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Gérard Valenduc
Université Catholique de Louvain - UCLouvain
53 PUBLICATIONS 644 CITATIONS
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All content following this page was uploaded by Gérard Valenduc on 25 March 2022.
ISBN 2-87209-800-3
LA TECHNOLOGIE, UN JEU DE SOCIÉTÉ
DU MÊME AUTEUR
LA TECHNOLOGIE,
UN JEU DE SOCIÉTÉ
Gérard Valenduc
© BRUYLANT-ACADEMIA s.a.
Grand’Place, 29
B-1348 LOUVAIN-LA-NEUVE
Imprimé en Belgique.
Remerciements
Comme ce livre s’appuie sur une thèse de doctorat, je tiens à remer-
cier les membres de mon jury de thèse, pour l’intérêt qu’ils ont témoigné
à l’égard de mes travaux et la pertinence de leurs commentaires : Naji
Habra, promoteur de la thèse, Jean-Claude Burgelman, Jean-Luc Hai-
naut, Claire Lobet-Maris, Piercarlo Maggiolini, Yves Pigneur et Pierre-
Yves Schobbens.
Le mot remerciement n’est qu’une litote pour exprimer ce que je dois
à mon amie et collègue Patricia Vendramin, car ce livre est le reflet de
multiples travaux que nous avons conçus, réalisés et publiés ensemble, au
fil d’un parcours professionnel enrichissant que nous nous sommes
construit à la Fondation Travail-Université depuis dix-sept ans. Ses
compétences de sociologue, ses idées constructives et ses encouragements
chaleureux m’ont été précieux dans la rédaction de ce livre. Puis, au
rayon des qualités exceptionnelles, je veux également mentionner la
patience et la complicité de mon épouse Claire et de ma fille Rebeca, qui
m’ont soutenu avec beaucoup d’affection.
Enfin, je voudrais dédicacer ce livre à mon ami d’enfance Jean-
François Lontie, décédé subitement en mars 2001, en souvenir des années
1975-1982, où nous étions éditeurs des Cahiers Galilée, une revue pion-
nière de la critique sociale des sciences et des techniques.
Chapitre 1
12. Ellul J., cité par Porquet J.-L. (2003), op. cit., p. 162.
13. Ellul J., cité par Porquet J.-L. (2003), op. cit., p. 103.
16 LA TECHNOLOGIE, UN JEU DE SOCIÉTÉ
30. Sfez L., cité par Porquet J-L. (2003), op. cit., pp. 221-222.
31. Porquet J.-L. (2003), op. cit., pp. 232-239.
32. Castoriadis C. (2001), op. cit.
24 LA TECHNOLOGIE, UN JEU DE SOCIÉTÉ
57. Smits R., Den Hertog P., Kuijper J. (1993), Towards a strong and effec-
tive European Technology Assessment Infrastructure, TNO Report for the Euro-
pean Commission, Apeldoorn, March 1993. Petrella R. (1992), Le printemps du
technology assessment en Europe : faits et questionnements, dans Technologies de
l'Information et Société, vol. 4 n° 4, Dunod, Paris. Smits R. (1990), State of the art
of technology assessment in Europe, Report to the Second European Congress of
Technology Assessement, Milano 14-16 November 1990.
38 LA TECHNOLOGIE, UN JEU DE SOCIÉTÉ
Le constructivisme social
et son aire d’influence
78. Vinck D. (1991), op. cit., p. 16. Dans le même ordre d’idées, Dubois dis-
tingue à ce sujet le programme fort, au sens strict (Bloor, Barnes, Pickering,
Pinch), et le socioconstructivisme (Callon, Latour, Knorr-Cetina, Woolgar). Cette
distinction est sans doute pertinente dans le cadre de la sociologie des sciences,
mais elle nous conduit à une complication inutile pour comprendre la sociologie de
l’innovation technologique (Dubois M., 2001, op. cit. pp. 27-35).
79. Stengers I. (1998), La guerre des sciences : et la paix ?, dans Jurdant B.
(1998), op. cit., p. 270.
80. Vinck D. (1995), op. cit., pp. 196-200. Les cinq principes expliqués par
Dominique Vinck constituent un résumé didactique des règles de méthode expo-
sées par Bruno Latour dans La science en action, Folio Essais, Gallimard, Paris,
1995 (première édition chez La Découverte en 1989).
Chapitre II – Le constructivisme social et son aire d’influence 53
82. Cette présentation s’inspire de Amblard H., Bernoux Ph., Herreros G.,
Livian Y-F. (1996), Les nouvelles approches sociologiques des organisations,
Seuil, Paris, pp. 155-167, ainsi que des ouvrages déjà cités de Patrice Flichy
(Flichy P., 1995, op. cit., pp. 90-109) et Dominique Vinck (Vinck. D., 1995, op.
cit., pp. 200-223).
Chapitre II – Le constructivisme social et son aire d’influence 55
Tableau 1
Théorie de la traduction et de l’acteur réseau :
le cas de la conception du Mac d’après Akrich, Callon et Latour
84. Akrich M., Callon M., Latour B. (1991), A quoi tient le succès des inno-
vations ?, dans Vinck D. (1991), op. cit., pp. 25-76. Publication reprise de la revue
Gérer et comprendre, n° 11-12, 1988.
