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PARIS-PROJET
AMÉNAGEMENT
URBANISME - AVENIR
le Préfet de Paris
M. Marcel Diebolt
Peu de villes au monde
sans doute ont, autant que Paris, inspiré poèmes, littéra¬
Membres :
ture et couplets. Mais si l'on chanté Paris sur tous les tons, comme le dit un refrain, il
La Ville de Paris représentée par:
SOMMAIRE a
est un registre au moins, celui de l'urbanisme, plus austère certes mais combien essentiel à
le Préfet de Police M. Maurice —
la vie de chaque citoyen de la Cité, où le besoin d'une source d'informations, de commen¬
Grimaud taires, d'analyses, se faisait incontestablement sentir.
le Président du Conseil de Paris — PAGES
M. Etienne de Véricourt Les Parisiens aiment leur ville, les
Français rêvent de leur Capitale même s'ils la
Mme Launay, et MM. Berlemont, Cha- EDITORIAL 1 jalousent parfois, les étrangers la visitent et l'admirent. Bien peu en connaissent vraiment les
vanac, Frédéric Dupont, Seince,
Conseillers de Paris. problèmes, les projets d'aménagement, le projet d'avenir au sens le plus élevé de ce terme.
De là cette publication — Paris Projet — destinée à apporter aux responsables et aux ci¬
Le District de la Région de Paris
LES HALLES 2-3 toyens une documentation indispensable sur les questions essentielles de l'évolution de Paris
représenté par : et à leur permettre, par là même, une meilleure participation
à la vie de la Cité.
le Préfet de la région parisienne Les transformations à travers les siècles, F. Loyer 4-15
Délégué Général: M. Maurice Doublet C'est dire
qu'au-delà des seuls spécialistes et techniciens, qui fondent trop souvent
MM. Bernard Lafay et Pierre Bas,
Un marché disparu
a
16-20 leur puissance l'hermétisme de leur langage et le monopole qu'ils détiennent sur les
sur
membres du Conseil d'administration Schéma d'aménagement
du District, Conseillers de Paris.
21-34 sources d'information, cette revue vise à atteindre des cercles beaucoup
plus larges de l'opi¬
nion publique. Elle n'a par suite aucunement l'ambition de présenter le caractère d'une revue
Restauration et réhabilitation 35-39
l'Etat représenté par: scientifique servant à la diffusion par un organisme d'études et de recherches de ses travaux
le Ministre d'Etat chargé des Affaires propres sous leur forme brute. Elle doit tendre au contraire, dans un effort de vulgarisation
Culturelles ou son délégué, au meilleur sens de ce mauvais terme, à décrire de manière attrayante et accessible les
le Ministre de l'Intérieur LES BANQUES ET ASSURANCES DANS PARIS 40-45 grands problèmes de l'évolution et de l'aménagement de Paris.
ou son
délégué,
le Ministre de l'Economie et des Fi¬ L'Atelier Parisien d'Urbanisme constituait sans nul doute l'instrument le plus appro¬
nances délégué,
ou son
prié assurer la préparation d'une pareille publication. Créé en octobre 1967 à l'initia¬
pour
LA CIRCULATION EN 1990 46-53
le Ministre de l'Equipement et du tive du Conseil de Paris, avec le soutien de l'Etat et de la Région, cet organisme encore
Logement ou son délégué. très jeune a pour mission particulière de procéder aux études à long terme concernant l'ave¬
nir de la ville et d'élaborer, en fonction de cette vue prospective, un cadre de propositions
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION: BIBLIOGRAPHIE 54-56 devant guider la politique urbaine qu'il apparaît souhaitable et parfois indispensable de mener.
Pierre-Yves Ligen
assisté de :
Revêtant la forme juridique souple d'une association privée de la loi de 1901, cet
Marie-France Ménage Atelier est par suite indépendant de l'administration strictement entendue, tout en lui étant
Marie-Claude Bullot suffisamment relié sur de nombreux plans, pour que puisse s'instaurer une collaboration intime
collaboration artistique : qui est dans la nature des choses. Sans rien enlever en effet aux services de la préfecture
Catherine Le Berre de Paris de leurs responsabilités traditionnelles, aussi bien pour l'exécution et la gestion qu'en
mise ce qui concerne la conception elle-même, il s'efforce seulement
en
page : d'apporter à leur action, comme
Mario Passeri à leurs réflexions, un concours original et une dimension supplémentaire: le concours d'une
équipe pluridisciplinaire de spécialistes de formations très diverses: ingénieurs, statisticiens,
ADMINISTRATION géographes, économistes, architectes, sociologues, juristes, etc... mais qui doivent travailler en
ABONNEMENTS RÉDACTION - symbiose très étroite; la dimension d'une réflexion qui dégagée, parfois excessivement d'ailleurs,
Service de Documentation de l'APUR des contingences et des contraintes des problèmes immédiats, s'efforce de saisir et de préparer
17, Boulevard Morland Paris IVe -
les traits essentiels d'un avenir, difficile à discerner et à maîtriser, mais dont la prévision
tél. 887 98-24 Postes 203, 242, 243
—
Virement bancaire:
est indispensable malgré la part de pari qu'elle contient inévitablement, à la solution de tout
Atelier Parisien d'Urbanisme problème important d'urbanisme dans la Capitale.
Le numéro :
C'est à ce titre que l'Atelier Parisien d'Urbanisme, dès sa création, a dû affronter
3,00 F
1 an: 13 F
le plus redoutable des problèmes, celui de la préparation du schéma directeur de la ville.
C'est à ce titre aussi qu'il a été chargé, pour l'un des points les plus sensibles de la Capi¬
tale et l'une des opérations de plus grande envergure qui y soit tentée, de proposer succès-
Toute reproduction, même partielle, est in¬
terdite sans l'accord préalable de la Direc¬
tion de la revue.
Photo couverture
Doisneau-Rapho
sivement à l'approbation du Conseil de Paris une option générale d'urbanisme concernant
l'ensemble du centre rive droite, puis un Schéma d'aménagement de l'opération des Halles.
C'est enfin dans cet esprit qu'il doit contribuer, en 1970, à la préparation des futurs plans
d'occupation des sols prévus par la loi d'orientation foncière, en s'efforçant, notamment en
ce qui concerne les futurs pôles d'emplois prévus à l'emplacement des grandes gares pari¬
siennes, d'établir un lien direct entre les indications forcément vagues du Schéma directeur
et le contenu obligatoirement très précis des plans d'occupation du sol.
Le résultat de ces travaux et de ceux qui les expliquent ou les prolongent doit four¬
nir à la présente revue une part son contenu, à laquelle s'ajoutera bien évidem¬
essentielle de
ment la contribution des différents services de la préfecture de Paris en ce qui concerne les
problèmes d'aménagement qui se posent dans leurs secteurs respectifs. poles au monde vers lesquelles les hommes,
Paris-Projet possède de la sorte le caractère d'une revue consacrée à l'exposé et au quelle que soit leur
nationalité, se tournent
commentaire d'un effort de recherche et de réflexion et ne doit en aucun cas être regardée volontiers, auxquelles ils identifient une part
comme une sorte de « Journal Officiel de l'administration », dont chaque ligne ou chaque de leurs rêves, de leurs souvenirs, de leurs
conclusion définirait la position et engagerait la responsabilité. C'est dans cette mesure qu'elle
peut le mieux aider à réclament à chaque moment les espoirs. « Retrouvant Paris, c'est mon toit que
s'établir ce grand débat public que
décisions qui engagent l'avenir de notre Capitale. je crois retrouver » écrivait J. Steinbeck.
Le Préfet de Paris « Paris n'est pas une ville, c'est un monde. »
Pour cette raison, il nous a semblé, non seule¬
ment utile mais presque indispensable, qu'une
C'est en ces termes que François Ier parlait de revue rende compte de tout ce qui a trait à
h'
la Capitale. Des siècles se sont écoulés et la l'urbanisme, à l'aménagement, à l'avenir de la
remarque garde tout son sens. ville de Paris. Non que divers magazines spé¬
cialisés n'évoquent parfois ces problèmes,
Cependant, chaque jour ce monde se trans¬ mais le plus souvent, la technicité de l'exposé
forme et se remodèle. Sans renier son passé, rebute par son hermétisme et interdit au plus
MARCEL DIEBOLT Paris prépare son avenir.
grand nombre l'accès à cette information.
Des projets nombreux et ambitieux prennent
Même lorsque aucun parti pris n'altère la pré¬
naissance. Des chantiers s'ouvrent, des quar¬
sentation des faits, la presse quotidienne de
tiers sont restaurés, d'autres disparaissent.
son côté ne peut, du fait de ses contraintes
Paris n'est pas un simple ensemble de pierres, propres, traiter ce type de question, que de fa¬
de rues, de monuments, de ponts. C'est avant çon fragmentaire et trop succincte.
tout une vie intense que lui confèrent ses habi¬
C'est dans le répondre à ce besoin
but de
tants. Ce sont eux qui font la ville, tout comme
implicite d'informations que la revue « PARIS-
la ville les marque.
PROJET » a été créée.
Comment croire, alors, que les parisiens puis¬ Loin de considérer le terme de « projet » dans
sent rester indifférents aux transformations qui le sens restreint d'une étude précise en vue
s'accomplissent sous leurs yeux ? d'une opération concrète d'architecture et
d'urbanisme, c'est dans sa pleine signification
Il qu'une exposition concernant Paris
suffit
NOTA : Par une délibération en date du 11 juillet 1969, le Conseil de Paris a approuvé les projets d'aménagement du quartier des s'ouvre, pour qu'un grand nombre de per¬
d'ambition pour l'avenir de la ville tout entière
Halles, présentés dans les pages qui suivent. sonnes s'y rendent : près de 30.000 entrées, qu'il faut l'entendre ici.
Le Conseil a toutefois demandé : salle St-Jean, lors de l'exposition des ma¬
Essayant de nous pencher sur cet avenir, c'est
—
l'élaboration d'un schéma de secteur de l'ensemble du centre rive droite où ces plans d'aménagement viendraient s'insérer, quettes des Halles au Printemps 1968. aussi la réalité présente et toujours mouvante
—
l'augmentation de la part des équipements culturels et des logements sociaux dans le programme de l'opération.
Cet intérêt déborde les seuls habitants de la qu'il nous faudra décrire.
Depuis la mise sous presse de ce numéro, l'évolution des études de la R. A. T. P. conduit d'autre part à envisager, pour l'implantation La Rédaction.
des stations du R. E. R. et de la ligne de Sceaux, la solution de les juxtaposer plutôt que de les construire l'une sur l'autre, ainsi qu'il est ville. Paris est, en effet, une de ces rares métro¬
indiqué plus loin.
1
Au cours de la session de juillet
dernier, le Conseil de Paris a été saisi du projet
d'urbanisme concernant le quartier des Halles.
A nouveau, au-delà des cercles de spécialistes
et de responsables politiques ou administratifs,
au-delà même de la population du secteur
concerné, l'opinion publique s'est vivement
intéressée à ce problème si difficile. Rien de ce
qui doit se passer aux Halles ne peut être indif¬
férent à tous ceux, innombrables, en France
comme à l'étranger, qui aiment Paris, apprécient
son histoire, souhaitent son progrès.
Pour éclairer et prolonger ce grand débat, nous
avons jugé nécessaire de présenter dans les
pages qui suivent:
• Les transformations successives de ce qua-
tier à travers l'histoire (article de M. François
Loyer).
•
Quelques photos sur un marché qui a dis¬
paru.
encore. On sait seulement qu'au début lées de vétusté (elles étaient aussi an¬
du XIIe siècle,
lieu-dit les Champeaux,
au ciennes pour les gens de la Renaissance
c'est-à-dire sur l'actuel carreau des Halles, que les plus vieilles maisons des Halles
il y avait un marché. Le tracé de la rue le sont aujourd'hui pour nos contem¬
Montmartre, celui de la rue Saint- porains) ou bien elles avaient pu être
Ilonoré et de la rue Saint-Denis délimi¬ détruites par les guerres. Quoi qu'il en
taient déjà les axes du futur quartier. soit,le développement de Paris s'était
C'étaient, des chemins de campagne ve¬ figé dans son enceinte depuis plus de
nant jusqu'aux portes des remparts. deux cent cinquante ans, et encore cette
enceinte n'était-elle pas toute bâtie.
