnée en O2 dans le sang artériel, est également d’un grand intérêt
du sommeil (SAS) [1]. Cette méthode s’est avérée précise lors des enregistrements polygraphiques, car elle est néces-
avec un faible taux d’échec car les enregistrements sont saire à la détection de certains évènements et elle permet
réalisés dans un laboratoire du sommeil et sont surveillés d’évaluer la charge hypoxémique au cours du sommeil.
par du personnel technique qualifié. Cependant, la PSG est L’oxymétrie de pouls mesure la saturation en oxygène (SpO2 )
relativement coûteuse [2] et limitée par le nombre de lits en émettant une lumière rouge et infrarouge à travers le
disponibles dans les laboratoires de sommeil et le nombre de bout d’un doigt, d’une oreille ou d’un orteil. En plus de la
spécialistes disponibles pour analyser les données. La poly- mesure de la SpO2 , l’oxymètre permet aussi d’évaluer l’onde
graphie ambulatoire (PG) est de plus en plus utilisée comme du pouls et la fréquence cardiaque ainsi que leurs variations.
un enregistrement alternatif pour le diagnostic du SAS, car Nous présentons ici une revue des capteurs et signaux
elle est moins coûteuse, plus rapide à déployer que la PSG en utilisés en polygraphie et des techniques pour extraire des
laboratoire et permet de toucher une population plus large informations de ces signaux. Nous aborderons à la fois les
en réduisant le nombre de paramètres enregistrés. besoins cliniques et les approches de traitement des signaux
Pour répondre aux recommandations de pratique clinique biomédicaux pour différents capteurs ainsi que des ques-
et correspondre à un enregistrement de sommeil de type tions relatives à l’enregistrement et à l’analyse des signaux.
III, la PG nécessite un minimum de capteurs pour mesurer
le débit respiratoire, les efforts respiratoires, la saturation
en O2 et la fréquence cardiaque [3]. Le mouvement et la Rappel des définitions physiologiques des
position du corps des patients sont aussi souvent mesurés et
leurs signaux apportent des informations importantes pour
événements respiratoires nocturnes
l’interprétation des enregistrements ambulatoires du som- Seules les définitions préconisées par les recommandations
meil. de pratiques cliniques (RPC) françaises publiées en 2010 [3],
La détection précise et fiable des événements respi- sont présentées dans ce rappel.
ratoires pendant le sommeil et leur classification comme
obstructifs ou centraux sont cruciales pour le diagnostic
et la décision thérapeutique chez les patients présentant Apnée
des troubles respiratoires du sommeil. La pneumotachogra-
phie est considérée comme la méthode de référence pour la L’apnée obstructive est définie par un arrêt du débit
mesure de la ventilation pendant le sommeil. Cette mesure aérien naso-buccal pendant au moins 10 s avec persistance
quantitative nécessite l’utilisation d’un masque naso-buccal d’efforts ventilatoires pendant l’apnée.
susceptible de perturber le sommeil des patients et elle L’apnée centrale est définie par un arrêt du débit aérien
n’est donc pas utilisée en pratique courante dans une PSG naso-buccal pendant au moins 10 s avec absence d’efforts
ou une PG. Les techniques alternatives pour mesurer le ventilatoires pendant l’apnée.
débit respiratoire comprennent les capteurs thermiques de L’apnée mixte est définie par un arrêt du débit aérien
débit d’air naso-buccal (thermistances ou thermocouples), naso-buccal pendant au moins 10 s. L’apnée débute comme
les canules nasales et la pléthysmographie respiratoire par une apnée centrale, mais se termine avec des efforts venti-
inductance (RIP) [1,3]. Les sons trachéaux (ST) enregistrés latoires.
par des capteurs acoustiques, largement utilisés en France,
sont aussi préconisés pour l’évaluation du débit respiratoire Hypopnée
[3].
Pour déterminer la nature obstructive ou centrale des Il n’existe pas de consensus pour la définition des hypopnées.
événements, il est nécessaire d’évaluer l’effort respira- Ces événements doivent avoir une durée d’au moins 10 s et
toire pendant le sommeil [1,3]. La pression œsophagienne répondre à l’une ou l’autre des propositions suivantes :
(PES ) est considérée comme la méthode de référence pour • diminution d’au moins 50 % d’un signal de débit validé par
l’évaluation des efforts respiratoires [1]. Cependant, cette rapport au niveau de base.
méthode invasive n’est pas bien tolérée par de nombreux Ou ;
patients et peut affecter la qualité du sommeil [4,5]. Par • diminution inférieure à 50 % ou aspect de plateau inspira-
conséquent, des techniques alternatives sont proposées tels toire associé à une désaturation transcutanée d’au moins
que les sangles thoraciques et abdominales de la RIP, la 3 % et/ou à un micro-éveil.
Revue des capteurs et signaux utilisés en polygraphie respiratoire 253

Le niveau de base est déterminé par :


• l’amplitude moyenne de la respiration stable dans les
2 min précédant le début de l’événement.
Ou ;
• l’amplitude moyenne des 3 cycles les plus amples au cours
des 2 min précédant le début de l’événement chez les
sujets n’ayant pas une respiration stable.

Il faut noter que le groupe de travail de la SFRMS, sur


les recommandations pour le SAS central, avait suggéré
de ne retenir dans les nouvelles recommandations pour
l’hypopnée que la définition AASM 2012 : diminution de 30 %
avec désaturation de 3 % ou micro-éveils. Cependant, ces Figure 1. Schéma d’un pneumotachographe (PNT). Les conduits à
recommandations pour le SAS central n’ont pas encore été l’intérieur du PNT aident à laminariser l’écoulement d’air, de sorte
publiées et ne sont pas référencées. que la perte d’énergie de l’écoulement est due à la viscosité. La
différence de pression Pi − Po correspond à la perte d’énergie due
L’effort respiratoire à la viscosité de l’air traversant les conduits du PNT.

En l’absence de capteur de pression œsophagienne, mesure de pression est mesurée à travers l’élément résistif pour
de référence des efforts respiratoires, plusieurs signaux peu- quantifier la perte d’énergie et le flux F est directement
vent constituer une aide à la caractérisation des événements proportionnel à la différence de pression :
respiratoires anormaux :
• l’absence totale de mouvement thoracique et abdomi- r 2 (Pi − Po )
nal au cours d’une apnée indique son origine centrale. F=
8L
A contrario, la présence de mouvement thoracique et
abdominal au cours d’une apnée indique son origine Dans un écoulement laminaire, le PNT obéit à la loi de
obstructive ; Hagen-Poiseuille, où r est le rayon du canal, Pi et Po sont les
• le caractère obstructif d’une hypopnée est indiqué par un pressions des orifices d’entrée et de sortie, ␩ est la viscosité,
décalage de phase des mouvements thoracoabdominaux ; et L est la longueur du canal [8].
• la mesure (non invasive) de la pression sus-sternale peut Le PNT n’est pas utilisé en pratique courante pour le
constituer une aide à la classification des apnées ; diagnostic des troubles respiratoires du sommeil, mais il
• la présence d’un plateau inspiratoire sur le signal de est encore utilisé pour la réalisation d’enregistrements sous
pression nasale et/ou d’une augmentation inspiratoire du traitement par pression positive continue (PPC). Cependant,
temps de transit du pouls (PTT) et/ou d’une intensité il est recommandé, pour ces enregistrements, de plutôt
croissante des ronflements pendant une hypopnée sug- utiliser le signal de débit de l’appareil de PPC pour identifier
gèrent son caractère obstructif. les hypopnées et les apnées [1,3].