58 LA TECHNOLOGIE, UN JEU DE SOCIÉTÉ
88. Pinch T., Bijker W. (1987), The social construction of facts and arti-
facts : how the sociology of science and the sociology of technology may benefit
each other, in Bijker W., Hughes T., Pinch T., The social construction of techno-
logical systems – New directions in the sociology of technology, MIT Press,
Cambridge (MA).
89. Bijker W. (1995), Of bicycles, bakelites and bulbs : towards a theory of
sociotechnical change, MIT Press, Cambridge (MA). Le titre curieux de cet
ouvrage provient de ce que Bijker s’y appuie sur trois études empiriques : la
naissance de la bicyclette, l’invention de la bakélite et la mise au point du tube
fluorescent pour l’éclairage. Il se réfère aussi à trois études complémentaires
portant sur l’aluminium, le métier à tisser de Sulzer et le transistor.
60 LA TECHNOLOGIE, UN JEU DE SOCIÉTÉ
Tableau 2
Modèle SCOT : le cas de l’éclairage fluorescent aux États-Unis,
d’après Bijker et Pinch
92. Pollack N., Stokes C. (1996), Designing technology at the conference ta-
ble, Review of Bijker’s book “Of bicycles, bakelites, and bulbs”, in EASST Re-
view, vol. 15 n° 1, European Association for the Study of Science and Technology,
March 1996.
64 LA TECHNOLOGIE, UN JEU DE SOCIÉTÉ
100. Sokal A., Bricmont J. (1999) op. cit., pp. 137 et 283.
101. Dubois M. (2001), op. cit., pp. 247-248.
102. Chalmers A. (1991), La fabrication de la science, La Découverte, Paris,
pp. 100-102.
Chapitre II – Le constructivisme social et son aire d’influence 69
n’est pas tenable. Il montre d’ailleurs que les articles des auteurs
socioconstructivistes, tout en affirmant l’indiscernabilité,
s’empressent d’établir des catégories d’acteurs et de distinguer des
facteurs explicatifs de nature différente, puis les font à nouveau
disparaître derrière les relations qui se nouent entre acteurs et
facteurs. Identités et relations sont confondues. Gingras propose
une “interprétation charitable” de cette confusion conceptuelle : les
auteurs socioconstructivistes ne veulent pas vraiment dire que
l’indissociabilité est ontologique, mais simplement qu’il n’y a pas
entre les différents acteurs et facteurs de hiérarchie définie une fois
pour toutes, et que la nature de leurs relations change en fonction
des circonstances 111. Il craint toutefois que cette “interprétation
charitable” ne soit pas considérée comme assez “radicale” par les
constructivistes radicaux.
Gingras reproche aux socioconstructivistes de confondre les
catégories d’analyse et les discours des acteurs, car ils se basent sur
l’argument que les actes posés par les acteurs transcendent les
catégories du social et de la technique et affirment que l’analyste
ne doit pas imposer ses catégories aux acteurs. “Le rôle du socio-
logue consiste, après tout, à analyser le discours et les pratiques
des agents, ce qui ne saurait se faire en se contentant de répéter le
point de vue de l’acteur. Le fait que ce qui est appelé technique par
un agent est appelé politique par un autre soulève bien sûr la ques-
tion de savoir pourquoi chacun utilise des classifications différen-
tes 112.”
Patrice Flichy analyse de façon détaillée l’interprétation que
font les socioconstructivistes des notions de réseau, d’acteur et de
contexte, afin de monter que les acceptions les plus ambiguës de
ces notions sont systématiquement privilégiées 113.
Selon Flichy, Callon et Latour donnent une multitude de défi-
nitions de la notion de réseau, dont le commun dénominateur est de
considérer un réseau comme ce qui relie des éléments hétérogènes
– une définition particulièrement élastique. Flichy distingue quatre
contextes différents d’utilisation de la notion de réseau, que l’on
retrouve aussi dans les travaux de Vinck 114. Le premier est celui
d’une infrastructure, matérielle ou virtuelle, permettant des échan-
121. http://www.upmf-grenoble.fr/cristo
122. Myers M. D. (1997), Qualitative Research in Information Systems, in
MIS Quarterly (21:2), June 1997, pp. 241-252. MISQ Discovery, archival version,
June 1997, http://www.misq.org/discovery/MISQD_isworld/. MISQ Discovery,
updated version, last modified: www.qual.auckland.ac.nz
123. Tatnall A., Gilding A. (1999), Actor-network theory and information
systems research, in the Proceedings of the 10th Australasian Conference on
Information Systems, 1999.
Chapitre II – Le constructivisme social et son aire d’influence 79
128. Amblard & al. (1996), op. cit., pp. 141-145. Callon M., 1989, op. cit.,
pp. 173-211.
Chapitre II – Le constructivisme social et son aire d’influence 83
b) Le déterminisme multiple
Ce point de vue repose sur l’hypothèse que le changement or-
ganisationnel est déterminé par l’interaction d’une multiplicité de
facteurs, internes et externes à l’organisation. La technologie n’est
qu’un de ces facteurs, les autres relèvent du contexte économique
ou politique, du fonctionnement des marchés (y compris le marché
du travail), des formes de gestion de la main-d’œuvre, de l’état des
relations sociales, des qualifications disponibles, etc. La trajectoire
du changement organisationnel dépend à la fois des conditions
initiales, c’est-à-dire de l’état de la technologie et des rapports
sociaux avant le changement, et des forces multiples qui agissent
sur la direction et la vitesse du changement. C’est ce qui explique
qu’une même tendance technologique, fût-elle lourdement structu-
rante pour toutes les entreprises d’une même branche d’activité,
peut déboucher sur une grande variété de configurations sociotech-
niques au niveau microsocial.