La naissance des Halles, c'est à Philippe-
Auguste qu'on la doit. Sous son règne, La première grande transformation des
la prospérité agricole de la France en Halles date donc du XVIe siècle : après
fait l'un des plus puissants pays du la revente des terrains libres, il y a une
monde. Paris, capitale, se développe célèbre ordonnance de police qui interdit
brusquement dans une nouvelle enceinte de laisser apparents les pans de bois des
englobant cette fois tout le secteur des maisons ; on prescrivait de les recouvrir
Halles depuis la rue de l'Oratoire par la de plâtre pour éviter la propagation des
rue
Jean-Jacques-Rousseau et la rue incendies, dont les conséquences étaient
Tiquetonne jusqu'au niveau du n° 209 souvent catastrophiques. Ainsi Paris
de la rue St-Denis, où se situait la nouvelle ville de bois devint-elle Paris ville de
porte de 1a. ville. Tout le terrain compris plâtre. Les maisons colombage appar¬
en
entre l'ancienne et la nouvelle enceinte tiennent désormais répertoire folklo¬
au
sera loti en parcelles régulières
orientées rique. Seules les lourdes maisons de
sur un plan en éventail le long des axes maçonnerie, comme on en voit encore
convergents de la rue St-Denis, de la rue rue Saint-Denis, sont parvenues jusqu'à
Vieille maison à pans de bois. Montmartre et de la rue St.-Honoré. En nous, en lieu et place d'un quartier
plein cœur du quartier, à la pointe St- médiéval déjà totalement disparu au
Eustache, on installe sur un terrain XVIIe siècle. Les bâtiments des Halles
'
triangulaire l'ancienne Foire Saint-Ladre, eux-mêmes — deux grands abris de
A Le Plan Turgot montre Vaspect du quartier des
^ Halles en 1738. qui deviendra deux ans plus tard, en charpente qu'on avait édifiés en 1183
1183, le marché des Halles de Paris. lors de la fondation du marché — sont
C'est donc à la fin du XIIe siècle et au rebâtis entre 1551 et 1572. Et pour
début du XIIIe siècle que se définit le l'embellissement du quartier, plusieurs
La fontaine des Innocents se dressait autrefois à rôle commercial et l'existence même du monuments naissent simultanément : St-
Vangle de deux rues.
A la fin du XVIIIe siècle, elle fut transportée dans quartier. Presque en même temps, sur Eustache, d'abord, commencée 1532
en
le cimetière désaffecté et reconstruite sous la 1a. rivegauche, on fondera, la Sorbonne, et achevée en 1637 seulement ; la fon¬
forme d'un monument quadrifont. dont les statuts sont donnés en 1215, taine des Innocents, ensuite : ce ravissant
L'histoire du quartier des Halles, l'un est ainsi l'un de ceux qui ont le plus il n'y a là que des débris, des « lambeaux
des rares de Paris, avec leQuartier La¬ changé de visage de tissu urbain » ressoudés de génération
au cours de leur longue
tin, qui ait conservé la même fonction vie. On y trouve emmêlées des maisons en génération.
depuis le haut Moyen Age, est para¬ de tout âge et de toute espèce, dont la
doxalement celle de succession hasardeuse mille ci¬
L'origine du quartier est pourtant fort
multiples transfor¬ recouvre
claire. Jusqu'au XIe siècle, si l'on en
mations qui, à travers les siècles, ont catrices. C'est ce qui rend l'analyse de croit les historiens de Paris, il n'existait,
sans cesse réadapté à ses fonctions son histoire si confuse — on ne sait hors l'île de la cité, que quelques bourgs,
grandissantes un espace de plus en plus jamais si les édifices auxquels on fait clos de murs, dont le plus important sur
étroit, de plus en plus inadapté, qu'il référence sont encore existants ou s'ils la rive droite était le bourg Saint-Germain
fallait toujours remodeler, reconstruire, ont disparu sous la pioche de quelque l'Auxerrois. Ses murailles suivaient le
élargir en brisant l'étau des quartiers démolisseur du XVIIIe siècle ou du tracé de la rue Perrault, de la rue de
voisins qui étouffaient son développe¬ XIXe —et l'examen des témoignages Rivoli et de la rue Bertin-Poirée. Paris
ment : le plus vieux quartier de Paris qui nous en restent, si problématique : comme ville, ne prit vraiment figure Photo Françoise Masson
4
monument se situait à l'origine au par les chanoines de Saint-Germain-l'Au- aucune des grandes artères du quartier :
croisement de la rue St-Denis et de la xerrois, et de la rue du Roule, percée en avec sescinq toises de largeur (environ
rue Berger, sur ce carrefour un peu 1689. La rue de la Ferronnerie constitue dix mètres), « cette nouvelle rue, à
incertain où se retrouvaient les trois axes un ensemble encore presqu'intact, d'assez laquelle on a donné une largeur conve¬
principaux du quartier. belle allure avec son passage central sous nable, et bordée de maisons remplies de
portique et ses frontons rythmant une marchands de toute espèce, est à pré¬
De la fin du XVIe siècle au milieu du
élévation régulière à trois étages. D'un sent une des plus peuplées et des plus
XVIIIe, le quartier bouge peu. D'une
côté, elle donnait autrefois sur le cime¬ fréquentées de la ville » (Germain Brice :
part, les guerres de religion, celle de la tière des Innocents ; de l'autre, elle
Fronde, puis l'épopée de Louis XIV —
«
Description nouvelle de la ville de
faisait front sur la rue de la Ferronnerie, Paris... », Paris, 1698). C'est donc une
Louis-le-Grand, qui mangea la fortune
dont l'apparence avait beaucoup gagné rue très commerçante, venant rencontrer
de son royaume en guerres, en fortifi¬
à cette réalisation. la rue Saint-Honoré, qui remplissait
cations et en palais — ne laissèrent
alors le rôle actuel de la rue de Rivoli,
guère de place au développement de Quant à la rue du Roule, ainsi nommée
tout à la fois grande artère et voie com¬
la capitale. D'autre part, l'urbanisation parce queconstruite sur des terrains
de Paris, à partir du règne d'Henri IV, merçante de première importance. Le
appartenant au fief du Roule, son perce¬
s'est portée sur des secteurs nouveaux, ment répond aussi bien à des intentions percement de la rue du Roule relie cet
axe Est-Ouest déterminant avec le nou¬
à l'extérieur de l'enceinte de Philippe- monumentales qu'au besoin d'ouvrir vel axe Nord-Sud du
Pont-Neuf, clé
Auguste : le Marais, sur la rive droite : plus largement les Halles sur la Seine. des quartiers de la rive gauche. Placé à
l'île Saint-Louis, et le faubourg Saint- Il n'y avait pas en effet de communica¬
Germain sur la rive gauche. La construc¬ peu près dans la perspective (aussi bien
tion directe entre les Halles et le Pont-
tion du Pont-Neuf tend à souligner cette que la topographie du quartier le per¬
Neuf : le percement de la rue du Roule mettait !) il offre un arrangement d'allure
direction nouvelle. dans la suite de la rue de la Monnaie
monumentale, encore conservé de nos
Deux réalisations, pourtant, marqueront permet une montée directe dans l'axe jours, où la vue s'étend en droite ligne
les Halles de leur empreinte : ce sont du portail Sud de Saint-Eustache, à une du Pont-Neuf jusqu'au grand portail
celles de la rue de la Ferronnerie, dont époque où il n'existait ni la rue du Pont- du transept de Saint-Eustache.
une des rives est reconstruite en 1669 Neuf, percée sous le Second-Empire, ni De qui ont construit la rue : Jean-Perrault
Saint-Eustache au Pont-Neuf, c'est
une nouvelle direction qui s'offre au et Jean-Baptiste Prédot, connus par
Touchant le cimetière, ailleurs pour avoir travaillé sous la
quartier médiéval, dont le tracé s'orien¬ direction de Hardouin-Mansart au lotis¬
le côté Nord de tait précédemment tout entier vers le
la rue de la Ferronnerie
carrefour de la rue Saint-Denis et de la sement et à la construction des hôtels
fut rebâti de la place des Victoires. On sait égale¬
rue Saint-Honoré. L'organisation tradi¬
par les chanoines ment
tionnelle, où que, les capitaux manquants, ce
de Saint-Germain- lisait clairement la succes¬
se
sion des sont les entrepreneurs qui ont avancé les
T Auxerrois premières enceintes, est modifiée PAROISSIALE DE S .
Et'S'TACHE A PARIS.
d'Israël Silvestre, gauche. C'est dire que l'extension de la L'opération d'urbanisme qui, du carre¬
au XVIIe siècle et four de Buci au portail de Saint-Eusta¬
capitale a une influence décisive sur la
une lithographie vie même des plus vieux quartiers, dont che, permet l'ouverture d'une grande
du XIXe siècle voie, dont la largeur régulière est inusitée
nous renseignent sur l'équilibre est transformé. Une savante
étude du C.N.R.S. sur « l'îlot de la rue pour l'époque, suffit au dégagement des La vieillefaçade de Saint-Eustache restée inache¬
la physionomie
halles pour près d'un siècle. Cependant, vée depuis 1637 après un siècle de travaux. Mansart
de l'ancien du Roule et ses abords » (Paris, Fédé¬
dès le milieu du XVIIIe siècle, des pro¬ de Jouy fut chargé en 1754 d'une reconstruction
cimetière ration des Sociétés archéologiques de qui s'inspire du projet de Servandoni pour Saint-
des Innocents
Paris et de l'Ile-de-France, tomes XVI- jetsnouveaux voient le jour. Ce ne sont
avec sa
chapelle et d'abord que des propositions d'embellis¬ Sulpice. Son projet fut repris et simplifié par
ossuaires XVII, 1965-66) l'a d'ailleurs fort bien More au.
ses
montré. C'est sement. En 1748, lors du concours pour
en
galeries grâce à elle qu'on connait la création de la
de cloître. même aujourd'hui le nom des architectes place Louis XV (con¬
cours qui aboutira à la construction de
(S Ucué de.. {
Sjlifc et
Xjf**ac1Ji{uefoe eUlin ct^/cu/p .
. ïfr CfK.Cum p nÀi.JR
au
intérieures
rez-de-chaussée et
GOUVERNEUR ET ARCHITECTE DU CHÂTEAU DES TUILERIES,
de vastes greniers
cintre brisé, ABBÉ DE S. ÉLOI DE NOYON ET DE S. SERGE
voûtés en
D'ANGERS, 6cc.
conception audacieuse pour Vépoque.
Plus tard
on imagina de couvrir CONÇUT L'AN MDXL L'IDÉE D'UNE CHARPENTE EN PLANCHES,
la cour d'un dôme
charpente de bois,
en SA MÉTHODE LONGTEMPS NÉGLIGÉE À PARIS,
remplacé
ans plus tard
trente
par une charpente de fer,
FUT EMPLOYÉE POUR LA PREMIERE FOIS
l'une des premières de Paris.
Incendiée par
la commune
À LA CONSTRUCTION DE CETTE COUPOLE,
la Halle au blé
perdit son anneau de galeries L'AN MDCCLXXXII.
mais garda sa coupole
lors de la reconstruction
effectuée
par Blondel en 1889.
reprenait l'idée d'une place circulaire au de majesté... Les spéculateurs ont appelé astronomique, construite en même temps
débouché du Pont-Neuf, en remblayant les entrepreneurs qui, le plan dans une que le palais par Jean Bullant en 1572
le quai pour obtenir un cercle parfait et et qui avait été rachetée par un gentil¬
main, le devis dans l'autre, ont échauffé
en associant ce projet à une grande
place l'esprit des capitalistes. » L'auteur du homme, Louis Petit deBachaumont, lequel
longue derrière la Colonnade. L'église « Tableau de Paris » écrivait ces phrases en fit don à la ville. Le lotissement
Photos Françoise Masson
était forme profondément la physionomie du
respecta donc la colonne, qui fut greffée au feu : déguisée par le dôme de la saturé, ses murs se rompirent et les
sur la façade de la Halle au Blé circulaire Bourse du Commerce, elle est parvenue ossements des morts envahirent le quar¬ quartier en modifiant le tracé des rues
tier. Il fallu le désaffecter et le démé¬ et en installant toute une série de nou¬
que construisait Le Camus de Mézières. jusqu'à nous. Mais les malheurs de l'an¬ L'intervention du
veaux monuments.