Ronflement Capteurs de pression différentielle


Selon la classification internationale des troubles du som- Les capteurs de pression différentielle fonctionnent avec un
meil, ‘‘le ronflement primaire est caractérisé par des bruits orifice fixe dans la ligne d’écoulement d’air. Le flux est lam-
de respiration dans les voies aériennes supérieures pendant inaire en amont de l’orifice et turbulent en aval de l’orifice,
le sommeil, sans épisodes d’apnée ou d’hypoventilation’’ ce qui provoque une différence de pression. En utilisant le
[6]. Le ronflement est également caractérisé par des principe de Bernoulli et une section transversale connue du
vibrations à haute fréquence du palais mou, des parois canal, le débit est calculé à partir de la chute de pression à
pharyngées, de la langue et de l’épiglotte et est considéré travers l’orifice.
comme un signe d’obstruction partielle des voies aériennes Bien que les capteurs de pression différentielle soient
supérieures (VAS) [7]. largement utilisés dans les enregistrements de polygraphie
sous PPC, ils entraînent une forte chute de pression à travers
l’orifice à des débits élevés et sont insensibles aux faibles
Mesures du débit respiratoire débits [8]. De plus, les capteurs de pression différentielle
dépendent de la pression, et un circuit respiratoire non
Pneumotachographie scellé pourrait entraîner des mesures erronées. Ce type de
capteurs n’est donc pas idéal.
La pneumotachographie est la méthode de référence pour
la surveillance de la ventilation pendant le sommeil [1]. Thermistances et thermocouples
Elle permet une mesure directe du débit respiratoire avec
un pneumotachographe (PNT) fixé à un masque facial. Le Les thermistances et les thermocouples (Fig. 2) sont des cap-
débit respiratoire passe à travers un élément de résistance teurs de petite taille dont les caractéristiques électriques
au flux avec des conduits qui laminent ce flux (Fig. 1). (résistance et voltage) dépendent de leur température. Ce
Avec un flux laminaire, la perte d’énergie de l’air passant à sont des semi-conducteurs sensibles à la température qui
travers l’élément résistif est due à la viscosité. La différence présentent un grand changement de résistance sur une vari-
254 A. Sabil et al.

Figure 2. Schéma de mise en place d’un capteur thermique buco-nasal (A) et de type de circuit électrique (diviseur de tension) utilisé
par le capteur (B).

ation de température relativement étroite. Placées entre le changement de température à la jonction de ces deux
nez et la bouche (Fig. 2), ils utilisent la différence entre métaux va générer un signal électrique en raison de leurs
la température de l’air expiré et la température ambiante propriétés métallurgiques. Un thermocouple de type E
pour estimer le débit respiratoire. Ce sont donc des capteurs utilise des fils de chromel-constantine et a une sensibil-
de température et leur fiabilité est basée sur le principe que ité d’environ 68 ␮V/◦ C. Un thermocouple de type T utilise
la température de l’air expiré (≈37 ◦ C) est plus chaude que des fils de cuivre-constantine et a une sensibilité d’environ
celle de l’air ambiant. Ces capteurs produisent donc une 43 ␮V/◦ C. Néanmoins, les circuits électriques utilisés pour
onde sinusoïdale représentant l’inspiration et l’expiration, ces deux capteurs ne sont autre que des ponts diviseurs de
mais il n’y a pas de corrélation directe entre la quan- tension (Fig. 2).
tité d’air inspiré et l’amplitude du signal mesuré. Compte Recommandation pour le traitement du signal de ces
tenu de la physique complexe derrière la mesure du débit capteurs :
respiratoire à l’aide de thermistances et de thermocou- Résolution : 12 bits ou plus.
ples, ces dispositifs fournissent un signal semi-quantitatif Fréquence d’échantillonnage souhaitée = 100 Hz.
[9]. Une des principales limites de ces dispositifs ther- Fréquence d’échantillonnage minimale = 25 Hz.
miques est leur faible réponse dynamique (réponse lente). Filtre basses fréquences (filtre passe-haut) = 0,1 Hz.
De plus, la relation entre leur signal électrique et le débit Filtre hautes fréquences (filtre passe-bas) = 15 Hz.
d’air est non linéaire et dépend largement de la position
exacte du capteur [9]. En conséquence, les thermistances Canules nasales
et les thermocouples ne sont pas adaptés pour quantifier
avec précision l’ampleur des variations du débit respira- L’évaluation du débit respiratoire pendant le sommeil est
toire [9]. Par rapport au PNT, les capteurs thermiques ne généralement effectuée par l’enregistrement de la pression
mesurent le débit respiratoire qu’indirectement, mais avec nasale (Fig. 3). À cette fin, les canules nasales conven-
une grande sensibilité. Ces capteurs sont couramment inclus tionnelles, conçues pour fournir une oxygénothérapie, sont
dans les systèmes de PSG et PG et sont considérés comme reliées à un transducteur de pression. Les turbulences du
une méthode fiable pour détecter les apnées [1,3]. Cepen- flux d’air au niveau des narines induisent une pression
dant, comme ils ne fournissent pas de mesures quantitatives directement liée à l’amplitude du débit. La mesure est
du débit, ils ne sont pas adéquats pour détecter les hypop- simple et présente une excellente réponse dynamique. Les
nées. Bien que ces capteurs thermiques puissent être une canules nasales sont donc des capteurs qui mesurent la pres-
méthode fiable pour mesurer le débit bucco-nasal, détecter sion nasale et émettent un signal électrique indiquant le
les apnées et la respiration buccale, ils ne permettent donc débit respiratoire. Les transducteurs de pression sont con-
pas la détection des hypopnées. stitués d’un circuit en pont de Wheatstone (Fig. 3), avec
Les thermistances et les thermocouples comportent 4 résistances variables, fixé directement sur la chambre du
quelques différences. Une thermistance comporte une série transducteur de pression, et lorsqu’ils sont utilisés, une ten-
de résistances dont les valeurs sont modifiées par les sion est appliquée au circuit. Arrivant dans la cellule du
changements de température autour d’elles. Ces change- transducteur de pression, l’air pressurisé déforme le côté
ments de valeur affectent un courant qui est généré soit de la cellule. Les résistances dans le circuit en pont varient
par le système d’enregistrement sur lequel la thermis- en fonction de la déformation de la paroi du transducteur
tance est branchée, soit par des batteries. L’élément de lorsque la pression est introduite dans la cellule de pres-
détection utilisé dans une thermistance est constitué d’une sion. La valeur de sortie du signal est modifiée par les
céramique ou d’un polymère. En revanche, un thermocou- changements des valeurs des résistances du circuit élec-
ple est constitué de deux fils faits de métaux différents. Un trique et un signal de pression est produit. Le signal est
Revue des capteurs et signaux utilisés en polygraphie respiratoire 255