La méthode de “prospective sociale du changement technolo-
gique 155”, développée à la Fondation Travail-Université et expé-
rimentée dans diverses études sectorielles à la fin des années 1980
et au début des années 1990, peut être considérée rétrospective-
ment comme une illustration de ce “déterminisme multiple” identi-
fié par Alsène. Prenant en compte les dimensions technologiques,
sociales et économiques des changements, cette méthode identifie
trois champs d’intervention qui vont orienter leur trajectoire : à
l’intersection de l’économique et du technologique, la stratégie de
développement de l’entreprise et du secteur ; à l’intersection du
social et du technologique, les choix organisationnels ; à
l’intersection de l’économique et du social, les politiques de ges-
tion de la main-d’œuvre. Dans chacun de ces trois champs
d’intervention, les marges de manœuvre des acteurs sont étudiées,
ce qui permet de construire des scénarios.
Si le déterminisme multiple est fréquent dans le domaine de la
prospective, où les scénarios et les analyses multi-critères sont des
méthodes très répandues, il s’avère toutefois insatisfaisant pour
certains sociologues, car il ne hiérarchise pas les facteurs explica-
tifs. Il fournit un cadre méthodologique, mais pas un cadre théori-
que.
168. Jouët J. (2000), Retour sur la sociologie des usages, dans Réseaux, vol.
18 n° 100, Hermès, Paris, pp. 487-521.
169. Jouët J. (2000), op. cit., p. 496.
170. Chambat P. (1994), Usages des TIC : évolution des problématiques,
dans Technologies de l’information et société, vol. 6 n° 3, Paris, Dunod.
Chapitre 3 – La coévolution de la technologie et de la société 103
173. Védel T. (1994), Introduction à une sociopolitique des usages, dans Vi-
talis A. (Ed.), Médias et nouvelles technologies : pour une sociopolitique des
usages, Éditions Apogée, Rennes.
174. Breton Ph., Que faut-il entendre par discours d’accompagnement des
nouvelles technologies ?, dans Bertrand G. (Ed.), op.cit., pp. 6-9.
Chapitre 3 – La coévolution de la technologie et de la société 105
177. http://www.rcss.ed.ac.uk/costA4/costA4-home.html
Chapitre 3 – La coévolution de la technologie et de la société 107
178. Williams R., Edge D. (1997), The social shaping of technology, in Re-
search Policy, vol. 25, pp. 856-899. Cet article peut être considéré comme un
document de référence qui stabilise les définitions du concept, dresse un état de
l’art de la recherche et fait autorité dans le domaine. Des extraits en sont fréquem-
ment repris dans les publications COST A4. Une paternité plus lointaine de
l’expression “social shaping of technology” est attribuée à MacKenzie D., Wajc-
man J. (1985), The social shaping of technology, Open University Press, Milton
Keynes.
179. Brey Ph. (1997), Philosophy of technology meets social constructivism,
in Techné – Journal of the Society for Philosophy and Technology, vol. 2 nr. 3-4,
Spring-Summer 1997. Perrin J., Vinck D. (1996), Social shaping of technology
approaches in France – Historical context and main trends, in The role of design
in the shaping of technology, COST A4 Social Sciences, vol. 5, European Com-
mission, Bruxelles.
180. David Edge est un des fondateurs du programme fort de sociologie des
sciences et du constructivisme social, avec lesquels il a pris, au fil du temps, une
certaine distance critique. Suite à son décès en janvier 2003, les revues EASST
Review (vol. 22 n° 1, March 2003) et Social Studies of Science (vol. 33 n° 2, April
2003) ont chacune consacré un numéro spécial à son hommage.
108 LA TECHNOLOGIE, UN JEU DE SOCIÉTÉ
181. Caracostas P., Muldur U. (1997), La société, ultime frontière – Une vi-
sion européenne des politiques de recherche et d’innovation pour le 21ème siècle,
Commission européenne (EUR17655).
Chapitre 3 – La coévolution de la technologie et de la société 109
185. Noble D. (1979), Social choice in machine design : the case of automa-
tically controlled machine tools, in Zimbalist A. (Ed.), Case studies on the labour
process, Monthly Review Press, New York. Hughes T. (1983), Networks of power,
John Hopkins University Press, Baltimore.
186. Breton Ph. (1987), Histoire de l’informatique, La Découverte, Paris,
chapitres V à VII.
187. Valenduc G. (1991), L'objection de conscience de l'informaticien, dans
le Journal de Réflexion sur l'Informatique (JRI), n° 21, octobre 1991, FUNDP
Namur.
188. Akrich, M., Callon M., Latour B. (1991), op. cit., pp. 62-64.
Chapitre 3 – La coévolution de la technologie et de la société 111
196. Kling R. (1980), Social issues and impacts of computing : from arena to
discipline, in the Proceedings of the Second IFIP Conference on Human Choices
and Computers, North Holland.
197. Lamb R. (2003), The social construction of Rob Kling, in The Informa-
tion Society, n° 19, pp. 195-196.
198. Sawyer S., Rosenbaum H. (2000), Social informatics in the information
sciences : current activities and emerging directions, in Informing Sciences, vol. 3
n° 2, pp. 89-95.