Une ruel'isolait des immeubles construits cienne Halle au Blé n'étaient pas ter¬ nager. On y installa un marché, les
sur le terrain restant et destinés à des minés : il a fallu qu'en 1936 on détruise Halles étant trop resseréesdans leur an¬ capitalisme permet désormais ces grandes
artisans du quartier. Un peu plus tard, l'autre moitié de l'enveloppe pour réa¬ cien espaceet dévorant maintenant tout opérations urbaines qui travaillent à vif
le quartier. dans la chair du vieux quartier : en 1689,
les architectes Legrand et Molinos eurent liser les deux vilains bâtiments des Au cœur du nouveau marché,
on avait avec peine réuni les fonds néces¬
l'idée de couvrir la vaste cour circulaire Halles dont le style s'inspire vague¬
— on transporta la vieille fontaine des saires au percement de la rue du Roule ;
de la Halle sous une voûte en charpente ment des pavillons de Ba.ltard — pour Innocents, sculptée par Jean Goujon en
au XVIIIe siècle, ce sont de « grands en¬
de bois, d'une rare audace. Sa dédicace qu'après moins de deux siècles d'exis¬ 1549. Il avait d'abord été question de
tence le lotissement du financier Oblin la détruire mais l'intervention de Quatre- sembles » qui sont bâtis, avec tout un
se référait à Philibert Delorme, qui fut
mère de Quincy auprès de l'Académie des réseau de rues nouveau et des édifices
lui-même à la Renaissance grand inven¬ achève de disparaître.
teur de charpente. Détruite Beaux-Arts sauva le monument. On le re¬ publics par surcroît.
par un Le lotissement de la Halle au Blé s'est
construisit d'une manière très différente,
incendie, la couverture de la Halle fut L'intervention de l'Empire néglige ap¬
refaite métal accompagné d'un grand nombre d'opé¬ en ajoutant un quatrième côté, que
en —
grande innovation
une
rations : percement de la rue d'Angivil- y paremment le quartier des Halles. Pour¬
le sculpteur Pajou, tant était grande son
l'architecte Bélanger, entre 1811 tant, dans la réorganisation du commerce
—
tueux immeubles cas lors des travaux d'Haussmann. même rebâti sur le quartier médiéval. tion, en même temps qu'il connaît
ordonnancés furent
construits. Il fut aussi nécessaire d'abattre Mais si la seconde génération des mai¬ chaque jour un accroissement plus con¬
Enfin, en 1780, le déménagement de sidérable par le développement de la
l'anneau extérieur des constructions de l'ancien cimetière des Innocents fut sons des Halles s'était contentée de se
ville.
l'ancienne Halle au Blé, dont on ne con¬ décidé : affirme remonter sur les fondations de la pre¬
on
qu'il avait reçu les Sur le
serva que les arcades intérieures et la sépultures de plus d'un million de morts mière, en ne changeant que le matériau, plan matériel, deux opérations limi¬
fameuse charpente de fer, qui avait résisté depuis sa, fondation. Quoi qu'il en soit, il la troisième génération des Halles trans¬ trophes vont atteindre le secteur des
Halles : après l'attentat de la rue Saint-
Nicaise, en 1800, l'empereur décide
l'isolement du Palais du Louvre par la
construction de la rue de Rivoli. Un Pholo Roger Viollcl
bref tronçon, de grande largeur (douze Le marché des Prouvaires, l'un
blême est gestation depuis l'appari¬
en des plus grands
toises, soit vingt-quatre mètres) sépare tion du phénomène industriel, c'est la ajoutés aux anciennes Halles, fut installé devant
les
jardins des Tuileries de la ville, ren¬ question sociale, la situation économique
Saint-Eustache entre 1813 et 1822. Ses abris de
dant plus efficace la protection du palais. charpente ressemblaient à ceux de l'actuel marché
de l'ouvrier ne cessant de se dégrader.
Pendant ce temps, à l'autre bout du Saint-Germain sur la rive
gauche et préfigurent
L'ouvrier du XIXe siècle est comparable
déjà les vastes pavillons à lanternons que dessinera
quartier, l'ancien châtelet de Paris (cons¬ à l'ouvrier agricole ou au manœuvre Baltard. Dans une ville
truit Louis VI Gros la
en pleine extension la
sous le avec
étranger de notre époque, il n'a ni tra¬ surface du marché a démesurément grandi en un
première enceinte de la rive droite, au vail fixe ni domicile fixe. Il vit dans des demi-siècle, dévorant îlot par îlot le quartier médié¬
pied de la rue Saint-Denis) est démoli. conditions misérables, entre le bidonville val de Saint-Eustache.
Une place est aménagée entre 1802 et
de banlieue et l'îlot insalubre des vieux
1811, une fontaine construite. L'opéra¬
quartiers. Le quartier des Halles est
tion a un double rôle
policier — le quar¬ touché par cette dégradation. On n'y Louis-Philippe et celles de gouvernants
tier est insalubre et dangereux — et de la République se rejoignent : il s'agit
pensera guère jusqu'aux journées du de détruire tout lacis de ruelles
urbanistique — permettre le dégagement 13 et 14 avril 1834, où l'insurrection
un
ment devient un
problème tout autant depuis peu les « embarcadères » des nou¬
que la circulation dans cette grande La conséquence des émeutes de la rue velles lignes de chemin de fer.
ville qui comporte maintenant 700.000 Transnonnain ne se fait pas attendre :
en 1838, le préfet Rambuteau décide le
Aussi, dès l'installation du Prince-Pré¬
habitants.
percement de la rue qui porte son nom sident, le préfet Berger poursuit-il acti¬
Les travaux de la fin du XVIIIe siècle vement les travaux, en les augmentant
et la
pour « l'éventrement du quartier des du
réorganisation de l'Empire donne¬ émeutes, des barricades ». En 1842, une prolongement de la rue de Rivoli
ront un répit de vingt-cinq ans à ce
commission se réunit pour
jusqu'à la place de l'Hôtel de Ville et du
vieux quartier saturé. Répit fonctionnel étudier un
percement du boulevard de Sébastopol,
mais non répit social : un nouveau pro- projet de destruction et de reconstruc¬
tion du quartier entier. En 1845, le pre¬ large de 30 mètres, entre la Gare de
l'Est et la Seine. Arrivé en 1853, Hauss¬
mier projet de pavillons en pierre, par
Baltard et Callet, voit le jour. En 1847,
mann ne seral'inventeur de l'urba¬
pas
nisme auquel prête son nom mais
on
Le plan Vasserot, levé en 1830 donne cle Paris une la Chambre vote 80 millions pour son l'exécutant grandiose de projets nés
image précise, avant les travaux d'Haussmann. exécution, que n'interrompera pas la avant lui : à peine est-il là que l'opéra¬
Moins parlant que celui de Turgot, il nous apporte révolution de 48 : le gouvernement
ré¬ tion des Halles est interrompue, les nou¬
beaucoup de renseignements sur l'évolution des
Halles depuis 1738, avec le lotissement de la halle publicain décide la continuation des veaux pavillons détruits et l'affaire re¬
au Blé,
le marché des Innocents et les nouveaux opérations, pour lutter contre le chô¬ prise sur de nouvelles bases, en dou¬
marchés venus s'adjoindre au triangle primitif. mage. En fait, les motivations du roi blant sa surface et en remplaçant les
11
10
La construction des Halles de Baltard
a été décisif dans Vhistoire du quartier.
un moment
C'est le coup de maître du grand préfet. prolongement devait être fait jusqu'à Il
la place du Palais-Royal, s'interrompt y a d'une part des transformations
Dès la fin de l'opération, il entreprendra très anciennes qui n'ont laissé de traces
à la pointe Saint-Eustache.
un
plan gigantesque de percements à que dans le dessin du parcellaire, mais
<44 travers toute la ville : boulevard Saint- Il est vain
de pleurer sur les méfaits sans nous transmettre aucun édifice :
Germain, boulevard Saint-Michel, ave¬ d'Haussmann : les vieux quartiers qu'il ainsi, les successives enceintes de la rive
nue de l'Opéra, dans les vieux quartiers ; a rasés, nul n'était en mesure de les droite sont-elles lisibles pour les yeux
Etoile, Bastille, République, Nation, sauver à son époque. Il aurait fallu une des seuls érudits, de même que les mai¬
le quartier dans les zones suburbaines qu'il couvre toute autre manière de concevoir l'ur¬ sons médiévales ne nous ont laissé que
remodelé au XIXe siècle d'un immense réseau de voies nouvelles, banisme, il aurait fallu aussi que d'autres leur souvenir, et encore fort imparfait.
qui se chiffrent par dizaines de kilomètres. moyens de transport soient au point — en D'autres époques nous ont légué des
L'opération des Halles, si difficile qu'elle particulier, le métro, qui a changé édifices dont les
ait pu être à réaliser par les expropria¬ l'échelle des circulations
uns forment des en¬
urbaines. Il
sembles cohérents — ordonnancés comme
tions nécessaires, n'était qu'une goutte aurait fallu enfin d'énormes ressources
la rue de la Ferronnerie et la rue du
d'eau dans lestravaux de la « trans¬ financières pour sauver une architecture
Roule ou spontanés comme la rue de
formation de Paris ». mineure modeste dès l'origine — dont
—
.
avec
...avec ses
commerciale brements
si particulière... nocturnes...
16 17
. . . SUIVIS ... rendant.
dans le courant indispensable
de la journée l'intervention en force
d'heures des équipes de nettoyeurs...
de léthargie
et
de torpeur...
...avec
son humanité
si variée,
vivant
en
marge de ce marché
ou
y
travaillant...
...avec
ses entassements
de cageots
même
aux abords
des
plus prestigieux WÊKÊÊÊKÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊIÊKÊÊÊÊIÊÊÊÊÊKÊÊÊÊÊÊÊÊ
monuments... Photos André Grassarl
Photo Dnisno.aii-Rapho
19
LES HALLES
le schéma d'aménagement
de la zone de rénovation
Les 4 et 5 mars dernier, avait lieu ce et enrichi par des compositions de qua¬
—
Sur un plan plus technique, il appa¬
que certains journalistes, non sans exa¬ lité ». raissait, en second lieu, que le programme
gération, présentaient comme « le plus prévu se révélait sans doute trop lourd
Programme bien vaste, comme on le
grand déménagement du siècle » : le trans¬ voit... et trop ambitieux et qu'il convenait de
fert à Rungis du marché de gros des On reprendre la réflexion à son propos.
Halles (où tout au moins d'une partie conçoit qu'il ait fallu, pour y satis¬
faire, de longs travaux préliminaires : Une nouvelle phase de travail s'ouvrait
de celui-ci, puisque le marché de la viande
donc. Pour en suivre le déroulement, le
doit attendre la fin des travaux à la Vil- —
en définissant, dans
une longue déli¬
consultés par l'administration. Un cahier principes de l'aménagement
bération, les
Les Halles jusqu'à nos jours répondaient
à leur vocation de marché, mais dans des charges détaillé, portant sur la cons¬ des deux zones majeures qu'il définissait
truction d'environ 800 000 m2 de surface au sein du quartier :
quelles conditions ! Le quartier est saturé de plancher hors œuvre à
de circulation automobile, les rues ne l'intérieur des —
une zone de rénovation d'une
35 hectares qui faisaient l'objet de la
sont en qu'un lacis de ruelles tortu¬
fait
D. U. P., servit de base à
quinzaine d'hectares,
euses et étroites, les locaux que rien ne
leurs travaux. —
jour
Nous souhaitons
et
un quartier animé de
de nuit, populaire, culturel,
est si
Ces
agréable de temps à autre de flâner.
conditions sont pourtant con¬
de cette vocation et la concrétisant par
la définition d'un certain nombre de
pour ce quartier, la définition commerçant, touristique, embelli par la
restauration des ensembles historiques
nues :
principes fondamentaux d'aménagement
du
—
21
réseaux. Cette solution, de très loin A l'équipement de transport
l'inverse, Plutôt qu'un condensé de Paris, où se
Le tracé du R. E. R., afin de créer les
de cette situation exceptionnelle, au siennes (gares de Lyon et d'Austerlitz, moins coûteuse que la liaison envisagée prévu Halles, rendant ce quartier
aux retrouvent tous les équipements qui
liaisons les plus directes possibles entre
croisement des grandes voies de commu¬ gares du Nord et de l'Est). avec Saint-Lazare, permet, si l'on se accessible rapidement de tous les points illustrent les fonctions majeures (poli¬
les zones urbanisées qu'il dessert à l'ex¬
nications modernes que constituent les Les contraintes de la géographie et du
place du point de vue de l'ensemble des
de la Région par des moyens ferrés, sans tiques, administratives, universitaires,
térieur de l'agglomération et les lignes de les limitations d'ordre social d'ordre culturelles, économiques) d'une Capitale,
puissantes infrastructures de transports site, celles qui résultent de l'équipement voyageurs, les gains de temps les plus
ou
ferrés prévues par les Schémas Directeurs existant, se rejoignent pour donner au
métro parisiennes, s'efforce en effet de pratique que comporte l'usage de l'auto¬ c'est cette très
large vocation de contact,
venir plus près des grands centres de importants, et avantage assez sensible¬
de la Région comme de la Ville elle-même. secteur des Halles, où se croisent déjà les
au
ment la diffusion, vers les zones Nord et
mobile, et amenant chaque jour un flot conforme quartier, qu'il convient de
au
Mais formant un lieu historique parti¬ deux principales voies de circulation en correspondance de ce réseau. Cet objectif Est de Paris, sans toutefois pénaliser à
très important de population à y tran¬ développer aux Halles.
