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Ch 03 : Arithm³étiques

. ´ Z.
dans
L’anneau Z nZ, +, ×

EL AMDAOUI Mustapha,
Lycée IBN TIMIYA,
site web: www.elamdaoui.com,
email: elamdaoui@gmail.com

Niveau: MPSI-MP

Table des matières


I Division euclidienne dans Z 2
I.1 Divisibilité dans Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
I.2 Division euclidienne dans Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2

II Arithmétiques dans Z 3
II.1 Les idéaux de (Z, +, ×) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
II.2 Plus grand diviseur commun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
II.3 Théorème de Bezout . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
II.4 Le plus petit multiple commun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7

III Nombres premiers 8


III.1 Nombres premiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
III.2 Le Théorème fondamental de l’arithmétique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9

IV Développements dans une base b Ê 2 12


IV.1 Développements dans une base b Ê 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
IV.2 Critère de divisibilité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

V L’anneau Z
³ . ´
, +, × 14
n³ Z.
V.1 L’anneau Z
´
, +, × . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
nZ
V.2 Théorème chinois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
V.3 Indicateur d’Euler . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
Division euclidienne dans Z 2

I Division euclidienne dans Z

I.1 Divisibilité dans Z

Définition 1

Soit a, b ∈ Z. On dit que a divise b si, et seulement, si ∃ k ∈ Z tel que b = ak.


On note alors a| b et on dit que a est un diviseur de b et que b est un multiple de a.

Propriété 1

La relation divise sur Z est réflexive et transitive ; elle n’est cependant pas antisymétrique puisque :

a| b et b|a ⇐⇒ |a| = | b| ⇐⇒ a = − b ou a = b

En revanche, sa restriction à N l’est, c’est une relation d’ordre.

Propriété 2

Soit a, b, c ∈ Z
1. a| b ⇒ a|(− b), (−a)|(− b) et (−a)| b
2. a| b et b 6= 0 ⇒ 0 < |a| É | b|
3. ab|ac et a 6= 0 ⇒ b| c
4. a| b et c| d ⇒ ac| bd . En particulier a| b ⇒ ∀ k ∈ N ak |b k
5. a| b et b| c ⇒ a| c
6. a| b et b|a ⇐⇒ |a| = | b| ⇐⇒ a = − b ou a = b

Propriété 3

Soit a, b ∈ Z. Si un entier divise a et b, alors il divise tout nombre de la forme ua + vb où u, v ∈ Z. En


particulier il divise la somme et la différence de a et b.

Démonstration. Soit c un diviseur commun de a et b et soit q 1 et q 2 deux entiers tels que a = q 1 c et b = q 2 c,


alors
au + bv = q 1 cu + q 2 cv = ( q 1 u + q 2 v) c.

I.2 Division euclidienne dans Z

Théorème 1

Soient a ∈ Z et b ∈ N∗ . Il existe un unique couple ( q, r ) ∈ Z × N tel que :

a = bq + r et 0Ér<b

On dit que q est le quotient et r le reste de la division euclidienne de a par b.


 a est appelé le dividende de la division euclidienne ;
 b est appelé le diviseur de la division euclidienne ;
 q le quotient de la division euclidienne de a par b ;
 r le reste de la division euclidienne de a par b.

Démonstration.
Arithmétiques dans Z 3

³a´
 Existence : Soit q = E et r = a − bq. On a a = bq + r et
b
a
qÉ < q+1 ⇒ bq É a < b( q + 1)
b
⇒ 0 É a − bq < b
⇒ 0Ér<b

 Unicité : Soit deux couples ( q, r ), ( q0 , r 0 ) ∈ Z × N tels que a = bq + r = bq0 + r 0 , 0 É r < b et 0 É r 0 < b.


Alors | r − r 0 | < b, mais b( q − q0 ) = r − r 0 .
Supposons q 6= q0 . Alors | q − q0 | Ê 1, donc b| q − q0 | Ê b. On a donc : b É b| q − q0 | = | r − r 0 | < b, donc b < b − 1.
Contradiction. Donc q = q0 . On en déduit aussitôt que r = a − bq = a − bq0 = r 0 comme voulu.

Propriété 4

Soit a ∈ Z et b ∈ N∗ , on a équivalence entre :


1. b | a.
2. Le reste de la division euclidienne de a par b est nul.

II Arithmétiques dans Z

II.1 Les idéaux de (Z, +, ×)

Propriété 5

Soit I un idéal de (Z, +, ×), alors il existe un unique n ∈ N tel que I = nZ

Démonstration. Un idéal de (Z, +, ×) est un sous-groupe de (Z, +)

Propriété 6

Soit a, b ∈ Z, alors
1. a | b ⇐⇒ b.Z ⊂ a.Z.
(
a|b
2. ⇐⇒ a.Z = b.Z ⇐⇒ b = |a|
b|a

Démonstration.
1. L’idéal principal a.Z est l’ensemble des multiples de a. Supposons a | b.
Soit x ∈ b.Z, on a b| x, soit par transitivité a | x, par conséquent x ∈ a.Z.
Réciproquement, b.Z ⊂ a.Z, entraîne b ∈ a.Z, soit a | b.
2. Découle de 1.

II.2 Plus grand diviseur commun

Théorème 2

Soit a, b ∈ Z. Il existe un unique entier δ ∈ N tel que aZ + bZ = δZ.


Cet entier est appelé le plus grand commun diviseur de a et b et se note a ∧ b ou pgcd(a, b)
II.2 Plus grand diviseur commun 4

Démonstration. a.Z + b.Z est un idéal de (Z, +, ×)

Remarque :

∀a, b ∈ Z il existe u, v ∈ Z tel que a ∧ b = au + bv ( égalité de Bezout )

Propriété 7: Propriété caractéristique du pgcd

Soit a et b deux entiers, alors δ = pgcd(a, b) est l’unique entier naturel vérifiant :
 δ divise a et b ;
 Si d ∈ Z est un diviseur commun de a et b, alors d divise δ.