Figure 3. Schéma de mise en place d’une canule de pression nasale (A) et de type de circuit électrique avec des résistances variables
(Pont de Wheatstone) utilisé par le capteur (B).

ensuite linéarisé par le calcul de la racine carrée de la pres- Recommandation pour le traitement du signal de ces
sion nasale mesurée [10]. Cette transformation en racine capteurs :
carrée du signal enregistré fournit une estimation précise Résolution : 12 bits ou plus.
du débit. Pour qu’il soit interprété comme un signal de Fréquence d’échantillonnage souhaitée = 100 Hz.
débit, le signal de pression nasale est ensuite inversé et Fréquence d’échantillonnage minimale = 25 Hz.
la partie positive du signal correspond donc à l’inspiration. Filtre basses fréquences (filtre passe-haut) ≤ 0,03 Hz ou
Après application d’un filtrage approprié, le signal de débit courant continu (DC).
nasal permet, en plus de l’estimation de l’amplitude de la Filtre hautes fréquences (filtre passe-bas) = 100 Hz.
ventilation, de détecter les cycles avec limitation du débit
inspiratoire présentant un aplatissement de la partie inspi-
ratoire du signal [10]. La pléthysmographie respiratoire par
La pression mesurée par une canule nasale a montré une inductance (RIP)
bonne corrélation avec le débit respiratoire mesuré par un
PNT pour les indices d’apnées hypopnées (IAH) [11]. Cepen- La pléthysmographie respiratoire par inductance est basée
dant, cette étude a montré que lorsqu’ils étaient mesurés sur une mesure électromagnétique des variations de sur-
sur plusieurs heures, les coefficients de proportionnalité de face d’une section et fait appel aux propriétés des courants
la pression nasale et du signal de PNT se décalaient, et les induits par un champ magnétique [13]. En effet, le courant
enregistrements de la pression nasale ne reflétaient donc induit par un champ magnétique alternatif dans une bobine
pas quantitativement le débit respiratoire [11]. Malgré cela, dépend de la surface encerclée par cette bobine. Les
la canule de pression nasale peut être utilisée pour détecter capteurs de la RIP sont deux spires d’inductance munies cha-
une limitation du débit inspiratoire ou des hypopnées, car cune d’un oscillateur. Ce sont des fils conducteurs, isolés,
ces événements sont détectés sur la base d’une comparai- cousus en zigzag sur un tissu (souvent sous forme de sangle)
son relative avec la respiration normale du patient [10]. extensible, entourant le thorax à la hauteur des mamelons
Par rapport au PNT, la surveillance de la pression nasale et et l’abdomen à la hauteur de l’ombilic. Ce montage assure
la linéarisation ultérieure par une transformation de racine l’étirement des spires lors des variations de section des com-
carrée fourni un IAH et détecte apnées et hypopnées sans partiments dues aux variations des volumes thoracique et
biais significatif [11]. En comparant les mesures de la pres- abdominal [14].
sion nasale à celles du PNT sur une base événementielle Afin de convertir les variations des sections thoracique et
plutôt que globale, les IAH et la classification des événe- abdominale enregistrées par la RIP en variation de volume
ments respiratoires ont de bonnes concordances avec un respiratoire, des processus de calibration et d’étalonnage
coefficient Cohen Kappa de 0,76 [12]. sont nécessaires. La calibration consiste à déterminer les
Pour la détection de la respiration buccale, la canule coefficients de pondération (␶ et ␣) des signaux thoraciques
nasale doit être utilisée en combinaison avec la thermis- (Tho) et abdominaux (Abd) pour obtenir un signal « Somme »
tance. Par ailleurs, l’interprétation du signal de pression proportionnel aux variations de volume du système dans son
nasale associé au débit reconstitué à partir des mouvements ensemble. L’étalonnage permet de déterminer la propor-
respiratoires mesurés par la RIP ou au son du débit respi- tionnalité (M) entre le signal « Somme » et le volume ventilé
ratoire mesuré par les capteurs de ST permettrait aussi la [14].
détection de la respiration buccale. Le volume ventilé est ainsi défini :
Vol = M. (␣.Abd + ␶.Tho).
256 A. Sabil et al.