culièrement. précieux et sensible, et de¬ le conduit tout naturellement, après être siter, doit fournir l'occasion d'offrir, à
surface dans les sens nord-sud (Boulevard l'excès la partie ouest. Elle aide de la 2 - La délibération du Conseil de Paris,
vant jouer à l'intérieur de la Ville comme passé au voisinage de Saint-Lazare et de cet endroit, aux habitants de la Ville et
Saint-Michel - Boulevard Sébastopol - sorte au rééquilibrage de la Capitale vou¬ en date du 24 octobre 1968, concrétisait
de la Région un rôle qui n'en déséqui¬ l'Opéra et avant de gagner la gare de de la Région, les services d'ordre excep¬
Boulevard de Strasbourg) et est-ouest lu par le Schéma Directeur de Paris. ce choix fondamental en définissant les
libre pas le développement, malgré le très Lyon et la Nation, à s'établir à proxi¬ tionnel que les centres périphériques ou
(rue de Rivoli -Champs-Elysées), une principes essentiels de l'aménagement du
fort pouvoir d'attraction que leur vaut mité immédiate du très important com¬
La situation exceptionnelle du secteur régionaux ne pourront que très difficile¬ secteur.
leur desserte actuelle et future, les Halles place privilégiée au plein cœur du réseau ment leur assurer, mais qu'ils sont en
de transports ferrés de Paris et de la plexe de stations existant déjà au Châ- des Halles qui résulte de ces nouveaux
La distinction effectuée entre une zone
ne doivent pas devenir une sorte de pôle telet. droit de trouver au cœur de l'agglomé¬
de création d'emplois du type de celui Région. Le plan de ce réseau prévoit en équipements s'ajoutant aux multiples ration. de rénovation et une zone de restauration-
effet le passage dans le quartier des Le prolongement de la ligne de Sceaux lignes de métro et d'autobus actuelles, ne réhabilitation, traduit tout d'abord la
qui prend naissance à Maine-Montparnasse les Halles constitue dès lors la ma¬ doit cependant pas être le prétexte à la Ainsi le centre de Paris restera-t-il fidèle
Halles du métro express régional et du vers volonté de respecter deux principes
ou de ceux qui
sont prévus à l'emplace¬ à vocation qui est, point de
ment de certaines des grandes gares pari¬ prolongement de la ligne de Sceaux. nière la plus immédiate de relier ces création de nombreux emplois nouveaux. sa non
complémentaires :
Plusieurs impératifs s'y opposent : il faut s'opposer,par une croissance excessive, à
la naissance et au développement des —
conserver la structure et le schéma
limiter au maximum le phénomène des
nouveaux centres urbains extérieurs à la général du centre rive-droite, afin de pré¬
migrations alternantes et les pertes de server les activités qui y sont implantées,
LIAISONS FERREES EXISTANTES temps considérables qu'elles entraînent
Ville, mais de recevoir les équipements de
haut niveau qui illustrent les fonctions les hommes qui y vivent, la valeur
pour le travailleur au détriment de ses
majeures de la Capitale.
ET PROJETEES Liaisons o)
loisirs et de son repos ; il ne peut être ■■■la PERIMETRE DE Z.A.O
PERIMETRES
R.E.R
question de ruiner complètement l'har¬ Fraction de ce centre, le secteur des [arrêté ministériel du 12 mal 19E7)
Halles
Lignes S.N.C.F. monie et le charme de ce quartier, si riche peut cependant, du fait de son
_
Stations R.E.R. ne
principales „ 'PERIMETRE DE D.U.P. D'ACQUISITION
d'histoire, par l'édification de grands en¬ exiguïté, prétendre accueillir chacune de DE L'OPERATION y/ [arrêté du 31 juillet 1367)
sembles de bureaux ; il convient d'éviter ces fonctions. Son histoire, sa situation SECTEUR DE RESTAURATION-
à ce secteur, autrefois si vivant, la forme dans la Ville, ses facilités d'accès, con¬ REHABILITATION
(délibération du Conseil de Parla
d'animation peu attrayante des centres duisent à y privilégier essentiellement les du 24 octobre 19BB]
d'affaires, limitée à certaines heures de activités de rencontre, de culture, d'échan¬ SECTEUR DE RENOVATION
du Conseil de
la journée où elle atteint un degré ex¬ ges commerciaux et d'accueil interna¬ [délibération
du 24 octobre 1968)
Paria
23
22
Concernant la zone de rénovation, le
—
l'opération :
d'une part en restaurant le tissu ancien gique,
—
thèse à l'opération.
—
par
une structure géologique qui
La délibération du Conseil de Paris, en
Pour la zone de « restauration-réhabili¬
comporte une couche uniforme, de 15
date du 24 octobre 1968, définit d'autre
tation » plusieurs objectifs étaient égale¬
mètres d'épaisseur de calcaire grossier
part, de manière schématique, le pro¬ solide. Cette couche se situe à une pro¬
ment définis :
fondeur au-dessous du sol variant de
gramme d'aménagement des deux zones
assainir et aérer les ilôts, moins 30 à moins 45 mètres et elle repose
l'opération.
—
de
«OIES A
EN SURFACE
SENS UNIQUE
CIRCULATION SOOTERRAINE
I
métro express régional, ne permettent
sur des sables et des fausses glaises pré¬ à 20 % selon les solutions techniques en¬
sentant des caractéristiques défavorables ; visagées, à la condition toutefois que la guère de variantes pour leur implantation.
réalisation de l'opération puisse s'effec¬
—
24
avantages et du coût d'un tel aménage¬
—
le niveau du sous-sol doit être, dans 1° un ouvrage nord-sud, reliant la rue de
Conseil de Paris, à la cote moins 13 Le passage, à ce niveau, du forum sou¬ ligne de Sceaux, et le niveau inférieur de toute la du possible, réservé aux Turbigo à la rue des Halles et qui remplit
la station et de la ligne existantes. ment, de construire une nouvelle station mesure
mètres, passant en quelque sorte sur le terrain vers l'ouest, se heurte cependant essentiellement une fonction de transit
Halles sur la ligne n° 4. piétons,
toit des deux stations. à un obstacle formé par la station ac¬ afin dé5 diminuer le trafic de la rue Saint-
La diminution trop importante de la La dépense supplémentaire, résultant de
—
mais aucune transformation profonde
tuelle des Halles sur la ligne n° 4. hauteur du forum ou son rétrécissement Denis et de la rue Saint-Martin et de leur
Cette première conclusion ne signifie cette opération, ne semble pas en effet de l'organisation de la voirie dans le reste
provoquerait la création d'une sorte de du centre rive droite n'accompagnant restituer, dans la mesure du possible, un
évidemment pas que l'utilisation du Cette station, qui se situe au milieu du devoir être excessive : si la station est
goulot d'étranglement nuisible à la fré¬ caractère piétonnier.
sous-sol au-dessous de cette cote soit carreau des Halles, approximativement maintenue à son emplacement actuel, la l'opération des Halles, celle-ci ne peut se
sous la rue Baltard, à une profondeur quentation de la partie ouest de cet en¬ RATP devra engager de toute façon des traduire par une interruption brutale du La volonté d'établir, niveau du sol,
impossible. Elle définit seulement le semble souterrain. La rupture de la réseau actuel à la lisière de la zone de
au
niveau de circulation générale desservant de 11 mètres au-dessous de la surface, travaux importants, en particulier pour les meilleures liaisons possibles entre les
a été construite selon la technique clas¬ continuité des cheminements par des réaliser la correspondance avec le RER rénovation. deux secteurs de la zone de rénovation,
des équipements variés qui, en fonction escaliers obligeant à descendre et à re¬
de leurs besoins de surfaces et de volumes sique des souterrains voûtés. (passage-couloir en sous-œuvre, etc...). Si l'opération des Halles n'a pas pour conduit en effet à souhaiter que ne
monter, présenterait le même inconvé¬ Ces ouvrages d'intercommunication se¬ subsiste entre eux que le seul rempart
des considérations de coût et de cons- Il résulte de ce mode de construction nient. premier objectif d'améliorer de manière
ront nettement raccourcis dans l'hypo¬ de voitures formé par la circulation sur
tructibilité, pourront descendre à une qu'elle présente un encombrement impor¬ importante les conditions de circulation
tant et neutralise tous les volumes Cet obstacle qui s'oppose aux passages thèse de construction d'une nouvelle dans le centre, du moins ne doit-elle pas le Boulevard Sébastopol.
profondeur plus grande. Les conditions d'est en ouest risque donc de stériliser station, ce qui atténue sensiblement la conduire à les aggraver, mais au contraire,
techniques de réalisation des ouvrages inférieurs du terre-plein. La conservation des façades de la rue
des surfaces importantes du sous-sol, différence de coût entre les deux solu¬ dans la mesure du possible, y apporter
interdiront toutefois un fond de fouille Il devient, suite, très difficile de faire
par tions. Saint-Denis, souhaitée par le Conseil de
dans la partie occidentale de l'opération. des améliorations.
trop irrégulier et conduiront, par grandes passer le forum souterrain entre la cote Paris, moins pour leur qualité architec¬
Le léger déplacement de la ligne n° 4 Ces impératifs conduisent à proposer un
zones, pratiquement à un même degré moins 13 mètres, où il doit se situer du Il peut donc apparaître souhaitable, sous turale intrinsèque qu'en raison de l'inté¬
d'utilisation du sous-sol. fait des stations du R. E. R. et de la réserve d'une comparaison précise des permettrait en contrepartie de récupé¬ réseau de voirie souterrain dont les prin¬ rêt du cheminement qu'elles forment,
rer, pour le forum souterrain, un terre- cipaux éléments ne peuvent connaître plaide dans le même sens.
plein assez étendu. La nouvelle station, beaucoup de variantes et apparaissent Les études de circulation montrent
qui constituera le lien naturel entre le donc bien comme faisant partie des
d'autre part que, même dans l'hypo¬
LES DONNEES D'URBANISME Perimétre de rénovation
quartier des Halles et le réseau ordinaire
de la RATP, et par suite l'un des moyens
contraintes relatives du schéma d'amé¬
thèse de la réalisation de l'axe nord-sud,
nagement. Au contraire, le dessin précis doit rester très
DU QUARTIER d'accès les plus habituels à ce secteur, de ces voies, de leurs trémies d'accès le trafic du nord au sud
proche de la saturation (rues Saint-Denis,
pourrait de la sorte être parfaitement et de leurs galeries de desserte, doit
Saint-Martin et Beaubourg) parce qu'il
DIFFERENCIATION PAR ZONES intégrée au reste de l'opération dn point faire l'objet d'études plus précises d'exé¬
de vue architectural comme du point de cution qui peuvent conduire à certaines correspond à des relations inter-quartiers
vue fonctionnel. modifications et adaptations, mais ne importantes.
3. -Le réseau de circulation automobile remettront pas en cause les principes Un ouvrage permettant un transit facile
constitue également quoi qu'à un moindre essentiels. dans le sens nord-sud est donc indispen¬
titre une contrainte de l'opération. Le réseau projeté se décompose en trois sable, aussi bienpour l'organisation géné¬
Deux considérations essentielles en do¬ éléments qui se situeront en sous-sol à rale de la circulation dans le centre de
minent en effet l'étude et en déterminent une profondeur moyenne comprise entre Paris que pour le fonctionnement de la
moins 2.50 mètres et moins 5 mètres. zone de rénovation elle-même.
pour une très large part les éléments :
27
26
La n° 1, au nord du carreau des mesure du possible, suivies par l'orga¬
L'effet d'un tel ouvrage sera d'ailleurs zone
multiplié par l'élargissement de la rue Halles, à proximité des commerces quo¬ nisme chargé de la conduite de l'opéra¬
Beaubourg qui doit résulter du parti tidiens de la rue Montorgueil
et du quar¬ tion, notamment dans sa politique de
tier le plus dense en emplois du secteur revente des rez-de-chaussée commerciaux.
d'aménagement de cette fraction de
secondaire (artisanat, textile, presse, C'est à cette seule condition que seront
l'opération.