Démonstration.
 Les inclusions :
a Z ⊂ δZ et b Z ⊂ δZ

montrent que δ est un diviseur commun de a et b.


 Soit d ∈ Z un diviseur commun de a et b. Comme δ appartient à aZ+ bZ, il existe un couple ( u, v) ∈ Z2
tel que : δ = ua + bv, donc d divise δ
 Unicité : Soit δ0 ∈ Z vérifiant les deux conditions de la propriété. Par hypothèse δ0 | a et δ0 | b alors,
d’après l’implication directe, δ0 | δ.
Mais δ est un diviseur commun de a et b, donc, d’après la deuxième assertion, δ0 | δ. Ainsi δ = δ0

Propriété 8

Soit a, b, c ∈ Z. Alors
1. a ∧ b = |a| ∧ | b|
2. a| b ⇐⇒ a ∧ b = |a|
3. Réflexivité : a ∧ a = |a|
4. Commutativité : a ∧ b = b ∧ a
5. Associativité : a ∧ ( b ∧ c) = (a ∧ b) ∧ c
6. Distributivité : ac ∧ bc = | c|(a ∧ b)

Démonstration.
1. En effet a.Z = |a| .Z et b.Z = | b| .Z
2. Si a | b, alors b.Z ⊂ a.Z, donc a.Z + b.Z = a.Z, donc pgcd(a, b) = |a|. Inversement est trivial
3. D’après 2.
4. a.Z + b.Z = b.Z + a.Z
5. a.Z + b.Z + c.Z = (a.Z + b.Z) + c.Z = a.Z + ( b.Z + c.Z)
6. Posons δ = a ∧ b et d = ac ∧ bc.
δ | a et δ | b, donc δ c | ac et δ c | bc puis δ c | d .
On écrit δ = au + bv, donc δ c = acu + bcv. Mais d | ac et d | bc, donc d | δ c.
Finalement d = δ| c|

Théorème 3: Lemme d’Euclide

Soit a, b ∈ Z tels que a = bq + r avec q, r ∈ Z, alors a ∧ b = b ∧ r


II.3 Théorème de Bezout 5

Démonstration.
 Si k | a et k | b, alors k | b et k | a − bq = r .
 Si k | b et k | r , alors k | b et k | bq + r = a.

Application 1: Algorithme d’Euclide


On dispose de l’algorithme d’Euclide pour déterminer le PGCD de deux entiers non nuls.
Soient a, b ∈ N∗ . On considère le processus suivant :

a = bq 0 + r 0 0 < r0 < b
b = q1 r 0 + r 1 0 < r1 < r0
r 0 = q2 r 1 + r 2 0 < r2 < r1
..
.
r k−1 = q k+1 r k + r k+1 0 < r k+1 < r k
..
.
r N −1 = q N +1 r N + 0 0 < r N < r N −1

On finit par parvenir à 0. Sinon la suite d’entiers des restes ( r k )k∈N serait strictement décroissante et
infinie, ce qui est impossible. Le processus se termine donc nécessairement.
On a alors :
a ∧ b = b ∧ r 0 = r 0 ∧ r 1 = · · · = r N −1 ∧ r N = r N ∧ 0 = r N

a ∧ b est ainsi le dernier reste non nul dans la suite des opérations de l’algorithme d’Euclide.

II.3 Théorème de Bezout

Définition 2: Nombres premiers entre eux

Soit a, b ∈ Z. On dit que a et b sont premiers entre eux si, et seulement, si a ∧ b = 1

Remarque :

∀(a, b) ∈ Z2 \ {(0, 0)}, en notant δ = pgcd(a, b) on peut écrire : a = δa0 et b = δ b0 avec a0 , b0 ∈ Z, tels que

pgcd(a0 , b0 ) = 1

Théorème 4: Théorème de Bezout

Soit a, b ∈ Z. Alors
a ∧ b = 1 ⇐⇒ ∃ u, v ∈ Z; au + bv = 1

u, v sont appelés les coefficients de Bezout

Démonstration. ⇒) Déjà fait


⇐) Supposons l’existence de deux entiers u, v ∈ Z tels que au + bv = 1. Soit alors d un diviseur commun
de a et b. Alors d |(au + bv) = 1, donc d = 1 et finalement a et b sont premiers entre eux comme voulu

Exemple 1
Pour tout n ∈ Z : n ∧ ( n + 1) = 1, car ( n + 1) − n = 1

Définition 3: Nombres premiers entre eux dans leur ensemble

Soit a 1 , · · · , a n ∈ Z. On dit que a 1 , · · · , a n sont premiers entre eux dans leur ensemble si pgcd(a 1 , · · · , a n ) = 1
II.3 Théorème de Bezout 6

Théorème 5: Théorème de Bezout

Soit a 1 , · · · , a n ∈ Z.Alors
n
pgcd(a 1 , · · · , a n ) = 1 ⇐⇒ ∃ u 1 , · · · , u n ∈ Z;
X
ui ai = 1
i =1

u 1 , · · · , u n sont appelés les coefficients de Bezout

n
a i .Z = pgcd(a 1 , · · · , a n ).Z
X
Démonstration.
i =1

Propriété 9: Produit et puissance

Soit a, b, c ∈ Z.
1. Si a ∧ b = 1 et a ∧ c = 1, alors a ∧ bc = 1.
2. Si a ∧ b = 1, alors a m ∧ b n = 1.

Démonstration.
1. Comme a ∧ b = 1 et a ∧ c = 1, alors il existe u, v, α, β ∈ Z tels que
au + bv = 1 et αa + β c = 1
En multipliant membre à membre : (au + bv) αa + β c = 1
¡ ¢

On développe : (α ua + βac + αvb)a + αv( bc) = 1


Et d’après le théorème de Bézout : a ∧ ( bc) = 1
2. Utiliser 1.