Les coefficients ␣ et ␶ expriment la proportion prise du patient pendant l’enregistrement, un espace d’air de 2 à
par chacun des signaux de la RIP et leur détermination 3 mm est nécessaire entre le microphone et la membrane de
permet une calibration propre à chaque sujet. De nom- contact de la chambre acoustique. L’étanchéité à l’air est
breuses méthodes de calibration et d’étalonnage ont été cruciale pour assurer une bonne isolation vis-à-vis du bruit
décrites depuis l’introduction de la méthode isovolume par ambiant. Le signal enregistré est généralement amplifié,
Konno et Mead en 1967 [13,14]. Cependant, pour que la mais cette amplification n’est pas toujours nécessaire étant
calibration reste fiable pour les mesures, il faut que les donné la forte intensité des ST. Le signal est cependant filtré
sangles soient maintenues en place exactement tout au par un filtre passe-bande pour séparer les fréquences aiguës
long de l’enregistrement et cela n’est pas réaliste pour du son de la respiration des fréquences graves du son du ron-
un enregistrement au cours du sommeil. Les capteurs de flement. Les bandes de fréquences sont choisies en fonction
la RIP utilisés en polygraphie ne font donc pas appel à un des caractéristiques des capteurs acoustiques utilisés [18].
étalonnage. En l’absence d’un étalonnage, le volume, sou- Le son du débit respiratoire est généralement détecté à des
vent nommé RIPSUM , est en général calculé en attribuant fréquences entre 200 Hz et 2000 Hz avec une intensité ne
deux fois plus de poids au volume thoracique qu’au volume dépassant pas un certain seuil. D’autre part, le ronflement
abdominal : est généralement détecté dans une gamme de fréquences
comprise entre 20 Hz et 200 Hz avec une intensité qui
RIPSUM = 2 × Tho + Abd dépasse un niveau de seuil prédéterminé. Des réglages spé-
cifiques aux enfants pour les plages de filtrage et le niveau
de seuil devraient être appliqués, ce qui, à notre connais-
Le signal volume, RIPSUM , est ensuite dérivé et puis filtré sance, n’est pas le cas. Le signal est ensuite échantillonné et
pour fournir un signal débit souvent nommé RIPFLOW . Les numérisé à l’aide de convertisseurs analogique-numérique
méthodes de calcul du signal RIPSUM et de sa dérivée tem- avant d’être analysé. En outre, il est possible d’exploiter
porelle, RIPFLOW , peuvent varier en fonction du système de plus loin les ST en utilisant des filtres passe-bande dans une
mesure utilisé. Cependant, il est indispensable d’avoir deux gamme de fréquences beaucoup plus basses pour extraire
sangles, une thoracique et une abdominale, pour calculer un les variations de pression sus-sternale (PSS). La PSS peut
signal RIPFLOW fiable. Non calibré, la RIP permet l’évaluation être utilisée pour la détection de l’effort respiratoire et
semi-quantitative du débit respiratoire et l’identification de aider à caractériser les événements respiratoires pendant
la limitation de débit inspiratoire [14—16]. Lorsque les sig- une étude du sommeil [19—21]. Le positionnement correct
naux de pression nasale et de thermistance sont de mauvaise du capteur au-dessus de la fourchette sternale, en le fix-
qualité, les signaux reconstitués à partir de la RIP, RIPSUM et ant en place à l’aide d’un ruban adhésif, est un élément
RIPFLOW , peuvent être utilisés comme substitutions du débit essentiel pour obtenir un signal de bonne qualité [18].
respiratoire [1,3]. Cependant, la fiabilité des traces de ces Les ST reflètent les vibrations superficielles du corps
capteurs dépend de l’emplacement précis et de la stabilité mises en mouvement par les fluctuations de pression [18].
des sangles, ce qui est un défi chez certains patients, en Placés juste au-dessus de l’encoche sternale, les capteurs
particulier chez les jeunes enfants et les patients obèses. ST peuvent détecter ces vibrations et ainsi mesurer le
Il existe trois types de sangles RIP : les sangles RIP jeta- son du débit trachéal. Les ST sont bien corrélés au débit
bles à découper, les sangles RIP pliables semi-jetables et les respiratoire qu’ils peuvent estimer [22,23]. Plusieurs études
sangles RIP jetables à clipser. La conception des sangles de la ont évalué la performance des ST par rapport aux capteurs
RIP peut potentiellement affecter leur fiabilité et la qualité de référence (PNT, thermistance et canule nasal) pour la
des signaux de volume et de débit dérivés de leur mesure. mesure du débit respiratoire et la détection des événements
Le mécanisme par lequel les sangles sont fixées au disposi- respiratoires anormaux [24—26]. Dans une étude récente, la
tif de mesure peut influencer la fiabilité du contact avec détection des apnées à l’aide des signaux de thermistance,
le dispositif de mesure. Si la longueur des sangles RIP est de pression nasale, de RIPSUM a été comparée à celle avec
ajustée en les pliant sur elles-mêmes, cela peut entraîner les ST [26]. En utilisant la thermistance comme méthode
des interférences électromagnétiques et causer des arte- de référence, cette étude a montré que les ST obtiennent
facts [17]. Enfin, si les sangles sont lavées et réutilisées à de meilleurs résultats dans la détection des apnées que
plusieurs reprises, cela peut entraîner une dégradation du la pression nasale et le RIPSUM . L’étude a montré que les
matériau et de leurs propriétés mécaniques. capteurs de ST pouvaient également être utilisés comme
Recommandation pour le traitement du signal de ces des capteurs fiables pour détecter la respiration buccale et
capteurs : pouvaient donc être utilisés comme un capteur alternatif
Résolution : 12 bits ou plus. pour la détection des apnées en l’absence de thermistance
Fréquence d’échantillonnage souhaitée = 100 Hz. oro-nasale [26]. Les apnées sont facilement détectées
Fréquence d’échantillonnage minimale = 25 Hz. visuellement sur le signal du débit mesuré par les capteurs
Filtre basses fréquences (filtre passe-haut) = 0,1 Hz. de ST avec les mêmes définitions que celles appliquées
Filtre hautes fréquences (filtre passe-bas) = 15 Hz. à d’autres capteurs de mesure du débit respiratoire. En
revanche, la détection visuelle des hypopnées sur le débit
Sons trachéaux acoustique des ST est plus compliqué [26]. Cependant,
l’association de ST au RIPFLOW permet, au même titre que
Les capteurs de sons trachéaux (ST) consistent en un micro- l’association canule nasale et thermistance buccale, de
phone inséré dans une coque de protection avec un espace détecter de façon optimale les apnées et les hypopnées, de
hermétique entre le capteur et la peau du patient [18]. Pour les caractériser et d’évaluer correctement la sévérité du SAS
s’assurer que le capteur acoustique ne touche jamais la peau [27]. Dans cette étude la détection des apnées a été faite sur
Revue des capteurs et signaux utilisés en polygraphie respiratoire 257