116 LA TECHNOLOGIE, UN JEU DE SOCIÉTÉ
199. Kling R. (2001), op. cit., pp. 3-6. Kling R., Lamb R. (2000), IT and or-
ganizational change in digital economies : a sociotechnical approach, in Kahin B.
(Ed.), Understanding the Digital Economy, MIT Press, Boston.
200. Lamb R., Sawyer S., Kling R. (2000), A social informatics perspective
on socio-technical networks, in Chung H.M. (Ed.), Proceedings of Americas
Conference on Information Systems, Long Beach, California.
Chapitre 3 – La coévolution de la technologie et de la société 117
tant, mais le constat que les impacts sont coproduits aux stades
d’implémentation et de diffusion – qui est un résultat des études
constructivistes – implique que les acteurs du monde de la techno-
logie ne doivent pas être les seuls impliqués. La stratégie à préférer
pour le CTA est d’élargir les aspects et les acteurs à prendre en
compte. De manière plus générale, le CTA s’achemine vers un
processus d’apprentissage sociétal et parfois vers un processus de
gestion de la technologie au sein de la société 201.” Son collègue
Johan Schot surenchérit : “lorsque des utilisateurs, des groupes
sociaux ou des citoyens prennent part à un processus de concep-
tion, ils sont davantage capables que les concepteurs et ingénieurs
de prendre en compte des aspects sociaux à un stade précoce. Les
concepteurs anticipent rarement les effets sociaux, ils éprouvent
même des difficultés à anticiper à temps les conditions du marché.
Ils ne recherchent pas les informations adéquates sur les marchés,
et quand ils le font, ils ne se trouvent pas en position d’en faire un
usage efficace. Ils réagissent aux signaux du marché et aux effets
sociaux seulement quand ils se produisent, ce qui conduit à donner
aux problèmes des solutions ad hoc 202.”
Dans la pratique, le CTA désigne un ensemble de méthodes
d’accompagnement et d’évaluation de projets d’amont en aval,
avec une implication étroite des acteurs et des parties prenantes 203.
Rip et Schot formulent trois critères de qualité pour le CTA 204 :
– L’importance de l’anticipation. Tous les aspects sociaux ne
peuvent pas être prévus en amont d’un projet de développe-
ment technologique, au contraire : ils apparaissent, parfois de
manière imprévue ou sous la forme d’effets pervers, à tous les
stades du projet. Ce constat entraîne deux conséquences.
D’une part, l’implication des acteurs concernés doit
201. Rip A. (1994), Science & technology studies and constructive technolo-
gy assessment, in EASST Review, vol. 13 n° 3, September 1994, p. 3. L’ouvrage de
référence sur le constructive technology assessment est : Rip A., Misa T., Schot J.
(1995), Managing technology in society : the approach of constructive technology
assessment, Pinter Publishers, London.
202. Schot J. (1998), Constructive technology assessment comes of age : the
birth of a new politics of technology, in Jamison A. (Ed.), Technology policy meets
the public, PESTO Papers II, Aalborg University, pp. 207-232.
203. Sundermann K., Constructive technology assessment, in Böchler S.,
Simonis G., Sundermann K., Handbuch für Technikfolgenabschätzung, Sigma
Verlag, Berlin, pp. 119-128.
204. Schot J., Rip A. (1997), The past and future of constructive technology
assessment, in Technological forecasting and social change, vol. 54 n° 2/3, pp.
251-268.
Chapitre 3 – La coévolution de la technologie et de la société 119
205. Paschen H., Vig N.J (2000)., Parliaments and technology : the deve-
lopment of TA in Europe, Summary review in TA-Datenbank Nachrichten, ITAS
Karlsruhe, vol. 9 n° 1, March 2000.
206. Sans entrer dans les détails de ces méthodes, on mentionnera les confé-
rences de consensus, les jurys de citoyens, les groupes focaux, les ateliers des
scénarios, les cellules de planning, les forums sociotechniques, les auditions
publiques, etc. L’institution de TA du Parlement flamand (VIWTA, Vlaamse
instelling voor wetenschappelijk en technisch aspectenonderzoek) a publié un
guide pratique des méthodes participatives : Slocum N. (2003), Participatory
methods toolkit – a practitioner’s manual, VIWTA, Brussel, United Nations
University, Brugge, Fondation Roi Baudouin, Bruxelles.
120 LA TECHNOLOGIE, UN JEU DE SOCIÉTÉ
207. Jaspers M., Banthien H., Renner A. (2003), Governance of the Euro-
pean Research Area : the role of civil society, IFOK report for the European
programme Science & society, DG Research, November 2003.
208. Hennen L. (1999), Participatory technology assessment : a response to
technical modernity ?, in Science and Public Policy, vol. 26 n° 5, October 1999,
pp. 303-312.
209. Berloznik R., Van Langenhove L. (1998), Integration of technology as-
sessment in R&D management practices, in Technological forecasting and social
change, vol. 58 n° 1/2, pp. 23-33.