Exemple 2
2
Pour tout n ∈ Z : n ∧ ( n − 1) = 1

En effet : n ∧ ( n − 1) = 1 et n ∧ ( n + 1) = 1, donc n ∧ ( n2 − 1) = 1

Théorème 6: Lemme de Gauss

Soit a, b, c ∈ Z. (
a| bc
⇒ a| c.
a∧b =1

Démonstration. Soit k ∈ Z tel que bc = ka, et soit ( u, v) ∈ Z2 tel que au + bv = 1. Multipliant les deux
membres de cette égalité par c, on obtient c = cau + cbv, puis remplaçant bc par ka, il vient

c = cau + kav = acu + akv = a( cu + kv)

cu + kv ∈ Z, donc a| c

Corollaire 1
Soit a, b, c ∈ Z. 
 a| c

b| c ⇒ ab| c.

a∧b =1

II.4 Le plus petit multiple commun 7

Démonstration. On écrit c = ka = k0 b. Comme b divise ka et est premier avec a, b divise k, donc ab divise
c.

Propriété 10: L’équation diophantienne ax + b y = c

Soit a, b, c ∈ Z tels que (a, b) 6= (0, 0). On considère dans Z2 l’équation diophantienne

ax + b y = c (1)

1. L’équation (1) admet une solution dans Z2 si, et seulement, si (a ∧ b)| c


2. Si l’équation (1) admet une solution ( x0 , y0 ) ∈ Z2 , alors l’ensemble des solutions de cette équation est :

kb ka
½µ ¶ ¾
S = x0 − , y0 + | k∈Z
a∧b a∧b

Démonstration.
1. Posons d = a ∧ b. Soient a0 et b0 tels que : a = da0 et b = db0
L’équation s’écrit : d (a0 x + b0 y) = c.
Distinguons deux cas :
 Si d ne divise pas c, alors l’équation n’a pas de solutions.
 Si d divise c, alors on pose c = dc0 . Notre équation s’écrit alors :a0 x + b0 y = c0
Par ailleurs, comme a0 ∧ b0 = 1, le théorème de Bézout assure l’existence d’un couple ( u, v) tel que :
a0 u + b 0 v = 1
En multipliant par c0 , on a alors : a0 uc0 + b0 vc0 = c0 .
Le couple ( c0 u, c0 v) est donc une solution particulière de l’équation diophantienne (1)
2. L’équation (1) s’écrit a0 x + b0 y = c0 et a0 ( x − x0 ) = b0 ( y0 − y) (2).
En conséquence b0 | a0 ( x − x0 ) Et comme a0 ∧ b0 = 1, on a, d’après le théorème de Gauss : b0 | ( x − x0 ).
Soit k ∈ Z tel que x − x0 = kb0 . La relation (2) donne y0 − y = ka0 . Toute solution de (1) est de la forme
( x0 + kb0 , y0 − ka0 ) où k ∈ Z.
Réciproquement, on vérifie que, pour tout k ∈ Z, le couple ( x0 + kb0 , y0 − ka0 ) est bien solution de l’équa-
tion diophantienne (1)

II.4 Le plus petit multiple commun

Théorème 7

Soit a, b ∈ Z. Il existe un unique entier m ∈ N tel que aZ ∩ bZ = mZ.


Cet entier est appelé le plus petit commun multiple de a et b et se note a ∨ b ou ppcm(a, b)

Démonstration. aZ ∩ bZ est un idéal de (Z, +, ×)

Propriété 11: Propriété caractéristique du ppcm

Soit a et b deux entiers, alors m = ppcm(a, b) est l’unique entier naturel vérifiant :
 δ est un multiple commun a et b ;
 Si M ∈ Z est un multiple commun de a et b, alors m divise M .

Propriété 12

1. a ∨ b = |a| ∨ | b|
2. a| b ⇐⇒ a ∨ b = | b|
3. Réflexivité : a ∨ a = |a|
4. Commutativité : a ∨ b = b ∨ a
Nombres premiers 8

5. Associativité : a ∨ ( b ∨ c) = (a ∨ b) ∨ c
6. Distributivité : ac ∨ bc = | c|(a ∨ b)

Propriété 13: Produit du pgcd et du ppcm de deux entiers

Pour tous a, b ∈ Z
pgcd(a, b).ppcm(a, b) = |ab|

Démonstration.
◦ Si ab = 0, évident car ppcm(a, b) = 0
◦ Si ab 6= 0, il existe deux entiers a0 , b0 ∈ Z tels que a = δa0 et b = δ b0 . Nous savons que a0 et b0 sont
premiers entre eux
ab ab ab
 est un multiple commun de a et b. C’est facile : = ab0 = a0 b, donc ppcm(a, b)|
δ δ δ
ab
 Montrons que est un diviseur de tout multiple commun de a et b.
δ
Soit alors m un multiple commun de a et b. Il existe donc u, v ∈ Z tels que m = au = bv. L’égalité au = bv
devient aussitôt ua0 = vb0 et donc a0 |vb0 . Or a0 et b0 sont premiers entre eux, donc via le théorème de
Gauss, a0 |v. Bref, on peut écrire v = a0 k pour un certain k ∈ Z.
ab ab
Concluons : m = bv = ba0 k = k. Ce qui prouve |m
δ δ

III Nombres premiers

III.1 Nombres premiers

Définition 4

Soit a, b ∈ Z. On dit que b est un diviseur propre de a si, et seulement, si

b|a et b 6∈ {±1, ±a}

Définition 5

Un entier p est dit premier si p Ê 2 et il n’admet pas de diviseurs propres

Remarque :

p est premier ⇐⇒ Card(D ( p)) = 4

Propriété 14

Soit a ∈ N∗ tel que a Ê 2, alors


1. le plus petit diviseur de a supérieur ou égale à 2 est premier.
2. a admet un diviseur premier.