La pléthysmographie respiratoire par


inductance (RIP)
Les signaux de la RIP sont également recommandés pour
l’évaluation des efforts respiratoires au cours du sommeil
[1,3]. La RIP permet d’exploiter séparément les signaux
de variations de sections thoracique et abdominale pour
analyser la contribution de ces compartiments à la ventila-
tion chez les sujets sains ainsi que chez les patients. Cette
méthode a permis de mettre en évidence la présence de
désynchronisation entre le thorax et l’abdomen, synonyme
d’obstruction partielle ou complète des voies aériennes
supérieures dans le contexte des troubles respiratoires du
sommeil. Certains systèmes d’enregistrement de sommeil
permettent de calculer et d’afficher l’angle de déphasage
entre le thorax et l’abdomen, information utile pour
Figure 4. Exemple d’une longue apnée mixte (35 secondes) où faciliter la caractérisation des événements respiratoires.
l’effort respiratoire est absent au début de l’événement et reprend Cependant, une vérification de la fiabilité des calculs pro-
avant la fin de l’événement. L’apnée est détectée à la fois sur le sig- posés par les différents systèmes est nécessaire.
nal du débit nasal et celui de la thermistance. L’effort respiratoire
Comme pour le calcul du signal RIPFLOW , il est indispens-
est détecté sur le signal de pression œsophagienne et les signaux
Tho/Abd de la RIP où un mouvement paradoxal entre le thorax et
able d’avoir deux sangles pour l’évaluation du déphasage
l’abdomen est observé. Tho/Abd, signaux thoracique et abdominal entre le thorax et l’abdomen. Par ailleurs, une sangle est
mesurés par pléthysmographie par inductance respiratoire. suffisante pour la caractérisation des apnées obstructives
car il suffit de constater un mouvement respiratoire sur
l’abdomen ou sur le thorax pour conclure sur la présence
de l’effort respiratoire et donc la nature obstructive des
les ST et celle des hypopnées sur le RIPFLOW . Dans le contexte apnées. En revanche, l’absence de mouvement respira-
actuel de la COVID19, cette méthode d’enregistrement à toire doit être observée à la fois sur le thorax et sur
« visage libre » pourrait permettre de réduire les risques l’abdomen pour qu’on puisse s’assurer de l’absence d’effort
de contamination en évitant l’utilisation de canule nasale respiratoire et caractériser une apnée comme centrale
susceptible de contaminer les modules de PSG ou PG [28]. [1,3].
La technologie de la RIP s’avère précise pour estimer
l’effort respiratoire. Cependant, des études ont montré
que jusqu’à un tiers des apnées caractérisées comme cen-
Mesures de l’effort respiratoire trales par les sangles sont reclassifiées comme obstructives
ou mixtes par la pression œsophagienne [30,31]. Certaines
La caractérisation des évènements en obstructifs, centraux conditions peuvent diminuer la précision de la RIP. Si les
ou mixtes impose de disposer d’un marqueur direct ou indi- sangles sont trop serrées, limitant le changement de sec-
rect de l’effort respiratoire (Fig. 4). tion transversale de la poitrine ou de l’abdomen, elles
ne reflèteront pas les efforts respiratoires véritables du
patient. Si les sangles sont trop lâches, elles auront ten-
Pression œsophagienne dance à se déplacer et seront moins sensibles aux variations
des mouvements thoracoabdominal. Une autre considéra-
La manométrie œsophagienne, ou la mesure de la pres- tion est le placement des sangles. Par exemple, si une
sion œsophagienne (PES ), est la méthode de référence sangle est placée trop bas, autour des hanches, il n’y aura
pour l’évaluation des efforts respiratoires [1]. Cependant, que peu ou pas de changement dans les sections transver-
cette méthode est relativement invasive, mal tolérée par sales lors des excursions diaphragmatiques. Pour garantir la
la plupart des patients, et n’est donc pas utilisée pour les qualité des signaux, les sangles RIP doivent donc avoir une
enregistrements de routine [29]. Toutefois, la PES est indis- taille adaptée au patient et être placées aux emplacements
pensable pour la validation clinique de tout autre méthode recommandés : près de la ligne du mamelon (ou au milieu
d’évaluation de l’effort respiratoire. Des techniques alter- de la poitrine) et juste au-dessus du nombril.
natives tels que les sangles thoraciques et abdominales de la
RIP, la pression sus-sternale (PSS) et la mesure du temps de
transit de pouls (PTT) ont été validées par rapport à la PES Pression sus-sternale
et sont proposées par les RPC françaises du SAS de l’adulte
[3]. La mesure des mouvements mandibulaires est une autre Les capteurs de ST permettent aussi la mesure du signal
méthode non invasive d’évaluation de l’effort respiratoire de la pression sus-sternale (PSS), un signal non audible, de
qui a été validée cliniquement par rapport à la PES . Cepen- très basse fréquence, qui correspond aux variations de pres-
dant, cette méthode n’est pas encore préconisée par les RPC sion induites par les efforts respiratoires au niveau des tissus
françaises. mous du cou. Les efforts respiratoires du patient entraînent
des variations de la pression pharyngée, qui provoquent des
changements de pression au rythme de la fréquence respi-
258 A. Sabil et al.

ratoire dans la chambre du capteur ST [18]. Dès 2002, une


étude clinique a validé la PSS par rapport à la PES et montré
qu’elle permet de caractériser les apnées comme obstruc-
tives, centrales ou mixtes [19]. Des études plus récentes
ont confirmé que la PSS est une méthode fiable d’évaluation
de l’effort respiratoire chez l’enfant [32,33] et l’adulte
[19—21]. Cependant, pour que le signal de PSS soit fiable,
il faut que le capteur de ST soit correctement placé sur
la peau, à 1 cm au-dessus de l’encoche sternale, et main-
tenu en place à l’aide d’un ruban annulaire double face
et d’un ruban adhésif supplémentaire sur le dessus du cap-
teur. Une surface de contact bien scellée est un élément
essentiel pour obtenir des signaux PSS de bonne qualité et
pour que leur interprétation soit fiable [18]. Enfin, le cap-
teur ST permettant la mesure de la PSS est spécifique à un
système d’enregistrement de sommeil particulier et les sig- Figure 5. Schéma d’un capteur magnétique de mouvements
naux obtenus ne peuvent pas être générés et enregistrés par mandibulaires. Le capteur donne une mesure précise de la distance
d’autres équipements disponibles sur le marché. Cela limite entre deux circuits résonants parallèles, couplés, placés sur le front
donc l’utilisation de cette méthode d’évaluation de l’effort et sur le menton.
respiratoire à un système unique de PG. Cependant, cette
technologie est largement utilisée dans la pratique clinique
en France depuis 25 ans, et la PSS est acceptée dans les RPC
françaises comme un signal validé pour la caractérisation qu’aucune valeur ne soit manquée, les valeurs du PTT
des apnées [3]. doivent être échantillonnées à 5 Hz [34,35]. L’évaluation du
PTT proposée par certains systèmes est souvent erronée en
raison d’un échantillonnage insuffisant. Enfin, une limita-
Le temps de transit du pouls tion de l’utilisation de cette mesure est l’absence actuelle
d’analyse automatique.
Le temps de transit du pouls (PTT) a été proposé
comme moyen alternatif pour évaluer l’effort respira-
toire [34]. Il s’agit du temps de transmission de l’onde
de pression du pouls artériel de la valve aortique à la Capteur de mouvements mandibulaires
périphérie qui est généralement mesuré entre l’onde R
sur l’électrocardiogramme (ECG) et l’arrivée ultérieure de Pendant le sommeil, la mâchoire est normalement stabilisée
l’onde de pouls correspondante au niveau d’un doigt [34,35]. à une position fixe et la bouche est fermée ou presque fer-
Ce temps est normalement d’environ 250 ms [34,35]. mée [36]. En présence d’une obstruction des voies aériennes
Le facteur déterminant de la vitesse à laquelle l’onde de supérieures (VAS), des muscles sous-mentaux sont recrutés
pouls se propage est le degré de rigidité/tension des parois et peuvent déstabiliser la position mandibulaire conduisant
artérielles qui, à son tour, est principalement déterminé par à l’ouverture de la bouche [37]. En cas d’ouverture buccale,
la pression artérielle. Ainsi, lorsque la pression artérielle la distance entre la mandibule et l’os hyoïde diminue con-
augmente, la rigidité/tension des parois artérielles aug- duisant les muscles pharyngés à être moins efficaces pour
mente et l’onde de pouls se propage plus rapidement (le maintenir la perméabilité des VAS [38,39]. Par conséquent,
PTT diminue). À l’inverse, lorsque la pression artérielle la mesure et l’analyse des mouvements de la mâchoire pen-
diminue, la rigidité/tension des parois artérielles diminue dant le sommeil pourraient permettre d’évaluer les efforts
et l’onde du pouls se propage plus lentement (le PTT aug- respiratoires.
mente) [34,35]. Le système de mesure de mouvements mandibulaires
Le PTT constitue une mesure simple et non invasive. (Fig. 5) consiste à utiliser deux bobines composant deux cir-
À partir de l’ECG et de l’onde de pouls périphérique, cuits électriques indépendants avec les mêmes fréquences
on calcule le PTT à chaque cycle cardiaque. L’onde de de résonance. Des impulsions électriques sont délivrées par
pouls périphérique peut être mesurée par un capteur de la bobine émettrice placée sur le front du patient, induisant
SpO2 placé au doigt ou à l’orteil. Il n’est pas nécessaire une onde magnétique, de faible énergie, à 10 Hz, qui se
d’avoir des capteurs ou des modules supplémentaires, mais propage et excite la bobine réceptrice placée sur le menton
la mesure de l’ECG est indispensable. Or la mesure de en parallèle avec celle du front [40]. La variation du champ
l’ECG n’est souvent pas disponible en simple polygraphie magnétique enregistrée au niveau du récepteur est inverse-
ambulatoire, ce qui limite l’utilisation de cette méthode en ment liée au cube de la distance entre la sonde du menton et
PG. celle du front [40]. L’importance de l’abaissement mandibu-
Recommandation pour le traitement du signal néces- laire est proportionnelle à l’effort inspiratoire ; ainsi plus
saire pour l’évaluation du PTT : le QRS est détecté en la valeur du signal est négative, plus la position de la
échantillonnant l’ECG à 500 Hz et l’impulsion est égale- mandibule est basse et plus l’ouverture de la bouche est
ment échantillonnée à 500 Hz, ce qui donne une précision grande. Malgré sa simplicité, comme d’autres technologies
de 2 ms. Une nouvelle valeur pour le PTT n’est disponible d’évaluation de l’effort respiratoires, cette méthode n’est
qu’à chaque battement cardiaque, et donc, pour s’assurer pas encore préconisée par les RPC françaises.
Revue des capteurs et signaux utilisés en polygraphie respiratoire 259