Chapitre 3 – La coévolution de la technologie et de la société 121
Figure 1
Le modèle de structuration de la technologie
Technologie
Acteurs
humains
Poole 221 recensent 116 articles publiés dans des revues scientifi-
ques entre 1990 et 2000, qui utilisent Giddens et Orlikowski
comme cadre théorique de référence. Ils proposent une typologie et
un bilan de ces recherches. Pour eux, le modèle de structuration de
la technologie a permis de faire évoluer la recherche sur les systè-
mes d’information de l’étude des technologies vers l’étude des
actions et interactions, en évitant le piège constructiviste de faire
disparaître la technologie du tableau et en s’écartant définitivement
des modèles déterministes des études d’impact. Il se situe bien
dans une optique de coévolution de la technologie et des structures
sociales. D’ailleurs, les socioconstructivistes ne s’y reconnaissent
pas et le critiquent sévèrement, sur la base d’un argument fré-
quemment rencontré dans le chapitre II : il n’est pas possible de
distinguer la technologie de l’organisation, la technologie est de
l’organisation 222.
La transposition de la théorie de la structuration de Giddens,
qui est une théorie de la société, vers l’analyse organisationnelle
des systèmes d’information, est toutefois une opération délicate.
“La théorie de la structuration concerne la nature des systèmes
sociaux et ne contient aucune considération particulière sur la
technologie ni sur l’influence de la technologie sur la vie sociale.
Néanmoins, son attractivité pour la recherche sur les systèmes
d’information réside dans sa focalisation sur les structures et sur
les processus par lesquels les structures sont utilisées et modifiées
au fil du temps. Le champ “systèmes d’information” a un intérêt
profond pour la conception et l’analyse des structures de prise de
décision et d’interaction entre l’être humain et l’ordinateur. (…) La
technologie peut être considérée comme un contributeur potentiel
au processus de structuration des interactions humaines 223.”
Certains auteurs doutent de la longévité de l’engouement en
faveur de la théorie de la structuration. Certes, celle-ci est venue
combler un vide théorique et a permis d’analyser et d’interpréter de
manière créative un grand nombre d’études de cas. Toutefois, les
modèles basés sur la théorie de la structuration restent peu prédic-
229. Salomon J-J., Préface à Repenser la science, Nowotny H., Scott P., Gib-
bons M. (2003), op. cit., p. 7.
230. Nowotny H. (2000), Le potentiel de la transdisciplinarité, dans le jour-
nal électronique Interdisciplines (http://www.interdisciplines.org), Montréal.
134 LA TECHNOLOGIE, UN JEU DE SOCIÉTÉ
Mode 1 Mode 2
Acteurs domi- Universités et académies Laboratoires industriels,
nants des sciences. firmes innovantes, consul-
Financement public tants, think tanks et centres de
national. recherche universitaires.
Sources de financement
diversifiées.
Structure Institutions stables, hiérar- Partenariats et réseaux organi-
organisation- chisées et organisées selon sés sur base de projets théma-
nelle les disciplines. tiques, associant diverses
disciplines et diverses formes
d’institutions.
Origine des Dynamique interne des Problèmes, questions et
thèmes de disciplines scientifiques. objectifs définis par le monde
recherche économique, par les institu-
tions ou par la société civile.
Lien entre Technologies = applica- Technologies = solutions
sciences et tions de la science. intégrées répondant à des
technologies problèmes complexes.
Résultats Savoirs universellement Connaissances et innovations
reconnus. caractérisées par leur fiabilité
Technologies efficaces. et leur “robustesse sociale”.
Critères de Critères épistémologiques Multiplicité de critères :
validation internes. pertinence des solutions,
Normes propres aux efficience par rapport aux
disciplines. objectifs fixés, réussite
technique, qualité et originali-
té des connaissances.
Procédures Évaluation par les pairs. Évaluation externe : besoin de
d’évaluation rendre des comptes aux
commanditaires et aux utilisa-
teurs, responsabilité face à la
société.
232. Nowotny H., Scott P., Gibbons M. (2003), op. cit., pp. 54-76.
233. Nowotny H., Scott P., Gibbons M. (2003), op. cit., pp. 18-40.
234. Gibbons M. (2000), Mode 2 society and the emergence of context-
sensitive science, in Science and public policy, vol. 27 n° 3, June 2000, pp. 159-
163.
136 LA TECHNOLOGIE, UN JEU DE SOCIÉTÉ
235. Nowotny H., Scott P., Gibbons M. (2003), op. cit., pp. 152-212.
Chapitre 3 – La coévolution de la technologie et de la société 137
1. L’informatique système
La nature systémique des technologies de l’information et de
la communication est non seulement soulignée par de nombreux
Chapitre 4 – L’ambivalence des TIC 147
252. Wiener N., cité par Mattelart A. (2001), article Communication : uto-
pies et réalités, dans Encyclopaedia Universalis, version 7 (dvd-rom).
253. Lacroix G. (1993), Cybernétique et société : Norbert Wiener ou les dé-
boires d’une pensée subversive, dans Terminal, Éditions L’Harmattan, n° 61,
automne 1993.
Chapitre 4 – L’ambivalence des TIC 149
254. Lamarche T., Naulleau D., Vétois J. (eds.) (2002), Fichiers et libertés :
le cybercontrôle 25 ans après, numéro spécial de Terminal, nouvelle série n° 88,
L’Harmattan, Paris.
255. Weissberg J-L. (Ed.) (1985), 1984 et les présents de l’univers informa-
tionnel, Centre de création industrielle, Centre Georges Pompidou, Paris.