évitées de trop brutales ruptures dans
etc...) doit assurer la continuité entre
Le nouvel itinéraire passant par la rue cette vie de quartier très intense et la le nouveau centre urbain formé par
de Turbigo, empruntant cet ouvrage et future opération. Elle doit donc réserver l'ensemble du secteur et l'établissement,
débouchant la rue des Halles, néces¬
sur d'une sorte de frontière entre la zone
d'importants cheminements de piétons
sitera des aménagements à l'extérieur de de rénovation et le reste de l'ancien
permettant le passage nord-sud et pro¬
la zone de rénovation, tels que passages
longer l'activité de la rue Montorgueil le quartier.
souterrains aux carrefours (par exemple
plus loin possible vers le cœur de l'opé¬
passage inférieur du boulevard Sébasto- ration.
pol, sous la rue de Turbigo et éventuelle¬ LES PROPOSITIONS D'AMÉNAGE¬
ment sous la rue Etienne-Marcel) et une Les zones nos 2 et
3, au sud du carreau des MENT
amélioration raisonnable de la circulation Halles, se en bordure du prin¬
trouvent
place du Châtelet. cipal cheminement de liaison à caractère Un schéma d'ossature et non un parti
touristique, entre le Palais-Royal et le architectural ;
A cette fonction de transit pourrait Marais. Mais, tandis que la première de
s'ajouter une fonctionde desserte du ces zones setrouve à l'écart actuellement L'originalité de l'opération des Halles
interdisait l'élaboration d'un véritable
forum des moyens de
souterrain par de toute activité d'animation vers le sud,
transports collectifs (autobus ou taxis). la seconde, au contraire, est voisine du plan-masse, et plus encore la définition
Une sorte de petite gare routière pourrait de la forme architecturale de chacun des
petit centre de quartier qui s'est déve¬ bâtiments futurs.
s'établir, toujours en souterrain, à pro¬
ximité des sorties de métro et
loppé dans le tissu urbain ancien de
permettre valeur que forme la rue Saint-Honoré. Un plan-masse doit, en effet, définir
des correspondances croisées entre ces Si les principes d'aménagement consistent l'emprise exacte au sol des différents
divers moyens de transports collectifs. dans les deux cas à ménager ou à rétablir bâtiments dont la construction est pré¬
une continuité de cheminement d'ouest vue, ainsi que leur volume, compte tenu
2° une voie est-ouest, également en sou¬ des règles de prospect et des contraintes
terrain, longeant la frontière nord de
en est, les dominantes de programme
doivent tenir compte de cette différence de plafond qui résultent des règlements
l'opération, approximativement sous le de situation. Elles peuvent consister, dans d'urbanisme. VUE BE m SJllU BU FIHI
tracé de l'actuelle rue Rambuteau,
le premier cas, à développer des com¬
destinée à constituer une bretelle de Or, à l'exception de certains équipements,
liaison entre la rue du Renard et la rue
merces hebdomadaires et de qualité se
comme le centre de Commerce Interna¬
branchant sur le Châtelet et la rue de
du Louvre, à relier les deux fractions de tional ou comme la Bibliothèque de lec¬
Rivoli, et dans le second à installer
cas,
l'opération et à desservir l'ensemble. des commerces et petits équipements
ture publique, dont le programme est
d'ordre culturel, pour créer à cet endroit
établi et dont le principe avait été retenu
3° diverses voies de desserte des parkings,
une animation qui rappelle quelque peu
par les délibérations antérieures du
situés sur plusieurs niveaux dans le sous- Conseil de Paris, la plupart des autres
sol de l'opération, ainsi que des com¬ 1a, rue de Seine (antiquités, disquaires,
opérations susceptibles d'être réalisées
merces et magasins. galeries d'art, etc...). dans le secteur des Halles ne faisaient
Cet ensemble de circulations, établies à La zone n° frontière de la rue Saint-
4, en l'objet, ni d'une demande vraiment offi¬
Denis, est la zone de contact de l'opéra¬ cielle, assortie de moyens de financement,
moyenne profondeur dans le sous-sol, ne
ni d'une formulation précise du nombre
constitue évidemment pas un élément de tion avec le grand passage de piétons qui
parcourt le boulevard Sébastopol et les des mètres carrés souhaités et de la con¬
ce grand réseau souterrain que les besoins
sistance exacte de la construction, ni
accrus de la circulation et des améliora¬ rues adjacentes. Le principe d'aménage¬
ment consiste à ménager toute une série surtout d'un véritable choix de la part
tions technologiques décisives (voitures
de de l'Assemblée Municipale.
électriques, etc...) peuvent rendre un jour petits cheminements « en dents de
nécessaire. Mais il répond aux problèmes peigne », bordés d'activités attractives, Dans ces conditions, le schéma d'amé¬
à court et à moyen terme qui se trouvent telles que cinémas, cabarets, night-club,
nagement devait s'attacher à dégager,
posés par la rénovation du quartier des cafés, restaurants, rabattant vers l'opéra¬
compte tenu des infrastructures et du
Halles et ne forme pas obstacle à la tion et vers le forum souterrain le flot réseau de voirie, les surfaces et les vo¬
réalisation ultérieure des voies souter¬ des passants. lumes disponibles. Il devait s'attacher
raines de transit à grande profondeur,
Les zones n0B 5 et 6 sur le plateau Beau¬ également à définir, pour ces espaces,
quel qu'en soit le tracé. Il convient seule¬ les principaux types d'utilisation qui
ment, pour renforcer cette compatibilité bourg sont moins nettement caractéri¬
sées.- Elles conviennent aux implanta¬ paraissent souhaitables pour que le
de l'opération avec ces perspectives d'ave¬
tions qui y ont été décidées en principe,
quartier réponde à la vocation qui lui
nir, de veiller à ménager, lors de la cons¬ a été définie et qui résulte de son
truction des différents parkings prévus par le Conseil de Paris : la bibliothèque
de lecture publique au sud et un en¬
emplacement au cœur de la cité : équipe¬
dans l'opération, la possibilité de les ments culturels, commerces, équipements
relier, à leur base, à un éventuel réseau semble de logements et d'activités de
sportifs, logements, espaces libres, par¬
souterrain. quartier au nord. Elles demandent une kings, circulation piétonnière, etc...
mise en valeur du cheminement nord-sud
4° Ladernière catégorie de contraintes Le schéma d'aménagement pouvait sug¬
formé par la rue Saint-Martin, et le main¬
tient à la nécessité de greffer le nouveau tien, rue Rambuteau, dans les construc¬ gérer également la nature des pro¬
quartier des Halles aussi solidement que tions nouvelles, de la continuité commer¬ grammes particuliers correspondant le
possible au tissu urbain existant afin qu'il ciale ancienne.
mieux, fonction des données d'urba¬
en
ne fasse
pas figure de corps étranger dans
nisme du quartier et de la ville, à la vo¬
la ville. Si les principes d'aménagement dégagés cation générale ainsi définie pour les di¬
par cette étude peuvent être strictement verses zones : par exemple, piscine et
Ce souci a conduit à
analyse très
une
respectés par le parti d'organisation de patinoire en ce qui concerne les équipe¬
soignée des données les plus significatives l'espace qui est proposé, à l'inverse, les ments sportifs. Mais il ne pouvait pas
de l'environnement, qui a permis de dominantes de programme constituent un aller jusqu'à formuler le choix exact de
dégager, pour chacune des zones de cadre d'action plus qu'un impératif ab¬ chaque élément du programme et le
contact de l'opération avec le quartier solu. Il sera toutefois essentiel que ces chiffre précis des surfaces et des vo¬
voisin, de grands principes d'aménage¬ orientations ne soient pas perdues de vue lumes que chacune de ces constructions
ment ou des dominantes de programme : et soient, au contraire, dans toute la pourrait représenter.
29
28
Vue de la plate-forme vers St-Eustache
Le schéma d'aménagement préparé par tural et que l'aspect .plastique de ces communication tantôt visuelle, tantôt
fonctionnelle la surface.
l'Atelier Parisien d'Urbanisme présente, équipements sera défini, dans le cadre du avec
par suite, le caractère d'un schéma d'ossa¬ règlement d'urbanisme applicable dans Le cœur de ce forum, sur le toît des deux
ture et d'un plan de zonage, plutôt que chaque fraction de la zone et sous le stations de la K.A.T.P., est constitué par
contrôle des services de la Ville et de la
celui d'un véritable plan-masse. Il s'at¬ une vaste place circulaire, éclairée par des
tache à définir le squelette de l'opération : SEMAH, parles hommes de l'art choisis «
puits de jour », bordée d'équipements
réseaux d'infrastructures, volumes et sur¬ par les futurs maîtres d'ouvrages. commerciaux très divers (cafés, restau¬
faces capables, affectation de ces espaces rants, cinémas, boutiques de toute nature,
à certaines vocations préférentielles, prin¬ etc...) et où débouchent les différentes
cipes d'implantation des principaux équi¬
UN GRAND FORUM TRES ANIMÉ sorties du réseau ferré souterrain. For¬
mant une sorte de « petit forum dans le
pements envisagés, mode de fonctionne¬ La caractéristique la plus spectaculaire
ment du quartier, relations avec forum », cet espace devrait connaître une
l'envi¬ du schéma d'aménagement consiste dans animation particulièrement intense. Il a
ronnement. Mais il laisse à des études la création d'un vaste forum très animé.
ultérieures et aux négociations été calculé, avec toute l'imprécision qui
menées Situé niveau moins 13 mètres, en prise
au
affecte naturellement ce type de prévi¬
par l'organisme d'aménagement constitué directe sur le flot, des voyageurs emprun¬
par la Société d'Economie Mixte d'Amé¬ tant les diverses lignes de la R. A.T. P.
sion, qu'aux heures de « pointe » 80 000
nagement des Halles (SEMAH), avec les personnes au moins seraient amenées à
différents promoteurs intéressés, pour
ou
passant de l'une à l'autre, cette cir¬ «
intercommuniquer » entre les différentes
culation générale assure une continuité
chaque catégorie d'équipement, par cette de cheminement sans aucune rupture d'un
lignes de la R.A.T.P. situées dans le quar¬
sorte d'appel d'offres de volumes et de tier. Nombre d'entre elles seront évidem¬
bout à l'autre de l'opération. Elle dessert
surfaces disponibles, le soin de détermi¬ ment sollicitées et attirées par cet en¬
un complexe très diversifié d'équipements
ner, sur la base de ces principes, la semble de services et d'équipements, à
culturels, sportifs et commerciaux, sus¬ leur portée immédiate, sans problème
répartition détaillée des mètres carrés ceptibles de répondre aux besoins de ser¬ wmm
construits, l'emprise exacte de chaque vices de toute nature ressentis par la
d'accès ou parking, et viendront grossir
de
bâtiment, et a fortiori la forme archi¬ fortement la fréquentation que le forum
population et que le centre d'une grande engendrera par lui-même. Du fait même et des conditions dont elles
tecturale de ceux-ci. A cet égard, s'il sitions et de commerces, relierait cette équipements dont il convient dans le programmes,
agglomération est particulièrement apte de la densité de passage, le cœur du quartier des Halles, de faciliter au ma¬ s'assortiront.
a fallu, sur les plans présentés ci-contre, à leur fournir. place avecla surface. A cette lente mon¬
forum doit être traité dans un esprit assez ximum, l'accès au public : les équipements
donner une forme quelconque aux tée, un escalier en colimaçon, plus rapide, Dans le domaine
différents éléments du programme proposé Ce forum, s'il n'est à l'air libre, les
pas monumental, mettant en valeur un espace entouré par exemple d'une sorte de jardin culturels et sportifs. sportif, on peut songer
afin de concrétiser le lieu d'implantation conditions climatiques parisiennes ne et des volumes imposants. Une longue d'hiver, pourrait apporter un contre¬
à unepiscine et à une patinoire qui, bien
des différentes constructions, l'espace favorisant guère
l'adoption d'une pareille rampe hélicoïdale, menant progressive¬ point intéressant. Il va de soi, cependant, Si la réservation de cette zone privilégiée que situées en sous-sol, communique¬
ment et presque insensiblement du niveau à ce type de programme doit raient l'air libre et avec la surface
qu'elles occupent et le volume qu'elles solution, qui présente en outre, du point que ces diverses indications d'ordre archi¬ constituer avec
représentent, il va de soi qu'il ne de vue commercial, des inconvénients moins 13 mètres au niveau zéro, et où tectural restent soumises à des études un point fixe du parti d'aménagement, par un système de toit ouvrant. Dans le
sérieux, se trouve, à tout moment, en s'étageraient des espaces variés d'expo- plus poussées au moment de la mise en à l'inverse la nature exacte des équipe¬ domaine culturel, la grande salle formant
s'agit à aucun degré d'un parti architec¬
œuvre de l'opération. ments retenus dépend des demandes qui auditorium et théâtre lyrique populaire
Autour de ce point d'attraction central, seront effectivement présentées par les dont la Capitale éprouve le besoin et dont
le principe avait été retenu par le Ve Plan,
VOLUMES EN SURFACE i=™ les espaces disponibles sont destinés aux promoteurs, publics ou privés, de tels
de nombreuses voies de circulation ferrées éléments du programme : l'espace grandiose de jardins, de plans
et automobiles, constitue un grand pas¬ —
Plus
un
grand hôtel construitsur pilotis et dégagé le plus possible, afin de permettre
vers l'ouest et en contrebas, pour dont le rez-de-chaussée doit être réservé au créateur choisi
accentuer pour le réaliser, la plus
parti d'une composition
ce
à des équipements commerciaux qui
jouant sur plusieurs plans différents qui grande liberté d'expression et de mieux
prolongent, tête de pont
comme par une mettre en valeur, par la suite, l'œuvre
possèdent chacun leur fonction propre, s'enfonçant dans l'opération, l'intense d'architecture contemporaine qui doit
et pour dégager mieux encore l'église
activité de quartier qui règne dans la s'édifier à cet emplacement.