Notation :
On note P l’ensemble des nombres premiers

Propriété 15

1. Si p est premier, alors pour tout a ∈ Z, on a p|a ou a ∧ p = 1


2. Si p et q sont premiers, alors p = q ou p ∧ q = 1

Démonstration.
1. a ∧ p est un diviseur positif de p.
III.2 Le Théorème fondamental de l’arithmétique 9

2. découle de 1.

Théorème 8: Lemme d’Euclide

Soit a, b ∈ Z et p ∈ P. Alors

p|ab ⇒ p|a ou p| b

Démonstration. Soit p ∈ P tel que p | ab


 Si p divise a, alors la propriété est établie.
 Si p ne divise pas a, alors p et a sont premiers entre eux. Or p divise ab, donc d’après le théorème
de Gauss, p divise b.

Corollaire 2
n
Soient a 1 , · · · , a n ∈ Z et p ∈ P. Alors p|
Y
a i ⇒ ∃ i ∈ [[1, n]] p|a i
i =1

Théorème 9

L’ensemble des nombres premiers est infini.

Démonstration. Raisonnons par l’absurde et notons { p 1 , · · · , p N } l’ensemble


  des nombres premiers. Alors
N
Y N
Y 
n := p i + 1 doit admettre un diviseur premier p i 0 . Comme n −  p i  .p i 0 = 1, alors p i 0 |1, ce qui est
i =1 i =1
i 6= i 0
absurde

Théorème 10: Primalité d’un entier

Soit n ∈ N∗ , tel que n Ê 2. Alors

n n’est pas premier ⇐⇒ ∃ p ∈ P tel que p| n et p2 É n

Démonstration.
⇐) p| n et 1 < p < p2 É n, donc p est un diviseur propre de n, par suite n n’est premier
⇒) n n’est pas premier, soit p le plus petit diviseur positif propre de n. On a p est premier et il existe
d ∈ N∗ tel que n = d p. d est un diviseur propre de n car sinon p ne l’est pas, alors d É p, donc

p2 É pd = n

III.2 Le Théorème fondamental de l’arithmétique

Propriété 16: Valuation p-adique

Soient p ∈ P et n ∈ Z\{0}. L’ensemble n ¯ ¯ o


k ∈ N¯ pk ¯ n
¯ ¯

possède un plus grand élément, appelé la valuation p-adique de n et noté v p ( n).


III.2 Le Théorème fondamental de l’arithmétique 10

Remarque :

Clairement : v p ( n) = v p (| n|)

Démonstration. Clairement : p0 | n. Ensuite, pour tout k ∈ N pour lequel p k divise n : k < p k < | n|
Conclusion : k ∈ N ¯ p k ¯ n est une partie non vide majorée de N, donc possède un plus grand élément.
© ¯ ¯ ª

Exemple 3
Soit p, q ∈ P et k ∈ N, alors
(
³
k
´ k si q = p
vp q =
0 sinon

Propriété 17

Pour tous p ∈ P et a, b ∈ Z\{0}. Alors


1. p v p (a) divise a et p v p (a)+1 ne divise pas a.
2. v p (a) = 0 si, et seulement si, a ∧ p = 1.
3. Il existe a0 ∈ Z tel que a = a0 .p v( p) et a0 ∧ p = 1.
4. v p (ab) = v p (a) + v p ( b)

Démonstration.
1. Par définition de la valuation p-adique.
2. p0 divise a et p ne divise pas a.
3. p v( p) divise a, donc il existe a0 Z tel que a = a0 .p v( p) . Si p divise a0 , alors p v p (a)+1 divise a. Ce qui absurde
4. Par définition des valuations p-adiques : a = p v p (a) a0 et b = p v p (b) b0 pour certains a0 , b0 ∈ Z\{0} tels
que a0 ∧ p = b0 ∧ p = 1, mais donc : a0 b0 ∧ p = 1, autrement dit p ne divise pas a0 b0 . L’égalité :
¡ ¢

ab = pγ p (a)+v p (b) a0 b0 montre que :

v p (ab) = v p (a) + v p ( b)

Théorème 11: Théorème fondamental de l’arithmétique

Soit n ∈ N∗ , il existe une et une seule famille presque nulle v p ( n) p d’entiers naturels telle que :
¡ ¢

p v p ( n)
Y
n=
p∈P

Une telle écriture est dite la décomposition primaire de n

Démonstration.
 Existence: Par récurrence forte
 Pour n = 1, on prend v p (n) = 0 pour tout p ∈ P
1) Ê 1 et on écrit n + 1 = p v p (n+1) n0 ,
 Soit n Ê 1 et p le plus petit diviseur premier de n + 1. Alors v p (n + Y
0
0 0
avec n ∧ p = 1 et n ∈ [[1, n]]. Par hypothèse de récurrence n = 0
q v q (n ) . En outre v p ( n0 ) = 0 et
q∈P\{ p}
pour tout q ∈ P \ { p}, on a

v q ( n + 1) = v q ( p v p (n) n0 ) = v q ( p v p (n) ) + v q ( n0 ) = v q ( n0 )

Donc
p v p (n+1)
Y
n+1 =
p∈P
III.2 Le Théorème fondamental de l’arithmétique 11

Récurrence achevée.
 Soit n ∈ N∗ et α p
¡ ¢
p∈P une famille presque nulle d’entiers naturels pour laquelle :

qα q
Y
n=
q∈P

Pour tout p ∈ P : Ã !
αq
v p qα q = α p
Y X ¡ ¢
v p ( n) = v p q =
q∈P q∈P

par additivité des valuations p-adiques, donc la famille α p p∈P est nécessairement la famille
¡ ¢
¡ ¢
v p ( n) p∈P