150 LA TECHNOLOGIE, UN JEU DE SOCIÉTÉ
2. L’informatique programme
Face à ces analyses construites en référence à une conception
systémique, d’autres attributs de l’informatique peuvent être mis
en valeur : le principe de la programmation, qui présuppose que la
technologie est façonnée par ses concepteurs et ses praticiens et
que les actes techniques sont asservis à une finalité non technique,
et le principe de modularité, qui exprime le fait que les systèmes
d’information sont a priori des assemblages “à la carte” d’éléments
flexibles et personnalisables – la rigidité de certains systèmes
n’étant qu’une perversion du principe de modularité, souvent pour
des raisons économiques.
C’est dans le domaine du travail que la mise en œuvre de ces
deux principes est le plus facilement observable. L’informatisation
des entreprises et des autres organisations procède de ces princi-
pes : formuler un projet, l’analyser ; puis développer les outils et
les applications informatiques qui permettent d’atteindre les objec-
tifs visés ; ensuite les mettre en œuvre (“implémenter”) de manière
Chapitre 4 – L’ambivalence des TIC 157
276. Woolgar S., Grint K. (1991), Computers and the transformation of so-
cial analysis, in Science, technology and human values, vol. 16 n° 3, pp. 368-378.
277. Briefs U., Ciborra C., Schneider L. (1982), System design for, with and
by users, IFIP, North Holland.
278. Moens L., Valenduc G. (1986), Le guide des informatisés, Ciaco /
Erasme, Louvain-la-Neuve. Carré D., Valenduc G. (1991), op. cit.
162 LA TECHNOLOGIE, UN JEU DE SOCIÉTÉ
287. Gilbert P., Leclair P. (2004), Les systèmes de gestion intégrés, une mo-
dernité en trompe-l’œil ?, dans Sciences de la société, n° 61, Presses Universitaires
du Mirail, Toulouse, février 2004, pp. 17-32.
Chapitre 4 – L’ambivalence des TIC 167
290. Bareil C., Bernier C., Rondeau A. (2001), Un nouveau regard sur
l’adoption et la mise en œuvre de systèmes de gestion intégrés (SGI/ERP), dans les
Actes du XXIIème congrès de l’AGRH, La GRH dans la société de l’information,
LENTIC, Université de Liège, septembre 2001, pp. 270-285 (p. 273).
291. Guffond J.-L., Leconte G., Segrestin D. (2002), L’implantation d’un
ERP travaille l’organisation, dans les Actes du colloque Concevoir et organiser la
performance industrielle, IPI, Autrans, janvier 2002.
170 LA TECHNOLOGIE, UN JEU DE SOCIÉTÉ
294. Vinck D., Rivera I., Penz B. (2004), De bonnes raisons d’échouer dans
un projet technique – La construction sociale de l’impact, dans Sciences de la
société, n° 61, Presses Universitaires du Mirail, Toulouse, février 2004.
295. Vinck D. & al. (2004), op. cit., p. 124.
Chapitre 4 – L’ambivalence des TIC 173
travail dont nous avons stigmatisé les risques sociaux soient, par
ailleurs, en phase avec certaines aspirations ou attentes dans la
société 304.”
Même si les innovations technologiques renforcent la rigidité
des prescriptions et du contrôle sur le travail, il est exagéré
d’affirmer que la technologie détermine le contenu des prescrip-
tions et les formes de contrôle, qui relèvent avant tout de choix
managériaux. Symétriquement, on ne peut pas réduire les innova-
tions technologiques actuelles à une simple inscription, dans des
dispositifs techniques supposés indéfiniment malléables, de projets
managériaux d’intensification du travail. Prescription du change-
ment par la technologie et inscription des stratégies dans la techno-
logie sont indissociables. On ne manquera pas de mettre en rapport
ces deux tendances – prescription par la technologie et inscription
dans la technologie – avec la dualité soulignée par Orlikowski dans
son modèle de structuration de la technologie : la technologie en
tant que produit de l’action humaine et en tant que résultat de
l’action humaine.
L’intensification du travail est donc une problématique qui
met en lumière le rôle déterminant des stratégies managériales, tout
en soulignant certains effets structurants des TIC. “L’ordinateur est
à la fois un accélérateur et un révélateur de la nouvelle division du
travail. Mais les caractéristiques techniques des matériels et des
logiciels informatiques, leur ajustement ou leur désajustement à
leurs utilisateurs, ont un impact propre, qui peut renforcer ou
contrecarrer les tendances globales de la modernisation du travail.
Même si les utilisateurs d’ordinateurs ont davantage d’autonomie
dans leur travail pris comme un tout, pour ce qui est précisément
de l’utilisation de la machine, ils en ont, selon leurs déclarations,
énormément moins. L’obligation d’autonomie qui tend à s’imposer
avec la modernisation se combine donc avec une maîtrise modeste
de l’ordinateur en tant qu’objet technique 305.”
311. Freeman C., Soete L. (1994), Work for all or Mass Unemployment ?
Computerised Technical Change into the 21st Century, Pinter Publishers, London,
p. 33.
312. Freeman C., cité par Castells M. (1998), La société en réseaux, Fayard,
Paris, p. 86.
313. Freeman C. (1995), Le nouveau contexte de l’innovation, dans la Revue
Science Technologie Industrie, n° 15, OCDE, Paris, pp. 53-84.
184 LA TECHNOLOGIE, UN JEU DE SOCIÉTÉ
parce que les ERP sont souvent perçus comme un problème plutôt
que comme une solution.
