F.

HECHNER, ÉCÉ 2, Collège Épiscopal Saint Étienne Année 2014-2015

Fiche Méthode 10 :
Détermination de la matrice d’un endomorphisme

1 La théorie
On considère un espace vectoriel E de dimension finie n, une base B = (e~1 , . . . , e~n ) de E et
une application linéaire f : E → E (i.e. un endomorphisme de E).
La matrice de f dans la base B est la matrice carrée n×n obtenue en écrivant, dans la colonne
j, les coordonnées du vecteur f (~ ej ) dans la base B.
ej ) = a1,j e~1 + a2,j e~2 + · · · + an,j e~n pour tout j, la matrice de f est la matrice
Précisément, si f (~
A = ((ai,j )).

2 Exemples
Exemple 1 :
Soit f : R3 −→ R3 l’application linéaire (on l’admet) définie par

f ((x, y, z)) = (2y − z, 2x − 5y + 4z, 3x − 8y + 6z).

Déterminer la matrice de f dans la base canonique de R3 .

La base canonique de R3 est la famille B := (e~1 , e~2 , e~3 ) avec e~1 = (1, 0, 0), e~2 = (0, 1, 0) et
e~3 = (0, 0, 1).
On calcule alors f (e~1 ) = f ((1, 0, 0)) = (0, 2, 3) = 2e~2 +3e~3 , f (e~2 ) = f ((0, 1, 0)) = (2, −5, −8) =
2e~1 − 5e~2 − 8e~3 et f (e~3 ) = f ((0, 0, 1)) = (−1, 4, 6) = −e~1 + 4e~2 =6e~3 . 
0 2 −1
Ainsi, la matrice de l’endomorphisme f dans la base B est A = 2 −5 4 .
3 −8 6
On aurait
  ici pu la donner directement car par définition si ~
x = (x, y, z) ∈ R3 a pour matrice
x
X = y  dans la base B, alors la matrice (colonne) f (~x) est donnée par AX !

z

Exemple 2 :
On désigne par R2 [x] l’espace vectoriel des fonctions polynomiales de degré inférieur ou égal
à 2. On considère la base B = (e0 , e1 , e2 ) de R2 [x] où, pour tout x ∈ R, e0 (x) = 1, e1 (x) = x
et e2 (x) = x2 . Soit f : R2 [x] −→ R2 [x] l’endomorphisme (on l’admet) défini par :

f (P ) = Q où, pour tout x ∈ R, Q(x) = 2xP (x) − (x2 + 1)P 0 (x).

Déterminer la matrice de f dans la base B de R3 .

On calcule alors f (e0 ), image du polynôme constant égal à 1. f (e0 ) = Q où, pour tout x ∈ R,
Q(x) = 2x, donc Q = 2e1 = 0e0 + 2e1 + 0e2 .

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On calcule de même f (e1 ), image du polynôme égal à x. f (e1 ) = Q où, pour tout x ∈ R,
Q(x) = 2x2 − (x2 + 1).1 = x2 − 1, donc Q = e2 = −1e0 + 0e1 + 1e2 .
On calcule enfin f (e2 ), image du polynôme égal à x2 . f (e2 ) = Q où, pour tout x ∈ R,
Q(x) = 2x3 − (x2 + 1).2x = −2x, donc Q = −2e1 = 0e0 − 2e1 + 0e2 .  
0 −1 0
Finalement, la matrice de l’endomorphisme f dans la base B est A = 2 0 −2.
0 1 0

Exemple 3 :    
a b a c
Soit f : M2 (R) −→ M2 (R) l’endomorphisme (on l’admet) défini par f =
c d b d
(c’est la transposition. . . ).
On considère la base B = (E1,1 , E1,2 , E2,1 , E2,2 ) de M2 (R).
Déterminer la matrice de f dans la base B.

On calcule alors f (E1,1 ) = E1,1 = 1.E1,1 + 0.E1,2 + 0.E2,1 + 0.E2,2 ;

f (E1,2 ) = E2,1 = 0.E1,1 + 0.E1,2 + 1.E2,1 + 0.E2,2 ;
f (E2,1 ) = E1,2 = 0.E1,1 + 1.E1,2 + 0.E2,1 + E2,2
et f (E2,2 ) = E2,2 = 0.E1,1 + 0.E1,2 + 0.E2,1 + 1.E2,2 .  
1 0 0 0
0 0 1 0
Ainsi, la matrice de l’endomorphisme f dans la base B est A =  0
.
1 0 0
0 0 0 1

3 Généralisation aux applications linéaires de E dans F

Dans le cas d’une application linéaire f de E dans F (on munit E d’une base BE et F d’une
base BF ), on procède de façon analogue pour déterminer la matrice de f dans les bases BE
et BF : on cherche l’image de chaque vecteur e~j de la base BE , ses coordonnées dans la base
BF et on écrit ainsi, dans la j-ième colonne, les coordonnées de f (~
ej ) dans la base BF choisie.
La matrice est alors rectangulaire, à dim E colonnes et dim F lignes.
Exemple 4 :
Soit f : R3 −→ R2 l’application linéaire (on l’admet) définie par

f ((x, y, z)) = (x + 3y, 2x + z).

Déterminer la matrice de f dans les bases canoniques de R3 et R2 .

La base canonique de R3 est (e~1 , e~2 , e~3 ) où e~1 = (1, 0, 0), e~2 = (0, 1, 0) et e~3 = (0, 0, 1).
La base canonique de R2 est (f~1 , f~2 ) où f~1 = (1, 0) et f~2 = (0, 1).
On calcule f (e~1 ) = f ((1, 0, 0)) = (1, 2) = 1f~1 + 2f~2 , f (e~2 ) = f ((0, 1, 0)) = (3, 0) = 3f~1 + 0f~2
et f (e~3 ) = f ((0, 0, 1)) = (0, 1) = 0f~1 + 1f~2 .  
1 3 0
Ainsi, la matrice de l’application linéaire f dans les bases BE et BF est A = .
2 0 1

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