Théorème 12

Soit n, m ∈ Z \ {0}, alors


1. n divise m si, et seulement si, pour tout p ∈ P : v p ( n) É v p ( m)
Y min(v (n),v (m)
p p
2. pgcd( m, n) = p .
p∈P

pmax(v p (n),v p (m)


Y
3. ppcm( m, n) =
p∈P

Démonstration.
1. Si : n | m, disons : m = nk pour un certain k ∈ Z\{0}, alors : v p ( m)=v p ( n) + v p ( k) Ê v p ( n) pour tout
p ∈ P.
Y v ( n)
Inversement, si : v p ( n) É v p ( m) pour tout p ∈ P, alors p v p (n) divise p v p (m) , donc p p = n
p∈P
Y v ( m)
divise p p =m
p∈P
2. On utilise la caractérisation du plus grand diviseur commun
Y min(v (n),v (m) Y v (n)−min(v (n),v (m) Y v (m)−min(v (n),v (m)
 Soit δ = p p p
. On écrit n = δ p p p p
et m = δ p p p p
,
p∈P p∈P p∈P
alors δ divise à la fois n et m
 Soit d un diviseur commun de n et m. Soit p ∈ P, on a v p (d ) É v p (n) et v p (d ) É v p (m), donc v p (d ) É
min(v p ( n), v p ( m)), soit d | δ, d’près la propriété caractéristique du plus grand diviseur commun
δ= m∧n
Y v ( n )+ v ( m )
3. On parle de la relation pgcd( m, n)ppcm( m, n) = | m · n| = p p p
, on trouve que
p∈P

p v p (n)+v p (m)−min(v p (n),v p (m)) = pmax(v p (n),v p (m))


Y Y
ppcm( m, n) =
p∈P p∈P

Application 2: Diviseurs d’un entier


Y v ( n)
Soit n Ê 2 et sa décomposition n = p p en produit de facteurs premiers.
p∈P
Y
1. Le nombre de diviseurs positifs de n est (1 + v p ( n))
p∈P
Y p v p (n)+1 − 1
2. La somme des diviseurs positifs de n est
p∈P p−1
Y v p ( n)(v p ( n)+1)
3. Le produit des diviseurs positifs de n est p 2

pinP

Y α
Pour simplifier la notation on pose n = r p i i , avec p 1 , · · · , p r des nombres premiers distincts deux à deux
i =1
et α1 , · · · , αr ∈ N
Développements dans une base b Ê 2 12

r
Y γ
1. A tout (γ1 , · · · , γr ) de [[0, α1 ]] × · · · × [[0, αr ]], on associe ϕ(γ1 , · · · , γr ) = p i i ; c’est un diviseur de n.
i =1
L’application ϕ est définie de [[0, α1 ]] ×· · ·× [[0, αr ]] dans l’ensemble des diviseurs naturels de n : Elle est
surjective par le théorème précédent et injective par le théorème fondamental de l’arithmétique. ϕ est
une bijection de [[0, α1 ]] × · · · × [[0, αr ]] vers l’ensemble des diviseurs positifs n, donc les deux ensembles
ont même cardinal
2. La fonction qui, à l’entier n, associe la somme de ses diviseurs est souvent notée σ.
La fonction σ est une fonction multiplicative, c’est à dire que, pour tout entier a et b premiers entre
eux, σ(ab) = σ(a) · σ( b)
En effet, si a et b sont premiers entre eux, d est un diviseur de ab si et seulement si d peut s’écrire d a d b
où d a est un diviseur de a et d b un diviseur de b, cette décomposition est unique. Un regroupement
judicieux des diviseurs dans le calcul de σ(ab) permet alors de conclure :
à !
X X X
σ(ab) = d= da db
d /ab d a /a d b / b
à !
X X X
= da db = ( d a σ( b))
d a /a d b /b d a /a
X
= σ( b ) d a = σ( a ) · σ( b )
d a /a

La somme des termes d’une suite géométrique permet de calculer la somme des diviseurs d’une puis-
sance d’un nombre premier :
k p k+1 − 1
σ( p k ) = pi =
X
i =0 p−1
L’utilisation des deux propriétés précédentes permet de déterminer la somme des diviseurs de n
connaissant sa décomposition en facteurs premiers. Si

k
Y α
n= pi i
i =1

alors
k p i α +1
Y i
−1
σ( n ) =
i =1 pi − 1

IV Développements dans une base b Ê 2

IV.1 Développements dans une base b Ê 2

Dans ce paragraphe b désigne un entier supérieur ou égal 2


Propriété 18

Pour tout x ∈ N∗ , il existe un unique n ∈ N tel que b n É x < b n+1

Démonstration. L’ensemble k ∈ N | b k É x est non vide et majoré de N, il admet dont un plus petit élément
© ª

n. Comme n + 1 n’est élément de l’ensemble k ∈ Nk b k É x , alors b n É x < b n+1


© ª

Propriété 19

Pour tout n ∈ N∗ , il existe r Ê 0 et des a i , 0 É i É r vérifiant 0 É a i É b − 1 pour 0 É i É r et a r 6= 0 tels que


r
a i b i et on note n = a r · · · a 0(b)
X
n=
i =0
IV.1 Développements dans une base b Ê 2 13