Dans le cas du télétravail, l’appréciation est plus nuancée. Les
TIC jouent incontestablement un rôle de facilitateur dans les nou-
velles formes de télétravail, reposant sur des combinaisons diversi-
fiées d’arrangements flexibles du temps de travail. Cependant, les
TIC n’ont pas toujours joué ce rôle de facilitateur pour le télétra-
vail. La conception techniciste du télétravail, qui a prévalu jus-
qu’au début des années 1990, met plutôt l’accent sur un autre rôle
de la technologie, celui d’infrastructure de base, indispensable au
développement du travail à distance. Ce rôle d’infrastructure de
support concerne non seulement les TIC proprement dites, mais
aussi leur environnement matériel (télécentres, bureaux satellites,
bureaux à domicile) et leur fonction de développement local. Or,
cette conception techniciste a débouché sur un échec. Donc, dans
le cas du télétravail, les TIC se sont avérées efficientes dans un
rôle de facilitateur, mais inefficientes dans des politiques
d’infrastructure technique.
Cet exemple permet de passer au deuxième rôle que la techno-
logie peut jouer, quand elle fournit une infrastructure commune de
support indispensable au changement organisationnel. C’est le cas
du développement des services financiers. Les TIC ne sont pas
seulement un facilitateur des restructurations de la banque et de
l’assurance, elles constituent aussi l’infrastructure de base des
nouveaux services : monnaie électronique, guichets automatiques,
banque et assurance en ligne, centres d’appel, etc. La médiation
des TIC est omniprésente dans la prestation des services et la
réalisation des activités. Dans certains secteurs, comme les services
informatiques et la conception de sites internet, les TIC ne fournis-
sement pas seulement une infrastructure de soutien au changement,
elles constituent la nature même de l’activité. Dans de tels contex-
tes, l’activité économique, le travail et la technologie évoluent
ensemble et se façonnent mutuellement.
D’autres exemples du rôle des TIC comme infrastructure de
base ont été observés. Dans le domaine de l’intensification du
travail, les TIC constituent un support technique incontournable
pour la mise en œuvre de certaines applications spécifiques : le
contrôle détaillé et l’étalonnage des performances, les logiciels de
gestion des besoins et des disponibilités de main-d’œuvre flexible,
ou encore la planification des flux de tâches et leur ajustement en
temps réel. Les TIC fournissent également un support technique
essentiel aux diverses formes de “télémédiation” dans la relation
196 LA TECHNOLOGIE, UN JEU DE SOCIÉTÉ
Tableau 8
Repérage de la pertinence des concepts et méthodes selon les critères de
niveau d’observation, but poursuivi et dimension temporelle
Système technicien
Paradigme organi-
Choix technologi-
Façonnage social
Design organisa-
Construction des
tionnel implicite
Concepts SCOT
Ethnographie
Controverses
Théorie de la
structuration
sationnel
usages
que
Niveau d’observation
Individu, utilisateur
Organisation, entre-
prise
Structures : branches
d’activité, métiers,
institutions
Politique et société
Recherche action
Recommandations,
scénarios
Dimension temporelle
Trajectoires
Diffusion, cycle de
vie
Discordance des
rythmes
nale. C’est bien ce que nous venons de faire. Nous avons particu-
lièrement veillé à ce que les emprunts aux différentes théories
soient non seulement compatibles, mais aussi complémentaires.
Car l’éclectisme peut dégénérer en syncrétisme, quand les em-
prunts sont effectués sans cohérence ni discernement. Dans le
domaine des relations entre technologie et société, la coexistence
de nombreuses théories qui ne se réfutent pas les unes les autres
justifie, à nos yeux, une démarche éclectique.
La citation de Leibniz est opportune. Dans toute leur diversité,
les écoles constructivistes, déterministes ou coévolutionnistes
apportent des éléments essentiels à la compréhension des multiples
interactions entre technologie et société. Les critiques formulées à
l’égard de ces différentes écoles portent davantage sur ce qu’elles
refusent ou feignent d’ignorer que sur les hypothèses explicatives
qu’elles avancent. La pertinence de ces hypothèses explicatives
dépend grandement de leur niveau ou terrain d’application, selon
que l’on s’attache à comprendre la production des connaissances et
des innovations, les grandes tendances du progrès technique, les
stratégies de modernisation des entreprises, les mutations du tra-
vail, l’appropriation des objets techniques par leurs utilisateurs.
Chaque niveau de problème peut mobiliser des concepts différents,
empruntés à une ou plusieurs des écoles constructivistes, détermi-
nistes ou coévolutionnistes.
Dans la pratique de recherche qui a été développée à la Fonda-
tion Travail-Université, cette approche pragmatique s’est avérée
féconde. Lorsque l’on s’insère dans des grands programmes de
recherche européens, ou que l’on doit élaborer des propositions de
recherche pour des commanditaires publics régionaux ou natio-
naux, un des critères de succès réside dans l’adéquation entre les
problématiques formulées et les méthodologies utilisées. Lorsque
l’on vise à améliorer le fonctionnement de l’interface entre la
recherche scientifique et le monde du travail, c’est la capacité de
formuler des thématiques d’intérêt commun qui structure les axes
de recherche et influence la sélection des méthodes d’investigation.
Le choix des concepts à mobiliser vient dans un second temps.