L’oxymétrie recueillies en cas d’arythmie, de pathologie des petits vais-


seaux, de dispositif médical ou de prise médicamenteuse
La saturation en oxygène reflète la PaO2 en fonction de affectant la variabilité du système nerveux autonome (par
la courbe de dissociation de l’hémoglobine et la satura- exemple des bêtabloquants). Enfin, certains polygraphes ne
tion pulsée en oxygène (SpO2 ), mesurée par oxymétrie proposent pas d’ECG, et l’onde de pouls peut être utilisée
de pouls, permet d’estimer la SaO2 de manière continue pour calculer la fréquence cardiaque [43,44].
et non invasive au cours du sommeil. Il s’agit de l’une À noter qu’il existe sur le marché des oxymètres basés
des avancées technologiques les plus importantes de ces sur le principe de la réflexion de lumière plutôt que sur sa
dernières décennies dans le domaine de la surveillance transmission. Pour ces oxymètres, le capteur et l’émetteur
des patients [41]. La SpO2 est indispensable au codage sont placés côte à côte et l’analyse du signal porte sur la
des hypopnées et représente un paramètre essentiel pour quantité de lumière réfléchie. Cette technologie est utilisée
l’évaluation de la sévérité du trouble respiratoire du par les oxymètres de front, souvent utilisés chez l’enfant.
sommeil. L’oxymétrie de pouls est donc indispensable et La durée de la fenêtre de moyennage, la fréquence
systématique au cours des enregistrements diagnostiques d’échantillonnage et le temps de réponse de l’oxymètre sont
ou d’évaluation de traitement des troubles respiratoires du des caractéristiques majeures déterminant la performance
sommeil. Elle doit par conséquent être disponible sur tous d’un oxymètre et ayant une influence sur les résultats [1,3].
les systèmes d’enregistrement. La capacité de l’oxymètre Recommandation pour le traitement des signaux de
utilisé à détecter les désaturations de quelques secondes l’oxymètre :
influence le calcul de l’index d’hypopnées. Résolution : 12 bits ou plus.
L’oxymétrie de pouls permet une mesure transcu- Fréquence d’échantillonnage souhaitée = 25 Hz.
tanée de la saturation de l’hémoglobine en oxygène par Fréquence d’échantillonnage minimale = 10 Hz.
l’intermédiaire d’un capteur positionné au niveau d’un Avec un moyennage sur un intervalle maximum de 3 sec-
doigt, d’un orteil ou du lobe de l’oreille. Basé sur le principe ondes.
de la spectrophotométrie, l’oxymètre utilise 2 diodes émet-
trices de lumière d’une longueur d’onde fixée à 660 nm
(rouge) et à 940 nm (proche de l’infrarouge) et placées
en face d’un photorécepteur [41,42]. L’absorption de la
lumière à ces longueurs d’onde varie de manière significa-
tive en fonction de l’oxygénation du sang. L’oxyhémoglobine
absorbe plus de lumière infrarouge et laisse passer plus
La tonométrie artérielle périphérique
de lumière rouge. Au contraire, l’hémoglobine désoxygénée (PAT)
laisse passer plus de lumière infrarouge et absorbe plus de
lumière rouge. En tenant compte des tissus traversés par La technologie du PAT utilise un pléthysmographe pneumo-
la lumière des diodes, des possibilités de dispersion et de optique au doigt pour mesurer le volume artériel pulsatile
réflexion de la lumière émise, le système calcule le rap- au niveau du doigt. Le signal de PAT est sensible à
port entre l’absorption en lumière rouge et en infrarouge. l’activité sympathique périphérique, qui est caractéristique
Ce rapport est directement lié au niveau de saturation de des événements apnéiques obstructifs [45]. La méthodologie
l’hémoglobine et donne un chiffre de pourcentage de satu- de la technologie PAT pour détecter l’apnée du sommeil est
ration en O2 , la SpO2 [41]. basée sur le principe qu’un événement apnéique se termine
La SpO2 est bien corrélée à la saturation artérielle en toujours par un micro-éveil cortical qui s’accompagne d’une
O2 (SaO2 ) sauf lorsque le taux de carboxyhémoglobine est stimulation sympathique. Cette stimulation est manifestée
élevé (fumeur), le débit artériolaire distal est abaissé (choc, par une vasoconstriction périphérique et une augmentation
ischémie), en cas de pose de l’oxymètre sur un ongle por- de la fréquence cardiaque. La technologie du PAT utilise des
tant du vernis, en cas de sclérodermie, de mouvement ou méthodes de traitement du signal pour extraire ces deux
de frissons du patient, ou si le capteur est mal placé. Le paramètres physiologiques, et exploiter cette information
logiciel d’analyse de l’oxymètre fournit aussi les paramètres pour détecter les événements apnéiques. Une plus grande
évaluant la charge hypoxémique au cours du sommeil (index obstruction du débit respiratoire produit une plus grande
de désaturations en O2 , SpO2 moyenne et minimale, temps réduction de l’amplitude du signal PAT [45].
cumulé à une SpO2 inférieure à 90 %. . .). Depuis 2000, des études de validation clinique du PAT
En plus de la mesure de la SpO2 , l’oxymètre permet aussi ont comparé les résultats de l’analyse automatique du
d’évaluer la variation de l’onde du pouls et de la fréquence PAT à ceux de PSG. Une méta-analyse avec 14 études
cardiaque. L’onde de pouls, dont l’amplitude est mesurée (909 patients) de validation publiées entre 2000 et 2013 a
grâce au signal de photopléthysmographie (PPG), est util- montré une corrélation de 0,89 entre l’IAH du PAT et celui de
isée comme indicateur d’activation sympathique [43]. En la PSG [46]. Une étude plus récente de validation d’un sys-
effet l’amplitude de l’onde de pouls est corrélée au volume tème combinant la technologie PAT avec l’actigraphie et la
de sang contenu dans l’extrémité distale du doigt sur lequel mesure de SP O2 , pour diagnostiquer le SAS, a montré que ce
est placée la pince d’oxymétrie. Lors de la vasoconstriction système présente une bonne corrélation avec les mesures de
secondaire à une activation sympathique, par exemple lors la PSG en termes de détection des évènements obstructifs et
d’un micro-éveil cortical, l’amplitude de l’onde de pouls centraux ainsi que la détection des micro-éveils [47]. Cepen-
diminue. Cependant, cette activation sympathique ne doit dant, malgré ces résultats intéressants, comme d’autres
pas être considérée comme un équivalent d’un micro-éveil technologies disponibles sur le marché, cette méthode n’est
[3]. À noter que des valeurs erronées de PPG peuvent être pas encore préconisée par les RPC françaises.
260 A. Sabil et al.