Démonstration.
• Existence: Par récurrence sur n
4 Pour n = 1 : r = 0, a 0 = 1
4 Soit n ∈ N∗ , supposons que pour tout q ∈ [[1, n]], il existe r Ê 0 et des a i , 0 É i É r vérifiant 0 É a i É b −1
r
ai bi.
X
pour 0 É i É r et a r 6= 0 tels que x =
i =0
On effectue la division euclidienne de n + 1 par b, il existe un unique couple ( q, q 0 ) ∈ N2 tel que
n + 1 = qb + q 0 et 0 É q 0 < b − 1
 Si q = 0, c’est fini r = 0 et q0 = n + 1
 Si q Ê 1, alors 1 É q É n. Par hypothèse de récurrence, il existe r Ê 0 et des a i , 0 É i É r vérifiant
r
a i b i . D’où
X
0 É a i É b − 1 pour 0 É i É r et a r 6= 0 tels que q =
i =0
à !
r
a i b i b + q0
X
n+1 =
i =0
r rX
+1
a i b i+1 = q 0 + a i−1 b i
X
= q0 +
i =0 i =1

Pour i ∈ [[1, r + 1]], on pose q i = a i−1 . Il vient alors que pour tout i ∈ [[0, r + 1]], q i ∈ [[0, b − 1]] et
q r+1 = a r 6= 0
r r0
i
a0i b i .
X X
• Unicité: Soit n = ai b =
i =0 i =0
4 Montrons que r = r 0
 a r Ê 1 entraîne n Ê b r
 Pour tout i ∈ [[0, r ]] : a i É b − 1. Donc
r r
a i b i É ( b − 1) bi
X X
n =
i =0 i =0
b r+1 − 1
É ( b − 1) = b r+1 − 1 < b r+1
b−1
0 0
Finalement b r É n < b r+1 . De même on démontre que b r É n < b r +1 et on conclut l’égalité r = r 0
4 Montrons que a i = a0i pour tout i ∈ [[1, r ]]. Par récurrence sur r
 pour r = 0, c’est évident
rX+1 rX
+1 rX
+1 r
ai bi = a0i b i . Vu que a i b i = a r+1 b r+1 + a i b i et
X
 Soit r Ê 0 et considérons l’égalité
i =0 i =0 i =0 i =0
r r
i r +1
a0i b i
X X
ai b < b , alors a r+1 et sont respectivement le quotient et le reste de la division eu-
i =0 i =0
r r
clidienne de n par b r+1 et par unicité a0r+1 = a r+1 et ai bi = a0i b i . L’hypothèse de récurrence
X X
i =0 i =0
r r
i
a0i b i
X X
appliquée à l’égalité ai b = montre que a i = a0i pour tout i ∈ [[0, r ]], d’où le résultat
i =0 i =0

Exemple 4

Écrire en bases 2, 3 et 5 l’entier qui s’écrit 525 en base 10.

Exemple 5
Effectuer (en bases 4, 5 et 6) les opérations suivantes :
1. 123321(4) − 32123(4)
2. 4321(5) + 1234(5)
3. 135(6) × 531(6)
IV.2 Critère de divisibilité 14

IV.2 Critère de divisibilité

Théorème 13

Soit x ∈ N∗ et a r · · · a 0 la décomposition du nombre x dans la base décimale

2| x ⇐⇒ 2| a 0
Xr
3| x ⇐⇒ 3| ai
i =0
4| x ⇐⇒ 4|a 1 a 0 ⇐⇒ 4|(2a 1 + a 0 )
5| x ⇐⇒ 5|a 0 ⇐⇒ a 0 = 0 ou a 0 = 5
r
X
9| x ⇐⇒ 9| ai
i =0
r
(−1) i a i
X
11| x ⇐⇒ 11|
i =0

³ . ´
Z
V L’anneau nZ, +, ×

L’anneau Z
³ . ´
V.1 , +, ×
nZ
Définition 6

Soient n ∈ N∗ et a, b ∈ Z. On dit que a est congru à b modulo n si n|( b − a) ; cette relation entre a et b se
note a ≡ b [ n]
a ≡ b [ n] ⇐⇒ ∃ k ∈ Z, a − b = kn

Propriété 20

Soit n ∈ N∗ . La relation . ≡ . [ n] est une relation d’équivalence compatible avec la somme et le produit

Démonstration.
 La réflèxivité et la symétrie de . ≡ . [n] sont immédiates. Montrons seulement la transitivité. Trois
entiers a, b, c ∈ Z étant donnés, supposons qu’on ait a ≡ b [ n] et b ≡ c [ n]. Alors n | (a − b) et n | ( b − c),
donc par somme n | (a − c), c’est-à-dire a ≡ c [ n]
 Si a ≡ b [ n] et c ≡ d [n], alors n | (a − b) et n | ( c − d ), donc par somme n | [(a + c) − (b + d )], c’est-à-dire
a + c ≡ b + d [ n]
 Si a ≡ b [n] et c ≡ d [n], alors n | (a − b) et n | ( c − d ), donc n | [(a − b) c + b( c − d )], c’est-à-dire
n | (ac − bd ), ou encore ac ≡ bd [ n]

Définition 7

Z
.
est l’ensemble des classes d’équivalence pour la congruence modulo n .
nZ

Notation :

On note x la classe d’équivalence de x dans Z


.
, c’est-à-dire
nZ
x = {y ∈ Z | y ≡ x [ n]}.

Propriété 21

1. Pour tout x ∈ Z, il existe un unique r ∈ x tel que 0 É r < n


2. Z
.
= {0, 1, · · · , n − 1}
nZ
L’anneau Z
³ . ´
V.1 , +, × 15
nZ

3. card Z
³ . ´
=n
nZ

Démonstration.
1. On effectue la division euclidienne de x par n : il existe un unique couple ( q, r ) ∈ Z×N tel que x = qn + r
et 0 É r < n, donc r ≡ x [ n] ⇐⇒ r ∈ x et 0 É r < n.
2. Par l’assertion précédente, r ∈ x est unique. Donc, par transitivité, tous les éléments congrus à r
modulo n le sont aussi à x modulo n, ce qui nous amène à écrire que r = x. Mais r ∈ {0, 1, · · · , n − 1}, d’où
le résultat.
[[0, n − 1]] −→ Z
( .
3. L’application ψ : nZ est bijective
k 7−→ k

Remarque :

D’après la compatibilité de la congruence modulo n avec la somme et le produit, on peut définir deux lois
internes dans Z
.
de la manière suivante :
nZ

∀ x, y ∈ Z
.
, x + y := x + y et x × y := x × y
nZ
cette définition est indépendante du choix des représentants, ce qui la rend pertinente.