Dans une telle démarche, la validation ou la critique des outils
conceptuels s’effectue de manière interactive et itérative. En re-
vanche, dans la recherche académique classique, le choix des
“terrains” est souvent déterminé en fonction des théories ou des
concepts à tester. Le travail empirique est directement articulé à
une préoccupation théorique précise, dont la pertinence est déter-
minée en fonction des débats internes à une discipline ou communs
216 LA TECHNOLOGIE, UN JEU DE SOCIÉTÉ
Livres
Amblard H., Bernoux Ph., Herreros G., Livian Y-F. (1996), Les nou-
velles approches sociologiques des organisations, Seuil, Paris.
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ou fausses, Fayard, Paris.
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(réédition Livre de Poche / Biblio Essais, 1991).
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236 LA TECHNOLOGIE, UN JEU DE SOCIÉTÉ
Articles
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1991.
Bibliographie 241
INTRODUCTION ........................................................................... 5
CHAPITRE I
L’HÉRITAGE DU DÉTERMINISME TECHNOLOGIQUE ................... 11
I. Le déterminisme technologique à l’état brut :
la filiation de Jacques Ellul.......................................... 12
1. Jacques Ellul et la notion de système technicien.... 12
2. L’informatique, étape décisive dans la
structuration du système technicien ....................... 17
3. Les racines de la pensée d’Ellul, de Marx à
Heidegger............................................................... 18
4. Les émules d’Ellul, de Herbert Marcuse aux
altermondialistes .................................................... 19
II. Le déterminisme maîtrisable : la notion de choix
technologique .............................................................. 24
1. Les choix technologiques....................................... 24
2. Science, technologie et démocratie :
Jürgen Habermas.................................................... 26
3. Maîtrise sociale de la technologie, négociation des
choix technologiques.............................................. 28
4. Anticiper, évaluer, débattre : la première
génération du technology assessment .................... 35
5. Maîtrise de la technologie et éthique de la
responsabilité : Hans Jonas ................................... 39
6. Le combat contre l’optimisme technologique et la
neutralité des techniques ........................................ 43
CHAPITRE II
LE CONSTRUCTIVISME SOCIAL ET SON AIRE D’INFLUENCE ....... 45
I. Le constructivisme, héritier du programme fort de la
sociologie des sciences ................................................ 45
II. Les théories constructivistes de l’innovation
technologique .............................................................. 52
1. La théorie de la traduction et de l’acteur réseau :
Michel Callon, Bruno Latour ................................. 53
2. Le modèle de construction sociale de la
technologie : Wiebe Bijker, Trevor Pinch.............. 59
250 LA TECHNOLOGIE, UN JEU DE SOCIÉTÉ
CHAPITRE III
LES PERSPECTIVES OUVERTES PAR LA COÉVOLUTION DE LA
TECHNOLOGIE ET DE LA SOCIÉTÉ ............................................. 85
I. L’apport décisif de quelques écoles sociologiques...... 88
1. La question du changement technologique dans la
sociologie du travail ............................................... 88
2. Technologies et organisations en coévolution ....... 94
3. L’angle de vue particulier de la sociologie des
usages................................................................... 101
II. À la recherche d’un cadre d’analyse cohérent
pour la coévolution .................................................... 106
1. Le “façonnage” social de la technologie (social
shaping of technology) ......................................... 106
2. La coévolution et l’informatique : la notion
d’informatique sociale selon Rob Kling............... 114
3. La seconde génération du technology assessment :
le TA constructif et le TA participatif.................. 117
4. Technologie et organisation : la théorie de la
structuration ......................................................... 124
III. La coévolution, un nouveau mode de production
des connaissances et des innovations ?...................... 131
1. Deux modes de production de la science et de la
technologie........................................................... 131
2. Le modèle de la triple hélice ................................ 137
3. Les critiques adressées au mode 2 et à la triple
hélice .................................................................... 140
Table des matières 251
CHAPITRE IV
L’AMBIVALENCE DES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION
ET DE LA COMMUNICATION (TIC)........................................... 145
I. Systèmes et programmes, un dualisme au cœur de
l’informatique ............................................................ 146
1. L’informatique système ....................................... 146
2. L’informatique programme.................................. 156
II. Malléabilité et rigidité, le double visage des TIC...... 160
1. Le logiciel, pierre angulaire de la malléabilité..... 160
2. L’exemple des systèmes de gestion intégrés
(ERP).................................................................... 165
3. L’exemple du rôle des TIC dans l’intensification
du travail .............................................................. 173
III. Des technologies de l’information à la société de
l’information.............................................................. 181
1. Les désillusions déterministes.............................. 181
2. La nécessaire synergie entre innovations
technologiques et changements sociétaux............ 183
3. Échec et transformation d’un projet techniciste :
l’exemple du télétravail........................................ 186
IV. Les TIC et les mutations du travail............................ 194
CHAPITRE V
POUR UNE APPROCHE ÉCLECTIQUE ET PRAGMATIQUE DE LA
COÉVOLUTION DE LA TECHNOLOGIE ET DE LA SOCIÉTÉ ......... 199
I. Le besoin d’un renouveau de l’approche
coévolutionniste......................................................... 199
II. Une conception éclectique......................................... 202
III. Une conception pragmatique ..................................... 211
CONCLUSIONS
AU-DELÀ DU DÉTERMINISME TECHNOLOGIQUE ET DU
CONSTRUCTIVISME SOCIAL ..................................................... 217
I. De Ellul à Latour, de Habermas à Nowotny :
un itinéraire................................................................ 217
II. Un renouvellement du débat technologie et société .. 228
III. La responsabilité sociale des concepteurs de la
technologie et des autres acteurs du changement ...... 231