Saint-Eustache qui domine l'ensemble,
partie Nord de l'environnement ; Au Nord du plateau Beaubourg se situe
une place bordée de portiques et com¬
rue Beaubourg. dilapidé ni laissé à l'abandon. tifs les plus contradictoires. On ne peut
Le fait même d'accoler lesdeux termes de en effet tout à la fois souhaiter que se
Un programme de logements sociaux Certes, le quartier des Halles, à l'excep¬ réalisent dans le capital immobilier exis¬
restauration et de réhabilitation révèle à
destinés à des « opérations-tiroirs » pour tion de certains édifices prestigieux, ne
tant les adjonctions les plus modernes
permettre le relogement de certains des comporte pas à première vue d'ensem¬ quel point les actions à entreprendre sont
nuancées et délicates à définir. en matière de confort, déterminant iné¬
habitants touchés par les démolitions bles monumentaux d'une qualité archi¬
vitablement de fortes hausses de loyer,
d'immeubles dans la de rénovation, tecturale exceptionnelle dont la conser¬
zone
L'inspiration dominante apparaît certes et préconiser le maintien sur place des
a enfin été localisé dans divers espaces vation et la mise en valeur s'imposent clairement : divers projets antérieurs actuels habitants qui appartiennent pour
actuellement libérés du quartier des de manière absolument indiscutable. Son avaient pu donner l'impression de traiter
la plupart à des couches déshéritées de la
Halles. intérêt réside dans dés caractéristiques ce quartier comme s'il s'agissait d'un
moins évidentes et plus subtiles : une population. On ne peut réclamer un cure¬
Tel est le nouveau visage proposé, sur véritable terrain nu, sans habitants, sur
tage étendu du quartier, débarrassant les
trame urbaine très ancienne qui déter¬ lequel il faudrait construire un peu
la base des travaux de l'Atelier Parisien cours des immeubles de toutes les cons¬
mine un parcellaire caractéristique ; des comme en rase campagne. La vocation de
d'Urbanisme, pour cet ancien quartier. tructions adventices et hétéroclites que
cheminements qui correspondent au tracé restauration et de réhabilitation donnée
Témoignage particulièrement précieux le marché de gros a amené à y proliférer,
des siècles passés, « lieu où sont nées et des grandes voies historiques de la à cette zone signifie au contraire qu'il
une amélioration poussée des conditions
où on prospéré, à partir des marchands, Capitale ; des suites de façades pleines de convient de respecter le patrimoine im¬
de confort de chaque bâtiment, la remise
toutes les activités de Paris » (Louis fantaisie et d'harmonie, formant une mobilier existant et d'aider à sa transfor¬
sorte de décor urbain raffiné et élégant ; mation, à la suite du départ du marché
en valeur complète de leur
aspect exté¬
Chevalier), les Halles acceuilleraient une rieur, et soutenir que ces interventions se
œuvre essentielle de notre génération et
des éléments de construction de grande de gros, et non de procéder à sa destruc¬
solderont par des dépenses de très loin
verraient s'affirmer cette fonction supé¬ valeur : très beaux escaliers en bois à tion sur une grande échelle. Mais, partir à
balustres tournés, carrés ou quadrangu- de cette idée centrale, toute une gamme inférieures à celles de la rénovation. On
rieure d'échange et de rencontre qui est
laires, sous-sols voûtés d'ogives, profu¬ d'interventions très diverses est conce¬ ne peut davantage se borner à entre¬
par excellence celle de toute Capitale, et
Ces encore davantage celle de Paris. sion d'appuis de fenêtres ou de balcons vable, depuis le seul ravalement des prendre de rétablir à moindres frais dans
façades de la rue Saint-Denis seront conservées.
35
34
petite placette, et des immeubles qui tation ne réclament pas des techniques
le quartier, des normes minimum d'hy¬ temporains dont l'échelle et la morpho¬
forment et soutenir qu'il convient de des engagements financiers résultant de font face à l'église Saint-Merri, qui de¬ d'aménagement aussi poussées que les
s'en remettre, pour accomplir les trans¬ logie soient en accord avec leur entou¬
giène et de salubrité, par l'apport d'eau l'opération de rénovation qui interdisent vraient faire l'objet d'une étude, afin parcelles à dominante de restauration, ces
formations souhaitables, à l'action spon¬ rage.
courante, de sanitaires et de salles de un effort
comparable sur la zone voisine, d'améliorer l'encadrement de ce monu¬ dernières, au contraire, pourraient ne faire
bains, et prétendre en même temps ren¬ tanée et dépourvue de toute contrainte et des problèmes que poserait l'éventuel Les parcelles du quartier des Halles ment et de la future bibliothèque de l'objet que de cette forme moins ambi¬
dre à cette part du patrimoine de Paris juridique des propriétaires individuels. relogement des habitants actuels du classées dans cette catégorie sont donc lecture publique voisine, tout en respec¬ tieuse de traitement si des considéra¬
sa «
spiritualité » qualité architec¬
et sa Tous ces objectifs ne pouvant être atteints quartier, notamment des personnes âgées celles qui justifient particulièrement d'é¬ tant l'échelle très intéressante de ce tions sociales ou financières s'opposaient
turale ancienne, tout en y faisant naître en même temps, il est clair que l'action (la population des Halles est composée ventuelles interventions soit d'orga¬ à la réalisation des opérations de qualité
secteur.
un point de rencontre privilégié des arts, de restauration-réhabilitation pour 14 % environ de personne» âgées nismes publics, soit d'associations pri¬
ne peut de plus qu'elles requièrent.
du spectacle, des activités de diffusion, éviter certains choix, dont la nécessité de 65 ans), semble incliner vées, tendant à une véritable remise en
est fréquemment plus plutôt vers une solution relativement valeur du tissu urbain ancien selon une 2° Parcelles à dominante de réhabilitation. Les parcelles à dominante de réhabilita¬
d'enseignement et de culture. On ne peut ou moins volon¬ tion
réclamer enfin, que les différentes par¬ tairement obscurcie. modeste dans un premier temps, s'ac- technique voisine de celle qui est appli¬ réhabilitation
présentent cependant une autre ca¬
La ne se distingue de la ractéristique qui, à l'inverse, ne pourrait
compagnant de contraintes juridiques quée dans les secteurs sauvegardés. restauration que
celles soient traitées en respectant l'unité La délibération du Conseil de Paris en
assez légères faisant appel à l'intervention
par des nuances de être étendue à la première catégorie de
des petits ensembles urbains qu'elles date du 24 octobre 1968, compte tenu
aussi large que possible d'associations de
A l'inverse, leur démolition leur trans¬
ou degré à la fois dans le traitement souhai¬ tissu : elles se prêtent en effet à des
formation radicale ne pourrait être envi¬ table et dans les transformations possibles modernisations éventuelles beaucoup plus
propriétaires. Mais on laisse le champ des immeubles en vue de leur remise en
ouvert à toutes les formules concevables sagée qu'à des conditions très strictes et poussées et plus complètes ; c'est dire que
après un examen approfondi du pro¬ état.
des démolitions, suivies de reconstruc¬
d'opérations. blème. tions ou des transformations très im¬
Les études de restauration-réhabilitation Appliquée à des édifices dont la qualité
La ligne séparant les parcelles appar¬ architecturale, quoique d'un bon niveau, portantes des immeubles existants pour¬
entreprises en application de cette déli¬ justifie pas une véritable restauration, raient, si elles étaient proposées ou
bération doivent donc avant tout con¬
tenant à cette catégorie et les autres, ne
n'est évidemment pas, dans tous les la réhabilitation appelle en effet des in¬ demandées, y être largement admises à la
duire à l'établissement d'un schéma condition toutefois que les nouveaux
cas, facile à tracer. Diverses parcelles, terventions moins onéreuses, portant
d'urbanisme très simple définissant pour essentiellement sur l'aspect extérieur et bâtiments soient en cohérence et en har¬
qui présentent un intérêt certain, sans
chaque parcelle le traitement qui s'y l'équipement minimum des immeubles monie avec le cadre urbain ancien et
adapterait le mieux et celui au contraire pour autant qu'une véritable action de
restauration s'impose à leur propos et (mise en état d'habitabilité, amélioration respectent l'équilibre du tissu environ¬
qu'il convient d'exclure. Ce schéma laisse¬ des conditions de confort). Elle permet nant.
rait aux études particulières le soin de pour lesquelles il importe de ménager des
d'assurer la conservation du cadre urbain,
déterminer exactement la nature des possibilités de remodelage, sont par suite Séparées par ces nuances délicates dans
seulement désignées comme des exten¬
en accompagnement des zones de res¬ les
opérations à entreprendre. Quant à ces degrés d'intervention admissible :
tauration, et de maintenir l'équilibre la
études elles seraient menées, soit dans le sions possibles de la restauration. Tel est le extensive pour reconstitution de
cadre d'un cas en particulier de certains immeubles
sociologique du quartier. l'état antérieur des immeubles et res¬
secteur sauvegardé s'il en
était institué un, soit à l'initiative de situés au Nord de l'église Saint-Eustache A cet égard, il convient de remarquer que trictive pour leur transformation et leur
la Ville, soit à celle d'associations privées où il serait souhaitable d'aménager une si les parcelles à dominante de réhabili¬ modernisation éventuelles en ce qui
de propriétaires.
—
des parcelles à dominante de restau¬
ration ;
—
des parcelles à dominante de réhabi¬
litation ;
—
37
36
concerne les parcelles à dominante de
réhabilitation, ces denx catégories de
parcelles, voisines les unes des autres à
l'intérieur des mêmes îlots, déterminent
divers petits ensembles urbains qui doi¬
vent être traités de manière cohérente.
l'opération des Halles avec le quartier autres catégories de commerces. Il nous pour l'utilisation des locaux libérés par
du Marais. faut enfin rappeler que la volonté de le départ des grossistes.
39
DEVOLUTION
DES BANQUES ET DES ASSURANCES
A PARIS
Le secteur tertiaire financier subit ac¬ développer quelques grands groupes qui
tuellement une transformation profonde cherchent à avoir une place importante
sous le double effet de l'élargissement de sur le marché français et européen.
ses fonctions, des regroupements et Ces transformations dans l'activité et la
fusions que ces nouvelles tâches imposent; structure du secteur tertiaire financier
le tout dans un climat de concurrence
s'accompagnent de mutations dans l'em¬
renforcée.
ploi comme dans les techniques utilisées.
Devant cette activité financière sans
De plus en plus sollicitée, l'épargne des
particuliers est maintenant drainée par cesse grandissante, la place de Paris ne
de multiples canaux. Corrélativement le cesse de croître. Créateur de monnaie et
rôle de « transformation » de ces liquidités de crédit, Paris recueille les dépôts de
nouvelles a cessé d'être le privilège de province et décide de leur utilisation.
quelques secteurs spécialisés. Cette réno¬ L'information, les études, les décisions
vation des circuits financiers, sanc¬ sont prises à Paris aussi bien pour les
tionnée par de nombreux textes est sociétés financières que pour les assu¬
maintenant pratiquement accomplie. De rances.
emplois,
Le secteur financier se transforme pour —
secteur s'adressait surtout à une clientèle le rôle joué par la Capitale. Quelques
chiffres sont, à cet égard, très significatifs:
riche et peu nombreuse disposant a
priori de capitaux qu'il s'agissait de faire —
sur 320 000 emplois dans le sec¬
41
L'univers financier se trouve donc par¬
Le tableau ci-dessous donne une image synthétique de la situation.
—
du nombre d'établissements a atteint difficile de saisir les flux financiers. Seule de quelques quartiers.