Les mesures de positions et de ative a montré que les trois méthodes recommandées par
l’AASM pour mesurer le ronflement donnent des résultats
mouvements du corps
très différents. Les principales différences concernent la
Capteur de position sensibilité variable au volume et à la fréquence fondamen-
tale des ronflements [54].
Il existe différents phénotypes cliniques du SAS, dont le plus Les méthodes recommandées par l’AASM pour la mesure
courant est celui du SAS positionnel (POSA) [48]. La pré- du ronflement sont physiologiquement différentes et ne
valence rapportée du SAS positionnel (POSA) varie de 20 à mesurent pas le ronflement de la même manière. Il
75 % des patients atteints de SAS [48,49], d’où la nécessité est nécessaire de normaliser les mesures objectives du
de mesurer la position pendant un enregistrement du som- ronflement. Ces mesures doivent être basées sur un enreg-
meil [50]. La position du corps peut être mesurée à l’aide istrement audio et inclure des directives concernant la
d’un accéléromètre, en même temps que l’enregistrement gamme de dB et les fréquences des ronflements ainsi que
des mouvements du corps. Le capteur de position produit les spécifications techniques des microphones. En l’absence
un signal proportionnel à la position du sujet et permet de standardisation de l’enregistrement et de l’analyse du
d’identifier 5 positions : ventrale, décubitus latéral droit, ronflement, il est difficile de proposer des critères objectifs
latéral gauche, dorsale et assise. L’analyse de la position de sévérité du ronflement [55—57].
corporelle permet d’évaluer le caractère positionnel ou non Enfin, alors que la majorité des polysomnographes inclut
des évènements respiratoires anormaux. Cependant, la pré- l’enregistrement du ronflement par un microphone, peu
cision des capteurs de position dépend de la technologie de polygraphes utilisent un microphone. De plus, quand le
utilisée et de l’emplacement du capteur [51]. Sans être microphone est utilisé, certains systèmes proposent seule-
indispensable [1], le suivi de la position corporelle au cours ment le tracé et les statistiques des ronflements, le signal
d’un enregistrement du sommeil est utile pour le phénoty- acoustique n’étant, pas disponible pour que le clinicien et le
page des patients et devrait donc être disponible sur tous patient puissent l’écouter. Outre qu’elle permet de répon-
les systèmes d’enregistrement. dre aux questions du patients concernant sa ronchopathie,
Recommandation pour le traitement du signal de ces l’évaluation du ronflement est nécessaire à la caractérisa-
capteurs : tion des hypopnées.
Résolution : 12 bits ou plus. Recommandation pour le traitement du signal de ces
Fréquence d’échantillonnage souhaitée = 1 Hz. capteurs :
Fréquence d’échantillonnage minimale = 1 Hz. Résolution : 12 bits ou plus.
Fréquence d’échantillonnage souhaitée = 500 Hz.
Fréquence d’échantillonnage minimale = 200 Hz.
Actimétrie Filtre basses fréquences (filtre passe-haut) = 10 Hz.
Filtre hautes fréquences (filtre passe-bas) = 100 Hz.
L’accéléromètrie, également appelée actigraphie ou
actimétrie, est une technologie peu coûteuse, non inva-
sive et facile à mettre en œuvre. L’actimètre mesure
les mouvements, généralement à l’aide de capteurs Les nouvelles technologies pour
piézo-électriques portables, puis extrait des informations
permettant d’estimer les périodes de sommeil et d’éveil à
l’évaluation du SAS
partir de ces mouvements. La reconnaissance actigraphique Avec les progrès technologiques récents, on assiste à une
de la segmentation du sommeil et de l’éveil est basée augmentation significative des efforts pour développer des
sur l’hypothèse de la lecture d’épisodes sans mouvement dispositifs alternatifs aux enregistrements ambulatoires
en tant que « sommeil » et d’épisodes avec mouvements classiques. Des produits se basant sur des objets connectés,
en tant qu’« éveil ». De nombreux algorithmes ont été les big data et l’intelligence artificielle pour la détection du
développés pour distinguer l’éveil du sommeil en utilisant SAS sont aujourd’hui disponibles. On a vu par exemple se
le schéma repos-activité de l’actigraphie [52]. En l’absence développer des applications smartphone, des montres con-
d’enregistrement d’EEG en PG, l’actigraphie peut donc nectées utilisant un actimètre, des capteurs sans contact
être utile pour valider les périodes éveils/sommeil et et des vêtements intelligents avec des capteurs incorporés
retrancher du temps total d’enregistrement le temps de dans le tissu. Ces nouvelles technologies ont pour objectif
tracé considéré comme de l’éveil et ainsi fournir un IAH d’améliorer les conditions d’enregistrement, en proposant
plus fiable. des solutions simples à mettre en place par les patients à
domicile, aboutissant, aux mêmes résultats diagnostiques
qu’une PSG ou une PG à des prix plus abordables. La possi-
La mesure du ronflement bilité de recueillir des données sur plusieurs nuits, en dehors
du laboratoire du sommeil, pourrait améliorer la représen-
Il est essentiel de mesurer le ronflement d’une manière stan- tativité des données d’examens diagnostiques et réduire le
dardisée et comparable d’un matériel d’enregistrement à temps d’attente des patients avant d’être pris en charge. En
l’autre. Trois types de capteurs sont considérées comme effet, en raison de la grande variabilité du SAS d’une nuit à
équivalents dans le manuel de codage de l’AASM [1,53] : l’autre [58,59], un seul enregistrement du sommeil ne per-
un capteur acoustique (par exemple un microphone), un met pas d’avoir un diagnostic précis de certains patients
transducteur de pression nasale (canule) et un capteur de atteints de SAS. Un test ambulatoire multi-nuit serait à pré-
vibrations piézoélectrique. Cependant, une étude compar- coniser lorsque l’IAH est faible ou modéré et lorsque les
Revue des capteurs et signaux utilisés en polygraphie respiratoire 261