Propriété 22

Z
³ . ´
, +, × est un anneau commutatif.
nZ

Démonstration. Découle directement du fait que Z soit un anneau commutatif.

Propriété 23: Les unités de Z


.
nZ

Soit n Ê 2. Alors U Z
³ . ´
= { x, x ∈ [[0, n − 1]] et x ∧ n = 1}
nZ

Démonstration. Soit x ∈ [[0, n − 1]], alors

x∈U Z
³ . ´
⇐⇒ ∃ u ∈ Z, x.u = 1
nZ
⇐⇒ ∃ u ∈ Z, x.u ≡ 1 [ n]
⇐⇒ ∃ u, v ∈ Z, xu + vn = 1
⇐⇒ x∧n =1

Remarque :

Les éléments de U Z sont les générateurs de groupe additif Z


³ . ´ ³ . ´
,+
nZ nZ

Propriété 24

Soit n ∈ N∗ . Les assertions suivantes sont équivalentes :


1. n est premier,
2. l’anneau Z
.
est un corps,
nZ
3. l’anneau Z
.
est intègre
nZ
L’anneau Z
³ . ´
V.1 , +, × 16
nZ

Démonstration.

. que n est premier, alors


1. ⇒ 2³.) Supposons ´ nombres de [[1, n − 1]] sont premiers avec n, donc
³ . tous les
U Z =Z \ {0}, et par suite, Z
. ´
, +, × est un corps
nZ nZ nZ
2. ⇒ 3.) Tout corps est un anneau intègre
3. ⇒ 1.) Par contraposée. Si n n’est pas premier, alors n = pq avec p, q ∈ [[2, n − 1]] d’où :

0 = n = pq = p × q

Or p 6= 0 et q 6= 0 donc Z
.
n’est pas intègre.
nZ

Application 3: Théorème de Wilson


Soit p ∈ N, p Ê 2. Montrons que p est premier si, et seulement si, ( p − 1)! + 1 ≡ 0[ p]

µ . ¶
⇒) Si p ∈ {2, 3} le résultat est immédiat. Si p Ê 5, p étant premier, Z , +, × est un corps :
pZ

x = x−1 ⇐⇒ x2 = 1 ⇐⇒ ( x − 1)( x + 1) = 0 ⇐⇒ x ∈ {1, p − 1}

Dans l’ensemble {2, . . . , p − 2} chaque élément est l’inverse d’un autre élément du même ensemble, donc
2 × . . . × ( p − 2) = 1. D’où 1.2 · · · p − 2.p − 1 = −1, donc ( p − 1)! + 1 ≡ 0[ mod p] µ . ¶
 Dans Z , on a 1.2 . . . ( n − 1) = −1. Donc 1, 2, . . . , ( p − 1) sont inversibles dans l’anneau Z
.
, +, . ie.
pZ pZ
1, 2, . . . , ( p − 1) sont premiers avec p. Donc p est premier.

Notation :

Lorsque p est premier, le corps Z


.
se note F p
pZ

Exemple 6

Résoudre dans Z
.
l’équation x2 + x + 7 = 0.
13Z

On met le trinôme x2 + x + 7 sous forme canonique. On peut remarque pour cette question que 14 = 1. Ainsi,

x2 + x + 7 = x2 + 14 x + 7 = ( x + 7)2 − 42
2
soit encore x2 + x + 7 = 0 équivaut à ( x + 7)2 = 3. On remarque alors que 4 = 3. Ainsi, l’équation est
équivalente à
2
( x + 7)2 − 4 = 0 ⇐⇒ ( x + 11)( x + 3) = 0.

Puisque Z
.
est un corps, et donc en particulier est intègre, ceci est encore équivalent à x + 11 = 0 ou
13Z
x + 3 = 0. L’ensemble des solutions est donc {2, 10}.

Exemple 7

Résoudre dans Z
.
l’équation x2 − 4 x + 3 = 0.
12Z

On procède de la même façon. L’équation est équivalente à

( x − 2)2 − 1 = 0 ⇐⇒ ( x − 3)( x − 1) = 0.

Mais Z n’est pas un corps. On écrit ( x − 2)2 = 1 et on cherche les racines carrées de 1 dans Z
. .
.
12Z 12Z
Pour cela on utilise le tableau :
t 0 1 2 3 4 5 6
t2 0 1 4 −3 4 1 0

(on a bien sûr (− t)2 = t2 ). Ainsi, l’équation est équivalente x − 2 ∈ {−5, −1, 1, 5}. L’ensemble des solutions est
donc {−3, 1, 3, 7}. Il y a en particulier plus de deux solutions à cette équation polynomiale de degré 2 !
V.2 Théorème chinois 17

V.2 Théorème chinois

Notation :
Pour p ∈ N∗ et x ∈ Z on note [ x] p la classe de x modulo p

Théorème 14: Chinois

Soit m, n ∈ N∗ premiers entre eux, alors l’application

Z Z ×Z
( . . .
−→
ψ: mnZ mZ nZ
[ x]mn 7−→ ([ x]m , [ x]n )

est un isomorphisme d’anneaux.

Démonstration. L’application ψ est bien définie car

[ x]mn = [ y]mn ⇒ mn | ( y − x)
(
m | ( y − x)

n | ( y − x)
(
[ x ] m = [ y] m

[ x]n = [ y]n

On vérifie aisément que cette application est un morphisme d’anneaux.