Nombre Il est vrai que la recherche d'une localisa¬
20% à Paris alors qu'elle n'atteignait la comptabilité nationale, régionalisée en En effet, à l'heure actuelle, ce secteur
d'établissements Nombre de % de tion de prestige rejoint souvent la néces¬
% des que 9 % pour la France. 1962, donne un aperçu de la prééminence est très loin d'avoir une répartition har¬
des branches branches salariés salariés sité de maintenir la compétitivité inter¬
entre 1958 et 1962 cette augmen¬ parisienne: monieuse entre les différents arrondisse¬
nationale des entreprises.
—
83 et 84 * ments de Paris.
tation a été de 4 % à Paris et de —
les comptes d'exploitation par Telle est d'ailleurs la situation que révèle
1 % seulement pour la France. branche nous donnent les pour Le taux parisien pour le tertiaire finan¬
Paris 5 255 17,9
% 126 578 52,6 % assurances (Incendie,
I. A. R. D. cier est de 7,28 % de la population active l'examen des grandes places financières
Région Parisienne 7 037 27,1 % 133 337 55,4 % Accident, Risque divers) et opéra¬ totale au lieu de travail. Quatre arron¬ internationales. En Europe (Londres,
La concentration des emplois et celle des Francfort, Zurich) ou aux Etats-Unis
France entière 29 289 100,0 % 240 479 100,0 % tions diverses de répartition, 841 dissements seulement atteignent ce pour¬
établissements de quelque importance ex¬ (New York), les fonctions bancaires et
millions de francs (nouveaux) dans centage et trois d'entre eux ont même
pliquent que, dès lors, la prééminence de la région parisienne pour 3 milliards
d'assurances sont regroupées au sein de
Paris se marque fortement au niveau des
un pourcentage double, triple ou qua¬ cités très denses et souvent exiguës par
*
83 : Etablissements financiers, banques, bourses de valeurs. activités financières.
814 millions pour l'ensemble de la druple. Ce sont :
84: Assurances.
France, soit 22 %. —
le neuvième ardt avec 30,57 % qui les accueillent
rapport aux métropoles
Là encore, quelques chiffres donnent très concernant les comptes d'affec¬ le second ardt avec 22,95 % Malgré leur hétérogénéité, les chiffres
faible à première vue, il faut mentionner
—
que tation des ménages, ils donnent connus sont significatifs de la concen¬
peu qualifié. que : rapidement une idée de l'importance de —
%.
21,8 Londres abrite
ration pour expliquer le phénomène secteur, 17 sont localisés à Paris. alors que la population parisienne ne ments, intervient une spécialisation par
de Ainsi, capitale administrative, Paris est sièges sociaux d'assurances du Royaume-
la localisation des établissements comme —
sur 112 établissements de 201 à représente que 5,8 % de la population aussi une capitale financière. Et cer¬
quartier. Trois quartiers atteignent le Uni et 80 % des sièges des banques ; plus
nous le verrons ultérieurement. 1 000 salariés 84 sont également française, le total des dépôts à vue et à tainement plus que dans les autres pays,
plus fort taux de spécialisation dans le de la moitié des uns et des autres sont
localisés à Paris. court terme couvre 34 % des dépôts et secteur du tertiaire financier : situés dans le secteur de la « City ».
La concentration constatée de l'essentiel des activités financières est lié
au niveau 39,1 % des crédits à court, moyen et Gaillon dans le 2e ardt 47,35 %
Si l'heure est à la décentralisation dans à cette capitale, que l'on se place du
—
sements, à quelques nuances près. constatée dans le secteur tertiaire finan¬ le poids parisien... La part de la Région
traités, du rôle d'information ou du pou¬ —
Ce sont les principes de contrôle, d'or¬ leur centre de gravité se trouve 11, Bd Le phénomène parisien est donc loin
ganisation, d'action concertée et de hié¬ Haussmann. Dans un rayon de 500 d'être unique.
rarchisation stricte des pouvoirs et des mètres se situent 45 % des sièges sociaux du secteur financier
Cette concentration
décisions qui dominent l'exercice de ces des Assurances Parisiennes, et 35 % des dans un quartier de la capitale est
même
deux professions. Pour les assurances, autres sociétés installées en France. Si
cependant de nature à entraîner cer¬
l'association quotidienne des interven¬ cette zone d'influence est portée à un taines difficultés.
tions, et notamment les phénomènes de kilomètre autour du boulevard Hauss¬
co-assurance et de réassurance mutuelle, mann, ce sont 80 % des emplois de Elle peut d'abord présenter certains
fondent la sécurité attendue des services l'assurance parisienne, 82 % de l'ensem¬ inconvénients du point de vue d'un amé¬
de la branche. En outre, les nécessités du ble des primes émises en France et 76 % nagement harmonieux du territoire.
courtage (3 000 courtiers à Paris), des des superficies de planchers occupées par La branche des banques et des assurances
recours contentieux, et des contrôles ce type d'établissements qui y sont ne représentait en 1962 que 1,7 % de la
anqu exercés par les pouvoirs publics ou les concentrés. population active totale du pays.
organismes professionnels militent en —
En ce qui concerne la Banque, le Ce n'est donc pas du point de vue de
faveur d'une concentration des entre¬ centre de gravité se situe 6, rue Gliick, l'équilibre de la répartition des emplois
prises. à 300 mètres du noyau précédent. Six sur l'ensemble du territoire que le rôle
Les impératifs du secteur bancaire dans arrondissements (les 1er, 2e, 8e, 9e, 16e prédominant de Paris dans le fonction¬
le sens d'un regroupement en cité sont et 17e) rassemblent 96 % des sièges nement du secteur financier pose les plus
peut-être moins accusés, dans la mesure sociaux parisiens, 92 % des emplois ban¬ graves problèmes. La difficulté réside
où la distribution des crédits et des dépôts caires, et 99 % du montant global des plutôt dans le monopole, sans doute
suppose une répartition géographique bilans parisiens. excessif, des centres de décision finan¬
optimale des établissements parmi la Ainsi se dessine la configuration des ciers au profit de la Capitale.
clientèle. les responsabilités
Toutefois, activités financières parisiennes : un quar¬ Le développement économique régional
économiques immédiates des banques tier central, le « cœur » autour de la Chaus¬
implique en effet l'existence sur place de
impliquent, au moins pour leurs sièges sée d'Antin, qui comprend aussi bien les structures financières plus autonomes et
sociaux, une information et une action banques que les assurances, avec un plus puissantes, capables de susciter et
communes, et des rapports très fréquents étirement vers l'Ouest (Europe, Made¬
des finances, les
de soutenir l'expansion des activités lo¬
avec l'administration leine, Champs-Elysées) et vers l'Est cales de toute nature. Mais la solution
responsables de la Banque de France, (Vivienne, Gaillon) surtout orienté vers de ce problème dépend moins d'un éven¬
les institutions de contrôle du crédit, les l'activité bancaire, et un autre étirement tuel éclatement du secteur financier
dirigeants des organisations profession¬ vers le Nord dans les quartiers Saint- concentré à Paris que d'une certaine
nelles, les principaux chefs d'entreprises, Georges, Rochechouart et Faubourg redistribution du pouvoir dans son fonc¬
la Bourse, etc... Montmartre, tourné essentiellement vers
tionnement : il est évident que le montant
fonctionnelles interdisent les activités de l'assurance. Une spéciali¬
Ces contraintes limité en droit ou en fait des emprunts
sation tend de la sorte à apparaître entre
une trop grande dispersion hors de la négociables sur place sans recours à la
le 8e, où la concentration des banques
capitale. Néanmoins, elles ne semblent Capitale, interdit à Lyon, Marseille, Bor¬
pas justifier une telle concentration des
se renforce, et le 9e, qui accueille surtout deaux ou toute autre ville de France, de
établissements financiers et des emplois les assurances.
capitales respectives. Ces difficultés ticulier aux heures de « pointe ». L'aug¬ Tel est le cas, par exemple, des quartiers Banques et les Assurances ressentent la
peuvent exister tout A l'inverse, cette concentration présente de Gaillon dans le 2e arrondissement, de nécessité de moderniser leur installations,
d'abord niveau des branches elles- mentation prévue par l'I.A.U.R.P. du
Sans se perdre enfin dans l'analyse for¬ au
pour ces établissements des inconvénients du leurs équipements, leur système de ges¬
mêmes. nombre d'emplois de cette branche éva¬ laChaussée d'Antin et Faubourg
cément stérile des causes initiales de la de plus en plus marqués : difficultés de
luée à 20 % de 1965 à 1985 amènerait, Montmartre, où le secteur financier tion, actions qu'elles
ne peuvent entre¬
centralisation, il est certain que la recrutement en raison du temps de trajet
S'il est dit que dans la cité de Londres si les localisations du secteur financier regroupait respectivement en 1962 prendre faute de place dans le centre
concentration des centres de décision « tout
doit pouvoir se que la localisation dans le centre impose traditionnel des affaires. La situation de
faire en cinq minu¬ restent absolument inchangées, une ag¬ 47,35 %, 40,77 % et 40,48 % des emplois.
administratifs, politiques et industriels, tes et à pied », une pareille exigence qui, à personnel recruté, surtout en ce qui
un
La distinction essentielle à cet égard ces pôles auxprincipaux terminus des
va de pair avec celle des structures dans la ville moderne, s'apparente à la concerne les catégories de travailleurs gravation de cette situation. s'établit entre les activités voies ferrées permettrait en outre au
d'encadrement
financières et qu'il ne peut être aisément revendication du luxe le plus rare, ne peu qualifiés, en banlieue de plus en En second lieu, l'exiguïté du centre tra¬ secteur bancaire d'améliorer ses services
et de décision qui devront dans la mesure
porté atteinte à l'une, sans qu'il soit peut valablement exister qu'au niveau plus lointaine et mal desservie par les ditionnel le contraint à s'élargir en tache du possible rester concentrées dans l'ac¬ vis-à-vis de la clientèle des zones péri¬
touché à l'autre.
d'états-majors de très haut niveau et moyens de communication, en particulier d'huile, surtout en direction de l'Ouest, tuelle cité financière de Paris, et les acti¬ phériques de l'agglomération.
de nombre très réduit. Les à l'Estdifficultés d'extension et d'amé¬ contribuant ainsi à renforcer une ten¬
Mais la vocation de Paris à devenir une assurances ; vités degestion et les services secondaires Plusieurs grandes banques envisageai
par exemple ne comptent qu'unassez nagement des locaux, ce qui conduit les dance fondamentale que le schéma qui peuvent connaître une implantation
grande place financière internationale Directeur d'Aménagement de Paris d'ailleurs la projection des structures de
faible pourcentage de
cadres moyens. banques et à connaître fré¬
assurances s'ef¬ nettement plus diversifiée. Ce clivage
susceptible de rivaliser avec ces métro¬ province sur la région parisienne. Dans
quemment des densités d'occupation force précisément de combattre, en entre les fonctions recoupe celui que le
poles étrangères implique la nécessité de On constate d'autre part que les ces conditions, il n'est pas exclu de pré¬
maintenir les conditions de concentra¬
excessive ; éloignement de la clientèle organisant le recentrage vers l'Est des Schéma Directeur établit entre deux
banques de dépôts étaient plus concen¬ activités. coniser une installation de ces organismes
potentielle à une époque où les exigences
tion propres au développement de ces trées dans la cité financière tradition¬
de la concurrence imposent de ne plus
grandes aires urbaines : celle du centre dans les pôles de favoriser ainsi
et
fonctions. dont le caractère historique réclame le
Ainsi, le desserrement des nelle que ne le sont les banques d'affai¬
laisser venir cette clientèle, mais d'aller
Cette expansion sur les axes privilégiés l'irrigation tant des arron¬
bancaire,
du développement spontané de l'agglo¬ maintien de fonctions de haute qualité
emplois, la déconcentration des décisions res pour lesquelles les contraintes fonc¬ la chercher soit dans les zones résiden¬ dissements périphériques de Paris que
et des établissements hors de la cité, s'ils tionnelles invoquées pour justifier le mération détermine une pression sur les susceptibles • de s'y intégrer harmonieu¬ de la couronne dense des communes de
tielles, soit dans les zones d'activités coûts fonciers dont la hausse paralyse sement ; celle des quartiers périphéri¬
répondent à des impératifs plus généraux, maintien d'une forte centralisation de ce banlieue.
industrielles ou autres. les opérations d'équipement public et de ques qui se prêtent au contraire à une
ne peuvent-ils être envisagés qu'avec secteur ne sont pourtant pas moins puis¬
prudence et doivent-ils préserver les santes. Mais c'est essentiellement au niveau de la construction résidentielle. Elle accentue restructuration plus profonde et, par Cette redistribution des activités finan¬
fondements professionnels d'une saine ainsi le déséquilibre entre les diverses suite, à l'implantation d'établissements cières à l'intérieur de l'agglomération
Il est
certain enfin que les nouvelles ville elle-même phénomène deque ce
modernes.
expansion des secteurs bancaires et de concentration présente les inconvénients fonctions de la cité. contribuerait au recentrage vers l'Est,
l'assurance. techniques de gestion et d'information
et les possibilités d'introduction progres¬ les plus marqués. Il renforce tout d'abord La spécialisation de certains quartiers Décidée elle aussi par le Schéma Directeur des emplois et de l'animation, indis¬
—
A l'inverse, l'insuffisante dispersion sive, malgré son coût, du « télé-proces- l'importance des migrations alternantes. dans ce type d'activités les conduit enfin et consistant à créer des structures pensable à l'a venir de Paris.
de ces deux branches à l'intérieur même sing » réduisent la nécessité d'une loca¬ A l'heure actuelle, 50 % des travailleurs
NEW YORK
ZURICH LOCALISATION
SOCIAUX
DES PLUS
DU
IMPORTANTS
N.Y.M.R.