symptômes cliniques et l’IAH sont discordants, ou lorsque les éventuellement les recommandations concernant les cap-
symptômes cliniques ne sont pas indicatifs d’un SAS [58,59]. teurs et signaux utilisés pour le diagnostic du SAS. Ces
Une option pour réduire les coûts d’un protocole de test révisions pourraient aussi, par exemple, mettre à jour les
sur plusieurs nuits pourrait être l’utilisation de dispositifs définitions des hypopnées et inclure les recommandations
alternatifs simplifiés. pour le SAS central.
La majorité de ces dispositifs sont à destination du grand
public et n’ont bénéficié d’aucune validation clinique. Cer-
tains fabricants ont conduit des études cliniques, le plus
souvent non indépendantes, dans l’objectif de qualifier leurs Déclaration de liens d’intérêts
produits comme dispositifs médicaux. Cependant, chaque
étude publiée validant la qualité de ces dispositifs utilise le A.S. : ancien salarié de CIDELEC et Philips Respironics.
plus souvent un dispositif expérimental et des méthodes dif- N.M. : co-investigatrice pour Bioprojet, Nyxoah et Som-
férentes pour le comparer à la méthode de référence pour nomed ; consultante pour Cidelec ; invitation à des congrès
la mesure d’un signal physiologique particulier. Certains scientifiques par Asten-Santé, Aliséo, Isis Médical et UCB
produits proposent des méthodes de détection automa- Pharma ; Oratrice rémunérée par Cidelec, Orkyn et Philips ;
tique d’évènements respiratoires sans même faire appel membre du conseil scientifique de Somnomed, Bluesom et
aux définitions internationalement reconnues. De plus, les Cidelec.
méthodes statistiques, comparant les résultats par de sim- F.G. : présentations lors de réunions sponsorisées par
ples analyses de corrélation globale entre deux méthodes, les fabricants et prestataires suivants : VITALAIRE, CIDELEC,
sont utilisées dans certaines études, alors que d’autres vali- GSK, Linde, Novartis, Philips, SEFAM, RESMED ; membre de
dent les nouvelles technologies par la concordance sur une conseils scientifiques ou groupe d’experts des sociétés suiv-
base événementielle plutôt que globale, ce qui est plus antes : Air Liquide Santé, ASTEN, SEFAM, RESMED ; support
approprié. Une telle hétérogénéité dans la conception des financier pour déplacements en congrès académiques par
études de validation clinique et la présentation des résultats les sociétés suivantes : ACTELION, ASTEN, Boehringer Ingel-
rend difficile l’évaluation des performances relatives de ces heim.
nouveaux dispositifs. S.L. : investigatrice ou co-investigatrice pour des pro-
Des méthodes telles que l’évaluation de la fiabilité entre tocoles de recherche clinique financés ou co-financés par
les évaluateurs et la mesure de degré de concordance NYXOAH, ONIRIS, RESMED, ORTHOSOM, ISIS Médical et
par le calcul du coefficient Kappa de Cohen, par exem- ASTEN ; soutien financier pour des congrès scientifiques
ple, devraient être universellement mises en œuvre pour par Vitalaire, S2A Santé, Nyxoah et UCB Pharma ; Forma-
améliorer à terme la méthodologie et l’homogénéité de tions rémunérées par Les Ateliers d’Arcachon, Les Ateliers
ces études de validation clinique. La standardisation et Sommeil de Paris, CIDELEC ; Employée de Serenity Medical
la normalisation des procédures de validation clinique et Services, filiale de Bioserenity.
des paramètres d’évaluation des performances des solutions
technologiques émergentes en médecine du sommeil est
donc souhaitable. C’est le rôle des experts cliniques et des
Références
sociétés savantes médicales, et non des industriels, d’établir
les lignes directrices nécessaires pour la conception, la mise [1] Berry RB, Brooks R, Gamaldo CE, et al. The AASM manual for
en œuvre et la présentation des résultats des études sur les the scoring of sleep and associated events: rules, terminology
dispositifs alternatifs pour le dépistage et diagnostic du SAS. and technical specifications, Version 2.2. Darien, IL: American
Academy of Sleep Medicine; 2015.
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Conclusions economics. Sleep Med Rev 2012;16:455—62.
[3] Escourrou P, Meslier N, Raffestin B, et al. Quelle approche clin-
Les polygraphes respiratoires de type III sont définis comme ique et quelle procédure diagnostique pour le SAS ? Rev Mal
des systèmes incluant l’enregistrement du débit respi- Respir 2010;27:S115—23.
[4] Chervin RD, Aldrich MS. Effects of esophageal pressure mon-
ratoire, de l’effort respiratoire et de l’oxygénation du
itoring on sleep architecture. Am J Respir Crit Care Med
sang. Il est préconisé que seuls les capteurs approu- 1997;156:881—5.
vés dans le manuel de l’AASM et par les RPC françaises [5] Claman DM, Votteri BA. Effects of esophageal pressure mon-
soient utilisés pour la lecture du sommeil et des événe- itoring on sleep architecture. Am J Respir Crit Care Med
ments associés [1,3]. Les logiciels associés à ces appareils 1998;157:1697—8.
d’enregistrement doivent permettre l’analyse des don- [6] AASM. The international classification of sleep disorders: diag-
nées brutes afin de permettre aux personnels qualifiés nostic and coding manual. 2nd ed. AASM; 2005.
d’effectuer une lecture manuelle ou de corriger manuelle- [7] Pevernagie D, Aarts RM, De Meyer M. The acoustics of snoring.
ment l’analyse automatique. Il est donc important que Sleep Med Rev 2010;14:131—44 [PubMed: 19665907].
le personnel médical et paramédical impliqué dans les [8] Ehrenwerth J, Eisenkraft JB, Berry JM. Anesthesia Equipment,
Principles and Applications (Expert Consult: Online and Print),
enregistrements polygraphiques connaisse les spécificités,
2: Anesthesia Equipment. New York: Elsevier; 2013.
avantages et inconvénients des capteurs classiques mais [9] Farré R, Montserrat JM, Rotger M, Ballester E, Navajas D.
aussi des nouvelles solutions technologiques pouvant servir Accuracy of thermistors and thermocouples as flow measuring
d’alternative aux capteurs recommandés. En fonction de devices for detecting hypopneas. Eur Respir J 1998;11:179—82.
validations cliniques indépendantes et méthodologiquement [10] Farré R, Rigau J, Montserrat JM, Ballester E, Navajas D.
adéquates, il appartient aux sociétés savantes de réviser Relevance of linearizing nasal prongs for assessing hypopneas
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