(
Z
. [ x]m = [0]m
Étudions le noyau de ψ. Soit [ x]mn ∈ , on a ψ ([ x]mn ) = ([0]m , [0]n ), alors . On a
mnZ [ x]n = [0]n
alors n | x et m | x, puis mn | x, puisque ppcm( m, n) = 1. Ainsi [ x]mn = [0]mn ce . qui permet . d’affirmer
Ker(ψ) = {[0]mn }. Le morphisme ψ est injectif, et puisque les deux ensembles Z et Z ×Z
.
mnZ mZ nZ
sont de même cardinal on peut affirmer que ψ est bijectif

Propriété 25: Système de congruence

Soient m, n ∈ N∗ premiers entre eux, alors


1. il existe une solution k 1 ∈ [[0, mn − 1]] au système de congruences :
(
k≡a [ n]
ou a, b ∈ Z
k≡b [ m]

2. un entier k ∈ Z vérifie le système précédent si, et seulement si : k ≡ k 1 [ mn]

Méthode
Comment résoudre un système du type
(
x≡a [ m]
avec pgcd( m, n) = 1
x≡b [ n]

Par ce qui précède, ce système possède une unique solution modulo mn. Pour la déterminer, on part de la
relation de Bézout mu + nv = 1, puis x0 = mub + nva est alors solution du système initial.

Exemple 8
Résoudre dans Z les systèmes suivants
(
x≡3 [17]
x≡4 [11]
V.3 Indicateur d’Euler 18

11 ∧ 17 = 1, le système admet une solution unique à 187 près. On a aussi −3 × 11 + 2 × 17 = 1, donc x0 =


−3 × 3 × 11 + 4 × 2 × 17 = 37 est une solution particulière. Ainsi les autres solutions sont 37 + 187 k avec k ∈ Z

V.3 Indicateur d’Euler

Définition 8: Indicateur d’Euler

L’application
N∗ N
(
−→
ϕ:
Card U Z
³ ³ . ´´
n 7−→
nZ
est appelée l’indicateur d’Euler

Propriété 26

Pour tout n ∈ N∗ , on a : ϕ( n) = Card ({ k ∈ [[0, n − 1]] , k ∧ n = 1})

Propriété 27

Soit p un nombre premier et k ∈ N∗ , alors :


³ ´
ϕ p k = ( p − 1) p k−1

Démonstration. Soit n ∈ 0, p k − 1 . Alors n n’est pas inversible dans Z k si, et seulement si n∧ p k 6= 1 si,
££ ¤¤ .
p Z
et seulement, si p divise n. Les multiples de p dans 0, p k − 1 sont de la forme α p, avec α ∈ 0, p k−1 − 1 .
££ ¤¤ ££ ¤¤

Il y a donc p k−1 éléments non inversibles dans cet anneau.


On obtient donc :
ϕ( p k ) = p k − p k−1 = p k−1 ( p − 1)

Théorème 15: d’Euler

Soit n un entier Ê 2 et a un entier premier avec n, alors

aϕ(n) ≡ 1 [ n]

Démonstration. a est premier avec n, alors a est inversible dans Z


.
. D’après le théorème de Lagrange
nZ
ϕ( n) ϕ( n)
a = 1, soit a ≡ 1 [ n]

Conséquence 1 (Théorèmes de Fermat)


Soit p un nombre premier et α ∈ Z. Alors
1. Si α ∧ p = 1, alors α p−1 ≡ 1 [ p].
p
2. Dans le cas général α ≡ α [ p].

Démonstration.
µ . ¶∗
1. Le groupe multiplicatif Z , formé des éléments non nuls de Z
.
est d’ordre p − 1. Tout élément
µ . ¶∗
pZ pZ
α∈ Z vérifie α p−1 = 1
pZ
2. L’égalité α p ≡ α [ p] est vraie lorsque α et premier avec p et est évidente lorsque p divise α
V.3 Indicateur d’Euler 19

Exemple 9
8
Trouvons le reste de la division euclidienne de a = 10(9 ) par 7

D’après le théorème de Fermat 106 ≡ 1 [7]. Il suffit alors d’étudier 98 modulo 6. En utilisant 9 ≡ 3 [6], on
8
obtient 98 ≡ 3 [6]. Finalement : 10(9 ) ≡ 6 [7]

Conséquence 2
Si m ∧ n = 1, alors
1. U Z et U Z ×U Z
³ . ´ ³ . ´ ³ . ´
sont isomorphes
mnZ nZ mZ
2. ϕ( mn) = ϕ( m)ϕ( n).

Démonstration. Supposons que n et m soient premiers entre eux. L’isomorphisme du lemme chinois montre
que Z et Z ×Z ont même nombre d’éléments inversibles. De plus, un couple ( r, s) ∈ Z
. . . .
.mnZ mZ nZ
×Z est inversible si, et seulement si, r et s le sont respectivement dans Z et Z
. .
. On obtient
mZ nZ mZ nZ
donc :
ϕ( mn) = ϕ( m)ϕ( n)

Conséquence 3
r
Y k
Soit n = p i i est la décomposition en facteurs premiers de l’entier n. Alors
i =1

r ³ ´ r µ
1

Y k k −1 Y
ϕ( n) = pi i − pi i =n 1−
i =1 i =1 pi

Exemple 10
Calculons ϕ(78)

On écrit 78 = 2 × 3 × 13 (décomposition primaire), donc

ϕ(78) = ϕ(2)ϕ(3)ϕ(13) = 1.2.12 = 24

Exemple 11: Cryptage RSA

Soit n ∈ N∗ sans facteur carré.et d, e ∈ N∗ tels que de ≡ 1 [ϕ( n)]. Alors les applications x 7−→ x d et x 7−→ x e
sont deux permutations de Z réciproques.
nZ

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