SIEGES
sièges sociaux
O
primes >
primes de
5
1 à
billon
5
dollars
a ASSURANCES "matérielles"
■ BANQUE FEDERALE
o
siège social des
compagnies d '
assurances
bahnhof strasse
limites des
quartiers
Photo Jorge CaVe
44
LA
CIRCULATION
EN 1990
étude comparée de voies nouvelles
Dans le centre de Paris, malgré un effort transit Nord à travers les 9e et 10'
La circulation dans la Capitale est un
arrondissement, ainsi que les ra¬
problème crucial. Cette affirmation ne exceptionnel en faveur des transports en
afin qu'ils assurent toujours diales Denfert et Bagnolet.
peut surprendre car elle ne fait qu'énon¬ commun,
cer une réalité ressentie chaque jour 90% des déplacements, il faut prévoir Les hypothèses suivantes introduisent
davantage. Les données sont simples.
une augmentation de 40% du trafic des projets qui ne sont pas, à l'heure
depuis 1964. Dans ces conditions la actuelle, envisagés explicitement dans
Paris compte : vitesse moyenne de parcours sera infé¬ le cadre du Schéma Directeur.
million de véhicules ; rieure à celle du piéton (3 km/heure).
—
220.000 places de stationnement Ainsi, sauf intervention de mesures dra¬ la quatrième y ajoute trois sou¬
—
autorisé le long de 1.100 kilomètres coniennes, qui limiteraient le trafic terrains à grande profondeur à
de voierie ;
automobile à moins de 10% des déplace¬ double sens et è forte capacité
ments —ce qui serait alors un handicap (3.100 véhicules par heure et par
—
250.000 places dans les parkings sérieux pour le caractère attractif de sens) ;
publics et privés. Paris dans tous les domaines — la cré¬ —
le fait que chaque matin 800.000 ban¬ prend la voirie actuelle à laquelle Avant de porter un jugement quel qu'il
lieusards viennent travailler à Paris. s'ajoutent les voies sur berges et soit différents projets, il convient
sur ces
Entre 10% et 15% d'entre eux utilisent le boulevard périphérique achevés. d'introduire la notion de «taux de char¬
une automobile. Or ce seul pourcentage —
47
LA CIRCULATION EN 1990
Hypothèses nos 4 et 5
^ souterrains hypothèse n° 4
■
souterrain hypothèse n° 5
Etat
Taux de charge de la circulation
Fluide
0,40
0,60 Normal
0,80 Chargé
1,00 Très chargé
i,3° Saturé
Bouché
Degré Degré
d'amélioration d'amélioration
créée créée
par par
l'utilisation l'utilisation
des souterrains du souterrain
de l'hypothèse de l'hypothèse
n° 4 n° 5
51
50
LA CIRCULATION EN 1990
2 0,92 9 0,98
3 0,81 14 0,90
o,79 16 o,75
4
5 0,87 11 0,88
On remarque que le centre rive droite qu'ils provoquent à leurs jonctions avec
sera totalement paralysé si aucune amé¬ la voirie secondaire.
lioration n'intervient. De plus, on constate Quelques pourcentages indiquent l'amé¬
que quelle que soit l'hypothèse envisagée, lioration due à la construction de ces
le centre rive droite sera plus chargé souterrains :
que le centre rive gauche de 15% sauf —
r^ Y D If M ^.V? V \ j^ Y l
M. Ledrut livre ensuite à lièrement accusée dans la capitale inférieur pour la banlieue proche fait qu'aucun « terroir » ne possède se poursuit ainsi jusqu'au milieu du
défini les grandes lignes de planifica¬ se une
suivant un rythme
L'espace social tion urbaine Toulousaine, M. Ledrut étude sur la décentralisation des française puisque 1 /6 de la popula¬ comme
pour la banlieue éloignée. par lui-même une sorte de puissance
de détermination.
XVIIIe
régulier
siècle
par l'élargissement progres¬
tion nationale s'y rassemble. L'ex¬
consacra la lre partie de son ou¬ équipements urbains en se fondant Un fait est à noter : Paris concilie
de la Ville plication en est simple : Paris étant
sif d'un périmètre conditionné par
RAYMOND LEDRUT vrage à l'étude des grands ensembles sur
l'exemple de la décentralisation un taux de vieillesse élevé et un taux Le problème la génération
pour des fortifications.
du bureau payeur de la caisse pri¬ une Capitale politique, par une sorte
de Toulouse. Si le contenu de cette relativement faible de mortalité. actuelle n'est pas de s'approprier un
est intéressant, mais il va de maire de Sécurité Sociale de Haute- d'effet cumulatif tout ce qui touche
Problème de Sociologie étude
héritage mais plutôt de savoir si Quant au XIXe siècle il est marqué
l'espace social soi fort spécifique, la démarche qu'il Garonne. La démarche méthodolo¬ de près ou de loin au pouvoir ou à Quant au taux d'activité profession¬ elle est capable d'ajouter à son tour par des grands travaux d'IIauss-
appliqué la vie politique (information, presse, nelle il est très élevé puisque sur un
a suivi présente un intérêt incon¬ gique est moins rigoureuse que pré¬ de nouvelles valeurs valeurs mann
qui furent exécutés en à
de la ville testable en tant que démarche cédemment (l'auteur s'en explique partis politiques, sièges des diverses peu plus de 5 millions de personnes culturelles du
aux
peine quinze ans et qui transformè¬
à l'aménagement urbain. so¬ passé sans ignorer les
ciologique. lui-même) et permet de conclure organisations, etc.) se regroupe d'âge actif 4 millions exercent une expériences des générations précé¬ rent profondément la Capitale.
problèmes de sociologie dans la Capitale.
appliquée à l'aménagement urbain qu'il ne suffit pas de faire éclater une activité profesionnelle. Il est à dentes.
Raymond LEDRUT
Clairement représentée, l'enquête organisation centrale pour réussir remarquer que le taux d'activité L'aperçu donné dans ces quelques
fort détaillée et illustrée d'un nombre une décentralisation car tout un Si d'autres pays connaissent une atteint 60 % pour les jeunes alors Paris n'est pas une œuvre de la lignes reflète bien mal le raffinement
éditions anthropos Paris
très important de tableaux et de certaine concentration, c'est à un nature mais une œuvre de l'homme. de l'essai de M. Francastel. L'objet
ensemble de conditions intervient. qu'au niveau national il est de 44 %.
359 pages graphiques, ne laisseaucun élément
degré moindre. Seule la Randstad Cette importance numérique est En tant que telle cette ville a rempli de cette étude, selon son auteur,
dans l'ombre. Suivant par là De différentes études M. Ledrut
ces Holland s'apparente au phénomène liée à la prolifération des activités plusieurs fonctions. est « de montrer le lien qui a uni
tire des conclusions plus générales parisien en groupant 1 /4 de la popu¬ les hommes et ville
la méthode prônée Georges
par tertiaires. En effet les emplois de sans cesse une
sur
l'aménagement de l'espace ur¬ lation des Pays-Bas. A l'oppidum gaulois abrité dans qu'ils
Cet ouvrage écrit par M. R. Ledrut,
Gurvitch (dont il fut un des colla¬
bain. Contrairement au passé, la
bureau et de magasins représentent
l'île, à la fois point stratégique et ont modelée et remodelée
professeur de sociologie à la faculté borateurs) dans ce qu'il appelait Peut-on attribuer d'autres causes à pour les hommes 50 % des emplois marché local, a succédé la ville ro¬
sur un même sol depuis deux mille
« la sociologie en profondeur », M. ville moderne est composée d'une et 58 % pour les femmes. En y ajou¬ ans d'histoire en s'adaptant toujours,
des lettres et sciences humaines de cette concentration ? L'auteur pense maine avec ses monuments publics,
Ledrut effectue son analyse suivant multitude de types de groupements tant le personnel de Service on atteint à la fois aux limites fixées par la
Toulouse porte plus spécialement intermédiaires entre la collectivité qu'on peut les trouver dans un ses
temples, ses bains, ses quartiers
la ville de Toulouse. Si l'on est différents paliers en profondeur qui pour les femmes 73 % d'occupations nature et aux principes théoriques
sur
le conduisent du « plus accessible urbaine et l'individu mais aucun
certain déterminisme géographique, extérieures à l'industrie.
résidentiels, ses artisans, ses mar¬
empiriquement dégagés en fonction
tenté de lui trouver un caractère dans un héritage lointain dans les chands, ses nautes. Ensuite les grou¬
au moins accessible ». En effet n'assume un rôle social fondamental d'équilibres politiques, sociaux et
avant tout monographique, le but circonstances de la révolution indus¬ La majeure partie des activités ter¬ pes locaux dressés contre des
de l'auteur est en fait plus vaste partant d'une étude qui vise à sur le plan urbain. trielle et aussi dans une attitude technologiques nécessairement remis
les
tiaires est concentrée dans un certain barbares serepliés dans l'île
sont
puisqu'il s'agit pour lui d'étudier
donner caractéristiques tant Ainsi l'individu et levoisinage sont psychologique qui associe Paris et jusqu'au jour où l'établissement des
en cause ».
ampleur il n'est qu'à regarder les temps perdu et des éléments d'in- démographique de la région de
distorsions qui apparaissent dans le confort. On peut ainsi établir des Paris (15 millions d'habitants à la
rapport entre l'emploi offert dans courbes représentant la proportion
fin du siècle) et l'élévation du niveau
un secteur géographique et la popu¬ de vie, l'auteur s'interroge sur les
d'usagers choisissant un moyen de
lation active résidant dans ce sec¬ répercussions de ces deux éléments
transport en fonction de la diffé¬
teur. Ces distorsions sont cause de rence de coût généralisé entre deux sur les transports.
70 % du total des temps de dépla¬ moyens de transport possibles.
cement. Devant la croissance des besoins dont
Ces migrations affectent différem¬
M. Merlin ne se contente pas d'é¬ il est possible de prévoir qu'elle fera
ment les diverses catégories socio¬ tudier les déplacements occasion¬ plus que doubler, l'auteur part à la
nés recherche de solutions techniques
professionnelles : les non salariés se parces migrations alternantes
mais aussi ceux qui sont dus aussi allant de la voiture banalisée au
déplacent peu alors que les « cols tube sous vide en passant par les
blancs » se déplacent énormément. bien aux loisirs, aux achats, aux
affaires et qui viennent grossir les taxis collectifs, l'aérotrain et l'héli¬
Quant à la longueur et la durée des coptère.
effectifs des transports et plus par¬
déplacements ils sont étudiés à l'aide ticulièrement celui des transports
de nombreux tableaux et cartes qui Après avoir insisté sur l'influence
individuels. des transports dans la croissance de
tiennent compte des transports
utilisés. Toutes ces enquêtes font
la banlieue, M. Merlin tire de son
On remarque que les déplacements étude des conclusions pessimistes
ressortir des chiffres particulière¬ d'affaires sont concentrés dans l'es¬
ment frappants concernant les temps tout en soulignant que, quelles
de trajet.
pace mais beaucoup moins dans le que soient les solutions adoptées,
temps alors que la remarque con¬ elles engageront l'avenir pour plu¬
L'importance du phénomène de traire s'impose pour les déplacements sieurs décennies sur le plan des
pointe est elle aussi étudiée. On de loisirs.
transports et pour plusieurs siècles
remarque que ces pointes varient
sur celui du cadre de la vie des pari¬
d'un moyen de transport à l'autre, Après avoir traité du coût des trans¬
siens.
la concentration apparaissant beau¬ ports M. Merlin traite de l'utilisation